ArtEcoVert Pauline LerouxOn a des accélérateurs, des boosters qui vont en faveur de la couleur végétale. Déjà, premièrement, on a la demande du consommateur. La conscience écologique des consommateurs n'a jamais été aussi forte. Ils privilégient des produits respectueux de l'environnement. Ils font eux-mêmes attention à ce qui se consomme. Et on sait que les consommateurs sont ceux qui poussent les entreprises à transformer leurs pratiques. On a aussi des lanceurs d'alerte. Je pense notamment à Audrey Millet, je pense que c'est l'épisode 15, avec son livre, Le livre noir de la mode, que je vous mets en descriptif ici, qu'il faut absolument lire, écoutez au moins l'épisode, il est passionnant, je n'ai que des bons retours dessus. On a l'augmentation de la sensibilisation de cette histoire avec des interventions dans les écoles, des expositions de personnes qui travaillent la couleur végétale, qui viennent partager leur savoir, on a de plus en plus de formateurs, de démonstrateurs, d'ateliers d'initiation et ça, ça aide le grand public à prendre conscience de l'existence de la couleur végétale. Alors, un autre booster que je n'ai pas su classer, c'est l'argument marketing. En fait, c'est hyper puissant dans le secteur de la mode, de la cosmétique et de l'alimentation, de parler d'un retour du naturel, de parler de couleurs naturelles. Donc, c'est un argument qui frôle le greenwashing parfois, mais quand il est bien fait, peut-être un vrai argument de différenciation. On a aussi l'engagement de marques éthiques. Donc il y a plusieurs grandes marques qui s'engagent pour intégrer les teintures végétales dans leurs collections, que ce soit des collections capsule ou autres, donc dans la mode, dans la déco d'intérieur, etc. Mais également dans les cosmétiques. Et l'idée ici, c'est vraiment de soutenir ces marques éthiques et de les mettre en avant sur le podcast à Recover pour le travail formidable qui est fait. Ensuite, un autre booster formidable et qui accélère beaucoup, mais par la répression, c'est la pression réglementaire. Donc, il y a vraiment eu un réveil de la régulation des normes internationales. Donc, ça a commencé par l'alimentaire. J'étais, moi, dans l'alimentaire avant. Ça s'est poursuivi sur les cosmétiques. Maintenant, c'est sur le textile. Et on le constate par la restriction sur des colorants de synthèse. De plus en plus de substances chimiques sont interdites ou limitées, notamment avec la réglementation REACH. en Europe. Il y a des initiatives majeures pour la biodiversité en France qui poussent aussi à réfléchir à l'agriculture tinctoriale. Pourquoi ? Parce qu'on cherche à protéger et restaurer la biodiversité d'ici 2030. Donc, ça dit qu'on pourrait, par exemple, je vous en ai déjà parlé, intégrer des haies, intégrer de l'interculture avec des plantes tinctoriales. La culture de plantes tinctoriales, c'est de la biodiversité, que ce soit pour les plantes. ou pour la faune et la flore, que ça attire. Dans la pression réglementaire, on a aussi tout ce qui est sujet autour de l'eau. Là aussi, la couleur végétale a son rôle à jouer dans tout ce qui est programme de dépollution de l'eau en France. Par exemple, le Plan national pour l'eau, le PNE, qui, lui, vise à réduire les pesticides, moderniser les stations d'épuration, restaurer les zones humides, mais aussi travailler sur les micropolluants, donc les médicaments, la pression, les produits chimiques. C'est aussi des programmes régionaux avec l'Agence de l'eau, qui sont là plus spécifiquement par bassin hydrographique. Et en gros, l'idée, c'est de réduire les rejets industriels, de travailler une agriculture durable. Il y a aussi la réglementation sur les réductions de pesticides, réglementation sur les produits chimiques et la lutte contre les microplastiques. Et enfin, il y a des nouvelles innovations sur l'eau, comme des techniques de phytoépuration ou de bioremédiation. Et vous seriez surpris de savoir que dans plusieurs études scientifiques, on parle des plantes tinctoriales ou des colorants végétaux dans ces innovations. Alors aussi, un autre booster, c'est le contexte économique avec l'indépendance économique. On l'a vu récemment, l'indépendance dans les ressources est clé et notamment de ne pas être dépendant de, par exemple, la couleur ou de dériver de pétrole pour faire sa couleur, ça peut être une des pistes d'indépendance économique. On a aussi le fort impact de l'économie circulaire et de la bioéconomie, avec les sujets comme la compostabilité et l'utilisation des sous-produits agricoles. Et là, la couleur végétale a son rôle à jouer, parce qu'économie circulaire, on ne peut pas faire mieux. Les plantes sont renouvelables, elles sont biodégradables, donc dans l'eau et dans le sol, sans polluants. Et on utilise aussi dans la couleur végétale des sous-produits agricoles pour faire des couleurs. stable et durable. Certains l'ont vu comme une opportunité économique avec la création de nouvelles filières pour développer des cultures spécifiques qui favorisent du coup l'agriculture locale, biologique et souvent restaurent la biodiversité. C'est une vraie valeur ajoutée et il y a déjà des programmes et des projets en cours, mais bien sûr, sous accord de confidentialité, je ne peux vous en parler. Ça va sortir, j'espère, très rapidement. Ensuite, un autre accélérateur, c'est les aides publiques. Vous avez remarqué qu'il y a énormément de subventions qui sont allouées pour les produits et les projets durables. Donc, la couleur végétale fait complètement partie de ce domaine de développement durable. Il y a la promotion des circuits courts, qui est plus qu'une tendance, une vraie façon de penser, avec l'ancrage territorial. Et là, pareil, la couleur végétale a sa carte à jouer. Et dans l'innovation, on a tout ce qui est amélioration des techniques. Donc des techniques d'extraction, décolorant avec les molécules spécifiques, la fixation des pigments qui se fait mieux, les produits post-teinture qui sont de plus en plus innovants. On a aussi la bio-extraction qui fait qu'on est plus vertueux quand on extrait avec des produits plus sains. Enfin, il y a un gros booster, c'est la préservation du patrimoine, la volonté de valoriser les savoir-faire ancestraux. notamment la préservation des pratiques artisanales dans des cultures du monde entier, qui sont chères à Dominique Cardon, je vous renvoie à l'épisode 5 et 6 du podcast, ou aussi la reconnaissance du patrimoine culturel immatériel en France avec le pastel des teinturiers, Isatis Tinctoria, en pays de Cocagne, qui montre un vrai intérêt de la couleur végétale dans la conservation du patrimoine. Ensuite, un gros booster aussi, c'est l'appel des créateurs et des artisans, que ce soit des designers, des artistes, etc., des plasticiens, qui adoptent des pigments naturels pour leur création unique et authentique et qui communiquent dessus. Et enfin, il y a un gros booster, c'est la prévention des risques. Vous savez que par rapport à la santé de la population, il y a pas mal de maladies de peau, de cancer et d'infertilité pour lesquelles les colorants de synthèse sont pointés du doigt, à tort ou à raison. mais ça crée une certaine vigilance. Et donc, dans la prévention des risques, il serait intéressant de creuser davantage le sujet. Alors, il y a plein de choses qui nous montrent qu'on est sur la bonne voie. Tous ces signaux faibles nous indiquent de plus en plus qu'ils deviennent d'ailleurs des signaux forts. Il y a énormément d'études scientifiques sur le sujet de la couleur végétale, des colorants biosourcés, ça dépend comment on les appelle, beaucoup de brevets déposés. d'accord de confidentialité, donc ces fameux NDA, et il y a une volonté réelle d'institution, comme l'ECTI notamment, qui est venu nous parler d'un programme vraiment spécifique à la couleur végétale, la teinture végétale. Alors, ça n'est pas exhaustif tout ce que j'ai dit, mais pour vous montrer qu'on est sur la bonne voie, alors s'il vous plaît, trois actions concrètes. Rejoignez la communauté à récouvrir sur Patreon, parlez du podcast autour de vous aux personnes susceptibles d'être intéressées. touche de près ou de loin à la couleur, ça peut toujours être une ouverture d'esprit de découvrir la couleur végétale. Et enfin, abonnez-vous à la newsletter du podcast si ça n'est pas déjà fait pour continuer ces épisodes que je vous propose. Belle journée à tous !
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