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Africa Fashion Tour

Franck Niamien, co-gérant et directeur artistique de Niamien Couture

Franck Niamien, co-gérant et directeur artistique de Niamien Couture

51min |11/09/2025
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Franck Niamien, co-gérant et directeur artistique de Niamien Couture

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51min |11/09/2025
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Description

A l’heure où les créateurs revendiquent leur succès à travers les réseaux sociaux, Franck Niamien se différencie par une approche “old school” via un puissant marketing de réseaux, des recommandations et le refus de céder à la tentation du logo ostentatoire pour faire connaitre sa marque.

C’est à ce titre que le dernier épisode du podcast Africa Fashion Tour est une véritable masterclass avec Franck Niamien, le talentueux créateur derrière la marque Niamien ! Basé à Abidjan, Franck partage son parcours et sa vision unique de la mode.

Dans cette interview riche en enseignements, découvrez :

  • L'entrepreneuriat par passion : Comment Franck a quitté les sciences économiques pour embrasser la couture et créer sa marque, en s'appuyant sur un savoir-faire d'exception dès sa première collection "Or'ée".

  • Le positionnement "Quiet Luxury" : Sa philosophie de privilégier la qualité, la finition et le détail du vêtement plutôt que les logos ostentatoires, une approche qui séduit une clientèle internationale.

  • La stratégie client authentique : L'importance du "marketing de réseau" et de l'expérience personnalisée en showroom, où chaque pièce est co-créée pour sublimer la morphologie et la personnalité de la cliente.

  • L'équilibre tradition & digital : Comment il allie l'héritage d'une génération sans réseaux sociaux à une présence digitale professionnelle pour toucher un "nouveau marché fashion".

  • Les ambitions internationales : Sa vision du "nouveau luxe, c'est l'Afrique" et son appel aux célébrités et influenceurs pour porter le "fétiche africain" et valoriser la mode du continent.

  • Le pivot et la croissance : Les défis et les projets d'expansion de la Maison Niamien en 2025, avec un nouveau siège et l'ouverture d'une boutique de prêt-à-porter.


L'histoire de Franck Niamien est une source d'inspiration pour tout entrepreneur créatif. Elle prouve qu'avec une vision claire, une exigence de qualité et un engagement profond envers ses racines, on peut conquérir le monde de la mode.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Une marque n'a pas, et ça je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire que le people qui va l'apporter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige, c'est rentrer dans un secte de personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les couronnes, moi je bénis Dieu quand même que je n'ai jamais eu vraiment ce problème. C'est une partie créée avec les stars.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent. et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent. pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Franck Niamien. Il est créateur de mode basé à Abidjan. Il a récemment défilé à Paris lors de la Black Fashion Experience. Il a également défilé à Montréal. Et précédemment, il a bien sûr défilé dans différentes capitales de la mode en Afrique. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et du développement de sa marque éponyme. Bienvenue Franck, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour, je vais très bien avant toi et toi ?

  • Speaker #1

    Ben écoute, ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, j'ai découvert ta marque avec le défilé lors de la Black Fashion Experience. J'ai pris tes coordonnées et j'ai commencé le harcèlement sur Instagram pour réussir à organiser cette interview. Donc, je suis très contente de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et on va commencer l'interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci déjà de l'occasion, ça fait toujours très plaisir que notre marque intéresse d'autres personnes. Je suis Franck Niamier, gérant et directeur artistique de la maison Niamier. Donc, la maison qui est née depuis 2016 et qui est bâti à Dijon. Donc éventuellement, au niveau des spécialités, on est plus sur la couture. Essentiellement, le mariage est depuis peu le prêt-à-porter avec un département qui est Queen dans l'occasion.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est une marque qui est assez récente. Alors, tu parles de 2016 pour la création de la marque. Est-ce que tu peux nous dire, toi, comment tu as démarré au niveau de tes études ? En fait, est-ce que tu as fait des études dans le domaine de la mode ? Est-ce que c'était toujours ta destinée de faire de la mode ? Ou est-ce qu'au contraire, tu n'étais pas du tout au départ prédestinée ? à devenir directeur artistique pour une marque de mode ?

  • Speaker #0

    D'accord. Déjà, il faut préciser que la VAC est là présent, mais elle est légalement constituée depuis 2016. Donc, j'ai fait mes débuts en 2012. Je pense que le premier défilé sur lequel j'étais booké, c'était la Dakar Fashion Week. Et en 2012, 2013, il y a un peu longtemps. Et depuis, on a fait plein de Fashion Weeks, 2013, 2014, 2015, c'était... enchaîné avec dans le temps Morenos Fashion, Afrique Fashion Show, Cotonou Fashion Week, Elima Fashion Show à Lomé, Emma Style Show à Dakar, j'ai fait l'Ethiopie, j'ai fait la Guinée-Équatoriale, le Cameroun, enfin plein de pays, en tant que créateur confirmé, donc depuis 2012. Et en 2016, on a décidé de pouvoir créer légalement la marque, justement conformément à nos ambitions futures. Moi, j'ai commencé, il faut dire que j'ai fait un bac très tôt. Donc, à 16 ans, j'ai fait mon bac en 2007. Et juste après le bac, j'ai suivi des études à l'Université d'Alger en sciences économiques et de gestion, où j'ai juste fait deux ans. Ensuite, je suis sorti pour un DTS en gestion commerciale. Et c'est après cela que j'ai commencé à m'intéresser à la couture, par mon cousin qui lui voulait mettre couturier. C'est ainsi que j'ai subi des formations en tant qu'apprenti dans les ateliers de mon cousin. Et en 2012, j'ai sorti ma première collection qui s'appelait Auré. Donc Auré qui était un peu la base de ce que je fais aujourd'hui et qui présentait la famille. bijoux, la femme forte, la femme solide qui pouvait soumettre le monde à d'autres et qui restait toujours très beau. Justement parce que dans le temps, je fais un coucou d'ailleurs à mon aîné Gilles Touré qui était très présent et qui présentait la femme fleur. Moi, en venant, je lui dis que c'est ma différence qui me ferait connaître. Sachant que la femme fleur, elle est très candide, très jeune, très fragile et imposée. pour être voulu le vendre avec un autre aspect de cette femme. Et en plus, j'adore tout ce qui est bijoux, tout ce qui est souligné, précieux. Et c'est ainsi qu'on a posé mes bases en 2012 avec Auré de la femme bijoux. Elle était très bien accueillie d'ailleurs parce que dans ma pari, je n'avais retenu que deux créateurs pour la Dakar Fashion Week en Côte d'Ivoire. Et je fais partie de cette liste de deux créateurs.

  • Speaker #1

    Donc là, ce que je comprends, c'est que toi, dès ta première collection, cette collection avec ce concept de bijoux, de Femmes Bijoux, tu as tout de suite été reconnue et saluée par, je dirais un peu, les doyens de la mode ou les grands frères et les grandes sœurs du secteur. Comment est-ce que tu expliques que tout de suite, on se soit dit, là, il y a quelque chose de vraiment différent, de particulier, de spécial ? Est-ce que toi, tu arrives avec le recul à expliquer ce que tu as pu apporter qui a retenu l'attention ?

  • Speaker #0

    Déjà, de par ma foi, je suis très religieux et j'ai toujours cru à la grâce de Dieu. Donc, effectivement, à la différence de certains créateurs qui ont vraiment mis du temps à s'imposer, moi, déjà la première collection, j'ai été porté quand même par des aînés que je ne connaissais pas avant et qui me découvraient. Un grand monsieur comme M. Patrick Asso, dans le temps, qui m'a vraiment pris comme un filleul, qui m'accompagnait en conseil. Il m'a même recommandé sur un grand défilé en tant que créateur confirmé. Alors que j'étais dans ma deuxième collection, Elie, ma fashion show à Lomé. Et déjà pour moi, c'est la grâce de Dieu. Et ensuite, même en étant apprenti, j'étais toujours très déguisant. Moi, je suis de ces créateurs qui pensent que Internet n'est pas forcément une soie en fin. Et que s'il arrive que ton vêtement apparaisse devant quelqu'un, que ce soit sur Internet ou à la télévision ou en physique. Il faut que cette personne soit tout de suite séduite par le niveau d'exigence. Et je suis un créateur qui met le point d'honneur sur la finition, sur le niveau d'exigence, sur la technicité et surtout sur le savoir-faire. Je pense que c'est ce qui a dû marquer les autres et ils ont tout de suite voulu m'accepter dans la branche à la nuit de la route.

  • Speaker #1

    Alors quand tu parles de savoir-faire, toi tu es basé à Abidjan, c'est du Made in Africa. Est-ce que tu peux nous parler des techniques, des matières que tu utilises, de certains détails qui font en fait la spécificité de ta marque ?

  • Speaker #0

    Déjà, depuis mes formations avec l'Institut français de la mode, depuis mes formations récemment avec le Insight LVMH, j'ai tout de suite compris que la mode peut être en Afrique, mais elle est universelle. Donc déjà ma marque a un très fort ancrage dans ma culture. Je suis Akan, je suis d'une famille royale Annie. Donc mon inspiration me vient de là. Vous pouvez voir avant que ma dernière collection n'avait pas beaucoup de doré, de métal, de quoi parler, de masques et tout. C'est vraiment parce que c'est comme ça que je vois la vie de par mon sang, de par là où je viens. Et ensuite, je suis un grand fan de la joaillerie. J'adore la joaillerie, même quand en ce moment, on est en train de faire certaines choses dans ce sens. Et vu qu'on n'a pas forcément ce savoir-faire de travailler les cristaux, j'essaie d'associer ma culture en fait à mes voyages. J'arrive à trouver des cristaux, des pelles, pour ces nuits crécieuses, pour certaines clients qui sont très utiles. ou des pelles synthétiques pour d'autres qui aiment la brillance et qui aiment les strass. Mais vous retrouverez toujours ce mix entre le savoir-faire artisanal de chez moi et le savoir-faire international pour justement positionner une mode qui convient à une grande majorité des personnes. J'espère avoir répondu.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as complètement répondu. Tu parles d'une certaine clientèle UP. Ce que tu évoquais au début, c'est que tu fais de la couture, du sur-mesure, notamment pour des mariages. Alors, j'imagine que parfois, il peut y avoir peut-être de la confidentialité, mais quel est le type de client de ta marque aujourd'hui ? Qui est-ce qui vient te voir ? Avec qui est-ce que tu travailles ? A quel genre de personnalité est-ce que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Déjà, comment je vais dire... J'ai toujours dit en fait que je suis une marque et je travaille avec ceux qui sont convaincus que mon savoir-faire en fait leur convient. Et donc chez moi, il est vrai qu'on a la grâce justement de par notre positionnement d'admettre des personnalités d'ici, d'ailleurs, d'un autre continent. Mais ce n'est pas forcément le but de la marque. Le but de la marque, c'est de sublimer ceux qui rêvent de s'habiller chez nous. Et qu'elle soit, comme je le dis dans mes interviews, qu'elle soit vendeuse de bananes, qu'elle soit vendeuse de charbon, la marque est destinée à celles justement qui rêvent de se voir sublimées par notre savoir-faire. Mes personnalités, ce sont toutes ces femmes depuis 2012 qui n'ont jamais manqué de venir chez moi, qui m'ont toujours porté. Et d'ailleurs, notre présence sur les réseaux sociaux est très récente. Je pense que c'est... Ça fait moins de cinq ans qu'on est vraiment actifs sur les réseaux sociaux parce qu'avant, on n'était plus dans une sorte de marketing de réseau où chaque client satisfait pouvait nous recommander à ses amis, à ses proches. Donc, la marque, elle est vraiment pour tout le monde. Il n'arrive pas à faire qu'on ait des services exclusifs pour des personnalités. Très bien.

  • Speaker #1

    L'idée du marketing de réseau et l'idée finalement de... Ça fait deux fois que tu fais référence au fait que... Les réseaux sociaux, ce n'est pas tout pour toi. Alors qu'on est dans une période où, effectivement, on a tendance à dire quelqu'un qui se lance, un porteur de projet qui veut se lancer dans la mode, on va lui dire, il faut absolument que tu as un compte Instagram. Toi, tu parles de marketing de réseau et tu dis, ce n'est pas sur les réseaux sociaux que j'ai commencé à travailler. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette stratégie de communication ?

  • Speaker #0

    Oui, après, je vais parler très jeune pour ceux qui m'ont déjà vu, mais je suis quand même d'une civilisation. Et nous, quand on venait, Facebook, Instagram, je pense même qu'avant ça, il y avait i5 qui n'était pas forcément là où il fallait se vendre quand on n'était pas clé de chanteur. Donc, on a appris justement à satisfaire cette femme-là de par le savoir-faire parce qu'on était dans une génération qui était très portée sur les détails. Et si vous voulez, je bénéficie de ces deux générations. Et je ne dirais pas que ce n'est pas bon d'aller sur ce show, c'est même l'avenir. Mais aussi, j'ai cette éducation de dire, je suis... créateur de mots, je suis porteur de traductions, de savoir-faire et même quand je passe dessus les réseaux sociaux il faut que mon travail soit mis en avant de la manière la plus professionnelle possible, il faut que déjà la personne qui a 6000 km puisse ressentir tout cet amour, tout ce détail tout cet amour des finitions et ça, ça vient du fait que je viens d'une génération où on n'avait pas les réseaux sociaux et pour séduire une clientèle, il fallait que le vêtement soit bien Merci. que le posé soit bien repassé, que le tomber du tissu soit dans le bon sens et pas juste qu'il y ait un logo sur un vêtement et que la masse puisse s'attracher ou qu'on puisse attraper des personnalités qui vont ensuite mettre le logo en avant pour le diffuser. C'est très bien, mais c'est très contemporain. Et justement, pour une marque qui se veut aller le plus loin possible, il faut pouvoir mixer entre son histoire, regarder le passé, tenir compte du présent et puis avoir une vision future. Et moi, c'est ce mix de la marque. Et je suis un peu plus dans du quite luxury. Même sur nos lignes de prêt-à-porter ou sur notre ligne de maroquinerie qui sort très bientôt, vous ne verrez presque jamais de logo. Mais vraiment presque jamais de logo. Parce qu'on est vraiment dans le fait de mettre en avant le savoir-faire. Et pas forcément la marque. Parce que le savoir-faire fait parler de la marque. Donc j'encourage toute la vieille génération à partir sur les réseaux sociaux. C'est l'avenir. Et ils sont nés dedans. Mais nous, on a la grâce aussi d'avoir été dans les deux générations et on essaie de pouvoir en faire une force. Le fait qu'une cliente satisfaite te recommande toujours et le fait qu'aujourd'hui, pour la meilleure méthode d'acquisition, c'est aussi les réseaux sociaux. Donc, on a les deux types de cibles aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Très bien. Et j'imagine que quand tu évoques le fait de ne pas s'appuyer uniquement sur les réseaux sociaux, J'imagine que tu as un atelier, que tu as une boutique dans laquelle tu peux recevoir en fait... ta clientèle et que tu peux faire les essayages et que tu peux justement montrer tout ton savoir-faire. Donc, comment ça se passe en fait un rendez-vous à l'atelier, j'imagine, ou à la boutique Franck Namien ?

  • Speaker #0

    Oui, donc Franck Namien, enfin Namien maintenant, c'est une maison de couture. Donc, on a un showroom. En ce moment, on est installé sur 200 mètres carrés à peu près. Et dans trois semaines, on sera sur 500 mètres carrés. Donc c'est un showroom, c'est des ateliers qui sont eux-mêmes divisés en spécialités. Donc on a de la couture, on a du prêt-à-couture, on a de la maroquinerie, on a de la grande mesure masculine, on a du prêt-à-poter masculin. On a vraiment toutes ces spécialités, désolé. On a vraiment toutes ces spécialités. Un rendez-vous chez moi commence par un numéro qui est le 225 0152 74 0054. C'est le seul numéro qui est habilité à prendre un rendez-vous chez nous. On rentre en discussion avec ma collaboratrice qui connaît tous les procès. Elle a une approche très professionnelle. Elle calera le rendez-vous avec la cliente qui ensuite viendra à la date convenue ou pour celles qui sont à l'étranger parce qu'on a énormément de clients, surtout dans la zone anéantique du Nord, États-Unis et Canada. C'est notre deuxième plus gros marché en pleine mesure. Elle prendra un rendez-vous en ligne ou pour celles qui peuvent se déplacer à l'hiver ou à notre showroom, elles me rencontreront. Dans 4 minutes, c'est même moi qui fais le café pour la cliente qui la reçoit. On discute, on voit ce qu'il y a à faire et ensuite voilà. Donc, on débouchait jusqu'à la détermination qu'on aura de dessiner ensemble.

  • Speaker #1

    Alors, tu évoques le fait de dessiner un vêtement ensemble. Donc, comment est-ce que tu gères les demandes des clients ? Je ne sais pas si ça t'arrive, mais tu en as parfois qui arrivent avec la photo d'une tenue de Beyoncé ou que sais-je encore, et qui viennent te voir pour te dire c'est ça que je veux. Je ne sais pas, est-ce que déjà ça c'est des choses qui peuvent arriver ?

  • Speaker #0

    Ça arrive tout le temps parce qu'on est en Afrique et en Afrique, on n'a pas trop la notion de piocher dans le catalogue du créateur. Donc de plus en plus, nous on redirige la cliente vers nos collections. Mais bon, ça arrive tout le temps que les clientes ramènent des modèles. Et la seule barrière qu'on met à ça, c'est que quand elles viennent, on est obligé de faire une étude morphologique. Donc, Pour une cliente qui n'a pas la morphologie qu'il faut par rapport à un modèle, elle a la chance de rencontrer un dessinateur de mode que je suis ou un de nos assistants. On pourra lui dire que le vêtement n'est pas à sa morphologie. Soit on fait évoluer le vêtement à sa morphologie ou on lui fait changer le vêtement totalement. Ça peut être même une question de couleur, ça peut être une question de tendance. Moi, j'ai plusieurs fois rencontré des dames qui m'ont ramené des modèles de 50 vies en arrière. Et c'était ma responsabilité de leur dire, écoutez, madame, c'est très beau, mais ça ne vous conviendrait pas aujourd'hui, c'est d'une autre époque. Voilà, et ensuite, on fait soit évoluer le modèle pour avoir le milieu de ce que la cliente veut, ce que moi, je veux. Ou on essaie de nous proposer des choses plus contemporaines. Et aujourd'hui, par exemple, on est capable pour une cliente en particulier de lui faire créer une dentelle dessinée sur classique produit dans des ateliers que pour elle. C'est à ce niveau qu'on arrive aujourd'hui d'avoir de vraies expériences au niveau des matières. Donc quand elles viennent, on leur fait comprendre qu'elles peuvent faire confiance à la maison et mettre toute notre expertise pour que le vêtement soit le plus bon possible selon sa morphologie, sa personnalité et sa carnation. Et même au-delà, selon sa culture aussi.

  • Speaker #1

    Très bien, donc il y a vraiment un travail de collaboration avec la personne qui vient au showroom pour pouvoir créer une pièce unique.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. J'ai toujours le besoin de pouvoir créer la pièce la plus unique possible pour la cliente. C'est la pièce qui lui correspond le mieux, en respectant justement mes codes et les codes de la maison.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'au final, l'idée, c'est que si on choisit un créateur, c'est pour avoir une création de ce créateur-là et non pas l'inviter à piocher dans ce qui est déjà sorti ou ce qui aurait déjà été fait. ce que tu évoquais c'est que tu fais à la fois de hum de l'homme et de la femme. Tu as toujours fait les deux ou est-ce que l'homme est venu dans un second temps ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours fait les deux. J'ai reçu la double formation sur la grande mesure masculine et sur la couture féminine, notamment le mariage. J'ai toujours fait les deux, mais jusqu'à là, on a toujours mis le point d'honneur sur la communication autour de la femme parce que la maison est vraiment très proche des femmes. Chez nous, par exemple, on prône le féminin sacré. dans Donc, c'est vraiment la femme mère, la femme déesse et tout. Et c'est cette image qu'on a toujours voulu garder. Et ce qui est bien, justement, en parlant du marketing de réseau, c'est que la plupart des hommes qu'on reçoit nous viennent de leurs épouses ou de leurs futures épouses. Donc, voilà, ça nous permet de justement ne pas faire trop de marketing pour les femmes et pour les hommes, rester très concentrés sur cette tête qui est vraiment exceptionnelle, sur la femme et tout. Et on a encore beaucoup à dire sur la femme, donc on a envie de s'exprimer sur elle.

  • Speaker #1

    Oui, et puis comme tu l'as si bien dit, quand la femme est satisfaite, elle va recommander à son entourage et en priorité à son mari.

  • Speaker #0

    Quand la femme est satisfaite, c'est tout l'univers qui est satisfait.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc toi aujourd'hui, tu parles de ton atelier à Abidjan. Est-ce que la marque aujourd'hui au niveau du prêt-à-porter, elle est présente dans d'autres points de vente, dans d'autres concept stores en dehors d'Abidjan ?

  • Speaker #0

    Dans le souci de vraiment préserver notre savoir-faire jusqu'à là, j'étais un peu fermé sur les dépôts de vente et les concept stores en dehors de nos boutiques et nos maisons. Donc on a une grande partie de nos produits qui ne sortent totalement pas de notre maison de couture. C'est plus une. C'est plus un print-à-porter qui est très proche quand même de la couture, un peu exclusif, presque en pièces uniques, qui n'est vendu que dans notre boutique ou dans notre showroom. Néanmoins, on entend le développer du print-à-porter qui a toujours le même niveau d'exigence, mais un peu plus étendu, qui lui pourra justement se laisser faire aux collaborations et aux dépôts dans des concept stores et tout. À ce jour, on est représenté par un agent au Canada qui revend nos produits, notamment nos sandales, notre prêt-à-porter et certaines pièces coutures. Et c'est seulement lui à l'étranger. Sinon, pour avoir nos articles, il faudrait partir sur le site internet ou passer en boutique directement. La boutique nous a mis à Angers, rue L155, ou venir à notre showroom à Angers, citer le soleil.

  • Speaker #1

    Très bien. De toute façon, je mettrais bien en note de bas d'épisode le numéro de téléphone que tu as évoqué tout à l'heure pour les prises de rendez-vous et je remettrais bien l'adresse de la boutique et les coordonnées de l'agent pour qu'on puisse passer commande. Parce que c'est ça, comment dire, l'idée de promouvoir les marques de mode, c'est aussi de faciliter des prises de commandes. Donc, toi, tu évoques le côté cérémonie, le côté mariage finalement. et Et vraiment, c'est pour des grands événements qu'on va porter tes collections. Et là, tu commences à intégrer du prêt-à-porter. Toi, dans ta vision, est-ce qu'il y a des personnalités que tu aimerais habiller ou que ta marque soit visible dans certains événements internationaux ? Est-ce que toi, tu réfléchis comme ça en termes d'impact pour ta marque ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, comme tout designer, il y a beaucoup de personnalités que j'aimerais vraiment voir porter. Les personnalités, surtout, qui portent la même vision que moi. Et justement, pour que cette marque soit vue à l'été national, déjà, le passage à Paris a été très positif. Moi, qui traînais un peu depuis le fait de filmer sur Paris, j'ai été agréablement surpris. On a reçu de bons retours, beaucoup de commandes et tout ça. Et ça me conforte dans le fait que de plus en plus, on devrait se nourrir et pouvoir habiller beaucoup de personnalités. afro-descendantes, africaines ou même d'origine.

  • Speaker #1

    Très bien. Effectivement, moi qui suis basée ici à Paris, je vois vraiment un mouvement de plus en plus de créateurs qui sont basés sur le continent et qui sont de plus en plus présents en Europe. J'ai l'impression qu'il y avait peut-être des réticences par le passé, mais c'était aussi parce que vous n'étiez peut-être pas sûrs qu'il y avait une clientèle qui allait être au rendez-vous. C'est tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout qu'on n'était pas forcément sûrs.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoquais, c'est qu'aujourd'hui, ton marché numéro 2, c'est États-Unis et Canada, mais ce n'est pas la France.

  • Speaker #0

    Non, non. On a beaucoup de clients en France. On a beaucoup de clients en France. Après, je pense qu'à ce niveau aussi, il y a une petite nuance. On a beaucoup de clients en France, mais ils sont toujours restés dans la culture d'ici. Je pense qu'un défilé comme la Black Fashion Experience, ça permet de toucher plutôt une clientèle qui a une vision différente de la mode en Afrique. Une clientèle qui porterait un de nos sacs, justement, nos sacs de l'U.S. qui sortent bientôt et qui seraient fiers de le porter quand une autre personne aurait, par exemple, un béquine ou une autre marque européenne. Sinon, les clientes qui restent dans la culture ivoirienne, africaine... Si on rêve de se marier en robe blanche, mais faite par des créateurs africains, on n'a vraiment pas besoin de défiler de mode pour les avoir. Parce qu'en avance, ils sont raccordés par leurs amis, frères, soeurs qui sont ici, qui leur disent qu'on a de très bons créateurs ici qui peuvent te faire la robe. Ou depuis qu'on est sur les réseaux sociaux, ils arrivent à voir ce qu'on fait par les people qu'on habite ici et tout. Donc à ce niveau, si on devait s'en tenir à là, on aurait pu toucher notre cible directement là-bas sans passer par l'événement. Aussi géniaux que la Black Fashion Experience. Mais je pense que là, à ce stade, on est plus à venir rivaliser, en fait, et venir arracher nos frais qu'ils avaient l'habitude de payer. 15 000 euros, 20 000 euros d'EMS, en fait, et lundi, que de savoir faire. Et le nouveau luxe, en fait, c'est l'Afrique. Je ne sais pas si j'ai été un peu clair ou je me suis un peu perdu.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est parfaitement clair. Là, ce que je comprends, c'est qu'il y a une évolution des habitudes de consommation, de celles qui rêvaient de...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est vraiment un nouveau marché qu'on a envie de toucher. En plus de celui qu'on arrive à toucher de manière organique par le lien qu'ils ont en Afrique et par les réseaux sociaux, on a envie de toucher ce nouveau marché fashion qui... qui pourra aussi donner de la valeur au produit du prêt-à-poter, du luxe africain. Et ça, ça passe vraiment par des salons africains, des salons européens.

  • Speaker #1

    Quand tu évoques l'évolution des habitudes de consommateurs et que tu dis, voilà, il y avait une cliente qui, historiquement, elle allait peut-être aller dans des marques et dans des boutiques qui vendent des robes de mariée ici en Occident. Aujourd'hui, cette cliente-là, issue de la diaspora, elle va vouloir s'acheter sa robe de mariée en Afrique. et notamment elle va vouloir acheter une robe de ta marque à toi parce que vous avez réussi à prouver, à démontrer qu'en termes de standard, en termes de qualité, vous étiez largement au niveau. Est-ce que aussi en termes de style et en termes de respect des proportions de la femme africaine, est-ce que vous n'êtes pas même plus légitime à proposer des robes de mariée pour la femme africaine ?

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord, tout à fait d'accord. Je suis d'accord qu'on est en fait sa parente, comme j'ai l'habitude de le dire. Donc, une marque française n'aurait jamais le même talent à habiller le corps d'une Africaine qu'une personne qui la connaît au mieux, qui est née avec elle, qui a grandi avec elle, qui comprend justement sa culture et qui elle est. Et justement, c'est bien parce qu'à mettre ces femmes-là en valeur aujourd'hui, on se rend compte même qu'au lieu qu'elles partent vers les marques européennes, qui n'arrivaient pas à mettre leurs formes en valeur. On les a tellement mises en valeur aujourd'hui qu'aujourd'hui, même les Européennes arrivent à s'acheter des formes qui ressemblent aux femmes africaines. Et on a comme l'impression qu'on a un petit impact quand même aujourd'hui sur les habitudes de consommation en Occident. Donc voilà, c'est ça. Nous, on les comprend mieux et on devrait constamment les habiller. Et puis aujourd'hui, je le dis, on a beaucoup de marques. Moi, je suis... très dans la réflexion sur les marques. Aujourd'hui, on a beaucoup de marques dans le barillage, dans le prêt-à-porter, dans la maroquinerie. L'autre temps, on a pensé qu'on avait des savoir-faire différents, mais c'est pareil. Aujourd'hui, c'est des grandes marques qui produisent dans certains villages avec des machines ancestrales. On a ces mêmes machines, ces mêmes procédés. Aujourd'hui, on arrive à tisser du tweed. On a eu la tissée du tuyau dans France, mais ce tuyau de lait tissé dans nos villages, pareil, avec le même niveau d'exigence. Donc, on n'a pas à pâlir en fait en termes de qualité. En termes de fournisseurs, on parlera. Moi, aujourd'hui, je vais jusqu'à Calais pour avoir un hôtel de Calais pour certaines clientes. Parce que grâce à mes faits d'avoir quand même des visas des cinq continents, de plusieurs continents, je peux aller à la source en fait. Et dire à ma cliente, ton vêtement est aussi luxueux que celui de la Reine 2. Parce qu'on a les mêmes fournisseurs et je l'ai pris là où ces matières ont été prises. Aujourd'hui, quand on parle de couture orientale, avant c'était distribué seulement par de grands créateurs comme Elissa et tout en Europe. C'était leur avalue, leur place correspondante à leur couture et tout. Mais aujourd'hui, nous on a les mêmes fournisseurs avec ces grandes marques. Vous voyez ? Et on a envie de créer au effort qu'on arrive à faire du vrai luxe. Il faut que ces femmes-là sachent que les marques européennes et africaines aujourd'hui... sont positionnés au premier, mais dans le luxe, en fait, et qu'elles peuvent nous faire confiance. Le Nigeria a pleinement réussi ce combat et je pense qu'on a une phase où c'est la Côte d'Ivoire ou les autres pays de l'Afrique de l'Ouest qui doivent aussi mener ce genre de combat.

  • Speaker #1

    Et toi, tu trouves qu'il y a suffisamment d'ambassadeurs pour promouvoir ce message ? Parce qu'en fait, toi, tu fais tout le travail d'aller sourcer la matière la plus luxueuse et d'aller à la source pour pas qu'il y ait de doute, pour qu'on puisse se comparer à n'importe quelle marque qui se dit marque... de haute couture qui va c'est la dentelle de Calais. Toi, tu considères qu'aujourd'hui, tu utilises les mêmes techniques et que tu n'as pas à rougir de ce que tu proposes. Est-ce qu'il y a assez d'ambassadeurs pour valoriser ce message ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a assez d'ambassadeurs. S'il n'y a pas assez, justement, c'est cette envie de valoriser le talent et le savoir-faire. Je m'explique. Aujourd'hui, moi, je touche une star qui me connaît. C'est son protocole qui s'admise chez moi. Vous voyez ? Et ça ne laisse pas la chance, par exemple, à beaucoup de créateurs qui ont énormément de talent de pouvoir toucher les stars. Moi, aujourd'hui, pour... Comment je vais dire ? C'est plus facile pour des marques comme moi, comme d'autres marques aussi, que vous devez forcément connaître, de toucher certains people. Et donc, on est seul à évoluer parce que les Africains sont plus portés sur la marque ou le nom du créateur. Et ce que nous, on demande aujourd'hui, c'est que tous les people, tous les influenceurs, en fonds descendants africains surtout, puissent se dire, je porte n'importe quelle marque africaine et j'essaie de la mettre en avant de la citer avec. C'est en lui donnant de la force que demain, il pourra me donner de la force. On l'a vu plusieurs fois. Des marques comme Tony Watts, comme Enisa, comme George Obéika, justement, ont été portées par des grandes stars américaines. Et du jour au lendemain, elles ont capitalisé des millions, des centaines de millions. Vous voyez, c'est des Libanais qui faisaient leur petit coup de chemin. Aujourd'hui, ce sont des grandes marques connues internationalement qui font le mètre carré et tout. Et ce que j'ai remarqué, c'est qu'aujourd'hui, quand tu demandes à un Africain de porter une marque, Ils te demandent c'est qui, en fait. C'est qui la marque ? Il fait quoi ? Ils ne demandent pas ce que je peux voir juste le produit, ce qui me correspond, mais c'est un produit que je peux mettre en avant. Et ça fait qu'on a une toute petite minorité qui a la chance d'être en avant. Et on a une grande majorité de jeunes créateurs qui, eux, ont beaucoup de talents, les dents longues, mais qui sont obligés de rester derrière et d'attendre le jour de chance. Et on est un peu au-dessus qui va mener ce combat, en fait, si nos influenceurs... ne nous porte pas de manière inconditionnelle. Et ça, c'est le petit... Et si on a de bonnes influences, on a de bonnes stars. Aujourd'hui, on a Aya Nakamura. Moi, si je l'habille, je sais que ce n'est pas rougi devant une star française, blanche, américaine et tout parce qu'elle est tout aussi populaire. Vous voyez, ça, on n'a pas besoin d'en douter aujourd'hui. C'est plus le protocole pour que tous les créateurs aient accès à ces people qui sont parfois plus difficiles.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et si, mon temps de focus...

  • Speaker #1

    Pardon, j'allais dire, je suis complètement d'accord avec ton analyse. Il y a un petit peu un cercle fermé qui ne permet pas de faire exploser la lumière sur tous les talents qu'il peut y avoir en Afrique, même si on se concentre que sur Abidjan. Il n'y a pas assez de lumière pour tout le talent qu'il y a à Abidjan.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, c'est le jeu en général. On va dire, si on compare ça au sport, tout le monde ne peut pas gagner la coupe. Il y en a qui sont devant, il y en a qui sont derrière. C'est comme ça.

  • Speaker #0

    Non, mais il ne faut pas voir la mode comme ça. Je ne suis pas trop d'accord avec ça parce que, comment je dis ? Le sport, en fait, ce sont les sportifs et les clubs qui se portent eux-mêmes. La mode, c'est autre chose. C'est un produit. C'est quelque chose qui est censé être... qui essaient de parler de nous et de notre culture en général. Et vous voyez, on ne peut pas se porter seul. Avec la mode, ce sont nos people, ce sont des gens qui évoluent. Moi, aujourd'hui, j'accompagne beaucoup d'influenceurs ivoiriens dans leurs projets. Quand j'ai des influenceurs que je ne connais pas, pour qui je prends des tickets en dizaines, en centaines, parce que j'ai conscience que demain, quand ils seront des méga stars, je n'aurai pas de protocole pour profiter de leur image. Et donc, on vous dit que le football, c'est une équipe qui se débrouille pour pouvoir gagner ses compétitions et pouvoir gérer son image. Mais la mode, c'est différent. La mode, c'est comme on a un fétiche. Notre fétiche, en fait, c'est l'Afrique. Vous comprenez ? Et ce fétiche-là, il est très lourd et on doit pouvoir le porter ensemble. Tous les porteurs de lumière doivent pouvoir poser leur main et attraper ce fétiche ensemble et dire au monde. que ce fétiche est unique, il est sacré, il est universel et que justement c'est lui qui est porteur d'inspiration. Et pour ça, le combat doit être entier. Moi, je dois, par exemple, une nuit s'ébranler comme les flammes, c'est génial. À la fin de la journée, je me dis, 500 invités aux flammes, c'est 500 créateurs qui devraient avoir la chance de pouvoir s'exprimer par les people qui sont invités. Ils devraient être plus ouverts d'esprit et de dire... Je reviens chez nos marques africaines à Paris, en Europe. Et plus encore, il faut que je me tourne vers l'Afrique pour voir en fait ce qu'il y a. Parce qu'on a ce même fétiche ensemble, c'est justement l'Afrique.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure. Parfois, à ces cérémonies, on va voir certains profils, certaines célébrités qui ne sont pas toujours très bien habillées. Et pour moi, je pense que c'est parce que parfois, quand elles cherchent à s'habiller... elle ne trouve pas forcément de créateur ou dans les sélections, il n'y a pas vraiment des choses qui leur correspondent. En tout cas, si on parle de la population issue de la diaspora, de certaines femmes, même certains hommes, où à l'issue de la cérémonie des flammes, il y a eu beaucoup de critiques, notamment, je pense à Joey Duetfilet, dont le costume a été beaucoup critiqué. Et pour moi, je pense que pour avoir connu l'expérience d'aller acheter une tenue dans un atelier en Afrique, si la tenue ne te va pas, le créateur ne te laisse pas sortir. tant que lui n'est pas et toi tu ne connais même pas vraiment les détails donc toi tu peux sortir en disant non moi je pense que ça va lui il va dire non par rapport à ta morphologie par rapport à ton teint, c'est ça qui te va et même s'il voit que tu doutes il dit non mais essaye ça seulement tu vas avoir et quand tu essayes tu dis non vraiment tu as raison et ça moi je l'ai vécu à plusieurs reprises pour savoir que c'est pas possible qu'on te laisse sortir en étant mal habillé Tu peux dire que toi, c'est pas mon goût, je n'ai jamais mis ça, mais les gens vont te regarder et vont dire non, ça donne sur toi, il n'y a rien à dire. La tenue, elle est faite pour toi. Et ça, alors que je pense qu'en Occident, on a un peu perdu ça. On achète en self-service, on se sert, vous rentrez dans la boutique, il n'y a personne qui vous regarde. Ou sinon, on vous propose du prêt-à-porter. Si vous arrivez à rentrer dedans, tant mieux. Si vous ne rentrez pas, il faut aller voir ailleurs. Ou il faut maigrir, quelle que soit ta morphologie. On est là.

  • Speaker #0

    on va te faire une robe qui va faire que tout le monde va tourner la tête sur toi ou on va te faire la tenue qui va faire que tout le monde va tourner la tête tout le monde va te demander mais ça vient d'où c'est clair et il y a aussi la culture autour de la mode africaine il y a la culture autour de la mode africaine moi si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose chez les occidentaux c'est que vous allez au Grammys vous allez au Metz Merci. vous voyez que la star a porté un vêtement qui ne lui correspond pas. Mais les journalistes vont dire « Pourquoi buter le créateur ? Il est magnifique, il a mis cette coupe en avant. » Les blogueurs vont reprendre près de... On critique ce qui se fait sur les stars occidentales. Et nous, en Afrique, on a juste envie de se connecter. Nos blogueurs, ils disent « J'aime pas. J'aime pas. » Parfois, c'est vrai qu'on n'aime pas, mais il faut valoriser ce fétiche africain, en fait. Il faut apprendre à... Être moins franc quand même, quand c'est dans l'intérêt de la mode. Et puis, quand je parle de culture aussi, aujourd'hui, quand on parle d'un événement comme les flammes, c'est pratiquement le seul événement africain, 100% que je connais. Il faut connaître ce truc des journalistes, de demander à chaque star invité, aussi petite soit-elle, vous êtes habillé par qui ? Vous voyez, vous êtes habillé par qui ? C'est une robe de qui ? C'est un vêtement de qui ? C'est une collection de quelle année ? il faut qu'il reconnaît Toute cette culture, monde autour de nos événements, même quand ce n'est pas des événements de mode, ça permettra justement à chaque people, chaque année, de chercher à avoir une référence aussi petite soit-elle. Et justement, vu qu'ils n'ont pas de temps, ça va mettre en avant des métiers de styliste comme moi, j'en connais une qui est très talentueuse, Kalivora, Monika, de leur dire, trouve-moi la pièce unique en fait, que ce soit en Afrique, que ce soit, peu importe, la pièce unique d'un créateur africain parce qu'on va me demander le nom des créateurs de jeux de la prochaine édition. Vous voyez ? Moi je pense que c'est plus une culture qui, justement, au lieu de commencer en bas pour monter, ça devrait plutôt être des conditions imposées en haut qui vont définir la manière de fonctionner de nos people, de nos stars, et justement mettre en avant les différents métiers jusqu'à arriver au créateur. Parce que ce n'est pas au créateur de chercher le people qui va le porter, il y a des métiers pour ça, et il faut qu'ils soient mis en avant. Donc, il faut qu'à un moment, ça s'aille et qu'on y réfléchisse et qu'on essaie de se porter ensemble et d'une seule voie qu'on puisse imposer justement le savoir-faire africain.

  • Speaker #1

    Complètement d'accord avec ton propos, sachant que le système occidental, c'est un système capitaliste. Donc, les blogueurs qui font des critiques positives sur les marques qui sont portées par les célébrités, c'est parce qu'à un moment donné, la marque, elle a financé le blogueur, elle a financé la célébrité. C'est une chaîne de gens qui sont là pour se... se féliciter les uns les autres. C'est un système qui a été mis en place. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas un système. Ça ne doit pas être le même. Ça ne doit pas être un copier-coller, mais un système qui soit à la faveur des créateurs africains et qui permette de valoriser et de promouvoir les marques. Toi, tu évoques le métier de styliste. Aujourd'hui, par rapport à ta marque, tu travailles avec des stylistes qui vont habiller les célébrités ou tu es plutôt en relation directe avec les célébrités ?

  • Speaker #0

    Comme je disais, jusqu'à là, je suis un peu fermé. En général, c'est les célébrités qui se mettent en relation avec moi. La nouvelle génération, c'est quelque chose de m'avoir appris une autre manière de voir la vie. De plus en plus, en regardant les jeunes créateurs qui sont venus juste après nous, c'est compliqué qu'il faut rester moins célébrité. partir en fait à l'assaut des célébrités par des personnes, des stylistes qui peuvent nous recommander des stars habillés et tout ça. Par exemple, récemment, il y a Moulika qui m'a fait une proposition que j'ai adorée. Il y a certains stylistes qui arrivent à nous demander des vêtements pour leurs stars et on est très ouverts à ça. En tout cas, ces deux dernières années, nous sommes très ouverts à accompagner des porteurs de lumière.

  • Speaker #1

    Très belle expression, les porteurs de lumière. L'idée, et puis j'aime bien le fait que tu parles d'accompagner, c'est en fait qu'on travaille ensemble. Ils mettent la lumière sur nous, nous aussi. On les habille bien, quelque part, on met la lumière sur nous. Donc, on est vraiment dans un travail de collaboration.

  • Speaker #0

    Voilà, et une marque n'a pas, et ça, je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire, en fait, que le people qui va la porter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige. C'est rentrer dans un secte de... personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les causes de la vie, moi, je bénis Dieu quand même que j'ai jamais eu vraiment ces problèmes. C'est une passée crème avec les stars. Il y a des années, il y a un people qui m'a fait appel justement pour que je l'admette parce qu'elle était très en vogue ici et tout ça. Et je demandais à mon assistant de suivre le dossier et le people me disait on ne prend pas ses mesures. Elle fait du XL, elle ne se déplace pas, elle ne fait pas du CH. Il faut juste le coup de l'événement, le faire déposer à son hôtel et puis elle va regarder, ça lui plaît, elle porte ça lui, elle ne le porte pas. Et moi, j'ai envoyé le message à mon assistante qui me dit déjà même le principe de ne pas vous déplacer, vous enlève le privilège de porter, Juliano. Vous voyez ? Donc, c'est ce petit complexe que nos people ont personnellement de savoir. Aujourd'hui, par contre, c'est un people que si je fais un... appelé pour m'acheter des relations, m'acheter du bien-être des clients, et que j'ai dit, je veux t'accompagner. C'est un petit pôle qui tout de suite m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème, je veux, je veux, je veux. Je veux, vous voyez. Et c'est ça qui me touche un peu chez les petits pôles africains. Ils sont trop portés sur qui tu es avant que je puisse faire de toi quelqu'un. C'est très circulaire, en fait, la mode et le showbiz. Aujourd'hui, un créateur, tu le connais, il est tout jeune. Tu le portes gratuitement. Demain, tu ne peux même pas avoir de rendez-vous pour l'avoir. Et il peut sortir la collection qu'il te faut avec toute la notoriété qu'il aura. Que tu brilles plus que tu ne brilles. Vous voyez ? Donc, en même temps, ces télénes sont très adorables. Moi, ici, je salue des femmes comme Connie Touré, comme Emmanuel Keita, comme Déborah Mou. toutes, comme Diana Bouli, comment elle s'appelle, notre Miss Côte d'Ivoire de l'année suivie passée, Miss Johnny, Miss Johnny, voilà, qui sont venues au défilé, c'était un grand paragon, on a fait un succès continental, et vous voyez, c'est de ça que je parle souvent, il y a des gros projets, par exemple l'Esprit de l'Amérique, c'était un projet qui a été financé, mais vraiment bien financé, mais qui n'aurait pas pu avoir ce rétentissement-ci. Ces personnes-là n'avaient pas accepté de venir porter le projet avec moi. Awa Sanoko, justement, qui était le visage qui est venu spontanément. Et donc, c'est ça. Chaque fois que les personnes reviennent vers les créateurs, on va faire de grandes choses ensemble. Vous voyez ? Et moi, elles sont venues. Elles m'ont apporté toute la visibilité. Après, les gens étaient contents en disant qu'elles avaient eu le privilège de défiler sur l'esprit d'Ina. Mais c'est moi qui ai eu le privilège de les recevoir. Quand ça marche, finalement, les notoriétés sont mélangées. Et pour le bonheur des populations qui sont fières d'avoir de gros événements, ils voient leur star et tout ça sortir de la zone de confort. Et moi, c'est ce que je demande aujourd'hui. Je me dis que j'ai besoin d'un Nakamura. Juste laisser un message sur une de ces... pages, on commentait, ça doit pouvoir lui parler en fait. Elle ne doit pas forcément regarder, elle ne le fait pas. C'est un exemple parce que c'est la toute grosse taille noire du siècle. Mais ça touche aussi tous les people, tous les anciens. Il faut qu'on sorte des clans et qu'on puisse se suivre. Moi aujourd'hui, si j'ai un événement au Japon et qu'on me demande même quand l'organisation n'aurait pas les moyens si c'est africain, je mettrais les moyens pour partir soutenir le confrère. Quand bien même, en fait, pour ma voix, il faut pouvoir souvent payer des cachets, souvent payer des billets d'avion, business et tout. Mais quand il faut porter le fétiche africain, je suis tout le temps disponible.

  • Speaker #1

    Écoute, en tout cas, ça va exactement dans le sens de ma démarche avec mon média, qui est vraiment de... Voilà, moi, j'essaie de mettre en avant des personnalités qui évoluent dans les industries culturelles et créatives africaines, du nord au sud, d'est en ouest. Et avec cette volonté de, effectivement, participer, contribuer à porter le fétiche, comme tu le dis si bien. toi aujourd'hui quelles sont les perspectives d'évolution on est là à la moitié de l'année pour l'année 2025 j'imagine que tu vas voir la saison des mariages mais aussi peut-être de fin d'année et autres cérémonies de fin d'année et il y a aussi les défilés sur la deuxième partie de l'année en Afrique c'est quoi les projets pour la marque sur les mois à venir ?

  • Speaker #0

    À ce point-là, pour une maison de couture sérieuse, on a très peu de temps et très peu de manœuvres. Néanmoins, là, on est en train en même temps d'effectuer un gros déplacement des ateliers. Comme je disais, on passe sur 500 m² justement pour pouvoir créer des services qui se rapportent du luxe en étant pleinement dans le haut premium. Donc, on a un nouveau siège, une nouvelle maison de couture dans la cité, la possible souterrie soleil 3. Et aussi travailler sur la première boutique de prêt-à-porter, prêt-à-couture de la marque. Et là, j'ai reçu déjà deux sollicitations de définir le mot d'année transnée et que j'ai tout de suite accepté justement parce que les visions me correspondaient. Et malheureusement, parce que je suis occupé, j'ai décliné un qui est hors du continent. Je crois que c'est vraiment bien pris en charge, mais je ne peux pas, je m'excuse encore. Il m'écoute. Donc, c'est un peu ça. En ce moment, on a très peu de manœuvres. aussi... On a commencé l'organisation de l'esprit il y a 4 ans, qui m'ont défilé annuel depuis plusieurs années. Et cette année, on veut une expérience très immersive et très proche des standards internationaux. Donc, on a une très belle équipe qui est en train de se mettre en place et on respecte que Dieu bénira l'initiative. Donc, c'est vraiment ça pour moi, le déplacement du siège de la maison de gamine, l'ouverture de la boutique de prêt-à-fonder, prêt-à-couture à la L155, en gré. gérer les clientes courantes, essayer de bien gérer les deux dernières hautes saisons de l'année et puis répondre aux deux défilés si les thèses sont vraiment d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une grosse année pour la marque parce que l'idée d'être dans un showroom plus grand, de déménager, de créer ces différents pôles qui existaient déjà, mais c'est vraiment de structurer encore davantage la marque et de continuer les défilés. On est vraiment dans une année charnière où j'ai l'impression que c'est un peu... La marque qui grandit et qui passe à un nouveau cap avec aussi cette volonté, ce que tu évoquais, de s'ouvrir un peu plus à des pratiques que tu ne faisais pas forcément, des collaborations, peut-être davantage de communication et un showroom plus grand. Donc, on est vraiment dans un peu une nouvelle ère pour la marque.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Exactement. Et le grand passage pour ça. Aujourd'hui, vous voyez, comme on le dit, moi j'ai peut-être plusieurs collègues. Désolé, j'ai déjà dit ça à plusieurs collègues. On s'entend très bien d'ailleurs à Dijon. Aujourd'hui, notre ambition, ce n'est même pas d'être en concurrence avec nous. Entre nous, c'est d'essayer de concurrencer les grandes marques internationales, même de Véry, de grandes marques internationales. Et vu que le financement, ça ne prouve pas les rues en Afrique, on essaie de faire de l'autofinancement et d'aller tout doucement, mais c'est vraiment ça la ligne en fait. Et chaque année, on essaie de pouvoir grandir autant qu'on puisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tout ce qu'on souhaite à la marque, de continuer à grandir chaque année, toujours un peu plus, avec à chaque fois de nouvelles étapes qui sont franchies. Et puis, l'appel a été lancé à Ayana Kamoura. Donc, on va voir si elle a une styliste qui nous entend ou si elle-même nous entend ou va avoir ce moment de l'interview. En tout cas, je sortirai l'extrait. Je sortirai l'extrait exprès. Je l'attaquerai, on verra si ça prend ou pas. On arrive à la fin de cette interview. Moi, j'ai balayé l'ensemble des questions que je voulais te poser. Je voulais revenir sur un point. Tu évoquais à un moment donné tes études. Tu as parlé de l'Institut français de la mode et tu as parlé également du LVMH Inside. Je pense que LVMH Inside, c'est plus sur le côté marketing. Et l'Institut français de la mode, qu'est-ce que tu as appris au niveau de l'Institut français de la mode ?

  • Speaker #0

    On a énormément appris, on a appris déjà à créer, à structurer nos marques. On a vraiment appris en fait ce pourquoi on voulait devenir créateur, c'est très important au-delà de tout. Et comme tout le monde sait, l'Institut de la mode, c'est pratiquement la première école qui arrive à créer des cas de des entreprises de mode. Donc on a appris la gestion, on a appris plein de choses qui nous permettent justement de nous professionnaliser. Avec INSIGHT LVMH, ça m'a permis, avec ce que j'ai appris avec IFM, de pouvoir comprendre comment ces grandes marques du groupe les ont mis en application, voir ce qu'ils arrivaient à faire pour la maison. Je suis très content de l'année dernière parce qu'elle a été très instructive pour moi. On est juste en train de pouvoir mettre tout ça en place, espérer, prier, avoir des stars comme Aya Nakamura et briller. dans les plus hautes sphères et faire parler justement le salon fait africain.

  • Speaker #1

    C'est déjà beaucoup, c'est tout ce qu'on souhaite. Écoute, moi je te dis merci beaucoup. J'ai été ravie d'en savoir plus sur ta marque et puis sur tes ambitions en termes de promotion de la créativité africaine et cette volonté vraiment de t'inscrire comme une marque de quiet luxury. C'est intéressant aussi d'être sur ce segment-là parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de marques africaines qui revendiquent le fait d'être très présentes sur les réseaux sociaux et de travailler vraiment leur... communication là-dessus. Toi, j'aime bien cette approche qui est plutôt marketing de réseau. On a une clientèle satisfaite qui parle de nous et on intègre aussi la communication sur les réseaux, mais on continue à faire les deux et ça, je pense que c'est important de faire les deux. Donc, bravo à toi pour ça. Et je vais te dire, comme je le dis tout le temps, à très bientôt en Afrique de l'Amérique.

  • Speaker #0

    À très bientôt et merci beaucoup et j'espère qu'on aura l'occasion de t'inviter pour l'Express d'Amérique. À très bientôt. Avec plaisir. Et merci pour tout ce que tu fais pour la mode africaine.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Franck Niamien

    00:35

  • Le parcours de Franck Niamien dans la mode

    01:39

  • La création de la marque Niamien en 2016

    02:24

  • L'importance du savoir-faire et de la qualité

    03:26

  • Les techniques et matières utilisées dans les créations

    07:43

  • La clientèle de la marque et le marketing de réseau

    09:48

  • Le fonctionnement de l'atelier et les rendez-vous clients

    14:14

  • Perspectives d'évolution pour la marque Niamien

    21:45

  • Conclusion et remerciements

    44:34

Description

A l’heure où les créateurs revendiquent leur succès à travers les réseaux sociaux, Franck Niamien se différencie par une approche “old school” via un puissant marketing de réseaux, des recommandations et le refus de céder à la tentation du logo ostentatoire pour faire connaitre sa marque.

C’est à ce titre que le dernier épisode du podcast Africa Fashion Tour est une véritable masterclass avec Franck Niamien, le talentueux créateur derrière la marque Niamien ! Basé à Abidjan, Franck partage son parcours et sa vision unique de la mode.

Dans cette interview riche en enseignements, découvrez :

  • L'entrepreneuriat par passion : Comment Franck a quitté les sciences économiques pour embrasser la couture et créer sa marque, en s'appuyant sur un savoir-faire d'exception dès sa première collection "Or'ée".

  • Le positionnement "Quiet Luxury" : Sa philosophie de privilégier la qualité, la finition et le détail du vêtement plutôt que les logos ostentatoires, une approche qui séduit une clientèle internationale.

  • La stratégie client authentique : L'importance du "marketing de réseau" et de l'expérience personnalisée en showroom, où chaque pièce est co-créée pour sublimer la morphologie et la personnalité de la cliente.

  • L'équilibre tradition & digital : Comment il allie l'héritage d'une génération sans réseaux sociaux à une présence digitale professionnelle pour toucher un "nouveau marché fashion".

  • Les ambitions internationales : Sa vision du "nouveau luxe, c'est l'Afrique" et son appel aux célébrités et influenceurs pour porter le "fétiche africain" et valoriser la mode du continent.

  • Le pivot et la croissance : Les défis et les projets d'expansion de la Maison Niamien en 2025, avec un nouveau siège et l'ouverture d'une boutique de prêt-à-porter.


L'histoire de Franck Niamien est une source d'inspiration pour tout entrepreneur créatif. Elle prouve qu'avec une vision claire, une exigence de qualité et un engagement profond envers ses racines, on peut conquérir le monde de la mode.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Une marque n'a pas, et ça je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire que le people qui va l'apporter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige, c'est rentrer dans un secte de personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les couronnes, moi je bénis Dieu quand même que je n'ai jamais eu vraiment ce problème. C'est une partie créée avec les stars.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent. et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent. pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Franck Niamien. Il est créateur de mode basé à Abidjan. Il a récemment défilé à Paris lors de la Black Fashion Experience. Il a également défilé à Montréal. Et précédemment, il a bien sûr défilé dans différentes capitales de la mode en Afrique. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et du développement de sa marque éponyme. Bienvenue Franck, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour, je vais très bien avant toi et toi ?

  • Speaker #1

    Ben écoute, ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, j'ai découvert ta marque avec le défilé lors de la Black Fashion Experience. J'ai pris tes coordonnées et j'ai commencé le harcèlement sur Instagram pour réussir à organiser cette interview. Donc, je suis très contente de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et on va commencer l'interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci déjà de l'occasion, ça fait toujours très plaisir que notre marque intéresse d'autres personnes. Je suis Franck Niamier, gérant et directeur artistique de la maison Niamier. Donc, la maison qui est née depuis 2016 et qui est bâti à Dijon. Donc éventuellement, au niveau des spécialités, on est plus sur la couture. Essentiellement, le mariage est depuis peu le prêt-à-porter avec un département qui est Queen dans l'occasion.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est une marque qui est assez récente. Alors, tu parles de 2016 pour la création de la marque. Est-ce que tu peux nous dire, toi, comment tu as démarré au niveau de tes études ? En fait, est-ce que tu as fait des études dans le domaine de la mode ? Est-ce que c'était toujours ta destinée de faire de la mode ? Ou est-ce qu'au contraire, tu n'étais pas du tout au départ prédestinée ? à devenir directeur artistique pour une marque de mode ?

  • Speaker #0

    D'accord. Déjà, il faut préciser que la VAC est là présent, mais elle est légalement constituée depuis 2016. Donc, j'ai fait mes débuts en 2012. Je pense que le premier défilé sur lequel j'étais booké, c'était la Dakar Fashion Week. Et en 2012, 2013, il y a un peu longtemps. Et depuis, on a fait plein de Fashion Weeks, 2013, 2014, 2015, c'était... enchaîné avec dans le temps Morenos Fashion, Afrique Fashion Show, Cotonou Fashion Week, Elima Fashion Show à Lomé, Emma Style Show à Dakar, j'ai fait l'Ethiopie, j'ai fait la Guinée-Équatoriale, le Cameroun, enfin plein de pays, en tant que créateur confirmé, donc depuis 2012. Et en 2016, on a décidé de pouvoir créer légalement la marque, justement conformément à nos ambitions futures. Moi, j'ai commencé, il faut dire que j'ai fait un bac très tôt. Donc, à 16 ans, j'ai fait mon bac en 2007. Et juste après le bac, j'ai suivi des études à l'Université d'Alger en sciences économiques et de gestion, où j'ai juste fait deux ans. Ensuite, je suis sorti pour un DTS en gestion commerciale. Et c'est après cela que j'ai commencé à m'intéresser à la couture, par mon cousin qui lui voulait mettre couturier. C'est ainsi que j'ai subi des formations en tant qu'apprenti dans les ateliers de mon cousin. Et en 2012, j'ai sorti ma première collection qui s'appelait Auré. Donc Auré qui était un peu la base de ce que je fais aujourd'hui et qui présentait la famille. bijoux, la femme forte, la femme solide qui pouvait soumettre le monde à d'autres et qui restait toujours très beau. Justement parce que dans le temps, je fais un coucou d'ailleurs à mon aîné Gilles Touré qui était très présent et qui présentait la femme fleur. Moi, en venant, je lui dis que c'est ma différence qui me ferait connaître. Sachant que la femme fleur, elle est très candide, très jeune, très fragile et imposée. pour être voulu le vendre avec un autre aspect de cette femme. Et en plus, j'adore tout ce qui est bijoux, tout ce qui est souligné, précieux. Et c'est ainsi qu'on a posé mes bases en 2012 avec Auré de la femme bijoux. Elle était très bien accueillie d'ailleurs parce que dans ma pari, je n'avais retenu que deux créateurs pour la Dakar Fashion Week en Côte d'Ivoire. Et je fais partie de cette liste de deux créateurs.

  • Speaker #1

    Donc là, ce que je comprends, c'est que toi, dès ta première collection, cette collection avec ce concept de bijoux, de Femmes Bijoux, tu as tout de suite été reconnue et saluée par, je dirais un peu, les doyens de la mode ou les grands frères et les grandes sœurs du secteur. Comment est-ce que tu expliques que tout de suite, on se soit dit, là, il y a quelque chose de vraiment différent, de particulier, de spécial ? Est-ce que toi, tu arrives avec le recul à expliquer ce que tu as pu apporter qui a retenu l'attention ?

  • Speaker #0

    Déjà, de par ma foi, je suis très religieux et j'ai toujours cru à la grâce de Dieu. Donc, effectivement, à la différence de certains créateurs qui ont vraiment mis du temps à s'imposer, moi, déjà la première collection, j'ai été porté quand même par des aînés que je ne connaissais pas avant et qui me découvraient. Un grand monsieur comme M. Patrick Asso, dans le temps, qui m'a vraiment pris comme un filleul, qui m'accompagnait en conseil. Il m'a même recommandé sur un grand défilé en tant que créateur confirmé. Alors que j'étais dans ma deuxième collection, Elie, ma fashion show à Lomé. Et déjà pour moi, c'est la grâce de Dieu. Et ensuite, même en étant apprenti, j'étais toujours très déguisant. Moi, je suis de ces créateurs qui pensent que Internet n'est pas forcément une soie en fin. Et que s'il arrive que ton vêtement apparaisse devant quelqu'un, que ce soit sur Internet ou à la télévision ou en physique. Il faut que cette personne soit tout de suite séduite par le niveau d'exigence. Et je suis un créateur qui met le point d'honneur sur la finition, sur le niveau d'exigence, sur la technicité et surtout sur le savoir-faire. Je pense que c'est ce qui a dû marquer les autres et ils ont tout de suite voulu m'accepter dans la branche à la nuit de la route.

  • Speaker #1

    Alors quand tu parles de savoir-faire, toi tu es basé à Abidjan, c'est du Made in Africa. Est-ce que tu peux nous parler des techniques, des matières que tu utilises, de certains détails qui font en fait la spécificité de ta marque ?

  • Speaker #0

    Déjà, depuis mes formations avec l'Institut français de la mode, depuis mes formations récemment avec le Insight LVMH, j'ai tout de suite compris que la mode peut être en Afrique, mais elle est universelle. Donc déjà ma marque a un très fort ancrage dans ma culture. Je suis Akan, je suis d'une famille royale Annie. Donc mon inspiration me vient de là. Vous pouvez voir avant que ma dernière collection n'avait pas beaucoup de doré, de métal, de quoi parler, de masques et tout. C'est vraiment parce que c'est comme ça que je vois la vie de par mon sang, de par là où je viens. Et ensuite, je suis un grand fan de la joaillerie. J'adore la joaillerie, même quand en ce moment, on est en train de faire certaines choses dans ce sens. Et vu qu'on n'a pas forcément ce savoir-faire de travailler les cristaux, j'essaie d'associer ma culture en fait à mes voyages. J'arrive à trouver des cristaux, des pelles, pour ces nuits crécieuses, pour certaines clients qui sont très utiles. ou des pelles synthétiques pour d'autres qui aiment la brillance et qui aiment les strass. Mais vous retrouverez toujours ce mix entre le savoir-faire artisanal de chez moi et le savoir-faire international pour justement positionner une mode qui convient à une grande majorité des personnes. J'espère avoir répondu.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as complètement répondu. Tu parles d'une certaine clientèle UP. Ce que tu évoquais au début, c'est que tu fais de la couture, du sur-mesure, notamment pour des mariages. Alors, j'imagine que parfois, il peut y avoir peut-être de la confidentialité, mais quel est le type de client de ta marque aujourd'hui ? Qui est-ce qui vient te voir ? Avec qui est-ce que tu travailles ? A quel genre de personnalité est-ce que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Déjà, comment je vais dire... J'ai toujours dit en fait que je suis une marque et je travaille avec ceux qui sont convaincus que mon savoir-faire en fait leur convient. Et donc chez moi, il est vrai qu'on a la grâce justement de par notre positionnement d'admettre des personnalités d'ici, d'ailleurs, d'un autre continent. Mais ce n'est pas forcément le but de la marque. Le but de la marque, c'est de sublimer ceux qui rêvent de s'habiller chez nous. Et qu'elle soit, comme je le dis dans mes interviews, qu'elle soit vendeuse de bananes, qu'elle soit vendeuse de charbon, la marque est destinée à celles justement qui rêvent de se voir sublimées par notre savoir-faire. Mes personnalités, ce sont toutes ces femmes depuis 2012 qui n'ont jamais manqué de venir chez moi, qui m'ont toujours porté. Et d'ailleurs, notre présence sur les réseaux sociaux est très récente. Je pense que c'est... Ça fait moins de cinq ans qu'on est vraiment actifs sur les réseaux sociaux parce qu'avant, on n'était plus dans une sorte de marketing de réseau où chaque client satisfait pouvait nous recommander à ses amis, à ses proches. Donc, la marque, elle est vraiment pour tout le monde. Il n'arrive pas à faire qu'on ait des services exclusifs pour des personnalités. Très bien.

  • Speaker #1

    L'idée du marketing de réseau et l'idée finalement de... Ça fait deux fois que tu fais référence au fait que... Les réseaux sociaux, ce n'est pas tout pour toi. Alors qu'on est dans une période où, effectivement, on a tendance à dire quelqu'un qui se lance, un porteur de projet qui veut se lancer dans la mode, on va lui dire, il faut absolument que tu as un compte Instagram. Toi, tu parles de marketing de réseau et tu dis, ce n'est pas sur les réseaux sociaux que j'ai commencé à travailler. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette stratégie de communication ?

  • Speaker #0

    Oui, après, je vais parler très jeune pour ceux qui m'ont déjà vu, mais je suis quand même d'une civilisation. Et nous, quand on venait, Facebook, Instagram, je pense même qu'avant ça, il y avait i5 qui n'était pas forcément là où il fallait se vendre quand on n'était pas clé de chanteur. Donc, on a appris justement à satisfaire cette femme-là de par le savoir-faire parce qu'on était dans une génération qui était très portée sur les détails. Et si vous voulez, je bénéficie de ces deux générations. Et je ne dirais pas que ce n'est pas bon d'aller sur ce show, c'est même l'avenir. Mais aussi, j'ai cette éducation de dire, je suis... créateur de mots, je suis porteur de traductions, de savoir-faire et même quand je passe dessus les réseaux sociaux il faut que mon travail soit mis en avant de la manière la plus professionnelle possible, il faut que déjà la personne qui a 6000 km puisse ressentir tout cet amour, tout ce détail tout cet amour des finitions et ça, ça vient du fait que je viens d'une génération où on n'avait pas les réseaux sociaux et pour séduire une clientèle, il fallait que le vêtement soit bien Merci. que le posé soit bien repassé, que le tomber du tissu soit dans le bon sens et pas juste qu'il y ait un logo sur un vêtement et que la masse puisse s'attracher ou qu'on puisse attraper des personnalités qui vont ensuite mettre le logo en avant pour le diffuser. C'est très bien, mais c'est très contemporain. Et justement, pour une marque qui se veut aller le plus loin possible, il faut pouvoir mixer entre son histoire, regarder le passé, tenir compte du présent et puis avoir une vision future. Et moi, c'est ce mix de la marque. Et je suis un peu plus dans du quite luxury. Même sur nos lignes de prêt-à-porter ou sur notre ligne de maroquinerie qui sort très bientôt, vous ne verrez presque jamais de logo. Mais vraiment presque jamais de logo. Parce qu'on est vraiment dans le fait de mettre en avant le savoir-faire. Et pas forcément la marque. Parce que le savoir-faire fait parler de la marque. Donc j'encourage toute la vieille génération à partir sur les réseaux sociaux. C'est l'avenir. Et ils sont nés dedans. Mais nous, on a la grâce aussi d'avoir été dans les deux générations et on essaie de pouvoir en faire une force. Le fait qu'une cliente satisfaite te recommande toujours et le fait qu'aujourd'hui, pour la meilleure méthode d'acquisition, c'est aussi les réseaux sociaux. Donc, on a les deux types de cibles aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Très bien. Et j'imagine que quand tu évoques le fait de ne pas s'appuyer uniquement sur les réseaux sociaux, J'imagine que tu as un atelier, que tu as une boutique dans laquelle tu peux recevoir en fait... ta clientèle et que tu peux faire les essayages et que tu peux justement montrer tout ton savoir-faire. Donc, comment ça se passe en fait un rendez-vous à l'atelier, j'imagine, ou à la boutique Franck Namien ?

  • Speaker #0

    Oui, donc Franck Namien, enfin Namien maintenant, c'est une maison de couture. Donc, on a un showroom. En ce moment, on est installé sur 200 mètres carrés à peu près. Et dans trois semaines, on sera sur 500 mètres carrés. Donc c'est un showroom, c'est des ateliers qui sont eux-mêmes divisés en spécialités. Donc on a de la couture, on a du prêt-à-couture, on a de la maroquinerie, on a de la grande mesure masculine, on a du prêt-à-poter masculin. On a vraiment toutes ces spécialités, désolé. On a vraiment toutes ces spécialités. Un rendez-vous chez moi commence par un numéro qui est le 225 0152 74 0054. C'est le seul numéro qui est habilité à prendre un rendez-vous chez nous. On rentre en discussion avec ma collaboratrice qui connaît tous les procès. Elle a une approche très professionnelle. Elle calera le rendez-vous avec la cliente qui ensuite viendra à la date convenue ou pour celles qui sont à l'étranger parce qu'on a énormément de clients, surtout dans la zone anéantique du Nord, États-Unis et Canada. C'est notre deuxième plus gros marché en pleine mesure. Elle prendra un rendez-vous en ligne ou pour celles qui peuvent se déplacer à l'hiver ou à notre showroom, elles me rencontreront. Dans 4 minutes, c'est même moi qui fais le café pour la cliente qui la reçoit. On discute, on voit ce qu'il y a à faire et ensuite voilà. Donc, on débouchait jusqu'à la détermination qu'on aura de dessiner ensemble.

  • Speaker #1

    Alors, tu évoques le fait de dessiner un vêtement ensemble. Donc, comment est-ce que tu gères les demandes des clients ? Je ne sais pas si ça t'arrive, mais tu en as parfois qui arrivent avec la photo d'une tenue de Beyoncé ou que sais-je encore, et qui viennent te voir pour te dire c'est ça que je veux. Je ne sais pas, est-ce que déjà ça c'est des choses qui peuvent arriver ?

  • Speaker #0

    Ça arrive tout le temps parce qu'on est en Afrique et en Afrique, on n'a pas trop la notion de piocher dans le catalogue du créateur. Donc de plus en plus, nous on redirige la cliente vers nos collections. Mais bon, ça arrive tout le temps que les clientes ramènent des modèles. Et la seule barrière qu'on met à ça, c'est que quand elles viennent, on est obligé de faire une étude morphologique. Donc, Pour une cliente qui n'a pas la morphologie qu'il faut par rapport à un modèle, elle a la chance de rencontrer un dessinateur de mode que je suis ou un de nos assistants. On pourra lui dire que le vêtement n'est pas à sa morphologie. Soit on fait évoluer le vêtement à sa morphologie ou on lui fait changer le vêtement totalement. Ça peut être même une question de couleur, ça peut être une question de tendance. Moi, j'ai plusieurs fois rencontré des dames qui m'ont ramené des modèles de 50 vies en arrière. Et c'était ma responsabilité de leur dire, écoutez, madame, c'est très beau, mais ça ne vous conviendrait pas aujourd'hui, c'est d'une autre époque. Voilà, et ensuite, on fait soit évoluer le modèle pour avoir le milieu de ce que la cliente veut, ce que moi, je veux. Ou on essaie de nous proposer des choses plus contemporaines. Et aujourd'hui, par exemple, on est capable pour une cliente en particulier de lui faire créer une dentelle dessinée sur classique produit dans des ateliers que pour elle. C'est à ce niveau qu'on arrive aujourd'hui d'avoir de vraies expériences au niveau des matières. Donc quand elles viennent, on leur fait comprendre qu'elles peuvent faire confiance à la maison et mettre toute notre expertise pour que le vêtement soit le plus bon possible selon sa morphologie, sa personnalité et sa carnation. Et même au-delà, selon sa culture aussi.

  • Speaker #1

    Très bien, donc il y a vraiment un travail de collaboration avec la personne qui vient au showroom pour pouvoir créer une pièce unique.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. J'ai toujours le besoin de pouvoir créer la pièce la plus unique possible pour la cliente. C'est la pièce qui lui correspond le mieux, en respectant justement mes codes et les codes de la maison.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'au final, l'idée, c'est que si on choisit un créateur, c'est pour avoir une création de ce créateur-là et non pas l'inviter à piocher dans ce qui est déjà sorti ou ce qui aurait déjà été fait. ce que tu évoquais c'est que tu fais à la fois de hum de l'homme et de la femme. Tu as toujours fait les deux ou est-ce que l'homme est venu dans un second temps ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours fait les deux. J'ai reçu la double formation sur la grande mesure masculine et sur la couture féminine, notamment le mariage. J'ai toujours fait les deux, mais jusqu'à là, on a toujours mis le point d'honneur sur la communication autour de la femme parce que la maison est vraiment très proche des femmes. Chez nous, par exemple, on prône le féminin sacré. dans Donc, c'est vraiment la femme mère, la femme déesse et tout. Et c'est cette image qu'on a toujours voulu garder. Et ce qui est bien, justement, en parlant du marketing de réseau, c'est que la plupart des hommes qu'on reçoit nous viennent de leurs épouses ou de leurs futures épouses. Donc, voilà, ça nous permet de justement ne pas faire trop de marketing pour les femmes et pour les hommes, rester très concentrés sur cette tête qui est vraiment exceptionnelle, sur la femme et tout. Et on a encore beaucoup à dire sur la femme, donc on a envie de s'exprimer sur elle.

  • Speaker #1

    Oui, et puis comme tu l'as si bien dit, quand la femme est satisfaite, elle va recommander à son entourage et en priorité à son mari.

  • Speaker #0

    Quand la femme est satisfaite, c'est tout l'univers qui est satisfait.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc toi aujourd'hui, tu parles de ton atelier à Abidjan. Est-ce que la marque aujourd'hui au niveau du prêt-à-porter, elle est présente dans d'autres points de vente, dans d'autres concept stores en dehors d'Abidjan ?

  • Speaker #0

    Dans le souci de vraiment préserver notre savoir-faire jusqu'à là, j'étais un peu fermé sur les dépôts de vente et les concept stores en dehors de nos boutiques et nos maisons. Donc on a une grande partie de nos produits qui ne sortent totalement pas de notre maison de couture. C'est plus une. C'est plus un print-à-porter qui est très proche quand même de la couture, un peu exclusif, presque en pièces uniques, qui n'est vendu que dans notre boutique ou dans notre showroom. Néanmoins, on entend le développer du print-à-porter qui a toujours le même niveau d'exigence, mais un peu plus étendu, qui lui pourra justement se laisser faire aux collaborations et aux dépôts dans des concept stores et tout. À ce jour, on est représenté par un agent au Canada qui revend nos produits, notamment nos sandales, notre prêt-à-porter et certaines pièces coutures. Et c'est seulement lui à l'étranger. Sinon, pour avoir nos articles, il faudrait partir sur le site internet ou passer en boutique directement. La boutique nous a mis à Angers, rue L155, ou venir à notre showroom à Angers, citer le soleil.

  • Speaker #1

    Très bien. De toute façon, je mettrais bien en note de bas d'épisode le numéro de téléphone que tu as évoqué tout à l'heure pour les prises de rendez-vous et je remettrais bien l'adresse de la boutique et les coordonnées de l'agent pour qu'on puisse passer commande. Parce que c'est ça, comment dire, l'idée de promouvoir les marques de mode, c'est aussi de faciliter des prises de commandes. Donc, toi, tu évoques le côté cérémonie, le côté mariage finalement. et Et vraiment, c'est pour des grands événements qu'on va porter tes collections. Et là, tu commences à intégrer du prêt-à-porter. Toi, dans ta vision, est-ce qu'il y a des personnalités que tu aimerais habiller ou que ta marque soit visible dans certains événements internationaux ? Est-ce que toi, tu réfléchis comme ça en termes d'impact pour ta marque ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, comme tout designer, il y a beaucoup de personnalités que j'aimerais vraiment voir porter. Les personnalités, surtout, qui portent la même vision que moi. Et justement, pour que cette marque soit vue à l'été national, déjà, le passage à Paris a été très positif. Moi, qui traînais un peu depuis le fait de filmer sur Paris, j'ai été agréablement surpris. On a reçu de bons retours, beaucoup de commandes et tout ça. Et ça me conforte dans le fait que de plus en plus, on devrait se nourrir et pouvoir habiller beaucoup de personnalités. afro-descendantes, africaines ou même d'origine.

  • Speaker #1

    Très bien. Effectivement, moi qui suis basée ici à Paris, je vois vraiment un mouvement de plus en plus de créateurs qui sont basés sur le continent et qui sont de plus en plus présents en Europe. J'ai l'impression qu'il y avait peut-être des réticences par le passé, mais c'était aussi parce que vous n'étiez peut-être pas sûrs qu'il y avait une clientèle qui allait être au rendez-vous. C'est tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout qu'on n'était pas forcément sûrs.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoquais, c'est qu'aujourd'hui, ton marché numéro 2, c'est États-Unis et Canada, mais ce n'est pas la France.

  • Speaker #0

    Non, non. On a beaucoup de clients en France. On a beaucoup de clients en France. Après, je pense qu'à ce niveau aussi, il y a une petite nuance. On a beaucoup de clients en France, mais ils sont toujours restés dans la culture d'ici. Je pense qu'un défilé comme la Black Fashion Experience, ça permet de toucher plutôt une clientèle qui a une vision différente de la mode en Afrique. Une clientèle qui porterait un de nos sacs, justement, nos sacs de l'U.S. qui sortent bientôt et qui seraient fiers de le porter quand une autre personne aurait, par exemple, un béquine ou une autre marque européenne. Sinon, les clientes qui restent dans la culture ivoirienne, africaine... Si on rêve de se marier en robe blanche, mais faite par des créateurs africains, on n'a vraiment pas besoin de défiler de mode pour les avoir. Parce qu'en avance, ils sont raccordés par leurs amis, frères, soeurs qui sont ici, qui leur disent qu'on a de très bons créateurs ici qui peuvent te faire la robe. Ou depuis qu'on est sur les réseaux sociaux, ils arrivent à voir ce qu'on fait par les people qu'on habite ici et tout. Donc à ce niveau, si on devait s'en tenir à là, on aurait pu toucher notre cible directement là-bas sans passer par l'événement. Aussi géniaux que la Black Fashion Experience. Mais je pense que là, à ce stade, on est plus à venir rivaliser, en fait, et venir arracher nos frais qu'ils avaient l'habitude de payer. 15 000 euros, 20 000 euros d'EMS, en fait, et lundi, que de savoir faire. Et le nouveau luxe, en fait, c'est l'Afrique. Je ne sais pas si j'ai été un peu clair ou je me suis un peu perdu.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est parfaitement clair. Là, ce que je comprends, c'est qu'il y a une évolution des habitudes de consommation, de celles qui rêvaient de...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est vraiment un nouveau marché qu'on a envie de toucher. En plus de celui qu'on arrive à toucher de manière organique par le lien qu'ils ont en Afrique et par les réseaux sociaux, on a envie de toucher ce nouveau marché fashion qui... qui pourra aussi donner de la valeur au produit du prêt-à-poter, du luxe africain. Et ça, ça passe vraiment par des salons africains, des salons européens.

  • Speaker #1

    Quand tu évoques l'évolution des habitudes de consommateurs et que tu dis, voilà, il y avait une cliente qui, historiquement, elle allait peut-être aller dans des marques et dans des boutiques qui vendent des robes de mariée ici en Occident. Aujourd'hui, cette cliente-là, issue de la diaspora, elle va vouloir s'acheter sa robe de mariée en Afrique. et notamment elle va vouloir acheter une robe de ta marque à toi parce que vous avez réussi à prouver, à démontrer qu'en termes de standard, en termes de qualité, vous étiez largement au niveau. Est-ce que aussi en termes de style et en termes de respect des proportions de la femme africaine, est-ce que vous n'êtes pas même plus légitime à proposer des robes de mariée pour la femme africaine ?

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord, tout à fait d'accord. Je suis d'accord qu'on est en fait sa parente, comme j'ai l'habitude de le dire. Donc, une marque française n'aurait jamais le même talent à habiller le corps d'une Africaine qu'une personne qui la connaît au mieux, qui est née avec elle, qui a grandi avec elle, qui comprend justement sa culture et qui elle est. Et justement, c'est bien parce qu'à mettre ces femmes-là en valeur aujourd'hui, on se rend compte même qu'au lieu qu'elles partent vers les marques européennes, qui n'arrivaient pas à mettre leurs formes en valeur. On les a tellement mises en valeur aujourd'hui qu'aujourd'hui, même les Européennes arrivent à s'acheter des formes qui ressemblent aux femmes africaines. Et on a comme l'impression qu'on a un petit impact quand même aujourd'hui sur les habitudes de consommation en Occident. Donc voilà, c'est ça. Nous, on les comprend mieux et on devrait constamment les habiller. Et puis aujourd'hui, je le dis, on a beaucoup de marques. Moi, je suis... très dans la réflexion sur les marques. Aujourd'hui, on a beaucoup de marques dans le barillage, dans le prêt-à-porter, dans la maroquinerie. L'autre temps, on a pensé qu'on avait des savoir-faire différents, mais c'est pareil. Aujourd'hui, c'est des grandes marques qui produisent dans certains villages avec des machines ancestrales. On a ces mêmes machines, ces mêmes procédés. Aujourd'hui, on arrive à tisser du tweed. On a eu la tissée du tuyau dans France, mais ce tuyau de lait tissé dans nos villages, pareil, avec le même niveau d'exigence. Donc, on n'a pas à pâlir en fait en termes de qualité. En termes de fournisseurs, on parlera. Moi, aujourd'hui, je vais jusqu'à Calais pour avoir un hôtel de Calais pour certaines clientes. Parce que grâce à mes faits d'avoir quand même des visas des cinq continents, de plusieurs continents, je peux aller à la source en fait. Et dire à ma cliente, ton vêtement est aussi luxueux que celui de la Reine 2. Parce qu'on a les mêmes fournisseurs et je l'ai pris là où ces matières ont été prises. Aujourd'hui, quand on parle de couture orientale, avant c'était distribué seulement par de grands créateurs comme Elissa et tout en Europe. C'était leur avalue, leur place correspondante à leur couture et tout. Mais aujourd'hui, nous on a les mêmes fournisseurs avec ces grandes marques. Vous voyez ? Et on a envie de créer au effort qu'on arrive à faire du vrai luxe. Il faut que ces femmes-là sachent que les marques européennes et africaines aujourd'hui... sont positionnés au premier, mais dans le luxe, en fait, et qu'elles peuvent nous faire confiance. Le Nigeria a pleinement réussi ce combat et je pense qu'on a une phase où c'est la Côte d'Ivoire ou les autres pays de l'Afrique de l'Ouest qui doivent aussi mener ce genre de combat.

  • Speaker #1

    Et toi, tu trouves qu'il y a suffisamment d'ambassadeurs pour promouvoir ce message ? Parce qu'en fait, toi, tu fais tout le travail d'aller sourcer la matière la plus luxueuse et d'aller à la source pour pas qu'il y ait de doute, pour qu'on puisse se comparer à n'importe quelle marque qui se dit marque... de haute couture qui va c'est la dentelle de Calais. Toi, tu considères qu'aujourd'hui, tu utilises les mêmes techniques et que tu n'as pas à rougir de ce que tu proposes. Est-ce qu'il y a assez d'ambassadeurs pour valoriser ce message ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a assez d'ambassadeurs. S'il n'y a pas assez, justement, c'est cette envie de valoriser le talent et le savoir-faire. Je m'explique. Aujourd'hui, moi, je touche une star qui me connaît. C'est son protocole qui s'admise chez moi. Vous voyez ? Et ça ne laisse pas la chance, par exemple, à beaucoup de créateurs qui ont énormément de talent de pouvoir toucher les stars. Moi, aujourd'hui, pour... Comment je vais dire ? C'est plus facile pour des marques comme moi, comme d'autres marques aussi, que vous devez forcément connaître, de toucher certains people. Et donc, on est seul à évoluer parce que les Africains sont plus portés sur la marque ou le nom du créateur. Et ce que nous, on demande aujourd'hui, c'est que tous les people, tous les influenceurs, en fonds descendants africains surtout, puissent se dire, je porte n'importe quelle marque africaine et j'essaie de la mettre en avant de la citer avec. C'est en lui donnant de la force que demain, il pourra me donner de la force. On l'a vu plusieurs fois. Des marques comme Tony Watts, comme Enisa, comme George Obéika, justement, ont été portées par des grandes stars américaines. Et du jour au lendemain, elles ont capitalisé des millions, des centaines de millions. Vous voyez, c'est des Libanais qui faisaient leur petit coup de chemin. Aujourd'hui, ce sont des grandes marques connues internationalement qui font le mètre carré et tout. Et ce que j'ai remarqué, c'est qu'aujourd'hui, quand tu demandes à un Africain de porter une marque, Ils te demandent c'est qui, en fait. C'est qui la marque ? Il fait quoi ? Ils ne demandent pas ce que je peux voir juste le produit, ce qui me correspond, mais c'est un produit que je peux mettre en avant. Et ça fait qu'on a une toute petite minorité qui a la chance d'être en avant. Et on a une grande majorité de jeunes créateurs qui, eux, ont beaucoup de talents, les dents longues, mais qui sont obligés de rester derrière et d'attendre le jour de chance. Et on est un peu au-dessus qui va mener ce combat, en fait, si nos influenceurs... ne nous porte pas de manière inconditionnelle. Et ça, c'est le petit... Et si on a de bonnes influences, on a de bonnes stars. Aujourd'hui, on a Aya Nakamura. Moi, si je l'habille, je sais que ce n'est pas rougi devant une star française, blanche, américaine et tout parce qu'elle est tout aussi populaire. Vous voyez, ça, on n'a pas besoin d'en douter aujourd'hui. C'est plus le protocole pour que tous les créateurs aient accès à ces people qui sont parfois plus difficiles.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et si, mon temps de focus...

  • Speaker #1

    Pardon, j'allais dire, je suis complètement d'accord avec ton analyse. Il y a un petit peu un cercle fermé qui ne permet pas de faire exploser la lumière sur tous les talents qu'il peut y avoir en Afrique, même si on se concentre que sur Abidjan. Il n'y a pas assez de lumière pour tout le talent qu'il y a à Abidjan.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, c'est le jeu en général. On va dire, si on compare ça au sport, tout le monde ne peut pas gagner la coupe. Il y en a qui sont devant, il y en a qui sont derrière. C'est comme ça.

  • Speaker #0

    Non, mais il ne faut pas voir la mode comme ça. Je ne suis pas trop d'accord avec ça parce que, comment je dis ? Le sport, en fait, ce sont les sportifs et les clubs qui se portent eux-mêmes. La mode, c'est autre chose. C'est un produit. C'est quelque chose qui est censé être... qui essaient de parler de nous et de notre culture en général. Et vous voyez, on ne peut pas se porter seul. Avec la mode, ce sont nos people, ce sont des gens qui évoluent. Moi, aujourd'hui, j'accompagne beaucoup d'influenceurs ivoiriens dans leurs projets. Quand j'ai des influenceurs que je ne connais pas, pour qui je prends des tickets en dizaines, en centaines, parce que j'ai conscience que demain, quand ils seront des méga stars, je n'aurai pas de protocole pour profiter de leur image. Et donc, on vous dit que le football, c'est une équipe qui se débrouille pour pouvoir gagner ses compétitions et pouvoir gérer son image. Mais la mode, c'est différent. La mode, c'est comme on a un fétiche. Notre fétiche, en fait, c'est l'Afrique. Vous comprenez ? Et ce fétiche-là, il est très lourd et on doit pouvoir le porter ensemble. Tous les porteurs de lumière doivent pouvoir poser leur main et attraper ce fétiche ensemble et dire au monde. que ce fétiche est unique, il est sacré, il est universel et que justement c'est lui qui est porteur d'inspiration. Et pour ça, le combat doit être entier. Moi, je dois, par exemple, une nuit s'ébranler comme les flammes, c'est génial. À la fin de la journée, je me dis, 500 invités aux flammes, c'est 500 créateurs qui devraient avoir la chance de pouvoir s'exprimer par les people qui sont invités. Ils devraient être plus ouverts d'esprit et de dire... Je reviens chez nos marques africaines à Paris, en Europe. Et plus encore, il faut que je me tourne vers l'Afrique pour voir en fait ce qu'il y a. Parce qu'on a ce même fétiche ensemble, c'est justement l'Afrique.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure. Parfois, à ces cérémonies, on va voir certains profils, certaines célébrités qui ne sont pas toujours très bien habillées. Et pour moi, je pense que c'est parce que parfois, quand elles cherchent à s'habiller... elle ne trouve pas forcément de créateur ou dans les sélections, il n'y a pas vraiment des choses qui leur correspondent. En tout cas, si on parle de la population issue de la diaspora, de certaines femmes, même certains hommes, où à l'issue de la cérémonie des flammes, il y a eu beaucoup de critiques, notamment, je pense à Joey Duetfilet, dont le costume a été beaucoup critiqué. Et pour moi, je pense que pour avoir connu l'expérience d'aller acheter une tenue dans un atelier en Afrique, si la tenue ne te va pas, le créateur ne te laisse pas sortir. tant que lui n'est pas et toi tu ne connais même pas vraiment les détails donc toi tu peux sortir en disant non moi je pense que ça va lui il va dire non par rapport à ta morphologie par rapport à ton teint, c'est ça qui te va et même s'il voit que tu doutes il dit non mais essaye ça seulement tu vas avoir et quand tu essayes tu dis non vraiment tu as raison et ça moi je l'ai vécu à plusieurs reprises pour savoir que c'est pas possible qu'on te laisse sortir en étant mal habillé Tu peux dire que toi, c'est pas mon goût, je n'ai jamais mis ça, mais les gens vont te regarder et vont dire non, ça donne sur toi, il n'y a rien à dire. La tenue, elle est faite pour toi. Et ça, alors que je pense qu'en Occident, on a un peu perdu ça. On achète en self-service, on se sert, vous rentrez dans la boutique, il n'y a personne qui vous regarde. Ou sinon, on vous propose du prêt-à-porter. Si vous arrivez à rentrer dedans, tant mieux. Si vous ne rentrez pas, il faut aller voir ailleurs. Ou il faut maigrir, quelle que soit ta morphologie. On est là.

  • Speaker #0

    on va te faire une robe qui va faire que tout le monde va tourner la tête sur toi ou on va te faire la tenue qui va faire que tout le monde va tourner la tête tout le monde va te demander mais ça vient d'où c'est clair et il y a aussi la culture autour de la mode africaine il y a la culture autour de la mode africaine moi si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose chez les occidentaux c'est que vous allez au Grammys vous allez au Metz Merci. vous voyez que la star a porté un vêtement qui ne lui correspond pas. Mais les journalistes vont dire « Pourquoi buter le créateur ? Il est magnifique, il a mis cette coupe en avant. » Les blogueurs vont reprendre près de... On critique ce qui se fait sur les stars occidentales. Et nous, en Afrique, on a juste envie de se connecter. Nos blogueurs, ils disent « J'aime pas. J'aime pas. » Parfois, c'est vrai qu'on n'aime pas, mais il faut valoriser ce fétiche africain, en fait. Il faut apprendre à... Être moins franc quand même, quand c'est dans l'intérêt de la mode. Et puis, quand je parle de culture aussi, aujourd'hui, quand on parle d'un événement comme les flammes, c'est pratiquement le seul événement africain, 100% que je connais. Il faut connaître ce truc des journalistes, de demander à chaque star invité, aussi petite soit-elle, vous êtes habillé par qui ? Vous voyez, vous êtes habillé par qui ? C'est une robe de qui ? C'est un vêtement de qui ? C'est une collection de quelle année ? il faut qu'il reconnaît Toute cette culture, monde autour de nos événements, même quand ce n'est pas des événements de mode, ça permettra justement à chaque people, chaque année, de chercher à avoir une référence aussi petite soit-elle. Et justement, vu qu'ils n'ont pas de temps, ça va mettre en avant des métiers de styliste comme moi, j'en connais une qui est très talentueuse, Kalivora, Monika, de leur dire, trouve-moi la pièce unique en fait, que ce soit en Afrique, que ce soit, peu importe, la pièce unique d'un créateur africain parce qu'on va me demander le nom des créateurs de jeux de la prochaine édition. Vous voyez ? Moi je pense que c'est plus une culture qui, justement, au lieu de commencer en bas pour monter, ça devrait plutôt être des conditions imposées en haut qui vont définir la manière de fonctionner de nos people, de nos stars, et justement mettre en avant les différents métiers jusqu'à arriver au créateur. Parce que ce n'est pas au créateur de chercher le people qui va le porter, il y a des métiers pour ça, et il faut qu'ils soient mis en avant. Donc, il faut qu'à un moment, ça s'aille et qu'on y réfléchisse et qu'on essaie de se porter ensemble et d'une seule voie qu'on puisse imposer justement le savoir-faire africain.

  • Speaker #1

    Complètement d'accord avec ton propos, sachant que le système occidental, c'est un système capitaliste. Donc, les blogueurs qui font des critiques positives sur les marques qui sont portées par les célébrités, c'est parce qu'à un moment donné, la marque, elle a financé le blogueur, elle a financé la célébrité. C'est une chaîne de gens qui sont là pour se... se féliciter les uns les autres. C'est un système qui a été mis en place. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas un système. Ça ne doit pas être le même. Ça ne doit pas être un copier-coller, mais un système qui soit à la faveur des créateurs africains et qui permette de valoriser et de promouvoir les marques. Toi, tu évoques le métier de styliste. Aujourd'hui, par rapport à ta marque, tu travailles avec des stylistes qui vont habiller les célébrités ou tu es plutôt en relation directe avec les célébrités ?

  • Speaker #0

    Comme je disais, jusqu'à là, je suis un peu fermé. En général, c'est les célébrités qui se mettent en relation avec moi. La nouvelle génération, c'est quelque chose de m'avoir appris une autre manière de voir la vie. De plus en plus, en regardant les jeunes créateurs qui sont venus juste après nous, c'est compliqué qu'il faut rester moins célébrité. partir en fait à l'assaut des célébrités par des personnes, des stylistes qui peuvent nous recommander des stars habillés et tout ça. Par exemple, récemment, il y a Moulika qui m'a fait une proposition que j'ai adorée. Il y a certains stylistes qui arrivent à nous demander des vêtements pour leurs stars et on est très ouverts à ça. En tout cas, ces deux dernières années, nous sommes très ouverts à accompagner des porteurs de lumière.

  • Speaker #1

    Très belle expression, les porteurs de lumière. L'idée, et puis j'aime bien le fait que tu parles d'accompagner, c'est en fait qu'on travaille ensemble. Ils mettent la lumière sur nous, nous aussi. On les habille bien, quelque part, on met la lumière sur nous. Donc, on est vraiment dans un travail de collaboration.

  • Speaker #0

    Voilà, et une marque n'a pas, et ça, je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire, en fait, que le people qui va la porter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige. C'est rentrer dans un secte de... personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les causes de la vie, moi, je bénis Dieu quand même que j'ai jamais eu vraiment ces problèmes. C'est une passée crème avec les stars. Il y a des années, il y a un people qui m'a fait appel justement pour que je l'admette parce qu'elle était très en vogue ici et tout ça. Et je demandais à mon assistant de suivre le dossier et le people me disait on ne prend pas ses mesures. Elle fait du XL, elle ne se déplace pas, elle ne fait pas du CH. Il faut juste le coup de l'événement, le faire déposer à son hôtel et puis elle va regarder, ça lui plaît, elle porte ça lui, elle ne le porte pas. Et moi, j'ai envoyé le message à mon assistante qui me dit déjà même le principe de ne pas vous déplacer, vous enlève le privilège de porter, Juliano. Vous voyez ? Donc, c'est ce petit complexe que nos people ont personnellement de savoir. Aujourd'hui, par contre, c'est un people que si je fais un... appelé pour m'acheter des relations, m'acheter du bien-être des clients, et que j'ai dit, je veux t'accompagner. C'est un petit pôle qui tout de suite m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème, je veux, je veux, je veux. Je veux, vous voyez. Et c'est ça qui me touche un peu chez les petits pôles africains. Ils sont trop portés sur qui tu es avant que je puisse faire de toi quelqu'un. C'est très circulaire, en fait, la mode et le showbiz. Aujourd'hui, un créateur, tu le connais, il est tout jeune. Tu le portes gratuitement. Demain, tu ne peux même pas avoir de rendez-vous pour l'avoir. Et il peut sortir la collection qu'il te faut avec toute la notoriété qu'il aura. Que tu brilles plus que tu ne brilles. Vous voyez ? Donc, en même temps, ces télénes sont très adorables. Moi, ici, je salue des femmes comme Connie Touré, comme Emmanuel Keita, comme Déborah Mou. toutes, comme Diana Bouli, comment elle s'appelle, notre Miss Côte d'Ivoire de l'année suivie passée, Miss Johnny, Miss Johnny, voilà, qui sont venues au défilé, c'était un grand paragon, on a fait un succès continental, et vous voyez, c'est de ça que je parle souvent, il y a des gros projets, par exemple l'Esprit de l'Amérique, c'était un projet qui a été financé, mais vraiment bien financé, mais qui n'aurait pas pu avoir ce rétentissement-ci. Ces personnes-là n'avaient pas accepté de venir porter le projet avec moi. Awa Sanoko, justement, qui était le visage qui est venu spontanément. Et donc, c'est ça. Chaque fois que les personnes reviennent vers les créateurs, on va faire de grandes choses ensemble. Vous voyez ? Et moi, elles sont venues. Elles m'ont apporté toute la visibilité. Après, les gens étaient contents en disant qu'elles avaient eu le privilège de défiler sur l'esprit d'Ina. Mais c'est moi qui ai eu le privilège de les recevoir. Quand ça marche, finalement, les notoriétés sont mélangées. Et pour le bonheur des populations qui sont fières d'avoir de gros événements, ils voient leur star et tout ça sortir de la zone de confort. Et moi, c'est ce que je demande aujourd'hui. Je me dis que j'ai besoin d'un Nakamura. Juste laisser un message sur une de ces... pages, on commentait, ça doit pouvoir lui parler en fait. Elle ne doit pas forcément regarder, elle ne le fait pas. C'est un exemple parce que c'est la toute grosse taille noire du siècle. Mais ça touche aussi tous les people, tous les anciens. Il faut qu'on sorte des clans et qu'on puisse se suivre. Moi aujourd'hui, si j'ai un événement au Japon et qu'on me demande même quand l'organisation n'aurait pas les moyens si c'est africain, je mettrais les moyens pour partir soutenir le confrère. Quand bien même, en fait, pour ma voix, il faut pouvoir souvent payer des cachets, souvent payer des billets d'avion, business et tout. Mais quand il faut porter le fétiche africain, je suis tout le temps disponible.

  • Speaker #1

    Écoute, en tout cas, ça va exactement dans le sens de ma démarche avec mon média, qui est vraiment de... Voilà, moi, j'essaie de mettre en avant des personnalités qui évoluent dans les industries culturelles et créatives africaines, du nord au sud, d'est en ouest. Et avec cette volonté de, effectivement, participer, contribuer à porter le fétiche, comme tu le dis si bien. toi aujourd'hui quelles sont les perspectives d'évolution on est là à la moitié de l'année pour l'année 2025 j'imagine que tu vas voir la saison des mariages mais aussi peut-être de fin d'année et autres cérémonies de fin d'année et il y a aussi les défilés sur la deuxième partie de l'année en Afrique c'est quoi les projets pour la marque sur les mois à venir ?

  • Speaker #0

    À ce point-là, pour une maison de couture sérieuse, on a très peu de temps et très peu de manœuvres. Néanmoins, là, on est en train en même temps d'effectuer un gros déplacement des ateliers. Comme je disais, on passe sur 500 m² justement pour pouvoir créer des services qui se rapportent du luxe en étant pleinement dans le haut premium. Donc, on a un nouveau siège, une nouvelle maison de couture dans la cité, la possible souterrie soleil 3. Et aussi travailler sur la première boutique de prêt-à-porter, prêt-à-couture de la marque. Et là, j'ai reçu déjà deux sollicitations de définir le mot d'année transnée et que j'ai tout de suite accepté justement parce que les visions me correspondaient. Et malheureusement, parce que je suis occupé, j'ai décliné un qui est hors du continent. Je crois que c'est vraiment bien pris en charge, mais je ne peux pas, je m'excuse encore. Il m'écoute. Donc, c'est un peu ça. En ce moment, on a très peu de manœuvres. aussi... On a commencé l'organisation de l'esprit il y a 4 ans, qui m'ont défilé annuel depuis plusieurs années. Et cette année, on veut une expérience très immersive et très proche des standards internationaux. Donc, on a une très belle équipe qui est en train de se mettre en place et on respecte que Dieu bénira l'initiative. Donc, c'est vraiment ça pour moi, le déplacement du siège de la maison de gamine, l'ouverture de la boutique de prêt-à-fonder, prêt-à-couture à la L155, en gré. gérer les clientes courantes, essayer de bien gérer les deux dernières hautes saisons de l'année et puis répondre aux deux défilés si les thèses sont vraiment d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une grosse année pour la marque parce que l'idée d'être dans un showroom plus grand, de déménager, de créer ces différents pôles qui existaient déjà, mais c'est vraiment de structurer encore davantage la marque et de continuer les défilés. On est vraiment dans une année charnière où j'ai l'impression que c'est un peu... La marque qui grandit et qui passe à un nouveau cap avec aussi cette volonté, ce que tu évoquais, de s'ouvrir un peu plus à des pratiques que tu ne faisais pas forcément, des collaborations, peut-être davantage de communication et un showroom plus grand. Donc, on est vraiment dans un peu une nouvelle ère pour la marque.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Exactement. Et le grand passage pour ça. Aujourd'hui, vous voyez, comme on le dit, moi j'ai peut-être plusieurs collègues. Désolé, j'ai déjà dit ça à plusieurs collègues. On s'entend très bien d'ailleurs à Dijon. Aujourd'hui, notre ambition, ce n'est même pas d'être en concurrence avec nous. Entre nous, c'est d'essayer de concurrencer les grandes marques internationales, même de Véry, de grandes marques internationales. Et vu que le financement, ça ne prouve pas les rues en Afrique, on essaie de faire de l'autofinancement et d'aller tout doucement, mais c'est vraiment ça la ligne en fait. Et chaque année, on essaie de pouvoir grandir autant qu'on puisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tout ce qu'on souhaite à la marque, de continuer à grandir chaque année, toujours un peu plus, avec à chaque fois de nouvelles étapes qui sont franchies. Et puis, l'appel a été lancé à Ayana Kamoura. Donc, on va voir si elle a une styliste qui nous entend ou si elle-même nous entend ou va avoir ce moment de l'interview. En tout cas, je sortirai l'extrait. Je sortirai l'extrait exprès. Je l'attaquerai, on verra si ça prend ou pas. On arrive à la fin de cette interview. Moi, j'ai balayé l'ensemble des questions que je voulais te poser. Je voulais revenir sur un point. Tu évoquais à un moment donné tes études. Tu as parlé de l'Institut français de la mode et tu as parlé également du LVMH Inside. Je pense que LVMH Inside, c'est plus sur le côté marketing. Et l'Institut français de la mode, qu'est-ce que tu as appris au niveau de l'Institut français de la mode ?

  • Speaker #0

    On a énormément appris, on a appris déjà à créer, à structurer nos marques. On a vraiment appris en fait ce pourquoi on voulait devenir créateur, c'est très important au-delà de tout. Et comme tout le monde sait, l'Institut de la mode, c'est pratiquement la première école qui arrive à créer des cas de des entreprises de mode. Donc on a appris la gestion, on a appris plein de choses qui nous permettent justement de nous professionnaliser. Avec INSIGHT LVMH, ça m'a permis, avec ce que j'ai appris avec IFM, de pouvoir comprendre comment ces grandes marques du groupe les ont mis en application, voir ce qu'ils arrivaient à faire pour la maison. Je suis très content de l'année dernière parce qu'elle a été très instructive pour moi. On est juste en train de pouvoir mettre tout ça en place, espérer, prier, avoir des stars comme Aya Nakamura et briller. dans les plus hautes sphères et faire parler justement le salon fait africain.

  • Speaker #1

    C'est déjà beaucoup, c'est tout ce qu'on souhaite. Écoute, moi je te dis merci beaucoup. J'ai été ravie d'en savoir plus sur ta marque et puis sur tes ambitions en termes de promotion de la créativité africaine et cette volonté vraiment de t'inscrire comme une marque de quiet luxury. C'est intéressant aussi d'être sur ce segment-là parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de marques africaines qui revendiquent le fait d'être très présentes sur les réseaux sociaux et de travailler vraiment leur... communication là-dessus. Toi, j'aime bien cette approche qui est plutôt marketing de réseau. On a une clientèle satisfaite qui parle de nous et on intègre aussi la communication sur les réseaux, mais on continue à faire les deux et ça, je pense que c'est important de faire les deux. Donc, bravo à toi pour ça. Et je vais te dire, comme je le dis tout le temps, à très bientôt en Afrique de l'Amérique.

  • Speaker #0

    À très bientôt et merci beaucoup et j'espère qu'on aura l'occasion de t'inviter pour l'Express d'Amérique. À très bientôt. Avec plaisir. Et merci pour tout ce que tu fais pour la mode africaine.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Franck Niamien

    00:35

  • Le parcours de Franck Niamien dans la mode

    01:39

  • La création de la marque Niamien en 2016

    02:24

  • L'importance du savoir-faire et de la qualité

    03:26

  • Les techniques et matières utilisées dans les créations

    07:43

  • La clientèle de la marque et le marketing de réseau

    09:48

  • Le fonctionnement de l'atelier et les rendez-vous clients

    14:14

  • Perspectives d'évolution pour la marque Niamien

    21:45

  • Conclusion et remerciements

    44:34

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Description

A l’heure où les créateurs revendiquent leur succès à travers les réseaux sociaux, Franck Niamien se différencie par une approche “old school” via un puissant marketing de réseaux, des recommandations et le refus de céder à la tentation du logo ostentatoire pour faire connaitre sa marque.

C’est à ce titre que le dernier épisode du podcast Africa Fashion Tour est une véritable masterclass avec Franck Niamien, le talentueux créateur derrière la marque Niamien ! Basé à Abidjan, Franck partage son parcours et sa vision unique de la mode.

Dans cette interview riche en enseignements, découvrez :

  • L'entrepreneuriat par passion : Comment Franck a quitté les sciences économiques pour embrasser la couture et créer sa marque, en s'appuyant sur un savoir-faire d'exception dès sa première collection "Or'ée".

  • Le positionnement "Quiet Luxury" : Sa philosophie de privilégier la qualité, la finition et le détail du vêtement plutôt que les logos ostentatoires, une approche qui séduit une clientèle internationale.

  • La stratégie client authentique : L'importance du "marketing de réseau" et de l'expérience personnalisée en showroom, où chaque pièce est co-créée pour sublimer la morphologie et la personnalité de la cliente.

  • L'équilibre tradition & digital : Comment il allie l'héritage d'une génération sans réseaux sociaux à une présence digitale professionnelle pour toucher un "nouveau marché fashion".

  • Les ambitions internationales : Sa vision du "nouveau luxe, c'est l'Afrique" et son appel aux célébrités et influenceurs pour porter le "fétiche africain" et valoriser la mode du continent.

  • Le pivot et la croissance : Les défis et les projets d'expansion de la Maison Niamien en 2025, avec un nouveau siège et l'ouverture d'une boutique de prêt-à-porter.


L'histoire de Franck Niamien est une source d'inspiration pour tout entrepreneur créatif. Elle prouve qu'avec une vision claire, une exigence de qualité et un engagement profond envers ses racines, on peut conquérir le monde de la mode.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Une marque n'a pas, et ça je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire que le people qui va l'apporter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige, c'est rentrer dans un secte de personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les couronnes, moi je bénis Dieu quand même que je n'ai jamais eu vraiment ce problème. C'est une partie créée avec les stars.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent. et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent. pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Franck Niamien. Il est créateur de mode basé à Abidjan. Il a récemment défilé à Paris lors de la Black Fashion Experience. Il a également défilé à Montréal. Et précédemment, il a bien sûr défilé dans différentes capitales de la mode en Afrique. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et du développement de sa marque éponyme. Bienvenue Franck, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour, je vais très bien avant toi et toi ?

  • Speaker #1

    Ben écoute, ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, j'ai découvert ta marque avec le défilé lors de la Black Fashion Experience. J'ai pris tes coordonnées et j'ai commencé le harcèlement sur Instagram pour réussir à organiser cette interview. Donc, je suis très contente de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et on va commencer l'interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci déjà de l'occasion, ça fait toujours très plaisir que notre marque intéresse d'autres personnes. Je suis Franck Niamier, gérant et directeur artistique de la maison Niamier. Donc, la maison qui est née depuis 2016 et qui est bâti à Dijon. Donc éventuellement, au niveau des spécialités, on est plus sur la couture. Essentiellement, le mariage est depuis peu le prêt-à-porter avec un département qui est Queen dans l'occasion.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est une marque qui est assez récente. Alors, tu parles de 2016 pour la création de la marque. Est-ce que tu peux nous dire, toi, comment tu as démarré au niveau de tes études ? En fait, est-ce que tu as fait des études dans le domaine de la mode ? Est-ce que c'était toujours ta destinée de faire de la mode ? Ou est-ce qu'au contraire, tu n'étais pas du tout au départ prédestinée ? à devenir directeur artistique pour une marque de mode ?

  • Speaker #0

    D'accord. Déjà, il faut préciser que la VAC est là présent, mais elle est légalement constituée depuis 2016. Donc, j'ai fait mes débuts en 2012. Je pense que le premier défilé sur lequel j'étais booké, c'était la Dakar Fashion Week. Et en 2012, 2013, il y a un peu longtemps. Et depuis, on a fait plein de Fashion Weeks, 2013, 2014, 2015, c'était... enchaîné avec dans le temps Morenos Fashion, Afrique Fashion Show, Cotonou Fashion Week, Elima Fashion Show à Lomé, Emma Style Show à Dakar, j'ai fait l'Ethiopie, j'ai fait la Guinée-Équatoriale, le Cameroun, enfin plein de pays, en tant que créateur confirmé, donc depuis 2012. Et en 2016, on a décidé de pouvoir créer légalement la marque, justement conformément à nos ambitions futures. Moi, j'ai commencé, il faut dire que j'ai fait un bac très tôt. Donc, à 16 ans, j'ai fait mon bac en 2007. Et juste après le bac, j'ai suivi des études à l'Université d'Alger en sciences économiques et de gestion, où j'ai juste fait deux ans. Ensuite, je suis sorti pour un DTS en gestion commerciale. Et c'est après cela que j'ai commencé à m'intéresser à la couture, par mon cousin qui lui voulait mettre couturier. C'est ainsi que j'ai subi des formations en tant qu'apprenti dans les ateliers de mon cousin. Et en 2012, j'ai sorti ma première collection qui s'appelait Auré. Donc Auré qui était un peu la base de ce que je fais aujourd'hui et qui présentait la famille. bijoux, la femme forte, la femme solide qui pouvait soumettre le monde à d'autres et qui restait toujours très beau. Justement parce que dans le temps, je fais un coucou d'ailleurs à mon aîné Gilles Touré qui était très présent et qui présentait la femme fleur. Moi, en venant, je lui dis que c'est ma différence qui me ferait connaître. Sachant que la femme fleur, elle est très candide, très jeune, très fragile et imposée. pour être voulu le vendre avec un autre aspect de cette femme. Et en plus, j'adore tout ce qui est bijoux, tout ce qui est souligné, précieux. Et c'est ainsi qu'on a posé mes bases en 2012 avec Auré de la femme bijoux. Elle était très bien accueillie d'ailleurs parce que dans ma pari, je n'avais retenu que deux créateurs pour la Dakar Fashion Week en Côte d'Ivoire. Et je fais partie de cette liste de deux créateurs.

  • Speaker #1

    Donc là, ce que je comprends, c'est que toi, dès ta première collection, cette collection avec ce concept de bijoux, de Femmes Bijoux, tu as tout de suite été reconnue et saluée par, je dirais un peu, les doyens de la mode ou les grands frères et les grandes sœurs du secteur. Comment est-ce que tu expliques que tout de suite, on se soit dit, là, il y a quelque chose de vraiment différent, de particulier, de spécial ? Est-ce que toi, tu arrives avec le recul à expliquer ce que tu as pu apporter qui a retenu l'attention ?

  • Speaker #0

    Déjà, de par ma foi, je suis très religieux et j'ai toujours cru à la grâce de Dieu. Donc, effectivement, à la différence de certains créateurs qui ont vraiment mis du temps à s'imposer, moi, déjà la première collection, j'ai été porté quand même par des aînés que je ne connaissais pas avant et qui me découvraient. Un grand monsieur comme M. Patrick Asso, dans le temps, qui m'a vraiment pris comme un filleul, qui m'accompagnait en conseil. Il m'a même recommandé sur un grand défilé en tant que créateur confirmé. Alors que j'étais dans ma deuxième collection, Elie, ma fashion show à Lomé. Et déjà pour moi, c'est la grâce de Dieu. Et ensuite, même en étant apprenti, j'étais toujours très déguisant. Moi, je suis de ces créateurs qui pensent que Internet n'est pas forcément une soie en fin. Et que s'il arrive que ton vêtement apparaisse devant quelqu'un, que ce soit sur Internet ou à la télévision ou en physique. Il faut que cette personne soit tout de suite séduite par le niveau d'exigence. Et je suis un créateur qui met le point d'honneur sur la finition, sur le niveau d'exigence, sur la technicité et surtout sur le savoir-faire. Je pense que c'est ce qui a dû marquer les autres et ils ont tout de suite voulu m'accepter dans la branche à la nuit de la route.

  • Speaker #1

    Alors quand tu parles de savoir-faire, toi tu es basé à Abidjan, c'est du Made in Africa. Est-ce que tu peux nous parler des techniques, des matières que tu utilises, de certains détails qui font en fait la spécificité de ta marque ?

  • Speaker #0

    Déjà, depuis mes formations avec l'Institut français de la mode, depuis mes formations récemment avec le Insight LVMH, j'ai tout de suite compris que la mode peut être en Afrique, mais elle est universelle. Donc déjà ma marque a un très fort ancrage dans ma culture. Je suis Akan, je suis d'une famille royale Annie. Donc mon inspiration me vient de là. Vous pouvez voir avant que ma dernière collection n'avait pas beaucoup de doré, de métal, de quoi parler, de masques et tout. C'est vraiment parce que c'est comme ça que je vois la vie de par mon sang, de par là où je viens. Et ensuite, je suis un grand fan de la joaillerie. J'adore la joaillerie, même quand en ce moment, on est en train de faire certaines choses dans ce sens. Et vu qu'on n'a pas forcément ce savoir-faire de travailler les cristaux, j'essaie d'associer ma culture en fait à mes voyages. J'arrive à trouver des cristaux, des pelles, pour ces nuits crécieuses, pour certaines clients qui sont très utiles. ou des pelles synthétiques pour d'autres qui aiment la brillance et qui aiment les strass. Mais vous retrouverez toujours ce mix entre le savoir-faire artisanal de chez moi et le savoir-faire international pour justement positionner une mode qui convient à une grande majorité des personnes. J'espère avoir répondu.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as complètement répondu. Tu parles d'une certaine clientèle UP. Ce que tu évoquais au début, c'est que tu fais de la couture, du sur-mesure, notamment pour des mariages. Alors, j'imagine que parfois, il peut y avoir peut-être de la confidentialité, mais quel est le type de client de ta marque aujourd'hui ? Qui est-ce qui vient te voir ? Avec qui est-ce que tu travailles ? A quel genre de personnalité est-ce que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Déjà, comment je vais dire... J'ai toujours dit en fait que je suis une marque et je travaille avec ceux qui sont convaincus que mon savoir-faire en fait leur convient. Et donc chez moi, il est vrai qu'on a la grâce justement de par notre positionnement d'admettre des personnalités d'ici, d'ailleurs, d'un autre continent. Mais ce n'est pas forcément le but de la marque. Le but de la marque, c'est de sublimer ceux qui rêvent de s'habiller chez nous. Et qu'elle soit, comme je le dis dans mes interviews, qu'elle soit vendeuse de bananes, qu'elle soit vendeuse de charbon, la marque est destinée à celles justement qui rêvent de se voir sublimées par notre savoir-faire. Mes personnalités, ce sont toutes ces femmes depuis 2012 qui n'ont jamais manqué de venir chez moi, qui m'ont toujours porté. Et d'ailleurs, notre présence sur les réseaux sociaux est très récente. Je pense que c'est... Ça fait moins de cinq ans qu'on est vraiment actifs sur les réseaux sociaux parce qu'avant, on n'était plus dans une sorte de marketing de réseau où chaque client satisfait pouvait nous recommander à ses amis, à ses proches. Donc, la marque, elle est vraiment pour tout le monde. Il n'arrive pas à faire qu'on ait des services exclusifs pour des personnalités. Très bien.

  • Speaker #1

    L'idée du marketing de réseau et l'idée finalement de... Ça fait deux fois que tu fais référence au fait que... Les réseaux sociaux, ce n'est pas tout pour toi. Alors qu'on est dans une période où, effectivement, on a tendance à dire quelqu'un qui se lance, un porteur de projet qui veut se lancer dans la mode, on va lui dire, il faut absolument que tu as un compte Instagram. Toi, tu parles de marketing de réseau et tu dis, ce n'est pas sur les réseaux sociaux que j'ai commencé à travailler. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette stratégie de communication ?

  • Speaker #0

    Oui, après, je vais parler très jeune pour ceux qui m'ont déjà vu, mais je suis quand même d'une civilisation. Et nous, quand on venait, Facebook, Instagram, je pense même qu'avant ça, il y avait i5 qui n'était pas forcément là où il fallait se vendre quand on n'était pas clé de chanteur. Donc, on a appris justement à satisfaire cette femme-là de par le savoir-faire parce qu'on était dans une génération qui était très portée sur les détails. Et si vous voulez, je bénéficie de ces deux générations. Et je ne dirais pas que ce n'est pas bon d'aller sur ce show, c'est même l'avenir. Mais aussi, j'ai cette éducation de dire, je suis... créateur de mots, je suis porteur de traductions, de savoir-faire et même quand je passe dessus les réseaux sociaux il faut que mon travail soit mis en avant de la manière la plus professionnelle possible, il faut que déjà la personne qui a 6000 km puisse ressentir tout cet amour, tout ce détail tout cet amour des finitions et ça, ça vient du fait que je viens d'une génération où on n'avait pas les réseaux sociaux et pour séduire une clientèle, il fallait que le vêtement soit bien Merci. que le posé soit bien repassé, que le tomber du tissu soit dans le bon sens et pas juste qu'il y ait un logo sur un vêtement et que la masse puisse s'attracher ou qu'on puisse attraper des personnalités qui vont ensuite mettre le logo en avant pour le diffuser. C'est très bien, mais c'est très contemporain. Et justement, pour une marque qui se veut aller le plus loin possible, il faut pouvoir mixer entre son histoire, regarder le passé, tenir compte du présent et puis avoir une vision future. Et moi, c'est ce mix de la marque. Et je suis un peu plus dans du quite luxury. Même sur nos lignes de prêt-à-porter ou sur notre ligne de maroquinerie qui sort très bientôt, vous ne verrez presque jamais de logo. Mais vraiment presque jamais de logo. Parce qu'on est vraiment dans le fait de mettre en avant le savoir-faire. Et pas forcément la marque. Parce que le savoir-faire fait parler de la marque. Donc j'encourage toute la vieille génération à partir sur les réseaux sociaux. C'est l'avenir. Et ils sont nés dedans. Mais nous, on a la grâce aussi d'avoir été dans les deux générations et on essaie de pouvoir en faire une force. Le fait qu'une cliente satisfaite te recommande toujours et le fait qu'aujourd'hui, pour la meilleure méthode d'acquisition, c'est aussi les réseaux sociaux. Donc, on a les deux types de cibles aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Très bien. Et j'imagine que quand tu évoques le fait de ne pas s'appuyer uniquement sur les réseaux sociaux, J'imagine que tu as un atelier, que tu as une boutique dans laquelle tu peux recevoir en fait... ta clientèle et que tu peux faire les essayages et que tu peux justement montrer tout ton savoir-faire. Donc, comment ça se passe en fait un rendez-vous à l'atelier, j'imagine, ou à la boutique Franck Namien ?

  • Speaker #0

    Oui, donc Franck Namien, enfin Namien maintenant, c'est une maison de couture. Donc, on a un showroom. En ce moment, on est installé sur 200 mètres carrés à peu près. Et dans trois semaines, on sera sur 500 mètres carrés. Donc c'est un showroom, c'est des ateliers qui sont eux-mêmes divisés en spécialités. Donc on a de la couture, on a du prêt-à-couture, on a de la maroquinerie, on a de la grande mesure masculine, on a du prêt-à-poter masculin. On a vraiment toutes ces spécialités, désolé. On a vraiment toutes ces spécialités. Un rendez-vous chez moi commence par un numéro qui est le 225 0152 74 0054. C'est le seul numéro qui est habilité à prendre un rendez-vous chez nous. On rentre en discussion avec ma collaboratrice qui connaît tous les procès. Elle a une approche très professionnelle. Elle calera le rendez-vous avec la cliente qui ensuite viendra à la date convenue ou pour celles qui sont à l'étranger parce qu'on a énormément de clients, surtout dans la zone anéantique du Nord, États-Unis et Canada. C'est notre deuxième plus gros marché en pleine mesure. Elle prendra un rendez-vous en ligne ou pour celles qui peuvent se déplacer à l'hiver ou à notre showroom, elles me rencontreront. Dans 4 minutes, c'est même moi qui fais le café pour la cliente qui la reçoit. On discute, on voit ce qu'il y a à faire et ensuite voilà. Donc, on débouchait jusqu'à la détermination qu'on aura de dessiner ensemble.

  • Speaker #1

    Alors, tu évoques le fait de dessiner un vêtement ensemble. Donc, comment est-ce que tu gères les demandes des clients ? Je ne sais pas si ça t'arrive, mais tu en as parfois qui arrivent avec la photo d'une tenue de Beyoncé ou que sais-je encore, et qui viennent te voir pour te dire c'est ça que je veux. Je ne sais pas, est-ce que déjà ça c'est des choses qui peuvent arriver ?

  • Speaker #0

    Ça arrive tout le temps parce qu'on est en Afrique et en Afrique, on n'a pas trop la notion de piocher dans le catalogue du créateur. Donc de plus en plus, nous on redirige la cliente vers nos collections. Mais bon, ça arrive tout le temps que les clientes ramènent des modèles. Et la seule barrière qu'on met à ça, c'est que quand elles viennent, on est obligé de faire une étude morphologique. Donc, Pour une cliente qui n'a pas la morphologie qu'il faut par rapport à un modèle, elle a la chance de rencontrer un dessinateur de mode que je suis ou un de nos assistants. On pourra lui dire que le vêtement n'est pas à sa morphologie. Soit on fait évoluer le vêtement à sa morphologie ou on lui fait changer le vêtement totalement. Ça peut être même une question de couleur, ça peut être une question de tendance. Moi, j'ai plusieurs fois rencontré des dames qui m'ont ramené des modèles de 50 vies en arrière. Et c'était ma responsabilité de leur dire, écoutez, madame, c'est très beau, mais ça ne vous conviendrait pas aujourd'hui, c'est d'une autre époque. Voilà, et ensuite, on fait soit évoluer le modèle pour avoir le milieu de ce que la cliente veut, ce que moi, je veux. Ou on essaie de nous proposer des choses plus contemporaines. Et aujourd'hui, par exemple, on est capable pour une cliente en particulier de lui faire créer une dentelle dessinée sur classique produit dans des ateliers que pour elle. C'est à ce niveau qu'on arrive aujourd'hui d'avoir de vraies expériences au niveau des matières. Donc quand elles viennent, on leur fait comprendre qu'elles peuvent faire confiance à la maison et mettre toute notre expertise pour que le vêtement soit le plus bon possible selon sa morphologie, sa personnalité et sa carnation. Et même au-delà, selon sa culture aussi.

  • Speaker #1

    Très bien, donc il y a vraiment un travail de collaboration avec la personne qui vient au showroom pour pouvoir créer une pièce unique.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. J'ai toujours le besoin de pouvoir créer la pièce la plus unique possible pour la cliente. C'est la pièce qui lui correspond le mieux, en respectant justement mes codes et les codes de la maison.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'au final, l'idée, c'est que si on choisit un créateur, c'est pour avoir une création de ce créateur-là et non pas l'inviter à piocher dans ce qui est déjà sorti ou ce qui aurait déjà été fait. ce que tu évoquais c'est que tu fais à la fois de hum de l'homme et de la femme. Tu as toujours fait les deux ou est-ce que l'homme est venu dans un second temps ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours fait les deux. J'ai reçu la double formation sur la grande mesure masculine et sur la couture féminine, notamment le mariage. J'ai toujours fait les deux, mais jusqu'à là, on a toujours mis le point d'honneur sur la communication autour de la femme parce que la maison est vraiment très proche des femmes. Chez nous, par exemple, on prône le féminin sacré. dans Donc, c'est vraiment la femme mère, la femme déesse et tout. Et c'est cette image qu'on a toujours voulu garder. Et ce qui est bien, justement, en parlant du marketing de réseau, c'est que la plupart des hommes qu'on reçoit nous viennent de leurs épouses ou de leurs futures épouses. Donc, voilà, ça nous permet de justement ne pas faire trop de marketing pour les femmes et pour les hommes, rester très concentrés sur cette tête qui est vraiment exceptionnelle, sur la femme et tout. Et on a encore beaucoup à dire sur la femme, donc on a envie de s'exprimer sur elle.

  • Speaker #1

    Oui, et puis comme tu l'as si bien dit, quand la femme est satisfaite, elle va recommander à son entourage et en priorité à son mari.

  • Speaker #0

    Quand la femme est satisfaite, c'est tout l'univers qui est satisfait.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc toi aujourd'hui, tu parles de ton atelier à Abidjan. Est-ce que la marque aujourd'hui au niveau du prêt-à-porter, elle est présente dans d'autres points de vente, dans d'autres concept stores en dehors d'Abidjan ?

  • Speaker #0

    Dans le souci de vraiment préserver notre savoir-faire jusqu'à là, j'étais un peu fermé sur les dépôts de vente et les concept stores en dehors de nos boutiques et nos maisons. Donc on a une grande partie de nos produits qui ne sortent totalement pas de notre maison de couture. C'est plus une. C'est plus un print-à-porter qui est très proche quand même de la couture, un peu exclusif, presque en pièces uniques, qui n'est vendu que dans notre boutique ou dans notre showroom. Néanmoins, on entend le développer du print-à-porter qui a toujours le même niveau d'exigence, mais un peu plus étendu, qui lui pourra justement se laisser faire aux collaborations et aux dépôts dans des concept stores et tout. À ce jour, on est représenté par un agent au Canada qui revend nos produits, notamment nos sandales, notre prêt-à-porter et certaines pièces coutures. Et c'est seulement lui à l'étranger. Sinon, pour avoir nos articles, il faudrait partir sur le site internet ou passer en boutique directement. La boutique nous a mis à Angers, rue L155, ou venir à notre showroom à Angers, citer le soleil.

  • Speaker #1

    Très bien. De toute façon, je mettrais bien en note de bas d'épisode le numéro de téléphone que tu as évoqué tout à l'heure pour les prises de rendez-vous et je remettrais bien l'adresse de la boutique et les coordonnées de l'agent pour qu'on puisse passer commande. Parce que c'est ça, comment dire, l'idée de promouvoir les marques de mode, c'est aussi de faciliter des prises de commandes. Donc, toi, tu évoques le côté cérémonie, le côté mariage finalement. et Et vraiment, c'est pour des grands événements qu'on va porter tes collections. Et là, tu commences à intégrer du prêt-à-porter. Toi, dans ta vision, est-ce qu'il y a des personnalités que tu aimerais habiller ou que ta marque soit visible dans certains événements internationaux ? Est-ce que toi, tu réfléchis comme ça en termes d'impact pour ta marque ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, comme tout designer, il y a beaucoup de personnalités que j'aimerais vraiment voir porter. Les personnalités, surtout, qui portent la même vision que moi. Et justement, pour que cette marque soit vue à l'été national, déjà, le passage à Paris a été très positif. Moi, qui traînais un peu depuis le fait de filmer sur Paris, j'ai été agréablement surpris. On a reçu de bons retours, beaucoup de commandes et tout ça. Et ça me conforte dans le fait que de plus en plus, on devrait se nourrir et pouvoir habiller beaucoup de personnalités. afro-descendantes, africaines ou même d'origine.

  • Speaker #1

    Très bien. Effectivement, moi qui suis basée ici à Paris, je vois vraiment un mouvement de plus en plus de créateurs qui sont basés sur le continent et qui sont de plus en plus présents en Europe. J'ai l'impression qu'il y avait peut-être des réticences par le passé, mais c'était aussi parce que vous n'étiez peut-être pas sûrs qu'il y avait une clientèle qui allait être au rendez-vous. C'est tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout qu'on n'était pas forcément sûrs.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoquais, c'est qu'aujourd'hui, ton marché numéro 2, c'est États-Unis et Canada, mais ce n'est pas la France.

  • Speaker #0

    Non, non. On a beaucoup de clients en France. On a beaucoup de clients en France. Après, je pense qu'à ce niveau aussi, il y a une petite nuance. On a beaucoup de clients en France, mais ils sont toujours restés dans la culture d'ici. Je pense qu'un défilé comme la Black Fashion Experience, ça permet de toucher plutôt une clientèle qui a une vision différente de la mode en Afrique. Une clientèle qui porterait un de nos sacs, justement, nos sacs de l'U.S. qui sortent bientôt et qui seraient fiers de le porter quand une autre personne aurait, par exemple, un béquine ou une autre marque européenne. Sinon, les clientes qui restent dans la culture ivoirienne, africaine... Si on rêve de se marier en robe blanche, mais faite par des créateurs africains, on n'a vraiment pas besoin de défiler de mode pour les avoir. Parce qu'en avance, ils sont raccordés par leurs amis, frères, soeurs qui sont ici, qui leur disent qu'on a de très bons créateurs ici qui peuvent te faire la robe. Ou depuis qu'on est sur les réseaux sociaux, ils arrivent à voir ce qu'on fait par les people qu'on habite ici et tout. Donc à ce niveau, si on devait s'en tenir à là, on aurait pu toucher notre cible directement là-bas sans passer par l'événement. Aussi géniaux que la Black Fashion Experience. Mais je pense que là, à ce stade, on est plus à venir rivaliser, en fait, et venir arracher nos frais qu'ils avaient l'habitude de payer. 15 000 euros, 20 000 euros d'EMS, en fait, et lundi, que de savoir faire. Et le nouveau luxe, en fait, c'est l'Afrique. Je ne sais pas si j'ai été un peu clair ou je me suis un peu perdu.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est parfaitement clair. Là, ce que je comprends, c'est qu'il y a une évolution des habitudes de consommation, de celles qui rêvaient de...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est vraiment un nouveau marché qu'on a envie de toucher. En plus de celui qu'on arrive à toucher de manière organique par le lien qu'ils ont en Afrique et par les réseaux sociaux, on a envie de toucher ce nouveau marché fashion qui... qui pourra aussi donner de la valeur au produit du prêt-à-poter, du luxe africain. Et ça, ça passe vraiment par des salons africains, des salons européens.

  • Speaker #1

    Quand tu évoques l'évolution des habitudes de consommateurs et que tu dis, voilà, il y avait une cliente qui, historiquement, elle allait peut-être aller dans des marques et dans des boutiques qui vendent des robes de mariée ici en Occident. Aujourd'hui, cette cliente-là, issue de la diaspora, elle va vouloir s'acheter sa robe de mariée en Afrique. et notamment elle va vouloir acheter une robe de ta marque à toi parce que vous avez réussi à prouver, à démontrer qu'en termes de standard, en termes de qualité, vous étiez largement au niveau. Est-ce que aussi en termes de style et en termes de respect des proportions de la femme africaine, est-ce que vous n'êtes pas même plus légitime à proposer des robes de mariée pour la femme africaine ?

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord, tout à fait d'accord. Je suis d'accord qu'on est en fait sa parente, comme j'ai l'habitude de le dire. Donc, une marque française n'aurait jamais le même talent à habiller le corps d'une Africaine qu'une personne qui la connaît au mieux, qui est née avec elle, qui a grandi avec elle, qui comprend justement sa culture et qui elle est. Et justement, c'est bien parce qu'à mettre ces femmes-là en valeur aujourd'hui, on se rend compte même qu'au lieu qu'elles partent vers les marques européennes, qui n'arrivaient pas à mettre leurs formes en valeur. On les a tellement mises en valeur aujourd'hui qu'aujourd'hui, même les Européennes arrivent à s'acheter des formes qui ressemblent aux femmes africaines. Et on a comme l'impression qu'on a un petit impact quand même aujourd'hui sur les habitudes de consommation en Occident. Donc voilà, c'est ça. Nous, on les comprend mieux et on devrait constamment les habiller. Et puis aujourd'hui, je le dis, on a beaucoup de marques. Moi, je suis... très dans la réflexion sur les marques. Aujourd'hui, on a beaucoup de marques dans le barillage, dans le prêt-à-porter, dans la maroquinerie. L'autre temps, on a pensé qu'on avait des savoir-faire différents, mais c'est pareil. Aujourd'hui, c'est des grandes marques qui produisent dans certains villages avec des machines ancestrales. On a ces mêmes machines, ces mêmes procédés. Aujourd'hui, on arrive à tisser du tweed. On a eu la tissée du tuyau dans France, mais ce tuyau de lait tissé dans nos villages, pareil, avec le même niveau d'exigence. Donc, on n'a pas à pâlir en fait en termes de qualité. En termes de fournisseurs, on parlera. Moi, aujourd'hui, je vais jusqu'à Calais pour avoir un hôtel de Calais pour certaines clientes. Parce que grâce à mes faits d'avoir quand même des visas des cinq continents, de plusieurs continents, je peux aller à la source en fait. Et dire à ma cliente, ton vêtement est aussi luxueux que celui de la Reine 2. Parce qu'on a les mêmes fournisseurs et je l'ai pris là où ces matières ont été prises. Aujourd'hui, quand on parle de couture orientale, avant c'était distribué seulement par de grands créateurs comme Elissa et tout en Europe. C'était leur avalue, leur place correspondante à leur couture et tout. Mais aujourd'hui, nous on a les mêmes fournisseurs avec ces grandes marques. Vous voyez ? Et on a envie de créer au effort qu'on arrive à faire du vrai luxe. Il faut que ces femmes-là sachent que les marques européennes et africaines aujourd'hui... sont positionnés au premier, mais dans le luxe, en fait, et qu'elles peuvent nous faire confiance. Le Nigeria a pleinement réussi ce combat et je pense qu'on a une phase où c'est la Côte d'Ivoire ou les autres pays de l'Afrique de l'Ouest qui doivent aussi mener ce genre de combat.

  • Speaker #1

    Et toi, tu trouves qu'il y a suffisamment d'ambassadeurs pour promouvoir ce message ? Parce qu'en fait, toi, tu fais tout le travail d'aller sourcer la matière la plus luxueuse et d'aller à la source pour pas qu'il y ait de doute, pour qu'on puisse se comparer à n'importe quelle marque qui se dit marque... de haute couture qui va c'est la dentelle de Calais. Toi, tu considères qu'aujourd'hui, tu utilises les mêmes techniques et que tu n'as pas à rougir de ce que tu proposes. Est-ce qu'il y a assez d'ambassadeurs pour valoriser ce message ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a assez d'ambassadeurs. S'il n'y a pas assez, justement, c'est cette envie de valoriser le talent et le savoir-faire. Je m'explique. Aujourd'hui, moi, je touche une star qui me connaît. C'est son protocole qui s'admise chez moi. Vous voyez ? Et ça ne laisse pas la chance, par exemple, à beaucoup de créateurs qui ont énormément de talent de pouvoir toucher les stars. Moi, aujourd'hui, pour... Comment je vais dire ? C'est plus facile pour des marques comme moi, comme d'autres marques aussi, que vous devez forcément connaître, de toucher certains people. Et donc, on est seul à évoluer parce que les Africains sont plus portés sur la marque ou le nom du créateur. Et ce que nous, on demande aujourd'hui, c'est que tous les people, tous les influenceurs, en fonds descendants africains surtout, puissent se dire, je porte n'importe quelle marque africaine et j'essaie de la mettre en avant de la citer avec. C'est en lui donnant de la force que demain, il pourra me donner de la force. On l'a vu plusieurs fois. Des marques comme Tony Watts, comme Enisa, comme George Obéika, justement, ont été portées par des grandes stars américaines. Et du jour au lendemain, elles ont capitalisé des millions, des centaines de millions. Vous voyez, c'est des Libanais qui faisaient leur petit coup de chemin. Aujourd'hui, ce sont des grandes marques connues internationalement qui font le mètre carré et tout. Et ce que j'ai remarqué, c'est qu'aujourd'hui, quand tu demandes à un Africain de porter une marque, Ils te demandent c'est qui, en fait. C'est qui la marque ? Il fait quoi ? Ils ne demandent pas ce que je peux voir juste le produit, ce qui me correspond, mais c'est un produit que je peux mettre en avant. Et ça fait qu'on a une toute petite minorité qui a la chance d'être en avant. Et on a une grande majorité de jeunes créateurs qui, eux, ont beaucoup de talents, les dents longues, mais qui sont obligés de rester derrière et d'attendre le jour de chance. Et on est un peu au-dessus qui va mener ce combat, en fait, si nos influenceurs... ne nous porte pas de manière inconditionnelle. Et ça, c'est le petit... Et si on a de bonnes influences, on a de bonnes stars. Aujourd'hui, on a Aya Nakamura. Moi, si je l'habille, je sais que ce n'est pas rougi devant une star française, blanche, américaine et tout parce qu'elle est tout aussi populaire. Vous voyez, ça, on n'a pas besoin d'en douter aujourd'hui. C'est plus le protocole pour que tous les créateurs aient accès à ces people qui sont parfois plus difficiles.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et si, mon temps de focus...

  • Speaker #1

    Pardon, j'allais dire, je suis complètement d'accord avec ton analyse. Il y a un petit peu un cercle fermé qui ne permet pas de faire exploser la lumière sur tous les talents qu'il peut y avoir en Afrique, même si on se concentre que sur Abidjan. Il n'y a pas assez de lumière pour tout le talent qu'il y a à Abidjan.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, c'est le jeu en général. On va dire, si on compare ça au sport, tout le monde ne peut pas gagner la coupe. Il y en a qui sont devant, il y en a qui sont derrière. C'est comme ça.

  • Speaker #0

    Non, mais il ne faut pas voir la mode comme ça. Je ne suis pas trop d'accord avec ça parce que, comment je dis ? Le sport, en fait, ce sont les sportifs et les clubs qui se portent eux-mêmes. La mode, c'est autre chose. C'est un produit. C'est quelque chose qui est censé être... qui essaient de parler de nous et de notre culture en général. Et vous voyez, on ne peut pas se porter seul. Avec la mode, ce sont nos people, ce sont des gens qui évoluent. Moi, aujourd'hui, j'accompagne beaucoup d'influenceurs ivoiriens dans leurs projets. Quand j'ai des influenceurs que je ne connais pas, pour qui je prends des tickets en dizaines, en centaines, parce que j'ai conscience que demain, quand ils seront des méga stars, je n'aurai pas de protocole pour profiter de leur image. Et donc, on vous dit que le football, c'est une équipe qui se débrouille pour pouvoir gagner ses compétitions et pouvoir gérer son image. Mais la mode, c'est différent. La mode, c'est comme on a un fétiche. Notre fétiche, en fait, c'est l'Afrique. Vous comprenez ? Et ce fétiche-là, il est très lourd et on doit pouvoir le porter ensemble. Tous les porteurs de lumière doivent pouvoir poser leur main et attraper ce fétiche ensemble et dire au monde. que ce fétiche est unique, il est sacré, il est universel et que justement c'est lui qui est porteur d'inspiration. Et pour ça, le combat doit être entier. Moi, je dois, par exemple, une nuit s'ébranler comme les flammes, c'est génial. À la fin de la journée, je me dis, 500 invités aux flammes, c'est 500 créateurs qui devraient avoir la chance de pouvoir s'exprimer par les people qui sont invités. Ils devraient être plus ouverts d'esprit et de dire... Je reviens chez nos marques africaines à Paris, en Europe. Et plus encore, il faut que je me tourne vers l'Afrique pour voir en fait ce qu'il y a. Parce qu'on a ce même fétiche ensemble, c'est justement l'Afrique.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure. Parfois, à ces cérémonies, on va voir certains profils, certaines célébrités qui ne sont pas toujours très bien habillées. Et pour moi, je pense que c'est parce que parfois, quand elles cherchent à s'habiller... elle ne trouve pas forcément de créateur ou dans les sélections, il n'y a pas vraiment des choses qui leur correspondent. En tout cas, si on parle de la population issue de la diaspora, de certaines femmes, même certains hommes, où à l'issue de la cérémonie des flammes, il y a eu beaucoup de critiques, notamment, je pense à Joey Duetfilet, dont le costume a été beaucoup critiqué. Et pour moi, je pense que pour avoir connu l'expérience d'aller acheter une tenue dans un atelier en Afrique, si la tenue ne te va pas, le créateur ne te laisse pas sortir. tant que lui n'est pas et toi tu ne connais même pas vraiment les détails donc toi tu peux sortir en disant non moi je pense que ça va lui il va dire non par rapport à ta morphologie par rapport à ton teint, c'est ça qui te va et même s'il voit que tu doutes il dit non mais essaye ça seulement tu vas avoir et quand tu essayes tu dis non vraiment tu as raison et ça moi je l'ai vécu à plusieurs reprises pour savoir que c'est pas possible qu'on te laisse sortir en étant mal habillé Tu peux dire que toi, c'est pas mon goût, je n'ai jamais mis ça, mais les gens vont te regarder et vont dire non, ça donne sur toi, il n'y a rien à dire. La tenue, elle est faite pour toi. Et ça, alors que je pense qu'en Occident, on a un peu perdu ça. On achète en self-service, on se sert, vous rentrez dans la boutique, il n'y a personne qui vous regarde. Ou sinon, on vous propose du prêt-à-porter. Si vous arrivez à rentrer dedans, tant mieux. Si vous ne rentrez pas, il faut aller voir ailleurs. Ou il faut maigrir, quelle que soit ta morphologie. On est là.

  • Speaker #0

    on va te faire une robe qui va faire que tout le monde va tourner la tête sur toi ou on va te faire la tenue qui va faire que tout le monde va tourner la tête tout le monde va te demander mais ça vient d'où c'est clair et il y a aussi la culture autour de la mode africaine il y a la culture autour de la mode africaine moi si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose chez les occidentaux c'est que vous allez au Grammys vous allez au Metz Merci. vous voyez que la star a porté un vêtement qui ne lui correspond pas. Mais les journalistes vont dire « Pourquoi buter le créateur ? Il est magnifique, il a mis cette coupe en avant. » Les blogueurs vont reprendre près de... On critique ce qui se fait sur les stars occidentales. Et nous, en Afrique, on a juste envie de se connecter. Nos blogueurs, ils disent « J'aime pas. J'aime pas. » Parfois, c'est vrai qu'on n'aime pas, mais il faut valoriser ce fétiche africain, en fait. Il faut apprendre à... Être moins franc quand même, quand c'est dans l'intérêt de la mode. Et puis, quand je parle de culture aussi, aujourd'hui, quand on parle d'un événement comme les flammes, c'est pratiquement le seul événement africain, 100% que je connais. Il faut connaître ce truc des journalistes, de demander à chaque star invité, aussi petite soit-elle, vous êtes habillé par qui ? Vous voyez, vous êtes habillé par qui ? C'est une robe de qui ? C'est un vêtement de qui ? C'est une collection de quelle année ? il faut qu'il reconnaît Toute cette culture, monde autour de nos événements, même quand ce n'est pas des événements de mode, ça permettra justement à chaque people, chaque année, de chercher à avoir une référence aussi petite soit-elle. Et justement, vu qu'ils n'ont pas de temps, ça va mettre en avant des métiers de styliste comme moi, j'en connais une qui est très talentueuse, Kalivora, Monika, de leur dire, trouve-moi la pièce unique en fait, que ce soit en Afrique, que ce soit, peu importe, la pièce unique d'un créateur africain parce qu'on va me demander le nom des créateurs de jeux de la prochaine édition. Vous voyez ? Moi je pense que c'est plus une culture qui, justement, au lieu de commencer en bas pour monter, ça devrait plutôt être des conditions imposées en haut qui vont définir la manière de fonctionner de nos people, de nos stars, et justement mettre en avant les différents métiers jusqu'à arriver au créateur. Parce que ce n'est pas au créateur de chercher le people qui va le porter, il y a des métiers pour ça, et il faut qu'ils soient mis en avant. Donc, il faut qu'à un moment, ça s'aille et qu'on y réfléchisse et qu'on essaie de se porter ensemble et d'une seule voie qu'on puisse imposer justement le savoir-faire africain.

  • Speaker #1

    Complètement d'accord avec ton propos, sachant que le système occidental, c'est un système capitaliste. Donc, les blogueurs qui font des critiques positives sur les marques qui sont portées par les célébrités, c'est parce qu'à un moment donné, la marque, elle a financé le blogueur, elle a financé la célébrité. C'est une chaîne de gens qui sont là pour se... se féliciter les uns les autres. C'est un système qui a été mis en place. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas un système. Ça ne doit pas être le même. Ça ne doit pas être un copier-coller, mais un système qui soit à la faveur des créateurs africains et qui permette de valoriser et de promouvoir les marques. Toi, tu évoques le métier de styliste. Aujourd'hui, par rapport à ta marque, tu travailles avec des stylistes qui vont habiller les célébrités ou tu es plutôt en relation directe avec les célébrités ?

  • Speaker #0

    Comme je disais, jusqu'à là, je suis un peu fermé. En général, c'est les célébrités qui se mettent en relation avec moi. La nouvelle génération, c'est quelque chose de m'avoir appris une autre manière de voir la vie. De plus en plus, en regardant les jeunes créateurs qui sont venus juste après nous, c'est compliqué qu'il faut rester moins célébrité. partir en fait à l'assaut des célébrités par des personnes, des stylistes qui peuvent nous recommander des stars habillés et tout ça. Par exemple, récemment, il y a Moulika qui m'a fait une proposition que j'ai adorée. Il y a certains stylistes qui arrivent à nous demander des vêtements pour leurs stars et on est très ouverts à ça. En tout cas, ces deux dernières années, nous sommes très ouverts à accompagner des porteurs de lumière.

  • Speaker #1

    Très belle expression, les porteurs de lumière. L'idée, et puis j'aime bien le fait que tu parles d'accompagner, c'est en fait qu'on travaille ensemble. Ils mettent la lumière sur nous, nous aussi. On les habille bien, quelque part, on met la lumière sur nous. Donc, on est vraiment dans un travail de collaboration.

  • Speaker #0

    Voilà, et une marque n'a pas, et ça, je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire, en fait, que le people qui va la porter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige. C'est rentrer dans un secte de... personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les causes de la vie, moi, je bénis Dieu quand même que j'ai jamais eu vraiment ces problèmes. C'est une passée crème avec les stars. Il y a des années, il y a un people qui m'a fait appel justement pour que je l'admette parce qu'elle était très en vogue ici et tout ça. Et je demandais à mon assistant de suivre le dossier et le people me disait on ne prend pas ses mesures. Elle fait du XL, elle ne se déplace pas, elle ne fait pas du CH. Il faut juste le coup de l'événement, le faire déposer à son hôtel et puis elle va regarder, ça lui plaît, elle porte ça lui, elle ne le porte pas. Et moi, j'ai envoyé le message à mon assistante qui me dit déjà même le principe de ne pas vous déplacer, vous enlève le privilège de porter, Juliano. Vous voyez ? Donc, c'est ce petit complexe que nos people ont personnellement de savoir. Aujourd'hui, par contre, c'est un people que si je fais un... appelé pour m'acheter des relations, m'acheter du bien-être des clients, et que j'ai dit, je veux t'accompagner. C'est un petit pôle qui tout de suite m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème, je veux, je veux, je veux. Je veux, vous voyez. Et c'est ça qui me touche un peu chez les petits pôles africains. Ils sont trop portés sur qui tu es avant que je puisse faire de toi quelqu'un. C'est très circulaire, en fait, la mode et le showbiz. Aujourd'hui, un créateur, tu le connais, il est tout jeune. Tu le portes gratuitement. Demain, tu ne peux même pas avoir de rendez-vous pour l'avoir. Et il peut sortir la collection qu'il te faut avec toute la notoriété qu'il aura. Que tu brilles plus que tu ne brilles. Vous voyez ? Donc, en même temps, ces télénes sont très adorables. Moi, ici, je salue des femmes comme Connie Touré, comme Emmanuel Keita, comme Déborah Mou. toutes, comme Diana Bouli, comment elle s'appelle, notre Miss Côte d'Ivoire de l'année suivie passée, Miss Johnny, Miss Johnny, voilà, qui sont venues au défilé, c'était un grand paragon, on a fait un succès continental, et vous voyez, c'est de ça que je parle souvent, il y a des gros projets, par exemple l'Esprit de l'Amérique, c'était un projet qui a été financé, mais vraiment bien financé, mais qui n'aurait pas pu avoir ce rétentissement-ci. Ces personnes-là n'avaient pas accepté de venir porter le projet avec moi. Awa Sanoko, justement, qui était le visage qui est venu spontanément. Et donc, c'est ça. Chaque fois que les personnes reviennent vers les créateurs, on va faire de grandes choses ensemble. Vous voyez ? Et moi, elles sont venues. Elles m'ont apporté toute la visibilité. Après, les gens étaient contents en disant qu'elles avaient eu le privilège de défiler sur l'esprit d'Ina. Mais c'est moi qui ai eu le privilège de les recevoir. Quand ça marche, finalement, les notoriétés sont mélangées. Et pour le bonheur des populations qui sont fières d'avoir de gros événements, ils voient leur star et tout ça sortir de la zone de confort. Et moi, c'est ce que je demande aujourd'hui. Je me dis que j'ai besoin d'un Nakamura. Juste laisser un message sur une de ces... pages, on commentait, ça doit pouvoir lui parler en fait. Elle ne doit pas forcément regarder, elle ne le fait pas. C'est un exemple parce que c'est la toute grosse taille noire du siècle. Mais ça touche aussi tous les people, tous les anciens. Il faut qu'on sorte des clans et qu'on puisse se suivre. Moi aujourd'hui, si j'ai un événement au Japon et qu'on me demande même quand l'organisation n'aurait pas les moyens si c'est africain, je mettrais les moyens pour partir soutenir le confrère. Quand bien même, en fait, pour ma voix, il faut pouvoir souvent payer des cachets, souvent payer des billets d'avion, business et tout. Mais quand il faut porter le fétiche africain, je suis tout le temps disponible.

  • Speaker #1

    Écoute, en tout cas, ça va exactement dans le sens de ma démarche avec mon média, qui est vraiment de... Voilà, moi, j'essaie de mettre en avant des personnalités qui évoluent dans les industries culturelles et créatives africaines, du nord au sud, d'est en ouest. Et avec cette volonté de, effectivement, participer, contribuer à porter le fétiche, comme tu le dis si bien. toi aujourd'hui quelles sont les perspectives d'évolution on est là à la moitié de l'année pour l'année 2025 j'imagine que tu vas voir la saison des mariages mais aussi peut-être de fin d'année et autres cérémonies de fin d'année et il y a aussi les défilés sur la deuxième partie de l'année en Afrique c'est quoi les projets pour la marque sur les mois à venir ?

  • Speaker #0

    À ce point-là, pour une maison de couture sérieuse, on a très peu de temps et très peu de manœuvres. Néanmoins, là, on est en train en même temps d'effectuer un gros déplacement des ateliers. Comme je disais, on passe sur 500 m² justement pour pouvoir créer des services qui se rapportent du luxe en étant pleinement dans le haut premium. Donc, on a un nouveau siège, une nouvelle maison de couture dans la cité, la possible souterrie soleil 3. Et aussi travailler sur la première boutique de prêt-à-porter, prêt-à-couture de la marque. Et là, j'ai reçu déjà deux sollicitations de définir le mot d'année transnée et que j'ai tout de suite accepté justement parce que les visions me correspondaient. Et malheureusement, parce que je suis occupé, j'ai décliné un qui est hors du continent. Je crois que c'est vraiment bien pris en charge, mais je ne peux pas, je m'excuse encore. Il m'écoute. Donc, c'est un peu ça. En ce moment, on a très peu de manœuvres. aussi... On a commencé l'organisation de l'esprit il y a 4 ans, qui m'ont défilé annuel depuis plusieurs années. Et cette année, on veut une expérience très immersive et très proche des standards internationaux. Donc, on a une très belle équipe qui est en train de se mettre en place et on respecte que Dieu bénira l'initiative. Donc, c'est vraiment ça pour moi, le déplacement du siège de la maison de gamine, l'ouverture de la boutique de prêt-à-fonder, prêt-à-couture à la L155, en gré. gérer les clientes courantes, essayer de bien gérer les deux dernières hautes saisons de l'année et puis répondre aux deux défilés si les thèses sont vraiment d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une grosse année pour la marque parce que l'idée d'être dans un showroom plus grand, de déménager, de créer ces différents pôles qui existaient déjà, mais c'est vraiment de structurer encore davantage la marque et de continuer les défilés. On est vraiment dans une année charnière où j'ai l'impression que c'est un peu... La marque qui grandit et qui passe à un nouveau cap avec aussi cette volonté, ce que tu évoquais, de s'ouvrir un peu plus à des pratiques que tu ne faisais pas forcément, des collaborations, peut-être davantage de communication et un showroom plus grand. Donc, on est vraiment dans un peu une nouvelle ère pour la marque.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Exactement. Et le grand passage pour ça. Aujourd'hui, vous voyez, comme on le dit, moi j'ai peut-être plusieurs collègues. Désolé, j'ai déjà dit ça à plusieurs collègues. On s'entend très bien d'ailleurs à Dijon. Aujourd'hui, notre ambition, ce n'est même pas d'être en concurrence avec nous. Entre nous, c'est d'essayer de concurrencer les grandes marques internationales, même de Véry, de grandes marques internationales. Et vu que le financement, ça ne prouve pas les rues en Afrique, on essaie de faire de l'autofinancement et d'aller tout doucement, mais c'est vraiment ça la ligne en fait. Et chaque année, on essaie de pouvoir grandir autant qu'on puisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tout ce qu'on souhaite à la marque, de continuer à grandir chaque année, toujours un peu plus, avec à chaque fois de nouvelles étapes qui sont franchies. Et puis, l'appel a été lancé à Ayana Kamoura. Donc, on va voir si elle a une styliste qui nous entend ou si elle-même nous entend ou va avoir ce moment de l'interview. En tout cas, je sortirai l'extrait. Je sortirai l'extrait exprès. Je l'attaquerai, on verra si ça prend ou pas. On arrive à la fin de cette interview. Moi, j'ai balayé l'ensemble des questions que je voulais te poser. Je voulais revenir sur un point. Tu évoquais à un moment donné tes études. Tu as parlé de l'Institut français de la mode et tu as parlé également du LVMH Inside. Je pense que LVMH Inside, c'est plus sur le côté marketing. Et l'Institut français de la mode, qu'est-ce que tu as appris au niveau de l'Institut français de la mode ?

  • Speaker #0

    On a énormément appris, on a appris déjà à créer, à structurer nos marques. On a vraiment appris en fait ce pourquoi on voulait devenir créateur, c'est très important au-delà de tout. Et comme tout le monde sait, l'Institut de la mode, c'est pratiquement la première école qui arrive à créer des cas de des entreprises de mode. Donc on a appris la gestion, on a appris plein de choses qui nous permettent justement de nous professionnaliser. Avec INSIGHT LVMH, ça m'a permis, avec ce que j'ai appris avec IFM, de pouvoir comprendre comment ces grandes marques du groupe les ont mis en application, voir ce qu'ils arrivaient à faire pour la maison. Je suis très content de l'année dernière parce qu'elle a été très instructive pour moi. On est juste en train de pouvoir mettre tout ça en place, espérer, prier, avoir des stars comme Aya Nakamura et briller. dans les plus hautes sphères et faire parler justement le salon fait africain.

  • Speaker #1

    C'est déjà beaucoup, c'est tout ce qu'on souhaite. Écoute, moi je te dis merci beaucoup. J'ai été ravie d'en savoir plus sur ta marque et puis sur tes ambitions en termes de promotion de la créativité africaine et cette volonté vraiment de t'inscrire comme une marque de quiet luxury. C'est intéressant aussi d'être sur ce segment-là parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de marques africaines qui revendiquent le fait d'être très présentes sur les réseaux sociaux et de travailler vraiment leur... communication là-dessus. Toi, j'aime bien cette approche qui est plutôt marketing de réseau. On a une clientèle satisfaite qui parle de nous et on intègre aussi la communication sur les réseaux, mais on continue à faire les deux et ça, je pense que c'est important de faire les deux. Donc, bravo à toi pour ça. Et je vais te dire, comme je le dis tout le temps, à très bientôt en Afrique de l'Amérique.

  • Speaker #0

    À très bientôt et merci beaucoup et j'espère qu'on aura l'occasion de t'inviter pour l'Express d'Amérique. À très bientôt. Avec plaisir. Et merci pour tout ce que tu fais pour la mode africaine.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Franck Niamien

    00:35

  • Le parcours de Franck Niamien dans la mode

    01:39

  • La création de la marque Niamien en 2016

    02:24

  • L'importance du savoir-faire et de la qualité

    03:26

  • Les techniques et matières utilisées dans les créations

    07:43

  • La clientèle de la marque et le marketing de réseau

    09:48

  • Le fonctionnement de l'atelier et les rendez-vous clients

    14:14

  • Perspectives d'évolution pour la marque Niamien

    21:45

  • Conclusion et remerciements

    44:34

Description

A l’heure où les créateurs revendiquent leur succès à travers les réseaux sociaux, Franck Niamien se différencie par une approche “old school” via un puissant marketing de réseaux, des recommandations et le refus de céder à la tentation du logo ostentatoire pour faire connaitre sa marque.

C’est à ce titre que le dernier épisode du podcast Africa Fashion Tour est une véritable masterclass avec Franck Niamien, le talentueux créateur derrière la marque Niamien ! Basé à Abidjan, Franck partage son parcours et sa vision unique de la mode.

Dans cette interview riche en enseignements, découvrez :

  • L'entrepreneuriat par passion : Comment Franck a quitté les sciences économiques pour embrasser la couture et créer sa marque, en s'appuyant sur un savoir-faire d'exception dès sa première collection "Or'ée".

  • Le positionnement "Quiet Luxury" : Sa philosophie de privilégier la qualité, la finition et le détail du vêtement plutôt que les logos ostentatoires, une approche qui séduit une clientèle internationale.

  • La stratégie client authentique : L'importance du "marketing de réseau" et de l'expérience personnalisée en showroom, où chaque pièce est co-créée pour sublimer la morphologie et la personnalité de la cliente.

  • L'équilibre tradition & digital : Comment il allie l'héritage d'une génération sans réseaux sociaux à une présence digitale professionnelle pour toucher un "nouveau marché fashion".

  • Les ambitions internationales : Sa vision du "nouveau luxe, c'est l'Afrique" et son appel aux célébrités et influenceurs pour porter le "fétiche africain" et valoriser la mode du continent.

  • Le pivot et la croissance : Les défis et les projets d'expansion de la Maison Niamien en 2025, avec un nouveau siège et l'ouverture d'une boutique de prêt-à-porter.


L'histoire de Franck Niamien est une source d'inspiration pour tout entrepreneur créatif. Elle prouve qu'avec une vision claire, une exigence de qualité et un engagement profond envers ses racines, on peut conquérir le monde de la mode.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Une marque n'a pas, et ça je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire que le people qui va l'apporter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige, c'est rentrer dans un secte de personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les couronnes, moi je bénis Dieu quand même que je n'ai jamais eu vraiment ce problème. C'est une partie créée avec les stars.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent. et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique et depuis, je voyage régulièrement sur le continent. pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Franck Niamien. Il est créateur de mode basé à Abidjan. Il a récemment défilé à Paris lors de la Black Fashion Experience. Il a également défilé à Montréal. Et précédemment, il a bien sûr défilé dans différentes capitales de la mode en Afrique. Je l'ai invité aujourd'hui pour qu'il puisse nous parler de son parcours et du développement de sa marque éponyme. Bienvenue Franck, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour, je vais très bien avant toi et toi ?

  • Speaker #1

    Ben écoute, ça va très bien, je suis ravie de pouvoir échanger avec toi. Moi, j'ai découvert ta marque avec le défilé lors de la Black Fashion Experience. J'ai pris tes coordonnées et j'ai commencé le harcèlement sur Instagram pour réussir à organiser cette interview. Donc, je suis très contente de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et on va commencer l'interview comme je le fais toujours, je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci déjà de l'occasion, ça fait toujours très plaisir que notre marque intéresse d'autres personnes. Je suis Franck Niamier, gérant et directeur artistique de la maison Niamier. Donc, la maison qui est née depuis 2016 et qui est bâti à Dijon. Donc éventuellement, au niveau des spécialités, on est plus sur la couture. Essentiellement, le mariage est depuis peu le prêt-à-porter avec un département qui est Queen dans l'occasion.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est une marque qui est assez récente. Alors, tu parles de 2016 pour la création de la marque. Est-ce que tu peux nous dire, toi, comment tu as démarré au niveau de tes études ? En fait, est-ce que tu as fait des études dans le domaine de la mode ? Est-ce que c'était toujours ta destinée de faire de la mode ? Ou est-ce qu'au contraire, tu n'étais pas du tout au départ prédestinée ? à devenir directeur artistique pour une marque de mode ?

  • Speaker #0

    D'accord. Déjà, il faut préciser que la VAC est là présent, mais elle est légalement constituée depuis 2016. Donc, j'ai fait mes débuts en 2012. Je pense que le premier défilé sur lequel j'étais booké, c'était la Dakar Fashion Week. Et en 2012, 2013, il y a un peu longtemps. Et depuis, on a fait plein de Fashion Weeks, 2013, 2014, 2015, c'était... enchaîné avec dans le temps Morenos Fashion, Afrique Fashion Show, Cotonou Fashion Week, Elima Fashion Show à Lomé, Emma Style Show à Dakar, j'ai fait l'Ethiopie, j'ai fait la Guinée-Équatoriale, le Cameroun, enfin plein de pays, en tant que créateur confirmé, donc depuis 2012. Et en 2016, on a décidé de pouvoir créer légalement la marque, justement conformément à nos ambitions futures. Moi, j'ai commencé, il faut dire que j'ai fait un bac très tôt. Donc, à 16 ans, j'ai fait mon bac en 2007. Et juste après le bac, j'ai suivi des études à l'Université d'Alger en sciences économiques et de gestion, où j'ai juste fait deux ans. Ensuite, je suis sorti pour un DTS en gestion commerciale. Et c'est après cela que j'ai commencé à m'intéresser à la couture, par mon cousin qui lui voulait mettre couturier. C'est ainsi que j'ai subi des formations en tant qu'apprenti dans les ateliers de mon cousin. Et en 2012, j'ai sorti ma première collection qui s'appelait Auré. Donc Auré qui était un peu la base de ce que je fais aujourd'hui et qui présentait la famille. bijoux, la femme forte, la femme solide qui pouvait soumettre le monde à d'autres et qui restait toujours très beau. Justement parce que dans le temps, je fais un coucou d'ailleurs à mon aîné Gilles Touré qui était très présent et qui présentait la femme fleur. Moi, en venant, je lui dis que c'est ma différence qui me ferait connaître. Sachant que la femme fleur, elle est très candide, très jeune, très fragile et imposée. pour être voulu le vendre avec un autre aspect de cette femme. Et en plus, j'adore tout ce qui est bijoux, tout ce qui est souligné, précieux. Et c'est ainsi qu'on a posé mes bases en 2012 avec Auré de la femme bijoux. Elle était très bien accueillie d'ailleurs parce que dans ma pari, je n'avais retenu que deux créateurs pour la Dakar Fashion Week en Côte d'Ivoire. Et je fais partie de cette liste de deux créateurs.

  • Speaker #1

    Donc là, ce que je comprends, c'est que toi, dès ta première collection, cette collection avec ce concept de bijoux, de Femmes Bijoux, tu as tout de suite été reconnue et saluée par, je dirais un peu, les doyens de la mode ou les grands frères et les grandes sœurs du secteur. Comment est-ce que tu expliques que tout de suite, on se soit dit, là, il y a quelque chose de vraiment différent, de particulier, de spécial ? Est-ce que toi, tu arrives avec le recul à expliquer ce que tu as pu apporter qui a retenu l'attention ?

  • Speaker #0

    Déjà, de par ma foi, je suis très religieux et j'ai toujours cru à la grâce de Dieu. Donc, effectivement, à la différence de certains créateurs qui ont vraiment mis du temps à s'imposer, moi, déjà la première collection, j'ai été porté quand même par des aînés que je ne connaissais pas avant et qui me découvraient. Un grand monsieur comme M. Patrick Asso, dans le temps, qui m'a vraiment pris comme un filleul, qui m'accompagnait en conseil. Il m'a même recommandé sur un grand défilé en tant que créateur confirmé. Alors que j'étais dans ma deuxième collection, Elie, ma fashion show à Lomé. Et déjà pour moi, c'est la grâce de Dieu. Et ensuite, même en étant apprenti, j'étais toujours très déguisant. Moi, je suis de ces créateurs qui pensent que Internet n'est pas forcément une soie en fin. Et que s'il arrive que ton vêtement apparaisse devant quelqu'un, que ce soit sur Internet ou à la télévision ou en physique. Il faut que cette personne soit tout de suite séduite par le niveau d'exigence. Et je suis un créateur qui met le point d'honneur sur la finition, sur le niveau d'exigence, sur la technicité et surtout sur le savoir-faire. Je pense que c'est ce qui a dû marquer les autres et ils ont tout de suite voulu m'accepter dans la branche à la nuit de la route.

  • Speaker #1

    Alors quand tu parles de savoir-faire, toi tu es basé à Abidjan, c'est du Made in Africa. Est-ce que tu peux nous parler des techniques, des matières que tu utilises, de certains détails qui font en fait la spécificité de ta marque ?

  • Speaker #0

    Déjà, depuis mes formations avec l'Institut français de la mode, depuis mes formations récemment avec le Insight LVMH, j'ai tout de suite compris que la mode peut être en Afrique, mais elle est universelle. Donc déjà ma marque a un très fort ancrage dans ma culture. Je suis Akan, je suis d'une famille royale Annie. Donc mon inspiration me vient de là. Vous pouvez voir avant que ma dernière collection n'avait pas beaucoup de doré, de métal, de quoi parler, de masques et tout. C'est vraiment parce que c'est comme ça que je vois la vie de par mon sang, de par là où je viens. Et ensuite, je suis un grand fan de la joaillerie. J'adore la joaillerie, même quand en ce moment, on est en train de faire certaines choses dans ce sens. Et vu qu'on n'a pas forcément ce savoir-faire de travailler les cristaux, j'essaie d'associer ma culture en fait à mes voyages. J'arrive à trouver des cristaux, des pelles, pour ces nuits crécieuses, pour certaines clients qui sont très utiles. ou des pelles synthétiques pour d'autres qui aiment la brillance et qui aiment les strass. Mais vous retrouverez toujours ce mix entre le savoir-faire artisanal de chez moi et le savoir-faire international pour justement positionner une mode qui convient à une grande majorité des personnes. J'espère avoir répondu.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as complètement répondu. Tu parles d'une certaine clientèle UP. Ce que tu évoquais au début, c'est que tu fais de la couture, du sur-mesure, notamment pour des mariages. Alors, j'imagine que parfois, il peut y avoir peut-être de la confidentialité, mais quel est le type de client de ta marque aujourd'hui ? Qui est-ce qui vient te voir ? Avec qui est-ce que tu travailles ? A quel genre de personnalité est-ce que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Déjà, comment je vais dire... J'ai toujours dit en fait que je suis une marque et je travaille avec ceux qui sont convaincus que mon savoir-faire en fait leur convient. Et donc chez moi, il est vrai qu'on a la grâce justement de par notre positionnement d'admettre des personnalités d'ici, d'ailleurs, d'un autre continent. Mais ce n'est pas forcément le but de la marque. Le but de la marque, c'est de sublimer ceux qui rêvent de s'habiller chez nous. Et qu'elle soit, comme je le dis dans mes interviews, qu'elle soit vendeuse de bananes, qu'elle soit vendeuse de charbon, la marque est destinée à celles justement qui rêvent de se voir sublimées par notre savoir-faire. Mes personnalités, ce sont toutes ces femmes depuis 2012 qui n'ont jamais manqué de venir chez moi, qui m'ont toujours porté. Et d'ailleurs, notre présence sur les réseaux sociaux est très récente. Je pense que c'est... Ça fait moins de cinq ans qu'on est vraiment actifs sur les réseaux sociaux parce qu'avant, on n'était plus dans une sorte de marketing de réseau où chaque client satisfait pouvait nous recommander à ses amis, à ses proches. Donc, la marque, elle est vraiment pour tout le monde. Il n'arrive pas à faire qu'on ait des services exclusifs pour des personnalités. Très bien.

  • Speaker #1

    L'idée du marketing de réseau et l'idée finalement de... Ça fait deux fois que tu fais référence au fait que... Les réseaux sociaux, ce n'est pas tout pour toi. Alors qu'on est dans une période où, effectivement, on a tendance à dire quelqu'un qui se lance, un porteur de projet qui veut se lancer dans la mode, on va lui dire, il faut absolument que tu as un compte Instagram. Toi, tu parles de marketing de réseau et tu dis, ce n'est pas sur les réseaux sociaux que j'ai commencé à travailler. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette stratégie de communication ?

  • Speaker #0

    Oui, après, je vais parler très jeune pour ceux qui m'ont déjà vu, mais je suis quand même d'une civilisation. Et nous, quand on venait, Facebook, Instagram, je pense même qu'avant ça, il y avait i5 qui n'était pas forcément là où il fallait se vendre quand on n'était pas clé de chanteur. Donc, on a appris justement à satisfaire cette femme-là de par le savoir-faire parce qu'on était dans une génération qui était très portée sur les détails. Et si vous voulez, je bénéficie de ces deux générations. Et je ne dirais pas que ce n'est pas bon d'aller sur ce show, c'est même l'avenir. Mais aussi, j'ai cette éducation de dire, je suis... créateur de mots, je suis porteur de traductions, de savoir-faire et même quand je passe dessus les réseaux sociaux il faut que mon travail soit mis en avant de la manière la plus professionnelle possible, il faut que déjà la personne qui a 6000 km puisse ressentir tout cet amour, tout ce détail tout cet amour des finitions et ça, ça vient du fait que je viens d'une génération où on n'avait pas les réseaux sociaux et pour séduire une clientèle, il fallait que le vêtement soit bien Merci. que le posé soit bien repassé, que le tomber du tissu soit dans le bon sens et pas juste qu'il y ait un logo sur un vêtement et que la masse puisse s'attracher ou qu'on puisse attraper des personnalités qui vont ensuite mettre le logo en avant pour le diffuser. C'est très bien, mais c'est très contemporain. Et justement, pour une marque qui se veut aller le plus loin possible, il faut pouvoir mixer entre son histoire, regarder le passé, tenir compte du présent et puis avoir une vision future. Et moi, c'est ce mix de la marque. Et je suis un peu plus dans du quite luxury. Même sur nos lignes de prêt-à-porter ou sur notre ligne de maroquinerie qui sort très bientôt, vous ne verrez presque jamais de logo. Mais vraiment presque jamais de logo. Parce qu'on est vraiment dans le fait de mettre en avant le savoir-faire. Et pas forcément la marque. Parce que le savoir-faire fait parler de la marque. Donc j'encourage toute la vieille génération à partir sur les réseaux sociaux. C'est l'avenir. Et ils sont nés dedans. Mais nous, on a la grâce aussi d'avoir été dans les deux générations et on essaie de pouvoir en faire une force. Le fait qu'une cliente satisfaite te recommande toujours et le fait qu'aujourd'hui, pour la meilleure méthode d'acquisition, c'est aussi les réseaux sociaux. Donc, on a les deux types de cibles aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Très bien. Et j'imagine que quand tu évoques le fait de ne pas s'appuyer uniquement sur les réseaux sociaux, J'imagine que tu as un atelier, que tu as une boutique dans laquelle tu peux recevoir en fait... ta clientèle et que tu peux faire les essayages et que tu peux justement montrer tout ton savoir-faire. Donc, comment ça se passe en fait un rendez-vous à l'atelier, j'imagine, ou à la boutique Franck Namien ?

  • Speaker #0

    Oui, donc Franck Namien, enfin Namien maintenant, c'est une maison de couture. Donc, on a un showroom. En ce moment, on est installé sur 200 mètres carrés à peu près. Et dans trois semaines, on sera sur 500 mètres carrés. Donc c'est un showroom, c'est des ateliers qui sont eux-mêmes divisés en spécialités. Donc on a de la couture, on a du prêt-à-couture, on a de la maroquinerie, on a de la grande mesure masculine, on a du prêt-à-poter masculin. On a vraiment toutes ces spécialités, désolé. On a vraiment toutes ces spécialités. Un rendez-vous chez moi commence par un numéro qui est le 225 0152 74 0054. C'est le seul numéro qui est habilité à prendre un rendez-vous chez nous. On rentre en discussion avec ma collaboratrice qui connaît tous les procès. Elle a une approche très professionnelle. Elle calera le rendez-vous avec la cliente qui ensuite viendra à la date convenue ou pour celles qui sont à l'étranger parce qu'on a énormément de clients, surtout dans la zone anéantique du Nord, États-Unis et Canada. C'est notre deuxième plus gros marché en pleine mesure. Elle prendra un rendez-vous en ligne ou pour celles qui peuvent se déplacer à l'hiver ou à notre showroom, elles me rencontreront. Dans 4 minutes, c'est même moi qui fais le café pour la cliente qui la reçoit. On discute, on voit ce qu'il y a à faire et ensuite voilà. Donc, on débouchait jusqu'à la détermination qu'on aura de dessiner ensemble.

  • Speaker #1

    Alors, tu évoques le fait de dessiner un vêtement ensemble. Donc, comment est-ce que tu gères les demandes des clients ? Je ne sais pas si ça t'arrive, mais tu en as parfois qui arrivent avec la photo d'une tenue de Beyoncé ou que sais-je encore, et qui viennent te voir pour te dire c'est ça que je veux. Je ne sais pas, est-ce que déjà ça c'est des choses qui peuvent arriver ?

  • Speaker #0

    Ça arrive tout le temps parce qu'on est en Afrique et en Afrique, on n'a pas trop la notion de piocher dans le catalogue du créateur. Donc de plus en plus, nous on redirige la cliente vers nos collections. Mais bon, ça arrive tout le temps que les clientes ramènent des modèles. Et la seule barrière qu'on met à ça, c'est que quand elles viennent, on est obligé de faire une étude morphologique. Donc, Pour une cliente qui n'a pas la morphologie qu'il faut par rapport à un modèle, elle a la chance de rencontrer un dessinateur de mode que je suis ou un de nos assistants. On pourra lui dire que le vêtement n'est pas à sa morphologie. Soit on fait évoluer le vêtement à sa morphologie ou on lui fait changer le vêtement totalement. Ça peut être même une question de couleur, ça peut être une question de tendance. Moi, j'ai plusieurs fois rencontré des dames qui m'ont ramené des modèles de 50 vies en arrière. Et c'était ma responsabilité de leur dire, écoutez, madame, c'est très beau, mais ça ne vous conviendrait pas aujourd'hui, c'est d'une autre époque. Voilà, et ensuite, on fait soit évoluer le modèle pour avoir le milieu de ce que la cliente veut, ce que moi, je veux. Ou on essaie de nous proposer des choses plus contemporaines. Et aujourd'hui, par exemple, on est capable pour une cliente en particulier de lui faire créer une dentelle dessinée sur classique produit dans des ateliers que pour elle. C'est à ce niveau qu'on arrive aujourd'hui d'avoir de vraies expériences au niveau des matières. Donc quand elles viennent, on leur fait comprendre qu'elles peuvent faire confiance à la maison et mettre toute notre expertise pour que le vêtement soit le plus bon possible selon sa morphologie, sa personnalité et sa carnation. Et même au-delà, selon sa culture aussi.

  • Speaker #1

    Très bien, donc il y a vraiment un travail de collaboration avec la personne qui vient au showroom pour pouvoir créer une pièce unique.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. J'ai toujours le besoin de pouvoir créer la pièce la plus unique possible pour la cliente. C'est la pièce qui lui correspond le mieux, en respectant justement mes codes et les codes de la maison.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'au final, l'idée, c'est que si on choisit un créateur, c'est pour avoir une création de ce créateur-là et non pas l'inviter à piocher dans ce qui est déjà sorti ou ce qui aurait déjà été fait. ce que tu évoquais c'est que tu fais à la fois de hum de l'homme et de la femme. Tu as toujours fait les deux ou est-ce que l'homme est venu dans un second temps ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours fait les deux. J'ai reçu la double formation sur la grande mesure masculine et sur la couture féminine, notamment le mariage. J'ai toujours fait les deux, mais jusqu'à là, on a toujours mis le point d'honneur sur la communication autour de la femme parce que la maison est vraiment très proche des femmes. Chez nous, par exemple, on prône le féminin sacré. dans Donc, c'est vraiment la femme mère, la femme déesse et tout. Et c'est cette image qu'on a toujours voulu garder. Et ce qui est bien, justement, en parlant du marketing de réseau, c'est que la plupart des hommes qu'on reçoit nous viennent de leurs épouses ou de leurs futures épouses. Donc, voilà, ça nous permet de justement ne pas faire trop de marketing pour les femmes et pour les hommes, rester très concentrés sur cette tête qui est vraiment exceptionnelle, sur la femme et tout. Et on a encore beaucoup à dire sur la femme, donc on a envie de s'exprimer sur elle.

  • Speaker #1

    Oui, et puis comme tu l'as si bien dit, quand la femme est satisfaite, elle va recommander à son entourage et en priorité à son mari.

  • Speaker #0

    Quand la femme est satisfaite, c'est tout l'univers qui est satisfait.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc toi aujourd'hui, tu parles de ton atelier à Abidjan. Est-ce que la marque aujourd'hui au niveau du prêt-à-porter, elle est présente dans d'autres points de vente, dans d'autres concept stores en dehors d'Abidjan ?

  • Speaker #0

    Dans le souci de vraiment préserver notre savoir-faire jusqu'à là, j'étais un peu fermé sur les dépôts de vente et les concept stores en dehors de nos boutiques et nos maisons. Donc on a une grande partie de nos produits qui ne sortent totalement pas de notre maison de couture. C'est plus une. C'est plus un print-à-porter qui est très proche quand même de la couture, un peu exclusif, presque en pièces uniques, qui n'est vendu que dans notre boutique ou dans notre showroom. Néanmoins, on entend le développer du print-à-porter qui a toujours le même niveau d'exigence, mais un peu plus étendu, qui lui pourra justement se laisser faire aux collaborations et aux dépôts dans des concept stores et tout. À ce jour, on est représenté par un agent au Canada qui revend nos produits, notamment nos sandales, notre prêt-à-porter et certaines pièces coutures. Et c'est seulement lui à l'étranger. Sinon, pour avoir nos articles, il faudrait partir sur le site internet ou passer en boutique directement. La boutique nous a mis à Angers, rue L155, ou venir à notre showroom à Angers, citer le soleil.

  • Speaker #1

    Très bien. De toute façon, je mettrais bien en note de bas d'épisode le numéro de téléphone que tu as évoqué tout à l'heure pour les prises de rendez-vous et je remettrais bien l'adresse de la boutique et les coordonnées de l'agent pour qu'on puisse passer commande. Parce que c'est ça, comment dire, l'idée de promouvoir les marques de mode, c'est aussi de faciliter des prises de commandes. Donc, toi, tu évoques le côté cérémonie, le côté mariage finalement. et Et vraiment, c'est pour des grands événements qu'on va porter tes collections. Et là, tu commences à intégrer du prêt-à-porter. Toi, dans ta vision, est-ce qu'il y a des personnalités que tu aimerais habiller ou que ta marque soit visible dans certains événements internationaux ? Est-ce que toi, tu réfléchis comme ça en termes d'impact pour ta marque ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, comme tout designer, il y a beaucoup de personnalités que j'aimerais vraiment voir porter. Les personnalités, surtout, qui portent la même vision que moi. Et justement, pour que cette marque soit vue à l'été national, déjà, le passage à Paris a été très positif. Moi, qui traînais un peu depuis le fait de filmer sur Paris, j'ai été agréablement surpris. On a reçu de bons retours, beaucoup de commandes et tout ça. Et ça me conforte dans le fait que de plus en plus, on devrait se nourrir et pouvoir habiller beaucoup de personnalités. afro-descendantes, africaines ou même d'origine.

  • Speaker #1

    Très bien. Effectivement, moi qui suis basée ici à Paris, je vois vraiment un mouvement de plus en plus de créateurs qui sont basés sur le continent et qui sont de plus en plus présents en Europe. J'ai l'impression qu'il y avait peut-être des réticences par le passé, mais c'était aussi parce que vous n'étiez peut-être pas sûrs qu'il y avait une clientèle qui allait être au rendez-vous. C'est tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout qu'on n'était pas forcément sûrs.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoquais, c'est qu'aujourd'hui, ton marché numéro 2, c'est États-Unis et Canada, mais ce n'est pas la France.

  • Speaker #0

    Non, non. On a beaucoup de clients en France. On a beaucoup de clients en France. Après, je pense qu'à ce niveau aussi, il y a une petite nuance. On a beaucoup de clients en France, mais ils sont toujours restés dans la culture d'ici. Je pense qu'un défilé comme la Black Fashion Experience, ça permet de toucher plutôt une clientèle qui a une vision différente de la mode en Afrique. Une clientèle qui porterait un de nos sacs, justement, nos sacs de l'U.S. qui sortent bientôt et qui seraient fiers de le porter quand une autre personne aurait, par exemple, un béquine ou une autre marque européenne. Sinon, les clientes qui restent dans la culture ivoirienne, africaine... Si on rêve de se marier en robe blanche, mais faite par des créateurs africains, on n'a vraiment pas besoin de défiler de mode pour les avoir. Parce qu'en avance, ils sont raccordés par leurs amis, frères, soeurs qui sont ici, qui leur disent qu'on a de très bons créateurs ici qui peuvent te faire la robe. Ou depuis qu'on est sur les réseaux sociaux, ils arrivent à voir ce qu'on fait par les people qu'on habite ici et tout. Donc à ce niveau, si on devait s'en tenir à là, on aurait pu toucher notre cible directement là-bas sans passer par l'événement. Aussi géniaux que la Black Fashion Experience. Mais je pense que là, à ce stade, on est plus à venir rivaliser, en fait, et venir arracher nos frais qu'ils avaient l'habitude de payer. 15 000 euros, 20 000 euros d'EMS, en fait, et lundi, que de savoir faire. Et le nouveau luxe, en fait, c'est l'Afrique. Je ne sais pas si j'ai été un peu clair ou je me suis un peu perdu.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est parfaitement clair. Là, ce que je comprends, c'est qu'il y a une évolution des habitudes de consommation, de celles qui rêvaient de...

  • Speaker #0

    Voilà, c'est vraiment un nouveau marché qu'on a envie de toucher. En plus de celui qu'on arrive à toucher de manière organique par le lien qu'ils ont en Afrique et par les réseaux sociaux, on a envie de toucher ce nouveau marché fashion qui... qui pourra aussi donner de la valeur au produit du prêt-à-poter, du luxe africain. Et ça, ça passe vraiment par des salons africains, des salons européens.

  • Speaker #1

    Quand tu évoques l'évolution des habitudes de consommateurs et que tu dis, voilà, il y avait une cliente qui, historiquement, elle allait peut-être aller dans des marques et dans des boutiques qui vendent des robes de mariée ici en Occident. Aujourd'hui, cette cliente-là, issue de la diaspora, elle va vouloir s'acheter sa robe de mariée en Afrique. et notamment elle va vouloir acheter une robe de ta marque à toi parce que vous avez réussi à prouver, à démontrer qu'en termes de standard, en termes de qualité, vous étiez largement au niveau. Est-ce que aussi en termes de style et en termes de respect des proportions de la femme africaine, est-ce que vous n'êtes pas même plus légitime à proposer des robes de mariée pour la femme africaine ?

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord, tout à fait d'accord. Je suis d'accord qu'on est en fait sa parente, comme j'ai l'habitude de le dire. Donc, une marque française n'aurait jamais le même talent à habiller le corps d'une Africaine qu'une personne qui la connaît au mieux, qui est née avec elle, qui a grandi avec elle, qui comprend justement sa culture et qui elle est. Et justement, c'est bien parce qu'à mettre ces femmes-là en valeur aujourd'hui, on se rend compte même qu'au lieu qu'elles partent vers les marques européennes, qui n'arrivaient pas à mettre leurs formes en valeur. On les a tellement mises en valeur aujourd'hui qu'aujourd'hui, même les Européennes arrivent à s'acheter des formes qui ressemblent aux femmes africaines. Et on a comme l'impression qu'on a un petit impact quand même aujourd'hui sur les habitudes de consommation en Occident. Donc voilà, c'est ça. Nous, on les comprend mieux et on devrait constamment les habiller. Et puis aujourd'hui, je le dis, on a beaucoup de marques. Moi, je suis... très dans la réflexion sur les marques. Aujourd'hui, on a beaucoup de marques dans le barillage, dans le prêt-à-porter, dans la maroquinerie. L'autre temps, on a pensé qu'on avait des savoir-faire différents, mais c'est pareil. Aujourd'hui, c'est des grandes marques qui produisent dans certains villages avec des machines ancestrales. On a ces mêmes machines, ces mêmes procédés. Aujourd'hui, on arrive à tisser du tweed. On a eu la tissée du tuyau dans France, mais ce tuyau de lait tissé dans nos villages, pareil, avec le même niveau d'exigence. Donc, on n'a pas à pâlir en fait en termes de qualité. En termes de fournisseurs, on parlera. Moi, aujourd'hui, je vais jusqu'à Calais pour avoir un hôtel de Calais pour certaines clientes. Parce que grâce à mes faits d'avoir quand même des visas des cinq continents, de plusieurs continents, je peux aller à la source en fait. Et dire à ma cliente, ton vêtement est aussi luxueux que celui de la Reine 2. Parce qu'on a les mêmes fournisseurs et je l'ai pris là où ces matières ont été prises. Aujourd'hui, quand on parle de couture orientale, avant c'était distribué seulement par de grands créateurs comme Elissa et tout en Europe. C'était leur avalue, leur place correspondante à leur couture et tout. Mais aujourd'hui, nous on a les mêmes fournisseurs avec ces grandes marques. Vous voyez ? Et on a envie de créer au effort qu'on arrive à faire du vrai luxe. Il faut que ces femmes-là sachent que les marques européennes et africaines aujourd'hui... sont positionnés au premier, mais dans le luxe, en fait, et qu'elles peuvent nous faire confiance. Le Nigeria a pleinement réussi ce combat et je pense qu'on a une phase où c'est la Côte d'Ivoire ou les autres pays de l'Afrique de l'Ouest qui doivent aussi mener ce genre de combat.

  • Speaker #1

    Et toi, tu trouves qu'il y a suffisamment d'ambassadeurs pour promouvoir ce message ? Parce qu'en fait, toi, tu fais tout le travail d'aller sourcer la matière la plus luxueuse et d'aller à la source pour pas qu'il y ait de doute, pour qu'on puisse se comparer à n'importe quelle marque qui se dit marque... de haute couture qui va c'est la dentelle de Calais. Toi, tu considères qu'aujourd'hui, tu utilises les mêmes techniques et que tu n'as pas à rougir de ce que tu proposes. Est-ce qu'il y a assez d'ambassadeurs pour valoriser ce message ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a assez d'ambassadeurs. S'il n'y a pas assez, justement, c'est cette envie de valoriser le talent et le savoir-faire. Je m'explique. Aujourd'hui, moi, je touche une star qui me connaît. C'est son protocole qui s'admise chez moi. Vous voyez ? Et ça ne laisse pas la chance, par exemple, à beaucoup de créateurs qui ont énormément de talent de pouvoir toucher les stars. Moi, aujourd'hui, pour... Comment je vais dire ? C'est plus facile pour des marques comme moi, comme d'autres marques aussi, que vous devez forcément connaître, de toucher certains people. Et donc, on est seul à évoluer parce que les Africains sont plus portés sur la marque ou le nom du créateur. Et ce que nous, on demande aujourd'hui, c'est que tous les people, tous les influenceurs, en fonds descendants africains surtout, puissent se dire, je porte n'importe quelle marque africaine et j'essaie de la mettre en avant de la citer avec. C'est en lui donnant de la force que demain, il pourra me donner de la force. On l'a vu plusieurs fois. Des marques comme Tony Watts, comme Enisa, comme George Obéika, justement, ont été portées par des grandes stars américaines. Et du jour au lendemain, elles ont capitalisé des millions, des centaines de millions. Vous voyez, c'est des Libanais qui faisaient leur petit coup de chemin. Aujourd'hui, ce sont des grandes marques connues internationalement qui font le mètre carré et tout. Et ce que j'ai remarqué, c'est qu'aujourd'hui, quand tu demandes à un Africain de porter une marque, Ils te demandent c'est qui, en fait. C'est qui la marque ? Il fait quoi ? Ils ne demandent pas ce que je peux voir juste le produit, ce qui me correspond, mais c'est un produit que je peux mettre en avant. Et ça fait qu'on a une toute petite minorité qui a la chance d'être en avant. Et on a une grande majorité de jeunes créateurs qui, eux, ont beaucoup de talents, les dents longues, mais qui sont obligés de rester derrière et d'attendre le jour de chance. Et on est un peu au-dessus qui va mener ce combat, en fait, si nos influenceurs... ne nous porte pas de manière inconditionnelle. Et ça, c'est le petit... Et si on a de bonnes influences, on a de bonnes stars. Aujourd'hui, on a Aya Nakamura. Moi, si je l'habille, je sais que ce n'est pas rougi devant une star française, blanche, américaine et tout parce qu'elle est tout aussi populaire. Vous voyez, ça, on n'a pas besoin d'en douter aujourd'hui. C'est plus le protocole pour que tous les créateurs aient accès à ces people qui sont parfois plus difficiles.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Et si, mon temps de focus...

  • Speaker #1

    Pardon, j'allais dire, je suis complètement d'accord avec ton analyse. Il y a un petit peu un cercle fermé qui ne permet pas de faire exploser la lumière sur tous les talents qu'il peut y avoir en Afrique, même si on se concentre que sur Abidjan. Il n'y a pas assez de lumière pour tout le talent qu'il y a à Abidjan.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, c'est le jeu en général. On va dire, si on compare ça au sport, tout le monde ne peut pas gagner la coupe. Il y en a qui sont devant, il y en a qui sont derrière. C'est comme ça.

  • Speaker #0

    Non, mais il ne faut pas voir la mode comme ça. Je ne suis pas trop d'accord avec ça parce que, comment je dis ? Le sport, en fait, ce sont les sportifs et les clubs qui se portent eux-mêmes. La mode, c'est autre chose. C'est un produit. C'est quelque chose qui est censé être... qui essaient de parler de nous et de notre culture en général. Et vous voyez, on ne peut pas se porter seul. Avec la mode, ce sont nos people, ce sont des gens qui évoluent. Moi, aujourd'hui, j'accompagne beaucoup d'influenceurs ivoiriens dans leurs projets. Quand j'ai des influenceurs que je ne connais pas, pour qui je prends des tickets en dizaines, en centaines, parce que j'ai conscience que demain, quand ils seront des méga stars, je n'aurai pas de protocole pour profiter de leur image. Et donc, on vous dit que le football, c'est une équipe qui se débrouille pour pouvoir gagner ses compétitions et pouvoir gérer son image. Mais la mode, c'est différent. La mode, c'est comme on a un fétiche. Notre fétiche, en fait, c'est l'Afrique. Vous comprenez ? Et ce fétiche-là, il est très lourd et on doit pouvoir le porter ensemble. Tous les porteurs de lumière doivent pouvoir poser leur main et attraper ce fétiche ensemble et dire au monde. que ce fétiche est unique, il est sacré, il est universel et que justement c'est lui qui est porteur d'inspiration. Et pour ça, le combat doit être entier. Moi, je dois, par exemple, une nuit s'ébranler comme les flammes, c'est génial. À la fin de la journée, je me dis, 500 invités aux flammes, c'est 500 créateurs qui devraient avoir la chance de pouvoir s'exprimer par les people qui sont invités. Ils devraient être plus ouverts d'esprit et de dire... Je reviens chez nos marques africaines à Paris, en Europe. Et plus encore, il faut que je me tourne vers l'Afrique pour voir en fait ce qu'il y a. Parce qu'on a ce même fétiche ensemble, c'est justement l'Afrique.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure. Parfois, à ces cérémonies, on va voir certains profils, certaines célébrités qui ne sont pas toujours très bien habillées. Et pour moi, je pense que c'est parce que parfois, quand elles cherchent à s'habiller... elle ne trouve pas forcément de créateur ou dans les sélections, il n'y a pas vraiment des choses qui leur correspondent. En tout cas, si on parle de la population issue de la diaspora, de certaines femmes, même certains hommes, où à l'issue de la cérémonie des flammes, il y a eu beaucoup de critiques, notamment, je pense à Joey Duetfilet, dont le costume a été beaucoup critiqué. Et pour moi, je pense que pour avoir connu l'expérience d'aller acheter une tenue dans un atelier en Afrique, si la tenue ne te va pas, le créateur ne te laisse pas sortir. tant que lui n'est pas et toi tu ne connais même pas vraiment les détails donc toi tu peux sortir en disant non moi je pense que ça va lui il va dire non par rapport à ta morphologie par rapport à ton teint, c'est ça qui te va et même s'il voit que tu doutes il dit non mais essaye ça seulement tu vas avoir et quand tu essayes tu dis non vraiment tu as raison et ça moi je l'ai vécu à plusieurs reprises pour savoir que c'est pas possible qu'on te laisse sortir en étant mal habillé Tu peux dire que toi, c'est pas mon goût, je n'ai jamais mis ça, mais les gens vont te regarder et vont dire non, ça donne sur toi, il n'y a rien à dire. La tenue, elle est faite pour toi. Et ça, alors que je pense qu'en Occident, on a un peu perdu ça. On achète en self-service, on se sert, vous rentrez dans la boutique, il n'y a personne qui vous regarde. Ou sinon, on vous propose du prêt-à-porter. Si vous arrivez à rentrer dedans, tant mieux. Si vous ne rentrez pas, il faut aller voir ailleurs. Ou il faut maigrir, quelle que soit ta morphologie. On est là.

  • Speaker #0

    on va te faire une robe qui va faire que tout le monde va tourner la tête sur toi ou on va te faire la tenue qui va faire que tout le monde va tourner la tête tout le monde va te demander mais ça vient d'où c'est clair et il y a aussi la culture autour de la mode africaine il y a la culture autour de la mode africaine moi si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose si j'admets quelque chose chez les occidentaux c'est que vous allez au Grammys vous allez au Metz Merci. vous voyez que la star a porté un vêtement qui ne lui correspond pas. Mais les journalistes vont dire « Pourquoi buter le créateur ? Il est magnifique, il a mis cette coupe en avant. » Les blogueurs vont reprendre près de... On critique ce qui se fait sur les stars occidentales. Et nous, en Afrique, on a juste envie de se connecter. Nos blogueurs, ils disent « J'aime pas. J'aime pas. » Parfois, c'est vrai qu'on n'aime pas, mais il faut valoriser ce fétiche africain, en fait. Il faut apprendre à... Être moins franc quand même, quand c'est dans l'intérêt de la mode. Et puis, quand je parle de culture aussi, aujourd'hui, quand on parle d'un événement comme les flammes, c'est pratiquement le seul événement africain, 100% que je connais. Il faut connaître ce truc des journalistes, de demander à chaque star invité, aussi petite soit-elle, vous êtes habillé par qui ? Vous voyez, vous êtes habillé par qui ? C'est une robe de qui ? C'est un vêtement de qui ? C'est une collection de quelle année ? il faut qu'il reconnaît Toute cette culture, monde autour de nos événements, même quand ce n'est pas des événements de mode, ça permettra justement à chaque people, chaque année, de chercher à avoir une référence aussi petite soit-elle. Et justement, vu qu'ils n'ont pas de temps, ça va mettre en avant des métiers de styliste comme moi, j'en connais une qui est très talentueuse, Kalivora, Monika, de leur dire, trouve-moi la pièce unique en fait, que ce soit en Afrique, que ce soit, peu importe, la pièce unique d'un créateur africain parce qu'on va me demander le nom des créateurs de jeux de la prochaine édition. Vous voyez ? Moi je pense que c'est plus une culture qui, justement, au lieu de commencer en bas pour monter, ça devrait plutôt être des conditions imposées en haut qui vont définir la manière de fonctionner de nos people, de nos stars, et justement mettre en avant les différents métiers jusqu'à arriver au créateur. Parce que ce n'est pas au créateur de chercher le people qui va le porter, il y a des métiers pour ça, et il faut qu'ils soient mis en avant. Donc, il faut qu'à un moment, ça s'aille et qu'on y réfléchisse et qu'on essaie de se porter ensemble et d'une seule voie qu'on puisse imposer justement le savoir-faire africain.

  • Speaker #1

    Complètement d'accord avec ton propos, sachant que le système occidental, c'est un système capitaliste. Donc, les blogueurs qui font des critiques positives sur les marques qui sont portées par les célébrités, c'est parce qu'à un moment donné, la marque, elle a financé le blogueur, elle a financé la célébrité. C'est une chaîne de gens qui sont là pour se... se féliciter les uns les autres. C'est un système qui a été mis en place. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas un système. Ça ne doit pas être le même. Ça ne doit pas être un copier-coller, mais un système qui soit à la faveur des créateurs africains et qui permette de valoriser et de promouvoir les marques. Toi, tu évoques le métier de styliste. Aujourd'hui, par rapport à ta marque, tu travailles avec des stylistes qui vont habiller les célébrités ou tu es plutôt en relation directe avec les célébrités ?

  • Speaker #0

    Comme je disais, jusqu'à là, je suis un peu fermé. En général, c'est les célébrités qui se mettent en relation avec moi. La nouvelle génération, c'est quelque chose de m'avoir appris une autre manière de voir la vie. De plus en plus, en regardant les jeunes créateurs qui sont venus juste après nous, c'est compliqué qu'il faut rester moins célébrité. partir en fait à l'assaut des célébrités par des personnes, des stylistes qui peuvent nous recommander des stars habillés et tout ça. Par exemple, récemment, il y a Moulika qui m'a fait une proposition que j'ai adorée. Il y a certains stylistes qui arrivent à nous demander des vêtements pour leurs stars et on est très ouverts à ça. En tout cas, ces deux dernières années, nous sommes très ouverts à accompagner des porteurs de lumière.

  • Speaker #1

    Très belle expression, les porteurs de lumière. L'idée, et puis j'aime bien le fait que tu parles d'accompagner, c'est en fait qu'on travaille ensemble. Ils mettent la lumière sur nous, nous aussi. On les habille bien, quelque part, on met la lumière sur nous. Donc, on est vraiment dans un travail de collaboration.

  • Speaker #0

    Voilà, et une marque n'a pas, et ça, je passe un message aussi aux stars, une marque n'a pas à être plus populaire, en fait, que le people qui va la porter. Le fait de porter une grande marque, c'est apporter un certain prestige. C'est rentrer dans un secte de... personnes qui ont un certain bon goût, qui ont une certaine culture du luxe. Parce que très souvent, j'ai cru entendre dire dans les causes de la vie, moi, je bénis Dieu quand même que j'ai jamais eu vraiment ces problèmes. C'est une passée crème avec les stars. Il y a des années, il y a un people qui m'a fait appel justement pour que je l'admette parce qu'elle était très en vogue ici et tout ça. Et je demandais à mon assistant de suivre le dossier et le people me disait on ne prend pas ses mesures. Elle fait du XL, elle ne se déplace pas, elle ne fait pas du CH. Il faut juste le coup de l'événement, le faire déposer à son hôtel et puis elle va regarder, ça lui plaît, elle porte ça lui, elle ne le porte pas. Et moi, j'ai envoyé le message à mon assistante qui me dit déjà même le principe de ne pas vous déplacer, vous enlève le privilège de porter, Juliano. Vous voyez ? Donc, c'est ce petit complexe que nos people ont personnellement de savoir. Aujourd'hui, par contre, c'est un people que si je fais un... appelé pour m'acheter des relations, m'acheter du bien-être des clients, et que j'ai dit, je veux t'accompagner. C'est un petit pôle qui tout de suite m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème, je veux, je veux, je veux. Je veux, vous voyez. Et c'est ça qui me touche un peu chez les petits pôles africains. Ils sont trop portés sur qui tu es avant que je puisse faire de toi quelqu'un. C'est très circulaire, en fait, la mode et le showbiz. Aujourd'hui, un créateur, tu le connais, il est tout jeune. Tu le portes gratuitement. Demain, tu ne peux même pas avoir de rendez-vous pour l'avoir. Et il peut sortir la collection qu'il te faut avec toute la notoriété qu'il aura. Que tu brilles plus que tu ne brilles. Vous voyez ? Donc, en même temps, ces télénes sont très adorables. Moi, ici, je salue des femmes comme Connie Touré, comme Emmanuel Keita, comme Déborah Mou. toutes, comme Diana Bouli, comment elle s'appelle, notre Miss Côte d'Ivoire de l'année suivie passée, Miss Johnny, Miss Johnny, voilà, qui sont venues au défilé, c'était un grand paragon, on a fait un succès continental, et vous voyez, c'est de ça que je parle souvent, il y a des gros projets, par exemple l'Esprit de l'Amérique, c'était un projet qui a été financé, mais vraiment bien financé, mais qui n'aurait pas pu avoir ce rétentissement-ci. Ces personnes-là n'avaient pas accepté de venir porter le projet avec moi. Awa Sanoko, justement, qui était le visage qui est venu spontanément. Et donc, c'est ça. Chaque fois que les personnes reviennent vers les créateurs, on va faire de grandes choses ensemble. Vous voyez ? Et moi, elles sont venues. Elles m'ont apporté toute la visibilité. Après, les gens étaient contents en disant qu'elles avaient eu le privilège de défiler sur l'esprit d'Ina. Mais c'est moi qui ai eu le privilège de les recevoir. Quand ça marche, finalement, les notoriétés sont mélangées. Et pour le bonheur des populations qui sont fières d'avoir de gros événements, ils voient leur star et tout ça sortir de la zone de confort. Et moi, c'est ce que je demande aujourd'hui. Je me dis que j'ai besoin d'un Nakamura. Juste laisser un message sur une de ces... pages, on commentait, ça doit pouvoir lui parler en fait. Elle ne doit pas forcément regarder, elle ne le fait pas. C'est un exemple parce que c'est la toute grosse taille noire du siècle. Mais ça touche aussi tous les people, tous les anciens. Il faut qu'on sorte des clans et qu'on puisse se suivre. Moi aujourd'hui, si j'ai un événement au Japon et qu'on me demande même quand l'organisation n'aurait pas les moyens si c'est africain, je mettrais les moyens pour partir soutenir le confrère. Quand bien même, en fait, pour ma voix, il faut pouvoir souvent payer des cachets, souvent payer des billets d'avion, business et tout. Mais quand il faut porter le fétiche africain, je suis tout le temps disponible.

  • Speaker #1

    Écoute, en tout cas, ça va exactement dans le sens de ma démarche avec mon média, qui est vraiment de... Voilà, moi, j'essaie de mettre en avant des personnalités qui évoluent dans les industries culturelles et créatives africaines, du nord au sud, d'est en ouest. Et avec cette volonté de, effectivement, participer, contribuer à porter le fétiche, comme tu le dis si bien. toi aujourd'hui quelles sont les perspectives d'évolution on est là à la moitié de l'année pour l'année 2025 j'imagine que tu vas voir la saison des mariages mais aussi peut-être de fin d'année et autres cérémonies de fin d'année et il y a aussi les défilés sur la deuxième partie de l'année en Afrique c'est quoi les projets pour la marque sur les mois à venir ?

  • Speaker #0

    À ce point-là, pour une maison de couture sérieuse, on a très peu de temps et très peu de manœuvres. Néanmoins, là, on est en train en même temps d'effectuer un gros déplacement des ateliers. Comme je disais, on passe sur 500 m² justement pour pouvoir créer des services qui se rapportent du luxe en étant pleinement dans le haut premium. Donc, on a un nouveau siège, une nouvelle maison de couture dans la cité, la possible souterrie soleil 3. Et aussi travailler sur la première boutique de prêt-à-porter, prêt-à-couture de la marque. Et là, j'ai reçu déjà deux sollicitations de définir le mot d'année transnée et que j'ai tout de suite accepté justement parce que les visions me correspondaient. Et malheureusement, parce que je suis occupé, j'ai décliné un qui est hors du continent. Je crois que c'est vraiment bien pris en charge, mais je ne peux pas, je m'excuse encore. Il m'écoute. Donc, c'est un peu ça. En ce moment, on a très peu de manœuvres. aussi... On a commencé l'organisation de l'esprit il y a 4 ans, qui m'ont défilé annuel depuis plusieurs années. Et cette année, on veut une expérience très immersive et très proche des standards internationaux. Donc, on a une très belle équipe qui est en train de se mettre en place et on respecte que Dieu bénira l'initiative. Donc, c'est vraiment ça pour moi, le déplacement du siège de la maison de gamine, l'ouverture de la boutique de prêt-à-fonder, prêt-à-couture à la L155, en gré. gérer les clientes courantes, essayer de bien gérer les deux dernières hautes saisons de l'année et puis répondre aux deux défilés si les thèses sont vraiment d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une grosse année pour la marque parce que l'idée d'être dans un showroom plus grand, de déménager, de créer ces différents pôles qui existaient déjà, mais c'est vraiment de structurer encore davantage la marque et de continuer les défilés. On est vraiment dans une année charnière où j'ai l'impression que c'est un peu... La marque qui grandit et qui passe à un nouveau cap avec aussi cette volonté, ce que tu évoquais, de s'ouvrir un peu plus à des pratiques que tu ne faisais pas forcément, des collaborations, peut-être davantage de communication et un showroom plus grand. Donc, on est vraiment dans un peu une nouvelle ère pour la marque.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Exactement. Et le grand passage pour ça. Aujourd'hui, vous voyez, comme on le dit, moi j'ai peut-être plusieurs collègues. Désolé, j'ai déjà dit ça à plusieurs collègues. On s'entend très bien d'ailleurs à Dijon. Aujourd'hui, notre ambition, ce n'est même pas d'être en concurrence avec nous. Entre nous, c'est d'essayer de concurrencer les grandes marques internationales, même de Véry, de grandes marques internationales. Et vu que le financement, ça ne prouve pas les rues en Afrique, on essaie de faire de l'autofinancement et d'aller tout doucement, mais c'est vraiment ça la ligne en fait. Et chaque année, on essaie de pouvoir grandir autant qu'on puisse.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tout ce qu'on souhaite à la marque, de continuer à grandir chaque année, toujours un peu plus, avec à chaque fois de nouvelles étapes qui sont franchies. Et puis, l'appel a été lancé à Ayana Kamoura. Donc, on va voir si elle a une styliste qui nous entend ou si elle-même nous entend ou va avoir ce moment de l'interview. En tout cas, je sortirai l'extrait. Je sortirai l'extrait exprès. Je l'attaquerai, on verra si ça prend ou pas. On arrive à la fin de cette interview. Moi, j'ai balayé l'ensemble des questions que je voulais te poser. Je voulais revenir sur un point. Tu évoquais à un moment donné tes études. Tu as parlé de l'Institut français de la mode et tu as parlé également du LVMH Inside. Je pense que LVMH Inside, c'est plus sur le côté marketing. Et l'Institut français de la mode, qu'est-ce que tu as appris au niveau de l'Institut français de la mode ?

  • Speaker #0

    On a énormément appris, on a appris déjà à créer, à structurer nos marques. On a vraiment appris en fait ce pourquoi on voulait devenir créateur, c'est très important au-delà de tout. Et comme tout le monde sait, l'Institut de la mode, c'est pratiquement la première école qui arrive à créer des cas de des entreprises de mode. Donc on a appris la gestion, on a appris plein de choses qui nous permettent justement de nous professionnaliser. Avec INSIGHT LVMH, ça m'a permis, avec ce que j'ai appris avec IFM, de pouvoir comprendre comment ces grandes marques du groupe les ont mis en application, voir ce qu'ils arrivaient à faire pour la maison. Je suis très content de l'année dernière parce qu'elle a été très instructive pour moi. On est juste en train de pouvoir mettre tout ça en place, espérer, prier, avoir des stars comme Aya Nakamura et briller. dans les plus hautes sphères et faire parler justement le salon fait africain.

  • Speaker #1

    C'est déjà beaucoup, c'est tout ce qu'on souhaite. Écoute, moi je te dis merci beaucoup. J'ai été ravie d'en savoir plus sur ta marque et puis sur tes ambitions en termes de promotion de la créativité africaine et cette volonté vraiment de t'inscrire comme une marque de quiet luxury. C'est intéressant aussi d'être sur ce segment-là parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de marques africaines qui revendiquent le fait d'être très présentes sur les réseaux sociaux et de travailler vraiment leur... communication là-dessus. Toi, j'aime bien cette approche qui est plutôt marketing de réseau. On a une clientèle satisfaite qui parle de nous et on intègre aussi la communication sur les réseaux, mais on continue à faire les deux et ça, je pense que c'est important de faire les deux. Donc, bravo à toi pour ça. Et je vais te dire, comme je le dis tout le temps, à très bientôt en Afrique de l'Amérique.

  • Speaker #0

    À très bientôt et merci beaucoup et j'espère qu'on aura l'occasion de t'inviter pour l'Express d'Amérique. À très bientôt. Avec plaisir. Et merci pour tout ce que tu fais pour la mode africaine.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Franck Niamien

    00:35

  • Le parcours de Franck Niamien dans la mode

    01:39

  • La création de la marque Niamien en 2016

    02:24

  • L'importance du savoir-faire et de la qualité

    03:26

  • Les techniques et matières utilisées dans les créations

    07:43

  • La clientèle de la marque et le marketing de réseau

    09:48

  • Le fonctionnement de l'atelier et les rendez-vous clients

    14:14

  • Perspectives d'évolution pour la marque Niamien

    21:45

  • Conclusion et remerciements

    44:34

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