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Deep Media

👀 Deep Media est au FIL 2025 - 🎙️ Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux à Radio Canada

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12min |28/09/2025|

8

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👀 Deep Media est au FIL 2025 - 🎙️ Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux à Radio Canada

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12min |28/09/2025|

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Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux pour les services francophones de CBC / Radio Canada avec qui nous avons évoqué l'évolution de la vidéo verticale, depuis sa grammaire jusqu'à sa diffusion avec des résultats de consommation assez impressionnants à la clé.


🎧 Interview avec Maxime St-Pierre de Radio-Canada - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Geneviève Chacon, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7e édition du Festival de l'Info Locale à Nantes. Alors si mes informations sont bonnes, vous êtes première directrice des médias régionaux pour les services français et francophones de CBC et Radio-Canada.

  • Speaker #1

    Exactement, alors enchantée Julien Bougeaud.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas de participer à ça. Effectivement, vous venez de sortir d'une intervention autour de la vidéo verticale qui est développée par les médias régionaux de CBC Radio-Canada. On peut déjà revenir sur quelques chiffres qui ont été donnés, qui sont assez impressionnants. Moi, j'ai noté plus 111% pour les vidéos verticales régionales en termes de consommation, avec des heures de visionnement plus 93%. Est-ce que ça, on arrive à savoir si c'est à peu près consommé par un public qui est plutôt jeune ou par le grand public ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. On n'a pas encore, et on aura probablement très bientôt, des données un petit peu plus précises sur la question de l'âge. On est en train d'implanter à Radio-Canada ce qu'on appelle un chantier d'authentification. Vous avez parlé précédemment, je crois, à un de mes collègues qui s'appelle Maxime Saint-Pierre, qui est directeur général des médias numériques. Donc, c'est lui qui pilote ce chantier. Et c'est ce chantier, éventuellement, qui nous permettra d'avoir de meilleures données. de fréquentation en lien avec l'âge. Ceci étant, de manière générale, si on fait un peu d'inférence, on peut penser qu'avec des données de sondage, par exemple, on peut penser que, justement, ce sont les publics plus jeunes qui nous fréquentent. On sait aussi que la fréquentation de nos applications, par exemple, est faite par un public plus jeune que celle de nos plateformes traditionnelles, comme la télévision, par exemple. Donc, on peut déjà poser l'hypothèse, mais il faudrait que je vous revienne avec des données dans quelques mois qui seraient justes et exactes, rigoureusement vérifiées.

  • Speaker #0

    Donc, on peut aussi estimer que ces contenus-là sont peut-être massivement consommés sur les plateformes sociales. Est-ce qu'il y a une proportion entre la consommation avec les vidéos, parce qu'on le rappelle, elles sont intégrées sur le site de Radio-Canada ainsi que sur l'application, et ce qui est diffusé sur les réseaux ?

  • Speaker #1

    Il y a les données, ça serait un peu de comparer des pommes avec des oranges, je dirais. Donc, les données que j'ai présentées, c'était vraiment sur nos plateformes propriétaires. Donc, une augmentation, quand je disais de 111 % des branchements d'une année à l'autre sur une période donnée et au-dessus de 90 % pour le temps de fréquentation. Donc, ce qui était vraiment très, très positif pour la vidéo verticale, si on comparait une année versus l'autre. Donc, vraiment un appétit pour ce type de format-là. C'est un peu différent. Nous, on diffuse entre autres les vidéos, pas nécessairement toutes les vidéos, mais un choix de vidéos sur YouTube. Et là, les données sont un petit peu différentes parce que les durées de fréquentation ne sont pas les mêmes. Donc, la façon de mesurer les données n'est pas nécessairement la même. Donc, parfois, on va avoir des vidéos qui sont très, très, très populaires sur YouTube et qui cartonnent vraiment. Et par contre, de façon générale, on ne pourrait pas nécessairement bien comparer l'une et l'autre, l'un et l'autre. Mais on a cette volonté-là de diffuser d'abord sur nos plateformes propriétaires pour ne pas être nécessairement dépendant des plateformes tierces, mais en même temps, on est quand même conscient qu'une partie importante des publics, particulièrement les publics plus jeunes, se retrouvent sur les plateformes comme YouTube ou etc. Donc, on va aussi vouloir les rejoindre de ce côté-là, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord. Avec tout de même un effort qui est porté sur les plateformes propriétaires. Quand j'avais eu l'occasion de discuter avec Maxime St-Pierre, il m'avait bien parlé aussi de cet investissement assez massif qui était fait sur les plateformes propriétaires de Radio-Canada et notamment avec tous les écosystèmes régionaux. Tout à l'heure, vous parliez de 12 stations télé.

  • Speaker #1

    C'est une plateforme télé sur le plan réglementaire, mais qui sont complètement multiplateformes. Et puis, on a quand même sept multiplateformes, c'est-à-dire radio, télé et numérique. C'est des stations qui sont radio et numérique. et puis... auxquels s'ajoutent 28 bureaux à travers le pays. Donc, c'est un déploiement général où le numérique est présent partout.

  • Speaker #0

    D'accord. Un petit point. Tout à l'heure, on a vu l'évolution aussi des formats entre ce que vous disiez il y a quelques années en vidéo verticale et ce qui est fait maintenant. On a souvent, quand on parle de ces vidéos verticales, alors en bon français, je vais parler d'un hook, on va parler d'une accroche, sinon, est-ce que ça, c'est un sujet qui est particulièrement travaillé ou est-ce que, on va dire, par rapport au contexte journalistique, ce n'est pas forcément un sujet d'importance ?

  • Speaker #1

    Ça dépend. Souvent, si on va vouloir travailler, par exemple, sur un format qui est plus du type explainer, un format un petit peu plus long, là, à ce moment-là, on va aller vers quelque chose qui est plus travaillé. Mais on peut aussi se permettre de diffuser vraiment de la production quotidienne, de la production vraiment de tous les jours où on va suivre les événements, disons, en temps réel, au fur et à mesure qu'ils évoluent en vidéo verticale. Donc, les deux sont possibles et dépendamment de l'objectif que l'on a pour répondre aux besoins des publics, est-ce qu'on veut leur permettre de suivre l'information ? qui évoluent pratiquement en temps réel ? Est-ce qu'on veut leur permettre de mieux comprendre un enjeu ? Est-ce qu'on veut leur permettre d'être peut-être inspirés dans un monde qui est quand même parfois difficile ? Dépendamment de l'objectif que l'on a, on va pouvoir aussi ajuster les ressources qui sont mises en conséquence, incluant les ressources de temps, bien entendu. Donc, ça peut se faire simplement. Ça peut se faire dans le quotidien, en toute simplicité. C'est ce sur quoi on a misé au départ.

  • Speaker #0

    C'est une hybridation entre les formats et entre la manière d'apporter l'information et de l'amener au public. Je voulais revenir sur deux petits points. Si j'ai bien compris, il y a aussi un espèce de cahier des bonnes pratiques qui est aussi donné à l'ensemble des collaborateurs des stations locales. Comment est-ce que ça se matérialise et est-ce que vous le remettez à jour aussi régulièrement ? Parce qu'on sait aussi que cette grammaire de la verticalité, elle se challenge assez régulièrement, elle évolue très fortement.

  • Speaker #1

    Je vais donner le crédit au collègue Christian Tivierge. qui est rédacteur en chef, et Claude Débien, qui est réalisatrice, qui ont travaillé sur ces guides de production, à la fois pour donner des clés sur le plan éditorial, mais aussi pour pouvoir donner des clés sur le plan de la production technique et s'assurer qu'il y ait comme une uniformisation. Alors oui, c'est mis à jour régulièrement au fil de l'évolution parfois de la marque comme telle, Radio-Canada, qui évolue au fil aussi de l'évolution de l'influence externe. Par exemple, les créateurs de contenu sont très présents dans la diète médiatique des publics qui sont plus jeunes. On a vu notre vidéo journal évoluer au fil du temps avec une facture un petit peu plus traditionnelle il y a quelques années vers une facture qui est beaucoup plus au naturel, pleine d'authenticité aujourd'hui, qui est portée par des journalistes qui sont, comment je pourrais dire, en proximité vraiment avec les publics, aussi sur le plan du ton qui est très accessible.

  • Speaker #0

    Non, mais assez intéressant. Et c'est vrai qu'il y a aussi ce petit parallèle entre des journalistes, des influenceurs. Alors, on sait que journalistes, ça demande de respecter un certain nombre de chartes, de déontologie, etc. Cette frontière, est-ce que, selon vous, elle tend vraiment à disparaître, à se réduire entre vraiment journaliste, influenceur, créateur de contenu ? Comment est-ce qu'on se positionne là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est très important... C'est là où je pense qu'il y a peut-être une volonté commune, c'est une volonté peut-être de proximité avec les publics d'authenticité, c'est un point vraiment commun probablement. Mais oui, il y a une distinction peut-être qui est importante, c'est sur le plan de l'engagement en termes des normes et pratiques journalistiques. Donc, on a des normes et pratiques journalistiques avec des principes qui sont très importants, des principes d'exactitude, d'équité, d'impartialité, d'intégrité notamment et d'équilibre. Et donc, ces principes-là sont au cœur de notre production. Et on se doit de les respecter. Les influenceurs n'ont pas nécessairement tous des principes, des normes publiques envers lesquelles ils s'engagent de respecter ces normes-là, justement, aux yeux du public. Donc, je pense que c'est là où il y a peut-être une nuance qui est importante. également sur la question de la cueillette de l'information, c'est-à-dire qu'il y a certains influenceurs ou créateurs de contenu qui ont... de grandes équipes qui peuvent faire de la cueillette pour eux. Donc, même s'ils sont mis de l'avant comme une personnalité unique, ils ont quand même des équipes de contenu. Toutefois, la plupart des créateurs de contenu, en tout cas certains, je parle vraiment à un niveau local, n'ont pas toujours la possibilité de faire autant de cueillettes, de vérifications et tout ça. Et c'est là aussi où on pense qu'on peut se distinguer pour apporter au public une information qui est fiable.

  • Speaker #0

    Donc, il peut y avoir un cousinage. De forme, mais pas forcément de fond. En tout cas, le fond va être différent, la pratique, voilà.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, il y a des créateurs de contenu qui pourraient décider d'adhérer à ce type de normes-là, mais pour nous, c'est au cœur de ce qu'on fait, de notre mission, puis de qui on est.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que tout à l'heure, on en parlait aussi brièvement dans l'actualité, effectivement, l'arrivée du Godet Crypt au Québec s'inscrit notamment dans cette veine-là, avec la différence entre notamment l'accueillette d'informations qui est faite par les équipes de Radio-Canada sur place. Et puis, un créateur de contenu, journaliste en tout cas en France, avec sa notoriété, qui débarque sur le territoire. Ça ne se positionne pas tout à fait de la même manière.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, on va voir ce que ça va donner. Moi, j'attends de voir vraiment ce qu'ils vont produire. J'ai avec curiosité et intérêt, évidemment.

  • Speaker #0

    Une dernière question aussi sur le côté uniformisation de ces contenus régionaux. On a bien compris que c'est aussi un but de proposer une offre qui graphiquement se ressemble. Un mot, est-ce que ça passe aussi par l'usage de l'IA générative ? Est-ce que l'IA générative peut permettre aussi de façonner cette uniformisation des contenus verticaux pour toutes les antennes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On n'en est pas là pour le moment. Donc, pour l'instant, dans nos lignes directrices sur l'utilisation de l'intelligence artificielle, Il n'y a aucun contenu qui doit être généré par l'IA et être diffusé directement sur l'une ou l'autre de nos plateformes. Donc, il y a une ligne rouge qui est bien tracée par rapport à ça, donc on n'en est pas là. On n'exclut pas toutefois d'utiliser l'intelligence artificielle pour faciliter ou appuyer le travail des journalistes, mais l'humain doit toujours être là, en amont, en aval, pendant le processus. C'est lui au compte. au final qui est responsable, l'intelligence artificielle n'est pas responsable de la véracité des contenus qui sont diffusés. Et c'est pour ça, donc, pour nous, on voit plus comme quelque chose qui pourrait être dans un appui, dans une façon d'augmenter la capacité des équipes de leur donner de la flexibilité, mais pas dans la perspective de générer des contenus qui seraient directement diffusés sur nos plateformes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui. Pour la génération journalistique, non, mais peut-être pour la... la mise en forme, en tout cas un appui sur la mise en forme pour peut-être accélérer un rythme de production, c'est quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Donc il faudra se parler à notre prochaine conférence, je pense.

  • Speaker #0

    Bien évidemment, avec grand plaisir. En tout cas, je vous remercie d'avoir répondu à ces quelques questions. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien. Au revoir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micro-épisodes spéciaux. À bientôt.

Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux pour les services francophones de CBC / Radio Canada avec qui nous avons évoqué l'évolution de la vidéo verticale, depuis sa grammaire jusqu'à sa diffusion avec des résultats de consommation assez impressionnants à la clé.


🎧 Interview avec Maxime St-Pierre de Radio-Canada - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Geneviève Chacon, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7e édition du Festival de l'Info Locale à Nantes. Alors si mes informations sont bonnes, vous êtes première directrice des médias régionaux pour les services français et francophones de CBC et Radio-Canada.

  • Speaker #1

    Exactement, alors enchantée Julien Bougeaud.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas de participer à ça. Effectivement, vous venez de sortir d'une intervention autour de la vidéo verticale qui est développée par les médias régionaux de CBC Radio-Canada. On peut déjà revenir sur quelques chiffres qui ont été donnés, qui sont assez impressionnants. Moi, j'ai noté plus 111% pour les vidéos verticales régionales en termes de consommation, avec des heures de visionnement plus 93%. Est-ce que ça, on arrive à savoir si c'est à peu près consommé par un public qui est plutôt jeune ou par le grand public ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. On n'a pas encore, et on aura probablement très bientôt, des données un petit peu plus précises sur la question de l'âge. On est en train d'implanter à Radio-Canada ce qu'on appelle un chantier d'authentification. Vous avez parlé précédemment, je crois, à un de mes collègues qui s'appelle Maxime Saint-Pierre, qui est directeur général des médias numériques. Donc, c'est lui qui pilote ce chantier. Et c'est ce chantier, éventuellement, qui nous permettra d'avoir de meilleures données. de fréquentation en lien avec l'âge. Ceci étant, de manière générale, si on fait un peu d'inférence, on peut penser qu'avec des données de sondage, par exemple, on peut penser que, justement, ce sont les publics plus jeunes qui nous fréquentent. On sait aussi que la fréquentation de nos applications, par exemple, est faite par un public plus jeune que celle de nos plateformes traditionnelles, comme la télévision, par exemple. Donc, on peut déjà poser l'hypothèse, mais il faudrait que je vous revienne avec des données dans quelques mois qui seraient justes et exactes, rigoureusement vérifiées.

  • Speaker #0

    Donc, on peut aussi estimer que ces contenus-là sont peut-être massivement consommés sur les plateformes sociales. Est-ce qu'il y a une proportion entre la consommation avec les vidéos, parce qu'on le rappelle, elles sont intégrées sur le site de Radio-Canada ainsi que sur l'application, et ce qui est diffusé sur les réseaux ?

  • Speaker #1

    Il y a les données, ça serait un peu de comparer des pommes avec des oranges, je dirais. Donc, les données que j'ai présentées, c'était vraiment sur nos plateformes propriétaires. Donc, une augmentation, quand je disais de 111 % des branchements d'une année à l'autre sur une période donnée et au-dessus de 90 % pour le temps de fréquentation. Donc, ce qui était vraiment très, très positif pour la vidéo verticale, si on comparait une année versus l'autre. Donc, vraiment un appétit pour ce type de format-là. C'est un peu différent. Nous, on diffuse entre autres les vidéos, pas nécessairement toutes les vidéos, mais un choix de vidéos sur YouTube. Et là, les données sont un petit peu différentes parce que les durées de fréquentation ne sont pas les mêmes. Donc, la façon de mesurer les données n'est pas nécessairement la même. Donc, parfois, on va avoir des vidéos qui sont très, très, très populaires sur YouTube et qui cartonnent vraiment. Et par contre, de façon générale, on ne pourrait pas nécessairement bien comparer l'une et l'autre, l'un et l'autre. Mais on a cette volonté-là de diffuser d'abord sur nos plateformes propriétaires pour ne pas être nécessairement dépendant des plateformes tierces, mais en même temps, on est quand même conscient qu'une partie importante des publics, particulièrement les publics plus jeunes, se retrouvent sur les plateformes comme YouTube ou etc. Donc, on va aussi vouloir les rejoindre de ce côté-là, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord. Avec tout de même un effort qui est porté sur les plateformes propriétaires. Quand j'avais eu l'occasion de discuter avec Maxime St-Pierre, il m'avait bien parlé aussi de cet investissement assez massif qui était fait sur les plateformes propriétaires de Radio-Canada et notamment avec tous les écosystèmes régionaux. Tout à l'heure, vous parliez de 12 stations télé.

  • Speaker #1

    C'est une plateforme télé sur le plan réglementaire, mais qui sont complètement multiplateformes. Et puis, on a quand même sept multiplateformes, c'est-à-dire radio, télé et numérique. C'est des stations qui sont radio et numérique. et puis... auxquels s'ajoutent 28 bureaux à travers le pays. Donc, c'est un déploiement général où le numérique est présent partout.

  • Speaker #0

    D'accord. Un petit point. Tout à l'heure, on a vu l'évolution aussi des formats entre ce que vous disiez il y a quelques années en vidéo verticale et ce qui est fait maintenant. On a souvent, quand on parle de ces vidéos verticales, alors en bon français, je vais parler d'un hook, on va parler d'une accroche, sinon, est-ce que ça, c'est un sujet qui est particulièrement travaillé ou est-ce que, on va dire, par rapport au contexte journalistique, ce n'est pas forcément un sujet d'importance ?

  • Speaker #1

    Ça dépend. Souvent, si on va vouloir travailler, par exemple, sur un format qui est plus du type explainer, un format un petit peu plus long, là, à ce moment-là, on va aller vers quelque chose qui est plus travaillé. Mais on peut aussi se permettre de diffuser vraiment de la production quotidienne, de la production vraiment de tous les jours où on va suivre les événements, disons, en temps réel, au fur et à mesure qu'ils évoluent en vidéo verticale. Donc, les deux sont possibles et dépendamment de l'objectif que l'on a pour répondre aux besoins des publics, est-ce qu'on veut leur permettre de suivre l'information ? qui évoluent pratiquement en temps réel ? Est-ce qu'on veut leur permettre de mieux comprendre un enjeu ? Est-ce qu'on veut leur permettre d'être peut-être inspirés dans un monde qui est quand même parfois difficile ? Dépendamment de l'objectif que l'on a, on va pouvoir aussi ajuster les ressources qui sont mises en conséquence, incluant les ressources de temps, bien entendu. Donc, ça peut se faire simplement. Ça peut se faire dans le quotidien, en toute simplicité. C'est ce sur quoi on a misé au départ.

  • Speaker #0

    C'est une hybridation entre les formats et entre la manière d'apporter l'information et de l'amener au public. Je voulais revenir sur deux petits points. Si j'ai bien compris, il y a aussi un espèce de cahier des bonnes pratiques qui est aussi donné à l'ensemble des collaborateurs des stations locales. Comment est-ce que ça se matérialise et est-ce que vous le remettez à jour aussi régulièrement ? Parce qu'on sait aussi que cette grammaire de la verticalité, elle se challenge assez régulièrement, elle évolue très fortement.

  • Speaker #1

    Je vais donner le crédit au collègue Christian Tivierge. qui est rédacteur en chef, et Claude Débien, qui est réalisatrice, qui ont travaillé sur ces guides de production, à la fois pour donner des clés sur le plan éditorial, mais aussi pour pouvoir donner des clés sur le plan de la production technique et s'assurer qu'il y ait comme une uniformisation. Alors oui, c'est mis à jour régulièrement au fil de l'évolution parfois de la marque comme telle, Radio-Canada, qui évolue au fil aussi de l'évolution de l'influence externe. Par exemple, les créateurs de contenu sont très présents dans la diète médiatique des publics qui sont plus jeunes. On a vu notre vidéo journal évoluer au fil du temps avec une facture un petit peu plus traditionnelle il y a quelques années vers une facture qui est beaucoup plus au naturel, pleine d'authenticité aujourd'hui, qui est portée par des journalistes qui sont, comment je pourrais dire, en proximité vraiment avec les publics, aussi sur le plan du ton qui est très accessible.

  • Speaker #0

    Non, mais assez intéressant. Et c'est vrai qu'il y a aussi ce petit parallèle entre des journalistes, des influenceurs. Alors, on sait que journalistes, ça demande de respecter un certain nombre de chartes, de déontologie, etc. Cette frontière, est-ce que, selon vous, elle tend vraiment à disparaître, à se réduire entre vraiment journaliste, influenceur, créateur de contenu ? Comment est-ce qu'on se positionne là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est très important... C'est là où je pense qu'il y a peut-être une volonté commune, c'est une volonté peut-être de proximité avec les publics d'authenticité, c'est un point vraiment commun probablement. Mais oui, il y a une distinction peut-être qui est importante, c'est sur le plan de l'engagement en termes des normes et pratiques journalistiques. Donc, on a des normes et pratiques journalistiques avec des principes qui sont très importants, des principes d'exactitude, d'équité, d'impartialité, d'intégrité notamment et d'équilibre. Et donc, ces principes-là sont au cœur de notre production. Et on se doit de les respecter. Les influenceurs n'ont pas nécessairement tous des principes, des normes publiques envers lesquelles ils s'engagent de respecter ces normes-là, justement, aux yeux du public. Donc, je pense que c'est là où il y a peut-être une nuance qui est importante. également sur la question de la cueillette de l'information, c'est-à-dire qu'il y a certains influenceurs ou créateurs de contenu qui ont... de grandes équipes qui peuvent faire de la cueillette pour eux. Donc, même s'ils sont mis de l'avant comme une personnalité unique, ils ont quand même des équipes de contenu. Toutefois, la plupart des créateurs de contenu, en tout cas certains, je parle vraiment à un niveau local, n'ont pas toujours la possibilité de faire autant de cueillettes, de vérifications et tout ça. Et c'est là aussi où on pense qu'on peut se distinguer pour apporter au public une information qui est fiable.

  • Speaker #0

    Donc, il peut y avoir un cousinage. De forme, mais pas forcément de fond. En tout cas, le fond va être différent, la pratique, voilà.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, il y a des créateurs de contenu qui pourraient décider d'adhérer à ce type de normes-là, mais pour nous, c'est au cœur de ce qu'on fait, de notre mission, puis de qui on est.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que tout à l'heure, on en parlait aussi brièvement dans l'actualité, effectivement, l'arrivée du Godet Crypt au Québec s'inscrit notamment dans cette veine-là, avec la différence entre notamment l'accueillette d'informations qui est faite par les équipes de Radio-Canada sur place. Et puis, un créateur de contenu, journaliste en tout cas en France, avec sa notoriété, qui débarque sur le territoire. Ça ne se positionne pas tout à fait de la même manière.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, on va voir ce que ça va donner. Moi, j'attends de voir vraiment ce qu'ils vont produire. J'ai avec curiosité et intérêt, évidemment.

  • Speaker #0

    Une dernière question aussi sur le côté uniformisation de ces contenus régionaux. On a bien compris que c'est aussi un but de proposer une offre qui graphiquement se ressemble. Un mot, est-ce que ça passe aussi par l'usage de l'IA générative ? Est-ce que l'IA générative peut permettre aussi de façonner cette uniformisation des contenus verticaux pour toutes les antennes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On n'en est pas là pour le moment. Donc, pour l'instant, dans nos lignes directrices sur l'utilisation de l'intelligence artificielle, Il n'y a aucun contenu qui doit être généré par l'IA et être diffusé directement sur l'une ou l'autre de nos plateformes. Donc, il y a une ligne rouge qui est bien tracée par rapport à ça, donc on n'en est pas là. On n'exclut pas toutefois d'utiliser l'intelligence artificielle pour faciliter ou appuyer le travail des journalistes, mais l'humain doit toujours être là, en amont, en aval, pendant le processus. C'est lui au compte. au final qui est responsable, l'intelligence artificielle n'est pas responsable de la véracité des contenus qui sont diffusés. Et c'est pour ça, donc, pour nous, on voit plus comme quelque chose qui pourrait être dans un appui, dans une façon d'augmenter la capacité des équipes de leur donner de la flexibilité, mais pas dans la perspective de générer des contenus qui seraient directement diffusés sur nos plateformes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui. Pour la génération journalistique, non, mais peut-être pour la... la mise en forme, en tout cas un appui sur la mise en forme pour peut-être accélérer un rythme de production, c'est quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Donc il faudra se parler à notre prochaine conférence, je pense.

  • Speaker #0

    Bien évidemment, avec grand plaisir. En tout cas, je vous remercie d'avoir répondu à ces quelques questions. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien. Au revoir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micro-épisodes spéciaux. À bientôt.

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A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux pour les services francophones de CBC / Radio Canada avec qui nous avons évoqué l'évolution de la vidéo verticale, depuis sa grammaire jusqu'à sa diffusion avec des résultats de consommation assez impressionnants à la clé.


🎧 Interview avec Maxime St-Pierre de Radio-Canada - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Geneviève Chacon, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7e édition du Festival de l'Info Locale à Nantes. Alors si mes informations sont bonnes, vous êtes première directrice des médias régionaux pour les services français et francophones de CBC et Radio-Canada.

  • Speaker #1

    Exactement, alors enchantée Julien Bougeaud.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas de participer à ça. Effectivement, vous venez de sortir d'une intervention autour de la vidéo verticale qui est développée par les médias régionaux de CBC Radio-Canada. On peut déjà revenir sur quelques chiffres qui ont été donnés, qui sont assez impressionnants. Moi, j'ai noté plus 111% pour les vidéos verticales régionales en termes de consommation, avec des heures de visionnement plus 93%. Est-ce que ça, on arrive à savoir si c'est à peu près consommé par un public qui est plutôt jeune ou par le grand public ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. On n'a pas encore, et on aura probablement très bientôt, des données un petit peu plus précises sur la question de l'âge. On est en train d'implanter à Radio-Canada ce qu'on appelle un chantier d'authentification. Vous avez parlé précédemment, je crois, à un de mes collègues qui s'appelle Maxime Saint-Pierre, qui est directeur général des médias numériques. Donc, c'est lui qui pilote ce chantier. Et c'est ce chantier, éventuellement, qui nous permettra d'avoir de meilleures données. de fréquentation en lien avec l'âge. Ceci étant, de manière générale, si on fait un peu d'inférence, on peut penser qu'avec des données de sondage, par exemple, on peut penser que, justement, ce sont les publics plus jeunes qui nous fréquentent. On sait aussi que la fréquentation de nos applications, par exemple, est faite par un public plus jeune que celle de nos plateformes traditionnelles, comme la télévision, par exemple. Donc, on peut déjà poser l'hypothèse, mais il faudrait que je vous revienne avec des données dans quelques mois qui seraient justes et exactes, rigoureusement vérifiées.

  • Speaker #0

    Donc, on peut aussi estimer que ces contenus-là sont peut-être massivement consommés sur les plateformes sociales. Est-ce qu'il y a une proportion entre la consommation avec les vidéos, parce qu'on le rappelle, elles sont intégrées sur le site de Radio-Canada ainsi que sur l'application, et ce qui est diffusé sur les réseaux ?

  • Speaker #1

    Il y a les données, ça serait un peu de comparer des pommes avec des oranges, je dirais. Donc, les données que j'ai présentées, c'était vraiment sur nos plateformes propriétaires. Donc, une augmentation, quand je disais de 111 % des branchements d'une année à l'autre sur une période donnée et au-dessus de 90 % pour le temps de fréquentation. Donc, ce qui était vraiment très, très positif pour la vidéo verticale, si on comparait une année versus l'autre. Donc, vraiment un appétit pour ce type de format-là. C'est un peu différent. Nous, on diffuse entre autres les vidéos, pas nécessairement toutes les vidéos, mais un choix de vidéos sur YouTube. Et là, les données sont un petit peu différentes parce que les durées de fréquentation ne sont pas les mêmes. Donc, la façon de mesurer les données n'est pas nécessairement la même. Donc, parfois, on va avoir des vidéos qui sont très, très, très populaires sur YouTube et qui cartonnent vraiment. Et par contre, de façon générale, on ne pourrait pas nécessairement bien comparer l'une et l'autre, l'un et l'autre. Mais on a cette volonté-là de diffuser d'abord sur nos plateformes propriétaires pour ne pas être nécessairement dépendant des plateformes tierces, mais en même temps, on est quand même conscient qu'une partie importante des publics, particulièrement les publics plus jeunes, se retrouvent sur les plateformes comme YouTube ou etc. Donc, on va aussi vouloir les rejoindre de ce côté-là, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord. Avec tout de même un effort qui est porté sur les plateformes propriétaires. Quand j'avais eu l'occasion de discuter avec Maxime St-Pierre, il m'avait bien parlé aussi de cet investissement assez massif qui était fait sur les plateformes propriétaires de Radio-Canada et notamment avec tous les écosystèmes régionaux. Tout à l'heure, vous parliez de 12 stations télé.

  • Speaker #1

    C'est une plateforme télé sur le plan réglementaire, mais qui sont complètement multiplateformes. Et puis, on a quand même sept multiplateformes, c'est-à-dire radio, télé et numérique. C'est des stations qui sont radio et numérique. et puis... auxquels s'ajoutent 28 bureaux à travers le pays. Donc, c'est un déploiement général où le numérique est présent partout.

  • Speaker #0

    D'accord. Un petit point. Tout à l'heure, on a vu l'évolution aussi des formats entre ce que vous disiez il y a quelques années en vidéo verticale et ce qui est fait maintenant. On a souvent, quand on parle de ces vidéos verticales, alors en bon français, je vais parler d'un hook, on va parler d'une accroche, sinon, est-ce que ça, c'est un sujet qui est particulièrement travaillé ou est-ce que, on va dire, par rapport au contexte journalistique, ce n'est pas forcément un sujet d'importance ?

  • Speaker #1

    Ça dépend. Souvent, si on va vouloir travailler, par exemple, sur un format qui est plus du type explainer, un format un petit peu plus long, là, à ce moment-là, on va aller vers quelque chose qui est plus travaillé. Mais on peut aussi se permettre de diffuser vraiment de la production quotidienne, de la production vraiment de tous les jours où on va suivre les événements, disons, en temps réel, au fur et à mesure qu'ils évoluent en vidéo verticale. Donc, les deux sont possibles et dépendamment de l'objectif que l'on a pour répondre aux besoins des publics, est-ce qu'on veut leur permettre de suivre l'information ? qui évoluent pratiquement en temps réel ? Est-ce qu'on veut leur permettre de mieux comprendre un enjeu ? Est-ce qu'on veut leur permettre d'être peut-être inspirés dans un monde qui est quand même parfois difficile ? Dépendamment de l'objectif que l'on a, on va pouvoir aussi ajuster les ressources qui sont mises en conséquence, incluant les ressources de temps, bien entendu. Donc, ça peut se faire simplement. Ça peut se faire dans le quotidien, en toute simplicité. C'est ce sur quoi on a misé au départ.

  • Speaker #0

    C'est une hybridation entre les formats et entre la manière d'apporter l'information et de l'amener au public. Je voulais revenir sur deux petits points. Si j'ai bien compris, il y a aussi un espèce de cahier des bonnes pratiques qui est aussi donné à l'ensemble des collaborateurs des stations locales. Comment est-ce que ça se matérialise et est-ce que vous le remettez à jour aussi régulièrement ? Parce qu'on sait aussi que cette grammaire de la verticalité, elle se challenge assez régulièrement, elle évolue très fortement.

  • Speaker #1

    Je vais donner le crédit au collègue Christian Tivierge. qui est rédacteur en chef, et Claude Débien, qui est réalisatrice, qui ont travaillé sur ces guides de production, à la fois pour donner des clés sur le plan éditorial, mais aussi pour pouvoir donner des clés sur le plan de la production technique et s'assurer qu'il y ait comme une uniformisation. Alors oui, c'est mis à jour régulièrement au fil de l'évolution parfois de la marque comme telle, Radio-Canada, qui évolue au fil aussi de l'évolution de l'influence externe. Par exemple, les créateurs de contenu sont très présents dans la diète médiatique des publics qui sont plus jeunes. On a vu notre vidéo journal évoluer au fil du temps avec une facture un petit peu plus traditionnelle il y a quelques années vers une facture qui est beaucoup plus au naturel, pleine d'authenticité aujourd'hui, qui est portée par des journalistes qui sont, comment je pourrais dire, en proximité vraiment avec les publics, aussi sur le plan du ton qui est très accessible.

  • Speaker #0

    Non, mais assez intéressant. Et c'est vrai qu'il y a aussi ce petit parallèle entre des journalistes, des influenceurs. Alors, on sait que journalistes, ça demande de respecter un certain nombre de chartes, de déontologie, etc. Cette frontière, est-ce que, selon vous, elle tend vraiment à disparaître, à se réduire entre vraiment journaliste, influenceur, créateur de contenu ? Comment est-ce qu'on se positionne là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est très important... C'est là où je pense qu'il y a peut-être une volonté commune, c'est une volonté peut-être de proximité avec les publics d'authenticité, c'est un point vraiment commun probablement. Mais oui, il y a une distinction peut-être qui est importante, c'est sur le plan de l'engagement en termes des normes et pratiques journalistiques. Donc, on a des normes et pratiques journalistiques avec des principes qui sont très importants, des principes d'exactitude, d'équité, d'impartialité, d'intégrité notamment et d'équilibre. Et donc, ces principes-là sont au cœur de notre production. Et on se doit de les respecter. Les influenceurs n'ont pas nécessairement tous des principes, des normes publiques envers lesquelles ils s'engagent de respecter ces normes-là, justement, aux yeux du public. Donc, je pense que c'est là où il y a peut-être une nuance qui est importante. également sur la question de la cueillette de l'information, c'est-à-dire qu'il y a certains influenceurs ou créateurs de contenu qui ont... de grandes équipes qui peuvent faire de la cueillette pour eux. Donc, même s'ils sont mis de l'avant comme une personnalité unique, ils ont quand même des équipes de contenu. Toutefois, la plupart des créateurs de contenu, en tout cas certains, je parle vraiment à un niveau local, n'ont pas toujours la possibilité de faire autant de cueillettes, de vérifications et tout ça. Et c'est là aussi où on pense qu'on peut se distinguer pour apporter au public une information qui est fiable.

  • Speaker #0

    Donc, il peut y avoir un cousinage. De forme, mais pas forcément de fond. En tout cas, le fond va être différent, la pratique, voilà.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, il y a des créateurs de contenu qui pourraient décider d'adhérer à ce type de normes-là, mais pour nous, c'est au cœur de ce qu'on fait, de notre mission, puis de qui on est.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que tout à l'heure, on en parlait aussi brièvement dans l'actualité, effectivement, l'arrivée du Godet Crypt au Québec s'inscrit notamment dans cette veine-là, avec la différence entre notamment l'accueillette d'informations qui est faite par les équipes de Radio-Canada sur place. Et puis, un créateur de contenu, journaliste en tout cas en France, avec sa notoriété, qui débarque sur le territoire. Ça ne se positionne pas tout à fait de la même manière.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, on va voir ce que ça va donner. Moi, j'attends de voir vraiment ce qu'ils vont produire. J'ai avec curiosité et intérêt, évidemment.

  • Speaker #0

    Une dernière question aussi sur le côté uniformisation de ces contenus régionaux. On a bien compris que c'est aussi un but de proposer une offre qui graphiquement se ressemble. Un mot, est-ce que ça passe aussi par l'usage de l'IA générative ? Est-ce que l'IA générative peut permettre aussi de façonner cette uniformisation des contenus verticaux pour toutes les antennes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On n'en est pas là pour le moment. Donc, pour l'instant, dans nos lignes directrices sur l'utilisation de l'intelligence artificielle, Il n'y a aucun contenu qui doit être généré par l'IA et être diffusé directement sur l'une ou l'autre de nos plateformes. Donc, il y a une ligne rouge qui est bien tracée par rapport à ça, donc on n'en est pas là. On n'exclut pas toutefois d'utiliser l'intelligence artificielle pour faciliter ou appuyer le travail des journalistes, mais l'humain doit toujours être là, en amont, en aval, pendant le processus. C'est lui au compte. au final qui est responsable, l'intelligence artificielle n'est pas responsable de la véracité des contenus qui sont diffusés. Et c'est pour ça, donc, pour nous, on voit plus comme quelque chose qui pourrait être dans un appui, dans une façon d'augmenter la capacité des équipes de leur donner de la flexibilité, mais pas dans la perspective de générer des contenus qui seraient directement diffusés sur nos plateformes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui. Pour la génération journalistique, non, mais peut-être pour la... la mise en forme, en tout cas un appui sur la mise en forme pour peut-être accélérer un rythme de production, c'est quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Donc il faudra se parler à notre prochaine conférence, je pense.

  • Speaker #0

    Bien évidemment, avec grand plaisir. En tout cas, je vous remercie d'avoir répondu à ces quelques questions. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien. Au revoir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micro-épisodes spéciaux. À bientôt.

Description

A l'occasion du Festival de l'info locale 2025, Deep Media est allé à la rencontre de quelques-uns des participants. Avec eux, on joue les prolongations, on approfondi certains sujets et l'on tente de poursuivre la compréhension des mutation digitales au coeur des écosystèmes des médias locaux.


Pour cet épisode, j'ai pu m'entretenir avec Geneviève Chacon, première directrice des médias régionaux pour les services francophones de CBC / Radio Canada avec qui nous avons évoqué l'évolution de la vidéo verticale, depuis sa grammaire jusqu'à sa diffusion avec des résultats de consommation assez impressionnants à la clé.


🎧 Interview avec Maxime St-Pierre de Radio-Canada - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3


Les Festival de l'info locale est un événement porté par Ouest Medialab.


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur.

Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant social media, IA génératif et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, je vous propose une série de micro-épisodes spéciaux en direct depuis la 7ème édition du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Un événement porté par West Media Lab qui réunit les professionnels des médias locaux de tous les horizons. Sans plus attendre. Partons à la rencontre des festivaliers. Geneviève Chacon, bonjour et merci de participer à cet épisode spécial de Deep Media, en direct depuis la 7e édition du Festival de l'Info Locale à Nantes. Alors si mes informations sont bonnes, vous êtes première directrice des médias régionaux pour les services français et francophones de CBC et Radio-Canada.

  • Speaker #1

    Exactement, alors enchantée Julien Bougeaud.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas de participer à ça. Effectivement, vous venez de sortir d'une intervention autour de la vidéo verticale qui est développée par les médias régionaux de CBC Radio-Canada. On peut déjà revenir sur quelques chiffres qui ont été donnés, qui sont assez impressionnants. Moi, j'ai noté plus 111% pour les vidéos verticales régionales en termes de consommation, avec des heures de visionnement plus 93%. Est-ce que ça, on arrive à savoir si c'est à peu près consommé par un public qui est plutôt jeune ou par le grand public ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. On n'a pas encore, et on aura probablement très bientôt, des données un petit peu plus précises sur la question de l'âge. On est en train d'implanter à Radio-Canada ce qu'on appelle un chantier d'authentification. Vous avez parlé précédemment, je crois, à un de mes collègues qui s'appelle Maxime Saint-Pierre, qui est directeur général des médias numériques. Donc, c'est lui qui pilote ce chantier. Et c'est ce chantier, éventuellement, qui nous permettra d'avoir de meilleures données. de fréquentation en lien avec l'âge. Ceci étant, de manière générale, si on fait un peu d'inférence, on peut penser qu'avec des données de sondage, par exemple, on peut penser que, justement, ce sont les publics plus jeunes qui nous fréquentent. On sait aussi que la fréquentation de nos applications, par exemple, est faite par un public plus jeune que celle de nos plateformes traditionnelles, comme la télévision, par exemple. Donc, on peut déjà poser l'hypothèse, mais il faudrait que je vous revienne avec des données dans quelques mois qui seraient justes et exactes, rigoureusement vérifiées.

  • Speaker #0

    Donc, on peut aussi estimer que ces contenus-là sont peut-être massivement consommés sur les plateformes sociales. Est-ce qu'il y a une proportion entre la consommation avec les vidéos, parce qu'on le rappelle, elles sont intégrées sur le site de Radio-Canada ainsi que sur l'application, et ce qui est diffusé sur les réseaux ?

  • Speaker #1

    Il y a les données, ça serait un peu de comparer des pommes avec des oranges, je dirais. Donc, les données que j'ai présentées, c'était vraiment sur nos plateformes propriétaires. Donc, une augmentation, quand je disais de 111 % des branchements d'une année à l'autre sur une période donnée et au-dessus de 90 % pour le temps de fréquentation. Donc, ce qui était vraiment très, très positif pour la vidéo verticale, si on comparait une année versus l'autre. Donc, vraiment un appétit pour ce type de format-là. C'est un peu différent. Nous, on diffuse entre autres les vidéos, pas nécessairement toutes les vidéos, mais un choix de vidéos sur YouTube. Et là, les données sont un petit peu différentes parce que les durées de fréquentation ne sont pas les mêmes. Donc, la façon de mesurer les données n'est pas nécessairement la même. Donc, parfois, on va avoir des vidéos qui sont très, très, très populaires sur YouTube et qui cartonnent vraiment. Et par contre, de façon générale, on ne pourrait pas nécessairement bien comparer l'une et l'autre, l'un et l'autre. Mais on a cette volonté-là de diffuser d'abord sur nos plateformes propriétaires pour ne pas être nécessairement dépendant des plateformes tierces, mais en même temps, on est quand même conscient qu'une partie importante des publics, particulièrement les publics plus jeunes, se retrouvent sur les plateformes comme YouTube ou etc. Donc, on va aussi vouloir les rejoindre de ce côté-là, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord. Avec tout de même un effort qui est porté sur les plateformes propriétaires. Quand j'avais eu l'occasion de discuter avec Maxime St-Pierre, il m'avait bien parlé aussi de cet investissement assez massif qui était fait sur les plateformes propriétaires de Radio-Canada et notamment avec tous les écosystèmes régionaux. Tout à l'heure, vous parliez de 12 stations télé.

  • Speaker #1

    C'est une plateforme télé sur le plan réglementaire, mais qui sont complètement multiplateformes. Et puis, on a quand même sept multiplateformes, c'est-à-dire radio, télé et numérique. C'est des stations qui sont radio et numérique. et puis... auxquels s'ajoutent 28 bureaux à travers le pays. Donc, c'est un déploiement général où le numérique est présent partout.

  • Speaker #0

    D'accord. Un petit point. Tout à l'heure, on a vu l'évolution aussi des formats entre ce que vous disiez il y a quelques années en vidéo verticale et ce qui est fait maintenant. On a souvent, quand on parle de ces vidéos verticales, alors en bon français, je vais parler d'un hook, on va parler d'une accroche, sinon, est-ce que ça, c'est un sujet qui est particulièrement travaillé ou est-ce que, on va dire, par rapport au contexte journalistique, ce n'est pas forcément un sujet d'importance ?

  • Speaker #1

    Ça dépend. Souvent, si on va vouloir travailler, par exemple, sur un format qui est plus du type explainer, un format un petit peu plus long, là, à ce moment-là, on va aller vers quelque chose qui est plus travaillé. Mais on peut aussi se permettre de diffuser vraiment de la production quotidienne, de la production vraiment de tous les jours où on va suivre les événements, disons, en temps réel, au fur et à mesure qu'ils évoluent en vidéo verticale. Donc, les deux sont possibles et dépendamment de l'objectif que l'on a pour répondre aux besoins des publics, est-ce qu'on veut leur permettre de suivre l'information ? qui évoluent pratiquement en temps réel ? Est-ce qu'on veut leur permettre de mieux comprendre un enjeu ? Est-ce qu'on veut leur permettre d'être peut-être inspirés dans un monde qui est quand même parfois difficile ? Dépendamment de l'objectif que l'on a, on va pouvoir aussi ajuster les ressources qui sont mises en conséquence, incluant les ressources de temps, bien entendu. Donc, ça peut se faire simplement. Ça peut se faire dans le quotidien, en toute simplicité. C'est ce sur quoi on a misé au départ.

  • Speaker #0

    C'est une hybridation entre les formats et entre la manière d'apporter l'information et de l'amener au public. Je voulais revenir sur deux petits points. Si j'ai bien compris, il y a aussi un espèce de cahier des bonnes pratiques qui est aussi donné à l'ensemble des collaborateurs des stations locales. Comment est-ce que ça se matérialise et est-ce que vous le remettez à jour aussi régulièrement ? Parce qu'on sait aussi que cette grammaire de la verticalité, elle se challenge assez régulièrement, elle évolue très fortement.

  • Speaker #1

    Je vais donner le crédit au collègue Christian Tivierge. qui est rédacteur en chef, et Claude Débien, qui est réalisatrice, qui ont travaillé sur ces guides de production, à la fois pour donner des clés sur le plan éditorial, mais aussi pour pouvoir donner des clés sur le plan de la production technique et s'assurer qu'il y ait comme une uniformisation. Alors oui, c'est mis à jour régulièrement au fil de l'évolution parfois de la marque comme telle, Radio-Canada, qui évolue au fil aussi de l'évolution de l'influence externe. Par exemple, les créateurs de contenu sont très présents dans la diète médiatique des publics qui sont plus jeunes. On a vu notre vidéo journal évoluer au fil du temps avec une facture un petit peu plus traditionnelle il y a quelques années vers une facture qui est beaucoup plus au naturel, pleine d'authenticité aujourd'hui, qui est portée par des journalistes qui sont, comment je pourrais dire, en proximité vraiment avec les publics, aussi sur le plan du ton qui est très accessible.

  • Speaker #0

    Non, mais assez intéressant. Et c'est vrai qu'il y a aussi ce petit parallèle entre des journalistes, des influenceurs. Alors, on sait que journalistes, ça demande de respecter un certain nombre de chartes, de déontologie, etc. Cette frontière, est-ce que, selon vous, elle tend vraiment à disparaître, à se réduire entre vraiment journaliste, influenceur, créateur de contenu ? Comment est-ce qu'on se positionne là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est très important... C'est là où je pense qu'il y a peut-être une volonté commune, c'est une volonté peut-être de proximité avec les publics d'authenticité, c'est un point vraiment commun probablement. Mais oui, il y a une distinction peut-être qui est importante, c'est sur le plan de l'engagement en termes des normes et pratiques journalistiques. Donc, on a des normes et pratiques journalistiques avec des principes qui sont très importants, des principes d'exactitude, d'équité, d'impartialité, d'intégrité notamment et d'équilibre. Et donc, ces principes-là sont au cœur de notre production. Et on se doit de les respecter. Les influenceurs n'ont pas nécessairement tous des principes, des normes publiques envers lesquelles ils s'engagent de respecter ces normes-là, justement, aux yeux du public. Donc, je pense que c'est là où il y a peut-être une nuance qui est importante. également sur la question de la cueillette de l'information, c'est-à-dire qu'il y a certains influenceurs ou créateurs de contenu qui ont... de grandes équipes qui peuvent faire de la cueillette pour eux. Donc, même s'ils sont mis de l'avant comme une personnalité unique, ils ont quand même des équipes de contenu. Toutefois, la plupart des créateurs de contenu, en tout cas certains, je parle vraiment à un niveau local, n'ont pas toujours la possibilité de faire autant de cueillettes, de vérifications et tout ça. Et c'est là aussi où on pense qu'on peut se distinguer pour apporter au public une information qui est fiable.

  • Speaker #0

    Donc, il peut y avoir un cousinage. De forme, mais pas forcément de fond. En tout cas, le fond va être différent, la pratique, voilà.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, il y a des créateurs de contenu qui pourraient décider d'adhérer à ce type de normes-là, mais pour nous, c'est au cœur de ce qu'on fait, de notre mission, puis de qui on est.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que tout à l'heure, on en parlait aussi brièvement dans l'actualité, effectivement, l'arrivée du Godet Crypt au Québec s'inscrit notamment dans cette veine-là, avec la différence entre notamment l'accueillette d'informations qui est faite par les équipes de Radio-Canada sur place. Et puis, un créateur de contenu, journaliste en tout cas en France, avec sa notoriété, qui débarque sur le territoire. Ça ne se positionne pas tout à fait de la même manière.

  • Speaker #1

    Potentiellement. Après, on va voir ce que ça va donner. Moi, j'attends de voir vraiment ce qu'ils vont produire. J'ai avec curiosité et intérêt, évidemment.

  • Speaker #0

    Une dernière question aussi sur le côté uniformisation de ces contenus régionaux. On a bien compris que c'est aussi un but de proposer une offre qui graphiquement se ressemble. Un mot, est-ce que ça passe aussi par l'usage de l'IA générative ? Est-ce que l'IA générative peut permettre aussi de façonner cette uniformisation des contenus verticaux pour toutes les antennes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On n'en est pas là pour le moment. Donc, pour l'instant, dans nos lignes directrices sur l'utilisation de l'intelligence artificielle, Il n'y a aucun contenu qui doit être généré par l'IA et être diffusé directement sur l'une ou l'autre de nos plateformes. Donc, il y a une ligne rouge qui est bien tracée par rapport à ça, donc on n'en est pas là. On n'exclut pas toutefois d'utiliser l'intelligence artificielle pour faciliter ou appuyer le travail des journalistes, mais l'humain doit toujours être là, en amont, en aval, pendant le processus. C'est lui au compte. au final qui est responsable, l'intelligence artificielle n'est pas responsable de la véracité des contenus qui sont diffusés. Et c'est pour ça, donc, pour nous, on voit plus comme quelque chose qui pourrait être dans un appui, dans une façon d'augmenter la capacité des équipes de leur donner de la flexibilité, mais pas dans la perspective de générer des contenus qui seraient directement diffusés sur nos plateformes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui. Pour la génération journalistique, non, mais peut-être pour la... la mise en forme, en tout cas un appui sur la mise en forme pour peut-être accélérer un rythme de production, c'est quelque chose qui...

  • Speaker #1

    Donc il faudra se parler à notre prochaine conférence, je pense.

  • Speaker #0

    Bien évidemment, avec grand plaisir. En tout cas, je vous remercie d'avoir répondu à ces quelques questions. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien. Au revoir.

  • Speaker #0

    Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode spécial en direct depuis l'édition 2025 du Festival de l'Info Locale qui se déroule actuellement à Nantes. Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la suite de ces micro-épisodes spéciaux. À bientôt.

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