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Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action

De quoi sera faite l'alimentation de demain? 🌍🌱

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27min |29/04/2024
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Description

La nutrition du futur suscite de plus en plus d’intérêt. Suite à la prise de conscience croissante des impacts environnementaux de la consommation de viande, nous pourrions bien repenser complètement notre alimentation dans les années à venir 🍗🍎

Dans ce tout nouvel épisode de Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, se penchera sur l’intérêt des microalgues👌

Son invitée, Dorothée Goffin, Directrice du Smart Gastronomy Lab (le laboratoire des sciences gastronomiques), partagera ses recherches sur des alternatives innovantes, comme la spiruline. Très riche en nutriments, cette microalgue est notamment très prisée pour nourrir les astronautes de la station spatiale européenne 🎯

Mais toutes les microalgues ne se valent pas… Comment les différencier et comment savoir lesquelles privilégier en particulier ? Laurence Lins répondra à cette question et mettra l’accent sur la chlorelle et l’euglène qui peuvent répondre à nos besoins nutritionnels tout en réduisant notre empreinte écologique 🌎

Rejoignez-nous pour une discussion captivante sur la santé naturelle et la santé de notre planète ! 🌿🤗


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue pour ce nouvel épisode de Be Life Talk. Il est consacré à la nutrition du futur. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life, docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, mais aussi de notre invitée, Dorothée Gaufin. Dorothée, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab, Gembloux, agrobiothèque ULG, ingénieur chimiste et des bio-industries et docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique. Bonjour à vous deux. On va aborder avec vous aujourd'hui, je le disais, la nutrition du futur. C'est un sujet très très actuel. On en entend parler de plus en plus en fait. Dans les années à venir, on pourrait être amené à repenser complètement notre alimentation. Pourquoi est-ce que ce serait nécessaire cela, Laurence ?

  • Laurence

    Il faut savoir qu'il y a une prise de conscience de plus en plus importante par rapport à l'impact environnemental de notre consommation et particulièrement de notre consommation de viande. Or, il se fait que malheureusement, on a besoin malgré tout de protéines. Et donc, il faut trouver des alternatives aux protéines animales qui puissent avoir la même qualité nutritionnelle. Et donc, il est bien clair que l'alimentation du futur, ça sera d'aller vers l'intégration de nouveaux aliments comme les micro-albes, par exemple. Alors, les micro-albes, on va en parler tout au long du podcast, donc je ne vais pas faire de teasing. Et c'est clair que ces micro-algues peuvent vraiment être une source de micronutriments et de nutriments vraiment très intéressants. Et donc, ça permet effectivement de se nourrir de manière saine, mais aussi de diminuer notre empreinte écologique.

  • Alexandra

    On va peut-être juste rappeler pourquoi il est recommandé de réduire sa consommation de protéines animales.

  • Laurence

    Il faut savoir que la consommation de protéines animales pose un problème puisque ces bovins consomment énormément de céréales. Cela veut dire qu'il y a toute une part des terres arables qui sont cultivées pour nourrir les animaux. C'est un problème puisque ces terres pourraient servir à nourrir les êtres humains d'abord. Et la deuxième chose, c'est qu'on importe énormément de viande. animal qui viennent d'autres pays. Donc il y a une empreinte écologique liée à ces transports d'animaux, malheureusement.

  • Alexandra

    Je l'ai dit mais je vais le rappeler, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab de Rotegofin à Gembloux. Est-ce que vous pouvez nous présenter cette structure ? En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Dorothée

    Alors le Smart Gastronomy Lab, c'est une structure d'innovation dans le domaine alimentaire qui est un petit peu spécifique parce que outre le fait d'avoir un laboratoire de recherche comme on a d'habitude dans une université, et nos recherches sont autour justement de cette alimentation du futur, de pouvoir trouver des solutions, des nouveaux ingrédients, des nouveaux types de produits, mais aussi avoir des procédés par exemple qui ont des impacts qui sont moins importants justement sur la nature et sur l'environnement. On a aussi en fait une structure qui est une structure d'accompagnement des porteurs de projets ou des entreprises. qui est en fait dans l'écosystème de Wallonie Entreprendre. Et donc là, on aide aussi les entreprises à développer des nouveaux produits, à les prototyper, à les valider sur le marché. Donc on fait à la fois de la recherche pour aller trouver des nouvelles solutions pour demain, mais aussi on est très en direct avec les entreprises parce qu'on les aide directement à pouvoir développer des nouveaux produits, pour pouvoir les commercialiser et donc avoir une approche qui est très proche du consommateur. et qui est assez directe.

  • Alexandra

    Actuellement, vous avez deux projets qui sont intéressants par rapport à l'alimentation du futur. Le premier, il concerne les bactéries pourpres. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    C'est un projet de recherche interuniversitaire, avec également des centres de recherche qui sont impliqués dans ce projet. L'idée, c'est de développer vraiment des nouvelles filières autour de ces protéines du futur, avec toutes les difficultés d'utiliser un nouvel ingrédient. Les bactéries pourpres, ce sont des bactéries de nouveau qui sont très riches. en protéines et qui ont des profils en acides aminés qui sont très intéressants et qui sont faciles à cultiver par rapport justement à la viande qui demande beaucoup d'énergie, beaucoup de ressources. Et donc l'idée c'est de pouvoir produire ces bactéries pour en faire ensuite des aliments qui sont consommés par l'humain. La difficulté c'est qu'il faut à la fois travailler sur les modes de production, comment gérer cette nouvelle biomasse qui est un peu un ingrédient, un nouvel ingrédient, un nouvel food. Et d'un autre côté, pouvoir transformer finalement cet ingrédient en un produit ou plusieurs produits qui sont appréciés par le consommateur. Et donc nous, dans toute cette chaîne de valeurs et dans la construction de cette filière, on est vraiment sur le développement d'aliments agréables pour le consommateur qui intègre ces nouveaux types d'ingrédients.

  • Alexandra

    La biomasse, est-ce qu'on peut la définir vite fait pour que tout un chacun puisse le comprendre facilement ?

  • Dorothée

    Donc la biomasse, c'est le fait qu'on va cultiver les bactéries et on va se retrouver dans un milieu de culture, donc dans un milieu liquide avec ces bactéries. On va essayer de concentrer un maximum, mais il y a encore beaucoup d'eau dans ces cellules. Donc on a un produit qui est à peu près à 20% de matière sèche. Ce n'est pas facile à imaginer ce que ça peut être, mais c'est une espèce de pâte verte qui peut être incorporée dans des aliments.

  • Alexandra

    Vous avez aussi un projet qui concerne la spiruline, si je ne me trompe pas. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    Alors ici, dans le projet pour la spiruline, on travaille avec l'Agence Spatiale Européenne, donc l'ESA. Et donc là, en fait, c'était une demande de l'Agence Spatiale de pouvoir développer des produits autour de la biomasse fraîche de spiruline. Alors, il faut savoir que dans les vols spatiaux, en fait, on part en navette spatiale.

  • Alexandra

    Ça fait un peu film de dire ça comme ça.

  • Dorothée

    Donc, on part avec des aliments et en fait, on ne peut pas aller au night and day quand on est astronome.

  • Alexandra

    C'est un peu difficile.

  • Dorothée

    Voilà, c'est un peu compliqué. Et donc, du coup, on doit tout emporter avec soi ou l'ESA a décidé aussi d'avoir une autre approche de pouvoir produire directement aussi dans la navette spatiale. Et donc, produire des vaches dans une navette spatiale, ce n'est pas commode non plus. Donc, ils ont essayé de baser justement ces protéines sur la spiruline, qui est une biomasse très riche en protéines et d'autres nutriments. Et donc, l'idée, c'est de produire cette spiruline au sein des navettes spatiales. dans ces conditions qui sont très drastiques. Et nous, notre rôle, c'est de pouvoir conceptualiser un dispositif qui permet de transformer cette biomasse, qui est un ingrédient, en produit qui est mangeable par l'astronaute. Et donc, de transformer une biomasse verte, avec toutes les difficultés que ça a, en un produit qui est agréable, que les astronautes ont envie de manger, et surtout, qui permet d'avoir des ingrédients qui sont frais au sein de la navette. ce qui est un peu inédit par rapport à d'habitude les lyophilisés, etc., qui prennent avec.

  • Alexandra

    Et là, c'est un travail qui se fait au niveau spatial, mais l'enjeu, c'est de pouvoir éventuellement étendre la spiruline un jour à une échelle beaucoup plus mondiale. En quoi est-ce que la spiruline serait une révolution à l'échelle mondiale ?

  • Dorothée

    L'idée, c'est de nouveau, on est dans un concept où on va produire de la protéine. À moindre coût, mais de la protéine de très bonne qualité et avec un impact environnemental le plus faible possible. Donc la culture même de cette micro-algues permet finalement d'avoir un impact environnemental plus faible. Mais la difficulté évidemment c'est de pouvoir l'intégrer et le faire accepter par le consommateur. C'est pour ça qu'on doit vraiment travailler sur comment la valoriser et comment faire des produits qui ont un impact. Alors le projet qu'on a avec l'ESA est super intéressant parce que là on se retrouve vraiment dans un écosystème qui est hyper drastique. C'est-à-dire que rien ne sort, on doit tout récupérer, on doit tout recycler. Donc on doit consommer le moins d'énergie possible, le moins d'électricité pour produire l'aliment. On doit dégager le moins de chaleur possible parce que voilà on est dans un milieu clos. On doit utiliser tous les ingrédients. Tout doit se recycler. Donc même le milieu de culture dans lequel on va faire les micro-ânes, on va le réutiliser. On va réutiliser l'urine des astronautes pour faire du nouveau milieu de culture, etc. Donc on est vraiment dans des conditions comme si on était dans le futur avec des problèmes climatiques, avec peu d'eau, avec peu d'énergie, etc. où on doit être extrêmement sobre dans notre façon de produire des aliments. Et donc c'est un sujet, c'est un projet qui est super intéressant parce qu'on a déjà toutes ces contraintes-là parce qu'on se retrouve dans un milieu clos. Et c'est des contraintes qu'on aura dans le futur à cause du réchauffement climatique.

  • Alexandra

    Et quand on vous écoute, on comprend bien que ça répondrait aussi à des enjeux comme la sécurité alimentaire ou la malnutrition.

  • Dorothée

    Oui, tout à fait, parce qu'on peut en fait produire assez facilement, rapidement. Donc on ne doit pas attendre que l'animal grandisse, etc. C'est des micro-algues qui vont se développer très rapidement. Et donc on peut avoir accès à une protéine qui est de qualité, déjà d'un point de vue nutritionnel, mais aussi très rapidement. et dans des rendements qui sont vraiment très intéressants.

  • Alexandra

    La spiruline, on la trouve souvent actuellement sous forme séchée, comme dans les compléments alimentaires. Quelle est la différence entre la spiruline fraîche et la spiruline séchée ?

  • Dorothée

    Le gros problème de la spiruline séchée, c'est qu'on applique des traitements à cette spiruline, qui peuvent être évidemment des traitements de qualité, mais qui vont modifier notamment le goût de la biomasse. Et donc la biomasse fraîche a un goût qui est assez neutre, qui n'est pas trop accentué. Par contre la biomasse sèche a un goût très fort, des goûts de poisson et des odeurs un peu pas très agréables on va dire. Et donc ça veut dire que dans des produits alimentaires pour les humains, on peut les incorporer qu'en très petite quantité. Parce que tout de suite ça va donner un goût qui est assez désagréable et qui est peu reconnaissable par le consommateur. Et donc ça limite vraiment l'apport que l'on peut avoir via son alimentation. C'est pour ça qu'on utilise plutôt des compléments alimentaires, qu'on va avaler, finalement on n'aura pas ce goût, etc. Et donc pour pouvoir développer des produits et les incorporer dans notre alimentation, on est obligé de passer par l'aspirine fraîche, et donc de traiter la biomasse directement. Comme elle l'est, comme la viande, on prend de la viande fraîche, on ne la sèche pas avant de la consommer, mais de l'incorporer directement sous forme fraîche pour garder l'ensemble de ses qualités et surtout ne pas avoir ces arrière-goûts qui sont très désagréables. Et du coup, ça nous permet vraiment d'enrichir les produits avec une très grosse quantité de biomasse par rapport à si on utilisait de la biomasse sèche.

  • Alexandra

    On évoquait la spiruline sèche et qui existe notamment sous forme de compléments alimentaires. Laurence, quel est l'intérêt de se tourner vers ce type de complément et qui peut se tourner vers ce type de complément ?

  • Laurence

    Les compléments, par leur propre nom, sont complémentaires à ce type d'approche, que ce soit l'alimentation du futur ou l'alimentation telle qu'on la connaît actuellement. La complémentation en micro-algues est intéressante parce que dans 500 mg ou dans 1 g de spiruline ou de chlorelle, On va avoir énormément de protéines, d'acides aminés. Je signale que tous les acides aminés dont on a besoin se retrouvent effectivement dans ces micro-algues, exactement comme on a pour les protéines animales. C'est vraiment un grand avantage par rapport aux protéines végétales stricto sensu. Ces micro-algues en complément peuvent aider des gens qui peuvent être en situation de stress physique, que ce soit quelqu'un qui est convalescent par exemple, qui a besoin de récupérer vraiment un métabolisme, de l'énergie cellulaire, un métabolisme de base. Donc ça, la spiruline est vraiment indiquée dans ce cas-là. On a aussi les sportifs, parce que les sportifs ont effectivement un besoin accru en protéines, mais aussi en antioxydants qu'on va retrouver, donc minéraux, vitamines, etc., qu'on va retrouver dans ces micro-algues. Et donc c'est vraiment intéressant pour éviter les blessures, par exemple. Donc les gens qui vont avoir un programme intensif, très clairement la spiruline peut les aider à avoir plus d'énergie, mais aussi à éviter les blessures.

  • Alexandra

    Je suppose qu'il n'existe pas que la spiruline en termes de micro-algues vers lesquelles on pourrait se tourner. Est-ce que vous avez d'autres exemples ?

  • Laurence

    Alors, on a la spiruline, sa petite cousine, c'est la chlorelle ou chlorella. Elle a à peu près les mêmes propriétés que la spiruline. La seule chose, c'est qu'elle contient un peu plus de chlorophylle et cette chlorophylle peut avoir un effet détox un peu plus important. Donc, de manière générale, les nutrithérapeutes ou les personnes qui vont conseiller des compléments alimentaires vont aller vers la chlorelle lorsqu'il y a un besoin de nettoyer son foie, de voir un effet détox. mais sinon elles sont très similaires en termes de nutriments et de micronutriments.

  • Alexandra

    Et alors il y a aussi le glen, si je ne m'abuse, dont on parle vraiment beaucoup pour le moment.

  • Laurence

    Alors le Gland c'est la petite dernière, il y a effectivement un intérêt depuis quelques années pour cette micro-algue et elle a d'abord été intéressante d'un point de vue plus au niveau de la biotechnologie. Donc en fait cette micro-algue est étudiée principalement ou en tout cas a vraiment un intérêt au Japon notamment. Et donc, il y a énormément d'études qui ont été faites par rapport, par exemple, au fait que ça puisse être utilisé comme biocarburant. Pas que, mais en tout cas, ça a été plus biotechnologique que vraiment alimentaire. Et là, on voit apparaître quelques compléments alimentaires à base de glane. Et donc, cette micro-algue-là est également très riche en micronutriments, mais elle contient sa caractéristique. Donc, par rapport à la chlorelle et à l'aspiruline, c'est de contenir énormément. de fibres insolubles, ce qu'on va appeler des prébiotiques. Ces fibres insolubles, ces polysaccharides qu'on appelle des bêta-glucanes, vont permettre à notre microbiote de mieux fonctionner. C'est un peu le principe des polysaccharides qu'on va retrouver dans les champignons. C'est vraiment bénéfique pour la santé. Je dirais que ce focus-là est vraiment intéressant. On ne la décrit pas encore beaucoup dans les cours de nutrition, mais je pense que ça va vraiment venir. dans les années ou les mois qui viennent.

  • Alexandra

    Et ça, on sait qu'elle est aussi intéressante pour l'alimentation du futur, évidemment.

  • Laurence

    Exactement. Il faut savoir qu'au Japon, justement, il y a une entreprise qui s'appelle Euglena. Donc, c'est assez simple, qui a été développée par un Japonais à la fin des années 90 et qui, en fait, un jour s'est rendu au Bangladesh et s'est rendu compte qu'en fait, les gens avaient suffisamment de céréales, mais pas assez de protéines. et pas assez de minéraux et de vitamines. Et donc, il a pensé à le glane et donc il a fait des biscuits à base de glane qu'il a ensuite effectivement apporté dans les pays qui étaient, comme le Bangladesh, qui souffrent de malnutrition, où la population souffre de malnutrition. Et donc, effectivement, cette micro-algue peut exactement... Alors, je ne connais pas les procédés, puisque je ne sais pas si c'est de la biomasse fraîche ou séchée qu'il utilise, ça je n'en sais rien, mais en tout cas, très clairement, ça rejoint... Ce que Dorothée nous a expliqué, il y a un intérêt vraiment important pour toutes ces micro-algues qui sont d'une richesse nutritionnelle absolument incroyable.

  • Alexandra

    Toutes ces micro-algues, elles ne se valent pas, je suppose en tout cas. Comment est-ce qu'on peut s'y retrouver ? Comment est-ce qu'on peut les différencier, Dorothée ?

  • Dorothée

    Comme disait Laurence, il y a déjà l'espèce elle-même qui va un petit peu différencier en fonction des aspects nutritionnels, de la composition. Maintenant, ce qui est très important aussi, c'est les modes de culture. C'est de faire attention des types de culture qu'on va utiliser, donc des bioréacteurs, etc. Pour pouvoir garder la qualité et notamment pour ne pas oxyder ces bactéries et donc garder un maximum à la fois de nutriments, mais aussi pour ne pas modifier le goût dès le départ. Il y a aussi un impact finalement de cette oxydation sur le goût du produit. D'un autre côté, on a parlé aussi du fait de sécher les micro-algues. Et là, forcément, le procédé de séchage qu'on va appliquer va avoir un très fort impact sur l'aspect nutritionnel de la bactérie. Et donc, si on applique des méthodes de séchage qui sont adaptées et qui ne se demandent pas à très haute température, ou... qui ne va pas dégrader les cellules, etc., on peut avoir des produits de très bonne qualité séchés. Mais si on applique des choses qui sont très drastiques, où on ne fait pas du tout attention à son procédé de séchage, là, on peut avoir des produits qui se dégradent et donc avoir des produits qui ne sont pas mauvais pour la santé, mais qui, en tout cas, sont beaucoup moins bons parce qu'on n'aura pas fait attention, justement, à ces procédés de transformation. Donc, il y a vraiment les aspects de culture même de la bactérie, comment on les cultive, avec quel type de bioréacteur, etc. Et puis après, il y a la façon dont on va traiter cette bactérie et donc comment on va l'utiliser. Fraîche, c'est la même chose. Je veux dire, si on va aller chercher cette bactérie fraîche, cette biomasse fraîche... qu'on la laisse dans un camion pendant trois heures au soleil, et puis qu'on la récupère et qu'on la met seulement dans le circuit de production de l'aliment, on va aussi avoir des dégradations, des oxydations, etc. Donc tout ça est une question de nouveau d'avoir des entreprises, des porteurs de projets qui vont travailler de manière qualitative et qui vont identifier les différents dangers de ce type d'ingrédients.

  • Alexandra

    Et du coup, je suppose que là on parle vraiment de la qualité de l'ingrédient. Par rapport aux personnes qui auraient envie d'en prendre, ça dépend aussi de leurs besoins, je suppose, Laurence ?

  • Laurence

    Alors bien sûr, ça dépend de leurs besoins. Et donc, comme je disais très clairement, n'importe qui peut prendre de la spiruline. Alors il y a un effet effectivement qualité. Donc ça, c'est sûr que toute spiruline, même que ce soit en biomasse fraîche ou en complément, ne se vaut pas. Et pour toutes les raisons que Dorothée a invoquées. Mais il est bien clair que les personnes qui vont le plus avoir besoin de se récupérer, que ce soit au niveau sportif ou que ce soit suite à une maladie, ou même par exemple les femmes enceintes ou les femmes qui ont un désir d'enfant, peuvent aussi être des personnes à qui je recommanderais de prendre de la spiruline. Femmes enceintes, attention, parce qu'il y a quand même le côté détox, et donc ça doit se faire sous surveillance médicale. Donc il faut vraiment qu'il y ait un... qui a suivi médical, parce qu'on sait bien que tout ingrédient naturel qui va avoir un effet détox, ça peut poser problème pour une femme qui est enceinte. Mais si ça ne pose pas de problème, c'est vraiment effectivement un apport intéressant. Donc ce sont vraiment les personnes qui vont avoir besoin d'un apport supplémentaire. de vitamines, de protéines et de minéraux.

  • Alexandra

    Est-ce que les personnes âgées sont un public cible en particulier ?

  • Laurence

    Oui, tout à fait, puisqu'on parle des personnes qui ont besoin d'un regain d'énergie, ont besoin d'un regain de micronutriments et de nutriments, et surtout d'acides aminés, donc de protéines. Et il est clair que les personnes âgées, en général, sont dénutries parce que le métabolisme fonctionne au ralenti de plus en plus quand on vieillit. Donc, avoir effectivement un aliment ou un ingrédient de type spiruline, c'est vraiment intéressant. Le glane pourrait aussi être intéressant, évidemment, puisqu'elles ont deux fonctions un petit peu différentes, mais complémentaires. Mais il est clair que la spiruline est évidemment un super aliment qui est tout à fait indiqué pour les personnes âgées et donc qui permettrait d'avoir des personnes âgées en meilleure santé.

  • Alexandra

    Dorothée Gaufin, quelles sont vos recommandations pour les personnes qui souhaitent intégrer les micro-algues à leur alimentation au quotidien ?

  • Dorothée

    Première chose, ce serait d'aller vers les compléments alimentaires pour avoir déjà une première approche, tester ça et complémenter un régime équilibré classique. Deuxième approche, c'est d'aller un petit peu plus loin et d'essayer justement d'intégrer, pourquoi pas, de la biomasse. D'abord sèche, en petite quantité, dans des recettes qui permettent finalement de cacher un peu le goût. Donc nous, on a déjà développé quelques recettes où on sait que finalement, si vous mettez un petit peu un produit un peu acide, on a déjà fait des tartes au citron à l'aspiruline par exemple, ça marche très bien. Et donc on va essayer un peu de cacher finalement cet arrière-goût qui est un peu désagréable pour pouvoir avoir quand même quelque chose qui est intéressant. La troisième étape, c'est d'aller un peu plus loin et d'essayer de vraiment avoir une alimentation qui pourrait être principalement autour de la spiruline. Et donc d'aller voir plutôt de la spiruline fraîche. Et donc là, vous avez des producteurs qui la vendent sous forme congelée. et donc des fermes à spiruline qui sont de très bonne qualité.

  • Alexandra

    On en trouve en Belgique ?

  • Dorothée

    On n'en trouve pas encore en Belgique, mais on en trouve en France par exemple, ça arrive. Mais donc là, il faut faire vraiment attention de prendre du coup de la spiruline de qualité qui était congelée rapidement, etc. Et alors essayer justement de tester et créer ses propres recettes par exemple.

  • Alexandra

    Évidemment, on en voit de plus en plus dans les smoothies, etc. Il y a des cakes avec de la spiruline aussi, j'ai découvert ça il n'y a pas très longtemps sur Instagram. Donc il y a de quoi s'inspirer, même s'il faut quand même faire attention à la façon dont c'est traité, etc. Parce que vous le disiez, il ne faut pas altérer la qualité du produit qu'on achète, évidemment. On mentionne la supplémentation en micro-algues. Quels sont les intérêts qu'elle peut représenter, Laurence ?

  • Laurence

    Les intérêts, c'est que c'est complet. Donc on a, et c'est souvent le problème des compléments, c'est qu'on extrait un ingrédient de sa matrice, et donc quand on l'extrait de sa matrice, la biodisponibilité de l'ingrédient peut diminuer. Donc c'est pour ça qu'en phytothérapie, par exemple, on recommande toujours d'avoir un extrait complet de la plante, que ce soit des feuilles ou de la racine. Ici, c'est d'office complet, puisqu'on a la micro-algue entière, on n'extrait pas. à un ingrédient par rapport à un autre. Donc ça, c'est déjà le premier avantage, c'est vraiment d'avoir la micro-algue dans son environnement biochimique complet. Et donc, la nature étant bien faite, en général, tous les ingrédients sont là pour que, ou la matrice est là pour que ça puisse être biodisponible et donc bien assimilé par notre organisme. Donc ça, c'est la première chose par rapport à d'autres compléments. plus classique.

  • Alexandra

    Chez WeLife, vous avez des produits en particulier que vous pouvez mettre en avant.

  • Laurence

    Tout à fait. Donc, on a effectivement de la spiruline et de la chlorelle. Donc, on fait attention à cette qualité, donc à la manière dont est séchée la spiruline et la chlorelle. On a des contrôles qualité qui nous assurent qu'effectivement, tout est bien là et dans les proportions qu'il faut. Donc, cet aspect qualité chez nous est vraiment un critère important. Et puis, ça c'est des choses un peu plus classiques. Alors on a intégré la chlorelle et la spiruline dans un produit qu'on a appelé Revitalin et qui justement est pour les personnes qui sont en convalescence ou qui ont besoin vraiment d'un coup de boost. Et donc ce ne sont que des plantes, dont des micro-albes, avec le glane. Et donc cette glane, elle sera disponible en complémentation seule, donc on aura le glénate toute seule. Et on l'a aussi en association avec de l'ashwagandha. Alors pourquoi est-ce qu'on s'est amusé à l'associer avec de l'ashwagandha ? Parce que d'une part, on sait que le glane, par sa richesse en bêta-glucane, va avoir un effet sur le microbiote et donc va booster le système immunitaire. Donc ça, c'est un effet assez connu, c'est comme les champignons médicinaux. Mais en plus de ça, il y a une étude qui montre, une étude très récente, de 2022, qui montre que le glane est capable d'avoir un effet sur le stress et le sommeil. Et donc, elle va... diminuer le stress et améliorer la qualité du sommeil. Et comme la shwagandha est une plante qui a à peu près les mêmes effets, on s'est dit qu'en travaillant sur deux plants différents, puisque la shwagandha va jouer plus au niveau des surrénales, donc sur la production de cortisol, et le glen va aller plus jouer au niveau du microbiote, plus le fait qu'il y ait évidemment tous ces minéraux, ces vitamines et les protéines également. Donc en fait, on a vraiment quelque chose de tout à fait complet qui va permettre d'avoir un meilleur sommeil et de mieux résister au stress.

  • Alexandra

    On parle d'alimentation de futur, mais finalement, on la retrouve déjà petit à petit dans nos assiettes et dans notre alimentation au quotidien. C'est quand même des produits qui deviennent de plus en plus médiatisés, j'ai envie de dire. Qu'est-ce qu'il faudrait faire, selon vous, pour que les personnes s'y intéressent encore davantage, Dorothée Gaufin ?

  • Dorothée

    Je pense qu'au niveau du consommateur, le choix numéro un, c'est quand même aussi le goût. Et donc, on peut inventer tout ingrédient miracle qui a une composition parfaite, qui a des intérêts nutritionnels, qui est durable et tout ce qu'on veut. Ce qui décide à la fin, c'est j'ai goûté, j'apprécie et je rachète. Si je goûte que je n'apprécie pas, je ne vais pas racheter.

  • Alexandra

    Non, effectivement.

  • Dorothée

    Voilà, il y a le prix, évidemment, mais ça, on travaille et ça, on s'est travaillé sur le prix. Il n'y a pas de souci au niveau de la production, etc. mais le goût reste quand même la chose qui est le plus important. Et donc c'est pour ça qu'il faut vraiment travailler sur l'acceptation du consommateur, sur le fait d'avoir des produits qui sont attractifs, et donc trouver les bons produits dans lesquels intégrer ce type de... d'ingrédients. Et donc ça, c'est tout un travail qu'on doit faire avec le consommateur pour justement avoir des choses qui ont plus d'impact. Et donc c'est pour ça qu'au début, ici, on commence, nous, en tout cas, sur des produits de grande consommation. Donc on a travaillé sur les pâtes, par exemple, à base de spiruline fraîche. On a travaillé sur les burgers aussi, sur les galettes végétales, je ne sais pas comment on doit le dire, sur les gaufres, parce qu'on est en Belgique quand même.

  • Alexandra

    Et donc,

  • Dorothée

    voilà, on essaie de... Pas les frites, non, parce que la frite, c'est quand même de la pomme de terre, donc on ne peut pas vraiment remplacer les ingrédients. Mais voilà, on essaie de trouver justement des produits qui peuvent être attractifs pour le consommateur.

  • Alexandra

    Dorothée Goffin insistait sur le goût. On revient quand même toujours à quelque chose que vous nous dites souvent, Laurence, c'est qu'en fait, il faut garder le plaisir.

  • Laurence

    Tout à fait, la nutrition saine, c'est bien. Mais si on n'a pas de plaisir en mangeant, ça devient contraignant et donc on n'a pas envie de le faire. Et donc c'est effectivement ce plaisir de manger et vraiment il y a moyen de manger ça en ayant plein de goûts, en ayant plein de couleurs dans l'assiette. La nutrition saine, de nouvelles recettes, de nouveaux goûts, et bien ça peut vraiment faire quelque chose, un cocktail qui est tout à fait incroyable. Et oui, il faut garder le plaisir, c'est vraiment important.

  • Alexandra

    Et moi j'ajouterais qu'il ne faut pas avoir peur d'être curieux aussi. parce qu'on a tendance à bouder l'inconnu, mais là, ça a tout son intérêt, puisqu'on parle de futur pour notre planète et pour nous aussi. Merci, mesdames. Merci,

  • Laurence

    Alexandre.

  • Speaker #0

    Et voici qui clôture ce septième épisode de Be Live Talk. Si vous n'avez pas encore découvert les autres épisodes de notre podcast, sachez qu'ils sont tout aussi intéressants sur des sujets variés, mais en lien avec la santé et la nutrition. Vous les retrouverez sur la plateforme d'écoute avec laquelle vous avez écouté ce septième épisode. n'hésitez pas à les noter ou à les commenter cela nous fait toujours plaisir prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres à très bientôt

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La nutrition du futur suscite de plus en plus d’intérêt. Suite à la prise de conscience croissante des impacts environnementaux de la consommation de viande, nous pourrions bien repenser complètement notre alimentation dans les années à venir 🍗🍎

Dans ce tout nouvel épisode de Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, se penchera sur l’intérêt des microalgues👌

Son invitée, Dorothée Goffin, Directrice du Smart Gastronomy Lab (le laboratoire des sciences gastronomiques), partagera ses recherches sur des alternatives innovantes, comme la spiruline. Très riche en nutriments, cette microalgue est notamment très prisée pour nourrir les astronautes de la station spatiale européenne 🎯

Mais toutes les microalgues ne se valent pas… Comment les différencier et comment savoir lesquelles privilégier en particulier ? Laurence Lins répondra à cette question et mettra l’accent sur la chlorelle et l’euglène qui peuvent répondre à nos besoins nutritionnels tout en réduisant notre empreinte écologique 🌎

Rejoignez-nous pour une discussion captivante sur la santé naturelle et la santé de notre planète ! 🌿🤗


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Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue pour ce nouvel épisode de Be Life Talk. Il est consacré à la nutrition du futur. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life, docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, mais aussi de notre invitée, Dorothée Gaufin. Dorothée, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab, Gembloux, agrobiothèque ULG, ingénieur chimiste et des bio-industries et docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique. Bonjour à vous deux. On va aborder avec vous aujourd'hui, je le disais, la nutrition du futur. C'est un sujet très très actuel. On en entend parler de plus en plus en fait. Dans les années à venir, on pourrait être amené à repenser complètement notre alimentation. Pourquoi est-ce que ce serait nécessaire cela, Laurence ?

  • Laurence

    Il faut savoir qu'il y a une prise de conscience de plus en plus importante par rapport à l'impact environnemental de notre consommation et particulièrement de notre consommation de viande. Or, il se fait que malheureusement, on a besoin malgré tout de protéines. Et donc, il faut trouver des alternatives aux protéines animales qui puissent avoir la même qualité nutritionnelle. Et donc, il est bien clair que l'alimentation du futur, ça sera d'aller vers l'intégration de nouveaux aliments comme les micro-albes, par exemple. Alors, les micro-albes, on va en parler tout au long du podcast, donc je ne vais pas faire de teasing. Et c'est clair que ces micro-algues peuvent vraiment être une source de micronutriments et de nutriments vraiment très intéressants. Et donc, ça permet effectivement de se nourrir de manière saine, mais aussi de diminuer notre empreinte écologique.

  • Alexandra

    On va peut-être juste rappeler pourquoi il est recommandé de réduire sa consommation de protéines animales.

  • Laurence

    Il faut savoir que la consommation de protéines animales pose un problème puisque ces bovins consomment énormément de céréales. Cela veut dire qu'il y a toute une part des terres arables qui sont cultivées pour nourrir les animaux. C'est un problème puisque ces terres pourraient servir à nourrir les êtres humains d'abord. Et la deuxième chose, c'est qu'on importe énormément de viande. animal qui viennent d'autres pays. Donc il y a une empreinte écologique liée à ces transports d'animaux, malheureusement.

  • Alexandra

    Je l'ai dit mais je vais le rappeler, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab de Rotegofin à Gembloux. Est-ce que vous pouvez nous présenter cette structure ? En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Dorothée

    Alors le Smart Gastronomy Lab, c'est une structure d'innovation dans le domaine alimentaire qui est un petit peu spécifique parce que outre le fait d'avoir un laboratoire de recherche comme on a d'habitude dans une université, et nos recherches sont autour justement de cette alimentation du futur, de pouvoir trouver des solutions, des nouveaux ingrédients, des nouveaux types de produits, mais aussi avoir des procédés par exemple qui ont des impacts qui sont moins importants justement sur la nature et sur l'environnement. On a aussi en fait une structure qui est une structure d'accompagnement des porteurs de projets ou des entreprises. qui est en fait dans l'écosystème de Wallonie Entreprendre. Et donc là, on aide aussi les entreprises à développer des nouveaux produits, à les prototyper, à les valider sur le marché. Donc on fait à la fois de la recherche pour aller trouver des nouvelles solutions pour demain, mais aussi on est très en direct avec les entreprises parce qu'on les aide directement à pouvoir développer des nouveaux produits, pour pouvoir les commercialiser et donc avoir une approche qui est très proche du consommateur. et qui est assez directe.

  • Alexandra

    Actuellement, vous avez deux projets qui sont intéressants par rapport à l'alimentation du futur. Le premier, il concerne les bactéries pourpres. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    C'est un projet de recherche interuniversitaire, avec également des centres de recherche qui sont impliqués dans ce projet. L'idée, c'est de développer vraiment des nouvelles filières autour de ces protéines du futur, avec toutes les difficultés d'utiliser un nouvel ingrédient. Les bactéries pourpres, ce sont des bactéries de nouveau qui sont très riches. en protéines et qui ont des profils en acides aminés qui sont très intéressants et qui sont faciles à cultiver par rapport justement à la viande qui demande beaucoup d'énergie, beaucoup de ressources. Et donc l'idée c'est de pouvoir produire ces bactéries pour en faire ensuite des aliments qui sont consommés par l'humain. La difficulté c'est qu'il faut à la fois travailler sur les modes de production, comment gérer cette nouvelle biomasse qui est un peu un ingrédient, un nouvel ingrédient, un nouvel food. Et d'un autre côté, pouvoir transformer finalement cet ingrédient en un produit ou plusieurs produits qui sont appréciés par le consommateur. Et donc nous, dans toute cette chaîne de valeurs et dans la construction de cette filière, on est vraiment sur le développement d'aliments agréables pour le consommateur qui intègre ces nouveaux types d'ingrédients.

  • Alexandra

    La biomasse, est-ce qu'on peut la définir vite fait pour que tout un chacun puisse le comprendre facilement ?

  • Dorothée

    Donc la biomasse, c'est le fait qu'on va cultiver les bactéries et on va se retrouver dans un milieu de culture, donc dans un milieu liquide avec ces bactéries. On va essayer de concentrer un maximum, mais il y a encore beaucoup d'eau dans ces cellules. Donc on a un produit qui est à peu près à 20% de matière sèche. Ce n'est pas facile à imaginer ce que ça peut être, mais c'est une espèce de pâte verte qui peut être incorporée dans des aliments.

  • Alexandra

    Vous avez aussi un projet qui concerne la spiruline, si je ne me trompe pas. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    Alors ici, dans le projet pour la spiruline, on travaille avec l'Agence Spatiale Européenne, donc l'ESA. Et donc là, en fait, c'était une demande de l'Agence Spatiale de pouvoir développer des produits autour de la biomasse fraîche de spiruline. Alors, il faut savoir que dans les vols spatiaux, en fait, on part en navette spatiale.

  • Alexandra

    Ça fait un peu film de dire ça comme ça.

  • Dorothée

    Donc, on part avec des aliments et en fait, on ne peut pas aller au night and day quand on est astronome.

  • Alexandra

    C'est un peu difficile.

  • Dorothée

    Voilà, c'est un peu compliqué. Et donc, du coup, on doit tout emporter avec soi ou l'ESA a décidé aussi d'avoir une autre approche de pouvoir produire directement aussi dans la navette spatiale. Et donc, produire des vaches dans une navette spatiale, ce n'est pas commode non plus. Donc, ils ont essayé de baser justement ces protéines sur la spiruline, qui est une biomasse très riche en protéines et d'autres nutriments. Et donc, l'idée, c'est de produire cette spiruline au sein des navettes spatiales. dans ces conditions qui sont très drastiques. Et nous, notre rôle, c'est de pouvoir conceptualiser un dispositif qui permet de transformer cette biomasse, qui est un ingrédient, en produit qui est mangeable par l'astronaute. Et donc, de transformer une biomasse verte, avec toutes les difficultés que ça a, en un produit qui est agréable, que les astronautes ont envie de manger, et surtout, qui permet d'avoir des ingrédients qui sont frais au sein de la navette. ce qui est un peu inédit par rapport à d'habitude les lyophilisés, etc., qui prennent avec.

  • Alexandra

    Et là, c'est un travail qui se fait au niveau spatial, mais l'enjeu, c'est de pouvoir éventuellement étendre la spiruline un jour à une échelle beaucoup plus mondiale. En quoi est-ce que la spiruline serait une révolution à l'échelle mondiale ?

  • Dorothée

    L'idée, c'est de nouveau, on est dans un concept où on va produire de la protéine. À moindre coût, mais de la protéine de très bonne qualité et avec un impact environnemental le plus faible possible. Donc la culture même de cette micro-algues permet finalement d'avoir un impact environnemental plus faible. Mais la difficulté évidemment c'est de pouvoir l'intégrer et le faire accepter par le consommateur. C'est pour ça qu'on doit vraiment travailler sur comment la valoriser et comment faire des produits qui ont un impact. Alors le projet qu'on a avec l'ESA est super intéressant parce que là on se retrouve vraiment dans un écosystème qui est hyper drastique. C'est-à-dire que rien ne sort, on doit tout récupérer, on doit tout recycler. Donc on doit consommer le moins d'énergie possible, le moins d'électricité pour produire l'aliment. On doit dégager le moins de chaleur possible parce que voilà on est dans un milieu clos. On doit utiliser tous les ingrédients. Tout doit se recycler. Donc même le milieu de culture dans lequel on va faire les micro-ânes, on va le réutiliser. On va réutiliser l'urine des astronautes pour faire du nouveau milieu de culture, etc. Donc on est vraiment dans des conditions comme si on était dans le futur avec des problèmes climatiques, avec peu d'eau, avec peu d'énergie, etc. où on doit être extrêmement sobre dans notre façon de produire des aliments. Et donc c'est un sujet, c'est un projet qui est super intéressant parce qu'on a déjà toutes ces contraintes-là parce qu'on se retrouve dans un milieu clos. Et c'est des contraintes qu'on aura dans le futur à cause du réchauffement climatique.

  • Alexandra

    Et quand on vous écoute, on comprend bien que ça répondrait aussi à des enjeux comme la sécurité alimentaire ou la malnutrition.

  • Dorothée

    Oui, tout à fait, parce qu'on peut en fait produire assez facilement, rapidement. Donc on ne doit pas attendre que l'animal grandisse, etc. C'est des micro-algues qui vont se développer très rapidement. Et donc on peut avoir accès à une protéine qui est de qualité, déjà d'un point de vue nutritionnel, mais aussi très rapidement. et dans des rendements qui sont vraiment très intéressants.

  • Alexandra

    La spiruline, on la trouve souvent actuellement sous forme séchée, comme dans les compléments alimentaires. Quelle est la différence entre la spiruline fraîche et la spiruline séchée ?

  • Dorothée

    Le gros problème de la spiruline séchée, c'est qu'on applique des traitements à cette spiruline, qui peuvent être évidemment des traitements de qualité, mais qui vont modifier notamment le goût de la biomasse. Et donc la biomasse fraîche a un goût qui est assez neutre, qui n'est pas trop accentué. Par contre la biomasse sèche a un goût très fort, des goûts de poisson et des odeurs un peu pas très agréables on va dire. Et donc ça veut dire que dans des produits alimentaires pour les humains, on peut les incorporer qu'en très petite quantité. Parce que tout de suite ça va donner un goût qui est assez désagréable et qui est peu reconnaissable par le consommateur. Et donc ça limite vraiment l'apport que l'on peut avoir via son alimentation. C'est pour ça qu'on utilise plutôt des compléments alimentaires, qu'on va avaler, finalement on n'aura pas ce goût, etc. Et donc pour pouvoir développer des produits et les incorporer dans notre alimentation, on est obligé de passer par l'aspirine fraîche, et donc de traiter la biomasse directement. Comme elle l'est, comme la viande, on prend de la viande fraîche, on ne la sèche pas avant de la consommer, mais de l'incorporer directement sous forme fraîche pour garder l'ensemble de ses qualités et surtout ne pas avoir ces arrière-goûts qui sont très désagréables. Et du coup, ça nous permet vraiment d'enrichir les produits avec une très grosse quantité de biomasse par rapport à si on utilisait de la biomasse sèche.

  • Alexandra

    On évoquait la spiruline sèche et qui existe notamment sous forme de compléments alimentaires. Laurence, quel est l'intérêt de se tourner vers ce type de complément et qui peut se tourner vers ce type de complément ?

  • Laurence

    Les compléments, par leur propre nom, sont complémentaires à ce type d'approche, que ce soit l'alimentation du futur ou l'alimentation telle qu'on la connaît actuellement. La complémentation en micro-algues est intéressante parce que dans 500 mg ou dans 1 g de spiruline ou de chlorelle, On va avoir énormément de protéines, d'acides aminés. Je signale que tous les acides aminés dont on a besoin se retrouvent effectivement dans ces micro-algues, exactement comme on a pour les protéines animales. C'est vraiment un grand avantage par rapport aux protéines végétales stricto sensu. Ces micro-algues en complément peuvent aider des gens qui peuvent être en situation de stress physique, que ce soit quelqu'un qui est convalescent par exemple, qui a besoin de récupérer vraiment un métabolisme, de l'énergie cellulaire, un métabolisme de base. Donc ça, la spiruline est vraiment indiquée dans ce cas-là. On a aussi les sportifs, parce que les sportifs ont effectivement un besoin accru en protéines, mais aussi en antioxydants qu'on va retrouver, donc minéraux, vitamines, etc., qu'on va retrouver dans ces micro-algues. Et donc c'est vraiment intéressant pour éviter les blessures, par exemple. Donc les gens qui vont avoir un programme intensif, très clairement la spiruline peut les aider à avoir plus d'énergie, mais aussi à éviter les blessures.

  • Alexandra

    Je suppose qu'il n'existe pas que la spiruline en termes de micro-algues vers lesquelles on pourrait se tourner. Est-ce que vous avez d'autres exemples ?

  • Laurence

    Alors, on a la spiruline, sa petite cousine, c'est la chlorelle ou chlorella. Elle a à peu près les mêmes propriétés que la spiruline. La seule chose, c'est qu'elle contient un peu plus de chlorophylle et cette chlorophylle peut avoir un effet détox un peu plus important. Donc, de manière générale, les nutrithérapeutes ou les personnes qui vont conseiller des compléments alimentaires vont aller vers la chlorelle lorsqu'il y a un besoin de nettoyer son foie, de voir un effet détox. mais sinon elles sont très similaires en termes de nutriments et de micronutriments.

  • Alexandra

    Et alors il y a aussi le glen, si je ne m'abuse, dont on parle vraiment beaucoup pour le moment.

  • Laurence

    Alors le Gland c'est la petite dernière, il y a effectivement un intérêt depuis quelques années pour cette micro-algue et elle a d'abord été intéressante d'un point de vue plus au niveau de la biotechnologie. Donc en fait cette micro-algue est étudiée principalement ou en tout cas a vraiment un intérêt au Japon notamment. Et donc, il y a énormément d'études qui ont été faites par rapport, par exemple, au fait que ça puisse être utilisé comme biocarburant. Pas que, mais en tout cas, ça a été plus biotechnologique que vraiment alimentaire. Et là, on voit apparaître quelques compléments alimentaires à base de glane. Et donc, cette micro-algue-là est également très riche en micronutriments, mais elle contient sa caractéristique. Donc, par rapport à la chlorelle et à l'aspiruline, c'est de contenir énormément. de fibres insolubles, ce qu'on va appeler des prébiotiques. Ces fibres insolubles, ces polysaccharides qu'on appelle des bêta-glucanes, vont permettre à notre microbiote de mieux fonctionner. C'est un peu le principe des polysaccharides qu'on va retrouver dans les champignons. C'est vraiment bénéfique pour la santé. Je dirais que ce focus-là est vraiment intéressant. On ne la décrit pas encore beaucoup dans les cours de nutrition, mais je pense que ça va vraiment venir. dans les années ou les mois qui viennent.

  • Alexandra

    Et ça, on sait qu'elle est aussi intéressante pour l'alimentation du futur, évidemment.

  • Laurence

    Exactement. Il faut savoir qu'au Japon, justement, il y a une entreprise qui s'appelle Euglena. Donc, c'est assez simple, qui a été développée par un Japonais à la fin des années 90 et qui, en fait, un jour s'est rendu au Bangladesh et s'est rendu compte qu'en fait, les gens avaient suffisamment de céréales, mais pas assez de protéines. et pas assez de minéraux et de vitamines. Et donc, il a pensé à le glane et donc il a fait des biscuits à base de glane qu'il a ensuite effectivement apporté dans les pays qui étaient, comme le Bangladesh, qui souffrent de malnutrition, où la population souffre de malnutrition. Et donc, effectivement, cette micro-algue peut exactement... Alors, je ne connais pas les procédés, puisque je ne sais pas si c'est de la biomasse fraîche ou séchée qu'il utilise, ça je n'en sais rien, mais en tout cas, très clairement, ça rejoint... Ce que Dorothée nous a expliqué, il y a un intérêt vraiment important pour toutes ces micro-algues qui sont d'une richesse nutritionnelle absolument incroyable.

  • Alexandra

    Toutes ces micro-algues, elles ne se valent pas, je suppose en tout cas. Comment est-ce qu'on peut s'y retrouver ? Comment est-ce qu'on peut les différencier, Dorothée ?

  • Dorothée

    Comme disait Laurence, il y a déjà l'espèce elle-même qui va un petit peu différencier en fonction des aspects nutritionnels, de la composition. Maintenant, ce qui est très important aussi, c'est les modes de culture. C'est de faire attention des types de culture qu'on va utiliser, donc des bioréacteurs, etc. Pour pouvoir garder la qualité et notamment pour ne pas oxyder ces bactéries et donc garder un maximum à la fois de nutriments, mais aussi pour ne pas modifier le goût dès le départ. Il y a aussi un impact finalement de cette oxydation sur le goût du produit. D'un autre côté, on a parlé aussi du fait de sécher les micro-algues. Et là, forcément, le procédé de séchage qu'on va appliquer va avoir un très fort impact sur l'aspect nutritionnel de la bactérie. Et donc, si on applique des méthodes de séchage qui sont adaptées et qui ne se demandent pas à très haute température, ou... qui ne va pas dégrader les cellules, etc., on peut avoir des produits de très bonne qualité séchés. Mais si on applique des choses qui sont très drastiques, où on ne fait pas du tout attention à son procédé de séchage, là, on peut avoir des produits qui se dégradent et donc avoir des produits qui ne sont pas mauvais pour la santé, mais qui, en tout cas, sont beaucoup moins bons parce qu'on n'aura pas fait attention, justement, à ces procédés de transformation. Donc, il y a vraiment les aspects de culture même de la bactérie, comment on les cultive, avec quel type de bioréacteur, etc. Et puis après, il y a la façon dont on va traiter cette bactérie et donc comment on va l'utiliser. Fraîche, c'est la même chose. Je veux dire, si on va aller chercher cette bactérie fraîche, cette biomasse fraîche... qu'on la laisse dans un camion pendant trois heures au soleil, et puis qu'on la récupère et qu'on la met seulement dans le circuit de production de l'aliment, on va aussi avoir des dégradations, des oxydations, etc. Donc tout ça est une question de nouveau d'avoir des entreprises, des porteurs de projets qui vont travailler de manière qualitative et qui vont identifier les différents dangers de ce type d'ingrédients.

  • Alexandra

    Et du coup, je suppose que là on parle vraiment de la qualité de l'ingrédient. Par rapport aux personnes qui auraient envie d'en prendre, ça dépend aussi de leurs besoins, je suppose, Laurence ?

  • Laurence

    Alors bien sûr, ça dépend de leurs besoins. Et donc, comme je disais très clairement, n'importe qui peut prendre de la spiruline. Alors il y a un effet effectivement qualité. Donc ça, c'est sûr que toute spiruline, même que ce soit en biomasse fraîche ou en complément, ne se vaut pas. Et pour toutes les raisons que Dorothée a invoquées. Mais il est bien clair que les personnes qui vont le plus avoir besoin de se récupérer, que ce soit au niveau sportif ou que ce soit suite à une maladie, ou même par exemple les femmes enceintes ou les femmes qui ont un désir d'enfant, peuvent aussi être des personnes à qui je recommanderais de prendre de la spiruline. Femmes enceintes, attention, parce qu'il y a quand même le côté détox, et donc ça doit se faire sous surveillance médicale. Donc il faut vraiment qu'il y ait un... qui a suivi médical, parce qu'on sait bien que tout ingrédient naturel qui va avoir un effet détox, ça peut poser problème pour une femme qui est enceinte. Mais si ça ne pose pas de problème, c'est vraiment effectivement un apport intéressant. Donc ce sont vraiment les personnes qui vont avoir besoin d'un apport supplémentaire. de vitamines, de protéines et de minéraux.

  • Alexandra

    Est-ce que les personnes âgées sont un public cible en particulier ?

  • Laurence

    Oui, tout à fait, puisqu'on parle des personnes qui ont besoin d'un regain d'énergie, ont besoin d'un regain de micronutriments et de nutriments, et surtout d'acides aminés, donc de protéines. Et il est clair que les personnes âgées, en général, sont dénutries parce que le métabolisme fonctionne au ralenti de plus en plus quand on vieillit. Donc, avoir effectivement un aliment ou un ingrédient de type spiruline, c'est vraiment intéressant. Le glane pourrait aussi être intéressant, évidemment, puisqu'elles ont deux fonctions un petit peu différentes, mais complémentaires. Mais il est clair que la spiruline est évidemment un super aliment qui est tout à fait indiqué pour les personnes âgées et donc qui permettrait d'avoir des personnes âgées en meilleure santé.

  • Alexandra

    Dorothée Gaufin, quelles sont vos recommandations pour les personnes qui souhaitent intégrer les micro-algues à leur alimentation au quotidien ?

  • Dorothée

    Première chose, ce serait d'aller vers les compléments alimentaires pour avoir déjà une première approche, tester ça et complémenter un régime équilibré classique. Deuxième approche, c'est d'aller un petit peu plus loin et d'essayer justement d'intégrer, pourquoi pas, de la biomasse. D'abord sèche, en petite quantité, dans des recettes qui permettent finalement de cacher un peu le goût. Donc nous, on a déjà développé quelques recettes où on sait que finalement, si vous mettez un petit peu un produit un peu acide, on a déjà fait des tartes au citron à l'aspiruline par exemple, ça marche très bien. Et donc on va essayer un peu de cacher finalement cet arrière-goût qui est un peu désagréable pour pouvoir avoir quand même quelque chose qui est intéressant. La troisième étape, c'est d'aller un peu plus loin et d'essayer de vraiment avoir une alimentation qui pourrait être principalement autour de la spiruline. Et donc d'aller voir plutôt de la spiruline fraîche. Et donc là, vous avez des producteurs qui la vendent sous forme congelée. et donc des fermes à spiruline qui sont de très bonne qualité.

  • Alexandra

    On en trouve en Belgique ?

  • Dorothée

    On n'en trouve pas encore en Belgique, mais on en trouve en France par exemple, ça arrive. Mais donc là, il faut faire vraiment attention de prendre du coup de la spiruline de qualité qui était congelée rapidement, etc. Et alors essayer justement de tester et créer ses propres recettes par exemple.

  • Alexandra

    Évidemment, on en voit de plus en plus dans les smoothies, etc. Il y a des cakes avec de la spiruline aussi, j'ai découvert ça il n'y a pas très longtemps sur Instagram. Donc il y a de quoi s'inspirer, même s'il faut quand même faire attention à la façon dont c'est traité, etc. Parce que vous le disiez, il ne faut pas altérer la qualité du produit qu'on achète, évidemment. On mentionne la supplémentation en micro-algues. Quels sont les intérêts qu'elle peut représenter, Laurence ?

  • Laurence

    Les intérêts, c'est que c'est complet. Donc on a, et c'est souvent le problème des compléments, c'est qu'on extrait un ingrédient de sa matrice, et donc quand on l'extrait de sa matrice, la biodisponibilité de l'ingrédient peut diminuer. Donc c'est pour ça qu'en phytothérapie, par exemple, on recommande toujours d'avoir un extrait complet de la plante, que ce soit des feuilles ou de la racine. Ici, c'est d'office complet, puisqu'on a la micro-algue entière, on n'extrait pas. à un ingrédient par rapport à un autre. Donc ça, c'est déjà le premier avantage, c'est vraiment d'avoir la micro-algue dans son environnement biochimique complet. Et donc, la nature étant bien faite, en général, tous les ingrédients sont là pour que, ou la matrice est là pour que ça puisse être biodisponible et donc bien assimilé par notre organisme. Donc ça, c'est la première chose par rapport à d'autres compléments. plus classique.

  • Alexandra

    Chez WeLife, vous avez des produits en particulier que vous pouvez mettre en avant.

  • Laurence

    Tout à fait. Donc, on a effectivement de la spiruline et de la chlorelle. Donc, on fait attention à cette qualité, donc à la manière dont est séchée la spiruline et la chlorelle. On a des contrôles qualité qui nous assurent qu'effectivement, tout est bien là et dans les proportions qu'il faut. Donc, cet aspect qualité chez nous est vraiment un critère important. Et puis, ça c'est des choses un peu plus classiques. Alors on a intégré la chlorelle et la spiruline dans un produit qu'on a appelé Revitalin et qui justement est pour les personnes qui sont en convalescence ou qui ont besoin vraiment d'un coup de boost. Et donc ce ne sont que des plantes, dont des micro-albes, avec le glane. Et donc cette glane, elle sera disponible en complémentation seule, donc on aura le glénate toute seule. Et on l'a aussi en association avec de l'ashwagandha. Alors pourquoi est-ce qu'on s'est amusé à l'associer avec de l'ashwagandha ? Parce que d'une part, on sait que le glane, par sa richesse en bêta-glucane, va avoir un effet sur le microbiote et donc va booster le système immunitaire. Donc ça, c'est un effet assez connu, c'est comme les champignons médicinaux. Mais en plus de ça, il y a une étude qui montre, une étude très récente, de 2022, qui montre que le glane est capable d'avoir un effet sur le stress et le sommeil. Et donc, elle va... diminuer le stress et améliorer la qualité du sommeil. Et comme la shwagandha est une plante qui a à peu près les mêmes effets, on s'est dit qu'en travaillant sur deux plants différents, puisque la shwagandha va jouer plus au niveau des surrénales, donc sur la production de cortisol, et le glen va aller plus jouer au niveau du microbiote, plus le fait qu'il y ait évidemment tous ces minéraux, ces vitamines et les protéines également. Donc en fait, on a vraiment quelque chose de tout à fait complet qui va permettre d'avoir un meilleur sommeil et de mieux résister au stress.

  • Alexandra

    On parle d'alimentation de futur, mais finalement, on la retrouve déjà petit à petit dans nos assiettes et dans notre alimentation au quotidien. C'est quand même des produits qui deviennent de plus en plus médiatisés, j'ai envie de dire. Qu'est-ce qu'il faudrait faire, selon vous, pour que les personnes s'y intéressent encore davantage, Dorothée Gaufin ?

  • Dorothée

    Je pense qu'au niveau du consommateur, le choix numéro un, c'est quand même aussi le goût. Et donc, on peut inventer tout ingrédient miracle qui a une composition parfaite, qui a des intérêts nutritionnels, qui est durable et tout ce qu'on veut. Ce qui décide à la fin, c'est j'ai goûté, j'apprécie et je rachète. Si je goûte que je n'apprécie pas, je ne vais pas racheter.

  • Alexandra

    Non, effectivement.

  • Dorothée

    Voilà, il y a le prix, évidemment, mais ça, on travaille et ça, on s'est travaillé sur le prix. Il n'y a pas de souci au niveau de la production, etc. mais le goût reste quand même la chose qui est le plus important. Et donc c'est pour ça qu'il faut vraiment travailler sur l'acceptation du consommateur, sur le fait d'avoir des produits qui sont attractifs, et donc trouver les bons produits dans lesquels intégrer ce type de... d'ingrédients. Et donc ça, c'est tout un travail qu'on doit faire avec le consommateur pour justement avoir des choses qui ont plus d'impact. Et donc c'est pour ça qu'au début, ici, on commence, nous, en tout cas, sur des produits de grande consommation. Donc on a travaillé sur les pâtes, par exemple, à base de spiruline fraîche. On a travaillé sur les burgers aussi, sur les galettes végétales, je ne sais pas comment on doit le dire, sur les gaufres, parce qu'on est en Belgique quand même.

  • Alexandra

    Et donc,

  • Dorothée

    voilà, on essaie de... Pas les frites, non, parce que la frite, c'est quand même de la pomme de terre, donc on ne peut pas vraiment remplacer les ingrédients. Mais voilà, on essaie de trouver justement des produits qui peuvent être attractifs pour le consommateur.

  • Alexandra

    Dorothée Goffin insistait sur le goût. On revient quand même toujours à quelque chose que vous nous dites souvent, Laurence, c'est qu'en fait, il faut garder le plaisir.

  • Laurence

    Tout à fait, la nutrition saine, c'est bien. Mais si on n'a pas de plaisir en mangeant, ça devient contraignant et donc on n'a pas envie de le faire. Et donc c'est effectivement ce plaisir de manger et vraiment il y a moyen de manger ça en ayant plein de goûts, en ayant plein de couleurs dans l'assiette. La nutrition saine, de nouvelles recettes, de nouveaux goûts, et bien ça peut vraiment faire quelque chose, un cocktail qui est tout à fait incroyable. Et oui, il faut garder le plaisir, c'est vraiment important.

  • Alexandra

    Et moi j'ajouterais qu'il ne faut pas avoir peur d'être curieux aussi. parce qu'on a tendance à bouder l'inconnu, mais là, ça a tout son intérêt, puisqu'on parle de futur pour notre planète et pour nous aussi. Merci, mesdames. Merci,

  • Laurence

    Alexandre.

  • Speaker #0

    Et voici qui clôture ce septième épisode de Be Live Talk. Si vous n'avez pas encore découvert les autres épisodes de notre podcast, sachez qu'ils sont tout aussi intéressants sur des sujets variés, mais en lien avec la santé et la nutrition. Vous les retrouverez sur la plateforme d'écoute avec laquelle vous avez écouté ce septième épisode. n'hésitez pas à les noter ou à les commenter cela nous fait toujours plaisir prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres à très bientôt

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Description

La nutrition du futur suscite de plus en plus d’intérêt. Suite à la prise de conscience croissante des impacts environnementaux de la consommation de viande, nous pourrions bien repenser complètement notre alimentation dans les années à venir 🍗🍎

Dans ce tout nouvel épisode de Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, se penchera sur l’intérêt des microalgues👌

Son invitée, Dorothée Goffin, Directrice du Smart Gastronomy Lab (le laboratoire des sciences gastronomiques), partagera ses recherches sur des alternatives innovantes, comme la spiruline. Très riche en nutriments, cette microalgue est notamment très prisée pour nourrir les astronautes de la station spatiale européenne 🎯

Mais toutes les microalgues ne se valent pas… Comment les différencier et comment savoir lesquelles privilégier en particulier ? Laurence Lins répondra à cette question et mettra l’accent sur la chlorelle et l’euglène qui peuvent répondre à nos besoins nutritionnels tout en réduisant notre empreinte écologique 🌎

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Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue pour ce nouvel épisode de Be Life Talk. Il est consacré à la nutrition du futur. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life, docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, mais aussi de notre invitée, Dorothée Gaufin. Dorothée, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab, Gembloux, agrobiothèque ULG, ingénieur chimiste et des bio-industries et docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique. Bonjour à vous deux. On va aborder avec vous aujourd'hui, je le disais, la nutrition du futur. C'est un sujet très très actuel. On en entend parler de plus en plus en fait. Dans les années à venir, on pourrait être amené à repenser complètement notre alimentation. Pourquoi est-ce que ce serait nécessaire cela, Laurence ?

  • Laurence

    Il faut savoir qu'il y a une prise de conscience de plus en plus importante par rapport à l'impact environnemental de notre consommation et particulièrement de notre consommation de viande. Or, il se fait que malheureusement, on a besoin malgré tout de protéines. Et donc, il faut trouver des alternatives aux protéines animales qui puissent avoir la même qualité nutritionnelle. Et donc, il est bien clair que l'alimentation du futur, ça sera d'aller vers l'intégration de nouveaux aliments comme les micro-albes, par exemple. Alors, les micro-albes, on va en parler tout au long du podcast, donc je ne vais pas faire de teasing. Et c'est clair que ces micro-algues peuvent vraiment être une source de micronutriments et de nutriments vraiment très intéressants. Et donc, ça permet effectivement de se nourrir de manière saine, mais aussi de diminuer notre empreinte écologique.

  • Alexandra

    On va peut-être juste rappeler pourquoi il est recommandé de réduire sa consommation de protéines animales.

  • Laurence

    Il faut savoir que la consommation de protéines animales pose un problème puisque ces bovins consomment énormément de céréales. Cela veut dire qu'il y a toute une part des terres arables qui sont cultivées pour nourrir les animaux. C'est un problème puisque ces terres pourraient servir à nourrir les êtres humains d'abord. Et la deuxième chose, c'est qu'on importe énormément de viande. animal qui viennent d'autres pays. Donc il y a une empreinte écologique liée à ces transports d'animaux, malheureusement.

  • Alexandra

    Je l'ai dit mais je vais le rappeler, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab de Rotegofin à Gembloux. Est-ce que vous pouvez nous présenter cette structure ? En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Dorothée

    Alors le Smart Gastronomy Lab, c'est une structure d'innovation dans le domaine alimentaire qui est un petit peu spécifique parce que outre le fait d'avoir un laboratoire de recherche comme on a d'habitude dans une université, et nos recherches sont autour justement de cette alimentation du futur, de pouvoir trouver des solutions, des nouveaux ingrédients, des nouveaux types de produits, mais aussi avoir des procédés par exemple qui ont des impacts qui sont moins importants justement sur la nature et sur l'environnement. On a aussi en fait une structure qui est une structure d'accompagnement des porteurs de projets ou des entreprises. qui est en fait dans l'écosystème de Wallonie Entreprendre. Et donc là, on aide aussi les entreprises à développer des nouveaux produits, à les prototyper, à les valider sur le marché. Donc on fait à la fois de la recherche pour aller trouver des nouvelles solutions pour demain, mais aussi on est très en direct avec les entreprises parce qu'on les aide directement à pouvoir développer des nouveaux produits, pour pouvoir les commercialiser et donc avoir une approche qui est très proche du consommateur. et qui est assez directe.

  • Alexandra

    Actuellement, vous avez deux projets qui sont intéressants par rapport à l'alimentation du futur. Le premier, il concerne les bactéries pourpres. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    C'est un projet de recherche interuniversitaire, avec également des centres de recherche qui sont impliqués dans ce projet. L'idée, c'est de développer vraiment des nouvelles filières autour de ces protéines du futur, avec toutes les difficultés d'utiliser un nouvel ingrédient. Les bactéries pourpres, ce sont des bactéries de nouveau qui sont très riches. en protéines et qui ont des profils en acides aminés qui sont très intéressants et qui sont faciles à cultiver par rapport justement à la viande qui demande beaucoup d'énergie, beaucoup de ressources. Et donc l'idée c'est de pouvoir produire ces bactéries pour en faire ensuite des aliments qui sont consommés par l'humain. La difficulté c'est qu'il faut à la fois travailler sur les modes de production, comment gérer cette nouvelle biomasse qui est un peu un ingrédient, un nouvel ingrédient, un nouvel food. Et d'un autre côté, pouvoir transformer finalement cet ingrédient en un produit ou plusieurs produits qui sont appréciés par le consommateur. Et donc nous, dans toute cette chaîne de valeurs et dans la construction de cette filière, on est vraiment sur le développement d'aliments agréables pour le consommateur qui intègre ces nouveaux types d'ingrédients.

  • Alexandra

    La biomasse, est-ce qu'on peut la définir vite fait pour que tout un chacun puisse le comprendre facilement ?

  • Dorothée

    Donc la biomasse, c'est le fait qu'on va cultiver les bactéries et on va se retrouver dans un milieu de culture, donc dans un milieu liquide avec ces bactéries. On va essayer de concentrer un maximum, mais il y a encore beaucoup d'eau dans ces cellules. Donc on a un produit qui est à peu près à 20% de matière sèche. Ce n'est pas facile à imaginer ce que ça peut être, mais c'est une espèce de pâte verte qui peut être incorporée dans des aliments.

  • Alexandra

    Vous avez aussi un projet qui concerne la spiruline, si je ne me trompe pas. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    Alors ici, dans le projet pour la spiruline, on travaille avec l'Agence Spatiale Européenne, donc l'ESA. Et donc là, en fait, c'était une demande de l'Agence Spatiale de pouvoir développer des produits autour de la biomasse fraîche de spiruline. Alors, il faut savoir que dans les vols spatiaux, en fait, on part en navette spatiale.

  • Alexandra

    Ça fait un peu film de dire ça comme ça.

  • Dorothée

    Donc, on part avec des aliments et en fait, on ne peut pas aller au night and day quand on est astronome.

  • Alexandra

    C'est un peu difficile.

  • Dorothée

    Voilà, c'est un peu compliqué. Et donc, du coup, on doit tout emporter avec soi ou l'ESA a décidé aussi d'avoir une autre approche de pouvoir produire directement aussi dans la navette spatiale. Et donc, produire des vaches dans une navette spatiale, ce n'est pas commode non plus. Donc, ils ont essayé de baser justement ces protéines sur la spiruline, qui est une biomasse très riche en protéines et d'autres nutriments. Et donc, l'idée, c'est de produire cette spiruline au sein des navettes spatiales. dans ces conditions qui sont très drastiques. Et nous, notre rôle, c'est de pouvoir conceptualiser un dispositif qui permet de transformer cette biomasse, qui est un ingrédient, en produit qui est mangeable par l'astronaute. Et donc, de transformer une biomasse verte, avec toutes les difficultés que ça a, en un produit qui est agréable, que les astronautes ont envie de manger, et surtout, qui permet d'avoir des ingrédients qui sont frais au sein de la navette. ce qui est un peu inédit par rapport à d'habitude les lyophilisés, etc., qui prennent avec.

  • Alexandra

    Et là, c'est un travail qui se fait au niveau spatial, mais l'enjeu, c'est de pouvoir éventuellement étendre la spiruline un jour à une échelle beaucoup plus mondiale. En quoi est-ce que la spiruline serait une révolution à l'échelle mondiale ?

  • Dorothée

    L'idée, c'est de nouveau, on est dans un concept où on va produire de la protéine. À moindre coût, mais de la protéine de très bonne qualité et avec un impact environnemental le plus faible possible. Donc la culture même de cette micro-algues permet finalement d'avoir un impact environnemental plus faible. Mais la difficulté évidemment c'est de pouvoir l'intégrer et le faire accepter par le consommateur. C'est pour ça qu'on doit vraiment travailler sur comment la valoriser et comment faire des produits qui ont un impact. Alors le projet qu'on a avec l'ESA est super intéressant parce que là on se retrouve vraiment dans un écosystème qui est hyper drastique. C'est-à-dire que rien ne sort, on doit tout récupérer, on doit tout recycler. Donc on doit consommer le moins d'énergie possible, le moins d'électricité pour produire l'aliment. On doit dégager le moins de chaleur possible parce que voilà on est dans un milieu clos. On doit utiliser tous les ingrédients. Tout doit se recycler. Donc même le milieu de culture dans lequel on va faire les micro-ânes, on va le réutiliser. On va réutiliser l'urine des astronautes pour faire du nouveau milieu de culture, etc. Donc on est vraiment dans des conditions comme si on était dans le futur avec des problèmes climatiques, avec peu d'eau, avec peu d'énergie, etc. où on doit être extrêmement sobre dans notre façon de produire des aliments. Et donc c'est un sujet, c'est un projet qui est super intéressant parce qu'on a déjà toutes ces contraintes-là parce qu'on se retrouve dans un milieu clos. Et c'est des contraintes qu'on aura dans le futur à cause du réchauffement climatique.

  • Alexandra

    Et quand on vous écoute, on comprend bien que ça répondrait aussi à des enjeux comme la sécurité alimentaire ou la malnutrition.

  • Dorothée

    Oui, tout à fait, parce qu'on peut en fait produire assez facilement, rapidement. Donc on ne doit pas attendre que l'animal grandisse, etc. C'est des micro-algues qui vont se développer très rapidement. Et donc on peut avoir accès à une protéine qui est de qualité, déjà d'un point de vue nutritionnel, mais aussi très rapidement. et dans des rendements qui sont vraiment très intéressants.

  • Alexandra

    La spiruline, on la trouve souvent actuellement sous forme séchée, comme dans les compléments alimentaires. Quelle est la différence entre la spiruline fraîche et la spiruline séchée ?

  • Dorothée

    Le gros problème de la spiruline séchée, c'est qu'on applique des traitements à cette spiruline, qui peuvent être évidemment des traitements de qualité, mais qui vont modifier notamment le goût de la biomasse. Et donc la biomasse fraîche a un goût qui est assez neutre, qui n'est pas trop accentué. Par contre la biomasse sèche a un goût très fort, des goûts de poisson et des odeurs un peu pas très agréables on va dire. Et donc ça veut dire que dans des produits alimentaires pour les humains, on peut les incorporer qu'en très petite quantité. Parce que tout de suite ça va donner un goût qui est assez désagréable et qui est peu reconnaissable par le consommateur. Et donc ça limite vraiment l'apport que l'on peut avoir via son alimentation. C'est pour ça qu'on utilise plutôt des compléments alimentaires, qu'on va avaler, finalement on n'aura pas ce goût, etc. Et donc pour pouvoir développer des produits et les incorporer dans notre alimentation, on est obligé de passer par l'aspirine fraîche, et donc de traiter la biomasse directement. Comme elle l'est, comme la viande, on prend de la viande fraîche, on ne la sèche pas avant de la consommer, mais de l'incorporer directement sous forme fraîche pour garder l'ensemble de ses qualités et surtout ne pas avoir ces arrière-goûts qui sont très désagréables. Et du coup, ça nous permet vraiment d'enrichir les produits avec une très grosse quantité de biomasse par rapport à si on utilisait de la biomasse sèche.

  • Alexandra

    On évoquait la spiruline sèche et qui existe notamment sous forme de compléments alimentaires. Laurence, quel est l'intérêt de se tourner vers ce type de complément et qui peut se tourner vers ce type de complément ?

  • Laurence

    Les compléments, par leur propre nom, sont complémentaires à ce type d'approche, que ce soit l'alimentation du futur ou l'alimentation telle qu'on la connaît actuellement. La complémentation en micro-algues est intéressante parce que dans 500 mg ou dans 1 g de spiruline ou de chlorelle, On va avoir énormément de protéines, d'acides aminés. Je signale que tous les acides aminés dont on a besoin se retrouvent effectivement dans ces micro-algues, exactement comme on a pour les protéines animales. C'est vraiment un grand avantage par rapport aux protéines végétales stricto sensu. Ces micro-algues en complément peuvent aider des gens qui peuvent être en situation de stress physique, que ce soit quelqu'un qui est convalescent par exemple, qui a besoin de récupérer vraiment un métabolisme, de l'énergie cellulaire, un métabolisme de base. Donc ça, la spiruline est vraiment indiquée dans ce cas-là. On a aussi les sportifs, parce que les sportifs ont effectivement un besoin accru en protéines, mais aussi en antioxydants qu'on va retrouver, donc minéraux, vitamines, etc., qu'on va retrouver dans ces micro-algues. Et donc c'est vraiment intéressant pour éviter les blessures, par exemple. Donc les gens qui vont avoir un programme intensif, très clairement la spiruline peut les aider à avoir plus d'énergie, mais aussi à éviter les blessures.

  • Alexandra

    Je suppose qu'il n'existe pas que la spiruline en termes de micro-algues vers lesquelles on pourrait se tourner. Est-ce que vous avez d'autres exemples ?

  • Laurence

    Alors, on a la spiruline, sa petite cousine, c'est la chlorelle ou chlorella. Elle a à peu près les mêmes propriétés que la spiruline. La seule chose, c'est qu'elle contient un peu plus de chlorophylle et cette chlorophylle peut avoir un effet détox un peu plus important. Donc, de manière générale, les nutrithérapeutes ou les personnes qui vont conseiller des compléments alimentaires vont aller vers la chlorelle lorsqu'il y a un besoin de nettoyer son foie, de voir un effet détox. mais sinon elles sont très similaires en termes de nutriments et de micronutriments.

  • Alexandra

    Et alors il y a aussi le glen, si je ne m'abuse, dont on parle vraiment beaucoup pour le moment.

  • Laurence

    Alors le Gland c'est la petite dernière, il y a effectivement un intérêt depuis quelques années pour cette micro-algue et elle a d'abord été intéressante d'un point de vue plus au niveau de la biotechnologie. Donc en fait cette micro-algue est étudiée principalement ou en tout cas a vraiment un intérêt au Japon notamment. Et donc, il y a énormément d'études qui ont été faites par rapport, par exemple, au fait que ça puisse être utilisé comme biocarburant. Pas que, mais en tout cas, ça a été plus biotechnologique que vraiment alimentaire. Et là, on voit apparaître quelques compléments alimentaires à base de glane. Et donc, cette micro-algue-là est également très riche en micronutriments, mais elle contient sa caractéristique. Donc, par rapport à la chlorelle et à l'aspiruline, c'est de contenir énormément. de fibres insolubles, ce qu'on va appeler des prébiotiques. Ces fibres insolubles, ces polysaccharides qu'on appelle des bêta-glucanes, vont permettre à notre microbiote de mieux fonctionner. C'est un peu le principe des polysaccharides qu'on va retrouver dans les champignons. C'est vraiment bénéfique pour la santé. Je dirais que ce focus-là est vraiment intéressant. On ne la décrit pas encore beaucoup dans les cours de nutrition, mais je pense que ça va vraiment venir. dans les années ou les mois qui viennent.

  • Alexandra

    Et ça, on sait qu'elle est aussi intéressante pour l'alimentation du futur, évidemment.

  • Laurence

    Exactement. Il faut savoir qu'au Japon, justement, il y a une entreprise qui s'appelle Euglena. Donc, c'est assez simple, qui a été développée par un Japonais à la fin des années 90 et qui, en fait, un jour s'est rendu au Bangladesh et s'est rendu compte qu'en fait, les gens avaient suffisamment de céréales, mais pas assez de protéines. et pas assez de minéraux et de vitamines. Et donc, il a pensé à le glane et donc il a fait des biscuits à base de glane qu'il a ensuite effectivement apporté dans les pays qui étaient, comme le Bangladesh, qui souffrent de malnutrition, où la population souffre de malnutrition. Et donc, effectivement, cette micro-algue peut exactement... Alors, je ne connais pas les procédés, puisque je ne sais pas si c'est de la biomasse fraîche ou séchée qu'il utilise, ça je n'en sais rien, mais en tout cas, très clairement, ça rejoint... Ce que Dorothée nous a expliqué, il y a un intérêt vraiment important pour toutes ces micro-algues qui sont d'une richesse nutritionnelle absolument incroyable.

  • Alexandra

    Toutes ces micro-algues, elles ne se valent pas, je suppose en tout cas. Comment est-ce qu'on peut s'y retrouver ? Comment est-ce qu'on peut les différencier, Dorothée ?

  • Dorothée

    Comme disait Laurence, il y a déjà l'espèce elle-même qui va un petit peu différencier en fonction des aspects nutritionnels, de la composition. Maintenant, ce qui est très important aussi, c'est les modes de culture. C'est de faire attention des types de culture qu'on va utiliser, donc des bioréacteurs, etc. Pour pouvoir garder la qualité et notamment pour ne pas oxyder ces bactéries et donc garder un maximum à la fois de nutriments, mais aussi pour ne pas modifier le goût dès le départ. Il y a aussi un impact finalement de cette oxydation sur le goût du produit. D'un autre côté, on a parlé aussi du fait de sécher les micro-algues. Et là, forcément, le procédé de séchage qu'on va appliquer va avoir un très fort impact sur l'aspect nutritionnel de la bactérie. Et donc, si on applique des méthodes de séchage qui sont adaptées et qui ne se demandent pas à très haute température, ou... qui ne va pas dégrader les cellules, etc., on peut avoir des produits de très bonne qualité séchés. Mais si on applique des choses qui sont très drastiques, où on ne fait pas du tout attention à son procédé de séchage, là, on peut avoir des produits qui se dégradent et donc avoir des produits qui ne sont pas mauvais pour la santé, mais qui, en tout cas, sont beaucoup moins bons parce qu'on n'aura pas fait attention, justement, à ces procédés de transformation. Donc, il y a vraiment les aspects de culture même de la bactérie, comment on les cultive, avec quel type de bioréacteur, etc. Et puis après, il y a la façon dont on va traiter cette bactérie et donc comment on va l'utiliser. Fraîche, c'est la même chose. Je veux dire, si on va aller chercher cette bactérie fraîche, cette biomasse fraîche... qu'on la laisse dans un camion pendant trois heures au soleil, et puis qu'on la récupère et qu'on la met seulement dans le circuit de production de l'aliment, on va aussi avoir des dégradations, des oxydations, etc. Donc tout ça est une question de nouveau d'avoir des entreprises, des porteurs de projets qui vont travailler de manière qualitative et qui vont identifier les différents dangers de ce type d'ingrédients.

  • Alexandra

    Et du coup, je suppose que là on parle vraiment de la qualité de l'ingrédient. Par rapport aux personnes qui auraient envie d'en prendre, ça dépend aussi de leurs besoins, je suppose, Laurence ?

  • Laurence

    Alors bien sûr, ça dépend de leurs besoins. Et donc, comme je disais très clairement, n'importe qui peut prendre de la spiruline. Alors il y a un effet effectivement qualité. Donc ça, c'est sûr que toute spiruline, même que ce soit en biomasse fraîche ou en complément, ne se vaut pas. Et pour toutes les raisons que Dorothée a invoquées. Mais il est bien clair que les personnes qui vont le plus avoir besoin de se récupérer, que ce soit au niveau sportif ou que ce soit suite à une maladie, ou même par exemple les femmes enceintes ou les femmes qui ont un désir d'enfant, peuvent aussi être des personnes à qui je recommanderais de prendre de la spiruline. Femmes enceintes, attention, parce qu'il y a quand même le côté détox, et donc ça doit se faire sous surveillance médicale. Donc il faut vraiment qu'il y ait un... qui a suivi médical, parce qu'on sait bien que tout ingrédient naturel qui va avoir un effet détox, ça peut poser problème pour une femme qui est enceinte. Mais si ça ne pose pas de problème, c'est vraiment effectivement un apport intéressant. Donc ce sont vraiment les personnes qui vont avoir besoin d'un apport supplémentaire. de vitamines, de protéines et de minéraux.

  • Alexandra

    Est-ce que les personnes âgées sont un public cible en particulier ?

  • Laurence

    Oui, tout à fait, puisqu'on parle des personnes qui ont besoin d'un regain d'énergie, ont besoin d'un regain de micronutriments et de nutriments, et surtout d'acides aminés, donc de protéines. Et il est clair que les personnes âgées, en général, sont dénutries parce que le métabolisme fonctionne au ralenti de plus en plus quand on vieillit. Donc, avoir effectivement un aliment ou un ingrédient de type spiruline, c'est vraiment intéressant. Le glane pourrait aussi être intéressant, évidemment, puisqu'elles ont deux fonctions un petit peu différentes, mais complémentaires. Mais il est clair que la spiruline est évidemment un super aliment qui est tout à fait indiqué pour les personnes âgées et donc qui permettrait d'avoir des personnes âgées en meilleure santé.

  • Alexandra

    Dorothée Gaufin, quelles sont vos recommandations pour les personnes qui souhaitent intégrer les micro-algues à leur alimentation au quotidien ?

  • Dorothée

    Première chose, ce serait d'aller vers les compléments alimentaires pour avoir déjà une première approche, tester ça et complémenter un régime équilibré classique. Deuxième approche, c'est d'aller un petit peu plus loin et d'essayer justement d'intégrer, pourquoi pas, de la biomasse. D'abord sèche, en petite quantité, dans des recettes qui permettent finalement de cacher un peu le goût. Donc nous, on a déjà développé quelques recettes où on sait que finalement, si vous mettez un petit peu un produit un peu acide, on a déjà fait des tartes au citron à l'aspiruline par exemple, ça marche très bien. Et donc on va essayer un peu de cacher finalement cet arrière-goût qui est un peu désagréable pour pouvoir avoir quand même quelque chose qui est intéressant. La troisième étape, c'est d'aller un peu plus loin et d'essayer de vraiment avoir une alimentation qui pourrait être principalement autour de la spiruline. Et donc d'aller voir plutôt de la spiruline fraîche. Et donc là, vous avez des producteurs qui la vendent sous forme congelée. et donc des fermes à spiruline qui sont de très bonne qualité.

  • Alexandra

    On en trouve en Belgique ?

  • Dorothée

    On n'en trouve pas encore en Belgique, mais on en trouve en France par exemple, ça arrive. Mais donc là, il faut faire vraiment attention de prendre du coup de la spiruline de qualité qui était congelée rapidement, etc. Et alors essayer justement de tester et créer ses propres recettes par exemple.

  • Alexandra

    Évidemment, on en voit de plus en plus dans les smoothies, etc. Il y a des cakes avec de la spiruline aussi, j'ai découvert ça il n'y a pas très longtemps sur Instagram. Donc il y a de quoi s'inspirer, même s'il faut quand même faire attention à la façon dont c'est traité, etc. Parce que vous le disiez, il ne faut pas altérer la qualité du produit qu'on achète, évidemment. On mentionne la supplémentation en micro-algues. Quels sont les intérêts qu'elle peut représenter, Laurence ?

  • Laurence

    Les intérêts, c'est que c'est complet. Donc on a, et c'est souvent le problème des compléments, c'est qu'on extrait un ingrédient de sa matrice, et donc quand on l'extrait de sa matrice, la biodisponibilité de l'ingrédient peut diminuer. Donc c'est pour ça qu'en phytothérapie, par exemple, on recommande toujours d'avoir un extrait complet de la plante, que ce soit des feuilles ou de la racine. Ici, c'est d'office complet, puisqu'on a la micro-algue entière, on n'extrait pas. à un ingrédient par rapport à un autre. Donc ça, c'est déjà le premier avantage, c'est vraiment d'avoir la micro-algue dans son environnement biochimique complet. Et donc, la nature étant bien faite, en général, tous les ingrédients sont là pour que, ou la matrice est là pour que ça puisse être biodisponible et donc bien assimilé par notre organisme. Donc ça, c'est la première chose par rapport à d'autres compléments. plus classique.

  • Alexandra

    Chez WeLife, vous avez des produits en particulier que vous pouvez mettre en avant.

  • Laurence

    Tout à fait. Donc, on a effectivement de la spiruline et de la chlorelle. Donc, on fait attention à cette qualité, donc à la manière dont est séchée la spiruline et la chlorelle. On a des contrôles qualité qui nous assurent qu'effectivement, tout est bien là et dans les proportions qu'il faut. Donc, cet aspect qualité chez nous est vraiment un critère important. Et puis, ça c'est des choses un peu plus classiques. Alors on a intégré la chlorelle et la spiruline dans un produit qu'on a appelé Revitalin et qui justement est pour les personnes qui sont en convalescence ou qui ont besoin vraiment d'un coup de boost. Et donc ce ne sont que des plantes, dont des micro-albes, avec le glane. Et donc cette glane, elle sera disponible en complémentation seule, donc on aura le glénate toute seule. Et on l'a aussi en association avec de l'ashwagandha. Alors pourquoi est-ce qu'on s'est amusé à l'associer avec de l'ashwagandha ? Parce que d'une part, on sait que le glane, par sa richesse en bêta-glucane, va avoir un effet sur le microbiote et donc va booster le système immunitaire. Donc ça, c'est un effet assez connu, c'est comme les champignons médicinaux. Mais en plus de ça, il y a une étude qui montre, une étude très récente, de 2022, qui montre que le glane est capable d'avoir un effet sur le stress et le sommeil. Et donc, elle va... diminuer le stress et améliorer la qualité du sommeil. Et comme la shwagandha est une plante qui a à peu près les mêmes effets, on s'est dit qu'en travaillant sur deux plants différents, puisque la shwagandha va jouer plus au niveau des surrénales, donc sur la production de cortisol, et le glen va aller plus jouer au niveau du microbiote, plus le fait qu'il y ait évidemment tous ces minéraux, ces vitamines et les protéines également. Donc en fait, on a vraiment quelque chose de tout à fait complet qui va permettre d'avoir un meilleur sommeil et de mieux résister au stress.

  • Alexandra

    On parle d'alimentation de futur, mais finalement, on la retrouve déjà petit à petit dans nos assiettes et dans notre alimentation au quotidien. C'est quand même des produits qui deviennent de plus en plus médiatisés, j'ai envie de dire. Qu'est-ce qu'il faudrait faire, selon vous, pour que les personnes s'y intéressent encore davantage, Dorothée Gaufin ?

  • Dorothée

    Je pense qu'au niveau du consommateur, le choix numéro un, c'est quand même aussi le goût. Et donc, on peut inventer tout ingrédient miracle qui a une composition parfaite, qui a des intérêts nutritionnels, qui est durable et tout ce qu'on veut. Ce qui décide à la fin, c'est j'ai goûté, j'apprécie et je rachète. Si je goûte que je n'apprécie pas, je ne vais pas racheter.

  • Alexandra

    Non, effectivement.

  • Dorothée

    Voilà, il y a le prix, évidemment, mais ça, on travaille et ça, on s'est travaillé sur le prix. Il n'y a pas de souci au niveau de la production, etc. mais le goût reste quand même la chose qui est le plus important. Et donc c'est pour ça qu'il faut vraiment travailler sur l'acceptation du consommateur, sur le fait d'avoir des produits qui sont attractifs, et donc trouver les bons produits dans lesquels intégrer ce type de... d'ingrédients. Et donc ça, c'est tout un travail qu'on doit faire avec le consommateur pour justement avoir des choses qui ont plus d'impact. Et donc c'est pour ça qu'au début, ici, on commence, nous, en tout cas, sur des produits de grande consommation. Donc on a travaillé sur les pâtes, par exemple, à base de spiruline fraîche. On a travaillé sur les burgers aussi, sur les galettes végétales, je ne sais pas comment on doit le dire, sur les gaufres, parce qu'on est en Belgique quand même.

  • Alexandra

    Et donc,

  • Dorothée

    voilà, on essaie de... Pas les frites, non, parce que la frite, c'est quand même de la pomme de terre, donc on ne peut pas vraiment remplacer les ingrédients. Mais voilà, on essaie de trouver justement des produits qui peuvent être attractifs pour le consommateur.

  • Alexandra

    Dorothée Goffin insistait sur le goût. On revient quand même toujours à quelque chose que vous nous dites souvent, Laurence, c'est qu'en fait, il faut garder le plaisir.

  • Laurence

    Tout à fait, la nutrition saine, c'est bien. Mais si on n'a pas de plaisir en mangeant, ça devient contraignant et donc on n'a pas envie de le faire. Et donc c'est effectivement ce plaisir de manger et vraiment il y a moyen de manger ça en ayant plein de goûts, en ayant plein de couleurs dans l'assiette. La nutrition saine, de nouvelles recettes, de nouveaux goûts, et bien ça peut vraiment faire quelque chose, un cocktail qui est tout à fait incroyable. Et oui, il faut garder le plaisir, c'est vraiment important.

  • Alexandra

    Et moi j'ajouterais qu'il ne faut pas avoir peur d'être curieux aussi. parce qu'on a tendance à bouder l'inconnu, mais là, ça a tout son intérêt, puisqu'on parle de futur pour notre planète et pour nous aussi. Merci, mesdames. Merci,

  • Laurence

    Alexandre.

  • Speaker #0

    Et voici qui clôture ce septième épisode de Be Live Talk. Si vous n'avez pas encore découvert les autres épisodes de notre podcast, sachez qu'ils sont tout aussi intéressants sur des sujets variés, mais en lien avec la santé et la nutrition. Vous les retrouverez sur la plateforme d'écoute avec laquelle vous avez écouté ce septième épisode. n'hésitez pas à les noter ou à les commenter cela nous fait toujours plaisir prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres à très bientôt

Description

La nutrition du futur suscite de plus en plus d’intérêt. Suite à la prise de conscience croissante des impacts environnementaux de la consommation de viande, nous pourrions bien repenser complètement notre alimentation dans les années à venir 🍗🍎

Dans ce tout nouvel épisode de Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, se penchera sur l’intérêt des microalgues👌

Son invitée, Dorothée Goffin, Directrice du Smart Gastronomy Lab (le laboratoire des sciences gastronomiques), partagera ses recherches sur des alternatives innovantes, comme la spiruline. Très riche en nutriments, cette microalgue est notamment très prisée pour nourrir les astronautes de la station spatiale européenne 🎯

Mais toutes les microalgues ne se valent pas… Comment les différencier et comment savoir lesquelles privilégier en particulier ? Laurence Lins répondra à cette question et mettra l’accent sur la chlorelle et l’euglène qui peuvent répondre à nos besoins nutritionnels tout en réduisant notre empreinte écologique 🌎

Rejoignez-nous pour une discussion captivante sur la santé naturelle et la santé de notre planète ! 🌿🤗


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Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue pour ce nouvel épisode de Be Life Talk. Il est consacré à la nutrition du futur. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life, docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, mais aussi de notre invitée, Dorothée Gaufin. Dorothée, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab, Gembloux, agrobiothèque ULG, ingénieur chimiste et des bio-industries et docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique. Bonjour à vous deux. On va aborder avec vous aujourd'hui, je le disais, la nutrition du futur. C'est un sujet très très actuel. On en entend parler de plus en plus en fait. Dans les années à venir, on pourrait être amené à repenser complètement notre alimentation. Pourquoi est-ce que ce serait nécessaire cela, Laurence ?

  • Laurence

    Il faut savoir qu'il y a une prise de conscience de plus en plus importante par rapport à l'impact environnemental de notre consommation et particulièrement de notre consommation de viande. Or, il se fait que malheureusement, on a besoin malgré tout de protéines. Et donc, il faut trouver des alternatives aux protéines animales qui puissent avoir la même qualité nutritionnelle. Et donc, il est bien clair que l'alimentation du futur, ça sera d'aller vers l'intégration de nouveaux aliments comme les micro-albes, par exemple. Alors, les micro-albes, on va en parler tout au long du podcast, donc je ne vais pas faire de teasing. Et c'est clair que ces micro-algues peuvent vraiment être une source de micronutriments et de nutriments vraiment très intéressants. Et donc, ça permet effectivement de se nourrir de manière saine, mais aussi de diminuer notre empreinte écologique.

  • Alexandra

    On va peut-être juste rappeler pourquoi il est recommandé de réduire sa consommation de protéines animales.

  • Laurence

    Il faut savoir que la consommation de protéines animales pose un problème puisque ces bovins consomment énormément de céréales. Cela veut dire qu'il y a toute une part des terres arables qui sont cultivées pour nourrir les animaux. C'est un problème puisque ces terres pourraient servir à nourrir les êtres humains d'abord. Et la deuxième chose, c'est qu'on importe énormément de viande. animal qui viennent d'autres pays. Donc il y a une empreinte écologique liée à ces transports d'animaux, malheureusement.

  • Alexandra

    Je l'ai dit mais je vais le rappeler, vous êtes directrice chez Smart Gastronomy Lab de Rotegofin à Gembloux. Est-ce que vous pouvez nous présenter cette structure ? En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Dorothée

    Alors le Smart Gastronomy Lab, c'est une structure d'innovation dans le domaine alimentaire qui est un petit peu spécifique parce que outre le fait d'avoir un laboratoire de recherche comme on a d'habitude dans une université, et nos recherches sont autour justement de cette alimentation du futur, de pouvoir trouver des solutions, des nouveaux ingrédients, des nouveaux types de produits, mais aussi avoir des procédés par exemple qui ont des impacts qui sont moins importants justement sur la nature et sur l'environnement. On a aussi en fait une structure qui est une structure d'accompagnement des porteurs de projets ou des entreprises. qui est en fait dans l'écosystème de Wallonie Entreprendre. Et donc là, on aide aussi les entreprises à développer des nouveaux produits, à les prototyper, à les valider sur le marché. Donc on fait à la fois de la recherche pour aller trouver des nouvelles solutions pour demain, mais aussi on est très en direct avec les entreprises parce qu'on les aide directement à pouvoir développer des nouveaux produits, pour pouvoir les commercialiser et donc avoir une approche qui est très proche du consommateur. et qui est assez directe.

  • Alexandra

    Actuellement, vous avez deux projets qui sont intéressants par rapport à l'alimentation du futur. Le premier, il concerne les bactéries pourpres. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    C'est un projet de recherche interuniversitaire, avec également des centres de recherche qui sont impliqués dans ce projet. L'idée, c'est de développer vraiment des nouvelles filières autour de ces protéines du futur, avec toutes les difficultés d'utiliser un nouvel ingrédient. Les bactéries pourpres, ce sont des bactéries de nouveau qui sont très riches. en protéines et qui ont des profils en acides aminés qui sont très intéressants et qui sont faciles à cultiver par rapport justement à la viande qui demande beaucoup d'énergie, beaucoup de ressources. Et donc l'idée c'est de pouvoir produire ces bactéries pour en faire ensuite des aliments qui sont consommés par l'humain. La difficulté c'est qu'il faut à la fois travailler sur les modes de production, comment gérer cette nouvelle biomasse qui est un peu un ingrédient, un nouvel ingrédient, un nouvel food. Et d'un autre côté, pouvoir transformer finalement cet ingrédient en un produit ou plusieurs produits qui sont appréciés par le consommateur. Et donc nous, dans toute cette chaîne de valeurs et dans la construction de cette filière, on est vraiment sur le développement d'aliments agréables pour le consommateur qui intègre ces nouveaux types d'ingrédients.

  • Alexandra

    La biomasse, est-ce qu'on peut la définir vite fait pour que tout un chacun puisse le comprendre facilement ?

  • Dorothée

    Donc la biomasse, c'est le fait qu'on va cultiver les bactéries et on va se retrouver dans un milieu de culture, donc dans un milieu liquide avec ces bactéries. On va essayer de concentrer un maximum, mais il y a encore beaucoup d'eau dans ces cellules. Donc on a un produit qui est à peu près à 20% de matière sèche. Ce n'est pas facile à imaginer ce que ça peut être, mais c'est une espèce de pâte verte qui peut être incorporée dans des aliments.

  • Alexandra

    Vous avez aussi un projet qui concerne la spiruline, si je ne me trompe pas. De quoi est-ce qu'il s'agit ?

  • Dorothée

    Alors ici, dans le projet pour la spiruline, on travaille avec l'Agence Spatiale Européenne, donc l'ESA. Et donc là, en fait, c'était une demande de l'Agence Spatiale de pouvoir développer des produits autour de la biomasse fraîche de spiruline. Alors, il faut savoir que dans les vols spatiaux, en fait, on part en navette spatiale.

  • Alexandra

    Ça fait un peu film de dire ça comme ça.

  • Dorothée

    Donc, on part avec des aliments et en fait, on ne peut pas aller au night and day quand on est astronome.

  • Alexandra

    C'est un peu difficile.

  • Dorothée

    Voilà, c'est un peu compliqué. Et donc, du coup, on doit tout emporter avec soi ou l'ESA a décidé aussi d'avoir une autre approche de pouvoir produire directement aussi dans la navette spatiale. Et donc, produire des vaches dans une navette spatiale, ce n'est pas commode non plus. Donc, ils ont essayé de baser justement ces protéines sur la spiruline, qui est une biomasse très riche en protéines et d'autres nutriments. Et donc, l'idée, c'est de produire cette spiruline au sein des navettes spatiales. dans ces conditions qui sont très drastiques. Et nous, notre rôle, c'est de pouvoir conceptualiser un dispositif qui permet de transformer cette biomasse, qui est un ingrédient, en produit qui est mangeable par l'astronaute. Et donc, de transformer une biomasse verte, avec toutes les difficultés que ça a, en un produit qui est agréable, que les astronautes ont envie de manger, et surtout, qui permet d'avoir des ingrédients qui sont frais au sein de la navette. ce qui est un peu inédit par rapport à d'habitude les lyophilisés, etc., qui prennent avec.

  • Alexandra

    Et là, c'est un travail qui se fait au niveau spatial, mais l'enjeu, c'est de pouvoir éventuellement étendre la spiruline un jour à une échelle beaucoup plus mondiale. En quoi est-ce que la spiruline serait une révolution à l'échelle mondiale ?

  • Dorothée

    L'idée, c'est de nouveau, on est dans un concept où on va produire de la protéine. À moindre coût, mais de la protéine de très bonne qualité et avec un impact environnemental le plus faible possible. Donc la culture même de cette micro-algues permet finalement d'avoir un impact environnemental plus faible. Mais la difficulté évidemment c'est de pouvoir l'intégrer et le faire accepter par le consommateur. C'est pour ça qu'on doit vraiment travailler sur comment la valoriser et comment faire des produits qui ont un impact. Alors le projet qu'on a avec l'ESA est super intéressant parce que là on se retrouve vraiment dans un écosystème qui est hyper drastique. C'est-à-dire que rien ne sort, on doit tout récupérer, on doit tout recycler. Donc on doit consommer le moins d'énergie possible, le moins d'électricité pour produire l'aliment. On doit dégager le moins de chaleur possible parce que voilà on est dans un milieu clos. On doit utiliser tous les ingrédients. Tout doit se recycler. Donc même le milieu de culture dans lequel on va faire les micro-ânes, on va le réutiliser. On va réutiliser l'urine des astronautes pour faire du nouveau milieu de culture, etc. Donc on est vraiment dans des conditions comme si on était dans le futur avec des problèmes climatiques, avec peu d'eau, avec peu d'énergie, etc. où on doit être extrêmement sobre dans notre façon de produire des aliments. Et donc c'est un sujet, c'est un projet qui est super intéressant parce qu'on a déjà toutes ces contraintes-là parce qu'on se retrouve dans un milieu clos. Et c'est des contraintes qu'on aura dans le futur à cause du réchauffement climatique.

  • Alexandra

    Et quand on vous écoute, on comprend bien que ça répondrait aussi à des enjeux comme la sécurité alimentaire ou la malnutrition.

  • Dorothée

    Oui, tout à fait, parce qu'on peut en fait produire assez facilement, rapidement. Donc on ne doit pas attendre que l'animal grandisse, etc. C'est des micro-algues qui vont se développer très rapidement. Et donc on peut avoir accès à une protéine qui est de qualité, déjà d'un point de vue nutritionnel, mais aussi très rapidement. et dans des rendements qui sont vraiment très intéressants.

  • Alexandra

    La spiruline, on la trouve souvent actuellement sous forme séchée, comme dans les compléments alimentaires. Quelle est la différence entre la spiruline fraîche et la spiruline séchée ?

  • Dorothée

    Le gros problème de la spiruline séchée, c'est qu'on applique des traitements à cette spiruline, qui peuvent être évidemment des traitements de qualité, mais qui vont modifier notamment le goût de la biomasse. Et donc la biomasse fraîche a un goût qui est assez neutre, qui n'est pas trop accentué. Par contre la biomasse sèche a un goût très fort, des goûts de poisson et des odeurs un peu pas très agréables on va dire. Et donc ça veut dire que dans des produits alimentaires pour les humains, on peut les incorporer qu'en très petite quantité. Parce que tout de suite ça va donner un goût qui est assez désagréable et qui est peu reconnaissable par le consommateur. Et donc ça limite vraiment l'apport que l'on peut avoir via son alimentation. C'est pour ça qu'on utilise plutôt des compléments alimentaires, qu'on va avaler, finalement on n'aura pas ce goût, etc. Et donc pour pouvoir développer des produits et les incorporer dans notre alimentation, on est obligé de passer par l'aspirine fraîche, et donc de traiter la biomasse directement. Comme elle l'est, comme la viande, on prend de la viande fraîche, on ne la sèche pas avant de la consommer, mais de l'incorporer directement sous forme fraîche pour garder l'ensemble de ses qualités et surtout ne pas avoir ces arrière-goûts qui sont très désagréables. Et du coup, ça nous permet vraiment d'enrichir les produits avec une très grosse quantité de biomasse par rapport à si on utilisait de la biomasse sèche.

  • Alexandra

    On évoquait la spiruline sèche et qui existe notamment sous forme de compléments alimentaires. Laurence, quel est l'intérêt de se tourner vers ce type de complément et qui peut se tourner vers ce type de complément ?

  • Laurence

    Les compléments, par leur propre nom, sont complémentaires à ce type d'approche, que ce soit l'alimentation du futur ou l'alimentation telle qu'on la connaît actuellement. La complémentation en micro-algues est intéressante parce que dans 500 mg ou dans 1 g de spiruline ou de chlorelle, On va avoir énormément de protéines, d'acides aminés. Je signale que tous les acides aminés dont on a besoin se retrouvent effectivement dans ces micro-algues, exactement comme on a pour les protéines animales. C'est vraiment un grand avantage par rapport aux protéines végétales stricto sensu. Ces micro-algues en complément peuvent aider des gens qui peuvent être en situation de stress physique, que ce soit quelqu'un qui est convalescent par exemple, qui a besoin de récupérer vraiment un métabolisme, de l'énergie cellulaire, un métabolisme de base. Donc ça, la spiruline est vraiment indiquée dans ce cas-là. On a aussi les sportifs, parce que les sportifs ont effectivement un besoin accru en protéines, mais aussi en antioxydants qu'on va retrouver, donc minéraux, vitamines, etc., qu'on va retrouver dans ces micro-algues. Et donc c'est vraiment intéressant pour éviter les blessures, par exemple. Donc les gens qui vont avoir un programme intensif, très clairement la spiruline peut les aider à avoir plus d'énergie, mais aussi à éviter les blessures.

  • Alexandra

    Je suppose qu'il n'existe pas que la spiruline en termes de micro-algues vers lesquelles on pourrait se tourner. Est-ce que vous avez d'autres exemples ?

  • Laurence

    Alors, on a la spiruline, sa petite cousine, c'est la chlorelle ou chlorella. Elle a à peu près les mêmes propriétés que la spiruline. La seule chose, c'est qu'elle contient un peu plus de chlorophylle et cette chlorophylle peut avoir un effet détox un peu plus important. Donc, de manière générale, les nutrithérapeutes ou les personnes qui vont conseiller des compléments alimentaires vont aller vers la chlorelle lorsqu'il y a un besoin de nettoyer son foie, de voir un effet détox. mais sinon elles sont très similaires en termes de nutriments et de micronutriments.

  • Alexandra

    Et alors il y a aussi le glen, si je ne m'abuse, dont on parle vraiment beaucoup pour le moment.

  • Laurence

    Alors le Gland c'est la petite dernière, il y a effectivement un intérêt depuis quelques années pour cette micro-algue et elle a d'abord été intéressante d'un point de vue plus au niveau de la biotechnologie. Donc en fait cette micro-algue est étudiée principalement ou en tout cas a vraiment un intérêt au Japon notamment. Et donc, il y a énormément d'études qui ont été faites par rapport, par exemple, au fait que ça puisse être utilisé comme biocarburant. Pas que, mais en tout cas, ça a été plus biotechnologique que vraiment alimentaire. Et là, on voit apparaître quelques compléments alimentaires à base de glane. Et donc, cette micro-algue-là est également très riche en micronutriments, mais elle contient sa caractéristique. Donc, par rapport à la chlorelle et à l'aspiruline, c'est de contenir énormément. de fibres insolubles, ce qu'on va appeler des prébiotiques. Ces fibres insolubles, ces polysaccharides qu'on appelle des bêta-glucanes, vont permettre à notre microbiote de mieux fonctionner. C'est un peu le principe des polysaccharides qu'on va retrouver dans les champignons. C'est vraiment bénéfique pour la santé. Je dirais que ce focus-là est vraiment intéressant. On ne la décrit pas encore beaucoup dans les cours de nutrition, mais je pense que ça va vraiment venir. dans les années ou les mois qui viennent.

  • Alexandra

    Et ça, on sait qu'elle est aussi intéressante pour l'alimentation du futur, évidemment.

  • Laurence

    Exactement. Il faut savoir qu'au Japon, justement, il y a une entreprise qui s'appelle Euglena. Donc, c'est assez simple, qui a été développée par un Japonais à la fin des années 90 et qui, en fait, un jour s'est rendu au Bangladesh et s'est rendu compte qu'en fait, les gens avaient suffisamment de céréales, mais pas assez de protéines. et pas assez de minéraux et de vitamines. Et donc, il a pensé à le glane et donc il a fait des biscuits à base de glane qu'il a ensuite effectivement apporté dans les pays qui étaient, comme le Bangladesh, qui souffrent de malnutrition, où la population souffre de malnutrition. Et donc, effectivement, cette micro-algue peut exactement... Alors, je ne connais pas les procédés, puisque je ne sais pas si c'est de la biomasse fraîche ou séchée qu'il utilise, ça je n'en sais rien, mais en tout cas, très clairement, ça rejoint... Ce que Dorothée nous a expliqué, il y a un intérêt vraiment important pour toutes ces micro-algues qui sont d'une richesse nutritionnelle absolument incroyable.

  • Alexandra

    Toutes ces micro-algues, elles ne se valent pas, je suppose en tout cas. Comment est-ce qu'on peut s'y retrouver ? Comment est-ce qu'on peut les différencier, Dorothée ?

  • Dorothée

    Comme disait Laurence, il y a déjà l'espèce elle-même qui va un petit peu différencier en fonction des aspects nutritionnels, de la composition. Maintenant, ce qui est très important aussi, c'est les modes de culture. C'est de faire attention des types de culture qu'on va utiliser, donc des bioréacteurs, etc. Pour pouvoir garder la qualité et notamment pour ne pas oxyder ces bactéries et donc garder un maximum à la fois de nutriments, mais aussi pour ne pas modifier le goût dès le départ. Il y a aussi un impact finalement de cette oxydation sur le goût du produit. D'un autre côté, on a parlé aussi du fait de sécher les micro-algues. Et là, forcément, le procédé de séchage qu'on va appliquer va avoir un très fort impact sur l'aspect nutritionnel de la bactérie. Et donc, si on applique des méthodes de séchage qui sont adaptées et qui ne se demandent pas à très haute température, ou... qui ne va pas dégrader les cellules, etc., on peut avoir des produits de très bonne qualité séchés. Mais si on applique des choses qui sont très drastiques, où on ne fait pas du tout attention à son procédé de séchage, là, on peut avoir des produits qui se dégradent et donc avoir des produits qui ne sont pas mauvais pour la santé, mais qui, en tout cas, sont beaucoup moins bons parce qu'on n'aura pas fait attention, justement, à ces procédés de transformation. Donc, il y a vraiment les aspects de culture même de la bactérie, comment on les cultive, avec quel type de bioréacteur, etc. Et puis après, il y a la façon dont on va traiter cette bactérie et donc comment on va l'utiliser. Fraîche, c'est la même chose. Je veux dire, si on va aller chercher cette bactérie fraîche, cette biomasse fraîche... qu'on la laisse dans un camion pendant trois heures au soleil, et puis qu'on la récupère et qu'on la met seulement dans le circuit de production de l'aliment, on va aussi avoir des dégradations, des oxydations, etc. Donc tout ça est une question de nouveau d'avoir des entreprises, des porteurs de projets qui vont travailler de manière qualitative et qui vont identifier les différents dangers de ce type d'ingrédients.

  • Alexandra

    Et du coup, je suppose que là on parle vraiment de la qualité de l'ingrédient. Par rapport aux personnes qui auraient envie d'en prendre, ça dépend aussi de leurs besoins, je suppose, Laurence ?

  • Laurence

    Alors bien sûr, ça dépend de leurs besoins. Et donc, comme je disais très clairement, n'importe qui peut prendre de la spiruline. Alors il y a un effet effectivement qualité. Donc ça, c'est sûr que toute spiruline, même que ce soit en biomasse fraîche ou en complément, ne se vaut pas. Et pour toutes les raisons que Dorothée a invoquées. Mais il est bien clair que les personnes qui vont le plus avoir besoin de se récupérer, que ce soit au niveau sportif ou que ce soit suite à une maladie, ou même par exemple les femmes enceintes ou les femmes qui ont un désir d'enfant, peuvent aussi être des personnes à qui je recommanderais de prendre de la spiruline. Femmes enceintes, attention, parce qu'il y a quand même le côté détox, et donc ça doit se faire sous surveillance médicale. Donc il faut vraiment qu'il y ait un... qui a suivi médical, parce qu'on sait bien que tout ingrédient naturel qui va avoir un effet détox, ça peut poser problème pour une femme qui est enceinte. Mais si ça ne pose pas de problème, c'est vraiment effectivement un apport intéressant. Donc ce sont vraiment les personnes qui vont avoir besoin d'un apport supplémentaire. de vitamines, de protéines et de minéraux.

  • Alexandra

    Est-ce que les personnes âgées sont un public cible en particulier ?

  • Laurence

    Oui, tout à fait, puisqu'on parle des personnes qui ont besoin d'un regain d'énergie, ont besoin d'un regain de micronutriments et de nutriments, et surtout d'acides aminés, donc de protéines. Et il est clair que les personnes âgées, en général, sont dénutries parce que le métabolisme fonctionne au ralenti de plus en plus quand on vieillit. Donc, avoir effectivement un aliment ou un ingrédient de type spiruline, c'est vraiment intéressant. Le glane pourrait aussi être intéressant, évidemment, puisqu'elles ont deux fonctions un petit peu différentes, mais complémentaires. Mais il est clair que la spiruline est évidemment un super aliment qui est tout à fait indiqué pour les personnes âgées et donc qui permettrait d'avoir des personnes âgées en meilleure santé.

  • Alexandra

    Dorothée Gaufin, quelles sont vos recommandations pour les personnes qui souhaitent intégrer les micro-algues à leur alimentation au quotidien ?

  • Dorothée

    Première chose, ce serait d'aller vers les compléments alimentaires pour avoir déjà une première approche, tester ça et complémenter un régime équilibré classique. Deuxième approche, c'est d'aller un petit peu plus loin et d'essayer justement d'intégrer, pourquoi pas, de la biomasse. D'abord sèche, en petite quantité, dans des recettes qui permettent finalement de cacher un peu le goût. Donc nous, on a déjà développé quelques recettes où on sait que finalement, si vous mettez un petit peu un produit un peu acide, on a déjà fait des tartes au citron à l'aspiruline par exemple, ça marche très bien. Et donc on va essayer un peu de cacher finalement cet arrière-goût qui est un peu désagréable pour pouvoir avoir quand même quelque chose qui est intéressant. La troisième étape, c'est d'aller un peu plus loin et d'essayer de vraiment avoir une alimentation qui pourrait être principalement autour de la spiruline. Et donc d'aller voir plutôt de la spiruline fraîche. Et donc là, vous avez des producteurs qui la vendent sous forme congelée. et donc des fermes à spiruline qui sont de très bonne qualité.

  • Alexandra

    On en trouve en Belgique ?

  • Dorothée

    On n'en trouve pas encore en Belgique, mais on en trouve en France par exemple, ça arrive. Mais donc là, il faut faire vraiment attention de prendre du coup de la spiruline de qualité qui était congelée rapidement, etc. Et alors essayer justement de tester et créer ses propres recettes par exemple.

  • Alexandra

    Évidemment, on en voit de plus en plus dans les smoothies, etc. Il y a des cakes avec de la spiruline aussi, j'ai découvert ça il n'y a pas très longtemps sur Instagram. Donc il y a de quoi s'inspirer, même s'il faut quand même faire attention à la façon dont c'est traité, etc. Parce que vous le disiez, il ne faut pas altérer la qualité du produit qu'on achète, évidemment. On mentionne la supplémentation en micro-algues. Quels sont les intérêts qu'elle peut représenter, Laurence ?

  • Laurence

    Les intérêts, c'est que c'est complet. Donc on a, et c'est souvent le problème des compléments, c'est qu'on extrait un ingrédient de sa matrice, et donc quand on l'extrait de sa matrice, la biodisponibilité de l'ingrédient peut diminuer. Donc c'est pour ça qu'en phytothérapie, par exemple, on recommande toujours d'avoir un extrait complet de la plante, que ce soit des feuilles ou de la racine. Ici, c'est d'office complet, puisqu'on a la micro-algue entière, on n'extrait pas. à un ingrédient par rapport à un autre. Donc ça, c'est déjà le premier avantage, c'est vraiment d'avoir la micro-algue dans son environnement biochimique complet. Et donc, la nature étant bien faite, en général, tous les ingrédients sont là pour que, ou la matrice est là pour que ça puisse être biodisponible et donc bien assimilé par notre organisme. Donc ça, c'est la première chose par rapport à d'autres compléments. plus classique.

  • Alexandra

    Chez WeLife, vous avez des produits en particulier que vous pouvez mettre en avant.

  • Laurence

    Tout à fait. Donc, on a effectivement de la spiruline et de la chlorelle. Donc, on fait attention à cette qualité, donc à la manière dont est séchée la spiruline et la chlorelle. On a des contrôles qualité qui nous assurent qu'effectivement, tout est bien là et dans les proportions qu'il faut. Donc, cet aspect qualité chez nous est vraiment un critère important. Et puis, ça c'est des choses un peu plus classiques. Alors on a intégré la chlorelle et la spiruline dans un produit qu'on a appelé Revitalin et qui justement est pour les personnes qui sont en convalescence ou qui ont besoin vraiment d'un coup de boost. Et donc ce ne sont que des plantes, dont des micro-albes, avec le glane. Et donc cette glane, elle sera disponible en complémentation seule, donc on aura le glénate toute seule. Et on l'a aussi en association avec de l'ashwagandha. Alors pourquoi est-ce qu'on s'est amusé à l'associer avec de l'ashwagandha ? Parce que d'une part, on sait que le glane, par sa richesse en bêta-glucane, va avoir un effet sur le microbiote et donc va booster le système immunitaire. Donc ça, c'est un effet assez connu, c'est comme les champignons médicinaux. Mais en plus de ça, il y a une étude qui montre, une étude très récente, de 2022, qui montre que le glane est capable d'avoir un effet sur le stress et le sommeil. Et donc, elle va... diminuer le stress et améliorer la qualité du sommeil. Et comme la shwagandha est une plante qui a à peu près les mêmes effets, on s'est dit qu'en travaillant sur deux plants différents, puisque la shwagandha va jouer plus au niveau des surrénales, donc sur la production de cortisol, et le glen va aller plus jouer au niveau du microbiote, plus le fait qu'il y ait évidemment tous ces minéraux, ces vitamines et les protéines également. Donc en fait, on a vraiment quelque chose de tout à fait complet qui va permettre d'avoir un meilleur sommeil et de mieux résister au stress.

  • Alexandra

    On parle d'alimentation de futur, mais finalement, on la retrouve déjà petit à petit dans nos assiettes et dans notre alimentation au quotidien. C'est quand même des produits qui deviennent de plus en plus médiatisés, j'ai envie de dire. Qu'est-ce qu'il faudrait faire, selon vous, pour que les personnes s'y intéressent encore davantage, Dorothée Gaufin ?

  • Dorothée

    Je pense qu'au niveau du consommateur, le choix numéro un, c'est quand même aussi le goût. Et donc, on peut inventer tout ingrédient miracle qui a une composition parfaite, qui a des intérêts nutritionnels, qui est durable et tout ce qu'on veut. Ce qui décide à la fin, c'est j'ai goûté, j'apprécie et je rachète. Si je goûte que je n'apprécie pas, je ne vais pas racheter.

  • Alexandra

    Non, effectivement.

  • Dorothée

    Voilà, il y a le prix, évidemment, mais ça, on travaille et ça, on s'est travaillé sur le prix. Il n'y a pas de souci au niveau de la production, etc. mais le goût reste quand même la chose qui est le plus important. Et donc c'est pour ça qu'il faut vraiment travailler sur l'acceptation du consommateur, sur le fait d'avoir des produits qui sont attractifs, et donc trouver les bons produits dans lesquels intégrer ce type de... d'ingrédients. Et donc ça, c'est tout un travail qu'on doit faire avec le consommateur pour justement avoir des choses qui ont plus d'impact. Et donc c'est pour ça qu'au début, ici, on commence, nous, en tout cas, sur des produits de grande consommation. Donc on a travaillé sur les pâtes, par exemple, à base de spiruline fraîche. On a travaillé sur les burgers aussi, sur les galettes végétales, je ne sais pas comment on doit le dire, sur les gaufres, parce qu'on est en Belgique quand même.

  • Alexandra

    Et donc,

  • Dorothée

    voilà, on essaie de... Pas les frites, non, parce que la frite, c'est quand même de la pomme de terre, donc on ne peut pas vraiment remplacer les ingrédients. Mais voilà, on essaie de trouver justement des produits qui peuvent être attractifs pour le consommateur.

  • Alexandra

    Dorothée Goffin insistait sur le goût. On revient quand même toujours à quelque chose que vous nous dites souvent, Laurence, c'est qu'en fait, il faut garder le plaisir.

  • Laurence

    Tout à fait, la nutrition saine, c'est bien. Mais si on n'a pas de plaisir en mangeant, ça devient contraignant et donc on n'a pas envie de le faire. Et donc c'est effectivement ce plaisir de manger et vraiment il y a moyen de manger ça en ayant plein de goûts, en ayant plein de couleurs dans l'assiette. La nutrition saine, de nouvelles recettes, de nouveaux goûts, et bien ça peut vraiment faire quelque chose, un cocktail qui est tout à fait incroyable. Et oui, il faut garder le plaisir, c'est vraiment important.

  • Alexandra

    Et moi j'ajouterais qu'il ne faut pas avoir peur d'être curieux aussi. parce qu'on a tendance à bouder l'inconnu, mais là, ça a tout son intérêt, puisqu'on parle de futur pour notre planète et pour nous aussi. Merci, mesdames. Merci,

  • Laurence

    Alexandre.

  • Speaker #0

    Et voici qui clôture ce septième épisode de Be Live Talk. Si vous n'avez pas encore découvert les autres épisodes de notre podcast, sachez qu'ils sont tout aussi intéressants sur des sujets variés, mais en lien avec la santé et la nutrition. Vous les retrouverez sur la plateforme d'écoute avec laquelle vous avez écouté ce septième épisode. n'hésitez pas à les noter ou à les commenter cela nous fait toujours plaisir prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres à très bientôt

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