- Nadia
C'était surtout pour vulgariser l'art, parce que les espaces artistiques, on va dire les galeries, ça reste quand même pour une certaine catégorie. Et donc, on a cette peur d'accéder dans une galerie d'art. Donc l'idée, c'était de sortir l'art dans la rue. Et le sac était un moyen de le sortir dans la rue. Et ça avait un impact, parce que déjà la forme du premier sac, c'était une forme géométrique. Comme à un moment j'étais dans le cubisme, je voulais montrer mon identité à travers le sac. Et ma première cible c'était la femme marocaine, parce qu'au Maroc on a cette culture d'aller acheter le sac ou la mode à l'international. donc mon idée c'était que la femme marocaine ait Achète un sac d'une créatrice marocaine.
- Ramata
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent ... pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.
- Nadia
Aujourd'hui, je suis en compagnie de Nadia Chelaoui,
- Ramata
la fondatrice de la marque éponyne Chelaoui Création. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Nadia, comment vas-tu ?
- Nadia
Bonjour Hamata, merci beaucoup pour l'invitation. C'est un honneur d'être là, de participer à ton émission.
- Ramata
Écoute, le plaisir est partagé. Moi, comme je te l'ai dit, j'avais entendu parler de toi. C'est Mina Binbin que j'avais interviewée, qui m'avait parlé de ta marque et de ton profil. Et depuis, moi, je m'étais notée dans mon calendrier des épisodes de podcast enregistrés, à te contacter pour pouvoir réaliser cette interview. Donc, je suis ravie, en fait. qu'on puisse passer ce moment ensemble. Et puis, on va commencer cette interview comme je le fais toujours. Je vais te demander de te présenter.
- Nadia
Ok, alors, moi, c'est Nadia Chilaoui. C'est la marque Nadia Chilaoui. Donc, moi, je suis artiste peintre. Et en 2017, j'ai décidé de lancer le premier sac. Et pour moi, c'était une œuvre d'art transportable. Donc, l'objectif au début, c'était vulgariser l'art. donc au début je n'avais pas pensé à une marque de mode, c'était plutôt toucher une population qui est la femme, que la femme commence à, je ne dis pas qu'elle ne s'intéresse pas à l'art, mais porte au quotidien une œuvre artistique. Et donc, l'idée était de décliner mon œuvre d'art pictural sur un accessoire de mode qui était le sac au début.
- Ramata
Très bien, super intéressant. Donc, tu expliques que tu étais... artiste peintre. Donc, de quoi est-ce que tu peux nous parler un petit peu de tes études, de comment tu en es venue à avoir cette carrière artistique ?
- Nadia
Ok, alors, moi, je suis autodidacte. Moi, pour mes études, j'ai fait les classes prépa, subspe, puis j'ai fait de l'actuariat. Donc, mon métier principal, c'est que je suis actuaire. Donc, j'ai un cabinet d'assurance depuis 2001, ça fait maintenant 25 ans. et en parallèle, l'art était une passion. Donc, le cabinet d'assurance, c'est avec AXA Assurance Maroc et en parallèle, j'avais besoin d'avoir ma passion, de vivre ma passion. Donc, c'était la peinture et au bout d'un moment, la passion commençait à prendre le dessus et surtout quand j'ai commencé à faire des ateliers. au Maroc et surtout à l'international, des stages artistiques à l'international, des résidences et tout. Donc à un moment, il y a eu toute une carrière artistique qui s'est tracée. On va dire le vrai démarrage de la carrière artistique, c'était 2016, quand je suis devenue ambassadrice de Divine Académie des Arts, Sciences et Lettres à Paris. c'est une académie française sur Paris, présidée par Diva Pavici. Et l'objectif était de promouvoir l'art marocain. à travers Divine Académie, donc à partir de Paris. Et c'est là où, quand j'ai eu ce titre, j'étais, on ne va pas dire dans l'obligation, mais je devais honorer mon titre et mon engagement vis-à-vis de cette Académie. Et c'est là où j'ai vraiment tracé en tant qu'ambassadrice, non seulement pour mon art, mais aussi pour l'art marocain. Donc, il y a eu des expositions qui ont démarré au Maroc et surtout à l'international. On va dire Paris, Rome, Milan, Madrid, Rio, Dubaï. Donc, il y a eu pas mal d'expositions à l'international. Les plus importantes, ce sont des expositions individuelles. Donc là, la dernière que j'ai faite, c'est... Une expo individuelle de deux mois à Venise, là cette année, pour le mois d'avril et le mois de mai, suivie par une exposition dans un musée dans la ville Lecce, au sud de l'Italie, le musée Meustre, ce qui est pour moi une étape importante dans ma vie artistique. Et pour la marque, ce qui s'est passé, c'est qu'en 2017, j'avais une exposition à Paris, à la galerie Pierre-Alain Chalier. C'était une exposition collective et donc j'avais lancé mon premier sac, mais c'était surtout pour vulgariser l'art parce que les espaces artistiques, on va dire les galeries, ça reste quand même une certaine catégorie. et donc on a cette peur d'accéder dans une galerie d'art. Donc l'idée c'était de sortir l'art dans la rue et le sac était un moyen de le sortir dans la rue. Et ça avait un impact parce que déjà la forme du premier sac, c'était une forme géométrique. Comme à un moment, j'étais dans le cubisme, donc je voulais montrer mon identité à travers le sac. Et ma première cible, c'était la femme marocaine parce qu'au Maroc, on a cette culture d'aller acheter le sac ou la mode à l'international. donc mon idée c'était que la femme marocaine achète un sac d'une créatrice marocaine. Donc ça, c'était le premier objectif et je l'ai réussi. D'ailleurs, pour mes débuts, c'est grâce à la femme marocaine qui a cru en moi que j'ai réussi ce lancement. Et après, il fallait aller vers l'international pour plus de visibilité, pour de la reconnaissance, pour... que ça puisse se développer en marque et pas uniquement en accessoire de l'artiste peintre. Donc dans tout ce chemin, je suis autodidacte.
- Ramata
Très bien, je te remercie pour ce récit où on démarre avec le milieu des assurances, une expertise qui a priori pourrait être très éloignée du milieu artistique et de la mode. Et pour en venir... à une manière quelque part de vulgariser l'art, de faire en sorte de le rendre accessible au plus grand nombre. Et c'est ce qui t'amène à créer ta marque. Donc aujourd'hui, tu parles de cette volonté, de l'impact de la femme marocaine en termes de cible client, en termes justement de ces femmes marocaines qui achètent des pièces. Comment est-ce que tu peux la décrire ? Qui est la femme marocaine qui représente ta marque ?
- Nadia
Au début, la cible, c'était une femme qui s'intéresse à l'art, qui est passionnée par tout ce qui est artistique, et qui va avoir un budget pour acheter une œuvre d'art, qui était pour moi le sac. Donc c'était ça au début, donc déjà par rapport au prix, c'était un prix raisonnable par rapport à une œuvre artistique, donc toucher une femme, c'est-à-dire essayer d'avoir un prix adapté pour que le sac soit accessible à la femme marocaine. Puis en même temps, c'est une femme, parce qu'aujourd'hui, non seulement au Maroc, aussi en Afrique, on commence à s'intéresser à la création à la création locale, c'est-à-dire de chez nous. africains ou marocains. Donc, il y a eu justement cet intérêt pour toucher cette femme qui va aller chercher quelque chose de nouveau, quelque chose de différent, quelque chose plein de couleurs, parce qu'on est africains, on aime la couleur, et s'adapter aux besoins de cette femme qui veut être chic, être dans la tendance, dans la mode, qui est fashionista. mais en même temps qui aura les moyens de s'offrir un sac avec une touche moderne, une touche contemporaine, une touche artistique où elle va retrouver aussi notre identité, mais se retrouver aussi en tant que femme marocaine, africaine, qui va être fière de porter une création locale. et donc c'était ça le... l'objectif atteint et c'était ça la réussite du démarrage.
- Ramata
Et quand tu parles, tu parles beaucoup de savoir-faire, est-ce que tu peux nous décrire justement quels sont peut-être les matériaux que tu utilises ou les techniques, puisque tu parles aussi de local, ça a l'air d'être une valeur qui est assez importante pour toi. Est-ce que tu peux nous parler en fait de ce point-là, de ta marque ?
- Nadia
Alors au fait, ce qui distingue la marque, c'est bien sûr le visage que je peins, parce que j'ai été clinique. Ce visage sur les sacs, et ce n'est pas une peinture, parce qu'on a l'habitude de voir des sacs peints à la main. Non, là c'est de la broderie sur le cuir, ou sur la toile, la toile de jute, sur le tissu et tout. Donc au début, en fait, c'était pour moi un héritage. J'ai ma grand-mère maternelle qui était dans la broderie, qui était brodeuse. Et donc moi je suis née à Rabat, mes origines c'est la ville de Rabat au Maroc, et ma grand-mère faisait de la broderie herbative. Donc c'est une broderie assez spéciale, où il y a pas mal de couleurs, elle est connue par ses couleurs, cette broderie, et elle est connue aussi par, au fait, on va dire, la face et le dos. On ne peut pas distinguer la face du dos, c'est-à-dire qu'on prend un tissu brodé, de face ou de dos, c'est la même chose. Donc c'est une technique assez spéciale à Rabat. Et donc j'ai baigné dans ça, j'ai baigné dans la couleur. Ma grand-mère, c'était elle qui choisissait pour les brodeuses les couleurs, qui leur mettaient les couleurs. Donc mon idée, c'était justement de travailler, au début c'était de la broderie manuelle, ce qui n'est pas évident parce que déjà c'est coûteux et ce n'était pas l'objectif. Après, c'était la broderie de machine, mais c'était cette continuité de broderie sur le sac, continuer cet héritage. Et ce qui était difficile, c'est justement cette broderie sur le cuir, parce que, que ce soit manuel ou avec la machine, la broderie travaillée, une technique de broderie sur le cuir, ce n'était pas facile. Donc, on a trouvé entre... Entre l'atelier de cuir, on a d'excellents artisans. Et donc, il y a cette complicité de technique entre l'atelier de cuir et l'atelier de broterie. C'est un challenge qu'on a réussi. Et par la suite, il y a eu, parce que ça, c'était avec le lancement en 2017, en 2020, période de Covid, comme les choses se sont arrêtées et qu'il y avait certaines villes que j'affectionne. de façon assez personnelle et spéciale, comme la ville de Saouira. J'ai fait des collaborations avec des coopératifs dans cette ville qui était devenue une ville fantôme, comme toutes les villes pendant le Covid. Et l'idée, c'était de revenir à cette technique manuelle et aller chercher justement ces femmes qui ont des mains en or, qui brotent des choses magnifiques. Et on avait créé, c'était la création du cabas. qui est aujourd'hui une pièce iconique de la marque, le cabas Antoine de Jute, brodé à la main avec ces femmes de coopérative, ces femmes qui vivent dans des régions reculées un peu du royaume. Donc c'était une belle collaboration avec ces femmes-là et on a réussi à sortir ce cabas Antoine de Jute où il y avait cette expression, parce que la broderie manuelle, le... Elle a une expression différente de la broderie machine. Et donc, on est revenu à l'essentiel, à la toile de jute. Pour moi, c'était le symbole de quelque chose d'essentiel pendant le Covid. et aussi par rapport à collaborer avec des coopératives ou des associations. Pour moi, c'était important pendant le Covid et d'où la naissance d'un sac encore plus abordable côté prix, puisque c'était en toile de juste, c'était un message à faire passer pendant cette période et aussi être dans la continuité de... de cet art transportable et cette idée du début.
- Ramata
Très bien, on voit que tu es vraiment une passionnée de savoir-faire et que c'est complètement intégré dans l'ADN de ta marque. Aujourd'hui, en termes d'activité, tu continues à créer des œuvres en tant qu'artiste et en parallèle, tu développes ta marque de mode ?
- Nadia
Oui, exactement. Au fait, aujourd'hui, comme c'est une étape importante dans ma vie, En janvier 2024, il y a eu le décès de mon père. Et donc, il y a eu cette volonté. En fait, il n'y a eu pas la volonté, c'est un moment d'arrêt quand on vit un décès dans notre vie. Donc, un moment d'arrêt. Et donc, c'est comme si c'était une introspection. Donc, il y a eu, on va dire, un moment de... d'introspection, de réflexion, de retour aux racines. Et j'avais décidé de... Au fait, il y a la marque de sac que je développe, bien sûr, au Maroc et à l'international. Mais en même temps, il y a mon art qui me donne cette... On va dire qui me nourrit l'âme. Donc j'ai besoin de me confirmer en tant qu'artiste peintre, de vivre cet art parce que c'est... Ça nourrit l'âme et en même temps de faire évoluer ma marque de sac à travers des collections, à travers aussi les fashion week à Paris, puisque j'ai été représentée pendant deux ans et demi par une agence RP Mode à Paris. et donc j'ai fait des... J'ai fait les fâches nuiques d'une façon structurée, donc bien sûr deux fois par an, sans oublier les capsules au milieu d'année. Mais j'ai besoin aussi de garder mon travail artistique parce que les deux vont ensemble. D'ailleurs aujourd'hui, au début j'étais dans les visages, parce que ma peinture c'était une époque où je dessinais les visages de femmes. aujourd'hui j'évolue artistiquement vers l'abstrait, mais tout en gardant cette silhouette d'un visage féminin, d'un œil, d'une bouche, d'une silhouette d'un corps féminin. Et en même temps, il y a mes collections de sacs, mes sacs qui évoluent vers une forme plus abstraite, en gardant un petit peu la forme géométrique, on va dire l'ovale qui est pour moi le symbole. de l'œil qui est important dans ma peinture et dans ma marque. Donc automatiquement, les sacs vont évoluer avec ma peinture. C'est pour cela que j'ai besoin des deux, même si vivre des fâches nuées, c'est important pour la marque, mais la base, c'est ressentir ce besoin de nourrir l'âme à travers ma peinture pour pouvoir donner de meilleures collections pour ma marque. et des collections originales.
- Ramata
Très bien, super intéressant. En tout cas, je suis toutes mes condoléances par rapport au décès de ton papa. J'imagine que ça a été une période difficile pour toi. En tout cas, je te remercie de partager tout ça avec nous ici aujourd'hui. Pour en revenir à la suite de l'interview, l'idée, c'est qu'on sent que, en fait, toi, dans ta manière d'appréhender ta créativité, Merci. On sent que tu es complètement imprégné de tes œuvres, de tes inspirations. Du coup, comment est-ce que tu fais pour te ressourcer, trouver de l'inspiration ? Est-ce que tu as des routines qui te permettent d'aller soit du visage vers les sacs ? Quel est ton processus créatif ?
- Nadia
Alors déjà, au fait... Il y a deux côtés, il y a la pragmatique et la rêveuse en moi. La pragmatique, on l'a bien deviné, c'est ma partie assureur. Mais en même temps, on trouve dans les assurances, il y a des mathématiques, parce que c'est un sujet que... que j'adore. Donc, il y a cette liaison entre tout ce qui est mathématique et artistique. Donc, déjà, je ressens, on va dire, parce qu'au début, ce n'est pas évident d'avoir la pragmatique avec la rêveuse. Mais là, aujourd'hui, j'ai reconcilié ces deux parties de moi. Et donc, aujourd'hui, il y a en même temps cette inspiration que je ressens au quotidien, cette niaque que j'ai au fond de moi. En même temps, il y a la partie, on va dire, pragmatique qui me trace, parce que moi, quand je peins ou quand je crée, c'est par instinct. Ça a toujours été de façon instinctive, ça a toujours été... Parce qu'au quotidien, je note mes moments, je note les moments d'inspiration. Par exemple, je vais sortir me promener, je vais voir quelque chose de beau qui me marque. Donc, je note quand je rentre le soir, je note toujours l'impression du moment. Et ça, c'est important parce qu'après, je reviens sur ça, je reviens sur une idée que j'ai eue. Peut-être que ça, c'est le côté pragmatique qui ressort. Donc, je reviens sur ce que j'ai noté, sur ce qui m'a marqué. Et de là, il y a cette inspiration qui jaillit et donc qui... peut aboutir à une œuvre d'art, à une série de créations. Donc ça démarre d'une idée que j'ai eue pendant un moment d'évasion, d'inspiration et de rêve. Et la pragmatique m'aide justement à concrétiser tout ça. D'ailleurs, je vais parler de la... de la période Covid aussi, qui était pour moi une période importante, parce qu'au lieu que je m'arrête, je me suis dit, Nathia, aujourd'hui, c'est le moment. Le monde s'arrête, effectivement, mais c'est le moment pour aller encore plus creuser dans ta créativité et même dans la partie business. Donc, pendant le Covid, en 2021, je sais par qui C'était novembre en 2018, je suis partie à Paris et mon idée c'était de taper toutes les portes pour montrer mon art et montrer ma collection, ma marque. Et c'est là où j'ai rencontré Cookie de Salvert de l'agence Totem Fashion et une belle aventure a démarré. Mais je voulais dire que le départ c'était ça, c'était de façon instinctive, aller c'était le moment de partir. Donc je suis mon instinct. Et sur place, il y a eu deux années et demie de travail avec Total Fashion. Et il y a eu des moments que j'ai vécu, des moments exceptionnels. C'est par exemple quand mon sac, le Baby Calypso, a été porté par Emily in Paris, qui est une série très connue sur Netflix. Donc pour moi, c'était une très, très belle consécration. que l'actrice est en train Lily Collins de la série « Emily in Paris » porte mon sac dans la saison 3, l'épisode 2 de la saison 3. Donc elle portait du Doce Gabana, du Miu Miu, du Louboutin et le sac Nadia Chlewi. Donc ça, pour moi qu'une série aussi originale, aussi fashion, accepte de choisir plutôt, choisisse que l'actrice principale porte mon sac. Donc ça, c'était des moments... vécu exceptionnel. Il y a eu aussi des participations dans des fashion week. Donc, j'ai appris aussi avec cette agence que les collaborations entre designers peuvent aboutir à des choses merveilleuses. Donc, il y a eu cette collaboration avec Juana Martín. C'est une designer espagnole qui est dans le calendrier officiel de la fashion week Haute Couture. Donc, J'ai réalisé avec elle des sacs géants, des sacs de dimension 1,20 m de diamètre. Et c'était pour son défilé à Paris. Il y a eu aussi une collaboration avec Ariane Tunisien pour trois défilés en fashion week mode féminine. Et là, justement, là aussi, il y avait cette inspiration d'aller vers quelque chose de minimaliste, parce qu'Ariane est dans le minimalisme. Donc me pousser, on va dire... aller pousser mes limites parce que j'étais vraiment attachée à ce visage et à cette broderie. Donc on a créé le sac grand, minimaliste et avec la forme de l'œil en ovale. Et c'est un sac qui a eu du succès. Donc au début, ce n'était pas évident pour moi de se détacher du visage, mais j'ai appris justement parce qu'il y a l'inspiration et en même temps les exigences de Euh... de la mode, les exigences du calendrier de la mode et donc aussi de l'ADN en termes de collaboration donc il faut respecter les deux ADN la mienne et la personne avec laquelle on collabore donc on a effectivement l'inspiration mais il y a en même temps cet aspect des techniques, des exigences donc on s'adapte par rapport à à toute proposition qu'on rencontre et aussi Maintenant aussi, là je vais exposer au Who's Next à Paris. Donc je vais exposer la collection printemps-été et c'est la collection, on va dire, épurée avec l'exigence des couleurs printemps-été 2026, mais en même temps avec un nouveau style, avec une introduction du canage dans le sac. et aussi pour répondre aux besoins et aux exigences de la mode, non seulement marocaine ou française, mais aussi internationale.
- Ramata
C'est très intéressant ce que tu nous partages là en termes de stratégie. Tu as évoqué l'agence Totem, les différentes collaborations que tu as pu faire et tu parles maintenant du Vooznext. Toi aujourd'hui, tu es seule aux commandes de la marque et c'est toi qui décides de ces différentes collaborations et... partenariat pour développer ton business ou est-ce que tu travailles avec quelqu'un qui t'aide à définir les étapes pour scaler ton business, le développer et déployer la marque à l'international ?
- Nadia
Justement, l'expérience avec Totem Fashion Paris, c'est une expérience qui m'a permis de structurer la marque, de comprendre la mode parce que quand on démarre une marque, Au Maroc ou aussi en Afrique, on a tendance à créer une marque pour nous, c'est-à-dire qu'on ne pense pas au calendrier, on ne pense pas à être structuré en termes de collection de couleurs, de formes. Donc avec Totem Fashion et d'ailleurs aussi avec l'atelier de cuir avec lequel je travaille au Maroc, lui travaille avec des marques internationales. Donc, il est très structuré. Donc, ce qu'on fait, c'est que là, aujourd'hui, je travaille bien sûr avec l'atelier ici au Maroc, et on a cette structure de lancer, en fait, la précollection, la collection et la production. Donc là, par exemple, on est en août, là, on a bouclé la... collection printemps-été 2026 qui va être exposée à Paris aux Next. Dès qu'il y aura commande en septembre, on va mettre en boutique il y aura bien sûr la collection automne hiver qui est déjà livrée aux boutiques mais en même temps, il y aura on va travailler sur la production des réceptions des commandes. Je suis obligée d'être structurée de mettre en boutique la collection automne hiver parce que c'est ce qui répond maintenant aux besoins. La femme, elle va acheter la collection automne. La femme ou l'homme, en général. Et par rapport au travail, je ferai justement la production de cette collection. Et rapidement, on va aller aussi vers les capsules puisqu'il va y avoir les cadeaux de fin d'année, donc Noël. Donc en octobre, il faut travailler sur la capsule Noël. Après Saint-Valentin, donc c'est vraiment un calendrier sur l'année. Et là, on ne peut pas être seul sur ça. Là, l'expérience avec Totem Paris... C'est terminé, mais ça ne veut pas dire qu'on oublie cette partie RP. Pas du tout. Je continue à travailler avec d'autres personnes au niveau de Paris par rapport à la présence en fâche unique, en respectant justement le calendrier. Mais au Maroc, je continue à travailler avec, je peux citer son nom, c'est Angéline d'Angèle Zert. Elle a un bureau de style sur Casablanca. Elle est dans tout ce qui est sourcine, en tout cas tout ce qui est mode par rapport à son bureau de style. Donc, on continue à avancer ensemble pour respecter tous ces aspects mode. et aujourd'hui même On a créé, Angéline, elle a créé un label, en fait, un collectif de designers qui s'appelle LabelWeb. Et l'idée LabelWeb, c'est l'idée que le créateur ne doit pas rester seul. C'est-à-dire que si on est en collectif, et ça aide énormément, c'est qu'on va travailler ensemble pour... pour aller de l'avant pour la création marocaine. Donc, la Belle Ouette, par exemple, l'année dernière, on a fait le premier événement, on était invités à l'Ethical Fashion Week de LA. Mina Binbin était avec nous, Youssi Brissi aussi, de Late for Work. Et on a défilé ensemble. En fait, sur le même défilé, il y avait des looks. qu'on a travaillé ensemble. On était sponsorisés par Balmain pour tout ce qui est tissu, mais tissu recyclable. Et donc, ce qui était magnifique, c'est cette force d'être ensemble et de voir que sur, par exemple, un look qui a défilé, il y avait plusieurs looks, bien sûr, mais il y avait quelques looks où on voyait sur le look, on voyait du Mina, du Youssef, du Angéline et du Nadia. Donc ça, c'était magnifique de travailler ensemble. Et je crois que c'est ce qui aide le créateur aujourd'hui. Le créateur ne doit pas travailler seul. Ce n'est pas évident. Le créateur a besoin d'être soutenu, aidé, d'être collectif. Et donc, c'est le message que je transmets aujourd'hui.
- Ramata
Très intéressant ce que tu nous partages, notamment que j'avais l'occasion d'interviewer pour le podcast Angéline, dont tu as parlé tout à l'heure. En tout cas, c'est important de parler de cette notion de collectif, cette notion d'en fait, seule... c'est difficile dans le secteur de la mode de connaître tous les tenants et aboutissants et de connaître cette notion de calendrier. Et aussi, dans son quotidien, le fait de travailler ensemble, ça permet d'accéder à des opportunités comme le défilé que tu viens d'évoquer à Los Angeles où, si vous ne faisiez pas partie de ce collectif, vous n'auriez pas forcément eu l'opportunité de faire cet événement. Donc, l'importance de trouver les bons partenaires et les collaborateurs, c'est clair que c'est clé dans le développement d'une marque aujourd'hui. C'est vraiment quelque chose de très important. Toi, aujourd'hui, au niveau du développement de ta marque, quelle est ton ambition, ta perspective si on se projette à trois ou cinq ans ? Où est-ce que tu imagines ta marque ?
- Nadia
Mon objectif principal, c'est d'avoir cette facilité faciliter de développer la marque à l'international, notamment sur le site e-commerce. Parce qu'au fait, aujourd'hui, la difficulté de la création et de la marque, c'est cette reconnaissance à l'international. Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a eu de belles réalisations par rapport à ma marque, mais l'idée, c'est de vulgariser l'art. Pour moi, Il y a un besoin que ça soit à l'international, en Afrique, en Europe, en Amérique, et qu'à travers le digital, à travers le site, pouvoir toucher des pays lointains, pouvoir toucher des femmes avides d'art et de nouveauté. donc c'est ça L'objectif pour moi, c'est qu'à travers le digital, être large dans mes cibles et dans cette évolution de la marque. Et je crois que le digital et le e-commerce sont très importants pour faire rayonner la marque à l'international. Donc aujourd'hui, je me focalise justement sur cette partie e-commerce et digital. Et mon besoin, c'est de réussir cet aspect digital.
- Ramata
Et en termes de distribution, donc là, tu évoquais le côté... digitales, en ligne, commerces en ligne effectivement. Et en termes de boutiques physiques, est-ce qu'aujourd'hui il y a une boutique ou des concept stores dans lesquels on peut retrouver tes produits ?
- Nadia
Oui, alors justement, je reviens au site. La difficulté par rapport à des marques connues à l'international, c'est que sur le site, on voit le sac, on le voit sur les réseaux sociaux aussi, mais on a besoin, la femme, elle a besoin de toucher ce sac. La difficulté d'acheter sur un site, c'est qu'on a besoin de voir le sac pour la première fois, de le toucher, de le porter, de comprendre comment il a été fait, son histoire, sa fabrication. Donc on a besoin de présence dans des magasins et des concept stores. Au Maroc, le sac, on le connaît. Il y a sur Casablanca, par exemple. Les sacs sont exposés chez The Age Concept, sont exposés aussi au Royal Mansour. Donc, au Maroc, les gens connaissent où acheter le sac. À l'international, ça se limite encore là, en France ou en Espagne ou en Italie, mais ce n'est pas encore développé comme je le veux. à Paris c'est à dans un concept store dans la rue de l'université. Il y a aussi, alors comme étant artiste peintre, j'expose le sac aussi dans des galeries d'art avec le tableau. Le sac est exposé dans la galerie Rikiaferi en Alsace. Et cette galeriste, par exemple, elle expose le sac en même temps avec le tableau, c'est-à-dire une personne qui va s'intéresser au tableau Nadezhda Chlaoui, elle va acheter le sac Nadezhda Chlaoui. Donc, c'est comme si les deux vont ensemble. C'est une stratégie qui a marché chez elle. Et elle revient à l'idée que le sac, c'est l'accessoire de l'artiste peintre. Donc, quand on achète une partie de l'artiste peintre, ça veut dire son tableau, le sac va avec. Et c'est une stratégie qui marche très bien pour elle. Elle a une clientèle Merci. américaine, allemande, suisse. Donc, ça marche bien. Son concept marche très bien. En même temps, j'expose aussi le sac dans d'autres galeries à Madrid, dans la galerie chez Cappelluna Art et à Corsi Arte à Turin. Et donc, comme le concept a marché en Alsace, j'ai essayé de décliner ce concept. à Madrid et à Turin. Donc ce concept de considérer le sac comme l'œuvre de l'artiste peintre a plus d'impact que le sac dans un grand magasin. Parce que j'ai été dans les magasins printemps aussi en Côte d'Azur avant Covid, pendant deux ans. C'était en 2019 et ça s'est arrêté malheureusement Covid, c'était jusqu'à début 2021. Et c'est vrai que c'est aussi un souhait de voir le sac dans les grands magasins comme les magasins printemps, mais l'impact qu'a le sac dans une galerie d'art ou dans un concept store, je crois qu'il est plus, on va dire, c'est plus parlant, le message est plus fort. Et ça correspond à l'ADN de la marque. Donc, oui, ... une présence dans des concept stores et importante pour les sacs. J'ai travaillé aussi avec, on va dire, j'ai jamais oublié l'Afrique. J'ai fait des événements à Abidjan et à Dakar. Et à Abidjan aussi, j'ai travaillé avec une Ivoirienne pour son concept store à Abidjan. C'est juste qu'il y a eu un petit souci par rapport à... à ça parce qu'en même temps, j'avais mes œuvres exposées dans un concept store à Paris. Un concept store... de produits africains, de créations africaines. Et donc, les Ivoiriennes allaient plus acheter à Paris, dans le concept store parisien, plutôt que le concept store sur place ivoirien. Du coup, il y a eu une petite concurrence entre les deux. Et malheureusement, l'aventure n'a pas continué avec le concept store ivoirien. Mais c'est quelque chose qui est dans mes ambitions. C'est aussi découvrir mon art au Concept Store africain.
- Ramata
C'est très intéressant que tu nous partages ces différentes expériences et aussi parfois les challenges et les défis que tu as pu relever pour qu'on comprenne qu'il faut tester plusieurs choses. Il y a eu le Covid, il y a eu cette expérience avec... Une partie des œuvres à Paris, une autre partie à Abidjan. Et tout ça, en fait, c'est ce qui te permet vraiment de définir ce qui va être la stratégie que tu vas mettre en place dans le futur. Mais c'est vrai qu'il faut continuer à chercher, à tester les différents canaux de distribution avec différents partenaires afin de trouver vraiment le meilleur endroit pour tes œuvres. Et c'est intéressant aussi que tu expliques que d'être dans des musées, par rapport à toi qui as un background d'artiste, ça reste quelque chose de très important, même si peut-être au final, ce n'est pas un générateur de chiffre d'affaires, mais ça permet d'exposer ton œuvre, ton art, et de lui donner de la visibilité. En termes de stratégie de communication sur les réseaux sociaux, qu'il s'agisse d'Instagram ou d'autres réseaux sociaux, toi, comment tu les appréhendes ? Comment tu travailles ta communication sur les réseaux ?
- Nadia
Alors, déjà, bien sûr, je travaille avec une agence pour les réseaux sociaux, pour que ça soit structuré. Donc aujourd'hui, les réseaux sociaux ont un rôle important pour faire connaître la marque à l'international. Donc on travaille par collection, c'est-à-dire qu'on essaye de travailler, on va dire, mensuellement, avec une stratégie mensuelle. En mettant en avant non seulement les sacs de la collection, mais aussi les techniques de travail du produit, les techniques de la maroquinerie. On essaie de montrer ce savoir-faire marocain, mais en même temps cette touche artistique. Et à chaque fois, pour les réseaux sociaux, Les gens s'intéressent aussi aux créateurs, à la façon de travailler de la designer, au monde de vie de la designer, parce que la personne qui achète le sac, ce n'est pas qu'elle s'identifie, mais elle a besoin de connaître le quotidien. la story de la marque. On essaie de montrer cette story à travers les réseaux sociaux avec un contenu qui est assez original, avec des collaborations que je fais aussi avec des créateurs marocains. Il y a des collaborations qu'on fait sur le produit, mais en même temps, il y a des collaborations qu'on fait, par exemple, pour des shootings. le dernier shooting le dernier contenu qu'on avait fait c'était avec une marque marocaine, iconique qui est dans le recyclage et donc ça rejoint un peu mon ATN aussi parce que c'est important que même par rapport au shooting on reste dans la même identité ou une identité on va dire des entités des notes qui étaient complémentaires. Et par exemple, le dernier shooting, c'est pour la collection printemps-été 2026. Donc, il y a eu ces deux ADN, ces deux environnements. On a essayé de trouver l'idée de faire le shooting sur la plage en faisant ressortir, on va dire, des touches ou Un visuel marocain, donc on est parti côté pêcheur marocain, côté, mais marocain, vraiment pêcheur, dire traditionnel, pas la partie marina ou autre. Notre volonté, c'était de faire ressortir la touche marocaine authentique et basique pour faire ressortir... C'est-à-dire cet aspect naturel, cet aspect profond du Maroc, cette identité profonde des deux marques. Et c'est important parce que sur les réseaux sociaux, on recherche l'authenticité de la marque. Donc c'est ça qu'on essaie de travailler avec l'agence des réseaux sociaux. C'est ce qu'on essaie de travailler avec eux mensuellement. On a mensuellement des idées, on a mensuellement une stratégie qui change pour essayer d'avoir cet impact fort par rapport à la marque.
- Ramata
Aujourd'hui, quand on fait le point de tout ce que tu viens de nous dire en termes de collaboration, tu as travaillé avec une agence presse. Tu as eu l'occasion d'exposer tes œuvres et de vendre les sacs dans différents endroits du monde. Et puis, tu parles aussi de la communication. Comment est-ce que tu arrives à gérer ton temps ? Parce que là, on se dit, ça fait quand même plusieurs cordes à ton arc. Ça fait des journées bien remplies.
- Nadia
Oui, ça, c'est le plus difficile. Alors, je suis une personne, on va dire qui... un peu hyperactif, mais ce n'est pas une maladie, au contraire. Alors, au fait, par rapport au métier d'assureur, c'est une agence avec dix personnes, donc j'ai une équipe pour gérer le quotidien, on va dire, de l'agence. En même temps, il y a mon art, il y a ma marque, effectivement. Donc là, aujourd'hui, je crois que je vais l'annoncer en avant-première. Chez toi, Ramata. Au fait, je suis en train de préparer la relève. Donc, pour la partie artistique, pour mon art, pour ma peinture, là, c'est, on va dire, c'est primordial. C'est mon... Je l'avais dit tout à l'heure, j'en ai besoin pour nourrir mon âme et pour vivre, parce que ma vie, c'est mon art. donc Donc là, c'est clair que là, je suis dedans à fond et j'essaie de m'organiser par rapport à mon travail parce que j'ai besoin de peindre pour aller donner du maximum dans mon business, que ce soit la marque ou l'assurance. Mais en même temps, il y a cette marque qui a besoin de temps, qui a besoin d'énergie, qui a besoin de force. Aujourd'hui, j'ai deux filles qui ont 21 ans et 23 ans, qui m'aident tout le temps, qui sont là pour moi, pour la marque. Mais ce n'est pas encore officiel, parce que là, elles ont toutes les deux leur master à terminer. Et donc, dans un horizon d'un an, deux ans, elles vont prendre la relève. pour faire rayonner cette marque, pour donner du sang, un nouveau souffle à la marque. Bien sûr, je serai là pour créer, je serai là pour donner mon maximum, pour continuer à garder cette stratégie et cette évolution de la marque, mais elles vont prendre cette relève. Parce qu'aujourd'hui, on a besoin de ce sang neuf, on a besoin de cette nouvelle génération qui est plus expérimentée que nous dans le digital, dans tout ce qui est IA, dans toutes ces nouveautés que peut-être nous, à mon âge, on ne maîtrise pas beaucoup. Et par contre, il y aura justement cette complémentarité entre nos vécus entre mon expérience, entre mon savoir-faire. Et ce 109, c'est toute cette nouveauté aujourd'hui. Et donc, je crois qu'on ne peut que réussir ensemble ce 109 que va avoir la marque prochainement. Donc là, je l'annonce en avant-première chez toi, Ramata.
- Ramata
Écoute, c'est un plaisir pour moi que d'avoir la primeur de cette avant-première. Et je te félicite de, comment dire, mais bon, on sent quand même que tu as un profil d'assureur. Donc, anticiper les choses, les prévoir, les organiser. Anticiper, exactement. C'est la même partie de ton, comment dire, de ton mindset, en fait, de ta façon de fonctionner. Parce que vraiment, le fait d'assurer la relève. Alors toi, pour le coup, ce qui est génial, c'est que ça se fait dans la famille. Mais c'est très important d'intégrer des nouveaux profils avec d'autres expériences qui vont arriver avec leur œil. Et l'idée, ce n'est pas de remplacer ou d'oublier ce qui a été fait par le passé, mais vraiment de travailler en bonne intelligence. Et moi, ce que je peux voir pour avoir une bonne connaissance de ce qui se passe au niveau de certaines marques occidentales qui aujourd'hui sont vieillissantes, ont eu du mal à se renouveler, se retrouvent en redressement judiciaire, il n'y a pas eu... Cette présence d'esprit, cette anticipation de on va aller chercher la jeune génération, il y a plein de jeunes entrepreneurs, créateurs qui ont des idées novatrices, on va les emmener, on va travailler avec eux sur nos business, sur nos entreprises, sur notre direction artistique. Alors, ils doivent respecter l'héritage, mais ils peuvent apporter des touches qui vont permettre à la boîte de rester contemporaine dans un environnement où il y a du changement tout le temps et où ce n'est pas parce que vous avez réussi à faire. plein de choses, il y a 10 ans, il y a 5 ans, il y a 20 ans, que vous êtes toujours légitime pour les 5 prochaines années. Et c'est pas une... Le reconnaître, c'est pas une faiblesse, au contraire, c'est une preuve d'intelligence, de maturité, et c'est ce qui va permettre à ta marque, en fait, d'appréhender le futur avec sérénité, et puis d'être prête et d'être bien organisée pour pouvoir faire plus de salons, plus de défilés, plus de collaborations, et être présent à l'international parce que c'est ça le challenge, c'est qu'aujourd'hui on n'est plus une marque qui se développe localement, on doit avoir une vision internationale. Aujourd'hui, je pense que le principal enjeu pour toi en termes d'avenir, ça va être cette passation, en tout cas cette collaboration avec tes filles. Tu disais que tu prépares le salon Vooznext, donc je pense qu'au moment où sortira l'épisode... Le salon Vosex sera déjà passé, mais l'épisode sera publié quelques semaines après. Toi, c'est quoi en fait aujourd'hui tes enjeux pour cette fin d'année 2025 ? C'est quoi les principaux sujets sur lesquels tu vas te concentrer ?
- Nadia
Alors, il y a un planning assez chargé pour cette fin d'année, donc heureusement. Alors, il y a d'abord le Who's Next, là, en fin de... Plutôt début septembre. C'est du 6 au 8 septembre. Et ma fille va m'accompagner pour la première fois sur le salon. Donc, la relève va commencer petit à petit. Donc, après, il y a... En même temps, il y a la Design Week. Ça, c'est avec la Belle Ouette. Et en collaboration avec l'école du Péret. C'est la même période. c'est entre le... C'est le 6 et le 7 septembre, d'où l'importance d'avoir la relève et la présence. Donc ça, c'est par rapport au mois de septembre. En même temps, le 16 septembre, j'ai une exposition à Madrid. C'est avec la galerie Cateruna Arts. C'est dans le cadre d'une série d'expositions. qu'on a eues avec la galerie. On a eu deux précédentes expositions et le thème, c'est l'introspection, donc c'est l'instinct. La première était, on l'avait comme sujet, la période de la transition. La deuxième, c'était tout ce qui était gribouillage. Donc on a zoomé sur les gribouillages qu'on fait depuis l'enfance et on a traduit ça en peinture. Et la troisième exposition, c'est celle du 16 septembre, c'est peindre l'ange qu'on imagine, l'ange gardien. Donc c'est une exposition, c'est un travail assez intellectuel, c'est un travail d'instinct, d'introspection, c'est un travail philosophique. Donc je tiens à être présente à la troisième exposition. Donc, il va être à Madrid. Après, il y a en octobre, le 16 octobre, le 16-17 octobre, oui, il y a une présence avec Divine Académie à Paris. pour une exposition au Carousel du Louvre et en même temps, il y aura un dîner au Georges V pour célébrer les 30 ans de Divine Académie. Et donc aussi en octobre, avec la Belle Oued, on a une exposition à Montpellier, c'est dans le cadre d'un événement africain. Et en décembre, il y a aussi un défilé avec la Belle Ouède et l'école Dupéret à Paris. Donc en même temps, je dois clôturer l'année avec une exposition artistique. C'est un programme assez chargé. Et il faut honorer ses engagements. il faut aussi être à la hauteur des attentes des personnes qui aiment mon art, qui aiment mes créations. Donc c'est un challenge assez difficile. Il y a aussi, je suis en train de préparer avec Alcrie qui a fait ré pour une exposition en 2026 avec un sculpteur français. Donc ça c'est en même temps un travail qu'on est en train de préparer et je dois partir, ça va être sûrement en novembre en Alsace pour faire des réunions avec le sculpteur et avec la galeriste parce que l'exposition va se faire au Maroc. Donc le sculpteur va venir au Maroc et s'inspirer de la culture marocaine parce qu'on va faire un travail ensemble. sur tout ce qui est art et culture marocaine qu'on va exposer en 2026. Voilà, donc c'est une fin d'année assez chargée mais que j'attends avec impatience.
- Ramata
Écoute, je te souhaite plein de force et d'énergie parce qu'à entendre tout ça, je me suis dit que ça va être un mois d'octobre très très long, il va falloir être partout en même temps, mais c'est intéressant. que tu partages cela, parce que c'est vraiment ça la mode, et c'est pour ça qu'il faut arriver à constituer une équipe, parce que bien souvent, on est sollicité en même temps, aux alentours de la période de la Fashion Week, il faut arriver à presque avoir un don d'ubiquité pour pouvoir être présent à plusieurs endroits en même temps, parce que c'est le moment où les acheteurs sont présents, c'est le moment où on présente des nouvelles collections, donc on a besoin de saisir toutes ces opportunités, et en même temps, c'est vrai qu'il faut arriver aussi à se préserver, à ne pas se faire... comment dire, après se sentir submergé par la quantité de choses à préparer. Mais c'est vrai que là, ça s'annonce être un programme super intéressant. Je pense que de toute façon, on aura l'occasion de se rencontrer au VizNext parce que je passerai, donc je viendrai avec plaisir. Écoute, on arrive à la fin de cette interview. Je pense qu'on a pu faire un tour assez large de... de ta marque, de ton art et aussi de la façon dont tu gères ton business. L'idée, je ne peux qu'inviter les auditeurs à te suivre sur ton compte Instagram et bientôt sur le site Internet. Je te remercie en tout cas pour ta disponibilité pour cette interview.
- Nadia
Merci beaucoup Ramata, c'était un plaisir de partager mon histoire. Voilà, c'est surtout mon histoire personnelle et professionnelle avec toi. Et je serai ravie de te rencontrer au Next. Voilà. Et bravo pour tout ce que tu fais. Bravo pour cette émission qui fait rayonner l'art africain et l'art en général.
- Ramata
Écoute, merci beaucoup et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.
- Nadia
Merci. Merci, Ramada.
- Ramata
Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.