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Zak Koné, fonfateur de la marque Pelebe cover
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Africa Fashion Tour

Zak Koné, fonfateur de la marque Pelebe

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55min |23/10/2025
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55min |23/10/2025
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Description

Comment sortir des clichés associés à la mode africaine pour créer une marque universelle et ambitieuse ?

Zak Koné, fondateur de la maison ivoirienne Pelebe, partage son histoire. Il nous révèle les coulisses de sa vision : créer une mode qui défie les standards internationaux tout en honorant l'héritage africain. Une masterclass essentielle pour tous les créateurs qui rêvent de lancer leur propre label !

Les 3 leçons clés de la masterclass de Zak :

💡 Maîtriser son art sans école : Faute de pouvoir intégrer une école internationale, Zak Koné a choisi d'apprendre "sur le tas". Il explique comment cette nécessité l'a transformé en un designer au savoir-faire aiguisé, prouvant que la passion et l'engagement peuvent surpasser les parcours traditionnels.

🌍 Transformer la frustration en moteur : Sa marque est née d'une frustration : l'écart entre la mode africaine et l'universalité des grandes maisons internationales. Il nous montre comment il a utilisé ce sentiment pour créer un déclic entrepreneurial et définir une identité forte : celle de la "citoyenne du monde" qui porte la culture africaine.

👑 Stratégie de rayonnement : De la participation à la Elie Kuame Fashion Week à la prestigieuse collaboration avec Olivia Yacé (Miss Côte d'Ivoire) pour Miss Univers, Zak Koné détaille sa stratégie pour propulser Pelebe sur la scène internationale et valider l'ambition de sa marque.

Si vous êtes porteur de projet, entrepreneur ou simplement curieux des success stories africaines, cet entretien est fait pour vous.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Zac Koné

    Au-delà de l'élection Miss Univers que nous attendons avec hâte avec notre candidate Olivia Yassé, on a la Fashion Week d'Abidjan organisée par mon confrère et grand frère Eli Kuham, qui est vraiment l'événement depuis l'année dernière auquel nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant dans laquelle justement nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan. Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • Aujourd'hui, je suis en compagnie de Zat... connaît le fondateur de la marque Télébé. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Zach, comment vas-tu ?

  • Zac Koné

    Bonjour Amata, bien et toi ?

  • Ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, ça fait quelques mois maintenant que j'ai découvert ta marque lors du défilé Black Fashion Experience. Et du coup, moi je m'étais fait dans ma petite liste de marques et de créateurs à rencontrer. Pélé B en faisait partie, donc je suis ravie qu'on ait pu réussir à trouver un moment pour pouvoir échanger. Donc on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Zac Koné

    Alors je suis Zach Conné, je suis styliste ivoirien et je suis fondateur d'une maison de couture et de prêtres apportés maintenant en Côte d'Ivoire du nom de Pélé B. Voilà.

  • Très bien, c'est une présentation succincte, très efficace. Maintenant, on va rentrer un petit peu dans le détail. Donc, moi, j'ai envie de savoir un petit peu qui est Zach, en fait. Et puis, comment est-ce que tu as atterri dans la mode ? Et notamment, comment est-ce que tu es devenu styliste ? Donc, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton parcours scolaire, des études que tu as pu faire ? Et est-ce que tu étais déjà dans le domaine de la mode ? Ou est-ce que rien à voir ? Et puis, à un moment donné, il y a eu un déclic qui t'a fait rentrer dans... dans la planète mode ?

  • Zac Koné

    Alors, il faut savoir déjà que je suis autodidacte. Donc, pour moi, par exemple, il n'y a jamais réellement eu de déclic. J'ai toujours été passionné de mode depuis ma tendre enfance. Et c'était quelque chose de super évident pour moi. C'est-à-dire que je ne voulais pas faire autre chose que cela. Et c'était avant tout, en fait, d'abord du stylisme. Habiller les gens, habiller les hommes, les femmes. modifier pourquoi pas la façon de s'habiller. Et donc très jeune, j'ai vraiment alimenté cela dans mon esprit. Et dès que j'ai eu l'occasion, après l'obtention de mon baccalauréat, mes parents, bien sûr parce que j'avais quand même un très bon niveau, j'avais fait un bac professionnel, j'avais un très bon niveau en communication et marketing, me poussait plus à continuer mes études. Mais je crois que le cœur battait plus fort ailleurs. Et j'ai décidé d'apprendre sur le Thaïsie, faute de moyens de rentrer dans une école internationale de mots. Je me suis dit que ça n'allait pas être un frein bien au contraire et que j'allais d'abord apprendre ici. Et bien sûr, je pense que dans ma carrière, ça m'a beaucoup servi. Et voilà, en tant que personne, je suis vraiment un bon vivant. Je suis quelqu'un d'assez optimiste dans tout ce que j'entreprends, dans ma vision même en fait globale du monde. Et j'essaie vraiment de... Cultiver cet esprit-là et de rester dans de bonnes énergies, rencontrer de bonnes personnes qui me permettent, bien entendu, de pouvoir personnellement me développer au même niveau. Je ne sais pas si cela répond dans les détails à ta question. Ne t'inquiète pas,

  • on a une heure devant nous, donc il y aura du détail. Ce n'est pas un souci. Non, c'est grave. Je vais faire une réponse tout de suite. Du coup, j'avais envie de revenir sur une différence que l'on fait et parfois qui n'est pas connue de tout le monde entre le métier de styliste et le métier de designer. Toi, tu as dit que tu as d'abord commencé en étant styliste. Est-ce que tu peux expliquer ce que tu faisais exactement et un peu décrire quelle est la différence entre le métier de styliste et la casquette que tu prends quand tu es plutôt créateur et quand tu es plutôt designer ?

  • Zac Koné

    En fait, je dis qu'à la base, je suis styliste parce que c'est ce qui m'a passionné en premier. C'est ce que j'ai vu et qui m'a tout de suite plu. Et que j'ai fait en premier parce que, n'ayant pas encore une formation pour être un créateur. Pour moi, le créateur, en fait, donc le créateur d'une maison de mode, un créateur de mode, c'est quelqu'un, en fait, qui crée des tendances, qui permet, pourquoi pas même, de faire renaître, en fait, la mode d'une nouvelle façon. Pour moi, des créateurs de mode, il y en a plein dans le mode. Mais de vrais créateurs, ça a été Christian Dior, Yves Saint Laurent, Versace, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, George Armani. Des personnes qui, au-delà de créer même des tendances, ont créé un style, ont su imposer une histoire, une personnalité derrière les créations. Le styliste, c'est celui qui, justement, arrive à lire ces histoires-là au travers des collections de créateurs et qui, ensuite, peut le retravailler sur des silhouettes, peut le traduire au marché à travers des looks, à travers l'accueillation de ces tendances-là. C'est le styliste. qui permet au mode de naître à travers des tendances. Et c'est ce que j'ai commencé à faire en travaillant avec des stylistes locaux, des créatrices locales. Et au fur et à mesure, en vrai, je suis arrivé à la création par nécessité. En fait, au fur et à mesure, en travaillant avec... d'autres créateurs localement ici en Côte d'Ivoire, je me suis rendu compte en fait justement qu'il existait un grand décalage entre la mode qui se faisait sur le continent africain et ce qui se faisait à l'international. Moi qui ai d'abord été influencé à travers des magazines internationaux par des marques comme Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Versace, Giorgio Armani, et puis j'en passe. Je trouvais que nous, On n'avançait pas forcément dans le même sens que ces créateurs-là, qui pour moi avaient pu toucher un œil universel. Contrairement à nous, qui vraiment nous débattions encore à d'abord pouvoir s'imposer même déjà sur notre marché local, avant d'essayer de toucher même pourquoi pas mon continent africain. Et c'est à ce moment-là que je me suis dit, il existe dans ce cas-là une réelle faille. Et je comprends d'ailleurs pourquoi on dit la mode africaine et pourquoi pas tout simplement la mode, c'est-à-dire celle qui universalise toutes les cultures. Et je me suis dit à ce moment-là, il était peut-être temps pour moi de créer cette maison-là qui répondrait à cette question-là, à cette thèse-là qui serait de pourquoi nous, en tant que... En tant que mode existant sur le continent africain, nous ne pouvons pas pénétrer le marché universel. Pour moi, ce n'est pas une façon, par exemple, de dire que nous allons faire des choses qui vont vraiment à l'encontre de notre culture. PLB est une réelle réponse, dans le sens où on essaie de faire des vêtements qui, en tout temps... Puisant son inspiration complètement du cœur du continent, de son histoire et de sa culture. peut aujourd'hui non seulement répandre de manière stylistique, vestimentaire et pratique aux besoins des populations sur le continent, pas seulement sur le continent, mais qui pourrait aussi séduire au-delà du continent, apporter cet aspect universel-là à ce que serait aujourd'hui, en 2025, voire les années à venir, la mode sur le continent africain. Je suis venu à avoir une maison de mode, tout simplement parce que je n'arrivais pas, en tout cas mon essence de styliste, n'arrivait pas avec ce qui se faisait déjà sur le continent, à pouvoir répondre déjà à cette vision que je me faisais déjà très jeune, de ce qu'on pourrait faire de notre culture, mixée, mélangée à ce qui se faisait déjà à l'international. Point de vue mode, l'international m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup influencé sur l'esthétique. Et en termes de culture, je me suis beaucoup inspiré de mon continent. Et c'est à travers PLP que j'arrive plus facilement à pouvoir développer et montrer l'œil stylistique que j'ai de la mode. non seulement universelle aujourd'hui, mais tout en partant d'une vision culturelle, en tout cas africaine.

  • C'est extrêmement intéressant que tu précises vraiment quelle est l'origine de la genèse de la marque. Et quelque part, c'est sorti d'une forme de frustration où ce qu'il y avait dans ton environnement ne correspondait pas à ce que toi tu avais en tête, à ce que tu envisageais.

  • Zac Koné

    C'est complètement ça, c'est vraiment partie d'une frustration en fait, de ne pas pouvoir exprimer l'essence même de la mode, tout en se restant ancré dans notre culture.

  • Et du coup, aujourd'hui à travers PLB, comment est-ce que tu arrives à exprimer cette essence ? Et ce que j'entends, c'est vraiment, c'est important pour toi de mettre en avant la culture ? Et en même temps, d'avoir quelque chose, tu évoques beaucoup le terme universel. Mais c'est ça le principal challenge. Comment est-ce que Pélébé réussit ce challenge ?

  • Zac Koné

    Tout à fait. Ma foi, pour être honnête, tous les jours, je me demande comment est-ce qu'on arrive en fait à réussir. J'espère en tout cas qu'on réussit. Mais en fait, en vrai, je pense que c'est... Cela part du fait quand même que je sois quelqu'un de réellement ancré Merci. dans mon époque. Je vis l'instant présent. Et je pense que ça se voit réellement dans nos créations parce que nous pensons à l'évolution de la femme africaine avant tout. La femme africaine de sa jeunesse, comme j'ai envie de te dire, avant la colonisation, a aujourd'hui, celle qui a traversé toutes ces époques-là, qui aujourd'hui utilise l'IA, fait des podcasts, en fait avec des créateurs qui sont sur des autoroutes au Côte d'Ivoire pendant qu'elle est assise à Paris. Pourquoi pas celle qui reste même en fait ancrée dans son continent, pas dans des grandes villes, mais qui est vraiment en fait dans des campagnes et qui quand même en fait s'intéresse en fait à sa modernité. Je pense que nous y arrivons parce que nous essayons réellement dans tous les aspects en fait de notre processus de création. de prendre en compte ce que serait aujourd'hui la femme africaine, selon moi, à travers et en prenant compte de toute son histoire. Aujourd'hui, la femme africaine est africaine, mais avant tout, citoyenne du monde. Parce que je pense que nous vivons dans un monde qui se mondialise de plus en plus. Et nous ne pouvons pas rester ancrés dans notre culture sans pour autant... accepter d'être influencés parce que c'est fait à l'extérieur. Même si, et je pense même que notre histoire nous le montre, même si nous n'allons pas vers le monde, le monde est en train de venir vers nous. Le monde ne cesse de venir vers nous. Et c'est à nous, en fait, de pouvoir choisir comment, en fait, se présenter au monde aujourd'hui. Et pour moi, la meilleure manière de le faire, c'est de montrer une image de la femme africaine qui peut en gros avoir toutes les casquettes. Donc, être africaine, mais en même temps citoyenne du monde, en même temps indépendante qui a son business qu'elle gère et en même temps mère au foyer, qui partage et qui inculque des valeurs propres aux Africains, mais en prenant en compte l'évolution du monde dans lequel elle vit. et nous arrivons en fait à le faire vraiment dans les matières, dans des coupes qui vraiment lui permettent en fait... de respirer, de se mouvoir, tout en gardant une certaine féminité. Pour moi, c'est super important que la femme garde sa féminité, qu'elle garde en fait son essence même, l'essence même de son énergie, qui est de plaire, de séduire, d'amener à soi. Je me suis laissé prendre par ma passion.

  • Mais c'est ça qui est parfait. C'est ça qui est parfait. Moi, c'est ce que j'adore. Donc là, c'est vrai que tu as abordé beaucoup de choses. Moi, ce que j'aimerais, c'est que... Donc, ce que tu évoques vraiment, c'est que tu as parlé de la cliente, en fait, que tu cherches à viser. Et c'est ce qui te permet de, finalement, réussir cet équilibre entre, finalement, préserver une culture, la mettre en avant, et en même temps, rester très contemporain, rester dans l'air du temps. Quelles sont en fait les matières de prédilection ? Quelles sont les formes ou les styles que tu vas particulièrement mettre en avant quand tu travailles les collections ? Est-ce qu'il y a des choses qui font partie de l'ADN de PLB que tu peux nous partager ?

  • Zac Koné

    Bien entendu, là par exemple, j'ai l'habitude de dire qu'on utilise beaucoup nos codes vestimentaires traditionnels. Par exemple, en tout cas avec toutes les recherches que j'ai faites, je me suis rendu compte que selon les différentes... région du continent, nous avons certains codes dans le vestimentaire qui revenaient beaucoup. Donc, par exemple, le nouage, le drapage, quoi d'autre ? On a, par exemple, je pense, qui traduit aussi l'amour et l'affection que l'Africain a du wax. On a... cette facilité-là, par exemple, à tout ce qui est motif, tout ce qui est signe, parce que c'est un langage, c'est une communication. Et donc, cela nous permet, en fait, en vrai, de pouvoir utiliser des matières comme le coton. Parce que voilà un autre truc qui est hyper important pour moi, c'est que nous prenons en compte aussi nos réalités climatiques. Vraiment, toute l'inspiration, comme je vous dis, vient, en fait, du continent. L'aisance, ce n'est peut-être pas le bon mot, je voudrais plutôt dire que nous utilisons réellement les capacités fonctionnelles pour mettre avant tout à l'aise la femme africaine. Donc, le code vestimentaire... avec tout ce que je viens de citer, par exemple, et les motifs. Nous avons aussi le fait que beaucoup, beaucoup, beaucoup de matières, en fait, sur le continent sont utilisées, comme le coton, le raffia. On n'a pas encore trouvé la manière la plus esthétique, en fait, de mêler le raffia, par exemple, à notre processus de création. Mais aujourd'hui, le coton... Du voile de coton au coton bio naturellement tissé et de manière artisanale par les artisans même, en fait, de la Côte d'Ivoire. Justement, c'est ce que je vais chercher là, en fait, pendant que je te parle. Et donc, nous essayons vraiment de travailler avec tout ceci. Parce que c'est une matière qui est adaptée au climat. et aux saisons que nous pouvons connaître sur le continent, du nord au sud, il faut préciser. Et en fonction de plusieurs régions, bien sûr, parce que pour l'instant, nous ne sommes pas encore, en termes de marché, prêts à répondre à certaines demandes. Mais je pense que c'est... C'est un processus qui va s'élargir à des matières comme la laine pour que le sud et le nord, par exemple, de l'Afrique puissent être servis. L'Eurasia, donc juste là j'essaie vraiment de travailler de la façon la plus esthétique en tout cas de pouvoir le rajouter à notre processus de création. Mais à-dessus d'autres matières qui sont encore méconnues et que pour l'instant peut-être je vais essayer de garder un certain mystère autour parce que nous-mêmes n'avons pas encore la maîtrise, tu vois. Mais les matières sont choisies chez PLB en fonction de leur adaptabilité au continent africain d'abord.

  • C'est ce que tu me dis, tu es en déplacement, en Côte d'Ivoire, pour aller chercher des matières. Donc toi, en tant que designer, tu vas apporter un soin particulier à pour toi-même la sélection des matières pour créer ta collection.

  • Zac Koné

    C'est tout à fait. Surtout que j'ai l'avantage, en fait, de pouvoir avoir accès, en fait, aux artisans locaux directement. Donc, de travailler, en fait, en épreuve de collaboration, en fait, avec eux et de pouvoir, donc, choisir en termes de design. C'est là où mon savoir-faire, en fait, prend toute son essence, mon savoir-faire, en fait, de styliste. Parce qu'à travers, en fait, ma vision, je peux, par exemple, en fait, les accompagner dans le choix. des couleurs, pourquoi pas même de la façon d'innover dans le tissage des matières, qu'on puisse avoir des choses originales, des choses qui soient typiquement propres à la maison, puis les aider, pourquoi pas. Et j'espère aussi que cela leur permet, eux aussi, localement, de pouvoir faire évoluer leur savoir-faire. Parce que voilà aussi quelque chose qui est hyper important. Que ce soit en Côte d'Ivoire ou même en Guinée, au Mali, au Burkina, on a un savoir-faire textile énorme et qui malheureusement est encore méconnu. Mais je pense qu'il est avant tout méconnu du fait qu'il n'est pas évolué en fait avec le temps. Et aujourd'hui, un de nos défis en fait c'est de pouvoir faire de telle sorte que ce savoir-faire-là en fait Déjà, rattrape le temps perdu, pourquoi pas ? Ou se transforme avec toutes les expériences que nous, aujourd'hui, jeunes Africains, jeunes créateurs Africains, nous pouvons avoir avec le marché de la mode ?

  • Très bien. Tu nous parlais de tes clientes, de leur profil. Il y a vraiment une volonté, je pense, qui est très inclusive dans ta manière de... Comment dire ? de décrire la client puisque tu as décrit plein de profils différents. En termes de stratégie de communication, tu parlais de... Toi, tu avais quand même un background en marketing, en communication. Qu'est-ce qui fait la force de PLB ? Qu'est-ce qui fait la différence de PLB en termes de communication ? Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a énormément de marques et de créateurs extrêmement talentueux. Donc, il y a du choix. Quand on a envie de s'habiller en Côte d'Ivoire, on a vraiment du choix. question qu'est-ce qui fait qu'en termes de com, en termes de stratégie marketing, PLB peut se distinguer ?

  • Zac Koné

    Alors, en termes de com et en termes de stratégie marketing, je pense que notre point fort, c'est de pouvoir prôner une mode universelle et non vraiment axée seulement que sur le volet africain, donc très souvent ethnique, déjà. Deuxièmement, C'est une mode qui effectivement prend son inspiration du continent africain, mais qui parle en fait au final aux femmes des quatre coins de la planète. En vrai, quand vous regardez bien tout ce que nous faisons, donc que ce soit en termes de couleurs, en termes de coupes, et en termes de fonctionnalités et tout, tout ce que nous proposons en fait... s'adresse non seulement à la femme africaine, mais à l'européenne, à l'asiatique, peut-être pas toutes les saisons, mais en tout cas, dans l'année, à deux saisons de leur vie. Et pareil, en fait, sur les autres continents et tout. Nous nous inspirons beaucoup, en fait, c'est vrai, de la culture africaine, mais vraiment, nous restons dans un réel melting pot parce que vous pouvez avoir, en fait, une pièce qui est... très inspiré par exemple en termes de matière de ce qui est adaptable au climat africain mais dans une coupe qui répondrait par exemple à une inspiration venue des Caraïbes ou pourquoi pas de l'époque d'âge d'or, je crois. C'est bien comme ça que ça s'appelle, l'âge d'or des États-Unis. Ou bon, donc, le continent qu'on essaie l'abolition de l'esclavage, les populations noires gagnant en émancipation, tout ça. Voilà. Pour te dire que nous essayons vraiment de... en termes de communication, de pouvoir nous adresser à tout le monde partant d'une base qui est la culture africaine. Sans pour autant lui donner cette image caricaturale qui, malheureusement, nous colle trop à la peau jusqu'à aujourd'hui.

  • Très bien. Et toi, en termes de direction artistique pour les shootings ? est-ce que c'est toi du coup qui as la main sur cette partie-là et donc dans ton travail tu vas aller du coup aller rencontrer les artisans pour aller faire développer des tissus spécifiques pour PDB et est-ce qu'au niveau de la direction artistique dans le choix des mannequins le choix du photographe est-ce que tu interviens aussi est-ce que tu as vraiment des idées très précises que tu souhaites comment dire concrétiser tu vois tu les as en tête et après c'est comment est-ce que tu vas leur donner vie en fait oui mais en fait tu sais ...

  • Zac Koné

    Moi, j'ai l'habitude de dire que c'est un réel processus qui va crescendo. Dans le sens où, quand je commence à aller même jusqu'à travailler avec les artisans, je trouve que cette histoire-là doit même se lire et se voir jusque dans... nos campagnes de com. Donc que ce soit en termes de direction artistique, bien sûr, j'ai un œil là-dessus, même si ce n'est pas forcément moi qui m'en occupe et qu'on travaille en étroite collaboration avec le photographe. Mais par exemple, même le choix du photographe, c'est moi qui dis mon dernier mot. En fait, je reste tout le temps ouvert aux propositions de l'équipe. Mais vraiment, la dernière décision me revient. En termes de direction artistique, que ce soit même le choix, l'histoire, les mannequins, comment est-ce que je veux que les mannequins se présentent ? Quelles sont les histoires derrière ? Si tu regardes sur notre site internet, nous n'avons pas, par exemple, nous qui nous inspirons beaucoup de la culture africaine, nous n'avons pas seulement que des mannequins africains. Nous essayons d'avoir des mannequins de différentes cultures, tout en bien sûr magnifiant la femme africaine. Je n'ai pas envie de dire « race » parce que je trouve que c'est un mot qu'on devrait abolir. Et dire plutôt que je cherche des mannequins de différentes carnations. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes un monde, qu'on le veuille ou pas, nous sommes un monde qui est en train de nous. globalisé, il était plus inclusif. Et donc, pour moi, la femme noire, par exemple, de carnation, a exactement la même beauté à mettre en avant que celle, par exemple, qui serait blonde aux yeux verts, par exemple. Vous voyez ? Tu vois ?

  • Je vois complètement l'idée, c'est qu'il y a des canons de beauté, des stéréotypes qui ont été véhiculés. par les médias, par les films, et souvent, c'était une beauté occidentale qui était mise en avant. Et à un moment donné, c'est vrai que... Et il y a aussi des créateurs de mode qui ont mis en avant certains canons de beauté. Et voilà, on peut parler de, pour le coup, un Yves Saint Laurent qui a mis en avant, qui a été l'un des premiers à mettre en avant des femmes noires, notamment Katusha. Et donc, c'est vrai que le travail des créateurs dans la manière dont ils sélectionnent les gens leurs muses, leurs mannequins ou les femmes avec lesquelles ils vont collaborer pour les habiller. Ça a un impact énorme aussi sur comment une petite fille, elle peut définir ce qu'est la beauté. Et c'est sûr que quand il n'y a pas beaucoup de femmes noires, on peut avoir l'impression que la beauté, c'est les codes de la poupée Barbie blonde aux yeux bleus.

  • Zac Koné

    Tout à fait, je suis complètement d'accord. Même si je pense aussi que c'est aussi une façon en fait aussi de contrôler derrière. Donc, il faudrait peut-être aussi que la femme puisse se libérer de cela. Pour moi, l'inclusion, en fait, c'est une manière de libérer la femme. Parce que ça part, en fait, pour moi, ça part dans les deux sens. Là, par exemple, aujourd'hui, je vois moi qui évolue sur le continent africain, combien de fois nous arrivons, nous, avec la maison PLB, à toucher beaucoup de femmes blanches, asiatiques, tout simplement parce que... Nous ne parlons pas exclusivement, en fait, à la femme noire sur le continent africain. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Ramata

    Complètement. En fait, le langage de la mode, un terme que tu utilises, il est universel, en fait. Il ne s'adresse pas à la femme noire qui est habite Jean, il s'adresse aux femmes.

  • Zac Koné

    Exactement. Et je trouve que, justement, le point pour que toutes les médias de mode sur le continent africain ont, par rapport, en fait... à l'international, c'est que nous, nous avons la chance de les avoir déjà vus faire, d'avoir leur vision, en fait, à eux, mais d'en plus, nous pouvoir, en fait, l'adapter à notre culture pour les séduire.

  • Ramata

    Complètement. La question qui me vient là maintenant, c'est est-ce que tu as fait toujours dans la partie communication, est-ce que tu fais des collaborations avec des influenceurs, avec des actrices ? Est-ce que ça, ça fait aussi un peu partie de ta stratégie de communication ou pas plus que ça ? Ou est-ce que c'est toi qui les appelles ou est-ce que c'est elles qui viennent à toi ?

  • Zac Koné

    Oui, je travaille avec des célébrités, des influenceurs, mais je t'avoue que même sur ça, en fait, je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment regardant. Nous avons beaucoup de demandes, nous avons énormément de demandes. Mais je dis justement en fait qu'aujourd'hui, les collaborations se sont trop vulgarisées. Aujourd'hui, les influenceurs, les célébrités, tout ça, travaille avec toutes les maisons de mode en termes de collaboration. Moi, j'aime bien être très sélectif sur les personnes avec qui on travaille. Donc, malheureusement, nous n'acceptons pas tout le monde. Et je m'en excuse même pour ceux qui vont nous écouter. Parce que ça peut paraître prétentieux, mais ce n'est pas cela. C'est parce que j'essaie vraiment de rester fidèle à une image. Je te parlais. De l'alter ego, en fait, donc, qu'on a presque créé en communication et marketing, donc, à la maison, qui est la femme PLB, qu'on appelle des fois dame PLB, miss PLB, enfin, voilà, vous verrez, tu verras, en fait, dans nos collections, on a beaucoup de robes, en fait, qui lui font référence et tout. Pour moi, elle a vraiment, en fait, comme une sorte de ligne directive, en fait, à suivre. Et donc, nous regardons, en fait, dans toutes ces demandes-là, les femmes qui, selon nous, réellement, en fait, portent ce message-là. Donc, de la femme made in Africa, qui aujourd'hui est un bon tout citoyenne du monde, qu'elle soit à New York, Paris ou Pékin, en fait, ça se voit, ça se sait, en fait, qu'elle vient d'Afrique, mais qui, finalement, en fait, se mêle à toutes ces cultures-là. sans pourtant porter une étiquette. Donc, oui, effectivement, on semble très sélectif, en fait, sur ces célébrités-là et ces influenceurs. Les influenceuses, même encore, en vrai, je suis encore plus sélectif qu'avec les célébrités. Mais par contre, on travaille avec beaucoup de femmes d'influence. Quand je dis beaucoup de femmes d'influence, des femmes qui, par exemple, point de vue visibilité, ne sont pas forcément vues, mais ont un réel impact, en fait, sur les communautés. Un réel impact, en fait, sur leur génération. Pour moi, c'est ça, là, ces vraies influenceuses. Pas celles qui vendent plutôt une image. En fait, moi, j'ai envie que ce soit des femmes qui vendent une histoire. qui vendent des convictions, une vision du continent et qui ne font pas forcément du tapas sur les réseaux sociaux.

  • Ramata

    Ok, c'est assez clair et c'est intéressant que tu exprimes ça de manière aussi transparente parce que quelque part, les personnes avec lesquelles tu noues des partenariats pour porter ta marque, elles représentent l'ADN de ta marque. Donc le fait que tu sois sélectif, quelque part, c'est assez normal.

  • Zac Koné

    même Même pas quelque part, même pas quelque part. Elle représente à part entière, pour moi. Pour moi, si elle est mal choisie, elle t'enverra aussi peut-être la mauvaise cible.

  • Ramata

    Exactement, on est tout à fait d'accord. Donc, c'est tout à fait ça. Et donc, le fait d'être sélectif, c'est tout à ton honneur parce que c'est ce qui permet de consolider ce concept de la femme PLB. Au niveau de la stratégie de distribution, c'est-à-dire où est-ce qu'on peut trouver la marque, que ce soit en ligne ou que ce soit en boutique, comment est-ce que s'est fait le développement de la marque ? PLB et les premiers clients en fait, où est-ce que tu les as trouvés et aujourd'hui si quelqu'un veut trouver la marque, quels sont les différents canaux de distribution auxquels il peut avoir accès ?

  • Zac Koné

    Alors pour la petite histoire, quand nous avons lancé notre atelier de confection de sur-mesure sur l'année 2013, nous avons d'abord commencé en fait sur mes réseaux sociaux personnels. et qui finalement sont devenus, par exemple, pour Instagram, mon compte Instagram personnel est devenu le compte de la maison TVB. Et aujourd'hui, on a beaucoup de chance sur Abidjan. Nous sommes vendus, nous travaillons en collaboration, en étroite collaboration avec des boutiques. Et aujourd'hui, nous sommes en étroite collaboration avec des concept stores sur Abidjan pour vendre nos articles. et des boutiques partenaires aussi, qui sont en nombre de 4 sur Abidjan. Et pour 2026, nous sommes déjà en train de travailler sur une boutique en ligne qui sera disponible sur notre site internet, plb.com, qui nous permettra de pouvoir vendre plus facilement à l'international et sur la région ouest africaine.

  • Ramata

    Parce qu'aujourd'hui, en fait, les commandes, tu peux en avoir qui vont venir directement depuis le compte Instagram ou alors via les concept stores avec lesquels tu travailles.

  • Zac Koné

    Tout à fait. Mais en fait, en vrai, comme depuis 2018, nous faisons du prêt-à-porter, aujourd'hui, nous allons avoir des collections déjà disponibles en concept store sur Abidjan. Et ces collections seront, à partir de 2026, disponibles sur le site Internet pour les achats à l'international.

  • Ramata

    Aujourd'hui, ta clientèle, elle est principalement en Côte d'Ivoire ou est-ce que tu as aussi une clientèle qui peut être à l'extérieur de la Côte d'Ivoire, soit en Afrique et soit, comment dire, en France, aux États-Unis, au Canada ?

  • Zac Koné

    Alors, en fait, c'est vrai qu'elle est principalement en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ouest africaine. Donc, nous avons de la clientèle au Mali, en Guinée, au Burkina, au Sénégal. un tout petit peu au Ghana, même si le marché anglophone sur le continent nous est un peu étranger, mais vraiment tout ça, à moyen terme, c'est les choses en fait que nous sommes en train de voir. Et en tout cas, tous les pays qui sont francophones dans la sous-région ouest africaine, nous avons une clientèle un peu là-bas. Et aussi un peu dans le Maghreb avec l'Algérie et le Maroc. Et un tout petit peu en Afrique de l'Est, et centrale même, avec le Congo-Brazzaville, où on a quand même une bonne visibilité là-bas. Nous avons un concept sortido représenté dans la ville de Pointe-Noire. Au Mali aussi, nous nous rendons très bien amis. Vraiment là, pour l'instant, c'est vrai qu'elle est principalement ivoirienne, mais nous arrivons quand même à toucher les quatre points du continent. Et l'objectif, en moyen, c'est de pouvoir toucher le job.

  • Ramata

    Et pour réussir à être représenté dans ces différents concept stores, parce que les patrons de concept stores, eux aussi, ils font leur sélection. Tout à fait. Et toi, ce que tu évoques, c'est qu'il y a plusieurs concept stores de la sous-région qui ont référencé PLB. Oui. Est-ce que c'est toi qui allais frapper à la porte de ces concept stores ? Comment est-ce que ça s'est passé, en fait ? Ta stratégie pour pouvoir... réussir à ce que la marque soit aux côtés d'autres marques de renommée africaine.

  • Zac Koné

    Honnêtement, et on en est très fiers avec mon équipe, c'est qu'à chaque fois, on a plutôt été contacté par les contestors. Et donc, pour moi, c'est aussi même une façon de montrer à quel point la demande devient grandissante concernant nos collections et ce que nous avons à proposer au marché. Et donc, cela nous rend encore plus optimistes de continuer sur la lancée que nous avons en ce moment. Et pourquoi pas de pouvoir développer le côté production pour pouvoir répondre à une demande plus grandissante.

  • Ramata

    Quand on écoute ton histoire, on se dit que tu as lancé la marque, tu as pu faire pas mal de défilés, notamment des défilés à Paris. En termes de distribution, il y a énormément de concept stores qui t'ont sollicité. La marque a connu plutôt de la réussite depuis son lancement. Est-ce qu'il y a eu des périodes difficiles dont tu pourrais nous parler ou des moments où tu t'es dit… Là, ça va être compliqué. Est-ce que je vais réussir à atteindre tel ou tel objectif ? Est-ce que tu aurais des anecdotes comme ça à nous partager sur des moments un peu délicats par rapport au développement de PLB ?

  • Zac Koné

    Bon, alors... Si il n'y en a pas,

  • Ramata

    il n'y en a pas, hein ?

  • Zac Koné

    Non, c'est pas ça. C'est que tu vas peut-être me trouver surpris. Non, mais bien sûr qu'il y en a. Bien sûr qu'il y en a eu. Bien sûr qu'il y en a qui en aura. Moi, de toutes les façons, je n'ai jamais pensé, en fait, que le développement Honnêtement, en fait, d'une vision comme nous l'avons, en fait, ce sera un chemin plat et lisse, parce que sinon, ce serait ennuyeux, tu vois. Mais ce que je veux surtout dire, en fait, c'est que je ne retiens pas exactement les situations. Je retiens surtout les leçons que j'en tire. Sinon, par exemple, entre 2021 et 2023, On avait eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique de prêt-à-porter à Abidjan qui marchait super bien. Et du jour au lendemain, en fait, on a été frappé par un incendie. Donc, perte de marchandises dans l'intégralité. Le matériel même qui nous a permis d'ouvrir la boutique et tout. Et la boutique, c'était une réelle concentration parce que c'était quand même, en fait, après, quoi, 5-6 ans d'avoir lancé. Nos premières intentions de collection pourraient apporter, et au fur et à mesure de l'évolution, nous pouvions finalement ouvrir un point de vente qui serait la vitrine même de la maison sur la capitale abidjanais.

  • Ramata

    Alors, ce que je voulais savoir maintenant, c'est, est-ce que toi tu travailles aujourd'hui avec des influenceurs, avec des acteurs ou des chanteurs, des comédiens, est-ce que ça fait partie de ta stratégie de communication ?

  • Zac Koné

    En fait, en vrai, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut vraiment que moi, personnellement, j'ai un coup de cœur par rapport à la personne, à son parcours, son histoire. Mais sinon, ce n'est pas une obligation. non bien sûr, après avoir consulté aussi mon équipe et tout et qu'en fait en vrai je trouve que justement tout le monde fait ça tout le monde fait ça et du coup ça... Ça se voit qu'il y a beaucoup de marketing derrière. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'au-delà d'avoir un vrai coup de cœur, par exemple avec une influenceuse en particulier ou une célébrité en particulier, c'est qu'on essaie vraiment de toucher des personnes d'influence qui, elles, ne sont pas forcément visibles sur les réseaux sociaux. Je prends un exemple. Nous avons travaillé, par exemple, avec une personne qui... a vraiment beaucoup d'influence sur sa génération, sur son temps ou sur son domaine d'activité, qui est un exemple pour les personnes de son domaine d'activité, sans pour autant avoir une forte visibilité sur les réseaux sociaux, mais qui, par exemple, a un très bon carnet d'adresses, a un bouche-à-oreille hyper efficace. Parce que pour moi, je pense, en tout cas, que s'il y a quelque chose qui est encore... plus efficace en fait que l'influence, c'est une cliente satisfaite. Une cliente satisfaite nous en amène toujours deux, trois, voire même jusqu'à dix autres clientes. Mais bien sûr, cela ne nous empêchoit quand même d'avoir des coups de cœur. Là, par exemple, pour l'édition 2025, nous accompagnons avec fierté la Miss Univers Côte d'Ivoire, qui est Olivia Yassé, que nous accompagnons Pas seulement pour la visibilité qu'elle nous a envoyée, mais c'est réellement toute la symbolique derrière. Déjà, c'est la première ou la deuxième Ivoirienne à participer au concours. Olivia Yassi, je la connais personnellement, donc je sais que son parcours même a toujours été de participer à Miss Univers, ce qui l'a poussé. en 2021 à se présenter à l'élection Miss Côte d'Ivoire, puis à l'élection Miss Monde aujourd'hui, elle est à deux doigts de toucher à un objectif. Donc nous l'accompagnons, je ne pense pas forcément à la visibilité, mais moi je pense derrière à l'histoire, à cette jeune fille-là que nous avons habillée, je crois en 2019, pour le bal de promotion de son lycée. et qui me disait déjà, commençons par être la reine du lycée et après nous allons aller jusqu'à Miss l'hiver. Et c'est cette jeune fille-là, c'est cette adolescente-là en fait que nous accompagnons. Nous n'accompagnons pas Miss Olivia Yassine, Miss Côte d'Ivoire 2021 ou Miss Afrique, je crois que c'était en 2022, je ne sais plus. Voilà, mais donc c'est par exemple l'exemple le plus palpable en ce moment que nous vivons en termes d'influence. C'est sûr qu'elle a de la visibilité, mais nous allons derrière cette visibilité-là. Nous allons vraiment chercher un message à faire passer à notre clientèle, en vrai.

  • Ramata

    Très bien, c'est tout à fait clair et c'est intéressant que tu racontes cette histoire d'Olivier Yassé en parlant des débuts. donc c'est vraiment quelqu'un que... Tu as pu suivre son évolution et elle aussi, elle a pu voir l'évolution de ta marque et en fait, vous avancez ensemble vers quelque part un objectif commun et complémentaire.

  • Zac Koné

    Complètement.

  • Ramata

    Tu évoquais ton équipe en termes de décision par rapport à te collaborer ou pas avec telle ou telle personne. Tu en discutes avec ton équipe. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de justement comment tu travailles à construire et développer la marque Bélébé ?

  • Zac Koné

    Alors, euh... Ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes quand même une toute petite équipe. Je n'ai pas une dizaine de personnes derrière moi, en tout cas pas pour l'instant. Donc, on est une petite équipe de trois grands couturiers, avec à leur tête en fait une première d'atelier, qui elle aussi intervient beaucoup à la broderie, quand nous sommes sur de la haute couture, du sur-mesure. Et en plus d'elle, nous avons deux petites mains qui participent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup au côté finition, le volet finition. Donc que ce soit en prêt-à-porter comme en sur-mesure et une assistante plus moi. Donc nous sommes au nombre de sept. C'est bien ça, si le compte est bon. Nous sommes au nombre de sept et j'essaie vraiment de travailler en étroite collaboration à tous les moments du processus de création ou de production. L'avis de mes collaborateurs est hyper important pour moi parce que même si des fois j'ai beaucoup de convictions dans les choix et les décisions que je prends, J'aime bien avoir l'avis des personnes qui y travaillent avec moi, de sorte à soit confirmer l'intuition que j'ai, ou à la façonner, à l'adapter à notre réalité. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question.

  • Ramata

    Tu as parfaitement répondu à la question. Tu travailles en collaboration, donc ils vont te challenger parfois. Parfois, tu as ton idée à toi, mais l'idée, c'est d'avoir vraiment en tête quelle est la meilleure décision à prendre pour la marque PLB. Je réalise que je ne t'ai pas posé une question. Est-ce que tu peux nous expliquer la signification du nom PLB ?

  • Zac Koné

    Ah, d'accord, OK. Alors, PLB, dans le dialecte, si il nous faut, dont je suis originaire, dans le nord de la Côte d'Ivoire signifie techniquement fusion de frères, ou une fratrie, ou une entente fraternelle, ou une fratrie soudée. Mais ce n'est pas en vrai la raison pour laquelle je l'ai choisi. Bien entendu, en thème, de façon technique, on peut aussi le traduire, on peut traduire le PLB par le fait que la mode que nous faisons est universelle, donc qui est un mélange en fait de... plusieurs cultures, d'histoires et d'héritages. Mais la plus grande motivation a été en 2013, quand j'ouvrais mon premier atelier. Je cherchais une marque et donc logiquement, j'ai pensé en fait, pour respecter en fait un peu les traditions universelles, j'avais pensé d'abord en fait à Zach Connay. Et quand j'en ai parlé en fait à mon père, il a venu mettre Il a voulu me raconter l'histoire de mon grand-père, dont j'ai hérité du nom qui s'appelait Pélébé. En fait, ce dernier-là, aux dernières heures de sa vie, déjà, il était... le Benjamin d'une fratrie. Et donc, qui dit Benjamin, qui dit dernier de la fratrie, en fait, dans la tradition, s'il nous faut, en fait, subissait plutôt que dirigeait. Et donc, un jour, il a voulu se rebeller, en fait, face à ses frères qui faisaient quand même preuve d'autorité et des fois d'injustice concernant les décisions à prendre, en fait, pour la constitution familiale. Et il a voulu se rebeller. Cette rébellion a éclaté en discute. Il lui a valu une réelle humiliation. Il s'est fait éjecter de la confession familiale, sans vêtements, avec femme et enfant à l'appui, sans vêtements, sans rien emporter sur lui. Il a été dénudé. C'était un voisin qui gardait le manteau d'un colon de l'époque, qui lui a prêté ce manteau-là. Ce vêtement-là a été le dernier vêtement qu'il a eu jusqu'à sa mort. Mon père m'a raconté ça. Il m'a aussi parlé de la profonde misère dans laquelle ils ont vécu. après cette période-là, raison pour laquelle, lui, il s'était battu, en fait, donc après la mort de son père, pour sortir, en fait, sa mère de la misère. Et j'ai trouvé, en fait, que c'était de rendre justice un peu, en fait, à ce grand-père-là que d'appeler, en fait, ma ligne de vêtements PLB. Parce qu'il faut savoir, en fait, Ramat, que je ne crois pas, en fait, en la vengeance. Mais je me suis dit, au-delà de la vengeance, ce serait bien en fait que Pélébé vive une réelle transformation. Lui qui avait été humilié et en gros dénudé face au monde, reviendrait dans une autre forme pour habiller ce monde-là. Et aujourd'hui, dans mon village, j'envoie beaucoup de vêtements Pélébé à ma famille. sur Abidjan, nous vendons énormément de vêtements PLB et l'objectif est de pouvoir avoir des boutiques dans toutes les grandes métropoles du monde pour vendre PLB, pour que PLB justement puisse je ne vais pas dire prendre sa revanche, mais transformer cette humiliation là aujourd'hui en gloire en habillant le monde entier. Voilà !

  • Ramata

    Merci d'avoir partagé cette histoire avec nous. C'est vraiment extrêmement profond et je comprends tout à fait ton point. Ce n'est pas tellement une question de vengeance, c'est juste d'écrire une suite à cette histoire qui soit une suite glorieuse, en fait. Pour poursuivre un chemin de vie.

  • Zac Koné

    Tout à fait.

  • Ramata

    C'est ça. C'est très authentique et très profond. De toute façon, c'est pour des histoires comme ça que j'ai fait le podcast. C'est pour écouter des histoires sur Des histoires d'hommes et de femmes et des histoires de mode aussi, mais derrière la mode, bien souvent, il y a beaucoup de choses qui sont beaucoup plus profondes. C'est un peu le temps.

  • Zac Koné

    Tout à fait, complètement.

  • Ramata

    Écoute, on arrive à la fin de cette interview. Moi, j'étais ravie d'échanger avec toi.

  • Zac Koné

    Ce que j'ai envie de dire,

  • Ramata

    là, c'est sur la fin d'année, on a déjà un petit peu échangé sur le deuxième semestre 2025. En fait, j'imagine qu'il n'y a pas... pas mal de choses prévues pour toi. Quel est le point d'orgue, l'événement le plus important pour toi sur les mois qui vont arriver ?

  • Zac Koné

    Je pense que au-delà de l'élection, nous attendons avec hâte notre candidate Olivia Yassé. On a la Fashion Week d'habitude organisée par mon confrère et grand-frère Eli Kiam, qui est vraiment l'événement depuis qui... l'année dernière, auxquelles nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant laquelle, justement, nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique. Et donc j'ai hâte de montrer tout ça. Et puis nous avons aussi une boutique éphémère qui s'organisera dans les mois de novembre et décembre. Pour l'instant, nous gardons le lieu en surprise, secret, pour que le public le découvre au moment. Au moment voulu.

  • Ramata

    Très bien, ça fait un teasing parfait pour une fin d'épisode. Les gens vont pouvoir s'abonner pour avoir l'information. En tout cas, merci beaucoup pour ta disponibilité, pour ton temps.

  • Zac Koné

    Ça a été un grand plaisir.

  • Ramata

    Un plaisir partagé. Je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • Zac Koné

    À très vite. À bientôt.

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction à la Fashion Week d'Abidjan et à la collection 2026

    00:00

  • Présentation de Ramata Diallo et de l'épisode

    00:49

  • Entretien avec Zac Koné : parcours et inspirations

    01:53

  • Différences entre styliste et designer dans la mode

    03:23

  • Création de la maison de couture Pélé B et son essence

    05:27

  • Les défis et le développement de la marque Pélé B

    11:33

  • Conclusion et projets futurs pour Pélé B

    39:51

Description

Comment sortir des clichés associés à la mode africaine pour créer une marque universelle et ambitieuse ?

Zak Koné, fondateur de la maison ivoirienne Pelebe, partage son histoire. Il nous révèle les coulisses de sa vision : créer une mode qui défie les standards internationaux tout en honorant l'héritage africain. Une masterclass essentielle pour tous les créateurs qui rêvent de lancer leur propre label !

Les 3 leçons clés de la masterclass de Zak :

💡 Maîtriser son art sans école : Faute de pouvoir intégrer une école internationale, Zak Koné a choisi d'apprendre "sur le tas". Il explique comment cette nécessité l'a transformé en un designer au savoir-faire aiguisé, prouvant que la passion et l'engagement peuvent surpasser les parcours traditionnels.

🌍 Transformer la frustration en moteur : Sa marque est née d'une frustration : l'écart entre la mode africaine et l'universalité des grandes maisons internationales. Il nous montre comment il a utilisé ce sentiment pour créer un déclic entrepreneurial et définir une identité forte : celle de la "citoyenne du monde" qui porte la culture africaine.

👑 Stratégie de rayonnement : De la participation à la Elie Kuame Fashion Week à la prestigieuse collaboration avec Olivia Yacé (Miss Côte d'Ivoire) pour Miss Univers, Zak Koné détaille sa stratégie pour propulser Pelebe sur la scène internationale et valider l'ambition de sa marque.

Si vous êtes porteur de projet, entrepreneur ou simplement curieux des success stories africaines, cet entretien est fait pour vous.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Zac Koné

    Au-delà de l'élection Miss Univers que nous attendons avec hâte avec notre candidate Olivia Yassé, on a la Fashion Week d'Abidjan organisée par mon confrère et grand frère Eli Kuham, qui est vraiment l'événement depuis l'année dernière auquel nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant dans laquelle justement nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan. Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • Aujourd'hui, je suis en compagnie de Zat... connaît le fondateur de la marque Télébé. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Zach, comment vas-tu ?

  • Zac Koné

    Bonjour Amata, bien et toi ?

  • Ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, ça fait quelques mois maintenant que j'ai découvert ta marque lors du défilé Black Fashion Experience. Et du coup, moi je m'étais fait dans ma petite liste de marques et de créateurs à rencontrer. Pélé B en faisait partie, donc je suis ravie qu'on ait pu réussir à trouver un moment pour pouvoir échanger. Donc on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Zac Koné

    Alors je suis Zach Conné, je suis styliste ivoirien et je suis fondateur d'une maison de couture et de prêtres apportés maintenant en Côte d'Ivoire du nom de Pélé B. Voilà.

  • Très bien, c'est une présentation succincte, très efficace. Maintenant, on va rentrer un petit peu dans le détail. Donc, moi, j'ai envie de savoir un petit peu qui est Zach, en fait. Et puis, comment est-ce que tu as atterri dans la mode ? Et notamment, comment est-ce que tu es devenu styliste ? Donc, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton parcours scolaire, des études que tu as pu faire ? Et est-ce que tu étais déjà dans le domaine de la mode ? Ou est-ce que rien à voir ? Et puis, à un moment donné, il y a eu un déclic qui t'a fait rentrer dans... dans la planète mode ?

  • Zac Koné

    Alors, il faut savoir déjà que je suis autodidacte. Donc, pour moi, par exemple, il n'y a jamais réellement eu de déclic. J'ai toujours été passionné de mode depuis ma tendre enfance. Et c'était quelque chose de super évident pour moi. C'est-à-dire que je ne voulais pas faire autre chose que cela. Et c'était avant tout, en fait, d'abord du stylisme. Habiller les gens, habiller les hommes, les femmes. modifier pourquoi pas la façon de s'habiller. Et donc très jeune, j'ai vraiment alimenté cela dans mon esprit. Et dès que j'ai eu l'occasion, après l'obtention de mon baccalauréat, mes parents, bien sûr parce que j'avais quand même un très bon niveau, j'avais fait un bac professionnel, j'avais un très bon niveau en communication et marketing, me poussait plus à continuer mes études. Mais je crois que le cœur battait plus fort ailleurs. Et j'ai décidé d'apprendre sur le Thaïsie, faute de moyens de rentrer dans une école internationale de mots. Je me suis dit que ça n'allait pas être un frein bien au contraire et que j'allais d'abord apprendre ici. Et bien sûr, je pense que dans ma carrière, ça m'a beaucoup servi. Et voilà, en tant que personne, je suis vraiment un bon vivant. Je suis quelqu'un d'assez optimiste dans tout ce que j'entreprends, dans ma vision même en fait globale du monde. Et j'essaie vraiment de... Cultiver cet esprit-là et de rester dans de bonnes énergies, rencontrer de bonnes personnes qui me permettent, bien entendu, de pouvoir personnellement me développer au même niveau. Je ne sais pas si cela répond dans les détails à ta question. Ne t'inquiète pas,

  • on a une heure devant nous, donc il y aura du détail. Ce n'est pas un souci. Non, c'est grave. Je vais faire une réponse tout de suite. Du coup, j'avais envie de revenir sur une différence que l'on fait et parfois qui n'est pas connue de tout le monde entre le métier de styliste et le métier de designer. Toi, tu as dit que tu as d'abord commencé en étant styliste. Est-ce que tu peux expliquer ce que tu faisais exactement et un peu décrire quelle est la différence entre le métier de styliste et la casquette que tu prends quand tu es plutôt créateur et quand tu es plutôt designer ?

  • Zac Koné

    En fait, je dis qu'à la base, je suis styliste parce que c'est ce qui m'a passionné en premier. C'est ce que j'ai vu et qui m'a tout de suite plu. Et que j'ai fait en premier parce que, n'ayant pas encore une formation pour être un créateur. Pour moi, le créateur, en fait, donc le créateur d'une maison de mode, un créateur de mode, c'est quelqu'un, en fait, qui crée des tendances, qui permet, pourquoi pas même, de faire renaître, en fait, la mode d'une nouvelle façon. Pour moi, des créateurs de mode, il y en a plein dans le mode. Mais de vrais créateurs, ça a été Christian Dior, Yves Saint Laurent, Versace, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, George Armani. Des personnes qui, au-delà de créer même des tendances, ont créé un style, ont su imposer une histoire, une personnalité derrière les créations. Le styliste, c'est celui qui, justement, arrive à lire ces histoires-là au travers des collections de créateurs et qui, ensuite, peut le retravailler sur des silhouettes, peut le traduire au marché à travers des looks, à travers l'accueillation de ces tendances-là. C'est le styliste. qui permet au mode de naître à travers des tendances. Et c'est ce que j'ai commencé à faire en travaillant avec des stylistes locaux, des créatrices locales. Et au fur et à mesure, en vrai, je suis arrivé à la création par nécessité. En fait, au fur et à mesure, en travaillant avec... d'autres créateurs localement ici en Côte d'Ivoire, je me suis rendu compte en fait justement qu'il existait un grand décalage entre la mode qui se faisait sur le continent africain et ce qui se faisait à l'international. Moi qui ai d'abord été influencé à travers des magazines internationaux par des marques comme Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Versace, Giorgio Armani, et puis j'en passe. Je trouvais que nous, On n'avançait pas forcément dans le même sens que ces créateurs-là, qui pour moi avaient pu toucher un œil universel. Contrairement à nous, qui vraiment nous débattions encore à d'abord pouvoir s'imposer même déjà sur notre marché local, avant d'essayer de toucher même pourquoi pas mon continent africain. Et c'est à ce moment-là que je me suis dit, il existe dans ce cas-là une réelle faille. Et je comprends d'ailleurs pourquoi on dit la mode africaine et pourquoi pas tout simplement la mode, c'est-à-dire celle qui universalise toutes les cultures. Et je me suis dit à ce moment-là, il était peut-être temps pour moi de créer cette maison-là qui répondrait à cette question-là, à cette thèse-là qui serait de pourquoi nous, en tant que... En tant que mode existant sur le continent africain, nous ne pouvons pas pénétrer le marché universel. Pour moi, ce n'est pas une façon, par exemple, de dire que nous allons faire des choses qui vont vraiment à l'encontre de notre culture. PLB est une réelle réponse, dans le sens où on essaie de faire des vêtements qui, en tout temps... Puisant son inspiration complètement du cœur du continent, de son histoire et de sa culture. peut aujourd'hui non seulement répandre de manière stylistique, vestimentaire et pratique aux besoins des populations sur le continent, pas seulement sur le continent, mais qui pourrait aussi séduire au-delà du continent, apporter cet aspect universel-là à ce que serait aujourd'hui, en 2025, voire les années à venir, la mode sur le continent africain. Je suis venu à avoir une maison de mode, tout simplement parce que je n'arrivais pas, en tout cas mon essence de styliste, n'arrivait pas avec ce qui se faisait déjà sur le continent, à pouvoir répondre déjà à cette vision que je me faisais déjà très jeune, de ce qu'on pourrait faire de notre culture, mixée, mélangée à ce qui se faisait déjà à l'international. Point de vue mode, l'international m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup influencé sur l'esthétique. Et en termes de culture, je me suis beaucoup inspiré de mon continent. Et c'est à travers PLP que j'arrive plus facilement à pouvoir développer et montrer l'œil stylistique que j'ai de la mode. non seulement universelle aujourd'hui, mais tout en partant d'une vision culturelle, en tout cas africaine.

  • C'est extrêmement intéressant que tu précises vraiment quelle est l'origine de la genèse de la marque. Et quelque part, c'est sorti d'une forme de frustration où ce qu'il y avait dans ton environnement ne correspondait pas à ce que toi tu avais en tête, à ce que tu envisageais.

  • Zac Koné

    C'est complètement ça, c'est vraiment partie d'une frustration en fait, de ne pas pouvoir exprimer l'essence même de la mode, tout en se restant ancré dans notre culture.

  • Et du coup, aujourd'hui à travers PLB, comment est-ce que tu arrives à exprimer cette essence ? Et ce que j'entends, c'est vraiment, c'est important pour toi de mettre en avant la culture ? Et en même temps, d'avoir quelque chose, tu évoques beaucoup le terme universel. Mais c'est ça le principal challenge. Comment est-ce que Pélébé réussit ce challenge ?

  • Zac Koné

    Tout à fait. Ma foi, pour être honnête, tous les jours, je me demande comment est-ce qu'on arrive en fait à réussir. J'espère en tout cas qu'on réussit. Mais en fait, en vrai, je pense que c'est... Cela part du fait quand même que je sois quelqu'un de réellement ancré Merci. dans mon époque. Je vis l'instant présent. Et je pense que ça se voit réellement dans nos créations parce que nous pensons à l'évolution de la femme africaine avant tout. La femme africaine de sa jeunesse, comme j'ai envie de te dire, avant la colonisation, a aujourd'hui, celle qui a traversé toutes ces époques-là, qui aujourd'hui utilise l'IA, fait des podcasts, en fait avec des créateurs qui sont sur des autoroutes au Côte d'Ivoire pendant qu'elle est assise à Paris. Pourquoi pas celle qui reste même en fait ancrée dans son continent, pas dans des grandes villes, mais qui est vraiment en fait dans des campagnes et qui quand même en fait s'intéresse en fait à sa modernité. Je pense que nous y arrivons parce que nous essayons réellement dans tous les aspects en fait de notre processus de création. de prendre en compte ce que serait aujourd'hui la femme africaine, selon moi, à travers et en prenant compte de toute son histoire. Aujourd'hui, la femme africaine est africaine, mais avant tout, citoyenne du monde. Parce que je pense que nous vivons dans un monde qui se mondialise de plus en plus. Et nous ne pouvons pas rester ancrés dans notre culture sans pour autant... accepter d'être influencés parce que c'est fait à l'extérieur. Même si, et je pense même que notre histoire nous le montre, même si nous n'allons pas vers le monde, le monde est en train de venir vers nous. Le monde ne cesse de venir vers nous. Et c'est à nous, en fait, de pouvoir choisir comment, en fait, se présenter au monde aujourd'hui. Et pour moi, la meilleure manière de le faire, c'est de montrer une image de la femme africaine qui peut en gros avoir toutes les casquettes. Donc, être africaine, mais en même temps citoyenne du monde, en même temps indépendante qui a son business qu'elle gère et en même temps mère au foyer, qui partage et qui inculque des valeurs propres aux Africains, mais en prenant en compte l'évolution du monde dans lequel elle vit. et nous arrivons en fait à le faire vraiment dans les matières, dans des coupes qui vraiment lui permettent en fait... de respirer, de se mouvoir, tout en gardant une certaine féminité. Pour moi, c'est super important que la femme garde sa féminité, qu'elle garde en fait son essence même, l'essence même de son énergie, qui est de plaire, de séduire, d'amener à soi. Je me suis laissé prendre par ma passion.

  • Mais c'est ça qui est parfait. C'est ça qui est parfait. Moi, c'est ce que j'adore. Donc là, c'est vrai que tu as abordé beaucoup de choses. Moi, ce que j'aimerais, c'est que... Donc, ce que tu évoques vraiment, c'est que tu as parlé de la cliente, en fait, que tu cherches à viser. Et c'est ce qui te permet de, finalement, réussir cet équilibre entre, finalement, préserver une culture, la mettre en avant, et en même temps, rester très contemporain, rester dans l'air du temps. Quelles sont en fait les matières de prédilection ? Quelles sont les formes ou les styles que tu vas particulièrement mettre en avant quand tu travailles les collections ? Est-ce qu'il y a des choses qui font partie de l'ADN de PLB que tu peux nous partager ?

  • Zac Koné

    Bien entendu, là par exemple, j'ai l'habitude de dire qu'on utilise beaucoup nos codes vestimentaires traditionnels. Par exemple, en tout cas avec toutes les recherches que j'ai faites, je me suis rendu compte que selon les différentes... région du continent, nous avons certains codes dans le vestimentaire qui revenaient beaucoup. Donc, par exemple, le nouage, le drapage, quoi d'autre ? On a, par exemple, je pense, qui traduit aussi l'amour et l'affection que l'Africain a du wax. On a... cette facilité-là, par exemple, à tout ce qui est motif, tout ce qui est signe, parce que c'est un langage, c'est une communication. Et donc, cela nous permet, en fait, en vrai, de pouvoir utiliser des matières comme le coton. Parce que voilà un autre truc qui est hyper important pour moi, c'est que nous prenons en compte aussi nos réalités climatiques. Vraiment, toute l'inspiration, comme je vous dis, vient, en fait, du continent. L'aisance, ce n'est peut-être pas le bon mot, je voudrais plutôt dire que nous utilisons réellement les capacités fonctionnelles pour mettre avant tout à l'aise la femme africaine. Donc, le code vestimentaire... avec tout ce que je viens de citer, par exemple, et les motifs. Nous avons aussi le fait que beaucoup, beaucoup, beaucoup de matières, en fait, sur le continent sont utilisées, comme le coton, le raffia. On n'a pas encore trouvé la manière la plus esthétique, en fait, de mêler le raffia, par exemple, à notre processus de création. Mais aujourd'hui, le coton... Du voile de coton au coton bio naturellement tissé et de manière artisanale par les artisans même, en fait, de la Côte d'Ivoire. Justement, c'est ce que je vais chercher là, en fait, pendant que je te parle. Et donc, nous essayons vraiment de travailler avec tout ceci. Parce que c'est une matière qui est adaptée au climat. et aux saisons que nous pouvons connaître sur le continent, du nord au sud, il faut préciser. Et en fonction de plusieurs régions, bien sûr, parce que pour l'instant, nous ne sommes pas encore, en termes de marché, prêts à répondre à certaines demandes. Mais je pense que c'est... C'est un processus qui va s'élargir à des matières comme la laine pour que le sud et le nord, par exemple, de l'Afrique puissent être servis. L'Eurasia, donc juste là j'essaie vraiment de travailler de la façon la plus esthétique en tout cas de pouvoir le rajouter à notre processus de création. Mais à-dessus d'autres matières qui sont encore méconnues et que pour l'instant peut-être je vais essayer de garder un certain mystère autour parce que nous-mêmes n'avons pas encore la maîtrise, tu vois. Mais les matières sont choisies chez PLB en fonction de leur adaptabilité au continent africain d'abord.

  • C'est ce que tu me dis, tu es en déplacement, en Côte d'Ivoire, pour aller chercher des matières. Donc toi, en tant que designer, tu vas apporter un soin particulier à pour toi-même la sélection des matières pour créer ta collection.

  • Zac Koné

    C'est tout à fait. Surtout que j'ai l'avantage, en fait, de pouvoir avoir accès, en fait, aux artisans locaux directement. Donc, de travailler, en fait, en épreuve de collaboration, en fait, avec eux et de pouvoir, donc, choisir en termes de design. C'est là où mon savoir-faire, en fait, prend toute son essence, mon savoir-faire, en fait, de styliste. Parce qu'à travers, en fait, ma vision, je peux, par exemple, en fait, les accompagner dans le choix. des couleurs, pourquoi pas même de la façon d'innover dans le tissage des matières, qu'on puisse avoir des choses originales, des choses qui soient typiquement propres à la maison, puis les aider, pourquoi pas. Et j'espère aussi que cela leur permet, eux aussi, localement, de pouvoir faire évoluer leur savoir-faire. Parce que voilà aussi quelque chose qui est hyper important. Que ce soit en Côte d'Ivoire ou même en Guinée, au Mali, au Burkina, on a un savoir-faire textile énorme et qui malheureusement est encore méconnu. Mais je pense qu'il est avant tout méconnu du fait qu'il n'est pas évolué en fait avec le temps. Et aujourd'hui, un de nos défis en fait c'est de pouvoir faire de telle sorte que ce savoir-faire-là en fait Déjà, rattrape le temps perdu, pourquoi pas ? Ou se transforme avec toutes les expériences que nous, aujourd'hui, jeunes Africains, jeunes créateurs Africains, nous pouvons avoir avec le marché de la mode ?

  • Très bien. Tu nous parlais de tes clientes, de leur profil. Il y a vraiment une volonté, je pense, qui est très inclusive dans ta manière de... Comment dire ? de décrire la client puisque tu as décrit plein de profils différents. En termes de stratégie de communication, tu parlais de... Toi, tu avais quand même un background en marketing, en communication. Qu'est-ce qui fait la force de PLB ? Qu'est-ce qui fait la différence de PLB en termes de communication ? Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a énormément de marques et de créateurs extrêmement talentueux. Donc, il y a du choix. Quand on a envie de s'habiller en Côte d'Ivoire, on a vraiment du choix. question qu'est-ce qui fait qu'en termes de com, en termes de stratégie marketing, PLB peut se distinguer ?

  • Zac Koné

    Alors, en termes de com et en termes de stratégie marketing, je pense que notre point fort, c'est de pouvoir prôner une mode universelle et non vraiment axée seulement que sur le volet africain, donc très souvent ethnique, déjà. Deuxièmement, C'est une mode qui effectivement prend son inspiration du continent africain, mais qui parle en fait au final aux femmes des quatre coins de la planète. En vrai, quand vous regardez bien tout ce que nous faisons, donc que ce soit en termes de couleurs, en termes de coupes, et en termes de fonctionnalités et tout, tout ce que nous proposons en fait... s'adresse non seulement à la femme africaine, mais à l'européenne, à l'asiatique, peut-être pas toutes les saisons, mais en tout cas, dans l'année, à deux saisons de leur vie. Et pareil, en fait, sur les autres continents et tout. Nous nous inspirons beaucoup, en fait, c'est vrai, de la culture africaine, mais vraiment, nous restons dans un réel melting pot parce que vous pouvez avoir, en fait, une pièce qui est... très inspiré par exemple en termes de matière de ce qui est adaptable au climat africain mais dans une coupe qui répondrait par exemple à une inspiration venue des Caraïbes ou pourquoi pas de l'époque d'âge d'or, je crois. C'est bien comme ça que ça s'appelle, l'âge d'or des États-Unis. Ou bon, donc, le continent qu'on essaie l'abolition de l'esclavage, les populations noires gagnant en émancipation, tout ça. Voilà. Pour te dire que nous essayons vraiment de... en termes de communication, de pouvoir nous adresser à tout le monde partant d'une base qui est la culture africaine. Sans pour autant lui donner cette image caricaturale qui, malheureusement, nous colle trop à la peau jusqu'à aujourd'hui.

  • Très bien. Et toi, en termes de direction artistique pour les shootings ? est-ce que c'est toi du coup qui as la main sur cette partie-là et donc dans ton travail tu vas aller du coup aller rencontrer les artisans pour aller faire développer des tissus spécifiques pour PDB et est-ce qu'au niveau de la direction artistique dans le choix des mannequins le choix du photographe est-ce que tu interviens aussi est-ce que tu as vraiment des idées très précises que tu souhaites comment dire concrétiser tu vois tu les as en tête et après c'est comment est-ce que tu vas leur donner vie en fait oui mais en fait tu sais ...

  • Zac Koné

    Moi, j'ai l'habitude de dire que c'est un réel processus qui va crescendo. Dans le sens où, quand je commence à aller même jusqu'à travailler avec les artisans, je trouve que cette histoire-là doit même se lire et se voir jusque dans... nos campagnes de com. Donc que ce soit en termes de direction artistique, bien sûr, j'ai un œil là-dessus, même si ce n'est pas forcément moi qui m'en occupe et qu'on travaille en étroite collaboration avec le photographe. Mais par exemple, même le choix du photographe, c'est moi qui dis mon dernier mot. En fait, je reste tout le temps ouvert aux propositions de l'équipe. Mais vraiment, la dernière décision me revient. En termes de direction artistique, que ce soit même le choix, l'histoire, les mannequins, comment est-ce que je veux que les mannequins se présentent ? Quelles sont les histoires derrière ? Si tu regardes sur notre site internet, nous n'avons pas, par exemple, nous qui nous inspirons beaucoup de la culture africaine, nous n'avons pas seulement que des mannequins africains. Nous essayons d'avoir des mannequins de différentes cultures, tout en bien sûr magnifiant la femme africaine. Je n'ai pas envie de dire « race » parce que je trouve que c'est un mot qu'on devrait abolir. Et dire plutôt que je cherche des mannequins de différentes carnations. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes un monde, qu'on le veuille ou pas, nous sommes un monde qui est en train de nous. globalisé, il était plus inclusif. Et donc, pour moi, la femme noire, par exemple, de carnation, a exactement la même beauté à mettre en avant que celle, par exemple, qui serait blonde aux yeux verts, par exemple. Vous voyez ? Tu vois ?

  • Je vois complètement l'idée, c'est qu'il y a des canons de beauté, des stéréotypes qui ont été véhiculés. par les médias, par les films, et souvent, c'était une beauté occidentale qui était mise en avant. Et à un moment donné, c'est vrai que... Et il y a aussi des créateurs de mode qui ont mis en avant certains canons de beauté. Et voilà, on peut parler de, pour le coup, un Yves Saint Laurent qui a mis en avant, qui a été l'un des premiers à mettre en avant des femmes noires, notamment Katusha. Et donc, c'est vrai que le travail des créateurs dans la manière dont ils sélectionnent les gens leurs muses, leurs mannequins ou les femmes avec lesquelles ils vont collaborer pour les habiller. Ça a un impact énorme aussi sur comment une petite fille, elle peut définir ce qu'est la beauté. Et c'est sûr que quand il n'y a pas beaucoup de femmes noires, on peut avoir l'impression que la beauté, c'est les codes de la poupée Barbie blonde aux yeux bleus.

  • Zac Koné

    Tout à fait, je suis complètement d'accord. Même si je pense aussi que c'est aussi une façon en fait aussi de contrôler derrière. Donc, il faudrait peut-être aussi que la femme puisse se libérer de cela. Pour moi, l'inclusion, en fait, c'est une manière de libérer la femme. Parce que ça part, en fait, pour moi, ça part dans les deux sens. Là, par exemple, aujourd'hui, je vois moi qui évolue sur le continent africain, combien de fois nous arrivons, nous, avec la maison PLB, à toucher beaucoup de femmes blanches, asiatiques, tout simplement parce que... Nous ne parlons pas exclusivement, en fait, à la femme noire sur le continent africain. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Ramata

    Complètement. En fait, le langage de la mode, un terme que tu utilises, il est universel, en fait. Il ne s'adresse pas à la femme noire qui est habite Jean, il s'adresse aux femmes.

  • Zac Koné

    Exactement. Et je trouve que, justement, le point pour que toutes les médias de mode sur le continent africain ont, par rapport, en fait... à l'international, c'est que nous, nous avons la chance de les avoir déjà vus faire, d'avoir leur vision, en fait, à eux, mais d'en plus, nous pouvoir, en fait, l'adapter à notre culture pour les séduire.

  • Ramata

    Complètement. La question qui me vient là maintenant, c'est est-ce que tu as fait toujours dans la partie communication, est-ce que tu fais des collaborations avec des influenceurs, avec des actrices ? Est-ce que ça, ça fait aussi un peu partie de ta stratégie de communication ou pas plus que ça ? Ou est-ce que c'est toi qui les appelles ou est-ce que c'est elles qui viennent à toi ?

  • Zac Koné

    Oui, je travaille avec des célébrités, des influenceurs, mais je t'avoue que même sur ça, en fait, je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment regardant. Nous avons beaucoup de demandes, nous avons énormément de demandes. Mais je dis justement en fait qu'aujourd'hui, les collaborations se sont trop vulgarisées. Aujourd'hui, les influenceurs, les célébrités, tout ça, travaille avec toutes les maisons de mode en termes de collaboration. Moi, j'aime bien être très sélectif sur les personnes avec qui on travaille. Donc, malheureusement, nous n'acceptons pas tout le monde. Et je m'en excuse même pour ceux qui vont nous écouter. Parce que ça peut paraître prétentieux, mais ce n'est pas cela. C'est parce que j'essaie vraiment de rester fidèle à une image. Je te parlais. De l'alter ego, en fait, donc, qu'on a presque créé en communication et marketing, donc, à la maison, qui est la femme PLB, qu'on appelle des fois dame PLB, miss PLB, enfin, voilà, vous verrez, tu verras, en fait, dans nos collections, on a beaucoup de robes, en fait, qui lui font référence et tout. Pour moi, elle a vraiment, en fait, comme une sorte de ligne directive, en fait, à suivre. Et donc, nous regardons, en fait, dans toutes ces demandes-là, les femmes qui, selon nous, réellement, en fait, portent ce message-là. Donc, de la femme made in Africa, qui aujourd'hui est un bon tout citoyenne du monde, qu'elle soit à New York, Paris ou Pékin, en fait, ça se voit, ça se sait, en fait, qu'elle vient d'Afrique, mais qui, finalement, en fait, se mêle à toutes ces cultures-là. sans pourtant porter une étiquette. Donc, oui, effectivement, on semble très sélectif, en fait, sur ces célébrités-là et ces influenceurs. Les influenceuses, même encore, en vrai, je suis encore plus sélectif qu'avec les célébrités. Mais par contre, on travaille avec beaucoup de femmes d'influence. Quand je dis beaucoup de femmes d'influence, des femmes qui, par exemple, point de vue visibilité, ne sont pas forcément vues, mais ont un réel impact, en fait, sur les communautés. Un réel impact, en fait, sur leur génération. Pour moi, c'est ça, là, ces vraies influenceuses. Pas celles qui vendent plutôt une image. En fait, moi, j'ai envie que ce soit des femmes qui vendent une histoire. qui vendent des convictions, une vision du continent et qui ne font pas forcément du tapas sur les réseaux sociaux.

  • Ramata

    Ok, c'est assez clair et c'est intéressant que tu exprimes ça de manière aussi transparente parce que quelque part, les personnes avec lesquelles tu noues des partenariats pour porter ta marque, elles représentent l'ADN de ta marque. Donc le fait que tu sois sélectif, quelque part, c'est assez normal.

  • Zac Koné

    même Même pas quelque part, même pas quelque part. Elle représente à part entière, pour moi. Pour moi, si elle est mal choisie, elle t'enverra aussi peut-être la mauvaise cible.

  • Ramata

    Exactement, on est tout à fait d'accord. Donc, c'est tout à fait ça. Et donc, le fait d'être sélectif, c'est tout à ton honneur parce que c'est ce qui permet de consolider ce concept de la femme PLB. Au niveau de la stratégie de distribution, c'est-à-dire où est-ce qu'on peut trouver la marque, que ce soit en ligne ou que ce soit en boutique, comment est-ce que s'est fait le développement de la marque ? PLB et les premiers clients en fait, où est-ce que tu les as trouvés et aujourd'hui si quelqu'un veut trouver la marque, quels sont les différents canaux de distribution auxquels il peut avoir accès ?

  • Zac Koné

    Alors pour la petite histoire, quand nous avons lancé notre atelier de confection de sur-mesure sur l'année 2013, nous avons d'abord commencé en fait sur mes réseaux sociaux personnels. et qui finalement sont devenus, par exemple, pour Instagram, mon compte Instagram personnel est devenu le compte de la maison TVB. Et aujourd'hui, on a beaucoup de chance sur Abidjan. Nous sommes vendus, nous travaillons en collaboration, en étroite collaboration avec des boutiques. Et aujourd'hui, nous sommes en étroite collaboration avec des concept stores sur Abidjan pour vendre nos articles. et des boutiques partenaires aussi, qui sont en nombre de 4 sur Abidjan. Et pour 2026, nous sommes déjà en train de travailler sur une boutique en ligne qui sera disponible sur notre site internet, plb.com, qui nous permettra de pouvoir vendre plus facilement à l'international et sur la région ouest africaine.

  • Ramata

    Parce qu'aujourd'hui, en fait, les commandes, tu peux en avoir qui vont venir directement depuis le compte Instagram ou alors via les concept stores avec lesquels tu travailles.

  • Zac Koné

    Tout à fait. Mais en fait, en vrai, comme depuis 2018, nous faisons du prêt-à-porter, aujourd'hui, nous allons avoir des collections déjà disponibles en concept store sur Abidjan. Et ces collections seront, à partir de 2026, disponibles sur le site Internet pour les achats à l'international.

  • Ramata

    Aujourd'hui, ta clientèle, elle est principalement en Côte d'Ivoire ou est-ce que tu as aussi une clientèle qui peut être à l'extérieur de la Côte d'Ivoire, soit en Afrique et soit, comment dire, en France, aux États-Unis, au Canada ?

  • Zac Koné

    Alors, en fait, c'est vrai qu'elle est principalement en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ouest africaine. Donc, nous avons de la clientèle au Mali, en Guinée, au Burkina, au Sénégal. un tout petit peu au Ghana, même si le marché anglophone sur le continent nous est un peu étranger, mais vraiment tout ça, à moyen terme, c'est les choses en fait que nous sommes en train de voir. Et en tout cas, tous les pays qui sont francophones dans la sous-région ouest africaine, nous avons une clientèle un peu là-bas. Et aussi un peu dans le Maghreb avec l'Algérie et le Maroc. Et un tout petit peu en Afrique de l'Est, et centrale même, avec le Congo-Brazzaville, où on a quand même une bonne visibilité là-bas. Nous avons un concept sortido représenté dans la ville de Pointe-Noire. Au Mali aussi, nous nous rendons très bien amis. Vraiment là, pour l'instant, c'est vrai qu'elle est principalement ivoirienne, mais nous arrivons quand même à toucher les quatre points du continent. Et l'objectif, en moyen, c'est de pouvoir toucher le job.

  • Ramata

    Et pour réussir à être représenté dans ces différents concept stores, parce que les patrons de concept stores, eux aussi, ils font leur sélection. Tout à fait. Et toi, ce que tu évoques, c'est qu'il y a plusieurs concept stores de la sous-région qui ont référencé PLB. Oui. Est-ce que c'est toi qui allais frapper à la porte de ces concept stores ? Comment est-ce que ça s'est passé, en fait ? Ta stratégie pour pouvoir... réussir à ce que la marque soit aux côtés d'autres marques de renommée africaine.

  • Zac Koné

    Honnêtement, et on en est très fiers avec mon équipe, c'est qu'à chaque fois, on a plutôt été contacté par les contestors. Et donc, pour moi, c'est aussi même une façon de montrer à quel point la demande devient grandissante concernant nos collections et ce que nous avons à proposer au marché. Et donc, cela nous rend encore plus optimistes de continuer sur la lancée que nous avons en ce moment. Et pourquoi pas de pouvoir développer le côté production pour pouvoir répondre à une demande plus grandissante.

  • Ramata

    Quand on écoute ton histoire, on se dit que tu as lancé la marque, tu as pu faire pas mal de défilés, notamment des défilés à Paris. En termes de distribution, il y a énormément de concept stores qui t'ont sollicité. La marque a connu plutôt de la réussite depuis son lancement. Est-ce qu'il y a eu des périodes difficiles dont tu pourrais nous parler ou des moments où tu t'es dit… Là, ça va être compliqué. Est-ce que je vais réussir à atteindre tel ou tel objectif ? Est-ce que tu aurais des anecdotes comme ça à nous partager sur des moments un peu délicats par rapport au développement de PLB ?

  • Zac Koné

    Bon, alors... Si il n'y en a pas,

  • Ramata

    il n'y en a pas, hein ?

  • Zac Koné

    Non, c'est pas ça. C'est que tu vas peut-être me trouver surpris. Non, mais bien sûr qu'il y en a. Bien sûr qu'il y en a eu. Bien sûr qu'il y en a qui en aura. Moi, de toutes les façons, je n'ai jamais pensé, en fait, que le développement Honnêtement, en fait, d'une vision comme nous l'avons, en fait, ce sera un chemin plat et lisse, parce que sinon, ce serait ennuyeux, tu vois. Mais ce que je veux surtout dire, en fait, c'est que je ne retiens pas exactement les situations. Je retiens surtout les leçons que j'en tire. Sinon, par exemple, entre 2021 et 2023, On avait eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique de prêt-à-porter à Abidjan qui marchait super bien. Et du jour au lendemain, en fait, on a été frappé par un incendie. Donc, perte de marchandises dans l'intégralité. Le matériel même qui nous a permis d'ouvrir la boutique et tout. Et la boutique, c'était une réelle concentration parce que c'était quand même, en fait, après, quoi, 5-6 ans d'avoir lancé. Nos premières intentions de collection pourraient apporter, et au fur et à mesure de l'évolution, nous pouvions finalement ouvrir un point de vente qui serait la vitrine même de la maison sur la capitale abidjanais.

  • Ramata

    Alors, ce que je voulais savoir maintenant, c'est, est-ce que toi tu travailles aujourd'hui avec des influenceurs, avec des acteurs ou des chanteurs, des comédiens, est-ce que ça fait partie de ta stratégie de communication ?

  • Zac Koné

    En fait, en vrai, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut vraiment que moi, personnellement, j'ai un coup de cœur par rapport à la personne, à son parcours, son histoire. Mais sinon, ce n'est pas une obligation. non bien sûr, après avoir consulté aussi mon équipe et tout et qu'en fait en vrai je trouve que justement tout le monde fait ça tout le monde fait ça et du coup ça... Ça se voit qu'il y a beaucoup de marketing derrière. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'au-delà d'avoir un vrai coup de cœur, par exemple avec une influenceuse en particulier ou une célébrité en particulier, c'est qu'on essaie vraiment de toucher des personnes d'influence qui, elles, ne sont pas forcément visibles sur les réseaux sociaux. Je prends un exemple. Nous avons travaillé, par exemple, avec une personne qui... a vraiment beaucoup d'influence sur sa génération, sur son temps ou sur son domaine d'activité, qui est un exemple pour les personnes de son domaine d'activité, sans pour autant avoir une forte visibilité sur les réseaux sociaux, mais qui, par exemple, a un très bon carnet d'adresses, a un bouche-à-oreille hyper efficace. Parce que pour moi, je pense, en tout cas, que s'il y a quelque chose qui est encore... plus efficace en fait que l'influence, c'est une cliente satisfaite. Une cliente satisfaite nous en amène toujours deux, trois, voire même jusqu'à dix autres clientes. Mais bien sûr, cela ne nous empêchoit quand même d'avoir des coups de cœur. Là, par exemple, pour l'édition 2025, nous accompagnons avec fierté la Miss Univers Côte d'Ivoire, qui est Olivia Yassé, que nous accompagnons Pas seulement pour la visibilité qu'elle nous a envoyée, mais c'est réellement toute la symbolique derrière. Déjà, c'est la première ou la deuxième Ivoirienne à participer au concours. Olivia Yassi, je la connais personnellement, donc je sais que son parcours même a toujours été de participer à Miss Univers, ce qui l'a poussé. en 2021 à se présenter à l'élection Miss Côte d'Ivoire, puis à l'élection Miss Monde aujourd'hui, elle est à deux doigts de toucher à un objectif. Donc nous l'accompagnons, je ne pense pas forcément à la visibilité, mais moi je pense derrière à l'histoire, à cette jeune fille-là que nous avons habillée, je crois en 2019, pour le bal de promotion de son lycée. et qui me disait déjà, commençons par être la reine du lycée et après nous allons aller jusqu'à Miss l'hiver. Et c'est cette jeune fille-là, c'est cette adolescente-là en fait que nous accompagnons. Nous n'accompagnons pas Miss Olivia Yassine, Miss Côte d'Ivoire 2021 ou Miss Afrique, je crois que c'était en 2022, je ne sais plus. Voilà, mais donc c'est par exemple l'exemple le plus palpable en ce moment que nous vivons en termes d'influence. C'est sûr qu'elle a de la visibilité, mais nous allons derrière cette visibilité-là. Nous allons vraiment chercher un message à faire passer à notre clientèle, en vrai.

  • Ramata

    Très bien, c'est tout à fait clair et c'est intéressant que tu racontes cette histoire d'Olivier Yassé en parlant des débuts. donc c'est vraiment quelqu'un que... Tu as pu suivre son évolution et elle aussi, elle a pu voir l'évolution de ta marque et en fait, vous avancez ensemble vers quelque part un objectif commun et complémentaire.

  • Zac Koné

    Complètement.

  • Ramata

    Tu évoquais ton équipe en termes de décision par rapport à te collaborer ou pas avec telle ou telle personne. Tu en discutes avec ton équipe. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de justement comment tu travailles à construire et développer la marque Bélébé ?

  • Zac Koné

    Alors, euh... Ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes quand même une toute petite équipe. Je n'ai pas une dizaine de personnes derrière moi, en tout cas pas pour l'instant. Donc, on est une petite équipe de trois grands couturiers, avec à leur tête en fait une première d'atelier, qui elle aussi intervient beaucoup à la broderie, quand nous sommes sur de la haute couture, du sur-mesure. Et en plus d'elle, nous avons deux petites mains qui participent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup au côté finition, le volet finition. Donc que ce soit en prêt-à-porter comme en sur-mesure et une assistante plus moi. Donc nous sommes au nombre de sept. C'est bien ça, si le compte est bon. Nous sommes au nombre de sept et j'essaie vraiment de travailler en étroite collaboration à tous les moments du processus de création ou de production. L'avis de mes collaborateurs est hyper important pour moi parce que même si des fois j'ai beaucoup de convictions dans les choix et les décisions que je prends, J'aime bien avoir l'avis des personnes qui y travaillent avec moi, de sorte à soit confirmer l'intuition que j'ai, ou à la façonner, à l'adapter à notre réalité. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question.

  • Ramata

    Tu as parfaitement répondu à la question. Tu travailles en collaboration, donc ils vont te challenger parfois. Parfois, tu as ton idée à toi, mais l'idée, c'est d'avoir vraiment en tête quelle est la meilleure décision à prendre pour la marque PLB. Je réalise que je ne t'ai pas posé une question. Est-ce que tu peux nous expliquer la signification du nom PLB ?

  • Zac Koné

    Ah, d'accord, OK. Alors, PLB, dans le dialecte, si il nous faut, dont je suis originaire, dans le nord de la Côte d'Ivoire signifie techniquement fusion de frères, ou une fratrie, ou une entente fraternelle, ou une fratrie soudée. Mais ce n'est pas en vrai la raison pour laquelle je l'ai choisi. Bien entendu, en thème, de façon technique, on peut aussi le traduire, on peut traduire le PLB par le fait que la mode que nous faisons est universelle, donc qui est un mélange en fait de... plusieurs cultures, d'histoires et d'héritages. Mais la plus grande motivation a été en 2013, quand j'ouvrais mon premier atelier. Je cherchais une marque et donc logiquement, j'ai pensé en fait, pour respecter en fait un peu les traditions universelles, j'avais pensé d'abord en fait à Zach Connay. Et quand j'en ai parlé en fait à mon père, il a venu mettre Il a voulu me raconter l'histoire de mon grand-père, dont j'ai hérité du nom qui s'appelait Pélébé. En fait, ce dernier-là, aux dernières heures de sa vie, déjà, il était... le Benjamin d'une fratrie. Et donc, qui dit Benjamin, qui dit dernier de la fratrie, en fait, dans la tradition, s'il nous faut, en fait, subissait plutôt que dirigeait. Et donc, un jour, il a voulu se rebeller, en fait, face à ses frères qui faisaient quand même preuve d'autorité et des fois d'injustice concernant les décisions à prendre, en fait, pour la constitution familiale. Et il a voulu se rebeller. Cette rébellion a éclaté en discute. Il lui a valu une réelle humiliation. Il s'est fait éjecter de la confession familiale, sans vêtements, avec femme et enfant à l'appui, sans vêtements, sans rien emporter sur lui. Il a été dénudé. C'était un voisin qui gardait le manteau d'un colon de l'époque, qui lui a prêté ce manteau-là. Ce vêtement-là a été le dernier vêtement qu'il a eu jusqu'à sa mort. Mon père m'a raconté ça. Il m'a aussi parlé de la profonde misère dans laquelle ils ont vécu. après cette période-là, raison pour laquelle, lui, il s'était battu, en fait, donc après la mort de son père, pour sortir, en fait, sa mère de la misère. Et j'ai trouvé, en fait, que c'était de rendre justice un peu, en fait, à ce grand-père-là que d'appeler, en fait, ma ligne de vêtements PLB. Parce qu'il faut savoir, en fait, Ramat, que je ne crois pas, en fait, en la vengeance. Mais je me suis dit, au-delà de la vengeance, ce serait bien en fait que Pélébé vive une réelle transformation. Lui qui avait été humilié et en gros dénudé face au monde, reviendrait dans une autre forme pour habiller ce monde-là. Et aujourd'hui, dans mon village, j'envoie beaucoup de vêtements Pélébé à ma famille. sur Abidjan, nous vendons énormément de vêtements PLB et l'objectif est de pouvoir avoir des boutiques dans toutes les grandes métropoles du monde pour vendre PLB, pour que PLB justement puisse je ne vais pas dire prendre sa revanche, mais transformer cette humiliation là aujourd'hui en gloire en habillant le monde entier. Voilà !

  • Ramata

    Merci d'avoir partagé cette histoire avec nous. C'est vraiment extrêmement profond et je comprends tout à fait ton point. Ce n'est pas tellement une question de vengeance, c'est juste d'écrire une suite à cette histoire qui soit une suite glorieuse, en fait. Pour poursuivre un chemin de vie.

  • Zac Koné

    Tout à fait.

  • Ramata

    C'est ça. C'est très authentique et très profond. De toute façon, c'est pour des histoires comme ça que j'ai fait le podcast. C'est pour écouter des histoires sur Des histoires d'hommes et de femmes et des histoires de mode aussi, mais derrière la mode, bien souvent, il y a beaucoup de choses qui sont beaucoup plus profondes. C'est un peu le temps.

  • Zac Koné

    Tout à fait, complètement.

  • Ramata

    Écoute, on arrive à la fin de cette interview. Moi, j'étais ravie d'échanger avec toi.

  • Zac Koné

    Ce que j'ai envie de dire,

  • Ramata

    là, c'est sur la fin d'année, on a déjà un petit peu échangé sur le deuxième semestre 2025. En fait, j'imagine qu'il n'y a pas... pas mal de choses prévues pour toi. Quel est le point d'orgue, l'événement le plus important pour toi sur les mois qui vont arriver ?

  • Zac Koné

    Je pense que au-delà de l'élection, nous attendons avec hâte notre candidate Olivia Yassé. On a la Fashion Week d'habitude organisée par mon confrère et grand-frère Eli Kiam, qui est vraiment l'événement depuis qui... l'année dernière, auxquelles nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant laquelle, justement, nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique. Et donc j'ai hâte de montrer tout ça. Et puis nous avons aussi une boutique éphémère qui s'organisera dans les mois de novembre et décembre. Pour l'instant, nous gardons le lieu en surprise, secret, pour que le public le découvre au moment. Au moment voulu.

  • Ramata

    Très bien, ça fait un teasing parfait pour une fin d'épisode. Les gens vont pouvoir s'abonner pour avoir l'information. En tout cas, merci beaucoup pour ta disponibilité, pour ton temps.

  • Zac Koné

    Ça a été un grand plaisir.

  • Ramata

    Un plaisir partagé. Je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • Zac Koné

    À très vite. À bientôt.

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction à la Fashion Week d'Abidjan et à la collection 2026

    00:00

  • Présentation de Ramata Diallo et de l'épisode

    00:49

  • Entretien avec Zac Koné : parcours et inspirations

    01:53

  • Différences entre styliste et designer dans la mode

    03:23

  • Création de la maison de couture Pélé B et son essence

    05:27

  • Les défis et le développement de la marque Pélé B

    11:33

  • Conclusion et projets futurs pour Pélé B

    39:51

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Description

Comment sortir des clichés associés à la mode africaine pour créer une marque universelle et ambitieuse ?

Zak Koné, fondateur de la maison ivoirienne Pelebe, partage son histoire. Il nous révèle les coulisses de sa vision : créer une mode qui défie les standards internationaux tout en honorant l'héritage africain. Une masterclass essentielle pour tous les créateurs qui rêvent de lancer leur propre label !

Les 3 leçons clés de la masterclass de Zak :

💡 Maîtriser son art sans école : Faute de pouvoir intégrer une école internationale, Zak Koné a choisi d'apprendre "sur le tas". Il explique comment cette nécessité l'a transformé en un designer au savoir-faire aiguisé, prouvant que la passion et l'engagement peuvent surpasser les parcours traditionnels.

🌍 Transformer la frustration en moteur : Sa marque est née d'une frustration : l'écart entre la mode africaine et l'universalité des grandes maisons internationales. Il nous montre comment il a utilisé ce sentiment pour créer un déclic entrepreneurial et définir une identité forte : celle de la "citoyenne du monde" qui porte la culture africaine.

👑 Stratégie de rayonnement : De la participation à la Elie Kuame Fashion Week à la prestigieuse collaboration avec Olivia Yacé (Miss Côte d'Ivoire) pour Miss Univers, Zak Koné détaille sa stratégie pour propulser Pelebe sur la scène internationale et valider l'ambition de sa marque.

Si vous êtes porteur de projet, entrepreneur ou simplement curieux des success stories africaines, cet entretien est fait pour vous.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Zac Koné

    Au-delà de l'élection Miss Univers que nous attendons avec hâte avec notre candidate Olivia Yassé, on a la Fashion Week d'Abidjan organisée par mon confrère et grand frère Eli Kuham, qui est vraiment l'événement depuis l'année dernière auquel nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant dans laquelle justement nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan. Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • Aujourd'hui, je suis en compagnie de Zat... connaît le fondateur de la marque Télébé. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Zach, comment vas-tu ?

  • Zac Koné

    Bonjour Amata, bien et toi ?

  • Ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, ça fait quelques mois maintenant que j'ai découvert ta marque lors du défilé Black Fashion Experience. Et du coup, moi je m'étais fait dans ma petite liste de marques et de créateurs à rencontrer. Pélé B en faisait partie, donc je suis ravie qu'on ait pu réussir à trouver un moment pour pouvoir échanger. Donc on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Zac Koné

    Alors je suis Zach Conné, je suis styliste ivoirien et je suis fondateur d'une maison de couture et de prêtres apportés maintenant en Côte d'Ivoire du nom de Pélé B. Voilà.

  • Très bien, c'est une présentation succincte, très efficace. Maintenant, on va rentrer un petit peu dans le détail. Donc, moi, j'ai envie de savoir un petit peu qui est Zach, en fait. Et puis, comment est-ce que tu as atterri dans la mode ? Et notamment, comment est-ce que tu es devenu styliste ? Donc, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton parcours scolaire, des études que tu as pu faire ? Et est-ce que tu étais déjà dans le domaine de la mode ? Ou est-ce que rien à voir ? Et puis, à un moment donné, il y a eu un déclic qui t'a fait rentrer dans... dans la planète mode ?

  • Zac Koné

    Alors, il faut savoir déjà que je suis autodidacte. Donc, pour moi, par exemple, il n'y a jamais réellement eu de déclic. J'ai toujours été passionné de mode depuis ma tendre enfance. Et c'était quelque chose de super évident pour moi. C'est-à-dire que je ne voulais pas faire autre chose que cela. Et c'était avant tout, en fait, d'abord du stylisme. Habiller les gens, habiller les hommes, les femmes. modifier pourquoi pas la façon de s'habiller. Et donc très jeune, j'ai vraiment alimenté cela dans mon esprit. Et dès que j'ai eu l'occasion, après l'obtention de mon baccalauréat, mes parents, bien sûr parce que j'avais quand même un très bon niveau, j'avais fait un bac professionnel, j'avais un très bon niveau en communication et marketing, me poussait plus à continuer mes études. Mais je crois que le cœur battait plus fort ailleurs. Et j'ai décidé d'apprendre sur le Thaïsie, faute de moyens de rentrer dans une école internationale de mots. Je me suis dit que ça n'allait pas être un frein bien au contraire et que j'allais d'abord apprendre ici. Et bien sûr, je pense que dans ma carrière, ça m'a beaucoup servi. Et voilà, en tant que personne, je suis vraiment un bon vivant. Je suis quelqu'un d'assez optimiste dans tout ce que j'entreprends, dans ma vision même en fait globale du monde. Et j'essaie vraiment de... Cultiver cet esprit-là et de rester dans de bonnes énergies, rencontrer de bonnes personnes qui me permettent, bien entendu, de pouvoir personnellement me développer au même niveau. Je ne sais pas si cela répond dans les détails à ta question. Ne t'inquiète pas,

  • on a une heure devant nous, donc il y aura du détail. Ce n'est pas un souci. Non, c'est grave. Je vais faire une réponse tout de suite. Du coup, j'avais envie de revenir sur une différence que l'on fait et parfois qui n'est pas connue de tout le monde entre le métier de styliste et le métier de designer. Toi, tu as dit que tu as d'abord commencé en étant styliste. Est-ce que tu peux expliquer ce que tu faisais exactement et un peu décrire quelle est la différence entre le métier de styliste et la casquette que tu prends quand tu es plutôt créateur et quand tu es plutôt designer ?

  • Zac Koné

    En fait, je dis qu'à la base, je suis styliste parce que c'est ce qui m'a passionné en premier. C'est ce que j'ai vu et qui m'a tout de suite plu. Et que j'ai fait en premier parce que, n'ayant pas encore une formation pour être un créateur. Pour moi, le créateur, en fait, donc le créateur d'une maison de mode, un créateur de mode, c'est quelqu'un, en fait, qui crée des tendances, qui permet, pourquoi pas même, de faire renaître, en fait, la mode d'une nouvelle façon. Pour moi, des créateurs de mode, il y en a plein dans le mode. Mais de vrais créateurs, ça a été Christian Dior, Yves Saint Laurent, Versace, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, George Armani. Des personnes qui, au-delà de créer même des tendances, ont créé un style, ont su imposer une histoire, une personnalité derrière les créations. Le styliste, c'est celui qui, justement, arrive à lire ces histoires-là au travers des collections de créateurs et qui, ensuite, peut le retravailler sur des silhouettes, peut le traduire au marché à travers des looks, à travers l'accueillation de ces tendances-là. C'est le styliste. qui permet au mode de naître à travers des tendances. Et c'est ce que j'ai commencé à faire en travaillant avec des stylistes locaux, des créatrices locales. Et au fur et à mesure, en vrai, je suis arrivé à la création par nécessité. En fait, au fur et à mesure, en travaillant avec... d'autres créateurs localement ici en Côte d'Ivoire, je me suis rendu compte en fait justement qu'il existait un grand décalage entre la mode qui se faisait sur le continent africain et ce qui se faisait à l'international. Moi qui ai d'abord été influencé à travers des magazines internationaux par des marques comme Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Versace, Giorgio Armani, et puis j'en passe. Je trouvais que nous, On n'avançait pas forcément dans le même sens que ces créateurs-là, qui pour moi avaient pu toucher un œil universel. Contrairement à nous, qui vraiment nous débattions encore à d'abord pouvoir s'imposer même déjà sur notre marché local, avant d'essayer de toucher même pourquoi pas mon continent africain. Et c'est à ce moment-là que je me suis dit, il existe dans ce cas-là une réelle faille. Et je comprends d'ailleurs pourquoi on dit la mode africaine et pourquoi pas tout simplement la mode, c'est-à-dire celle qui universalise toutes les cultures. Et je me suis dit à ce moment-là, il était peut-être temps pour moi de créer cette maison-là qui répondrait à cette question-là, à cette thèse-là qui serait de pourquoi nous, en tant que... En tant que mode existant sur le continent africain, nous ne pouvons pas pénétrer le marché universel. Pour moi, ce n'est pas une façon, par exemple, de dire que nous allons faire des choses qui vont vraiment à l'encontre de notre culture. PLB est une réelle réponse, dans le sens où on essaie de faire des vêtements qui, en tout temps... Puisant son inspiration complètement du cœur du continent, de son histoire et de sa culture. peut aujourd'hui non seulement répandre de manière stylistique, vestimentaire et pratique aux besoins des populations sur le continent, pas seulement sur le continent, mais qui pourrait aussi séduire au-delà du continent, apporter cet aspect universel-là à ce que serait aujourd'hui, en 2025, voire les années à venir, la mode sur le continent africain. Je suis venu à avoir une maison de mode, tout simplement parce que je n'arrivais pas, en tout cas mon essence de styliste, n'arrivait pas avec ce qui se faisait déjà sur le continent, à pouvoir répondre déjà à cette vision que je me faisais déjà très jeune, de ce qu'on pourrait faire de notre culture, mixée, mélangée à ce qui se faisait déjà à l'international. Point de vue mode, l'international m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup influencé sur l'esthétique. Et en termes de culture, je me suis beaucoup inspiré de mon continent. Et c'est à travers PLP que j'arrive plus facilement à pouvoir développer et montrer l'œil stylistique que j'ai de la mode. non seulement universelle aujourd'hui, mais tout en partant d'une vision culturelle, en tout cas africaine.

  • C'est extrêmement intéressant que tu précises vraiment quelle est l'origine de la genèse de la marque. Et quelque part, c'est sorti d'une forme de frustration où ce qu'il y avait dans ton environnement ne correspondait pas à ce que toi tu avais en tête, à ce que tu envisageais.

  • Zac Koné

    C'est complètement ça, c'est vraiment partie d'une frustration en fait, de ne pas pouvoir exprimer l'essence même de la mode, tout en se restant ancré dans notre culture.

  • Et du coup, aujourd'hui à travers PLB, comment est-ce que tu arrives à exprimer cette essence ? Et ce que j'entends, c'est vraiment, c'est important pour toi de mettre en avant la culture ? Et en même temps, d'avoir quelque chose, tu évoques beaucoup le terme universel. Mais c'est ça le principal challenge. Comment est-ce que Pélébé réussit ce challenge ?

  • Zac Koné

    Tout à fait. Ma foi, pour être honnête, tous les jours, je me demande comment est-ce qu'on arrive en fait à réussir. J'espère en tout cas qu'on réussit. Mais en fait, en vrai, je pense que c'est... Cela part du fait quand même que je sois quelqu'un de réellement ancré Merci. dans mon époque. Je vis l'instant présent. Et je pense que ça se voit réellement dans nos créations parce que nous pensons à l'évolution de la femme africaine avant tout. La femme africaine de sa jeunesse, comme j'ai envie de te dire, avant la colonisation, a aujourd'hui, celle qui a traversé toutes ces époques-là, qui aujourd'hui utilise l'IA, fait des podcasts, en fait avec des créateurs qui sont sur des autoroutes au Côte d'Ivoire pendant qu'elle est assise à Paris. Pourquoi pas celle qui reste même en fait ancrée dans son continent, pas dans des grandes villes, mais qui est vraiment en fait dans des campagnes et qui quand même en fait s'intéresse en fait à sa modernité. Je pense que nous y arrivons parce que nous essayons réellement dans tous les aspects en fait de notre processus de création. de prendre en compte ce que serait aujourd'hui la femme africaine, selon moi, à travers et en prenant compte de toute son histoire. Aujourd'hui, la femme africaine est africaine, mais avant tout, citoyenne du monde. Parce que je pense que nous vivons dans un monde qui se mondialise de plus en plus. Et nous ne pouvons pas rester ancrés dans notre culture sans pour autant... accepter d'être influencés parce que c'est fait à l'extérieur. Même si, et je pense même que notre histoire nous le montre, même si nous n'allons pas vers le monde, le monde est en train de venir vers nous. Le monde ne cesse de venir vers nous. Et c'est à nous, en fait, de pouvoir choisir comment, en fait, se présenter au monde aujourd'hui. Et pour moi, la meilleure manière de le faire, c'est de montrer une image de la femme africaine qui peut en gros avoir toutes les casquettes. Donc, être africaine, mais en même temps citoyenne du monde, en même temps indépendante qui a son business qu'elle gère et en même temps mère au foyer, qui partage et qui inculque des valeurs propres aux Africains, mais en prenant en compte l'évolution du monde dans lequel elle vit. et nous arrivons en fait à le faire vraiment dans les matières, dans des coupes qui vraiment lui permettent en fait... de respirer, de se mouvoir, tout en gardant une certaine féminité. Pour moi, c'est super important que la femme garde sa féminité, qu'elle garde en fait son essence même, l'essence même de son énergie, qui est de plaire, de séduire, d'amener à soi. Je me suis laissé prendre par ma passion.

  • Mais c'est ça qui est parfait. C'est ça qui est parfait. Moi, c'est ce que j'adore. Donc là, c'est vrai que tu as abordé beaucoup de choses. Moi, ce que j'aimerais, c'est que... Donc, ce que tu évoques vraiment, c'est que tu as parlé de la cliente, en fait, que tu cherches à viser. Et c'est ce qui te permet de, finalement, réussir cet équilibre entre, finalement, préserver une culture, la mettre en avant, et en même temps, rester très contemporain, rester dans l'air du temps. Quelles sont en fait les matières de prédilection ? Quelles sont les formes ou les styles que tu vas particulièrement mettre en avant quand tu travailles les collections ? Est-ce qu'il y a des choses qui font partie de l'ADN de PLB que tu peux nous partager ?

  • Zac Koné

    Bien entendu, là par exemple, j'ai l'habitude de dire qu'on utilise beaucoup nos codes vestimentaires traditionnels. Par exemple, en tout cas avec toutes les recherches que j'ai faites, je me suis rendu compte que selon les différentes... région du continent, nous avons certains codes dans le vestimentaire qui revenaient beaucoup. Donc, par exemple, le nouage, le drapage, quoi d'autre ? On a, par exemple, je pense, qui traduit aussi l'amour et l'affection que l'Africain a du wax. On a... cette facilité-là, par exemple, à tout ce qui est motif, tout ce qui est signe, parce que c'est un langage, c'est une communication. Et donc, cela nous permet, en fait, en vrai, de pouvoir utiliser des matières comme le coton. Parce que voilà un autre truc qui est hyper important pour moi, c'est que nous prenons en compte aussi nos réalités climatiques. Vraiment, toute l'inspiration, comme je vous dis, vient, en fait, du continent. L'aisance, ce n'est peut-être pas le bon mot, je voudrais plutôt dire que nous utilisons réellement les capacités fonctionnelles pour mettre avant tout à l'aise la femme africaine. Donc, le code vestimentaire... avec tout ce que je viens de citer, par exemple, et les motifs. Nous avons aussi le fait que beaucoup, beaucoup, beaucoup de matières, en fait, sur le continent sont utilisées, comme le coton, le raffia. On n'a pas encore trouvé la manière la plus esthétique, en fait, de mêler le raffia, par exemple, à notre processus de création. Mais aujourd'hui, le coton... Du voile de coton au coton bio naturellement tissé et de manière artisanale par les artisans même, en fait, de la Côte d'Ivoire. Justement, c'est ce que je vais chercher là, en fait, pendant que je te parle. Et donc, nous essayons vraiment de travailler avec tout ceci. Parce que c'est une matière qui est adaptée au climat. et aux saisons que nous pouvons connaître sur le continent, du nord au sud, il faut préciser. Et en fonction de plusieurs régions, bien sûr, parce que pour l'instant, nous ne sommes pas encore, en termes de marché, prêts à répondre à certaines demandes. Mais je pense que c'est... C'est un processus qui va s'élargir à des matières comme la laine pour que le sud et le nord, par exemple, de l'Afrique puissent être servis. L'Eurasia, donc juste là j'essaie vraiment de travailler de la façon la plus esthétique en tout cas de pouvoir le rajouter à notre processus de création. Mais à-dessus d'autres matières qui sont encore méconnues et que pour l'instant peut-être je vais essayer de garder un certain mystère autour parce que nous-mêmes n'avons pas encore la maîtrise, tu vois. Mais les matières sont choisies chez PLB en fonction de leur adaptabilité au continent africain d'abord.

  • C'est ce que tu me dis, tu es en déplacement, en Côte d'Ivoire, pour aller chercher des matières. Donc toi, en tant que designer, tu vas apporter un soin particulier à pour toi-même la sélection des matières pour créer ta collection.

  • Zac Koné

    C'est tout à fait. Surtout que j'ai l'avantage, en fait, de pouvoir avoir accès, en fait, aux artisans locaux directement. Donc, de travailler, en fait, en épreuve de collaboration, en fait, avec eux et de pouvoir, donc, choisir en termes de design. C'est là où mon savoir-faire, en fait, prend toute son essence, mon savoir-faire, en fait, de styliste. Parce qu'à travers, en fait, ma vision, je peux, par exemple, en fait, les accompagner dans le choix. des couleurs, pourquoi pas même de la façon d'innover dans le tissage des matières, qu'on puisse avoir des choses originales, des choses qui soient typiquement propres à la maison, puis les aider, pourquoi pas. Et j'espère aussi que cela leur permet, eux aussi, localement, de pouvoir faire évoluer leur savoir-faire. Parce que voilà aussi quelque chose qui est hyper important. Que ce soit en Côte d'Ivoire ou même en Guinée, au Mali, au Burkina, on a un savoir-faire textile énorme et qui malheureusement est encore méconnu. Mais je pense qu'il est avant tout méconnu du fait qu'il n'est pas évolué en fait avec le temps. Et aujourd'hui, un de nos défis en fait c'est de pouvoir faire de telle sorte que ce savoir-faire-là en fait Déjà, rattrape le temps perdu, pourquoi pas ? Ou se transforme avec toutes les expériences que nous, aujourd'hui, jeunes Africains, jeunes créateurs Africains, nous pouvons avoir avec le marché de la mode ?

  • Très bien. Tu nous parlais de tes clientes, de leur profil. Il y a vraiment une volonté, je pense, qui est très inclusive dans ta manière de... Comment dire ? de décrire la client puisque tu as décrit plein de profils différents. En termes de stratégie de communication, tu parlais de... Toi, tu avais quand même un background en marketing, en communication. Qu'est-ce qui fait la force de PLB ? Qu'est-ce qui fait la différence de PLB en termes de communication ? Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a énormément de marques et de créateurs extrêmement talentueux. Donc, il y a du choix. Quand on a envie de s'habiller en Côte d'Ivoire, on a vraiment du choix. question qu'est-ce qui fait qu'en termes de com, en termes de stratégie marketing, PLB peut se distinguer ?

  • Zac Koné

    Alors, en termes de com et en termes de stratégie marketing, je pense que notre point fort, c'est de pouvoir prôner une mode universelle et non vraiment axée seulement que sur le volet africain, donc très souvent ethnique, déjà. Deuxièmement, C'est une mode qui effectivement prend son inspiration du continent africain, mais qui parle en fait au final aux femmes des quatre coins de la planète. En vrai, quand vous regardez bien tout ce que nous faisons, donc que ce soit en termes de couleurs, en termes de coupes, et en termes de fonctionnalités et tout, tout ce que nous proposons en fait... s'adresse non seulement à la femme africaine, mais à l'européenne, à l'asiatique, peut-être pas toutes les saisons, mais en tout cas, dans l'année, à deux saisons de leur vie. Et pareil, en fait, sur les autres continents et tout. Nous nous inspirons beaucoup, en fait, c'est vrai, de la culture africaine, mais vraiment, nous restons dans un réel melting pot parce que vous pouvez avoir, en fait, une pièce qui est... très inspiré par exemple en termes de matière de ce qui est adaptable au climat africain mais dans une coupe qui répondrait par exemple à une inspiration venue des Caraïbes ou pourquoi pas de l'époque d'âge d'or, je crois. C'est bien comme ça que ça s'appelle, l'âge d'or des États-Unis. Ou bon, donc, le continent qu'on essaie l'abolition de l'esclavage, les populations noires gagnant en émancipation, tout ça. Voilà. Pour te dire que nous essayons vraiment de... en termes de communication, de pouvoir nous adresser à tout le monde partant d'une base qui est la culture africaine. Sans pour autant lui donner cette image caricaturale qui, malheureusement, nous colle trop à la peau jusqu'à aujourd'hui.

  • Très bien. Et toi, en termes de direction artistique pour les shootings ? est-ce que c'est toi du coup qui as la main sur cette partie-là et donc dans ton travail tu vas aller du coup aller rencontrer les artisans pour aller faire développer des tissus spécifiques pour PDB et est-ce qu'au niveau de la direction artistique dans le choix des mannequins le choix du photographe est-ce que tu interviens aussi est-ce que tu as vraiment des idées très précises que tu souhaites comment dire concrétiser tu vois tu les as en tête et après c'est comment est-ce que tu vas leur donner vie en fait oui mais en fait tu sais ...

  • Zac Koné

    Moi, j'ai l'habitude de dire que c'est un réel processus qui va crescendo. Dans le sens où, quand je commence à aller même jusqu'à travailler avec les artisans, je trouve que cette histoire-là doit même se lire et se voir jusque dans... nos campagnes de com. Donc que ce soit en termes de direction artistique, bien sûr, j'ai un œil là-dessus, même si ce n'est pas forcément moi qui m'en occupe et qu'on travaille en étroite collaboration avec le photographe. Mais par exemple, même le choix du photographe, c'est moi qui dis mon dernier mot. En fait, je reste tout le temps ouvert aux propositions de l'équipe. Mais vraiment, la dernière décision me revient. En termes de direction artistique, que ce soit même le choix, l'histoire, les mannequins, comment est-ce que je veux que les mannequins se présentent ? Quelles sont les histoires derrière ? Si tu regardes sur notre site internet, nous n'avons pas, par exemple, nous qui nous inspirons beaucoup de la culture africaine, nous n'avons pas seulement que des mannequins africains. Nous essayons d'avoir des mannequins de différentes cultures, tout en bien sûr magnifiant la femme africaine. Je n'ai pas envie de dire « race » parce que je trouve que c'est un mot qu'on devrait abolir. Et dire plutôt que je cherche des mannequins de différentes carnations. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes un monde, qu'on le veuille ou pas, nous sommes un monde qui est en train de nous. globalisé, il était plus inclusif. Et donc, pour moi, la femme noire, par exemple, de carnation, a exactement la même beauté à mettre en avant que celle, par exemple, qui serait blonde aux yeux verts, par exemple. Vous voyez ? Tu vois ?

  • Je vois complètement l'idée, c'est qu'il y a des canons de beauté, des stéréotypes qui ont été véhiculés. par les médias, par les films, et souvent, c'était une beauté occidentale qui était mise en avant. Et à un moment donné, c'est vrai que... Et il y a aussi des créateurs de mode qui ont mis en avant certains canons de beauté. Et voilà, on peut parler de, pour le coup, un Yves Saint Laurent qui a mis en avant, qui a été l'un des premiers à mettre en avant des femmes noires, notamment Katusha. Et donc, c'est vrai que le travail des créateurs dans la manière dont ils sélectionnent les gens leurs muses, leurs mannequins ou les femmes avec lesquelles ils vont collaborer pour les habiller. Ça a un impact énorme aussi sur comment une petite fille, elle peut définir ce qu'est la beauté. Et c'est sûr que quand il n'y a pas beaucoup de femmes noires, on peut avoir l'impression que la beauté, c'est les codes de la poupée Barbie blonde aux yeux bleus.

  • Zac Koné

    Tout à fait, je suis complètement d'accord. Même si je pense aussi que c'est aussi une façon en fait aussi de contrôler derrière. Donc, il faudrait peut-être aussi que la femme puisse se libérer de cela. Pour moi, l'inclusion, en fait, c'est une manière de libérer la femme. Parce que ça part, en fait, pour moi, ça part dans les deux sens. Là, par exemple, aujourd'hui, je vois moi qui évolue sur le continent africain, combien de fois nous arrivons, nous, avec la maison PLB, à toucher beaucoup de femmes blanches, asiatiques, tout simplement parce que... Nous ne parlons pas exclusivement, en fait, à la femme noire sur le continent africain. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Ramata

    Complètement. En fait, le langage de la mode, un terme que tu utilises, il est universel, en fait. Il ne s'adresse pas à la femme noire qui est habite Jean, il s'adresse aux femmes.

  • Zac Koné

    Exactement. Et je trouve que, justement, le point pour que toutes les médias de mode sur le continent africain ont, par rapport, en fait... à l'international, c'est que nous, nous avons la chance de les avoir déjà vus faire, d'avoir leur vision, en fait, à eux, mais d'en plus, nous pouvoir, en fait, l'adapter à notre culture pour les séduire.

  • Ramata

    Complètement. La question qui me vient là maintenant, c'est est-ce que tu as fait toujours dans la partie communication, est-ce que tu fais des collaborations avec des influenceurs, avec des actrices ? Est-ce que ça, ça fait aussi un peu partie de ta stratégie de communication ou pas plus que ça ? Ou est-ce que c'est toi qui les appelles ou est-ce que c'est elles qui viennent à toi ?

  • Zac Koné

    Oui, je travaille avec des célébrités, des influenceurs, mais je t'avoue que même sur ça, en fait, je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment regardant. Nous avons beaucoup de demandes, nous avons énormément de demandes. Mais je dis justement en fait qu'aujourd'hui, les collaborations se sont trop vulgarisées. Aujourd'hui, les influenceurs, les célébrités, tout ça, travaille avec toutes les maisons de mode en termes de collaboration. Moi, j'aime bien être très sélectif sur les personnes avec qui on travaille. Donc, malheureusement, nous n'acceptons pas tout le monde. Et je m'en excuse même pour ceux qui vont nous écouter. Parce que ça peut paraître prétentieux, mais ce n'est pas cela. C'est parce que j'essaie vraiment de rester fidèle à une image. Je te parlais. De l'alter ego, en fait, donc, qu'on a presque créé en communication et marketing, donc, à la maison, qui est la femme PLB, qu'on appelle des fois dame PLB, miss PLB, enfin, voilà, vous verrez, tu verras, en fait, dans nos collections, on a beaucoup de robes, en fait, qui lui font référence et tout. Pour moi, elle a vraiment, en fait, comme une sorte de ligne directive, en fait, à suivre. Et donc, nous regardons, en fait, dans toutes ces demandes-là, les femmes qui, selon nous, réellement, en fait, portent ce message-là. Donc, de la femme made in Africa, qui aujourd'hui est un bon tout citoyenne du monde, qu'elle soit à New York, Paris ou Pékin, en fait, ça se voit, ça se sait, en fait, qu'elle vient d'Afrique, mais qui, finalement, en fait, se mêle à toutes ces cultures-là. sans pourtant porter une étiquette. Donc, oui, effectivement, on semble très sélectif, en fait, sur ces célébrités-là et ces influenceurs. Les influenceuses, même encore, en vrai, je suis encore plus sélectif qu'avec les célébrités. Mais par contre, on travaille avec beaucoup de femmes d'influence. Quand je dis beaucoup de femmes d'influence, des femmes qui, par exemple, point de vue visibilité, ne sont pas forcément vues, mais ont un réel impact, en fait, sur les communautés. Un réel impact, en fait, sur leur génération. Pour moi, c'est ça, là, ces vraies influenceuses. Pas celles qui vendent plutôt une image. En fait, moi, j'ai envie que ce soit des femmes qui vendent une histoire. qui vendent des convictions, une vision du continent et qui ne font pas forcément du tapas sur les réseaux sociaux.

  • Ramata

    Ok, c'est assez clair et c'est intéressant que tu exprimes ça de manière aussi transparente parce que quelque part, les personnes avec lesquelles tu noues des partenariats pour porter ta marque, elles représentent l'ADN de ta marque. Donc le fait que tu sois sélectif, quelque part, c'est assez normal.

  • Zac Koné

    même Même pas quelque part, même pas quelque part. Elle représente à part entière, pour moi. Pour moi, si elle est mal choisie, elle t'enverra aussi peut-être la mauvaise cible.

  • Ramata

    Exactement, on est tout à fait d'accord. Donc, c'est tout à fait ça. Et donc, le fait d'être sélectif, c'est tout à ton honneur parce que c'est ce qui permet de consolider ce concept de la femme PLB. Au niveau de la stratégie de distribution, c'est-à-dire où est-ce qu'on peut trouver la marque, que ce soit en ligne ou que ce soit en boutique, comment est-ce que s'est fait le développement de la marque ? PLB et les premiers clients en fait, où est-ce que tu les as trouvés et aujourd'hui si quelqu'un veut trouver la marque, quels sont les différents canaux de distribution auxquels il peut avoir accès ?

  • Zac Koné

    Alors pour la petite histoire, quand nous avons lancé notre atelier de confection de sur-mesure sur l'année 2013, nous avons d'abord commencé en fait sur mes réseaux sociaux personnels. et qui finalement sont devenus, par exemple, pour Instagram, mon compte Instagram personnel est devenu le compte de la maison TVB. Et aujourd'hui, on a beaucoup de chance sur Abidjan. Nous sommes vendus, nous travaillons en collaboration, en étroite collaboration avec des boutiques. Et aujourd'hui, nous sommes en étroite collaboration avec des concept stores sur Abidjan pour vendre nos articles. et des boutiques partenaires aussi, qui sont en nombre de 4 sur Abidjan. Et pour 2026, nous sommes déjà en train de travailler sur une boutique en ligne qui sera disponible sur notre site internet, plb.com, qui nous permettra de pouvoir vendre plus facilement à l'international et sur la région ouest africaine.

  • Ramata

    Parce qu'aujourd'hui, en fait, les commandes, tu peux en avoir qui vont venir directement depuis le compte Instagram ou alors via les concept stores avec lesquels tu travailles.

  • Zac Koné

    Tout à fait. Mais en fait, en vrai, comme depuis 2018, nous faisons du prêt-à-porter, aujourd'hui, nous allons avoir des collections déjà disponibles en concept store sur Abidjan. Et ces collections seront, à partir de 2026, disponibles sur le site Internet pour les achats à l'international.

  • Ramata

    Aujourd'hui, ta clientèle, elle est principalement en Côte d'Ivoire ou est-ce que tu as aussi une clientèle qui peut être à l'extérieur de la Côte d'Ivoire, soit en Afrique et soit, comment dire, en France, aux États-Unis, au Canada ?

  • Zac Koné

    Alors, en fait, c'est vrai qu'elle est principalement en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ouest africaine. Donc, nous avons de la clientèle au Mali, en Guinée, au Burkina, au Sénégal. un tout petit peu au Ghana, même si le marché anglophone sur le continent nous est un peu étranger, mais vraiment tout ça, à moyen terme, c'est les choses en fait que nous sommes en train de voir. Et en tout cas, tous les pays qui sont francophones dans la sous-région ouest africaine, nous avons une clientèle un peu là-bas. Et aussi un peu dans le Maghreb avec l'Algérie et le Maroc. Et un tout petit peu en Afrique de l'Est, et centrale même, avec le Congo-Brazzaville, où on a quand même une bonne visibilité là-bas. Nous avons un concept sortido représenté dans la ville de Pointe-Noire. Au Mali aussi, nous nous rendons très bien amis. Vraiment là, pour l'instant, c'est vrai qu'elle est principalement ivoirienne, mais nous arrivons quand même à toucher les quatre points du continent. Et l'objectif, en moyen, c'est de pouvoir toucher le job.

  • Ramata

    Et pour réussir à être représenté dans ces différents concept stores, parce que les patrons de concept stores, eux aussi, ils font leur sélection. Tout à fait. Et toi, ce que tu évoques, c'est qu'il y a plusieurs concept stores de la sous-région qui ont référencé PLB. Oui. Est-ce que c'est toi qui allais frapper à la porte de ces concept stores ? Comment est-ce que ça s'est passé, en fait ? Ta stratégie pour pouvoir... réussir à ce que la marque soit aux côtés d'autres marques de renommée africaine.

  • Zac Koné

    Honnêtement, et on en est très fiers avec mon équipe, c'est qu'à chaque fois, on a plutôt été contacté par les contestors. Et donc, pour moi, c'est aussi même une façon de montrer à quel point la demande devient grandissante concernant nos collections et ce que nous avons à proposer au marché. Et donc, cela nous rend encore plus optimistes de continuer sur la lancée que nous avons en ce moment. Et pourquoi pas de pouvoir développer le côté production pour pouvoir répondre à une demande plus grandissante.

  • Ramata

    Quand on écoute ton histoire, on se dit que tu as lancé la marque, tu as pu faire pas mal de défilés, notamment des défilés à Paris. En termes de distribution, il y a énormément de concept stores qui t'ont sollicité. La marque a connu plutôt de la réussite depuis son lancement. Est-ce qu'il y a eu des périodes difficiles dont tu pourrais nous parler ou des moments où tu t'es dit… Là, ça va être compliqué. Est-ce que je vais réussir à atteindre tel ou tel objectif ? Est-ce que tu aurais des anecdotes comme ça à nous partager sur des moments un peu délicats par rapport au développement de PLB ?

  • Zac Koné

    Bon, alors... Si il n'y en a pas,

  • Ramata

    il n'y en a pas, hein ?

  • Zac Koné

    Non, c'est pas ça. C'est que tu vas peut-être me trouver surpris. Non, mais bien sûr qu'il y en a. Bien sûr qu'il y en a eu. Bien sûr qu'il y en a qui en aura. Moi, de toutes les façons, je n'ai jamais pensé, en fait, que le développement Honnêtement, en fait, d'une vision comme nous l'avons, en fait, ce sera un chemin plat et lisse, parce que sinon, ce serait ennuyeux, tu vois. Mais ce que je veux surtout dire, en fait, c'est que je ne retiens pas exactement les situations. Je retiens surtout les leçons que j'en tire. Sinon, par exemple, entre 2021 et 2023, On avait eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique de prêt-à-porter à Abidjan qui marchait super bien. Et du jour au lendemain, en fait, on a été frappé par un incendie. Donc, perte de marchandises dans l'intégralité. Le matériel même qui nous a permis d'ouvrir la boutique et tout. Et la boutique, c'était une réelle concentration parce que c'était quand même, en fait, après, quoi, 5-6 ans d'avoir lancé. Nos premières intentions de collection pourraient apporter, et au fur et à mesure de l'évolution, nous pouvions finalement ouvrir un point de vente qui serait la vitrine même de la maison sur la capitale abidjanais.

  • Ramata

    Alors, ce que je voulais savoir maintenant, c'est, est-ce que toi tu travailles aujourd'hui avec des influenceurs, avec des acteurs ou des chanteurs, des comédiens, est-ce que ça fait partie de ta stratégie de communication ?

  • Zac Koné

    En fait, en vrai, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut vraiment que moi, personnellement, j'ai un coup de cœur par rapport à la personne, à son parcours, son histoire. Mais sinon, ce n'est pas une obligation. non bien sûr, après avoir consulté aussi mon équipe et tout et qu'en fait en vrai je trouve que justement tout le monde fait ça tout le monde fait ça et du coup ça... Ça se voit qu'il y a beaucoup de marketing derrière. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'au-delà d'avoir un vrai coup de cœur, par exemple avec une influenceuse en particulier ou une célébrité en particulier, c'est qu'on essaie vraiment de toucher des personnes d'influence qui, elles, ne sont pas forcément visibles sur les réseaux sociaux. Je prends un exemple. Nous avons travaillé, par exemple, avec une personne qui... a vraiment beaucoup d'influence sur sa génération, sur son temps ou sur son domaine d'activité, qui est un exemple pour les personnes de son domaine d'activité, sans pour autant avoir une forte visibilité sur les réseaux sociaux, mais qui, par exemple, a un très bon carnet d'adresses, a un bouche-à-oreille hyper efficace. Parce que pour moi, je pense, en tout cas, que s'il y a quelque chose qui est encore... plus efficace en fait que l'influence, c'est une cliente satisfaite. Une cliente satisfaite nous en amène toujours deux, trois, voire même jusqu'à dix autres clientes. Mais bien sûr, cela ne nous empêchoit quand même d'avoir des coups de cœur. Là, par exemple, pour l'édition 2025, nous accompagnons avec fierté la Miss Univers Côte d'Ivoire, qui est Olivia Yassé, que nous accompagnons Pas seulement pour la visibilité qu'elle nous a envoyée, mais c'est réellement toute la symbolique derrière. Déjà, c'est la première ou la deuxième Ivoirienne à participer au concours. Olivia Yassi, je la connais personnellement, donc je sais que son parcours même a toujours été de participer à Miss Univers, ce qui l'a poussé. en 2021 à se présenter à l'élection Miss Côte d'Ivoire, puis à l'élection Miss Monde aujourd'hui, elle est à deux doigts de toucher à un objectif. Donc nous l'accompagnons, je ne pense pas forcément à la visibilité, mais moi je pense derrière à l'histoire, à cette jeune fille-là que nous avons habillée, je crois en 2019, pour le bal de promotion de son lycée. et qui me disait déjà, commençons par être la reine du lycée et après nous allons aller jusqu'à Miss l'hiver. Et c'est cette jeune fille-là, c'est cette adolescente-là en fait que nous accompagnons. Nous n'accompagnons pas Miss Olivia Yassine, Miss Côte d'Ivoire 2021 ou Miss Afrique, je crois que c'était en 2022, je ne sais plus. Voilà, mais donc c'est par exemple l'exemple le plus palpable en ce moment que nous vivons en termes d'influence. C'est sûr qu'elle a de la visibilité, mais nous allons derrière cette visibilité-là. Nous allons vraiment chercher un message à faire passer à notre clientèle, en vrai.

  • Ramata

    Très bien, c'est tout à fait clair et c'est intéressant que tu racontes cette histoire d'Olivier Yassé en parlant des débuts. donc c'est vraiment quelqu'un que... Tu as pu suivre son évolution et elle aussi, elle a pu voir l'évolution de ta marque et en fait, vous avancez ensemble vers quelque part un objectif commun et complémentaire.

  • Zac Koné

    Complètement.

  • Ramata

    Tu évoquais ton équipe en termes de décision par rapport à te collaborer ou pas avec telle ou telle personne. Tu en discutes avec ton équipe. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de justement comment tu travailles à construire et développer la marque Bélébé ?

  • Zac Koné

    Alors, euh... Ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes quand même une toute petite équipe. Je n'ai pas une dizaine de personnes derrière moi, en tout cas pas pour l'instant. Donc, on est une petite équipe de trois grands couturiers, avec à leur tête en fait une première d'atelier, qui elle aussi intervient beaucoup à la broderie, quand nous sommes sur de la haute couture, du sur-mesure. Et en plus d'elle, nous avons deux petites mains qui participent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup au côté finition, le volet finition. Donc que ce soit en prêt-à-porter comme en sur-mesure et une assistante plus moi. Donc nous sommes au nombre de sept. C'est bien ça, si le compte est bon. Nous sommes au nombre de sept et j'essaie vraiment de travailler en étroite collaboration à tous les moments du processus de création ou de production. L'avis de mes collaborateurs est hyper important pour moi parce que même si des fois j'ai beaucoup de convictions dans les choix et les décisions que je prends, J'aime bien avoir l'avis des personnes qui y travaillent avec moi, de sorte à soit confirmer l'intuition que j'ai, ou à la façonner, à l'adapter à notre réalité. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question.

  • Ramata

    Tu as parfaitement répondu à la question. Tu travailles en collaboration, donc ils vont te challenger parfois. Parfois, tu as ton idée à toi, mais l'idée, c'est d'avoir vraiment en tête quelle est la meilleure décision à prendre pour la marque PLB. Je réalise que je ne t'ai pas posé une question. Est-ce que tu peux nous expliquer la signification du nom PLB ?

  • Zac Koné

    Ah, d'accord, OK. Alors, PLB, dans le dialecte, si il nous faut, dont je suis originaire, dans le nord de la Côte d'Ivoire signifie techniquement fusion de frères, ou une fratrie, ou une entente fraternelle, ou une fratrie soudée. Mais ce n'est pas en vrai la raison pour laquelle je l'ai choisi. Bien entendu, en thème, de façon technique, on peut aussi le traduire, on peut traduire le PLB par le fait que la mode que nous faisons est universelle, donc qui est un mélange en fait de... plusieurs cultures, d'histoires et d'héritages. Mais la plus grande motivation a été en 2013, quand j'ouvrais mon premier atelier. Je cherchais une marque et donc logiquement, j'ai pensé en fait, pour respecter en fait un peu les traditions universelles, j'avais pensé d'abord en fait à Zach Connay. Et quand j'en ai parlé en fait à mon père, il a venu mettre Il a voulu me raconter l'histoire de mon grand-père, dont j'ai hérité du nom qui s'appelait Pélébé. En fait, ce dernier-là, aux dernières heures de sa vie, déjà, il était... le Benjamin d'une fratrie. Et donc, qui dit Benjamin, qui dit dernier de la fratrie, en fait, dans la tradition, s'il nous faut, en fait, subissait plutôt que dirigeait. Et donc, un jour, il a voulu se rebeller, en fait, face à ses frères qui faisaient quand même preuve d'autorité et des fois d'injustice concernant les décisions à prendre, en fait, pour la constitution familiale. Et il a voulu se rebeller. Cette rébellion a éclaté en discute. Il lui a valu une réelle humiliation. Il s'est fait éjecter de la confession familiale, sans vêtements, avec femme et enfant à l'appui, sans vêtements, sans rien emporter sur lui. Il a été dénudé. C'était un voisin qui gardait le manteau d'un colon de l'époque, qui lui a prêté ce manteau-là. Ce vêtement-là a été le dernier vêtement qu'il a eu jusqu'à sa mort. Mon père m'a raconté ça. Il m'a aussi parlé de la profonde misère dans laquelle ils ont vécu. après cette période-là, raison pour laquelle, lui, il s'était battu, en fait, donc après la mort de son père, pour sortir, en fait, sa mère de la misère. Et j'ai trouvé, en fait, que c'était de rendre justice un peu, en fait, à ce grand-père-là que d'appeler, en fait, ma ligne de vêtements PLB. Parce qu'il faut savoir, en fait, Ramat, que je ne crois pas, en fait, en la vengeance. Mais je me suis dit, au-delà de la vengeance, ce serait bien en fait que Pélébé vive une réelle transformation. Lui qui avait été humilié et en gros dénudé face au monde, reviendrait dans une autre forme pour habiller ce monde-là. Et aujourd'hui, dans mon village, j'envoie beaucoup de vêtements Pélébé à ma famille. sur Abidjan, nous vendons énormément de vêtements PLB et l'objectif est de pouvoir avoir des boutiques dans toutes les grandes métropoles du monde pour vendre PLB, pour que PLB justement puisse je ne vais pas dire prendre sa revanche, mais transformer cette humiliation là aujourd'hui en gloire en habillant le monde entier. Voilà !

  • Ramata

    Merci d'avoir partagé cette histoire avec nous. C'est vraiment extrêmement profond et je comprends tout à fait ton point. Ce n'est pas tellement une question de vengeance, c'est juste d'écrire une suite à cette histoire qui soit une suite glorieuse, en fait. Pour poursuivre un chemin de vie.

  • Zac Koné

    Tout à fait.

  • Ramata

    C'est ça. C'est très authentique et très profond. De toute façon, c'est pour des histoires comme ça que j'ai fait le podcast. C'est pour écouter des histoires sur Des histoires d'hommes et de femmes et des histoires de mode aussi, mais derrière la mode, bien souvent, il y a beaucoup de choses qui sont beaucoup plus profondes. C'est un peu le temps.

  • Zac Koné

    Tout à fait, complètement.

  • Ramata

    Écoute, on arrive à la fin de cette interview. Moi, j'étais ravie d'échanger avec toi.

  • Zac Koné

    Ce que j'ai envie de dire,

  • Ramata

    là, c'est sur la fin d'année, on a déjà un petit peu échangé sur le deuxième semestre 2025. En fait, j'imagine qu'il n'y a pas... pas mal de choses prévues pour toi. Quel est le point d'orgue, l'événement le plus important pour toi sur les mois qui vont arriver ?

  • Zac Koné

    Je pense que au-delà de l'élection, nous attendons avec hâte notre candidate Olivia Yassé. On a la Fashion Week d'habitude organisée par mon confrère et grand-frère Eli Kiam, qui est vraiment l'événement depuis qui... l'année dernière, auxquelles nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant laquelle, justement, nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique. Et donc j'ai hâte de montrer tout ça. Et puis nous avons aussi une boutique éphémère qui s'organisera dans les mois de novembre et décembre. Pour l'instant, nous gardons le lieu en surprise, secret, pour que le public le découvre au moment. Au moment voulu.

  • Ramata

    Très bien, ça fait un teasing parfait pour une fin d'épisode. Les gens vont pouvoir s'abonner pour avoir l'information. En tout cas, merci beaucoup pour ta disponibilité, pour ton temps.

  • Zac Koné

    Ça a été un grand plaisir.

  • Ramata

    Un plaisir partagé. Je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • Zac Koné

    À très vite. À bientôt.

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction à la Fashion Week d'Abidjan et à la collection 2026

    00:00

  • Présentation de Ramata Diallo et de l'épisode

    00:49

  • Entretien avec Zac Koné : parcours et inspirations

    01:53

  • Différences entre styliste et designer dans la mode

    03:23

  • Création de la maison de couture Pélé B et son essence

    05:27

  • Les défis et le développement de la marque Pélé B

    11:33

  • Conclusion et projets futurs pour Pélé B

    39:51

Description

Comment sortir des clichés associés à la mode africaine pour créer une marque universelle et ambitieuse ?

Zak Koné, fondateur de la maison ivoirienne Pelebe, partage son histoire. Il nous révèle les coulisses de sa vision : créer une mode qui défie les standards internationaux tout en honorant l'héritage africain. Une masterclass essentielle pour tous les créateurs qui rêvent de lancer leur propre label !

Les 3 leçons clés de la masterclass de Zak :

💡 Maîtriser son art sans école : Faute de pouvoir intégrer une école internationale, Zak Koné a choisi d'apprendre "sur le tas". Il explique comment cette nécessité l'a transformé en un designer au savoir-faire aiguisé, prouvant que la passion et l'engagement peuvent surpasser les parcours traditionnels.

🌍 Transformer la frustration en moteur : Sa marque est née d'une frustration : l'écart entre la mode africaine et l'universalité des grandes maisons internationales. Il nous montre comment il a utilisé ce sentiment pour créer un déclic entrepreneurial et définir une identité forte : celle de la "citoyenne du monde" qui porte la culture africaine.

👑 Stratégie de rayonnement : De la participation à la Elie Kuame Fashion Week à la prestigieuse collaboration avec Olivia Yacé (Miss Côte d'Ivoire) pour Miss Univers, Zak Koné détaille sa stratégie pour propulser Pelebe sur la scène internationale et valider l'ambition de sa marque.

Si vous êtes porteur de projet, entrepreneur ou simplement curieux des success stories africaines, cet entretien est fait pour vous.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Zac Koné

    Au-delà de l'élection Miss Univers que nous attendons avec hâte avec notre candidate Olivia Yassé, on a la Fashion Week d'Abidjan organisée par mon confrère et grand frère Eli Kuham, qui est vraiment l'événement depuis l'année dernière auquel nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant dans laquelle justement nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique.

  • Ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan. Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • Aujourd'hui, je suis en compagnie de Zat... connaît le fondateur de la marque Télébé. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Zach, comment vas-tu ?

  • Zac Koné

    Bonjour Amata, bien et toi ?

  • Ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, ça fait quelques mois maintenant que j'ai découvert ta marque lors du défilé Black Fashion Experience. Et du coup, moi je m'étais fait dans ma petite liste de marques et de créateurs à rencontrer. Pélé B en faisait partie, donc je suis ravie qu'on ait pu réussir à trouver un moment pour pouvoir échanger. Donc on va commencer cette interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Zac Koné

    Alors je suis Zach Conné, je suis styliste ivoirien et je suis fondateur d'une maison de couture et de prêtres apportés maintenant en Côte d'Ivoire du nom de Pélé B. Voilà.

  • Très bien, c'est une présentation succincte, très efficace. Maintenant, on va rentrer un petit peu dans le détail. Donc, moi, j'ai envie de savoir un petit peu qui est Zach, en fait. Et puis, comment est-ce que tu as atterri dans la mode ? Et notamment, comment est-ce que tu es devenu styliste ? Donc, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton parcours scolaire, des études que tu as pu faire ? Et est-ce que tu étais déjà dans le domaine de la mode ? Ou est-ce que rien à voir ? Et puis, à un moment donné, il y a eu un déclic qui t'a fait rentrer dans... dans la planète mode ?

  • Zac Koné

    Alors, il faut savoir déjà que je suis autodidacte. Donc, pour moi, par exemple, il n'y a jamais réellement eu de déclic. J'ai toujours été passionné de mode depuis ma tendre enfance. Et c'était quelque chose de super évident pour moi. C'est-à-dire que je ne voulais pas faire autre chose que cela. Et c'était avant tout, en fait, d'abord du stylisme. Habiller les gens, habiller les hommes, les femmes. modifier pourquoi pas la façon de s'habiller. Et donc très jeune, j'ai vraiment alimenté cela dans mon esprit. Et dès que j'ai eu l'occasion, après l'obtention de mon baccalauréat, mes parents, bien sûr parce que j'avais quand même un très bon niveau, j'avais fait un bac professionnel, j'avais un très bon niveau en communication et marketing, me poussait plus à continuer mes études. Mais je crois que le cœur battait plus fort ailleurs. Et j'ai décidé d'apprendre sur le Thaïsie, faute de moyens de rentrer dans une école internationale de mots. Je me suis dit que ça n'allait pas être un frein bien au contraire et que j'allais d'abord apprendre ici. Et bien sûr, je pense que dans ma carrière, ça m'a beaucoup servi. Et voilà, en tant que personne, je suis vraiment un bon vivant. Je suis quelqu'un d'assez optimiste dans tout ce que j'entreprends, dans ma vision même en fait globale du monde. Et j'essaie vraiment de... Cultiver cet esprit-là et de rester dans de bonnes énergies, rencontrer de bonnes personnes qui me permettent, bien entendu, de pouvoir personnellement me développer au même niveau. Je ne sais pas si cela répond dans les détails à ta question. Ne t'inquiète pas,

  • on a une heure devant nous, donc il y aura du détail. Ce n'est pas un souci. Non, c'est grave. Je vais faire une réponse tout de suite. Du coup, j'avais envie de revenir sur une différence que l'on fait et parfois qui n'est pas connue de tout le monde entre le métier de styliste et le métier de designer. Toi, tu as dit que tu as d'abord commencé en étant styliste. Est-ce que tu peux expliquer ce que tu faisais exactement et un peu décrire quelle est la différence entre le métier de styliste et la casquette que tu prends quand tu es plutôt créateur et quand tu es plutôt designer ?

  • Zac Koné

    En fait, je dis qu'à la base, je suis styliste parce que c'est ce qui m'a passionné en premier. C'est ce que j'ai vu et qui m'a tout de suite plu. Et que j'ai fait en premier parce que, n'ayant pas encore une formation pour être un créateur. Pour moi, le créateur, en fait, donc le créateur d'une maison de mode, un créateur de mode, c'est quelqu'un, en fait, qui crée des tendances, qui permet, pourquoi pas même, de faire renaître, en fait, la mode d'une nouvelle façon. Pour moi, des créateurs de mode, il y en a plein dans le mode. Mais de vrais créateurs, ça a été Christian Dior, Yves Saint Laurent, Versace, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, George Armani. Des personnes qui, au-delà de créer même des tendances, ont créé un style, ont su imposer une histoire, une personnalité derrière les créations. Le styliste, c'est celui qui, justement, arrive à lire ces histoires-là au travers des collections de créateurs et qui, ensuite, peut le retravailler sur des silhouettes, peut le traduire au marché à travers des looks, à travers l'accueillation de ces tendances-là. C'est le styliste. qui permet au mode de naître à travers des tendances. Et c'est ce que j'ai commencé à faire en travaillant avec des stylistes locaux, des créatrices locales. Et au fur et à mesure, en vrai, je suis arrivé à la création par nécessité. En fait, au fur et à mesure, en travaillant avec... d'autres créateurs localement ici en Côte d'Ivoire, je me suis rendu compte en fait justement qu'il existait un grand décalage entre la mode qui se faisait sur le continent africain et ce qui se faisait à l'international. Moi qui ai d'abord été influencé à travers des magazines internationaux par des marques comme Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Versace, Giorgio Armani, et puis j'en passe. Je trouvais que nous, On n'avançait pas forcément dans le même sens que ces créateurs-là, qui pour moi avaient pu toucher un œil universel. Contrairement à nous, qui vraiment nous débattions encore à d'abord pouvoir s'imposer même déjà sur notre marché local, avant d'essayer de toucher même pourquoi pas mon continent africain. Et c'est à ce moment-là que je me suis dit, il existe dans ce cas-là une réelle faille. Et je comprends d'ailleurs pourquoi on dit la mode africaine et pourquoi pas tout simplement la mode, c'est-à-dire celle qui universalise toutes les cultures. Et je me suis dit à ce moment-là, il était peut-être temps pour moi de créer cette maison-là qui répondrait à cette question-là, à cette thèse-là qui serait de pourquoi nous, en tant que... En tant que mode existant sur le continent africain, nous ne pouvons pas pénétrer le marché universel. Pour moi, ce n'est pas une façon, par exemple, de dire que nous allons faire des choses qui vont vraiment à l'encontre de notre culture. PLB est une réelle réponse, dans le sens où on essaie de faire des vêtements qui, en tout temps... Puisant son inspiration complètement du cœur du continent, de son histoire et de sa culture. peut aujourd'hui non seulement répandre de manière stylistique, vestimentaire et pratique aux besoins des populations sur le continent, pas seulement sur le continent, mais qui pourrait aussi séduire au-delà du continent, apporter cet aspect universel-là à ce que serait aujourd'hui, en 2025, voire les années à venir, la mode sur le continent africain. Je suis venu à avoir une maison de mode, tout simplement parce que je n'arrivais pas, en tout cas mon essence de styliste, n'arrivait pas avec ce qui se faisait déjà sur le continent, à pouvoir répondre déjà à cette vision que je me faisais déjà très jeune, de ce qu'on pourrait faire de notre culture, mixée, mélangée à ce qui se faisait déjà à l'international. Point de vue mode, l'international m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup influencé sur l'esthétique. Et en termes de culture, je me suis beaucoup inspiré de mon continent. Et c'est à travers PLP que j'arrive plus facilement à pouvoir développer et montrer l'œil stylistique que j'ai de la mode. non seulement universelle aujourd'hui, mais tout en partant d'une vision culturelle, en tout cas africaine.

  • C'est extrêmement intéressant que tu précises vraiment quelle est l'origine de la genèse de la marque. Et quelque part, c'est sorti d'une forme de frustration où ce qu'il y avait dans ton environnement ne correspondait pas à ce que toi tu avais en tête, à ce que tu envisageais.

  • Zac Koné

    C'est complètement ça, c'est vraiment partie d'une frustration en fait, de ne pas pouvoir exprimer l'essence même de la mode, tout en se restant ancré dans notre culture.

  • Et du coup, aujourd'hui à travers PLB, comment est-ce que tu arrives à exprimer cette essence ? Et ce que j'entends, c'est vraiment, c'est important pour toi de mettre en avant la culture ? Et en même temps, d'avoir quelque chose, tu évoques beaucoup le terme universel. Mais c'est ça le principal challenge. Comment est-ce que Pélébé réussit ce challenge ?

  • Zac Koné

    Tout à fait. Ma foi, pour être honnête, tous les jours, je me demande comment est-ce qu'on arrive en fait à réussir. J'espère en tout cas qu'on réussit. Mais en fait, en vrai, je pense que c'est... Cela part du fait quand même que je sois quelqu'un de réellement ancré Merci. dans mon époque. Je vis l'instant présent. Et je pense que ça se voit réellement dans nos créations parce que nous pensons à l'évolution de la femme africaine avant tout. La femme africaine de sa jeunesse, comme j'ai envie de te dire, avant la colonisation, a aujourd'hui, celle qui a traversé toutes ces époques-là, qui aujourd'hui utilise l'IA, fait des podcasts, en fait avec des créateurs qui sont sur des autoroutes au Côte d'Ivoire pendant qu'elle est assise à Paris. Pourquoi pas celle qui reste même en fait ancrée dans son continent, pas dans des grandes villes, mais qui est vraiment en fait dans des campagnes et qui quand même en fait s'intéresse en fait à sa modernité. Je pense que nous y arrivons parce que nous essayons réellement dans tous les aspects en fait de notre processus de création. de prendre en compte ce que serait aujourd'hui la femme africaine, selon moi, à travers et en prenant compte de toute son histoire. Aujourd'hui, la femme africaine est africaine, mais avant tout, citoyenne du monde. Parce que je pense que nous vivons dans un monde qui se mondialise de plus en plus. Et nous ne pouvons pas rester ancrés dans notre culture sans pour autant... accepter d'être influencés parce que c'est fait à l'extérieur. Même si, et je pense même que notre histoire nous le montre, même si nous n'allons pas vers le monde, le monde est en train de venir vers nous. Le monde ne cesse de venir vers nous. Et c'est à nous, en fait, de pouvoir choisir comment, en fait, se présenter au monde aujourd'hui. Et pour moi, la meilleure manière de le faire, c'est de montrer une image de la femme africaine qui peut en gros avoir toutes les casquettes. Donc, être africaine, mais en même temps citoyenne du monde, en même temps indépendante qui a son business qu'elle gère et en même temps mère au foyer, qui partage et qui inculque des valeurs propres aux Africains, mais en prenant en compte l'évolution du monde dans lequel elle vit. et nous arrivons en fait à le faire vraiment dans les matières, dans des coupes qui vraiment lui permettent en fait... de respirer, de se mouvoir, tout en gardant une certaine féminité. Pour moi, c'est super important que la femme garde sa féminité, qu'elle garde en fait son essence même, l'essence même de son énergie, qui est de plaire, de séduire, d'amener à soi. Je me suis laissé prendre par ma passion.

  • Mais c'est ça qui est parfait. C'est ça qui est parfait. Moi, c'est ce que j'adore. Donc là, c'est vrai que tu as abordé beaucoup de choses. Moi, ce que j'aimerais, c'est que... Donc, ce que tu évoques vraiment, c'est que tu as parlé de la cliente, en fait, que tu cherches à viser. Et c'est ce qui te permet de, finalement, réussir cet équilibre entre, finalement, préserver une culture, la mettre en avant, et en même temps, rester très contemporain, rester dans l'air du temps. Quelles sont en fait les matières de prédilection ? Quelles sont les formes ou les styles que tu vas particulièrement mettre en avant quand tu travailles les collections ? Est-ce qu'il y a des choses qui font partie de l'ADN de PLB que tu peux nous partager ?

  • Zac Koné

    Bien entendu, là par exemple, j'ai l'habitude de dire qu'on utilise beaucoup nos codes vestimentaires traditionnels. Par exemple, en tout cas avec toutes les recherches que j'ai faites, je me suis rendu compte que selon les différentes... région du continent, nous avons certains codes dans le vestimentaire qui revenaient beaucoup. Donc, par exemple, le nouage, le drapage, quoi d'autre ? On a, par exemple, je pense, qui traduit aussi l'amour et l'affection que l'Africain a du wax. On a... cette facilité-là, par exemple, à tout ce qui est motif, tout ce qui est signe, parce que c'est un langage, c'est une communication. Et donc, cela nous permet, en fait, en vrai, de pouvoir utiliser des matières comme le coton. Parce que voilà un autre truc qui est hyper important pour moi, c'est que nous prenons en compte aussi nos réalités climatiques. Vraiment, toute l'inspiration, comme je vous dis, vient, en fait, du continent. L'aisance, ce n'est peut-être pas le bon mot, je voudrais plutôt dire que nous utilisons réellement les capacités fonctionnelles pour mettre avant tout à l'aise la femme africaine. Donc, le code vestimentaire... avec tout ce que je viens de citer, par exemple, et les motifs. Nous avons aussi le fait que beaucoup, beaucoup, beaucoup de matières, en fait, sur le continent sont utilisées, comme le coton, le raffia. On n'a pas encore trouvé la manière la plus esthétique, en fait, de mêler le raffia, par exemple, à notre processus de création. Mais aujourd'hui, le coton... Du voile de coton au coton bio naturellement tissé et de manière artisanale par les artisans même, en fait, de la Côte d'Ivoire. Justement, c'est ce que je vais chercher là, en fait, pendant que je te parle. Et donc, nous essayons vraiment de travailler avec tout ceci. Parce que c'est une matière qui est adaptée au climat. et aux saisons que nous pouvons connaître sur le continent, du nord au sud, il faut préciser. Et en fonction de plusieurs régions, bien sûr, parce que pour l'instant, nous ne sommes pas encore, en termes de marché, prêts à répondre à certaines demandes. Mais je pense que c'est... C'est un processus qui va s'élargir à des matières comme la laine pour que le sud et le nord, par exemple, de l'Afrique puissent être servis. L'Eurasia, donc juste là j'essaie vraiment de travailler de la façon la plus esthétique en tout cas de pouvoir le rajouter à notre processus de création. Mais à-dessus d'autres matières qui sont encore méconnues et que pour l'instant peut-être je vais essayer de garder un certain mystère autour parce que nous-mêmes n'avons pas encore la maîtrise, tu vois. Mais les matières sont choisies chez PLB en fonction de leur adaptabilité au continent africain d'abord.

  • C'est ce que tu me dis, tu es en déplacement, en Côte d'Ivoire, pour aller chercher des matières. Donc toi, en tant que designer, tu vas apporter un soin particulier à pour toi-même la sélection des matières pour créer ta collection.

  • Zac Koné

    C'est tout à fait. Surtout que j'ai l'avantage, en fait, de pouvoir avoir accès, en fait, aux artisans locaux directement. Donc, de travailler, en fait, en épreuve de collaboration, en fait, avec eux et de pouvoir, donc, choisir en termes de design. C'est là où mon savoir-faire, en fait, prend toute son essence, mon savoir-faire, en fait, de styliste. Parce qu'à travers, en fait, ma vision, je peux, par exemple, en fait, les accompagner dans le choix. des couleurs, pourquoi pas même de la façon d'innover dans le tissage des matières, qu'on puisse avoir des choses originales, des choses qui soient typiquement propres à la maison, puis les aider, pourquoi pas. Et j'espère aussi que cela leur permet, eux aussi, localement, de pouvoir faire évoluer leur savoir-faire. Parce que voilà aussi quelque chose qui est hyper important. Que ce soit en Côte d'Ivoire ou même en Guinée, au Mali, au Burkina, on a un savoir-faire textile énorme et qui malheureusement est encore méconnu. Mais je pense qu'il est avant tout méconnu du fait qu'il n'est pas évolué en fait avec le temps. Et aujourd'hui, un de nos défis en fait c'est de pouvoir faire de telle sorte que ce savoir-faire-là en fait Déjà, rattrape le temps perdu, pourquoi pas ? Ou se transforme avec toutes les expériences que nous, aujourd'hui, jeunes Africains, jeunes créateurs Africains, nous pouvons avoir avec le marché de la mode ?

  • Très bien. Tu nous parlais de tes clientes, de leur profil. Il y a vraiment une volonté, je pense, qui est très inclusive dans ta manière de... Comment dire ? de décrire la client puisque tu as décrit plein de profils différents. En termes de stratégie de communication, tu parlais de... Toi, tu avais quand même un background en marketing, en communication. Qu'est-ce qui fait la force de PLB ? Qu'est-ce qui fait la différence de PLB en termes de communication ? Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a énormément de marques et de créateurs extrêmement talentueux. Donc, il y a du choix. Quand on a envie de s'habiller en Côte d'Ivoire, on a vraiment du choix. question qu'est-ce qui fait qu'en termes de com, en termes de stratégie marketing, PLB peut se distinguer ?

  • Zac Koné

    Alors, en termes de com et en termes de stratégie marketing, je pense que notre point fort, c'est de pouvoir prôner une mode universelle et non vraiment axée seulement que sur le volet africain, donc très souvent ethnique, déjà. Deuxièmement, C'est une mode qui effectivement prend son inspiration du continent africain, mais qui parle en fait au final aux femmes des quatre coins de la planète. En vrai, quand vous regardez bien tout ce que nous faisons, donc que ce soit en termes de couleurs, en termes de coupes, et en termes de fonctionnalités et tout, tout ce que nous proposons en fait... s'adresse non seulement à la femme africaine, mais à l'européenne, à l'asiatique, peut-être pas toutes les saisons, mais en tout cas, dans l'année, à deux saisons de leur vie. Et pareil, en fait, sur les autres continents et tout. Nous nous inspirons beaucoup, en fait, c'est vrai, de la culture africaine, mais vraiment, nous restons dans un réel melting pot parce que vous pouvez avoir, en fait, une pièce qui est... très inspiré par exemple en termes de matière de ce qui est adaptable au climat africain mais dans une coupe qui répondrait par exemple à une inspiration venue des Caraïbes ou pourquoi pas de l'époque d'âge d'or, je crois. C'est bien comme ça que ça s'appelle, l'âge d'or des États-Unis. Ou bon, donc, le continent qu'on essaie l'abolition de l'esclavage, les populations noires gagnant en émancipation, tout ça. Voilà. Pour te dire que nous essayons vraiment de... en termes de communication, de pouvoir nous adresser à tout le monde partant d'une base qui est la culture africaine. Sans pour autant lui donner cette image caricaturale qui, malheureusement, nous colle trop à la peau jusqu'à aujourd'hui.

  • Très bien. Et toi, en termes de direction artistique pour les shootings ? est-ce que c'est toi du coup qui as la main sur cette partie-là et donc dans ton travail tu vas aller du coup aller rencontrer les artisans pour aller faire développer des tissus spécifiques pour PDB et est-ce qu'au niveau de la direction artistique dans le choix des mannequins le choix du photographe est-ce que tu interviens aussi est-ce que tu as vraiment des idées très précises que tu souhaites comment dire concrétiser tu vois tu les as en tête et après c'est comment est-ce que tu vas leur donner vie en fait oui mais en fait tu sais ...

  • Zac Koné

    Moi, j'ai l'habitude de dire que c'est un réel processus qui va crescendo. Dans le sens où, quand je commence à aller même jusqu'à travailler avec les artisans, je trouve que cette histoire-là doit même se lire et se voir jusque dans... nos campagnes de com. Donc que ce soit en termes de direction artistique, bien sûr, j'ai un œil là-dessus, même si ce n'est pas forcément moi qui m'en occupe et qu'on travaille en étroite collaboration avec le photographe. Mais par exemple, même le choix du photographe, c'est moi qui dis mon dernier mot. En fait, je reste tout le temps ouvert aux propositions de l'équipe. Mais vraiment, la dernière décision me revient. En termes de direction artistique, que ce soit même le choix, l'histoire, les mannequins, comment est-ce que je veux que les mannequins se présentent ? Quelles sont les histoires derrière ? Si tu regardes sur notre site internet, nous n'avons pas, par exemple, nous qui nous inspirons beaucoup de la culture africaine, nous n'avons pas seulement que des mannequins africains. Nous essayons d'avoir des mannequins de différentes cultures, tout en bien sûr magnifiant la femme africaine. Je n'ai pas envie de dire « race » parce que je trouve que c'est un mot qu'on devrait abolir. Et dire plutôt que je cherche des mannequins de différentes carnations. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes un monde, qu'on le veuille ou pas, nous sommes un monde qui est en train de nous. globalisé, il était plus inclusif. Et donc, pour moi, la femme noire, par exemple, de carnation, a exactement la même beauté à mettre en avant que celle, par exemple, qui serait blonde aux yeux verts, par exemple. Vous voyez ? Tu vois ?

  • Je vois complètement l'idée, c'est qu'il y a des canons de beauté, des stéréotypes qui ont été véhiculés. par les médias, par les films, et souvent, c'était une beauté occidentale qui était mise en avant. Et à un moment donné, c'est vrai que... Et il y a aussi des créateurs de mode qui ont mis en avant certains canons de beauté. Et voilà, on peut parler de, pour le coup, un Yves Saint Laurent qui a mis en avant, qui a été l'un des premiers à mettre en avant des femmes noires, notamment Katusha. Et donc, c'est vrai que le travail des créateurs dans la manière dont ils sélectionnent les gens leurs muses, leurs mannequins ou les femmes avec lesquelles ils vont collaborer pour les habiller. Ça a un impact énorme aussi sur comment une petite fille, elle peut définir ce qu'est la beauté. Et c'est sûr que quand il n'y a pas beaucoup de femmes noires, on peut avoir l'impression que la beauté, c'est les codes de la poupée Barbie blonde aux yeux bleus.

  • Zac Koné

    Tout à fait, je suis complètement d'accord. Même si je pense aussi que c'est aussi une façon en fait aussi de contrôler derrière. Donc, il faudrait peut-être aussi que la femme puisse se libérer de cela. Pour moi, l'inclusion, en fait, c'est une manière de libérer la femme. Parce que ça part, en fait, pour moi, ça part dans les deux sens. Là, par exemple, aujourd'hui, je vois moi qui évolue sur le continent africain, combien de fois nous arrivons, nous, avec la maison PLB, à toucher beaucoup de femmes blanches, asiatiques, tout simplement parce que... Nous ne parlons pas exclusivement, en fait, à la femme noire sur le continent africain. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Ramata

    Complètement. En fait, le langage de la mode, un terme que tu utilises, il est universel, en fait. Il ne s'adresse pas à la femme noire qui est habite Jean, il s'adresse aux femmes.

  • Zac Koné

    Exactement. Et je trouve que, justement, le point pour que toutes les médias de mode sur le continent africain ont, par rapport, en fait... à l'international, c'est que nous, nous avons la chance de les avoir déjà vus faire, d'avoir leur vision, en fait, à eux, mais d'en plus, nous pouvoir, en fait, l'adapter à notre culture pour les séduire.

  • Ramata

    Complètement. La question qui me vient là maintenant, c'est est-ce que tu as fait toujours dans la partie communication, est-ce que tu fais des collaborations avec des influenceurs, avec des actrices ? Est-ce que ça, ça fait aussi un peu partie de ta stratégie de communication ou pas plus que ça ? Ou est-ce que c'est toi qui les appelles ou est-ce que c'est elles qui viennent à toi ?

  • Zac Koné

    Oui, je travaille avec des célébrités, des influenceurs, mais je t'avoue que même sur ça, en fait, je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment regardant. Nous avons beaucoup de demandes, nous avons énormément de demandes. Mais je dis justement en fait qu'aujourd'hui, les collaborations se sont trop vulgarisées. Aujourd'hui, les influenceurs, les célébrités, tout ça, travaille avec toutes les maisons de mode en termes de collaboration. Moi, j'aime bien être très sélectif sur les personnes avec qui on travaille. Donc, malheureusement, nous n'acceptons pas tout le monde. Et je m'en excuse même pour ceux qui vont nous écouter. Parce que ça peut paraître prétentieux, mais ce n'est pas cela. C'est parce que j'essaie vraiment de rester fidèle à une image. Je te parlais. De l'alter ego, en fait, donc, qu'on a presque créé en communication et marketing, donc, à la maison, qui est la femme PLB, qu'on appelle des fois dame PLB, miss PLB, enfin, voilà, vous verrez, tu verras, en fait, dans nos collections, on a beaucoup de robes, en fait, qui lui font référence et tout. Pour moi, elle a vraiment, en fait, comme une sorte de ligne directive, en fait, à suivre. Et donc, nous regardons, en fait, dans toutes ces demandes-là, les femmes qui, selon nous, réellement, en fait, portent ce message-là. Donc, de la femme made in Africa, qui aujourd'hui est un bon tout citoyenne du monde, qu'elle soit à New York, Paris ou Pékin, en fait, ça se voit, ça se sait, en fait, qu'elle vient d'Afrique, mais qui, finalement, en fait, se mêle à toutes ces cultures-là. sans pourtant porter une étiquette. Donc, oui, effectivement, on semble très sélectif, en fait, sur ces célébrités-là et ces influenceurs. Les influenceuses, même encore, en vrai, je suis encore plus sélectif qu'avec les célébrités. Mais par contre, on travaille avec beaucoup de femmes d'influence. Quand je dis beaucoup de femmes d'influence, des femmes qui, par exemple, point de vue visibilité, ne sont pas forcément vues, mais ont un réel impact, en fait, sur les communautés. Un réel impact, en fait, sur leur génération. Pour moi, c'est ça, là, ces vraies influenceuses. Pas celles qui vendent plutôt une image. En fait, moi, j'ai envie que ce soit des femmes qui vendent une histoire. qui vendent des convictions, une vision du continent et qui ne font pas forcément du tapas sur les réseaux sociaux.

  • Ramata

    Ok, c'est assez clair et c'est intéressant que tu exprimes ça de manière aussi transparente parce que quelque part, les personnes avec lesquelles tu noues des partenariats pour porter ta marque, elles représentent l'ADN de ta marque. Donc le fait que tu sois sélectif, quelque part, c'est assez normal.

  • Zac Koné

    même Même pas quelque part, même pas quelque part. Elle représente à part entière, pour moi. Pour moi, si elle est mal choisie, elle t'enverra aussi peut-être la mauvaise cible.

  • Ramata

    Exactement, on est tout à fait d'accord. Donc, c'est tout à fait ça. Et donc, le fait d'être sélectif, c'est tout à ton honneur parce que c'est ce qui permet de consolider ce concept de la femme PLB. Au niveau de la stratégie de distribution, c'est-à-dire où est-ce qu'on peut trouver la marque, que ce soit en ligne ou que ce soit en boutique, comment est-ce que s'est fait le développement de la marque ? PLB et les premiers clients en fait, où est-ce que tu les as trouvés et aujourd'hui si quelqu'un veut trouver la marque, quels sont les différents canaux de distribution auxquels il peut avoir accès ?

  • Zac Koné

    Alors pour la petite histoire, quand nous avons lancé notre atelier de confection de sur-mesure sur l'année 2013, nous avons d'abord commencé en fait sur mes réseaux sociaux personnels. et qui finalement sont devenus, par exemple, pour Instagram, mon compte Instagram personnel est devenu le compte de la maison TVB. Et aujourd'hui, on a beaucoup de chance sur Abidjan. Nous sommes vendus, nous travaillons en collaboration, en étroite collaboration avec des boutiques. Et aujourd'hui, nous sommes en étroite collaboration avec des concept stores sur Abidjan pour vendre nos articles. et des boutiques partenaires aussi, qui sont en nombre de 4 sur Abidjan. Et pour 2026, nous sommes déjà en train de travailler sur une boutique en ligne qui sera disponible sur notre site internet, plb.com, qui nous permettra de pouvoir vendre plus facilement à l'international et sur la région ouest africaine.

  • Ramata

    Parce qu'aujourd'hui, en fait, les commandes, tu peux en avoir qui vont venir directement depuis le compte Instagram ou alors via les concept stores avec lesquels tu travailles.

  • Zac Koné

    Tout à fait. Mais en fait, en vrai, comme depuis 2018, nous faisons du prêt-à-porter, aujourd'hui, nous allons avoir des collections déjà disponibles en concept store sur Abidjan. Et ces collections seront, à partir de 2026, disponibles sur le site Internet pour les achats à l'international.

  • Ramata

    Aujourd'hui, ta clientèle, elle est principalement en Côte d'Ivoire ou est-ce que tu as aussi une clientèle qui peut être à l'extérieur de la Côte d'Ivoire, soit en Afrique et soit, comment dire, en France, aux États-Unis, au Canada ?

  • Zac Koné

    Alors, en fait, c'est vrai qu'elle est principalement en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ouest africaine. Donc, nous avons de la clientèle au Mali, en Guinée, au Burkina, au Sénégal. un tout petit peu au Ghana, même si le marché anglophone sur le continent nous est un peu étranger, mais vraiment tout ça, à moyen terme, c'est les choses en fait que nous sommes en train de voir. Et en tout cas, tous les pays qui sont francophones dans la sous-région ouest africaine, nous avons une clientèle un peu là-bas. Et aussi un peu dans le Maghreb avec l'Algérie et le Maroc. Et un tout petit peu en Afrique de l'Est, et centrale même, avec le Congo-Brazzaville, où on a quand même une bonne visibilité là-bas. Nous avons un concept sortido représenté dans la ville de Pointe-Noire. Au Mali aussi, nous nous rendons très bien amis. Vraiment là, pour l'instant, c'est vrai qu'elle est principalement ivoirienne, mais nous arrivons quand même à toucher les quatre points du continent. Et l'objectif, en moyen, c'est de pouvoir toucher le job.

  • Ramata

    Et pour réussir à être représenté dans ces différents concept stores, parce que les patrons de concept stores, eux aussi, ils font leur sélection. Tout à fait. Et toi, ce que tu évoques, c'est qu'il y a plusieurs concept stores de la sous-région qui ont référencé PLB. Oui. Est-ce que c'est toi qui allais frapper à la porte de ces concept stores ? Comment est-ce que ça s'est passé, en fait ? Ta stratégie pour pouvoir... réussir à ce que la marque soit aux côtés d'autres marques de renommée africaine.

  • Zac Koné

    Honnêtement, et on en est très fiers avec mon équipe, c'est qu'à chaque fois, on a plutôt été contacté par les contestors. Et donc, pour moi, c'est aussi même une façon de montrer à quel point la demande devient grandissante concernant nos collections et ce que nous avons à proposer au marché. Et donc, cela nous rend encore plus optimistes de continuer sur la lancée que nous avons en ce moment. Et pourquoi pas de pouvoir développer le côté production pour pouvoir répondre à une demande plus grandissante.

  • Ramata

    Quand on écoute ton histoire, on se dit que tu as lancé la marque, tu as pu faire pas mal de défilés, notamment des défilés à Paris. En termes de distribution, il y a énormément de concept stores qui t'ont sollicité. La marque a connu plutôt de la réussite depuis son lancement. Est-ce qu'il y a eu des périodes difficiles dont tu pourrais nous parler ou des moments où tu t'es dit… Là, ça va être compliqué. Est-ce que je vais réussir à atteindre tel ou tel objectif ? Est-ce que tu aurais des anecdotes comme ça à nous partager sur des moments un peu délicats par rapport au développement de PLB ?

  • Zac Koné

    Bon, alors... Si il n'y en a pas,

  • Ramata

    il n'y en a pas, hein ?

  • Zac Koné

    Non, c'est pas ça. C'est que tu vas peut-être me trouver surpris. Non, mais bien sûr qu'il y en a. Bien sûr qu'il y en a eu. Bien sûr qu'il y en a qui en aura. Moi, de toutes les façons, je n'ai jamais pensé, en fait, que le développement Honnêtement, en fait, d'une vision comme nous l'avons, en fait, ce sera un chemin plat et lisse, parce que sinon, ce serait ennuyeux, tu vois. Mais ce que je veux surtout dire, en fait, c'est que je ne retiens pas exactement les situations. Je retiens surtout les leçons que j'en tire. Sinon, par exemple, entre 2021 et 2023, On avait eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique de prêt-à-porter à Abidjan qui marchait super bien. Et du jour au lendemain, en fait, on a été frappé par un incendie. Donc, perte de marchandises dans l'intégralité. Le matériel même qui nous a permis d'ouvrir la boutique et tout. Et la boutique, c'était une réelle concentration parce que c'était quand même, en fait, après, quoi, 5-6 ans d'avoir lancé. Nos premières intentions de collection pourraient apporter, et au fur et à mesure de l'évolution, nous pouvions finalement ouvrir un point de vente qui serait la vitrine même de la maison sur la capitale abidjanais.

  • Ramata

    Alors, ce que je voulais savoir maintenant, c'est, est-ce que toi tu travailles aujourd'hui avec des influenceurs, avec des acteurs ou des chanteurs, des comédiens, est-ce que ça fait partie de ta stratégie de communication ?

  • Zac Koné

    En fait, en vrai, ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut vraiment que moi, personnellement, j'ai un coup de cœur par rapport à la personne, à son parcours, son histoire. Mais sinon, ce n'est pas une obligation. non bien sûr, après avoir consulté aussi mon équipe et tout et qu'en fait en vrai je trouve que justement tout le monde fait ça tout le monde fait ça et du coup ça... Ça se voit qu'il y a beaucoup de marketing derrière. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'au-delà d'avoir un vrai coup de cœur, par exemple avec une influenceuse en particulier ou une célébrité en particulier, c'est qu'on essaie vraiment de toucher des personnes d'influence qui, elles, ne sont pas forcément visibles sur les réseaux sociaux. Je prends un exemple. Nous avons travaillé, par exemple, avec une personne qui... a vraiment beaucoup d'influence sur sa génération, sur son temps ou sur son domaine d'activité, qui est un exemple pour les personnes de son domaine d'activité, sans pour autant avoir une forte visibilité sur les réseaux sociaux, mais qui, par exemple, a un très bon carnet d'adresses, a un bouche-à-oreille hyper efficace. Parce que pour moi, je pense, en tout cas, que s'il y a quelque chose qui est encore... plus efficace en fait que l'influence, c'est une cliente satisfaite. Une cliente satisfaite nous en amène toujours deux, trois, voire même jusqu'à dix autres clientes. Mais bien sûr, cela ne nous empêchoit quand même d'avoir des coups de cœur. Là, par exemple, pour l'édition 2025, nous accompagnons avec fierté la Miss Univers Côte d'Ivoire, qui est Olivia Yassé, que nous accompagnons Pas seulement pour la visibilité qu'elle nous a envoyée, mais c'est réellement toute la symbolique derrière. Déjà, c'est la première ou la deuxième Ivoirienne à participer au concours. Olivia Yassi, je la connais personnellement, donc je sais que son parcours même a toujours été de participer à Miss Univers, ce qui l'a poussé. en 2021 à se présenter à l'élection Miss Côte d'Ivoire, puis à l'élection Miss Monde aujourd'hui, elle est à deux doigts de toucher à un objectif. Donc nous l'accompagnons, je ne pense pas forcément à la visibilité, mais moi je pense derrière à l'histoire, à cette jeune fille-là que nous avons habillée, je crois en 2019, pour le bal de promotion de son lycée. et qui me disait déjà, commençons par être la reine du lycée et après nous allons aller jusqu'à Miss l'hiver. Et c'est cette jeune fille-là, c'est cette adolescente-là en fait que nous accompagnons. Nous n'accompagnons pas Miss Olivia Yassine, Miss Côte d'Ivoire 2021 ou Miss Afrique, je crois que c'était en 2022, je ne sais plus. Voilà, mais donc c'est par exemple l'exemple le plus palpable en ce moment que nous vivons en termes d'influence. C'est sûr qu'elle a de la visibilité, mais nous allons derrière cette visibilité-là. Nous allons vraiment chercher un message à faire passer à notre clientèle, en vrai.

  • Ramata

    Très bien, c'est tout à fait clair et c'est intéressant que tu racontes cette histoire d'Olivier Yassé en parlant des débuts. donc c'est vraiment quelqu'un que... Tu as pu suivre son évolution et elle aussi, elle a pu voir l'évolution de ta marque et en fait, vous avancez ensemble vers quelque part un objectif commun et complémentaire.

  • Zac Koné

    Complètement.

  • Ramata

    Tu évoquais ton équipe en termes de décision par rapport à te collaborer ou pas avec telle ou telle personne. Tu en discutes avec ton équipe. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de justement comment tu travailles à construire et développer la marque Bélébé ?

  • Zac Koné

    Alors, euh... Ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes quand même une toute petite équipe. Je n'ai pas une dizaine de personnes derrière moi, en tout cas pas pour l'instant. Donc, on est une petite équipe de trois grands couturiers, avec à leur tête en fait une première d'atelier, qui elle aussi intervient beaucoup à la broderie, quand nous sommes sur de la haute couture, du sur-mesure. Et en plus d'elle, nous avons deux petites mains qui participent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup au côté finition, le volet finition. Donc que ce soit en prêt-à-porter comme en sur-mesure et une assistante plus moi. Donc nous sommes au nombre de sept. C'est bien ça, si le compte est bon. Nous sommes au nombre de sept et j'essaie vraiment de travailler en étroite collaboration à tous les moments du processus de création ou de production. L'avis de mes collaborateurs est hyper important pour moi parce que même si des fois j'ai beaucoup de convictions dans les choix et les décisions que je prends, J'aime bien avoir l'avis des personnes qui y travaillent avec moi, de sorte à soit confirmer l'intuition que j'ai, ou à la façonner, à l'adapter à notre réalité. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question.

  • Ramata

    Tu as parfaitement répondu à la question. Tu travailles en collaboration, donc ils vont te challenger parfois. Parfois, tu as ton idée à toi, mais l'idée, c'est d'avoir vraiment en tête quelle est la meilleure décision à prendre pour la marque PLB. Je réalise que je ne t'ai pas posé une question. Est-ce que tu peux nous expliquer la signification du nom PLB ?

  • Zac Koné

    Ah, d'accord, OK. Alors, PLB, dans le dialecte, si il nous faut, dont je suis originaire, dans le nord de la Côte d'Ivoire signifie techniquement fusion de frères, ou une fratrie, ou une entente fraternelle, ou une fratrie soudée. Mais ce n'est pas en vrai la raison pour laquelle je l'ai choisi. Bien entendu, en thème, de façon technique, on peut aussi le traduire, on peut traduire le PLB par le fait que la mode que nous faisons est universelle, donc qui est un mélange en fait de... plusieurs cultures, d'histoires et d'héritages. Mais la plus grande motivation a été en 2013, quand j'ouvrais mon premier atelier. Je cherchais une marque et donc logiquement, j'ai pensé en fait, pour respecter en fait un peu les traditions universelles, j'avais pensé d'abord en fait à Zach Connay. Et quand j'en ai parlé en fait à mon père, il a venu mettre Il a voulu me raconter l'histoire de mon grand-père, dont j'ai hérité du nom qui s'appelait Pélébé. En fait, ce dernier-là, aux dernières heures de sa vie, déjà, il était... le Benjamin d'une fratrie. Et donc, qui dit Benjamin, qui dit dernier de la fratrie, en fait, dans la tradition, s'il nous faut, en fait, subissait plutôt que dirigeait. Et donc, un jour, il a voulu se rebeller, en fait, face à ses frères qui faisaient quand même preuve d'autorité et des fois d'injustice concernant les décisions à prendre, en fait, pour la constitution familiale. Et il a voulu se rebeller. Cette rébellion a éclaté en discute. Il lui a valu une réelle humiliation. Il s'est fait éjecter de la confession familiale, sans vêtements, avec femme et enfant à l'appui, sans vêtements, sans rien emporter sur lui. Il a été dénudé. C'était un voisin qui gardait le manteau d'un colon de l'époque, qui lui a prêté ce manteau-là. Ce vêtement-là a été le dernier vêtement qu'il a eu jusqu'à sa mort. Mon père m'a raconté ça. Il m'a aussi parlé de la profonde misère dans laquelle ils ont vécu. après cette période-là, raison pour laquelle, lui, il s'était battu, en fait, donc après la mort de son père, pour sortir, en fait, sa mère de la misère. Et j'ai trouvé, en fait, que c'était de rendre justice un peu, en fait, à ce grand-père-là que d'appeler, en fait, ma ligne de vêtements PLB. Parce qu'il faut savoir, en fait, Ramat, que je ne crois pas, en fait, en la vengeance. Mais je me suis dit, au-delà de la vengeance, ce serait bien en fait que Pélébé vive une réelle transformation. Lui qui avait été humilié et en gros dénudé face au monde, reviendrait dans une autre forme pour habiller ce monde-là. Et aujourd'hui, dans mon village, j'envoie beaucoup de vêtements Pélébé à ma famille. sur Abidjan, nous vendons énormément de vêtements PLB et l'objectif est de pouvoir avoir des boutiques dans toutes les grandes métropoles du monde pour vendre PLB, pour que PLB justement puisse je ne vais pas dire prendre sa revanche, mais transformer cette humiliation là aujourd'hui en gloire en habillant le monde entier. Voilà !

  • Ramata

    Merci d'avoir partagé cette histoire avec nous. C'est vraiment extrêmement profond et je comprends tout à fait ton point. Ce n'est pas tellement une question de vengeance, c'est juste d'écrire une suite à cette histoire qui soit une suite glorieuse, en fait. Pour poursuivre un chemin de vie.

  • Zac Koné

    Tout à fait.

  • Ramata

    C'est ça. C'est très authentique et très profond. De toute façon, c'est pour des histoires comme ça que j'ai fait le podcast. C'est pour écouter des histoires sur Des histoires d'hommes et de femmes et des histoires de mode aussi, mais derrière la mode, bien souvent, il y a beaucoup de choses qui sont beaucoup plus profondes. C'est un peu le temps.

  • Zac Koné

    Tout à fait, complètement.

  • Ramata

    Écoute, on arrive à la fin de cette interview. Moi, j'étais ravie d'échanger avec toi.

  • Zac Koné

    Ce que j'ai envie de dire,

  • Ramata

    là, c'est sur la fin d'année, on a déjà un petit peu échangé sur le deuxième semestre 2025. En fait, j'imagine qu'il n'y a pas... pas mal de choses prévues pour toi. Quel est le point d'orgue, l'événement le plus important pour toi sur les mois qui vont arriver ?

  • Zac Koné

    Je pense que au-delà de l'élection, nous attendons avec hâte notre candidate Olivia Yassé. On a la Fashion Week d'habitude organisée par mon confrère et grand-frère Eli Kiam, qui est vraiment l'événement depuis qui... l'année dernière, auxquelles nous participons en fin d'année pour présenter les nouvelles collections et pendant laquelle, justement, nous allons présenter la collection 2026. J'ai hâte que le public et notre clientèle découvrent cette collection-là qui promet en tout cas pas d'aller à l'encontre de ce que nous avons déjà fait en 2025, mais qui serait, je pense, une vraie suite chronologique. Et donc j'ai hâte de montrer tout ça. Et puis nous avons aussi une boutique éphémère qui s'organisera dans les mois de novembre et décembre. Pour l'instant, nous gardons le lieu en surprise, secret, pour que le public le découvre au moment. Au moment voulu.

  • Ramata

    Très bien, ça fait un teasing parfait pour une fin d'épisode. Les gens vont pouvoir s'abonner pour avoir l'information. En tout cas, merci beaucoup pour ta disponibilité, pour ton temps.

  • Zac Koné

    Ça a été un grand plaisir.

  • Ramata

    Un plaisir partagé. Je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • Zac Koné

    À très vite. À bientôt.

  • Ramata

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction à la Fashion Week d'Abidjan et à la collection 2026

    00:00

  • Présentation de Ramata Diallo et de l'épisode

    00:49

  • Entretien avec Zac Koné : parcours et inspirations

    01:53

  • Différences entre styliste et designer dans la mode

    03:23

  • Création de la maison de couture Pélé B et son essence

    05:27

  • Les défis et le développement de la marque Pélé B

    11:33

  • Conclusion et projets futurs pour Pélé B

    39:51

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