- Speaker #0
Je trouve que la phrase de dire qu'un chef d'entreprise qui a une bonne hygiène de vie, c'est ultra important parce qu'en fait ça permet d'avoir des meilleures performances, mais pas que, d'avoir l'esprit clair quand on travaille au quotidien.
- Speaker #1
Bienvenue sur DinoSapiens, le podcast qui explore la transformation des organisations sans bullshit ni jargon. Je suis Bérangère du cimetière et chaque épisode, jetons le micro à celles et ceux qui, à leur manière, font évoluer nos façons de travailler, de décider, de manager. Parce que transformer, ce n'est pas imposer, c'est comprendre, embarquer, expérimenter. Parce que, dans un monde qui change vite, c'est notre capacité à rester humain qui fera toute la différence. Alors embarquez avec moi sur Dinosapiens et ensemble, évitons l'extinction. Avant de commencer... Un grand merci à Rebecca et Guy et à toute l'équipe du studio Make My Day by Lonsdale pour leur accueil chaleureux lors de cet enregistrement. J'ai la joie de recevoir aujourd'hui Léa Ziliox dans Dino Sapiens. Léa Ziliox a commencé son parcours universitaire par un DUT Tech2Co. Bonne élève, elle réussit haut la main ses examens et poussée par sa famille, elle décide un peu en dernière minute de présenter les concours aux écoles de commerce. Elle réussit alors à être intégrée brillamment en bachelor d'école de commerce. Très vite, elle s'ennuie sur les bancs de son école et décide alors de lancer un blog de mode. Appareil photo et ordinateur à la main, elle réfléchit à son positionnement. On est alors en 2015, Facebook n'est encore qu'un réseau d'amis. Léa se dit que son blog mettra du temps à décoller car il en existe déjà quelques-uns. Lui vient alors l'idée de lancer directement un site de e-commerce avec sa propre marque de vêtements. Elle est pionnière dans ce qu'on appelle la mode incarnée, c'est-à-dire incarnée par sa créatrice. Pour l'anecdote, lorsque nous avons préparé cet épisode le 25 avril 2025, cela faisait exactement 10 ans que Léa avait lancé son entreprise, alors qu'elle étudiait en même temps en école de commerce. Sans réseau ni connaissance, c'est son intuition qui lui permet de se laisser guider avec un risque mesuré. Et le succès arrive très vite. La marque Léa Z cartonne sur Internet. et sur Facebook. Elle passe en société au bout de six mois. Elle commence à recruter. La proximité de Léa avec ses clientes, aujourd'hui sa communauté, l'amène à plus que doubler son chiffre d'affaires chaque année jusqu'à plus de 2 millions d'euros en 2019. Elle nous raconte aujourd'hui son incroyable expérience d'entrepreneuse, créatrice de contenu, précurseuse et la transformation qu'elle a vécue suite à la pandémie. Bonjour Léa.
- Speaker #0
Bonjour Bérangère.
- Speaker #1
Je suis ravie de t'accueillir sur Dino Sapiens pour parler de ton parcours et de ton expérience inspirante en tant qu'entrepreneuse. Je dis inspirante car tu as vécu une transformation importante, à la fois entrepreneuriale et personnelle, et c'est de cela qu'on va parler aujourd'hui.
- Speaker #0
Merci beaucoup de me recevoir, je suis super contente d'être là avec toi.
- Speaker #1
Alors, dans la phase de croissance de ta marque incarnée, Léa Z, tu as rapidement dû penser à recruter et aussi à externaliser. peux-tu nous raconter comment tu t'y es prise ?
- Speaker #0
Alors moi, j'ai commencé, comme tu l'as dit à juste titre, sans réseau, sans connaissance, au départ vraiment seule. J'avais toutes les casquettes de la communication, aux colis, aux services après-vente. Et quand l'activité s'est développée, en effet, j'ai dû recruter. Pour moi, c'était un vrai cap, déjà pour faire confiance, parce que j'étais jeune et j'avais vraiment cette impression pour mon premier bébé entrepreneurial que... personne ne pourrait faire aussi bien que moi. Je me rappelle d'une anecdote d'un collègue sur un job étudiant qui m'avait dit « Ouais, c'est toi qui vas continuer à faire tes colis toute ta vie. » Et j'ai dit « Oui, oui, oui, parce que personne ne peut mettre autant d'amour que moi dans les colis que j'envoie à mes clientes. » Et en fait, je me suis un petit peu voilée la face. J'étais un petit peu utopiste. Et oui, avec la croissance que j'ai connue, j'ai dû recruter et apprendre à déléguer. Donc, c'est vraiment pour moi un premier cap en tant que chef d'entreprise. apprendre à déléguer, premièrement avec des stagiaires, alternantes, puis après des salariés. Et au niveau de l'externalisation, ça s'est passé au niveau de la logistique où en effet, j'avais le choix quand ça grandissait de choisir le modèle, de l'internaliser, de la garder en interne, mais ça demandait beaucoup, beaucoup de gestion, ou de l'externaliser. Et à cette époque-là, j'étais bien encadrée. J'avais un coach qui me suivait justement pour m'aider à gérer ce changement-là. Et on a trouvé la solution de déléguer auprès d'un ESAT. et j'étais très contente d'avoir cet engagement social.
- Speaker #1
Comment ça s'est passé avec les ZAT ?
- Speaker #0
ça s'est très bien passé. Je pense que la clé pour un recrutement ou alors pour le fait d'externaliser, en tout cas pour moi, ce qui a été la clé, c'est de pouvoir mettre en mots comment je voulais que la mission soit faite. Ce qu'on appelle aussi peut-être des fiches process ou autre, je ne sais pas dans les grandes entreprises comment ça s'appelle, mais c'est vraiment être en capacité de bien décrire avec des indicateurs quantitatifs et qualitatifs ce dont on a besoin pour que la mission soit bien faite et c'est ce qu'on a mis en place avec l'ESAT. moi j'ai travaillé avec le personnel qui manage ce type de public et on a développé une solution à part entière avec notamment des couleurs et des choses pour que le personnel puisse travailler sur cette activité.
- Speaker #1
On parle souvent de la solitude du leader. Peux-tu nous parler de la période Covid et de ce que tu as traversé ?
- Speaker #0
Alors moi, la période Covid, si je prends vraiment les tout débuts, je n'y croyais pas. Quand les gens, les infos ont commencé à parler d'un confinement ou quoi, moi je me disais mais non, mais c'est pas possible qu'on soit confinés. Enfin, on est en 2020, maintenant ça n'existe plus ce genre de choses. On va savoir gérer ce virus. Bon, j'y croyais pas. Et du coup, ça a été un choc quand l'annonce a été faite et que finalement, je me suis rendue compte que non, c'était réel et que tout fermait. Déjà, forcément, moi, j'ai rencontré des difficultés au niveau de tous mes prestataires, que ce soit mes fournisseurs, que ce soit justement les aides, parce que c'est un public à risque en plus de ça. Donc, je suis à la tête d'une entreprise florissante avec des responsabilités humaines et financières. Et seule capitaine du navire va devoir gérer ça au mieux. Donc, beaucoup de pression et en tout cas, j'essaie de faire de mon mieux.
- Speaker #1
En plus de ça, comme tu avais atteint le seuil des 2 millions, tu n'as eu droit à aucune aide, si j'ai bien compris.
- Speaker #0
Tout à fait. J'enregistrais bien les moins 30% de baisse, mais je n'ai eu droit à aucune aide. Alors que financièrement, les difficultés commençaient à apparaître. Et malheureusement, je n'ai pas eu les aides de l'État. Donc, ça a fait que j'ai continué après derrière à traîner des casseroles parce que ça a été quand même difficile de se relever.
- Speaker #1
Et comment tu t'es entourée à ce moment-là ?
- Speaker #0
Alors déjà, personnellement, j'ai la chance d'avoir un très bon entourage, un entourage vraiment soutenant qui comprend ma réalité. Un entourage pas que d'entrepreneurs, mais aussi avec des entrepreneurs qui sont donc en capacité de me comprendre, de me soutenir et de me donner des conseils vraiment intéressants. Donc ça, c'est à titre personnel. Et à titre professionnel, j'ai toujours eu différents coachs et aussi des thérapeutes parce que je trouve que l'entrepreneuriat, c'est tellement lié à aussi ce que le chef d'entreprise vit. Finalement, c'est presque un développement personnel constant parce qu'en fait, on est un petit peu les deux en même temps. Je suis Léa, je suis la chef d'entreprise et donc ces deux-là se lient. Donc aussi à travers la thérapie, je trouve que la phrase de dire qu'un chef d'entreprise qui a une bonne hygiène de vie, c'est ultra important parce qu'en fait, ça permet d'avoir des meilleures performances, mais pas que d'avoir l'esprit clair quand on travaille au quotidien. Et j'ai aussi été entourée vraiment dans les périodes après, quand tout ça a commencé à encore plus dégringoler par des associations. Et je recommande vraiment tous les chefs d'entreprise de se rapprocher d'associations qui peuvent les aider parce que c'est un vrai soutien.
- Speaker #1
Tu peux nous donner quelques noms, par exemple, en tout cas celles qui t'ont aidé ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr, avec grand plaisir. J'ai été accompagnée tout d'abord par le GPA. C'est un groupement, c'est des groupements régionaux à chaque fois, donc il faut trouver celui de votre région. Et ça va être beaucoup de personnes qui ont été dans le financier, des anciens banquiers, des anciens comptables, etc. qui sont capables justement de faire une analyse financière complètement désintéressée et différente de son propre comptable, de son propre banquier, et qui permet vraiment de challenger et de voir tout ce qui est possible au niveau de la société, à quel point on peut redresser ou pas la barre pour prendre les meilleures décisions.
- Speaker #1
À un moment donné, tu as été obligée de prendre des décisions difficiles. Comment est-ce que tu t'y es prise ? Comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Alors déjà, je me suis basée sur le factuel. Qu'est-ce qui était en train ? concrètement de se passer dans ma boîte, où en sont concrètement les finances, quelles sont aussi les finances futures. Donc j'en suis arrivée à faire, alors vraiment quand les choses ont commencé à être tendues, à faire une trésorerie jour par jour pour me rendre compte de où j'en étais, de quels étaient mes leviers. Et grâce notamment à l'accompagnement du GPA, on a pu voir après derrière quelles étaient les différentes possibilités qui s'offraient à moi au vu de la situation. Forcément, il m'a fallu aussi du temps. pour comprendre, acter, réfléchir. Même si finalement, je pense que j'ai été plutôt rapide. En réalité, une fois que j'avais tous les éléments entre mes mains et que je me suis dit, c'est soit ça, voilà les conséquences potentielles, voilà les avantages et la deuxième possibilité. Et donc, assez vite quand même, j'ai dû faire mon choix. Et donc, je ne sais pas si je spoil ou pas, mais c'est que le choix s'est tourné vers la fermeture de la boîte. Et ça a été une décision... difficile. Maintenant, avec du recul, une décision forcément courageuse, parce qu'un bon chef d'entreprise doit aussi être en capacité de savoir prendre ce genre de décision quand il faut les prendre. Et je pense que maintenant, je le vois plus comme une décision courageuse qu'un échec.
- Speaker #1
Comment as-tu géré la communication avec ton équipe ?
- Speaker #0
Alors avec mon équipe, la communication, elle s'est vraiment faite step by step, parce que le but, ce n'est pas qu'ils soient surpris du jour au lendemain. Comment ça la boîte elle ferme ? Mais moi c'est quoi la suite ? Et tout ça. Et c'est d'ailleurs les premières personnes à qui j'ai pensé quand on a commencé à travailler sur quelles sont les options. Est-ce qu'il ne faudrait pas penser à fermer ? Quand on a vraiment mis le doigt là-dessus, les premiers échanges qui tournaient autour de ça, j'ai tout de suite, et même déjà avant, expliqué à chaque fois à mes équipes les étapes par lesquelles on passait, où on en était financièrement. Déjà ils étaient au courant qu'on n'avait pas eu d'aide, ils étaient au courant que post-Covid... Donc, c'était compliqué. Certes, il y avait une relance, mais malgré tout ça, la relance attendue n'était pas forcément encore au rendez-vous. Enfin, ils savaient en fait chaque étape et les challenges auxquels l'entreprise faisait face.
- Speaker #1
L'entreprise, tu as dû prendre cette décision. Tu as fait un parcours, on va dire, juridique avec une liquidation judiciaire. Quelle a été ta protection en tant que chef d'entreprise dans ce contexte de fermeture ? Comment tu t'es sentie ?
- Speaker #0
Ben, des protections, il n'y en a pas. ni de protection émotionnelle, psychologique, ni de protection financière. Complètement pas. Donc, j'ai eu la chance qu'une de mes coachs a proposé, en fait, parce que j'allais dire accepté, mais pas du tout. C'est elle qui m'a proposé parce que ça faisait des années qu'on bossait ensemble, de dire, moi, je ne te lâche pas pendant cette période et je continue à t'accompagner et je continue à être là pour toi dans cette période-là. Donc, j'ai eu cette énorme chance et ce soutien. Donc, vraiment, merci encore à elle. Et bien sûr, qu'il y a les associations, donc il y a eu le GPA dans un premier temps. Mais après, par exemple, financièrement, en France, c'est nouveau. On a maintenant en tant que TNS trois mois de chômage, mais capé à 700 euros. Donc peu importe combien on gagnait avant, on a le droit, et encore j'ai dû me battre pour les avoir, à 700 euros pendant trois mois. Donc il faut m'expliquer comment on se relève après ça, en trois mois déjà, avec juste 700 euros. Financièrement, on n'a aucune protection. Donc je suis très contente que pour les salariés ce soit le cas et qu'eux ont toutes les protections possibles et qu'à aucun moment ils se retrouvent dans une situation de précarité. Par contre, moi, là où forcément en ayant vécu cette situation, j'ai un petit peu plus de mal de se dire qu'en fait en France, on crée de la richesse, on crée de l'emploi et derrière, on n'a aucun filet. On sait que c'est le jeu, on accepte le jeu avec les risques, on accepte les règles du jeu avec et l'opportunité de pouvoir certes gagner beaucoup et le risque aussi de perdre beaucoup. Mais quand on se retrouve, surtout après une crise sanitaire, dans ce genre de difficultés, c'est dommage qu'il n'y ait pas, en effet, un petit peu plus d'aide et un suivi. En tout cas, post-fermeture, il y a l'association 60 000 rebonds, qui justement aide les chefs d'entreprise qui ont dû subir une liquidation judiciaire à rebondir, d'où le nom 60 000 rebonds.
- Speaker #1
Merci Léa, c'est très intéressant. Tu as créé une marque incarnée. Donc derrière le mot marque incarnée, c'est... Ta marque de vêtements, mais en plus incarnée, puisque c'était ton nom en fait. Elle portait ton nom, cette marque. Comment tu fais le deuil de cette marque incarnée ?
- Speaker #0
Alors, je pense que la marque en elle-même, j'ai pas trop eu de soucis pour faire le deuil. Parce que finalement, ça appartenait aussi à une Léa peut-être d'une certaine époque. Et entre-temps, je me suis aussi rendue compte que j'ai grandi. Certes, la marque, la direction artistique, l'identité visuelle, le style de vêtements avaient évolué avec moi. Mais est-ce que c'est vraiment encore... ce à quoi Léa, à l'aube de ses 30 ans, aspirait. Je pense que cette nouvelle porte était en train de s'ouvrir à moi et que je l'ai sentie aussi. Et c'est aussi une des raisons de pourquoi j'ai osé me dire « Ok, le choix d'oser fermer va aussi participer à moi, mon changement en tant qu'entrepreneuse. » Parce qu'il ne faut pas oublier qu'au départ, j'étais vraiment dans un modèle bien cadré. J'avais mes équipes, ça tournait, les nouvelles collections, c'est comme ça, la communication fait comme si. Bien sûr, on évoluait, on était dans un modèle assez jeune, j'étais dans ma vingtaine. Donc j'avais la flexibilité, l'agilité de pouvoir vite faire évoluer les choses. Mais c'était quand même tout un quotidien assez bien cadré, une organisation qui roulait.
- Speaker #1
Et donc,
- Speaker #0
pour me sortir de ça, quoi de mieux qu'un gros changement, finalement ?
- Speaker #1
Un nouveau départ.
- Speaker #0
Un nouveau départ, qui certes, quand je le regardais de tout en bas, il faisait quand même un peu peur, ce nouveau départ et cette sortie totale de cette zone de confort. Finalement, j'aime bien dire que les AZ Boutique, ça a été un peu ma prison dorée, parce que c'était quand même chouette, mais finalement, je me suis emprisonnée dans un modèle où, comme dit, il y avait des choses qui étaient très répétitives, qui étaient très calées, qui étaient déjà... Toutes organisées et c'était compliqué d'en sortir pour faire autre chose. Même si oui, on a fait des collections spéciales sport, on a fait des collections cocooning, j'ai fait des accessoires pour les cheveux, des accessoires de sport aussi. J'ai fait vraiment plein de choses sur cette marque-là. Mais... Ça se cantonnait quand même à quelque chose. J'avais envie de voir d'autres choses.
- Speaker #1
Quelle a été la réaction de ta communauté ?
- Speaker #0
Alors, pour la fermeture, je n'ai pas osé le dire tout de suite, même si à un moment donné, il a fallu communiquer et je voulais. Mais au départ, pour moi, il n'était pas possible de communiquer, même presque par souci de confidentialité finalement, parce que je traverse l'épreuve déjà moi-même, juste en tant que chef d'entreprise. On a parlé de deuil avant et c'est réel. Il y a quand même un deuil à faire. Moi, je pense que mon deuil... Au-delà de la marque, il est plus autour de la notion de l'échec et de bien enregistrer qu'en fait, ce n'est pas un échec. Et donc, mon deuil, il est plus autour de ça. Mais donc, il y a toute la partie émotionnelle à traiter. Il y a toute la partie opérationnelle de bon, finalement, quel est le choix, etc. Une fois que le choix, il est acté, la priorité, c'est comme on se l'est dit avant, le step by step, c'est d'abord les salariés. Donc, il y a eu cette étape-là. Et ensuite, quand est arrivé le moment de l'annonce à la communauté, j'ai fait une vidéo. Tout simplement, face caméra, j'avais préparé quand même un texte pour que ce soit annoncé de la bonne manière, parce que j'avais peur un peu de perdre mes mots, etc. Mais je l'ai quand même fait avec toute mon émotion, avec toute mon authenticité. Et j'ai parlé à ma communauté, et puis après, j'ai posté cette vidéo. Et j'ai été, je ne peux pas dire surprise, j'ai plutôt été pleine de gratitude. de voir à quel point j'ai eu des soutiens et des soutiens par milliers. J'ai eu énormément de messages, même de filles qui m'en ont leur boutique en ligne, elles aussi, et qui m'ont dit mais c'est fou que tu fermes, c'est toi qui m'as inspirée, c'est grâce à toi que je l'ai lancé ma marque et tout ça. Donc c'était vraiment une belle vague de solidarité et super touchante.
- Speaker #1
Alors tu as beaucoup avancé depuis, tu as réfléchi. Comment est-ce que tu continues l'aventure aujourd'hui ?
- Speaker #0
Alors pour la suite, comme tu l'as dit, j'avais... ma marque incarnée. Donc, ma marque, finalement, c'est le reflet de moi-même et que ce soit pendant l'aventure Léazette, que ce soit même après à la fermeture, ma communauté a toujours été là. Donc, finalement, je poursuis ce que j'ai pu faire dans la mode, à essayer de donner des petits tips, à essayer peut-être d'inspirer dans des looks. Maintenant, je le fais plus autour d'autres contenus pour vraiment encourager les femmes à s'aimer, à oser, prendre leur place aussi, la place que elles veulent dans leur vie et vraiment décomplexer les femmes autour des injonctions de la société parce qu'on sait qu'en tant que femmes, on en a beaucoup qui pèsent sur nos épaules. Et donc, je développe surtout un contenu autour de ça parce que même avant, quand j'avais ma boutique et que je présentais les looks, il y avait à chaque fois une petite touche, comment avoir plus confiance en soi à travers la mode. Et maintenant, j'ai envie de dire, c'est à travers la vie en général. où je vais pouvoir aussi, moi, partager les écueils par lesquels je passe, ma vulnérabilité, mes joies, mes tristesses. Et si je ne peux juste inspirer qu'une seule femme et lui faire du bien dans sa journée, c'est déjà chose réussie.
- Speaker #1
Ce n'est pas un hasard qu'on se soit rencontré grâce à Dare Woman.
- Speaker #0
Oui, ce n'est pas un hasard parce que, déjà, Dare Woman, c'est l'audace. Donc, je pousse aussi toutes ces femmes à être audacieuses. Et aussi, ce qui me tient encore aujourd'hui, c'est de pouvoir passer. du digital au réel de plus en plus parce que certes, créatrice de contenu sur les réseaux, mais j'ai vraiment besoin de ce contact finalement humain avec ces femmes qui me suivent. Et il y a deux pans que j'ai ouverts, le côté bien-être personnel, où j'emmène des femmes en retraite. Actuellement, c'est à Bali, j'ai envie de pouvoir faire peut-être sur d'autres pays, mais du coup, tout ce qui va être. Et j'accompagne également les femmes dans leur épanouissement professionnel avec le lancement du coup de mon académie et Merci. de ma formation pour accompagner les femmes à être créatrices de contenu, donc pas influenceuses, mais en tout cas à savoir créer du contenu pour pouvoir faire des publicités pour des marques.
- Speaker #1
Merci Léa. Quels sont tes conseils pour les entrepreneurs qui vivent des événements aussi marquants que ceux que tu as traversés ? Des événements qui transforment à la fois l'entreprise et l'entrepreneur ?
- Speaker #0
Alors je vais peut-être... Donner une phrase toute simple et peut-être un peu banale, mais je trouve qu'elle résume bien la situation. C'est une phrase, je crois que c'est Steve Jobs qui a dit ça. C'est « dots will connect » . C'est de faire finalement confiance à la vie. Et que parfois, quand on rencontre des événements vraiment très difficiles à vivre, on peut se demander pourquoi, et comment on va gérer ça, et qu'est-ce qui va se passer après, et c'est quoi la suite. Et finalement, le rebond est beau aussi. Et l'échec a des vertus. Je suis encore en train d'apprendre tout ça, mais vraiment se préparer à cette notion d'échec. Parce que c'est vrai qu'en France, on en parle trop peu de l'échec, on en parle trop peu des écueils. Et je pense que oui, déjà, il faut en parler, il faut dénouer la parole autour de ce sujet. Il faut le rendre normal et il faut normaliser cet échec parce que ça permet de mieux se développer, de rebondir et d'aller dans des pans de notre vie qu'on n'aurait peut-être même pas imaginé avant. On découvre de nouvelles choses et finalement, en quelque sorte... Et ça nous fait sortir d'une zone de confort.
- Speaker #1
Blanche de Richemont, elle était sur cette antenne il y a deux épisodes et elle disait « tout ce qui ne se transforme pas meurt » .
- Speaker #0
C'est très beau.
- Speaker #1
On va peut-être en rester là-dessus. En tout cas, un immense merci pour ton authenticité et ta franchise de nous avoir raconté ce parcours ultra intéressant, Léa.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour l'invitation, c'était un plaisir.
- Speaker #1
Ce que nous laisse Léa, ce n'est pas seulement le récit d'une réussite ou d'une fermeture. C'est une leçon de leadership authentique. Un leadership qui ne cherche pas à sauver la face, mais à rester fidèle à ses valeurs, même quand tout se complique. Quand sa structure vacille, elle pense à ses salariés d'abord. Elle anticipe, elle parle, elle accompagne. Et surtout, elle ne reste pas seule, elle s'entoure de celles et ceux qui ne lâchent pas. Pas quand tout va bien, mais quand ça devient difficile. Et c'est là que quelque chose bascule. Dans l'épreuve, on apprend autrement. On comprend ce qui compte, on revoit ses priorités. On transforme ce qu'on pensait intangible, son modèle, ses méthodes, son regard sur soi. Avec le recul, on réalise qu'on a mué. Comme ce homard qui perd sa carapace pour grandir, à un moment de fragilité extrême, mais nécessaire. Parce qu'on ne grandit pas sans inconfort, parce qu'on ne bâtit pas du solide, sans avoir touché au vulnérable. Et sans doute que les organisations aussi mutent ainsi. Elles craquent un peu, se sentent trop à l'étroit, elles perdent des repères et parfois du monde en route. Merci Léa pour ce partage sincère, courageux et tellement précieux. Et merci à vous qui écoutez Dino Sapiens. Merci pour vos messages, vos relèves, vos partages. Et un merci tout particulier à celles et ceux qui ont pris le temps de laisser quelques étoiles ou un commentaire sur leur plateforme d'écoute. Ça fait toute la différence pour faire connaître le podcast. et pour lui permettre de continuer à grandir. À très bientôt pour un prochain épisode et d'ici là, évitons l'extinction !