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Carrières de Parents - Décomplexer la parentalité en Entreprise

Lucille Wattraint - La parentalité est-elle un sujet pro ?

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24min |26/02/2025
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Lucille Wattraint - La parentalité est-elle un sujet pro ?

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24min |26/02/2025
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Description

Dans cet épisode, j'accueille Lucille Wattraint, fondatrice Juners, spécialiste de la parentalité en entreprise.


Pour certains, la parentalité est un sujet intime qui n'a rien à faire dans le monde professionnel. Pourtant, quand on est parent, tout ce qui touche nos enfants nous impacte dans chaque facette de notre vie, jusqu'au monde du travail.


La frontière entre vie pro et vie perso est de plus en plus floue et touche de nombreux aspects, notamment la santé mentale. Avec Lucille, nous avons discuté de :

  • En quoi la sphère professionnelle a-t-elle des répercussions sur la sphère professionnelle ?

  • Combien ça coûte aux entreprises de ne pas traiter ces sujets ?

  • Que peuvent faire les entreprises pour accompagner les salariés ?


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique : Titre: Gaia / Auteur: Nova Noma / Source: https://soundcloud.com/nova-noma / Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Carrière de parent, le podcast qui décomplexe la parentalité dans le monde de l'entreprise. Je suis Delphine et j'accompagne au quotidien les services de ressources humaines et les dirigeants dans la réussite de leurs projets parentalité pour leurs salariés. Dans chaque épisode, nous explorerons comment profiter au mieux de votre vie familiale et de votre vie professionnelle. Nous verrons ensemble toutes les solutions qui s'offrent à vous pour faciliter votre quotidien et vous permettre d'atteindre vos objectifs pros et persos. Pour cela, un jeudi par mois. Je vais partager avec vous des astuces et bonnes pratiques et vous présenter des personnalités ou parcours inspirants. Mais avant toute chose, mettez le podcast dans vos favoris pour ne rater aucun épisode. Je vous souhaite une belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode de Carrière de Parent. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Lucille Wattrin qui est fondatrice de Juners. Bonjour Lucille !

  • Speaker #2

    Bonjour Elphine !

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, je vais te demander dans un premier temps de te présenter.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, merci Delphine pour ce moment partagé ensemble et avec vous tous les auditeurs. Je m'appelle Lucille, j'ai 34 ans, je suis maman de deux enfants, Noane qui a 6 ans et Marie-Lou qui a bientôt 4 ans. J'ai fondé Juners il y a un peu plus de deux ans pour accompagner les sujets de parentalité et d'égalité femmes-hommes au sein des entreprises.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, on va parler d'un sujet qui nous touche tous en tant que parents, parce que est-ce que la parentalité c'est un sujet pro ou pas finalement ? Ou est-ce que ça n'est qu'un sujet perso ?

  • Speaker #2

    Vaste question. Je ne sais pas si la réponse est universelle ou s'il n'y a qu'une seule bonne réponse. La mienne en tout cas, et je pense que je ne suis pas la seule à dire ça, c'est que la vie au sens large, on ne peut pas vraiment dissocier le pro du perso. Si je prends quelques exemples, c'est notre enfant est malade et je crois qu'on est concernés aujourd'hui tous les deux. Ça vient s'insérer dans notre vie pro, qu'on le veuille ou non. et si ça va pas au boulot, ça vient aussi s'insérer dans nos vies perso puisqu'on va ramener nos ennuis, nos tracas dans notre sac et ça va pas s'arrêter au pas de la porte. Du coup, je pense qu'on a juste la vie au final et que du coup, tout est entremêlé, d'où l'intérêt de travailler le sujet de la parentalité en entreprise et de prendre en compte toutes les facettes de vie des personnes. Et je trouve que quand on prend un peu de recul sur ça, c'est aussi se dire que les gens ont une vie en dehors du boulot, en fait, que ce soit les enfants ou autre chose au final.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, aujourd'hui, la frontière entre vie perso et vie pro devient de plus en plus floue et surtout tous ces nouveaux enjeux qui sont liés à la parentalité. Pourquoi, d'après toi, est-ce que c'est crucial aujourd'hui qu'on considère la parentalité comme un sujet professionnel plutôt que strictement... personnelles ?

  • Speaker #2

    Alors pour moi, il n'y a pas de sujet comme tu disais, strictement personnel. Alors on a évidemment le droit de mettre le curseur où on veut et de ne pas parler par exemple de son parcours PMA ou des soucis qu'on a avec ses enfants, libre chacun. Mais par contre, je pense qu'il y a un gros enjeu des entreprises à accompagner les collaborateurs dans les sujets de parentalité puisque si on arrive justement, on parlait du sac à dos, pour prendre cette métaphore, si j'arrive avec mon sac à dos, avec mon ado qui galère sur Parcoursup, mon enfant qui est malade, mon enfant qui a des problèmes ORL, bref, que sais-je, ou mon enfant qui a déconné sur les écrans le week-end dernier. Et si je ne suis pas du tout accompagnée, comprise, ou si je suis en plein parcours PMA et qu'on ne m'accorde pas mes rendez-vous, etc., forcément, je ne vais pas être comme je devrais être au travail. Je ne vais pas être productive comme il faut. Je vais potentiellement être plus absente. Je vais potentiellement être plus désengagée. Et tout ça, ça coûte cher aux entreprises. Du coup, il y a tout un... intérêt tout d'abord économique si on prend le sujet phare préféré des entreprises, c'est-à-dire en fait ça vous coûte de l'argent de ne pas faire. Donc il est intéressant de voir ces investissements sur les sujets de parentalité pas que comme des coûts, parce que oui je pourrais aligner le coût des berceaux en crèche, le coût des ateliers, le coût des conférences et dire oh là là ça me coûte allez x milliers d'euros par an, mais en fait si je ne fais pas combien ça me coûte. Et donc je trouve ça assez intéressant de le voir sur ce prisme-là, de dire que ça coûte de l'argent à l'entreprise d'avoir des collaborateurs qui ne sont pas fidèles, parce qu'ils ne sont pas bien dans leur boîte, qui sont désengagés, qui font des burn-out, qui sont absents, il faut recruter plus souvent, etc. Donc tout ça c'est montré, par exemple un burn-out ça coûte plus de 77 000 euros à une boîte, et on sait que le burn-out parental il y en a beaucoup. Donc d'où l'intérêt pour moi de ne pas scinder les deux, et de proposer des solutions aux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Parce que... On voit de plus en plus une évolution des priorités parentales. Aujourd'hui, les parents n'hésitent plus à dire qu'ils mettent leurs enfants au centre de toutes leurs priorités. On peut évoquer le fait de passer de la réussite sociale, sociétale dans les entreprises un petit peu à l'ancienne, au bonheur qu'on veut aujourd'hui, à l'épanouissement des enfants, à voir nos enfants heureux et à être auprès d'eux. Comment est-ce que toi tu vois que ces attentes elles influencent très concrètement les besoins des parents au sein même de l'entreprise ?

  • Speaker #2

    Alors on le voit de plusieurs façons et j'étais une petite anecdote tout à l'heure sur une vidéo d'Anna Roy et qui disait en fait quand on devient, elle parlait tout particulièrement des mères, quand on devient mère on devient une wonder woman, on gère mille vies, on gère mille casquettes, on a une charge mentale de dingue et qu'on est ou non un Ausha globalement on a quand même une charge assez énorme. Et il y avait un commentaire d'une dame, je pense d'un certain âge, qui disait « moi j'ai eu mes enfants dans les années 60-70, j'en avais trois, je travaillais 45 heures par semaine, et en gros je me plaignais pas » . Et en fait, je pense qu'on a, grâce aux réseaux sociaux, on peut leur vouer certains points négatifs, mais en tout cas il y a eu ce point positif, c'est-à-dire qu'on a libéré la parole sur des choses qu'on taisait avant. Et oui, c'est compliqué d'avoir des enfants. Oui, c'est un vrai... Il faut jongler entre toutes ces vies, comme on a des enfants malades, donc il faut gérer, il faut continuer à travailler parce qu'on n'a pas forcément le choix de s'arrêter à chaque fois. Et du coup, je trouve que la frontière s'est amincie, et je trouve que la pandémie qu'on a connue il y a quelques années est venue aussi renforcer ça. Et ça montre qu'avant, on dissociait nos vies, et en gros, c'était marche ou crève, en fait. Et les femmes n'avaient pas vraiment le choix, elles avançaient, elles se taisaient. Aujourd'hui, on a libéré la parole sur plein de choses et je pense que ce n'est pas dommage, vu ce qu'on voit avec toutes les violences sexuelles et sexistes. Mais du coup, ça laisse plus de place à dire que c'est compliqué et que c'est OK que ce soit compliqué. Donc oui, les attentes des parents sont différentes et on le voit aujourd'hui avec tous ces parents et tous ces bouquins qui sortent sur les enfants. Les adultes d'aujourd'hui ont envie de comprendre et les enfants de demain ont encore plus envie de comprendre ce qui se passe. Donc en fait, je pense qu'on va vraiment vers... toujours plus de sens, toujours plus de contenu, toujours plus de je veux comprendre le monde, je veux comprendre le cerveau de mon enfant pour savoir ce qui se passe dans sa tête. Bref, je pense que pour moi, on va dans le bon sens. Ça continue.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on peut se poser la question aussi de cette personne dont tu parles et qui a rédigé ce commentaire. Oui, ok, elle ne se plaignait pas, mais est-ce que ses enfants étaient heureux ? Est-ce que leur relation avec leur mère a été bonne ? Est-ce qu'elle a évolué dans le bon sens ? Est-ce qu'il y a eu de la souffrance chez ces enfants ? Je pense que c'est un petit peu le grand oublié de ces générations anciennes. Donc, je trouve ça bien qu'on en parle effectivement. Et tu as raison, on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. On arrive à avoir plus de recul. On a des études maintenant qui étudient le cerveau de l'enfant. Donc, on a une plus grande connaissance. Et servons-nous-en justement de cette connaissance pour que enfants et parents soient heureux.

  • Speaker #2

    Oui, et je pense qu'on va dans le bon sens, mais il faut quand même qu'on soit hyper vigilants, parce que qui dit enfants qui veulent comprendre, dit aussi enfants qui comprennent de plus en plus de choses. Et les derniers rapports sur la petite enfance montrent que les enfants ont vraiment des soucis d'anxiété, ont vraiment des problèmes qu'on voit à l'école. Et pour mettre un peu l'épi dans le plat, accentuer les sujets de français et de maths en maternelle, c'est un non-sens quand on a des enfants qui ne vont pas bien au niveau de la santé totale. C'est un peu comme si je te disais que je te payais une formation Excel Delphine alors que tu es en burn-out. En fait, on s'en fout d'Excel là tout de suite. Il faut que tu ailles bien avant de te mettre dans ces sujets-là. Du coup, la question se pose de quelles sont les priorités de nos gouvernements respectifs qui se succèdent et qui se ressemblent malheureusement. Mais il y a quand même des enjeux et nos enfants vont s'ouvrir de plus en plus au niveau du sens. Donc, il va falloir les... les nourrir mais comme il faut.

  • Speaker #1

    Et effectivement, en allant dans le sens de ce que tu nous dis, on parle de plus en plus de l'importance de l'attachement, on parle de plus en plus du bonheur de l'enfant, on parle de plus en plus de le préserver aussi de certains sujets auxquels il est confronté, tu le disais tout à l'heure, et qui génèrent de l'anxiété. Les tout-petits ont vraiment besoin de nous. Aujourd'hui, ce concept... Finalement, ça transforme complètement la vision qu'on a du rôle de parent et finalement ça impacte l'entreprise. Tu l'as dit tout à l'heure, ça impacte l'entreprise au niveau de la condition des parents, de leurs contraintes, de leur quotidien, mais aussi de l'état mental des parents puisque les parents aussi ayant de plus en plus de connaissances, ça va générer de plus en plus de questionnements et le questionnement génère le doute. et le doute peut générer de l'anxiété. Donc finalement, dans tout cet écosystème, les entreprises, qu'est-ce qu'elles peuvent faire pour aller encore plus loin, pas seulement être dans effectivement la compréhension des contraintes de créer des services ou des dispositifs qui permettent d'accompagner les salariés parents. Est-ce que tu vois autre chose dans le rôle des entreprises envers les salariés parents ? Un rôle un peu plus social, sociétal peut-être ?

  • Speaker #2

    Je trouve que déjà de parler de ce sujet au sein de l'entreprise, c'est déjà un bon début. Que ce ne soit plus un sujet tabou, parce que même s'il y a des entreprises qui avancent, et j'ai plein d'exemples, je travaille beaucoup avec Laboratoire Expansion, je travaille beaucoup récemment avec Popote, il y a des entreprises qui avancent. Le problème c'est qu'il y a encore des entreprises où quand le papa veut prendre son congé paternité, on lui dit en fait non c'est pas possible. Alors que c'est la loi, alors qu'il a le droit de le faire et alors qu'on connaît maintenant tous les impacts que ce soit sur l'enfant ou sur la mère d'avoir le Ausha qui est présent. Du coup je pense que déjà en parler. Deuxièmement on peut évoquer aussi les rôles modèles. En fait c'est pas parce qu'on est au Codire qu'on peut pas s'absenter pendant un, deux ou trois mois. Il peut y avoir des gens qui prennent le relais, on peut s'organiser au sein de l'équipe. Il y a peut-être des projets qui peuvent être mis en pause. Bref, il y a toujours moyen de s'organiser. Et je pars quand même du principe que personne n'est irremplaçable. Et que si une boîte s'arrête de tourner parce qu'il manque quelqu'un à codir, c'est quand même qu'il y a un souci dans la boîte. Parce qu'en fait, cette personne, elle pourrait très bien mourir demain. Et il faudrait que ça continue de tourner. Donc voilà, pour moi, personne n'est irremplaçable. Même si c'est un peu dur de le dire comme ça. C'est quand même la triste réalité. Et le troisième point, c'est qu'on a beau avoir... des RH plutôt engagés, c'est ce que je vois quasiment quotidiennement, potentiellement des codires qui sont assez convaincus qu'il faut y aller. Si en face, vous avez des managers, alors je ne vais pas parler de management toxique, mais qui ne comprennent pas, ou qui sont comme cette femme dont on parlait tout à l'heure, « Ah ben en fait, moi j'ai réussi, tu dois y arriver. » Ou « Moi, j'ai eu des enfants il y a très longtemps et ce n'était pas mon modèle éducatif. » Ou « Moi, je n'ai pas d'enfants et c'est trop loin de moi, je ne comprends pas que ce sont tes contraintes. » Forcément, en frontal par rapport aux collaborateurs, même si au-dessus… Dans les instances au-dessus, tout est OK, on a l'impression que tout est ouvert. En fait, si le frontal avec le collaborateur est mauvais, ce n'est pas OK. D'où l'intérêt de travailler toutes les strates de l'entreprise et aussi d'accompagner les managers parce que la parentalité a évolué. Et en fonction de qui on a en face de nous comme manager, il faut qu'ils puissent comprendre que les enjeux aujourd'hui, c'est ceux-là, ceux des parents. Et qu'il y a des enjeux à la reprise du travail, il y a des enjeux à l'entrée à l'école, il y a des enjeux à l'entrée au CP. et des enjeux à l'entrée au collège, et des enjeux à l'adolescence, et que ça ne s'arrête pas, en fait. Ce n'est pas juste de zéro à trois ans. Il y a des enjeux autour de la PMA, parce qu'il y a, je crois que c'est plus de 100 000 naissances par PMA, donc avec toutes les PMA qui n'aboutissent pas, vous imaginez le nombre que ça donne. Bref, tout ça, c'est des sujets où les managers, ils ont besoin d'être accompagnés, parce qu'à moins de creuser tout seul sur Google, ils ne vont pas y arriver tout seuls. Donc, c'est aussi aux entreprises de saisir de ce point-là, je pense.

  • Speaker #1

    J'ai lu des commentaires... Récemment assez acerbes qui m'ont un petit peu surprise pour tout dire sur un sujet qu'on n'aborde pas souvent en entreprise qui est la congélation des ovocytes puisque c'est aussi un sujet de la parentalité, tout ce qui est préconception c'est aussi de la parentalité et des DRH qui dans les commentaires disaient ouais mais moi j'ai pas envie d'avoir ces discussions avec mes salariés, j'ai pas envie de connaître leur cycle, c'est trop intime, ça me regarde pas. Et j'étais un peu surprise parce que finalement, comme tu le disais au début de notre échange, en fait, il ne s'agit pas de tout dévoiler ou le curseur de le mettre forcément à l'extrême de nous-mêmes. Il s'agit juste de proposer des solutions pour faciliter la vie des personnes qui veulent s'en saisir.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Surtout qu'on a quand même... On peut dire oui, alors dans notre culture, où on a l'avantage d'avoir beaucoup de cadres, donc en fait, ils sont flex et ils peuvent un peu organiser. Et encore, tout le monde n'est pas cadre, donc ça ne concerne encore qu'une petite partie de la population. Mais quand on a trop de choses qui sont implicites dans la culture de l'entreprise, c'est OK que tu puisses prendre deux heures pour gérer ton fils qui est malade. C'est OK que tu puisses... En fait, il y a ceux qui vont s'en saisir, et très bien, qui vont pouvoir l'utiliser et qui vont jongler. Et puis, il y a ceux qui ne vont pas oser. Il y a tous ceux qui n'osent pas partir un peu plus tôt quand ils ont un problème, tous ceux qui n'osent pas aller à leur rendez-vous PMA alors qu'ils ont le droit. Et il y a plein de gens comme ça, qui n'osent pas sortir par la grande porte à 17h parce que c'est comme ça et qu'ils doivent aller chercher leur enfant. Et en fait, le fait que tout soit implicite dans certaines boîtes et qu'il n'y ait pas un guide formel, des règles formelles. Alors oui, les règles, on peut toujours les négocier. Et il y a toujours du cas par cas. Évidemment, si vous êtes enceinte de 4 mois avec des contractions, le sujet du télétravail qui arrive à 6 mois, il est un peu tard. Il faut peut-être le revoir. On est d'accord. Le fait de poser quand même un cadre et d'avoir quand même des choses qui sont écrites, ça permet qu'il y ait beaucoup moins d'inégalités entre les collaborateurs. Et là, je ne parle même pas de femmes-hommes, je parle juste de gens qui n'ont pas tous le même tempérament et qui, du coup, ont besoin d'avoir un peu des guidelines pour se protéger. Ce n'est pas le terme approprié, mais en tout cas pour avoir une possibilité de soutien, comme tu disais, si c'est une PMA, une congélation, une vasectomie, que sais-je en fait. Il n'y a pas de... Il n'y a pas de sujets qui sont pour moi plus intimes que d'autres. On n'est pas obligé forcément de tout étaler, comme on disait, mais... Pour moi, il faut tout prendre en compte. C'est comme quand on est aidant, c'est pareil. Tout le monde n'a pas besoin de savoir que votre mère est en train de mourir d'un cancer. Mais pourtant, si vous vivez ça, vous ne pouvez pas être au meilleur de vous-même au travail. Donc, il y a des choses qui doivent être là pour vous protéger, sans forcément que vous ayez à étaler votre vie, mais qui vous soutiennent, en tout cas dans ce moment, et qui est évident pour personne.

  • Speaker #1

    Et justement, en termes d'exemples concrets de politique parentalité qui ont vraiment un impact positif, Toi, qu'est-ce que tu accompagnes comme situation ? Qu'est-ce que tu recommandes ? Qu'est-ce qui est pertinent pour toi ?

  • Speaker #2

    Je pourrais en parler pendant cinq heures, donc ça va en va de court. Je trouve que déjà, on peut parler du lien. On anime tout simplement des ateliers. Récemment, un atelier sur les ados. Je me suis retrouvée avec des gens de la même entreprise, potentiellement même du même bâtiment, qui se sont rendus compte qu'ils avaient les mêmes problématiques avec leurs enfants qui avaient un ou deux ans de carrière. Et du coup, bah, ah, mais toi aussi, Sonia, t'as cette galère. Bon, bah, on a déjà eu plein d'idées, là, avec Lucille, de qu'est-ce qu'on pourrait faire. Mais ça te dit, on prend un café, on en discute. Et en fait, c'est juste que oui, on laisse souvent nos problèmes au bas de la porte, même s'ils sont dans notre tête, mais on n'est pas là. La machine à café a forcément, toujours en fonction du tempérament, exposé les galères qu'on a avec nos enfants. Surtout quand ils grandissent. Je pense qu'on en parle peut-être encore un peu moins, parce que la parentalité, normalement, c'est que je suis allée petite. Je ne parle pas de ces ennemis quand elles ont plus grand. Mais le lien, je trouve que ça a créé des liens et quand on connaît mieux les gens, on travaille mieux avec. Globalement, on a beau critiquer ces séminaires de team building, mais quand on connaît mieux les gens sur leur sphère, autre que juste lui, il est comptable et il fait bien sa table Excel, on sait mieux les prendre, on sait mieux discuter. Et du coup, on travaille mieux ensemble. Donc, je pense que la création du lien est vraiment essentielle. Après, j'aime beaucoup l'idée de créer des momentum. Donc avoir des fils rouges au fil de l'année, avoir une roadmap avec des projets, des enjeux, etc. Mais se dire qu'il y a une journée ou une semaine par an où on va vraiment parler de parentalité et où on va redire tout ce qui est en place, on va réexpliquer ce qui se passe, on va réexpliquer pourquoi on le fait et la mesure d'impact. Ça, c'est un peu ce qu'on fait du coup avec BeFamily. L'idée, c'est de comprendre qu'est-ce que font les entreprises, est-ce que ça correspond vraiment aux objectifs des collaborateurs. Parce qu'on peut voir le cas de « Ah, on a ouvert des berceaux en crèche, mais en fait, ce n'est pas ça qu'ils veulent. » Ou « On n'a pas ouvert de berceaux en crèche parce qu'on pensait que ce n'était pas ça qu'ils voulaient, mais en fait, c'est tout ça qu'ils veulent parce que les mamans, elles n'arrivent pas à revenir. » L'idée, c'est vraiment de mettre en rapport qu'est-ce que les entreprises ont fait, quel est l'impact en face, et du coup, est-ce qu'on est dans le bon sens ? Sans vouloir toujours en faire forcément plus, mais essayer de le faire mieux, en fait. On a, par exemple, ces sujets de « Ah, nous, on veut recruter. » On a un sujet en ce moment, on n'arrive pas à recruter, mais sur les berçons crèches, on a mis une condition d'ancienneté. Ben ouais, mais en fait, si tu veux recruter et qu'il faut 5 ans pour avoir son berceau, ben ça ne va pas aider.

  • Speaker #1

    Oui, il en manque un peu de pertinence,

  • Speaker #2

    effectivement. Il y a peut-être parfois des petites choses qui ne coûtent pas des millions, mais qui peuvent avoir un impact important sur les objectifs qu'on a à long terme au niveau de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, il faut que la politique parentalité aussi réponde à un besoin d'enjeu RH.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est important de le connaître et de se dire quels sont mes enjeux. Est-ce que j'ai un fort turnover ? Est-ce que là, j'ai un enjeu de croissance et que je vais devoir recruter ? Est-ce que j'ai des mamans qui ne reviennent pas au boulot parce que justement, on n'a pas de place en crèche et qu'elles n'ont pas de moyens de garde ? Bref, que sais-je.

  • Speaker #1

    Complètement. Et du coup, quelles sont les répercussions de ces politiques de parentalité sur les salariés ?

  • Speaker #2

    Globalement, je n'ai pas les… Les sources exactes, on pourra les transmettre par ailleurs, mais le bien-être est amélioré, la productivité est améliorée, on diminue d'au moins 25% les absences et les maladies. Globalement, on a tout à y gagner, et comme je disais, on calcule beaucoup qu'est-ce que ça nous coûte de faire ça, mais on calcule rarement qu'est-ce que ça nous coûte de ne pas le faire.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a un vrai ROI en fait dans ces dispositifs.

  • Speaker #2

    On parle souvent de ce ROI à 8% qui a été évoqué par les entreprises suisses, notamment Nestlé. 8% de ROI sur tous les enjeux de la parentalité. Et encore, je pense qu'on pourrait aller encore plus loin si on favorisait l'impact. Justement, on mettait en face des besoins de l'entreprise, des actions de l'entreprise, les besoins des collaborateurs et qu'on essayait de maximiser tout ça.

  • Speaker #1

    Et souvent, ce qui revient dans les discussions avec les entreprises qui sont un peu réticentes à aller sur ces sujets-là, c'est ce frein... qu'on a l'impression que ces mesures vont exclure ou désavantager les non-parents. Comment est-ce qu'on peut rassurer que finalement ça va ? évidemment inclure tous les salariés parce que ce sera une politique globale de parentalité. Même les non-parents vont avoir des effets bénéfiques de ces dispositifs.

  • Speaker #2

    Alors moi j'aime bien aussi jongler entre le mot politique parentalité et politique familiale parce que du coup on élargit un peu le côté parents slash famille.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on peut être aussi les enfants de quelqu'un même si on n'est pas les parents de quelqu'un.

  • Speaker #2

    Et je pense, alors si je reste sur ce sujet, du coup une politique familiale, slash une politique parentalité va permettre à tout le monde de pouvoir faire quelque chose à côté. Et comme tu disais, bah m'occuper de mes enfants si j'en ai, et puis que j'en ai ou quand j'en ai pas, potentiellement m'occuper de mes parents. Ou alors m'engager dans des sujets associatifs, ou alors faire du sport, ou alors aller me promener en forêt. Et en fait, il faut quand même, enfin on est pas, pour moi on est un peu... un peu comme un camembert, et en fait on doit nourrir chaque partie de ce camembert. Si j'ai que le boulot, il y a fort à parier qu'à un moment donné je tombe mal, en tout cas. Du coup, chacun a son curseur, et certains ont sûrement un camembert beaucoup plus gros au niveau du boulot, et un peu plus petit au niveau du sport, mais en tout cas je pense qu'il faut nourrir toutes ces parts de camembert. Désolée pour cette image qui m'est venue. Mais je pense que c'est vraiment essentiel, et il faut quand même savoir que 80% des salariés en moyenne son parent. Donc bon, on ne parle pas non plus à une minorité de gens, on est quand même déjà sur une communauté. Et souvent, quand on travaille les sujets de politique parentale, politique familiale, on inclut les aidants. Et on sera plus de 1 sur 4 en 2025 ou 2030 à être aidant. Donc ça aussi, ça devrait concerner du monde. On ne va pas aller en s'améliorant. Donc je pense que globalement, on a tous à y gagner, à avoir une vie en dehors de notre travail. Parce que... pour en avoir parlé avec des responsables marketing, notamment dans des grandes boîtes, qui m'ont dit, en fait, parfois, je ne bosse pas, je suis dans ma douche ou en train de conduire, et c'est là que j'ai des superbes idées pour la presse que je suis en train de faire. Donc, en fait, si j'ai des choses qui viennent me nourrir à côté, je sais que parfois, je bloque sur un truc, je vais faire un tour en vélo, je reviens, et j'ai trouvé mon idée. Alors, on pourrait dire, purée, elle a fait une pause de 20 minutes ou d'une demi-heure dans la journée. Ouais, mais en fait, après, j'ai envoyé et j'ai réussi à trouver ma solution. Ou même une sieste, en fait. se poser 20 minutes, on pourrait dire que c'est du temps perdu. Mais en fait, si après je suis beaucoup mieux, c'est du temps gagné. Donc, je pense qu'il y a des petits sujets à faire entendre comme ça aux directions.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Merci beaucoup, Lucille. J'ai une dernière question pour toi, une question plus personnelle. Si tu devais donner un unique conseil à la toi qui n'a pas encore d'enfant, avant d'avoir des enfants, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    J'étais... tellement pas la même personne que la vidéo je dirais ne juge pas les enfants qui se roulent par terre à la caisse clairement j'ai été de celles qui soufflent qui râlent, qui disent mais c'est pas possible, ils ne savent pas tenir la gosse et les miens me se sont bien vengées du coup, je pense que le karma m'a rattrapée et tout particulièrement ma fille se venge même, je vais le mettre au présent je ne vais plus faire les courses avec mes enfants clairement je pense qu'ils ont dû aller 4 fois dans leur vie parce que c'est pas possible voilà je dirais ça et je dirais indulgence parce qu'en fait on fait tous comme on peut et en fait j'ai un peu plus de mal avec la violence quand même, beaucoup de mal même mais globalement on fait tous comme on peut.

  • Speaker #1

    Ok Lucille merci beaucoup, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut t'adresser nos remerciements pour cet épisode et si on veut faire appel à tes services pour son entreprise

  • Speaker #2

    Lucie Loitrain, sur Instagram ou sur LinkedIn, ou alors sur juners.fr J-U-N-E-R-S.fr

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Lucie, on te dit à très bientôt Merci Delphine,

  • Speaker #2

    à très vite Au revoir

  • Speaker #1

    Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode,

  • Speaker #0

    au revoir

Description

Dans cet épisode, j'accueille Lucille Wattraint, fondatrice Juners, spécialiste de la parentalité en entreprise.


Pour certains, la parentalité est un sujet intime qui n'a rien à faire dans le monde professionnel. Pourtant, quand on est parent, tout ce qui touche nos enfants nous impacte dans chaque facette de notre vie, jusqu'au monde du travail.


La frontière entre vie pro et vie perso est de plus en plus floue et touche de nombreux aspects, notamment la santé mentale. Avec Lucille, nous avons discuté de :

  • En quoi la sphère professionnelle a-t-elle des répercussions sur la sphère professionnelle ?

  • Combien ça coûte aux entreprises de ne pas traiter ces sujets ?

  • Que peuvent faire les entreprises pour accompagner les salariés ?


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique : Titre: Gaia / Auteur: Nova Noma / Source: https://soundcloud.com/nova-noma / Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bienvenue sur Carrière de parent, le podcast qui décomplexe la parentalité dans le monde de l'entreprise. Je suis Delphine et j'accompagne au quotidien les services de ressources humaines et les dirigeants dans la réussite de leurs projets parentalité pour leurs salariés. Dans chaque épisode, nous explorerons comment profiter au mieux de votre vie familiale et de votre vie professionnelle. Nous verrons ensemble toutes les solutions qui s'offrent à vous pour faciliter votre quotidien et vous permettre d'atteindre vos objectifs pros et persos. Pour cela, un jeudi par mois. Je vais partager avec vous des astuces et bonnes pratiques et vous présenter des personnalités ou parcours inspirants. Mais avant toute chose, mettez le podcast dans vos favoris pour ne rater aucun épisode. Je vous souhaite une belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode de Carrière de Parent. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Lucille Wattrin qui est fondatrice de Juners. Bonjour Lucille !

  • Speaker #2

    Bonjour Elphine !

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, je vais te demander dans un premier temps de te présenter.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, merci Delphine pour ce moment partagé ensemble et avec vous tous les auditeurs. Je m'appelle Lucille, j'ai 34 ans, je suis maman de deux enfants, Noane qui a 6 ans et Marie-Lou qui a bientôt 4 ans. J'ai fondé Juners il y a un peu plus de deux ans pour accompagner les sujets de parentalité et d'égalité femmes-hommes au sein des entreprises.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, on va parler d'un sujet qui nous touche tous en tant que parents, parce que est-ce que la parentalité c'est un sujet pro ou pas finalement ? Ou est-ce que ça n'est qu'un sujet perso ?

  • Speaker #2

    Vaste question. Je ne sais pas si la réponse est universelle ou s'il n'y a qu'une seule bonne réponse. La mienne en tout cas, et je pense que je ne suis pas la seule à dire ça, c'est que la vie au sens large, on ne peut pas vraiment dissocier le pro du perso. Si je prends quelques exemples, c'est notre enfant est malade et je crois qu'on est concernés aujourd'hui tous les deux. Ça vient s'insérer dans notre vie pro, qu'on le veuille ou non. et si ça va pas au boulot, ça vient aussi s'insérer dans nos vies perso puisqu'on va ramener nos ennuis, nos tracas dans notre sac et ça va pas s'arrêter au pas de la porte. Du coup, je pense qu'on a juste la vie au final et que du coup, tout est entremêlé, d'où l'intérêt de travailler le sujet de la parentalité en entreprise et de prendre en compte toutes les facettes de vie des personnes. Et je trouve que quand on prend un peu de recul sur ça, c'est aussi se dire que les gens ont une vie en dehors du boulot, en fait, que ce soit les enfants ou autre chose au final.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, aujourd'hui, la frontière entre vie perso et vie pro devient de plus en plus floue et surtout tous ces nouveaux enjeux qui sont liés à la parentalité. Pourquoi, d'après toi, est-ce que c'est crucial aujourd'hui qu'on considère la parentalité comme un sujet professionnel plutôt que strictement... personnelles ?

  • Speaker #2

    Alors pour moi, il n'y a pas de sujet comme tu disais, strictement personnel. Alors on a évidemment le droit de mettre le curseur où on veut et de ne pas parler par exemple de son parcours PMA ou des soucis qu'on a avec ses enfants, libre chacun. Mais par contre, je pense qu'il y a un gros enjeu des entreprises à accompagner les collaborateurs dans les sujets de parentalité puisque si on arrive justement, on parlait du sac à dos, pour prendre cette métaphore, si j'arrive avec mon sac à dos, avec mon ado qui galère sur Parcoursup, mon enfant qui est malade, mon enfant qui a des problèmes ORL, bref, que sais-je, ou mon enfant qui a déconné sur les écrans le week-end dernier. Et si je ne suis pas du tout accompagnée, comprise, ou si je suis en plein parcours PMA et qu'on ne m'accorde pas mes rendez-vous, etc., forcément, je ne vais pas être comme je devrais être au travail. Je ne vais pas être productive comme il faut. Je vais potentiellement être plus absente. Je vais potentiellement être plus désengagée. Et tout ça, ça coûte cher aux entreprises. Du coup, il y a tout un... intérêt tout d'abord économique si on prend le sujet phare préféré des entreprises, c'est-à-dire en fait ça vous coûte de l'argent de ne pas faire. Donc il est intéressant de voir ces investissements sur les sujets de parentalité pas que comme des coûts, parce que oui je pourrais aligner le coût des berceaux en crèche, le coût des ateliers, le coût des conférences et dire oh là là ça me coûte allez x milliers d'euros par an, mais en fait si je ne fais pas combien ça me coûte. Et donc je trouve ça assez intéressant de le voir sur ce prisme-là, de dire que ça coûte de l'argent à l'entreprise d'avoir des collaborateurs qui ne sont pas fidèles, parce qu'ils ne sont pas bien dans leur boîte, qui sont désengagés, qui font des burn-out, qui sont absents, il faut recruter plus souvent, etc. Donc tout ça c'est montré, par exemple un burn-out ça coûte plus de 77 000 euros à une boîte, et on sait que le burn-out parental il y en a beaucoup. Donc d'où l'intérêt pour moi de ne pas scinder les deux, et de proposer des solutions aux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Parce que... On voit de plus en plus une évolution des priorités parentales. Aujourd'hui, les parents n'hésitent plus à dire qu'ils mettent leurs enfants au centre de toutes leurs priorités. On peut évoquer le fait de passer de la réussite sociale, sociétale dans les entreprises un petit peu à l'ancienne, au bonheur qu'on veut aujourd'hui, à l'épanouissement des enfants, à voir nos enfants heureux et à être auprès d'eux. Comment est-ce que toi tu vois que ces attentes elles influencent très concrètement les besoins des parents au sein même de l'entreprise ?

  • Speaker #2

    Alors on le voit de plusieurs façons et j'étais une petite anecdote tout à l'heure sur une vidéo d'Anna Roy et qui disait en fait quand on devient, elle parlait tout particulièrement des mères, quand on devient mère on devient une wonder woman, on gère mille vies, on gère mille casquettes, on a une charge mentale de dingue et qu'on est ou non un Ausha globalement on a quand même une charge assez énorme. Et il y avait un commentaire d'une dame, je pense d'un certain âge, qui disait « moi j'ai eu mes enfants dans les années 60-70, j'en avais trois, je travaillais 45 heures par semaine, et en gros je me plaignais pas » . Et en fait, je pense qu'on a, grâce aux réseaux sociaux, on peut leur vouer certains points négatifs, mais en tout cas il y a eu ce point positif, c'est-à-dire qu'on a libéré la parole sur des choses qu'on taisait avant. Et oui, c'est compliqué d'avoir des enfants. Oui, c'est un vrai... Il faut jongler entre toutes ces vies, comme on a des enfants malades, donc il faut gérer, il faut continuer à travailler parce qu'on n'a pas forcément le choix de s'arrêter à chaque fois. Et du coup, je trouve que la frontière s'est amincie, et je trouve que la pandémie qu'on a connue il y a quelques années est venue aussi renforcer ça. Et ça montre qu'avant, on dissociait nos vies, et en gros, c'était marche ou crève, en fait. Et les femmes n'avaient pas vraiment le choix, elles avançaient, elles se taisaient. Aujourd'hui, on a libéré la parole sur plein de choses et je pense que ce n'est pas dommage, vu ce qu'on voit avec toutes les violences sexuelles et sexistes. Mais du coup, ça laisse plus de place à dire que c'est compliqué et que c'est OK que ce soit compliqué. Donc oui, les attentes des parents sont différentes et on le voit aujourd'hui avec tous ces parents et tous ces bouquins qui sortent sur les enfants. Les adultes d'aujourd'hui ont envie de comprendre et les enfants de demain ont encore plus envie de comprendre ce qui se passe. Donc en fait, je pense qu'on va vraiment vers... toujours plus de sens, toujours plus de contenu, toujours plus de je veux comprendre le monde, je veux comprendre le cerveau de mon enfant pour savoir ce qui se passe dans sa tête. Bref, je pense que pour moi, on va dans le bon sens. Ça continue.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on peut se poser la question aussi de cette personne dont tu parles et qui a rédigé ce commentaire. Oui, ok, elle ne se plaignait pas, mais est-ce que ses enfants étaient heureux ? Est-ce que leur relation avec leur mère a été bonne ? Est-ce qu'elle a évolué dans le bon sens ? Est-ce qu'il y a eu de la souffrance chez ces enfants ? Je pense que c'est un petit peu le grand oublié de ces générations anciennes. Donc, je trouve ça bien qu'on en parle effectivement. Et tu as raison, on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. On arrive à avoir plus de recul. On a des études maintenant qui étudient le cerveau de l'enfant. Donc, on a une plus grande connaissance. Et servons-nous-en justement de cette connaissance pour que enfants et parents soient heureux.

  • Speaker #2

    Oui, et je pense qu'on va dans le bon sens, mais il faut quand même qu'on soit hyper vigilants, parce que qui dit enfants qui veulent comprendre, dit aussi enfants qui comprennent de plus en plus de choses. Et les derniers rapports sur la petite enfance montrent que les enfants ont vraiment des soucis d'anxiété, ont vraiment des problèmes qu'on voit à l'école. Et pour mettre un peu l'épi dans le plat, accentuer les sujets de français et de maths en maternelle, c'est un non-sens quand on a des enfants qui ne vont pas bien au niveau de la santé totale. C'est un peu comme si je te disais que je te payais une formation Excel Delphine alors que tu es en burn-out. En fait, on s'en fout d'Excel là tout de suite. Il faut que tu ailles bien avant de te mettre dans ces sujets-là. Du coup, la question se pose de quelles sont les priorités de nos gouvernements respectifs qui se succèdent et qui se ressemblent malheureusement. Mais il y a quand même des enjeux et nos enfants vont s'ouvrir de plus en plus au niveau du sens. Donc, il va falloir les... les nourrir mais comme il faut.

  • Speaker #1

    Et effectivement, en allant dans le sens de ce que tu nous dis, on parle de plus en plus de l'importance de l'attachement, on parle de plus en plus du bonheur de l'enfant, on parle de plus en plus de le préserver aussi de certains sujets auxquels il est confronté, tu le disais tout à l'heure, et qui génèrent de l'anxiété. Les tout-petits ont vraiment besoin de nous. Aujourd'hui, ce concept... Finalement, ça transforme complètement la vision qu'on a du rôle de parent et finalement ça impacte l'entreprise. Tu l'as dit tout à l'heure, ça impacte l'entreprise au niveau de la condition des parents, de leurs contraintes, de leur quotidien, mais aussi de l'état mental des parents puisque les parents aussi ayant de plus en plus de connaissances, ça va générer de plus en plus de questionnements et le questionnement génère le doute. et le doute peut générer de l'anxiété. Donc finalement, dans tout cet écosystème, les entreprises, qu'est-ce qu'elles peuvent faire pour aller encore plus loin, pas seulement être dans effectivement la compréhension des contraintes de créer des services ou des dispositifs qui permettent d'accompagner les salariés parents. Est-ce que tu vois autre chose dans le rôle des entreprises envers les salariés parents ? Un rôle un peu plus social, sociétal peut-être ?

  • Speaker #2

    Je trouve que déjà de parler de ce sujet au sein de l'entreprise, c'est déjà un bon début. Que ce ne soit plus un sujet tabou, parce que même s'il y a des entreprises qui avancent, et j'ai plein d'exemples, je travaille beaucoup avec Laboratoire Expansion, je travaille beaucoup récemment avec Popote, il y a des entreprises qui avancent. Le problème c'est qu'il y a encore des entreprises où quand le papa veut prendre son congé paternité, on lui dit en fait non c'est pas possible. Alors que c'est la loi, alors qu'il a le droit de le faire et alors qu'on connaît maintenant tous les impacts que ce soit sur l'enfant ou sur la mère d'avoir le Ausha qui est présent. Du coup je pense que déjà en parler. Deuxièmement on peut évoquer aussi les rôles modèles. En fait c'est pas parce qu'on est au Codire qu'on peut pas s'absenter pendant un, deux ou trois mois. Il peut y avoir des gens qui prennent le relais, on peut s'organiser au sein de l'équipe. Il y a peut-être des projets qui peuvent être mis en pause. Bref, il y a toujours moyen de s'organiser. Et je pars quand même du principe que personne n'est irremplaçable. Et que si une boîte s'arrête de tourner parce qu'il manque quelqu'un à codir, c'est quand même qu'il y a un souci dans la boîte. Parce qu'en fait, cette personne, elle pourrait très bien mourir demain. Et il faudrait que ça continue de tourner. Donc voilà, pour moi, personne n'est irremplaçable. Même si c'est un peu dur de le dire comme ça. C'est quand même la triste réalité. Et le troisième point, c'est qu'on a beau avoir... des RH plutôt engagés, c'est ce que je vois quasiment quotidiennement, potentiellement des codires qui sont assez convaincus qu'il faut y aller. Si en face, vous avez des managers, alors je ne vais pas parler de management toxique, mais qui ne comprennent pas, ou qui sont comme cette femme dont on parlait tout à l'heure, « Ah ben en fait, moi j'ai réussi, tu dois y arriver. » Ou « Moi, j'ai eu des enfants il y a très longtemps et ce n'était pas mon modèle éducatif. » Ou « Moi, je n'ai pas d'enfants et c'est trop loin de moi, je ne comprends pas que ce sont tes contraintes. » Forcément, en frontal par rapport aux collaborateurs, même si au-dessus… Dans les instances au-dessus, tout est OK, on a l'impression que tout est ouvert. En fait, si le frontal avec le collaborateur est mauvais, ce n'est pas OK. D'où l'intérêt de travailler toutes les strates de l'entreprise et aussi d'accompagner les managers parce que la parentalité a évolué. Et en fonction de qui on a en face de nous comme manager, il faut qu'ils puissent comprendre que les enjeux aujourd'hui, c'est ceux-là, ceux des parents. Et qu'il y a des enjeux à la reprise du travail, il y a des enjeux à l'entrée à l'école, il y a des enjeux à l'entrée au CP. et des enjeux à l'entrée au collège, et des enjeux à l'adolescence, et que ça ne s'arrête pas, en fait. Ce n'est pas juste de zéro à trois ans. Il y a des enjeux autour de la PMA, parce qu'il y a, je crois que c'est plus de 100 000 naissances par PMA, donc avec toutes les PMA qui n'aboutissent pas, vous imaginez le nombre que ça donne. Bref, tout ça, c'est des sujets où les managers, ils ont besoin d'être accompagnés, parce qu'à moins de creuser tout seul sur Google, ils ne vont pas y arriver tout seuls. Donc, c'est aussi aux entreprises de saisir de ce point-là, je pense.

  • Speaker #1

    J'ai lu des commentaires... Récemment assez acerbes qui m'ont un petit peu surprise pour tout dire sur un sujet qu'on n'aborde pas souvent en entreprise qui est la congélation des ovocytes puisque c'est aussi un sujet de la parentalité, tout ce qui est préconception c'est aussi de la parentalité et des DRH qui dans les commentaires disaient ouais mais moi j'ai pas envie d'avoir ces discussions avec mes salariés, j'ai pas envie de connaître leur cycle, c'est trop intime, ça me regarde pas. Et j'étais un peu surprise parce que finalement, comme tu le disais au début de notre échange, en fait, il ne s'agit pas de tout dévoiler ou le curseur de le mettre forcément à l'extrême de nous-mêmes. Il s'agit juste de proposer des solutions pour faciliter la vie des personnes qui veulent s'en saisir.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Surtout qu'on a quand même... On peut dire oui, alors dans notre culture, où on a l'avantage d'avoir beaucoup de cadres, donc en fait, ils sont flex et ils peuvent un peu organiser. Et encore, tout le monde n'est pas cadre, donc ça ne concerne encore qu'une petite partie de la population. Mais quand on a trop de choses qui sont implicites dans la culture de l'entreprise, c'est OK que tu puisses prendre deux heures pour gérer ton fils qui est malade. C'est OK que tu puisses... En fait, il y a ceux qui vont s'en saisir, et très bien, qui vont pouvoir l'utiliser et qui vont jongler. Et puis, il y a ceux qui ne vont pas oser. Il y a tous ceux qui n'osent pas partir un peu plus tôt quand ils ont un problème, tous ceux qui n'osent pas aller à leur rendez-vous PMA alors qu'ils ont le droit. Et il y a plein de gens comme ça, qui n'osent pas sortir par la grande porte à 17h parce que c'est comme ça et qu'ils doivent aller chercher leur enfant. Et en fait, le fait que tout soit implicite dans certaines boîtes et qu'il n'y ait pas un guide formel, des règles formelles. Alors oui, les règles, on peut toujours les négocier. Et il y a toujours du cas par cas. Évidemment, si vous êtes enceinte de 4 mois avec des contractions, le sujet du télétravail qui arrive à 6 mois, il est un peu tard. Il faut peut-être le revoir. On est d'accord. Le fait de poser quand même un cadre et d'avoir quand même des choses qui sont écrites, ça permet qu'il y ait beaucoup moins d'inégalités entre les collaborateurs. Et là, je ne parle même pas de femmes-hommes, je parle juste de gens qui n'ont pas tous le même tempérament et qui, du coup, ont besoin d'avoir un peu des guidelines pour se protéger. Ce n'est pas le terme approprié, mais en tout cas pour avoir une possibilité de soutien, comme tu disais, si c'est une PMA, une congélation, une vasectomie, que sais-je en fait. Il n'y a pas de... Il n'y a pas de sujets qui sont pour moi plus intimes que d'autres. On n'est pas obligé forcément de tout étaler, comme on disait, mais... Pour moi, il faut tout prendre en compte. C'est comme quand on est aidant, c'est pareil. Tout le monde n'a pas besoin de savoir que votre mère est en train de mourir d'un cancer. Mais pourtant, si vous vivez ça, vous ne pouvez pas être au meilleur de vous-même au travail. Donc, il y a des choses qui doivent être là pour vous protéger, sans forcément que vous ayez à étaler votre vie, mais qui vous soutiennent, en tout cas dans ce moment, et qui est évident pour personne.

  • Speaker #1

    Et justement, en termes d'exemples concrets de politique parentalité qui ont vraiment un impact positif, Toi, qu'est-ce que tu accompagnes comme situation ? Qu'est-ce que tu recommandes ? Qu'est-ce qui est pertinent pour toi ?

  • Speaker #2

    Je pourrais en parler pendant cinq heures, donc ça va en va de court. Je trouve que déjà, on peut parler du lien. On anime tout simplement des ateliers. Récemment, un atelier sur les ados. Je me suis retrouvée avec des gens de la même entreprise, potentiellement même du même bâtiment, qui se sont rendus compte qu'ils avaient les mêmes problématiques avec leurs enfants qui avaient un ou deux ans de carrière. Et du coup, bah, ah, mais toi aussi, Sonia, t'as cette galère. Bon, bah, on a déjà eu plein d'idées, là, avec Lucille, de qu'est-ce qu'on pourrait faire. Mais ça te dit, on prend un café, on en discute. Et en fait, c'est juste que oui, on laisse souvent nos problèmes au bas de la porte, même s'ils sont dans notre tête, mais on n'est pas là. La machine à café a forcément, toujours en fonction du tempérament, exposé les galères qu'on a avec nos enfants. Surtout quand ils grandissent. Je pense qu'on en parle peut-être encore un peu moins, parce que la parentalité, normalement, c'est que je suis allée petite. Je ne parle pas de ces ennemis quand elles ont plus grand. Mais le lien, je trouve que ça a créé des liens et quand on connaît mieux les gens, on travaille mieux avec. Globalement, on a beau critiquer ces séminaires de team building, mais quand on connaît mieux les gens sur leur sphère, autre que juste lui, il est comptable et il fait bien sa table Excel, on sait mieux les prendre, on sait mieux discuter. Et du coup, on travaille mieux ensemble. Donc, je pense que la création du lien est vraiment essentielle. Après, j'aime beaucoup l'idée de créer des momentum. Donc avoir des fils rouges au fil de l'année, avoir une roadmap avec des projets, des enjeux, etc. Mais se dire qu'il y a une journée ou une semaine par an où on va vraiment parler de parentalité et où on va redire tout ce qui est en place, on va réexpliquer ce qui se passe, on va réexpliquer pourquoi on le fait et la mesure d'impact. Ça, c'est un peu ce qu'on fait du coup avec BeFamily. L'idée, c'est de comprendre qu'est-ce que font les entreprises, est-ce que ça correspond vraiment aux objectifs des collaborateurs. Parce qu'on peut voir le cas de « Ah, on a ouvert des berceaux en crèche, mais en fait, ce n'est pas ça qu'ils veulent. » Ou « On n'a pas ouvert de berceaux en crèche parce qu'on pensait que ce n'était pas ça qu'ils voulaient, mais en fait, c'est tout ça qu'ils veulent parce que les mamans, elles n'arrivent pas à revenir. » L'idée, c'est vraiment de mettre en rapport qu'est-ce que les entreprises ont fait, quel est l'impact en face, et du coup, est-ce qu'on est dans le bon sens ? Sans vouloir toujours en faire forcément plus, mais essayer de le faire mieux, en fait. On a, par exemple, ces sujets de « Ah, nous, on veut recruter. » On a un sujet en ce moment, on n'arrive pas à recruter, mais sur les berçons crèches, on a mis une condition d'ancienneté. Ben ouais, mais en fait, si tu veux recruter et qu'il faut 5 ans pour avoir son berceau, ben ça ne va pas aider.

  • Speaker #1

    Oui, il en manque un peu de pertinence,

  • Speaker #2

    effectivement. Il y a peut-être parfois des petites choses qui ne coûtent pas des millions, mais qui peuvent avoir un impact important sur les objectifs qu'on a à long terme au niveau de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, il faut que la politique parentalité aussi réponde à un besoin d'enjeu RH.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est important de le connaître et de se dire quels sont mes enjeux. Est-ce que j'ai un fort turnover ? Est-ce que là, j'ai un enjeu de croissance et que je vais devoir recruter ? Est-ce que j'ai des mamans qui ne reviennent pas au boulot parce que justement, on n'a pas de place en crèche et qu'elles n'ont pas de moyens de garde ? Bref, que sais-je.

  • Speaker #1

    Complètement. Et du coup, quelles sont les répercussions de ces politiques de parentalité sur les salariés ?

  • Speaker #2

    Globalement, je n'ai pas les… Les sources exactes, on pourra les transmettre par ailleurs, mais le bien-être est amélioré, la productivité est améliorée, on diminue d'au moins 25% les absences et les maladies. Globalement, on a tout à y gagner, et comme je disais, on calcule beaucoup qu'est-ce que ça nous coûte de faire ça, mais on calcule rarement qu'est-ce que ça nous coûte de ne pas le faire.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a un vrai ROI en fait dans ces dispositifs.

  • Speaker #2

    On parle souvent de ce ROI à 8% qui a été évoqué par les entreprises suisses, notamment Nestlé. 8% de ROI sur tous les enjeux de la parentalité. Et encore, je pense qu'on pourrait aller encore plus loin si on favorisait l'impact. Justement, on mettait en face des besoins de l'entreprise, des actions de l'entreprise, les besoins des collaborateurs et qu'on essayait de maximiser tout ça.

  • Speaker #1

    Et souvent, ce qui revient dans les discussions avec les entreprises qui sont un peu réticentes à aller sur ces sujets-là, c'est ce frein... qu'on a l'impression que ces mesures vont exclure ou désavantager les non-parents. Comment est-ce qu'on peut rassurer que finalement ça va ? évidemment inclure tous les salariés parce que ce sera une politique globale de parentalité. Même les non-parents vont avoir des effets bénéfiques de ces dispositifs.

  • Speaker #2

    Alors moi j'aime bien aussi jongler entre le mot politique parentalité et politique familiale parce que du coup on élargit un peu le côté parents slash famille.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on peut être aussi les enfants de quelqu'un même si on n'est pas les parents de quelqu'un.

  • Speaker #2

    Et je pense, alors si je reste sur ce sujet, du coup une politique familiale, slash une politique parentalité va permettre à tout le monde de pouvoir faire quelque chose à côté. Et comme tu disais, bah m'occuper de mes enfants si j'en ai, et puis que j'en ai ou quand j'en ai pas, potentiellement m'occuper de mes parents. Ou alors m'engager dans des sujets associatifs, ou alors faire du sport, ou alors aller me promener en forêt. Et en fait, il faut quand même, enfin on est pas, pour moi on est un peu... un peu comme un camembert, et en fait on doit nourrir chaque partie de ce camembert. Si j'ai que le boulot, il y a fort à parier qu'à un moment donné je tombe mal, en tout cas. Du coup, chacun a son curseur, et certains ont sûrement un camembert beaucoup plus gros au niveau du boulot, et un peu plus petit au niveau du sport, mais en tout cas je pense qu'il faut nourrir toutes ces parts de camembert. Désolée pour cette image qui m'est venue. Mais je pense que c'est vraiment essentiel, et il faut quand même savoir que 80% des salariés en moyenne son parent. Donc bon, on ne parle pas non plus à une minorité de gens, on est quand même déjà sur une communauté. Et souvent, quand on travaille les sujets de politique parentale, politique familiale, on inclut les aidants. Et on sera plus de 1 sur 4 en 2025 ou 2030 à être aidant. Donc ça aussi, ça devrait concerner du monde. On ne va pas aller en s'améliorant. Donc je pense que globalement, on a tous à y gagner, à avoir une vie en dehors de notre travail. Parce que... pour en avoir parlé avec des responsables marketing, notamment dans des grandes boîtes, qui m'ont dit, en fait, parfois, je ne bosse pas, je suis dans ma douche ou en train de conduire, et c'est là que j'ai des superbes idées pour la presse que je suis en train de faire. Donc, en fait, si j'ai des choses qui viennent me nourrir à côté, je sais que parfois, je bloque sur un truc, je vais faire un tour en vélo, je reviens, et j'ai trouvé mon idée. Alors, on pourrait dire, purée, elle a fait une pause de 20 minutes ou d'une demi-heure dans la journée. Ouais, mais en fait, après, j'ai envoyé et j'ai réussi à trouver ma solution. Ou même une sieste, en fait. se poser 20 minutes, on pourrait dire que c'est du temps perdu. Mais en fait, si après je suis beaucoup mieux, c'est du temps gagné. Donc, je pense qu'il y a des petits sujets à faire entendre comme ça aux directions.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Merci beaucoup, Lucille. J'ai une dernière question pour toi, une question plus personnelle. Si tu devais donner un unique conseil à la toi qui n'a pas encore d'enfant, avant d'avoir des enfants, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    J'étais... tellement pas la même personne que la vidéo je dirais ne juge pas les enfants qui se roulent par terre à la caisse clairement j'ai été de celles qui soufflent qui râlent, qui disent mais c'est pas possible, ils ne savent pas tenir la gosse et les miens me se sont bien vengées du coup, je pense que le karma m'a rattrapée et tout particulièrement ma fille se venge même, je vais le mettre au présent je ne vais plus faire les courses avec mes enfants clairement je pense qu'ils ont dû aller 4 fois dans leur vie parce que c'est pas possible voilà je dirais ça et je dirais indulgence parce qu'en fait on fait tous comme on peut et en fait j'ai un peu plus de mal avec la violence quand même, beaucoup de mal même mais globalement on fait tous comme on peut.

  • Speaker #1

    Ok Lucille merci beaucoup, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut t'adresser nos remerciements pour cet épisode et si on veut faire appel à tes services pour son entreprise

  • Speaker #2

    Lucie Loitrain, sur Instagram ou sur LinkedIn, ou alors sur juners.fr J-U-N-E-R-S.fr

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Lucie, on te dit à très bientôt Merci Delphine,

  • Speaker #2

    à très vite Au revoir

  • Speaker #1

    Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode,

  • Speaker #0

    au revoir

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Description

Dans cet épisode, j'accueille Lucille Wattraint, fondatrice Juners, spécialiste de la parentalité en entreprise.


Pour certains, la parentalité est un sujet intime qui n'a rien à faire dans le monde professionnel. Pourtant, quand on est parent, tout ce qui touche nos enfants nous impacte dans chaque facette de notre vie, jusqu'au monde du travail.


La frontière entre vie pro et vie perso est de plus en plus floue et touche de nombreux aspects, notamment la santé mentale. Avec Lucille, nous avons discuté de :

  • En quoi la sphère professionnelle a-t-elle des répercussions sur la sphère professionnelle ?

  • Combien ça coûte aux entreprises de ne pas traiter ces sujets ?

  • Que peuvent faire les entreprises pour accompagner les salariés ?


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique : Titre: Gaia / Auteur: Nova Noma / Source: https://soundcloud.com/nova-noma / Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Carrière de parent, le podcast qui décomplexe la parentalité dans le monde de l'entreprise. Je suis Delphine et j'accompagne au quotidien les services de ressources humaines et les dirigeants dans la réussite de leurs projets parentalité pour leurs salariés. Dans chaque épisode, nous explorerons comment profiter au mieux de votre vie familiale et de votre vie professionnelle. Nous verrons ensemble toutes les solutions qui s'offrent à vous pour faciliter votre quotidien et vous permettre d'atteindre vos objectifs pros et persos. Pour cela, un jeudi par mois. Je vais partager avec vous des astuces et bonnes pratiques et vous présenter des personnalités ou parcours inspirants. Mais avant toute chose, mettez le podcast dans vos favoris pour ne rater aucun épisode. Je vous souhaite une belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode de Carrière de Parent. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Lucille Wattrin qui est fondatrice de Juners. Bonjour Lucille !

  • Speaker #2

    Bonjour Elphine !

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, je vais te demander dans un premier temps de te présenter.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, merci Delphine pour ce moment partagé ensemble et avec vous tous les auditeurs. Je m'appelle Lucille, j'ai 34 ans, je suis maman de deux enfants, Noane qui a 6 ans et Marie-Lou qui a bientôt 4 ans. J'ai fondé Juners il y a un peu plus de deux ans pour accompagner les sujets de parentalité et d'égalité femmes-hommes au sein des entreprises.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, on va parler d'un sujet qui nous touche tous en tant que parents, parce que est-ce que la parentalité c'est un sujet pro ou pas finalement ? Ou est-ce que ça n'est qu'un sujet perso ?

  • Speaker #2

    Vaste question. Je ne sais pas si la réponse est universelle ou s'il n'y a qu'une seule bonne réponse. La mienne en tout cas, et je pense que je ne suis pas la seule à dire ça, c'est que la vie au sens large, on ne peut pas vraiment dissocier le pro du perso. Si je prends quelques exemples, c'est notre enfant est malade et je crois qu'on est concernés aujourd'hui tous les deux. Ça vient s'insérer dans notre vie pro, qu'on le veuille ou non. et si ça va pas au boulot, ça vient aussi s'insérer dans nos vies perso puisqu'on va ramener nos ennuis, nos tracas dans notre sac et ça va pas s'arrêter au pas de la porte. Du coup, je pense qu'on a juste la vie au final et que du coup, tout est entremêlé, d'où l'intérêt de travailler le sujet de la parentalité en entreprise et de prendre en compte toutes les facettes de vie des personnes. Et je trouve que quand on prend un peu de recul sur ça, c'est aussi se dire que les gens ont une vie en dehors du boulot, en fait, que ce soit les enfants ou autre chose au final.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, aujourd'hui, la frontière entre vie perso et vie pro devient de plus en plus floue et surtout tous ces nouveaux enjeux qui sont liés à la parentalité. Pourquoi, d'après toi, est-ce que c'est crucial aujourd'hui qu'on considère la parentalité comme un sujet professionnel plutôt que strictement... personnelles ?

  • Speaker #2

    Alors pour moi, il n'y a pas de sujet comme tu disais, strictement personnel. Alors on a évidemment le droit de mettre le curseur où on veut et de ne pas parler par exemple de son parcours PMA ou des soucis qu'on a avec ses enfants, libre chacun. Mais par contre, je pense qu'il y a un gros enjeu des entreprises à accompagner les collaborateurs dans les sujets de parentalité puisque si on arrive justement, on parlait du sac à dos, pour prendre cette métaphore, si j'arrive avec mon sac à dos, avec mon ado qui galère sur Parcoursup, mon enfant qui est malade, mon enfant qui a des problèmes ORL, bref, que sais-je, ou mon enfant qui a déconné sur les écrans le week-end dernier. Et si je ne suis pas du tout accompagnée, comprise, ou si je suis en plein parcours PMA et qu'on ne m'accorde pas mes rendez-vous, etc., forcément, je ne vais pas être comme je devrais être au travail. Je ne vais pas être productive comme il faut. Je vais potentiellement être plus absente. Je vais potentiellement être plus désengagée. Et tout ça, ça coûte cher aux entreprises. Du coup, il y a tout un... intérêt tout d'abord économique si on prend le sujet phare préféré des entreprises, c'est-à-dire en fait ça vous coûte de l'argent de ne pas faire. Donc il est intéressant de voir ces investissements sur les sujets de parentalité pas que comme des coûts, parce que oui je pourrais aligner le coût des berceaux en crèche, le coût des ateliers, le coût des conférences et dire oh là là ça me coûte allez x milliers d'euros par an, mais en fait si je ne fais pas combien ça me coûte. Et donc je trouve ça assez intéressant de le voir sur ce prisme-là, de dire que ça coûte de l'argent à l'entreprise d'avoir des collaborateurs qui ne sont pas fidèles, parce qu'ils ne sont pas bien dans leur boîte, qui sont désengagés, qui font des burn-out, qui sont absents, il faut recruter plus souvent, etc. Donc tout ça c'est montré, par exemple un burn-out ça coûte plus de 77 000 euros à une boîte, et on sait que le burn-out parental il y en a beaucoup. Donc d'où l'intérêt pour moi de ne pas scinder les deux, et de proposer des solutions aux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Parce que... On voit de plus en plus une évolution des priorités parentales. Aujourd'hui, les parents n'hésitent plus à dire qu'ils mettent leurs enfants au centre de toutes leurs priorités. On peut évoquer le fait de passer de la réussite sociale, sociétale dans les entreprises un petit peu à l'ancienne, au bonheur qu'on veut aujourd'hui, à l'épanouissement des enfants, à voir nos enfants heureux et à être auprès d'eux. Comment est-ce que toi tu vois que ces attentes elles influencent très concrètement les besoins des parents au sein même de l'entreprise ?

  • Speaker #2

    Alors on le voit de plusieurs façons et j'étais une petite anecdote tout à l'heure sur une vidéo d'Anna Roy et qui disait en fait quand on devient, elle parlait tout particulièrement des mères, quand on devient mère on devient une wonder woman, on gère mille vies, on gère mille casquettes, on a une charge mentale de dingue et qu'on est ou non un Ausha globalement on a quand même une charge assez énorme. Et il y avait un commentaire d'une dame, je pense d'un certain âge, qui disait « moi j'ai eu mes enfants dans les années 60-70, j'en avais trois, je travaillais 45 heures par semaine, et en gros je me plaignais pas » . Et en fait, je pense qu'on a, grâce aux réseaux sociaux, on peut leur vouer certains points négatifs, mais en tout cas il y a eu ce point positif, c'est-à-dire qu'on a libéré la parole sur des choses qu'on taisait avant. Et oui, c'est compliqué d'avoir des enfants. Oui, c'est un vrai... Il faut jongler entre toutes ces vies, comme on a des enfants malades, donc il faut gérer, il faut continuer à travailler parce qu'on n'a pas forcément le choix de s'arrêter à chaque fois. Et du coup, je trouve que la frontière s'est amincie, et je trouve que la pandémie qu'on a connue il y a quelques années est venue aussi renforcer ça. Et ça montre qu'avant, on dissociait nos vies, et en gros, c'était marche ou crève, en fait. Et les femmes n'avaient pas vraiment le choix, elles avançaient, elles se taisaient. Aujourd'hui, on a libéré la parole sur plein de choses et je pense que ce n'est pas dommage, vu ce qu'on voit avec toutes les violences sexuelles et sexistes. Mais du coup, ça laisse plus de place à dire que c'est compliqué et que c'est OK que ce soit compliqué. Donc oui, les attentes des parents sont différentes et on le voit aujourd'hui avec tous ces parents et tous ces bouquins qui sortent sur les enfants. Les adultes d'aujourd'hui ont envie de comprendre et les enfants de demain ont encore plus envie de comprendre ce qui se passe. Donc en fait, je pense qu'on va vraiment vers... toujours plus de sens, toujours plus de contenu, toujours plus de je veux comprendre le monde, je veux comprendre le cerveau de mon enfant pour savoir ce qui se passe dans sa tête. Bref, je pense que pour moi, on va dans le bon sens. Ça continue.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on peut se poser la question aussi de cette personne dont tu parles et qui a rédigé ce commentaire. Oui, ok, elle ne se plaignait pas, mais est-ce que ses enfants étaient heureux ? Est-ce que leur relation avec leur mère a été bonne ? Est-ce qu'elle a évolué dans le bon sens ? Est-ce qu'il y a eu de la souffrance chez ces enfants ? Je pense que c'est un petit peu le grand oublié de ces générations anciennes. Donc, je trouve ça bien qu'on en parle effectivement. Et tu as raison, on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. On arrive à avoir plus de recul. On a des études maintenant qui étudient le cerveau de l'enfant. Donc, on a une plus grande connaissance. Et servons-nous-en justement de cette connaissance pour que enfants et parents soient heureux.

  • Speaker #2

    Oui, et je pense qu'on va dans le bon sens, mais il faut quand même qu'on soit hyper vigilants, parce que qui dit enfants qui veulent comprendre, dit aussi enfants qui comprennent de plus en plus de choses. Et les derniers rapports sur la petite enfance montrent que les enfants ont vraiment des soucis d'anxiété, ont vraiment des problèmes qu'on voit à l'école. Et pour mettre un peu l'épi dans le plat, accentuer les sujets de français et de maths en maternelle, c'est un non-sens quand on a des enfants qui ne vont pas bien au niveau de la santé totale. C'est un peu comme si je te disais que je te payais une formation Excel Delphine alors que tu es en burn-out. En fait, on s'en fout d'Excel là tout de suite. Il faut que tu ailles bien avant de te mettre dans ces sujets-là. Du coup, la question se pose de quelles sont les priorités de nos gouvernements respectifs qui se succèdent et qui se ressemblent malheureusement. Mais il y a quand même des enjeux et nos enfants vont s'ouvrir de plus en plus au niveau du sens. Donc, il va falloir les... les nourrir mais comme il faut.

  • Speaker #1

    Et effectivement, en allant dans le sens de ce que tu nous dis, on parle de plus en plus de l'importance de l'attachement, on parle de plus en plus du bonheur de l'enfant, on parle de plus en plus de le préserver aussi de certains sujets auxquels il est confronté, tu le disais tout à l'heure, et qui génèrent de l'anxiété. Les tout-petits ont vraiment besoin de nous. Aujourd'hui, ce concept... Finalement, ça transforme complètement la vision qu'on a du rôle de parent et finalement ça impacte l'entreprise. Tu l'as dit tout à l'heure, ça impacte l'entreprise au niveau de la condition des parents, de leurs contraintes, de leur quotidien, mais aussi de l'état mental des parents puisque les parents aussi ayant de plus en plus de connaissances, ça va générer de plus en plus de questionnements et le questionnement génère le doute. et le doute peut générer de l'anxiété. Donc finalement, dans tout cet écosystème, les entreprises, qu'est-ce qu'elles peuvent faire pour aller encore plus loin, pas seulement être dans effectivement la compréhension des contraintes de créer des services ou des dispositifs qui permettent d'accompagner les salariés parents. Est-ce que tu vois autre chose dans le rôle des entreprises envers les salariés parents ? Un rôle un peu plus social, sociétal peut-être ?

  • Speaker #2

    Je trouve que déjà de parler de ce sujet au sein de l'entreprise, c'est déjà un bon début. Que ce ne soit plus un sujet tabou, parce que même s'il y a des entreprises qui avancent, et j'ai plein d'exemples, je travaille beaucoup avec Laboratoire Expansion, je travaille beaucoup récemment avec Popote, il y a des entreprises qui avancent. Le problème c'est qu'il y a encore des entreprises où quand le papa veut prendre son congé paternité, on lui dit en fait non c'est pas possible. Alors que c'est la loi, alors qu'il a le droit de le faire et alors qu'on connaît maintenant tous les impacts que ce soit sur l'enfant ou sur la mère d'avoir le Ausha qui est présent. Du coup je pense que déjà en parler. Deuxièmement on peut évoquer aussi les rôles modèles. En fait c'est pas parce qu'on est au Codire qu'on peut pas s'absenter pendant un, deux ou trois mois. Il peut y avoir des gens qui prennent le relais, on peut s'organiser au sein de l'équipe. Il y a peut-être des projets qui peuvent être mis en pause. Bref, il y a toujours moyen de s'organiser. Et je pars quand même du principe que personne n'est irremplaçable. Et que si une boîte s'arrête de tourner parce qu'il manque quelqu'un à codir, c'est quand même qu'il y a un souci dans la boîte. Parce qu'en fait, cette personne, elle pourrait très bien mourir demain. Et il faudrait que ça continue de tourner. Donc voilà, pour moi, personne n'est irremplaçable. Même si c'est un peu dur de le dire comme ça. C'est quand même la triste réalité. Et le troisième point, c'est qu'on a beau avoir... des RH plutôt engagés, c'est ce que je vois quasiment quotidiennement, potentiellement des codires qui sont assez convaincus qu'il faut y aller. Si en face, vous avez des managers, alors je ne vais pas parler de management toxique, mais qui ne comprennent pas, ou qui sont comme cette femme dont on parlait tout à l'heure, « Ah ben en fait, moi j'ai réussi, tu dois y arriver. » Ou « Moi, j'ai eu des enfants il y a très longtemps et ce n'était pas mon modèle éducatif. » Ou « Moi, je n'ai pas d'enfants et c'est trop loin de moi, je ne comprends pas que ce sont tes contraintes. » Forcément, en frontal par rapport aux collaborateurs, même si au-dessus… Dans les instances au-dessus, tout est OK, on a l'impression que tout est ouvert. En fait, si le frontal avec le collaborateur est mauvais, ce n'est pas OK. D'où l'intérêt de travailler toutes les strates de l'entreprise et aussi d'accompagner les managers parce que la parentalité a évolué. Et en fonction de qui on a en face de nous comme manager, il faut qu'ils puissent comprendre que les enjeux aujourd'hui, c'est ceux-là, ceux des parents. Et qu'il y a des enjeux à la reprise du travail, il y a des enjeux à l'entrée à l'école, il y a des enjeux à l'entrée au CP. et des enjeux à l'entrée au collège, et des enjeux à l'adolescence, et que ça ne s'arrête pas, en fait. Ce n'est pas juste de zéro à trois ans. Il y a des enjeux autour de la PMA, parce qu'il y a, je crois que c'est plus de 100 000 naissances par PMA, donc avec toutes les PMA qui n'aboutissent pas, vous imaginez le nombre que ça donne. Bref, tout ça, c'est des sujets où les managers, ils ont besoin d'être accompagnés, parce qu'à moins de creuser tout seul sur Google, ils ne vont pas y arriver tout seuls. Donc, c'est aussi aux entreprises de saisir de ce point-là, je pense.

  • Speaker #1

    J'ai lu des commentaires... Récemment assez acerbes qui m'ont un petit peu surprise pour tout dire sur un sujet qu'on n'aborde pas souvent en entreprise qui est la congélation des ovocytes puisque c'est aussi un sujet de la parentalité, tout ce qui est préconception c'est aussi de la parentalité et des DRH qui dans les commentaires disaient ouais mais moi j'ai pas envie d'avoir ces discussions avec mes salariés, j'ai pas envie de connaître leur cycle, c'est trop intime, ça me regarde pas. Et j'étais un peu surprise parce que finalement, comme tu le disais au début de notre échange, en fait, il ne s'agit pas de tout dévoiler ou le curseur de le mettre forcément à l'extrême de nous-mêmes. Il s'agit juste de proposer des solutions pour faciliter la vie des personnes qui veulent s'en saisir.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Surtout qu'on a quand même... On peut dire oui, alors dans notre culture, où on a l'avantage d'avoir beaucoup de cadres, donc en fait, ils sont flex et ils peuvent un peu organiser. Et encore, tout le monde n'est pas cadre, donc ça ne concerne encore qu'une petite partie de la population. Mais quand on a trop de choses qui sont implicites dans la culture de l'entreprise, c'est OK que tu puisses prendre deux heures pour gérer ton fils qui est malade. C'est OK que tu puisses... En fait, il y a ceux qui vont s'en saisir, et très bien, qui vont pouvoir l'utiliser et qui vont jongler. Et puis, il y a ceux qui ne vont pas oser. Il y a tous ceux qui n'osent pas partir un peu plus tôt quand ils ont un problème, tous ceux qui n'osent pas aller à leur rendez-vous PMA alors qu'ils ont le droit. Et il y a plein de gens comme ça, qui n'osent pas sortir par la grande porte à 17h parce que c'est comme ça et qu'ils doivent aller chercher leur enfant. Et en fait, le fait que tout soit implicite dans certaines boîtes et qu'il n'y ait pas un guide formel, des règles formelles. Alors oui, les règles, on peut toujours les négocier. Et il y a toujours du cas par cas. Évidemment, si vous êtes enceinte de 4 mois avec des contractions, le sujet du télétravail qui arrive à 6 mois, il est un peu tard. Il faut peut-être le revoir. On est d'accord. Le fait de poser quand même un cadre et d'avoir quand même des choses qui sont écrites, ça permet qu'il y ait beaucoup moins d'inégalités entre les collaborateurs. Et là, je ne parle même pas de femmes-hommes, je parle juste de gens qui n'ont pas tous le même tempérament et qui, du coup, ont besoin d'avoir un peu des guidelines pour se protéger. Ce n'est pas le terme approprié, mais en tout cas pour avoir une possibilité de soutien, comme tu disais, si c'est une PMA, une congélation, une vasectomie, que sais-je en fait. Il n'y a pas de... Il n'y a pas de sujets qui sont pour moi plus intimes que d'autres. On n'est pas obligé forcément de tout étaler, comme on disait, mais... Pour moi, il faut tout prendre en compte. C'est comme quand on est aidant, c'est pareil. Tout le monde n'a pas besoin de savoir que votre mère est en train de mourir d'un cancer. Mais pourtant, si vous vivez ça, vous ne pouvez pas être au meilleur de vous-même au travail. Donc, il y a des choses qui doivent être là pour vous protéger, sans forcément que vous ayez à étaler votre vie, mais qui vous soutiennent, en tout cas dans ce moment, et qui est évident pour personne.

  • Speaker #1

    Et justement, en termes d'exemples concrets de politique parentalité qui ont vraiment un impact positif, Toi, qu'est-ce que tu accompagnes comme situation ? Qu'est-ce que tu recommandes ? Qu'est-ce qui est pertinent pour toi ?

  • Speaker #2

    Je pourrais en parler pendant cinq heures, donc ça va en va de court. Je trouve que déjà, on peut parler du lien. On anime tout simplement des ateliers. Récemment, un atelier sur les ados. Je me suis retrouvée avec des gens de la même entreprise, potentiellement même du même bâtiment, qui se sont rendus compte qu'ils avaient les mêmes problématiques avec leurs enfants qui avaient un ou deux ans de carrière. Et du coup, bah, ah, mais toi aussi, Sonia, t'as cette galère. Bon, bah, on a déjà eu plein d'idées, là, avec Lucille, de qu'est-ce qu'on pourrait faire. Mais ça te dit, on prend un café, on en discute. Et en fait, c'est juste que oui, on laisse souvent nos problèmes au bas de la porte, même s'ils sont dans notre tête, mais on n'est pas là. La machine à café a forcément, toujours en fonction du tempérament, exposé les galères qu'on a avec nos enfants. Surtout quand ils grandissent. Je pense qu'on en parle peut-être encore un peu moins, parce que la parentalité, normalement, c'est que je suis allée petite. Je ne parle pas de ces ennemis quand elles ont plus grand. Mais le lien, je trouve que ça a créé des liens et quand on connaît mieux les gens, on travaille mieux avec. Globalement, on a beau critiquer ces séminaires de team building, mais quand on connaît mieux les gens sur leur sphère, autre que juste lui, il est comptable et il fait bien sa table Excel, on sait mieux les prendre, on sait mieux discuter. Et du coup, on travaille mieux ensemble. Donc, je pense que la création du lien est vraiment essentielle. Après, j'aime beaucoup l'idée de créer des momentum. Donc avoir des fils rouges au fil de l'année, avoir une roadmap avec des projets, des enjeux, etc. Mais se dire qu'il y a une journée ou une semaine par an où on va vraiment parler de parentalité et où on va redire tout ce qui est en place, on va réexpliquer ce qui se passe, on va réexpliquer pourquoi on le fait et la mesure d'impact. Ça, c'est un peu ce qu'on fait du coup avec BeFamily. L'idée, c'est de comprendre qu'est-ce que font les entreprises, est-ce que ça correspond vraiment aux objectifs des collaborateurs. Parce qu'on peut voir le cas de « Ah, on a ouvert des berceaux en crèche, mais en fait, ce n'est pas ça qu'ils veulent. » Ou « On n'a pas ouvert de berceaux en crèche parce qu'on pensait que ce n'était pas ça qu'ils voulaient, mais en fait, c'est tout ça qu'ils veulent parce que les mamans, elles n'arrivent pas à revenir. » L'idée, c'est vraiment de mettre en rapport qu'est-ce que les entreprises ont fait, quel est l'impact en face, et du coup, est-ce qu'on est dans le bon sens ? Sans vouloir toujours en faire forcément plus, mais essayer de le faire mieux, en fait. On a, par exemple, ces sujets de « Ah, nous, on veut recruter. » On a un sujet en ce moment, on n'arrive pas à recruter, mais sur les berçons crèches, on a mis une condition d'ancienneté. Ben ouais, mais en fait, si tu veux recruter et qu'il faut 5 ans pour avoir son berceau, ben ça ne va pas aider.

  • Speaker #1

    Oui, il en manque un peu de pertinence,

  • Speaker #2

    effectivement. Il y a peut-être parfois des petites choses qui ne coûtent pas des millions, mais qui peuvent avoir un impact important sur les objectifs qu'on a à long terme au niveau de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, il faut que la politique parentalité aussi réponde à un besoin d'enjeu RH.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est important de le connaître et de se dire quels sont mes enjeux. Est-ce que j'ai un fort turnover ? Est-ce que là, j'ai un enjeu de croissance et que je vais devoir recruter ? Est-ce que j'ai des mamans qui ne reviennent pas au boulot parce que justement, on n'a pas de place en crèche et qu'elles n'ont pas de moyens de garde ? Bref, que sais-je.

  • Speaker #1

    Complètement. Et du coup, quelles sont les répercussions de ces politiques de parentalité sur les salariés ?

  • Speaker #2

    Globalement, je n'ai pas les… Les sources exactes, on pourra les transmettre par ailleurs, mais le bien-être est amélioré, la productivité est améliorée, on diminue d'au moins 25% les absences et les maladies. Globalement, on a tout à y gagner, et comme je disais, on calcule beaucoup qu'est-ce que ça nous coûte de faire ça, mais on calcule rarement qu'est-ce que ça nous coûte de ne pas le faire.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a un vrai ROI en fait dans ces dispositifs.

  • Speaker #2

    On parle souvent de ce ROI à 8% qui a été évoqué par les entreprises suisses, notamment Nestlé. 8% de ROI sur tous les enjeux de la parentalité. Et encore, je pense qu'on pourrait aller encore plus loin si on favorisait l'impact. Justement, on mettait en face des besoins de l'entreprise, des actions de l'entreprise, les besoins des collaborateurs et qu'on essayait de maximiser tout ça.

  • Speaker #1

    Et souvent, ce qui revient dans les discussions avec les entreprises qui sont un peu réticentes à aller sur ces sujets-là, c'est ce frein... qu'on a l'impression que ces mesures vont exclure ou désavantager les non-parents. Comment est-ce qu'on peut rassurer que finalement ça va ? évidemment inclure tous les salariés parce que ce sera une politique globale de parentalité. Même les non-parents vont avoir des effets bénéfiques de ces dispositifs.

  • Speaker #2

    Alors moi j'aime bien aussi jongler entre le mot politique parentalité et politique familiale parce que du coup on élargit un peu le côté parents slash famille.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on peut être aussi les enfants de quelqu'un même si on n'est pas les parents de quelqu'un.

  • Speaker #2

    Et je pense, alors si je reste sur ce sujet, du coup une politique familiale, slash une politique parentalité va permettre à tout le monde de pouvoir faire quelque chose à côté. Et comme tu disais, bah m'occuper de mes enfants si j'en ai, et puis que j'en ai ou quand j'en ai pas, potentiellement m'occuper de mes parents. Ou alors m'engager dans des sujets associatifs, ou alors faire du sport, ou alors aller me promener en forêt. Et en fait, il faut quand même, enfin on est pas, pour moi on est un peu... un peu comme un camembert, et en fait on doit nourrir chaque partie de ce camembert. Si j'ai que le boulot, il y a fort à parier qu'à un moment donné je tombe mal, en tout cas. Du coup, chacun a son curseur, et certains ont sûrement un camembert beaucoup plus gros au niveau du boulot, et un peu plus petit au niveau du sport, mais en tout cas je pense qu'il faut nourrir toutes ces parts de camembert. Désolée pour cette image qui m'est venue. Mais je pense que c'est vraiment essentiel, et il faut quand même savoir que 80% des salariés en moyenne son parent. Donc bon, on ne parle pas non plus à une minorité de gens, on est quand même déjà sur une communauté. Et souvent, quand on travaille les sujets de politique parentale, politique familiale, on inclut les aidants. Et on sera plus de 1 sur 4 en 2025 ou 2030 à être aidant. Donc ça aussi, ça devrait concerner du monde. On ne va pas aller en s'améliorant. Donc je pense que globalement, on a tous à y gagner, à avoir une vie en dehors de notre travail. Parce que... pour en avoir parlé avec des responsables marketing, notamment dans des grandes boîtes, qui m'ont dit, en fait, parfois, je ne bosse pas, je suis dans ma douche ou en train de conduire, et c'est là que j'ai des superbes idées pour la presse que je suis en train de faire. Donc, en fait, si j'ai des choses qui viennent me nourrir à côté, je sais que parfois, je bloque sur un truc, je vais faire un tour en vélo, je reviens, et j'ai trouvé mon idée. Alors, on pourrait dire, purée, elle a fait une pause de 20 minutes ou d'une demi-heure dans la journée. Ouais, mais en fait, après, j'ai envoyé et j'ai réussi à trouver ma solution. Ou même une sieste, en fait. se poser 20 minutes, on pourrait dire que c'est du temps perdu. Mais en fait, si après je suis beaucoup mieux, c'est du temps gagné. Donc, je pense qu'il y a des petits sujets à faire entendre comme ça aux directions.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Merci beaucoup, Lucille. J'ai une dernière question pour toi, une question plus personnelle. Si tu devais donner un unique conseil à la toi qui n'a pas encore d'enfant, avant d'avoir des enfants, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    J'étais... tellement pas la même personne que la vidéo je dirais ne juge pas les enfants qui se roulent par terre à la caisse clairement j'ai été de celles qui soufflent qui râlent, qui disent mais c'est pas possible, ils ne savent pas tenir la gosse et les miens me se sont bien vengées du coup, je pense que le karma m'a rattrapée et tout particulièrement ma fille se venge même, je vais le mettre au présent je ne vais plus faire les courses avec mes enfants clairement je pense qu'ils ont dû aller 4 fois dans leur vie parce que c'est pas possible voilà je dirais ça et je dirais indulgence parce qu'en fait on fait tous comme on peut et en fait j'ai un peu plus de mal avec la violence quand même, beaucoup de mal même mais globalement on fait tous comme on peut.

  • Speaker #1

    Ok Lucille merci beaucoup, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut t'adresser nos remerciements pour cet épisode et si on veut faire appel à tes services pour son entreprise

  • Speaker #2

    Lucie Loitrain, sur Instagram ou sur LinkedIn, ou alors sur juners.fr J-U-N-E-R-S.fr

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Lucie, on te dit à très bientôt Merci Delphine,

  • Speaker #2

    à très vite Au revoir

  • Speaker #1

    Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode,

  • Speaker #0

    au revoir

Description

Dans cet épisode, j'accueille Lucille Wattraint, fondatrice Juners, spécialiste de la parentalité en entreprise.


Pour certains, la parentalité est un sujet intime qui n'a rien à faire dans le monde professionnel. Pourtant, quand on est parent, tout ce qui touche nos enfants nous impacte dans chaque facette de notre vie, jusqu'au monde du travail.


La frontière entre vie pro et vie perso est de plus en plus floue et touche de nombreux aspects, notamment la santé mentale. Avec Lucille, nous avons discuté de :

  • En quoi la sphère professionnelle a-t-elle des répercussions sur la sphère professionnelle ?

  • Combien ça coûte aux entreprises de ne pas traiter ces sujets ?

  • Que peuvent faire les entreprises pour accompagner les salariés ?


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique : Titre: Gaia / Auteur: Nova Noma / Source: https://soundcloud.com/nova-noma / Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Carrière de parent, le podcast qui décomplexe la parentalité dans le monde de l'entreprise. Je suis Delphine et j'accompagne au quotidien les services de ressources humaines et les dirigeants dans la réussite de leurs projets parentalité pour leurs salariés. Dans chaque épisode, nous explorerons comment profiter au mieux de votre vie familiale et de votre vie professionnelle. Nous verrons ensemble toutes les solutions qui s'offrent à vous pour faciliter votre quotidien et vous permettre d'atteindre vos objectifs pros et persos. Pour cela, un jeudi par mois. Je vais partager avec vous des astuces et bonnes pratiques et vous présenter des personnalités ou parcours inspirants. Mais avant toute chose, mettez le podcast dans vos favoris pour ne rater aucun épisode. Je vous souhaite une belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode de Carrière de Parent. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Lucille Wattrin qui est fondatrice de Juners. Bonjour Lucille !

  • Speaker #2

    Bonjour Elphine !

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, je vais te demander dans un premier temps de te présenter.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, merci Delphine pour ce moment partagé ensemble et avec vous tous les auditeurs. Je m'appelle Lucille, j'ai 34 ans, je suis maman de deux enfants, Noane qui a 6 ans et Marie-Lou qui a bientôt 4 ans. J'ai fondé Juners il y a un peu plus de deux ans pour accompagner les sujets de parentalité et d'égalité femmes-hommes au sein des entreprises.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui Lucille, on va parler d'un sujet qui nous touche tous en tant que parents, parce que est-ce que la parentalité c'est un sujet pro ou pas finalement ? Ou est-ce que ça n'est qu'un sujet perso ?

  • Speaker #2

    Vaste question. Je ne sais pas si la réponse est universelle ou s'il n'y a qu'une seule bonne réponse. La mienne en tout cas, et je pense que je ne suis pas la seule à dire ça, c'est que la vie au sens large, on ne peut pas vraiment dissocier le pro du perso. Si je prends quelques exemples, c'est notre enfant est malade et je crois qu'on est concernés aujourd'hui tous les deux. Ça vient s'insérer dans notre vie pro, qu'on le veuille ou non. et si ça va pas au boulot, ça vient aussi s'insérer dans nos vies perso puisqu'on va ramener nos ennuis, nos tracas dans notre sac et ça va pas s'arrêter au pas de la porte. Du coup, je pense qu'on a juste la vie au final et que du coup, tout est entremêlé, d'où l'intérêt de travailler le sujet de la parentalité en entreprise et de prendre en compte toutes les facettes de vie des personnes. Et je trouve que quand on prend un peu de recul sur ça, c'est aussi se dire que les gens ont une vie en dehors du boulot, en fait, que ce soit les enfants ou autre chose au final.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, aujourd'hui, la frontière entre vie perso et vie pro devient de plus en plus floue et surtout tous ces nouveaux enjeux qui sont liés à la parentalité. Pourquoi, d'après toi, est-ce que c'est crucial aujourd'hui qu'on considère la parentalité comme un sujet professionnel plutôt que strictement... personnelles ?

  • Speaker #2

    Alors pour moi, il n'y a pas de sujet comme tu disais, strictement personnel. Alors on a évidemment le droit de mettre le curseur où on veut et de ne pas parler par exemple de son parcours PMA ou des soucis qu'on a avec ses enfants, libre chacun. Mais par contre, je pense qu'il y a un gros enjeu des entreprises à accompagner les collaborateurs dans les sujets de parentalité puisque si on arrive justement, on parlait du sac à dos, pour prendre cette métaphore, si j'arrive avec mon sac à dos, avec mon ado qui galère sur Parcoursup, mon enfant qui est malade, mon enfant qui a des problèmes ORL, bref, que sais-je, ou mon enfant qui a déconné sur les écrans le week-end dernier. Et si je ne suis pas du tout accompagnée, comprise, ou si je suis en plein parcours PMA et qu'on ne m'accorde pas mes rendez-vous, etc., forcément, je ne vais pas être comme je devrais être au travail. Je ne vais pas être productive comme il faut. Je vais potentiellement être plus absente. Je vais potentiellement être plus désengagée. Et tout ça, ça coûte cher aux entreprises. Du coup, il y a tout un... intérêt tout d'abord économique si on prend le sujet phare préféré des entreprises, c'est-à-dire en fait ça vous coûte de l'argent de ne pas faire. Donc il est intéressant de voir ces investissements sur les sujets de parentalité pas que comme des coûts, parce que oui je pourrais aligner le coût des berceaux en crèche, le coût des ateliers, le coût des conférences et dire oh là là ça me coûte allez x milliers d'euros par an, mais en fait si je ne fais pas combien ça me coûte. Et donc je trouve ça assez intéressant de le voir sur ce prisme-là, de dire que ça coûte de l'argent à l'entreprise d'avoir des collaborateurs qui ne sont pas fidèles, parce qu'ils ne sont pas bien dans leur boîte, qui sont désengagés, qui font des burn-out, qui sont absents, il faut recruter plus souvent, etc. Donc tout ça c'est montré, par exemple un burn-out ça coûte plus de 77 000 euros à une boîte, et on sait que le burn-out parental il y en a beaucoup. Donc d'où l'intérêt pour moi de ne pas scinder les deux, et de proposer des solutions aux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Parce que... On voit de plus en plus une évolution des priorités parentales. Aujourd'hui, les parents n'hésitent plus à dire qu'ils mettent leurs enfants au centre de toutes leurs priorités. On peut évoquer le fait de passer de la réussite sociale, sociétale dans les entreprises un petit peu à l'ancienne, au bonheur qu'on veut aujourd'hui, à l'épanouissement des enfants, à voir nos enfants heureux et à être auprès d'eux. Comment est-ce que toi tu vois que ces attentes elles influencent très concrètement les besoins des parents au sein même de l'entreprise ?

  • Speaker #2

    Alors on le voit de plusieurs façons et j'étais une petite anecdote tout à l'heure sur une vidéo d'Anna Roy et qui disait en fait quand on devient, elle parlait tout particulièrement des mères, quand on devient mère on devient une wonder woman, on gère mille vies, on gère mille casquettes, on a une charge mentale de dingue et qu'on est ou non un Ausha globalement on a quand même une charge assez énorme. Et il y avait un commentaire d'une dame, je pense d'un certain âge, qui disait « moi j'ai eu mes enfants dans les années 60-70, j'en avais trois, je travaillais 45 heures par semaine, et en gros je me plaignais pas » . Et en fait, je pense qu'on a, grâce aux réseaux sociaux, on peut leur vouer certains points négatifs, mais en tout cas il y a eu ce point positif, c'est-à-dire qu'on a libéré la parole sur des choses qu'on taisait avant. Et oui, c'est compliqué d'avoir des enfants. Oui, c'est un vrai... Il faut jongler entre toutes ces vies, comme on a des enfants malades, donc il faut gérer, il faut continuer à travailler parce qu'on n'a pas forcément le choix de s'arrêter à chaque fois. Et du coup, je trouve que la frontière s'est amincie, et je trouve que la pandémie qu'on a connue il y a quelques années est venue aussi renforcer ça. Et ça montre qu'avant, on dissociait nos vies, et en gros, c'était marche ou crève, en fait. Et les femmes n'avaient pas vraiment le choix, elles avançaient, elles se taisaient. Aujourd'hui, on a libéré la parole sur plein de choses et je pense que ce n'est pas dommage, vu ce qu'on voit avec toutes les violences sexuelles et sexistes. Mais du coup, ça laisse plus de place à dire que c'est compliqué et que c'est OK que ce soit compliqué. Donc oui, les attentes des parents sont différentes et on le voit aujourd'hui avec tous ces parents et tous ces bouquins qui sortent sur les enfants. Les adultes d'aujourd'hui ont envie de comprendre et les enfants de demain ont encore plus envie de comprendre ce qui se passe. Donc en fait, je pense qu'on va vraiment vers... toujours plus de sens, toujours plus de contenu, toujours plus de je veux comprendre le monde, je veux comprendre le cerveau de mon enfant pour savoir ce qui se passe dans sa tête. Bref, je pense que pour moi, on va dans le bon sens. Ça continue.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on peut se poser la question aussi de cette personne dont tu parles et qui a rédigé ce commentaire. Oui, ok, elle ne se plaignait pas, mais est-ce que ses enfants étaient heureux ? Est-ce que leur relation avec leur mère a été bonne ? Est-ce qu'elle a évolué dans le bon sens ? Est-ce qu'il y a eu de la souffrance chez ces enfants ? Je pense que c'est un petit peu le grand oublié de ces générations anciennes. Donc, je trouve ça bien qu'on en parle effectivement. Et tu as raison, on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. On arrive à avoir plus de recul. On a des études maintenant qui étudient le cerveau de l'enfant. Donc, on a une plus grande connaissance. Et servons-nous-en justement de cette connaissance pour que enfants et parents soient heureux.

  • Speaker #2

    Oui, et je pense qu'on va dans le bon sens, mais il faut quand même qu'on soit hyper vigilants, parce que qui dit enfants qui veulent comprendre, dit aussi enfants qui comprennent de plus en plus de choses. Et les derniers rapports sur la petite enfance montrent que les enfants ont vraiment des soucis d'anxiété, ont vraiment des problèmes qu'on voit à l'école. Et pour mettre un peu l'épi dans le plat, accentuer les sujets de français et de maths en maternelle, c'est un non-sens quand on a des enfants qui ne vont pas bien au niveau de la santé totale. C'est un peu comme si je te disais que je te payais une formation Excel Delphine alors que tu es en burn-out. En fait, on s'en fout d'Excel là tout de suite. Il faut que tu ailles bien avant de te mettre dans ces sujets-là. Du coup, la question se pose de quelles sont les priorités de nos gouvernements respectifs qui se succèdent et qui se ressemblent malheureusement. Mais il y a quand même des enjeux et nos enfants vont s'ouvrir de plus en plus au niveau du sens. Donc, il va falloir les... les nourrir mais comme il faut.

  • Speaker #1

    Et effectivement, en allant dans le sens de ce que tu nous dis, on parle de plus en plus de l'importance de l'attachement, on parle de plus en plus du bonheur de l'enfant, on parle de plus en plus de le préserver aussi de certains sujets auxquels il est confronté, tu le disais tout à l'heure, et qui génèrent de l'anxiété. Les tout-petits ont vraiment besoin de nous. Aujourd'hui, ce concept... Finalement, ça transforme complètement la vision qu'on a du rôle de parent et finalement ça impacte l'entreprise. Tu l'as dit tout à l'heure, ça impacte l'entreprise au niveau de la condition des parents, de leurs contraintes, de leur quotidien, mais aussi de l'état mental des parents puisque les parents aussi ayant de plus en plus de connaissances, ça va générer de plus en plus de questionnements et le questionnement génère le doute. et le doute peut générer de l'anxiété. Donc finalement, dans tout cet écosystème, les entreprises, qu'est-ce qu'elles peuvent faire pour aller encore plus loin, pas seulement être dans effectivement la compréhension des contraintes de créer des services ou des dispositifs qui permettent d'accompagner les salariés parents. Est-ce que tu vois autre chose dans le rôle des entreprises envers les salariés parents ? Un rôle un peu plus social, sociétal peut-être ?

  • Speaker #2

    Je trouve que déjà de parler de ce sujet au sein de l'entreprise, c'est déjà un bon début. Que ce ne soit plus un sujet tabou, parce que même s'il y a des entreprises qui avancent, et j'ai plein d'exemples, je travaille beaucoup avec Laboratoire Expansion, je travaille beaucoup récemment avec Popote, il y a des entreprises qui avancent. Le problème c'est qu'il y a encore des entreprises où quand le papa veut prendre son congé paternité, on lui dit en fait non c'est pas possible. Alors que c'est la loi, alors qu'il a le droit de le faire et alors qu'on connaît maintenant tous les impacts que ce soit sur l'enfant ou sur la mère d'avoir le Ausha qui est présent. Du coup je pense que déjà en parler. Deuxièmement on peut évoquer aussi les rôles modèles. En fait c'est pas parce qu'on est au Codire qu'on peut pas s'absenter pendant un, deux ou trois mois. Il peut y avoir des gens qui prennent le relais, on peut s'organiser au sein de l'équipe. Il y a peut-être des projets qui peuvent être mis en pause. Bref, il y a toujours moyen de s'organiser. Et je pars quand même du principe que personne n'est irremplaçable. Et que si une boîte s'arrête de tourner parce qu'il manque quelqu'un à codir, c'est quand même qu'il y a un souci dans la boîte. Parce qu'en fait, cette personne, elle pourrait très bien mourir demain. Et il faudrait que ça continue de tourner. Donc voilà, pour moi, personne n'est irremplaçable. Même si c'est un peu dur de le dire comme ça. C'est quand même la triste réalité. Et le troisième point, c'est qu'on a beau avoir... des RH plutôt engagés, c'est ce que je vois quasiment quotidiennement, potentiellement des codires qui sont assez convaincus qu'il faut y aller. Si en face, vous avez des managers, alors je ne vais pas parler de management toxique, mais qui ne comprennent pas, ou qui sont comme cette femme dont on parlait tout à l'heure, « Ah ben en fait, moi j'ai réussi, tu dois y arriver. » Ou « Moi, j'ai eu des enfants il y a très longtemps et ce n'était pas mon modèle éducatif. » Ou « Moi, je n'ai pas d'enfants et c'est trop loin de moi, je ne comprends pas que ce sont tes contraintes. » Forcément, en frontal par rapport aux collaborateurs, même si au-dessus… Dans les instances au-dessus, tout est OK, on a l'impression que tout est ouvert. En fait, si le frontal avec le collaborateur est mauvais, ce n'est pas OK. D'où l'intérêt de travailler toutes les strates de l'entreprise et aussi d'accompagner les managers parce que la parentalité a évolué. Et en fonction de qui on a en face de nous comme manager, il faut qu'ils puissent comprendre que les enjeux aujourd'hui, c'est ceux-là, ceux des parents. Et qu'il y a des enjeux à la reprise du travail, il y a des enjeux à l'entrée à l'école, il y a des enjeux à l'entrée au CP. et des enjeux à l'entrée au collège, et des enjeux à l'adolescence, et que ça ne s'arrête pas, en fait. Ce n'est pas juste de zéro à trois ans. Il y a des enjeux autour de la PMA, parce qu'il y a, je crois que c'est plus de 100 000 naissances par PMA, donc avec toutes les PMA qui n'aboutissent pas, vous imaginez le nombre que ça donne. Bref, tout ça, c'est des sujets où les managers, ils ont besoin d'être accompagnés, parce qu'à moins de creuser tout seul sur Google, ils ne vont pas y arriver tout seuls. Donc, c'est aussi aux entreprises de saisir de ce point-là, je pense.

  • Speaker #1

    J'ai lu des commentaires... Récemment assez acerbes qui m'ont un petit peu surprise pour tout dire sur un sujet qu'on n'aborde pas souvent en entreprise qui est la congélation des ovocytes puisque c'est aussi un sujet de la parentalité, tout ce qui est préconception c'est aussi de la parentalité et des DRH qui dans les commentaires disaient ouais mais moi j'ai pas envie d'avoir ces discussions avec mes salariés, j'ai pas envie de connaître leur cycle, c'est trop intime, ça me regarde pas. Et j'étais un peu surprise parce que finalement, comme tu le disais au début de notre échange, en fait, il ne s'agit pas de tout dévoiler ou le curseur de le mettre forcément à l'extrême de nous-mêmes. Il s'agit juste de proposer des solutions pour faciliter la vie des personnes qui veulent s'en saisir.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Surtout qu'on a quand même... On peut dire oui, alors dans notre culture, où on a l'avantage d'avoir beaucoup de cadres, donc en fait, ils sont flex et ils peuvent un peu organiser. Et encore, tout le monde n'est pas cadre, donc ça ne concerne encore qu'une petite partie de la population. Mais quand on a trop de choses qui sont implicites dans la culture de l'entreprise, c'est OK que tu puisses prendre deux heures pour gérer ton fils qui est malade. C'est OK que tu puisses... En fait, il y a ceux qui vont s'en saisir, et très bien, qui vont pouvoir l'utiliser et qui vont jongler. Et puis, il y a ceux qui ne vont pas oser. Il y a tous ceux qui n'osent pas partir un peu plus tôt quand ils ont un problème, tous ceux qui n'osent pas aller à leur rendez-vous PMA alors qu'ils ont le droit. Et il y a plein de gens comme ça, qui n'osent pas sortir par la grande porte à 17h parce que c'est comme ça et qu'ils doivent aller chercher leur enfant. Et en fait, le fait que tout soit implicite dans certaines boîtes et qu'il n'y ait pas un guide formel, des règles formelles. Alors oui, les règles, on peut toujours les négocier. Et il y a toujours du cas par cas. Évidemment, si vous êtes enceinte de 4 mois avec des contractions, le sujet du télétravail qui arrive à 6 mois, il est un peu tard. Il faut peut-être le revoir. On est d'accord. Le fait de poser quand même un cadre et d'avoir quand même des choses qui sont écrites, ça permet qu'il y ait beaucoup moins d'inégalités entre les collaborateurs. Et là, je ne parle même pas de femmes-hommes, je parle juste de gens qui n'ont pas tous le même tempérament et qui, du coup, ont besoin d'avoir un peu des guidelines pour se protéger. Ce n'est pas le terme approprié, mais en tout cas pour avoir une possibilité de soutien, comme tu disais, si c'est une PMA, une congélation, une vasectomie, que sais-je en fait. Il n'y a pas de... Il n'y a pas de sujets qui sont pour moi plus intimes que d'autres. On n'est pas obligé forcément de tout étaler, comme on disait, mais... Pour moi, il faut tout prendre en compte. C'est comme quand on est aidant, c'est pareil. Tout le monde n'a pas besoin de savoir que votre mère est en train de mourir d'un cancer. Mais pourtant, si vous vivez ça, vous ne pouvez pas être au meilleur de vous-même au travail. Donc, il y a des choses qui doivent être là pour vous protéger, sans forcément que vous ayez à étaler votre vie, mais qui vous soutiennent, en tout cas dans ce moment, et qui est évident pour personne.

  • Speaker #1

    Et justement, en termes d'exemples concrets de politique parentalité qui ont vraiment un impact positif, Toi, qu'est-ce que tu accompagnes comme situation ? Qu'est-ce que tu recommandes ? Qu'est-ce qui est pertinent pour toi ?

  • Speaker #2

    Je pourrais en parler pendant cinq heures, donc ça va en va de court. Je trouve que déjà, on peut parler du lien. On anime tout simplement des ateliers. Récemment, un atelier sur les ados. Je me suis retrouvée avec des gens de la même entreprise, potentiellement même du même bâtiment, qui se sont rendus compte qu'ils avaient les mêmes problématiques avec leurs enfants qui avaient un ou deux ans de carrière. Et du coup, bah, ah, mais toi aussi, Sonia, t'as cette galère. Bon, bah, on a déjà eu plein d'idées, là, avec Lucille, de qu'est-ce qu'on pourrait faire. Mais ça te dit, on prend un café, on en discute. Et en fait, c'est juste que oui, on laisse souvent nos problèmes au bas de la porte, même s'ils sont dans notre tête, mais on n'est pas là. La machine à café a forcément, toujours en fonction du tempérament, exposé les galères qu'on a avec nos enfants. Surtout quand ils grandissent. Je pense qu'on en parle peut-être encore un peu moins, parce que la parentalité, normalement, c'est que je suis allée petite. Je ne parle pas de ces ennemis quand elles ont plus grand. Mais le lien, je trouve que ça a créé des liens et quand on connaît mieux les gens, on travaille mieux avec. Globalement, on a beau critiquer ces séminaires de team building, mais quand on connaît mieux les gens sur leur sphère, autre que juste lui, il est comptable et il fait bien sa table Excel, on sait mieux les prendre, on sait mieux discuter. Et du coup, on travaille mieux ensemble. Donc, je pense que la création du lien est vraiment essentielle. Après, j'aime beaucoup l'idée de créer des momentum. Donc avoir des fils rouges au fil de l'année, avoir une roadmap avec des projets, des enjeux, etc. Mais se dire qu'il y a une journée ou une semaine par an où on va vraiment parler de parentalité et où on va redire tout ce qui est en place, on va réexpliquer ce qui se passe, on va réexpliquer pourquoi on le fait et la mesure d'impact. Ça, c'est un peu ce qu'on fait du coup avec BeFamily. L'idée, c'est de comprendre qu'est-ce que font les entreprises, est-ce que ça correspond vraiment aux objectifs des collaborateurs. Parce qu'on peut voir le cas de « Ah, on a ouvert des berceaux en crèche, mais en fait, ce n'est pas ça qu'ils veulent. » Ou « On n'a pas ouvert de berceaux en crèche parce qu'on pensait que ce n'était pas ça qu'ils voulaient, mais en fait, c'est tout ça qu'ils veulent parce que les mamans, elles n'arrivent pas à revenir. » L'idée, c'est vraiment de mettre en rapport qu'est-ce que les entreprises ont fait, quel est l'impact en face, et du coup, est-ce qu'on est dans le bon sens ? Sans vouloir toujours en faire forcément plus, mais essayer de le faire mieux, en fait. On a, par exemple, ces sujets de « Ah, nous, on veut recruter. » On a un sujet en ce moment, on n'arrive pas à recruter, mais sur les berçons crèches, on a mis une condition d'ancienneté. Ben ouais, mais en fait, si tu veux recruter et qu'il faut 5 ans pour avoir son berceau, ben ça ne va pas aider.

  • Speaker #1

    Oui, il en manque un peu de pertinence,

  • Speaker #2

    effectivement. Il y a peut-être parfois des petites choses qui ne coûtent pas des millions, mais qui peuvent avoir un impact important sur les objectifs qu'on a à long terme au niveau de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, il faut que la politique parentalité aussi réponde à un besoin d'enjeu RH.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est important de le connaître et de se dire quels sont mes enjeux. Est-ce que j'ai un fort turnover ? Est-ce que là, j'ai un enjeu de croissance et que je vais devoir recruter ? Est-ce que j'ai des mamans qui ne reviennent pas au boulot parce que justement, on n'a pas de place en crèche et qu'elles n'ont pas de moyens de garde ? Bref, que sais-je.

  • Speaker #1

    Complètement. Et du coup, quelles sont les répercussions de ces politiques de parentalité sur les salariés ?

  • Speaker #2

    Globalement, je n'ai pas les… Les sources exactes, on pourra les transmettre par ailleurs, mais le bien-être est amélioré, la productivité est améliorée, on diminue d'au moins 25% les absences et les maladies. Globalement, on a tout à y gagner, et comme je disais, on calcule beaucoup qu'est-ce que ça nous coûte de faire ça, mais on calcule rarement qu'est-ce que ça nous coûte de ne pas le faire.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a un vrai ROI en fait dans ces dispositifs.

  • Speaker #2

    On parle souvent de ce ROI à 8% qui a été évoqué par les entreprises suisses, notamment Nestlé. 8% de ROI sur tous les enjeux de la parentalité. Et encore, je pense qu'on pourrait aller encore plus loin si on favorisait l'impact. Justement, on mettait en face des besoins de l'entreprise, des actions de l'entreprise, les besoins des collaborateurs et qu'on essayait de maximiser tout ça.

  • Speaker #1

    Et souvent, ce qui revient dans les discussions avec les entreprises qui sont un peu réticentes à aller sur ces sujets-là, c'est ce frein... qu'on a l'impression que ces mesures vont exclure ou désavantager les non-parents. Comment est-ce qu'on peut rassurer que finalement ça va ? évidemment inclure tous les salariés parce que ce sera une politique globale de parentalité. Même les non-parents vont avoir des effets bénéfiques de ces dispositifs.

  • Speaker #2

    Alors moi j'aime bien aussi jongler entre le mot politique parentalité et politique familiale parce que du coup on élargit un peu le côté parents slash famille.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on peut être aussi les enfants de quelqu'un même si on n'est pas les parents de quelqu'un.

  • Speaker #2

    Et je pense, alors si je reste sur ce sujet, du coup une politique familiale, slash une politique parentalité va permettre à tout le monde de pouvoir faire quelque chose à côté. Et comme tu disais, bah m'occuper de mes enfants si j'en ai, et puis que j'en ai ou quand j'en ai pas, potentiellement m'occuper de mes parents. Ou alors m'engager dans des sujets associatifs, ou alors faire du sport, ou alors aller me promener en forêt. Et en fait, il faut quand même, enfin on est pas, pour moi on est un peu... un peu comme un camembert, et en fait on doit nourrir chaque partie de ce camembert. Si j'ai que le boulot, il y a fort à parier qu'à un moment donné je tombe mal, en tout cas. Du coup, chacun a son curseur, et certains ont sûrement un camembert beaucoup plus gros au niveau du boulot, et un peu plus petit au niveau du sport, mais en tout cas je pense qu'il faut nourrir toutes ces parts de camembert. Désolée pour cette image qui m'est venue. Mais je pense que c'est vraiment essentiel, et il faut quand même savoir que 80% des salariés en moyenne son parent. Donc bon, on ne parle pas non plus à une minorité de gens, on est quand même déjà sur une communauté. Et souvent, quand on travaille les sujets de politique parentale, politique familiale, on inclut les aidants. Et on sera plus de 1 sur 4 en 2025 ou 2030 à être aidant. Donc ça aussi, ça devrait concerner du monde. On ne va pas aller en s'améliorant. Donc je pense que globalement, on a tous à y gagner, à avoir une vie en dehors de notre travail. Parce que... pour en avoir parlé avec des responsables marketing, notamment dans des grandes boîtes, qui m'ont dit, en fait, parfois, je ne bosse pas, je suis dans ma douche ou en train de conduire, et c'est là que j'ai des superbes idées pour la presse que je suis en train de faire. Donc, en fait, si j'ai des choses qui viennent me nourrir à côté, je sais que parfois, je bloque sur un truc, je vais faire un tour en vélo, je reviens, et j'ai trouvé mon idée. Alors, on pourrait dire, purée, elle a fait une pause de 20 minutes ou d'une demi-heure dans la journée. Ouais, mais en fait, après, j'ai envoyé et j'ai réussi à trouver ma solution. Ou même une sieste, en fait. se poser 20 minutes, on pourrait dire que c'est du temps perdu. Mais en fait, si après je suis beaucoup mieux, c'est du temps gagné. Donc, je pense qu'il y a des petits sujets à faire entendre comme ça aux directions.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Merci beaucoup, Lucille. J'ai une dernière question pour toi, une question plus personnelle. Si tu devais donner un unique conseil à la toi qui n'a pas encore d'enfant, avant d'avoir des enfants, qu'est-ce que tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    J'étais... tellement pas la même personne que la vidéo je dirais ne juge pas les enfants qui se roulent par terre à la caisse clairement j'ai été de celles qui soufflent qui râlent, qui disent mais c'est pas possible, ils ne savent pas tenir la gosse et les miens me se sont bien vengées du coup, je pense que le karma m'a rattrapée et tout particulièrement ma fille se venge même, je vais le mettre au présent je ne vais plus faire les courses avec mes enfants clairement je pense qu'ils ont dû aller 4 fois dans leur vie parce que c'est pas possible voilà je dirais ça et je dirais indulgence parce qu'en fait on fait tous comme on peut et en fait j'ai un peu plus de mal avec la violence quand même, beaucoup de mal même mais globalement on fait tous comme on peut.

  • Speaker #1

    Ok Lucille merci beaucoup, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut t'adresser nos remerciements pour cet épisode et si on veut faire appel à tes services pour son entreprise

  • Speaker #2

    Lucie Loitrain, sur Instagram ou sur LinkedIn, ou alors sur juners.fr J-U-N-E-R-S.fr

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Lucie, on te dit à très bientôt Merci Delphine,

  • Speaker #2

    à très vite Au revoir

  • Speaker #1

    Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode,

  • Speaker #0

    au revoir

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