- Fanny Wimmer
Pardon de te déranger, je suis vraiment super désolée. Est-ce que tu pourrais m'accorder juste 5 petites minutes ? Je suis vraiment désolée. Tu connais cette personne qui s'excuse même quand c'est quelqu'un d'autre qui lui marche sur le pied ? Et bien parfois, cette personne, c'est toi, c'est moi, c'est nous. Bienvenue dans le Confetti et Confiance Club. Moi, c'est Fanny, coach et formatrice spécialisée en confiance en soi et en épanouissement professionnel. Depuis plusieurs années, j'aide celles et ceux qui se sentent perdus ou trop utiles pour oser apprendre leur juste place. Ici, on parle d'audace, d'alignement et de petits pas concrets pour avancer sans se prendre la tête. Parce que la confiance, ce n'est pas un don, c'est un chemin qu'on construit pas à pas. Alors, bienvenue au club, c'est parti ! Aujourd'hui, on va parler de cette drôle d'habitude qu'on a de s'excuser pour tout, même d'exister. On s'excuse trop souvent parce qu'on nous a appris à le faire. Depuis l'enfance, on nous a répété « Oh, ben dis pardon, sois poli, excuse-toi, sois sage, ne fais pas de vagues. » Attention, il n'y a rien de mal à être poli ou respectueux. Mais à force, on confond politesse et effacement. On finit par dire pardon pour des choses qui ne méritent aucune excuse, comme donner son avis, dire non, pleurer, demander de l'aide, exister, tout simplement. Souvent, ce réflexe s'explique aussi par ce qu'on appelle les drivers dans l'analyse transactionnelle, formulée à partir des travaux d'Eric Berne. Ces injonctions inconscientes reçues dans l'enfance nous pousse à adopter certains comportements pour être aimé ou reconnu. Parmi eux, deux sont particulièrement liés au fait de trop s'excuser. Peut-être que tu vas te reconnaître. Le premier, c'est « Sois parfaite » . Vraiment, celui-là, ça nous pousse à penser qu'on ne doit jamais déranger, jamais faire d'erreurs, ne jamais avoir un mot plus haut que l'autre. Bref, toujours être parfaite pour ne pas avoir de problème. Le deuxième driver, c'est « fais plaisir » . C'est vraiment celui-là qui nous incite à éviter le conflit, à se faire toute petite ou tout petit pour ne jamais contrarier. Et le résultat, quand on a été éduqué comme ça, ou quand la société nous a amené à penser que c'était comme ça qu'on devait se comporter, eh bien, on finit par s'excuser par automatisme, même quand ce n'est pas nécessaire. Et à force, tout ça a un impact direct sur notre confiance en nous-mêmes. Parce qu'à force de s'excuser, d'être là, on finit par douter. On finit par douter de notre valeur, de notre droit à parler, à agir, à exister pleinement. Et moins on affirme notre présence, plus on se sent de trop. Et moins on se sent légitime, plus on s'excuse. C'est un cercle vicieux, mais la bonne nouvelle, c'est qu'on peut en sortir ! Je vais vous raconter la fois où je me suis aperçue que je commençais presque toujours mes réponses à mes mails ou à mes DM par « désolé » . Désolé pour le délai, désolé d'écrire, désolé tout court. Puis un jour, je me suis dit « désolé de quoi en fait ? Je réponds quand je peux, je réponds avec les informations que j'ai à ma disposition. » Alors du coup, j'ai cliqué sur « envoyer » sans m'excuser. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien, rien. Personne n'est mort, personne ne m'a dit que c'était trop direct. Au contraire, on m'a juste répondu normalement. Et là, boum, j'ai compris que je n'avais pas à m'excuser pour tout et tout le temps. Comment on peut faire pour sortir de cette manie de s'excuser tout le temps ? Eh bien, avant de changer, il faudrait apprendre à repérer les phrases automatiques. Pour ça, il faut les remarquer parce que souvent, elles sont devenues invisibles. Si tu dis désolé, même quand tu n'as rien fait de mal, ah, c'est peut-être qu'il y a quelque chose à faire. Moi, je t'inciterais à juste repérer tous les moments où tu t'excuses. Voir si ce sont des excuses sincères qui méritent d'être prononcées à ce moment-là ou si ce sont des excuses un petit peu réflexes, soit que tu ne penses pas sincèrement, soit qui sont trop fortes par rapport à la situation. Pareil, les excuses émotionnelles, je vais les appeler comme ça, c'est-à-dire de s'excuser de ressentir des émotions. Que ce soit dans mon cabinet ou dans les... Séance en visio, souvent les personnes s'excusent de pleurer ou s'excusent de se plaindre ou s'excusent d'être en colère. Vraiment, tu n'as pas à t'excuser de pleurer ou d'être en colère. Vraiment, c'est un état émotionnel normal. On a tous et toutes le droit de ressentir ces émotions-là et on ne devrait jamais s'excuser de ressentir des émotions. On a le droit de rire, on a le droit de pleurer. On s'excuse rarement de rire, mais on s'excuse toujours de pleurer. Donc vraiment, ça, c'est des signaux à observer. Tu n'as pas à t'excuser de ressentir des émotions. Par contre, la manière dont tu les exprimes, il faut bien évidemment qu'elle reste respectueuse. Mais tu n'as pas à t'excuser de ça. La colère, ce n'est pas interdit. Pleurer non plus. Au contraire, une émotion, c'est quelque chose qui porte un message. Donc vraiment, ne t'excuses pas. de ressentir des émotions. Et puis, bien évidemment, en dehors du désolé réflexe, toutes les intros de messages gênés, genre « Excuse-moi, désolé de te déranger, je te prends quelques petites minutes pour mon petit problème. » Tout ça, les intros de messages gênés, c'est une manière de s'excuser de manière perpétuelle. Et vraiment, je t'inciterai aussi à les repérer. Et une fois qu'on a fait l'exercice, qu'on l'a constaté, qu'est-ce qu'on fait avec ça ? Qu'est-ce qu'on fait à la place ? Eh bien, je pense qu'il peut être intéressant, c'est de changer ses mots. Parce que changer la manière dont on s'exprime, changer les mots qu'on utilise, eh bien finalement, c'est changer sa posture intérieure et c'est changer sa manière de s'exprimer, de s'affirmer. Alors, j'ai quelques exemples des transformations simples, si je puis dire. le fameux « Désolé de te déranger quelques minutes. » Vraiment, on peut le remplacer par « As-tu un moment pour en parler ? » Ça paraît simple, on dit comme ça, mais quand on est face à nos automatismes, c'est pas si évident. Mais vraiment, le « Désolé de te déranger » , ça, on baigne. C'est « As-tu un moment pour qu'on puisse parler de mon problème ? » ou « Quand est-ce qu'on peut échanger à ce sujet ? » Pareil, le fameux « Je suis désolée, mais… » Quand on a quelque chose à dire, Au lieu de dire je suis désolée de dire ce qu'on a à dire, on peut dire à la place je voulais partager mon point de vue. J'ai quelque chose à dire à ce sujet, mais pas je suis désolée mais. Pareil, je ne suis pas sûre mais. Non mais que tu sois sûre ou pas, tu peux dire voici mon avis. Ça peut tout de suite avoir un autre impact. Pardon d'avoir posé cette question. Ou peut-être que cette question est bête. Non, au lieu de dire ça, on pose la question et puis on remercie la personne pour sa réponse. Le « je suis désolée » , c'est vraiment, je dirais, quand on a l'impression d'être désolé d'exister, ça serait un petit peu de se répéter à l'intérieur comme un petit mantra. « J'ai ma place, en fait. J'ai ma place ici. » Je ne dis pas que c'est quelque chose que vous devez supprimer pour l'éternité et qu'il est interdit de s'excuser, encore une fois. Surtout quand c'est sincère, surtout quand il faut s'excuser dans une situation où on a l'impression d'avoir dépassé les bandes, par exemple, ou d'avoir manqué de respect à quelqu'un. Mais vraiment, le faire pour tout et pour rien, finalement, ça va venir grignoter notre estime de nous-mêmes et puis la confiance qu'on peut avoir pour se mettre en mouvement vers ce qu'on a envie de faire, tout simplement. Si on s'excuse tout le temps, je ne sais pas, imaginez un... sportifs, on repense à les JO l'année dernière, est-ce que vous avez vu et vu, si vous avez suivi les JO, beaucoup de sportifs qui s'excusent d'arriver sur le terrain ? Ou est-ce que vous voyez beaucoup d'artistes qui arrivent sur scène et qui s'excusent d'être là ? Non, bah non. Vous-même, ne vous excusez pas d'arriver au travail, de vous exprimer avec des amis, avec de la famille. Vous êtes légitime, vous avez votre place. Et moins vous allez vous excuser de vivre et d'être vous-même, et bien plus vous allez renforcer votre confiance et votre estime de vous-même. Les mots ne sont pas anodins. Pareil, moi je dirais, plutôt que vouloir directement viser la lune, commencer avec un premier petit pas, c'est-à-dire peut-être remplacer une seule phrase aujourd'hui, et puis une autre la semaine prochaine par exemple, et puis une autre la semaine suivante, etc. L'idée, ce n'est pas de vouloir changer comme ça du tac au tac, c'est vraiment de se mettre en mouvement vers une version de nous-mêmes un petit peu plus affirmée. Avant de te proposer le défi du jour, j'avais envie de te partager une expérience inspirante, celle d'Ophélie. Alors, Ophélie, c'est une entrepreneur lumineuse qui accompagne celles et ceux qui veulent se sentir bien dans leur vie, mais qui pensent ne pas avoir le temps. Et elle croit fort au pouvoir des micro-habitudes pour faire une vraie différence au quotidien. Mais ce que tu ne sais peut-être pas encore, c'est que pendant longtemps, Ophélie s'excusait. Et il y a quelques mois, elle a décidé de... d'arrêter, de reprendre sa place. Et ce simple changement de posture a eu un effet sur sa confiance. Alors, je lui ai posé quelques questions pour qu'elle nous raconte comment elle a fait, ce que ça a changé, et ce qu'elle dirait à quelqu'un qui est encore dans le pardon automatique. Je te laisse découvrir son témoignage. Bienvenue, Ophélie. Je suis ravie que tu sois avec moi aujourd'hui. Merci beaucoup, Fanny. Merci pour l'invitation. Je suis aussi hyper ravie d'être avec toi aujourd'hui. Avec grand plaisir. Ce que je te propose pour commencer, si tu en as envie, c'est de te présenter en quelques mots, en quelques phrases.
- Ophélie Neves
Moi, c'est Ophélie. J'ai bientôt 38 ans. J'habite au Portugal, près de Lisbonne. Et ça fait à peu près cinq ans maintenant. Et je suis en reconversion. J'ai un projet, comme tu l'as très bien expliqué et bien présenté, autour du bien-être. Et je prévois de lancer un réseau de femmes qui ont envie d'avoir une meilleure vie. basé sur le pouvoir des micro-habitudes. Et exactement, ça va s'appeler le gangoliro et que je vais ouvrir très prochainement.
- Fanny Wimmer
Et tu m'as confié justement récemment, quand je t'ai parlé de cet épisode de podcast, que tu avais pour habitude de t'excuser tout le temps et que tu avais arrêté. Est-ce que tu te souviens du moment où tu as réalisé que tu t'excusais souvent ?
- Ophélie Neves
Alors, ce qui est drôle, c'est qu'en fait, j'ai toujours eu plus ou moins conscience que je m'excusais... Un peu trop et tout le temps. Comme j'avais un manque de confiance et que j'avais toujours l'impression que je n'étais jamais assez et que ce que je faisais, ce n'était jamais assez bien, en m'excusant d'avance, j'avais le sentiment, en tout cas, c'était ce que je pensais, c'était une sorte de protection, que la personne en face serait beaucoup plus clémente avec moi.
- Fanny Wimmer
Ça marchait ou pas, cette protection ?
- Ophélie Neves
En fait, je pense que dans certaines situations, ça fonctionnait. Parce qu'effectivement, la personne, une fois qu'elle voit que... que tu t'excuses, elle va être beaucoup plus gentille et elle va se dire « bon, elle a fait tout son possible et du coup, c'est OK » . Mais je pense que dans d'autres situations, au contraire, ça me portait préjudice.
- Fanny Wimmer
Hyper intéressant et tu as parlé du fait que justement, tu t'excusais en lien avec ta confiance, ta confiance en toi. Qu'est-ce que ça disait de ta confiance justement, ce fait de s'excuser selon toi ?
- Ophélie Neves
Qu'elle était complètement à zéro. J'avais totalement un manque de confiance à moi, qui se traduisait vraiment dans cette dynamique de toujours m'excuser au quotidien.
- Fanny Wimmer
Est-ce que tu as des exemples de phrases ou de situations typiques où tu t'excusais ? Est-ce qu'il y a des choses que tu disais tout le temps ou systématiquement ?
- Ophélie Neves
Je suis désolée, et en plus raccourci, désolée. Effectivement, c'était beaucoup aussi désolé de te déranger. Par exemple, si je devais demander quelque chose à quelqu'un.
- Fanny Wimmer
Le fameux.
- Ophélie Neves
Oui, le fameux, oui. Désolée de te déranger.
- Fanny Wimmer
Est-ce que tu t'excusais dans toutes les situations ou est-ce qu'il y a des situations particulières, des situations typiques où tu t'excusais systématiquement ?
- Ophélie Neves
Alors, il y avait... C'était beaucoup dans le professionnel où, par exemple, je pouvais m'excuser de ne pas avoir bien fait, de ne pas avoir bien compris. d'être en retard par exemple sur un rendu de dossier ou de quelque chose. Ou aussi, parce que depuis quelques années, depuis que je suis au Portugal, j'étais pas mal dans des jobs où j'avais un contact avec la clientèle directe. J'avais tendance à beaucoup m'excuser quand la personne en face n'était pas contente. Je m'excusais pour éviter justement un conflit avec la personne, même si la personne en face était en tort. Et je pense aussi beaucoup au niveau perso aussi, je pouvais pas mal m'excuser dans le sens où... J'ai tendance à ne pas assez prendre des nouvelles des gens autour de moi, de mes proches. Et c'est vrai que quand je vais prendre des nouvelles au bout d'un certain temps, je vais avoir tendance à m'excuser. Ou pareil, je vais avoir tendance à un peu procrastiner dans les réponses des messages. Et je vais avoir tendance à m'excuser si je n'ai pas répondu en instantané.
- Fanny Wimmer
Alors que tu dirais que c'est ton mode de fonctionnement de ne pas forcément répondre en instantané.
- Ophélie Neves
Oui, exactement. Je pense que... Le fait de toujours être dans l'instantané, ce n'est pas quelque chose qui me convient, moi. J'ai une valeur qui est importante, qu'on a vue ensemble pendant l'Ikigai, qui est la liberté. Je pense que c'est ça qui fait que... Ce n'est pas du tout en adéquation avec ma valeur. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus, parce que c'est vraiment une chose que j'aimerais améliorer au quotidien. Si je ne répondais pas forcément tout de suite, c'est aussi que je me suis rendu compte que je suis quelqu'un qui gagne de l'énergie en étant seule et en me retrouvant seule. C'est aussi parfois pour ça que j'ai besoin, pendant une certaine période, de me retrouver et de retrouver mon énergie.
- Fanny Wimmer
Qu'est-ce qui t'a donné envie, toi ? de changer cette habitude ?
- Ophélie Neves
Je pense que c'est vraiment le côté professionnel. Ça a été un déclic. Parce que je me rendais compte, surtout quand on est en contact direct avec le client, je considère que quand on s'excuse beaucoup, c'est qu'on se met un peu dans une position inférieure à la personne en face de soi. Et c'est vrai que quand on a tendance à beaucoup s'excuser, il y a des personnes en face qui vont en profiter de ça, de cette position d'infériorité, pour prendre le dessus et en abuser. Et c'est vrai que... Je me suis rendue compte avec le travail, et je pense que c'est aussi des retours que j'ai pu avoir de mes managers et des personnes avec qui je travaillais, de vraiment essayer de moins m'excuser pour éviter justement de me retrouver dans des situations où je le fais pour éviter le conflit. Et finalement, c'est moi qui crée peut-être ces situations.
- Fanny Wimmer
Top, je te remercie pour ces détails-là. Et est-ce que du coup, maintenant que tu as pris conscience, que tu as initié ce changement-là, Est-ce que tu te rappelles d'un moment où habituellement tu te serais excusée et finalement tu ne l'as pas fait ? Et comment tu t'es sentie à ce moment-là ?
- Ophélie Neves
Alors déjà comment je me suis sentie, je vais l'exprimer en priorité parce que ça a été vraiment bénéfique pour moi. C'est que ça a été comme une libération. C'est un poids en moins que j'ai enlevé.
- Fanny Wimmer
Est-ce que tu te rappelles d'un moment où tu ne t'es pas excusée alors qu'habituellement tu te serais forcément excusée ?
- Ophélie Neves
J'en ai eu un récemment. Je viens d'y penser. C'est une amie où on devait s'appeler. Et c'est vrai que souvent, je me fais prendre par le travail, par... j'ai eu la visite, plein de choses comme ça. Et c'est vrai que du coup, je ne l'ai pas appelée. Le jour où je devais l'appeler, je ne l'ai pas appelée. Et après, ça s'est enchaîné et finalement, il s'est passé du temps. Et quand j'ai repris contact avec elle, j'ai évité de m'excuser. Parce que finalement, j'ai accepté que ça ne s'était pas fait. Il y avait eu des raisons pour lesquelles je ne l'ai pas fait. c'est pas que je n'avais pas envie. de l'appeler, c'est que je n'ai pas eu la possibilité, je n'ai pas réussi à trouver le temps pour le faire.
- Fanny Wimmer
Si je comprends bien, là, c'est aussi lié à l'acceptation de ton mode de fonctionnement, de te dire habituellement, je me serais excusée parce que j'ai mis du temps à répondre. Et en t'écoutant, j'ai l'impression, alors peut-être je me trompe, qu'en te disant, non, mon mode de fonctionnement, c'est de répondre quand j'ai le temps de le faire, quand je suis disposée à le faire, que cette acceptation-là, ça t'a donné envie. de moins t'excuser ou d'arrêter de t'excuser.
- Ophélie Neves
Oui, c'est exactement ça. En fait, je dirais que tu as trouvé le mot juste, c'est vraiment l'acceptation. À partir du moment où j'ai accepté que c'était mon mode de fonctionnement, j'ai eu le sentiment que c'était OK de ne pas s'excuser, parce qu'en fait, c'est comme ça que je fonctionne. Malgré le fait que j'essaie depuis plusieurs années de changer, je suis comme ça et c'est comme ça que je fonctionne, donc je ne peux pas aller à l'encontre. Et j'ai aussi accepté. que j'étais comme ça et que je fonctionnais comme ça. Et ce n'est pas forcément mauvais, en fait. On est tous différents, on a tous des fonctionnements différents. Il y a des personnes qui ont besoin de voir beaucoup de monde, d'être beaucoup en relation, de communiquer régulièrement avec des personnes. Et il y en a d'autres qui ont besoin, justement, pour bien profiter de ces moments avec leurs proches, d'avoir aussi leur moment à eux pour se ressourcer de leur côté.
- Fanny Wimmer
Et est-ce que ça a changé quelque chose dans ta confiance en toi, cette forme d'acceptation, de ne plus t'excuser tout le temps ? Oui.
- Ophélie Neves
J'ai complètement plus confiance en moi. Aujourd'hui, j'ai vraiment conscience que je suis assez. C'est un peu mon nouveau mantra. Parce que j'avais l'impression d'être jamais assez, de jamais être assez bien, de jamais bien faire. Et en fait, j'ai compris qu'en fait, je suis assez. Ce que je fais, c'est bien. En tout cas, c'est cohérent avec qui je suis.
- Fanny Wimmer
En fait, tu as pris conscience que tu étais assez. Tu as accepté ton mode de fonctionnement. Et ça a engendré, on va dire, une meilleure confiance en toi. Et cette confiance en toi renforcée, si on peut l'appeler comme ça, ça te permet quoi dans ton quotidien ?
- Ophélie Neves
Ça me permet d'avoir moins de culpabilité. J'avais énormément de culpabilité à chaque fois de tout ce que je ne faisais pas bien. Et c'est vrai que j'y pensais tous les jours. C'était une culpabilité quotidienne. Donc ça m'a vraiment libérée d'un poids. Et aussi le fait de... Maintenant, je prends plus ma place. C'est que comme j'ai pris conscience et que j'ai accepté que j'étais assez, Je considère que j'ai ma place ici, même si je ne suis pas hyper présente pour tout le monde. comme peut-être ces personnes-là le voudraient. Mais oui, j'ai vraiment pris ma place et ça me permet aussi d'avancer dans mes projets, d'avancer dans mes projets pros, même dans mes projets persos.
- Fanny Wimmer
J'adore.
- Ophélie Neves
C'est ça.
- Fanny Wimmer
Et une question qui intéressera énormément les personnes qui aimeraient, comme toi, arrêter de s'excuser. Tu t'y es prise comment, en fait ? Comment t'as fait pour y arriver ?
- Ophélie Neves
Alors, ben... Merci. Je pense que la chose qui m'a vraiment aidée, c'est ton accompagnement et notamment l'Ikigai. Parce que vraiment, je trouve que c'est un outil qui permet de gagner en confiance en soi dans la mesure où on se pose sur nos qualités et ce qu'on sait bien faire. Et c'est vrai qu'en travaillant avec toi, je me suis rendu compte que j'avais des qualités qui n'étaient pas forcément données à tout le monde parce que parfois, on fait des choses dans notre quotidien. où on se dit que c'est facile, donc en fait, ce n'est pas forcément une qualité. Mais en réalité, ça l'est, parce que tout le monde n'a pas cette qualité-là. Et le fait de connaître ces qualités, ces valeurs, ce qu'on sait bien faire, ça m'a aidée à me dire que j'étais assez. Parce que moi, j'avais ces qualités-là, et d'autres ont d'autres qualités. Donc moi, je dirais vraiment l'accompagnement. Pour moi, l'ikigai, c'est un peu la base, parce qu'on fait vraiment un gros travail en profondeur sur soi et bien se connaître. pour du coup mieux s'accepter et moins s'excuser et prendre sa place. Mais tu as aussi, par exemple, je sais qu'on avait aussi fait une séance d'hypnose qui peut aussi aider à accélérer et débloquer certaines choses. Et après, moi, je sais que c'était beaucoup plus difficile pour moi à l'oral, parce que forcément, j'ai encore des automatismes et je continue encore parfois de m'excuser. Même si maintenant, quand je le fais, dans ma tête, je me dis, non, ce n'est pas comme ça que j'aurais dû le faire. Donc, je sais que ça va venir la force de pratiquer avec la répétition. Mais surtout à l'écrit. Quand je commençais, parce que souvent mes messages, ils vont commencer, ou même un mail. Je sais que j'écrivais des mails, je disais beaucoup « je suis navrée de… » « je suis désolée » . Et pareil pour les messages « désolée de ne pas avoir répondu plus tôt » . Et maintenant, j'essaye de rectifier cette façon d'écrire en le tournant de façon positive. Par exemple, si j'arrive quelque part, je suis en retard, le dire « je suis désolée de dire merci d'avoir patienté » . Ou pareil, quand j'appelle des personnes… dans le cadre du travail, au lieu de dire « désolé de te déranger » , je disais plutôt « merci de m'accorder ce temps » ou « avez-vous du temps à m'accorder ? »
- Fanny Wimmer
Ce que je trouve intéressant dans ce que tu exprimes, c'est qu'il n'y a pas de rechute en réalité. Maintenant que tu en as pris conscience, que quand tu t'entends t'excuser, tout de suite tu mets en place quelque chose pour arrêter ou pour ne pas recommencer la fois d'après. Est-ce qu'il y a des situations que tu as identifiées où c'est vraiment hyper difficile pour toi ? de ne pas t'excuser.
- Ophélie Neves
C'est intéressant ce que tu dis aussi. Pourquoi il n'y a pas de rechute ? C'est parce que moi, je suis convaincue qu'il faut toujours tester et essayer pour voir si ça nous convient. Et en fait, j'ai vu tellement des améliorations que c'est ce qui me permet de ne pas rechuter parce que forcément, quand on voit ce que ça a fait, en tout cas, moi, ça a été tellement positif que du coup, je n'ai pas envie de revenir en arrière.
- Fanny Wimmer
Est-ce qu'il y a un des choses qui sont un petit peu plus challengeants ? Stématiquement, tu as quand même envie de... de t'excuser.
- Ophélie Neves
Oui, je pense que c'est le lieu où je n'aime pas le conflit et j'aime bien que les gens se sentent bien. C'est aussi pour ça que j'ai le projet autour du bien-être parce que ça me tient vraiment à cœur que les gens se sentent bien en face de moi parce que je pense que je prends un peu l'énergie des gens et c'est important qu'on soit dans une bonne ambiance. Et ça va être par exemple si je vais dans un magasin ou surtout dans l'administration par exemple, si je dois faire des documents administratifs et que la personne en face de moi elle n'est pas heureuse, elle n'est pas bien dans son travail et qu'elle va être un peu... froide et sèche avec moi, ça va être un peu difficile pour moi de ne pas m'excuser parce que je n'aime tellement pas être dans cette ambiance que je vais avoir tendance à m'excuser pour que la personne en face de moi soit un peu plus gentille et que ça se passe bien. Je dirais plus dans ces situations-là. Quand j'ai la personne en face de moi qui n'est pas du tout dans un bon mood et que je vais avoir tendance à me minimiser et m'excuser pour que la personne en face soit plus ouverte à pouvoir m'aider.
- Fanny Wimmer
Dans les moments où ça pourrait être utile, en fait.
- Ophélie Neves
Exactement. Oui, c'est vrai. Maintenant, je l'utilise plus quand je sais que ça peut débloquer certaines choses et m'apporter quelque chose de positif.
- Fanny Wimmer
Alors, dans ce podcast, on aime bien raconter des moments un peu oups. Je les ai appelés les moments oups. C'est des moments où on s'aperçoit que là, on n'est vraiment pas dans ce qu'il faut pour la confiance en soi. Est-ce que toi, tu as un moment oups qui te... te cotonner en tête à un moment où tu t'es sentie soit pas du tout en conscience ou au contraire à un moment où je ne sais pas tu t'es tellement excusée que tu t'es aperçue que c'était un petit peu trop est-ce que tu as envie de nous raconter un moment où ?
- Ophélie Neves
Oui, j'en ai un particulièrement qui rentre complètement dans le thème c'est quand je suis arrivée au Portugal. En fait, quand on est au Portugal et qu'on est français ou qu'on est européen, on a besoin d'un document pour pouvoir résider ici, qui est valable pendant cinq ans. Et en fait, bon, j'ai pas envie d'avoir des préjugés sur les personnes dans l'administration, mais j'ai jamais eu de très bonnes expériences. Et quand j'y allais, en plus, c'était en plein Covid, donc on pouvait pas se faire accompagner par quelqu'un pour nous aider au niveau de la langue. Et donc j'y allais, en plus, la ville où je suis, c'est... Il y a très peu d'expatriés et d'étrangers, donc ils n'ont pas forcément l'habitude de faire ce document. Donc quand j'y allais, à chaque fois, en plus je devais prendre des journées d'absence au travail, et je venais de commencer un nouveau travail, donc ce n'était vraiment pas évident. Et à chaque fois que j'y allais, elles me disaient qu'il manquait un document. Donc je repartais de là. Et alors du coup, en plus, elles n'étaient vraiment pas gentilles avec moi, elles n'étaient pas très contentes. Et j'ai eu au moins 3-4 rendez-vous. Et en fait, moi, j'avais tendance à m'excuser. Donc, je ressortais de là pas bien, avoir l'impression d'avoir mal fait, d'avoir mal géré. En plus, mon portugais n'était pas hyper bien. Donc, je n'étais pas dans une situation de confiance. Du coup, je sortais de là, j'avais vraiment perdu confiance en moi. Et je me sentais vraiment pas mal. J'avais les épaules presque comme ça. Je n'étais vraiment pas bien. Quatrième ou cinquième rendez-vous. Je sors de là, je dis à mon copain, bon ben, c'est toujours pas bon. Il faut un document. Et en plus, il se passait des semaines entre temps parce que je n'avais pas forcément de congés cumulés. Bon bref, c'était vraiment compliqué.
- Fanny Wimmer
La galère.
- Ophélie Neves
Et là, mon copain a dit non, ce n'est pas possible. Parce que lui, il avait réussi à le faire correctement alors qu'il avait rencontré la même situation que moi. Donc, c'était fou. Et donc, il dit non, non, ce n'est pas possible. Donc, il rentre dans l'administration, seul, sans moi. Et donc, il explique à la dame, non, mais ce n'est pas possible. Il revient à chaque fois. Et là, la dame, donc ils appellent le responsable. La responsable, c'était une dame. Une demi-heure où je pense que ça a pris beaucoup de temps. Et j'avais le sentiment que peut-être elles ont fait ça parce qu'elles n'avaient pas envie de le faire. C'est là où j'ai compris que de trop s'excuser, finalement, ça avait une incidence négative parce que finalement, elles ne le faisaient pas. En fait, elles prenaient le dessus. Je me souviens, je me faisais vraiment engueuler, littéralement. Et du coup, au final, je me suis rendue compte qu'en étant plus ferme comme mon copain et en assumant, en disant « ben non » . J'ai fait ça, on m'a demandé ça la dernière fois, là j'ai tout ce que vous m'avez demandé, voilà, il faut le faire. Vraiment, c'était l'un de mes déclics à me dire qu'en fait, il ne faut pas trop s'excuser.
- Fanny Wimmer
Avec l'administration, on ne s'excuse pas trop.
- Ophélie Neves
En fait, exactement. La conclusion, c'est que je pense que c'est quand même important de s'excuser, mais de savoir estimer quand c'est vraiment nécessaire, quand par exemple on a blessé la personne, ou après coup, on se rend compte que finalement, oui, on a tout. pas bien réagi, là c'est important de s'excuser. Ou quand on a fait vraiment une grosse erreur et qu'il y a vraiment des répercussions sur l'autre personne, là je trouve que c'est légitime de s'excuser, mais de le faire vraiment à bon escient. C'est quand c'est vraiment utile. Et surtout de s'excuser quand on est vraiment fautif. Parce que si on ne l'est pas, je pense qu'il ne faut pas le faire. Finalement, il n'y a aucun intérêt, on n'y gagne rien.
- Fanny Wimmer
Bien joué. Du coup, ça serait s'excuser, mais d'oser. l'excuse et s'excuser uniquement quand c'est nécessaire et pas en se mettant en position baisse ou en partant du principe qu'on se trompe.
- Ophélie Neves
Oui, c'est tout à fait ça, exactement. Super.
- Fanny Wimmer
Et est-ce qu'aujourd'hui, tu as un message à faire passer aux personnes qui s'excusent tout le temps ?
- Ophélie Neves
Moi, je dirais déjà de comprendre pourquoi elles s'excusent tout le temps parce que j'imagine qu'on a toutes des raisons différentes. et de dire qu'elles sont assez, qu'elles font assez bien et qu'elles doivent avoir confiance en elles parce qu'on a toute notre place ici et on apporte chacune notre pierre à l'édifice, si je puis dire. Et je pense que je dirais aussi surtout de se faire accompagner. Et je pense qu'on peut le faire seul, mais ça peut prendre plus de temps. Et comme tu disais dans ton précédent épisode, tu disais que ça s'apprenait, que ça pouvait s'améliorer. Et il y a des gens comme toi, par exemple, qui sont vraiment experts là-dedans et qui ont étudié ça. et qui vont pouvoir justement aider les personnes qui en ont besoin à prendre confiance en eux et à arrêter de s'excuser et de prendre leur place.
- Fanny Wimmer
Rochefouette, je te remercie pour ce beau message d'espoir aussi. Effectivement, tout s'apprend, surtout quand on le décide, quand on en a envie. Et tu es la preuve que c'est possible justement par ce beau témoignage. Je tiens à te remercier particulièrement pour ce bel échange. Est-ce que tu aurais un dernier mot ou un dernier message à passer ?
- Ophélie Neves
Effectivement, il y a un point que tu viens de dire, que c'est de prendre la décision. Et c'est ça qui va tout changer finalement. En fait, c'est à nous de prendre la décision et de ne pas le faire parce qu'on nous l'a dit. Je pense que si on nous dit de moins s'excuser, c'est vraiment à nous de décider. Parce que moi, je sais que plein de fois, certainement, on me l'a dit. Je pense que c'est vraiment à nous d'avoir le déclic et de décider. Et je pense que c'est hyper bien. Il y a des gens qui n'en ont pas forcément conscience, qui s'excusent beaucoup trop et que ça peut être lié à un manque de confiance en eux. J'espère que ça va être un déclic. pour eux ce podcast et cet épisode parce que ça va leur permettre justement de décider, de changer et de s'améliorer parce que je voudrais insister là-dessus, moi ça a vraiment changé ma vie et ça a vraiment ça m'a vraiment allégée et ça m'a retiré un poids et je trouve que mes relations elles sont beaucoup plus fluides et beaucoup plus faciles que ce soit dans le perso ou dans le pro, donc ouais il y a vraiment un intérêt à décider de passer à l'action.
- Fanny Wimmer
Vous n'êtes qu'à une décision de changer votre vie
- Ophélie Neves
Exact Exactement.
- Fanny Wimmer
Génial. Un grand merci à Ophélie.
- Ophélie Neves
Merci à toi, Fanny. C'était super.
- Fanny Wimmer
Aujourd'hui, je vais vous proposer dans cet épisode un défi. Vraiment, vous vous doutez bien. Je vais vous proposer de choisir une des phrases que vous dites souvent, que tu dis souvent en t'excusant et de la reformuler. Pas besoin de tout changer d'un coup, ça peut être juste un mot, une phrase, une intention. Mais surtout d'observer ce que ça change dans ta journée ou dans ta relation avec les autres. N'hésite pas à partager sur la page Instagram du podcast CCC le podcast pour pouvoir me dire et partager au reste des auditeurs et auditrices. Ce que ça a pu changer pour toi d'arrêter de t'excuser. Alors, merci d'avoir écouté cet épisode. Si toi aussi, tu veux t'affirmer sans culpabilité, viens me raconter. Quelle phrase tu baignes dès aujourd'hui ? Et puis, on pourra lancer des confettis tous ensemble. Et surtout, rappelle-toi bien, tu n'as pas à t'excuser d'exister. A très vite dans le prochain épisode de Confetti et Confiance Club.