- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette nouvelle saison de notre podcast BeLive Talk, le podcast qui met la santé des femmes en action. Je suis Péline Raz, directrice de la communication et du marketing chez BeLive et j'ai le grand plaisir d'animer cette nouvelle saison de notre chaîne de podcast. Trois nouveautés à retenir pour cette année. La première, c'est que nous nous adressons désormais spécifiquement à vous, mesdames, et la raison de cela, elle est très simple. Vous constituez l'écrasante majorité des oreilles attentives qui nous écoutent. Alors en toute logique, ce sont vos préoccupations de santé qui vont guider notre feuille de route. Ensuite, chaque trimestre, nous explorerons une thématique de santé qui nous touche, nous les femmes, dans notre quotidien, que ce soit de près ou de loin. Et cette thématique sera abordée sous différents angles, avec chaque mois, un sujet spécifique et un invité expert. Autre nouveauté, nous aurons le plaisir de retrouver notre Laurence Lins dans une chronique dédiée à la phytothérapie et à la nutrition, afin de vous aider à... passer à l'action avec des pistes très concrètes. Aujourd'hui pour ce podcast accro à l'apéro, je suis en compagnie d'Alexandra Lambrex, journaliste de formation et dans la vraie vie, Laurence Lins, directrice scientifique chez BeLife, c'est notre experte nutrithérapie, et Vincent Liévin, notre invité, qui nous fait l'honneur de sa présence et qui va se présenter dans un court instant. Bonjour Vincent.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Alors cher Vincent, puis-je vous demander de nous parler de votre parcours ainsi que de vos livres, dont la dernière est la première. La thématique centrale est celle de l'alcool.
- Speaker #1
25 ans d'écriture sur la santé, c'est une passion. Et au fil de ces 25 ans, l'écriture de plusieurs ouvrages, notamment récemment sur le Covid, sur la santé mentale post-Covid et encore plus récemment, trois ouvrages sur l'alcool, l'alcool, ce qu'on ne vous a jamais dit, l'alcool sans tabou et addiction et drogue, comprendre pour mieux réduire les risques. À chaque fois... Je suis accompagné évidemment de médecins qui prennent le temps de m'expliquer leur quotidien avec leurs patients pour que je puisse mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain, dans leur vraie vie du quotidien et le vrai contact aux addictions et aux drogues, puisque l'alcool, il faut juste le rappeler, c'est une drogue.
- Speaker #0
Et c'est malheureusement une addiction parmi tant d'autres. Alors là, c'est la fin de la saison du fameux Dry January, c'est bientôt le début. de la tournée minérale en février. Et pour ceux qui ne le sauraient pas, ces initiatives post-fête où les excès sont liés, nous invitent à nous challenger pour éviter, dans le meilleur des cas, toute consommation d'alcool ou fortement la diminuer. Vincent, est-ce que ces initiatives ont un intérêt ? Qu'est-ce qu'on peut en tirer si on y participe de près ou de loin ?
- Speaker #1
Ce qui est intéressant, c'est de se dire, tiens, en fait... combien de verres ou de bouteilles je bois par jour, par semaine ou par mois. Donc, c'est l'occasion de maîtriser sa consommation ou de se poser la question comment je pourrais la maîtriser. À partir de là, on peut aussi penser, tiens, est-ce que ce que je bois a un impact sur mon sommeil, sur mon irritabilité, sur ma vie professionnelle, sur ma conduite automobile ? On sait qu'il y a des somnolences, parfois, qui peuvent amener, que l'alcool peut amener. Donc, c'est l'occasion de se poser. Et même... de le faire entre amis ou en famille et de se dire tiens, on pourrait se faire une soirée avec une limitation d'un volume d'alcool ou même pas d'alcool du tout en tentant des boissons différentes.
- Speaker #0
C'est sûr que c'est toujours plus motivant de s'y mettre à plusieurs que de se dire tout seul dans son canapé, oh là là, il est peut-être temps ici que je réduise, je vais faire ma petite tournée minérale dans mon coin. Quand on est plusieurs, c'est plus motivant.
- Speaker #1
Et je rappelle que le grand danger, c'est de boire seul. Puisque vous abordez la question. Absolument. Attention, ne buvez jamais seul. C'était un des grands problèmes pendant le Covid. Augmentation de 30%, qui n'est évidemment pas du fait qu'on buvait seul. Il y avait une grosse inquiétude. Mais boire seul, ne le faites jamais si c'est possible.
- Speaker #0
L'alcool, alors en Belgique et ailleurs, souvent, en tout cas, c'est ma perception qui est peut-être erronée, c'est vraiment des moments, voilà, l'apéro, c'est des moments conviviaux autour de l'alcool. Ça fait un petit peu partie de la culture. On sait qu'en Belgique, on est connu pour le chocolat. Mais pas que la bonne bière belge. Est-ce que c'est difficile de refuser un verre dans des contextes où finalement on se fait un peu passer pour le paffonne de la bande ?
- Speaker #1
C'est très difficile. La pression sociale est maximale en permanence dès que l'alcool est autour de la table parce que le regard de l'autre pose un problème. Et je vous prends juste un exemple puisqu'on nous adresse aux femmes. Imaginez, fermez les yeux, imaginez vous êtes à un repas professionnel. Vous êtes une femme à table, votre patron est là.
- Speaker #0
Ça m'arrive souvent,
- Speaker #1
par ailleurs. Et c'est l'apéro.
- Speaker #0
C'est l'apéro.
- Speaker #1
Avant le repas. Et vous dites, parce qu'il est midi, et vous dites, je ne boirai pas. Ce qui est tout à fait normal dans un contexte professionnel de ne pas boire à midi, même si ça reste quelque chose qui n'est pas toujours fréquent, c'est possible. Eh bien, imaginez, mettez-vous dans la tête de votre patron. Il se dit, à cette seconde-là, elle ne boit pas, elle est abstinente, elle est enceinte, mais elle ne veut pas me le dire. Elle est alcoolodépendante, mais elle ne veut pas me le dire. Et donc, vous imaginez que juste ce petit nom, votre liberté absolue d'être humain pour ouvrir certaines questions et si vous refusez le deuxième verre parce qu'inévitablement il est quand même probable que votre nom a été entendu à l'apéro mais au moment du poisson ou de la viande un petit verre de vin blanc on vous le reproposa par politesse entre guillemets et là la pression reviendra sur vous et là franchement pour l'avoir vécu personnellement en voyant des femmes à table certaines tiennent le nom évidemment mais d'autres disent oui alors là vous savez un petit alors voilà Mais donc, vous voyez comme quoi la pression, elle est terrible, parce qu'en plus, c'est difficile de dire non à un verre proposé par son patron.
- Speaker #0
Absolument. Et en fait, vous le disiez juste à l'instant, c'est un peu comme finalement, socialement acceptable. En fait, c'est commun. Tout le monde prend son petit verre à l'apéro. Est-ce qu'en fait, cet état de fait fait qu'on minimise quelque part les risques réels que ça représente pour la santé ? C'est pas grave, un verre à l'apéro, il n'y a pas de mal avec ça. Est-ce qu'on minimise ? finalement, une consommation très occasionnelle, ça a déjà des impacts.
- Speaker #1
On ne va pas faire toutes les missions les yeux fermés. Mais vous êtes chez des amis. Soirée sympathique, imaginez deux verres d'apéro. Un ou deux verres de vin blanc à l'entrée, un ou deux verres de vin rouge au repas. Vous êtes à six verres. Vous n'avez rien fait de mal. Enfin, entre guillemets. Et la soirée ne fait que commencer. Et la soirée ne fait que commencer. Vous aurez peut-être droit, suivant les régions, même si ça ne se fait plus un petit Armani avec une vodka, mais ça, ça ne se fait plus, c'est une autre génération. Mais si vous êtes entre 60 et 80, vous la boirez. Si, bon chelou. Voilà. Ou dans d'autres régions, la rincette, c'est-à-dire une petite bière pour la route. Mais donc, vous êtes à 8, 9 unités, 10, sans problème, sans effort, alors qu'on ne peut pas en boire plus que 4 par soir. Et que de toute façon, après 2, si vous croisez un contrôle...
- Speaker #0
Ah oui, il y a cet aspect-là.
- Speaker #1
C'est quand même un aspect qui n'est pas à négliger.
- Speaker #0
C'est absolument pas à négliger. Est-ce que c'est efficace, en fait, de se dire, il y a beaucoup plus de risques de contrôle, donc je fais d'autant plus attention ?
- Speaker #1
Je vais prendre l'exemple du dernier week-end. Ce week-end, il y a eu des contrôles partout. Je ne sais pas si vous avez arrêté de boire pour ce week-end.
- Speaker #0
Je ne bois pas de toute façon le week-end, seulement la semaine. Non, je blague.
- Speaker #1
C'est vrai qu'il y a eu moins de contrôles que d'habitude. Enfin, il y a eu les contrôles et il y a eu visiblement moins de personnes prises. Donc, je crois effectivement que ça peut avoir un impact, en tout cas sur un certain volume de personnes. Moi-même, j'étais à une soirée ce samedi soir. Je n'ai pas bu parce que je savais qu'il y avait des contrôles. Sinon, j'aurais peut-être bu un verre. Mais j'ai vu d'autres boire plusieurs verres et se dire... Je vais regarder sur Waze et je vais attendre que les contrôles bougent. Donc ça n'aura pas un impact sur tout le monde, mais je crois sincèrement que ça a un impact sur un certain nombre de personnes. Et je rappelle quand même que l'alcool est la première cause de mortalité chez les moins de 30 ans.
- Speaker #0
C'est énorme, chez les moins de 30 ans.
- Speaker #1
C'est difficile évidemment parce que c'est la cible, donc on va dire entre 18 et 30 ans. D'abord, on a peu d'expérience au volant. C'est le moment où on apprend à conduire, même si beaucoup de jeunes aujourd'hui ne conduisent plus, mais la trottinette... est le premier élément accidentogène au service des urgences aujourd'hui. Surtout qu'en plus, on ne met pas de casque, bien souvent malheureusement, et pas nécessairement de gilet jaune, même si le gilet jaune peut avoir une autre connotation. Mais je veux que ce reste une émission amusante, mais vous me posez des questions, alors je dirais,
- Speaker #0
mais c'est bien notre objectif. Revenons peut-être aux femmes un tout petit instant. Par rapport à cette pression sociale toujours, avec l'exemple que vous donniez, ben voilà, on est assise avec ses collègues à table un midi. et notre passeron propose un verre à l'apéro, quel est le conseil que vous donneriez pour gérer cette pression sociale, qu'elle soit en famille, entre collègues ou entre amis, pour finalement dire non sans se sentir mal à l'aise, coupable, toutes ces émotions négatives qui polluent l'apéro ?
- Speaker #1
Je crois qu'il faut, quand c'est possible, tout simplement se faire un allié. Autour de la table, il y a souvent une ou deux autres personnes qui ne boivent pas non plus, et vite sentir cet élément-là. Moi, je ne l'ai pas connue parce que je n'ai pas attendu d'enfant. Mais vous vous souvenez bien du regard d'une de vos belles sœurs ou autres qui, sachant qu'elle était dans une zone où il ne fallait pas boire dans sa vie, attendait un regard, un peu de soutien, disant Allez,
- Speaker #0
moi non plus,
- Speaker #1
je ne boirai pas. Évitons ! Voilà. Et donc, je crois qu'il faut ça. C'est l'aliment le plus sympathique, un petit sourire, un petit clin d'œil. Et on passe le cap pour compter sur son conjoint aussi. Conjoint ou conjointe, c'est un élément important de soutien. Et aussi, nous évoquions la question de la conduite. Dès le début de la soirée, dire d'une manière assez cool, aujourd'hui, c'est moi Bob. Eh bien voilà, il n'y a pas de souci. Il y aura de toute façon de plus en plus, entre guillemets, de Bob, sans doute. Et on peut en boire un, peut-être, et puis s'arrêter, ou ne pas en boire du tout. On ne le dit pas assez, mais c'est le premier qui démarre.
- Speaker #0
Voilà de très bons conseils pour finalement tuer l'affaire dans l'œuf en début de repas. C'est parfait. Je reviens sur un élément important que vous avez mentionné tout à l'heure en disant c'est 4 verres maximum par jour. Et en fait, je me suis posé la question en préparant ce podcast, quelles sont les recommandations en matière de consommation d'alcool ? Est-ce qu'elles existent ? Et je me tourne vers notre œil journalistique pour répondre à cette question. Alexandra, est-ce qu'il existe des recommandations en Belgique ? Oui,
- Speaker #2
il y a le Conseil supérieur de la santé qui fait des recommandations. C'est 10 unités d'alcool par semaine et 2 unités par jour en moyenne. Et cela sans distinction entre hommes et femmes et quelle que soit la corpulence. Pourquoi ? Parce que pendant tout un temps, on disait souvent qu'il fallait se limiter à 2 ou 3 verres par jour, selon que l'on soit une femme ou un homme. Et on perdait plus ou moins les personnes parce qu'en fonction de la corpulence, on se disait qu'on avait plus une corpulence d'hommes. et que du coup, on pouvait se permettre d'en boire un petit peu plus des verres, etc. Donc pour remettre tout le monde au même niveau, ils ont fixé ces recommandations de 10 unités d'alcool par semaine. Une unité d'alcool, c'est quoi ? Eh bien, ça équivaut à un verre de vin de 10 centilitres ou un verre de bière de type Pils. Et donc, c'est environ 5% d'alcool. Et alors, le Conseil supérieur de la santé précise qu'il faut quand même prévoir des jours sans alcool du tout sur la semaine. Donc en fait, quand on dit que c'est 2 à 3 verres par jour,
- Speaker #0
Pas tous les jours,
- Speaker #1
pas tous les jours, rassurez-nous.
- Speaker #0
Moi, personnellement, ça me semble assez élevé, en fait. Oui, complètement. Ça paraît fou de se dire, finalement, on nous recommande, certes de ne pas dépasser, ça ne veut pas dire qu'on doit boire 10 unités, mais c'est quand même assez élevé. Qu'est-ce qu'on peut en penser, Vincent Lievin ?
- Speaker #1
Deux jours sans, pour dire qu'on a le contrôle. Ça, c'est capital. Jamais plus que quatre par jour, parce qu'au-delà de quatre, on arrive à quelque chose qui... qui peut s'appeler le binge-eating, même si le binge-eating, on est souvent entre 4, 10, 15, dans certaines soirées étudiantes ou soirées d'adultes motivés. Et donc ça, c'est très important. Et pas plus que 10 sur la semaine. Et ça, si vous vous souvenez du début de notre conversation, c'est très compliqué, puisque je vous prenais notre soirée entre amis, où on était déjà à 6 sur un soir. Enfin, 6 ou 8. Et je vous parle de la semaine. Tout à fait. Et alors, dans tout ça, il faut quand même ne pas oublier que le petit verre de vin rouge le soir pour se détendre. qui en reste encore très fréquent, à deux. Pire, parce qu'on est pour une émission de femmes, et donc je veux mettre cette anecdote, parce qu'elle m'a été racontée par plusieurs femmes en souffrance par rapport à ça. Le petit verre de vin rouge le soir, quand on a été opéré d'un cancer du sein, et qu'on sait que l'alcool est fortement déconseillé, et je vous donnerai des chiffres plus tard dans l'émission, et le conjoint dit je ne vais pas boire seul Alors là, on revient à la question qu'on évoquait tout à l'heure. Oui,
- Speaker #0
il y a le conjoint, voilà.
- Speaker #1
Franchement, je sais que des femmes sans difficulté par rapport à ça en souffrent. Et donc, c'est l'occasion de replacer ce message que, évidemment, mais ne pas boire tous les soirs, c'est évident, puisque les études scientifiques l'ont montré. En fait, quand on boit son petit verre tous les soirs, ça ne repose que sur des études scientifiques menées par des alcooliers.
- Speaker #0
C'est intéressant de le préciser. Et justement, cette consommation qu'on peut appeler régulière, le petit verre de vin rouge chez soi le soir, est-ce que finalement, il existe dans des études ou autres, Une consommation entre guillemets acceptable, au-delà de laquelle il ne faut pas aller, parce qu'on s'exposerait à des risques. Est-ce qu'il y a un seuil où on se dit c'est pas grave, on risque rien ou finalement le petit verre déjà tous les soirs, c'est déjà plus loin que la limite ?
- Speaker #1
Franchement, le verre tous les soirs est un risque. Est un risque. Et le verre de temps en temps, les études le montrent, le risque commence dès le premier verre. Alors évidemment, vous allez me dire mais j'entends souvent ça dans les conférences qu'on donne Mais... on ne peut pas boire, on ne peut pas prendre de médicaments de somnifères. On ne peut plus rien faire. Qu'est-ce qu'on peut encore faire ? Donc, ne soyons pas non plus dans le monde impossible, un verre de temps en temps, mais soyez conscients de vos maladies, par exemple. Il y a des maladies, il y a des médicaments que vous prenez au quotidien qui sont vraiment fortement déconseillés, qui peuvent amplifier l'effet de l'alcool. Donc, je crois que c'est tous des petits aspects. Si vous avez un très mauvais sommeil, évidemment, l'alcool perturbe déjà votre sommeil. Alors, si en plus vous dormez mal, ayez conscience de tous vos petits Le souci de la vie qui, malheureusement, augmente avec la vie en général. Et surtout, deux choses importantes pour une femme, c'est la grossesse, évidemment, zéro alcool. Zéro alcool,
- Speaker #0
on le répète.
- Speaker #1
Oui, et on ne va pas faire des mauvaises images, mais ça peut avoir un impact sur le visage de l'enfant quand les consommations sont trop fortes à la naissance. Donc, attention. Et le risque de cancer du sein, ça, on peut aborder la question. En fait, il est exponentiel. Plus vous buvez, plus il monte. Et ça, les études scientifiques le prouvent. Donc, c'est nouveau. Vous ne vous en souciez pas. C'est très difficile parce que vous me posez des questions et on ne sourit pas à chaque réponse. Mais c'est juste le savoir. Et après, on fait ce qu'on veut. Nous, on n'a jamais été avec le Dr Orban, Mme Pauline Gérard dans le dernier livre. On n'est pas des donneurs de leçons. Oui,
- Speaker #0
il n'y a pas de dogme, voilà.
- Speaker #1
Voilà ce qui se passe. Si vous nous demandez ce qui se passe, on vous le dit. Mais après, faites ce que vous avez envie.
- Speaker #0
Faites-en ce que vous voulez.
- Speaker #1
Et surtout, soyez heureux.
- Speaker #0
Absolument. Et on parlait justement des femmes ici en particulier. Est-ce qu'il y a vraiment des effets spécifiques d'une consommation, disons, régulière sur la santé des femmes ? Est-ce que vraiment, les femmes peuvent être sujettes à des symptômes, des facteurs aggravants spécifiques ?
- Speaker #1
Le Conseil supérieur de la santé a raison, parce que sinon, ça devenait compliqué. Mais je discutais avec une femme ce week-end, à verre égal, la femme sera plus vite, entre guillemets, dedans que l'homme. Oui. Voilà. Pour des questions de corpulence,
- Speaker #0
en fait.
- Speaker #1
Et donc après, il y a des spécificités sur ses propres pathologies au fil de sa vie, qui sont des pathologies, des maladies de la femme. Peut-être hormonales. Il faut en tenir compte, effectivement. Et surtout le sommeil. On sait que nous sommes champions du monde de la consommation. de somnifères et d'antidépresseurs. L'alcool et le sommeil, ils ne sont vraiment pas amis. Et j'ai discuté avec un professeur qui nous dit que des grosses consommations d'alcool, vraiment, ça déstructure le sommeil. Il faut des mois et des mois pour restructurer ce sommeil après.
- Speaker #0
On parle de sommeil et ça me fait penser à toutes ces thématiques de la santé mentale, du stress, de l'anxiété. On parlait des antidépresseurs. Quels sont les impacts de l'alcool sur la santé mentale ?
- Speaker #1
D'abord, c'est la drogue la plus dure. Ça, il ne faut quand même pas l'oublier. puisque l'impact est plus important que l'héroïne ou la coke. Après, c'est la cinquième drogue en termes de rapidité à rendre addict.
- Speaker #0
C'est intéressant parce qu'on a l'impression comme ça, insidieusement, que c'est moins grave qu'un rail de coke, pour le dire comme ça. Et vous,
- Speaker #1
vous nous dites que c'est le pire. C'est normal que c'est moins grave puisque vous avez la Jupiler League, le championnat de football, que ce soit pour les femmes ou les hommes aujourd'hui, c'est le même sponsor. Donc, c'est des choses essentielles. Vous rentrez dans un supermarché, vous avez des rayons complets et donc d'excellentes choses, d'ailleurs. puisque moi je le dis moi-même, de temps en temps je consomme et autant consommer... Oui,
- Speaker #0
on n'est pas des donneurs de leçons autour de la table. On apprécie un bon petit verre de vin, mais voilà.
- Speaker #1
Je prends toujours l'anecdote d'un papa qui a sorti une conférence, nous arrête et dit vous savez, j'ai quand même un conseil à donner. J'ai vu ma fille partir à une soirée avec potes et elle avait été dans un magasin en rue acheter une petite bouteille pas chère parce qu'évidemment, elle n'avait pas un TV. Elle dit, j'ai repris la bouteille. Je suis descendu de ma cave, je lui ai donné une... bonne bouteille. Je dis, va t'asseoir avec Camille avec une bonne bouteille. Donc, c'est peut-être un conseil. Je ne peux pas vous dire de consommer 20 verres, mais tant qu'à boire, buvons moins, mais bon. Alors, évidemment, c'est plus cher. Mais donc là, les parents ont un rôle d'éducation. Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. On ne va pas commencer à boire à 10 ans au réunion de famille. C'est plutôt éducatif.
- Speaker #0
Parce que ça tombe sous le sens. C'est quand même plutôt...
- Speaker #2
C'est important de le préciser. Il y a peut-être des personnes qui vont faire goûter le verre de vin alors que ça...
- Speaker #0
pas pour l'éducation gustative.
- Speaker #1
C'est toujours dans toutes les familles aujourd'hui, dans de nombreuses familles, l'éducation, parce que on apprend, et puis c'est vrai, si il n'apprend pas maintenant, il ira dans des études après et il boira trop. On rappelle, juste en deux chiffres, idéalement pas avant 18 ans, mais on sait bien que c'est très difficile. Et le cerveau, vraiment, se finit à peu près de se construire, même s'il y a de plus en plus de débats, à 25 ans, là, on sait que c'est encore plus difficile de ne pas boire avant 25 ans.
- Speaker #0
Et donc on parlait de ne pas faire goûter de l'alcool aux bambins, mais aussi de se dire finalement, même avec une consommation très modérée, est-ce que c'est une substance qui est addictive même avec une consommation très modérée ? Est-ce que c'est plus addictif que d'autres drogues ?
- Speaker #1
Le problème, c'est qu'on ne le sait pas. Vous et moi, d'abord, nous ne sommes pas les mêmes. Vous êtes une femme, je suis un homme. Mais même si j'étais une femme, on est très différents. Et donc pour chaque personne, vous ne savez pas à l'avance quand vous allez commencer à consommer si vous avez un risque élevé d'être addict ou pas. Il y a des risques potentiels, puisque si on vient malheureusement d'un papa ou d'une maman alcoolodépendant, on a 40 à 70 de risque supplémentaire d'être à risque de consommation. Donc la génétique a un impact fondamental. Et c'est pour ça que, comme nous parlons à des mamans, ou en tout cas à des femmes, qui peuvent avoir des frères et des sœurs si elles n'ont pas d'enfants, ne doivent pas avoir peur d'en parler. Alors vous allez me dire, oui, facile à dire. Et effectivement, pas facile à dire, parce que si vous-même vous buvez, et que vos enfants voient boire, vous n'allez pas lui dire, non, moi je bois, mais ne bois pas. Donc, c'est très difficile à amener. Et en même temps, c'est super facile, parce que si vous le faites dès le début, à mon avis, c'est moins stressant pour l'enfant. Si vers 8, 9, 10 ans, vous abordez la question, évidemment, vous n'allez pas lui faire un cours sur le produit chimique qui est plus dangereux et qu'il faut manger bio, mais qu'en même temps, il ne faut pas boire un produit chimique. Voilà, on n'en est pas là. Mais juste des petites choses comme ça, au fur et à mesure d'aborder le sujet. C'est vrai que si vous l'abordez à 15 ans, alors qu'il est en train de voir ses potes. Et dire, ne bois pas ce soir, pour moi c'est trop tard. C'est trop tard. Je crois qu'il faut vraiment commencer, mais de nouveau, pas de stigmatisation, mais de dire, ah oui, écoute, dans la famille, c'est vrai que parfois, sans citer de nom si vous ne voulez pas en citer, mais on peut avoir un petit souci d'alcool, donc peut-être que quand tu en boiras, sois vigilant. Vous le dites une fois à 10 ans, une fois à 11 ans, une fois à 12 ans, il gardera ce qu'il gardera. Si vous n'avez pas abordé le sujet, à mon avis, ça sera plus compliqué de l'aborder. Plus il va grandir, plus ça sera plus compliqué, je crois.
- Speaker #0
Et est-ce que finalement, parfois, on ne fait pas aussi ce que j'appellerais des erreurs malheureuses ? Je pense notamment à une fameuse réunion de famille, un nouvel an, où finalement, les adultes font péter la bouteille de champagne. Et les enfants, qu'est-ce qu'on leur donne ? On ne citera pas de marque. Mais je pense qu'on voit de quoi il s'agit. Est-ce qu'en fait, c'est malheureusement une mauvaise boulette ?
- Speaker #1
Le problème, c'est qu'évidemment, vous amenez quelque chose, c'est certain. Mais l'option B, c'est quoi ? C'est les sodas très sucrés ? Ou alors, il faut faire du jus bio ou du jus maison ? Moi, je ne crois vraiment pas avoir peur de parler du sujet. Et c'est un des éléments centrales de nos livres, c'est de parler par les ans, sans tabou, sans risque. Ils comprennent de toute façon, vous savez mieux que moi que les enfants comprennent très bien et avant nous d'ailleurs. Si on a un problème d'alcool, à mon avis, ils sont courants avant nous. Je voulais juste revenir sur un élément de la santé mentale, parce que, évidemment, je vais de nouveau être un peu triste-cire, mais le risque de suicide est 5,5 fois plus élevé chez les personnes qui ont un problème d'abus ou de dépendance d'alcool. Donc, on voit vraiment qu'il y a un impact sur la santé mentale.
- Speaker #0
En préparant ce podcast, j'ai découvert qu'il existait un plan interfédéral pour lutter contre la consommation d'alcool en Belgique. Alors, s'il existe un plan, on peut supposer que le problème est connu. Alexandra, de quoi s'agit-il ?
- Speaker #2
C'est un plan qui court la période de 2023 à 2025 inclus, en tout cas pour le moment. Ce plan se base sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé et il s'articule autour de différents axes. Il prévoit 75 actions pour lutter contre la consommation nocive d'alcool. Par exemple, il prévoit de sensibiliser davantage la population aux dangers liés à une consommation nocive d'alcool, notamment sur les liens entre cancer et consommation d'alcool. Et il s'agit aussi de permettre à la population de savoir le plus rapidement ce que c'est qu'une consommation nocive d'alcool, mais aussi de savoir que faire et vers qui s'orienter quand c'est le cas.
- Speaker #0
Vincent Liévin, vos livres qu'on évoquait tout à l'heure proposent de nombreuses pistes pour réduire sa consommation d'alcool. Est-ce que vous pouvez partager quelques conseils très pratiques, adaptés au quotidien, pour ces dames qui nous écoutent ?
- Speaker #1
Oui, mais avant toute chose, je voudrais juste préciser une chose, sinon mon co-auteur ne me laissera pas sortir vivant. Parce que lui se bat pour le plan alcool, parce qu'il trouve qu'il n'est pas suffisamment protecteur actuellement pour les plus jeunes qui peuvent encore se procurer facilement de l'alcool à des heures. Il le dit en une phrase super simple. L'alcool, c'est la seule chose qu'on peut se procurer jour et nuit en Belgique aujourd'hui.
- Speaker #0
C'est vrai que dit comme ça, ça fait peur.
- Speaker #1
Vous allez me dire que si on va dans certaines rues, dans certaines grandes villes, on peut se procurer d'autres choses jour et nuit aussi.
- Speaker #2
En sachant qu'il y a d'autres pays où en fait on ne peut pas se procurer de l'alcool si facilement.
- Speaker #1
Et on ne peut même pas voir dans les pays du nord, on ne peut même pas rentrer en néambu en Islande, par exemple.
- Speaker #0
Et je pense à une émission proposée par la RTBF il y a plusieurs mois où ils avaient fait en caméra cachée. Ils avaient pris une ado, je pense de 15 ans, qui faisait un peu tous les paquis du coin et qui demandait des bouteilles d'accueil. Et en fait, on se rendait compte que l'interdiction était malheureusement assez peu respectée. En tout cas, c'est un souvenir. Ça aussi, c'est un problème. C'est qu'il y a des règles, mais elles ne sont pas... Elles ne sont pas non plus toujours suivies. D'où la nécessité de sensibiliser au plus jeune âge et de ne pas avoir envie de se procurer de l'alcool si on n'en a pas l'âge.
- Speaker #1
Alors, je reviens à votre question. C'est vrai qu'on a donné beaucoup de conseils. Le tout premier, ça reste de s'hydrater.
- Speaker #0
Avec de l'eau ?
- Speaker #1
Avec de l'eau. Si on boit suffisamment, déjà, on aura moins d'envie. Parce que l'erreur numéro un du sportif, quand on essaie tout, c'est la troisième mi-temps. Après le sport, on commence toujours par boire, soit une bière, soit autre chose. Alors qu'on est déshydraté et que l'alcool déshydrate. Encore plus. Je pose bonne idée. Je pose bonne idée. Aujourd'hui, à l'heure d'Instagram, le premier impact de l'alcool, c'est sur la peau. Moi, je peux vous dire, quand je vois quelqu'un, s'il boit beaucoup ou pas, a priori, parce que la peau est plus rouge. Et il y a plus de plaques parfois, surtout si la consommation est importante. Les médecins vous le diront. Alors qu'aujourd'hui, on veut tous être beaux sur notre dernier profil Instagram. Là, il y a une petite dichotomie. Il faut voir, il faut faire des choix. On peut aussi décider de faire les courses. Il y a des rayons qu'on peut essayer d'éviter si on veut consommer moins. C'est difficile parce qu'ils sont souvent facilement pas loin des chips. Mais il y a moyen d'éviter ces rayons-là. Les personnes qui ont des difficultés d'alcool et qui arrivent à tenir le coup, vous le dites, ils ne vont jamais dans ces rayons-là. Ils savent comment circuler dans un magasin. C'est tout bête, mais c'est un premier élément.
- Speaker #0
Et il existe aussi maintenant de plus en plus d'alternatives très, très sympas gustativement. Mais malheureusement, je pense qu'elles se trouvent dans le rayon de l'alcool.
- Speaker #1
Ça, c'est vrai. Les bières sans alcool sont dans l'alcool. Les vins sans alcool sont dans l'alcool. Il y a aujourd'hui en vain... Je resterai plus mitigé pour ceux qui adorent les grands vins. Ce n'est pas comparable. Il y a des petites choses qui se rapprochent. Après, il y aura un débat de professionnels de santé. Certains nous écoutent certainement. Il y en a qui sont absolument contre ce genre de boisson et qui étaient leurs arguments en disant... On en revient au champagne pour enfants, n'est-ce pas ? Et donc, il faut éviter absolument d'autres qui disent que c'est une bonne démarche. Donc là, il y a un débat d'experts. Moi, je ne suis évidemment pas expert, je ne peux pas me prononcer pour l'un ou pour l'autre. Je dis qu'il y a quelque chose qui est intéressant, et en tout cas très intéressant pour ceux qui n'ont pas envie de consommer, mais qui n'ont pas de souci d'alcool, mais qui ont envie d'une bière un jour, et qui peuvent consommer une bière sans alcool. Un dernier élément pour vos conseils, je donne un conseil tout simple. Au 16-20, après un match de tennis, un match de hockey, où... On sait que ça peut mal tourner, 4-5 tournées, 6 tournées, 7 tournées, pourquoi pas ? C'est d'aller avec de l'argent cash. Alors, ça fait vraiment vieux, 5 euros, 10 euros en main. Mais ça peut être un conseil pour les parents qui donnent l'argent.
- Speaker #0
Qui donnent l'argent de poche.
- Speaker #1
Parce qu'on ne sait pas le déposer, on ne sait pas dépenser plus. Alors évidemment, on peut toujours demander le crédit à un copain. Un copain, un jour, il faut quand même idéalement rembourser.
- Speaker #0
Avec l'application bancaire, c'est facile.
- Speaker #1
Si il n'y a pas l'application bancaire sur son GSE, et s'il n'y a pas de carte. C'est des conseils que les jeunes nous ont donnés dans les conférences. Il y a des choses qui s'appliquent, certains n'appliquent d'autres pas, évidemment, et ça marche.
- Speaker #0
Donc, si on récapitule, évitez le rayon, de l'argent en cash pour les plus jeunes. Et votre premier conseil ?
- Speaker #1
Boire de l'eau.
- Speaker #0
Boire de l'eau. Et surtout, la base, si vous voulez, la base, boire de l'eau.
- Speaker #1
Et si vous voulez avoir une belle peau, ne pas consommer trop d'alcool.
- Speaker #0
Pour éviter les coupes roses, les sécheresses et évidemment, soigner sa fameuse photo Instagram, comme vous le disiez. Après, c'est quelques conseils pratiques. Comment faire finalement pour... Être plus à l'aise de ne pas consommer d'alcool. Si on arrive à boire de l'eau, si on arrive à éviter le rayon, si on a passé toutes ces étapes, il reste encore un peu celle de la pression sociale. Comment on gère ça ?
- Speaker #1
On l'a évoqué tout à l'heure, il faut vraiment se sentir à l'aise dans son discours. Peut-être se faire une petite pièce de théâtre à la basse, à soi-même, de dire comment est-ce que je peux communiquer en n'ayant pas cette petite boule au ventre quand je dois parler et dire j'ai pas envie de boire.
- Speaker #0
Trouver la bonne forme.
- Speaker #1
Voilà, il faut vraiment se sentir à l'aise. Au début, jouer peut-être un petit rôle. Mais à la fin, ça va devenir naturel. Et surtout, c'est quelque chose qu'on ne fait pas seul. Si on est seul, on est seul, évidemment. Mais si on est avec quelqu'un, ça doit être quelque chose qui peut... Ça peut être une dynamique à deux. Et si on est seul, de toute façon, on peut toujours dire de manière toute simple, surtout que c'est de plus en plus accepté aujourd'hui. Mais si je rentre en trottinette, à vélo, parce qu'on peut avoir un contrôle alcool à trottinette et à vélo, je rappelle à tous nos passionnés de la trottinette et du vélo. Et heureusement. Et heureusement, d'ailleurs. Et en voiture, je peux boire un verre. Parce que si on a envie de boire un verre, et pas nécessairement plus.
- Speaker #0
Moi, je vais essayer de... de parler au nom des copines, des copains qui se disent finalement, c'est pas grave, je bois un petit verre, mais je fais du sport et je mange sainement. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on peut compenser finalement une consommation disons régulièrement modérée d'alcool par une pratique sportive régulière ou une alimentation ? bio, saine,
- Speaker #1
tout ce qu'on veut. On ne compensera pas, mais c'est évidemment mieux. Si vous faites un certain volume de sport varié, une alimentation variée, déjà votre corps est en meilleure santé. Vous aurez sans doute même moins envie de consommer un petit peu. Et après, évidemment, vous serez dans une meilleure dynamique par rapport à l'ensemble de votre corps pour gérer l'afflux d'alcool. Mais ça ne changera rien. Vous pouvez faire vos 10 km par jour et manger des fruits et des légumes toute la journée. Si vous buvez 10 verres par jour. Ça n'ira pas.
- Speaker #0
C'est un mythe. Et par contre, ce qui est intéressant dans ce que vous dites, c'est que ces pratiques saines peuvent diminuer l'envie.
- Speaker #1
Toujours. Oui, parce que quoi ? Parce que vous êtes... Enfin, quand même, l'alcool, c'est aussi pour se déstresser, a priori. C'est sûrement pas par le goût. Parce que l'alcool, je le rappelle, n'a pas de goût.
- Speaker #0
L'alcool n'a pas de goût.
- Speaker #1
En fait, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, les alcooliers attrapent toutes les jeunes filles qui boivent plus qu'avant ? Parce qu'ils ont mis du sucre dans l'alcool.
- Speaker #0
De la framboise, de la fric. Là,
- Speaker #1
une petite cric, je n'ai jamais vu autant de jeunes femmes boire des framboises, des crics et autres, ou des pêches melba ou autres. Mais jamais, l'alcool tout seul, vous ne le boiriez pas et je ne le boirais pas non plus.
- Speaker #0
C'est sûr que de boire de l'alcool à 80 degrés désinfectant, ce n'est pas très agréable. Je n'en ai jamais fait l'expérience, mais je le devine. Alors, après avoir évoqué l'alimentation saine avec Vincent Liévin, je propose d'accueillir Laurence Lins, notre experte nutrithérapeute. Chlorothérapie et phytothérapie, bienvenue Laurence.
- Speaker #2
Bonjour Périne.
- Speaker #0
Dans cette chronique phyto et nutrie, nous allons parler des impacts de la consommation d'alcool, c'est le thème du jour, finalement sur l'organisme. Quels sont les impacts d'une consommation régulière d'alcool sur le foie ? On sait que c'est l'organe qui est potentiellement le plus touché. Oui,
- Speaker #2
tout à fait. Le foie, c'est l'organe qui va être effectivement... au cœur de l'élimination de l'alcool qu'on consomme. Et donc, si on consomme trop d'alcool, on va en quelque sorte fatiguer notre foie parce qu'il va être endommagé par l'alcool. Et donc, cette fatigue, cette sursollicitation du foie, va avoir un impact notamment sur le fait que le foie va moins bien éliminer les toxines et la conséquence de l'élimination diminuée de toxines, c'est un état inflammatoire qui peut s'installer. Il y a également une modification du métabolisme énergétique parce que lorsque le foie va métaboliser l'alcool, il va en fait augmenter la présence d'une molécule qu'on appelle le NADH. Et ce NADH est en fait impliqué dans le métabolisme énergétique et donc il va y avoir un déséquilibre. Il va y avoir également un impact sur la synthèse de certaines protéines comme les facteurs de coagulation. Donc ça peut avoir un effet évidemment. délétères sur la santé et aussi sur le stockage de certaines vitamines comme la vitamine D, les vitamines B ou la vitamine E. Et donc tous ces effets, disons, sur le foie, ça va donner des symptômes qui peuvent être une fatigue importante puisqu'on perturbe le métabolisme énergétique, on perturbe le stockage des vitamines B. On a aussi évidemment cet état nauséeux dans lequel...
- Speaker #0
Et la crise de foie. Voilà.
- Speaker #2
Le foie est en crise, mais c'est vraiment cet état nauséeux. Et évidemment, on peut aller jusqu'à cette espèce de couleur jaune qu'on peut avoir dans les yeux ou aussi au niveau de la peau. Donc, ce sont les effets que l'on peut remarquer directement sur notre figure quelque part.
- Speaker #0
Alors, un bon réflexe, j'imagine, c'est de boire de l'eau, donc de diluer. Mais est-ce que la phytothérapie peut aussi être une piste pour soutenir finalement cet organe ?
- Speaker #2
Tout à fait, c'est clair que si le foie fonctionne moins bien, on peut l'aider par certaines plantes. Je vais revenir sur des plantes dont j'ai déjà parlé dans d'autres chroniques. On parle de l'artichaut, on parle du chardon-marie. Le curcuma également est une plante très intéressante. Donc on peut les retrouver en individuel dans certains compléments alimentaires ou associés dans certains compléments alimentaires. Les synergies. Tout à fait, comme le phytodrène par exemple chez Be Life.
- Speaker #0
Laurence, existent-ils des... plantes ou des compléments alimentaires qui peuvent aider indépendamment du foie à réduire les envies d'alcool ? Si par exemple, on est en train d'essayer de réduire sa consommation et que ça génère un stress, est-ce qu'il y a des plantes vers lesquelles on peut se tourner ?
- Speaker #2
Il n'y en a pas beaucoup, donc il faut savoir que c'est quand même assez spécifique, mais il y en a une qui est reconnue depuis très longtemps, c'est le kudzu. Le kudzu, c'est une façon asiatique. Ça sonne asiatique parce que c'est asiatique. Donc, on utilise les feuilles et la racine. Mais en tout cas, pour les problèmes d'envie d'alcool, c'est la racine qu'on utilise. Si vous allez dans votre magasin bio, vous avez de la farine de kudzu qui va vous permettre d'épaissir les sauces. Donc, à la limite, vous pouvez diminuer votre envie d'alcool en épaississant un peu vos sauces au kudzu. Ça,
- Speaker #0
c'est pratique quand même comme conseil.
- Speaker #2
Ça rend plus un aizena. Mais tout à fait, puisque c'est riche en amidon. Mais ce n'est pas l'amidon qui va diminuer nos envies d'alcool, c'est en fait des molécules qu'on appelle les isoflavones, qui se trouvent dans cette racine de Kudzu, qui peuvent diminuer notre dépendance à l'alcool, parce que ces molécules peuvent avoir un effet sur notre système nerveux central et jouer sur le système de la récompense qui est impliqué dans l'envie d'alcool, comme dans toutes nos addictions, c'est le système de la récompense. On peut donc le prendre effectivement en poudre. Maintenant, c'est un peu plus efficace de le prendre en complément alimentaire, notamment avec des extraits un peu plus concentrés. Et donc là, si on est sur des compléments alimentaires, on va recommander de prendre ces compléments alimentaires 15 à 20 minutes ou une demi-heure avant le moment où, en général, on prend l'alcool. Donc je pense à l'apéro ou je pense au repas.
- Speaker #0
Ce fameux apéro.
- Speaker #2
Tout à fait. Donc si on veut vraiment que ça soit efficace, on peut le prendre à ce moment-là. Maintenant, si on est vraiment dans une addiction plus importante, on peut prendre cette plante de manière plus régulière, par exemple 15 minutes ou 30 minutes avant chaque repas. Ça peut aussi être très utile.
- Speaker #0
Donc le kudzu pour épaissir la sauce et diminuer son envie d'alcool. Et si le mal est déjà fait, on pense à la phytothérapie au complément alimentaire, l'artichaut. est clairement un must-have pour le foie, mais il y a aussi des synergies qui existent. Et chez BeLife, on propose notamment, tu en as parlé Laurence, le phytodrène. Est-ce que j'ai tout dit ?
- Speaker #2
Tu as tout dit !
- Speaker #0
Merci Laurence pour ces précieux conseils et on te retrouve évidemment dans le prochain podcast de février pour d'autres conseils nutris.
- Speaker #2
Merci Périne !
- Speaker #0
Et si vous vous intéressez à la phyto et à la nutris, sachez que cette chronique dédiée peut être écoutée indépendamment de ce podcast. Alors Vincent, on arrive déjà à la fin de ce podcast. En quelques mots, pourquoi finalement est-ce crucial de réfléchir à sa consommation d'alcool, même si elle est modérée ?
- Speaker #1
Parce que quand elle est modérée, alors que c'est un mot que nous on refuse d'employer parce que toutes les publicités des alcooliers, c'est boire avec modération. Donc ce n'est pas un mot qui est bon pour les patients, puisque c'est un mot qui a été phagocyté par les alcooliers, qui l'utilisent volontairement et donc nous on s'en est détachés. Et donc justement, quand vous dites ça, c'est très bien, parce que l'alcool doit rester un plaisir. Vous buvez de temps en temps ou pas. Moi, je bois de temps en temps. C'est un plaisir. Mais ça ne peut jamais devenir un problème. Or, quand on est à un verre, on est à un verre. Mais on sait qu'après le premier verre, on se sent plus enclin à boire le deuxième qu'avant le premier verre de boire le premier. Ça,
- Speaker #0
c'est intéressant.
- Speaker #1
Et donc, deuxième, troisième, quatrième, et c'est normal. Et alors, chaque fois que vous allez en boire un, vous allez être plus enclin à boire le suivant. Et c'est normal, puisque votre cerveau, il baigne tranquillement. Il détend. Je gère, je me détends. Plaisir, tout va bien. Plaisir, tout va bien. Et à un moment donné, ils ne gèrent plus. Et donc, ça devient un problème, surtout si vous faites ça tous les jours. Et donc, restons dans le plaisir. Et on n'en avait pas encore parlé. Quand ça devient un problème, vous allez me dire, c'est mon problème. Je bois, je reste assis chez moi après. Mais on parle aux femmes. Et ce qui était très important, c'est la violence conjugale et l'alcool.
- Speaker #0
On n'en a pas parlé.
- Speaker #1
On n'en a pas parlé. Mais pour moi, c'est un sujet majeur parce que souvent, elles viennent vers nous et elles le disent. Alors, il y a pire. C'est le viol. On ne l'abordera pas ici. Mais je tiens à le dire parce que ça existe. et de manière plus fréquente qu'on pourrait le croire. Il y a des études qui le montrent aux USA, il y a des études qui le montrent en Europe. Mais restons sur la violence conjugale, qui est quand même malheureusement très fréquente. Ça va dans les deux sens. Comprenez-moi bien, quand l'homme a trop bu, évidemment, il sera plus vite violent. Donc, avec des personnes qui seraient plus à risque, il faut conscientiser, il faut en parler dans le couple, dans la famille, anticiper peut-être dans des réunions de famille. On sait parfois qu'on dit, écoute, t'en as déjà bu quelques-uns. T'en as bu quelques-uns.
- Speaker #0
Allez, un petit verre d'eau.
- Speaker #1
Moi, je ne le savais pas au début, je vous avoue, au fil des consultations, des rencontres que j'ai faites. Parfois, les femmes boivent aussi pour oublier. Parce qu'après, elles savent qu'il y aura de la violence conjugale. Donc ça, c'est important aussi. Elles boivent préventivement pour ne pas devoir affronter à jeun la violence qu'elles subiront. C'est terrible. Donc franchement, l'alcool dans ces éléments-là, ça ne peut pas devenir un problème. Ça, c'est vraiment la réponse centrale. Après, évidemment, on boit, on fait ce qu'on veut, mais on peut mourir plus vite. Ce n'est pas grave, de toute façon, on mourra un jour. Le tout, c'est qu'on voit que ceux qui ont beaucoup bu, dans les dernières années, il y a beaucoup de pathologies, beaucoup de maladies. On peut parler d'hypertension artérielle, mais ça, c'est un petit début. Puis il y a les cancers et tout ça. Si vous n'avez pas vu vieux, ce n'est pas un souci. Dites-vous juste qu'il faut mieux mourir rapidement alors, parce que les années qui resteront ne seront pas cool. Et alors, moi, je trouve ça important, évidemment. L'alcool modéré, oui, mais l'alcool a vite un impact sur le cerveau. des plus jeunes.
- Speaker #0
Et vous parliez des femmes il y a un instant. Quel est le message principal que vous souhaiteriez adresser aux femmes qui sont dans ce travail de réflexion par rapport à leur consommation ?
- Speaker #1
Zéro verre à la grossesse. Parce que c'est le plus important. C'est ce qui va leur permettre d'avoir un enfant en bonne santé, sans traumatisme. Il y a une hausse des TDAH pour l'instant. D'autres pathologies, il y a de plus en plus d'études qui tendent à montrer que l'alcool a un impact sur ce genre de choses. Et alors l'autre chose, n'hésitez pas à dire à votre homme, c'est toi Bob aujourd'hui. Parce que les femmes ont évidemment le droit de s'amuser. C'est le plus important, c'est de dire aux hommes, aujourd'hui c'est moi qui conduis. Ou demain, c'est toi qui conduis et moi je m'amuse.
- Speaker #0
Il vaut mieux régler ça avant.
- Speaker #1
C'est toujours plus facile. Et même en s'amusant, n'oublions pas, pas plus de quatre par jour.
- Speaker #0
C'est très clair. Merci Vincent Liévin. Beaucoup d'informations très intéressantes pour mettre cette santé en action et tacler ce problème de l'apéro, si c'est devenu un problème. Comme nous disait Vincent Liévin, ça ne doit pas être un problème. Alexandra, est-ce que je peux te demander de synthétiser, tâche difficile, tout ce qui s'est dit aujourd'hui ?
- Speaker #3
Alors, il y a eu beaucoup d'infos dans ce premier épisode. De la saison, on va peut-être commencer par rappeler qu'il faut avoir deux jours sans consommation d'alcool par semaine, que ça c'est une base, que c'est quatre verres par jour max et maximum dix verres par semaine. On y est vite, on l'a entendu, sur une soirée on peut facilement boire six verres de vin par exemple. Quand on parle d'une unité d'alcool, c'est déjà un verre de vin. Et donc avec un souper, on peut déjà être à la quantité maximale sur la semaine. Autre point que j'aurais envie de relever par rapport à ce que Vincent Livin a dit, c'est qu'il faut se connaître. Et ça, je pense qu'on doit chacun apprendre à connaître notre consommation, à savoir nos limites, à prendre sans doute le temps de se poser et de s'interroger sur sa consommation d'alcool. Alors, on le disait en début d'épisode, ça peut se faire maintenant parce qu'on est à la fin de ce mois de Dry January et qu'on arrive à la tournée minérale. Mais ça peut se faire toute l'année. Et si vous entendez ce podcast d'ici quelques mois, Ne vous arrêtez pas pour autant, prenez le temps de le faire. Le grand danger à retenir aussi, c'est de boire seul. C'est quelque chose qu'il faut éviter à tout prix. Essayez de ne pas succomber à la pression sociale. Et alors, il y a eu pas mal d'exemples pendant cet épisode, mais moi j'aurais aussi envie de souligner qu'en fait, cette pression sociale, on ne doit pas seulement demander l'aide de son conjoint ou d'une amie, je pense que c'est aussi les personnes qui proposent à boire qui doivent pouvoir entendre le nom et se dire que si la personne en cours de soirée... Elle a envie de prendre un verre finalement, elle est assez grande pour le demander. Et puis dernier conseil, boire de l'eau et se dire qu'avoir des pratiques saines, donc faire du sport, de l'activité physique, etc. Ça permet de baisser sa consommation d'alcool, puisque ce sont des habitudes qui permettent de canaliser le stress. Allez, dernier petit conseil en bonus pour les jeunes de 16-20 ans, prendre de l'argent cash pour les soirées et les sorties, histoire de limiter sa consommation.
- Speaker #0
Merci Alexandra, merci à tous pour vos contributions, vos éclairages. Et surtout, si vous souhaitez aller plus loin dans votre réflexion, nous ne pouvons que vous conseiller les livres de Vincent Liévin. L'alcool, ce qu'on ne vous a jamais dit, l'alcool sans tabou et addiction et drogue, comprenez-les pour réduire les risques. Merci Vincent Liévin pour vos précieuses contributions à ce podcast. Dans le prochain épisode de BeLiveTalk au mois de février, nous avons le grand plaisir d'accueillir Caroline Depeuil pour une thématique accro aux écrans. Donc si vous avez la fâcheuse tendance à scroller toute la soirée ou à fustiger votre ado parce qu'il est sur son téléphone pendant le film, eh bien ceci pourrait peut-être vous intéresser. Donc n'hésitez pas à vous abonner au podcast, à le partager, à commenter. et surtout à noter, c'est très important évidemment pour nos équipes, de savoir si nous sommes dans la bonne direction. Merci à tous.