- Speaker #0
je suis heureuse de vous retrouver dans le podcast dans le ventre des femmes le chemin de la douleur à la douceur ce podcast est né des récits inspirants des femmes que j'ai croisé depuis mes débuts en tant qu'accompagnante et de mon propre parcours vers une vie plus plus apaisée et épanouissante. Je suis Amélie Dumont. Naturopathe Doula est tellement plus que ça. Après des années à vous accompagner, vous écouter et grandir à vos côtés, je suis heureuse de vous partager mes réflexions, des outils concrets et des histoires de femmes qui, je l'espère, feront germer en vous de nouvelles manières d'être, de penser et de prendre soin de vous. Ensemble, nous allons plonger au cœur du ventre des femmes, de leur douleur, et découvrir comment elles cheminent vers plus de douceur. J'aime à dire que c'est un partage de cœur à cœur,
- Speaker #1
d'être à être, et souvent, d'utérus à utérus, alors belle écoute.
- Speaker #0
Je suis ravie de vous partager cet échange avec Émilie au sujet de sa grossesse et de son accouchement. J'ai eu la chance d'accompagner Émilie au cours de cette merveilleuse aventure, sa troisième grossesse. Aujourd'hui encore, j'en garde un souvenir très émouvant, car ça a été l'accouchement que j'ai accompagné en structure, qui s'est le mieux déroulé, où le projet de naissance et la physiologie ont le plus... plus c'était respecté aussi. Et c'est vraiment ce genre d'expérience que je souhaite à chaque femme qui s'en va pour enfanter. J'avais à cœur de vous partager cette histoire pour vous inspirer, vous rappeler que oui, c'est possible et que ça demande parfois juste un peu de préparation, un bon accompagnement aussi. Alors pour rappel, si tu veux te faire accompagner toi aussi avant, pendant ou après ta grossesse, tu peux me contacter et réserver ton appel de découverte. je te laisse sans plus attendre le découvrir je t'invite à vraiment partager ce témoignage et tous les épisodes de podcast qui t'ont parlé pour le faire connaître au plus grand nombre belle écoute merci beaucoup d'être là et d'avoir répondu à mon appel je suis très très contente parce que ça fait un moment maintenant que ça a eu lieu cet accompagnement et j'en garde encore des très beaux souvenirs j'y repense régulièrement alors je vais peut-être... tu sais un petit peu dans quel contexte on s'est rencontré donc on s'est rencontré quand j'ai accompagné ta troisième grossesse donc c'est un peu particulier on en reparlera peut-être parce que j'ai pris le relais avec une autre doula en cours de grossesse on a travaillé ensemble à se préparer à accompagner cette grossesse mais aussi à se préparer pour la naissance avec tu as participé aussi à des cours de yoga et puis j'étais là pour la naissance mais c'est le plus marquant. pour moi aujourd'hui, bien sûr. Et on ne s'est pas beaucoup vues en postpartum, par contre.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Est-ce que tu as envie de nous raconter un petit peu ?
- Speaker #1
Oui. Tu veux que je commence par où ?
- Speaker #0
J'en sais rien.
- Speaker #1
Tu voyais ça comme plutôt parler de l'accouchement d'Angèle ou... Moi, j'ai eu trois accouchements. Les trois étaient totalement différents. Et c'est mes deux premiers accouchements qui font que j'ai voulu avoir cet accouchement-là pour Angèle.
- Speaker #0
Tout à fait. Donc, c'est pour ça que si c'est OK pour toi, je pense que c'est intéressant de revenir. quand même sur tes premières grossesses et naissances.
- Speaker #1
Oui, donc moi, je suis la maman de trois enfants qui ont maintenant 9 ans, 6 ans et 3 ans. Et donc, mon premier enfant est né en 2016. Je dis ça parce que c'est important dans la jeunesse, c'est-à-dire que j'ai eu une grossesse qui s'est super bien passée. J'ai adoré être enceinte. J'étais vraiment en symbiose totale. Un des meilleurs moments de ma vie. Et je n'avais pas du tout préparé l'accouchement. C'est-à-dire qu'en fait, j'ai accouché à l'hôpital des Diaconesses à Paris, qui est un hôpital qui est relativement respectueux et qui est réputé. Mais à part les cours un peu standards de préparation à l'accouchement proposés par les maternités, c'était vraiment presque un... Je ne sais pas, je regarde rétrospectivement et je me dis, mais pourquoi j'ai... Ouais, c'était... J'imaginais pas qu'un accouchement se préparait. qu'au contraire, j'étais vachement en phase avec la grossesse. Donc, ce qui s'est passé, c'est qu'en fait, ma fille était en siège et ça, je l'ai appris à 7 mois de grossesse. Ça a été un premier détonateur. En mode, ah, mince ! En fait, si ça se prépare, et ils ont tout essayé au Diakonès parce que justement, c'est un hôpital qui est quand même, qui accompagne moi, je trouve. très bien les femmes, mais ils ont tout essayé de faire en sorte qu'elles se présentent en voix basse. Donc, j'ai eu une version. J'ai eu de l'acupuncture. Enfin, rien n'y faisait. Ma fille ne voulait pas se retourner. Et au Diakonès, ils proposent quand même une voix basse, quand bien même le bébé est en siège. Donc, ça, ce n'est pas le cas de toutes les maternités. Il y a même des pays où siège égal direct, césarienne. Et moi, j'ai perdu les os vraiment... Comme dans les films, je suis divinée à gare. C'était un vendredi soir et je suis allée directement à la maternité. Et là, mon col était très peu ouvert. Il était à un centimètre. Et donc, ils m'ont gardée pendant la nuit. Et ils m'ont expliqué que le lendemain matin, ils allaient devoir me déclencher. Et donc, je suis restée toute la nuit. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait, mais vraiment. Et le lendemain, à 9h, il me déclenche. Et là, ça a été par un accouchement déclenché, avec un col quasiment fermé. Donc, ça a été une montée d'une douleur que moi, je n'avais pas du tout préparée, que je n'avais aucune idée comment respirer. Enfin, j'avais vaguement... Il y avait des ballons. Donc, évidemment, au bout de plusieurs heures, j'ai essayé de tenir le maximum de temps. sans péri-dural. Mais après, j'ai eu une pause de la péri autour de midi. Donc, déclenchement à 9h, pause de péri à midi. Tu me dis si je vais trop dans les détails. Et puis, en fait, pour faire court, ça s'est fini malheureusement en césarienne d'urgence, le soir, à 7h24. Parce que le cœur du bébé supportait plus. Et donc, ils ont dû... Et là, ça a été vraiment... Je l'ai vécu de façon absolument dramatique. J'ai pleuré. C'était hyper dur. C'était très paniquant pour moi. Ils étaient adorables, ils étaient vraiment très gentils, ils m'ont rassurée, ils m'ont jouée à La Fédéralde, parce que Ella, c'est le prénom de ma fille. Mais ça a été très difficile, parce que c'était quelque chose que je n'avais pas du tout envisagé. Et souvent, je dis aux femmes, maintenant qu'elles me posent des questions, je dis qu'il faut envisager toutes les possibilités, en fait. Il faut pouvoir se préparer à la possibilité d'une césarienne, parce que ça peut arriver à tout le monde. de façon à ne pas avoir ce truc que moi j'ai pu avoir de « mais non, c'est quoi ? Qu'est-ce qui m'arrive ? » Voilà, donc ça c'est pour le premier accouchement. Je ne sais pas si je continue ou pas. Non,
- Speaker #0
tu peux continuer.
- Speaker #1
Et ensuite, j'ai accouché trois ans plus tard de mon fils au CHU de Besançon, cette fois-ci. Pareil, un super CHU, c'est le CHU où ils ont le taux d'épisiotomie le plus bas de France. Vraiment une super maternité. Et pour mon fils, j'ai été paradoxalement passe. spécialement plus préparée. Ça me fait rire un peu parce que je me dis, mais non plus vraiment à l'accouchement. Je savais que je voulais tenter une voie basse après césarienne, mais justement, à Besançon, ils sont très... Tout de suite, ils m'ont fait comprendre que ce n'était pas un problème. Donc, encore une fois, deuxième maternité ou pour un truc où il y a beaucoup de maternités où si tu as une césarienne, c'est direct, hop, deuxième, là, non. Et là, même phénomène, j'ai perdu les os. En revanche, mon col était plus ouvert et donc je... Je suis allée à l'hôpital très rapidement. Et là, j'ai été absolument dépassée par la douleur. Vraiment, c'était paniquant. C'était absolument tétanisant. Et donc, j'ai eu rapidement une pause péridurale. Et c'était les péridurales qui s'autodosent. Et j'ai vécu une grosse frustration qui maintenant est un peu une colère à l'égard de la sage-femme qui était là avec moi ce jour-là. Parce que juste avant la poussée, au moment où je savais que c'était bon, La péridurale, l'effet commençait à diminuer. Et j'étais contente parce que je savais, de part mes soeurs ou ma mère, que c'est un moment spécial à sentir et je savais que je voulais le sentir. Et donc, je me disais, chouette, ok, je commence à avoir mal, mais en fait, je sais que la poussée en soi, l'expulsion n'est pas douloureuse. Et là, elle m'a vraiment, en anglais, c'est bully. Ça veut dire, vraiment, c'était un peu une violence presque. C'est pas qu'elle m'a contrainte à reappuyer sur le truc. de Péry, mais c'est qu'il y a eu une espèce de pression. J'étais un peu comme une nulliparte, c'est-à-dire que j'avais accouché de ma fille, mais par césarienne, donc c'était la première fois que je vivais ce moment-là, et donc j'ai appuyé et là, je n'ai rien senti. Je sais que ça peut sembler un peu difficile à dire, mais j'ai vécu quand même une dépossession de ce moment-là. Ça a été difficile pour moi aussi, parce que c'était comme dans les films, c'est-à-dire que mon bébé, il est né, il n'a pas tout de suite respiré, donc hop, on l'a pris, et on lui a mis les gouttes dans les yeux. En fait, c'était difficile pour moi. Ça a été difficile aussi parce que c'était un petit bébé tellement mignon, tellement adorable. Et après, il a vécu un hectare du nourrisson, donc il a dû vivre la lumière bleue. Dès ses deux jours de vie, il a dû être sous ces petites... Donc, c'était un peu ce déchirement et une petite blessure qui me disait mince. Il y a un truc qui m'a échappé, un peu comme, je ne sais pas, un moment hyper spécial. On est là sans être là. peu presque dépersonnalisé. Et donc, c'est vrai que moi, j'ai pas mal hésité à avoir trois. Et puis, quand j'ai appris que j'étais enceinte de ma troisième, je me suis dit... Et puis surtout, pardon, je reviens en arrière, mais j'ai une amie très chère qui, un an avant, avait accouché de manière totalement physiologique de sa fille. Et je me souviens la première fois qu'elle m'avait dit qu'elle voulait accoucher sans péril. J'avais un peu l'héritage... des années 80 de ma mère qui était là mais c'est quoi ce truc ? C'est complètement antiféministe, il faut accepter le progrès. Elle m'a beaucoup aidée dans ce cheminement. Elle m'a dit beaucoup de choses. C'est vrai qu'un an plus tard, quand moi j'étais enceinte, la petite graine avait pu germer et je m'étais dit mais en fait, je veux être préparée pour cette douleur. Même si je décide d'avoir l'épairie, parce que je ne suis pas du tout antipairie, du tout. Et je pense qu'on peut avoir un magnifique accouchement. J'ai plein d'amis qui ont eu ça avec Peri, un magnifique accouchement. Mais moi, je voulais ne pas être dans ce truc où mes actions sont menées par la peur. Une peur un peu tétanisante face à la douleur, qui est un peu comme un animal qui est tétanisé. Voilà, donc c'est comme ça que j'ai commencé la préparation pour ce troisième accouchement qui, pour le coup, a été totalement physiologique.
- Speaker #0
Du coup, peut-être qu'on peut partir cette fois sur cette fameuse grossesse-là. Et aussi, du coup, comment est-ce que tu en es venue à contacter des doulas ?
- Speaker #1
Oui, donc cette grossesse, il y avait cette volonté de savoir si c'est le pouvoir et de, ok, cette fois-ci, je veux vraiment être armée, être préparée. J'ai regardé les doulas, j'ai pris contact avec elles. Et j'ai rencontré Manon en juin. Donc, j'étais enceinte de presque quatre mois. Et elle avait une approche qui était parfaite pour moi. Humainement, déjà, ça a complètement matché. Moi, j'ai traversé une période très difficile, personnelle. Et donc, c'était vraiment une présence très enveloppante, très aimante. Je suis encore émue en y pensant. Donc, il y a vraiment eu un vrai match en termes d'humain. Et si j'avais un conseil à dire à une femme, c'est qu'une doula, c'est pas... Il faut qu'il y ait un match humain. Même si tu trouves une super doula avec que des cinq étoiles sur Google, mais que le match, il n'est pas vraiment là. Moi, je vois difficilement comment... Parce que finalement, c'est presque la femme qui va remplacer le village quelque part. Alors, ça peut sembler un peu fort, mais dans nos spécificités occidentales, le village, il n'est souvent pas là. Quand j'ai le village, c'est cette communauté de femmes qui avant accompagnait les femmes dans ces moments-là. Et on est souvent très seule. On est seule, on est avec la sage-femme ou le médecin, mais... ou son conjoint ou sa conjointe. Et donc, je trouve que le fait de pouvoir avoir une doula, c'est un truc qui est hyper... C'est génial quand la rencontre se passe. Et elle a tout de suite saisi un peu l'enjeu aussi qu'il y avait autour de cette grossesse qui était un peu un accouchement et aussi un bébé un petit peu presque confort, enfin réconfort. Il y avait un truc un peu de guérison. Parce que j'avais vécu cet accouchement très difficile. J'ai oublié de dire, mais mon deuxième, c'était avec ventouses et forceps. Avec après la lumière bleue. Mais mon petit bébé adoré, le deuxième, il a vécu aussi une hospitalisation de trois mois à dix jours de vie. Donc, il y a eu un truc un peu de « Where does time go ? » Où va le temps ? Ça m'échappait. Et donc, Manon, cette doula, elle a vraiment saisi l'importance que ça avait pour moi d'être... pleinement consciente de tous les enjeux qui se jouaient. Tout en n'étant pas, ce qui était bien aussi, c'est qu'elle n'était pas dans une posture idéologique non plus. Donc, elle était aussi dans quelque chose où elle... Ce n'était pas un truc partisan. Ça, c'est bien. Ça, ce n'est pas bien. C'était vraiment super. Donc, on a fait beaucoup de séances de yoga Kundalini, des massages aussi. Moi, j'avais besoin de quelque chose de très corporel finalement. Et évidemment, ça passait aussi par un savoir, donc expliqué d'une manière alternative. aux grands discours qu'on peut avoir dans les cours de préparation classique à l'accouchement. Des choses dont je n'étais pas au courant, la phase de détresse, justement quand la douleur pique, plein de choses. Voilà, donc ça, ça a été super, c'était un accompagnement et puis effectivement pour des raisons personnelles, elle n'a pas pu poursuivre le travail à un moment et c'est là que je t'ai rencontrée. Donc j'étais quand même avancée dans ma grossesse. Donc ça a été pas évident au début pour moi parce que c'était au bois, mais je vais faire. comment sans Manon parce que c'était fin septembre donc j'étais déjà au troisième trimestre 7 mois et demi quoi donc elle t'a recommandé et c'était très drôle parce que ce que je trouve vraiment bien c'est qu'en fait c'était très différent de Manon et finalement je me dis c'était ça dont j'avais besoin parce que t'as une présence qui est très solaire mais qui va être aussi vachement je trouve dans c'est toi qui as les clés aussi On en reparlera plus, mais dans l'accompagnement que tu as fait et aussi pendant l'accouchement, il y avait quelque chose aussi de « tu peux y arriver » . Et finalement, je me dis que c'était bien aussi, à ce moment-là, d'avoir quelqu'un de pleinement présent, mais qui soit peut-être moins dans un truc justement très coucou, très enveloppé, parce que tu es une guerrière. Ça va, je te donne les armes, je te donne ça, mais je ne sais pas si ça fait écho, mais moi, c'est comme ça que je l'ai vécu. parce que du coup, nous, on a continué un accompagnement qui était important pour moi sur le physique, avec des massages, avec de l'aromathérapie, avec vraiment des clés que tu me donnais du yoga. Mais tout en, je crois que tu étais en train de me préparer aussi un peu la dernière ligne droite, genre, allez, go. Et ce qui a été génial, c'est que moi, je t'ai tout de suite dit que c'était important que tu sois présente à mon accouchement. parce que je vivais une situation personnelle compliquée. En plus, mon conjoint s'était cassé la jambe un mois avant l'accouchement. Et puis parce que j'étais aussi... Et je le suis encore. Je trouve qu'une femme, c'est un peu injuste de s'attendre à ce que son partenaire de vie, quel que soit son genre, puisse remplacer aussi un vrai accompagnement professionnel. En fait, il lui demandait beaucoup à ce partenaire de vie. Je me dis, waouh, si je devais accompagner une conjointe en avenir sur un accouchement, je ne sais pas si je pourrais avoir ce sort même, soit même flipper. c'est son enfant enfin je trouve que c'est hyper donc moi c'est je je Je voulais vraiment que tu sois là. Et en plus, il faut savoir que c'est en 2021, donc c'était après le Covid. Et le CHU, ils ont été vraiment top. Top, top, top. J'avais un grand plan de naissance. Ils ont pris, ils ont accepté le fait que tu sois là parce que justement, comme mon conjoint, ils ont compris, ils ont été hyper humains pour le coup. Vraiment hyper humains. Pas du tout dans un truc qu'on peut reprocher parfois aux administrations médicales. Et c'est pour ça que... Je pense que je conseillerais aux femmes de ne pas hésiter à demander. Parce que parfois, on croit que c'est impossible. Et quand on demande, on ouvre des portes.
- Speaker #0
C'est vrai que pour moi, en tout cas, j'en garde un super souvenir de ce côté-là. Parce que c'était très confortable. Dans les quatre premiers accouchements que j'ai faits, c'était dans cette période où il n'y avait pas trop de douleurs encore. Et on n'avait pas beaucoup de contact avec le CHU et la clinique de Besançon. À chaque fois que je me pointais pour un accouchement, c'était un peu la loterie. Je ne savais jamais si j'allais pouvoir rentrer ou non. Et ce qui n'a pas du tout été le cas là avec toi, je savais d'avance que c'était OK, que j'étais complètement admis qu'on allait pouvoir faire cet accompagnement et cette naissance avec ton compagnon et puis moi. Aujourd'hui, je relance souvent le CHU. Je pensais que l'ouverture continuerait et pour le moment, ils sont complètement fermés. Si la maman n'est pas toute seule, il ne s'accepte qu'un seul accompagnant. Donc pour le moment, ils sont complètement fermés là-dessus. Par contre, la clinique a énormément progressé là-dessus.
- Speaker #1
Ah super !
- Speaker #0
Et maintenant, la clinique vraiment demande un rendez-vous préalable pendant la grossesse, pendant lequel on peut rencontrer... Enfin, on y va, la doula est présente à ce moment-là.
- Speaker #1
Ah ok, super.
- Speaker #0
Et on prévoit cette naissance tous ensemble. Et le jour où on arrive, on est complètement bienvenue également.
- Speaker #1
Ah super.
- Speaker #0
Et c'est super important. On se trouve autant pour le côté rassurant pour la maman aussi, de savoir d'avance que la doula sera la bienvenue, et qu'elle sera là du coup, même si... Je me souviens que pendant la streinte, on avait plusieurs fois cette discussion-là, qu'il y a de grandes chances que tout se passe bien et qu'on soit là. Et puis, il y a aussi une petite chance qu'on mette un peu de temps à arriver ou que ça ne soit pas possible. Et pour toi, c'était très difficile à entendre parce qu'il y avait un besoin très, très présent.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai qu'il y avait un truc un peu de « ah non, mais j'ai besoin de toi » . Et c'était rétrospectivement, je me dis « ouais, mais c'était pas mal aussi » . Je comprends aussi ce truc, ça rejoint ce que je disais plus tôt de « tu peux le faire » . Même si je ne suis pas là, tu vas y arriver. Je ne sais pas si c'était aussi... Bon, il y avait un truc purement logistique. Tu ne peux pas prévoir la string du coup pour celles qui ne savent pas ce que c'est. C'est en gros, c'est dans toute profession médicale ou paramédicale. C'est le fait qu'il y a eu un laps de temps où tu es un peu on-call, comme on dit en anglais, où tu peux de la minute à l'autre venir. Et c'est vrai que tu ne peux pas rester, être sur... place. Enfin, je veux dire, tu bouges quoi, donc évidemment. Mais je sais pas si du coup, ce truc un peu que je dis d'empouvoirer la femme qui accouche, si c'est quelque chose dont... Si c'est un truc que t'avais conscientisé un peu aussi, tu vois, si ça fait écho du moins en toi, si ça te parle.
- Speaker #0
Je pense que dans toute ma pratique, c'est vraiment l'idée, même dans la naturopathie, dans toute la démarche de Doula, c'est vraiment de redonner le pouvoir à la femme et de redonner le pouvoir à l'humain de vraiment... de se rendre compte qu'on a les forces en nous. Après, autant que ça avait pris autant de place dans notre accompagnement, je ne l'avais pas forcément conscientisé. Mais comme tu le dis, même ces moments... de peurs qui sont tout à fait normales vers la fin de la grossesse, de dire mais attends, si Madoula, elle n'est pas là, comment je fais ? En effet, ça fait partie aussi des choses. C'est important de prendre le temps, d'accueillir cette peur, de pouvoir rassurer et de redonner le pouvoir encore une fois. Donc si on part un peu plus cette fois sur ce dernier mois. Oui, ce dernier mois.
- Speaker #1
Le dernier mois, c'était un mois qui était un mois très doux. Enfin, ouais, c'était Alors... Un peu d'attente, parce que moi, mes deux premiers, ils sont nés avec un peu d'avance. D'autant plus qu'on m'avait dit, oulala, le col, il est ouvert. Je me souviens, on m'avait dit ça un mois avant. Ouais, ça peut arriver d'une minute à l'autre. Et du coup, j'étais un peu dans une expectative où elle pouvait venir d'un jour à l'autre. Enfin, j'avais tout bien préparé. Il y avait aussi ce truc qui expliquait un petit peu l'angoisse liée à la streinte. C'est qu'on m'avait dit ça. Je pense que si on ne m'avait pas dit, votre col, il est ouvert et elle peut venir d'une minute à l'autre. J'aurais pas été dans ce truc mince, mais là, il y avait vraiment un peu ce « elle peut venir d'un jour à l'autre » . Et finalement, ce qui est drôle, c'est que c'était un dimanche et c'était le jour du terme. Donc, elle est née, c'est un de ses rares enfants qui est né vraiment le jour exact de date prévue d'accouchement. C'était son, je crois que c'est une minorité finalement. Et en fait, pour la petite anecdote, j'étais allée au marché de Noël et j'étais revenue à la maison et je lui avais écrit une lettre. où je lui disais, parce que moi j'adore mes grossesses et c'est toujours un petit déchirement faire un deuil quoi on pourrait faire un autre épisode là-dessus sur le fait de passer de la transition de la grossesse au bébé, il y a beaucoup de femmes pour qui c'est un soulagement et moi c'est toujours un petit peu difficile parce que je moi j'adore ça quoi j'adore ce moment, donc je lui avais écrit une lettre en lui disant en gros I'm ready, tu peux venir quand tu veux je suis prête à t'accueillir et c'était drôle parce que mes deux grands, c'était tout tout petit, mais il regardait, genre, avait mis un petit dessin animé, et j'étais allée me poser sur mon futon, et là, je ressens vraiment un... C'était pas du tout comme avec les deux premiers avec une rupture des os. Après, j'ai appris que c'était une fissure, en même temps, une grosse contraction, avec un petit liquide, et là, je fais « Ok ! » Et donc, on avait préparé ensemble, on avait vraiment super bien travaillé, puis j'avais pris aussi, en parallèle, j'avais une super sage-femme. et que j'avais fait un super travail. Donc, j'étais vraiment bien préparée. Donc, j'avais bien préparé ce truc de... C'est pas parce qu'à la première contraction, au premier truc, hop, tu cours et tu pars. Donc, j'avais tout ce travail de respiration, de minuter aussi, de voir la régularité. Et en fait, j'avais déjà anticipé le post-partum. Donc, j'avais mes parents qui étaient là, parce qu'ils ne sont pas d'ici. Ils étaient venus. Donc, ma maman était là. Et ma maman, qui a eu trois enfants, a vu, et puis moi aussi, la régularité, aussi l'intensité, elle m'a fait « Bon, je crois que tu peux appeler. Je crois que tu peux appeler ta doula, quoi, Amélie, tu peux l'appeler. » Et donc là, je t'avais appelée et après, tu sais, c'est un peu comme dans tous ces moments hyper intenses là sur le chemin, je me dis « Ah, il faut que tu te rappelles parce qu'en fait, la mémoire, elle part un peu. C'est un peu comme si tu prends des champignons un peu hallucinogènes, c'est-à-dire que t'es dans un autre état parce que t'es hyper focus sur justement je vais pas me laisser dépasser il y a un truc un peu de moi mes filles si jamais elles décident qu'elles veulent être mère je leur dirais qu'il y a quelque chose de vraiment de presque un peu hypnotique D'ailleurs, il y a plein de techniques qu'on avait travaillées ensemble, un peu d'auto-hypnose. Et donc, toi, tu étais venue, puis on était partis tous les trois, toi, moi et mon conjoint à l'hôpital. J'ai ce souvenir d'une... un peu comme dans les dessins animés, quoi. La petite fée, tu vois, qui est là. C'était hyper rassurant pour moi. Honnêtement, c'était super rassurant. Mais après, parce que c'est ça, ce truc aussi, tu m'avais aussi donné tous ces trucs de... Ça va aller, tu étais là, mais sans être trop là. Je ne sais pas comment dire, c'était parfait. On a eu pas mal d'attentes, je me souviens d'un salle d'attente. Moi, ça m'avait paru, c'est le seul truc assez long. Et puis, tout de suite, ils savaient qui on était. Alors, peut-être que j'oublie des trucs. Peut-être que tu vas te souvenir de choses que moi, j'ai zappées. Mais je sais juste que la salle nature, malheureusement, quand en fait, j'étais déjà à neuf. Donc, ils disaient, bon, on va commencer le travail. Moi, je me souviens très bien dans la salle de travail. Donc, tout, voilà, on avait dit... pas les grosses lumières. Moi, je voulais à tout prix être sur le côté. Il y avait un truc un peu presque animal. Genre, mais non, mais je n'ai arrêté, quoi. Et ce qui était génial, c'est que toi, tu étais vachement dans ce massage du bas du dos qui était hyper important, enfin, qui était super. Et en fait, j'ai accouché à partir du moment de la première contraction à l'expulsion. Mon accouchement a duré deux heures et demie, quoi. Donc, c'est super rapide. Et tout s'est passé, enfin, l'expulsion a été super. Je me souviens de ce sentiment parce que j'ai perdu les os au moment de l'expulsion presque. Tout s'est passé. Alors je sais, je dis ça parce que je ne veux pas que des personnes écoutent et se disent « Oh, je veux un accouchement comme ça et si je n'ai pas un accouchement comme ça, ça voudra dire que je n'ai pas « réussi » mon accouchement. » Ça, c'est un truc que je ne veux pas qu'une femme se dise en fait. Parce qu'on ne réussit pas son accouchement et on ne réussit pas son allaitement. Ça voudrait dire qu'on échoue. Et je pense qu'aucune femme échoue à son accouchement. Et il y a des moments hyper magiques aussi avec une césarienne quand on te présente ton bébé. Donc, c'est vrai que je suis très partagée entre dire les choses qu'elles sont, qui sont que j'ai vraiment vécu l'accouchement dont je rêvais avec ma dernière. Parce que tout s'est passé presque comme dans Tetrix. Tout s'est agencé. Ils étaient hyper respectueux. Ils m'ont tout de suite donné le bébé. J'ai pu passer un temps. Enfin, tout. Et en même temps, entre dire, mais en fait, c'est pas parce que t'as pas tout ça que t'auras un mauvais accouchement, en fait. Et puis, je veux pas créer aussi des attentes irréalistes. Parce que, ouais, j'ai accouché en deux heures et demie, mais c'était aussi mon troisième. Donc, mon corps, il était plus préparé. Et j'ai des amis qui ont eu tout ça, et c'était un premier, et ça a duré douze heures, et c'était beaucoup, beaucoup plus difficile. Donc, je suis consciente, entre guillemets, de ce privilège-là. Et puis, je ne sais pas si tu abordes ça, mais aussi le système des doulas aussi en France, mon point de vue, c'est le privilège aussi. Enfin, tu vois, dans le milieu du militantisme, je suis féministe et on parle beaucoup de d'où est-ce que tu parles, de quel point de vue tu parles. Et je suis parfaitement consciente que je suis très privilégiée d'avoir pu me payer une doula, d'avoir pu avoir le réseau qui fait que j'ai choisi une sage-femme qui accompagnait, d'avoir aussi pu... parler comme ça, de cette façon-là, au CHU, en rédigeant mon projet de naissance, en parlant comme ça, presque d'égal à égal. C'est quelque chose vraiment de... Moi, j'aimerais bien que toutes les femmes puissent avoir ça et qu'une femme, voilà, qui... Donc, presque, il y a ce truc de me dire comment est-ce qu'on peut faire que cet accompagnement que j'ai eu puisse bénéficier aussi à des femmes qui sont défavorisées, pour qui le système n'est peut-être pas aussi friendly.
- Speaker #0
tu vois c'est des questions qui sont hyper importantes aussi mais bon là je dévie là je vais loin de mon accouchement je vais plus sur le casquette militante il faudra en effet que j'aborde dans le podcast mais c'est vrai que après sur l'aspect naissance dans ce podcast là moi ce qui m'intéresse c'est justement d'avoir le plus de panel possible mais en même temps dans ce qui existe on entend le plus souvent dans l'inconscient collectif c'est que l'accouchement est très difficile que Comme tu le disais avant le récit de ton amie, tu n'imaginais même pas un accouchement sans péridural. Du coup, mon but, c'est quand même de montrer plein d'accouchements dans ce sens-là. Même si, en effet, je pense que presque toutes les femmes que j'ai interviewées, j'en ai interviewé 4-5 sur le sujet déjà, même si elles ne sont pas encore sorties. À chaque fois, elles prennent le temps de rappeler ça. C'est sûr que c'est important. Ce n'est pas une généralité. Chaque accouchement est différent. Il y a tellement de choses qui rentrent en compte selon l'histoire personnelle, le contexte. le bébé peut se passer.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est vrai que ça peut être culpabilisant aussi. Moi, j'ai quelqu'un de très proche. Elle n'a pas eu de choix que d'accoucher par césarienne. C'est très violent parfois les remarques qu'elle a comme quoi ce ne serait pas un vrai accouchement. Donc, c'est vrai que je pense qu'on prend cette précaution-là aussi parce que sur les femmes, on place déjà tellement d'attentes. On doit être la mère parfaite, la carrière et tout, que si en plus on a une pression de dingo sur l'accouchement parfait et l'allaitement parfait. C'est trop d'expectatives. Mais c'est sûr que... Moi, ce que j'ai envie de dire aux fans, c'est... Ouais, ce truc de le savoir, c'est le pouvoir. Et en fait, le discours mainstream médical, il a pu être utile peut-être à un moment, mais je trouve que parfois, c'est très infantilisant. C'est-à-dire que finalement, on est infantilisé, quoi. Et on est considéré comme malade, comme presque un peu porteur d'un handicap, alors que c'est... pas une maladie la grossesse ni l'accouchement et qu'un accouchement physiologique il peut être merveilleux, il peut être très beau et moi très honnêtement c'est vrai que j'ai eu zéro déchirure, j'avais un périnée intact après, enfin ça a été un moment d'une incroyable douceur quoi, ça a été vraiment, jusqu'à ça je comprenais pas forcément les gens qui disaient ça non quand même, c'est dur l'accouchement et tout, et là j'ai compris, je me suis dit ah ouais non ça peut, c'est possible d'avoir un autre récit Merci. Et puis ce qui était beau, c'est qu'en fait, cette guérison, c'était en continuité avec cet amour pour la grossesse. Du coup, le fait d'avoir cet accouchement incroyable et puis tout ce qui a duré après avec, je ne sais pas si tu te souviens, mais on est resté longtemps. C'était hyper doux, quoi. Et puis toi, tu as pu faire l'empreinte du placenta. Donc, plein de petits détails, mais qui comptent, qui sont hyper importants. Et en fait, ma famille est complète, mais je pense que si jamais j'avais voulu avoir un autre enfant, après celui-là, je l'aurais préparé de cette même façon, c'est-à-dire en se préparant à toutes les possibilités. Par exemple, je m'étais préparée aussi à une césarienne, comment ça peut... Est-ce qu'on peut préparer une césarienne de manière respectueuse ? Et pareil, si vraiment on a besoin d'avoir une péridurale, parce que c'est quelque chose qui peut arriver, comment est-ce qu'on peut le faire de manière respectueuse et à l'écoute ? C'est-à-dire ce truc de se dire c'est moi qui suis aux commandes, en fait. Peut-être que finalement, c'est ça le message que j'aurais envie de dire aux femmes, c'est vous êtes aux commandes et il y a un peu un discours autour de la peur qui peut être, surtout pour des femmes qui accouchent pour la première fois, qui peut être impressionnant. Il ne faut pas oublier que dans les pays nordiques, aux Pays-Bas, mais en Finlande aussi, l'accouchement physiologique, c'est la norme en fait. Donc, ce n'est pas des timbrés qui décident, non, c'est la plupart des femmes. Donc, c'est quelque chose presque où on réserve, où on remet un peu le médical à sa juste place. pour la douleur, parce que c'est vrai que moi, je pense que c'est important de parler de ça et de ne pas se mentir, en fait, de ne pas gaslighter les femmes et de leur dire « mais non, ça ne fait pas du tout mal » . Ça, ce n'est pas leur rendre service. Mais je pense qu'il y a plein d'outils dont on peut se servir et puis aussi ce qui m'avait aidée dans l'accompagnement doula. Alors, il y a un côté un peu spirituel, mais dans le sens large, mais c'est de se dire, en fait, c'est aussi, tu peux voir cette étape un peu comme un rite de passage. Et c'est vrai que dans nos sociétés... contemporaine occidentale, on a un peu on a plus de rites de passage finalement et moi ça m'a beaucoup aidée, on avait beaucoup discuté de ça avec toi, avec Manon, ce truc de le se dire mais en fait ouais ok, tu vas m'enfermer, ça va faire mal mais en fait dans tous les grands moments de vie, pourquoi est-ce qu'on refuse enfin il y a un peu ce truc d'être confrontée à, ça peut aussi être une chance peut-être que je m'égare mais dans le fait de dire ouais je vais confronter cette douleur et je vais y arriver je vais la dépasser
- Speaker #0
Il y a quelque chose qui, après, te donne une vraie force. Moi, je sais que maintenant, tu as fait trois ans depuis, ça m'a aidée, quoi. Ça m'a donné une confiance en moi de se dire, ben, on est forte, quoi. Ce qui ne veut pas dire que si tu n'y arrives pas, tu n'es pas forte, encore une fois. Mais cette possibilité de le voir autrement que par le prisme de, oh, les femmes, on souffre, ah, il y a Dieu péridural, et grâce à Dieu péridural, vous n'allez plus souffrir. Oui et non, voilà. Je pense qu'il faut dire, ok, il y a cette possibilité-là, mais en fait, ça engendre aussi tout un autre tas de possibilités. Je parlais de gaslighting tout à l'heure. Moi, ma première fille, après la césarienne, donc césarienne, tu as une péridurale ultra-dosée pour immobiliser. Après, j'ai été prise de tremblements pendant des heures dans la nuit. Et je savais que c'était lié à l'anesthésie. Et on m'a complètement gaslightée, une sage-femme, en mode, mais de quoi tu parles ? Non, non, pareil, comme on fait beaucoup aux femmes, en gros, c'est dans ta tête. et je savais que c'était pas dans ma tête et là je viens de découvrir il y a pas longtemps que non c'est pas du tout dans ma tête c'est vraiment un effet secondaire de l'anesthésie enfin c'est pas rien quoi c'est pas du sérum physiologique qu'on nous injecte non non j'ai une personne que j'ai accompagnée aussi elle a eu la
- Speaker #1
jambe pendant une semaine qui était complètement douloureuse et endolorie c'est pas anodin non pas du tout c'est très aidant mais c'est pas anodin
- Speaker #0
C'est pas anodin, c'est pas anodin pour les bébés aussi. Alors, je sais que certains, peut-être, hurleraient et diraient « mais non, mais pas du tout » . Moi, je sais qu'Angèle, j'ai jamais eu un bébé aussi vive à l'accouchement. C'était évident que les autres étaient un petit peu quand même stone. Des produits qui m'avaient été injectés, je trouve ça pareil. Je trouve que c'est un peu un déni de réalité de dire « mais non, pas du tout » . Alors qu'on n'arrête pas de dire que tout ce que la maman, que ça passe au bébé, il n'y a pas de raison que des médicaments hyperpuissants, ça ne le fasse pas, en fait. Smoogia.
- Speaker #1
j'aimerais bien qu'on revienne sur des petits éléments que tu as dit sur la naissance je me souviens que c'est moi qui suis passée vous chercher parce que t'es en béquille le papa et je me souviens qu'en arrivant alors peut-être que mon souvenir n'est pas tout à fait juste mais il me semble que ta maman t'avait dit de pas faire trop de bruit par rapport aux enfants,
- Speaker #0
de pas trop montrer tes conférences ah oui ça c'est marrant tu vois j'ai complètement mis ça t'as tout à fait raison, c'est drôle parce que j'ai complètement tué ça, ouais c'est vrai qu'elle voulait pas que je sois trop expansives. Mais ça, ça participe aussi un peu d'une culture familiale où tu ne vas pas pleurer devant tes enfants. Tu ne vas pas parler de tes problèmes d'études devant tes enfants. Donc, c'est bien parce qu'il y a ce truc de les préserver, de ne pas les impressionner. C'était vachement ça. C'est vrai que c'était ça va les impressionner si tu pousses tes cris de lionne devant eux. Donc, c'est vrai que c'était un peu, ça allait un peu à l'encontre de ce qu'on s'était dit aussi qui était au contraire, tu as besoin d'avoir ce truc. chimale, ce truc reptilien qui... Donc ouais, c'est vrai.
- Speaker #1
C'est pas la seule que j'ai emmenée en voiture et c'est vrai que c'est un moment où en général, je vous dis que je vais y aller cette fois parce que personne ne vous entend, il n'y a pas les voisins, il n'y a pas les enfants et en général, ça se lâche un peu plus.
- Speaker #0
D'autant plus que là, j'ai pu me lâcher parce que mon deuxième accouchement en voiture, mon conjoint, je crois qu'à sa défense, je pense qu'il était dépassé lui-même. mais à un moment il m'a dit mais arrête de crier tu fais mal aux oreilles alors que vraiment dans ces moments-là pour celles et ceux qui n'ont pas accouché ou qui n'ont pas encore assisté à des accouchements en fait c'est vraiment t'es pas dans le cerveau qui pense quoi c'est vraiment le truc tu
- Speaker #1
dois crier ça doit sortir quoi je me souviens que t'avais fait une playlist du coup que t'écoutais dans la voiture avec juste des sons de vagues ou des choses comme ça ouais ça c'est vrai playlist odeur
- Speaker #0
hyper important. C'est tout bête, mais prévoir, par exemple, à des femmes, je leur dirais, prévoyez les chaussures que vous allez mettre, par exemple, des claquettes. Je crois que c'était en claquettes ou en plong. Parce que vous n'allez peut-être pas pouvoir vous pencher et mettre des lacets. C'est se mettre dans un cocon. Après, honnêtement... C'est drôle parce que finalement, ça, la musique et tout, je trouve que c'est hyper un confort pendant que tu prépares. Mais finalement, le jour J, c'est vraiment une force de dingo. Donc finalement, je ne suis pas sûre que les vagues, c'est la petite goutte d'eau, c'est le petit truc de confort. Tu vois, c'est un peu le... Il y a ça, plus ça, plus ça, plus ça, et finalement, tout s'additionne.
- Speaker #1
Je pense que ça fait partie de toute la manière dont on peut reconstruire quelque chose de confortable. Pendant les moments de transition, comme la voiture, une fois qu'on arrive sur ce lieu d'hôpital, qui est quand même plutôt froid. Et puis, je me souviens en effet qu'on a attendu très très très longtemps dans cette salle de détente. J'en ai un souvenir super long. Et même après, ils t'ont changé trois fois de salle. Il y a eu une salle, peut-être la salle nature en premier. Et en effet, tu ne pouvais pas y rester pour accoucher à ce moment-là. Puis une autre, et les appareils ne marchaient pas. Donc encore une autre. Et ça, quand tu es sur le point d'accoucher, c'est super dur.
- Speaker #0
Mais tu vois, mon... Mon cerveau, il a fait un peu sur salle d'attente plus ce truc de chaise musicale des salles. Je crois qu'il a fait un petit... Je m'en souviens, mais je m'en souviens un peu comme d'un souvenir un peu cotonneux.
- Speaker #1
Ce qui est bien, c'est que comme on l'avait vu ensemble, tu as attendu tellement longtemps à la maison que tu étais déjà dans un état où ce n'était plus très important. Quand on part trop tôt, on peut le vivre vraiment de manière difficile. Ça peut vous faire un accouchement. Là, je pense que tu étais déjà un peu partout. Oui, voilà. Parce que plus ton compagnon et moi devions chaque fois changer les affaires, mais dans la salle d'attente, tu avais déjà des bonnes contractions. Ah ouais. Tu n'étais pas assise dans la salle d'attente. Non.
- Speaker #0
Non, non, pas du tout.
- Speaker #1
C'est déjà bien.
- Speaker #0
Mais oui, carrément, rester le plus longtemps possible chez soi. Vraiment, ça, c'est tellement important. C'est vrai. Et parfois, la crainte des femmes, c'est oui, mais qu'est-ce qui se passe si j'accouche chez moi ? Déjà, ce n'est pas grave, mais on peut accoucher chez soi. Enfin, oui, il y a plein de femmes qui le font. donc il faut arrêter avec ce truc un peu catastrophique À tout prix, comme dans les films. Je crois qu'Hollywood a beaucoup desservi les femmes, énormément. Dans l'image, le truc, la poche des oies rompue, vite. Et puis, c'est le mec sauveur qui... La femme qui hurle. Non, c'est pas... Prenez votre temps, quoi. Non, c'est sûr. C'est sûr que ça, ça a aidé.
- Speaker #1
Et après, plutôt dans la salle de naissance, du coup, j'ai un souvenir vraiment, justement, d'être là. pour toi au moment des douleurs, mais d'être là aussi pour vraiment... On avait fait un projet de naissance, il me semble, et de vraiment être là pour rappeler le projet de naissance très, très, très régulièrement à l'équipe médicale du Prou.
- Speaker #0
Très important. T'as été vraiment un peu mon... Alors, je suis désolée. C'est vrai que j'utilise beaucoup de mots en anglais. C'est pas du tout par snobisme. C'est parce que je suis... Voilà, je suis binationale et donc du coup, parfois, je suis amenée à dire des mots en anglais parce que le mot en français me manque à ce moment-là. Mais c'est vrai que t'as été... Je sais pas comment dire en français. advocate, ça serait, t'as été un peu ma porte-parole, enfin t'as été un peu la dire non, tu vois, il y a eu un moment où j'ai un tout petit peu faibli, je sais pas si tu te souviens, peut-être Perry, t'étais là, t'es sûre, on garde, on garde le cap, je sais pas si tu te souviens ou pas.
- Speaker #1
Je me souviens pas pour la Perry, je me souviens pour le perçage de la poche des autres.
- Speaker #0
Ah ouais, ouais. Aussi.
- Speaker #1
Où là, vraiment, ils t'ont proposé, et j'étais, je pense qu'on peut encore attendre. C'est un premier moment. Oui, peut-être que du coup, il s'est dit que c'est le dernier moment où il voulait poser la paix.
- Speaker #0
C'était vraiment là. Il faut savoir que dans un accouchement physio, il y a vraiment un peu une vague. Il y a ce dernier vague où c'est costaud. Et c'est là où un accompagnement, que ce soit avec une doula ou une sage-femme ou votre conjoint ou conjointe, c'est hyper important qu'ils puissent avoir les reins solides pour dire non. On s'était dit, non, tu te souviens, mais avec une douceur. Ce qui était super bien, c'est que tu n'as pas braqué l'équipe médicale non plus. Tu étais un peu là, ferme. C'est un peu le gant de velours. Quoi déjà l'expression ?
- Speaker #1
Je ne sais plus,
- Speaker #0
je ne sais plus non plus. Bref, c'était une fermeté enveloppée de douceur. Et ça, ça a été super parce qu'on sait que, par exemple, il n'y a pas besoin de percer la poche des os, en fait. Il y a des réflexes comme ça, un peu pavlovien, parfois dans l'équipe médicale. Ça peut être nécessaire, je ne suis pas médecin, donc je ne vais pas me substituer. Mais dans plein de cas, ce n'est pas du tout nécessaire. Ça peut desservir, ça peut déculper la douleur. Ça a été le cas d'une de mes sœurs. Vraiment, ça a fait que la douleur a fait... Parce qu'elle, elle a eu un accouchement physio aussi, mais ça a fait que ça a été très difficile. Et puis en plus, moi, c'est vrai que je me souviens, le moment où la poche s'est rompue naturellement et où ça a coincidé avec l'expulsion, il y a un truc vraiment magique.
- Speaker #1
je me dis ça aurait été bête de ne pas faire ça oui c'était pas très longtemps après finalement en fait quand oui là ça avançait bien les contractions étaient déjà bien efficaces juste il voulait raccourcir encore le temps et que tu aies ton bébé encore plus vite dans les bras mais sûrement que ça aurait augmenté la douleur en effet et souvent le coeur du bébé n'aime pas trop ça non plus parce que d'un seul coup à un moment où il ne l'a pas forcément choisi où c'est pas forcément optimal il se retrouve à descendre aussi un peu plus.
- Speaker #0
Mais c'est vrai qu'on parle un peu de l'intelligence de la nature. Enfin, bon, la nature, je me méfie de ce mot parce qu'avec un grand N, c'est un peu comme quand on parle de la femme. Mais on parle de l'intelligence des éléments naturels, des arbres. On parle de la... Voilà, il y a l'intelligence aussi du bébé et il y a l'intelligence du corps aussi. Et voilà, c'est... Je crois qu'il faut faire confiance aussi à cette intelligence-là, de la symbiose du corps de la maman et du bébé. Et dire ça, ce n'est pas nier qu'il ne peut pas y avoir parfois des couacs dans le système. C'est dire, oui, mais très souvent, ça marche bien. Et je me souviens, il m'avait posé une cathéter, mais j'avais refusé. Il l'avait juste posé, mais je n'avais pas eu...
- Speaker #1
Deux cytocines de synthèse.
- Speaker #0
Je n'avais pas eu deux cytocines de synthèse. Je n'avais pas voulu avoir ça. Et en fait, là, pareil, ma mémoire fait un petit peu un wipe-out. Mais il faut savoir que même dans les accouchements physio, je parle de ma sœur qui avait eu un accouchement physio, où elle avait mis de l'ocytocine de synthèse.
- Speaker #1
C'est encore obligatoire.
- Speaker #0
Voilà. Et en fait, oui, mais en fait, non. En fait, ce qui est obligatoire, c'est le cathéter. Pour au cas où...
- Speaker #1
On peut se donner un peu de temps.
- Speaker #0
Mais moi, je n'ai pas eu d'ocytocine de synthèse. Le cathéter, ils vont juste te poser pour pouvoir après éventuellement brancher. Il n'y a rien qui entre dans votre corps qui est obligatoire, en fait. Rien. C'est vraiment hyper important de se dire ça. Pareil pour votre bébé. la dernière on n'a pas eu les gouttes dans les yeux c'est pas obligatoire en fait il y a plein d'actes médicaux où vous avez le choix de dire oui ou non et où on peut négocier sur le timing aussi on peut demander à ce que ça soit plus tard ouais aussi je pense qu'on avait dû proposer
- Speaker #1
de laisser le cordon longtemps et de pas clamper,
- Speaker #0
pas couper tout de suite aussi c'est vrai qu'on a vraiment quand je dis que tout a été le cordon a été clampé tardivement j'ai voulu voir le corneau j'ai voulu voir le placenta parce que dans nos cultures occidentales le placenta hop hop hop on l'enlève on le considère comme un déchet alors que la pleine culture où c'est sacré où c'est un organe incroyable moi je trouve ça trop triste qu'il y a plein de femmes qui ne savent pas à quoi ressemble leur placenta donc on
- Speaker #1
a pu le voir et c'est hyper beau c'est vrai qu'ils ont été hyper ouverts à l'empreinte de placenta aussi ils étaient même un peu intéressés Bye bye. Je pense qu'ils n'avaient pas eu ça encore. Cette équipe-là, en tout cas, ils n'avaient jamais vu ça. Donc, c'était un moment très privilégié. Je me souviens de ça, c'est que c'était... Tu parlais de douceur tout à l'heure. Je pense que la naissance... Moi, j'en garde un souvenir intense quand même. Il y avait de la douleur, il y avait de l'intensité. Mais par contre, l'après, ils nous ont vraiment laissé très tranquilles. Ils ont éteint les lumières. Ils sont venus vraiment le moins possible. Et ce moment-là, il a été super doux.
- Speaker #0
Ah ouais, il a été hyper doux. alors ouais totalement je te rejoins entièrement. Ouais, grosse intensité l'accouchement. Mais comme je disais, comme beaucoup de rites de passage, ce qui est génial, vraiment, quand on peut, qu'on a la possibilité d'avoir un accouchement physiologique comme ça, c'est qu'après, c'est un kiff total, quoi. T'es genre, waouh, déjà t'es baignée dans des hormones incroyables, naturelles, et en plus là, ouais, ils avaient été top, quoi. Ils nous avaient laissé dans une pénombre, t'avais pas toutes les lumières artificielles horribles. C'était la nuit. Donc on était presque... comme dans un petit, dans un truc un peu hors temps. On était restés longtemps. C'était super, quoi.
- Speaker #1
On savait que t'étais bien shootée aux hormones. On se souvient encore de ta voix qui était complètement modifiée. Ouais,
- Speaker #0
totalement. C'est vrai. Ouais, c'est vrai.
- Speaker #1
C'était un très beau moment. C'est quoi la différence pour toi d'avoir vécu ça avec une doula en plus de ton compagnon ? Comment est-ce que ça apporte ?
- Speaker #0
Alors déjà, ça a mis moins de pression à... Mon conjoint, c'est-à-dire qu'il avait moins besoin d'avoir cette espèce de multi-casquette incroyable que pas tout le monde peut endosser. Ensuite, moi aussi, ça m'a permis de pouvoir me dire, je suis accompagnée. Il y a un peu cette communauté de femmes dans d'autres cultures ou autrefois qui est un petit peu reflétée dans cette figure de la doula. Alors bon, du coup, on pourrait dire, oui, mais du coup, ça n'a pas laissé une sacrée attente sur la doula. Et ça, c'est aussi à ça que ça sert, à tous les moments de discussion qu'on a ensemble, de dire attention. Mais en tout cas, c'est sûr que c'est hyper rassurant de dire, OK, je vais avoir les sages-femmes. Les sages-femmes, elles vont faire leur boulot médical de, vraiment, d'accouchement. Et la doula, elle est vraiment dans cet accompagnement qui a, il ne faut pas oublier, je mets beaucoup l'accent là-dessus. qui a existé tellement pendant des millénaires, en fait. C'est une aberration de nos cultures occidentales contemporaines de se dire, on s'en passe. Enfin, c'est fou, quoi. Il y a une préparation, il y a un accompagnement dans la naissance. En ce moment, je ne sais pas pourquoi, mais je suis un petit peu intéressée. Alors, je regarde un peu vers le pendant, qui est l'accompagnement dans la mort, en fait. Parce que moi, je ne me suis jamais sentie aussi proche de la mort que quand j'ai accouché. Je crois qu'il y a beaucoup de femmes qui sont dans ce cas-là. Mais c'est pareil, il y a tout un accompagnement aussi dans les soins palliatifs. C'est un peu, et donc pour la naissance, une doula pour répondre à ta question. Ouais, pour moi, c'est vraiment la main tendue. Et puis, il y a aussi, c'est pas que, c'est-à-dire que je crois aussi qu'il y a plein de choses que tu sais. Le massage que tu fais au bas du dos, le geste qui va faire que tu vas, c'est un peu comme un accouchement. C'est un peu comme des sauts à la haie, quoi, qui va faire que tu vas pouvoir sauter la prochaine nuit. et sans te prendre les pieds de l'an. Et puis évidemment aussi ce truc de garder un peu être ta voix si jamais certaines auditrices peuvent, ou il y a peut-être des auditeurs aussi, auront la chance de pouvoir avoir la doula lors de l'accouchement. Ce truc aussi d'être ta voix. Parce que dans ce moment-là, la maman, elle ne peut pas être... Oui, tu vas avoir un rejouissement. Moi, par exemple, j'étais un peu agressive parfois quand on voulait me faire changer de position. Je disais non, ce n'est pas possible. Je me souviens, c'était difficile.
- Speaker #1
Est-ce que tu as d'autres choses à ajouter sur l'accouchement lui-même ? Sinon, j'ai une autre question.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Moi, ce qui m'a marquée, et tu en as déjà un peu parlé pendant tout le podcast, c'est que tu as été aussi très investie. Il y a tout ce que moi j'ai pu t'apporter, ce que Manon a pu t'apporter, mais tu as aussi énormément cheminé par toi-même, trouvé des ressources, tu es vraiment allée fouiller certains sujets. Est-ce que tu te souviens de ce qui t'a aidé dans tout ce que tu as fait ? trouvé ?
- Speaker #0
Ouais, alors moi, j'avais toutes les discussions avec mon ami très cher qui m'ont beaucoup aidée. Ça, ça aide beaucoup d'avoir ce témoignage-là. Il y a eu, j'ai écouté beaucoup de podcasts aussi. Bliss Stories, forcément. Je m'étais acheté plusieurs livres et je pourrais te donner les références après. Tu pourras le donner à tes auditorices. Des documentaires aussi, pareil. je pourrais te les donner.
- Speaker #1
Tu sais que tu étais venue à la diffusion de Faut pas pousser. Tu étais une des rares femmes qui était vraiment sur le point d'accoucher, mais qui était venue. Pas toujours facile à regarder juste avant, mais toi, ça avait vraiment renforcé justement ta motivation.
- Speaker #0
J'ai fait aussi une retraite silencieuse à mon deuxième trimestre, qui m'a aidée. Une retraite silencieuse, c'est organisé par une... Ça s'appelle Silence Experience. Et ça, ça a été une semaine et ça a été génial. Ça m'a beaucoup aidée. C'était au deuxième trimestre, donc c'est le trimestre où on est au top. Ça m'a aidée à être vraiment dans ce truc d'alignement, d'être à l'écoute de soi, de son corps, de son bébé. Donc oui, c'est vrai que j'ai posé tous les jalons. Et puis moi, je savais que je voulais trois enfants, donc il y avait un peu ce truc de kiffer, de tout absorber. Le documentaire américain, c'est The Business of Birth, donc ça veut dire le business de la naissance. C'est un documentaire qui a été fait il y a un moment, déjà il y a peut-être 20 ans, mais qui pointait du doigt les dysfonctionnements dans le milieu médical, aux États-Unis en particulier, où là-bas, il n'y a pas de sages-femmes. En France, les génicaux, c'est juste en cas de... Nous, par exemple, pour la dernière, il n'y a pas eu de génicaux. On ne l'a pas vu. C'est juste si jamais il y a un problème. Mais aux États-Unis, ce n'est pas le cas. Donc, forcément, ça va hyper médicaliser absolument tous les accouchements. Ouais, c'est un super documentaire, donc je te donnerai la référence.
- Speaker #1
Avec plaisir. Je me souviens aussi de ce qui t'a beaucoup aidée pendant la naissance, c'est qu'avec ta sage-femme, vous utilisiez le Winner Flow.
- Speaker #0
Ouais, carrément, comment j'ai pu ne pas parler de ça ? Comment j'ai une super sage-femme, vraiment géniale. Moi, je trouve que c'est vraiment un tandem. Parfois, avant, je crois que ce n'est plus le cas, mais il y avait un peu cette crainte que la doula ferait qu'on… Vous serez en concurrence avec les sages-femmes, mais pas du tout. Pour moi, c'est vraiment un truc où elles sont ensemble. Et cette sage-femme, elle m'avait fait travailler hyper... Si vous voulez un accouchement physiologique ou que vous êtes curieuse, prenez quand même des professionnels qui savent préparer un accouchement physio et qui sont réceptifs à ça. Et en fait, on s'était servi beaucoup du winner flow. Le winner flow, c'est comme une espèce de petit sifflet parce qu'en fait, il va t'aider à avoir des expirations plus longues que les inspirations et à surtout vraiment maîtriser à ne pas commencer à souffler n'importe comment. En fait, le souffle, c'est vraiment la base de tout, quoi. La respiration. Ah ouais, mais comment j'ai pu ne pas en parler ? Mais le winner flow, la respiration, c'est ça qui a été le game changer dans l'accouchement, quoi. Même si c'était peut-être une béquille, peut-être que j'en aurais finalement, mais moi, ça m'a vachement aidée.
- Speaker #1
Je pense que dans les moments où... Comment ça perd ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça. La perte d'opcès, ça aide bien. Ça aide, ça te re-centre, tu souffles. Et du coup, ton chill-out, ça se... Puis ça aide aussi à vraiment visualiser ce truc de la vague, de la contraction. C'est la contraction, elle monte et après elle redescend. Et après, il y a une période d'accalmie. Et donc, le fait d'être... Oui, ça t'aide à temporaliser.
- Speaker #1
Il y a aussi un moment où vraiment pendant la poussée, où le winner flow correspond plus. plus et je crois que tu l'as lâché à un moment donné. Ça ne marche plus. L'infarct prend le dessus et ce n'est pas nécessaire. Par contre, sous péridurale, c'est très intéressant. Pour des naissances qui sont assistées, c'est très intéressant. Mais là, dans ton cas, l'analyse faisait très bien les choses. Et par contre, on peut le reprendre après pour faire sortir le placenta éventuellement. Je crois que c'est ce qui avait eu lieu et on le reprend après pour la rééducation.
- Speaker #0
Oui, complètement. Et on peut aussi s'en servir pour les naissances en césarienne aussi. Quand on veut avoir donc vraiment, c'est possible le pour celles et ceux qui écoutent et qui savent déjà, peut-être il y en a beaucoup qui savent qu'ils vont devoir avoir une césarienne, il y a possibilité de vraiment bien préparer une césarienne et d'avoir une belle naissance en césarienne et Massage Femme préparer à ça avec le Winner Flow aussi parce que du coup, tu accompagnes, tu n'es pas passive. C'est un super instrument.
- Speaker #1
Je pense qu'on commence à avoir fait bien le tour. Est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter ? Quelque chose que tu as vraiment envie de transmettre ?
- Speaker #0
En fait, je l'ai beaucoup martelé dans cet épisode, mais je dirais aux femmes qui soit font le projet d'avoir un enfant, soit sont enceintes, de se préparer à tout. Ça, c'est hyper important, je trouve, de se dire, voilà, comme ça, tout peut arriver et on n'est pas omnibulé que par un scénario. Et dans cette préparation à tout, mais aussi, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas une préférence. Et donc, dans cette préférence, moi, j'aurais envie de dire que j'encouragerais toutes les femmes, c'est vrai, à... pouvoir disposer de plein de ressources pour pouvoir avoir un accouchement physiologique. Mais après, je reviens là-dessus, mais je pense que ça pourrait être hyper intéressant pour toi. D'ailleurs, on pourra en rediscuter. C'est comment rendre tout ça aussi accessible ? Tu vois, c'est libre, c'est documentaire. Moi, je suis un petit peu déçue aussi. J'avais espoir que ça ouvre un truc au CHU. De me dire, peut-être que ça serait un travail à faire, de se dire comment est-ce qu'on peut rendre tout ça accessible à tout le monde. parce que vous pouvez y arriver. Le message, ce serait, ben ouais, vous pouvez y arriver. Mais bon, il y a un truc un petit peu, encore une fois, de privilégié, de dire, ouais, vous pouvez y arriver. Oui, mais en attendant, comment on met toutes ces ressources-là aux mains de femmes qui vont avoir déjà plusieurs enfants, de mamans solo, qui travaillent déjà 40 heures par semaine et qui n'ont peut-être déjà pas les possibilités, pas les moyens, pas les ressources, quoi. Donc, moi, cet épisode, c'est difficile. Je donne mon témoignage, mais aussi j'ai envie de dire, mais en fait, c'est à la société aussi de pouvoir accompagner tout le monde et de pouvoir faire en sorte que l'accouchement physiologique, ce n'est pas qu'un truc un peu de privilégié qu'ils savent, qu'ils sont déjà au courant, mais que c'est... Moi, je rêverais de ça, quoi. Je rêverais, parce que je pense que ça pourrait aussi soigner beaucoup de maux après, de dépression postpartum, d'anxiété. Ça pourrait réparer beaucoup de choses. Ouais.
- Speaker #1
C'est clair, on va en parler en off, il y a quand même des choses qui bougent. Je te remercie vraiment.