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Deep Media

👀 Deep Media est au FIL 2025 - 🎙️ Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France

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09min |26/09/2025|

15

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👀 Deep Media est au FIL 2025 - 🎙️ Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France

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Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France qui a notamment travaillé avec ses équipes au développement du chatbot Topo.


🎧 Episode de Deep Media consacré à Topo.

🎧 Interview avec Loup-Lassinat Foubert de Ouest-France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Julien Perron, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale. Vous êtes responsable du pôle informatique et IA auprès de West France et vous avez notamment participé au projet Topo, ce petit chatbot qui a été inauguré à l'occasion des 24 Heures du Mans. Un petit rex déjà sur ce projet-là, comment est-ce qu'il a été vécu et le retour que vous en faites à l'interne ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour. Alors effectivement Topo ça a été une aventure courte mais très très enrichissante pour nous et qui nous a posé beaucoup de défis. On souhaitait effectivement tester notre capacité déjà technique à déployer ce genre d'agent puisque c'est pas neutre. de développer ce type d'agent. Ça nécessite pas mal d'expertise. Alors on a la chance, nous, chez Ouest France, d'avoir un noyau d'expertise autour de ces questions-là, de l'IA depuis longtemps, du traitement du langage depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Donc on souhaitait absolument s'emparer de cette problématique-là, des agents conversationnels, et tester surtout la pétance du public pour ces objets-là. Mais ça nous a posé deux grands défis, finalement. Un défi technique, effectivement, d'aller au bout. C'est-à-dire que c'est une chose de... De savoir comment ça fonctionne et de savoir faire fonctionner un agent de ce type-là, c'est autre chose de le confronter au grand public et de le faire pour de vrai, entre guillemets, avec un test live. Donc il y avait cette problématique technique-là et de se mettre à l'épreuve. Et puis la deuxième problématique, c'était comment on fait ça en conservant notre ADN, qui est de fournir de l'information de qualité sourcée, produite par des journalistes et pas produite par de l'IA. On veut vraiment utiliser, on souhaitait vraiment utiliser l'IA comme un vecteur, un canal d'accès au contenu journalistique par l'intermédiaire de questions posées et finalement revenir à la source du journalisme local, c'est de répondre aux questions que se posent les gens concernés par le sujet. Donc voilà les deux défis qu'on a essayé de remplir avec ce projet.

  • Speaker #0

    Et des défis relevés, en tout cas sur la véracité de l'information. Vous êtes parti sur une base de données propriétaire, j'imagine, sur l'ensemble de vos archives ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc cet agent, il exploitait le flux d'articles produits autour de l'événement des 24 Heures du Mans, qui est un événement majeur dans notre zone, dans la zone SART évidemment, avec environ 700 articles produits juste sur le mois de juin, sur cet événement. On est allé picorer aussi dans nos archives les bonnes feuilles qui pouvaient être pertinentes pour aller répondre à des questions plutôt patrimoniales et historiques sur l'événement. Et voilà, ça fait un corpus 100%. Alors Ouest France et Maine Libre, effectivement Maine Libre qui fait partie du groupe. Donc avec ces deux rédactions-là, on avait de quoi répondre à pas mal de questions.

  • Speaker #0

    Le bilan est plutôt positif et là on voit que c'est sur un événement qui est circonscrit. Est-ce que ça peut être amené à être développé sur quelque chose, on va dire une thématique plus fleuve ? On va prendre, je ne sais pas, la santé, la politique, des choses qui sont moins cadrées dans le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est des choses qu'on regarde. Alors c'était volontaire de partir sur quelque chose de limité dans le temps. Forcément, c'est le principe de l'expérimentation. On a envie de tester et puis après de fermer la porte et puis de réfléchir et de faire un retour d'expérience dessus. On y va, nous on avance. On a une démarche qui est à la fois audacieuse et prudente chez West France avec l'IA. Évidemment, en tant que média, on ne prend pas ça à la légère non plus et on n'a pas envie de mal s'en servir. Donc, bien évidemment qu'on est en train de penser et même d'agir sur des nouvelles versions de topo, sur d'autres thématiques. On a en ce moment sur le plan de travail un sujet autour du shopping. Alors on est moins dans le pur rédaction mais c'est aussi une verticale qui est importante pour nous, génératrice de chiffre d'affaires et donc il y a certainement des choses intéressantes à faire autour du coin stationnel pour découvrir les offres produits, les comparatifs etc. C'est une verticale intéressante pour ça. Potentiellement d'autres événements sportifs qui ne sont pas encore calés aujourd'hui. On regarde bien évidemment ce qu'on pourrait faire éventuellement sur les municipales, même si je ne dis pas qu'on va le faire. Mais évidemment, c'est un jalon important l'année prochaine pour la presse locale. Et puis enfin, en fil rouge et en travail de fond, il y a aussi la problématique de la convergence avec le moteur de recherche, c'est-à-dire l'accès à l'actualité sur toute notre plateforme. Donc bien évidemment que ça, on ne va pas le faire en claquant des doigts. Ce n'est pas demain qu'on aura un agent conversationnel généraliste qui répondra sur tout. Mais c'est quelque chose qu'on regarde de près. Et je pense qu'on va continuer avec cette approche itérative pour ne pas se planter, tout simplement.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un objet qui a vocation à rester accessible à tout le monde, qui ne va pas devenir payant ou, on va dire, une brique complémentaire ? Ça reste un grand public ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, plutôt, oui. Et puis c'est trop tôt pour dire ce qu'on en fera. Là, on traite d'abord la problématique de déjà le faire bien, savoir le faire bien, et puis la problématique de l'adoption, puisqu'on peut avoir des idées sur eux-mêmes. Aujourd'hui, ça reste quand même encore embryonnaire, cette histoire-là. On voit bien les usages d'outils comme ChatGPT ou Paraplexity qui ne font que croître. Mais bon, néanmoins... Ce n'est pas non plus la majorité des gens qui consultent des news par ces outils-là. Donc on attend de voir, on avance. Pour nous, la priorité, c'est vraiment de le faire correctement, d'utiliser ces outils-là. S'il s'avère que le public veut utiliser ces outils-là pour accéder à notre information, on sera armé pour leur fournir des outils. Et c'est super emballant et intéressant de travailler cette façon d'accéder à l'information aussi. De toute façon, nous, tout ce qui peut concourir à mieux servir l'information aux gens et le plus directement possible, c'est notre ADN, on est partant. Après, pour la monétisation, on n'en est pas là du tout, du tout. Encore aujourd'hui, c'est une question ouverte.

  • Speaker #0

    Je termine juste avec une dernière petite question, on va dire traditionnelle dans ces formats. Est-ce que selon vous, l'info locale va nécessairement rimer avec l'IA dans les mois et les années à venir ?

  • Speaker #1

    Alors nécessairement non. Je ne suis pas devin, je ne suis pas très bon en perspective et en hypothèse sur l'avenir. Surtout sur l'IA, c'est quand même très compliqué de se projeter. Ça bouge tellement vite et il y a aussi des effets de bulles. Je pense que les choses vont toujours un petit peu plus lentement que ce qu'on imagine. Comme je disais, l'IA, quand on est dedans, on a l'impression que tout le monde est très familier de l'IA, et tout le monde utilise ça énormément. Si vous interrogez vos proches et autour de vous, vous vous rendrez compte que ce n'est pas encore non plus forcément le cas exactement. Est-ce que c'est l'avenir de l'info locale ? Je ne sais pas. Est-ce que ça fera partie de l'outillage du journaliste de demain ? J'en suis à peu près persuadé parce qu'il y a des choses formidables à faire dans les travaux d'investigation, dans la fouille documentaire avancée, même dans la génération d'histoire. C'est-à-dire que nous, ce qui nous intéresse beaucoup... C'est qu'est-ce qu'on va pouvoir faire avec l'IA qu'on ne pourrait pas faire sans. Donc ce n'est pas uniquement des problématiques de productivité, etc. C'est vraiment, ça peut nous permettre de sortir des histoires qu'on aurait eu beaucoup de mal et qu'on n'aurait jamais pu sortir sans ça. Et ça, je pense que demain, ça va beaucoup... Ça secoue déjà tous les journalistes, je pense, local ou pas local. Donc voilà, oui, je pense que ça aura une part importante. Mais encore une fois, je... Je ne pense pas que ça va renverser la table tout de suite non plus. Donc, il faut y aller prudemment et en comprenant bien ce que font ces outils, ce qu'ils ne font pas et bien les utiliser.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup en tout cas pour ce temps d'échange. Merci. A très bientôt. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt.

Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France qui a notamment travaillé avec ses équipes au développement du chatbot Topo.


🎧 Episode de Deep Media consacré à Topo.

🎧 Interview avec Loup-Lassinat Foubert de Ouest-France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Julien Perron, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale. Vous êtes responsable du pôle informatique et IA auprès de West France et vous avez notamment participé au projet Topo, ce petit chatbot qui a été inauguré à l'occasion des 24 Heures du Mans. Un petit rex déjà sur ce projet-là, comment est-ce qu'il a été vécu et le retour que vous en faites à l'interne ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour. Alors effectivement Topo ça a été une aventure courte mais très très enrichissante pour nous et qui nous a posé beaucoup de défis. On souhaitait effectivement tester notre capacité déjà technique à déployer ce genre d'agent puisque c'est pas neutre. de développer ce type d'agent. Ça nécessite pas mal d'expertise. Alors on a la chance, nous, chez Ouest France, d'avoir un noyau d'expertise autour de ces questions-là, de l'IA depuis longtemps, du traitement du langage depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Donc on souhaitait absolument s'emparer de cette problématique-là, des agents conversationnels, et tester surtout la pétance du public pour ces objets-là. Mais ça nous a posé deux grands défis, finalement. Un défi technique, effectivement, d'aller au bout. C'est-à-dire que c'est une chose de... De savoir comment ça fonctionne et de savoir faire fonctionner un agent de ce type-là, c'est autre chose de le confronter au grand public et de le faire pour de vrai, entre guillemets, avec un test live. Donc il y avait cette problématique technique-là et de se mettre à l'épreuve. Et puis la deuxième problématique, c'était comment on fait ça en conservant notre ADN, qui est de fournir de l'information de qualité sourcée, produite par des journalistes et pas produite par de l'IA. On veut vraiment utiliser, on souhaitait vraiment utiliser l'IA comme un vecteur, un canal d'accès au contenu journalistique par l'intermédiaire de questions posées et finalement revenir à la source du journalisme local, c'est de répondre aux questions que se posent les gens concernés par le sujet. Donc voilà les deux défis qu'on a essayé de remplir avec ce projet.

  • Speaker #0

    Et des défis relevés, en tout cas sur la véracité de l'information. Vous êtes parti sur une base de données propriétaire, j'imagine, sur l'ensemble de vos archives ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc cet agent, il exploitait le flux d'articles produits autour de l'événement des 24 Heures du Mans, qui est un événement majeur dans notre zone, dans la zone SART évidemment, avec environ 700 articles produits juste sur le mois de juin, sur cet événement. On est allé picorer aussi dans nos archives les bonnes feuilles qui pouvaient être pertinentes pour aller répondre à des questions plutôt patrimoniales et historiques sur l'événement. Et voilà, ça fait un corpus 100%. Alors Ouest France et Maine Libre, effectivement Maine Libre qui fait partie du groupe. Donc avec ces deux rédactions-là, on avait de quoi répondre à pas mal de questions.

  • Speaker #0

    Le bilan est plutôt positif et là on voit que c'est sur un événement qui est circonscrit. Est-ce que ça peut être amené à être développé sur quelque chose, on va dire une thématique plus fleuve ? On va prendre, je ne sais pas, la santé, la politique, des choses qui sont moins cadrées dans le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est des choses qu'on regarde. Alors c'était volontaire de partir sur quelque chose de limité dans le temps. Forcément, c'est le principe de l'expérimentation. On a envie de tester et puis après de fermer la porte et puis de réfléchir et de faire un retour d'expérience dessus. On y va, nous on avance. On a une démarche qui est à la fois audacieuse et prudente chez West France avec l'IA. Évidemment, en tant que média, on ne prend pas ça à la légère non plus et on n'a pas envie de mal s'en servir. Donc, bien évidemment qu'on est en train de penser et même d'agir sur des nouvelles versions de topo, sur d'autres thématiques. On a en ce moment sur le plan de travail un sujet autour du shopping. Alors on est moins dans le pur rédaction mais c'est aussi une verticale qui est importante pour nous, génératrice de chiffre d'affaires et donc il y a certainement des choses intéressantes à faire autour du coin stationnel pour découvrir les offres produits, les comparatifs etc. C'est une verticale intéressante pour ça. Potentiellement d'autres événements sportifs qui ne sont pas encore calés aujourd'hui. On regarde bien évidemment ce qu'on pourrait faire éventuellement sur les municipales, même si je ne dis pas qu'on va le faire. Mais évidemment, c'est un jalon important l'année prochaine pour la presse locale. Et puis enfin, en fil rouge et en travail de fond, il y a aussi la problématique de la convergence avec le moteur de recherche, c'est-à-dire l'accès à l'actualité sur toute notre plateforme. Donc bien évidemment que ça, on ne va pas le faire en claquant des doigts. Ce n'est pas demain qu'on aura un agent conversationnel généraliste qui répondra sur tout. Mais c'est quelque chose qu'on regarde de près. Et je pense qu'on va continuer avec cette approche itérative pour ne pas se planter, tout simplement.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un objet qui a vocation à rester accessible à tout le monde, qui ne va pas devenir payant ou, on va dire, une brique complémentaire ? Ça reste un grand public ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, plutôt, oui. Et puis c'est trop tôt pour dire ce qu'on en fera. Là, on traite d'abord la problématique de déjà le faire bien, savoir le faire bien, et puis la problématique de l'adoption, puisqu'on peut avoir des idées sur eux-mêmes. Aujourd'hui, ça reste quand même encore embryonnaire, cette histoire-là. On voit bien les usages d'outils comme ChatGPT ou Paraplexity qui ne font que croître. Mais bon, néanmoins... Ce n'est pas non plus la majorité des gens qui consultent des news par ces outils-là. Donc on attend de voir, on avance. Pour nous, la priorité, c'est vraiment de le faire correctement, d'utiliser ces outils-là. S'il s'avère que le public veut utiliser ces outils-là pour accéder à notre information, on sera armé pour leur fournir des outils. Et c'est super emballant et intéressant de travailler cette façon d'accéder à l'information aussi. De toute façon, nous, tout ce qui peut concourir à mieux servir l'information aux gens et le plus directement possible, c'est notre ADN, on est partant. Après, pour la monétisation, on n'en est pas là du tout, du tout. Encore aujourd'hui, c'est une question ouverte.

  • Speaker #0

    Je termine juste avec une dernière petite question, on va dire traditionnelle dans ces formats. Est-ce que selon vous, l'info locale va nécessairement rimer avec l'IA dans les mois et les années à venir ?

  • Speaker #1

    Alors nécessairement non. Je ne suis pas devin, je ne suis pas très bon en perspective et en hypothèse sur l'avenir. Surtout sur l'IA, c'est quand même très compliqué de se projeter. Ça bouge tellement vite et il y a aussi des effets de bulles. Je pense que les choses vont toujours un petit peu plus lentement que ce qu'on imagine. Comme je disais, l'IA, quand on est dedans, on a l'impression que tout le monde est très familier de l'IA, et tout le monde utilise ça énormément. Si vous interrogez vos proches et autour de vous, vous vous rendrez compte que ce n'est pas encore non plus forcément le cas exactement. Est-ce que c'est l'avenir de l'info locale ? Je ne sais pas. Est-ce que ça fera partie de l'outillage du journaliste de demain ? J'en suis à peu près persuadé parce qu'il y a des choses formidables à faire dans les travaux d'investigation, dans la fouille documentaire avancée, même dans la génération d'histoire. C'est-à-dire que nous, ce qui nous intéresse beaucoup... C'est qu'est-ce qu'on va pouvoir faire avec l'IA qu'on ne pourrait pas faire sans. Donc ce n'est pas uniquement des problématiques de productivité, etc. C'est vraiment, ça peut nous permettre de sortir des histoires qu'on aurait eu beaucoup de mal et qu'on n'aurait jamais pu sortir sans ça. Et ça, je pense que demain, ça va beaucoup... Ça secoue déjà tous les journalistes, je pense, local ou pas local. Donc voilà, oui, je pense que ça aura une part importante. Mais encore une fois, je... Je ne pense pas que ça va renverser la table tout de suite non plus. Donc, il faut y aller prudemment et en comprenant bien ce que font ces outils, ce qu'ils ne font pas et bien les utiliser.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup en tout cas pour ce temps d'échange. Merci. A très bientôt. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt.

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A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France qui a notamment travaillé avec ses équipes au développement du chatbot Topo.


🎧 Episode de Deep Media consacré à Topo.

🎧 Interview avec Loup-Lassinat Foubert de Ouest-France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Julien Perron, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale. Vous êtes responsable du pôle informatique et IA auprès de West France et vous avez notamment participé au projet Topo, ce petit chatbot qui a été inauguré à l'occasion des 24 Heures du Mans. Un petit rex déjà sur ce projet-là, comment est-ce qu'il a été vécu et le retour que vous en faites à l'interne ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour. Alors effectivement Topo ça a été une aventure courte mais très très enrichissante pour nous et qui nous a posé beaucoup de défis. On souhaitait effectivement tester notre capacité déjà technique à déployer ce genre d'agent puisque c'est pas neutre. de développer ce type d'agent. Ça nécessite pas mal d'expertise. Alors on a la chance, nous, chez Ouest France, d'avoir un noyau d'expertise autour de ces questions-là, de l'IA depuis longtemps, du traitement du langage depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Donc on souhaitait absolument s'emparer de cette problématique-là, des agents conversationnels, et tester surtout la pétance du public pour ces objets-là. Mais ça nous a posé deux grands défis, finalement. Un défi technique, effectivement, d'aller au bout. C'est-à-dire que c'est une chose de... De savoir comment ça fonctionne et de savoir faire fonctionner un agent de ce type-là, c'est autre chose de le confronter au grand public et de le faire pour de vrai, entre guillemets, avec un test live. Donc il y avait cette problématique technique-là et de se mettre à l'épreuve. Et puis la deuxième problématique, c'était comment on fait ça en conservant notre ADN, qui est de fournir de l'information de qualité sourcée, produite par des journalistes et pas produite par de l'IA. On veut vraiment utiliser, on souhaitait vraiment utiliser l'IA comme un vecteur, un canal d'accès au contenu journalistique par l'intermédiaire de questions posées et finalement revenir à la source du journalisme local, c'est de répondre aux questions que se posent les gens concernés par le sujet. Donc voilà les deux défis qu'on a essayé de remplir avec ce projet.

  • Speaker #0

    Et des défis relevés, en tout cas sur la véracité de l'information. Vous êtes parti sur une base de données propriétaire, j'imagine, sur l'ensemble de vos archives ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc cet agent, il exploitait le flux d'articles produits autour de l'événement des 24 Heures du Mans, qui est un événement majeur dans notre zone, dans la zone SART évidemment, avec environ 700 articles produits juste sur le mois de juin, sur cet événement. On est allé picorer aussi dans nos archives les bonnes feuilles qui pouvaient être pertinentes pour aller répondre à des questions plutôt patrimoniales et historiques sur l'événement. Et voilà, ça fait un corpus 100%. Alors Ouest France et Maine Libre, effectivement Maine Libre qui fait partie du groupe. Donc avec ces deux rédactions-là, on avait de quoi répondre à pas mal de questions.

  • Speaker #0

    Le bilan est plutôt positif et là on voit que c'est sur un événement qui est circonscrit. Est-ce que ça peut être amené à être développé sur quelque chose, on va dire une thématique plus fleuve ? On va prendre, je ne sais pas, la santé, la politique, des choses qui sont moins cadrées dans le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est des choses qu'on regarde. Alors c'était volontaire de partir sur quelque chose de limité dans le temps. Forcément, c'est le principe de l'expérimentation. On a envie de tester et puis après de fermer la porte et puis de réfléchir et de faire un retour d'expérience dessus. On y va, nous on avance. On a une démarche qui est à la fois audacieuse et prudente chez West France avec l'IA. Évidemment, en tant que média, on ne prend pas ça à la légère non plus et on n'a pas envie de mal s'en servir. Donc, bien évidemment qu'on est en train de penser et même d'agir sur des nouvelles versions de topo, sur d'autres thématiques. On a en ce moment sur le plan de travail un sujet autour du shopping. Alors on est moins dans le pur rédaction mais c'est aussi une verticale qui est importante pour nous, génératrice de chiffre d'affaires et donc il y a certainement des choses intéressantes à faire autour du coin stationnel pour découvrir les offres produits, les comparatifs etc. C'est une verticale intéressante pour ça. Potentiellement d'autres événements sportifs qui ne sont pas encore calés aujourd'hui. On regarde bien évidemment ce qu'on pourrait faire éventuellement sur les municipales, même si je ne dis pas qu'on va le faire. Mais évidemment, c'est un jalon important l'année prochaine pour la presse locale. Et puis enfin, en fil rouge et en travail de fond, il y a aussi la problématique de la convergence avec le moteur de recherche, c'est-à-dire l'accès à l'actualité sur toute notre plateforme. Donc bien évidemment que ça, on ne va pas le faire en claquant des doigts. Ce n'est pas demain qu'on aura un agent conversationnel généraliste qui répondra sur tout. Mais c'est quelque chose qu'on regarde de près. Et je pense qu'on va continuer avec cette approche itérative pour ne pas se planter, tout simplement.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un objet qui a vocation à rester accessible à tout le monde, qui ne va pas devenir payant ou, on va dire, une brique complémentaire ? Ça reste un grand public ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, plutôt, oui. Et puis c'est trop tôt pour dire ce qu'on en fera. Là, on traite d'abord la problématique de déjà le faire bien, savoir le faire bien, et puis la problématique de l'adoption, puisqu'on peut avoir des idées sur eux-mêmes. Aujourd'hui, ça reste quand même encore embryonnaire, cette histoire-là. On voit bien les usages d'outils comme ChatGPT ou Paraplexity qui ne font que croître. Mais bon, néanmoins... Ce n'est pas non plus la majorité des gens qui consultent des news par ces outils-là. Donc on attend de voir, on avance. Pour nous, la priorité, c'est vraiment de le faire correctement, d'utiliser ces outils-là. S'il s'avère que le public veut utiliser ces outils-là pour accéder à notre information, on sera armé pour leur fournir des outils. Et c'est super emballant et intéressant de travailler cette façon d'accéder à l'information aussi. De toute façon, nous, tout ce qui peut concourir à mieux servir l'information aux gens et le plus directement possible, c'est notre ADN, on est partant. Après, pour la monétisation, on n'en est pas là du tout, du tout. Encore aujourd'hui, c'est une question ouverte.

  • Speaker #0

    Je termine juste avec une dernière petite question, on va dire traditionnelle dans ces formats. Est-ce que selon vous, l'info locale va nécessairement rimer avec l'IA dans les mois et les années à venir ?

  • Speaker #1

    Alors nécessairement non. Je ne suis pas devin, je ne suis pas très bon en perspective et en hypothèse sur l'avenir. Surtout sur l'IA, c'est quand même très compliqué de se projeter. Ça bouge tellement vite et il y a aussi des effets de bulles. Je pense que les choses vont toujours un petit peu plus lentement que ce qu'on imagine. Comme je disais, l'IA, quand on est dedans, on a l'impression que tout le monde est très familier de l'IA, et tout le monde utilise ça énormément. Si vous interrogez vos proches et autour de vous, vous vous rendrez compte que ce n'est pas encore non plus forcément le cas exactement. Est-ce que c'est l'avenir de l'info locale ? Je ne sais pas. Est-ce que ça fera partie de l'outillage du journaliste de demain ? J'en suis à peu près persuadé parce qu'il y a des choses formidables à faire dans les travaux d'investigation, dans la fouille documentaire avancée, même dans la génération d'histoire. C'est-à-dire que nous, ce qui nous intéresse beaucoup... C'est qu'est-ce qu'on va pouvoir faire avec l'IA qu'on ne pourrait pas faire sans. Donc ce n'est pas uniquement des problématiques de productivité, etc. C'est vraiment, ça peut nous permettre de sortir des histoires qu'on aurait eu beaucoup de mal et qu'on n'aurait jamais pu sortir sans ça. Et ça, je pense que demain, ça va beaucoup... Ça secoue déjà tous les journalistes, je pense, local ou pas local. Donc voilà, oui, je pense que ça aura une part importante. Mais encore une fois, je... Je ne pense pas que ça va renverser la table tout de suite non plus. Donc, il faut y aller prudemment et en comprenant bien ce que font ces outils, ce qu'ils ne font pas et bien les utiliser.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup en tout cas pour ce temps d'échange. Merci. A très bientôt. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt.

Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Julien Perron, responsable pôle informatique et IA de Ouest-France qui a notamment travaillé avec ses équipes au développement du chatbot Topo.


🎧 Episode de Deep Media consacré à Topo.

🎧 Interview avec Loup-Lassinat Foubert de Ouest-France - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Julien Perron, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale. Vous êtes responsable du pôle informatique et IA auprès de West France et vous avez notamment participé au projet Topo, ce petit chatbot qui a été inauguré à l'occasion des 24 Heures du Mans. Un petit rex déjà sur ce projet-là, comment est-ce qu'il a été vécu et le retour que vous en faites à l'interne ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour. Alors effectivement Topo ça a été une aventure courte mais très très enrichissante pour nous et qui nous a posé beaucoup de défis. On souhaitait effectivement tester notre capacité déjà technique à déployer ce genre d'agent puisque c'est pas neutre. de développer ce type d'agent. Ça nécessite pas mal d'expertise. Alors on a la chance, nous, chez Ouest France, d'avoir un noyau d'expertise autour de ces questions-là, de l'IA depuis longtemps, du traitement du langage depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Donc on souhaitait absolument s'emparer de cette problématique-là, des agents conversationnels, et tester surtout la pétance du public pour ces objets-là. Mais ça nous a posé deux grands défis, finalement. Un défi technique, effectivement, d'aller au bout. C'est-à-dire que c'est une chose de... De savoir comment ça fonctionne et de savoir faire fonctionner un agent de ce type-là, c'est autre chose de le confronter au grand public et de le faire pour de vrai, entre guillemets, avec un test live. Donc il y avait cette problématique technique-là et de se mettre à l'épreuve. Et puis la deuxième problématique, c'était comment on fait ça en conservant notre ADN, qui est de fournir de l'information de qualité sourcée, produite par des journalistes et pas produite par de l'IA. On veut vraiment utiliser, on souhaitait vraiment utiliser l'IA comme un vecteur, un canal d'accès au contenu journalistique par l'intermédiaire de questions posées et finalement revenir à la source du journalisme local, c'est de répondre aux questions que se posent les gens concernés par le sujet. Donc voilà les deux défis qu'on a essayé de remplir avec ce projet.

  • Speaker #0

    Et des défis relevés, en tout cas sur la véracité de l'information. Vous êtes parti sur une base de données propriétaire, j'imagine, sur l'ensemble de vos archives ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc cet agent, il exploitait le flux d'articles produits autour de l'événement des 24 Heures du Mans, qui est un événement majeur dans notre zone, dans la zone SART évidemment, avec environ 700 articles produits juste sur le mois de juin, sur cet événement. On est allé picorer aussi dans nos archives les bonnes feuilles qui pouvaient être pertinentes pour aller répondre à des questions plutôt patrimoniales et historiques sur l'événement. Et voilà, ça fait un corpus 100%. Alors Ouest France et Maine Libre, effectivement Maine Libre qui fait partie du groupe. Donc avec ces deux rédactions-là, on avait de quoi répondre à pas mal de questions.

  • Speaker #0

    Le bilan est plutôt positif et là on voit que c'est sur un événement qui est circonscrit. Est-ce que ça peut être amené à être développé sur quelque chose, on va dire une thématique plus fleuve ? On va prendre, je ne sais pas, la santé, la politique, des choses qui sont moins cadrées dans le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est des choses qu'on regarde. Alors c'était volontaire de partir sur quelque chose de limité dans le temps. Forcément, c'est le principe de l'expérimentation. On a envie de tester et puis après de fermer la porte et puis de réfléchir et de faire un retour d'expérience dessus. On y va, nous on avance. On a une démarche qui est à la fois audacieuse et prudente chez West France avec l'IA. Évidemment, en tant que média, on ne prend pas ça à la légère non plus et on n'a pas envie de mal s'en servir. Donc, bien évidemment qu'on est en train de penser et même d'agir sur des nouvelles versions de topo, sur d'autres thématiques. On a en ce moment sur le plan de travail un sujet autour du shopping. Alors on est moins dans le pur rédaction mais c'est aussi une verticale qui est importante pour nous, génératrice de chiffre d'affaires et donc il y a certainement des choses intéressantes à faire autour du coin stationnel pour découvrir les offres produits, les comparatifs etc. C'est une verticale intéressante pour ça. Potentiellement d'autres événements sportifs qui ne sont pas encore calés aujourd'hui. On regarde bien évidemment ce qu'on pourrait faire éventuellement sur les municipales, même si je ne dis pas qu'on va le faire. Mais évidemment, c'est un jalon important l'année prochaine pour la presse locale. Et puis enfin, en fil rouge et en travail de fond, il y a aussi la problématique de la convergence avec le moteur de recherche, c'est-à-dire l'accès à l'actualité sur toute notre plateforme. Donc bien évidemment que ça, on ne va pas le faire en claquant des doigts. Ce n'est pas demain qu'on aura un agent conversationnel généraliste qui répondra sur tout. Mais c'est quelque chose qu'on regarde de près. Et je pense qu'on va continuer avec cette approche itérative pour ne pas se planter, tout simplement.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un objet qui a vocation à rester accessible à tout le monde, qui ne va pas devenir payant ou, on va dire, une brique complémentaire ? Ça reste un grand public ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, plutôt, oui. Et puis c'est trop tôt pour dire ce qu'on en fera. Là, on traite d'abord la problématique de déjà le faire bien, savoir le faire bien, et puis la problématique de l'adoption, puisqu'on peut avoir des idées sur eux-mêmes. Aujourd'hui, ça reste quand même encore embryonnaire, cette histoire-là. On voit bien les usages d'outils comme ChatGPT ou Paraplexity qui ne font que croître. Mais bon, néanmoins... Ce n'est pas non plus la majorité des gens qui consultent des news par ces outils-là. Donc on attend de voir, on avance. Pour nous, la priorité, c'est vraiment de le faire correctement, d'utiliser ces outils-là. S'il s'avère que le public veut utiliser ces outils-là pour accéder à notre information, on sera armé pour leur fournir des outils. Et c'est super emballant et intéressant de travailler cette façon d'accéder à l'information aussi. De toute façon, nous, tout ce qui peut concourir à mieux servir l'information aux gens et le plus directement possible, c'est notre ADN, on est partant. Après, pour la monétisation, on n'en est pas là du tout, du tout. Encore aujourd'hui, c'est une question ouverte.

  • Speaker #0

    Je termine juste avec une dernière petite question, on va dire traditionnelle dans ces formats. Est-ce que selon vous, l'info locale va nécessairement rimer avec l'IA dans les mois et les années à venir ?

  • Speaker #1

    Alors nécessairement non. Je ne suis pas devin, je ne suis pas très bon en perspective et en hypothèse sur l'avenir. Surtout sur l'IA, c'est quand même très compliqué de se projeter. Ça bouge tellement vite et il y a aussi des effets de bulles. Je pense que les choses vont toujours un petit peu plus lentement que ce qu'on imagine. Comme je disais, l'IA, quand on est dedans, on a l'impression que tout le monde est très familier de l'IA, et tout le monde utilise ça énormément. Si vous interrogez vos proches et autour de vous, vous vous rendrez compte que ce n'est pas encore non plus forcément le cas exactement. Est-ce que c'est l'avenir de l'info locale ? Je ne sais pas. Est-ce que ça fera partie de l'outillage du journaliste de demain ? J'en suis à peu près persuadé parce qu'il y a des choses formidables à faire dans les travaux d'investigation, dans la fouille documentaire avancée, même dans la génération d'histoire. C'est-à-dire que nous, ce qui nous intéresse beaucoup... C'est qu'est-ce qu'on va pouvoir faire avec l'IA qu'on ne pourrait pas faire sans. Donc ce n'est pas uniquement des problématiques de productivité, etc. C'est vraiment, ça peut nous permettre de sortir des histoires qu'on aurait eu beaucoup de mal et qu'on n'aurait jamais pu sortir sans ça. Et ça, je pense que demain, ça va beaucoup... Ça secoue déjà tous les journalistes, je pense, local ou pas local. Donc voilà, oui, je pense que ça aura une part importante. Mais encore une fois, je... Je ne pense pas que ça va renverser la table tout de suite non plus. Donc, il faut y aller prudemment et en comprenant bien ce que font ces outils, ce qu'ils ne font pas et bien les utiliser.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup en tout cas pour ce temps d'échange. Merci. A très bientôt. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micros épisodes spéciaux. A bientôt.

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