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👀 Deep Media est au FIL 2025 - 🎙️ Matthieu Mondoloni, directeur de l’information de ICI

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13min |27/09/2025|

6

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Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Matthieu Mondoloni, directeur de l’information de ICI (ex France Bleu) qui nous explique les récentes expérimentations d'IA générative opérées au sein du réseau.


🎧 Interview avec Alexandre Barlot de Radio France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Mathieu Mondoloni, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale.

  • Speaker #1

    Vous êtes directeur de l'information du réseau ici, et vous venez de faire une présentation à l'occasion de ce festival. Vous avez notamment parlé des expérimentations avec l'IA générative. On va voir un petit peu le distinguo qui ont été faites sur le réseau d'ici. On va dire, comment est-ce que ça a été perçu de manière stratégique et un petit peu aussi par l'ensemble du réseau, ces expériences-là ?

  • Speaker #2

    Ça n'a pas été mal perçu. Alors déjà, je pense qu'il y en a beaucoup qui ne savaient pas forcément ce qu'on était en train d'expérimenter au début. Alors non pas qu'on a voulu leur cacher la chose. Mais que, comme je l'expliquais tout à l'heure, on a d'abord fait une phase de test, et donc dans cette phase de test, on a très peu communiqué, voire pas du tout. Et il y a un petit groupe de personnes qui savaient qu'en fait, on était en train d'écouter, de scanner, d'essayer d'utiliser ces heures d'antenne grâce à l'intelligence artificielle. Une fois qu'on a communiqué dessus, là, il n'y a pas eu de levée de bouclier particulière. Il a pu exister des interrogations que je comprends parfaitement et que je partage d'ailleurs, certaines choses, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous allez faire de ce que vous allez scanner ? Parce qu'évidemment... Des esprits malicieux pourraient se dire, à partir du moment où on peut nous écouter et nous scanner assez régulièrement, on peut aussi nous surveiller. C'est évidemment pas du tout l'objectif que d'aller surveiller des animateurs et des journalistes. C'était plutôt pour pouvoir récupérer toute la richesse de ces émissions et de pouvoir en faire quelque chose. Déjà une synthèse à l'échelle de ces 44 locales du réseau, parce qu'il y a 44 locales du réseau ici qui sont réparties un peu partout en France. Et quand chacune d'elles va traiter d'un sujet, du même sujet, le même jour à la même heure, nous ça nous permet de récupérer cette matière, d'en faire une synthèse. qu'on va retrouver sur le numérique notamment, mais aussi à travers d'autres émissions qu'on va porter sur le réseau. Donc ça, c'est hyper important. Donc il n'y a pas eu d'accueil froid, pour répondre à votre question, des interrogations légitimes, mais qui sont liées à l'IA de façon générale, parce qu'encore une fois, ça bouleverse notre monde aujourd'hui, et qu'à ce titre, on peut s'en inquiéter légitimement.

  • Speaker #1

    Donc ça permet d'aller plus loin, d'avoir une nouvelle proposition éditoriale. Tout à l'heure, dans la conférence, vous vous expliquez notamment avec... un recueil d'informations à 10 heures et une exploitation, un regroupement de l'information qui était exploitable dès 11 heures, notamment par l'intermédiaire de l'outil Google Notebook LM qu'on connaît tous et qui est largement utilisé par les journalistes. Sur cet outil-là, j'imagine un outil assez performant pour vous, j'ai cru comprendre qu'il y avait aussi des développements en interne qui étaient faits sur des solutions. Ça s'oriente plutôt vers quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des solutions qui ne sont pas développées en interne mais qu'on utilise effectivement. Par exemple dans le back-office, on a un autre outil de speech-to-texte. Alors notre bouc à l'aim, ce n'est pas du speech-to-texte, mais on a des outils de speech-to-texte qui sont propres à notre back-office, mais qui ne sont pas des solutions développées par Radio France. Il y a une solution qui s'appelle Whisper, qu'on utilise déjà depuis un petit moment, parce qu'à l'époque, on cherchait cette solution-là. Pour des gens de radio que nous sommes, c'est évidemment un enjeu hyper important, et donc c'était parmi les leaders. Aujourd'hui, il y en a d'autres qui émergent, évidemment, Mistral notamment. pour donner le nom d'une start-up française, européenne, dont on parle beaucoup en ce moment. Donc Whisper est très intéressant pour nous parce que ça nous permet, encore une fois, comme nous sommes des hommes et des femmes de radio, et qu'on revient d'un reportage qui est totalement audio puisqu'on est allé le tourner, quand on donne ce fichier son à Whisper dans le back-office, lui il en fait un transcript qui s'améliore de jour en jour et qui nous permet de gagner énormément de temps par rapport à la version numérique de nos reportages. Dans le réseau ici, c'est une habitude depuis maintenant 10 ans, on est sur ce qu'on appelle le régime du tous contributeurs. C'est-à-dire qu'on n'a pas d'équipe web dédiée, enfin il y a une toute petite équipe web dédiée, mais sinon c'est l'ensemble des journalistes, on est 443 dans le réseau, qui collaborent tous les jours à Internet. C'est-à-dire qu'il y en a même beaucoup maintenant qui aujourd'hui commencent par faire un papier et sur un sujet qu'on va retrouver le lendemain parce que l'urgence nécessite de pouvoir informer nos internautes et nos auditeurs. Mais à partir du moment où on est sur le Tous Contributeurs, c'est-à-dire que c'est des gens qui font à la fois Internet, mais aussi de la radio. à qui parfois maintenant on demande aussi de faire de la vidéo, parce qu'ils voient bien que les usages sont en train d'évoluer aussi là-dessus. Donc l'IA est une aide pour nous précieuse, parce qu'elle nous permet un gain de temps, et tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour gagner du temps aujourd'hui journalistiquement parlant est intéressant. Tout ça avec un contrôle, et je ne cesse de le répéter, humain, systématiquement, parce qu'on sait aussi qu'il y a des libertés qui sont prises par des petits médias concurrents. Quand je dis des petits médias concurrents, je ne sais même pas si on peut leur donner le nom de médias, mais... L'IA est utilisé aujourd'hui par des personnes qui ne viennent pas faire du journalisme, qui viennent faire de la génération de contenu. Donc ça c'est l'IA génératif dont vous parliez tout à l'heure. C'est-à-dire que ça aspire un certain nombre de contenus. On crée des sites internet ou on récupère des vieux sites internet qui n'existaient plus. On en fait des sites pseudo d'information. Et en fait le but est tout simplement de faire un aspirateur à clics et de générer du trafic pour générer du revenu à travers les publicités. Donc nous on a là-dedans aussi un devoir. L'expression que j'utilisais tout à l'heure c'est le phare dans la brume. C'est-à-dire en tant que service public notamment, d'être un repère en disant si je l'ai lu sur le site ici.fr, c'est que c'est vrai. On ne peut pas se permettre d'être approximatif et surtout pas de commettre des erreurs.

  • Speaker #1

    Finalement, par rapport au maillage du réseau, donc les 44 stations locales, l'usage de ces outils d'IA, c'est plutôt de l'organisation, de l'optimisation de l'existant. Mais effectivement, si je comprends bien, l'une des limites que vous mettez, c'est dans la génération de contenu à proprement parler. Ou en tout cas, s'il y a génération, il y a forte vérification.

  • Speaker #2

    Il y a toujours relecture humaine, ça me semble impératif. On ne s'interdit pas la génération, en tout cas de la réflexion, parce qu'il y a des sujets aujourd'hui, je vais vous donner un exemple, c'est vraiment une réflexion, mais je vous le livre à vous. Par exemple, on se rend compte qu'il y a des articles météo qu'on fait une fois par semaine, notamment en fin de semaine, c'est des articles qui intéressent très fortement les gens parce qu'à l'approche du week-end, ils veulent savoir quel temps il va faire près de chez eux. Et donc, c'est des articles qui sont très très lus. Je ne suis pas certain aujourd'hui qu'une plus-value journalistique soit d'écrire toutes les semaines un article sur la météo qu'il va faire le week-end. Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec les moyens qui sont les nôtres, et contrairement à ce que peuvent dire nos adversaires, ils ne sont pas pléthoriques, je pense que le métier d'un journaliste, c'est d'aller chercher ses histoires, de raconter, d'informer, etc., mais sur d'autres sujets. Et pour revenir à notre sujet qui est de l'IA générative, aujourd'hui, par exemple... C'est de la science la météo aussi, il y a des ingénieurs météo France qui ont des données statistiques, qui analysent des choses et tout ça, si demain on arrive avec l'IA à pluguer ces données-là et que l'IA est parfaitement capable de générer un article météo réel, avec, je le répète, une relecture humaine mais qui prend beaucoup moins de temps que d'aller chercher les infos ou d'écrire un article météo, ça c'est du génératif et on l'indique dans le papier si c'est nécessaire pour ne pas tromper nos auditeurs ou nos internautes. Donc on ne s'interdit pas à ce genre de choses. Je vous donne un autre exemple. Pourquoi pas à terme réfléchir à... Non, je ne vais pas le donner celui-là, parce que sinon je n'ai peur que... Non mais c'est pour ça que je vous dis, je pense qu'il faut...

  • Speaker #1

    C'est peut-ĂŞtre plus dans le serviceiel.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, dans le serviceiel. Encore une fois, c'est toute la difficulté de la période dans laquelle on se trouve, de façon générale, et je déborde même de l'IA, mais en fait je pense qu'il ne faut pas avoir de position dogmatique, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait, et que le dogme nous empêche parfois aussi d'avancer. Donc quand je vous dis ça, je ne me range pas dans le... dans le camp des technophiles versus les collapsologues, mais c'est juste pour dire que la position dogmatique nous empêche d'avancer et à l'inverse, une position trop technophile nous ferait prendre des risques. Donc il faut réussir à trouver un chemin, le milieu du guet comme on dit, où il y a souvent la vérité, pour avancer sur ces sujets-là. C'est-à-dire ne pas s'interdire des choses, en tout cas des expérimentations, si on voit qu'à un moment ça pose un problème éthique, déontologique, évidemment y mettre un terme tout de suite. Et puis il faut surtout, encore une fois, je le redis, avoir une supervision humaine. C'est-à-dire que l'humain est capable, lui, de faire le distinguo. L'humain se trompe aussi, d'ailleurs. Il est arrivé que nous, on mette en ligne un article où il y avait une petite erreur de nom, par exemple. On a mal orthographié le patronyme de quelqu'un qu'on a interviewé. Non mais ce n'est pas un détail, parce que la personne en question va dire « ce n'est pas ma fonction, ce n'est pas mon nom » . Donc ça, ça peut arriver. Ce n'est pas dramatique, mais ça peut arriver. Il y a des fautes d'orthographe et de grammaire que font parfois les journalistes. Ce que je veux dire par là, c'est que ces erreurs existent chez les humains, mais l'IA... Elles existent possiblement beaucoup plus si on ne vérifie pas. Donc il faut toujours qu'on puisse vérifier. C'est en ça que je vous dis, on n'arrête pas une position dogmatique en disant, nous le génératif, jamais, c'est pas vrai. Mais on met des barrières et on les lèvera au fur et à mesure des certitudes que nous aurons dans tout ça.

  • Speaker #1

    D'accord, et ces certitudes, elles commencent un petit peu Ă  s'affirmer ?

  • Speaker #2

    On a une charte sur le site de Radio France que vous pouvez aller consulter, qui est mise en ligne, qui encadre la pratique que nous avons à Radio France de l'utilisation d'intelligence artificielle. qui est très détaillée et qui est très transparente. Et je pense que cette transparence, elle est nécessaire aujourd'hui pour éviter de susciter la méfiance, parce que dès qu'on cache les choses, de toute façon, les gens sont méfiants et à juste titre. On a ce devoir d'honnêteté et de transparence vis-à-vis, en tant que service public, je le redis, de nos auditeurs, de nos internautes, de nos téléspectateurs, pour nos camarades de la télévision. Et donc, je trouve ça très important. Donc, tout est écrit. Quand ça évolue, on le dit. On a évolué sur la charte. il y a des choses qu'on s'interdisait hier, qu'on s'autorise peut-être aujourd'hui, et à l'inverse, il y a des choses qu'on s'autorisait. hier et qu'on va désormais s'interdire parce qu'en fait c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Et finalement en fait on peut dire que le réseau d'ici il a une obligation en tout cas un engagement de transparence vis-à-vis de ses auditeurs et il a peut-être aussi une mission d'innovation aussi pour s'adapter à l'époque et puis pour tester de manière éclairée.

  • Speaker #2

    C'est ce que je dis à chaque fois, le service public c'est le média de tous les français et d'aucun parti politique, contrairement à ce que parfois certains peuvent dire. Quand je dis c'est le média de tous les français, c'est à l'époque où il existait la redevance par exemple Vous l'aviez peut-être lu, entendu, c'est moins cher qu'un abonnement Netflix pour accéder à une multitude de chaînes de télévision gratuites du service public, de radio gratuites du service public, de podcasts à travers des plateformes, de rediffusion. Et c'est aussi, je vous rejoins totalement, un champ d'innovation. Parce que le rôle du service public est aussi d'aller chercher des pratiques, de s'observer. C'est ce qu'on fait en ce moment dans le Festival de l'Info Locale aussi, d'échanger. On le fait tous les deux. Je l'ai fait tout à l'heure avec une camarade de Radio-Canada. On a discuté avec quelqu'un d'une télé locale du Mans. Et ça, c'est passionnant parce que ces échanges de pratiques, Radio France s'intéresse aussi par rapport à ça parce qu'on a des services, ils ne sont pas pléthoriques, croyez-moi, mais de gens qui peuvent se dédier à ces tâches-là. Et c'est important pour ne pas être complètement largué parce que le service public a ce devoir aussi d'être attentif à tout ce qui se passe autour de lui.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis sur une dernière question par rapport à être attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Je reprends une citation que vous avez faite tout à l'heure, devenir une agence de signaux faibles. C'est aussi en ça que, sans doute, l'usage de l'IA est un gage, en tout cas, pour remplir cette mission-là.

  • Speaker #2

    Surtout que nous, on a un maillage très particulier. Si je prends le réseau ici, on a 44 locales réparties un peu partout en France, avec quelques trous dans la carte. Par exemple, à Lyon, il n'y a pas de locale. En tout cas, pour l'instant, peut-être qu'un jour, il y en aura une. on le souhaite évidemment Mais ces 44 locales, moi je dis souvent que si on se flatte du développement des belles branches de Radio France que peuvent être France Inter, France Info, France Culture, il ne faut jamais oublier que les 44 racines de cette arme, c'est les locales du réseau ici. Parce qu'elles, elles sont en prise avec les territoires, avec nos auditeurs, avec nos internautes qui viennent les voir directement à la radio, discuter, qui les appellent, etc.

  • Speaker #1

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là.

  • Speaker #2

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là, vous avez parfaitement raison. Donc l'idée aussi, c'est que grâce à ce maillage qui nous est propre et unique, avec les camarades de France 3 par exemple, C'est que oui, on peut devenir aussi demain une agence de signaux faibles, et là l'intelligence artificielle peut nous y aider, c'est-à-dire qu'à travers le scan de menus, de conférences de rédaction, de nos journaux de 8 heures, d'avoir à un moment la photographie de ce qu'il fait à l'échelle d'un territoire, et plus seulement à l'échelle d'une locale, d'un territoire national en l'occurrence. Et ça c'est précieux pour nous, et l'idée nous était venue, ce que je racontais tout à l'heure, après le mouvement des Gilets jaunes, dont on a beaucoup reproché, et sans doute en partie à juste titre aux médias, de ne pas l'avoir vu venir. Et moi-même, qui l'ai beaucoup couvert comme reporter, je me disais, c'est vrai qu'on ne l'a pas vu, on ne l'a pas senti. Est-ce qu'on aurait été en mesure de le sentir davantage si on avait déjà eu l'intelligence artificielle qui aurait pu scanner un petit peu ces trucs-là et qui se serait peut-être rendu compte que tiens, il y a des sujets de colère par rapport à la taxe que voulait mettre en place le gouvernement à l'époque sur le carburant et on l'aurait peut-être senti monter. Je ne sais pas, c'est un exemple, mais en tout cas c'est comme ça que nous est venue l'idée de dire Cette agence de signaux faibles, aujourd'hui, elle peut nous permettre de mieux comprendre nos territoires. de trouver des sujets et avant que ça devienne ce qu'on appelle les sujets nationaux, parce que tout d'un coup on se dit, ah mince, il y a des milliers de personnes qui veulent sortir dans la rue autour d'un mouvement qui s'appelle Bloquons Tout, peut-être que nous on le verra venir un peu avant les autres.

  • Speaker #1

    En tout cas, hâte de voir ça, d'écouter ça et en tout cas je vous remercie d'avoir participé à cet épisode spécial de Deep Media. Merci.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt !

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A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Matthieu Mondoloni, directeur de l’information de ICI (ex France Bleu) qui nous explique les récentes expérimentations d'IA générative opérées au sein du réseau.


🎧 Interview avec Alexandre Barlot de Radio France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Mathieu Mondoloni, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale.

  • Speaker #1

    Vous êtes directeur de l'information du réseau ici, et vous venez de faire une présentation à l'occasion de ce festival. Vous avez notamment parlé des expérimentations avec l'IA générative. On va voir un petit peu le distinguo qui ont été faites sur le réseau d'ici. On va dire, comment est-ce que ça a été perçu de manière stratégique et un petit peu aussi par l'ensemble du réseau, ces expériences-là ?

  • Speaker #2

    Ça n'a pas été mal perçu. Alors déjà, je pense qu'il y en a beaucoup qui ne savaient pas forcément ce qu'on était en train d'expérimenter au début. Alors non pas qu'on a voulu leur cacher la chose. Mais que, comme je l'expliquais tout à l'heure, on a d'abord fait une phase de test, et donc dans cette phase de test, on a très peu communiqué, voire pas du tout. Et il y a un petit groupe de personnes qui savaient qu'en fait, on était en train d'écouter, de scanner, d'essayer d'utiliser ces heures d'antenne grâce à l'intelligence artificielle. Une fois qu'on a communiqué dessus, là, il n'y a pas eu de levée de bouclier particulière. Il a pu exister des interrogations que je comprends parfaitement et que je partage d'ailleurs, certaines choses, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous allez faire de ce que vous allez scanner ? Parce qu'évidemment... Des esprits malicieux pourraient se dire, à partir du moment où on peut nous écouter et nous scanner assez régulièrement, on peut aussi nous surveiller. C'est évidemment pas du tout l'objectif que d'aller surveiller des animateurs et des journalistes. C'était plutôt pour pouvoir récupérer toute la richesse de ces émissions et de pouvoir en faire quelque chose. Déjà une synthèse à l'échelle de ces 44 locales du réseau, parce qu'il y a 44 locales du réseau ici qui sont réparties un peu partout en France. Et quand chacune d'elles va traiter d'un sujet, du même sujet, le même jour à la même heure, nous ça nous permet de récupérer cette matière, d'en faire une synthèse. qu'on va retrouver sur le numérique notamment, mais aussi à travers d'autres émissions qu'on va porter sur le réseau. Donc ça, c'est hyper important. Donc il n'y a pas eu d'accueil froid, pour répondre à votre question, des interrogations légitimes, mais qui sont liées à l'IA de façon générale, parce qu'encore une fois, ça bouleverse notre monde aujourd'hui, et qu'à ce titre, on peut s'en inquiéter légitimement.

  • Speaker #1

    Donc ça permet d'aller plus loin, d'avoir une nouvelle proposition éditoriale. Tout à l'heure, dans la conférence, vous vous expliquez notamment avec... un recueil d'informations à 10 heures et une exploitation, un regroupement de l'information qui était exploitable dès 11 heures, notamment par l'intermédiaire de l'outil Google Notebook LM qu'on connaît tous et qui est largement utilisé par les journalistes. Sur cet outil-là, j'imagine un outil assez performant pour vous, j'ai cru comprendre qu'il y avait aussi des développements en interne qui étaient faits sur des solutions. Ça s'oriente plutôt vers quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des solutions qui ne sont pas développées en interne mais qu'on utilise effectivement. Par exemple dans le back-office, on a un autre outil de speech-to-texte. Alors notre bouc à l'aim, ce n'est pas du speech-to-texte, mais on a des outils de speech-to-texte qui sont propres à notre back-office, mais qui ne sont pas des solutions développées par Radio France. Il y a une solution qui s'appelle Whisper, qu'on utilise déjà depuis un petit moment, parce qu'à l'époque, on cherchait cette solution-là. Pour des gens de radio que nous sommes, c'est évidemment un enjeu hyper important, et donc c'était parmi les leaders. Aujourd'hui, il y en a d'autres qui émergent, évidemment, Mistral notamment. pour donner le nom d'une start-up française, européenne, dont on parle beaucoup en ce moment. Donc Whisper est très intéressant pour nous parce que ça nous permet, encore une fois, comme nous sommes des hommes et des femmes de radio, et qu'on revient d'un reportage qui est totalement audio puisqu'on est allé le tourner, quand on donne ce fichier son à Whisper dans le back-office, lui il en fait un transcript qui s'améliore de jour en jour et qui nous permet de gagner énormément de temps par rapport à la version numérique de nos reportages. Dans le réseau ici, c'est une habitude depuis maintenant 10 ans, on est sur ce qu'on appelle le régime du tous contributeurs. C'est-à-dire qu'on n'a pas d'équipe web dédiée, enfin il y a une toute petite équipe web dédiée, mais sinon c'est l'ensemble des journalistes, on est 443 dans le réseau, qui collaborent tous les jours à Internet. C'est-à-dire qu'il y en a même beaucoup maintenant qui aujourd'hui commencent par faire un papier et sur un sujet qu'on va retrouver le lendemain parce que l'urgence nécessite de pouvoir informer nos internautes et nos auditeurs. Mais à partir du moment où on est sur le Tous Contributeurs, c'est-à-dire que c'est des gens qui font à la fois Internet, mais aussi de la radio. à qui parfois maintenant on demande aussi de faire de la vidéo, parce qu'ils voient bien que les usages sont en train d'évoluer aussi là-dessus. Donc l'IA est une aide pour nous précieuse, parce qu'elle nous permet un gain de temps, et tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour gagner du temps aujourd'hui journalistiquement parlant est intéressant. Tout ça avec un contrôle, et je ne cesse de le répéter, humain, systématiquement, parce qu'on sait aussi qu'il y a des libertés qui sont prises par des petits médias concurrents. Quand je dis des petits médias concurrents, je ne sais même pas si on peut leur donner le nom de médias, mais... L'IA est utilisé aujourd'hui par des personnes qui ne viennent pas faire du journalisme, qui viennent faire de la génération de contenu. Donc ça c'est l'IA génératif dont vous parliez tout à l'heure. C'est-à-dire que ça aspire un certain nombre de contenus. On crée des sites internet ou on récupère des vieux sites internet qui n'existaient plus. On en fait des sites pseudo d'information. Et en fait le but est tout simplement de faire un aspirateur à clics et de générer du trafic pour générer du revenu à travers les publicités. Donc nous on a là-dedans aussi un devoir. L'expression que j'utilisais tout à l'heure c'est le phare dans la brume. C'est-à-dire en tant que service public notamment, d'être un repère en disant si je l'ai lu sur le site ici.fr, c'est que c'est vrai. On ne peut pas se permettre d'être approximatif et surtout pas de commettre des erreurs.

  • Speaker #1

    Finalement, par rapport au maillage du réseau, donc les 44 stations locales, l'usage de ces outils d'IA, c'est plutôt de l'organisation, de l'optimisation de l'existant. Mais effectivement, si je comprends bien, l'une des limites que vous mettez, c'est dans la génération de contenu à proprement parler. Ou en tout cas, s'il y a génération, il y a forte vérification.

  • Speaker #2

    Il y a toujours relecture humaine, ça me semble impératif. On ne s'interdit pas la génération, en tout cas de la réflexion, parce qu'il y a des sujets aujourd'hui, je vais vous donner un exemple, c'est vraiment une réflexion, mais je vous le livre à vous. Par exemple, on se rend compte qu'il y a des articles météo qu'on fait une fois par semaine, notamment en fin de semaine, c'est des articles qui intéressent très fortement les gens parce qu'à l'approche du week-end, ils veulent savoir quel temps il va faire près de chez eux. Et donc, c'est des articles qui sont très très lus. Je ne suis pas certain aujourd'hui qu'une plus-value journalistique soit d'écrire toutes les semaines un article sur la météo qu'il va faire le week-end. Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec les moyens qui sont les nôtres, et contrairement à ce que peuvent dire nos adversaires, ils ne sont pas pléthoriques, je pense que le métier d'un journaliste, c'est d'aller chercher ses histoires, de raconter, d'informer, etc., mais sur d'autres sujets. Et pour revenir à notre sujet qui est de l'IA générative, aujourd'hui, par exemple... C'est de la science la météo aussi, il y a des ingénieurs météo France qui ont des données statistiques, qui analysent des choses et tout ça, si demain on arrive avec l'IA à pluguer ces données-là et que l'IA est parfaitement capable de générer un article météo réel, avec, je le répète, une relecture humaine mais qui prend beaucoup moins de temps que d'aller chercher les infos ou d'écrire un article météo, ça c'est du génératif et on l'indique dans le papier si c'est nécessaire pour ne pas tromper nos auditeurs ou nos internautes. Donc on ne s'interdit pas à ce genre de choses. Je vous donne un autre exemple. Pourquoi pas à terme réfléchir à... Non, je ne vais pas le donner celui-là, parce que sinon je n'ai peur que... Non mais c'est pour ça que je vous dis, je pense qu'il faut...

  • Speaker #1

    C'est peut-ĂŞtre plus dans le serviceiel.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, dans le serviceiel. Encore une fois, c'est toute la difficulté de la période dans laquelle on se trouve, de façon générale, et je déborde même de l'IA, mais en fait je pense qu'il ne faut pas avoir de position dogmatique, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait, et que le dogme nous empêche parfois aussi d'avancer. Donc quand je vous dis ça, je ne me range pas dans le... dans le camp des technophiles versus les collapsologues, mais c'est juste pour dire que la position dogmatique nous empêche d'avancer et à l'inverse, une position trop technophile nous ferait prendre des risques. Donc il faut réussir à trouver un chemin, le milieu du guet comme on dit, où il y a souvent la vérité, pour avancer sur ces sujets-là. C'est-à-dire ne pas s'interdire des choses, en tout cas des expérimentations, si on voit qu'à un moment ça pose un problème éthique, déontologique, évidemment y mettre un terme tout de suite. Et puis il faut surtout, encore une fois, je le redis, avoir une supervision humaine. C'est-à-dire que l'humain est capable, lui, de faire le distinguo. L'humain se trompe aussi, d'ailleurs. Il est arrivé que nous, on mette en ligne un article où il y avait une petite erreur de nom, par exemple. On a mal orthographié le patronyme de quelqu'un qu'on a interviewé. Non mais ce n'est pas un détail, parce que la personne en question va dire « ce n'est pas ma fonction, ce n'est pas mon nom » . Donc ça, ça peut arriver. Ce n'est pas dramatique, mais ça peut arriver. Il y a des fautes d'orthographe et de grammaire que font parfois les journalistes. Ce que je veux dire par là, c'est que ces erreurs existent chez les humains, mais l'IA... Elles existent possiblement beaucoup plus si on ne vérifie pas. Donc il faut toujours qu'on puisse vérifier. C'est en ça que je vous dis, on n'arrête pas une position dogmatique en disant, nous le génératif, jamais, c'est pas vrai. Mais on met des barrières et on les lèvera au fur et à mesure des certitudes que nous aurons dans tout ça.

  • Speaker #1

    D'accord, et ces certitudes, elles commencent un petit peu Ă  s'affirmer ?

  • Speaker #2

    On a une charte sur le site de Radio France que vous pouvez aller consulter, qui est mise en ligne, qui encadre la pratique que nous avons à Radio France de l'utilisation d'intelligence artificielle. qui est très détaillée et qui est très transparente. Et je pense que cette transparence, elle est nécessaire aujourd'hui pour éviter de susciter la méfiance, parce que dès qu'on cache les choses, de toute façon, les gens sont méfiants et à juste titre. On a ce devoir d'honnêteté et de transparence vis-à-vis, en tant que service public, je le redis, de nos auditeurs, de nos internautes, de nos téléspectateurs, pour nos camarades de la télévision. Et donc, je trouve ça très important. Donc, tout est écrit. Quand ça évolue, on le dit. On a évolué sur la charte. il y a des choses qu'on s'interdisait hier, qu'on s'autorise peut-être aujourd'hui, et à l'inverse, il y a des choses qu'on s'autorisait. hier et qu'on va désormais s'interdire parce qu'en fait c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Et finalement en fait on peut dire que le réseau d'ici il a une obligation en tout cas un engagement de transparence vis-à-vis de ses auditeurs et il a peut-être aussi une mission d'innovation aussi pour s'adapter à l'époque et puis pour tester de manière éclairée.

  • Speaker #2

    C'est ce que je dis à chaque fois, le service public c'est le média de tous les français et d'aucun parti politique, contrairement à ce que parfois certains peuvent dire. Quand je dis c'est le média de tous les français, c'est à l'époque où il existait la redevance par exemple Vous l'aviez peut-être lu, entendu, c'est moins cher qu'un abonnement Netflix pour accéder à une multitude de chaînes de télévision gratuites du service public, de radio gratuites du service public, de podcasts à travers des plateformes, de rediffusion. Et c'est aussi, je vous rejoins totalement, un champ d'innovation. Parce que le rôle du service public est aussi d'aller chercher des pratiques, de s'observer. C'est ce qu'on fait en ce moment dans le Festival de l'Info Locale aussi, d'échanger. On le fait tous les deux. Je l'ai fait tout à l'heure avec une camarade de Radio-Canada. On a discuté avec quelqu'un d'une télé locale du Mans. Et ça, c'est passionnant parce que ces échanges de pratiques, Radio France s'intéresse aussi par rapport à ça parce qu'on a des services, ils ne sont pas pléthoriques, croyez-moi, mais de gens qui peuvent se dédier à ces tâches-là. Et c'est important pour ne pas être complètement largué parce que le service public a ce devoir aussi d'être attentif à tout ce qui se passe autour de lui.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis sur une dernière question par rapport à être attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Je reprends une citation que vous avez faite tout à l'heure, devenir une agence de signaux faibles. C'est aussi en ça que, sans doute, l'usage de l'IA est un gage, en tout cas, pour remplir cette mission-là.

  • Speaker #2

    Surtout que nous, on a un maillage très particulier. Si je prends le réseau ici, on a 44 locales réparties un peu partout en France, avec quelques trous dans la carte. Par exemple, à Lyon, il n'y a pas de locale. En tout cas, pour l'instant, peut-être qu'un jour, il y en aura une. on le souhaite évidemment Mais ces 44 locales, moi je dis souvent que si on se flatte du développement des belles branches de Radio France que peuvent être France Inter, France Info, France Culture, il ne faut jamais oublier que les 44 racines de cette arme, c'est les locales du réseau ici. Parce qu'elles, elles sont en prise avec les territoires, avec nos auditeurs, avec nos internautes qui viennent les voir directement à la radio, discuter, qui les appellent, etc.

  • Speaker #1

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là.

  • Speaker #2

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là, vous avez parfaitement raison. Donc l'idée aussi, c'est que grâce à ce maillage qui nous est propre et unique, avec les camarades de France 3 par exemple, C'est que oui, on peut devenir aussi demain une agence de signaux faibles, et là l'intelligence artificielle peut nous y aider, c'est-à-dire qu'à travers le scan de menus, de conférences de rédaction, de nos journaux de 8 heures, d'avoir à un moment la photographie de ce qu'il fait à l'échelle d'un territoire, et plus seulement à l'échelle d'une locale, d'un territoire national en l'occurrence. Et ça c'est précieux pour nous, et l'idée nous était venue, ce que je racontais tout à l'heure, après le mouvement des Gilets jaunes, dont on a beaucoup reproché, et sans doute en partie à juste titre aux médias, de ne pas l'avoir vu venir. Et moi-même, qui l'ai beaucoup couvert comme reporter, je me disais, c'est vrai qu'on ne l'a pas vu, on ne l'a pas senti. Est-ce qu'on aurait été en mesure de le sentir davantage si on avait déjà eu l'intelligence artificielle qui aurait pu scanner un petit peu ces trucs-là et qui se serait peut-être rendu compte que tiens, il y a des sujets de colère par rapport à la taxe que voulait mettre en place le gouvernement à l'époque sur le carburant et on l'aurait peut-être senti monter. Je ne sais pas, c'est un exemple, mais en tout cas c'est comme ça que nous est venue l'idée de dire Cette agence de signaux faibles, aujourd'hui, elle peut nous permettre de mieux comprendre nos territoires. de trouver des sujets et avant que ça devienne ce qu'on appelle les sujets nationaux, parce que tout d'un coup on se dit, ah mince, il y a des milliers de personnes qui veulent sortir dans la rue autour d'un mouvement qui s'appelle Bloquons Tout, peut-être que nous on le verra venir un peu avant les autres.

  • Speaker #1

    En tout cas, hâte de voir ça, d'écouter ça et en tout cas je vous remercie d'avoir participé à cet épisode spécial de Deep Media. Merci.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt !

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Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Matthieu Mondoloni, directeur de l’information de ICI (ex France Bleu) qui nous explique les récentes expérimentations d'IA générative opérées au sein du réseau.


🎧 Interview avec Alexandre Barlot de Radio France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Mathieu Mondoloni, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale.

  • Speaker #1

    Vous êtes directeur de l'information du réseau ici, et vous venez de faire une présentation à l'occasion de ce festival. Vous avez notamment parlé des expérimentations avec l'IA générative. On va voir un petit peu le distinguo qui ont été faites sur le réseau d'ici. On va dire, comment est-ce que ça a été perçu de manière stratégique et un petit peu aussi par l'ensemble du réseau, ces expériences-là ?

  • Speaker #2

    Ça n'a pas été mal perçu. Alors déjà, je pense qu'il y en a beaucoup qui ne savaient pas forcément ce qu'on était en train d'expérimenter au début. Alors non pas qu'on a voulu leur cacher la chose. Mais que, comme je l'expliquais tout à l'heure, on a d'abord fait une phase de test, et donc dans cette phase de test, on a très peu communiqué, voire pas du tout. Et il y a un petit groupe de personnes qui savaient qu'en fait, on était en train d'écouter, de scanner, d'essayer d'utiliser ces heures d'antenne grâce à l'intelligence artificielle. Une fois qu'on a communiqué dessus, là, il n'y a pas eu de levée de bouclier particulière. Il a pu exister des interrogations que je comprends parfaitement et que je partage d'ailleurs, certaines choses, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous allez faire de ce que vous allez scanner ? Parce qu'évidemment... Des esprits malicieux pourraient se dire, à partir du moment où on peut nous écouter et nous scanner assez régulièrement, on peut aussi nous surveiller. C'est évidemment pas du tout l'objectif que d'aller surveiller des animateurs et des journalistes. C'était plutôt pour pouvoir récupérer toute la richesse de ces émissions et de pouvoir en faire quelque chose. Déjà une synthèse à l'échelle de ces 44 locales du réseau, parce qu'il y a 44 locales du réseau ici qui sont réparties un peu partout en France. Et quand chacune d'elles va traiter d'un sujet, du même sujet, le même jour à la même heure, nous ça nous permet de récupérer cette matière, d'en faire une synthèse. qu'on va retrouver sur le numérique notamment, mais aussi à travers d'autres émissions qu'on va porter sur le réseau. Donc ça, c'est hyper important. Donc il n'y a pas eu d'accueil froid, pour répondre à votre question, des interrogations légitimes, mais qui sont liées à l'IA de façon générale, parce qu'encore une fois, ça bouleverse notre monde aujourd'hui, et qu'à ce titre, on peut s'en inquiéter légitimement.

  • Speaker #1

    Donc ça permet d'aller plus loin, d'avoir une nouvelle proposition éditoriale. Tout à l'heure, dans la conférence, vous vous expliquez notamment avec... un recueil d'informations à 10 heures et une exploitation, un regroupement de l'information qui était exploitable dès 11 heures, notamment par l'intermédiaire de l'outil Google Notebook LM qu'on connaît tous et qui est largement utilisé par les journalistes. Sur cet outil-là, j'imagine un outil assez performant pour vous, j'ai cru comprendre qu'il y avait aussi des développements en interne qui étaient faits sur des solutions. Ça s'oriente plutôt vers quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des solutions qui ne sont pas développées en interne mais qu'on utilise effectivement. Par exemple dans le back-office, on a un autre outil de speech-to-texte. Alors notre bouc à l'aim, ce n'est pas du speech-to-texte, mais on a des outils de speech-to-texte qui sont propres à notre back-office, mais qui ne sont pas des solutions développées par Radio France. Il y a une solution qui s'appelle Whisper, qu'on utilise déjà depuis un petit moment, parce qu'à l'époque, on cherchait cette solution-là. Pour des gens de radio que nous sommes, c'est évidemment un enjeu hyper important, et donc c'était parmi les leaders. Aujourd'hui, il y en a d'autres qui émergent, évidemment, Mistral notamment. pour donner le nom d'une start-up française, européenne, dont on parle beaucoup en ce moment. Donc Whisper est très intéressant pour nous parce que ça nous permet, encore une fois, comme nous sommes des hommes et des femmes de radio, et qu'on revient d'un reportage qui est totalement audio puisqu'on est allé le tourner, quand on donne ce fichier son à Whisper dans le back-office, lui il en fait un transcript qui s'améliore de jour en jour et qui nous permet de gagner énormément de temps par rapport à la version numérique de nos reportages. Dans le réseau ici, c'est une habitude depuis maintenant 10 ans, on est sur ce qu'on appelle le régime du tous contributeurs. C'est-à-dire qu'on n'a pas d'équipe web dédiée, enfin il y a une toute petite équipe web dédiée, mais sinon c'est l'ensemble des journalistes, on est 443 dans le réseau, qui collaborent tous les jours à Internet. C'est-à-dire qu'il y en a même beaucoup maintenant qui aujourd'hui commencent par faire un papier et sur un sujet qu'on va retrouver le lendemain parce que l'urgence nécessite de pouvoir informer nos internautes et nos auditeurs. Mais à partir du moment où on est sur le Tous Contributeurs, c'est-à-dire que c'est des gens qui font à la fois Internet, mais aussi de la radio. à qui parfois maintenant on demande aussi de faire de la vidéo, parce qu'ils voient bien que les usages sont en train d'évoluer aussi là-dessus. Donc l'IA est une aide pour nous précieuse, parce qu'elle nous permet un gain de temps, et tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour gagner du temps aujourd'hui journalistiquement parlant est intéressant. Tout ça avec un contrôle, et je ne cesse de le répéter, humain, systématiquement, parce qu'on sait aussi qu'il y a des libertés qui sont prises par des petits médias concurrents. Quand je dis des petits médias concurrents, je ne sais même pas si on peut leur donner le nom de médias, mais... L'IA est utilisé aujourd'hui par des personnes qui ne viennent pas faire du journalisme, qui viennent faire de la génération de contenu. Donc ça c'est l'IA génératif dont vous parliez tout à l'heure. C'est-à-dire que ça aspire un certain nombre de contenus. On crée des sites internet ou on récupère des vieux sites internet qui n'existaient plus. On en fait des sites pseudo d'information. Et en fait le but est tout simplement de faire un aspirateur à clics et de générer du trafic pour générer du revenu à travers les publicités. Donc nous on a là-dedans aussi un devoir. L'expression que j'utilisais tout à l'heure c'est le phare dans la brume. C'est-à-dire en tant que service public notamment, d'être un repère en disant si je l'ai lu sur le site ici.fr, c'est que c'est vrai. On ne peut pas se permettre d'être approximatif et surtout pas de commettre des erreurs.

  • Speaker #1

    Finalement, par rapport au maillage du réseau, donc les 44 stations locales, l'usage de ces outils d'IA, c'est plutôt de l'organisation, de l'optimisation de l'existant. Mais effectivement, si je comprends bien, l'une des limites que vous mettez, c'est dans la génération de contenu à proprement parler. Ou en tout cas, s'il y a génération, il y a forte vérification.

  • Speaker #2

    Il y a toujours relecture humaine, ça me semble impératif. On ne s'interdit pas la génération, en tout cas de la réflexion, parce qu'il y a des sujets aujourd'hui, je vais vous donner un exemple, c'est vraiment une réflexion, mais je vous le livre à vous. Par exemple, on se rend compte qu'il y a des articles météo qu'on fait une fois par semaine, notamment en fin de semaine, c'est des articles qui intéressent très fortement les gens parce qu'à l'approche du week-end, ils veulent savoir quel temps il va faire près de chez eux. Et donc, c'est des articles qui sont très très lus. Je ne suis pas certain aujourd'hui qu'une plus-value journalistique soit d'écrire toutes les semaines un article sur la météo qu'il va faire le week-end. Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec les moyens qui sont les nôtres, et contrairement à ce que peuvent dire nos adversaires, ils ne sont pas pléthoriques, je pense que le métier d'un journaliste, c'est d'aller chercher ses histoires, de raconter, d'informer, etc., mais sur d'autres sujets. Et pour revenir à notre sujet qui est de l'IA générative, aujourd'hui, par exemple... C'est de la science la météo aussi, il y a des ingénieurs météo France qui ont des données statistiques, qui analysent des choses et tout ça, si demain on arrive avec l'IA à pluguer ces données-là et que l'IA est parfaitement capable de générer un article météo réel, avec, je le répète, une relecture humaine mais qui prend beaucoup moins de temps que d'aller chercher les infos ou d'écrire un article météo, ça c'est du génératif et on l'indique dans le papier si c'est nécessaire pour ne pas tromper nos auditeurs ou nos internautes. Donc on ne s'interdit pas à ce genre de choses. Je vous donne un autre exemple. Pourquoi pas à terme réfléchir à... Non, je ne vais pas le donner celui-là, parce que sinon je n'ai peur que... Non mais c'est pour ça que je vous dis, je pense qu'il faut...

  • Speaker #1

    C'est peut-ĂŞtre plus dans le serviceiel.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, dans le serviceiel. Encore une fois, c'est toute la difficulté de la période dans laquelle on se trouve, de façon générale, et je déborde même de l'IA, mais en fait je pense qu'il ne faut pas avoir de position dogmatique, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait, et que le dogme nous empêche parfois aussi d'avancer. Donc quand je vous dis ça, je ne me range pas dans le... dans le camp des technophiles versus les collapsologues, mais c'est juste pour dire que la position dogmatique nous empêche d'avancer et à l'inverse, une position trop technophile nous ferait prendre des risques. Donc il faut réussir à trouver un chemin, le milieu du guet comme on dit, où il y a souvent la vérité, pour avancer sur ces sujets-là. C'est-à-dire ne pas s'interdire des choses, en tout cas des expérimentations, si on voit qu'à un moment ça pose un problème éthique, déontologique, évidemment y mettre un terme tout de suite. Et puis il faut surtout, encore une fois, je le redis, avoir une supervision humaine. C'est-à-dire que l'humain est capable, lui, de faire le distinguo. L'humain se trompe aussi, d'ailleurs. Il est arrivé que nous, on mette en ligne un article où il y avait une petite erreur de nom, par exemple. On a mal orthographié le patronyme de quelqu'un qu'on a interviewé. Non mais ce n'est pas un détail, parce que la personne en question va dire « ce n'est pas ma fonction, ce n'est pas mon nom » . Donc ça, ça peut arriver. Ce n'est pas dramatique, mais ça peut arriver. Il y a des fautes d'orthographe et de grammaire que font parfois les journalistes. Ce que je veux dire par là, c'est que ces erreurs existent chez les humains, mais l'IA... Elles existent possiblement beaucoup plus si on ne vérifie pas. Donc il faut toujours qu'on puisse vérifier. C'est en ça que je vous dis, on n'arrête pas une position dogmatique en disant, nous le génératif, jamais, c'est pas vrai. Mais on met des barrières et on les lèvera au fur et à mesure des certitudes que nous aurons dans tout ça.

  • Speaker #1

    D'accord, et ces certitudes, elles commencent un petit peu Ă  s'affirmer ?

  • Speaker #2

    On a une charte sur le site de Radio France que vous pouvez aller consulter, qui est mise en ligne, qui encadre la pratique que nous avons à Radio France de l'utilisation d'intelligence artificielle. qui est très détaillée et qui est très transparente. Et je pense que cette transparence, elle est nécessaire aujourd'hui pour éviter de susciter la méfiance, parce que dès qu'on cache les choses, de toute façon, les gens sont méfiants et à juste titre. On a ce devoir d'honnêteté et de transparence vis-à-vis, en tant que service public, je le redis, de nos auditeurs, de nos internautes, de nos téléspectateurs, pour nos camarades de la télévision. Et donc, je trouve ça très important. Donc, tout est écrit. Quand ça évolue, on le dit. On a évolué sur la charte. il y a des choses qu'on s'interdisait hier, qu'on s'autorise peut-être aujourd'hui, et à l'inverse, il y a des choses qu'on s'autorisait. hier et qu'on va désormais s'interdire parce qu'en fait c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Et finalement en fait on peut dire que le réseau d'ici il a une obligation en tout cas un engagement de transparence vis-à-vis de ses auditeurs et il a peut-être aussi une mission d'innovation aussi pour s'adapter à l'époque et puis pour tester de manière éclairée.

  • Speaker #2

    C'est ce que je dis à chaque fois, le service public c'est le média de tous les français et d'aucun parti politique, contrairement à ce que parfois certains peuvent dire. Quand je dis c'est le média de tous les français, c'est à l'époque où il existait la redevance par exemple Vous l'aviez peut-être lu, entendu, c'est moins cher qu'un abonnement Netflix pour accéder à une multitude de chaînes de télévision gratuites du service public, de radio gratuites du service public, de podcasts à travers des plateformes, de rediffusion. Et c'est aussi, je vous rejoins totalement, un champ d'innovation. Parce que le rôle du service public est aussi d'aller chercher des pratiques, de s'observer. C'est ce qu'on fait en ce moment dans le Festival de l'Info Locale aussi, d'échanger. On le fait tous les deux. Je l'ai fait tout à l'heure avec une camarade de Radio-Canada. On a discuté avec quelqu'un d'une télé locale du Mans. Et ça, c'est passionnant parce que ces échanges de pratiques, Radio France s'intéresse aussi par rapport à ça parce qu'on a des services, ils ne sont pas pléthoriques, croyez-moi, mais de gens qui peuvent se dédier à ces tâches-là. Et c'est important pour ne pas être complètement largué parce que le service public a ce devoir aussi d'être attentif à tout ce qui se passe autour de lui.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis sur une dernière question par rapport à être attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Je reprends une citation que vous avez faite tout à l'heure, devenir une agence de signaux faibles. C'est aussi en ça que, sans doute, l'usage de l'IA est un gage, en tout cas, pour remplir cette mission-là.

  • Speaker #2

    Surtout que nous, on a un maillage très particulier. Si je prends le réseau ici, on a 44 locales réparties un peu partout en France, avec quelques trous dans la carte. Par exemple, à Lyon, il n'y a pas de locale. En tout cas, pour l'instant, peut-être qu'un jour, il y en aura une. on le souhaite évidemment Mais ces 44 locales, moi je dis souvent que si on se flatte du développement des belles branches de Radio France que peuvent être France Inter, France Info, France Culture, il ne faut jamais oublier que les 44 racines de cette arme, c'est les locales du réseau ici. Parce qu'elles, elles sont en prise avec les territoires, avec nos auditeurs, avec nos internautes qui viennent les voir directement à la radio, discuter, qui les appellent, etc.

  • Speaker #1

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là.

  • Speaker #2

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là, vous avez parfaitement raison. Donc l'idée aussi, c'est que grâce à ce maillage qui nous est propre et unique, avec les camarades de France 3 par exemple, C'est que oui, on peut devenir aussi demain une agence de signaux faibles, et là l'intelligence artificielle peut nous y aider, c'est-à-dire qu'à travers le scan de menus, de conférences de rédaction, de nos journaux de 8 heures, d'avoir à un moment la photographie de ce qu'il fait à l'échelle d'un territoire, et plus seulement à l'échelle d'une locale, d'un territoire national en l'occurrence. Et ça c'est précieux pour nous, et l'idée nous était venue, ce que je racontais tout à l'heure, après le mouvement des Gilets jaunes, dont on a beaucoup reproché, et sans doute en partie à juste titre aux médias, de ne pas l'avoir vu venir. Et moi-même, qui l'ai beaucoup couvert comme reporter, je me disais, c'est vrai qu'on ne l'a pas vu, on ne l'a pas senti. Est-ce qu'on aurait été en mesure de le sentir davantage si on avait déjà eu l'intelligence artificielle qui aurait pu scanner un petit peu ces trucs-là et qui se serait peut-être rendu compte que tiens, il y a des sujets de colère par rapport à la taxe que voulait mettre en place le gouvernement à l'époque sur le carburant et on l'aurait peut-être senti monter. Je ne sais pas, c'est un exemple, mais en tout cas c'est comme ça que nous est venue l'idée de dire Cette agence de signaux faibles, aujourd'hui, elle peut nous permettre de mieux comprendre nos territoires. de trouver des sujets et avant que ça devienne ce qu'on appelle les sujets nationaux, parce que tout d'un coup on se dit, ah mince, il y a des milliers de personnes qui veulent sortir dans la rue autour d'un mouvement qui s'appelle Bloquons Tout, peut-être que nous on le verra venir un peu avant les autres.

  • Speaker #1

    En tout cas, hâte de voir ça, d'écouter ça et en tout cas je vous remercie d'avoir participé à cet épisode spécial de Deep Media. Merci.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt !

Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Matthieu Mondoloni, directeur de l’information de ICI (ex France Bleu) qui nous explique les récentes expérimentations d'IA générative opérées au sein du réseau.


🎧 Interview avec Alexandre Barlot de Radio France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Mathieu Mondoloni, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale.

  • Speaker #1

    Vous êtes directeur de l'information du réseau ici, et vous venez de faire une présentation à l'occasion de ce festival. Vous avez notamment parlé des expérimentations avec l'IA générative. On va voir un petit peu le distinguo qui ont été faites sur le réseau d'ici. On va dire, comment est-ce que ça a été perçu de manière stratégique et un petit peu aussi par l'ensemble du réseau, ces expériences-là ?

  • Speaker #2

    Ça n'a pas été mal perçu. Alors déjà, je pense qu'il y en a beaucoup qui ne savaient pas forcément ce qu'on était en train d'expérimenter au début. Alors non pas qu'on a voulu leur cacher la chose. Mais que, comme je l'expliquais tout à l'heure, on a d'abord fait une phase de test, et donc dans cette phase de test, on a très peu communiqué, voire pas du tout. Et il y a un petit groupe de personnes qui savaient qu'en fait, on était en train d'écouter, de scanner, d'essayer d'utiliser ces heures d'antenne grâce à l'intelligence artificielle. Une fois qu'on a communiqué dessus, là, il n'y a pas eu de levée de bouclier particulière. Il a pu exister des interrogations que je comprends parfaitement et que je partage d'ailleurs, certaines choses, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous allez faire de ce que vous allez scanner ? Parce qu'évidemment... Des esprits malicieux pourraient se dire, à partir du moment où on peut nous écouter et nous scanner assez régulièrement, on peut aussi nous surveiller. C'est évidemment pas du tout l'objectif que d'aller surveiller des animateurs et des journalistes. C'était plutôt pour pouvoir récupérer toute la richesse de ces émissions et de pouvoir en faire quelque chose. Déjà une synthèse à l'échelle de ces 44 locales du réseau, parce qu'il y a 44 locales du réseau ici qui sont réparties un peu partout en France. Et quand chacune d'elles va traiter d'un sujet, du même sujet, le même jour à la même heure, nous ça nous permet de récupérer cette matière, d'en faire une synthèse. qu'on va retrouver sur le numérique notamment, mais aussi à travers d'autres émissions qu'on va porter sur le réseau. Donc ça, c'est hyper important. Donc il n'y a pas eu d'accueil froid, pour répondre à votre question, des interrogations légitimes, mais qui sont liées à l'IA de façon générale, parce qu'encore une fois, ça bouleverse notre monde aujourd'hui, et qu'à ce titre, on peut s'en inquiéter légitimement.

  • Speaker #1

    Donc ça permet d'aller plus loin, d'avoir une nouvelle proposition éditoriale. Tout à l'heure, dans la conférence, vous vous expliquez notamment avec... un recueil d'informations à 10 heures et une exploitation, un regroupement de l'information qui était exploitable dès 11 heures, notamment par l'intermédiaire de l'outil Google Notebook LM qu'on connaît tous et qui est largement utilisé par les journalistes. Sur cet outil-là, j'imagine un outil assez performant pour vous, j'ai cru comprendre qu'il y avait aussi des développements en interne qui étaient faits sur des solutions. Ça s'oriente plutôt vers quoi ?

  • Speaker #2

    C'est des solutions qui ne sont pas développées en interne mais qu'on utilise effectivement. Par exemple dans le back-office, on a un autre outil de speech-to-texte. Alors notre bouc à l'aim, ce n'est pas du speech-to-texte, mais on a des outils de speech-to-texte qui sont propres à notre back-office, mais qui ne sont pas des solutions développées par Radio France. Il y a une solution qui s'appelle Whisper, qu'on utilise déjà depuis un petit moment, parce qu'à l'époque, on cherchait cette solution-là. Pour des gens de radio que nous sommes, c'est évidemment un enjeu hyper important, et donc c'était parmi les leaders. Aujourd'hui, il y en a d'autres qui émergent, évidemment, Mistral notamment. pour donner le nom d'une start-up française, européenne, dont on parle beaucoup en ce moment. Donc Whisper est très intéressant pour nous parce que ça nous permet, encore une fois, comme nous sommes des hommes et des femmes de radio, et qu'on revient d'un reportage qui est totalement audio puisqu'on est allé le tourner, quand on donne ce fichier son à Whisper dans le back-office, lui il en fait un transcript qui s'améliore de jour en jour et qui nous permet de gagner énormément de temps par rapport à la version numérique de nos reportages. Dans le réseau ici, c'est une habitude depuis maintenant 10 ans, on est sur ce qu'on appelle le régime du tous contributeurs. C'est-à-dire qu'on n'a pas d'équipe web dédiée, enfin il y a une toute petite équipe web dédiée, mais sinon c'est l'ensemble des journalistes, on est 443 dans le réseau, qui collaborent tous les jours à Internet. C'est-à-dire qu'il y en a même beaucoup maintenant qui aujourd'hui commencent par faire un papier et sur un sujet qu'on va retrouver le lendemain parce que l'urgence nécessite de pouvoir informer nos internautes et nos auditeurs. Mais à partir du moment où on est sur le Tous Contributeurs, c'est-à-dire que c'est des gens qui font à la fois Internet, mais aussi de la radio. à qui parfois maintenant on demande aussi de faire de la vidéo, parce qu'ils voient bien que les usages sont en train d'évoluer aussi là-dessus. Donc l'IA est une aide pour nous précieuse, parce qu'elle nous permet un gain de temps, et tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour gagner du temps aujourd'hui journalistiquement parlant est intéressant. Tout ça avec un contrôle, et je ne cesse de le répéter, humain, systématiquement, parce qu'on sait aussi qu'il y a des libertés qui sont prises par des petits médias concurrents. Quand je dis des petits médias concurrents, je ne sais même pas si on peut leur donner le nom de médias, mais... L'IA est utilisé aujourd'hui par des personnes qui ne viennent pas faire du journalisme, qui viennent faire de la génération de contenu. Donc ça c'est l'IA génératif dont vous parliez tout à l'heure. C'est-à-dire que ça aspire un certain nombre de contenus. On crée des sites internet ou on récupère des vieux sites internet qui n'existaient plus. On en fait des sites pseudo d'information. Et en fait le but est tout simplement de faire un aspirateur à clics et de générer du trafic pour générer du revenu à travers les publicités. Donc nous on a là-dedans aussi un devoir. L'expression que j'utilisais tout à l'heure c'est le phare dans la brume. C'est-à-dire en tant que service public notamment, d'être un repère en disant si je l'ai lu sur le site ici.fr, c'est que c'est vrai. On ne peut pas se permettre d'être approximatif et surtout pas de commettre des erreurs.

  • Speaker #1

    Finalement, par rapport au maillage du réseau, donc les 44 stations locales, l'usage de ces outils d'IA, c'est plutôt de l'organisation, de l'optimisation de l'existant. Mais effectivement, si je comprends bien, l'une des limites que vous mettez, c'est dans la génération de contenu à proprement parler. Ou en tout cas, s'il y a génération, il y a forte vérification.

  • Speaker #2

    Il y a toujours relecture humaine, ça me semble impératif. On ne s'interdit pas la génération, en tout cas de la réflexion, parce qu'il y a des sujets aujourd'hui, je vais vous donner un exemple, c'est vraiment une réflexion, mais je vous le livre à vous. Par exemple, on se rend compte qu'il y a des articles météo qu'on fait une fois par semaine, notamment en fin de semaine, c'est des articles qui intéressent très fortement les gens parce qu'à l'approche du week-end, ils veulent savoir quel temps il va faire près de chez eux. Et donc, c'est des articles qui sont très très lus. Je ne suis pas certain aujourd'hui qu'une plus-value journalistique soit d'écrire toutes les semaines un article sur la météo qu'il va faire le week-end. Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec les moyens qui sont les nôtres, et contrairement à ce que peuvent dire nos adversaires, ils ne sont pas pléthoriques, je pense que le métier d'un journaliste, c'est d'aller chercher ses histoires, de raconter, d'informer, etc., mais sur d'autres sujets. Et pour revenir à notre sujet qui est de l'IA générative, aujourd'hui, par exemple... C'est de la science la météo aussi, il y a des ingénieurs météo France qui ont des données statistiques, qui analysent des choses et tout ça, si demain on arrive avec l'IA à pluguer ces données-là et que l'IA est parfaitement capable de générer un article météo réel, avec, je le répète, une relecture humaine mais qui prend beaucoup moins de temps que d'aller chercher les infos ou d'écrire un article météo, ça c'est du génératif et on l'indique dans le papier si c'est nécessaire pour ne pas tromper nos auditeurs ou nos internautes. Donc on ne s'interdit pas à ce genre de choses. Je vous donne un autre exemple. Pourquoi pas à terme réfléchir à... Non, je ne vais pas le donner celui-là, parce que sinon je n'ai peur que... Non mais c'est pour ça que je vous dis, je pense qu'il faut...

  • Speaker #1

    C'est peut-ĂŞtre plus dans le serviceiel.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, dans le serviceiel. Encore une fois, c'est toute la difficulté de la période dans laquelle on se trouve, de façon générale, et je déborde même de l'IA, mais en fait je pense qu'il ne faut pas avoir de position dogmatique, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait, et que le dogme nous empêche parfois aussi d'avancer. Donc quand je vous dis ça, je ne me range pas dans le... dans le camp des technophiles versus les collapsologues, mais c'est juste pour dire que la position dogmatique nous empêche d'avancer et à l'inverse, une position trop technophile nous ferait prendre des risques. Donc il faut réussir à trouver un chemin, le milieu du guet comme on dit, où il y a souvent la vérité, pour avancer sur ces sujets-là. C'est-à-dire ne pas s'interdire des choses, en tout cas des expérimentations, si on voit qu'à un moment ça pose un problème éthique, déontologique, évidemment y mettre un terme tout de suite. Et puis il faut surtout, encore une fois, je le redis, avoir une supervision humaine. C'est-à-dire que l'humain est capable, lui, de faire le distinguo. L'humain se trompe aussi, d'ailleurs. Il est arrivé que nous, on mette en ligne un article où il y avait une petite erreur de nom, par exemple. On a mal orthographié le patronyme de quelqu'un qu'on a interviewé. Non mais ce n'est pas un détail, parce que la personne en question va dire « ce n'est pas ma fonction, ce n'est pas mon nom » . Donc ça, ça peut arriver. Ce n'est pas dramatique, mais ça peut arriver. Il y a des fautes d'orthographe et de grammaire que font parfois les journalistes. Ce que je veux dire par là, c'est que ces erreurs existent chez les humains, mais l'IA... Elles existent possiblement beaucoup plus si on ne vérifie pas. Donc il faut toujours qu'on puisse vérifier. C'est en ça que je vous dis, on n'arrête pas une position dogmatique en disant, nous le génératif, jamais, c'est pas vrai. Mais on met des barrières et on les lèvera au fur et à mesure des certitudes que nous aurons dans tout ça.

  • Speaker #1

    D'accord, et ces certitudes, elles commencent un petit peu Ă  s'affirmer ?

  • Speaker #2

    On a une charte sur le site de Radio France que vous pouvez aller consulter, qui est mise en ligne, qui encadre la pratique que nous avons à Radio France de l'utilisation d'intelligence artificielle. qui est très détaillée et qui est très transparente. Et je pense que cette transparence, elle est nécessaire aujourd'hui pour éviter de susciter la méfiance, parce que dès qu'on cache les choses, de toute façon, les gens sont méfiants et à juste titre. On a ce devoir d'honnêteté et de transparence vis-à-vis, en tant que service public, je le redis, de nos auditeurs, de nos internautes, de nos téléspectateurs, pour nos camarades de la télévision. Et donc, je trouve ça très important. Donc, tout est écrit. Quand ça évolue, on le dit. On a évolué sur la charte. il y a des choses qu'on s'interdisait hier, qu'on s'autorise peut-être aujourd'hui, et à l'inverse, il y a des choses qu'on s'autorisait. hier et qu'on va désormais s'interdire parce qu'en fait c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Et finalement en fait on peut dire que le réseau d'ici il a une obligation en tout cas un engagement de transparence vis-à-vis de ses auditeurs et il a peut-être aussi une mission d'innovation aussi pour s'adapter à l'époque et puis pour tester de manière éclairée.

  • Speaker #2

    C'est ce que je dis à chaque fois, le service public c'est le média de tous les français et d'aucun parti politique, contrairement à ce que parfois certains peuvent dire. Quand je dis c'est le média de tous les français, c'est à l'époque où il existait la redevance par exemple Vous l'aviez peut-être lu, entendu, c'est moins cher qu'un abonnement Netflix pour accéder à une multitude de chaînes de télévision gratuites du service public, de radio gratuites du service public, de podcasts à travers des plateformes, de rediffusion. Et c'est aussi, je vous rejoins totalement, un champ d'innovation. Parce que le rôle du service public est aussi d'aller chercher des pratiques, de s'observer. C'est ce qu'on fait en ce moment dans le Festival de l'Info Locale aussi, d'échanger. On le fait tous les deux. Je l'ai fait tout à l'heure avec une camarade de Radio-Canada. On a discuté avec quelqu'un d'une télé locale du Mans. Et ça, c'est passionnant parce que ces échanges de pratiques, Radio France s'intéresse aussi par rapport à ça parce qu'on a des services, ils ne sont pas pléthoriques, croyez-moi, mais de gens qui peuvent se dédier à ces tâches-là. Et c'est important pour ne pas être complètement largué parce que le service public a ce devoir aussi d'être attentif à tout ce qui se passe autour de lui.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis sur une dernière question par rapport à être attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Je reprends une citation que vous avez faite tout à l'heure, devenir une agence de signaux faibles. C'est aussi en ça que, sans doute, l'usage de l'IA est un gage, en tout cas, pour remplir cette mission-là.

  • Speaker #2

    Surtout que nous, on a un maillage très particulier. Si je prends le réseau ici, on a 44 locales réparties un peu partout en France, avec quelques trous dans la carte. Par exemple, à Lyon, il n'y a pas de locale. En tout cas, pour l'instant, peut-être qu'un jour, il y en aura une. on le souhaite évidemment Mais ces 44 locales, moi je dis souvent que si on se flatte du développement des belles branches de Radio France que peuvent être France Inter, France Info, France Culture, il ne faut jamais oublier que les 44 racines de cette arme, c'est les locales du réseau ici. Parce qu'elles, elles sont en prise avec les territoires, avec nos auditeurs, avec nos internautes qui viennent les voir directement à la radio, discuter, qui les appellent, etc.

  • Speaker #1

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là.

  • Speaker #2

    Et elles nourrissent régulièrement ces antennes-là, vous avez parfaitement raison. Donc l'idée aussi, c'est que grâce à ce maillage qui nous est propre et unique, avec les camarades de France 3 par exemple, C'est que oui, on peut devenir aussi demain une agence de signaux faibles, et là l'intelligence artificielle peut nous y aider, c'est-à-dire qu'à travers le scan de menus, de conférences de rédaction, de nos journaux de 8 heures, d'avoir à un moment la photographie de ce qu'il fait à l'échelle d'un territoire, et plus seulement à l'échelle d'une locale, d'un territoire national en l'occurrence. Et ça c'est précieux pour nous, et l'idée nous était venue, ce que je racontais tout à l'heure, après le mouvement des Gilets jaunes, dont on a beaucoup reproché, et sans doute en partie à juste titre aux médias, de ne pas l'avoir vu venir. Et moi-même, qui l'ai beaucoup couvert comme reporter, je me disais, c'est vrai qu'on ne l'a pas vu, on ne l'a pas senti. Est-ce qu'on aurait été en mesure de le sentir davantage si on avait déjà eu l'intelligence artificielle qui aurait pu scanner un petit peu ces trucs-là et qui se serait peut-être rendu compte que tiens, il y a des sujets de colère par rapport à la taxe que voulait mettre en place le gouvernement à l'époque sur le carburant et on l'aurait peut-être senti monter. Je ne sais pas, c'est un exemple, mais en tout cas c'est comme ça que nous est venue l'idée de dire Cette agence de signaux faibles, aujourd'hui, elle peut nous permettre de mieux comprendre nos territoires. de trouver des sujets et avant que ça devienne ce qu'on appelle les sujets nationaux, parce que tout d'un coup on se dit, ah mince, il y a des milliers de personnes qui veulent sortir dans la rue autour d'un mouvement qui s'appelle Bloquons Tout, peut-être que nous on le verra venir un peu avant les autres.

  • Speaker #1

    En tout cas, hâte de voir ça, d'écouter ça et en tout cas je vous remercie d'avoir participé à cet épisode spécial de Deep Media. Merci.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt !

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