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#5 : Faire entendre sa voix quand on a appris à se taire – avec Carole Muller (Les bourgeons) cover
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Confettis & confiance club

#5 : Faire entendre sa voix quand on a appris à se taire – avec Carole Muller (Les bourgeons)

#5 : Faire entendre sa voix quand on a appris à se taire – avec Carole Muller (Les bourgeons)

42min |04/08/2025
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#5 : Faire entendre sa voix quand on a appris à se taire – avec Carole Muller (Les bourgeons)

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42min |04/08/2025
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Description

Tu n’oses pas toujours dire ce que tu penses ?
Tu t’excuses souvent d’exister, tu filtres tes messages, tu arrondis les angles jusqu’à t’oublier ?
Et si le vrai blocage… c’était qu’on ne nous a jamais appris à faire du bruit ?

Dans cet épisode, je reçois Carole Muller, fondatrice de Les Bourgeons et accompagnante en communication douce & affirmée.
On parle de ce conditionnement qui pousse (surtout les femmes) à rester sages, discrètes, polies
Et du chemin qu’il faut parfois faire pour oser retrouver sa voix.

Carole partage son expérience d’enfant bavarde devenue adulte silencieuse, et comment l’entrepreneuriat lui a permis de faire du bruit à sa manière, avec justesse, douceur… et impact.

Un échange plein de sincérité, de prises de conscience et d’espoir, pour toutes celles et ceux qui veulent s’exprimer sans se renier.


💬 Ce que tu vas découvrir dans cet épisode :

✔️ Pourquoi on apprend très tôt à ne pas déranger (et à se taire pour être aimé·e)
✔️ Le rôle de l’école, des injonctions genrées et du syndrome de la bonne élève
✔️ Ce que la psychologie dit de l’expression de soi et de la confiance (Neff, Linehan, Branden…)
✔️ Pourquoi s’exprimer est un muscle à rééduquer, pas un trait de caractère
✔️ Le pouvoir des personnes discrètes : oser parler sans crier
✔️ L’impact de l’entrepreneuriat sur la liberté d’expression
✔️ Ce que ça change de parler… même doucement
✔️ Et un défi concret pour t’exprimer, une fois, pour de vrai


Où retrouver Carole ?
→ Instagram : @les.bourgeons
→ Site : lesbourgeons.fr


🎉 Envie d’aller plus loin ?
Que ce soit pour un accompagnement individuel, une formation ou un atelier, je t’aide à (re)trouver clarté, confiance et alignement dans ta vie perso ou pro.

📲 Retrouve-moi sur Instagram :
→ Le podcast : @ccc_lepodcast
→ Mon univers pro : @fannywimmer
💌 Tu veux travailler avec moi ? Toutes les infos sont ici 👉 www.fwsophro.fr

✨ On ne trouve pas la confiance. On la crée, un pas à la fois… et parfois, en lançant quelques confettis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hum,

  • Speaker #1

    je vais effacer mon mail,

  • Speaker #2

    je crois que j'étais un peu trop direct. »

  • Speaker #1

    « Ou pas assez clair. »

  • Speaker #2

    « Ou trop flou. » « Ou trop... » « Je sais pas. » Tu vois cette scène, celle où tu veux juste dire ce que tu penses, mais où ton cerveau enclenche direct le mode auto-censure. Tu réécris, tu raccourcis, tu t'adaptes, tu poses trois smileys pour adoucir la phrase, et au final, tu ne sais même plus ce que tu voulais dire. Parfois, c'est pas qu'on ne sait pas s'exprimer, c'est qu'on ne se donne pas le droit. Et si aujourd'hui on remettait ça en question ? Bienvenue dans le Confetti & Confiance Club. Moi, c'est Fanny, coach et formatrice spécialisée en confiance en soi et en épanouissement professionnel. Depuis plusieurs années, j'aide celles et ceux qui se sentent perdus ou trop petits pour oser apprendre leur juste place. Ici, on parle d'audace, d'alignement et de petits pas concrets pour avancer sans se prendre la tête. Parce que la confiance, ce n'est pas un don, c'est un chemin qu'on construit pas à pas. Alors, bienvenue au club, c'est parti ! Aujourd'hui, on va parler d'un sujet essentiel pour la confiance en soi, et souvent invisibilisé, surtout chez les personnes sensibles ou perçues comme gentilles, oser s'exprimer. Parce que non. s'exprimer, ce n'est pas chercher l'attention à tout prix, ce n'est pas être trop ni vouloir se mettre en avant, c'est simplement oser dire ce qu'on pense, ce qu'on ressent, ce qu'on est. Et pourtant, combien d'entre nous ont appris très tôt à se taire pour ne pas déranger, à modérer ce qu'on ressent, à nuancer ce qu'on pense, à filtrer ce qu'on dit, à ne pas lever la main en classe, à ne pas poser trop de questions, à ne pas être trop bruyant, trop intense, trop passionné. Depuis l'enfance, on nous a répété de faire attention, de ne pas trop parler, d'être sage, raisonnable, modéré. Et à force, on a fini par croire que le silence, c'était la sécurité. Que se faire petite, c'était se faire aimer. Mais en réalité, ne pas s'exprimer abîme profondément la confiance en soi. À force de retenir sa voix, on finit par douter de sa légitimité. Et à force de douter de sa légitimité, eh bien on ne s'autorise plus à parler. Si cette difficulté n'est pas exclusivement féminine, les études montrent quand même qu'elles touchent disproportionnellement les femmes et ceux dès le plus jeune âge. Selon l'INSEE, les femmes s'estiment moins compétentes que les hommes à niveau égal et ce, dès l'école. L'université de Georgetown a montré que les filles sont deux fois plus compétentes que les hommes. plus interrompues que les garçons en classe. En entreprise, selon la Fondation des Femmes, 60% des femmes évitent d'exprimer un désaccord par peur de paraître agressives ou antipathiques. Et d'après le rapport Women in the Workplace de McKinsey, les femmes hésitent davantage à prendre la parole en réunion ou à demander une reconnaissance de peur d'être perçues comme trop ambitieuses. Ce conditionnement, il s'ancre... profondément. Il devient un réflexe. Et ce réflexe, au fil des années, devient de l'autocensure. En psychologie, la difficulté à s'exprimer librement n'est pas vue comme un manque de caractère, mais plutôt comme un mécanisme de protection, souvent appris très tôt. Le problème, c'est que ce mécanisme, quand il devient automatique, il empêche de se sentir aligné, écouté, visible Et petit à petit, il fragilise la confiance en soi. Selon Christine Neff, chercheuse en psychologie et pionnière du concept d'octocompassion, s'exprimer, c'est se relier à soi. Quand on ne s'autorise pas à dire ce qu'on ressent, on finit par croire que ce ressenti est invalide. Et cette répression émotionnelle crée une critique intérieure constante qui abîme la confiance. Pour Marsha Lynn-Hann, la fondatrice de la... thérapie dialectique, l'expression émotionnelle claire est une compétence fondamentale pour renforcer l'estime de soi, poser des limites et éviter l'autodissimulation. Dans ses travaux, ne pas s'exprimer est associé à une tendance à l'auto-invalidation, je suis trop, je dramatise, etc. Une peur chronique du rejet et une suradaptation qui finit par créer du mal-être. Mais bonne nouvelle, s'exprimer, ça s'apprend. Chaque mot exprimé, c'est un petit pas de reprise du pouvoir. Et parfois, oser dire ce qu'on ressent, il est bien plus révolutionnaire que n'importe quel slogan. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que j'admire profondément. Elle s'appelle Carole Muller et elle est la fondatrice de la communauté d'entrepreneurs Les Bourgeons. Mais surtout, c'est une femme qui prouve chaque jour qu'on peut impacter le monde sans crier. Carole fait partie de ces personnes dont la lumière n'éblouit pas. elle est claire, avec délicatesse, justesse, humour aussi. Elle choisit ses mots avec soin et quand elle parle, on écoute. Parce qu'on sent qu'elle ne parle jamais pour rien. Pendant des années, Carole a évolué dans l'ombre, dans les coulisses de l'édition et l'ingénierie pédagogique. Puis un jour, elle a décidé de créer un espace à son image, les bourgeons, pour aider les entrepreneurs à prendre leur place, à faire entendre leur voix, à semer les graines d'une communication. alignées, douces, mais affirmées. Quand j'ai rencontré Carole en 2022, ça a été tout de suite une évidence. On ne s'est plus jamais quitté d'ailleurs. Et en travaillant avec elle, j'ai compris quelque chose d'important. L'affirmation de soi, ce n'est pas forcément dire plus, c'est dire mieux. C'est choisir ses mots, assumer ses nuances, ou se dire ce qu'on pense, même si c'est tout bas. Alors, j'avais envie qu'on explore ensemble, dans cet épisode, ces moments où on a appris à se terre, à ne pas déranger, à rester sèche. Et comment on s'en sort ? Comment enfin on retrouve sa voix ? Comment on ose enfin faire du bruit ? Je suis très heureuse de te la faire découvrir aujourd'hui. Bienvenue Carole !

  • Speaker #1

    Merci Fanny et merci pour cette présentation incroyable, vraiment merci, ça me plaît énormément.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir ! et est-ce que tu pourrais te présenter avec tes mots ?

  • Speaker #1

    Je suis Carole et effectivement j'accompagne les entrepreneuses dans le développement de leur activité, sur les volets communication principalement, dans cette optique de communiquer moins et mieux, de communiquer sur leurs offres, d'apprendre à se mettre en valeur et à le faire à leur façon, d'une façon qui leur ressemble pour pouvoir impacter leur audience notamment. J'anime aussi des ateliers et programmes collectifs. dans le but de permettre aux femmes de rencontrer d'autres entrepreneuses, de tisser des liens et de se sentir bien entourées, parce qu'à mon sens, c'est essentiel quand on développe son activité. Et depuis le début de l'année, je réaccompagne des auteurs dans l'écriture de leurs textes. C'est une casquette qui me tient à cœur, qui est donc liée à mon ancienne activité d'éditrice et que j'aime beaucoup. Je continue de travailler dans l'ombre pour mettre en lumière d'autres voies que la mienne.

  • Speaker #2

    J'adore, merci pour cette présentation. Ce que je te propose, c'est qu'on commence directement dans le cœur de notre sujet. En repensant peut-être, toi, à ton enfance ou à ta jeunesse, est-ce que tu as eu des messages autour de la place qu'on pouvait prendre ou non ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant parce qu'en repensant justement à cette partie-là, je me suis rendue compte que souvent, et principalement à l'école, dans l'environnement scolaire, j'avais entendu qu'il fallait rester sage, rester discrète, que c'était les personnes discrètes qui ne prenaient pas forcément la parole, qui étaient peut-être un peu plus mises en valeur, que les personnes qui s'exprimaient étaient considérées comme des perturbateurs. Donc j'ai un peu grandi avec cette idée que pour être reconnue et valorisée, finalement, il fallait savoir rester à sa place et donc ne pas faire de bruit, ne pas faire de vagues. Et donc j'ai adopté... Cette casquette de la bonne élève et donc le syndrome de la bonne élève qui va avec pendant des années. Et je trouve que ce n'est pas évident d'en sortir quand on grandit avec cette impression que c'est aussi ce qui fait qu'on est aimé. C'est ce rôle-là qu'on a et cette discrétion qui nous colle à la peau.

  • Speaker #2

    Et tu disais que tu avais l'impression qu'on valorisait plutôt les personnes discrètes. Est-ce que tu n'as jamais eu sur tes bulletins les élèves discrètes où on n'entend pas beaucoup ?

  • Speaker #1

    Et complètement, c'était élève discrète, élève sérieuse, se repose un peu sur les lauriers, c'était des choses qui revenaient constamment. Mais c'est vrai que le côté élève discrète revenait régulièrement. Et j'ai l'impression que, de mémoire, parfois on m'invitait à participer un peu plus à l'oral, ce que je ne faisais pas forcément ou pas à tous les niveaux. Beaucoup en maternelle, je crois qu'en maternelle on m'a dit que je participais un peu trop justement. Ah si, c'est intéressant, j'avais complètement oublié ça. Oui, en maternelle, on m'avait dit. Donc, j'étais très active. Je répondais beaucoup quand on me posait des questions. Et on m'a dit que la maîtresse m'avait demandé de laisser de la place aux autres et d'arrêter de monopoliser l'attention et la parole. Et donc, mine de rien, peut-être que ça a joué dans la façon dont j'ai continué ensuite à être en classe, en étant un peu plus en retrait, justement.

  • Speaker #2

    C'est très juste ce que tu dis, parce qu'on est influencés, surtout dans l'enfance, par... La représentation qu'on a du bien, du mal, de ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, c'est comme ça qu'on se construit. Et moi, dans ce que j'entends, c'est qu'au départ, pour toi, c'était plutôt naturel de prendre la parole, d'exister. Et puis, jusqu'au moment où tu as dit, hop, hop, hop, Carole, calme-toi un peu. Et que du coup, tu as vu la discrétion, le fait de ne pas trop prendre la parole comme quelque chose de plus valorisé que ce que tu faisais auparavant. Et justement, est-ce qu'il y a un moment dans ta vie où tu t'es rendu compte que justement, t'étais peut-être un peu trop discrète ou que tu te retenais un petit peu trop ?

  • Speaker #1

    Et bien, cette prise de conscience-là, elle est arrivée assez tard,

  • Speaker #2

    vraiment,

  • Speaker #1

    vraiment très tard. Je pense que c'était à l'approche de la trentaine parce que j'ai tellement intégré le fait que la discrétion, la timidité, parce qu'on collait aussi l'étiquette de timide, faisait partie de moi, que pendant des années, j'ai... considéré que c'était moi en fait. Et tu vois là vraiment cette anecdote de maternelle, je l'ai racontée en plus à quelqu'un il y a quelques mois mais je l'avais de nouveau oubliée parce que c'est un peu comme un flash qui me revient ponctuellement de ah mais oui en fait à l'origine j'étais comme ça, j'étais un moulin à parole, je suis un moulin à parole. J'avais ce côté, j'aimais bien m'exprimer, être un peu mise sur le devant de la scène et donc très tardivement à la début de ma vie de jeune adulte, je pense, j'ai commencé par me rendre compte, dans certaines situations, que ce côté-là revenait. C'est-à-dire que quand j'avais des présentations, des prises de parole à prévoir, j'étais très stressée et je me disais, oh là là, je ne vais jamais y arriver. Mais quand arrivait le moment, j'adorais ça, vraiment j'adorais ça. Et c'est là où je me suis dit, que je me suis rappelée qu'originellement, j'étais quelqu'un qui parlait beaucoup, qui aimait beaucoup parler. Et que peut-être cette partie-là de moi, c'était vraiment éteinte avec les années et que j'avais grandi avec cette impression que j'étais une personne timide, discrète et réservée et qui ne prenait pas la parole, alors que ce n'était pas le cas, finalement.

  • Speaker #2

    Oui, parfois, on est tellement valorisé par un trait de caractère qu'on peut penser que c'est un trait de notre personnalité, que ça touche à notre identité et que finalement, on ne le remet plus en question, forcément, puisqu'on est connu comme Carole la discrète. Et puis arrive un moment justement quand on est adulte où l'expérience ou peut-être même notre autonomie d'adulte fait qu'on se pose la question de « Ah mais est-ce que vraiment je suis comme ça ? Est-ce que je garde ? Est-ce que je ne garde pas ? Jusqu'à quel point finalement c'est vraiment moi ? » Et justement tu m'as dit que tu t'étais aperçue que prendre la parole c'était quelque chose finalement qui te portait. Qu'est-ce qui t'a permis de sortir du silence, de faire un peu plus de bruit dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Et bien, je crois que c'est vraiment arrivé avec l'entrepreneuriat, parce que je crois que c'est là que j'ai osé m'affirmer un peu plus. Je pense que c'est allé de pair avec cette introspection et remise en question de la façon dont je me percevais moi-même et dont je pensais que j'étais. Donc, j'ai dû déconstruire plein de choses. Et je crois qu'en faisant des choix, donc en choisissant la voie que j'avais envie de suivre, en me disant que c'était moi qui allais. créer mon activité et en prenant un peu les rênes de mon entreprise d'une certaine façon, alors ça va sembler peut-être un peu bateau, mais j'ai vraiment eu l'impression de reprendre le pouvoir sur moi aussi et qui j'étais vraiment. Et je pense que je me suis beaucoup plus écoutée et j'ai commencé à m'exprimer forcément, pour communiquer sur mon activité d'abord, pour aider les autres à le faire de plein de façons. Et vraiment cette confiance est revenue par ce biais-là.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant parce que justement, tu as eu cette opportunité de pouvoir faire à ta manière. Finalement, la liberté de le faire, ça a été ton moteur. Et du coup, tu as appris sur le tas ou je ne sais pas, tu t'es formée à certaines techniques, tu t'es fait accompagner.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais suivi à un moment un module pour la prise de parole en public. Et je me souviens d'un exercice qu'on avait eu où on devait parler fort de manière à porter notre voix pour que ça s'entende jusqu'à l'autre bout de la pièce. et ça a été affreux pour moi parce que je me suis rendue compte à quel point je n'arrivais pas à faire ça, vraiment j'ai l'impression de crier voire de hurler et en fait non personne ne m'entendait au bout de la pièce mais donc toujours est-il que j'ai quand même fait cet exercice là en tout cas ce petit module parce que je sentais que J'avais besoin de prendre un peu plus d'assurance par rapport à l'expression de ma voix orale cette fois-ci. Et ensuite, dans la version écrite, dans la partie communication écrite, je pense que j'ai toujours choisi mes mots avec soin parce que j'ai cette volonté aussi de ne blesser personne. Et donc, je pense que je peux me définir comme extrêmement diplomate dans ma façon de m'adresser ou d'écrire des mails parce que vraiment, j'ai à cœur de... prendre l'autre en considération. Et donc, le choix des mots et le soin apporté Ausha des mots a toujours été là. C'était déjà le cas dans mes rédactions à l'époque et dans l'écriture après de textes que je faisais à titre personnel. Mais j'ai toujours aimé trouver les bons mots et vraiment être attentive quand ça concernait quelqu'un, être attentive à ce que l'autre dégageait ou ce que l'autre était pour l'intégrer autant que possible dans mon expression.

  • Speaker #2

    justement tu m'as dit que quand tu es devenu entrepreneur tu as choisi d'utiliser ta voix de ta manière que tu t'es peut-être détaché de ce qu'on attendait de toi est ce que durant en te rendant compte de cette liberté en expérimentant ça tu t'es rendu compte qu'à l'inverse au contraire avant tu as pu ressentir que tu n'avais pas le droit de déranger ou pas le droit de t'exprimer peut-être dans tes précédents jobs ou dans d'autres moments de ta vie alors je pense que que c'est...

  • Speaker #1

    Pas forcément dans les jobs, mais effectivement, je vais en revenir au milieu scolaire. Ça a commencé à cette période et puis je pense que comme le lycée coïncide avec un moment où on se construit à titre personnel, et je pense que c'est assez charnière comme transition, je pense que c'est pour ça que ça m'a accompagnée pendant plusieurs années et où vraiment j'avais l'impression que je n'étais pas forcément intéressante ou que ce que je pouvais partager n'avait pas forcément besoin d'être entendu ou écouté. Et j'étais beaucoup, après moi, j'aimais beaucoup écouter les autres. Pendant des années, ça m'a très bien été d'ailleurs, je pense, de rester dans ce poste de spectatrice et d'auditrice, jusqu'à ce qu'à un moment, ça revienne et il y a vraiment eu, je pense, quelque chose d'un peu plus fort et une reconnexion aussi à qui j'étais profondément qui m'a permis de casser un peu ce schéma-là que j'avais suivi pendant très longtemps.

  • Speaker #2

    Et quand tu as commencé à le casser, ce schéma-là, comment tu l'as vécu ? Est-ce que c'était confortable ? Inconfortable, inconfortable.

  • Speaker #1

    C'était étonnant. Je me souviens vraiment avoir eu ce côté « Ah, mais en fait, j'aime m'exprimer. » « Ah, ok. » Et puis en plus de ça, les gens ont l'air de m'écouter quand je le fais. Vraiment, j'ai vraiment eu un côté surprise de me dire « Ah, en fait, ma voix peut être portée et écoutée. » Je n'ai pas trouvé ça inconfortable. À l'inverse, je pense qu'en plus de ça, ça... quelque part, ça a vraiment nourri quelque chose au niveau de ma confiance en moi. Et donc, il y a une espèce de puissance intérieure qui est venue avec. Vraiment, je me suis sentie reprendre cette notion de pouvoir, de reprendre le pouvoir sur qui j'étais et oser m'exprimer davantage. Mais j'ai vraiment la surprise. Je pense que c'est un état qui m'accompagne encore très régulièrement. D'ailleurs, je suis toujours surprise. Que quelque chose puisse intéresser quelqu'un ou que quelqu'un m'accorde de l'attention, vraiment, ce n'est pas forcément un état désagréable, mais surprenant.

  • Speaker #2

    Surprenant, et pourtant, aujourd'hui, c'est ton métier, finalement, d'impacter les autres. Même si c'est surprenant, je pense que c'est quelque chose, finalement, qui fonctionne plutôt bien pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, en fait, c'est là où c'est quand même très drôle. Et je pense que moi, j'adore mettre les autres en lumière et aider les autres à porter leur voix. je pense que les parcours de vie expliquent beaucoup de choses aussi sur la direction qu'on prend mais oui j'adore faire ça et je trouve ça tellement important vraiment maintenant je me dis j'arrive aussi à un âge je pense où je me sens à l'aise avec ça et je me dis bon j'ai plus de temps à perdre j'ai des choses à dire je les dis toujours en mettant en prenant des pincettes et en le disant d'une certaine façon mais oui oui vraiment je pense que c'est important que chacun puisse porter sa voix, exprimer les choses qu'il ou elle a envie d'exprimer et le fasse de la façon la plus juste possible pour lui ou pour elle.

  • Speaker #2

    J'ai envie de réagir sur ce que tu as dit en prenant des pincettes. Est-ce que selon toi, il faut toujours prendre des pincettes pour exprimer ce qu'on a à dire ? Alors,

  • Speaker #1

    bizarrement, je vais dire non, je ne crois pas qu'on doive toujours prendre des pincettes. J'ai toujours peur de... blesser des gens ou d'être maladroite dans mes propos. Donc je pense que c'est pour ça que j'ai cette notion de prendre des pincettes. Par contre je pense que c'est important d'exprimer les choses, surtout que parfois, les situations nous amènent à ne pas avoir le temps de prendre des pincettes, à ne pas pouvoir le faire. Et je pense que ça a d'autant plus d'impact et de poids parce qu'il y a une raison derrière. Et c'est important aussi de porter sa voix dans ces moments-là. Pas forcément évident. J'apprends à le faire de plus en plus et à me détacher justement de ce qu'on attend de moi. ce que je pense que les autres attendent de moi parce que je pense qu'il y a aussi ça, c'est toute mon imagination qui arrive là-dedans mais donc oui, non, je pense que d'oser retirer les pincettes progressivement, parce que je pense que ça se fait pas toujours au lendemain mais c'est bien d'y aller franchement et de dire les choses et de les exprimer telles qu'on a besoin de le faire

  • Speaker #2

    Et selon toi pourquoi est-ce qu'on apprend, surtout aux femmes à ne pas trop en faire ou à ne pas être trop

  • Speaker #1

    Je pense que d'origine, il y a un héritage de la société dans laquelle on a grandi qui nous a amené à dire aux petites filles, particulièrement les petites filles, je crois, de ne pas faire de bruit, que les petites filles ne criaient pas, que les petites filles devaient rester sages. Moi, je l'ai entendu aussi à titre personnel. Alors, je pense que les femmes ont une approche différente pour tous les sujets, d'ailleurs. Parfois, je me dis... dans quel état serait le monde s'il était uniquement gouverné par des femmes ? Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'il y a une sensibilité différente, une approche différente, une émotion différente aussi peut-être.

  • Speaker #2

    Ça fait écho à quelque chose que j'ai vu sur les réseaux sociaux, alors il faudrait que je retrouve la source, mais c'était des femmes en fait américaines qui avaient fait, je pense que c'était sur TikTok, une vidéo pour dire « Réponds à un mail comme un homme » . Et justement, alors elle montrait, elle, bonjour, excuse-moi de te déranger, est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, répondre à la deadline prévue ? Et en fait, elle répondait comme un mec, elle répondait vue. Ou alors c'était, j'attends ta réponse pour telle heure. Enfin vraiment, c'était hyper radical et hyper tranchant. Et justement parce que peut-être que nous, les femmes, on attend de nous qu'on soit gentilles, qu'on soit sages, qu'on enrobe les choses. Et finalement, on n'attend pas forcément de nous une communication radicale, on va dire. Et finalement, ce qui était assez drôle, c'est que ça choquait énormément leurs collègues hommes, la manière dont elles répondaient, alors qu'eux-mêmes répondaient de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Et entre eux, ça ne les choquait pas forcément, j'imagine. Donc comme quoi, intéressant. Vraiment, il y a quelque chose de genre des attentes. Qu'est-ce qu'on attend des femmes ? Et dans quelles étiquettes on leur colle aussi, finalement ? Parce qu'être poli. être gentille, enrober les choses comme tu le disais, c'est vrai. La communication féminine et masculine est très différente. Et en fait, c'est drôle parce qu'au début de mon activité, quand j'ai commencé à communiquer, je ne m'adressais pas spécialement à des entrepreneuses. Mais finalement, je touchais les entrepreneuses parce que je pense que ma façon de communiquer touchait quelque chose différemment chez les femmes que chez les hommes. Mais donc vraiment, il y a une différence entre les communications et dans les attentes. C'est fou.

  • Speaker #2

    Complètement. Justement, je regardais un post sur LinkedIn récemment. Alors, par exemple, je le retrouverai, parce que moi, je retiens l'essence, mais rarement l'auteur ou l'autrice. Justement, c'était pourquoi, je résume parce que je ne pense pas qu'elle l'ait dit comme ça, pourquoi les clubs d'entrepreneurs féminins ou les programmes pour femmes, c'est les ambitieuses, les audacieuses, et que pour les hommes, c'était genre Scale 2000, Fé x 10. puissant, enfin voilà. Elle disait en fait on attend des hommes que ce soit normal d'être ambitieux, d'être audacieux, donc ils n'ont presque pas besoin finalement d'apprendre à le faire sur la société et que des femmes, qu'on attende d'elles, qu'elles apprennent à l'être.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est fou et puis du coup il y a quelque chose où c'est un peu comme si on s'excusait par avance de la place qu'on voudrait prendre, de l'ambition qu'on voudrait avoir parce que ça ne répond pas au code originel de ce qu'on attend de nous. C'est fou, en fait.

  • Speaker #2

    D'un côté, on attend des femmes qu'elles soient, comme tu l'as dit, qu'elles n'osent pas forcément faire beaucoup de bruit ou qu'elles le disent de manière agréable. Et en même temps, quand on regarde ce qui interpelle, peut-être sur les réseaux sociaux ou même en règle générale, ce sont un peu les grandes gueules, finalement.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas comme à l'école ? Non, mais effectivement... Heureusement... les grandes gueules, les coups de gueule, tous ces messages un peu... J'ai l'impression qu'il y a toujours un peu ce prisme du négatif mine de rien. C'est qu'un coup de gueule, par essence, c'est... soit on est en colère, soit c'est une critique. Il y a toujours quelque chose de l'ordre du négatif. Et j'ai effectivement l'impression que c'est ce qui fonctionne le mieux. Mais parce que, je me suis posé la question, est-ce que ce n'est pas dans ces moments-là qu'on s'autorise un peu plus, qu'on ne prend pas de pincettes, donc on est beaucoup plus direct et qu'on arrive à exprimer vraiment le fond de notre pensée. Et c'est une émotion qui nous fait réagir dans ces moments-là aussi. Et je pense que c'est ça qui vient toucher quelque chose chez l'autre. Et en l'occurrence, un lecteur sur les réseaux.

  • Speaker #2

    Je comprends pas. d'authenticité ou de vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on peut le qualifier comme ça. Ce qui n'est pas forcément facile à faire. Mais parce que ça dit quelque chose de nous aussi. Forcément, c'est très intime, finalement. C'est comme décrire sous le coup de la colère. Je pense que c'est une des choses les plus intimes qu'on fait parce qu'on parle de nos failles et de notre vulnérabilité. Exactement, c'est le bon terme. Pas facile à faire, mais par contre, je pense que ça fait partie des... des sujets qui font qu'on est écouté ou lu parce qu'on a quelque chose à dire. Et il y a vraiment quelque chose en fond. Et on n'est pas en train de parler pour parler et dans le vent. Il y a vraiment quelque chose qui nous anime à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, finalement, la colère utile, tu dirais.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Parce qu'une colère, donc critiquer pour critiquer. J'aime bien les choses constructives. Donc je dirais qu'il faudrait qu'il y ait quand même un objectif derrière. Mais oui, je pense que la colère... peut être utilisé à bon escient. Et pourtant, la colère, est-ce bien vue ? Non, pas forcément. Mais c'est là où on peut se détacher de ce qu'on attend de nous et on a le droit d'être en colère. Ça fait partie des émotions couramment ressenties, je pense. La colère, ça peut être la tristesse aussi d'ailleurs. Je pense que ces émotions-là peuvent être utiles.

  • Speaker #2

    Oui, les émotions, de toute façon, elles sont normales. Elles sont là pour nous envoyer un message à nous-mêmes déjà. et si on peut le porter pour les autres ça peut du coup lui donner une utilité supplémentaire finalement et c'est super ce que tu dis peut-être ça donnera envie à des auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices d'écrire sous le coup de la colère pour voir ce que ça donne c'est un très bon exercice de s'autoriser à écrire sous le coup de la colère les choses sont beaucoup plus brutes on n'enrobe pas dans ces cas là alors après on peut revenir à posteriori histoire d'éviter les insultes, par exemple. Mais en tout cas, vraiment, il y a quelque chose de très brut qui émane quand on écrit sous le coup de la colère. Vraiment, c'est un très bon exercice à faire.

  • Speaker #2

    Ce qui me vient en tête, c'est une newsletter que tu as écrite il y a un certain temps sur quelqu'un qui accompagnait pour écrire sur LinkedIn, qui était un petit peu en mode pas vraiment juste, en tout cas selon toi, selon tes critères. Et est-ce qu'il y a eu d'autres moments comme ça, ou tu t'es dit Là, je ne peux pas me faire.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, parce que je pense que cette carapace que j'ai depuis très longtemps commence seulement à s'ébricher et moi-même, je commence à m'autoriser à m'exprimer un peu plus, un peu plus librement sur plein de sujets différents. C'était la première fois, la newsletter dont tu parles, c'est la première fois que j'écrivais, d'ailleurs je l'avais mis en introduction, je crois que c'est la première fois que j'écrivais sous le coup de la colère, parce que vraiment j'étais colère. Bon, je n'étais pas non plus... enragée, mais par contre, je me suis rendue compte de deux choses. De un, ça m'a fait énormément de bien d'écrire. J'ai aimé écrire cette newsletter. Deux, j'ai eu énormément de réactions et de retours de personnes qui me disaient partager mon ressenti, mais qui n'avaient pas osé l'exprimer. Et donc, je me suis rendue compte à ce moment-là qu'écrire sous le coup de la colère, déjà, ce n'était pas forcément quelque chose à censurer. Au contraire, ça faisait partie de ce qu'on ressentait et surtout, ça peut... libérer la parole d'une autre façon pour d'autres personnes. Et ça fait du bien de ne pas se sentir seule à ressentir ça, à vivre ça. Donc, je me suis vraiment dit que je pouvais m'autoriser à m'exprimer un peu plus librement sur des sujets que jusqu'à présent, je n'ai pas forcément évoqués ou que je m'empêchais d'évoquer, parce que j'avais toujours cette notion de rester dans les cases, dans le cadre, le faire de façon diplomate et enrobée, etc. Mais je pense que je peux écrire, je peux avoir d'autres coups de gueule. Le faire à ma manière quand même, mais parce que ça me permet de porter ma voix autrement et pour d'autres personnes.

  • Speaker #2

    J'ajouterais aussi une troisième chose, c'est que ça peut inspirer.

  • Speaker #0

    des personnes même sans porter leur voix, sans qu'elles soient forcément 100% d'accord avec toi. Mais ça peut aussi les inspirer en se disant, cette femme, elle a pris la parole sur ce sujet. Donc peut-être que moi, la prochaine fois, je peux prendre un petit peu plus la parole sur ce sujet-là. Est-ce que toi, il y a des femmes ou des hommes qui ont pris la parole sur des sujets qui t'ont inspiré ?

  • Speaker #1

    C'est pas récent, mais par contre, j'ai toujours été très admirative du discours de Martin Luther King, donc à l'époque, qui est resté dans les annales. Et en fait, je suis très admirative, je pense, des personnes qui ont des personnalités assez discrètes de prime abord et qui arrivent à porter leur voix sur un message très fort, très collectif, comme Martin Luther King l'a fait à l'époque, donc, pour défendre des valeurs. pour essayer de faire changer les choses à son échelle et de réaliser que ces personnes-là arrivent à le faire et à générer des prises de conscience et à marquer les esprits sans être forcément dans une posture agressive ou sans être dans la violence non plus dans leurs propos. Donc il y a eu Martin Luther King, mais je sais que par exemple j'avais été... J'aimais beaucoup Rosa Parks que j'avais découvert pendant mes études qui donc avait été... l'une des premières personnes a refusé de laisser sa place dans le bus parce qu'elle était noire. Et donc, elle avait osé dire non. Et en fait, ça m'avait vraiment marquée parce que je me suis dit mais finalement, elle n'était pas du tout connue avant cet épisode. Mais je me suis dit, n'importe qui, à son échelle, peut à un moment s'affirmer, défendre ses convictions et s'exprimer sur des sujets. Donc, j'ai trouvé ça hyper inspirant. J'aime vraiment beaucoup ces... ces profils-là de personnes, vraiment particulièrement des personnes que je considère comme pacifiques, pacifistes, qui arrivent quand même à créer des clics et à inspirer des gens à plus grande échelle.

  • Speaker #0

    Et finalement, est-ce que ce n'est pas ce que tu fais, toi, à ton échelle ?

  • Speaker #1

    Peut-être que, inconsciemment, c'est ce que j'essaye de faire. Non, mais c'est vrai, je pense qu'une chose qui est sûre, c'est effectivement que j'essaye de... J'essaye de faire les choses à ma façon et de le faire différemment de ce qu'on peut voir aussi parfois parce que je sais que je ne suis pas une personnalité qui a une grande gueule, donc. Et que je n'ai jamais été la personne qui rentre dans une pièce et qu'on remarque tout de suite. Mais par contre, j'ai réalisé avec le temps qu'on m'écoutait, même si je m'exprime plus posément ou plus discrètement. Et ouais, je trouve ça très chouette de me dire qu'à mon échelle, je... peut contribuer à faire changer les choses, à faire bouger les lignes, mais en le faisant à ma manière.

  • Speaker #0

    Et selon toi, comment on fait pour renforcer, pour muscler sa confiance en soi ?

  • Speaker #1

    C'est un long travail. C'est un travail à faire au quotidien. Je ne sais pas si... Je ne me sens pas légitime à donner des conseils, mais par contre, ce qui a fonctionné pour moi, et je continue de le faire d'ailleurs, c'est vraiment la façon dont... je me parle à moi-même, qui a changé un peu mon propre regard sur moi. De prendre conscience aussi de qui j'étais, et en fait de me dire, je suis Carole, je suis comme ça. Et de me dire, voilà qui je suis. Et en fait, je trouve qu'une fois qu'on accepte d'être qui on est, ça donne une sorte de confiance qui nous accompagne au quotidien et qui fait du bien. qui aident vraiment à traverser les périodes de remise en question et de doute.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, est-ce que tu doutes encore parfois de ta légitimité ou de ta place ?

  • Speaker #1

    Oui, très régulièrement. Je doute très régulièrement, mais je pense que c'est sain de douter. D'ailleurs, je ne me souhaite pas forcément d'arriver à un moment où je ne doute jamais, parce qu'au contraire, je pense que la remise en question m'aide aussi à rester ancrée et connectée. Dans le cadre de mon activité, à la fois aux besoins de mon audience et dans la façon dont moi, j'ai envie de développer mon entreprise aussi. Donc oui, je doute au quotidien, y compris quand juste avant d'animer un atelier, alors que je fais ça depuis très longtemps maintenant.

  • Speaker #0

    Je comprends, le petit stress cinq minutes avant, est-ce que ça va bien se passer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le petit trac avant d'entrer en scène, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Et pourtant, ça se passe toujours bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça se passe toujours super bien, c'est ça qui est fou.

  • Speaker #0

    Maintenant que tu t'animes des ateliers, tu prends la parole sur des sujets qui te touchent. Comment ça a transformé ta confiance d'oser faire plus de bruit ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Plus je fais de bruit, plus j'ai envie d'en faire. C'est vraiment ce que je ressens. Et là où je ne m'autorisais pas, mais encore une fois c'est très personnel et très lié au regard que je portais moi-même sur moi-même, mais là où je ne m'autorisais pas forcément à envisager certaines choses ou certains événements, je me rends compte que petit à petit, je peux me diriger vers ça, parce que ça me permettrait de m'exprimer encore plus et de... porter encore plus ma voix, maintenant que j'ai compris que j'aimais beaucoup parler, il y a vraiment des formats que j'avais jamais envisagés jusqu'à présent, où je me dis, peut-être qu'un jour, j'y viendrai, parce que j'aime vraiment beaucoup parler avec des gens.

  • Speaker #0

    Un exemple de ce format que t'aimerais oser ?

  • Speaker #1

    Typiquement, le podcast, techniquement, je suis nulle, mais c'est vrai que pendant très longtemps, je me disais, le podcast, pas du tout, c'est pas du tout moi. ou même des interviews en vidéo c'est un format qui a un moment à popper et je me dis oh la la mais pas du tout alors qu'en fait maintenant je me dis bah en fait si pourquoi pas parce que ça me permettrait de parler avec des personnes de contribuer aussi à leur permettre de s'exprimer et de les mettre en valeur même dans des interviews en vidéo parce que vraiment j'adore mettre les autres en valeur de temps en temps j'ai l'impression que tout devient possible finalement ouais je crois vraiment Mais ça, ça va vraiment de pair, je crois, avec la confiance en soi, qui est le sujet du podcast. Mais je pense que de cultiver la confiance en soi et d'arriver à la nourrir au quotidien fait qu'on a l'impression qu'en fait, tout est possible. Du moment qu'on a envie de faire les choses. Je ne dis pas que ça se fait par magie, mais en tout cas, vraiment, des choses qui nous paraissaient impossibles deviennent possibles.

  • Speaker #0

    Génial. Et justement, on arrive au moment... Oups ! Le moment que tout le monde adore sur le podcast, le moment justement où peut-être un moment dans ta vie, t'as pas eu confiance en toi ou t'as pas osé dire quelque chose et avec le recul, tu te dis ah non, là vraiment, c'était pas terrible.

  • Speaker #1

    Je n'osais, je sais pas si oser dire non, je pense que ça va un peu avec la confiance quand même, mais comme je disais oui à tout, je me retrouvais à avoir des trucs planifiés. tous les week-ends, mais vraiment tous les week-ends. Et d'ailleurs, à un moment, ça m'a épuisée parce que je n'osais jamais dire non. Et je me suis rendue compte qu'à force, pour mon bien-être, il allait falloir que j'apprenne à dire non. Mais ça se produit encore régulièrement, d'ailleurs. Maintenant, j'essaye de poser un peu plus mes limites. Mais quand on me propose des sorties où j'ai beaucoup de mal à dire non, alors que je me dis physiquement et émotionnellement, là, je ne suis pas disponible. mais Je le fais quand même. Alors en général, ça se passe bien. Mais c'est vrai que je dis oui. L'instant d'après, je regrette d'avoir dit oui. Je me dis non, mais là, j'aurais dû dire non vraiment. Ça aurait été vraiment mieux pour mon bien-être. Mais c'est extrêmement dur à faire. Et donc oui, je me suis retrouvée déjà dans des déménagements et des situations alors que je n'avais pas du tout le temps et que le timing était très mauvais. Mais ça, c'est en fait, c'est mon quotidien. C'est pour ça que là, si je te montrais mon agenda cette semaine. Je pense que j'aurais dû dire non à des trucs, parce que là, il y en a de tous les côtés. Cette semaine, mon objectif, c'est de survivre à ma semaine. Donc, ouais, non.

  • Speaker #0

    Ta semaine, c'est un moment oups.

  • Speaker #1

    Ah, ma semaine, là, cette semaine est un gros moment oups de mon année, oui.

  • Speaker #0

    Elle pensera quand tu diras oui, t'entendras moment oups.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Peut-être que ça va m'aider à dire non, du coup. Je me souhaite que ça pop un peu plus souvent.

  • Speaker #0

    Très bon exemple. Si tu pouvais glisser un petit mot à quelqu'un qui a peur d'être visible ou qui a peur d'être dérangé, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais que sa prise de parole ou le message qu'elle a apporté peut peut-être changer le quotidien ou la journée ou impacter une personne, ne serait-ce qu'une personne, et que rien que pour ça, il mérite d'être partagé. Je pense que parfois, quand on hésite et qu'on se dit « je n'ai rien à dire » , je suis sûre qu'il y a au moins une personne qui a besoin de lire ça. à ce moment-là et ça va lui faire du bien. Donc, voilà, si ça peut lui permettre de se lancer et d'oser le faire, eh bien, c'est parti. Et donc, on a vraiment tous quelque chose à exprimer et à partager.

  • Speaker #0

    Très beau message. Si une personne t'entend et ose partager, ce sera vraiment super. Et d'ailleurs, n'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires de cet épisode de podcast. Est-ce que tu as un dernier mot ? pour la fin, quelque chose que tu aimerais partager ou un message que tu aimerais porter.

  • Speaker #1

    J'avais pas forcément le profil de la femme qui va prendre la parole et qui va s'exprimer, même en étant rangée dans une case, même en ayant eu le syndrome de la bonne élève, et même en étant introvertie, en ayant l'étiquette de timide et réservée, en fait on peut arriver à dépasser ça, et on peut arriver à prendre la parole, à s'exprimer, à communiquer, et à trouver la façon de le faire qui nous ressemble vraiment. Ce serait de dire que c'est possible, donc tout est possible, mais c'est possible d'oser sortir du cadre, même quand on n'a pas du tout eu l'habitude de le faire.

  • Speaker #0

    Très beau message, plein d'espoir, je te remercie. Où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Instagram, principalement sur le compte des Bourgeons, un peu sur mon site, mais vraiment beaucoup sur Instagram. Je recommande d'aller plutôt là-bas. et dans le Plowark Camp, éventuellement, si vous y êtes aussi.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi, Carole. C'était top.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Fanny, pour l'invitation et pour cet échange. C'était trop chouette, vraiment. Je suis ravie d'avoir été invitée sur ton podcast. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Cette semaine, je te propose un défi tout simple, mais pas si facile. Exprime-toi, une fois, pour de vrai. Tu peux choisir une situation dans laquelle tu aurais habituellement gardé le silence et cette fois, oser dire quelque chose. Quelques idées pour t'aider. Dire non, même gentiment, même maladroitement. Poser une question en réunion. Écrire un post que tu n'oserais pas publier habituellement sur les réseaux sociaux. Demander de l'aide là où habituellement tu ne le ferais pas. Dire ce que tu ressens tout simplement au lieu de sourire par réflexe ou envoyer un message ou un mail sans te relire huit fois. Ce n'est pas vraiment la forme qui compte, c'est le choix de ne plus s'effacer. Et si tu le fais, viens m'en parler sur le compte Instagram du podcast Confetti & Confiance Club. Tu pourrais bien inspirer quelqu'un d'autre à s'autoriser aussi. Merci pour ton écoute, merci d'avoir pris ce temps pour toi, pour ta voix. Peut-être que tu fais partie de celles et ceux qui vont appris à ne pas faire de bruit, à parler bas, à faire attention, à attendre qu'on te donne la parole. Mais tu sais quoi ? Tu n'as pas besoin de permission. Ta voix compte, tes mots comptent, ta vérité mérite d'être entendue. Et si cet épisode t'a parlé, laisse-lui 5 étoiles ou un petit mot doux sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est comme un écho de ta voix, et c'est le meilleur moyen de faire résonner ces messages autour de nous. A très vite dans Confetti et Confiance Club !

Description

Tu n’oses pas toujours dire ce que tu penses ?
Tu t’excuses souvent d’exister, tu filtres tes messages, tu arrondis les angles jusqu’à t’oublier ?
Et si le vrai blocage… c’était qu’on ne nous a jamais appris à faire du bruit ?

Dans cet épisode, je reçois Carole Muller, fondatrice de Les Bourgeons et accompagnante en communication douce & affirmée.
On parle de ce conditionnement qui pousse (surtout les femmes) à rester sages, discrètes, polies
Et du chemin qu’il faut parfois faire pour oser retrouver sa voix.

Carole partage son expérience d’enfant bavarde devenue adulte silencieuse, et comment l’entrepreneuriat lui a permis de faire du bruit à sa manière, avec justesse, douceur… et impact.

Un échange plein de sincérité, de prises de conscience et d’espoir, pour toutes celles et ceux qui veulent s’exprimer sans se renier.


💬 Ce que tu vas découvrir dans cet épisode :

✔️ Pourquoi on apprend très tôt à ne pas déranger (et à se taire pour être aimé·e)
✔️ Le rôle de l’école, des injonctions genrées et du syndrome de la bonne élève
✔️ Ce que la psychologie dit de l’expression de soi et de la confiance (Neff, Linehan, Branden…)
✔️ Pourquoi s’exprimer est un muscle à rééduquer, pas un trait de caractère
✔️ Le pouvoir des personnes discrètes : oser parler sans crier
✔️ L’impact de l’entrepreneuriat sur la liberté d’expression
✔️ Ce que ça change de parler… même doucement
✔️ Et un défi concret pour t’exprimer, une fois, pour de vrai


Où retrouver Carole ?
→ Instagram : @les.bourgeons
→ Site : lesbourgeons.fr


🎉 Envie d’aller plus loin ?
Que ce soit pour un accompagnement individuel, une formation ou un atelier, je t’aide à (re)trouver clarté, confiance et alignement dans ta vie perso ou pro.

📲 Retrouve-moi sur Instagram :
→ Le podcast : @ccc_lepodcast
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✨ On ne trouve pas la confiance. On la crée, un pas à la fois… et parfois, en lançant quelques confettis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hum,

  • Speaker #1

    je vais effacer mon mail,

  • Speaker #2

    je crois que j'étais un peu trop direct. »

  • Speaker #1

    « Ou pas assez clair. »

  • Speaker #2

    « Ou trop flou. » « Ou trop... » « Je sais pas. » Tu vois cette scène, celle où tu veux juste dire ce que tu penses, mais où ton cerveau enclenche direct le mode auto-censure. Tu réécris, tu raccourcis, tu t'adaptes, tu poses trois smileys pour adoucir la phrase, et au final, tu ne sais même plus ce que tu voulais dire. Parfois, c'est pas qu'on ne sait pas s'exprimer, c'est qu'on ne se donne pas le droit. Et si aujourd'hui on remettait ça en question ? Bienvenue dans le Confetti & Confiance Club. Moi, c'est Fanny, coach et formatrice spécialisée en confiance en soi et en épanouissement professionnel. Depuis plusieurs années, j'aide celles et ceux qui se sentent perdus ou trop petits pour oser apprendre leur juste place. Ici, on parle d'audace, d'alignement et de petits pas concrets pour avancer sans se prendre la tête. Parce que la confiance, ce n'est pas un don, c'est un chemin qu'on construit pas à pas. Alors, bienvenue au club, c'est parti ! Aujourd'hui, on va parler d'un sujet essentiel pour la confiance en soi, et souvent invisibilisé, surtout chez les personnes sensibles ou perçues comme gentilles, oser s'exprimer. Parce que non. s'exprimer, ce n'est pas chercher l'attention à tout prix, ce n'est pas être trop ni vouloir se mettre en avant, c'est simplement oser dire ce qu'on pense, ce qu'on ressent, ce qu'on est. Et pourtant, combien d'entre nous ont appris très tôt à se taire pour ne pas déranger, à modérer ce qu'on ressent, à nuancer ce qu'on pense, à filtrer ce qu'on dit, à ne pas lever la main en classe, à ne pas poser trop de questions, à ne pas être trop bruyant, trop intense, trop passionné. Depuis l'enfance, on nous a répété de faire attention, de ne pas trop parler, d'être sage, raisonnable, modéré. Et à force, on a fini par croire que le silence, c'était la sécurité. Que se faire petite, c'était se faire aimer. Mais en réalité, ne pas s'exprimer abîme profondément la confiance en soi. À force de retenir sa voix, on finit par douter de sa légitimité. Et à force de douter de sa légitimité, eh bien on ne s'autorise plus à parler. Si cette difficulté n'est pas exclusivement féminine, les études montrent quand même qu'elles touchent disproportionnellement les femmes et ceux dès le plus jeune âge. Selon l'INSEE, les femmes s'estiment moins compétentes que les hommes à niveau égal et ce, dès l'école. L'université de Georgetown a montré que les filles sont deux fois plus compétentes que les hommes. plus interrompues que les garçons en classe. En entreprise, selon la Fondation des Femmes, 60% des femmes évitent d'exprimer un désaccord par peur de paraître agressives ou antipathiques. Et d'après le rapport Women in the Workplace de McKinsey, les femmes hésitent davantage à prendre la parole en réunion ou à demander une reconnaissance de peur d'être perçues comme trop ambitieuses. Ce conditionnement, il s'ancre... profondément. Il devient un réflexe. Et ce réflexe, au fil des années, devient de l'autocensure. En psychologie, la difficulté à s'exprimer librement n'est pas vue comme un manque de caractère, mais plutôt comme un mécanisme de protection, souvent appris très tôt. Le problème, c'est que ce mécanisme, quand il devient automatique, il empêche de se sentir aligné, écouté, visible Et petit à petit, il fragilise la confiance en soi. Selon Christine Neff, chercheuse en psychologie et pionnière du concept d'octocompassion, s'exprimer, c'est se relier à soi. Quand on ne s'autorise pas à dire ce qu'on ressent, on finit par croire que ce ressenti est invalide. Et cette répression émotionnelle crée une critique intérieure constante qui abîme la confiance. Pour Marsha Lynn-Hann, la fondatrice de la... thérapie dialectique, l'expression émotionnelle claire est une compétence fondamentale pour renforcer l'estime de soi, poser des limites et éviter l'autodissimulation. Dans ses travaux, ne pas s'exprimer est associé à une tendance à l'auto-invalidation, je suis trop, je dramatise, etc. Une peur chronique du rejet et une suradaptation qui finit par créer du mal-être. Mais bonne nouvelle, s'exprimer, ça s'apprend. Chaque mot exprimé, c'est un petit pas de reprise du pouvoir. Et parfois, oser dire ce qu'on ressent, il est bien plus révolutionnaire que n'importe quel slogan. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que j'admire profondément. Elle s'appelle Carole Muller et elle est la fondatrice de la communauté d'entrepreneurs Les Bourgeons. Mais surtout, c'est une femme qui prouve chaque jour qu'on peut impacter le monde sans crier. Carole fait partie de ces personnes dont la lumière n'éblouit pas. elle est claire, avec délicatesse, justesse, humour aussi. Elle choisit ses mots avec soin et quand elle parle, on écoute. Parce qu'on sent qu'elle ne parle jamais pour rien. Pendant des années, Carole a évolué dans l'ombre, dans les coulisses de l'édition et l'ingénierie pédagogique. Puis un jour, elle a décidé de créer un espace à son image, les bourgeons, pour aider les entrepreneurs à prendre leur place, à faire entendre leur voix, à semer les graines d'une communication. alignées, douces, mais affirmées. Quand j'ai rencontré Carole en 2022, ça a été tout de suite une évidence. On ne s'est plus jamais quitté d'ailleurs. Et en travaillant avec elle, j'ai compris quelque chose d'important. L'affirmation de soi, ce n'est pas forcément dire plus, c'est dire mieux. C'est choisir ses mots, assumer ses nuances, ou se dire ce qu'on pense, même si c'est tout bas. Alors, j'avais envie qu'on explore ensemble, dans cet épisode, ces moments où on a appris à se terre, à ne pas déranger, à rester sèche. Et comment on s'en sort ? Comment enfin on retrouve sa voix ? Comment on ose enfin faire du bruit ? Je suis très heureuse de te la faire découvrir aujourd'hui. Bienvenue Carole !

  • Speaker #1

    Merci Fanny et merci pour cette présentation incroyable, vraiment merci, ça me plaît énormément.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir ! et est-ce que tu pourrais te présenter avec tes mots ?

  • Speaker #1

    Je suis Carole et effectivement j'accompagne les entrepreneuses dans le développement de leur activité, sur les volets communication principalement, dans cette optique de communiquer moins et mieux, de communiquer sur leurs offres, d'apprendre à se mettre en valeur et à le faire à leur façon, d'une façon qui leur ressemble pour pouvoir impacter leur audience notamment. J'anime aussi des ateliers et programmes collectifs. dans le but de permettre aux femmes de rencontrer d'autres entrepreneuses, de tisser des liens et de se sentir bien entourées, parce qu'à mon sens, c'est essentiel quand on développe son activité. Et depuis le début de l'année, je réaccompagne des auteurs dans l'écriture de leurs textes. C'est une casquette qui me tient à cœur, qui est donc liée à mon ancienne activité d'éditrice et que j'aime beaucoup. Je continue de travailler dans l'ombre pour mettre en lumière d'autres voies que la mienne.

  • Speaker #2

    J'adore, merci pour cette présentation. Ce que je te propose, c'est qu'on commence directement dans le cœur de notre sujet. En repensant peut-être, toi, à ton enfance ou à ta jeunesse, est-ce que tu as eu des messages autour de la place qu'on pouvait prendre ou non ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant parce qu'en repensant justement à cette partie-là, je me suis rendue compte que souvent, et principalement à l'école, dans l'environnement scolaire, j'avais entendu qu'il fallait rester sage, rester discrète, que c'était les personnes discrètes qui ne prenaient pas forcément la parole, qui étaient peut-être un peu plus mises en valeur, que les personnes qui s'exprimaient étaient considérées comme des perturbateurs. Donc j'ai un peu grandi avec cette idée que pour être reconnue et valorisée, finalement, il fallait savoir rester à sa place et donc ne pas faire de bruit, ne pas faire de vagues. Et donc j'ai adopté... Cette casquette de la bonne élève et donc le syndrome de la bonne élève qui va avec pendant des années. Et je trouve que ce n'est pas évident d'en sortir quand on grandit avec cette impression que c'est aussi ce qui fait qu'on est aimé. C'est ce rôle-là qu'on a et cette discrétion qui nous colle à la peau.

  • Speaker #2

    Et tu disais que tu avais l'impression qu'on valorisait plutôt les personnes discrètes. Est-ce que tu n'as jamais eu sur tes bulletins les élèves discrètes où on n'entend pas beaucoup ?

  • Speaker #1

    Et complètement, c'était élève discrète, élève sérieuse, se repose un peu sur les lauriers, c'était des choses qui revenaient constamment. Mais c'est vrai que le côté élève discrète revenait régulièrement. Et j'ai l'impression que, de mémoire, parfois on m'invitait à participer un peu plus à l'oral, ce que je ne faisais pas forcément ou pas à tous les niveaux. Beaucoup en maternelle, je crois qu'en maternelle on m'a dit que je participais un peu trop justement. Ah si, c'est intéressant, j'avais complètement oublié ça. Oui, en maternelle, on m'avait dit. Donc, j'étais très active. Je répondais beaucoup quand on me posait des questions. Et on m'a dit que la maîtresse m'avait demandé de laisser de la place aux autres et d'arrêter de monopoliser l'attention et la parole. Et donc, mine de rien, peut-être que ça a joué dans la façon dont j'ai continué ensuite à être en classe, en étant un peu plus en retrait, justement.

  • Speaker #2

    C'est très juste ce que tu dis, parce qu'on est influencés, surtout dans l'enfance, par... La représentation qu'on a du bien, du mal, de ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, c'est comme ça qu'on se construit. Et moi, dans ce que j'entends, c'est qu'au départ, pour toi, c'était plutôt naturel de prendre la parole, d'exister. Et puis, jusqu'au moment où tu as dit, hop, hop, hop, Carole, calme-toi un peu. Et que du coup, tu as vu la discrétion, le fait de ne pas trop prendre la parole comme quelque chose de plus valorisé que ce que tu faisais auparavant. Et justement, est-ce qu'il y a un moment dans ta vie où tu t'es rendu compte que justement, t'étais peut-être un peu trop discrète ou que tu te retenais un petit peu trop ?

  • Speaker #1

    Et bien, cette prise de conscience-là, elle est arrivée assez tard,

  • Speaker #2

    vraiment,

  • Speaker #1

    vraiment très tard. Je pense que c'était à l'approche de la trentaine parce que j'ai tellement intégré le fait que la discrétion, la timidité, parce qu'on collait aussi l'étiquette de timide, faisait partie de moi, que pendant des années, j'ai... considéré que c'était moi en fait. Et tu vois là vraiment cette anecdote de maternelle, je l'ai racontée en plus à quelqu'un il y a quelques mois mais je l'avais de nouveau oubliée parce que c'est un peu comme un flash qui me revient ponctuellement de ah mais oui en fait à l'origine j'étais comme ça, j'étais un moulin à parole, je suis un moulin à parole. J'avais ce côté, j'aimais bien m'exprimer, être un peu mise sur le devant de la scène et donc très tardivement à la début de ma vie de jeune adulte, je pense, j'ai commencé par me rendre compte, dans certaines situations, que ce côté-là revenait. C'est-à-dire que quand j'avais des présentations, des prises de parole à prévoir, j'étais très stressée et je me disais, oh là là, je ne vais jamais y arriver. Mais quand arrivait le moment, j'adorais ça, vraiment j'adorais ça. Et c'est là où je me suis dit, que je me suis rappelée qu'originellement, j'étais quelqu'un qui parlait beaucoup, qui aimait beaucoup parler. Et que peut-être cette partie-là de moi, c'était vraiment éteinte avec les années et que j'avais grandi avec cette impression que j'étais une personne timide, discrète et réservée et qui ne prenait pas la parole, alors que ce n'était pas le cas, finalement.

  • Speaker #2

    Oui, parfois, on est tellement valorisé par un trait de caractère qu'on peut penser que c'est un trait de notre personnalité, que ça touche à notre identité et que finalement, on ne le remet plus en question, forcément, puisqu'on est connu comme Carole la discrète. Et puis arrive un moment justement quand on est adulte où l'expérience ou peut-être même notre autonomie d'adulte fait qu'on se pose la question de « Ah mais est-ce que vraiment je suis comme ça ? Est-ce que je garde ? Est-ce que je ne garde pas ? Jusqu'à quel point finalement c'est vraiment moi ? » Et justement tu m'as dit que tu t'étais aperçue que prendre la parole c'était quelque chose finalement qui te portait. Qu'est-ce qui t'a permis de sortir du silence, de faire un peu plus de bruit dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Et bien, je crois que c'est vraiment arrivé avec l'entrepreneuriat, parce que je crois que c'est là que j'ai osé m'affirmer un peu plus. Je pense que c'est allé de pair avec cette introspection et remise en question de la façon dont je me percevais moi-même et dont je pensais que j'étais. Donc, j'ai dû déconstruire plein de choses. Et je crois qu'en faisant des choix, donc en choisissant la voie que j'avais envie de suivre, en me disant que c'était moi qui allais. créer mon activité et en prenant un peu les rênes de mon entreprise d'une certaine façon, alors ça va sembler peut-être un peu bateau, mais j'ai vraiment eu l'impression de reprendre le pouvoir sur moi aussi et qui j'étais vraiment. Et je pense que je me suis beaucoup plus écoutée et j'ai commencé à m'exprimer forcément, pour communiquer sur mon activité d'abord, pour aider les autres à le faire de plein de façons. Et vraiment cette confiance est revenue par ce biais-là.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant parce que justement, tu as eu cette opportunité de pouvoir faire à ta manière. Finalement, la liberté de le faire, ça a été ton moteur. Et du coup, tu as appris sur le tas ou je ne sais pas, tu t'es formée à certaines techniques, tu t'es fait accompagner.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais suivi à un moment un module pour la prise de parole en public. Et je me souviens d'un exercice qu'on avait eu où on devait parler fort de manière à porter notre voix pour que ça s'entende jusqu'à l'autre bout de la pièce. et ça a été affreux pour moi parce que je me suis rendue compte à quel point je n'arrivais pas à faire ça, vraiment j'ai l'impression de crier voire de hurler et en fait non personne ne m'entendait au bout de la pièce mais donc toujours est-il que j'ai quand même fait cet exercice là en tout cas ce petit module parce que je sentais que J'avais besoin de prendre un peu plus d'assurance par rapport à l'expression de ma voix orale cette fois-ci. Et ensuite, dans la version écrite, dans la partie communication écrite, je pense que j'ai toujours choisi mes mots avec soin parce que j'ai cette volonté aussi de ne blesser personne. Et donc, je pense que je peux me définir comme extrêmement diplomate dans ma façon de m'adresser ou d'écrire des mails parce que vraiment, j'ai à cœur de... prendre l'autre en considération. Et donc, le choix des mots et le soin apporté Ausha des mots a toujours été là. C'était déjà le cas dans mes rédactions à l'époque et dans l'écriture après de textes que je faisais à titre personnel. Mais j'ai toujours aimé trouver les bons mots et vraiment être attentive quand ça concernait quelqu'un, être attentive à ce que l'autre dégageait ou ce que l'autre était pour l'intégrer autant que possible dans mon expression.

  • Speaker #2

    justement tu m'as dit que quand tu es devenu entrepreneur tu as choisi d'utiliser ta voix de ta manière que tu t'es peut-être détaché de ce qu'on attendait de toi est ce que durant en te rendant compte de cette liberté en expérimentant ça tu t'es rendu compte qu'à l'inverse au contraire avant tu as pu ressentir que tu n'avais pas le droit de déranger ou pas le droit de t'exprimer peut-être dans tes précédents jobs ou dans d'autres moments de ta vie alors je pense que que c'est...

  • Speaker #1

    Pas forcément dans les jobs, mais effectivement, je vais en revenir au milieu scolaire. Ça a commencé à cette période et puis je pense que comme le lycée coïncide avec un moment où on se construit à titre personnel, et je pense que c'est assez charnière comme transition, je pense que c'est pour ça que ça m'a accompagnée pendant plusieurs années et où vraiment j'avais l'impression que je n'étais pas forcément intéressante ou que ce que je pouvais partager n'avait pas forcément besoin d'être entendu ou écouté. Et j'étais beaucoup, après moi, j'aimais beaucoup écouter les autres. Pendant des années, ça m'a très bien été d'ailleurs, je pense, de rester dans ce poste de spectatrice et d'auditrice, jusqu'à ce qu'à un moment, ça revienne et il y a vraiment eu, je pense, quelque chose d'un peu plus fort et une reconnexion aussi à qui j'étais profondément qui m'a permis de casser un peu ce schéma-là que j'avais suivi pendant très longtemps.

  • Speaker #2

    Et quand tu as commencé à le casser, ce schéma-là, comment tu l'as vécu ? Est-ce que c'était confortable ? Inconfortable, inconfortable.

  • Speaker #1

    C'était étonnant. Je me souviens vraiment avoir eu ce côté « Ah, mais en fait, j'aime m'exprimer. » « Ah, ok. » Et puis en plus de ça, les gens ont l'air de m'écouter quand je le fais. Vraiment, j'ai vraiment eu un côté surprise de me dire « Ah, en fait, ma voix peut être portée et écoutée. » Je n'ai pas trouvé ça inconfortable. À l'inverse, je pense qu'en plus de ça, ça... quelque part, ça a vraiment nourri quelque chose au niveau de ma confiance en moi. Et donc, il y a une espèce de puissance intérieure qui est venue avec. Vraiment, je me suis sentie reprendre cette notion de pouvoir, de reprendre le pouvoir sur qui j'étais et oser m'exprimer davantage. Mais j'ai vraiment la surprise. Je pense que c'est un état qui m'accompagne encore très régulièrement. D'ailleurs, je suis toujours surprise. Que quelque chose puisse intéresser quelqu'un ou que quelqu'un m'accorde de l'attention, vraiment, ce n'est pas forcément un état désagréable, mais surprenant.

  • Speaker #2

    Surprenant, et pourtant, aujourd'hui, c'est ton métier, finalement, d'impacter les autres. Même si c'est surprenant, je pense que c'est quelque chose, finalement, qui fonctionne plutôt bien pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, en fait, c'est là où c'est quand même très drôle. Et je pense que moi, j'adore mettre les autres en lumière et aider les autres à porter leur voix. je pense que les parcours de vie expliquent beaucoup de choses aussi sur la direction qu'on prend mais oui j'adore faire ça et je trouve ça tellement important vraiment maintenant je me dis j'arrive aussi à un âge je pense où je me sens à l'aise avec ça et je me dis bon j'ai plus de temps à perdre j'ai des choses à dire je les dis toujours en mettant en prenant des pincettes et en le disant d'une certaine façon mais oui oui vraiment je pense que c'est important que chacun puisse porter sa voix, exprimer les choses qu'il ou elle a envie d'exprimer et le fasse de la façon la plus juste possible pour lui ou pour elle.

  • Speaker #2

    J'ai envie de réagir sur ce que tu as dit en prenant des pincettes. Est-ce que selon toi, il faut toujours prendre des pincettes pour exprimer ce qu'on a à dire ? Alors,

  • Speaker #1

    bizarrement, je vais dire non, je ne crois pas qu'on doive toujours prendre des pincettes. J'ai toujours peur de... blesser des gens ou d'être maladroite dans mes propos. Donc je pense que c'est pour ça que j'ai cette notion de prendre des pincettes. Par contre je pense que c'est important d'exprimer les choses, surtout que parfois, les situations nous amènent à ne pas avoir le temps de prendre des pincettes, à ne pas pouvoir le faire. Et je pense que ça a d'autant plus d'impact et de poids parce qu'il y a une raison derrière. Et c'est important aussi de porter sa voix dans ces moments-là. Pas forcément évident. J'apprends à le faire de plus en plus et à me détacher justement de ce qu'on attend de moi. ce que je pense que les autres attendent de moi parce que je pense qu'il y a aussi ça, c'est toute mon imagination qui arrive là-dedans mais donc oui, non, je pense que d'oser retirer les pincettes progressivement, parce que je pense que ça se fait pas toujours au lendemain mais c'est bien d'y aller franchement et de dire les choses et de les exprimer telles qu'on a besoin de le faire

  • Speaker #2

    Et selon toi pourquoi est-ce qu'on apprend, surtout aux femmes à ne pas trop en faire ou à ne pas être trop

  • Speaker #1

    Je pense que d'origine, il y a un héritage de la société dans laquelle on a grandi qui nous a amené à dire aux petites filles, particulièrement les petites filles, je crois, de ne pas faire de bruit, que les petites filles ne criaient pas, que les petites filles devaient rester sages. Moi, je l'ai entendu aussi à titre personnel. Alors, je pense que les femmes ont une approche différente pour tous les sujets, d'ailleurs. Parfois, je me dis... dans quel état serait le monde s'il était uniquement gouverné par des femmes ? Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'il y a une sensibilité différente, une approche différente, une émotion différente aussi peut-être.

  • Speaker #2

    Ça fait écho à quelque chose que j'ai vu sur les réseaux sociaux, alors il faudrait que je retrouve la source, mais c'était des femmes en fait américaines qui avaient fait, je pense que c'était sur TikTok, une vidéo pour dire « Réponds à un mail comme un homme » . Et justement, alors elle montrait, elle, bonjour, excuse-moi de te déranger, est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, répondre à la deadline prévue ? Et en fait, elle répondait comme un mec, elle répondait vue. Ou alors c'était, j'attends ta réponse pour telle heure. Enfin vraiment, c'était hyper radical et hyper tranchant. Et justement parce que peut-être que nous, les femmes, on attend de nous qu'on soit gentilles, qu'on soit sages, qu'on enrobe les choses. Et finalement, on n'attend pas forcément de nous une communication radicale, on va dire. Et finalement, ce qui était assez drôle, c'est que ça choquait énormément leurs collègues hommes, la manière dont elles répondaient, alors qu'eux-mêmes répondaient de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Et entre eux, ça ne les choquait pas forcément, j'imagine. Donc comme quoi, intéressant. Vraiment, il y a quelque chose de genre des attentes. Qu'est-ce qu'on attend des femmes ? Et dans quelles étiquettes on leur colle aussi, finalement ? Parce qu'être poli. être gentille, enrober les choses comme tu le disais, c'est vrai. La communication féminine et masculine est très différente. Et en fait, c'est drôle parce qu'au début de mon activité, quand j'ai commencé à communiquer, je ne m'adressais pas spécialement à des entrepreneuses. Mais finalement, je touchais les entrepreneuses parce que je pense que ma façon de communiquer touchait quelque chose différemment chez les femmes que chez les hommes. Mais donc vraiment, il y a une différence entre les communications et dans les attentes. C'est fou.

  • Speaker #2

    Complètement. Justement, je regardais un post sur LinkedIn récemment. Alors, par exemple, je le retrouverai, parce que moi, je retiens l'essence, mais rarement l'auteur ou l'autrice. Justement, c'était pourquoi, je résume parce que je ne pense pas qu'elle l'ait dit comme ça, pourquoi les clubs d'entrepreneurs féminins ou les programmes pour femmes, c'est les ambitieuses, les audacieuses, et que pour les hommes, c'était genre Scale 2000, Fé x 10. puissant, enfin voilà. Elle disait en fait on attend des hommes que ce soit normal d'être ambitieux, d'être audacieux, donc ils n'ont presque pas besoin finalement d'apprendre à le faire sur la société et que des femmes, qu'on attende d'elles, qu'elles apprennent à l'être.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est fou et puis du coup il y a quelque chose où c'est un peu comme si on s'excusait par avance de la place qu'on voudrait prendre, de l'ambition qu'on voudrait avoir parce que ça ne répond pas au code originel de ce qu'on attend de nous. C'est fou, en fait.

  • Speaker #2

    D'un côté, on attend des femmes qu'elles soient, comme tu l'as dit, qu'elles n'osent pas forcément faire beaucoup de bruit ou qu'elles le disent de manière agréable. Et en même temps, quand on regarde ce qui interpelle, peut-être sur les réseaux sociaux ou même en règle générale, ce sont un peu les grandes gueules, finalement.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas comme à l'école ? Non, mais effectivement... Heureusement... les grandes gueules, les coups de gueule, tous ces messages un peu... J'ai l'impression qu'il y a toujours un peu ce prisme du négatif mine de rien. C'est qu'un coup de gueule, par essence, c'est... soit on est en colère, soit c'est une critique. Il y a toujours quelque chose de l'ordre du négatif. Et j'ai effectivement l'impression que c'est ce qui fonctionne le mieux. Mais parce que, je me suis posé la question, est-ce que ce n'est pas dans ces moments-là qu'on s'autorise un peu plus, qu'on ne prend pas de pincettes, donc on est beaucoup plus direct et qu'on arrive à exprimer vraiment le fond de notre pensée. Et c'est une émotion qui nous fait réagir dans ces moments-là aussi. Et je pense que c'est ça qui vient toucher quelque chose chez l'autre. Et en l'occurrence, un lecteur sur les réseaux.

  • Speaker #2

    Je comprends pas. d'authenticité ou de vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on peut le qualifier comme ça. Ce qui n'est pas forcément facile à faire. Mais parce que ça dit quelque chose de nous aussi. Forcément, c'est très intime, finalement. C'est comme décrire sous le coup de la colère. Je pense que c'est une des choses les plus intimes qu'on fait parce qu'on parle de nos failles et de notre vulnérabilité. Exactement, c'est le bon terme. Pas facile à faire, mais par contre, je pense que ça fait partie des... des sujets qui font qu'on est écouté ou lu parce qu'on a quelque chose à dire. Et il y a vraiment quelque chose en fond. Et on n'est pas en train de parler pour parler et dans le vent. Il y a vraiment quelque chose qui nous anime à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, finalement, la colère utile, tu dirais.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Parce qu'une colère, donc critiquer pour critiquer. J'aime bien les choses constructives. Donc je dirais qu'il faudrait qu'il y ait quand même un objectif derrière. Mais oui, je pense que la colère... peut être utilisé à bon escient. Et pourtant, la colère, est-ce bien vue ? Non, pas forcément. Mais c'est là où on peut se détacher de ce qu'on attend de nous et on a le droit d'être en colère. Ça fait partie des émotions couramment ressenties, je pense. La colère, ça peut être la tristesse aussi d'ailleurs. Je pense que ces émotions-là peuvent être utiles.

  • Speaker #2

    Oui, les émotions, de toute façon, elles sont normales. Elles sont là pour nous envoyer un message à nous-mêmes déjà. et si on peut le porter pour les autres ça peut du coup lui donner une utilité supplémentaire finalement et c'est super ce que tu dis peut-être ça donnera envie à des auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices d'écrire sous le coup de la colère pour voir ce que ça donne c'est un très bon exercice de s'autoriser à écrire sous le coup de la colère les choses sont beaucoup plus brutes on n'enrobe pas dans ces cas là alors après on peut revenir à posteriori histoire d'éviter les insultes, par exemple. Mais en tout cas, vraiment, il y a quelque chose de très brut qui émane quand on écrit sous le coup de la colère. Vraiment, c'est un très bon exercice à faire.

  • Speaker #2

    Ce qui me vient en tête, c'est une newsletter que tu as écrite il y a un certain temps sur quelqu'un qui accompagnait pour écrire sur LinkedIn, qui était un petit peu en mode pas vraiment juste, en tout cas selon toi, selon tes critères. Et est-ce qu'il y a eu d'autres moments comme ça, ou tu t'es dit Là, je ne peux pas me faire.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, parce que je pense que cette carapace que j'ai depuis très longtemps commence seulement à s'ébricher et moi-même, je commence à m'autoriser à m'exprimer un peu plus, un peu plus librement sur plein de sujets différents. C'était la première fois, la newsletter dont tu parles, c'est la première fois que j'écrivais, d'ailleurs je l'avais mis en introduction, je crois que c'est la première fois que j'écrivais sous le coup de la colère, parce que vraiment j'étais colère. Bon, je n'étais pas non plus... enragée, mais par contre, je me suis rendue compte de deux choses. De un, ça m'a fait énormément de bien d'écrire. J'ai aimé écrire cette newsletter. Deux, j'ai eu énormément de réactions et de retours de personnes qui me disaient partager mon ressenti, mais qui n'avaient pas osé l'exprimer. Et donc, je me suis rendue compte à ce moment-là qu'écrire sous le coup de la colère, déjà, ce n'était pas forcément quelque chose à censurer. Au contraire, ça faisait partie de ce qu'on ressentait et surtout, ça peut... libérer la parole d'une autre façon pour d'autres personnes. Et ça fait du bien de ne pas se sentir seule à ressentir ça, à vivre ça. Donc, je me suis vraiment dit que je pouvais m'autoriser à m'exprimer un peu plus librement sur des sujets que jusqu'à présent, je n'ai pas forcément évoqués ou que je m'empêchais d'évoquer, parce que j'avais toujours cette notion de rester dans les cases, dans le cadre, le faire de façon diplomate et enrobée, etc. Mais je pense que je peux écrire, je peux avoir d'autres coups de gueule. Le faire à ma manière quand même, mais parce que ça me permet de porter ma voix autrement et pour d'autres personnes.

  • Speaker #2

    J'ajouterais aussi une troisième chose, c'est que ça peut inspirer.

  • Speaker #0

    des personnes même sans porter leur voix, sans qu'elles soient forcément 100% d'accord avec toi. Mais ça peut aussi les inspirer en se disant, cette femme, elle a pris la parole sur ce sujet. Donc peut-être que moi, la prochaine fois, je peux prendre un petit peu plus la parole sur ce sujet-là. Est-ce que toi, il y a des femmes ou des hommes qui ont pris la parole sur des sujets qui t'ont inspiré ?

  • Speaker #1

    C'est pas récent, mais par contre, j'ai toujours été très admirative du discours de Martin Luther King, donc à l'époque, qui est resté dans les annales. Et en fait, je suis très admirative, je pense, des personnes qui ont des personnalités assez discrètes de prime abord et qui arrivent à porter leur voix sur un message très fort, très collectif, comme Martin Luther King l'a fait à l'époque, donc, pour défendre des valeurs. pour essayer de faire changer les choses à son échelle et de réaliser que ces personnes-là arrivent à le faire et à générer des prises de conscience et à marquer les esprits sans être forcément dans une posture agressive ou sans être dans la violence non plus dans leurs propos. Donc il y a eu Martin Luther King, mais je sais que par exemple j'avais été... J'aimais beaucoup Rosa Parks que j'avais découvert pendant mes études qui donc avait été... l'une des premières personnes a refusé de laisser sa place dans le bus parce qu'elle était noire. Et donc, elle avait osé dire non. Et en fait, ça m'avait vraiment marquée parce que je me suis dit mais finalement, elle n'était pas du tout connue avant cet épisode. Mais je me suis dit, n'importe qui, à son échelle, peut à un moment s'affirmer, défendre ses convictions et s'exprimer sur des sujets. Donc, j'ai trouvé ça hyper inspirant. J'aime vraiment beaucoup ces... ces profils-là de personnes, vraiment particulièrement des personnes que je considère comme pacifiques, pacifistes, qui arrivent quand même à créer des clics et à inspirer des gens à plus grande échelle.

  • Speaker #0

    Et finalement, est-ce que ce n'est pas ce que tu fais, toi, à ton échelle ?

  • Speaker #1

    Peut-être que, inconsciemment, c'est ce que j'essaye de faire. Non, mais c'est vrai, je pense qu'une chose qui est sûre, c'est effectivement que j'essaye de... J'essaye de faire les choses à ma façon et de le faire différemment de ce qu'on peut voir aussi parfois parce que je sais que je ne suis pas une personnalité qui a une grande gueule, donc. Et que je n'ai jamais été la personne qui rentre dans une pièce et qu'on remarque tout de suite. Mais par contre, j'ai réalisé avec le temps qu'on m'écoutait, même si je m'exprime plus posément ou plus discrètement. Et ouais, je trouve ça très chouette de me dire qu'à mon échelle, je... peut contribuer à faire changer les choses, à faire bouger les lignes, mais en le faisant à ma manière.

  • Speaker #0

    Et selon toi, comment on fait pour renforcer, pour muscler sa confiance en soi ?

  • Speaker #1

    C'est un long travail. C'est un travail à faire au quotidien. Je ne sais pas si... Je ne me sens pas légitime à donner des conseils, mais par contre, ce qui a fonctionné pour moi, et je continue de le faire d'ailleurs, c'est vraiment la façon dont... je me parle à moi-même, qui a changé un peu mon propre regard sur moi. De prendre conscience aussi de qui j'étais, et en fait de me dire, je suis Carole, je suis comme ça. Et de me dire, voilà qui je suis. Et en fait, je trouve qu'une fois qu'on accepte d'être qui on est, ça donne une sorte de confiance qui nous accompagne au quotidien et qui fait du bien. qui aident vraiment à traverser les périodes de remise en question et de doute.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, est-ce que tu doutes encore parfois de ta légitimité ou de ta place ?

  • Speaker #1

    Oui, très régulièrement. Je doute très régulièrement, mais je pense que c'est sain de douter. D'ailleurs, je ne me souhaite pas forcément d'arriver à un moment où je ne doute jamais, parce qu'au contraire, je pense que la remise en question m'aide aussi à rester ancrée et connectée. Dans le cadre de mon activité, à la fois aux besoins de mon audience et dans la façon dont moi, j'ai envie de développer mon entreprise aussi. Donc oui, je doute au quotidien, y compris quand juste avant d'animer un atelier, alors que je fais ça depuis très longtemps maintenant.

  • Speaker #0

    Je comprends, le petit stress cinq minutes avant, est-ce que ça va bien se passer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le petit trac avant d'entrer en scène, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Et pourtant, ça se passe toujours bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça se passe toujours super bien, c'est ça qui est fou.

  • Speaker #0

    Maintenant que tu t'animes des ateliers, tu prends la parole sur des sujets qui te touchent. Comment ça a transformé ta confiance d'oser faire plus de bruit ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Plus je fais de bruit, plus j'ai envie d'en faire. C'est vraiment ce que je ressens. Et là où je ne m'autorisais pas, mais encore une fois c'est très personnel et très lié au regard que je portais moi-même sur moi-même, mais là où je ne m'autorisais pas forcément à envisager certaines choses ou certains événements, je me rends compte que petit à petit, je peux me diriger vers ça, parce que ça me permettrait de m'exprimer encore plus et de... porter encore plus ma voix, maintenant que j'ai compris que j'aimais beaucoup parler, il y a vraiment des formats que j'avais jamais envisagés jusqu'à présent, où je me dis, peut-être qu'un jour, j'y viendrai, parce que j'aime vraiment beaucoup parler avec des gens.

  • Speaker #0

    Un exemple de ce format que t'aimerais oser ?

  • Speaker #1

    Typiquement, le podcast, techniquement, je suis nulle, mais c'est vrai que pendant très longtemps, je me disais, le podcast, pas du tout, c'est pas du tout moi. ou même des interviews en vidéo c'est un format qui a un moment à popper et je me dis oh la la mais pas du tout alors qu'en fait maintenant je me dis bah en fait si pourquoi pas parce que ça me permettrait de parler avec des personnes de contribuer aussi à leur permettre de s'exprimer et de les mettre en valeur même dans des interviews en vidéo parce que vraiment j'adore mettre les autres en valeur de temps en temps j'ai l'impression que tout devient possible finalement ouais je crois vraiment Mais ça, ça va vraiment de pair, je crois, avec la confiance en soi, qui est le sujet du podcast. Mais je pense que de cultiver la confiance en soi et d'arriver à la nourrir au quotidien fait qu'on a l'impression qu'en fait, tout est possible. Du moment qu'on a envie de faire les choses. Je ne dis pas que ça se fait par magie, mais en tout cas, vraiment, des choses qui nous paraissaient impossibles deviennent possibles.

  • Speaker #0

    Génial. Et justement, on arrive au moment... Oups ! Le moment que tout le monde adore sur le podcast, le moment justement où peut-être un moment dans ta vie, t'as pas eu confiance en toi ou t'as pas osé dire quelque chose et avec le recul, tu te dis ah non, là vraiment, c'était pas terrible.

  • Speaker #1

    Je n'osais, je sais pas si oser dire non, je pense que ça va un peu avec la confiance quand même, mais comme je disais oui à tout, je me retrouvais à avoir des trucs planifiés. tous les week-ends, mais vraiment tous les week-ends. Et d'ailleurs, à un moment, ça m'a épuisée parce que je n'osais jamais dire non. Et je me suis rendue compte qu'à force, pour mon bien-être, il allait falloir que j'apprenne à dire non. Mais ça se produit encore régulièrement, d'ailleurs. Maintenant, j'essaye de poser un peu plus mes limites. Mais quand on me propose des sorties où j'ai beaucoup de mal à dire non, alors que je me dis physiquement et émotionnellement, là, je ne suis pas disponible. mais Je le fais quand même. Alors en général, ça se passe bien. Mais c'est vrai que je dis oui. L'instant d'après, je regrette d'avoir dit oui. Je me dis non, mais là, j'aurais dû dire non vraiment. Ça aurait été vraiment mieux pour mon bien-être. Mais c'est extrêmement dur à faire. Et donc oui, je me suis retrouvée déjà dans des déménagements et des situations alors que je n'avais pas du tout le temps et que le timing était très mauvais. Mais ça, c'est en fait, c'est mon quotidien. C'est pour ça que là, si je te montrais mon agenda cette semaine. Je pense que j'aurais dû dire non à des trucs, parce que là, il y en a de tous les côtés. Cette semaine, mon objectif, c'est de survivre à ma semaine. Donc, ouais, non.

  • Speaker #0

    Ta semaine, c'est un moment oups.

  • Speaker #1

    Ah, ma semaine, là, cette semaine est un gros moment oups de mon année, oui.

  • Speaker #0

    Elle pensera quand tu diras oui, t'entendras moment oups.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Peut-être que ça va m'aider à dire non, du coup. Je me souhaite que ça pop un peu plus souvent.

  • Speaker #0

    Très bon exemple. Si tu pouvais glisser un petit mot à quelqu'un qui a peur d'être visible ou qui a peur d'être dérangé, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais que sa prise de parole ou le message qu'elle a apporté peut peut-être changer le quotidien ou la journée ou impacter une personne, ne serait-ce qu'une personne, et que rien que pour ça, il mérite d'être partagé. Je pense que parfois, quand on hésite et qu'on se dit « je n'ai rien à dire » , je suis sûre qu'il y a au moins une personne qui a besoin de lire ça. à ce moment-là et ça va lui faire du bien. Donc, voilà, si ça peut lui permettre de se lancer et d'oser le faire, eh bien, c'est parti. Et donc, on a vraiment tous quelque chose à exprimer et à partager.

  • Speaker #0

    Très beau message. Si une personne t'entend et ose partager, ce sera vraiment super. Et d'ailleurs, n'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires de cet épisode de podcast. Est-ce que tu as un dernier mot ? pour la fin, quelque chose que tu aimerais partager ou un message que tu aimerais porter.

  • Speaker #1

    J'avais pas forcément le profil de la femme qui va prendre la parole et qui va s'exprimer, même en étant rangée dans une case, même en ayant eu le syndrome de la bonne élève, et même en étant introvertie, en ayant l'étiquette de timide et réservée, en fait on peut arriver à dépasser ça, et on peut arriver à prendre la parole, à s'exprimer, à communiquer, et à trouver la façon de le faire qui nous ressemble vraiment. Ce serait de dire que c'est possible, donc tout est possible, mais c'est possible d'oser sortir du cadre, même quand on n'a pas du tout eu l'habitude de le faire.

  • Speaker #0

    Très beau message, plein d'espoir, je te remercie. Où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Instagram, principalement sur le compte des Bourgeons, un peu sur mon site, mais vraiment beaucoup sur Instagram. Je recommande d'aller plutôt là-bas. et dans le Plowark Camp, éventuellement, si vous y êtes aussi.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi, Carole. C'était top.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Fanny, pour l'invitation et pour cet échange. C'était trop chouette, vraiment. Je suis ravie d'avoir été invitée sur ton podcast. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Cette semaine, je te propose un défi tout simple, mais pas si facile. Exprime-toi, une fois, pour de vrai. Tu peux choisir une situation dans laquelle tu aurais habituellement gardé le silence et cette fois, oser dire quelque chose. Quelques idées pour t'aider. Dire non, même gentiment, même maladroitement. Poser une question en réunion. Écrire un post que tu n'oserais pas publier habituellement sur les réseaux sociaux. Demander de l'aide là où habituellement tu ne le ferais pas. Dire ce que tu ressens tout simplement au lieu de sourire par réflexe ou envoyer un message ou un mail sans te relire huit fois. Ce n'est pas vraiment la forme qui compte, c'est le choix de ne plus s'effacer. Et si tu le fais, viens m'en parler sur le compte Instagram du podcast Confetti & Confiance Club. Tu pourrais bien inspirer quelqu'un d'autre à s'autoriser aussi. Merci pour ton écoute, merci d'avoir pris ce temps pour toi, pour ta voix. Peut-être que tu fais partie de celles et ceux qui vont appris à ne pas faire de bruit, à parler bas, à faire attention, à attendre qu'on te donne la parole. Mais tu sais quoi ? Tu n'as pas besoin de permission. Ta voix compte, tes mots comptent, ta vérité mérite d'être entendue. Et si cet épisode t'a parlé, laisse-lui 5 étoiles ou un petit mot doux sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est comme un écho de ta voix, et c'est le meilleur moyen de faire résonner ces messages autour de nous. A très vite dans Confetti et Confiance Club !

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Tu n’oses pas toujours dire ce que tu penses ?
Tu t’excuses souvent d’exister, tu filtres tes messages, tu arrondis les angles jusqu’à t’oublier ?
Et si le vrai blocage… c’était qu’on ne nous a jamais appris à faire du bruit ?

Dans cet épisode, je reçois Carole Muller, fondatrice de Les Bourgeons et accompagnante en communication douce & affirmée.
On parle de ce conditionnement qui pousse (surtout les femmes) à rester sages, discrètes, polies
Et du chemin qu’il faut parfois faire pour oser retrouver sa voix.

Carole partage son expérience d’enfant bavarde devenue adulte silencieuse, et comment l’entrepreneuriat lui a permis de faire du bruit à sa manière, avec justesse, douceur… et impact.

Un échange plein de sincérité, de prises de conscience et d’espoir, pour toutes celles et ceux qui veulent s’exprimer sans se renier.


💬 Ce que tu vas découvrir dans cet épisode :

✔️ Pourquoi on apprend très tôt à ne pas déranger (et à se taire pour être aimé·e)
✔️ Le rôle de l’école, des injonctions genrées et du syndrome de la bonne élève
✔️ Ce que la psychologie dit de l’expression de soi et de la confiance (Neff, Linehan, Branden…)
✔️ Pourquoi s’exprimer est un muscle à rééduquer, pas un trait de caractère
✔️ Le pouvoir des personnes discrètes : oser parler sans crier
✔️ L’impact de l’entrepreneuriat sur la liberté d’expression
✔️ Ce que ça change de parler… même doucement
✔️ Et un défi concret pour t’exprimer, une fois, pour de vrai


Où retrouver Carole ?
→ Instagram : @les.bourgeons
→ Site : lesbourgeons.fr


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Que ce soit pour un accompagnement individuel, une formation ou un atelier, je t’aide à (re)trouver clarté, confiance et alignement dans ta vie perso ou pro.

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✨ On ne trouve pas la confiance. On la crée, un pas à la fois… et parfois, en lançant quelques confettis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hum,

  • Speaker #1

    je vais effacer mon mail,

  • Speaker #2

    je crois que j'étais un peu trop direct. »

  • Speaker #1

    « Ou pas assez clair. »

  • Speaker #2

    « Ou trop flou. » « Ou trop... » « Je sais pas. » Tu vois cette scène, celle où tu veux juste dire ce que tu penses, mais où ton cerveau enclenche direct le mode auto-censure. Tu réécris, tu raccourcis, tu t'adaptes, tu poses trois smileys pour adoucir la phrase, et au final, tu ne sais même plus ce que tu voulais dire. Parfois, c'est pas qu'on ne sait pas s'exprimer, c'est qu'on ne se donne pas le droit. Et si aujourd'hui on remettait ça en question ? Bienvenue dans le Confetti & Confiance Club. Moi, c'est Fanny, coach et formatrice spécialisée en confiance en soi et en épanouissement professionnel. Depuis plusieurs années, j'aide celles et ceux qui se sentent perdus ou trop petits pour oser apprendre leur juste place. Ici, on parle d'audace, d'alignement et de petits pas concrets pour avancer sans se prendre la tête. Parce que la confiance, ce n'est pas un don, c'est un chemin qu'on construit pas à pas. Alors, bienvenue au club, c'est parti ! Aujourd'hui, on va parler d'un sujet essentiel pour la confiance en soi, et souvent invisibilisé, surtout chez les personnes sensibles ou perçues comme gentilles, oser s'exprimer. Parce que non. s'exprimer, ce n'est pas chercher l'attention à tout prix, ce n'est pas être trop ni vouloir se mettre en avant, c'est simplement oser dire ce qu'on pense, ce qu'on ressent, ce qu'on est. Et pourtant, combien d'entre nous ont appris très tôt à se taire pour ne pas déranger, à modérer ce qu'on ressent, à nuancer ce qu'on pense, à filtrer ce qu'on dit, à ne pas lever la main en classe, à ne pas poser trop de questions, à ne pas être trop bruyant, trop intense, trop passionné. Depuis l'enfance, on nous a répété de faire attention, de ne pas trop parler, d'être sage, raisonnable, modéré. Et à force, on a fini par croire que le silence, c'était la sécurité. Que se faire petite, c'était se faire aimer. Mais en réalité, ne pas s'exprimer abîme profondément la confiance en soi. À force de retenir sa voix, on finit par douter de sa légitimité. Et à force de douter de sa légitimité, eh bien on ne s'autorise plus à parler. Si cette difficulté n'est pas exclusivement féminine, les études montrent quand même qu'elles touchent disproportionnellement les femmes et ceux dès le plus jeune âge. Selon l'INSEE, les femmes s'estiment moins compétentes que les hommes à niveau égal et ce, dès l'école. L'université de Georgetown a montré que les filles sont deux fois plus compétentes que les hommes. plus interrompues que les garçons en classe. En entreprise, selon la Fondation des Femmes, 60% des femmes évitent d'exprimer un désaccord par peur de paraître agressives ou antipathiques. Et d'après le rapport Women in the Workplace de McKinsey, les femmes hésitent davantage à prendre la parole en réunion ou à demander une reconnaissance de peur d'être perçues comme trop ambitieuses. Ce conditionnement, il s'ancre... profondément. Il devient un réflexe. Et ce réflexe, au fil des années, devient de l'autocensure. En psychologie, la difficulté à s'exprimer librement n'est pas vue comme un manque de caractère, mais plutôt comme un mécanisme de protection, souvent appris très tôt. Le problème, c'est que ce mécanisme, quand il devient automatique, il empêche de se sentir aligné, écouté, visible Et petit à petit, il fragilise la confiance en soi. Selon Christine Neff, chercheuse en psychologie et pionnière du concept d'octocompassion, s'exprimer, c'est se relier à soi. Quand on ne s'autorise pas à dire ce qu'on ressent, on finit par croire que ce ressenti est invalide. Et cette répression émotionnelle crée une critique intérieure constante qui abîme la confiance. Pour Marsha Lynn-Hann, la fondatrice de la... thérapie dialectique, l'expression émotionnelle claire est une compétence fondamentale pour renforcer l'estime de soi, poser des limites et éviter l'autodissimulation. Dans ses travaux, ne pas s'exprimer est associé à une tendance à l'auto-invalidation, je suis trop, je dramatise, etc. Une peur chronique du rejet et une suradaptation qui finit par créer du mal-être. Mais bonne nouvelle, s'exprimer, ça s'apprend. Chaque mot exprimé, c'est un petit pas de reprise du pouvoir. Et parfois, oser dire ce qu'on ressent, il est bien plus révolutionnaire que n'importe quel slogan. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que j'admire profondément. Elle s'appelle Carole Muller et elle est la fondatrice de la communauté d'entrepreneurs Les Bourgeons. Mais surtout, c'est une femme qui prouve chaque jour qu'on peut impacter le monde sans crier. Carole fait partie de ces personnes dont la lumière n'éblouit pas. elle est claire, avec délicatesse, justesse, humour aussi. Elle choisit ses mots avec soin et quand elle parle, on écoute. Parce qu'on sent qu'elle ne parle jamais pour rien. Pendant des années, Carole a évolué dans l'ombre, dans les coulisses de l'édition et l'ingénierie pédagogique. Puis un jour, elle a décidé de créer un espace à son image, les bourgeons, pour aider les entrepreneurs à prendre leur place, à faire entendre leur voix, à semer les graines d'une communication. alignées, douces, mais affirmées. Quand j'ai rencontré Carole en 2022, ça a été tout de suite une évidence. On ne s'est plus jamais quitté d'ailleurs. Et en travaillant avec elle, j'ai compris quelque chose d'important. L'affirmation de soi, ce n'est pas forcément dire plus, c'est dire mieux. C'est choisir ses mots, assumer ses nuances, ou se dire ce qu'on pense, même si c'est tout bas. Alors, j'avais envie qu'on explore ensemble, dans cet épisode, ces moments où on a appris à se terre, à ne pas déranger, à rester sèche. Et comment on s'en sort ? Comment enfin on retrouve sa voix ? Comment on ose enfin faire du bruit ? Je suis très heureuse de te la faire découvrir aujourd'hui. Bienvenue Carole !

  • Speaker #1

    Merci Fanny et merci pour cette présentation incroyable, vraiment merci, ça me plaît énormément.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir ! et est-ce que tu pourrais te présenter avec tes mots ?

  • Speaker #1

    Je suis Carole et effectivement j'accompagne les entrepreneuses dans le développement de leur activité, sur les volets communication principalement, dans cette optique de communiquer moins et mieux, de communiquer sur leurs offres, d'apprendre à se mettre en valeur et à le faire à leur façon, d'une façon qui leur ressemble pour pouvoir impacter leur audience notamment. J'anime aussi des ateliers et programmes collectifs. dans le but de permettre aux femmes de rencontrer d'autres entrepreneuses, de tisser des liens et de se sentir bien entourées, parce qu'à mon sens, c'est essentiel quand on développe son activité. Et depuis le début de l'année, je réaccompagne des auteurs dans l'écriture de leurs textes. C'est une casquette qui me tient à cœur, qui est donc liée à mon ancienne activité d'éditrice et que j'aime beaucoup. Je continue de travailler dans l'ombre pour mettre en lumière d'autres voies que la mienne.

  • Speaker #2

    J'adore, merci pour cette présentation. Ce que je te propose, c'est qu'on commence directement dans le cœur de notre sujet. En repensant peut-être, toi, à ton enfance ou à ta jeunesse, est-ce que tu as eu des messages autour de la place qu'on pouvait prendre ou non ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant parce qu'en repensant justement à cette partie-là, je me suis rendue compte que souvent, et principalement à l'école, dans l'environnement scolaire, j'avais entendu qu'il fallait rester sage, rester discrète, que c'était les personnes discrètes qui ne prenaient pas forcément la parole, qui étaient peut-être un peu plus mises en valeur, que les personnes qui s'exprimaient étaient considérées comme des perturbateurs. Donc j'ai un peu grandi avec cette idée que pour être reconnue et valorisée, finalement, il fallait savoir rester à sa place et donc ne pas faire de bruit, ne pas faire de vagues. Et donc j'ai adopté... Cette casquette de la bonne élève et donc le syndrome de la bonne élève qui va avec pendant des années. Et je trouve que ce n'est pas évident d'en sortir quand on grandit avec cette impression que c'est aussi ce qui fait qu'on est aimé. C'est ce rôle-là qu'on a et cette discrétion qui nous colle à la peau.

  • Speaker #2

    Et tu disais que tu avais l'impression qu'on valorisait plutôt les personnes discrètes. Est-ce que tu n'as jamais eu sur tes bulletins les élèves discrètes où on n'entend pas beaucoup ?

  • Speaker #1

    Et complètement, c'était élève discrète, élève sérieuse, se repose un peu sur les lauriers, c'était des choses qui revenaient constamment. Mais c'est vrai que le côté élève discrète revenait régulièrement. Et j'ai l'impression que, de mémoire, parfois on m'invitait à participer un peu plus à l'oral, ce que je ne faisais pas forcément ou pas à tous les niveaux. Beaucoup en maternelle, je crois qu'en maternelle on m'a dit que je participais un peu trop justement. Ah si, c'est intéressant, j'avais complètement oublié ça. Oui, en maternelle, on m'avait dit. Donc, j'étais très active. Je répondais beaucoup quand on me posait des questions. Et on m'a dit que la maîtresse m'avait demandé de laisser de la place aux autres et d'arrêter de monopoliser l'attention et la parole. Et donc, mine de rien, peut-être que ça a joué dans la façon dont j'ai continué ensuite à être en classe, en étant un peu plus en retrait, justement.

  • Speaker #2

    C'est très juste ce que tu dis, parce qu'on est influencés, surtout dans l'enfance, par... La représentation qu'on a du bien, du mal, de ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, c'est comme ça qu'on se construit. Et moi, dans ce que j'entends, c'est qu'au départ, pour toi, c'était plutôt naturel de prendre la parole, d'exister. Et puis, jusqu'au moment où tu as dit, hop, hop, hop, Carole, calme-toi un peu. Et que du coup, tu as vu la discrétion, le fait de ne pas trop prendre la parole comme quelque chose de plus valorisé que ce que tu faisais auparavant. Et justement, est-ce qu'il y a un moment dans ta vie où tu t'es rendu compte que justement, t'étais peut-être un peu trop discrète ou que tu te retenais un petit peu trop ?

  • Speaker #1

    Et bien, cette prise de conscience-là, elle est arrivée assez tard,

  • Speaker #2

    vraiment,

  • Speaker #1

    vraiment très tard. Je pense que c'était à l'approche de la trentaine parce que j'ai tellement intégré le fait que la discrétion, la timidité, parce qu'on collait aussi l'étiquette de timide, faisait partie de moi, que pendant des années, j'ai... considéré que c'était moi en fait. Et tu vois là vraiment cette anecdote de maternelle, je l'ai racontée en plus à quelqu'un il y a quelques mois mais je l'avais de nouveau oubliée parce que c'est un peu comme un flash qui me revient ponctuellement de ah mais oui en fait à l'origine j'étais comme ça, j'étais un moulin à parole, je suis un moulin à parole. J'avais ce côté, j'aimais bien m'exprimer, être un peu mise sur le devant de la scène et donc très tardivement à la début de ma vie de jeune adulte, je pense, j'ai commencé par me rendre compte, dans certaines situations, que ce côté-là revenait. C'est-à-dire que quand j'avais des présentations, des prises de parole à prévoir, j'étais très stressée et je me disais, oh là là, je ne vais jamais y arriver. Mais quand arrivait le moment, j'adorais ça, vraiment j'adorais ça. Et c'est là où je me suis dit, que je me suis rappelée qu'originellement, j'étais quelqu'un qui parlait beaucoup, qui aimait beaucoup parler. Et que peut-être cette partie-là de moi, c'était vraiment éteinte avec les années et que j'avais grandi avec cette impression que j'étais une personne timide, discrète et réservée et qui ne prenait pas la parole, alors que ce n'était pas le cas, finalement.

  • Speaker #2

    Oui, parfois, on est tellement valorisé par un trait de caractère qu'on peut penser que c'est un trait de notre personnalité, que ça touche à notre identité et que finalement, on ne le remet plus en question, forcément, puisqu'on est connu comme Carole la discrète. Et puis arrive un moment justement quand on est adulte où l'expérience ou peut-être même notre autonomie d'adulte fait qu'on se pose la question de « Ah mais est-ce que vraiment je suis comme ça ? Est-ce que je garde ? Est-ce que je ne garde pas ? Jusqu'à quel point finalement c'est vraiment moi ? » Et justement tu m'as dit que tu t'étais aperçue que prendre la parole c'était quelque chose finalement qui te portait. Qu'est-ce qui t'a permis de sortir du silence, de faire un peu plus de bruit dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Et bien, je crois que c'est vraiment arrivé avec l'entrepreneuriat, parce que je crois que c'est là que j'ai osé m'affirmer un peu plus. Je pense que c'est allé de pair avec cette introspection et remise en question de la façon dont je me percevais moi-même et dont je pensais que j'étais. Donc, j'ai dû déconstruire plein de choses. Et je crois qu'en faisant des choix, donc en choisissant la voie que j'avais envie de suivre, en me disant que c'était moi qui allais. créer mon activité et en prenant un peu les rênes de mon entreprise d'une certaine façon, alors ça va sembler peut-être un peu bateau, mais j'ai vraiment eu l'impression de reprendre le pouvoir sur moi aussi et qui j'étais vraiment. Et je pense que je me suis beaucoup plus écoutée et j'ai commencé à m'exprimer forcément, pour communiquer sur mon activité d'abord, pour aider les autres à le faire de plein de façons. Et vraiment cette confiance est revenue par ce biais-là.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant parce que justement, tu as eu cette opportunité de pouvoir faire à ta manière. Finalement, la liberté de le faire, ça a été ton moteur. Et du coup, tu as appris sur le tas ou je ne sais pas, tu t'es formée à certaines techniques, tu t'es fait accompagner.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais suivi à un moment un module pour la prise de parole en public. Et je me souviens d'un exercice qu'on avait eu où on devait parler fort de manière à porter notre voix pour que ça s'entende jusqu'à l'autre bout de la pièce. et ça a été affreux pour moi parce que je me suis rendue compte à quel point je n'arrivais pas à faire ça, vraiment j'ai l'impression de crier voire de hurler et en fait non personne ne m'entendait au bout de la pièce mais donc toujours est-il que j'ai quand même fait cet exercice là en tout cas ce petit module parce que je sentais que J'avais besoin de prendre un peu plus d'assurance par rapport à l'expression de ma voix orale cette fois-ci. Et ensuite, dans la version écrite, dans la partie communication écrite, je pense que j'ai toujours choisi mes mots avec soin parce que j'ai cette volonté aussi de ne blesser personne. Et donc, je pense que je peux me définir comme extrêmement diplomate dans ma façon de m'adresser ou d'écrire des mails parce que vraiment, j'ai à cœur de... prendre l'autre en considération. Et donc, le choix des mots et le soin apporté Ausha des mots a toujours été là. C'était déjà le cas dans mes rédactions à l'époque et dans l'écriture après de textes que je faisais à titre personnel. Mais j'ai toujours aimé trouver les bons mots et vraiment être attentive quand ça concernait quelqu'un, être attentive à ce que l'autre dégageait ou ce que l'autre était pour l'intégrer autant que possible dans mon expression.

  • Speaker #2

    justement tu m'as dit que quand tu es devenu entrepreneur tu as choisi d'utiliser ta voix de ta manière que tu t'es peut-être détaché de ce qu'on attendait de toi est ce que durant en te rendant compte de cette liberté en expérimentant ça tu t'es rendu compte qu'à l'inverse au contraire avant tu as pu ressentir que tu n'avais pas le droit de déranger ou pas le droit de t'exprimer peut-être dans tes précédents jobs ou dans d'autres moments de ta vie alors je pense que que c'est...

  • Speaker #1

    Pas forcément dans les jobs, mais effectivement, je vais en revenir au milieu scolaire. Ça a commencé à cette période et puis je pense que comme le lycée coïncide avec un moment où on se construit à titre personnel, et je pense que c'est assez charnière comme transition, je pense que c'est pour ça que ça m'a accompagnée pendant plusieurs années et où vraiment j'avais l'impression que je n'étais pas forcément intéressante ou que ce que je pouvais partager n'avait pas forcément besoin d'être entendu ou écouté. Et j'étais beaucoup, après moi, j'aimais beaucoup écouter les autres. Pendant des années, ça m'a très bien été d'ailleurs, je pense, de rester dans ce poste de spectatrice et d'auditrice, jusqu'à ce qu'à un moment, ça revienne et il y a vraiment eu, je pense, quelque chose d'un peu plus fort et une reconnexion aussi à qui j'étais profondément qui m'a permis de casser un peu ce schéma-là que j'avais suivi pendant très longtemps.

  • Speaker #2

    Et quand tu as commencé à le casser, ce schéma-là, comment tu l'as vécu ? Est-ce que c'était confortable ? Inconfortable, inconfortable.

  • Speaker #1

    C'était étonnant. Je me souviens vraiment avoir eu ce côté « Ah, mais en fait, j'aime m'exprimer. » « Ah, ok. » Et puis en plus de ça, les gens ont l'air de m'écouter quand je le fais. Vraiment, j'ai vraiment eu un côté surprise de me dire « Ah, en fait, ma voix peut être portée et écoutée. » Je n'ai pas trouvé ça inconfortable. À l'inverse, je pense qu'en plus de ça, ça... quelque part, ça a vraiment nourri quelque chose au niveau de ma confiance en moi. Et donc, il y a une espèce de puissance intérieure qui est venue avec. Vraiment, je me suis sentie reprendre cette notion de pouvoir, de reprendre le pouvoir sur qui j'étais et oser m'exprimer davantage. Mais j'ai vraiment la surprise. Je pense que c'est un état qui m'accompagne encore très régulièrement. D'ailleurs, je suis toujours surprise. Que quelque chose puisse intéresser quelqu'un ou que quelqu'un m'accorde de l'attention, vraiment, ce n'est pas forcément un état désagréable, mais surprenant.

  • Speaker #2

    Surprenant, et pourtant, aujourd'hui, c'est ton métier, finalement, d'impacter les autres. Même si c'est surprenant, je pense que c'est quelque chose, finalement, qui fonctionne plutôt bien pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, en fait, c'est là où c'est quand même très drôle. Et je pense que moi, j'adore mettre les autres en lumière et aider les autres à porter leur voix. je pense que les parcours de vie expliquent beaucoup de choses aussi sur la direction qu'on prend mais oui j'adore faire ça et je trouve ça tellement important vraiment maintenant je me dis j'arrive aussi à un âge je pense où je me sens à l'aise avec ça et je me dis bon j'ai plus de temps à perdre j'ai des choses à dire je les dis toujours en mettant en prenant des pincettes et en le disant d'une certaine façon mais oui oui vraiment je pense que c'est important que chacun puisse porter sa voix, exprimer les choses qu'il ou elle a envie d'exprimer et le fasse de la façon la plus juste possible pour lui ou pour elle.

  • Speaker #2

    J'ai envie de réagir sur ce que tu as dit en prenant des pincettes. Est-ce que selon toi, il faut toujours prendre des pincettes pour exprimer ce qu'on a à dire ? Alors,

  • Speaker #1

    bizarrement, je vais dire non, je ne crois pas qu'on doive toujours prendre des pincettes. J'ai toujours peur de... blesser des gens ou d'être maladroite dans mes propos. Donc je pense que c'est pour ça que j'ai cette notion de prendre des pincettes. Par contre je pense que c'est important d'exprimer les choses, surtout que parfois, les situations nous amènent à ne pas avoir le temps de prendre des pincettes, à ne pas pouvoir le faire. Et je pense que ça a d'autant plus d'impact et de poids parce qu'il y a une raison derrière. Et c'est important aussi de porter sa voix dans ces moments-là. Pas forcément évident. J'apprends à le faire de plus en plus et à me détacher justement de ce qu'on attend de moi. ce que je pense que les autres attendent de moi parce que je pense qu'il y a aussi ça, c'est toute mon imagination qui arrive là-dedans mais donc oui, non, je pense que d'oser retirer les pincettes progressivement, parce que je pense que ça se fait pas toujours au lendemain mais c'est bien d'y aller franchement et de dire les choses et de les exprimer telles qu'on a besoin de le faire

  • Speaker #2

    Et selon toi pourquoi est-ce qu'on apprend, surtout aux femmes à ne pas trop en faire ou à ne pas être trop

  • Speaker #1

    Je pense que d'origine, il y a un héritage de la société dans laquelle on a grandi qui nous a amené à dire aux petites filles, particulièrement les petites filles, je crois, de ne pas faire de bruit, que les petites filles ne criaient pas, que les petites filles devaient rester sages. Moi, je l'ai entendu aussi à titre personnel. Alors, je pense que les femmes ont une approche différente pour tous les sujets, d'ailleurs. Parfois, je me dis... dans quel état serait le monde s'il était uniquement gouverné par des femmes ? Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'il y a une sensibilité différente, une approche différente, une émotion différente aussi peut-être.

  • Speaker #2

    Ça fait écho à quelque chose que j'ai vu sur les réseaux sociaux, alors il faudrait que je retrouve la source, mais c'était des femmes en fait américaines qui avaient fait, je pense que c'était sur TikTok, une vidéo pour dire « Réponds à un mail comme un homme » . Et justement, alors elle montrait, elle, bonjour, excuse-moi de te déranger, est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, répondre à la deadline prévue ? Et en fait, elle répondait comme un mec, elle répondait vue. Ou alors c'était, j'attends ta réponse pour telle heure. Enfin vraiment, c'était hyper radical et hyper tranchant. Et justement parce que peut-être que nous, les femmes, on attend de nous qu'on soit gentilles, qu'on soit sages, qu'on enrobe les choses. Et finalement, on n'attend pas forcément de nous une communication radicale, on va dire. Et finalement, ce qui était assez drôle, c'est que ça choquait énormément leurs collègues hommes, la manière dont elles répondaient, alors qu'eux-mêmes répondaient de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Et entre eux, ça ne les choquait pas forcément, j'imagine. Donc comme quoi, intéressant. Vraiment, il y a quelque chose de genre des attentes. Qu'est-ce qu'on attend des femmes ? Et dans quelles étiquettes on leur colle aussi, finalement ? Parce qu'être poli. être gentille, enrober les choses comme tu le disais, c'est vrai. La communication féminine et masculine est très différente. Et en fait, c'est drôle parce qu'au début de mon activité, quand j'ai commencé à communiquer, je ne m'adressais pas spécialement à des entrepreneuses. Mais finalement, je touchais les entrepreneuses parce que je pense que ma façon de communiquer touchait quelque chose différemment chez les femmes que chez les hommes. Mais donc vraiment, il y a une différence entre les communications et dans les attentes. C'est fou.

  • Speaker #2

    Complètement. Justement, je regardais un post sur LinkedIn récemment. Alors, par exemple, je le retrouverai, parce que moi, je retiens l'essence, mais rarement l'auteur ou l'autrice. Justement, c'était pourquoi, je résume parce que je ne pense pas qu'elle l'ait dit comme ça, pourquoi les clubs d'entrepreneurs féminins ou les programmes pour femmes, c'est les ambitieuses, les audacieuses, et que pour les hommes, c'était genre Scale 2000, Fé x 10. puissant, enfin voilà. Elle disait en fait on attend des hommes que ce soit normal d'être ambitieux, d'être audacieux, donc ils n'ont presque pas besoin finalement d'apprendre à le faire sur la société et que des femmes, qu'on attende d'elles, qu'elles apprennent à l'être.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est fou et puis du coup il y a quelque chose où c'est un peu comme si on s'excusait par avance de la place qu'on voudrait prendre, de l'ambition qu'on voudrait avoir parce que ça ne répond pas au code originel de ce qu'on attend de nous. C'est fou, en fait.

  • Speaker #2

    D'un côté, on attend des femmes qu'elles soient, comme tu l'as dit, qu'elles n'osent pas forcément faire beaucoup de bruit ou qu'elles le disent de manière agréable. Et en même temps, quand on regarde ce qui interpelle, peut-être sur les réseaux sociaux ou même en règle générale, ce sont un peu les grandes gueules, finalement.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas comme à l'école ? Non, mais effectivement... Heureusement... les grandes gueules, les coups de gueule, tous ces messages un peu... J'ai l'impression qu'il y a toujours un peu ce prisme du négatif mine de rien. C'est qu'un coup de gueule, par essence, c'est... soit on est en colère, soit c'est une critique. Il y a toujours quelque chose de l'ordre du négatif. Et j'ai effectivement l'impression que c'est ce qui fonctionne le mieux. Mais parce que, je me suis posé la question, est-ce que ce n'est pas dans ces moments-là qu'on s'autorise un peu plus, qu'on ne prend pas de pincettes, donc on est beaucoup plus direct et qu'on arrive à exprimer vraiment le fond de notre pensée. Et c'est une émotion qui nous fait réagir dans ces moments-là aussi. Et je pense que c'est ça qui vient toucher quelque chose chez l'autre. Et en l'occurrence, un lecteur sur les réseaux.

  • Speaker #2

    Je comprends pas. d'authenticité ou de vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on peut le qualifier comme ça. Ce qui n'est pas forcément facile à faire. Mais parce que ça dit quelque chose de nous aussi. Forcément, c'est très intime, finalement. C'est comme décrire sous le coup de la colère. Je pense que c'est une des choses les plus intimes qu'on fait parce qu'on parle de nos failles et de notre vulnérabilité. Exactement, c'est le bon terme. Pas facile à faire, mais par contre, je pense que ça fait partie des... des sujets qui font qu'on est écouté ou lu parce qu'on a quelque chose à dire. Et il y a vraiment quelque chose en fond. Et on n'est pas en train de parler pour parler et dans le vent. Il y a vraiment quelque chose qui nous anime à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, finalement, la colère utile, tu dirais.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Parce qu'une colère, donc critiquer pour critiquer. J'aime bien les choses constructives. Donc je dirais qu'il faudrait qu'il y ait quand même un objectif derrière. Mais oui, je pense que la colère... peut être utilisé à bon escient. Et pourtant, la colère, est-ce bien vue ? Non, pas forcément. Mais c'est là où on peut se détacher de ce qu'on attend de nous et on a le droit d'être en colère. Ça fait partie des émotions couramment ressenties, je pense. La colère, ça peut être la tristesse aussi d'ailleurs. Je pense que ces émotions-là peuvent être utiles.

  • Speaker #2

    Oui, les émotions, de toute façon, elles sont normales. Elles sont là pour nous envoyer un message à nous-mêmes déjà. et si on peut le porter pour les autres ça peut du coup lui donner une utilité supplémentaire finalement et c'est super ce que tu dis peut-être ça donnera envie à des auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices d'écrire sous le coup de la colère pour voir ce que ça donne c'est un très bon exercice de s'autoriser à écrire sous le coup de la colère les choses sont beaucoup plus brutes on n'enrobe pas dans ces cas là alors après on peut revenir à posteriori histoire d'éviter les insultes, par exemple. Mais en tout cas, vraiment, il y a quelque chose de très brut qui émane quand on écrit sous le coup de la colère. Vraiment, c'est un très bon exercice à faire.

  • Speaker #2

    Ce qui me vient en tête, c'est une newsletter que tu as écrite il y a un certain temps sur quelqu'un qui accompagnait pour écrire sur LinkedIn, qui était un petit peu en mode pas vraiment juste, en tout cas selon toi, selon tes critères. Et est-ce qu'il y a eu d'autres moments comme ça, ou tu t'es dit Là, je ne peux pas me faire.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, parce que je pense que cette carapace que j'ai depuis très longtemps commence seulement à s'ébricher et moi-même, je commence à m'autoriser à m'exprimer un peu plus, un peu plus librement sur plein de sujets différents. C'était la première fois, la newsletter dont tu parles, c'est la première fois que j'écrivais, d'ailleurs je l'avais mis en introduction, je crois que c'est la première fois que j'écrivais sous le coup de la colère, parce que vraiment j'étais colère. Bon, je n'étais pas non plus... enragée, mais par contre, je me suis rendue compte de deux choses. De un, ça m'a fait énormément de bien d'écrire. J'ai aimé écrire cette newsletter. Deux, j'ai eu énormément de réactions et de retours de personnes qui me disaient partager mon ressenti, mais qui n'avaient pas osé l'exprimer. Et donc, je me suis rendue compte à ce moment-là qu'écrire sous le coup de la colère, déjà, ce n'était pas forcément quelque chose à censurer. Au contraire, ça faisait partie de ce qu'on ressentait et surtout, ça peut... libérer la parole d'une autre façon pour d'autres personnes. Et ça fait du bien de ne pas se sentir seule à ressentir ça, à vivre ça. Donc, je me suis vraiment dit que je pouvais m'autoriser à m'exprimer un peu plus librement sur des sujets que jusqu'à présent, je n'ai pas forcément évoqués ou que je m'empêchais d'évoquer, parce que j'avais toujours cette notion de rester dans les cases, dans le cadre, le faire de façon diplomate et enrobée, etc. Mais je pense que je peux écrire, je peux avoir d'autres coups de gueule. Le faire à ma manière quand même, mais parce que ça me permet de porter ma voix autrement et pour d'autres personnes.

  • Speaker #2

    J'ajouterais aussi une troisième chose, c'est que ça peut inspirer.

  • Speaker #0

    des personnes même sans porter leur voix, sans qu'elles soient forcément 100% d'accord avec toi. Mais ça peut aussi les inspirer en se disant, cette femme, elle a pris la parole sur ce sujet. Donc peut-être que moi, la prochaine fois, je peux prendre un petit peu plus la parole sur ce sujet-là. Est-ce que toi, il y a des femmes ou des hommes qui ont pris la parole sur des sujets qui t'ont inspiré ?

  • Speaker #1

    C'est pas récent, mais par contre, j'ai toujours été très admirative du discours de Martin Luther King, donc à l'époque, qui est resté dans les annales. Et en fait, je suis très admirative, je pense, des personnes qui ont des personnalités assez discrètes de prime abord et qui arrivent à porter leur voix sur un message très fort, très collectif, comme Martin Luther King l'a fait à l'époque, donc, pour défendre des valeurs. pour essayer de faire changer les choses à son échelle et de réaliser que ces personnes-là arrivent à le faire et à générer des prises de conscience et à marquer les esprits sans être forcément dans une posture agressive ou sans être dans la violence non plus dans leurs propos. Donc il y a eu Martin Luther King, mais je sais que par exemple j'avais été... J'aimais beaucoup Rosa Parks que j'avais découvert pendant mes études qui donc avait été... l'une des premières personnes a refusé de laisser sa place dans le bus parce qu'elle était noire. Et donc, elle avait osé dire non. Et en fait, ça m'avait vraiment marquée parce que je me suis dit mais finalement, elle n'était pas du tout connue avant cet épisode. Mais je me suis dit, n'importe qui, à son échelle, peut à un moment s'affirmer, défendre ses convictions et s'exprimer sur des sujets. Donc, j'ai trouvé ça hyper inspirant. J'aime vraiment beaucoup ces... ces profils-là de personnes, vraiment particulièrement des personnes que je considère comme pacifiques, pacifistes, qui arrivent quand même à créer des clics et à inspirer des gens à plus grande échelle.

  • Speaker #0

    Et finalement, est-ce que ce n'est pas ce que tu fais, toi, à ton échelle ?

  • Speaker #1

    Peut-être que, inconsciemment, c'est ce que j'essaye de faire. Non, mais c'est vrai, je pense qu'une chose qui est sûre, c'est effectivement que j'essaye de... J'essaye de faire les choses à ma façon et de le faire différemment de ce qu'on peut voir aussi parfois parce que je sais que je ne suis pas une personnalité qui a une grande gueule, donc. Et que je n'ai jamais été la personne qui rentre dans une pièce et qu'on remarque tout de suite. Mais par contre, j'ai réalisé avec le temps qu'on m'écoutait, même si je m'exprime plus posément ou plus discrètement. Et ouais, je trouve ça très chouette de me dire qu'à mon échelle, je... peut contribuer à faire changer les choses, à faire bouger les lignes, mais en le faisant à ma manière.

  • Speaker #0

    Et selon toi, comment on fait pour renforcer, pour muscler sa confiance en soi ?

  • Speaker #1

    C'est un long travail. C'est un travail à faire au quotidien. Je ne sais pas si... Je ne me sens pas légitime à donner des conseils, mais par contre, ce qui a fonctionné pour moi, et je continue de le faire d'ailleurs, c'est vraiment la façon dont... je me parle à moi-même, qui a changé un peu mon propre regard sur moi. De prendre conscience aussi de qui j'étais, et en fait de me dire, je suis Carole, je suis comme ça. Et de me dire, voilà qui je suis. Et en fait, je trouve qu'une fois qu'on accepte d'être qui on est, ça donne une sorte de confiance qui nous accompagne au quotidien et qui fait du bien. qui aident vraiment à traverser les périodes de remise en question et de doute.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, est-ce que tu doutes encore parfois de ta légitimité ou de ta place ?

  • Speaker #1

    Oui, très régulièrement. Je doute très régulièrement, mais je pense que c'est sain de douter. D'ailleurs, je ne me souhaite pas forcément d'arriver à un moment où je ne doute jamais, parce qu'au contraire, je pense que la remise en question m'aide aussi à rester ancrée et connectée. Dans le cadre de mon activité, à la fois aux besoins de mon audience et dans la façon dont moi, j'ai envie de développer mon entreprise aussi. Donc oui, je doute au quotidien, y compris quand juste avant d'animer un atelier, alors que je fais ça depuis très longtemps maintenant.

  • Speaker #0

    Je comprends, le petit stress cinq minutes avant, est-ce que ça va bien se passer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le petit trac avant d'entrer en scène, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Et pourtant, ça se passe toujours bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça se passe toujours super bien, c'est ça qui est fou.

  • Speaker #0

    Maintenant que tu t'animes des ateliers, tu prends la parole sur des sujets qui te touchent. Comment ça a transformé ta confiance d'oser faire plus de bruit ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Plus je fais de bruit, plus j'ai envie d'en faire. C'est vraiment ce que je ressens. Et là où je ne m'autorisais pas, mais encore une fois c'est très personnel et très lié au regard que je portais moi-même sur moi-même, mais là où je ne m'autorisais pas forcément à envisager certaines choses ou certains événements, je me rends compte que petit à petit, je peux me diriger vers ça, parce que ça me permettrait de m'exprimer encore plus et de... porter encore plus ma voix, maintenant que j'ai compris que j'aimais beaucoup parler, il y a vraiment des formats que j'avais jamais envisagés jusqu'à présent, où je me dis, peut-être qu'un jour, j'y viendrai, parce que j'aime vraiment beaucoup parler avec des gens.

  • Speaker #0

    Un exemple de ce format que t'aimerais oser ?

  • Speaker #1

    Typiquement, le podcast, techniquement, je suis nulle, mais c'est vrai que pendant très longtemps, je me disais, le podcast, pas du tout, c'est pas du tout moi. ou même des interviews en vidéo c'est un format qui a un moment à popper et je me dis oh la la mais pas du tout alors qu'en fait maintenant je me dis bah en fait si pourquoi pas parce que ça me permettrait de parler avec des personnes de contribuer aussi à leur permettre de s'exprimer et de les mettre en valeur même dans des interviews en vidéo parce que vraiment j'adore mettre les autres en valeur de temps en temps j'ai l'impression que tout devient possible finalement ouais je crois vraiment Mais ça, ça va vraiment de pair, je crois, avec la confiance en soi, qui est le sujet du podcast. Mais je pense que de cultiver la confiance en soi et d'arriver à la nourrir au quotidien fait qu'on a l'impression qu'en fait, tout est possible. Du moment qu'on a envie de faire les choses. Je ne dis pas que ça se fait par magie, mais en tout cas, vraiment, des choses qui nous paraissaient impossibles deviennent possibles.

  • Speaker #0

    Génial. Et justement, on arrive au moment... Oups ! Le moment que tout le monde adore sur le podcast, le moment justement où peut-être un moment dans ta vie, t'as pas eu confiance en toi ou t'as pas osé dire quelque chose et avec le recul, tu te dis ah non, là vraiment, c'était pas terrible.

  • Speaker #1

    Je n'osais, je sais pas si oser dire non, je pense que ça va un peu avec la confiance quand même, mais comme je disais oui à tout, je me retrouvais à avoir des trucs planifiés. tous les week-ends, mais vraiment tous les week-ends. Et d'ailleurs, à un moment, ça m'a épuisée parce que je n'osais jamais dire non. Et je me suis rendue compte qu'à force, pour mon bien-être, il allait falloir que j'apprenne à dire non. Mais ça se produit encore régulièrement, d'ailleurs. Maintenant, j'essaye de poser un peu plus mes limites. Mais quand on me propose des sorties où j'ai beaucoup de mal à dire non, alors que je me dis physiquement et émotionnellement, là, je ne suis pas disponible. mais Je le fais quand même. Alors en général, ça se passe bien. Mais c'est vrai que je dis oui. L'instant d'après, je regrette d'avoir dit oui. Je me dis non, mais là, j'aurais dû dire non vraiment. Ça aurait été vraiment mieux pour mon bien-être. Mais c'est extrêmement dur à faire. Et donc oui, je me suis retrouvée déjà dans des déménagements et des situations alors que je n'avais pas du tout le temps et que le timing était très mauvais. Mais ça, c'est en fait, c'est mon quotidien. C'est pour ça que là, si je te montrais mon agenda cette semaine. Je pense que j'aurais dû dire non à des trucs, parce que là, il y en a de tous les côtés. Cette semaine, mon objectif, c'est de survivre à ma semaine. Donc, ouais, non.

  • Speaker #0

    Ta semaine, c'est un moment oups.

  • Speaker #1

    Ah, ma semaine, là, cette semaine est un gros moment oups de mon année, oui.

  • Speaker #0

    Elle pensera quand tu diras oui, t'entendras moment oups.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Peut-être que ça va m'aider à dire non, du coup. Je me souhaite que ça pop un peu plus souvent.

  • Speaker #0

    Très bon exemple. Si tu pouvais glisser un petit mot à quelqu'un qui a peur d'être visible ou qui a peur d'être dérangé, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais que sa prise de parole ou le message qu'elle a apporté peut peut-être changer le quotidien ou la journée ou impacter une personne, ne serait-ce qu'une personne, et que rien que pour ça, il mérite d'être partagé. Je pense que parfois, quand on hésite et qu'on se dit « je n'ai rien à dire » , je suis sûre qu'il y a au moins une personne qui a besoin de lire ça. à ce moment-là et ça va lui faire du bien. Donc, voilà, si ça peut lui permettre de se lancer et d'oser le faire, eh bien, c'est parti. Et donc, on a vraiment tous quelque chose à exprimer et à partager.

  • Speaker #0

    Très beau message. Si une personne t'entend et ose partager, ce sera vraiment super. Et d'ailleurs, n'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires de cet épisode de podcast. Est-ce que tu as un dernier mot ? pour la fin, quelque chose que tu aimerais partager ou un message que tu aimerais porter.

  • Speaker #1

    J'avais pas forcément le profil de la femme qui va prendre la parole et qui va s'exprimer, même en étant rangée dans une case, même en ayant eu le syndrome de la bonne élève, et même en étant introvertie, en ayant l'étiquette de timide et réservée, en fait on peut arriver à dépasser ça, et on peut arriver à prendre la parole, à s'exprimer, à communiquer, et à trouver la façon de le faire qui nous ressemble vraiment. Ce serait de dire que c'est possible, donc tout est possible, mais c'est possible d'oser sortir du cadre, même quand on n'a pas du tout eu l'habitude de le faire.

  • Speaker #0

    Très beau message, plein d'espoir, je te remercie. Où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Instagram, principalement sur le compte des Bourgeons, un peu sur mon site, mais vraiment beaucoup sur Instagram. Je recommande d'aller plutôt là-bas. et dans le Plowark Camp, éventuellement, si vous y êtes aussi.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi, Carole. C'était top.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Fanny, pour l'invitation et pour cet échange. C'était trop chouette, vraiment. Je suis ravie d'avoir été invitée sur ton podcast. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Cette semaine, je te propose un défi tout simple, mais pas si facile. Exprime-toi, une fois, pour de vrai. Tu peux choisir une situation dans laquelle tu aurais habituellement gardé le silence et cette fois, oser dire quelque chose. Quelques idées pour t'aider. Dire non, même gentiment, même maladroitement. Poser une question en réunion. Écrire un post que tu n'oserais pas publier habituellement sur les réseaux sociaux. Demander de l'aide là où habituellement tu ne le ferais pas. Dire ce que tu ressens tout simplement au lieu de sourire par réflexe ou envoyer un message ou un mail sans te relire huit fois. Ce n'est pas vraiment la forme qui compte, c'est le choix de ne plus s'effacer. Et si tu le fais, viens m'en parler sur le compte Instagram du podcast Confetti & Confiance Club. Tu pourrais bien inspirer quelqu'un d'autre à s'autoriser aussi. Merci pour ton écoute, merci d'avoir pris ce temps pour toi, pour ta voix. Peut-être que tu fais partie de celles et ceux qui vont appris à ne pas faire de bruit, à parler bas, à faire attention, à attendre qu'on te donne la parole. Mais tu sais quoi ? Tu n'as pas besoin de permission. Ta voix compte, tes mots comptent, ta vérité mérite d'être entendue. Et si cet épisode t'a parlé, laisse-lui 5 étoiles ou un petit mot doux sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est comme un écho de ta voix, et c'est le meilleur moyen de faire résonner ces messages autour de nous. A très vite dans Confetti et Confiance Club !

Description

Tu n’oses pas toujours dire ce que tu penses ?
Tu t’excuses souvent d’exister, tu filtres tes messages, tu arrondis les angles jusqu’à t’oublier ?
Et si le vrai blocage… c’était qu’on ne nous a jamais appris à faire du bruit ?

Dans cet épisode, je reçois Carole Muller, fondatrice de Les Bourgeons et accompagnante en communication douce & affirmée.
On parle de ce conditionnement qui pousse (surtout les femmes) à rester sages, discrètes, polies
Et du chemin qu’il faut parfois faire pour oser retrouver sa voix.

Carole partage son expérience d’enfant bavarde devenue adulte silencieuse, et comment l’entrepreneuriat lui a permis de faire du bruit à sa manière, avec justesse, douceur… et impact.

Un échange plein de sincérité, de prises de conscience et d’espoir, pour toutes celles et ceux qui veulent s’exprimer sans se renier.


💬 Ce que tu vas découvrir dans cet épisode :

✔️ Pourquoi on apprend très tôt à ne pas déranger (et à se taire pour être aimé·e)
✔️ Le rôle de l’école, des injonctions genrées et du syndrome de la bonne élève
✔️ Ce que la psychologie dit de l’expression de soi et de la confiance (Neff, Linehan, Branden…)
✔️ Pourquoi s’exprimer est un muscle à rééduquer, pas un trait de caractère
✔️ Le pouvoir des personnes discrètes : oser parler sans crier
✔️ L’impact de l’entrepreneuriat sur la liberté d’expression
✔️ Ce que ça change de parler… même doucement
✔️ Et un défi concret pour t’exprimer, une fois, pour de vrai


Où retrouver Carole ?
→ Instagram : @les.bourgeons
→ Site : lesbourgeons.fr


🎉 Envie d’aller plus loin ?
Que ce soit pour un accompagnement individuel, une formation ou un atelier, je t’aide à (re)trouver clarté, confiance et alignement dans ta vie perso ou pro.

📲 Retrouve-moi sur Instagram :
→ Le podcast : @ccc_lepodcast
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✨ On ne trouve pas la confiance. On la crée, un pas à la fois… et parfois, en lançant quelques confettis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hum,

  • Speaker #1

    je vais effacer mon mail,

  • Speaker #2

    je crois que j'étais un peu trop direct. »

  • Speaker #1

    « Ou pas assez clair. »

  • Speaker #2

    « Ou trop flou. » « Ou trop... » « Je sais pas. » Tu vois cette scène, celle où tu veux juste dire ce que tu penses, mais où ton cerveau enclenche direct le mode auto-censure. Tu réécris, tu raccourcis, tu t'adaptes, tu poses trois smileys pour adoucir la phrase, et au final, tu ne sais même plus ce que tu voulais dire. Parfois, c'est pas qu'on ne sait pas s'exprimer, c'est qu'on ne se donne pas le droit. Et si aujourd'hui on remettait ça en question ? Bienvenue dans le Confetti & Confiance Club. Moi, c'est Fanny, coach et formatrice spécialisée en confiance en soi et en épanouissement professionnel. Depuis plusieurs années, j'aide celles et ceux qui se sentent perdus ou trop petits pour oser apprendre leur juste place. Ici, on parle d'audace, d'alignement et de petits pas concrets pour avancer sans se prendre la tête. Parce que la confiance, ce n'est pas un don, c'est un chemin qu'on construit pas à pas. Alors, bienvenue au club, c'est parti ! Aujourd'hui, on va parler d'un sujet essentiel pour la confiance en soi, et souvent invisibilisé, surtout chez les personnes sensibles ou perçues comme gentilles, oser s'exprimer. Parce que non. s'exprimer, ce n'est pas chercher l'attention à tout prix, ce n'est pas être trop ni vouloir se mettre en avant, c'est simplement oser dire ce qu'on pense, ce qu'on ressent, ce qu'on est. Et pourtant, combien d'entre nous ont appris très tôt à se taire pour ne pas déranger, à modérer ce qu'on ressent, à nuancer ce qu'on pense, à filtrer ce qu'on dit, à ne pas lever la main en classe, à ne pas poser trop de questions, à ne pas être trop bruyant, trop intense, trop passionné. Depuis l'enfance, on nous a répété de faire attention, de ne pas trop parler, d'être sage, raisonnable, modéré. Et à force, on a fini par croire que le silence, c'était la sécurité. Que se faire petite, c'était se faire aimer. Mais en réalité, ne pas s'exprimer abîme profondément la confiance en soi. À force de retenir sa voix, on finit par douter de sa légitimité. Et à force de douter de sa légitimité, eh bien on ne s'autorise plus à parler. Si cette difficulté n'est pas exclusivement féminine, les études montrent quand même qu'elles touchent disproportionnellement les femmes et ceux dès le plus jeune âge. Selon l'INSEE, les femmes s'estiment moins compétentes que les hommes à niveau égal et ce, dès l'école. L'université de Georgetown a montré que les filles sont deux fois plus compétentes que les hommes. plus interrompues que les garçons en classe. En entreprise, selon la Fondation des Femmes, 60% des femmes évitent d'exprimer un désaccord par peur de paraître agressives ou antipathiques. Et d'après le rapport Women in the Workplace de McKinsey, les femmes hésitent davantage à prendre la parole en réunion ou à demander une reconnaissance de peur d'être perçues comme trop ambitieuses. Ce conditionnement, il s'ancre... profondément. Il devient un réflexe. Et ce réflexe, au fil des années, devient de l'autocensure. En psychologie, la difficulté à s'exprimer librement n'est pas vue comme un manque de caractère, mais plutôt comme un mécanisme de protection, souvent appris très tôt. Le problème, c'est que ce mécanisme, quand il devient automatique, il empêche de se sentir aligné, écouté, visible Et petit à petit, il fragilise la confiance en soi. Selon Christine Neff, chercheuse en psychologie et pionnière du concept d'octocompassion, s'exprimer, c'est se relier à soi. Quand on ne s'autorise pas à dire ce qu'on ressent, on finit par croire que ce ressenti est invalide. Et cette répression émotionnelle crée une critique intérieure constante qui abîme la confiance. Pour Marsha Lynn-Hann, la fondatrice de la... thérapie dialectique, l'expression émotionnelle claire est une compétence fondamentale pour renforcer l'estime de soi, poser des limites et éviter l'autodissimulation. Dans ses travaux, ne pas s'exprimer est associé à une tendance à l'auto-invalidation, je suis trop, je dramatise, etc. Une peur chronique du rejet et une suradaptation qui finit par créer du mal-être. Mais bonne nouvelle, s'exprimer, ça s'apprend. Chaque mot exprimé, c'est un petit pas de reprise du pouvoir. Et parfois, oser dire ce qu'on ressent, il est bien plus révolutionnaire que n'importe quel slogan. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que j'admire profondément. Elle s'appelle Carole Muller et elle est la fondatrice de la communauté d'entrepreneurs Les Bourgeons. Mais surtout, c'est une femme qui prouve chaque jour qu'on peut impacter le monde sans crier. Carole fait partie de ces personnes dont la lumière n'éblouit pas. elle est claire, avec délicatesse, justesse, humour aussi. Elle choisit ses mots avec soin et quand elle parle, on écoute. Parce qu'on sent qu'elle ne parle jamais pour rien. Pendant des années, Carole a évolué dans l'ombre, dans les coulisses de l'édition et l'ingénierie pédagogique. Puis un jour, elle a décidé de créer un espace à son image, les bourgeons, pour aider les entrepreneurs à prendre leur place, à faire entendre leur voix, à semer les graines d'une communication. alignées, douces, mais affirmées. Quand j'ai rencontré Carole en 2022, ça a été tout de suite une évidence. On ne s'est plus jamais quitté d'ailleurs. Et en travaillant avec elle, j'ai compris quelque chose d'important. L'affirmation de soi, ce n'est pas forcément dire plus, c'est dire mieux. C'est choisir ses mots, assumer ses nuances, ou se dire ce qu'on pense, même si c'est tout bas. Alors, j'avais envie qu'on explore ensemble, dans cet épisode, ces moments où on a appris à se terre, à ne pas déranger, à rester sèche. Et comment on s'en sort ? Comment enfin on retrouve sa voix ? Comment on ose enfin faire du bruit ? Je suis très heureuse de te la faire découvrir aujourd'hui. Bienvenue Carole !

  • Speaker #1

    Merci Fanny et merci pour cette présentation incroyable, vraiment merci, ça me plaît énormément.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir ! et est-ce que tu pourrais te présenter avec tes mots ?

  • Speaker #1

    Je suis Carole et effectivement j'accompagne les entrepreneuses dans le développement de leur activité, sur les volets communication principalement, dans cette optique de communiquer moins et mieux, de communiquer sur leurs offres, d'apprendre à se mettre en valeur et à le faire à leur façon, d'une façon qui leur ressemble pour pouvoir impacter leur audience notamment. J'anime aussi des ateliers et programmes collectifs. dans le but de permettre aux femmes de rencontrer d'autres entrepreneuses, de tisser des liens et de se sentir bien entourées, parce qu'à mon sens, c'est essentiel quand on développe son activité. Et depuis le début de l'année, je réaccompagne des auteurs dans l'écriture de leurs textes. C'est une casquette qui me tient à cœur, qui est donc liée à mon ancienne activité d'éditrice et que j'aime beaucoup. Je continue de travailler dans l'ombre pour mettre en lumière d'autres voies que la mienne.

  • Speaker #2

    J'adore, merci pour cette présentation. Ce que je te propose, c'est qu'on commence directement dans le cœur de notre sujet. En repensant peut-être, toi, à ton enfance ou à ta jeunesse, est-ce que tu as eu des messages autour de la place qu'on pouvait prendre ou non ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant parce qu'en repensant justement à cette partie-là, je me suis rendue compte que souvent, et principalement à l'école, dans l'environnement scolaire, j'avais entendu qu'il fallait rester sage, rester discrète, que c'était les personnes discrètes qui ne prenaient pas forcément la parole, qui étaient peut-être un peu plus mises en valeur, que les personnes qui s'exprimaient étaient considérées comme des perturbateurs. Donc j'ai un peu grandi avec cette idée que pour être reconnue et valorisée, finalement, il fallait savoir rester à sa place et donc ne pas faire de bruit, ne pas faire de vagues. Et donc j'ai adopté... Cette casquette de la bonne élève et donc le syndrome de la bonne élève qui va avec pendant des années. Et je trouve que ce n'est pas évident d'en sortir quand on grandit avec cette impression que c'est aussi ce qui fait qu'on est aimé. C'est ce rôle-là qu'on a et cette discrétion qui nous colle à la peau.

  • Speaker #2

    Et tu disais que tu avais l'impression qu'on valorisait plutôt les personnes discrètes. Est-ce que tu n'as jamais eu sur tes bulletins les élèves discrètes où on n'entend pas beaucoup ?

  • Speaker #1

    Et complètement, c'était élève discrète, élève sérieuse, se repose un peu sur les lauriers, c'était des choses qui revenaient constamment. Mais c'est vrai que le côté élève discrète revenait régulièrement. Et j'ai l'impression que, de mémoire, parfois on m'invitait à participer un peu plus à l'oral, ce que je ne faisais pas forcément ou pas à tous les niveaux. Beaucoup en maternelle, je crois qu'en maternelle on m'a dit que je participais un peu trop justement. Ah si, c'est intéressant, j'avais complètement oublié ça. Oui, en maternelle, on m'avait dit. Donc, j'étais très active. Je répondais beaucoup quand on me posait des questions. Et on m'a dit que la maîtresse m'avait demandé de laisser de la place aux autres et d'arrêter de monopoliser l'attention et la parole. Et donc, mine de rien, peut-être que ça a joué dans la façon dont j'ai continué ensuite à être en classe, en étant un peu plus en retrait, justement.

  • Speaker #2

    C'est très juste ce que tu dis, parce qu'on est influencés, surtout dans l'enfance, par... La représentation qu'on a du bien, du mal, de ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, c'est comme ça qu'on se construit. Et moi, dans ce que j'entends, c'est qu'au départ, pour toi, c'était plutôt naturel de prendre la parole, d'exister. Et puis, jusqu'au moment où tu as dit, hop, hop, hop, Carole, calme-toi un peu. Et que du coup, tu as vu la discrétion, le fait de ne pas trop prendre la parole comme quelque chose de plus valorisé que ce que tu faisais auparavant. Et justement, est-ce qu'il y a un moment dans ta vie où tu t'es rendu compte que justement, t'étais peut-être un peu trop discrète ou que tu te retenais un petit peu trop ?

  • Speaker #1

    Et bien, cette prise de conscience-là, elle est arrivée assez tard,

  • Speaker #2

    vraiment,

  • Speaker #1

    vraiment très tard. Je pense que c'était à l'approche de la trentaine parce que j'ai tellement intégré le fait que la discrétion, la timidité, parce qu'on collait aussi l'étiquette de timide, faisait partie de moi, que pendant des années, j'ai... considéré que c'était moi en fait. Et tu vois là vraiment cette anecdote de maternelle, je l'ai racontée en plus à quelqu'un il y a quelques mois mais je l'avais de nouveau oubliée parce que c'est un peu comme un flash qui me revient ponctuellement de ah mais oui en fait à l'origine j'étais comme ça, j'étais un moulin à parole, je suis un moulin à parole. J'avais ce côté, j'aimais bien m'exprimer, être un peu mise sur le devant de la scène et donc très tardivement à la début de ma vie de jeune adulte, je pense, j'ai commencé par me rendre compte, dans certaines situations, que ce côté-là revenait. C'est-à-dire que quand j'avais des présentations, des prises de parole à prévoir, j'étais très stressée et je me disais, oh là là, je ne vais jamais y arriver. Mais quand arrivait le moment, j'adorais ça, vraiment j'adorais ça. Et c'est là où je me suis dit, que je me suis rappelée qu'originellement, j'étais quelqu'un qui parlait beaucoup, qui aimait beaucoup parler. Et que peut-être cette partie-là de moi, c'était vraiment éteinte avec les années et que j'avais grandi avec cette impression que j'étais une personne timide, discrète et réservée et qui ne prenait pas la parole, alors que ce n'était pas le cas, finalement.

  • Speaker #2

    Oui, parfois, on est tellement valorisé par un trait de caractère qu'on peut penser que c'est un trait de notre personnalité, que ça touche à notre identité et que finalement, on ne le remet plus en question, forcément, puisqu'on est connu comme Carole la discrète. Et puis arrive un moment justement quand on est adulte où l'expérience ou peut-être même notre autonomie d'adulte fait qu'on se pose la question de « Ah mais est-ce que vraiment je suis comme ça ? Est-ce que je garde ? Est-ce que je ne garde pas ? Jusqu'à quel point finalement c'est vraiment moi ? » Et justement tu m'as dit que tu t'étais aperçue que prendre la parole c'était quelque chose finalement qui te portait. Qu'est-ce qui t'a permis de sortir du silence, de faire un peu plus de bruit dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Et bien, je crois que c'est vraiment arrivé avec l'entrepreneuriat, parce que je crois que c'est là que j'ai osé m'affirmer un peu plus. Je pense que c'est allé de pair avec cette introspection et remise en question de la façon dont je me percevais moi-même et dont je pensais que j'étais. Donc, j'ai dû déconstruire plein de choses. Et je crois qu'en faisant des choix, donc en choisissant la voie que j'avais envie de suivre, en me disant que c'était moi qui allais. créer mon activité et en prenant un peu les rênes de mon entreprise d'une certaine façon, alors ça va sembler peut-être un peu bateau, mais j'ai vraiment eu l'impression de reprendre le pouvoir sur moi aussi et qui j'étais vraiment. Et je pense que je me suis beaucoup plus écoutée et j'ai commencé à m'exprimer forcément, pour communiquer sur mon activité d'abord, pour aider les autres à le faire de plein de façons. Et vraiment cette confiance est revenue par ce biais-là.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant parce que justement, tu as eu cette opportunité de pouvoir faire à ta manière. Finalement, la liberté de le faire, ça a été ton moteur. Et du coup, tu as appris sur le tas ou je ne sais pas, tu t'es formée à certaines techniques, tu t'es fait accompagner.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais suivi à un moment un module pour la prise de parole en public. Et je me souviens d'un exercice qu'on avait eu où on devait parler fort de manière à porter notre voix pour que ça s'entende jusqu'à l'autre bout de la pièce. et ça a été affreux pour moi parce que je me suis rendue compte à quel point je n'arrivais pas à faire ça, vraiment j'ai l'impression de crier voire de hurler et en fait non personne ne m'entendait au bout de la pièce mais donc toujours est-il que j'ai quand même fait cet exercice là en tout cas ce petit module parce que je sentais que J'avais besoin de prendre un peu plus d'assurance par rapport à l'expression de ma voix orale cette fois-ci. Et ensuite, dans la version écrite, dans la partie communication écrite, je pense que j'ai toujours choisi mes mots avec soin parce que j'ai cette volonté aussi de ne blesser personne. Et donc, je pense que je peux me définir comme extrêmement diplomate dans ma façon de m'adresser ou d'écrire des mails parce que vraiment, j'ai à cœur de... prendre l'autre en considération. Et donc, le choix des mots et le soin apporté Ausha des mots a toujours été là. C'était déjà le cas dans mes rédactions à l'époque et dans l'écriture après de textes que je faisais à titre personnel. Mais j'ai toujours aimé trouver les bons mots et vraiment être attentive quand ça concernait quelqu'un, être attentive à ce que l'autre dégageait ou ce que l'autre était pour l'intégrer autant que possible dans mon expression.

  • Speaker #2

    justement tu m'as dit que quand tu es devenu entrepreneur tu as choisi d'utiliser ta voix de ta manière que tu t'es peut-être détaché de ce qu'on attendait de toi est ce que durant en te rendant compte de cette liberté en expérimentant ça tu t'es rendu compte qu'à l'inverse au contraire avant tu as pu ressentir que tu n'avais pas le droit de déranger ou pas le droit de t'exprimer peut-être dans tes précédents jobs ou dans d'autres moments de ta vie alors je pense que que c'est...

  • Speaker #1

    Pas forcément dans les jobs, mais effectivement, je vais en revenir au milieu scolaire. Ça a commencé à cette période et puis je pense que comme le lycée coïncide avec un moment où on se construit à titre personnel, et je pense que c'est assez charnière comme transition, je pense que c'est pour ça que ça m'a accompagnée pendant plusieurs années et où vraiment j'avais l'impression que je n'étais pas forcément intéressante ou que ce que je pouvais partager n'avait pas forcément besoin d'être entendu ou écouté. Et j'étais beaucoup, après moi, j'aimais beaucoup écouter les autres. Pendant des années, ça m'a très bien été d'ailleurs, je pense, de rester dans ce poste de spectatrice et d'auditrice, jusqu'à ce qu'à un moment, ça revienne et il y a vraiment eu, je pense, quelque chose d'un peu plus fort et une reconnexion aussi à qui j'étais profondément qui m'a permis de casser un peu ce schéma-là que j'avais suivi pendant très longtemps.

  • Speaker #2

    Et quand tu as commencé à le casser, ce schéma-là, comment tu l'as vécu ? Est-ce que c'était confortable ? Inconfortable, inconfortable.

  • Speaker #1

    C'était étonnant. Je me souviens vraiment avoir eu ce côté « Ah, mais en fait, j'aime m'exprimer. » « Ah, ok. » Et puis en plus de ça, les gens ont l'air de m'écouter quand je le fais. Vraiment, j'ai vraiment eu un côté surprise de me dire « Ah, en fait, ma voix peut être portée et écoutée. » Je n'ai pas trouvé ça inconfortable. À l'inverse, je pense qu'en plus de ça, ça... quelque part, ça a vraiment nourri quelque chose au niveau de ma confiance en moi. Et donc, il y a une espèce de puissance intérieure qui est venue avec. Vraiment, je me suis sentie reprendre cette notion de pouvoir, de reprendre le pouvoir sur qui j'étais et oser m'exprimer davantage. Mais j'ai vraiment la surprise. Je pense que c'est un état qui m'accompagne encore très régulièrement. D'ailleurs, je suis toujours surprise. Que quelque chose puisse intéresser quelqu'un ou que quelqu'un m'accorde de l'attention, vraiment, ce n'est pas forcément un état désagréable, mais surprenant.

  • Speaker #2

    Surprenant, et pourtant, aujourd'hui, c'est ton métier, finalement, d'impacter les autres. Même si c'est surprenant, je pense que c'est quelque chose, finalement, qui fonctionne plutôt bien pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis surtout, en fait, c'est là où c'est quand même très drôle. Et je pense que moi, j'adore mettre les autres en lumière et aider les autres à porter leur voix. je pense que les parcours de vie expliquent beaucoup de choses aussi sur la direction qu'on prend mais oui j'adore faire ça et je trouve ça tellement important vraiment maintenant je me dis j'arrive aussi à un âge je pense où je me sens à l'aise avec ça et je me dis bon j'ai plus de temps à perdre j'ai des choses à dire je les dis toujours en mettant en prenant des pincettes et en le disant d'une certaine façon mais oui oui vraiment je pense que c'est important que chacun puisse porter sa voix, exprimer les choses qu'il ou elle a envie d'exprimer et le fasse de la façon la plus juste possible pour lui ou pour elle.

  • Speaker #2

    J'ai envie de réagir sur ce que tu as dit en prenant des pincettes. Est-ce que selon toi, il faut toujours prendre des pincettes pour exprimer ce qu'on a à dire ? Alors,

  • Speaker #1

    bizarrement, je vais dire non, je ne crois pas qu'on doive toujours prendre des pincettes. J'ai toujours peur de... blesser des gens ou d'être maladroite dans mes propos. Donc je pense que c'est pour ça que j'ai cette notion de prendre des pincettes. Par contre je pense que c'est important d'exprimer les choses, surtout que parfois, les situations nous amènent à ne pas avoir le temps de prendre des pincettes, à ne pas pouvoir le faire. Et je pense que ça a d'autant plus d'impact et de poids parce qu'il y a une raison derrière. Et c'est important aussi de porter sa voix dans ces moments-là. Pas forcément évident. J'apprends à le faire de plus en plus et à me détacher justement de ce qu'on attend de moi. ce que je pense que les autres attendent de moi parce que je pense qu'il y a aussi ça, c'est toute mon imagination qui arrive là-dedans mais donc oui, non, je pense que d'oser retirer les pincettes progressivement, parce que je pense que ça se fait pas toujours au lendemain mais c'est bien d'y aller franchement et de dire les choses et de les exprimer telles qu'on a besoin de le faire

  • Speaker #2

    Et selon toi pourquoi est-ce qu'on apprend, surtout aux femmes à ne pas trop en faire ou à ne pas être trop

  • Speaker #1

    Je pense que d'origine, il y a un héritage de la société dans laquelle on a grandi qui nous a amené à dire aux petites filles, particulièrement les petites filles, je crois, de ne pas faire de bruit, que les petites filles ne criaient pas, que les petites filles devaient rester sages. Moi, je l'ai entendu aussi à titre personnel. Alors, je pense que les femmes ont une approche différente pour tous les sujets, d'ailleurs. Parfois, je me dis... dans quel état serait le monde s'il était uniquement gouverné par des femmes ? Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'il y a une sensibilité différente, une approche différente, une émotion différente aussi peut-être.

  • Speaker #2

    Ça fait écho à quelque chose que j'ai vu sur les réseaux sociaux, alors il faudrait que je retrouve la source, mais c'était des femmes en fait américaines qui avaient fait, je pense que c'était sur TikTok, une vidéo pour dire « Réponds à un mail comme un homme » . Et justement, alors elle montrait, elle, bonjour, excuse-moi de te déranger, est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, répondre à la deadline prévue ? Et en fait, elle répondait comme un mec, elle répondait vue. Ou alors c'était, j'attends ta réponse pour telle heure. Enfin vraiment, c'était hyper radical et hyper tranchant. Et justement parce que peut-être que nous, les femmes, on attend de nous qu'on soit gentilles, qu'on soit sages, qu'on enrobe les choses. Et finalement, on n'attend pas forcément de nous une communication radicale, on va dire. Et finalement, ce qui était assez drôle, c'est que ça choquait énormément leurs collègues hommes, la manière dont elles répondaient, alors qu'eux-mêmes répondaient de cette manière-là.

  • Speaker #1

    Et entre eux, ça ne les choquait pas forcément, j'imagine. Donc comme quoi, intéressant. Vraiment, il y a quelque chose de genre des attentes. Qu'est-ce qu'on attend des femmes ? Et dans quelles étiquettes on leur colle aussi, finalement ? Parce qu'être poli. être gentille, enrober les choses comme tu le disais, c'est vrai. La communication féminine et masculine est très différente. Et en fait, c'est drôle parce qu'au début de mon activité, quand j'ai commencé à communiquer, je ne m'adressais pas spécialement à des entrepreneuses. Mais finalement, je touchais les entrepreneuses parce que je pense que ma façon de communiquer touchait quelque chose différemment chez les femmes que chez les hommes. Mais donc vraiment, il y a une différence entre les communications et dans les attentes. C'est fou.

  • Speaker #2

    Complètement. Justement, je regardais un post sur LinkedIn récemment. Alors, par exemple, je le retrouverai, parce que moi, je retiens l'essence, mais rarement l'auteur ou l'autrice. Justement, c'était pourquoi, je résume parce que je ne pense pas qu'elle l'ait dit comme ça, pourquoi les clubs d'entrepreneurs féminins ou les programmes pour femmes, c'est les ambitieuses, les audacieuses, et que pour les hommes, c'était genre Scale 2000, Fé x 10. puissant, enfin voilà. Elle disait en fait on attend des hommes que ce soit normal d'être ambitieux, d'être audacieux, donc ils n'ont presque pas besoin finalement d'apprendre à le faire sur la société et que des femmes, qu'on attende d'elles, qu'elles apprennent à l'être.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est fou et puis du coup il y a quelque chose où c'est un peu comme si on s'excusait par avance de la place qu'on voudrait prendre, de l'ambition qu'on voudrait avoir parce que ça ne répond pas au code originel de ce qu'on attend de nous. C'est fou, en fait.

  • Speaker #2

    D'un côté, on attend des femmes qu'elles soient, comme tu l'as dit, qu'elles n'osent pas forcément faire beaucoup de bruit ou qu'elles le disent de manière agréable. Et en même temps, quand on regarde ce qui interpelle, peut-être sur les réseaux sociaux ou même en règle générale, ce sont un peu les grandes gueules, finalement.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas comme à l'école ? Non, mais effectivement... Heureusement... les grandes gueules, les coups de gueule, tous ces messages un peu... J'ai l'impression qu'il y a toujours un peu ce prisme du négatif mine de rien. C'est qu'un coup de gueule, par essence, c'est... soit on est en colère, soit c'est une critique. Il y a toujours quelque chose de l'ordre du négatif. Et j'ai effectivement l'impression que c'est ce qui fonctionne le mieux. Mais parce que, je me suis posé la question, est-ce que ce n'est pas dans ces moments-là qu'on s'autorise un peu plus, qu'on ne prend pas de pincettes, donc on est beaucoup plus direct et qu'on arrive à exprimer vraiment le fond de notre pensée. Et c'est une émotion qui nous fait réagir dans ces moments-là aussi. Et je pense que c'est ça qui vient toucher quelque chose chez l'autre. Et en l'occurrence, un lecteur sur les réseaux.

  • Speaker #2

    Je comprends pas. d'authenticité ou de vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'on peut le qualifier comme ça. Ce qui n'est pas forcément facile à faire. Mais parce que ça dit quelque chose de nous aussi. Forcément, c'est très intime, finalement. C'est comme décrire sous le coup de la colère. Je pense que c'est une des choses les plus intimes qu'on fait parce qu'on parle de nos failles et de notre vulnérabilité. Exactement, c'est le bon terme. Pas facile à faire, mais par contre, je pense que ça fait partie des... des sujets qui font qu'on est écouté ou lu parce qu'on a quelque chose à dire. Et il y a vraiment quelque chose en fond. Et on n'est pas en train de parler pour parler et dans le vent. Il y a vraiment quelque chose qui nous anime à ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, finalement, la colère utile, tu dirais.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Exactement. Parce qu'une colère, donc critiquer pour critiquer. J'aime bien les choses constructives. Donc je dirais qu'il faudrait qu'il y ait quand même un objectif derrière. Mais oui, je pense que la colère... peut être utilisé à bon escient. Et pourtant, la colère, est-ce bien vue ? Non, pas forcément. Mais c'est là où on peut se détacher de ce qu'on attend de nous et on a le droit d'être en colère. Ça fait partie des émotions couramment ressenties, je pense. La colère, ça peut être la tristesse aussi d'ailleurs. Je pense que ces émotions-là peuvent être utiles.

  • Speaker #2

    Oui, les émotions, de toute façon, elles sont normales. Elles sont là pour nous envoyer un message à nous-mêmes déjà. et si on peut le porter pour les autres ça peut du coup lui donner une utilité supplémentaire finalement et c'est super ce que tu dis peut-être ça donnera envie à des auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices d'écrire sous le coup de la colère pour voir ce que ça donne c'est un très bon exercice de s'autoriser à écrire sous le coup de la colère les choses sont beaucoup plus brutes on n'enrobe pas dans ces cas là alors après on peut revenir à posteriori histoire d'éviter les insultes, par exemple. Mais en tout cas, vraiment, il y a quelque chose de très brut qui émane quand on écrit sous le coup de la colère. Vraiment, c'est un très bon exercice à faire.

  • Speaker #2

    Ce qui me vient en tête, c'est une newsletter que tu as écrite il y a un certain temps sur quelqu'un qui accompagnait pour écrire sur LinkedIn, qui était un petit peu en mode pas vraiment juste, en tout cas selon toi, selon tes critères. Et est-ce qu'il y a eu d'autres moments comme ça, ou tu t'es dit Là, je ne peux pas me faire.

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, parce que je pense que cette carapace que j'ai depuis très longtemps commence seulement à s'ébricher et moi-même, je commence à m'autoriser à m'exprimer un peu plus, un peu plus librement sur plein de sujets différents. C'était la première fois, la newsletter dont tu parles, c'est la première fois que j'écrivais, d'ailleurs je l'avais mis en introduction, je crois que c'est la première fois que j'écrivais sous le coup de la colère, parce que vraiment j'étais colère. Bon, je n'étais pas non plus... enragée, mais par contre, je me suis rendue compte de deux choses. De un, ça m'a fait énormément de bien d'écrire. J'ai aimé écrire cette newsletter. Deux, j'ai eu énormément de réactions et de retours de personnes qui me disaient partager mon ressenti, mais qui n'avaient pas osé l'exprimer. Et donc, je me suis rendue compte à ce moment-là qu'écrire sous le coup de la colère, déjà, ce n'était pas forcément quelque chose à censurer. Au contraire, ça faisait partie de ce qu'on ressentait et surtout, ça peut... libérer la parole d'une autre façon pour d'autres personnes. Et ça fait du bien de ne pas se sentir seule à ressentir ça, à vivre ça. Donc, je me suis vraiment dit que je pouvais m'autoriser à m'exprimer un peu plus librement sur des sujets que jusqu'à présent, je n'ai pas forcément évoqués ou que je m'empêchais d'évoquer, parce que j'avais toujours cette notion de rester dans les cases, dans le cadre, le faire de façon diplomate et enrobée, etc. Mais je pense que je peux écrire, je peux avoir d'autres coups de gueule. Le faire à ma manière quand même, mais parce que ça me permet de porter ma voix autrement et pour d'autres personnes.

  • Speaker #2

    J'ajouterais aussi une troisième chose, c'est que ça peut inspirer.

  • Speaker #0

    des personnes même sans porter leur voix, sans qu'elles soient forcément 100% d'accord avec toi. Mais ça peut aussi les inspirer en se disant, cette femme, elle a pris la parole sur ce sujet. Donc peut-être que moi, la prochaine fois, je peux prendre un petit peu plus la parole sur ce sujet-là. Est-ce que toi, il y a des femmes ou des hommes qui ont pris la parole sur des sujets qui t'ont inspiré ?

  • Speaker #1

    C'est pas récent, mais par contre, j'ai toujours été très admirative du discours de Martin Luther King, donc à l'époque, qui est resté dans les annales. Et en fait, je suis très admirative, je pense, des personnes qui ont des personnalités assez discrètes de prime abord et qui arrivent à porter leur voix sur un message très fort, très collectif, comme Martin Luther King l'a fait à l'époque, donc, pour défendre des valeurs. pour essayer de faire changer les choses à son échelle et de réaliser que ces personnes-là arrivent à le faire et à générer des prises de conscience et à marquer les esprits sans être forcément dans une posture agressive ou sans être dans la violence non plus dans leurs propos. Donc il y a eu Martin Luther King, mais je sais que par exemple j'avais été... J'aimais beaucoup Rosa Parks que j'avais découvert pendant mes études qui donc avait été... l'une des premières personnes a refusé de laisser sa place dans le bus parce qu'elle était noire. Et donc, elle avait osé dire non. Et en fait, ça m'avait vraiment marquée parce que je me suis dit mais finalement, elle n'était pas du tout connue avant cet épisode. Mais je me suis dit, n'importe qui, à son échelle, peut à un moment s'affirmer, défendre ses convictions et s'exprimer sur des sujets. Donc, j'ai trouvé ça hyper inspirant. J'aime vraiment beaucoup ces... ces profils-là de personnes, vraiment particulièrement des personnes que je considère comme pacifiques, pacifistes, qui arrivent quand même à créer des clics et à inspirer des gens à plus grande échelle.

  • Speaker #0

    Et finalement, est-ce que ce n'est pas ce que tu fais, toi, à ton échelle ?

  • Speaker #1

    Peut-être que, inconsciemment, c'est ce que j'essaye de faire. Non, mais c'est vrai, je pense qu'une chose qui est sûre, c'est effectivement que j'essaye de... J'essaye de faire les choses à ma façon et de le faire différemment de ce qu'on peut voir aussi parfois parce que je sais que je ne suis pas une personnalité qui a une grande gueule, donc. Et que je n'ai jamais été la personne qui rentre dans une pièce et qu'on remarque tout de suite. Mais par contre, j'ai réalisé avec le temps qu'on m'écoutait, même si je m'exprime plus posément ou plus discrètement. Et ouais, je trouve ça très chouette de me dire qu'à mon échelle, je... peut contribuer à faire changer les choses, à faire bouger les lignes, mais en le faisant à ma manière.

  • Speaker #0

    Et selon toi, comment on fait pour renforcer, pour muscler sa confiance en soi ?

  • Speaker #1

    C'est un long travail. C'est un travail à faire au quotidien. Je ne sais pas si... Je ne me sens pas légitime à donner des conseils, mais par contre, ce qui a fonctionné pour moi, et je continue de le faire d'ailleurs, c'est vraiment la façon dont... je me parle à moi-même, qui a changé un peu mon propre regard sur moi. De prendre conscience aussi de qui j'étais, et en fait de me dire, je suis Carole, je suis comme ça. Et de me dire, voilà qui je suis. Et en fait, je trouve qu'une fois qu'on accepte d'être qui on est, ça donne une sorte de confiance qui nous accompagne au quotidien et qui fait du bien. qui aident vraiment à traverser les périodes de remise en question et de doute.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, est-ce que tu doutes encore parfois de ta légitimité ou de ta place ?

  • Speaker #1

    Oui, très régulièrement. Je doute très régulièrement, mais je pense que c'est sain de douter. D'ailleurs, je ne me souhaite pas forcément d'arriver à un moment où je ne doute jamais, parce qu'au contraire, je pense que la remise en question m'aide aussi à rester ancrée et connectée. Dans le cadre de mon activité, à la fois aux besoins de mon audience et dans la façon dont moi, j'ai envie de développer mon entreprise aussi. Donc oui, je doute au quotidien, y compris quand juste avant d'animer un atelier, alors que je fais ça depuis très longtemps maintenant.

  • Speaker #0

    Je comprends, le petit stress cinq minutes avant, est-ce que ça va bien se passer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le petit trac avant d'entrer en scène, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Et pourtant, ça se passe toujours bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça se passe toujours super bien, c'est ça qui est fou.

  • Speaker #0

    Maintenant que tu t'animes des ateliers, tu prends la parole sur des sujets qui te touchent. Comment ça a transformé ta confiance d'oser faire plus de bruit ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Plus je fais de bruit, plus j'ai envie d'en faire. C'est vraiment ce que je ressens. Et là où je ne m'autorisais pas, mais encore une fois c'est très personnel et très lié au regard que je portais moi-même sur moi-même, mais là où je ne m'autorisais pas forcément à envisager certaines choses ou certains événements, je me rends compte que petit à petit, je peux me diriger vers ça, parce que ça me permettrait de m'exprimer encore plus et de... porter encore plus ma voix, maintenant que j'ai compris que j'aimais beaucoup parler, il y a vraiment des formats que j'avais jamais envisagés jusqu'à présent, où je me dis, peut-être qu'un jour, j'y viendrai, parce que j'aime vraiment beaucoup parler avec des gens.

  • Speaker #0

    Un exemple de ce format que t'aimerais oser ?

  • Speaker #1

    Typiquement, le podcast, techniquement, je suis nulle, mais c'est vrai que pendant très longtemps, je me disais, le podcast, pas du tout, c'est pas du tout moi. ou même des interviews en vidéo c'est un format qui a un moment à popper et je me dis oh la la mais pas du tout alors qu'en fait maintenant je me dis bah en fait si pourquoi pas parce que ça me permettrait de parler avec des personnes de contribuer aussi à leur permettre de s'exprimer et de les mettre en valeur même dans des interviews en vidéo parce que vraiment j'adore mettre les autres en valeur de temps en temps j'ai l'impression que tout devient possible finalement ouais je crois vraiment Mais ça, ça va vraiment de pair, je crois, avec la confiance en soi, qui est le sujet du podcast. Mais je pense que de cultiver la confiance en soi et d'arriver à la nourrir au quotidien fait qu'on a l'impression qu'en fait, tout est possible. Du moment qu'on a envie de faire les choses. Je ne dis pas que ça se fait par magie, mais en tout cas, vraiment, des choses qui nous paraissaient impossibles deviennent possibles.

  • Speaker #0

    Génial. Et justement, on arrive au moment... Oups ! Le moment que tout le monde adore sur le podcast, le moment justement où peut-être un moment dans ta vie, t'as pas eu confiance en toi ou t'as pas osé dire quelque chose et avec le recul, tu te dis ah non, là vraiment, c'était pas terrible.

  • Speaker #1

    Je n'osais, je sais pas si oser dire non, je pense que ça va un peu avec la confiance quand même, mais comme je disais oui à tout, je me retrouvais à avoir des trucs planifiés. tous les week-ends, mais vraiment tous les week-ends. Et d'ailleurs, à un moment, ça m'a épuisée parce que je n'osais jamais dire non. Et je me suis rendue compte qu'à force, pour mon bien-être, il allait falloir que j'apprenne à dire non. Mais ça se produit encore régulièrement, d'ailleurs. Maintenant, j'essaye de poser un peu plus mes limites. Mais quand on me propose des sorties où j'ai beaucoup de mal à dire non, alors que je me dis physiquement et émotionnellement, là, je ne suis pas disponible. mais Je le fais quand même. Alors en général, ça se passe bien. Mais c'est vrai que je dis oui. L'instant d'après, je regrette d'avoir dit oui. Je me dis non, mais là, j'aurais dû dire non vraiment. Ça aurait été vraiment mieux pour mon bien-être. Mais c'est extrêmement dur à faire. Et donc oui, je me suis retrouvée déjà dans des déménagements et des situations alors que je n'avais pas du tout le temps et que le timing était très mauvais. Mais ça, c'est en fait, c'est mon quotidien. C'est pour ça que là, si je te montrais mon agenda cette semaine. Je pense que j'aurais dû dire non à des trucs, parce que là, il y en a de tous les côtés. Cette semaine, mon objectif, c'est de survivre à ma semaine. Donc, ouais, non.

  • Speaker #0

    Ta semaine, c'est un moment oups.

  • Speaker #1

    Ah, ma semaine, là, cette semaine est un gros moment oups de mon année, oui.

  • Speaker #0

    Elle pensera quand tu diras oui, t'entendras moment oups.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Peut-être que ça va m'aider à dire non, du coup. Je me souhaite que ça pop un peu plus souvent.

  • Speaker #0

    Très bon exemple. Si tu pouvais glisser un petit mot à quelqu'un qui a peur d'être visible ou qui a peur d'être dérangé, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais que sa prise de parole ou le message qu'elle a apporté peut peut-être changer le quotidien ou la journée ou impacter une personne, ne serait-ce qu'une personne, et que rien que pour ça, il mérite d'être partagé. Je pense que parfois, quand on hésite et qu'on se dit « je n'ai rien à dire » , je suis sûre qu'il y a au moins une personne qui a besoin de lire ça. à ce moment-là et ça va lui faire du bien. Donc, voilà, si ça peut lui permettre de se lancer et d'oser le faire, eh bien, c'est parti. Et donc, on a vraiment tous quelque chose à exprimer et à partager.

  • Speaker #0

    Très beau message. Si une personne t'entend et ose partager, ce sera vraiment super. Et d'ailleurs, n'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires de cet épisode de podcast. Est-ce que tu as un dernier mot ? pour la fin, quelque chose que tu aimerais partager ou un message que tu aimerais porter.

  • Speaker #1

    J'avais pas forcément le profil de la femme qui va prendre la parole et qui va s'exprimer, même en étant rangée dans une case, même en ayant eu le syndrome de la bonne élève, et même en étant introvertie, en ayant l'étiquette de timide et réservée, en fait on peut arriver à dépasser ça, et on peut arriver à prendre la parole, à s'exprimer, à communiquer, et à trouver la façon de le faire qui nous ressemble vraiment. Ce serait de dire que c'est possible, donc tout est possible, mais c'est possible d'oser sortir du cadre, même quand on n'a pas du tout eu l'habitude de le faire.

  • Speaker #0

    Très beau message, plein d'espoir, je te remercie. Où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Instagram, principalement sur le compte des Bourgeons, un peu sur mon site, mais vraiment beaucoup sur Instagram. Je recommande d'aller plutôt là-bas. et dans le Plowark Camp, éventuellement, si vous y êtes aussi.

  • Speaker #0

    Un grand merci à toi, Carole. C'était top.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Fanny, pour l'invitation et pour cet échange. C'était trop chouette, vraiment. Je suis ravie d'avoir été invitée sur ton podcast. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Cette semaine, je te propose un défi tout simple, mais pas si facile. Exprime-toi, une fois, pour de vrai. Tu peux choisir une situation dans laquelle tu aurais habituellement gardé le silence et cette fois, oser dire quelque chose. Quelques idées pour t'aider. Dire non, même gentiment, même maladroitement. Poser une question en réunion. Écrire un post que tu n'oserais pas publier habituellement sur les réseaux sociaux. Demander de l'aide là où habituellement tu ne le ferais pas. Dire ce que tu ressens tout simplement au lieu de sourire par réflexe ou envoyer un message ou un mail sans te relire huit fois. Ce n'est pas vraiment la forme qui compte, c'est le choix de ne plus s'effacer. Et si tu le fais, viens m'en parler sur le compte Instagram du podcast Confetti & Confiance Club. Tu pourrais bien inspirer quelqu'un d'autre à s'autoriser aussi. Merci pour ton écoute, merci d'avoir pris ce temps pour toi, pour ta voix. Peut-être que tu fais partie de celles et ceux qui vont appris à ne pas faire de bruit, à parler bas, à faire attention, à attendre qu'on te donne la parole. Mais tu sais quoi ? Tu n'as pas besoin de permission. Ta voix compte, tes mots comptent, ta vérité mérite d'être entendue. Et si cet épisode t'a parlé, laisse-lui 5 étoiles ou un petit mot doux sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est comme un écho de ta voix, et c'est le meilleur moyen de faire résonner ces messages autour de nous. A très vite dans Confetti et Confiance Club !

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