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Dans mon cours

#6 Dans mon cours - IA et rédaction du mémoire : quels usages chez les étudiants ?

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22min |25/09/2025
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22min |25/09/2025
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Description

3 ans après l’arrivée de ChatGPT, quels usages les étudiants font-ils des IAG (intelligences artificielles génératives) ? En particulier pour la rédaction de leur mémoire ? C’est la question que s’est posée notre invitée : Anaïs Boutru-Creveuil, enseignante à Paris Dauphine – PSL.

Dans cet épisode, nous revenons sur l’enjeu de la rédaction d’un mémoire de fin de cycle à l’ère des IAG. Comment évaluer un mémoire aujourd’hui ? Peut-on se contenter d’évaluer la production finale ou doit-on se pencher davantage sur le processus de rédaction ? Quelles limites éthiques poser avec les étudiants et comment aborder ce sujet avec eux ?


À travers un atelier, Anaïs et son équipe ont pu ouvrir le dialogue avec leurs étudiants. L’occasion de recueillir de nombreux usages : variés, parfois insoupçonnés, mais aussi non pensés.


Transcription de l'épisode ici.  


Voici des ressources complémentaires ou évoquées dans l’épisode :  


Cet épisode vous a plu 👍 ? N’hésitez pas à vous abonner et à partager ce podcast autour de vous !     


 

Production : Centre d’innovation pédagogique - PSL     

Réalisation et écriture : Estelle GOUZE 

Réalisation sonore et montage : Iséo FURUDOÏ   

Illustration : Antoine BOURDON


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode du podcast Dans mon cours. Je suis Estelle Gouze et je travaille au Centre d'innovation pédagogique de PSL. L'idée de ce podcast est simple, c'est de partir à la rencontre des enseignantes et enseignants afin qu'ils nous partagent les pratiques pédagogiques qu'ils ont mis en place dans leurs cours. Et alors aujourd'hui, pour cet épisode, on va parler d'enseignement à l'ère des intelligences artificielles génératives. C'était il y a trois ans, et oui déjà, que nous entendions pour la première fois le terme chat-jibiti. Comme certains d'entre vous, j'ai d'abord fait l'autruche. La première fois que j'en ai entendu parler, c'était lors d'une discussion entre collègues. C'est sûrement là que j'ai posé la fameuse question « Mais c'est quoi ChatGPT ? » . Et là, j'ai repensé à mes parents qui, dans les années 90, étaient venus me chercher à l'école après un atelier informatique et avaient demandé à la maîtresse « Mais c'est quoi Internet ? » . Eh bien, c'est un peu pareil. On ne savait pas encore très bien ce que c'était, cette IA. Mais on sentait que c'était là et que ce n'était que le début. Alors nous y voilà, Chajipiti, Gemini, Mistral. Les usages sont variés, aident à la rédaction de mails, correcteurs orthographiques, générateurs d'idées. Et les enseignants qui m'entourent sont unanimes, ça nous fait gagner du temps. En parallèle de cette appropriation, où on teste l'outil, où on essaye de se faire un avis, vient les questionnements sur les usages des autres et en l'occurrence, mais qu'est-ce que les étudiants font avec Chadi Pitti ? C'est le début de quelques sueurs froides et des remises en question, en particulier sur les évaluations. Est-ce qu'ils utilisent Chadi Pitti pour céder ? Ou bien pour qu'ils fassent le devoir à leur place ? Comment aborder ce sujet avec eux ? Des questions parmi tant d'autres que des milliers d'enseignants se sont posées et parmi eux, notre invité Anaïs Boutru, on écoute son récit.

  • Speaker #1

    Je suis Anaïs Boutru, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine PSL, et je suis aussi responsable d'un master, le master Business Transformation, qui est un master 2 à l'Université Paris-Dauphine. Alors, à titre personnel, je me rappelle de la déferlante, peut-être décembre 2022, lors de l'arrivée de ChatGPT en France. En fait, une nouvelle version de ChatGPT, mais beaucoup plus puissante. que j'ai regardé comme un nouvel outil ultra puissant et sans forcément avoir conscience de tout ce que ça induisait en termes de transformation, de rapport à l'écriture, de rapport à la connaissance, etc. Je dirais que j'étais un peu partagée entre méfiance et admiration. Admiration parce que tout ce qui se cache derrière, je ne le maîtrisais absolument pas. J'imagine le niveau de technicité, de connaissance dans des disciplines qui sont assez éloignées des miennes. Et en même temps, une certaine méfiance parce qu'au-delà de ce qu'on pouvait en dire, j'étais plutôt curieuse et je me suis rendue compte de cette puissance un peu sans limite. D'autant plus que je comprenais bien qu'en alimentant ChatGPT ou d'autres IA, finalement, on contribuait soi-même à potentiellement se faire dépasser par la machine. Donc ça, c'était au niveau personnel. Et ça s'est instancié dans des pratiques plus professionnelles, toujours avec cette oscillation entre curiosité et méfiance. Et puis, dans les premiers usages, une assez grande déception, puisque je me suis finalement dit, bon, OK, c'est comme un moteur de recherche un peu plus élaboré que Google. Et finalement, bon, je n'étais pas dans une forme d'appropriation de l'outil comme je pouvais utiliser Google sans même réfléchir. Mais ça, ça a un peu évolué. Aujourd'hui, j'utilise plusieurs types d'IAG, que ce soit des IAG de contenu textuel, beaucoup moins d'images, mais aussi des IAG, alors je ne sais pas d'ailleurs dans quelle mesure c'est vraiment génératif de traduction, alors peut-être pour celles qui sont vraiment force de proposition. Et je l'utilise, je crois, aujourd'hui comme des assistants, c'est-à-dire que sur certaines tâches, j'attends quelque chose de bien précis, je travaille mes promptes et aussi, avant ça, je me demande toujours... Est-ce que ça serait mieux et plus rapide de me faire aider d'une IAG ? Ou est-ce que je serais aussi efficace et aussi beaucoup plus satisfaite de l'avoir fait par moi-même ? Et en tout cas, je me pose ces questions à chaque fois. Mais parfois, il est vrai que certains de nos outils ont de très bonnes idées. En fait, on n'y aurait pas pensé parce qu'on a plein de choses dans la tête et qu'à un moment, il aurait fallu juste une toute petite aide pour ouvrir le tiroir dans lequel on sait que ça pourrait marcher, mais on a juste oublié qu'on savait que... on pouvait le mobiliser.

  • Speaker #0

    Dans ta pratique enseignante, comment ça se traduit ?

  • Speaker #1

    Ça dépend un peu de quel type de cours je prépare, quel type d'animation pédagogique je veux préparer, quelle connaissance j'ai sur le sujet. Et en fonction de ça, je ne vais pas du tout les mobiliser à potentiellement beaucoup les utiliser, notamment sur tout ce qui est animation pédagogique où je vais aller chercher des idées de structuration, de scénario pédagogique pour animer mon cours. mais que je vais toujours confronter aussi à mon expérience en tant que pédagogue, à me dire ok, ce qu'il propose là en fait c'est très théorique, mais dans la pratique je sais que ça ne marche pas, ou que ce n'est pas pertinent pour le type de connaissances que je veux transmettre, ou les compétences qui sont visées par l'unité d'enseignement. Ça c'est vraiment plutôt sur la forme. Sur le fond, donc sur ce qui est connaissances, en fait je fonctionne beaucoup en base de connaissances. C'est-à-dire que je vais créer ma bibliothèque d'articles, de revues, de livres, d'ouvrages, enfin tout un tas de connaissances. et qui sont passées par des peer reviews et qui sont de la connaissance scientifique et récente, enfin plus ou moins récente d'ailleurs, en fonction des besoins de l'unité d'enseignement. Et je crée cette Basca. Et c'est à partir de cette Basca que je vais m'aider des outils d'IAG pour aller chercher les infos, pour les faire toujours par des promptes que j'adapte en fonction de ce dont j'ai besoin, pour les faire dialoguer, peut-être faire émarcher certaines idées, etc. Mais en tout cas, à la base, c'est moi qui ai choisi les articles. et En l'occurrence, c'est des articles que je n'ai pas forcément lus dans son entièreté, mais je crois que ça, c'est un peu le cas de tout le monde. Pour certains, je les ai lus dix fois et je les connais très bien. Et en fait, c'est ce mélange-là et sur cette base-là que je vais l'utiliser comme un assistant. Il y avait une étude de la FNEJ qui donnait des chiffres. très précis sur l'utilisation des IAG par les étudiants et par le corps enseignant. Et cette étude, je trouvais, était assez révélatrice d'une forme de naïveté des profs dont je faisais partie. C'est-à-dire que je pensais vraiment qu'ils n'en étaient pas à ce niveau-là de l'utilisation. Mais quand on regardait les statistiques, en fait, 80% des étudiants en 2023 avaient déjà utilisé une IAG pour réaliser un devoir, ou dans le cadre de leurs études plus généralement, ils veulent bien dire, c'est déclaratif, donc on dit évidemment ce qu'on veut. mais ou pour se faire réviser, pour créer des QCM et aussi tout un tas d'autres activités très créatives qui étaient un moyen peut-être de s'auto-tester, de renforcer ses connaissances sur certains sujets, etc. J'ai trouvé qu'elle était très utile et donc je me suis dit je vais la montrer à mes étudiants lors de la rentrée du master. Pour leur dire ne soyez pas dupes, nous savons que vous les utilisez, sachez que nous aussi nous les utilisons et que plutôt que de se regarder comme un... de travers ou en se suspectant les uns des autres de les utiliser, on met le problème sur la table. Le problème est une partie des solutions potentiellement. Et on essaye de tirer les fils de ce que ça veut dire que de les utiliser dans un cadre académique de façon la plus éthique, responsable, avec nos niveaux de connaissances. C'est-à-dire sans être informaticien, sans forcément comprendre les coulisses de la façon dont c'est alimenté, etc. Alors peut-être certains diront avec une certaine forme de naïveté et peut-être pas assez de résistance. et ça... Peut-être. Et voilà, je trouve que c'est intéressant aussi de douter avec ce retour-là, de cette vision-là. On a un problème en commun, définissons-le en commun. Et comment on fait pour qu'on ait une solution qui soit la plus créatrice, de valeur au sens de connaissances pour vous, pour nous, que ça renforce notre pédagogie, que ça renforce votre montée en compétence. Alors cet atelier pour trois raisons. La première raison, c'est qu'au-delà de cette... présentation de rentrée auprès des masters Business Transformation et de l'équipe pédagogique sur On en est où de l'IA, il manquait une mise en pratique commune de la façon dont c'est utilisé. Ça, c'est la première raison. En gros, le discours était assez théorique. Alors, je leur montrais quelques biais d'hallucination, mais c'était très théorique et finalement, ça ne donnait pas à voir la façon dont c'était mobilisé, concrètement. Deuxième raison, c'est que le mémoire, c'est quelque chose qui occupe les étudiants de septembre à août de l'année suivante, qui prend beaucoup de place dans leur planning, qui leur prend du temps, mais qui leur prend aussi beaucoup d'espace mental. Donc en fait, c'est un fil rouge qu'ils ont tout au long de l'année, alors peut-être un petit peu moins au début de l'année, où ils se disent, on a le temps, on a le temps, mais en fait, à partir de janvier, ils se disent bien qu'il n'y a plus tellement de temps et que finalement, ils ont cette espèce de petite lumière qui est tout le temps allumée, et que comme cette petite lumière est tout le temps allumée, les faire réfléchir à l'usage des IAS, À propos d'un devoir, d'un rendu qui va les occuper et qui les occupe pendant longtemps, c'est aussi s'insérer dans leur jungle neuronal pendant une durée un petit peu plus longue. Et la troisième raison, c'est que je me suis rendue compte très vite, dès 2023 en fait, que les IAG étaient utilisés dans les mémoires, parce que l'exercice s'y prêtait bien, dans une certaine mesure évidemment. Bon finalement pas si bien, parce que ça se voyait beaucoup à cette époque-là, ça se voit peut-être moins aujourd'hui. Et que c'était peut-être par là qu'il fallait, non pas attaquer le problème, mais en tout cas s'emparer du sujet, parce que... Sinon, ça revenait vraiment à se poser la question du devenir du mémoire, qui est quand même un exercice qui vise à les acculturer à la démarche scientifique, donc qui est absolument fondamentale sur la façon dont on produit de la connaissance, le rapport à la vérité, etc. Donc l'atelier est organisé en trois étapes. Il y a une première partie qui est en fait un briefing. qui se composent d'une présentation des grands enjeux et qui permet aussi de faire un état des lieux de leur connaissance, non pas technique, mais on en est où sur les IAG, les outils. Est-ce qu'eux-mêmes, dans le cadre de leur activité professionnelle, soit des stages, soit dans le cadre des apprentissages, puisque les étudiants du master que je dirige sont des apprentis, ont été sensibilisés par leurs entreprises ? Ça aussi, c'est un point qui est assez intéressant, parce que parfois, ils sont... assez vigilants dans leur pratique et leur rapport aux IA génératifs dans le cadre d'activités professionnelles. Ils le sont beaucoup moins dans le cadre d'activités académiques parce qu'ils ont l'impression que l'enjeu est moins important. Donc ça, on peut aussi en discuter. Et puis, on partage, je dis on, puisqu'on a fait ça aussi avec l'équipe du CIP de PSL, on partage aussi l'envers du décor, de l'apprentissage, du machine learning. Ça veut dire quoi ? Reconnaître automatiquement, c'est-à-dire qu'il y a des humains qui se sont... En fait, par essais et erreurs qui ont contribué à cette reconnaissance d'images, etc. On lève le voile sur certaines choses qui leur semblent être automatiques. Et ils se rendent compte qu'en fait, rien ne l'est. Et que derrière tout ça, il y a une partie qui est très humaine finalement. Une fois qu'on a ouvert un peu les chakras sur le sujet, le deuxième temps est consacré en fait à une activité qui consiste à leur dire mais qu'est-ce que... vous faites de l'IA dans le cadre de votre mémoire, pourquoi vous l'utilisez, qu'est-ce que vous attendez des outils d'IAG, qu'est-ce qu'ils vous apportent et c'est quoi les limites ? Sur chaque partie du mémoire, donc sur la revue de littérature et le cadre théorique, sur la méthodologie et enfin sur les résultats et les contributions. Le fait que ça soit très concret et que ça s'applique sur chaque partie du mémoire, ça les fait vraiment réfléchir de manière très précise sur les endroits où ils leur... assemblées où il leur semble évident que les outils d'IAG peuvent leur faire gagner du temps, mais peut-être au détriment d'un certain qualité, d'ancrage de connaissances, etc. Et puis, ça leur montre aussi qu'il y a certaines utilisations auxquelles ils n'ont pas du tout pensé et qui, finalement, sont plus pertinentes que celles auxquelles ils avaient pensé, par exemple, du traitement des données dans la mesure où les données ne sont pas confidentielles et qu'ils peuvent, évidemment, les partager. Et la troisième partie, dernière partie, Elles consistent à débriefer et justement leur donner à voir un certain nombre de limites, leur rappeler aussi qu'il y a des réglementations sur l'utilisation des données, que ce soit lorsqu'elles sont analysées par d'autres types d'outils que des IA génératives, mais que se pose exactement la même question, de les faire réfléchir aussi sur les conséquences, sur le sens de leur travail, mais même pas plus potentiellement sur la façon dont ça doit rester à sa place, cette utilisation. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que je ne dis pas du tout qu'il passe d'un état de naïveté sur ses enjeux à un état où il serait complètement éclairé. Mais le fait d'avoir parlé de l'éléphant qui était dans la pièce ensemble, sur une durée ni trop longue ni trop courte, déjà ça les marque. Cet atelier, il est possible que dans un climat de confiance, parce qu'ils ont quand même bien conscience que leur usage peut être souvent dans une zone grise. Les éléments constitutifs du mémoire ont permis d'identifier des utilisations, mais aussi donner à voir des non-utilisations qui auraient été pertinentes. Donc par exemple, pour la revue de littérature, mieux définir des concepts clés, le champ théorique, identifier des auteurs importants, ne pas passer à côté d'un papier important. Ça peut être aussi utilisé pour créer un plan en fonction des auteurs, de la problématique, des concepts clés. Ils nous ont aussi fait remonter la possibilité de résumer des articles. Sur la partie méthodologie... Ils nous ont fait part du pouvoir de gestion de projet des IAG, notamment pour aider à l'organisation, gestion du temps, rétro-planning, organisation des entretiens, les données à collecter, etc. L'aide à la conception de la grille d'entretien, créer les questions, faire un entretien blanc avec une IAG en discutant avec elle, vérifier la cohérence entre la méthodologie et les autres parties du mémoire. Donner des idées de design de recherche, aussi pour sortir du entretien qualitatif, je ne vais pas dire basique, mais classique. Structurer les questions en grands axes, reformuler les questions prévues pour correspondre un peu mieux au contexte de la personne qui sera interrogée. Et puis, sur la partie résultats, discussions, organiser les réponses en thème pour structurer sa pensée, faire des liens entre les résultats et la revue littérature, analyser les données. Donner des idées pour l'ouverture, des perspectives, les limites, etc. Mettre au propre les sources selon la norme APA, très efficace. Et puis le débrief aussi, c'est-à-dire que même au niveau individuel plus collectif, on s'est quand même rendu compte qu'il y avait un certain nombre d'utilisations auxquelles ils n'avaient pas pensé, mais qui en fait marquaient leur non-maîtrise de l'exercice du mémoire. Et ça aussi, c'était assez intéressant, parce que plusieurs fois, je leur ai dit, « Pour le cas théorique, qu'est-ce que vous faites ? » Et en fait, c'était l'occasion de réexpliquer ce qu'est un cas de temps. théoriques, mobiliser un prisme de lecture, etc. De la même façon, pour l'analyse des données, les différents types d'analyse des données, c'était aussi un très bon prétexte pour rappeler des éléments qu'on aurait pu rappeler dans un cours de méthodologie de la recherche classique. Ça crée aussi Un sentiment de frustration et d'injustice pour certains étudiants qui voient dans les IAG le moyen, enfin dans leur utilisation des IAG, le moyen de niveler un peu, alors pas forcément par le bas, mais de moyenniser les livrables, puisque entre quelqu'un qui est très bon et quelqu'un qui n'est pas très bon, finalement il y aura toujours l'assistant qui va faire un truc moyen, potentiellement. Et donc ça crée de la frustration et un peu d'injustice, notamment par les étudiants qui se disent « moi je refuse de l'utiliser » . Parce que je sais que finalement, ça réduit ma capacité cognitive de réflexion ou d'apprentissage, etc. Et je vais peut-être produire des choses moins bonnes de temps en temps, moins abouties. Alors que ceux qui se seront donnés moins de mal à court terme vont être peut-être gagnants. Même si moi, je sais qu'à long terme, je le serai. J'ai envie de dire que c'est des questions qui se posent dans la vie aussi. Entre ceux qui sont bons sur la forme et le fond. Mais c'est intéressant, je trouve, qu'il exprime comme ça. Et que sans apporter à nouveau de réponses, on peut leur donner des éléments en rappelant ce qui est important pour eux, ce qui est aussi notre rôle, nous, en tant qu'évaluateurs et profs, c'est vraiment ce qui amène à changer notre rôle aussi, les accompagner dans cette transformation. Et puis, il y a aussi, je crois, un rôle institutionnel, un positionnement clair sur quel est le cadre. Quand les règles, il y a un certain nombre de règles, il y a aussi des zones grises. Et qu'est-ce qu'on fait dans ces zones grises avec le cadre ? Et ça, je crois aussi que c'est important pour eux, vraiment, c'est important. En ce moment, je me pose aussi la question de, au-delà du contrôle, est-ce que j'évalue le mémoire, production finale, et je me dis, bon, ben voilà, il est bon, il n'est pas bon, finalement, peu importe comment il a été fait, ou est-ce que j'évalue le processus ? Bon, j'ai envie de dire qu'un peu comme d'habitude, c'est une combinaison des deux, et là, typiquement, dans les mémoires que... que j'ai pu déjà évaluer cette année dans d'autres parcours, mais en ayant la même approche, le même rapport. Je pose sur la table le premier rendez-vous avec l'étudiant en disant « vous allez l'utiliser, moi aussi » . C'est effectivement une combinaison des deux. Et les meilleures mémoires, c'est quand même ceux où il y a eu un gros investissement intellectuel de l'étudiant, qui a lu des articles, qui s'est approprié la connaissance, qui, en fait, c'est simplement plus profond et aussi beaucoup plus original. Parce que c'est quand même relativement standardisé ce que peuvent apporter comme contribution, en tout cas comme idée, ces outils-là. C'est un travail collectif et dans lequel il est important qu'on soit aligné sur la façon d'appréhender le mémoire et j'ai envie même de dire l'ensemble des modalités d'évaluation des unités d'enseignement. On utilise les balises de Sherbrooke qui permettent de déterminer euh... en fonction de niveau de balise des utilisations acceptées et d'autres qui ne le sont pas. Ce n'est pas la panacée, dans la mesure où il est très difficile de vérifier des pratiques qui sont parfois abusives et du coup c'est simplement discrétionnaire. Néanmoins, ça leur demande aussi un effort de transparence. Dans le cadre de la réalisation du mémoire, c'est-à-dire que je leur demande qu'ils nous fassent part de la façon dont ils ont utilisé les IAG dans leur mémoire, lesquelles ils ont utilisées, pour faire quoi. On peut même aller demander jusqu'à leur prompte ou voir un peu comment ils ont interagi avec une ou plusieurs IAG. Voilà, après, je ne sais pas si c'est « suffisant » , je ne pense pas. Parce que se pose vraiment la question du contrôle. Donc, oui, ce n'est pas évident. Mais d'où l'importance aussi d'évaluer le processus. Ça, c'est sûr que ça nous oblige à être, nous, quand je dis nous, c'est du côté pédagogique, à être vigilants sur la façon dont l'étudiant est amené à réfléchir, s'est approprié les différentes parties, a compris l'exercice, à la fois dans une perspective générale. mais aussi dans le détail des étapes par lesquelles passer pour arriver à produire ce mémoire. Cet atelier, on l'a déposé sur Moodle, dans un espace dédié au partage des connaissances sous licence Creative Commons, pour l'ensemble des formateurs, professeurs, de conf, peu importe, de l'université PSL. Et l'idée, c'est non seulement que l'ensemble des enseignants se l'approprient, le transposent, l'améliorent, le modifient en fonction de leur discipline, parce qu'il y a effectivement, je pense, de grosses différences en termes d'attendus et de méthodes en fonction des disciplines. Mais oui, qu'ils se diffusent et qu'ils s'enrichissent de cette façon-là.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est la fin de cet épisode. Merci Anaïs pour ce partage d'expérience. Merci à tous de nous avoir écoutés. Vous trouverez en lien des ressources sur les pratiques pédagogiques que nous venons d'aborder. Merci à ISEO Furudoï pour la réalisation, le montage et le mixage. N'hésitez pas à partager ce podcast et si vous souhaitez faire évoluer votre cours, sachez que le Centre d'innovation pédagogique de PSL peut vous accompagner. A bientôt pour un prochain épisode.

Description

3 ans après l’arrivée de ChatGPT, quels usages les étudiants font-ils des IAG (intelligences artificielles génératives) ? En particulier pour la rédaction de leur mémoire ? C’est la question que s’est posée notre invitée : Anaïs Boutru-Creveuil, enseignante à Paris Dauphine – PSL.

Dans cet épisode, nous revenons sur l’enjeu de la rédaction d’un mémoire de fin de cycle à l’ère des IAG. Comment évaluer un mémoire aujourd’hui ? Peut-on se contenter d’évaluer la production finale ou doit-on se pencher davantage sur le processus de rédaction ? Quelles limites éthiques poser avec les étudiants et comment aborder ce sujet avec eux ?


À travers un atelier, Anaïs et son équipe ont pu ouvrir le dialogue avec leurs étudiants. L’occasion de recueillir de nombreux usages : variés, parfois insoupçonnés, mais aussi non pensés.


Transcription de l'épisode ici.  


Voici des ressources complémentaires ou évoquées dans l’épisode :  


Cet épisode vous a plu 👍 ? N’hésitez pas à vous abonner et à partager ce podcast autour de vous !     


 

Production : Centre d’innovation pédagogique - PSL     

Réalisation et écriture : Estelle GOUZE 

Réalisation sonore et montage : Iséo FURUDOÏ   

Illustration : Antoine BOURDON


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode du podcast Dans mon cours. Je suis Estelle Gouze et je travaille au Centre d'innovation pédagogique de PSL. L'idée de ce podcast est simple, c'est de partir à la rencontre des enseignantes et enseignants afin qu'ils nous partagent les pratiques pédagogiques qu'ils ont mis en place dans leurs cours. Et alors aujourd'hui, pour cet épisode, on va parler d'enseignement à l'ère des intelligences artificielles génératives. C'était il y a trois ans, et oui déjà, que nous entendions pour la première fois le terme chat-jibiti. Comme certains d'entre vous, j'ai d'abord fait l'autruche. La première fois que j'en ai entendu parler, c'était lors d'une discussion entre collègues. C'est sûrement là que j'ai posé la fameuse question « Mais c'est quoi ChatGPT ? » . Et là, j'ai repensé à mes parents qui, dans les années 90, étaient venus me chercher à l'école après un atelier informatique et avaient demandé à la maîtresse « Mais c'est quoi Internet ? » . Eh bien, c'est un peu pareil. On ne savait pas encore très bien ce que c'était, cette IA. Mais on sentait que c'était là et que ce n'était que le début. Alors nous y voilà, Chajipiti, Gemini, Mistral. Les usages sont variés, aident à la rédaction de mails, correcteurs orthographiques, générateurs d'idées. Et les enseignants qui m'entourent sont unanimes, ça nous fait gagner du temps. En parallèle de cette appropriation, où on teste l'outil, où on essaye de se faire un avis, vient les questionnements sur les usages des autres et en l'occurrence, mais qu'est-ce que les étudiants font avec Chadi Pitti ? C'est le début de quelques sueurs froides et des remises en question, en particulier sur les évaluations. Est-ce qu'ils utilisent Chadi Pitti pour céder ? Ou bien pour qu'ils fassent le devoir à leur place ? Comment aborder ce sujet avec eux ? Des questions parmi tant d'autres que des milliers d'enseignants se sont posées et parmi eux, notre invité Anaïs Boutru, on écoute son récit.

  • Speaker #1

    Je suis Anaïs Boutru, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine PSL, et je suis aussi responsable d'un master, le master Business Transformation, qui est un master 2 à l'Université Paris-Dauphine. Alors, à titre personnel, je me rappelle de la déferlante, peut-être décembre 2022, lors de l'arrivée de ChatGPT en France. En fait, une nouvelle version de ChatGPT, mais beaucoup plus puissante. que j'ai regardé comme un nouvel outil ultra puissant et sans forcément avoir conscience de tout ce que ça induisait en termes de transformation, de rapport à l'écriture, de rapport à la connaissance, etc. Je dirais que j'étais un peu partagée entre méfiance et admiration. Admiration parce que tout ce qui se cache derrière, je ne le maîtrisais absolument pas. J'imagine le niveau de technicité, de connaissance dans des disciplines qui sont assez éloignées des miennes. Et en même temps, une certaine méfiance parce qu'au-delà de ce qu'on pouvait en dire, j'étais plutôt curieuse et je me suis rendue compte de cette puissance un peu sans limite. D'autant plus que je comprenais bien qu'en alimentant ChatGPT ou d'autres IA, finalement, on contribuait soi-même à potentiellement se faire dépasser par la machine. Donc ça, c'était au niveau personnel. Et ça s'est instancié dans des pratiques plus professionnelles, toujours avec cette oscillation entre curiosité et méfiance. Et puis, dans les premiers usages, une assez grande déception, puisque je me suis finalement dit, bon, OK, c'est comme un moteur de recherche un peu plus élaboré que Google. Et finalement, bon, je n'étais pas dans une forme d'appropriation de l'outil comme je pouvais utiliser Google sans même réfléchir. Mais ça, ça a un peu évolué. Aujourd'hui, j'utilise plusieurs types d'IAG, que ce soit des IAG de contenu textuel, beaucoup moins d'images, mais aussi des IAG, alors je ne sais pas d'ailleurs dans quelle mesure c'est vraiment génératif de traduction, alors peut-être pour celles qui sont vraiment force de proposition. Et je l'utilise, je crois, aujourd'hui comme des assistants, c'est-à-dire que sur certaines tâches, j'attends quelque chose de bien précis, je travaille mes promptes et aussi, avant ça, je me demande toujours... Est-ce que ça serait mieux et plus rapide de me faire aider d'une IAG ? Ou est-ce que je serais aussi efficace et aussi beaucoup plus satisfaite de l'avoir fait par moi-même ? Et en tout cas, je me pose ces questions à chaque fois. Mais parfois, il est vrai que certains de nos outils ont de très bonnes idées. En fait, on n'y aurait pas pensé parce qu'on a plein de choses dans la tête et qu'à un moment, il aurait fallu juste une toute petite aide pour ouvrir le tiroir dans lequel on sait que ça pourrait marcher, mais on a juste oublié qu'on savait que... on pouvait le mobiliser.

  • Speaker #0

    Dans ta pratique enseignante, comment ça se traduit ?

  • Speaker #1

    Ça dépend un peu de quel type de cours je prépare, quel type d'animation pédagogique je veux préparer, quelle connaissance j'ai sur le sujet. Et en fonction de ça, je ne vais pas du tout les mobiliser à potentiellement beaucoup les utiliser, notamment sur tout ce qui est animation pédagogique où je vais aller chercher des idées de structuration, de scénario pédagogique pour animer mon cours. mais que je vais toujours confronter aussi à mon expérience en tant que pédagogue, à me dire ok, ce qu'il propose là en fait c'est très théorique, mais dans la pratique je sais que ça ne marche pas, ou que ce n'est pas pertinent pour le type de connaissances que je veux transmettre, ou les compétences qui sont visées par l'unité d'enseignement. Ça c'est vraiment plutôt sur la forme. Sur le fond, donc sur ce qui est connaissances, en fait je fonctionne beaucoup en base de connaissances. C'est-à-dire que je vais créer ma bibliothèque d'articles, de revues, de livres, d'ouvrages, enfin tout un tas de connaissances. et qui sont passées par des peer reviews et qui sont de la connaissance scientifique et récente, enfin plus ou moins récente d'ailleurs, en fonction des besoins de l'unité d'enseignement. Et je crée cette Basca. Et c'est à partir de cette Basca que je vais m'aider des outils d'IAG pour aller chercher les infos, pour les faire toujours par des promptes que j'adapte en fonction de ce dont j'ai besoin, pour les faire dialoguer, peut-être faire émarcher certaines idées, etc. Mais en tout cas, à la base, c'est moi qui ai choisi les articles. et En l'occurrence, c'est des articles que je n'ai pas forcément lus dans son entièreté, mais je crois que ça, c'est un peu le cas de tout le monde. Pour certains, je les ai lus dix fois et je les connais très bien. Et en fait, c'est ce mélange-là et sur cette base-là que je vais l'utiliser comme un assistant. Il y avait une étude de la FNEJ qui donnait des chiffres. très précis sur l'utilisation des IAG par les étudiants et par le corps enseignant. Et cette étude, je trouvais, était assez révélatrice d'une forme de naïveté des profs dont je faisais partie. C'est-à-dire que je pensais vraiment qu'ils n'en étaient pas à ce niveau-là de l'utilisation. Mais quand on regardait les statistiques, en fait, 80% des étudiants en 2023 avaient déjà utilisé une IAG pour réaliser un devoir, ou dans le cadre de leurs études plus généralement, ils veulent bien dire, c'est déclaratif, donc on dit évidemment ce qu'on veut. mais ou pour se faire réviser, pour créer des QCM et aussi tout un tas d'autres activités très créatives qui étaient un moyen peut-être de s'auto-tester, de renforcer ses connaissances sur certains sujets, etc. J'ai trouvé qu'elle était très utile et donc je me suis dit je vais la montrer à mes étudiants lors de la rentrée du master. Pour leur dire ne soyez pas dupes, nous savons que vous les utilisez, sachez que nous aussi nous les utilisons et que plutôt que de se regarder comme un... de travers ou en se suspectant les uns des autres de les utiliser, on met le problème sur la table. Le problème est une partie des solutions potentiellement. Et on essaye de tirer les fils de ce que ça veut dire que de les utiliser dans un cadre académique de façon la plus éthique, responsable, avec nos niveaux de connaissances. C'est-à-dire sans être informaticien, sans forcément comprendre les coulisses de la façon dont c'est alimenté, etc. Alors peut-être certains diront avec une certaine forme de naïveté et peut-être pas assez de résistance. et ça... Peut-être. Et voilà, je trouve que c'est intéressant aussi de douter avec ce retour-là, de cette vision-là. On a un problème en commun, définissons-le en commun. Et comment on fait pour qu'on ait une solution qui soit la plus créatrice, de valeur au sens de connaissances pour vous, pour nous, que ça renforce notre pédagogie, que ça renforce votre montée en compétence. Alors cet atelier pour trois raisons. La première raison, c'est qu'au-delà de cette... présentation de rentrée auprès des masters Business Transformation et de l'équipe pédagogique sur On en est où de l'IA, il manquait une mise en pratique commune de la façon dont c'est utilisé. Ça, c'est la première raison. En gros, le discours était assez théorique. Alors, je leur montrais quelques biais d'hallucination, mais c'était très théorique et finalement, ça ne donnait pas à voir la façon dont c'était mobilisé, concrètement. Deuxième raison, c'est que le mémoire, c'est quelque chose qui occupe les étudiants de septembre à août de l'année suivante, qui prend beaucoup de place dans leur planning, qui leur prend du temps, mais qui leur prend aussi beaucoup d'espace mental. Donc en fait, c'est un fil rouge qu'ils ont tout au long de l'année, alors peut-être un petit peu moins au début de l'année, où ils se disent, on a le temps, on a le temps, mais en fait, à partir de janvier, ils se disent bien qu'il n'y a plus tellement de temps et que finalement, ils ont cette espèce de petite lumière qui est tout le temps allumée, et que comme cette petite lumière est tout le temps allumée, les faire réfléchir à l'usage des IAS, À propos d'un devoir, d'un rendu qui va les occuper et qui les occupe pendant longtemps, c'est aussi s'insérer dans leur jungle neuronal pendant une durée un petit peu plus longue. Et la troisième raison, c'est que je me suis rendue compte très vite, dès 2023 en fait, que les IAG étaient utilisés dans les mémoires, parce que l'exercice s'y prêtait bien, dans une certaine mesure évidemment. Bon finalement pas si bien, parce que ça se voyait beaucoup à cette époque-là, ça se voit peut-être moins aujourd'hui. Et que c'était peut-être par là qu'il fallait, non pas attaquer le problème, mais en tout cas s'emparer du sujet, parce que... Sinon, ça revenait vraiment à se poser la question du devenir du mémoire, qui est quand même un exercice qui vise à les acculturer à la démarche scientifique, donc qui est absolument fondamentale sur la façon dont on produit de la connaissance, le rapport à la vérité, etc. Donc l'atelier est organisé en trois étapes. Il y a une première partie qui est en fait un briefing. qui se composent d'une présentation des grands enjeux et qui permet aussi de faire un état des lieux de leur connaissance, non pas technique, mais on en est où sur les IAG, les outils. Est-ce qu'eux-mêmes, dans le cadre de leur activité professionnelle, soit des stages, soit dans le cadre des apprentissages, puisque les étudiants du master que je dirige sont des apprentis, ont été sensibilisés par leurs entreprises ? Ça aussi, c'est un point qui est assez intéressant, parce que parfois, ils sont... assez vigilants dans leur pratique et leur rapport aux IA génératifs dans le cadre d'activités professionnelles. Ils le sont beaucoup moins dans le cadre d'activités académiques parce qu'ils ont l'impression que l'enjeu est moins important. Donc ça, on peut aussi en discuter. Et puis, on partage, je dis on, puisqu'on a fait ça aussi avec l'équipe du CIP de PSL, on partage aussi l'envers du décor, de l'apprentissage, du machine learning. Ça veut dire quoi ? Reconnaître automatiquement, c'est-à-dire qu'il y a des humains qui se sont... En fait, par essais et erreurs qui ont contribué à cette reconnaissance d'images, etc. On lève le voile sur certaines choses qui leur semblent être automatiques. Et ils se rendent compte qu'en fait, rien ne l'est. Et que derrière tout ça, il y a une partie qui est très humaine finalement. Une fois qu'on a ouvert un peu les chakras sur le sujet, le deuxième temps est consacré en fait à une activité qui consiste à leur dire mais qu'est-ce que... vous faites de l'IA dans le cadre de votre mémoire, pourquoi vous l'utilisez, qu'est-ce que vous attendez des outils d'IAG, qu'est-ce qu'ils vous apportent et c'est quoi les limites ? Sur chaque partie du mémoire, donc sur la revue de littérature et le cadre théorique, sur la méthodologie et enfin sur les résultats et les contributions. Le fait que ça soit très concret et que ça s'applique sur chaque partie du mémoire, ça les fait vraiment réfléchir de manière très précise sur les endroits où ils leur... assemblées où il leur semble évident que les outils d'IAG peuvent leur faire gagner du temps, mais peut-être au détriment d'un certain qualité, d'ancrage de connaissances, etc. Et puis, ça leur montre aussi qu'il y a certaines utilisations auxquelles ils n'ont pas du tout pensé et qui, finalement, sont plus pertinentes que celles auxquelles ils avaient pensé, par exemple, du traitement des données dans la mesure où les données ne sont pas confidentielles et qu'ils peuvent, évidemment, les partager. Et la troisième partie, dernière partie, Elles consistent à débriefer et justement leur donner à voir un certain nombre de limites, leur rappeler aussi qu'il y a des réglementations sur l'utilisation des données, que ce soit lorsqu'elles sont analysées par d'autres types d'outils que des IA génératives, mais que se pose exactement la même question, de les faire réfléchir aussi sur les conséquences, sur le sens de leur travail, mais même pas plus potentiellement sur la façon dont ça doit rester à sa place, cette utilisation. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que je ne dis pas du tout qu'il passe d'un état de naïveté sur ses enjeux à un état où il serait complètement éclairé. Mais le fait d'avoir parlé de l'éléphant qui était dans la pièce ensemble, sur une durée ni trop longue ni trop courte, déjà ça les marque. Cet atelier, il est possible que dans un climat de confiance, parce qu'ils ont quand même bien conscience que leur usage peut être souvent dans une zone grise. Les éléments constitutifs du mémoire ont permis d'identifier des utilisations, mais aussi donner à voir des non-utilisations qui auraient été pertinentes. Donc par exemple, pour la revue de littérature, mieux définir des concepts clés, le champ théorique, identifier des auteurs importants, ne pas passer à côté d'un papier important. Ça peut être aussi utilisé pour créer un plan en fonction des auteurs, de la problématique, des concepts clés. Ils nous ont aussi fait remonter la possibilité de résumer des articles. Sur la partie méthodologie... Ils nous ont fait part du pouvoir de gestion de projet des IAG, notamment pour aider à l'organisation, gestion du temps, rétro-planning, organisation des entretiens, les données à collecter, etc. L'aide à la conception de la grille d'entretien, créer les questions, faire un entretien blanc avec une IAG en discutant avec elle, vérifier la cohérence entre la méthodologie et les autres parties du mémoire. Donner des idées de design de recherche, aussi pour sortir du entretien qualitatif, je ne vais pas dire basique, mais classique. Structurer les questions en grands axes, reformuler les questions prévues pour correspondre un peu mieux au contexte de la personne qui sera interrogée. Et puis, sur la partie résultats, discussions, organiser les réponses en thème pour structurer sa pensée, faire des liens entre les résultats et la revue littérature, analyser les données. Donner des idées pour l'ouverture, des perspectives, les limites, etc. Mettre au propre les sources selon la norme APA, très efficace. Et puis le débrief aussi, c'est-à-dire que même au niveau individuel plus collectif, on s'est quand même rendu compte qu'il y avait un certain nombre d'utilisations auxquelles ils n'avaient pas pensé, mais qui en fait marquaient leur non-maîtrise de l'exercice du mémoire. Et ça aussi, c'était assez intéressant, parce que plusieurs fois, je leur ai dit, « Pour le cas théorique, qu'est-ce que vous faites ? » Et en fait, c'était l'occasion de réexpliquer ce qu'est un cas de temps. théoriques, mobiliser un prisme de lecture, etc. De la même façon, pour l'analyse des données, les différents types d'analyse des données, c'était aussi un très bon prétexte pour rappeler des éléments qu'on aurait pu rappeler dans un cours de méthodologie de la recherche classique. Ça crée aussi Un sentiment de frustration et d'injustice pour certains étudiants qui voient dans les IAG le moyen, enfin dans leur utilisation des IAG, le moyen de niveler un peu, alors pas forcément par le bas, mais de moyenniser les livrables, puisque entre quelqu'un qui est très bon et quelqu'un qui n'est pas très bon, finalement il y aura toujours l'assistant qui va faire un truc moyen, potentiellement. Et donc ça crée de la frustration et un peu d'injustice, notamment par les étudiants qui se disent « moi je refuse de l'utiliser » . Parce que je sais que finalement, ça réduit ma capacité cognitive de réflexion ou d'apprentissage, etc. Et je vais peut-être produire des choses moins bonnes de temps en temps, moins abouties. Alors que ceux qui se seront donnés moins de mal à court terme vont être peut-être gagnants. Même si moi, je sais qu'à long terme, je le serai. J'ai envie de dire que c'est des questions qui se posent dans la vie aussi. Entre ceux qui sont bons sur la forme et le fond. Mais c'est intéressant, je trouve, qu'il exprime comme ça. Et que sans apporter à nouveau de réponses, on peut leur donner des éléments en rappelant ce qui est important pour eux, ce qui est aussi notre rôle, nous, en tant qu'évaluateurs et profs, c'est vraiment ce qui amène à changer notre rôle aussi, les accompagner dans cette transformation. Et puis, il y a aussi, je crois, un rôle institutionnel, un positionnement clair sur quel est le cadre. Quand les règles, il y a un certain nombre de règles, il y a aussi des zones grises. Et qu'est-ce qu'on fait dans ces zones grises avec le cadre ? Et ça, je crois aussi que c'est important pour eux, vraiment, c'est important. En ce moment, je me pose aussi la question de, au-delà du contrôle, est-ce que j'évalue le mémoire, production finale, et je me dis, bon, ben voilà, il est bon, il n'est pas bon, finalement, peu importe comment il a été fait, ou est-ce que j'évalue le processus ? Bon, j'ai envie de dire qu'un peu comme d'habitude, c'est une combinaison des deux, et là, typiquement, dans les mémoires que... que j'ai pu déjà évaluer cette année dans d'autres parcours, mais en ayant la même approche, le même rapport. Je pose sur la table le premier rendez-vous avec l'étudiant en disant « vous allez l'utiliser, moi aussi » . C'est effectivement une combinaison des deux. Et les meilleures mémoires, c'est quand même ceux où il y a eu un gros investissement intellectuel de l'étudiant, qui a lu des articles, qui s'est approprié la connaissance, qui, en fait, c'est simplement plus profond et aussi beaucoup plus original. Parce que c'est quand même relativement standardisé ce que peuvent apporter comme contribution, en tout cas comme idée, ces outils-là. C'est un travail collectif et dans lequel il est important qu'on soit aligné sur la façon d'appréhender le mémoire et j'ai envie même de dire l'ensemble des modalités d'évaluation des unités d'enseignement. On utilise les balises de Sherbrooke qui permettent de déterminer euh... en fonction de niveau de balise des utilisations acceptées et d'autres qui ne le sont pas. Ce n'est pas la panacée, dans la mesure où il est très difficile de vérifier des pratiques qui sont parfois abusives et du coup c'est simplement discrétionnaire. Néanmoins, ça leur demande aussi un effort de transparence. Dans le cadre de la réalisation du mémoire, c'est-à-dire que je leur demande qu'ils nous fassent part de la façon dont ils ont utilisé les IAG dans leur mémoire, lesquelles ils ont utilisées, pour faire quoi. On peut même aller demander jusqu'à leur prompte ou voir un peu comment ils ont interagi avec une ou plusieurs IAG. Voilà, après, je ne sais pas si c'est « suffisant » , je ne pense pas. Parce que se pose vraiment la question du contrôle. Donc, oui, ce n'est pas évident. Mais d'où l'importance aussi d'évaluer le processus. Ça, c'est sûr que ça nous oblige à être, nous, quand je dis nous, c'est du côté pédagogique, à être vigilants sur la façon dont l'étudiant est amené à réfléchir, s'est approprié les différentes parties, a compris l'exercice, à la fois dans une perspective générale. mais aussi dans le détail des étapes par lesquelles passer pour arriver à produire ce mémoire. Cet atelier, on l'a déposé sur Moodle, dans un espace dédié au partage des connaissances sous licence Creative Commons, pour l'ensemble des formateurs, professeurs, de conf, peu importe, de l'université PSL. Et l'idée, c'est non seulement que l'ensemble des enseignants se l'approprient, le transposent, l'améliorent, le modifient en fonction de leur discipline, parce qu'il y a effectivement, je pense, de grosses différences en termes d'attendus et de méthodes en fonction des disciplines. Mais oui, qu'ils se diffusent et qu'ils s'enrichissent de cette façon-là.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est la fin de cet épisode. Merci Anaïs pour ce partage d'expérience. Merci à tous de nous avoir écoutés. Vous trouverez en lien des ressources sur les pratiques pédagogiques que nous venons d'aborder. Merci à ISEO Furudoï pour la réalisation, le montage et le mixage. N'hésitez pas à partager ce podcast et si vous souhaitez faire évoluer votre cours, sachez que le Centre d'innovation pédagogique de PSL peut vous accompagner. A bientôt pour un prochain épisode.

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Description

3 ans après l’arrivée de ChatGPT, quels usages les étudiants font-ils des IAG (intelligences artificielles génératives) ? En particulier pour la rédaction de leur mémoire ? C’est la question que s’est posée notre invitée : Anaïs Boutru-Creveuil, enseignante à Paris Dauphine – PSL.

Dans cet épisode, nous revenons sur l’enjeu de la rédaction d’un mémoire de fin de cycle à l’ère des IAG. Comment évaluer un mémoire aujourd’hui ? Peut-on se contenter d’évaluer la production finale ou doit-on se pencher davantage sur le processus de rédaction ? Quelles limites éthiques poser avec les étudiants et comment aborder ce sujet avec eux ?


À travers un atelier, Anaïs et son équipe ont pu ouvrir le dialogue avec leurs étudiants. L’occasion de recueillir de nombreux usages : variés, parfois insoupçonnés, mais aussi non pensés.


Transcription de l'épisode ici.  


Voici des ressources complémentaires ou évoquées dans l’épisode :  


Cet épisode vous a plu 👍 ? N’hésitez pas à vous abonner et à partager ce podcast autour de vous !     


 

Production : Centre d’innovation pédagogique - PSL     

Réalisation et écriture : Estelle GOUZE 

Réalisation sonore et montage : Iséo FURUDOÏ   

Illustration : Antoine BOURDON


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode du podcast Dans mon cours. Je suis Estelle Gouze et je travaille au Centre d'innovation pédagogique de PSL. L'idée de ce podcast est simple, c'est de partir à la rencontre des enseignantes et enseignants afin qu'ils nous partagent les pratiques pédagogiques qu'ils ont mis en place dans leurs cours. Et alors aujourd'hui, pour cet épisode, on va parler d'enseignement à l'ère des intelligences artificielles génératives. C'était il y a trois ans, et oui déjà, que nous entendions pour la première fois le terme chat-jibiti. Comme certains d'entre vous, j'ai d'abord fait l'autruche. La première fois que j'en ai entendu parler, c'était lors d'une discussion entre collègues. C'est sûrement là que j'ai posé la fameuse question « Mais c'est quoi ChatGPT ? » . Et là, j'ai repensé à mes parents qui, dans les années 90, étaient venus me chercher à l'école après un atelier informatique et avaient demandé à la maîtresse « Mais c'est quoi Internet ? » . Eh bien, c'est un peu pareil. On ne savait pas encore très bien ce que c'était, cette IA. Mais on sentait que c'était là et que ce n'était que le début. Alors nous y voilà, Chajipiti, Gemini, Mistral. Les usages sont variés, aident à la rédaction de mails, correcteurs orthographiques, générateurs d'idées. Et les enseignants qui m'entourent sont unanimes, ça nous fait gagner du temps. En parallèle de cette appropriation, où on teste l'outil, où on essaye de se faire un avis, vient les questionnements sur les usages des autres et en l'occurrence, mais qu'est-ce que les étudiants font avec Chadi Pitti ? C'est le début de quelques sueurs froides et des remises en question, en particulier sur les évaluations. Est-ce qu'ils utilisent Chadi Pitti pour céder ? Ou bien pour qu'ils fassent le devoir à leur place ? Comment aborder ce sujet avec eux ? Des questions parmi tant d'autres que des milliers d'enseignants se sont posées et parmi eux, notre invité Anaïs Boutru, on écoute son récit.

  • Speaker #1

    Je suis Anaïs Boutru, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine PSL, et je suis aussi responsable d'un master, le master Business Transformation, qui est un master 2 à l'Université Paris-Dauphine. Alors, à titre personnel, je me rappelle de la déferlante, peut-être décembre 2022, lors de l'arrivée de ChatGPT en France. En fait, une nouvelle version de ChatGPT, mais beaucoup plus puissante. que j'ai regardé comme un nouvel outil ultra puissant et sans forcément avoir conscience de tout ce que ça induisait en termes de transformation, de rapport à l'écriture, de rapport à la connaissance, etc. Je dirais que j'étais un peu partagée entre méfiance et admiration. Admiration parce que tout ce qui se cache derrière, je ne le maîtrisais absolument pas. J'imagine le niveau de technicité, de connaissance dans des disciplines qui sont assez éloignées des miennes. Et en même temps, une certaine méfiance parce qu'au-delà de ce qu'on pouvait en dire, j'étais plutôt curieuse et je me suis rendue compte de cette puissance un peu sans limite. D'autant plus que je comprenais bien qu'en alimentant ChatGPT ou d'autres IA, finalement, on contribuait soi-même à potentiellement se faire dépasser par la machine. Donc ça, c'était au niveau personnel. Et ça s'est instancié dans des pratiques plus professionnelles, toujours avec cette oscillation entre curiosité et méfiance. Et puis, dans les premiers usages, une assez grande déception, puisque je me suis finalement dit, bon, OK, c'est comme un moteur de recherche un peu plus élaboré que Google. Et finalement, bon, je n'étais pas dans une forme d'appropriation de l'outil comme je pouvais utiliser Google sans même réfléchir. Mais ça, ça a un peu évolué. Aujourd'hui, j'utilise plusieurs types d'IAG, que ce soit des IAG de contenu textuel, beaucoup moins d'images, mais aussi des IAG, alors je ne sais pas d'ailleurs dans quelle mesure c'est vraiment génératif de traduction, alors peut-être pour celles qui sont vraiment force de proposition. Et je l'utilise, je crois, aujourd'hui comme des assistants, c'est-à-dire que sur certaines tâches, j'attends quelque chose de bien précis, je travaille mes promptes et aussi, avant ça, je me demande toujours... Est-ce que ça serait mieux et plus rapide de me faire aider d'une IAG ? Ou est-ce que je serais aussi efficace et aussi beaucoup plus satisfaite de l'avoir fait par moi-même ? Et en tout cas, je me pose ces questions à chaque fois. Mais parfois, il est vrai que certains de nos outils ont de très bonnes idées. En fait, on n'y aurait pas pensé parce qu'on a plein de choses dans la tête et qu'à un moment, il aurait fallu juste une toute petite aide pour ouvrir le tiroir dans lequel on sait que ça pourrait marcher, mais on a juste oublié qu'on savait que... on pouvait le mobiliser.

  • Speaker #0

    Dans ta pratique enseignante, comment ça se traduit ?

  • Speaker #1

    Ça dépend un peu de quel type de cours je prépare, quel type d'animation pédagogique je veux préparer, quelle connaissance j'ai sur le sujet. Et en fonction de ça, je ne vais pas du tout les mobiliser à potentiellement beaucoup les utiliser, notamment sur tout ce qui est animation pédagogique où je vais aller chercher des idées de structuration, de scénario pédagogique pour animer mon cours. mais que je vais toujours confronter aussi à mon expérience en tant que pédagogue, à me dire ok, ce qu'il propose là en fait c'est très théorique, mais dans la pratique je sais que ça ne marche pas, ou que ce n'est pas pertinent pour le type de connaissances que je veux transmettre, ou les compétences qui sont visées par l'unité d'enseignement. Ça c'est vraiment plutôt sur la forme. Sur le fond, donc sur ce qui est connaissances, en fait je fonctionne beaucoup en base de connaissances. C'est-à-dire que je vais créer ma bibliothèque d'articles, de revues, de livres, d'ouvrages, enfin tout un tas de connaissances. et qui sont passées par des peer reviews et qui sont de la connaissance scientifique et récente, enfin plus ou moins récente d'ailleurs, en fonction des besoins de l'unité d'enseignement. Et je crée cette Basca. Et c'est à partir de cette Basca que je vais m'aider des outils d'IAG pour aller chercher les infos, pour les faire toujours par des promptes que j'adapte en fonction de ce dont j'ai besoin, pour les faire dialoguer, peut-être faire émarcher certaines idées, etc. Mais en tout cas, à la base, c'est moi qui ai choisi les articles. et En l'occurrence, c'est des articles que je n'ai pas forcément lus dans son entièreté, mais je crois que ça, c'est un peu le cas de tout le monde. Pour certains, je les ai lus dix fois et je les connais très bien. Et en fait, c'est ce mélange-là et sur cette base-là que je vais l'utiliser comme un assistant. Il y avait une étude de la FNEJ qui donnait des chiffres. très précis sur l'utilisation des IAG par les étudiants et par le corps enseignant. Et cette étude, je trouvais, était assez révélatrice d'une forme de naïveté des profs dont je faisais partie. C'est-à-dire que je pensais vraiment qu'ils n'en étaient pas à ce niveau-là de l'utilisation. Mais quand on regardait les statistiques, en fait, 80% des étudiants en 2023 avaient déjà utilisé une IAG pour réaliser un devoir, ou dans le cadre de leurs études plus généralement, ils veulent bien dire, c'est déclaratif, donc on dit évidemment ce qu'on veut. mais ou pour se faire réviser, pour créer des QCM et aussi tout un tas d'autres activités très créatives qui étaient un moyen peut-être de s'auto-tester, de renforcer ses connaissances sur certains sujets, etc. J'ai trouvé qu'elle était très utile et donc je me suis dit je vais la montrer à mes étudiants lors de la rentrée du master. Pour leur dire ne soyez pas dupes, nous savons que vous les utilisez, sachez que nous aussi nous les utilisons et que plutôt que de se regarder comme un... de travers ou en se suspectant les uns des autres de les utiliser, on met le problème sur la table. Le problème est une partie des solutions potentiellement. Et on essaye de tirer les fils de ce que ça veut dire que de les utiliser dans un cadre académique de façon la plus éthique, responsable, avec nos niveaux de connaissances. C'est-à-dire sans être informaticien, sans forcément comprendre les coulisses de la façon dont c'est alimenté, etc. Alors peut-être certains diront avec une certaine forme de naïveté et peut-être pas assez de résistance. et ça... Peut-être. Et voilà, je trouve que c'est intéressant aussi de douter avec ce retour-là, de cette vision-là. On a un problème en commun, définissons-le en commun. Et comment on fait pour qu'on ait une solution qui soit la plus créatrice, de valeur au sens de connaissances pour vous, pour nous, que ça renforce notre pédagogie, que ça renforce votre montée en compétence. Alors cet atelier pour trois raisons. La première raison, c'est qu'au-delà de cette... présentation de rentrée auprès des masters Business Transformation et de l'équipe pédagogique sur On en est où de l'IA, il manquait une mise en pratique commune de la façon dont c'est utilisé. Ça, c'est la première raison. En gros, le discours était assez théorique. Alors, je leur montrais quelques biais d'hallucination, mais c'était très théorique et finalement, ça ne donnait pas à voir la façon dont c'était mobilisé, concrètement. Deuxième raison, c'est que le mémoire, c'est quelque chose qui occupe les étudiants de septembre à août de l'année suivante, qui prend beaucoup de place dans leur planning, qui leur prend du temps, mais qui leur prend aussi beaucoup d'espace mental. Donc en fait, c'est un fil rouge qu'ils ont tout au long de l'année, alors peut-être un petit peu moins au début de l'année, où ils se disent, on a le temps, on a le temps, mais en fait, à partir de janvier, ils se disent bien qu'il n'y a plus tellement de temps et que finalement, ils ont cette espèce de petite lumière qui est tout le temps allumée, et que comme cette petite lumière est tout le temps allumée, les faire réfléchir à l'usage des IAS, À propos d'un devoir, d'un rendu qui va les occuper et qui les occupe pendant longtemps, c'est aussi s'insérer dans leur jungle neuronal pendant une durée un petit peu plus longue. Et la troisième raison, c'est que je me suis rendue compte très vite, dès 2023 en fait, que les IAG étaient utilisés dans les mémoires, parce que l'exercice s'y prêtait bien, dans une certaine mesure évidemment. Bon finalement pas si bien, parce que ça se voyait beaucoup à cette époque-là, ça se voit peut-être moins aujourd'hui. Et que c'était peut-être par là qu'il fallait, non pas attaquer le problème, mais en tout cas s'emparer du sujet, parce que... Sinon, ça revenait vraiment à se poser la question du devenir du mémoire, qui est quand même un exercice qui vise à les acculturer à la démarche scientifique, donc qui est absolument fondamentale sur la façon dont on produit de la connaissance, le rapport à la vérité, etc. Donc l'atelier est organisé en trois étapes. Il y a une première partie qui est en fait un briefing. qui se composent d'une présentation des grands enjeux et qui permet aussi de faire un état des lieux de leur connaissance, non pas technique, mais on en est où sur les IAG, les outils. Est-ce qu'eux-mêmes, dans le cadre de leur activité professionnelle, soit des stages, soit dans le cadre des apprentissages, puisque les étudiants du master que je dirige sont des apprentis, ont été sensibilisés par leurs entreprises ? Ça aussi, c'est un point qui est assez intéressant, parce que parfois, ils sont... assez vigilants dans leur pratique et leur rapport aux IA génératifs dans le cadre d'activités professionnelles. Ils le sont beaucoup moins dans le cadre d'activités académiques parce qu'ils ont l'impression que l'enjeu est moins important. Donc ça, on peut aussi en discuter. Et puis, on partage, je dis on, puisqu'on a fait ça aussi avec l'équipe du CIP de PSL, on partage aussi l'envers du décor, de l'apprentissage, du machine learning. Ça veut dire quoi ? Reconnaître automatiquement, c'est-à-dire qu'il y a des humains qui se sont... En fait, par essais et erreurs qui ont contribué à cette reconnaissance d'images, etc. On lève le voile sur certaines choses qui leur semblent être automatiques. Et ils se rendent compte qu'en fait, rien ne l'est. Et que derrière tout ça, il y a une partie qui est très humaine finalement. Une fois qu'on a ouvert un peu les chakras sur le sujet, le deuxième temps est consacré en fait à une activité qui consiste à leur dire mais qu'est-ce que... vous faites de l'IA dans le cadre de votre mémoire, pourquoi vous l'utilisez, qu'est-ce que vous attendez des outils d'IAG, qu'est-ce qu'ils vous apportent et c'est quoi les limites ? Sur chaque partie du mémoire, donc sur la revue de littérature et le cadre théorique, sur la méthodologie et enfin sur les résultats et les contributions. Le fait que ça soit très concret et que ça s'applique sur chaque partie du mémoire, ça les fait vraiment réfléchir de manière très précise sur les endroits où ils leur... assemblées où il leur semble évident que les outils d'IAG peuvent leur faire gagner du temps, mais peut-être au détriment d'un certain qualité, d'ancrage de connaissances, etc. Et puis, ça leur montre aussi qu'il y a certaines utilisations auxquelles ils n'ont pas du tout pensé et qui, finalement, sont plus pertinentes que celles auxquelles ils avaient pensé, par exemple, du traitement des données dans la mesure où les données ne sont pas confidentielles et qu'ils peuvent, évidemment, les partager. Et la troisième partie, dernière partie, Elles consistent à débriefer et justement leur donner à voir un certain nombre de limites, leur rappeler aussi qu'il y a des réglementations sur l'utilisation des données, que ce soit lorsqu'elles sont analysées par d'autres types d'outils que des IA génératives, mais que se pose exactement la même question, de les faire réfléchir aussi sur les conséquences, sur le sens de leur travail, mais même pas plus potentiellement sur la façon dont ça doit rester à sa place, cette utilisation. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que je ne dis pas du tout qu'il passe d'un état de naïveté sur ses enjeux à un état où il serait complètement éclairé. Mais le fait d'avoir parlé de l'éléphant qui était dans la pièce ensemble, sur une durée ni trop longue ni trop courte, déjà ça les marque. Cet atelier, il est possible que dans un climat de confiance, parce qu'ils ont quand même bien conscience que leur usage peut être souvent dans une zone grise. Les éléments constitutifs du mémoire ont permis d'identifier des utilisations, mais aussi donner à voir des non-utilisations qui auraient été pertinentes. Donc par exemple, pour la revue de littérature, mieux définir des concepts clés, le champ théorique, identifier des auteurs importants, ne pas passer à côté d'un papier important. Ça peut être aussi utilisé pour créer un plan en fonction des auteurs, de la problématique, des concepts clés. Ils nous ont aussi fait remonter la possibilité de résumer des articles. Sur la partie méthodologie... Ils nous ont fait part du pouvoir de gestion de projet des IAG, notamment pour aider à l'organisation, gestion du temps, rétro-planning, organisation des entretiens, les données à collecter, etc. L'aide à la conception de la grille d'entretien, créer les questions, faire un entretien blanc avec une IAG en discutant avec elle, vérifier la cohérence entre la méthodologie et les autres parties du mémoire. Donner des idées de design de recherche, aussi pour sortir du entretien qualitatif, je ne vais pas dire basique, mais classique. Structurer les questions en grands axes, reformuler les questions prévues pour correspondre un peu mieux au contexte de la personne qui sera interrogée. Et puis, sur la partie résultats, discussions, organiser les réponses en thème pour structurer sa pensée, faire des liens entre les résultats et la revue littérature, analyser les données. Donner des idées pour l'ouverture, des perspectives, les limites, etc. Mettre au propre les sources selon la norme APA, très efficace. Et puis le débrief aussi, c'est-à-dire que même au niveau individuel plus collectif, on s'est quand même rendu compte qu'il y avait un certain nombre d'utilisations auxquelles ils n'avaient pas pensé, mais qui en fait marquaient leur non-maîtrise de l'exercice du mémoire. Et ça aussi, c'était assez intéressant, parce que plusieurs fois, je leur ai dit, « Pour le cas théorique, qu'est-ce que vous faites ? » Et en fait, c'était l'occasion de réexpliquer ce qu'est un cas de temps. théoriques, mobiliser un prisme de lecture, etc. De la même façon, pour l'analyse des données, les différents types d'analyse des données, c'était aussi un très bon prétexte pour rappeler des éléments qu'on aurait pu rappeler dans un cours de méthodologie de la recherche classique. Ça crée aussi Un sentiment de frustration et d'injustice pour certains étudiants qui voient dans les IAG le moyen, enfin dans leur utilisation des IAG, le moyen de niveler un peu, alors pas forcément par le bas, mais de moyenniser les livrables, puisque entre quelqu'un qui est très bon et quelqu'un qui n'est pas très bon, finalement il y aura toujours l'assistant qui va faire un truc moyen, potentiellement. Et donc ça crée de la frustration et un peu d'injustice, notamment par les étudiants qui se disent « moi je refuse de l'utiliser » . Parce que je sais que finalement, ça réduit ma capacité cognitive de réflexion ou d'apprentissage, etc. Et je vais peut-être produire des choses moins bonnes de temps en temps, moins abouties. Alors que ceux qui se seront donnés moins de mal à court terme vont être peut-être gagnants. Même si moi, je sais qu'à long terme, je le serai. J'ai envie de dire que c'est des questions qui se posent dans la vie aussi. Entre ceux qui sont bons sur la forme et le fond. Mais c'est intéressant, je trouve, qu'il exprime comme ça. Et que sans apporter à nouveau de réponses, on peut leur donner des éléments en rappelant ce qui est important pour eux, ce qui est aussi notre rôle, nous, en tant qu'évaluateurs et profs, c'est vraiment ce qui amène à changer notre rôle aussi, les accompagner dans cette transformation. Et puis, il y a aussi, je crois, un rôle institutionnel, un positionnement clair sur quel est le cadre. Quand les règles, il y a un certain nombre de règles, il y a aussi des zones grises. Et qu'est-ce qu'on fait dans ces zones grises avec le cadre ? Et ça, je crois aussi que c'est important pour eux, vraiment, c'est important. En ce moment, je me pose aussi la question de, au-delà du contrôle, est-ce que j'évalue le mémoire, production finale, et je me dis, bon, ben voilà, il est bon, il n'est pas bon, finalement, peu importe comment il a été fait, ou est-ce que j'évalue le processus ? Bon, j'ai envie de dire qu'un peu comme d'habitude, c'est une combinaison des deux, et là, typiquement, dans les mémoires que... que j'ai pu déjà évaluer cette année dans d'autres parcours, mais en ayant la même approche, le même rapport. Je pose sur la table le premier rendez-vous avec l'étudiant en disant « vous allez l'utiliser, moi aussi » . C'est effectivement une combinaison des deux. Et les meilleures mémoires, c'est quand même ceux où il y a eu un gros investissement intellectuel de l'étudiant, qui a lu des articles, qui s'est approprié la connaissance, qui, en fait, c'est simplement plus profond et aussi beaucoup plus original. Parce que c'est quand même relativement standardisé ce que peuvent apporter comme contribution, en tout cas comme idée, ces outils-là. C'est un travail collectif et dans lequel il est important qu'on soit aligné sur la façon d'appréhender le mémoire et j'ai envie même de dire l'ensemble des modalités d'évaluation des unités d'enseignement. On utilise les balises de Sherbrooke qui permettent de déterminer euh... en fonction de niveau de balise des utilisations acceptées et d'autres qui ne le sont pas. Ce n'est pas la panacée, dans la mesure où il est très difficile de vérifier des pratiques qui sont parfois abusives et du coup c'est simplement discrétionnaire. Néanmoins, ça leur demande aussi un effort de transparence. Dans le cadre de la réalisation du mémoire, c'est-à-dire que je leur demande qu'ils nous fassent part de la façon dont ils ont utilisé les IAG dans leur mémoire, lesquelles ils ont utilisées, pour faire quoi. On peut même aller demander jusqu'à leur prompte ou voir un peu comment ils ont interagi avec une ou plusieurs IAG. Voilà, après, je ne sais pas si c'est « suffisant » , je ne pense pas. Parce que se pose vraiment la question du contrôle. Donc, oui, ce n'est pas évident. Mais d'où l'importance aussi d'évaluer le processus. Ça, c'est sûr que ça nous oblige à être, nous, quand je dis nous, c'est du côté pédagogique, à être vigilants sur la façon dont l'étudiant est amené à réfléchir, s'est approprié les différentes parties, a compris l'exercice, à la fois dans une perspective générale. mais aussi dans le détail des étapes par lesquelles passer pour arriver à produire ce mémoire. Cet atelier, on l'a déposé sur Moodle, dans un espace dédié au partage des connaissances sous licence Creative Commons, pour l'ensemble des formateurs, professeurs, de conf, peu importe, de l'université PSL. Et l'idée, c'est non seulement que l'ensemble des enseignants se l'approprient, le transposent, l'améliorent, le modifient en fonction de leur discipline, parce qu'il y a effectivement, je pense, de grosses différences en termes d'attendus et de méthodes en fonction des disciplines. Mais oui, qu'ils se diffusent et qu'ils s'enrichissent de cette façon-là.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est la fin de cet épisode. Merci Anaïs pour ce partage d'expérience. Merci à tous de nous avoir écoutés. Vous trouverez en lien des ressources sur les pratiques pédagogiques que nous venons d'aborder. Merci à ISEO Furudoï pour la réalisation, le montage et le mixage. N'hésitez pas à partager ce podcast et si vous souhaitez faire évoluer votre cours, sachez que le Centre d'innovation pédagogique de PSL peut vous accompagner. A bientôt pour un prochain épisode.

Description

3 ans après l’arrivée de ChatGPT, quels usages les étudiants font-ils des IAG (intelligences artificielles génératives) ? En particulier pour la rédaction de leur mémoire ? C’est la question que s’est posée notre invitée : Anaïs Boutru-Creveuil, enseignante à Paris Dauphine – PSL.

Dans cet épisode, nous revenons sur l’enjeu de la rédaction d’un mémoire de fin de cycle à l’ère des IAG. Comment évaluer un mémoire aujourd’hui ? Peut-on se contenter d’évaluer la production finale ou doit-on se pencher davantage sur le processus de rédaction ? Quelles limites éthiques poser avec les étudiants et comment aborder ce sujet avec eux ?


À travers un atelier, Anaïs et son équipe ont pu ouvrir le dialogue avec leurs étudiants. L’occasion de recueillir de nombreux usages : variés, parfois insoupçonnés, mais aussi non pensés.


Transcription de l'épisode ici.  


Voici des ressources complémentaires ou évoquées dans l’épisode :  


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Production : Centre d’innovation pédagogique - PSL     

Réalisation et écriture : Estelle GOUZE 

Réalisation sonore et montage : Iséo FURUDOÏ   

Illustration : Antoine BOURDON


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode du podcast Dans mon cours. Je suis Estelle Gouze et je travaille au Centre d'innovation pédagogique de PSL. L'idée de ce podcast est simple, c'est de partir à la rencontre des enseignantes et enseignants afin qu'ils nous partagent les pratiques pédagogiques qu'ils ont mis en place dans leurs cours. Et alors aujourd'hui, pour cet épisode, on va parler d'enseignement à l'ère des intelligences artificielles génératives. C'était il y a trois ans, et oui déjà, que nous entendions pour la première fois le terme chat-jibiti. Comme certains d'entre vous, j'ai d'abord fait l'autruche. La première fois que j'en ai entendu parler, c'était lors d'une discussion entre collègues. C'est sûrement là que j'ai posé la fameuse question « Mais c'est quoi ChatGPT ? » . Et là, j'ai repensé à mes parents qui, dans les années 90, étaient venus me chercher à l'école après un atelier informatique et avaient demandé à la maîtresse « Mais c'est quoi Internet ? » . Eh bien, c'est un peu pareil. On ne savait pas encore très bien ce que c'était, cette IA. Mais on sentait que c'était là et que ce n'était que le début. Alors nous y voilà, Chajipiti, Gemini, Mistral. Les usages sont variés, aident à la rédaction de mails, correcteurs orthographiques, générateurs d'idées. Et les enseignants qui m'entourent sont unanimes, ça nous fait gagner du temps. En parallèle de cette appropriation, où on teste l'outil, où on essaye de se faire un avis, vient les questionnements sur les usages des autres et en l'occurrence, mais qu'est-ce que les étudiants font avec Chadi Pitti ? C'est le début de quelques sueurs froides et des remises en question, en particulier sur les évaluations. Est-ce qu'ils utilisent Chadi Pitti pour céder ? Ou bien pour qu'ils fassent le devoir à leur place ? Comment aborder ce sujet avec eux ? Des questions parmi tant d'autres que des milliers d'enseignants se sont posées et parmi eux, notre invité Anaïs Boutru, on écoute son récit.

  • Speaker #1

    Je suis Anaïs Boutru, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine PSL, et je suis aussi responsable d'un master, le master Business Transformation, qui est un master 2 à l'Université Paris-Dauphine. Alors, à titre personnel, je me rappelle de la déferlante, peut-être décembre 2022, lors de l'arrivée de ChatGPT en France. En fait, une nouvelle version de ChatGPT, mais beaucoup plus puissante. que j'ai regardé comme un nouvel outil ultra puissant et sans forcément avoir conscience de tout ce que ça induisait en termes de transformation, de rapport à l'écriture, de rapport à la connaissance, etc. Je dirais que j'étais un peu partagée entre méfiance et admiration. Admiration parce que tout ce qui se cache derrière, je ne le maîtrisais absolument pas. J'imagine le niveau de technicité, de connaissance dans des disciplines qui sont assez éloignées des miennes. Et en même temps, une certaine méfiance parce qu'au-delà de ce qu'on pouvait en dire, j'étais plutôt curieuse et je me suis rendue compte de cette puissance un peu sans limite. D'autant plus que je comprenais bien qu'en alimentant ChatGPT ou d'autres IA, finalement, on contribuait soi-même à potentiellement se faire dépasser par la machine. Donc ça, c'était au niveau personnel. Et ça s'est instancié dans des pratiques plus professionnelles, toujours avec cette oscillation entre curiosité et méfiance. Et puis, dans les premiers usages, une assez grande déception, puisque je me suis finalement dit, bon, OK, c'est comme un moteur de recherche un peu plus élaboré que Google. Et finalement, bon, je n'étais pas dans une forme d'appropriation de l'outil comme je pouvais utiliser Google sans même réfléchir. Mais ça, ça a un peu évolué. Aujourd'hui, j'utilise plusieurs types d'IAG, que ce soit des IAG de contenu textuel, beaucoup moins d'images, mais aussi des IAG, alors je ne sais pas d'ailleurs dans quelle mesure c'est vraiment génératif de traduction, alors peut-être pour celles qui sont vraiment force de proposition. Et je l'utilise, je crois, aujourd'hui comme des assistants, c'est-à-dire que sur certaines tâches, j'attends quelque chose de bien précis, je travaille mes promptes et aussi, avant ça, je me demande toujours... Est-ce que ça serait mieux et plus rapide de me faire aider d'une IAG ? Ou est-ce que je serais aussi efficace et aussi beaucoup plus satisfaite de l'avoir fait par moi-même ? Et en tout cas, je me pose ces questions à chaque fois. Mais parfois, il est vrai que certains de nos outils ont de très bonnes idées. En fait, on n'y aurait pas pensé parce qu'on a plein de choses dans la tête et qu'à un moment, il aurait fallu juste une toute petite aide pour ouvrir le tiroir dans lequel on sait que ça pourrait marcher, mais on a juste oublié qu'on savait que... on pouvait le mobiliser.

  • Speaker #0

    Dans ta pratique enseignante, comment ça se traduit ?

  • Speaker #1

    Ça dépend un peu de quel type de cours je prépare, quel type d'animation pédagogique je veux préparer, quelle connaissance j'ai sur le sujet. Et en fonction de ça, je ne vais pas du tout les mobiliser à potentiellement beaucoup les utiliser, notamment sur tout ce qui est animation pédagogique où je vais aller chercher des idées de structuration, de scénario pédagogique pour animer mon cours. mais que je vais toujours confronter aussi à mon expérience en tant que pédagogue, à me dire ok, ce qu'il propose là en fait c'est très théorique, mais dans la pratique je sais que ça ne marche pas, ou que ce n'est pas pertinent pour le type de connaissances que je veux transmettre, ou les compétences qui sont visées par l'unité d'enseignement. Ça c'est vraiment plutôt sur la forme. Sur le fond, donc sur ce qui est connaissances, en fait je fonctionne beaucoup en base de connaissances. C'est-à-dire que je vais créer ma bibliothèque d'articles, de revues, de livres, d'ouvrages, enfin tout un tas de connaissances. et qui sont passées par des peer reviews et qui sont de la connaissance scientifique et récente, enfin plus ou moins récente d'ailleurs, en fonction des besoins de l'unité d'enseignement. Et je crée cette Basca. Et c'est à partir de cette Basca que je vais m'aider des outils d'IAG pour aller chercher les infos, pour les faire toujours par des promptes que j'adapte en fonction de ce dont j'ai besoin, pour les faire dialoguer, peut-être faire émarcher certaines idées, etc. Mais en tout cas, à la base, c'est moi qui ai choisi les articles. et En l'occurrence, c'est des articles que je n'ai pas forcément lus dans son entièreté, mais je crois que ça, c'est un peu le cas de tout le monde. Pour certains, je les ai lus dix fois et je les connais très bien. Et en fait, c'est ce mélange-là et sur cette base-là que je vais l'utiliser comme un assistant. Il y avait une étude de la FNEJ qui donnait des chiffres. très précis sur l'utilisation des IAG par les étudiants et par le corps enseignant. Et cette étude, je trouvais, était assez révélatrice d'une forme de naïveté des profs dont je faisais partie. C'est-à-dire que je pensais vraiment qu'ils n'en étaient pas à ce niveau-là de l'utilisation. Mais quand on regardait les statistiques, en fait, 80% des étudiants en 2023 avaient déjà utilisé une IAG pour réaliser un devoir, ou dans le cadre de leurs études plus généralement, ils veulent bien dire, c'est déclaratif, donc on dit évidemment ce qu'on veut. mais ou pour se faire réviser, pour créer des QCM et aussi tout un tas d'autres activités très créatives qui étaient un moyen peut-être de s'auto-tester, de renforcer ses connaissances sur certains sujets, etc. J'ai trouvé qu'elle était très utile et donc je me suis dit je vais la montrer à mes étudiants lors de la rentrée du master. Pour leur dire ne soyez pas dupes, nous savons que vous les utilisez, sachez que nous aussi nous les utilisons et que plutôt que de se regarder comme un... de travers ou en se suspectant les uns des autres de les utiliser, on met le problème sur la table. Le problème est une partie des solutions potentiellement. Et on essaye de tirer les fils de ce que ça veut dire que de les utiliser dans un cadre académique de façon la plus éthique, responsable, avec nos niveaux de connaissances. C'est-à-dire sans être informaticien, sans forcément comprendre les coulisses de la façon dont c'est alimenté, etc. Alors peut-être certains diront avec une certaine forme de naïveté et peut-être pas assez de résistance. et ça... Peut-être. Et voilà, je trouve que c'est intéressant aussi de douter avec ce retour-là, de cette vision-là. On a un problème en commun, définissons-le en commun. Et comment on fait pour qu'on ait une solution qui soit la plus créatrice, de valeur au sens de connaissances pour vous, pour nous, que ça renforce notre pédagogie, que ça renforce votre montée en compétence. Alors cet atelier pour trois raisons. La première raison, c'est qu'au-delà de cette... présentation de rentrée auprès des masters Business Transformation et de l'équipe pédagogique sur On en est où de l'IA, il manquait une mise en pratique commune de la façon dont c'est utilisé. Ça, c'est la première raison. En gros, le discours était assez théorique. Alors, je leur montrais quelques biais d'hallucination, mais c'était très théorique et finalement, ça ne donnait pas à voir la façon dont c'était mobilisé, concrètement. Deuxième raison, c'est que le mémoire, c'est quelque chose qui occupe les étudiants de septembre à août de l'année suivante, qui prend beaucoup de place dans leur planning, qui leur prend du temps, mais qui leur prend aussi beaucoup d'espace mental. Donc en fait, c'est un fil rouge qu'ils ont tout au long de l'année, alors peut-être un petit peu moins au début de l'année, où ils se disent, on a le temps, on a le temps, mais en fait, à partir de janvier, ils se disent bien qu'il n'y a plus tellement de temps et que finalement, ils ont cette espèce de petite lumière qui est tout le temps allumée, et que comme cette petite lumière est tout le temps allumée, les faire réfléchir à l'usage des IAS, À propos d'un devoir, d'un rendu qui va les occuper et qui les occupe pendant longtemps, c'est aussi s'insérer dans leur jungle neuronal pendant une durée un petit peu plus longue. Et la troisième raison, c'est que je me suis rendue compte très vite, dès 2023 en fait, que les IAG étaient utilisés dans les mémoires, parce que l'exercice s'y prêtait bien, dans une certaine mesure évidemment. Bon finalement pas si bien, parce que ça se voyait beaucoup à cette époque-là, ça se voit peut-être moins aujourd'hui. Et que c'était peut-être par là qu'il fallait, non pas attaquer le problème, mais en tout cas s'emparer du sujet, parce que... Sinon, ça revenait vraiment à se poser la question du devenir du mémoire, qui est quand même un exercice qui vise à les acculturer à la démarche scientifique, donc qui est absolument fondamentale sur la façon dont on produit de la connaissance, le rapport à la vérité, etc. Donc l'atelier est organisé en trois étapes. Il y a une première partie qui est en fait un briefing. qui se composent d'une présentation des grands enjeux et qui permet aussi de faire un état des lieux de leur connaissance, non pas technique, mais on en est où sur les IAG, les outils. Est-ce qu'eux-mêmes, dans le cadre de leur activité professionnelle, soit des stages, soit dans le cadre des apprentissages, puisque les étudiants du master que je dirige sont des apprentis, ont été sensibilisés par leurs entreprises ? Ça aussi, c'est un point qui est assez intéressant, parce que parfois, ils sont... assez vigilants dans leur pratique et leur rapport aux IA génératifs dans le cadre d'activités professionnelles. Ils le sont beaucoup moins dans le cadre d'activités académiques parce qu'ils ont l'impression que l'enjeu est moins important. Donc ça, on peut aussi en discuter. Et puis, on partage, je dis on, puisqu'on a fait ça aussi avec l'équipe du CIP de PSL, on partage aussi l'envers du décor, de l'apprentissage, du machine learning. Ça veut dire quoi ? Reconnaître automatiquement, c'est-à-dire qu'il y a des humains qui se sont... En fait, par essais et erreurs qui ont contribué à cette reconnaissance d'images, etc. On lève le voile sur certaines choses qui leur semblent être automatiques. Et ils se rendent compte qu'en fait, rien ne l'est. Et que derrière tout ça, il y a une partie qui est très humaine finalement. Une fois qu'on a ouvert un peu les chakras sur le sujet, le deuxième temps est consacré en fait à une activité qui consiste à leur dire mais qu'est-ce que... vous faites de l'IA dans le cadre de votre mémoire, pourquoi vous l'utilisez, qu'est-ce que vous attendez des outils d'IAG, qu'est-ce qu'ils vous apportent et c'est quoi les limites ? Sur chaque partie du mémoire, donc sur la revue de littérature et le cadre théorique, sur la méthodologie et enfin sur les résultats et les contributions. Le fait que ça soit très concret et que ça s'applique sur chaque partie du mémoire, ça les fait vraiment réfléchir de manière très précise sur les endroits où ils leur... assemblées où il leur semble évident que les outils d'IAG peuvent leur faire gagner du temps, mais peut-être au détriment d'un certain qualité, d'ancrage de connaissances, etc. Et puis, ça leur montre aussi qu'il y a certaines utilisations auxquelles ils n'ont pas du tout pensé et qui, finalement, sont plus pertinentes que celles auxquelles ils avaient pensé, par exemple, du traitement des données dans la mesure où les données ne sont pas confidentielles et qu'ils peuvent, évidemment, les partager. Et la troisième partie, dernière partie, Elles consistent à débriefer et justement leur donner à voir un certain nombre de limites, leur rappeler aussi qu'il y a des réglementations sur l'utilisation des données, que ce soit lorsqu'elles sont analysées par d'autres types d'outils que des IA génératives, mais que se pose exactement la même question, de les faire réfléchir aussi sur les conséquences, sur le sens de leur travail, mais même pas plus potentiellement sur la façon dont ça doit rester à sa place, cette utilisation. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que je ne dis pas du tout qu'il passe d'un état de naïveté sur ses enjeux à un état où il serait complètement éclairé. Mais le fait d'avoir parlé de l'éléphant qui était dans la pièce ensemble, sur une durée ni trop longue ni trop courte, déjà ça les marque. Cet atelier, il est possible que dans un climat de confiance, parce qu'ils ont quand même bien conscience que leur usage peut être souvent dans une zone grise. Les éléments constitutifs du mémoire ont permis d'identifier des utilisations, mais aussi donner à voir des non-utilisations qui auraient été pertinentes. Donc par exemple, pour la revue de littérature, mieux définir des concepts clés, le champ théorique, identifier des auteurs importants, ne pas passer à côté d'un papier important. Ça peut être aussi utilisé pour créer un plan en fonction des auteurs, de la problématique, des concepts clés. Ils nous ont aussi fait remonter la possibilité de résumer des articles. Sur la partie méthodologie... Ils nous ont fait part du pouvoir de gestion de projet des IAG, notamment pour aider à l'organisation, gestion du temps, rétro-planning, organisation des entretiens, les données à collecter, etc. L'aide à la conception de la grille d'entretien, créer les questions, faire un entretien blanc avec une IAG en discutant avec elle, vérifier la cohérence entre la méthodologie et les autres parties du mémoire. Donner des idées de design de recherche, aussi pour sortir du entretien qualitatif, je ne vais pas dire basique, mais classique. Structurer les questions en grands axes, reformuler les questions prévues pour correspondre un peu mieux au contexte de la personne qui sera interrogée. Et puis, sur la partie résultats, discussions, organiser les réponses en thème pour structurer sa pensée, faire des liens entre les résultats et la revue littérature, analyser les données. Donner des idées pour l'ouverture, des perspectives, les limites, etc. Mettre au propre les sources selon la norme APA, très efficace. Et puis le débrief aussi, c'est-à-dire que même au niveau individuel plus collectif, on s'est quand même rendu compte qu'il y avait un certain nombre d'utilisations auxquelles ils n'avaient pas pensé, mais qui en fait marquaient leur non-maîtrise de l'exercice du mémoire. Et ça aussi, c'était assez intéressant, parce que plusieurs fois, je leur ai dit, « Pour le cas théorique, qu'est-ce que vous faites ? » Et en fait, c'était l'occasion de réexpliquer ce qu'est un cas de temps. théoriques, mobiliser un prisme de lecture, etc. De la même façon, pour l'analyse des données, les différents types d'analyse des données, c'était aussi un très bon prétexte pour rappeler des éléments qu'on aurait pu rappeler dans un cours de méthodologie de la recherche classique. Ça crée aussi Un sentiment de frustration et d'injustice pour certains étudiants qui voient dans les IAG le moyen, enfin dans leur utilisation des IAG, le moyen de niveler un peu, alors pas forcément par le bas, mais de moyenniser les livrables, puisque entre quelqu'un qui est très bon et quelqu'un qui n'est pas très bon, finalement il y aura toujours l'assistant qui va faire un truc moyen, potentiellement. Et donc ça crée de la frustration et un peu d'injustice, notamment par les étudiants qui se disent « moi je refuse de l'utiliser » . Parce que je sais que finalement, ça réduit ma capacité cognitive de réflexion ou d'apprentissage, etc. Et je vais peut-être produire des choses moins bonnes de temps en temps, moins abouties. Alors que ceux qui se seront donnés moins de mal à court terme vont être peut-être gagnants. Même si moi, je sais qu'à long terme, je le serai. J'ai envie de dire que c'est des questions qui se posent dans la vie aussi. Entre ceux qui sont bons sur la forme et le fond. Mais c'est intéressant, je trouve, qu'il exprime comme ça. Et que sans apporter à nouveau de réponses, on peut leur donner des éléments en rappelant ce qui est important pour eux, ce qui est aussi notre rôle, nous, en tant qu'évaluateurs et profs, c'est vraiment ce qui amène à changer notre rôle aussi, les accompagner dans cette transformation. Et puis, il y a aussi, je crois, un rôle institutionnel, un positionnement clair sur quel est le cadre. Quand les règles, il y a un certain nombre de règles, il y a aussi des zones grises. Et qu'est-ce qu'on fait dans ces zones grises avec le cadre ? Et ça, je crois aussi que c'est important pour eux, vraiment, c'est important. En ce moment, je me pose aussi la question de, au-delà du contrôle, est-ce que j'évalue le mémoire, production finale, et je me dis, bon, ben voilà, il est bon, il n'est pas bon, finalement, peu importe comment il a été fait, ou est-ce que j'évalue le processus ? Bon, j'ai envie de dire qu'un peu comme d'habitude, c'est une combinaison des deux, et là, typiquement, dans les mémoires que... que j'ai pu déjà évaluer cette année dans d'autres parcours, mais en ayant la même approche, le même rapport. Je pose sur la table le premier rendez-vous avec l'étudiant en disant « vous allez l'utiliser, moi aussi » . C'est effectivement une combinaison des deux. Et les meilleures mémoires, c'est quand même ceux où il y a eu un gros investissement intellectuel de l'étudiant, qui a lu des articles, qui s'est approprié la connaissance, qui, en fait, c'est simplement plus profond et aussi beaucoup plus original. Parce que c'est quand même relativement standardisé ce que peuvent apporter comme contribution, en tout cas comme idée, ces outils-là. C'est un travail collectif et dans lequel il est important qu'on soit aligné sur la façon d'appréhender le mémoire et j'ai envie même de dire l'ensemble des modalités d'évaluation des unités d'enseignement. On utilise les balises de Sherbrooke qui permettent de déterminer euh... en fonction de niveau de balise des utilisations acceptées et d'autres qui ne le sont pas. Ce n'est pas la panacée, dans la mesure où il est très difficile de vérifier des pratiques qui sont parfois abusives et du coup c'est simplement discrétionnaire. Néanmoins, ça leur demande aussi un effort de transparence. Dans le cadre de la réalisation du mémoire, c'est-à-dire que je leur demande qu'ils nous fassent part de la façon dont ils ont utilisé les IAG dans leur mémoire, lesquelles ils ont utilisées, pour faire quoi. On peut même aller demander jusqu'à leur prompte ou voir un peu comment ils ont interagi avec une ou plusieurs IAG. Voilà, après, je ne sais pas si c'est « suffisant » , je ne pense pas. Parce que se pose vraiment la question du contrôle. Donc, oui, ce n'est pas évident. Mais d'où l'importance aussi d'évaluer le processus. Ça, c'est sûr que ça nous oblige à être, nous, quand je dis nous, c'est du côté pédagogique, à être vigilants sur la façon dont l'étudiant est amené à réfléchir, s'est approprié les différentes parties, a compris l'exercice, à la fois dans une perspective générale. mais aussi dans le détail des étapes par lesquelles passer pour arriver à produire ce mémoire. Cet atelier, on l'a déposé sur Moodle, dans un espace dédié au partage des connaissances sous licence Creative Commons, pour l'ensemble des formateurs, professeurs, de conf, peu importe, de l'université PSL. Et l'idée, c'est non seulement que l'ensemble des enseignants se l'approprient, le transposent, l'améliorent, le modifient en fonction de leur discipline, parce qu'il y a effectivement, je pense, de grosses différences en termes d'attendus et de méthodes en fonction des disciplines. Mais oui, qu'ils se diffusent et qu'ils s'enrichissent de cette façon-là.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est la fin de cet épisode. Merci Anaïs pour ce partage d'expérience. Merci à tous de nous avoir écoutés. Vous trouverez en lien des ressources sur les pratiques pédagogiques que nous venons d'aborder. Merci à ISEO Furudoï pour la réalisation, le montage et le mixage. N'hésitez pas à partager ce podcast et si vous souhaitez faire évoluer votre cours, sachez que le Centre d'innovation pédagogique de PSL peut vous accompagner. A bientôt pour un prochain épisode.

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