- Christel
Quand on a démarré, c'était, on va dire, à 60%. C'était pas des Ivoiriens, des Ivoiriennes. Quand ça a démarré, à cause du positionnement et parce qu'il y a dû avoir une éducation et puis les choses ont changé, il y a eu un retour au Made in Africa. Donc, on a switché de 60% d'expats.
- Ramata
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Christelle Iapovitano. Christelle a plusieurs activités entre la formation et les médias. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle nous parle tout particulièrement de l'une d'entre elles. Basée en Côte d'Ivoire, elle a fondé le Kenteskay Spa, un lieu alliant bien-être, esthétique et culture africaine. Elle va nous parler de rituels de beauté et des exigences de la tenue d'un tel lieu à Abidjan. Bienvenue Christelle, comment vas-tu ?
- Christel
Très bien, merci de me recevoir.
- Ramata
Écoute, c'est un plaisir pour moi. On se suit depuis un moment sur les réseaux sociaux. Et puis, après un court échange, j'ai décidé de t'inviter pour une interview pour le podcast Africa Fashion Tour, parce que ça m'intéressait en fait que tu nous racontes un petit peu ton expérience autour de la création d'un lieu d'expérience unique à Abidjan. Donc, avant d'aller dans le détail de la découverte de ton spa, Je vais te demander, comme je le fais avec tous mes invités, je vais te demander de te présenter.
- Christel
D'accord, merci. Donc, je suis Christelle Iapobitano. Je suis titulaire d'un Bachelor of Arts Marketing, Publicité et Relations Publiques de HEC Montréal. Et j'ai créé effectivement le Quinte Sky Spa après quelques années de travail dans une agence de communication de la place. Et donc aujourd'hui, ce spa a près d'une dizaine d'années. Je suis aussi directrice de l'École des métiers d'art d'Adjean, et rédactrice beauté pour le El Codifor.
- Ramata
Très bien, on voit que tu as un parcours qui est assez complet. Donc tu évoquais tes études à HEC Montréal. Est-ce que toi, tu as... Tu as toujours eu envie, après tes études, de venir à Abidjan. Comment ça s'est passé, en fait, le fait de passer d'études à l'extérieur du continent à venir faire carrière et se développer sur le continent, et tout particulièrement en Côte d'Ivoire ?
- Christel
Alors oui, j'ai toujours eu dans ma tête que j'allais revenir en Côte d'Ivoire, mais la manière dont je suis revenue, ça par contre, je ne m'y attendais pas du tout. Donc j'avais fini mes études. Et j'avais besoin de souffler un peu. Et mes parents m'ont proposé, tiens, tu as fini tes études, ce serait bien que tu rentres, trouver un stage et puis passer un peu de temps en famille. Donc, je suis venue en 2008 quand même. Et je ne suis plus repartie. Je ne suis plus repartie. Et je me suis dit, bon, tant qu'à faire, je passe, je fais un stage. J'ai fait un stage en banque. Alors, je n'ai pas du tout aimé parce que je n'aime pas les chiffres. Je n'ai pas aimé le marketing bancaire du tout. Et je suis allée en agence, ça s'est très, très bien passé, où j'ai été très bien formée. Et j'ai eu l'opportunité de créer, justement, de cofonder le Quintet Sky Spa. Donc ça, il faut dire que c'était un projet que j'avais en fin d'année d'études. à Montréal parce que j'adore la cosmétique, j'adore la beauté, le bien-être et j'avais fait un genre de mémoire où je rêvais de construire un spa ici, 100% africain. Donc là, ça remonte à très très longtemps. Et comme je dis, j'ai eu l'opportunité de réaliser ce rêve-là à Abidjan. Sinon, non, pas du tout. Ce n'était pas prévu, mais j'ai été par la force des choses. Et je dis Dieu merci d'ailleurs. Je suis rentrée et puis j'ai construit ce petit centre de bien-être.
- Ramata
C'est super intéressant que tu nous partages ça, parce que pour le coup, on a vraiment le côté, tu as fait une école de commerce. En général, effectivement, la dernière année en école de commerce, On monte un projet, alors certains, quand ils montent ce projet, c'est un projet finalement qui reste à l'idée de projet et qui ne se concrétise pas. Et il y en a pour qui ça se concrétise en réalité. Et toi, pour le coup, toute l'étude de marché que tu as pu faire dans le cadre de ta dernière année d'études, elle a servi à poser les fondations d'un lieu qui aujourd'hui est une réalité depuis dix ans.
- Christel
Dix ans, exactement. Exactement. Franchement, c'était... Comme tu l'as si bien dit, c'était un rêve. Jamais je n'aurais cru que ça allait être mis en place. Et ce n'est pas force de ne pas avoir des difficultés sur le parcours d'entrepreneur. Je ne m'y attendais pas du tout, par contre. Mais bon, j'ai mis les pieds dans le plat. Et puis, aujourd'hui, il est encore là. Il est debout, se sent de bien-être. Et des fois, je ne réalise même pas. J'avoue que je me dis, comment j'ai fait pendant dix ans alors qu'il y a énormément d'entrepreneurs. d'entrepreneurs qui abandonnent, surtout dans ce secteur d'activité-là, ce n'est pas évident. La concurrence est énorme, énorme.
- Ramata
Du coup, c'est ça qui va nous intéresser. J'espère que tu vas pouvoir nous livrer tes secrets, parce que 10 ans, ce n'est pas rien. Donc, cet épisode, ça va être une vraie masterclass. Si on en vient au début, ce que je comprends, c'est que tu travailles en agence et puis tu décides de fonder le spa. Est-ce que tu gardes ton job en agence ? et tu fais les deux en même temps ou est-ce que tu te consacres à 100% à la création du spa ?
- Christel
Alors, ça, c'est une très bonne question parce que c'est la première chose, avec beaucoup de recul, j'avoue, c'est la première chose, je me suis dit, j'aurais jamais dû faire ça, démissionner et me lancer dans le projet. J'y croyais vraiment à 1000%. Je me suis dit, c'est bon, je vais me faire... Bon, à l'époque, j'étais jeune quand même. Je me dis, on y va, il y aura les sous, c'est un bon projet, c'est un bon positionnement, je me lance. Alors là, grosse erreur, très grosse erreur. J'aurais dû rester en agence, j'aurais dû continuer à travailler. En tout cas, ça c'est pour moi, il y en a qui ont plus de chance de récolter les fruits de l'or d'abord très vite. Et en plus, je venais d'être maman. Voilà, donc j'avais deux enfants en bas âge. Après, je me suis dit aussi, OK, il n'y a pas les sous qui rentrent en même temps. Il faut se battre pour que le business marche. Mais j'ai aussi le temps, et ça, c'est la vie de maman. J'ai aussi le temps de profiter de mes enfants en bas âge, d'être toujours là pour eux, de participer à leur éducation. Mais franchement, je pense que j'aurais dû rester travailler quand même. Mais bon, je ne regrette pas. C'est fait, c'est fait. Et puis, on prend des erreurs et puis on avance.
- Ramata
Donc toi, du coup, un petit peu, comment dire, voilà, tu as confiance dans ton projet. Tu es jeune, tu te dis, voilà, le business model, il est posé, il est cohérent. Comment est-ce que ça démarre ? Tu trouves un lieu. Est-ce que déjà, tu lances tout seul ou est-ce que tu as un associé, tu as des partenaires avec lesquels tu montes le spa ?
- Christel
Oui, j'ai une associée avec qui je monte le spa. Donc, ma tante qui est déjà, elle, bon voilà, ma tante qui m'a vu grandir et tout ça. Et elle qui a fait des certifications, elle a des diplômes en aromathérapie, qui est très, très bonne dans tout ce qui est produit naturel, qui a reçu beaucoup de sa grand-mère à elle parce qu'elle a un côté sénégalais aussi, il faut le dire. Donc, je me lance avec elle. Donc, on se soutient mutuellement. plus elle que moi, parce que moi, évidemment, j'en prends de la graine, parce qu'elle avait déjà eu des business auparavant. Donc, je me lance avec elle, et on trouve un local, et on commence à faire des travaux. Et ce qui m'a, je veux dire, sur le chemin qui m'a un peu découragée, je pense que ça a été la première claque, les artisans. Tout ce qui est menuiserie, parce qu'on a trouvé un local où il fallait refaire carrément, il fallait réinventer l'espace pour qu'il colle évidemment à la dynamique d'un fonctionnement d'un spa. Donc, il fallait faire énormément de travaux qui ont duré pratiquement deux ans avant l'ouverture du spa. Et là, c'était dur parce que c'était sans accompagnement financier et c'était sur fonds propres. Et donc, il y avait la lenteur des artisans qui délivra le boulot tôt. Il y avait aussi, évidemment, manque d'argent à un moment donné. Il faut faire une pause, il faut reprendre. Franchement, le parcours du combattant jusqu'à l'ouverture, voilà, en début
- Ramata
2016. J'aime bien revenir comme ça sur les parcours d'entrepreneurs parce que J'entends que tu dises 24 mois, 2 ans, ça a été très long, il y a eu des pauses, ça a été la période la plus compliquée. Mais quand tu prends un peu de recul, finalement, 2 ans pour créer un lieu de toute pièce sur un espace sur lequel il n'y avait rien au départ, ce n'est pas si long que ça en réalité.
- Christel
En réalité, non, ce n'est pas long, mais oui.
- Ramata
Mais je sais que quand on est dedans, on se dit que c'est long. Mais moi, j'aime bien revenir là-dessus parce que... Il y a parfois des porteurs de projets qui se lancent quand on leur dit qu'il faut prévoir deux ans pour atteindre tel ou tel objectif. Ils se disent non, mais moi, en six mois, je vais y arriver. Mais bien souvent, les aléas font qu'on est entre un an et demi et deux ans pour vraiment ouvrir. Ce n'est pas reprendre un lieu qui existe déjà, c'est ouvrir quelque chose avec en plus… Ce n'était pas une boutique de vêtements que tu voulais ouvrir ou ce n'était pas un restaurant où on a déjà des modèles qui existent, qu'on peut faire dont on peut s'inspirer, qu'on peut copier. On peut solliciter l'équipe d'entrepreneurs qui a travaillé pour ouvrir tel restaurant et vont venir travailler pour nous. Mais là, je pense qu'un spa, c'était aussi quelque chose de complètement nouveau avec des spécificités qui sont… Je pense qu'il y a des éléments techniques à l'ouverture d'un spa. S'il y a un hammam, s'il y a un sauna, ce genre de choses, tu ne peux pas faire ça comme tu ouvres une boutique où il faut une vitrine, si tu veux, et puis après, un espace pour des portants. mais Et une réserve, mais c'est moins compliqué, en fait.
- Christel
Exactement, oui, la construction d'un spa, c'est parce que, comme tu l'as dit, c'est un espace où il n'y avait rien. Alors qu'un spa, il faut des points d'eau. Donc, quand je dis points d'eau, c'est jacuzzi, hammam, salle de gommage, parce qu'on a voulu faire, justement, une salle de gommage un peu à la marocaine, avec les mosaïques, les petits carreaux. On a voulu faire des choses bien. Donc effectivement, oui, ça a pris du temps, mais aujourd'hui, le résultat, il est là. Le spa est magnifique. En tout cas, on a eu de magnifiques retours. Mais c'était dur. C'était dur. Mais quand on a le... Et puis, on a mis aussi la touche de décoration africaine, avec un peu de touche de relaxation un peu asiatique, mais légère touche asiatique. Mais quand les gens y vont, Ils savent que c'est un endroit qui a été travaillé, parce qu'il fallait aussi faire des vestiaires, il fallait aussi faire des douches, où il n'y avait juste pas de point d'eau qui existait. Donc, c'était un gros, gros travail. Mais effectivement, le résultat, il est là aujourd'hui.
- Ramata
Sachant que finalement, depuis sa création, ces deux ans-là, ils sont largement amortis, puisque c'est toujours le même lieu. J'imagine que tu as pu refaire des travaux depuis, mais la base sur laquelle vous aviez défini avec ta tante... elle reste là et elle reste d'actualité aujourd'hui.
- Christel
Tout à fait, elle reste d'actualité. Et dès qu'on peut, on fait aussi des rénovations. Parce qu'il faut dire que dans ce secteur, je pense que dans tout autre, même si c'est un resto ou une boutique qui est là depuis de nombreuses années, il faut toujours se réinventer, il faut rénover, il faut rafraîchir, il faut par moments redécorer. Mais oui, la base, elle est toujours là. Voilà, on essaie d'améliorer surtout l'expérience client parce que ça, c'est la clé. Pour un centre de bien-être, c'est la clé, l'expérience client. Donc, si à un moment donné, il y a un laissé-aller ou il y a de la peinture qui n'est pas fraîche, s'il y a le linge qui n'est pas nickel, bon, ça pose un problème direct. Donc, oui, on se réinvente, on essaie en tout cas de se réinventer à la mesure du possible.
- Ramata
Et donc, toi, quand tu crées ce lieu, hum à Abidjan, j'imagine, tu avais fait une étude de marché. Est-ce qu'il y avait de la concurrence ? Est-ce qu'il y avait des lieux équivalents sur Abidjan ?
- Christel
Alors, à l'époque, il y avait en fait, j'avais deux concurrents, en gros. Il y avait les instituts de beauté. Et ça, je dis toujours déjà en partant qu'un spa, un centre de bien-être n'est pas un centre de bien-être. Ce n'est pas forcément un institut de beauté, ce n'est pas de l'esthétique. Donc, on avait tout ce qui est institut de beauté, où on parle d'aujourd'hui micro-shading, micro-blading, extension de cils, les grosses machines, la cryo, enfin. Nous, on n'est pas ça. Donc nous déjà, oui, vous êtes nos concurrents, mais nous, on offre autre chose. Donc nous, c'était plus positionnement 100% africain, donc nos produits, gommage, huile infusée, tout est fait maison. Et ensuite, on avait l'autre concurrence, c'était évidemment les spas qui sont dans les hôtels, dans les grosses chaînes hôtelières. Donc là, c'est un autre niveau, c'est haut de gamme. Ils ont tout le matériel, on va dire, toute la technique. toute l'expérience. Et nous, on s'est dit qu'on voulait faire quelque chose de, c'est vrai, élégant, haut de gamme, mais en même temps cosy et africain. Donc, c'était là le challenge. Donc, franchement, il n'y avait pas trop, trop d'espace comme ça. Mais là, au fur et à mesure qu'on avançait, il y a d'autres spas, il y a de vrais spas là qui sont sur place, qui ont mis les moyens. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est un peu plus compliqué parce que le positionnement que j'avais mis en place, on était aussi au début d'Instagram, par exemple. Donc, j'ai vraiment misé sur le branding, sur le storytelling du Quinte SkySpot. Dieu merci parce que j'avais un background en marketing et j'avais une bonne formation, comme j'ai dit, en agence. J'ai su maîtriser ce pôle-là. Mais la concurrence, c'est sûr que face au marché aussi, c'est vrai qu'on parle de concurrents, mais on parle aussi des consommateurs ivoiriens qui sont très... Il n'y en a pas beaucoup qui sont... Je veux dire, qui restent fidèles, on va dire. Donc, fidélisation, gros, gros, gros challenge. Mais voilà, après, je me dis, bon, la concurrence, elle sera toujours là. Il y aura toujours d'autres centres de bien-être, d'autres instituts. mais c'est de croire en mon positionnement et puis de me débrouiller pour innover, pour réinventer, mais de ne jamais perdre l'authenticité du Quintet Sky Spa. Donc, plusieurs fois, on m'a posé, mais vous ne faites pas tel soin qu'on trouve dans des instituts de beauté ? J'ai dit non, parce qu'à partir du moment où je décide de faire, par exemple, de la cryothérapie au sein du spa, je suis obligée d'utiliser la machine. tel n'est pas un problème. Mais pour la cryo, il faut des produits spécifiques. Et ces produits ne sont pas 100% naturels et encore moins africains. Donc, je ne peux pas perdre justement cette authenticité du spa. Donc, la concurrence, elle est là, elle est là, mais je reste sur ma ligne, en fait.
- Ramata
En fait, vous êtes concurrent dans le sens où vous apportez des soins. Mais après, selon le profil du client, quelqu'un qui va chercher vraiment quelque chose de naturel, il va peut-être plus aller vers toi. Et quelqu'un qui est plus intéressé par, on va dire, des nouvelles technologies, il va peut-être être intéressé par un autre type de spa. Et à la limite, vous êtes concurrent, mais finalement, vous n'allez pas vous adresser. Enfin, sur certains sujets, vous ne vous adressez peut-être pas forcément aux mêmes clients. Ce n'est pas la réponse. Voilà. Et c'est la question vers laquelle j'allais venir, c'est que Aujourd'hui, quand tu parlais tout à l'heure de la localisation, que vous avez trouvé ce local et que vous avez commencé les travaux, il est situé où le spa ? Et est-ce que tu avais déjà à l'époque la volonté de choisir un lieu stratégique pertinent par rapport à une certaine clientèle que tu voulais toucher ?
- Christel
Oui, la clientèle, c'était sûr que c'était une clientèle moyen haut de gamme. Ça, c'était sûr et certain, parce que c'est sur ça qu'on s'est basé pour faire déjà l'analyse de prix. Pour le local, ça, je veux dire, c'est une opportunité, une pure opportunité. Mais bon, comme on dit, il n'y a jamais de hasard. On est tombé sur cet espace-là avec une vue sur le plateau, enfin, centre d'habitants à Kokodi, qui est un rooftop. Et c'est pour ça d'où le nom Sky. Parce que quand on est sur le rooftop après avoir fait un bon massage, on relaxe sur le rooftop, on voit pratiquement, je ne dirais pas tout Abidjan, mais en tout cas, on voit la vue sur la lagune, la cathédrale. En tout cas, ça fait rêver, ça fait relaxer. Donc, le lieu au Pense Unité, par rapport à la clientèle, comme j'ai dit, moyen haut de gamme, mais on avait aussi au début énormément d'expatriés. donc de toute nationalité, qui voulaient venir justement découvrir cette offre 100% africaine et de sentir et d'être dans l'ambiance, de faire un gommage par exemple. Nous, on n'utilise pas forcément les gants. marocains, on utilise aussi les fibres de coco pour faire le gommage. C'était les grands-mères qui utilisaient ça en éponge, qui font un gommage magnifique. Et donc, les gens qui aiment bien, on va dire en guillemets, l'exotisme, ils adoraient ce genre d'expérience-là. Donc, on a eu naturellement des personnes qui sont venues vers nous. C'était, bon, la cible aussi que je visais. Et comme je l'ai dit, le positionnement aussi, le storytelling m'a emmené les clients que franchement, je souhaitais avoir.
- Ramata
Donc, tu parles en client d'expatriés. L'idée, c'était vraiment du coup des personnes qui sont installées à Abidjan, en Côte d'Ivoire, qui sont venues par le travail. Et souvent, ça peut être une communauté qui vient de France ou en tout cas, peut-être d'Occident, d'origine africaine ou non. C'était plutôt des gens qui étaient là installés à Abidjan. Est-ce qu'il y a aussi des touristes qui, à un moment donné, venaient ponctuellement, étaient là ponctuellement et se disaient « Dans le cadre de mon séjour, je vais m'offrir une expérience aux soins et je vais aller dans le spa naturel qui revendique des soins typiquement africains. »
- Christel
Oui, on a eu énormément de touristes. Je veux dire, chaque été ou chaque personne qui voyage, même pendant l'année, quand il vient sur Abidjan, il passe au spa. C'est pour ça qu'on a essayé de créer un site web où il y a tous les tarifs, tous les soins d'être disponibles par WhatsApp. On a été énormément référés par nos clientes ici, même ivoiriennes. Après, ça a grandi avec des offres de cartes cadeaux pour les anniversaires. Donc, énormément de personnes. qui viennent de l'étranger, font un tour au spa et voilà, ils ont de super belles expériences.
- Ramata
Et est-ce que tu as du coup, donc là on voit bien quel est le profil de client, est-ce que tu peux nous donner un peu un pourcentage entre touristes, expatriés et puis la population locale ? Est-ce qu'on est là un tiers, un tiers, un tiers ? Et puis après, peut-être que ça a évolué entre... Vu que ça fait dix ans, entre... le démarrage est aujourd'hui ?
- Christel
Oui, j'aime beaucoup cette question parce que quand on a démarré, c'était, on va dire, à 60 %. Ce n'était pas des Ivoiriens ou des Ivoiriennes. Quand ça a démarré, à cause du positionnement et parce qu'il y a dû avoir une éducation et puis les choses ont changé, il y a eu un retour au Made in Africa. Donc, on a switché de 60 % d'expats, de touristes, d'étrangers, à Honnêtement, on va dire 60% d'Ivoiriennes à maintenant 40% de touristes d'expat. Donc, il y a eu un gros changement. Et comme je dis, je pense que ça, c'est dû à un retour au naturel, du Medinafrica. Tout le monde en parle, tout le monde revendique les produits locaux. Tout le monde revendique leur héritage et héritage aussi culture. Ça passe. par les produits qu'on propose. Donc, il y a eu un gros changement. Mais comme on a été, je pense, en tout cas, on a été assez constants sur toute la ligne, ça n'a pas vraiment impacté le business en tant que tel. Au contraire, moi, j'ai été très fière qu'il y ait plus d'Ivoiriens qui en parlent, qu'il y ait plus d'Africains même qui en parlent. que ce ne soient que des touristes. Et que moi, ma communauté se sente un peu lésée pour dire « Ah, mais ce n'est pas, c'est que des étrangers qui y vont. » Donc nous, on ne se sent pas concernés. Donc très fière de l'impact qu'on a eu.
- Ramata
Je pense que ce mouvement-là, il existe à la fois dans la mode, à la fois effectivement dans la consommation de produits de beauté et puis effectivement dans les lieux dans lesquels... on a envie d'aller, et puis même au niveau de la nourriture, d'être vraiment sur des logiques où on va de plus en plus chercher du savoir-faire africain, une culture africaine, et on va, comme s'il y avait quelque chose d'un retour aux sources, d'un retour aux origines, après avoir pendant longtemps été plutôt, j'ai envie de dire, attiré par ceux qui venaient de l'Occident, mais aussi, on va dire, l'Occident a fait tellement de publicités pour leur propre culture qu'en fait...
- Christel
pour moi.
- Ramata
Malgré nous, on consommait ces produits-là, en fait.
- Christel
Tout à fait. En fait, la base même de la création du spa, c'était ça. C'était que quand j'ai fait mes études longtemps à l'extérieur, comme je dis, j'adore la beauté, la cosmétique. Et donc, j'avais, et je pense aussi que c'est ma mère qui a joué un grand rôle, qui avait toujours sa routine de soins. Et à chaque fois, dans les produits, je voyais 5% de carité, 2% de cacao, et de grandes marques. Après, je me suis dit, mais attends, en fait, je ne comprends pas comment on peut acheter des crèmes, je dirais un exemple comme ça, à 25 euros, alors que là, je vais sur le marché local. Il y a des femmes et des hommes qui travaillent dur, qui fabriquent du carité. Je peux avoir ça ici et créer des merveilles avec ces produits-là. Donc, c'était de là, en fait, qu'est parti mon goût pour le retour à, je ne sais pas si on peut dire africanité, mais le retour aux sources. Et c'est là que c'est parti mon amour pour l'Afrique, les ressources locales, à en apprendre plus sur les plantes d'ici. J'ai demandé des conseils aussi. Évidemment, ma tante qui a fait de l'aromathérapie a su travailler nos ingrédients d'ici pour créer de ces huiles magnifiques. Donc, je pense que moi, ça fait longtemps. Sauf que je pense que j'étais un peu un spécimen rare à l'époque. Parce que personne n'en parlait et que c'est aujourd'hui qu'il y a cette fierté-là d'en parler.
- Ramata
Non, mais ce pourquoi je te félicite, c'est que tu as gardé le cap. Parce que parfois, quand on a une idée comme ça, mais qu'effectivement, ça ne prend pas tout de suite, où on sent qu'on n'est pas forcément compris et que presque... Cet amour du savoir-faire et du made in Africa n'est pas forcément compris. Parfois, on se sent un peu tout seul dans notre passion, dans notre apprécié pour une paroisse. Jusqu'à ce qu'après, tous les gens sont convaincus et tout le monde vient vous voir après en disant « Ah bah tiens, c'est super les produits que tu proposes. » On est là depuis en fait.
- Christel
Non, mais c'est ça. Je pense que ça, c'est l'entrepreneuriat même en général. Je veux dire, on croit en une idée, on s'y accroche. Après, il y a tout le système autour, le support système. Parce que s'il n'y a personne autour qui soutient, même si ce ne sont pas les clients, mais on croit en son idée qu'il y a la famille, il y a des personnes proches qui soutiennent, qui encouragent, qui prient avec toi, ça va marcher, ça va marcher, ne te décourage pas, ne te décourage pas. On s'accroche et puis à un moment donné, il y a le déclic en face. Mais c'est abandonner et écouter par contre les personnes dire « ça, ça ne marchera jamais de toute façon, les Africains. » Quoi ? Utiliser du bord de caractère ? Encore non. Il y a tellement de produits sur le marché. Non, non, non, non, non, ça ne sert à pas faire. Il y a trop d'instituts. C'est ce genre de parole qui décourage. Donc moi, déjà, il y a le stress d'être entrepreneur, de faire marcher son business. Alors là, avoir des gens qui vont être dans le négatif, non, non, non. Ça, c'est même pas la peine. Tout entrepreneur qui va se... En fait, il faut rester focus. Je pense qu'il faut rester focus, il faut y croire. Et puis après, c'est vrai qu'il y en a qui ont cru jusqu'au bout, ça n'a pas forcément marché. Mais je me dis, il ne faut jamais abandonner. Comme je dis, il y a plusieurs fois où je me suis dit, qu'est-ce que je fais comme ça ? Dans quoi je me suis lancée ? Je suis découragée. Mais après, il faut reprendre des forces, il faut avancer, il faut se lever.
- Ramata
Merci en tout cas de partager ce côté résilient de l'entrepreneur, parce qu'effectivement, il y a un côté contre-vent et marée qui fait que parfois, quand on n'a pas forcément le vent dans le dos, on n'est pas sur la tendance du moment. Quelqu'un qui ouvrirait un spa en revendiquant aujourd'hui les savoir-faire africains, les produits africains, tout le monde va dire, mais oui, bien sûr. Mais effectivement, il y a dix ans... proposes cette idée-là, on va te regarder, on va te dire bon, on ne sait pas trop ce que c'est. Moi, j'ai envie d'en revenir à, tu évoques en fait ta tante qui est aromathérapeute et tu parles d'huile, tu parles du fait que vous êtes intéressée à des plantes locales. Donc, est-ce que vous avez du coup créé des produits spécifiques qui sont utilisés dans le spa et qui sont pour lesquels en fait, j'imagine qu'il y a des soins qui sont spécifiques et ce sont des soins signature en fait. de ton spa.
- Christel
Oui, on a en fait tous nos soins. Donc, soins de visage, pareil. Donc, on a des praticiennes qui ont plus de 15 ans d'expérience, qui connaissent les propriétés de différents, par exemple, du café bio, du cacao, made in Côte d'Ivoire. Voilà, tous ces soins sont faits dès que la cliente arrive. Pour tout ce qui est huile de massage, par exemple, on fait affaire avec des producteurs, qu'ils soient ici ou en Afrique, d'huile essentielle, parce qu'aujourd'hui, on n'a pas vraiment ce produit d'huile essentielle. Ce n'est pas quelque chose de courant ici, on va dire, en Côte d'Ivoire. Donc, on fait infuser nos propres huiles. On peut avoir cannelle, girofle, on peut avoir... de la citronnelle, du quinquélibat qu'on trouve ici. On peut avoir du citron, des agrumes. Donc, on fait infuser nos huiles. Pareil pour les gommages, ce sont énormément de temps de fabrication parce que c'est vrai que c'est 100 % africain, 100 % naturel. Mais il faut savoir, il faut doser, en fait, les gommages, par exemple. Pas que ce soit trop fort pour qu'il y ait toujours le même... La même qualité, en fait. Donc, tout est fait ici, sur des marchés locaux. On va chercher des fournisseurs. Par exemple, on a un soin d'enveloppement à l'argile rouge et on a un fournisseur qui est à Lépé, une ville de Côte d'Ivoire, où il va à des mètres de profondeur dans la lagune pour prendre l'argile rouge pure. Donc, on ne modifie en rien. On ajoute nos petits secrets pour faire l'enveloppement et les résultats, ils sont là, en fait.
- Ramata
Et est-ce que ces lignes de produits, tout ce dont tu parles là, est-ce que moi, je peux venir au spa faire un soin et ensuite également acheter mon huile essentielle, acheter un produit ? Ou est-ce que pour y avoir accès, il faut vraiment que je fasse l'expérience dans le spa ?
- Christel
On a essayé. Pour être honnête, au début, on avait les huiles qu'on utilisait, par exemple, pour le massage, pour les soins de visage. On vendait de l'huile de rose, de l'huile de baobab. Comme je dis, on ajoutait nos petits secrets qui sont partis comme des petits pains. Et la difficulté, en fait, dans, je ne sais pas si on peut dire, l'artisanat du bien-être. Oui, je vais me lancer comme ça. L'artisanat du bien-être, c'est la production. On n'est pas une super grosse équipe pour dire qu'on va produire 10 flacons d'huile, qu'on va mettre en pot, mais on y a pensé. C'est toujours quelque chose qui est en projet de créer une gamme qu'intestinise pas où justement les clients peuvent profiter de ce qu'on leur offre. Mais bon, c'est un autre planning encore, ça c'est un autre business. Il faut le suivre, il faut que ce soit concret, il faut que ce soit propre, Donc, il faut que ce soit... certifié. Donc ça, c'est un autre business. Mais effectivement, on a pensé à faire ça.
- Ramata
Je comprends. Et effectivement, comme tu le dis, c'est un autre business. Donc après, presque, il faut avoir soit se lancer dedans, soit avoir quelqu'un qui est spécialisé dans cette partie-là de la beauté, de manière à pouvoir te soulager. Parce que quand on regarde les marques de luxe sur leur partie beauté ou sur leur partie lunettes de soleil, par exemple, elles font à peu près lunettes, en tout cas. Elles vont faire appel à des experts qui sont spécialisés dans la création de produits et la vente, et la distribution, le packaging ou autre. Et elles donnent la licence, elles vérifient que c'est bien le bon grade de qualité, mais elles ne le font pas elles-mêmes. En tout cas, beaucoup d'entre elles ne le font pas elles-mêmes. Certaines internalisent et d'autres, elles externalisent parce qu'on ne peut pas tout faire, en fait.
- Christel
Non, on ne peut pas tout faire. Et par rapport même aux produits cosmétiques, ici, il y a eu une vague, les gens parlaient à des... des personnes dans le secteur aussi, d'autres dames dans le cosmétique, c'est qu'aujourd'hui, il y a énormément de personnes qui se déclarent chimistes pro et donc il y a énormément de produits sur le marché qui vont dire ça c'est pour Anglo, ça c'est pour ça, il n'y a pas de marque particulière, ce n'est pas déclaré. Moi en tout cas, nous si on doit se lancer dans ça, il faut que ce soit vraiment carré, correct. Je n'ai pas envie de faire quelque chose parce qu'il faut le faire. Je sais qu'il y a le besoin, je sais qu'il y a une opportunité à saisir, mais je ne veux pas me lancer pour me lancer. Aujourd'hui, j'ai beaucoup appris de l'entrepreneuriat, donc je ne veux pas me lancer dans quelque chose que je ne vais pas maîtriser.
- Ramata
Je te rejoins complètement sur le fait d'experts autoproclamés qui proposent des produits en promettant des merveilles et dont les résultats et la véracité de… du diplôme de chimiste sont parfois douteux. Toi, aujourd'hui, pour fidéliser ta clientèle, on a vu quel était le profil de client, on a vu que du coup, on arrive et on a accès à des produits spécifiques développés pour le spa et par le spa. Est-ce qu'en termes de formule, en termes de tarification, souvent il y a des abonnements ou il y a des réductions au bout du deuxième, troisième ? Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de la manière dont tu as défini ? le prix de tes différents soins et des différentes offres auxquelles tu as pu penser pour fidéliser ?
- Christel
Alors déjà, pour la carte de soins, comme je dis, on a étudié le marché, on a vu un peu ce qui se faisait ici. Évidemment, on a vu aussi nos charges. Donc, on a fixé la carte des soins en fonction de ça pour ne pas... Voilà, même si on a dit qu'on était haut de gamme, on essaie de rester correct. vis-à-vis des clients. Pour tout ce qui est fidélisation, on fait énormément de promotions. On essaie de faire, par exemple, le week-end flash. Vous avez une heure de massage. Par exemple, au lieu de 40, vous l'avez à 30. On essaie de faire des forfaits, des packages pour les fêtes. On essaie de les fidéliser. En tout cas, ça... Ils répondent à l'appel. Ils adorent ça. Mes clients adorent les promotions. Et il y a aussi les abonnements qu'on a proposés. On a aussi, comment dire, des forfaits mixtes, couples, dont vous n'allez pas payer. Voilà, si le massage est à 40, vous n'allez pas payer 80, on va faire une réduction. Et il y a des forfaits groupes aussi, des forfaits mariés. pour la préparation au mariage. Honnêtement, on essaie de proposer une gamme assez intéressante qui satisfait à toutes les poches. Il y a la carte de fidélité aussi. En fait, ça dépend tellement, mais en général, au bout de cinq massages, vous avez un massage gratuit, vous pouvez venir avec telle personne et on essaie de récompenser les clients les plus fidèles qui sont là. qui réfèrent. Donc voilà, c'est un peu ça qu'on fait.
- Ramata
Ok, super intéressant. Et pour que les clients soient au courant des différentes offres, est-ce que c'est via WhatsApp ? Est-ce que c'est via une newsletter ? Comment est-ce que du coup, ils sont informés ? Est-ce que c'est sur le site Internet ? Comment est-ce qu'ils sont informés des différentes offres en fait ?
- Christel
On a un moyen Facebook, Instagram et on a WhatsApp Business aussi. Donc, on leur envoie dès que l'offre va sortir, peut-être une semaine, dix jours avant, on prévient de telle date à telle date, il y aura une offre. Donc, on fonctionne beaucoup par WhatsApp Business parce qu'il faut dire que la clientèle, même si on propose une offre promotionnelle via Instagram, il y en a qui ne sont pas sur Instagram. Donc, on va faire Facebook, mais la clientèle... En tout cas, après un bilan des études et tout, notre clientèle est plus sur Insta, WhatsApp Business que sur Facebook. Après, le site web, c'est intéressant parce qu'on a le système de, comme je dis, les cartes cadeaux. Donc, ceux qui passent généralement par le site web, c'est des gens qui vivent en France, qui vivent à l'étranger, qui veulent acheter une carte cadeau pour quelqu'un sur place ici. Donc le site web, là, oui, il fonctionne bien, mais pour les personnes qui ne sont pas ici, localement.
- Ramata
Très bien. En tout cas, on voit qu'il y a tous les leviers possibles qui ont été identifiés pour toucher toute occasion que vous avez. On va vous trouver. Et après, c'est bien que tu parles WhatsApp Business parce que c'est peu utilisé en France, en Occident. Et moi, quand j'en parle, on me fait des grands yeux quand je peux parler de ça en stratégie, en disant qu'il y a énormément d'entrepreneurs en Afrique qui utilisent WhatsApp Business. Et ce que j'explique, c'est que la force de WhatsApp Business, c'est que quand vous envoyez un message, vous êtes sûr que les gens vont le recevoir. Alors que quand on met un post sur Instagram, c'est Instagram, l'algorithme d'Instagram, qui décide qui va voir les posts. Et en fait, vous n'avez pas du tout de garantie que... tous vos abonnés voire vos posts bien au contraire vous avez 10% peut-être de vos abonnés ou peut-être un peu plus selon la qualité de votre communauté et l'engagement donc en général pour tout ce qui est soins, coiffures les gens qui sont qui reçoivent le SMS ça leur fait c'est un déclencheur d'achat en fait on reçoit le message avec la promo j'imagine que le téléphone sonne avec des prises de rendez-vous oui
- Christel
Tout à fait, même sur Instagram, même quand on met le post. Dès qu'on a les messages instantanés en DM, messages instantanés pour une prise en charge plus rapide, directement WhatsApp Business, on vous prend en charge, on prend le rendez-vous, on book. Parce que le problème aussi, c'est ça, Instagram. Et moi, j'ai eu à échanger avec des entrepreneurs qui se lancent sur Instagram. mais qui ne sont pas réactifs sur Instagram. Donc, je dis que vous avez un service à la clientèle qui est... Mais le service à la clientèle est tellement important que si on vous écrit un message et que vous répondez deux, trois jours après, bon, voilà. Et c'est tellement dur. Pourtant, on a des messages. Bon, après, il y a des clients qui sont compliqués. Donc, même s'il y a le message instantané, qu'ils vont insister, insister pour vous parler, c'est compliqué. Bon, après ça, c'est une autre gestion de service à la clientèle, mais WhatsApp Business, ici, c'est la base. Tous les business ont le WhatsApp. C'est primordial.
- Ramata
Oui, puis c'est une relation directe avec le client. Et c'est vrai que c'est intéressant le point que tu soulignes sur... presque le service client, quand on lance un business, quel qu'il soit service ou produit, ça doit être une priorité. On doit avoir quelqu'un qui peut répondre à tous les messages de manière très rapide, en moins de deux heures, en moins d'une heure. Et plus on est réactif, je dis une heure, il y en a qui vont vous dire non, mais il faut que dans le quart d'heure, vous ayez répondu parce que les gens sont tellement volatiles que c'est au moment où ils sont prêts à acheter, c'est là qu'il faut les attraper. Si vous attendez une heure, C'est perdu, en fait.
- Christel
Oui, mais totalement. Si on n'est pas réactif sur Instagram, Facebook, en DM, ce n'est même pas la peine. C'est trop difficile à gérer et il faut effectivement, si l'entreprise a les moyens d'avoir un community manager, parce que je pense que c'est eux-mêmes qui sont les meilleurs. S'ils ont un bon community manager qui est très, très, très réactif, il n'y a pas de souci. Mais quand il n'y a personne et que vous-même, vous êtes en train de bosser, répondre au téléphone, faire ci, faire ça, répondre en même temps sur les réseaux sociaux, ce n'est pas donné, ce n'est pas évident. On pense que c'est quelque chose de facile, mais pas du tout.
- Ramata
Non, non, non. Mais moi, je ne pense pas que ce soit facile, en fait. Et puis, c'est vraiment le nerf de la guerre, parce que c'est ta relation la plus… intimes avec ton consommateur, celui qui est prêt à payer pour tes services ou pour ton produit. Donc, tu te dois d'honorer cet engagement-là, en fait. Et c'est là que commence la relation. Je voulais te demander maintenant...
- Christel
Oui,
- Ramata
complètement. Ce que je voulais te demander maintenant, c'est pour promouvoir, en fait, ton spa, Merci. En termes de communication, tu as parlé d'Instagram et de publier régulièrement sur les réseaux sociaux, sur Facebook également. Est-ce que toi, tu as eu affaire à peut-être solliciter des médias pour pouvoir avoir des publis reportages ou alors solliciter des influenceurs ? Tu parlais du fait que tu avais des clients qui recommandaient le spa, donc tu as un bouche-à-oreille naturel dont tu as pu bénéficier. mais est-ce que toi tu as mis en place des actions qui t'ont permis de… de développer la notoriété du spa ?
- Christel
Oui, tu as tout cité. Je pense que j'ai tout fait. J'ai fait des publis reportages, insertions mag, j'ai fait des collabs avec des influenceurs qui vont faire leur retour d'expérience avec des vidéos, qui vont reposter des stories. J'ai fait des témoignages clients aussi. Et là, naturellement, il y a énormément de clients qui vont pour leurs soins, qui filment naturellement sans que je demande, qui font des stories, qui nous taguent. Interviews aussi, j'en ai fait pour parler du spa. Quand même, je pense que j'ai beaucoup fait par rapport à la promotion du spa. Pareil sur Instagram, même au début. Ce que je fais un peu moins aujourd'hui, c'était les promotions des posts. Quand il y a une offre, faire la promotion du post et tout. Après, moi, je ne sais pas si, encore une fois, l'algorithme d'Instagram est devenu tellement compliqué que même si on sponsorise et qu'on a ciblé... Des fois, je veux dire, sur 100 personnes, en gros, qui ont vu, peut-être qu'il y a 10 qui vont vous appeler pour prendre des rendez-vous. Donc bon, après, je pense à l'appréciation de chacun. Mais j'ai touché un peu à tout par rapport à la promo. Et puis, c'est vrai qu'il y a tout ce qui est réseaux sociaux, virtuels et tout ça, les publics reportages, mais j'essaie au maximum, même quand je participe à des événements, en présentiel, de parler du sport. pas qu'en opportunité, mais donner des cartes, de recommander. Donc, je joue sur tous ces aspects-là.
- Ramata
Très bien. Après, comme tu avais un background de toute façon en marketing et communication, c'est des leviers que j'imagine que tu as actionnés assez facilement et assez naturellement dès le départ.
- Christel
Oui, ça, c'était la base. C'était la base. Il fallait que je mette ma spécialisation quand même à profit pour le spa. donc oui je me suis servie aussi de mes acquis et puis même pour tout ce qui est, c'est vrai qu'on communique sur Instagram, sur Facebook, après il y a tout ce qui est visuel, il faut avoir les codes de bons visuels de bons photographes, il y a tout cet aspect aussi, on ne parle pas de l'aspect communication marketing, du budget pour une entreprise, c'est extrêmement lourd et moi je le dis toujours en tout cas aux femmes entrepreneurs J'ai la chance de former parfois. Apprenez à vous former vous-même. Tout ce qui est Canva, tout ce qui est Instagram, comment apprendre à cibler sur les réseaux sociaux, il faut que vous vous formiez. Vous ne pouvez pas toujours compter sur le community manager parce que le community manager, il peut partir d'un jour. Du jour au lendemain, il part. Vous faites comment pour gérer votre page ? Comment vous faites pour avoir des visuels si vous n'avez pas, par exemple, le budget pour avoir une centaine de photos ? Donc ça... je le dis et je le répète tout le temps, il faut, en tant qu'entrepreneur, il faut avoir, en tout cas, un minimum de base, un minimum de forme. Il faut s'auto-former. On n'a pas le choix.
- Ramata
On n'a pas le choix et aujourd'hui, il y a quand même énormément de tutoriels, de moyens qui sont mis à notre disposition pour pouvoir alors il ne s'agit pas de devenir un expert, mais en tout cas, se dire... si pendant un mois, je dois gérer moi-même parce que je n'ai plus le community manager ou pendant quelques semaines, c'est possible en fait. Ça ne met pas l'entreprise à l'arrêt.
- Christel
Exactement. C'est trop important. Il y a plein de formations gratuites. En fait, je pense que c'est une question de volonté et puis de priorité. C'est ça.
- Ramata
Maintenant, ce que je voulais te demander, c'est que je sais qu'on l'a rapidement balayé quand j'ai présenté ton profil. aujourd'hui tu es à la tête de ce spa, de ce lieu tu es également directrice d'une école tu es également rédactrice beauté et puis il y a d'autres activités tu fais de la formation pour un institut tu as un côté je ne vais pas dire touche à tout mais en tout cas je pense que tu aimes avoir des journées bien remplies et puis tu as évoqué le fait que tu étais maman donc qui est un métier aussi à 100% donc Comment tu fais en fait pour t'organiser et gérer ces différentes activités ? Parce que parfois, c'est vrai qu'on a tendance à donner le conseil de choisir ses batailles, il faut choisir un combat, il faut se concentrer sur un domaine en particulier. Et puis, on va avoir tendance aussi à vous dire, ah mais si vous faites plein de choses qui sont trop différentes les unes des autres, c'est que vous êtes un peu éparpillé. Or, c'est bien d'avoir un CV. voilà où vous êtes dans un domaine et vous restez dans le même domaine. Moi, je ne suis pas forcément complètement alignée avec ça. Je pense qu'on a des personnalités qui nous permettent de toucher à diverses choses. Et si on en a l'envie, les moyens et à priver les compétences, il faut pouvoir se lancer et sans s'éparpiller. Du coup, mon point, c'est toi, comment tu arrives à gérer ces différentes activités ?
- Christel
Alors, je ne sais pas.
- Ramata
On va s'arrêter là. Je te remercie. C'est ça,
- Christel
ça va finir par ça. J'y arrive, mais je n'ai pas de recette à vous donner. Ami, je le sais. Non, honnêtement, c'est comme ça que je fonctionne. Je pense que c'est comme ça que j'ai toujours fonctionné. Je ne me vois pas avoir telle casquette sans avoir l'autre. Et j'apprends à... Je pense que j'apprends à partager mes semaines en fonction des priorités que j'ai dans chacun des domaines que je suis. Si je me dis lundi, mardi, il faut absolument faire, par exemple, créer du contenu pour le spa. Je m'assois, je me dis qu'il est obligé de le faire de telle heure à telle heure, point final. Si j'ai passé ce temps-là et que je ne l'ai pas fait, c'est dangereux pour la suite. Donc j'essaie de m'organiser comme ça en fait. Et si pour l'école des métiers d'art, il faut faire ça, il faut avoir des rendez-vous, il faut faire des colles, je me concentre dessus. Mais je pense que j'arrive à faire tout ça et être maman en même temps. mais aujourd'hui grâce à Dieu, mes enfants, ils sont grands, donc ils sont indépendants. Mon fils a 15 ans, ma fille 12. Donc, ils sont quand même assez... Même pour l'école, ils essaient de suivre. J'ai du temps pour eux, j'ai du temps pour la famille. Je sais que, par exemple, samedi ou dimanche, je ne vais pas faire passer le travail avant eux. Je sais que c'est mon temps de famille. Donc, j'essaie de m'organiser comme ça, de tout noter. J'ai mon Neuchonne qui est là, où je note. tout, je dis bon telle date je dois faire ça ça, ça, ça, donc en tout cas pour le moment je m'en sors.
- Ramata
Ok mais ça repose en tout cas sur une organisation millimétrée, c'est-à-dire qu'on peut pas comment dire, gérer plusieurs activités comme ça sans avoir, voilà tu l'as bien dit, tu as ton ocean, donc tu as un agenda bien rempli avec des plages horaires qui sont fixes pour certaines activités et est-ce que Euh... tu as toujours été comme ça ? C'est-à-dire, dès le début, quand tu t'es lancée, tu avais déjà plusieurs activités ? Ou est-ce que c'est au fur et à mesure aussi, tu as acquis de l'expérience et du coup, tu as pu être peut-être plus rapide dans la gestion du spa ? Tu as peut-être délégué ce qui t'a permis de libérer du temps pour pouvoir te consacrer à d'autres activités ?
- Christel
C'est avec l'expérience. C'est avec l'expérience, parce que, comme je disais au début, je bossais. Donc, mon travail, c'est 8-17 heures, tu as fini. Après, quand on s'en va, même dans le spa, il y a plusieurs tâches. Comme je dis, entreprenante, tu ne peux pas faire une seule chose. Donc, c'est au fur et à mesure que je me suis dit, parce qu'aussi, il y a eu des expériences où il y a eu des oublis, il y a eu des réunions ratées. Il faut qu'on se dise la vérité, on n'est pas des robots, malheureusement, ou heureusement. Donc, des rendez-vous ratés. Voilà, on se dit, ah non, on va faire ça, j'ai rendez-vous avec telle personne, on oublie la personne, ce qui n'est pas du tout correct. Et moi, ça me gêne énormément. Donc, je me suis dit, si tu ne notes pas, si tu ne t'assoies pas pour faire ton planning de la semaine, noter toutes les dates, toutes les heures, tu vas perdre sûrement des marchés. Toi-même, ta crédibilité va en prendre un coup. Tu as une réputation quand même. Donc oui, c'est avec l'expérience que j'ai su m'organiser.
- Ramata
Très bien. Donc, c'est un bon point aussi, moi, sur lequel j'insiste, c'est que je pense que l'expérience nous permet de gérer d'autant plus d'activités. Et quand on est entrepreneur, par définition, dès le départ, de toute façon, on est un profil qui gère plusieurs choses, puisqu'on a une casquette de communicant, on a une casquette de commercial, on a une casquette de comptable. Donc, on est déjà dans l'entrepreneuriat, dans de la multi-activité. Donc, c'est tout à fait possible. gérer plusieurs domaines d'activité en même temps, mais ça suppose d'avoir une organisation au cordeau, une organisation millimétrée. Toi, aujourd'hui, ça fait dix ans que le spa existe, est-ce que tu as des envies où tu te dis, voilà, d'une ouverture d'un autre lieu dans une autre ville, de le franchiser, est-ce que c'est des choses auxquelles auxquels tu as réfléchi. C'est quoi en fait les perspectives pour Kente Sky Spa ?
- Christel
Oui, moi, en tout cas, ma grande vision au début du spa, c'était d'ouvrir dans d'autres villes, d'Afrique même. Et même d'ouvrir ici à Abidjan, peut-être un autre lieu qui se rapprocherait d'une autre cible. Parce que où je suis située aujourd'hui, Abidjan, ça grandit. Et ce n'est pas toutes les personnes qui ont envie de traverser toute la ville pour venir au spa. pas. Donc oui, c'est des projets. Après, comme je dis, je ne veux pas ouvrir pour ouvrir si je ne maîtrise pas le sujet. Voilà, ça demande de l'investissement, ça demande la formation d'autres praticiennes, c'est d'autres charges encore. Donc oui, c'est une vision que j'ai, c'est l'ambition que j'ai en tout cas. Si j'ai l'opportunité et que si je vois que le moment est et bienvenue, oui, je me lancerai dedans. Donc ça, en tout cas, c'est ma vision.
- Ramata
Très bien. J'imagine que la fin d'année, c'est une période... Donc, l'épisode, il sortira, je pense, courant octobre ou novembre. Plutôt novembre, d'ailleurs, puisque là, on est déjà bien octobre. Donc, est-ce que la fin d'année, c'est un gros mois pour le spa, les cartes cadeaux ? Est-ce que c'est un moment privilégié, justement, où les gens prennent particulièrement soin d'eux ? ou alors où les gens... offrent particulièrement en cadeau des soins ?
- Christel
J'irais 50-50. Les femmes aiment bien prendre soin d'elles, parce qu'il y a les fêtes, parce qu'il y a le 24-25. En tout cas, c'est une grosse période décembre où il y a plein d'activités festives. Les hommes, par exemple, ils aiment bien offrir à leur épouse, à leur maman, à leur sœur des cartes cadeaux. Et eux-mêmes aussi, ils aiment bien profiter de... des promos de décembre, parce qu'on fait toujours des promos en décembre. Oui, c'est un gros mois. C'est un gros mois pour le spa et même janvier. Janvier, franchement, à ma grosse surprise, on a toujours eu du monde en janvier parce que justement, les gens, après les fêtes, ils sont chaos. Donc, ils veulent venir justement prendre un bon massage avant de reprendre le boulot. Donc oui, décembre, ça marche quand même assez bien.
- Ramata
Bah écoute, moi j'ai prévu, cette année c'est la première fois que je vais faire ça, je vais faire un espèce de, alors je ne vais pas l'appeler calendrier de l'avant, même si le terme marketing c'est ça, mais je vais faire la liste de tous les idées cadeaux en fait. Donc du coup je te mettrai dans la, je mettrai le côté cadeau, donc je vais lister voilà des marques de mode, des... marques de beauté, des soins, mais vraiment dans une logique vraiment made in Africa ou basée en Afrique, que dans le côté, j'ai un budget pour faire des cadeaux sur la fin d'année, que je puisse un petit peu pousser mon audience à acheter africain. Donc, c'est l'objectif. Et donc, du coup, ça tombe bien, l'épisode tombera pile à ce moment où je vais lancer cette série. d'articles, vraiment à dessin très focus promotion, mais toujours avec une envie de promouvoir une mode africaine, des industries culturelles et créatives, de la beauté, des expériences en fait, avec cette identité africaine pour toujours continuer à la promouvoir. Parce que je pense qu'il y a un déficit d'informations qui fait qu'on ne va pas penser au spa africain, mais parce qu'on ne connaît pas en fait, c'est pas tellement parce qu'on veut pas ou parce qu'on se dit que c'est forcément que les spas dans les hôtels qui sont les meilleurs, souvent c'est vraiment parce qu'on n'a pas l'info.
- Christel
Non, il faut découvrir, il faut apprendre à consommer africain. C'est super important, oui, et je pense que là, justement, ta plateforme vraiment va aider à découvrir ces lieux-là, et je pense qu'ils vont s'accrocher, ils vont aimer, en tout cas, le retour aux sources, moi, j'y crois. crois. Donc, je suis toujours sur ma ligne, toujours alignée.
- Ramata
Là-dessus, on est alignées toutes les deux. À la fin de cette interview, moi, j'ai été ravie de pouvoir échanger avec toi et de découvrir, en fait, les étapes de la création de ton spa qui, voilà, est là depuis dix ans et on lui souhaite de rester encore sur les dix prochaines années et puis, voilà, de voir se développer tous les projets et toute la vision que tu peux. peux avoir pour ce lieu à Abidjan.
- Christel
Merci beaucoup, Antifa.
- Ramata
Merci beaucoup et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.
- Christel
À très vite, merci beaucoup.
- Ramata
Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis, vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.