- Rose
J'ai commencé par Vanessa Hazard. C'est la première marque de l'art du contenu des ateliers. C'est la première personne qui m'a fait confiance. Et il s'avère que mes boutiques étaient à Châtelet. Il y avait une qui s'est transformée en pop-up. Et j'ai proposé à Vanessa de rencontrer ses clientes en pop-up store à Châtelet. Et vraiment, ça a été une suite logique. Elle m'a dit, il faut te rosier. majeure tournée nigérienne, le stock de Paris, tu peux le garder et commencer ton aventure avec. Voilà comment Muse a été la première marque à intégrer le concept store.
- Ramata
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo, je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai hésité à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Rose Pungam. Rose est créatrice de contenu connue sous le nom Rose Daily. Elle est également la fondatrice de la marque de beauté Elvin Reese. et d'un concept store du même nom qui regroupe des marques africaines. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de son parcours d'entrepreneur. Bienvenue Rose, comment vas-tu ?
- Rose
Alors bonjour Amata, je vais très très bien, j'espère que toi aussi.
- Ramata
Bah écoute, je vais très bien, je suis ravie de te retrouver pour cette interview. On passe le bonjour à Claudia qui a facilité la mise en relation entre nous deux. Donc pour commencer, je vais commencer comme je commence. Toujours les interviews du podcast Africa Fashem Tour, je vais te demander de te présenter.
- Rose
Alors, je m'appelle Rose Poundam, j'ai 33 ans et je suis à la tête de deux modères d'entité, qui est donc Esenris Beauty, qui est une marque d'extension capillaire. Il y a aujourd'hui 8 ans. Et Maison Esenris, qui est un concepteur digital, qui regroupe des designers africains premium. à luxe, et cela depuis un an et demi, on va dire bientôt deux ans. Et à côté de cela, j'ai pu développer en cherchant des solutions de communication pour ces marques-là, que je représentais quand même en France. On a développé un système de communication qui, aujourd'hui, ne sert plus uniquement aux marques de designers, mais à toute entreprise qui souhaite un peu se différencier. et avoir de la création de contenu, on va dire un peu innovante, grâce à l'intelligence artificielle.
- Ramata
Très bien, ça nous laisse présager d'une discussion passionnante puisque je vois que tu as un côté multi-entrepreneur. Donc moi, ce que j'aimerais savoir un petit peu, c'est quel est ton background en termes d'études ? Et un peu, ce que tu évoquais, c'est que tu as une marque capillaire qui existe depuis huit ans, tu es également créatrice de contenu, donc j'aimerais savoir... Qu'est-ce qui a commencé ? Est-ce que tu as d'abord commencé par la création de contenu et ensuite tu as développé ta marque ou est-ce que c'est l'inverse ? Mais d'abord, ce que j'aimerais que tu évoques avec nous, c'est les tout débuts. Quelles études tu as pu faire et qu'est-ce qui t'a mené vers ta première initiative entrepreneuriale ?
- Rose
Wow, OK. Donc, on va revenir à l'époque du lycée. Là, on n'a pas le choix. Au moment où je quitte mes études, à l'époque, ça s'appelait... de bac S, donc un bac scientifique, pour m'orienter vers une école de mode. J'ai commencé dans l'entrepreneuriat avec une entreprise d'extension calculaire, mais j'ai commencé mes études dans la mode. Et disons que Esenrys Beauty, il naît un peu par la force des choses. Si je devais choisir, en étant pragmatique en fonction de mes études et de ce qui me faisait rêver, j'aurais commencé par l'univers de la mode. Mais il s'avère que j'ai eu plus d'opportunités et je les ai saisies directement quand il a fallu développer ma marque d'extension capillaire. Donc au moment où vraiment mon avis prend un autre tournant, c'est quand je décide... de faire les études que je veux et non de ce que mes parents veulent que je fasse. C'est-à-dire Polytechnique ou HEC, École de commerce, c'était absolument pas pour moi. Et comme j'étais quelqu'un qui n'était pas trop mauvaise à l'école, sans faire grand-chose, mes parents voyaient le potentiel, je savais que j'étais capable, mais est-ce que j'avais envie ? Absolument pas. Et je pense qu'il y a un moment dans notre vie, il faut se poser la question, être capable ne suffit plus, mais est-ce que ça résonne ? Est-ce que c'est là où on a envie d'évoluer ? Est-ce que ça a du sens pour nous ? Je pense que c'est vraiment là où la différence se fait. Et moi, très tôt, j'ai dit à mes parents que ce n'est absolument pas là où je voulais aller. Ça a été difficile, mais je pense que j'ai pris la décision qui me convenait le mieux à ce moment-là. Et je décide d'entamer mon cursus mode et donc vraiment d'arrêter en première, si je me souviens bien, mon cursus scientifique. Donc vraiment, je coupe... l'arbre à la racine et je me dis bon bah, on peut faire même si je me trompe, c'est pas grave, mais au moins je choisis une voix qui me correspond et je préfère regretter d'avoir de m'être écoutée que de regretter d'avoir écouté les autres. Donc du coup voilà comment je m'en vais vers la mode une fois que j'obtiens mon rôle de technicienne donc c'était un cursus qui me préparait vraiment à être petitement dans une maison d'eau de couture ce que je ne voulais absolument pas Mais j'étais tellement passionnée par ce métier, par cet univers, que je voulais tout apprendre. Et après faire le tri avec ce que je voulais faire ou pas dans ce métier. Et bien finalement, mes parents avaient raison. C'était une voie qui était hyper bouchée à l'époque. Ça remonte quand même à plus de 15 ans. Ce n'est plus le cas aujourd'hui grâce aux réseaux sociaux et à l'accessibilité à l'information. Donc je me suis rendue compte que oui, effectivement, faire une marque de vêtements demandait énormément de fonds, etc. Je suis allée à la fac après cela. Non, je suis allée à la fac. J'ai eu une année sabbatique parce que je ne suis plus allée finalement, parce que ça ne me correspondait toujours pas. Je me rends vers la communication, parce que c'était un univers qui m'intéressait. Sauf que vu que j'étais quand même en froid avec mes parents, vu que je n'avais pas trop suivi leur voix, c'était un peu, si tu fais tes choix, tu te débrouilles. Je n'étais pas non plus à la rue, attention, mais c'est un peu, on se rebelle contre nos parents, il faut avoir les moyens de sa politique. Donc, tu fais ce que tu veux. du coup, tu t'assumes, voilà, tu assumes tes choix. Et il s'avère qu'il y a eu un gros mire-coupe-pas. Je regarde à mes parents, je dis, écoutez, je suis allée vers la mode, c'est des raisons, c'est bouché, c'est plus compliqué que je ne le pensais. Mais voilà, ça a été des années où je me suis épanouie, je me suis découverte, je suis de quoi j'étais capable. Et ce que j'avais compris de moi, c'est que dès lors où je mets la passion du sérieux, je sais que ça peut marcher. Et c'était moi, ma leçon de vie à moi, Rose. Et mes parents, je suis revenue vers eux avec beaucoup d'humilité, en leur disant, t'sais, les parents, je fais toutes mes études, je ne me vois pas être caissière et faire de l'intérim toute ma vie. Donc, OK, je revends mes études. Mes parents me payent mon BTS, communication. Parce qu'aussi, il fallait bien que je fasse un job de bureau. C'était celui-ci. En attendant, bien sûr, de créer mon entreprise, parce que depuis que j'ai l'âge de 13 ans, je savais que j'allais être à mon compte. Je ne savais juste pas encore dans quoi. Donc là, mes parents me payent mon BTS communication. Donc j'ai le temps de pouvoir avoir un petit job étudiant, toujours parcourir, vaquer à mes passions, qu'il y ait l'art, j'aimais les expositions. J'ai vraiment eu cette chance-là d'avoir mes parents qui me soutiennent malgré tout. Et j'ai pu encore me déployer dans d'autres activités sans mettre au péril mon BTS. Quand j'ai fini mon BTS communication, je demande à mes parents, encore une fois, de pouvoir aller vivre à New York. Bon, là, ils en ont un peu marre, on revit, c'est peut-être que je vais trouver un travail. Mais je me disais, apprendre à parler anglais, ça va me permettre d'arriver sur le marché du travail et d'avoir plus de chance de mon côté. Et de pouvoir me dire, écoutez, moi, j'ai l'anglais, la communication, certes, elle est hyper académique, parce que je n'avais pas... du tout encore fait mes armes dans l'entrepreneuriat. Et puis à l'époque, de toute façon, c'est même pas ce qu'on cherchait sur le marché du travail. C'était un autre contexte que celui d'aujourd'hui. Donc je savais que l'anglais, déjà à cette époque-là, allait faire une grosse différence. Donc je demandais à mes parents de financer mon voyage aux Etats-Unis, ce qu'ils acceptent. Et quand je suis aux Etats-Unis, je travaille dans un studio de musique et je gère leur Instagram. À l'époque, Instagram à Paris était clairement méconnu. Et c'est là où je... commence vraiment à faire mes premiers pas dans l'entrepreneuriat. Si je n'étais pas payée, j'avais pris ça vraiment à cœur. Et je m'étais dit « Bon, ben voilà, je suis à New York, je ne sais pas quelle opportunité je peux décrocher. » C'est vrai que j'avais mes pour d'anglais à côté, mais... Encore une fois, cette foule de vouloir découvrir, de pouvoir expérimenter, était toujours là en moi. Donc je me suis dit, je fonce et j'essaierai de faire les choses du mieux que je peux avec ce que j'ai entre les mains. Et à ce studio de musique-là, j'ai vraiment pu faire mes premières armes sur Instagram. Je pense que d'ailleurs, le studio de musique existe toujours. Je pensais que Jerry Wamba, c'est un haïtien qui est dans ce milieu-là, est hyper connu et j'ai pu faire ce que je pouvais. Ce n'était pas incroyable, mais au moins... ça m'a redonné confiance en ce que j'étais capable de faire, même dans un pays que je ne connaissais pas. Quand je reviens à Paris, parce que pour moi, il était hors de question que je reste aux États-Unis, j'aimais beaucoup trop Paris, ma famille, la nourriture française et l'Afrique. Et je trouvais vraiment que les États-Unis étaient beaucoup trop loin de mon continent africain. Juste pour la petite histoire, cet attache vient du fait que mes parents... tous les ans, m'amener au Cameroun, parce que je suis d'origine camerounaise. Donc j'ai toujours cette tâche-là, même étant parisienne, enracinée, ayant né et ayant vécu à Paris. J'ai toujours eu cette tâche avec mon continent, grâce à mes parents. Donc je trouvais que aller en Afrique, m'arrêter, faire six heures, arriver à Paris et encore faire six heures, et arriver au Cameroun, c'était beaucoup trop loin. Et il y avait une trop grosse différence culturelle par rapport à nos valeurs. Je ne sais pas. Les 16 années, j'ai aimé, mais pas au point de vivre. Je pense que j'ai vécu ce que je vais vivre en tant qu'étudiante. C'est génial. Arriver à New York dans ces conditions-là, c'est très bien. Mais je ne me voyais vraiment pas sur le long terme là-bas. Donc, en finissant mon année, j'avais hâte de rentrer à Paris, de retrouver ma famille et mon quotidien. Et puis, quand je reviens, je décide de faire un bachelor en travel retail, donc management. donc Travel Retail, qui est tout simplement le management des zones dédouanées, si c'est bien, oui, Travel Retail, c'est ça, dédouanées ou qui ne sont pas soumises à des taxes. Donc, c'est tout ce qui est zone aéroportuaire ou bien bateau de croisière. Donc, c'était vraiment le complément. Et puis, vu que je revenais d'une expérience à l'international, j'étais maintenant bilingue, c'était vraiment parfait. Et puis, j'ai découvert cette tendance-là. permettait enfin de ne plus dépendre de mes parents et de les laisser enfin respirer. Donc voilà, toute seule, je reviens, je cherche une alternance, je la trouve et j'entame une année de bachelor qui a été vraiment très très importante parce que c'est à partir de là que Esaris Beauty naît, à la fin de cette alternance, vraiment un mois avant la fin de mon contrat d'un an, il y a cette dame qui me voit. qui était en transit. J'étais au terminal 2E Hall M, donc KLM d'Air France. Elle était aux États-Unis, elle venait d'accoucher. Elle retournait au Douala, donc était en transit sur mon terminal. Elle me voit et elle me dit « Madame, excusez-moi, mais votre coiffure, qui vous a coiffée ? » Je ressors de Washington DC. Je viens d'accoucher mon enfant. Là, je retourne à Douala pour... le faire baptiser. Elle vivait là-bas, mais c'était important pour elle de me spécifier que c'était pour le baptême de son enfant qu'elle avait besoin de savoir qui m'avait coiffée pour éventuellement être coiffée comme moi, avoir la même qualité de mèche de ce que je portais. Et là, elle me dit je suis en transit, comment faire pour être coiffée comme vous l'êtes pour le baptême de mon enfant ? Et là, je la regarde. Je lui dis, écoutez, je ne suis pas coiffeuse, mais éventuellement, si vous voulez avoir le nom de la boutique où j'ai acheté mes mèches, il n'y a aucun problème. Et là, c'était la première fois qu'une personne me demandait, alors me complimentait certes, mais concrètement me demandait comment je peux faire pour avoir ce que vous avez. sur la tête. Et là, j'ai dit, écoutez, là, c'est vrai que vous habitez au Cameroun, c'est difficile de rester en contact et de faire parvenir les mèches, etc. Bon, ce n'est pas mon métier, mais prenez mon numéro. C'était une première fois que j'avais mon numéro personnel. Quand vous revenez à Paris, je vous fais la promesse que je serai là pour vous guider et vous montrer où est-ce que j'ai acheté mes mèches s'il le faut. A l'époque, il n'y avait pas internet, tout n'était pas sur internet comme aujourd'hui. Et puis, elle part. Elle prend mon numéro. Ah oui, elle avait quand même essayé. Elle voulait me la vendre, que je lui vende ma perruque. Là, tout de suite, je disais, écoutez, un peu de charisme, je suis en mode de travail. Je ne peux pas arriver en perruque et repartir avec mes lattes collées. Ça la fait rire et tout. Je lui dis, bon, bien tenté, mais ne vous inquiétez pas, prenez mon numéro. et c'est comme ça qu'elles sont là. Je rentre chez moi. Le soir, j'ai un numéro de téléphone qui sonne. C'était un 01 et quelques. Et puis, je décroche. Et c'est cette dame. Je lui dis... Au départ, je n'ai pas reconnu sa voix. Elle me dit, voilà, c'est la dame que vous avez servi à l'aéroport. Elle avait aussi, bien sûr, en attendant, acheté quelques parfums. Et là, elle me dit... Elle me dit, voilà, j'espère que vous allez bien. Je dis, oui, ça va. Je dis, est-ce que vous êtes bien arrivée ? Je pensais qu'elle m'appelait pour dire qu'elle était bien arrivée. Il s'avère qu'aujourd'hui, je sais que c'était un 01, mais quand j'ai décroché, je n'avais pas fait attention exactement au numéro qui m'appelait. Et là, je lui pose la question s'il est bien arrivé. Elle me dit, bah non. Je dis, oh là là, qu'est-ce qui s'est passé ? Elle me dit, écoutez, je suis au Sheraton. qui n'est pas voyagé. il me faut absolument votre perruque pour le baptême de mon enfant. » Et là, je me dis « Oulala, qu'est-ce qui se passe ? » Pour être sûre, je recule mon téléphone pour regarder le numéro. Et effectivement, je vois un 01. Donc le numéro depuis sa chambre d'hôtel. Donc là, elle me dit « Écoutez, j'ai raté mon avion. » parce qu'il me fallait absolument cette perruque. S'il vous plaît, là vraiment, j'en ai besoin. J'étais aux États-Unis, je n'ai pas vu une personne coiffée comme vous, porter la perruque comme vous la portez. Donc vraiment, j'ai besoin de cette perruque. À ce moment-là, à Ramata, j'ai un électrochoc. Je me dis donc là, j'ai une dame qui a été prête à faire ça pour avoir ce que j'ai porté. J'ai trouvé ce que j'avais certes joli, mais au point. que ça plaise à quelqu'un d'autre et encore moins à ce que quelqu'un rate son avion pour ça. Donc, je raccroche et je lui dis, écoutez, il faut que je réfléchisse à un prix. Je n'avais jamais pricé ce que je faisais. Je lui dis, écoutez, je vous rappelle, il faut que vous me donnez le prix, parce que là, vraiment, vous me prenez le cours. Je raccroche, j'appelle ma mère à lui. Je lui dis, incroyable, je ne vais pas imaginer, qu'est-ce qui s'est passé ? Et là, je lui raconte toute l'histoire. Elle me dit, mais Rosy... ça fait des années que tu te coiffes et qu'on te demande à chaque fois qui vous coiffe et que tu refuses à chaque fois de te lancer. C'est toi qui ne vois pas, mais ce n'est pas la première fois. Et je suis bien heureuse que cette dame ait raté son avion pour que tu te rendes compte enfin du potentiel que tu as. Et là, je tombe des nuits à dire que même les personnes qui, dans la rue, avant cette dame-là, me demandaient où je me coiffais ou... Comment ça se passait pour en savoir plus ? Je n'avais même pas notifié tout ça. Tellement j'étais dans ma bulle, j'étais dans mon truc. Je suis encore à l'école. Certes, je me lançais, mais j'étais quelqu'un quand même d'assez procédurière, c'est-à-dire que je ne voulais pas mélanger, je voulais valider mes diplômes. Une fois que je les ai validés, là je me lance. Mais elle me dit, ça fait un moment qu'on te sollicite par rapport à ça. Mais c'est toi qui n'écoutes pas. Elle m'a dit, écoute, demande-lui 300 euros. Et j'ai dit, pourquoi 300 euros ? Elle me dit, écoute, si elle a mis les moyens de gratter son avion et de prendre celui qui repart le lendemain, c'est que quand même, elle a quand même les moyens. Elle me dit, et 300 euros, ce n'est pas énorme. Elle me dit, là, tu te déplaces, tu vas aller la coiffer, tu vas te lever beaucoup plus tôt, parce que qui dit aéroport, c'est horaire décalé. Tu vas te lever plus tôt que 6 heures du matin pour pouvoir la coiffer avant d'aller travailler. Donc non, je pense que ça mérite 300 euros. Voilà comment on a pressé ma perruque. Et donc là, je la rappelle, je dis écoutez, voilà mon prix. Elle me dit ok, parfait, je vous dis à demain. Ce que je fais, j'ai la nuit pour la nettoyer, faire une remise à niveau et surtout me trouver une autre perruque. Et à cette époque-là, j'en avais deux, je remercie. J'avais donc celle-ci et aussi c'est une perruque que je venais, que j'avais faite il y a... quasiment deux mois, mais je ne l'avais pas énormément porté. Peut-être qu'aujourd'hui, ça paraît honteux d'avoir fait ça, mais à l'époque, c'était pas... Comme aujourd'hui, aussi tendance. Et voilà, aujourd'hui, je me suis dit, mais ce qui s'est passé, c'est complètement fou. Depuis quand quelqu'un achète une perruque qui a été portée ? Mais là, j'ai tout de suite compris que c'était mon signe. Mon signe pour arrêter de reculer. Mon signe pour enfin me lancer dans l'entreprenariat. Mon signe pour arrêter d'avoir peur, de ne pas procrastiner, de... de ne plus avoir justement ce syndrome de l'imposteur, de ne pas se sentir légitime. Et voilà comment l'aventure Isinris Beauty a commencé. Un mois avant de finir, j'ai eu cette expérience-là avec ses clients. Donc, tu es vendue la perruque, tout s'est bien passé. Elle a eu le baptême de son fils, elle était coiffée comme elle voulait. J'ai pu encaisser les 300 euros et d'ailleurs, je ne sais même toujours même pas ce que j'en ai fait. Mais bon, à ce moment-là, ce qui comptait pour moi, ce n'était même pas tant cet argent-là, c'est d'avoir ce déclic d'enfin de me poser, d'avoir une stratégie. Du coup, après une alternance, on me dit « Qu'est-ce que tu fais ? » Et je m'en rappellerai toute ma vie. J'étais allée sur Fashion Job, j'avais regardé sur les annonces qui pouvaient me plaire et j'avais mis dans mes favoris l'annonce « Communication, on s'était junior chez Christian de Boutin » . J'avais mis en favoris, je m'étais dit « Je postule ou je postule pas ? » Je m'étais dit « Si je postule et que je décroche ce poste. » Est-ce que je vais avoir le courage de tout arrêter pour lancer ma boîte ? Non. L'annonce est restée dans mes favoris. Et nous voici huit ans après, avec Rosie, serial entrepreneur, et ayant commencé avec Esa-Riz Beauty. Donc je pense, Ramada, que ça répond à ta question. Par quoi j'ai commencé ? Et voilà comment j'ai entamé une année à la maison, à prendre des clientes. Je suis allée en Asie, donc ce que j'ai fait, c'est que c'est la première fois que je pouvais enfin goûter à ce qu'on appelle les acédiques, à l'époque. J'avais travaillé un an en CDD. Pendant un an, j'avais essayé à la grâce de pouvoir toucher les acédiques. Et je me suis dit, je pense que je n'aurai pas cette chance-là deux fois dans ma vie. J'accepte de toucher les acédiques pendant un an, mais de faire mes armes, de pouvoir aller en Asie, trouver mes fournisseurs et voir quelle clientèle, quel potentiel je peux réellement avoir sur le terrain. Et voilà comment j'entame cette année sabbatique, entre guillemets. à prendre des clientes à domicile. Et j'ai commencé dans le salon chez ma mère à prendre mes premières clientes. Et ça s'est fait très répugnant. Le 5 janvier 2017, je prends mon premier local au Saint-Honoré. Ça a été très, très rapide. Mais cette année, en fait, de transition a été décisive parce que, un, j'avais justement ce background par rapport à ma compensation, du coup, de l'État. Plus les clients que je prenais à la maison. oui effectivement au black mais je ne savais pas je me suis dit je ne me positionne pas je n'ouvre pas d'entreprise je ne sais pas clairement si je vais continuer là-dedans donc voilà j'ai fait ça pendant un an et puis 8 mois enfin même pas 8 mois au bout de 8 mois j'ai commencé à chercher un local parce que ma mère en avait marre de voir tout Paris dans son salon et voilà ça s'est fait assez rapidement mais voilà un peu pour répondre au début je pense que c'était important que je revienne un peu sur tout ça j'espère que je n'ai pas été trop longue Voilà un peu les prémices des Harris Beauty.
- Ramata
Je te remercie d'avoir pris le temps de raconter ce moment de déclic. C'est assez intéressant de voir comment les choses se sont enchaînées à partir d'un déclic. C'est intéressant que tu fasses le lien avec ton année qui te dit « Nous, ça fait depuis longtemps qu'on est conscients de ça. C'est toi qui ne te rends pas compte qu'il y a une opportunité pour toi de ce côté-là. » Du coup, sur la partie création de contenu, est-ce que tu crées déjà du contenu sur les réseaux sociaux au moment où tu lances ta marque d'extension capillaire ? Ou est-ce que ça s'est fait en parallèle, en même temps ? Est-ce que tu peux nous raconter comment cette partie créatrice de contenu se développe ?
- Rose
Bien sûr. Alors, comme tout part des Harris Beauty, Je vais continuer le récit. Là, j'ai lancé ma boîte et il faut savoir que mes premières clientes, j'étais eue grâce à Instagram. Instagram qui, du coup, était un réseau qui n'était pas méconnu parce qu'à New York, j'avais plus ou moins tâté le terrain avec. Sauf que je n'ai jamais eu... Alors, pardon, quand on dit jamais eu, je n'ai pas eu ma petite page perso, mais j'ai commencé à être vraiment sérieuse, à prendre au sérieux Instagram quand j'étais... commencé à développer mon business Esarus Bussy. J'ai toujours, alors étant des années, quand même des années 90, Je ne suis pas née avec les réseaux sociaux et je me suis acclimatée, mais comment dire, avec beaucoup de distance. Quand j'ai commencé à vraiment prendre au sérieux Instagram, ça n'a pas été avec mon compte perso. Et à cette époque-là, j'avais un petit compte comme ça qui traînait. Je pense que j'avais peut-être 400 followers. C'était juste mes amis, peut-être anciens amis de Facebook. Mais je ne me suis jamais attardée dessus. Je me suis concentrée sur Esares Beauty et à trouver mes clientes dessus. Je découvre Instagram à travers le côté professionnel, donc à travers mon activité Esares Beauty. À cette époque-là, il était hors de question que je me mette en avant, mais ma stratégie était la suivante. Je compte mes clientes, je montre des avant, des après, ou juste des après pour les clients un peu pudiques, et je montre tout simplement mes mèches, mon travail. C'est-à-dire que pendant deux ans, les gens ne savaient pas qui était derrière. et dans les buts. Je ne me mettais absolument pas en avant et je ne voulais pas du tout me mettre en avant. C'était volontaire. Est-ce qu'il y avait de la timidité ? Oui. Est-ce qu'il y avait ce côté à se préserver des réseaux sociaux ? Oui. Mais je trouvais ça aussi très bien qu'on me connaisse pour mon travail et pas pour uniquement la personne que j'étais. Donc, je fais ça et puis je fais la rencontre d'une amie qui aujourd'hui est comme une sœur. À cette époque-là, photographe, et elle me dit, Rosy, je vois un peu comment tu travailles, je vois l'univers des Arises, comment il évolue et tout, c'est vraiment super, mais je ne comprends pas pourquoi tu ne te mets pas en avant. Et là, j'explique mon parti pris. Elle me dit, alors je l'entends, mais tu sais qu'aujourd'hui, se mettre en avant sur les réseaux, Ce n'est pas vu comme quelque chose de mauvais. Bien au contraire, les gens vont pouvoir s'associer, s'assimiler à toi plus facilement, se projeter et avoir une attache émotionnelle à ton entreprise qui va favoriser les ventes. Oui, parce qu'il ne faut pas négliger aussi l'objectif de poser sur les réseaux. C'était quand même de vendre, de convertir. Et à cette époque-là, on était aux prémices du... Personal Branding. Là, aujourd'hui, on entend à toutes les sauces. Mais c'était quelque chose, alors on ne l'appelait pas comme ça, je ne me rappelle plus comment, mais on parlait tout simplement de se mettre en avant sur les réseaux et de porter, tout simplement être ambassadrice de sa propre marque. Et là, elle me parle, elle me montre une influenceuse, Neiging, qui est la marque Lisu. Je ne sais pas si tu as entendu parler. Et la marque Lisu est en fait portée par l'influenceuse. Et c'est aussi un moment, un tournant, où il y avait pas mal d'influenceuses qui sortaient de leurs propres marques, de vêtements, au capillaire, au skincare. Et elle me disait, regarde Rosé, là aujourd'hui, tu peux te positionner dans ta stratégie en tant qu'influenceuse, mais de ta marque. Et elle me dit, il n'y a pas deux personnes dans Paris qui portent aussi bien des extensions capillaires. Et lorsqu'elle me dit ça, je dis, elle n'a pas tort, parce que mes clientes, aujourd'hui, je les trouve aussi comme ça. Et à l'époque, mon chiffre d'affaires, je le faisais essentiellement en physique. C'est que le Covid qui a permis de m'orienter vraiment sur le digital, d'avoir une vraie boutique de e-commerce, mais mon chiffre d'affaires, avant 2020, donc de 2007 à 2020, même jusqu'à 2021, on peut le dire, c'était essentiellement en boutique physique. Donc là, quand elle me parle comme ça, ça me dit quelque chose. Mais je n'ai pas encore confiance. Et puis, la caméra, pas habituée. Voilà, puis ce n'est pas mon truc. C'est vrai qu'aujourd'hui, on pourrait être choqué de dire « Non mais attends, on te voit sous différentes formes de contenu. Aujourd'hui, tu as un podcast, tu te montres et tout. » Oui, mais attendez, ce n'est pas venu comme ça. Et ce n'était pas naturel. C'est mon ami qui m'a, on va dire, initié, donc qui avait son appareil photo, qui m'a dit « regarde-vous-y » , qui m'a réconciliée avec mon image. Je ne suis pas dans une génération où on avait le téléphone dans la main et le selfie à tout voir. Je n'avais même pas l'habitude de me voir en photo. Moi, mes photos, c'était des photos de vacances que ma mère avait imprimées et avait mises dans l'album photo. Je n'avais pas cette culture-là de me prendre en photo H24. Même si j'avais un iPhone, je prenais mes clientes, mais je me rendais compte que même dans mon téléphone, je n'avais pas autant de photos de moi, plus même des photos de mon travail. ou des autres, mais ce n'était pas quelque chose de naturel. Et cet ami m'a appris à me réconcilier avec mon image, le fait de me prendre en photo, le fait de me mettre en valeur, sans avoir ce côté péjoratif, et qui est très français d'ailleurs, que lorsqu'on se met en valeur, on se la pète, ou on est arrogante, il y a toujours un côté péjoratif. contrairement aux États-Unis, et ça, ça m'avait quand même pas mal aidé ce séjour-là pendant un an, c'est que les Américains n'ont pas de mal et ont cette art de pouvoir se mettre en valeur. Parfois, ils ont fait un peu, ils en font un peu beaucoup, mais c'est tout à leur honneur parce qu'ils savent se vendre. Juste, pas juste, après, il faut voir sur le terrain ce qu'ils valent vraiment, mais ils ont cette art de pouvoir se mettre en avant et de pouvoir se « brander » pour pouvoir décrocher des opportunités. Et ça, mon ami a pu... me l'apporter et mon début sur les réseaux sociaux a commencé grâce à Esaris Beauty en montrant tout simplement les pelotes que j'ai portées, comment je les portais, faire des tutos pour montrer comment les boucler, etc. J'ai appris à m'exposer à travers Esaris Beauty. Et à cette époque-là, ma page perso était toujours au point mort. Déjà, entretenir ma page. pro me demandait déjà énormément de travail. J'étais donc seule aux commandes de mon entreprise. C'est moi qui répondais au DM, c'est moi qui faisais les perruques, c'est moi qui recevais les clients. Même quand j'ai ouvert ma deuxième boutique, il y a même un moment où j'avais deux boutiques et j'étais seule à gérer les deux. Dieu merci, elles étaient à la même adresse. Mais je n'avais absolument pas la force de développer un compte perso et ça ne m'intéressait même pas. Parce qu'aujourd'hui, ce qui est le plus important pour moi était de développer la marque et l'image de ma marque. Donc voilà comment j'ai commencé sur les réseaux. Et lorsque j'ai ouvert ma page perso, ce n'était même pas pour être influenceuse ou avoir ce côté sympa de l'influence. Absolument pas. C'était, j'arrivais à un point où je voulais parler d'autre chose que de cheveux. Et j'étais un peu bloquée avec Eddardis Beauty. Il y a l'arrivée des stories qui m'a quand même sauvée, qui me permettaient d'avoir des stories où du coup... engageante parce que je parlais de choses du quotidien, pas forcément de cheveux. Donc il y avait le côté vraiment pour le coup influence qui commençait à s'en dégager parce qu'on avait l'avant boutique, avant la cliente. Il y avait l'après, quand je finissais mes journées, quand j'étais fatiguée, ils disaient les filles, voilà ma journée, là je rentre à la maison. Donc elles n'avaient pas uniquement que le côté coiffure, ils avaient aussi le côté lifestyle. Mais il y a un moment où je me sentais un peu coincée, je me disais non. ce côté carré il est important pour moi aujourd'hui je donne beaucoup plus que de la coiffure il est temps de prendre au sérieux ma page perso et d'alimenter quand c'est personnel le côté perso et quand c'est pro le côté pro donc je crée un vrai détachement entre mon contenu lifestyle et mon contenu professionnel Ski-Yah ! aussi à impacter les ventes du côté pro. Mais aujourd'hui, je ne regrette pas parce que bâtir une communauté, ça prend du temps. J'ai fait ce pari-là parce que, pas par stratégie, mais on va dire plus par un souci d'organisation ou un souci professionnel. Et ça m'a permis, du coup, de faire grandir ma communauté. et d'avancer côté Esaris Beauty. Et je pense que c'est aux cinq ans à peu près d'Esaris Beauty, on va dire quatre ans, mais vraiment aux cinq ans, que j'ai pris ça à cœur de développer ma communauté en dehors d'Esaris Beauty. Donc voilà un peu le cheminement. Donc ça n'a pas été naturel, mais c'est grâce à cet ami qui m'a montré un peu le pas. et qui m'a réconciliée avec l'effet de se mettre en avant, etc. À quel point ça a été bénéfique pour ma marque. Et ça a été vrai que j'ai fait vraiment, j'ai sauté le pas de m'exposer.
- Ramata
Très bien. Écoute, c'est intéressant en tout cas la manière dont tu prends le temps de raconter des étapes qui peuvent paraître comme des détails, mais qui ont vraiment été des déclencheurs qui t'ont permis toi ensuite de professionnaliser ta stratégie de communication, ton personal branding et également la communication par rapport à ta marque. d'extension capillaire. Donc, on peut dire que dans l'univers des extensions capillaires, des perruques, le fait que toi, tu aies une boutique depuis... un peu moins de 10 ans, tu as un peu été parmi les précurseurs sur ce sujet-là.
- Rose
Ah oui, complètement. En fait, à cette époque-là, on était très peu, on était beaucoup à vendre des mèches. Mais moi, j'ai justement voulu me différencier très rapidement en me disant, non, si je vends des mèches, je vais me fondre dans la masse. Je vais me spécialiser dans la perruque. Je n'ai pas proposé autre chose. Pas de tissage, pourtant je savais faire les tissages. Pas de box bread, pourtant je savais faire les box bread. Mais je m'étais dit, là, ma stratégie, c'est de vite trouver ma spécialité, en quoi je suis unique. Et tout de suite, ça a pris parce que, alors, je suis arrivée au bon moment, au moment où la less wig vraiment commençait à devenir tendance, mais qui n'était pas encore parce qu'on était encore au début. Et je me suis spécialisée dans le système sans col. Donc aujourd'hui, quand on parle de perruque sans col, tout de suite, c'est Aza and Beauty. En étant restée sur cette voie-là, ça m'a permis de frayer vraiment mon chemin. Et après, j'ai étoffé mes offres, une fois qu'on m'a connue pour la perruquière à Paris, qui te donne des mèches de qualité, mais surtout qui te pose une perruque sans colis. Je suis restée dessus pendant très longtemps, avant de proposer d'autres extensions, comme on peut le voir sur mon site aujourd'hui.
- Ramata
Et aujourd'hui, ta gamme de produits, le nombre de produits que tu vends et puis les niveaux de prix, comment ça a évolué ? Alors, je ne vais pas te demander depuis huit ans parce que je pense qu'il y a dû avoir énormément de changements. Mais comment est-ce qu'on constitue une collection d'extensions capillaires ? Parce qu'autant dans l'univers du vêtement et de la beauté, moi, c'est des secteurs que je connais, donc je vais savoir me dire comment on constitue un vestiaire ou comment on constitue une... gamme de produits en beauté, mais j'imagine qu'au niveau des perruques, des extensions capillaires, il y a aussi des stratégies à avoir en tête. Et toi, du coup, comment t'as fait pour... Parce que l'idée, c'est qu'il y a des marques qui se lancent et qui ne durent pas. Toi, ça fait huit ans que t'es là, donc j'imagine que... Et puis, il y a une évolution, je pense, dans comment on porte les perruques, quel type de perruque on veut. Donc, comment toi, t'as fait pour proposer ta gamme de produits, la développer et faire en sorte de continuer à comment dire, à développer et à rester dans le temps, à développer ta marque ?
- Rose
C'est vrai qu'en 8 ans, j'ai augmenté mes prix tous les ans. Et là, je pense que je suis arrivée à un prix qui me convient, qui convient à mon positionnement et à la construction actuelle de l'économie. Parce que ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur. C'est vrai que dans le business, on ne met pas les sentiments. Mais d'avoir un produit premium et pas... ultra luxe, genre inaccessible. C'était vraiment pas mon but. Dès que j'ai lancé Zainris Beauty, c'est vrai que j'étais pas au prix d'aujourd'hui, mais j'avais toujours eu cette vision-là d'avoir, que ma cliente puisse acheter une à deux perruques par an chez moi. Après, attention, je ne vise pas les étudiantes. J'ai des étudiants qui ont mon cœur de cible, ce sont les femmes actives. C'est des femmes qui travaillent, qui ont des revenus et qui ne vendent pas un rein pour acheter une perruque. Maintenant, avec le Covid, on a eu des solutions de paiement plusieurs fois, énormément favorisé le chiffre d'affaires. Donc, ça a aussi élargi ma cible et c'est à partir de ce moment-là que j'ai eu une cible un peu plus jeune qui pouvait se permettre de payer mes perruques avec la facilité de paiement. Mais, grosso modo, là aujourd'hui, sur mon site internet, j'ai les prix parfaits pour moi et mon positionnement. Et par rapport à mon évolution, comment j'ai fait pour rester un peu dans la tendance parce qu'effectivement, dans les perruques, Merci. Il n'y a pas de collection, on ne peut pas se réinventer comme des designers. Ce que j'ai fait, c'est sur mes appellations que j'ai jouées. Par exemple, il y a la Baby Girl, il y a le Carry Lady et la Pocahontas. Ce sont trois perruques qui sont exactement les mêmes, mais j'ai changé les noms en fonction des longueurs. J'ai voulu avoir mon propre wording. Lorsque je parlais de mes perruques, je parlais avec le même jargon que la haute cour. Je parlais de collection, je parlais de finition, et pas juste de closure et de laisse frontale. Je disais à mes clientes « Quelle finition vous souhaitez ? » En fait, l'univers de la mode, je l'ai clairement imbriqué à l'univers de mes extensions capillaires. Et mes clientes, en fait, ont suivi les indices du CIE. Je ne cherchais pas à être tendance, mais je cherchais à être intemporel. Les tendances, c'est bien, mais ça fatigue. Voilà, marketing en parlant, ça fatigue. Donc, je me dis de toute façon, je ne vends pas de vêtements, même si l'univers de la mode et la manière de gérer un business, une marque... et totalement différent. Pour le coup, les tendances, je ne suis pas rentrée dedans. Quand il y a la tendance avec la colle, je n'ai absolument pas suivi. Et ça m'a sauvée, et ça m'a permis de me distinguer parmi ma concurrence. Donc, j'ai vraiment fait les choses, on va dire, à l'envers. Je me suis dit, OK, là qu'il y a une tendance, non, je reste sur mon message. qui était le suivant, certes de perruques accessibles mais dans un univers premium, mais un univers en fait où une safe place où je vous garantis que chez moi, vous n'allez pas perdre vos cheveux, je vous garantis que chez Evariste, nous n'allons pas vous coller votre perruque à vos dépens. Je vous promets que chez Evariste, la qualité sera au rendez-vous. Donc, j'étais vraiment sur la longévité. Et je ne voulais absolument pas surfer sur des tendances. La tendance influenceuse où on place les WID, les extensions à tout va pour avoir des followers et des clients, non, j'étais seule et je voulais grandir naturellement. Je n'ai suivi aucune tendance. Au moment où un des tournants des Iris Beauty a été en 2021, lorsque j'ai l'agrément pour les prothèses capillaires. Donc aujourd'hui, mes prothèses sont remboursées par la Sécurité sociale. parce que j'ai des clientes qui traversaient des chimios, qui venaient chez moi et qui m'avaient dit « Rosine, on est malade, ce serait bien que tu sois conventionnée parce que nous, derrière, on peut être remboursé. » Et c'est grâce à ces clientes-là que j'ai, après le Covid, repris une formation pour pouvoir être conventionnée par la Sécurité sociale. Donc voilà, je n'ai jamais fait les choses par tendance, mais dans les codes, dans la manière de communiquer. J'ai toujours voulu avoir ce côté intemporel. Et aujourd'hui, si on se preuve sur la page Instagram, on peut voir quand même une légère évolution de mon contenu. Mais je pourrais très facilement reposter ce que j'ai posté il y a trois ans et que ce ne soit pas obsolète. Parce que je n'ai jamais voulu être tendance. Jamais. Mais être intemporel, oui. Une référence, oui. Avoir une réputation solide, oui. Avoir une vision sur la durée, oui. Mais tendance, non. C'est la seule chose que je n'ai pas prise du secteur de la mode. Ou plutôt même de la fast fashion, parce qu'aujourd'hui, une grande maison joue quand même sur la temporalité.
- Ramata
C'est intéressant la manière dont tu expliques ton approche, qui finalement, quelque part, c'est un peu aller à contre-courant, c'est choisir sa voie et se dire, écoute, non, moi, je ne vais pas... Je ne vais pas me laisser tenter par les tendances. En fait, je le refuse. Et c'est comme ça que je vais développer ma communauté, mes clientes et que je vais avoir finalement… J'ai développé de la fidélité, en fait, de la loyauté de certains consommateurs qui vont revenir parce qu'ils sentent qu'il y a comme des produits iconiques vers lesquels ils peuvent aller en se sentant rassurés plutôt que d'avoir des marques qui… proposent des choses nouvelles tout le temps, mais à la fin, on ne se sent pas forcément fidèle à ces marques-là, parce qu'elles changent tout le temps. Après, ça dépend du type de consommateur aussi que tu cherches à viser. Toi, du coup, aujourd'hui, tu as eu un certain niveau de maturité par rapport à cette marque. Ah non, j'avais une question que je voulais poser, c'est tu insistes beaucoup sur le fait que toi, tu n'utilises pas de colle. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi c'est quoi la différence entre ces deux typologies de produits et la particularité de ce que toi, tu proposes ? Tu l'as un peu évoqué en disant, nous, on vous garantit que vos cheveux ne seront pas abîmés. Mais est-ce que tu peux revenir un peu là-dessus ? Parce qu'effectivement, il y a peut-être une notion de soin dans le fait de porter une perruque que certains peut-être ne perçoivent pas. Il y en a qui vont porter la perruque et en mettant des nattes collées, mais c'est un petit peu une coiffure protectrice quelque part. Est-ce que tu peux expliquer ça ?
- Rose
Alors oui, pourquoi j'ai fait le choix de ne pas coller les perruques ? Il faut savoir que lorsque j'ai lancé Zainis Beauty, ça faisait six ans déjà que je portais des perruques. Très important, donc je connaissais le produit. Et le produit, je l'ai aimé, je l'ai apprécié sans colle. Donc quand la tendance colle arrive, déjà je ne comprends pas l'utilité, sachant que c'est une coiffure. protectrice, qu'on est censé prendre soin de nos cheveux, pourquoi se condamner avec une perruque ? Donc, ce serait là, autant compté pour un tissage. Donc déjà, moi-même, en tant que consommatrice de ce produit, je ne trouvais pas ça logique. Donc voilà ce qui m'a aussi donné la force de rester sur ces positions-là, de non, la gueule n'est pas faite pour être collée. Donc, il y avait aussi le deuxième point, c'était si une cliente veut prendre soin de ses cheveux, les laisser respirer, il est important de pouvoir la retirer. Donc, il y a un côté pratique. Aujourd'hui, la colle, à l'époque, il y avait une colle, ce n'était pas la Got2B, il y avait une colle un peu plus forte que de l'Arkane Vendée, qui était terrible. La Got2B même, encore, c'est gentil en termes de dosage, et c'est de l'eau. Il y avait une colle qui, au début, a fait des ravages, qui coupait totalement les baby-air des clientes. Les clientes ne savaient pas qu'il y avait des fronts, des airlines qui n'étaient même pas adaptés pour la colle. Il y a des personnes qui, entre la zone des sourcils et la hairline, avaient des fronts de 3 cm. Donc déjà, il y avait même un type de cliente qui n'était même pas, on va dire, habilité à porter une perruque collée. Même parfois, une perruque tout court. J'ai même déjà refusé des clientes de leur vendre une perruque parce que leur front n'était pas adapté à la perruque. au-delà de la péril qu'il y avait d'autres solutions capillaires. Donc, à partir de là, pourquoi mettre en avant un système qui va être pénible pour la cliente, parce que elle ne le vendait pas comme ça. Ce que faisaient mes consoeurs, c'était, on va vendre la colle à tout va, parce qu'économiquement, on gagne. Au lieu de passer une heure à faire une pause sans colle, nous, en dix minutes, tu viens, on te fout de la colle, c'est fini. et la cliente paye le même prix. Donc, c'était beaucoup plus rentable. Moi, pendant ce temps-là, pendant une heure, je me tracasse à montrer à la cliente comment la poser sans colle, comment se débrouiller au quotidien, mais pour qu'elle soit autonome. En fait, la colle, il y avait deux enjeux. Économique et l'enjeu, on va dire, le côté Instagramable. Quand on fait une pose, à l'époque, quand on faisait une pose avec colle, ça faisait encore plus vrai, d'après eux. Donc, ça faisait vendre. Sauf que la réalité entre Instagram et le quotidien d'une cliente, il est énorme. La cliente me montre ce qu'elle veut sur Instagram, mais elle me dit, voilà ma réalité au quotidien. Et je finissais par passer mes journées à rééduquer une clientèle qui voit des choses sur Instagram, mais qui n'est pas prête à vivre cela tout. les matins, c'est-à-dire à me lever, à couler ma perruque, à rentrer le soir, à la décoller. Là, on est même encore loin de la perruque qui abîme les cheveux. Et il y a l'autre côté où la cliente n'est pas forcément coiffeuse. La cliente n'a pas forcément la main pour se coiffer elle-même. On lui met une colle. Une colle qu'elle doit racheter. Une colle qu'elle doit enlever soigneusement sans s'arracher les cheveux. sans arracher les cheveux d'une perruque qu'elle achetait à un certain prix, et donc qui va se dégrader beaucoup plus vite. Donc, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, il y avait tellement d'enjeux, et moi derrière, je rééduquais la cliente. Je lui montrais, regarde, là, il y a même des photos où on montrait des perruques où c'était collé, où dans la bio, il y avait marqué sans colle. Donc, j'ai passé mon temps à rééduquer la cliente, à leur dire. Attention, la publicité nous mensongère. C'était juste un bourbier, mais sans fin. Et finalement, je me suis rendue compte, mais je passe plus de temps à éduquer mes clientes sur ce que c'est une perruque, comment la porter, comment l'enlever, pourquoi et à quel moment la coller, prendre soin de ses cheveux, l'envoyer dans des salons pour qu'elle puisse récupérer son cheveu crépu et ne pas prendre la perruque comme un cache-misère. Et Zahir Hibouti, je suis rendue compte, c'est beaucoup plus que quelqu'un qui pose des perruques sans colle. Derrière, il y a une mission, carrément. Donc voilà tout ce que cache le, du nouvel S, le Zahir Hibouti, perruque sans colle. En interne, voilà tout ce qui se passait. Et voilà pourquoi, voilà ce qui me différenciait des autres. Donc quand quelqu'un est venu chez moi, il a vu la différence. Déjà, même le temps que je passais avec elle, je recevais uniquement sur rendez-vous. tandis qu'ailleurs, il fallait s'aligner et parfois au risque même de ne même pas passer. dans les mains de la coiffeuse durant la journée. C'était tout un service, toute une rééducation. C'était vraiment... Ma cliente, elle avait son moment avec moi. Et cela pendant huit ans. Je n'ai jamais changé de système. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours reçu ce rendez-vous. Mes clients ne se sont jamais croisés. Je n'ai jamais pris deux pièces en même temps. Et c'est ce qui a fait ma force, vraiment, sur l'expérience client. sur la valeur ajoutée, au-delà de coiffer les conseils, l'écoute. Et c'est comme ça que j'ai vraiment bâti ma clientèle.
- Ramata
Très bien, encore une fois, c'est plein d'enseignements de voir que toi, il y a vraiment une mission derrière. Ce n'est pas juste coiffer, il y a vraiment une mission. Et donc, derrière, quand tu parles de glouless, tu sais tout ce que ça veut dire derrière en termes de soins du cheveu et d'apporter aussi un service de qualité. Donc, quelque part, derrière un prix, il n'y a pas juste vous allez sortir jolie, c'est aussi, c'est un moment à vous, rendez-vous individuel, il y a quelqu'un avec une expertise qui vous conseille et qui vous donne les meilleurs tips, les meilleurs modèles. Et moi, je ne sais plus, j'ai vu un TikTok passer il n'y a pas longtemps d'une potentielle cliente qui disait, moi, ma coiffeuse, en fait, maintenant, aujourd'hui, j'ai fait attention aux coiffeuses qui… montre certaines coiffures sur les réseaux sociaux. Et quand je vois des coiffeuses qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, je me méfie. En fait, je vais avoir tendance plutôt à me dire, ma coiffeuse, en fait, qui n'a pas le temps de créer du contenu pour les réseaux sociaux, c'est à elle que je vais faire confiance. Ça veut dire qu'elle coiffe toute la journée en réalité et qu'elle n'est pas en train de faire des choses pour le buzz, pour les likes, pour avoir des rendez-vous. Mais au final, la qualité du soin apporte à la prestation n'est pas au rendez-vous.
- Rose
Exactement. En fait, c'est une réalité. Aujourd'hui, il y a même un moment où j'étais, je me suis fait confiter ce matin, j'étais frustrée. Je me disais, alors attendez, quand je sois le temps que je passe avec mes clientes, c'était, je prenais des créneaux de deux heures par cliente, alors que la pause durait en soi 45 minutes. Mais il y avait tout le protocole, il y avait le fait d'anticiper le léger retard. etc. de travailler pas sous la pression donc disons que je prenais deux heures par client quand je voyais le temps que ça me prenait par client à la fin de la journée je n'avais même plus la force de poster et quand je voyais en face mes consoeurs qui postaient mais tous les jours des influenceuses à ma chambre je me disais mais comment elles font ? je n'ai même pas la force de le faire et à côté de ça il y avait des clients aussi qui ne souhaitaient pas être sur mes réseaux Et au grand jamais, j'allais un jour forcer une cliente à se mettre sur mes réseaux sous prétexte que oui, elle n'a pas le droit que je puisse la vendre. Non. Donc, j'étais dans ce truc où je me disais, mais comment elles font ? Et c'est des années plus tard que j'ai compris, mais d'accord, leur business, en fait, elles n'étaient pas dans la fidélisation client, mais dans des forts turnovers où les clients venaient par vagues, clairement de promotion d'influenceuses, mais ne restaient pas. Et comment j'ai su ça ? C'est en ayant leurs clients, tout simplement. J'ai coiffé toutes les clientes de tous les salons de Paris, de wigs, de mèches, tout confondu. Donc, je savais exactement comment les clientes étaient traitées là-bas. Et c'est ça qui m'aurait confortée. Bah, écoute, Rosy, quitte à ce que tu ne peux pas pendant un mois, mais en attendant, les clientes, quand elles viennent chez toi, elles sont reçues dignement. Et à la fin de la journée, ce qui compte, c'est leur expérience client. Et je suis focalisée dessus, tout simplement.
- Ramata
Effectivement, le client est roi. C'est celui qui te donne de la force pour tout business. Ceux qui sont sur les vanity metrics, qui accordent trop d'importance aux réseaux sociaux, c'est qu'à un moment donné, il n'y a pas suffisamment de focus qui est apporté aux clients. Et après, parfois en plus, ceux qui sont très focus sur les réseaux sociaux, c'est ceux aussi qui parfois sont traînés dans la boue. par ces clients non satisfaits et qui subissent des bad buzz sur les réseaux sociaux parce qu'ils ont des clients qui se retournent contre eux parce qu'ils ont tout joué sur les réseaux sociaux. Et donc, on en a des histoires de personnes déçues par tel ou tel salon et de règlements de comptes interposés entre des clients mécontents et des salons de coiffure. Donc, effectivement, quel que soit le business, travailler sa communication sur les réseaux sociaux, c'est important. mais travailler un vrai business model cohérent où on satisfait son client, ça doit être ça la priorité. Et la communication, c'est une brique en plus, mais ça ne doit pas être la seule et unique brique sur laquelle se concentrer. Maintenant, j'aurais voulu parler du concept store que tu as créé. Donc, un concept store digital dédié à des parcs africains. Donc, ça, c'est venu aujourd'hui. Tu le disais, Serial Entrepreneur, tu as toujours en fait un peu ta marque d'extension capillaire. Et puis, en parallèle, tu as décidé de créer un concept store digital. Donc, est-ce que tu peux nous parler de cette nouvelle aventure ?
- Rose
Oui, bien sûr. Alors, lorsque... Je pense que c'était aux 6 ans des Arrêts de Beauty. J'ai... Alors, aux 5 ans, pardon, je reviens dans l'ordre. Aux 5 ans des Arrêts de Beauty, j'ouvre justement le concept store à Levallois. À cette époque-là, ça ne s'appelait pas un concept store. C'était ce local, quand je l'ai eu, la vision était d'avoir un centre de formation et de production pour mes messes. Et aussi, slash bureau. Et puis, je me suis rendue compte, Rosy, oui, bon, tu as voulu avoir un bureau de CEO, mais en vrai, tu ne travailles jamais dessus. Tu as voulu avoir vraiment le truc, pour le coup, Instagramable. Mais la réalité, c'est que, écoute, ma cocotte, le local, tu ne l'optimises pas, là, ça ne va pas du tout. Donc, ce qui se passe, c'est que... Il faut savoir, entre-temps, je faisais toujours mes allers-retours en Afrique et Zahiris Bussi avait ouvert dans un... A bientôt. On avait été distribué dans un concept store en Côte d'Ivoire en 2020. Le concept store a fermé en 2022, donc l'aventure a duré deux ans. Donc moi, en 2022, c'est cette année-là où j'ouvre maintenant, moi, on va dire, mon complexe. Lorsque j'ouvre mon complexe, dans la vision, il n'y a qu'un Resbuti. Et il faut savoir que dans mes allers-retours en Afrique, j'ai donc mon oncle qui a ouvert un palace à Douala. Il m'avait... pendant la construction, donc avant même qu'on finisse ses finitions, les carreaux, etc., qui me disaient, ma fille et tout, je vois tes activités, elles avancent bien. Écoute, quand le palace va ouvrir, il n'y a pas de souci. Moi, je veux que tu puisses avoir ta boutique dedans. Et moi, à cette époque-là, j'étais très enthousiaste. J'ai dit, écoute, tonton, il n'y a pas de souci et tout. Moi, ça me va. Et en plus, c'est important pour moi d'avoir un pied en Afrique. Donc, si j'ai mon activité, c'est génial. Et donc, il dit, on en repart quand le Palace ouvrira. Il est ouvert en... 2021. Et moi, donc, en 2022, donc fin 2021, donc quasiment six mois plus tard, j'ouvre à Levallois. Et puis, là, je me dis, écoute, tonton, c'est compliqué. Financièrement, je ne peux pas me permettre d'ouvrir et à Douala et à Paris. Voilà. Moi, je suis seule au bord de mon entreprise. Je dois faire attention. Et en plus de ça, on sort d'un Covid. Par la grâce de Dieu, j'ai pu surmonter cette épreuve, donc financièrement ça allait, mais voilà, ouvrir au Cameroun, c'est-à-dire des billets d'avion, des travaux, je ne pouvais pas faire ça dans deux continents différents simultanément. Donc je décline l'offre de mon oncle, celui de prendre la boutique dans ce palace. Donc quand j'ouvre à Le Balois, disons que j'éteins le projet. de Doisla, et ce projet-là était d'ouvrir un concept store. Donc, Maison Isain Riz, initialement, devait naître en Afrique, et pas à Paris. Et ce qui se passe, c'est que quand je vois du coup, un an plus tard, mon local, et à quel point je l'optimise pas assez, je me dis, mais attends. ce que tu voulais faire à Dovala. Et tu as carrément l'espace de le faire ici à Paris, dans ton local. Et même, pour te dire, Amata, le local dans cet hôtel était plus petit que ce que j'avais à Levallois. Là-bas, j'avais il me semble 25 mètres carrés. Mais à Levallois, 65 mètres carrés. Je me suis dit, Rosy, là, repense ton truc. Et là, en un été, je switch complètement. Donc un an après, limite jour pour jour, en août 2023, je change totalement ma configuration. Esa Rezbuti est toujours là, je reçois toujours mes clientes, il y a toujours mes machines pour produire mes extensions. Mais la première salle qui faisait 30 mètres carrés a été dédiée à l'exposition. des designers. Donc le pivot a été d'une facilité parce que j'avais déjà la structure. Et le pas que j'avais dans la mode, les créateurs que j'ai eus, je les ai eus naturellement parce que pendant toutes ces années, où je faisais mes allers-retours au Cameroun, en Côte d'Ivoire, je consommais, j'achetais du Made in Africa. Parce que la mode africaine, je l'aimais. déjà. Je ne me suis pas intéressée à ça au moment où j'ai ouvert mon concept store. Non. Au contraire, quand j'ai eu... Le dernier voyage que j'ai fait avant de ouvrir mon concept store était en Côte d'Ivoire et ça faisait donc un an que je n'ai pas mis les pieds en Afrique. Ce qui était impensable avant. C'était tous les deux, trois mois, j'étais soit au Cameroun, soit en Côte d'Ivoire. Et je me suis dit, mais ma garde-robe... Ça fait un an que je vois que je n'ai pas de nouveautés. Mais comment font en fait les filles qui ne voyagent pas ? Parce que tous mes vêtements, je les achetais pendant que je voyageais. Par exemple, les sites en ligne de ces designers-là, je ne les connaissais pas. Parce que quand je voyageais, j'allais directement dans leur boutique. Et au final, j'étais cliente de ces marques. Donc quand je lance mon concept store, c'était tellement évident, j'ai contacté les marques. que je connaissais et dont j'étais cliente. Et ça a été eux qui m'ont fait conscience, donc les premiers. Donc la transition a été rapide parce que voilà ce qui s'était fait, ce qui était travaillé en interne. Certes, on ne pouvait pas voir sur les réseaux, mais voilà un peu comment j'ai bâti mon réseau de designers en étant déjà leur cliente et en étant consommatrice. et la boutique, parce que Esenris Beauty avait déjà mis un cadre à cela. Sinon, je n'aurais pas pu le lancer aussi rapidement.
- Ramata
Donc, tu expliques qu'effectivement, toi, tu as tout ce travail que tu as fait en amont qui peut être complètement invisible pour une personne extérieure, mais qui fait que dès que tu lances ce projet-là, tu as un certain nombre de marques qui répondent présentes et qui sont d'accord pour... être les premières à inaugurer ton concept store à Levallois. Et donc, dans ta sélection de marques, est-ce que tu peux nous en citer quelques-unes ? Est-ce que tu as cherché à avoir des marques avec des styles différents ? Un petit peu, quelle a été ta direction artistique pour définir le type de marque qui allait être référencée au sein de Maison Indiris ?
- Rose
Alors oui, très rapidement, je vais te comprenner qu'il n'y a pas que du vêtement, mais également de la maroquinerie. de l'accessoire. J'ai commencé par Vanessa Hazard. C'est la première marque, du coup, Muse Atelier. C'est la première personne qui m'a fait confiance. Et il s'avère qu'il y avait mes boutiques à Châtelet. Il y en avait une que j'ai transformée en pop-up. Et j'ai proposé à Vanessa de rencontrer ses clientes en pop-up store à Châtelet. Et vraiment, ça a été une suite logique. Elle m'a dit, écoute Rosie, maintenant je retourne au Nigeria, le stock là de Paris, tu peux le garder et commencer ton aventure avec. Voilà comment Muse a été la première marque à intégrer le concept store. Ensuite, j'ai contacté Eli Kouam qui m'a tout de suite envoyé ses sacs sans hésitation. Puis, il y a eu Maison Nicole, une marque ivoirienne du coup. la Côte d'Ivoire en force, puisque c'était le pays où j'allais le plus quand même, et en termes de mode qui était beaucoup plus avancé que le Cameroun. Et ensuite, Malines, idem, marque ivoirienne, qui avait plus des cafetans. Donc il y avait Maison Nicole, qui avait un vestiaire beaucoup plus parisien. Étonnant pour une marque ivoirienne, mais je savais que ces produits allaient plaire à une clientèle caucasienne. Et par rapport aussi à là où j'étais positionnée géographiquement, je voulais absolument que les deux mondes se rencontrent. Je n'ai jamais eu la vision de faire un concept store pour les Africains. Non, j'ai fait un concept store qui met en avant les designers africains. Tu aimes la mode, tu aimes les... Alors, pas forcément les produits colorés, mais quand on voit un peu les tendances occidentales. où vers l'hiver on tourne vers le gris, le bleu marine et le noir. Effectivement, on peut dire que c'était une boutique colorée. Mais je voulais que tous les univers se rencontrent et j'étais là pour dénicher des pièces. Donc, une caucasienne, une maghrébine, une afro-caribéenne. Je voulais que tout le monde puisse se sentir concerné, mais forcément que ça n'allait pas plaire à tout le monde. Mais dans ma démarche, c'était je vous fais découvrir ce qui se fait de mieux sur le continent par des designers africains. Parce qu'après, bien sûr, le Made in Africa a été plus compliqué que prévu, parce que tous ne font pas du Made in Africa. Donc, dans la communication, j'ai un peu bichurqué vers le Black Own, parce que le Made in Africa, les réalités sont que l'approvisionnement, le stock, etc., la productivité est compliquée. Donc, j'ai autorisé des marques à être là qui ne faisaient pas forcément du Made in Africa, par exemple, comme une marque de lingerie, Boya, qui est cette... par une Ivoirienne et qui produit au Portugal. Donc voilà, il y avait les réalités terras frappantes qui m'ont dit « Bon, ok, Rosé, mais l'Inde d'Africa, c'est pas évident. » Mais si c'est Black-O, on était la personne qui revendique ses origines et met en avant quand même notre culture, ok, c'est ok. Donc, excuse-moi, je pense que j'ai un peu... Je suis un peu allée un peu plus loin que la question. Mais grosso modo, voilà comment j'ai choisi mes premières marques. Ça a été déjà honnêtement mon réseau. Et que ça puisse plaire à une clientèle aussi caucasienne, aussi bien caucasienne que noire.
- Ramata
Très bien. Écoute, de toute façon, si ce moment de l'interview est à toi, tu peux aller aussi loin que tu veux dans les réponses. Il n'y a aucun problème. Donc, OK, on me semble qu'effectivement, de la même façon que dans la manière dont tu as défini ta vision pour ta marque d'extension capillaire, là aussi... Pour le concept store, il y a une vision, il y a une volonté, tu sais quel consommateur tu veux cibler, tu sais aussi comment tu vas travailler ta sélection afin de proposer quelque chose qui ne soit pas finalement segmentant ou réservé qu'à un type de client ou autre. C'est vraiment l'idée de… Tu as envie de découvrir quelque chose de différent de ce qu'on peut retrouver habituellement au Galerie Lafayette. J'ai un voire, en fait. Et finalement, quel que soit... Et à la base, c'est quelqu'un qui est amoureux de la mode qui va vouloir pousser la porte du concept store.
- Rose
Mais exactement. Et Ramatad a trouvé, c'est ça. Je suis quelqu'un qui aime la mode, qui aime les pièces intemporelles, parce que, oui, important, le designer, je sélectionnais ce qui allait venir dans la boutique. Là, sur ça, j'étais très dégrigeante. Sur une collection où il y avait peut-être... 20 articles, s'il fallait en prendre que 3, j'en prenais que 3. Moi, l'idée, c'était de vendre et que ça corresponde au marché où je suis implantée. Donc oui, il y avait un gros travail de tri et par rapport à la communication, que les gens comprennent que non, c'est les amoureux de la mode. C'est pas quelque chose de... pour les noirs ou communautaires. Parce que malheureusement, quand on est au niveau digital, on a une stigmatisation tellement rapide. rapide du communautarisme. Dès qu'on voit deux, trois Noirs sur une page, c'est pour les Noirs. Non, la mode, c'est pour les amoureux de la mode. Et c'est ce que j'aime avec la mode, justement. C'est que ça brise les frontières. Quand on aime une pièce, on l'aime point barre, peu importe qu'elle ait été faite au Malawi, au Sénégal ou à Paris.
- Ramata
Complètement d'accord. C'est de la mode. Après, effectivement, à un moment donné, on a un chapeau créateur africain, mode africaine. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que même quand tu as cité les marques que tu as sélectionnées ? C'est très éclectique. La mode africaine, il y a 54 pays en Afrique, même dans un seul et même pays, que ce soit le Sénégal ou la Côte d'Ivoire, on va avoir 10 créateurs qui proposent des créations qui sont totalement différentes les unes des autres. Et c'est ce qui fait la force et le charme de la créativité africaine. Moi, là, ce que j'ai envie de te poser comme question, c'est aujourd'hui, ta marque de soins capillaires et ton concept store, ils ont le même nom. Quelle est la signification du nom ?
- Rose
Alors, effectivement, on a esinrice.beauty et Maison Esinrice. Maison Esinrice, en soi, devait être l'entité qui regroupe mes activités. Mais Esinrice, en soi, tout seul, est né il y a aujourd'hui 15 ans, 15 ou non, 17 ans. Lorsque je faisais mon école de mode, ma meilleure amie également faisait une école de mode. Donc moi j'étais du côté couture floue et elle, elle avait pris le côté industriel. Et on s'est posé un soir à la fin d'un stage qu'elle faisait dans une boutique à Bastille. Je la rejoins, je lui dis écoute, elle s'appelle Eléa. Je lui dis il serait temps, on est en train de finir nos études de mode, qu'on commence à se poser sur un nom pour notre prochaine collection. Donc là, on commence à se poser et on se dit commençons à trouver le nom. On commence par Eléa et Rose, Rose et Eléa. Et là, je lui dis non, non, non, non. On ne peut pas avoir le nom d'une marque aussi banale. Et puis même, j'aime l'idée qu'on soit en duo, mais dans le nom, je ne veux pas que ce soit aussi évident. On se dit, ah bah oui, la marque, elle est Eléa et elle est Rose, donc Eléa et Rose. Non, je ne trouve même pas ça assez original. De suite, on aiguille, on commence à griffonner. on le transforme en E, rose en R. On essaie de trouver des combines, etc. Et là, je ne sais pas si tu vois le logo. Il y a le logo des Aris, je pense que tu le vois. Il y a le N, un peu plus grand, en gris.
- Ramata
Tout à fait.
- Rose
Le N représente End. Donc le E, justement, le Elia et rose, c'est ce qu'il représente. Donc quand on écrit, de Elea, on est passé à Ezi, et de Rose, on est passé à Riz. Honnêtement, aujourd'hui, je ne pourrais pas exactement expliquer comment on est arrivé là, mais c'est exactement ce que ça représente. Le Elea, Ezi, le N, N, Riz, Rose, et tout simplement le jeu de mots de la contraction de nos deux prénoms. Et lorsqu'on a prononcé la première fois « es un ris » , on l'a prononcé en « isi en ris » . C'est pour ça que je n'en veux jamais toutes les personnes qui prononcent « es in ris » ou « isi en ris » ou qui pensent l'écorcher, mais finalement qui ne l'écorchent pas. Parce que volontairement, j'ai voulu qu'on prononce « es un ris » à la française. On est en France. Et je trouvais ça beaucoup plus élégant, « es un ris » que « is he en rouse » ou « is in ris » , comme on peut parfois l'appeler. Donc, dans le vocabulaire, dans un dictionnaire, il ne veut rien dire, mais voilà la signification, la contraction de nos deux prénoms.
- Ramata
Très bien. Super intéressant que tu nous racontes tout ça et qu'on découvre un petit peu tout le... le fil qui s'est déployé pour pouvoir en arriver à ce nom. La question que je voulais te poser aussi, c'est que tu as gardé le même nom et d'un côté, tu as une marque d'extension capillaire, de l'autre, on est plutôt sur de la mode, des accessoires. Aujourd'hui, quand on va dans ta boutique, on a accès également à la possibilité d'acheter des produits capillaires et aussi d'acheter des créateurs que tu références. c'est vraiment un univers dans lequel on retrouve... tous les coups de cœur que tu peux avoir ?
- Rose
Alors oui, c'est ça. C'est dingue, Ramada, parce que tu emploies des mots. Alors moi, je suis très portée sur les mots et la manière dont on appelle les choses. Et là, quand tu parles de mes coups de cœur, c'est complètement ça, mais on ne pouvait pas voir ça plus juste. Aujourd'hui, la boutique n'est plus et je suis en foule digitale. Mais c'est très bien qu'on soit revenus sur... sur l'expérience boutique, etc., comment ça a commencé. Et puis, c'est frais. J'ai rendu les clés le 1er avril. Mais aujourd'hui, oui, le désir, finalement, c'est de vous dénicher des pépites et oui, effectivement, des coups de cœur. C'est vraiment la démarche. Maintenant, étant maintenant full digital, étant donné qu'Ezharis Beauty a son propre univers, a son propre site, Maison Ezharis, maintenant, va se focaliser uniquement sur les coups de cœur, mais vraiment tout ce qui est vêtements et accessoires. Quand j'étais en boutique, c'était plus simple parce qu'il y avait le boudoir où j'ai coiffé mes clientes. Donc l'expérience client faisait qu'elle confrontait les deux mondes. Maintenant, en ligne, ce sera beaucoup trop brouillon et puis même ma communication est tellement différente. Aujourd'hui, Esa-Rez Buti, on le voit à son univers bien distinct. Et puis, Maison Esa-Rez fait son bout de chemin aussi. Donc aujourd'hui, en ligne, les deux univers ne vont plus... s'emboîter. Par contre, pour la partie beauty, dans Maison Les Aris, il n'y aura plus du tout Les Aris Beauty, du coup, ma marque d'extension capillaire, mais par exemple, tu as la marque Natch, d'ailleurs, de Claudia, que j'ai vendue au Concept Store, qui fera partie de la gamme, on va dire, cosmétique en ligne. Donc, chez Maison Les Aris, je retire contre... complètement l'ADN, tout ce qui peut évoquer les extensions capillaires, parce que pour moi, ça n'a rien à voir. Et Zérys Buty doit vraiment suivre son cours et sa propre direction artistique. Mais par contre, les marques naturelles, cosmétiques, que ce soit Made in Africa ou pas, montrer que les produits soient naturels et que, voilà, toujours Black Own, donc on est toujours autour de la même vision, seront Merci. chez Maison Esaris. Mais plus l'univers Esaris Beauty comme ce que vous avez en physique. Je ne sais pas si c'est un peu clair. Si,
- Ramata
c'est clair. Tu sépares bien les deux parce que, voilà, pour, comment dire, quelque part pour des raisons de plus de simplicité, tu as l'univers capillaire d'un côté et puis, de toute façon, après, les gens savent où te trouver. Et puis, l'univers du concept store digital de l'autre. L'autre question qui me vient, c'est, j'imagine que, comment l'aventure a commencé ? qu'au commencé, tu as potentiellement les clientes qui achètent des extensions capillaires que tu connais depuis plus de 8 ans. En tout cas, toute ta communauté, assez naturellement, elle va venir chercher tes coups de cœur dans ta boutique. Donc, il y a vraiment des vases communicants entre l'un et l'autre.
- Rose
Exactement. Oui, oui, la cliente, quand elle vient pour une perruque, elle découvre les vêtements. Et la cliente qui vient pour les vêtements, découvre les perruques. Et ce que j'ai fait aussi avec Maison Esarif, c'est du build in public. Quand j'ai commencé l'aventure, ils ont vu la boutique se métamorphoser. Et j'ai filmé, je leur ai montré, je leur ai expliqué le tournant. Ils ont vu quand j'avais mes quatre premières marques et ils ont vu quand j'ai fermé à ma trentième marque. Pour le coup, et ce que je n'avais absolument pas fait avec Esarif Beauty, j'étais clairement au four au moulin. Donc voilà, comme j'ai dit. la communication, ce n'était pas ça. Mais pour Maisons Les Aris, j'ai eu la force de montrer à ma communauté, je reprends un zéro sur ce côté-là, je vous amène avec moi. Et ça, ça a créé un lien vraiment fort. Parce qu'avec Les Aris Beauty, on s'était dit, ah ben voilà, elle est arrivée, elle a l'habitude, elle n'a plus peur. Eh ben non. Je leur ai montré que regardez, on est aujourd'hui dans la mode qui me connaît. personne ne me connaît. Oui, j'ai fait des études dedans, mais je n'ai pas le réseau du tout. Voilà comment j'ai mes premières marques. Quand je signais, à chaque marque que je signais, je ne leur en faisais pas. Regardez la dixième marque. Regardez la treizième marque. Ils ont vu toute l'évolution. Même le compte Instagram, ils ont vu. On a commencé, on était 300. Aujourd'hui, on est 3500. Ils l'ont vu. Ils ont vu mes efforts. Ils ont vu mes rêves. Ils ont vu mes événements. C'était du billing public, mais à 1000%. Ce que je n'avais absolument pas fait avec Les Arrêts Visibles. Je n'avais pas le temps, je n'avais pas la force. Mais là, dans Mes Arrêts Visibles, je l'ai fait. Et ça a créé un lien unique avec mon audience et qui répondait au rendez-vous lorsque je faisais mes événements.
- Ramata
Écoute, c'est parfait de revenir comme ça sur... comme on dit rétrospectivement, sur l'histoire du début jusqu'à aujourd'hui et de voir comment tout est lié de manière assez naturelle. Ce que j'ai envie de te demander, c'est, tu as évoqué un petit peu le fait que le Covid, ça avait été une période un petit peu compliquée, que là, tu as décidé de rendre les clés de ton espace, pour pouvoir plutôt rester côté digital. Quel est le défi que tu as rencontré qui a vraiment été ? un vrai challenge pour toi où tu t'es vraiment posé des questions sur, peut-être pas est-ce que je continue ou pas, mais en tout cas qui a été vraiment peut-être une épreuve entrepreneuriale. Est-ce que tu aurais quelque chose à nous partager de cet ordre ?
- Rose
Oui, alors déjà la première épreuve entrepreneuriale, donc je te l'ai dit, c'était le Covid. Et après le Covid, quand j'ai eu enfin un site en béton sur pied, j'avais déjà pensé à tout fermer. Alors quand je dis tout fermer, à fermer du coup les deux boutiques. Et c'est vrai que ce n'était pas du tout le moment, donc ça ne s'est pas fait. Et ma stratégie en ligne a été un peu mise dans les oubliettes parce que le côté physique me... prenait, encore une fois, beaucoup d'énergie. En 2025, ce qui se passe, donc en début d'année, je suis quelqu'un qui passe énormément de temps à réfléchir, à me poser et analyser ce que j'ai pu faire. Surtout, je pense que traditionnellement, tout le monde connaît les débuts d'année où on analyse, bon, alors, OK, qu'est-ce que j'ai mal fait l'année dernière ? Qu'est-ce que je dois améliorer, etc. ? Sur quel point je dois me féliciter ? Et enfin, je me suis dit... Non, non, Rosé, fais une inspection sur depuis que tu entreprends. Là, il est temps. Fais un petit point. Là, tu as 33 ans, ça fait 8 ans. Ah oui, le 5 janvier, j'ai célébré, alors je n'ai pas fait d'événement, mais c'était une date symbolique pour moi, les 8 ans des Aris Beauty. Et je me pose, Ramata, elle me pose des vraies questions. Rosé, depuis que tu entreprends. comment tu te sens aujourd'hui ? Où est-ce que tu as envie d'aller ? Et est-ce que là où tu es, ça te convient ? Alors oui, Maison Esaris est en train de grandir et physiquement, l'adresse commençait à bien tourner, les gens commençaient à avoir leurs habitudes, etc. J'avais mon agrément, Esaris Beauty, les clientes médicales venaient de plus en plus. C'est vrai que le côté en ligne n'était absolument pas revinamisé, mais ça allait. Mais à un moment, il y avait quelque chose qui ne me convenait plus, c'était ma manière de travailler. Je ne voulais plus travailler comme je travaille. C'est-à-dire que j'ai toujours, en fait, comme je t'ai dit, au bout de huit mois de travail à domicile chez ma mère, j'avais déjà ma première boutique, je n'ai jamais connu mon business sans structure. Donc là, je me disais, en 2020... J'avais vraiment cette idée d'attaquer le secteur digital, mais pour de vrai, à 1000%. Et j'ai échoué lamentablement, parce que je ne me suis absolument pas posée dessus. Et là, il y a cet élan-là qui revient, en 2025. Sauf que là, j'ai enfin trouvé, on va dire, un peu mon équilibre. Mais finalement, ce n'est pas un équilibre que j'ai trouvé. J'ai stabilisé plus ou moins mes entreprises, mais moi, Rosie, la manière dont je veux travailler, absolument pas. Ou absolument plus. Parce qu'en 2024, ça me convenait totalement. Sauf que je commençais à revenir en mode pilote automatique, à faire les choses pour les faire, parce que ça fonctionne, mais finalement, à ne pas tant m'écouter. En 2025, en février. Lorsque je décide fermement de fermer, c'est purement égoïste. Si je devais m'arrêter sur les marques, si je devais m'arrêter sur mon employé que j'avais trouvé qui était juste formidable et qui était même un des employés que je rêvais avoir depuis que j'entreprends, si je devais m'arrêter sur mes clientes que je coiffais, si je devais m'arrêter sur... mes clientes médicales qui pouvaient venir facilement à la boutique, c'est que je n'aurais jamais fermé. Mais moi, j'étais épuisée et je voulais surtout travailler de manière plus saine. Voilà la réalité. Et je me suis posé des questions. Est-ce que le fait de me digitaliser me fait mettre une croix sur toutes ces activités-là ? Eh bien non. Et une fois que j'ai trouvé mon système, qui pouvaient remplacer l'ancien, j'ai pris la décision de fermer. Aujourd'hui, mes clientes, je les reçois dans un salon que je book à la journée. L'idée aujourd'hui, c'est de pousser les ventes en ligne des Aris Beauty. Il faut qu'elles aient dit dessus, mais de rester accessible avec cette clientèle-là parce que pour moi, le service client est important et je veux pouvoir être toujours là pour mes clientes. en tout cas quand elles ont besoin et quand je suis disponible. Donc le fait de savoir que, ok, les arrêts de butée, c'est que digital, mais si jamais j'ai besoin de rosy, c'est possible, ça rassure. Le secteur médical, le but était simple, c'était d'être beaucoup plus présente dans les hôpitaux, parce que quand quelqu'un termine chez nous, en général, elle est affaiblie. Donc de pouvoir faire mes tournées dans les hôpitaux, sans me soucier de, ben mince, comment je fais pour gérer... le manque à gagner en boutique parce qu'à la fin de la journée le loyer tombe, qu'il y ait des clients ou pas qui viennent. Donc sur ça, j'avais résolu le point. Pour les marques, c'était simple. Aujourd'hui, avoir un concept store qui vend des marques africaines est un challenge incroyable parce qu'on a toujours cette histoire de stock qui ne va pas. Il y avait des marques qui faisaient parfois six mois sans rien me livrer. Je travaille comment si je n'ai pas de marques à exposer ? Je fais comment pour finaliser une clientèle ? Un jour, la collection est là, le lendemain, il n'y a plus rien. Ce n'était plus possible. Donc, même ma manière de gérer les marques devenait même nocive parce que finalement, j'avais l'impression de tirer la marque plus que les créateurs en lui-même. C'était juste plus possible. Je me suis dit, le digital va assainir nos relations parce qu'au final, j'ai l'impression d'être en conseil de classe tous les fins de mois. Bon, alors, y a-t-il du stock ? Y a-t-il ceci ? Alors qu'à la fin de chaque mois, j'envoyais des rapports de vente. Donc, ils savaient exactement ce qui avait été vendu. Ils savaient exactement où est-ce qu'il fallait rapprovisionner. Sur ça, j'étais hyper carrée. Mais c'était compliqué. Et je comprenais également leur réalité. Et chaque designer était dans un pays différent et avait des réalités différentes. Oh non, Ramadan, je n'en pouvais plus. Je me disais, écoutez, moi, l'Afrique, je l'aime. Je ne fais pas ce projet-là pour l'argent, même si je devrais. Mais il y a un moment où il faut être rationnel. Et je pense que ce projet-là, je peux le mener à bien, sans tuer ma santé. et ma paix en étant digital. Donc, le côté digital a apporté juste plus de clarté et de focus sur ce qui était important, rendre visibles ces designers et travailler avec ceux qui voulaient vraiment travailler et pas juste se dire « Oui, je suis disponible à Paris, point. » Ça a mis juste de l'ordre dans toutes mes activités et j'ai vu beaucoup plus clair et j'ai pu faire, enfin, cette fois Pareto. 80% de résultats avec 20% d'efforts. Optimise là où il y a clairement du revenu. On ne va pas se mentir, il y a la passion. Mais à côté, quand on a des structures, quand on a des employés, il faut penser aux chiffres. Et quand on vit uniquement dans notre activité, il faut penser aussi au rendement. Voilà comment j'ai fait la part des choses et ce qui a fait que j'ai eu la force de fermer mes trois boutiques du coup. Parce qu'il y en avait deux à Châtelet et une... et une âme à les valoir.
- Ramata
Très bien. Écoute, je te remercie d'avoir partagé ça parce qu'en fait, être un serial entrepreneur et être félicité, encouragé quand on est une femme ambitieuse, serial entrepreneur, c'est bien. Mais c'est bien aussi de partager la réalité des difficultés que l'on rencontre et de savoir dire il y a un moment, j'ai dû prendre le temps pour réfléchir à mon business model, à mon organisation et... Et ralentir parce que tout ne se passe pas. Même ce que vous voyez sur les réseaux, si c'est toujours des photos où vous me voyez sourire, ne croyez pas que derrière, il n'y a pas des problématiques. Donc moi, dans tout ce que tu nous as raconté, je trouvais ça intéressant aussi qu'on ait une part de réalité business entrepreneuriale. Maintenant, je voulais poser la question, tu as évoqué dans l'introduction le fait que tu avais un service qui accompagne, qui aide les marques dans la création de contenu. et notamment en utilisant l'intelligence artificielle. Est-ce que tu peux nous en parler ?
- Rose
Bien sûr. Alors EssorLab, le nom officiel du coup de cette agence, est née tout simplement grâce à Maison des Aris, comme quoi elle arrive au hasard et tout s'imbrique. Parce que je constate que ces magnifiques marques avec lesquelles je travaille ne créent pas de contenu. Bon, les cocos, vous êtes mignons, je vous aime vraiment, mais Vous voulez être à Paris ? C'est bien beau de dire « je suis à Paris » , mais vos pièces, comment on arrive à séduire justement cette clientèle et à les faire venir en boutique ? Ou ne serait-ce même de choper ces pièces-là en ligne ? Sans communiquer en-dessus, c'est en les portant. Il y en a qui jouent le jeu, attention, tout le monde ne restait pas sans contenu, sans délivrer quoi que ce soit, mais honnêtement, la plupart ne créent pas de contenu. Et je me suis rendue compte, il y a un moment où je me suis posée, je pense aux sept mois de Maisons Les Invis, je me suis dit, mon énergie finalement, elle va où ? Elle ne va pas dans la vente des vêtements, absolument pas. Lorsqu'une cliente franchit la porte du concept store, quand elle vient, c'est qu'elle est déjà quasiment convaincue. Là, on n'est pas sur « j'ai vu un réel, je clique, bon, je vais voir » . Non, on parle de quelqu'un qui a pris son métro, qui est sorti de sa maison pour venir jusqu'à la boutique. C'est une cliente qui est déterminée et qui est résolue à trouver quelque chose chez moi. Donc, ce n'est pas là où l'effort se fait. L'effort se fait dans la création de contenu. Et je me rappelle toujours que j'avais fait cette réunion-là avec une de mes employées en lui disant « Vous savez quoi ? Maison Evariste n'est pas un concept store. » Oui, dans l'image, dans le storytelling, dans la vitrine, mais ce qui nous fait gagner véritablement des sous, c'est la création de contenu. Et c'est la manière dont on doit être rémunéré. Et c'est comme ça que mon business model a changé. C'est qu'il n'était plus question de commission, il y avait quand même une redevance, attention, que j'avais mis dès le départ. mais il s'agit de pouvoir proposer aux marques de la création de contenu. Parce que c'est là où, justement, ils pêchaient énormément pour eux-mêmes. Parce que, oui, d'accord, vous êtes à Paris, mais ils avaient leur propre clientèle et certains avaient leur propre site. Mais que vous ne communiquez pas sur Maison Les Arrises, c'est une chose, mais sur votre propre page, il y a un problème. Parce que nous, lorsqu'on parle de vos produits et qu'on vante votre marque dans la boutique et que la cliente est arrivée sur votre page, il n'y a rien qui a été posté depuis deux ans, il y a un manque de cohérence. Et ces marques-là, j'ai vraiment eu à cœur de les accompagner. Rien n'était structuré. Quand j'ai accompagné, c'est tout simplement quand je faisais mes rapports, je ne manquais pas de leur donner des conseils sur les retours des marques, pardon, des clients et du comportement client en boutique. sur les points d'amélioration, sur leur communication, pour qu'il y ait une certaine cohérence avec nous, ce qu'on a et les retours qu'on a. Donc, c'était vraiment... Mais Sois-Vis-Ris a été vraiment un vrai laboratoire, d'où Essor Lab. Et Essor, pour le mot, en plein essor. Et je me suis dit, non, non, non, là, les marques, ça ne va pas. Il faut... Et Essor Lab, à la base, devait être uniquement un incubateur. Sauf que moi, je suis quelqu'un... Les mots, juste pour faire joli, non merci. dire oui, j'en occupe un. Oui, c'est vrai, c'est stylé, mais concrètement, Rosie, qu'est-ce que tu veux apporter ? Ce que je veux apporter concrètement, c'est une solution de communication pour ces marques-là. Créer leur contenu. Et l'IA m'a permis de créer du contenu facilement avec leur marque. C'était Maison Madjoula, les premiers contenus IA qu'on a pu faire qui sont sur la page Instagram. Et il y a eu la marque Madjouchka. on a pu changer des modèles parce qu'on avait aussi ce challenge-là. Ok, j'avais une clientèle internationale, mais les modèles qui sont disponibles et qui veulent vraiment faire partie de l'aventure, la plupart étaient noirs, mais qui sait ? Moi, si j'avais envie d'avoir une asiatique, clairement, au départ, je n'avais absolument pas les fonds pour dépenser dans des modèles caucasiennes et asiatiques. Donc, je voulais vraiment qu'arrivait un moment, au bout de huit mois, que Maisons et Zinris s'autofinance. Je ne voulais plus que... et Zaris Beauty supporte le projet. Donc, je m'étais dit, non, non, non, on va grandir naturellement. Zaris Beauty a grandi comme ça, mais Zaris doit aussi vouloir de ses propres aides et se débrouiller. Et je me suis dit, mais comment faire ? Et là, l'IA est venue en plein fouet et c'était une évidence. J'ai vu une modèle asiatique et je n'ai plus besoin de payer une modèle asiatique et je vais sur l'IA, je transforme mon image et j'ai une asiatique. Parce qu'aujourd'hui, comme je disais, ma vision de la mode, elle est mondiale. OK, c'est Made in Africa. Mais moi, demain, quand je vois une marque montée par une caucasienne et que la marque a été faite en Espagne, j'arrive à me projeter parce que le sac, j'ai l'aime, ou la robe, j'ai l'aime, tout simplement. Donc, j'aimerais aujourd'hui que le Made in Africa ait cette image globale sans déraciner ce qu'ils font. Et l'IA venait répondre à cette problématique de modèle que j'ai rencontrée. Je veux une Indienne, je veux une Asiatique. Comment je fais ? Et bien, aujourd'hui, l'IA, il répond parfaitement. Et en plus, ça me coûte mon cher. Voilà comment Essor Lab est né. Et quand j'ai fermé la boutique, et qu'il y a eu des... J'ai eu des... Tout ça, bien sûr, c'est en interne, mais des personnes qui n'avaient rien à voir avec les demandes de la mode, qui étaient intéressées, j'ai dit, OK, c'est très bien. L'incubateur que je voulais faire peut être fait, mais ne sera pas uniquement dans la mode comme je l'avais voulu, mais sera pour des créateurs. de contenu, peu importe le domaine d'activité, mais qui se sentent concernés par le fait de... Comment implémenter l'IA ? Comment faciliter cette création de contenu qui est chronophage et fatigante à notre service, au service de notre entreprise ? Voilà comment ça a évolué. Et donc,
- Ramata
aujourd'hui, j'imagine qu'on peut te solliciter que l'on travaille, que l'on soit sélectionné pour être référencé chez Maison Anziris ou pas. On peut te solliciter pour la création de contenu. indépendamment du fait d'être référencée ou pas.
- Rose
Clairement. Aujourd'hui, pour encore plus simplifier les choses, maison et Zaris. Et solliciter pour la partie distribution, être exposée, mais pas que, surtout distribuée. Donc aujourd'hui, je donnais un cas d'école, ça va être encore plus simple. J'ai une marque, je travaille. Style Temple qui est au Nigeria. OK, elle est à Lagos. Elle m'a passé les robes. Les robes ont été vendues. Tout a été vendu avant que je fasse. Donc très bien. Elle me dit, Rosé, je veux continuer à travailler avec toi. OK, donc c'est simple. La marque qui me démarche, en général, veut que je porte le produit. Parce que les produits que j'ai le plus vendus sont les produits qui m'allaient. Voilà, c'est aussi... C'est l'avantage et l'inconvénient du personal branding. C'est que lorsque je porte, ça te va. super. Banco, les gens s'identifient et puis on vend super bien. Mais aussi, Maisons des Inris, je ne peux pas me permettre d'avoir que ma tête, donc je prends d'autres personnes pour mettre en avant, par exemple des bouboues qui sont beaucoup plus jolies sur les autres, par exemple. Donc, une marque qui ne veut pas, par exemple, être distribuée chez Maisons des Inris, mais qui aimerait avoir du contenu et capable de contacter du coup Rosie Daily. Par exemple, il y a une marque Sina Yaba, c'est une Congolaise qui fait du made in France. Sa marque est élégante à souhait, mais vraiment, c'est le vestiaire idéal d'une Parisienne. On va dire nuit saison, plus printemps, parce que là, sa robe, par exemple, je devais l'acheter, je n'ai pas pu parce qu'on a eu une canicule, donc c'est à la rentrée que je vais le faire. Elle n'a pas du tout souhaité être vendue chez Maison des Aris, mais lorsqu'elle m'a contactée... C'était à travers Maison Les Arrises. Elle m'a dit, Rose, en fait, effectivement, moi, ce qui m'intéresse, c'est que tu portes les produits Sinaïaba et que tu sois comme ambassadrice, tout simplement. Tu fais un shoot, tu nous tags, etc. Mais on a déjà notre site Internet, l'Univers Paris. Voilà le cas vraiment pratico-pratique, pour vraiment comprendre. Donc, Sinaïaba, le printemps d'Aya, c'est fait uniquement avec... Rosy Day. La marque Style Temple, non seulement je porte la tenue, mais on a toujours ce contrat de commission. Exactement comme lorsque j'étais en boutique. Rien n'a changé. C'est juste qu'aujourd'hui, c'est uniquement digital. Je ne sais pas si ça fait sens, si c'est clair. C'est juste que les deux ont été scindés. Tu veux Rosy ? Il n'y a pas de problème. Voilà ce que je peux mettre en avant. le contrat va être géré. Et là, maintenant, effectivement, on n'est plus dans de l'influence ou slash ambassadrice de marque en fonction de ce que la marque veut. Mais Ouenaris, maintenant, étant uniquement digitale, j'ai eu un contrat avec la marque Nadouchka pour organiser ses pop-ups lorsqu'elle est à Paris. Elle est géobélant, elle est pro-géobélant. Elle n'est pas en France. Elle veut trouver un lieu. Elle a ses exigences, elle a son cahier des charges. Maison Esaris lui a organisé, de bout en bout, son pop-up qui a eu lieu sur quatre jours, du 1er au 4 mai 2025. Donc c'est une prestation en plus qui s'est rajoutée parce qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus un point physique. Mais nous proposons cette solution-là aux marques qui veulent être à Paris. Et autour de ça, il y a également la solution de communication qui est de communiquer sur nos réseaux sur la venue de cette marque. et donc créer du contenu, engager notre communauté.
- Ramata
Très bien, super intéressant, super clair. Écoute, on arrive à la fin de cette interview. On a pu balayer les différents aspects de ton écosystème, j'ai envie de dire, depuis la création de contenu à travers ta plateforme, mais aussi pour les marques, jusqu'à la marque d'extension capillaire. et le concept store qui était d'abord physique et qui est devenu digital. Moi, j'ai beaucoup apprécié le temps que tu as pris à partager les moments de déclic parce que bien souvent, on voit des entrepreneurs à succès, mais on n'a pas toujours toutes les étapes qui ont permis à cet entrepreneur d'accéder au succès. Puis on comprend aussi que ça se fait par étapes, que tout n'arrive pas comme ça en un claquement de doigts. Donc, c'est intéressant de voir. j'ai bien aimé notamment le fait que tu insistes sur Oui, j'ouvre un concept store et j'ai des marques qui sont intéressées et j'ai des résultats. Mais en fait, comme ça fait huit ans que j'ai une marque d'extension capillaire, que j'ai une communauté et des clients, en réalité, ça fait dix ans que je suis en train de mûrir l'opportunité de ce projet-là. Ce n'est pas quelqu'un qui voudrait faire la même chose, mais qui n'aurait pas le background que tu as, n'arriverait pas à atteindre les mêmes résultats. Donc ça, c'est des choses que je trouvais très importantes de souligner. Donc, écoute, moi, ça a été un plaisir. un plaisir pour moi de pouvoir découvrir plus en détail ton profil. Et j'ai envie de te dire à très vite en Afrique ou ailleurs.
- Rose
Merci beaucoup, Amata, pour l'opportunité de pouvoir m'exprimer. Et ce fut aussi un plaisir d'échanger dessus. Et je trouve que le podcast, c'est vraiment clair et possible parce qu'on ne revient pas souvent d'un trait comme ça sur son histoire. Et aujourd'hui, ça m'a permis de me rappeler encore une fois d'où je suis partie. Et merci pour ça.
- Ramata
Écoute, merci à toi. À très bientôt.
- Rose
À très bientôt.
- Ramata
Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite. en Afrique.