#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur cover
#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur

#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur

55min |06/07/2023
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#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur cover
#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur

#E35 - Virginie Lagerbe - Pérégreen - Une réinterprétation des jardins et de leurs histoires par la couleur

55min |06/07/2023
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Description

⁉️ Regarder un jardin différemment avec les couleurs qu'il renferme


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous changeons de regard sur les jardins avec Virginie Lagerbe qui à sa façon bien à elle d'intérpréter un jardin par les couleurs qui s'y cachent. 


Virginie Lagerbe, invitée d'ArtEcoVert, explore les couleurs naturelles via la teinture

végétale, privilégiant l'harmonie des teintes. Après sa formation chez Magali Bontou, elle

découvre des plantes colorantes dans son jardin, inspirant ses créations artistiques.

Virginie Lagerbe explore le jardin de Colette, exposant également sur les plantes

nourricières et le potager de l'abbaye de Boscherville. Son approche novatrice séduit,

préparant des coffrets révélant l'histoire et les colorants de chaque plante. Elle utilise

des fibres comme le coton, le lin, et la laine pour sublimer les nuances des couleurs

végétales, offrant une expérience sensorielle unique avec des échantillons de teinture

associés à chaque essence végétale.


Belle écoute


Retrouvez Virginie Lagerbe de Pérégreen sur : https://www.peregreen.fr/ et sur @peregreen.fr 


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ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

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  • Des discussions instantanées que vous pouvez choisir et dans lesquelles vous pouvez parler avec les invités qui ont rejoint Patréon (Cécilia Aguirre, Aurélia Wolff, Charlotte Marembert, Beste Bonnard, Suzy Gallo, …) 💬

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art,

  • Speaker #1

    d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile,

  • Speaker #1

    l'ameublement,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Virginie Lagerbe de Pérégrine sur le podcast Arrêt Covert. Bonjour Virginie.

  • Virginie Lagerbe

    Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Alors Virginie, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter ton parcours qui t'a amené à la couleur végétale ?

  • Virginie Lagerbe

    Je suis coloriste teinturière, c'est un nom que j'ai un peu inventé parce que je n'avais pas d'équivalent. En fait, je m'intéresse aux gammes de couleurs que cache la nature. C'est le médium de la teinture végétale qui me permet de raconter un petit peu cette histoire de cet entremonde de couleurs qu'on ne voit pas avec les yeux. qui est caché dans un tas de plantes, d'essences, d'arbres, etc. Et le seul moyen de les voir, c'est de passer par la teinture végétale. C'est pour ça que je dis que je suis plus coloriste que teinturière. Et je suis plus coloriste aussi dans le sens où ce qui m'intéresse, ce sont toutes les harmonies de couleurs que réserve la nature, et non pas comme pour les teinturiers, les gammes de couleurs qui vont être solides, en fait. Moi, je prends toutes les teintes que j'ai. qui peuvent être cachés dans les légers tours.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Virginie Lagerbe

    Moi, c'est une reconversion. J'ai longtemps travaillé, je suis plutôt littéraire de formation, j'ai fait du droit de la science politique et la communication. Je faisais du développement touristique en zone rurale. et je faisais des stages de découverte parce que j'étais amenée dans mon travail j'étais attachée de presse pendant assez longtemps rencontrer des artisans et ça me faisait rêver de les voir les mains dans leur art j'ai toujours rêvé d'avoir un atelier, je ne savais pas trop de quoi et du coup j'ai fait plusieurs ateliers et j'ai fait une formation de teinture végétale chez Magali Bontou qui faudrait vraiment entendre sur ce podcast parce que c'est quelqu'un de génial et Magali m'a dit donc elle est dans la Drôme c'est l'herbier en couleur et elle m'a dit quelque chose qui a complètement fait changer ma vie moi j'étais en plein questionnement sur la suite que je voulais donner à ma carrière et elle m'a dit qu'en fait on avait des colorants partout autour de nous qu'on ne voyait pas Donc évidemment, dans le cadre de cette formation, elle m'a beaucoup tué. Beaucoup, beaucoup tué. Et je n'avais qu'une envie en rentrant chez moi, c'était de voir dans mon petit jardin de ville si j'avais moi aussi quelques couleurs qui étaient cachées. j'y croyais pas trop et en fait en me plongeant dans des livres notamment celui de Marie Marquet, Dominique Cardon Elisabeth Dumont aussi qui a écrit des livres très précieux là-dessus c'est pareil j'aimerais bien l'entendre sur ce podcast elle y sera Virginie elle y est on a enregistré je me suis rendu compte que oui, dans mon petit jardin, j'avais des plantes colorantes. Et du coup, j'ai révélé ça sur différents types de fibres, puisque comme on l'a maintes fois répété sur ce podcast, les colorants réagissent différemment en fonction de cette nature. Et alors là, j'ai découvert des couleurs que je ne voyais pas et qui pourtant sont dans mon jardin. Et mon réflexe, bizarrement, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que c'était des couleurs très déco. J'ai voulu les faire rentrer dans ma maison, dans mes intérieurs. Donc, j'ai cherché des peintures. J'ai essayé de m'approcher au plus proche de ce que j'avais révélé sur tissu. Et puis, de faire rentrer des céramiques, des textiles pour que… l'âme de mon jardin rentre dans ma maison. Et ça, je l'ai fait vraiment spontanément. Et en fait, ça a beaucoup plu à ma famille, à mes copains, aux gens qui passaient chez moi. Et ça m'a donné l'envie d'aller un peu plus loin. Et puis, j'ai exploré tout un tas de plantes. Moi, j'habite en Puyset, le pays qu'on appelle le pays de Colette, en Bourgogne, aux confins de la Bourgogne, qui est un pays de bocage et de forêt. Il y a un magnifique jardin de couleurs, il y en a partout. Et j'ai eu l'idée d'aller explorer, en plus des plantes que j'avais faites, les plantes de la campagne, le jardin d'enfance de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisé. Frédéric Magé, le directeur, m'a ouvert grand les bras pour que je puisse faire cette exploration. et j'ai révélé j'ai exploré ce jardin j'ai trouvé une multitude de plantes colorantes et j'ai décidé d'en sélectionner neuf comme je le ferai ensuite pour tous les jardins que je visiterai par la suite qui me paraissait emblématique parce que Colette en parle dans ses écrits donc je mets en abîme dans ce nuancier cet album nuancé textile que j'ai fait de lames colorées du jardin de Colette, neuf plantes avec neuf citations que j'ai trouvées dans les écrits de Colette. Et j'ai fait des fêtes des plantes pour me faire connaître. Je faisais des foulards, je faisais des petits accessoires. Et j'ai fait Chantilly, j'ai fait Beauregard, j'ai fait l'Abbaye royale de Chali. Et j'ai remporté un prix à l'Abbaye royale de Chali, qui m'a été décernée par l'Institut de France et qui m'a fait comprendre que j'étais un peu novatrice dans ma façon d'aborder les jardins. Donc ça, ça m'a confirmé cette idée de poursuivre en fait et d'aller visiter d'autres jardins.

  • Speaker #1

    et alors du coup je peux me permettre de te demander tu as parlé de ton jardin en ville des jardins, des neuf plantes que tu as sélectionnées dans le jardin de Colette tu peux nous en citer les plantes nous donner des noms de plantes que tu as trouvées emblématiques qui t'ont plu alors moi dans mon jardin j'ai un cerisier j'ai un pommier,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai de la spérule odorante j'ai du houblon j'ai du polygonome en plexicole que ma mère m'a donné dans laquelle j'ai réussi à extraire, grâce à un bouquin de Michel Garcia, des pigments d'indigo. Donc, j'étais un peu folle dans mon jardin parce que j'ai réussi vraiment à faire mon petit délire de sorcière, tranquille, en n'embêtant personne et sans être embêtée. Donc, ça, c'était top. Et évidemment, comme toutes les personnes qu'on a entendues dans ce podcast, cette passion pour... pour les couleurs du règne végétal, m'a emporté. Et dans le jardin de Colette, il y a de la vigne vierge, il y a un noyer, il y a un gingobiloba, il y a un cerisier, il y a un prunier, il y a un abricotier, il y a un sureau, il y a du trohaine. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Bon, voilà, c'est les principales plantes. Et puis de l'oignon. J'ai abordé aussi les oignons puisqu'en fait, le jardin de Colette, il a été créé par sa mère, Sido, qui a transmis à Colette toute sa... tout ce don du regard porté sur le règne végétal et sur le règne animal aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, comment tu es arrivée de cette approche des jardins particulières et le fait que tu fasses rentrer la nature dans ta maison, on va dire, à l'aventure pérégrine ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, du début, comment ça s'est créé ?

  • Virginie Lagerbe

    En fait, comme je le disais, j'ai exploré pas mal de plantes en puisée, m'appuyant sur des bouquins d'Ognique Cardon, Marie Marquet, Elisabeth Dumont, Michel Garcia, etc. Tout ce qu'on a pu trouver de récent et d'ancien là-dessus. J'y reviendrai sûrement après. Et il y a Hubert Reeves, l'astrophysicien, qui habite pas très loin de chez nous, en puisée. qui a écrit un livre qui s'appelait Les fleurs de mon jardin, je crois. Comme c'est un astrophysicien, très naïvement, j'ai pensé que j'allais trouver plein d'infos sur la chimie des plantes. En fait, pas du tout. C'est un bouquin uniquement poétique. J'ai adoré l'idée que cet astrophysicien qui va regarder au bout de l'univers puisse s'intéresser d'aussi près à ces petites fleurs sauvages. Et en fait, en feuilletant son livre, et en voyant le nom des plantes, j'ai vu des couleurs. En fait, je me suis dit, tiens, il a ça chez lui, il a telle et telle et telle couleur. Tiens, il n'a pas ça, par contre. D'où l'idée, effectivement, de poursuivre cette idée de faire rentrer les couleurs dans les intérieurs. Donc, on m'a fortement soutenue autour de moi par rapport à ce que j'avais déjà fait pour que je poursuive sur cette voie. Et j'ai créé une micro-entreprise en juin 2018. Et donc il y a eu le jardin de Colette que j'ai fait connaître. lors du lancement de Pérégrine. Et comme je le disais tout à l'heure, le prix que j'ai reçu à l'Institut, qui m'a été décerné par l'Institut de France, m'a permis de rencontrer dans le jury des personnes qui m'ont fait travailler derrière, notamment en Normandie, pour le département de la Seine-Maritime, qui était au moment où il y a eu l'explosion de l'usine, je ne sais plus, c'était l'usine à Rouen. je ne sais plus le nom aussi mais d'accord je vois bien et là vraiment ça a été un énorme choc pour tous les habitants évidemment de cette ville et de cette région et le département de Seine-Maritime avait envie de faire vivre les jardins de raconter vraiment d'autres histoires et c'est vrai que ce que j'avais fait chez Colette les a beaucoup inspirés Donc, on m'a demandé d'intervenir sur le jardin du musée Victor Hugo, à côté de Rouen, qui est la maison où a vécu sa fille Léopoldine Hugo. C'est aussi là qu'elle s'est noyée, elle s'est noyée dans la scène juste devant. donc la maison est assez chargée et on m'a demandé de parler de Victor Hugo de sa fille, de l'enfance, de couleurs de mettre un petit peu de gaieté dans cet endroit là et du coup j'ai abordé le jardin sous l'aspect de cet univers invisible qui tenait tant, qui était cher à Victor Hugo et sur le langage romantique des plantes, qu'on a complètement oublié et qui m'a permis de... de fouiller et puis de me rendre compte que, oui, beaucoup de plantes, déjà au XIXe siècle, c'était vraiment au tout début du lancement du langage romantique des plantes.

  • Speaker #3

    Et voilà,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai mis tout ça en abîme pour faire une exposition qui a été proposée en 2020, qui a été renouvelée en 2021, parce que ça a beaucoup plu. Et puis je voulais travailler sur les plantes nourricières et le département de Seine-Maritime m'a proposé aussi le service culturel de travailler sur le jardin, sur le potager remarquable de l'abbaye de Beaucherville à côté de Rouen où là j'ai fait une très belle expo. à ciel ouvert puisqu'on a imaginé des coffrets avec des petites vitrines enchâssées dans ces coffrets où on pouvait voir justement des échantillons. On pouvait vraiment voir in situ les couleurs que cachait chaque légume ou fruit. Donc ça, c'était super. Ils m'ont fait faire une installation aussi en base de tissu autour de toutes ces essences. Ça, c'était génial. Et puis ensuite, il y avait le bicentenaire de la naissance de Flaubert et je voulais travailler sur les plantes médicinales et on m'a confié le jardin du château de Martinville en me disant, les plantes médicinales, vous allez les travailler à travers Madame Bovary, puisque Charles Bovary était agent de santé. Et du coup, on m'a demandé de mettre en abîme le roman, le jardin et la collection d'art et tradition normand qui sont dans le château de Martinville. Donc ça, c'était... c'était une superbe expérience aussi pour moi une très belle aventure donc voilà moi c'est vrai que ce que j'aime dans ce que je fais moi je suis plus en amont de la teinture je suis dans la fameuse démocratisation de la teinture naturelle ce qui m'intéresse c'est vraiment de réguiser l'oeil du public à ce sens qu'on a perdu je pense que comme moi il y a 200 ans les gens savaient quelles couleurs il y avait autour d'eux puisqu'il teignait beaucoup avec les plantes dont il disposait et voilà et moi je le fais à travers des expositions à travers des conférences à travers des démonstrations à travers des ateliers des formations aussi des petits livrets j'ai fait des petits catalogues aussi qui ont permis de de de de vulgariser quelque chose qui est quand même complexe la teinture c'est quand même pas simple et moi la vulgarisation ça a toujours été quelque chose qui m'a passionnée donc et ça me permettait tout ça d'être dans une transversalité incroyable, de jeter des ponts entre le monde, entre l'histoire, la culture la géographie, la littérature la teinture, la chimie la botanique donc voilà

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce que tu peux nous illustrer, parce que sur le format podcast, c'est qu'à l'oreille, mais qu'est-ce qu'on voit dans tes expos, donc dans tes jardins ? Donc on comprend bien que tu fais le lien entre l'histoire, les plantes présentes dans les jardins, etc. Qu'est-ce qu'on y voit ? Tu as parlé de petits coffrets, comment ça se présente tes expositions ? Est-ce que tu peux nous parler un peu des supports ?

  • Virginie Lagerbe

    Ces coffrets qui vont... dont l'idée va être réutilisée pour la prochaine exposition au Jardin du Luxembourg. Ils ont beaucoup aimé cette approche de couleur naturelle. Il va y avoir des coffrets en bois qui seront implantés devant chaque essence que j'aurai travaillée et qui vont présenter sur le couvercle la plante. son nom, son origine, son histoire, les couleurs, les colorants qui s'y cachent, toutes les anecdotes qu'on peut trouver par rapport à leur présence au jardin de Luxembourg. Et donc, à l'intérieur, quand on soulève ce petit couvercle, on va trouver des vitrines dans lesquelles il y aura des échantillons de teinture, donc des fibres différentes. Alors moi, je travaille avec le coton, le lin et la laine. Le coton et le lin... parce que j'ai un intérêt hyper important pour le lin. Je trouve qu'à côté du coton, le lin prend toute sa splendeur. Les couleurs végétales ressortent hyper bien sur le lin, avec toutes ses brillances. On a moins sur le coton, mais c'est aussi intéressant parce que sur le coton, on peut avoir des teintes très différentes. Et puis évidemment, la laine. Donc le lin, parce que c'est une plante, déjà c'est une plante, qui pousse principalement en Europe, et notamment en France, qui a toute une démarche pour réimplanter toute cette filière, que ce soit la culture ou le tissage. Donc là, j'étais en lien avec la Confédération européenne du lin et du chambre, qui s'intéresse aussi beaucoup. plantes teintoriales aux extraits végétaux pour l'industrie pareil ça a été pas mal abordé dans les podcasts ça et tout ça ça m'intéresse aussi se servir du passé pour préparer l'avenir c'est je trouve que c'est indispensable et du coup on voit ces vitrines il y a une première bande d'échantillons qui est sur fibre brute pour montrer qu'il y a des colorants qui accrochent sur les fibres brutes et d'autres pas du tout il y a une ligne d'échantillons sur fibre mordancée à la lin et il y a une troisième fibre d'échantillons mordancée à la lin et nuancée avec du fer d'accord pour montrer un petit peu la palette qu'on peut trouver avec un tout petit morceau de racines ou des corses ou bon voilà et c'est vrai qu'à chaque fois les gens sont toujours scotchés il y a un côté magique voilà moi c'est ce qui me plaît en fait c'est de d'emporter des gens qui soient cultivés ou qu'ils soient moins jeunes ou âgés. Personne n'est insensible à ça. C'est assez dingue d'ailleurs. C'est fou.

  • Speaker #1

    Alors donc,

  • Virginie Lagerbe

    il peut y avoir aussi des installations. Donc à Beaucherville, j'avais fait un grand mobile multicolore avec des cercles abrodés parce qu'on était en Normandie. Donc il y a aussi une culture de tout ça là-bas. Et puis là, au jardin du Luxembourg, ce seront des mobiles en bois qui seront composés de... de feuilles découpées de feuilles de grosses feuilles qui seront qui correspondront à l'essence explorée qui seront découpées dans du bois qui ont été découpées dans du bois et qui ont été peintes puisqu'on l'a fait la semaine dernière avec des peintures des peintures qui vont reprendre en fait les teintes qu'on retrouve dans les coffrets j'ai sélectionné trois teintes qui me paraissaient susceptibles d'attirer l'œil, parce que les teintes foncées, le but, c'est que ces mobiles, ils attirent l'œil du visiteur, du promeneur. Et donc là, j'ai peint avec une peinture biosourcée de chez Bao, qui est une marque française, et qui est biosourcée avec des déchets végétaux. Donc moi, je travaille maintenant avec cette marque-là, parce que ça boucle ma boucle vertueuse. puisque on recycle du déchet pour en faire de la peinture. D'accord. Donc, ça, il faut faire ça en mesure. Mais ça, on pourrait y revenir parce que c'est un peu dans mes projets à venir aussi.

  • Speaker #1

    alors du coup je voulais bien comprendre les activités de pérégrine tu l'as dit, tu fais des conférences tu fais des ateliers tu proposes des revisites de jardin sous un autre angle de la couleur est-ce que tu proposes des produits est-ce qu'il y a une franche produit dans ton activité ou

  • Virginie Lagerbe

    pas ? alors oui je fais des accessoires je fais que des petites pièces moi j'appelle ça des pièces précieuses Je fais des foulards, je fais des bouillottes sèches, je fais des coussins, je fais des étoiles, petits foulards, des choses qu'on peut emporter. Il y a un autre univers, je fais des bijoux aussi, il y a un autre univers qui m'intéresse beaucoup, c'est la laque végétale. ça c'est Magali qui m'a aussi appris à fabriquer ça qui réserve parfois des surprises on peut avoir des lacs végétaux qui n'ont strictement rien à voir avec ce qu'on obtient en teinture et moi en tant que coloriste ça m'intéresse parce que dans le sureau on va trouver un bleu bleu presque bleu roi qu'on ne trouve pas sur le tissu le troène ça va me donner un vert canard très très beau et alors c'est pas des lacs dont on peut se servir pour faire de l'aquarelle ou de la peinture mais par contre pour moi en tant que coloriste ça me permet encore de raconter l'histoire des teinturiers qui recyclaient des pigments comme ça avec cette recette pour moi tout ça c'est des moyens vraiment de raconter l'histoire

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous réexpliquer ? Est-ce que tu peux nous réexpliquer, excusez, je dis aux gens, il y a un petit décalage, donc désolé si on se chevauche un peu sur la parole, mais est-ce que tu peux réexpliquer Virginie, comment on obtient une laque végétale et la différence entre une laque, un pigment, etc., pour que ce soit clair pour tout le monde ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors, un colorant est soluble dans l'eau. Un pigment ne l'est pas. Un pigment, si on le laisse dans un bain, il va précipiter, il va tomber au fond de l'eau et il n'aura pas du tout coloré l'eau. En teinture, on extrait principalement des colorants, de façon mécanique avec les macérations, des coctions, des fermentations. On a des pigments dans l'indigo. L'indigo, ce n'est pas un colorant, ce sont des pigments. et en fait historiquement quand on avait un bain de safran par exemple et qu'il restait encore un bain coloré c'était déjà tellement cher à l'époque qu'on n'allait pas bassiner un bain donc en fait les teinturiers avaient un truc qui permettait de précipiter c'est en fait le choc entre un colorant, du sel d'alun et des cristaux de soude moi ce que j'explique c'est que je vulgarise beaucoup, je vais peut-être choquer certaines personnes, mais ça fonctionne, les gens comprennent au moins. Je travaille avec du sel d'Alain. comme mordant, qui est un sel métallique qui va se fixer plus ou moins facilement à la fibre. Et ce sel métallique, j'explique toujours que ça ressemble à une... On peut imaginer comme une petite plaquette, comme un petit aimant qui va attirer les colorants et les transformer en pigments puisque le colorant, en venant s'accrocher, se coller à ce sel métallique, devient quelque chose de solide, devient un pigment. Donc la laque, c'est la transformation de ce colorant en pigment. d'ailleurs c'est assez beau à faire ça fait une ébullition entre le colorant la lin et puis les cristaux de soude surtout et donc on a un précipité on a une eau qui redevient presque claire et on a une petite boue colorée qu'on fait sécher et qu'on pulvérise ensuite soit on la fait sécher et puis on la garde soit on peut aussi cette petite boule la réutiliser quelques jours après pour faire un autre bain

  • Speaker #1

    d'accord et donc la différence entre une laque végétale et une pâte pigmentaire alors là je ne sais pas parce que tu vois j'aurais envie de dire que pour moi c'est la même chose bah écoute j'avoue je ne sais pas non plus je m'embrouille donc je mettrais dans le petit descriptif peut-être que la laque végétale c'est du végétal

  • Virginie Lagerbe

    peut-être que la... Qu'est-ce que tu disais ? La laque pigmentaire ?

  • Speaker #1

    La pâte pigmentaire.

  • Virginie Lagerbe

    Peut-être que la pâte pigmentaire, pardon, peut-être que la pâte pigmentaire, c'est valable aussi pour les minéraux, je ne sais pas. Pour faire des peintures.

  • Speaker #1

    Bon, je creuserai, je couperai cette partie au pire.

  • Virginie Lagerbe

    C'est ça qui est génial, en fait, c'est que dès que on fouille dans cet univers, chacun a des questions. Moi, je suis toujours hyper scotché par... des questions que posent les gens parce que ça ouvre un champ des possibles qui est immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je me permets de poser des questions et qu'on ne prépare pas tant que ça les échanges pour que ce soit spontané et que les questions viennent spontanément. Donc du coup, tu disais que tu t'intéressais beaucoup à la laque végétale. Tu nous as expliqué du coup comment ça fonctionnait et toi, tu les utilises. Pourquoi ces laques du coup ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors en fait, moi, je les glisse dans des dans des petites bulles de verre soufflé, j'en fais des bijoux.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Virginie Lagerbe

    Pour pouvoir emmener un petit peu. Le petit du jardin, c'est moins cher qu'un foulard. et puis c'est hyper joli bon voilà c'est un petit truc c'est ce que j'avais fait pour moi à l'origine, tout ça c'est finalement des choses que j'ai créé pour moi et puis j'avais des copains qui voulaient m'en acheter, qui voulaient que je fasse et qui m'ont dit mais lance toi c'est top, c'est super et effectivement ça plaît parce que ça fait rêver c'est comme ça la maillot

  • Speaker #1

    d'accord et alors du coup là t'as un nouveau projet pour lequel on est je suis très contente moi de t'avoir et t'en a parlé un petit peu c'est le projet que tu as avec le jardin du luxembourg est-ce que tu peux nous expliquer un peu l'idée et nous indiquer surtout les dates de quand ça va démarrer pour que pour que les passionnés et les curieux puissent aller aller voir ton exposition

  • Virginie Lagerbe

    Alors, le Luxembourg, j'ai eu l'occasion de rencontrer la conservatrice d'Arnain de Luxembourg pour un tout autre sujet d'ailleurs, j'étais plutôt dans mon projet de peinture, vraiment pour les murs, et en fait elle a flashé sur les différents albums nuanciers que j'ai faits. j'en avais fait pour la Normandie, j'ai fait aussi celui du château de Rosa Bonheur en 2019. Donc elle a beaucoup aimé et elle m'a demandé si je serais intéressée pour faire une exposition sur, là encore, un petit peu l'âme colorée, la palette cachée du jardin de Luxembourg. Donc évidemment pour moi c'est un super projet. C'est une exposition qu'on est en train de terminer là et qui va être proposée du 1er mai. de cette année jusqu'au 30 septembre. Donc ça dure cinq mois. et c'est donc directement au jardin donc c'est vraiment accessible à tout le monde et en fait c'est ça aussi que j'adore on peut pas être dans un jardin plus démocratique que celui du Sénat, encore qu'il est fermé la nuit mais voilà vraiment tout le monde peut y passer, les parisiens, les touristes il y a des gamins qui sont en centre de loisirs, il y a des élèves qui viennent faire du sport à côté de leur école donc c'est un jardin j'espère que ça va sensibiliser Les gens à cet univers qui moi je suis quand même hyper étonnée encore maintenant de me rendre compte que... très peu de gens savent qu'il y a cet univers de couleurs qui est autour de nous et d'ailleurs dans les jardins que j'ai explorés les jardiniers étaient très surpris ils savent que la grasse c'est de la couleur ils savent que l'indigo c'est de la couleur végétale mais pas beaucoup plus en fait on parle toujours des superstars de la teinture mais

  • Speaker #1

    donc voilà les jardiniers sont aussi très très intéressés par ça c'est une dimension vraiment qu'on a oublié oui c'est clair il y a vraiment un effacement de cette de cet art de ce savoir qui est je suis d'accord avec toi est complètement fou et du coup dans cette veine là quel est le le Donc toi, tu accueilles le public, donc tu vois leurs réactions. Quelle est leur réaction et est-ce que tu trouves, toi, avec ton activité, parce que si je calcule bien, ça fait à peu près cinq ans que tu es installée, une évolution sur la couleur végétale ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu ton retour d'expérience ?

  • Virginie Lagerbe

    Oui, je trouve que franchement, il y a beaucoup de choses. il se fait beaucoup de choses, que ce soit dans le monde de l'artisanat, dans le monde de l'art, dans le monde de l'industrie, ça intéresse vraiment, vous en avez parlé à plusieurs reprises tous dans les podcasts, et on comprend bien que finalement, on prend les choses à l'envers, quand un industriel me dit, ce qui est dommage, c'est que les couleurs végétales, nous on a besoin d'avoir les mêmes couleurs quand vous goûtez le vin d'un vigneron que vous aimez, vous ne lui demandez pas de vous faire le même vin l'année suivante il va vous donner un vin avec le même cépage qui sera un tout petit peu différent, qui sera peut-être meilleur pourquoi on n'aborde pas la vie le quotidien comme ça et les couleurs ça en fait partie on voit bien qu'on est en train de ravager notre planète et c'est à nous de changer c'est pas à la nature de s'adapter à nos besoins totalement merci et sans limite donc en fait moi c'est toujours un peu mon message voilà mais est-ce que les couleurs tiennent est-ce que, ben oui parce que tout ce qu'on voit dans les musées qui a plus de 200 ans ça vient du végétal et puis qu'on se rend bien compte que des colorants synthétiques, il y a des tissus qui ont quelques dizaines d'années et qui sont déjà abîmés par ces couleurs chimiques en fait alors il ne faut pas non plus aussi rêver c'est des couleurs naturelles

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça bouge, comme nous, on prend des rides et les couleurs en prennent aussi. C'est pas pour ça qu'on est plus moches. Et je crois que c'est vraiment à nous de changer. Pendant le Covid, c'était une année particulière pour tout le monde. mais c'était génial parce que moi j'ai ressorti des vêtements, des vieux trucs que je ne mettais plus parce que voilà, c'était un peu c'était plus, voilà et en fait je les ai plongés dans mes bains de teinture je les ai mordancés, je les ai plongés et c'est reparti, je me suis refait une petite collection de vêtements comme ça les coussins que j'ai pu faire avec certaines plantes qui ne sont pas forcément solides dans le temps, sur plusieurs années de temps à autre je les replonge dans une décoction d'oignon par exemple, de pelure d'oignon parce que l'oignon ça peint très bien mais voilà c'est pas super solide et c'est vrai que je rêve que les gens se réapproprient mon histoire d'oignon c'est accessible à tout le monde de garder ses pelures et de temps à autre de replonger un t-shirt de replonger un coussin ou ce qu'on veut en fait et je trouve ça rigolo moi qui étais dans un monde j'étais dans du développement j'étais dans l'informatique, j'étais dans la communication de renouer, de vraiment me reconnecter au végétal ça a été tellement intéressant salvateur et riche vraiment d'expériences, je dirais même essentielles, que je veux essayer vraiment de faire partager ça aux gens qui viennent me voir en fait.

  • Speaker #1

    que je rencontre. D'accord. En tout cas, Jardin du Luxembourg, je pense que tu ne peux pas avoir une meilleure vitrine que là et je suis ravie que du coup, tu vois, tu vas toucher un grand nombre de gens de tout horizon, comme tu le disais. Tu auras autant des touristes étrangers que des vrais parisiens, que des gens en balade, etc. En plus, tu es quand même sur... de mai à septembre donc tu as quand même une étendue où il va y avoir du monde donc c'est génial en termes de démocratiser et de parler de la couleur végétale je trouve ça super bien donc on arrive sur la partie de la transmission donc toi clairement c'est par tout le travail que tu fais de transmettre par le concret dans les balades dans les jardins, tu as parlé aussi de tes ateliers, de tes expos de tes conférences, est-ce que tu vois d'autres choses sur la transmission que tu peux nous partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, sur la transmission, l'année dernière, j'ai fait une exposition. Le hasard est incroyable. Quand j'ai fait mes expositions en Normandie, en 2021, je me suis aperçue qu'un certain Dambourné, qu'on croise dans tous les bouquins de teinture, était né à Rouen il y a pile 300 ans. Et je me suis dit, en fait, c'est qui ? Parce que je travaillais vraiment à côté de Rouen, moi, et je me dis, c'est drôle, c'est drôle, c'est qui ce monsieur ? Parce que je le croise dans tous les très bons bouquins de teinture, il est toujours cité. Et donc, je me suis rendu compte qu'il était né il y a plus de 300 ans là-bas, et en fouillant... rapidement, je suis tombée sur un personnage dingue, incroyable. J'en ai parlé avec un responsable du Conseil Général qui a craqué aussi, qui m'a dit, faites-nous une expo, faites-nous une expo sur ce personnage. Donc l'année dernière, j'ai travaillé sur ce botaniste du 18e siècle, Rouanet, qui était d'une incroyable modernité. Alors, c'était un homme de son temps. C'était un homme de son temps parce que, en revisitant un petit peu son histoire, évidemment, on rencontre la grande histoire de France, l'histoire de l'Europe avec les guerres qu'il y avait avec l'Angleterre, les problèmes de fourniture de colorants. Dambourné était fils d'armateur de bateau, il était lui-même négociant, il était assureur de bateau. Il touchait à l'agronomie, à la botanique. Il a été intendant du jardin botanique de Rouen. Et il s'est intéressé très rapidement au plan de teinturial. Il a réacclimaté la garance dans son propre jardin. Il a fait pousser du pastel dans son jardin. Il a fait pousser de la gaude. Il a écrit des mémoires qu'il a lues à l'académie. C'était un latiniste émérite. Il était violoniste. Il écrivait, dessinait. C'est un type extraordinaire. Et donc, on a vu l'exposition l'année dernière. à l'abbaye de Beaucherville sur ce personnage et je ne peux que conseiller oui alors le truc génial de Dengournay c'est qu'en fait comme il y avait des problèmes pour se fournir en matière colorante son réflexe était de dire pourquoi on va au bout du monde chercher des colorants alors qu'on a peut-être chez nous ce qu'il faut et il se met il crée un laboratoire vraiment chez lui il travaille avec un ancien domestique Pierre Petitjean Et là, ils se mettent à tester le pouvoir colorant de centaines de plantes normandes. Et le côté génial de Dambournay, c'est que... il va arriver à explorer ses plantes en utilisant un nouveau mordant à base de bismuth, qui était une roche qui interrogeait à l'époque, mais il va aussi faire ses tests avec de l'alain. et du coup la lin qui n'était réservée qu'à certains qu'aux couleurs grandins en fait il y en avait très peu il va tester toutes ses plantes avec des couleurs avec de la lin en fait donc d'un seul coup on a une explosion de couleurs incroyables et il va essayer je ne sais plus combien 18 ou 19 mordants notamment de l'or c'est rigolo parce qu'il écrit d'ailleurs que l'or c'est un super mordant pour la teinture mais que c'est de l'or

  • Speaker #1

    peut-être pour les marques de luxe ça peut intéresser,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un mordant à l'or et des essences de plantes très rares et du coup je me suis vraiment complètement replongée dans son livre parce qu'il a écrit un recueil de recettes où c'est là qu'il est génial c'est qu'il balance tout, ses recettes ses échecs, ses réussites ses réflexions et qu'il est c'est déjà un homme c'est déjà un homme moderne parce qu'en fait il y a des je ne sais plus pour quelles plantes on pourrait mettre un profit je ne sais plus si c'est l'eau mais les déchets de taille de cette plante qu'on a à foison chez nous et en fait pour ce qui est de la transmission je conseille vraiment à tous les gens qui s'intéressent à la teinture d'aller récupérer sur le site de la BNF le recueil de Dambourné, le titre est à rallonge. le recueil de procédés d'expérience sur les teintures solides parce que avant de tester n'importe quelle plante en fait c'est ça l'intérêt de Dambourné c'est qu'on va regarder ce que lui a trouvé il fait gagner un temps hyper précieux parce qu'il a fait ses propres tests et puis qu'il donne ses résultats donc parfois il dit ça vaudrait le coup de chercher la pomme de terre il n'y a rien c'est pas la peine de fouiller il n'y a pas de couleur dans la patate par exemple c'est très beau c'est bien écrit il dit le côté génial du 21ème siècle malgré tout c'est qu'on a accès à beaucoup de documents qui sont archivés c'est vraiment bien il y en a certainement encore beaucoup archivés mais il y a déjà beaucoup de choses à éplucher donc au niveau de la transmission n'hésitez pas à aller voir dans ce qui s'est fait parce que nos anciens ont testé beaucoup beaucoup de choses et d'embourner des Dambourné, c'est un sujet de réflexion qui est super intéressant. Je fais des contours sur Dambourné régulièrement pour justement faire découvrir ce personnage et puis tous ses travaux monumentaux parce qu'il a travaillé plein de mordants, il a essayé plein de choses. Je n'imagine pas le travail pharaonique. Il a passé dix ans à faire ça. Et bon, voilà. Voilà pour la transmission. Merci. et la transmission moi je fais des ateliers il y en a quand même dans beaucoup de régions de France chacun a ses recettes la teinture c'est comme la cuisine il y a des choses de base il y a des erreurs à ne pas faire il y a des choses à ne pas manquer on ne fait pas de teinture sans m'ordoncer je vois encore des personnes qui me disent je ne sais pas comment vous faites est-ce que vous m'ordoncez ? est-ce que c'est vraiment nécessaire ? oui c'est indispensable avec la plupart des choses

  • Virginie Lagerbe

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais voilà, il faut expliquer pourquoi c'est indispensable. Souvent, les gens… Mais c'est comme si un gâteau, un cuisinier prépare son gâteau et ne le met pas au four. Il y aura un résultat… Donc, on peut se former de façon assez facile, je trouve, et puis avoir des résultats très rapidement. donc je trouve que c'est aussi une belle idée de cadeau pour des gens qui sont des étudiants des gens qui partent en fait des gens qui ont des jardins moi c'est un peu comme ça que je fais si vous voulez découvrir l'âme colorée de votre jardin je veux bien vous apprendre à venir faire des ateliers donc je fais effectivement des ateliers c'est des initiations, après moi je renvoie sur les livres, je renvoie pour des gens qui ont une approche plus pointue sur l'impression sur tissu ou ou une teinture végétale plus poussée. Voilà, je vais sur les personnes qui font ça très bien et depuis très longtemps. Je parle de Michel Garcia,

  • Virginie Lagerbe

    je parle d'Aurélia Volk,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de tout un tas de gens qu'on connaît, et puis les bouquins, je donne toujours les références. Et puis si mon actualité au niveau formation, c'est que je vais intervenir pour une école de design qui est en train de se créer. une école internationale de design qui est en train de se créer, en cuisée, bizarrement, en pleine campagne, qui est lancée par Thomas Dariel, qui est un designer qui a reçu beaucoup de prix. un jeune designer français et qui crée une école de design où il y aura un pôle métal,

  • Virginie Lagerbe

    un pôle bois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vert, céramique et couleur. Et moi, je vais intervenir sur tout ce qui est couleur. L'idée, c'est vraiment de jeter des ponts entre la théorie du métier des architectes, décorateurs, graphistes, etc. et la pratique par la main. il y a une phrase je vais la livrer parce que c'est une phrase que j'adore de Dambourné que j'ai trouvé dans un courrier qu'il a envoyé à un ami je crois il commence un paragraphe en mettant l'expérience le meilleur de tous les maîtres ça c'est clair la main n'oublie pas en fait c'est pour ça que c'est une histoire d'aventure c'est hyper intéressant, c'est comme quand on fait une recette de cuisine une fois, on sait la faire jusqu'à la fin de ses jours

  • Speaker #1

    donc on va à la transmission alors donc après la transmission j'aime bien parler d'inspiration donc tu nous as donné pas mal d'inspiration mais est-ce que tu peux nous dire donc des personnes que tu n'as pas citées des personnes qui t'inspirent que tu n'as pas citées encore on part Magali Bantou

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    à part Magali Bontou sinon c'est Magali Bontou et ça me va bien j'ai du doigt tellement elle m'a tellement transmis sa passion alors moi il y a quelqu'un dont j'ai pas trop entendu parler mais si peut-être une fois c'est l'atelier de Mickey qui doit être transmis alors elle fait des métrages elle fait ça dans son jardin elle fait des choses magnifiques elle fait sa laine et elle fait une newsletter que j'adore lire où elle raconte un petit peu toutes ses saisons. Et puis, elle a un rapport à la nature, à la biodiversité, qui est super bien.

  • Speaker #1

    D'accord. voilà je me le note est-ce que tu as des jardins alors cette fois-ci pas des jardins que toi tu vas interpréter et voir selon l'angle de la couleur mais est-ce que tu as des jardins tanctoriaux ou des jardins que tu pourrais recommander qui valent le détour, bon bien sûr le jardin du Luxembourg du 1er mai au 30 septembre ça on a bien compris, est-ce que tu as d'autres jardins qui toi t'ont interpellé que tu aurais envie de partager euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, je ne le connais pas, mais le jardin de Cécilia Aguirre.

  • Speaker #1

    Oui, la micro... Alors, attends, je me gourde tout le temps. La micro-ferme des Lilas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, exactement. Après, je sais que Greening, ils font des super produits. Moi, je me fournis dans la nature, donc je ne passe pas trop par eux. Moi, c'est ça qui m'amuse, c'est vraiment de récolter vraiment in situ.

  • Speaker #1

    comme ça non à l'abbaye de Beaucherville il y avait un petit carré de tente teinturiale en fait c'est aussi pour c'est aussi pour faire la remarque que les jardins teinturiaux ils sont pas listés ils sont pas connus tu vois c'est un peu comme on dit il y a plein de teinturières à façon qui font de la teinture végétale oui mais elles sont pas ni répertoriées ni connues c'est pareil en fait pour les jardins teinturiaux j'ai l'impression donc ce serait encore un

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il manque peut-être une plateforme, un rendez-vous. Ça a été évoqué, c'est difficile de réunir tout le monde le même jour, au même endroit sur la planète, ce n'est pas évident. Peut-être une plateforme. où on puisse trouver justement tout ça, tous ces métiers-là. C'est un travail de titan.

  • Speaker #1

    De titan, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, oui, oui, ce serait hyper précieux. Parce que finalement, tout ça, nous, on est tous avec nos petits bouts de papier, nos petits carnets, on note des trucs. Mais si on avait quelque chose qui était mis à jour, surtout, qui était d'actualité, ce serait hyper précieux. Je pense que ça, ça contribuerait à pousser cette filière. parce qu'on travaille bon moi je suis toute seule moi je gère Pérégrine absolument toute seule je fais tout moi-même donc chaque heure est hyper précieuse et moi qui adore faire de la mise en réseau pour l'exposition sur Dambourné j'avais pensé peut-être réunir des teinturiers et puis en fait c'était un boulot de fou on avait un timing, il fallait faire cette expo en 6 mois c'était trop court, trop juste j'avais eu Dominique Cardon j'avais eu Marie Marquet David Santandreu qui étaient chacun dans leur actus et qui c'est le problème des consultations c'est qu'on est en fondance alors si tu étais une plante colorante laquelle serais-tu et pourquoi ? alors je serais Je serais la vergerette du Canada. Ah,

  • Speaker #1

    alors vas-y, raconte-nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je le dis parce que je crois que personne donne cette petite plante qui qu'on trouve alors là pour le coup c'est une petite plante qui est hyper chargée en colorant jaune et vert moi c'est la première plante avec laquelle j'ai fait mes essais quand je me suis lancée dans la teinture parce que j'ai fait plein de tests et j'ai noté tout et puis j'ai recommencé j'ai fait des dizaines et des dizaines de tests avec cette plante c'est une petite plante invasive qu'on trouve beaucoup sur les chantiers qu'on trouve en ville, qu'on trouve à la campagne sur des terrains un peu sablonneux. Elle est beaucoup méprisée. C'est pour ça que j'aime bien quand elle m'en parle. Et voilà, pour rien du tout. On peut faire des tests, super. Ça fait la peine d'acheter des colons. Super coûteux quand on se lance. Il faut se servir. Et la vergerie du Canada, ça produit des jaunes et des verts. Moi, les premiers foulards que j'ai faits avec ça, je les porte toujours et ils n'ont pas bougé. Donc,

  • Virginie Lagerbe

    je trouve que c'est une super idée.

  • Speaker #1

    Vergerette du Canada j'ai regardé parce que ça ne me parle pas tout de suite d'emblée quel est le projet dont tu es le plus fière aujourd'hui Virginie ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    elle est difficile cette question d'abord c'est de faire des rencontres toujours plus intéressantes, toujours plus riches toujours plus de me faire confiance et puis voilà moi je je Oui, le partage des rencontres. Je pense que c'est ça. Moi, ce projet,

  • Virginie Lagerbe

    la nature me permet,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant d'elle, en la valorisant, de faire des trucs magiques, de faire des expos, de faire des rencontres, de gagner ma vie. et ouais toute seule je trouve que c'est bien je suis contente de ça je suis très fière à mon petit niveau de mon expo sur Dambourne parce que j'ai passé une année géniale avec lui je regrette juste de jamais avoir pu le rencontrer et puis et puis il y a le Luxembourg qui arrive donc ça c'est vrai que ça va être aussi important un autre projet dont j'ai pas parlé ou juste abordé c'est aussi l'aboutissement d'un rêve que j'ai depuis que j'ai lancé Pérégrine c'est de transcrire mes teintes en peinture professionnelle pour le bâtiment parce que j'aimerais beaucoup que ces couleurs naturelles elles rentrent partout, chez tout le monde en fait, pas que dans les très très beaux lieux, et dans des lieux de soins aussi. Et du coup, je travaillais jusqu'alors avec une marque de peinture française, biosourcée avec de l'huile de cameline. Mais là, j'ai rencontré un garçon qui s'appelle Olivier, qui a une quarantaine d'années, il est tout jeune. qui était peintre en bâtiment. Et quand il a eu son brevet professionnel, il a tout de suite chopé des allergies. Il était complètement allergique à toutes les peintures professionnelles qu'il appliquait. Et il avait un rêve, c'était de faire sa propre peinture. Et il a bâti son cahier des charges pour une peinture biosourcée, une peinture au prix du marché. Et il l'a sortie il y a deux ans. Ça s'appelle Bao. C'est une peinture... c'est une marque qui s'est créée sur Nantes B-A-H-O donc Olivier a accompli son rêve et quand on a croisé quand j'ai croisé son univers de peinture biosourcée avec des déchets végétaux lui c'est génial il recycle vraiment des déchets agricoles donc moi c'est un peu la peinture que je cherchais ça me gêne toujours de mettre dans un pot de peinture quelque chose qui vient d'une céréale qui aurait pris la place de quelque chose d'alimentaire. Bon, c'est peut-être un peu bête, mais voilà, ça, c'est mon truc. Et là, Olivier, il fait ses peintures avec des déchets végétaux recyclés. Donc, elles sont vraiment très belles. Elles sont très couvrantes. Et il me fait mes teintes sur mesure. Donc, en fait, il a flashé sur mes nuanciers. Il m'a dit, est-ce que tu penses pouvoir me sortir des nuanciers de couleurs naturelles dans la logique de tes jardins ? Donc là, dans 15 jours, 3 semaines, je sors la première collection. de couleurs naturelles chez lui et c'est 4 essences que j'ai prises dans le jardin de Colette donc j'ai voilà on a fabriqué les peintures aux teintes obtenues sur tissu à partir du cerisier à partir du noyer du sureau et de la vigne vierge voilà une autre collection d'un autre jardin je ne l'ai pas encore voilà choisis, j'ai une petite idée mais je ne sais pas encore et donc tous les ans il y aura de nouvelles essences qui seront proposées en fait aux particuliers mais pas que aussi aux professionnels et puis l'idée c'est vraiment de faire rentrer ça dans la scénographie dans l'architecture dans un tas de projets voilà par petites touches ou en aplats et c'est un peu, alors en fait ces peintures là c'est les peintures que j'ai commandées pour l'exposition du jardin du Luxembourg

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, pour mettre autour de tes feuilles en bois là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça donc ça c'est une flexibilité et je suis très contente parce que j'attendais une peinture qui soit la plus vertueuse possible, la moins polluante possible alors les colorants ne sont pas des colorants végétaux, c'est à 80% des minéraux et à 20% du synthétique mais nos teintes naturelles font qu'on n'a pas besoin de beaucoup de colorants synthétiques, je ne sors pas des jaunes fluos, je ne sors pas des rouges fluos je ne sors pas des bleus ou des verts électriques

  • Speaker #1

    donc finalement mes teintes c'est ce que me disait Olivier c'est principalement du minéral de Dampas ok c'est un super projet à suivre est-ce que maintenant j'ai deux dernières questions c'est la partie livres tu en as cité notamment sur la BNF le recueil des procédés d'expérience de Dambourné est-ce que tu as d'autres livres que tu veux nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    oui Il y en a un, on le trouve peut-être plus trop, mais je pense qu'on peut encore facilement le trouver sur les vides greniers. Je ne pense pas qu'il soit réédité. C'est un bouquin de Dominique Cardon qui s'appelle Le guide des teintures naturelles avec des illustrations de Gaëtan Duchateney. C'est sur les plantes, les lichens, les champignons, les mollusques. C'est comme la Bible, sauf que c'est deux poches. et qu'on peut l'emmener hyper facilement. Il y a des planches botaniques, donc ça permet vraiment de bien reconnaître les plantes. Et moi, j'adore quand je fais de la teinture croisée, ce bouquin-là, avec la Bible, Dominique Cardon, avec les bouquins qu'on a déjà cités. Et il y a un autre bouquin dont je n'ai pas encore entendu parler, mais peut-être que je n'ai pas tout entendu. C'est l'Histoire naturelle des Tannins. Non,

  • Speaker #1

    on n'en a jamais parlé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Marc-André Sélos, S-E-L-O-S-E. et le titre c'est les goûts et les couleurs du monde super et ça pareil c'est un bouquin alors là moi je suis tous les passionnés de plantes et de plantes tectoriales ils trouveront leur bonheur parce que ça aborde les tanins pas que pour la couleur et on voit encore une fois que la nature est géniale et que on devrait un peu plus l'écouter et la suivre et la respecter

  • Speaker #1

    Écoute, est-ce que tu peux maintenant nous citer à qui tu passes ton micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    À qui je passe le micro ? J'aimerais bien Magali.

  • Speaker #1

    Moi aussi j'aimerais bien, je vais essayer de la recontacter. Magali Bontout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai la tête dans son atelier, donc elle n'est pas facile à rejoindre. mais elle est tellement géniale elle connait tout elle connait très bien Michel Garcia, Marie Marquet enfin voilà moi je lui dois tout je dois tout à Magali son enthousiasme et puis elle donne énormément elle donne vraiment tout voilà elle partage, elle est dans un vrai partage donc voilà à qui je donnerais mon mon micro ton micro même que Mickey cette fameuse Mickey qui est je pense en Suisse elle fait du métrage je pense que ça peut être super intéressant sur physiquement je ne sais pas comment elle fait physiquement je ne sais pas comment elle fait toute seule pour faire des des métrages des métrages de tissus de teint voilà

  • Speaker #1

    ok bah écoute je vais me rapprocher de ces deux personnes pour la suite de ton épisode et c'est bien à elles que tu passes le micro donc je vais essayer de les avoir bah écoute merci beaucoup Virginie de rien du tout c'était un plaisir et puis très

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bonne continuation parce que c'est une merveilleuse initiative que tu as lancée sur les chapeaux de roue je vais me calmer après je vais me calmer un petit peu

  • Speaker #1

    Bon bah merci beaucoup Virginie Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtecoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous

Description

⁉️ Regarder un jardin différemment avec les couleurs qu'il renferme


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous changeons de regard sur les jardins avec Virginie Lagerbe qui à sa façon bien à elle d'intérpréter un jardin par les couleurs qui s'y cachent. 


Virginie Lagerbe, invitée d'ArtEcoVert, explore les couleurs naturelles via la teinture

végétale, privilégiant l'harmonie des teintes. Après sa formation chez Magali Bontou, elle

découvre des plantes colorantes dans son jardin, inspirant ses créations artistiques.

Virginie Lagerbe explore le jardin de Colette, exposant également sur les plantes

nourricières et le potager de l'abbaye de Boscherville. Son approche novatrice séduit,

préparant des coffrets révélant l'histoire et les colorants de chaque plante. Elle utilise

des fibres comme le coton, le lin, et la laine pour sublimer les nuances des couleurs

végétales, offrant une expérience sensorielle unique avec des échantillons de teinture

associés à chaque essence végétale.


Belle écoute


Retrouvez Virginie Lagerbe de Pérégreen sur : https://www.peregreen.fr/ et sur @peregreen.fr 


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#E19 - Cécilia Aguirre de la micro ferme des lilas - Le retour à la nature avec la culture de plantes tinctoriales


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  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

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En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

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  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art,

  • Speaker #1

    d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile,

  • Speaker #1

    l'ameublement,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Virginie Lagerbe de Pérégrine sur le podcast Arrêt Covert. Bonjour Virginie.

  • Virginie Lagerbe

    Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Alors Virginie, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter ton parcours qui t'a amené à la couleur végétale ?

  • Virginie Lagerbe

    Je suis coloriste teinturière, c'est un nom que j'ai un peu inventé parce que je n'avais pas d'équivalent. En fait, je m'intéresse aux gammes de couleurs que cache la nature. C'est le médium de la teinture végétale qui me permet de raconter un petit peu cette histoire de cet entremonde de couleurs qu'on ne voit pas avec les yeux. qui est caché dans un tas de plantes, d'essences, d'arbres, etc. Et le seul moyen de les voir, c'est de passer par la teinture végétale. C'est pour ça que je dis que je suis plus coloriste que teinturière. Et je suis plus coloriste aussi dans le sens où ce qui m'intéresse, ce sont toutes les harmonies de couleurs que réserve la nature, et non pas comme pour les teinturiers, les gammes de couleurs qui vont être solides, en fait. Moi, je prends toutes les teintes que j'ai. qui peuvent être cachés dans les légers tours.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Virginie Lagerbe

    Moi, c'est une reconversion. J'ai longtemps travaillé, je suis plutôt littéraire de formation, j'ai fait du droit de la science politique et la communication. Je faisais du développement touristique en zone rurale. et je faisais des stages de découverte parce que j'étais amenée dans mon travail j'étais attachée de presse pendant assez longtemps rencontrer des artisans et ça me faisait rêver de les voir les mains dans leur art j'ai toujours rêvé d'avoir un atelier, je ne savais pas trop de quoi et du coup j'ai fait plusieurs ateliers et j'ai fait une formation de teinture végétale chez Magali Bontou qui faudrait vraiment entendre sur ce podcast parce que c'est quelqu'un de génial et Magali m'a dit donc elle est dans la Drôme c'est l'herbier en couleur et elle m'a dit quelque chose qui a complètement fait changer ma vie moi j'étais en plein questionnement sur la suite que je voulais donner à ma carrière et elle m'a dit qu'en fait on avait des colorants partout autour de nous qu'on ne voyait pas Donc évidemment, dans le cadre de cette formation, elle m'a beaucoup tué. Beaucoup, beaucoup tué. Et je n'avais qu'une envie en rentrant chez moi, c'était de voir dans mon petit jardin de ville si j'avais moi aussi quelques couleurs qui étaient cachées. j'y croyais pas trop et en fait en me plongeant dans des livres notamment celui de Marie Marquet, Dominique Cardon Elisabeth Dumont aussi qui a écrit des livres très précieux là-dessus c'est pareil j'aimerais bien l'entendre sur ce podcast elle y sera Virginie elle y est on a enregistré je me suis rendu compte que oui, dans mon petit jardin, j'avais des plantes colorantes. Et du coup, j'ai révélé ça sur différents types de fibres, puisque comme on l'a maintes fois répété sur ce podcast, les colorants réagissent différemment en fonction de cette nature. Et alors là, j'ai découvert des couleurs que je ne voyais pas et qui pourtant sont dans mon jardin. Et mon réflexe, bizarrement, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que c'était des couleurs très déco. J'ai voulu les faire rentrer dans ma maison, dans mes intérieurs. Donc, j'ai cherché des peintures. J'ai essayé de m'approcher au plus proche de ce que j'avais révélé sur tissu. Et puis, de faire rentrer des céramiques, des textiles pour que… l'âme de mon jardin rentre dans ma maison. Et ça, je l'ai fait vraiment spontanément. Et en fait, ça a beaucoup plu à ma famille, à mes copains, aux gens qui passaient chez moi. Et ça m'a donné l'envie d'aller un peu plus loin. Et puis, j'ai exploré tout un tas de plantes. Moi, j'habite en Puyset, le pays qu'on appelle le pays de Colette, en Bourgogne, aux confins de la Bourgogne, qui est un pays de bocage et de forêt. Il y a un magnifique jardin de couleurs, il y en a partout. Et j'ai eu l'idée d'aller explorer, en plus des plantes que j'avais faites, les plantes de la campagne, le jardin d'enfance de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisé. Frédéric Magé, le directeur, m'a ouvert grand les bras pour que je puisse faire cette exploration. et j'ai révélé j'ai exploré ce jardin j'ai trouvé une multitude de plantes colorantes et j'ai décidé d'en sélectionner neuf comme je le ferai ensuite pour tous les jardins que je visiterai par la suite qui me paraissait emblématique parce que Colette en parle dans ses écrits donc je mets en abîme dans ce nuancier cet album nuancé textile que j'ai fait de lames colorées du jardin de Colette, neuf plantes avec neuf citations que j'ai trouvées dans les écrits de Colette. Et j'ai fait des fêtes des plantes pour me faire connaître. Je faisais des foulards, je faisais des petits accessoires. Et j'ai fait Chantilly, j'ai fait Beauregard, j'ai fait l'Abbaye royale de Chali. Et j'ai remporté un prix à l'Abbaye royale de Chali, qui m'a été décernée par l'Institut de France et qui m'a fait comprendre que j'étais un peu novatrice dans ma façon d'aborder les jardins. Donc ça, ça m'a confirmé cette idée de poursuivre en fait et d'aller visiter d'autres jardins.

  • Speaker #1

    et alors du coup je peux me permettre de te demander tu as parlé de ton jardin en ville des jardins, des neuf plantes que tu as sélectionnées dans le jardin de Colette tu peux nous en citer les plantes nous donner des noms de plantes que tu as trouvées emblématiques qui t'ont plu alors moi dans mon jardin j'ai un cerisier j'ai un pommier,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai de la spérule odorante j'ai du houblon j'ai du polygonome en plexicole que ma mère m'a donné dans laquelle j'ai réussi à extraire, grâce à un bouquin de Michel Garcia, des pigments d'indigo. Donc, j'étais un peu folle dans mon jardin parce que j'ai réussi vraiment à faire mon petit délire de sorcière, tranquille, en n'embêtant personne et sans être embêtée. Donc, ça, c'était top. Et évidemment, comme toutes les personnes qu'on a entendues dans ce podcast, cette passion pour... pour les couleurs du règne végétal, m'a emporté. Et dans le jardin de Colette, il y a de la vigne vierge, il y a un noyer, il y a un gingobiloba, il y a un cerisier, il y a un prunier, il y a un abricotier, il y a un sureau, il y a du trohaine. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Bon, voilà, c'est les principales plantes. Et puis de l'oignon. J'ai abordé aussi les oignons puisqu'en fait, le jardin de Colette, il a été créé par sa mère, Sido, qui a transmis à Colette toute sa... tout ce don du regard porté sur le règne végétal et sur le règne animal aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, comment tu es arrivée de cette approche des jardins particulières et le fait que tu fasses rentrer la nature dans ta maison, on va dire, à l'aventure pérégrine ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, du début, comment ça s'est créé ?

  • Virginie Lagerbe

    En fait, comme je le disais, j'ai exploré pas mal de plantes en puisée, m'appuyant sur des bouquins d'Ognique Cardon, Marie Marquet, Elisabeth Dumont, Michel Garcia, etc. Tout ce qu'on a pu trouver de récent et d'ancien là-dessus. J'y reviendrai sûrement après. Et il y a Hubert Reeves, l'astrophysicien, qui habite pas très loin de chez nous, en puisée. qui a écrit un livre qui s'appelait Les fleurs de mon jardin, je crois. Comme c'est un astrophysicien, très naïvement, j'ai pensé que j'allais trouver plein d'infos sur la chimie des plantes. En fait, pas du tout. C'est un bouquin uniquement poétique. J'ai adoré l'idée que cet astrophysicien qui va regarder au bout de l'univers puisse s'intéresser d'aussi près à ces petites fleurs sauvages. Et en fait, en feuilletant son livre, et en voyant le nom des plantes, j'ai vu des couleurs. En fait, je me suis dit, tiens, il a ça chez lui, il a telle et telle et telle couleur. Tiens, il n'a pas ça, par contre. D'où l'idée, effectivement, de poursuivre cette idée de faire rentrer les couleurs dans les intérieurs. Donc, on m'a fortement soutenue autour de moi par rapport à ce que j'avais déjà fait pour que je poursuive sur cette voie. Et j'ai créé une micro-entreprise en juin 2018. Et donc il y a eu le jardin de Colette que j'ai fait connaître. lors du lancement de Pérégrine. Et comme je le disais tout à l'heure, le prix que j'ai reçu à l'Institut, qui m'a été décerné par l'Institut de France, m'a permis de rencontrer dans le jury des personnes qui m'ont fait travailler derrière, notamment en Normandie, pour le département de la Seine-Maritime, qui était au moment où il y a eu l'explosion de l'usine, je ne sais plus, c'était l'usine à Rouen. je ne sais plus le nom aussi mais d'accord je vois bien et là vraiment ça a été un énorme choc pour tous les habitants évidemment de cette ville et de cette région et le département de Seine-Maritime avait envie de faire vivre les jardins de raconter vraiment d'autres histoires et c'est vrai que ce que j'avais fait chez Colette les a beaucoup inspirés Donc, on m'a demandé d'intervenir sur le jardin du musée Victor Hugo, à côté de Rouen, qui est la maison où a vécu sa fille Léopoldine Hugo. C'est aussi là qu'elle s'est noyée, elle s'est noyée dans la scène juste devant. donc la maison est assez chargée et on m'a demandé de parler de Victor Hugo de sa fille, de l'enfance, de couleurs de mettre un petit peu de gaieté dans cet endroit là et du coup j'ai abordé le jardin sous l'aspect de cet univers invisible qui tenait tant, qui était cher à Victor Hugo et sur le langage romantique des plantes, qu'on a complètement oublié et qui m'a permis de... de fouiller et puis de me rendre compte que, oui, beaucoup de plantes, déjà au XIXe siècle, c'était vraiment au tout début du lancement du langage romantique des plantes.

  • Speaker #3

    Et voilà,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai mis tout ça en abîme pour faire une exposition qui a été proposée en 2020, qui a été renouvelée en 2021, parce que ça a beaucoup plu. Et puis je voulais travailler sur les plantes nourricières et le département de Seine-Maritime m'a proposé aussi le service culturel de travailler sur le jardin, sur le potager remarquable de l'abbaye de Beaucherville à côté de Rouen où là j'ai fait une très belle expo. à ciel ouvert puisqu'on a imaginé des coffrets avec des petites vitrines enchâssées dans ces coffrets où on pouvait voir justement des échantillons. On pouvait vraiment voir in situ les couleurs que cachait chaque légume ou fruit. Donc ça, c'était super. Ils m'ont fait faire une installation aussi en base de tissu autour de toutes ces essences. Ça, c'était génial. Et puis ensuite, il y avait le bicentenaire de la naissance de Flaubert et je voulais travailler sur les plantes médicinales et on m'a confié le jardin du château de Martinville en me disant, les plantes médicinales, vous allez les travailler à travers Madame Bovary, puisque Charles Bovary était agent de santé. Et du coup, on m'a demandé de mettre en abîme le roman, le jardin et la collection d'art et tradition normand qui sont dans le château de Martinville. Donc ça, c'était... c'était une superbe expérience aussi pour moi une très belle aventure donc voilà moi c'est vrai que ce que j'aime dans ce que je fais moi je suis plus en amont de la teinture je suis dans la fameuse démocratisation de la teinture naturelle ce qui m'intéresse c'est vraiment de réguiser l'oeil du public à ce sens qu'on a perdu je pense que comme moi il y a 200 ans les gens savaient quelles couleurs il y avait autour d'eux puisqu'il teignait beaucoup avec les plantes dont il disposait et voilà et moi je le fais à travers des expositions à travers des conférences à travers des démonstrations à travers des ateliers des formations aussi des petits livrets j'ai fait des petits catalogues aussi qui ont permis de de de de vulgariser quelque chose qui est quand même complexe la teinture c'est quand même pas simple et moi la vulgarisation ça a toujours été quelque chose qui m'a passionnée donc et ça me permettait tout ça d'être dans une transversalité incroyable, de jeter des ponts entre le monde, entre l'histoire, la culture la géographie, la littérature la teinture, la chimie la botanique donc voilà

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce que tu peux nous illustrer, parce que sur le format podcast, c'est qu'à l'oreille, mais qu'est-ce qu'on voit dans tes expos, donc dans tes jardins ? Donc on comprend bien que tu fais le lien entre l'histoire, les plantes présentes dans les jardins, etc. Qu'est-ce qu'on y voit ? Tu as parlé de petits coffrets, comment ça se présente tes expositions ? Est-ce que tu peux nous parler un peu des supports ?

  • Virginie Lagerbe

    Ces coffrets qui vont... dont l'idée va être réutilisée pour la prochaine exposition au Jardin du Luxembourg. Ils ont beaucoup aimé cette approche de couleur naturelle. Il va y avoir des coffrets en bois qui seront implantés devant chaque essence que j'aurai travaillée et qui vont présenter sur le couvercle la plante. son nom, son origine, son histoire, les couleurs, les colorants qui s'y cachent, toutes les anecdotes qu'on peut trouver par rapport à leur présence au jardin de Luxembourg. Et donc, à l'intérieur, quand on soulève ce petit couvercle, on va trouver des vitrines dans lesquelles il y aura des échantillons de teinture, donc des fibres différentes. Alors moi, je travaille avec le coton, le lin et la laine. Le coton et le lin... parce que j'ai un intérêt hyper important pour le lin. Je trouve qu'à côté du coton, le lin prend toute sa splendeur. Les couleurs végétales ressortent hyper bien sur le lin, avec toutes ses brillances. On a moins sur le coton, mais c'est aussi intéressant parce que sur le coton, on peut avoir des teintes très différentes. Et puis évidemment, la laine. Donc le lin, parce que c'est une plante, déjà c'est une plante, qui pousse principalement en Europe, et notamment en France, qui a toute une démarche pour réimplanter toute cette filière, que ce soit la culture ou le tissage. Donc là, j'étais en lien avec la Confédération européenne du lin et du chambre, qui s'intéresse aussi beaucoup. plantes teintoriales aux extraits végétaux pour l'industrie pareil ça a été pas mal abordé dans les podcasts ça et tout ça ça m'intéresse aussi se servir du passé pour préparer l'avenir c'est je trouve que c'est indispensable et du coup on voit ces vitrines il y a une première bande d'échantillons qui est sur fibre brute pour montrer qu'il y a des colorants qui accrochent sur les fibres brutes et d'autres pas du tout il y a une ligne d'échantillons sur fibre mordancée à la lin et il y a une troisième fibre d'échantillons mordancée à la lin et nuancée avec du fer d'accord pour montrer un petit peu la palette qu'on peut trouver avec un tout petit morceau de racines ou des corses ou bon voilà et c'est vrai qu'à chaque fois les gens sont toujours scotchés il y a un côté magique voilà moi c'est ce qui me plaît en fait c'est de d'emporter des gens qui soient cultivés ou qu'ils soient moins jeunes ou âgés. Personne n'est insensible à ça. C'est assez dingue d'ailleurs. C'est fou.

  • Speaker #1

    Alors donc,

  • Virginie Lagerbe

    il peut y avoir aussi des installations. Donc à Beaucherville, j'avais fait un grand mobile multicolore avec des cercles abrodés parce qu'on était en Normandie. Donc il y a aussi une culture de tout ça là-bas. Et puis là, au jardin du Luxembourg, ce seront des mobiles en bois qui seront composés de... de feuilles découpées de feuilles de grosses feuilles qui seront qui correspondront à l'essence explorée qui seront découpées dans du bois qui ont été découpées dans du bois et qui ont été peintes puisqu'on l'a fait la semaine dernière avec des peintures des peintures qui vont reprendre en fait les teintes qu'on retrouve dans les coffrets j'ai sélectionné trois teintes qui me paraissaient susceptibles d'attirer l'œil, parce que les teintes foncées, le but, c'est que ces mobiles, ils attirent l'œil du visiteur, du promeneur. Et donc là, j'ai peint avec une peinture biosourcée de chez Bao, qui est une marque française, et qui est biosourcée avec des déchets végétaux. Donc moi, je travaille maintenant avec cette marque-là, parce que ça boucle ma boucle vertueuse. puisque on recycle du déchet pour en faire de la peinture. D'accord. Donc, ça, il faut faire ça en mesure. Mais ça, on pourrait y revenir parce que c'est un peu dans mes projets à venir aussi.

  • Speaker #1

    alors du coup je voulais bien comprendre les activités de pérégrine tu l'as dit, tu fais des conférences tu fais des ateliers tu proposes des revisites de jardin sous un autre angle de la couleur est-ce que tu proposes des produits est-ce qu'il y a une franche produit dans ton activité ou

  • Virginie Lagerbe

    pas ? alors oui je fais des accessoires je fais que des petites pièces moi j'appelle ça des pièces précieuses Je fais des foulards, je fais des bouillottes sèches, je fais des coussins, je fais des étoiles, petits foulards, des choses qu'on peut emporter. Il y a un autre univers, je fais des bijoux aussi, il y a un autre univers qui m'intéresse beaucoup, c'est la laque végétale. ça c'est Magali qui m'a aussi appris à fabriquer ça qui réserve parfois des surprises on peut avoir des lacs végétaux qui n'ont strictement rien à voir avec ce qu'on obtient en teinture et moi en tant que coloriste ça m'intéresse parce que dans le sureau on va trouver un bleu bleu presque bleu roi qu'on ne trouve pas sur le tissu le troène ça va me donner un vert canard très très beau et alors c'est pas des lacs dont on peut se servir pour faire de l'aquarelle ou de la peinture mais par contre pour moi en tant que coloriste ça me permet encore de raconter l'histoire des teinturiers qui recyclaient des pigments comme ça avec cette recette pour moi tout ça c'est des moyens vraiment de raconter l'histoire

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous réexpliquer ? Est-ce que tu peux nous réexpliquer, excusez, je dis aux gens, il y a un petit décalage, donc désolé si on se chevauche un peu sur la parole, mais est-ce que tu peux réexpliquer Virginie, comment on obtient une laque végétale et la différence entre une laque, un pigment, etc., pour que ce soit clair pour tout le monde ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors, un colorant est soluble dans l'eau. Un pigment ne l'est pas. Un pigment, si on le laisse dans un bain, il va précipiter, il va tomber au fond de l'eau et il n'aura pas du tout coloré l'eau. En teinture, on extrait principalement des colorants, de façon mécanique avec les macérations, des coctions, des fermentations. On a des pigments dans l'indigo. L'indigo, ce n'est pas un colorant, ce sont des pigments. et en fait historiquement quand on avait un bain de safran par exemple et qu'il restait encore un bain coloré c'était déjà tellement cher à l'époque qu'on n'allait pas bassiner un bain donc en fait les teinturiers avaient un truc qui permettait de précipiter c'est en fait le choc entre un colorant, du sel d'alun et des cristaux de soude moi ce que j'explique c'est que je vulgarise beaucoup, je vais peut-être choquer certaines personnes, mais ça fonctionne, les gens comprennent au moins. Je travaille avec du sel d'Alain. comme mordant, qui est un sel métallique qui va se fixer plus ou moins facilement à la fibre. Et ce sel métallique, j'explique toujours que ça ressemble à une... On peut imaginer comme une petite plaquette, comme un petit aimant qui va attirer les colorants et les transformer en pigments puisque le colorant, en venant s'accrocher, se coller à ce sel métallique, devient quelque chose de solide, devient un pigment. Donc la laque, c'est la transformation de ce colorant en pigment. d'ailleurs c'est assez beau à faire ça fait une ébullition entre le colorant la lin et puis les cristaux de soude surtout et donc on a un précipité on a une eau qui redevient presque claire et on a une petite boue colorée qu'on fait sécher et qu'on pulvérise ensuite soit on la fait sécher et puis on la garde soit on peut aussi cette petite boule la réutiliser quelques jours après pour faire un autre bain

  • Speaker #1

    d'accord et donc la différence entre une laque végétale et une pâte pigmentaire alors là je ne sais pas parce que tu vois j'aurais envie de dire que pour moi c'est la même chose bah écoute j'avoue je ne sais pas non plus je m'embrouille donc je mettrais dans le petit descriptif peut-être que la laque végétale c'est du végétal

  • Virginie Lagerbe

    peut-être que la... Qu'est-ce que tu disais ? La laque pigmentaire ?

  • Speaker #1

    La pâte pigmentaire.

  • Virginie Lagerbe

    Peut-être que la pâte pigmentaire, pardon, peut-être que la pâte pigmentaire, c'est valable aussi pour les minéraux, je ne sais pas. Pour faire des peintures.

  • Speaker #1

    Bon, je creuserai, je couperai cette partie au pire.

  • Virginie Lagerbe

    C'est ça qui est génial, en fait, c'est que dès que on fouille dans cet univers, chacun a des questions. Moi, je suis toujours hyper scotché par... des questions que posent les gens parce que ça ouvre un champ des possibles qui est immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je me permets de poser des questions et qu'on ne prépare pas tant que ça les échanges pour que ce soit spontané et que les questions viennent spontanément. Donc du coup, tu disais que tu t'intéressais beaucoup à la laque végétale. Tu nous as expliqué du coup comment ça fonctionnait et toi, tu les utilises. Pourquoi ces laques du coup ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors en fait, moi, je les glisse dans des dans des petites bulles de verre soufflé, j'en fais des bijoux.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Virginie Lagerbe

    Pour pouvoir emmener un petit peu. Le petit du jardin, c'est moins cher qu'un foulard. et puis c'est hyper joli bon voilà c'est un petit truc c'est ce que j'avais fait pour moi à l'origine, tout ça c'est finalement des choses que j'ai créé pour moi et puis j'avais des copains qui voulaient m'en acheter, qui voulaient que je fasse et qui m'ont dit mais lance toi c'est top, c'est super et effectivement ça plaît parce que ça fait rêver c'est comme ça la maillot

  • Speaker #1

    d'accord et alors du coup là t'as un nouveau projet pour lequel on est je suis très contente moi de t'avoir et t'en a parlé un petit peu c'est le projet que tu as avec le jardin du luxembourg est-ce que tu peux nous expliquer un peu l'idée et nous indiquer surtout les dates de quand ça va démarrer pour que pour que les passionnés et les curieux puissent aller aller voir ton exposition

  • Virginie Lagerbe

    Alors, le Luxembourg, j'ai eu l'occasion de rencontrer la conservatrice d'Arnain de Luxembourg pour un tout autre sujet d'ailleurs, j'étais plutôt dans mon projet de peinture, vraiment pour les murs, et en fait elle a flashé sur les différents albums nuanciers que j'ai faits. j'en avais fait pour la Normandie, j'ai fait aussi celui du château de Rosa Bonheur en 2019. Donc elle a beaucoup aimé et elle m'a demandé si je serais intéressée pour faire une exposition sur, là encore, un petit peu l'âme colorée, la palette cachée du jardin de Luxembourg. Donc évidemment pour moi c'est un super projet. C'est une exposition qu'on est en train de terminer là et qui va être proposée du 1er mai. de cette année jusqu'au 30 septembre. Donc ça dure cinq mois. et c'est donc directement au jardin donc c'est vraiment accessible à tout le monde et en fait c'est ça aussi que j'adore on peut pas être dans un jardin plus démocratique que celui du Sénat, encore qu'il est fermé la nuit mais voilà vraiment tout le monde peut y passer, les parisiens, les touristes il y a des gamins qui sont en centre de loisirs, il y a des élèves qui viennent faire du sport à côté de leur école donc c'est un jardin j'espère que ça va sensibiliser Les gens à cet univers qui moi je suis quand même hyper étonnée encore maintenant de me rendre compte que... très peu de gens savent qu'il y a cet univers de couleurs qui est autour de nous et d'ailleurs dans les jardins que j'ai explorés les jardiniers étaient très surpris ils savent que la grasse c'est de la couleur ils savent que l'indigo c'est de la couleur végétale mais pas beaucoup plus en fait on parle toujours des superstars de la teinture mais

  • Speaker #1

    donc voilà les jardiniers sont aussi très très intéressés par ça c'est une dimension vraiment qu'on a oublié oui c'est clair il y a vraiment un effacement de cette de cet art de ce savoir qui est je suis d'accord avec toi est complètement fou et du coup dans cette veine là quel est le le Donc toi, tu accueilles le public, donc tu vois leurs réactions. Quelle est leur réaction et est-ce que tu trouves, toi, avec ton activité, parce que si je calcule bien, ça fait à peu près cinq ans que tu es installée, une évolution sur la couleur végétale ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu ton retour d'expérience ?

  • Virginie Lagerbe

    Oui, je trouve que franchement, il y a beaucoup de choses. il se fait beaucoup de choses, que ce soit dans le monde de l'artisanat, dans le monde de l'art, dans le monde de l'industrie, ça intéresse vraiment, vous en avez parlé à plusieurs reprises tous dans les podcasts, et on comprend bien que finalement, on prend les choses à l'envers, quand un industriel me dit, ce qui est dommage, c'est que les couleurs végétales, nous on a besoin d'avoir les mêmes couleurs quand vous goûtez le vin d'un vigneron que vous aimez, vous ne lui demandez pas de vous faire le même vin l'année suivante il va vous donner un vin avec le même cépage qui sera un tout petit peu différent, qui sera peut-être meilleur pourquoi on n'aborde pas la vie le quotidien comme ça et les couleurs ça en fait partie on voit bien qu'on est en train de ravager notre planète et c'est à nous de changer c'est pas à la nature de s'adapter à nos besoins totalement merci et sans limite donc en fait moi c'est toujours un peu mon message voilà mais est-ce que les couleurs tiennent est-ce que, ben oui parce que tout ce qu'on voit dans les musées qui a plus de 200 ans ça vient du végétal et puis qu'on se rend bien compte que des colorants synthétiques, il y a des tissus qui ont quelques dizaines d'années et qui sont déjà abîmés par ces couleurs chimiques en fait alors il ne faut pas non plus aussi rêver c'est des couleurs naturelles

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça bouge, comme nous, on prend des rides et les couleurs en prennent aussi. C'est pas pour ça qu'on est plus moches. Et je crois que c'est vraiment à nous de changer. Pendant le Covid, c'était une année particulière pour tout le monde. mais c'était génial parce que moi j'ai ressorti des vêtements, des vieux trucs que je ne mettais plus parce que voilà, c'était un peu c'était plus, voilà et en fait je les ai plongés dans mes bains de teinture je les ai mordancés, je les ai plongés et c'est reparti, je me suis refait une petite collection de vêtements comme ça les coussins que j'ai pu faire avec certaines plantes qui ne sont pas forcément solides dans le temps, sur plusieurs années de temps à autre je les replonge dans une décoction d'oignon par exemple, de pelure d'oignon parce que l'oignon ça peint très bien mais voilà c'est pas super solide et c'est vrai que je rêve que les gens se réapproprient mon histoire d'oignon c'est accessible à tout le monde de garder ses pelures et de temps à autre de replonger un t-shirt de replonger un coussin ou ce qu'on veut en fait et je trouve ça rigolo moi qui étais dans un monde j'étais dans du développement j'étais dans l'informatique, j'étais dans la communication de renouer, de vraiment me reconnecter au végétal ça a été tellement intéressant salvateur et riche vraiment d'expériences, je dirais même essentielles, que je veux essayer vraiment de faire partager ça aux gens qui viennent me voir en fait.

  • Speaker #1

    que je rencontre. D'accord. En tout cas, Jardin du Luxembourg, je pense que tu ne peux pas avoir une meilleure vitrine que là et je suis ravie que du coup, tu vois, tu vas toucher un grand nombre de gens de tout horizon, comme tu le disais. Tu auras autant des touristes étrangers que des vrais parisiens, que des gens en balade, etc. En plus, tu es quand même sur... de mai à septembre donc tu as quand même une étendue où il va y avoir du monde donc c'est génial en termes de démocratiser et de parler de la couleur végétale je trouve ça super bien donc on arrive sur la partie de la transmission donc toi clairement c'est par tout le travail que tu fais de transmettre par le concret dans les balades dans les jardins, tu as parlé aussi de tes ateliers, de tes expos de tes conférences, est-ce que tu vois d'autres choses sur la transmission que tu peux nous partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, sur la transmission, l'année dernière, j'ai fait une exposition. Le hasard est incroyable. Quand j'ai fait mes expositions en Normandie, en 2021, je me suis aperçue qu'un certain Dambourné, qu'on croise dans tous les bouquins de teinture, était né à Rouen il y a pile 300 ans. Et je me suis dit, en fait, c'est qui ? Parce que je travaillais vraiment à côté de Rouen, moi, et je me dis, c'est drôle, c'est drôle, c'est qui ce monsieur ? Parce que je le croise dans tous les très bons bouquins de teinture, il est toujours cité. Et donc, je me suis rendu compte qu'il était né il y a plus de 300 ans là-bas, et en fouillant... rapidement, je suis tombée sur un personnage dingue, incroyable. J'en ai parlé avec un responsable du Conseil Général qui a craqué aussi, qui m'a dit, faites-nous une expo, faites-nous une expo sur ce personnage. Donc l'année dernière, j'ai travaillé sur ce botaniste du 18e siècle, Rouanet, qui était d'une incroyable modernité. Alors, c'était un homme de son temps. C'était un homme de son temps parce que, en revisitant un petit peu son histoire, évidemment, on rencontre la grande histoire de France, l'histoire de l'Europe avec les guerres qu'il y avait avec l'Angleterre, les problèmes de fourniture de colorants. Dambourné était fils d'armateur de bateau, il était lui-même négociant, il était assureur de bateau. Il touchait à l'agronomie, à la botanique. Il a été intendant du jardin botanique de Rouen. Et il s'est intéressé très rapidement au plan de teinturial. Il a réacclimaté la garance dans son propre jardin. Il a fait pousser du pastel dans son jardin. Il a fait pousser de la gaude. Il a écrit des mémoires qu'il a lues à l'académie. C'était un latiniste émérite. Il était violoniste. Il écrivait, dessinait. C'est un type extraordinaire. Et donc, on a vu l'exposition l'année dernière. à l'abbaye de Beaucherville sur ce personnage et je ne peux que conseiller oui alors le truc génial de Dengournay c'est qu'en fait comme il y avait des problèmes pour se fournir en matière colorante son réflexe était de dire pourquoi on va au bout du monde chercher des colorants alors qu'on a peut-être chez nous ce qu'il faut et il se met il crée un laboratoire vraiment chez lui il travaille avec un ancien domestique Pierre Petitjean Et là, ils se mettent à tester le pouvoir colorant de centaines de plantes normandes. Et le côté génial de Dambournay, c'est que... il va arriver à explorer ses plantes en utilisant un nouveau mordant à base de bismuth, qui était une roche qui interrogeait à l'époque, mais il va aussi faire ses tests avec de l'alain. et du coup la lin qui n'était réservée qu'à certains qu'aux couleurs grandins en fait il y en avait très peu il va tester toutes ses plantes avec des couleurs avec de la lin en fait donc d'un seul coup on a une explosion de couleurs incroyables et il va essayer je ne sais plus combien 18 ou 19 mordants notamment de l'or c'est rigolo parce qu'il écrit d'ailleurs que l'or c'est un super mordant pour la teinture mais que c'est de l'or

  • Speaker #1

    peut-être pour les marques de luxe ça peut intéresser,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un mordant à l'or et des essences de plantes très rares et du coup je me suis vraiment complètement replongée dans son livre parce qu'il a écrit un recueil de recettes où c'est là qu'il est génial c'est qu'il balance tout, ses recettes ses échecs, ses réussites ses réflexions et qu'il est c'est déjà un homme c'est déjà un homme moderne parce qu'en fait il y a des je ne sais plus pour quelles plantes on pourrait mettre un profit je ne sais plus si c'est l'eau mais les déchets de taille de cette plante qu'on a à foison chez nous et en fait pour ce qui est de la transmission je conseille vraiment à tous les gens qui s'intéressent à la teinture d'aller récupérer sur le site de la BNF le recueil de Dambourné, le titre est à rallonge. le recueil de procédés d'expérience sur les teintures solides parce que avant de tester n'importe quelle plante en fait c'est ça l'intérêt de Dambourné c'est qu'on va regarder ce que lui a trouvé il fait gagner un temps hyper précieux parce qu'il a fait ses propres tests et puis qu'il donne ses résultats donc parfois il dit ça vaudrait le coup de chercher la pomme de terre il n'y a rien c'est pas la peine de fouiller il n'y a pas de couleur dans la patate par exemple c'est très beau c'est bien écrit il dit le côté génial du 21ème siècle malgré tout c'est qu'on a accès à beaucoup de documents qui sont archivés c'est vraiment bien il y en a certainement encore beaucoup archivés mais il y a déjà beaucoup de choses à éplucher donc au niveau de la transmission n'hésitez pas à aller voir dans ce qui s'est fait parce que nos anciens ont testé beaucoup beaucoup de choses et d'embourner des Dambourné, c'est un sujet de réflexion qui est super intéressant. Je fais des contours sur Dambourné régulièrement pour justement faire découvrir ce personnage et puis tous ses travaux monumentaux parce qu'il a travaillé plein de mordants, il a essayé plein de choses. Je n'imagine pas le travail pharaonique. Il a passé dix ans à faire ça. Et bon, voilà. Voilà pour la transmission. Merci. et la transmission moi je fais des ateliers il y en a quand même dans beaucoup de régions de France chacun a ses recettes la teinture c'est comme la cuisine il y a des choses de base il y a des erreurs à ne pas faire il y a des choses à ne pas manquer on ne fait pas de teinture sans m'ordoncer je vois encore des personnes qui me disent je ne sais pas comment vous faites est-ce que vous m'ordoncez ? est-ce que c'est vraiment nécessaire ? oui c'est indispensable avec la plupart des choses

  • Virginie Lagerbe

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais voilà, il faut expliquer pourquoi c'est indispensable. Souvent, les gens… Mais c'est comme si un gâteau, un cuisinier prépare son gâteau et ne le met pas au four. Il y aura un résultat… Donc, on peut se former de façon assez facile, je trouve, et puis avoir des résultats très rapidement. donc je trouve que c'est aussi une belle idée de cadeau pour des gens qui sont des étudiants des gens qui partent en fait des gens qui ont des jardins moi c'est un peu comme ça que je fais si vous voulez découvrir l'âme colorée de votre jardin je veux bien vous apprendre à venir faire des ateliers donc je fais effectivement des ateliers c'est des initiations, après moi je renvoie sur les livres, je renvoie pour des gens qui ont une approche plus pointue sur l'impression sur tissu ou ou une teinture végétale plus poussée. Voilà, je vais sur les personnes qui font ça très bien et depuis très longtemps. Je parle de Michel Garcia,

  • Virginie Lagerbe

    je parle d'Aurélia Volk,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de tout un tas de gens qu'on connaît, et puis les bouquins, je donne toujours les références. Et puis si mon actualité au niveau formation, c'est que je vais intervenir pour une école de design qui est en train de se créer. une école internationale de design qui est en train de se créer, en cuisée, bizarrement, en pleine campagne, qui est lancée par Thomas Dariel, qui est un designer qui a reçu beaucoup de prix. un jeune designer français et qui crée une école de design où il y aura un pôle métal,

  • Virginie Lagerbe

    un pôle bois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vert, céramique et couleur. Et moi, je vais intervenir sur tout ce qui est couleur. L'idée, c'est vraiment de jeter des ponts entre la théorie du métier des architectes, décorateurs, graphistes, etc. et la pratique par la main. il y a une phrase je vais la livrer parce que c'est une phrase que j'adore de Dambourné que j'ai trouvé dans un courrier qu'il a envoyé à un ami je crois il commence un paragraphe en mettant l'expérience le meilleur de tous les maîtres ça c'est clair la main n'oublie pas en fait c'est pour ça que c'est une histoire d'aventure c'est hyper intéressant, c'est comme quand on fait une recette de cuisine une fois, on sait la faire jusqu'à la fin de ses jours

  • Speaker #1

    donc on va à la transmission alors donc après la transmission j'aime bien parler d'inspiration donc tu nous as donné pas mal d'inspiration mais est-ce que tu peux nous dire donc des personnes que tu n'as pas citées des personnes qui t'inspirent que tu n'as pas citées encore on part Magali Bantou

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    à part Magali Bontou sinon c'est Magali Bontou et ça me va bien j'ai du doigt tellement elle m'a tellement transmis sa passion alors moi il y a quelqu'un dont j'ai pas trop entendu parler mais si peut-être une fois c'est l'atelier de Mickey qui doit être transmis alors elle fait des métrages elle fait ça dans son jardin elle fait des choses magnifiques elle fait sa laine et elle fait une newsletter que j'adore lire où elle raconte un petit peu toutes ses saisons. Et puis, elle a un rapport à la nature, à la biodiversité, qui est super bien.

  • Speaker #1

    D'accord. voilà je me le note est-ce que tu as des jardins alors cette fois-ci pas des jardins que toi tu vas interpréter et voir selon l'angle de la couleur mais est-ce que tu as des jardins tanctoriaux ou des jardins que tu pourrais recommander qui valent le détour, bon bien sûr le jardin du Luxembourg du 1er mai au 30 septembre ça on a bien compris, est-ce que tu as d'autres jardins qui toi t'ont interpellé que tu aurais envie de partager euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, je ne le connais pas, mais le jardin de Cécilia Aguirre.

  • Speaker #1

    Oui, la micro... Alors, attends, je me gourde tout le temps. La micro-ferme des Lilas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, exactement. Après, je sais que Greening, ils font des super produits. Moi, je me fournis dans la nature, donc je ne passe pas trop par eux. Moi, c'est ça qui m'amuse, c'est vraiment de récolter vraiment in situ.

  • Speaker #1

    comme ça non à l'abbaye de Beaucherville il y avait un petit carré de tente teinturiale en fait c'est aussi pour c'est aussi pour faire la remarque que les jardins teinturiaux ils sont pas listés ils sont pas connus tu vois c'est un peu comme on dit il y a plein de teinturières à façon qui font de la teinture végétale oui mais elles sont pas ni répertoriées ni connues c'est pareil en fait pour les jardins teinturiaux j'ai l'impression donc ce serait encore un

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il manque peut-être une plateforme, un rendez-vous. Ça a été évoqué, c'est difficile de réunir tout le monde le même jour, au même endroit sur la planète, ce n'est pas évident. Peut-être une plateforme. où on puisse trouver justement tout ça, tous ces métiers-là. C'est un travail de titan.

  • Speaker #1

    De titan, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, oui, oui, ce serait hyper précieux. Parce que finalement, tout ça, nous, on est tous avec nos petits bouts de papier, nos petits carnets, on note des trucs. Mais si on avait quelque chose qui était mis à jour, surtout, qui était d'actualité, ce serait hyper précieux. Je pense que ça, ça contribuerait à pousser cette filière. parce qu'on travaille bon moi je suis toute seule moi je gère Pérégrine absolument toute seule je fais tout moi-même donc chaque heure est hyper précieuse et moi qui adore faire de la mise en réseau pour l'exposition sur Dambourné j'avais pensé peut-être réunir des teinturiers et puis en fait c'était un boulot de fou on avait un timing, il fallait faire cette expo en 6 mois c'était trop court, trop juste j'avais eu Dominique Cardon j'avais eu Marie Marquet David Santandreu qui étaient chacun dans leur actus et qui c'est le problème des consultations c'est qu'on est en fondance alors si tu étais une plante colorante laquelle serais-tu et pourquoi ? alors je serais Je serais la vergerette du Canada. Ah,

  • Speaker #1

    alors vas-y, raconte-nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je le dis parce que je crois que personne donne cette petite plante qui qu'on trouve alors là pour le coup c'est une petite plante qui est hyper chargée en colorant jaune et vert moi c'est la première plante avec laquelle j'ai fait mes essais quand je me suis lancée dans la teinture parce que j'ai fait plein de tests et j'ai noté tout et puis j'ai recommencé j'ai fait des dizaines et des dizaines de tests avec cette plante c'est une petite plante invasive qu'on trouve beaucoup sur les chantiers qu'on trouve en ville, qu'on trouve à la campagne sur des terrains un peu sablonneux. Elle est beaucoup méprisée. C'est pour ça que j'aime bien quand elle m'en parle. Et voilà, pour rien du tout. On peut faire des tests, super. Ça fait la peine d'acheter des colons. Super coûteux quand on se lance. Il faut se servir. Et la vergerie du Canada, ça produit des jaunes et des verts. Moi, les premiers foulards que j'ai faits avec ça, je les porte toujours et ils n'ont pas bougé. Donc,

  • Virginie Lagerbe

    je trouve que c'est une super idée.

  • Speaker #1

    Vergerette du Canada j'ai regardé parce que ça ne me parle pas tout de suite d'emblée quel est le projet dont tu es le plus fière aujourd'hui Virginie ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    elle est difficile cette question d'abord c'est de faire des rencontres toujours plus intéressantes, toujours plus riches toujours plus de me faire confiance et puis voilà moi je je Oui, le partage des rencontres. Je pense que c'est ça. Moi, ce projet,

  • Virginie Lagerbe

    la nature me permet,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant d'elle, en la valorisant, de faire des trucs magiques, de faire des expos, de faire des rencontres, de gagner ma vie. et ouais toute seule je trouve que c'est bien je suis contente de ça je suis très fière à mon petit niveau de mon expo sur Dambourne parce que j'ai passé une année géniale avec lui je regrette juste de jamais avoir pu le rencontrer et puis et puis il y a le Luxembourg qui arrive donc ça c'est vrai que ça va être aussi important un autre projet dont j'ai pas parlé ou juste abordé c'est aussi l'aboutissement d'un rêve que j'ai depuis que j'ai lancé Pérégrine c'est de transcrire mes teintes en peinture professionnelle pour le bâtiment parce que j'aimerais beaucoup que ces couleurs naturelles elles rentrent partout, chez tout le monde en fait, pas que dans les très très beaux lieux, et dans des lieux de soins aussi. Et du coup, je travaillais jusqu'alors avec une marque de peinture française, biosourcée avec de l'huile de cameline. Mais là, j'ai rencontré un garçon qui s'appelle Olivier, qui a une quarantaine d'années, il est tout jeune. qui était peintre en bâtiment. Et quand il a eu son brevet professionnel, il a tout de suite chopé des allergies. Il était complètement allergique à toutes les peintures professionnelles qu'il appliquait. Et il avait un rêve, c'était de faire sa propre peinture. Et il a bâti son cahier des charges pour une peinture biosourcée, une peinture au prix du marché. Et il l'a sortie il y a deux ans. Ça s'appelle Bao. C'est une peinture... c'est une marque qui s'est créée sur Nantes B-A-H-O donc Olivier a accompli son rêve et quand on a croisé quand j'ai croisé son univers de peinture biosourcée avec des déchets végétaux lui c'est génial il recycle vraiment des déchets agricoles donc moi c'est un peu la peinture que je cherchais ça me gêne toujours de mettre dans un pot de peinture quelque chose qui vient d'une céréale qui aurait pris la place de quelque chose d'alimentaire. Bon, c'est peut-être un peu bête, mais voilà, ça, c'est mon truc. Et là, Olivier, il fait ses peintures avec des déchets végétaux recyclés. Donc, elles sont vraiment très belles. Elles sont très couvrantes. Et il me fait mes teintes sur mesure. Donc, en fait, il a flashé sur mes nuanciers. Il m'a dit, est-ce que tu penses pouvoir me sortir des nuanciers de couleurs naturelles dans la logique de tes jardins ? Donc là, dans 15 jours, 3 semaines, je sors la première collection. de couleurs naturelles chez lui et c'est 4 essences que j'ai prises dans le jardin de Colette donc j'ai voilà on a fabriqué les peintures aux teintes obtenues sur tissu à partir du cerisier à partir du noyer du sureau et de la vigne vierge voilà une autre collection d'un autre jardin je ne l'ai pas encore voilà choisis, j'ai une petite idée mais je ne sais pas encore et donc tous les ans il y aura de nouvelles essences qui seront proposées en fait aux particuliers mais pas que aussi aux professionnels et puis l'idée c'est vraiment de faire rentrer ça dans la scénographie dans l'architecture dans un tas de projets voilà par petites touches ou en aplats et c'est un peu, alors en fait ces peintures là c'est les peintures que j'ai commandées pour l'exposition du jardin du Luxembourg

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, pour mettre autour de tes feuilles en bois là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça donc ça c'est une flexibilité et je suis très contente parce que j'attendais une peinture qui soit la plus vertueuse possible, la moins polluante possible alors les colorants ne sont pas des colorants végétaux, c'est à 80% des minéraux et à 20% du synthétique mais nos teintes naturelles font qu'on n'a pas besoin de beaucoup de colorants synthétiques, je ne sors pas des jaunes fluos, je ne sors pas des rouges fluos je ne sors pas des bleus ou des verts électriques

  • Speaker #1

    donc finalement mes teintes c'est ce que me disait Olivier c'est principalement du minéral de Dampas ok c'est un super projet à suivre est-ce que maintenant j'ai deux dernières questions c'est la partie livres tu en as cité notamment sur la BNF le recueil des procédés d'expérience de Dambourné est-ce que tu as d'autres livres que tu veux nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    oui Il y en a un, on le trouve peut-être plus trop, mais je pense qu'on peut encore facilement le trouver sur les vides greniers. Je ne pense pas qu'il soit réédité. C'est un bouquin de Dominique Cardon qui s'appelle Le guide des teintures naturelles avec des illustrations de Gaëtan Duchateney. C'est sur les plantes, les lichens, les champignons, les mollusques. C'est comme la Bible, sauf que c'est deux poches. et qu'on peut l'emmener hyper facilement. Il y a des planches botaniques, donc ça permet vraiment de bien reconnaître les plantes. Et moi, j'adore quand je fais de la teinture croisée, ce bouquin-là, avec la Bible, Dominique Cardon, avec les bouquins qu'on a déjà cités. Et il y a un autre bouquin dont je n'ai pas encore entendu parler, mais peut-être que je n'ai pas tout entendu. C'est l'Histoire naturelle des Tannins. Non,

  • Speaker #1

    on n'en a jamais parlé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Marc-André Sélos, S-E-L-O-S-E. et le titre c'est les goûts et les couleurs du monde super et ça pareil c'est un bouquin alors là moi je suis tous les passionnés de plantes et de plantes tectoriales ils trouveront leur bonheur parce que ça aborde les tanins pas que pour la couleur et on voit encore une fois que la nature est géniale et que on devrait un peu plus l'écouter et la suivre et la respecter

  • Speaker #1

    Écoute, est-ce que tu peux maintenant nous citer à qui tu passes ton micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    À qui je passe le micro ? J'aimerais bien Magali.

  • Speaker #1

    Moi aussi j'aimerais bien, je vais essayer de la recontacter. Magali Bontout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai la tête dans son atelier, donc elle n'est pas facile à rejoindre. mais elle est tellement géniale elle connait tout elle connait très bien Michel Garcia, Marie Marquet enfin voilà moi je lui dois tout je dois tout à Magali son enthousiasme et puis elle donne énormément elle donne vraiment tout voilà elle partage, elle est dans un vrai partage donc voilà à qui je donnerais mon mon micro ton micro même que Mickey cette fameuse Mickey qui est je pense en Suisse elle fait du métrage je pense que ça peut être super intéressant sur physiquement je ne sais pas comment elle fait physiquement je ne sais pas comment elle fait toute seule pour faire des des métrages des métrages de tissus de teint voilà

  • Speaker #1

    ok bah écoute je vais me rapprocher de ces deux personnes pour la suite de ton épisode et c'est bien à elles que tu passes le micro donc je vais essayer de les avoir bah écoute merci beaucoup Virginie de rien du tout c'était un plaisir et puis très

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bonne continuation parce que c'est une merveilleuse initiative que tu as lancée sur les chapeaux de roue je vais me calmer après je vais me calmer un petit peu

  • Speaker #1

    Bon bah merci beaucoup Virginie Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtecoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous

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Description

⁉️ Regarder un jardin différemment avec les couleurs qu'il renferme


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous changeons de regard sur les jardins avec Virginie Lagerbe qui à sa façon bien à elle d'intérpréter un jardin par les couleurs qui s'y cachent. 


Virginie Lagerbe, invitée d'ArtEcoVert, explore les couleurs naturelles via la teinture

végétale, privilégiant l'harmonie des teintes. Après sa formation chez Magali Bontou, elle

découvre des plantes colorantes dans son jardin, inspirant ses créations artistiques.

Virginie Lagerbe explore le jardin de Colette, exposant également sur les plantes

nourricières et le potager de l'abbaye de Boscherville. Son approche novatrice séduit,

préparant des coffrets révélant l'histoire et les colorants de chaque plante. Elle utilise

des fibres comme le coton, le lin, et la laine pour sublimer les nuances des couleurs

végétales, offrant une expérience sensorielle unique avec des échantillons de teinture

associés à chaque essence végétale.


Belle écoute


Retrouvez Virginie Lagerbe de Pérégreen sur : https://www.peregreen.fr/ et sur @peregreen.fr 


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🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

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pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art,

  • Speaker #1

    d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile,

  • Speaker #1

    l'ameublement,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Virginie Lagerbe de Pérégrine sur le podcast Arrêt Covert. Bonjour Virginie.

  • Virginie Lagerbe

    Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Alors Virginie, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter ton parcours qui t'a amené à la couleur végétale ?

  • Virginie Lagerbe

    Je suis coloriste teinturière, c'est un nom que j'ai un peu inventé parce que je n'avais pas d'équivalent. En fait, je m'intéresse aux gammes de couleurs que cache la nature. C'est le médium de la teinture végétale qui me permet de raconter un petit peu cette histoire de cet entremonde de couleurs qu'on ne voit pas avec les yeux. qui est caché dans un tas de plantes, d'essences, d'arbres, etc. Et le seul moyen de les voir, c'est de passer par la teinture végétale. C'est pour ça que je dis que je suis plus coloriste que teinturière. Et je suis plus coloriste aussi dans le sens où ce qui m'intéresse, ce sont toutes les harmonies de couleurs que réserve la nature, et non pas comme pour les teinturiers, les gammes de couleurs qui vont être solides, en fait. Moi, je prends toutes les teintes que j'ai. qui peuvent être cachés dans les légers tours.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Virginie Lagerbe

    Moi, c'est une reconversion. J'ai longtemps travaillé, je suis plutôt littéraire de formation, j'ai fait du droit de la science politique et la communication. Je faisais du développement touristique en zone rurale. et je faisais des stages de découverte parce que j'étais amenée dans mon travail j'étais attachée de presse pendant assez longtemps rencontrer des artisans et ça me faisait rêver de les voir les mains dans leur art j'ai toujours rêvé d'avoir un atelier, je ne savais pas trop de quoi et du coup j'ai fait plusieurs ateliers et j'ai fait une formation de teinture végétale chez Magali Bontou qui faudrait vraiment entendre sur ce podcast parce que c'est quelqu'un de génial et Magali m'a dit donc elle est dans la Drôme c'est l'herbier en couleur et elle m'a dit quelque chose qui a complètement fait changer ma vie moi j'étais en plein questionnement sur la suite que je voulais donner à ma carrière et elle m'a dit qu'en fait on avait des colorants partout autour de nous qu'on ne voyait pas Donc évidemment, dans le cadre de cette formation, elle m'a beaucoup tué. Beaucoup, beaucoup tué. Et je n'avais qu'une envie en rentrant chez moi, c'était de voir dans mon petit jardin de ville si j'avais moi aussi quelques couleurs qui étaient cachées. j'y croyais pas trop et en fait en me plongeant dans des livres notamment celui de Marie Marquet, Dominique Cardon Elisabeth Dumont aussi qui a écrit des livres très précieux là-dessus c'est pareil j'aimerais bien l'entendre sur ce podcast elle y sera Virginie elle y est on a enregistré je me suis rendu compte que oui, dans mon petit jardin, j'avais des plantes colorantes. Et du coup, j'ai révélé ça sur différents types de fibres, puisque comme on l'a maintes fois répété sur ce podcast, les colorants réagissent différemment en fonction de cette nature. Et alors là, j'ai découvert des couleurs que je ne voyais pas et qui pourtant sont dans mon jardin. Et mon réflexe, bizarrement, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que c'était des couleurs très déco. J'ai voulu les faire rentrer dans ma maison, dans mes intérieurs. Donc, j'ai cherché des peintures. J'ai essayé de m'approcher au plus proche de ce que j'avais révélé sur tissu. Et puis, de faire rentrer des céramiques, des textiles pour que… l'âme de mon jardin rentre dans ma maison. Et ça, je l'ai fait vraiment spontanément. Et en fait, ça a beaucoup plu à ma famille, à mes copains, aux gens qui passaient chez moi. Et ça m'a donné l'envie d'aller un peu plus loin. Et puis, j'ai exploré tout un tas de plantes. Moi, j'habite en Puyset, le pays qu'on appelle le pays de Colette, en Bourgogne, aux confins de la Bourgogne, qui est un pays de bocage et de forêt. Il y a un magnifique jardin de couleurs, il y en a partout. Et j'ai eu l'idée d'aller explorer, en plus des plantes que j'avais faites, les plantes de la campagne, le jardin d'enfance de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisé. Frédéric Magé, le directeur, m'a ouvert grand les bras pour que je puisse faire cette exploration. et j'ai révélé j'ai exploré ce jardin j'ai trouvé une multitude de plantes colorantes et j'ai décidé d'en sélectionner neuf comme je le ferai ensuite pour tous les jardins que je visiterai par la suite qui me paraissait emblématique parce que Colette en parle dans ses écrits donc je mets en abîme dans ce nuancier cet album nuancé textile que j'ai fait de lames colorées du jardin de Colette, neuf plantes avec neuf citations que j'ai trouvées dans les écrits de Colette. Et j'ai fait des fêtes des plantes pour me faire connaître. Je faisais des foulards, je faisais des petits accessoires. Et j'ai fait Chantilly, j'ai fait Beauregard, j'ai fait l'Abbaye royale de Chali. Et j'ai remporté un prix à l'Abbaye royale de Chali, qui m'a été décernée par l'Institut de France et qui m'a fait comprendre que j'étais un peu novatrice dans ma façon d'aborder les jardins. Donc ça, ça m'a confirmé cette idée de poursuivre en fait et d'aller visiter d'autres jardins.

  • Speaker #1

    et alors du coup je peux me permettre de te demander tu as parlé de ton jardin en ville des jardins, des neuf plantes que tu as sélectionnées dans le jardin de Colette tu peux nous en citer les plantes nous donner des noms de plantes que tu as trouvées emblématiques qui t'ont plu alors moi dans mon jardin j'ai un cerisier j'ai un pommier,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai de la spérule odorante j'ai du houblon j'ai du polygonome en plexicole que ma mère m'a donné dans laquelle j'ai réussi à extraire, grâce à un bouquin de Michel Garcia, des pigments d'indigo. Donc, j'étais un peu folle dans mon jardin parce que j'ai réussi vraiment à faire mon petit délire de sorcière, tranquille, en n'embêtant personne et sans être embêtée. Donc, ça, c'était top. Et évidemment, comme toutes les personnes qu'on a entendues dans ce podcast, cette passion pour... pour les couleurs du règne végétal, m'a emporté. Et dans le jardin de Colette, il y a de la vigne vierge, il y a un noyer, il y a un gingobiloba, il y a un cerisier, il y a un prunier, il y a un abricotier, il y a un sureau, il y a du trohaine. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Bon, voilà, c'est les principales plantes. Et puis de l'oignon. J'ai abordé aussi les oignons puisqu'en fait, le jardin de Colette, il a été créé par sa mère, Sido, qui a transmis à Colette toute sa... tout ce don du regard porté sur le règne végétal et sur le règne animal aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, comment tu es arrivée de cette approche des jardins particulières et le fait que tu fasses rentrer la nature dans ta maison, on va dire, à l'aventure pérégrine ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, du début, comment ça s'est créé ?

  • Virginie Lagerbe

    En fait, comme je le disais, j'ai exploré pas mal de plantes en puisée, m'appuyant sur des bouquins d'Ognique Cardon, Marie Marquet, Elisabeth Dumont, Michel Garcia, etc. Tout ce qu'on a pu trouver de récent et d'ancien là-dessus. J'y reviendrai sûrement après. Et il y a Hubert Reeves, l'astrophysicien, qui habite pas très loin de chez nous, en puisée. qui a écrit un livre qui s'appelait Les fleurs de mon jardin, je crois. Comme c'est un astrophysicien, très naïvement, j'ai pensé que j'allais trouver plein d'infos sur la chimie des plantes. En fait, pas du tout. C'est un bouquin uniquement poétique. J'ai adoré l'idée que cet astrophysicien qui va regarder au bout de l'univers puisse s'intéresser d'aussi près à ces petites fleurs sauvages. Et en fait, en feuilletant son livre, et en voyant le nom des plantes, j'ai vu des couleurs. En fait, je me suis dit, tiens, il a ça chez lui, il a telle et telle et telle couleur. Tiens, il n'a pas ça, par contre. D'où l'idée, effectivement, de poursuivre cette idée de faire rentrer les couleurs dans les intérieurs. Donc, on m'a fortement soutenue autour de moi par rapport à ce que j'avais déjà fait pour que je poursuive sur cette voie. Et j'ai créé une micro-entreprise en juin 2018. Et donc il y a eu le jardin de Colette que j'ai fait connaître. lors du lancement de Pérégrine. Et comme je le disais tout à l'heure, le prix que j'ai reçu à l'Institut, qui m'a été décerné par l'Institut de France, m'a permis de rencontrer dans le jury des personnes qui m'ont fait travailler derrière, notamment en Normandie, pour le département de la Seine-Maritime, qui était au moment où il y a eu l'explosion de l'usine, je ne sais plus, c'était l'usine à Rouen. je ne sais plus le nom aussi mais d'accord je vois bien et là vraiment ça a été un énorme choc pour tous les habitants évidemment de cette ville et de cette région et le département de Seine-Maritime avait envie de faire vivre les jardins de raconter vraiment d'autres histoires et c'est vrai que ce que j'avais fait chez Colette les a beaucoup inspirés Donc, on m'a demandé d'intervenir sur le jardin du musée Victor Hugo, à côté de Rouen, qui est la maison où a vécu sa fille Léopoldine Hugo. C'est aussi là qu'elle s'est noyée, elle s'est noyée dans la scène juste devant. donc la maison est assez chargée et on m'a demandé de parler de Victor Hugo de sa fille, de l'enfance, de couleurs de mettre un petit peu de gaieté dans cet endroit là et du coup j'ai abordé le jardin sous l'aspect de cet univers invisible qui tenait tant, qui était cher à Victor Hugo et sur le langage romantique des plantes, qu'on a complètement oublié et qui m'a permis de... de fouiller et puis de me rendre compte que, oui, beaucoup de plantes, déjà au XIXe siècle, c'était vraiment au tout début du lancement du langage romantique des plantes.

  • Speaker #3

    Et voilà,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai mis tout ça en abîme pour faire une exposition qui a été proposée en 2020, qui a été renouvelée en 2021, parce que ça a beaucoup plu. Et puis je voulais travailler sur les plantes nourricières et le département de Seine-Maritime m'a proposé aussi le service culturel de travailler sur le jardin, sur le potager remarquable de l'abbaye de Beaucherville à côté de Rouen où là j'ai fait une très belle expo. à ciel ouvert puisqu'on a imaginé des coffrets avec des petites vitrines enchâssées dans ces coffrets où on pouvait voir justement des échantillons. On pouvait vraiment voir in situ les couleurs que cachait chaque légume ou fruit. Donc ça, c'était super. Ils m'ont fait faire une installation aussi en base de tissu autour de toutes ces essences. Ça, c'était génial. Et puis ensuite, il y avait le bicentenaire de la naissance de Flaubert et je voulais travailler sur les plantes médicinales et on m'a confié le jardin du château de Martinville en me disant, les plantes médicinales, vous allez les travailler à travers Madame Bovary, puisque Charles Bovary était agent de santé. Et du coup, on m'a demandé de mettre en abîme le roman, le jardin et la collection d'art et tradition normand qui sont dans le château de Martinville. Donc ça, c'était... c'était une superbe expérience aussi pour moi une très belle aventure donc voilà moi c'est vrai que ce que j'aime dans ce que je fais moi je suis plus en amont de la teinture je suis dans la fameuse démocratisation de la teinture naturelle ce qui m'intéresse c'est vraiment de réguiser l'oeil du public à ce sens qu'on a perdu je pense que comme moi il y a 200 ans les gens savaient quelles couleurs il y avait autour d'eux puisqu'il teignait beaucoup avec les plantes dont il disposait et voilà et moi je le fais à travers des expositions à travers des conférences à travers des démonstrations à travers des ateliers des formations aussi des petits livrets j'ai fait des petits catalogues aussi qui ont permis de de de de vulgariser quelque chose qui est quand même complexe la teinture c'est quand même pas simple et moi la vulgarisation ça a toujours été quelque chose qui m'a passionnée donc et ça me permettait tout ça d'être dans une transversalité incroyable, de jeter des ponts entre le monde, entre l'histoire, la culture la géographie, la littérature la teinture, la chimie la botanique donc voilà

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce que tu peux nous illustrer, parce que sur le format podcast, c'est qu'à l'oreille, mais qu'est-ce qu'on voit dans tes expos, donc dans tes jardins ? Donc on comprend bien que tu fais le lien entre l'histoire, les plantes présentes dans les jardins, etc. Qu'est-ce qu'on y voit ? Tu as parlé de petits coffrets, comment ça se présente tes expositions ? Est-ce que tu peux nous parler un peu des supports ?

  • Virginie Lagerbe

    Ces coffrets qui vont... dont l'idée va être réutilisée pour la prochaine exposition au Jardin du Luxembourg. Ils ont beaucoup aimé cette approche de couleur naturelle. Il va y avoir des coffrets en bois qui seront implantés devant chaque essence que j'aurai travaillée et qui vont présenter sur le couvercle la plante. son nom, son origine, son histoire, les couleurs, les colorants qui s'y cachent, toutes les anecdotes qu'on peut trouver par rapport à leur présence au jardin de Luxembourg. Et donc, à l'intérieur, quand on soulève ce petit couvercle, on va trouver des vitrines dans lesquelles il y aura des échantillons de teinture, donc des fibres différentes. Alors moi, je travaille avec le coton, le lin et la laine. Le coton et le lin... parce que j'ai un intérêt hyper important pour le lin. Je trouve qu'à côté du coton, le lin prend toute sa splendeur. Les couleurs végétales ressortent hyper bien sur le lin, avec toutes ses brillances. On a moins sur le coton, mais c'est aussi intéressant parce que sur le coton, on peut avoir des teintes très différentes. Et puis évidemment, la laine. Donc le lin, parce que c'est une plante, déjà c'est une plante, qui pousse principalement en Europe, et notamment en France, qui a toute une démarche pour réimplanter toute cette filière, que ce soit la culture ou le tissage. Donc là, j'étais en lien avec la Confédération européenne du lin et du chambre, qui s'intéresse aussi beaucoup. plantes teintoriales aux extraits végétaux pour l'industrie pareil ça a été pas mal abordé dans les podcasts ça et tout ça ça m'intéresse aussi se servir du passé pour préparer l'avenir c'est je trouve que c'est indispensable et du coup on voit ces vitrines il y a une première bande d'échantillons qui est sur fibre brute pour montrer qu'il y a des colorants qui accrochent sur les fibres brutes et d'autres pas du tout il y a une ligne d'échantillons sur fibre mordancée à la lin et il y a une troisième fibre d'échantillons mordancée à la lin et nuancée avec du fer d'accord pour montrer un petit peu la palette qu'on peut trouver avec un tout petit morceau de racines ou des corses ou bon voilà et c'est vrai qu'à chaque fois les gens sont toujours scotchés il y a un côté magique voilà moi c'est ce qui me plaît en fait c'est de d'emporter des gens qui soient cultivés ou qu'ils soient moins jeunes ou âgés. Personne n'est insensible à ça. C'est assez dingue d'ailleurs. C'est fou.

  • Speaker #1

    Alors donc,

  • Virginie Lagerbe

    il peut y avoir aussi des installations. Donc à Beaucherville, j'avais fait un grand mobile multicolore avec des cercles abrodés parce qu'on était en Normandie. Donc il y a aussi une culture de tout ça là-bas. Et puis là, au jardin du Luxembourg, ce seront des mobiles en bois qui seront composés de... de feuilles découpées de feuilles de grosses feuilles qui seront qui correspondront à l'essence explorée qui seront découpées dans du bois qui ont été découpées dans du bois et qui ont été peintes puisqu'on l'a fait la semaine dernière avec des peintures des peintures qui vont reprendre en fait les teintes qu'on retrouve dans les coffrets j'ai sélectionné trois teintes qui me paraissaient susceptibles d'attirer l'œil, parce que les teintes foncées, le but, c'est que ces mobiles, ils attirent l'œil du visiteur, du promeneur. Et donc là, j'ai peint avec une peinture biosourcée de chez Bao, qui est une marque française, et qui est biosourcée avec des déchets végétaux. Donc moi, je travaille maintenant avec cette marque-là, parce que ça boucle ma boucle vertueuse. puisque on recycle du déchet pour en faire de la peinture. D'accord. Donc, ça, il faut faire ça en mesure. Mais ça, on pourrait y revenir parce que c'est un peu dans mes projets à venir aussi.

  • Speaker #1

    alors du coup je voulais bien comprendre les activités de pérégrine tu l'as dit, tu fais des conférences tu fais des ateliers tu proposes des revisites de jardin sous un autre angle de la couleur est-ce que tu proposes des produits est-ce qu'il y a une franche produit dans ton activité ou

  • Virginie Lagerbe

    pas ? alors oui je fais des accessoires je fais que des petites pièces moi j'appelle ça des pièces précieuses Je fais des foulards, je fais des bouillottes sèches, je fais des coussins, je fais des étoiles, petits foulards, des choses qu'on peut emporter. Il y a un autre univers, je fais des bijoux aussi, il y a un autre univers qui m'intéresse beaucoup, c'est la laque végétale. ça c'est Magali qui m'a aussi appris à fabriquer ça qui réserve parfois des surprises on peut avoir des lacs végétaux qui n'ont strictement rien à voir avec ce qu'on obtient en teinture et moi en tant que coloriste ça m'intéresse parce que dans le sureau on va trouver un bleu bleu presque bleu roi qu'on ne trouve pas sur le tissu le troène ça va me donner un vert canard très très beau et alors c'est pas des lacs dont on peut se servir pour faire de l'aquarelle ou de la peinture mais par contre pour moi en tant que coloriste ça me permet encore de raconter l'histoire des teinturiers qui recyclaient des pigments comme ça avec cette recette pour moi tout ça c'est des moyens vraiment de raconter l'histoire

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous réexpliquer ? Est-ce que tu peux nous réexpliquer, excusez, je dis aux gens, il y a un petit décalage, donc désolé si on se chevauche un peu sur la parole, mais est-ce que tu peux réexpliquer Virginie, comment on obtient une laque végétale et la différence entre une laque, un pigment, etc., pour que ce soit clair pour tout le monde ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors, un colorant est soluble dans l'eau. Un pigment ne l'est pas. Un pigment, si on le laisse dans un bain, il va précipiter, il va tomber au fond de l'eau et il n'aura pas du tout coloré l'eau. En teinture, on extrait principalement des colorants, de façon mécanique avec les macérations, des coctions, des fermentations. On a des pigments dans l'indigo. L'indigo, ce n'est pas un colorant, ce sont des pigments. et en fait historiquement quand on avait un bain de safran par exemple et qu'il restait encore un bain coloré c'était déjà tellement cher à l'époque qu'on n'allait pas bassiner un bain donc en fait les teinturiers avaient un truc qui permettait de précipiter c'est en fait le choc entre un colorant, du sel d'alun et des cristaux de soude moi ce que j'explique c'est que je vulgarise beaucoup, je vais peut-être choquer certaines personnes, mais ça fonctionne, les gens comprennent au moins. Je travaille avec du sel d'Alain. comme mordant, qui est un sel métallique qui va se fixer plus ou moins facilement à la fibre. Et ce sel métallique, j'explique toujours que ça ressemble à une... On peut imaginer comme une petite plaquette, comme un petit aimant qui va attirer les colorants et les transformer en pigments puisque le colorant, en venant s'accrocher, se coller à ce sel métallique, devient quelque chose de solide, devient un pigment. Donc la laque, c'est la transformation de ce colorant en pigment. d'ailleurs c'est assez beau à faire ça fait une ébullition entre le colorant la lin et puis les cristaux de soude surtout et donc on a un précipité on a une eau qui redevient presque claire et on a une petite boue colorée qu'on fait sécher et qu'on pulvérise ensuite soit on la fait sécher et puis on la garde soit on peut aussi cette petite boule la réutiliser quelques jours après pour faire un autre bain

  • Speaker #1

    d'accord et donc la différence entre une laque végétale et une pâte pigmentaire alors là je ne sais pas parce que tu vois j'aurais envie de dire que pour moi c'est la même chose bah écoute j'avoue je ne sais pas non plus je m'embrouille donc je mettrais dans le petit descriptif peut-être que la laque végétale c'est du végétal

  • Virginie Lagerbe

    peut-être que la... Qu'est-ce que tu disais ? La laque pigmentaire ?

  • Speaker #1

    La pâte pigmentaire.

  • Virginie Lagerbe

    Peut-être que la pâte pigmentaire, pardon, peut-être que la pâte pigmentaire, c'est valable aussi pour les minéraux, je ne sais pas. Pour faire des peintures.

  • Speaker #1

    Bon, je creuserai, je couperai cette partie au pire.

  • Virginie Lagerbe

    C'est ça qui est génial, en fait, c'est que dès que on fouille dans cet univers, chacun a des questions. Moi, je suis toujours hyper scotché par... des questions que posent les gens parce que ça ouvre un champ des possibles qui est immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je me permets de poser des questions et qu'on ne prépare pas tant que ça les échanges pour que ce soit spontané et que les questions viennent spontanément. Donc du coup, tu disais que tu t'intéressais beaucoup à la laque végétale. Tu nous as expliqué du coup comment ça fonctionnait et toi, tu les utilises. Pourquoi ces laques du coup ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors en fait, moi, je les glisse dans des dans des petites bulles de verre soufflé, j'en fais des bijoux.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Virginie Lagerbe

    Pour pouvoir emmener un petit peu. Le petit du jardin, c'est moins cher qu'un foulard. et puis c'est hyper joli bon voilà c'est un petit truc c'est ce que j'avais fait pour moi à l'origine, tout ça c'est finalement des choses que j'ai créé pour moi et puis j'avais des copains qui voulaient m'en acheter, qui voulaient que je fasse et qui m'ont dit mais lance toi c'est top, c'est super et effectivement ça plaît parce que ça fait rêver c'est comme ça la maillot

  • Speaker #1

    d'accord et alors du coup là t'as un nouveau projet pour lequel on est je suis très contente moi de t'avoir et t'en a parlé un petit peu c'est le projet que tu as avec le jardin du luxembourg est-ce que tu peux nous expliquer un peu l'idée et nous indiquer surtout les dates de quand ça va démarrer pour que pour que les passionnés et les curieux puissent aller aller voir ton exposition

  • Virginie Lagerbe

    Alors, le Luxembourg, j'ai eu l'occasion de rencontrer la conservatrice d'Arnain de Luxembourg pour un tout autre sujet d'ailleurs, j'étais plutôt dans mon projet de peinture, vraiment pour les murs, et en fait elle a flashé sur les différents albums nuanciers que j'ai faits. j'en avais fait pour la Normandie, j'ai fait aussi celui du château de Rosa Bonheur en 2019. Donc elle a beaucoup aimé et elle m'a demandé si je serais intéressée pour faire une exposition sur, là encore, un petit peu l'âme colorée, la palette cachée du jardin de Luxembourg. Donc évidemment pour moi c'est un super projet. C'est une exposition qu'on est en train de terminer là et qui va être proposée du 1er mai. de cette année jusqu'au 30 septembre. Donc ça dure cinq mois. et c'est donc directement au jardin donc c'est vraiment accessible à tout le monde et en fait c'est ça aussi que j'adore on peut pas être dans un jardin plus démocratique que celui du Sénat, encore qu'il est fermé la nuit mais voilà vraiment tout le monde peut y passer, les parisiens, les touristes il y a des gamins qui sont en centre de loisirs, il y a des élèves qui viennent faire du sport à côté de leur école donc c'est un jardin j'espère que ça va sensibiliser Les gens à cet univers qui moi je suis quand même hyper étonnée encore maintenant de me rendre compte que... très peu de gens savent qu'il y a cet univers de couleurs qui est autour de nous et d'ailleurs dans les jardins que j'ai explorés les jardiniers étaient très surpris ils savent que la grasse c'est de la couleur ils savent que l'indigo c'est de la couleur végétale mais pas beaucoup plus en fait on parle toujours des superstars de la teinture mais

  • Speaker #1

    donc voilà les jardiniers sont aussi très très intéressés par ça c'est une dimension vraiment qu'on a oublié oui c'est clair il y a vraiment un effacement de cette de cet art de ce savoir qui est je suis d'accord avec toi est complètement fou et du coup dans cette veine là quel est le le Donc toi, tu accueilles le public, donc tu vois leurs réactions. Quelle est leur réaction et est-ce que tu trouves, toi, avec ton activité, parce que si je calcule bien, ça fait à peu près cinq ans que tu es installée, une évolution sur la couleur végétale ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu ton retour d'expérience ?

  • Virginie Lagerbe

    Oui, je trouve que franchement, il y a beaucoup de choses. il se fait beaucoup de choses, que ce soit dans le monde de l'artisanat, dans le monde de l'art, dans le monde de l'industrie, ça intéresse vraiment, vous en avez parlé à plusieurs reprises tous dans les podcasts, et on comprend bien que finalement, on prend les choses à l'envers, quand un industriel me dit, ce qui est dommage, c'est que les couleurs végétales, nous on a besoin d'avoir les mêmes couleurs quand vous goûtez le vin d'un vigneron que vous aimez, vous ne lui demandez pas de vous faire le même vin l'année suivante il va vous donner un vin avec le même cépage qui sera un tout petit peu différent, qui sera peut-être meilleur pourquoi on n'aborde pas la vie le quotidien comme ça et les couleurs ça en fait partie on voit bien qu'on est en train de ravager notre planète et c'est à nous de changer c'est pas à la nature de s'adapter à nos besoins totalement merci et sans limite donc en fait moi c'est toujours un peu mon message voilà mais est-ce que les couleurs tiennent est-ce que, ben oui parce que tout ce qu'on voit dans les musées qui a plus de 200 ans ça vient du végétal et puis qu'on se rend bien compte que des colorants synthétiques, il y a des tissus qui ont quelques dizaines d'années et qui sont déjà abîmés par ces couleurs chimiques en fait alors il ne faut pas non plus aussi rêver c'est des couleurs naturelles

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça bouge, comme nous, on prend des rides et les couleurs en prennent aussi. C'est pas pour ça qu'on est plus moches. Et je crois que c'est vraiment à nous de changer. Pendant le Covid, c'était une année particulière pour tout le monde. mais c'était génial parce que moi j'ai ressorti des vêtements, des vieux trucs que je ne mettais plus parce que voilà, c'était un peu c'était plus, voilà et en fait je les ai plongés dans mes bains de teinture je les ai mordancés, je les ai plongés et c'est reparti, je me suis refait une petite collection de vêtements comme ça les coussins que j'ai pu faire avec certaines plantes qui ne sont pas forcément solides dans le temps, sur plusieurs années de temps à autre je les replonge dans une décoction d'oignon par exemple, de pelure d'oignon parce que l'oignon ça peint très bien mais voilà c'est pas super solide et c'est vrai que je rêve que les gens se réapproprient mon histoire d'oignon c'est accessible à tout le monde de garder ses pelures et de temps à autre de replonger un t-shirt de replonger un coussin ou ce qu'on veut en fait et je trouve ça rigolo moi qui étais dans un monde j'étais dans du développement j'étais dans l'informatique, j'étais dans la communication de renouer, de vraiment me reconnecter au végétal ça a été tellement intéressant salvateur et riche vraiment d'expériences, je dirais même essentielles, que je veux essayer vraiment de faire partager ça aux gens qui viennent me voir en fait.

  • Speaker #1

    que je rencontre. D'accord. En tout cas, Jardin du Luxembourg, je pense que tu ne peux pas avoir une meilleure vitrine que là et je suis ravie que du coup, tu vois, tu vas toucher un grand nombre de gens de tout horizon, comme tu le disais. Tu auras autant des touristes étrangers que des vrais parisiens, que des gens en balade, etc. En plus, tu es quand même sur... de mai à septembre donc tu as quand même une étendue où il va y avoir du monde donc c'est génial en termes de démocratiser et de parler de la couleur végétale je trouve ça super bien donc on arrive sur la partie de la transmission donc toi clairement c'est par tout le travail que tu fais de transmettre par le concret dans les balades dans les jardins, tu as parlé aussi de tes ateliers, de tes expos de tes conférences, est-ce que tu vois d'autres choses sur la transmission que tu peux nous partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, sur la transmission, l'année dernière, j'ai fait une exposition. Le hasard est incroyable. Quand j'ai fait mes expositions en Normandie, en 2021, je me suis aperçue qu'un certain Dambourné, qu'on croise dans tous les bouquins de teinture, était né à Rouen il y a pile 300 ans. Et je me suis dit, en fait, c'est qui ? Parce que je travaillais vraiment à côté de Rouen, moi, et je me dis, c'est drôle, c'est drôle, c'est qui ce monsieur ? Parce que je le croise dans tous les très bons bouquins de teinture, il est toujours cité. Et donc, je me suis rendu compte qu'il était né il y a plus de 300 ans là-bas, et en fouillant... rapidement, je suis tombée sur un personnage dingue, incroyable. J'en ai parlé avec un responsable du Conseil Général qui a craqué aussi, qui m'a dit, faites-nous une expo, faites-nous une expo sur ce personnage. Donc l'année dernière, j'ai travaillé sur ce botaniste du 18e siècle, Rouanet, qui était d'une incroyable modernité. Alors, c'était un homme de son temps. C'était un homme de son temps parce que, en revisitant un petit peu son histoire, évidemment, on rencontre la grande histoire de France, l'histoire de l'Europe avec les guerres qu'il y avait avec l'Angleterre, les problèmes de fourniture de colorants. Dambourné était fils d'armateur de bateau, il était lui-même négociant, il était assureur de bateau. Il touchait à l'agronomie, à la botanique. Il a été intendant du jardin botanique de Rouen. Et il s'est intéressé très rapidement au plan de teinturial. Il a réacclimaté la garance dans son propre jardin. Il a fait pousser du pastel dans son jardin. Il a fait pousser de la gaude. Il a écrit des mémoires qu'il a lues à l'académie. C'était un latiniste émérite. Il était violoniste. Il écrivait, dessinait. C'est un type extraordinaire. Et donc, on a vu l'exposition l'année dernière. à l'abbaye de Beaucherville sur ce personnage et je ne peux que conseiller oui alors le truc génial de Dengournay c'est qu'en fait comme il y avait des problèmes pour se fournir en matière colorante son réflexe était de dire pourquoi on va au bout du monde chercher des colorants alors qu'on a peut-être chez nous ce qu'il faut et il se met il crée un laboratoire vraiment chez lui il travaille avec un ancien domestique Pierre Petitjean Et là, ils se mettent à tester le pouvoir colorant de centaines de plantes normandes. Et le côté génial de Dambournay, c'est que... il va arriver à explorer ses plantes en utilisant un nouveau mordant à base de bismuth, qui était une roche qui interrogeait à l'époque, mais il va aussi faire ses tests avec de l'alain. et du coup la lin qui n'était réservée qu'à certains qu'aux couleurs grandins en fait il y en avait très peu il va tester toutes ses plantes avec des couleurs avec de la lin en fait donc d'un seul coup on a une explosion de couleurs incroyables et il va essayer je ne sais plus combien 18 ou 19 mordants notamment de l'or c'est rigolo parce qu'il écrit d'ailleurs que l'or c'est un super mordant pour la teinture mais que c'est de l'or

  • Speaker #1

    peut-être pour les marques de luxe ça peut intéresser,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un mordant à l'or et des essences de plantes très rares et du coup je me suis vraiment complètement replongée dans son livre parce qu'il a écrit un recueil de recettes où c'est là qu'il est génial c'est qu'il balance tout, ses recettes ses échecs, ses réussites ses réflexions et qu'il est c'est déjà un homme c'est déjà un homme moderne parce qu'en fait il y a des je ne sais plus pour quelles plantes on pourrait mettre un profit je ne sais plus si c'est l'eau mais les déchets de taille de cette plante qu'on a à foison chez nous et en fait pour ce qui est de la transmission je conseille vraiment à tous les gens qui s'intéressent à la teinture d'aller récupérer sur le site de la BNF le recueil de Dambourné, le titre est à rallonge. le recueil de procédés d'expérience sur les teintures solides parce que avant de tester n'importe quelle plante en fait c'est ça l'intérêt de Dambourné c'est qu'on va regarder ce que lui a trouvé il fait gagner un temps hyper précieux parce qu'il a fait ses propres tests et puis qu'il donne ses résultats donc parfois il dit ça vaudrait le coup de chercher la pomme de terre il n'y a rien c'est pas la peine de fouiller il n'y a pas de couleur dans la patate par exemple c'est très beau c'est bien écrit il dit le côté génial du 21ème siècle malgré tout c'est qu'on a accès à beaucoup de documents qui sont archivés c'est vraiment bien il y en a certainement encore beaucoup archivés mais il y a déjà beaucoup de choses à éplucher donc au niveau de la transmission n'hésitez pas à aller voir dans ce qui s'est fait parce que nos anciens ont testé beaucoup beaucoup de choses et d'embourner des Dambourné, c'est un sujet de réflexion qui est super intéressant. Je fais des contours sur Dambourné régulièrement pour justement faire découvrir ce personnage et puis tous ses travaux monumentaux parce qu'il a travaillé plein de mordants, il a essayé plein de choses. Je n'imagine pas le travail pharaonique. Il a passé dix ans à faire ça. Et bon, voilà. Voilà pour la transmission. Merci. et la transmission moi je fais des ateliers il y en a quand même dans beaucoup de régions de France chacun a ses recettes la teinture c'est comme la cuisine il y a des choses de base il y a des erreurs à ne pas faire il y a des choses à ne pas manquer on ne fait pas de teinture sans m'ordoncer je vois encore des personnes qui me disent je ne sais pas comment vous faites est-ce que vous m'ordoncez ? est-ce que c'est vraiment nécessaire ? oui c'est indispensable avec la plupart des choses

  • Virginie Lagerbe

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais voilà, il faut expliquer pourquoi c'est indispensable. Souvent, les gens… Mais c'est comme si un gâteau, un cuisinier prépare son gâteau et ne le met pas au four. Il y aura un résultat… Donc, on peut se former de façon assez facile, je trouve, et puis avoir des résultats très rapidement. donc je trouve que c'est aussi une belle idée de cadeau pour des gens qui sont des étudiants des gens qui partent en fait des gens qui ont des jardins moi c'est un peu comme ça que je fais si vous voulez découvrir l'âme colorée de votre jardin je veux bien vous apprendre à venir faire des ateliers donc je fais effectivement des ateliers c'est des initiations, après moi je renvoie sur les livres, je renvoie pour des gens qui ont une approche plus pointue sur l'impression sur tissu ou ou une teinture végétale plus poussée. Voilà, je vais sur les personnes qui font ça très bien et depuis très longtemps. Je parle de Michel Garcia,

  • Virginie Lagerbe

    je parle d'Aurélia Volk,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de tout un tas de gens qu'on connaît, et puis les bouquins, je donne toujours les références. Et puis si mon actualité au niveau formation, c'est que je vais intervenir pour une école de design qui est en train de se créer. une école internationale de design qui est en train de se créer, en cuisée, bizarrement, en pleine campagne, qui est lancée par Thomas Dariel, qui est un designer qui a reçu beaucoup de prix. un jeune designer français et qui crée une école de design où il y aura un pôle métal,

  • Virginie Lagerbe

    un pôle bois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vert, céramique et couleur. Et moi, je vais intervenir sur tout ce qui est couleur. L'idée, c'est vraiment de jeter des ponts entre la théorie du métier des architectes, décorateurs, graphistes, etc. et la pratique par la main. il y a une phrase je vais la livrer parce que c'est une phrase que j'adore de Dambourné que j'ai trouvé dans un courrier qu'il a envoyé à un ami je crois il commence un paragraphe en mettant l'expérience le meilleur de tous les maîtres ça c'est clair la main n'oublie pas en fait c'est pour ça que c'est une histoire d'aventure c'est hyper intéressant, c'est comme quand on fait une recette de cuisine une fois, on sait la faire jusqu'à la fin de ses jours

  • Speaker #1

    donc on va à la transmission alors donc après la transmission j'aime bien parler d'inspiration donc tu nous as donné pas mal d'inspiration mais est-ce que tu peux nous dire donc des personnes que tu n'as pas citées des personnes qui t'inspirent que tu n'as pas citées encore on part Magali Bantou

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    à part Magali Bontou sinon c'est Magali Bontou et ça me va bien j'ai du doigt tellement elle m'a tellement transmis sa passion alors moi il y a quelqu'un dont j'ai pas trop entendu parler mais si peut-être une fois c'est l'atelier de Mickey qui doit être transmis alors elle fait des métrages elle fait ça dans son jardin elle fait des choses magnifiques elle fait sa laine et elle fait une newsletter que j'adore lire où elle raconte un petit peu toutes ses saisons. Et puis, elle a un rapport à la nature, à la biodiversité, qui est super bien.

  • Speaker #1

    D'accord. voilà je me le note est-ce que tu as des jardins alors cette fois-ci pas des jardins que toi tu vas interpréter et voir selon l'angle de la couleur mais est-ce que tu as des jardins tanctoriaux ou des jardins que tu pourrais recommander qui valent le détour, bon bien sûr le jardin du Luxembourg du 1er mai au 30 septembre ça on a bien compris, est-ce que tu as d'autres jardins qui toi t'ont interpellé que tu aurais envie de partager euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, je ne le connais pas, mais le jardin de Cécilia Aguirre.

  • Speaker #1

    Oui, la micro... Alors, attends, je me gourde tout le temps. La micro-ferme des Lilas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, exactement. Après, je sais que Greening, ils font des super produits. Moi, je me fournis dans la nature, donc je ne passe pas trop par eux. Moi, c'est ça qui m'amuse, c'est vraiment de récolter vraiment in situ.

  • Speaker #1

    comme ça non à l'abbaye de Beaucherville il y avait un petit carré de tente teinturiale en fait c'est aussi pour c'est aussi pour faire la remarque que les jardins teinturiaux ils sont pas listés ils sont pas connus tu vois c'est un peu comme on dit il y a plein de teinturières à façon qui font de la teinture végétale oui mais elles sont pas ni répertoriées ni connues c'est pareil en fait pour les jardins teinturiaux j'ai l'impression donc ce serait encore un

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il manque peut-être une plateforme, un rendez-vous. Ça a été évoqué, c'est difficile de réunir tout le monde le même jour, au même endroit sur la planète, ce n'est pas évident. Peut-être une plateforme. où on puisse trouver justement tout ça, tous ces métiers-là. C'est un travail de titan.

  • Speaker #1

    De titan, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, oui, oui, ce serait hyper précieux. Parce que finalement, tout ça, nous, on est tous avec nos petits bouts de papier, nos petits carnets, on note des trucs. Mais si on avait quelque chose qui était mis à jour, surtout, qui était d'actualité, ce serait hyper précieux. Je pense que ça, ça contribuerait à pousser cette filière. parce qu'on travaille bon moi je suis toute seule moi je gère Pérégrine absolument toute seule je fais tout moi-même donc chaque heure est hyper précieuse et moi qui adore faire de la mise en réseau pour l'exposition sur Dambourné j'avais pensé peut-être réunir des teinturiers et puis en fait c'était un boulot de fou on avait un timing, il fallait faire cette expo en 6 mois c'était trop court, trop juste j'avais eu Dominique Cardon j'avais eu Marie Marquet David Santandreu qui étaient chacun dans leur actus et qui c'est le problème des consultations c'est qu'on est en fondance alors si tu étais une plante colorante laquelle serais-tu et pourquoi ? alors je serais Je serais la vergerette du Canada. Ah,

  • Speaker #1

    alors vas-y, raconte-nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je le dis parce que je crois que personne donne cette petite plante qui qu'on trouve alors là pour le coup c'est une petite plante qui est hyper chargée en colorant jaune et vert moi c'est la première plante avec laquelle j'ai fait mes essais quand je me suis lancée dans la teinture parce que j'ai fait plein de tests et j'ai noté tout et puis j'ai recommencé j'ai fait des dizaines et des dizaines de tests avec cette plante c'est une petite plante invasive qu'on trouve beaucoup sur les chantiers qu'on trouve en ville, qu'on trouve à la campagne sur des terrains un peu sablonneux. Elle est beaucoup méprisée. C'est pour ça que j'aime bien quand elle m'en parle. Et voilà, pour rien du tout. On peut faire des tests, super. Ça fait la peine d'acheter des colons. Super coûteux quand on se lance. Il faut se servir. Et la vergerie du Canada, ça produit des jaunes et des verts. Moi, les premiers foulards que j'ai faits avec ça, je les porte toujours et ils n'ont pas bougé. Donc,

  • Virginie Lagerbe

    je trouve que c'est une super idée.

  • Speaker #1

    Vergerette du Canada j'ai regardé parce que ça ne me parle pas tout de suite d'emblée quel est le projet dont tu es le plus fière aujourd'hui Virginie ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    elle est difficile cette question d'abord c'est de faire des rencontres toujours plus intéressantes, toujours plus riches toujours plus de me faire confiance et puis voilà moi je je Oui, le partage des rencontres. Je pense que c'est ça. Moi, ce projet,

  • Virginie Lagerbe

    la nature me permet,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant d'elle, en la valorisant, de faire des trucs magiques, de faire des expos, de faire des rencontres, de gagner ma vie. et ouais toute seule je trouve que c'est bien je suis contente de ça je suis très fière à mon petit niveau de mon expo sur Dambourne parce que j'ai passé une année géniale avec lui je regrette juste de jamais avoir pu le rencontrer et puis et puis il y a le Luxembourg qui arrive donc ça c'est vrai que ça va être aussi important un autre projet dont j'ai pas parlé ou juste abordé c'est aussi l'aboutissement d'un rêve que j'ai depuis que j'ai lancé Pérégrine c'est de transcrire mes teintes en peinture professionnelle pour le bâtiment parce que j'aimerais beaucoup que ces couleurs naturelles elles rentrent partout, chez tout le monde en fait, pas que dans les très très beaux lieux, et dans des lieux de soins aussi. Et du coup, je travaillais jusqu'alors avec une marque de peinture française, biosourcée avec de l'huile de cameline. Mais là, j'ai rencontré un garçon qui s'appelle Olivier, qui a une quarantaine d'années, il est tout jeune. qui était peintre en bâtiment. Et quand il a eu son brevet professionnel, il a tout de suite chopé des allergies. Il était complètement allergique à toutes les peintures professionnelles qu'il appliquait. Et il avait un rêve, c'était de faire sa propre peinture. Et il a bâti son cahier des charges pour une peinture biosourcée, une peinture au prix du marché. Et il l'a sortie il y a deux ans. Ça s'appelle Bao. C'est une peinture... c'est une marque qui s'est créée sur Nantes B-A-H-O donc Olivier a accompli son rêve et quand on a croisé quand j'ai croisé son univers de peinture biosourcée avec des déchets végétaux lui c'est génial il recycle vraiment des déchets agricoles donc moi c'est un peu la peinture que je cherchais ça me gêne toujours de mettre dans un pot de peinture quelque chose qui vient d'une céréale qui aurait pris la place de quelque chose d'alimentaire. Bon, c'est peut-être un peu bête, mais voilà, ça, c'est mon truc. Et là, Olivier, il fait ses peintures avec des déchets végétaux recyclés. Donc, elles sont vraiment très belles. Elles sont très couvrantes. Et il me fait mes teintes sur mesure. Donc, en fait, il a flashé sur mes nuanciers. Il m'a dit, est-ce que tu penses pouvoir me sortir des nuanciers de couleurs naturelles dans la logique de tes jardins ? Donc là, dans 15 jours, 3 semaines, je sors la première collection. de couleurs naturelles chez lui et c'est 4 essences que j'ai prises dans le jardin de Colette donc j'ai voilà on a fabriqué les peintures aux teintes obtenues sur tissu à partir du cerisier à partir du noyer du sureau et de la vigne vierge voilà une autre collection d'un autre jardin je ne l'ai pas encore voilà choisis, j'ai une petite idée mais je ne sais pas encore et donc tous les ans il y aura de nouvelles essences qui seront proposées en fait aux particuliers mais pas que aussi aux professionnels et puis l'idée c'est vraiment de faire rentrer ça dans la scénographie dans l'architecture dans un tas de projets voilà par petites touches ou en aplats et c'est un peu, alors en fait ces peintures là c'est les peintures que j'ai commandées pour l'exposition du jardin du Luxembourg

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, pour mettre autour de tes feuilles en bois là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça donc ça c'est une flexibilité et je suis très contente parce que j'attendais une peinture qui soit la plus vertueuse possible, la moins polluante possible alors les colorants ne sont pas des colorants végétaux, c'est à 80% des minéraux et à 20% du synthétique mais nos teintes naturelles font qu'on n'a pas besoin de beaucoup de colorants synthétiques, je ne sors pas des jaunes fluos, je ne sors pas des rouges fluos je ne sors pas des bleus ou des verts électriques

  • Speaker #1

    donc finalement mes teintes c'est ce que me disait Olivier c'est principalement du minéral de Dampas ok c'est un super projet à suivre est-ce que maintenant j'ai deux dernières questions c'est la partie livres tu en as cité notamment sur la BNF le recueil des procédés d'expérience de Dambourné est-ce que tu as d'autres livres que tu veux nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    oui Il y en a un, on le trouve peut-être plus trop, mais je pense qu'on peut encore facilement le trouver sur les vides greniers. Je ne pense pas qu'il soit réédité. C'est un bouquin de Dominique Cardon qui s'appelle Le guide des teintures naturelles avec des illustrations de Gaëtan Duchateney. C'est sur les plantes, les lichens, les champignons, les mollusques. C'est comme la Bible, sauf que c'est deux poches. et qu'on peut l'emmener hyper facilement. Il y a des planches botaniques, donc ça permet vraiment de bien reconnaître les plantes. Et moi, j'adore quand je fais de la teinture croisée, ce bouquin-là, avec la Bible, Dominique Cardon, avec les bouquins qu'on a déjà cités. Et il y a un autre bouquin dont je n'ai pas encore entendu parler, mais peut-être que je n'ai pas tout entendu. C'est l'Histoire naturelle des Tannins. Non,

  • Speaker #1

    on n'en a jamais parlé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Marc-André Sélos, S-E-L-O-S-E. et le titre c'est les goûts et les couleurs du monde super et ça pareil c'est un bouquin alors là moi je suis tous les passionnés de plantes et de plantes tectoriales ils trouveront leur bonheur parce que ça aborde les tanins pas que pour la couleur et on voit encore une fois que la nature est géniale et que on devrait un peu plus l'écouter et la suivre et la respecter

  • Speaker #1

    Écoute, est-ce que tu peux maintenant nous citer à qui tu passes ton micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    À qui je passe le micro ? J'aimerais bien Magali.

  • Speaker #1

    Moi aussi j'aimerais bien, je vais essayer de la recontacter. Magali Bontout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai la tête dans son atelier, donc elle n'est pas facile à rejoindre. mais elle est tellement géniale elle connait tout elle connait très bien Michel Garcia, Marie Marquet enfin voilà moi je lui dois tout je dois tout à Magali son enthousiasme et puis elle donne énormément elle donne vraiment tout voilà elle partage, elle est dans un vrai partage donc voilà à qui je donnerais mon mon micro ton micro même que Mickey cette fameuse Mickey qui est je pense en Suisse elle fait du métrage je pense que ça peut être super intéressant sur physiquement je ne sais pas comment elle fait physiquement je ne sais pas comment elle fait toute seule pour faire des des métrages des métrages de tissus de teint voilà

  • Speaker #1

    ok bah écoute je vais me rapprocher de ces deux personnes pour la suite de ton épisode et c'est bien à elles que tu passes le micro donc je vais essayer de les avoir bah écoute merci beaucoup Virginie de rien du tout c'était un plaisir et puis très

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bonne continuation parce que c'est une merveilleuse initiative que tu as lancée sur les chapeaux de roue je vais me calmer après je vais me calmer un petit peu

  • Speaker #1

    Bon bah merci beaucoup Virginie Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtecoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous

Description

⁉️ Regarder un jardin différemment avec les couleurs qu'il renferme


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous changeons de regard sur les jardins avec Virginie Lagerbe qui à sa façon bien à elle d'intérpréter un jardin par les couleurs qui s'y cachent. 


Virginie Lagerbe, invitée d'ArtEcoVert, explore les couleurs naturelles via la teinture

végétale, privilégiant l'harmonie des teintes. Après sa formation chez Magali Bontou, elle

découvre des plantes colorantes dans son jardin, inspirant ses créations artistiques.

Virginie Lagerbe explore le jardin de Colette, exposant également sur les plantes

nourricières et le potager de l'abbaye de Boscherville. Son approche novatrice séduit,

préparant des coffrets révélant l'histoire et les colorants de chaque plante. Elle utilise

des fibres comme le coton, le lin, et la laine pour sublimer les nuances des couleurs

végétales, offrant une expérience sensorielle unique avec des échantillons de teinture

associés à chaque essence végétale.


Belle écoute


Retrouvez Virginie Lagerbe de Pérégreen sur : https://www.peregreen.fr/ et sur @peregreen.fr 


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#E19 - Cécilia Aguirre de la micro ferme des lilas - Le retour à la nature avec la culture de plantes tinctoriales


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  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art,

  • Speaker #1

    d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile,

  • Speaker #1

    l'ameublement,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Virginie Lagerbe de Pérégrine sur le podcast Arrêt Covert. Bonjour Virginie.

  • Virginie Lagerbe

    Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Alors Virginie, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter ton parcours qui t'a amené à la couleur végétale ?

  • Virginie Lagerbe

    Je suis coloriste teinturière, c'est un nom que j'ai un peu inventé parce que je n'avais pas d'équivalent. En fait, je m'intéresse aux gammes de couleurs que cache la nature. C'est le médium de la teinture végétale qui me permet de raconter un petit peu cette histoire de cet entremonde de couleurs qu'on ne voit pas avec les yeux. qui est caché dans un tas de plantes, d'essences, d'arbres, etc. Et le seul moyen de les voir, c'est de passer par la teinture végétale. C'est pour ça que je dis que je suis plus coloriste que teinturière. Et je suis plus coloriste aussi dans le sens où ce qui m'intéresse, ce sont toutes les harmonies de couleurs que réserve la nature, et non pas comme pour les teinturiers, les gammes de couleurs qui vont être solides, en fait. Moi, je prends toutes les teintes que j'ai. qui peuvent être cachés dans les légers tours.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Virginie Lagerbe

    Moi, c'est une reconversion. J'ai longtemps travaillé, je suis plutôt littéraire de formation, j'ai fait du droit de la science politique et la communication. Je faisais du développement touristique en zone rurale. et je faisais des stages de découverte parce que j'étais amenée dans mon travail j'étais attachée de presse pendant assez longtemps rencontrer des artisans et ça me faisait rêver de les voir les mains dans leur art j'ai toujours rêvé d'avoir un atelier, je ne savais pas trop de quoi et du coup j'ai fait plusieurs ateliers et j'ai fait une formation de teinture végétale chez Magali Bontou qui faudrait vraiment entendre sur ce podcast parce que c'est quelqu'un de génial et Magali m'a dit donc elle est dans la Drôme c'est l'herbier en couleur et elle m'a dit quelque chose qui a complètement fait changer ma vie moi j'étais en plein questionnement sur la suite que je voulais donner à ma carrière et elle m'a dit qu'en fait on avait des colorants partout autour de nous qu'on ne voyait pas Donc évidemment, dans le cadre de cette formation, elle m'a beaucoup tué. Beaucoup, beaucoup tué. Et je n'avais qu'une envie en rentrant chez moi, c'était de voir dans mon petit jardin de ville si j'avais moi aussi quelques couleurs qui étaient cachées. j'y croyais pas trop et en fait en me plongeant dans des livres notamment celui de Marie Marquet, Dominique Cardon Elisabeth Dumont aussi qui a écrit des livres très précieux là-dessus c'est pareil j'aimerais bien l'entendre sur ce podcast elle y sera Virginie elle y est on a enregistré je me suis rendu compte que oui, dans mon petit jardin, j'avais des plantes colorantes. Et du coup, j'ai révélé ça sur différents types de fibres, puisque comme on l'a maintes fois répété sur ce podcast, les colorants réagissent différemment en fonction de cette nature. Et alors là, j'ai découvert des couleurs que je ne voyais pas et qui pourtant sont dans mon jardin. Et mon réflexe, bizarrement, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que c'était des couleurs très déco. J'ai voulu les faire rentrer dans ma maison, dans mes intérieurs. Donc, j'ai cherché des peintures. J'ai essayé de m'approcher au plus proche de ce que j'avais révélé sur tissu. Et puis, de faire rentrer des céramiques, des textiles pour que… l'âme de mon jardin rentre dans ma maison. Et ça, je l'ai fait vraiment spontanément. Et en fait, ça a beaucoup plu à ma famille, à mes copains, aux gens qui passaient chez moi. Et ça m'a donné l'envie d'aller un peu plus loin. Et puis, j'ai exploré tout un tas de plantes. Moi, j'habite en Puyset, le pays qu'on appelle le pays de Colette, en Bourgogne, aux confins de la Bourgogne, qui est un pays de bocage et de forêt. Il y a un magnifique jardin de couleurs, il y en a partout. Et j'ai eu l'idée d'aller explorer, en plus des plantes que j'avais faites, les plantes de la campagne, le jardin d'enfance de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisé. Frédéric Magé, le directeur, m'a ouvert grand les bras pour que je puisse faire cette exploration. et j'ai révélé j'ai exploré ce jardin j'ai trouvé une multitude de plantes colorantes et j'ai décidé d'en sélectionner neuf comme je le ferai ensuite pour tous les jardins que je visiterai par la suite qui me paraissait emblématique parce que Colette en parle dans ses écrits donc je mets en abîme dans ce nuancier cet album nuancé textile que j'ai fait de lames colorées du jardin de Colette, neuf plantes avec neuf citations que j'ai trouvées dans les écrits de Colette. Et j'ai fait des fêtes des plantes pour me faire connaître. Je faisais des foulards, je faisais des petits accessoires. Et j'ai fait Chantilly, j'ai fait Beauregard, j'ai fait l'Abbaye royale de Chali. Et j'ai remporté un prix à l'Abbaye royale de Chali, qui m'a été décernée par l'Institut de France et qui m'a fait comprendre que j'étais un peu novatrice dans ma façon d'aborder les jardins. Donc ça, ça m'a confirmé cette idée de poursuivre en fait et d'aller visiter d'autres jardins.

  • Speaker #1

    et alors du coup je peux me permettre de te demander tu as parlé de ton jardin en ville des jardins, des neuf plantes que tu as sélectionnées dans le jardin de Colette tu peux nous en citer les plantes nous donner des noms de plantes que tu as trouvées emblématiques qui t'ont plu alors moi dans mon jardin j'ai un cerisier j'ai un pommier,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai de la spérule odorante j'ai du houblon j'ai du polygonome en plexicole que ma mère m'a donné dans laquelle j'ai réussi à extraire, grâce à un bouquin de Michel Garcia, des pigments d'indigo. Donc, j'étais un peu folle dans mon jardin parce que j'ai réussi vraiment à faire mon petit délire de sorcière, tranquille, en n'embêtant personne et sans être embêtée. Donc, ça, c'était top. Et évidemment, comme toutes les personnes qu'on a entendues dans ce podcast, cette passion pour... pour les couleurs du règne végétal, m'a emporté. Et dans le jardin de Colette, il y a de la vigne vierge, il y a un noyer, il y a un gingobiloba, il y a un cerisier, il y a un prunier, il y a un abricotier, il y a un sureau, il y a du trohaine. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Bon, voilà, c'est les principales plantes. Et puis de l'oignon. J'ai abordé aussi les oignons puisqu'en fait, le jardin de Colette, il a été créé par sa mère, Sido, qui a transmis à Colette toute sa... tout ce don du regard porté sur le règne végétal et sur le règne animal aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, comment tu es arrivée de cette approche des jardins particulières et le fait que tu fasses rentrer la nature dans ta maison, on va dire, à l'aventure pérégrine ? Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, du début, comment ça s'est créé ?

  • Virginie Lagerbe

    En fait, comme je le disais, j'ai exploré pas mal de plantes en puisée, m'appuyant sur des bouquins d'Ognique Cardon, Marie Marquet, Elisabeth Dumont, Michel Garcia, etc. Tout ce qu'on a pu trouver de récent et d'ancien là-dessus. J'y reviendrai sûrement après. Et il y a Hubert Reeves, l'astrophysicien, qui habite pas très loin de chez nous, en puisée. qui a écrit un livre qui s'appelait Les fleurs de mon jardin, je crois. Comme c'est un astrophysicien, très naïvement, j'ai pensé que j'allais trouver plein d'infos sur la chimie des plantes. En fait, pas du tout. C'est un bouquin uniquement poétique. J'ai adoré l'idée que cet astrophysicien qui va regarder au bout de l'univers puisse s'intéresser d'aussi près à ces petites fleurs sauvages. Et en fait, en feuilletant son livre, et en voyant le nom des plantes, j'ai vu des couleurs. En fait, je me suis dit, tiens, il a ça chez lui, il a telle et telle et telle couleur. Tiens, il n'a pas ça, par contre. D'où l'idée, effectivement, de poursuivre cette idée de faire rentrer les couleurs dans les intérieurs. Donc, on m'a fortement soutenue autour de moi par rapport à ce que j'avais déjà fait pour que je poursuive sur cette voie. Et j'ai créé une micro-entreprise en juin 2018. Et donc il y a eu le jardin de Colette que j'ai fait connaître. lors du lancement de Pérégrine. Et comme je le disais tout à l'heure, le prix que j'ai reçu à l'Institut, qui m'a été décerné par l'Institut de France, m'a permis de rencontrer dans le jury des personnes qui m'ont fait travailler derrière, notamment en Normandie, pour le département de la Seine-Maritime, qui était au moment où il y a eu l'explosion de l'usine, je ne sais plus, c'était l'usine à Rouen. je ne sais plus le nom aussi mais d'accord je vois bien et là vraiment ça a été un énorme choc pour tous les habitants évidemment de cette ville et de cette région et le département de Seine-Maritime avait envie de faire vivre les jardins de raconter vraiment d'autres histoires et c'est vrai que ce que j'avais fait chez Colette les a beaucoup inspirés Donc, on m'a demandé d'intervenir sur le jardin du musée Victor Hugo, à côté de Rouen, qui est la maison où a vécu sa fille Léopoldine Hugo. C'est aussi là qu'elle s'est noyée, elle s'est noyée dans la scène juste devant. donc la maison est assez chargée et on m'a demandé de parler de Victor Hugo de sa fille, de l'enfance, de couleurs de mettre un petit peu de gaieté dans cet endroit là et du coup j'ai abordé le jardin sous l'aspect de cet univers invisible qui tenait tant, qui était cher à Victor Hugo et sur le langage romantique des plantes, qu'on a complètement oublié et qui m'a permis de... de fouiller et puis de me rendre compte que, oui, beaucoup de plantes, déjà au XIXe siècle, c'était vraiment au tout début du lancement du langage romantique des plantes.

  • Speaker #3

    Et voilà,

  • Virginie Lagerbe

    j'ai mis tout ça en abîme pour faire une exposition qui a été proposée en 2020, qui a été renouvelée en 2021, parce que ça a beaucoup plu. Et puis je voulais travailler sur les plantes nourricières et le département de Seine-Maritime m'a proposé aussi le service culturel de travailler sur le jardin, sur le potager remarquable de l'abbaye de Beaucherville à côté de Rouen où là j'ai fait une très belle expo. à ciel ouvert puisqu'on a imaginé des coffrets avec des petites vitrines enchâssées dans ces coffrets où on pouvait voir justement des échantillons. On pouvait vraiment voir in situ les couleurs que cachait chaque légume ou fruit. Donc ça, c'était super. Ils m'ont fait faire une installation aussi en base de tissu autour de toutes ces essences. Ça, c'était génial. Et puis ensuite, il y avait le bicentenaire de la naissance de Flaubert et je voulais travailler sur les plantes médicinales et on m'a confié le jardin du château de Martinville en me disant, les plantes médicinales, vous allez les travailler à travers Madame Bovary, puisque Charles Bovary était agent de santé. Et du coup, on m'a demandé de mettre en abîme le roman, le jardin et la collection d'art et tradition normand qui sont dans le château de Martinville. Donc ça, c'était... c'était une superbe expérience aussi pour moi une très belle aventure donc voilà moi c'est vrai que ce que j'aime dans ce que je fais moi je suis plus en amont de la teinture je suis dans la fameuse démocratisation de la teinture naturelle ce qui m'intéresse c'est vraiment de réguiser l'oeil du public à ce sens qu'on a perdu je pense que comme moi il y a 200 ans les gens savaient quelles couleurs il y avait autour d'eux puisqu'il teignait beaucoup avec les plantes dont il disposait et voilà et moi je le fais à travers des expositions à travers des conférences à travers des démonstrations à travers des ateliers des formations aussi des petits livrets j'ai fait des petits catalogues aussi qui ont permis de de de de vulgariser quelque chose qui est quand même complexe la teinture c'est quand même pas simple et moi la vulgarisation ça a toujours été quelque chose qui m'a passionnée donc et ça me permettait tout ça d'être dans une transversalité incroyable, de jeter des ponts entre le monde, entre l'histoire, la culture la géographie, la littérature la teinture, la chimie la botanique donc voilà

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce que tu peux nous illustrer, parce que sur le format podcast, c'est qu'à l'oreille, mais qu'est-ce qu'on voit dans tes expos, donc dans tes jardins ? Donc on comprend bien que tu fais le lien entre l'histoire, les plantes présentes dans les jardins, etc. Qu'est-ce qu'on y voit ? Tu as parlé de petits coffrets, comment ça se présente tes expositions ? Est-ce que tu peux nous parler un peu des supports ?

  • Virginie Lagerbe

    Ces coffrets qui vont... dont l'idée va être réutilisée pour la prochaine exposition au Jardin du Luxembourg. Ils ont beaucoup aimé cette approche de couleur naturelle. Il va y avoir des coffrets en bois qui seront implantés devant chaque essence que j'aurai travaillée et qui vont présenter sur le couvercle la plante. son nom, son origine, son histoire, les couleurs, les colorants qui s'y cachent, toutes les anecdotes qu'on peut trouver par rapport à leur présence au jardin de Luxembourg. Et donc, à l'intérieur, quand on soulève ce petit couvercle, on va trouver des vitrines dans lesquelles il y aura des échantillons de teinture, donc des fibres différentes. Alors moi, je travaille avec le coton, le lin et la laine. Le coton et le lin... parce que j'ai un intérêt hyper important pour le lin. Je trouve qu'à côté du coton, le lin prend toute sa splendeur. Les couleurs végétales ressortent hyper bien sur le lin, avec toutes ses brillances. On a moins sur le coton, mais c'est aussi intéressant parce que sur le coton, on peut avoir des teintes très différentes. Et puis évidemment, la laine. Donc le lin, parce que c'est une plante, déjà c'est une plante, qui pousse principalement en Europe, et notamment en France, qui a toute une démarche pour réimplanter toute cette filière, que ce soit la culture ou le tissage. Donc là, j'étais en lien avec la Confédération européenne du lin et du chambre, qui s'intéresse aussi beaucoup. plantes teintoriales aux extraits végétaux pour l'industrie pareil ça a été pas mal abordé dans les podcasts ça et tout ça ça m'intéresse aussi se servir du passé pour préparer l'avenir c'est je trouve que c'est indispensable et du coup on voit ces vitrines il y a une première bande d'échantillons qui est sur fibre brute pour montrer qu'il y a des colorants qui accrochent sur les fibres brutes et d'autres pas du tout il y a une ligne d'échantillons sur fibre mordancée à la lin et il y a une troisième fibre d'échantillons mordancée à la lin et nuancée avec du fer d'accord pour montrer un petit peu la palette qu'on peut trouver avec un tout petit morceau de racines ou des corses ou bon voilà et c'est vrai qu'à chaque fois les gens sont toujours scotchés il y a un côté magique voilà moi c'est ce qui me plaît en fait c'est de d'emporter des gens qui soient cultivés ou qu'ils soient moins jeunes ou âgés. Personne n'est insensible à ça. C'est assez dingue d'ailleurs. C'est fou.

  • Speaker #1

    Alors donc,

  • Virginie Lagerbe

    il peut y avoir aussi des installations. Donc à Beaucherville, j'avais fait un grand mobile multicolore avec des cercles abrodés parce qu'on était en Normandie. Donc il y a aussi une culture de tout ça là-bas. Et puis là, au jardin du Luxembourg, ce seront des mobiles en bois qui seront composés de... de feuilles découpées de feuilles de grosses feuilles qui seront qui correspondront à l'essence explorée qui seront découpées dans du bois qui ont été découpées dans du bois et qui ont été peintes puisqu'on l'a fait la semaine dernière avec des peintures des peintures qui vont reprendre en fait les teintes qu'on retrouve dans les coffrets j'ai sélectionné trois teintes qui me paraissaient susceptibles d'attirer l'œil, parce que les teintes foncées, le but, c'est que ces mobiles, ils attirent l'œil du visiteur, du promeneur. Et donc là, j'ai peint avec une peinture biosourcée de chez Bao, qui est une marque française, et qui est biosourcée avec des déchets végétaux. Donc moi, je travaille maintenant avec cette marque-là, parce que ça boucle ma boucle vertueuse. puisque on recycle du déchet pour en faire de la peinture. D'accord. Donc, ça, il faut faire ça en mesure. Mais ça, on pourrait y revenir parce que c'est un peu dans mes projets à venir aussi.

  • Speaker #1

    alors du coup je voulais bien comprendre les activités de pérégrine tu l'as dit, tu fais des conférences tu fais des ateliers tu proposes des revisites de jardin sous un autre angle de la couleur est-ce que tu proposes des produits est-ce qu'il y a une franche produit dans ton activité ou

  • Virginie Lagerbe

    pas ? alors oui je fais des accessoires je fais que des petites pièces moi j'appelle ça des pièces précieuses Je fais des foulards, je fais des bouillottes sèches, je fais des coussins, je fais des étoiles, petits foulards, des choses qu'on peut emporter. Il y a un autre univers, je fais des bijoux aussi, il y a un autre univers qui m'intéresse beaucoup, c'est la laque végétale. ça c'est Magali qui m'a aussi appris à fabriquer ça qui réserve parfois des surprises on peut avoir des lacs végétaux qui n'ont strictement rien à voir avec ce qu'on obtient en teinture et moi en tant que coloriste ça m'intéresse parce que dans le sureau on va trouver un bleu bleu presque bleu roi qu'on ne trouve pas sur le tissu le troène ça va me donner un vert canard très très beau et alors c'est pas des lacs dont on peut se servir pour faire de l'aquarelle ou de la peinture mais par contre pour moi en tant que coloriste ça me permet encore de raconter l'histoire des teinturiers qui recyclaient des pigments comme ça avec cette recette pour moi tout ça c'est des moyens vraiment de raconter l'histoire

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous réexpliquer ? Est-ce que tu peux nous réexpliquer, excusez, je dis aux gens, il y a un petit décalage, donc désolé si on se chevauche un peu sur la parole, mais est-ce que tu peux réexpliquer Virginie, comment on obtient une laque végétale et la différence entre une laque, un pigment, etc., pour que ce soit clair pour tout le monde ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors, un colorant est soluble dans l'eau. Un pigment ne l'est pas. Un pigment, si on le laisse dans un bain, il va précipiter, il va tomber au fond de l'eau et il n'aura pas du tout coloré l'eau. En teinture, on extrait principalement des colorants, de façon mécanique avec les macérations, des coctions, des fermentations. On a des pigments dans l'indigo. L'indigo, ce n'est pas un colorant, ce sont des pigments. et en fait historiquement quand on avait un bain de safran par exemple et qu'il restait encore un bain coloré c'était déjà tellement cher à l'époque qu'on n'allait pas bassiner un bain donc en fait les teinturiers avaient un truc qui permettait de précipiter c'est en fait le choc entre un colorant, du sel d'alun et des cristaux de soude moi ce que j'explique c'est que je vulgarise beaucoup, je vais peut-être choquer certaines personnes, mais ça fonctionne, les gens comprennent au moins. Je travaille avec du sel d'Alain. comme mordant, qui est un sel métallique qui va se fixer plus ou moins facilement à la fibre. Et ce sel métallique, j'explique toujours que ça ressemble à une... On peut imaginer comme une petite plaquette, comme un petit aimant qui va attirer les colorants et les transformer en pigments puisque le colorant, en venant s'accrocher, se coller à ce sel métallique, devient quelque chose de solide, devient un pigment. Donc la laque, c'est la transformation de ce colorant en pigment. d'ailleurs c'est assez beau à faire ça fait une ébullition entre le colorant la lin et puis les cristaux de soude surtout et donc on a un précipité on a une eau qui redevient presque claire et on a une petite boue colorée qu'on fait sécher et qu'on pulvérise ensuite soit on la fait sécher et puis on la garde soit on peut aussi cette petite boule la réutiliser quelques jours après pour faire un autre bain

  • Speaker #1

    d'accord et donc la différence entre une laque végétale et une pâte pigmentaire alors là je ne sais pas parce que tu vois j'aurais envie de dire que pour moi c'est la même chose bah écoute j'avoue je ne sais pas non plus je m'embrouille donc je mettrais dans le petit descriptif peut-être que la laque végétale c'est du végétal

  • Virginie Lagerbe

    peut-être que la... Qu'est-ce que tu disais ? La laque pigmentaire ?

  • Speaker #1

    La pâte pigmentaire.

  • Virginie Lagerbe

    Peut-être que la pâte pigmentaire, pardon, peut-être que la pâte pigmentaire, c'est valable aussi pour les minéraux, je ne sais pas. Pour faire des peintures.

  • Speaker #1

    Bon, je creuserai, je couperai cette partie au pire.

  • Virginie Lagerbe

    C'est ça qui est génial, en fait, c'est que dès que on fouille dans cet univers, chacun a des questions. Moi, je suis toujours hyper scotché par... des questions que posent les gens parce que ça ouvre un champ des possibles qui est immense.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je me permets de poser des questions et qu'on ne prépare pas tant que ça les échanges pour que ce soit spontané et que les questions viennent spontanément. Donc du coup, tu disais que tu t'intéressais beaucoup à la laque végétale. Tu nous as expliqué du coup comment ça fonctionnait et toi, tu les utilises. Pourquoi ces laques du coup ?

  • Virginie Lagerbe

    Alors en fait, moi, je les glisse dans des dans des petites bulles de verre soufflé, j'en fais des bijoux.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Virginie Lagerbe

    Pour pouvoir emmener un petit peu. Le petit du jardin, c'est moins cher qu'un foulard. et puis c'est hyper joli bon voilà c'est un petit truc c'est ce que j'avais fait pour moi à l'origine, tout ça c'est finalement des choses que j'ai créé pour moi et puis j'avais des copains qui voulaient m'en acheter, qui voulaient que je fasse et qui m'ont dit mais lance toi c'est top, c'est super et effectivement ça plaît parce que ça fait rêver c'est comme ça la maillot

  • Speaker #1

    d'accord et alors du coup là t'as un nouveau projet pour lequel on est je suis très contente moi de t'avoir et t'en a parlé un petit peu c'est le projet que tu as avec le jardin du luxembourg est-ce que tu peux nous expliquer un peu l'idée et nous indiquer surtout les dates de quand ça va démarrer pour que pour que les passionnés et les curieux puissent aller aller voir ton exposition

  • Virginie Lagerbe

    Alors, le Luxembourg, j'ai eu l'occasion de rencontrer la conservatrice d'Arnain de Luxembourg pour un tout autre sujet d'ailleurs, j'étais plutôt dans mon projet de peinture, vraiment pour les murs, et en fait elle a flashé sur les différents albums nuanciers que j'ai faits. j'en avais fait pour la Normandie, j'ai fait aussi celui du château de Rosa Bonheur en 2019. Donc elle a beaucoup aimé et elle m'a demandé si je serais intéressée pour faire une exposition sur, là encore, un petit peu l'âme colorée, la palette cachée du jardin de Luxembourg. Donc évidemment pour moi c'est un super projet. C'est une exposition qu'on est en train de terminer là et qui va être proposée du 1er mai. de cette année jusqu'au 30 septembre. Donc ça dure cinq mois. et c'est donc directement au jardin donc c'est vraiment accessible à tout le monde et en fait c'est ça aussi que j'adore on peut pas être dans un jardin plus démocratique que celui du Sénat, encore qu'il est fermé la nuit mais voilà vraiment tout le monde peut y passer, les parisiens, les touristes il y a des gamins qui sont en centre de loisirs, il y a des élèves qui viennent faire du sport à côté de leur école donc c'est un jardin j'espère que ça va sensibiliser Les gens à cet univers qui moi je suis quand même hyper étonnée encore maintenant de me rendre compte que... très peu de gens savent qu'il y a cet univers de couleurs qui est autour de nous et d'ailleurs dans les jardins que j'ai explorés les jardiniers étaient très surpris ils savent que la grasse c'est de la couleur ils savent que l'indigo c'est de la couleur végétale mais pas beaucoup plus en fait on parle toujours des superstars de la teinture mais

  • Speaker #1

    donc voilà les jardiniers sont aussi très très intéressés par ça c'est une dimension vraiment qu'on a oublié oui c'est clair il y a vraiment un effacement de cette de cet art de ce savoir qui est je suis d'accord avec toi est complètement fou et du coup dans cette veine là quel est le le Donc toi, tu accueilles le public, donc tu vois leurs réactions. Quelle est leur réaction et est-ce que tu trouves, toi, avec ton activité, parce que si je calcule bien, ça fait à peu près cinq ans que tu es installée, une évolution sur la couleur végétale ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu ton retour d'expérience ?

  • Virginie Lagerbe

    Oui, je trouve que franchement, il y a beaucoup de choses. il se fait beaucoup de choses, que ce soit dans le monde de l'artisanat, dans le monde de l'art, dans le monde de l'industrie, ça intéresse vraiment, vous en avez parlé à plusieurs reprises tous dans les podcasts, et on comprend bien que finalement, on prend les choses à l'envers, quand un industriel me dit, ce qui est dommage, c'est que les couleurs végétales, nous on a besoin d'avoir les mêmes couleurs quand vous goûtez le vin d'un vigneron que vous aimez, vous ne lui demandez pas de vous faire le même vin l'année suivante il va vous donner un vin avec le même cépage qui sera un tout petit peu différent, qui sera peut-être meilleur pourquoi on n'aborde pas la vie le quotidien comme ça et les couleurs ça en fait partie on voit bien qu'on est en train de ravager notre planète et c'est à nous de changer c'est pas à la nature de s'adapter à nos besoins totalement merci et sans limite donc en fait moi c'est toujours un peu mon message voilà mais est-ce que les couleurs tiennent est-ce que, ben oui parce que tout ce qu'on voit dans les musées qui a plus de 200 ans ça vient du végétal et puis qu'on se rend bien compte que des colorants synthétiques, il y a des tissus qui ont quelques dizaines d'années et qui sont déjà abîmés par ces couleurs chimiques en fait alors il ne faut pas non plus aussi rêver c'est des couleurs naturelles

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça bouge, comme nous, on prend des rides et les couleurs en prennent aussi. C'est pas pour ça qu'on est plus moches. Et je crois que c'est vraiment à nous de changer. Pendant le Covid, c'était une année particulière pour tout le monde. mais c'était génial parce que moi j'ai ressorti des vêtements, des vieux trucs que je ne mettais plus parce que voilà, c'était un peu c'était plus, voilà et en fait je les ai plongés dans mes bains de teinture je les ai mordancés, je les ai plongés et c'est reparti, je me suis refait une petite collection de vêtements comme ça les coussins que j'ai pu faire avec certaines plantes qui ne sont pas forcément solides dans le temps, sur plusieurs années de temps à autre je les replonge dans une décoction d'oignon par exemple, de pelure d'oignon parce que l'oignon ça peint très bien mais voilà c'est pas super solide et c'est vrai que je rêve que les gens se réapproprient mon histoire d'oignon c'est accessible à tout le monde de garder ses pelures et de temps à autre de replonger un t-shirt de replonger un coussin ou ce qu'on veut en fait et je trouve ça rigolo moi qui étais dans un monde j'étais dans du développement j'étais dans l'informatique, j'étais dans la communication de renouer, de vraiment me reconnecter au végétal ça a été tellement intéressant salvateur et riche vraiment d'expériences, je dirais même essentielles, que je veux essayer vraiment de faire partager ça aux gens qui viennent me voir en fait.

  • Speaker #1

    que je rencontre. D'accord. En tout cas, Jardin du Luxembourg, je pense que tu ne peux pas avoir une meilleure vitrine que là et je suis ravie que du coup, tu vois, tu vas toucher un grand nombre de gens de tout horizon, comme tu le disais. Tu auras autant des touristes étrangers que des vrais parisiens, que des gens en balade, etc. En plus, tu es quand même sur... de mai à septembre donc tu as quand même une étendue où il va y avoir du monde donc c'est génial en termes de démocratiser et de parler de la couleur végétale je trouve ça super bien donc on arrive sur la partie de la transmission donc toi clairement c'est par tout le travail que tu fais de transmettre par le concret dans les balades dans les jardins, tu as parlé aussi de tes ateliers, de tes expos de tes conférences, est-ce que tu vois d'autres choses sur la transmission que tu peux nous partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, sur la transmission, l'année dernière, j'ai fait une exposition. Le hasard est incroyable. Quand j'ai fait mes expositions en Normandie, en 2021, je me suis aperçue qu'un certain Dambourné, qu'on croise dans tous les bouquins de teinture, était né à Rouen il y a pile 300 ans. Et je me suis dit, en fait, c'est qui ? Parce que je travaillais vraiment à côté de Rouen, moi, et je me dis, c'est drôle, c'est drôle, c'est qui ce monsieur ? Parce que je le croise dans tous les très bons bouquins de teinture, il est toujours cité. Et donc, je me suis rendu compte qu'il était né il y a plus de 300 ans là-bas, et en fouillant... rapidement, je suis tombée sur un personnage dingue, incroyable. J'en ai parlé avec un responsable du Conseil Général qui a craqué aussi, qui m'a dit, faites-nous une expo, faites-nous une expo sur ce personnage. Donc l'année dernière, j'ai travaillé sur ce botaniste du 18e siècle, Rouanet, qui était d'une incroyable modernité. Alors, c'était un homme de son temps. C'était un homme de son temps parce que, en revisitant un petit peu son histoire, évidemment, on rencontre la grande histoire de France, l'histoire de l'Europe avec les guerres qu'il y avait avec l'Angleterre, les problèmes de fourniture de colorants. Dambourné était fils d'armateur de bateau, il était lui-même négociant, il était assureur de bateau. Il touchait à l'agronomie, à la botanique. Il a été intendant du jardin botanique de Rouen. Et il s'est intéressé très rapidement au plan de teinturial. Il a réacclimaté la garance dans son propre jardin. Il a fait pousser du pastel dans son jardin. Il a fait pousser de la gaude. Il a écrit des mémoires qu'il a lues à l'académie. C'était un latiniste émérite. Il était violoniste. Il écrivait, dessinait. C'est un type extraordinaire. Et donc, on a vu l'exposition l'année dernière. à l'abbaye de Beaucherville sur ce personnage et je ne peux que conseiller oui alors le truc génial de Dengournay c'est qu'en fait comme il y avait des problèmes pour se fournir en matière colorante son réflexe était de dire pourquoi on va au bout du monde chercher des colorants alors qu'on a peut-être chez nous ce qu'il faut et il se met il crée un laboratoire vraiment chez lui il travaille avec un ancien domestique Pierre Petitjean Et là, ils se mettent à tester le pouvoir colorant de centaines de plantes normandes. Et le côté génial de Dambournay, c'est que... il va arriver à explorer ses plantes en utilisant un nouveau mordant à base de bismuth, qui était une roche qui interrogeait à l'époque, mais il va aussi faire ses tests avec de l'alain. et du coup la lin qui n'était réservée qu'à certains qu'aux couleurs grandins en fait il y en avait très peu il va tester toutes ses plantes avec des couleurs avec de la lin en fait donc d'un seul coup on a une explosion de couleurs incroyables et il va essayer je ne sais plus combien 18 ou 19 mordants notamment de l'or c'est rigolo parce qu'il écrit d'ailleurs que l'or c'est un super mordant pour la teinture mais que c'est de l'or

  • Speaker #1

    peut-être pour les marques de luxe ça peut intéresser,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un mordant à l'or et des essences de plantes très rares et du coup je me suis vraiment complètement replongée dans son livre parce qu'il a écrit un recueil de recettes où c'est là qu'il est génial c'est qu'il balance tout, ses recettes ses échecs, ses réussites ses réflexions et qu'il est c'est déjà un homme c'est déjà un homme moderne parce qu'en fait il y a des je ne sais plus pour quelles plantes on pourrait mettre un profit je ne sais plus si c'est l'eau mais les déchets de taille de cette plante qu'on a à foison chez nous et en fait pour ce qui est de la transmission je conseille vraiment à tous les gens qui s'intéressent à la teinture d'aller récupérer sur le site de la BNF le recueil de Dambourné, le titre est à rallonge. le recueil de procédés d'expérience sur les teintures solides parce que avant de tester n'importe quelle plante en fait c'est ça l'intérêt de Dambourné c'est qu'on va regarder ce que lui a trouvé il fait gagner un temps hyper précieux parce qu'il a fait ses propres tests et puis qu'il donne ses résultats donc parfois il dit ça vaudrait le coup de chercher la pomme de terre il n'y a rien c'est pas la peine de fouiller il n'y a pas de couleur dans la patate par exemple c'est très beau c'est bien écrit il dit le côté génial du 21ème siècle malgré tout c'est qu'on a accès à beaucoup de documents qui sont archivés c'est vraiment bien il y en a certainement encore beaucoup archivés mais il y a déjà beaucoup de choses à éplucher donc au niveau de la transmission n'hésitez pas à aller voir dans ce qui s'est fait parce que nos anciens ont testé beaucoup beaucoup de choses et d'embourner des Dambourné, c'est un sujet de réflexion qui est super intéressant. Je fais des contours sur Dambourné régulièrement pour justement faire découvrir ce personnage et puis tous ses travaux monumentaux parce qu'il a travaillé plein de mordants, il a essayé plein de choses. Je n'imagine pas le travail pharaonique. Il a passé dix ans à faire ça. Et bon, voilà. Voilà pour la transmission. Merci. et la transmission moi je fais des ateliers il y en a quand même dans beaucoup de régions de France chacun a ses recettes la teinture c'est comme la cuisine il y a des choses de base il y a des erreurs à ne pas faire il y a des choses à ne pas manquer on ne fait pas de teinture sans m'ordoncer je vois encore des personnes qui me disent je ne sais pas comment vous faites est-ce que vous m'ordoncez ? est-ce que c'est vraiment nécessaire ? oui c'est indispensable avec la plupart des choses

  • Virginie Lagerbe

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais voilà, il faut expliquer pourquoi c'est indispensable. Souvent, les gens… Mais c'est comme si un gâteau, un cuisinier prépare son gâteau et ne le met pas au four. Il y aura un résultat… Donc, on peut se former de façon assez facile, je trouve, et puis avoir des résultats très rapidement. donc je trouve que c'est aussi une belle idée de cadeau pour des gens qui sont des étudiants des gens qui partent en fait des gens qui ont des jardins moi c'est un peu comme ça que je fais si vous voulez découvrir l'âme colorée de votre jardin je veux bien vous apprendre à venir faire des ateliers donc je fais effectivement des ateliers c'est des initiations, après moi je renvoie sur les livres, je renvoie pour des gens qui ont une approche plus pointue sur l'impression sur tissu ou ou une teinture végétale plus poussée. Voilà, je vais sur les personnes qui font ça très bien et depuis très longtemps. Je parle de Michel Garcia,

  • Virginie Lagerbe

    je parle d'Aurélia Volk,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de tout un tas de gens qu'on connaît, et puis les bouquins, je donne toujours les références. Et puis si mon actualité au niveau formation, c'est que je vais intervenir pour une école de design qui est en train de se créer. une école internationale de design qui est en train de se créer, en cuisée, bizarrement, en pleine campagne, qui est lancée par Thomas Dariel, qui est un designer qui a reçu beaucoup de prix. un jeune designer français et qui crée une école de design où il y aura un pôle métal,

  • Virginie Lagerbe

    un pôle bois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vert, céramique et couleur. Et moi, je vais intervenir sur tout ce qui est couleur. L'idée, c'est vraiment de jeter des ponts entre la théorie du métier des architectes, décorateurs, graphistes, etc. et la pratique par la main. il y a une phrase je vais la livrer parce que c'est une phrase que j'adore de Dambourné que j'ai trouvé dans un courrier qu'il a envoyé à un ami je crois il commence un paragraphe en mettant l'expérience le meilleur de tous les maîtres ça c'est clair la main n'oublie pas en fait c'est pour ça que c'est une histoire d'aventure c'est hyper intéressant, c'est comme quand on fait une recette de cuisine une fois, on sait la faire jusqu'à la fin de ses jours

  • Speaker #1

    donc on va à la transmission alors donc après la transmission j'aime bien parler d'inspiration donc tu nous as donné pas mal d'inspiration mais est-ce que tu peux nous dire donc des personnes que tu n'as pas citées des personnes qui t'inspirent que tu n'as pas citées encore on part Magali Bantou

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    à part Magali Bontou sinon c'est Magali Bontou et ça me va bien j'ai du doigt tellement elle m'a tellement transmis sa passion alors moi il y a quelqu'un dont j'ai pas trop entendu parler mais si peut-être une fois c'est l'atelier de Mickey qui doit être transmis alors elle fait des métrages elle fait ça dans son jardin elle fait des choses magnifiques elle fait sa laine et elle fait une newsletter que j'adore lire où elle raconte un petit peu toutes ses saisons. Et puis, elle a un rapport à la nature, à la biodiversité, qui est super bien.

  • Speaker #1

    D'accord. voilà je me le note est-ce que tu as des jardins alors cette fois-ci pas des jardins que toi tu vas interpréter et voir selon l'angle de la couleur mais est-ce que tu as des jardins tanctoriaux ou des jardins que tu pourrais recommander qui valent le détour, bon bien sûr le jardin du Luxembourg du 1er mai au 30 septembre ça on a bien compris, est-ce que tu as d'autres jardins qui toi t'ont interpellé que tu aurais envie de partager euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, je ne le connais pas, mais le jardin de Cécilia Aguirre.

  • Speaker #1

    Oui, la micro... Alors, attends, je me gourde tout le temps. La micro-ferme des Lilas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, exactement. Après, je sais que Greening, ils font des super produits. Moi, je me fournis dans la nature, donc je ne passe pas trop par eux. Moi, c'est ça qui m'amuse, c'est vraiment de récolter vraiment in situ.

  • Speaker #1

    comme ça non à l'abbaye de Beaucherville il y avait un petit carré de tente teinturiale en fait c'est aussi pour c'est aussi pour faire la remarque que les jardins teinturiaux ils sont pas listés ils sont pas connus tu vois c'est un peu comme on dit il y a plein de teinturières à façon qui font de la teinture végétale oui mais elles sont pas ni répertoriées ni connues c'est pareil en fait pour les jardins teinturiaux j'ai l'impression donc ce serait encore un

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il manque peut-être une plateforme, un rendez-vous. Ça a été évoqué, c'est difficile de réunir tout le monde le même jour, au même endroit sur la planète, ce n'est pas évident. Peut-être une plateforme. où on puisse trouver justement tout ça, tous ces métiers-là. C'est un travail de titan.

  • Speaker #1

    De titan, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, oui, oui, ce serait hyper précieux. Parce que finalement, tout ça, nous, on est tous avec nos petits bouts de papier, nos petits carnets, on note des trucs. Mais si on avait quelque chose qui était mis à jour, surtout, qui était d'actualité, ce serait hyper précieux. Je pense que ça, ça contribuerait à pousser cette filière. parce qu'on travaille bon moi je suis toute seule moi je gère Pérégrine absolument toute seule je fais tout moi-même donc chaque heure est hyper précieuse et moi qui adore faire de la mise en réseau pour l'exposition sur Dambourné j'avais pensé peut-être réunir des teinturiers et puis en fait c'était un boulot de fou on avait un timing, il fallait faire cette expo en 6 mois c'était trop court, trop juste j'avais eu Dominique Cardon j'avais eu Marie Marquet David Santandreu qui étaient chacun dans leur actus et qui c'est le problème des consultations c'est qu'on est en fondance alors si tu étais une plante colorante laquelle serais-tu et pourquoi ? alors je serais Je serais la vergerette du Canada. Ah,

  • Speaker #1

    alors vas-y, raconte-nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je le dis parce que je crois que personne donne cette petite plante qui qu'on trouve alors là pour le coup c'est une petite plante qui est hyper chargée en colorant jaune et vert moi c'est la première plante avec laquelle j'ai fait mes essais quand je me suis lancée dans la teinture parce que j'ai fait plein de tests et j'ai noté tout et puis j'ai recommencé j'ai fait des dizaines et des dizaines de tests avec cette plante c'est une petite plante invasive qu'on trouve beaucoup sur les chantiers qu'on trouve en ville, qu'on trouve à la campagne sur des terrains un peu sablonneux. Elle est beaucoup méprisée. C'est pour ça que j'aime bien quand elle m'en parle. Et voilà, pour rien du tout. On peut faire des tests, super. Ça fait la peine d'acheter des colons. Super coûteux quand on se lance. Il faut se servir. Et la vergerie du Canada, ça produit des jaunes et des verts. Moi, les premiers foulards que j'ai faits avec ça, je les porte toujours et ils n'ont pas bougé. Donc,

  • Virginie Lagerbe

    je trouve que c'est une super idée.

  • Speaker #1

    Vergerette du Canada j'ai regardé parce que ça ne me parle pas tout de suite d'emblée quel est le projet dont tu es le plus fière aujourd'hui Virginie ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    elle est difficile cette question d'abord c'est de faire des rencontres toujours plus intéressantes, toujours plus riches toujours plus de me faire confiance et puis voilà moi je je Oui, le partage des rencontres. Je pense que c'est ça. Moi, ce projet,

  • Virginie Lagerbe

    la nature me permet,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant d'elle, en la valorisant, de faire des trucs magiques, de faire des expos, de faire des rencontres, de gagner ma vie. et ouais toute seule je trouve que c'est bien je suis contente de ça je suis très fière à mon petit niveau de mon expo sur Dambourne parce que j'ai passé une année géniale avec lui je regrette juste de jamais avoir pu le rencontrer et puis et puis il y a le Luxembourg qui arrive donc ça c'est vrai que ça va être aussi important un autre projet dont j'ai pas parlé ou juste abordé c'est aussi l'aboutissement d'un rêve que j'ai depuis que j'ai lancé Pérégrine c'est de transcrire mes teintes en peinture professionnelle pour le bâtiment parce que j'aimerais beaucoup que ces couleurs naturelles elles rentrent partout, chez tout le monde en fait, pas que dans les très très beaux lieux, et dans des lieux de soins aussi. Et du coup, je travaillais jusqu'alors avec une marque de peinture française, biosourcée avec de l'huile de cameline. Mais là, j'ai rencontré un garçon qui s'appelle Olivier, qui a une quarantaine d'années, il est tout jeune. qui était peintre en bâtiment. Et quand il a eu son brevet professionnel, il a tout de suite chopé des allergies. Il était complètement allergique à toutes les peintures professionnelles qu'il appliquait. Et il avait un rêve, c'était de faire sa propre peinture. Et il a bâti son cahier des charges pour une peinture biosourcée, une peinture au prix du marché. Et il l'a sortie il y a deux ans. Ça s'appelle Bao. C'est une peinture... c'est une marque qui s'est créée sur Nantes B-A-H-O donc Olivier a accompli son rêve et quand on a croisé quand j'ai croisé son univers de peinture biosourcée avec des déchets végétaux lui c'est génial il recycle vraiment des déchets agricoles donc moi c'est un peu la peinture que je cherchais ça me gêne toujours de mettre dans un pot de peinture quelque chose qui vient d'une céréale qui aurait pris la place de quelque chose d'alimentaire. Bon, c'est peut-être un peu bête, mais voilà, ça, c'est mon truc. Et là, Olivier, il fait ses peintures avec des déchets végétaux recyclés. Donc, elles sont vraiment très belles. Elles sont très couvrantes. Et il me fait mes teintes sur mesure. Donc, en fait, il a flashé sur mes nuanciers. Il m'a dit, est-ce que tu penses pouvoir me sortir des nuanciers de couleurs naturelles dans la logique de tes jardins ? Donc là, dans 15 jours, 3 semaines, je sors la première collection. de couleurs naturelles chez lui et c'est 4 essences que j'ai prises dans le jardin de Colette donc j'ai voilà on a fabriqué les peintures aux teintes obtenues sur tissu à partir du cerisier à partir du noyer du sureau et de la vigne vierge voilà une autre collection d'un autre jardin je ne l'ai pas encore voilà choisis, j'ai une petite idée mais je ne sais pas encore et donc tous les ans il y aura de nouvelles essences qui seront proposées en fait aux particuliers mais pas que aussi aux professionnels et puis l'idée c'est vraiment de faire rentrer ça dans la scénographie dans l'architecture dans un tas de projets voilà par petites touches ou en aplats et c'est un peu, alors en fait ces peintures là c'est les peintures que j'ai commandées pour l'exposition du jardin du Luxembourg

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, pour mettre autour de tes feuilles en bois là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça donc ça c'est une flexibilité et je suis très contente parce que j'attendais une peinture qui soit la plus vertueuse possible, la moins polluante possible alors les colorants ne sont pas des colorants végétaux, c'est à 80% des minéraux et à 20% du synthétique mais nos teintes naturelles font qu'on n'a pas besoin de beaucoup de colorants synthétiques, je ne sors pas des jaunes fluos, je ne sors pas des rouges fluos je ne sors pas des bleus ou des verts électriques

  • Speaker #1

    donc finalement mes teintes c'est ce que me disait Olivier c'est principalement du minéral de Dampas ok c'est un super projet à suivre est-ce que maintenant j'ai deux dernières questions c'est la partie livres tu en as cité notamment sur la BNF le recueil des procédés d'expérience de Dambourné est-ce que tu as d'autres livres que tu veux nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    oui Il y en a un, on le trouve peut-être plus trop, mais je pense qu'on peut encore facilement le trouver sur les vides greniers. Je ne pense pas qu'il soit réédité. C'est un bouquin de Dominique Cardon qui s'appelle Le guide des teintures naturelles avec des illustrations de Gaëtan Duchateney. C'est sur les plantes, les lichens, les champignons, les mollusques. C'est comme la Bible, sauf que c'est deux poches. et qu'on peut l'emmener hyper facilement. Il y a des planches botaniques, donc ça permet vraiment de bien reconnaître les plantes. Et moi, j'adore quand je fais de la teinture croisée, ce bouquin-là, avec la Bible, Dominique Cardon, avec les bouquins qu'on a déjà cités. Et il y a un autre bouquin dont je n'ai pas encore entendu parler, mais peut-être que je n'ai pas tout entendu. C'est l'Histoire naturelle des Tannins. Non,

  • Speaker #1

    on n'en a jamais parlé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Marc-André Sélos, S-E-L-O-S-E. et le titre c'est les goûts et les couleurs du monde super et ça pareil c'est un bouquin alors là moi je suis tous les passionnés de plantes et de plantes tectoriales ils trouveront leur bonheur parce que ça aborde les tanins pas que pour la couleur et on voit encore une fois que la nature est géniale et que on devrait un peu plus l'écouter et la suivre et la respecter

  • Speaker #1

    Écoute, est-ce que tu peux maintenant nous citer à qui tu passes ton micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    À qui je passe le micro ? J'aimerais bien Magali.

  • Speaker #1

    Moi aussi j'aimerais bien, je vais essayer de la recontacter. Magali Bontout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai la tête dans son atelier, donc elle n'est pas facile à rejoindre. mais elle est tellement géniale elle connait tout elle connait très bien Michel Garcia, Marie Marquet enfin voilà moi je lui dois tout je dois tout à Magali son enthousiasme et puis elle donne énormément elle donne vraiment tout voilà elle partage, elle est dans un vrai partage donc voilà à qui je donnerais mon mon micro ton micro même que Mickey cette fameuse Mickey qui est je pense en Suisse elle fait du métrage je pense que ça peut être super intéressant sur physiquement je ne sais pas comment elle fait physiquement je ne sais pas comment elle fait toute seule pour faire des des métrages des métrages de tissus de teint voilà

  • Speaker #1

    ok bah écoute je vais me rapprocher de ces deux personnes pour la suite de ton épisode et c'est bien à elles que tu passes le micro donc je vais essayer de les avoir bah écoute merci beaucoup Virginie de rien du tout c'était un plaisir et puis très

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bonne continuation parce que c'est une merveilleuse initiative que tu as lancée sur les chapeaux de roue je vais me calmer après je vais me calmer un petit peu

  • Speaker #1

    Bon bah merci beaucoup Virginie Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtecoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous

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