#E72 - Dorian Etienne - La teinture végétale sur laine au service d’un art engagé cover
#E72 - Dorian Etienne - La teinture végétale sur laine au service d’un art engagé cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E72 - Dorian Etienne - La teinture végétale sur laine au service d’un art engagé

#E72 - Dorian Etienne - La teinture végétale sur laine au service d’un art engagé

42min |11/04/2024
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#E72 - Dorian Etienne - La teinture végétale sur laine au service d’un art engagé cover
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Description

⁉️Le tuffting avec de la laine teinte aux couleurs végétales vous connaissez ?


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous rencontrons Dorian Etienne


🎨Nous y parlons du projet Pays'âges, de méthodes, de supports artistiques, de créativité...

Et surtout d'engagements, de sensibilisation et de transmission. Dorian nous partage ses projets, les étapes cruciales ainsi que des techniques, des inspirations japonaises et la volonté de réemployer la couleur végétale à l'avenir dans ses œuvres collaboratives...


Belle écoute 


Retrouvez Dorian Etienne sur :


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Il mentionne Aurélia Wolff de WHOLE, teinturière végétale et tant d'autres choses

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Ainsi que Livadenn, Stéphanie Hégaret sur l'agriculture tinctoriale

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ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

  • Épisodes en avance ⌛

  • Épisodes exclusifs (dont les mini séries...)

  • Rencontres avec des e-tables rondes 👥

  • Des discussions instantanées que vous pouvez choisir et dans lesquelles vous pouvez parler avec les invités qui ont rejoint Patréon (Cécilia Aguirre, Aurélia Wolff, Charlotte Marembert, Beste Bonnard, Suzy Gallo, …) 💬

  • Des informations (sorties, actualités, événements…) 📣

  • … 

  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Dorianne Etienne sur le podcast A Récovert. Bonjour Dorianne.

  • Dorian Etienne

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on va être transparent avec les auditeurs, on réenregistre avec Dorianne, on est passé du vous au tu et on va approfondir davantage les sujets. On a eu des problèmes de son et on s'est dit communément que pour le confort des auditeurs, c'était mieux de réenregistrer. Alors Dorianne, comme je te disais, moi j'ai entendu parler de toi par Aurélia Wolf, de la marque Hall, qui m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Dorian, il faut absolument que tu regardes les projets qu'il a fait, etc. Donc, avant d'en dire plus, je voudrais que toi, tu puisses te présenter aux auditeurs, nous raconter ton parcours et comment t'en es arrivé, toi, à utiliser la couleur végétale dans tes œuvres.

  • Dorian Etienne

    Alors du coup moi je suis formé en tant que designer d'objets à l'école Boulle, ça c'est au niveau du diplôme et de l'école. Après je me suis en fait formé par moi-même, je suis parti à Taïwan dans l'Institut National d'Artisanat, le NTCRI, pour expérimenter des savoir-faire traditionnels taïwanais autour du bois, de la fibre végétale, de la teinture végétale. de la pierre, du bambou, plein de choses. Et ça a été vraiment une sorte de révélation pour moi, ce qui a fait qu'après ces six mois de résidence, je l'ai lancé, en fait, mon studio de design, qui est basé à Besançon en ce moment, et qui est vraiment tourné vers une approche qui est... En fait, je me définis en tant que designer voyageur, c'est-à-dire que j'ai une approche qui est tournée vers le territoire, les différents territoires où je vais pouvoir m'inscrire, qu'ils soient proches ou lointains en fait. Et je vais aller sur place, m'immerger dans la culture, essayer de comprendre en fait les spécificités du territoire, comprendre les enjeux, les matériaux, les techniques en présence, les différentes personnes aussi créatives qui travaillent sur place et de tout ça réussir à créer de la nouveauté avec aussi un autre regard. parce que du coup, comme je suis étranger dans ce territoire-ci, je vais me rendre compte des détails devenus insignifiants pour les locaux et du coup avoir une autre approche créative, pouvoir créer de nouvelles choses. Donc cette dimension du territoire est très importante dans ce que je fais, avec aussi une fibre écologique dans tous les projets que je mène. Donc voilà, pour résumer ma pratique actuelle, c'est à peu près ces deux points-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors du coup, pour rentrer dans le concret, tu nous as... L'œuvre par laquelle je t'ai connue, c'est l'œuvre Paysage, Pays, âge, l'âge, le temps qui passe, on va dire, qu'on peut voir à l'époque, je pouvais le voir sur le site d'Aurélia Wolff, justement. Et en fait, ça m'a intriguée et interpellée, parce que je me suis dit, en fait, même sans savoir, j'ai compris. ce que c'était et après donc je voyais quelque chose d'aérien quelque chose qui ressemblait comme une vue d'en haut par contre je ne savais pas que c'était avec de la couleur végétale etc enfin bref j'ai trouvé ça hyper original comme approche et j'aimerais bien que tu nous présentes comment tu as construit cette idée de faire ce projet paysage et que tu nous racontes tout ce qui se passe autour de ça parce que c'est un travail de fourmi un travail de collectif hyper intéressant et engagé

  • Dorian Etienne

    Alors tout à fait, en fait, Paysages, c'est un projet que je mène depuis début 2022. Un projet à la base qui est tiré d'un autre projet que j'ai pu réaliser, qui s'appelait Pays rêvé et qui proposait pendant le confinement, en fait, c'est un projet que j'ai réalisé pendant ce temps-là, qui proposait des objets décoratifs d'intérieur, donc des tapis, des appliques lumineuses, du mobilier qui... ...représentait et qui était inspiré de vues satellites de territoires lointains, dans l'idée d'avoir chez soi des objets qui permettaient de s'évader, qui permettaient de voyager alors qu'on était tous coattrés chez nous. Donc ce projet a été... repenser, requestionner, pour répondre à un appel, l'appel du ministère de la Culture qui s'appelle Monde Nouveau, où le projet a été lauréat, et où j'ai vraiment tourné, donc là, pour y rêver mes paysages, vers quelque chose de plus local, en travaillant sur place, quelque chose aussi, du coup, de participatif. Donc tout ça, je vais pouvoir le développer un peu plus tard, mais effectivement, cette genèse s'est faite lors du confinement, et puis a été remaniée. Donc ça, c'est plutôt la... Ce qui est plutôt intéressant avec ce projet, c'est qu'on a trois étapes différentes et trois secteurs artistiques différents. Au niveau de la méthodologie du projet, faire que ce soit cohérent, que tout fonctionne, tout simplement avec autant d'acteurs qui sont impliqués, ça c'est vraiment la partie design, on va dire, de conception, de cohérence d'un projet. Par contre, en termes de réalisation, on est vraiment plus sur de l'artisanat, on est sur de la tapisserie, du tout-fage, de la teinture végétale. Et au niveau de la finalité, par contre, on est plutôt sur une œuvre d'art. Donc on vient mélanger ces trois secteurs-là, ces trois métiers, on va dire. Ça fait un tout de ce projet qui est en fait une collection qui est amenée à se développer petit à petit et qui est surtout amenée à se déployer sous la forme d'un protocole qui est reproductible mais qui est à chaque fois spécifique, unique, suivant les territoires où je l'emmène.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que j'allais dire c'est vraiment c'est de l'art engagé et très ancré local très unique par le territoire que tu viens cibler et donc ce que j'avais envie de te poser comme question c'est on va revenir après sur la technique comme on s'était dit on va détailler exactement tous les process ce qui fait le lien avec le podcast c'est que j'ai compris que tu utilisais, que tu t'es entourée, que tu utilisais des couleurs végétales locales pour teindre les laines locales, pour faire du tuffeting, dont je ne connaissais pas la méthode, et tu nous l'expliqueras tout à l'heure, pour réaliser cette œuvre engagée et venir apporter aux personnes qui viennent voir tes œuvres un message, mais aussi un message sur une œuvre, ça peut être collectif, les matériaux employés peuvent être locaux, vraiment ancrés dans le territoire, et tu passes ton message de du temps qui passe et de l'évolution des territoires, du changement climatique, enfin quand même, parce que je pense que ton idée, c'était de faire une tapisserie et 20 ans après, en refaire une autre et voir l'évolution, si j'avais bien tout saisi.

  • Dorian Etienne

    Oui, tout à fait, c'est ça. En fait, pour résumer, le projet Paysages est un projet qui, à la date d'aujourd'hui, s'est déployé déjà sur quatre territoires, en Bretagne et en Normandie. Je viens de terminer la dernière résidence au Mont-Saint-Michel. réaliser des œuvres monumentales, des tapisseries témoignages, c'est comme ça que je les appelle, qui font 4 mètres par 2,5 mètres, et qui représentent une vue satellite, une vue du ciel d'un territoire, et je vais réaliser cette tapisserie de ces territoires-là sur le site de représentation, c'est-à-dire que je suis vraiment local, et tout ça aussi avec des matériaux à chaque fois, qui sont sur la cartographie qui est représentée. Donc à chaque fois des mat... le territoire est représenté, mais en même temps, même sans cette esthétique et ce graphisme de la vue satellite, en tant que tel, les matériaux de l'œuvre d'art, de la tapisserie, représentent le territoire. C'est-à-dire que là, la dernière au Mont-Saint-Michel va être totalement différente en termes de fibres utilisées, de plantes teintoriales utilisées, tous les matériaux locaux que je vais pouvoir utiliser, contrairement à la prochaine, par exemple, que je vais pouvoir faire dans le sud de la France, ou des choses comme ça, ça va être vraiment les matériaux qui vont complètement varier, les textures, et ça va personnaliser, personnifier aussi. les spécificités des territoires. Donc cette tapisserie représente... Effectivement, comme vous l'avez dit Pauline, l'idée c'est de revenir dans 30 ans à chaque fois, pour chacune des tapisseries que j'ai pu réaliser, et d'en réaliser une deuxième, de faire en fait une reproduction. pour avoir un diptyque avant-après qui mette en avant l'évolution du territoire et qui puisse témoigner de cette évolution. Ce projet est vraiment, comme vous l'avez compris, basé sur le thème de la localité en termes des matériaux, des vues, de la réalisation sur site, mais aussi, il ne pourrait pas fonctionner, et c'est vraiment ça la forte valeur ajoutée, en tout cas pour moi, c'est ça que j'aime dans ce projet-ci, c'est que c'est un projet qui est participatif, c'est-à-dire que c'est un projet qui va impliquer directement Sur la durée entière de résidence, qui est à peu près de trois mois, on a à peu près 1200 heures de travail à 2000 heures de travail par tapisserie, ce qui est assez énorme. Là, j'implique une équipe de 20 à 30 habitants sur chacune des réalisations qui viennent apprendre à mes côtés les techniques de touffetage, de la teinture végétale et qui viennent réaliser à mes côtés l'œuvre de leur territoire. Ils sont co-créatifs. qui sont dans la peau d'un artiste, ils viennent apprendre de moi, moi j'apprends d'eux aussi énormément, et il y a vraiment des liens qui se tissent, ça fait comme une petite famille à la fin, et on est amené comme ça au fur et à mesure, il y a une à deux demi-journées par semaine sur les trois mois de résidence, et du coup on vient créer l'œuvre, et on a vraiment aussi cette durée de création qui est très très longue. Si on se rend compte justement de la réalisation, là dans un monde où tout va de plus en plus vite, là le temps est très très long, même si ce n'est pas de la tapisserie haute-lisse ou basse-lisse, là ça serait encore plus long, là on est vraiment sur une technique de toufflage. Et d'ailleurs cette technique va me permettre aussi de représenter une autre donnée, une autre dimension du paysage, ce qui est la topographie, c'est une œuvre aussi qui est en relief, qui est de grande dimension, mais qui en plus épouse les reliefs, la topographie du territoire présent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça qui est incroyable et alors du coup est-ce que vous pouvez enfin du coup on est repassé au vous mais est-ce que tu peux nous réexpliquer les différents pas ateliers pas étapes mais tu vois comment ça s'enchaîne comment tu démarres est-ce que tu t'avais dit une vue satellite est-ce que ça démarre par là j'ai vu dans ta vidéo que je mettrais en lien de l'épisode qui est génial ça explique vraiment super bien le projet elle est vraiment elle est vraiment inspirante cette vidéo franchement hyper bien réussie est-ce que tu peux l'expliquer à l'audio parce qu'ils auront la vidéo du coup mais est-ce que tu peux expliquer les différentes étapes les différentes personnes qui interviennent pour aboutir à ça et la technique de tuftage que tu m'as enseigné parce que du coup je ne connaissais pas du tout donc je pense que ça va intéresser les auditeurs

  • Dorian Etienne

    Alors en fait, au niveau des étapes en tant que telles, il y en a plus de 500. Sur un projet de telle ampleur comme celle-ci, je parle de grosses étapes, je ne parle pas de petites étapes, sinon là on se fera l'erreur en milliers. Mais en grandes étapes, il y a d'abord une identification d'un territoire à risque, d'un territoire en évolution. Donc là, sur les premiers paysages que j'ai pu réaliser, les premières tapisseries, on est vraiment sur des territoires qui sont littoraux. Donc avec la montée des eaux, le dérèglement écologique, aussi l'assèchement de zones humides ou des choses comme ça, mais l'idée c'est de le déployer aussi dans le futur sur d'autres territoires en évolution. Il peut être par exemple aussi de venir identifier des métropoles et de comprendre, de retrouver des cartes d'il y a 50 ans. et en fait d'en refaire une aujourd'hui et de pouvoir avoir comme ça toujours cette notion d'évolution des territoires avec ce format de jus satellites assez dézoomé. Donc vraiment montrer cette évolution toujours en partie. Mais j'ai un peu dérivé. Donc au niveau des étapes... On est vraiment sur d'abord une identification de territoire et une identification de porteur de projet, c'est-à-dire de partenaire qui va venir m'aider à trouver un atelier, une salle de résidence sur place pour pouvoir travailler, et aussi qui va pouvoir m'aider à co-construire ce budget avec les différents partenaires financeurs, qui peuvent être la DRAC, qui peuvent être le ministère de la Culture, qui peuvent être pas mal de choses, du mécénat, etc. Donc il y a toute cette... L'étape préparative qui est un peu moins fun mais qui est obligatoire. Ensuite, j'ai vraiment un mois à peu près de préparation avant de démarrer la résidence. Donc ça va être d'identifier, choisir, sélectionner la vue satellite. de la retravailler parce que du coup on travaille par touffage et par peinture végétale donc des techniques qui nous permettent de réaliser des aplats de couleurs en fait. Mais on n'est pas comme sur une image numérique en pixels par pixels, on est vraiment en aplats comme de la peinture. Donc il faut simplifier un petit peu les couleurs, justement, enfin les formes, les aplats. Donc on a quand même un niveau de détail qui est assez précis, on peut travailler sur un niveau de détail d'un demi centimètre carré à peu près. Mais il faut simplifier aussi. ces aplats, ces formes réalisées par tout stage, mais aussi le nombre de couleurs, parce qu'on ne peut pas avoir deux, enfin on pourrait, mais ça demanderait un temps de malade, d'avoir 250 couleurs pour représenter la tabisserie. Là, on est à peu près entre une quinzaine et une trentaine de nuances colorées qui sont réalisées en teinture végétale locale. Donc pour les teintures, je m'appuie sur des fermes teintoriales locales. Donc là, les... Les quatre premières tapisseries sont plutôt côté Bretagne-Normandie. J'ai surtout travaillé avec Stéphanie Garé de l'IVADEN, qui m'a fourni énormément de plantes teintes territoriales, de Reseda, de Garance, de Persil, de Carindigo, etc. pour aider toutes les couleurs. Et je me suis appuyé aussi sur l'expertise d'Aurélia Wolf, de l'atelier Wohl à Paris, en partenariat avec le mobilier national. Le groupe national nous a prêté des ateliers royaux de la manufacture pour réaliser les teintures de grandes quantités de laine avec tous les outillages, les cuves, etc. adaptés pour des grandes quantités comme celle-ci. Et donc du coup vraiment il y a cette expertise de l'atelier WALL qui est très très importante pour l'échantillonnage et ensuite la sélection par rapport aux nuanciers que j'ai pu ressortir justement de la vue satellite. Et ensuite je travaille aussi avec des petits fournisseurs locaux donc là qui vont différer au niveau des fibres qui sont tout faits donc qui réalisent la tapisserie. On est sur pour l'instant sur une toile de lin bretonne ou normande suivant le... la localité du projet. On est sur de la laine, du coup, pour les trois premières qui étaient faites en Bretagne, des monts d'arrêt, donc avec l'entreprise Boucle Laine. Et pour celle-ci, là, au Mont-Saint-Michel, cette nouvelle tapisserie témoignage, j'ai travaillé encore plus local. Donc là, on est sur des laines des moutons des présalés, donc autour du Mont-Saint-Michel, carrément. Et c'est une entreprise laine à l'ouest qui m'a fourni justement les laines. Donc je suis vraiment en train d'identifier et aussi de valoriser les savoir-faire, les savoirs de l'autre. et les petits fournisseurs qui font du bon travail et qu'il faut justement mettre en avant. Donc ça c'est vraiment sur la partie préparation, on a fait la vue satellite, on a fait la simplification, les teintures en fait des 20 à 30 kg de laine, ce qui est assez énorme en termes de volume, la laine c'est très léger, teinte en une trentaine de couleurs, et ensuite du coup démarre la résidence, donc il y a un appel en fait à participation locale, donc via les journaux locaux etc. qui est fait par le partenaire, ce qui me permet du coup de faire une première... On fait un premier échange avec toutes les personnes qui sont intéressées. Au début, il y a à peu près 40-50 personnes qui sont intéressées lors de la première réunion. On fait une initiation au toufflage à la teinture végétale. Je leur explique le projet, comment ça va fonctionner, etc. Et après, sur les trois mois de résidence, ça déroule sur plein d'étapes différentes. Donc, ils vont se former au toufflage. Moi, je vais venir les aider. Ils ont à peu près une dizaine d'heures de formation au toufflage avant d'être vraiment validés pour pouvoir travailler sur la grande toile. Il y a aussi des étapes de bobinage, on va réaliser aussi un atelier teinture comme la teinture d'Hélène a été faite en amont par WALL. Là l'idée c'est quand même de pouvoir leur passer un peu de savoir-faire au niveau de la teinture végétale. Donc on fait une journée banalisée que sur de la teinture végétale où je vais identifier des plantes pectorales autour du site de résidence et on va venir faire la cueillette. On va ensuite expérimenter les teintes, ils vont repartir avec un carnet d'échantillonnage, un carnet d'échantillons des différentes teintures, et on va pouvoir expérimenter des pratiques d'ennoblissement textile comme le chibori ou le tétanisme, des choses comme ça. Donc il y a cette partie-là aussi. Et puis on va avancer ensuite, plus ils vont être validés, plus on va travailler justement sur la toile par le toufflage. Et puis il y a énormément d'étapes au final, même de finition, de préparation sur les trois mois de résidence jusqu'à la fin où là on a vraiment une étape de... de finition et d'encollage, on va venir vraiment réaliser les dernières petites finitions de la tapisserie. Donc là, je ne vous en avais pas donné énormément parce qu'il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je n'ai pas tout en tête maintenant, mais en gros, sur les formats de résidence, on ne s'ennuie pas du tout. Et c'est très varié. Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors du coup, tu disais, la teinture réalisée par Hall à la manufacture des Gobelins, Livaden, donc... Hall, c'est les épisodes 17 et 18, je le dis pour les auditeurs qui ont envie d'aller écouter. Livaden, tu en as parlé, Stéphanie, son super travail d'agricultrice, c'est l'épisode 34, j'allais me tromper. Tu as parlé du tuftage, du tufting, je ne sais jamais comment on dit. Est-ce que tu peux expliquer, parce qu'on a beaucoup d'auditeurs passionnés de laine, de tricot et d'emploi de la laine, et moi franchement, tu m'as appris plein de trucs avec les pistolets, les trucs, les machins, et je pense que ça va intéresser beaucoup de monde. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit zoom sur cette... techniques, les différentes applications, comme tu dis il y a 10 heures de formation donc c'est pas non plus anodin est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Dorian Etienne

    Alors le touffetage, premièrement avant d'expliquer la technique réellement, je l'ai utilisé en fait pour plusieurs choses, premièrement pour un projet participatif, c'est une pratique qui est assez ludique, qui est beaucoup moins longue que de la haute fisse ou de la basse fisse pour faire de la tapisserie donc en termes de réalisation qui est pas très très complexe à apprendre, qui demande quand même pas mal d'heures de travail pour pas se tromper, surtout quand on travaille sur les 4 mètres par 2,5 mètres de la toile finale, où il faut pas se tromper, et aussi qui permet de représenter des choses en volume, que je pourrais pas faire en basse lisse ou en haute lisse, donc avoir la topographie du territoire qui est représentée. Donc en fait le toufflage, on travaille sur un cadre vertical, donc là du coup le cadre il fait 4,5 mètres de hauteur, de 4 mètres de hauteur par 4,5 mètres de largeur. Et on vient tendre, du coup, sur tout le cadre, il y a un tour de clou, et on vient tendre une toile de lin dessus. Habituellement, ce n'est pas du lin, la fibre, enfin le... Le textile qui est utilisé spécialement pour le toufflage, c'est un mélange de coton polyester. Premièrement, ce n'est pas 100% naturel comme ce que je voulais. Et deuxièmement, ce n'était pas local. Donc là, j'ai vraiment innové en utilisant une toile de lin, ce que je n'avais jamais vu être fait. Enfin, je n'avais jamais vu que ça avait été fait. Donc c'est vraiment un crash test pour voir si ça fonctionnait ou pas. C'est plus compliqué et moins adapté. Ça se déchire un peu plus, mais on y arrive quand même quand on a vraiment la technique. Donc on travaille en vertical. Le pistolet de toutage, c'est une pratique qui a été inventée en Asie, qui est inspirée de la technique du crochet ou d'autres techniques comme celle-ci qu'on pouvait faire à la main, mais qui est simplifiée, plus rapide, qui reste artisanale. C'est vraiment un outil qui ressemble un peu à une perceuse, mais qui est effectivement électrique ou électrique et pneumatique. Je vais en revenir un peu après. mais en tout cas c'est une technique qui a une cinquantaine d'années et qui s'est démocratisée pour réaliser en tout cas les tapis, enfin des tapis ou de la tapisserie aussi, mais pas vraiment, c'est vraiment plus pour du tapis. Donc cette technique permet en fait de... piqué à travers une toile de lin qui est tendue sur le cadre. On a une aiguille qui vient percer, qui vient ensuite avancer vers le haut, repercer, et tout cela avec le brin de laine qui va venir se ficher dans la toile et avancer comme ça. On a deux possibilités de réalisation. Soit on peut faire le mode loop, le mode boucle, de faire des boucles de l'autre côté, et d'avancer, de remplir des formes comme ça. ou alors le mode cut, le mode toupé, où on vient avoir des comme des U, ça traverse la toile, ça avance de un pas, ça replante, ça remet du coup un brin de laine, ça coupe et ça avance comme ça, ça fait des U. Ce qui permet aussi de régler les différentes hauteurs. Sur les pistolets électriques, on a peu de hauteur, de réglage de hauteur, on est à peu près sur 8 mm à 16 mm de hauteur de touffe. Par contre, sur des pistolets beaucoup plus professionnels, beaucoup plus chers, beaucoup plus complexes à utiliser, on a une variété de hauteur de tout qui est beaucoup plus large. Donc on peut aller de à peu près 2 cm à 7 cm de hauteur, du coup de pouvoir réaliser. Donc toutes les hauteurs topographiques sont faites avec un pistolet pneumatique. Il y a besoin aussi d'un compresseur d'air, il y a une arrivée électrique, mais une arrivée d'air aussi en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok c'était ça, c'était le pistolet pneumatique pour faire vraiment les reliefs importants je me souviens que tu en avais parlé tu m'avais parlé aussi qu'à la fin donc quand tout était mis en place il y avait, alors si j'ai bien en mémoire c'était un arrasage tu recoupais pour que ce soit net, propre cette technique là aussi elle doit reprendre du temps vu que tu es sur une grande surface C'est pour rendre net ça ?

  • Dorian Etienne

    Oui, c'est pour bien finir, c'est-à-dire qu'on ne vient pas retravailler la topographie qui a déjà été faite suivant le réglage de hauteur de tout. D'ailleurs, tout ça a été fait, j'ai oublié de le préciser dans les étapes, mais lors d'une centaine, entre 100 et 150 heures de traçage qu'on vient projeter sur la toile qui est sur le cadre, nuance par nuance, les 20 nuances différentes, et on vient du coup les tracer au posca avec des posca à chaque fois différents, des abréviations différentes pour pas se tromper dans toute l'équipe des 30 habitants qui viennent ponctuellement, donc il y a toute cette table de traçage qui est aussi très intéressante et assez importante dans le projet et du coup j'ai perdu aujourd'hui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je te disais de l'arrasage de venir en fait enlever les petits, pas les petites imperfections mais les petits filant en trop ou un peu qui dépasse je suppose.

  • Dorian Etienne

    C'est ça, vers la fin de la résidence, vers la fin de la tapisserie, on a toute une étape d'arrasage. Retirer quelques millimètres, ce qui permet d'éviter d'avoir un aspect pelucheux, mais vraiment un aspect net. Donc ça a vraiment une autre qualité visuelle au niveau du graphisme et de la texture que ça va donner sur l'œuvre entière. donc on a toute cette étape là et on a une étape aussi d'encollage si vous vous rappelez bien le toufflage on vient simplement passer une boucle et avancer en fait dans la toile mais il n'y a pas de noeud Donc c'est à dire que si on vient tirer sur un des deux fils qui fait le U qui traverse la toile, le fil s'enlève. Donc on a en fait un encolage, donc on vient retirer la toile, la déposer au sol, refaire encore des coulisses sur le sol, et puis ensuite on vient encoler au latex naturel sur tout l'arrière et remettre une toile de lin pour bien finir justement, éviter que les fibres bougent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà d'accord et alors j'avais une question donc du coup tes œuvres ensuite elles sont exposées toujours dans des lieux assez grands vu que c'est des comme tu dis des œuvres magistrales j'ai une question c'est une fois que ton œuvre est faite si ton ta volonté c'est de revenir dans 30 ans t'as utilisé du lin des laines de la coloration végétale alors je remets pas en doute les qualités de teinture d'Aurélia Wolff mais tu acceptes que ton œuvre va évoluer aussi avec le temps. Parce qu'il y a forcément, en 30 ans, selon là où elles vont être conservées, il va quand même y avoir un peu de mouvement. Donc ça, tu l'acceptes dans ton projet de te dire, voilà, ça peut bouger, mais quand même, rendez-vous dans 30 ans pour avoir, comme tu dis, une notion de l'évolution et du territoire, mais aussi d'une œuvre comme ça.

  • Dorian Etienne

    C'est ce qui fait aussi, je trouve, la part de beauté de la tapisserie et de ce projet-ci, qui est en 100% naturel et quasiment 100% local, c'est d'avoir aussi l'œuvre qui va évoluer, effectivement, comme le territoire va évoluer en même temps. Donc on a vraiment ce penchant aussi. Après, il ne faut pas trop qu'elle évolue, parce qu'on a quand même cette idée de diptyque dans 30 ans, il faut quand même qu'on puisse avoir une comparaison et pouvoir les mettre en dialogue l'une avec l'autre. Donc là, il faut faire vraiment attention. aux UV, donc de ne pas exposer directement au soleil, à l'univers solaire, parce que du coup, ça vient casser les couleurs végétales. Et puis, effectivement, au niveau de la conservation, il y a pas mal de précautions de conservation au niveau de la gestion de l'humidité, etc. Par exemple, mais effectivement, ces tapisseries prennent tout leur sens quand elles sont présentées sur le territoire qu'elles représentent. Parce que c'est là, justement, qu'elles vont voir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup là aujourd'hui est-ce que ces oeuvres enfin par exemple pour les gens qui nous écoutent où est-ce qu'ils peuvent aller voir les oeuvres en vrai pour les gens donc notamment de la Bretagne parce qu'essentiellement pour le moment ça se passe en Bretagne

  • Dorian Etienne

    Alors, la tapisserie de la baie du Mont-Saint-Michel vient d'être finie. Là, je suis en train de travailler sur l'exposition. Il y aura une exposition de cette toute nouvelle tapisserie au centre d'information touristique, juste devant le Mont-Saint-Michel, au départ des navettes qui vont au Mont-Saint-Michel, juste après les parcours, dans un grand bâtiment en bois. Ce sera du 5 février jusqu'au 12 mai. de cette année. Il y aura cette première exposition à ce moment-là qui va révéler cette tapisserie qui n'a jamais été présentée pour l'instant, qui vient d'être finie. Il y aura une exposition aussi de la mi-juin à mi-septembre à l'Abbaye de Beauport, une exposition qui va être un peu plus grande, parce qu'elle va présenter trois des tapisseries en même temps, trois des tapisseries sur les quatre de la collection entière, sur tout l'été 2024 à l'Abbaye de Beauport, à Paimpol, Nord-Bretagne. On va avoir une autre exposition aussi à Frennes, à côté de Paris, de septembre à décembre de cette année. Et puis... Là, je suis en train de voir justement pour l'exposition dans les prochains mois à Paris aussi, qui serait du côté de mon travail normalement, mais c'est encore en calage. Donc voilà, elles seront présentées un peu partout. Si ça vous intéresse d'en savoir plus, n'hésitez pas tout simplement à jeter un coup d'œil. Alors là où je poste le plus d'informations concernant les expositions et les présentations, ça va être soit sur les réseaux sociaux, sur Instagram ou alors sur mon site Internet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Que je remettrai dans le descriptif, comme ça les gens pourront suivre. Comme tu dis, les dates et avoir les bonnes infos. Super. Je voulais te demander maintenant des questions un peu plus, comment on va dire ? sur la suite ma question c'est est-ce que demain tu te vois retravailler avec la couleur végétale pas forcément sur de la laine on sait maintenant et même on en parle beaucoup dans le podcast qu'on peut vraiment le faire sur beaucoup de supports est-ce que toi ça te brancherait en tant qu'artiste de continuer cette aventure en gros de la couleur végétale mais sur d'autres supports pour la suite ou est-ce que c'est exclusivement laine et ce type de projet paysage ?

  • Dorian Etienne

    Alors ce sera, de toute façon, c'est dans la pratique et aussi dans la technique exclusivement matériaux naturels, mais effectivement c'est intéressant parce que cette année je vais réaliser énormément d'ateliers scolaires avec des collèges, des lycées, et je vais en fait faire...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une variante de ce projet-ci, avec les mêmes enjeux, les mêmes questionnements, de vue satellite représentée, en participatif, etc., sur le territoire, mais en utilisant pas la technique de la tapisserie, mais la technique du land art, où je vais venir récolter, donc là ce sera à Béli-Lanmère, par exemple, avec un collège de Béline, récolter des matériaux locaux, donc dans la forêt, des branchages, des pierres, des galets, des chutes aussi, possiblement conchilicoles ou des choses comme ça, et de venir, à partir de ces matériaux, faire un archivage de tous ces éléments au niveau des coloris, des formes, et pouvoir ensuite les teindre avec des teintures végétales de la région pour créer une œuvre de Landart, donc une sorte de puzzle géant, qu'on va faire avec tous les géants. de 6 mètres normalement par 3,50 mètres, et qui va représenter du coup la Bélile. et qui va venir aussi être amené, comme ça va être présenté en extérieur, et c'est aussi l'essence du Land Art, à être une œuvre éphémère, une œuvre qui va évoluer au fur et à mesure des semaines, qui va venir se dégrader, où il y a l'herbe qui va pousser dessus, où il y a justement toutes les couleurs qui vont venir s'estomper petit à petit. Ça va justement représenter aussi cette fragilité du territoire et ces enjeux, qu'ils soient écologiques ou sociaux, locaux.

  • Dorian Etienne

    d'accord ok et t'avais parlé la fois dernière aussi et c'est toi qui m'avais appris le terme alors attention à la prononciation des mots japonais le susuji ban peut-être tu sais c'était l'histoire Ouais, les encres qui flottent et tu t'étais dit, tiens, j'aimerais continuer à explorer et en fait, pareil, tu m'avais appris ce terme. Alors, est-ce que tu peux le redire du coup pour que les gens soient...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Suminagashi, en fait, en japonais, ça veut dire encre qui flotte et c'est une des premières techniques d'impression au monde, il me semble. Donc, en fait, par contre, c'est l'impression unique, c'est-à-dire qu'on vient sur un volume d'eau poser une encre assez particulière, une encre japonaise qui vient flotter à la surface et on vient travailler le graphisme comme ça et ensuite poser une feuille de papier donc tout simplement l'encre va venir se déposer sur le papier et la faire sécher donc on a vraiment en fait comme si on pouvait travailler dans un milieu à queue et puis jouer justement sur les textures, les formes souffler dessus etc et ensuite pouvoir imprimer

  • Dorian Etienne

    Et alors là, la question qu'on s'était posée, c'était comment faire parce que les encres se mélangent à l'eau, etc. Donc, ça m'avait intrigué ce que tu voulais creuser. Donc, je suis contente que tu l'aies dit, Sumi Nagashi. Est-ce que tu as d'autres idées d'application de la couleur végétale ? Parce qu'en fait, on a vu que ça pouvait être sur le bois, sur les os, les ongles, les cheveux. On a beaucoup d'acteurs de la coloration capillaire sur le podcast. en fait comme tu dis tu l'as bien résumé c'est des matériaux essentiellement naturels donc en fait le champ il est quand même assez large et pour un artiste et je pense que tu es vraiment le premier purement artiste qu'on a sur le podcast donc je suis vraiment curieuse de voir un peu comment toi tu appréhendes cette couleur végétale comme pas outil mais tu vois ce que je veux dire j'ai pas le mot mais comme manière d'appliquer la couleur et de s'en servir pour tes oeuvres

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors au niveau du procédé, moi en fait je ne vais pas vraiment avoir de réponse tout de suite, parce que je suis vraiment dans une démarche qui est empirique et qui est dans l'expérimental. C'est-à-dire que je vais, effectivement il y a par exemple cette idée de Suminagashi d'essayer de rendre ces teintures végétales, je ne sais pas si c'est réalisé à vous ou pas, c'est vraiment de la recherche, c'est pour ça qu'on en parle, de les rendre par exemple insolubles à l'eau et qu'elles puissent flotter. de manière ou d'une autre, et pouvoir justement pratiquer cette technique du suminagashi avec de la teinture végétale, ou alors plein d'autres choses. En fait, ça va vraiment dépendre... comme il y a cette notion de territoire, de l'inspiration que je vais avoir à un instant T, et en me disant, cette technique et la teinture végétale pourraient être super pour ça. Donc là, c'est vraiment cette démarche artistique que je mène. Je ne vais pas avoir de réponse tout de suite, à part ce projet de Landart que je vais mener l'année prochaine, où le projet est déjà réfléchi. Mais effectivement, c'est une technique que j'affectionne particulièrement, parce qu'il y a vraiment cette... empirique et en même temps de la chimie végétale qui est très intéressant, moi que j'aime beaucoup où on vient essayer de comprendre pourquoi ça réagit comme ça parce qu'il y a tellement de facteurs que c'est pas toujours facile de saisir les différentes réactions qui n'étaient pas prévues mais en tout cas c'est une technique qui est naturelle, qui est écologique contrairement aux autres ...teinture chimique ou alors des encres, par exemple pour le chibori ou des choses comme ça. Donc moi, c'est une technique que je vais continuer à utiliser dans...

  • Dorian Etienne

    dans les prochaines années top est-ce que tu peux nous donner un peu tes inspirations ça peut être des livres qui t'ont plu des comptes Instagram qui t'inspirent des artistes autres qui t'inspirent est-ce que tu peux nous partager un petit peu tes sources d'inspiration en ce moment alors en ce moment euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je réfléchis, parce que c'est toujours quand on pose la question que c'est le plus difficile d'y répondre. Au niveau de teinture végétale, rapidement, je pense qu'il y a le livre Angle de plantes, moi, que j'aime beaucoup.

  • Dorian Etienne

    Elisabeth Dumont.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, qui m'inspire pas mal. Au niveau pas teinture végétale, parce que je vais être limité en teinture végétale aussi, vu que c'est une technique sur des... des dizaines de techniques que j'utilise dans mon travail. Ça va être par exemple des designers-chercheurs qui vont avoir une approche un peu similaire à la mienne. Par exemple, Samy Rio travaille essentiellement le bambou, la notion de localité, la notion aussi d'écologie. Il y en a effectivement un peu plus connus, mais là on est vraiment sur la pratique plutôt technologique, scientifique. Mathieu Lehanner, qui a été lauréat designer de l'année récemment, par exemple, Pierre Charrier aussi qui a une pratique très intéressante. Donc là c'est vraiment plus par contre des designers artistes un peu comme moi. On s'éloigne un peu de la teinture végétale mais effectivement j'ai pas mal d'inspiration et je continue à avoir une sorte de veille culturelle sur ce qui se passe autour pour pouvoir ensuite créer parce qu'on ne s'inspire jamais de rien en fait. On ne crée jamais de rien, on crée toujours de quelque chose. en modélant, en transformant, en prenant une bribe de quelque chose qui existe déjà, en regardant la nature. Donc c'est toujours très important d'avoir cette attention à ce qui nous entoure. Là, par exemple, particulièrement au secteur artistique et créatif.

  • Dorian Etienne

    Est-ce que tu peux, pour revenir aux plantes tectoriales, tu m'avais cité la fois dernière toutes les plantes que vous aviez choisies en cueillette locale, etc. Donc, tu avais parlé du réseda, coréopsis, châtaignier, de la garance, du noyer, de la noix de gale, essentiellement des plantes grandins, qui sont résistantes aux UV, résistantes au lavage, et vraiment des grandins. Est-ce que parmi celles-là, il y en a une pour laquelle tu as eu un coup de cœur ? Parce qu'on a quand même C'est fou, mais peu importe qui essaye la teinture végétale, on a toujours nos chouchous dans soit la plante, soit la couleur qu'elle donne. Il y a quelque chose qui nous plaît. Est-ce que toi, tu peux nous dire quelle est ta plante teintoriale de prédilection, celle qui t'a interpellé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est très dur à répondre à cette question. En fait, ce qui est très dur surtout, c'est que, quels que soient les coloris qu'on va obtenir, quels que soient les mélanges qu'on va faire, la gamme colorée fonctionne toujours en végétal. Parce qu'on est sur des nuances de pastel, des nuances naturelles, qui ne vont pas être flashy et qui vont toujours s'accorder. C'est assez impressionnant. Sur tout l'établissier que j'ai réalisé jusqu'ici, tous les carnets d'échantillonnage de nuanciers que j'ai pu faire, à chaque fois, ça s'accordait. C'est assez fascinant. Je ne saurais pas trop quoi répondre. J'aime beaucoup les nuances de Garance. Bien sûr, après, il y a le classique bleu de la Persique et Rindigo, la Redouille des Teinturiers, qui est toujours très intéressant et qui fonctionne totalement différemment des autres. Les autres procédés de teinture, parce que là du coup on travaille en oxydation à l'air libre, comme la cuve justement, quand on vient monter la cuve en trempant les différentes exsilences, et suivant le nombre de trempes et d'oxydations, que ça va venir faire bleuillir de plus en plus foncé. Donc il y a cette magie-là aussi de l'indigo qui est toujours aussi fascinante, c'est pour ça qu'il y a autant d'adeptes aussi. Je pense que je m'arrêterai à ça. Je pense que sans y avoir réfléchi plus en amont, je pense que c'est les deux qui deviennent à l'esprit.

  • Dorian Etienne

    Ok, très bien. Est-ce que tu as un mot de la fin, un sujet sur lequel je ne t'ai pas lancé, une question que je ne t'ai pas posée, que tu aimerais aborder avant qu'on passe à ton passage de micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Là, je ne sais pas trop. Je vais sûrement sortir un ouvrage sur mon travail qui sera édité par Snap Collective prochainement, dans les prochains mois. On va justement parler de toute cette approche de designer voyageur, cet empirisme de recherche des matériaux, ce caractère de la localité et de l'écologie dans les projets que je mène, et un gros focus sur le projet paysage. Et puis sinon, je vous invite surtout à passer aux expositions prochaines, qui vont être des expositions publiques, en tout cas au Mont-Saint-Michel, c'est un projet gratuit. à l'abbaye de Beauport il me semble que l'entrée doit être à 4 euros, quelque chose comme ça donc voilà, n'hésitez pas à passer voir ça et puis au plaisir de vous croiser

  • Dorian Etienne

    Alors dans le podcast on essaye de faire une chaîne pour montrer que tu vois vraiment la couleur vétale c'est un... C'est une chaîne de valeur, il y a des acteurs qui tournent autour, les fibres naturelles, les artistes, le textile, la cosmétique, bref, c'est une chaîne de valeur. Du coup, c'est chaque invité qui donne un peu un passage de micro à quelqu'un qui trouverait intéressant pour compléter notre exploration de la couleur végétale ou de la partie artistique, etc. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un que tu aimerais que j'aille interviewer pour avoir son échange, son œil, son nouveau regard ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors le problème sur la torture végétale c'est que tous les acteurs avec qui j'ai pu travailler et que j'ai en tête, tu les as déjà interviewés soit Michel Garcia Stéphanie Garret avec Livaden Aurélia avec Wall j'ai pas trop plus d'idées que ça c'est vraiment ceux-là avec qui j'ai pu travailler vraiment échanger qui étaient intéressants D'accord

  • Dorian Etienne

    D'accord ok, bon bah je rappellerai les épisodes donc des personnes que t'as citées parce que comme tu dis on les a eues et les épisodes sont hyper intéressants D'accord à aller écouter. Je remettrai pour les auditeurs les lieux d'exposition, ton site internet, ton compte Instagram pour que les gens puissent suivre ton aventure. Quand ton livre sort, n'hésite pas à me faire un petit clin d'œil. On essaiera de relayer l'info. En tout cas, merci beaucoup parce que comme je te disais, tu es le premier artiste, chercheur, engagé qui mène plein de choses, plein de projets collaboratifs. Je voulais te remercier pour ça. je suis désolée qu'on ait fait un premier enregistrement qui a vraiment l'audio franchement on avait l'impression qu'on était tous les deux au fond de l'eau donc c'était important de réenregistrer donc merci à toi Doriane et à la prochaine en tout cas merci beaucoup merci Pauline à la prochaine Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

⁉️Le tuffting avec de la laine teinte aux couleurs végétales vous connaissez ?


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous rencontrons Dorian Etienne


🎨Nous y parlons du projet Pays'âges, de méthodes, de supports artistiques, de créativité...

Et surtout d'engagements, de sensibilisation et de transmission. Dorian nous partage ses projets, les étapes cruciales ainsi que des techniques, des inspirations japonaises et la volonté de réemployer la couleur végétale à l'avenir dans ses œuvres collaboratives...


Belle écoute 


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  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

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  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Dorianne Etienne sur le podcast A Récovert. Bonjour Dorianne.

  • Dorian Etienne

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on va être transparent avec les auditeurs, on réenregistre avec Dorianne, on est passé du vous au tu et on va approfondir davantage les sujets. On a eu des problèmes de son et on s'est dit communément que pour le confort des auditeurs, c'était mieux de réenregistrer. Alors Dorianne, comme je te disais, moi j'ai entendu parler de toi par Aurélia Wolf, de la marque Hall, qui m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Dorian, il faut absolument que tu regardes les projets qu'il a fait, etc. Donc, avant d'en dire plus, je voudrais que toi, tu puisses te présenter aux auditeurs, nous raconter ton parcours et comment t'en es arrivé, toi, à utiliser la couleur végétale dans tes œuvres.

  • Dorian Etienne

    Alors du coup moi je suis formé en tant que designer d'objets à l'école Boulle, ça c'est au niveau du diplôme et de l'école. Après je me suis en fait formé par moi-même, je suis parti à Taïwan dans l'Institut National d'Artisanat, le NTCRI, pour expérimenter des savoir-faire traditionnels taïwanais autour du bois, de la fibre végétale, de la teinture végétale. de la pierre, du bambou, plein de choses. Et ça a été vraiment une sorte de révélation pour moi, ce qui a fait qu'après ces six mois de résidence, je l'ai lancé, en fait, mon studio de design, qui est basé à Besançon en ce moment, et qui est vraiment tourné vers une approche qui est... En fait, je me définis en tant que designer voyageur, c'est-à-dire que j'ai une approche qui est tournée vers le territoire, les différents territoires où je vais pouvoir m'inscrire, qu'ils soient proches ou lointains en fait. Et je vais aller sur place, m'immerger dans la culture, essayer de comprendre en fait les spécificités du territoire, comprendre les enjeux, les matériaux, les techniques en présence, les différentes personnes aussi créatives qui travaillent sur place et de tout ça réussir à créer de la nouveauté avec aussi un autre regard. parce que du coup, comme je suis étranger dans ce territoire-ci, je vais me rendre compte des détails devenus insignifiants pour les locaux et du coup avoir une autre approche créative, pouvoir créer de nouvelles choses. Donc cette dimension du territoire est très importante dans ce que je fais, avec aussi une fibre écologique dans tous les projets que je mène. Donc voilà, pour résumer ma pratique actuelle, c'est à peu près ces deux points-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors du coup, pour rentrer dans le concret, tu nous as... L'œuvre par laquelle je t'ai connue, c'est l'œuvre Paysage, Pays, âge, l'âge, le temps qui passe, on va dire, qu'on peut voir à l'époque, je pouvais le voir sur le site d'Aurélia Wolff, justement. Et en fait, ça m'a intriguée et interpellée, parce que je me suis dit, en fait, même sans savoir, j'ai compris. ce que c'était et après donc je voyais quelque chose d'aérien quelque chose qui ressemblait comme une vue d'en haut par contre je ne savais pas que c'était avec de la couleur végétale etc enfin bref j'ai trouvé ça hyper original comme approche et j'aimerais bien que tu nous présentes comment tu as construit cette idée de faire ce projet paysage et que tu nous racontes tout ce qui se passe autour de ça parce que c'est un travail de fourmi un travail de collectif hyper intéressant et engagé

  • Dorian Etienne

    Alors tout à fait, en fait, Paysages, c'est un projet que je mène depuis début 2022. Un projet à la base qui est tiré d'un autre projet que j'ai pu réaliser, qui s'appelait Pays rêvé et qui proposait pendant le confinement, en fait, c'est un projet que j'ai réalisé pendant ce temps-là, qui proposait des objets décoratifs d'intérieur, donc des tapis, des appliques lumineuses, du mobilier qui... ...représentait et qui était inspiré de vues satellites de territoires lointains, dans l'idée d'avoir chez soi des objets qui permettaient de s'évader, qui permettaient de voyager alors qu'on était tous coattrés chez nous. Donc ce projet a été... repenser, requestionner, pour répondre à un appel, l'appel du ministère de la Culture qui s'appelle Monde Nouveau, où le projet a été lauréat, et où j'ai vraiment tourné, donc là, pour y rêver mes paysages, vers quelque chose de plus local, en travaillant sur place, quelque chose aussi, du coup, de participatif. Donc tout ça, je vais pouvoir le développer un peu plus tard, mais effectivement, cette genèse s'est faite lors du confinement, et puis a été remaniée. Donc ça, c'est plutôt la... Ce qui est plutôt intéressant avec ce projet, c'est qu'on a trois étapes différentes et trois secteurs artistiques différents. Au niveau de la méthodologie du projet, faire que ce soit cohérent, que tout fonctionne, tout simplement avec autant d'acteurs qui sont impliqués, ça c'est vraiment la partie design, on va dire, de conception, de cohérence d'un projet. Par contre, en termes de réalisation, on est vraiment plus sur de l'artisanat, on est sur de la tapisserie, du tout-fage, de la teinture végétale. Et au niveau de la finalité, par contre, on est plutôt sur une œuvre d'art. Donc on vient mélanger ces trois secteurs-là, ces trois métiers, on va dire. Ça fait un tout de ce projet qui est en fait une collection qui est amenée à se développer petit à petit et qui est surtout amenée à se déployer sous la forme d'un protocole qui est reproductible mais qui est à chaque fois spécifique, unique, suivant les territoires où je l'emmène.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que j'allais dire c'est vraiment c'est de l'art engagé et très ancré local très unique par le territoire que tu viens cibler et donc ce que j'avais envie de te poser comme question c'est on va revenir après sur la technique comme on s'était dit on va détailler exactement tous les process ce qui fait le lien avec le podcast c'est que j'ai compris que tu utilisais, que tu t'es entourée, que tu utilisais des couleurs végétales locales pour teindre les laines locales, pour faire du tuffeting, dont je ne connaissais pas la méthode, et tu nous l'expliqueras tout à l'heure, pour réaliser cette œuvre engagée et venir apporter aux personnes qui viennent voir tes œuvres un message, mais aussi un message sur une œuvre, ça peut être collectif, les matériaux employés peuvent être locaux, vraiment ancrés dans le territoire, et tu passes ton message de du temps qui passe et de l'évolution des territoires, du changement climatique, enfin quand même, parce que je pense que ton idée, c'était de faire une tapisserie et 20 ans après, en refaire une autre et voir l'évolution, si j'avais bien tout saisi.

  • Dorian Etienne

    Oui, tout à fait, c'est ça. En fait, pour résumer, le projet Paysages est un projet qui, à la date d'aujourd'hui, s'est déployé déjà sur quatre territoires, en Bretagne et en Normandie. Je viens de terminer la dernière résidence au Mont-Saint-Michel. réaliser des œuvres monumentales, des tapisseries témoignages, c'est comme ça que je les appelle, qui font 4 mètres par 2,5 mètres, et qui représentent une vue satellite, une vue du ciel d'un territoire, et je vais réaliser cette tapisserie de ces territoires-là sur le site de représentation, c'est-à-dire que je suis vraiment local, et tout ça aussi avec des matériaux à chaque fois, qui sont sur la cartographie qui est représentée. Donc à chaque fois des mat... le territoire est représenté, mais en même temps, même sans cette esthétique et ce graphisme de la vue satellite, en tant que tel, les matériaux de l'œuvre d'art, de la tapisserie, représentent le territoire. C'est-à-dire que là, la dernière au Mont-Saint-Michel va être totalement différente en termes de fibres utilisées, de plantes teintoriales utilisées, tous les matériaux locaux que je vais pouvoir utiliser, contrairement à la prochaine, par exemple, que je vais pouvoir faire dans le sud de la France, ou des choses comme ça, ça va être vraiment les matériaux qui vont complètement varier, les textures, et ça va personnaliser, personnifier aussi. les spécificités des territoires. Donc cette tapisserie représente... Effectivement, comme vous l'avez dit Pauline, l'idée c'est de revenir dans 30 ans à chaque fois, pour chacune des tapisseries que j'ai pu réaliser, et d'en réaliser une deuxième, de faire en fait une reproduction. pour avoir un diptyque avant-après qui mette en avant l'évolution du territoire et qui puisse témoigner de cette évolution. Ce projet est vraiment, comme vous l'avez compris, basé sur le thème de la localité en termes des matériaux, des vues, de la réalisation sur site, mais aussi, il ne pourrait pas fonctionner, et c'est vraiment ça la forte valeur ajoutée, en tout cas pour moi, c'est ça que j'aime dans ce projet-ci, c'est que c'est un projet qui est participatif, c'est-à-dire que c'est un projet qui va impliquer directement Sur la durée entière de résidence, qui est à peu près de trois mois, on a à peu près 1200 heures de travail à 2000 heures de travail par tapisserie, ce qui est assez énorme. Là, j'implique une équipe de 20 à 30 habitants sur chacune des réalisations qui viennent apprendre à mes côtés les techniques de touffetage, de la teinture végétale et qui viennent réaliser à mes côtés l'œuvre de leur territoire. Ils sont co-créatifs. qui sont dans la peau d'un artiste, ils viennent apprendre de moi, moi j'apprends d'eux aussi énormément, et il y a vraiment des liens qui se tissent, ça fait comme une petite famille à la fin, et on est amené comme ça au fur et à mesure, il y a une à deux demi-journées par semaine sur les trois mois de résidence, et du coup on vient créer l'œuvre, et on a vraiment aussi cette durée de création qui est très très longue. Si on se rend compte justement de la réalisation, là dans un monde où tout va de plus en plus vite, là le temps est très très long, même si ce n'est pas de la tapisserie haute-lisse ou basse-lisse, là ça serait encore plus long, là on est vraiment sur une technique de toufflage. Et d'ailleurs cette technique va me permettre aussi de représenter une autre donnée, une autre dimension du paysage, ce qui est la topographie, c'est une œuvre aussi qui est en relief, qui est de grande dimension, mais qui en plus épouse les reliefs, la topographie du territoire présent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça qui est incroyable et alors du coup est-ce que vous pouvez enfin du coup on est repassé au vous mais est-ce que tu peux nous réexpliquer les différents pas ateliers pas étapes mais tu vois comment ça s'enchaîne comment tu démarres est-ce que tu t'avais dit une vue satellite est-ce que ça démarre par là j'ai vu dans ta vidéo que je mettrais en lien de l'épisode qui est génial ça explique vraiment super bien le projet elle est vraiment elle est vraiment inspirante cette vidéo franchement hyper bien réussie est-ce que tu peux l'expliquer à l'audio parce qu'ils auront la vidéo du coup mais est-ce que tu peux expliquer les différentes étapes les différentes personnes qui interviennent pour aboutir à ça et la technique de tuftage que tu m'as enseigné parce que du coup je ne connaissais pas du tout donc je pense que ça va intéresser les auditeurs

  • Dorian Etienne

    Alors en fait, au niveau des étapes en tant que telles, il y en a plus de 500. Sur un projet de telle ampleur comme celle-ci, je parle de grosses étapes, je ne parle pas de petites étapes, sinon là on se fera l'erreur en milliers. Mais en grandes étapes, il y a d'abord une identification d'un territoire à risque, d'un territoire en évolution. Donc là, sur les premiers paysages que j'ai pu réaliser, les premières tapisseries, on est vraiment sur des territoires qui sont littoraux. Donc avec la montée des eaux, le dérèglement écologique, aussi l'assèchement de zones humides ou des choses comme ça, mais l'idée c'est de le déployer aussi dans le futur sur d'autres territoires en évolution. Il peut être par exemple aussi de venir identifier des métropoles et de comprendre, de retrouver des cartes d'il y a 50 ans. et en fait d'en refaire une aujourd'hui et de pouvoir avoir comme ça toujours cette notion d'évolution des territoires avec ce format de jus satellites assez dézoomé. Donc vraiment montrer cette évolution toujours en partie. Mais j'ai un peu dérivé. Donc au niveau des étapes... On est vraiment sur d'abord une identification de territoire et une identification de porteur de projet, c'est-à-dire de partenaire qui va venir m'aider à trouver un atelier, une salle de résidence sur place pour pouvoir travailler, et aussi qui va pouvoir m'aider à co-construire ce budget avec les différents partenaires financeurs, qui peuvent être la DRAC, qui peuvent être le ministère de la Culture, qui peuvent être pas mal de choses, du mécénat, etc. Donc il y a toute cette... L'étape préparative qui est un peu moins fun mais qui est obligatoire. Ensuite, j'ai vraiment un mois à peu près de préparation avant de démarrer la résidence. Donc ça va être d'identifier, choisir, sélectionner la vue satellite. de la retravailler parce que du coup on travaille par touffage et par peinture végétale donc des techniques qui nous permettent de réaliser des aplats de couleurs en fait. Mais on n'est pas comme sur une image numérique en pixels par pixels, on est vraiment en aplats comme de la peinture. Donc il faut simplifier un petit peu les couleurs, justement, enfin les formes, les aplats. Donc on a quand même un niveau de détail qui est assez précis, on peut travailler sur un niveau de détail d'un demi centimètre carré à peu près. Mais il faut simplifier aussi. ces aplats, ces formes réalisées par tout stage, mais aussi le nombre de couleurs, parce qu'on ne peut pas avoir deux, enfin on pourrait, mais ça demanderait un temps de malade, d'avoir 250 couleurs pour représenter la tabisserie. Là, on est à peu près entre une quinzaine et une trentaine de nuances colorées qui sont réalisées en teinture végétale locale. Donc pour les teintures, je m'appuie sur des fermes teintoriales locales. Donc là, les... Les quatre premières tapisseries sont plutôt côté Bretagne-Normandie. J'ai surtout travaillé avec Stéphanie Garé de l'IVADEN, qui m'a fourni énormément de plantes teintes territoriales, de Reseda, de Garance, de Persil, de Carindigo, etc. pour aider toutes les couleurs. Et je me suis appuyé aussi sur l'expertise d'Aurélia Wolf, de l'atelier Wohl à Paris, en partenariat avec le mobilier national. Le groupe national nous a prêté des ateliers royaux de la manufacture pour réaliser les teintures de grandes quantités de laine avec tous les outillages, les cuves, etc. adaptés pour des grandes quantités comme celle-ci. Et donc du coup vraiment il y a cette expertise de l'atelier WALL qui est très très importante pour l'échantillonnage et ensuite la sélection par rapport aux nuanciers que j'ai pu ressortir justement de la vue satellite. Et ensuite je travaille aussi avec des petits fournisseurs locaux donc là qui vont différer au niveau des fibres qui sont tout faits donc qui réalisent la tapisserie. On est sur pour l'instant sur une toile de lin bretonne ou normande suivant le... la localité du projet. On est sur de la laine, du coup, pour les trois premières qui étaient faites en Bretagne, des monts d'arrêt, donc avec l'entreprise Boucle Laine. Et pour celle-ci, là, au Mont-Saint-Michel, cette nouvelle tapisserie témoignage, j'ai travaillé encore plus local. Donc là, on est sur des laines des moutons des présalés, donc autour du Mont-Saint-Michel, carrément. Et c'est une entreprise laine à l'ouest qui m'a fourni justement les laines. Donc je suis vraiment en train d'identifier et aussi de valoriser les savoir-faire, les savoirs de l'autre. et les petits fournisseurs qui font du bon travail et qu'il faut justement mettre en avant. Donc ça c'est vraiment sur la partie préparation, on a fait la vue satellite, on a fait la simplification, les teintures en fait des 20 à 30 kg de laine, ce qui est assez énorme en termes de volume, la laine c'est très léger, teinte en une trentaine de couleurs, et ensuite du coup démarre la résidence, donc il y a un appel en fait à participation locale, donc via les journaux locaux etc. qui est fait par le partenaire, ce qui me permet du coup de faire une première... On fait un premier échange avec toutes les personnes qui sont intéressées. Au début, il y a à peu près 40-50 personnes qui sont intéressées lors de la première réunion. On fait une initiation au toufflage à la teinture végétale. Je leur explique le projet, comment ça va fonctionner, etc. Et après, sur les trois mois de résidence, ça déroule sur plein d'étapes différentes. Donc, ils vont se former au toufflage. Moi, je vais venir les aider. Ils ont à peu près une dizaine d'heures de formation au toufflage avant d'être vraiment validés pour pouvoir travailler sur la grande toile. Il y a aussi des étapes de bobinage, on va réaliser aussi un atelier teinture comme la teinture d'Hélène a été faite en amont par WALL. Là l'idée c'est quand même de pouvoir leur passer un peu de savoir-faire au niveau de la teinture végétale. Donc on fait une journée banalisée que sur de la teinture végétale où je vais identifier des plantes pectorales autour du site de résidence et on va venir faire la cueillette. On va ensuite expérimenter les teintes, ils vont repartir avec un carnet d'échantillonnage, un carnet d'échantillons des différentes teintures, et on va pouvoir expérimenter des pratiques d'ennoblissement textile comme le chibori ou le tétanisme, des choses comme ça. Donc il y a cette partie-là aussi. Et puis on va avancer ensuite, plus ils vont être validés, plus on va travailler justement sur la toile par le toufflage. Et puis il y a énormément d'étapes au final, même de finition, de préparation sur les trois mois de résidence jusqu'à la fin où là on a vraiment une étape de... de finition et d'encollage, on va venir vraiment réaliser les dernières petites finitions de la tapisserie. Donc là, je ne vous en avais pas donné énormément parce qu'il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je n'ai pas tout en tête maintenant, mais en gros, sur les formats de résidence, on ne s'ennuie pas du tout. Et c'est très varié. Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors du coup, tu disais, la teinture réalisée par Hall à la manufacture des Gobelins, Livaden, donc... Hall, c'est les épisodes 17 et 18, je le dis pour les auditeurs qui ont envie d'aller écouter. Livaden, tu en as parlé, Stéphanie, son super travail d'agricultrice, c'est l'épisode 34, j'allais me tromper. Tu as parlé du tuftage, du tufting, je ne sais jamais comment on dit. Est-ce que tu peux expliquer, parce qu'on a beaucoup d'auditeurs passionnés de laine, de tricot et d'emploi de la laine, et moi franchement, tu m'as appris plein de trucs avec les pistolets, les trucs, les machins, et je pense que ça va intéresser beaucoup de monde. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit zoom sur cette... techniques, les différentes applications, comme tu dis il y a 10 heures de formation donc c'est pas non plus anodin est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Dorian Etienne

    Alors le touffetage, premièrement avant d'expliquer la technique réellement, je l'ai utilisé en fait pour plusieurs choses, premièrement pour un projet participatif, c'est une pratique qui est assez ludique, qui est beaucoup moins longue que de la haute fisse ou de la basse fisse pour faire de la tapisserie donc en termes de réalisation qui est pas très très complexe à apprendre, qui demande quand même pas mal d'heures de travail pour pas se tromper, surtout quand on travaille sur les 4 mètres par 2,5 mètres de la toile finale, où il faut pas se tromper, et aussi qui permet de représenter des choses en volume, que je pourrais pas faire en basse lisse ou en haute lisse, donc avoir la topographie du territoire qui est représentée. Donc en fait le toufflage, on travaille sur un cadre vertical, donc là du coup le cadre il fait 4,5 mètres de hauteur, de 4 mètres de hauteur par 4,5 mètres de largeur. Et on vient tendre, du coup, sur tout le cadre, il y a un tour de clou, et on vient tendre une toile de lin dessus. Habituellement, ce n'est pas du lin, la fibre, enfin le... Le textile qui est utilisé spécialement pour le toufflage, c'est un mélange de coton polyester. Premièrement, ce n'est pas 100% naturel comme ce que je voulais. Et deuxièmement, ce n'était pas local. Donc là, j'ai vraiment innové en utilisant une toile de lin, ce que je n'avais jamais vu être fait. Enfin, je n'avais jamais vu que ça avait été fait. Donc c'est vraiment un crash test pour voir si ça fonctionnait ou pas. C'est plus compliqué et moins adapté. Ça se déchire un peu plus, mais on y arrive quand même quand on a vraiment la technique. Donc on travaille en vertical. Le pistolet de toutage, c'est une pratique qui a été inventée en Asie, qui est inspirée de la technique du crochet ou d'autres techniques comme celle-ci qu'on pouvait faire à la main, mais qui est simplifiée, plus rapide, qui reste artisanale. C'est vraiment un outil qui ressemble un peu à une perceuse, mais qui est effectivement électrique ou électrique et pneumatique. Je vais en revenir un peu après. mais en tout cas c'est une technique qui a une cinquantaine d'années et qui s'est démocratisée pour réaliser en tout cas les tapis, enfin des tapis ou de la tapisserie aussi, mais pas vraiment, c'est vraiment plus pour du tapis. Donc cette technique permet en fait de... piqué à travers une toile de lin qui est tendue sur le cadre. On a une aiguille qui vient percer, qui vient ensuite avancer vers le haut, repercer, et tout cela avec le brin de laine qui va venir se ficher dans la toile et avancer comme ça. On a deux possibilités de réalisation. Soit on peut faire le mode loop, le mode boucle, de faire des boucles de l'autre côté, et d'avancer, de remplir des formes comme ça. ou alors le mode cut, le mode toupé, où on vient avoir des comme des U, ça traverse la toile, ça avance de un pas, ça replante, ça remet du coup un brin de laine, ça coupe et ça avance comme ça, ça fait des U. Ce qui permet aussi de régler les différentes hauteurs. Sur les pistolets électriques, on a peu de hauteur, de réglage de hauteur, on est à peu près sur 8 mm à 16 mm de hauteur de touffe. Par contre, sur des pistolets beaucoup plus professionnels, beaucoup plus chers, beaucoup plus complexes à utiliser, on a une variété de hauteur de tout qui est beaucoup plus large. Donc on peut aller de à peu près 2 cm à 7 cm de hauteur, du coup de pouvoir réaliser. Donc toutes les hauteurs topographiques sont faites avec un pistolet pneumatique. Il y a besoin aussi d'un compresseur d'air, il y a une arrivée électrique, mais une arrivée d'air aussi en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok c'était ça, c'était le pistolet pneumatique pour faire vraiment les reliefs importants je me souviens que tu en avais parlé tu m'avais parlé aussi qu'à la fin donc quand tout était mis en place il y avait, alors si j'ai bien en mémoire c'était un arrasage tu recoupais pour que ce soit net, propre cette technique là aussi elle doit reprendre du temps vu que tu es sur une grande surface C'est pour rendre net ça ?

  • Dorian Etienne

    Oui, c'est pour bien finir, c'est-à-dire qu'on ne vient pas retravailler la topographie qui a déjà été faite suivant le réglage de hauteur de tout. D'ailleurs, tout ça a été fait, j'ai oublié de le préciser dans les étapes, mais lors d'une centaine, entre 100 et 150 heures de traçage qu'on vient projeter sur la toile qui est sur le cadre, nuance par nuance, les 20 nuances différentes, et on vient du coup les tracer au posca avec des posca à chaque fois différents, des abréviations différentes pour pas se tromper dans toute l'équipe des 30 habitants qui viennent ponctuellement, donc il y a toute cette table de traçage qui est aussi très intéressante et assez importante dans le projet et du coup j'ai perdu aujourd'hui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je te disais de l'arrasage de venir en fait enlever les petits, pas les petites imperfections mais les petits filant en trop ou un peu qui dépasse je suppose.

  • Dorian Etienne

    C'est ça, vers la fin de la résidence, vers la fin de la tapisserie, on a toute une étape d'arrasage. Retirer quelques millimètres, ce qui permet d'éviter d'avoir un aspect pelucheux, mais vraiment un aspect net. Donc ça a vraiment une autre qualité visuelle au niveau du graphisme et de la texture que ça va donner sur l'œuvre entière. donc on a toute cette étape là et on a une étape aussi d'encollage si vous vous rappelez bien le toufflage on vient simplement passer une boucle et avancer en fait dans la toile mais il n'y a pas de noeud Donc c'est à dire que si on vient tirer sur un des deux fils qui fait le U qui traverse la toile, le fil s'enlève. Donc on a en fait un encolage, donc on vient retirer la toile, la déposer au sol, refaire encore des coulisses sur le sol, et puis ensuite on vient encoler au latex naturel sur tout l'arrière et remettre une toile de lin pour bien finir justement, éviter que les fibres bougent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà d'accord et alors j'avais une question donc du coup tes œuvres ensuite elles sont exposées toujours dans des lieux assez grands vu que c'est des comme tu dis des œuvres magistrales j'ai une question c'est une fois que ton œuvre est faite si ton ta volonté c'est de revenir dans 30 ans t'as utilisé du lin des laines de la coloration végétale alors je remets pas en doute les qualités de teinture d'Aurélia Wolff mais tu acceptes que ton œuvre va évoluer aussi avec le temps. Parce qu'il y a forcément, en 30 ans, selon là où elles vont être conservées, il va quand même y avoir un peu de mouvement. Donc ça, tu l'acceptes dans ton projet de te dire, voilà, ça peut bouger, mais quand même, rendez-vous dans 30 ans pour avoir, comme tu dis, une notion de l'évolution et du territoire, mais aussi d'une œuvre comme ça.

  • Dorian Etienne

    C'est ce qui fait aussi, je trouve, la part de beauté de la tapisserie et de ce projet-ci, qui est en 100% naturel et quasiment 100% local, c'est d'avoir aussi l'œuvre qui va évoluer, effectivement, comme le territoire va évoluer en même temps. Donc on a vraiment ce penchant aussi. Après, il ne faut pas trop qu'elle évolue, parce qu'on a quand même cette idée de diptyque dans 30 ans, il faut quand même qu'on puisse avoir une comparaison et pouvoir les mettre en dialogue l'une avec l'autre. Donc là, il faut faire vraiment attention. aux UV, donc de ne pas exposer directement au soleil, à l'univers solaire, parce que du coup, ça vient casser les couleurs végétales. Et puis, effectivement, au niveau de la conservation, il y a pas mal de précautions de conservation au niveau de la gestion de l'humidité, etc. Par exemple, mais effectivement, ces tapisseries prennent tout leur sens quand elles sont présentées sur le territoire qu'elles représentent. Parce que c'est là, justement, qu'elles vont voir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup là aujourd'hui est-ce que ces oeuvres enfin par exemple pour les gens qui nous écoutent où est-ce qu'ils peuvent aller voir les oeuvres en vrai pour les gens donc notamment de la Bretagne parce qu'essentiellement pour le moment ça se passe en Bretagne

  • Dorian Etienne

    Alors, la tapisserie de la baie du Mont-Saint-Michel vient d'être finie. Là, je suis en train de travailler sur l'exposition. Il y aura une exposition de cette toute nouvelle tapisserie au centre d'information touristique, juste devant le Mont-Saint-Michel, au départ des navettes qui vont au Mont-Saint-Michel, juste après les parcours, dans un grand bâtiment en bois. Ce sera du 5 février jusqu'au 12 mai. de cette année. Il y aura cette première exposition à ce moment-là qui va révéler cette tapisserie qui n'a jamais été présentée pour l'instant, qui vient d'être finie. Il y aura une exposition aussi de la mi-juin à mi-septembre à l'Abbaye de Beauport, une exposition qui va être un peu plus grande, parce qu'elle va présenter trois des tapisseries en même temps, trois des tapisseries sur les quatre de la collection entière, sur tout l'été 2024 à l'Abbaye de Beauport, à Paimpol, Nord-Bretagne. On va avoir une autre exposition aussi à Frennes, à côté de Paris, de septembre à décembre de cette année. Et puis... Là, je suis en train de voir justement pour l'exposition dans les prochains mois à Paris aussi, qui serait du côté de mon travail normalement, mais c'est encore en calage. Donc voilà, elles seront présentées un peu partout. Si ça vous intéresse d'en savoir plus, n'hésitez pas tout simplement à jeter un coup d'œil. Alors là où je poste le plus d'informations concernant les expositions et les présentations, ça va être soit sur les réseaux sociaux, sur Instagram ou alors sur mon site Internet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Que je remettrai dans le descriptif, comme ça les gens pourront suivre. Comme tu dis, les dates et avoir les bonnes infos. Super. Je voulais te demander maintenant des questions un peu plus, comment on va dire ? sur la suite ma question c'est est-ce que demain tu te vois retravailler avec la couleur végétale pas forcément sur de la laine on sait maintenant et même on en parle beaucoup dans le podcast qu'on peut vraiment le faire sur beaucoup de supports est-ce que toi ça te brancherait en tant qu'artiste de continuer cette aventure en gros de la couleur végétale mais sur d'autres supports pour la suite ou est-ce que c'est exclusivement laine et ce type de projet paysage ?

  • Dorian Etienne

    Alors ce sera, de toute façon, c'est dans la pratique et aussi dans la technique exclusivement matériaux naturels, mais effectivement c'est intéressant parce que cette année je vais réaliser énormément d'ateliers scolaires avec des collèges, des lycées, et je vais en fait faire...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une variante de ce projet-ci, avec les mêmes enjeux, les mêmes questionnements, de vue satellite représentée, en participatif, etc., sur le territoire, mais en utilisant pas la technique de la tapisserie, mais la technique du land art, où je vais venir récolter, donc là ce sera à Béli-Lanmère, par exemple, avec un collège de Béline, récolter des matériaux locaux, donc dans la forêt, des branchages, des pierres, des galets, des chutes aussi, possiblement conchilicoles ou des choses comme ça, et de venir, à partir de ces matériaux, faire un archivage de tous ces éléments au niveau des coloris, des formes, et pouvoir ensuite les teindre avec des teintures végétales de la région pour créer une œuvre de Landart, donc une sorte de puzzle géant, qu'on va faire avec tous les géants. de 6 mètres normalement par 3,50 mètres, et qui va représenter du coup la Bélile. et qui va venir aussi être amené, comme ça va être présenté en extérieur, et c'est aussi l'essence du Land Art, à être une œuvre éphémère, une œuvre qui va évoluer au fur et à mesure des semaines, qui va venir se dégrader, où il y a l'herbe qui va pousser dessus, où il y a justement toutes les couleurs qui vont venir s'estomper petit à petit. Ça va justement représenter aussi cette fragilité du territoire et ces enjeux, qu'ils soient écologiques ou sociaux, locaux.

  • Dorian Etienne

    d'accord ok et t'avais parlé la fois dernière aussi et c'est toi qui m'avais appris le terme alors attention à la prononciation des mots japonais le susuji ban peut-être tu sais c'était l'histoire Ouais, les encres qui flottent et tu t'étais dit, tiens, j'aimerais continuer à explorer et en fait, pareil, tu m'avais appris ce terme. Alors, est-ce que tu peux le redire du coup pour que les gens soient...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Suminagashi, en fait, en japonais, ça veut dire encre qui flotte et c'est une des premières techniques d'impression au monde, il me semble. Donc, en fait, par contre, c'est l'impression unique, c'est-à-dire qu'on vient sur un volume d'eau poser une encre assez particulière, une encre japonaise qui vient flotter à la surface et on vient travailler le graphisme comme ça et ensuite poser une feuille de papier donc tout simplement l'encre va venir se déposer sur le papier et la faire sécher donc on a vraiment en fait comme si on pouvait travailler dans un milieu à queue et puis jouer justement sur les textures, les formes souffler dessus etc et ensuite pouvoir imprimer

  • Dorian Etienne

    Et alors là, la question qu'on s'était posée, c'était comment faire parce que les encres se mélangent à l'eau, etc. Donc, ça m'avait intrigué ce que tu voulais creuser. Donc, je suis contente que tu l'aies dit, Sumi Nagashi. Est-ce que tu as d'autres idées d'application de la couleur végétale ? Parce qu'en fait, on a vu que ça pouvait être sur le bois, sur les os, les ongles, les cheveux. On a beaucoup d'acteurs de la coloration capillaire sur le podcast. en fait comme tu dis tu l'as bien résumé c'est des matériaux essentiellement naturels donc en fait le champ il est quand même assez large et pour un artiste et je pense que tu es vraiment le premier purement artiste qu'on a sur le podcast donc je suis vraiment curieuse de voir un peu comment toi tu appréhendes cette couleur végétale comme pas outil mais tu vois ce que je veux dire j'ai pas le mot mais comme manière d'appliquer la couleur et de s'en servir pour tes oeuvres

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors au niveau du procédé, moi en fait je ne vais pas vraiment avoir de réponse tout de suite, parce que je suis vraiment dans une démarche qui est empirique et qui est dans l'expérimental. C'est-à-dire que je vais, effectivement il y a par exemple cette idée de Suminagashi d'essayer de rendre ces teintures végétales, je ne sais pas si c'est réalisé à vous ou pas, c'est vraiment de la recherche, c'est pour ça qu'on en parle, de les rendre par exemple insolubles à l'eau et qu'elles puissent flotter. de manière ou d'une autre, et pouvoir justement pratiquer cette technique du suminagashi avec de la teinture végétale, ou alors plein d'autres choses. En fait, ça va vraiment dépendre... comme il y a cette notion de territoire, de l'inspiration que je vais avoir à un instant T, et en me disant, cette technique et la teinture végétale pourraient être super pour ça. Donc là, c'est vraiment cette démarche artistique que je mène. Je ne vais pas avoir de réponse tout de suite, à part ce projet de Landart que je vais mener l'année prochaine, où le projet est déjà réfléchi. Mais effectivement, c'est une technique que j'affectionne particulièrement, parce qu'il y a vraiment cette... empirique et en même temps de la chimie végétale qui est très intéressant, moi que j'aime beaucoup où on vient essayer de comprendre pourquoi ça réagit comme ça parce qu'il y a tellement de facteurs que c'est pas toujours facile de saisir les différentes réactions qui n'étaient pas prévues mais en tout cas c'est une technique qui est naturelle, qui est écologique contrairement aux autres ...teinture chimique ou alors des encres, par exemple pour le chibori ou des choses comme ça. Donc moi, c'est une technique que je vais continuer à utiliser dans...

  • Dorian Etienne

    dans les prochaines années top est-ce que tu peux nous donner un peu tes inspirations ça peut être des livres qui t'ont plu des comptes Instagram qui t'inspirent des artistes autres qui t'inspirent est-ce que tu peux nous partager un petit peu tes sources d'inspiration en ce moment alors en ce moment euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je réfléchis, parce que c'est toujours quand on pose la question que c'est le plus difficile d'y répondre. Au niveau de teinture végétale, rapidement, je pense qu'il y a le livre Angle de plantes, moi, que j'aime beaucoup.

  • Dorian Etienne

    Elisabeth Dumont.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, qui m'inspire pas mal. Au niveau pas teinture végétale, parce que je vais être limité en teinture végétale aussi, vu que c'est une technique sur des... des dizaines de techniques que j'utilise dans mon travail. Ça va être par exemple des designers-chercheurs qui vont avoir une approche un peu similaire à la mienne. Par exemple, Samy Rio travaille essentiellement le bambou, la notion de localité, la notion aussi d'écologie. Il y en a effectivement un peu plus connus, mais là on est vraiment sur la pratique plutôt technologique, scientifique. Mathieu Lehanner, qui a été lauréat designer de l'année récemment, par exemple, Pierre Charrier aussi qui a une pratique très intéressante. Donc là c'est vraiment plus par contre des designers artistes un peu comme moi. On s'éloigne un peu de la teinture végétale mais effectivement j'ai pas mal d'inspiration et je continue à avoir une sorte de veille culturelle sur ce qui se passe autour pour pouvoir ensuite créer parce qu'on ne s'inspire jamais de rien en fait. On ne crée jamais de rien, on crée toujours de quelque chose. en modélant, en transformant, en prenant une bribe de quelque chose qui existe déjà, en regardant la nature. Donc c'est toujours très important d'avoir cette attention à ce qui nous entoure. Là, par exemple, particulièrement au secteur artistique et créatif.

  • Dorian Etienne

    Est-ce que tu peux, pour revenir aux plantes tectoriales, tu m'avais cité la fois dernière toutes les plantes que vous aviez choisies en cueillette locale, etc. Donc, tu avais parlé du réseda, coréopsis, châtaignier, de la garance, du noyer, de la noix de gale, essentiellement des plantes grandins, qui sont résistantes aux UV, résistantes au lavage, et vraiment des grandins. Est-ce que parmi celles-là, il y en a une pour laquelle tu as eu un coup de cœur ? Parce qu'on a quand même C'est fou, mais peu importe qui essaye la teinture végétale, on a toujours nos chouchous dans soit la plante, soit la couleur qu'elle donne. Il y a quelque chose qui nous plaît. Est-ce que toi, tu peux nous dire quelle est ta plante teintoriale de prédilection, celle qui t'a interpellé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est très dur à répondre à cette question. En fait, ce qui est très dur surtout, c'est que, quels que soient les coloris qu'on va obtenir, quels que soient les mélanges qu'on va faire, la gamme colorée fonctionne toujours en végétal. Parce qu'on est sur des nuances de pastel, des nuances naturelles, qui ne vont pas être flashy et qui vont toujours s'accorder. C'est assez impressionnant. Sur tout l'établissier que j'ai réalisé jusqu'ici, tous les carnets d'échantillonnage de nuanciers que j'ai pu faire, à chaque fois, ça s'accordait. C'est assez fascinant. Je ne saurais pas trop quoi répondre. J'aime beaucoup les nuances de Garance. Bien sûr, après, il y a le classique bleu de la Persique et Rindigo, la Redouille des Teinturiers, qui est toujours très intéressant et qui fonctionne totalement différemment des autres. Les autres procédés de teinture, parce que là du coup on travaille en oxydation à l'air libre, comme la cuve justement, quand on vient monter la cuve en trempant les différentes exsilences, et suivant le nombre de trempes et d'oxydations, que ça va venir faire bleuillir de plus en plus foncé. Donc il y a cette magie-là aussi de l'indigo qui est toujours aussi fascinante, c'est pour ça qu'il y a autant d'adeptes aussi. Je pense que je m'arrêterai à ça. Je pense que sans y avoir réfléchi plus en amont, je pense que c'est les deux qui deviennent à l'esprit.

  • Dorian Etienne

    Ok, très bien. Est-ce que tu as un mot de la fin, un sujet sur lequel je ne t'ai pas lancé, une question que je ne t'ai pas posée, que tu aimerais aborder avant qu'on passe à ton passage de micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Là, je ne sais pas trop. Je vais sûrement sortir un ouvrage sur mon travail qui sera édité par Snap Collective prochainement, dans les prochains mois. On va justement parler de toute cette approche de designer voyageur, cet empirisme de recherche des matériaux, ce caractère de la localité et de l'écologie dans les projets que je mène, et un gros focus sur le projet paysage. Et puis sinon, je vous invite surtout à passer aux expositions prochaines, qui vont être des expositions publiques, en tout cas au Mont-Saint-Michel, c'est un projet gratuit. à l'abbaye de Beauport il me semble que l'entrée doit être à 4 euros, quelque chose comme ça donc voilà, n'hésitez pas à passer voir ça et puis au plaisir de vous croiser

  • Dorian Etienne

    Alors dans le podcast on essaye de faire une chaîne pour montrer que tu vois vraiment la couleur vétale c'est un... C'est une chaîne de valeur, il y a des acteurs qui tournent autour, les fibres naturelles, les artistes, le textile, la cosmétique, bref, c'est une chaîne de valeur. Du coup, c'est chaque invité qui donne un peu un passage de micro à quelqu'un qui trouverait intéressant pour compléter notre exploration de la couleur végétale ou de la partie artistique, etc. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un que tu aimerais que j'aille interviewer pour avoir son échange, son œil, son nouveau regard ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors le problème sur la torture végétale c'est que tous les acteurs avec qui j'ai pu travailler et que j'ai en tête, tu les as déjà interviewés soit Michel Garcia Stéphanie Garret avec Livaden Aurélia avec Wall j'ai pas trop plus d'idées que ça c'est vraiment ceux-là avec qui j'ai pu travailler vraiment échanger qui étaient intéressants D'accord

  • Dorian Etienne

    D'accord ok, bon bah je rappellerai les épisodes donc des personnes que t'as citées parce que comme tu dis on les a eues et les épisodes sont hyper intéressants D'accord à aller écouter. Je remettrai pour les auditeurs les lieux d'exposition, ton site internet, ton compte Instagram pour que les gens puissent suivre ton aventure. Quand ton livre sort, n'hésite pas à me faire un petit clin d'œil. On essaiera de relayer l'info. En tout cas, merci beaucoup parce que comme je te disais, tu es le premier artiste, chercheur, engagé qui mène plein de choses, plein de projets collaboratifs. Je voulais te remercier pour ça. je suis désolée qu'on ait fait un premier enregistrement qui a vraiment l'audio franchement on avait l'impression qu'on était tous les deux au fond de l'eau donc c'était important de réenregistrer donc merci à toi Doriane et à la prochaine en tout cas merci beaucoup merci Pauline à la prochaine Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

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pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

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Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Dorianne Etienne sur le podcast A Récovert. Bonjour Dorianne.

  • Dorian Etienne

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on va être transparent avec les auditeurs, on réenregistre avec Dorianne, on est passé du vous au tu et on va approfondir davantage les sujets. On a eu des problèmes de son et on s'est dit communément que pour le confort des auditeurs, c'était mieux de réenregistrer. Alors Dorianne, comme je te disais, moi j'ai entendu parler de toi par Aurélia Wolf, de la marque Hall, qui m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Dorian, il faut absolument que tu regardes les projets qu'il a fait, etc. Donc, avant d'en dire plus, je voudrais que toi, tu puisses te présenter aux auditeurs, nous raconter ton parcours et comment t'en es arrivé, toi, à utiliser la couleur végétale dans tes œuvres.

  • Dorian Etienne

    Alors du coup moi je suis formé en tant que designer d'objets à l'école Boulle, ça c'est au niveau du diplôme et de l'école. Après je me suis en fait formé par moi-même, je suis parti à Taïwan dans l'Institut National d'Artisanat, le NTCRI, pour expérimenter des savoir-faire traditionnels taïwanais autour du bois, de la fibre végétale, de la teinture végétale. de la pierre, du bambou, plein de choses. Et ça a été vraiment une sorte de révélation pour moi, ce qui a fait qu'après ces six mois de résidence, je l'ai lancé, en fait, mon studio de design, qui est basé à Besançon en ce moment, et qui est vraiment tourné vers une approche qui est... En fait, je me définis en tant que designer voyageur, c'est-à-dire que j'ai une approche qui est tournée vers le territoire, les différents territoires où je vais pouvoir m'inscrire, qu'ils soient proches ou lointains en fait. Et je vais aller sur place, m'immerger dans la culture, essayer de comprendre en fait les spécificités du territoire, comprendre les enjeux, les matériaux, les techniques en présence, les différentes personnes aussi créatives qui travaillent sur place et de tout ça réussir à créer de la nouveauté avec aussi un autre regard. parce que du coup, comme je suis étranger dans ce territoire-ci, je vais me rendre compte des détails devenus insignifiants pour les locaux et du coup avoir une autre approche créative, pouvoir créer de nouvelles choses. Donc cette dimension du territoire est très importante dans ce que je fais, avec aussi une fibre écologique dans tous les projets que je mène. Donc voilà, pour résumer ma pratique actuelle, c'est à peu près ces deux points-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors du coup, pour rentrer dans le concret, tu nous as... L'œuvre par laquelle je t'ai connue, c'est l'œuvre Paysage, Pays, âge, l'âge, le temps qui passe, on va dire, qu'on peut voir à l'époque, je pouvais le voir sur le site d'Aurélia Wolff, justement. Et en fait, ça m'a intriguée et interpellée, parce que je me suis dit, en fait, même sans savoir, j'ai compris. ce que c'était et après donc je voyais quelque chose d'aérien quelque chose qui ressemblait comme une vue d'en haut par contre je ne savais pas que c'était avec de la couleur végétale etc enfin bref j'ai trouvé ça hyper original comme approche et j'aimerais bien que tu nous présentes comment tu as construit cette idée de faire ce projet paysage et que tu nous racontes tout ce qui se passe autour de ça parce que c'est un travail de fourmi un travail de collectif hyper intéressant et engagé

  • Dorian Etienne

    Alors tout à fait, en fait, Paysages, c'est un projet que je mène depuis début 2022. Un projet à la base qui est tiré d'un autre projet que j'ai pu réaliser, qui s'appelait Pays rêvé et qui proposait pendant le confinement, en fait, c'est un projet que j'ai réalisé pendant ce temps-là, qui proposait des objets décoratifs d'intérieur, donc des tapis, des appliques lumineuses, du mobilier qui... ...représentait et qui était inspiré de vues satellites de territoires lointains, dans l'idée d'avoir chez soi des objets qui permettaient de s'évader, qui permettaient de voyager alors qu'on était tous coattrés chez nous. Donc ce projet a été... repenser, requestionner, pour répondre à un appel, l'appel du ministère de la Culture qui s'appelle Monde Nouveau, où le projet a été lauréat, et où j'ai vraiment tourné, donc là, pour y rêver mes paysages, vers quelque chose de plus local, en travaillant sur place, quelque chose aussi, du coup, de participatif. Donc tout ça, je vais pouvoir le développer un peu plus tard, mais effectivement, cette genèse s'est faite lors du confinement, et puis a été remaniée. Donc ça, c'est plutôt la... Ce qui est plutôt intéressant avec ce projet, c'est qu'on a trois étapes différentes et trois secteurs artistiques différents. Au niveau de la méthodologie du projet, faire que ce soit cohérent, que tout fonctionne, tout simplement avec autant d'acteurs qui sont impliqués, ça c'est vraiment la partie design, on va dire, de conception, de cohérence d'un projet. Par contre, en termes de réalisation, on est vraiment plus sur de l'artisanat, on est sur de la tapisserie, du tout-fage, de la teinture végétale. Et au niveau de la finalité, par contre, on est plutôt sur une œuvre d'art. Donc on vient mélanger ces trois secteurs-là, ces trois métiers, on va dire. Ça fait un tout de ce projet qui est en fait une collection qui est amenée à se développer petit à petit et qui est surtout amenée à se déployer sous la forme d'un protocole qui est reproductible mais qui est à chaque fois spécifique, unique, suivant les territoires où je l'emmène.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que j'allais dire c'est vraiment c'est de l'art engagé et très ancré local très unique par le territoire que tu viens cibler et donc ce que j'avais envie de te poser comme question c'est on va revenir après sur la technique comme on s'était dit on va détailler exactement tous les process ce qui fait le lien avec le podcast c'est que j'ai compris que tu utilisais, que tu t'es entourée, que tu utilisais des couleurs végétales locales pour teindre les laines locales, pour faire du tuffeting, dont je ne connaissais pas la méthode, et tu nous l'expliqueras tout à l'heure, pour réaliser cette œuvre engagée et venir apporter aux personnes qui viennent voir tes œuvres un message, mais aussi un message sur une œuvre, ça peut être collectif, les matériaux employés peuvent être locaux, vraiment ancrés dans le territoire, et tu passes ton message de du temps qui passe et de l'évolution des territoires, du changement climatique, enfin quand même, parce que je pense que ton idée, c'était de faire une tapisserie et 20 ans après, en refaire une autre et voir l'évolution, si j'avais bien tout saisi.

  • Dorian Etienne

    Oui, tout à fait, c'est ça. En fait, pour résumer, le projet Paysages est un projet qui, à la date d'aujourd'hui, s'est déployé déjà sur quatre territoires, en Bretagne et en Normandie. Je viens de terminer la dernière résidence au Mont-Saint-Michel. réaliser des œuvres monumentales, des tapisseries témoignages, c'est comme ça que je les appelle, qui font 4 mètres par 2,5 mètres, et qui représentent une vue satellite, une vue du ciel d'un territoire, et je vais réaliser cette tapisserie de ces territoires-là sur le site de représentation, c'est-à-dire que je suis vraiment local, et tout ça aussi avec des matériaux à chaque fois, qui sont sur la cartographie qui est représentée. Donc à chaque fois des mat... le territoire est représenté, mais en même temps, même sans cette esthétique et ce graphisme de la vue satellite, en tant que tel, les matériaux de l'œuvre d'art, de la tapisserie, représentent le territoire. C'est-à-dire que là, la dernière au Mont-Saint-Michel va être totalement différente en termes de fibres utilisées, de plantes teintoriales utilisées, tous les matériaux locaux que je vais pouvoir utiliser, contrairement à la prochaine, par exemple, que je vais pouvoir faire dans le sud de la France, ou des choses comme ça, ça va être vraiment les matériaux qui vont complètement varier, les textures, et ça va personnaliser, personnifier aussi. les spécificités des territoires. Donc cette tapisserie représente... Effectivement, comme vous l'avez dit Pauline, l'idée c'est de revenir dans 30 ans à chaque fois, pour chacune des tapisseries que j'ai pu réaliser, et d'en réaliser une deuxième, de faire en fait une reproduction. pour avoir un diptyque avant-après qui mette en avant l'évolution du territoire et qui puisse témoigner de cette évolution. Ce projet est vraiment, comme vous l'avez compris, basé sur le thème de la localité en termes des matériaux, des vues, de la réalisation sur site, mais aussi, il ne pourrait pas fonctionner, et c'est vraiment ça la forte valeur ajoutée, en tout cas pour moi, c'est ça que j'aime dans ce projet-ci, c'est que c'est un projet qui est participatif, c'est-à-dire que c'est un projet qui va impliquer directement Sur la durée entière de résidence, qui est à peu près de trois mois, on a à peu près 1200 heures de travail à 2000 heures de travail par tapisserie, ce qui est assez énorme. Là, j'implique une équipe de 20 à 30 habitants sur chacune des réalisations qui viennent apprendre à mes côtés les techniques de touffetage, de la teinture végétale et qui viennent réaliser à mes côtés l'œuvre de leur territoire. Ils sont co-créatifs. qui sont dans la peau d'un artiste, ils viennent apprendre de moi, moi j'apprends d'eux aussi énormément, et il y a vraiment des liens qui se tissent, ça fait comme une petite famille à la fin, et on est amené comme ça au fur et à mesure, il y a une à deux demi-journées par semaine sur les trois mois de résidence, et du coup on vient créer l'œuvre, et on a vraiment aussi cette durée de création qui est très très longue. Si on se rend compte justement de la réalisation, là dans un monde où tout va de plus en plus vite, là le temps est très très long, même si ce n'est pas de la tapisserie haute-lisse ou basse-lisse, là ça serait encore plus long, là on est vraiment sur une technique de toufflage. Et d'ailleurs cette technique va me permettre aussi de représenter une autre donnée, une autre dimension du paysage, ce qui est la topographie, c'est une œuvre aussi qui est en relief, qui est de grande dimension, mais qui en plus épouse les reliefs, la topographie du territoire présent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça qui est incroyable et alors du coup est-ce que vous pouvez enfin du coup on est repassé au vous mais est-ce que tu peux nous réexpliquer les différents pas ateliers pas étapes mais tu vois comment ça s'enchaîne comment tu démarres est-ce que tu t'avais dit une vue satellite est-ce que ça démarre par là j'ai vu dans ta vidéo que je mettrais en lien de l'épisode qui est génial ça explique vraiment super bien le projet elle est vraiment elle est vraiment inspirante cette vidéo franchement hyper bien réussie est-ce que tu peux l'expliquer à l'audio parce qu'ils auront la vidéo du coup mais est-ce que tu peux expliquer les différentes étapes les différentes personnes qui interviennent pour aboutir à ça et la technique de tuftage que tu m'as enseigné parce que du coup je ne connaissais pas du tout donc je pense que ça va intéresser les auditeurs

  • Dorian Etienne

    Alors en fait, au niveau des étapes en tant que telles, il y en a plus de 500. Sur un projet de telle ampleur comme celle-ci, je parle de grosses étapes, je ne parle pas de petites étapes, sinon là on se fera l'erreur en milliers. Mais en grandes étapes, il y a d'abord une identification d'un territoire à risque, d'un territoire en évolution. Donc là, sur les premiers paysages que j'ai pu réaliser, les premières tapisseries, on est vraiment sur des territoires qui sont littoraux. Donc avec la montée des eaux, le dérèglement écologique, aussi l'assèchement de zones humides ou des choses comme ça, mais l'idée c'est de le déployer aussi dans le futur sur d'autres territoires en évolution. Il peut être par exemple aussi de venir identifier des métropoles et de comprendre, de retrouver des cartes d'il y a 50 ans. et en fait d'en refaire une aujourd'hui et de pouvoir avoir comme ça toujours cette notion d'évolution des territoires avec ce format de jus satellites assez dézoomé. Donc vraiment montrer cette évolution toujours en partie. Mais j'ai un peu dérivé. Donc au niveau des étapes... On est vraiment sur d'abord une identification de territoire et une identification de porteur de projet, c'est-à-dire de partenaire qui va venir m'aider à trouver un atelier, une salle de résidence sur place pour pouvoir travailler, et aussi qui va pouvoir m'aider à co-construire ce budget avec les différents partenaires financeurs, qui peuvent être la DRAC, qui peuvent être le ministère de la Culture, qui peuvent être pas mal de choses, du mécénat, etc. Donc il y a toute cette... L'étape préparative qui est un peu moins fun mais qui est obligatoire. Ensuite, j'ai vraiment un mois à peu près de préparation avant de démarrer la résidence. Donc ça va être d'identifier, choisir, sélectionner la vue satellite. de la retravailler parce que du coup on travaille par touffage et par peinture végétale donc des techniques qui nous permettent de réaliser des aplats de couleurs en fait. Mais on n'est pas comme sur une image numérique en pixels par pixels, on est vraiment en aplats comme de la peinture. Donc il faut simplifier un petit peu les couleurs, justement, enfin les formes, les aplats. Donc on a quand même un niveau de détail qui est assez précis, on peut travailler sur un niveau de détail d'un demi centimètre carré à peu près. Mais il faut simplifier aussi. ces aplats, ces formes réalisées par tout stage, mais aussi le nombre de couleurs, parce qu'on ne peut pas avoir deux, enfin on pourrait, mais ça demanderait un temps de malade, d'avoir 250 couleurs pour représenter la tabisserie. Là, on est à peu près entre une quinzaine et une trentaine de nuances colorées qui sont réalisées en teinture végétale locale. Donc pour les teintures, je m'appuie sur des fermes teintoriales locales. Donc là, les... Les quatre premières tapisseries sont plutôt côté Bretagne-Normandie. J'ai surtout travaillé avec Stéphanie Garé de l'IVADEN, qui m'a fourni énormément de plantes teintes territoriales, de Reseda, de Garance, de Persil, de Carindigo, etc. pour aider toutes les couleurs. Et je me suis appuyé aussi sur l'expertise d'Aurélia Wolf, de l'atelier Wohl à Paris, en partenariat avec le mobilier national. Le groupe national nous a prêté des ateliers royaux de la manufacture pour réaliser les teintures de grandes quantités de laine avec tous les outillages, les cuves, etc. adaptés pour des grandes quantités comme celle-ci. Et donc du coup vraiment il y a cette expertise de l'atelier WALL qui est très très importante pour l'échantillonnage et ensuite la sélection par rapport aux nuanciers que j'ai pu ressortir justement de la vue satellite. Et ensuite je travaille aussi avec des petits fournisseurs locaux donc là qui vont différer au niveau des fibres qui sont tout faits donc qui réalisent la tapisserie. On est sur pour l'instant sur une toile de lin bretonne ou normande suivant le... la localité du projet. On est sur de la laine, du coup, pour les trois premières qui étaient faites en Bretagne, des monts d'arrêt, donc avec l'entreprise Boucle Laine. Et pour celle-ci, là, au Mont-Saint-Michel, cette nouvelle tapisserie témoignage, j'ai travaillé encore plus local. Donc là, on est sur des laines des moutons des présalés, donc autour du Mont-Saint-Michel, carrément. Et c'est une entreprise laine à l'ouest qui m'a fourni justement les laines. Donc je suis vraiment en train d'identifier et aussi de valoriser les savoir-faire, les savoirs de l'autre. et les petits fournisseurs qui font du bon travail et qu'il faut justement mettre en avant. Donc ça c'est vraiment sur la partie préparation, on a fait la vue satellite, on a fait la simplification, les teintures en fait des 20 à 30 kg de laine, ce qui est assez énorme en termes de volume, la laine c'est très léger, teinte en une trentaine de couleurs, et ensuite du coup démarre la résidence, donc il y a un appel en fait à participation locale, donc via les journaux locaux etc. qui est fait par le partenaire, ce qui me permet du coup de faire une première... On fait un premier échange avec toutes les personnes qui sont intéressées. Au début, il y a à peu près 40-50 personnes qui sont intéressées lors de la première réunion. On fait une initiation au toufflage à la teinture végétale. Je leur explique le projet, comment ça va fonctionner, etc. Et après, sur les trois mois de résidence, ça déroule sur plein d'étapes différentes. Donc, ils vont se former au toufflage. Moi, je vais venir les aider. Ils ont à peu près une dizaine d'heures de formation au toufflage avant d'être vraiment validés pour pouvoir travailler sur la grande toile. Il y a aussi des étapes de bobinage, on va réaliser aussi un atelier teinture comme la teinture d'Hélène a été faite en amont par WALL. Là l'idée c'est quand même de pouvoir leur passer un peu de savoir-faire au niveau de la teinture végétale. Donc on fait une journée banalisée que sur de la teinture végétale où je vais identifier des plantes pectorales autour du site de résidence et on va venir faire la cueillette. On va ensuite expérimenter les teintes, ils vont repartir avec un carnet d'échantillonnage, un carnet d'échantillons des différentes teintures, et on va pouvoir expérimenter des pratiques d'ennoblissement textile comme le chibori ou le tétanisme, des choses comme ça. Donc il y a cette partie-là aussi. Et puis on va avancer ensuite, plus ils vont être validés, plus on va travailler justement sur la toile par le toufflage. Et puis il y a énormément d'étapes au final, même de finition, de préparation sur les trois mois de résidence jusqu'à la fin où là on a vraiment une étape de... de finition et d'encollage, on va venir vraiment réaliser les dernières petites finitions de la tapisserie. Donc là, je ne vous en avais pas donné énormément parce qu'il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je n'ai pas tout en tête maintenant, mais en gros, sur les formats de résidence, on ne s'ennuie pas du tout. Et c'est très varié. Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors du coup, tu disais, la teinture réalisée par Hall à la manufacture des Gobelins, Livaden, donc... Hall, c'est les épisodes 17 et 18, je le dis pour les auditeurs qui ont envie d'aller écouter. Livaden, tu en as parlé, Stéphanie, son super travail d'agricultrice, c'est l'épisode 34, j'allais me tromper. Tu as parlé du tuftage, du tufting, je ne sais jamais comment on dit. Est-ce que tu peux expliquer, parce qu'on a beaucoup d'auditeurs passionnés de laine, de tricot et d'emploi de la laine, et moi franchement, tu m'as appris plein de trucs avec les pistolets, les trucs, les machins, et je pense que ça va intéresser beaucoup de monde. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit zoom sur cette... techniques, les différentes applications, comme tu dis il y a 10 heures de formation donc c'est pas non plus anodin est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Dorian Etienne

    Alors le touffetage, premièrement avant d'expliquer la technique réellement, je l'ai utilisé en fait pour plusieurs choses, premièrement pour un projet participatif, c'est une pratique qui est assez ludique, qui est beaucoup moins longue que de la haute fisse ou de la basse fisse pour faire de la tapisserie donc en termes de réalisation qui est pas très très complexe à apprendre, qui demande quand même pas mal d'heures de travail pour pas se tromper, surtout quand on travaille sur les 4 mètres par 2,5 mètres de la toile finale, où il faut pas se tromper, et aussi qui permet de représenter des choses en volume, que je pourrais pas faire en basse lisse ou en haute lisse, donc avoir la topographie du territoire qui est représentée. Donc en fait le toufflage, on travaille sur un cadre vertical, donc là du coup le cadre il fait 4,5 mètres de hauteur, de 4 mètres de hauteur par 4,5 mètres de largeur. Et on vient tendre, du coup, sur tout le cadre, il y a un tour de clou, et on vient tendre une toile de lin dessus. Habituellement, ce n'est pas du lin, la fibre, enfin le... Le textile qui est utilisé spécialement pour le toufflage, c'est un mélange de coton polyester. Premièrement, ce n'est pas 100% naturel comme ce que je voulais. Et deuxièmement, ce n'était pas local. Donc là, j'ai vraiment innové en utilisant une toile de lin, ce que je n'avais jamais vu être fait. Enfin, je n'avais jamais vu que ça avait été fait. Donc c'est vraiment un crash test pour voir si ça fonctionnait ou pas. C'est plus compliqué et moins adapté. Ça se déchire un peu plus, mais on y arrive quand même quand on a vraiment la technique. Donc on travaille en vertical. Le pistolet de toutage, c'est une pratique qui a été inventée en Asie, qui est inspirée de la technique du crochet ou d'autres techniques comme celle-ci qu'on pouvait faire à la main, mais qui est simplifiée, plus rapide, qui reste artisanale. C'est vraiment un outil qui ressemble un peu à une perceuse, mais qui est effectivement électrique ou électrique et pneumatique. Je vais en revenir un peu après. mais en tout cas c'est une technique qui a une cinquantaine d'années et qui s'est démocratisée pour réaliser en tout cas les tapis, enfin des tapis ou de la tapisserie aussi, mais pas vraiment, c'est vraiment plus pour du tapis. Donc cette technique permet en fait de... piqué à travers une toile de lin qui est tendue sur le cadre. On a une aiguille qui vient percer, qui vient ensuite avancer vers le haut, repercer, et tout cela avec le brin de laine qui va venir se ficher dans la toile et avancer comme ça. On a deux possibilités de réalisation. Soit on peut faire le mode loop, le mode boucle, de faire des boucles de l'autre côté, et d'avancer, de remplir des formes comme ça. ou alors le mode cut, le mode toupé, où on vient avoir des comme des U, ça traverse la toile, ça avance de un pas, ça replante, ça remet du coup un brin de laine, ça coupe et ça avance comme ça, ça fait des U. Ce qui permet aussi de régler les différentes hauteurs. Sur les pistolets électriques, on a peu de hauteur, de réglage de hauteur, on est à peu près sur 8 mm à 16 mm de hauteur de touffe. Par contre, sur des pistolets beaucoup plus professionnels, beaucoup plus chers, beaucoup plus complexes à utiliser, on a une variété de hauteur de tout qui est beaucoup plus large. Donc on peut aller de à peu près 2 cm à 7 cm de hauteur, du coup de pouvoir réaliser. Donc toutes les hauteurs topographiques sont faites avec un pistolet pneumatique. Il y a besoin aussi d'un compresseur d'air, il y a une arrivée électrique, mais une arrivée d'air aussi en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok c'était ça, c'était le pistolet pneumatique pour faire vraiment les reliefs importants je me souviens que tu en avais parlé tu m'avais parlé aussi qu'à la fin donc quand tout était mis en place il y avait, alors si j'ai bien en mémoire c'était un arrasage tu recoupais pour que ce soit net, propre cette technique là aussi elle doit reprendre du temps vu que tu es sur une grande surface C'est pour rendre net ça ?

  • Dorian Etienne

    Oui, c'est pour bien finir, c'est-à-dire qu'on ne vient pas retravailler la topographie qui a déjà été faite suivant le réglage de hauteur de tout. D'ailleurs, tout ça a été fait, j'ai oublié de le préciser dans les étapes, mais lors d'une centaine, entre 100 et 150 heures de traçage qu'on vient projeter sur la toile qui est sur le cadre, nuance par nuance, les 20 nuances différentes, et on vient du coup les tracer au posca avec des posca à chaque fois différents, des abréviations différentes pour pas se tromper dans toute l'équipe des 30 habitants qui viennent ponctuellement, donc il y a toute cette table de traçage qui est aussi très intéressante et assez importante dans le projet et du coup j'ai perdu aujourd'hui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je te disais de l'arrasage de venir en fait enlever les petits, pas les petites imperfections mais les petits filant en trop ou un peu qui dépasse je suppose.

  • Dorian Etienne

    C'est ça, vers la fin de la résidence, vers la fin de la tapisserie, on a toute une étape d'arrasage. Retirer quelques millimètres, ce qui permet d'éviter d'avoir un aspect pelucheux, mais vraiment un aspect net. Donc ça a vraiment une autre qualité visuelle au niveau du graphisme et de la texture que ça va donner sur l'œuvre entière. donc on a toute cette étape là et on a une étape aussi d'encollage si vous vous rappelez bien le toufflage on vient simplement passer une boucle et avancer en fait dans la toile mais il n'y a pas de noeud Donc c'est à dire que si on vient tirer sur un des deux fils qui fait le U qui traverse la toile, le fil s'enlève. Donc on a en fait un encolage, donc on vient retirer la toile, la déposer au sol, refaire encore des coulisses sur le sol, et puis ensuite on vient encoler au latex naturel sur tout l'arrière et remettre une toile de lin pour bien finir justement, éviter que les fibres bougent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà d'accord et alors j'avais une question donc du coup tes œuvres ensuite elles sont exposées toujours dans des lieux assez grands vu que c'est des comme tu dis des œuvres magistrales j'ai une question c'est une fois que ton œuvre est faite si ton ta volonté c'est de revenir dans 30 ans t'as utilisé du lin des laines de la coloration végétale alors je remets pas en doute les qualités de teinture d'Aurélia Wolff mais tu acceptes que ton œuvre va évoluer aussi avec le temps. Parce qu'il y a forcément, en 30 ans, selon là où elles vont être conservées, il va quand même y avoir un peu de mouvement. Donc ça, tu l'acceptes dans ton projet de te dire, voilà, ça peut bouger, mais quand même, rendez-vous dans 30 ans pour avoir, comme tu dis, une notion de l'évolution et du territoire, mais aussi d'une œuvre comme ça.

  • Dorian Etienne

    C'est ce qui fait aussi, je trouve, la part de beauté de la tapisserie et de ce projet-ci, qui est en 100% naturel et quasiment 100% local, c'est d'avoir aussi l'œuvre qui va évoluer, effectivement, comme le territoire va évoluer en même temps. Donc on a vraiment ce penchant aussi. Après, il ne faut pas trop qu'elle évolue, parce qu'on a quand même cette idée de diptyque dans 30 ans, il faut quand même qu'on puisse avoir une comparaison et pouvoir les mettre en dialogue l'une avec l'autre. Donc là, il faut faire vraiment attention. aux UV, donc de ne pas exposer directement au soleil, à l'univers solaire, parce que du coup, ça vient casser les couleurs végétales. Et puis, effectivement, au niveau de la conservation, il y a pas mal de précautions de conservation au niveau de la gestion de l'humidité, etc. Par exemple, mais effectivement, ces tapisseries prennent tout leur sens quand elles sont présentées sur le territoire qu'elles représentent. Parce que c'est là, justement, qu'elles vont voir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup là aujourd'hui est-ce que ces oeuvres enfin par exemple pour les gens qui nous écoutent où est-ce qu'ils peuvent aller voir les oeuvres en vrai pour les gens donc notamment de la Bretagne parce qu'essentiellement pour le moment ça se passe en Bretagne

  • Dorian Etienne

    Alors, la tapisserie de la baie du Mont-Saint-Michel vient d'être finie. Là, je suis en train de travailler sur l'exposition. Il y aura une exposition de cette toute nouvelle tapisserie au centre d'information touristique, juste devant le Mont-Saint-Michel, au départ des navettes qui vont au Mont-Saint-Michel, juste après les parcours, dans un grand bâtiment en bois. Ce sera du 5 février jusqu'au 12 mai. de cette année. Il y aura cette première exposition à ce moment-là qui va révéler cette tapisserie qui n'a jamais été présentée pour l'instant, qui vient d'être finie. Il y aura une exposition aussi de la mi-juin à mi-septembre à l'Abbaye de Beauport, une exposition qui va être un peu plus grande, parce qu'elle va présenter trois des tapisseries en même temps, trois des tapisseries sur les quatre de la collection entière, sur tout l'été 2024 à l'Abbaye de Beauport, à Paimpol, Nord-Bretagne. On va avoir une autre exposition aussi à Frennes, à côté de Paris, de septembre à décembre de cette année. Et puis... Là, je suis en train de voir justement pour l'exposition dans les prochains mois à Paris aussi, qui serait du côté de mon travail normalement, mais c'est encore en calage. Donc voilà, elles seront présentées un peu partout. Si ça vous intéresse d'en savoir plus, n'hésitez pas tout simplement à jeter un coup d'œil. Alors là où je poste le plus d'informations concernant les expositions et les présentations, ça va être soit sur les réseaux sociaux, sur Instagram ou alors sur mon site Internet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Que je remettrai dans le descriptif, comme ça les gens pourront suivre. Comme tu dis, les dates et avoir les bonnes infos. Super. Je voulais te demander maintenant des questions un peu plus, comment on va dire ? sur la suite ma question c'est est-ce que demain tu te vois retravailler avec la couleur végétale pas forcément sur de la laine on sait maintenant et même on en parle beaucoup dans le podcast qu'on peut vraiment le faire sur beaucoup de supports est-ce que toi ça te brancherait en tant qu'artiste de continuer cette aventure en gros de la couleur végétale mais sur d'autres supports pour la suite ou est-ce que c'est exclusivement laine et ce type de projet paysage ?

  • Dorian Etienne

    Alors ce sera, de toute façon, c'est dans la pratique et aussi dans la technique exclusivement matériaux naturels, mais effectivement c'est intéressant parce que cette année je vais réaliser énormément d'ateliers scolaires avec des collèges, des lycées, et je vais en fait faire...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une variante de ce projet-ci, avec les mêmes enjeux, les mêmes questionnements, de vue satellite représentée, en participatif, etc., sur le territoire, mais en utilisant pas la technique de la tapisserie, mais la technique du land art, où je vais venir récolter, donc là ce sera à Béli-Lanmère, par exemple, avec un collège de Béline, récolter des matériaux locaux, donc dans la forêt, des branchages, des pierres, des galets, des chutes aussi, possiblement conchilicoles ou des choses comme ça, et de venir, à partir de ces matériaux, faire un archivage de tous ces éléments au niveau des coloris, des formes, et pouvoir ensuite les teindre avec des teintures végétales de la région pour créer une œuvre de Landart, donc une sorte de puzzle géant, qu'on va faire avec tous les géants. de 6 mètres normalement par 3,50 mètres, et qui va représenter du coup la Bélile. et qui va venir aussi être amené, comme ça va être présenté en extérieur, et c'est aussi l'essence du Land Art, à être une œuvre éphémère, une œuvre qui va évoluer au fur et à mesure des semaines, qui va venir se dégrader, où il y a l'herbe qui va pousser dessus, où il y a justement toutes les couleurs qui vont venir s'estomper petit à petit. Ça va justement représenter aussi cette fragilité du territoire et ces enjeux, qu'ils soient écologiques ou sociaux, locaux.

  • Dorian Etienne

    d'accord ok et t'avais parlé la fois dernière aussi et c'est toi qui m'avais appris le terme alors attention à la prononciation des mots japonais le susuji ban peut-être tu sais c'était l'histoire Ouais, les encres qui flottent et tu t'étais dit, tiens, j'aimerais continuer à explorer et en fait, pareil, tu m'avais appris ce terme. Alors, est-ce que tu peux le redire du coup pour que les gens soient...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Suminagashi, en fait, en japonais, ça veut dire encre qui flotte et c'est une des premières techniques d'impression au monde, il me semble. Donc, en fait, par contre, c'est l'impression unique, c'est-à-dire qu'on vient sur un volume d'eau poser une encre assez particulière, une encre japonaise qui vient flotter à la surface et on vient travailler le graphisme comme ça et ensuite poser une feuille de papier donc tout simplement l'encre va venir se déposer sur le papier et la faire sécher donc on a vraiment en fait comme si on pouvait travailler dans un milieu à queue et puis jouer justement sur les textures, les formes souffler dessus etc et ensuite pouvoir imprimer

  • Dorian Etienne

    Et alors là, la question qu'on s'était posée, c'était comment faire parce que les encres se mélangent à l'eau, etc. Donc, ça m'avait intrigué ce que tu voulais creuser. Donc, je suis contente que tu l'aies dit, Sumi Nagashi. Est-ce que tu as d'autres idées d'application de la couleur végétale ? Parce qu'en fait, on a vu que ça pouvait être sur le bois, sur les os, les ongles, les cheveux. On a beaucoup d'acteurs de la coloration capillaire sur le podcast. en fait comme tu dis tu l'as bien résumé c'est des matériaux essentiellement naturels donc en fait le champ il est quand même assez large et pour un artiste et je pense que tu es vraiment le premier purement artiste qu'on a sur le podcast donc je suis vraiment curieuse de voir un peu comment toi tu appréhendes cette couleur végétale comme pas outil mais tu vois ce que je veux dire j'ai pas le mot mais comme manière d'appliquer la couleur et de s'en servir pour tes oeuvres

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors au niveau du procédé, moi en fait je ne vais pas vraiment avoir de réponse tout de suite, parce que je suis vraiment dans une démarche qui est empirique et qui est dans l'expérimental. C'est-à-dire que je vais, effectivement il y a par exemple cette idée de Suminagashi d'essayer de rendre ces teintures végétales, je ne sais pas si c'est réalisé à vous ou pas, c'est vraiment de la recherche, c'est pour ça qu'on en parle, de les rendre par exemple insolubles à l'eau et qu'elles puissent flotter. de manière ou d'une autre, et pouvoir justement pratiquer cette technique du suminagashi avec de la teinture végétale, ou alors plein d'autres choses. En fait, ça va vraiment dépendre... comme il y a cette notion de territoire, de l'inspiration que je vais avoir à un instant T, et en me disant, cette technique et la teinture végétale pourraient être super pour ça. Donc là, c'est vraiment cette démarche artistique que je mène. Je ne vais pas avoir de réponse tout de suite, à part ce projet de Landart que je vais mener l'année prochaine, où le projet est déjà réfléchi. Mais effectivement, c'est une technique que j'affectionne particulièrement, parce qu'il y a vraiment cette... empirique et en même temps de la chimie végétale qui est très intéressant, moi que j'aime beaucoup où on vient essayer de comprendre pourquoi ça réagit comme ça parce qu'il y a tellement de facteurs que c'est pas toujours facile de saisir les différentes réactions qui n'étaient pas prévues mais en tout cas c'est une technique qui est naturelle, qui est écologique contrairement aux autres ...teinture chimique ou alors des encres, par exemple pour le chibori ou des choses comme ça. Donc moi, c'est une technique que je vais continuer à utiliser dans...

  • Dorian Etienne

    dans les prochaines années top est-ce que tu peux nous donner un peu tes inspirations ça peut être des livres qui t'ont plu des comptes Instagram qui t'inspirent des artistes autres qui t'inspirent est-ce que tu peux nous partager un petit peu tes sources d'inspiration en ce moment alors en ce moment euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je réfléchis, parce que c'est toujours quand on pose la question que c'est le plus difficile d'y répondre. Au niveau de teinture végétale, rapidement, je pense qu'il y a le livre Angle de plantes, moi, que j'aime beaucoup.

  • Dorian Etienne

    Elisabeth Dumont.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, qui m'inspire pas mal. Au niveau pas teinture végétale, parce que je vais être limité en teinture végétale aussi, vu que c'est une technique sur des... des dizaines de techniques que j'utilise dans mon travail. Ça va être par exemple des designers-chercheurs qui vont avoir une approche un peu similaire à la mienne. Par exemple, Samy Rio travaille essentiellement le bambou, la notion de localité, la notion aussi d'écologie. Il y en a effectivement un peu plus connus, mais là on est vraiment sur la pratique plutôt technologique, scientifique. Mathieu Lehanner, qui a été lauréat designer de l'année récemment, par exemple, Pierre Charrier aussi qui a une pratique très intéressante. Donc là c'est vraiment plus par contre des designers artistes un peu comme moi. On s'éloigne un peu de la teinture végétale mais effectivement j'ai pas mal d'inspiration et je continue à avoir une sorte de veille culturelle sur ce qui se passe autour pour pouvoir ensuite créer parce qu'on ne s'inspire jamais de rien en fait. On ne crée jamais de rien, on crée toujours de quelque chose. en modélant, en transformant, en prenant une bribe de quelque chose qui existe déjà, en regardant la nature. Donc c'est toujours très important d'avoir cette attention à ce qui nous entoure. Là, par exemple, particulièrement au secteur artistique et créatif.

  • Dorian Etienne

    Est-ce que tu peux, pour revenir aux plantes tectoriales, tu m'avais cité la fois dernière toutes les plantes que vous aviez choisies en cueillette locale, etc. Donc, tu avais parlé du réseda, coréopsis, châtaignier, de la garance, du noyer, de la noix de gale, essentiellement des plantes grandins, qui sont résistantes aux UV, résistantes au lavage, et vraiment des grandins. Est-ce que parmi celles-là, il y en a une pour laquelle tu as eu un coup de cœur ? Parce qu'on a quand même C'est fou, mais peu importe qui essaye la teinture végétale, on a toujours nos chouchous dans soit la plante, soit la couleur qu'elle donne. Il y a quelque chose qui nous plaît. Est-ce que toi, tu peux nous dire quelle est ta plante teintoriale de prédilection, celle qui t'a interpellé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est très dur à répondre à cette question. En fait, ce qui est très dur surtout, c'est que, quels que soient les coloris qu'on va obtenir, quels que soient les mélanges qu'on va faire, la gamme colorée fonctionne toujours en végétal. Parce qu'on est sur des nuances de pastel, des nuances naturelles, qui ne vont pas être flashy et qui vont toujours s'accorder. C'est assez impressionnant. Sur tout l'établissier que j'ai réalisé jusqu'ici, tous les carnets d'échantillonnage de nuanciers que j'ai pu faire, à chaque fois, ça s'accordait. C'est assez fascinant. Je ne saurais pas trop quoi répondre. J'aime beaucoup les nuances de Garance. Bien sûr, après, il y a le classique bleu de la Persique et Rindigo, la Redouille des Teinturiers, qui est toujours très intéressant et qui fonctionne totalement différemment des autres. Les autres procédés de teinture, parce que là du coup on travaille en oxydation à l'air libre, comme la cuve justement, quand on vient monter la cuve en trempant les différentes exsilences, et suivant le nombre de trempes et d'oxydations, que ça va venir faire bleuillir de plus en plus foncé. Donc il y a cette magie-là aussi de l'indigo qui est toujours aussi fascinante, c'est pour ça qu'il y a autant d'adeptes aussi. Je pense que je m'arrêterai à ça. Je pense que sans y avoir réfléchi plus en amont, je pense que c'est les deux qui deviennent à l'esprit.

  • Dorian Etienne

    Ok, très bien. Est-ce que tu as un mot de la fin, un sujet sur lequel je ne t'ai pas lancé, une question que je ne t'ai pas posée, que tu aimerais aborder avant qu'on passe à ton passage de micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Là, je ne sais pas trop. Je vais sûrement sortir un ouvrage sur mon travail qui sera édité par Snap Collective prochainement, dans les prochains mois. On va justement parler de toute cette approche de designer voyageur, cet empirisme de recherche des matériaux, ce caractère de la localité et de l'écologie dans les projets que je mène, et un gros focus sur le projet paysage. Et puis sinon, je vous invite surtout à passer aux expositions prochaines, qui vont être des expositions publiques, en tout cas au Mont-Saint-Michel, c'est un projet gratuit. à l'abbaye de Beauport il me semble que l'entrée doit être à 4 euros, quelque chose comme ça donc voilà, n'hésitez pas à passer voir ça et puis au plaisir de vous croiser

  • Dorian Etienne

    Alors dans le podcast on essaye de faire une chaîne pour montrer que tu vois vraiment la couleur vétale c'est un... C'est une chaîne de valeur, il y a des acteurs qui tournent autour, les fibres naturelles, les artistes, le textile, la cosmétique, bref, c'est une chaîne de valeur. Du coup, c'est chaque invité qui donne un peu un passage de micro à quelqu'un qui trouverait intéressant pour compléter notre exploration de la couleur végétale ou de la partie artistique, etc. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un que tu aimerais que j'aille interviewer pour avoir son échange, son œil, son nouveau regard ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors le problème sur la torture végétale c'est que tous les acteurs avec qui j'ai pu travailler et que j'ai en tête, tu les as déjà interviewés soit Michel Garcia Stéphanie Garret avec Livaden Aurélia avec Wall j'ai pas trop plus d'idées que ça c'est vraiment ceux-là avec qui j'ai pu travailler vraiment échanger qui étaient intéressants D'accord

  • Dorian Etienne

    D'accord ok, bon bah je rappellerai les épisodes donc des personnes que t'as citées parce que comme tu dis on les a eues et les épisodes sont hyper intéressants D'accord à aller écouter. Je remettrai pour les auditeurs les lieux d'exposition, ton site internet, ton compte Instagram pour que les gens puissent suivre ton aventure. Quand ton livre sort, n'hésite pas à me faire un petit clin d'œil. On essaiera de relayer l'info. En tout cas, merci beaucoup parce que comme je te disais, tu es le premier artiste, chercheur, engagé qui mène plein de choses, plein de projets collaboratifs. Je voulais te remercier pour ça. je suis désolée qu'on ait fait un premier enregistrement qui a vraiment l'audio franchement on avait l'impression qu'on était tous les deux au fond de l'eau donc c'était important de réenregistrer donc merci à toi Doriane et à la prochaine en tout cas merci beaucoup merci Pauline à la prochaine Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

⁉️Le tuffting avec de la laine teinte aux couleurs végétales vous connaissez ?


Dans ce nouvel épisode d'Art Eco Vert nous rencontrons Dorian Etienne


🎨Nous y parlons du projet Pays'âges, de méthodes, de supports artistiques, de créativité...

Et surtout d'engagements, de sensibilisation et de transmission. Dorian nous partage ses projets, les étapes cruciales ainsi que des techniques, des inspirations japonaises et la volonté de réemployer la couleur végétale à l'avenir dans ses œuvres collaboratives...


Belle écoute 


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  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

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En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

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Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Dorianne Etienne sur le podcast A Récovert. Bonjour Dorianne.

  • Dorian Etienne

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on va être transparent avec les auditeurs, on réenregistre avec Dorianne, on est passé du vous au tu et on va approfondir davantage les sujets. On a eu des problèmes de son et on s'est dit communément que pour le confort des auditeurs, c'était mieux de réenregistrer. Alors Dorianne, comme je te disais, moi j'ai entendu parler de toi par Aurélia Wolf, de la marque Hall, qui m'a dit, il faut absolument que tu rencontres Dorian, il faut absolument que tu regardes les projets qu'il a fait, etc. Donc, avant d'en dire plus, je voudrais que toi, tu puisses te présenter aux auditeurs, nous raconter ton parcours et comment t'en es arrivé, toi, à utiliser la couleur végétale dans tes œuvres.

  • Dorian Etienne

    Alors du coup moi je suis formé en tant que designer d'objets à l'école Boulle, ça c'est au niveau du diplôme et de l'école. Après je me suis en fait formé par moi-même, je suis parti à Taïwan dans l'Institut National d'Artisanat, le NTCRI, pour expérimenter des savoir-faire traditionnels taïwanais autour du bois, de la fibre végétale, de la teinture végétale. de la pierre, du bambou, plein de choses. Et ça a été vraiment une sorte de révélation pour moi, ce qui a fait qu'après ces six mois de résidence, je l'ai lancé, en fait, mon studio de design, qui est basé à Besançon en ce moment, et qui est vraiment tourné vers une approche qui est... En fait, je me définis en tant que designer voyageur, c'est-à-dire que j'ai une approche qui est tournée vers le territoire, les différents territoires où je vais pouvoir m'inscrire, qu'ils soient proches ou lointains en fait. Et je vais aller sur place, m'immerger dans la culture, essayer de comprendre en fait les spécificités du territoire, comprendre les enjeux, les matériaux, les techniques en présence, les différentes personnes aussi créatives qui travaillent sur place et de tout ça réussir à créer de la nouveauté avec aussi un autre regard. parce que du coup, comme je suis étranger dans ce territoire-ci, je vais me rendre compte des détails devenus insignifiants pour les locaux et du coup avoir une autre approche créative, pouvoir créer de nouvelles choses. Donc cette dimension du territoire est très importante dans ce que je fais, avec aussi une fibre écologique dans tous les projets que je mène. Donc voilà, pour résumer ma pratique actuelle, c'est à peu près ces deux points-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors du coup, pour rentrer dans le concret, tu nous as... L'œuvre par laquelle je t'ai connue, c'est l'œuvre Paysage, Pays, âge, l'âge, le temps qui passe, on va dire, qu'on peut voir à l'époque, je pouvais le voir sur le site d'Aurélia Wolff, justement. Et en fait, ça m'a intriguée et interpellée, parce que je me suis dit, en fait, même sans savoir, j'ai compris. ce que c'était et après donc je voyais quelque chose d'aérien quelque chose qui ressemblait comme une vue d'en haut par contre je ne savais pas que c'était avec de la couleur végétale etc enfin bref j'ai trouvé ça hyper original comme approche et j'aimerais bien que tu nous présentes comment tu as construit cette idée de faire ce projet paysage et que tu nous racontes tout ce qui se passe autour de ça parce que c'est un travail de fourmi un travail de collectif hyper intéressant et engagé

  • Dorian Etienne

    Alors tout à fait, en fait, Paysages, c'est un projet que je mène depuis début 2022. Un projet à la base qui est tiré d'un autre projet que j'ai pu réaliser, qui s'appelait Pays rêvé et qui proposait pendant le confinement, en fait, c'est un projet que j'ai réalisé pendant ce temps-là, qui proposait des objets décoratifs d'intérieur, donc des tapis, des appliques lumineuses, du mobilier qui... ...représentait et qui était inspiré de vues satellites de territoires lointains, dans l'idée d'avoir chez soi des objets qui permettaient de s'évader, qui permettaient de voyager alors qu'on était tous coattrés chez nous. Donc ce projet a été... repenser, requestionner, pour répondre à un appel, l'appel du ministère de la Culture qui s'appelle Monde Nouveau, où le projet a été lauréat, et où j'ai vraiment tourné, donc là, pour y rêver mes paysages, vers quelque chose de plus local, en travaillant sur place, quelque chose aussi, du coup, de participatif. Donc tout ça, je vais pouvoir le développer un peu plus tard, mais effectivement, cette genèse s'est faite lors du confinement, et puis a été remaniée. Donc ça, c'est plutôt la... Ce qui est plutôt intéressant avec ce projet, c'est qu'on a trois étapes différentes et trois secteurs artistiques différents. Au niveau de la méthodologie du projet, faire que ce soit cohérent, que tout fonctionne, tout simplement avec autant d'acteurs qui sont impliqués, ça c'est vraiment la partie design, on va dire, de conception, de cohérence d'un projet. Par contre, en termes de réalisation, on est vraiment plus sur de l'artisanat, on est sur de la tapisserie, du tout-fage, de la teinture végétale. Et au niveau de la finalité, par contre, on est plutôt sur une œuvre d'art. Donc on vient mélanger ces trois secteurs-là, ces trois métiers, on va dire. Ça fait un tout de ce projet qui est en fait une collection qui est amenée à se développer petit à petit et qui est surtout amenée à se déployer sous la forme d'un protocole qui est reproductible mais qui est à chaque fois spécifique, unique, suivant les territoires où je l'emmène.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que j'allais dire c'est vraiment c'est de l'art engagé et très ancré local très unique par le territoire que tu viens cibler et donc ce que j'avais envie de te poser comme question c'est on va revenir après sur la technique comme on s'était dit on va détailler exactement tous les process ce qui fait le lien avec le podcast c'est que j'ai compris que tu utilisais, que tu t'es entourée, que tu utilisais des couleurs végétales locales pour teindre les laines locales, pour faire du tuffeting, dont je ne connaissais pas la méthode, et tu nous l'expliqueras tout à l'heure, pour réaliser cette œuvre engagée et venir apporter aux personnes qui viennent voir tes œuvres un message, mais aussi un message sur une œuvre, ça peut être collectif, les matériaux employés peuvent être locaux, vraiment ancrés dans le territoire, et tu passes ton message de du temps qui passe et de l'évolution des territoires, du changement climatique, enfin quand même, parce que je pense que ton idée, c'était de faire une tapisserie et 20 ans après, en refaire une autre et voir l'évolution, si j'avais bien tout saisi.

  • Dorian Etienne

    Oui, tout à fait, c'est ça. En fait, pour résumer, le projet Paysages est un projet qui, à la date d'aujourd'hui, s'est déployé déjà sur quatre territoires, en Bretagne et en Normandie. Je viens de terminer la dernière résidence au Mont-Saint-Michel. réaliser des œuvres monumentales, des tapisseries témoignages, c'est comme ça que je les appelle, qui font 4 mètres par 2,5 mètres, et qui représentent une vue satellite, une vue du ciel d'un territoire, et je vais réaliser cette tapisserie de ces territoires-là sur le site de représentation, c'est-à-dire que je suis vraiment local, et tout ça aussi avec des matériaux à chaque fois, qui sont sur la cartographie qui est représentée. Donc à chaque fois des mat... le territoire est représenté, mais en même temps, même sans cette esthétique et ce graphisme de la vue satellite, en tant que tel, les matériaux de l'œuvre d'art, de la tapisserie, représentent le territoire. C'est-à-dire que là, la dernière au Mont-Saint-Michel va être totalement différente en termes de fibres utilisées, de plantes teintoriales utilisées, tous les matériaux locaux que je vais pouvoir utiliser, contrairement à la prochaine, par exemple, que je vais pouvoir faire dans le sud de la France, ou des choses comme ça, ça va être vraiment les matériaux qui vont complètement varier, les textures, et ça va personnaliser, personnifier aussi. les spécificités des territoires. Donc cette tapisserie représente... Effectivement, comme vous l'avez dit Pauline, l'idée c'est de revenir dans 30 ans à chaque fois, pour chacune des tapisseries que j'ai pu réaliser, et d'en réaliser une deuxième, de faire en fait une reproduction. pour avoir un diptyque avant-après qui mette en avant l'évolution du territoire et qui puisse témoigner de cette évolution. Ce projet est vraiment, comme vous l'avez compris, basé sur le thème de la localité en termes des matériaux, des vues, de la réalisation sur site, mais aussi, il ne pourrait pas fonctionner, et c'est vraiment ça la forte valeur ajoutée, en tout cas pour moi, c'est ça que j'aime dans ce projet-ci, c'est que c'est un projet qui est participatif, c'est-à-dire que c'est un projet qui va impliquer directement Sur la durée entière de résidence, qui est à peu près de trois mois, on a à peu près 1200 heures de travail à 2000 heures de travail par tapisserie, ce qui est assez énorme. Là, j'implique une équipe de 20 à 30 habitants sur chacune des réalisations qui viennent apprendre à mes côtés les techniques de touffetage, de la teinture végétale et qui viennent réaliser à mes côtés l'œuvre de leur territoire. Ils sont co-créatifs. qui sont dans la peau d'un artiste, ils viennent apprendre de moi, moi j'apprends d'eux aussi énormément, et il y a vraiment des liens qui se tissent, ça fait comme une petite famille à la fin, et on est amené comme ça au fur et à mesure, il y a une à deux demi-journées par semaine sur les trois mois de résidence, et du coup on vient créer l'œuvre, et on a vraiment aussi cette durée de création qui est très très longue. Si on se rend compte justement de la réalisation, là dans un monde où tout va de plus en plus vite, là le temps est très très long, même si ce n'est pas de la tapisserie haute-lisse ou basse-lisse, là ça serait encore plus long, là on est vraiment sur une technique de toufflage. Et d'ailleurs cette technique va me permettre aussi de représenter une autre donnée, une autre dimension du paysage, ce qui est la topographie, c'est une œuvre aussi qui est en relief, qui est de grande dimension, mais qui en plus épouse les reliefs, la topographie du territoire présent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça qui est incroyable et alors du coup est-ce que vous pouvez enfin du coup on est repassé au vous mais est-ce que tu peux nous réexpliquer les différents pas ateliers pas étapes mais tu vois comment ça s'enchaîne comment tu démarres est-ce que tu t'avais dit une vue satellite est-ce que ça démarre par là j'ai vu dans ta vidéo que je mettrais en lien de l'épisode qui est génial ça explique vraiment super bien le projet elle est vraiment elle est vraiment inspirante cette vidéo franchement hyper bien réussie est-ce que tu peux l'expliquer à l'audio parce qu'ils auront la vidéo du coup mais est-ce que tu peux expliquer les différentes étapes les différentes personnes qui interviennent pour aboutir à ça et la technique de tuftage que tu m'as enseigné parce que du coup je ne connaissais pas du tout donc je pense que ça va intéresser les auditeurs

  • Dorian Etienne

    Alors en fait, au niveau des étapes en tant que telles, il y en a plus de 500. Sur un projet de telle ampleur comme celle-ci, je parle de grosses étapes, je ne parle pas de petites étapes, sinon là on se fera l'erreur en milliers. Mais en grandes étapes, il y a d'abord une identification d'un territoire à risque, d'un territoire en évolution. Donc là, sur les premiers paysages que j'ai pu réaliser, les premières tapisseries, on est vraiment sur des territoires qui sont littoraux. Donc avec la montée des eaux, le dérèglement écologique, aussi l'assèchement de zones humides ou des choses comme ça, mais l'idée c'est de le déployer aussi dans le futur sur d'autres territoires en évolution. Il peut être par exemple aussi de venir identifier des métropoles et de comprendre, de retrouver des cartes d'il y a 50 ans. et en fait d'en refaire une aujourd'hui et de pouvoir avoir comme ça toujours cette notion d'évolution des territoires avec ce format de jus satellites assez dézoomé. Donc vraiment montrer cette évolution toujours en partie. Mais j'ai un peu dérivé. Donc au niveau des étapes... On est vraiment sur d'abord une identification de territoire et une identification de porteur de projet, c'est-à-dire de partenaire qui va venir m'aider à trouver un atelier, une salle de résidence sur place pour pouvoir travailler, et aussi qui va pouvoir m'aider à co-construire ce budget avec les différents partenaires financeurs, qui peuvent être la DRAC, qui peuvent être le ministère de la Culture, qui peuvent être pas mal de choses, du mécénat, etc. Donc il y a toute cette... L'étape préparative qui est un peu moins fun mais qui est obligatoire. Ensuite, j'ai vraiment un mois à peu près de préparation avant de démarrer la résidence. Donc ça va être d'identifier, choisir, sélectionner la vue satellite. de la retravailler parce que du coup on travaille par touffage et par peinture végétale donc des techniques qui nous permettent de réaliser des aplats de couleurs en fait. Mais on n'est pas comme sur une image numérique en pixels par pixels, on est vraiment en aplats comme de la peinture. Donc il faut simplifier un petit peu les couleurs, justement, enfin les formes, les aplats. Donc on a quand même un niveau de détail qui est assez précis, on peut travailler sur un niveau de détail d'un demi centimètre carré à peu près. Mais il faut simplifier aussi. ces aplats, ces formes réalisées par tout stage, mais aussi le nombre de couleurs, parce qu'on ne peut pas avoir deux, enfin on pourrait, mais ça demanderait un temps de malade, d'avoir 250 couleurs pour représenter la tabisserie. Là, on est à peu près entre une quinzaine et une trentaine de nuances colorées qui sont réalisées en teinture végétale locale. Donc pour les teintures, je m'appuie sur des fermes teintoriales locales. Donc là, les... Les quatre premières tapisseries sont plutôt côté Bretagne-Normandie. J'ai surtout travaillé avec Stéphanie Garé de l'IVADEN, qui m'a fourni énormément de plantes teintes territoriales, de Reseda, de Garance, de Persil, de Carindigo, etc. pour aider toutes les couleurs. Et je me suis appuyé aussi sur l'expertise d'Aurélia Wolf, de l'atelier Wohl à Paris, en partenariat avec le mobilier national. Le groupe national nous a prêté des ateliers royaux de la manufacture pour réaliser les teintures de grandes quantités de laine avec tous les outillages, les cuves, etc. adaptés pour des grandes quantités comme celle-ci. Et donc du coup vraiment il y a cette expertise de l'atelier WALL qui est très très importante pour l'échantillonnage et ensuite la sélection par rapport aux nuanciers que j'ai pu ressortir justement de la vue satellite. Et ensuite je travaille aussi avec des petits fournisseurs locaux donc là qui vont différer au niveau des fibres qui sont tout faits donc qui réalisent la tapisserie. On est sur pour l'instant sur une toile de lin bretonne ou normande suivant le... la localité du projet. On est sur de la laine, du coup, pour les trois premières qui étaient faites en Bretagne, des monts d'arrêt, donc avec l'entreprise Boucle Laine. Et pour celle-ci, là, au Mont-Saint-Michel, cette nouvelle tapisserie témoignage, j'ai travaillé encore plus local. Donc là, on est sur des laines des moutons des présalés, donc autour du Mont-Saint-Michel, carrément. Et c'est une entreprise laine à l'ouest qui m'a fourni justement les laines. Donc je suis vraiment en train d'identifier et aussi de valoriser les savoir-faire, les savoirs de l'autre. et les petits fournisseurs qui font du bon travail et qu'il faut justement mettre en avant. Donc ça c'est vraiment sur la partie préparation, on a fait la vue satellite, on a fait la simplification, les teintures en fait des 20 à 30 kg de laine, ce qui est assez énorme en termes de volume, la laine c'est très léger, teinte en une trentaine de couleurs, et ensuite du coup démarre la résidence, donc il y a un appel en fait à participation locale, donc via les journaux locaux etc. qui est fait par le partenaire, ce qui me permet du coup de faire une première... On fait un premier échange avec toutes les personnes qui sont intéressées. Au début, il y a à peu près 40-50 personnes qui sont intéressées lors de la première réunion. On fait une initiation au toufflage à la teinture végétale. Je leur explique le projet, comment ça va fonctionner, etc. Et après, sur les trois mois de résidence, ça déroule sur plein d'étapes différentes. Donc, ils vont se former au toufflage. Moi, je vais venir les aider. Ils ont à peu près une dizaine d'heures de formation au toufflage avant d'être vraiment validés pour pouvoir travailler sur la grande toile. Il y a aussi des étapes de bobinage, on va réaliser aussi un atelier teinture comme la teinture d'Hélène a été faite en amont par WALL. Là l'idée c'est quand même de pouvoir leur passer un peu de savoir-faire au niveau de la teinture végétale. Donc on fait une journée banalisée que sur de la teinture végétale où je vais identifier des plantes pectorales autour du site de résidence et on va venir faire la cueillette. On va ensuite expérimenter les teintes, ils vont repartir avec un carnet d'échantillonnage, un carnet d'échantillons des différentes teintures, et on va pouvoir expérimenter des pratiques d'ennoblissement textile comme le chibori ou le tétanisme, des choses comme ça. Donc il y a cette partie-là aussi. Et puis on va avancer ensuite, plus ils vont être validés, plus on va travailler justement sur la toile par le toufflage. Et puis il y a énormément d'étapes au final, même de finition, de préparation sur les trois mois de résidence jusqu'à la fin où là on a vraiment une étape de... de finition et d'encollage, on va venir vraiment réaliser les dernières petites finitions de la tapisserie. Donc là, je ne vous en avais pas donné énormément parce qu'il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je n'ai pas tout en tête maintenant, mais en gros, sur les formats de résidence, on ne s'ennuie pas du tout. Et c'est très varié. Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors du coup, tu disais, la teinture réalisée par Hall à la manufacture des Gobelins, Livaden, donc... Hall, c'est les épisodes 17 et 18, je le dis pour les auditeurs qui ont envie d'aller écouter. Livaden, tu en as parlé, Stéphanie, son super travail d'agricultrice, c'est l'épisode 34, j'allais me tromper. Tu as parlé du tuftage, du tufting, je ne sais jamais comment on dit. Est-ce que tu peux expliquer, parce qu'on a beaucoup d'auditeurs passionnés de laine, de tricot et d'emploi de la laine, et moi franchement, tu m'as appris plein de trucs avec les pistolets, les trucs, les machins, et je pense que ça va intéresser beaucoup de monde. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit zoom sur cette... techniques, les différentes applications, comme tu dis il y a 10 heures de formation donc c'est pas non plus anodin est-ce que tu peux nous raconter ?

  • Dorian Etienne

    Alors le touffetage, premièrement avant d'expliquer la technique réellement, je l'ai utilisé en fait pour plusieurs choses, premièrement pour un projet participatif, c'est une pratique qui est assez ludique, qui est beaucoup moins longue que de la haute fisse ou de la basse fisse pour faire de la tapisserie donc en termes de réalisation qui est pas très très complexe à apprendre, qui demande quand même pas mal d'heures de travail pour pas se tromper, surtout quand on travaille sur les 4 mètres par 2,5 mètres de la toile finale, où il faut pas se tromper, et aussi qui permet de représenter des choses en volume, que je pourrais pas faire en basse lisse ou en haute lisse, donc avoir la topographie du territoire qui est représentée. Donc en fait le toufflage, on travaille sur un cadre vertical, donc là du coup le cadre il fait 4,5 mètres de hauteur, de 4 mètres de hauteur par 4,5 mètres de largeur. Et on vient tendre, du coup, sur tout le cadre, il y a un tour de clou, et on vient tendre une toile de lin dessus. Habituellement, ce n'est pas du lin, la fibre, enfin le... Le textile qui est utilisé spécialement pour le toufflage, c'est un mélange de coton polyester. Premièrement, ce n'est pas 100% naturel comme ce que je voulais. Et deuxièmement, ce n'était pas local. Donc là, j'ai vraiment innové en utilisant une toile de lin, ce que je n'avais jamais vu être fait. Enfin, je n'avais jamais vu que ça avait été fait. Donc c'est vraiment un crash test pour voir si ça fonctionnait ou pas. C'est plus compliqué et moins adapté. Ça se déchire un peu plus, mais on y arrive quand même quand on a vraiment la technique. Donc on travaille en vertical. Le pistolet de toutage, c'est une pratique qui a été inventée en Asie, qui est inspirée de la technique du crochet ou d'autres techniques comme celle-ci qu'on pouvait faire à la main, mais qui est simplifiée, plus rapide, qui reste artisanale. C'est vraiment un outil qui ressemble un peu à une perceuse, mais qui est effectivement électrique ou électrique et pneumatique. Je vais en revenir un peu après. mais en tout cas c'est une technique qui a une cinquantaine d'années et qui s'est démocratisée pour réaliser en tout cas les tapis, enfin des tapis ou de la tapisserie aussi, mais pas vraiment, c'est vraiment plus pour du tapis. Donc cette technique permet en fait de... piqué à travers une toile de lin qui est tendue sur le cadre. On a une aiguille qui vient percer, qui vient ensuite avancer vers le haut, repercer, et tout cela avec le brin de laine qui va venir se ficher dans la toile et avancer comme ça. On a deux possibilités de réalisation. Soit on peut faire le mode loop, le mode boucle, de faire des boucles de l'autre côté, et d'avancer, de remplir des formes comme ça. ou alors le mode cut, le mode toupé, où on vient avoir des comme des U, ça traverse la toile, ça avance de un pas, ça replante, ça remet du coup un brin de laine, ça coupe et ça avance comme ça, ça fait des U. Ce qui permet aussi de régler les différentes hauteurs. Sur les pistolets électriques, on a peu de hauteur, de réglage de hauteur, on est à peu près sur 8 mm à 16 mm de hauteur de touffe. Par contre, sur des pistolets beaucoup plus professionnels, beaucoup plus chers, beaucoup plus complexes à utiliser, on a une variété de hauteur de tout qui est beaucoup plus large. Donc on peut aller de à peu près 2 cm à 7 cm de hauteur, du coup de pouvoir réaliser. Donc toutes les hauteurs topographiques sont faites avec un pistolet pneumatique. Il y a besoin aussi d'un compresseur d'air, il y a une arrivée électrique, mais une arrivée d'air aussi en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok c'était ça, c'était le pistolet pneumatique pour faire vraiment les reliefs importants je me souviens que tu en avais parlé tu m'avais parlé aussi qu'à la fin donc quand tout était mis en place il y avait, alors si j'ai bien en mémoire c'était un arrasage tu recoupais pour que ce soit net, propre cette technique là aussi elle doit reprendre du temps vu que tu es sur une grande surface C'est pour rendre net ça ?

  • Dorian Etienne

    Oui, c'est pour bien finir, c'est-à-dire qu'on ne vient pas retravailler la topographie qui a déjà été faite suivant le réglage de hauteur de tout. D'ailleurs, tout ça a été fait, j'ai oublié de le préciser dans les étapes, mais lors d'une centaine, entre 100 et 150 heures de traçage qu'on vient projeter sur la toile qui est sur le cadre, nuance par nuance, les 20 nuances différentes, et on vient du coup les tracer au posca avec des posca à chaque fois différents, des abréviations différentes pour pas se tromper dans toute l'équipe des 30 habitants qui viennent ponctuellement, donc il y a toute cette table de traçage qui est aussi très intéressante et assez importante dans le projet et du coup j'ai perdu aujourd'hui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je te disais de l'arrasage de venir en fait enlever les petits, pas les petites imperfections mais les petits filant en trop ou un peu qui dépasse je suppose.

  • Dorian Etienne

    C'est ça, vers la fin de la résidence, vers la fin de la tapisserie, on a toute une étape d'arrasage. Retirer quelques millimètres, ce qui permet d'éviter d'avoir un aspect pelucheux, mais vraiment un aspect net. Donc ça a vraiment une autre qualité visuelle au niveau du graphisme et de la texture que ça va donner sur l'œuvre entière. donc on a toute cette étape là et on a une étape aussi d'encollage si vous vous rappelez bien le toufflage on vient simplement passer une boucle et avancer en fait dans la toile mais il n'y a pas de noeud Donc c'est à dire que si on vient tirer sur un des deux fils qui fait le U qui traverse la toile, le fil s'enlève. Donc on a en fait un encolage, donc on vient retirer la toile, la déposer au sol, refaire encore des coulisses sur le sol, et puis ensuite on vient encoler au latex naturel sur tout l'arrière et remettre une toile de lin pour bien finir justement, éviter que les fibres bougent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà d'accord et alors j'avais une question donc du coup tes œuvres ensuite elles sont exposées toujours dans des lieux assez grands vu que c'est des comme tu dis des œuvres magistrales j'ai une question c'est une fois que ton œuvre est faite si ton ta volonté c'est de revenir dans 30 ans t'as utilisé du lin des laines de la coloration végétale alors je remets pas en doute les qualités de teinture d'Aurélia Wolff mais tu acceptes que ton œuvre va évoluer aussi avec le temps. Parce qu'il y a forcément, en 30 ans, selon là où elles vont être conservées, il va quand même y avoir un peu de mouvement. Donc ça, tu l'acceptes dans ton projet de te dire, voilà, ça peut bouger, mais quand même, rendez-vous dans 30 ans pour avoir, comme tu dis, une notion de l'évolution et du territoire, mais aussi d'une œuvre comme ça.

  • Dorian Etienne

    C'est ce qui fait aussi, je trouve, la part de beauté de la tapisserie et de ce projet-ci, qui est en 100% naturel et quasiment 100% local, c'est d'avoir aussi l'œuvre qui va évoluer, effectivement, comme le territoire va évoluer en même temps. Donc on a vraiment ce penchant aussi. Après, il ne faut pas trop qu'elle évolue, parce qu'on a quand même cette idée de diptyque dans 30 ans, il faut quand même qu'on puisse avoir une comparaison et pouvoir les mettre en dialogue l'une avec l'autre. Donc là, il faut faire vraiment attention. aux UV, donc de ne pas exposer directement au soleil, à l'univers solaire, parce que du coup, ça vient casser les couleurs végétales. Et puis, effectivement, au niveau de la conservation, il y a pas mal de précautions de conservation au niveau de la gestion de l'humidité, etc. Par exemple, mais effectivement, ces tapisseries prennent tout leur sens quand elles sont présentées sur le territoire qu'elles représentent. Parce que c'est là, justement, qu'elles vont voir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup là aujourd'hui est-ce que ces oeuvres enfin par exemple pour les gens qui nous écoutent où est-ce qu'ils peuvent aller voir les oeuvres en vrai pour les gens donc notamment de la Bretagne parce qu'essentiellement pour le moment ça se passe en Bretagne

  • Dorian Etienne

    Alors, la tapisserie de la baie du Mont-Saint-Michel vient d'être finie. Là, je suis en train de travailler sur l'exposition. Il y aura une exposition de cette toute nouvelle tapisserie au centre d'information touristique, juste devant le Mont-Saint-Michel, au départ des navettes qui vont au Mont-Saint-Michel, juste après les parcours, dans un grand bâtiment en bois. Ce sera du 5 février jusqu'au 12 mai. de cette année. Il y aura cette première exposition à ce moment-là qui va révéler cette tapisserie qui n'a jamais été présentée pour l'instant, qui vient d'être finie. Il y aura une exposition aussi de la mi-juin à mi-septembre à l'Abbaye de Beauport, une exposition qui va être un peu plus grande, parce qu'elle va présenter trois des tapisseries en même temps, trois des tapisseries sur les quatre de la collection entière, sur tout l'été 2024 à l'Abbaye de Beauport, à Paimpol, Nord-Bretagne. On va avoir une autre exposition aussi à Frennes, à côté de Paris, de septembre à décembre de cette année. Et puis... Là, je suis en train de voir justement pour l'exposition dans les prochains mois à Paris aussi, qui serait du côté de mon travail normalement, mais c'est encore en calage. Donc voilà, elles seront présentées un peu partout. Si ça vous intéresse d'en savoir plus, n'hésitez pas tout simplement à jeter un coup d'œil. Alors là où je poste le plus d'informations concernant les expositions et les présentations, ça va être soit sur les réseaux sociaux, sur Instagram ou alors sur mon site Internet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Que je remettrai dans le descriptif, comme ça les gens pourront suivre. Comme tu dis, les dates et avoir les bonnes infos. Super. Je voulais te demander maintenant des questions un peu plus, comment on va dire ? sur la suite ma question c'est est-ce que demain tu te vois retravailler avec la couleur végétale pas forcément sur de la laine on sait maintenant et même on en parle beaucoup dans le podcast qu'on peut vraiment le faire sur beaucoup de supports est-ce que toi ça te brancherait en tant qu'artiste de continuer cette aventure en gros de la couleur végétale mais sur d'autres supports pour la suite ou est-ce que c'est exclusivement laine et ce type de projet paysage ?

  • Dorian Etienne

    Alors ce sera, de toute façon, c'est dans la pratique et aussi dans la technique exclusivement matériaux naturels, mais effectivement c'est intéressant parce que cette année je vais réaliser énormément d'ateliers scolaires avec des collèges, des lycées, et je vais en fait faire...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une variante de ce projet-ci, avec les mêmes enjeux, les mêmes questionnements, de vue satellite représentée, en participatif, etc., sur le territoire, mais en utilisant pas la technique de la tapisserie, mais la technique du land art, où je vais venir récolter, donc là ce sera à Béli-Lanmère, par exemple, avec un collège de Béline, récolter des matériaux locaux, donc dans la forêt, des branchages, des pierres, des galets, des chutes aussi, possiblement conchilicoles ou des choses comme ça, et de venir, à partir de ces matériaux, faire un archivage de tous ces éléments au niveau des coloris, des formes, et pouvoir ensuite les teindre avec des teintures végétales de la région pour créer une œuvre de Landart, donc une sorte de puzzle géant, qu'on va faire avec tous les géants. de 6 mètres normalement par 3,50 mètres, et qui va représenter du coup la Bélile. et qui va venir aussi être amené, comme ça va être présenté en extérieur, et c'est aussi l'essence du Land Art, à être une œuvre éphémère, une œuvre qui va évoluer au fur et à mesure des semaines, qui va venir se dégrader, où il y a l'herbe qui va pousser dessus, où il y a justement toutes les couleurs qui vont venir s'estomper petit à petit. Ça va justement représenter aussi cette fragilité du territoire et ces enjeux, qu'ils soient écologiques ou sociaux, locaux.

  • Dorian Etienne

    d'accord ok et t'avais parlé la fois dernière aussi et c'est toi qui m'avais appris le terme alors attention à la prononciation des mots japonais le susuji ban peut-être tu sais c'était l'histoire Ouais, les encres qui flottent et tu t'étais dit, tiens, j'aimerais continuer à explorer et en fait, pareil, tu m'avais appris ce terme. Alors, est-ce que tu peux le redire du coup pour que les gens soient...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Suminagashi, en fait, en japonais, ça veut dire encre qui flotte et c'est une des premières techniques d'impression au monde, il me semble. Donc, en fait, par contre, c'est l'impression unique, c'est-à-dire qu'on vient sur un volume d'eau poser une encre assez particulière, une encre japonaise qui vient flotter à la surface et on vient travailler le graphisme comme ça et ensuite poser une feuille de papier donc tout simplement l'encre va venir se déposer sur le papier et la faire sécher donc on a vraiment en fait comme si on pouvait travailler dans un milieu à queue et puis jouer justement sur les textures, les formes souffler dessus etc et ensuite pouvoir imprimer

  • Dorian Etienne

    Et alors là, la question qu'on s'était posée, c'était comment faire parce que les encres se mélangent à l'eau, etc. Donc, ça m'avait intrigué ce que tu voulais creuser. Donc, je suis contente que tu l'aies dit, Sumi Nagashi. Est-ce que tu as d'autres idées d'application de la couleur végétale ? Parce qu'en fait, on a vu que ça pouvait être sur le bois, sur les os, les ongles, les cheveux. On a beaucoup d'acteurs de la coloration capillaire sur le podcast. en fait comme tu dis tu l'as bien résumé c'est des matériaux essentiellement naturels donc en fait le champ il est quand même assez large et pour un artiste et je pense que tu es vraiment le premier purement artiste qu'on a sur le podcast donc je suis vraiment curieuse de voir un peu comment toi tu appréhendes cette couleur végétale comme pas outil mais tu vois ce que je veux dire j'ai pas le mot mais comme manière d'appliquer la couleur et de s'en servir pour tes oeuvres

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors au niveau du procédé, moi en fait je ne vais pas vraiment avoir de réponse tout de suite, parce que je suis vraiment dans une démarche qui est empirique et qui est dans l'expérimental. C'est-à-dire que je vais, effectivement il y a par exemple cette idée de Suminagashi d'essayer de rendre ces teintures végétales, je ne sais pas si c'est réalisé à vous ou pas, c'est vraiment de la recherche, c'est pour ça qu'on en parle, de les rendre par exemple insolubles à l'eau et qu'elles puissent flotter. de manière ou d'une autre, et pouvoir justement pratiquer cette technique du suminagashi avec de la teinture végétale, ou alors plein d'autres choses. En fait, ça va vraiment dépendre... comme il y a cette notion de territoire, de l'inspiration que je vais avoir à un instant T, et en me disant, cette technique et la teinture végétale pourraient être super pour ça. Donc là, c'est vraiment cette démarche artistique que je mène. Je ne vais pas avoir de réponse tout de suite, à part ce projet de Landart que je vais mener l'année prochaine, où le projet est déjà réfléchi. Mais effectivement, c'est une technique que j'affectionne particulièrement, parce qu'il y a vraiment cette... empirique et en même temps de la chimie végétale qui est très intéressant, moi que j'aime beaucoup où on vient essayer de comprendre pourquoi ça réagit comme ça parce qu'il y a tellement de facteurs que c'est pas toujours facile de saisir les différentes réactions qui n'étaient pas prévues mais en tout cas c'est une technique qui est naturelle, qui est écologique contrairement aux autres ...teinture chimique ou alors des encres, par exemple pour le chibori ou des choses comme ça. Donc moi, c'est une technique que je vais continuer à utiliser dans...

  • Dorian Etienne

    dans les prochaines années top est-ce que tu peux nous donner un peu tes inspirations ça peut être des livres qui t'ont plu des comptes Instagram qui t'inspirent des artistes autres qui t'inspirent est-ce que tu peux nous partager un petit peu tes sources d'inspiration en ce moment alors en ce moment euh

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je réfléchis, parce que c'est toujours quand on pose la question que c'est le plus difficile d'y répondre. Au niveau de teinture végétale, rapidement, je pense qu'il y a le livre Angle de plantes, moi, que j'aime beaucoup.

  • Dorian Etienne

    Elisabeth Dumont.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, qui m'inspire pas mal. Au niveau pas teinture végétale, parce que je vais être limité en teinture végétale aussi, vu que c'est une technique sur des... des dizaines de techniques que j'utilise dans mon travail. Ça va être par exemple des designers-chercheurs qui vont avoir une approche un peu similaire à la mienne. Par exemple, Samy Rio travaille essentiellement le bambou, la notion de localité, la notion aussi d'écologie. Il y en a effectivement un peu plus connus, mais là on est vraiment sur la pratique plutôt technologique, scientifique. Mathieu Lehanner, qui a été lauréat designer de l'année récemment, par exemple, Pierre Charrier aussi qui a une pratique très intéressante. Donc là c'est vraiment plus par contre des designers artistes un peu comme moi. On s'éloigne un peu de la teinture végétale mais effectivement j'ai pas mal d'inspiration et je continue à avoir une sorte de veille culturelle sur ce qui se passe autour pour pouvoir ensuite créer parce qu'on ne s'inspire jamais de rien en fait. On ne crée jamais de rien, on crée toujours de quelque chose. en modélant, en transformant, en prenant une bribe de quelque chose qui existe déjà, en regardant la nature. Donc c'est toujours très important d'avoir cette attention à ce qui nous entoure. Là, par exemple, particulièrement au secteur artistique et créatif.

  • Dorian Etienne

    Est-ce que tu peux, pour revenir aux plantes tectoriales, tu m'avais cité la fois dernière toutes les plantes que vous aviez choisies en cueillette locale, etc. Donc, tu avais parlé du réseda, coréopsis, châtaignier, de la garance, du noyer, de la noix de gale, essentiellement des plantes grandins, qui sont résistantes aux UV, résistantes au lavage, et vraiment des grandins. Est-ce que parmi celles-là, il y en a une pour laquelle tu as eu un coup de cœur ? Parce qu'on a quand même C'est fou, mais peu importe qui essaye la teinture végétale, on a toujours nos chouchous dans soit la plante, soit la couleur qu'elle donne. Il y a quelque chose qui nous plaît. Est-ce que toi, tu peux nous dire quelle est ta plante teintoriale de prédilection, celle qui t'a interpellé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est très dur à répondre à cette question. En fait, ce qui est très dur surtout, c'est que, quels que soient les coloris qu'on va obtenir, quels que soient les mélanges qu'on va faire, la gamme colorée fonctionne toujours en végétal. Parce qu'on est sur des nuances de pastel, des nuances naturelles, qui ne vont pas être flashy et qui vont toujours s'accorder. C'est assez impressionnant. Sur tout l'établissier que j'ai réalisé jusqu'ici, tous les carnets d'échantillonnage de nuanciers que j'ai pu faire, à chaque fois, ça s'accordait. C'est assez fascinant. Je ne saurais pas trop quoi répondre. J'aime beaucoup les nuances de Garance. Bien sûr, après, il y a le classique bleu de la Persique et Rindigo, la Redouille des Teinturiers, qui est toujours très intéressant et qui fonctionne totalement différemment des autres. Les autres procédés de teinture, parce que là du coup on travaille en oxydation à l'air libre, comme la cuve justement, quand on vient monter la cuve en trempant les différentes exsilences, et suivant le nombre de trempes et d'oxydations, que ça va venir faire bleuillir de plus en plus foncé. Donc il y a cette magie-là aussi de l'indigo qui est toujours aussi fascinante, c'est pour ça qu'il y a autant d'adeptes aussi. Je pense que je m'arrêterai à ça. Je pense que sans y avoir réfléchi plus en amont, je pense que c'est les deux qui deviennent à l'esprit.

  • Dorian Etienne

    Ok, très bien. Est-ce que tu as un mot de la fin, un sujet sur lequel je ne t'ai pas lancé, une question que je ne t'ai pas posée, que tu aimerais aborder avant qu'on passe à ton passage de micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Là, je ne sais pas trop. Je vais sûrement sortir un ouvrage sur mon travail qui sera édité par Snap Collective prochainement, dans les prochains mois. On va justement parler de toute cette approche de designer voyageur, cet empirisme de recherche des matériaux, ce caractère de la localité et de l'écologie dans les projets que je mène, et un gros focus sur le projet paysage. Et puis sinon, je vous invite surtout à passer aux expositions prochaines, qui vont être des expositions publiques, en tout cas au Mont-Saint-Michel, c'est un projet gratuit. à l'abbaye de Beauport il me semble que l'entrée doit être à 4 euros, quelque chose comme ça donc voilà, n'hésitez pas à passer voir ça et puis au plaisir de vous croiser

  • Dorian Etienne

    Alors dans le podcast on essaye de faire une chaîne pour montrer que tu vois vraiment la couleur vétale c'est un... C'est une chaîne de valeur, il y a des acteurs qui tournent autour, les fibres naturelles, les artistes, le textile, la cosmétique, bref, c'est une chaîne de valeur. Du coup, c'est chaque invité qui donne un peu un passage de micro à quelqu'un qui trouverait intéressant pour compléter notre exploration de la couleur végétale ou de la partie artistique, etc. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un que tu aimerais que j'aille interviewer pour avoir son échange, son œil, son nouveau regard ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors le problème sur la torture végétale c'est que tous les acteurs avec qui j'ai pu travailler et que j'ai en tête, tu les as déjà interviewés soit Michel Garcia Stéphanie Garret avec Livaden Aurélia avec Wall j'ai pas trop plus d'idées que ça c'est vraiment ceux-là avec qui j'ai pu travailler vraiment échanger qui étaient intéressants D'accord

  • Dorian Etienne

    D'accord ok, bon bah je rappellerai les épisodes donc des personnes que t'as citées parce que comme tu dis on les a eues et les épisodes sont hyper intéressants D'accord à aller écouter. Je remettrai pour les auditeurs les lieux d'exposition, ton site internet, ton compte Instagram pour que les gens puissent suivre ton aventure. Quand ton livre sort, n'hésite pas à me faire un petit clin d'œil. On essaiera de relayer l'info. En tout cas, merci beaucoup parce que comme je te disais, tu es le premier artiste, chercheur, engagé qui mène plein de choses, plein de projets collaboratifs. Je voulais te remercier pour ça. je suis désolée qu'on ait fait un premier enregistrement qui a vraiment l'audio franchement on avait l'impression qu'on était tous les deux au fond de l'eau donc c'était important de réenregistrer donc merci à toi Doriane et à la prochaine en tout cas merci beaucoup merci Pauline à la prochaine Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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