Speaker #0Bienvenue dans C'est quoi au juste, le podcast qui met la RSE à hauteur d'humain. Je suis Élodie et je vais tout vous expliquer. Et avec le sourire s'il vous plaît, parce que la RSE, c'est comme la cuisine, c'est meilleur quand c'est fait avec amour. Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à un terme que nous entendons tous beaucoup dans les médias actuellement, le backlash américain. Alors qu'est-ce que c'est au juste ? Disons qu'avant, l'ARSE, c'était censé être le futur radieux de l'entreprise. Et puis boum, backlash. Aux États-Unis, on démonte les politiques ESG à coup de pelle législative. En Europe, on nous sert une loi omnibus qui sonne plus comme un grand ménage qu'une avancée. Alors qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ce retour en arrière ? Qui y gagne ? Qui y perd ? Et surtout, comment on rebondit ? Allez, on décrypte tout ça en 6 minutes chrono. Quand on pense responsabilité sociale et environnementale, on imagine plus facilement l'Europe avec ses réglementations strictes que les Etats-Unis, temple du capitalisme pur et dur. Et pourtant, ces dernières années, les US étaient bien en avance sur certains sujets RSE. C'est pas faux. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les régulateurs, mais bien Wall Street et les grands fonds d'investissement qui ont poussé la vague ESG. Black Rock, State Street, quoi qu'on en dise, ont intégré des critères environnementaux et sociaux pour gérer leurs billions de dollars d'actifs. Et pourquoi ? Parce qu'un monde qui brûle et des travailleurs maltraités, ça finit toujours par coûter cher, et ils le savent. En l'absence d'une grande loi fédérale sur la RSE, les Etats-Unis ont avancé autrement. À l'américaine, finalement. Des entreprises traînées devant les tribunaux pour greenwashing ou discrimination, des quotas de diversité dans les conseils d'administration imposés localement par la Californie par exemple, et bien souvent des engagements pris par les entreprises sous la pression d'actionnaires activistes ou du grand public. Bref, les US ne faisaient pas de la RSE par altruisme, mais par pur pragmatisme économique. Mais ça marchait ! Jusqu'au grand retour de Trump et des ultra-conservateurs qui ont popularisé l'idée que la RSE était une menace. Pour lui et son camp, c'était une conspiration des élites progressistes pour imposer une idéologie woke aux entreprises. Ah, c'est lui ! Dès le début de son mandat, il a posé les bases du backlash actuel. Il a fait de certaines entreprises engagées des cibles politiques. Disney, BlackRock, certaines banques, toutes accusées d'être trop progressistes et de trahir les valeurs américaines. L'idée, c'est que la seule mission d'une entreprise soit de faire du profit. Tout le reste... écologie, inclusion, égalité, ne représentent que des freins inutiles. Et à force d'attaques et de boycottes, plusieurs grandes boîtes ont ralenti ou caché leurs engagements RSE pour éviter de perdre des clients et des financements, surtout si elles travaillent avec le gouvernement. Et en Europe, que se passe-t-il ? Eh bien, pendant que Trump et ses alliés dynamitent la RSE aux US, l'Europe ne fait pas vraiment marche arrière brutalement, mais disons qu'elle temporise. La loi Omnibus, votée par la Commission européenne le 26 février dernier, vient simplifier les obligations RSE. Un joli mot pour dire qu'on réduit la transparence et qu'on adoucit certaines règles pour ne pas trop pénaliser les entreprises. Contrairement aux Etats-Unis, l'Europe ne renie pas la RSE, mais elle en ralentit l'application pour ne pas perdre en compétitivité face à la Chine et aux US. L'Europe hésite, les Etats-Unis reculent et la transition écologique, elle, elle ne ralentit pas. Bon, et bien maintenant qu'on a compris la situation, concrètement, on fait quoi ? On peut s'appuyer sur ces quatre grandes lignes directrices. La première, ne pas attendre la loi pour agir. Maintenant, on sait que la RSA est une vraie valeur ajoutée, même sans contraintes légales. Les entreprises qui s'engagent sérieusement en tirent des bénéfices sur le long terme. La deuxième, c'est miser sur l'autorégulation et la transparence volontaire. Les labels, les normes privées, les engagements sectoriels vont devenir encore plus stratégiques pour nos entreprises. La troisième, impliquer les parties prenantes. Nos salariés, nos clients, les investisseurs responsables, plus la pression vient du terrain et mieux ça fonctionne. Et puis la quatrième, c'est de continuer à innover en RSE. Plutôt que de râler sur le recul des lois, on montre que la RSE, c'est bel et bien un levier de performance et de différenciation. En conclusion, le vent tourne, c'est vrai, mais on n'est pas obligé de se laisser porter par la tempête. La RSE, ce n'est pas juste une contrainte, c'est une opportunité. Il y a moins d'obligations légales ? OK. Mais si on arrêtait d'attendre que la loi nous dise quoi faire, pour une fois ?