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Africa Fashion Tour

Maya Amoah, fondatrice de Batik Boutik

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55min |06/11/2025
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55min |06/11/2025
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Description

Comment transformer un héritage culturel en marque de mode nomade et rentable ?

Maya Amoah, fondatrice de la marque Batik Boutik, nous livre une véritable masterclass sur l'entrepreneuriat à la croisée des continents, de la gestion de production au Ghana à la stratégie de vente par pop-up stores internationaux.

Son interview est une mine d'or pour tout porteur de projet souhaitant lancer sa marque en s'appuyant sur l'artisanat africain et une vision durable.


Les 3 leçons clés de la masterclass de Maya :

  1. 🌍 Le commerce nomade pour briser les frontières : Maya nous explique pourquoi la stratégie des pop-up stores (Paris, Berlin, Chicago...) est devenue son levier de croissance principal. Loin d'une adresse unique, elle montre comment le nomadisme lui permet de tester les marchés (Europe vs. Amérique), de rencontrer sa clientèle et de s'inspirer, transformant le coût logistique en investissement marketing.

  2. 🧵 Vaincre les a priori sur le Made in Africa : Face au mythe selon lequel produire en Afrique serait un "challenge", Maya démontre comment la communication et la transparence sur son processus artisanal ghanéen (batik, kenté) garantissent l'excellence. Elle insiste sur le fait que l'éthique et le respect des standards internationaux sont pleinement compatibles avec le savoir-faire local.

  3. ♻️ L'Upcycling comme ADN créatif : Comment intégrer l'écologie au cœur du design ? Maya partage ses initiatives concrètes : de l'utilisation des sacs en farine 100% coton pour des collections capsules, à la transformation des déchets textiles en accessoires de patchwork. Elle prouve que la mode circulaire n'est pas une contrainte, mais une source infinie d'innovation


Si vous êtes porteur de projet, designer ou simplement passionné par le commerce éthique et la diaspora, cet entretien est fait pour vous.


Découvrez comment bâtir une marque cohérente qui célèbre le style africain tout en étant ancrée dans les enjeux de demain.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • maya

    Il y avait beaucoup de temps et d'énergie que j'ai mis dans une plateforme. Tu comprends ? C'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram. C'est vraiment quelque chose qui me fatiguait. C'était vraiment fatigant. Et puis, j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, peut-être que je peux juste faire un petit tour. Dans la route, alors j'ai pensé, ok, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça et j'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Petite Africa Village. Et je faisais un pop-up là et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme, tout en ligne. Ça m'a vraiment inspirée aussi et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de résouter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente.

  • ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique.

  • maya

    Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie de Maya Amwa, la fondatrice de la marque Batik Boutique. Elle est basée au Canada, plus précisément à Montréal, et elle fait fabriquer ses collections au Ghana. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Maya, comment vas-tu ?

  • maya

    Allô, bonjour. Oui, ça va bien et toi ?

  • ramata

    Écoute, ça va très bien. Je suis ravie de te retrouver pour cette interview. Je pense que c'est la première fois que je fais un duplex Paris-Montréal. Donc, comme j'ai déjà fait des duplex à Abidjan, Cotonou ou autre, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de souci pour la connexion.

  • maya

    Oui, merci beaucoup pour m'inviter à faire cette entrevue. J'avais vraiment hâte de le faire.

  • ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie et on va commencer cette interview comme je le fais toujours. Je vais te demander de te présenter.

  • maya

    Ok, parfait. Alors bonjour, je suis Maya, Maya Amwa. Je suis la fondatrice et directrice créative de Batik Boutique. C'est une marque de vêtements. Ça fait sept ans que j'ai cette marque de vêtements et c'est tout fabriqué au Ghana, le Beste-Afrique. Moi, j'ai agrandi ici au Canada, en Ontario. alors je suis anglophone, mais ça fait six ans maintenant que j'habite à Montréal, mais les dernières trois ans que j'habite entre Ghana, Accra, la capitale de Ghana, et ici Montréal. Et oui, la marque de vêtements Batik boutique, c'est comme un mélange des tissus Batik, alors les tissus qui sont titrés à la main, mais avec aussi du wax, parfois les tissus wax, et l'idée est juste comme le style. des tissus traditionnels, mais avec un design plus contemporain, inspiré plus de la mode ici. Et oui, c'est ça. C'est plus par en ligne, mais ces jours-là, je fais beaucoup de pop-up. J'étais à Paris même en juillet. Je faisais un petit tour de pop-up à Berlin, à Paris, Chicago. Montréal, Toronto et la semaine prochaine, ça sera New York. Alors, oui, c'est quelque chose que j'ai fait en plein et j'ai hâte d'être ici.

  • ramata

    Très bien. Écoute, je te remercie pour cette synthèse et cette overview de ton parcours et tu nous as aussi partagé des informations sur la marque. Moi, j'ai envie de revenir un petit peu aux origines et notamment, voilà, au niveau de tes études. Est-ce que toi, tu as un parcours scolaire où tu avais étudié la route ? Ou pas du tout.

  • maya

    Pas du tout en fait. Moi, j'ai une éducation en journalisme avec une mythe. C'était comme ici à Montréal, ça s'appelle des majeurs et des mineurs. Alors, la plupart de mon degré, c'était en journalisme. Puis, j'ai fait aussi un petit mineur à les droits humains et les sciences politiques. Alors, quelque chose comme complètement différent. La mode était juste quelque chose que moi, j'ai agrandi avec. Avant, dans cette marque, j'avais une autre marque de vêtements. Avant ça, c'était des vêtements que j'ai peinturés à la main. Et oui, c'est plus comme le journalisme et comme partie de la plateforme de ma marque, dans le sens que j'essaie de faire, j'ai raconté des histoires, des artisanats et juste la vie du Ghana avec cette plateforme sur Instagram et tout. J'ai plein de projets même à l'avenir aussi. continuer à incorporer ce journalisme dans ma marque.

  • ramata

    Ok, très bien. Comme beaucoup de mes invités qui n'ont pas à la base un background de mode, ils se retrouvent dans ce secteur d'activité par passion. Donc, toi, quels ont été tes débuts dans la mode ? Est-ce que dès le départ, tu as créé ta marque ou est-ce qu'éventuellement, tu as travaillé pour d'autres marques ? Comment est-ce que tu as... Comment est-ce que s'est faite la genèse de Batik Boutique ?

  • maya

    C'était fait en 2018. C'était vraiment quelque chose que ça faisait déjà des ans que je me projetais toujours de travailler là-bas dans la mode, mais je ne savais pas exactement quoi et tout. Quand j'étais là au Ghana en 2018 pour visiter ma grand-mère, moi j'ai juste tombé en amour avec le batik, le tissu batik. Ce tissu-là, ils ont des origines d'Indonésie, mais c'est vraiment utilisé. surtout ces jours-là dans l'Ouest d'Afrique. On voit ça beaucoup à Nigeria, si tu connais la marque Dylab, on voit ça dans beaucoup de pays francophones aussi en Afrique. C'est quelque chose qui m'a vraiment inspirée en 2018. Après ça, c'était juste un chemin de vraiment travailler avec, en fait, trouver des couturières. J'ai commencé à travailler sur mes modèles que j'ai proposés, créer les patrons et tout, faire les sketchs et tout. Puis j'ai commencé le premier lancement d'une collection capsule, mais vraiment pas officielle du tout. J'ai juste mis ça sur, je pense, Facebook ou quelque chose. Puis les gens étaient vraiment intéressés. Du coup, c'est juste ça que ça a commencé, ça a continué à rouler. mais comme La plupart de mon chemin dans la mode, dans les marques et tout, j'étais à l'école, je faisais mes études, alors c'est vraiment juste les dernières, même comme une année, ça fait je pense une année que je suis libre de l'école, où je peux même maintenant me lancer plus à temps plein dans ce travail, et aussi concentrer plus sur la modèle de pop-up. et site web et e-commerce et tout ça. Mais avant ça, c'était vraiment plus des marchés, des festivals. Ouais, c'était un peu ça comment ça a commencé.

  • ramata

    OK, c'est intéressant que tu parles donc de ce voyage au Ghana. Donc, j'imagine que toi, tu es d'origine ghanéenne.

  • maya

    Ouais, c'est ça. Mon père vient de Ghana et ma mère est égyptienne et allemande.

  • ramata

    OK, wow, super mélange. Du coup, toi, tu as fait des voyages régulièrement, j'imagine, au Ghana, à Accra. Et est-ce que toi déjà, tu portais des tenues avec du batik ou du wax ? Est-ce que ça faisait partie un petit peu de ton quotidien, que ce soit à la maison ou en extérieur ? Il y avait des créateurs que tu suivais et tu avais des tenues ou pas forcément ?

  • maya

    Non, pas forcément, parce que moi, je trouve, surtout en 2017-2018, je pense qu'en France, c'était différent déjà, mais comme ici au Canada, C'était rare de même voir de la mode africaine qui était d'un style plus comme, on dirait pas même juste élevé, mais juste, je sais pas, comme juste quelque chose que tu porterais dehors et comme aux soirées et tout. Pour moi, c'était vraiment comme, quand j'ai vu ces tissus-là, ça me rappelait de mes tantes qui, comme quand on allait à l'église ou quelque chose, c'était toujours des cérémonies, des choses un peu plus comme formales. Alors, c'est un peu ça aussi la raison que j'ai même commencé la marque, parce que c'était comme, dans cette époque-là, je trouvais qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup d'options, des styles un peu plus comme, soit streetwear, ou soit juste quelque chose que moi, je porterais avec ces tissus, parce que les tissus sont magnifiques, les tissus sont colorés, c'est vibrant. Mais maintenant, comme en 2025, je pense que ça a tellement changé. Maintenant, c'est comme beaucoup plus connu. porter de la wax n'importe où, vraiment. Mais à l'époque-là, je trouvais que c'était vraiment comme des choses plus pour mes tentes ou comme les cérémonies, des choses plus africaines. Et c'est un peu ça l'idée. C'était aussi de montrer ce tissu, le wax et le batik à une démographie. Plus grand que juste les Africains même. Même quand tu vois mes mannequins et tout, c'est vraiment un mélange. Il y a beaucoup de diversité. C'est vraiment pour essayer de mettre ce tissu et ces racines africaines dans un marché plus grand de la mode, dans un sens plus... Juste pris un peu plus sérieusement aussi. Je pense qu'avant, c'était plus... dévalorisé. On a juste vu ce type d'événement dans les magasins africains où c'était comme 20 dollars ou quelque chose. Même moi aussi, j'ai trouvé qu'à l'époque, quand j'ai vendu au marché, il y avait beaucoup de gens qui ont essayé de négocier mes prix et tout. Mais ça a vraiment changé. Je pense que ça a vraiment changé cette perspective des vêtements africains dans le sens que c'est beaucoup plus élevé surtout avec les fashions qui se passent à Lego. et... Dakar et tout. Alors, c'est incroyable de les voir.

  • ramata

    Très bien. Effectivement, on avait moins accès, je pense, à l'information. Je pense qu'il y a toujours eu des marques qui étaient présentes et qui faisaient des choses intéressantes et diverses en Afrique. On n'avait pas forcément accès à l'information pour les trouver facilement. Donc, on avait cette impression d'absence. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus visible. Toi, est-ce que tu parlais de la Legos Fashion Week ? Est-ce que toi, tu as pour ambition, pour objectif de défiler ou est-ce que tu as déjà défilé ?

  • maya

    Pas encore. J'ai juste, mais j'ai défilé une fois. C'était au Ghana. C'était à Kumasi. C'est notre ville. C'est comme la deuxième ville la plus grande au Ghana. Là, j'ai eu une belle expérience. J'ai trop aimé ça. Pour les défilés en général, pour moi, exposer tout, c'est pas quelque chose que... Moi, j'aimerais faire, j'étais même invitée déjà à Guinée pour une semaine de la mode là, qu'est-ce qui se passe ? Mais pour moi, ça m'intéresse beaucoup plus de juste aller observer, voir déjà qu'est-ce qui se passe au Nigeria surtout, mais Dakar aussi comme Sénégal, ça serait trop cool. Et plus de faire aussi des pop-up, j'aimerais vraiment ça, d'entrer en Afrique et commencer à faire plus des pop-up et un résultat un peu plus... plus sur le continent que juste Accra. Même Côte d'Ivoire, qui est juste à côté. Il y a Togo aussi, qui est juste à côté. Ces pays-là, ils ont vraiment la mode superbe aussi. Et plein de venues et des places à exposer. Alors, c'est plus ça, je pense, mon prochain objectif. Mais ça serait cool aussi un défilé, c'est sûr. Il faut juste que je prépare la prochaine collection. Alors, c'est ça que je travaille en ce moment.

  • ramata

    Très bien. Depuis le début, tu parles beaucoup des pop-up. Donc aujourd'hui, toi, c'est vraiment ta stratégie de distribution, c'est de faire des pop-up dans différentes villes. Alors à Montréal, j'imagine, ou à Canada, parce que tu es sur place, mais tu as parlé de Chicago, tu as parlé de Paris, tu as parlé de plusieurs villes différentes. Donc toi, ça fait vraiment partie de ta stratégie ?

  • maya

    Oui, je trouve que... OK, parce que depuis... Parce qu'un peu le chemin de ma... Mon entreprise, c'était vraiment comme, au début, j'ai commencé avec les festivals, les marchés, des choses vraiment comme sur place, dans la vraie vie. Mais avec le COVID, c'était clair que tout le monde était à l'intérieur. Pour moi, ça a vraiment agrandi mon entreprise et tu vois qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont dit la même chose. Pendant cette époque-là, les marques étaient plus en ligne. Vraiment comme agrandi, surtout avec le Black Lives Matter et plein de soutien pour les entreprises noires. Alors, de 2020 jusqu'à maintenant, la plupart des ventes et la stratégie, le marketing, c'était en ligne. Pour moi, c'était vraiment en ligne. C'était concentré sur le contenu Instagram, c'était les reels, c'était un peu TikTok, mais pas trop. pour moi c'est un peu comme même des les infolettres et plein de contenu, plein de contenu. Mais, je pense, j'ai eu un point où je me suis dit que je me sentais vraiment brûlée parce que c'est comme, c'est vraiment difficile. En 2025, c'est vraiment difficile. J'ai trouvé que c'était vraiment saturé le contenu sur Instagram, de même comme chercher des influenceurs. Parfois, c'est difficile. Il y a beaucoup de risques avec comment dire ça, Facebook ads, tu comprends, c'est comme, genre, il y avait beaucoup de temps et énergie que j'ai mis dans une plateforme, tu comprends, c'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me fatiguait, c'était vraiment fatigant et... Puis j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, ah, mais peut-être je peux juste faire un petit tour dans la route. Alors j'ai pensé, OK, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine. de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça. J'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Little Africa Village. Et je faisais un pop-up là. Et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme. Tous en ligne, ça m'a vraiment inspirée aussi. Et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de réseauter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente et aussi le marché hors du Canada. Parce qu'avant ça, c'était vraiment comme mes clients étaient entre les Américains et les Canadiens. C'était vraiment ça. Il n'y avait pas d'Européens du tout. Au Ghana, quand je suis au Ghana, c'est vraiment juste la production pour la plupart. Je n'ai pas encore assez approché le marché d'Akra. Mais je trouvais que de faire ce pop-up, c'était juste une façon magnifique pour moi de continuer à inspirer, rencontrer de nouvelles personnes, avoir des nouveaux... Parce qu'une opportunité m'a donné une autre opportunité. Et c'était juste quelque chose pour mon âme. tu dis ça, je pense que ça m'a vraiment servi plus mon soul tu comprends, d'avoir quelque chose qui était un peu plus en vraie vie et avec cette stratégie aussi, je trouve que oui, pour l'instant, c'est un peu basé sur les logistiques des boutiques que tu trouves pour exposer tes choses et de le faire. assez en avance, le marketing, parce que moi, c'était vraiment la dernière minute un peu tous les pop-ups que je faisais. C'était vraiment une idée spontanée. Mais je trouvais que ça fonctionne bien. Et pour moi, c'est juste avoir une deuxième avenue au lieu de juste avoir cette avenue en ligne pour vraiment partager mon art avec le monde.

  • ramata

    C'est très intéressant ce que tu évoques. vraiment le besoin d'avoir d'un côté le digital et de l'autre des événements physiques et de le faire sous la forme de pop-up pour aller à la rencontre de ton client et vraiment comprendre quelles sont ses attentes. Est-ce qu'à travers ces différents pop-up, tu as pu constater qu'il y avait des différences, j'imagine qu'il y en a, de goût entre ce qui va être acheté à Paris, ce qui va être acheté… par les Américains et les Canadiens ? Quelles sont les principales différences que tu as pu voir entre, par exemple, les Amériques, l'Amérique du Nord et l'Europe ?

  • maya

    Pour moi, je pense que c'est une question de... Je trouve que quand on parle dans le business des avatars des clients, pour moi, les deux avatars de clients que j'ai, c'est une série la diasporienne ou le noir américain qui veut connecter avec ses racines et que ça s'intéresse. Puis la deuxième est la personne, peut-être pas africaine, peut-être pas même racisée, mais qui valorise vraiment les vêtements, les textiles, l'artisanat. Je trouve que quand j'étais à l'Europe, à Paris et même à Berkeley aussi, je trouve que cette démographie des gens qui sont plus intéressés par la mode artisanale et tout, sont plus évidents là. Je trouve qu'ici, au Canada, parfois, ça pourrait être plus difficile à vraiment vendre l'idée, même de valeur, de vêtements africains ou des textiles. Je pense qu'il y a juste Merci. un peu plus d'appréciation de ce tissu et de cette histoire même en Europe. Pour les États-Unis, je trouvais que Les Noirs américains, les Américains noirs, ils ont vraiment une culture de soutenir les autres entreprises noires. Alors, c'était tellement beau de le voir aussi. J'ai trouvé qu'il y avait juste plus d'enthousiasme entre les Noirs qui habitent aux États-Unis de me supporter, de même s'intéresser. par une entreprise noire et cette histoire, et aussi pour connecter même à ses racines, même s'ils n'ont pas pris l'examen d'ADN. Pour eux, c'est juste comme quelque chose qu'ils se sentent vraiment proches avec ce tissu. Et j'ai même remarqué ça quand j'étais à Paris. Parce qu'à Paris, la boutique où j'ai fait mon pop-up, c'était vraiment comme une place pour les touristes aussi. Mais c'était bien de voir comment il y avait... plusieurs groupes de touristes qui sont venus et la plupart étaient des Américains, Américains noirs et pour eux, c'était comme pas même une question du prix, c'était pas même une question de la valeur ou rien. Pour eux, c'était juste quelque chose qui s'intéressait beaucoup et il y avait beaucoup d'enthousiasme là. Alors, je pense qu'entre ces pays, moi, j'aimerais vraiment aller encore aux États-Unis pour voir encore ce qu'est... Ce marché-là et aussi à l'Europe. J'aimerais même faire les autres, comme Londres. Je pense encore faire Londres. Je pense encore faire Amsterdam. Alors, c'est un peu ça mes projections pour l'année prochaine. J'aimerais faire encore un deuxième tour. Mais cette fois-ci, ça sera plus du Ghana parce qu'après, c'est plus proche à l'Europe que même au Canada. Alors, j'essaie de me placer un peu plus dans ces pays. hors du Canada. Parce que je trouve qu'au Canada, parfois, c'est difficile. C'est difficile encore de trouver mon marché ici. Je pense que c'est juste peut-être un peu plus avancé même dans ces autres pays.

  • ramata

    Très bien, je comprends tout à fait. C'est super intéressant en tout cas de voir effectivement ces deux personnes-là que tu as pu identifier et où tu te rends compte que ce soit des États-Unis ou que ce soit Alors, comment dire, en Europe, tu retrouves ces personas. Donc, la boutique dans laquelle tu étais, Little Africa, j'avais interviewé Jacqueline N'Gopi, la fondatrice de Little Africa. Donc, je connais bien son concept store. Et effectivement, c'est à la fois un lieu dans lequel il va y avoir des touristes qui peuvent venir du monde entier, qui vont venir à Little Africa, et également des gens qui vivent à Paris ou en banlieue et qui vont aussi… aller dans cette boutique. Donc, c'est ça la force de cette boutique, c'est d'avoir une clientèle qui est assez large. Si on en vient maintenant, donc ce que tu as expliqué, c'est que toi, tu n'as pas un parcours à la base mode. Et puis, tu as tenu à faire une marque fabriquée au Ghana. Donc, quels ont été les challenges que tu as pu rencontrer ? Et puis, comment est-ce que tu as décidé de construire ta première collection ?

  • maya

    OK, OK. Ah, mais moi, je trouve que les challenges... Mais je pense au début, c'était... Mais pour moi, je trouve qu'en général, les choses ont vraiment amélioré dans les dernières années. Oui, dans un sens, mais plus le côté de marketing, c'est sûr que ça a devenu un peu plus compliqué. Je pense que, comme je t'ai dit, c'est pas facile. Le marché est vraiment saturé, surtout digital. Mais plus comme le côté de production, je pense que c'était plus au début que j'avais beaucoup de challenges, juste avec les tailles. Parce que j'étais plus par une marque e-commerce, alors ça veut dire que les clients sont commandés en ligne. Et quand tu commandes en ligne, parfois tu ne sais pas exactement le taille. qui va vraiment te faire le meilleur. Alors, c'est une question d'essayer de développer des styles. Pour moi, c'est aussi mon style, c'est de développer des designs, des styles qui sont vraiment confortables, mais aussi assez versatiles, mais pas flexibles, parce que c'est ça aussi, le tissu est vraiment comme... Mais ce n'est pas flexible du tout, c'est vraiment rigide. Alors, c'était encore plus dur, parfois, de développer des designs qui vont avoir plus... une chance à fit les clients. Parce qu'au début, pour moi, c'était un peu un challenge. Les clients ont commandé des choses et si ça ne les fêtait pas, c'était sûr qu'ils ont retourné. Puis c'était juste beaucoup de coûts pour moi de les rembourser et aussi couvrir les coûts de shipping et tous les colis et tout. Alors oui, je pense que... Au début, ça, c'était le major challenge. Mais j'ai vraiment mis beaucoup d'intention dans les dernières années de développer des designs et des patrons qui sont vraiment plus proches au corps humain régulier d'une personne. On ne peut jamais avoir des vêtements qui vont se mettre vraiment bien pour toi. tout le monde, mais en même temps, je pense que c'était comme une manière de juste observer, avoir, même faire beaucoup de fittings aussi avec plein de décors différents. Pour moi, pour l'instant, mon échelle de taille, ça va jusqu'à 3X et c'était juste parce que j'ai pris du temps vraiment à avoir des sessions de fitting avec plusieurs mannequins. des corps, des types de corps différents et avoir aussi beaucoup de feedback de eux, de comment est-ce qu'ils se sentent, comment est-ce que je peux améliorer ce style qui serait plus confortable, mais au même temps encore élevé et élégant. Je trouve que dans le côté du design et production, c'était ça le major challenge pour moi. Mais après ça, Je ne pense pas que c'est si difficile. Je pense qu'il y a un peu un mythe que tu travailles en Afrique et de produire en Afrique, ça va être dur. Il y a toujours quelque chose qu'ils disent, comme l'Afrique, plus négatif. Mais pour moi, je trouve que ce n'est pas le cas. Je ne dis pas que c'était parfaitement facile dans tous les sens, mais en même temps, c'était quelque chose que pour les... Les premières années, moi, je n'étais pas même là au Ghana. J'étais de plupart ici au Canada et c'était tout en ligne. C'était tout par WhatsApp, en fait, qu'on a fait la communication et la vidéo et tout. Même les shoots que je faisais là, j'ai commissionné des photographes de le faire et c'était noir sur l'appel vidéo pour essayer de directer un peu les shoots. Alors, on a trouvé une mode de le faire qui était comme... Pour moi, à l'époque, c'était vraiment pratique parce que j'étais à l'école et tout. Pour la plupart, ça a fonctionné. Je trouve que le major challenge, c'est plus le marketing. C'est moins la production et moins la marque. Et c'est plus juste mettre mes vêtements devant les bonnes personnes, devant plusieurs lieux, avoir plus de presse. Aussi, c'est juste moi. C'est toujours juste moi qui fais tout. Alors, j'imagine que c'est aussi ça. C'est juste comme une question d'éventuellement employer des gens pour au moins m'aider à plusieurs choses, au moins avoir un assistant, c'est sûr. Mais pour l'instant, oui, c'est juste moi qui fais tout. Et je pense que c'est comme la challenge. Puis, ta deuxième question, c'était quoi encore ? Oh, OK, la collection, la première collection. C'est... C'est un petit capsule. Pendant ce temps-là, je trouvais que c'était plus la mode de porter des ensembles. C'était plus comme des chemises tank tops avec des jupes courtes qui matchent. C'était beaucoup des tenues comme ça qui matchent. Moi, je trouve que ces jours-là, les gens ne portent pas la même... Au moins pour moi, mon style, je n'ai pas peur. autant qu'avant des tenues qui marchent comme ça. Mais ma première collection, comme la officielle collection, honnêtement, je ne me rappelle plus. Je faisais plein de collections. Je faisais plein de collections. Je pense que c'était juste... Mais je vois les tissus. Moi, je vois plus comme les tissus, les premiers tissus que j'utilisais. Et c'était dans ce premier voyage au Ghana où j'ai découvert ces tissus au marché, Marconla, Accra, et j'ai tombé en amour. C'était comme des violets, des bleus, beaucoup de couleurs, plus comme pastel. Je me rappelle aussi. Mais beaucoup de tenues. Je pense que la première collection, c'était vraiment beaucoup de tenues qui matchent. Parce que c'était un peu ça l'idée au début. C'était de faire une collection qui était vraiment comme, ah oui, tu peux porter ce shirt qui matche tes pantalons. Puis ton copain peut avoir une chemise qui te matche aussi. C'était un peu ça l'idée au début. Mais après ça, j'ai commencé à travailler plus avec le batik. et maintenant c'est... plupart bathique. C'est plus par bathique. Et maintenant, j'ai commencé à aussi utiliser des nouveaux matériaux comme le kente, qui est la tissu tissé à la main, et aussi de la soie, de la soie adhérée à Nigérien, alors la soie tétrée aussi à la main. Alors, je commence à travailler avec des nouveaux matériaux. Mais pendant ce temps-là, c'était plus par wax.

  • ramata

    Très bien. Donc, on sent de toute façon beaucoup la passion dans ce que tu proposes. Et effectivement, je te rejoins tout à fait quand tu évoques le fait qu'il peut y avoir des a priori sur le fait de travailler avec des artisans en Afrique, que ça peut être compliqué, que ça peut être un challenge, et qu'il y a vraiment tout un a priori négatif autour de ça, alors qu'il y a énormément de créateurs qui font leur collection sur le continent et qui arrivent... à développer leur marque sur le long terme. Toi, aujourd'hui, ce qu'on a pu évoquer, c'est effectivement la manière dont tu construis la collection. Toi, ton point de départ, c'est vraiment le tissu. Et à partir de là, tu vas proposer des pièces. Tu as fait un énorme travail au niveau des patronages et du modélisme pour t'assurer d'éviter d'avoir des retours. Au niveau de la communication, Donc, ce que tu évoquais, c'est qu'effectivement, les budgets publicités, ça peut être assez élevé. Donc, il faut trouver d'autres moyens pour pouvoir se faire connaître. Tu parlais de shooting que tu faisais à distance. Qu'est-ce que tu essayes de... Comment dire ? Comment est-ce que tu communiques ? Est-ce que toi, tu te mets en avant toi-même sur le réseau ? Est-ce que c'est sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c'est plutôt des mannequins ? Comment est-ce que tu mets en avant, en fait, le storytelling de Batik Boutique ?

  • maya

    OK, OK. Mais pour la plupart, c'est la documentation du processus. Je pense que la première chose que tu vas voir si tu vas sur mon compte Instagram, que je suis un peu connue, je pense, mais les reels qui valent le mieux pour moi, les meilleurs reels, avec beaucoup de vous et tout, c'est toujours le processus de bâtiment. Le matériel tissé de Kente, c'est le processus. Je pense que c'est ça que je mets en avant, c'est vraiment de filmer ces processus artisanaux et donner ça comme le storytelling de l'histoire derrière ces vêtements. À part ça, c'est moi. Il y a beaucoup, je pense, là aussi, c'est assez facile à voir. qui est la propriétaire du Batik Boutique. Et ça, c'est aussi une partie de ma communication, juste pour faire confiance dans les gens aussi, que oui, je suis une personne, une vraie humaine qui gère cette marque de vêtements. Juste pour faire plus confiance, donner un peu plus, je pense, le contexte pour voir moi et mes racines et même juste mon histoire d'être au Ghana. moitié de l'année et de suivre cette idée, cette histoire. Je pense que ça fonctionne bien aussi pour les gens à éventuellement peut-être soit acheter quelque chose soit partager avec ses amis ce que je fais. Et oui, je trouve que ce mélange de documentation de ce processus tactile, mais aussi de me montrer en lumière un peu Merci. Et ma vie d'avoir cette marque intéresse les gens beaucoup. À part ça, j'essaie aussi de faire des entrevues parfois. Moi, j'aimerais faire quelque chose comme cette plateforme, comme un podcast avec des artistes africains. C'est ça que je faisais plusieurs fois déjà, mais j'aimerais faire plus parce que même à part la mode, il y a aussi plein de l'art à créer, plein d'art visuel, des artistes qui utilisent des matériaux recyclés. qui intéressent aussi mes audiences. Mes audiences sont vraiment intéressées aussi par le upcycling et les méthodes plus sustainable et écolo. Alors, c'est un peu ça aussi que j'essaie de communiquer, de la façon que les Africains, historiquement, je pense, dans l'art, ont utilisé plein de méthodes vraiment écolo. Et tu vois ça vraiment dans les médiums artistiques. des artistes qui sont toujours sur le continent. C'est un peu ça, je pense, l'objectif. Ce n'est pas toujours clair, je pense, cette vision. Parfois, je suis un peu distraite, je fais d'autres choses. Il y a plein d'affiches, même pop-up et tout. Mais j'essaie toujours de me revenir un peu à cette idée de vraiment démontrer juste l'art africain. de tout cet environnement-là, pas juste comme la mode, mais vraiment montrer l'écosystème artistique d'Afrique.

  • ramata

    Très bien, super intéressant. Est-ce que toi, tu as l'impression que ton background, en tout cas tes études que tu as faites de journalisme, est-ce que ça t'aide en fait dans la partie communication, dans la partie détermination d'une plateforme de marque ou même peut-être dans d'autres aspects du développement de la marque ?

  • maya

    Ah, mais oui, c'est sûr, c'est quelque chose. Parce que c'est comme, le journalisme, il faut être vraiment curieuse. C'est pas quelque chose, tu comprends, comme, ah oui, tu check-in pour la journée, puis tu check-out, et c'est comme ça, non ? Ça demande beaucoup de curiosité. Alors, oui, j'étais déjà quelqu'un de vraiment curieuse. Et je pense que, oui, c'est d'avoir cette éducation. Mais même les droits humains aussi, c'est quelque chose qui est, mais comme... Comme tout le monde, mais pas tout le monde, mais c'est quelque chose qui est vraiment proche à mon cœur aussi, juste comme la justice et même d'être bien payé, le fair trade et tout ça. Alors, ce côté de droite humaine, c'est sûr, et aussi le côté du journalisme, mais ça aussi, c'était juste exactement ça, c'est la documentation, le filmer des choses. de faire des entrevues avec les gens. C'est exactement ça que j'ai fait mes études. Alors, c'est quelque chose que... Mais c'est aussi ça, je pense que c'est aussi un peu une stratégie que parfois je ne pense pas trop, mais c'est vraiment une stratégie aussi de comme élargir comme une marque, c'est de ne pas rester dans une avenue, un channel. Il faut avoir comme plusieurs et comme... En fait, j'aimerais créer un écosystème et plateforme de plusieurs médiums, de bâtis, boutiques, qui sont tous liés au continent, c'est sûr, mais pour avoir juste plusieurs méthodes, modes, médiums, plus de journalistes, je pense un peu du journalisme, pour continuer à partager ces histoires et préserver ces traditions et raconter. Oui, les histoires que les gens ne savent pas et les gens ne peuvent pas savoir, sauf s'ils vont en Afrique pour visiter. Parfois, ils ne peuvent pas, même les diasporéens, il y a plein de diasporéens, des afrodescendants qui ne sont jamais allés dans son pays. Et pour moi, c'est juste une façon de vraiment créer des liens, bridge the gap, on dirait, juste essayer de montrer cette vie. aux gens qui peut-être ne peuvent pas voir d'ailleurs. Oui,

  • ramata

    je comprends tout à fait ce que tu cherches à faire et effectivement, pour le coup, le profil de journaliste te permet vraiment d'apporter cette compétence et cette expertise dans ton métier au quotidien. Donc, ce que t'évoquais, c'est que tu faisais beaucoup de pop-up. Si on se projette un petit peu dans l'avenir, est-ce que toi, tu as un projet d'ouvrir ta propre boutique ?

  • maya

    Aaaaaaah Pas tant, non. Je suis vraiment, mais pas pour l'instant, parce que j'ai un peu une vie nomade dans ce moment. Pour l'instant, j'aime ça. Je suis encore jeune, je suis encore solidarité, je suis vraiment flexible. mais j'ai un showroom j'ai déjà un showroom, un petit studio ici à Montréal et avec ce studio j'ai des projets à prévenir j'ai même une exposition que je vais faire pour la semaine de la mode Montréal, la mois prochaine. Et ce serait la première fois que je organise un événement avec un DJ, une exposition de textile. Ce serait quelque chose que je collabore avec plusieurs... Mais une magazine africaine ici au Canada, mais aussi une autre designer d'une marque des choses qui sont faites au Madagascar. Et oui, on va... collaborer ensemble pour faire une exposition de textile et aussi de la craft africaine et avoir une petite studio pop-up, quelque chose comme ça aussi. Ce serait ma première fois à essayer d'ouvrir les portes plus à quelque chose plus tangible, si vous dites ça, tactile, pour les gens au public. Mais une boutique, c'est pas... Pour l'instant, ça n'a pas encore croisé ma tête. Je pense que je suis juste trop un peu partout pour m'installer quelque part et avoir une petite... Mais on ne sait jamais, on ne sait jamais.

  • ramata

    En fait, pour moi, ce n'est pas... En tout cas, c'est intéressant ta vision d'être quelque part nomade et de se dire qu'en fait, comme ton client, il est partout, c'est intéressant que toi, tu puisses aussi aller partout et te sentir libre. Maintenant, tu peux avoir un pied-à-terre quelque part qui n'est pas forcément géré par toi. Et puis, toi, tu continues à faire des pop-up, à tourner. Et après, ce n'est pas forcément une boutique en propre. Ça peut être un concept store dans lequel on va retrouver des marques qui ne bougent pas. Et puis, après, il y a aussi des pop-up. Comme ça, il y a une adresse à laquelle on peut retrouver. Mais aujourd'hui, c'est vrai que ce n'est plus forcément, on va dire… un passage obligé parce que si tu as un site Internet, les gens qui veulent te trouver, ils peuvent te trouver quoi qu'il arrive.

  • maya

    Oui, mais je pense qu'il y a aussi quelque chose que j'ai observé dans ces dernières pop-ups que je faisais dans les boutiques. Je vois la raison que les designers décident d'avoir un peu comme une flagship store. Tu comprends ? Je vois ça aussi parce que c'est vraiment quelque chose d'autre de comme toucher. Les tissus et les vêtements et aussi d'avoir un pied à terre pour créer un peu plus de communauté. C'est quelque chose qui m'a croisé récemment juste parce que je voyais vraiment ça aussi. Il y a vraiment un avantage d'avoir un pied à terre quelque part. C'est juste une question d'avoir des gens à gérer. Il y a plein de logistique. Pour l'instant... Pour moi, je ne suis pas encore là financièrement. C'est quelque chose que j'ai fait en plein ici. Mais c'est encore vraiment au début. Ce n'est pas encore là pour projeter. Mais on ne sait jamais.

  • ramata

    Oui, c'est des projets dans le futur. On peut se dire potentiellement un défilé, potentiellement une boutique. Il faut vraiment réfléchir en se disant si c'est une collaboration avec... plusieurs créateurs dans un pop-up store. La logistique, vous la partagez avec plusieurs. Tu n'es pas toute seule à monter le projet. Au niveau des collections, tu en crées combien ? Quel est ton rythme de création des collections sur une année, par exemple ?

  • maya

    Pour moi, pour l'instant, c'est comme deux collections par année. Mais ces journées-là, un peu euh... le système, la stratégie. Mais ce n'est vraiment pas toujours saisonnière. Surtout, ce n'est pas une stratégie très traditionnelle. C'est plus de la mode, c'est plus comme des capsules, des collections capsules. Je trouve que les gens en ligne, surtout, ils veulent toujours des nouveautés, des nouvelles choses. Soit comme mais ils veulent juste quelque chose, ils veulent toujours des nouvelles. Alors moi, j'essaie de créer des petits capsules, des collections de capsules. Si je pourrais, j'essaie de faire ça chaque trois mois. Au lieu de faire des grandes collections chaque saison, je ne fais rien comme ça. Pour moi, c'est plus des petits lancements, des Ausha, soit des nouveaux sacs, parce que je fais aussi des accessoires. J'ai même des sacs de patchwork qui sont faits de jeans recyclés. Alors ça, c'est un peu un lancement où j'ai lancé deux sacs. collection, on dirait, mais c'était vraiment petit parce que c'était juste comme deux sacs. Mais c'est un rythme qui est en amont, c'est un rythme aussi qui est juste, qui reflète un peu ma vie et comment je suis pour l'instant, même avec mes ressources financièrement, ça reflète vraiment la vitesse de ma vie dans ce moment. Comme cet été, c'était sûr que parce que j'étais si occupée par les pop-ups, J'ai apporté plein d'inventaires avec moi du Ghana parce que je voulais vraiment utiliser le restant de mes tissus que j'avais déjà. Ça veut dire que c'était beaucoup de modèles anciens. Et pour moi, je n'aime pas trop ça d'avoir toujours des modèles des anciennes collections parce que pour moi, ce n'est pas intéressant de toujours essayer de vendre les mêmes trous. mais en même temps parce que ma stratégie était de faire de vraiment pénétrer les nouveaux marchés internationaux. C'était correct, ça va d'avoir des anciennes collections. Mais ça veut dire aussi que j'étais trop occupée de même développer des nouvelles choses pour mes clients qui sont déjà mes clients en ligne. Et c'est juste une question de temps, je pense. C'est juste une question de capacité, une question de temps. Pour l'instant, pour l'automne, Moi, je vais relancer. C'est un peu comme un relancement d'une collection que je faisais déjà en avril. Mais pendant ce temps-là, c'était déjà un peu trop tard parce que c'est des vêtements qui sont tissés vraiment épais de quintet. Alors, moi, j'aimerais pour le prochain mois relancer un peu cette collection avec des nouvelles pièces aussi. Comme je t'ai dit déjà, moi aussi, je travaille maintenant avec de la soie adhérée. Et même ça aussi, je n'avais pas assez de temps à lancer cette petite capsule que je voulais lancer en juin, juste à cause de beaucoup de choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Alors oui, je trouve que c'est un peu un rire naturel pour l'instant. C'est juste quelque chose qui est plus soutenable pour moi. Et mes clients, je pense, sont habitués à ça aussi. C'est comme, ils attendent les nouveautés, mais en même temps, c'est... pas... Il n'y a pas beaucoup d'attentes, il n'y a pas beaucoup de pression. Si je faisais des défilés et que j'ai participé plus dans des fashion week et tout ça, c'est sûr qu'il faut avoir plus de préparation de tes collections et tout. Mais pour l'instant, je fais juste... Je fais un peu comme je veux. Alors, c'est juste ça ma stratégie présentement.

  • ramata

    Tu as bien raison de faire comme tu veux, de ne pas t'imposer d'espèces de structures qui seraient trop strictes et qui ne correspondraient pas ni à ce que peut attendre ta clientèle, ni à ce que toi, tu imagines pour cette marque. Et puis après, c'est vrai que quand on est dans des périodes de réflexion sur peut-être la relance d'une marque ou quand on est au début, c'est bien de tester plusieurs choses pour pouvoir après faire un bilan et se dire OK. Ce qui a vraiment bien marché, c'est ça. Alors que parfois, il y en a, ils ont une structure précise, définie. Ils ne veulent pas la quitter. Et parfois, ce n'est pas forcément ce que le client veut. Et donc, en fait, ça ne marche pas forcément. Toi, aujourd'hui, tu fais fabriquer au Ghana. Je pense que c'est un élément qui est important. Je pense qu'il y a un volet quand même éthique, sustainable, dans le développement de ta marque. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • maya

    Oui, alors pour le côté éthique, comme je t'ai dit déjà, c'est quelque chose qui est vraiment important à moi. Et pour moi, j'ai cherché vraiment des ateliers de production qui reflètent vraiment ces valeurs. Alors, un des ateliers de production où je travaille avec... Et eux, ils sont partis d'une association qui s'appelle Ethical Fashion Apparel. Je pense que c'est African Ethical Fashion Apparel, quelque chose comme ça. Et eux, ils sont très connus dans la mode pour produire les vêtements pour des modes internationaux, globales, partout. Et ils sont tous faits au Ghana. Alors eux, ils sont des partenaires de cette association. Alors pour moi, c'était important de juste trouver une production, une équipe de production qui, oui, sont comme, mais surtout comme bonne communication, efficace et tout, mais aussi avec ces valeurs d'éthique. Mais je pense aussi au Ghana et peut-être le continent en général. On a déjà une culture, mais de payer les gens. plus juste, je pense, en général, c'est pas la même chose que des pays, peut-être, où c'est plus saturé de production en masse, soit en Chine, soit au Bangladesh, où on entend beaucoup plus des histoires des travailleurs, des vêtements qui sont, je sais pas, comme, travaillent les heures trop longues, c'est juste pas éthique du tout. Alors oui, pour ce côté-là, c'est ça. Puis pour le deuxième côté, d'avoir des choses plus comme écolo. Mais c'est toujours une journée, un chemin pour moi. C'est pas toujours parfait parce que c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses dans mon processus qui ne sont pas les meilleures pour l'environnement. Même la théâtre, c'est pas quelque chose qui est comme la meilleure pour l'environnement, c'est sûr. mais c'est vraiment du... Mais surtout dans la dernière année, de développer de nouveaux modèles qui utilisent plus le gaspillage de textiles. Il y a une crise de gaspillage de textiles au Ghana, où il y a plein de dégâts, des déchets, des vêtements, du fast fashion, qui étaient envoyés sur le continent, et maintenant ça commence à juste... étouffer, suffoquer les rivières, les laine-feuilles, la poubelle et tout, c'est un peu un désastre. Alors moi, j'essaie de souligner ça sur mes communications, sur mes contenus. J'ai déjà visité plusieurs fois ces sites qui sont pleins de verrements gaspillés. Et juste pour vous montrer visuellement cet impact pour les gens. pour qu'ils soient conscients de l'impact de la fast fashion. Et j'essaie aussi de travailler avec ces matériaux. Comme je t'ai dit déjà, j'utilise des jeans que j'ai cherchés au marché, comme réutiliser, créer des patchworks. Je ne gaspille rien de mes tissus. J'utilise tous mes tissus. J'ai fait des patchworks de mes tissus. et des accessoires et tout pour faire des nouveaux, des robes, des boubous, des petites choses. Avec quoi d'autre ? J'utilise aussi, je travaille avec les sacs farine qui sont comme 100% coton. Et j'ai même lancé des petits tenues de chemise et pantalons qui sont faits de sacs farine. Et ouais, j'ai... beaucoup de projets à l'avenir aussi. J'aimerais faire des crochets avec les t-shirts. Tu peux faire de la yarn, le fil avec ce tissu pour faire les crochets. Je veux faire des sacs en crochet de ces t-shirts. Et juste continuer à utiliser plus des choses qu'on a déjà, les matériaux qu'on a déjà redéveloppés, upcycled. Aussi, une autre chose que je vais lancer le mois prochain, c'est une veste. C'est une veste, je pense que c'est incroyable. C'est fait de jeans aussi, mais c'est des jeans que j'ai collectés. Je les ai teinturés en fait, je faisais du batik. En fait, je les ai mis dans la javel, plusieurs, je les ai teinturés et ça faisait comme vraiment coloré. J'ai fait des patchworks de ça et ça sera une veste de jean que je vais lancer le mois prochain. Alors, c'est un peu ça le côté plus écolo.

  • ramata

    Très bien. Je vois qu'il y a énormément d'initiatives que tu mènes qui sont complètement ancrées dans une approche sustainable de la création d'une collection. On arrive à la fin de cette interview. On a pu balayer ta stratégie de communication, de distribution et tes ambitions pour l'avenir, même si de ce que tu évoquais, tu as envie de préserver ta liberté et d'être assez spontanée dans la manière dont tu travailles. C'est ce qui est intéressant. Est-ce que tu reviens prochainement à Paris ?

  • maya

    Oui, je reviens, c'est sûr, au printemps. en mars. Mais le plus en amont, le plus tôt que possible. Le plus tôt que possible. On verra. Je suis flexible.

  • ramata

    En tout cas, c'est noté. On suivra un petit peu tes aventures via ton compte Instagram. Et puis, je mettrai le lien du compte Instagram de façon à savoir où est-ce que tu t'arrêtes. Et tu pourras venir découvrir tes collections. Moi, je te remercie d'avoir accepté cette interview. J'ai été ravie d'en savoir plus. plus sur ta marque. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • maya

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout.

  • ramata

    Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de Maya Amwa

    00:00

  • Découverte de Batik Boutique et parcours de Maya

    01:27

  • Les débuts de Maya dans la mode et ses inspirations

    03:21

  • Les défis de la création d'une marque de mode

    04:54

  • La stratégie de distribution et les pop-ups

    08:32

  • L'importance de la durabilité et de l'éthique

    13:26

  • Les différences culturelles dans la mode entre les régions

    21:42

  • Projets futurs et ambitions de Maya Amwa

    39:21

Description

Comment transformer un héritage culturel en marque de mode nomade et rentable ?

Maya Amoah, fondatrice de la marque Batik Boutik, nous livre une véritable masterclass sur l'entrepreneuriat à la croisée des continents, de la gestion de production au Ghana à la stratégie de vente par pop-up stores internationaux.

Son interview est une mine d'or pour tout porteur de projet souhaitant lancer sa marque en s'appuyant sur l'artisanat africain et une vision durable.


Les 3 leçons clés de la masterclass de Maya :

  1. 🌍 Le commerce nomade pour briser les frontières : Maya nous explique pourquoi la stratégie des pop-up stores (Paris, Berlin, Chicago...) est devenue son levier de croissance principal. Loin d'une adresse unique, elle montre comment le nomadisme lui permet de tester les marchés (Europe vs. Amérique), de rencontrer sa clientèle et de s'inspirer, transformant le coût logistique en investissement marketing.

  2. 🧵 Vaincre les a priori sur le Made in Africa : Face au mythe selon lequel produire en Afrique serait un "challenge", Maya démontre comment la communication et la transparence sur son processus artisanal ghanéen (batik, kenté) garantissent l'excellence. Elle insiste sur le fait que l'éthique et le respect des standards internationaux sont pleinement compatibles avec le savoir-faire local.

  3. ♻️ L'Upcycling comme ADN créatif : Comment intégrer l'écologie au cœur du design ? Maya partage ses initiatives concrètes : de l'utilisation des sacs en farine 100% coton pour des collections capsules, à la transformation des déchets textiles en accessoires de patchwork. Elle prouve que la mode circulaire n'est pas une contrainte, mais une source infinie d'innovation


Si vous êtes porteur de projet, designer ou simplement passionné par le commerce éthique et la diaspora, cet entretien est fait pour vous.


Découvrez comment bâtir une marque cohérente qui célèbre le style africain tout en étant ancrée dans les enjeux de demain.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • maya

    Il y avait beaucoup de temps et d'énergie que j'ai mis dans une plateforme. Tu comprends ? C'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram. C'est vraiment quelque chose qui me fatiguait. C'était vraiment fatigant. Et puis, j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, peut-être que je peux juste faire un petit tour. Dans la route, alors j'ai pensé, ok, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça et j'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Petite Africa Village. Et je faisais un pop-up là et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme, tout en ligne. Ça m'a vraiment inspirée aussi et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de résouter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente.

  • ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique.

  • maya

    Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie de Maya Amwa, la fondatrice de la marque Batik Boutique. Elle est basée au Canada, plus précisément à Montréal, et elle fait fabriquer ses collections au Ghana. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Maya, comment vas-tu ?

  • maya

    Allô, bonjour. Oui, ça va bien et toi ?

  • ramata

    Écoute, ça va très bien. Je suis ravie de te retrouver pour cette interview. Je pense que c'est la première fois que je fais un duplex Paris-Montréal. Donc, comme j'ai déjà fait des duplex à Abidjan, Cotonou ou autre, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de souci pour la connexion.

  • maya

    Oui, merci beaucoup pour m'inviter à faire cette entrevue. J'avais vraiment hâte de le faire.

  • ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie et on va commencer cette interview comme je le fais toujours. Je vais te demander de te présenter.

  • maya

    Ok, parfait. Alors bonjour, je suis Maya, Maya Amwa. Je suis la fondatrice et directrice créative de Batik Boutique. C'est une marque de vêtements. Ça fait sept ans que j'ai cette marque de vêtements et c'est tout fabriqué au Ghana, le Beste-Afrique. Moi, j'ai agrandi ici au Canada, en Ontario. alors je suis anglophone, mais ça fait six ans maintenant que j'habite à Montréal, mais les dernières trois ans que j'habite entre Ghana, Accra, la capitale de Ghana, et ici Montréal. Et oui, la marque de vêtements Batik boutique, c'est comme un mélange des tissus Batik, alors les tissus qui sont titrés à la main, mais avec aussi du wax, parfois les tissus wax, et l'idée est juste comme le style. des tissus traditionnels, mais avec un design plus contemporain, inspiré plus de la mode ici. Et oui, c'est ça. C'est plus par en ligne, mais ces jours-là, je fais beaucoup de pop-up. J'étais à Paris même en juillet. Je faisais un petit tour de pop-up à Berlin, à Paris, Chicago. Montréal, Toronto et la semaine prochaine, ça sera New York. Alors, oui, c'est quelque chose que j'ai fait en plein et j'ai hâte d'être ici.

  • ramata

    Très bien. Écoute, je te remercie pour cette synthèse et cette overview de ton parcours et tu nous as aussi partagé des informations sur la marque. Moi, j'ai envie de revenir un petit peu aux origines et notamment, voilà, au niveau de tes études. Est-ce que toi, tu as un parcours scolaire où tu avais étudié la route ? Ou pas du tout.

  • maya

    Pas du tout en fait. Moi, j'ai une éducation en journalisme avec une mythe. C'était comme ici à Montréal, ça s'appelle des majeurs et des mineurs. Alors, la plupart de mon degré, c'était en journalisme. Puis, j'ai fait aussi un petit mineur à les droits humains et les sciences politiques. Alors, quelque chose comme complètement différent. La mode était juste quelque chose que moi, j'ai agrandi avec. Avant, dans cette marque, j'avais une autre marque de vêtements. Avant ça, c'était des vêtements que j'ai peinturés à la main. Et oui, c'est plus comme le journalisme et comme partie de la plateforme de ma marque, dans le sens que j'essaie de faire, j'ai raconté des histoires, des artisanats et juste la vie du Ghana avec cette plateforme sur Instagram et tout. J'ai plein de projets même à l'avenir aussi. continuer à incorporer ce journalisme dans ma marque.

  • ramata

    Ok, très bien. Comme beaucoup de mes invités qui n'ont pas à la base un background de mode, ils se retrouvent dans ce secteur d'activité par passion. Donc, toi, quels ont été tes débuts dans la mode ? Est-ce que dès le départ, tu as créé ta marque ou est-ce qu'éventuellement, tu as travaillé pour d'autres marques ? Comment est-ce que tu as... Comment est-ce que s'est faite la genèse de Batik Boutique ?

  • maya

    C'était fait en 2018. C'était vraiment quelque chose que ça faisait déjà des ans que je me projetais toujours de travailler là-bas dans la mode, mais je ne savais pas exactement quoi et tout. Quand j'étais là au Ghana en 2018 pour visiter ma grand-mère, moi j'ai juste tombé en amour avec le batik, le tissu batik. Ce tissu-là, ils ont des origines d'Indonésie, mais c'est vraiment utilisé. surtout ces jours-là dans l'Ouest d'Afrique. On voit ça beaucoup à Nigeria, si tu connais la marque Dylab, on voit ça dans beaucoup de pays francophones aussi en Afrique. C'est quelque chose qui m'a vraiment inspirée en 2018. Après ça, c'était juste un chemin de vraiment travailler avec, en fait, trouver des couturières. J'ai commencé à travailler sur mes modèles que j'ai proposés, créer les patrons et tout, faire les sketchs et tout. Puis j'ai commencé le premier lancement d'une collection capsule, mais vraiment pas officielle du tout. J'ai juste mis ça sur, je pense, Facebook ou quelque chose. Puis les gens étaient vraiment intéressés. Du coup, c'est juste ça que ça a commencé, ça a continué à rouler. mais comme La plupart de mon chemin dans la mode, dans les marques et tout, j'étais à l'école, je faisais mes études, alors c'est vraiment juste les dernières, même comme une année, ça fait je pense une année que je suis libre de l'école, où je peux même maintenant me lancer plus à temps plein dans ce travail, et aussi concentrer plus sur la modèle de pop-up. et site web et e-commerce et tout ça. Mais avant ça, c'était vraiment plus des marchés, des festivals. Ouais, c'était un peu ça comment ça a commencé.

  • ramata

    OK, c'est intéressant que tu parles donc de ce voyage au Ghana. Donc, j'imagine que toi, tu es d'origine ghanéenne.

  • maya

    Ouais, c'est ça. Mon père vient de Ghana et ma mère est égyptienne et allemande.

  • ramata

    OK, wow, super mélange. Du coup, toi, tu as fait des voyages régulièrement, j'imagine, au Ghana, à Accra. Et est-ce que toi déjà, tu portais des tenues avec du batik ou du wax ? Est-ce que ça faisait partie un petit peu de ton quotidien, que ce soit à la maison ou en extérieur ? Il y avait des créateurs que tu suivais et tu avais des tenues ou pas forcément ?

  • maya

    Non, pas forcément, parce que moi, je trouve, surtout en 2017-2018, je pense qu'en France, c'était différent déjà, mais comme ici au Canada, C'était rare de même voir de la mode africaine qui était d'un style plus comme, on dirait pas même juste élevé, mais juste, je sais pas, comme juste quelque chose que tu porterais dehors et comme aux soirées et tout. Pour moi, c'était vraiment comme, quand j'ai vu ces tissus-là, ça me rappelait de mes tantes qui, comme quand on allait à l'église ou quelque chose, c'était toujours des cérémonies, des choses un peu plus comme formales. Alors, c'est un peu ça aussi la raison que j'ai même commencé la marque, parce que c'était comme, dans cette époque-là, je trouvais qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup d'options, des styles un peu plus comme, soit streetwear, ou soit juste quelque chose que moi, je porterais avec ces tissus, parce que les tissus sont magnifiques, les tissus sont colorés, c'est vibrant. Mais maintenant, comme en 2025, je pense que ça a tellement changé. Maintenant, c'est comme beaucoup plus connu. porter de la wax n'importe où, vraiment. Mais à l'époque-là, je trouvais que c'était vraiment comme des choses plus pour mes tentes ou comme les cérémonies, des choses plus africaines. Et c'est un peu ça l'idée. C'était aussi de montrer ce tissu, le wax et le batik à une démographie. Plus grand que juste les Africains même. Même quand tu vois mes mannequins et tout, c'est vraiment un mélange. Il y a beaucoup de diversité. C'est vraiment pour essayer de mettre ce tissu et ces racines africaines dans un marché plus grand de la mode, dans un sens plus... Juste pris un peu plus sérieusement aussi. Je pense qu'avant, c'était plus... dévalorisé. On a juste vu ce type d'événement dans les magasins africains où c'était comme 20 dollars ou quelque chose. Même moi aussi, j'ai trouvé qu'à l'époque, quand j'ai vendu au marché, il y avait beaucoup de gens qui ont essayé de négocier mes prix et tout. Mais ça a vraiment changé. Je pense que ça a vraiment changé cette perspective des vêtements africains dans le sens que c'est beaucoup plus élevé surtout avec les fashions qui se passent à Lego. et... Dakar et tout. Alors, c'est incroyable de les voir.

  • ramata

    Très bien. Effectivement, on avait moins accès, je pense, à l'information. Je pense qu'il y a toujours eu des marques qui étaient présentes et qui faisaient des choses intéressantes et diverses en Afrique. On n'avait pas forcément accès à l'information pour les trouver facilement. Donc, on avait cette impression d'absence. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus visible. Toi, est-ce que tu parlais de la Legos Fashion Week ? Est-ce que toi, tu as pour ambition, pour objectif de défiler ou est-ce que tu as déjà défilé ?

  • maya

    Pas encore. J'ai juste, mais j'ai défilé une fois. C'était au Ghana. C'était à Kumasi. C'est notre ville. C'est comme la deuxième ville la plus grande au Ghana. Là, j'ai eu une belle expérience. J'ai trop aimé ça. Pour les défilés en général, pour moi, exposer tout, c'est pas quelque chose que... Moi, j'aimerais faire, j'étais même invitée déjà à Guinée pour une semaine de la mode là, qu'est-ce qui se passe ? Mais pour moi, ça m'intéresse beaucoup plus de juste aller observer, voir déjà qu'est-ce qui se passe au Nigeria surtout, mais Dakar aussi comme Sénégal, ça serait trop cool. Et plus de faire aussi des pop-up, j'aimerais vraiment ça, d'entrer en Afrique et commencer à faire plus des pop-up et un résultat un peu plus... plus sur le continent que juste Accra. Même Côte d'Ivoire, qui est juste à côté. Il y a Togo aussi, qui est juste à côté. Ces pays-là, ils ont vraiment la mode superbe aussi. Et plein de venues et des places à exposer. Alors, c'est plus ça, je pense, mon prochain objectif. Mais ça serait cool aussi un défilé, c'est sûr. Il faut juste que je prépare la prochaine collection. Alors, c'est ça que je travaille en ce moment.

  • ramata

    Très bien. Depuis le début, tu parles beaucoup des pop-up. Donc aujourd'hui, toi, c'est vraiment ta stratégie de distribution, c'est de faire des pop-up dans différentes villes. Alors à Montréal, j'imagine, ou à Canada, parce que tu es sur place, mais tu as parlé de Chicago, tu as parlé de Paris, tu as parlé de plusieurs villes différentes. Donc toi, ça fait vraiment partie de ta stratégie ?

  • maya

    Oui, je trouve que... OK, parce que depuis... Parce qu'un peu le chemin de ma... Mon entreprise, c'était vraiment comme, au début, j'ai commencé avec les festivals, les marchés, des choses vraiment comme sur place, dans la vraie vie. Mais avec le COVID, c'était clair que tout le monde était à l'intérieur. Pour moi, ça a vraiment agrandi mon entreprise et tu vois qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont dit la même chose. Pendant cette époque-là, les marques étaient plus en ligne. Vraiment comme agrandi, surtout avec le Black Lives Matter et plein de soutien pour les entreprises noires. Alors, de 2020 jusqu'à maintenant, la plupart des ventes et la stratégie, le marketing, c'était en ligne. Pour moi, c'était vraiment en ligne. C'était concentré sur le contenu Instagram, c'était les reels, c'était un peu TikTok, mais pas trop. pour moi c'est un peu comme même des les infolettres et plein de contenu, plein de contenu. Mais, je pense, j'ai eu un point où je me suis dit que je me sentais vraiment brûlée parce que c'est comme, c'est vraiment difficile. En 2025, c'est vraiment difficile. J'ai trouvé que c'était vraiment saturé le contenu sur Instagram, de même comme chercher des influenceurs. Parfois, c'est difficile. Il y a beaucoup de risques avec comment dire ça, Facebook ads, tu comprends, c'est comme, genre, il y avait beaucoup de temps et énergie que j'ai mis dans une plateforme, tu comprends, c'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me fatiguait, c'était vraiment fatigant et... Puis j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, ah, mais peut-être je peux juste faire un petit tour dans la route. Alors j'ai pensé, OK, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine. de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça. J'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Little Africa Village. Et je faisais un pop-up là. Et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme. Tous en ligne, ça m'a vraiment inspirée aussi. Et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de réseauter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente et aussi le marché hors du Canada. Parce qu'avant ça, c'était vraiment comme mes clients étaient entre les Américains et les Canadiens. C'était vraiment ça. Il n'y avait pas d'Européens du tout. Au Ghana, quand je suis au Ghana, c'est vraiment juste la production pour la plupart. Je n'ai pas encore assez approché le marché d'Akra. Mais je trouvais que de faire ce pop-up, c'était juste une façon magnifique pour moi de continuer à inspirer, rencontrer de nouvelles personnes, avoir des nouveaux... Parce qu'une opportunité m'a donné une autre opportunité. Et c'était juste quelque chose pour mon âme. tu dis ça, je pense que ça m'a vraiment servi plus mon soul tu comprends, d'avoir quelque chose qui était un peu plus en vraie vie et avec cette stratégie aussi, je trouve que oui, pour l'instant, c'est un peu basé sur les logistiques des boutiques que tu trouves pour exposer tes choses et de le faire. assez en avance, le marketing, parce que moi, c'était vraiment la dernière minute un peu tous les pop-ups que je faisais. C'était vraiment une idée spontanée. Mais je trouvais que ça fonctionne bien. Et pour moi, c'est juste avoir une deuxième avenue au lieu de juste avoir cette avenue en ligne pour vraiment partager mon art avec le monde.

  • ramata

    C'est très intéressant ce que tu évoques. vraiment le besoin d'avoir d'un côté le digital et de l'autre des événements physiques et de le faire sous la forme de pop-up pour aller à la rencontre de ton client et vraiment comprendre quelles sont ses attentes. Est-ce qu'à travers ces différents pop-up, tu as pu constater qu'il y avait des différences, j'imagine qu'il y en a, de goût entre ce qui va être acheté à Paris, ce qui va être acheté… par les Américains et les Canadiens ? Quelles sont les principales différences que tu as pu voir entre, par exemple, les Amériques, l'Amérique du Nord et l'Europe ?

  • maya

    Pour moi, je pense que c'est une question de... Je trouve que quand on parle dans le business des avatars des clients, pour moi, les deux avatars de clients que j'ai, c'est une série la diasporienne ou le noir américain qui veut connecter avec ses racines et que ça s'intéresse. Puis la deuxième est la personne, peut-être pas africaine, peut-être pas même racisée, mais qui valorise vraiment les vêtements, les textiles, l'artisanat. Je trouve que quand j'étais à l'Europe, à Paris et même à Berkeley aussi, je trouve que cette démographie des gens qui sont plus intéressés par la mode artisanale et tout, sont plus évidents là. Je trouve qu'ici, au Canada, parfois, ça pourrait être plus difficile à vraiment vendre l'idée, même de valeur, de vêtements africains ou des textiles. Je pense qu'il y a juste Merci. un peu plus d'appréciation de ce tissu et de cette histoire même en Europe. Pour les États-Unis, je trouvais que Les Noirs américains, les Américains noirs, ils ont vraiment une culture de soutenir les autres entreprises noires. Alors, c'était tellement beau de le voir aussi. J'ai trouvé qu'il y avait juste plus d'enthousiasme entre les Noirs qui habitent aux États-Unis de me supporter, de même s'intéresser. par une entreprise noire et cette histoire, et aussi pour connecter même à ses racines, même s'ils n'ont pas pris l'examen d'ADN. Pour eux, c'est juste comme quelque chose qu'ils se sentent vraiment proches avec ce tissu. Et j'ai même remarqué ça quand j'étais à Paris. Parce qu'à Paris, la boutique où j'ai fait mon pop-up, c'était vraiment comme une place pour les touristes aussi. Mais c'était bien de voir comment il y avait... plusieurs groupes de touristes qui sont venus et la plupart étaient des Américains, Américains noirs et pour eux, c'était comme pas même une question du prix, c'était pas même une question de la valeur ou rien. Pour eux, c'était juste quelque chose qui s'intéressait beaucoup et il y avait beaucoup d'enthousiasme là. Alors, je pense qu'entre ces pays, moi, j'aimerais vraiment aller encore aux États-Unis pour voir encore ce qu'est... Ce marché-là et aussi à l'Europe. J'aimerais même faire les autres, comme Londres. Je pense encore faire Londres. Je pense encore faire Amsterdam. Alors, c'est un peu ça mes projections pour l'année prochaine. J'aimerais faire encore un deuxième tour. Mais cette fois-ci, ça sera plus du Ghana parce qu'après, c'est plus proche à l'Europe que même au Canada. Alors, j'essaie de me placer un peu plus dans ces pays. hors du Canada. Parce que je trouve qu'au Canada, parfois, c'est difficile. C'est difficile encore de trouver mon marché ici. Je pense que c'est juste peut-être un peu plus avancé même dans ces autres pays.

  • ramata

    Très bien, je comprends tout à fait. C'est super intéressant en tout cas de voir effectivement ces deux personnes-là que tu as pu identifier et où tu te rends compte que ce soit des États-Unis ou que ce soit Alors, comment dire, en Europe, tu retrouves ces personas. Donc, la boutique dans laquelle tu étais, Little Africa, j'avais interviewé Jacqueline N'Gopi, la fondatrice de Little Africa. Donc, je connais bien son concept store. Et effectivement, c'est à la fois un lieu dans lequel il va y avoir des touristes qui peuvent venir du monde entier, qui vont venir à Little Africa, et également des gens qui vivent à Paris ou en banlieue et qui vont aussi… aller dans cette boutique. Donc, c'est ça la force de cette boutique, c'est d'avoir une clientèle qui est assez large. Si on en vient maintenant, donc ce que tu as expliqué, c'est que toi, tu n'as pas un parcours à la base mode. Et puis, tu as tenu à faire une marque fabriquée au Ghana. Donc, quels ont été les challenges que tu as pu rencontrer ? Et puis, comment est-ce que tu as décidé de construire ta première collection ?

  • maya

    OK, OK. Ah, mais moi, je trouve que les challenges... Mais je pense au début, c'était... Mais pour moi, je trouve qu'en général, les choses ont vraiment amélioré dans les dernières années. Oui, dans un sens, mais plus le côté de marketing, c'est sûr que ça a devenu un peu plus compliqué. Je pense que, comme je t'ai dit, c'est pas facile. Le marché est vraiment saturé, surtout digital. Mais plus comme le côté de production, je pense que c'était plus au début que j'avais beaucoup de challenges, juste avec les tailles. Parce que j'étais plus par une marque e-commerce, alors ça veut dire que les clients sont commandés en ligne. Et quand tu commandes en ligne, parfois tu ne sais pas exactement le taille. qui va vraiment te faire le meilleur. Alors, c'est une question d'essayer de développer des styles. Pour moi, c'est aussi mon style, c'est de développer des designs, des styles qui sont vraiment confortables, mais aussi assez versatiles, mais pas flexibles, parce que c'est ça aussi, le tissu est vraiment comme... Mais ce n'est pas flexible du tout, c'est vraiment rigide. Alors, c'était encore plus dur, parfois, de développer des designs qui vont avoir plus... une chance à fit les clients. Parce qu'au début, pour moi, c'était un peu un challenge. Les clients ont commandé des choses et si ça ne les fêtait pas, c'était sûr qu'ils ont retourné. Puis c'était juste beaucoup de coûts pour moi de les rembourser et aussi couvrir les coûts de shipping et tous les colis et tout. Alors oui, je pense que... Au début, ça, c'était le major challenge. Mais j'ai vraiment mis beaucoup d'intention dans les dernières années de développer des designs et des patrons qui sont vraiment plus proches au corps humain régulier d'une personne. On ne peut jamais avoir des vêtements qui vont se mettre vraiment bien pour toi. tout le monde, mais en même temps, je pense que c'était comme une manière de juste observer, avoir, même faire beaucoup de fittings aussi avec plein de décors différents. Pour moi, pour l'instant, mon échelle de taille, ça va jusqu'à 3X et c'était juste parce que j'ai pris du temps vraiment à avoir des sessions de fitting avec plusieurs mannequins. des corps, des types de corps différents et avoir aussi beaucoup de feedback de eux, de comment est-ce qu'ils se sentent, comment est-ce que je peux améliorer ce style qui serait plus confortable, mais au même temps encore élevé et élégant. Je trouve que dans le côté du design et production, c'était ça le major challenge pour moi. Mais après ça, Je ne pense pas que c'est si difficile. Je pense qu'il y a un peu un mythe que tu travailles en Afrique et de produire en Afrique, ça va être dur. Il y a toujours quelque chose qu'ils disent, comme l'Afrique, plus négatif. Mais pour moi, je trouve que ce n'est pas le cas. Je ne dis pas que c'était parfaitement facile dans tous les sens, mais en même temps, c'était quelque chose que pour les... Les premières années, moi, je n'étais pas même là au Ghana. J'étais de plupart ici au Canada et c'était tout en ligne. C'était tout par WhatsApp, en fait, qu'on a fait la communication et la vidéo et tout. Même les shoots que je faisais là, j'ai commissionné des photographes de le faire et c'était noir sur l'appel vidéo pour essayer de directer un peu les shoots. Alors, on a trouvé une mode de le faire qui était comme... Pour moi, à l'époque, c'était vraiment pratique parce que j'étais à l'école et tout. Pour la plupart, ça a fonctionné. Je trouve que le major challenge, c'est plus le marketing. C'est moins la production et moins la marque. Et c'est plus juste mettre mes vêtements devant les bonnes personnes, devant plusieurs lieux, avoir plus de presse. Aussi, c'est juste moi. C'est toujours juste moi qui fais tout. Alors, j'imagine que c'est aussi ça. C'est juste comme une question d'éventuellement employer des gens pour au moins m'aider à plusieurs choses, au moins avoir un assistant, c'est sûr. Mais pour l'instant, oui, c'est juste moi qui fais tout. Et je pense que c'est comme la challenge. Puis, ta deuxième question, c'était quoi encore ? Oh, OK, la collection, la première collection. C'est... C'est un petit capsule. Pendant ce temps-là, je trouvais que c'était plus la mode de porter des ensembles. C'était plus comme des chemises tank tops avec des jupes courtes qui matchent. C'était beaucoup des tenues comme ça qui matchent. Moi, je trouve que ces jours-là, les gens ne portent pas la même... Au moins pour moi, mon style, je n'ai pas peur. autant qu'avant des tenues qui marchent comme ça. Mais ma première collection, comme la officielle collection, honnêtement, je ne me rappelle plus. Je faisais plein de collections. Je faisais plein de collections. Je pense que c'était juste... Mais je vois les tissus. Moi, je vois plus comme les tissus, les premiers tissus que j'utilisais. Et c'était dans ce premier voyage au Ghana où j'ai découvert ces tissus au marché, Marconla, Accra, et j'ai tombé en amour. C'était comme des violets, des bleus, beaucoup de couleurs, plus comme pastel. Je me rappelle aussi. Mais beaucoup de tenues. Je pense que la première collection, c'était vraiment beaucoup de tenues qui matchent. Parce que c'était un peu ça l'idée au début. C'était de faire une collection qui était vraiment comme, ah oui, tu peux porter ce shirt qui matche tes pantalons. Puis ton copain peut avoir une chemise qui te matche aussi. C'était un peu ça l'idée au début. Mais après ça, j'ai commencé à travailler plus avec le batik. et maintenant c'est... plupart bathique. C'est plus par bathique. Et maintenant, j'ai commencé à aussi utiliser des nouveaux matériaux comme le kente, qui est la tissu tissé à la main, et aussi de la soie, de la soie adhérée à Nigérien, alors la soie tétrée aussi à la main. Alors, je commence à travailler avec des nouveaux matériaux. Mais pendant ce temps-là, c'était plus par wax.

  • ramata

    Très bien. Donc, on sent de toute façon beaucoup la passion dans ce que tu proposes. Et effectivement, je te rejoins tout à fait quand tu évoques le fait qu'il peut y avoir des a priori sur le fait de travailler avec des artisans en Afrique, que ça peut être compliqué, que ça peut être un challenge, et qu'il y a vraiment tout un a priori négatif autour de ça, alors qu'il y a énormément de créateurs qui font leur collection sur le continent et qui arrivent... à développer leur marque sur le long terme. Toi, aujourd'hui, ce qu'on a pu évoquer, c'est effectivement la manière dont tu construis la collection. Toi, ton point de départ, c'est vraiment le tissu. Et à partir de là, tu vas proposer des pièces. Tu as fait un énorme travail au niveau des patronages et du modélisme pour t'assurer d'éviter d'avoir des retours. Au niveau de la communication, Donc, ce que tu évoquais, c'est qu'effectivement, les budgets publicités, ça peut être assez élevé. Donc, il faut trouver d'autres moyens pour pouvoir se faire connaître. Tu parlais de shooting que tu faisais à distance. Qu'est-ce que tu essayes de... Comment dire ? Comment est-ce que tu communiques ? Est-ce que toi, tu te mets en avant toi-même sur le réseau ? Est-ce que c'est sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c'est plutôt des mannequins ? Comment est-ce que tu mets en avant, en fait, le storytelling de Batik Boutique ?

  • maya

    OK, OK. Mais pour la plupart, c'est la documentation du processus. Je pense que la première chose que tu vas voir si tu vas sur mon compte Instagram, que je suis un peu connue, je pense, mais les reels qui valent le mieux pour moi, les meilleurs reels, avec beaucoup de vous et tout, c'est toujours le processus de bâtiment. Le matériel tissé de Kente, c'est le processus. Je pense que c'est ça que je mets en avant, c'est vraiment de filmer ces processus artisanaux et donner ça comme le storytelling de l'histoire derrière ces vêtements. À part ça, c'est moi. Il y a beaucoup, je pense, là aussi, c'est assez facile à voir. qui est la propriétaire du Batik Boutique. Et ça, c'est aussi une partie de ma communication, juste pour faire confiance dans les gens aussi, que oui, je suis une personne, une vraie humaine qui gère cette marque de vêtements. Juste pour faire plus confiance, donner un peu plus, je pense, le contexte pour voir moi et mes racines et même juste mon histoire d'être au Ghana. moitié de l'année et de suivre cette idée, cette histoire. Je pense que ça fonctionne bien aussi pour les gens à éventuellement peut-être soit acheter quelque chose soit partager avec ses amis ce que je fais. Et oui, je trouve que ce mélange de documentation de ce processus tactile, mais aussi de me montrer en lumière un peu Merci. Et ma vie d'avoir cette marque intéresse les gens beaucoup. À part ça, j'essaie aussi de faire des entrevues parfois. Moi, j'aimerais faire quelque chose comme cette plateforme, comme un podcast avec des artistes africains. C'est ça que je faisais plusieurs fois déjà, mais j'aimerais faire plus parce que même à part la mode, il y a aussi plein de l'art à créer, plein d'art visuel, des artistes qui utilisent des matériaux recyclés. qui intéressent aussi mes audiences. Mes audiences sont vraiment intéressées aussi par le upcycling et les méthodes plus sustainable et écolo. Alors, c'est un peu ça aussi que j'essaie de communiquer, de la façon que les Africains, historiquement, je pense, dans l'art, ont utilisé plein de méthodes vraiment écolo. Et tu vois ça vraiment dans les médiums artistiques. des artistes qui sont toujours sur le continent. C'est un peu ça, je pense, l'objectif. Ce n'est pas toujours clair, je pense, cette vision. Parfois, je suis un peu distraite, je fais d'autres choses. Il y a plein d'affiches, même pop-up et tout. Mais j'essaie toujours de me revenir un peu à cette idée de vraiment démontrer juste l'art africain. de tout cet environnement-là, pas juste comme la mode, mais vraiment montrer l'écosystème artistique d'Afrique.

  • ramata

    Très bien, super intéressant. Est-ce que toi, tu as l'impression que ton background, en tout cas tes études que tu as faites de journalisme, est-ce que ça t'aide en fait dans la partie communication, dans la partie détermination d'une plateforme de marque ou même peut-être dans d'autres aspects du développement de la marque ?

  • maya

    Ah, mais oui, c'est sûr, c'est quelque chose. Parce que c'est comme, le journalisme, il faut être vraiment curieuse. C'est pas quelque chose, tu comprends, comme, ah oui, tu check-in pour la journée, puis tu check-out, et c'est comme ça, non ? Ça demande beaucoup de curiosité. Alors, oui, j'étais déjà quelqu'un de vraiment curieuse. Et je pense que, oui, c'est d'avoir cette éducation. Mais même les droits humains aussi, c'est quelque chose qui est, mais comme... Comme tout le monde, mais pas tout le monde, mais c'est quelque chose qui est vraiment proche à mon cœur aussi, juste comme la justice et même d'être bien payé, le fair trade et tout ça. Alors, ce côté de droite humaine, c'est sûr, et aussi le côté du journalisme, mais ça aussi, c'était juste exactement ça, c'est la documentation, le filmer des choses. de faire des entrevues avec les gens. C'est exactement ça que j'ai fait mes études. Alors, c'est quelque chose que... Mais c'est aussi ça, je pense que c'est aussi un peu une stratégie que parfois je ne pense pas trop, mais c'est vraiment une stratégie aussi de comme élargir comme une marque, c'est de ne pas rester dans une avenue, un channel. Il faut avoir comme plusieurs et comme... En fait, j'aimerais créer un écosystème et plateforme de plusieurs médiums, de bâtis, boutiques, qui sont tous liés au continent, c'est sûr, mais pour avoir juste plusieurs méthodes, modes, médiums, plus de journalistes, je pense un peu du journalisme, pour continuer à partager ces histoires et préserver ces traditions et raconter. Oui, les histoires que les gens ne savent pas et les gens ne peuvent pas savoir, sauf s'ils vont en Afrique pour visiter. Parfois, ils ne peuvent pas, même les diasporéens, il y a plein de diasporéens, des afrodescendants qui ne sont jamais allés dans son pays. Et pour moi, c'est juste une façon de vraiment créer des liens, bridge the gap, on dirait, juste essayer de montrer cette vie. aux gens qui peut-être ne peuvent pas voir d'ailleurs. Oui,

  • ramata

    je comprends tout à fait ce que tu cherches à faire et effectivement, pour le coup, le profil de journaliste te permet vraiment d'apporter cette compétence et cette expertise dans ton métier au quotidien. Donc, ce que t'évoquais, c'est que tu faisais beaucoup de pop-up. Si on se projette un petit peu dans l'avenir, est-ce que toi, tu as un projet d'ouvrir ta propre boutique ?

  • maya

    Aaaaaaah Pas tant, non. Je suis vraiment, mais pas pour l'instant, parce que j'ai un peu une vie nomade dans ce moment. Pour l'instant, j'aime ça. Je suis encore jeune, je suis encore solidarité, je suis vraiment flexible. mais j'ai un showroom j'ai déjà un showroom, un petit studio ici à Montréal et avec ce studio j'ai des projets à prévenir j'ai même une exposition que je vais faire pour la semaine de la mode Montréal, la mois prochaine. Et ce serait la première fois que je organise un événement avec un DJ, une exposition de textile. Ce serait quelque chose que je collabore avec plusieurs... Mais une magazine africaine ici au Canada, mais aussi une autre designer d'une marque des choses qui sont faites au Madagascar. Et oui, on va... collaborer ensemble pour faire une exposition de textile et aussi de la craft africaine et avoir une petite studio pop-up, quelque chose comme ça aussi. Ce serait ma première fois à essayer d'ouvrir les portes plus à quelque chose plus tangible, si vous dites ça, tactile, pour les gens au public. Mais une boutique, c'est pas... Pour l'instant, ça n'a pas encore croisé ma tête. Je pense que je suis juste trop un peu partout pour m'installer quelque part et avoir une petite... Mais on ne sait jamais, on ne sait jamais.

  • ramata

    En fait, pour moi, ce n'est pas... En tout cas, c'est intéressant ta vision d'être quelque part nomade et de se dire qu'en fait, comme ton client, il est partout, c'est intéressant que toi, tu puisses aussi aller partout et te sentir libre. Maintenant, tu peux avoir un pied-à-terre quelque part qui n'est pas forcément géré par toi. Et puis, toi, tu continues à faire des pop-up, à tourner. Et après, ce n'est pas forcément une boutique en propre. Ça peut être un concept store dans lequel on va retrouver des marques qui ne bougent pas. Et puis, après, il y a aussi des pop-up. Comme ça, il y a une adresse à laquelle on peut retrouver. Mais aujourd'hui, c'est vrai que ce n'est plus forcément, on va dire… un passage obligé parce que si tu as un site Internet, les gens qui veulent te trouver, ils peuvent te trouver quoi qu'il arrive.

  • maya

    Oui, mais je pense qu'il y a aussi quelque chose que j'ai observé dans ces dernières pop-ups que je faisais dans les boutiques. Je vois la raison que les designers décident d'avoir un peu comme une flagship store. Tu comprends ? Je vois ça aussi parce que c'est vraiment quelque chose d'autre de comme toucher. Les tissus et les vêtements et aussi d'avoir un pied à terre pour créer un peu plus de communauté. C'est quelque chose qui m'a croisé récemment juste parce que je voyais vraiment ça aussi. Il y a vraiment un avantage d'avoir un pied à terre quelque part. C'est juste une question d'avoir des gens à gérer. Il y a plein de logistique. Pour l'instant... Pour moi, je ne suis pas encore là financièrement. C'est quelque chose que j'ai fait en plein ici. Mais c'est encore vraiment au début. Ce n'est pas encore là pour projeter. Mais on ne sait jamais.

  • ramata

    Oui, c'est des projets dans le futur. On peut se dire potentiellement un défilé, potentiellement une boutique. Il faut vraiment réfléchir en se disant si c'est une collaboration avec... plusieurs créateurs dans un pop-up store. La logistique, vous la partagez avec plusieurs. Tu n'es pas toute seule à monter le projet. Au niveau des collections, tu en crées combien ? Quel est ton rythme de création des collections sur une année, par exemple ?

  • maya

    Pour moi, pour l'instant, c'est comme deux collections par année. Mais ces journées-là, un peu euh... le système, la stratégie. Mais ce n'est vraiment pas toujours saisonnière. Surtout, ce n'est pas une stratégie très traditionnelle. C'est plus de la mode, c'est plus comme des capsules, des collections capsules. Je trouve que les gens en ligne, surtout, ils veulent toujours des nouveautés, des nouvelles choses. Soit comme mais ils veulent juste quelque chose, ils veulent toujours des nouvelles. Alors moi, j'essaie de créer des petits capsules, des collections de capsules. Si je pourrais, j'essaie de faire ça chaque trois mois. Au lieu de faire des grandes collections chaque saison, je ne fais rien comme ça. Pour moi, c'est plus des petits lancements, des Ausha, soit des nouveaux sacs, parce que je fais aussi des accessoires. J'ai même des sacs de patchwork qui sont faits de jeans recyclés. Alors ça, c'est un peu un lancement où j'ai lancé deux sacs. collection, on dirait, mais c'était vraiment petit parce que c'était juste comme deux sacs. Mais c'est un rythme qui est en amont, c'est un rythme aussi qui est juste, qui reflète un peu ma vie et comment je suis pour l'instant, même avec mes ressources financièrement, ça reflète vraiment la vitesse de ma vie dans ce moment. Comme cet été, c'était sûr que parce que j'étais si occupée par les pop-ups, J'ai apporté plein d'inventaires avec moi du Ghana parce que je voulais vraiment utiliser le restant de mes tissus que j'avais déjà. Ça veut dire que c'était beaucoup de modèles anciens. Et pour moi, je n'aime pas trop ça d'avoir toujours des modèles des anciennes collections parce que pour moi, ce n'est pas intéressant de toujours essayer de vendre les mêmes trous. mais en même temps parce que ma stratégie était de faire de vraiment pénétrer les nouveaux marchés internationaux. C'était correct, ça va d'avoir des anciennes collections. Mais ça veut dire aussi que j'étais trop occupée de même développer des nouvelles choses pour mes clients qui sont déjà mes clients en ligne. Et c'est juste une question de temps, je pense. C'est juste une question de capacité, une question de temps. Pour l'instant, pour l'automne, Moi, je vais relancer. C'est un peu comme un relancement d'une collection que je faisais déjà en avril. Mais pendant ce temps-là, c'était déjà un peu trop tard parce que c'est des vêtements qui sont tissés vraiment épais de quintet. Alors, moi, j'aimerais pour le prochain mois relancer un peu cette collection avec des nouvelles pièces aussi. Comme je t'ai dit déjà, moi aussi, je travaille maintenant avec de la soie adhérée. Et même ça aussi, je n'avais pas assez de temps à lancer cette petite capsule que je voulais lancer en juin, juste à cause de beaucoup de choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Alors oui, je trouve que c'est un peu un rire naturel pour l'instant. C'est juste quelque chose qui est plus soutenable pour moi. Et mes clients, je pense, sont habitués à ça aussi. C'est comme, ils attendent les nouveautés, mais en même temps, c'est... pas... Il n'y a pas beaucoup d'attentes, il n'y a pas beaucoup de pression. Si je faisais des défilés et que j'ai participé plus dans des fashion week et tout ça, c'est sûr qu'il faut avoir plus de préparation de tes collections et tout. Mais pour l'instant, je fais juste... Je fais un peu comme je veux. Alors, c'est juste ça ma stratégie présentement.

  • ramata

    Tu as bien raison de faire comme tu veux, de ne pas t'imposer d'espèces de structures qui seraient trop strictes et qui ne correspondraient pas ni à ce que peut attendre ta clientèle, ni à ce que toi, tu imagines pour cette marque. Et puis après, c'est vrai que quand on est dans des périodes de réflexion sur peut-être la relance d'une marque ou quand on est au début, c'est bien de tester plusieurs choses pour pouvoir après faire un bilan et se dire OK. Ce qui a vraiment bien marché, c'est ça. Alors que parfois, il y en a, ils ont une structure précise, définie. Ils ne veulent pas la quitter. Et parfois, ce n'est pas forcément ce que le client veut. Et donc, en fait, ça ne marche pas forcément. Toi, aujourd'hui, tu fais fabriquer au Ghana. Je pense que c'est un élément qui est important. Je pense qu'il y a un volet quand même éthique, sustainable, dans le développement de ta marque. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • maya

    Oui, alors pour le côté éthique, comme je t'ai dit déjà, c'est quelque chose qui est vraiment important à moi. Et pour moi, j'ai cherché vraiment des ateliers de production qui reflètent vraiment ces valeurs. Alors, un des ateliers de production où je travaille avec... Et eux, ils sont partis d'une association qui s'appelle Ethical Fashion Apparel. Je pense que c'est African Ethical Fashion Apparel, quelque chose comme ça. Et eux, ils sont très connus dans la mode pour produire les vêtements pour des modes internationaux, globales, partout. Et ils sont tous faits au Ghana. Alors eux, ils sont des partenaires de cette association. Alors pour moi, c'était important de juste trouver une production, une équipe de production qui, oui, sont comme, mais surtout comme bonne communication, efficace et tout, mais aussi avec ces valeurs d'éthique. Mais je pense aussi au Ghana et peut-être le continent en général. On a déjà une culture, mais de payer les gens. plus juste, je pense, en général, c'est pas la même chose que des pays, peut-être, où c'est plus saturé de production en masse, soit en Chine, soit au Bangladesh, où on entend beaucoup plus des histoires des travailleurs, des vêtements qui sont, je sais pas, comme, travaillent les heures trop longues, c'est juste pas éthique du tout. Alors oui, pour ce côté-là, c'est ça. Puis pour le deuxième côté, d'avoir des choses plus comme écolo. Mais c'est toujours une journée, un chemin pour moi. C'est pas toujours parfait parce que c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses dans mon processus qui ne sont pas les meilleures pour l'environnement. Même la théâtre, c'est pas quelque chose qui est comme la meilleure pour l'environnement, c'est sûr. mais c'est vraiment du... Mais surtout dans la dernière année, de développer de nouveaux modèles qui utilisent plus le gaspillage de textiles. Il y a une crise de gaspillage de textiles au Ghana, où il y a plein de dégâts, des déchets, des vêtements, du fast fashion, qui étaient envoyés sur le continent, et maintenant ça commence à juste... étouffer, suffoquer les rivières, les laine-feuilles, la poubelle et tout, c'est un peu un désastre. Alors moi, j'essaie de souligner ça sur mes communications, sur mes contenus. J'ai déjà visité plusieurs fois ces sites qui sont pleins de verrements gaspillés. Et juste pour vous montrer visuellement cet impact pour les gens. pour qu'ils soient conscients de l'impact de la fast fashion. Et j'essaie aussi de travailler avec ces matériaux. Comme je t'ai dit déjà, j'utilise des jeans que j'ai cherchés au marché, comme réutiliser, créer des patchworks. Je ne gaspille rien de mes tissus. J'utilise tous mes tissus. J'ai fait des patchworks de mes tissus. et des accessoires et tout pour faire des nouveaux, des robes, des boubous, des petites choses. Avec quoi d'autre ? J'utilise aussi, je travaille avec les sacs farine qui sont comme 100% coton. Et j'ai même lancé des petits tenues de chemise et pantalons qui sont faits de sacs farine. Et ouais, j'ai... beaucoup de projets à l'avenir aussi. J'aimerais faire des crochets avec les t-shirts. Tu peux faire de la yarn, le fil avec ce tissu pour faire les crochets. Je veux faire des sacs en crochet de ces t-shirts. Et juste continuer à utiliser plus des choses qu'on a déjà, les matériaux qu'on a déjà redéveloppés, upcycled. Aussi, une autre chose que je vais lancer le mois prochain, c'est une veste. C'est une veste, je pense que c'est incroyable. C'est fait de jeans aussi, mais c'est des jeans que j'ai collectés. Je les ai teinturés en fait, je faisais du batik. En fait, je les ai mis dans la javel, plusieurs, je les ai teinturés et ça faisait comme vraiment coloré. J'ai fait des patchworks de ça et ça sera une veste de jean que je vais lancer le mois prochain. Alors, c'est un peu ça le côté plus écolo.

  • ramata

    Très bien. Je vois qu'il y a énormément d'initiatives que tu mènes qui sont complètement ancrées dans une approche sustainable de la création d'une collection. On arrive à la fin de cette interview. On a pu balayer ta stratégie de communication, de distribution et tes ambitions pour l'avenir, même si de ce que tu évoquais, tu as envie de préserver ta liberté et d'être assez spontanée dans la manière dont tu travailles. C'est ce qui est intéressant. Est-ce que tu reviens prochainement à Paris ?

  • maya

    Oui, je reviens, c'est sûr, au printemps. en mars. Mais le plus en amont, le plus tôt que possible. Le plus tôt que possible. On verra. Je suis flexible.

  • ramata

    En tout cas, c'est noté. On suivra un petit peu tes aventures via ton compte Instagram. Et puis, je mettrai le lien du compte Instagram de façon à savoir où est-ce que tu t'arrêtes. Et tu pourras venir découvrir tes collections. Moi, je te remercie d'avoir accepté cette interview. J'ai été ravie d'en savoir plus. plus sur ta marque. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • maya

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout.

  • ramata

    Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de Maya Amwa

    00:00

  • Découverte de Batik Boutique et parcours de Maya

    01:27

  • Les débuts de Maya dans la mode et ses inspirations

    03:21

  • Les défis de la création d'une marque de mode

    04:54

  • La stratégie de distribution et les pop-ups

    08:32

  • L'importance de la durabilité et de l'éthique

    13:26

  • Les différences culturelles dans la mode entre les régions

    21:42

  • Projets futurs et ambitions de Maya Amwa

    39:21

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Description

Comment transformer un héritage culturel en marque de mode nomade et rentable ?

Maya Amoah, fondatrice de la marque Batik Boutik, nous livre une véritable masterclass sur l'entrepreneuriat à la croisée des continents, de la gestion de production au Ghana à la stratégie de vente par pop-up stores internationaux.

Son interview est une mine d'or pour tout porteur de projet souhaitant lancer sa marque en s'appuyant sur l'artisanat africain et une vision durable.


Les 3 leçons clés de la masterclass de Maya :

  1. 🌍 Le commerce nomade pour briser les frontières : Maya nous explique pourquoi la stratégie des pop-up stores (Paris, Berlin, Chicago...) est devenue son levier de croissance principal. Loin d'une adresse unique, elle montre comment le nomadisme lui permet de tester les marchés (Europe vs. Amérique), de rencontrer sa clientèle et de s'inspirer, transformant le coût logistique en investissement marketing.

  2. 🧵 Vaincre les a priori sur le Made in Africa : Face au mythe selon lequel produire en Afrique serait un "challenge", Maya démontre comment la communication et la transparence sur son processus artisanal ghanéen (batik, kenté) garantissent l'excellence. Elle insiste sur le fait que l'éthique et le respect des standards internationaux sont pleinement compatibles avec le savoir-faire local.

  3. ♻️ L'Upcycling comme ADN créatif : Comment intégrer l'écologie au cœur du design ? Maya partage ses initiatives concrètes : de l'utilisation des sacs en farine 100% coton pour des collections capsules, à la transformation des déchets textiles en accessoires de patchwork. Elle prouve que la mode circulaire n'est pas une contrainte, mais une source infinie d'innovation


Si vous êtes porteur de projet, designer ou simplement passionné par le commerce éthique et la diaspora, cet entretien est fait pour vous.


Découvrez comment bâtir une marque cohérente qui célèbre le style africain tout en étant ancrée dans les enjeux de demain.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • maya

    Il y avait beaucoup de temps et d'énergie que j'ai mis dans une plateforme. Tu comprends ? C'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram. C'est vraiment quelque chose qui me fatiguait. C'était vraiment fatigant. Et puis, j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, peut-être que je peux juste faire un petit tour. Dans la route, alors j'ai pensé, ok, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça et j'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Petite Africa Village. Et je faisais un pop-up là et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme, tout en ligne. Ça m'a vraiment inspirée aussi et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de résouter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente.

  • ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique.

  • maya

    Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie de Maya Amwa, la fondatrice de la marque Batik Boutique. Elle est basée au Canada, plus précisément à Montréal, et elle fait fabriquer ses collections au Ghana. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Maya, comment vas-tu ?

  • maya

    Allô, bonjour. Oui, ça va bien et toi ?

  • ramata

    Écoute, ça va très bien. Je suis ravie de te retrouver pour cette interview. Je pense que c'est la première fois que je fais un duplex Paris-Montréal. Donc, comme j'ai déjà fait des duplex à Abidjan, Cotonou ou autre, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de souci pour la connexion.

  • maya

    Oui, merci beaucoup pour m'inviter à faire cette entrevue. J'avais vraiment hâte de le faire.

  • ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie et on va commencer cette interview comme je le fais toujours. Je vais te demander de te présenter.

  • maya

    Ok, parfait. Alors bonjour, je suis Maya, Maya Amwa. Je suis la fondatrice et directrice créative de Batik Boutique. C'est une marque de vêtements. Ça fait sept ans que j'ai cette marque de vêtements et c'est tout fabriqué au Ghana, le Beste-Afrique. Moi, j'ai agrandi ici au Canada, en Ontario. alors je suis anglophone, mais ça fait six ans maintenant que j'habite à Montréal, mais les dernières trois ans que j'habite entre Ghana, Accra, la capitale de Ghana, et ici Montréal. Et oui, la marque de vêtements Batik boutique, c'est comme un mélange des tissus Batik, alors les tissus qui sont titrés à la main, mais avec aussi du wax, parfois les tissus wax, et l'idée est juste comme le style. des tissus traditionnels, mais avec un design plus contemporain, inspiré plus de la mode ici. Et oui, c'est ça. C'est plus par en ligne, mais ces jours-là, je fais beaucoup de pop-up. J'étais à Paris même en juillet. Je faisais un petit tour de pop-up à Berlin, à Paris, Chicago. Montréal, Toronto et la semaine prochaine, ça sera New York. Alors, oui, c'est quelque chose que j'ai fait en plein et j'ai hâte d'être ici.

  • ramata

    Très bien. Écoute, je te remercie pour cette synthèse et cette overview de ton parcours et tu nous as aussi partagé des informations sur la marque. Moi, j'ai envie de revenir un petit peu aux origines et notamment, voilà, au niveau de tes études. Est-ce que toi, tu as un parcours scolaire où tu avais étudié la route ? Ou pas du tout.

  • maya

    Pas du tout en fait. Moi, j'ai une éducation en journalisme avec une mythe. C'était comme ici à Montréal, ça s'appelle des majeurs et des mineurs. Alors, la plupart de mon degré, c'était en journalisme. Puis, j'ai fait aussi un petit mineur à les droits humains et les sciences politiques. Alors, quelque chose comme complètement différent. La mode était juste quelque chose que moi, j'ai agrandi avec. Avant, dans cette marque, j'avais une autre marque de vêtements. Avant ça, c'était des vêtements que j'ai peinturés à la main. Et oui, c'est plus comme le journalisme et comme partie de la plateforme de ma marque, dans le sens que j'essaie de faire, j'ai raconté des histoires, des artisanats et juste la vie du Ghana avec cette plateforme sur Instagram et tout. J'ai plein de projets même à l'avenir aussi. continuer à incorporer ce journalisme dans ma marque.

  • ramata

    Ok, très bien. Comme beaucoup de mes invités qui n'ont pas à la base un background de mode, ils se retrouvent dans ce secteur d'activité par passion. Donc, toi, quels ont été tes débuts dans la mode ? Est-ce que dès le départ, tu as créé ta marque ou est-ce qu'éventuellement, tu as travaillé pour d'autres marques ? Comment est-ce que tu as... Comment est-ce que s'est faite la genèse de Batik Boutique ?

  • maya

    C'était fait en 2018. C'était vraiment quelque chose que ça faisait déjà des ans que je me projetais toujours de travailler là-bas dans la mode, mais je ne savais pas exactement quoi et tout. Quand j'étais là au Ghana en 2018 pour visiter ma grand-mère, moi j'ai juste tombé en amour avec le batik, le tissu batik. Ce tissu-là, ils ont des origines d'Indonésie, mais c'est vraiment utilisé. surtout ces jours-là dans l'Ouest d'Afrique. On voit ça beaucoup à Nigeria, si tu connais la marque Dylab, on voit ça dans beaucoup de pays francophones aussi en Afrique. C'est quelque chose qui m'a vraiment inspirée en 2018. Après ça, c'était juste un chemin de vraiment travailler avec, en fait, trouver des couturières. J'ai commencé à travailler sur mes modèles que j'ai proposés, créer les patrons et tout, faire les sketchs et tout. Puis j'ai commencé le premier lancement d'une collection capsule, mais vraiment pas officielle du tout. J'ai juste mis ça sur, je pense, Facebook ou quelque chose. Puis les gens étaient vraiment intéressés. Du coup, c'est juste ça que ça a commencé, ça a continué à rouler. mais comme La plupart de mon chemin dans la mode, dans les marques et tout, j'étais à l'école, je faisais mes études, alors c'est vraiment juste les dernières, même comme une année, ça fait je pense une année que je suis libre de l'école, où je peux même maintenant me lancer plus à temps plein dans ce travail, et aussi concentrer plus sur la modèle de pop-up. et site web et e-commerce et tout ça. Mais avant ça, c'était vraiment plus des marchés, des festivals. Ouais, c'était un peu ça comment ça a commencé.

  • ramata

    OK, c'est intéressant que tu parles donc de ce voyage au Ghana. Donc, j'imagine que toi, tu es d'origine ghanéenne.

  • maya

    Ouais, c'est ça. Mon père vient de Ghana et ma mère est égyptienne et allemande.

  • ramata

    OK, wow, super mélange. Du coup, toi, tu as fait des voyages régulièrement, j'imagine, au Ghana, à Accra. Et est-ce que toi déjà, tu portais des tenues avec du batik ou du wax ? Est-ce que ça faisait partie un petit peu de ton quotidien, que ce soit à la maison ou en extérieur ? Il y avait des créateurs que tu suivais et tu avais des tenues ou pas forcément ?

  • maya

    Non, pas forcément, parce que moi, je trouve, surtout en 2017-2018, je pense qu'en France, c'était différent déjà, mais comme ici au Canada, C'était rare de même voir de la mode africaine qui était d'un style plus comme, on dirait pas même juste élevé, mais juste, je sais pas, comme juste quelque chose que tu porterais dehors et comme aux soirées et tout. Pour moi, c'était vraiment comme, quand j'ai vu ces tissus-là, ça me rappelait de mes tantes qui, comme quand on allait à l'église ou quelque chose, c'était toujours des cérémonies, des choses un peu plus comme formales. Alors, c'est un peu ça aussi la raison que j'ai même commencé la marque, parce que c'était comme, dans cette époque-là, je trouvais qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup d'options, des styles un peu plus comme, soit streetwear, ou soit juste quelque chose que moi, je porterais avec ces tissus, parce que les tissus sont magnifiques, les tissus sont colorés, c'est vibrant. Mais maintenant, comme en 2025, je pense que ça a tellement changé. Maintenant, c'est comme beaucoup plus connu. porter de la wax n'importe où, vraiment. Mais à l'époque-là, je trouvais que c'était vraiment comme des choses plus pour mes tentes ou comme les cérémonies, des choses plus africaines. Et c'est un peu ça l'idée. C'était aussi de montrer ce tissu, le wax et le batik à une démographie. Plus grand que juste les Africains même. Même quand tu vois mes mannequins et tout, c'est vraiment un mélange. Il y a beaucoup de diversité. C'est vraiment pour essayer de mettre ce tissu et ces racines africaines dans un marché plus grand de la mode, dans un sens plus... Juste pris un peu plus sérieusement aussi. Je pense qu'avant, c'était plus... dévalorisé. On a juste vu ce type d'événement dans les magasins africains où c'était comme 20 dollars ou quelque chose. Même moi aussi, j'ai trouvé qu'à l'époque, quand j'ai vendu au marché, il y avait beaucoup de gens qui ont essayé de négocier mes prix et tout. Mais ça a vraiment changé. Je pense que ça a vraiment changé cette perspective des vêtements africains dans le sens que c'est beaucoup plus élevé surtout avec les fashions qui se passent à Lego. et... Dakar et tout. Alors, c'est incroyable de les voir.

  • ramata

    Très bien. Effectivement, on avait moins accès, je pense, à l'information. Je pense qu'il y a toujours eu des marques qui étaient présentes et qui faisaient des choses intéressantes et diverses en Afrique. On n'avait pas forcément accès à l'information pour les trouver facilement. Donc, on avait cette impression d'absence. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus visible. Toi, est-ce que tu parlais de la Legos Fashion Week ? Est-ce que toi, tu as pour ambition, pour objectif de défiler ou est-ce que tu as déjà défilé ?

  • maya

    Pas encore. J'ai juste, mais j'ai défilé une fois. C'était au Ghana. C'était à Kumasi. C'est notre ville. C'est comme la deuxième ville la plus grande au Ghana. Là, j'ai eu une belle expérience. J'ai trop aimé ça. Pour les défilés en général, pour moi, exposer tout, c'est pas quelque chose que... Moi, j'aimerais faire, j'étais même invitée déjà à Guinée pour une semaine de la mode là, qu'est-ce qui se passe ? Mais pour moi, ça m'intéresse beaucoup plus de juste aller observer, voir déjà qu'est-ce qui se passe au Nigeria surtout, mais Dakar aussi comme Sénégal, ça serait trop cool. Et plus de faire aussi des pop-up, j'aimerais vraiment ça, d'entrer en Afrique et commencer à faire plus des pop-up et un résultat un peu plus... plus sur le continent que juste Accra. Même Côte d'Ivoire, qui est juste à côté. Il y a Togo aussi, qui est juste à côté. Ces pays-là, ils ont vraiment la mode superbe aussi. Et plein de venues et des places à exposer. Alors, c'est plus ça, je pense, mon prochain objectif. Mais ça serait cool aussi un défilé, c'est sûr. Il faut juste que je prépare la prochaine collection. Alors, c'est ça que je travaille en ce moment.

  • ramata

    Très bien. Depuis le début, tu parles beaucoup des pop-up. Donc aujourd'hui, toi, c'est vraiment ta stratégie de distribution, c'est de faire des pop-up dans différentes villes. Alors à Montréal, j'imagine, ou à Canada, parce que tu es sur place, mais tu as parlé de Chicago, tu as parlé de Paris, tu as parlé de plusieurs villes différentes. Donc toi, ça fait vraiment partie de ta stratégie ?

  • maya

    Oui, je trouve que... OK, parce que depuis... Parce qu'un peu le chemin de ma... Mon entreprise, c'était vraiment comme, au début, j'ai commencé avec les festivals, les marchés, des choses vraiment comme sur place, dans la vraie vie. Mais avec le COVID, c'était clair que tout le monde était à l'intérieur. Pour moi, ça a vraiment agrandi mon entreprise et tu vois qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont dit la même chose. Pendant cette époque-là, les marques étaient plus en ligne. Vraiment comme agrandi, surtout avec le Black Lives Matter et plein de soutien pour les entreprises noires. Alors, de 2020 jusqu'à maintenant, la plupart des ventes et la stratégie, le marketing, c'était en ligne. Pour moi, c'était vraiment en ligne. C'était concentré sur le contenu Instagram, c'était les reels, c'était un peu TikTok, mais pas trop. pour moi c'est un peu comme même des les infolettres et plein de contenu, plein de contenu. Mais, je pense, j'ai eu un point où je me suis dit que je me sentais vraiment brûlée parce que c'est comme, c'est vraiment difficile. En 2025, c'est vraiment difficile. J'ai trouvé que c'était vraiment saturé le contenu sur Instagram, de même comme chercher des influenceurs. Parfois, c'est difficile. Il y a beaucoup de risques avec comment dire ça, Facebook ads, tu comprends, c'est comme, genre, il y avait beaucoup de temps et énergie que j'ai mis dans une plateforme, tu comprends, c'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me fatiguait, c'était vraiment fatigant et... Puis j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, ah, mais peut-être je peux juste faire un petit tour dans la route. Alors j'ai pensé, OK, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine. de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça. J'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Little Africa Village. Et je faisais un pop-up là. Et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme. Tous en ligne, ça m'a vraiment inspirée aussi. Et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de réseauter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente et aussi le marché hors du Canada. Parce qu'avant ça, c'était vraiment comme mes clients étaient entre les Américains et les Canadiens. C'était vraiment ça. Il n'y avait pas d'Européens du tout. Au Ghana, quand je suis au Ghana, c'est vraiment juste la production pour la plupart. Je n'ai pas encore assez approché le marché d'Akra. Mais je trouvais que de faire ce pop-up, c'était juste une façon magnifique pour moi de continuer à inspirer, rencontrer de nouvelles personnes, avoir des nouveaux... Parce qu'une opportunité m'a donné une autre opportunité. Et c'était juste quelque chose pour mon âme. tu dis ça, je pense que ça m'a vraiment servi plus mon soul tu comprends, d'avoir quelque chose qui était un peu plus en vraie vie et avec cette stratégie aussi, je trouve que oui, pour l'instant, c'est un peu basé sur les logistiques des boutiques que tu trouves pour exposer tes choses et de le faire. assez en avance, le marketing, parce que moi, c'était vraiment la dernière minute un peu tous les pop-ups que je faisais. C'était vraiment une idée spontanée. Mais je trouvais que ça fonctionne bien. Et pour moi, c'est juste avoir une deuxième avenue au lieu de juste avoir cette avenue en ligne pour vraiment partager mon art avec le monde.

  • ramata

    C'est très intéressant ce que tu évoques. vraiment le besoin d'avoir d'un côté le digital et de l'autre des événements physiques et de le faire sous la forme de pop-up pour aller à la rencontre de ton client et vraiment comprendre quelles sont ses attentes. Est-ce qu'à travers ces différents pop-up, tu as pu constater qu'il y avait des différences, j'imagine qu'il y en a, de goût entre ce qui va être acheté à Paris, ce qui va être acheté… par les Américains et les Canadiens ? Quelles sont les principales différences que tu as pu voir entre, par exemple, les Amériques, l'Amérique du Nord et l'Europe ?

  • maya

    Pour moi, je pense que c'est une question de... Je trouve que quand on parle dans le business des avatars des clients, pour moi, les deux avatars de clients que j'ai, c'est une série la diasporienne ou le noir américain qui veut connecter avec ses racines et que ça s'intéresse. Puis la deuxième est la personne, peut-être pas africaine, peut-être pas même racisée, mais qui valorise vraiment les vêtements, les textiles, l'artisanat. Je trouve que quand j'étais à l'Europe, à Paris et même à Berkeley aussi, je trouve que cette démographie des gens qui sont plus intéressés par la mode artisanale et tout, sont plus évidents là. Je trouve qu'ici, au Canada, parfois, ça pourrait être plus difficile à vraiment vendre l'idée, même de valeur, de vêtements africains ou des textiles. Je pense qu'il y a juste Merci. un peu plus d'appréciation de ce tissu et de cette histoire même en Europe. Pour les États-Unis, je trouvais que Les Noirs américains, les Américains noirs, ils ont vraiment une culture de soutenir les autres entreprises noires. Alors, c'était tellement beau de le voir aussi. J'ai trouvé qu'il y avait juste plus d'enthousiasme entre les Noirs qui habitent aux États-Unis de me supporter, de même s'intéresser. par une entreprise noire et cette histoire, et aussi pour connecter même à ses racines, même s'ils n'ont pas pris l'examen d'ADN. Pour eux, c'est juste comme quelque chose qu'ils se sentent vraiment proches avec ce tissu. Et j'ai même remarqué ça quand j'étais à Paris. Parce qu'à Paris, la boutique où j'ai fait mon pop-up, c'était vraiment comme une place pour les touristes aussi. Mais c'était bien de voir comment il y avait... plusieurs groupes de touristes qui sont venus et la plupart étaient des Américains, Américains noirs et pour eux, c'était comme pas même une question du prix, c'était pas même une question de la valeur ou rien. Pour eux, c'était juste quelque chose qui s'intéressait beaucoup et il y avait beaucoup d'enthousiasme là. Alors, je pense qu'entre ces pays, moi, j'aimerais vraiment aller encore aux États-Unis pour voir encore ce qu'est... Ce marché-là et aussi à l'Europe. J'aimerais même faire les autres, comme Londres. Je pense encore faire Londres. Je pense encore faire Amsterdam. Alors, c'est un peu ça mes projections pour l'année prochaine. J'aimerais faire encore un deuxième tour. Mais cette fois-ci, ça sera plus du Ghana parce qu'après, c'est plus proche à l'Europe que même au Canada. Alors, j'essaie de me placer un peu plus dans ces pays. hors du Canada. Parce que je trouve qu'au Canada, parfois, c'est difficile. C'est difficile encore de trouver mon marché ici. Je pense que c'est juste peut-être un peu plus avancé même dans ces autres pays.

  • ramata

    Très bien, je comprends tout à fait. C'est super intéressant en tout cas de voir effectivement ces deux personnes-là que tu as pu identifier et où tu te rends compte que ce soit des États-Unis ou que ce soit Alors, comment dire, en Europe, tu retrouves ces personas. Donc, la boutique dans laquelle tu étais, Little Africa, j'avais interviewé Jacqueline N'Gopi, la fondatrice de Little Africa. Donc, je connais bien son concept store. Et effectivement, c'est à la fois un lieu dans lequel il va y avoir des touristes qui peuvent venir du monde entier, qui vont venir à Little Africa, et également des gens qui vivent à Paris ou en banlieue et qui vont aussi… aller dans cette boutique. Donc, c'est ça la force de cette boutique, c'est d'avoir une clientèle qui est assez large. Si on en vient maintenant, donc ce que tu as expliqué, c'est que toi, tu n'as pas un parcours à la base mode. Et puis, tu as tenu à faire une marque fabriquée au Ghana. Donc, quels ont été les challenges que tu as pu rencontrer ? Et puis, comment est-ce que tu as décidé de construire ta première collection ?

  • maya

    OK, OK. Ah, mais moi, je trouve que les challenges... Mais je pense au début, c'était... Mais pour moi, je trouve qu'en général, les choses ont vraiment amélioré dans les dernières années. Oui, dans un sens, mais plus le côté de marketing, c'est sûr que ça a devenu un peu plus compliqué. Je pense que, comme je t'ai dit, c'est pas facile. Le marché est vraiment saturé, surtout digital. Mais plus comme le côté de production, je pense que c'était plus au début que j'avais beaucoup de challenges, juste avec les tailles. Parce que j'étais plus par une marque e-commerce, alors ça veut dire que les clients sont commandés en ligne. Et quand tu commandes en ligne, parfois tu ne sais pas exactement le taille. qui va vraiment te faire le meilleur. Alors, c'est une question d'essayer de développer des styles. Pour moi, c'est aussi mon style, c'est de développer des designs, des styles qui sont vraiment confortables, mais aussi assez versatiles, mais pas flexibles, parce que c'est ça aussi, le tissu est vraiment comme... Mais ce n'est pas flexible du tout, c'est vraiment rigide. Alors, c'était encore plus dur, parfois, de développer des designs qui vont avoir plus... une chance à fit les clients. Parce qu'au début, pour moi, c'était un peu un challenge. Les clients ont commandé des choses et si ça ne les fêtait pas, c'était sûr qu'ils ont retourné. Puis c'était juste beaucoup de coûts pour moi de les rembourser et aussi couvrir les coûts de shipping et tous les colis et tout. Alors oui, je pense que... Au début, ça, c'était le major challenge. Mais j'ai vraiment mis beaucoup d'intention dans les dernières années de développer des designs et des patrons qui sont vraiment plus proches au corps humain régulier d'une personne. On ne peut jamais avoir des vêtements qui vont se mettre vraiment bien pour toi. tout le monde, mais en même temps, je pense que c'était comme une manière de juste observer, avoir, même faire beaucoup de fittings aussi avec plein de décors différents. Pour moi, pour l'instant, mon échelle de taille, ça va jusqu'à 3X et c'était juste parce que j'ai pris du temps vraiment à avoir des sessions de fitting avec plusieurs mannequins. des corps, des types de corps différents et avoir aussi beaucoup de feedback de eux, de comment est-ce qu'ils se sentent, comment est-ce que je peux améliorer ce style qui serait plus confortable, mais au même temps encore élevé et élégant. Je trouve que dans le côté du design et production, c'était ça le major challenge pour moi. Mais après ça, Je ne pense pas que c'est si difficile. Je pense qu'il y a un peu un mythe que tu travailles en Afrique et de produire en Afrique, ça va être dur. Il y a toujours quelque chose qu'ils disent, comme l'Afrique, plus négatif. Mais pour moi, je trouve que ce n'est pas le cas. Je ne dis pas que c'était parfaitement facile dans tous les sens, mais en même temps, c'était quelque chose que pour les... Les premières années, moi, je n'étais pas même là au Ghana. J'étais de plupart ici au Canada et c'était tout en ligne. C'était tout par WhatsApp, en fait, qu'on a fait la communication et la vidéo et tout. Même les shoots que je faisais là, j'ai commissionné des photographes de le faire et c'était noir sur l'appel vidéo pour essayer de directer un peu les shoots. Alors, on a trouvé une mode de le faire qui était comme... Pour moi, à l'époque, c'était vraiment pratique parce que j'étais à l'école et tout. Pour la plupart, ça a fonctionné. Je trouve que le major challenge, c'est plus le marketing. C'est moins la production et moins la marque. Et c'est plus juste mettre mes vêtements devant les bonnes personnes, devant plusieurs lieux, avoir plus de presse. Aussi, c'est juste moi. C'est toujours juste moi qui fais tout. Alors, j'imagine que c'est aussi ça. C'est juste comme une question d'éventuellement employer des gens pour au moins m'aider à plusieurs choses, au moins avoir un assistant, c'est sûr. Mais pour l'instant, oui, c'est juste moi qui fais tout. Et je pense que c'est comme la challenge. Puis, ta deuxième question, c'était quoi encore ? Oh, OK, la collection, la première collection. C'est... C'est un petit capsule. Pendant ce temps-là, je trouvais que c'était plus la mode de porter des ensembles. C'était plus comme des chemises tank tops avec des jupes courtes qui matchent. C'était beaucoup des tenues comme ça qui matchent. Moi, je trouve que ces jours-là, les gens ne portent pas la même... Au moins pour moi, mon style, je n'ai pas peur. autant qu'avant des tenues qui marchent comme ça. Mais ma première collection, comme la officielle collection, honnêtement, je ne me rappelle plus. Je faisais plein de collections. Je faisais plein de collections. Je pense que c'était juste... Mais je vois les tissus. Moi, je vois plus comme les tissus, les premiers tissus que j'utilisais. Et c'était dans ce premier voyage au Ghana où j'ai découvert ces tissus au marché, Marconla, Accra, et j'ai tombé en amour. C'était comme des violets, des bleus, beaucoup de couleurs, plus comme pastel. Je me rappelle aussi. Mais beaucoup de tenues. Je pense que la première collection, c'était vraiment beaucoup de tenues qui matchent. Parce que c'était un peu ça l'idée au début. C'était de faire une collection qui était vraiment comme, ah oui, tu peux porter ce shirt qui matche tes pantalons. Puis ton copain peut avoir une chemise qui te matche aussi. C'était un peu ça l'idée au début. Mais après ça, j'ai commencé à travailler plus avec le batik. et maintenant c'est... plupart bathique. C'est plus par bathique. Et maintenant, j'ai commencé à aussi utiliser des nouveaux matériaux comme le kente, qui est la tissu tissé à la main, et aussi de la soie, de la soie adhérée à Nigérien, alors la soie tétrée aussi à la main. Alors, je commence à travailler avec des nouveaux matériaux. Mais pendant ce temps-là, c'était plus par wax.

  • ramata

    Très bien. Donc, on sent de toute façon beaucoup la passion dans ce que tu proposes. Et effectivement, je te rejoins tout à fait quand tu évoques le fait qu'il peut y avoir des a priori sur le fait de travailler avec des artisans en Afrique, que ça peut être compliqué, que ça peut être un challenge, et qu'il y a vraiment tout un a priori négatif autour de ça, alors qu'il y a énormément de créateurs qui font leur collection sur le continent et qui arrivent... à développer leur marque sur le long terme. Toi, aujourd'hui, ce qu'on a pu évoquer, c'est effectivement la manière dont tu construis la collection. Toi, ton point de départ, c'est vraiment le tissu. Et à partir de là, tu vas proposer des pièces. Tu as fait un énorme travail au niveau des patronages et du modélisme pour t'assurer d'éviter d'avoir des retours. Au niveau de la communication, Donc, ce que tu évoquais, c'est qu'effectivement, les budgets publicités, ça peut être assez élevé. Donc, il faut trouver d'autres moyens pour pouvoir se faire connaître. Tu parlais de shooting que tu faisais à distance. Qu'est-ce que tu essayes de... Comment dire ? Comment est-ce que tu communiques ? Est-ce que toi, tu te mets en avant toi-même sur le réseau ? Est-ce que c'est sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c'est plutôt des mannequins ? Comment est-ce que tu mets en avant, en fait, le storytelling de Batik Boutique ?

  • maya

    OK, OK. Mais pour la plupart, c'est la documentation du processus. Je pense que la première chose que tu vas voir si tu vas sur mon compte Instagram, que je suis un peu connue, je pense, mais les reels qui valent le mieux pour moi, les meilleurs reels, avec beaucoup de vous et tout, c'est toujours le processus de bâtiment. Le matériel tissé de Kente, c'est le processus. Je pense que c'est ça que je mets en avant, c'est vraiment de filmer ces processus artisanaux et donner ça comme le storytelling de l'histoire derrière ces vêtements. À part ça, c'est moi. Il y a beaucoup, je pense, là aussi, c'est assez facile à voir. qui est la propriétaire du Batik Boutique. Et ça, c'est aussi une partie de ma communication, juste pour faire confiance dans les gens aussi, que oui, je suis une personne, une vraie humaine qui gère cette marque de vêtements. Juste pour faire plus confiance, donner un peu plus, je pense, le contexte pour voir moi et mes racines et même juste mon histoire d'être au Ghana. moitié de l'année et de suivre cette idée, cette histoire. Je pense que ça fonctionne bien aussi pour les gens à éventuellement peut-être soit acheter quelque chose soit partager avec ses amis ce que je fais. Et oui, je trouve que ce mélange de documentation de ce processus tactile, mais aussi de me montrer en lumière un peu Merci. Et ma vie d'avoir cette marque intéresse les gens beaucoup. À part ça, j'essaie aussi de faire des entrevues parfois. Moi, j'aimerais faire quelque chose comme cette plateforme, comme un podcast avec des artistes africains. C'est ça que je faisais plusieurs fois déjà, mais j'aimerais faire plus parce que même à part la mode, il y a aussi plein de l'art à créer, plein d'art visuel, des artistes qui utilisent des matériaux recyclés. qui intéressent aussi mes audiences. Mes audiences sont vraiment intéressées aussi par le upcycling et les méthodes plus sustainable et écolo. Alors, c'est un peu ça aussi que j'essaie de communiquer, de la façon que les Africains, historiquement, je pense, dans l'art, ont utilisé plein de méthodes vraiment écolo. Et tu vois ça vraiment dans les médiums artistiques. des artistes qui sont toujours sur le continent. C'est un peu ça, je pense, l'objectif. Ce n'est pas toujours clair, je pense, cette vision. Parfois, je suis un peu distraite, je fais d'autres choses. Il y a plein d'affiches, même pop-up et tout. Mais j'essaie toujours de me revenir un peu à cette idée de vraiment démontrer juste l'art africain. de tout cet environnement-là, pas juste comme la mode, mais vraiment montrer l'écosystème artistique d'Afrique.

  • ramata

    Très bien, super intéressant. Est-ce que toi, tu as l'impression que ton background, en tout cas tes études que tu as faites de journalisme, est-ce que ça t'aide en fait dans la partie communication, dans la partie détermination d'une plateforme de marque ou même peut-être dans d'autres aspects du développement de la marque ?

  • maya

    Ah, mais oui, c'est sûr, c'est quelque chose. Parce que c'est comme, le journalisme, il faut être vraiment curieuse. C'est pas quelque chose, tu comprends, comme, ah oui, tu check-in pour la journée, puis tu check-out, et c'est comme ça, non ? Ça demande beaucoup de curiosité. Alors, oui, j'étais déjà quelqu'un de vraiment curieuse. Et je pense que, oui, c'est d'avoir cette éducation. Mais même les droits humains aussi, c'est quelque chose qui est, mais comme... Comme tout le monde, mais pas tout le monde, mais c'est quelque chose qui est vraiment proche à mon cœur aussi, juste comme la justice et même d'être bien payé, le fair trade et tout ça. Alors, ce côté de droite humaine, c'est sûr, et aussi le côté du journalisme, mais ça aussi, c'était juste exactement ça, c'est la documentation, le filmer des choses. de faire des entrevues avec les gens. C'est exactement ça que j'ai fait mes études. Alors, c'est quelque chose que... Mais c'est aussi ça, je pense que c'est aussi un peu une stratégie que parfois je ne pense pas trop, mais c'est vraiment une stratégie aussi de comme élargir comme une marque, c'est de ne pas rester dans une avenue, un channel. Il faut avoir comme plusieurs et comme... En fait, j'aimerais créer un écosystème et plateforme de plusieurs médiums, de bâtis, boutiques, qui sont tous liés au continent, c'est sûr, mais pour avoir juste plusieurs méthodes, modes, médiums, plus de journalistes, je pense un peu du journalisme, pour continuer à partager ces histoires et préserver ces traditions et raconter. Oui, les histoires que les gens ne savent pas et les gens ne peuvent pas savoir, sauf s'ils vont en Afrique pour visiter. Parfois, ils ne peuvent pas, même les diasporéens, il y a plein de diasporéens, des afrodescendants qui ne sont jamais allés dans son pays. Et pour moi, c'est juste une façon de vraiment créer des liens, bridge the gap, on dirait, juste essayer de montrer cette vie. aux gens qui peut-être ne peuvent pas voir d'ailleurs. Oui,

  • ramata

    je comprends tout à fait ce que tu cherches à faire et effectivement, pour le coup, le profil de journaliste te permet vraiment d'apporter cette compétence et cette expertise dans ton métier au quotidien. Donc, ce que t'évoquais, c'est que tu faisais beaucoup de pop-up. Si on se projette un petit peu dans l'avenir, est-ce que toi, tu as un projet d'ouvrir ta propre boutique ?

  • maya

    Aaaaaaah Pas tant, non. Je suis vraiment, mais pas pour l'instant, parce que j'ai un peu une vie nomade dans ce moment. Pour l'instant, j'aime ça. Je suis encore jeune, je suis encore solidarité, je suis vraiment flexible. mais j'ai un showroom j'ai déjà un showroom, un petit studio ici à Montréal et avec ce studio j'ai des projets à prévenir j'ai même une exposition que je vais faire pour la semaine de la mode Montréal, la mois prochaine. Et ce serait la première fois que je organise un événement avec un DJ, une exposition de textile. Ce serait quelque chose que je collabore avec plusieurs... Mais une magazine africaine ici au Canada, mais aussi une autre designer d'une marque des choses qui sont faites au Madagascar. Et oui, on va... collaborer ensemble pour faire une exposition de textile et aussi de la craft africaine et avoir une petite studio pop-up, quelque chose comme ça aussi. Ce serait ma première fois à essayer d'ouvrir les portes plus à quelque chose plus tangible, si vous dites ça, tactile, pour les gens au public. Mais une boutique, c'est pas... Pour l'instant, ça n'a pas encore croisé ma tête. Je pense que je suis juste trop un peu partout pour m'installer quelque part et avoir une petite... Mais on ne sait jamais, on ne sait jamais.

  • ramata

    En fait, pour moi, ce n'est pas... En tout cas, c'est intéressant ta vision d'être quelque part nomade et de se dire qu'en fait, comme ton client, il est partout, c'est intéressant que toi, tu puisses aussi aller partout et te sentir libre. Maintenant, tu peux avoir un pied-à-terre quelque part qui n'est pas forcément géré par toi. Et puis, toi, tu continues à faire des pop-up, à tourner. Et après, ce n'est pas forcément une boutique en propre. Ça peut être un concept store dans lequel on va retrouver des marques qui ne bougent pas. Et puis, après, il y a aussi des pop-up. Comme ça, il y a une adresse à laquelle on peut retrouver. Mais aujourd'hui, c'est vrai que ce n'est plus forcément, on va dire… un passage obligé parce que si tu as un site Internet, les gens qui veulent te trouver, ils peuvent te trouver quoi qu'il arrive.

  • maya

    Oui, mais je pense qu'il y a aussi quelque chose que j'ai observé dans ces dernières pop-ups que je faisais dans les boutiques. Je vois la raison que les designers décident d'avoir un peu comme une flagship store. Tu comprends ? Je vois ça aussi parce que c'est vraiment quelque chose d'autre de comme toucher. Les tissus et les vêtements et aussi d'avoir un pied à terre pour créer un peu plus de communauté. C'est quelque chose qui m'a croisé récemment juste parce que je voyais vraiment ça aussi. Il y a vraiment un avantage d'avoir un pied à terre quelque part. C'est juste une question d'avoir des gens à gérer. Il y a plein de logistique. Pour l'instant... Pour moi, je ne suis pas encore là financièrement. C'est quelque chose que j'ai fait en plein ici. Mais c'est encore vraiment au début. Ce n'est pas encore là pour projeter. Mais on ne sait jamais.

  • ramata

    Oui, c'est des projets dans le futur. On peut se dire potentiellement un défilé, potentiellement une boutique. Il faut vraiment réfléchir en se disant si c'est une collaboration avec... plusieurs créateurs dans un pop-up store. La logistique, vous la partagez avec plusieurs. Tu n'es pas toute seule à monter le projet. Au niveau des collections, tu en crées combien ? Quel est ton rythme de création des collections sur une année, par exemple ?

  • maya

    Pour moi, pour l'instant, c'est comme deux collections par année. Mais ces journées-là, un peu euh... le système, la stratégie. Mais ce n'est vraiment pas toujours saisonnière. Surtout, ce n'est pas une stratégie très traditionnelle. C'est plus de la mode, c'est plus comme des capsules, des collections capsules. Je trouve que les gens en ligne, surtout, ils veulent toujours des nouveautés, des nouvelles choses. Soit comme mais ils veulent juste quelque chose, ils veulent toujours des nouvelles. Alors moi, j'essaie de créer des petits capsules, des collections de capsules. Si je pourrais, j'essaie de faire ça chaque trois mois. Au lieu de faire des grandes collections chaque saison, je ne fais rien comme ça. Pour moi, c'est plus des petits lancements, des Ausha, soit des nouveaux sacs, parce que je fais aussi des accessoires. J'ai même des sacs de patchwork qui sont faits de jeans recyclés. Alors ça, c'est un peu un lancement où j'ai lancé deux sacs. collection, on dirait, mais c'était vraiment petit parce que c'était juste comme deux sacs. Mais c'est un rythme qui est en amont, c'est un rythme aussi qui est juste, qui reflète un peu ma vie et comment je suis pour l'instant, même avec mes ressources financièrement, ça reflète vraiment la vitesse de ma vie dans ce moment. Comme cet été, c'était sûr que parce que j'étais si occupée par les pop-ups, J'ai apporté plein d'inventaires avec moi du Ghana parce que je voulais vraiment utiliser le restant de mes tissus que j'avais déjà. Ça veut dire que c'était beaucoup de modèles anciens. Et pour moi, je n'aime pas trop ça d'avoir toujours des modèles des anciennes collections parce que pour moi, ce n'est pas intéressant de toujours essayer de vendre les mêmes trous. mais en même temps parce que ma stratégie était de faire de vraiment pénétrer les nouveaux marchés internationaux. C'était correct, ça va d'avoir des anciennes collections. Mais ça veut dire aussi que j'étais trop occupée de même développer des nouvelles choses pour mes clients qui sont déjà mes clients en ligne. Et c'est juste une question de temps, je pense. C'est juste une question de capacité, une question de temps. Pour l'instant, pour l'automne, Moi, je vais relancer. C'est un peu comme un relancement d'une collection que je faisais déjà en avril. Mais pendant ce temps-là, c'était déjà un peu trop tard parce que c'est des vêtements qui sont tissés vraiment épais de quintet. Alors, moi, j'aimerais pour le prochain mois relancer un peu cette collection avec des nouvelles pièces aussi. Comme je t'ai dit déjà, moi aussi, je travaille maintenant avec de la soie adhérée. Et même ça aussi, je n'avais pas assez de temps à lancer cette petite capsule que je voulais lancer en juin, juste à cause de beaucoup de choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Alors oui, je trouve que c'est un peu un rire naturel pour l'instant. C'est juste quelque chose qui est plus soutenable pour moi. Et mes clients, je pense, sont habitués à ça aussi. C'est comme, ils attendent les nouveautés, mais en même temps, c'est... pas... Il n'y a pas beaucoup d'attentes, il n'y a pas beaucoup de pression. Si je faisais des défilés et que j'ai participé plus dans des fashion week et tout ça, c'est sûr qu'il faut avoir plus de préparation de tes collections et tout. Mais pour l'instant, je fais juste... Je fais un peu comme je veux. Alors, c'est juste ça ma stratégie présentement.

  • ramata

    Tu as bien raison de faire comme tu veux, de ne pas t'imposer d'espèces de structures qui seraient trop strictes et qui ne correspondraient pas ni à ce que peut attendre ta clientèle, ni à ce que toi, tu imagines pour cette marque. Et puis après, c'est vrai que quand on est dans des périodes de réflexion sur peut-être la relance d'une marque ou quand on est au début, c'est bien de tester plusieurs choses pour pouvoir après faire un bilan et se dire OK. Ce qui a vraiment bien marché, c'est ça. Alors que parfois, il y en a, ils ont une structure précise, définie. Ils ne veulent pas la quitter. Et parfois, ce n'est pas forcément ce que le client veut. Et donc, en fait, ça ne marche pas forcément. Toi, aujourd'hui, tu fais fabriquer au Ghana. Je pense que c'est un élément qui est important. Je pense qu'il y a un volet quand même éthique, sustainable, dans le développement de ta marque. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • maya

    Oui, alors pour le côté éthique, comme je t'ai dit déjà, c'est quelque chose qui est vraiment important à moi. Et pour moi, j'ai cherché vraiment des ateliers de production qui reflètent vraiment ces valeurs. Alors, un des ateliers de production où je travaille avec... Et eux, ils sont partis d'une association qui s'appelle Ethical Fashion Apparel. Je pense que c'est African Ethical Fashion Apparel, quelque chose comme ça. Et eux, ils sont très connus dans la mode pour produire les vêtements pour des modes internationaux, globales, partout. Et ils sont tous faits au Ghana. Alors eux, ils sont des partenaires de cette association. Alors pour moi, c'était important de juste trouver une production, une équipe de production qui, oui, sont comme, mais surtout comme bonne communication, efficace et tout, mais aussi avec ces valeurs d'éthique. Mais je pense aussi au Ghana et peut-être le continent en général. On a déjà une culture, mais de payer les gens. plus juste, je pense, en général, c'est pas la même chose que des pays, peut-être, où c'est plus saturé de production en masse, soit en Chine, soit au Bangladesh, où on entend beaucoup plus des histoires des travailleurs, des vêtements qui sont, je sais pas, comme, travaillent les heures trop longues, c'est juste pas éthique du tout. Alors oui, pour ce côté-là, c'est ça. Puis pour le deuxième côté, d'avoir des choses plus comme écolo. Mais c'est toujours une journée, un chemin pour moi. C'est pas toujours parfait parce que c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses dans mon processus qui ne sont pas les meilleures pour l'environnement. Même la théâtre, c'est pas quelque chose qui est comme la meilleure pour l'environnement, c'est sûr. mais c'est vraiment du... Mais surtout dans la dernière année, de développer de nouveaux modèles qui utilisent plus le gaspillage de textiles. Il y a une crise de gaspillage de textiles au Ghana, où il y a plein de dégâts, des déchets, des vêtements, du fast fashion, qui étaient envoyés sur le continent, et maintenant ça commence à juste... étouffer, suffoquer les rivières, les laine-feuilles, la poubelle et tout, c'est un peu un désastre. Alors moi, j'essaie de souligner ça sur mes communications, sur mes contenus. J'ai déjà visité plusieurs fois ces sites qui sont pleins de verrements gaspillés. Et juste pour vous montrer visuellement cet impact pour les gens. pour qu'ils soient conscients de l'impact de la fast fashion. Et j'essaie aussi de travailler avec ces matériaux. Comme je t'ai dit déjà, j'utilise des jeans que j'ai cherchés au marché, comme réutiliser, créer des patchworks. Je ne gaspille rien de mes tissus. J'utilise tous mes tissus. J'ai fait des patchworks de mes tissus. et des accessoires et tout pour faire des nouveaux, des robes, des boubous, des petites choses. Avec quoi d'autre ? J'utilise aussi, je travaille avec les sacs farine qui sont comme 100% coton. Et j'ai même lancé des petits tenues de chemise et pantalons qui sont faits de sacs farine. Et ouais, j'ai... beaucoup de projets à l'avenir aussi. J'aimerais faire des crochets avec les t-shirts. Tu peux faire de la yarn, le fil avec ce tissu pour faire les crochets. Je veux faire des sacs en crochet de ces t-shirts. Et juste continuer à utiliser plus des choses qu'on a déjà, les matériaux qu'on a déjà redéveloppés, upcycled. Aussi, une autre chose que je vais lancer le mois prochain, c'est une veste. C'est une veste, je pense que c'est incroyable. C'est fait de jeans aussi, mais c'est des jeans que j'ai collectés. Je les ai teinturés en fait, je faisais du batik. En fait, je les ai mis dans la javel, plusieurs, je les ai teinturés et ça faisait comme vraiment coloré. J'ai fait des patchworks de ça et ça sera une veste de jean que je vais lancer le mois prochain. Alors, c'est un peu ça le côté plus écolo.

  • ramata

    Très bien. Je vois qu'il y a énormément d'initiatives que tu mènes qui sont complètement ancrées dans une approche sustainable de la création d'une collection. On arrive à la fin de cette interview. On a pu balayer ta stratégie de communication, de distribution et tes ambitions pour l'avenir, même si de ce que tu évoquais, tu as envie de préserver ta liberté et d'être assez spontanée dans la manière dont tu travailles. C'est ce qui est intéressant. Est-ce que tu reviens prochainement à Paris ?

  • maya

    Oui, je reviens, c'est sûr, au printemps. en mars. Mais le plus en amont, le plus tôt que possible. Le plus tôt que possible. On verra. Je suis flexible.

  • ramata

    En tout cas, c'est noté. On suivra un petit peu tes aventures via ton compte Instagram. Et puis, je mettrai le lien du compte Instagram de façon à savoir où est-ce que tu t'arrêtes. Et tu pourras venir découvrir tes collections. Moi, je te remercie d'avoir accepté cette interview. J'ai été ravie d'en savoir plus. plus sur ta marque. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • maya

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout.

  • ramata

    Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de Maya Amwa

    00:00

  • Découverte de Batik Boutique et parcours de Maya

    01:27

  • Les débuts de Maya dans la mode et ses inspirations

    03:21

  • Les défis de la création d'une marque de mode

    04:54

  • La stratégie de distribution et les pop-ups

    08:32

  • L'importance de la durabilité et de l'éthique

    13:26

  • Les différences culturelles dans la mode entre les régions

    21:42

  • Projets futurs et ambitions de Maya Amwa

    39:21

Description

Comment transformer un héritage culturel en marque de mode nomade et rentable ?

Maya Amoah, fondatrice de la marque Batik Boutik, nous livre une véritable masterclass sur l'entrepreneuriat à la croisée des continents, de la gestion de production au Ghana à la stratégie de vente par pop-up stores internationaux.

Son interview est une mine d'or pour tout porteur de projet souhaitant lancer sa marque en s'appuyant sur l'artisanat africain et une vision durable.


Les 3 leçons clés de la masterclass de Maya :

  1. 🌍 Le commerce nomade pour briser les frontières : Maya nous explique pourquoi la stratégie des pop-up stores (Paris, Berlin, Chicago...) est devenue son levier de croissance principal. Loin d'une adresse unique, elle montre comment le nomadisme lui permet de tester les marchés (Europe vs. Amérique), de rencontrer sa clientèle et de s'inspirer, transformant le coût logistique en investissement marketing.

  2. 🧵 Vaincre les a priori sur le Made in Africa : Face au mythe selon lequel produire en Afrique serait un "challenge", Maya démontre comment la communication et la transparence sur son processus artisanal ghanéen (batik, kenté) garantissent l'excellence. Elle insiste sur le fait que l'éthique et le respect des standards internationaux sont pleinement compatibles avec le savoir-faire local.

  3. ♻️ L'Upcycling comme ADN créatif : Comment intégrer l'écologie au cœur du design ? Maya partage ses initiatives concrètes : de l'utilisation des sacs en farine 100% coton pour des collections capsules, à la transformation des déchets textiles en accessoires de patchwork. Elle prouve que la mode circulaire n'est pas une contrainte, mais une source infinie d'innovation


Si vous êtes porteur de projet, designer ou simplement passionné par le commerce éthique et la diaspora, cet entretien est fait pour vous.


Découvrez comment bâtir une marque cohérente qui célèbre le style africain tout en étant ancrée dans les enjeux de demain.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • maya

    Il y avait beaucoup de temps et d'énergie que j'ai mis dans une plateforme. Tu comprends ? C'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram. C'est vraiment quelque chose qui me fatiguait. C'était vraiment fatigant. Et puis, j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, peut-être que je peux juste faire un petit tour. Dans la route, alors j'ai pensé, ok, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça et j'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Petite Africa Village. Et je faisais un pop-up là et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme, tout en ligne. Ça m'a vraiment inspirée aussi et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de résouter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente.

  • ramata

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique.

  • maya

    Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.

  • ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie de Maya Amwa, la fondatrice de la marque Batik Boutique. Elle est basée au Canada, plus précisément à Montréal, et elle fait fabriquer ses collections au Ghana. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours et de sa marque. Bienvenue Maya, comment vas-tu ?

  • maya

    Allô, bonjour. Oui, ça va bien et toi ?

  • ramata

    Écoute, ça va très bien. Je suis ravie de te retrouver pour cette interview. Je pense que c'est la première fois que je fais un duplex Paris-Montréal. Donc, comme j'ai déjà fait des duplex à Abidjan, Cotonou ou autre, je pense qu'il ne devrait pas y avoir de souci pour la connexion.

  • maya

    Oui, merci beaucoup pour m'inviter à faire cette entrevue. J'avais vraiment hâte de le faire.

  • ramata

    Écoute, c'est moi qui suis ravie et on va commencer cette interview comme je le fais toujours. Je vais te demander de te présenter.

  • maya

    Ok, parfait. Alors bonjour, je suis Maya, Maya Amwa. Je suis la fondatrice et directrice créative de Batik Boutique. C'est une marque de vêtements. Ça fait sept ans que j'ai cette marque de vêtements et c'est tout fabriqué au Ghana, le Beste-Afrique. Moi, j'ai agrandi ici au Canada, en Ontario. alors je suis anglophone, mais ça fait six ans maintenant que j'habite à Montréal, mais les dernières trois ans que j'habite entre Ghana, Accra, la capitale de Ghana, et ici Montréal. Et oui, la marque de vêtements Batik boutique, c'est comme un mélange des tissus Batik, alors les tissus qui sont titrés à la main, mais avec aussi du wax, parfois les tissus wax, et l'idée est juste comme le style. des tissus traditionnels, mais avec un design plus contemporain, inspiré plus de la mode ici. Et oui, c'est ça. C'est plus par en ligne, mais ces jours-là, je fais beaucoup de pop-up. J'étais à Paris même en juillet. Je faisais un petit tour de pop-up à Berlin, à Paris, Chicago. Montréal, Toronto et la semaine prochaine, ça sera New York. Alors, oui, c'est quelque chose que j'ai fait en plein et j'ai hâte d'être ici.

  • ramata

    Très bien. Écoute, je te remercie pour cette synthèse et cette overview de ton parcours et tu nous as aussi partagé des informations sur la marque. Moi, j'ai envie de revenir un petit peu aux origines et notamment, voilà, au niveau de tes études. Est-ce que toi, tu as un parcours scolaire où tu avais étudié la route ? Ou pas du tout.

  • maya

    Pas du tout en fait. Moi, j'ai une éducation en journalisme avec une mythe. C'était comme ici à Montréal, ça s'appelle des majeurs et des mineurs. Alors, la plupart de mon degré, c'était en journalisme. Puis, j'ai fait aussi un petit mineur à les droits humains et les sciences politiques. Alors, quelque chose comme complètement différent. La mode était juste quelque chose que moi, j'ai agrandi avec. Avant, dans cette marque, j'avais une autre marque de vêtements. Avant ça, c'était des vêtements que j'ai peinturés à la main. Et oui, c'est plus comme le journalisme et comme partie de la plateforme de ma marque, dans le sens que j'essaie de faire, j'ai raconté des histoires, des artisanats et juste la vie du Ghana avec cette plateforme sur Instagram et tout. J'ai plein de projets même à l'avenir aussi. continuer à incorporer ce journalisme dans ma marque.

  • ramata

    Ok, très bien. Comme beaucoup de mes invités qui n'ont pas à la base un background de mode, ils se retrouvent dans ce secteur d'activité par passion. Donc, toi, quels ont été tes débuts dans la mode ? Est-ce que dès le départ, tu as créé ta marque ou est-ce qu'éventuellement, tu as travaillé pour d'autres marques ? Comment est-ce que tu as... Comment est-ce que s'est faite la genèse de Batik Boutique ?

  • maya

    C'était fait en 2018. C'était vraiment quelque chose que ça faisait déjà des ans que je me projetais toujours de travailler là-bas dans la mode, mais je ne savais pas exactement quoi et tout. Quand j'étais là au Ghana en 2018 pour visiter ma grand-mère, moi j'ai juste tombé en amour avec le batik, le tissu batik. Ce tissu-là, ils ont des origines d'Indonésie, mais c'est vraiment utilisé. surtout ces jours-là dans l'Ouest d'Afrique. On voit ça beaucoup à Nigeria, si tu connais la marque Dylab, on voit ça dans beaucoup de pays francophones aussi en Afrique. C'est quelque chose qui m'a vraiment inspirée en 2018. Après ça, c'était juste un chemin de vraiment travailler avec, en fait, trouver des couturières. J'ai commencé à travailler sur mes modèles que j'ai proposés, créer les patrons et tout, faire les sketchs et tout. Puis j'ai commencé le premier lancement d'une collection capsule, mais vraiment pas officielle du tout. J'ai juste mis ça sur, je pense, Facebook ou quelque chose. Puis les gens étaient vraiment intéressés. Du coup, c'est juste ça que ça a commencé, ça a continué à rouler. mais comme La plupart de mon chemin dans la mode, dans les marques et tout, j'étais à l'école, je faisais mes études, alors c'est vraiment juste les dernières, même comme une année, ça fait je pense une année que je suis libre de l'école, où je peux même maintenant me lancer plus à temps plein dans ce travail, et aussi concentrer plus sur la modèle de pop-up. et site web et e-commerce et tout ça. Mais avant ça, c'était vraiment plus des marchés, des festivals. Ouais, c'était un peu ça comment ça a commencé.

  • ramata

    OK, c'est intéressant que tu parles donc de ce voyage au Ghana. Donc, j'imagine que toi, tu es d'origine ghanéenne.

  • maya

    Ouais, c'est ça. Mon père vient de Ghana et ma mère est égyptienne et allemande.

  • ramata

    OK, wow, super mélange. Du coup, toi, tu as fait des voyages régulièrement, j'imagine, au Ghana, à Accra. Et est-ce que toi déjà, tu portais des tenues avec du batik ou du wax ? Est-ce que ça faisait partie un petit peu de ton quotidien, que ce soit à la maison ou en extérieur ? Il y avait des créateurs que tu suivais et tu avais des tenues ou pas forcément ?

  • maya

    Non, pas forcément, parce que moi, je trouve, surtout en 2017-2018, je pense qu'en France, c'était différent déjà, mais comme ici au Canada, C'était rare de même voir de la mode africaine qui était d'un style plus comme, on dirait pas même juste élevé, mais juste, je sais pas, comme juste quelque chose que tu porterais dehors et comme aux soirées et tout. Pour moi, c'était vraiment comme, quand j'ai vu ces tissus-là, ça me rappelait de mes tantes qui, comme quand on allait à l'église ou quelque chose, c'était toujours des cérémonies, des choses un peu plus comme formales. Alors, c'est un peu ça aussi la raison que j'ai même commencé la marque, parce que c'était comme, dans cette époque-là, je trouvais qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup d'options, des styles un peu plus comme, soit streetwear, ou soit juste quelque chose que moi, je porterais avec ces tissus, parce que les tissus sont magnifiques, les tissus sont colorés, c'est vibrant. Mais maintenant, comme en 2025, je pense que ça a tellement changé. Maintenant, c'est comme beaucoup plus connu. porter de la wax n'importe où, vraiment. Mais à l'époque-là, je trouvais que c'était vraiment comme des choses plus pour mes tentes ou comme les cérémonies, des choses plus africaines. Et c'est un peu ça l'idée. C'était aussi de montrer ce tissu, le wax et le batik à une démographie. Plus grand que juste les Africains même. Même quand tu vois mes mannequins et tout, c'est vraiment un mélange. Il y a beaucoup de diversité. C'est vraiment pour essayer de mettre ce tissu et ces racines africaines dans un marché plus grand de la mode, dans un sens plus... Juste pris un peu plus sérieusement aussi. Je pense qu'avant, c'était plus... dévalorisé. On a juste vu ce type d'événement dans les magasins africains où c'était comme 20 dollars ou quelque chose. Même moi aussi, j'ai trouvé qu'à l'époque, quand j'ai vendu au marché, il y avait beaucoup de gens qui ont essayé de négocier mes prix et tout. Mais ça a vraiment changé. Je pense que ça a vraiment changé cette perspective des vêtements africains dans le sens que c'est beaucoup plus élevé surtout avec les fashions qui se passent à Lego. et... Dakar et tout. Alors, c'est incroyable de les voir.

  • ramata

    Très bien. Effectivement, on avait moins accès, je pense, à l'information. Je pense qu'il y a toujours eu des marques qui étaient présentes et qui faisaient des choses intéressantes et diverses en Afrique. On n'avait pas forcément accès à l'information pour les trouver facilement. Donc, on avait cette impression d'absence. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus visible. Toi, est-ce que tu parlais de la Legos Fashion Week ? Est-ce que toi, tu as pour ambition, pour objectif de défiler ou est-ce que tu as déjà défilé ?

  • maya

    Pas encore. J'ai juste, mais j'ai défilé une fois. C'était au Ghana. C'était à Kumasi. C'est notre ville. C'est comme la deuxième ville la plus grande au Ghana. Là, j'ai eu une belle expérience. J'ai trop aimé ça. Pour les défilés en général, pour moi, exposer tout, c'est pas quelque chose que... Moi, j'aimerais faire, j'étais même invitée déjà à Guinée pour une semaine de la mode là, qu'est-ce qui se passe ? Mais pour moi, ça m'intéresse beaucoup plus de juste aller observer, voir déjà qu'est-ce qui se passe au Nigeria surtout, mais Dakar aussi comme Sénégal, ça serait trop cool. Et plus de faire aussi des pop-up, j'aimerais vraiment ça, d'entrer en Afrique et commencer à faire plus des pop-up et un résultat un peu plus... plus sur le continent que juste Accra. Même Côte d'Ivoire, qui est juste à côté. Il y a Togo aussi, qui est juste à côté. Ces pays-là, ils ont vraiment la mode superbe aussi. Et plein de venues et des places à exposer. Alors, c'est plus ça, je pense, mon prochain objectif. Mais ça serait cool aussi un défilé, c'est sûr. Il faut juste que je prépare la prochaine collection. Alors, c'est ça que je travaille en ce moment.

  • ramata

    Très bien. Depuis le début, tu parles beaucoup des pop-up. Donc aujourd'hui, toi, c'est vraiment ta stratégie de distribution, c'est de faire des pop-up dans différentes villes. Alors à Montréal, j'imagine, ou à Canada, parce que tu es sur place, mais tu as parlé de Chicago, tu as parlé de Paris, tu as parlé de plusieurs villes différentes. Donc toi, ça fait vraiment partie de ta stratégie ?

  • maya

    Oui, je trouve que... OK, parce que depuis... Parce qu'un peu le chemin de ma... Mon entreprise, c'était vraiment comme, au début, j'ai commencé avec les festivals, les marchés, des choses vraiment comme sur place, dans la vraie vie. Mais avec le COVID, c'était clair que tout le monde était à l'intérieur. Pour moi, ça a vraiment agrandi mon entreprise et tu vois qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont dit la même chose. Pendant cette époque-là, les marques étaient plus en ligne. Vraiment comme agrandi, surtout avec le Black Lives Matter et plein de soutien pour les entreprises noires. Alors, de 2020 jusqu'à maintenant, la plupart des ventes et la stratégie, le marketing, c'était en ligne. Pour moi, c'était vraiment en ligne. C'était concentré sur le contenu Instagram, c'était les reels, c'était un peu TikTok, mais pas trop. pour moi c'est un peu comme même des les infolettres et plein de contenu, plein de contenu. Mais, je pense, j'ai eu un point où je me suis dit que je me sentais vraiment brûlée parce que c'est comme, c'est vraiment difficile. En 2025, c'est vraiment difficile. J'ai trouvé que c'était vraiment saturé le contenu sur Instagram, de même comme chercher des influenceurs. Parfois, c'est difficile. Il y a beaucoup de risques avec comment dire ça, Facebook ads, tu comprends, c'est comme, genre, il y avait beaucoup de temps et énergie que j'ai mis dans une plateforme, tu comprends, c'est comme de mettre beaucoup d'énergie sur une plateforme comme Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me fatiguait, c'était vraiment fatigant et... Puis j'ai pivoté un peu dans les derniers trois mois pour l'été. C'était comme quand j'étais en retour du Ghana au Canada. Je me suis dit, ah, mais peut-être je peux juste faire un petit tour dans la route. Alors j'ai pensé, OK, je peux arrêter à Berlin parce que je savais qu'il y avait la semaine de la mode là. Et j'ai trouvé une exposé, c'était comme une expo africaine. de la semaine de la mode de Berlin. J'ai trouvé ça. J'ai pris une bourse de Berlin à Paris et j'ai trouvé là une boutique qui s'appelle La Petite Afrique, Little Africa Village. Et je faisais un pop-up là. Et je sentais juste que c'était comme, pour moi, ça m'a enlevé un peu le stress de me concentrer tout sur une plateforme. Tous en ligne, ça m'a vraiment inspirée aussi. Et la stratégie était bonne parce que pour moi, c'était juste une façon aussi de réseauter et exposer mes choses et aussi avoir une meilleure idée de ma cliente et aussi le marché hors du Canada. Parce qu'avant ça, c'était vraiment comme mes clients étaient entre les Américains et les Canadiens. C'était vraiment ça. Il n'y avait pas d'Européens du tout. Au Ghana, quand je suis au Ghana, c'est vraiment juste la production pour la plupart. Je n'ai pas encore assez approché le marché d'Akra. Mais je trouvais que de faire ce pop-up, c'était juste une façon magnifique pour moi de continuer à inspirer, rencontrer de nouvelles personnes, avoir des nouveaux... Parce qu'une opportunité m'a donné une autre opportunité. Et c'était juste quelque chose pour mon âme. tu dis ça, je pense que ça m'a vraiment servi plus mon soul tu comprends, d'avoir quelque chose qui était un peu plus en vraie vie et avec cette stratégie aussi, je trouve que oui, pour l'instant, c'est un peu basé sur les logistiques des boutiques que tu trouves pour exposer tes choses et de le faire. assez en avance, le marketing, parce que moi, c'était vraiment la dernière minute un peu tous les pop-ups que je faisais. C'était vraiment une idée spontanée. Mais je trouvais que ça fonctionne bien. Et pour moi, c'est juste avoir une deuxième avenue au lieu de juste avoir cette avenue en ligne pour vraiment partager mon art avec le monde.

  • ramata

    C'est très intéressant ce que tu évoques. vraiment le besoin d'avoir d'un côté le digital et de l'autre des événements physiques et de le faire sous la forme de pop-up pour aller à la rencontre de ton client et vraiment comprendre quelles sont ses attentes. Est-ce qu'à travers ces différents pop-up, tu as pu constater qu'il y avait des différences, j'imagine qu'il y en a, de goût entre ce qui va être acheté à Paris, ce qui va être acheté… par les Américains et les Canadiens ? Quelles sont les principales différences que tu as pu voir entre, par exemple, les Amériques, l'Amérique du Nord et l'Europe ?

  • maya

    Pour moi, je pense que c'est une question de... Je trouve que quand on parle dans le business des avatars des clients, pour moi, les deux avatars de clients que j'ai, c'est une série la diasporienne ou le noir américain qui veut connecter avec ses racines et que ça s'intéresse. Puis la deuxième est la personne, peut-être pas africaine, peut-être pas même racisée, mais qui valorise vraiment les vêtements, les textiles, l'artisanat. Je trouve que quand j'étais à l'Europe, à Paris et même à Berkeley aussi, je trouve que cette démographie des gens qui sont plus intéressés par la mode artisanale et tout, sont plus évidents là. Je trouve qu'ici, au Canada, parfois, ça pourrait être plus difficile à vraiment vendre l'idée, même de valeur, de vêtements africains ou des textiles. Je pense qu'il y a juste Merci. un peu plus d'appréciation de ce tissu et de cette histoire même en Europe. Pour les États-Unis, je trouvais que Les Noirs américains, les Américains noirs, ils ont vraiment une culture de soutenir les autres entreprises noires. Alors, c'était tellement beau de le voir aussi. J'ai trouvé qu'il y avait juste plus d'enthousiasme entre les Noirs qui habitent aux États-Unis de me supporter, de même s'intéresser. par une entreprise noire et cette histoire, et aussi pour connecter même à ses racines, même s'ils n'ont pas pris l'examen d'ADN. Pour eux, c'est juste comme quelque chose qu'ils se sentent vraiment proches avec ce tissu. Et j'ai même remarqué ça quand j'étais à Paris. Parce qu'à Paris, la boutique où j'ai fait mon pop-up, c'était vraiment comme une place pour les touristes aussi. Mais c'était bien de voir comment il y avait... plusieurs groupes de touristes qui sont venus et la plupart étaient des Américains, Américains noirs et pour eux, c'était comme pas même une question du prix, c'était pas même une question de la valeur ou rien. Pour eux, c'était juste quelque chose qui s'intéressait beaucoup et il y avait beaucoup d'enthousiasme là. Alors, je pense qu'entre ces pays, moi, j'aimerais vraiment aller encore aux États-Unis pour voir encore ce qu'est... Ce marché-là et aussi à l'Europe. J'aimerais même faire les autres, comme Londres. Je pense encore faire Londres. Je pense encore faire Amsterdam. Alors, c'est un peu ça mes projections pour l'année prochaine. J'aimerais faire encore un deuxième tour. Mais cette fois-ci, ça sera plus du Ghana parce qu'après, c'est plus proche à l'Europe que même au Canada. Alors, j'essaie de me placer un peu plus dans ces pays. hors du Canada. Parce que je trouve qu'au Canada, parfois, c'est difficile. C'est difficile encore de trouver mon marché ici. Je pense que c'est juste peut-être un peu plus avancé même dans ces autres pays.

  • ramata

    Très bien, je comprends tout à fait. C'est super intéressant en tout cas de voir effectivement ces deux personnes-là que tu as pu identifier et où tu te rends compte que ce soit des États-Unis ou que ce soit Alors, comment dire, en Europe, tu retrouves ces personas. Donc, la boutique dans laquelle tu étais, Little Africa, j'avais interviewé Jacqueline N'Gopi, la fondatrice de Little Africa. Donc, je connais bien son concept store. Et effectivement, c'est à la fois un lieu dans lequel il va y avoir des touristes qui peuvent venir du monde entier, qui vont venir à Little Africa, et également des gens qui vivent à Paris ou en banlieue et qui vont aussi… aller dans cette boutique. Donc, c'est ça la force de cette boutique, c'est d'avoir une clientèle qui est assez large. Si on en vient maintenant, donc ce que tu as expliqué, c'est que toi, tu n'as pas un parcours à la base mode. Et puis, tu as tenu à faire une marque fabriquée au Ghana. Donc, quels ont été les challenges que tu as pu rencontrer ? Et puis, comment est-ce que tu as décidé de construire ta première collection ?

  • maya

    OK, OK. Ah, mais moi, je trouve que les challenges... Mais je pense au début, c'était... Mais pour moi, je trouve qu'en général, les choses ont vraiment amélioré dans les dernières années. Oui, dans un sens, mais plus le côté de marketing, c'est sûr que ça a devenu un peu plus compliqué. Je pense que, comme je t'ai dit, c'est pas facile. Le marché est vraiment saturé, surtout digital. Mais plus comme le côté de production, je pense que c'était plus au début que j'avais beaucoup de challenges, juste avec les tailles. Parce que j'étais plus par une marque e-commerce, alors ça veut dire que les clients sont commandés en ligne. Et quand tu commandes en ligne, parfois tu ne sais pas exactement le taille. qui va vraiment te faire le meilleur. Alors, c'est une question d'essayer de développer des styles. Pour moi, c'est aussi mon style, c'est de développer des designs, des styles qui sont vraiment confortables, mais aussi assez versatiles, mais pas flexibles, parce que c'est ça aussi, le tissu est vraiment comme... Mais ce n'est pas flexible du tout, c'est vraiment rigide. Alors, c'était encore plus dur, parfois, de développer des designs qui vont avoir plus... une chance à fit les clients. Parce qu'au début, pour moi, c'était un peu un challenge. Les clients ont commandé des choses et si ça ne les fêtait pas, c'était sûr qu'ils ont retourné. Puis c'était juste beaucoup de coûts pour moi de les rembourser et aussi couvrir les coûts de shipping et tous les colis et tout. Alors oui, je pense que... Au début, ça, c'était le major challenge. Mais j'ai vraiment mis beaucoup d'intention dans les dernières années de développer des designs et des patrons qui sont vraiment plus proches au corps humain régulier d'une personne. On ne peut jamais avoir des vêtements qui vont se mettre vraiment bien pour toi. tout le monde, mais en même temps, je pense que c'était comme une manière de juste observer, avoir, même faire beaucoup de fittings aussi avec plein de décors différents. Pour moi, pour l'instant, mon échelle de taille, ça va jusqu'à 3X et c'était juste parce que j'ai pris du temps vraiment à avoir des sessions de fitting avec plusieurs mannequins. des corps, des types de corps différents et avoir aussi beaucoup de feedback de eux, de comment est-ce qu'ils se sentent, comment est-ce que je peux améliorer ce style qui serait plus confortable, mais au même temps encore élevé et élégant. Je trouve que dans le côté du design et production, c'était ça le major challenge pour moi. Mais après ça, Je ne pense pas que c'est si difficile. Je pense qu'il y a un peu un mythe que tu travailles en Afrique et de produire en Afrique, ça va être dur. Il y a toujours quelque chose qu'ils disent, comme l'Afrique, plus négatif. Mais pour moi, je trouve que ce n'est pas le cas. Je ne dis pas que c'était parfaitement facile dans tous les sens, mais en même temps, c'était quelque chose que pour les... Les premières années, moi, je n'étais pas même là au Ghana. J'étais de plupart ici au Canada et c'était tout en ligne. C'était tout par WhatsApp, en fait, qu'on a fait la communication et la vidéo et tout. Même les shoots que je faisais là, j'ai commissionné des photographes de le faire et c'était noir sur l'appel vidéo pour essayer de directer un peu les shoots. Alors, on a trouvé une mode de le faire qui était comme... Pour moi, à l'époque, c'était vraiment pratique parce que j'étais à l'école et tout. Pour la plupart, ça a fonctionné. Je trouve que le major challenge, c'est plus le marketing. C'est moins la production et moins la marque. Et c'est plus juste mettre mes vêtements devant les bonnes personnes, devant plusieurs lieux, avoir plus de presse. Aussi, c'est juste moi. C'est toujours juste moi qui fais tout. Alors, j'imagine que c'est aussi ça. C'est juste comme une question d'éventuellement employer des gens pour au moins m'aider à plusieurs choses, au moins avoir un assistant, c'est sûr. Mais pour l'instant, oui, c'est juste moi qui fais tout. Et je pense que c'est comme la challenge. Puis, ta deuxième question, c'était quoi encore ? Oh, OK, la collection, la première collection. C'est... C'est un petit capsule. Pendant ce temps-là, je trouvais que c'était plus la mode de porter des ensembles. C'était plus comme des chemises tank tops avec des jupes courtes qui matchent. C'était beaucoup des tenues comme ça qui matchent. Moi, je trouve que ces jours-là, les gens ne portent pas la même... Au moins pour moi, mon style, je n'ai pas peur. autant qu'avant des tenues qui marchent comme ça. Mais ma première collection, comme la officielle collection, honnêtement, je ne me rappelle plus. Je faisais plein de collections. Je faisais plein de collections. Je pense que c'était juste... Mais je vois les tissus. Moi, je vois plus comme les tissus, les premiers tissus que j'utilisais. Et c'était dans ce premier voyage au Ghana où j'ai découvert ces tissus au marché, Marconla, Accra, et j'ai tombé en amour. C'était comme des violets, des bleus, beaucoup de couleurs, plus comme pastel. Je me rappelle aussi. Mais beaucoup de tenues. Je pense que la première collection, c'était vraiment beaucoup de tenues qui matchent. Parce que c'était un peu ça l'idée au début. C'était de faire une collection qui était vraiment comme, ah oui, tu peux porter ce shirt qui matche tes pantalons. Puis ton copain peut avoir une chemise qui te matche aussi. C'était un peu ça l'idée au début. Mais après ça, j'ai commencé à travailler plus avec le batik. et maintenant c'est... plupart bathique. C'est plus par bathique. Et maintenant, j'ai commencé à aussi utiliser des nouveaux matériaux comme le kente, qui est la tissu tissé à la main, et aussi de la soie, de la soie adhérée à Nigérien, alors la soie tétrée aussi à la main. Alors, je commence à travailler avec des nouveaux matériaux. Mais pendant ce temps-là, c'était plus par wax.

  • ramata

    Très bien. Donc, on sent de toute façon beaucoup la passion dans ce que tu proposes. Et effectivement, je te rejoins tout à fait quand tu évoques le fait qu'il peut y avoir des a priori sur le fait de travailler avec des artisans en Afrique, que ça peut être compliqué, que ça peut être un challenge, et qu'il y a vraiment tout un a priori négatif autour de ça, alors qu'il y a énormément de créateurs qui font leur collection sur le continent et qui arrivent... à développer leur marque sur le long terme. Toi, aujourd'hui, ce qu'on a pu évoquer, c'est effectivement la manière dont tu construis la collection. Toi, ton point de départ, c'est vraiment le tissu. Et à partir de là, tu vas proposer des pièces. Tu as fait un énorme travail au niveau des patronages et du modélisme pour t'assurer d'éviter d'avoir des retours. Au niveau de la communication, Donc, ce que tu évoquais, c'est qu'effectivement, les budgets publicités, ça peut être assez élevé. Donc, il faut trouver d'autres moyens pour pouvoir se faire connaître. Tu parlais de shooting que tu faisais à distance. Qu'est-ce que tu essayes de... Comment dire ? Comment est-ce que tu communiques ? Est-ce que toi, tu te mets en avant toi-même sur le réseau ? Est-ce que c'est sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c'est plutôt des mannequins ? Comment est-ce que tu mets en avant, en fait, le storytelling de Batik Boutique ?

  • maya

    OK, OK. Mais pour la plupart, c'est la documentation du processus. Je pense que la première chose que tu vas voir si tu vas sur mon compte Instagram, que je suis un peu connue, je pense, mais les reels qui valent le mieux pour moi, les meilleurs reels, avec beaucoup de vous et tout, c'est toujours le processus de bâtiment. Le matériel tissé de Kente, c'est le processus. Je pense que c'est ça que je mets en avant, c'est vraiment de filmer ces processus artisanaux et donner ça comme le storytelling de l'histoire derrière ces vêtements. À part ça, c'est moi. Il y a beaucoup, je pense, là aussi, c'est assez facile à voir. qui est la propriétaire du Batik Boutique. Et ça, c'est aussi une partie de ma communication, juste pour faire confiance dans les gens aussi, que oui, je suis une personne, une vraie humaine qui gère cette marque de vêtements. Juste pour faire plus confiance, donner un peu plus, je pense, le contexte pour voir moi et mes racines et même juste mon histoire d'être au Ghana. moitié de l'année et de suivre cette idée, cette histoire. Je pense que ça fonctionne bien aussi pour les gens à éventuellement peut-être soit acheter quelque chose soit partager avec ses amis ce que je fais. Et oui, je trouve que ce mélange de documentation de ce processus tactile, mais aussi de me montrer en lumière un peu Merci. Et ma vie d'avoir cette marque intéresse les gens beaucoup. À part ça, j'essaie aussi de faire des entrevues parfois. Moi, j'aimerais faire quelque chose comme cette plateforme, comme un podcast avec des artistes africains. C'est ça que je faisais plusieurs fois déjà, mais j'aimerais faire plus parce que même à part la mode, il y a aussi plein de l'art à créer, plein d'art visuel, des artistes qui utilisent des matériaux recyclés. qui intéressent aussi mes audiences. Mes audiences sont vraiment intéressées aussi par le upcycling et les méthodes plus sustainable et écolo. Alors, c'est un peu ça aussi que j'essaie de communiquer, de la façon que les Africains, historiquement, je pense, dans l'art, ont utilisé plein de méthodes vraiment écolo. Et tu vois ça vraiment dans les médiums artistiques. des artistes qui sont toujours sur le continent. C'est un peu ça, je pense, l'objectif. Ce n'est pas toujours clair, je pense, cette vision. Parfois, je suis un peu distraite, je fais d'autres choses. Il y a plein d'affiches, même pop-up et tout. Mais j'essaie toujours de me revenir un peu à cette idée de vraiment démontrer juste l'art africain. de tout cet environnement-là, pas juste comme la mode, mais vraiment montrer l'écosystème artistique d'Afrique.

  • ramata

    Très bien, super intéressant. Est-ce que toi, tu as l'impression que ton background, en tout cas tes études que tu as faites de journalisme, est-ce que ça t'aide en fait dans la partie communication, dans la partie détermination d'une plateforme de marque ou même peut-être dans d'autres aspects du développement de la marque ?

  • maya

    Ah, mais oui, c'est sûr, c'est quelque chose. Parce que c'est comme, le journalisme, il faut être vraiment curieuse. C'est pas quelque chose, tu comprends, comme, ah oui, tu check-in pour la journée, puis tu check-out, et c'est comme ça, non ? Ça demande beaucoup de curiosité. Alors, oui, j'étais déjà quelqu'un de vraiment curieuse. Et je pense que, oui, c'est d'avoir cette éducation. Mais même les droits humains aussi, c'est quelque chose qui est, mais comme... Comme tout le monde, mais pas tout le monde, mais c'est quelque chose qui est vraiment proche à mon cœur aussi, juste comme la justice et même d'être bien payé, le fair trade et tout ça. Alors, ce côté de droite humaine, c'est sûr, et aussi le côté du journalisme, mais ça aussi, c'était juste exactement ça, c'est la documentation, le filmer des choses. de faire des entrevues avec les gens. C'est exactement ça que j'ai fait mes études. Alors, c'est quelque chose que... Mais c'est aussi ça, je pense que c'est aussi un peu une stratégie que parfois je ne pense pas trop, mais c'est vraiment une stratégie aussi de comme élargir comme une marque, c'est de ne pas rester dans une avenue, un channel. Il faut avoir comme plusieurs et comme... En fait, j'aimerais créer un écosystème et plateforme de plusieurs médiums, de bâtis, boutiques, qui sont tous liés au continent, c'est sûr, mais pour avoir juste plusieurs méthodes, modes, médiums, plus de journalistes, je pense un peu du journalisme, pour continuer à partager ces histoires et préserver ces traditions et raconter. Oui, les histoires que les gens ne savent pas et les gens ne peuvent pas savoir, sauf s'ils vont en Afrique pour visiter. Parfois, ils ne peuvent pas, même les diasporéens, il y a plein de diasporéens, des afrodescendants qui ne sont jamais allés dans son pays. Et pour moi, c'est juste une façon de vraiment créer des liens, bridge the gap, on dirait, juste essayer de montrer cette vie. aux gens qui peut-être ne peuvent pas voir d'ailleurs. Oui,

  • ramata

    je comprends tout à fait ce que tu cherches à faire et effectivement, pour le coup, le profil de journaliste te permet vraiment d'apporter cette compétence et cette expertise dans ton métier au quotidien. Donc, ce que t'évoquais, c'est que tu faisais beaucoup de pop-up. Si on se projette un petit peu dans l'avenir, est-ce que toi, tu as un projet d'ouvrir ta propre boutique ?

  • maya

    Aaaaaaah Pas tant, non. Je suis vraiment, mais pas pour l'instant, parce que j'ai un peu une vie nomade dans ce moment. Pour l'instant, j'aime ça. Je suis encore jeune, je suis encore solidarité, je suis vraiment flexible. mais j'ai un showroom j'ai déjà un showroom, un petit studio ici à Montréal et avec ce studio j'ai des projets à prévenir j'ai même une exposition que je vais faire pour la semaine de la mode Montréal, la mois prochaine. Et ce serait la première fois que je organise un événement avec un DJ, une exposition de textile. Ce serait quelque chose que je collabore avec plusieurs... Mais une magazine africaine ici au Canada, mais aussi une autre designer d'une marque des choses qui sont faites au Madagascar. Et oui, on va... collaborer ensemble pour faire une exposition de textile et aussi de la craft africaine et avoir une petite studio pop-up, quelque chose comme ça aussi. Ce serait ma première fois à essayer d'ouvrir les portes plus à quelque chose plus tangible, si vous dites ça, tactile, pour les gens au public. Mais une boutique, c'est pas... Pour l'instant, ça n'a pas encore croisé ma tête. Je pense que je suis juste trop un peu partout pour m'installer quelque part et avoir une petite... Mais on ne sait jamais, on ne sait jamais.

  • ramata

    En fait, pour moi, ce n'est pas... En tout cas, c'est intéressant ta vision d'être quelque part nomade et de se dire qu'en fait, comme ton client, il est partout, c'est intéressant que toi, tu puisses aussi aller partout et te sentir libre. Maintenant, tu peux avoir un pied-à-terre quelque part qui n'est pas forcément géré par toi. Et puis, toi, tu continues à faire des pop-up, à tourner. Et après, ce n'est pas forcément une boutique en propre. Ça peut être un concept store dans lequel on va retrouver des marques qui ne bougent pas. Et puis, après, il y a aussi des pop-up. Comme ça, il y a une adresse à laquelle on peut retrouver. Mais aujourd'hui, c'est vrai que ce n'est plus forcément, on va dire… un passage obligé parce que si tu as un site Internet, les gens qui veulent te trouver, ils peuvent te trouver quoi qu'il arrive.

  • maya

    Oui, mais je pense qu'il y a aussi quelque chose que j'ai observé dans ces dernières pop-ups que je faisais dans les boutiques. Je vois la raison que les designers décident d'avoir un peu comme une flagship store. Tu comprends ? Je vois ça aussi parce que c'est vraiment quelque chose d'autre de comme toucher. Les tissus et les vêtements et aussi d'avoir un pied à terre pour créer un peu plus de communauté. C'est quelque chose qui m'a croisé récemment juste parce que je voyais vraiment ça aussi. Il y a vraiment un avantage d'avoir un pied à terre quelque part. C'est juste une question d'avoir des gens à gérer. Il y a plein de logistique. Pour l'instant... Pour moi, je ne suis pas encore là financièrement. C'est quelque chose que j'ai fait en plein ici. Mais c'est encore vraiment au début. Ce n'est pas encore là pour projeter. Mais on ne sait jamais.

  • ramata

    Oui, c'est des projets dans le futur. On peut se dire potentiellement un défilé, potentiellement une boutique. Il faut vraiment réfléchir en se disant si c'est une collaboration avec... plusieurs créateurs dans un pop-up store. La logistique, vous la partagez avec plusieurs. Tu n'es pas toute seule à monter le projet. Au niveau des collections, tu en crées combien ? Quel est ton rythme de création des collections sur une année, par exemple ?

  • maya

    Pour moi, pour l'instant, c'est comme deux collections par année. Mais ces journées-là, un peu euh... le système, la stratégie. Mais ce n'est vraiment pas toujours saisonnière. Surtout, ce n'est pas une stratégie très traditionnelle. C'est plus de la mode, c'est plus comme des capsules, des collections capsules. Je trouve que les gens en ligne, surtout, ils veulent toujours des nouveautés, des nouvelles choses. Soit comme mais ils veulent juste quelque chose, ils veulent toujours des nouvelles. Alors moi, j'essaie de créer des petits capsules, des collections de capsules. Si je pourrais, j'essaie de faire ça chaque trois mois. Au lieu de faire des grandes collections chaque saison, je ne fais rien comme ça. Pour moi, c'est plus des petits lancements, des Ausha, soit des nouveaux sacs, parce que je fais aussi des accessoires. J'ai même des sacs de patchwork qui sont faits de jeans recyclés. Alors ça, c'est un peu un lancement où j'ai lancé deux sacs. collection, on dirait, mais c'était vraiment petit parce que c'était juste comme deux sacs. Mais c'est un rythme qui est en amont, c'est un rythme aussi qui est juste, qui reflète un peu ma vie et comment je suis pour l'instant, même avec mes ressources financièrement, ça reflète vraiment la vitesse de ma vie dans ce moment. Comme cet été, c'était sûr que parce que j'étais si occupée par les pop-ups, J'ai apporté plein d'inventaires avec moi du Ghana parce que je voulais vraiment utiliser le restant de mes tissus que j'avais déjà. Ça veut dire que c'était beaucoup de modèles anciens. Et pour moi, je n'aime pas trop ça d'avoir toujours des modèles des anciennes collections parce que pour moi, ce n'est pas intéressant de toujours essayer de vendre les mêmes trous. mais en même temps parce que ma stratégie était de faire de vraiment pénétrer les nouveaux marchés internationaux. C'était correct, ça va d'avoir des anciennes collections. Mais ça veut dire aussi que j'étais trop occupée de même développer des nouvelles choses pour mes clients qui sont déjà mes clients en ligne. Et c'est juste une question de temps, je pense. C'est juste une question de capacité, une question de temps. Pour l'instant, pour l'automne, Moi, je vais relancer. C'est un peu comme un relancement d'une collection que je faisais déjà en avril. Mais pendant ce temps-là, c'était déjà un peu trop tard parce que c'est des vêtements qui sont tissés vraiment épais de quintet. Alors, moi, j'aimerais pour le prochain mois relancer un peu cette collection avec des nouvelles pièces aussi. Comme je t'ai dit déjà, moi aussi, je travaille maintenant avec de la soie adhérée. Et même ça aussi, je n'avais pas assez de temps à lancer cette petite capsule que je voulais lancer en juin, juste à cause de beaucoup de choses qui se passent dans ma vie en ce moment. Alors oui, je trouve que c'est un peu un rire naturel pour l'instant. C'est juste quelque chose qui est plus soutenable pour moi. Et mes clients, je pense, sont habitués à ça aussi. C'est comme, ils attendent les nouveautés, mais en même temps, c'est... pas... Il n'y a pas beaucoup d'attentes, il n'y a pas beaucoup de pression. Si je faisais des défilés et que j'ai participé plus dans des fashion week et tout ça, c'est sûr qu'il faut avoir plus de préparation de tes collections et tout. Mais pour l'instant, je fais juste... Je fais un peu comme je veux. Alors, c'est juste ça ma stratégie présentement.

  • ramata

    Tu as bien raison de faire comme tu veux, de ne pas t'imposer d'espèces de structures qui seraient trop strictes et qui ne correspondraient pas ni à ce que peut attendre ta clientèle, ni à ce que toi, tu imagines pour cette marque. Et puis après, c'est vrai que quand on est dans des périodes de réflexion sur peut-être la relance d'une marque ou quand on est au début, c'est bien de tester plusieurs choses pour pouvoir après faire un bilan et se dire OK. Ce qui a vraiment bien marché, c'est ça. Alors que parfois, il y en a, ils ont une structure précise, définie. Ils ne veulent pas la quitter. Et parfois, ce n'est pas forcément ce que le client veut. Et donc, en fait, ça ne marche pas forcément. Toi, aujourd'hui, tu fais fabriquer au Ghana. Je pense que c'est un élément qui est important. Je pense qu'il y a un volet quand même éthique, sustainable, dans le développement de ta marque. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • maya

    Oui, alors pour le côté éthique, comme je t'ai dit déjà, c'est quelque chose qui est vraiment important à moi. Et pour moi, j'ai cherché vraiment des ateliers de production qui reflètent vraiment ces valeurs. Alors, un des ateliers de production où je travaille avec... Et eux, ils sont partis d'une association qui s'appelle Ethical Fashion Apparel. Je pense que c'est African Ethical Fashion Apparel, quelque chose comme ça. Et eux, ils sont très connus dans la mode pour produire les vêtements pour des modes internationaux, globales, partout. Et ils sont tous faits au Ghana. Alors eux, ils sont des partenaires de cette association. Alors pour moi, c'était important de juste trouver une production, une équipe de production qui, oui, sont comme, mais surtout comme bonne communication, efficace et tout, mais aussi avec ces valeurs d'éthique. Mais je pense aussi au Ghana et peut-être le continent en général. On a déjà une culture, mais de payer les gens. plus juste, je pense, en général, c'est pas la même chose que des pays, peut-être, où c'est plus saturé de production en masse, soit en Chine, soit au Bangladesh, où on entend beaucoup plus des histoires des travailleurs, des vêtements qui sont, je sais pas, comme, travaillent les heures trop longues, c'est juste pas éthique du tout. Alors oui, pour ce côté-là, c'est ça. Puis pour le deuxième côté, d'avoir des choses plus comme écolo. Mais c'est toujours une journée, un chemin pour moi. C'est pas toujours parfait parce que c'est sûr qu'il y a beaucoup de choses dans mon processus qui ne sont pas les meilleures pour l'environnement. Même la théâtre, c'est pas quelque chose qui est comme la meilleure pour l'environnement, c'est sûr. mais c'est vraiment du... Mais surtout dans la dernière année, de développer de nouveaux modèles qui utilisent plus le gaspillage de textiles. Il y a une crise de gaspillage de textiles au Ghana, où il y a plein de dégâts, des déchets, des vêtements, du fast fashion, qui étaient envoyés sur le continent, et maintenant ça commence à juste... étouffer, suffoquer les rivières, les laine-feuilles, la poubelle et tout, c'est un peu un désastre. Alors moi, j'essaie de souligner ça sur mes communications, sur mes contenus. J'ai déjà visité plusieurs fois ces sites qui sont pleins de verrements gaspillés. Et juste pour vous montrer visuellement cet impact pour les gens. pour qu'ils soient conscients de l'impact de la fast fashion. Et j'essaie aussi de travailler avec ces matériaux. Comme je t'ai dit déjà, j'utilise des jeans que j'ai cherchés au marché, comme réutiliser, créer des patchworks. Je ne gaspille rien de mes tissus. J'utilise tous mes tissus. J'ai fait des patchworks de mes tissus. et des accessoires et tout pour faire des nouveaux, des robes, des boubous, des petites choses. Avec quoi d'autre ? J'utilise aussi, je travaille avec les sacs farine qui sont comme 100% coton. Et j'ai même lancé des petits tenues de chemise et pantalons qui sont faits de sacs farine. Et ouais, j'ai... beaucoup de projets à l'avenir aussi. J'aimerais faire des crochets avec les t-shirts. Tu peux faire de la yarn, le fil avec ce tissu pour faire les crochets. Je veux faire des sacs en crochet de ces t-shirts. Et juste continuer à utiliser plus des choses qu'on a déjà, les matériaux qu'on a déjà redéveloppés, upcycled. Aussi, une autre chose que je vais lancer le mois prochain, c'est une veste. C'est une veste, je pense que c'est incroyable. C'est fait de jeans aussi, mais c'est des jeans que j'ai collectés. Je les ai teinturés en fait, je faisais du batik. En fait, je les ai mis dans la javel, plusieurs, je les ai teinturés et ça faisait comme vraiment coloré. J'ai fait des patchworks de ça et ça sera une veste de jean que je vais lancer le mois prochain. Alors, c'est un peu ça le côté plus écolo.

  • ramata

    Très bien. Je vois qu'il y a énormément d'initiatives que tu mènes qui sont complètement ancrées dans une approche sustainable de la création d'une collection. On arrive à la fin de cette interview. On a pu balayer ta stratégie de communication, de distribution et tes ambitions pour l'avenir, même si de ce que tu évoquais, tu as envie de préserver ta liberté et d'être assez spontanée dans la manière dont tu travailles. C'est ce qui est intéressant. Est-ce que tu reviens prochainement à Paris ?

  • maya

    Oui, je reviens, c'est sûr, au printemps. en mars. Mais le plus en amont, le plus tôt que possible. Le plus tôt que possible. On verra. Je suis flexible.

  • ramata

    En tout cas, c'est noté. On suivra un petit peu tes aventures via ton compte Instagram. Et puis, je mettrai le lien du compte Instagram de façon à savoir où est-ce que tu t'arrêtes. Et tu pourras venir découvrir tes collections. Moi, je te remercie d'avoir accepté cette interview. J'ai été ravie d'en savoir plus. plus sur ta marque. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

  • maya

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout.

  • ramata

    Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les 5 étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite, en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de Maya Amwa

    00:00

  • Découverte de Batik Boutique et parcours de Maya

    01:27

  • Les débuts de Maya dans la mode et ses inspirations

    03:21

  • Les défis de la création d'une marque de mode

    04:54

  • La stratégie de distribution et les pop-ups

    08:32

  • L'importance de la durabilité et de l'éthique

    13:26

  • Les différences culturelles dans la mode entre les régions

    21:42

  • Projets futurs et ambitions de Maya Amwa

    39:21

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