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Biomédicalement vôtre

Herpès chez la femme enceinte : faut-il toujours prescrire les IgM ?

Herpès chez la femme enceinte : faut-il toujours prescrire les IgM ?

05min |15/05/2024|

434

Play
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05min |15/05/2024|

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Description

Les IgM ont-elles toujours leur place dans le diagnostic de la primo-infection de l’Herpès génital chez la femme enceinte ? Quels sont les risques d’une infection herpétique ? 


Camille d’Humières, microbiologiste, revient sur l’importance de la prescription de la PCR et d’une sérologie IgG de type HSV1 et HSV2 dans le cadre du diagnostic de la primo-infection Herpès durant la grossesse. 


Pour en savoir plus :

CNGOF - Recommandations pour la prise en charge de l'infection herpétique au cours de la grossesse et de l'accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, nous retrouvons Agathe, sage-femme à Clichy, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation une jeune femme à 20 semaines d'aménorrhée qui présente une lésion vulvaire que je trouve suspecte. Je voudrais prescrire une PCR-Herpès avec recherche d'IgM pour voir si c'est une primo-infection. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, un grand merci d'être là. Vous êtes microbiologiste au laboratoire CERBA. Que répondriez-vous à Agathe ?

  • Speaker #2

    Bonjour Abla, la question d'Agathe est très intéressante et concerne le diagnostic d'une infection herpétique chez une femme enceinte. Elle souhaite prescrire une PCR et ça c'est vraiment une très bonne approche. En revanche, la prescription d'IgM n'est pas recommandée parce que ce n'est pas un bon marqueur pour statuer sur la primo-infection ou non.

  • Speaker #0

    Quel est le risque si on prescrit une sérologie IgM pour cette femme enceinte ?

  • Speaker #2

    Le marqueur IgM n'est pas un bon marqueur parce qu'il est souvent absent des primo-infections, dans 50 à 70 % des cas. Et lorsqu'il est présent, ça peut être une récurrence ou des IgM non spécifiques. Donc vraiment, le risque en prescrivant des IgM, c'est d'établir une mauvaise conclusion parce que ce n'est pas un bon marqueur pour savoir si on est face à une primo-infection de la femme enceinte.

  • Speaker #0

    Il me semble aussi que cet examen n'est plus remboursé par la Sécurité sociale, c'est le cas ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est vrai qu'il y a un consensus par le CNR qui établit le fait que ce n'est pas un bon marqueur. Il ne faut donc pas le prescrire et la Sécurité sociale ne le rembourse pas. Ça veut dire que si la sage-femme prescrit ces IgM, ce sera à la charge de la patiente.

  • Speaker #0

    Dans ce cas-là, que faut-il prescrire ?

  • Speaker #2

    Il faut prescrire deux analyses ensemble, à la fois la PCR sur les lésions, PCR herpès 1, herpès 2, et une sérologie

  • Speaker #0

    IgG. Et quel est l'intérêt de ce duo ? Pourquoi ces deux analyses en même temps ?

  • Speaker #2

    Alors ce duo permet à la fois de poser un diagnostic avec la PCR, savoir si on est face à une infection avec herpès 1 ou herpès 2, et la sérologie IgG permet de savoir les antécédents de la patiente. Avait-elle déjà auparavant rencontré le virus herpès 1 ou herpès 2, afin de savoir si on est face à une primo-infection, la patiente rencontre pour la première fois le virus et n'avait pas d'anticorps au préalable, ou si on est face à une récurrence, parce que la patiente avait déjà rencontré le virus auparavant.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que la prise en charge de la femme enceinte est différente selon que ce soit une primo-infection ou une réactivation ?

  • Speaker #2

    Alors, excellente question. Oui et non. Ça dépend du stade de la grossesse. Pour la patiente d'Agathe, à 20 semaines, finalement la prise en charge de ce diagnostic d'herpès, que ce soit primo-infection ou récurrence, va être le même. La patiente va être traitée et va être particulièrement suivie en fin de grossesse. En revanche, si on est face à une femme enceinte au dernier trimestre, après 37 semaines d'aménorrhée, alors cette information est capitale parce qu'en cas de primo-infection, le risque d'infection néonatale est très fort. Et à ce moment-là, la césarienne va être obligatoire. Alors qu'en cas de récurrence, le risque d'infection néonatale est beaucoup plus faible et la césarienne va être discutée.

  • Speaker #0

    Alors si je récapitule bien, les IgM herpès n'ont plus leur place dans le diagnostic de la primo-infection. Maintenant, c'est plus la PCR au niveau des lésions et une sérologie IgG.

  • Speaker #2

    Alors tout à fait Abla, pour le diagnostic herpétique génital de la femme enceinte, c'est une PCR de type, c'est une PCR herpès 1 ou herpès 2, et une sérologie IgG de type également herpès 1, herpès 2.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous, Camille, raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ou avez-vous un point de vigilance ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est plutôt un point de vigilance parce qu'on a tous en tête que l'herpès génital, c'est souvent un herpès de type 2, ce qu'on a appris historiquement. Et ça, c'était vrai il y a quelques années. Mais maintenant, l'épidémiologie a changé. Et en fait, au niveau génital, maintenant, on a plus d'herpès de type 1 que d'herpès de type 2. Donc, fort de cette information, on peut se dire, mais finalement, quelles sont les conséquences de cette nouvelle épidémiologie ? Les conséquences, elles sont sur les infections néonatales. Parce que l'infection du tout petit elle est plus grave en cas d'herpès 1 que d'herpès 2. Donc c'est vrai que ce changement d'épidémiologie au niveau des herpès génitaux est important. Il faut être d'autant plus vigilant pour prévenir des infections néonatales. Très bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci Camille d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé ces informations.

  • Speaker #2

    Merci à vous Abla, ce fut un plaisir.

  • Speaker #0

    Si vous souhaitez suivre nos actualités, inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvôtre@lab-cerba.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

Description

Les IgM ont-elles toujours leur place dans le diagnostic de la primo-infection de l’Herpès génital chez la femme enceinte ? Quels sont les risques d’une infection herpétique ? 


Camille d’Humières, microbiologiste, revient sur l’importance de la prescription de la PCR et d’une sérologie IgG de type HSV1 et HSV2 dans le cadre du diagnostic de la primo-infection Herpès durant la grossesse. 


Pour en savoir plus :

CNGOF - Recommandations pour la prise en charge de l'infection herpétique au cours de la grossesse et de l'accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, nous retrouvons Agathe, sage-femme à Clichy, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation une jeune femme à 20 semaines d'aménorrhée qui présente une lésion vulvaire que je trouve suspecte. Je voudrais prescrire une PCR-Herpès avec recherche d'IgM pour voir si c'est une primo-infection. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, un grand merci d'être là. Vous êtes microbiologiste au laboratoire CERBA. Que répondriez-vous à Agathe ?

  • Speaker #2

    Bonjour Abla, la question d'Agathe est très intéressante et concerne le diagnostic d'une infection herpétique chez une femme enceinte. Elle souhaite prescrire une PCR et ça c'est vraiment une très bonne approche. En revanche, la prescription d'IgM n'est pas recommandée parce que ce n'est pas un bon marqueur pour statuer sur la primo-infection ou non.

  • Speaker #0

    Quel est le risque si on prescrit une sérologie IgM pour cette femme enceinte ?

  • Speaker #2

    Le marqueur IgM n'est pas un bon marqueur parce qu'il est souvent absent des primo-infections, dans 50 à 70 % des cas. Et lorsqu'il est présent, ça peut être une récurrence ou des IgM non spécifiques. Donc vraiment, le risque en prescrivant des IgM, c'est d'établir une mauvaise conclusion parce que ce n'est pas un bon marqueur pour savoir si on est face à une primo-infection de la femme enceinte.

  • Speaker #0

    Il me semble aussi que cet examen n'est plus remboursé par la Sécurité sociale, c'est le cas ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est vrai qu'il y a un consensus par le CNR qui établit le fait que ce n'est pas un bon marqueur. Il ne faut donc pas le prescrire et la Sécurité sociale ne le rembourse pas. Ça veut dire que si la sage-femme prescrit ces IgM, ce sera à la charge de la patiente.

  • Speaker #0

    Dans ce cas-là, que faut-il prescrire ?

  • Speaker #2

    Il faut prescrire deux analyses ensemble, à la fois la PCR sur les lésions, PCR herpès 1, herpès 2, et une sérologie

  • Speaker #0

    IgG. Et quel est l'intérêt de ce duo ? Pourquoi ces deux analyses en même temps ?

  • Speaker #2

    Alors ce duo permet à la fois de poser un diagnostic avec la PCR, savoir si on est face à une infection avec herpès 1 ou herpès 2, et la sérologie IgG permet de savoir les antécédents de la patiente. Avait-elle déjà auparavant rencontré le virus herpès 1 ou herpès 2, afin de savoir si on est face à une primo-infection, la patiente rencontre pour la première fois le virus et n'avait pas d'anticorps au préalable, ou si on est face à une récurrence, parce que la patiente avait déjà rencontré le virus auparavant.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que la prise en charge de la femme enceinte est différente selon que ce soit une primo-infection ou une réactivation ?

  • Speaker #2

    Alors, excellente question. Oui et non. Ça dépend du stade de la grossesse. Pour la patiente d'Agathe, à 20 semaines, finalement la prise en charge de ce diagnostic d'herpès, que ce soit primo-infection ou récurrence, va être le même. La patiente va être traitée et va être particulièrement suivie en fin de grossesse. En revanche, si on est face à une femme enceinte au dernier trimestre, après 37 semaines d'aménorrhée, alors cette information est capitale parce qu'en cas de primo-infection, le risque d'infection néonatale est très fort. Et à ce moment-là, la césarienne va être obligatoire. Alors qu'en cas de récurrence, le risque d'infection néonatale est beaucoup plus faible et la césarienne va être discutée.

  • Speaker #0

    Alors si je récapitule bien, les IgM herpès n'ont plus leur place dans le diagnostic de la primo-infection. Maintenant, c'est plus la PCR au niveau des lésions et une sérologie IgG.

  • Speaker #2

    Alors tout à fait Abla, pour le diagnostic herpétique génital de la femme enceinte, c'est une PCR de type, c'est une PCR herpès 1 ou herpès 2, et une sérologie IgG de type également herpès 1, herpès 2.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous, Camille, raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ou avez-vous un point de vigilance ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est plutôt un point de vigilance parce qu'on a tous en tête que l'herpès génital, c'est souvent un herpès de type 2, ce qu'on a appris historiquement. Et ça, c'était vrai il y a quelques années. Mais maintenant, l'épidémiologie a changé. Et en fait, au niveau génital, maintenant, on a plus d'herpès de type 1 que d'herpès de type 2. Donc, fort de cette information, on peut se dire, mais finalement, quelles sont les conséquences de cette nouvelle épidémiologie ? Les conséquences, elles sont sur les infections néonatales. Parce que l'infection du tout petit elle est plus grave en cas d'herpès 1 que d'herpès 2. Donc c'est vrai que ce changement d'épidémiologie au niveau des herpès génitaux est important. Il faut être d'autant plus vigilant pour prévenir des infections néonatales. Très bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci Camille d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé ces informations.

  • Speaker #2

    Merci à vous Abla, ce fut un plaisir.

  • Speaker #0

    Si vous souhaitez suivre nos actualités, inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvôtre@lab-cerba.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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Les IgM ont-elles toujours leur place dans le diagnostic de la primo-infection de l’Herpès génital chez la femme enceinte ? Quels sont les risques d’une infection herpétique ? 


Camille d’Humières, microbiologiste, revient sur l’importance de la prescription de la PCR et d’une sérologie IgG de type HSV1 et HSV2 dans le cadre du diagnostic de la primo-infection Herpès durant la grossesse. 


Pour en savoir plus :

CNGOF - Recommandations pour la prise en charge de l'infection herpétique au cours de la grossesse et de l'accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, nous retrouvons Agathe, sage-femme à Clichy, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation une jeune femme à 20 semaines d'aménorrhée qui présente une lésion vulvaire que je trouve suspecte. Je voudrais prescrire une PCR-Herpès avec recherche d'IgM pour voir si c'est une primo-infection. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, un grand merci d'être là. Vous êtes microbiologiste au laboratoire CERBA. Que répondriez-vous à Agathe ?

  • Speaker #2

    Bonjour Abla, la question d'Agathe est très intéressante et concerne le diagnostic d'une infection herpétique chez une femme enceinte. Elle souhaite prescrire une PCR et ça c'est vraiment une très bonne approche. En revanche, la prescription d'IgM n'est pas recommandée parce que ce n'est pas un bon marqueur pour statuer sur la primo-infection ou non.

  • Speaker #0

    Quel est le risque si on prescrit une sérologie IgM pour cette femme enceinte ?

  • Speaker #2

    Le marqueur IgM n'est pas un bon marqueur parce qu'il est souvent absent des primo-infections, dans 50 à 70 % des cas. Et lorsqu'il est présent, ça peut être une récurrence ou des IgM non spécifiques. Donc vraiment, le risque en prescrivant des IgM, c'est d'établir une mauvaise conclusion parce que ce n'est pas un bon marqueur pour savoir si on est face à une primo-infection de la femme enceinte.

  • Speaker #0

    Il me semble aussi que cet examen n'est plus remboursé par la Sécurité sociale, c'est le cas ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est vrai qu'il y a un consensus par le CNR qui établit le fait que ce n'est pas un bon marqueur. Il ne faut donc pas le prescrire et la Sécurité sociale ne le rembourse pas. Ça veut dire que si la sage-femme prescrit ces IgM, ce sera à la charge de la patiente.

  • Speaker #0

    Dans ce cas-là, que faut-il prescrire ?

  • Speaker #2

    Il faut prescrire deux analyses ensemble, à la fois la PCR sur les lésions, PCR herpès 1, herpès 2, et une sérologie

  • Speaker #0

    IgG. Et quel est l'intérêt de ce duo ? Pourquoi ces deux analyses en même temps ?

  • Speaker #2

    Alors ce duo permet à la fois de poser un diagnostic avec la PCR, savoir si on est face à une infection avec herpès 1 ou herpès 2, et la sérologie IgG permet de savoir les antécédents de la patiente. Avait-elle déjà auparavant rencontré le virus herpès 1 ou herpès 2, afin de savoir si on est face à une primo-infection, la patiente rencontre pour la première fois le virus et n'avait pas d'anticorps au préalable, ou si on est face à une récurrence, parce que la patiente avait déjà rencontré le virus auparavant.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que la prise en charge de la femme enceinte est différente selon que ce soit une primo-infection ou une réactivation ?

  • Speaker #2

    Alors, excellente question. Oui et non. Ça dépend du stade de la grossesse. Pour la patiente d'Agathe, à 20 semaines, finalement la prise en charge de ce diagnostic d'herpès, que ce soit primo-infection ou récurrence, va être le même. La patiente va être traitée et va être particulièrement suivie en fin de grossesse. En revanche, si on est face à une femme enceinte au dernier trimestre, après 37 semaines d'aménorrhée, alors cette information est capitale parce qu'en cas de primo-infection, le risque d'infection néonatale est très fort. Et à ce moment-là, la césarienne va être obligatoire. Alors qu'en cas de récurrence, le risque d'infection néonatale est beaucoup plus faible et la césarienne va être discutée.

  • Speaker #0

    Alors si je récapitule bien, les IgM herpès n'ont plus leur place dans le diagnostic de la primo-infection. Maintenant, c'est plus la PCR au niveau des lésions et une sérologie IgG.

  • Speaker #2

    Alors tout à fait Abla, pour le diagnostic herpétique génital de la femme enceinte, c'est une PCR de type, c'est une PCR herpès 1 ou herpès 2, et une sérologie IgG de type également herpès 1, herpès 2.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous, Camille, raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ou avez-vous un point de vigilance ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est plutôt un point de vigilance parce qu'on a tous en tête que l'herpès génital, c'est souvent un herpès de type 2, ce qu'on a appris historiquement. Et ça, c'était vrai il y a quelques années. Mais maintenant, l'épidémiologie a changé. Et en fait, au niveau génital, maintenant, on a plus d'herpès de type 1 que d'herpès de type 2. Donc, fort de cette information, on peut se dire, mais finalement, quelles sont les conséquences de cette nouvelle épidémiologie ? Les conséquences, elles sont sur les infections néonatales. Parce que l'infection du tout petit elle est plus grave en cas d'herpès 1 que d'herpès 2. Donc c'est vrai que ce changement d'épidémiologie au niveau des herpès génitaux est important. Il faut être d'autant plus vigilant pour prévenir des infections néonatales. Très bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci Camille d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé ces informations.

  • Speaker #2

    Merci à vous Abla, ce fut un plaisir.

  • Speaker #0

    Si vous souhaitez suivre nos actualités, inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvôtre@lab-cerba.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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Les IgM ont-elles toujours leur place dans le diagnostic de la primo-infection de l’Herpès génital chez la femme enceinte ? Quels sont les risques d’une infection herpétique ? 


Camille d’Humières, microbiologiste, revient sur l’importance de la prescription de la PCR et d’une sérologie IgG de type HSV1 et HSV2 dans le cadre du diagnostic de la primo-infection Herpès durant la grossesse. 


Pour en savoir plus :

CNGOF - Recommandations pour la prise en charge de l'infection herpétique au cours de la grossesse et de l'accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, nous retrouvons Agathe, sage-femme à Clichy, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation une jeune femme à 20 semaines d'aménorrhée qui présente une lésion vulvaire que je trouve suspecte. Je voudrais prescrire une PCR-Herpès avec recherche d'IgM pour voir si c'est une primo-infection. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, un grand merci d'être là. Vous êtes microbiologiste au laboratoire CERBA. Que répondriez-vous à Agathe ?

  • Speaker #2

    Bonjour Abla, la question d'Agathe est très intéressante et concerne le diagnostic d'une infection herpétique chez une femme enceinte. Elle souhaite prescrire une PCR et ça c'est vraiment une très bonne approche. En revanche, la prescription d'IgM n'est pas recommandée parce que ce n'est pas un bon marqueur pour statuer sur la primo-infection ou non.

  • Speaker #0

    Quel est le risque si on prescrit une sérologie IgM pour cette femme enceinte ?

  • Speaker #2

    Le marqueur IgM n'est pas un bon marqueur parce qu'il est souvent absent des primo-infections, dans 50 à 70 % des cas. Et lorsqu'il est présent, ça peut être une récurrence ou des IgM non spécifiques. Donc vraiment, le risque en prescrivant des IgM, c'est d'établir une mauvaise conclusion parce que ce n'est pas un bon marqueur pour savoir si on est face à une primo-infection de la femme enceinte.

  • Speaker #0

    Il me semble aussi que cet examen n'est plus remboursé par la Sécurité sociale, c'est le cas ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. C'est vrai qu'il y a un consensus par le CNR qui établit le fait que ce n'est pas un bon marqueur. Il ne faut donc pas le prescrire et la Sécurité sociale ne le rembourse pas. Ça veut dire que si la sage-femme prescrit ces IgM, ce sera à la charge de la patiente.

  • Speaker #0

    Dans ce cas-là, que faut-il prescrire ?

  • Speaker #2

    Il faut prescrire deux analyses ensemble, à la fois la PCR sur les lésions, PCR herpès 1, herpès 2, et une sérologie

  • Speaker #0

    IgG. Et quel est l'intérêt de ce duo ? Pourquoi ces deux analyses en même temps ?

  • Speaker #2

    Alors ce duo permet à la fois de poser un diagnostic avec la PCR, savoir si on est face à une infection avec herpès 1 ou herpès 2, et la sérologie IgG permet de savoir les antécédents de la patiente. Avait-elle déjà auparavant rencontré le virus herpès 1 ou herpès 2, afin de savoir si on est face à une primo-infection, la patiente rencontre pour la première fois le virus et n'avait pas d'anticorps au préalable, ou si on est face à une récurrence, parce que la patiente avait déjà rencontré le virus auparavant.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que la prise en charge de la femme enceinte est différente selon que ce soit une primo-infection ou une réactivation ?

  • Speaker #2

    Alors, excellente question. Oui et non. Ça dépend du stade de la grossesse. Pour la patiente d'Agathe, à 20 semaines, finalement la prise en charge de ce diagnostic d'herpès, que ce soit primo-infection ou récurrence, va être le même. La patiente va être traitée et va être particulièrement suivie en fin de grossesse. En revanche, si on est face à une femme enceinte au dernier trimestre, après 37 semaines d'aménorrhée, alors cette information est capitale parce qu'en cas de primo-infection, le risque d'infection néonatale est très fort. Et à ce moment-là, la césarienne va être obligatoire. Alors qu'en cas de récurrence, le risque d'infection néonatale est beaucoup plus faible et la césarienne va être discutée.

  • Speaker #0

    Alors si je récapitule bien, les IgM herpès n'ont plus leur place dans le diagnostic de la primo-infection. Maintenant, c'est plus la PCR au niveau des lésions et une sérologie IgG.

  • Speaker #2

    Alors tout à fait Abla, pour le diagnostic herpétique génital de la femme enceinte, c'est une PCR de type, c'est une PCR herpès 1 ou herpès 2, et une sérologie IgG de type également herpès 1, herpès 2.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous, Camille, raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ou avez-vous un point de vigilance ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est plutôt un point de vigilance parce qu'on a tous en tête que l'herpès génital, c'est souvent un herpès de type 2, ce qu'on a appris historiquement. Et ça, c'était vrai il y a quelques années. Mais maintenant, l'épidémiologie a changé. Et en fait, au niveau génital, maintenant, on a plus d'herpès de type 1 que d'herpès de type 2. Donc, fort de cette information, on peut se dire, mais finalement, quelles sont les conséquences de cette nouvelle épidémiologie ? Les conséquences, elles sont sur les infections néonatales. Parce que l'infection du tout petit elle est plus grave en cas d'herpès 1 que d'herpès 2. Donc c'est vrai que ce changement d'épidémiologie au niveau des herpès génitaux est important. Il faut être d'autant plus vigilant pour prévenir des infections néonatales. Très bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci Camille d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé ces informations.

  • Speaker #2

    Merci à vous Abla, ce fut un plaisir.

  • Speaker #0

    Si vous souhaitez suivre nos actualités, inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvôtre@lab-cerba.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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