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Africa Fashion Tour

Elna Edimo, fondatrice de l'agence créative Nuvoice

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1h04 |17/04/2025
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1h04 |17/04/2025
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Description

Comment Elna Edimo révolutionne la création de contenu avec l'intelligence artificielle éthique ?


Elna Edimo est une entrepreneure, experte en communication avec 15 ans d'expérience, fondatrice de Nu Voice, une agence créative d'un nouveau genre.  


Passionnée par l'innovation et les nouvelles technologies, elle a développé une expertise pointue en intelligence artificielle, allant jusqu'à créer sa propre "pipeline IA".  


Dans cet épisode du podcast Africa Fashion Tour, Elna Edimo nous raconte de ses débuts dans la communication pour des marques de mode et beauté, à sa plongée dans le monde de l'IA.  


Elle nous dévoile comment Nu Voice utilise l'IA pour offrir des solutions de création de contenu innovantes et performantes, tout en mettant l'accent sur l'importance d'une approche éthique.  


Un échange passionnant qui explore les enjeux de l'intelligence artificielle dans l'industrie de la création et la vision d'une entrepreneure qui façonne l'avenir de la communication visuelle.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elna

    Mais imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons, nous, les millenials, par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. On risque quand même d'avoir des gens qui gomment un peu les aspérités, qui lisent des visages, qui clonent des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai accepté ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Elna Edimo, la fondatrice de New Voice, une agence de création de contenu d'un nouveau genre. Elle intègre l'intelligence artificielle pour créer de contenu pour les marques de mode et de beauté,

  • Elna

    et pas que.

  • Ramata

    Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de la création de son agence. Bonjour Elna, comment vas-tu ?

  • Elna

    Bonjour à toi Amata, je vais très très bien. Merci de m'avoir invitée à ce podcast. Je suis ravie de pouvoir parler de New Voice et de l'intelligence artificielle.

  • Ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie que tu aies accepté mon invitation. C'est la première fois que j'aborde le sujet de l'intelligence artificielle et le sujet des agences qui utilisent l'intelligence artificielle pour créer des contenus. Alors je t'ai invitée toi parce que la particularité c'est que tu fais ça et que tu veux adresser les marchés africains. C'est en ce sens que c'était intéressant pour moi de t'inviter sur le podcast Africa Fashion Tour. Alors on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Elna

    Bon bah écoutez, je m'appelle Elna, j'ai 40 ans, donc j'ai surmé 41 ans aujourd'hui cette année. Et je suis la fondatrice de New Voice, qui est une agence un peu hybride, structure hybride à la croisée de la création de contenu, la technologie avec l'intelligence artificielle et la direction artistique stratégique. En gros, notre mission est claire, c'est qu'on souhaite révolutionner la création de contenu visuel pour les marques de mode, de beauté. mais pas que, parce que je touche aussi le sport et l'outdoor, et tout ça en alliant intelligence artificielle générative, direction artistique et stratégie digitale. Moi j'ai un profil un peu hors cadre, parce que j'ai un parcours en communication de 15 ans, je travaillais pour des marques de mode, de cosmétiques, de beauté holistique, de bien-être, que ce soit des PME, des start-up, des ETI ou en agence, je travaillais pour L'Oréal par exemple. Mais j'ai aussi une culture business très terrain et une vraie passion pour l'innovation et les nouvelles technologies. Et donc j'ai décidé de combiner un petit peu tout ça pour créer justement mon agence New Voice. Et quand je dis innovation, je parle d'outils concrets, utiles, qui transforment la façon dont un produit, dont on communique et dont on raconte une marque. Donc à l'heure actuelle, je travaille avec des marques qui n'ont pas forcément les moyens ou l'agilité pour faire appel à une grosse agence de production. Et pourtant, grâce à l'intelligence artificielle, on arrive à produire des contenus visuellement bluffants, ultra réalistes, parce que c'est vraiment le fer de lance de mon agence, c'est de capitaliser sur l'ultra réalisme, et surtout aligner avec l'identité de la marque, avec un niveau de qualité digne des grandes maisons, mais sans le coût d'un shooting physique. En gros, ce que je propose aux marques, c'est d'avoir accès à des mannequins IA virtuels ultra réalistes, qui correspondent à leur ADN de marque. de les mettre en scène en vidéo, en photo, dans un univers bien particulier propre à la marque, de les mettre également en scène en vidéo, de pouvoir également créer de l'UGC, c'est-à-dire mettre en scène ce mannequin IA qui parle et qui présente un produit, de créer également une musique avec l'intelligence artificielle qui accompagne cette vidéo. Et tout ça de manière ultra qualitative, ultra réaliste, sans dépenser des sommes folles liées aux shootings traditionnels qui sont en l'ensemble ultra coûteux, ce que je travaillais. très longtemps dans ces milieux. Je sais que lorsqu'on souhaite mettre en place des shootings tous les mois pour alimenter ces contenus, pour alimenter ces canots de communication, ça peut monter très, très haut. Et donc, voilà, j'ai décidé vraiment de transformer la problématique des shootings traditionnels en opportunités en créant New Voice.

  • Ramata

    Merci pour cette présentation très complète. Donc on sent qu'on a affaire à une professionnelle de la com qui, à un moment donné, a identifié une problématique dans le secteur et a décidé d'y apporter une solution. Alors, il y a beaucoup de choses que tu nous as données comme informations dans cette introduction. Du coup, j'ai envie de rebondir sur plein d'éléments. Déjà, ça fait combien de temps qu'elle existe ton agence ? Et depuis combien de temps est-ce que tu fais travailler les algorithmes de ton intelligence artificielle pour qu'ils puissent proposer des contenus réalistes ? Parce qu'on a tous pu tester chez LGPT, et puis des fois on se dit, ou mid-journée, on se dit bon, il faut quand même savoir bien compter pour avoir quelque chose de qualitatif. C'est pas moi demain, si je n'ai pas d'expertise, je ne peux pas le faire par moi-même. Donc toi, quelles sont les choses que tu as mises en place pour vraiment... arriver à un rendu qualitatif ?

  • Elna

    Alors, mon agence existe depuis le mois de juillet, juillet 2024. La commercialisation, c'est-à-dire vraiment la partie, vraiment ce qui est là dans l'activité, vraiment démarrée en janvier. Mais ça fait un an et demi, deux ans que je suis dans l'intelligence artificielle. Donc ça fait un an et demi que je me suis entraînée, ça fait un an et demi que j'ai développé des fonds workflow, pipeline, IA. Alors c'est très technique, ce que je vais dire, donc n'hésite absolument pas à revenir. sur certains mots que j'énonce, parce que peut-être que ça ne parle pas au plus grand nombre. Mais en gros, j'ai commencé à créer des mannequins avec l'intelligence artificielle, et je ne parle pas de chat GPT mid-journée, ça veut dire que je travaille avec... que j'ai développé en fait un workflow IA qui capitalise sur une architecture open source. C'est-à-dire qu'on est sur de l'open source, ce sont des éléments qui sont développés par des devs, des développeurs, et qui mettent à disposition du public. Bien sûr, il faut avoir une vraie connaissance technique. Et je me suis vraiment basée dessus pour créer ma propre pipeline IA et développer ma propre intelligence artificielle propriétaire. Et donc, ça fait un an et demi que je crée, que j'emprunte, que j'entraîne en quelque sorte mon IA. C'est très technique. On est sur des modèles qui sont fine-tunés, entraînés, pour correspondre vraiment à des standards bien spécifiques. On attend des codes de la mode et de la beauté. Voilà, donc, dites-moi que ça fait un an et demi vraiment que j'entraîne tout ça pour arriver à un résultat hyper réaliste. Parce que si on repense à l'intelligence artificielle d'il y a un an et demi, c'est justement si je vous partageais les premiers modèles IA que j'avais générés, ils n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais maintenant. On est vraiment sur quelque chose de très, très, très professionnel. Je me considère vraiment comme une autodidacte de l'IA, puisque j'ai un vrai background dans la communication, dans le marketing. Mais j'ai décidé d'apprendre par moi-même, de suivre quelques formations en prompt engineering et puis ensuite de me former moi-même à Python et au Dev. Parce que là, on est vraiment sur quelque chose de très technique et moins génératif comme des outils IA grand public, comme Sora, Medjourney, ChatGPT, que je n'apprécie absolument pas. Enfin, ça, je ne vais pas le dire tout de suite. Pour moi, ce sont vraiment des outils grand public que je ne recommande pas forcément d'utiliser. un peu trop souvent, parce qu'il y a des biais algorithmiques qui existent et qui peuvent créer une uniformisation des contenus dans notre société.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. Donc encore plein de points sur lesquels j'ai envie de rebondir. Mais on va essayer de faire un par un et on reviendra sur ce que tu évoques sur l'uniformisation des contenus. Donc, quand tu dis que tu as fait, comment dire, aujourd'hui, ça veut dire que tu travailles seule à avoir développé tel algorithme. pour ton agence ? Ou alors, est-ce que tu as une équipe avec laquelle tu travailles ?

  • Elna

    Alors, je l'ai développée seule, mais j'avais un partenaire, c'est mon compagnon d'ailleurs, qui est directeur artistique et photographe vidéaste IA, donc qui est passionné également par l'intelligence artificielle comme moi. Et au départ, j'ai vraiment travaillé en solo, j'ai vraiment testé des choses. Et ensuite, il est venu avec moi pour m'aider en quelque sorte, parce que l'aventure entrepreneuriale... C'est quand même quelque chose d'assez dur et on a besoin de soutien. Donc parfois, il m'aidait sur certains éléments. Mais vraiment, mon stack, la pipeline et le workflow que j'ai, je l'ai fait toute seule. Clairement, je l'ai fait toute seule. Base de formation, des choses que j'ai ensuite optimisées. Et pas mal de formations sur le dev. Parce que là, on est vraiment sur des codes sources. On est sur du script, du Python, etc. Je suis solo vraiment dessus.

  • Ramata

    Ok, très bien. Donc du coup, aujourd'hui, quand tu parles d'agence, c'est vraiment toi l'interlocuteur privilégié qu'une marque va solliciter pour pouvoir gérer une campagne ?

  • Elna

    Exactement. Et je travaille ensuite, si nécessaire, avec des freelances, notamment des DA, des community managers si besoin. Mais je suis vraiment le principal point de contact. En gros, je gère vraiment toute la partie stratégique, stratégie branding. Il y a toujours une phase branding en amont pour définir à la perfection les typologies de mannequins qu'il faut pour la marque. Il faut comprendre son ADN, son identité, son positionnement stratégique. Ensuite, à partir de là, toute la partie créa, je m'en occupe aussi, parce que c'est moi qui crée mes pompes, enfin pompes entre guillemets, parce qu'on n'est pas vraiment sur du pompe. Je définis les poses, la lumière, le style photographique, la tenue, enfin vraiment on est dans le micro-détail. Et ensuite, pour toute la partie post-production, s'il y a des choses, des artefacts de l'IA par exemple à modifier, par exemple je fais appel à un photographe vidéaste qui peut me faire des retouches en post-production. Mais à l'heure actuelle... Je suis vraiment solo et je travaille ensuite ponctuellement avec des freelances sur certaines parties bien spécifiques si nécessaire. Mais voilà, en gros, j'ai un parcours clair en plusieurs étapes. Si je dois expliquer comment je travaille avec une marque. Mais en gros, on pose vraiment les bases, identité visuelle, ton, référence artistique, type de contenu. Ensuite, plusieurs modèles IA réalistes qui correspondent vraiment aux valeurs et aux codes esthétiques de la marque. On choisit les décors, les poses, c'est-à-dire que même les poses sont travaillées. Les tenues, puisque je fais aussi du virtual try-on, c'est-à-dire que je fais porter les vêtements d'une marque par mon mannequin, si on est une marque de mode, et je fais également porter un produit cosmétique par mon mannequin, si on est sur une problématique cosmétique, beauty. Des accessoires également, si on est sur une marque d'accessoires, des bijoux pour une marque de bijoux. Et ensuite, je génère les visuels, je les corrige, et on ajuste en fonction des retours clients. Et si le projet inclut de la vidéo, création d'une animation à partir des images. parfois avec du mouvement de la caméra, du lip-sync, c'est-à-dire que je fais parler le mannequin, et je peux aussi ajouter une composition musicale originale qui aurait été créée avec l'intelligence artificielle et qui correspond bien sûr à l'univers qu'on aura défini avec la marque. Donc si on est sur quelque chose de très dynamique, on peut partir sur une composition pop, avec un style un peu 80's si besoin, tout est modulable et tout s'adapte vraiment aux besoins du client.

  • Ramata

    Très bien, c'est super clair. Aujourd'hui, quand tu dis que tu parles de ton mannequin, j'imagine que ce n'est pas le même mannequin pour toutes les marques ?

  • Elna

    Non, pas du tout. On est sur des mannequins totalement uniques. Chaque mannequin a son propre side. C'est le terme qu'on emploie un peu dans le jargon. C'est une sorte d'ADN, d'un numéro de série en quelque sorte. En gros, je travaille sur des checkpoints, c'est-à-dire que ce sont des modèles. sur-entraînée et fine-tunée. Ça veut dire que moi-même, je crée mes propres modèles d'entraînement. Et ensuite, en fonction de cela, en fonction des besoins de la marque, je définis vraiment le mannequin en fonction de sa couleur des yeux, etc. Et le mannequin est unique. Après, on a toujours des sosies, clairement, dans la vie. Donc, moi, je dis toujours, toute ressemblance avec une personne existante est totalement fortuite, mais normalement, c'est impossible. Enfin, vraiment impossible d'avoir un mannequin IA qui ressemble à une personne existante. Après, on est des milliards sur Terre, c'est sûr qu'on n'est jamais à l'abri, mais on me demande des mannequins, j'ai écrit un mannequin par exemple au crâne rasé, à la peau noire, on voulait des yeux bleus, donc j'ai mis des yeux bleus, avec un nez bien spécifique, une taille bien spécifique, un corps bien spécifique. L'idée c'est vraiment d'être sur quelque chose d'unique. d'avoir une unicité. Et comme je vous dis, je suis sur une intelligence artificielle propriétaire, donc c'est vraiment mon IA et l'entreprise a les droits sur cette image.

  • Ramata

    Alors, quelle différence ? Est-ce que tu peux nous expliquer ? Tu parles d'intelligence artificielle propriétaire. J'imagine que c'est en... Est-ce que c'est pas en opposition, mais à comparer avec le fait d'être open source, où tout le monde peut y accéder et faire évoluer ? Est-ce que c'est ça la différence ou est-ce que c'est autre chose que ça veut dire quand tu dis... C'est une intelligence artificielle propriétaire qui a été développée par toi et qui n'est accessible qu'à travers ton agence à toi.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement ça. C'est ma propre IA, ce sont mes workflows. Alors bien sûr, comme on est sur de l'open source, certains éléments que j'utilise sont utilisés par d'autres agences. Je ne critique absolument pas les concurrents, mais je sais que beaucoup d'agences travaillent avec mes journées, par exemple. Mais à partir du moment où je travaille avec mes propres workflows, qu'on est sur de l'open source et que les éléments mis à disposition des devs sur des plateformes comme Hugging Face, par exemple, qui mettent à disposition justement tous les éléments open source pour faire de l'IA, sont mis à disposition et qu'on l'utilise dans notre propre workflow, dans notre propre stack IA. À partir de là, on est totalement propriétaire dessus. Contrairement, tu vois, à mi-journée, où là, clairement, en termes de droit, etc., c'est toujours très compliqué parce qu'on est sur de l'IA générative. Il y a un flou un peu artistique, en tout cas, entre l'IA générative grand public et l'IA open source. Mais en tout cas, ça appartient à New Voice, c'est la propriété de New Voice.

  • Ramata

    Donc, quand tu parles de droit, c'est vraiment cette notion de... Quand on est une marque et qu'on fait un shooting, quand on sollicite des mannequins réels, pas artificiels, on va payer le photographe, le vidéaste, toutes les personnes qui ont contribué à faire le shooting et on paye les droits d'image des mannequins. À partir du moment où on va utiliser ton outil dont tu es propriétaire, dans tes frais. il y a l'acquisition des droits d'utilisation de l'image. Et alors qu'avec Midjourney, finalement, comme on est des milliers à rentrer des informations à l'intérieur, finalement, cette notion de droit, elle est complètement, comment dire, fluide, parce que vous pouvez réussir à créer un contenu très sympa avec Midjourney pour une marque de beauté. Demain, une autre marque de beauté peut, en utilisant elle aussi Midjourney, avoir un contenu similaire. puisque vous l'avez mis dans MeetJourney. Donc, lui, ça fait partie de la base de données de MeetJourney qui est accessible à tout le monde.

  • Elna

    Exactement, avec leur propre biais. Parce que chaque IA a entraîné avec ses propres algorithmes. Donc, dans tous les cas, c'est pour ça que je parlais, tu vois, de standardisation des contenus. C'est que dans tous les cas, à partir du moment où tu créeras ton mannequin sur MeetJourney, tu ne le feras pas. parfaitement identiques, mais il y aura des similarités parce que c'est les données d'entraînement de mes journées. Et surtout, en plus, les contrôles sur la pause, etc., ne sont pas forcément possibles, contrairement à un IA open source, où là, tu as totalement la main sur tout ce que tu souhaites faire, surtout avec le mannequin.

  • Ramata

    Je reviens sur ce point d'objet. Moi, j'ai l'impression, si je devais un peu expliciter cette question-là, ce sujet-là, j'aurais envie de dire, quand vous êtes mid-journée, c'est comme si vous entrez dans la famille de mid-journée. Donc, tous les personnages que vous allez sortir, c'est comme si c'était les frères et sœurs. Donc, ils ont toujours le même ADN de base, en fait. Et du coup, c'est ça qui crée cette uniformisation. C'est parce que le papa et la maman, mid-journée, c'est toujours eux, en fait.

  • Elna

    Ça ne change pas.

  • Ramata

    Et donc, du coup, vous avez... un espèce de ce que tu appelles un biais, un filtre qui est, ils vont tous avoir un air de ressemblance. Il y aura toujours quelque chose qui fait qu'on voit que c'est une patte mid-journée. Alors, ça ne veut pas dire que c'est des copiés collés,

  • Elna

    mais on arrive à retrouver.

  • Ramata

    Et selon les outils qu'on va utiliser, on va retrouver ce côté, là, on sent bien que c'est plutôt une patte d'un autre outil. Et ce qu'on a pu constater au début de l'intelligence artificielle, c'est qu'il y avait quand même une tendance à... Peut-être des stéréotypes qui étaient liés à, je pense, c'est plutôt des Blancs, des Caucasiens, des hommes, et que chaque fois qu'on voulait des représentations, soit féminines, soit la diversité en termes de poids, ou peu importe, il n'y en avait pas tant que ça, mais parce que, quelque part, les premiers à s'en servir et à vouloir se représenter grâce à l'image, c'était des hommes Blancs. Donc, du coup, assez naturellement, on a pu avoir ce type d'image-là qui était propagée. Est-ce que c'est un peu ça, ton point ?

  • Elna

    Oui, c'est ça. C'est exactement ça. Par exemple, une personne qui faisait de la recherche, qui fait doctorante sur l'IA, fait un test sur ChatGPT en demandant « génère-moi un médecin s'il te plaît » . Donc forcément, on lui a mis un médecin blanc, du bleu, etc. Mais pas de médecin noir. Et on lui avait demandé « génère-moi un rappeur » , par contre le rappeur est noir. Donc en gros, il ne faut pas oublier que les outils d'IA générative appartiennent à des entreprises qui ont toujours un angle un petit peu, pas forcément politique, mais très sociétal derrière. et que forcément les biais de l'IAS reflètent les biais inconscients que nous avons nous-mêmes. Donc, toujours faire attention aussi, je dis toujours prendre en compte ce genre de choses. On l'utilise nous-mêmes et imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons nous, les millenials par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. Donc, on risque quand même d'avoir… Nia qui gomme un peu les aspérités, qui lisse les visages, qui clone des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront. Les influenceurs IA, c'est à peu près la même chose. On se rend compte qu'on tombe toujours sur les mêmes typologies d'influenceuses. Ce sont des influenceuses blondes aux yeux bleus, qui ont une très forte poitrine, des hanches très larges, une taille ultra fine, des cheveux longs, caucasiens. Aitana, par exemple, c'est un peu le cas. Après, les agences expliquent et les influenceurs IA, enfin, les personnes qui créent ces influenceurs IA expliquent que c'est ce que les marques demandent, c'est ce que la cible demande. Je pense qu'on a aussi des choses à faire avec l'intelligence artificielle, c'est d'aller à contre-courant de cette tendance et travailler chaque modèle dans le détail pour le regard morphologie attitude. mais aussi d'éviter de reproduire les biais que nous avons qui appauvrissent, à mon sens, la narration visuelle et la narration de la création de contenu. On se retrouve dans une société où, lorsqu'on souhaitera avoir des visuels, on tombera sur les mêmes typologies de visuels, et ça ne va pas. Et c'est des choses, après, je finirais par ça, c'est des choses qu'on constate sur des plateformes comme Freepik, qui est un peu le concurrent d'iStock. qui propose également des générateurs de visuels avec l'intelligence artificielle pour des personnes qui n'ont pas envie d'acheter des visuels libres ou de droit. C'est exactement les mêmes problématiques qu'on retrouve. Donc voilà, il faut vraiment éviter... Moi, mon objectif aussi avec New Voice, c'est au-delà du fait de pouvoir créer des mannequins, c'est de lutter contre cette standardisation. Je veux vraiment que lorsqu'on crée des mannequins, ce soit des mannequins qui reflètent la réalité, avoir une vraie éthique derrière, une vraie responsabilité aussi, parce qu'il faut une IA responsable, c'est très important, on est dans l'Union Européenne aussi, on a des cadres législatifs qui existent, et il faut réintroduire du vrai, de l'identité, du corps, du vécu dans les contenus, et ça demande un engagement créatif fort. C'est aussi pour cette raison que j'estime que les créatifs doivent absolument reprendre la main sur l'intelligence artificielle et ne pas considérer que c'est un concurrent qui risque de voler leur métier.

  • Ramata

    Alors quand tu parles d'éthique, quand tu parles d'intelligence artificielle responsable, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?

  • Elna

    Ça veut dire qu'on évite justement de reproduire ses biais. Quand je te parlais, tu vois, des dérives de l'influence IA, c'est qu'on se retrouve avec les mêmes typologies. Enfin, tu as Aitana, tu as Liabides, ce sont souvent des mannequins très minces qui représentent un idéal, on va dire ça comme ça, de femmes. que pas mal de personnes fragiles peuvent s'identifier. Je parle d'IA éthique dans le sens où il faut absolument déjà être transparent, dans le sens où il faut bien sûr préciser qu'on utilise l'intelligence artificielle, ce sont des contenus créés avec l'IA, on a cette obligation. Il y a l'AI Act qui est en gros un règlement européen qui impose certaines obligations pour les entreprises qui travaillent avec l'intelligence artificielle. Par exemple, tu vois, moi... Dans mon agence, je suis obligée de mentionner que ce sont des contenus créés avec l'intelligence artificielle. Certaines entreprises ne le font pas. Déjà, en termes d'éthique, c'est un peu moyen. La responsabilité dans le sens où il faut montrer des vrais corps, éviter de montrer des corps irréalistes, parce que cela crée ensuite des problèmes de santé mentale vis-à-vis des jeunes, surtout des personnes fragiles. Parce qu'à force d'être inondé de visuels de femmes parfaites, on commence soi-même à se remettre en question. et avoir un vrai problème d'identification, et surtout apporter un peu plus d'inclusivité aussi dans les contenus. Il faut représenter tout le monde, et à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas. Et pour moi, ce sont des vrais dérives de l'IA. Je ne veux absolument pas montrer ça. Chez New Voice, on montre des femmes noires, on montre des femmes métis, on montre des femmes asiatiques, on montre des femmes de 50 ans, des femmes de 60 ans, des femmes avec des cheveux blancs, ce que l'IA ne représente pas, et ce que la société aussi n'aime pas forcément représenter. Et je pense que l'IA aussi a son rôle, ce rôle à jouer, et c'est que... les marques ne veulent pas le faire, ou les marques même ont parfois du mal à trouver des mannequins un peu plus inclusifs, que c'est le terme qui ressort très souvent, et bien l'intelligence artificielle peut le faire. Je peux vous proposer des mannequins IA qui représentent une totale diversité de ce monde sans avoir besoin de parcourir, de prendre l'avion et de trouver un mannequin, récupérer au Soudan et l'exploiter. Je vais très loin, mais tu comprends un peu mon propos. C'est à mon sens l'intelligence artificielle peut apporter quelque chose de bénéfique si elle est utilisée de manière éthique et intelligente.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. On sent qu'il y a presque un engagement politique. Oui, oui, oui,

  • Elna

    c'est un engagement. J'ai un vrai engagement avec New Voice. Comme je te dis, c'est justement répondre à des problèmes auxquels font face des marques qui ont cette obligation de créer du contenu en fil rouge très souvent et sans avoir des budgets mirobolants pour... pour réaliser des shootings avec mannequins, etc. Mais il y a aussi ce souci de représentativité qui est très important. Je mange de l'IA tous les jours et je le vois avec les mannequins, c'est un enfer, elles sont toutes pareilles. Il faut arrêter, tout simplement, il faut vraiment créer un... Il faut éviter finalement que les dérives de notre société s'appliquent également à l'intelligence artificielle. C'est un peu mon point de vue.

  • Ramata

    Mais dans ce que j'entends, c'est presque l'intelligence artificielle qui peut faire mieux que ce qu'on voit actuellement dans la société, presque devenir un exemple, parce qu'aujourd'hui, ce que tu décris comme les biais de l'intelligence artificielle, aujourd'hui, quand on regarde les campagnes publicitaires des marques de mode ou de beauté, il y a encore un énorme travail à faire en termes de diversité,

  • Elna

    pour plein de raisons,

  • Ramata

    comme tu l'évoquais, qui peuvent être des raisons, en fait, on ne trouve pas. pas de mannequin, ou on n'a pas eu le temps d'eux, ou il faut prendre le mannequin bankable du moment, et si c'est Kendall Jenner ou les sœurs Hadid, c'est avec elles qu'on va travailler, et du coup on véhicule un stéréotype. Et là, effectivement, l'intelligence artificielle, elle permet vraiment de se dire, en fait, je peux avoir des mannequins de tout âge, de toute origine, et je peux être dans une représentation de la diversité qui soit en phase avec la réalité de la population. française ou de n'importe quel pays ou de n'importe quel marché visé. Donc du coup, ce serait intéressant de voir comment finalement l'IA pourrait devenir l'outil qui va nous aider à avancer vers davantage de diversité.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement mon propos. Il faut la diversité et on peut créer des vraies textures de peau de femmes de 60 ans, c'est possible, en évitant ces peaux en plastique. de l'IA, ce sont des choses totalement réalisables. Je repense encore à Kelly Massell qui a expliqué qu'avant sa première campagne, il me semble, 20-48 ans avant le shooting, elle n'avait toujours pas trouvé de mannequin aux cheveux afro. Parce que pour des agents de mannequins, personne n'a les cheveux afros, forcément porte une perruque afro. Et c'est vrai que ça m'avait marquée. Je me suis dit, c'est quand même incroyable. Je me souviens même moi. Quand j'ai travaillé pour une entreprise dans le secteur de la cosmétique, cosmétique capillaire justement, et on devait organiser des shootings, c'est vraiment une vraie galère, c'est vraiment un terme de galère, de trouver des mannequins à la peau noire et avec des cheveux frisés, ou cheveux crépus. Ça saute toujours des cheveux défrisés, forcément il y a des besoins de marques qui votent des cheveux lisses, donc bon, elles n'ont pas le choix. Ensuite, pour retrouver la texture derrière, c'est un peu plus compliqué, donc on est obligé soit de mettre des perruques, soit... Un enfer. Si on peut avoir un mannequin afro avec des formes aussi, parce que les femmes filiformes, c'est bien, mais ce n'est pas représentatif non plus de la société. Il y a un peu le faire et je peux très bien le faire. L'idée, c'est vraiment d'apporter une solution positive problématique, problématique sociétale.

  • Ramata

    Très bien. Du coup, j'ai envie de revenir au début de ton parcours. Kat travaillait en fait en communication, stratégie de communication pour des marques. Et donc, quelque part, tu faisais ce travail de... lancement de campagne pour des marques, mais sans forcément utiliser l'intelligence artificielle. Et j'imagine que c'est au travers de ces différentes expériences qu'à un moment donné, tu t'es dit, il doit quand même y avoir un moyen de travailler mieux, d'être plus efficace, de résoudre un certain nombre de problèmes. Est-ce que tu peux revenir du coup sur un petit peu tes débuts, ton parcours, et finalement un peu nous expliquer comment à un moment donné, c'est fait le... le déclic de « non mais il faut que je me mette à l'intelligence artificielle parce que du coup sinon on a du mal à comprendre comment ça arrive jusqu'à toi » . Oui,

  • Elna

    alors bon, j'ai commencé ma carrière dans la com, donc il y a 15 ans. J'ai travaillé pour Glossybox par exemple, Koukaï, le groupe Eugène Permat, en agence pour l'Oréal professionnel et le groupe L'Oréal. À Atelier Nubio, on est plus dans la beauté, le cycle et les compléments alimentaires. Ensuite, Evoluderm sur la partie hygiène, les produits d'hygiène et soins. Donc voilà, j'ai vraiment évolué dans des secteurs bien particuliers. On est vraiment dans la mode et de la beauté. Et dans des typologies d'entreprises similaires, c'est souvent des startups, des PME, des ETI ou des formes à agences. Et en fait, très vite, je me suis retrouvée face à des équipes sous-dimensionnées, parce que j'étais responsable de services, notamment, surtout sur ma fin de carrière. Des budgets serrés et pourtant des attentes très élevées côté images et notoriété de la part des entreprises, ce qui est normal. Mais comme souvent dans la plupart des grosses structures, ce sont les services marketing et communication qui pâtissent d'une coupure budgétaire, on nous demande toujours de faire plus avec moins. Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait penser autrement, sortir du cadre, réinventer des process et remettre aussi l'intelligence dans la création. Et sur la fin de ma carrière, je commençais aussi un petit peu à tourner en rond, parce que dans ce secteur, on fait face aux mêmes problématiques, c'est mettre des produits, trouver des mannequins, etc. Et la fibre entrepreneuriale commençait un petit peu à me chatouiller. Et mon déclic, j'ai vraiment eu, dans le cadre de ma dernière expérience, où je dirigeais vraiment des projets sous pression, sans marge de manœuvre créative, et un jour, j'ai ressenti, comme on appelle, une sorte de colère calme, mais lucide. Et à ce moment-là, ça me marquait un point de non-retour. Et ensuite, clairement, j'étais au chômage finalement. Et j'ai vu l'émergence de chat GPT, l'intelligence artificielle arrivée, mais générative, pas l'intelligence artificielle pure. Et je me suis dit, intéressons-nous à tout ça. Donc j'ai mis le nez dedans. Je me suis dit, mais c'est incroyable ce que le chat GPT, bien utilisé, peut apporter à la communication. Ensuite, donc je sais que Midjourney est arrivé, mais c'est un outil que j'ai jamais vraiment utilisé parce que ça ne m'intéressait pas. Et je suis mis un peu le nez dans les forums Reddit, je suis allée dans des discords, là où traînent beaucoup de développeurs. On ne me demande pas comment j'ai fait pour arriver dedans, je suis une personne qui est très curieuse. Je fais passer des heures à chercher des choses sur le web et arriver, à force de décortiquer, d'explorer, arriver dans des environnements qui n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais. Et donc je suis arrivée dans les forums de Reddit, on parlait de stable diffusion, on parlait de checkpoint, de fine tuning, etc. Et d'A.I.M.O.D.E.L.S. Des premiers A.I.M.O.D.E.L.S. commençaient à émerger et je me suis dit, c'est super intéressant. Là, j'ai fait le lien avec mon métier en me disant, mais si cela existait à mon époque, quand j'étais encore salariée, mais ça aurait été un vrai game changer, j'aurais gagné du temps, j'aurais gagné de l'argent. J'aurais plus besoin de chercher des modèles, de payer, de négocier avec mes photographes 3000 euros pour un shoot. Alors que c'est un shoot et vidéo, ce qui est l'obligatoire aussi dans le pipe. Et donc, j'ai mis le nez dedans, je suis formée, j'ai travaillé avec les premiers outils qui sont liés à Stable Diffusion. Et ensuite, petit à petit, j'ai créé mes premiers modèles AI. Et en plus, c'était des modèles à peau noire, tu vois, donc c'est assez marrant. J'avais créé un premier modèle, je me souviens, il s'appelait Laura Mystic, mais bon, on a arrêté un petit peu après. Et ensuite j'ai testé. Je voulais tester des femmes aux cheveux roux avec des taches de rousseur pour savoir s'il y a six stables de diffusion et les modèles fine-tunés pouvaient le faire. C'était nickel. Ensuite j'ai vu qu'il existait différents modèles un peu sur-entraînés où tu pouvais ensuite toi-même apporter tes modèles d'entraînement pour arriver à quelque chose d'encore plus abouti. Et ça m'a pris un an et demi parce que clairement l'IA évolue tellement que tu es obligé finalement d'évoluer avec. pour arriver à la création de ce workflow IA et à rendre commercialisable et scalable finalement mon travail. C'est-à-dire que dans ce workflow, je me suis dit, créer des modèles IA, c'est très bien, mais il faut aller un petit peu plus loin. Il faut travailler la lumière, il faut travailler la pose, il faut travailler les expressions du visage. Il faut créer une récurrence aussi du modèle IA, parce que sur Meet Journal, à l'époque surtout, ou même Leonardo Aïk, qui sont des outils d'IA générative visuelle. C'était compliqué d'avoir une récurrence, c'est-à-dire que tu écris ton prompt, tu as un modèle dans une ambiance particulière en fonction du prompt que tu as rédigé, c'est du one-shot. Moi, ce qui m'intéressait, c'est la récurrence. Par exemple, si tu as envie d'avoir ton même modèle dans différentes poses, dans différentes situations, là, c'est totalement différent. Mais le même modèle, avec les mêmes yeux, les mêmes caractéristiques physiques, morphologiques. Donc là, j'ai vraiment travaillé tout ça. Je me suis dit, j'ai mon modèle fini, c'est parfait, la récurrence est là. Maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'elle porte les vêtements des démarques. Là, c'est encore autre chose. On est sur du virtual try-on. J'ai fait beaucoup de tests, notamment avec mon compagnon, pour être sûre que le vêtement tombe parfaitement, qu'on ait un tombé nickel du produit, un tombé réaliste aussi, pas juste le packshot du vêtement qui est collé sur le mannequin, mais un tombé vraiment réaliste. Et ensuite, la partie cosmétique, donc le mannequin qui porte le produit, qui applique le produit également. Et comme je sais qu'on a des besoins aussi vidéo, j'ai vraiment repensé à toute ma stratégie de communication que j'avais en entreprise pour l'appliquer à New Voice. Donc la partie image, ok, mais on a aussi besoin de vidéos parce qu'on est dans l'ère aussi de la vidéo grâce à TikTok et Instagram qui reprend les codes de TikTok. Et même pour alimenter une newsletter ou un site web, on a besoin aussi d'un peu plus d'incarnation dynamique sur un site. Je me dis, maintenant, ce qu'il faut, c'est que ce mannequin soit en vidéo, en situation, soit humain, ait un peu plus d'authenticité et de dynamisme à la création. Et je me suis dit, on a aussi besoin de musique. Et c'est vrai que quand on crée des vidéos, on utilise souvent des musiques libres de droit qui sont totalement impersonnelles, horribles, clairement. Et comme Suino et Audio sont arrivés, j'ai mis le nez dedans et je me suis dit, OK, donc c'est top, on peut en plus ajouter de la musique que je n'ai avec l'intelligence artificielle dans le pack de création de contenu à 360. Sachant que j'ai un background aussi en musique et que mon compagnon fait de la musique depuis 20 ans, fait de la prod, donc en fait, ça permet aussi... d'avoir une oreille plutôt artistique dans la création de contenu qu'on propose. Et à côté de ça, il y a aussi la partie lip-sync, donc on peut faire parler le mannequin. Je me suis dit, pour le BGC, si on n'a pas envie de payer des influenceurs, parce que je sais que j'en ai payé des influenceurs, et c'est pour un retour sur investissement qui n'arrivait pas à la hauteur de mes espérances. Je dis autant mettre ce mannequin en scène ou même générer d'autres modèles IA qui utilisent le produit. Par exemple, un sérum. Par exemple, je l'ai fait pour la marque Doriden. On voit le mannequin qui applique le sérum sur son visage, qui applique la pipette du sérum près de son visage avec le produit qui s'écoule de la pipette. Ensuite, on la voit appliquer le sérum avec ses mains et tout ça, c'est fait avec l'intelligence artificielle. Donc, ça apporte aussi une certaine plus-value au produit. Et tout ça, imagine en situation réelle, si tu payes ton mannequin, si tu payes ton photographe, si tu payes ton fidéliste, si tu loues le studio, ça peut monter très haut. 8000 euros par exemple, alors qu'avec l'intelligence artificielle, tu réduis de trois fois tes coûts de production avec une qualité ultra réaliste. Et voilà le cheminement que j'ai eu dans mon travail par rapport à New Voice. Je suis vraiment appuyée sur toutes les problématiques. que j'ai rencontré sur le terrain. Et j'ai pensé aussi à tous les besoins qu'on a finalement dans une stratégie à 360, images, vidéos, virtual try-on, besoin pour des sites e-commerce, on a besoin qu'un mannequin porte des vêtements, pour une campagne spécifique, voilà, par exemple.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant de voir comment... En fait, tu as été sensible à toutes les évolutions qui pouvaient se passer, je n'ai pas envie de dire sur le marché, mais en tout cas à l'impact que l'intelligence artificielle pouvait avoir par rapport à un business que tu maîtrisais et que tu connaissais par cœur. Et comment toi tu as été plutôt « j'y vais, je vais voir, ça m'intéresse » alors que, il faut être honnête, il y a au niveau des profils créatifs, au niveau des personnes qui travaillent en agence, dans la com, il y a une réticence, il y a une forme de peur. par rapport à l'intelligence artificielle. Est-ce que toi, tu ressens en fait cette... Comment dire ? Alors toi, je pense que tu ne ressens pas la peur, mais est-ce que tu as dans ton entourage, tu as pu avoir des discussions avec des personnes qui font part de leurs réserves vis-à-vis de l'IA, qui ont peur d'être remplacées par l'IA ?

  • Elna

    Oui, ça je le vois tous les jours. On m'a souvent dit que je volais le travail des créatifs, mais ce n'est absolument pas le cas. Je comprends parfaitement cette peur. Franchement, elle est légitime. Chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, on imagine qu'elle remplace des nouveaux métiers. Mais à mon sens, les créatifs ont leur carte à jouer justement avec l'IA générative. Moi, je parle souvent d'un outil qui, mal utilisé, peut générer du contenu sans âme, sans signature, sans cop. C'est exactement ce que redoute tout bon créatif. Mais ce que je dis souvent, c'est que l'IA n'a pas de vision. Elle a certes de la puissance, mais elle n'a pas de sens. Elle ne remplace pas un œil artistique, elle ne remplace pas une intention artistique, ni une culture visuelle, elle n'en a pas. Et elle exécute. Et on voit très bien la différence entre des créas générés avec l'intelligence artificielle par des directeurs artistiques et des créas générés avec l'IA par des personnes qui ne maîtrisent pas l'art du prompt engineering, etc. Il y a clairement une différence de valeur ajoutée que le DA apporte à la création finale. Moi, je pense que vraiment, c'est là que le rôle des créatifs devient ultra indispensable. Il faut vraiment mettre l'IA au service d'une direction artistique claire. Et moi, par exemple, c'est ce que je fais chez New Voice. Je garde le contrôle créatif à chaque étape. Ce n'est pas l'IA qui décide, c'est moi qui lui impose un cadre. Et donc, les créatifs ont vraiment cette carte majeure à jouer. À condition de ne pas rester dans le rejet, il faut qu'ils tirent leur épingle du jeu. Et ceux qui sauront maîtriser l'outil, détourner ses limites, poser leurs propres exigences esthétiques, artistiques, grâce à ça, l'IA pourra amplifier leur regard et ne rien inventer à leur place. Moi, je pense vraiment que l'intelligence artistique, c'est juste un outil et que le directeur artistique, s'il l'utilise correctement, parfaitement, surtout que le DA connaît à la perfection les codes esthétiques de la mode, de la beauté, mais même de tout autre secteur, il pourra tirer son épingle du jeu. En plus, l'IA, c'est juste un super assistant, il fait gagner du temps. Mais derrière, il y a quand même une certaine post-prod qu'on apporte également dans la création. Et ça, un directeur artistique ou un graphiste ne pourra jamais être remplacé par l'IA. Je pense encore à l'invasion des contenus créés par ChatGPT ces derniers temps, puisqu'il y a une dernière mise à jour qui permet de créer des visuels. On est loin de ce que proposait OpenAI avec Dali à l'époque. Et on est envahi de contenus impersonnels des startups. sur LinkedIn, sur Instagram. On le voit même avec le phénomène Ghibli, où Léa n'a fait que reproduire finalement un style qui existait déjà. Mais le style qu'il a créé, c'est un artiste. Et ça, Lya ne pourra jamais le faire, ne pourra jamais créer un style. Lya est entraîné sur des styles, sur des modèles existants, il ne fait que les reproduire. Et le directeur ascétique pourra apporter sa patte sur cet environnement, dans cet écosystème. Par contre, moi je parle beaucoup, et j'ai une acolyte qui fait près du même travail que moi, mais plus en marketing. Selon nous, l'avenir, c'est vraiment l'IA open source. Et à partir du moment où les créatifs sauront maîtriser l'IA open source, ils auront tout compris. Ils pourront montrer à une entreprise, comparer leur travail avec l'IA open source versus ChatGPT, versus MeetJourney, et l'entreprise verra tout de suite que le directeur artistique est indispensable et que ChatGPT ne pourra jamais remplacer les créatifs dont ils ont besoin. C'est vraiment mon sens. Bravo. selon moi, vraiment, les créas ne sont pas en danger, mais ils doivent se former, s'adapter, surtout reprendre la main sur leur métier.

  • Ramata

    Moi, je suis complètement alignée avec toi, mais je pense que il y a... Enfin, moi, ça me fait penser à... Alors, ça remonte, mais les premiers temps d'Internet, les premiers sites e-commerce, ou les boutiques de mode, il y a eu, en tout cas, dans la mode, il y a eu un retard d'adoption de la vente en ligne, et c'était priorité au magasin, et cette... mutation, transformation digitale, elle n'a pas forcément été, comment dire, fluide, simple. Il y avait vraiment une peur des personnes qui tenaient des magasins, elles avaient peur de la concurrence de digital, enfin en tout cas de l'e-commerce. Elles considéraient que la boutique en ligne allait venir concurrencer la boutique physique. Et après, on en est venu aujourd'hui tous à parler d'omnicanalité, du fait que les deux vont très bien ensemble. Mais il y a quand même, dans cette période, évolution, révolution, il y a des gens qui sont morts, qui n'ont pas voulu prendre le train et qui n'ont pas réussi. Je crains qu'avec l'IA, ce soit un peu la même chose, qu'il y ait des gens qui soient très volontaires comme toi et des profils créatifs qui vont complètement adopter l'IA et d'autres qui vont être réticents, mais qu'on aura beau faire des podcasts, écrire des articles, montrer des exemples. qui vont rester un petit peu dans leur habitude et qui ne vont pas atterrir au changement. Oui,

  • Elna

    je trouve ça dommage, surtout qu'en plus, si on est honnête, l'IA génère beaucoup de choses moyennes. Quand je vois les créages chat de GPT, je me dis qu'il y a encore du travail. Le pire, c'est que vraiment, je vois que les créatifs critiquent les contenus générés par l'intelligence artificielle. Je me dis, justement, reprenez la main. Il faut former et montrer justement que vous êtes indispensable. J'avais discuté avec un directeur de création d'une agence qui expliquait qu'en interne, tout le monde utilise l'IA générative. Et j'avais un cas bien spécifique. Une marque, je ne vais pas rentrer dans le détail parce que forcément, c'est leur travail, mais une marque de complément alimentaire, il me semble, voulait sortir un nouveau produit. Son complément alimentaire apportait un regard d'énergie, etc. à la personne qui le prenait, forcément. Et ils avaient besoin... Le concept, c'était d'avoir un tigre qui sort de l'écran et le produit qui apparaît. Et ils m'avaient expliqué, en temps normal, t'imagines si je devais trouver un tigre. Voilà, donc déjà le tigre, tu vois, toute la partie motion design, etc. en post-prod. Et puis trouver un lieu de tournage. Je me suis dit que ça nous aurait coûté des milliers d'euros alors que là, j'ai juste travaillé avec Lya et ça m'a fait gagner un temps fou. Alors bien sûr, il y a du travail sur la colorimétrie, etc. derrière, mais ça leur a fait gagner un temps fou. Et c'est pour cette raison que je me suis dit, tu as parfaitement raison, il faut l'utiliser. Si ça te permet de gagner en productivité, de perdre moins de temps sur des tâches ultra rébarbatives. Et en plus, parce que bon, il y a à côté, c'est vrai que c'est écolo sans être écolo. Parce qu'il y a aussi des choses à dire sur l'IA, mais tu n'as plus besoin de prendre l'avion pour aller je ne sais où pour faire ton tournage. C'est un gain de temps incroyable. Un gain de temps et un gain d'argent. Parce que bon, on sait que le client apprécie aussi les économies. Pour moi, c'est vraiment des cas d'école qu'il faut absolument diffuser et faire rentrer à la tête des créatifs. J'ai un langage un peu dur par rapport à ça, mais je trouve ça tellement dommage. Parfois, je me dispute avec des créas qui ne comprennent pas pour quelles raisons ils utilisent l'intelligence artificielle. mais non, enfin, utilisez-la, je vous assure, vous gagnerez énormément de temps. Voilà, c'est... Voilà, enfin, ce qui manquera toujours à l'IA, c'est la subtilité, la sensibilité, le contre-champ, tout ce qui fait la valeur d'un vrai regard de photographe, de théâtre, d'auteur. Il faut... Nous sommes un élément humain. L'IA sans l'humain, on n'est rien. C'est un peu ma conclusion, pour répondre.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant. Dans nos échanges, tu évoquais le fait que tu voulais cibler le marché africain. J'aurais voulu que tu parles de ça. Aujourd'hui, de toute façon, tu peux travailler avec tout type de marques et de manière internationale. Il n'y a pas de frontière géographique, mais en tout cas, tu as cette volonté de pouvoir cibler des marques. qui sont sur le continent africain, ou en tout cas qui proposent des produits qui vont être à destination du marché africain. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ce choix et cette volonté d'aller vers ce marché ?

  • Elna

    Pour moi, l'Afrique, c'est l'avenir. Mais plus sérieusement, les marchés africains, pour moi, sont à la fois créatifs, puissants et sous-exposés. Et je pense qu'il y a un potentiel énorme, une richesse culturelle forte. et une génération de marques et de talents qui n'attendent qu'une chose, c'est d'avoir les bons outils pour rayonner à leur juste valeur. Je sais aussi que l'intelligence artificielle dans certains pays, il me semble au Sénégal, l'IA commence à être un véritable enjeu et je pense que justement, plutôt que de se concentrer uniquement sur l'Europe qui est malheureusement un continent un peu vieillissant, où le marché est tout ralenti, L'Asie, les Chinois de toute façon dominent l'IA sur le continent asiatique. Les États-Unis ont également leurs forces. Finalement, il reste tout le continent africain qui est un vaste terrain d'exploration sur lequel je pense qu'il y a énormément de choses à faire. Je connais des entrepreneurs qui sont allés s'installer là-bas, qui ont développé leur activité. J'ai vu que tu avais interviewé Vanessa Hazard, j'avais travaillé avec elle dans le passé quand j'étais chez Glossy Bots. J'ai une amie qui est DG chez Webedi Africa qui me dit que c'est un marché qui est ultra porteur. Et je sais que voilà, l'Afrique, c'est vrai que c'est un gros continent et dire l'Afrique, c'est très généraliste. Mais c'est un pays qui sera en forte croissance et qui sera en forte croissance et qui va compter dans le paysage géopolitique dans quelques années, j'en suis sûre et certaine. Et moi, mon ambition avec Nouveau, c'est aussi de rééquilibrer les cartes dans la représentation visuelle. Parce qu'aujourd'hui, trop peu de outils proposent des mannequins IA qui incarnent vraiment la diversité des corps, des peaux, des textures capillaires et des codes esthétiques africains. Et ça, ce n'est pas un détail, c'est un vrai front aussi pour des marques afro qui veulent produire du contenu cohérent avec leur identité. S'ils ont envie de faire de l'intelligence artificielle, s'ils vont sur mes journées, ils vont forcément se retrouver avec des stéréotypes sur les peaux noires qui sont assez énervants. Et moi, je pense que c'est là que mon approche prend tout son sens. Déjà, forcément, je suis africaine d'origine, donc j'ai une sensibilité aussi avec le continent africain. Je crée des mannequins irréalistes avec des morphologies, des visages, des peaux et des textures qui sont inspirées de la réalité africaine et de la diaspora. Mes modèles sont aussi entraînés avec des peaux noires. Je propose aussi des décors, des lumières, des ambiances qui font écho à des territoires culturels qui sont trop peu représentés dans les outils standards. Et au-delà de l'image, c'est aussi une question d'accès. Je veux permettre à des marques qui sont basées soit à Dakar, à Bijan, à Kinshasa ou au Lomé, de produire des visuels ou des vidéos de niveau international. sans dépendre d'une production parisienne ou new-yorkaise, etc. En fait, ce que je veux, c'est que tous les créateurs, que ce soit des créateurs africains, des créateurs de mode africain, des créatrices de marques de cosmétiques africaines, aient accès à une qualité visuelle, une qualité d'image, une qualité vidéo digne des plus grandes maisons. Moi, l'objectif, c'est ce que je propose avec mon entreprise et je veux que ce soit accessible à tous. Et je veux montrer qu'il y a une énergie. et qu'il y a un potentiel, et que l'Afrique, c'est un continent sur lequel il va falloir compter, et qu'on est là, et qu'on compte bien conquérir aussi le marché, conquérir le marché mondial. Voilà, c'est un peu ma... Donc tu vois, je suis très engagée quand je parle, mais c'est aussi une façon d'ouvrir la scène, de renforcer la souveraineté visuelle, et de contribuer à un écosystème créatif plus juste et plus visible à l'échelle mondiale. Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de photographe africain, un très bon photographe. Mais je sais aussi que les cr��ateurs n'ont pas forcément les budgets pour se payer des photographes, se payer des super mannequins, etc. Déjà, quand on est entrepreneur, je sais qu'on galère, on compte ses sous. Et si on peut être sûr d'avoir un retour sur investissement qui est à la hauteur de nos espérances, sans avoir explosé nos marges, nos budgets, c'est parfait. C'est ce que je souhaite proposer aux entreprises.

  • Ramata

    Donc toi aujourd'hui, de par ton expertise, ce que tu nous dis là, c'est il n'y a pas photo. Aller solliciter une agence qui va utiliser l'intelligence artificielle en termes de coûts par rapport aux coûts que j'aurais à monter un shooting, il n'y a pas photo, c'est nettement moins cher. Est-ce que tu peux nous donner un ordre d'idées ? Est-ce que tu peux nous partager des éléments de tarifs pour qu'on puisse se faire une idée ? Parce que c'est vrai qu'il y a aussi, je ne vais pas dire un flou par rapport à ça,

  • Elna

    mais c'est vrai que... On n'a pas toujours les infos,

  • Ramata

    on entend que c'est potentiellement moins cher, mais moi je sais que j'ai pu voir récemment un post sur LinkedIn d'une marque qui disait « voilà, j'ai passé trois heures sur Canva et ChatGPT, j'ai créé un contenu qui va me servir à ma prochaine campagne » . C'est une marque de beauté qui dit ça. Et du coup, plutôt que de dépenser... 8 000 euros à faire un shooting comme je l'avais fait lors de mon dernier shooting, là, en fait, ça m'a pris beaucoup moins de temps. Donc, il va y avoir ce type de discours-là. Après, moi, j'ai toujours des réserves sur les gens qui... sur ce genre de choses, parce que je me dis qu'il faut quand même avoir un minimum d'expertise pour vraiment se dire ce que j'ai réussi à créer avec Kamba et ChatGPT, je vais m'en servir pour une campagne. Il faut vraiment avoir un niveau de qualité qui soit vraiment élevé pour se dire que je fais ça, en fait. Et je pense que du coup, c'est pas... forcément si facile à accessible ?

  • Elna

    Non, non, c'est pas si facile à accessible. Je vais juste répondre à ça, ensuite je vais te répondre sur les tarifs. J'ai fait justement des tests, parce que je me suis dit, il y a la nouveauté de ChatGPT qui permet justement de mettre en scène ces produits avec un mannequin, etc. Alors, le produit n'est absolument pas lisible sur les pack shots, enfin, sur le pack du produit. Il y a souvent des problèmes de proportion par rapport à la... par rapport à la taille d'une main, tu vois, enfin si tu tiens un peu, il y a des choses qui ne sont absolument pas cohérentes. Et surtout, tu vas te retrouver avec quelque chose, après tout dépend bien sûr des besoins, si tu as besoin de quelque chose de basique, si tu as besoin d'avoir un mannequin qui est dans une situation, etc. Mais ce sera très basique. Pour répondre à tes tarifs, alors moi je fonctionne beaucoup au forfait, donc ça dépend pas mal du besoin de l'entreprise. Mais je peux te donner un ordre d'idée, par exemple, pour une entreprise, elle avait besoin de 10 visuels plus une vidéo. Et on était sur 10 visuels, un mannequin et une vidéo, on était à peu près sur 1 000 euros, par exemple. C'était 800 ou 1 000 euros. Donc, tu as la vidéo, tu as 10 visuels avec le produit porté par ton mannequin et tu as la musique aussi associée. Donc ça, c'était par exemple, c'était un besoin. Par contre, si tu es sur... mais par exemple tu vois j'avais juste une personne qui avait besoin de quelque chose de très simple ça avait coûté 500 euros par exemple pour ça je fonctionne vraiment et je dis ça parce que je compare beaucoup chez mon ancien employeur de toute façon vous pourrez aller sur LinkedIn pour voir chez qui j'étais j'avais organisé un shoot, j'ai galéré pour trouver un photographe et on avait payé à peu près 5000 euros pour le même nombre de visuels et voilà et en plus on n'avait pas le studio C'est-à-dire que le shooting, on l'avait quand même fait au sein de l'entreprise. Heureusement, on avait des directeurs artistiques, mais on était sur une grosse équipe. Quand tu es un entrepreneur et que tu es tout seul, tu ne l'auras pas. C'est impossible d'avoir le temps, l'investissement pour faire tout. Enfin, l'investissement de temps, on va dire ça comme ça, pour le faire. Donc, j'étais sur un ordre d'idée de 1 000 euros à peu près pour un créateur indépendant.

  • Ramata

    D'accord, et puis là, dans ce que tu expliques, quand tu parles de tes expériences passées, d'un shooting à 5 000 euros, là, tu parles, il n'y a pas tous les frais de les personnes en interne dans l'entreprise qui contribuent à la création du shooting.

  • Elna

    Donc,

  • Ramata

    si on compte l'aide accumulée de toutes les personnes qui ont contribué à réaliser le shooting, ça va au-delà des 5 000 euros en réalité.

  • Elna

    Ah oui, ça va au-delà des 5 000 euros, et encore, ça, c'est sans les droits mannequins, donc ça monte très vite. Oui, même juste avant, c'est pareil, on faisait des shootings tous les mois avec vidéo. Ça montait à 5-8 000 euros. Donc, c'est pour ça que... Et surtout, en plus des coûts de production, tu as aussi le temps. C'est-à-dire que quand tu fais ton shoot, par exemple, ça peut durer deux jours, trois jours. Ensuite, tu as toute la partie post-prod qui peut prendre du temps. Alors que moi, avec New Voice, par exemple, tu peux très bien tout avoir en 48 heures. 72 heures grand maximum s'il y a des retours, etc. Mais c'est rapide. En plus, tu vois, je suis portée des vêtements en mannequin. J'ai un compte Instagram, on peut voir un peu l'étendue de mon travail. Le problème, c'est que les marques n'aiment pas trop montrer qu'elles font de l'IA. Donc, il y a aussi un devoir de confidentialité. Mais voilà, enfin... Moi, à mon époque, j'aurais aimé que ce genre d'entreprise existe parce que ça m'aurait tellement changé la vie. Mais vraiment, cette pression de créer du contenu digital en fil rouge, TikTok, Instagram, Pinterest, Facebook pour faire des social ads, tu as ton site que tu dois alimenter toutes les deux semaines, parce que tu as une animation forcément commerciale qui change très souvent. plus les newsletters que tu dois forcément incarner, ça marche plus avec un mannequin, c'est énorme, c'est un sacré budget.

  • Ramata

    Et puis clairement, dans ce que tu évoques, il y a le gain financier, mais aussi le gain de temps en fait. Du coup, effectivement, quand on a une idée en tête et qu'à un moment donné on doit intégrer ce que tu évoquais tout à l'heure, un tigre, il y a des mises en situation qu'on peut imaginer, qu'on n'oserait pas imaginer en réel, parce que c'est pas faisable en fait. Et là, on peut très bien se dire, on peut se permettre en termes de créativité de rêver beaucoup plus, sans être limité dans l'espace, dans le temps ou autre. On peut se dire, en fait, j'ai envie que le mannequin se retrouve au Taj Mahal. Potentiellement, je peux le faire avec de l'IA. Et à ce côté, je peux le faire, je peux le faire rapidement et je peux le faire pour, comment dire, un budget, d'un point de vue financier, beaucoup moins important. Donc, c'est vrai que... C'est difficile de ne pas voir les avantages de solliciter toi ou solliciter New Voice. Toi, ce que tu évoquais, c'est que l'agence, en fait, elle a à peine un an, tu viens de la créer. C'est quoi ton ambition pour les... J'imagine que ton business plan est à tes ambitions pour les trois prochaines années. C'est quoi tes objectifs et tes perspectives à venir ?

  • Elna

    Alors, pour te recontextualiser, Neuvois, moi, je le vois comme un projet vraiment en deux temps. Donc aujourd'hui, on a ce format agence qui fonctionne un peu comme un studio avec une approche humaine très personnalisée. Mais mon objectif, il est clair, c'est d'industrialiser la qualité sans industrialiser le contenu. Donc à court terme, je continue de développer l'offre agence pour accompagner les marques. Mais en parallèle, je travaille sur une plateforme Neuvois. Ce sera une plateforme self-service qui sera une interface en ligne qui permettra justement aux marques petites, émergentes, grandes, de produire elles-mêmes leurs visuels et leurs vidéos à partir de mannequins IA ultra réalistes. Donc ce sera une plateforme web self-service, en mode SaaS en quelque sorte, où tu pourras créer ton mannequin et toute ta création de contenu à 360 degrés. En fait, en gros, tout ce que je propose en mode agence, je souhaite l'industrialiser, l'automatiser pour que ce soit mis à disposition de tous sur une plateforme en mode SaaS. Et donc cette plateforme, elle intégrera la création de mannequins IA fidèles à chaque marque, le virtual try-on, c'est-à-dire qu'à partir d'un packshot produit qu'on téléchargera dans la plateforme, on pourra le faire porter aux mannequins dans différentes situations. Ça peut s'appliquer également à la cosmétique avec un packshot produit. Ensuite, on a la génération d'images, de vidéos animées, de voix également et de musique IA. Un assistant intelligent pour guider les choix créatifs. Et tout ça dans une logique de production rapide, cohérente, conforme et adaptée aux enjeux du digital et toutes les plateformes, sites web, newsletters, réseaux sociaux, donc format 4.5 pour Insta, 9.16 pour la vidéo, pour TikTok ou Instagram Reels. Et vraiment, au plus long terme, ce que je souhaite, c'est vraiment positionner New Voice comme une référence dans la création de contenu IA dans les industries créatives et pour la mode, la beauté, les pure players. Je souhaite aussi élargir ma cible parce que je suis très marque de mode, très marque de beauté. Mais mon ambition aussi, c'est de travailler avec des plateformes de seconde main, puisqu'il y a aussi un gros besoin pour les vendeurs particuliers qui ont besoin, je pense, de mettre un peu plus en scène leurs produits et de les rendre beaucoup plus désirables. Il y a aussi tous les pure players multimarques qui ont des sites e-commerce et qui ont besoin justement d'industrialiser, enfin qui industrialisent, pardon, excuse-moi, les shootings. quand il y a un renouvellement du catalogue. Et travailler aussi avec des marques de sport outdoor parce que ça pourrait éviter par exemple de payer un billet d'avion ou de train pour aller faire des shoots en extérieur si je peux le faire moi-même avec ma solution. Donc voilà, moi mon objectif c'est de ne pas suivre la vague, je veux la structurer avec des outils solides, une vision de fond. Et voilà, c'est vraiment une référence avec un vrai ancrage aussi éthique, une exigence artistique. Et bien sûr, comme tu l'as dit, vers des marchés africains, francophones et plus largement internationaux. Donc on est vraiment en train de bosser sur cette plateforme, plateforme web, qui dans l'idéal j'espère sortira fin d'année ou début d'année prochaine, parce que là on est sur des enjeux un peu plus... Plus conséquent. Très bien. Écoute, tout ce qu'on souhaite, c'est de parvenir à atteindre ces objectifs qui sont, ça a l'air en tout cas, très cadrés et très précis. Donc, on se griffera l'actualité de New Voice. Moi, je mettrais bien le lien du compte Instagram. Tu m'as dit que le site internet, il est en refonte pour l'instant. Oui,

  • Ramata

    il est en refonte en total pour l'instant.

  • Elna

    Donc, du coup, dès que je l'aurai, je n'hésiterai pas à le mettre. Et puis, pour pouvoir visualiser en fait... toutes les images dont on a parlé. Il y a un article qui va accompagner le podcast, dans lequel je mettrai des liens vers des visuels pour qu'on puisse se rendre compte du réalisme des contenus que tu peux proposer. On arrive à la fin de cette interview. Je pense qu'on a pu bien comprendre quelle était l'ambition pour toi de cette agence et de l'utilisation de l'intelligence artificielle au service des créatifs. pour de la création de contenu. Et puis, ça nous donne aussi une perspective sur tout ce qu'on peut créer demain en s'appuyant sur les services de ton agence. La question qui me venait avant de finir, c'est quand tu nous évoques tout ça, tu n'as pas parlé de levée de fonds, de financement participatif ou autre. Et c'est vrai qu'en général, les startups sur l'intelligence artificielle, il y a beaucoup ce côté, on a une version... d'État, dans un premier temps, on est en test, et puis voilà, on est en recherche de financement. Toi, par rapport à ça, enfin, si ce n'est pas indiscret, en tout cas, si tu veux bien le partager, t'en es où ? Quelle est ta position ?

  • Ramata

    Alors, à l'heure actuelle, c'est tout récent, je fais partie des lauréates qui ont intégré le programme d'incubation Femmes Entrepreneuses d'Orange. C'est un programme d'incubation qui accompagne les femmes de la tech, justement, pour faire scaler leur entreprise. Et dans le cadre de ce programme d'incubation, justement, il y aura cette partie levée de fonds. Je suis aussi accompagnée par Guillaume Duplois, qui accompagne des femmes d'entrepreneuses de la tech. C'est justement ce parcours du combattant qui est la levée de fonds. Donc, c'est vraiment quelque chose qui est à l'ordre du jour. Et pour l'instant, c'est vrai que j'aime aussi l'autonomie. J'ai aussi envie d'être, comment dire, d'avoir un peu la main sur mes prises de décision. Je sais que la levée de fonds est importante, surtout vu l'ambition que j'ai avec New Voice et le développement de cette plateforme. C'est vrai que là, Vincent, je compte surtout sur mon chiffre d'affaires pour continuer à développer mon activité. Mais dis-toi que oui, dans les 6 à 8 mois qui arrivent, la levée de fonds sera un vrai sujet. Je vais chercher clairement du cash. pour accélérer le développement de l'entreprise et surtout de la plateforme qui sera bientôt lancée.

  • Elna

    Très bien, comme ça le mot est lancé aux auditeurs de la plateforme. S'ils ont envie d'investir, en tout cas, ils peuvent potentiellement te contacter. Maintenant, j'entends le côté bootstrap pour l'instant et l'idée, c'est de développer le chiffre de l'affaire de l'agence pour pouvoir avoir les moyens. de garder la main sur le développement de ton business. Parce que c'est vrai que lever de fonds signifie aussi perte d'autonomie dans les décisions. C'est toujours un dilemme du créateur, de l'entrepreneur. Jusqu'à quel point est-ce que je peux bootstrapper ? À partir de quel moment est-ce qu'il faut que je fasse une levée de fonds ? mais tout en essayant de garder la main sur mon idée et sur mon entreprise. Oui,

  • Ramata

    c'est exactement ça.

  • Elna

    Très bien. Écoute, cette fois, c'est vraiment la fin. Je n'aimerais pas d'autres petites questions de fin subsidiaires. J'ai été ravie de cet échange. Merci pour ton temps et puis la pédagogie avec laquelle tu nous as parlé du sujet de l'intelligence artificielle, parce que c'est vrai que c'est un sujet qui n'est pas forcément facile à appréhender, à comprendre.

  • Ramata

    et puis je te dis à très vite en attribuant et encore merci pour l'invitation ça m'a fait vraiment plaisir de pouvoir aborder et parler de l'intelligence artificielle au plus grand nombre avec pédagogie j'espère en tout cas et facilité

  • Elna

    d'accès très bien,

  • je te dis à très bientôt au revoir merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation des intervenants

    00:00

  • L'objectif du podcast et la vision de la mode africaine

    00:30

  • Présentation d'Elna Edimo et de son parcours professionnel

    01:34

  • Les débuts de l'agence New Voice et l'intégration de l'IA

    02:24

  • Les défis de la création de contenu et l'importance de la diversité

    04:49

  • L'impact de l'IA sur la création visuelle et les biais algorithmiques

    07:11

  • L'importance de l'éthique dans l'utilisation de l'IA

    08:31

  • Les ambitions et la vision future de New Voice

    21:28

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    59:31

Description

Comment Elna Edimo révolutionne la création de contenu avec l'intelligence artificielle éthique ?


Elna Edimo est une entrepreneure, experte en communication avec 15 ans d'expérience, fondatrice de Nu Voice, une agence créative d'un nouveau genre.  


Passionnée par l'innovation et les nouvelles technologies, elle a développé une expertise pointue en intelligence artificielle, allant jusqu'à créer sa propre "pipeline IA".  


Dans cet épisode du podcast Africa Fashion Tour, Elna Edimo nous raconte de ses débuts dans la communication pour des marques de mode et beauté, à sa plongée dans le monde de l'IA.  


Elle nous dévoile comment Nu Voice utilise l'IA pour offrir des solutions de création de contenu innovantes et performantes, tout en mettant l'accent sur l'importance d'une approche éthique.  


Un échange passionnant qui explore les enjeux de l'intelligence artificielle dans l'industrie de la création et la vision d'une entrepreneure qui façonne l'avenir de la communication visuelle.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elna

    Mais imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons, nous, les millenials, par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. On risque quand même d'avoir des gens qui gomment un peu les aspérités, qui lisent des visages, qui clonent des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai accepté ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Elna Edimo, la fondatrice de New Voice, une agence de création de contenu d'un nouveau genre. Elle intègre l'intelligence artificielle pour créer de contenu pour les marques de mode et de beauté,

  • Elna

    et pas que.

  • Ramata

    Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de la création de son agence. Bonjour Elna, comment vas-tu ?

  • Elna

    Bonjour à toi Amata, je vais très très bien. Merci de m'avoir invitée à ce podcast. Je suis ravie de pouvoir parler de New Voice et de l'intelligence artificielle.

  • Ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie que tu aies accepté mon invitation. C'est la première fois que j'aborde le sujet de l'intelligence artificielle et le sujet des agences qui utilisent l'intelligence artificielle pour créer des contenus. Alors je t'ai invitée toi parce que la particularité c'est que tu fais ça et que tu veux adresser les marchés africains. C'est en ce sens que c'était intéressant pour moi de t'inviter sur le podcast Africa Fashion Tour. Alors on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Elna

    Bon bah écoutez, je m'appelle Elna, j'ai 40 ans, donc j'ai surmé 41 ans aujourd'hui cette année. Et je suis la fondatrice de New Voice, qui est une agence un peu hybride, structure hybride à la croisée de la création de contenu, la technologie avec l'intelligence artificielle et la direction artistique stratégique. En gros, notre mission est claire, c'est qu'on souhaite révolutionner la création de contenu visuel pour les marques de mode, de beauté. mais pas que, parce que je touche aussi le sport et l'outdoor, et tout ça en alliant intelligence artificielle générative, direction artistique et stratégie digitale. Moi j'ai un profil un peu hors cadre, parce que j'ai un parcours en communication de 15 ans, je travaillais pour des marques de mode, de cosmétiques, de beauté holistique, de bien-être, que ce soit des PME, des start-up, des ETI ou en agence, je travaillais pour L'Oréal par exemple. Mais j'ai aussi une culture business très terrain et une vraie passion pour l'innovation et les nouvelles technologies. Et donc j'ai décidé de combiner un petit peu tout ça pour créer justement mon agence New Voice. Et quand je dis innovation, je parle d'outils concrets, utiles, qui transforment la façon dont un produit, dont on communique et dont on raconte une marque. Donc à l'heure actuelle, je travaille avec des marques qui n'ont pas forcément les moyens ou l'agilité pour faire appel à une grosse agence de production. Et pourtant, grâce à l'intelligence artificielle, on arrive à produire des contenus visuellement bluffants, ultra réalistes, parce que c'est vraiment le fer de lance de mon agence, c'est de capitaliser sur l'ultra réalisme, et surtout aligner avec l'identité de la marque, avec un niveau de qualité digne des grandes maisons, mais sans le coût d'un shooting physique. En gros, ce que je propose aux marques, c'est d'avoir accès à des mannequins IA virtuels ultra réalistes, qui correspondent à leur ADN de marque. de les mettre en scène en vidéo, en photo, dans un univers bien particulier propre à la marque, de les mettre également en scène en vidéo, de pouvoir également créer de l'UGC, c'est-à-dire mettre en scène ce mannequin IA qui parle et qui présente un produit, de créer également une musique avec l'intelligence artificielle qui accompagne cette vidéo. Et tout ça de manière ultra qualitative, ultra réaliste, sans dépenser des sommes folles liées aux shootings traditionnels qui sont en l'ensemble ultra coûteux, ce que je travaillais. très longtemps dans ces milieux. Je sais que lorsqu'on souhaite mettre en place des shootings tous les mois pour alimenter ces contenus, pour alimenter ces canots de communication, ça peut monter très, très haut. Et donc, voilà, j'ai décidé vraiment de transformer la problématique des shootings traditionnels en opportunités en créant New Voice.

  • Ramata

    Merci pour cette présentation très complète. Donc on sent qu'on a affaire à une professionnelle de la com qui, à un moment donné, a identifié une problématique dans le secteur et a décidé d'y apporter une solution. Alors, il y a beaucoup de choses que tu nous as données comme informations dans cette introduction. Du coup, j'ai envie de rebondir sur plein d'éléments. Déjà, ça fait combien de temps qu'elle existe ton agence ? Et depuis combien de temps est-ce que tu fais travailler les algorithmes de ton intelligence artificielle pour qu'ils puissent proposer des contenus réalistes ? Parce qu'on a tous pu tester chez LGPT, et puis des fois on se dit, ou mid-journée, on se dit bon, il faut quand même savoir bien compter pour avoir quelque chose de qualitatif. C'est pas moi demain, si je n'ai pas d'expertise, je ne peux pas le faire par moi-même. Donc toi, quelles sont les choses que tu as mises en place pour vraiment... arriver à un rendu qualitatif ?

  • Elna

    Alors, mon agence existe depuis le mois de juillet, juillet 2024. La commercialisation, c'est-à-dire vraiment la partie, vraiment ce qui est là dans l'activité, vraiment démarrée en janvier. Mais ça fait un an et demi, deux ans que je suis dans l'intelligence artificielle. Donc ça fait un an et demi que je me suis entraînée, ça fait un an et demi que j'ai développé des fonds workflow, pipeline, IA. Alors c'est très technique, ce que je vais dire, donc n'hésite absolument pas à revenir. sur certains mots que j'énonce, parce que peut-être que ça ne parle pas au plus grand nombre. Mais en gros, j'ai commencé à créer des mannequins avec l'intelligence artificielle, et je ne parle pas de chat GPT mid-journée, ça veut dire que je travaille avec... que j'ai développé en fait un workflow IA qui capitalise sur une architecture open source. C'est-à-dire qu'on est sur de l'open source, ce sont des éléments qui sont développés par des devs, des développeurs, et qui mettent à disposition du public. Bien sûr, il faut avoir une vraie connaissance technique. Et je me suis vraiment basée dessus pour créer ma propre pipeline IA et développer ma propre intelligence artificielle propriétaire. Et donc, ça fait un an et demi que je crée, que j'emprunte, que j'entraîne en quelque sorte mon IA. C'est très technique. On est sur des modèles qui sont fine-tunés, entraînés, pour correspondre vraiment à des standards bien spécifiques. On attend des codes de la mode et de la beauté. Voilà, donc, dites-moi que ça fait un an et demi vraiment que j'entraîne tout ça pour arriver à un résultat hyper réaliste. Parce que si on repense à l'intelligence artificielle d'il y a un an et demi, c'est justement si je vous partageais les premiers modèles IA que j'avais générés, ils n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais maintenant. On est vraiment sur quelque chose de très, très, très professionnel. Je me considère vraiment comme une autodidacte de l'IA, puisque j'ai un vrai background dans la communication, dans le marketing. Mais j'ai décidé d'apprendre par moi-même, de suivre quelques formations en prompt engineering et puis ensuite de me former moi-même à Python et au Dev. Parce que là, on est vraiment sur quelque chose de très technique et moins génératif comme des outils IA grand public, comme Sora, Medjourney, ChatGPT, que je n'apprécie absolument pas. Enfin, ça, je ne vais pas le dire tout de suite. Pour moi, ce sont vraiment des outils grand public que je ne recommande pas forcément d'utiliser. un peu trop souvent, parce qu'il y a des biais algorithmiques qui existent et qui peuvent créer une uniformisation des contenus dans notre société.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. Donc encore plein de points sur lesquels j'ai envie de rebondir. Mais on va essayer de faire un par un et on reviendra sur ce que tu évoques sur l'uniformisation des contenus. Donc, quand tu dis que tu as fait, comment dire, aujourd'hui, ça veut dire que tu travailles seule à avoir développé tel algorithme. pour ton agence ? Ou alors, est-ce que tu as une équipe avec laquelle tu travailles ?

  • Elna

    Alors, je l'ai développée seule, mais j'avais un partenaire, c'est mon compagnon d'ailleurs, qui est directeur artistique et photographe vidéaste IA, donc qui est passionné également par l'intelligence artificielle comme moi. Et au départ, j'ai vraiment travaillé en solo, j'ai vraiment testé des choses. Et ensuite, il est venu avec moi pour m'aider en quelque sorte, parce que l'aventure entrepreneuriale... C'est quand même quelque chose d'assez dur et on a besoin de soutien. Donc parfois, il m'aidait sur certains éléments. Mais vraiment, mon stack, la pipeline et le workflow que j'ai, je l'ai fait toute seule. Clairement, je l'ai fait toute seule. Base de formation, des choses que j'ai ensuite optimisées. Et pas mal de formations sur le dev. Parce que là, on est vraiment sur des codes sources. On est sur du script, du Python, etc. Je suis solo vraiment dessus.

  • Ramata

    Ok, très bien. Donc du coup, aujourd'hui, quand tu parles d'agence, c'est vraiment toi l'interlocuteur privilégié qu'une marque va solliciter pour pouvoir gérer une campagne ?

  • Elna

    Exactement. Et je travaille ensuite, si nécessaire, avec des freelances, notamment des DA, des community managers si besoin. Mais je suis vraiment le principal point de contact. En gros, je gère vraiment toute la partie stratégique, stratégie branding. Il y a toujours une phase branding en amont pour définir à la perfection les typologies de mannequins qu'il faut pour la marque. Il faut comprendre son ADN, son identité, son positionnement stratégique. Ensuite, à partir de là, toute la partie créa, je m'en occupe aussi, parce que c'est moi qui crée mes pompes, enfin pompes entre guillemets, parce qu'on n'est pas vraiment sur du pompe. Je définis les poses, la lumière, le style photographique, la tenue, enfin vraiment on est dans le micro-détail. Et ensuite, pour toute la partie post-production, s'il y a des choses, des artefacts de l'IA par exemple à modifier, par exemple je fais appel à un photographe vidéaste qui peut me faire des retouches en post-production. Mais à l'heure actuelle... Je suis vraiment solo et je travaille ensuite ponctuellement avec des freelances sur certaines parties bien spécifiques si nécessaire. Mais voilà, en gros, j'ai un parcours clair en plusieurs étapes. Si je dois expliquer comment je travaille avec une marque. Mais en gros, on pose vraiment les bases, identité visuelle, ton, référence artistique, type de contenu. Ensuite, plusieurs modèles IA réalistes qui correspondent vraiment aux valeurs et aux codes esthétiques de la marque. On choisit les décors, les poses, c'est-à-dire que même les poses sont travaillées. Les tenues, puisque je fais aussi du virtual try-on, c'est-à-dire que je fais porter les vêtements d'une marque par mon mannequin, si on est une marque de mode, et je fais également porter un produit cosmétique par mon mannequin, si on est sur une problématique cosmétique, beauty. Des accessoires également, si on est sur une marque d'accessoires, des bijoux pour une marque de bijoux. Et ensuite, je génère les visuels, je les corrige, et on ajuste en fonction des retours clients. Et si le projet inclut de la vidéo, création d'une animation à partir des images. parfois avec du mouvement de la caméra, du lip-sync, c'est-à-dire que je fais parler le mannequin, et je peux aussi ajouter une composition musicale originale qui aurait été créée avec l'intelligence artificielle et qui correspond bien sûr à l'univers qu'on aura défini avec la marque. Donc si on est sur quelque chose de très dynamique, on peut partir sur une composition pop, avec un style un peu 80's si besoin, tout est modulable et tout s'adapte vraiment aux besoins du client.

  • Ramata

    Très bien, c'est super clair. Aujourd'hui, quand tu dis que tu parles de ton mannequin, j'imagine que ce n'est pas le même mannequin pour toutes les marques ?

  • Elna

    Non, pas du tout. On est sur des mannequins totalement uniques. Chaque mannequin a son propre side. C'est le terme qu'on emploie un peu dans le jargon. C'est une sorte d'ADN, d'un numéro de série en quelque sorte. En gros, je travaille sur des checkpoints, c'est-à-dire que ce sont des modèles. sur-entraînée et fine-tunée. Ça veut dire que moi-même, je crée mes propres modèles d'entraînement. Et ensuite, en fonction de cela, en fonction des besoins de la marque, je définis vraiment le mannequin en fonction de sa couleur des yeux, etc. Et le mannequin est unique. Après, on a toujours des sosies, clairement, dans la vie. Donc, moi, je dis toujours, toute ressemblance avec une personne existante est totalement fortuite, mais normalement, c'est impossible. Enfin, vraiment impossible d'avoir un mannequin IA qui ressemble à une personne existante. Après, on est des milliards sur Terre, c'est sûr qu'on n'est jamais à l'abri, mais on me demande des mannequins, j'ai écrit un mannequin par exemple au crâne rasé, à la peau noire, on voulait des yeux bleus, donc j'ai mis des yeux bleus, avec un nez bien spécifique, une taille bien spécifique, un corps bien spécifique. L'idée c'est vraiment d'être sur quelque chose d'unique. d'avoir une unicité. Et comme je vous dis, je suis sur une intelligence artificielle propriétaire, donc c'est vraiment mon IA et l'entreprise a les droits sur cette image.

  • Ramata

    Alors, quelle différence ? Est-ce que tu peux nous expliquer ? Tu parles d'intelligence artificielle propriétaire. J'imagine que c'est en... Est-ce que c'est pas en opposition, mais à comparer avec le fait d'être open source, où tout le monde peut y accéder et faire évoluer ? Est-ce que c'est ça la différence ou est-ce que c'est autre chose que ça veut dire quand tu dis... C'est une intelligence artificielle propriétaire qui a été développée par toi et qui n'est accessible qu'à travers ton agence à toi.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement ça. C'est ma propre IA, ce sont mes workflows. Alors bien sûr, comme on est sur de l'open source, certains éléments que j'utilise sont utilisés par d'autres agences. Je ne critique absolument pas les concurrents, mais je sais que beaucoup d'agences travaillent avec mes journées, par exemple. Mais à partir du moment où je travaille avec mes propres workflows, qu'on est sur de l'open source et que les éléments mis à disposition des devs sur des plateformes comme Hugging Face, par exemple, qui mettent à disposition justement tous les éléments open source pour faire de l'IA, sont mis à disposition et qu'on l'utilise dans notre propre workflow, dans notre propre stack IA. À partir de là, on est totalement propriétaire dessus. Contrairement, tu vois, à mi-journée, où là, clairement, en termes de droit, etc., c'est toujours très compliqué parce qu'on est sur de l'IA générative. Il y a un flou un peu artistique, en tout cas, entre l'IA générative grand public et l'IA open source. Mais en tout cas, ça appartient à New Voice, c'est la propriété de New Voice.

  • Ramata

    Donc, quand tu parles de droit, c'est vraiment cette notion de... Quand on est une marque et qu'on fait un shooting, quand on sollicite des mannequins réels, pas artificiels, on va payer le photographe, le vidéaste, toutes les personnes qui ont contribué à faire le shooting et on paye les droits d'image des mannequins. À partir du moment où on va utiliser ton outil dont tu es propriétaire, dans tes frais. il y a l'acquisition des droits d'utilisation de l'image. Et alors qu'avec Midjourney, finalement, comme on est des milliers à rentrer des informations à l'intérieur, finalement, cette notion de droit, elle est complètement, comment dire, fluide, parce que vous pouvez réussir à créer un contenu très sympa avec Midjourney pour une marque de beauté. Demain, une autre marque de beauté peut, en utilisant elle aussi Midjourney, avoir un contenu similaire. puisque vous l'avez mis dans MeetJourney. Donc, lui, ça fait partie de la base de données de MeetJourney qui est accessible à tout le monde.

  • Elna

    Exactement, avec leur propre biais. Parce que chaque IA a entraîné avec ses propres algorithmes. Donc, dans tous les cas, c'est pour ça que je parlais, tu vois, de standardisation des contenus. C'est que dans tous les cas, à partir du moment où tu créeras ton mannequin sur MeetJourney, tu ne le feras pas. parfaitement identiques, mais il y aura des similarités parce que c'est les données d'entraînement de mes journées. Et surtout, en plus, les contrôles sur la pause, etc., ne sont pas forcément possibles, contrairement à un IA open source, où là, tu as totalement la main sur tout ce que tu souhaites faire, surtout avec le mannequin.

  • Ramata

    Je reviens sur ce point d'objet. Moi, j'ai l'impression, si je devais un peu expliciter cette question-là, ce sujet-là, j'aurais envie de dire, quand vous êtes mid-journée, c'est comme si vous entrez dans la famille de mid-journée. Donc, tous les personnages que vous allez sortir, c'est comme si c'était les frères et sœurs. Donc, ils ont toujours le même ADN de base, en fait. Et du coup, c'est ça qui crée cette uniformisation. C'est parce que le papa et la maman, mid-journée, c'est toujours eux, en fait.

  • Elna

    Ça ne change pas.

  • Ramata

    Et donc, du coup, vous avez... un espèce de ce que tu appelles un biais, un filtre qui est, ils vont tous avoir un air de ressemblance. Il y aura toujours quelque chose qui fait qu'on voit que c'est une patte mid-journée. Alors, ça ne veut pas dire que c'est des copiés collés,

  • Elna

    mais on arrive à retrouver.

  • Ramata

    Et selon les outils qu'on va utiliser, on va retrouver ce côté, là, on sent bien que c'est plutôt une patte d'un autre outil. Et ce qu'on a pu constater au début de l'intelligence artificielle, c'est qu'il y avait quand même une tendance à... Peut-être des stéréotypes qui étaient liés à, je pense, c'est plutôt des Blancs, des Caucasiens, des hommes, et que chaque fois qu'on voulait des représentations, soit féminines, soit la diversité en termes de poids, ou peu importe, il n'y en avait pas tant que ça, mais parce que, quelque part, les premiers à s'en servir et à vouloir se représenter grâce à l'image, c'était des hommes Blancs. Donc, du coup, assez naturellement, on a pu avoir ce type d'image-là qui était propagée. Est-ce que c'est un peu ça, ton point ?

  • Elna

    Oui, c'est ça. C'est exactement ça. Par exemple, une personne qui faisait de la recherche, qui fait doctorante sur l'IA, fait un test sur ChatGPT en demandant « génère-moi un médecin s'il te plaît » . Donc forcément, on lui a mis un médecin blanc, du bleu, etc. Mais pas de médecin noir. Et on lui avait demandé « génère-moi un rappeur » , par contre le rappeur est noir. Donc en gros, il ne faut pas oublier que les outils d'IA générative appartiennent à des entreprises qui ont toujours un angle un petit peu, pas forcément politique, mais très sociétal derrière. et que forcément les biais de l'IAS reflètent les biais inconscients que nous avons nous-mêmes. Donc, toujours faire attention aussi, je dis toujours prendre en compte ce genre de choses. On l'utilise nous-mêmes et imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons nous, les millenials par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. Donc, on risque quand même d'avoir… Nia qui gomme un peu les aspérités, qui lisse les visages, qui clone des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront. Les influenceurs IA, c'est à peu près la même chose. On se rend compte qu'on tombe toujours sur les mêmes typologies d'influenceuses. Ce sont des influenceuses blondes aux yeux bleus, qui ont une très forte poitrine, des hanches très larges, une taille ultra fine, des cheveux longs, caucasiens. Aitana, par exemple, c'est un peu le cas. Après, les agences expliquent et les influenceurs IA, enfin, les personnes qui créent ces influenceurs IA expliquent que c'est ce que les marques demandent, c'est ce que la cible demande. Je pense qu'on a aussi des choses à faire avec l'intelligence artificielle, c'est d'aller à contre-courant de cette tendance et travailler chaque modèle dans le détail pour le regard morphologie attitude. mais aussi d'éviter de reproduire les biais que nous avons qui appauvrissent, à mon sens, la narration visuelle et la narration de la création de contenu. On se retrouve dans une société où, lorsqu'on souhaitera avoir des visuels, on tombera sur les mêmes typologies de visuels, et ça ne va pas. Et c'est des choses, après, je finirais par ça, c'est des choses qu'on constate sur des plateformes comme Freepik, qui est un peu le concurrent d'iStock. qui propose également des générateurs de visuels avec l'intelligence artificielle pour des personnes qui n'ont pas envie d'acheter des visuels libres ou de droit. C'est exactement les mêmes problématiques qu'on retrouve. Donc voilà, il faut vraiment éviter... Moi, mon objectif aussi avec New Voice, c'est au-delà du fait de pouvoir créer des mannequins, c'est de lutter contre cette standardisation. Je veux vraiment que lorsqu'on crée des mannequins, ce soit des mannequins qui reflètent la réalité, avoir une vraie éthique derrière, une vraie responsabilité aussi, parce qu'il faut une IA responsable, c'est très important, on est dans l'Union Européenne aussi, on a des cadres législatifs qui existent, et il faut réintroduire du vrai, de l'identité, du corps, du vécu dans les contenus, et ça demande un engagement créatif fort. C'est aussi pour cette raison que j'estime que les créatifs doivent absolument reprendre la main sur l'intelligence artificielle et ne pas considérer que c'est un concurrent qui risque de voler leur métier.

  • Ramata

    Alors quand tu parles d'éthique, quand tu parles d'intelligence artificielle responsable, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?

  • Elna

    Ça veut dire qu'on évite justement de reproduire ses biais. Quand je te parlais, tu vois, des dérives de l'influence IA, c'est qu'on se retrouve avec les mêmes typologies. Enfin, tu as Aitana, tu as Liabides, ce sont souvent des mannequins très minces qui représentent un idéal, on va dire ça comme ça, de femmes. que pas mal de personnes fragiles peuvent s'identifier. Je parle d'IA éthique dans le sens où il faut absolument déjà être transparent, dans le sens où il faut bien sûr préciser qu'on utilise l'intelligence artificielle, ce sont des contenus créés avec l'IA, on a cette obligation. Il y a l'AI Act qui est en gros un règlement européen qui impose certaines obligations pour les entreprises qui travaillent avec l'intelligence artificielle. Par exemple, tu vois, moi... Dans mon agence, je suis obligée de mentionner que ce sont des contenus créés avec l'intelligence artificielle. Certaines entreprises ne le font pas. Déjà, en termes d'éthique, c'est un peu moyen. La responsabilité dans le sens où il faut montrer des vrais corps, éviter de montrer des corps irréalistes, parce que cela crée ensuite des problèmes de santé mentale vis-à-vis des jeunes, surtout des personnes fragiles. Parce qu'à force d'être inondé de visuels de femmes parfaites, on commence soi-même à se remettre en question. et avoir un vrai problème d'identification, et surtout apporter un peu plus d'inclusivité aussi dans les contenus. Il faut représenter tout le monde, et à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas. Et pour moi, ce sont des vrais dérives de l'IA. Je ne veux absolument pas montrer ça. Chez New Voice, on montre des femmes noires, on montre des femmes métis, on montre des femmes asiatiques, on montre des femmes de 50 ans, des femmes de 60 ans, des femmes avec des cheveux blancs, ce que l'IA ne représente pas, et ce que la société aussi n'aime pas forcément représenter. Et je pense que l'IA aussi a son rôle, ce rôle à jouer, et c'est que... les marques ne veulent pas le faire, ou les marques même ont parfois du mal à trouver des mannequins un peu plus inclusifs, que c'est le terme qui ressort très souvent, et bien l'intelligence artificielle peut le faire. Je peux vous proposer des mannequins IA qui représentent une totale diversité de ce monde sans avoir besoin de parcourir, de prendre l'avion et de trouver un mannequin, récupérer au Soudan et l'exploiter. Je vais très loin, mais tu comprends un peu mon propos. C'est à mon sens l'intelligence artificielle peut apporter quelque chose de bénéfique si elle est utilisée de manière éthique et intelligente.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. On sent qu'il y a presque un engagement politique. Oui, oui, oui,

  • Elna

    c'est un engagement. J'ai un vrai engagement avec New Voice. Comme je te dis, c'est justement répondre à des problèmes auxquels font face des marques qui ont cette obligation de créer du contenu en fil rouge très souvent et sans avoir des budgets mirobolants pour... pour réaliser des shootings avec mannequins, etc. Mais il y a aussi ce souci de représentativité qui est très important. Je mange de l'IA tous les jours et je le vois avec les mannequins, c'est un enfer, elles sont toutes pareilles. Il faut arrêter, tout simplement, il faut vraiment créer un... Il faut éviter finalement que les dérives de notre société s'appliquent également à l'intelligence artificielle. C'est un peu mon point de vue.

  • Ramata

    Mais dans ce que j'entends, c'est presque l'intelligence artificielle qui peut faire mieux que ce qu'on voit actuellement dans la société, presque devenir un exemple, parce qu'aujourd'hui, ce que tu décris comme les biais de l'intelligence artificielle, aujourd'hui, quand on regarde les campagnes publicitaires des marques de mode ou de beauté, il y a encore un énorme travail à faire en termes de diversité,

  • Elna

    pour plein de raisons,

  • Ramata

    comme tu l'évoquais, qui peuvent être des raisons, en fait, on ne trouve pas. pas de mannequin, ou on n'a pas eu le temps d'eux, ou il faut prendre le mannequin bankable du moment, et si c'est Kendall Jenner ou les sœurs Hadid, c'est avec elles qu'on va travailler, et du coup on véhicule un stéréotype. Et là, effectivement, l'intelligence artificielle, elle permet vraiment de se dire, en fait, je peux avoir des mannequins de tout âge, de toute origine, et je peux être dans une représentation de la diversité qui soit en phase avec la réalité de la population. française ou de n'importe quel pays ou de n'importe quel marché visé. Donc du coup, ce serait intéressant de voir comment finalement l'IA pourrait devenir l'outil qui va nous aider à avancer vers davantage de diversité.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement mon propos. Il faut la diversité et on peut créer des vraies textures de peau de femmes de 60 ans, c'est possible, en évitant ces peaux en plastique. de l'IA, ce sont des choses totalement réalisables. Je repense encore à Kelly Massell qui a expliqué qu'avant sa première campagne, il me semble, 20-48 ans avant le shooting, elle n'avait toujours pas trouvé de mannequin aux cheveux afro. Parce que pour des agents de mannequins, personne n'a les cheveux afros, forcément porte une perruque afro. Et c'est vrai que ça m'avait marquée. Je me suis dit, c'est quand même incroyable. Je me souviens même moi. Quand j'ai travaillé pour une entreprise dans le secteur de la cosmétique, cosmétique capillaire justement, et on devait organiser des shootings, c'est vraiment une vraie galère, c'est vraiment un terme de galère, de trouver des mannequins à la peau noire et avec des cheveux frisés, ou cheveux crépus. Ça saute toujours des cheveux défrisés, forcément il y a des besoins de marques qui votent des cheveux lisses, donc bon, elles n'ont pas le choix. Ensuite, pour retrouver la texture derrière, c'est un peu plus compliqué, donc on est obligé soit de mettre des perruques, soit... Un enfer. Si on peut avoir un mannequin afro avec des formes aussi, parce que les femmes filiformes, c'est bien, mais ce n'est pas représentatif non plus de la société. Il y a un peu le faire et je peux très bien le faire. L'idée, c'est vraiment d'apporter une solution positive problématique, problématique sociétale.

  • Ramata

    Très bien. Du coup, j'ai envie de revenir au début de ton parcours. Kat travaillait en fait en communication, stratégie de communication pour des marques. Et donc, quelque part, tu faisais ce travail de... lancement de campagne pour des marques, mais sans forcément utiliser l'intelligence artificielle. Et j'imagine que c'est au travers de ces différentes expériences qu'à un moment donné, tu t'es dit, il doit quand même y avoir un moyen de travailler mieux, d'être plus efficace, de résoudre un certain nombre de problèmes. Est-ce que tu peux revenir du coup sur un petit peu tes débuts, ton parcours, et finalement un peu nous expliquer comment à un moment donné, c'est fait le... le déclic de « non mais il faut que je me mette à l'intelligence artificielle parce que du coup sinon on a du mal à comprendre comment ça arrive jusqu'à toi » . Oui,

  • Elna

    alors bon, j'ai commencé ma carrière dans la com, donc il y a 15 ans. J'ai travaillé pour Glossybox par exemple, Koukaï, le groupe Eugène Permat, en agence pour l'Oréal professionnel et le groupe L'Oréal. À Atelier Nubio, on est plus dans la beauté, le cycle et les compléments alimentaires. Ensuite, Evoluderm sur la partie hygiène, les produits d'hygiène et soins. Donc voilà, j'ai vraiment évolué dans des secteurs bien particuliers. On est vraiment dans la mode et de la beauté. Et dans des typologies d'entreprises similaires, c'est souvent des startups, des PME, des ETI ou des formes à agences. Et en fait, très vite, je me suis retrouvée face à des équipes sous-dimensionnées, parce que j'étais responsable de services, notamment, surtout sur ma fin de carrière. Des budgets serrés et pourtant des attentes très élevées côté images et notoriété de la part des entreprises, ce qui est normal. Mais comme souvent dans la plupart des grosses structures, ce sont les services marketing et communication qui pâtissent d'une coupure budgétaire, on nous demande toujours de faire plus avec moins. Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait penser autrement, sortir du cadre, réinventer des process et remettre aussi l'intelligence dans la création. Et sur la fin de ma carrière, je commençais aussi un petit peu à tourner en rond, parce que dans ce secteur, on fait face aux mêmes problématiques, c'est mettre des produits, trouver des mannequins, etc. Et la fibre entrepreneuriale commençait un petit peu à me chatouiller. Et mon déclic, j'ai vraiment eu, dans le cadre de ma dernière expérience, où je dirigeais vraiment des projets sous pression, sans marge de manœuvre créative, et un jour, j'ai ressenti, comme on appelle, une sorte de colère calme, mais lucide. Et à ce moment-là, ça me marquait un point de non-retour. Et ensuite, clairement, j'étais au chômage finalement. Et j'ai vu l'émergence de chat GPT, l'intelligence artificielle arrivée, mais générative, pas l'intelligence artificielle pure. Et je me suis dit, intéressons-nous à tout ça. Donc j'ai mis le nez dedans. Je me suis dit, mais c'est incroyable ce que le chat GPT, bien utilisé, peut apporter à la communication. Ensuite, donc je sais que Midjourney est arrivé, mais c'est un outil que j'ai jamais vraiment utilisé parce que ça ne m'intéressait pas. Et je suis mis un peu le nez dans les forums Reddit, je suis allée dans des discords, là où traînent beaucoup de développeurs. On ne me demande pas comment j'ai fait pour arriver dedans, je suis une personne qui est très curieuse. Je fais passer des heures à chercher des choses sur le web et arriver, à force de décortiquer, d'explorer, arriver dans des environnements qui n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais. Et donc je suis arrivée dans les forums de Reddit, on parlait de stable diffusion, on parlait de checkpoint, de fine tuning, etc. Et d'A.I.M.O.D.E.L.S. Des premiers A.I.M.O.D.E.L.S. commençaient à émerger et je me suis dit, c'est super intéressant. Là, j'ai fait le lien avec mon métier en me disant, mais si cela existait à mon époque, quand j'étais encore salariée, mais ça aurait été un vrai game changer, j'aurais gagné du temps, j'aurais gagné de l'argent. J'aurais plus besoin de chercher des modèles, de payer, de négocier avec mes photographes 3000 euros pour un shoot. Alors que c'est un shoot et vidéo, ce qui est l'obligatoire aussi dans le pipe. Et donc, j'ai mis le nez dedans, je suis formée, j'ai travaillé avec les premiers outils qui sont liés à Stable Diffusion. Et ensuite, petit à petit, j'ai créé mes premiers modèles AI. Et en plus, c'était des modèles à peau noire, tu vois, donc c'est assez marrant. J'avais créé un premier modèle, je me souviens, il s'appelait Laura Mystic, mais bon, on a arrêté un petit peu après. Et ensuite j'ai testé. Je voulais tester des femmes aux cheveux roux avec des taches de rousseur pour savoir s'il y a six stables de diffusion et les modèles fine-tunés pouvaient le faire. C'était nickel. Ensuite j'ai vu qu'il existait différents modèles un peu sur-entraînés où tu pouvais ensuite toi-même apporter tes modèles d'entraînement pour arriver à quelque chose d'encore plus abouti. Et ça m'a pris un an et demi parce que clairement l'IA évolue tellement que tu es obligé finalement d'évoluer avec. pour arriver à la création de ce workflow IA et à rendre commercialisable et scalable finalement mon travail. C'est-à-dire que dans ce workflow, je me suis dit, créer des modèles IA, c'est très bien, mais il faut aller un petit peu plus loin. Il faut travailler la lumière, il faut travailler la pose, il faut travailler les expressions du visage. Il faut créer une récurrence aussi du modèle IA, parce que sur Meet Journal, à l'époque surtout, ou même Leonardo Aïk, qui sont des outils d'IA générative visuelle. C'était compliqué d'avoir une récurrence, c'est-à-dire que tu écris ton prompt, tu as un modèle dans une ambiance particulière en fonction du prompt que tu as rédigé, c'est du one-shot. Moi, ce qui m'intéressait, c'est la récurrence. Par exemple, si tu as envie d'avoir ton même modèle dans différentes poses, dans différentes situations, là, c'est totalement différent. Mais le même modèle, avec les mêmes yeux, les mêmes caractéristiques physiques, morphologiques. Donc là, j'ai vraiment travaillé tout ça. Je me suis dit, j'ai mon modèle fini, c'est parfait, la récurrence est là. Maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'elle porte les vêtements des démarques. Là, c'est encore autre chose. On est sur du virtual try-on. J'ai fait beaucoup de tests, notamment avec mon compagnon, pour être sûre que le vêtement tombe parfaitement, qu'on ait un tombé nickel du produit, un tombé réaliste aussi, pas juste le packshot du vêtement qui est collé sur le mannequin, mais un tombé vraiment réaliste. Et ensuite, la partie cosmétique, donc le mannequin qui porte le produit, qui applique le produit également. Et comme je sais qu'on a des besoins aussi vidéo, j'ai vraiment repensé à toute ma stratégie de communication que j'avais en entreprise pour l'appliquer à New Voice. Donc la partie image, ok, mais on a aussi besoin de vidéos parce qu'on est dans l'ère aussi de la vidéo grâce à TikTok et Instagram qui reprend les codes de TikTok. Et même pour alimenter une newsletter ou un site web, on a besoin aussi d'un peu plus d'incarnation dynamique sur un site. Je me dis, maintenant, ce qu'il faut, c'est que ce mannequin soit en vidéo, en situation, soit humain, ait un peu plus d'authenticité et de dynamisme à la création. Et je me suis dit, on a aussi besoin de musique. Et c'est vrai que quand on crée des vidéos, on utilise souvent des musiques libres de droit qui sont totalement impersonnelles, horribles, clairement. Et comme Suino et Audio sont arrivés, j'ai mis le nez dedans et je me suis dit, OK, donc c'est top, on peut en plus ajouter de la musique que je n'ai avec l'intelligence artificielle dans le pack de création de contenu à 360. Sachant que j'ai un background aussi en musique et que mon compagnon fait de la musique depuis 20 ans, fait de la prod, donc en fait, ça permet aussi... d'avoir une oreille plutôt artistique dans la création de contenu qu'on propose. Et à côté de ça, il y a aussi la partie lip-sync, donc on peut faire parler le mannequin. Je me suis dit, pour le BGC, si on n'a pas envie de payer des influenceurs, parce que je sais que j'en ai payé des influenceurs, et c'est pour un retour sur investissement qui n'arrivait pas à la hauteur de mes espérances. Je dis autant mettre ce mannequin en scène ou même générer d'autres modèles IA qui utilisent le produit. Par exemple, un sérum. Par exemple, je l'ai fait pour la marque Doriden. On voit le mannequin qui applique le sérum sur son visage, qui applique la pipette du sérum près de son visage avec le produit qui s'écoule de la pipette. Ensuite, on la voit appliquer le sérum avec ses mains et tout ça, c'est fait avec l'intelligence artificielle. Donc, ça apporte aussi une certaine plus-value au produit. Et tout ça, imagine en situation réelle, si tu payes ton mannequin, si tu payes ton photographe, si tu payes ton fidéliste, si tu loues le studio, ça peut monter très haut. 8000 euros par exemple, alors qu'avec l'intelligence artificielle, tu réduis de trois fois tes coûts de production avec une qualité ultra réaliste. Et voilà le cheminement que j'ai eu dans mon travail par rapport à New Voice. Je suis vraiment appuyée sur toutes les problématiques. que j'ai rencontré sur le terrain. Et j'ai pensé aussi à tous les besoins qu'on a finalement dans une stratégie à 360, images, vidéos, virtual try-on, besoin pour des sites e-commerce, on a besoin qu'un mannequin porte des vêtements, pour une campagne spécifique, voilà, par exemple.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant de voir comment... En fait, tu as été sensible à toutes les évolutions qui pouvaient se passer, je n'ai pas envie de dire sur le marché, mais en tout cas à l'impact que l'intelligence artificielle pouvait avoir par rapport à un business que tu maîtrisais et que tu connaissais par cœur. Et comment toi tu as été plutôt « j'y vais, je vais voir, ça m'intéresse » alors que, il faut être honnête, il y a au niveau des profils créatifs, au niveau des personnes qui travaillent en agence, dans la com, il y a une réticence, il y a une forme de peur. par rapport à l'intelligence artificielle. Est-ce que toi, tu ressens en fait cette... Comment dire ? Alors toi, je pense que tu ne ressens pas la peur, mais est-ce que tu as dans ton entourage, tu as pu avoir des discussions avec des personnes qui font part de leurs réserves vis-à-vis de l'IA, qui ont peur d'être remplacées par l'IA ?

  • Elna

    Oui, ça je le vois tous les jours. On m'a souvent dit que je volais le travail des créatifs, mais ce n'est absolument pas le cas. Je comprends parfaitement cette peur. Franchement, elle est légitime. Chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, on imagine qu'elle remplace des nouveaux métiers. Mais à mon sens, les créatifs ont leur carte à jouer justement avec l'IA générative. Moi, je parle souvent d'un outil qui, mal utilisé, peut générer du contenu sans âme, sans signature, sans cop. C'est exactement ce que redoute tout bon créatif. Mais ce que je dis souvent, c'est que l'IA n'a pas de vision. Elle a certes de la puissance, mais elle n'a pas de sens. Elle ne remplace pas un œil artistique, elle ne remplace pas une intention artistique, ni une culture visuelle, elle n'en a pas. Et elle exécute. Et on voit très bien la différence entre des créas générés avec l'intelligence artificielle par des directeurs artistiques et des créas générés avec l'IA par des personnes qui ne maîtrisent pas l'art du prompt engineering, etc. Il y a clairement une différence de valeur ajoutée que le DA apporte à la création finale. Moi, je pense que vraiment, c'est là que le rôle des créatifs devient ultra indispensable. Il faut vraiment mettre l'IA au service d'une direction artistique claire. Et moi, par exemple, c'est ce que je fais chez New Voice. Je garde le contrôle créatif à chaque étape. Ce n'est pas l'IA qui décide, c'est moi qui lui impose un cadre. Et donc, les créatifs ont vraiment cette carte majeure à jouer. À condition de ne pas rester dans le rejet, il faut qu'ils tirent leur épingle du jeu. Et ceux qui sauront maîtriser l'outil, détourner ses limites, poser leurs propres exigences esthétiques, artistiques, grâce à ça, l'IA pourra amplifier leur regard et ne rien inventer à leur place. Moi, je pense vraiment que l'intelligence artistique, c'est juste un outil et que le directeur artistique, s'il l'utilise correctement, parfaitement, surtout que le DA connaît à la perfection les codes esthétiques de la mode, de la beauté, mais même de tout autre secteur, il pourra tirer son épingle du jeu. En plus, l'IA, c'est juste un super assistant, il fait gagner du temps. Mais derrière, il y a quand même une certaine post-prod qu'on apporte également dans la création. Et ça, un directeur artistique ou un graphiste ne pourra jamais être remplacé par l'IA. Je pense encore à l'invasion des contenus créés par ChatGPT ces derniers temps, puisqu'il y a une dernière mise à jour qui permet de créer des visuels. On est loin de ce que proposait OpenAI avec Dali à l'époque. Et on est envahi de contenus impersonnels des startups. sur LinkedIn, sur Instagram. On le voit même avec le phénomène Ghibli, où Léa n'a fait que reproduire finalement un style qui existait déjà. Mais le style qu'il a créé, c'est un artiste. Et ça, Lya ne pourra jamais le faire, ne pourra jamais créer un style. Lya est entraîné sur des styles, sur des modèles existants, il ne fait que les reproduire. Et le directeur ascétique pourra apporter sa patte sur cet environnement, dans cet écosystème. Par contre, moi je parle beaucoup, et j'ai une acolyte qui fait près du même travail que moi, mais plus en marketing. Selon nous, l'avenir, c'est vraiment l'IA open source. Et à partir du moment où les créatifs sauront maîtriser l'IA open source, ils auront tout compris. Ils pourront montrer à une entreprise, comparer leur travail avec l'IA open source versus ChatGPT, versus MeetJourney, et l'entreprise verra tout de suite que le directeur artistique est indispensable et que ChatGPT ne pourra jamais remplacer les créatifs dont ils ont besoin. C'est vraiment mon sens. Bravo. selon moi, vraiment, les créas ne sont pas en danger, mais ils doivent se former, s'adapter, surtout reprendre la main sur leur métier.

  • Ramata

    Moi, je suis complètement alignée avec toi, mais je pense que il y a... Enfin, moi, ça me fait penser à... Alors, ça remonte, mais les premiers temps d'Internet, les premiers sites e-commerce, ou les boutiques de mode, il y a eu, en tout cas, dans la mode, il y a eu un retard d'adoption de la vente en ligne, et c'était priorité au magasin, et cette... mutation, transformation digitale, elle n'a pas forcément été, comment dire, fluide, simple. Il y avait vraiment une peur des personnes qui tenaient des magasins, elles avaient peur de la concurrence de digital, enfin en tout cas de l'e-commerce. Elles considéraient que la boutique en ligne allait venir concurrencer la boutique physique. Et après, on en est venu aujourd'hui tous à parler d'omnicanalité, du fait que les deux vont très bien ensemble. Mais il y a quand même, dans cette période, évolution, révolution, il y a des gens qui sont morts, qui n'ont pas voulu prendre le train et qui n'ont pas réussi. Je crains qu'avec l'IA, ce soit un peu la même chose, qu'il y ait des gens qui soient très volontaires comme toi et des profils créatifs qui vont complètement adopter l'IA et d'autres qui vont être réticents, mais qu'on aura beau faire des podcasts, écrire des articles, montrer des exemples. qui vont rester un petit peu dans leur habitude et qui ne vont pas atterrir au changement. Oui,

  • Elna

    je trouve ça dommage, surtout qu'en plus, si on est honnête, l'IA génère beaucoup de choses moyennes. Quand je vois les créages chat de GPT, je me dis qu'il y a encore du travail. Le pire, c'est que vraiment, je vois que les créatifs critiquent les contenus générés par l'intelligence artificielle. Je me dis, justement, reprenez la main. Il faut former et montrer justement que vous êtes indispensable. J'avais discuté avec un directeur de création d'une agence qui expliquait qu'en interne, tout le monde utilise l'IA générative. Et j'avais un cas bien spécifique. Une marque, je ne vais pas rentrer dans le détail parce que forcément, c'est leur travail, mais une marque de complément alimentaire, il me semble, voulait sortir un nouveau produit. Son complément alimentaire apportait un regard d'énergie, etc. à la personne qui le prenait, forcément. Et ils avaient besoin... Le concept, c'était d'avoir un tigre qui sort de l'écran et le produit qui apparaît. Et ils m'avaient expliqué, en temps normal, t'imagines si je devais trouver un tigre. Voilà, donc déjà le tigre, tu vois, toute la partie motion design, etc. en post-prod. Et puis trouver un lieu de tournage. Je me suis dit que ça nous aurait coûté des milliers d'euros alors que là, j'ai juste travaillé avec Lya et ça m'a fait gagner un temps fou. Alors bien sûr, il y a du travail sur la colorimétrie, etc. derrière, mais ça leur a fait gagner un temps fou. Et c'est pour cette raison que je me suis dit, tu as parfaitement raison, il faut l'utiliser. Si ça te permet de gagner en productivité, de perdre moins de temps sur des tâches ultra rébarbatives. Et en plus, parce que bon, il y a à côté, c'est vrai que c'est écolo sans être écolo. Parce qu'il y a aussi des choses à dire sur l'IA, mais tu n'as plus besoin de prendre l'avion pour aller je ne sais où pour faire ton tournage. C'est un gain de temps incroyable. Un gain de temps et un gain d'argent. Parce que bon, on sait que le client apprécie aussi les économies. Pour moi, c'est vraiment des cas d'école qu'il faut absolument diffuser et faire rentrer à la tête des créatifs. J'ai un langage un peu dur par rapport à ça, mais je trouve ça tellement dommage. Parfois, je me dispute avec des créas qui ne comprennent pas pour quelles raisons ils utilisent l'intelligence artificielle. mais non, enfin, utilisez-la, je vous assure, vous gagnerez énormément de temps. Voilà, c'est... Voilà, enfin, ce qui manquera toujours à l'IA, c'est la subtilité, la sensibilité, le contre-champ, tout ce qui fait la valeur d'un vrai regard de photographe, de théâtre, d'auteur. Il faut... Nous sommes un élément humain. L'IA sans l'humain, on n'est rien. C'est un peu ma conclusion, pour répondre.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant. Dans nos échanges, tu évoquais le fait que tu voulais cibler le marché africain. J'aurais voulu que tu parles de ça. Aujourd'hui, de toute façon, tu peux travailler avec tout type de marques et de manière internationale. Il n'y a pas de frontière géographique, mais en tout cas, tu as cette volonté de pouvoir cibler des marques. qui sont sur le continent africain, ou en tout cas qui proposent des produits qui vont être à destination du marché africain. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ce choix et cette volonté d'aller vers ce marché ?

  • Elna

    Pour moi, l'Afrique, c'est l'avenir. Mais plus sérieusement, les marchés africains, pour moi, sont à la fois créatifs, puissants et sous-exposés. Et je pense qu'il y a un potentiel énorme, une richesse culturelle forte. et une génération de marques et de talents qui n'attendent qu'une chose, c'est d'avoir les bons outils pour rayonner à leur juste valeur. Je sais aussi que l'intelligence artificielle dans certains pays, il me semble au Sénégal, l'IA commence à être un véritable enjeu et je pense que justement, plutôt que de se concentrer uniquement sur l'Europe qui est malheureusement un continent un peu vieillissant, où le marché est tout ralenti, L'Asie, les Chinois de toute façon dominent l'IA sur le continent asiatique. Les États-Unis ont également leurs forces. Finalement, il reste tout le continent africain qui est un vaste terrain d'exploration sur lequel je pense qu'il y a énormément de choses à faire. Je connais des entrepreneurs qui sont allés s'installer là-bas, qui ont développé leur activité. J'ai vu que tu avais interviewé Vanessa Hazard, j'avais travaillé avec elle dans le passé quand j'étais chez Glossy Bots. J'ai une amie qui est DG chez Webedi Africa qui me dit que c'est un marché qui est ultra porteur. Et je sais que voilà, l'Afrique, c'est vrai que c'est un gros continent et dire l'Afrique, c'est très généraliste. Mais c'est un pays qui sera en forte croissance et qui sera en forte croissance et qui va compter dans le paysage géopolitique dans quelques années, j'en suis sûre et certaine. Et moi, mon ambition avec Nouveau, c'est aussi de rééquilibrer les cartes dans la représentation visuelle. Parce qu'aujourd'hui, trop peu de outils proposent des mannequins IA qui incarnent vraiment la diversité des corps, des peaux, des textures capillaires et des codes esthétiques africains. Et ça, ce n'est pas un détail, c'est un vrai front aussi pour des marques afro qui veulent produire du contenu cohérent avec leur identité. S'ils ont envie de faire de l'intelligence artificielle, s'ils vont sur mes journées, ils vont forcément se retrouver avec des stéréotypes sur les peaux noires qui sont assez énervants. Et moi, je pense que c'est là que mon approche prend tout son sens. Déjà, forcément, je suis africaine d'origine, donc j'ai une sensibilité aussi avec le continent africain. Je crée des mannequins irréalistes avec des morphologies, des visages, des peaux et des textures qui sont inspirées de la réalité africaine et de la diaspora. Mes modèles sont aussi entraînés avec des peaux noires. Je propose aussi des décors, des lumières, des ambiances qui font écho à des territoires culturels qui sont trop peu représentés dans les outils standards. Et au-delà de l'image, c'est aussi une question d'accès. Je veux permettre à des marques qui sont basées soit à Dakar, à Bijan, à Kinshasa ou au Lomé, de produire des visuels ou des vidéos de niveau international. sans dépendre d'une production parisienne ou new-yorkaise, etc. En fait, ce que je veux, c'est que tous les créateurs, que ce soit des créateurs africains, des créateurs de mode africain, des créatrices de marques de cosmétiques africaines, aient accès à une qualité visuelle, une qualité d'image, une qualité vidéo digne des plus grandes maisons. Moi, l'objectif, c'est ce que je propose avec mon entreprise et je veux que ce soit accessible à tous. Et je veux montrer qu'il y a une énergie. et qu'il y a un potentiel, et que l'Afrique, c'est un continent sur lequel il va falloir compter, et qu'on est là, et qu'on compte bien conquérir aussi le marché, conquérir le marché mondial. Voilà, c'est un peu ma... Donc tu vois, je suis très engagée quand je parle, mais c'est aussi une façon d'ouvrir la scène, de renforcer la souveraineté visuelle, et de contribuer à un écosystème créatif plus juste et plus visible à l'échelle mondiale. Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de photographe africain, un très bon photographe. Mais je sais aussi que les cr��ateurs n'ont pas forcément les budgets pour se payer des photographes, se payer des super mannequins, etc. Déjà, quand on est entrepreneur, je sais qu'on galère, on compte ses sous. Et si on peut être sûr d'avoir un retour sur investissement qui est à la hauteur de nos espérances, sans avoir explosé nos marges, nos budgets, c'est parfait. C'est ce que je souhaite proposer aux entreprises.

  • Ramata

    Donc toi aujourd'hui, de par ton expertise, ce que tu nous dis là, c'est il n'y a pas photo. Aller solliciter une agence qui va utiliser l'intelligence artificielle en termes de coûts par rapport aux coûts que j'aurais à monter un shooting, il n'y a pas photo, c'est nettement moins cher. Est-ce que tu peux nous donner un ordre d'idées ? Est-ce que tu peux nous partager des éléments de tarifs pour qu'on puisse se faire une idée ? Parce que c'est vrai qu'il y a aussi, je ne vais pas dire un flou par rapport à ça,

  • Elna

    mais c'est vrai que... On n'a pas toujours les infos,

  • Ramata

    on entend que c'est potentiellement moins cher, mais moi je sais que j'ai pu voir récemment un post sur LinkedIn d'une marque qui disait « voilà, j'ai passé trois heures sur Canva et ChatGPT, j'ai créé un contenu qui va me servir à ma prochaine campagne » . C'est une marque de beauté qui dit ça. Et du coup, plutôt que de dépenser... 8 000 euros à faire un shooting comme je l'avais fait lors de mon dernier shooting, là, en fait, ça m'a pris beaucoup moins de temps. Donc, il va y avoir ce type de discours-là. Après, moi, j'ai toujours des réserves sur les gens qui... sur ce genre de choses, parce que je me dis qu'il faut quand même avoir un minimum d'expertise pour vraiment se dire ce que j'ai réussi à créer avec Kamba et ChatGPT, je vais m'en servir pour une campagne. Il faut vraiment avoir un niveau de qualité qui soit vraiment élevé pour se dire que je fais ça, en fait. Et je pense que du coup, c'est pas... forcément si facile à accessible ?

  • Elna

    Non, non, c'est pas si facile à accessible. Je vais juste répondre à ça, ensuite je vais te répondre sur les tarifs. J'ai fait justement des tests, parce que je me suis dit, il y a la nouveauté de ChatGPT qui permet justement de mettre en scène ces produits avec un mannequin, etc. Alors, le produit n'est absolument pas lisible sur les pack shots, enfin, sur le pack du produit. Il y a souvent des problèmes de proportion par rapport à la... par rapport à la taille d'une main, tu vois, enfin si tu tiens un peu, il y a des choses qui ne sont absolument pas cohérentes. Et surtout, tu vas te retrouver avec quelque chose, après tout dépend bien sûr des besoins, si tu as besoin de quelque chose de basique, si tu as besoin d'avoir un mannequin qui est dans une situation, etc. Mais ce sera très basique. Pour répondre à tes tarifs, alors moi je fonctionne beaucoup au forfait, donc ça dépend pas mal du besoin de l'entreprise. Mais je peux te donner un ordre d'idée, par exemple, pour une entreprise, elle avait besoin de 10 visuels plus une vidéo. Et on était sur 10 visuels, un mannequin et une vidéo, on était à peu près sur 1 000 euros, par exemple. C'était 800 ou 1 000 euros. Donc, tu as la vidéo, tu as 10 visuels avec le produit porté par ton mannequin et tu as la musique aussi associée. Donc ça, c'était par exemple, c'était un besoin. Par contre, si tu es sur... mais par exemple tu vois j'avais juste une personne qui avait besoin de quelque chose de très simple ça avait coûté 500 euros par exemple pour ça je fonctionne vraiment et je dis ça parce que je compare beaucoup chez mon ancien employeur de toute façon vous pourrez aller sur LinkedIn pour voir chez qui j'étais j'avais organisé un shoot, j'ai galéré pour trouver un photographe et on avait payé à peu près 5000 euros pour le même nombre de visuels et voilà et en plus on n'avait pas le studio C'est-à-dire que le shooting, on l'avait quand même fait au sein de l'entreprise. Heureusement, on avait des directeurs artistiques, mais on était sur une grosse équipe. Quand tu es un entrepreneur et que tu es tout seul, tu ne l'auras pas. C'est impossible d'avoir le temps, l'investissement pour faire tout. Enfin, l'investissement de temps, on va dire ça comme ça, pour le faire. Donc, j'étais sur un ordre d'idée de 1 000 euros à peu près pour un créateur indépendant.

  • Ramata

    D'accord, et puis là, dans ce que tu expliques, quand tu parles de tes expériences passées, d'un shooting à 5 000 euros, là, tu parles, il n'y a pas tous les frais de les personnes en interne dans l'entreprise qui contribuent à la création du shooting.

  • Elna

    Donc,

  • Ramata

    si on compte l'aide accumulée de toutes les personnes qui ont contribué à réaliser le shooting, ça va au-delà des 5 000 euros en réalité.

  • Elna

    Ah oui, ça va au-delà des 5 000 euros, et encore, ça, c'est sans les droits mannequins, donc ça monte très vite. Oui, même juste avant, c'est pareil, on faisait des shootings tous les mois avec vidéo. Ça montait à 5-8 000 euros. Donc, c'est pour ça que... Et surtout, en plus des coûts de production, tu as aussi le temps. C'est-à-dire que quand tu fais ton shoot, par exemple, ça peut durer deux jours, trois jours. Ensuite, tu as toute la partie post-prod qui peut prendre du temps. Alors que moi, avec New Voice, par exemple, tu peux très bien tout avoir en 48 heures. 72 heures grand maximum s'il y a des retours, etc. Mais c'est rapide. En plus, tu vois, je suis portée des vêtements en mannequin. J'ai un compte Instagram, on peut voir un peu l'étendue de mon travail. Le problème, c'est que les marques n'aiment pas trop montrer qu'elles font de l'IA. Donc, il y a aussi un devoir de confidentialité. Mais voilà, enfin... Moi, à mon époque, j'aurais aimé que ce genre d'entreprise existe parce que ça m'aurait tellement changé la vie. Mais vraiment, cette pression de créer du contenu digital en fil rouge, TikTok, Instagram, Pinterest, Facebook pour faire des social ads, tu as ton site que tu dois alimenter toutes les deux semaines, parce que tu as une animation forcément commerciale qui change très souvent. plus les newsletters que tu dois forcément incarner, ça marche plus avec un mannequin, c'est énorme, c'est un sacré budget.

  • Ramata

    Et puis clairement, dans ce que tu évoques, il y a le gain financier, mais aussi le gain de temps en fait. Du coup, effectivement, quand on a une idée en tête et qu'à un moment donné on doit intégrer ce que tu évoquais tout à l'heure, un tigre, il y a des mises en situation qu'on peut imaginer, qu'on n'oserait pas imaginer en réel, parce que c'est pas faisable en fait. Et là, on peut très bien se dire, on peut se permettre en termes de créativité de rêver beaucoup plus, sans être limité dans l'espace, dans le temps ou autre. On peut se dire, en fait, j'ai envie que le mannequin se retrouve au Taj Mahal. Potentiellement, je peux le faire avec de l'IA. Et à ce côté, je peux le faire, je peux le faire rapidement et je peux le faire pour, comment dire, un budget, d'un point de vue financier, beaucoup moins important. Donc, c'est vrai que... C'est difficile de ne pas voir les avantages de solliciter toi ou solliciter New Voice. Toi, ce que tu évoquais, c'est que l'agence, en fait, elle a à peine un an, tu viens de la créer. C'est quoi ton ambition pour les... J'imagine que ton business plan est à tes ambitions pour les trois prochaines années. C'est quoi tes objectifs et tes perspectives à venir ?

  • Elna

    Alors, pour te recontextualiser, Neuvois, moi, je le vois comme un projet vraiment en deux temps. Donc aujourd'hui, on a ce format agence qui fonctionne un peu comme un studio avec une approche humaine très personnalisée. Mais mon objectif, il est clair, c'est d'industrialiser la qualité sans industrialiser le contenu. Donc à court terme, je continue de développer l'offre agence pour accompagner les marques. Mais en parallèle, je travaille sur une plateforme Neuvois. Ce sera une plateforme self-service qui sera une interface en ligne qui permettra justement aux marques petites, émergentes, grandes, de produire elles-mêmes leurs visuels et leurs vidéos à partir de mannequins IA ultra réalistes. Donc ce sera une plateforme web self-service, en mode SaaS en quelque sorte, où tu pourras créer ton mannequin et toute ta création de contenu à 360 degrés. En fait, en gros, tout ce que je propose en mode agence, je souhaite l'industrialiser, l'automatiser pour que ce soit mis à disposition de tous sur une plateforme en mode SaaS. Et donc cette plateforme, elle intégrera la création de mannequins IA fidèles à chaque marque, le virtual try-on, c'est-à-dire qu'à partir d'un packshot produit qu'on téléchargera dans la plateforme, on pourra le faire porter aux mannequins dans différentes situations. Ça peut s'appliquer également à la cosmétique avec un packshot produit. Ensuite, on a la génération d'images, de vidéos animées, de voix également et de musique IA. Un assistant intelligent pour guider les choix créatifs. Et tout ça dans une logique de production rapide, cohérente, conforme et adaptée aux enjeux du digital et toutes les plateformes, sites web, newsletters, réseaux sociaux, donc format 4.5 pour Insta, 9.16 pour la vidéo, pour TikTok ou Instagram Reels. Et vraiment, au plus long terme, ce que je souhaite, c'est vraiment positionner New Voice comme une référence dans la création de contenu IA dans les industries créatives et pour la mode, la beauté, les pure players. Je souhaite aussi élargir ma cible parce que je suis très marque de mode, très marque de beauté. Mais mon ambition aussi, c'est de travailler avec des plateformes de seconde main, puisqu'il y a aussi un gros besoin pour les vendeurs particuliers qui ont besoin, je pense, de mettre un peu plus en scène leurs produits et de les rendre beaucoup plus désirables. Il y a aussi tous les pure players multimarques qui ont des sites e-commerce et qui ont besoin justement d'industrialiser, enfin qui industrialisent, pardon, excuse-moi, les shootings. quand il y a un renouvellement du catalogue. Et travailler aussi avec des marques de sport outdoor parce que ça pourrait éviter par exemple de payer un billet d'avion ou de train pour aller faire des shoots en extérieur si je peux le faire moi-même avec ma solution. Donc voilà, moi mon objectif c'est de ne pas suivre la vague, je veux la structurer avec des outils solides, une vision de fond. Et voilà, c'est vraiment une référence avec un vrai ancrage aussi éthique, une exigence artistique. Et bien sûr, comme tu l'as dit, vers des marchés africains, francophones et plus largement internationaux. Donc on est vraiment en train de bosser sur cette plateforme, plateforme web, qui dans l'idéal j'espère sortira fin d'année ou début d'année prochaine, parce que là on est sur des enjeux un peu plus... Plus conséquent. Très bien. Écoute, tout ce qu'on souhaite, c'est de parvenir à atteindre ces objectifs qui sont, ça a l'air en tout cas, très cadrés et très précis. Donc, on se griffera l'actualité de New Voice. Moi, je mettrais bien le lien du compte Instagram. Tu m'as dit que le site internet, il est en refonte pour l'instant. Oui,

  • Ramata

    il est en refonte en total pour l'instant.

  • Elna

    Donc, du coup, dès que je l'aurai, je n'hésiterai pas à le mettre. Et puis, pour pouvoir visualiser en fait... toutes les images dont on a parlé. Il y a un article qui va accompagner le podcast, dans lequel je mettrai des liens vers des visuels pour qu'on puisse se rendre compte du réalisme des contenus que tu peux proposer. On arrive à la fin de cette interview. Je pense qu'on a pu bien comprendre quelle était l'ambition pour toi de cette agence et de l'utilisation de l'intelligence artificielle au service des créatifs. pour de la création de contenu. Et puis, ça nous donne aussi une perspective sur tout ce qu'on peut créer demain en s'appuyant sur les services de ton agence. La question qui me venait avant de finir, c'est quand tu nous évoques tout ça, tu n'as pas parlé de levée de fonds, de financement participatif ou autre. Et c'est vrai qu'en général, les startups sur l'intelligence artificielle, il y a beaucoup ce côté, on a une version... d'État, dans un premier temps, on est en test, et puis voilà, on est en recherche de financement. Toi, par rapport à ça, enfin, si ce n'est pas indiscret, en tout cas, si tu veux bien le partager, t'en es où ? Quelle est ta position ?

  • Ramata

    Alors, à l'heure actuelle, c'est tout récent, je fais partie des lauréates qui ont intégré le programme d'incubation Femmes Entrepreneuses d'Orange. C'est un programme d'incubation qui accompagne les femmes de la tech, justement, pour faire scaler leur entreprise. Et dans le cadre de ce programme d'incubation, justement, il y aura cette partie levée de fonds. Je suis aussi accompagnée par Guillaume Duplois, qui accompagne des femmes d'entrepreneuses de la tech. C'est justement ce parcours du combattant qui est la levée de fonds. Donc, c'est vraiment quelque chose qui est à l'ordre du jour. Et pour l'instant, c'est vrai que j'aime aussi l'autonomie. J'ai aussi envie d'être, comment dire, d'avoir un peu la main sur mes prises de décision. Je sais que la levée de fonds est importante, surtout vu l'ambition que j'ai avec New Voice et le développement de cette plateforme. C'est vrai que là, Vincent, je compte surtout sur mon chiffre d'affaires pour continuer à développer mon activité. Mais dis-toi que oui, dans les 6 à 8 mois qui arrivent, la levée de fonds sera un vrai sujet. Je vais chercher clairement du cash. pour accélérer le développement de l'entreprise et surtout de la plateforme qui sera bientôt lancée.

  • Elna

    Très bien, comme ça le mot est lancé aux auditeurs de la plateforme. S'ils ont envie d'investir, en tout cas, ils peuvent potentiellement te contacter. Maintenant, j'entends le côté bootstrap pour l'instant et l'idée, c'est de développer le chiffre de l'affaire de l'agence pour pouvoir avoir les moyens. de garder la main sur le développement de ton business. Parce que c'est vrai que lever de fonds signifie aussi perte d'autonomie dans les décisions. C'est toujours un dilemme du créateur, de l'entrepreneur. Jusqu'à quel point est-ce que je peux bootstrapper ? À partir de quel moment est-ce qu'il faut que je fasse une levée de fonds ? mais tout en essayant de garder la main sur mon idée et sur mon entreprise. Oui,

  • Ramata

    c'est exactement ça.

  • Elna

    Très bien. Écoute, cette fois, c'est vraiment la fin. Je n'aimerais pas d'autres petites questions de fin subsidiaires. J'ai été ravie de cet échange. Merci pour ton temps et puis la pédagogie avec laquelle tu nous as parlé du sujet de l'intelligence artificielle, parce que c'est vrai que c'est un sujet qui n'est pas forcément facile à appréhender, à comprendre.

  • Ramata

    et puis je te dis à très vite en attribuant et encore merci pour l'invitation ça m'a fait vraiment plaisir de pouvoir aborder et parler de l'intelligence artificielle au plus grand nombre avec pédagogie j'espère en tout cas et facilité

  • Elna

    d'accès très bien,

  • je te dis à très bientôt au revoir merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation des intervenants

    00:00

  • L'objectif du podcast et la vision de la mode africaine

    00:30

  • Présentation d'Elna Edimo et de son parcours professionnel

    01:34

  • Les débuts de l'agence New Voice et l'intégration de l'IA

    02:24

  • Les défis de la création de contenu et l'importance de la diversité

    04:49

  • L'impact de l'IA sur la création visuelle et les biais algorithmiques

    07:11

  • L'importance de l'éthique dans l'utilisation de l'IA

    08:31

  • Les ambitions et la vision future de New Voice

    21:28

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    59:31

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Description

Comment Elna Edimo révolutionne la création de contenu avec l'intelligence artificielle éthique ?


Elna Edimo est une entrepreneure, experte en communication avec 15 ans d'expérience, fondatrice de Nu Voice, une agence créative d'un nouveau genre.  


Passionnée par l'innovation et les nouvelles technologies, elle a développé une expertise pointue en intelligence artificielle, allant jusqu'à créer sa propre "pipeline IA".  


Dans cet épisode du podcast Africa Fashion Tour, Elna Edimo nous raconte de ses débuts dans la communication pour des marques de mode et beauté, à sa plongée dans le monde de l'IA.  


Elle nous dévoile comment Nu Voice utilise l'IA pour offrir des solutions de création de contenu innovantes et performantes, tout en mettant l'accent sur l'importance d'une approche éthique.  


Un échange passionnant qui explore les enjeux de l'intelligence artificielle dans l'industrie de la création et la vision d'une entrepreneure qui façonne l'avenir de la communication visuelle.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elna

    Mais imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons, nous, les millenials, par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. On risque quand même d'avoir des gens qui gomment un peu les aspérités, qui lisent des visages, qui clonent des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai accepté ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Elna Edimo, la fondatrice de New Voice, une agence de création de contenu d'un nouveau genre. Elle intègre l'intelligence artificielle pour créer de contenu pour les marques de mode et de beauté,

  • Elna

    et pas que.

  • Ramata

    Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de la création de son agence. Bonjour Elna, comment vas-tu ?

  • Elna

    Bonjour à toi Amata, je vais très très bien. Merci de m'avoir invitée à ce podcast. Je suis ravie de pouvoir parler de New Voice et de l'intelligence artificielle.

  • Ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie que tu aies accepté mon invitation. C'est la première fois que j'aborde le sujet de l'intelligence artificielle et le sujet des agences qui utilisent l'intelligence artificielle pour créer des contenus. Alors je t'ai invitée toi parce que la particularité c'est que tu fais ça et que tu veux adresser les marchés africains. C'est en ce sens que c'était intéressant pour moi de t'inviter sur le podcast Africa Fashion Tour. Alors on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Elna

    Bon bah écoutez, je m'appelle Elna, j'ai 40 ans, donc j'ai surmé 41 ans aujourd'hui cette année. Et je suis la fondatrice de New Voice, qui est une agence un peu hybride, structure hybride à la croisée de la création de contenu, la technologie avec l'intelligence artificielle et la direction artistique stratégique. En gros, notre mission est claire, c'est qu'on souhaite révolutionner la création de contenu visuel pour les marques de mode, de beauté. mais pas que, parce que je touche aussi le sport et l'outdoor, et tout ça en alliant intelligence artificielle générative, direction artistique et stratégie digitale. Moi j'ai un profil un peu hors cadre, parce que j'ai un parcours en communication de 15 ans, je travaillais pour des marques de mode, de cosmétiques, de beauté holistique, de bien-être, que ce soit des PME, des start-up, des ETI ou en agence, je travaillais pour L'Oréal par exemple. Mais j'ai aussi une culture business très terrain et une vraie passion pour l'innovation et les nouvelles technologies. Et donc j'ai décidé de combiner un petit peu tout ça pour créer justement mon agence New Voice. Et quand je dis innovation, je parle d'outils concrets, utiles, qui transforment la façon dont un produit, dont on communique et dont on raconte une marque. Donc à l'heure actuelle, je travaille avec des marques qui n'ont pas forcément les moyens ou l'agilité pour faire appel à une grosse agence de production. Et pourtant, grâce à l'intelligence artificielle, on arrive à produire des contenus visuellement bluffants, ultra réalistes, parce que c'est vraiment le fer de lance de mon agence, c'est de capitaliser sur l'ultra réalisme, et surtout aligner avec l'identité de la marque, avec un niveau de qualité digne des grandes maisons, mais sans le coût d'un shooting physique. En gros, ce que je propose aux marques, c'est d'avoir accès à des mannequins IA virtuels ultra réalistes, qui correspondent à leur ADN de marque. de les mettre en scène en vidéo, en photo, dans un univers bien particulier propre à la marque, de les mettre également en scène en vidéo, de pouvoir également créer de l'UGC, c'est-à-dire mettre en scène ce mannequin IA qui parle et qui présente un produit, de créer également une musique avec l'intelligence artificielle qui accompagne cette vidéo. Et tout ça de manière ultra qualitative, ultra réaliste, sans dépenser des sommes folles liées aux shootings traditionnels qui sont en l'ensemble ultra coûteux, ce que je travaillais. très longtemps dans ces milieux. Je sais que lorsqu'on souhaite mettre en place des shootings tous les mois pour alimenter ces contenus, pour alimenter ces canots de communication, ça peut monter très, très haut. Et donc, voilà, j'ai décidé vraiment de transformer la problématique des shootings traditionnels en opportunités en créant New Voice.

  • Ramata

    Merci pour cette présentation très complète. Donc on sent qu'on a affaire à une professionnelle de la com qui, à un moment donné, a identifié une problématique dans le secteur et a décidé d'y apporter une solution. Alors, il y a beaucoup de choses que tu nous as données comme informations dans cette introduction. Du coup, j'ai envie de rebondir sur plein d'éléments. Déjà, ça fait combien de temps qu'elle existe ton agence ? Et depuis combien de temps est-ce que tu fais travailler les algorithmes de ton intelligence artificielle pour qu'ils puissent proposer des contenus réalistes ? Parce qu'on a tous pu tester chez LGPT, et puis des fois on se dit, ou mid-journée, on se dit bon, il faut quand même savoir bien compter pour avoir quelque chose de qualitatif. C'est pas moi demain, si je n'ai pas d'expertise, je ne peux pas le faire par moi-même. Donc toi, quelles sont les choses que tu as mises en place pour vraiment... arriver à un rendu qualitatif ?

  • Elna

    Alors, mon agence existe depuis le mois de juillet, juillet 2024. La commercialisation, c'est-à-dire vraiment la partie, vraiment ce qui est là dans l'activité, vraiment démarrée en janvier. Mais ça fait un an et demi, deux ans que je suis dans l'intelligence artificielle. Donc ça fait un an et demi que je me suis entraînée, ça fait un an et demi que j'ai développé des fonds workflow, pipeline, IA. Alors c'est très technique, ce que je vais dire, donc n'hésite absolument pas à revenir. sur certains mots que j'énonce, parce que peut-être que ça ne parle pas au plus grand nombre. Mais en gros, j'ai commencé à créer des mannequins avec l'intelligence artificielle, et je ne parle pas de chat GPT mid-journée, ça veut dire que je travaille avec... que j'ai développé en fait un workflow IA qui capitalise sur une architecture open source. C'est-à-dire qu'on est sur de l'open source, ce sont des éléments qui sont développés par des devs, des développeurs, et qui mettent à disposition du public. Bien sûr, il faut avoir une vraie connaissance technique. Et je me suis vraiment basée dessus pour créer ma propre pipeline IA et développer ma propre intelligence artificielle propriétaire. Et donc, ça fait un an et demi que je crée, que j'emprunte, que j'entraîne en quelque sorte mon IA. C'est très technique. On est sur des modèles qui sont fine-tunés, entraînés, pour correspondre vraiment à des standards bien spécifiques. On attend des codes de la mode et de la beauté. Voilà, donc, dites-moi que ça fait un an et demi vraiment que j'entraîne tout ça pour arriver à un résultat hyper réaliste. Parce que si on repense à l'intelligence artificielle d'il y a un an et demi, c'est justement si je vous partageais les premiers modèles IA que j'avais générés, ils n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais maintenant. On est vraiment sur quelque chose de très, très, très professionnel. Je me considère vraiment comme une autodidacte de l'IA, puisque j'ai un vrai background dans la communication, dans le marketing. Mais j'ai décidé d'apprendre par moi-même, de suivre quelques formations en prompt engineering et puis ensuite de me former moi-même à Python et au Dev. Parce que là, on est vraiment sur quelque chose de très technique et moins génératif comme des outils IA grand public, comme Sora, Medjourney, ChatGPT, que je n'apprécie absolument pas. Enfin, ça, je ne vais pas le dire tout de suite. Pour moi, ce sont vraiment des outils grand public que je ne recommande pas forcément d'utiliser. un peu trop souvent, parce qu'il y a des biais algorithmiques qui existent et qui peuvent créer une uniformisation des contenus dans notre société.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. Donc encore plein de points sur lesquels j'ai envie de rebondir. Mais on va essayer de faire un par un et on reviendra sur ce que tu évoques sur l'uniformisation des contenus. Donc, quand tu dis que tu as fait, comment dire, aujourd'hui, ça veut dire que tu travailles seule à avoir développé tel algorithme. pour ton agence ? Ou alors, est-ce que tu as une équipe avec laquelle tu travailles ?

  • Elna

    Alors, je l'ai développée seule, mais j'avais un partenaire, c'est mon compagnon d'ailleurs, qui est directeur artistique et photographe vidéaste IA, donc qui est passionné également par l'intelligence artificielle comme moi. Et au départ, j'ai vraiment travaillé en solo, j'ai vraiment testé des choses. Et ensuite, il est venu avec moi pour m'aider en quelque sorte, parce que l'aventure entrepreneuriale... C'est quand même quelque chose d'assez dur et on a besoin de soutien. Donc parfois, il m'aidait sur certains éléments. Mais vraiment, mon stack, la pipeline et le workflow que j'ai, je l'ai fait toute seule. Clairement, je l'ai fait toute seule. Base de formation, des choses que j'ai ensuite optimisées. Et pas mal de formations sur le dev. Parce que là, on est vraiment sur des codes sources. On est sur du script, du Python, etc. Je suis solo vraiment dessus.

  • Ramata

    Ok, très bien. Donc du coup, aujourd'hui, quand tu parles d'agence, c'est vraiment toi l'interlocuteur privilégié qu'une marque va solliciter pour pouvoir gérer une campagne ?

  • Elna

    Exactement. Et je travaille ensuite, si nécessaire, avec des freelances, notamment des DA, des community managers si besoin. Mais je suis vraiment le principal point de contact. En gros, je gère vraiment toute la partie stratégique, stratégie branding. Il y a toujours une phase branding en amont pour définir à la perfection les typologies de mannequins qu'il faut pour la marque. Il faut comprendre son ADN, son identité, son positionnement stratégique. Ensuite, à partir de là, toute la partie créa, je m'en occupe aussi, parce que c'est moi qui crée mes pompes, enfin pompes entre guillemets, parce qu'on n'est pas vraiment sur du pompe. Je définis les poses, la lumière, le style photographique, la tenue, enfin vraiment on est dans le micro-détail. Et ensuite, pour toute la partie post-production, s'il y a des choses, des artefacts de l'IA par exemple à modifier, par exemple je fais appel à un photographe vidéaste qui peut me faire des retouches en post-production. Mais à l'heure actuelle... Je suis vraiment solo et je travaille ensuite ponctuellement avec des freelances sur certaines parties bien spécifiques si nécessaire. Mais voilà, en gros, j'ai un parcours clair en plusieurs étapes. Si je dois expliquer comment je travaille avec une marque. Mais en gros, on pose vraiment les bases, identité visuelle, ton, référence artistique, type de contenu. Ensuite, plusieurs modèles IA réalistes qui correspondent vraiment aux valeurs et aux codes esthétiques de la marque. On choisit les décors, les poses, c'est-à-dire que même les poses sont travaillées. Les tenues, puisque je fais aussi du virtual try-on, c'est-à-dire que je fais porter les vêtements d'une marque par mon mannequin, si on est une marque de mode, et je fais également porter un produit cosmétique par mon mannequin, si on est sur une problématique cosmétique, beauty. Des accessoires également, si on est sur une marque d'accessoires, des bijoux pour une marque de bijoux. Et ensuite, je génère les visuels, je les corrige, et on ajuste en fonction des retours clients. Et si le projet inclut de la vidéo, création d'une animation à partir des images. parfois avec du mouvement de la caméra, du lip-sync, c'est-à-dire que je fais parler le mannequin, et je peux aussi ajouter une composition musicale originale qui aurait été créée avec l'intelligence artificielle et qui correspond bien sûr à l'univers qu'on aura défini avec la marque. Donc si on est sur quelque chose de très dynamique, on peut partir sur une composition pop, avec un style un peu 80's si besoin, tout est modulable et tout s'adapte vraiment aux besoins du client.

  • Ramata

    Très bien, c'est super clair. Aujourd'hui, quand tu dis que tu parles de ton mannequin, j'imagine que ce n'est pas le même mannequin pour toutes les marques ?

  • Elna

    Non, pas du tout. On est sur des mannequins totalement uniques. Chaque mannequin a son propre side. C'est le terme qu'on emploie un peu dans le jargon. C'est une sorte d'ADN, d'un numéro de série en quelque sorte. En gros, je travaille sur des checkpoints, c'est-à-dire que ce sont des modèles. sur-entraînée et fine-tunée. Ça veut dire que moi-même, je crée mes propres modèles d'entraînement. Et ensuite, en fonction de cela, en fonction des besoins de la marque, je définis vraiment le mannequin en fonction de sa couleur des yeux, etc. Et le mannequin est unique. Après, on a toujours des sosies, clairement, dans la vie. Donc, moi, je dis toujours, toute ressemblance avec une personne existante est totalement fortuite, mais normalement, c'est impossible. Enfin, vraiment impossible d'avoir un mannequin IA qui ressemble à une personne existante. Après, on est des milliards sur Terre, c'est sûr qu'on n'est jamais à l'abri, mais on me demande des mannequins, j'ai écrit un mannequin par exemple au crâne rasé, à la peau noire, on voulait des yeux bleus, donc j'ai mis des yeux bleus, avec un nez bien spécifique, une taille bien spécifique, un corps bien spécifique. L'idée c'est vraiment d'être sur quelque chose d'unique. d'avoir une unicité. Et comme je vous dis, je suis sur une intelligence artificielle propriétaire, donc c'est vraiment mon IA et l'entreprise a les droits sur cette image.

  • Ramata

    Alors, quelle différence ? Est-ce que tu peux nous expliquer ? Tu parles d'intelligence artificielle propriétaire. J'imagine que c'est en... Est-ce que c'est pas en opposition, mais à comparer avec le fait d'être open source, où tout le monde peut y accéder et faire évoluer ? Est-ce que c'est ça la différence ou est-ce que c'est autre chose que ça veut dire quand tu dis... C'est une intelligence artificielle propriétaire qui a été développée par toi et qui n'est accessible qu'à travers ton agence à toi.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement ça. C'est ma propre IA, ce sont mes workflows. Alors bien sûr, comme on est sur de l'open source, certains éléments que j'utilise sont utilisés par d'autres agences. Je ne critique absolument pas les concurrents, mais je sais que beaucoup d'agences travaillent avec mes journées, par exemple. Mais à partir du moment où je travaille avec mes propres workflows, qu'on est sur de l'open source et que les éléments mis à disposition des devs sur des plateformes comme Hugging Face, par exemple, qui mettent à disposition justement tous les éléments open source pour faire de l'IA, sont mis à disposition et qu'on l'utilise dans notre propre workflow, dans notre propre stack IA. À partir de là, on est totalement propriétaire dessus. Contrairement, tu vois, à mi-journée, où là, clairement, en termes de droit, etc., c'est toujours très compliqué parce qu'on est sur de l'IA générative. Il y a un flou un peu artistique, en tout cas, entre l'IA générative grand public et l'IA open source. Mais en tout cas, ça appartient à New Voice, c'est la propriété de New Voice.

  • Ramata

    Donc, quand tu parles de droit, c'est vraiment cette notion de... Quand on est une marque et qu'on fait un shooting, quand on sollicite des mannequins réels, pas artificiels, on va payer le photographe, le vidéaste, toutes les personnes qui ont contribué à faire le shooting et on paye les droits d'image des mannequins. À partir du moment où on va utiliser ton outil dont tu es propriétaire, dans tes frais. il y a l'acquisition des droits d'utilisation de l'image. Et alors qu'avec Midjourney, finalement, comme on est des milliers à rentrer des informations à l'intérieur, finalement, cette notion de droit, elle est complètement, comment dire, fluide, parce que vous pouvez réussir à créer un contenu très sympa avec Midjourney pour une marque de beauté. Demain, une autre marque de beauté peut, en utilisant elle aussi Midjourney, avoir un contenu similaire. puisque vous l'avez mis dans MeetJourney. Donc, lui, ça fait partie de la base de données de MeetJourney qui est accessible à tout le monde.

  • Elna

    Exactement, avec leur propre biais. Parce que chaque IA a entraîné avec ses propres algorithmes. Donc, dans tous les cas, c'est pour ça que je parlais, tu vois, de standardisation des contenus. C'est que dans tous les cas, à partir du moment où tu créeras ton mannequin sur MeetJourney, tu ne le feras pas. parfaitement identiques, mais il y aura des similarités parce que c'est les données d'entraînement de mes journées. Et surtout, en plus, les contrôles sur la pause, etc., ne sont pas forcément possibles, contrairement à un IA open source, où là, tu as totalement la main sur tout ce que tu souhaites faire, surtout avec le mannequin.

  • Ramata

    Je reviens sur ce point d'objet. Moi, j'ai l'impression, si je devais un peu expliciter cette question-là, ce sujet-là, j'aurais envie de dire, quand vous êtes mid-journée, c'est comme si vous entrez dans la famille de mid-journée. Donc, tous les personnages que vous allez sortir, c'est comme si c'était les frères et sœurs. Donc, ils ont toujours le même ADN de base, en fait. Et du coup, c'est ça qui crée cette uniformisation. C'est parce que le papa et la maman, mid-journée, c'est toujours eux, en fait.

  • Elna

    Ça ne change pas.

  • Ramata

    Et donc, du coup, vous avez... un espèce de ce que tu appelles un biais, un filtre qui est, ils vont tous avoir un air de ressemblance. Il y aura toujours quelque chose qui fait qu'on voit que c'est une patte mid-journée. Alors, ça ne veut pas dire que c'est des copiés collés,

  • Elna

    mais on arrive à retrouver.

  • Ramata

    Et selon les outils qu'on va utiliser, on va retrouver ce côté, là, on sent bien que c'est plutôt une patte d'un autre outil. Et ce qu'on a pu constater au début de l'intelligence artificielle, c'est qu'il y avait quand même une tendance à... Peut-être des stéréotypes qui étaient liés à, je pense, c'est plutôt des Blancs, des Caucasiens, des hommes, et que chaque fois qu'on voulait des représentations, soit féminines, soit la diversité en termes de poids, ou peu importe, il n'y en avait pas tant que ça, mais parce que, quelque part, les premiers à s'en servir et à vouloir se représenter grâce à l'image, c'était des hommes Blancs. Donc, du coup, assez naturellement, on a pu avoir ce type d'image-là qui était propagée. Est-ce que c'est un peu ça, ton point ?

  • Elna

    Oui, c'est ça. C'est exactement ça. Par exemple, une personne qui faisait de la recherche, qui fait doctorante sur l'IA, fait un test sur ChatGPT en demandant « génère-moi un médecin s'il te plaît » . Donc forcément, on lui a mis un médecin blanc, du bleu, etc. Mais pas de médecin noir. Et on lui avait demandé « génère-moi un rappeur » , par contre le rappeur est noir. Donc en gros, il ne faut pas oublier que les outils d'IA générative appartiennent à des entreprises qui ont toujours un angle un petit peu, pas forcément politique, mais très sociétal derrière. et que forcément les biais de l'IAS reflètent les biais inconscients que nous avons nous-mêmes. Donc, toujours faire attention aussi, je dis toujours prendre en compte ce genre de choses. On l'utilise nous-mêmes et imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons nous, les millenials par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. Donc, on risque quand même d'avoir… Nia qui gomme un peu les aspérités, qui lisse les visages, qui clone des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront. Les influenceurs IA, c'est à peu près la même chose. On se rend compte qu'on tombe toujours sur les mêmes typologies d'influenceuses. Ce sont des influenceuses blondes aux yeux bleus, qui ont une très forte poitrine, des hanches très larges, une taille ultra fine, des cheveux longs, caucasiens. Aitana, par exemple, c'est un peu le cas. Après, les agences expliquent et les influenceurs IA, enfin, les personnes qui créent ces influenceurs IA expliquent que c'est ce que les marques demandent, c'est ce que la cible demande. Je pense qu'on a aussi des choses à faire avec l'intelligence artificielle, c'est d'aller à contre-courant de cette tendance et travailler chaque modèle dans le détail pour le regard morphologie attitude. mais aussi d'éviter de reproduire les biais que nous avons qui appauvrissent, à mon sens, la narration visuelle et la narration de la création de contenu. On se retrouve dans une société où, lorsqu'on souhaitera avoir des visuels, on tombera sur les mêmes typologies de visuels, et ça ne va pas. Et c'est des choses, après, je finirais par ça, c'est des choses qu'on constate sur des plateformes comme Freepik, qui est un peu le concurrent d'iStock. qui propose également des générateurs de visuels avec l'intelligence artificielle pour des personnes qui n'ont pas envie d'acheter des visuels libres ou de droit. C'est exactement les mêmes problématiques qu'on retrouve. Donc voilà, il faut vraiment éviter... Moi, mon objectif aussi avec New Voice, c'est au-delà du fait de pouvoir créer des mannequins, c'est de lutter contre cette standardisation. Je veux vraiment que lorsqu'on crée des mannequins, ce soit des mannequins qui reflètent la réalité, avoir une vraie éthique derrière, une vraie responsabilité aussi, parce qu'il faut une IA responsable, c'est très important, on est dans l'Union Européenne aussi, on a des cadres législatifs qui existent, et il faut réintroduire du vrai, de l'identité, du corps, du vécu dans les contenus, et ça demande un engagement créatif fort. C'est aussi pour cette raison que j'estime que les créatifs doivent absolument reprendre la main sur l'intelligence artificielle et ne pas considérer que c'est un concurrent qui risque de voler leur métier.

  • Ramata

    Alors quand tu parles d'éthique, quand tu parles d'intelligence artificielle responsable, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?

  • Elna

    Ça veut dire qu'on évite justement de reproduire ses biais. Quand je te parlais, tu vois, des dérives de l'influence IA, c'est qu'on se retrouve avec les mêmes typologies. Enfin, tu as Aitana, tu as Liabides, ce sont souvent des mannequins très minces qui représentent un idéal, on va dire ça comme ça, de femmes. que pas mal de personnes fragiles peuvent s'identifier. Je parle d'IA éthique dans le sens où il faut absolument déjà être transparent, dans le sens où il faut bien sûr préciser qu'on utilise l'intelligence artificielle, ce sont des contenus créés avec l'IA, on a cette obligation. Il y a l'AI Act qui est en gros un règlement européen qui impose certaines obligations pour les entreprises qui travaillent avec l'intelligence artificielle. Par exemple, tu vois, moi... Dans mon agence, je suis obligée de mentionner que ce sont des contenus créés avec l'intelligence artificielle. Certaines entreprises ne le font pas. Déjà, en termes d'éthique, c'est un peu moyen. La responsabilité dans le sens où il faut montrer des vrais corps, éviter de montrer des corps irréalistes, parce que cela crée ensuite des problèmes de santé mentale vis-à-vis des jeunes, surtout des personnes fragiles. Parce qu'à force d'être inondé de visuels de femmes parfaites, on commence soi-même à se remettre en question. et avoir un vrai problème d'identification, et surtout apporter un peu plus d'inclusivité aussi dans les contenus. Il faut représenter tout le monde, et à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas. Et pour moi, ce sont des vrais dérives de l'IA. Je ne veux absolument pas montrer ça. Chez New Voice, on montre des femmes noires, on montre des femmes métis, on montre des femmes asiatiques, on montre des femmes de 50 ans, des femmes de 60 ans, des femmes avec des cheveux blancs, ce que l'IA ne représente pas, et ce que la société aussi n'aime pas forcément représenter. Et je pense que l'IA aussi a son rôle, ce rôle à jouer, et c'est que... les marques ne veulent pas le faire, ou les marques même ont parfois du mal à trouver des mannequins un peu plus inclusifs, que c'est le terme qui ressort très souvent, et bien l'intelligence artificielle peut le faire. Je peux vous proposer des mannequins IA qui représentent une totale diversité de ce monde sans avoir besoin de parcourir, de prendre l'avion et de trouver un mannequin, récupérer au Soudan et l'exploiter. Je vais très loin, mais tu comprends un peu mon propos. C'est à mon sens l'intelligence artificielle peut apporter quelque chose de bénéfique si elle est utilisée de manière éthique et intelligente.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. On sent qu'il y a presque un engagement politique. Oui, oui, oui,

  • Elna

    c'est un engagement. J'ai un vrai engagement avec New Voice. Comme je te dis, c'est justement répondre à des problèmes auxquels font face des marques qui ont cette obligation de créer du contenu en fil rouge très souvent et sans avoir des budgets mirobolants pour... pour réaliser des shootings avec mannequins, etc. Mais il y a aussi ce souci de représentativité qui est très important. Je mange de l'IA tous les jours et je le vois avec les mannequins, c'est un enfer, elles sont toutes pareilles. Il faut arrêter, tout simplement, il faut vraiment créer un... Il faut éviter finalement que les dérives de notre société s'appliquent également à l'intelligence artificielle. C'est un peu mon point de vue.

  • Ramata

    Mais dans ce que j'entends, c'est presque l'intelligence artificielle qui peut faire mieux que ce qu'on voit actuellement dans la société, presque devenir un exemple, parce qu'aujourd'hui, ce que tu décris comme les biais de l'intelligence artificielle, aujourd'hui, quand on regarde les campagnes publicitaires des marques de mode ou de beauté, il y a encore un énorme travail à faire en termes de diversité,

  • Elna

    pour plein de raisons,

  • Ramata

    comme tu l'évoquais, qui peuvent être des raisons, en fait, on ne trouve pas. pas de mannequin, ou on n'a pas eu le temps d'eux, ou il faut prendre le mannequin bankable du moment, et si c'est Kendall Jenner ou les sœurs Hadid, c'est avec elles qu'on va travailler, et du coup on véhicule un stéréotype. Et là, effectivement, l'intelligence artificielle, elle permet vraiment de se dire, en fait, je peux avoir des mannequins de tout âge, de toute origine, et je peux être dans une représentation de la diversité qui soit en phase avec la réalité de la population. française ou de n'importe quel pays ou de n'importe quel marché visé. Donc du coup, ce serait intéressant de voir comment finalement l'IA pourrait devenir l'outil qui va nous aider à avancer vers davantage de diversité.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement mon propos. Il faut la diversité et on peut créer des vraies textures de peau de femmes de 60 ans, c'est possible, en évitant ces peaux en plastique. de l'IA, ce sont des choses totalement réalisables. Je repense encore à Kelly Massell qui a expliqué qu'avant sa première campagne, il me semble, 20-48 ans avant le shooting, elle n'avait toujours pas trouvé de mannequin aux cheveux afro. Parce que pour des agents de mannequins, personne n'a les cheveux afros, forcément porte une perruque afro. Et c'est vrai que ça m'avait marquée. Je me suis dit, c'est quand même incroyable. Je me souviens même moi. Quand j'ai travaillé pour une entreprise dans le secteur de la cosmétique, cosmétique capillaire justement, et on devait organiser des shootings, c'est vraiment une vraie galère, c'est vraiment un terme de galère, de trouver des mannequins à la peau noire et avec des cheveux frisés, ou cheveux crépus. Ça saute toujours des cheveux défrisés, forcément il y a des besoins de marques qui votent des cheveux lisses, donc bon, elles n'ont pas le choix. Ensuite, pour retrouver la texture derrière, c'est un peu plus compliqué, donc on est obligé soit de mettre des perruques, soit... Un enfer. Si on peut avoir un mannequin afro avec des formes aussi, parce que les femmes filiformes, c'est bien, mais ce n'est pas représentatif non plus de la société. Il y a un peu le faire et je peux très bien le faire. L'idée, c'est vraiment d'apporter une solution positive problématique, problématique sociétale.

  • Ramata

    Très bien. Du coup, j'ai envie de revenir au début de ton parcours. Kat travaillait en fait en communication, stratégie de communication pour des marques. Et donc, quelque part, tu faisais ce travail de... lancement de campagne pour des marques, mais sans forcément utiliser l'intelligence artificielle. Et j'imagine que c'est au travers de ces différentes expériences qu'à un moment donné, tu t'es dit, il doit quand même y avoir un moyen de travailler mieux, d'être plus efficace, de résoudre un certain nombre de problèmes. Est-ce que tu peux revenir du coup sur un petit peu tes débuts, ton parcours, et finalement un peu nous expliquer comment à un moment donné, c'est fait le... le déclic de « non mais il faut que je me mette à l'intelligence artificielle parce que du coup sinon on a du mal à comprendre comment ça arrive jusqu'à toi » . Oui,

  • Elna

    alors bon, j'ai commencé ma carrière dans la com, donc il y a 15 ans. J'ai travaillé pour Glossybox par exemple, Koukaï, le groupe Eugène Permat, en agence pour l'Oréal professionnel et le groupe L'Oréal. À Atelier Nubio, on est plus dans la beauté, le cycle et les compléments alimentaires. Ensuite, Evoluderm sur la partie hygiène, les produits d'hygiène et soins. Donc voilà, j'ai vraiment évolué dans des secteurs bien particuliers. On est vraiment dans la mode et de la beauté. Et dans des typologies d'entreprises similaires, c'est souvent des startups, des PME, des ETI ou des formes à agences. Et en fait, très vite, je me suis retrouvée face à des équipes sous-dimensionnées, parce que j'étais responsable de services, notamment, surtout sur ma fin de carrière. Des budgets serrés et pourtant des attentes très élevées côté images et notoriété de la part des entreprises, ce qui est normal. Mais comme souvent dans la plupart des grosses structures, ce sont les services marketing et communication qui pâtissent d'une coupure budgétaire, on nous demande toujours de faire plus avec moins. Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait penser autrement, sortir du cadre, réinventer des process et remettre aussi l'intelligence dans la création. Et sur la fin de ma carrière, je commençais aussi un petit peu à tourner en rond, parce que dans ce secteur, on fait face aux mêmes problématiques, c'est mettre des produits, trouver des mannequins, etc. Et la fibre entrepreneuriale commençait un petit peu à me chatouiller. Et mon déclic, j'ai vraiment eu, dans le cadre de ma dernière expérience, où je dirigeais vraiment des projets sous pression, sans marge de manœuvre créative, et un jour, j'ai ressenti, comme on appelle, une sorte de colère calme, mais lucide. Et à ce moment-là, ça me marquait un point de non-retour. Et ensuite, clairement, j'étais au chômage finalement. Et j'ai vu l'émergence de chat GPT, l'intelligence artificielle arrivée, mais générative, pas l'intelligence artificielle pure. Et je me suis dit, intéressons-nous à tout ça. Donc j'ai mis le nez dedans. Je me suis dit, mais c'est incroyable ce que le chat GPT, bien utilisé, peut apporter à la communication. Ensuite, donc je sais que Midjourney est arrivé, mais c'est un outil que j'ai jamais vraiment utilisé parce que ça ne m'intéressait pas. Et je suis mis un peu le nez dans les forums Reddit, je suis allée dans des discords, là où traînent beaucoup de développeurs. On ne me demande pas comment j'ai fait pour arriver dedans, je suis une personne qui est très curieuse. Je fais passer des heures à chercher des choses sur le web et arriver, à force de décortiquer, d'explorer, arriver dans des environnements qui n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais. Et donc je suis arrivée dans les forums de Reddit, on parlait de stable diffusion, on parlait de checkpoint, de fine tuning, etc. Et d'A.I.M.O.D.E.L.S. Des premiers A.I.M.O.D.E.L.S. commençaient à émerger et je me suis dit, c'est super intéressant. Là, j'ai fait le lien avec mon métier en me disant, mais si cela existait à mon époque, quand j'étais encore salariée, mais ça aurait été un vrai game changer, j'aurais gagné du temps, j'aurais gagné de l'argent. J'aurais plus besoin de chercher des modèles, de payer, de négocier avec mes photographes 3000 euros pour un shoot. Alors que c'est un shoot et vidéo, ce qui est l'obligatoire aussi dans le pipe. Et donc, j'ai mis le nez dedans, je suis formée, j'ai travaillé avec les premiers outils qui sont liés à Stable Diffusion. Et ensuite, petit à petit, j'ai créé mes premiers modèles AI. Et en plus, c'était des modèles à peau noire, tu vois, donc c'est assez marrant. J'avais créé un premier modèle, je me souviens, il s'appelait Laura Mystic, mais bon, on a arrêté un petit peu après. Et ensuite j'ai testé. Je voulais tester des femmes aux cheveux roux avec des taches de rousseur pour savoir s'il y a six stables de diffusion et les modèles fine-tunés pouvaient le faire. C'était nickel. Ensuite j'ai vu qu'il existait différents modèles un peu sur-entraînés où tu pouvais ensuite toi-même apporter tes modèles d'entraînement pour arriver à quelque chose d'encore plus abouti. Et ça m'a pris un an et demi parce que clairement l'IA évolue tellement que tu es obligé finalement d'évoluer avec. pour arriver à la création de ce workflow IA et à rendre commercialisable et scalable finalement mon travail. C'est-à-dire que dans ce workflow, je me suis dit, créer des modèles IA, c'est très bien, mais il faut aller un petit peu plus loin. Il faut travailler la lumière, il faut travailler la pose, il faut travailler les expressions du visage. Il faut créer une récurrence aussi du modèle IA, parce que sur Meet Journal, à l'époque surtout, ou même Leonardo Aïk, qui sont des outils d'IA générative visuelle. C'était compliqué d'avoir une récurrence, c'est-à-dire que tu écris ton prompt, tu as un modèle dans une ambiance particulière en fonction du prompt que tu as rédigé, c'est du one-shot. Moi, ce qui m'intéressait, c'est la récurrence. Par exemple, si tu as envie d'avoir ton même modèle dans différentes poses, dans différentes situations, là, c'est totalement différent. Mais le même modèle, avec les mêmes yeux, les mêmes caractéristiques physiques, morphologiques. Donc là, j'ai vraiment travaillé tout ça. Je me suis dit, j'ai mon modèle fini, c'est parfait, la récurrence est là. Maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'elle porte les vêtements des démarques. Là, c'est encore autre chose. On est sur du virtual try-on. J'ai fait beaucoup de tests, notamment avec mon compagnon, pour être sûre que le vêtement tombe parfaitement, qu'on ait un tombé nickel du produit, un tombé réaliste aussi, pas juste le packshot du vêtement qui est collé sur le mannequin, mais un tombé vraiment réaliste. Et ensuite, la partie cosmétique, donc le mannequin qui porte le produit, qui applique le produit également. Et comme je sais qu'on a des besoins aussi vidéo, j'ai vraiment repensé à toute ma stratégie de communication que j'avais en entreprise pour l'appliquer à New Voice. Donc la partie image, ok, mais on a aussi besoin de vidéos parce qu'on est dans l'ère aussi de la vidéo grâce à TikTok et Instagram qui reprend les codes de TikTok. Et même pour alimenter une newsletter ou un site web, on a besoin aussi d'un peu plus d'incarnation dynamique sur un site. Je me dis, maintenant, ce qu'il faut, c'est que ce mannequin soit en vidéo, en situation, soit humain, ait un peu plus d'authenticité et de dynamisme à la création. Et je me suis dit, on a aussi besoin de musique. Et c'est vrai que quand on crée des vidéos, on utilise souvent des musiques libres de droit qui sont totalement impersonnelles, horribles, clairement. Et comme Suino et Audio sont arrivés, j'ai mis le nez dedans et je me suis dit, OK, donc c'est top, on peut en plus ajouter de la musique que je n'ai avec l'intelligence artificielle dans le pack de création de contenu à 360. Sachant que j'ai un background aussi en musique et que mon compagnon fait de la musique depuis 20 ans, fait de la prod, donc en fait, ça permet aussi... d'avoir une oreille plutôt artistique dans la création de contenu qu'on propose. Et à côté de ça, il y a aussi la partie lip-sync, donc on peut faire parler le mannequin. Je me suis dit, pour le BGC, si on n'a pas envie de payer des influenceurs, parce que je sais que j'en ai payé des influenceurs, et c'est pour un retour sur investissement qui n'arrivait pas à la hauteur de mes espérances. Je dis autant mettre ce mannequin en scène ou même générer d'autres modèles IA qui utilisent le produit. Par exemple, un sérum. Par exemple, je l'ai fait pour la marque Doriden. On voit le mannequin qui applique le sérum sur son visage, qui applique la pipette du sérum près de son visage avec le produit qui s'écoule de la pipette. Ensuite, on la voit appliquer le sérum avec ses mains et tout ça, c'est fait avec l'intelligence artificielle. Donc, ça apporte aussi une certaine plus-value au produit. Et tout ça, imagine en situation réelle, si tu payes ton mannequin, si tu payes ton photographe, si tu payes ton fidéliste, si tu loues le studio, ça peut monter très haut. 8000 euros par exemple, alors qu'avec l'intelligence artificielle, tu réduis de trois fois tes coûts de production avec une qualité ultra réaliste. Et voilà le cheminement que j'ai eu dans mon travail par rapport à New Voice. Je suis vraiment appuyée sur toutes les problématiques. que j'ai rencontré sur le terrain. Et j'ai pensé aussi à tous les besoins qu'on a finalement dans une stratégie à 360, images, vidéos, virtual try-on, besoin pour des sites e-commerce, on a besoin qu'un mannequin porte des vêtements, pour une campagne spécifique, voilà, par exemple.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant de voir comment... En fait, tu as été sensible à toutes les évolutions qui pouvaient se passer, je n'ai pas envie de dire sur le marché, mais en tout cas à l'impact que l'intelligence artificielle pouvait avoir par rapport à un business que tu maîtrisais et que tu connaissais par cœur. Et comment toi tu as été plutôt « j'y vais, je vais voir, ça m'intéresse » alors que, il faut être honnête, il y a au niveau des profils créatifs, au niveau des personnes qui travaillent en agence, dans la com, il y a une réticence, il y a une forme de peur. par rapport à l'intelligence artificielle. Est-ce que toi, tu ressens en fait cette... Comment dire ? Alors toi, je pense que tu ne ressens pas la peur, mais est-ce que tu as dans ton entourage, tu as pu avoir des discussions avec des personnes qui font part de leurs réserves vis-à-vis de l'IA, qui ont peur d'être remplacées par l'IA ?

  • Elna

    Oui, ça je le vois tous les jours. On m'a souvent dit que je volais le travail des créatifs, mais ce n'est absolument pas le cas. Je comprends parfaitement cette peur. Franchement, elle est légitime. Chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, on imagine qu'elle remplace des nouveaux métiers. Mais à mon sens, les créatifs ont leur carte à jouer justement avec l'IA générative. Moi, je parle souvent d'un outil qui, mal utilisé, peut générer du contenu sans âme, sans signature, sans cop. C'est exactement ce que redoute tout bon créatif. Mais ce que je dis souvent, c'est que l'IA n'a pas de vision. Elle a certes de la puissance, mais elle n'a pas de sens. Elle ne remplace pas un œil artistique, elle ne remplace pas une intention artistique, ni une culture visuelle, elle n'en a pas. Et elle exécute. Et on voit très bien la différence entre des créas générés avec l'intelligence artificielle par des directeurs artistiques et des créas générés avec l'IA par des personnes qui ne maîtrisent pas l'art du prompt engineering, etc. Il y a clairement une différence de valeur ajoutée que le DA apporte à la création finale. Moi, je pense que vraiment, c'est là que le rôle des créatifs devient ultra indispensable. Il faut vraiment mettre l'IA au service d'une direction artistique claire. Et moi, par exemple, c'est ce que je fais chez New Voice. Je garde le contrôle créatif à chaque étape. Ce n'est pas l'IA qui décide, c'est moi qui lui impose un cadre. Et donc, les créatifs ont vraiment cette carte majeure à jouer. À condition de ne pas rester dans le rejet, il faut qu'ils tirent leur épingle du jeu. Et ceux qui sauront maîtriser l'outil, détourner ses limites, poser leurs propres exigences esthétiques, artistiques, grâce à ça, l'IA pourra amplifier leur regard et ne rien inventer à leur place. Moi, je pense vraiment que l'intelligence artistique, c'est juste un outil et que le directeur artistique, s'il l'utilise correctement, parfaitement, surtout que le DA connaît à la perfection les codes esthétiques de la mode, de la beauté, mais même de tout autre secteur, il pourra tirer son épingle du jeu. En plus, l'IA, c'est juste un super assistant, il fait gagner du temps. Mais derrière, il y a quand même une certaine post-prod qu'on apporte également dans la création. Et ça, un directeur artistique ou un graphiste ne pourra jamais être remplacé par l'IA. Je pense encore à l'invasion des contenus créés par ChatGPT ces derniers temps, puisqu'il y a une dernière mise à jour qui permet de créer des visuels. On est loin de ce que proposait OpenAI avec Dali à l'époque. Et on est envahi de contenus impersonnels des startups. sur LinkedIn, sur Instagram. On le voit même avec le phénomène Ghibli, où Léa n'a fait que reproduire finalement un style qui existait déjà. Mais le style qu'il a créé, c'est un artiste. Et ça, Lya ne pourra jamais le faire, ne pourra jamais créer un style. Lya est entraîné sur des styles, sur des modèles existants, il ne fait que les reproduire. Et le directeur ascétique pourra apporter sa patte sur cet environnement, dans cet écosystème. Par contre, moi je parle beaucoup, et j'ai une acolyte qui fait près du même travail que moi, mais plus en marketing. Selon nous, l'avenir, c'est vraiment l'IA open source. Et à partir du moment où les créatifs sauront maîtriser l'IA open source, ils auront tout compris. Ils pourront montrer à une entreprise, comparer leur travail avec l'IA open source versus ChatGPT, versus MeetJourney, et l'entreprise verra tout de suite que le directeur artistique est indispensable et que ChatGPT ne pourra jamais remplacer les créatifs dont ils ont besoin. C'est vraiment mon sens. Bravo. selon moi, vraiment, les créas ne sont pas en danger, mais ils doivent se former, s'adapter, surtout reprendre la main sur leur métier.

  • Ramata

    Moi, je suis complètement alignée avec toi, mais je pense que il y a... Enfin, moi, ça me fait penser à... Alors, ça remonte, mais les premiers temps d'Internet, les premiers sites e-commerce, ou les boutiques de mode, il y a eu, en tout cas, dans la mode, il y a eu un retard d'adoption de la vente en ligne, et c'était priorité au magasin, et cette... mutation, transformation digitale, elle n'a pas forcément été, comment dire, fluide, simple. Il y avait vraiment une peur des personnes qui tenaient des magasins, elles avaient peur de la concurrence de digital, enfin en tout cas de l'e-commerce. Elles considéraient que la boutique en ligne allait venir concurrencer la boutique physique. Et après, on en est venu aujourd'hui tous à parler d'omnicanalité, du fait que les deux vont très bien ensemble. Mais il y a quand même, dans cette période, évolution, révolution, il y a des gens qui sont morts, qui n'ont pas voulu prendre le train et qui n'ont pas réussi. Je crains qu'avec l'IA, ce soit un peu la même chose, qu'il y ait des gens qui soient très volontaires comme toi et des profils créatifs qui vont complètement adopter l'IA et d'autres qui vont être réticents, mais qu'on aura beau faire des podcasts, écrire des articles, montrer des exemples. qui vont rester un petit peu dans leur habitude et qui ne vont pas atterrir au changement. Oui,

  • Elna

    je trouve ça dommage, surtout qu'en plus, si on est honnête, l'IA génère beaucoup de choses moyennes. Quand je vois les créages chat de GPT, je me dis qu'il y a encore du travail. Le pire, c'est que vraiment, je vois que les créatifs critiquent les contenus générés par l'intelligence artificielle. Je me dis, justement, reprenez la main. Il faut former et montrer justement que vous êtes indispensable. J'avais discuté avec un directeur de création d'une agence qui expliquait qu'en interne, tout le monde utilise l'IA générative. Et j'avais un cas bien spécifique. Une marque, je ne vais pas rentrer dans le détail parce que forcément, c'est leur travail, mais une marque de complément alimentaire, il me semble, voulait sortir un nouveau produit. Son complément alimentaire apportait un regard d'énergie, etc. à la personne qui le prenait, forcément. Et ils avaient besoin... Le concept, c'était d'avoir un tigre qui sort de l'écran et le produit qui apparaît. Et ils m'avaient expliqué, en temps normal, t'imagines si je devais trouver un tigre. Voilà, donc déjà le tigre, tu vois, toute la partie motion design, etc. en post-prod. Et puis trouver un lieu de tournage. Je me suis dit que ça nous aurait coûté des milliers d'euros alors que là, j'ai juste travaillé avec Lya et ça m'a fait gagner un temps fou. Alors bien sûr, il y a du travail sur la colorimétrie, etc. derrière, mais ça leur a fait gagner un temps fou. Et c'est pour cette raison que je me suis dit, tu as parfaitement raison, il faut l'utiliser. Si ça te permet de gagner en productivité, de perdre moins de temps sur des tâches ultra rébarbatives. Et en plus, parce que bon, il y a à côté, c'est vrai que c'est écolo sans être écolo. Parce qu'il y a aussi des choses à dire sur l'IA, mais tu n'as plus besoin de prendre l'avion pour aller je ne sais où pour faire ton tournage. C'est un gain de temps incroyable. Un gain de temps et un gain d'argent. Parce que bon, on sait que le client apprécie aussi les économies. Pour moi, c'est vraiment des cas d'école qu'il faut absolument diffuser et faire rentrer à la tête des créatifs. J'ai un langage un peu dur par rapport à ça, mais je trouve ça tellement dommage. Parfois, je me dispute avec des créas qui ne comprennent pas pour quelles raisons ils utilisent l'intelligence artificielle. mais non, enfin, utilisez-la, je vous assure, vous gagnerez énormément de temps. Voilà, c'est... Voilà, enfin, ce qui manquera toujours à l'IA, c'est la subtilité, la sensibilité, le contre-champ, tout ce qui fait la valeur d'un vrai regard de photographe, de théâtre, d'auteur. Il faut... Nous sommes un élément humain. L'IA sans l'humain, on n'est rien. C'est un peu ma conclusion, pour répondre.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant. Dans nos échanges, tu évoquais le fait que tu voulais cibler le marché africain. J'aurais voulu que tu parles de ça. Aujourd'hui, de toute façon, tu peux travailler avec tout type de marques et de manière internationale. Il n'y a pas de frontière géographique, mais en tout cas, tu as cette volonté de pouvoir cibler des marques. qui sont sur le continent africain, ou en tout cas qui proposent des produits qui vont être à destination du marché africain. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ce choix et cette volonté d'aller vers ce marché ?

  • Elna

    Pour moi, l'Afrique, c'est l'avenir. Mais plus sérieusement, les marchés africains, pour moi, sont à la fois créatifs, puissants et sous-exposés. Et je pense qu'il y a un potentiel énorme, une richesse culturelle forte. et une génération de marques et de talents qui n'attendent qu'une chose, c'est d'avoir les bons outils pour rayonner à leur juste valeur. Je sais aussi que l'intelligence artificielle dans certains pays, il me semble au Sénégal, l'IA commence à être un véritable enjeu et je pense que justement, plutôt que de se concentrer uniquement sur l'Europe qui est malheureusement un continent un peu vieillissant, où le marché est tout ralenti, L'Asie, les Chinois de toute façon dominent l'IA sur le continent asiatique. Les États-Unis ont également leurs forces. Finalement, il reste tout le continent africain qui est un vaste terrain d'exploration sur lequel je pense qu'il y a énormément de choses à faire. Je connais des entrepreneurs qui sont allés s'installer là-bas, qui ont développé leur activité. J'ai vu que tu avais interviewé Vanessa Hazard, j'avais travaillé avec elle dans le passé quand j'étais chez Glossy Bots. J'ai une amie qui est DG chez Webedi Africa qui me dit que c'est un marché qui est ultra porteur. Et je sais que voilà, l'Afrique, c'est vrai que c'est un gros continent et dire l'Afrique, c'est très généraliste. Mais c'est un pays qui sera en forte croissance et qui sera en forte croissance et qui va compter dans le paysage géopolitique dans quelques années, j'en suis sûre et certaine. Et moi, mon ambition avec Nouveau, c'est aussi de rééquilibrer les cartes dans la représentation visuelle. Parce qu'aujourd'hui, trop peu de outils proposent des mannequins IA qui incarnent vraiment la diversité des corps, des peaux, des textures capillaires et des codes esthétiques africains. Et ça, ce n'est pas un détail, c'est un vrai front aussi pour des marques afro qui veulent produire du contenu cohérent avec leur identité. S'ils ont envie de faire de l'intelligence artificielle, s'ils vont sur mes journées, ils vont forcément se retrouver avec des stéréotypes sur les peaux noires qui sont assez énervants. Et moi, je pense que c'est là que mon approche prend tout son sens. Déjà, forcément, je suis africaine d'origine, donc j'ai une sensibilité aussi avec le continent africain. Je crée des mannequins irréalistes avec des morphologies, des visages, des peaux et des textures qui sont inspirées de la réalité africaine et de la diaspora. Mes modèles sont aussi entraînés avec des peaux noires. Je propose aussi des décors, des lumières, des ambiances qui font écho à des territoires culturels qui sont trop peu représentés dans les outils standards. Et au-delà de l'image, c'est aussi une question d'accès. Je veux permettre à des marques qui sont basées soit à Dakar, à Bijan, à Kinshasa ou au Lomé, de produire des visuels ou des vidéos de niveau international. sans dépendre d'une production parisienne ou new-yorkaise, etc. En fait, ce que je veux, c'est que tous les créateurs, que ce soit des créateurs africains, des créateurs de mode africain, des créatrices de marques de cosmétiques africaines, aient accès à une qualité visuelle, une qualité d'image, une qualité vidéo digne des plus grandes maisons. Moi, l'objectif, c'est ce que je propose avec mon entreprise et je veux que ce soit accessible à tous. Et je veux montrer qu'il y a une énergie. et qu'il y a un potentiel, et que l'Afrique, c'est un continent sur lequel il va falloir compter, et qu'on est là, et qu'on compte bien conquérir aussi le marché, conquérir le marché mondial. Voilà, c'est un peu ma... Donc tu vois, je suis très engagée quand je parle, mais c'est aussi une façon d'ouvrir la scène, de renforcer la souveraineté visuelle, et de contribuer à un écosystème créatif plus juste et plus visible à l'échelle mondiale. Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de photographe africain, un très bon photographe. Mais je sais aussi que les cr��ateurs n'ont pas forcément les budgets pour se payer des photographes, se payer des super mannequins, etc. Déjà, quand on est entrepreneur, je sais qu'on galère, on compte ses sous. Et si on peut être sûr d'avoir un retour sur investissement qui est à la hauteur de nos espérances, sans avoir explosé nos marges, nos budgets, c'est parfait. C'est ce que je souhaite proposer aux entreprises.

  • Ramata

    Donc toi aujourd'hui, de par ton expertise, ce que tu nous dis là, c'est il n'y a pas photo. Aller solliciter une agence qui va utiliser l'intelligence artificielle en termes de coûts par rapport aux coûts que j'aurais à monter un shooting, il n'y a pas photo, c'est nettement moins cher. Est-ce que tu peux nous donner un ordre d'idées ? Est-ce que tu peux nous partager des éléments de tarifs pour qu'on puisse se faire une idée ? Parce que c'est vrai qu'il y a aussi, je ne vais pas dire un flou par rapport à ça,

  • Elna

    mais c'est vrai que... On n'a pas toujours les infos,

  • Ramata

    on entend que c'est potentiellement moins cher, mais moi je sais que j'ai pu voir récemment un post sur LinkedIn d'une marque qui disait « voilà, j'ai passé trois heures sur Canva et ChatGPT, j'ai créé un contenu qui va me servir à ma prochaine campagne » . C'est une marque de beauté qui dit ça. Et du coup, plutôt que de dépenser... 8 000 euros à faire un shooting comme je l'avais fait lors de mon dernier shooting, là, en fait, ça m'a pris beaucoup moins de temps. Donc, il va y avoir ce type de discours-là. Après, moi, j'ai toujours des réserves sur les gens qui... sur ce genre de choses, parce que je me dis qu'il faut quand même avoir un minimum d'expertise pour vraiment se dire ce que j'ai réussi à créer avec Kamba et ChatGPT, je vais m'en servir pour une campagne. Il faut vraiment avoir un niveau de qualité qui soit vraiment élevé pour se dire que je fais ça, en fait. Et je pense que du coup, c'est pas... forcément si facile à accessible ?

  • Elna

    Non, non, c'est pas si facile à accessible. Je vais juste répondre à ça, ensuite je vais te répondre sur les tarifs. J'ai fait justement des tests, parce que je me suis dit, il y a la nouveauté de ChatGPT qui permet justement de mettre en scène ces produits avec un mannequin, etc. Alors, le produit n'est absolument pas lisible sur les pack shots, enfin, sur le pack du produit. Il y a souvent des problèmes de proportion par rapport à la... par rapport à la taille d'une main, tu vois, enfin si tu tiens un peu, il y a des choses qui ne sont absolument pas cohérentes. Et surtout, tu vas te retrouver avec quelque chose, après tout dépend bien sûr des besoins, si tu as besoin de quelque chose de basique, si tu as besoin d'avoir un mannequin qui est dans une situation, etc. Mais ce sera très basique. Pour répondre à tes tarifs, alors moi je fonctionne beaucoup au forfait, donc ça dépend pas mal du besoin de l'entreprise. Mais je peux te donner un ordre d'idée, par exemple, pour une entreprise, elle avait besoin de 10 visuels plus une vidéo. Et on était sur 10 visuels, un mannequin et une vidéo, on était à peu près sur 1 000 euros, par exemple. C'était 800 ou 1 000 euros. Donc, tu as la vidéo, tu as 10 visuels avec le produit porté par ton mannequin et tu as la musique aussi associée. Donc ça, c'était par exemple, c'était un besoin. Par contre, si tu es sur... mais par exemple tu vois j'avais juste une personne qui avait besoin de quelque chose de très simple ça avait coûté 500 euros par exemple pour ça je fonctionne vraiment et je dis ça parce que je compare beaucoup chez mon ancien employeur de toute façon vous pourrez aller sur LinkedIn pour voir chez qui j'étais j'avais organisé un shoot, j'ai galéré pour trouver un photographe et on avait payé à peu près 5000 euros pour le même nombre de visuels et voilà et en plus on n'avait pas le studio C'est-à-dire que le shooting, on l'avait quand même fait au sein de l'entreprise. Heureusement, on avait des directeurs artistiques, mais on était sur une grosse équipe. Quand tu es un entrepreneur et que tu es tout seul, tu ne l'auras pas. C'est impossible d'avoir le temps, l'investissement pour faire tout. Enfin, l'investissement de temps, on va dire ça comme ça, pour le faire. Donc, j'étais sur un ordre d'idée de 1 000 euros à peu près pour un créateur indépendant.

  • Ramata

    D'accord, et puis là, dans ce que tu expliques, quand tu parles de tes expériences passées, d'un shooting à 5 000 euros, là, tu parles, il n'y a pas tous les frais de les personnes en interne dans l'entreprise qui contribuent à la création du shooting.

  • Elna

    Donc,

  • Ramata

    si on compte l'aide accumulée de toutes les personnes qui ont contribué à réaliser le shooting, ça va au-delà des 5 000 euros en réalité.

  • Elna

    Ah oui, ça va au-delà des 5 000 euros, et encore, ça, c'est sans les droits mannequins, donc ça monte très vite. Oui, même juste avant, c'est pareil, on faisait des shootings tous les mois avec vidéo. Ça montait à 5-8 000 euros. Donc, c'est pour ça que... Et surtout, en plus des coûts de production, tu as aussi le temps. C'est-à-dire que quand tu fais ton shoot, par exemple, ça peut durer deux jours, trois jours. Ensuite, tu as toute la partie post-prod qui peut prendre du temps. Alors que moi, avec New Voice, par exemple, tu peux très bien tout avoir en 48 heures. 72 heures grand maximum s'il y a des retours, etc. Mais c'est rapide. En plus, tu vois, je suis portée des vêtements en mannequin. J'ai un compte Instagram, on peut voir un peu l'étendue de mon travail. Le problème, c'est que les marques n'aiment pas trop montrer qu'elles font de l'IA. Donc, il y a aussi un devoir de confidentialité. Mais voilà, enfin... Moi, à mon époque, j'aurais aimé que ce genre d'entreprise existe parce que ça m'aurait tellement changé la vie. Mais vraiment, cette pression de créer du contenu digital en fil rouge, TikTok, Instagram, Pinterest, Facebook pour faire des social ads, tu as ton site que tu dois alimenter toutes les deux semaines, parce que tu as une animation forcément commerciale qui change très souvent. plus les newsletters que tu dois forcément incarner, ça marche plus avec un mannequin, c'est énorme, c'est un sacré budget.

  • Ramata

    Et puis clairement, dans ce que tu évoques, il y a le gain financier, mais aussi le gain de temps en fait. Du coup, effectivement, quand on a une idée en tête et qu'à un moment donné on doit intégrer ce que tu évoquais tout à l'heure, un tigre, il y a des mises en situation qu'on peut imaginer, qu'on n'oserait pas imaginer en réel, parce que c'est pas faisable en fait. Et là, on peut très bien se dire, on peut se permettre en termes de créativité de rêver beaucoup plus, sans être limité dans l'espace, dans le temps ou autre. On peut se dire, en fait, j'ai envie que le mannequin se retrouve au Taj Mahal. Potentiellement, je peux le faire avec de l'IA. Et à ce côté, je peux le faire, je peux le faire rapidement et je peux le faire pour, comment dire, un budget, d'un point de vue financier, beaucoup moins important. Donc, c'est vrai que... C'est difficile de ne pas voir les avantages de solliciter toi ou solliciter New Voice. Toi, ce que tu évoquais, c'est que l'agence, en fait, elle a à peine un an, tu viens de la créer. C'est quoi ton ambition pour les... J'imagine que ton business plan est à tes ambitions pour les trois prochaines années. C'est quoi tes objectifs et tes perspectives à venir ?

  • Elna

    Alors, pour te recontextualiser, Neuvois, moi, je le vois comme un projet vraiment en deux temps. Donc aujourd'hui, on a ce format agence qui fonctionne un peu comme un studio avec une approche humaine très personnalisée. Mais mon objectif, il est clair, c'est d'industrialiser la qualité sans industrialiser le contenu. Donc à court terme, je continue de développer l'offre agence pour accompagner les marques. Mais en parallèle, je travaille sur une plateforme Neuvois. Ce sera une plateforme self-service qui sera une interface en ligne qui permettra justement aux marques petites, émergentes, grandes, de produire elles-mêmes leurs visuels et leurs vidéos à partir de mannequins IA ultra réalistes. Donc ce sera une plateforme web self-service, en mode SaaS en quelque sorte, où tu pourras créer ton mannequin et toute ta création de contenu à 360 degrés. En fait, en gros, tout ce que je propose en mode agence, je souhaite l'industrialiser, l'automatiser pour que ce soit mis à disposition de tous sur une plateforme en mode SaaS. Et donc cette plateforme, elle intégrera la création de mannequins IA fidèles à chaque marque, le virtual try-on, c'est-à-dire qu'à partir d'un packshot produit qu'on téléchargera dans la plateforme, on pourra le faire porter aux mannequins dans différentes situations. Ça peut s'appliquer également à la cosmétique avec un packshot produit. Ensuite, on a la génération d'images, de vidéos animées, de voix également et de musique IA. Un assistant intelligent pour guider les choix créatifs. Et tout ça dans une logique de production rapide, cohérente, conforme et adaptée aux enjeux du digital et toutes les plateformes, sites web, newsletters, réseaux sociaux, donc format 4.5 pour Insta, 9.16 pour la vidéo, pour TikTok ou Instagram Reels. Et vraiment, au plus long terme, ce que je souhaite, c'est vraiment positionner New Voice comme une référence dans la création de contenu IA dans les industries créatives et pour la mode, la beauté, les pure players. Je souhaite aussi élargir ma cible parce que je suis très marque de mode, très marque de beauté. Mais mon ambition aussi, c'est de travailler avec des plateformes de seconde main, puisqu'il y a aussi un gros besoin pour les vendeurs particuliers qui ont besoin, je pense, de mettre un peu plus en scène leurs produits et de les rendre beaucoup plus désirables. Il y a aussi tous les pure players multimarques qui ont des sites e-commerce et qui ont besoin justement d'industrialiser, enfin qui industrialisent, pardon, excuse-moi, les shootings. quand il y a un renouvellement du catalogue. Et travailler aussi avec des marques de sport outdoor parce que ça pourrait éviter par exemple de payer un billet d'avion ou de train pour aller faire des shoots en extérieur si je peux le faire moi-même avec ma solution. Donc voilà, moi mon objectif c'est de ne pas suivre la vague, je veux la structurer avec des outils solides, une vision de fond. Et voilà, c'est vraiment une référence avec un vrai ancrage aussi éthique, une exigence artistique. Et bien sûr, comme tu l'as dit, vers des marchés africains, francophones et plus largement internationaux. Donc on est vraiment en train de bosser sur cette plateforme, plateforme web, qui dans l'idéal j'espère sortira fin d'année ou début d'année prochaine, parce que là on est sur des enjeux un peu plus... Plus conséquent. Très bien. Écoute, tout ce qu'on souhaite, c'est de parvenir à atteindre ces objectifs qui sont, ça a l'air en tout cas, très cadrés et très précis. Donc, on se griffera l'actualité de New Voice. Moi, je mettrais bien le lien du compte Instagram. Tu m'as dit que le site internet, il est en refonte pour l'instant. Oui,

  • Ramata

    il est en refonte en total pour l'instant.

  • Elna

    Donc, du coup, dès que je l'aurai, je n'hésiterai pas à le mettre. Et puis, pour pouvoir visualiser en fait... toutes les images dont on a parlé. Il y a un article qui va accompagner le podcast, dans lequel je mettrai des liens vers des visuels pour qu'on puisse se rendre compte du réalisme des contenus que tu peux proposer. On arrive à la fin de cette interview. Je pense qu'on a pu bien comprendre quelle était l'ambition pour toi de cette agence et de l'utilisation de l'intelligence artificielle au service des créatifs. pour de la création de contenu. Et puis, ça nous donne aussi une perspective sur tout ce qu'on peut créer demain en s'appuyant sur les services de ton agence. La question qui me venait avant de finir, c'est quand tu nous évoques tout ça, tu n'as pas parlé de levée de fonds, de financement participatif ou autre. Et c'est vrai qu'en général, les startups sur l'intelligence artificielle, il y a beaucoup ce côté, on a une version... d'État, dans un premier temps, on est en test, et puis voilà, on est en recherche de financement. Toi, par rapport à ça, enfin, si ce n'est pas indiscret, en tout cas, si tu veux bien le partager, t'en es où ? Quelle est ta position ?

  • Ramata

    Alors, à l'heure actuelle, c'est tout récent, je fais partie des lauréates qui ont intégré le programme d'incubation Femmes Entrepreneuses d'Orange. C'est un programme d'incubation qui accompagne les femmes de la tech, justement, pour faire scaler leur entreprise. Et dans le cadre de ce programme d'incubation, justement, il y aura cette partie levée de fonds. Je suis aussi accompagnée par Guillaume Duplois, qui accompagne des femmes d'entrepreneuses de la tech. C'est justement ce parcours du combattant qui est la levée de fonds. Donc, c'est vraiment quelque chose qui est à l'ordre du jour. Et pour l'instant, c'est vrai que j'aime aussi l'autonomie. J'ai aussi envie d'être, comment dire, d'avoir un peu la main sur mes prises de décision. Je sais que la levée de fonds est importante, surtout vu l'ambition que j'ai avec New Voice et le développement de cette plateforme. C'est vrai que là, Vincent, je compte surtout sur mon chiffre d'affaires pour continuer à développer mon activité. Mais dis-toi que oui, dans les 6 à 8 mois qui arrivent, la levée de fonds sera un vrai sujet. Je vais chercher clairement du cash. pour accélérer le développement de l'entreprise et surtout de la plateforme qui sera bientôt lancée.

  • Elna

    Très bien, comme ça le mot est lancé aux auditeurs de la plateforme. S'ils ont envie d'investir, en tout cas, ils peuvent potentiellement te contacter. Maintenant, j'entends le côté bootstrap pour l'instant et l'idée, c'est de développer le chiffre de l'affaire de l'agence pour pouvoir avoir les moyens. de garder la main sur le développement de ton business. Parce que c'est vrai que lever de fonds signifie aussi perte d'autonomie dans les décisions. C'est toujours un dilemme du créateur, de l'entrepreneur. Jusqu'à quel point est-ce que je peux bootstrapper ? À partir de quel moment est-ce qu'il faut que je fasse une levée de fonds ? mais tout en essayant de garder la main sur mon idée et sur mon entreprise. Oui,

  • Ramata

    c'est exactement ça.

  • Elna

    Très bien. Écoute, cette fois, c'est vraiment la fin. Je n'aimerais pas d'autres petites questions de fin subsidiaires. J'ai été ravie de cet échange. Merci pour ton temps et puis la pédagogie avec laquelle tu nous as parlé du sujet de l'intelligence artificielle, parce que c'est vrai que c'est un sujet qui n'est pas forcément facile à appréhender, à comprendre.

  • Ramata

    et puis je te dis à très vite en attribuant et encore merci pour l'invitation ça m'a fait vraiment plaisir de pouvoir aborder et parler de l'intelligence artificielle au plus grand nombre avec pédagogie j'espère en tout cas et facilité

  • Elna

    d'accès très bien,

  • je te dis à très bientôt au revoir merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation des intervenants

    00:00

  • L'objectif du podcast et la vision de la mode africaine

    00:30

  • Présentation d'Elna Edimo et de son parcours professionnel

    01:34

  • Les débuts de l'agence New Voice et l'intégration de l'IA

    02:24

  • Les défis de la création de contenu et l'importance de la diversité

    04:49

  • L'impact de l'IA sur la création visuelle et les biais algorithmiques

    07:11

  • L'importance de l'éthique dans l'utilisation de l'IA

    08:31

  • Les ambitions et la vision future de New Voice

    21:28

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    59:31

Description

Comment Elna Edimo révolutionne la création de contenu avec l'intelligence artificielle éthique ?


Elna Edimo est une entrepreneure, experte en communication avec 15 ans d'expérience, fondatrice de Nu Voice, une agence créative d'un nouveau genre.  


Passionnée par l'innovation et les nouvelles technologies, elle a développé une expertise pointue en intelligence artificielle, allant jusqu'à créer sa propre "pipeline IA".  


Dans cet épisode du podcast Africa Fashion Tour, Elna Edimo nous raconte de ses débuts dans la communication pour des marques de mode et beauté, à sa plongée dans le monde de l'IA.  


Elle nous dévoile comment Nu Voice utilise l'IA pour offrir des solutions de création de contenu innovantes et performantes, tout en mettant l'accent sur l'importance d'une approche éthique.  


Un échange passionnant qui explore les enjeux de l'intelligence artificielle dans l'industrie de la création et la vision d'une entrepreneure qui façonne l'avenir de la communication visuelle.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Elna

    Mais imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons, nous, les millenials, par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. On risque quand même d'avoir des gens qui gomment un peu les aspérités, qui lisent des visages, qui clonent des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai accepté ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Elna Edimo, la fondatrice de New Voice, une agence de création de contenu d'un nouveau genre. Elle intègre l'intelligence artificielle pour créer de contenu pour les marques de mode et de beauté,

  • Elna

    et pas que.

  • Ramata

    Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de la création de son agence. Bonjour Elna, comment vas-tu ?

  • Elna

    Bonjour à toi Amata, je vais très très bien. Merci de m'avoir invitée à ce podcast. Je suis ravie de pouvoir parler de New Voice et de l'intelligence artificielle.

  • Ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie que tu aies accepté mon invitation. C'est la première fois que j'aborde le sujet de l'intelligence artificielle et le sujet des agences qui utilisent l'intelligence artificielle pour créer des contenus. Alors je t'ai invitée toi parce que la particularité c'est que tu fais ça et que tu veux adresser les marchés africains. C'est en ce sens que c'était intéressant pour moi de t'inviter sur le podcast Africa Fashion Tour. Alors on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Elna

    Bon bah écoutez, je m'appelle Elna, j'ai 40 ans, donc j'ai surmé 41 ans aujourd'hui cette année. Et je suis la fondatrice de New Voice, qui est une agence un peu hybride, structure hybride à la croisée de la création de contenu, la technologie avec l'intelligence artificielle et la direction artistique stratégique. En gros, notre mission est claire, c'est qu'on souhaite révolutionner la création de contenu visuel pour les marques de mode, de beauté. mais pas que, parce que je touche aussi le sport et l'outdoor, et tout ça en alliant intelligence artificielle générative, direction artistique et stratégie digitale. Moi j'ai un profil un peu hors cadre, parce que j'ai un parcours en communication de 15 ans, je travaillais pour des marques de mode, de cosmétiques, de beauté holistique, de bien-être, que ce soit des PME, des start-up, des ETI ou en agence, je travaillais pour L'Oréal par exemple. Mais j'ai aussi une culture business très terrain et une vraie passion pour l'innovation et les nouvelles technologies. Et donc j'ai décidé de combiner un petit peu tout ça pour créer justement mon agence New Voice. Et quand je dis innovation, je parle d'outils concrets, utiles, qui transforment la façon dont un produit, dont on communique et dont on raconte une marque. Donc à l'heure actuelle, je travaille avec des marques qui n'ont pas forcément les moyens ou l'agilité pour faire appel à une grosse agence de production. Et pourtant, grâce à l'intelligence artificielle, on arrive à produire des contenus visuellement bluffants, ultra réalistes, parce que c'est vraiment le fer de lance de mon agence, c'est de capitaliser sur l'ultra réalisme, et surtout aligner avec l'identité de la marque, avec un niveau de qualité digne des grandes maisons, mais sans le coût d'un shooting physique. En gros, ce que je propose aux marques, c'est d'avoir accès à des mannequins IA virtuels ultra réalistes, qui correspondent à leur ADN de marque. de les mettre en scène en vidéo, en photo, dans un univers bien particulier propre à la marque, de les mettre également en scène en vidéo, de pouvoir également créer de l'UGC, c'est-à-dire mettre en scène ce mannequin IA qui parle et qui présente un produit, de créer également une musique avec l'intelligence artificielle qui accompagne cette vidéo. Et tout ça de manière ultra qualitative, ultra réaliste, sans dépenser des sommes folles liées aux shootings traditionnels qui sont en l'ensemble ultra coûteux, ce que je travaillais. très longtemps dans ces milieux. Je sais que lorsqu'on souhaite mettre en place des shootings tous les mois pour alimenter ces contenus, pour alimenter ces canots de communication, ça peut monter très, très haut. Et donc, voilà, j'ai décidé vraiment de transformer la problématique des shootings traditionnels en opportunités en créant New Voice.

  • Ramata

    Merci pour cette présentation très complète. Donc on sent qu'on a affaire à une professionnelle de la com qui, à un moment donné, a identifié une problématique dans le secteur et a décidé d'y apporter une solution. Alors, il y a beaucoup de choses que tu nous as données comme informations dans cette introduction. Du coup, j'ai envie de rebondir sur plein d'éléments. Déjà, ça fait combien de temps qu'elle existe ton agence ? Et depuis combien de temps est-ce que tu fais travailler les algorithmes de ton intelligence artificielle pour qu'ils puissent proposer des contenus réalistes ? Parce qu'on a tous pu tester chez LGPT, et puis des fois on se dit, ou mid-journée, on se dit bon, il faut quand même savoir bien compter pour avoir quelque chose de qualitatif. C'est pas moi demain, si je n'ai pas d'expertise, je ne peux pas le faire par moi-même. Donc toi, quelles sont les choses que tu as mises en place pour vraiment... arriver à un rendu qualitatif ?

  • Elna

    Alors, mon agence existe depuis le mois de juillet, juillet 2024. La commercialisation, c'est-à-dire vraiment la partie, vraiment ce qui est là dans l'activité, vraiment démarrée en janvier. Mais ça fait un an et demi, deux ans que je suis dans l'intelligence artificielle. Donc ça fait un an et demi que je me suis entraînée, ça fait un an et demi que j'ai développé des fonds workflow, pipeline, IA. Alors c'est très technique, ce que je vais dire, donc n'hésite absolument pas à revenir. sur certains mots que j'énonce, parce que peut-être que ça ne parle pas au plus grand nombre. Mais en gros, j'ai commencé à créer des mannequins avec l'intelligence artificielle, et je ne parle pas de chat GPT mid-journée, ça veut dire que je travaille avec... que j'ai développé en fait un workflow IA qui capitalise sur une architecture open source. C'est-à-dire qu'on est sur de l'open source, ce sont des éléments qui sont développés par des devs, des développeurs, et qui mettent à disposition du public. Bien sûr, il faut avoir une vraie connaissance technique. Et je me suis vraiment basée dessus pour créer ma propre pipeline IA et développer ma propre intelligence artificielle propriétaire. Et donc, ça fait un an et demi que je crée, que j'emprunte, que j'entraîne en quelque sorte mon IA. C'est très technique. On est sur des modèles qui sont fine-tunés, entraînés, pour correspondre vraiment à des standards bien spécifiques. On attend des codes de la mode et de la beauté. Voilà, donc, dites-moi que ça fait un an et demi vraiment que j'entraîne tout ça pour arriver à un résultat hyper réaliste. Parce que si on repense à l'intelligence artificielle d'il y a un an et demi, c'est justement si je vous partageais les premiers modèles IA que j'avais générés, ils n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais maintenant. On est vraiment sur quelque chose de très, très, très professionnel. Je me considère vraiment comme une autodidacte de l'IA, puisque j'ai un vrai background dans la communication, dans le marketing. Mais j'ai décidé d'apprendre par moi-même, de suivre quelques formations en prompt engineering et puis ensuite de me former moi-même à Python et au Dev. Parce que là, on est vraiment sur quelque chose de très technique et moins génératif comme des outils IA grand public, comme Sora, Medjourney, ChatGPT, que je n'apprécie absolument pas. Enfin, ça, je ne vais pas le dire tout de suite. Pour moi, ce sont vraiment des outils grand public que je ne recommande pas forcément d'utiliser. un peu trop souvent, parce qu'il y a des biais algorithmiques qui existent et qui peuvent créer une uniformisation des contenus dans notre société.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. Donc encore plein de points sur lesquels j'ai envie de rebondir. Mais on va essayer de faire un par un et on reviendra sur ce que tu évoques sur l'uniformisation des contenus. Donc, quand tu dis que tu as fait, comment dire, aujourd'hui, ça veut dire que tu travailles seule à avoir développé tel algorithme. pour ton agence ? Ou alors, est-ce que tu as une équipe avec laquelle tu travailles ?

  • Elna

    Alors, je l'ai développée seule, mais j'avais un partenaire, c'est mon compagnon d'ailleurs, qui est directeur artistique et photographe vidéaste IA, donc qui est passionné également par l'intelligence artificielle comme moi. Et au départ, j'ai vraiment travaillé en solo, j'ai vraiment testé des choses. Et ensuite, il est venu avec moi pour m'aider en quelque sorte, parce que l'aventure entrepreneuriale... C'est quand même quelque chose d'assez dur et on a besoin de soutien. Donc parfois, il m'aidait sur certains éléments. Mais vraiment, mon stack, la pipeline et le workflow que j'ai, je l'ai fait toute seule. Clairement, je l'ai fait toute seule. Base de formation, des choses que j'ai ensuite optimisées. Et pas mal de formations sur le dev. Parce que là, on est vraiment sur des codes sources. On est sur du script, du Python, etc. Je suis solo vraiment dessus.

  • Ramata

    Ok, très bien. Donc du coup, aujourd'hui, quand tu parles d'agence, c'est vraiment toi l'interlocuteur privilégié qu'une marque va solliciter pour pouvoir gérer une campagne ?

  • Elna

    Exactement. Et je travaille ensuite, si nécessaire, avec des freelances, notamment des DA, des community managers si besoin. Mais je suis vraiment le principal point de contact. En gros, je gère vraiment toute la partie stratégique, stratégie branding. Il y a toujours une phase branding en amont pour définir à la perfection les typologies de mannequins qu'il faut pour la marque. Il faut comprendre son ADN, son identité, son positionnement stratégique. Ensuite, à partir de là, toute la partie créa, je m'en occupe aussi, parce que c'est moi qui crée mes pompes, enfin pompes entre guillemets, parce qu'on n'est pas vraiment sur du pompe. Je définis les poses, la lumière, le style photographique, la tenue, enfin vraiment on est dans le micro-détail. Et ensuite, pour toute la partie post-production, s'il y a des choses, des artefacts de l'IA par exemple à modifier, par exemple je fais appel à un photographe vidéaste qui peut me faire des retouches en post-production. Mais à l'heure actuelle... Je suis vraiment solo et je travaille ensuite ponctuellement avec des freelances sur certaines parties bien spécifiques si nécessaire. Mais voilà, en gros, j'ai un parcours clair en plusieurs étapes. Si je dois expliquer comment je travaille avec une marque. Mais en gros, on pose vraiment les bases, identité visuelle, ton, référence artistique, type de contenu. Ensuite, plusieurs modèles IA réalistes qui correspondent vraiment aux valeurs et aux codes esthétiques de la marque. On choisit les décors, les poses, c'est-à-dire que même les poses sont travaillées. Les tenues, puisque je fais aussi du virtual try-on, c'est-à-dire que je fais porter les vêtements d'une marque par mon mannequin, si on est une marque de mode, et je fais également porter un produit cosmétique par mon mannequin, si on est sur une problématique cosmétique, beauty. Des accessoires également, si on est sur une marque d'accessoires, des bijoux pour une marque de bijoux. Et ensuite, je génère les visuels, je les corrige, et on ajuste en fonction des retours clients. Et si le projet inclut de la vidéo, création d'une animation à partir des images. parfois avec du mouvement de la caméra, du lip-sync, c'est-à-dire que je fais parler le mannequin, et je peux aussi ajouter une composition musicale originale qui aurait été créée avec l'intelligence artificielle et qui correspond bien sûr à l'univers qu'on aura défini avec la marque. Donc si on est sur quelque chose de très dynamique, on peut partir sur une composition pop, avec un style un peu 80's si besoin, tout est modulable et tout s'adapte vraiment aux besoins du client.

  • Ramata

    Très bien, c'est super clair. Aujourd'hui, quand tu dis que tu parles de ton mannequin, j'imagine que ce n'est pas le même mannequin pour toutes les marques ?

  • Elna

    Non, pas du tout. On est sur des mannequins totalement uniques. Chaque mannequin a son propre side. C'est le terme qu'on emploie un peu dans le jargon. C'est une sorte d'ADN, d'un numéro de série en quelque sorte. En gros, je travaille sur des checkpoints, c'est-à-dire que ce sont des modèles. sur-entraînée et fine-tunée. Ça veut dire que moi-même, je crée mes propres modèles d'entraînement. Et ensuite, en fonction de cela, en fonction des besoins de la marque, je définis vraiment le mannequin en fonction de sa couleur des yeux, etc. Et le mannequin est unique. Après, on a toujours des sosies, clairement, dans la vie. Donc, moi, je dis toujours, toute ressemblance avec une personne existante est totalement fortuite, mais normalement, c'est impossible. Enfin, vraiment impossible d'avoir un mannequin IA qui ressemble à une personne existante. Après, on est des milliards sur Terre, c'est sûr qu'on n'est jamais à l'abri, mais on me demande des mannequins, j'ai écrit un mannequin par exemple au crâne rasé, à la peau noire, on voulait des yeux bleus, donc j'ai mis des yeux bleus, avec un nez bien spécifique, une taille bien spécifique, un corps bien spécifique. L'idée c'est vraiment d'être sur quelque chose d'unique. d'avoir une unicité. Et comme je vous dis, je suis sur une intelligence artificielle propriétaire, donc c'est vraiment mon IA et l'entreprise a les droits sur cette image.

  • Ramata

    Alors, quelle différence ? Est-ce que tu peux nous expliquer ? Tu parles d'intelligence artificielle propriétaire. J'imagine que c'est en... Est-ce que c'est pas en opposition, mais à comparer avec le fait d'être open source, où tout le monde peut y accéder et faire évoluer ? Est-ce que c'est ça la différence ou est-ce que c'est autre chose que ça veut dire quand tu dis... C'est une intelligence artificielle propriétaire qui a été développée par toi et qui n'est accessible qu'à travers ton agence à toi.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement ça. C'est ma propre IA, ce sont mes workflows. Alors bien sûr, comme on est sur de l'open source, certains éléments que j'utilise sont utilisés par d'autres agences. Je ne critique absolument pas les concurrents, mais je sais que beaucoup d'agences travaillent avec mes journées, par exemple. Mais à partir du moment où je travaille avec mes propres workflows, qu'on est sur de l'open source et que les éléments mis à disposition des devs sur des plateformes comme Hugging Face, par exemple, qui mettent à disposition justement tous les éléments open source pour faire de l'IA, sont mis à disposition et qu'on l'utilise dans notre propre workflow, dans notre propre stack IA. À partir de là, on est totalement propriétaire dessus. Contrairement, tu vois, à mi-journée, où là, clairement, en termes de droit, etc., c'est toujours très compliqué parce qu'on est sur de l'IA générative. Il y a un flou un peu artistique, en tout cas, entre l'IA générative grand public et l'IA open source. Mais en tout cas, ça appartient à New Voice, c'est la propriété de New Voice.

  • Ramata

    Donc, quand tu parles de droit, c'est vraiment cette notion de... Quand on est une marque et qu'on fait un shooting, quand on sollicite des mannequins réels, pas artificiels, on va payer le photographe, le vidéaste, toutes les personnes qui ont contribué à faire le shooting et on paye les droits d'image des mannequins. À partir du moment où on va utiliser ton outil dont tu es propriétaire, dans tes frais. il y a l'acquisition des droits d'utilisation de l'image. Et alors qu'avec Midjourney, finalement, comme on est des milliers à rentrer des informations à l'intérieur, finalement, cette notion de droit, elle est complètement, comment dire, fluide, parce que vous pouvez réussir à créer un contenu très sympa avec Midjourney pour une marque de beauté. Demain, une autre marque de beauté peut, en utilisant elle aussi Midjourney, avoir un contenu similaire. puisque vous l'avez mis dans MeetJourney. Donc, lui, ça fait partie de la base de données de MeetJourney qui est accessible à tout le monde.

  • Elna

    Exactement, avec leur propre biais. Parce que chaque IA a entraîné avec ses propres algorithmes. Donc, dans tous les cas, c'est pour ça que je parlais, tu vois, de standardisation des contenus. C'est que dans tous les cas, à partir du moment où tu créeras ton mannequin sur MeetJourney, tu ne le feras pas. parfaitement identiques, mais il y aura des similarités parce que c'est les données d'entraînement de mes journées. Et surtout, en plus, les contrôles sur la pause, etc., ne sont pas forcément possibles, contrairement à un IA open source, où là, tu as totalement la main sur tout ce que tu souhaites faire, surtout avec le mannequin.

  • Ramata

    Je reviens sur ce point d'objet. Moi, j'ai l'impression, si je devais un peu expliciter cette question-là, ce sujet-là, j'aurais envie de dire, quand vous êtes mid-journée, c'est comme si vous entrez dans la famille de mid-journée. Donc, tous les personnages que vous allez sortir, c'est comme si c'était les frères et sœurs. Donc, ils ont toujours le même ADN de base, en fait. Et du coup, c'est ça qui crée cette uniformisation. C'est parce que le papa et la maman, mid-journée, c'est toujours eux, en fait.

  • Elna

    Ça ne change pas.

  • Ramata

    Et donc, du coup, vous avez... un espèce de ce que tu appelles un biais, un filtre qui est, ils vont tous avoir un air de ressemblance. Il y aura toujours quelque chose qui fait qu'on voit que c'est une patte mid-journée. Alors, ça ne veut pas dire que c'est des copiés collés,

  • Elna

    mais on arrive à retrouver.

  • Ramata

    Et selon les outils qu'on va utiliser, on va retrouver ce côté, là, on sent bien que c'est plutôt une patte d'un autre outil. Et ce qu'on a pu constater au début de l'intelligence artificielle, c'est qu'il y avait quand même une tendance à... Peut-être des stéréotypes qui étaient liés à, je pense, c'est plutôt des Blancs, des Caucasiens, des hommes, et que chaque fois qu'on voulait des représentations, soit féminines, soit la diversité en termes de poids, ou peu importe, il n'y en avait pas tant que ça, mais parce que, quelque part, les premiers à s'en servir et à vouloir se représenter grâce à l'image, c'était des hommes Blancs. Donc, du coup, assez naturellement, on a pu avoir ce type d'image-là qui était propagée. Est-ce que c'est un peu ça, ton point ?

  • Elna

    Oui, c'est ça. C'est exactement ça. Par exemple, une personne qui faisait de la recherche, qui fait doctorante sur l'IA, fait un test sur ChatGPT en demandant « génère-moi un médecin s'il te plaît » . Donc forcément, on lui a mis un médecin blanc, du bleu, etc. Mais pas de médecin noir. Et on lui avait demandé « génère-moi un rappeur » , par contre le rappeur est noir. Donc en gros, il ne faut pas oublier que les outils d'IA générative appartiennent à des entreprises qui ont toujours un angle un petit peu, pas forcément politique, mais très sociétal derrière. et que forcément les biais de l'IAS reflètent les biais inconscients que nous avons nous-mêmes. Donc, toujours faire attention aussi, je dis toujours prendre en compte ce genre de choses. On l'utilise nous-mêmes et imaginons dans quelques années, avec les nouvelles générations qui utiliseront l'intelligence artificielle et qui n'auront pas le recul que nous avons nous, les millenials par exemple, les générations X ou les boomers qui vont évoluer dans une société totalement différente. Donc, on risque quand même d'avoir… Nia qui gomme un peu les aspérités, qui lisse les visages, qui clone des corps, des attitudes à l'infini. On se retrouve avec exactement les mêmes typologies de modèles auxquels les jeunes se référeront. Les influenceurs IA, c'est à peu près la même chose. On se rend compte qu'on tombe toujours sur les mêmes typologies d'influenceuses. Ce sont des influenceuses blondes aux yeux bleus, qui ont une très forte poitrine, des hanches très larges, une taille ultra fine, des cheveux longs, caucasiens. Aitana, par exemple, c'est un peu le cas. Après, les agences expliquent et les influenceurs IA, enfin, les personnes qui créent ces influenceurs IA expliquent que c'est ce que les marques demandent, c'est ce que la cible demande. Je pense qu'on a aussi des choses à faire avec l'intelligence artificielle, c'est d'aller à contre-courant de cette tendance et travailler chaque modèle dans le détail pour le regard morphologie attitude. mais aussi d'éviter de reproduire les biais que nous avons qui appauvrissent, à mon sens, la narration visuelle et la narration de la création de contenu. On se retrouve dans une société où, lorsqu'on souhaitera avoir des visuels, on tombera sur les mêmes typologies de visuels, et ça ne va pas. Et c'est des choses, après, je finirais par ça, c'est des choses qu'on constate sur des plateformes comme Freepik, qui est un peu le concurrent d'iStock. qui propose également des générateurs de visuels avec l'intelligence artificielle pour des personnes qui n'ont pas envie d'acheter des visuels libres ou de droit. C'est exactement les mêmes problématiques qu'on retrouve. Donc voilà, il faut vraiment éviter... Moi, mon objectif aussi avec New Voice, c'est au-delà du fait de pouvoir créer des mannequins, c'est de lutter contre cette standardisation. Je veux vraiment que lorsqu'on crée des mannequins, ce soit des mannequins qui reflètent la réalité, avoir une vraie éthique derrière, une vraie responsabilité aussi, parce qu'il faut une IA responsable, c'est très important, on est dans l'Union Européenne aussi, on a des cadres législatifs qui existent, et il faut réintroduire du vrai, de l'identité, du corps, du vécu dans les contenus, et ça demande un engagement créatif fort. C'est aussi pour cette raison que j'estime que les créatifs doivent absolument reprendre la main sur l'intelligence artificielle et ne pas considérer que c'est un concurrent qui risque de voler leur métier.

  • Ramata

    Alors quand tu parles d'éthique, quand tu parles d'intelligence artificielle responsable, qu'est-ce que ça veut dire exactement ?

  • Elna

    Ça veut dire qu'on évite justement de reproduire ses biais. Quand je te parlais, tu vois, des dérives de l'influence IA, c'est qu'on se retrouve avec les mêmes typologies. Enfin, tu as Aitana, tu as Liabides, ce sont souvent des mannequins très minces qui représentent un idéal, on va dire ça comme ça, de femmes. que pas mal de personnes fragiles peuvent s'identifier. Je parle d'IA éthique dans le sens où il faut absolument déjà être transparent, dans le sens où il faut bien sûr préciser qu'on utilise l'intelligence artificielle, ce sont des contenus créés avec l'IA, on a cette obligation. Il y a l'AI Act qui est en gros un règlement européen qui impose certaines obligations pour les entreprises qui travaillent avec l'intelligence artificielle. Par exemple, tu vois, moi... Dans mon agence, je suis obligée de mentionner que ce sont des contenus créés avec l'intelligence artificielle. Certaines entreprises ne le font pas. Déjà, en termes d'éthique, c'est un peu moyen. La responsabilité dans le sens où il faut montrer des vrais corps, éviter de montrer des corps irréalistes, parce que cela crée ensuite des problèmes de santé mentale vis-à-vis des jeunes, surtout des personnes fragiles. Parce qu'à force d'être inondé de visuels de femmes parfaites, on commence soi-même à se remettre en question. et avoir un vrai problème d'identification, et surtout apporter un peu plus d'inclusivité aussi dans les contenus. Il faut représenter tout le monde, et à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas. Et pour moi, ce sont des vrais dérives de l'IA. Je ne veux absolument pas montrer ça. Chez New Voice, on montre des femmes noires, on montre des femmes métis, on montre des femmes asiatiques, on montre des femmes de 50 ans, des femmes de 60 ans, des femmes avec des cheveux blancs, ce que l'IA ne représente pas, et ce que la société aussi n'aime pas forcément représenter. Et je pense que l'IA aussi a son rôle, ce rôle à jouer, et c'est que... les marques ne veulent pas le faire, ou les marques même ont parfois du mal à trouver des mannequins un peu plus inclusifs, que c'est le terme qui ressort très souvent, et bien l'intelligence artificielle peut le faire. Je peux vous proposer des mannequins IA qui représentent une totale diversité de ce monde sans avoir besoin de parcourir, de prendre l'avion et de trouver un mannequin, récupérer au Soudan et l'exploiter. Je vais très loin, mais tu comprends un peu mon propos. C'est à mon sens l'intelligence artificielle peut apporter quelque chose de bénéfique si elle est utilisée de manière éthique et intelligente.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant. On sent qu'il y a presque un engagement politique. Oui, oui, oui,

  • Elna

    c'est un engagement. J'ai un vrai engagement avec New Voice. Comme je te dis, c'est justement répondre à des problèmes auxquels font face des marques qui ont cette obligation de créer du contenu en fil rouge très souvent et sans avoir des budgets mirobolants pour... pour réaliser des shootings avec mannequins, etc. Mais il y a aussi ce souci de représentativité qui est très important. Je mange de l'IA tous les jours et je le vois avec les mannequins, c'est un enfer, elles sont toutes pareilles. Il faut arrêter, tout simplement, il faut vraiment créer un... Il faut éviter finalement que les dérives de notre société s'appliquent également à l'intelligence artificielle. C'est un peu mon point de vue.

  • Ramata

    Mais dans ce que j'entends, c'est presque l'intelligence artificielle qui peut faire mieux que ce qu'on voit actuellement dans la société, presque devenir un exemple, parce qu'aujourd'hui, ce que tu décris comme les biais de l'intelligence artificielle, aujourd'hui, quand on regarde les campagnes publicitaires des marques de mode ou de beauté, il y a encore un énorme travail à faire en termes de diversité,

  • Elna

    pour plein de raisons,

  • Ramata

    comme tu l'évoquais, qui peuvent être des raisons, en fait, on ne trouve pas. pas de mannequin, ou on n'a pas eu le temps d'eux, ou il faut prendre le mannequin bankable du moment, et si c'est Kendall Jenner ou les sœurs Hadid, c'est avec elles qu'on va travailler, et du coup on véhicule un stéréotype. Et là, effectivement, l'intelligence artificielle, elle permet vraiment de se dire, en fait, je peux avoir des mannequins de tout âge, de toute origine, et je peux être dans une représentation de la diversité qui soit en phase avec la réalité de la population. française ou de n'importe quel pays ou de n'importe quel marché visé. Donc du coup, ce serait intéressant de voir comment finalement l'IA pourrait devenir l'outil qui va nous aider à avancer vers davantage de diversité.

  • Elna

    Exactement, c'est exactement mon propos. Il faut la diversité et on peut créer des vraies textures de peau de femmes de 60 ans, c'est possible, en évitant ces peaux en plastique. de l'IA, ce sont des choses totalement réalisables. Je repense encore à Kelly Massell qui a expliqué qu'avant sa première campagne, il me semble, 20-48 ans avant le shooting, elle n'avait toujours pas trouvé de mannequin aux cheveux afro. Parce que pour des agents de mannequins, personne n'a les cheveux afros, forcément porte une perruque afro. Et c'est vrai que ça m'avait marquée. Je me suis dit, c'est quand même incroyable. Je me souviens même moi. Quand j'ai travaillé pour une entreprise dans le secteur de la cosmétique, cosmétique capillaire justement, et on devait organiser des shootings, c'est vraiment une vraie galère, c'est vraiment un terme de galère, de trouver des mannequins à la peau noire et avec des cheveux frisés, ou cheveux crépus. Ça saute toujours des cheveux défrisés, forcément il y a des besoins de marques qui votent des cheveux lisses, donc bon, elles n'ont pas le choix. Ensuite, pour retrouver la texture derrière, c'est un peu plus compliqué, donc on est obligé soit de mettre des perruques, soit... Un enfer. Si on peut avoir un mannequin afro avec des formes aussi, parce que les femmes filiformes, c'est bien, mais ce n'est pas représentatif non plus de la société. Il y a un peu le faire et je peux très bien le faire. L'idée, c'est vraiment d'apporter une solution positive problématique, problématique sociétale.

  • Ramata

    Très bien. Du coup, j'ai envie de revenir au début de ton parcours. Kat travaillait en fait en communication, stratégie de communication pour des marques. Et donc, quelque part, tu faisais ce travail de... lancement de campagne pour des marques, mais sans forcément utiliser l'intelligence artificielle. Et j'imagine que c'est au travers de ces différentes expériences qu'à un moment donné, tu t'es dit, il doit quand même y avoir un moyen de travailler mieux, d'être plus efficace, de résoudre un certain nombre de problèmes. Est-ce que tu peux revenir du coup sur un petit peu tes débuts, ton parcours, et finalement un peu nous expliquer comment à un moment donné, c'est fait le... le déclic de « non mais il faut que je me mette à l'intelligence artificielle parce que du coup sinon on a du mal à comprendre comment ça arrive jusqu'à toi » . Oui,

  • Elna

    alors bon, j'ai commencé ma carrière dans la com, donc il y a 15 ans. J'ai travaillé pour Glossybox par exemple, Koukaï, le groupe Eugène Permat, en agence pour l'Oréal professionnel et le groupe L'Oréal. À Atelier Nubio, on est plus dans la beauté, le cycle et les compléments alimentaires. Ensuite, Evoluderm sur la partie hygiène, les produits d'hygiène et soins. Donc voilà, j'ai vraiment évolué dans des secteurs bien particuliers. On est vraiment dans la mode et de la beauté. Et dans des typologies d'entreprises similaires, c'est souvent des startups, des PME, des ETI ou des formes à agences. Et en fait, très vite, je me suis retrouvée face à des équipes sous-dimensionnées, parce que j'étais responsable de services, notamment, surtout sur ma fin de carrière. Des budgets serrés et pourtant des attentes très élevées côté images et notoriété de la part des entreprises, ce qui est normal. Mais comme souvent dans la plupart des grosses structures, ce sont les services marketing et communication qui pâtissent d'une coupure budgétaire, on nous demande toujours de faire plus avec moins. Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait penser autrement, sortir du cadre, réinventer des process et remettre aussi l'intelligence dans la création. Et sur la fin de ma carrière, je commençais aussi un petit peu à tourner en rond, parce que dans ce secteur, on fait face aux mêmes problématiques, c'est mettre des produits, trouver des mannequins, etc. Et la fibre entrepreneuriale commençait un petit peu à me chatouiller. Et mon déclic, j'ai vraiment eu, dans le cadre de ma dernière expérience, où je dirigeais vraiment des projets sous pression, sans marge de manœuvre créative, et un jour, j'ai ressenti, comme on appelle, une sorte de colère calme, mais lucide. Et à ce moment-là, ça me marquait un point de non-retour. Et ensuite, clairement, j'étais au chômage finalement. Et j'ai vu l'émergence de chat GPT, l'intelligence artificielle arrivée, mais générative, pas l'intelligence artificielle pure. Et je me suis dit, intéressons-nous à tout ça. Donc j'ai mis le nez dedans. Je me suis dit, mais c'est incroyable ce que le chat GPT, bien utilisé, peut apporter à la communication. Ensuite, donc je sais que Midjourney est arrivé, mais c'est un outil que j'ai jamais vraiment utilisé parce que ça ne m'intéressait pas. Et je suis mis un peu le nez dans les forums Reddit, je suis allée dans des discords, là où traînent beaucoup de développeurs. On ne me demande pas comment j'ai fait pour arriver dedans, je suis une personne qui est très curieuse. Je fais passer des heures à chercher des choses sur le web et arriver, à force de décortiquer, d'explorer, arriver dans des environnements qui n'ont absolument rien à voir avec ce que je fais. Et donc je suis arrivée dans les forums de Reddit, on parlait de stable diffusion, on parlait de checkpoint, de fine tuning, etc. Et d'A.I.M.O.D.E.L.S. Des premiers A.I.M.O.D.E.L.S. commençaient à émerger et je me suis dit, c'est super intéressant. Là, j'ai fait le lien avec mon métier en me disant, mais si cela existait à mon époque, quand j'étais encore salariée, mais ça aurait été un vrai game changer, j'aurais gagné du temps, j'aurais gagné de l'argent. J'aurais plus besoin de chercher des modèles, de payer, de négocier avec mes photographes 3000 euros pour un shoot. Alors que c'est un shoot et vidéo, ce qui est l'obligatoire aussi dans le pipe. Et donc, j'ai mis le nez dedans, je suis formée, j'ai travaillé avec les premiers outils qui sont liés à Stable Diffusion. Et ensuite, petit à petit, j'ai créé mes premiers modèles AI. Et en plus, c'était des modèles à peau noire, tu vois, donc c'est assez marrant. J'avais créé un premier modèle, je me souviens, il s'appelait Laura Mystic, mais bon, on a arrêté un petit peu après. Et ensuite j'ai testé. Je voulais tester des femmes aux cheveux roux avec des taches de rousseur pour savoir s'il y a six stables de diffusion et les modèles fine-tunés pouvaient le faire. C'était nickel. Ensuite j'ai vu qu'il existait différents modèles un peu sur-entraînés où tu pouvais ensuite toi-même apporter tes modèles d'entraînement pour arriver à quelque chose d'encore plus abouti. Et ça m'a pris un an et demi parce que clairement l'IA évolue tellement que tu es obligé finalement d'évoluer avec. pour arriver à la création de ce workflow IA et à rendre commercialisable et scalable finalement mon travail. C'est-à-dire que dans ce workflow, je me suis dit, créer des modèles IA, c'est très bien, mais il faut aller un petit peu plus loin. Il faut travailler la lumière, il faut travailler la pose, il faut travailler les expressions du visage. Il faut créer une récurrence aussi du modèle IA, parce que sur Meet Journal, à l'époque surtout, ou même Leonardo Aïk, qui sont des outils d'IA générative visuelle. C'était compliqué d'avoir une récurrence, c'est-à-dire que tu écris ton prompt, tu as un modèle dans une ambiance particulière en fonction du prompt que tu as rédigé, c'est du one-shot. Moi, ce qui m'intéressait, c'est la récurrence. Par exemple, si tu as envie d'avoir ton même modèle dans différentes poses, dans différentes situations, là, c'est totalement différent. Mais le même modèle, avec les mêmes yeux, les mêmes caractéristiques physiques, morphologiques. Donc là, j'ai vraiment travaillé tout ça. Je me suis dit, j'ai mon modèle fini, c'est parfait, la récurrence est là. Maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'elle porte les vêtements des démarques. Là, c'est encore autre chose. On est sur du virtual try-on. J'ai fait beaucoup de tests, notamment avec mon compagnon, pour être sûre que le vêtement tombe parfaitement, qu'on ait un tombé nickel du produit, un tombé réaliste aussi, pas juste le packshot du vêtement qui est collé sur le mannequin, mais un tombé vraiment réaliste. Et ensuite, la partie cosmétique, donc le mannequin qui porte le produit, qui applique le produit également. Et comme je sais qu'on a des besoins aussi vidéo, j'ai vraiment repensé à toute ma stratégie de communication que j'avais en entreprise pour l'appliquer à New Voice. Donc la partie image, ok, mais on a aussi besoin de vidéos parce qu'on est dans l'ère aussi de la vidéo grâce à TikTok et Instagram qui reprend les codes de TikTok. Et même pour alimenter une newsletter ou un site web, on a besoin aussi d'un peu plus d'incarnation dynamique sur un site. Je me dis, maintenant, ce qu'il faut, c'est que ce mannequin soit en vidéo, en situation, soit humain, ait un peu plus d'authenticité et de dynamisme à la création. Et je me suis dit, on a aussi besoin de musique. Et c'est vrai que quand on crée des vidéos, on utilise souvent des musiques libres de droit qui sont totalement impersonnelles, horribles, clairement. Et comme Suino et Audio sont arrivés, j'ai mis le nez dedans et je me suis dit, OK, donc c'est top, on peut en plus ajouter de la musique que je n'ai avec l'intelligence artificielle dans le pack de création de contenu à 360. Sachant que j'ai un background aussi en musique et que mon compagnon fait de la musique depuis 20 ans, fait de la prod, donc en fait, ça permet aussi... d'avoir une oreille plutôt artistique dans la création de contenu qu'on propose. Et à côté de ça, il y a aussi la partie lip-sync, donc on peut faire parler le mannequin. Je me suis dit, pour le BGC, si on n'a pas envie de payer des influenceurs, parce que je sais que j'en ai payé des influenceurs, et c'est pour un retour sur investissement qui n'arrivait pas à la hauteur de mes espérances. Je dis autant mettre ce mannequin en scène ou même générer d'autres modèles IA qui utilisent le produit. Par exemple, un sérum. Par exemple, je l'ai fait pour la marque Doriden. On voit le mannequin qui applique le sérum sur son visage, qui applique la pipette du sérum près de son visage avec le produit qui s'écoule de la pipette. Ensuite, on la voit appliquer le sérum avec ses mains et tout ça, c'est fait avec l'intelligence artificielle. Donc, ça apporte aussi une certaine plus-value au produit. Et tout ça, imagine en situation réelle, si tu payes ton mannequin, si tu payes ton photographe, si tu payes ton fidéliste, si tu loues le studio, ça peut monter très haut. 8000 euros par exemple, alors qu'avec l'intelligence artificielle, tu réduis de trois fois tes coûts de production avec une qualité ultra réaliste. Et voilà le cheminement que j'ai eu dans mon travail par rapport à New Voice. Je suis vraiment appuyée sur toutes les problématiques. que j'ai rencontré sur le terrain. Et j'ai pensé aussi à tous les besoins qu'on a finalement dans une stratégie à 360, images, vidéos, virtual try-on, besoin pour des sites e-commerce, on a besoin qu'un mannequin porte des vêtements, pour une campagne spécifique, voilà, par exemple.

  • Ramata

    Très bien, super intéressant de voir comment... En fait, tu as été sensible à toutes les évolutions qui pouvaient se passer, je n'ai pas envie de dire sur le marché, mais en tout cas à l'impact que l'intelligence artificielle pouvait avoir par rapport à un business que tu maîtrisais et que tu connaissais par cœur. Et comment toi tu as été plutôt « j'y vais, je vais voir, ça m'intéresse » alors que, il faut être honnête, il y a au niveau des profils créatifs, au niveau des personnes qui travaillent en agence, dans la com, il y a une réticence, il y a une forme de peur. par rapport à l'intelligence artificielle. Est-ce que toi, tu ressens en fait cette... Comment dire ? Alors toi, je pense que tu ne ressens pas la peur, mais est-ce que tu as dans ton entourage, tu as pu avoir des discussions avec des personnes qui font part de leurs réserves vis-à-vis de l'IA, qui ont peur d'être remplacées par l'IA ?

  • Elna

    Oui, ça je le vois tous les jours. On m'a souvent dit que je volais le travail des créatifs, mais ce n'est absolument pas le cas. Je comprends parfaitement cette peur. Franchement, elle est légitime. Chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, on imagine qu'elle remplace des nouveaux métiers. Mais à mon sens, les créatifs ont leur carte à jouer justement avec l'IA générative. Moi, je parle souvent d'un outil qui, mal utilisé, peut générer du contenu sans âme, sans signature, sans cop. C'est exactement ce que redoute tout bon créatif. Mais ce que je dis souvent, c'est que l'IA n'a pas de vision. Elle a certes de la puissance, mais elle n'a pas de sens. Elle ne remplace pas un œil artistique, elle ne remplace pas une intention artistique, ni une culture visuelle, elle n'en a pas. Et elle exécute. Et on voit très bien la différence entre des créas générés avec l'intelligence artificielle par des directeurs artistiques et des créas générés avec l'IA par des personnes qui ne maîtrisent pas l'art du prompt engineering, etc. Il y a clairement une différence de valeur ajoutée que le DA apporte à la création finale. Moi, je pense que vraiment, c'est là que le rôle des créatifs devient ultra indispensable. Il faut vraiment mettre l'IA au service d'une direction artistique claire. Et moi, par exemple, c'est ce que je fais chez New Voice. Je garde le contrôle créatif à chaque étape. Ce n'est pas l'IA qui décide, c'est moi qui lui impose un cadre. Et donc, les créatifs ont vraiment cette carte majeure à jouer. À condition de ne pas rester dans le rejet, il faut qu'ils tirent leur épingle du jeu. Et ceux qui sauront maîtriser l'outil, détourner ses limites, poser leurs propres exigences esthétiques, artistiques, grâce à ça, l'IA pourra amplifier leur regard et ne rien inventer à leur place. Moi, je pense vraiment que l'intelligence artistique, c'est juste un outil et que le directeur artistique, s'il l'utilise correctement, parfaitement, surtout que le DA connaît à la perfection les codes esthétiques de la mode, de la beauté, mais même de tout autre secteur, il pourra tirer son épingle du jeu. En plus, l'IA, c'est juste un super assistant, il fait gagner du temps. Mais derrière, il y a quand même une certaine post-prod qu'on apporte également dans la création. Et ça, un directeur artistique ou un graphiste ne pourra jamais être remplacé par l'IA. Je pense encore à l'invasion des contenus créés par ChatGPT ces derniers temps, puisqu'il y a une dernière mise à jour qui permet de créer des visuels. On est loin de ce que proposait OpenAI avec Dali à l'époque. Et on est envahi de contenus impersonnels des startups. sur LinkedIn, sur Instagram. On le voit même avec le phénomène Ghibli, où Léa n'a fait que reproduire finalement un style qui existait déjà. Mais le style qu'il a créé, c'est un artiste. Et ça, Lya ne pourra jamais le faire, ne pourra jamais créer un style. Lya est entraîné sur des styles, sur des modèles existants, il ne fait que les reproduire. Et le directeur ascétique pourra apporter sa patte sur cet environnement, dans cet écosystème. Par contre, moi je parle beaucoup, et j'ai une acolyte qui fait près du même travail que moi, mais plus en marketing. Selon nous, l'avenir, c'est vraiment l'IA open source. Et à partir du moment où les créatifs sauront maîtriser l'IA open source, ils auront tout compris. Ils pourront montrer à une entreprise, comparer leur travail avec l'IA open source versus ChatGPT, versus MeetJourney, et l'entreprise verra tout de suite que le directeur artistique est indispensable et que ChatGPT ne pourra jamais remplacer les créatifs dont ils ont besoin. C'est vraiment mon sens. Bravo. selon moi, vraiment, les créas ne sont pas en danger, mais ils doivent se former, s'adapter, surtout reprendre la main sur leur métier.

  • Ramata

    Moi, je suis complètement alignée avec toi, mais je pense que il y a... Enfin, moi, ça me fait penser à... Alors, ça remonte, mais les premiers temps d'Internet, les premiers sites e-commerce, ou les boutiques de mode, il y a eu, en tout cas, dans la mode, il y a eu un retard d'adoption de la vente en ligne, et c'était priorité au magasin, et cette... mutation, transformation digitale, elle n'a pas forcément été, comment dire, fluide, simple. Il y avait vraiment une peur des personnes qui tenaient des magasins, elles avaient peur de la concurrence de digital, enfin en tout cas de l'e-commerce. Elles considéraient que la boutique en ligne allait venir concurrencer la boutique physique. Et après, on en est venu aujourd'hui tous à parler d'omnicanalité, du fait que les deux vont très bien ensemble. Mais il y a quand même, dans cette période, évolution, révolution, il y a des gens qui sont morts, qui n'ont pas voulu prendre le train et qui n'ont pas réussi. Je crains qu'avec l'IA, ce soit un peu la même chose, qu'il y ait des gens qui soient très volontaires comme toi et des profils créatifs qui vont complètement adopter l'IA et d'autres qui vont être réticents, mais qu'on aura beau faire des podcasts, écrire des articles, montrer des exemples. qui vont rester un petit peu dans leur habitude et qui ne vont pas atterrir au changement. Oui,

  • Elna

    je trouve ça dommage, surtout qu'en plus, si on est honnête, l'IA génère beaucoup de choses moyennes. Quand je vois les créages chat de GPT, je me dis qu'il y a encore du travail. Le pire, c'est que vraiment, je vois que les créatifs critiquent les contenus générés par l'intelligence artificielle. Je me dis, justement, reprenez la main. Il faut former et montrer justement que vous êtes indispensable. J'avais discuté avec un directeur de création d'une agence qui expliquait qu'en interne, tout le monde utilise l'IA générative. Et j'avais un cas bien spécifique. Une marque, je ne vais pas rentrer dans le détail parce que forcément, c'est leur travail, mais une marque de complément alimentaire, il me semble, voulait sortir un nouveau produit. Son complément alimentaire apportait un regard d'énergie, etc. à la personne qui le prenait, forcément. Et ils avaient besoin... Le concept, c'était d'avoir un tigre qui sort de l'écran et le produit qui apparaît. Et ils m'avaient expliqué, en temps normal, t'imagines si je devais trouver un tigre. Voilà, donc déjà le tigre, tu vois, toute la partie motion design, etc. en post-prod. Et puis trouver un lieu de tournage. Je me suis dit que ça nous aurait coûté des milliers d'euros alors que là, j'ai juste travaillé avec Lya et ça m'a fait gagner un temps fou. Alors bien sûr, il y a du travail sur la colorimétrie, etc. derrière, mais ça leur a fait gagner un temps fou. Et c'est pour cette raison que je me suis dit, tu as parfaitement raison, il faut l'utiliser. Si ça te permet de gagner en productivité, de perdre moins de temps sur des tâches ultra rébarbatives. Et en plus, parce que bon, il y a à côté, c'est vrai que c'est écolo sans être écolo. Parce qu'il y a aussi des choses à dire sur l'IA, mais tu n'as plus besoin de prendre l'avion pour aller je ne sais où pour faire ton tournage. C'est un gain de temps incroyable. Un gain de temps et un gain d'argent. Parce que bon, on sait que le client apprécie aussi les économies. Pour moi, c'est vraiment des cas d'école qu'il faut absolument diffuser et faire rentrer à la tête des créatifs. J'ai un langage un peu dur par rapport à ça, mais je trouve ça tellement dommage. Parfois, je me dispute avec des créas qui ne comprennent pas pour quelles raisons ils utilisent l'intelligence artificielle. mais non, enfin, utilisez-la, je vous assure, vous gagnerez énormément de temps. Voilà, c'est... Voilà, enfin, ce qui manquera toujours à l'IA, c'est la subtilité, la sensibilité, le contre-champ, tout ce qui fait la valeur d'un vrai regard de photographe, de théâtre, d'auteur. Il faut... Nous sommes un élément humain. L'IA sans l'humain, on n'est rien. C'est un peu ma conclusion, pour répondre.

  • Ramata

    Très bien, très intéressant. Dans nos échanges, tu évoquais le fait que tu voulais cibler le marché africain. J'aurais voulu que tu parles de ça. Aujourd'hui, de toute façon, tu peux travailler avec tout type de marques et de manière internationale. Il n'y a pas de frontière géographique, mais en tout cas, tu as cette volonté de pouvoir cibler des marques. qui sont sur le continent africain, ou en tout cas qui proposent des produits qui vont être à destination du marché africain. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ce choix et cette volonté d'aller vers ce marché ?

  • Elna

    Pour moi, l'Afrique, c'est l'avenir. Mais plus sérieusement, les marchés africains, pour moi, sont à la fois créatifs, puissants et sous-exposés. Et je pense qu'il y a un potentiel énorme, une richesse culturelle forte. et une génération de marques et de talents qui n'attendent qu'une chose, c'est d'avoir les bons outils pour rayonner à leur juste valeur. Je sais aussi que l'intelligence artificielle dans certains pays, il me semble au Sénégal, l'IA commence à être un véritable enjeu et je pense que justement, plutôt que de se concentrer uniquement sur l'Europe qui est malheureusement un continent un peu vieillissant, où le marché est tout ralenti, L'Asie, les Chinois de toute façon dominent l'IA sur le continent asiatique. Les États-Unis ont également leurs forces. Finalement, il reste tout le continent africain qui est un vaste terrain d'exploration sur lequel je pense qu'il y a énormément de choses à faire. Je connais des entrepreneurs qui sont allés s'installer là-bas, qui ont développé leur activité. J'ai vu que tu avais interviewé Vanessa Hazard, j'avais travaillé avec elle dans le passé quand j'étais chez Glossy Bots. J'ai une amie qui est DG chez Webedi Africa qui me dit que c'est un marché qui est ultra porteur. Et je sais que voilà, l'Afrique, c'est vrai que c'est un gros continent et dire l'Afrique, c'est très généraliste. Mais c'est un pays qui sera en forte croissance et qui sera en forte croissance et qui va compter dans le paysage géopolitique dans quelques années, j'en suis sûre et certaine. Et moi, mon ambition avec Nouveau, c'est aussi de rééquilibrer les cartes dans la représentation visuelle. Parce qu'aujourd'hui, trop peu de outils proposent des mannequins IA qui incarnent vraiment la diversité des corps, des peaux, des textures capillaires et des codes esthétiques africains. Et ça, ce n'est pas un détail, c'est un vrai front aussi pour des marques afro qui veulent produire du contenu cohérent avec leur identité. S'ils ont envie de faire de l'intelligence artificielle, s'ils vont sur mes journées, ils vont forcément se retrouver avec des stéréotypes sur les peaux noires qui sont assez énervants. Et moi, je pense que c'est là que mon approche prend tout son sens. Déjà, forcément, je suis africaine d'origine, donc j'ai une sensibilité aussi avec le continent africain. Je crée des mannequins irréalistes avec des morphologies, des visages, des peaux et des textures qui sont inspirées de la réalité africaine et de la diaspora. Mes modèles sont aussi entraînés avec des peaux noires. Je propose aussi des décors, des lumières, des ambiances qui font écho à des territoires culturels qui sont trop peu représentés dans les outils standards. Et au-delà de l'image, c'est aussi une question d'accès. Je veux permettre à des marques qui sont basées soit à Dakar, à Bijan, à Kinshasa ou au Lomé, de produire des visuels ou des vidéos de niveau international. sans dépendre d'une production parisienne ou new-yorkaise, etc. En fait, ce que je veux, c'est que tous les créateurs, que ce soit des créateurs africains, des créateurs de mode africain, des créatrices de marques de cosmétiques africaines, aient accès à une qualité visuelle, une qualité d'image, une qualité vidéo digne des plus grandes maisons. Moi, l'objectif, c'est ce que je propose avec mon entreprise et je veux que ce soit accessible à tous. Et je veux montrer qu'il y a une énergie. et qu'il y a un potentiel, et que l'Afrique, c'est un continent sur lequel il va falloir compter, et qu'on est là, et qu'on compte bien conquérir aussi le marché, conquérir le marché mondial. Voilà, c'est un peu ma... Donc tu vois, je suis très engagée quand je parle, mais c'est aussi une façon d'ouvrir la scène, de renforcer la souveraineté visuelle, et de contribuer à un écosystème créatif plus juste et plus visible à l'échelle mondiale. Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de photographe africain, un très bon photographe. Mais je sais aussi que les cr��ateurs n'ont pas forcément les budgets pour se payer des photographes, se payer des super mannequins, etc. Déjà, quand on est entrepreneur, je sais qu'on galère, on compte ses sous. Et si on peut être sûr d'avoir un retour sur investissement qui est à la hauteur de nos espérances, sans avoir explosé nos marges, nos budgets, c'est parfait. C'est ce que je souhaite proposer aux entreprises.

  • Ramata

    Donc toi aujourd'hui, de par ton expertise, ce que tu nous dis là, c'est il n'y a pas photo. Aller solliciter une agence qui va utiliser l'intelligence artificielle en termes de coûts par rapport aux coûts que j'aurais à monter un shooting, il n'y a pas photo, c'est nettement moins cher. Est-ce que tu peux nous donner un ordre d'idées ? Est-ce que tu peux nous partager des éléments de tarifs pour qu'on puisse se faire une idée ? Parce que c'est vrai qu'il y a aussi, je ne vais pas dire un flou par rapport à ça,

  • Elna

    mais c'est vrai que... On n'a pas toujours les infos,

  • Ramata

    on entend que c'est potentiellement moins cher, mais moi je sais que j'ai pu voir récemment un post sur LinkedIn d'une marque qui disait « voilà, j'ai passé trois heures sur Canva et ChatGPT, j'ai créé un contenu qui va me servir à ma prochaine campagne » . C'est une marque de beauté qui dit ça. Et du coup, plutôt que de dépenser... 8 000 euros à faire un shooting comme je l'avais fait lors de mon dernier shooting, là, en fait, ça m'a pris beaucoup moins de temps. Donc, il va y avoir ce type de discours-là. Après, moi, j'ai toujours des réserves sur les gens qui... sur ce genre de choses, parce que je me dis qu'il faut quand même avoir un minimum d'expertise pour vraiment se dire ce que j'ai réussi à créer avec Kamba et ChatGPT, je vais m'en servir pour une campagne. Il faut vraiment avoir un niveau de qualité qui soit vraiment élevé pour se dire que je fais ça, en fait. Et je pense que du coup, c'est pas... forcément si facile à accessible ?

  • Elna

    Non, non, c'est pas si facile à accessible. Je vais juste répondre à ça, ensuite je vais te répondre sur les tarifs. J'ai fait justement des tests, parce que je me suis dit, il y a la nouveauté de ChatGPT qui permet justement de mettre en scène ces produits avec un mannequin, etc. Alors, le produit n'est absolument pas lisible sur les pack shots, enfin, sur le pack du produit. Il y a souvent des problèmes de proportion par rapport à la... par rapport à la taille d'une main, tu vois, enfin si tu tiens un peu, il y a des choses qui ne sont absolument pas cohérentes. Et surtout, tu vas te retrouver avec quelque chose, après tout dépend bien sûr des besoins, si tu as besoin de quelque chose de basique, si tu as besoin d'avoir un mannequin qui est dans une situation, etc. Mais ce sera très basique. Pour répondre à tes tarifs, alors moi je fonctionne beaucoup au forfait, donc ça dépend pas mal du besoin de l'entreprise. Mais je peux te donner un ordre d'idée, par exemple, pour une entreprise, elle avait besoin de 10 visuels plus une vidéo. Et on était sur 10 visuels, un mannequin et une vidéo, on était à peu près sur 1 000 euros, par exemple. C'était 800 ou 1 000 euros. Donc, tu as la vidéo, tu as 10 visuels avec le produit porté par ton mannequin et tu as la musique aussi associée. Donc ça, c'était par exemple, c'était un besoin. Par contre, si tu es sur... mais par exemple tu vois j'avais juste une personne qui avait besoin de quelque chose de très simple ça avait coûté 500 euros par exemple pour ça je fonctionne vraiment et je dis ça parce que je compare beaucoup chez mon ancien employeur de toute façon vous pourrez aller sur LinkedIn pour voir chez qui j'étais j'avais organisé un shoot, j'ai galéré pour trouver un photographe et on avait payé à peu près 5000 euros pour le même nombre de visuels et voilà et en plus on n'avait pas le studio C'est-à-dire que le shooting, on l'avait quand même fait au sein de l'entreprise. Heureusement, on avait des directeurs artistiques, mais on était sur une grosse équipe. Quand tu es un entrepreneur et que tu es tout seul, tu ne l'auras pas. C'est impossible d'avoir le temps, l'investissement pour faire tout. Enfin, l'investissement de temps, on va dire ça comme ça, pour le faire. Donc, j'étais sur un ordre d'idée de 1 000 euros à peu près pour un créateur indépendant.

  • Ramata

    D'accord, et puis là, dans ce que tu expliques, quand tu parles de tes expériences passées, d'un shooting à 5 000 euros, là, tu parles, il n'y a pas tous les frais de les personnes en interne dans l'entreprise qui contribuent à la création du shooting.

  • Elna

    Donc,

  • Ramata

    si on compte l'aide accumulée de toutes les personnes qui ont contribué à réaliser le shooting, ça va au-delà des 5 000 euros en réalité.

  • Elna

    Ah oui, ça va au-delà des 5 000 euros, et encore, ça, c'est sans les droits mannequins, donc ça monte très vite. Oui, même juste avant, c'est pareil, on faisait des shootings tous les mois avec vidéo. Ça montait à 5-8 000 euros. Donc, c'est pour ça que... Et surtout, en plus des coûts de production, tu as aussi le temps. C'est-à-dire que quand tu fais ton shoot, par exemple, ça peut durer deux jours, trois jours. Ensuite, tu as toute la partie post-prod qui peut prendre du temps. Alors que moi, avec New Voice, par exemple, tu peux très bien tout avoir en 48 heures. 72 heures grand maximum s'il y a des retours, etc. Mais c'est rapide. En plus, tu vois, je suis portée des vêtements en mannequin. J'ai un compte Instagram, on peut voir un peu l'étendue de mon travail. Le problème, c'est que les marques n'aiment pas trop montrer qu'elles font de l'IA. Donc, il y a aussi un devoir de confidentialité. Mais voilà, enfin... Moi, à mon époque, j'aurais aimé que ce genre d'entreprise existe parce que ça m'aurait tellement changé la vie. Mais vraiment, cette pression de créer du contenu digital en fil rouge, TikTok, Instagram, Pinterest, Facebook pour faire des social ads, tu as ton site que tu dois alimenter toutes les deux semaines, parce que tu as une animation forcément commerciale qui change très souvent. plus les newsletters que tu dois forcément incarner, ça marche plus avec un mannequin, c'est énorme, c'est un sacré budget.

  • Ramata

    Et puis clairement, dans ce que tu évoques, il y a le gain financier, mais aussi le gain de temps en fait. Du coup, effectivement, quand on a une idée en tête et qu'à un moment donné on doit intégrer ce que tu évoquais tout à l'heure, un tigre, il y a des mises en situation qu'on peut imaginer, qu'on n'oserait pas imaginer en réel, parce que c'est pas faisable en fait. Et là, on peut très bien se dire, on peut se permettre en termes de créativité de rêver beaucoup plus, sans être limité dans l'espace, dans le temps ou autre. On peut se dire, en fait, j'ai envie que le mannequin se retrouve au Taj Mahal. Potentiellement, je peux le faire avec de l'IA. Et à ce côté, je peux le faire, je peux le faire rapidement et je peux le faire pour, comment dire, un budget, d'un point de vue financier, beaucoup moins important. Donc, c'est vrai que... C'est difficile de ne pas voir les avantages de solliciter toi ou solliciter New Voice. Toi, ce que tu évoquais, c'est que l'agence, en fait, elle a à peine un an, tu viens de la créer. C'est quoi ton ambition pour les... J'imagine que ton business plan est à tes ambitions pour les trois prochaines années. C'est quoi tes objectifs et tes perspectives à venir ?

  • Elna

    Alors, pour te recontextualiser, Neuvois, moi, je le vois comme un projet vraiment en deux temps. Donc aujourd'hui, on a ce format agence qui fonctionne un peu comme un studio avec une approche humaine très personnalisée. Mais mon objectif, il est clair, c'est d'industrialiser la qualité sans industrialiser le contenu. Donc à court terme, je continue de développer l'offre agence pour accompagner les marques. Mais en parallèle, je travaille sur une plateforme Neuvois. Ce sera une plateforme self-service qui sera une interface en ligne qui permettra justement aux marques petites, émergentes, grandes, de produire elles-mêmes leurs visuels et leurs vidéos à partir de mannequins IA ultra réalistes. Donc ce sera une plateforme web self-service, en mode SaaS en quelque sorte, où tu pourras créer ton mannequin et toute ta création de contenu à 360 degrés. En fait, en gros, tout ce que je propose en mode agence, je souhaite l'industrialiser, l'automatiser pour que ce soit mis à disposition de tous sur une plateforme en mode SaaS. Et donc cette plateforme, elle intégrera la création de mannequins IA fidèles à chaque marque, le virtual try-on, c'est-à-dire qu'à partir d'un packshot produit qu'on téléchargera dans la plateforme, on pourra le faire porter aux mannequins dans différentes situations. Ça peut s'appliquer également à la cosmétique avec un packshot produit. Ensuite, on a la génération d'images, de vidéos animées, de voix également et de musique IA. Un assistant intelligent pour guider les choix créatifs. Et tout ça dans une logique de production rapide, cohérente, conforme et adaptée aux enjeux du digital et toutes les plateformes, sites web, newsletters, réseaux sociaux, donc format 4.5 pour Insta, 9.16 pour la vidéo, pour TikTok ou Instagram Reels. Et vraiment, au plus long terme, ce que je souhaite, c'est vraiment positionner New Voice comme une référence dans la création de contenu IA dans les industries créatives et pour la mode, la beauté, les pure players. Je souhaite aussi élargir ma cible parce que je suis très marque de mode, très marque de beauté. Mais mon ambition aussi, c'est de travailler avec des plateformes de seconde main, puisqu'il y a aussi un gros besoin pour les vendeurs particuliers qui ont besoin, je pense, de mettre un peu plus en scène leurs produits et de les rendre beaucoup plus désirables. Il y a aussi tous les pure players multimarques qui ont des sites e-commerce et qui ont besoin justement d'industrialiser, enfin qui industrialisent, pardon, excuse-moi, les shootings. quand il y a un renouvellement du catalogue. Et travailler aussi avec des marques de sport outdoor parce que ça pourrait éviter par exemple de payer un billet d'avion ou de train pour aller faire des shoots en extérieur si je peux le faire moi-même avec ma solution. Donc voilà, moi mon objectif c'est de ne pas suivre la vague, je veux la structurer avec des outils solides, une vision de fond. Et voilà, c'est vraiment une référence avec un vrai ancrage aussi éthique, une exigence artistique. Et bien sûr, comme tu l'as dit, vers des marchés africains, francophones et plus largement internationaux. Donc on est vraiment en train de bosser sur cette plateforme, plateforme web, qui dans l'idéal j'espère sortira fin d'année ou début d'année prochaine, parce que là on est sur des enjeux un peu plus... Plus conséquent. Très bien. Écoute, tout ce qu'on souhaite, c'est de parvenir à atteindre ces objectifs qui sont, ça a l'air en tout cas, très cadrés et très précis. Donc, on se griffera l'actualité de New Voice. Moi, je mettrais bien le lien du compte Instagram. Tu m'as dit que le site internet, il est en refonte pour l'instant. Oui,

  • Ramata

    il est en refonte en total pour l'instant.

  • Elna

    Donc, du coup, dès que je l'aurai, je n'hésiterai pas à le mettre. Et puis, pour pouvoir visualiser en fait... toutes les images dont on a parlé. Il y a un article qui va accompagner le podcast, dans lequel je mettrai des liens vers des visuels pour qu'on puisse se rendre compte du réalisme des contenus que tu peux proposer. On arrive à la fin de cette interview. Je pense qu'on a pu bien comprendre quelle était l'ambition pour toi de cette agence et de l'utilisation de l'intelligence artificielle au service des créatifs. pour de la création de contenu. Et puis, ça nous donne aussi une perspective sur tout ce qu'on peut créer demain en s'appuyant sur les services de ton agence. La question qui me venait avant de finir, c'est quand tu nous évoques tout ça, tu n'as pas parlé de levée de fonds, de financement participatif ou autre. Et c'est vrai qu'en général, les startups sur l'intelligence artificielle, il y a beaucoup ce côté, on a une version... d'État, dans un premier temps, on est en test, et puis voilà, on est en recherche de financement. Toi, par rapport à ça, enfin, si ce n'est pas indiscret, en tout cas, si tu veux bien le partager, t'en es où ? Quelle est ta position ?

  • Ramata

    Alors, à l'heure actuelle, c'est tout récent, je fais partie des lauréates qui ont intégré le programme d'incubation Femmes Entrepreneuses d'Orange. C'est un programme d'incubation qui accompagne les femmes de la tech, justement, pour faire scaler leur entreprise. Et dans le cadre de ce programme d'incubation, justement, il y aura cette partie levée de fonds. Je suis aussi accompagnée par Guillaume Duplois, qui accompagne des femmes d'entrepreneuses de la tech. C'est justement ce parcours du combattant qui est la levée de fonds. Donc, c'est vraiment quelque chose qui est à l'ordre du jour. Et pour l'instant, c'est vrai que j'aime aussi l'autonomie. J'ai aussi envie d'être, comment dire, d'avoir un peu la main sur mes prises de décision. Je sais que la levée de fonds est importante, surtout vu l'ambition que j'ai avec New Voice et le développement de cette plateforme. C'est vrai que là, Vincent, je compte surtout sur mon chiffre d'affaires pour continuer à développer mon activité. Mais dis-toi que oui, dans les 6 à 8 mois qui arrivent, la levée de fonds sera un vrai sujet. Je vais chercher clairement du cash. pour accélérer le développement de l'entreprise et surtout de la plateforme qui sera bientôt lancée.

  • Elna

    Très bien, comme ça le mot est lancé aux auditeurs de la plateforme. S'ils ont envie d'investir, en tout cas, ils peuvent potentiellement te contacter. Maintenant, j'entends le côté bootstrap pour l'instant et l'idée, c'est de développer le chiffre de l'affaire de l'agence pour pouvoir avoir les moyens. de garder la main sur le développement de ton business. Parce que c'est vrai que lever de fonds signifie aussi perte d'autonomie dans les décisions. C'est toujours un dilemme du créateur, de l'entrepreneur. Jusqu'à quel point est-ce que je peux bootstrapper ? À partir de quel moment est-ce qu'il faut que je fasse une levée de fonds ? mais tout en essayant de garder la main sur mon idée et sur mon entreprise. Oui,

  • Ramata

    c'est exactement ça.

  • Elna

    Très bien. Écoute, cette fois, c'est vraiment la fin. Je n'aimerais pas d'autres petites questions de fin subsidiaires. J'ai été ravie de cet échange. Merci pour ton temps et puis la pédagogie avec laquelle tu nous as parlé du sujet de l'intelligence artificielle, parce que c'est vrai que c'est un sujet qui n'est pas forcément facile à appréhender, à comprendre.

  • Ramata

    et puis je te dis à très vite en attribuant et encore merci pour l'invitation ça m'a fait vraiment plaisir de pouvoir aborder et parler de l'intelligence artificielle au plus grand nombre avec pédagogie j'espère en tout cas et facilité

  • Elna

    d'accès très bien,

  • je te dis à très bientôt au revoir merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation des intervenants

    00:00

  • L'objectif du podcast et la vision de la mode africaine

    00:30

  • Présentation d'Elna Edimo et de son parcours professionnel

    01:34

  • Les débuts de l'agence New Voice et l'intégration de l'IA

    02:24

  • Les défis de la création de contenu et l'importance de la diversité

    04:49

  • L'impact de l'IA sur la création visuelle et les biais algorithmiques

    07:11

  • L'importance de l'éthique dans l'utilisation de l'IA

    08:31

  • Les ambitions et la vision future de New Voice

    21:28

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    59:31

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