Speaker #0Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité, considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seul ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat. Les décisions, les doutes et les déclics. votre dévouée chroniqueuse business. Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode qui va aller aborder un sujet dont on parle pas tant que ça, celui du passage du salariat à l'indépendance, mais pas n'importe quel salariat. Le salariat quand on a été cadre, quand on a été top manager, quand on a fait partie d'un codire, d'un comex, comment... Est-ce qu'on se lance dans l'entrepreneuriat ? Et comment est-ce qu'on trouve sa place dans ce cas de figure-là ? Et je choisis d'en parler parce qu'il ne se passe pas une semaine, et je dis bien littéralement une semaine, sans que je ne reçoive pas de messages sur LinkedIn. Oui, principalement sur LinkedIn ou parfois de mon réseau, de personnes qui sont aujourd'hui sur un statut de cadre en entreprise et qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat. La plupart du temps sur des métiers de conseil, de coaching, de formation et qui sont complètement dans le brouillard, complètement dans le flou et qui me posent des questions qui de prime abord pourraient paraître complètement anodines mais en fait qui de leur point de vue ne le sont absolument pas. Donc j'avais envie d'apporter des réponses à travers cet épisode et j'espère qu'il leur sera utile, même si ça peut parler à n'importe quel salarié qui envisagerait d'entreprendre ou... à n'importe quel entrepreneur nouveau ou en plein questionnement sur la poursuite de son activité d'entrepreneur. D'abord, ce que je voudrais rappeler, c'est que vous avez beau avoir exercé des fonctions de direction, avoir été dans un codire, piloté des projets, managé des équipes, etc. L'entrepreneuriat, c'est avant tout un changement de posture. Ça va au-delà des simples compétence, de l'expérience professionnelle, il y a vraiment une question de posture à avoir. Et très souvent, à cette étape-là, en tout cas les personnes qui me contactent sur LinkedIn, elles ont encore leur cadre mandal qui est cadré sur celui d'un salarié. Haut placé, cadre, certes, mais salarié quand même. Et entrepreneur, je pense que n'importe quel entrepreneur qui écoute cet épisode pourrait le confirmer. On ne n'est pas entrepreneur et on ne se décrète pas. entrepreneur. En réalité, on le devient, on le devient sur le terrain et on ne le devient pas simplement en immatriculant son entreprise. C'est vraiment le terrain qui fait de nous un entrepreneur ou une entrepreneure. Et donc, il y a vraiment une question de posture, de travail mental et de capacité aussi à tenir et à agir dans l'incertitude que génère l'entrepreneuriat. Et finalement, c'est là où le... Le gros switch se fait, c'est que quand on est dirigeant, quand on est top manager, quand on est cadre, on est entre guillemets à la tête, on prend des décisions. Mais il y a toujours un cadre derrière. Il y a toujours le cadre d'une entreprise, il y a toujours peut-être encore des directives qui nous arrivent de plus haut. Il y a toujours une politique d'entreprise à suivre. Quand vous êtes entrepreneur, il n'y a plus de tout ça. Il n'y a personne, il n'y a rien. qui valide ou décide à votre place. Vous êtes le seul à définir, à réagir, à arbitrer, à décider. Et c'est là où très souvent, le cerveau bug un peu et on se retrouve dans l'inconnu total. Et très souvent, les personnes qui me contactent, elles sont vraiment dans cette étape-là, en se disant « Mais comment est-ce qu'on fait des choses anodines ? » Et derrière, il n'y a même pas un problème de compétence parce que je pense que les réponses, elles les ont. mais c'est qu'elles n'ont pas la posture d'avoir la réflexion qui leur permet d'avoir les réponses. Donc ça fait douter, ça fait réfléchir, ça fait reporter. Pour moi, quand on fait ce switch-là, donc quand on passe d'un statut de cadre à un statut d'entrepreneur, il y a vraiment des leviers, on va dire, psychologiques, sans m'improviser sur un sujet que je ne maîtrise pas, mais il y a quand même des leviers psychologiques qui sont à désamorcer pour pouvoir évoluer dans l'entrepreneuriat. Je vais vous donner un exemple. J'ai une personne, une fois, qui m'a contactée, qui sortait, donc qui était ancienne. cadre, qui avait fait deux masters dans une très très grande école de commerce de renommée prestigieuse. Donc c'est une personne auprès de laquelle j'ai été recommandée, parce qu'elle se lançait dans une activité de conseil aux entreprises sur un sujet bien spécifique, et donc on lui a dit, bah écoute, Sabrina fait un peu la même activité, peut-être qu'elle aura des conseils à te donner. Donc cette personne a fait, je le répète, deux masters dans une école de commerce prestigieuse. Et elle m'a posé des questions. Honnêtement, je doute pas qu'elle avait les réponses. Mais elle m'a demandé comment est-ce que je prospectais. Elle m'a demandé comment est-ce que j'avais construit mes offres. Comment est-ce que j'avais décidé finalement de ce que je voulais proposer, de ce qui était le plus pertinent pour mes clients. Elle m'a posé des questions et je me suis dit mais elle sort d'une école de commerce. Comment se fait-il qu'elle n'a pas les réponses ? Mais en réalité, je pense qu'elle avait les réponses. Simplement qu'il y a une question de posture. où même si on a été dirigeant, on attend toujours de recevoir des directives, d'avoir une politique à appliquer et à déployer sur le terrain. On attend finalement que ça vienne de quelque part pour pouvoir après être le chef d'orchestre. Et là, il n'y a plus du tout ça. En entrepreneuriat, quand vous êtes entrepreneur, il n'y a plus ces directives-là qui arrivent et qui vous permettent d'organiser, de prendre des décisions, etc. Et c'est là où il y a la plus grande difficulté. Et c'est malheureux parce que quand on ne s'y prépare pas un minimum en découvrant ce qu'est l'entrepreneuriat, en acceptant aussi, parce qu'il y a une notion d'acceptation, je veux dire, moi je ne suis pas là pour vous vendre des solutions miracles ou de vous dire qu'il y a des hacks magiques qui existent et qu'il faut utiliser. Non, à un moment, il faut accepter aussi l'incertitude de l'entreprenariat, la difficulté de l'entreprenariat. C'est une réalité. Finalement, le switch de posture, de cadre. Un entrepreneur, avant la posture, il passe aussi par un changement au niveau de son état d'esprit. Un des premiers points aussi, et ça rejoint un petit peu ce que je vous ai dit avant, c'est que quand on démarre dans l'entrepreneuriat, après avoir été cadre, on a encore une sorte de dépendance aux validations. La validation d'un N plus un, la validation du board, la validation de son équipe. On attend quelque part qu'on nous dise que c'est ok, que c'est bon. et en réalité aujourd'hui Le plus gros challenge pour vous, c'est d'y croire avant d'être cru. C'est le combo, votre conviction, pardon, plus votre action, qui vous permettra de tenir dans l'entrepreneuriat et qui vous permettra d'emmener votre entreprise là où vous souhaitez l'emmener. Un autre point aussi qui concerne les cadres qui se lancent dans l'entrepreneuriat, et parmi les questions ou les remarques qu'on me fait souvent, c'est moi, j'ai un excellent réseau. Quand j'étais... cadre ou dirigeant dans telle boîte, j'ai eu énormément de réseaux, des commerciaux, des clients. Attention, ce n'est pas parce que vous aviez un bon carnet d'adresses avant, lorsque vous étiez salarié, que ces contacts vous seront utiles sur le marché sur lequel vous allez aller. Attention, à nouveau, ce n'est pas parce que c'était des bons contacts lorsque vous étiez salarié qu'ils resteront des bons contacts aujourd'hui que vous avez votre propre entreprise. Cette fausse idée de se dire « oui, mais j'ai développé un bon réseau quand j'étais salarié » et de se dire « oui, mais je vais pouvoir capitaliser sur ce réseau-là » , je peux vous garantir que beaucoup de cadres qui se sont lancés n'ont pas pu capitaliser sur leur ancien réseau pour développer leur notoriété, pour développer leur activité. Donc ça, c'est vraiment, pour le coup, une fausse bonne idée de se dire, j'ai un bon carnet d'adresses, donc ça va le faire. Vous allez devoir reconstituer un nouveau carnet d'adresses. en fonction de votre positionnement sur votre marché, en fonction du positionnement de votre entreprise. Ça ne veut pas dire que vous ne pourriez pas utiliser votre précédent carnet d'adresses, mais ça ne veut surtout pas dire que vous allez pouvoir vous reposer dessus. Un des autres points qui bloque très souvent les cadres qui souhaitent se lancer ou qui viennent de se lancer dans l'entrepreneuriat et qui me contactent, c'est leur capacité à vendre. Ils étaient sur des fonctions de direction, de top manager. quelque part il n'avait plus à convaincre C'était ceux qui devaient être convaincus. Et aujourd'hui, ils se retrouvent à devoir vendre, à devoir prouver, à devoir convaincre. Et c'est clairement le, et je dis bien le en majuscule, le maillon faible lorsqu'on est cadre et qu'on souhaite se lancer dans l'entrepreneuriat. Parce qu'on passe quelque part d'un statut social qui est élevé à devoir vendre. Et moi, j'ai eu des personnes qui m'ont dit, oui, mais j'ai l'impression de... de racolé ou de quémander. Et ça, ça fait du mal à l'ego. Alors non, déjà la vente, ce n'est absolument pas ni racolé ni quémander. Pas du tout. Je vous renvoie d'ailleurs à mon ép... L'épisode sur la prospection, je vous mettrai le lien en description. Mais c'est sûr, vous savez, je prends un peu l'image parfois de quand on est en 3e au collège, on fait partie des plus grands, et puis qu'on se retrouve en 2e et qu'on fait partie des plus jeunes. Ça fait du mal à l'ego. On doit retravailler pour trouver sa place, pour s'affirmer. C'est un peu la même chose. Vous passez d'un statut de cadre à un statut de chef d'entreprise, entrepreneur, mais qui a besoin d'aller prouver et d'aller convaincre. Donc là dessus il y a un vrai sujet concernant le fait de devoir se vendre alors qu'on a été sur une posture où on n'avait pas besoin de convaincre, où notre posture, notre positionnement était acquis. C'est un vrai switch mental ici à faire. Le dernier point par rapport à ce changement de statut, on va dire, de cadre à entrepreneur, c'est que pendant des années, vous avez probablement été identifié, reconnu sur un métier. Directeur marketing, directeur RH, directeur adjoint. Vous aviez cette fonction-là qui vous définissait ce titre, il vous donnait un cadre, une reconnaissance et une place dans votre écosystème. Quand on est entrepreneur, et ça c'est vraiment mon credo, on ne se définit pas par son intitulé de métier. L'intitulé de métier, il est presque accessoire. Et à titre personnel, je ne vous recommande même pas d'aller que sur votre titre métier parce que vous vous retrouveriez comparable à des milliers de personnes. d'autres experts métiers comme vous. Un entrepreneur, il doit se définir, selon moi, par rapport à sa contribution dans son écosystème et par rapport aux transformations qu'il propose. Et ça, c'est très différent. Qui est-ce que vous êtes sans votre titre, sans votre carte de visite ? Qu'est-ce que vous apportez ? Quelle est votre valeur, indépendamment de l'entreprise où vous étiez ? Et là, derrière, il y a un vrai travail d'introspection et de structure, quelque part, identitaire de soi. De se dire, mais effectivement, si j'enlève mon titre, qu'est-ce que je suis ? Qui je suis ? Qu'est-ce que je propose ? Et ça, c'est un point d'ailleurs que je travaille moi avec des clients ou sur lesquels je questionne parfois des prospects. Quand on travaille ou quand on aborde la proposition de valeur, souvent la réponse est je suis directeur, je suis directrice, je suis responsable, etc. Non, j'ai envie de vous dire, et je vais être très cash, on s'en fiche. Et moi, je le prône d'ailleurs dans ma... section info de LinkedIn, je n'en ai rien à faire du titre qu'on me donne ou de titres que je peux me donner. C'est accessoire par rapport à la transformation que je propose, par rapport à la valeur ajoutée que j'apporte à mes clients. C'est accessoire. Demandez-vous bien, il y a vraiment un travail presque de déprogrammation ici à faire. Demandez-vous sans votre titre qui êtes-vous et qu'est-ce que vous apportez à vos futurs clients ou à vos clients. On arrive à la fin de cet épisode. J'espère que ce regard un peu différent ... sur le passage d'un statut de cadre à l'entrepreneuriat vous aura été utile, vous aura intéressé aussi, y compris si vous n'êtes pas cadre d'ailleurs. Si cet épisode vous a plu, je vous remercie de le noter, de le commenter et de le partager à tout autre entrepreneur ou cadre futur entrepreneur à qui il pourra être utile. C'est le meilleur moyen de faire vivre ses chroniques. Je vous souhaite une excellente journée et je vous dis à très bientôt pour une nouvelle chronique.