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47. Autodétermination et polyhandicap dans un IEM avec Christophe Deléglise, moniteur éducateur, et Hélène Rickembusch Psychomotricienne cover
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Agir pour l'autodétermination

47. Autodétermination et polyhandicap dans un IEM avec Christophe Deléglise, moniteur éducateur, et Hélène Rickembusch Psychomotricienne

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10min |05/03/2024
Play
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Description

Pour ce 47ème épisode, je reçois deux professionnels de l'IEM le Passage à Wasquehal (Nord) qui accompagnent des jeunes en situation de polyhandicap.


Suite à leur formation à l'autodétermination, Christophe, Moniteur éducateur et Hélène, Psychomotricienne, nous explique l'évolution de leurs missions et les postures qui ont changées dans leur travail de tous les jours. On parle évidemment de communication alternative et améliorée, comme élément prédominant à l'autodétermination des personnes polyhandicapées


Merci Hélène et Christophe pour votre témoignage et votre implication!


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Je suis Christophe De L'Église, moniteur éducateur à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #2

    Je suis Hélène Ricambuche, psychomotricienne à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #3

    Alors pour cet épisode on va discuter avec Hélène et Christophe de savoir finalement comment vous avez commencé à travailler la question de l'autodétermination ici à l'IEM et en lien avec la communication. Qui de vous deux pourrait m'expliquer comment tout ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la parole si Hélène me permet. Moi je suis arrivé donc récemment au GAPA, c'est dans le monde du polyhandicap. J'ai découvert justement cette notion d'autodétermination et de pouvoir... permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir faire leur propre choix et de pouvoir être maître de leurs décisions. Et tout naturellement, je pense qu'en fait, en arrivant, il faut pouvoir que les jeunes s'autodéterminent, mais pour pouvoir s'autodéterminer, il faut savoir communiquer. Et je me posais des questions justement sur comment améliorer ce lien de communication avec les jeunes. Et à un moment donné... Le travail sur les ambassadeurs communication est arrivé et naturellement, je me suis proposé parce que ça me paraissait logique de pouvoir travailler là-dessus et de trouver des moyens de communication alternatifs pour chaque jeune.

  • Speaker #3

    Alors tu disais, c'était des notions que tu ne connaissais peut-être pas forcément avant. Du coup, ça veut dire quoi ? Tu as été formé à l'autodétermination ?

  • Speaker #1

    Oui, en arrivant au passage, on a suivi une formation sur l'autodétermination avec Vanessa Pricot et Martin Caouette. Et du coup, ça nous a permis de mieux comprendre ces aspects sur l'autodétermination.

  • Speaker #3

    Et en quoi, toi, ça a demandé, est-ce que tu changes ta pratique professionnelle ? Qu'est-ce que tu as compris, toi, de cette formation-là ?

  • Speaker #1

    Que justement, ce n'est pas parce que les jeunes sont en situation de polyhandicap ou qu'ils sont non-verbaux. qu'ils ne peuvent pas faire des choix. Et justement, c'est une mécanique à avoir pour que, comment dire, d'avoir toujours cette possibilité en tête de se dire, de laisser faire les choix et de ne pas faire les choses à la place des jeunes.

  • Speaker #3

    Toi Hélène, tu as suivi aussi cette formation-là ?

  • Speaker #2

    D'autodétermination, oui.

  • Speaker #3

    Et alors, qu'est-ce que tu en as retenu aussi dans peut-être ce que tu faisais avant et ce que tu fais maintenant différemment ?

  • Speaker #2

    J'ai vraiment appris à mieux observer les jeunes que j'accompagne pour leur proposer vraiment des choses adaptées, des situations dans lesquelles ils vont pouvoir faire des choix ou faire une résolution de problème ou s'autodéterminer. Et tout ça au niveau de chacun, peu importe l'importance du défi à relever. Et du coup, ça m'a permis d'adapter vraiment à chacun, de mettre le focus sur quels sont ses besoins, comment je peux lui proposer des situations où il va pouvoir faire des choix, s'autodéterminer, s'autoréguler.

  • Speaker #3

    Alors notamment dans cette fonction-là que tu occupes de psychomotricienne, est-ce que ça a aussi changé ta pratique ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça m'a permis notamment de proposer par exemple des activités qui sont plus sensorielles à des personnes qui... présente de plus gros défis au niveau à la fois moteur et au niveau de la communication, parce que ça a remis en lumière l'importance d'expérimenter et d'explorer l'environnement, de vivre des expériences pour pouvoir ensuite manifester des préférences et faire des choix et s'exprimer.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu aurais un exemple de ce que tu as vécu avec un jeune par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Oui, je peux parler de l'atelier Patouille qu'on mène en lien aussi avec des éducateurs. Et dans l'atelier Patouille, on propose vraiment des choses à toucher, que ce soit des... c'est beaucoup des choses alimentaires. Et on voit vraiment que selon les textures, on a vraiment des choses différentes, des choses nouvelles sûrement pour les jeunes. Et selon les textures, ce soit... quelque chose qui soit dur comme une noix, qui soit doux comme de la purée, l'enfant ne va pas avoir la même réaction. Il va des fois mettre les mains, des fois pas mettre les mains, et des fois porter à la bouche, pas porter à la bouche. Et tout ça, c'est plein d'informations sur ses préférences, sur ses goûts et sur sa manière d'explorer le monde.

  • Speaker #3

    Alors Christophe, tu disais ce qui a été important aussi pour vous, c'était de faire le lien avec tout ce qui est communication, puisqu'on sait qu'avant de pouvoir s'autodéterminer, il faut aussi avoir cette... possibilités là de communiquer. Comment vous en êtes venu là à travailler sur ces questions là de la communication ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un axe de travail qui a été défini par la direction, justement que ce soit accentué sur la communication. On nous a demandé qui serait volontaire pour devenir ambassadeur communication et être sur ce groupe de travail. Et donc on a postulé. Naturellement ça m'est venu parce que... Ça me paraissait important de pouvoir travailler sur la communication et trouver des moyens de communication pour les jeunes.

  • Speaker #3

    Alors tu as dit ambassadeur de la communication, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que nous sommes référents sur les moyens de communication des jeunes et donc on se réunit en groupe de travail pour définir les projets individuels de communication de chaque jeune. Et à terme, c'est de pouvoir trouver un moyen de communication alternatif pour tous les jeunes des IUM, soit le passage ou la source.

  • Speaker #3

    Alors concrètement, comment vous faites ? Est-ce que vous utilisez un outil de communication qui soit vraiment en fonction du besoin du jeune ? Ou est-ce que c'est le même outil pour tout le monde ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est de trouver justement un moyen adapté à chaque jeune. Donc au préalable, nous avons fait des bilans de communication pour... tous les jeunes du passage et de la source, en faisant remplir des questionnaires que nous avons élaborés à l'aide d'orthophonistes.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc les questionnaires étaient remplis par les professionnels, mais aussi on y a associé les familles, parce que c'est très important pour nous. Et donc suite à ça, nous avons fusionné les questionnaires pour pouvoir les analyser et essayer de... d'élaborer une ébauche de projets de communication et de pouvoir tester des choses sur des moyens de communication qui seraient plus adaptés à chaque jeune en fonction de leur profil, de leur capacité et de leur potentialité.

  • Speaker #3

    Ok, alors si on prend un exemple d'un jeune, est-ce que vous pourriez me dire finalement où est-ce que vous en êtes arrivé par rapport à une évaluation qui a pu être faite sur un jeune ? Hélène, là c'est toi qui nous raconte cela ?

  • Speaker #2

    En fait déjà c'est observer à quoi le jeune il est réceptif, que ce soit... En fait on a plusieurs possibilités au niveau de la communication, ça peut être des signes, ça peut être montré sur une photo ou montré sur un pictogramme. Et tout le monde n'a pas accès à tout, donc on a déjà observé ça. Et on a mis en place sur le temps des repas, pour tout le monde, une boîte avec à la fois la photo et le pictogramme de l'objet ou de l'aliment. Et là par exemple je pense à certains jeunes qu'on accompagne ici. Et ils ont vraiment bien investi cette boîte et au repas, que ce soit à la photo qu'ils leur parlent ou alors le pictogramme, ils peuvent vraiment pointer ou montrer la carte qu'ils veulent pour faire des demandes, pour demander du pain, de l'eau, la serviette, le couvert. Et ça les rend vraiment acteurs de leur repas. Ça leur permet de faire plus de choix et on s'est rendu compte que des fois, ils voulaient se resservir. Et avant, ils n'avaient pas l'occasion de le demander. Donc maintenant, ils peuvent se resservir. Ils peuvent demander... Une deuxième tartine ou du fromage sur le repas en lieu du beurre. Et ça, c'est vraiment des choses qui sont importantes pour nous, parce que là, la personne est vraiment actrice de son repas et nous exprime ses besoins.

  • Speaker #3

    C'est quoi la suite de ce projet, alors ?

  • Speaker #1

    C'est d'établir un projet individuel de communication pour chaque jeune. et de trouver justement le moyen de communication alternatif pour chaque jeune adéquat qui puisse s'exprimer et justement faire ses choix et s'autodéterminer. dans sa vie future, actuelle, au passage et en dehors.

  • Speaker #3

    Et vous avez parlé du lien avec la famille, ça veut dire qu'à quel moment les familles sont aussi investies ou en tout cas sensibilisées, intégrées dans le projet, puisqu'il faut que l'outil puisse aussi être utilisé à la maison, quand les jeunes sont avec leurs parents.

  • Speaker #1

    L'objectif justement c'est toujours de travailler en lien avec les familles. À ce sujet on a fait une sensibilisation au Macathon pour les familles. Donc il y a eu quelques familles qui sont venues au passage. Il y avait une intervenante Macathon, c'est Marie-Pierre, je ne sais pas son nom de famille, qui est venue pour faire une sensibilisation et pouvoir montrer aux parents ce qui était possible de faire, en tout cas en Macathon, et de montrer aussi ce que leur enfant travaille ici à l'IUM. mais ce n'est qu'un des moyens de communication alternative parmi tant d'autres.

  • Speaker #3

    Merci Hélène, merci Christophe.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description

Pour ce 47ème épisode, je reçois deux professionnels de l'IEM le Passage à Wasquehal (Nord) qui accompagnent des jeunes en situation de polyhandicap.


Suite à leur formation à l'autodétermination, Christophe, Moniteur éducateur et Hélène, Psychomotricienne, nous explique l'évolution de leurs missions et les postures qui ont changées dans leur travail de tous les jours. On parle évidemment de communication alternative et améliorée, comme élément prédominant à l'autodétermination des personnes polyhandicapées


Merci Hélène et Christophe pour votre témoignage et votre implication!


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Je suis Christophe De L'Église, moniteur éducateur à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #2

    Je suis Hélène Ricambuche, psychomotricienne à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #3

    Alors pour cet épisode on va discuter avec Hélène et Christophe de savoir finalement comment vous avez commencé à travailler la question de l'autodétermination ici à l'IEM et en lien avec la communication. Qui de vous deux pourrait m'expliquer comment tout ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la parole si Hélène me permet. Moi je suis arrivé donc récemment au GAPA, c'est dans le monde du polyhandicap. J'ai découvert justement cette notion d'autodétermination et de pouvoir... permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir faire leur propre choix et de pouvoir être maître de leurs décisions. Et tout naturellement, je pense qu'en fait, en arrivant, il faut pouvoir que les jeunes s'autodéterminent, mais pour pouvoir s'autodéterminer, il faut savoir communiquer. Et je me posais des questions justement sur comment améliorer ce lien de communication avec les jeunes. Et à un moment donné... Le travail sur les ambassadeurs communication est arrivé et naturellement, je me suis proposé parce que ça me paraissait logique de pouvoir travailler là-dessus et de trouver des moyens de communication alternatifs pour chaque jeune.

  • Speaker #3

    Alors tu disais, c'était des notions que tu ne connaissais peut-être pas forcément avant. Du coup, ça veut dire quoi ? Tu as été formé à l'autodétermination ?

  • Speaker #1

    Oui, en arrivant au passage, on a suivi une formation sur l'autodétermination avec Vanessa Pricot et Martin Caouette. Et du coup, ça nous a permis de mieux comprendre ces aspects sur l'autodétermination.

  • Speaker #3

    Et en quoi, toi, ça a demandé, est-ce que tu changes ta pratique professionnelle ? Qu'est-ce que tu as compris, toi, de cette formation-là ?

  • Speaker #1

    Que justement, ce n'est pas parce que les jeunes sont en situation de polyhandicap ou qu'ils sont non-verbaux. qu'ils ne peuvent pas faire des choix. Et justement, c'est une mécanique à avoir pour que, comment dire, d'avoir toujours cette possibilité en tête de se dire, de laisser faire les choix et de ne pas faire les choses à la place des jeunes.

  • Speaker #3

    Toi Hélène, tu as suivi aussi cette formation-là ?

  • Speaker #2

    D'autodétermination, oui.

  • Speaker #3

    Et alors, qu'est-ce que tu en as retenu aussi dans peut-être ce que tu faisais avant et ce que tu fais maintenant différemment ?

  • Speaker #2

    J'ai vraiment appris à mieux observer les jeunes que j'accompagne pour leur proposer vraiment des choses adaptées, des situations dans lesquelles ils vont pouvoir faire des choix ou faire une résolution de problème ou s'autodéterminer. Et tout ça au niveau de chacun, peu importe l'importance du défi à relever. Et du coup, ça m'a permis d'adapter vraiment à chacun, de mettre le focus sur quels sont ses besoins, comment je peux lui proposer des situations où il va pouvoir faire des choix, s'autodéterminer, s'autoréguler.

  • Speaker #3

    Alors notamment dans cette fonction-là que tu occupes de psychomotricienne, est-ce que ça a aussi changé ta pratique ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça m'a permis notamment de proposer par exemple des activités qui sont plus sensorielles à des personnes qui... présente de plus gros défis au niveau à la fois moteur et au niveau de la communication, parce que ça a remis en lumière l'importance d'expérimenter et d'explorer l'environnement, de vivre des expériences pour pouvoir ensuite manifester des préférences et faire des choix et s'exprimer.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu aurais un exemple de ce que tu as vécu avec un jeune par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Oui, je peux parler de l'atelier Patouille qu'on mène en lien aussi avec des éducateurs. Et dans l'atelier Patouille, on propose vraiment des choses à toucher, que ce soit des... c'est beaucoup des choses alimentaires. Et on voit vraiment que selon les textures, on a vraiment des choses différentes, des choses nouvelles sûrement pour les jeunes. Et selon les textures, ce soit... quelque chose qui soit dur comme une noix, qui soit doux comme de la purée, l'enfant ne va pas avoir la même réaction. Il va des fois mettre les mains, des fois pas mettre les mains, et des fois porter à la bouche, pas porter à la bouche. Et tout ça, c'est plein d'informations sur ses préférences, sur ses goûts et sur sa manière d'explorer le monde.

  • Speaker #3

    Alors Christophe, tu disais ce qui a été important aussi pour vous, c'était de faire le lien avec tout ce qui est communication, puisqu'on sait qu'avant de pouvoir s'autodéterminer, il faut aussi avoir cette... possibilités là de communiquer. Comment vous en êtes venu là à travailler sur ces questions là de la communication ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un axe de travail qui a été défini par la direction, justement que ce soit accentué sur la communication. On nous a demandé qui serait volontaire pour devenir ambassadeur communication et être sur ce groupe de travail. Et donc on a postulé. Naturellement ça m'est venu parce que... Ça me paraissait important de pouvoir travailler sur la communication et trouver des moyens de communication pour les jeunes.

  • Speaker #3

    Alors tu as dit ambassadeur de la communication, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que nous sommes référents sur les moyens de communication des jeunes et donc on se réunit en groupe de travail pour définir les projets individuels de communication de chaque jeune. Et à terme, c'est de pouvoir trouver un moyen de communication alternatif pour tous les jeunes des IUM, soit le passage ou la source.

  • Speaker #3

    Alors concrètement, comment vous faites ? Est-ce que vous utilisez un outil de communication qui soit vraiment en fonction du besoin du jeune ? Ou est-ce que c'est le même outil pour tout le monde ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est de trouver justement un moyen adapté à chaque jeune. Donc au préalable, nous avons fait des bilans de communication pour... tous les jeunes du passage et de la source, en faisant remplir des questionnaires que nous avons élaborés à l'aide d'orthophonistes.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc les questionnaires étaient remplis par les professionnels, mais aussi on y a associé les familles, parce que c'est très important pour nous. Et donc suite à ça, nous avons fusionné les questionnaires pour pouvoir les analyser et essayer de... d'élaborer une ébauche de projets de communication et de pouvoir tester des choses sur des moyens de communication qui seraient plus adaptés à chaque jeune en fonction de leur profil, de leur capacité et de leur potentialité.

  • Speaker #3

    Ok, alors si on prend un exemple d'un jeune, est-ce que vous pourriez me dire finalement où est-ce que vous en êtes arrivé par rapport à une évaluation qui a pu être faite sur un jeune ? Hélène, là c'est toi qui nous raconte cela ?

  • Speaker #2

    En fait déjà c'est observer à quoi le jeune il est réceptif, que ce soit... En fait on a plusieurs possibilités au niveau de la communication, ça peut être des signes, ça peut être montré sur une photo ou montré sur un pictogramme. Et tout le monde n'a pas accès à tout, donc on a déjà observé ça. Et on a mis en place sur le temps des repas, pour tout le monde, une boîte avec à la fois la photo et le pictogramme de l'objet ou de l'aliment. Et là par exemple je pense à certains jeunes qu'on accompagne ici. Et ils ont vraiment bien investi cette boîte et au repas, que ce soit à la photo qu'ils leur parlent ou alors le pictogramme, ils peuvent vraiment pointer ou montrer la carte qu'ils veulent pour faire des demandes, pour demander du pain, de l'eau, la serviette, le couvert. Et ça les rend vraiment acteurs de leur repas. Ça leur permet de faire plus de choix et on s'est rendu compte que des fois, ils voulaient se resservir. Et avant, ils n'avaient pas l'occasion de le demander. Donc maintenant, ils peuvent se resservir. Ils peuvent demander... Une deuxième tartine ou du fromage sur le repas en lieu du beurre. Et ça, c'est vraiment des choses qui sont importantes pour nous, parce que là, la personne est vraiment actrice de son repas et nous exprime ses besoins.

  • Speaker #3

    C'est quoi la suite de ce projet, alors ?

  • Speaker #1

    C'est d'établir un projet individuel de communication pour chaque jeune. et de trouver justement le moyen de communication alternatif pour chaque jeune adéquat qui puisse s'exprimer et justement faire ses choix et s'autodéterminer. dans sa vie future, actuelle, au passage et en dehors.

  • Speaker #3

    Et vous avez parlé du lien avec la famille, ça veut dire qu'à quel moment les familles sont aussi investies ou en tout cas sensibilisées, intégrées dans le projet, puisqu'il faut que l'outil puisse aussi être utilisé à la maison, quand les jeunes sont avec leurs parents.

  • Speaker #1

    L'objectif justement c'est toujours de travailler en lien avec les familles. À ce sujet on a fait une sensibilisation au Macathon pour les familles. Donc il y a eu quelques familles qui sont venues au passage. Il y avait une intervenante Macathon, c'est Marie-Pierre, je ne sais pas son nom de famille, qui est venue pour faire une sensibilisation et pouvoir montrer aux parents ce qui était possible de faire, en tout cas en Macathon, et de montrer aussi ce que leur enfant travaille ici à l'IUM. mais ce n'est qu'un des moyens de communication alternative parmi tant d'autres.

  • Speaker #3

    Merci Hélène, merci Christophe.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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Pour ce 47ème épisode, je reçois deux professionnels de l'IEM le Passage à Wasquehal (Nord) qui accompagnent des jeunes en situation de polyhandicap.


Suite à leur formation à l'autodétermination, Christophe, Moniteur éducateur et Hélène, Psychomotricienne, nous explique l'évolution de leurs missions et les postures qui ont changées dans leur travail de tous les jours. On parle évidemment de communication alternative et améliorée, comme élément prédominant à l'autodétermination des personnes polyhandicapées


Merci Hélène et Christophe pour votre témoignage et votre implication!


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


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  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Je suis Christophe De L'Église, moniteur éducateur à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #2

    Je suis Hélène Ricambuche, psychomotricienne à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #3

    Alors pour cet épisode on va discuter avec Hélène et Christophe de savoir finalement comment vous avez commencé à travailler la question de l'autodétermination ici à l'IEM et en lien avec la communication. Qui de vous deux pourrait m'expliquer comment tout ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la parole si Hélène me permet. Moi je suis arrivé donc récemment au GAPA, c'est dans le monde du polyhandicap. J'ai découvert justement cette notion d'autodétermination et de pouvoir... permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir faire leur propre choix et de pouvoir être maître de leurs décisions. Et tout naturellement, je pense qu'en fait, en arrivant, il faut pouvoir que les jeunes s'autodéterminent, mais pour pouvoir s'autodéterminer, il faut savoir communiquer. Et je me posais des questions justement sur comment améliorer ce lien de communication avec les jeunes. Et à un moment donné... Le travail sur les ambassadeurs communication est arrivé et naturellement, je me suis proposé parce que ça me paraissait logique de pouvoir travailler là-dessus et de trouver des moyens de communication alternatifs pour chaque jeune.

  • Speaker #3

    Alors tu disais, c'était des notions que tu ne connaissais peut-être pas forcément avant. Du coup, ça veut dire quoi ? Tu as été formé à l'autodétermination ?

  • Speaker #1

    Oui, en arrivant au passage, on a suivi une formation sur l'autodétermination avec Vanessa Pricot et Martin Caouette. Et du coup, ça nous a permis de mieux comprendre ces aspects sur l'autodétermination.

  • Speaker #3

    Et en quoi, toi, ça a demandé, est-ce que tu changes ta pratique professionnelle ? Qu'est-ce que tu as compris, toi, de cette formation-là ?

  • Speaker #1

    Que justement, ce n'est pas parce que les jeunes sont en situation de polyhandicap ou qu'ils sont non-verbaux. qu'ils ne peuvent pas faire des choix. Et justement, c'est une mécanique à avoir pour que, comment dire, d'avoir toujours cette possibilité en tête de se dire, de laisser faire les choix et de ne pas faire les choses à la place des jeunes.

  • Speaker #3

    Toi Hélène, tu as suivi aussi cette formation-là ?

  • Speaker #2

    D'autodétermination, oui.

  • Speaker #3

    Et alors, qu'est-ce que tu en as retenu aussi dans peut-être ce que tu faisais avant et ce que tu fais maintenant différemment ?

  • Speaker #2

    J'ai vraiment appris à mieux observer les jeunes que j'accompagne pour leur proposer vraiment des choses adaptées, des situations dans lesquelles ils vont pouvoir faire des choix ou faire une résolution de problème ou s'autodéterminer. Et tout ça au niveau de chacun, peu importe l'importance du défi à relever. Et du coup, ça m'a permis d'adapter vraiment à chacun, de mettre le focus sur quels sont ses besoins, comment je peux lui proposer des situations où il va pouvoir faire des choix, s'autodéterminer, s'autoréguler.

  • Speaker #3

    Alors notamment dans cette fonction-là que tu occupes de psychomotricienne, est-ce que ça a aussi changé ta pratique ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça m'a permis notamment de proposer par exemple des activités qui sont plus sensorielles à des personnes qui... présente de plus gros défis au niveau à la fois moteur et au niveau de la communication, parce que ça a remis en lumière l'importance d'expérimenter et d'explorer l'environnement, de vivre des expériences pour pouvoir ensuite manifester des préférences et faire des choix et s'exprimer.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu aurais un exemple de ce que tu as vécu avec un jeune par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Oui, je peux parler de l'atelier Patouille qu'on mène en lien aussi avec des éducateurs. Et dans l'atelier Patouille, on propose vraiment des choses à toucher, que ce soit des... c'est beaucoup des choses alimentaires. Et on voit vraiment que selon les textures, on a vraiment des choses différentes, des choses nouvelles sûrement pour les jeunes. Et selon les textures, ce soit... quelque chose qui soit dur comme une noix, qui soit doux comme de la purée, l'enfant ne va pas avoir la même réaction. Il va des fois mettre les mains, des fois pas mettre les mains, et des fois porter à la bouche, pas porter à la bouche. Et tout ça, c'est plein d'informations sur ses préférences, sur ses goûts et sur sa manière d'explorer le monde.

  • Speaker #3

    Alors Christophe, tu disais ce qui a été important aussi pour vous, c'était de faire le lien avec tout ce qui est communication, puisqu'on sait qu'avant de pouvoir s'autodéterminer, il faut aussi avoir cette... possibilités là de communiquer. Comment vous en êtes venu là à travailler sur ces questions là de la communication ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un axe de travail qui a été défini par la direction, justement que ce soit accentué sur la communication. On nous a demandé qui serait volontaire pour devenir ambassadeur communication et être sur ce groupe de travail. Et donc on a postulé. Naturellement ça m'est venu parce que... Ça me paraissait important de pouvoir travailler sur la communication et trouver des moyens de communication pour les jeunes.

  • Speaker #3

    Alors tu as dit ambassadeur de la communication, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que nous sommes référents sur les moyens de communication des jeunes et donc on se réunit en groupe de travail pour définir les projets individuels de communication de chaque jeune. Et à terme, c'est de pouvoir trouver un moyen de communication alternatif pour tous les jeunes des IUM, soit le passage ou la source.

  • Speaker #3

    Alors concrètement, comment vous faites ? Est-ce que vous utilisez un outil de communication qui soit vraiment en fonction du besoin du jeune ? Ou est-ce que c'est le même outil pour tout le monde ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est de trouver justement un moyen adapté à chaque jeune. Donc au préalable, nous avons fait des bilans de communication pour... tous les jeunes du passage et de la source, en faisant remplir des questionnaires que nous avons élaborés à l'aide d'orthophonistes.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc les questionnaires étaient remplis par les professionnels, mais aussi on y a associé les familles, parce que c'est très important pour nous. Et donc suite à ça, nous avons fusionné les questionnaires pour pouvoir les analyser et essayer de... d'élaborer une ébauche de projets de communication et de pouvoir tester des choses sur des moyens de communication qui seraient plus adaptés à chaque jeune en fonction de leur profil, de leur capacité et de leur potentialité.

  • Speaker #3

    Ok, alors si on prend un exemple d'un jeune, est-ce que vous pourriez me dire finalement où est-ce que vous en êtes arrivé par rapport à une évaluation qui a pu être faite sur un jeune ? Hélène, là c'est toi qui nous raconte cela ?

  • Speaker #2

    En fait déjà c'est observer à quoi le jeune il est réceptif, que ce soit... En fait on a plusieurs possibilités au niveau de la communication, ça peut être des signes, ça peut être montré sur une photo ou montré sur un pictogramme. Et tout le monde n'a pas accès à tout, donc on a déjà observé ça. Et on a mis en place sur le temps des repas, pour tout le monde, une boîte avec à la fois la photo et le pictogramme de l'objet ou de l'aliment. Et là par exemple je pense à certains jeunes qu'on accompagne ici. Et ils ont vraiment bien investi cette boîte et au repas, que ce soit à la photo qu'ils leur parlent ou alors le pictogramme, ils peuvent vraiment pointer ou montrer la carte qu'ils veulent pour faire des demandes, pour demander du pain, de l'eau, la serviette, le couvert. Et ça les rend vraiment acteurs de leur repas. Ça leur permet de faire plus de choix et on s'est rendu compte que des fois, ils voulaient se resservir. Et avant, ils n'avaient pas l'occasion de le demander. Donc maintenant, ils peuvent se resservir. Ils peuvent demander... Une deuxième tartine ou du fromage sur le repas en lieu du beurre. Et ça, c'est vraiment des choses qui sont importantes pour nous, parce que là, la personne est vraiment actrice de son repas et nous exprime ses besoins.

  • Speaker #3

    C'est quoi la suite de ce projet, alors ?

  • Speaker #1

    C'est d'établir un projet individuel de communication pour chaque jeune. et de trouver justement le moyen de communication alternatif pour chaque jeune adéquat qui puisse s'exprimer et justement faire ses choix et s'autodéterminer. dans sa vie future, actuelle, au passage et en dehors.

  • Speaker #3

    Et vous avez parlé du lien avec la famille, ça veut dire qu'à quel moment les familles sont aussi investies ou en tout cas sensibilisées, intégrées dans le projet, puisqu'il faut que l'outil puisse aussi être utilisé à la maison, quand les jeunes sont avec leurs parents.

  • Speaker #1

    L'objectif justement c'est toujours de travailler en lien avec les familles. À ce sujet on a fait une sensibilisation au Macathon pour les familles. Donc il y a eu quelques familles qui sont venues au passage. Il y avait une intervenante Macathon, c'est Marie-Pierre, je ne sais pas son nom de famille, qui est venue pour faire une sensibilisation et pouvoir montrer aux parents ce qui était possible de faire, en tout cas en Macathon, et de montrer aussi ce que leur enfant travaille ici à l'IUM. mais ce n'est qu'un des moyens de communication alternative parmi tant d'autres.

  • Speaker #3

    Merci Hélène, merci Christophe.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description

Pour ce 47ème épisode, je reçois deux professionnels de l'IEM le Passage à Wasquehal (Nord) qui accompagnent des jeunes en situation de polyhandicap.


Suite à leur formation à l'autodétermination, Christophe, Moniteur éducateur et Hélène, Psychomotricienne, nous explique l'évolution de leurs missions et les postures qui ont changées dans leur travail de tous les jours. On parle évidemment de communication alternative et améliorée, comme élément prédominant à l'autodétermination des personnes polyhandicapées


Merci Hélène et Christophe pour votre témoignage et votre implication!


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Je suis Christophe De L'Église, moniteur éducateur à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #2

    Je suis Hélène Ricambuche, psychomotricienne à l'IUM Le Passage pour le GAPAS.

  • Speaker #3

    Alors pour cet épisode on va discuter avec Hélène et Christophe de savoir finalement comment vous avez commencé à travailler la question de l'autodétermination ici à l'IEM et en lien avec la communication. Qui de vous deux pourrait m'expliquer comment tout ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la parole si Hélène me permet. Moi je suis arrivé donc récemment au GAPA, c'est dans le monde du polyhandicap. J'ai découvert justement cette notion d'autodétermination et de pouvoir... permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir faire leur propre choix et de pouvoir être maître de leurs décisions. Et tout naturellement, je pense qu'en fait, en arrivant, il faut pouvoir que les jeunes s'autodéterminent, mais pour pouvoir s'autodéterminer, il faut savoir communiquer. Et je me posais des questions justement sur comment améliorer ce lien de communication avec les jeunes. Et à un moment donné... Le travail sur les ambassadeurs communication est arrivé et naturellement, je me suis proposé parce que ça me paraissait logique de pouvoir travailler là-dessus et de trouver des moyens de communication alternatifs pour chaque jeune.

  • Speaker #3

    Alors tu disais, c'était des notions que tu ne connaissais peut-être pas forcément avant. Du coup, ça veut dire quoi ? Tu as été formé à l'autodétermination ?

  • Speaker #1

    Oui, en arrivant au passage, on a suivi une formation sur l'autodétermination avec Vanessa Pricot et Martin Caouette. Et du coup, ça nous a permis de mieux comprendre ces aspects sur l'autodétermination.

  • Speaker #3

    Et en quoi, toi, ça a demandé, est-ce que tu changes ta pratique professionnelle ? Qu'est-ce que tu as compris, toi, de cette formation-là ?

  • Speaker #1

    Que justement, ce n'est pas parce que les jeunes sont en situation de polyhandicap ou qu'ils sont non-verbaux. qu'ils ne peuvent pas faire des choix. Et justement, c'est une mécanique à avoir pour que, comment dire, d'avoir toujours cette possibilité en tête de se dire, de laisser faire les choix et de ne pas faire les choses à la place des jeunes.

  • Speaker #3

    Toi Hélène, tu as suivi aussi cette formation-là ?

  • Speaker #2

    D'autodétermination, oui.

  • Speaker #3

    Et alors, qu'est-ce que tu en as retenu aussi dans peut-être ce que tu faisais avant et ce que tu fais maintenant différemment ?

  • Speaker #2

    J'ai vraiment appris à mieux observer les jeunes que j'accompagne pour leur proposer vraiment des choses adaptées, des situations dans lesquelles ils vont pouvoir faire des choix ou faire une résolution de problème ou s'autodéterminer. Et tout ça au niveau de chacun, peu importe l'importance du défi à relever. Et du coup, ça m'a permis d'adapter vraiment à chacun, de mettre le focus sur quels sont ses besoins, comment je peux lui proposer des situations où il va pouvoir faire des choix, s'autodéterminer, s'autoréguler.

  • Speaker #3

    Alors notamment dans cette fonction-là que tu occupes de psychomotricienne, est-ce que ça a aussi changé ta pratique ?

  • Speaker #2

    Oui, alors ça m'a permis notamment de proposer par exemple des activités qui sont plus sensorielles à des personnes qui... présente de plus gros défis au niveau à la fois moteur et au niveau de la communication, parce que ça a remis en lumière l'importance d'expérimenter et d'explorer l'environnement, de vivre des expériences pour pouvoir ensuite manifester des préférences et faire des choix et s'exprimer.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu aurais un exemple de ce que tu as vécu avec un jeune par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Oui, je peux parler de l'atelier Patouille qu'on mène en lien aussi avec des éducateurs. Et dans l'atelier Patouille, on propose vraiment des choses à toucher, que ce soit des... c'est beaucoup des choses alimentaires. Et on voit vraiment que selon les textures, on a vraiment des choses différentes, des choses nouvelles sûrement pour les jeunes. Et selon les textures, ce soit... quelque chose qui soit dur comme une noix, qui soit doux comme de la purée, l'enfant ne va pas avoir la même réaction. Il va des fois mettre les mains, des fois pas mettre les mains, et des fois porter à la bouche, pas porter à la bouche. Et tout ça, c'est plein d'informations sur ses préférences, sur ses goûts et sur sa manière d'explorer le monde.

  • Speaker #3

    Alors Christophe, tu disais ce qui a été important aussi pour vous, c'était de faire le lien avec tout ce qui est communication, puisqu'on sait qu'avant de pouvoir s'autodéterminer, il faut aussi avoir cette... possibilités là de communiquer. Comment vous en êtes venu là à travailler sur ces questions là de la communication ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un axe de travail qui a été défini par la direction, justement que ce soit accentué sur la communication. On nous a demandé qui serait volontaire pour devenir ambassadeur communication et être sur ce groupe de travail. Et donc on a postulé. Naturellement ça m'est venu parce que... Ça me paraissait important de pouvoir travailler sur la communication et trouver des moyens de communication pour les jeunes.

  • Speaker #3

    Alors tu as dit ambassadeur de la communication, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que nous sommes référents sur les moyens de communication des jeunes et donc on se réunit en groupe de travail pour définir les projets individuels de communication de chaque jeune. Et à terme, c'est de pouvoir trouver un moyen de communication alternatif pour tous les jeunes des IUM, soit le passage ou la source.

  • Speaker #3

    Alors concrètement, comment vous faites ? Est-ce que vous utilisez un outil de communication qui soit vraiment en fonction du besoin du jeune ? Ou est-ce que c'est le même outil pour tout le monde ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est de trouver justement un moyen adapté à chaque jeune. Donc au préalable, nous avons fait des bilans de communication pour... tous les jeunes du passage et de la source, en faisant remplir des questionnaires que nous avons élaborés à l'aide d'orthophonistes.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc les questionnaires étaient remplis par les professionnels, mais aussi on y a associé les familles, parce que c'est très important pour nous. Et donc suite à ça, nous avons fusionné les questionnaires pour pouvoir les analyser et essayer de... d'élaborer une ébauche de projets de communication et de pouvoir tester des choses sur des moyens de communication qui seraient plus adaptés à chaque jeune en fonction de leur profil, de leur capacité et de leur potentialité.

  • Speaker #3

    Ok, alors si on prend un exemple d'un jeune, est-ce que vous pourriez me dire finalement où est-ce que vous en êtes arrivé par rapport à une évaluation qui a pu être faite sur un jeune ? Hélène, là c'est toi qui nous raconte cela ?

  • Speaker #2

    En fait déjà c'est observer à quoi le jeune il est réceptif, que ce soit... En fait on a plusieurs possibilités au niveau de la communication, ça peut être des signes, ça peut être montré sur une photo ou montré sur un pictogramme. Et tout le monde n'a pas accès à tout, donc on a déjà observé ça. Et on a mis en place sur le temps des repas, pour tout le monde, une boîte avec à la fois la photo et le pictogramme de l'objet ou de l'aliment. Et là par exemple je pense à certains jeunes qu'on accompagne ici. Et ils ont vraiment bien investi cette boîte et au repas, que ce soit à la photo qu'ils leur parlent ou alors le pictogramme, ils peuvent vraiment pointer ou montrer la carte qu'ils veulent pour faire des demandes, pour demander du pain, de l'eau, la serviette, le couvert. Et ça les rend vraiment acteurs de leur repas. Ça leur permet de faire plus de choix et on s'est rendu compte que des fois, ils voulaient se resservir. Et avant, ils n'avaient pas l'occasion de le demander. Donc maintenant, ils peuvent se resservir. Ils peuvent demander... Une deuxième tartine ou du fromage sur le repas en lieu du beurre. Et ça, c'est vraiment des choses qui sont importantes pour nous, parce que là, la personne est vraiment actrice de son repas et nous exprime ses besoins.

  • Speaker #3

    C'est quoi la suite de ce projet, alors ?

  • Speaker #1

    C'est d'établir un projet individuel de communication pour chaque jeune. et de trouver justement le moyen de communication alternatif pour chaque jeune adéquat qui puisse s'exprimer et justement faire ses choix et s'autodéterminer. dans sa vie future, actuelle, au passage et en dehors.

  • Speaker #3

    Et vous avez parlé du lien avec la famille, ça veut dire qu'à quel moment les familles sont aussi investies ou en tout cas sensibilisées, intégrées dans le projet, puisqu'il faut que l'outil puisse aussi être utilisé à la maison, quand les jeunes sont avec leurs parents.

  • Speaker #1

    L'objectif justement c'est toujours de travailler en lien avec les familles. À ce sujet on a fait une sensibilisation au Macathon pour les familles. Donc il y a eu quelques familles qui sont venues au passage. Il y avait une intervenante Macathon, c'est Marie-Pierre, je ne sais pas son nom de famille, qui est venue pour faire une sensibilisation et pouvoir montrer aux parents ce qui était possible de faire, en tout cas en Macathon, et de montrer aussi ce que leur enfant travaille ici à l'IUM. mais ce n'est qu'un des moyens de communication alternative parmi tant d'autres.

  • Speaker #3

    Merci Hélène, merci Christophe.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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