- Romzy
Du coup, on a eu des propositions pour Cannes. Et effectivement, on avait envoyé plusieurs pièces. Et ce n'était pas une grande surprise finalement pour nous de se rendre compte qu'une fois de plus, la skin dress a été choisie pour Cannes. Et je trouve ça vraiment intéressant parce que ça donne vraiment une image... ça donne une certaine maturité à la marque, ça donne un positionnement à la marque. Et ça, c'est vraiment important parce qu'on est de plus en plus crédibles, mais aussi on s'aligne à la vision qu'on a de notre marque. C'est qu'aujourd'hui, Romzy se veut d'être une marque premium, se veut d'être une marque africaine qui parle d'Afrique, mais de manière à s'adresser à tout le monde. Et je trouve ça bien parce que même sur le festival de Cannes,
- Ramata
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter. un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine.
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Aujourd'hui, je suis en compagnie de Romzy, le fondateur de la marque Romzy Studio. C'est la deuxième fois qu'on fait une interview ensemble et je remettrai en note de cet épisode la première interview qu'on avait faite. Il me semble que la première interview, c'était il y a un peu moins, un peu plus d'un an. Donc, ça va être intéressant de voir quelles sont les évolutions depuis cette interview. Et puis là, en fait, on est à un moment un petit peu charmière par rapport à l'évolution de ta marque. Donc, pour moi, c'était important et intéressant de pouvoir échanger avec toi maintenant. Donc, c'est bien parce que ça fait un an après la première interview qu'on avait faite pour le podcast. Et aussi, c'est bien parce qu'il y a plein de choses qui se passent chez Romzy Studio. Donc, bye bye. Bienvenue à toi. Je vais quand même te demander de te présenter parce qu'il y a des nouveaux auditeurs qui vont te découvrir. Et puis après, on ne va pas forcément axer tant que ça l'interview sur tes débuts et ton parcours parce qu'on a déjà toutes ces informations-là dans la précédente interview qu'on avait faite. Par contre, on va s'intéresser au présent de la marque Rangsy Studio et à toutes les perspectives d'avenir. Du coup, ce que je vais te demander, c'est une brève présentation. quand même, comme je le fais toujours. Mais comme je l'ai dit, on n'insistera pas trop sur ton parcours parce qu'on a déjà une heure d'interview. Alors, c'est à toi. Parle-nous un peu de toi et de, on va dire, un peu l'actualité du moment.
- Romzy
Hello Ramata, je suis hyper content de, à nouveau, partager ce moment de podcast avec toi. Alors, je vais me présenter rapidement. Je m'appelle Roméo Mokani. Je suis d'origine gabonaise et je suis fondateur de la marque Romzy. que tout le monde connaît un peu sous le nom de Ramzi ou Ramzi Studio. Ramzi Studio qui est une barque sénégalaise créée et basée au Sénégal. Donc je suis créateur, directeur artistique de cette marque.
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Très bien, merci pour cette présentation succincte. Aujourd'hui, il y a eu pas mal de... On est quoi ? On est à la mi... Voilà, on est début juillet 2025. Et il y a eu... énormément de grandes annonces, de belles annonces pour la marque Romzy. Donc, je vais te laisser un petit peu nous raconter quel a été pour toi le moment le plus fort de cette année, sachant que je pense qu'il y en a eu beaucoup, mais du coup, c'est bien de savoir toi, pour toi, ça a été quoi l'un des moments les plus forts ?
- Romzy
Déjà, il faudrait dire qu'en fait, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'événements assez importants pour la marque. Et personnellement, c'est pour moi qu'il se soit déroulé, on va dire, en un an. Parce qu'on a commencé en mai 2024 et là, on achève un peu sur un peu... Une année plus tard, sur un autre événement, donc en la période de mai à juin 2024, j'avais lancé, c'est vraiment un élan de cœur et une forte intuition, une forte conviction personnelle de mettre en place un mouvement qui avait pour objectif de pouvoir parler de tout ce qui est stigmatisation et exclusion liée à la différence de la peau. ou à la différence de manière générale. Et c'était important pour moi de parler de ça parce que je trouvais que c'était un sujet qui n'était pas... C'était pas un sujet qui était porté, c'était pas un sujet qui était courant, il y avait beaucoup de tabous derrière, derrière la différence, il y avait beaucoup de non-dit derrière la stigmatisation et le rejet, l'exclusion sociale. Et moi, c'était important de parler de ça et je le sentais fort, et c'était quelque chose, c'était un message. qui avait quand même mis environ quatre ans à prendre forme dans mon esprit. Et l'année dernière, au mois de mai, j'ai lancé cette campagne que j'avais de mes skin prints, qui était un message vraiment fort. Et en fait, c'était quelque chose, comme je le disais, par intuition et par conviction personnelle, c'était quelque chose que je savais qui pouvait aider les autres, qui pouvait permettre autour. aux gens de se reconnaître, de se sentir compris et d'avoir un espace où ils peuvent avoir la parole, où ils peuvent s'exprimer. Et surtout, redonner confiance à des gens pour qu'ils puissent saisir leurs opportunités, qu'ils puissent réellement s'assumer et qu'ils puissent réellement considérer leurs valeurs. et surtout aller à la conquête de leur destinée. Et c'était un peu ces phrases-là, ces mots qui resonnaient dans ma tête. Je me disais, ça va sûrement permettre à des gens, même si je n'ai pas de statistiques, mais j'ai quand même reçu pas mal de retours positifs par rapport à cette action. Et je savais que de cette action, quelque chose de grand devait arriver pour moi. Et franchement, je n'avais aucune visibilité. Et pour ceux qui y sont, qui sont plutôt spirituels, qui croient aux alignements, qui croient qu'il n'y a pas d'évidence, qu'il n'y a pas de hasard, que vraiment les choses sont écrites. En fait, moi, cette expérience m'a permis de mieux m'écouter et de savoir que mon corps et mon esprit, quand ils sont alignés sur quelque chose, avec une forte conviction, c'est que la chose, elle existe déjà. Elle n'est que simplement au cours de réalisation, de se matérialiser dans ces dimensions. Et donc j'ai posé cette action et c'était quand même quelque chose de fort. J'ai tenu vraiment à parler de ça parce que c'est vraiment le départ de tout ce qui va suivre. C'était quelque chose de fort pour moi et il y avait beaucoup de contradictions, notamment avec Yann qui est mon associé et qui est co-directeur créatif aussi de la marque. Donc il fallait vraiment qu'on puisse être sur le même, le même diapason pour pouvoir une fois de plus accomplir quelque chose ensemble. Parce qu'il faut dire qu'on travaille ensemble depuis 2019 et jusqu'à 2024, on n'avait jamais fait un projet, on n'avait jamais réalisé un projet séparé. Donc du coup, sur ce coup, il fallait vraiment essayer de communiquer la vision et de pouvoir, avec mes faibles mots, arriver à exprimer ce que moi, mon esprit, sentais. Et c'était assez difficile quand même pour lui qui est très cartésien de comprendre ça. Et je me rappelle que je lui avais dit, écoute, pour la première fois, s'il faut faire un projet sans toi, je serai prêt à le faire sans toi. S'il faut, je ne sais pas, claquer combien de sous parce qu'on avait zéro sponsor, zéro partenaire, je le ferai avec l'argent que je pourrais avoir. Même s'il faudrait qu'après ça, on puisse prendre des décisions vraiment... drastique pour l'entreprise, je le prendrais parce que ce tournant, je sens qu'il faut qu'on le fasse. Et je ne peux pas t'expliquer ça, mais je sens qu'il faut qu'on le fasse. Avec ou sans toi, moi, je vais le faire. C'est maintenant ou jamais. Et c'était dur, c'était des mots durs, mais il fallait que je m'impose parce que je sentais que c'était plus grand que ce que moi, je pouvais voir, en fait. Et du coup, à un moment, il m'a dit, écoute, on l'a toujours fait ensemble, on a toujours pris des décisions ensemble, on a toujours... Quand tu es réalisé les projets ensemble, si tu le sens vraiment et que tu es prêt à me dire de telles choses et des choses que tu ne peux pas expliquer, moi je vais te suivre les yeux fermés. Et ça, c'était vraiment important parce que dès que la données sont OK, vraiment la machine a été lancée. Il y avait toute une équipe qu'on avait mis derrière qui n'attendait que notre mot de fin. Est-ce que finalement on réalise ce projet ? Est-ce qu'on se lance ? Sachant qu'on avait cogné toutes les portes possibles à ce moment pour obtenir des partenaires et puis des accompagnements qu'on n'avait pas eus. Et donc du coup, l'équipe attendait, est-ce qu'on le fait ou pas ? Et à ce moment, on s'est dit, on se jette. on le fait, on va à fond propre quel que soit ce que ça va coûter on va le faire et Dieu a fait grâce parce qu'il y a eu énormément de personnes qui ont mis la main la patte, le coeur sur la main ils se sont vraiment engagés à nous accompagner, beaucoup ont été bénévoles, etc. Donc il y a vraiment eu un élan de coeur et ça c'était important parce que sans toutes ces personnes on n'aurait pas réalisé ça. Et même les victoires qu'on a aujourd'hui qui découlent de cette action, c'est pour moi toutes ces personnes call. qu'on le doit. Et donc, du coup, en 2024, la période de mai à juin, et vraiment, c'est important de retenir ces dates-là, de mai au 25 juin, on a fait cette campagne-là. Et quelques mois après, on décide de faire Dakar Fashion Week. On s'est dit, on fait Dakar Fashion Week et puis on va voir ce que ça va donner. Et on fait Dakar Fashion Week. Et Dakar Fashion Week, il y a eu une grosse couverture quand même. Il y a beaucoup de médias qui sont... qui se sont intéressés à la marque. Il y a eu Vogue Italie qui nous a publiés. Il y a aussi un autre Vogue qui nous a publiés, j'oublie exactement lequel. Donc on a quand même une parution sur deux Vogue et avec vraiment un récit qui était positif par rapport à la marque. et surtout qui présentait vraiment le travail qu'on avait fait. Et alors, surtout qu'il y a eu des recherches quand même sur la marque et tout, ça n'a pas été des articles à la volée ou des articles qui englobaient plusieurs designers, etc. Même si on avait ce volet-là, mais il y avait quand même un travail de recherche sur la marque et une transcription de vraiment ce qu'ils avaient pu percevoir de ce travail. présentation et ça, ça a été bien parce qu'après beaucoup d'autres médias ont vraiment relayé, ont vraiment fait des focus, on a figuré parmi les marques africaines à garder en focus pour l'année 2025 donc il y a quand même eu pas mal de choses qui étaient assez intéressantes et ça c'est parce qu'on avait décidé de faire Darker Fashion Week et aussi parce qu'on avait décidé aussi de pouvoir communiquer d'une manière différente, de pouvoir emmener notre communauté à vivre l'aventure avec nous, à être vraiment inside the show, à être vraiment before the show. Ça, c'était vraiment important pour moi. Je voulais partager mon expérience d'une manière différente de ce que les gens ont l'habitude de voir. Et on a eu quand même beaucoup de bons retours par rapport à ça. Et du coup, là, on rentre, on est en fin 2024, et on rentre en 2025, ramada, je t'assure. qu'on avait pas le projet d'ouvrir une boutique. Parce que au mois de mars 2025, on se lance dans un nouveau projet de folie. En fait, je suis juste tombé sur un local qui était a priori disponible. J'avais vu une annonce, voilà, écrit sur le mur à louer un nouveau téléphone. Je me suis dit dans le sens où il est tellement bien. Ça fait un petit moment que j'ai vu cet écriteau à louer et tout. Je ne pense pas que ce soit disponible, mais je prends une photo, j'envoie à Yann, mon associé. Et du coup, Yann me dit, ah, mais ça a l'air intéressant et tout. Et si on appelait ? Et là, je lui dis, ben écoute, je doute que ce soit disponible, mais on va quand même appeler. Et puis voilà, quelques jours après, après hésitation quand même, il me demande de rappeler. J'appelle, ça sonne et puis personne ne décroche. Je me dis, bon, c'est sûr que ce n'est pas pris. Et on laisse couler. Et quelques jours après, Yann vient sur Dakar. Et en rentrant, en retournant dans la ville où il travaille et tout, il me dit, « Écoute, essayons d'appeler encore le numéro, on ne sait jamais. » Et là, on appelle et une dame répond et nous affirme que le local est encore disponible. On s'est dit, « Waouh ! » Et donc, du coup, on saute direct sur l'occasion. On s'est dit, « On va visiter et on va voir ce que ça donne. » Donc, on arrive et tout de suite, de courant dans l'espace, on se projette. On s'est dit, on peut faire ci, on peut faire ça, ça c'est intéressant, c'est bien, c'est pas si grand, c'est pas petit aussi, pour un commencement ça peut être bien. Donc facilement on se projette, sans même connaître le prix du loyer, les conditions et tout. On était parti dans un autre délire. Et après, vraiment, cette projetée comme ça, pendant un bon petit moment, on demande à la dame, mais c'est combien le loyer ? Comment ça se passe ? Quelles sont les conditions et tout ? Un matin, on n'était pas prêts à prendre un loyer. On n'avait pas pour projet de chercher, de commencer à chercher un local. Voilà, on se disait, on va chercher un local fin l'année 2025. Inch'Allah, on va essayer de voir comment avoir un showroom. Et là, en fait, on se retrouve dans de bonnes conditions. On le prend ou pas ? On n'est pas prêts, mais est-ce qu'on se lance dans ce nouveau challenge-là quand même ? Et c'est quand même un challenge à plusieurs coûts de millions. Donc, du coup, est-ce qu'on le fait ? Et puis, on a juste quoi ? On a juste un jour pour réfléchir, en gros. Et là, je commence à prier. Je dis, père, vraiment, si tu... pensent que c'est le moment pour nous de se lancer dans ce projet, etc., disposent les cœurs et à planer les sentiers de manière à ce que même quand on va demander des rappels, quand on va essayer de trouver un terrain d'entente qui puisse être plus favorable pour nous, que vraiment le propriétaire puisse suivre. Et Ramata, ça s'est passé comme ça. Jusqu'à aujourd'hui, même le propriétaire du local nous dit franchement, ce lieu c'était pour vous parce qu'il y a eu... énormément de personnes qui sont venues et pour plusieurs raisons en fait on n'a pas donné le local et vous êtes venus, vous avez même encore pu l'avoir moins cher que certaines personnes dans des conditions encore plus favorables et tout, je ne sais pas comment vous avez fait mais c'est sûr que si vous priez vraiment le Dieu que vous priez est fort et que vraiment le local était pour vous et tout et une fois qu'on a commencé tout est parti, la mairie a commencé à faire des travaux Autour, vraiment, il y a des projets énormes qui sont dans le même arrondissement. Donc franchement, un positionnement super pour nous. Et là, on s'est lancé dans le challenge. Je passerai vraiment les détails par rapport à ça, mais ce que je pourrais dire pour vraiment retenir cette étape d'ouverture de la boutique qu'on a dénommée le bois sacré, c'était important pour nous d'avoir quand même un nom, de donner un nom à cet espace. pas juste la boutique Ramzi, pas juste... On voulait vraiment donner un nom parce qu'on s'est dit ce n'est qu'une première, ce n'est qu'un premier showroom, ce n'est qu'une première boutique et ce n'est que le début d'autres qui vont venir et chacune aura son histoire. Donc du coup, le bois sacré, c'est vraiment un espace où en fait, on a juste fait confiance à Dieu et on a encore pris des risques énormes. Et aujourd'hui, on s'est dit, on a fait le bon choix. Vraiment, zéro regret. On se retrouvait dans un challenge où on ne savait pas du tout comment commencer. On n'avait aucune idée des décorations, on n'avait aucun contact pour des manœuvres, etc. Donc vraiment, on s'est lancé, on se retrouvait à tout faire de nous-mêmes. Et cette boutique, c'est vraiment nous, il y a vraiment une empreinte de notre énergie. Il y a vraiment une empreinte de nous dans ce lieu. Et ça, c'était important. et je pense que lorsqu'on a une... Lorsque la source de nos actions est positive, ça impacte positivement sur les gens. Et même quand les gens viennent à la boutique, vraiment c'est un lieu où les gens sentent la créativité, sentent l'harmonie, sentent l'unité. Et il y a vraiment cet esprit de vraiment toucher en fait plus haut, de toujours chercher plus haut. et c'est les retours qu'on reçoit vraiment des personnes qui viennent en boutique. Et ça, c'était mars. Donc, c'était mars 2025 qu'on a pris. On a ouvert la boutique en avril 2025. On a ouvert la boutique le 25 avril 2025, qui est une date très significative parce que non seulement c'est le jour de mon anniversaire, Mais en plus, c'est aussi le jour où la personne qui a vraiment donné la significative claire du mouvement Skinprint, de la campagne Skinprint, en fait, ce jour-là, l'année dernière, cette personne nous a quittés. Et c'était la première personne atteinte de vitiligo avec qui j'avais vraiment eu un échange direct, qui m'avait raconté son histoire. et qui m'a fait réaliser ce que c'était que le vitiligo, mais aussi ce que c'était que de vivre avec et de vivre avec une différence visible dans une société comme la nôtre. Et c'est vraiment de cette rencontre-là que tout s'est passé. Et c'est une date très symbolique pour moi parce que c'est le jour de mon anniversaire, c'est le jour où lui aussi nous a quittés. Et c'est incroyable parce que c'est tout le process de la réalisation de cet événement, ce qui a pris à chaque fois, il était omniprésent, que ce soit par appel. C'était vraiment des coïncidences qui n'avaient pas l'air de être des coïncidences après coup en fait. Parce qu'à chaque fois que j'étais dans une nouvelle étape, ils m'appelaient juste pour prendre mes nouvelles. Il m'encourageait, il me disait, je sais que tu travailles, je sais que tu fais des choses bien, mais je sais que tu vas aller loin. Donc, il y avait vraiment des paroles. Je lui disais, à la limite, ce gars, c'est un ange ou pas. Donc, c'est une histoire quand même assez loufoque. Mais tout concorde en fait à ceux qui aiment Dieu. Et je le crois fortement. Et quand j'ouvre ma boutique, ça tombe un 25. Je me dis, incroyable, en fait, encore cette même date. quelque chose de nouveau et de grand encore. Et en fait, un mois plus tard, on se retrouve avec la confirmation que Rolling Stone va pouvoir faire une parution de notre shooting avec Ciara pour la couverture. Et ça, c'est vraiment une autre histoire encore incroyable. Voilà, plusieurs mois plus tard, on se retrouve donc là, au mois de juin, avec l'apparition en couverture pour la première couverture francophone de Rolling Stone Africa. Alors,
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je me permets de t'interrompre, juste pour faire le point sur la partie boutique et ensuite on fera le point sur la partie média. Parce que là, ce dont on se rend compte, ce qui est intéressant dans ce que tu racontes, du coup, c'est qu'on aurait pu imaginer que, voilà, ce projet d'ouverture de boutique, boutique. En tout cas, c'est ce que je pensais de loin, que c'était quelque chose qui était inscrit, que vous aviez prévu et organisé ça. Et là, quand tu le racontes, on se rend compte que, ben non, pas du tout ! Vous y êtes allé au culot. Et donc, ça, c'est intéressant de raconter ces histoires-là pour des entrepreneurs qui se lancent. C'est vrai que c'est important d'avoir un business plan, c'est vrai que c'est important de poser toutes les étapes. mais il y a aussi des fois, il faut saisir les opportunités,
- Romzy
il faut se musculer,
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il faut se challenger. On n'a pas tous, je ne sais pas, c'est pas quelque chose de linéaire où on va faire étape par étape au bout de trois ans pour arriver à tel niveau, pour faire telle chose. Il y a des choses qui se produisent et ça, c'est une belle leçon, c'est important. Et parfois, tu peux te dire, non mais en fait là, je n'ai pas, je ne peux pas le faire en fait, je n'ai pas les moyens, je n'ai pas le... Et en fait... Je ne vais pas dire tout d'un coup que tu te rends compte que tu as les moyens, mais en tout cas, tu vas aller solliciter des gens autour de toi, tu vas ouvrir la discussion et tu vas te rendre compte qu'il y a des gens qui te soutiennent en fait.
- Romzy
Oui.
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Et qui sont prêts en fait à avancer avec toi parce qu'ils se disent effectivement aujourd'hui, la marque a besoin d'avoir son propre écran et on a envie de soutenir cette évolution de la marque par la création d'une boutique en propre. Oui, j'ai vu. Toi, le fait d'avoir ta boutique en propre,
- Romzy
Oui, oui, oui, je te suis. Je disais oui, je pense, oui, que c'est ça.
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Et aujourd'hui, le fait d'avoir ta boutique en propre, est-ce que ça a eu un impact au niveau des ventes, au niveau de tes relations avec les clients ? Si on parle un peu business, toi, tu vois une différence entre avant la boutique et après la boutique ?
- Romzy
Oui, il y a une très grosse différence. Il y a une très, très grosse différence. Je vais juste sauter sur un point qui, pour moi, est très important. C'est qu'effectivement, il faut avoir un business plan. Mais que, comme tu l'as dit, en fait, il faut savoir saisir les moments, saisir les opportunités. Parce qu'en fait, l'entrepreneuriat, c'est ça. L'entrepreneur, c'est un aventurier. Il a une carte, mais sur le chemin, il ne sait pas ce qu'il va trouver. Donc, il faut savoir, en fait, jouer avec le temps et les circonstances. Et ça, c'est important. Il faut savoir prendre des risques. Et c'est ce que nous, on a fait. Comme je le disais un peu, c'est que nous, on se disait, fin 2025, on va commencer à faire des prospections pour trouver un local. et voilà en fin d'année l'idéal ce serait d'ouvrir un showroom ça c'était notre prospection et ça arrivait plus tôt parce qu'on s'est rendu compte que c'était là l'opportunité on a eu une certaine clairvoyance on s'est dit ça y est on se jette donc ça c'est important et ça a été un bon choix parce qu'en fait le contraste avant et après la boutique en termes de business il est grand parce Parce que déjà, même en termes de notoriété, tu as une certaine assise. Pour ta communauté et tes clients, il y a une certaine assise. On sent que tu vas dans un autre niveau, il y a une certaine maturité que tu prends. Et ça, c'est vraiment important parce que ça crée de la confiance aussi au niveau du client. Le client te voit évoluer et il sent qu'il y a une valeur ajoutée sur ton identité, sur ton produit, etc. Et ça, c'est important. Et surtout que finalement, en fait, c'était quand même un besoin qui se ressentait, pas seulement à notre niveau, mais aussi au niveau de la clientèle, parce que c'est quand même un message qu'on recevait depuis déjà un certain nombre d'années. c'était où se trouve votre showroom, où se trouve votre boutique. C'était vraiment très récurrent. C'était vraiment très récurrent. Beaucoup de gens qui... Dakar, c'est une plateforme où les gens voyagent tout le temps, les gens viennent tout le temps. On avait quand même pas mal de gens qui se disaient où se trouve votre boutique et tout. Et à chaque fois, on les redirigeait vers le conceptor qui nous représentait sur Dakar. Et c'était différent parce que la... accroche la relation cliente à la différence. Les gens, quand ils viennent, ils veulent vous voir, ils veulent vous rencontrer, ils veulent discuter avec vous, ils veulent avoir vraiment ce temps intime avec vous en tant que créateur. Et c'est différent, c'est pas la même expérience client que lorsqu'on est dans un showroom, concept store, où il y a différentes marques, différentes univers, etc. Les gens, quand ils vous écrivent, quand ils viennent vers vous, c'est parce qu'ils accrochent à votre identité. ils accrochent à votre univers, ils accrochent à votre message, ils se retrouvent dans chaque chose en fait. Et c'est ceux qui veulent découvrir, c'est ceux qui veulent approfondir. Donc oui, même en termes de business, il y a ça, en termes de vente, les ventes elles sont là, c'est vraiment génial parce que tu ne te retrouves plus à payer des pourcentages à des concept stores qui te représentent, etc. tu fais ta marge et c'est vrai que tu as des charges quand même fixes qui sont là et c'est différent c'est des nouveaux challenges financiers mais tu vois plus clair dans ton business en termes de vente c'est vraiment intéressant et oui que ce soit en termes de vente que ce soit en termes de notoriété que ce soit en termes d'image c'est vraiment important et aussi Nous, notre vision du bois sacré, c'est que ce soit un espace qui soit vivant. La marque Ramsey, c'est une marque qui est vivante, c'est une marque qui bouge, c'est une marque qui veut innover, c'est une marque qui veut être toujours en mouvement. Et on ne veut pas avoir un espace qui soit juste un espace de vente, un espace en fait que ce soit quelque chose de vivant. Déjà l'espace, il est assez identitaire, que ce soit par sa décoration et tout ça. On a voulu quelque chose qui nous représente, nous, et aussi qui parle, qui parle Afrique, qui parle culture, qui parle nature, qui parle vraiment artisanal. Ce sont des mots qui représentent notre univers et on voulait que notre boutique nous ressemble. Et cet espace-là, finalement, c'est un espace qui attire de plus en plus de personnes. On a des propositions de collaboration. Il y a des gens qui veulent faire des concepts différents dans cet espace. Donc ça, c'est bien parce que c'est l'idée de base qu'on avait, c'est de pouvoir donner aussi des accès à d'autres créatifs, à d'autres entrepreneurs, de pouvoir profiter de ce lieu et de faire des choses différentes et de proposer ça à notre communauté aussi. Donc ça, vraiment la boutique, ça a été un très, très bon choix.
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Très bien, je te remercie d'avoir pris le temps de vraiment préciser ces éléments, parce que j'imagine que tout ne s'est pas passé parfaitement bien et facilement, que ça a dû être un challenge d'ouvrir cette boutique, surtout si ce n'était pas prévu, puisque du coup, tu as dû, j'imagine, recruter une équipe pour qu'elle soit présente à cette boutique, ou est-ce que c'est Yann et toi qui êtes présents, vous essayez d'être présents au maximum à la boutique, comment est-ce que vous vous êtes organisés en tant qu'équipe ? pour pouvoir gérer le fait de désormais avoir une boutique qui va avoir des horaires d'ouverture, une amplitude d'horaire assez large pour être sûr de pouvoir accueillir les clients. Et comme tu l'as dit, les clients, ce qu'ils veulent, c'est avoir une relation directe avec le créateur.
- Romzy
Donc, ça exige d'être présent dans la boutique.
- Ramata
Oui, effectivement, ça exige d'être présent dans la boutique. Ce qui est bien aussi, c'est qu'avant la boutique, on avait vraiment l'atelier. L'atelier, comme on l'appelle de notre jargon à nous, chez Romzy, l'atelier, c'est la maison. La maison, c'est vraiment l'espace intime où les gens venaient déjà confectionner leurs pièces et ça. Et ça, c'était bien parce que ça donnait un côté très... Très intimiste, ce n'était pas un espace ouvert où n'importe qui pouvait venir. On venait vraiment sous rendez-vous. C'était un temps où finalement, pour une confection, on se retrouve dans différents sujets. On se retrouve à être des conseillers, on se retrouve à faire beaucoup d'autres choses, à être des psychologues aussi pour certaines personnes. Donc quand même, il y avait déjà quand même cet échange-là, cette proximité avec une clientèle quand même. Voilà, une clientèle différente. Et on retrouve ça à la boutique finalement. Et c'est bien parce que ça donne la possibilité de rencontrer d'autres personnes. Ça donne accès aussi à d'autres personnes qui connaissent la marque, mais qui ne voulaient pas forcément un rendez-vous, ou confectionner quelque chose qu'ils voulaient juste être prêts à porter. Donc, il y a quand même ça. Et oui, il faut être présent en boutique. Nous, on a dû recruter une vendeuse. J'ai dû demander conseil à des anciens dans la mode qui ont déjà des boutiques. Je citerai Hélène Dabat de Sisters of Africa, qui est une consoeur à moi, que j'affectionne beaucoup, qui déjà, il y a dix ans, en arrière, quand je voulais me lancer, je demandais comment ça se passe, comment avoir une boutique, qui me donnait des conseils parce que... Comme tout créateur, quand tu commences, ton rêve, c'est d'avoir une boutique. Et déjà, il y a dix ans, elle m'avait donné des conseils vraiment sans filtre. Et j'avais compris que je n'étais pas prêt et qu'en fait, il y avait bien d'autres choses à prendre en compte avant d'ouvrir une boutique. Et maintenant que l'autre pas a été fait, je me suis dit, écoute, grande soeur, je reviendrai vers toi parce que j'ai besoin encore d'être coaché dans beaucoup de choses. Donc, j'ai demandé des conseils quand même. Et aujourd'hui, voilà, on a une vendeuse qui est là et qui reçoit la clientèle, etc. Et comme l'atelier n'est pas loin de la boutique, donc à chaque fois qu'il y a quelqu'un et que moi je ne suis pas en boutique, tout de suite la vendeuse m'appelle et je viens. Je viens rencontrer le client et je viens prendre du temps, voilà, pour conseiller le client et tout. Et ça permet aussi à la vendeuse, elle aussi, de pouvoir apprendre aussi du métier parce qu'il faut dire que moi, je... Je vais vraiment au feeling, ça veut dire que je ne suis pas allé recruter une vendeuse déjà expérimentée. En vrai, celle qui a la vente dans la boutique est une personne atteinte de vitiligo, avec qui j'avais travaillé sur la campagne Skinprint. Et bien après la campagne, en fait, elle demandait... boulot et de me dire d'ailleurs j'ai fini ma formation et tout et là je suis en train de postuler pour des postes et s'il y a des boulots et tout, n'hésitez pas à m'envoyer des annonces parce que je suis ouvert à travailler en entendant que je puisse avoir des réponses par rapport à ces démarches. Et du coup, quand on était sur le projet de la boutique, avec Yannan, on s'est dit mais c'est clair qu'on va l'appeler, si elle est libre, c'est elle qu'on va appeler parce que... elle-même, elle représente Ramzi, en fait, en termes d'engagement, en termes d'image aussi, je trouve que le vitiligo, c'est quelque chose de symbolique pour moi, parce que c'est vraiment cette toile-là, je veux dire, cette toile qui mixe en fait deux couleurs différentes et qui arrive à créer une synergie. Et je trouve que, pour moi, esthétiquement, Avant de comprendre ce que c'était que le vitiligo, j'étais toujours impressionné esthétiquement par ça. Pour moi, c'était incroyable de savoir que quelqu'un peut avoir deux couleurs de peau et d'avoir quelque chose de totalement aléatoire et qui reste quand même une harmonie et tout ça, jusqu'à ce que je comprenne ce que c'est, ce que c'est que vivre avec, ce que ça engage aussi en termes médicaux et tout. Je me suis dit cette femme en fait en gros elle représente l'engagement Ramzi, elle représente l'esprit Ramzi, elle représente... Ben voilà c'est aujourd'hui juste la mettre en rapport avec les clients il y a beaucoup d'impact positif parce que... Déjà, ça n'existe pas dans d'autres boutiques. C'est rare de voir une personne atteindre des vies de niveau, qu'elle occupe une activité ou une fonction, ou elle est en rapport avec le public, tout ça. C'est un peu rare, en fait, de voir ça. Et je pense que ça, ça interpelle beaucoup les gens, parce que les gens s'intéressent, vont après eux-mêmes chercher ou discuter avec elles. par rapport à tout et aussi à ça. Et je trouve ça bien parce que ça crée, en fait, ça fait partie de notre univers. Et c'est bien parce que ça casse les codes, ça casse les idées reçues. Et je trouve que c'est bien parce que le message continue à passer, même dans la boutique. Je trouve que c'est vraiment un engagement pour moi et je trouve ça bien. Donc oui, on a dû recruter, on a dû arrondir aussi l'équipe parce qu'il faut produire plus. On a toujours les concept stores qui sont avec nous, qui sont toujours nos partenaires pour nous représenter un peu dans plusieurs pays. Donc il y a toujours cette production qui est là. Après, il y a la production de la boutique. Il y a aussi des stratégies de communication à mettre en place, etc. Il faut présenter d'autres choses, d'autres facettes de Romzy. Donc, il y a quand même pas mal de choses. qu'on doit mettre en place, que nous sommes en train d'exécuter. Donc oui, il faut absolument agrandir l'équipe d'une certaine manière. Et oui, ça a été quand même un challenge pour nous de pouvoir s'adapter à tout ça.
- Romzy
Ok, c'est super intéressant en tout cas que tu précises cela. Et on sent ton engagement avec cette première compagne dont tu as parlé au début de l'interview, où tu voulais mettre en avant la diversité et le fait que ça soit... prolongent par la sélection d'un profil très spécifique de vendeuse au sein de ta boutique. Et ce qui est intéressant là, c'est que tu as un engagement fort et on le voit dans les faits. Alors que parfois, on peut reprocher à certaines marques occidentales de faire preuve de ce qu'on appelle du greenwashing ou diversitywashing, c'est-à-dire que dans leur publicité, dans leur campagne, elles vont parler de certaines causes, elles vont parler de diversité. Mais quand tu vas dans le détail de regarder avec qui elles travaillent, qui sont les personnes qu'elles emploient, qui sont les personnes avec lesquelles elles collaborent, tu te rends compte que c'est juste pour l'image qu'elles abordent ces sujets-là, mais que dans le fond, ce n'est pas un engagement qui est aussi sincère. Et là, du coup, c'est intéressant de toi montrer comment, à ton niveau, il y a vraiment une volonté de boucler la boucle dans la manière dont tu as décidé d'embaucher cette personne avec laquelle tu avais établi une relation de long terme, depuis le début. de ton engagement pour cette campagne vis-à-vis du vitiligo.
- Ramata
Oui, c'est ça. Merci beaucoup. Merci en tout cas d'avoir fait la remarque.
-
Du coup, là maintenant,
- Romzy
on va en venir. Donc là, on a cette partie en fait business, ouverture de la première boutique Romzy à Dakar. Et donc, en fait, pour développer une marque, il y a toute une partie qui est liée à tout ce que je vais entreprendre pour développer mes canaux de distribution. Donc, avoir un point de vente. travailler dans un coin, faire en sorte que la marque soit présente dans un concept store. Il y a cette partie-là. Et puis, il y a la partie développer sa notoriété, faire en sorte d'être connu, d'être identifié, que les gens puissent savoir qui tu es. Moi, avant d'en venir à la fameuse cover de Rolling Stones, j'ai remarqué depuis plus d'un an maintenant qu'il y a eu un travail de fait dans la création de produits iconiques. et il y a eu tout un tas de... publication sur les réseaux sociaux pour la mise en valeur de ce produit iconique qui a été porté dont il y a eu plusieurs variantes, plusieurs déclinaisons, qui ont été portées par Adam à Paris par exemple, par Ellie au Festival de Cannes. Donc, comme si à chaque fois tu posais des graines pour qu'on reconnaisse en fait la robe iconique Romzy. Et puis, pour moi, vraiment, la cover de Rolling Stones Africa, ça vient... Je ne vais pas dire conclure, mais en tout cas, c'est un petit peu l'apothéose d'un travail de fond qui a été fait depuis un moment. Parce que pour avoir la couverture, il faut avoir le produit. Le produit qui est identifié, qui est reconnu et qui fait que ça catche l'attention. Et on se dit, là, on a vraiment un produit qui a un potentiel pour être mis en couverture. Donc, il faut avoir le bon produit. Puis après, effectivement, concours de circonstances, rencontrer les bonnes personnes. Donc, moi, je voudrais que dans un premier temps, tu nous parles de cette robe.
- Ramata
Alors, la fameuse « Kindress » , alors ça c'est vraiment, comme tu l'as dit, c'est le produit. iconique, c'est vraiment notre produit iconique de la marque. C'était important pour moi de revenir sur ce skin print parce que c'est de cette capsule-là que sort la skin rest. Et comme son nom l'indique, c'est la seule pièce de cette collection capsule qu'on a donné un nom finalement. Parce que toutes les autres pièces sont juste des pièces. Et cette pièce, la skin rest, c'était la première pièce qui a été vendue. juste après le défilé. Et en fait, ça ne s'est plus arrêté. Donc, je pense que cette pièce est énormément représentative de la marque, que ce soit par son métissage, on peut vraiment retrouver quand même une empreinte culturelle, tout en étant quand même une pièce forte qui peut se porter partout dans le monde, sans pour autant... autant être dans les clichés culturels. Moi, je trouve ça bien parce que sans l'avoir réellement voulu, en fait, je pense qu'on l'a conçu simplement comme ça. Ça n'a pas été une stratégie, ça a vraiment été une conception qui est partie sur l'inspiration, sur ce qu'on ressentait. C'est une pièce quand même qui a vraiment une histoire assez particulière parce que c'était... la dernière pièce ajoutée dans la collection Skinprint. Comme je disais, la collection de base, c'était vraiment pour communiquer. C'était plus une expression créative et c'était plus essayer de parler d'un sujet et tout. Et je disais à Yann, écoute, cette collection, comme tu le disais, le projet en lui-même n'est pas un projet commercial, c'est plutôt un projet social. Mais ce serait bien qu'on puisse ajouter quelques pièces qui soient des... pièces commerciales et je disais écoute pour pas se casser la tête allons sur des matières stretch pour avoir un process de création moins moins compliqué et voilà et on fait quelques pièces. Donc c'est comme ça qu'on a donc créé la skin dress et même le drapé au niveau du du bas de la robe, en fait, c'était juste par hasard. On s'est dit la robe est trop longue et sur le buste, en fait, on a juste plissé le tissu, on a épinglé pour que ça ne traîne pas avant de couper la robe. Et au moment où on voulait couper la robe, on s'est dit mais c'est quand même joli en fait. Et si on le devait voir, si on peut maintenir ce plissé-là, est-ce que ça peut être intéressant ? Et c'est comme ça qu'on a maintenu ce plissé, qui reste quand même... Un des détails de la robe le plus apprécié par les clientes, c'est vraiment, je me rappelle, une cliente qui a dit, en fait, vous n'êtes pas rendu compte, mais le fait de plisser au niveau des hanches et de ramener, vraiment, déjà, ça crée du volume, ça donne des rondeurs, même à celles qui n'ont pas beaucoup de hanches, qui n'ont pas un bassin imposant. En fait, ça féminise la silhouette. Et le fait de positionner le duganzi. qui est notre masque, en fait, c'est le nom de notre masque, de GONZI. Le fait de positionner un de GONZI ici, vous ne savez pas, mais subtilement, en fait, vous attirez l'attention, en fait, sur des points bien focus et ça crée, en fait, ça donne une sensualité à la robe. En fait, cette cliente a décrit la robe, elle, en fait, a eu une autre lecture de la robe que nous, on ne percevait pas du tout. Et à chaque fois, en fait, quand je suis avec des gens qui ont porté la robe ou qui veulent porter la robe, il y a des lectures différentes. et ce qu'on retient vraiment, c'est que c'est une robe qui a un fort caractère. C'est une robe, selon la couleur, qui change en fait en humeur. Ça peut être imposant, ça peut donner un effet angélique, ça peut donner vraiment, selon la couleur, cette robe, elle change, selon la matière, cette robe, elle change d'aspect. Et c'est ce que je trouve bien avec cette pièce, c'est que c'est une pièce finalement qui reste, comment dire, qui arrivent à se modeler, qui arrivent à prendre plusieurs formes, à donner différents moods, mais qui reste tout de même une pièce en fait, phare. C'est une pièce, dès que la personne porte cette pièce, elle ne passe pas inaperçue. Toutes celles qui l'ont portée ont été la reine du moment. Même s'il y avait d'autres reines, en tout cas, elles étaient parmi les queens du moment. Donc ça, c'est vraiment fort parce que cette robe, elle est... hyper impactante. Et du coup, on s'est dit... Cette robe, la manière dont elle est en train de partir, la manière dont la demande est en train de grandir, je pense qu'on va essayer vraiment de communiquer beaucoup sur ça. Il y a des pièces comme ça qui deviennent best-seller tout de suite. Ça veut dire que vous créez une pièce, vous n'avez pas idée de comment ça va donner, et c'est celle-là qui marche. Et dès qu'on a senti qu'elle marchait, on s'est dit, quand on aura les occasions de communiquer, on va la positionner parce que qu'on le veuille ou pas, elle devient représentative de la marque. Et aujourd'hui, par exemple, tout le monde veut avoir une déclinaison de ça, tout le monde veut avoir du jus, tout le monde veut avoir du raffia, parce que ça fait partie des codes de la marque. Et je trouve ça vraiment intéressant de construire une image comme ça, en ressentant les choses et en surfant sur tout ce qui vient et qui soit positif pour la marque. Du coup, on a eu des propositions pour Cannes et effectivement, on avait envoyé plusieurs pièces. Et ce n'était pas une grande surprise finalement pour nous de se rendre compte qu'une fois de plus, la skin dress a été choisie pour Cannes. Et je trouve ça vraiment intéressant parce que ça donne vraiment une image. ça donne une certaine maturité à la marque, ça donne un positionnement à la marque. Et ça, c'est vraiment important parce qu'on est de plus en plus crédible, mais aussi on s'aligne à la vision qu'on a de notre marque. C'est qu'aujourd'hui, Romzy se veut d'être une marque premium, se veut d'être une marque africaine qui parle d'Afrique, mais de manière à s'adresser à tout le monde. Et je trouve ça bien parce que même sur le festival de Cannes, À Cannes-Séry, c'était Ellie avec la skin rest blanche. Au festival de Cannes lui-même, c'était une chanteuse et artiste indienne qui a porté une autre robe, un peu déclinée de la skin rest, qui faisait partie de notre collection présentée à la Caffa-Shenwick en 2024. Et en fait, moi j'étais juste... choqué de voir comment une pièce qui parle autant aux Africains en fait peuvent parler aux Indiens. Je suis choqué de voir les retours positifs qu'il y avait par rapport à cette robe-là. Et je trouve ça bien en fait de me rendre compte que je touche du doigt en fait à mes objectifs en termes de communication, en termes de messages. Aujourd'hui, l'Afrique parle à tout le monde. Tout le monde trouve une certaine essence d'une manière ou d'une autre dans cette culture, dans ce qu'on fait, tout en restant fidèle à leur propre culture. Moi, je trouve ça bien de pouvoir proposer des produits comme ça, de pouvoir proposer des créations comme ça. Et donc, oui, quand on a eu la proposition pour shooter Ciara, Ce n'est même pas nous qui avons demandé la robe. C'est directement l'équipe qui a dit « on veut cette robe pour Ciara » . Et il y avait d'autres créateurs, il y avait d'autres marques représentées qui ont fait partie de cet éditorial, de ce shoot. Et la « screen dress » a été la première robe que Ciara a essayée. C'est que la robe a été sur le centre avec d'autres robes et Ciara est venue direct prendre cette robe. Ça c'est vraiment… Une exclusivité que je te donne, Ciaran est venue prendre cette robe, c'était la première robe qu'elle a portée. Et quand Ciaran a porté la skin dress, elle a demandé à ce qu'on lui fasse une coiffure naturelle. Elle a enlevé le tissage qu'elle avait et tout ça. Elle a dit, cette robe, je la porterai avec mes cheveux naturels et je la porterai sans chaussures. Donc le shoot de la skin dress et Ciaran, ça a été pieds nus, sans cheveux artificiels, etc. Vraiment, elle a voulu honorer ses origines. Elle a dit, cette robe, je la porte, c'est l'Afrique que je porte. Donc, il y a vraiment eu une conversation hyper forte. Il y a eu une connexion entre Ciara et la robe. Et franchement, quand l'équipe de production nous a fait le truc, ils ont dit, mais votre robe, on ne sait pas. Mais Ciara, elle a certifié la robe. Ils connaissent ce qu'elle a dit. Nous, on était juste choqués. Et je pense que cette robe, elle est iconique pour ça. Elle est iconique aussi parce que, voilà, par rapport à la couverture. Mais elle est iconique parce que comme tu le disais, pour moi, c'est genre la coupe est belle, c'est la concrétisation. Pour moi, je pense que pour cette robe, je ne veux pas m'éliminer, mais je ne veux pas plus en fait. Je pense qu'il y aura d'autres étapes, d'autres créations. Mais pour moi, la skin rest, c'est bon parce que le message, il est arrivé en fait très haut. Et à un moment quand même particulier, que ce soit pour Rolling Stone Africa. que ce soit pour Ciara, ce cover, il est très très représentatif, que ce soit pour nous en termes de marque, en termes de visibilité, mais aussi pour notre engagement, pour le message que ça porte, mais aussi pour l'impact en fait que nous en tant que créateurs, on arrive à avoir sur des gens même sans les connaître. Et pour moi, cette robe, c'est la... Ce qu'ils pritent, c'est vraiment ce mouvement que cette robe porte en elle-même. Et c'est incroyable de voir comment les gens se reconnectent à leur identité, se reconnectent à eux juste en portant cette robe. C'est incroyable, Rata. Et je pense que ça, c'est la force que les artistes ont. Les artistes arrivent à communiquer des émotions. Les artistes arrivent à faire voyager des gens dans des univers. Les artistes sont des dieux. Et moi, en tant qu'artiste... J'ai compris en fait que mon travail de créateur de mode, ce n'est pas que faire des vêtements, mais c'est en fait de faire, de communiquer des gens des émotions. Et ça, c'est vraiment important. Et du coup, ça me donne une autre vision de mon travail et aussi dans quelles conditions je travaille, les gens avec qui je travaille. Et c'est vraiment important pour moi, Ramzi, la team Ramzi, que ce soit les couturiers, tout ça. On a vraiment un esprit de famille. Vraiment, moi tout le temps, ceux qui viennent en stage, ceux qui travaillent avec moi, ceux qui collaborent avec moi, à chaque fois, il y a toujours ce retour de se dire, on se sent en famille. On se sent, il n'y a pas un esprit de, je suis le boss, c'est moi qui dirige. Non, je prends les gens à leur valeur. Et connu, pas connu, quand je vois que tu as du potentiel, je reconnais ton potentiel. Je te porte en fait et je trouve que ça c'est bien parce que tu attires des gens qui vont dans ce sens-là. Et c'est important parce que finalement tout ton travail garde cette même synergie-là et c'est quelque chose qui impacte sur les gens. Et c'est vraiment important. Les gens qui portent en bio aujourd'hui ne portent pas que du vêtement. Ils portent toute une histoire, ils portent tout un engagement, ils portent notre univers.
- Romzy
C'est un super beau témoignage que tu nous offres là. Et c'est intéressant que tu aies pu avoir un petit peu les backstage de la manière dont s'est passé le shooting et dans la manière dont Ciara semble avoir eu un véritable coup de cœur pour cette robe. Et de ce que tu racontes, ça fait plusieurs fois que cette robe, elle, provoque des coups de cœur. Du coup... Moi, j'avais dit dès le début de l'interview que ça avait été 2025, les six premiers mois, beaucoup de changements et beaucoup d'actualités pour Ramzy. Donc maintenant, qu'est-ce qui se prépare pour le reste de l'année ? Puisque vu comment ça a démarré, là, on se dit, qu'elles sont les... comment dire ? Quelle est la suite pour toi ? C'est quoi les prochains ? J'imagine qu'avec la couverture des Rolling Stones, tu as dû avoir beaucoup de sollicitations. Donc, il y a peut-être des choses qui sont top secrètes, mais qu'est-ce que tu peux nous raconter sur ce sur quoi tu es en train de bosser pour les six prochains mois ?
- Ramata
Écoute, il y a eu beaucoup de sollicitations, effectivement. Franchement, il y a des choses incroyables qui arrivent. Tout ce que je dirais, ce serait vraiment approcher vos ceintures et garder nous dans le visuel parce qu'il y a beaucoup de choses superbes que Dieu met en place. Il y a des rencontres exceptionnelles qui se font. Et c'est vraiment une suite logique. Il y a des gens qui me disent, « Mais tu as l'impression que tu ne savais pas ta victoire. » Pour moi, honnêtement, je vois que c'est juste des étapes. Peut-être qu'il faudrait que je prenne un temps de pause, que je sorte, que je voie les réalisations. Mais pour moi, c'est des étapes. Et dans ces étapes-là, vraiment, le bateau n'est pas sur un feu tranquille. C'est énormément de zones de turbulence. C'est beaucoup de temps, c'est beaucoup de remises en question, c'est beaucoup d'incertitudes, mais aussi beaucoup de prières. C'est vraiment important d'avoir une connexion spirituelle, de se reconnecter avec soi-même et de savoir sa valeur et savoir où on peut partir. Et donc, pour moi, c'est une suite logique. Et donc, il y a beaucoup de collaborations qui viennent, beaucoup de partenariats qui sont en cours. Là, déjà, le premier projet que je peux déjà dire, ce serait le développement de la couverture, parce que le magazine, il va être imprimé. Donc, du coup, il y aura un développement du magazine. Et du coup, nous, sur Dakar, on prévoit de faire aussi un événement. Ce sera un événement de célébration. L'objectif c'est de finalement faire cette pause là et d'essayer de dire « ouais, on l'a fait » . Mais vraiment essayer de faire une pause où on se dit « on l'a vraiment fait » . Et de profiter de ce moment pour célébrer toutes les personnes qui sont de près, de loin rattachées à ce succès. Parce que comme je le disais, ensemble on va plus loin et moi ça a toujours été ma logique. C'est vrai que sur les projecteurs, on va parler de moi, Yann qui le veuille ou pas, il aime bien être... en retrait, mais qu'il le veuille ou pas, j'essaie vraiment de remettre à César ce qui est à César, même s'il n'aime pas ça. Je dis, il faut reconnaître le travail des autres. Et c'est important de reconnaître le travail de toutes ces personnes derrière. Derrière ce projet Skinprint, derrière la Skin Grace, finalement, toutes les personnes qui croient en la marque, qui ont toujours soutenu la marque, qui, en fait, ont vécu ce moment, cette sortie de cover, comme si c'était leur propre vie. comme si c'était leur propre site, moi j'ai eu des messages qui m'ont vraiment donné des larmes aux yeux. Il y a vraiment des gens qui croient en cette marque. C'est incroyable de voir comment des gens peuvent croire en votre potentiel sans même que vous, en fait, vous n'arrivez à vous projeter autant qu'eux, ils le font pour vous. Et de voir des gens être vraiment dans une joie sincère, en fait, Mais moi, je trouve ça très... Je trouve que... Il faut un temps de reconnaissance, reconnaître que ces personnes-là sont des piliers de la marque. Elles soutiennent la marque. C'est des personnes, même si elles n'achètent pas forcément, mais c'est des personnes qui soutiennent la marque, qui sont vraiment dans l'encouragement, qui sont prêtes à donner de leur personne, donner de leur temps, donner de leur argent, pour soutenir les engagements de la marque. Et c'est des personnes qui connaissent l'histoire de la marque. Donc, des succès comme ça... Ils le vivent comme si c'était pour eux en fait. Et c'est des posters pour les entrepreneurs, pour les créatifs. Et je trouve ça magnifique d'avoir des retours comme ça et de me rendre compte que même si ce n'est pas mon objectif, mais que mes étapes, mon parcours inspirent d'autres personnes. Et du coup, je pense qu'un moment de célébration avec ces personnes-là s'impose. Blas sur le prochain projet, ce sera ça. Le dévoilement officiel, mais aussi la célébration officielle sur Dakar.
- Romzy
Très bien, on va essayer de venir à Dakar. Nous, on veut faire partie de cette fête. On ne va pas rester sur le côté comme ça.
- Ramata
C'est génial.
- Romzy
On va suivre l'actualité. On veut être là. On arrive à la fin de cette interview. Je suis ravie d'avoir pu échanger avec toi comme ça, à chaud. juste à peine quelques jours après qu'on ait dévoilé la couverture digitale du premier Rolling Stones à Africa. J'ai envie de te dire plein de bonnes choses, mais que ça continue comme tu l'as toujours fait. C'est travail, résilience, détermination et puis les choses arrivent. La patience, c'est du travail de qualité et c'est ce que tu fais et c'est ce que j'apprécie chez toi. Écoute, on se dit à très vite en Afrique ou ailleurs. C'est comme je dis toujours, mais je vais dire à très vite à Dakar.
- Ramata
Ben oui, ben oui, ben oui, ben oui. En tout cas, à très vite. Ramata, ça me ferait vraiment plaisir de te revoir. Et merci pour ce que tu fais. Merci pour cette lumière que tu mets sur le nom des créatifs et en comprenant les créatifs. C'est vraiment un très, très beau travail de fond. Et je te remercie.
- Romzy
Écoute, merci à toi et à très vite.
- Ramata
Très vite. Bye. Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique.