- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art,
- ArtEcoVert
d'écologie et de verdure.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.
- Dahlia Milon
Mon but,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors, c'est parti ! Bonne écoute !
- ArtEcoVert
Je suis ravie d'accueillir sur le podcast ArtEcoVert Dahlia Milon. Bonjour Dahlia !
- Dahlia Milon
Bonjour !
- ArtEcoVert
Alors, on part au Canada aujourd'hui. On va ouvrir un peu les chakras des Français et voir un peu ce qui se passe ailleurs. Dalia, ça fait longtemps qu'on m'a parlé de toi dans les épisodes. Je te suis sur les réseaux sociaux. Je t'ai vue à une des conférences de Vanessa. Je ne retiens jamais son nom de famille, mais on en parlera. Et je me suis dit, bon, allez, il n'y a plus d'excuses. Il faut absolument que je contacte Dalia. Donc, je suis ravie de t'avoir. Est-ce que tu pourrais, pour les auditeurs, te présenter et raconter ton parcours qui t'a amenée à la couleur végétale, ta formation, etc., etc.
- Dahlia Milon
Oui, bonjour. Mon nom, c'est Dalia Milon. Je viens du Québec, au Canada. Et puis, ma formation, j'ai eu une formation en métier d'art. Ici, au Québec, on a des écoles qui sont au niveau... Notre système scolaire est différent de le vôtre, mais je vais parler dans mon langage de système scolaire. C'est au niveau collégial, donc c'est avant l'université. C'est des techniques de trois ans où c'est là qu'on apprend, entre autres, c'est comme des écoles pratiques. où on apprend par les bénisteries, la joaillerie. Et il y a deux écoles en lien au textile. Elles sont malheureusement séparées, mais il y a une école en impression textile où on va voir la sérigraphie et la teinture. Puis une école qu'on dit ici en construction textile où on apprend les structures des tissus. Donc, c'est le tissage et le tricot. Donc, moi, je viens de l'école de construction textile. Et donc, j'ai fini en 2007 cette école-là. Et puis, je me suis spécialisée en tricot. Puis le tricot, c'est le tricot machine. Donc, on va utiliser même le système informatique. Ça reste des petites... C'est pas des grosses tricoteuses industrielles. Ça reste assez domestique. Donc là, je designais avec l'informatique ou pas, selon mes designs. Puis sinon, je le tricotais. Donc, j'ai eu ma petite entreprise d'accessoires mode en tricot. Puis assez vite, j'ai commencé à enseigner le tricot à l'école de construction textile. J'ai enseigné six ans à Montréal, puis il y a une autre école métier d'art à Québec, puis j'ai enseigné trois ans à l'école de Québec, plus un cours d'œuvres textiles. Donc, dans ma formation, j'avais une partie très artisanale dans laquelle j'avais une collection d'accessoires mode, mais il y avait aussi un volet plus d'œuvres d'expression. Une fois par année, je faisais à peu près une exposition où ces moments-là d'œuvres d'expression me permettaient premièrement d'évoluer au niveau technique parce que j'avais moins de contraintes de rentabilité et de production. Donc, j'étais plus dans ma recherche et développement un peu. Puis après ça, je prenais souvent des textures en tricot que j'avais développées pendant ces œuvres-là, puis je les rendais plus commercialisables pour faire des accessoires mode. Puis j'ai aussi fait beaucoup de travail en tant que technicienne aussi. À l'école, il y avait un gros métier, j'accorde. Donc, j'ai tissé beaucoup d'œuvres d'artistes à travers le monde en tissage j'accorde. Fait que j'étais vraiment celle qui tissait. Fait que tous ces emplois-là m'ont donné comme un peu une méthodologie de travail, dans le fond, pour comment approfondir une technique. Et puis... Est-ce que tu as une question ou je continue ? Je m'excuse.
- ArtEcoVert
Alors, attends, j'ai deux questions parce qu'en fait, moi, ce n'est pas mon domaine, le textile, forcément. Et du coup, je suis très intriguée par... C'est par rapport aux tricots-machines. À la machine de tricot, plutôt. Je suis étonnée. J'aimerais bien que tu en parles un peu plus. Est-ce que, par exemple, les gros industriels qui proposent, par exemple, des pulls dans les chaînes de distribution... C'est des énormes machines de tricot et ensuite c'est assemblé. Est-ce que tu peux nous faire un peu une échelle, le rythme entre tricoter à la main et tricoter en machine ? Parce que tu vois, moi ça, ça m'intrigue un peu. J'avoue que je ne connais pas et j'aimerais bien m'expliquer.
- Dahlia Milon
Je pourrais dire, dans le domaine du tricot, on a ce qui est plus connu, le tricot main, donc avec les broches à tricoter. Après ça, on se rend vite compte qu'on ne peut pas vraiment vendre ce qu'on fait avec le tricot à l'aiguille parce que c'est vraiment long. Donc, un état plus productif, ça serait d'utiliser ces machines que je parlais, tricot machine. C'est grand comme un clavier. à peu près pour faire du piano. On pourrait dire ça, un clavier. Puis c'est plein de petites aiguilles qui peuvent... Et avec un chariot, je viens passer un chariot qui fait avancer et reculer les aiguilles. Puis il y a un distributeur de fil qui vient donner le fil avec le chariot. Ce qui fait qu'un rang, au lieu de le faire à la main, je fais juste... C'est un passage de chariot. Donc ça, on comprend un rang, deux rangs, trois rangs. Là, la vitesse, ça nous permet... de comprendre à quel point je peux être déjà plus rentable dans mon tricotage, dans le fond. Mais ça reste une machine qui est, on fait une pièce à la fois qui est très, elle reste très domestique. C'est pas une grosse machine industrielle. Quand on achète des tricots dans le commerce, c'est pas fait nécessairement avec ces machines-là. C'est vraiment des machines encore plus industrielles qui peuvent même faire du tricot forme sans couture. qui est déjà beaucoup plus complexe au niveau de l'informatique. Par contre, ces machines-là que je parlais du début, que j'ai utilisées, ils ont un support informatique. Donc, je peux venir tricoter mes motifs de tricot ou mes structures du tricot. Mais, exemple, si je fais une forme d'un chandail, donc la forme du tricot, je dois la faire manuellement. Donc, c'est moi qui viens avec des petits outils. tasser les mailles, augmenter des mailles ou fermer des mailles. Donc, ça reste qu'il y a une... C'est comme un piano, vraiment. Ça n'enlève pas le côté virtuose de la personne. Ce n'est pas déjà programmé. L'artisan reste participatif dans cette façon de faire le tricot, mais ça me permet d'être juste assez plus vite pour pouvoir vendre mes tricots. Puis c'est une machine, pour moi, ce que j'aimais beaucoup. Vas-y,
- ArtEcoVert
un décalage.
- Dahlia Milon
Vas-y, vas-y. Oui ! Pour un créateur, c'est très agréable de travailler avec cette machine-là parce que quand, ou en tout cas pour moi, vu que je suis spontanée comme personne, quand j'ai une idée, je peux tout de suite tester mon idée. Si elle est à corriger, je peux faire la correction tout de suite. Donc, il y a un dialogue qui est très constructif, très valorisant et agréable. À comparer au métier à tisser, il faut prévoir une chaîne d'avance, qu'on est vraiment pris dans des calculs. pour prévoir ce que je n'ai pas vraiment avec la machine à tricoter.
- ArtEcoVert
D'accord. Et donc, du coup, est-ce qu'avec ta machine à tricoter, tu peux, par exemple, faire un pull ? Comment tu dois fonctionner ? C'est une bande complète que tu fais et tu viens assembler. Comment ça fonctionne pour faire, par exemple, une pièce, en fait ?
- Dahlia Milon
Tout va dépendre du patron et de ta créativité. Un pull pourrait être fait dans une pièce, quand même. Mais mettons un classique. Ça serait qu'on va tricoter les panneaux du tronc, dans le fond. Donc, selon mon motif, ça pourrait être du jacquard, des mailles ramassées, mailles glissées. Je peux dessiner ou designer un motif. Puis, je vais avoir à calculer pour tant de centimètres sur mon corps, c'est combien de mailles. Donc, j'ai un échantillon calibré à faire avec le motif. Quand ces calculs-là ont été faits, là, je sais, exemple, que j'ai... 180 mailles de montée sur ma machine. Donc là, je vais commencer à tricoter ma partie. Puis quand j'ai à faire les amanchures, je vais diminuer. J'ai tous mes ratios pour diminuer de 6 cm. Je dois fermer 4 mailles, exemple, ou peu importe. Donc je vais faire avec ces petits outils-là, ces formes-là. Donc je vais faire le panneau du devant, du derrière, et les manches aussi. Si j'ai un capuchon, je vais tricoter par la suite toutes ces parties-là séparées. Puis, je vais venir les assembler par des coutures, soit à la main, ou on a une machine ici, je ne sais pas le nom en français, mais c'est un linker. Donc, c'est comme une machine circulaire que je viens installer mon tricot, puis elle a une aiguille qui fait le point de fermeture, dans le fond, pas de fermeture, mais de couture des deux pièces de tricot ensemble. Ça va un petit peu plus vite que si je le faisais à la main, au locuto, sur la machine. Oui, j'imagine. Ok,
- ArtEcoVert
est-ce que tu permets aussi ? Parce que je ne le connaissais pas.
- Dahlia Milon
Ça permet de faire un tricot, peut-être un chandail dans une journée, ce qui fait que ça reste long, mais beaucoup plus vite qu'à la main. Mais en faire une industrie, mon tricot, il vaut quand même de... un certain prix à cause de cette lenteur-là, mais c'est parfait quand on aime, à l'échelle artisanale, de rester artisan, pas industriel. C'est une machine. Je ne l'en fais plus maintenant. Je suis maintenant dans une phase de ma vie où je suis sur les couleurs végétales, mais ce n'est pas parce que je ne l'aime pas, c'est que j'ai l'impression qu'un jour, je vais y revenir, c'est certain. D'accord.
- ArtEcoVert
Parce que je te pose cette question, ce n'est pas anodin, c'est que, tu vois, en France, cet hiver, on s'est dit... Mais c'est fou, si on cherche un pull tricoté avec de la laine végétale, où est-ce qu'on va ? Et en fait, tu as plein d'artisanes qui ont dit, moi, j'essaye de tricoter au plus vite, mais en fait, je n'arrive pas à vendre quelque chose d'accessible. Et donc, ta machine semi-industrielle serait pour moi une bonne alternative pour rester en artisanat, appliquer la couleur végétale, mais aussi avoir quand même un rendement assez important pour fournir les personnes… qui souhaitent avoir un pull, pas attendre une année ou attendre un mois, tu vois. Donc, voilà, c'est une parenthèse dans une parenthèse, mais du coup, c'était pour mieux comprendre cette tricot machine. Et du coup, vas-y, continue sur ton parcours. Je me suis permise de t'interrompre pour comprendre.
- Dahlia Milon
Non, c'est pas de souci. Non, c'est très bien. Mais je vais revenir parce que, oui, c'est plus rentable, mais ça le fait partie. Au début, j'ai commencé les couleurs végétales en pensant teindre mes tricots. Puis maintenant que je... Mais... Moi, je m'exigeais en fait de produire les plantes, puis les motifs. Je dois dire que dans ma création avec la machine à tricoter, je n'utilisais pas vraiment la partie informatique pour créer les motifs. Je m'étais spécialisée en intervention manuelle qui me permettait une plus grande créativité où je pouvais développer des textures plus intéressantes, ce qui faisait que ça pouvait être un petit peu plus long que si j'avais juste la machine à tricoter. Mais dans mes calculs... ça faisait en sorte que mon tricot valait encore toujours plus cher. Donc, tu restes dans une production de luxe. Mais peut-être que j'aurais pu sacrifier un peu de créativité pour rendre ça un jersey simple. Finalement, en texture, de minimiser le coût, de diminuer un peu les coûts en gardant un tricot plus simple et de penser en termes pour mieux valoriser peut-être juste la couleur. J'avais peut-être encore un travail à faire, mais ça reste que ça fait des productions de luxe, haut de gamme quand même. Pendant ces années-là, ça a duré peut-être 10 ans, de 2007 à 2015 en fait. Pas tout à fait 10 ans. 8 ans, c'est ce que je faisais. Donc, j'enseignais le tricot au cégep. Je tissais des tissus pour les autres, d'autres arts. Puis à côté, j'avais ma production d'accessoires mode que je vendais pas tant en boutique, mais plutôt dans des foires métiers d'art, dans le fond, à Montréal et à Toronto. Et du bouche à oreille, évidemment, par la suite. Puis ce moment-là est quand même important dans ma vie parce que j'ai appris à enseigner, premièrement, les métiers d'art comme une technique manuelle. Aussi à... à démocratiser ma connaissance. Ce que j'apprenais de partager, pas démocratiser, je vais reprendre ma phrase, j'ai appris à partager mes connaissances. Ça veut dire de pas garder pour soi les trouvailles qu'on fait. Puis pour moi, ça a été, c'était pas organique dans le milieu métier d'art à l'époque. On sentait qu'il y avait un mouvement où les gens voulaient partager plus. Il y avait encore la culture de garder nos secrets, parce que c'est aussi ce qui nous définit, nous différencie, mais... Pour moi, quand j'ai commencé le travail de professeur en tricot, ils sont venus me chercher parce que j'avais une approche créative du tricot, avec tout le tricot partiel, ce que je disais, mais ça a été un choix de dire, regarde-le pas pour toi, partage, puis fais confiance que les étudiants, ils vont te poser des questions, tu vas juste devenir meilleur parce que tu vas devoir aider, trouver des solutions, puis il va y avoir un dialogue après ça entre l'étudiant et l'artiste. artisan, dans le fond, ou le professeur, puis c'est comme ça qu'on fait évoluer un milieu, dans le fond, où on fait évoluer un milieu, puis une connaissance technique, puis ça, c'est pour moi la base de ce que je fais en ce moment, vraiment, ça revient avec les couleurs, au lieu de dire, bien, je vais me différencier de tout le monde comme artisan, puis de vendre juste mes choses, où j'ai décidé de, pour l'instant, je crée moins, mais je... partage cette connaissance-là dans le but de créer une communauté autour de la couleur végétale parce que sinon, c'est plate. C'est pas aussi satisfaisant comme humain. Oui, on est plus différent des autres. On a une spécialité qui nous est propre, mais on est tout seul. Donc, pour moi, il y a moins d'intérêt.
- ArtEcoVert
OK, d'accord. Donc, après ces études, après cette période de transmission, comment t'en es arrivée à ce que tu fais aujourd'hui ?
- Dahlia Milon
Oui, j'ai voulu changer de milieu. Dans le fond, c'est aussi le hasard qui m'a permis de changer, de modifier ma pratique. Je dois dire que les techniques, que j'utilisais dans mes tricots était très demandant. C'était vraiment de la méditation active. C'était des rythmes, plusieurs rythmes à la fois à conserver. Quand je tricotais, je comptais, mon cerveau était tout le temps sollicité. Ce qui faisait qu'après plusieurs années, on devient fatigué de cette demande-là à soi-même. Puis j'avais envie de quelque chose peut-être de plus spontané où je pouvais rêvasser un peu plus pendant que je criais. D'être dans le silence, finalement, de ne pas toujours être dans les calculs. Ça, c'était un besoin que j'avais. Puis la vie a fait en sorte que je suis venue faire une exposition dans le Bas-Saint-Laurent, à Kamouraska, au centre d'or. Kamouraska est un magnifique petit village sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Très bucolique, mais vraiment superbe. Puis déjà, donc, j'étais charmée par le lieu. Puis ça... Le hasard a fait que j'ai rencontré quelqu'un par hasard, là, et je suis tombée amoureuse de cette personne. Et donc, la suite a fait que, bon, j'ai passé un été, puis un an, et je me suis installée au Bas-Saint-Laurent, à Kamouraska, chez mon amoureux, dans le fond. Puis, on a vite fondé famille. Dans le fond, c'était un projet, je pense qu'on s'est rencontrés entre autres. Ce qui nous a liés, c'est notre rapport à la terre. On était deux personnes. Ce que je n'ai pas dit tout à l'heure, c'est que les métiers d'arbres permettent de vivre, mais pour moi, à Montréal, ce n'était pas suffisant, mon salaire. Donc, depuis que j'ai 18 ans, je ramassais mon argent en plantant des herbes l'été à travers le Canada. Donc, c'est un travail encore là très demandant physiquement où je dormais dehors. J'ai vu le territoire, les types de sols, c'est magnifique le Canada. Lui aussi, il faisait ce travail-là, mais au Québec. Donc, ça a été un lien tout de suite lié à la terre, au travail manuel agricole ou lié aux vivants, dans le fond. Mais donc, on a eu un enfant assez jeune dans notre rencontre, puis c'était aussi toute une réflexion. Le tricot machine avec un bébé, un atelier, puis le bruit que fait la machine à tricoter, le fait d'être en dedans, c'est un métier. On est très seul dans notre atelier. Personne ne comprend vraiment ce que tu fais. Donc, il n'y a pas de communauté autour, à part quand j'enseignais. Donc ça, je trouvais que ça ne convenait plus à ma vie de mère. Puis moi, je viens d'un milieu quand même assez alternatif. À Montréal, je suis allée dans des écoles alternatives. Ici, au Bas-Saint-Laurent, il n'y en a pas d'école alternative. C'est très classique comme école. J'ai eu toute une réflexion sur un projet de vie de famille. Qu'est-ce que je peux faire ? J'ai la chance d'être mon propre patron, de créer ma réalité. Est-ce que je peux être plus créative encore ? Et d'embrasser toute la beauté du paysage, mais aussi la beauté de notre cellule familiale. Mon conjoint, dans le fond, il a grandi sur la terre où j'ai le jardin, en autosuffisance. Son père a été élevé par son père. C'était vraiment quelqu'un qui valorisait beaucoup la culture paysanne. J'ai Renimo, c'est le nom de mon copain. Il a une belle connaissance de l'agriculture paysanne. Il a un amour pour sa terre. que je voulais que mon enfant ait, que le côté d'école alternative, j'en avais pas besoin. Je pouvais moi-même créer un environnement. Si je trouve que c'est important que mon enfant connaisse la valeur de la nature, c'était à moi de l'enseigner par le concret, par un projet agricole à petite échelle, biologique, diversifié aussi. Le fait que c'est chez ma belle-mère, il y a tout le projet familial, dans le fond, de support familial qui est pour moi important. Donc, je suis venue et on a créé ce projet-là tranquillement, pas vite. C'est vraiment un projet qui se fait de manière organique. En 2019, à peu près, j'ai eu une... Bon, je suis tombée enceinte. En 2018, j'ai eu... Pendant mon... Ici, au Québec, on a un salaire qui est pour les jeunes mères. C'est pas le bon terme. On est aidées par le gouvernement pendant un certain temps. Donc, j'ai commencé à planter mes premières plantes tinctoriales au jardin, chez moi, qui n'est pas à la même place où il y a le jardin tinctorial. On est à 10 minutes de voiture. puis là j'ai trouvé ça agréable de travailler le pastel les premières plantes c'était le pastel il y avait les cosmos puis beaucoup de récoltes sauvages un peu de comprendre mon territoire où est la ressource qui m'entoure, ça m'a permis aussi de connaître les rangs près de chez nous, les gens il y avait des fois je voyais un champ rempli de verges d'or ça m'a fait plaisir d'aller voir les gens puis leur demander si je... Je pouvais les récolter un peu, d'expliquer mes intentions. Ça suscitait des conversations avec les locaux qui étaient intéressantes pour moi parce que je ne les connaissais pas. Je venais d'arriver. La teinture végétale m'a permis quand même de créer un lien au territoire et aux gens de ce territoire-là qui a été important au début. Maintenant, je fais moins de récolte sauvage. J'ai décidé de cultiver parce qu'on en reparlera peut-être plus tard. Pour moi, c'était important, la partie culture. Puis, donc, 2018, ça a été ça. Puis en 2019, j'ai eu une petite subvention du gouvernement d'un an de salaire pour partir, mettons, faire mon plan d'affaires, partir faire des tests. Donc là, j'ai été payée. C'était là, j'étais chanceuse. J'ai été payée pour commencer à apprendre toute seule la teinture végétale. C'est sûr, comme je disais tout à l'heure, mon idée première était de teindre mes tricots. J'avais développé des techniques où je tricotais laine et lin ensemble. Puis le fait que je m'endorsais juste pour la laine, pour la fibre animale, je veux dire. Donc, il y avait des jeux de contraste ton sur ton entre la laine qui avait beaucoup de couleurs et le lin qui n'avait pas beaucoup de couleurs. Ça, c'était un peu le début de ma recherche. Puis là, c'est là que j'ai compris que, disons, ça reste quand même très cher. Puis, vu que je suis une personne très créative, puis aussi, j'ai été dans une école qui encourageait beaucoup la créativité. C'est comme si faire un jersey simple, un chandail simple, juste en jersey, pour moi, il n'y avait plus de valeur. Tu sais, je ne comprenais pas pourquoi faire ça, parce que c'est pareil que l'industrie. Tu sais, j'ai été un peu prise, d'une certaine façon, par le volet créatif des métiers d'art. Même le fait d'acheter un tissu, parce que vite, je réalisais que ça restait haut de gamme, puis je pense que j'étais tannée de ça. Je pensais que le grand désir en dedans de moi, c'était de démocratiser mon art, d'avoir un meilleur, d'aller vers les gens un peu plus, que tout le monde puisse acheter mes choses, puis que tout le monde puisse avoir de la beauté autour de soi. Pour moi, il y avait ce désir-là. Donc, ça m'a quand même pris, je pense, à peu près un an avant de réaliser que je pouvais acheter des tissus déjà faits. J'étais prise avec ma formation. J'étais là, non, je ne peux pas faire ça. Moi, je fais les tissus. Ah non, tu sais que tu peux acheter un tissu déjà fait et focusser sur la couleur pendant un bout de temps. Ça, pour moi, a été très drôle de réaliser que j'avais ce blocage-là aussi. Il a fallu que je déconstruise un petit peu ma formation. Mais ce moment-là où j'ai été subventionnée, ça m'a permis d'installer le jardin comme il faut, de réaliser tout ce que je viens de te dire. Ça prend un certain temps dans le temps de réaliser tout ça, donc je n'avais pas de stress vu que le salaire rentrait. Donc pour moi, ça m'a aidé beaucoup. Tranquillement, pas vite, j'ai construit le jardin. Puis à chaque année, le jardin a grossi et il grossit. Je ne pensais pas au début de faire un jardin de production, mais j'ai été émue premièrement par le pouvoir d'attraction que le jardin avait. Il ne faut pas oublier que moi, je venais d'un atelier de tricot machine où j'étais toute seule. Personne ne comprenait ce que je faisais. Donc là, c'était réconfortant, c'était agréable de voir les gens. C'était aussi un peu le moment du début de la COVID. Il y a eu beaucoup de monde qui ont voulu sortir de la ville pour aller en campagne. J'ai eu beaucoup d'aide. Il y a eu toute une synergie autour du jardin qui a été... agréable, puis tranquillement, pas vite, j'ai voulu faire grandir cette partie-là. C'est ça qu'au début, j'avais vraiment dans ma tête. Tu sais, je pensais produit Tu sais, pour moi, il y a plein d'histoires quand je peux partir du temps des métiers d'art. Tu sais, il y a plein de réflexions dans le fond, mais quand j'ai fini mon école en métier d'art, tu sais, j'avais déjà la conscience écologique. Puis en deux, je cherchais de la fibre bio, fibre locale. C'était absolument pas accessible. Déjà, même avoir accès aux fournisseurs à l'époque, il n'y avait pas Internet, vraiment. Fait que les catalogues de fils n'étaient pas sur Internet. Donc, tout était encore très caché. C'était très difficile à avoir toutes ces informations-là. Puis moi, au Québec, il y avait eu un organisme, un écuteur qui s'appelait, qui a fait, au même moment où j'ai fini l'école, le premier circuit pour avoir du coton biologique. qui partaient de l'Inde, équitables et écologiques, qui partaient de l'Inde jusqu'au Québec. Puis quand j'avais ça, j'avais appelé un des compagnies qui ont financé cette recherche-là de fournisseurs, en pensant, genre, moi, je vais tricoter des choses artistiques avec vos fils pour le mettre en valeur, puis vous allez faire des produits plus achetables. Les autres, ils m'ont comme un petit peu envoyé chier. Ils n'ont pas, excusez du mauvais mot, mais ils ont eu crainte, ils ont eu une peur de je suis qui, moi ? Ils ont tellement investi d'argent. À l'époque, j'étais assez jeune. Au lieu de passer par-dessus ce petit stack-là, ça m'avait arrêtée. Puis, c'est là que je m'étais dit OK, dans ce cas-là, je vais être bonne comme artisan. Je veux savoir… apprendre un métier manuel, pratiquer le métier d'être artisan textile, ce qui n'est pas négatif parce que quand je suis arrivée en teinture végétale, je savais comment apprendre un métier manuel, donc comment décortiquer les gestes, comment l'analyser. Je savais comment moi j'apprenais, parce que chaque personne est différente, donc ça m'a beaucoup aidée par la suite. Mais quand je suis arrivée vers Là, je trouvais que le temps était plus favorable à développer un projet qui était plus enligné avec mes valeurs. Donc, c'était une motivation de plus pour moi d'aller dans le jardin de teinture végétale. Au début, je pensais produire. Je voulais faire un projet qui était dans l'action, tout de suite. Arrêter de rêver assez qu'il faut donc avoir une meilleure consommation, d'être dans le… Après, charge écologique, pour moi, c'est pas ma façon d'être. Je vais être dans l'action, je vais proposer quelque chose, puis je vais essayer de faire grandir cette chose-là pour que le monde aille le consommer, dans le fond, ou l'utiliser. Il n'y a pas besoin de l'argent, mais de l'utiliser. Le fait que je n'habite pas où il y a le jardin, je ne pouvais pas avoir des moutons. Dans ma tête, je suis quand même une nomade. J'ai voyagé beaucoup. L'idée d'avoir des moutons... C'est beaucoup plus prenant comme agriculteur, en tout cas, ce que j'en pense. Donc, ce n'était pas la partie animale que je voulais aller. Pour moi, j'avais... Puis j'aime le côté végétal, les fleurs, tout ça me convenait mieux, dans le fond. Donc, j'ai commencé à faire ça, puis je pensais pouvoir donner... cultiver assez de matières premières pour que certains designeurs de Montréal, exemple, qui ont des envies écologiques, puissent utiliser mes... plantes. Mais j'ai vite compris que, mais eux, ils ne savaient pas teindre. Donc, ils me demandaient de faire la teinture car là, je ne pouvais plus faire et la culture et la teinture. Je n'ai pas le temps dans l'année pour créer un atelier de teinture. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai commencé à leur montrer un peu comment teindre. Alors, à dire, si vous savez comment teindre, Vous pouvez vous faire chez vous une petite collection de, mettons, si vous faites des chemises, vous pouvez en teindre 20 de vos chemises. Puis après ça, tranquille, doucement introduire la teinture dans vos collections. Puis un jour, si le besoin est qu'on crée ensemble un grand atelier de teinture, ça va être industriel, mais un peu plus fonctionnel que moi chez moi, dans mon atelier, il y aurait peut-être des financements. On a de quoi à montrer pour structurer un projet plus global.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Fait que déjà là, moi, ce que j'ai d'accessible, c'est des terres, grâce à ma belle-mère prêtée, mais c'est ce que je peux faire cultiver puis apprendre le métier de cultivateur. Fait que là, ce que je peux dire en ce moment, l'enseignement de la teinture végétale a été introduit tranquillement, pas vite, de cette manière-là. Puis après ça, j'ai vite compris que la partie de désigneur était peut-être encore trop raide. pas encore concrète, pas encore réaliste. Fait que j'ai commencé à enseigner la teinture au grand public, puis j'aime beaucoup cette partie de démocratisation avec la population, tant locale, ici au Bas-Saint-Laurent, au Kamouraska, à Montréal, ou que redonner ce pouvoir-là de création simple du quotidien à la population, pour moi, est un... une grande motivation. Il fait beaucoup, beaucoup plus de sens que de... Ouais, voilà.
- ArtEcoVert
Donc, du coup, aujourd'hui, tu t'es concentrée sur la production et la formation de teinture végétale. Et ton jardin, donc, sur les terres de ta belle-mère, il fait à peu près combien de surface et qu'est-ce que tu y cultives ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai à peu près... Je ne suis pas si bonne que ça en dimension. On va parler... Puis ici, en... En plus, je viens de réaliser, nous, on fonctionne en pied.
- ArtEcoVert
Dis en pied, moi, je vais tirer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc, dans mon champ, à peu près, c'est environ, c'est un 200 pieds par 200 pieds environ. D'accord. Et je cultive à peu près... Et alors,
- ArtEcoVert
qu'est-ce que tu as comme plantes ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, j'ai à peu près... Ça dépend des années. Je ne cultive pas toutes les plantes à chaque année. Je fais attention, ça ne sert à rien d'avoir un inventaire trop grand si la demande n'est pas là pour garder la fraîcheur le plus possible. Je peux arriver entre 10 et 12 plantes selon les années. Ma plante principale quand même, c'est l'indigo, la persicaria tanctoria, l'indigo japonais. Mais ça reste, tu sais, ici... Au Québec, il n'y a personne qui cultive les teintures végétales. Ça reste très petit à comparer à d'autres projets que vous avez en France, par exemple, ce que j'ai. Puis, donc là, j'ai à peu près 1000 plants d'indigo. Cette année, je vais avoir 2000. Ça fait que j'apprends tranquillement, pas vite, à extraire les pigments. Bon, j'ai commencé en plus petit volume. Donc, moi, je n'ai personne ici. Je ne peux poser des questions à personne. Il n'y a personne pour m'aider, surtout pour l'extraction d'indigo. Sur les teintures, il y a peut-être un peu plus de gens. Mais dans l'extraction, ça n'existait pas au Québec et peut-être au Canada. Je trouve ça plus difficile à le dire, mais je n'en connais pas encore des gens qui en font, mais peut-être que ça existe. toute la partie d'extraction. Comment un artisan peut apprendre à extraire l'indigo toute seule ? J'ai un parcours là-dedans. J'ai commencé en plus petit volume. Là, je suis rendue dans les 1000 litres. L'année passée, j'ai extrait. Ça a bien été. Cette année, c'est pour ça que je veux un 2000 plats. Nous, on a la nordicité aussi. Comment cultiver dans la nordicité ? Mes techniques de culture ont évolué avec le temps. Donc, il y a ça, cette partie-là. Sinon, il y a le cosmos sulfureux. C'est quand même des classiques. Le cosmos sulfureux, la scabilleuse, la rose trémière noire. J'ai les deux tagettes, patula et recta. J'ai la gaude, la garante. J'ai eu une première grosse récolte de garante, il y a deux ans. Bien grosse, à mon échelle. Ça reste petit quand même. donc la garance cette année je vais avoir une récolte de garance puis de murasaki c'est une plante que j'ai moi-même à explorer plus mon but c'était de voir si elle allait bien dans mon climat puis elle va à merveille cette plante-là ici cette année, cet automne je vais récolter les racines puis durant l'hiver explorer plus dans le mode d'extraction... stabilité de la couleur, pour pouvoir, si c'est assez satisfaisant, en parler. Si ce n'est pas complètement stable, de le dire, de le mentionner, parce qu'on n'a pas de mauve ici, de possible. D'aller de façon organique, mais de dire les résultats de la plante, si elle est pertinente ou intéressante ou pas. C'est sûr que oui, mais dans quel point elle est murazaki.
- ArtEcoVert
C'est quoi comme type de plante ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, c'est ça. J'ai pas été chercher cette donnée-là. Faudrait que je pourrais t'en revenir. Comme le nom commun. Ah,
- ArtEcoVert
c'est des astères. Astères. En France, on dit astères.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Non, c'est pas astères. Ah,
- ArtEcoVert
il me met astères.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Parce que l'astère, elle peut être mauve. Murasaki veut dire mauve ou violet en japonais, là, je pense. Donc, là, ça, tu partages pas ça. cette partie-là. La patate douce. Non plus.
- ArtEcoVert
La patate douce.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
OK, attends une minute.
- ArtEcoVert
Il met, le murazaki est une plante vivace qui porte des fleurs blanches de juin à octobre. Ah oui, oui, oui. Attends. Oui, je vois. Et ça donne une couleur violette ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, c'est la racine. Puis c'est la couleur... Oui, c'est la racine. La couleur garance vend des semences, d'ailleurs, de cette plante-là. En grand.
- ArtEcoVert
Oui, puis... Oui, parce que c'est là-dessus que j'ai trouvé. C'est là-dessus que j'ai trouvé.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bon, là, excuse-moi, je suis partie là.
- ArtEcoVert
C'est super intéressant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, non,
- ArtEcoVert
t'inquiète, c'est super intéressant. Je ne le connaissais pas du tout.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ce qui m'a touchée dans cette plante-là, c'est la partie où, au Japon, elle a eu un moment, je ne sais pas maintenant, où est-ce que c'est, mais dans ce que j'avais lu, c'était presque en voie de disparition, la plante, parce qu'elle a été très demandée, dans le fond, parce que les mots, les violets, étaient faits avec cette plante-là et c'était la noblesse japonaise qui l'utilisait. donc la fragilité de la plante dans son territoire c'était ça qui m'a interpellée et le fait qu'on n'avait pas de violet puis elle a aussi plusieurs propriétés médicinales de désinfectant j'avais une amie à l'époque ça reste mon amie mais elle faisait des savons à l'époque puis on cherchait des plantes tectoriales qui avaient aussi des propriétés médicinales pour voir s'il y avait un débouché par rapport à ça... Donc, ça, ça m'intéressait. Puis, la plante en elle-même, maintenant, dans mon territoire, elle va vraiment bien. Elle se sème d'elle-même. Elle est foisonnante. Elle donne beaucoup de semences. Là, il reste à voir la qualité des racines que je vais avoir cet automne. Mais, donc, si ça devient concluant, je trouve qu'on a une belle ressource de possible. le Murasaki est une des plantes que je pourrais dire que j'étudie. Puis c'était aussi dans un souci de jardin botanique tinctorial à l'époque que j'avais fait. Je me disais, ah, ça serait quand même l'apprivoiser. Parce que ça me tentait d'apprivoiser cette plante-là. Puis je pense que j'ai quand même pas mal dit, si je ne sais plus... Rutbeckia, oui, j'ai les Rutbeckia hirta ici, que je cultive. Camomille des teinturiers aussi. Au niveau des récoltes sauvages, j'avoue que par l'historique que j'ai dit tout à l'heure sur certaines plantes qui m'ont permis de découvrir mon territoire, j'ai un amour pour l'armoise vulgaire qu'on a beaucoup ici. Donc celle-là, j'ai décidé de ne pas bien tondre mon jardin autour du jardin. le gazon, de ne pas bien tondre le gazon, l'herbe autour du jardin, pour la cultiver de façon sauvage, favoriser. J'ai graines, c'est graines, dans le fond, à l'automne. J'essaie de favoriser son implantation dans les parties plus sauvages autour du jardin pour pouvoir confiner à peu près ma récolte. Ça, c'est comme une nouvelle recherche que je fais, comment cultiver de manière sauvage. D'accord,
- ArtEcoVert
ok. Et alors du coup, Dalia, tu as ta surface où tu fais de la culture, donc tu as un vrai éventail qui change d'année en année, etc. C'est quoi les débouchés de tes cultures ? Est-ce que c'est pour tes ateliers propres de teinture végétale quand tu enseignes ? Est-ce que tu vends souvent de plantes séchées, de graines, de fraîches ? Comment ça fonctionne ensuite, après la culture ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bien, oui, je vends la matière première, dans le fond. Mon idéal, c'est de vendre des grosses quantités de cosmos de toutes mes fleurs et plantes. Mais la réalité, c'est qu'il n'y a pas beaucoup. Pour ça, il faut quand même que la personne qui me l'achète aille à une production. Donc, ici, ça reste qu'il n'y a pas beaucoup d'artisans qui font de la teinture végétale. Donc, pour essayer de... Dans le fond, je suis en quête de déboucher. Tout ce que je fais pour voir, de chercher, c'est quoi le débouché de cette production-là. Donc, oui, j'en utilise beaucoup dans mes ateliers. C'est sûr, c'est juste ça que j'utilise dans mes ateliers, mes plantes. Mais tu sais, il y a une bonne partie qui passe là. Mais j'ai développé aussi des kits do-it-yourself que, cette année, j'ai commencé à placer dans plusieurs boutiques. Ça fait que ça, c'est le début de cette mise en marché-là. J'aime beaucoup. cette mise en marché-là parce que c'est encore le lien direct avec les clients qui ne sont plus juste liés à Mont-Jardin, mais un peu plus loin, à Montréal. Ça permet des moments créatifs en famille. Pour moi, ça donne tout le sens de ce que je fais encore. J'écoute. Le plaisir que j'ai avec ça, risque de diriger beaucoup mon projet. À comparer à vendre à des designers, oui, c'est le fun, mais il me manque la partie démocratique qui me fait vraiment vibrer. Donc, quand même pour les ateliers, je donne des ateliers au jardin, mais le fait que je suis à à peu près 5 heures de route de Montréal ou des grands centres, ça fait quand même un peu loin. Il y a beaucoup de monde l'été qui viennent, qui profitent des vacances, mais c'est... C'est quand même un aspect limitant. Donc, ça m'arrive beaucoup de me déplacer aussi pour aller faire des formations. Donc là, je suis allée à trois places depuis février pour faire des formations. Voilà, puis dans le fond, je développe. J'essaie de faire venir le plus possible les gens au jardin. Donc, cette année, j'essaie des formules. d'ateliers plus démocratiques encore, vraiment moins techniques, de martelage de fleurs, d'extraction au sel, pour que ça ne coûte pas cher et pour que, ici, dans ma région, c'est quand même touristique. Fait que pour qu'il y ait une petite activité d'après-midi créative, plaisante, mettons. Puis, à la fin, je commence à faire un festival des teintures végétales aussi. Fait que c'est... trouver ce genre de démarche-là qui peut faire une communauté autour du jardin. Donc, à la partie... D'accord.
- ArtEcoVert
Non, non, j'allais te dire ce qui m'a étonnée.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Vas-y, vas-y. C'est à toi. Vas-y, vas-y. Non, non, mais... C'est à moi. On va y arriver.
- ArtEcoVert
Vas-y, Dalia, c'est à toi.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Tu me fais un pouce concernant moi. J'y vais. Il y avait la partie kit, mais il y a eu au début la partie semences, parce qu'ici, dans ma région, il n'y avait pas beaucoup de semences. C'est pas du tout, mais là, je ne suis pas semencière dans la vie. Je ne vais pas aller vers là. Là, je sens qu'il y a certains semenciers qui commencent à avoir l'indigo. C'était surtout les semences d'indigo qui manquaient à la persicaria tanctoria. Là, il y a certains bons semenciers qui commencent à les faire. Pour moi, cette partie-là, je peux la laisser. Maintenant que je sens que la relève est là, mon gagne-pain n'est pas là. Mais ce qui me motive beaucoup... Dans la persicar, je pense qu'une des choses qui me démarque, c'est que je favorise la mise en vente ou la connaissance de l'utilisation de la persicaria tectoria à partir de feuilles sèches. Puis, pour moi, c'est une inspiration que j'ai eue des Américains. Tu sais, dans l'idée d'autonomie de création, c'est plus juste textile, mais d'autonomie de création. Je pense qu'utiliser les feuilles sèches de la persicaria tinctoria, ça permet à tout le monde de voir cette magie-là d'extraction. Puis l'utiliser quand c'est sèche, c'est beaucoup plus facile que d'apprendre à faire les extraits. Mais donc, c'est une belle porte d'entrée. Puis par la suite, on peut aller vers l'extraction à petit volume, tout ça. Puis ça, je trouve que les Américains ont... Ils ont une vision de ça. Ça devient très rassembleur aussi. Puis ça a beaucoup d'histoire aux États-Unis, quand même, la culture de l'indigo, le politique. Donc, je trouve que c'est quelque chose qui me nourrit beaucoup. Puis je trouve ça important, cette autonomie-là. Parce que quand j'étudiais en métier d'art, ceux qui faisaient de l'indigo, moi, ça ne m'interpellait pas. L'indigo, entre autres, parce que c'était donc compliqué. Puis si tu... on devenait bon en indigo, il y avait quelque chose de presque sectaire, quelque chose que, moi, je maîtrise cette cuve-là puis que c'était pas accessible. Puis pour moi, la culture de la persicaria puis l'utilisation avec le sel, l'utilisation... Tout ça, ça démocratise, ça sort des élites artistiques, puis tout le monde peut le faire. Puis même dans l'histoire, à cause du commerce, il fallait extraire le pigment pour l'utiliser, mais ça nous a enlevé ce rapport-là à la plante. Je pense que pour moi, c'est comme fondamental. Il y a quelque chose d'important dans ça. se réapproprier ce pouvoir-là.
- ArtEcoVert
Je comprends. Et ce que je voulais te dire, c'est que quand tu disais tout à l'heure que pour extraire l'indigo, il n'y avait personne pour vous aider, pour vous former, etc., nous, en France, je pense que tu le connais, c'est Michel Garcia qui a aidé pas mal d'agriculteurs et d'agricultrices dans l'extraction de cet indigo, que ce soit pour le pastel, pour la persiquaire, ou pour même des indigotiers un peu tropicaux, nous, dans les dom-toms, tu sais. mais ce qui me frappe c'est que entre nous et vous on est un peu dans les mêmes quêtes c'est-à-dire que toi tu cherches aussi des débouchés à tes plantes tu cherches aussi à fédérer à en parler à démocratiser et en fait il y a beaucoup de personnes en France qui ont des jardins tanctoriaux qui le font soit d'un côté pédagogique pour les enfants pour les adultes pour former etc. mais c'est vrai que les grosses entreprises ne se saisissent pas de cette connaissance de parfois ces agriculteurs qui font des plus grosses quantités. En tout cas, c'est très naissant, ça débute, c'est vraiment lent. Et donc, je suis étonnée de voir que pour toi aussi, c'est un peu ce qui ressort. Et ce que je voulais te demander comme question hyper naïve, c'est la couleur végétale au Canada, au sens large, vous en êtes où ? C'est avancé, pas avancé ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bien, c'est comme, je pense, moins avancé que chez vous, parce qu'il n'y a pas tous ces gens qui connaissent ça industriel. Il n'y a personne industriel au Canada dans les teintures végétales, tu sais, qui cultive, qui fait la matière première. Puis au Canada, tu sais, c'est grand le Canada. Moi, je parle en français, je suis francophone, puis il y a toute la partie anglophone, ce qui fait qu'il n'y a, veut, veut pas, une division. Ce que moi, je te dis, c'est une francophone dans mon milieu francophone qui regarde un peu le reste du Canada, mais je ne fais pas partie de cette gang-là, à cause de la différence de langue. C'est sûr qu'il y a certains liens entre des projets ou tout ça, mais je pense qu'il y a vraiment une division. Donc, je ne sais pas. Pour être honnête, je ne pourrais pas parler de ce qui se passe vraiment, tous les projets dans le reste du Canada, puis entre l'Ouest canadien de la Colombie-Britannique. le plus central, l'Ontario qui est très dynamique aussi puis les maritimes. Déjà là, les maritimes, c'est plus près. De chez moi, du Kamouraska, ça reste immense et très divisé. Donc, tu sais, au Québec, moi, il n'y a pas... Il n'y a pas... Si je suis la plus grande productrice, ça veut dire qu'il n'y en a pas. C'est pas pour me dénigrer, mais c'est pour mettre en réalité. Mais le plan d'indigo, c'est moi qui en a le plus. Ça montre qu'est-ce qui se passe au Québec. On est là. Il n'y a personne qui sait comment l'extraire. Il n'y a personne qui sait comment l'utiliser. Ça, c'est la réalité ici. Peut-être que dans l'Ouest canadien, on a la chance quand même d'avoir Maïwa dans le partage des connaissances. Mais Maïwa, elle n'est pas avec la ruralité canadienne. Elle a plein de... Je pense qu'au niveau des formations, c'est vraiment... pertinent. Son lien avec l'Inde, c'est vraiment pertinent, mais son projet, il ne peut pas répondre nécessairement à tous les besoins. Donc, la partie locale, tu sais, ça serait fantastique que je puisse vendre mes plantes à Maïwa pour qu'elle ait un volet local. Tu sais, Botanical Color aux États-Unis, ils ont ça, de la garance locale un peu. Tu sais, je pense qu'on a encore ces liens-là à la femme puis je crois que c'est ralenti par le fait qu'on parle... pas la même langue, puis parce qu'on est allé aux extrémités du pays. Puis moi aussi, il faut que j'apprenne à grossir, tu sais, à mon métier, là, de cultivatrice. On comprend que je viens des métiers d'art, donc je viens pas d'une famille d'agriculteurs, là. Donc, cette réalité-là. Puis, j'en vois pas d'autres qui fait, même du Canada anglais, mettons, qui fait ces liens-là avec Maywa. Mais ça veut pas dire qu'elle est pas ouverte, c'est juste qu'il faut, à un moment donné... peut-être frappé à sa porte pour le demander ou quelque chose comme ça. D'accord,
- ArtEcoVert
OK.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Puis sinon, ici, c'est sûr que le fait qu'on est en Amérique, il y a une inspiration du mouvement Fibershed qui vient des États-Unis, donc dans l'autonomie textile dans un territoire donné. C'est sûr que notre réalité, le fait qu'on est dispersé dans un très grand territoire, tu sais, les 200 kilomètres autour, c'est pas réaliste pour chez nous. Donc, on pense peut-être plus en province. Il y a cette réalité-là de l'espace. Je sais qu'il y a peut-être trois, quatre cellules Fibershame qui ont été faites. Il y en a une au Manitoba, qui est une province au Canada assez centrale, dans le centre du Canada, je veux dire. Elle, je la vois beaucoup, très dynamique, où les couleurs végétales sont mises en valeur. Celle au Québec, elle est naissante. Donc, on commence les activités, on s'est rencontrés, je pense qu'on a fait le travail de savoir. quelles sont les fibres qu'on veut valoriser en lien à notre territoire, qu'est-ce qui est réaliste. Tu sais, les couleurs végétales, la réflexion sur les couleurs végétales n'était même pas là au début de cette cellule-là, mais le fait que, tu sais, moi et d'autres, on a participé aux premières rencontres, puis qu'on a juste dit, ben, nous autres, on ne veut pas travailler sur les laines, ni sur le lin, nous, c'est le champ, on veut travailler sur les couleurs. Le monde, au début, n'avait pas réalisé qu'il y avait ce volet-là aussi. Là, il est inclus maintenant. On va voir ce qui va se passer, mais c'est encore trop au début pour dire qu'il y a un impact. Mais il y a des initiatives individuelles quand même au Québec de certains chercheurs ou professeurs universitaires qui commencent, qui créent des petits réseaux, qui ne sont pas FibreShed, mais qui travaillent sur les mêmes sujets.
- ArtEcoVert
Et tu as notamment, là où on s'était vu en février, Vanessa, dont j'oublie tout le monde dans la famille.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est ma prochaine.
- ArtEcoVert
Voilà, merci. Est-ce que tu peux raconter un petit peu, toi, ce que tu viens faire dans ce projet ? Et puis plus largement, quelles sont tes collaborations, tes partenariats ? Comment tu fais pour faire démarrer la couleur végétale au Québec avec tes moyens ? de nous raconter ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Mais premièrement, avec Vanessa, pour moi, cette rencontre-là, Vanessa, elle est ce que j'en comprends. Je peux avoir fait des erreurs dans ma compréhension de l'histoire, mais ce que j'ai compris, c'est qu'elle est doctorante. Elle finit son doctorat en... Le sujet, c'est sûr, la toxicité des couleurs, ou lié à ça. Puis elle a eu une bourse pour... pour démocratiser sa recherche, communiquer mieux sa recherche. Donc, elle a une série d'articles qu'elle a écrits pour, dans le fond, ouvrir son sujet de recherche à la population du Québec, ce qui est très bien pour nous. Puis, dans ce cadre-là, elle a fait comme un symposium ou une rencontre avec certains acteurs, canadiens, ce qui était vraiment québécois, canadiens, mais aussi à travers le monde. On a eu le bonheur et la chance d'avoir Dominique Cardon avec nous, ce qui était un honneur pour moi. Et plein d'autres personnes aussi que je ne vais pas toutes les nommer parce que je ne veux pas en oublier. Pour moi, c'était la première fois qu'il y avait une rencontre au Canada sur la teinture, les projets en lien à la teinture végétale. Il y avait beaucoup de personnes qui étaient des universitaires, puis d'autres personnes, deux, trois autres personnes qui étaient plus dans la pratique. Donc, là, il y avait mon projet de culture, mais aussi une autre personne qui fait de Nadia, qui est des projets de jardin communautaire à Montréal. Donc, il y avait, c'était la première fois, mais Nadia, je ne la connaissais pas. Là, on s'est reparlé par la suite parce que ça allait créer ces premiers liens-là, donc Rachel avait connu. à Toronto aussi. On ne savait pas. Ces premiers liens, pour moi, ça a été vraiment un privilège et un plaisir d'être là. D'autant plus que Vanessa m'avait bien fait mon petit jardin et j'ai acheté un cercle. Alors, du coup,
- ArtEcoVert
je vais t'en poser une entre deux. Du coup, il faudra que tu me donnes Nadia, Rachel, où elle se situe. au Canada, vu que c'est grand et je vais m'intéresser à la géographie, parce que tu as raison, vous n'avez pas les mêmes liens de proximité, tout ça, c'est différent. Je voulais te poser une question, avant de parler des partenaires avec qui tu travailles et comment tu fais grandir la couleur végétale, avec ton jardin, moi, ce que je voudrais savoir, c'est où est-ce que tu trouves aujourd'hui tes infos, si tu n'as pas d'infos sur l'extraction de l'indigo si tu sais pas comment d'autres font des jardins, est-ce que par exemple est-ce que par exemple toi tu écoutes les épisodes du podcast, est-ce que toi ça t'apprend des choses, le podcast à récouvrir, ou est-ce que tu lis, est-ce que t'as des autres sources, moi ça m'intéresse vachement que tu me dises ça Dalia parce que je me dis tu vois là j'ai pensé, je me suis dit ah faudrait que je regarde les écoutes que j'ai au Canada pour ceux comme tu dis, la partie qui parle français est-ce que c'est des choses qu'ils cherchent ou pas, j'aimerais bien avoir ton retour là-dessus. D'accord, donc cette source-là. Non, mais c'est intéressant de connaître vos sources, ce que vous regardez, comment vous essayez de trouver l'info et tout. Moi, je trouve ça hyper intéressant. Est-ce que du coup, maintenant, on peut revenir à tes partenaires ? Donc, avec qui tu collabores au Canada, au Québec, pour faire grandir la couleur végétale ? Donc, on a parlé de Vanessa, qui est chercheuse. Vous êtes encore en train de regarder comment vous allez faire exposer cette théorie. Oui. d'accord ok est-ce qu'on peut passer aux questions un peu tu sais en mode ping pong questions plus courtes plus rapides sur les les personnes qui toi t'inspirent aujourd'hui dans ta pratique sur la couleur végétale est-ce que tu pourrais citer deux trois noms collectifs il faudra que tu me retrouves il faudra que tu me retrouves son contact je trouve pas amisation C'est ce qu'ils font en France. C'est vraiment ce qu'on est en train de faire en France. Tu vois, tu as une teinturière qui est à la base sur le costume, tu sais, de théâtre, etc., qui teint en végétal, qui a finalement créé une formation au Greta sur la teinture végétale pour faire vraiment une formation où tu as tous les meilleurs de France. t'as Michel Garcia, Dominique Cardon, Clément Bautier, etc. Et c'est une formation sur, je pense, un mois complet non-stop pour que quand tu sors de là, tu sois... Bon, après, il faut pratiquer. Mais t'as toute la théorie, toutes les astuces pour tout réussir. Après, tu vois, il y a aussi, nous, notre regroupement. Donc, à Recover, c'est le podcast, mais t'as aussi toutes les tables rondes qu'on fait à côté. Et donc, on a une table ronde sur les teinturières. Et c'est exactement ce que tu viens de dire, c'est qu'il y a plein de teinturières qui m'ont dit... Pauline, il faut absolument qu'on trouve comment professionnaliser notre pratique de la teinture pour répondre aux codes des plus grosses marques ou un peu coller à l'industrie, dans le sens, tu sais, répondre aux tests qualité, aux tests lumière, etc. Donc, on est en train de voir comment faire passer des tests de qualité, mais en collectif pour qu'il y ait des réductions de prix. Que, tu vois, les 50 à 80 teinturières en végétal en France qui se regroupent, eh bien, on est des tarifs préférentiels. Donc, on est en train de faire ça, tu vois, sous forme de partage. C'est des tables rondes où tout le monde vient, on ramène, entre guillemets, nos problématiques et on essaye collectivement de trouver une solution d'une date à une autre. Tu vois, la prochaine, c'est fin mai. L'idée, c'est que d'ici fin mai, on ait répondu à tout ça. Donc, j'aime beaucoup ce que tu pointes du doigt, de répondre en collégial, répondre en collectif, essayer de rassembler, tu vois, parce que c'est vraiment ce que j'essaye de faire. au-delà des épisodes de podcast où je viens, entre guillemets, vous passez votre savoir à vous, votre témoignage, ce que vous avez envie de dire. Et aussi, derrière, c'est toutes ces tables rondes où on met les gens en commun. Et je suis très contente que tu pointes ça du doigt, parce que finalement, c'est vrai qu'en écoutant ce que tu dis, je me dis, tu vois, autant moi, je ne suis pas une technicienne, c'est-à-dire que j'ai été faire les formations de Michel Garcia, il m'en reste une à faire, mais je comprends la théorie. Mais moi, mon sens à moi, c'est le collectif, c'est comment... venir parler de la couleur végétale en France. Et j'essaye de m'ouvrir, alors d'abord aux pays francophones. On a eu Marie Lébain au Canada, on a eu toi, j'espère qu'on en aura d'autres. Et après, passer sur l'anglais, mais bon, pareil, comme tu dis, il y a une barrière, la langue, il faut savoir bien s'exprimer dans la langue pour comprendre toutes les nuances du végétal. Mais voilà, je suis très contente que tu pointes ça du doigt parce que ça me touche, clairement ça me touche. C'est vrai que c'est ce qu'on disait, mais tu m'as... Exactement, exactement. Est-ce que tu as des livres ou des comptes Instagram à nous recommander, si tu devais en citer quelques-uns, à qui tu penses comme source d'inspiration ? La question que je te pose, c'est à qui toi tu aimerais passer ton micro ? C'est-à-dire, dans le podcast, chaque invité dit à qui il aimerait passer le micro pour continuer à découvrir des choses sur le podcast Haricot Vert. À qui tu penses, toi ? qui t'aimerait que je rencontre ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je pense maman à Fille. Je dois être loyale. Je me note Myriam. Mais sinon, Régine, comment elle implique ses étudiants. D'accord, ok. Donc, Myriam et Régine que je vais contacter, est-ce que, Dalia, il y a des choses dont on n'a pas parlé que tu aurais aimé parler avant qu'on ne se quitte ? Vive le bon sens de l'us avec les plantes. C'est une super belle phrase de conclusion. Écoute, je voudrais te remercier franchement d'avoir pris le temps. On a vraiment parcouru plein de choses sur ton parcours. parcours, sur le jardin, les débouchés et voir que les questions sont globalement les mêmes qu'en France, qu'on a vraiment cette envie de rendre ça collégial et que les gens y aillent et que ça se démocratise. Donc merci beaucoup à toi Dalia et puis écoute, je contacte Myriam et Régine pour la suite de l'aventure au Canada. Je m'excuse, oui. Mais tu vois, alors je rebondis sur ton souhait, c'est que moi ma vocation, je te l'ai dit, c'est d'ouvrir aux autres déjà francophone et après passer à l'anglais pour encore plus ouvrir. Mais oui, effectivement, tu vois, je me dis que finalement, le podcast et tous les à-côtés d'Arrêco Vert proposent quand même déjà pas mal de choses, tu vois. J'ai dix épisodes sur la culture des plantes tectoriales, les jardins. J'ai une dizaine d'épisodes sur la formation, la professionnalisation, tu vois. Et en fait, je me dis, tu vois, ça me fait du bien cet épisode, comme je te dis, c'est la reprise pour moi aujourd'hui dans les enregistrements. ça me fait du bien parce que tu as touché plusieurs choses du doigt. La première, c'est le collaboratif. Et c'est vraiment quelque chose qui m'anime. Donc, ça m'a perturbée dans notre échange. Et là, ce que tu dis, ça me touche parce que oui, c'est aussi une volonté. Tu vois, c'est de… Si la France est en avant là-dessus, mais est en retard dans d'autres choses, autant qu'on arrive à chacun s'aider. Tu vois, et donc je trouve ça super cool de finir cet épisode là-dessus, de vraiment mailler. Et n'hésite pas en tout cas si tu… Si tu as des gens au Canada, au Québec, à qui tu penses, en plus de Régine et Myriam, à voir comment on peut faire quelque chose. Je vais essayer de contacter Vanessa aussi pour voir comment on peut monter quelque chose. J'aimerais vraiment qu'elle puisse parler de tout ce qu'elle fait. Ce serait chouette. Je pense que c'est une bonne idée. Oui, absolument. Bon, top. Écoute, Dalia, je te dis encore un grand merci. Et puis, on se garde en lien avec le Canada et le Québec pour continuer tout ça. Je suis sûre que ça va continuer à prendre. Merci beaucoup, Dalia.
- ArtEcoVert
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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