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  Dans les transformations, dans les projets complexes, dans les périodes d'incertitude, les signes de reconnaissance sont des leviers importants de stabilité psychologique et de cohésion. Bienvenue sur Dinosapiens, le podcast qui explore la transformation des organisations sans bullshit ni jargon. Je suis Bérangère du Cimetière et chaque épisode, je tends le micro à celles et ceux qui, à leur manière, font évoluer nos façons de travailler, de décider, de manager. Parce que transformer, ce n'est pas imposer, c'est comprendre, embarquer, expérimenter. Parce que dans un monde qui change vite, c'est notre capacité à rester humain qui fera toute la différence. Alors embarquez avec moi sur DinoSapiens et ensemble, évitons l'extinction ! Si vous aimez cet épisode, n'hésitez pas à vous abonner sur Apple Podcasts et Spotify, n'oubliez pas d'activer la cloche pour ne rien rater des sorties, et n'hésitez pas non plus à laisser une revue et des étoiles en parler autour de vous, ça m'aide à faire connaître DinoSapiens. Et tout de suite, votre nouvel épisode. Aujourd'hui, je vous propose un épisode un peu particulier, un épisode solo, au cœur de l'été, pour poser des mots sur un sujet aussi simple que fondamental. Les signes de reconnaissance, car ce sont ces petites lumières qui font les grandes équipes. Je vous parle de ça parce que c'est bien sûr un sujet qui me tient à cœur dans le quotidien, dans la vie d'entreprise et des équipes. Et c'est aussi un point auquel il faut être particulièrement attentif lors d'une transformation. Car on peut y perdre des repères professionnels, on peut facilement douter de soi, des autres, du système, du projet aussi. Les signes de reconnaissance Cela fait partie des nouveaux récits et des aventures humaines que l'on retient longtemps. Le concept des signes de reconnaissance provient d'un courant théorique appelé l'analyse transactionnelle. C'est une théorie de la personnalité développée par Eric Bern dans les années 50 aux Etats-Unis. Bern s'est appuyé sur les travaux du psychanalyste René Spitz qui a observé, chez les nourrissons, les effets dévastateurs du manque de contact affectif. En clair, sans caresse, sans signe de reconnaissance, on dépérit. En analyse transactionnelle, ces caresses deviennent des strokes, des stimulations, des signes qui disent à l'autre « je te vois » , « tu existes pour moi » . L'analyse transactionnelle postule que chaque être humain a trois besoins fondamentaux. D'abord la structure, que ce soit un cadre, des repères, du rythme. Ensuite, la stimulation, qu'elle soit... sensorielles, affectives ou intellectuelles, et enfin la reconnaissance, autrement dit, les signes qu'on compte pour les autres. On pense souvent que les gens veulent du sens, c'est vrai, mais en réalité, ils veulent d'abord exister dans les yeux des autres. Un signe de reconnaissance, c'est toute manifestation, verbale, non-verbale, physique ou symbolique, qui dit à l'autre « tu es là, je te considère » . Ils peuvent être positifs conditionnels, c'est-à-dire basés sur des faits, par exemple, « Bravo pour ton travail ! » Ces signes sont non seulement motivants, mais aussi éducatifs. Il y a aussi les signes positifs inconditionnels, « Je suis heureux de travailler avec toi » . Il y a là une dimension beaucoup plus large, beaucoup plus structurante de la relation. C'est une véritable acceptation de l'autre. Il y a alors pendant, c'est-à-dire les signes négatifs conditionnels, Le mot « conditionnel » indique ici que l'expression de reconnaissance est basée sur des faits. Là, tu t'es éloigné du brief. C'est constructif et utile pour progresser. Et enfin, les signes négatifs inconditionnels. Par exemple, « c'est nul » . Ce sont des signes de reconnaissance, mais qui sont destructeurs, à éviter absolument. Ils renvoient à un vide, à un rejet, car ils ne sont pas factuels. Ils sont basés sur des impressions subjectives. et une intention de blesser, de dévaloriser. Un signe de reconnaissance peut s'exprimer à travers un regard, une attention, un geste. Et au fond, c'est toute l'intention du geste qui compte et qui va provoquer la magie. Et voici une chose essentielle. S'il n'y a pas de signe positif, le cerveau humain va aller chercher des signes négatifs. Car tout vaut mieux que l'indifférence. C'est d'ailleurs l'un des ressorts de l'emprise psychologique. L'agresseur isole sa victime, bascule entre signe positif et négatif, c'est les montagnes russes, souffle le chaud puis le froid, la tension puis le silence, et dans le temps... installe un manque, une attente, une dépendance. Dans les organisations aussi, l'absence de reconnaissance fabrique de la frustration, de l'épuisement, du désengagement. Alors les leaders inspirants, eux, ils créent une économie de l'abondance, des signes positifs de reconnaissance. Car un leader inspirant, ce n'est pas quelqu'un qui parle fort ou qui brille, c'est celui qui crée les conditions pour que chacun donne et reçoive des signes de reconnaissance. Et ça commence par lui-même. Encourager, écouter, féliciter, ajuster, recadrer avec bienveillance. Plus ces signes de reconnaissance positive circulent, plus l'équipe se régule elle-même et gagne en énergie collective. Pourquoi certaines équipes semblent déplacer des montagnes quand d'autres sont plombées, ralenties, perdues ? Souvent la réponse se trouve dans la qualité des signes de reconnaissance échangés. C'est pourquoi j'aime bien cette expression d'économie d'abondance des signes de reconnaissance. Ça peut vous sembler un peu à l'américaine, un peu bisounours de se complimenter, de s'encourager. Ben faites le test chez vous. Essayez consciemment ce soir d'envoyer à ceux qui vous sont chers un signe de reconnaissance positif et mesurez son impact dans l'échange et puis savourez. Et sinon, est-ce que vous savez donner des signes de reconnaissance ? Est-ce que vous osez en demander ? Est-ce que vous savez refuser ceux qui vous définissent injustement ? Est-ce que vous savez faire plume de canard, comme j'aime bien dire ? Et est-ce que vous êtes capable de vous en donner à vous-même ? Pour finir, dans les transformations, dans les projets complexes, dans les périodes d'incertitude, les signes de reconnaissance sont des leviers importants de stabilité psychologique et de cohésion. Ils coûtent peu, mais ils valent beaucoup. Alors aujourd'hui, je vous invite à observer votre propre économie de strokes. En donnez-vous assez ? Sont-ils sincères ? Sont-ils utiles ? Et si vous en faisiez un peu plus juste pour voir ? Merci pour votre écoute. Dinosapiens revient très bientôt pour un nouvel épisode de cette mini-série d'été. En attendant, envoyez des signes positifs à vous, à vos proches, à vos collègues. Et d'ici le prochain épisode, évitons l'extinction !