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Directeurs en surchauffe: comment éviter l'épuisement - Partie 2 - Les signaux d'alerte à repérer et les remèdes à essayer cover
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"Allô Directeur" – Le podcast qui aide les directeur·rice·s du médico-social à diriger avec confiance

Directeurs en surchauffe: comment éviter l'épuisement - Partie 2 - Les signaux d'alerte à repérer et les remèdes à essayer

Directeurs en surchauffe: comment éviter l'épuisement - Partie 2 - Les signaux d'alerte à repérer et les remèdes à essayer

12min |06/11/2024
Play
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12min |06/11/2024
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Description

"Et si ton corps te parlait… mais que tu ne l’écoutais pas ?"


Dans cette deuxième partie sur la surchauffe des directeur·rice·s, je t’aide à reconnaître les signaux d’alerte avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que l’épuisement ne tombe pas du ciel : il s’installe progressivement, et ton corps te prévient bien avant que tu ne craques.


Les 5 symptômes qui peuvent nous alerter :

1️⃣ L’omniprésence du travail dans nos pensées :

2️⃣ Une émotivité exacerbée :

3️⃣ Des symptômes physiques :

4️⃣ Un rapport altéré à la nourriture :

5️⃣ La difficulté à prendre des décisions


Et maintenant, comment réagir ?

🔹 Étape 1 : Reconnaître son état

🔹 Étape 2 : Demander de l’aide

🔹 Étape 3 : Prendre du temps pour soi

🔹 Étape 4 : Avoir une pensée apaisante


La surchauffe, ça se soigne… mais il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. "Un·e directeur·rice épuisé·e ne fait pas de bon travail – et ça peut devenir délétère pour toute l’équipe."


À qui s’adresse cet épisode ?Directeur·rice·s en poste qui sentent la fatigue s’installer. ✔ Futur·e·s directeur·rice·s qui veulent anticiper les pièges. ✔ Tous ceux qui veulent prendre soin d’eux sans culpabiliser.


Bonne écoute ! Et n’oublie pas : 💬 Tu te reconnais dans ces symptômes ?Écris-moi sur LinkedIn (Marie LECUYER) avec #AlloDirecteur – je peux t’aider à trouver des solutions !


(PS : Tu as manqué la 1ère partie ? Écoute-la [ https://podcast.ausha.co/allo-directeur/directeurs-en-surchauffe-comment-eviter-l-epuisement-partie-1] pour comprendre les causes de la surchauffe et comment la prévenir !)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Allô Directeur, le podcast qui répond aux questions existentielles des directeurs. Vous allez écouter ici la deuxième partie de l'épisode consacré à la surchauffe des directeurs. Si vous n'avez pas encore écouté la première partie de cet épisode, je vous invite à l'écouter d'abord. J'évoque les raisons principales de l'épuisement des directeurs. ainsi que les moyens de prévention à mettre en place pour se protéger. Ok, maintenant qu'on a parlé des mesures préventives à l'épuisement, comment on reconnaît les symptômes de la surchauffe lorsqu'elle est là malgré tout ? Je vais évoquer ici 5 symptômes qui doivent alerter sur notre état d'épuisement. L'un des symptômes de l'épuisement au long cours, c'est la difficulté à couper avec le travail même quand on n'y est pas. Mais là, je ne parle pas d'une difficulté passagère ou liée à une situation particulière. Je parle de l'omniprésence du travail dans vos pensées en permanence. Le soir, le week-end, en vacances. C'est quand le travail envahit toutes vos pensées et que vous n'arrivez plus à vous en extraire. Ça, c'est un premier signe de surchauffe qui doit alerter. Le second symptôme qui peut vous alerter sur votre état, c'est une émotivité exacerbée. Lorsqu'on a atteint un certain stade d'épuisement physique, psychique, voire nerveux, parfois ça s'exprime de manière inconsciente par les émotions. Ça va être davantage d'irritabilité ou d'emportement au travail ou à la maison, alors que vous êtes quelqu'un de plutôt pondéré d'habitude. Dans ces cas-là, on sent qu'on dégoupille plus vite, mais sans vraiment identifier pourquoi. Un autre témoin anormal d'émotivité qui est évident, mais qu'on peut néanmoins mentionner, c'est les pleurs. Évidemment, j'enfonce une porte ouverte, mais quand on pleure régulièrement à cause du travail ou en y pensant, c'est un signal d'alerte à prendre en compte sans délai. Ça a été mon cas lorsque mon établissement a commencé à connaître des difficultés financières qui m'insécurisaient énormément. Je n'avais pas de solution et j'y pensais tout le temps, y compris la nuit. Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes. Et le matin, régulièrement, je pleurais avant d'aller au travail parce que ça me stressait. alors que Je suis de caractère plutôt joyeuse, je relativise facilement. Donc, ça m'a rapidement alertée sur mon état de surchauffe. Ça peut aussi se manifester par un syndrome du dimanche soir plus intense. Vous savez cette petite déprime qu'on a parfois le dimanche soir parce que le week-end est terminé ? C'est assez normal dans une moindre proportion. Mais quand ça devient envahissant au point que vous n'arrivez pas à le contrôler, ça peut être également un signal d'alerte. Je connais un directeur qui travaillait dans l'immobilier. et qui cumulait une charge de travail intense et une forte pression. Pendant sa fin de carrière, il a eu un syndrome du dimanche soir envahissant, au point qu'il ne fallait pas lui parler le dimanche soir tellement il était contrarié de devoir reprendre ce rythme de fou le lendemain. Il aurait aimé avoir un rythme plus tenable, mais il n'y arrivait pas et il ne s'écoutait pas vraiment. Son corps a fini par parler pour lui puisqu'il a développé des problèmes cardiaques. Heureusement, ils ont été pris à temps et bien soignés, mais il a mis du temps à s'écouter. Et cette anecdote, elle fait le lien avec mon troisième symptôme de furemelage, ce sont les symptômes physiques. Notre corps nous parle et il faut parfois savoir l'écouter. On n'est pas qu'un cerveau et une volonté, notre corps a souvent des choses à nous dire sur notre état psychique. Concrètement, les signaux d'alerte qui peuvent être intéressants d'observer, ça va être des insomnies, surtout si elles sont inhabituelles. Quand on n'arrive pas à s'endormir parce qu'on pense au travail, ou que ça nous réveille la nuit régulièrement ou très régulièrement, ça peut être un signe de surchauffe mentale. Évidemment, on peut aussi avoir des douleurs sans vraiment en identifier la raison. Suivant nos fragilités, ça va se manifester à des endroits différents. Certains en ont plein le dos, d'autres ce sont des migraines ou des douleurs d'estomac. Le point commun de toutes ces douleurs, c'est qu'elles peuvent être provoquées par des tensions internes et être une manifestation de stress. Parfois, on s'en rend d'ailleurs compte à l'occasion de vacances, Ou au bout de plusieurs jours, on se dit « tiens, j'ai plus de migraines, c'est bizarre, non ? » En tout cas, ça vaut toujours le coup de se demander ce qui peut provoquer ces tensions. Le quatrième signal d'alerte que j'évoquerai, et qui est variable selon les personnes, c'est le rapport altéré à la nourriture. Suivant notre profil, on va avoir soit une tendance à compenser les émotions négatives et le stress en se vengeant sur la nourriture, soit une tendance inverse à avoir une perte d'appétit, notamment quand on a l'estomac noué par le stress. Dans les deux cas, Si on arrive à identifier que c'est en lien avec le travail et que ça dure, ça doit être un signe d'alerte sur notre état psychique. Le dernier signal d'alerte que je voudrais citer ici, c'est la difficulté à prendre du recul ou à décider. Souvent, quand on est directeur et qu'on a choisi ce métier, à moins qu'on soit maso ou inconscient, c'est qu'on a une aptitude à trancher, voire un goût pour la prise de décision. Mais parfois, quand on est épuisé, on n'y arrive plus. Ça se voit parce que d'un coup, on a l'impression qu'on se noie dans un verre d'eau, on n'a plus de discernement. perd confiance en sa faculté à faire le bon choix. C'est à ce moment-là qu'il est précieux d'être bien entouré. Déjà, pour aller chercher du soutien, mais aussi pour que des personnes bienveillantes nous alertent sur le fait que peut-être on est en surchauffe et qu'on doit prendre soin de nous. Quels que soient les signaux d'alerte qu'on identifie en premier, il est fondamental de ne pas les ignorer en se disant que ça va se passer. Souvent, on réalise tardivement, voire trop tard, qu'on est surmené et les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes sur la santé. et durer beaucoup plus longtemps. Mais alors, quand on se rend compte qu'on est dans un état de surchauffe ou d'épuisement déjà installé, quels remèdes on peut actionner ? La première chose indispensable pour aller mieux, c'est de reconnaître son état et de mettre un mot dessus. Tant qu'on est dans l'évitement, dans le « ça va aller, je gère » ou qu'on met un couvercle sur les signaux, on ne peut pas avancer. Donc première étape, on prend conscience qu'on est dans un état de surmenage ou d'épuisement et on l'accepte. Et c'est déjà 50% du travail interne qui est fait quand on reconnaît la situation. Alors c'est sûr, ça demande de l'humilité, mais c'est un cadeau à se faire et à faire à son établissement, parce que c'est la condition indispensable pour se remettre en selle à long terme et pour continuer à être un bon directeur ou une bonne directrice. Parce que soyons honnêtes, une directrice ou un directeur qui va mal, ça ne fait pas du bon boulot et ça peut être délétère pour l'établissement. Deuxième étape. Une fois qu'on a reconnu qu'on n'était pas dans notre état psychique normal, on sollicite de l'aide. Idéalement avec un accompagnement individuel. Dans mon établissement, on a une convention avec une psychologue de travail libérale qui a un cabinet en ville. Et en fait, dès qu'un collaborateur en fait la demande ou que nous on repère un agent en souffrance, qu'il soit soignant, cadre ou directrice, il a la possibilité de voir gratuitement cette psychologue du travail pendant cinq séances. Après, si ça nécessite un accompagnement plus long, le relais est pris par un suivi au long cours. Mais bien souvent, les cinq séances suffisent à désamorcer la situation et à commencer à se remettre sur les bons rails. Ces séances, c'est un espace sécurisé, confidentiel, où on peut déposer son fardeau ou son stress, où l'on peut se montrer vulnérable sans être jugé et c'est déjà énorme. Et en tant que directeur, on n'est pas plus fort que nos équipes. même si on essaie de faire croire que si. Et c'est important, quand on sent qu'on en a besoin, de savoir s'accorder ce qu'on accorderait à l'un de nos collaborateurs. Je ne peux donc que vous encourager, si vous en ressentez le besoin, à aller voir un professionnel tel qu'un psychologue du travail plutôt que de penser que vous allez y arriver tout seul. Une autre étape, qui peut parfois être aidante mais qui n'est pas obligatoire, c'est d'oser en parler à quelques personnes de confiance. Des collègues directeurs qui peut-être ont déjà connu des situations similaires. et peuvent être un soutien précieux. Ça peut également être très précieux de pouvoir en parler à un référent si on sent bien sûr que cette personne saura être réceptive. Et je pense par exemple à N plus 1 si vous êtes directeur au sein d'un groupe ou d'une association ou si vous êtes adjoint. Ça peut être aidant lorsque notre interlocuteur de référence est au courant qu'on traverse une phase difficile. Ça peut lui permettre d'adapter son positionnement et ses demandes en sachant quelles problématiques on rencontre. En tant que directrice, Lorsque je sais qu'un de mes cadres est en surchauffe, je veille à être plus présente et j'adapte mes demandes vis-à-vis de la personne. J'essaye de l'accompagner à mon niveau. Ça me permet de comprendre pourquoi cette personne a des réactions inhabituelles. Je connais même une directrice pour qui cette personne référente a été sa DT ARS. Elle avait une relation de confiance avec la DT et lorsqu'elle s'est sentie en surmenage, elle en a informé cette DT. Celle-ci s'est montrée empathique et lui a même donné son 06 afin que la collègue puisse l'appeler si elle en ressentait le besoin. Je crois qu'elle ne l'a pas appelée, mais elle m'a confié que le simple fait de savoir qu'elle la soutenait et qu'elle pouvait l'appeler si besoin avait été très réconfortant. Bien sûr, c'est adapté au cas par cas et pas forcément à faire en systématique. La troisième étape indispensable pour stopper la surchauffe et retrouver de la sérénité, c'est de prendre du temps pour soi. Je sais que c'est difficile pour beaucoup de directeurs de s'autoriser à lever le pied, mais c'est pourtant salvateur quand on se sent dépassé. Et je suis intimement convaincue que prendre quelques jours de congé ou diminuer l'amplitude de ses journées pendant quelques temps est toujours moins pire qu'un arrêt au long cours. Et si on pense à l'intérêt d'établissement, une heure de moins chaque jour pendant quelques semaines, ou quelques jours de RTT par-ci par-là, ça reste largement plus simple à gérer qu'un directeur absent pendant des mois. La quatrième étape utile pour se sortir de cette mauvaise passe, c'est de trouver une pensée apaisante. Ça, c'est une chose que j'ai appris avec une autre coach inspirante qui est Jenny Chamas. Je vous invite également à aller voir ce qu'elle propose. C'est une coach spécialisée dans le développement du leadership des femmes. J'ai beaucoup appris à travers ces programmes de formation et de coaching. Reprenons ici l'exemple de Justine. Justine pourrait se demander, quelle est la pensée la plus stressante que j'ai et qui me met dans cet état ? J'imagine que peut-être, cette pensée pourrait être, on m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. C'est une pensée qu'on peut avoir quand on est en surchauffe. Une fois cette pensée stressante identifiée, l'étape suivante est de réfléchir à qu'est-ce que je pourrais penser d'autre qui m'aiderait ? On est d'accord qu'on ne contrôle pas ses pensées. Mais par contre, on peut réfléchir à des pensées intentionnelles qui nous font du bien et les convoquer quand on en a besoin. Ici, par exemple, sa pensée aidante, ça pourrait être « Je fais ce que je peux chaque jour et c'est déjà beaucoup. J'avance dans la durée. Je ne suis pas une Wonder Woman. » Encore une fois, l'autre pensée stressante, elle va continuer à se présenter. Mais on pourra aller chercher celle-ci à chaque fois pour se rassurer. Et une astuce pour la formuler, c'est souvent de se dire Qu'est-ce que je dirais comme mot de réconfort à mon ou ma meilleure pote si il ou elle me confiait cette pensée ? On m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. Qu'est-ce que je lui répondrais ? Et l'idée, c'est de s'apporter à soi-même ce réconfort qu'on arrive facilement à apporter aux autres. De s'apporter un peu de douceur, de stopper le cercle vicieux de la surchauffe sans atteindre qu'on vienne nous sauver, car personne ne viendra nous sauver à part nous. Pour conclure, j'ai été un peu longue sur cet épisode, mais le sujet est important car j'ai l'impression que malheureusement, la surchauffe n'épargne pas les directeurs aujourd'hui moins que jamais. En en étant conscient et en étant vigilant, on peut mettre en place des garde-fous qui nous correspondent pour éviter que ça s'installe. J'en suis convaincue et c'est l'une des raisons qui m'animent pour diffuser ce podcast. J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné quelques pistes à travailler si vous vous sentez concerné par le sujet de la surchauffe ou de l'épuisement, ou si vous voulez l'éviter. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires ou vos questions sur LinkedIn. Vous pouvez également aider à faire connaître ce podcast en lui mettant 5 étoiles sur la plateforme d'écoute, à savoir Spotify ou Deezer. Merci et à très vite pour un nouvel épisode.

Description

"Et si ton corps te parlait… mais que tu ne l’écoutais pas ?"


Dans cette deuxième partie sur la surchauffe des directeur·rice·s, je t’aide à reconnaître les signaux d’alerte avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que l’épuisement ne tombe pas du ciel : il s’installe progressivement, et ton corps te prévient bien avant que tu ne craques.


Les 5 symptômes qui peuvent nous alerter :

1️⃣ L’omniprésence du travail dans nos pensées :

2️⃣ Une émotivité exacerbée :

3️⃣ Des symptômes physiques :

4️⃣ Un rapport altéré à la nourriture :

5️⃣ La difficulté à prendre des décisions


Et maintenant, comment réagir ?

🔹 Étape 1 : Reconnaître son état

🔹 Étape 2 : Demander de l’aide

🔹 Étape 3 : Prendre du temps pour soi

🔹 Étape 4 : Avoir une pensée apaisante


La surchauffe, ça se soigne… mais il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. "Un·e directeur·rice épuisé·e ne fait pas de bon travail – et ça peut devenir délétère pour toute l’équipe."


À qui s’adresse cet épisode ?Directeur·rice·s en poste qui sentent la fatigue s’installer. ✔ Futur·e·s directeur·rice·s qui veulent anticiper les pièges. ✔ Tous ceux qui veulent prendre soin d’eux sans culpabiliser.


Bonne écoute ! Et n’oublie pas : 💬 Tu te reconnais dans ces symptômes ?Écris-moi sur LinkedIn (Marie LECUYER) avec #AlloDirecteur – je peux t’aider à trouver des solutions !


(PS : Tu as manqué la 1ère partie ? Écoute-la [ https://podcast.ausha.co/allo-directeur/directeurs-en-surchauffe-comment-eviter-l-epuisement-partie-1] pour comprendre les causes de la surchauffe et comment la prévenir !)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Allô Directeur, le podcast qui répond aux questions existentielles des directeurs. Vous allez écouter ici la deuxième partie de l'épisode consacré à la surchauffe des directeurs. Si vous n'avez pas encore écouté la première partie de cet épisode, je vous invite à l'écouter d'abord. J'évoque les raisons principales de l'épuisement des directeurs. ainsi que les moyens de prévention à mettre en place pour se protéger. Ok, maintenant qu'on a parlé des mesures préventives à l'épuisement, comment on reconnaît les symptômes de la surchauffe lorsqu'elle est là malgré tout ? Je vais évoquer ici 5 symptômes qui doivent alerter sur notre état d'épuisement. L'un des symptômes de l'épuisement au long cours, c'est la difficulté à couper avec le travail même quand on n'y est pas. Mais là, je ne parle pas d'une difficulté passagère ou liée à une situation particulière. Je parle de l'omniprésence du travail dans vos pensées en permanence. Le soir, le week-end, en vacances. C'est quand le travail envahit toutes vos pensées et que vous n'arrivez plus à vous en extraire. Ça, c'est un premier signe de surchauffe qui doit alerter. Le second symptôme qui peut vous alerter sur votre état, c'est une émotivité exacerbée. Lorsqu'on a atteint un certain stade d'épuisement physique, psychique, voire nerveux, parfois ça s'exprime de manière inconsciente par les émotions. Ça va être davantage d'irritabilité ou d'emportement au travail ou à la maison, alors que vous êtes quelqu'un de plutôt pondéré d'habitude. Dans ces cas-là, on sent qu'on dégoupille plus vite, mais sans vraiment identifier pourquoi. Un autre témoin anormal d'émotivité qui est évident, mais qu'on peut néanmoins mentionner, c'est les pleurs. Évidemment, j'enfonce une porte ouverte, mais quand on pleure régulièrement à cause du travail ou en y pensant, c'est un signal d'alerte à prendre en compte sans délai. Ça a été mon cas lorsque mon établissement a commencé à connaître des difficultés financières qui m'insécurisaient énormément. Je n'avais pas de solution et j'y pensais tout le temps, y compris la nuit. Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes. Et le matin, régulièrement, je pleurais avant d'aller au travail parce que ça me stressait. alors que Je suis de caractère plutôt joyeuse, je relativise facilement. Donc, ça m'a rapidement alertée sur mon état de surchauffe. Ça peut aussi se manifester par un syndrome du dimanche soir plus intense. Vous savez cette petite déprime qu'on a parfois le dimanche soir parce que le week-end est terminé ? C'est assez normal dans une moindre proportion. Mais quand ça devient envahissant au point que vous n'arrivez pas à le contrôler, ça peut être également un signal d'alerte. Je connais un directeur qui travaillait dans l'immobilier. et qui cumulait une charge de travail intense et une forte pression. Pendant sa fin de carrière, il a eu un syndrome du dimanche soir envahissant, au point qu'il ne fallait pas lui parler le dimanche soir tellement il était contrarié de devoir reprendre ce rythme de fou le lendemain. Il aurait aimé avoir un rythme plus tenable, mais il n'y arrivait pas et il ne s'écoutait pas vraiment. Son corps a fini par parler pour lui puisqu'il a développé des problèmes cardiaques. Heureusement, ils ont été pris à temps et bien soignés, mais il a mis du temps à s'écouter. Et cette anecdote, elle fait le lien avec mon troisième symptôme de furemelage, ce sont les symptômes physiques. Notre corps nous parle et il faut parfois savoir l'écouter. On n'est pas qu'un cerveau et une volonté, notre corps a souvent des choses à nous dire sur notre état psychique. Concrètement, les signaux d'alerte qui peuvent être intéressants d'observer, ça va être des insomnies, surtout si elles sont inhabituelles. Quand on n'arrive pas à s'endormir parce qu'on pense au travail, ou que ça nous réveille la nuit régulièrement ou très régulièrement, ça peut être un signe de surchauffe mentale. Évidemment, on peut aussi avoir des douleurs sans vraiment en identifier la raison. Suivant nos fragilités, ça va se manifester à des endroits différents. Certains en ont plein le dos, d'autres ce sont des migraines ou des douleurs d'estomac. Le point commun de toutes ces douleurs, c'est qu'elles peuvent être provoquées par des tensions internes et être une manifestation de stress. Parfois, on s'en rend d'ailleurs compte à l'occasion de vacances, Ou au bout de plusieurs jours, on se dit « tiens, j'ai plus de migraines, c'est bizarre, non ? » En tout cas, ça vaut toujours le coup de se demander ce qui peut provoquer ces tensions. Le quatrième signal d'alerte que j'évoquerai, et qui est variable selon les personnes, c'est le rapport altéré à la nourriture. Suivant notre profil, on va avoir soit une tendance à compenser les émotions négatives et le stress en se vengeant sur la nourriture, soit une tendance inverse à avoir une perte d'appétit, notamment quand on a l'estomac noué par le stress. Dans les deux cas, Si on arrive à identifier que c'est en lien avec le travail et que ça dure, ça doit être un signe d'alerte sur notre état psychique. Le dernier signal d'alerte que je voudrais citer ici, c'est la difficulté à prendre du recul ou à décider. Souvent, quand on est directeur et qu'on a choisi ce métier, à moins qu'on soit maso ou inconscient, c'est qu'on a une aptitude à trancher, voire un goût pour la prise de décision. Mais parfois, quand on est épuisé, on n'y arrive plus. Ça se voit parce que d'un coup, on a l'impression qu'on se noie dans un verre d'eau, on n'a plus de discernement. perd confiance en sa faculté à faire le bon choix. C'est à ce moment-là qu'il est précieux d'être bien entouré. Déjà, pour aller chercher du soutien, mais aussi pour que des personnes bienveillantes nous alertent sur le fait que peut-être on est en surchauffe et qu'on doit prendre soin de nous. Quels que soient les signaux d'alerte qu'on identifie en premier, il est fondamental de ne pas les ignorer en se disant que ça va se passer. Souvent, on réalise tardivement, voire trop tard, qu'on est surmené et les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes sur la santé. et durer beaucoup plus longtemps. Mais alors, quand on se rend compte qu'on est dans un état de surchauffe ou d'épuisement déjà installé, quels remèdes on peut actionner ? La première chose indispensable pour aller mieux, c'est de reconnaître son état et de mettre un mot dessus. Tant qu'on est dans l'évitement, dans le « ça va aller, je gère » ou qu'on met un couvercle sur les signaux, on ne peut pas avancer. Donc première étape, on prend conscience qu'on est dans un état de surmenage ou d'épuisement et on l'accepte. Et c'est déjà 50% du travail interne qui est fait quand on reconnaît la situation. Alors c'est sûr, ça demande de l'humilité, mais c'est un cadeau à se faire et à faire à son établissement, parce que c'est la condition indispensable pour se remettre en selle à long terme et pour continuer à être un bon directeur ou une bonne directrice. Parce que soyons honnêtes, une directrice ou un directeur qui va mal, ça ne fait pas du bon boulot et ça peut être délétère pour l'établissement. Deuxième étape. Une fois qu'on a reconnu qu'on n'était pas dans notre état psychique normal, on sollicite de l'aide. Idéalement avec un accompagnement individuel. Dans mon établissement, on a une convention avec une psychologue de travail libérale qui a un cabinet en ville. Et en fait, dès qu'un collaborateur en fait la demande ou que nous on repère un agent en souffrance, qu'il soit soignant, cadre ou directrice, il a la possibilité de voir gratuitement cette psychologue du travail pendant cinq séances. Après, si ça nécessite un accompagnement plus long, le relais est pris par un suivi au long cours. Mais bien souvent, les cinq séances suffisent à désamorcer la situation et à commencer à se remettre sur les bons rails. Ces séances, c'est un espace sécurisé, confidentiel, où on peut déposer son fardeau ou son stress, où l'on peut se montrer vulnérable sans être jugé et c'est déjà énorme. Et en tant que directeur, on n'est pas plus fort que nos équipes. même si on essaie de faire croire que si. Et c'est important, quand on sent qu'on en a besoin, de savoir s'accorder ce qu'on accorderait à l'un de nos collaborateurs. Je ne peux donc que vous encourager, si vous en ressentez le besoin, à aller voir un professionnel tel qu'un psychologue du travail plutôt que de penser que vous allez y arriver tout seul. Une autre étape, qui peut parfois être aidante mais qui n'est pas obligatoire, c'est d'oser en parler à quelques personnes de confiance. Des collègues directeurs qui peut-être ont déjà connu des situations similaires. et peuvent être un soutien précieux. Ça peut également être très précieux de pouvoir en parler à un référent si on sent bien sûr que cette personne saura être réceptive. Et je pense par exemple à N plus 1 si vous êtes directeur au sein d'un groupe ou d'une association ou si vous êtes adjoint. Ça peut être aidant lorsque notre interlocuteur de référence est au courant qu'on traverse une phase difficile. Ça peut lui permettre d'adapter son positionnement et ses demandes en sachant quelles problématiques on rencontre. En tant que directrice, Lorsque je sais qu'un de mes cadres est en surchauffe, je veille à être plus présente et j'adapte mes demandes vis-à-vis de la personne. J'essaye de l'accompagner à mon niveau. Ça me permet de comprendre pourquoi cette personne a des réactions inhabituelles. Je connais même une directrice pour qui cette personne référente a été sa DT ARS. Elle avait une relation de confiance avec la DT et lorsqu'elle s'est sentie en surmenage, elle en a informé cette DT. Celle-ci s'est montrée empathique et lui a même donné son 06 afin que la collègue puisse l'appeler si elle en ressentait le besoin. Je crois qu'elle ne l'a pas appelée, mais elle m'a confié que le simple fait de savoir qu'elle la soutenait et qu'elle pouvait l'appeler si besoin avait été très réconfortant. Bien sûr, c'est adapté au cas par cas et pas forcément à faire en systématique. La troisième étape indispensable pour stopper la surchauffe et retrouver de la sérénité, c'est de prendre du temps pour soi. Je sais que c'est difficile pour beaucoup de directeurs de s'autoriser à lever le pied, mais c'est pourtant salvateur quand on se sent dépassé. Et je suis intimement convaincue que prendre quelques jours de congé ou diminuer l'amplitude de ses journées pendant quelques temps est toujours moins pire qu'un arrêt au long cours. Et si on pense à l'intérêt d'établissement, une heure de moins chaque jour pendant quelques semaines, ou quelques jours de RTT par-ci par-là, ça reste largement plus simple à gérer qu'un directeur absent pendant des mois. La quatrième étape utile pour se sortir de cette mauvaise passe, c'est de trouver une pensée apaisante. Ça, c'est une chose que j'ai appris avec une autre coach inspirante qui est Jenny Chamas. Je vous invite également à aller voir ce qu'elle propose. C'est une coach spécialisée dans le développement du leadership des femmes. J'ai beaucoup appris à travers ces programmes de formation et de coaching. Reprenons ici l'exemple de Justine. Justine pourrait se demander, quelle est la pensée la plus stressante que j'ai et qui me met dans cet état ? J'imagine que peut-être, cette pensée pourrait être, on m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. C'est une pensée qu'on peut avoir quand on est en surchauffe. Une fois cette pensée stressante identifiée, l'étape suivante est de réfléchir à qu'est-ce que je pourrais penser d'autre qui m'aiderait ? On est d'accord qu'on ne contrôle pas ses pensées. Mais par contre, on peut réfléchir à des pensées intentionnelles qui nous font du bien et les convoquer quand on en a besoin. Ici, par exemple, sa pensée aidante, ça pourrait être « Je fais ce que je peux chaque jour et c'est déjà beaucoup. J'avance dans la durée. Je ne suis pas une Wonder Woman. » Encore une fois, l'autre pensée stressante, elle va continuer à se présenter. Mais on pourra aller chercher celle-ci à chaque fois pour se rassurer. Et une astuce pour la formuler, c'est souvent de se dire Qu'est-ce que je dirais comme mot de réconfort à mon ou ma meilleure pote si il ou elle me confiait cette pensée ? On m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. Qu'est-ce que je lui répondrais ? Et l'idée, c'est de s'apporter à soi-même ce réconfort qu'on arrive facilement à apporter aux autres. De s'apporter un peu de douceur, de stopper le cercle vicieux de la surchauffe sans atteindre qu'on vienne nous sauver, car personne ne viendra nous sauver à part nous. Pour conclure, j'ai été un peu longue sur cet épisode, mais le sujet est important car j'ai l'impression que malheureusement, la surchauffe n'épargne pas les directeurs aujourd'hui moins que jamais. En en étant conscient et en étant vigilant, on peut mettre en place des garde-fous qui nous correspondent pour éviter que ça s'installe. J'en suis convaincue et c'est l'une des raisons qui m'animent pour diffuser ce podcast. J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné quelques pistes à travailler si vous vous sentez concerné par le sujet de la surchauffe ou de l'épuisement, ou si vous voulez l'éviter. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires ou vos questions sur LinkedIn. Vous pouvez également aider à faire connaître ce podcast en lui mettant 5 étoiles sur la plateforme d'écoute, à savoir Spotify ou Deezer. Merci et à très vite pour un nouvel épisode.

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Description

"Et si ton corps te parlait… mais que tu ne l’écoutais pas ?"


Dans cette deuxième partie sur la surchauffe des directeur·rice·s, je t’aide à reconnaître les signaux d’alerte avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que l’épuisement ne tombe pas du ciel : il s’installe progressivement, et ton corps te prévient bien avant que tu ne craques.


Les 5 symptômes qui peuvent nous alerter :

1️⃣ L’omniprésence du travail dans nos pensées :

2️⃣ Une émotivité exacerbée :

3️⃣ Des symptômes physiques :

4️⃣ Un rapport altéré à la nourriture :

5️⃣ La difficulté à prendre des décisions


Et maintenant, comment réagir ?

🔹 Étape 1 : Reconnaître son état

🔹 Étape 2 : Demander de l’aide

🔹 Étape 3 : Prendre du temps pour soi

🔹 Étape 4 : Avoir une pensée apaisante


La surchauffe, ça se soigne… mais il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. "Un·e directeur·rice épuisé·e ne fait pas de bon travail – et ça peut devenir délétère pour toute l’équipe."


À qui s’adresse cet épisode ?Directeur·rice·s en poste qui sentent la fatigue s’installer. ✔ Futur·e·s directeur·rice·s qui veulent anticiper les pièges. ✔ Tous ceux qui veulent prendre soin d’eux sans culpabiliser.


Bonne écoute ! Et n’oublie pas : 💬 Tu te reconnais dans ces symptômes ?Écris-moi sur LinkedIn (Marie LECUYER) avec #AlloDirecteur – je peux t’aider à trouver des solutions !


(PS : Tu as manqué la 1ère partie ? Écoute-la [ https://podcast.ausha.co/allo-directeur/directeurs-en-surchauffe-comment-eviter-l-epuisement-partie-1] pour comprendre les causes de la surchauffe et comment la prévenir !)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Allô Directeur, le podcast qui répond aux questions existentielles des directeurs. Vous allez écouter ici la deuxième partie de l'épisode consacré à la surchauffe des directeurs. Si vous n'avez pas encore écouté la première partie de cet épisode, je vous invite à l'écouter d'abord. J'évoque les raisons principales de l'épuisement des directeurs. ainsi que les moyens de prévention à mettre en place pour se protéger. Ok, maintenant qu'on a parlé des mesures préventives à l'épuisement, comment on reconnaît les symptômes de la surchauffe lorsqu'elle est là malgré tout ? Je vais évoquer ici 5 symptômes qui doivent alerter sur notre état d'épuisement. L'un des symptômes de l'épuisement au long cours, c'est la difficulté à couper avec le travail même quand on n'y est pas. Mais là, je ne parle pas d'une difficulté passagère ou liée à une situation particulière. Je parle de l'omniprésence du travail dans vos pensées en permanence. Le soir, le week-end, en vacances. C'est quand le travail envahit toutes vos pensées et que vous n'arrivez plus à vous en extraire. Ça, c'est un premier signe de surchauffe qui doit alerter. Le second symptôme qui peut vous alerter sur votre état, c'est une émotivité exacerbée. Lorsqu'on a atteint un certain stade d'épuisement physique, psychique, voire nerveux, parfois ça s'exprime de manière inconsciente par les émotions. Ça va être davantage d'irritabilité ou d'emportement au travail ou à la maison, alors que vous êtes quelqu'un de plutôt pondéré d'habitude. Dans ces cas-là, on sent qu'on dégoupille plus vite, mais sans vraiment identifier pourquoi. Un autre témoin anormal d'émotivité qui est évident, mais qu'on peut néanmoins mentionner, c'est les pleurs. Évidemment, j'enfonce une porte ouverte, mais quand on pleure régulièrement à cause du travail ou en y pensant, c'est un signal d'alerte à prendre en compte sans délai. Ça a été mon cas lorsque mon établissement a commencé à connaître des difficultés financières qui m'insécurisaient énormément. Je n'avais pas de solution et j'y pensais tout le temps, y compris la nuit. Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes. Et le matin, régulièrement, je pleurais avant d'aller au travail parce que ça me stressait. alors que Je suis de caractère plutôt joyeuse, je relativise facilement. Donc, ça m'a rapidement alertée sur mon état de surchauffe. Ça peut aussi se manifester par un syndrome du dimanche soir plus intense. Vous savez cette petite déprime qu'on a parfois le dimanche soir parce que le week-end est terminé ? C'est assez normal dans une moindre proportion. Mais quand ça devient envahissant au point que vous n'arrivez pas à le contrôler, ça peut être également un signal d'alerte. Je connais un directeur qui travaillait dans l'immobilier. et qui cumulait une charge de travail intense et une forte pression. Pendant sa fin de carrière, il a eu un syndrome du dimanche soir envahissant, au point qu'il ne fallait pas lui parler le dimanche soir tellement il était contrarié de devoir reprendre ce rythme de fou le lendemain. Il aurait aimé avoir un rythme plus tenable, mais il n'y arrivait pas et il ne s'écoutait pas vraiment. Son corps a fini par parler pour lui puisqu'il a développé des problèmes cardiaques. Heureusement, ils ont été pris à temps et bien soignés, mais il a mis du temps à s'écouter. Et cette anecdote, elle fait le lien avec mon troisième symptôme de furemelage, ce sont les symptômes physiques. Notre corps nous parle et il faut parfois savoir l'écouter. On n'est pas qu'un cerveau et une volonté, notre corps a souvent des choses à nous dire sur notre état psychique. Concrètement, les signaux d'alerte qui peuvent être intéressants d'observer, ça va être des insomnies, surtout si elles sont inhabituelles. Quand on n'arrive pas à s'endormir parce qu'on pense au travail, ou que ça nous réveille la nuit régulièrement ou très régulièrement, ça peut être un signe de surchauffe mentale. Évidemment, on peut aussi avoir des douleurs sans vraiment en identifier la raison. Suivant nos fragilités, ça va se manifester à des endroits différents. Certains en ont plein le dos, d'autres ce sont des migraines ou des douleurs d'estomac. Le point commun de toutes ces douleurs, c'est qu'elles peuvent être provoquées par des tensions internes et être une manifestation de stress. Parfois, on s'en rend d'ailleurs compte à l'occasion de vacances, Ou au bout de plusieurs jours, on se dit « tiens, j'ai plus de migraines, c'est bizarre, non ? » En tout cas, ça vaut toujours le coup de se demander ce qui peut provoquer ces tensions. Le quatrième signal d'alerte que j'évoquerai, et qui est variable selon les personnes, c'est le rapport altéré à la nourriture. Suivant notre profil, on va avoir soit une tendance à compenser les émotions négatives et le stress en se vengeant sur la nourriture, soit une tendance inverse à avoir une perte d'appétit, notamment quand on a l'estomac noué par le stress. Dans les deux cas, Si on arrive à identifier que c'est en lien avec le travail et que ça dure, ça doit être un signe d'alerte sur notre état psychique. Le dernier signal d'alerte que je voudrais citer ici, c'est la difficulté à prendre du recul ou à décider. Souvent, quand on est directeur et qu'on a choisi ce métier, à moins qu'on soit maso ou inconscient, c'est qu'on a une aptitude à trancher, voire un goût pour la prise de décision. Mais parfois, quand on est épuisé, on n'y arrive plus. Ça se voit parce que d'un coup, on a l'impression qu'on se noie dans un verre d'eau, on n'a plus de discernement. perd confiance en sa faculté à faire le bon choix. C'est à ce moment-là qu'il est précieux d'être bien entouré. Déjà, pour aller chercher du soutien, mais aussi pour que des personnes bienveillantes nous alertent sur le fait que peut-être on est en surchauffe et qu'on doit prendre soin de nous. Quels que soient les signaux d'alerte qu'on identifie en premier, il est fondamental de ne pas les ignorer en se disant que ça va se passer. Souvent, on réalise tardivement, voire trop tard, qu'on est surmené et les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes sur la santé. et durer beaucoup plus longtemps. Mais alors, quand on se rend compte qu'on est dans un état de surchauffe ou d'épuisement déjà installé, quels remèdes on peut actionner ? La première chose indispensable pour aller mieux, c'est de reconnaître son état et de mettre un mot dessus. Tant qu'on est dans l'évitement, dans le « ça va aller, je gère » ou qu'on met un couvercle sur les signaux, on ne peut pas avancer. Donc première étape, on prend conscience qu'on est dans un état de surmenage ou d'épuisement et on l'accepte. Et c'est déjà 50% du travail interne qui est fait quand on reconnaît la situation. Alors c'est sûr, ça demande de l'humilité, mais c'est un cadeau à se faire et à faire à son établissement, parce que c'est la condition indispensable pour se remettre en selle à long terme et pour continuer à être un bon directeur ou une bonne directrice. Parce que soyons honnêtes, une directrice ou un directeur qui va mal, ça ne fait pas du bon boulot et ça peut être délétère pour l'établissement. Deuxième étape. Une fois qu'on a reconnu qu'on n'était pas dans notre état psychique normal, on sollicite de l'aide. Idéalement avec un accompagnement individuel. Dans mon établissement, on a une convention avec une psychologue de travail libérale qui a un cabinet en ville. Et en fait, dès qu'un collaborateur en fait la demande ou que nous on repère un agent en souffrance, qu'il soit soignant, cadre ou directrice, il a la possibilité de voir gratuitement cette psychologue du travail pendant cinq séances. Après, si ça nécessite un accompagnement plus long, le relais est pris par un suivi au long cours. Mais bien souvent, les cinq séances suffisent à désamorcer la situation et à commencer à se remettre sur les bons rails. Ces séances, c'est un espace sécurisé, confidentiel, où on peut déposer son fardeau ou son stress, où l'on peut se montrer vulnérable sans être jugé et c'est déjà énorme. Et en tant que directeur, on n'est pas plus fort que nos équipes. même si on essaie de faire croire que si. Et c'est important, quand on sent qu'on en a besoin, de savoir s'accorder ce qu'on accorderait à l'un de nos collaborateurs. Je ne peux donc que vous encourager, si vous en ressentez le besoin, à aller voir un professionnel tel qu'un psychologue du travail plutôt que de penser que vous allez y arriver tout seul. Une autre étape, qui peut parfois être aidante mais qui n'est pas obligatoire, c'est d'oser en parler à quelques personnes de confiance. Des collègues directeurs qui peut-être ont déjà connu des situations similaires. et peuvent être un soutien précieux. Ça peut également être très précieux de pouvoir en parler à un référent si on sent bien sûr que cette personne saura être réceptive. Et je pense par exemple à N plus 1 si vous êtes directeur au sein d'un groupe ou d'une association ou si vous êtes adjoint. Ça peut être aidant lorsque notre interlocuteur de référence est au courant qu'on traverse une phase difficile. Ça peut lui permettre d'adapter son positionnement et ses demandes en sachant quelles problématiques on rencontre. En tant que directrice, Lorsque je sais qu'un de mes cadres est en surchauffe, je veille à être plus présente et j'adapte mes demandes vis-à-vis de la personne. J'essaye de l'accompagner à mon niveau. Ça me permet de comprendre pourquoi cette personne a des réactions inhabituelles. Je connais même une directrice pour qui cette personne référente a été sa DT ARS. Elle avait une relation de confiance avec la DT et lorsqu'elle s'est sentie en surmenage, elle en a informé cette DT. Celle-ci s'est montrée empathique et lui a même donné son 06 afin que la collègue puisse l'appeler si elle en ressentait le besoin. Je crois qu'elle ne l'a pas appelée, mais elle m'a confié que le simple fait de savoir qu'elle la soutenait et qu'elle pouvait l'appeler si besoin avait été très réconfortant. Bien sûr, c'est adapté au cas par cas et pas forcément à faire en systématique. La troisième étape indispensable pour stopper la surchauffe et retrouver de la sérénité, c'est de prendre du temps pour soi. Je sais que c'est difficile pour beaucoup de directeurs de s'autoriser à lever le pied, mais c'est pourtant salvateur quand on se sent dépassé. Et je suis intimement convaincue que prendre quelques jours de congé ou diminuer l'amplitude de ses journées pendant quelques temps est toujours moins pire qu'un arrêt au long cours. Et si on pense à l'intérêt d'établissement, une heure de moins chaque jour pendant quelques semaines, ou quelques jours de RTT par-ci par-là, ça reste largement plus simple à gérer qu'un directeur absent pendant des mois. La quatrième étape utile pour se sortir de cette mauvaise passe, c'est de trouver une pensée apaisante. Ça, c'est une chose que j'ai appris avec une autre coach inspirante qui est Jenny Chamas. Je vous invite également à aller voir ce qu'elle propose. C'est une coach spécialisée dans le développement du leadership des femmes. J'ai beaucoup appris à travers ces programmes de formation et de coaching. Reprenons ici l'exemple de Justine. Justine pourrait se demander, quelle est la pensée la plus stressante que j'ai et qui me met dans cet état ? J'imagine que peut-être, cette pensée pourrait être, on m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. C'est une pensée qu'on peut avoir quand on est en surchauffe. Une fois cette pensée stressante identifiée, l'étape suivante est de réfléchir à qu'est-ce que je pourrais penser d'autre qui m'aiderait ? On est d'accord qu'on ne contrôle pas ses pensées. Mais par contre, on peut réfléchir à des pensées intentionnelles qui nous font du bien et les convoquer quand on en a besoin. Ici, par exemple, sa pensée aidante, ça pourrait être « Je fais ce que je peux chaque jour et c'est déjà beaucoup. J'avance dans la durée. Je ne suis pas une Wonder Woman. » Encore une fois, l'autre pensée stressante, elle va continuer à se présenter. Mais on pourra aller chercher celle-ci à chaque fois pour se rassurer. Et une astuce pour la formuler, c'est souvent de se dire Qu'est-ce que je dirais comme mot de réconfort à mon ou ma meilleure pote si il ou elle me confiait cette pensée ? On m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. Qu'est-ce que je lui répondrais ? Et l'idée, c'est de s'apporter à soi-même ce réconfort qu'on arrive facilement à apporter aux autres. De s'apporter un peu de douceur, de stopper le cercle vicieux de la surchauffe sans atteindre qu'on vienne nous sauver, car personne ne viendra nous sauver à part nous. Pour conclure, j'ai été un peu longue sur cet épisode, mais le sujet est important car j'ai l'impression que malheureusement, la surchauffe n'épargne pas les directeurs aujourd'hui moins que jamais. En en étant conscient et en étant vigilant, on peut mettre en place des garde-fous qui nous correspondent pour éviter que ça s'installe. J'en suis convaincue et c'est l'une des raisons qui m'animent pour diffuser ce podcast. J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné quelques pistes à travailler si vous vous sentez concerné par le sujet de la surchauffe ou de l'épuisement, ou si vous voulez l'éviter. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires ou vos questions sur LinkedIn. Vous pouvez également aider à faire connaître ce podcast en lui mettant 5 étoiles sur la plateforme d'écoute, à savoir Spotify ou Deezer. Merci et à très vite pour un nouvel épisode.

Description

"Et si ton corps te parlait… mais que tu ne l’écoutais pas ?"


Dans cette deuxième partie sur la surchauffe des directeur·rice·s, je t’aide à reconnaître les signaux d’alerte avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que l’épuisement ne tombe pas du ciel : il s’installe progressivement, et ton corps te prévient bien avant que tu ne craques.


Les 5 symptômes qui peuvent nous alerter :

1️⃣ L’omniprésence du travail dans nos pensées :

2️⃣ Une émotivité exacerbée :

3️⃣ Des symptômes physiques :

4️⃣ Un rapport altéré à la nourriture :

5️⃣ La difficulté à prendre des décisions


Et maintenant, comment réagir ?

🔹 Étape 1 : Reconnaître son état

🔹 Étape 2 : Demander de l’aide

🔹 Étape 3 : Prendre du temps pour soi

🔹 Étape 4 : Avoir une pensée apaisante


La surchauffe, ça se soigne… mais il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. "Un·e directeur·rice épuisé·e ne fait pas de bon travail – et ça peut devenir délétère pour toute l’équipe."


À qui s’adresse cet épisode ?Directeur·rice·s en poste qui sentent la fatigue s’installer. ✔ Futur·e·s directeur·rice·s qui veulent anticiper les pièges. ✔ Tous ceux qui veulent prendre soin d’eux sans culpabiliser.


Bonne écoute ! Et n’oublie pas : 💬 Tu te reconnais dans ces symptômes ?Écris-moi sur LinkedIn (Marie LECUYER) avec #AlloDirecteur – je peux t’aider à trouver des solutions !


(PS : Tu as manqué la 1ère partie ? Écoute-la [ https://podcast.ausha.co/allo-directeur/directeurs-en-surchauffe-comment-eviter-l-epuisement-partie-1] pour comprendre les causes de la surchauffe et comment la prévenir !)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Allô Directeur, le podcast qui répond aux questions existentielles des directeurs. Vous allez écouter ici la deuxième partie de l'épisode consacré à la surchauffe des directeurs. Si vous n'avez pas encore écouté la première partie de cet épisode, je vous invite à l'écouter d'abord. J'évoque les raisons principales de l'épuisement des directeurs. ainsi que les moyens de prévention à mettre en place pour se protéger. Ok, maintenant qu'on a parlé des mesures préventives à l'épuisement, comment on reconnaît les symptômes de la surchauffe lorsqu'elle est là malgré tout ? Je vais évoquer ici 5 symptômes qui doivent alerter sur notre état d'épuisement. L'un des symptômes de l'épuisement au long cours, c'est la difficulté à couper avec le travail même quand on n'y est pas. Mais là, je ne parle pas d'une difficulté passagère ou liée à une situation particulière. Je parle de l'omniprésence du travail dans vos pensées en permanence. Le soir, le week-end, en vacances. C'est quand le travail envahit toutes vos pensées et que vous n'arrivez plus à vous en extraire. Ça, c'est un premier signe de surchauffe qui doit alerter. Le second symptôme qui peut vous alerter sur votre état, c'est une émotivité exacerbée. Lorsqu'on a atteint un certain stade d'épuisement physique, psychique, voire nerveux, parfois ça s'exprime de manière inconsciente par les émotions. Ça va être davantage d'irritabilité ou d'emportement au travail ou à la maison, alors que vous êtes quelqu'un de plutôt pondéré d'habitude. Dans ces cas-là, on sent qu'on dégoupille plus vite, mais sans vraiment identifier pourquoi. Un autre témoin anormal d'émotivité qui est évident, mais qu'on peut néanmoins mentionner, c'est les pleurs. Évidemment, j'enfonce une porte ouverte, mais quand on pleure régulièrement à cause du travail ou en y pensant, c'est un signal d'alerte à prendre en compte sans délai. Ça a été mon cas lorsque mon établissement a commencé à connaître des difficultés financières qui m'insécurisaient énormément. Je n'avais pas de solution et j'y pensais tout le temps, y compris la nuit. Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes. Et le matin, régulièrement, je pleurais avant d'aller au travail parce que ça me stressait. alors que Je suis de caractère plutôt joyeuse, je relativise facilement. Donc, ça m'a rapidement alertée sur mon état de surchauffe. Ça peut aussi se manifester par un syndrome du dimanche soir plus intense. Vous savez cette petite déprime qu'on a parfois le dimanche soir parce que le week-end est terminé ? C'est assez normal dans une moindre proportion. Mais quand ça devient envahissant au point que vous n'arrivez pas à le contrôler, ça peut être également un signal d'alerte. Je connais un directeur qui travaillait dans l'immobilier. et qui cumulait une charge de travail intense et une forte pression. Pendant sa fin de carrière, il a eu un syndrome du dimanche soir envahissant, au point qu'il ne fallait pas lui parler le dimanche soir tellement il était contrarié de devoir reprendre ce rythme de fou le lendemain. Il aurait aimé avoir un rythme plus tenable, mais il n'y arrivait pas et il ne s'écoutait pas vraiment. Son corps a fini par parler pour lui puisqu'il a développé des problèmes cardiaques. Heureusement, ils ont été pris à temps et bien soignés, mais il a mis du temps à s'écouter. Et cette anecdote, elle fait le lien avec mon troisième symptôme de furemelage, ce sont les symptômes physiques. Notre corps nous parle et il faut parfois savoir l'écouter. On n'est pas qu'un cerveau et une volonté, notre corps a souvent des choses à nous dire sur notre état psychique. Concrètement, les signaux d'alerte qui peuvent être intéressants d'observer, ça va être des insomnies, surtout si elles sont inhabituelles. Quand on n'arrive pas à s'endormir parce qu'on pense au travail, ou que ça nous réveille la nuit régulièrement ou très régulièrement, ça peut être un signe de surchauffe mentale. Évidemment, on peut aussi avoir des douleurs sans vraiment en identifier la raison. Suivant nos fragilités, ça va se manifester à des endroits différents. Certains en ont plein le dos, d'autres ce sont des migraines ou des douleurs d'estomac. Le point commun de toutes ces douleurs, c'est qu'elles peuvent être provoquées par des tensions internes et être une manifestation de stress. Parfois, on s'en rend d'ailleurs compte à l'occasion de vacances, Ou au bout de plusieurs jours, on se dit « tiens, j'ai plus de migraines, c'est bizarre, non ? » En tout cas, ça vaut toujours le coup de se demander ce qui peut provoquer ces tensions. Le quatrième signal d'alerte que j'évoquerai, et qui est variable selon les personnes, c'est le rapport altéré à la nourriture. Suivant notre profil, on va avoir soit une tendance à compenser les émotions négatives et le stress en se vengeant sur la nourriture, soit une tendance inverse à avoir une perte d'appétit, notamment quand on a l'estomac noué par le stress. Dans les deux cas, Si on arrive à identifier que c'est en lien avec le travail et que ça dure, ça doit être un signe d'alerte sur notre état psychique. Le dernier signal d'alerte que je voudrais citer ici, c'est la difficulté à prendre du recul ou à décider. Souvent, quand on est directeur et qu'on a choisi ce métier, à moins qu'on soit maso ou inconscient, c'est qu'on a une aptitude à trancher, voire un goût pour la prise de décision. Mais parfois, quand on est épuisé, on n'y arrive plus. Ça se voit parce que d'un coup, on a l'impression qu'on se noie dans un verre d'eau, on n'a plus de discernement. perd confiance en sa faculté à faire le bon choix. C'est à ce moment-là qu'il est précieux d'être bien entouré. Déjà, pour aller chercher du soutien, mais aussi pour que des personnes bienveillantes nous alertent sur le fait que peut-être on est en surchauffe et qu'on doit prendre soin de nous. Quels que soient les signaux d'alerte qu'on identifie en premier, il est fondamental de ne pas les ignorer en se disant que ça va se passer. Souvent, on réalise tardivement, voire trop tard, qu'on est surmené et les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes sur la santé. et durer beaucoup plus longtemps. Mais alors, quand on se rend compte qu'on est dans un état de surchauffe ou d'épuisement déjà installé, quels remèdes on peut actionner ? La première chose indispensable pour aller mieux, c'est de reconnaître son état et de mettre un mot dessus. Tant qu'on est dans l'évitement, dans le « ça va aller, je gère » ou qu'on met un couvercle sur les signaux, on ne peut pas avancer. Donc première étape, on prend conscience qu'on est dans un état de surmenage ou d'épuisement et on l'accepte. Et c'est déjà 50% du travail interne qui est fait quand on reconnaît la situation. Alors c'est sûr, ça demande de l'humilité, mais c'est un cadeau à se faire et à faire à son établissement, parce que c'est la condition indispensable pour se remettre en selle à long terme et pour continuer à être un bon directeur ou une bonne directrice. Parce que soyons honnêtes, une directrice ou un directeur qui va mal, ça ne fait pas du bon boulot et ça peut être délétère pour l'établissement. Deuxième étape. Une fois qu'on a reconnu qu'on n'était pas dans notre état psychique normal, on sollicite de l'aide. Idéalement avec un accompagnement individuel. Dans mon établissement, on a une convention avec une psychologue de travail libérale qui a un cabinet en ville. Et en fait, dès qu'un collaborateur en fait la demande ou que nous on repère un agent en souffrance, qu'il soit soignant, cadre ou directrice, il a la possibilité de voir gratuitement cette psychologue du travail pendant cinq séances. Après, si ça nécessite un accompagnement plus long, le relais est pris par un suivi au long cours. Mais bien souvent, les cinq séances suffisent à désamorcer la situation et à commencer à se remettre sur les bons rails. Ces séances, c'est un espace sécurisé, confidentiel, où on peut déposer son fardeau ou son stress, où l'on peut se montrer vulnérable sans être jugé et c'est déjà énorme. Et en tant que directeur, on n'est pas plus fort que nos équipes. même si on essaie de faire croire que si. Et c'est important, quand on sent qu'on en a besoin, de savoir s'accorder ce qu'on accorderait à l'un de nos collaborateurs. Je ne peux donc que vous encourager, si vous en ressentez le besoin, à aller voir un professionnel tel qu'un psychologue du travail plutôt que de penser que vous allez y arriver tout seul. Une autre étape, qui peut parfois être aidante mais qui n'est pas obligatoire, c'est d'oser en parler à quelques personnes de confiance. Des collègues directeurs qui peut-être ont déjà connu des situations similaires. et peuvent être un soutien précieux. Ça peut également être très précieux de pouvoir en parler à un référent si on sent bien sûr que cette personne saura être réceptive. Et je pense par exemple à N plus 1 si vous êtes directeur au sein d'un groupe ou d'une association ou si vous êtes adjoint. Ça peut être aidant lorsque notre interlocuteur de référence est au courant qu'on traverse une phase difficile. Ça peut lui permettre d'adapter son positionnement et ses demandes en sachant quelles problématiques on rencontre. En tant que directrice, Lorsque je sais qu'un de mes cadres est en surchauffe, je veille à être plus présente et j'adapte mes demandes vis-à-vis de la personne. J'essaye de l'accompagner à mon niveau. Ça me permet de comprendre pourquoi cette personne a des réactions inhabituelles. Je connais même une directrice pour qui cette personne référente a été sa DT ARS. Elle avait une relation de confiance avec la DT et lorsqu'elle s'est sentie en surmenage, elle en a informé cette DT. Celle-ci s'est montrée empathique et lui a même donné son 06 afin que la collègue puisse l'appeler si elle en ressentait le besoin. Je crois qu'elle ne l'a pas appelée, mais elle m'a confié que le simple fait de savoir qu'elle la soutenait et qu'elle pouvait l'appeler si besoin avait été très réconfortant. Bien sûr, c'est adapté au cas par cas et pas forcément à faire en systématique. La troisième étape indispensable pour stopper la surchauffe et retrouver de la sérénité, c'est de prendre du temps pour soi. Je sais que c'est difficile pour beaucoup de directeurs de s'autoriser à lever le pied, mais c'est pourtant salvateur quand on se sent dépassé. Et je suis intimement convaincue que prendre quelques jours de congé ou diminuer l'amplitude de ses journées pendant quelques temps est toujours moins pire qu'un arrêt au long cours. Et si on pense à l'intérêt d'établissement, une heure de moins chaque jour pendant quelques semaines, ou quelques jours de RTT par-ci par-là, ça reste largement plus simple à gérer qu'un directeur absent pendant des mois. La quatrième étape utile pour se sortir de cette mauvaise passe, c'est de trouver une pensée apaisante. Ça, c'est une chose que j'ai appris avec une autre coach inspirante qui est Jenny Chamas. Je vous invite également à aller voir ce qu'elle propose. C'est une coach spécialisée dans le développement du leadership des femmes. J'ai beaucoup appris à travers ces programmes de formation et de coaching. Reprenons ici l'exemple de Justine. Justine pourrait se demander, quelle est la pensée la plus stressante que j'ai et qui me met dans cet état ? J'imagine que peut-être, cette pensée pourrait être, on m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. C'est une pensée qu'on peut avoir quand on est en surchauffe. Une fois cette pensée stressante identifiée, l'étape suivante est de réfléchir à qu'est-ce que je pourrais penser d'autre qui m'aiderait ? On est d'accord qu'on ne contrôle pas ses pensées. Mais par contre, on peut réfléchir à des pensées intentionnelles qui nous font du bien et les convoquer quand on en a besoin. Ici, par exemple, sa pensée aidante, ça pourrait être « Je fais ce que je peux chaque jour et c'est déjà beaucoup. J'avance dans la durée. Je ne suis pas une Wonder Woman. » Encore une fois, l'autre pensée stressante, elle va continuer à se présenter. Mais on pourra aller chercher celle-ci à chaque fois pour se rassurer. Et une astuce pour la formuler, c'est souvent de se dire Qu'est-ce que je dirais comme mot de réconfort à mon ou ma meilleure pote si il ou elle me confiait cette pensée ? On m'en demande trop, je ne vais pas tenir à ce rythme-là. Qu'est-ce que je lui répondrais ? Et l'idée, c'est de s'apporter à soi-même ce réconfort qu'on arrive facilement à apporter aux autres. De s'apporter un peu de douceur, de stopper le cercle vicieux de la surchauffe sans atteindre qu'on vienne nous sauver, car personne ne viendra nous sauver à part nous. Pour conclure, j'ai été un peu longue sur cet épisode, mais le sujet est important car j'ai l'impression que malheureusement, la surchauffe n'épargne pas les directeurs aujourd'hui moins que jamais. En en étant conscient et en étant vigilant, on peut mettre en place des garde-fous qui nous correspondent pour éviter que ça s'installe. J'en suis convaincue et c'est l'une des raisons qui m'animent pour diffuser ce podcast. J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné quelques pistes à travailler si vous vous sentez concerné par le sujet de la surchauffe ou de l'épuisement, ou si vous voulez l'éviter. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires ou vos questions sur LinkedIn. Vous pouvez également aider à faire connaître ce podcast en lui mettant 5 étoiles sur la plateforme d'écoute, à savoir Spotify ou Deezer. Merci et à très vite pour un nouvel épisode.

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