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Spécial 14 juillet : le graphisme prend la Bastille ! cover
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Du Grand Art

Spécial 14 juillet : le graphisme prend la Bastille !

Spécial 14 juillet : le graphisme prend la Bastille !

08min |15/07/2025
Play
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08min |15/07/2025
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Description

🎉 On vient tout juste de cĂ©lĂ©brer le 14 juillet, et avec lui les flonflons, les bals populaires, les feux d’artifice


Et si, pour une fois, on regardait derriĂšre les fanions tricolores ?


Car la RĂ©volution française, ce n’est pas seulement des tĂȘtes qui tombent, c’est aussi une explosion
 graphique.

Oui, oui, vous avez bien lu !


Dans cet Ă©pisode, je vous embarque en plein Paris rĂ©volutionnaire, au cƓur de l’annĂ©e 1792. LĂ  oĂč les murs parlent, les tracts volent, les gravures s’impriment Ă  la chaĂźne, et oĂč chaque affiche devient une arme.


Des typographes engagĂ©s, des caricatures grinçantes, des couleurs hautement symboliques, et des symboles (spoiler : pas si historiques que ça) — la RĂ©volution, c’est aussi une guerre d’images.
On dĂ©couvre comment les rĂ©volutionnaires ont dĂ©tournĂ© les codes visuels pour mobiliser, choquer, convaincre — bien avant l’invention du marketing politique.


Dans cet épisode spécial, on explore le rÎle du graphisme comme outil de communication politique, bien avant les réseaux sociaux. On y croise des pamphlets clandestins, des polices taillées au couteau, et des figures visuelles qui naissent dans la rue avant de devenir des icÎnes de la République.


đŸ–‹ïž Quelle typo incarne le mieux la colĂšre du peuple ?
🎹 Pourquoi les couleurs bleu-blanc-rouge ne sont pas choisies au hasard ?
📜 Comment un journal comme L’Ami du Peuple de Marat a su Ă©lectriser les foules avec ses titres bien sentis et ses gravures choc ?


Et surtout : qu’est-ce qui, de ce chaos visuel, nous reste aujourd’hui ? Que croit-on savoir
 à tort ?

Un Ă©pisode qui mĂȘle design, histoire et rĂ©volution, dans une ambiance de complots graphiques et d’agit-prop de 1790, le tout saupoudrĂ© d’un humour bien affĂ»tĂ© — comme une bonne lame rĂ©publicaine.

🔔 À Ă©couter de toute urgence entre deux lampions et un dĂ©filĂ©, pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale d’un Ɠil graphique et dĂ©calĂ©.


📱Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

  • Laisser un commentaire💬

  • Le partager autour de vous đŸ—Łïž



Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intĂ©resse aux petites histoires qui ont fait la grande. Le dĂ©filĂ© du 14 juillet est passĂ©, les feux d'artifice aussi, et il reste dans l'air une lĂ©gĂšre odeur de saucisses grillĂ©es, de libertĂ© et de confusion historique. Parce que le 14 juillet, c'est bien joli, mais vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© ce que la RĂ©volution française a vraiment laissĂ© derriĂšre elle, visuellement parlant ? Spoiler alert ! Pas seulement des bustes poussiĂ©reux et des cocardes bleu-blanc-rouge. Non, pendant que les tĂȘtes tombaient, les affiches s'imprimaient, les murs se couvraient de slogans, les caricatures circulaient sous le manteau et les typographes devenaient des soldats de l'ombre. Dans cet Ă©pisode spĂ©cial Poste-Balle des pompiers, on remonte le temps jusqu'en 1792 pour explorer le rĂŽle mĂ©connu mais explosif du graphisme dans la RĂ©volution. comment les images, les mots et les symboles ont participĂ© Ă  faire tomber une monarchie et Ă  construire une rĂ©publique. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour, Ă©pisode spĂ©cial 14 juillet, le graphisme prend la Bastille. Nous sommes en 1792 dans un Paris en effervescence. L'air est chargĂ© de rumeurs, de dĂ©bats politiques et de clichĂ©s rĂ©volutionnaires en tout genre. Nous sommes en pleine rĂ©volution française et les manifestants ne se contentent pas. pas de brandir des fourches et des drapeaux. Non, en fait, ils ont trouvĂ© une autre arme, le graphisme. En 1789, la rĂ©volution commençait Ă  peine. Prise de la Bastille, convocation des États gĂ©nĂ©raux, dĂ©claration des droits de l'homme, il y avait de l'espoir dans l'air.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est une trÚs belle théorie, théorie profondément moderne, cher M. Bousquet.

  • Speaker #0

    En 1792, lĂ , le ton a changĂ©. La monarchie vacille, les tuileries sont prises d'assaut, et la RĂ©publique est proclamĂ©e. L'ambiance est plus tendue, plus violente. On est Ă  l'apogĂ©e de la communication rĂ©volutionnaire. C'est pas ma conne, c'est pas mon plan, la France est remise en marche, soit disant. L'arme secrĂšte des rĂ©volutionnaires, justement, ce sont les tracts, les gravures et les pamphlets. Les rues de Paris ressemblent Ă  un grand marchĂ© de propagande. D'un cĂŽtĂ©, des manifestants crient libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ©. Et de l'autre, des affiches. des tracts volants et des caricatures dĂ©filent comme une marĂ©e de graphismes militants. Et lĂ , tout le monde est Ă  l'affĂ»t. Une gravure par lĂ , un dessin par ici. Chaque image, chaque mot est un message politique dĂ©guisĂ© en joli visuel. Parce qu'en fait, les rĂ©volutionnaires ont compris un truc. Pour toucher les masses, il ne suffit pas de crier dans la rue. Ah non, lui croit mes bĂątons ! Il faut aussi leur parler Ă  travers des visuels impactants. Du coup, tout devient un prĂ©texte pour faire passer un message. Les pavĂ©s, les murs, les papiers froissĂ©s, le graphisme devient un vĂ©ritable outil de guerre psychologique. L'Ă©quivalent rĂ©volutionnaire du street art, si vous voulez. Mais attention, tout ça n'est pas forcĂ©ment trĂšs propre ou esthĂ©tique. C'est graffiti de la RĂ©volution, mais sans bande de peinture, seulement des gravures, des encres et du papier. Imaginez un peu la scĂšne. Des artisans de l'image, soit anonymes, soit dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbres comme Jacques-Louis David, collaborent avec des imprimeurs et des artistes pour crĂ©er des visuels hyper engagĂ©s. Les murs de Paris deviennent des galeries d'art politique oĂč la libertĂ© s'affiche en grand. Et oui, vous avez bien entendu. Vous pensiez que les mĂšmes Ă©taient une invention d'internet ? Et bien dĂ©trompez-vous ! Pendant la RĂ©volution, les caricatures circulent Ă  une vitesse folle. Et lĂ , c'est Louis XVI qui en prend pour son grade. Quelqu'un va avoir la tĂȘte con ! Les caricaturistes ne se contentent pas de faire des dessins mignons du roi. Non, non, non, ils vont trĂšs loin. Louis XVI est reprĂ©sentĂ© avec des tĂȘtes dĂ©mesurĂ©es, dans des scĂšnes sordides, ridiculisĂ©es Ă  chaque coin de rue. Ses trashs, c'est hyper punk, et surtout c'est hyper efficace pour enflammer la population. Certains dessins sont tellement violents qu'ils sont imprimĂ©s en cachette et font le tour des salons parisiens. C'est pas ce que tu veux, t'es ignoble ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Un vrai scandale graphique. Et, en plus des tĂȘtes qui volent, qui aurait cru qu'on vivrait une rĂ©volution typographique ? Eh bien, c'est arrivĂ©. Figurez-vous que les rĂ©volutionnaires, armĂ©s de leur patriotisme graphique, dessinent des typographies uniques pour leurs dĂ©crets, leurs affiches et leurs journaux. En fait, les typographes de l'Ă©poque crĂ©aient des polices aux allures de solennitĂ©, avec des caractĂšres massifs et anguleux, durs, voire rugueux, pour incarner la puissance du peuple. L'idĂ©e derriĂšre ça, c'est que les mots eux-mĂȘmes sont des actes de rĂ©sistance.

  • Speaker #2

    Les gens veulent faire le buzz pour le buzz. Non, non, il faut que ce soit la force de l'idée qui fasse le buzz.

  • Speaker #0

    Il est mĂȘme Ă  rapporter que des lettres furent dĂ©coupĂ©es Ă  la main sur des plaques de bois pour imprimer des messages rĂ©volutionnaires sur les murs de Paris. Si ça, c'est pas de l'art ! En parlant de graphisme, vous connaissez peut-ĂȘtre Jean-Paul Marat. C'est celui-lĂ .

  • Speaker #1

    Je pourrais te le dire, mais aprĂšs je devrais te tuer.

  • Speaker #0

    Ce grand agitateur rĂ©volutionnaire. Mais savez-vous qu'il avait aussi un talent particulier pour le design graphique ? Marat publie un journal intitulĂ© « L'ami du peuple » . Et ce journal devient principal vecteur de la RĂ©volution. Les typographies sont percutantes, les titres sont agressifs, et les gravures illustrent des scĂšnes de violences rĂ©volutionnaires. En fait, Marat utilise l'imagerie choquante pour Ă©lectriser ses lecteurs et galvaniser les foules. On peut dire qu'il ne fait pas dans la demi-mesure. Et ce journal, c'est un peu l'ancĂȘtre des tabloĂŻds de la RĂ©volution. Le graphisme dans L'ami du peuple fait aussi sa petite rĂ©volution. Passons aux couleurs et aux symboles, ces petits dĂ©tails qui vont faire toute la diffĂ©rence. La combinaison du bleu, du blanc et du rouge n'est pas simplement un joli combo, non. Ce sont des couleurs chargĂ©es de symbolisme. Le bleu, c'est la noblesse, mais aussi la rĂ©volution de la libertĂ©. Le blanc, c'est censĂ© ĂȘtre la puretĂ©, la neutralitĂ© de la nation. Et le rouge, c'est le sang versĂ©, la violence rĂ©volutionnaire. D'ailleurs, quand la rĂ©volution Ă©clate, Les drapeaux sont dĂ©corĂ©s de symboles de la libertĂ©. Mais attention, ces symboles n'Ă©taient pas lĂ  dĂšs le dĂ©part. L'iconographie de la RĂ©volution se fabrique au fur et Ă  mesure des Ă©vĂ©nements. Le fameux bonnet phrygien par exemple ? Depuis le jour oĂč il a Ă©tĂ© créé, c'est la grande confusion sur son origine. On a longtemps entendu qu'il s'agissait d'un symbole antique. On parle aujourd'hui de plein d'Ɠil aux esclaves affranchis, en mode on a cassĂ© les chaĂźnes. Mais la rĂ©alitĂ© ? c'est que l'origine de ce symbole fait toujours dĂ©bat. Donc j'ai envie de dire, Ă  vous d'y trouver ce que vous voulez y voir. Et si en bonus, on parlait des symboles qu'on croit historiques mais qui sont en rĂ©alitĂ© apparus aprĂšs la RĂ©volution ? LĂ , on casse un mythe. Vous pensiez que les symboles rĂ©volutionnaires Ă©taient bien figĂ©s depuis 1793 ? Et bien dĂ©trompez-vous. Certains symboles, comme la Marianne, ont Ă©tĂ© construits bien aprĂšs. J'Ă©tais pas la femme de Louis XVI ? En fait, Cette fameuse Marianne, la figure de la RĂ©publique, c'est un concept qui n'existait mĂȘme pas vraiment Ă  l'Ă©poque. Elle a Ă©tĂ© popularisĂ©e au XIXe siĂšcle dans une phase de romantisme rĂ©publicain. La libertĂ© qui vit dans le peuple de Delacroix, c'est beaucoup plus tard qu'elle devient un symbole rĂ©publicain. Alors, la prochaine fois que vous verrez une affiche politique criarde, un tag bien placĂ©, ou une typo bien vĂ©nĂšre sur une banderole de manif, pensez Ă  1792. Ă  ces rĂ©volutionnaires armĂ©s de plumes, de presse Ă  bras et de convictions en capital. Parce qu'avant Banksy, avant les graphistes engagĂ©s de mai 68, il y avait dĂ©jĂ  tout un peuple qui faisait passer ses idĂ©es Ă  coups de graveurs punk, de caricatures incendiaires et de typos patriotiques. Et si aujourd'hui, on fĂȘte le 14 juillet avec des feux d'artifice et des drapeaux en plastique, n'oublions pas que derriĂšre ces symboles se cache un vrai travail d'image, littĂ©ralement. Une image de la libertĂ©. taillĂ©, imprimĂ©, martelĂ© et parfois redessinĂ© avec le temps. Comme quoi, la rĂ©volution n'Ă©tait pas qu'une affaire de guillotine, c'Ă©tait aussi une rĂ©volution graphique. Allez, Ă  trĂšs vite pour une nouvelle anecdote qui dĂ©coiffe, visuellement parlant bien sĂ»r.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:18

  • Conclusion

    07:46

Description

🎉 On vient tout juste de cĂ©lĂ©brer le 14 juillet, et avec lui les flonflons, les bals populaires, les feux d’artifice


Et si, pour une fois, on regardait derriĂšre les fanions tricolores ?


Car la RĂ©volution française, ce n’est pas seulement des tĂȘtes qui tombent, c’est aussi une explosion
 graphique.

Oui, oui, vous avez bien lu !


Dans cet Ă©pisode, je vous embarque en plein Paris rĂ©volutionnaire, au cƓur de l’annĂ©e 1792. LĂ  oĂč les murs parlent, les tracts volent, les gravures s’impriment Ă  la chaĂźne, et oĂč chaque affiche devient une arme.


Des typographes engagĂ©s, des caricatures grinçantes, des couleurs hautement symboliques, et des symboles (spoiler : pas si historiques que ça) — la RĂ©volution, c’est aussi une guerre d’images.
On dĂ©couvre comment les rĂ©volutionnaires ont dĂ©tournĂ© les codes visuels pour mobiliser, choquer, convaincre — bien avant l’invention du marketing politique.


Dans cet épisode spécial, on explore le rÎle du graphisme comme outil de communication politique, bien avant les réseaux sociaux. On y croise des pamphlets clandestins, des polices taillées au couteau, et des figures visuelles qui naissent dans la rue avant de devenir des icÎnes de la République.


đŸ–‹ïž Quelle typo incarne le mieux la colĂšre du peuple ?
🎹 Pourquoi les couleurs bleu-blanc-rouge ne sont pas choisies au hasard ?
📜 Comment un journal comme L’Ami du Peuple de Marat a su Ă©lectriser les foules avec ses titres bien sentis et ses gravures choc ?


Et surtout : qu’est-ce qui, de ce chaos visuel, nous reste aujourd’hui ? Que croit-on savoir
 à tort ?

Un Ă©pisode qui mĂȘle design, histoire et rĂ©volution, dans une ambiance de complots graphiques et d’agit-prop de 1790, le tout saupoudrĂ© d’un humour bien affĂ»tĂ© — comme une bonne lame rĂ©publicaine.

🔔 À Ă©couter de toute urgence entre deux lampions et un dĂ©filĂ©, pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale d’un Ɠil graphique et dĂ©calĂ©.


📱Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intĂ©resse aux petites histoires qui ont fait la grande. Le dĂ©filĂ© du 14 juillet est passĂ©, les feux d'artifice aussi, et il reste dans l'air une lĂ©gĂšre odeur de saucisses grillĂ©es, de libertĂ© et de confusion historique. Parce que le 14 juillet, c'est bien joli, mais vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© ce que la RĂ©volution française a vraiment laissĂ© derriĂšre elle, visuellement parlant ? Spoiler alert ! Pas seulement des bustes poussiĂ©reux et des cocardes bleu-blanc-rouge. Non, pendant que les tĂȘtes tombaient, les affiches s'imprimaient, les murs se couvraient de slogans, les caricatures circulaient sous le manteau et les typographes devenaient des soldats de l'ombre. Dans cet Ă©pisode spĂ©cial Poste-Balle des pompiers, on remonte le temps jusqu'en 1792 pour explorer le rĂŽle mĂ©connu mais explosif du graphisme dans la RĂ©volution. comment les images, les mots et les symboles ont participĂ© Ă  faire tomber une monarchie et Ă  construire une rĂ©publique. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour, Ă©pisode spĂ©cial 14 juillet, le graphisme prend la Bastille. Nous sommes en 1792 dans un Paris en effervescence. L'air est chargĂ© de rumeurs, de dĂ©bats politiques et de clichĂ©s rĂ©volutionnaires en tout genre. Nous sommes en pleine rĂ©volution française et les manifestants ne se contentent pas. pas de brandir des fourches et des drapeaux. Non, en fait, ils ont trouvĂ© une autre arme, le graphisme. En 1789, la rĂ©volution commençait Ă  peine. Prise de la Bastille, convocation des États gĂ©nĂ©raux, dĂ©claration des droits de l'homme, il y avait de l'espoir dans l'air.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est une trÚs belle théorie, théorie profondément moderne, cher M. Bousquet.

  • Speaker #0

    En 1792, lĂ , le ton a changĂ©. La monarchie vacille, les tuileries sont prises d'assaut, et la RĂ©publique est proclamĂ©e. L'ambiance est plus tendue, plus violente. On est Ă  l'apogĂ©e de la communication rĂ©volutionnaire. C'est pas ma conne, c'est pas mon plan, la France est remise en marche, soit disant. L'arme secrĂšte des rĂ©volutionnaires, justement, ce sont les tracts, les gravures et les pamphlets. Les rues de Paris ressemblent Ă  un grand marchĂ© de propagande. D'un cĂŽtĂ©, des manifestants crient libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ©. Et de l'autre, des affiches. des tracts volants et des caricatures dĂ©filent comme une marĂ©e de graphismes militants. Et lĂ , tout le monde est Ă  l'affĂ»t. Une gravure par lĂ , un dessin par ici. Chaque image, chaque mot est un message politique dĂ©guisĂ© en joli visuel. Parce qu'en fait, les rĂ©volutionnaires ont compris un truc. Pour toucher les masses, il ne suffit pas de crier dans la rue. Ah non, lui croit mes bĂątons ! Il faut aussi leur parler Ă  travers des visuels impactants. Du coup, tout devient un prĂ©texte pour faire passer un message. Les pavĂ©s, les murs, les papiers froissĂ©s, le graphisme devient un vĂ©ritable outil de guerre psychologique. L'Ă©quivalent rĂ©volutionnaire du street art, si vous voulez. Mais attention, tout ça n'est pas forcĂ©ment trĂšs propre ou esthĂ©tique. C'est graffiti de la RĂ©volution, mais sans bande de peinture, seulement des gravures, des encres et du papier. Imaginez un peu la scĂšne. Des artisans de l'image, soit anonymes, soit dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbres comme Jacques-Louis David, collaborent avec des imprimeurs et des artistes pour crĂ©er des visuels hyper engagĂ©s. Les murs de Paris deviennent des galeries d'art politique oĂč la libertĂ© s'affiche en grand. Et oui, vous avez bien entendu. Vous pensiez que les mĂšmes Ă©taient une invention d'internet ? Et bien dĂ©trompez-vous ! Pendant la RĂ©volution, les caricatures circulent Ă  une vitesse folle. Et lĂ , c'est Louis XVI qui en prend pour son grade. Quelqu'un va avoir la tĂȘte con ! Les caricaturistes ne se contentent pas de faire des dessins mignons du roi. Non, non, non, ils vont trĂšs loin. Louis XVI est reprĂ©sentĂ© avec des tĂȘtes dĂ©mesurĂ©es, dans des scĂšnes sordides, ridiculisĂ©es Ă  chaque coin de rue. Ses trashs, c'est hyper punk, et surtout c'est hyper efficace pour enflammer la population. Certains dessins sont tellement violents qu'ils sont imprimĂ©s en cachette et font le tour des salons parisiens. C'est pas ce que tu veux, t'es ignoble ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Un vrai scandale graphique. Et, en plus des tĂȘtes qui volent, qui aurait cru qu'on vivrait une rĂ©volution typographique ? Eh bien, c'est arrivĂ©. Figurez-vous que les rĂ©volutionnaires, armĂ©s de leur patriotisme graphique, dessinent des typographies uniques pour leurs dĂ©crets, leurs affiches et leurs journaux. En fait, les typographes de l'Ă©poque crĂ©aient des polices aux allures de solennitĂ©, avec des caractĂšres massifs et anguleux, durs, voire rugueux, pour incarner la puissance du peuple. L'idĂ©e derriĂšre ça, c'est que les mots eux-mĂȘmes sont des actes de rĂ©sistance.

  • Speaker #2

    Les gens veulent faire le buzz pour le buzz. Non, non, il faut que ce soit la force de l'idée qui fasse le buzz.

  • Speaker #0

    Il est mĂȘme Ă  rapporter que des lettres furent dĂ©coupĂ©es Ă  la main sur des plaques de bois pour imprimer des messages rĂ©volutionnaires sur les murs de Paris. Si ça, c'est pas de l'art ! En parlant de graphisme, vous connaissez peut-ĂȘtre Jean-Paul Marat. C'est celui-lĂ .

  • Speaker #1

    Je pourrais te le dire, mais aprĂšs je devrais te tuer.

  • Speaker #0

    Ce grand agitateur rĂ©volutionnaire. Mais savez-vous qu'il avait aussi un talent particulier pour le design graphique ? Marat publie un journal intitulĂ© « L'ami du peuple » . Et ce journal devient principal vecteur de la RĂ©volution. Les typographies sont percutantes, les titres sont agressifs, et les gravures illustrent des scĂšnes de violences rĂ©volutionnaires. En fait, Marat utilise l'imagerie choquante pour Ă©lectriser ses lecteurs et galvaniser les foules. On peut dire qu'il ne fait pas dans la demi-mesure. Et ce journal, c'est un peu l'ancĂȘtre des tabloĂŻds de la RĂ©volution. Le graphisme dans L'ami du peuple fait aussi sa petite rĂ©volution. Passons aux couleurs et aux symboles, ces petits dĂ©tails qui vont faire toute la diffĂ©rence. La combinaison du bleu, du blanc et du rouge n'est pas simplement un joli combo, non. Ce sont des couleurs chargĂ©es de symbolisme. Le bleu, c'est la noblesse, mais aussi la rĂ©volution de la libertĂ©. Le blanc, c'est censĂ© ĂȘtre la puretĂ©, la neutralitĂ© de la nation. Et le rouge, c'est le sang versĂ©, la violence rĂ©volutionnaire. D'ailleurs, quand la rĂ©volution Ă©clate, Les drapeaux sont dĂ©corĂ©s de symboles de la libertĂ©. Mais attention, ces symboles n'Ă©taient pas lĂ  dĂšs le dĂ©part. L'iconographie de la RĂ©volution se fabrique au fur et Ă  mesure des Ă©vĂ©nements. Le fameux bonnet phrygien par exemple ? Depuis le jour oĂč il a Ă©tĂ© créé, c'est la grande confusion sur son origine. On a longtemps entendu qu'il s'agissait d'un symbole antique. On parle aujourd'hui de plein d'Ɠil aux esclaves affranchis, en mode on a cassĂ© les chaĂźnes. Mais la rĂ©alitĂ© ? c'est que l'origine de ce symbole fait toujours dĂ©bat. Donc j'ai envie de dire, Ă  vous d'y trouver ce que vous voulez y voir. Et si en bonus, on parlait des symboles qu'on croit historiques mais qui sont en rĂ©alitĂ© apparus aprĂšs la RĂ©volution ? LĂ , on casse un mythe. Vous pensiez que les symboles rĂ©volutionnaires Ă©taient bien figĂ©s depuis 1793 ? Et bien dĂ©trompez-vous. Certains symboles, comme la Marianne, ont Ă©tĂ© construits bien aprĂšs. J'Ă©tais pas la femme de Louis XVI ? En fait, Cette fameuse Marianne, la figure de la RĂ©publique, c'est un concept qui n'existait mĂȘme pas vraiment Ă  l'Ă©poque. Elle a Ă©tĂ© popularisĂ©e au XIXe siĂšcle dans une phase de romantisme rĂ©publicain. La libertĂ© qui vit dans le peuple de Delacroix, c'est beaucoup plus tard qu'elle devient un symbole rĂ©publicain. Alors, la prochaine fois que vous verrez une affiche politique criarde, un tag bien placĂ©, ou une typo bien vĂ©nĂšre sur une banderole de manif, pensez Ă  1792. Ă  ces rĂ©volutionnaires armĂ©s de plumes, de presse Ă  bras et de convictions en capital. Parce qu'avant Banksy, avant les graphistes engagĂ©s de mai 68, il y avait dĂ©jĂ  tout un peuple qui faisait passer ses idĂ©es Ă  coups de graveurs punk, de caricatures incendiaires et de typos patriotiques. Et si aujourd'hui, on fĂȘte le 14 juillet avec des feux d'artifice et des drapeaux en plastique, n'oublions pas que derriĂšre ces symboles se cache un vrai travail d'image, littĂ©ralement. Une image de la libertĂ©. taillĂ©, imprimĂ©, martelĂ© et parfois redessinĂ© avec le temps. Comme quoi, la rĂ©volution n'Ă©tait pas qu'une affaire de guillotine, c'Ă©tait aussi une rĂ©volution graphique. Allez, Ă  trĂšs vite pour une nouvelle anecdote qui dĂ©coiffe, visuellement parlant bien sĂ»r.

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  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:18

  • Conclusion

    07:46

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🎉 On vient tout juste de cĂ©lĂ©brer le 14 juillet, et avec lui les flonflons, les bals populaires, les feux d’artifice


Et si, pour une fois, on regardait derriĂšre les fanions tricolores ?


Car la RĂ©volution française, ce n’est pas seulement des tĂȘtes qui tombent, c’est aussi une explosion
 graphique.

Oui, oui, vous avez bien lu !


Dans cet Ă©pisode, je vous embarque en plein Paris rĂ©volutionnaire, au cƓur de l’annĂ©e 1792. LĂ  oĂč les murs parlent, les tracts volent, les gravures s’impriment Ă  la chaĂźne, et oĂč chaque affiche devient une arme.


Des typographes engagĂ©s, des caricatures grinçantes, des couleurs hautement symboliques, et des symboles (spoiler : pas si historiques que ça) — la RĂ©volution, c’est aussi une guerre d’images.
On dĂ©couvre comment les rĂ©volutionnaires ont dĂ©tournĂ© les codes visuels pour mobiliser, choquer, convaincre — bien avant l’invention du marketing politique.


Dans cet épisode spécial, on explore le rÎle du graphisme comme outil de communication politique, bien avant les réseaux sociaux. On y croise des pamphlets clandestins, des polices taillées au couteau, et des figures visuelles qui naissent dans la rue avant de devenir des icÎnes de la République.


đŸ–‹ïž Quelle typo incarne le mieux la colĂšre du peuple ?
🎹 Pourquoi les couleurs bleu-blanc-rouge ne sont pas choisies au hasard ?
📜 Comment un journal comme L’Ami du Peuple de Marat a su Ă©lectriser les foules avec ses titres bien sentis et ses gravures choc ?


Et surtout : qu’est-ce qui, de ce chaos visuel, nous reste aujourd’hui ? Que croit-on savoir
 à tort ?

Un Ă©pisode qui mĂȘle design, histoire et rĂ©volution, dans une ambiance de complots graphiques et d’agit-prop de 1790, le tout saupoudrĂ© d’un humour bien affĂ»tĂ© — comme une bonne lame rĂ©publicaine.

🔔 À Ă©couter de toute urgence entre deux lampions et un dĂ©filĂ©, pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale d’un Ɠil graphique et dĂ©calĂ©.


📱Les anecdotes Du Grand Art vous plaisent ?

Voici 3 façons gratuites et hyper rapides pour nous soutenir :

  • Noter le podcast⭐⭐⭐⭐⭐

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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intĂ©resse aux petites histoires qui ont fait la grande. Le dĂ©filĂ© du 14 juillet est passĂ©, les feux d'artifice aussi, et il reste dans l'air une lĂ©gĂšre odeur de saucisses grillĂ©es, de libertĂ© et de confusion historique. Parce que le 14 juillet, c'est bien joli, mais vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© ce que la RĂ©volution française a vraiment laissĂ© derriĂšre elle, visuellement parlant ? Spoiler alert ! Pas seulement des bustes poussiĂ©reux et des cocardes bleu-blanc-rouge. Non, pendant que les tĂȘtes tombaient, les affiches s'imprimaient, les murs se couvraient de slogans, les caricatures circulaient sous le manteau et les typographes devenaient des soldats de l'ombre. Dans cet Ă©pisode spĂ©cial Poste-Balle des pompiers, on remonte le temps jusqu'en 1792 pour explorer le rĂŽle mĂ©connu mais explosif du graphisme dans la RĂ©volution. comment les images, les mots et les symboles ont participĂ© Ă  faire tomber une monarchie et Ă  construire une rĂ©publique. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour, Ă©pisode spĂ©cial 14 juillet, le graphisme prend la Bastille. Nous sommes en 1792 dans un Paris en effervescence. L'air est chargĂ© de rumeurs, de dĂ©bats politiques et de clichĂ©s rĂ©volutionnaires en tout genre. Nous sommes en pleine rĂ©volution française et les manifestants ne se contentent pas. pas de brandir des fourches et des drapeaux. Non, en fait, ils ont trouvĂ© une autre arme, le graphisme. En 1789, la rĂ©volution commençait Ă  peine. Prise de la Bastille, convocation des États gĂ©nĂ©raux, dĂ©claration des droits de l'homme, il y avait de l'espoir dans l'air.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est une trÚs belle théorie, théorie profondément moderne, cher M. Bousquet.

  • Speaker #0

    En 1792, lĂ , le ton a changĂ©. La monarchie vacille, les tuileries sont prises d'assaut, et la RĂ©publique est proclamĂ©e. L'ambiance est plus tendue, plus violente. On est Ă  l'apogĂ©e de la communication rĂ©volutionnaire. C'est pas ma conne, c'est pas mon plan, la France est remise en marche, soit disant. L'arme secrĂšte des rĂ©volutionnaires, justement, ce sont les tracts, les gravures et les pamphlets. Les rues de Paris ressemblent Ă  un grand marchĂ© de propagande. D'un cĂŽtĂ©, des manifestants crient libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ©. Et de l'autre, des affiches. des tracts volants et des caricatures dĂ©filent comme une marĂ©e de graphismes militants. Et lĂ , tout le monde est Ă  l'affĂ»t. Une gravure par lĂ , un dessin par ici. Chaque image, chaque mot est un message politique dĂ©guisĂ© en joli visuel. Parce qu'en fait, les rĂ©volutionnaires ont compris un truc. Pour toucher les masses, il ne suffit pas de crier dans la rue. Ah non, lui croit mes bĂątons ! Il faut aussi leur parler Ă  travers des visuels impactants. Du coup, tout devient un prĂ©texte pour faire passer un message. Les pavĂ©s, les murs, les papiers froissĂ©s, le graphisme devient un vĂ©ritable outil de guerre psychologique. L'Ă©quivalent rĂ©volutionnaire du street art, si vous voulez. Mais attention, tout ça n'est pas forcĂ©ment trĂšs propre ou esthĂ©tique. C'est graffiti de la RĂ©volution, mais sans bande de peinture, seulement des gravures, des encres et du papier. Imaginez un peu la scĂšne. Des artisans de l'image, soit anonymes, soit dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbres comme Jacques-Louis David, collaborent avec des imprimeurs et des artistes pour crĂ©er des visuels hyper engagĂ©s. Les murs de Paris deviennent des galeries d'art politique oĂč la libertĂ© s'affiche en grand. Et oui, vous avez bien entendu. Vous pensiez que les mĂšmes Ă©taient une invention d'internet ? Et bien dĂ©trompez-vous ! Pendant la RĂ©volution, les caricatures circulent Ă  une vitesse folle. Et lĂ , c'est Louis XVI qui en prend pour son grade. Quelqu'un va avoir la tĂȘte con ! Les caricaturistes ne se contentent pas de faire des dessins mignons du roi. Non, non, non, ils vont trĂšs loin. Louis XVI est reprĂ©sentĂ© avec des tĂȘtes dĂ©mesurĂ©es, dans des scĂšnes sordides, ridiculisĂ©es Ă  chaque coin de rue. Ses trashs, c'est hyper punk, et surtout c'est hyper efficace pour enflammer la population. Certains dessins sont tellement violents qu'ils sont imprimĂ©s en cachette et font le tour des salons parisiens. C'est pas ce que tu veux, t'es ignoble ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Un vrai scandale graphique. Et, en plus des tĂȘtes qui volent, qui aurait cru qu'on vivrait une rĂ©volution typographique ? Eh bien, c'est arrivĂ©. Figurez-vous que les rĂ©volutionnaires, armĂ©s de leur patriotisme graphique, dessinent des typographies uniques pour leurs dĂ©crets, leurs affiches et leurs journaux. En fait, les typographes de l'Ă©poque crĂ©aient des polices aux allures de solennitĂ©, avec des caractĂšres massifs et anguleux, durs, voire rugueux, pour incarner la puissance du peuple. L'idĂ©e derriĂšre ça, c'est que les mots eux-mĂȘmes sont des actes de rĂ©sistance.

  • Speaker #2

    Les gens veulent faire le buzz pour le buzz. Non, non, il faut que ce soit la force de l'idée qui fasse le buzz.

  • Speaker #0

    Il est mĂȘme Ă  rapporter que des lettres furent dĂ©coupĂ©es Ă  la main sur des plaques de bois pour imprimer des messages rĂ©volutionnaires sur les murs de Paris. Si ça, c'est pas de l'art ! En parlant de graphisme, vous connaissez peut-ĂȘtre Jean-Paul Marat. C'est celui-lĂ .

  • Speaker #1

    Je pourrais te le dire, mais aprĂšs je devrais te tuer.

  • Speaker #0

    Ce grand agitateur rĂ©volutionnaire. Mais savez-vous qu'il avait aussi un talent particulier pour le design graphique ? Marat publie un journal intitulĂ© « L'ami du peuple » . Et ce journal devient principal vecteur de la RĂ©volution. Les typographies sont percutantes, les titres sont agressifs, et les gravures illustrent des scĂšnes de violences rĂ©volutionnaires. En fait, Marat utilise l'imagerie choquante pour Ă©lectriser ses lecteurs et galvaniser les foules. On peut dire qu'il ne fait pas dans la demi-mesure. Et ce journal, c'est un peu l'ancĂȘtre des tabloĂŻds de la RĂ©volution. Le graphisme dans L'ami du peuple fait aussi sa petite rĂ©volution. Passons aux couleurs et aux symboles, ces petits dĂ©tails qui vont faire toute la diffĂ©rence. La combinaison du bleu, du blanc et du rouge n'est pas simplement un joli combo, non. Ce sont des couleurs chargĂ©es de symbolisme. Le bleu, c'est la noblesse, mais aussi la rĂ©volution de la libertĂ©. Le blanc, c'est censĂ© ĂȘtre la puretĂ©, la neutralitĂ© de la nation. Et le rouge, c'est le sang versĂ©, la violence rĂ©volutionnaire. D'ailleurs, quand la rĂ©volution Ă©clate, Les drapeaux sont dĂ©corĂ©s de symboles de la libertĂ©. Mais attention, ces symboles n'Ă©taient pas lĂ  dĂšs le dĂ©part. L'iconographie de la RĂ©volution se fabrique au fur et Ă  mesure des Ă©vĂ©nements. Le fameux bonnet phrygien par exemple ? Depuis le jour oĂč il a Ă©tĂ© créé, c'est la grande confusion sur son origine. On a longtemps entendu qu'il s'agissait d'un symbole antique. On parle aujourd'hui de plein d'Ɠil aux esclaves affranchis, en mode on a cassĂ© les chaĂźnes. Mais la rĂ©alitĂ© ? c'est que l'origine de ce symbole fait toujours dĂ©bat. Donc j'ai envie de dire, Ă  vous d'y trouver ce que vous voulez y voir. Et si en bonus, on parlait des symboles qu'on croit historiques mais qui sont en rĂ©alitĂ© apparus aprĂšs la RĂ©volution ? LĂ , on casse un mythe. Vous pensiez que les symboles rĂ©volutionnaires Ă©taient bien figĂ©s depuis 1793 ? Et bien dĂ©trompez-vous. Certains symboles, comme la Marianne, ont Ă©tĂ© construits bien aprĂšs. J'Ă©tais pas la femme de Louis XVI ? En fait, Cette fameuse Marianne, la figure de la RĂ©publique, c'est un concept qui n'existait mĂȘme pas vraiment Ă  l'Ă©poque. Elle a Ă©tĂ© popularisĂ©e au XIXe siĂšcle dans une phase de romantisme rĂ©publicain. La libertĂ© qui vit dans le peuple de Delacroix, c'est beaucoup plus tard qu'elle devient un symbole rĂ©publicain. Alors, la prochaine fois que vous verrez une affiche politique criarde, un tag bien placĂ©, ou une typo bien vĂ©nĂšre sur une banderole de manif, pensez Ă  1792. Ă  ces rĂ©volutionnaires armĂ©s de plumes, de presse Ă  bras et de convictions en capital. Parce qu'avant Banksy, avant les graphistes engagĂ©s de mai 68, il y avait dĂ©jĂ  tout un peuple qui faisait passer ses idĂ©es Ă  coups de graveurs punk, de caricatures incendiaires et de typos patriotiques. Et si aujourd'hui, on fĂȘte le 14 juillet avec des feux d'artifice et des drapeaux en plastique, n'oublions pas que derriĂšre ces symboles se cache un vrai travail d'image, littĂ©ralement. Une image de la libertĂ©. taillĂ©, imprimĂ©, martelĂ© et parfois redessinĂ© avec le temps. Comme quoi, la rĂ©volution n'Ă©tait pas qu'une affaire de guillotine, c'Ă©tait aussi une rĂ©volution graphique. Allez, Ă  trĂšs vite pour une nouvelle anecdote qui dĂ©coiffe, visuellement parlant bien sĂ»r.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:18

  • Conclusion

    07:46

Description

🎉 On vient tout juste de cĂ©lĂ©brer le 14 juillet, et avec lui les flonflons, les bals populaires, les feux d’artifice


Et si, pour une fois, on regardait derriĂšre les fanions tricolores ?


Car la RĂ©volution française, ce n’est pas seulement des tĂȘtes qui tombent, c’est aussi une explosion
 graphique.

Oui, oui, vous avez bien lu !


Dans cet Ă©pisode, je vous embarque en plein Paris rĂ©volutionnaire, au cƓur de l’annĂ©e 1792. LĂ  oĂč les murs parlent, les tracts volent, les gravures s’impriment Ă  la chaĂźne, et oĂč chaque affiche devient une arme.


Des typographes engagĂ©s, des caricatures grinçantes, des couleurs hautement symboliques, et des symboles (spoiler : pas si historiques que ça) — la RĂ©volution, c’est aussi une guerre d’images.
On dĂ©couvre comment les rĂ©volutionnaires ont dĂ©tournĂ© les codes visuels pour mobiliser, choquer, convaincre — bien avant l’invention du marketing politique.


Dans cet épisode spécial, on explore le rÎle du graphisme comme outil de communication politique, bien avant les réseaux sociaux. On y croise des pamphlets clandestins, des polices taillées au couteau, et des figures visuelles qui naissent dans la rue avant de devenir des icÎnes de la République.


đŸ–‹ïž Quelle typo incarne le mieux la colĂšre du peuple ?
🎹 Pourquoi les couleurs bleu-blanc-rouge ne sont pas choisies au hasard ?
📜 Comment un journal comme L’Ami du Peuple de Marat a su Ă©lectriser les foules avec ses titres bien sentis et ses gravures choc ?


Et surtout : qu’est-ce qui, de ce chaos visuel, nous reste aujourd’hui ? Que croit-on savoir
 à tort ?

Un Ă©pisode qui mĂȘle design, histoire et rĂ©volution, dans une ambiance de complots graphiques et d’agit-prop de 1790, le tout saupoudrĂ© d’un humour bien affĂ»tĂ© — comme une bonne lame rĂ©publicaine.

🔔 À Ă©couter de toute urgence entre deux lampions et un dĂ©filĂ©, pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale d’un Ɠil graphique et dĂ©calĂ©.


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Merci pour votre écoute, et à la semaine prochaine pour une nouvelle anecdote croustillante sur l'histoire de l'Art et du design !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode du podcast du Grand Art, le podcast qui s'intĂ©resse aux petites histoires qui ont fait la grande. Le dĂ©filĂ© du 14 juillet est passĂ©, les feux d'artifice aussi, et il reste dans l'air une lĂ©gĂšre odeur de saucisses grillĂ©es, de libertĂ© et de confusion historique. Parce que le 14 juillet, c'est bien joli, mais vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© ce que la RĂ©volution française a vraiment laissĂ© derriĂšre elle, visuellement parlant ? Spoiler alert ! Pas seulement des bustes poussiĂ©reux et des cocardes bleu-blanc-rouge. Non, pendant que les tĂȘtes tombaient, les affiches s'imprimaient, les murs se couvraient de slogans, les caricatures circulaient sous le manteau et les typographes devenaient des soldats de l'ombre. Dans cet Ă©pisode spĂ©cial Poste-Balle des pompiers, on remonte le temps jusqu'en 1792 pour explorer le rĂŽle mĂ©connu mais explosif du graphisme dans la RĂ©volution. comment les images, les mots et les symboles ont participĂ© Ă  faire tomber une monarchie et Ă  construire une rĂ©publique. Ça vous intrigue ? Ça tombe bien, c'est notre anecdote du jour, Ă©pisode spĂ©cial 14 juillet, le graphisme prend la Bastille. Nous sommes en 1792 dans un Paris en effervescence. L'air est chargĂ© de rumeurs, de dĂ©bats politiques et de clichĂ©s rĂ©volutionnaires en tout genre. Nous sommes en pleine rĂ©volution française et les manifestants ne se contentent pas. pas de brandir des fourches et des drapeaux. Non, en fait, ils ont trouvĂ© une autre arme, le graphisme. En 1789, la rĂ©volution commençait Ă  peine. Prise de la Bastille, convocation des États gĂ©nĂ©raux, dĂ©claration des droits de l'homme, il y avait de l'espoir dans l'air.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est une trÚs belle théorie, théorie profondément moderne, cher M. Bousquet.

  • Speaker #0

    En 1792, lĂ , le ton a changĂ©. La monarchie vacille, les tuileries sont prises d'assaut, et la RĂ©publique est proclamĂ©e. L'ambiance est plus tendue, plus violente. On est Ă  l'apogĂ©e de la communication rĂ©volutionnaire. C'est pas ma conne, c'est pas mon plan, la France est remise en marche, soit disant. L'arme secrĂšte des rĂ©volutionnaires, justement, ce sont les tracts, les gravures et les pamphlets. Les rues de Paris ressemblent Ă  un grand marchĂ© de propagande. D'un cĂŽtĂ©, des manifestants crient libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ©. Et de l'autre, des affiches. des tracts volants et des caricatures dĂ©filent comme une marĂ©e de graphismes militants. Et lĂ , tout le monde est Ă  l'affĂ»t. Une gravure par lĂ , un dessin par ici. Chaque image, chaque mot est un message politique dĂ©guisĂ© en joli visuel. Parce qu'en fait, les rĂ©volutionnaires ont compris un truc. Pour toucher les masses, il ne suffit pas de crier dans la rue. Ah non, lui croit mes bĂątons ! Il faut aussi leur parler Ă  travers des visuels impactants. Du coup, tout devient un prĂ©texte pour faire passer un message. Les pavĂ©s, les murs, les papiers froissĂ©s, le graphisme devient un vĂ©ritable outil de guerre psychologique. L'Ă©quivalent rĂ©volutionnaire du street art, si vous voulez. Mais attention, tout ça n'est pas forcĂ©ment trĂšs propre ou esthĂ©tique. C'est graffiti de la RĂ©volution, mais sans bande de peinture, seulement des gravures, des encres et du papier. Imaginez un peu la scĂšne. Des artisans de l'image, soit anonymes, soit dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbres comme Jacques-Louis David, collaborent avec des imprimeurs et des artistes pour crĂ©er des visuels hyper engagĂ©s. Les murs de Paris deviennent des galeries d'art politique oĂč la libertĂ© s'affiche en grand. Et oui, vous avez bien entendu. Vous pensiez que les mĂšmes Ă©taient une invention d'internet ? Et bien dĂ©trompez-vous ! Pendant la RĂ©volution, les caricatures circulent Ă  une vitesse folle. Et lĂ , c'est Louis XVI qui en prend pour son grade. Quelqu'un va avoir la tĂȘte con ! Les caricaturistes ne se contentent pas de faire des dessins mignons du roi. Non, non, non, ils vont trĂšs loin. Louis XVI est reprĂ©sentĂ© avec des tĂȘtes dĂ©mesurĂ©es, dans des scĂšnes sordides, ridiculisĂ©es Ă  chaque coin de rue. Ses trashs, c'est hyper punk, et surtout c'est hyper efficace pour enflammer la population. Certains dessins sont tellement violents qu'ils sont imprimĂ©s en cachette et font le tour des salons parisiens. C'est pas ce que tu veux, t'es ignoble ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Un vrai scandale graphique. Et, en plus des tĂȘtes qui volent, qui aurait cru qu'on vivrait une rĂ©volution typographique ? Eh bien, c'est arrivĂ©. Figurez-vous que les rĂ©volutionnaires, armĂ©s de leur patriotisme graphique, dessinent des typographies uniques pour leurs dĂ©crets, leurs affiches et leurs journaux. En fait, les typographes de l'Ă©poque crĂ©aient des polices aux allures de solennitĂ©, avec des caractĂšres massifs et anguleux, durs, voire rugueux, pour incarner la puissance du peuple. L'idĂ©e derriĂšre ça, c'est que les mots eux-mĂȘmes sont des actes de rĂ©sistance.

  • Speaker #2

    Les gens veulent faire le buzz pour le buzz. Non, non, il faut que ce soit la force de l'idée qui fasse le buzz.

  • Speaker #0

    Il est mĂȘme Ă  rapporter que des lettres furent dĂ©coupĂ©es Ă  la main sur des plaques de bois pour imprimer des messages rĂ©volutionnaires sur les murs de Paris. Si ça, c'est pas de l'art ! En parlant de graphisme, vous connaissez peut-ĂȘtre Jean-Paul Marat. C'est celui-lĂ .

  • Speaker #1

    Je pourrais te le dire, mais aprĂšs je devrais te tuer.

  • Speaker #0

    Ce grand agitateur rĂ©volutionnaire. Mais savez-vous qu'il avait aussi un talent particulier pour le design graphique ? Marat publie un journal intitulĂ© « L'ami du peuple » . Et ce journal devient principal vecteur de la RĂ©volution. Les typographies sont percutantes, les titres sont agressifs, et les gravures illustrent des scĂšnes de violences rĂ©volutionnaires. En fait, Marat utilise l'imagerie choquante pour Ă©lectriser ses lecteurs et galvaniser les foules. On peut dire qu'il ne fait pas dans la demi-mesure. Et ce journal, c'est un peu l'ancĂȘtre des tabloĂŻds de la RĂ©volution. Le graphisme dans L'ami du peuple fait aussi sa petite rĂ©volution. Passons aux couleurs et aux symboles, ces petits dĂ©tails qui vont faire toute la diffĂ©rence. La combinaison du bleu, du blanc et du rouge n'est pas simplement un joli combo, non. Ce sont des couleurs chargĂ©es de symbolisme. Le bleu, c'est la noblesse, mais aussi la rĂ©volution de la libertĂ©. Le blanc, c'est censĂ© ĂȘtre la puretĂ©, la neutralitĂ© de la nation. Et le rouge, c'est le sang versĂ©, la violence rĂ©volutionnaire. D'ailleurs, quand la rĂ©volution Ă©clate, Les drapeaux sont dĂ©corĂ©s de symboles de la libertĂ©. Mais attention, ces symboles n'Ă©taient pas lĂ  dĂšs le dĂ©part. L'iconographie de la RĂ©volution se fabrique au fur et Ă  mesure des Ă©vĂ©nements. Le fameux bonnet phrygien par exemple ? Depuis le jour oĂč il a Ă©tĂ© créé, c'est la grande confusion sur son origine. On a longtemps entendu qu'il s'agissait d'un symbole antique. On parle aujourd'hui de plein d'Ɠil aux esclaves affranchis, en mode on a cassĂ© les chaĂźnes. Mais la rĂ©alitĂ© ? c'est que l'origine de ce symbole fait toujours dĂ©bat. Donc j'ai envie de dire, Ă  vous d'y trouver ce que vous voulez y voir. Et si en bonus, on parlait des symboles qu'on croit historiques mais qui sont en rĂ©alitĂ© apparus aprĂšs la RĂ©volution ? LĂ , on casse un mythe. Vous pensiez que les symboles rĂ©volutionnaires Ă©taient bien figĂ©s depuis 1793 ? Et bien dĂ©trompez-vous. Certains symboles, comme la Marianne, ont Ă©tĂ© construits bien aprĂšs. J'Ă©tais pas la femme de Louis XVI ? En fait, Cette fameuse Marianne, la figure de la RĂ©publique, c'est un concept qui n'existait mĂȘme pas vraiment Ă  l'Ă©poque. Elle a Ă©tĂ© popularisĂ©e au XIXe siĂšcle dans une phase de romantisme rĂ©publicain. La libertĂ© qui vit dans le peuple de Delacroix, c'est beaucoup plus tard qu'elle devient un symbole rĂ©publicain. Alors, la prochaine fois que vous verrez une affiche politique criarde, un tag bien placĂ©, ou une typo bien vĂ©nĂšre sur une banderole de manif, pensez Ă  1792. Ă  ces rĂ©volutionnaires armĂ©s de plumes, de presse Ă  bras et de convictions en capital. Parce qu'avant Banksy, avant les graphistes engagĂ©s de mai 68, il y avait dĂ©jĂ  tout un peuple qui faisait passer ses idĂ©es Ă  coups de graveurs punk, de caricatures incendiaires et de typos patriotiques. Et si aujourd'hui, on fĂȘte le 14 juillet avec des feux d'artifice et des drapeaux en plastique, n'oublions pas que derriĂšre ces symboles se cache un vrai travail d'image, littĂ©ralement. Une image de la libertĂ©. taillĂ©, imprimĂ©, martelĂ© et parfois redessinĂ© avec le temps. Comme quoi, la rĂ©volution n'Ă©tait pas qu'une affaire de guillotine, c'Ă©tait aussi une rĂ©volution graphique. Allez, Ă  trĂšs vite pour une nouvelle anecdote qui dĂ©coiffe, visuellement parlant bien sĂ»r.

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  • Introduction

    00:00

  • Anecdote de la semaine

    01:18

  • Conclusion

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