- Speaker #0
J'ai eu la chance peut-être de goûter plus vite à cette impermanence qui est difficile. Mais qui est-ce qui est ? Elle est comme ça. Ça change constamment. Il y a des gens, ils ne goûtent pas à ça, même pas dans une vie. Ils auront l'abondance, ils auront la santé, ils auront la famille, jusqu'à ce qu'ils meurent à 90-100 ans. Je prépare mentalement et physiquement des jeûnes pour les forces spéciales ou les groupes d'intervention. Il va devoir faire des choses qu'il n'a jamais fait. Donc il aura un sac, il va devoir sortir des chemins, se baigner dans l'eau froide, porter des cailloux. Et si je faisais ce que j'ai pas envie de faire ? J'adore cette phrase. La peur, elle sera là, mais qu'est-ce que je fais de cette peur ? Est-ce que j'arrive à la transformer en une action bénéfique ? Ou est-ce que je reste figé avec cette peur ? Et je pense que le fort spécial, il a une capacité de faire quelque chose avec cette peur, quelque chose avec les émotions, la transformer pour agir.
- Speaker #1
Salut les amis et bienvenue sur mon podcast. Dans mes épisodes, j'échange librement avec des entrepreneurs ou des experts passionnés sur des thèmes variés comme le sport, l'éducation et la santé. Je suis Brian Oumana. associé gérant de l'entreprise wilight telecoms spécialiste en infrastructures informatiques et téléphoniques, COO et associé de la startup Solarsplit, une plateforme qui veut démocratiser l'investissement dans l'énergie solaire, enthousiaste de sport et de développement personnel. Pourquoi ce podcast ? Pour apprendre, être inspiré et partager tout ça avec toi. Dans cet épisode, j'échange avec Bertrand Sogy, ancien membre des forces spéciales suisses, du DRA10 plus précisément, et il est aujourd'hui préparateur physique et mental. Dans cette partie 1, On parle de son histoire, d'adaptation à l'imprévisible, des différents aspects éducationnels de sa vie, entre autres par le biais du sport qu'il pratique à niveau élite depuis son plus jeune âge, du DR10, qui sont donc les forces spéciales de l'armée suisse, de la sélection, des compétences retenues dans sa vie militaire et d'autres sujets. Je ne te retiens pas plus longtemps, mais avant, pour m'aider à grandir et à continuer, je te demande une seule chose, c'est de t'abonner à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes, de laisser ta meilleure note possible, c'est-à-dire 5 étoiles, et de commenter. C'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, at bryanumana.swiss, et notre nouveau site internet, bryanumana.swiss, est en ligne. Tu y trouveras toutes les références citées durant l'épisode. Bienvenue dans mon podcast et bonne écoute. Bertrand. Comment prévoit-on l'imprévisible ?
- Speaker #0
C'est une très bonne question et c'est, je pense, le cœur de ce que j'ai fait dans ma carrière. On va en revenir plus tard, je pense. Comment rendre l'imprévisible prévisible ? Il faut savoir que le système nerveux, le cerveau, il fonctionne avec la prévisibilité. Donc en fait, il va... se rendre compte ou il va se poser la question si ce qui est en face de moi, l'action, le phénomène, l'émotion, peu importe, l'événement, il est prévisible pour lui, est-ce qu'il le reconnaît, est-ce qu'il est familier avec ça en fait ? Et si la réponse est non, il va avoir une sorte de protection. On va parler de protective output. des systèmes de protection en fait qui peuvent être émotionnels qui peut être physique sous forme de pensée de doute de pas y aller et si la réponse est c'est prévisible pour moi il va nous laisser aller il va nous donner des performances output des outputs de performance on appelle il va nous laisser faire ce qu'on veut faire Et en fait, comment rendre les choses prévisibles ? C'est en s'entraînant l'esprit comme le corps à l'imprévisibilité, à sortir de sa zone de confort, à faire des choses qu'on n'a pas envie de faire, à aller vers le voisin et discuter avec lui. Et tout ça va faire qu'après, petit à petit, notre environnement et aussi notre corps... nos émotions, notre esprit va devenir toujours plus familier parce qu'on a pu rencontrer plein de différentes choses et ce qui fait qu'après on va être toujours plus à l'aise dans toutes les situations
- Speaker #1
Est-ce que tu as d'autres exemples pour s'entraîner justement à essayer de prévoir l'imprévisible, donc tu as cité le fait d'aller vers ton voisin vers son voisin quand on n'en a pas envie, est-ce qu'il y a d'autres exemples comme ça ?
- Speaker #0
Euh... Par exemple, si j'ai une entreprise où je prépare mentalement et physiquement des jeunes pour les forces spéciales ou les groupes d'intervention, police, armée, et en fait...
- Speaker #1
Ça c'est toi, ça c'est ton entreprise.
- Speaker #0
C'est mon entreprise. Et du coup, pour que les tests de sélection soient plus prévisibles, il faut qu'ils sortent de la salle de fitness, il faut qu'ils sortent du crossfit, il faut qu'ils sortent. du hit et du renforcement. Un exemple concret, c'est que cet après-midi, je prépare un jeûne qui va aux sélections du DRA cet été. Et du coup, on va aller... Dans le total imprévisible, il va devoir faire des choses qu'il n'a jamais fait. Donc il aura un sac, il va devoir sortir des chemins, on va en forêt, sortir des chemins, se baigner dans l'eau froide, porter des cailloux, faire plein de choses qu'il n'a pas l'habitude. Et en fait, ces choses-là, ça va se rapprocher des sélections. Et ce qui fait que dans les sélections, il va être beaucoup plus dans le prévisible. Ah, je suis un peu familier avec tout ce que j'ai fait avec Bertrand. C'est peut-être un exemple concret du coup. Aller en forêt, sortir des chemins.
- Speaker #1
avoir froid bon alors déjà pour les personnes qui ne sauraient pas ce qu'est le DR-10 on va en revenir on va revenir sur ce sujet là qui sont je crois que t'aimes pas trop ce mot mais les forces spéciales de l'armée suisse donc un détachement spécifique de l'armée suisse professionnelle et non dans la milice maintenant un exemple Donc ça, c'est un exemple concret, effectivement, mais peut-être spécifique, car c'est une personne qui veut s'entraîner pour un objectif assez spécifique, encore une fois. Maintenant, pour monsieur et madame Tout-le-Monde, tu as cité le fait d'aller vers son voisin quand on n'a pas envie d'aller vers son voisin. Donc là, je voudrais un parallèle simplement à peut-être parler, parfois quand on n'a pas envie de parler. Typiquement, tu es dans une formation au fond de la classe, tu as une question, le prof, l'intervenant ou autre demande, est-ce que quelqu'un a une question ? Et puis, il y a ce petit côté, j'ai une question, mais je n'ose pas. Je n'ose pas parce que il y a des gens, peut-être que c'est une question débile. Et donc là, potentiellement, est-ce que ça, le fait de « Ok, allez, 3, 2, 1, je lève la main, je pose ma question » , est-ce que là, on s'entraîne à l'imprévisible ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. J'étais déjà en train d'anticiper. Quelque chose que je peux expliquer, c'est... Oui, c'est juste ce que tu dis. C'est intéressant, sortir sa zone de confort. Et si je faisais ce que je n'ai pas envie de faire ? J'adore cette phrase que j'ai mise sur mon site web. Je ne sais pas de qui elle vient à la base. Et en fait, ça c'est bien, mais ça reste de la théorie. Pourquoi je devrais le faire si je n'ai pas envie de le faire ? Et là, on vient à la question du sens. Pour comprendre pourquoi je dois développer de la résilience. physique ou mental pourquoi je dois rendre les choses plus prévisible et là il faut avoir la connaissance intellectuelle il faut aller dans la théorie aussi et comprendre pourquoi pourquoi c'est un chemin qui est possible en fait et d'ailleurs il n'est pas forcé ce chemin c'est pas je ne la pose pas à tout le monde je le recommande mais il n'y a pas tout le monde qui est prêt à ça alors pourquoi tu le recommande pourquoi je le recommande parce que ça revient dans une notion de base de la nature de ce qui est, c'est l'impermanence à mon avis. On peut commencer par là. Les choses sont impermanents, on est impermanent et je vois que chaque podcast que je fais, il est différent. Je m'attache de moins en moins à une théorie ou à une doctrine ou à une manière de faire. Parce que je vois que tout change, les besoins changent, la demande, l'offre change, la météo change, tout change constamment. Et en fait, cette impermanence nous fait comprendre qu'on doit développer des capacités d'adaptation. Ça, ça me semble logique. Et l'homo sapiens, il est le roi de l'adaptation. C'est ce qui fait qu'on est encore là aujourd'hui. Malheureusement, il y a des changements drastiques ces temps. Mais à la base, l'homo sapiens, il a une capacité d'adaptation qui est énorme. Là, on parle de résilience mentale, physique. Ce qui fait qu'on survit, on peut continuer à vivre, continuer à développer, à évoluer, etc. Et pour pouvoir continuer à s'adapter, pour pouvoir continuer à garder ces qualités intrinsèques qu'on a d'homo sapiens, il faut travailler là-dessus, il faut qu'on reste flexible ou résilient. Mais ça, du coup, c'est une motivation qu'il faut garder dans le coin de sa tête. C'est se rappeler, c'est le rappel. Pourquoi je dois aller me doucher avec l'eau froide ? Pourquoi être en bonne santé ? Pourquoi ? Tu vois ? Mais si tu gardes cet objectif ou cette motivation, ça permet de garder le rythme et puis constamment... Rendre les choses imprévisibles prévisibles.
- Speaker #1
Oui, ça me parle beaucoup. C'est vrai que tu dis que c'est un chemin qui n'est pas obligatoire ou forcé.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Effectivement, de toute façon, chacun fait ce qu'il veut, ce qu'elle veut. Pourtant, tu le recommandes et maintenant je vais parler pour moi. Moi, je trouve que ça devrait être le chemin, que c'est nécessaire. Parce que, comme tu dis, on a évolué, on évolue. On a l'IA, maintenant, l'intelligence artificielle, qui est là depuis longtemps, en vrai. Mais maintenant, on a les LLM, donc on a les outils qui peuvent être utilisés par monsieur et madame tout le monde. On a des crises géopolitiques. des guerres qui reviennent. Il y a quand même un climat qui est assez tendu avec des nouvelles générations, des générations entrantes qui ont technologiquement tout et qui potentiellement, avec ces technologies qui viennent, auront moins... typiquement d'administratifs ou de tâches redondantes à effectuer. Et donc, ils devront trouver des façons d'évoluer elles-mêmes. Quand je dis évoluer, c'est les types de travail qui vont changer. Et donc, je crois que, et après je vais te poser la question, si on ne s'entraîne pas à s'adapter, parce que si j'ai bien compris finalement, pour essayer de prévoir l'imprévisible, on va s'entraîner à l'adaptation en sortant de sa zone de confort, en faisant des choses qu'on ne veut pas faire. Et c'est pour ça que j'ai l'impression qu'en fait, alors certes, on ne peut pas forcer, mais par contre, moi, je trouve, j'ai l'impression que tout le monde devrait le faire parce que sinon, à un moment donné, je ne sais pas quand, je ne sais pas s'il y aura une limite ou pas, mais qu'en fait, justement, on va se retrouver contre un mur et les personnes qui n'auront pas évolué, c'est l'histoire. Elles périront ou elles disparaîtront. Donc, est-ce que toi, tu penses vraiment que... que les gens ont un choix ? Évidemment, ils ont un choix, mais si toi, tu avais une baguette magique, est-ce que tu ne jetterais pas le petit sort et tout le monde suit ce chemin-là ?
- Speaker #0
Alors, intéressant ton développement, il y a trois choses qui me sont venues. Le premier, c'est, comme ça, tu vas me rappeler si jamais, c'est confiance en ses qualités intrinsèques, l'amour et compassion. Et puis le troisième ne me revient pas. En fait, oui, il me revient maintenant. On a tous une perception du monde qui est différente, en fait. Et ça, il n'y a pas un qui a juste et un qui a faux. Il n'y a pas un qui a plus raison qu'un autre. On perçoit tous le monde d'une autre manière, par rapport à notre perception qui vient de nos actes, de nos pensées, de nos paroles, de notre éducation. Si on croit aux anciennes vies, nos anciennes vies, etc. Et du coup, il y a des personnes, des êtres humains, si on compare même avec les animaux, il y a des personnes qui ne sont pas en contact direct avec cette impermanence, en fait. Ils ont tout pour que ça aille, et je me réjouis pour eux. Là, si on peut citer Nelson, par exemple.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, Nelson de la fight move academy, à Neuchâtel.
- Speaker #0
Prenons l'exemple, parce que pour moi, c'est des gens qui m'inspirent, mine de rien. Et on a roulé ensemble, on a fait du jjb ensemble. Au tout début, il commençait, moi aussi.
- Speaker #1
Le jiu jitsu brésilien.
- Speaker #0
Et je ne sais pas, ça date d'il y a plus de 10 ans maintenant. Et je regarde le chemin qu'il a fait. Il a un dojo, il a une salle, il a des coachs. Ça fait que de croître. Donc lui, l'impermanence, il la voit, mais d'un bon oeil, c'est genre impermanent, cool, parce que ça croît toujours plus. Et moi, dans mon chemin de vie, dans ces 10 ans, je ne dis pas que ça a été le contraire, un échec du tout, mais ça a été totalement différent de lui. On a de base un chemin de vie totalement différent et du coup une perception différente. Moi, par grâce, j'aime bien ce mot peut-être, par bénédiction, j'ai eu la chance peut-être de goûter plus vite à cette impermanence qui est difficile en fait. Mais qui est-ce qui est ? Elle est comme ça. Ça change constamment. Il y a des gens, ils ne goûtent pas. pas à ça, même pas dans une vie. Ils auront l'abondance, ils auront la santé, ils auront la famille, jusqu'à qu'ils meurent à 90-100 ans. Et eux, ils vont pas vouloir se poser la question de pourquoi m'embêter à m'entraîner à l'imprévisibilité, etc. Et il y a des gens... par cause et condition, je le répète, parce qu'on a planté comme graines, mais aussi par les conditions extérieures, font qu'on est face à la difficulté, à la souffrance en fait, à l'insatisfaction, à l'inconfort. Et là, on a le choix, et c'est une chance inouïe qu'on a, de pouvoir avoir des outils pour moins souffrir, et voire même pour plus souffrir. Alors là, on vient de la spiritualité. et du coup Encore un autre facteur de motivation pour moi, c'est j'aime ma famille, j'aime ma compagne, j'aime mes parents, j'aime ma soeur, j'aime mon fils et j'aime aussi de plus en plus mes clients. Je m'ouvre à l'amour. Et si je veux continuer à pouvoir les aider, aider le voisin à déménager, aider mon papa qui prend de l'âge, je dois pouvoir être sain dans un corps sain, un esprit sain. Donc il y a un peu ce devoir d'amour et compassion qui est aussi un facteur de motivation. donc il y a autant les qualités on a intrinsèquement des qualités d'adaptation mais pourquoi on le fait parce que à mon avis c'est l'amour pour les autres qui fait qu'on doit prendre soin des autres, c'est de l'amour c'est de l'émotionnel, c'est du coeur et encore une fois il y a des gens qui n'ont pas, et moi je l'ai pas à un degré très élevé, si tu prends l'exemple d'un abbé Pierre ou mère Thérésa ils ont un coeur, un amour illimité pour les êtres et il y a des gens qui en ont Merci. Pas du tout. Ils ne s'aiment que eux. Il y a des gens qui ne s'aiment même pas eux. Donc tu ne peux pas imposer un chemin ou un autre. Ça dépend de ta perception du monde et d'où tu en es dans la compréhension de l'impermanence et de la souffrance. Ça te parle ? Oui. Donc voilà. Mais oui, plus on est en contact avec l'impermanence, parce qu'elle est très subtile cette impermanence, on ne la voit pas, mais plus on va être en contact avec l'impermanence, plus on va... Et je le conseille de voir, prendre soin en s'entraînant, en s'entraînant, être familier avec tout.
- Speaker #1
Alors peut-être avant qu'on continue de plonger dans ces sujets qui m'intéressent beaucoup aussi, parce que là, il y a plein de questions qui me viennent en fait par rapport à ça. Tu as parlé d'insatisfaction.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
d'insatisfaction. Exactement.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #1
avant qu'on continue, peut-être Bertrand, qui es-tu ? pour les personnes qui ne te connaîtraient pas.
- Speaker #0
J'aime beaucoup cette phrase qui vient d'un de mes référents, un de mes préférents, je vais dire, c'est « Je suis qui tu penses que je suis. Je suis qui tu perçois que je suis. » J'aimerais arrêter de dire ça, mais... maintenant parce que même moi, je ne sais pas qui je suis en fin de compte. Je suis un père de famille. Je suis investi dans mon rôle de père de famille. Je suis un entrepreneur. J'adore les défis. J'ai une SARL. Dans le mouvement, du coup. Dans le mouvement mental et physique. Et ensuite, je suis un protecteur. Donc je travaille dans une société de sécurité privée, comme formateur et comme agent aussi. Donc voilà ce que je suis peut-être, ouais. Peut-être que je suis aussi autre chose, je suis un enfant pour mes parents. Ouais, voilà.
- Speaker #1
Complètement, c'est pour ça que j'aime bien cette question. Parce que les personnes se présentent comme elles veulent.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Soit de manière très formelle, en disant je suis telle fonction de telle entreprise et basta. Et d'autres justement qui vont se présenter d'une autre façon. Donc, tu as posé les bases, car aujourd'hui tu es, ou en tout cas on perçoit que tu es, cette définition-là de toi. Maintenant, si je prends l'aspect plus professionnel, donc tu as une entreprise dans le mouvement.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Et en fait, pour apporter un peu d'historique. à cette entreprise-là, et tu as un passé de sportif, tu es passé par beaucoup de disciplines, karaté au niveau national, international, full contact au niveau national, course à pied, crossfit, powerlifting, enfin le terreau, strongman, et à un niveau élevé dans toutes ces disciplines-là. Si les gens t'écoutent, tu Ausha un peu les épaules, que tu lèves les épaules plutôt. J'ai déjà remarqué aussi, tu es très modeste. Qu'est-ce qui t'a amené à faire les sports ? C'est le karaté que tu as commencé au début. Pourquoi le karaté ? Je te laisse me répondre, mais est-ce que c'est... tes parents qui t'ont forcé ? Est-ce que c'est toi qui as vu, comme moi, Jackie Chan quand j'étais petit ? Je me dis, purée, mais c'est sûr que je veux faire des arts martiaux. Raconte-moi un petit peu ton histoire d'enfance, en fait.
- Speaker #0
Oh là là !
- Speaker #1
Parce qu'en fait, juste, excuse, je te coupe, mais parce que quand tu parles que certaines personnes ont goûté à l'impermanence, moi, ça me fait penser, mais peut-être je me trompe, que déjà, tu parlais de toi aussi. Et que c'était peut-être un stade précoce, quand je dis précoce, c'est-à-dire peut-être quand tu étais assez jeune. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce que justement, ça a été par le biais du sport ?
- Speaker #0
Alors, je pense que déjà, mes parents, que je remercie vraiment du fond du cœur, je ne serai jamais assez reconnaissant pour qu'ils m'ont donné la vie déjà. C'est un cadeau d'être en vie. Développer de la gratitude à ça, c'est important. Et qui parle beaucoup de gratitude ? Je pense à Joe Dispenza, que j'avais étudié aussi. Il parle beaucoup de cette énergie de gratitude qui est « waouh, merci, mais pas... » parents. Pourquoi ? Parce que ça permet de pouvoir peut-être comprendre ou goûter à ce qui est dans la vie. Qu'est-ce que c'est la vie ? Qu'est-ce qu'on fait ? Où on va ? D'où on vient ? Pourquoi ? Quel est le sens qu'on donne ? Et en fait, juste de pouvoir goûter à cette expérience, c'est une gratitude énorme. Et quand j'étais tout petit, en fait, j'étais assez... C'est dur à me définir petit, parce que je me souviens, j'ai une très mauvaise mémoire de ma jeunesse. Mais j'étais quelqu'un d'assez timide, ça je suis sûr. Oui, je le suis toujours, même si j'ai travaillé là-dessus. Mais assez introverti, timide. Et puis je me faisais aussi embêter un peu à l'école enfantine. au début à l'école.
- Speaker #1
T'as quel âge ?
- Speaker #0
37. 37. Je suis de 88, 88. Ok. Ça fait 37. Je connais pas mon âge. Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
37.
- Speaker #1
C'est ça, exact.
- Speaker #0
Ok. Et du coup, mes parents, ils m'ont dit, maintenant, il faut que tu commences à t'affirmer. Mais aussi, j'étais très dissipé. Je suis toujours, j'ai beaucoup d'énergie. Du coup, ils m'ont dit, il faut que tu apprennes à te recentrer, mais que tu sois aussi, que tu saches te défendre en fait. C'est pour ça qu'on va t'inscrire au karaté. J'ai pu commencer vers 5-6 ans.
- Speaker #1
Quel type ?
- Speaker #0
Shotokan, du coup. Et mon père était un bon ami du sensei hyper Salvatore Sigillo, qui est le père de Dominique. Dominique est une référence mondiale en karaté, Dominique Sigillo. Donc lui était un ami de son père. C'était mon premier Sensei, Salvatore, que j'ai toujours quelque part dans un coin de mon cœur. Et du coup, après, j'ai fait un karaté, ça m'avait bien plu. J'ai eu un gros soutien de mes parents. Même quand tu es petit, des fois, tu ne veux plus faire. Ce n'est pas le mot forcé, mais à l'époque, oui, c'était un peu forcé. Tu vas à l'entraînement, il n'y a pas de question. Et je suis hyper reconnaissant pour cette manière d'éducation.
- Speaker #1
Mais donc, tu as eu une phase où tu ne voulais plus trop ?
- Speaker #0
Je ne crois pas. Je n'ai jamais été forcé à aller au karaté. Mais bon, quand on est un peu ado et tout, on aime bien traîner avec les filles et faire des conneries dans un coin de rue. Oui. Il y avait toujours ce soutien familial. Ah bien, oui. Bien, c'est quelque chose, on pourrait en parler. Et du coup, j'ai fait mes classes, j'ai fait mes ceintures, je me suis trouvé très à l'aise là-dedans. Et j'ai baigné, j'ai fait la première danse très jeune. Ils ont passé 18 à 15 ou 16 ans. J'étais un des premiers en Shotokan à faire ma ceinture à à peine 15 ans, première danse. Ok. Je suis très reconnaissant qu'ils m'ont mis là-dedans parce que le karaté vient du bouddhisme. Je peux le dire aujourd'hui. Gishin Funakoshi, le fondateur du Shotokan, était un maître zen à la base aussi. Quelqu'un de très maigre, petit, introverti, et qui a développé cette force mentale. Toutes ces choses que j'ai découvertes par la suite, je comprends pas grand chose mais que je goûte. J'ai eu la chance d'avoir baigné dans cet aspect spirituel du karaté que j'ai pas compris tout de suite. Tu vois des symboles dans le dojo, tu salues le sensei, tu fais un zazen au début, tu sais le zazen, c'est rien de plus que méditer. Et puis nous, comme gamins, on le faisait...
- Speaker #1
Sur les genoux.
- Speaker #0
C'était normal, quoi. Donc j'en ai vu ce symbolisme bien plus tard. Et j'ai remercié mon maître, Dominique, pour tout ce qu'il nous a apporté par la suite. Voilà le chemin du karaté. Sport-études, donc j'ai pu faire une partie de mes études avec le sport. J'étais avec ma colline. J'ai pu aller en équipe suisse, j'ai pu faire de l'international. Voilà.
- Speaker #1
Donc karaté, ce chemin dans le karaté, en tout cas de manière pratique, c'est terminé quand ? Plus ou moins...
- Speaker #0
Au début de l'école de recrut, de l'armée. Donc,
- Speaker #1
18-20.
- Speaker #0
Oui, 18. En fait, j'aurais eu l'opportunité d'aller comme militaire sportif. Dominique m'avait proposé. J'aurais eu les pré-requis pour faire l'armée à Macaulay. Et puis là, j'ai voulu absolument aller à E-Zone. Je voulais faire la vraie armée.
- Speaker #1
Et pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu voulais faire E-Zone ?
- Speaker #0
Je pense par condition, par influence, par un bon ami, Numa Souter. qui était un grune pour moi c'était waouh c'était il venait en cours il se déplaçait qu'en courant très fort il faisait beaucoup de karaté et saïdokaikan kyokushinkai ah ouais ok donc moi c'était waouh ça m'inspirait et par influence de mon père aussi qui qui aurait voulu faire police militaire qui voulait faire garde fortification. À l'époque, c'était un peu les forces spéciales.
- Speaker #1
Garde fortification ?
- Speaker #0
Ça s'appelait garde fortification avant les polices militaires, je crois que c'était. Ils ont eu une mission à l'étranger, d'ailleurs, les gardes forts.
- Speaker #1
Ah, mais c'est le Spetsdet, non ? C'était avant le Spetsdet,
- Speaker #0
je crois. Ils ont eu des missions à l'étranger. Alors lui, il n'a pas pu aller là. et puis j'ai ressenti son... sans me forcer, me dire ce que j'ai pas pu faire, j'aimerais que mon fils peut-être le fasse parce qu'il a les capacités de le faire. Puis voilà pourquoi je suis allé à l'armée. Donc avant de commencer l'armée, pour moi, c'était déjà DR à 10. À 18 ans, je voulais aller dans cette unité. Donc faire e-zone, faire contractuel, gradé, tout ça pour DR à 10.
- Speaker #1
Ok. Alors, plein de sujets, plein de nouveaux sujets qui s'ouvrent. Bon, je pense qu'on reviendra sur l'aspect sportif un peu plus tard. Là, j'aimerais creuser sur la partie militaire, mais aussi, et toi qui es père depuis... Il y a quel âge ton fils ?
- Speaker #0
Bientôt 5 ans.
- Speaker #1
Bientôt 5 ans. Moi, je vais devenir père dans 2 mois.
- Speaker #0
Bénédiction, la plus belle chose qui va t'arriver dans ta vie. Il lui paraît,
- Speaker #1
semble-t-il. Je me réjouis, en tout cas, on se réjouit. Et donc, des questions, sans trop me prendre la tête, on verra, on fera ce qu'il faut. Par contre, justement, ces réflexions à propos... En tout cas, tu le dis bien, tu n'as pas ressenti que ton père ou tes parents t'ont forcé. Et je trouve qu'il y a une... Enfin, je trouve, je n'en sais rien encore. Une balance aussi, peut-être, entre forcer ton enfant... Parce que aussi, peut-être, toi, tu avais eu des rêves, des souhaits qui ne se sont pas aboutis. Et donc, tu les transfères sur tes enfants pour qu'eux deviennent absolument X. Tu sais, c'est un peu... Mince, j'oublie son nom. La tennis woman... très connu aux US.
- Speaker #0
C'est R&A Williams ?
- Speaker #1
Oui, exactement. On dit le projet Williams. C'était vraiment un projet pour les parents ou pour le père.
- Speaker #0
Comme Michael Jackson aussi.
- Speaker #1
Exactement. Je ne sais pas, je ne les connais pas. Je ne la connais pas. Williams, je n'ai jamais connu Michael Jackson. Mais après, est-ce qu'ils sont heureux ? Tu sais, c'est des vraies questions. Il y a la fame, la notoriété, l'aspect d'être connu, l'argent, etc. Mais on le sait bien, ce n'est pas pour autant que tu vas être heureux. Et donc, il y a vraiment cette, je reviens sur ce que je disais, cette balance entre pas forcer son enfant, mais potentiellement insister quand même assez, parce que lui est dans une phase où justement, adolescence, pré-adolescence, où il ne se rend pas forcément compte, il y a des influences et autres, il aime, mais il aime aussi sortir, il aime aussi ses amis, les filles, etc. Et donc insister assez pour qu'il passe cette phase et arrive à continuer et accomplir. ses rêves finalement ou ses objectifs comme tu l'as fait et toi qui es un fils maintenant
- Speaker #0
Et en plus, toi, tu médites tous les jours.
- Speaker #1
On peut revenir sur le thème qu'est la médité.
- Speaker #0
Tu fais des retraites en silence. Tu es quand même beaucoup dans la spiritualité. Tu as déjà abordé le bouddhisme et j'étais déjà entendu en parler aussi. Donc, tu fais et tu continues à faire un vrai travail sur toi-même. Donc, par rapport à ton fils, comment il a déjà... Il a déjà... Bon, ça reste petit, mais je veux dire, il a 5 ans. C'est aussi là où peut-être tu commences à découvrir un sport et potentiellement, selon si tu deviens un sportif professionnel dans certains sports, c'est aussi un peu l'âge peut-être où se font certaines fondations. Est-ce qu'il fait du sport, ton fils, ou de la musique ? Je ne sais pas, comment est-ce que tu vois tout cet aspect-là ?
- Speaker #1
Donc déjà, il faut comprendre... À mon avis, ce qu'il y a à comprendre, c'est qu'on va venir sur la loi de cause à effet, sans en faire une théorie, parce que je n'ai pas les capacités de le faire, je ne l'ai de loin pas compris. Mais en fait, on a des potagers à la maison, à Savigny, où on habite, et on a des potagers et il y a des graines. Pour que les graines poussent, il faut déjà de la pluie et du soleil, et il faut qu'il y ait une graine, et il faut qu'il y ait des terres. Donc il y a des causes et conditions. Il y a des causes qui sont la graine. Dans la graine, il y a tout pour fleurir. Et il y a les conditions. S'il ne fait que de pleuvoir, la graine ne va pas fleurir. Donc, je ne suis pas dans... Je reprends l'exemple de Nelson. Il était doué dans le JJB. J'aurais eu aussi un potentiel, je pense, vraiment. Pourtant, il en est où je n'en suis pas, où j'en suis où il n'en est pas. Il a eu des autres conditions, des conditions que je n'ai pas eues. Même si on avait un bon physique les deux, un bon cardio, beaucoup de force, technique. coordination. Lui, il a pu percer dans le MMA et tout. Moi, ça m'aurait bien plu aussi. J'aime bien ce milieu de sport de combat et je ne l'ai pas du tout percé. Enfin, pas de la même manière que lui. Ça veut dire que même si on a des causes, on a des conditions personnelles qui sont pour, il faut prendre en considération aussi les conditions extérieures. Pourquoi je te dis ça ? Parce que... Tout ne dépend pas de nous, en fait. Voilà, c'est ça que je voulais en venir. C'est qu'on doit être, et je me définis peut-être, comme quelqu'un qui a toujours été assez sensible aussi aux conditions extérieures. Il y a des gens, tu m'as parlé, tu as interviewé des grands entrepreneurs qui ont percé. Ils se sont peut-être dit, je veux être millionnaire. Et ils sont venus millionnaires. Parce qu'ils avaient les causes qui étaient là, et ils avaient aussi les conditions favorables. Et eux, ils pensent que c'est que grâce à leur effort qu'ils sont millionnaires. Et ça, je n'y crois pas. Et moi, j'ai voulu beaucoup de choses dans ma vie qui n'ont jamais abouti. Parce que je n'avais pas les conditions pour. OK ? Pour en reparler, pour parler de l'enfant, j'aime bien un de mes référents qui dit « Il ne faut jamais tirer sur une fleur pour qu'elle pousse. » On a tous des compétences intrinsèques. Tous les êtres sensibles ont des compétences. Et je... Mon rôle comme père, c'est que mon fils ou mes enfants, mes clients, mes étudiants, étudiantes, ils puissent développer des compétences. Ils les ont. Il faut juste les soutenir. Et tu sais comment tu les soutiens ? en répondant à leurs besoins, avec amour, avec compassion, quand ils ne vont pas bien, de pouvoir les aider s'ils souffrent, les soutenir, gagner confiance, développer leur vigilance, curiosité, créativité. Tout ça, tu les aides. Et d'eux-mêmes, ils deviennent des fleurs incroyables, en fait. Moi, je crois en ça, en tout cas. Ce n'est pas qu'eux qui ont tout pour y arriver, mais ce n'est pas que l'extérieur qui a tout pour y arriver. C'est un mélange des deux, en fait. Et moi, ça me parle beaucoup.
- Speaker #0
Ok. Ouais ?
- Speaker #1
Ouais, ouais. Donc, mon fils, je lui... C'est intéressant, cette manière d'éduquer. Moi, je n'ai pas eu une éducation comme ça, comme il l'a eue. Mais c'est vraiment, en fait, qu'il soit autonome, qu'il ait de l'amour, qu'on répond à ses besoins. Et il fait les choses tout seul. Je ne la pose rien du tout. Merci. Il y a des choses qu'il ne fait pas, et tout d'un coup, il fait. Il fait sa vie, quoi. Et nous, on le soutient dans son chemin de vie. Voilà.
- Speaker #0
Ce qui réplique un peu des... Il te voit entraîner...
- Speaker #1
On est des êtres de mimétisme. Oui, c'est ça. Bien sûr, il a un côté maman, un côté papa. Ça, c'est sûr. Mais il y a aussi un côté Edouard. Et c'est intéressant. L'extérieur, l'intérieur et l'influence des deux.
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Je vais revenir sur le DR à 10 maintenant. Je suis allé sur le site officiel de la Confédération. Et je vais lire pour les personnes qui ne se sont jamais rendues sur le site et qui ne connaissent pas du tout le DR-10 et après on va en parler si ça te dit. Donc le DR-10. Accomplissement des tâches exigeantes du DR-10 nécessite des capacités mentales et physiques supérieures à la moyenne. C'est pourquoi les futurs militaires du DR-10 sont soumis à une procédure de sélection rigoureuse qui se déroule en plusieurs étapes une fois par an. Lors de la sélection, les capacités physiques psychiques et intellectuelles des candidats sont vérifiées en détail. Elle comprend, outre une exigence de base, une présélection de deux jours, un examen médical à l'Institut de médecine aéronautique, une sélection psychologique en collaboration avec l'Université Zurich, ainsi qu'un cours pratique de sélection de 19 jours. Les candidats ne peuvent être engagés en qualité d'explorateur de l'armée que s'ils ont réussi toutes les parties des examens. Ça te parle, c'est juste ?
- Speaker #1
Ouais, oui.
- Speaker #0
Ils n'ont pas mis n'importe quoi ? Non,
- Speaker #1
non, je ne vais pas remettre en doute ce qu'ils mettent. Et puis,
- Speaker #0
par rapport à la sélection, il y a environ 200-300 personnes qui postulent, on va dire. Et puis, on n'a que 5 qui sont sélectionnés.
- Speaker #1
Alors oui, pour notre exemple, c'était sur 2 ans, 5. Une année, il a fini seul.
- Speaker #0
Ah oui, sur 2 ans, c'était 5.
- Speaker #1
Et du coup, il a dû attendre l'année d'après qu'on vienne faire notre sélection. Puis, on a fini à 4 ou 5. Puis après on a pu faire notre formation à 5 aussi.
- Speaker #0
Ah il a pas pu la faire...
- Speaker #1
Pas tout seul quoi.
- Speaker #0
Ah oui ok.
- Speaker #1
Donc la sélection elle est rude quoi.
- Speaker #0
Justement, en parlant de sélection. Donc là tu avais quel âge ?
- Speaker #1
Je suis tellement mauvais avec les notions d'âge.
- Speaker #0
La petite vingtaine.
- Speaker #1
2013, 88, 2013, un truc comme ça. 2011 peut-être, 2011.
- Speaker #0
2011 ouais.
- Speaker #1
88,
- Speaker #0
20,
- Speaker #1
23 ans.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
très jeune. Il y a eu plus jeune que moi.
- Speaker #0
Et là, tu avais fait Grun à E-Zone, et puis tu étais contractuel déjà depuis un petit moment. Grun, tu as gradé ? Oui. Sous-off ? Off ?
- Speaker #1
J'étais d'abord parti comme Off, et après je me suis fait recaler, puis j'ai fini comme sous-off.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Tu fais la sélection, tu passes ta sélection. Est-ce que... Qu'est-ce que c'est concrètement la sélection pendant ces trois semaines ? Qu'est-ce que tu en dures ? Est-ce que c'était comme tu imaginais ? Tu peux en parler un peu ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Alors, toujours faire attention à ce que je dis, parce que la phase de sélection, c'est confidentiel, afin qu'il n'y ait pas de favoritisme, afin que c'est pour tout le monde la même chose. Et c'est important de sélectionner des gens de la même manière pour être sûr qu'ils ont le profil ou pas. Encore une fois, en parlant de causes et conditions, pour moi, ça n'a pas été forcé ce chemin. Il est venu naturellement. C'était moi. Encore une fois, ne pas tirer sur la fleur. Les choses viennent d'elles-mêmes. J'ai beaucoup de jeunes qui croient que c'est leur chemin. Ça ne l'est pas du tout. En fait, ils ne sont juste pas en contact avec qui ils sont et ce qu'il y a. Tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, supérieur à la moyenne, physique, mental et tout. On a juste les compétences clés pour être des forces spéciales. C'est dans ce sens-là que je ne vois pas qu'on est supérieur à d'autres ou par rapport à la moyenne. Chaque individu a des compétences spécifiques pour qu'il œuvre sur Terre pour quelque chose. Et pour moi, ça a été comme protecteur. Et ça l'est toujours, cette notion de protecteur qu'on peut revenir. Et du coup, les sélections, pour moi surtout, c'est dans la tête que ça se passe. C'est mental. C'est pour ça qu'avec mon entreprise, je vais vraiment axer sur ce travail intérieur de comprendre l'aspect émotionnel. des pensées. Et ça, c'est capital dans les sélections. Parce qu'on va jouer là-dessus, sur l'aspect mental, sur la résilience mentale, l'adaptation. Qu'est-ce que je fais avec tout ce qui est... Qu'est-ce que je fais avec la constante imprévisibilité mentale ? à laquelle je suis confronté. Et si je suis familier avec tout ça, ça se passe bien. Donc, tu vois, il y a des jeunes, ils ont fait plusieurs 4000 mètres, des alpinistes et tout. Ils sont familiers avec la résilience mentale. Et du coup, les sélections se passent bien. Donc, voilà, pour répondre à ta question, c'est surtout mental. C'est de l'endurance mentale. C'est des doutes. C'est de la solitude, c'est... C'est de la douleur.
- Speaker #0
Des doutes sous quelle forme ?
- Speaker #1
Est-ce que je vais être pris ? Est-ce que je ne vais pas être pris ? Est-ce que ça se finit quand ? On ne sait rien. On n'a pas de programme. Oui, c'est ça. Est-ce que j'ai confiance en moi ? Est-ce que j'ai le profil ? C'est la confiance en soi, surtout. L'affirmation. Sans être orgueilleux, par contre.
- Speaker #0
Et physiquement ?
- Speaker #1
Physiquement, de toute façon, regarde comment on est bâti. On peut marcher, courir, sauter, pousser, tirer, porter. Entraîne-toi à ça et puis ça va bien se passer. Enfin, voilà. Et après, c'est une question de volume. Est-ce que ça se passe pendant 5 heures de temps, 10 heures, 15 heures, 20 heures ? Mais en soit, j'aime bien dire, regarde-toi dans la glace, regarde ce que ton corps est capable de faire. utilise ton corps dans tout ce qu'il est capable de faire et tu as des chances de passer les sélections.
- Speaker #0
Ça reste hyper vague.
- Speaker #1
Oui mais il n'y a même pas besoin d'en dire plus parce que c'est pas sexy. Marcher, courir, porter, sauter, tirer, combattre, voilà c'est pas plus que ça.
- Speaker #0
Tu peux raconter un exercice, un moment qui t'a marqué, qui a été difficile ? Justement, il y a eu tellement de doutes et peut-être de douleurs physiques ou mentales que tu as voulu arrêter et puis finalement, tu n'as pas arrêté. Déjà,
- Speaker #1
je n'ai jamais pu forger un mental grâce à un exercice. ou si peut-être une certaine génétique de mes parents qui ont un bon mental. J'ai une éducation aussi d'avoir un bon mental, ou solide, qui n'abandonne pas. Et j'ai eu une fois, ce n'était pas un doute, mais c'était une proposition, je me souviens bien. Alors je vais prendre soin de ne pas rentrer dans les détails, que je ne peux pas. Mais bien sûr, durant une marche, ce n'est pas un secret qu'il y a plein de marches tout le temps. avec des gros sacs. En plus, il n'y a qu'à regarder les reportages qui se font sur la télé YouTube.
- Speaker #0
Il y a eu un nouveau...
- Speaker #1
On est là-dedans. Ce n'est pas autre chose. Mais une fois, je me suis trompé de chemin. Je n'ai jamais été très doué pour la navigation, pour l'orientation dans l'espace. On a tous nos compétences. Moi là dedans je sais pas ce que j'ai. Et du coup je me souviens bien il y avait... En fait ça montait, il y avait un dénivelé, ça montait avec un petit chemin en zigzag. Et puis après sur la carte il y avait un chemin qui redescendait. Puis moi je me suis dit bah je monte. monte là, ça allait plus vite en fait, moi je suis assez physique, puis après je redescends là, sauf que ce chemin, il était là en réalité, donc j'arrivais au-delà de la montagne, mais au-delà de la montagne il y avait un gouffre, donc j'ai dû tout redescendre et faire le tour pour reprendre ce chemin. chemin là et quand j'ai réalisé ça réalisé ça j'ai appelé à la radio puis j'ai dit voilà je vais arriver un jour je sais pas quand je dois tour descendre faire le tour donc deux options soit bas on arrête là où soit vous m'attendez mais ça allait ça allait loin j'étais vraiment en retard je pense sur les autres là c'était vraiment alors je me souviens bien j'ai j'ai J'ai enlevé mon sac, je me suis mis à torse nu, je me suis fait à manger, à boire. Et puis après, j'ai appelé à la radio. Non, c'était le contraire. J'ai appelé à la radio, j'ai proposé ça. Soit on arrête, soit vous m'attendez. Puis eux, ils m'avaient dit, c'est toi qui décide. Puis du coup, OK. Alors là, je me souviens, je me suis mis en slip au milieu de la forêt. J'ai mangé et bu. Je me suis reposé un petit coup. Puis après, c'est reparti. Puis après, tu assumes parce que tu es en retard par rapport sur les autres. Ça veut dire que tu dors moins. C'est dur après. C'était très dur.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Mais toujours prendre comme un jeu et ça se passe bien. Et t'as toujours le sourire, tout se passe bien.
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai. Après, c'est là...
- Speaker #1
Faites trois semaines. Si tu relativises vite, tu sais. Je pense que les sources d'inspiration comme Mike Horn, je le cite beaucoup, que je l'ai pu rencontrer aussi, ça inspire des gens qui tirent vers le haut, des lectures. Il y en a plein maintenant. Et te rappeler que ces mecs, ils ont fait bien plus que trois semaines. dans le noir, dans le froid, à moins 40, avec des ours polaires. Pourquoi tu te plains ? C'est que trois semaines. Tu peux y arriver. Il a deux jambes, deux bras, comme toi. Ce qui différencie Mike Horn de beaucoup d'autres, c'est son aspect là. Oui,
- Speaker #0
c'est clair.
- Speaker #1
Enfin, je le pointe là, mais... Ou le mental, je ne sais pas où il est, mais... Oui. La conscience. Oui.
- Speaker #0
D'ailleurs, on parle de Mike Horn et de personnes qui tirent vers le haut. Tu suis un petit peu les... Tu as parlé de Joe Dispenza, donc j'imagine que tu as un petit peu d'influence. Ah oui, mais je sais aussi, tu as Ido Portal, que je suis un petit référent. Un docteur, Cobbs, c'est ça ? Oui,
- Speaker #1
incroyable ce qu'il fait.
- Speaker #0
David Goggins, tu connais David Goggins ?
- Speaker #1
On en a beaucoup parlé, mais je ne l'ai pas lu. À force d'en parler, je connais toute l'histoire.
- Speaker #0
Oui, j'imagine. Ok, voilà, c'est une petite aparté. Par rapport aux opérateurs d'efforts spéciaux, dans le cadre du DRA10, j'ai entendu dire que pour toi, une personne d'efforts spéciaux est un généraliste.
- Speaker #1
J'aime bien ça,
- Speaker #0
ça fait longtemps que je n'en parle plus. Je trouve intéressant parce que je ne suis pas sûr que quand on parle d'efforts spéciaux, on s'imagine directement qu'une personne d'efforts spéciaux est un généraliste. Parce qu'on va quand même les voir. Dans une unité, tu as une force spéciale et on a plus parfois l'image, en fait, c'est des spécialistes là-dedans.
- Speaker #1
Ou ça ne devrait pas.
- Speaker #0
Non, effectivement. Et donc, pourquoi ? Pourquoi ce sont des généralistes ?
- Speaker #1
Dans mon idéal, le protecteur est un généraliste, mais c'est mon idéal à moi. Ça ne veut pas dire que c'est de nouveau ma perception. Après, il y a des spécialistes chez les forces spéciales, j'en doute pas, ou dans les groupes d'intervention. Mais j'ai toujours cette image, j'ai pu rencontrer des SAS, aussi, tu vois, tu fais un Swiss Red Commando, tu rencontres des unités étrangères.
- Speaker #0
Les SAS qui sont les forces spéciales anglaises.
- Speaker #1
Voilà, tu rencontres d'autres FS, tu vois vraiment des gens qui sont vraiment normales, des généralistes. Ils sont bons nulle part, ils touchent à tout. Mais ils ont aussi l'aspect du cœur qui est en considération. Et je reste à penser qu'un fort spécial, il doit être un généraliste, il doit être un multitool, un couteau suisse. Il doit s'adapter à tous les environnements. On avait l'image du Rambo qui... C'était un Rambo, c'était un gars qui devait combattre dans la jungle au Vietnam à la base. Ça c'est un spécialiste. Il doit survivre, il doit se faire emprisonner. C'est une machine. Il n'a pas de contact avec les civils, pratiquement. Il doit combattre sur le front, tu vois. Mais les temps ont changé, les terrains d'opération ont changé. On est en contact constant avec la population civile. Et on doit comprendre les autres cultures, les autres religions, les langues, les mœurs, la communication, verbale, non-verbale. Tout ça fait qu'on doit ouvrir notre... d'autres boîtes à outils. Je le vois toujours comme ça, oui. Par exemple, là, je fais aussi des protections de personnes dans le métier où je bosse actuellement. Et je vois que l'aspect interrelationnel, il est hyper important pour obtenir plus d'informations, pour connaître les habitudes du client et pouvoir ainsi mieux le protéger. Si tu es juste une arme en ras-glace... C'est dangereux, en fait, parce que tu ne reçois pas d'infos. Tu ne connais pas la personne. Tu ne peux pas anticiper. Ouais.
- Speaker #0
Tu as cité Rambo. Ouais,
- Speaker #1
parce que je regardais ses films quand je t'ai vu.
- Speaker #0
Bien sûr, moi aussi. Mais justement, je pense qu'il y a quand même une espèce de... de fantasmes, d'idées sur les forces spéciales. Parce qu'il y a eu Schwarzenegger aussi, dans quoi ? Predator, par exemple. C'était le gars des forces spéciales aussi. Jean-Claude Van Damme, je suis sûr qu'il a été une fois dans sa carrière un militaire des forces spéciales. Tellement de films aussi, justement. où c'est un film et donc tu te dis « Waouh, le héros est cette personne-là, donc ça t'inspire exactement » . Quelles idées est-ce que tu aimerais déconstruire ?
- Speaker #1
Je pense que tu vas me dire si je me trompe, mais Walker Texas Ranger, je crois qu'il y avait un message du cœur, un message spirituel. C'est un pratiquant, Chuck Norris.
- Speaker #0
Oui, complètement.
- Speaker #1
Un croyant. Oui. Il a cet aspect protecteur qu'on ne peut pas remettre en doute. Il est doué. Il est bon. Il a aussi cette dose d'humour. Il est hyper doué dans le business. Il a une grande famille. Et dans Walker Texas Ranger, il me semble qu'il allait… faire la loi mais pas sans en abuser c'est un shérif et je pense que ça c'est le genre d'idéal qu'aujourd'hui je... tu me comprends que je ciblerais. C'est un peu gnangnan peut-être ce que je dis là. Mais faire attention que ces idoles, ces jeux vidéo, ça peut nous tirer vers le haut, ça m'a tiré vers le haut. Rambo, c'est ce qui m'a tiré vers le haut. Mais après, on voit que c'est juste une... pas un idole, c'est fake. Mais on est construit par du fake et on est attiré par du fake. Donc ça fait partie du game.
- Speaker #0
mais justement est-ce qu'il y a quand même un élément qui est vrai ou pas du tout dans le fait de dans cette image qu'on a tu parles de coeur tu parles d'amour tu dis que tu as rencontré tes homologues anglais qui eux aussi étaient des personnes de coeur Ouais. parfois je crois qu'on pourrait se dire bon bah une personne des forces spéciales c'est un gars je dis c'est un gars je pense que c'est quand même majoritairement des hommes Qui sont hyper sérieux il n'y a pas de place pour l'humour enfin tu vois c'est carré exactement et donc qu'est ce qui est faux là dedans je pense pas qu'à juste et faux il ya des tendances comme je te dis il ya des forces spéciales
- Speaker #1
spécialistes qui sont en mode Rambo, je vais tout détruire, muscu, machin. Et il y en a qui sont des nobles protecteurs. Il n'y a pas juste, pas faux. Mais moi, dans mes tendances, dans ma perception du monde, j'aspire aux nobles protecteurs, aux nobles samouraïs. Tu vois, on en revient au code Bushido. C'est magnifique. J'aspire et je souhaite que les jeunes puissent être influencés par cet aspect du no protecteur, qui protège le pays, qui protège sa famille. Tu sais le citoyen soldat, le livret qui a été fait pendant la Deuxième Guerre mondiale ? C'est un magnifique livret.
- Speaker #0
Je ne l'ai jamais lu.
- Speaker #1
C'est magnifique parce qu'il y a ces aspects. On comprend pourquoi on est un protecteur. Ce n'est pas juste pour tirer sur des gens, quelle horreur. Voyager à l'étranger, il y a vraiment une motivation qui est profonde et qui est noble derrière le noble soldat. Le soldat citoyen. Livret du soldat. Je ne sais plus comment il s'appelle.
- Speaker #0
Soldat citoyen.
- Speaker #1
Soldat citoyen, je crois. Oui.
- Speaker #0
Ok, et puis... Donc je reviens sur l'effort spécial anglaise, je me posais la question, c'est pas pour parler des anglais, mais justement le DRADIS est mené à effectuer des missions à l'étranger, toi tu en as eu ?
- Speaker #1
Donc oui, le DR-A10, c'est un outil, on ne va pas dire politique, mais de l'armée, qui est mobilisé en cas de conflit à l'étranger, mais dans le sens, ça peut être du rapatriement de personnes, de l'urgence, ça peut être du... Ça, c'est officiel, ce que je dis, ce n'est pas secret, c'est un outil militaire, et il est spécialement mobilisé à l'étranger, voilà. Et oui, j'ai pu faire des missions à l'étranger aussi, bien sûr.
- Speaker #0
Par contre, où ? Ça,
- Speaker #1
tu peux le dire ? Oui, je vais éviter. Oui,
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Mais si vous regardez le reportage officiel RTS-SRF, il est cité en partie des exemples de missions que le DRA aurait eues. C'est un épisode officiel reconnu, donc on peut se référer à ce document.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et puis, tu peux raconter comment ça se passe ? sens Donc déjà, tu habitais Isone, enfin Isone région Tessin, ou bien la majorité habite là-bas ?
- Speaker #1
En fait, vu que la caserne est au Tessin, il y a peu de gens qui rentraient le soir à la maison. Sinon, c'est un boulot normal. Je me souviens qu'il y a un collègue qui rentrait à Zurich le soir, il était courageux. Sinon, il y a des gens qui déménagent au Tessin, qui amènent leur famille au Tessin. C'est difficile, c'est une autre culture, une autre langue. Et il y a ceux qui restent à la caserne et qui rentrent chez eux quand ils ont congé. Puis après les missions, tu dors sur place et tu es mobilisé. Puis quand tu rentres, tu reprends le boulot, entraînement. remise en état du matériel, remise à jour, préparation à l'engagement, toutes ces phases-là.
- Speaker #0
Ça fait qu'en Suisse, tu dis effectivement entraînement, remise en état du matériel, etc. Pour la Suisse, est-ce que... J'allais te poser s'il y a des interventions, mais au final, de manière cantonale, c'est les différents groupes d'intervention. S'il y a une intervention à faire, est-ce que le DR10, là-dedans, soutient, peut soutenir ?
- Speaker #1
Je ne sais pas que je ne vais pas répondre, mais je ne pourrais pas bien répondre à cette question. Je pense que oui, mais je ne sais pas plus. Entre MP Spetsdet, DRA 10, la police militaire, DRA 10, force spéciale de l'armée, KSK, commandement des forces spéciales. Je m'aventure dans un domaine où je ne suis pas super au courant de tout. Mais oui, en Suisse, après, il y a les groupes d'intervention de la police. Mais tout dépend de l'événement, je pense, si c'est un événement national, ou si c'est un politique, ou si c'est un privé. Par exemple, nous, on traite pour tout ce qui est privé, où l'armée n'est pas là. Et à Davos, l'armée est là, par exemple. Donc tout dépend de la mission, en fait.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Donc il y a privé, il y a municipal, cantonal, national, international. Voilà. Et suivant le domaine, il y a l'outil qui est engagé ou les outils ensemble.
- Speaker #0
Et donc quand tu dis privé...
- Speaker #1
Maintenant, je travaille dans une boîte de sécurité privée depuis plusieurs années. Et du coup, nous, on va protéger le domaine privé. Où là, la police n'a rien à faire, entre guillemets. Par exemple, un match de foot, c'est privé. Ou par exemple, le Flon, par exemple. Le quartier du Flon est privé et c'est des agents de sécurité qui font la sécurité dans le Flon. La police n'a pas forcément à Lausanne. La police, elle sera dans le secteur public.
- Speaker #0
Ok, d'accord.
- Speaker #1
Si maintenant il y a des émeutes, l'armée va devoir intervenir. Quand il y a eu des catastrophes naturelles, ou c'est au niveau national où il y a besoin de beaucoup de ressources, l'armée est à disposition. C'est tout ce que...
- Speaker #0
Oui, ok. Et il y a des collaborations justement avec des armées étrangères ?
- Speaker #1
Alors après, je ne peux pas parler de ça. Ok,
- Speaker #0
ok.
- Speaker #1
ça je suis désolé moi non bah non écoute moi je te vois je me pose certaines questions maintenant je comprends je comprends bien prendre qu'on vit dans un dans une tendance qui est toujours plus interdépendante on a besoin de tout le monde enfin je réponds à la question indirectement mais c'est logique tout seul on fait rien on a besoin toujours de soutien de collaboration d'information tout seul. Regarde, tu ouvres une entreprise tout seul, tu fais quoi ?
- Speaker #0
Oui, c'est clair.
- Speaker #1
Donc à l'armée, on en a la même chose.
- Speaker #0
Et puis sinon, en termes de compétences, quelles compétences t'ont le plus marqué en termes de hard skills, soft skills et que tu utilises aujourd'hui ?
- Speaker #1
Pour moi, cette expérience d'effort spécial m'a amené cette capacité d'adaptation. Parce que dans l'effort spécial, on est constamment dans l'imprévu, on est multitask, multitâche. On baigne dans l'inconnu, on commence à même aimer ça en fait. C'est challengeant, il y a de l'adrénaline. Et je pense que j'ai gardé comme compétence, peut-être cette capacité d'adaptation. Et même encore, j'ai plein de choses où j'ai de la peine. Peut-être le sang-froid aussi, la capacité à ne pas me faire submerger par mes émotions, de voir un peu qu'est-ce qu'une émotion, qu'est-ce que vraiment concrètement une émotion, est-ce que j'ai besoin de me faire submerger par cette émotion ? Et ça je pense que c'est quelque chose qu'on apprend dans les forces spéciales, et c'est une des compétences qui est évaluée aussi. Donc si tu as une personne qu'il faut sauver, est-ce que tu vas pouvoir la sauver, garder ton sang froid, comme on dit, faire abstraction de ta peur ? Parce qu'elle a la peur. On en avait parlé dans un autre podcast, la peur, mais la peur, elle sera là. Mais qu'est-ce que je fais de cette peur ? J'arrive à la transformer en une action bénéfique ou est-ce que je reste figé avec cette peur ? Et je pense que le fort spécial, il a une capacité de faire quelque chose avec cette peur, quelque chose avec les émotions, la transformer. pour agir. Peut-être ça, ouais. Ok.
- Speaker #0
surtout reconnaître cette émotion qui va venir.
- Speaker #1
Elle va venir, on est des êtres humains. Ceux qui la cachent, elle est là, mais ils ne veulent pas la voir. Et après, il y a ceux qui ont du courage, qui la voient, qui s'intéressent à ce que c'est, puis après, petit à petit, on arrive à en faire quelque chose. Cette émotion est hyper bénéfique.
- Speaker #0
Et en termes de leadership, par exemple, je pense au leadership parce que À la base, il y a quand même énormément d'éléments du leadership. En tout cas, avant, maintenant, on parle beaucoup d'organisation horizontale. Et donc, on va dire qu'il y a toujours le leadership présent d'une façon ou d'une autre. Mais on va dire qu'avant, on avait quand même plus d'entreprises qui fonctionnaient de manière pyramidale, donc très structurée, comme à l'armée finalement. donc est-ce que ces compétences de leadership que tu as apprises, dûes à prendre en tout cas, te permettent aujourd'hui de mieux instruire, que ce soit, je crois que tu formes aussi dans les groupes d'intervention ou autre. J'ai des mandats. Tu as des mandats. Tu as parlé de tes élèves, tes étudiants. Est-ce que tout ça, ce bagage militaire t'a aidé ? Si oui, comment ?
- Speaker #1
Extrêmement utile et ça a commencé avec le karaté où notre sensei, moi c'est surtout avec mon sensei que j'ai appris, il nous a fait tellement de confiance, c'était incroyable. On avait 12 ans, il disait demain tu donnes le cours, ok. Puis c'était genre, je sais que tu sais le faire. Je reviens là-dessus avec les enfants aussi, c'est leur donner confiance. vous allez y arriver c'est pas vous pouvez vous et vous allez y arriver ça va bien se passer et au cas où tu m'appelles je suis là pour toi voilà donc ça vient du karaté cette aisance de j'ai beaucoup d'aisance à donner des formations ça je dois le dire et à l'armée bien sûr dans les forces spéciales on va aussi instruire les autres pas chacun sa spécialisation et du coup après on va petit à petit transmettre aussi le savoir aux autres tu vois Donc, tu as connu à l'armée, c'est pareil, on a une chance inouïe de pouvoir avoir 20 jeunes, 30 jeunes, une section, un groupe. C'est incroyable. Et je pense qu'entrepreneur, c'est une plus-value que d'être un cadre à l'armée déjà. Mais tu as parlé de la hiérarchie verticale ou horizontale. C'est vrai que dans les forces spéciales, il y aura une hiérarchie beaucoup plus horizontale parce qu'il y a des gens qui ont un profil spécifique pour fonctionner dans l'horizontalité. Et il y a des gens, ils ont des compétences. Et des compétences, ils arrivent à fonctionner dans la verticalité. Il n'y a pas juste, pas faux. Il y a différents modèles. Donc sur un modèle de base d'armée suisse, tu vas être beaucoup plus dans un modèle vertical. Et en force spéciale, un modèle plus horizontal. Ce qui fait que ton entreprise, si tu en ouvres une, elle va aussi être influencée par ça, ce qui est le cas pour moi aussi, dans ma manière de fonctionner. Je suis très horizontal, et c'est pour ça qu'il peut y avoir des couacs avec des employés, des collègues, des supérieurs même. Ouais, c'est intéressant. Donc ce n'est pas que positif, du coup.
- Speaker #0
Non, non, complètement. Mais c'est vrai que c'est intéressant. Bon, et en plus, finalement, aujourd'hui, la tendance, il me semble, alors que je suis un petit peu biaisé, Si justement tu prends un peu tous mes invités, pas tous, mais il y en a beaucoup, c'est des entreprises plutôt avec des organisations horizontales, même certaines très horizontales, qui suivent certains modèles où vraiment ça fait partie du modèle en question. Le lac rassis, je ne sais pas si ça te parle. C'est des modèles...
- Speaker #1
Holacracy.
- Speaker #0
Holacracy, oui. Ah,
- Speaker #1
holacracy.
- Speaker #0
Holacracy, des modèles où, justement, en fait, il n'y a plus de... On ne parle plus de chef ou de manager, c'est des cercles, tu vois. Tout est fait dans ce sens-là. Mais ce que je voulais dire, c'est que j'ai l'impression qu'il y a une tendance, justement, à l'horizontalité. Et donc, toi, qui viens des forces spéciales, finalement, sans le vouloir en guillemets, Tu es clairement dans cette tendance-là, j'ai l'impression. Après, c'est comme tu dis, c'est ni blanc, ni tout blanc, ni tout noir.
- Speaker #1
C'est des outils.
- Speaker #0
C'est des outils. Comme tu l'as dit au tout début aussi, chacun fait ou aime être dans l'un ou dans l'autre, ou parfois dans les deux, selon les situations, donc l'un ou l'autre modèle. Et par contre, c'est vrai que c'est intéressant. J'ai essayé de faire une espèce de parallèle entre l'armée... Général, l'effort spécial et les entreprises. Donc, professionnellement, les petites structures qui ont un besoin d'avancer rapidement, de pouvoir pivoter si le marché ne fait que, de pouvoir engager, malheureusement éventuellement licencier, de ne pas devoir attendre attendre un processus plutôt lent pour pouvoir décider, c'est quand même bénéfique d'être dans l'horizontalité. Et tu vois, Forks Special, vous êtes en... J'y connais rien, je ne l'ai jamais vécu, mais tu me corrigues si je me trompe. Vous êtes en situation réelle, tu dois agir. Si tu dois agir, tu dois agir. Et tu es entraîné pour, et on te fait confiance pour. Et tu as été sélectionné pour.
- Speaker #1
Tu n'attends pas d'ordre de directives.
- Speaker #0
Exactement, tu ne vas pas attendre. Et tu prends l'armée générale, un soldat, ils sont que ça soit péjoratif, Lambda, mais qui a eu l'instruction minimale juste pour faire, entre guillemets, son tour de garde, il va être démuni en situation d'un coup de combat extrême. peut-être qu'il va agir et peut-être qu'il a entre guillemets, il a eu une éducation hors militaire qui fait qu'il va prendre la bonne décision, etc. Mais très probablement qu'il va être démuni parce que comme tu l'as dit... Toi, tu as appris à garder le sang-froid, à reconnaître tes émotions, etc. Et tu as été aussi mis en situation, donc dans l'exercice, pour que lorsque ça arrive en vrai, et là, on revient au tout début de cette... Comment...
- Speaker #1
Interview ou podcast ?
- Speaker #0
Oui, je voulais dire qu'on parlait d'incertitude.
- Speaker #1
Imprévisibilité.
- Speaker #0
Imprévisibilité, merci. Et donc, les forces spéciales sont clairement formées... pour l'imprévisible, tandis que potentiellement, une instruction basique ne va pas te donner les outils pour ça. Et c'est presque pareil finalement pour une entreprise où si tu prends une multinationale avec des milliers de personnes, il y aura tout un département peut-être je ne sais pas, je vais prendre un exemple assez parlant, le département de la production, où tu as les opérateurs et les opératrices qui vont faire un travail un peu... de type Fordisme, tu sais, tu prends ça, tu le mets là, et puis tu fais ça à longueur de journée, alors qu'une petite boîte, en fait, toutes les collaboratrices et collaborateurs sont hyper importants. Si on a une ou l'autre qui manque une semaine, tu le sens directement. Alors que dans ces multinationales, tu ne le sens pas tant que ça.
- Speaker #1
Ce que je voulais rebondir sur ce que tu dis, c'est intéressant, c'est qu'il y a deux aspects qui me viennent en tête, C'est... Causer conditions et concentration, pleine conscience, vigilance. Les mots, on en a parlé au début, les mots sont subjectifs et ont une teinture selon notre expérience. Toujours faire un effort de ce qu'on dit. Moi, je l'imagine comme une boîte à outils. Tu as plein d'outils, en fait. Si tu as des causes et conditions dans ta vie qui font que tu es... en contact avec l'impermanence, avec le changement, ce qui est le cas par exemple de mon entreprise ou de mon physique, ou si j'ai un physique qui bouge beaucoup, si tu as des outils, tu peux plus facilement les utiliser pour continuer à survivre, à continuer à moins souffrir, on en revient à ça, à être épanoui peut-être, et puis à avancer dans ce chemin de vie, dans ton objectif que tu t'es fixé, ce noble objectif peut-être de chemin de vie. etc. Mais tout ça, j'en reviens à ce terme de vigilance. Pourquoi ? Parce que tu peux que utiliser le bon outil ou l'outil approprié si tu es pleinement présent dans ce qui est. Et c'est là où l'aspect d'être avec les gens, de ressentir ce qu'il a besoin, ses émotions, mes émotions, tout ça, l'outil par excellence, c'est la pleine conscience. Et ça, j'en doute pas en tout cas. Et en fait, en étant pleinement conscient de ce qui est, de ce qui se passe avec ton entreprise de manière par des faits. Ce n'est pas juste, moi j'aimerais que, et puis dans l'idéal c'est, mais quel est l'état politique, quel est l'état du marché, de la bourse, de, de, de, de. Plus tu es pleinement conscient de ce qui est, le plus tu peux utiliser un outil. Tu peux utiliser une hiérarchie verticale, horizontale, etc. Ce qui en revient à ce que... Cette manière d'entraîner l'imprévisibilité prévisible te permet d'avoir toujours plus d'outils et de l'utiliser au bon moment. Si tu as des conditions ou si tu as un environnement très changeant, parce que si tu ne l'as pas, tu as besoin juste d'un outil, c'est boulot, métro, boulot, dodo, puis tu fais ça toute ta vie, puis ça se passe bien. Moi j'ai des grands-parents, ils sont contents. Et là j'ai un grand-papa qui à 90 ans commence à goûter à cette impermanence, mais c'est dur à 90 ans, tout s'effondre, et les ressources tu en as beaucoup moins, parce que toute ta vie tu as eu l'abondance. Et tout d'un coup, c'est tac, le décès de sa femme. C'est ça. Donc ma grand-maman. Et là, ça fait chiii. Et c'est quoi les outils qu'il a ? C'est quoi les moyens utiles pour ne pas trop souffrir et pour continuer, pas d'avancer, mais de vivre dans une certaine joie ? Tu vois ce que je veux dire ? Oui. Donc cette pleine conscience, plus on développe cette pleine conscience, plus on peut voir déjà cette impermanence. Parce qu'on n'est pas avec juste « ouais, tout va bien, mon corps va bien » . Pour en venir à Aikido Portal, que je trouve très intéressant, qui n'est pas la voie, il n'y a pas de voie, il n'y a pas de juste, il n'y a pas de faux. Ça, c'est vraiment quelque chose que j'aimerais... vous dire à toutes et à tous mais ido portal c'est intéressant parce qu'ils disent ils disent souvent quand on a faim on a un appel à la fin quand on a soif on a la soif quand on a envie de relations sexuelles on va avoir l'appel tu vois et en fait l'appel de se mouvoir on l'a perdu de plus en plus Par exemple, là, je pense une heure que je suis assis, et puis je sens que j'ai besoin de bouger mes mains, mes jambes, mon dos. Et nous, on a perdu cet appel au corps, il faut que je bouge. Pourquoi je te dis ça ? Parce que plus tu développes de conscience sur ton corps, plus tu vois cette impermanence. Tout bouge constamment, tu sais, les tissus, les muscles, les débuts de calcification, les débuts de tendinite, tout ça, il y a des appels avant que ça vienne trop fort, avant qu'on souffre trop. et plus tu es pleinement conscient de ça aussi le plus tu peux intervenir et trouver une solution à ça C'est Ido qui parle beaucoup de ça.
- Speaker #0
Tu peux juste peut-être dire, pour une personne qui ne connaîtrait pas qui est...
- Speaker #1
Ido Portal ? Alors, on parle de moi, mais si tu l'invites lui... Lui, il parle beaucoup, mais dans le bon sens du terme.
- Speaker #0
Tu le connais ?
- Speaker #1
Malheureusement, c'est vrai que ce serait intéressant de le rencontrer. Il fait des séminaires en Thaïlande et en Europe aussi. Ido, c'est le généraliste. Pour moi, c'est un modèle de généraliste, c'est sûr. Il a goûté à tout et il est constamment en train d'explorer l'impermanence, l'imprévisibilité. Il est là-dedans. Il est préparateur physique d'athlètes connus, dont Conorma Grégor, que tout le monde connaît du MMA. Mais il a aussi plein d'autres athlètes. Il a des gens normaux, il prépare des efforts spéciaux. Il est là-dedans. dans la non-méthode, comme il le nomme.
- Speaker #0
C'est vraiment du mouvement.
- Speaker #1
C'est de l'intuition. C'est un peu animal. Oui, mais il n'y a pas que ça. Il peut y avoir du très statique. Ça, c'est ce qui est vendu sur le marché.
- Speaker #0
C'est ce que moi, j'ai vu.
- Speaker #1
Et l'intelligence de Kevin, que tu as interviewé,
- Speaker #0
Kevin Ferreira,
- Speaker #1
de Kswiss, de Nelson, peut-être d'Infomaniak, que tu as interviewé, d'Ido portal, c'est qu'ils ont cette capacité que moi, je n'ai pas. pas assez en tout cas, je peux le dire, de comprendre le marché, de comprendre les besoins et de s'adapter à leurs besoins et de vendre un peu du rêve, même si toi, tu n'es pas convaincu de ce rêve. Et tu vois, ça, c'est quelque chose qui fait que je n'ai pas... Moi, je suis heureux dans ma vie, mais mon entreprise, je n'arrive pas à vivre que de mon entreprise, je dois le dire.
- Speaker #0
Et tu aimerais ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, mais je dis juste que cette pleine conscience... Pas que vous pensez que j'ai tout compris et tout, mais c'est quelque chose qu'il faut cultiver au quotidien, comprendre le marché. Et pourquoi je n'ai pas envie de m'intéresser au marché actuel ? Pourquoi je suis contre les écrans ? Pourquoi je suis sceptique avec les écrans ? Et en fait... d'explorer tout ça, c'est toujours un voyage intérieur. Ça, c'est de la pleine conscience. Et puis d'aller voir qu'il y a des blocages émotionnels, qu'il y a des choses que je ne suis pas prêt à faire face. Et justement, ces modèles infomaniaques, Swiss, Nelson, Ido, ils ont une capacité de jouer d'autres casquettes, d'autres rôles, qui permet que plein de gens en profitent. Parce que même si Ido, il fait des choses qui ne lui parlent plus trop, il le fait quand même parce qu'il sait que c'est une porte d'entrée pour ses clients à voir des choses plus subtiles. Tu vois ce que je veux dire ? Oui. En parlant des Animal Flow, par exemple. C'est super sexy. Oui, oui. Ça fait des muscles. Du coup, c'est une porte d'entrée pour que les gens, ils se disent, ah ouais, mais... Il y a autre chose que ça. Et Ido, il est bon là-dedans. En parlant de Rambo, c'est pareil. Rambo, c'est une porte d'entrée. Rambo, muscle, viril, peur de rien. C'est une porte d'entrée. Et c'est ce qui m'a fait rentrer dans les forces spéciales. Et grâce à Rambo, j'ai pu voir des choses plus subtiles. Et je pense que les entreprises, à succès, elles ont une capacité de... C'est une intelligence, j'admire beaucoup. C'est une sensibilité au marché, aux besoins. Oui, les gens auraient besoin, oui, on ne devrait pas avoir de chaise. On connaît cette théorie, il faudrait être en squat, chier de bois. Mais on ne peut pas dire aux gens, maintenant, arrête la chaise. Et Ido Portal ou Case Suisse, je m'imagine, ils ont une capacité d'y aller progressivement, en fait.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté l'épisode de l'entier. Et pour m'aider à continuer, je te demande une seule chose. Abonne-toi au podcast sur ta plateforme préférée et sur YouTube. N'oublie pas de donner ton avis en le notant avec la meilleure note possible et de le partager autour de toi. C'est ce qui m'aide à continuer. Rendez-vous le 26 mai pour la partie 2. Ciao, ciao !