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ECHOS de territoires, le podcast du cap régénératif dans les territoires

#10 - Franck Couturieux - Groupe Elcia

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30min |17/12/2024|

31

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ECHOS de territoires, le podcast du cap régénératif dans les territoires

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Description

Avant de créer le fonds de dotation Le Poids du Vivant, Franck Couturieux a fondé et dirigé le Groupe Elcia, éditeur de logiciels dans le secteur de la menuiserie. Très tôt sensibilisé aux enjeux écologiques, Franck constate qu'en seulement 50 ans, soit deux générations, l'homme a beaucoup détruit sur cette planète. Il garde l’espoir que l’on soit aujourd’hui capable de réparer des choses en 50 ans, les deux générations qui viennent. Après avoir commencé le parcours CEC, Franck s’est lancé à temps plein dans son fonds de dotation au service de la biodiversité pour rendre cette action possible.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des entreprises pour le climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, nous avons la chance de vous partager le témoignage du président d'un tout jeune fonds de dotation qui est déjà très actif : Le poids du vivant. Et ce président, mais aussi un entrepreneur de talent, soyons clairs, c'est Franck Couturieux, ex-dirigeant d'Elsia, ça me fait un peu bizarre de dire ça, mais avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Alors Franck, bonjour.

  • FC

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon Franck, je te propose qu'on se tutoie.

  • FC

    Oui, on va se tutoyer.

  • SG

    Voilà, bon, même si on se connaît depuis 20 ans, et que j'ai été en plus ton Planet champion sur la CEC.

  • FC

    C'est vrai, j'étais content de faire appel à toi à ce moment-là, j'étais un peu seul pour agir, on a fait tous les deux au moins, c'était chouette.

  • SG

    Et puis bon, on se connaît comme entrepreneur parce qu'on a sévi sur le territoire de la CCVG, donc la Commune de la Vallée du Garon, on a beaucoup travaillé sur des projets communs, dont une fameuse navette des entreprises qui à l'époque avait beaucoup bousculé l'ordre établi. Et aujourd'hui, ça me fait un peu bizarre, mais je suis heureux de te recevoir parce que, comme à ton habitude, enfin au moins pour ceux qui te connaissent, t'es passé de 0 à 1, tu me diras c'est logique. pour un informaticien, en pleine CEC, entre guillemets, tu m'as un peu planté, et tu es passé d'éditeur de logiciels en pleine croissance à président d'un fonds de dotation dédié à la sauvegarde de la biodiversité. C'est-à-dire que, adieu les portes, adieu les fenêtres, adieu les menuiseries industrielles, bonjour le J-Pay de Barbu, les tortues de Guyane, la restauration des mares, ou même la formation des agriculteurs à l'étude de leur sol. Et déjà, depuis peu, près d'un million d'euros investis sur 2024 avec une soixantaine de projets. Donc ce que je te propose, c'est vas-y, raconte-nous un peu l'aventure. C'est quoi déjà le poids du vivant et comment tu en arrives là ?

  • FC

    Eh bien écoute, le poids du vivant, c'est un fonds de dotation qui se situe entre le monde des entreprises et le monde de ceux qui y agissent au quotidien pour restaurer le vivant sur la planète. La planète n'a pas grand chose à nous vendre, donc ce monde-là c'est plutôt le monde des associations, ceux qui font du non lucratif en fait. Et donc le poids du vivant se situe en facilitateur pour les entreprises qui à la base ne savent pas comment agir, n'y comprennent pas grand chose sur le thème de la biodiversité, et on leur apporte justement des solutions.

  • SG

    D'accord. Bon moi ce que je te propose quand même c'est que tu nous racontes un peu ton aventure entrepreneuriale, parce qu'elle est quand même assez incroyable, parce que tu as révolutionné le monde de la menuiserie industrielle, et là en fait tu es parti encore sur quelque chose de nouveau pour toi.

  • FC

    Oui, alors, il y a quelques années, ma famille était dans le domaine des portes et fenêtres. Donc c'est dans ce domaine-là que j'ai démarré ma carrière, après avoir fait des études d'ingénieur. J'ai démarré dans ce domaine, dans l'industrie de la fenêtre. Il n'y avait pas d'informatique. ce métier-là. Et là, vu mon histoire, j'avais toutes les compétences pour le faire et l'envie surtout de le faire. Donc, j'ai créé le premier logiciel de chiffrage de porte et fenêtre à l'époque. Et il y a plus de 25 ans, j'ai créé une société autour de ce logiciel. Donc, j'étais tout seul. J'ai créé une société qui s'appelle... LCA, et qui a percuté puisque quand je l'ai quitté en juin de cette année, en 2024, on était 260 personnes toujours autour du même logiciel pour les portes et fenêtres.

  • SG

    Rappelons que l'histoire de départ, c'est que tu ne voyageais jamais avec tes parents et tu as monté une boîte en disant, il faut que les enfants puissent voir leurs parents.

  • FC

    C'est ça, quand on crée un logiciel dans un domaine comme celui-ci, c'est à la base avec de bonnes intentions. Et l'idée c'était effectivement, comme j'avais vécu moi-même, mais la priorité de mes parents c'était de faire des devis avant qu'on puisse avoir des loisirs et puis partir en week-end. Et les soirées c'était pareil. Et donc de pouvoir apporter une solution de chiffrage qui aide les menuisiers à gérer leur activité, à calculer rapidement et même à déléguer leur métier dans des mains de gens qui ne connaissaient rien à la fenêtre. Et permettre à ces mêmes personnes d'avoir plus de temps à consacrer à leur famille et de faire en sorte que les enfants des menuisiers puissent avoir du temps avec leurs parents, c'était la principale motivation quand j'ai créé le logiciel.

  • SG

    D'accord. Alors ce que je te propose, on va achambouler, parce qu'avec toi il faut disrupter, donc on va achambouler l'ordre de mes questions habituelles, mais lorsqu'on va parler de la CEC qui a été un accélérateur, mais globalement avant de rentrer dans la CEC, tu avais déjà une conscience environnementale qui était forte. C'est quoi ton histoire justement avec la biodiversité ?

  • FC

    Alors déjà à la base, il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'agis depuis assez longtemps. Mais c'est maintenant il y a 7 ans, j'ai fait ce qu'on appelle la bascule, où je me suis intéressé aux problèmes de la planète. Et quand tu commences à mettre le nez là-dedans, tu t'arrêtes pas. Tu commences à apprendre un sujet et vu que tout est lié, ça t'amène sur un autre sujet, qui t'amène sur un autre sujet et tu finis par apprendre beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Donc la bascule c'est ça, c'est s'intéresser à l'environnement et commencer à devenir acteur toi-même pour la planète. Ça c'était il y a 7 ans, donc chaque année j'ai passé beaucoup beaucoup de temps à apprendre, à découvrir. Là c'était avec mon... La casquette d'ingénieur que j'ai appris tout ça, avec un côté pragmatique aussi, il y a des problèmes. Pourquoi il y a ces problèmes ? Parce qu'à la base, souvent, il y a des bonnes raisons pour que les choses arrivent. Et puis, en cours de route, ça dégénère et ça devient des problèmes. Donc ça, ça m'a pris beaucoup de temps. J'étais très au point. On voulait faire évoluer la société, la société dans laquelle j'agissais, LCA en l'occurrence.

  • SG

    Moi, je te coupe juste parce que là, tu es déjà sur la fin de l'histoire, mais je me rappelle très bien d'un séminaire où tu as raconté... ton grand-père qui venait, bref, qui était à Limonègue. Tu nous as raconté pas mal de choses là-dessus. Ah,

  • FC

    tu veux parler de ton motif sur la biodiversité ? D'accord, ok. Bah écoute, la nature, c'est toute... Je suis amoureux de la nature, donc c'est toute ma passion. Quand j'étais gamin, je faisais des cabanes, j'habitais dans la campagne et on faisait plein de choses souhaites dans la campagne. Il y avait une rivière en bas de chez moi, il y avait une immense haie qui accompagnait cette rivière jusqu'à la rivière suivante. J'y passais, j'y passais tout mon temps. Et puis mes grands-parents étaient agriculteurs. Et j'adorais être chez eux, à être enfin paysan, un métier que j'aurais aimé faire. Donc la biodiversité, pour moi, elle coule de source, elle est autour de moi depuis toujours.

  • SG

    Et pourtant, tu nous as parlé du glyphosate, je me rappelle bien. Oui,

  • FC

    j'avais parlé du glyphosate. Ça se fait partie des... Quand je dis, j'ai l'impression d'avoir vécu deux époques différentes dans ma vie. Quand je suis né, quand j'explique ça aux jeunes, j'explique que j'ai vécu dans un monde où...

  • SG

    Bon, t'as 58 ans, t'es pas trop vieux.

  • FC

    Mais quand j'explique que j'ai vécu dans un monde où il n'y avait pas de bouteilles plastiques, où il n'y avait pas de produits chimiques pour traiter les sols, et où d'ailleurs les produits aussi, tout ce qu'on nous vendait, la caractéristique principale, c'est que ça soit éternel. Ce n'était pas fait pour en changer tous les 2-3 ans comme on le fait aujourd'hui. Les mêmes jeunes pensent que je suis un vieux fossile de 400 ans. Ce n'est pas possible. Ils ont toujours vécu avec ça. Non, ce n'est pas possible. Et pourtant, comme tu l'as dit, j'ai 58 ans. J'ai 58 ans. La bouteille plastique est arrivée sur Terre quand j'avais 3 ans. Le glyphosate... est arrivé quand j'avais 9-10 ans. Quand je raconte tout ça, là, effectivement, je passe pour un vieux, mais ce que je veux dire par là, je ne suis pas un vieux schnuck qui te raconte que c'était mieux avant, etc. Non, tout n'était pas mieux avant. Par contre, ce que je veux dire, c'est qu'en seulement 50 ans, deux générations, la mienne et celle de mes parents, l'homme a tout flingué sur cette planète. En seulement 50 ans, c'est rien du tout. Et si on a réussi à tout flinguer en si peu de temps, on doit être capable de réparer quand même pas mal de choses en 50 ans, les deux générations qui viennent.

  • SG

    Ce qui fait qu'avant la CEC, tu avais quand même investi dans des projets comme The SeaCleaner, par exemple, d'Yvan Bourgnon, qui était une rencontre plus finalement d'un homme.

  • FC

    Oui, à la base, effectivement. Alors, The SeaCleaner, l'intérêt, c'était d'accompagner Yvan. Yvan, moi, tout jeune, j'étais passionné de voile, de ce que faisait son frère Laurent et ce qu'a fait Yvan aussi. Et quand il a créé son assaut pour nettoyer les océans, c'était chouette. J'ai dit, comment je fais pour t'accompagner ? Et donc j'ai découvert à ce moment-là ce que c'était que le monde associatif, mais surtout l'association The Sea Cleaners publiait pas mal d'articles sur l'état de la planète. Et c'est un peu ça qui a déclenché mon envie de découvrir ce qui se passait. Parce que pour moi, à l'époque, encore une fois, personne n'est parfait, mais il y a sept ans, quand il fait son bateau pour ramasser les déchets, certes, les plages étaient dégueulasses et je comprenais qu'il y avait besoin de nettoyer ça, mais je n'étais pas au stade de comprendre à quel point les océans sont... tous pollués comme ils le sont aujourd'hui et comme il le publiait aussi, les pollutions viennent de terre. Et pourquoi elles viennent de terre ? Qu'est-ce qui fait que tous ces déchets créent toute cette pollution ? Qu'est-ce qui génère tout ça ? Et c'est vaste. On rentre dans un problème colossal qui affecte complètement notre planète, notre belle planète qui nous a donné la vie à toi et à moi et à tous et qu'aujourd'hui on est en train de détruire sans se rendre compte de quoi, et même des fois avec plaisir j'ai l'impression.

  • SG

    On a dit qu'on restait positif.

  • FC

    Ok, on reste positif. Mais écoute, tu sais que je parle cash. Quand je parle de choses qui me tiennent à cœur, je parle cash. Du coup,

  • SG

    finalement, cette aventure-là, tu l'as fait partager à tes collaborateurs, fraises du climat, bref. En fait, tu lances un mouvement dans l'entreprise. Bon, tu te rends compte que ce n'est pas si simple de faire bouger les lignes. Évidemment, penser autrement, c'est quand même assez compliqué. Et du coup, soyons clairs, c'est moi, c'est vrai, qui te dis, tiens, il y a un truc qui s'appelle la CEC. Et pourquoi finalement tu... Tu décides de faire la CEC parce qu'on peut imaginer que tu es déjà quand même assez bien avancé dans ta réflexion.

  • FC

    Ce n'était pas pour moi, effectivement. Mais c'était à l'époque, on souhaitait embarquer d'autres entreprises avec nous parce qu'on rencontrait pas mal de boîtes qui nous disaient ce que vous faites, c'est génial. On aimerait vraiment faire pareil que vous, mais on ne sait pas faire. Et effectivement, je pense que pas beaucoup de chefs d'entreprise avaient le temps à consacrer, que j'ai consacré moi à la découverte des problèmes de la planète. Et puis le deuxième problème qu'on avait, c'était d'embarquer tout le monde dans la société pour faire de LCA une société modèle pour l'environnement. Et ça, tout seul, je n'allais pas y arriver. Donc il fallait trouver les bons éléments, le bon discours pour embarquer tout le monde. Donc cette notion de collectif qu'est la CEC, avec les outils que ça allait nous apporter, j'ai trouvé ça... Très bien. D'autant plus que peu de temps avant, il y avait eu la Convention des citoyens pour le climat. L'idée que j'avais trouvée géniale, même si ça n'a pas débouché sur ce qu'on aurait pu espérer. Donc, l'idée était géniale et je me suis dit de faire la même chose avec les entreprises. L'impact sera beaucoup plus puissant. Donc, c'est chouette. Allons-y et on va évoluer dans notre démarche. Mais on n'y est pas allé, mon cher Planet Champion, puisqu'il était venu m'accompagner là-dedans. On n'y est pas allé pour apprendre, puisque, rappelle-toi, on s'est dit, bon, qu'est-ce qu'ils vont nous apprendre ? Et effectivement, c'est parce qu'on n'a pas appris grand-chose lors de la première session, qui a été pourtant la session percutante sur l'état de la planète, sur l'état des lieux. C'est l'électrochoc pour beaucoup de participants. Ils s'en pleurent. Ils disaient mais je ne savais pas, je ne savais pas, je ne savais pas Moi, j'en suis revenu content quand même, parce qu'on a vu des chouettes experts qui sont venus nous expliquer, nous faire une piqûre de rappel pour ce qui me concerne, de beaucoup de choses que je savais déjà. où on a toujours besoin d'apprendre parce qu'il y a des liens à faire entre tous les problèmes. Et là, c'est bien d'avoir ça en live. Et puis, il y a des sujets sur lesquels je n'étais pas trop au point, qu'on avait étudié un peu, mais on en était encore un petit peu loin, comme les limites planétaires, par exemple. Et puis, sur les glaciers aussi. Les glaciers, alors ça, on a beau être à côté des Alpes, je ne maîtrisais pas trop toutes les conséquences liées à la fonte des glaciers. Et là, on a eu une conférence exceptionnelle de la part de Heidi Sevestre. qui m'a appris énormément de choses avec des mots super bien choisis. Elle a un discours top qui fait que personne ne peut contester ce qu'elle nous raconte. Et malgré le fait que ce qu'elle nous raconte, c'est désastreux. Mais voilà, ça, ça a été très important dans le cadre de la première session de la CEC.

  • SG

    Oui, ça t'a permis d'approfondir. Après, je vais te provoquer un peu, il faut quand même. Je sais que tu aimes bien ça. Si quand même, souvent, je pose la question, le régénératif, en fait, c'était quoi pour toi le régénératif ?

  • FC

    C'était abordé ça lors de la session 3, c'était les mots compliqués. Depuis le début, de quoi ils veulent nous parler avec le régénératif ? Le régénératif, c'est quoi ? C'est des gros mots pour parler de quoi en fait ? Bon, session 3, on aborde effectivement le vivant, toutes les conséquences de nos actes sur la planète. Et en fait, le régénératif, c'est prendre conscience de tout ça, prendre conscience qu'il n'y a pas que le carbone dans... le carbone, le climat dans les problèmes. Il y a aussi tout ce qu'on fait comme dégâts à la biodiversité, à tout le vivant. Et donc, il s'agit aussi de prendre ça en compte dans notre économie, dans notre façon de faire du business, et aussi le plus possible d'essayer d'agir pour réparer les dégâts qu'on a pu faire, notamment les 50 dernières années. Et le régénératif, il est là.

  • SG

    Mais du coup, c'est un peu, moi, je pense que le régénératif, c'est cette session 3 qui te fait un peu basculer, en fait. C'est-à-dire que les autres dirigeants, ils te parlent... C'est comme ça que je le vis quand on y est. Il te parle des panneaux solaires, il te parle de la technologie, mais le vivant, et moi le premier, on a du mal à le raccrocher. On se dit, mais qu'est-ce que je peux faire, moi, pour le vivant, quand je suis un éditeur, par exemple, de logiciels ?

  • FC

    Ça a été compliqué pour LCA aussi, de savoir quoi faire. Tout le monde comprend assez bien les problèmes liés au climat, le carbone, etc. Et tout le monde comprend assez facilement qu'est-ce qu'il peut faire. Ceci pour une raison importante, c'est que toutes les solutions liées au climat, au carbone, c'est souvent de la techno. Donc, il y a des choses à vendre. Donc, il y a de la pub. Il y a plein de promotions pour nous vendre plein de choses qui vont nous permettre de devenir green. Un mot que je n'aime pas, mais...

  • SG

    La croissance verte.

  • FC

    La croissance verte, voilà. Donc ça, les gens comprennent bien et sont prêts à agir dans ce sens-là. Session 3. Il n'y a pas que le climat, il y a aussi les déchets, la pollution, etc. On comprend ça, on comprend qu'effectivement, notre impact, il est pourri et qu'on peut faire des choses mieux que ce qu'on fait. Donc ça, c'est ce qui est bien compris. Session 3, on aborde le vivant et puis restaurer, réparer la planète. Là, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne. Les chefs d'entreprise autour de moi, c'était, qu'est-ce que je fais ? Je trie déjà mes papiers, qu'est-ce que je peux faire de plus ?

  • SG

    T'exagères toujours.

  • FC

    J'exagère un peu. C'est pour caricaturer. Mais en gros, je ne vais pas aller planter des arbres, je ne vais pas aller moi-même récolter les œufs de tortue. Ce n'est pas mon boulot. Moi, je suis chef d'entreprise. Ma vie, c'est de faire tourner ma boîte, ce n'est pas de faire ces trucs-là. Et c'est là, effectivement, que ça m'a fait percuter sur le fait que le fonds de dotation que j'avais créé deux ans avant la CEC et que je n'avais pas encore vraiment mis en activité était une vraie réponse à ces questions-là. C'était... Parce que moi, le seul sujet qui m'intéressait avec le poids du vivant, c'était justement le vivant. C'est d'où le nom, le poids du vivant. Et j'avais la vraie réponse à apporter pour ça, pour les entreprises. On nous parle dans les sessions des limites planétaires. On nous parle notamment des objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans tout ça, il y a deux cases. Les deux cases qui contiennent le mot vie. vie aquatique et vie terrestre, les cases 14 et 15. Celle-ci, personne ne sait quoi faire dedans. Et c'est les deux cases qui m'intéressent, moi, avec le poids du vivant. C'est suite à ça que je me suis posé la question de est-ce que je continue avec la CEC ou pas ? Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que finalement, vu que j'ai probablement la bonne solution avec le poids du vivant, que ce que je voulais faire depuis le début, c'est ce qui est peut-être attendu par beaucoup d'entreprises, qu'est-ce que je fais ? Donc, j'ai laissé passer l'été, j'ai bien réfléchi. Et en septembre 2023, il y a un peu plus d'un an, j'ai annoncé déjà à ma société que je quittais LCA et à la CEC, que je quittais la CEC pour me consacrer justement à plein temps sur ce fonds, sur cette activité qui allait être un vrai intermédiaire sur des solutions qui sont nécessaires pour le vivant, une solution entre les entreprises. et le monde associatif qui agit pour le vivant le vivant si on n'en parle pas beaucoup façon dont on n'ayait pas de pub c'est pas de promotion du vivant c'est simplement que la terre elle nous donne tout y'a rien à vendre donc c'est pas des organismes profitables qui vont agir pour le vivant, c'est des organismes no profit, des organismes sans but lucratif. Et ça, j'en connais pas beaucoup, en dehors des associations. Et c'est pour ça que je suis allé creuser plus des associations, creuser le sujet et aller chercher un maximum d'assos pour...

  • SG

    Justement, c'est le sujet d'après, c'est de nous parler un peu plus du poids du vent, juste pour préciser que la CEC, elle s'y a continué à la faire, puisque c'est le responsable marketing et RSE, Fabrice Guérin. qui t'a remplacé. Du coup, on a pu terminer tous les deux. Ce qui s'est passé comme ça, c'est qu'on a pu faire une feuille de route quand même pour Elsia, en se disant on va chez Elsia aussi travailler sur notre écosystème et profiter finalement, entre guillemets, du fondateur qui monte son fonds de dotation pour connecter les deux. C'était un peu l'idée de... C'est ce que vous êtes d'ailleurs en train de faire. Du coup, tu bascules. Je l'ai fait courte, mais tu vends finalement ton bébé quelque part. Et tu te lances donc à fond dans le poids du vivant. Alors, dis-nous un peu plus sur le poids du vivant. Combien il y a d'associations ? Comment vous vous sélectionnez ? Comment ça marche en fait ?

  • FC

    Déjà, contrairement à ce qu'on pense des assos, les assos, c'est très professionnel. C'est des gens qui font ça déjà avec leurs tripes, qui se lancent là-dedans, non pas pour gagner de l'argent, ça ne gagne rien. Ça ne gagne rien, une asso. Ils font ça essentiellement pour défendre une cause qui leur tient à cœur. Et ça, c'est très louable. Très fréquemment, c'est des scientifiques. Ou alors, ils sont très proches de scientifiques avec lesquels ils travaillent pour évoluer sur leur cause pour la planète. Donc voilà, ça, c'est ce qu'on fait, ce qu'on recherche avec le Poids du Vivant. Ces assos professionnels, structurés, qui peuvent agir.

  • SG

    Que vous financez, que vous aidez dans le développement, dans l'organisation ?

  • FC

    Comment ça ? À la base, on les cherche afin de les financer et de pouvoir les proposer à d'autres entreprises. Donc on a un gros processus de sélection des associations. On décortique leur bilan, on décortique leur compte, on vérifie la gouvernance, on regarde qui les finance. On s'assure qu'elles collaborent avec d'autres associations parce que chacun ne peut pas faire son truc dans son coin. Il y a besoin d'échanger un maximum. Donc on a un vrai processus pour aller au bout. Et quand on est arrivé au bout... et qu'on a fait quelques rencontres, qu'on a échangé avec des différents experts qu'on peut côtoyer aussi pour s'assurer de la pertinence du projet, on décide ou pas de les financer. Mais en général, quand on arrive au bout, c'est qu'on va les financer. Donc nous, déjà, on apporte un financement. Et puis deux, on les met sur une plateforme qu'on a créée cette année qui va nous permettre de les proposer justement demain aux entreprises. Voilà, donc tout ce processus nous permet d'avoir un certain nombre d'associations. Depuis un an, on est à 60 sur notre plateforme. 60 assos, donc c'était très long à structurer, à organiser. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand j'ai quitté la CEC en septembre 2023, quand j'ai décidé aussi de quitter LCA, j'ai embauché quelqu'un dans le fonds de dotation, un directeur pour s'occuper de tout ça, qui connaît très bien le monde associatif et qui, lui, s'occupe justement de rencontrer les associations, de décortiquer, de faire tout le travail que je disais juste avant.

  • SG

    Du coup, tu vois, il pourrait y avoir un autre sujet, et je pense que ça peut intéresser tes dirigeants, c'est comment on monte un fonds de dotation. Ça ne sera pas le sujet du jour, mais ça peut être aussi intéressant, parce que beaucoup de gens se posent des questions, qu'est-ce que je pourrais faire ? Bon, toi, l'intérêt, justement, c'est que tu apportes une solution, finalement, clé en main, entre guillemets, en disant, moi, je peux vous proposer plein d'associations, elles sont éprouvées, allez-y. Justement, j'ai envie que tu me fasses l'article sur deux, trois associations dans lesquelles vous avez, que vous poussez aujourd'hui. Je ne sais pas, les deux, trois coups de cœur.

  • FC

    Trois coups de cœur ? Je ne sais pas. Notre vie vient essentiellement des océans, par exemple. Les océans, c'est ce qu'il y a de plus grand sur Terre, et pourtant c'est le domaine où il y a le moins d'associations, le moins de monde qui travaille dessus. Et donc j'ai un gros coup de cœur depuis le début sur Bloom, une association qui travaille sur la défense des océans, justement, et qui essaye de faire changer les lois pour protéger nos océans, qui sont aujourd'hui surexploités. Ne pas protéger, il y a vraiment des choses à faire sur les océans. Un autre coup de cœur, ça serait Sylvacte, par exemple, ça c'est lyonnais. Ils travaillent, eux, par exemple, sur la préservation des forêts et leur adaptation avec le changement climatique. Certains disent qu'il faut raser toutes les forêts parce qu'elles ne vont pas tenir le coup. Eux, ils sont plus là pour expliquer qu'il y a certains sujets, effectivement, à enlever, qu'on va faire regrossir certains arbres, qu'on va faire des replantations, qu'on va faire évoluer les forêts. qui appartiennent essentiellement à des privés. Et donc, ils accompagnent les privés pour gérer leurs forêts. Et même, ils leur trouvent des financements pour continuer à faire évoluer leurs forêts. C'est parce que ça, on parle de long terme dans ce cas-là. Et puis... une troisième... Pourquoi t'en veux trois, au fait ?

  • SG

    Pourquoi comme ça ? 1, 2, 3, 0 ?

  • FC

    Parce que j'ai pas tout mon entreprise. Moi, je les adore toutes, les assos qu'on a. Non, moi,

  • SG

    j'ai vu. Ça m'intéressait. J'ai vu, il y avait des mares, mais il y avait aussi des agriculteurs.

  • FC

    C'est que des coups de cœur, des rencontres. Tous ces gens engagés, tous ces gens qui veulent faire plein de choses pour nous, pour notre vivant, et qui souvent se font taper dessus. C'est incroyable. Défendre le vivant aujourd'hui, c'est peut-être plus criminel que n'importe quel terroriste, c'est n'importe quoi. Et voilà, donc il y a une autre assaut que j'ai adoré dès le début parce qu'elle est un peu militante, c'est Canopée. Canopée qui s'en prennent plein la gueule parce qu'ils veulent simplement expliquer à tout le monde qu'il faut changer notre comportement vis-à-vis des forêts, que le planter un milliard d'arbres proposé par le gouvernement, c'est une grosse...

  • SG

    Attention à ce que tu vas dire.

  • FC

    Faut que je fasse attention à ce que je vais dire. C'est pas bien.

  • SG

    C'est une grosse erreur.

  • FC

    Voilà, parce que pour planter ce milliard d'arbres, le seul moyen de trouver de la place pour planter des arbres, c'est de raser des forêts. C'est stupide. C'est stupide. On rase des forêts qui nous sont très utiles aujourd'hui pour mettre des brindilles de 20 cm de haut qui auront un effet, si elles ne meurent pas, dans 50 ans.

  • SG

    Du coup, on voit que c'est assez large. Donc, ça veut dire qu'une entreprise d'aujourd'hui, comment vous... Vous êtes capable de... Qu'est-ce que vous lui proposez ? Il y a une offre ? Je ne sais pas comment ça marche.

  • FC

    C'est vaste. Le chef d'entreprise qui souhaite agir pour la biodiversité, il va sur notre site. Toutes nos associations sont rangées en différentes catégories. On a créé cinq catégories. Mer et océan, l'eau douce, les forêts, l'agriculture, la faune sauvage et la flore sauvage. Donc, on a des figurantes catégories comme ça, qui sont rangées aussi par thématique. Il y a l'action de terrain, il y a le volet éducation. On a des associations qui agitent uniquement pour faire l'éducation de nos enfants à la biodiversité. C'est très important, ça. Quand on est gamin, comme je disais, moi, je faisais des cabanes quand j'étais petit. C'est mon souvenir d'aujourd'hui. C'est bien que les enfants, aujourd'hui, se fassent des souvenirs différents de ceux qu'ils découvrent sur leur tablette, sur leur télé. Donc, volet éducatif, volet scientifique, parce qu'on a toujours besoin d'apprendre des choses. Il y a beaucoup de sujets à creuser. Et puis, le plaidoyer aussi, qui nous intéresse aussi, parce que tu peux changer les choses localement, mais tu peux aussi les changer de façon plus importante en faisant voter des lois, par exemple. Et ça, tu ne l'obtiens que par du plaidoyer.

  • SG

    D'accord.

  • FC

    Donc, le chef d'entreprise, il veut agir, je ne sais pas, admettons qu'il soit un passionné de voile, il va aller sur notre plateforme. sélectionner le thème mer et océan et puis là-dedans il va découvrir 5, 6, je sais pas 10 je sais pas combien il y en a sur ce thème là découvrir ce qu'elles font parce qu'en général il les connait pas et puis il dit celle-ci c'est top je vais mettre 100, celle-ci c'est top je vais mettre 150 quand je dis 100, 150 ça peut être 150 000 d'accord et donc voilà c'est l'équivalent d'une boutique qu'on a créée qui fait son panier et à la fin euh Il fait son règlement. Le lendemain, il reçoit son reçu fiscal. Parce que oui, le truc que je n'ai pas dit, c'est que toutes nos assos sont agréées, ils ont un intérêt public. D'accord. Ce qui nous permet de délivrer un reçu fiscal qui permet de déduire une partie de son don de ses impôts.

  • SG

    Ok.

  • FC

    Donc le lendemain, il a ça. Et donc en gros, ce que je dis toujours, c'est en 10 minutes, il est passé de quelqu'un qui ne sait pas quoi faire à quelqu'un qui a agi sur des choses qui lui tiennent à cœur.

  • SG

    Tu vois là, la casquette du chef d'entreprise. vient d'être enfilée.

  • FC

    Elle n'est pas loin.

  • SG

    Elle n'est pas loin, mais justement, c'est ça aussi qui est intéressant, de structurer la démarche. C'est ça qui est intéressant. Alors, on a presque terminé. On est à la fin de ce podcast, que sinon, on pourrait rester une heure. Pour terminer, alors, je t'ai demandé déjà le régénératif, donc tu m'en as parlé, mais si tu avais trois mots, comme ça, sur l'économie régénérative.

  • FC

    C'est l'économie qui consiste à savoir les dégâts qu'on cause à la planète et qui fait en sorte de réduire son empreinte et en parallèle, parallèle et même ça devrait être en priorité agit pour restaurer ce qu'on a détruit pendant les 50 dernières années, c'est-à-dire réparer la planète.

  • SG

    Bon ça va.

  • FC

    C'est ça que je mets dans l'économie régénérative.

  • SG

    Bon et si tu avais une baguette magique là pour... Tu pouvais changer les règles du jeu, économie, tu changerais quoi ?

  • FC

    Oh, tu m'autorises à être un petit peu radical là. Ouais, allez,

  • SG

    vas-y, c'est ton plaisir. C'est...

  • FC

    Les inventions en général, c'est génial à la base, et puis il y a toujours quelqu'un pour les détourner de leur origine et leur faire quelque chose de mal. Et moi, je m'interroge depuis quelques temps sur un produit qu'on a tous entre les mains, qui est devenu essentiel aujourd'hui et qui contribue malheureusement à détruire beaucoup de choses, qui permet le développement accéléré des réseaux sociaux, qui amplifie la haine entre les gens, la persécution, qui va même générer l'abrutissement de notre jeunesse. Je passe beaucoup de temps devant cet objet qui finira peut-être par les rendre un jour... aveugle, voire même inculte, je ne sais pas. Évidemment, je parle du smartphone, cet objet génial qui a été inventé par un mec génial qui s'appelle Steve Jobs et comme j'ai dit, qui a complètement... qui est parti de ses origines. Et cet objet, aujourd'hui, il fait des dégâts dans la population et il fait aussi beaucoup de dégâts sur la planète parce qu'il a amené à la création de tout un tas de services radicalement inutiles, mais inutiles, on a tout un tas d'objets connectés qui sont complètement crétins, on ne s'en rend pas compte. parce qu'on les adopte, mais on ne se rend pas compte qu'ils sont idiots. Ils demandent que je te supprime ton smartphone, j'enlève tous ces trucs-là, tu vas réapprendre à vivre différemment, mais comme c'était avant, et ça va très très bien, et on arrêtera de dégrader à ce point-là la planète comme on le fait aujourd'hui. La biodiversité en prend un sacré coup à cause des smartphones. Et donc souvent je me demande ce qu'aurait fait Steve Jobs s'il était encore là aujourd'hui. Parce qu'à la base, j'ai moi-même créé un produit, j'ai moi-même créé un logiciel pour faire plaisir aux menuisiers, pour qu'ils retrouvent du temps avec leurs enfants. Ça part de bonnes intentions. Mais si un jour, mon logiciel avait été détourné de son usage initial et qu'il amenait les gens à se foutre la gueule sur les champs de pied, à ce que les enfants, les parents ne veulent plus se parler ou ne s'aiment plus ou je ne sais pas quoi, qu'est-ce que j'aurais fait ? D'une fierté à la base, ça devient une vraie honte. Je pense que j'aurais sabordé mon logiciel. Alors Steve Jobs, s'il était encore là, il aurait fait quoi ? Tu te rends compte des conséquences pour lui, peut-être, de tous les dégâts générés par ça ? Donc, si j'ai une baguette magique, je fais un reset sur tout ce qui s'est développé autour du smartphone. Je maintiens ton smartphone, ton usage initial. À la base, ça sert à quoi ? Ça sert à téléphoner. Ça sert aussi à faire des photos. Ça sert à trimballer sa musique avec soi. Tout ce qui fait notre bonheur, en fait. Et puis, basta, ça s'arrête là.

  • SG

    Bon, ok.

  • FC

    C'est ça, ma baguette magique. C'est radical.

  • SG

    C'est radical, mais comme d'hab, je ne suis pas étonné. Donc, on va finir quand même avec de la confiance. Qu'est-ce qui te rend confiant, quand même, dans l'avenir ?

  • FC

    La biodiversité me rend confiant. La terre, elle est géniale. Elle nous rend ce qu'on lui donne. Elle n'est pas rancunière. Et donc, quand on agit pour elle, quand on la protège, en quelques années seulement, on voit les effets de nos actions. Donc, la plupart des projets, des assauts qu'on soutient, en quelques années, on voit les effets. Ça vaut le coup de soutenir ces trucs-là. Donc, si tu prends les récifs de coraux, en une dizaine d'années, tu les vois renaître. tu prends un champ que tu arrêtes de saccager avec des produits chimiques, en quelques années aussi, il redevient vivant. Donc c'est super positif, ça.

  • SG

    C'est vrai que la biodiversité, ça revient vite, c'est vrai.

  • FC

    Ça revient vite à partir du moment où on lui fout la paix. Les aires marines protégées, si on les protège vraiment, on voit les poissons revenir, on voit une vraie faune marine revenir. Donc ça vaut le coup de s'intéresser à la planète. Parce qu'on fait beaucoup de choses autour du climat. mais ta voiture électrique, je ne sais pas si c'est une voiture électrique, on achète des voitures électriques, on met des panneaux solaires, on fait beaucoup de choses pour le climat parce qu'on comprend bien.

  • SG

    Tu manges plus de viande, tu vas mettre ton t-shirt bio, etc. Les effets prévus pour le climat...

  • FC

    Il faut le faire.

  • SG

    Il faut le faire. Ah mais il faut le faire, c'est essentiel. Il faut le faire, sinon ma fille va vraiment vouloir si demain... C'est pire que ce qui est prévu. Mais ces effets-là, tu ne les verras pas. On ne les verra pas. Nos enfants ne les verront pas. Nos petits-enfants peut-être verront le début du truc. Parce que l'échelle de temps du climat n'est pas du tout l'échelle de temps des hommes. Donc il faut agir et pour ne pas se décourager, c'est bien d'agir en parallèle pour des choses que l'on voit. Donc agir pour la planète, agir sur la biodiversité, agir pour le vivant, c'est essentiel. La terre, elle peut nous flinguer, elle n'aura pas de mal de nous balayer de la terre si on continue à lui faire du mal. Par contre, si on la protège, ça, elle peut nous rendre puissance 10 parce que, comme je l'ai dit, elle n'a pas de rancune. Alors agissons pour le vivant, c'est ça mon message positif.

  • FC

    Voilà, on finit sur une bonne note. Et comme d'habitude, c'était franc, c'était honnête, c'était 0-1, mais j'aime bien te caractériser comme ça. Et du coup, j'ai trouvé une citation du poète romantique Lamartine, qui je trouve aussi assez bien. On n'a pas deux cœurs, l'un pour les hommes, l'autre pour les animaux. On a du cœur ou on n'en a pas. Voilà. Encore merci, Franck.

  • SG

    Merci à toi.

Description

Avant de créer le fonds de dotation Le Poids du Vivant, Franck Couturieux a fondé et dirigé le Groupe Elcia, éditeur de logiciels dans le secteur de la menuiserie. Très tôt sensibilisé aux enjeux écologiques, Franck constate qu'en seulement 50 ans, soit deux générations, l'homme a beaucoup détruit sur cette planète. Il garde l’espoir que l’on soit aujourd’hui capable de réparer des choses en 50 ans, les deux générations qui viennent. Après avoir commencé le parcours CEC, Franck s’est lancé à temps plein dans son fonds de dotation au service de la biodiversité pour rendre cette action possible.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des entreprises pour le climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, nous avons la chance de vous partager le témoignage du président d'un tout jeune fonds de dotation qui est déjà très actif : Le poids du vivant. Et ce président, mais aussi un entrepreneur de talent, soyons clairs, c'est Franck Couturieux, ex-dirigeant d'Elsia, ça me fait un peu bizarre de dire ça, mais avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Alors Franck, bonjour.

  • FC

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon Franck, je te propose qu'on se tutoie.

  • FC

    Oui, on va se tutoyer.

  • SG

    Voilà, bon, même si on se connaît depuis 20 ans, et que j'ai été en plus ton Planet champion sur la CEC.

  • FC

    C'est vrai, j'étais content de faire appel à toi à ce moment-là, j'étais un peu seul pour agir, on a fait tous les deux au moins, c'était chouette.

  • SG

    Et puis bon, on se connaît comme entrepreneur parce qu'on a sévi sur le territoire de la CCVG, donc la Commune de la Vallée du Garon, on a beaucoup travaillé sur des projets communs, dont une fameuse navette des entreprises qui à l'époque avait beaucoup bousculé l'ordre établi. Et aujourd'hui, ça me fait un peu bizarre, mais je suis heureux de te recevoir parce que, comme à ton habitude, enfin au moins pour ceux qui te connaissent, t'es passé de 0 à 1, tu me diras c'est logique. pour un informaticien, en pleine CEC, entre guillemets, tu m'as un peu planté, et tu es passé d'éditeur de logiciels en pleine croissance à président d'un fonds de dotation dédié à la sauvegarde de la biodiversité. C'est-à-dire que, adieu les portes, adieu les fenêtres, adieu les menuiseries industrielles, bonjour le J-Pay de Barbu, les tortues de Guyane, la restauration des mares, ou même la formation des agriculteurs à l'étude de leur sol. Et déjà, depuis peu, près d'un million d'euros investis sur 2024 avec une soixantaine de projets. Donc ce que je te propose, c'est vas-y, raconte-nous un peu l'aventure. C'est quoi déjà le poids du vivant et comment tu en arrives là ?

  • FC

    Eh bien écoute, le poids du vivant, c'est un fonds de dotation qui se situe entre le monde des entreprises et le monde de ceux qui y agissent au quotidien pour restaurer le vivant sur la planète. La planète n'a pas grand chose à nous vendre, donc ce monde-là c'est plutôt le monde des associations, ceux qui font du non lucratif en fait. Et donc le poids du vivant se situe en facilitateur pour les entreprises qui à la base ne savent pas comment agir, n'y comprennent pas grand chose sur le thème de la biodiversité, et on leur apporte justement des solutions.

  • SG

    D'accord. Bon moi ce que je te propose quand même c'est que tu nous racontes un peu ton aventure entrepreneuriale, parce qu'elle est quand même assez incroyable, parce que tu as révolutionné le monde de la menuiserie industrielle, et là en fait tu es parti encore sur quelque chose de nouveau pour toi.

  • FC

    Oui, alors, il y a quelques années, ma famille était dans le domaine des portes et fenêtres. Donc c'est dans ce domaine-là que j'ai démarré ma carrière, après avoir fait des études d'ingénieur. J'ai démarré dans ce domaine, dans l'industrie de la fenêtre. Il n'y avait pas d'informatique. ce métier-là. Et là, vu mon histoire, j'avais toutes les compétences pour le faire et l'envie surtout de le faire. Donc, j'ai créé le premier logiciel de chiffrage de porte et fenêtre à l'époque. Et il y a plus de 25 ans, j'ai créé une société autour de ce logiciel. Donc, j'étais tout seul. J'ai créé une société qui s'appelle... LCA, et qui a percuté puisque quand je l'ai quitté en juin de cette année, en 2024, on était 260 personnes toujours autour du même logiciel pour les portes et fenêtres.

  • SG

    Rappelons que l'histoire de départ, c'est que tu ne voyageais jamais avec tes parents et tu as monté une boîte en disant, il faut que les enfants puissent voir leurs parents.

  • FC

    C'est ça, quand on crée un logiciel dans un domaine comme celui-ci, c'est à la base avec de bonnes intentions. Et l'idée c'était effectivement, comme j'avais vécu moi-même, mais la priorité de mes parents c'était de faire des devis avant qu'on puisse avoir des loisirs et puis partir en week-end. Et les soirées c'était pareil. Et donc de pouvoir apporter une solution de chiffrage qui aide les menuisiers à gérer leur activité, à calculer rapidement et même à déléguer leur métier dans des mains de gens qui ne connaissaient rien à la fenêtre. Et permettre à ces mêmes personnes d'avoir plus de temps à consacrer à leur famille et de faire en sorte que les enfants des menuisiers puissent avoir du temps avec leurs parents, c'était la principale motivation quand j'ai créé le logiciel.

  • SG

    D'accord. Alors ce que je te propose, on va achambouler, parce qu'avec toi il faut disrupter, donc on va achambouler l'ordre de mes questions habituelles, mais lorsqu'on va parler de la CEC qui a été un accélérateur, mais globalement avant de rentrer dans la CEC, tu avais déjà une conscience environnementale qui était forte. C'est quoi ton histoire justement avec la biodiversité ?

  • FC

    Alors déjà à la base, il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'agis depuis assez longtemps. Mais c'est maintenant il y a 7 ans, j'ai fait ce qu'on appelle la bascule, où je me suis intéressé aux problèmes de la planète. Et quand tu commences à mettre le nez là-dedans, tu t'arrêtes pas. Tu commences à apprendre un sujet et vu que tout est lié, ça t'amène sur un autre sujet, qui t'amène sur un autre sujet et tu finis par apprendre beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Donc la bascule c'est ça, c'est s'intéresser à l'environnement et commencer à devenir acteur toi-même pour la planète. Ça c'était il y a 7 ans, donc chaque année j'ai passé beaucoup beaucoup de temps à apprendre, à découvrir. Là c'était avec mon... La casquette d'ingénieur que j'ai appris tout ça, avec un côté pragmatique aussi, il y a des problèmes. Pourquoi il y a ces problèmes ? Parce qu'à la base, souvent, il y a des bonnes raisons pour que les choses arrivent. Et puis, en cours de route, ça dégénère et ça devient des problèmes. Donc ça, ça m'a pris beaucoup de temps. J'étais très au point. On voulait faire évoluer la société, la société dans laquelle j'agissais, LCA en l'occurrence.

  • SG

    Moi, je te coupe juste parce que là, tu es déjà sur la fin de l'histoire, mais je me rappelle très bien d'un séminaire où tu as raconté... ton grand-père qui venait, bref, qui était à Limonègue. Tu nous as raconté pas mal de choses là-dessus. Ah,

  • FC

    tu veux parler de ton motif sur la biodiversité ? D'accord, ok. Bah écoute, la nature, c'est toute... Je suis amoureux de la nature, donc c'est toute ma passion. Quand j'étais gamin, je faisais des cabanes, j'habitais dans la campagne et on faisait plein de choses souhaites dans la campagne. Il y avait une rivière en bas de chez moi, il y avait une immense haie qui accompagnait cette rivière jusqu'à la rivière suivante. J'y passais, j'y passais tout mon temps. Et puis mes grands-parents étaient agriculteurs. Et j'adorais être chez eux, à être enfin paysan, un métier que j'aurais aimé faire. Donc la biodiversité, pour moi, elle coule de source, elle est autour de moi depuis toujours.

  • SG

    Et pourtant, tu nous as parlé du glyphosate, je me rappelle bien. Oui,

  • FC

    j'avais parlé du glyphosate. Ça se fait partie des... Quand je dis, j'ai l'impression d'avoir vécu deux époques différentes dans ma vie. Quand je suis né, quand j'explique ça aux jeunes, j'explique que j'ai vécu dans un monde où...

  • SG

    Bon, t'as 58 ans, t'es pas trop vieux.

  • FC

    Mais quand j'explique que j'ai vécu dans un monde où il n'y avait pas de bouteilles plastiques, où il n'y avait pas de produits chimiques pour traiter les sols, et où d'ailleurs les produits aussi, tout ce qu'on nous vendait, la caractéristique principale, c'est que ça soit éternel. Ce n'était pas fait pour en changer tous les 2-3 ans comme on le fait aujourd'hui. Les mêmes jeunes pensent que je suis un vieux fossile de 400 ans. Ce n'est pas possible. Ils ont toujours vécu avec ça. Non, ce n'est pas possible. Et pourtant, comme tu l'as dit, j'ai 58 ans. J'ai 58 ans. La bouteille plastique est arrivée sur Terre quand j'avais 3 ans. Le glyphosate... est arrivé quand j'avais 9-10 ans. Quand je raconte tout ça, là, effectivement, je passe pour un vieux, mais ce que je veux dire par là, je ne suis pas un vieux schnuck qui te raconte que c'était mieux avant, etc. Non, tout n'était pas mieux avant. Par contre, ce que je veux dire, c'est qu'en seulement 50 ans, deux générations, la mienne et celle de mes parents, l'homme a tout flingué sur cette planète. En seulement 50 ans, c'est rien du tout. Et si on a réussi à tout flinguer en si peu de temps, on doit être capable de réparer quand même pas mal de choses en 50 ans, les deux générations qui viennent.

  • SG

    Ce qui fait qu'avant la CEC, tu avais quand même investi dans des projets comme The SeaCleaner, par exemple, d'Yvan Bourgnon, qui était une rencontre plus finalement d'un homme.

  • FC

    Oui, à la base, effectivement. Alors, The SeaCleaner, l'intérêt, c'était d'accompagner Yvan. Yvan, moi, tout jeune, j'étais passionné de voile, de ce que faisait son frère Laurent et ce qu'a fait Yvan aussi. Et quand il a créé son assaut pour nettoyer les océans, c'était chouette. J'ai dit, comment je fais pour t'accompagner ? Et donc j'ai découvert à ce moment-là ce que c'était que le monde associatif, mais surtout l'association The Sea Cleaners publiait pas mal d'articles sur l'état de la planète. Et c'est un peu ça qui a déclenché mon envie de découvrir ce qui se passait. Parce que pour moi, à l'époque, encore une fois, personne n'est parfait, mais il y a sept ans, quand il fait son bateau pour ramasser les déchets, certes, les plages étaient dégueulasses et je comprenais qu'il y avait besoin de nettoyer ça, mais je n'étais pas au stade de comprendre à quel point les océans sont... tous pollués comme ils le sont aujourd'hui et comme il le publiait aussi, les pollutions viennent de terre. Et pourquoi elles viennent de terre ? Qu'est-ce qui fait que tous ces déchets créent toute cette pollution ? Qu'est-ce qui génère tout ça ? Et c'est vaste. On rentre dans un problème colossal qui affecte complètement notre planète, notre belle planète qui nous a donné la vie à toi et à moi et à tous et qu'aujourd'hui on est en train de détruire sans se rendre compte de quoi, et même des fois avec plaisir j'ai l'impression.

  • SG

    On a dit qu'on restait positif.

  • FC

    Ok, on reste positif. Mais écoute, tu sais que je parle cash. Quand je parle de choses qui me tiennent à cœur, je parle cash. Du coup,

  • SG

    finalement, cette aventure-là, tu l'as fait partager à tes collaborateurs, fraises du climat, bref. En fait, tu lances un mouvement dans l'entreprise. Bon, tu te rends compte que ce n'est pas si simple de faire bouger les lignes. Évidemment, penser autrement, c'est quand même assez compliqué. Et du coup, soyons clairs, c'est moi, c'est vrai, qui te dis, tiens, il y a un truc qui s'appelle la CEC. Et pourquoi finalement tu... Tu décides de faire la CEC parce qu'on peut imaginer que tu es déjà quand même assez bien avancé dans ta réflexion.

  • FC

    Ce n'était pas pour moi, effectivement. Mais c'était à l'époque, on souhaitait embarquer d'autres entreprises avec nous parce qu'on rencontrait pas mal de boîtes qui nous disaient ce que vous faites, c'est génial. On aimerait vraiment faire pareil que vous, mais on ne sait pas faire. Et effectivement, je pense que pas beaucoup de chefs d'entreprise avaient le temps à consacrer, que j'ai consacré moi à la découverte des problèmes de la planète. Et puis le deuxième problème qu'on avait, c'était d'embarquer tout le monde dans la société pour faire de LCA une société modèle pour l'environnement. Et ça, tout seul, je n'allais pas y arriver. Donc il fallait trouver les bons éléments, le bon discours pour embarquer tout le monde. Donc cette notion de collectif qu'est la CEC, avec les outils que ça allait nous apporter, j'ai trouvé ça... Très bien. D'autant plus que peu de temps avant, il y avait eu la Convention des citoyens pour le climat. L'idée que j'avais trouvée géniale, même si ça n'a pas débouché sur ce qu'on aurait pu espérer. Donc, l'idée était géniale et je me suis dit de faire la même chose avec les entreprises. L'impact sera beaucoup plus puissant. Donc, c'est chouette. Allons-y et on va évoluer dans notre démarche. Mais on n'y est pas allé, mon cher Planet Champion, puisqu'il était venu m'accompagner là-dedans. On n'y est pas allé pour apprendre, puisque, rappelle-toi, on s'est dit, bon, qu'est-ce qu'ils vont nous apprendre ? Et effectivement, c'est parce qu'on n'a pas appris grand-chose lors de la première session, qui a été pourtant la session percutante sur l'état de la planète, sur l'état des lieux. C'est l'électrochoc pour beaucoup de participants. Ils s'en pleurent. Ils disaient mais je ne savais pas, je ne savais pas, je ne savais pas Moi, j'en suis revenu content quand même, parce qu'on a vu des chouettes experts qui sont venus nous expliquer, nous faire une piqûre de rappel pour ce qui me concerne, de beaucoup de choses que je savais déjà. où on a toujours besoin d'apprendre parce qu'il y a des liens à faire entre tous les problèmes. Et là, c'est bien d'avoir ça en live. Et puis, il y a des sujets sur lesquels je n'étais pas trop au point, qu'on avait étudié un peu, mais on en était encore un petit peu loin, comme les limites planétaires, par exemple. Et puis, sur les glaciers aussi. Les glaciers, alors ça, on a beau être à côté des Alpes, je ne maîtrisais pas trop toutes les conséquences liées à la fonte des glaciers. Et là, on a eu une conférence exceptionnelle de la part de Heidi Sevestre. qui m'a appris énormément de choses avec des mots super bien choisis. Elle a un discours top qui fait que personne ne peut contester ce qu'elle nous raconte. Et malgré le fait que ce qu'elle nous raconte, c'est désastreux. Mais voilà, ça, ça a été très important dans le cadre de la première session de la CEC.

  • SG

    Oui, ça t'a permis d'approfondir. Après, je vais te provoquer un peu, il faut quand même. Je sais que tu aimes bien ça. Si quand même, souvent, je pose la question, le régénératif, en fait, c'était quoi pour toi le régénératif ?

  • FC

    C'était abordé ça lors de la session 3, c'était les mots compliqués. Depuis le début, de quoi ils veulent nous parler avec le régénératif ? Le régénératif, c'est quoi ? C'est des gros mots pour parler de quoi en fait ? Bon, session 3, on aborde effectivement le vivant, toutes les conséquences de nos actes sur la planète. Et en fait, le régénératif, c'est prendre conscience de tout ça, prendre conscience qu'il n'y a pas que le carbone dans... le carbone, le climat dans les problèmes. Il y a aussi tout ce qu'on fait comme dégâts à la biodiversité, à tout le vivant. Et donc, il s'agit aussi de prendre ça en compte dans notre économie, dans notre façon de faire du business, et aussi le plus possible d'essayer d'agir pour réparer les dégâts qu'on a pu faire, notamment les 50 dernières années. Et le régénératif, il est là.

  • SG

    Mais du coup, c'est un peu, moi, je pense que le régénératif, c'est cette session 3 qui te fait un peu basculer, en fait. C'est-à-dire que les autres dirigeants, ils te parlent... C'est comme ça que je le vis quand on y est. Il te parle des panneaux solaires, il te parle de la technologie, mais le vivant, et moi le premier, on a du mal à le raccrocher. On se dit, mais qu'est-ce que je peux faire, moi, pour le vivant, quand je suis un éditeur, par exemple, de logiciels ?

  • FC

    Ça a été compliqué pour LCA aussi, de savoir quoi faire. Tout le monde comprend assez bien les problèmes liés au climat, le carbone, etc. Et tout le monde comprend assez facilement qu'est-ce qu'il peut faire. Ceci pour une raison importante, c'est que toutes les solutions liées au climat, au carbone, c'est souvent de la techno. Donc, il y a des choses à vendre. Donc, il y a de la pub. Il y a plein de promotions pour nous vendre plein de choses qui vont nous permettre de devenir green. Un mot que je n'aime pas, mais...

  • SG

    La croissance verte.

  • FC

    La croissance verte, voilà. Donc ça, les gens comprennent bien et sont prêts à agir dans ce sens-là. Session 3. Il n'y a pas que le climat, il y a aussi les déchets, la pollution, etc. On comprend ça, on comprend qu'effectivement, notre impact, il est pourri et qu'on peut faire des choses mieux que ce qu'on fait. Donc ça, c'est ce qui est bien compris. Session 3, on aborde le vivant et puis restaurer, réparer la planète. Là, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne. Les chefs d'entreprise autour de moi, c'était, qu'est-ce que je fais ? Je trie déjà mes papiers, qu'est-ce que je peux faire de plus ?

  • SG

    T'exagères toujours.

  • FC

    J'exagère un peu. C'est pour caricaturer. Mais en gros, je ne vais pas aller planter des arbres, je ne vais pas aller moi-même récolter les œufs de tortue. Ce n'est pas mon boulot. Moi, je suis chef d'entreprise. Ma vie, c'est de faire tourner ma boîte, ce n'est pas de faire ces trucs-là. Et c'est là, effectivement, que ça m'a fait percuter sur le fait que le fonds de dotation que j'avais créé deux ans avant la CEC et que je n'avais pas encore vraiment mis en activité était une vraie réponse à ces questions-là. C'était... Parce que moi, le seul sujet qui m'intéressait avec le poids du vivant, c'était justement le vivant. C'est d'où le nom, le poids du vivant. Et j'avais la vraie réponse à apporter pour ça, pour les entreprises. On nous parle dans les sessions des limites planétaires. On nous parle notamment des objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans tout ça, il y a deux cases. Les deux cases qui contiennent le mot vie. vie aquatique et vie terrestre, les cases 14 et 15. Celle-ci, personne ne sait quoi faire dedans. Et c'est les deux cases qui m'intéressent, moi, avec le poids du vivant. C'est suite à ça que je me suis posé la question de est-ce que je continue avec la CEC ou pas ? Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que finalement, vu que j'ai probablement la bonne solution avec le poids du vivant, que ce que je voulais faire depuis le début, c'est ce qui est peut-être attendu par beaucoup d'entreprises, qu'est-ce que je fais ? Donc, j'ai laissé passer l'été, j'ai bien réfléchi. Et en septembre 2023, il y a un peu plus d'un an, j'ai annoncé déjà à ma société que je quittais LCA et à la CEC, que je quittais la CEC pour me consacrer justement à plein temps sur ce fonds, sur cette activité qui allait être un vrai intermédiaire sur des solutions qui sont nécessaires pour le vivant, une solution entre les entreprises. et le monde associatif qui agit pour le vivant le vivant si on n'en parle pas beaucoup façon dont on n'ayait pas de pub c'est pas de promotion du vivant c'est simplement que la terre elle nous donne tout y'a rien à vendre donc c'est pas des organismes profitables qui vont agir pour le vivant, c'est des organismes no profit, des organismes sans but lucratif. Et ça, j'en connais pas beaucoup, en dehors des associations. Et c'est pour ça que je suis allé creuser plus des associations, creuser le sujet et aller chercher un maximum d'assos pour...

  • SG

    Justement, c'est le sujet d'après, c'est de nous parler un peu plus du poids du vent, juste pour préciser que la CEC, elle s'y a continué à la faire, puisque c'est le responsable marketing et RSE, Fabrice Guérin. qui t'a remplacé. Du coup, on a pu terminer tous les deux. Ce qui s'est passé comme ça, c'est qu'on a pu faire une feuille de route quand même pour Elsia, en se disant on va chez Elsia aussi travailler sur notre écosystème et profiter finalement, entre guillemets, du fondateur qui monte son fonds de dotation pour connecter les deux. C'était un peu l'idée de... C'est ce que vous êtes d'ailleurs en train de faire. Du coup, tu bascules. Je l'ai fait courte, mais tu vends finalement ton bébé quelque part. Et tu te lances donc à fond dans le poids du vivant. Alors, dis-nous un peu plus sur le poids du vivant. Combien il y a d'associations ? Comment vous vous sélectionnez ? Comment ça marche en fait ?

  • FC

    Déjà, contrairement à ce qu'on pense des assos, les assos, c'est très professionnel. C'est des gens qui font ça déjà avec leurs tripes, qui se lancent là-dedans, non pas pour gagner de l'argent, ça ne gagne rien. Ça ne gagne rien, une asso. Ils font ça essentiellement pour défendre une cause qui leur tient à cœur. Et ça, c'est très louable. Très fréquemment, c'est des scientifiques. Ou alors, ils sont très proches de scientifiques avec lesquels ils travaillent pour évoluer sur leur cause pour la planète. Donc voilà, ça, c'est ce qu'on fait, ce qu'on recherche avec le Poids du Vivant. Ces assos professionnels, structurés, qui peuvent agir.

  • SG

    Que vous financez, que vous aidez dans le développement, dans l'organisation ?

  • FC

    Comment ça ? À la base, on les cherche afin de les financer et de pouvoir les proposer à d'autres entreprises. Donc on a un gros processus de sélection des associations. On décortique leur bilan, on décortique leur compte, on vérifie la gouvernance, on regarde qui les finance. On s'assure qu'elles collaborent avec d'autres associations parce que chacun ne peut pas faire son truc dans son coin. Il y a besoin d'échanger un maximum. Donc on a un vrai processus pour aller au bout. Et quand on est arrivé au bout... et qu'on a fait quelques rencontres, qu'on a échangé avec des différents experts qu'on peut côtoyer aussi pour s'assurer de la pertinence du projet, on décide ou pas de les financer. Mais en général, quand on arrive au bout, c'est qu'on va les financer. Donc nous, déjà, on apporte un financement. Et puis deux, on les met sur une plateforme qu'on a créée cette année qui va nous permettre de les proposer justement demain aux entreprises. Voilà, donc tout ce processus nous permet d'avoir un certain nombre d'associations. Depuis un an, on est à 60 sur notre plateforme. 60 assos, donc c'était très long à structurer, à organiser. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand j'ai quitté la CEC en septembre 2023, quand j'ai décidé aussi de quitter LCA, j'ai embauché quelqu'un dans le fonds de dotation, un directeur pour s'occuper de tout ça, qui connaît très bien le monde associatif et qui, lui, s'occupe justement de rencontrer les associations, de décortiquer, de faire tout le travail que je disais juste avant.

  • SG

    Du coup, tu vois, il pourrait y avoir un autre sujet, et je pense que ça peut intéresser tes dirigeants, c'est comment on monte un fonds de dotation. Ça ne sera pas le sujet du jour, mais ça peut être aussi intéressant, parce que beaucoup de gens se posent des questions, qu'est-ce que je pourrais faire ? Bon, toi, l'intérêt, justement, c'est que tu apportes une solution, finalement, clé en main, entre guillemets, en disant, moi, je peux vous proposer plein d'associations, elles sont éprouvées, allez-y. Justement, j'ai envie que tu me fasses l'article sur deux, trois associations dans lesquelles vous avez, que vous poussez aujourd'hui. Je ne sais pas, les deux, trois coups de cœur.

  • FC

    Trois coups de cœur ? Je ne sais pas. Notre vie vient essentiellement des océans, par exemple. Les océans, c'est ce qu'il y a de plus grand sur Terre, et pourtant c'est le domaine où il y a le moins d'associations, le moins de monde qui travaille dessus. Et donc j'ai un gros coup de cœur depuis le début sur Bloom, une association qui travaille sur la défense des océans, justement, et qui essaye de faire changer les lois pour protéger nos océans, qui sont aujourd'hui surexploités. Ne pas protéger, il y a vraiment des choses à faire sur les océans. Un autre coup de cœur, ça serait Sylvacte, par exemple, ça c'est lyonnais. Ils travaillent, eux, par exemple, sur la préservation des forêts et leur adaptation avec le changement climatique. Certains disent qu'il faut raser toutes les forêts parce qu'elles ne vont pas tenir le coup. Eux, ils sont plus là pour expliquer qu'il y a certains sujets, effectivement, à enlever, qu'on va faire regrossir certains arbres, qu'on va faire des replantations, qu'on va faire évoluer les forêts. qui appartiennent essentiellement à des privés. Et donc, ils accompagnent les privés pour gérer leurs forêts. Et même, ils leur trouvent des financements pour continuer à faire évoluer leurs forêts. C'est parce que ça, on parle de long terme dans ce cas-là. Et puis... une troisième... Pourquoi t'en veux trois, au fait ?

  • SG

    Pourquoi comme ça ? 1, 2, 3, 0 ?

  • FC

    Parce que j'ai pas tout mon entreprise. Moi, je les adore toutes, les assos qu'on a. Non, moi,

  • SG

    j'ai vu. Ça m'intéressait. J'ai vu, il y avait des mares, mais il y avait aussi des agriculteurs.

  • FC

    C'est que des coups de cœur, des rencontres. Tous ces gens engagés, tous ces gens qui veulent faire plein de choses pour nous, pour notre vivant, et qui souvent se font taper dessus. C'est incroyable. Défendre le vivant aujourd'hui, c'est peut-être plus criminel que n'importe quel terroriste, c'est n'importe quoi. Et voilà, donc il y a une autre assaut que j'ai adoré dès le début parce qu'elle est un peu militante, c'est Canopée. Canopée qui s'en prennent plein la gueule parce qu'ils veulent simplement expliquer à tout le monde qu'il faut changer notre comportement vis-à-vis des forêts, que le planter un milliard d'arbres proposé par le gouvernement, c'est une grosse...

  • SG

    Attention à ce que tu vas dire.

  • FC

    Faut que je fasse attention à ce que je vais dire. C'est pas bien.

  • SG

    C'est une grosse erreur.

  • FC

    Voilà, parce que pour planter ce milliard d'arbres, le seul moyen de trouver de la place pour planter des arbres, c'est de raser des forêts. C'est stupide. C'est stupide. On rase des forêts qui nous sont très utiles aujourd'hui pour mettre des brindilles de 20 cm de haut qui auront un effet, si elles ne meurent pas, dans 50 ans.

  • SG

    Du coup, on voit que c'est assez large. Donc, ça veut dire qu'une entreprise d'aujourd'hui, comment vous... Vous êtes capable de... Qu'est-ce que vous lui proposez ? Il y a une offre ? Je ne sais pas comment ça marche.

  • FC

    C'est vaste. Le chef d'entreprise qui souhaite agir pour la biodiversité, il va sur notre site. Toutes nos associations sont rangées en différentes catégories. On a créé cinq catégories. Mer et océan, l'eau douce, les forêts, l'agriculture, la faune sauvage et la flore sauvage. Donc, on a des figurantes catégories comme ça, qui sont rangées aussi par thématique. Il y a l'action de terrain, il y a le volet éducation. On a des associations qui agitent uniquement pour faire l'éducation de nos enfants à la biodiversité. C'est très important, ça. Quand on est gamin, comme je disais, moi, je faisais des cabanes quand j'étais petit. C'est mon souvenir d'aujourd'hui. C'est bien que les enfants, aujourd'hui, se fassent des souvenirs différents de ceux qu'ils découvrent sur leur tablette, sur leur télé. Donc, volet éducatif, volet scientifique, parce qu'on a toujours besoin d'apprendre des choses. Il y a beaucoup de sujets à creuser. Et puis, le plaidoyer aussi, qui nous intéresse aussi, parce que tu peux changer les choses localement, mais tu peux aussi les changer de façon plus importante en faisant voter des lois, par exemple. Et ça, tu ne l'obtiens que par du plaidoyer.

  • SG

    D'accord.

  • FC

    Donc, le chef d'entreprise, il veut agir, je ne sais pas, admettons qu'il soit un passionné de voile, il va aller sur notre plateforme. sélectionner le thème mer et océan et puis là-dedans il va découvrir 5, 6, je sais pas 10 je sais pas combien il y en a sur ce thème là découvrir ce qu'elles font parce qu'en général il les connait pas et puis il dit celle-ci c'est top je vais mettre 100, celle-ci c'est top je vais mettre 150 quand je dis 100, 150 ça peut être 150 000 d'accord et donc voilà c'est l'équivalent d'une boutique qu'on a créée qui fait son panier et à la fin euh Il fait son règlement. Le lendemain, il reçoit son reçu fiscal. Parce que oui, le truc que je n'ai pas dit, c'est que toutes nos assos sont agréées, ils ont un intérêt public. D'accord. Ce qui nous permet de délivrer un reçu fiscal qui permet de déduire une partie de son don de ses impôts.

  • SG

    Ok.

  • FC

    Donc le lendemain, il a ça. Et donc en gros, ce que je dis toujours, c'est en 10 minutes, il est passé de quelqu'un qui ne sait pas quoi faire à quelqu'un qui a agi sur des choses qui lui tiennent à cœur.

  • SG

    Tu vois là, la casquette du chef d'entreprise. vient d'être enfilée.

  • FC

    Elle n'est pas loin.

  • SG

    Elle n'est pas loin, mais justement, c'est ça aussi qui est intéressant, de structurer la démarche. C'est ça qui est intéressant. Alors, on a presque terminé. On est à la fin de ce podcast, que sinon, on pourrait rester une heure. Pour terminer, alors, je t'ai demandé déjà le régénératif, donc tu m'en as parlé, mais si tu avais trois mots, comme ça, sur l'économie régénérative.

  • FC

    C'est l'économie qui consiste à savoir les dégâts qu'on cause à la planète et qui fait en sorte de réduire son empreinte et en parallèle, parallèle et même ça devrait être en priorité agit pour restaurer ce qu'on a détruit pendant les 50 dernières années, c'est-à-dire réparer la planète.

  • SG

    Bon ça va.

  • FC

    C'est ça que je mets dans l'économie régénérative.

  • SG

    Bon et si tu avais une baguette magique là pour... Tu pouvais changer les règles du jeu, économie, tu changerais quoi ?

  • FC

    Oh, tu m'autorises à être un petit peu radical là. Ouais, allez,

  • SG

    vas-y, c'est ton plaisir. C'est...

  • FC

    Les inventions en général, c'est génial à la base, et puis il y a toujours quelqu'un pour les détourner de leur origine et leur faire quelque chose de mal. Et moi, je m'interroge depuis quelques temps sur un produit qu'on a tous entre les mains, qui est devenu essentiel aujourd'hui et qui contribue malheureusement à détruire beaucoup de choses, qui permet le développement accéléré des réseaux sociaux, qui amplifie la haine entre les gens, la persécution, qui va même générer l'abrutissement de notre jeunesse. Je passe beaucoup de temps devant cet objet qui finira peut-être par les rendre un jour... aveugle, voire même inculte, je ne sais pas. Évidemment, je parle du smartphone, cet objet génial qui a été inventé par un mec génial qui s'appelle Steve Jobs et comme j'ai dit, qui a complètement... qui est parti de ses origines. Et cet objet, aujourd'hui, il fait des dégâts dans la population et il fait aussi beaucoup de dégâts sur la planète parce qu'il a amené à la création de tout un tas de services radicalement inutiles, mais inutiles, on a tout un tas d'objets connectés qui sont complètement crétins, on ne s'en rend pas compte. parce qu'on les adopte, mais on ne se rend pas compte qu'ils sont idiots. Ils demandent que je te supprime ton smartphone, j'enlève tous ces trucs-là, tu vas réapprendre à vivre différemment, mais comme c'était avant, et ça va très très bien, et on arrêtera de dégrader à ce point-là la planète comme on le fait aujourd'hui. La biodiversité en prend un sacré coup à cause des smartphones. Et donc souvent je me demande ce qu'aurait fait Steve Jobs s'il était encore là aujourd'hui. Parce qu'à la base, j'ai moi-même créé un produit, j'ai moi-même créé un logiciel pour faire plaisir aux menuisiers, pour qu'ils retrouvent du temps avec leurs enfants. Ça part de bonnes intentions. Mais si un jour, mon logiciel avait été détourné de son usage initial et qu'il amenait les gens à se foutre la gueule sur les champs de pied, à ce que les enfants, les parents ne veulent plus se parler ou ne s'aiment plus ou je ne sais pas quoi, qu'est-ce que j'aurais fait ? D'une fierté à la base, ça devient une vraie honte. Je pense que j'aurais sabordé mon logiciel. Alors Steve Jobs, s'il était encore là, il aurait fait quoi ? Tu te rends compte des conséquences pour lui, peut-être, de tous les dégâts générés par ça ? Donc, si j'ai une baguette magique, je fais un reset sur tout ce qui s'est développé autour du smartphone. Je maintiens ton smartphone, ton usage initial. À la base, ça sert à quoi ? Ça sert à téléphoner. Ça sert aussi à faire des photos. Ça sert à trimballer sa musique avec soi. Tout ce qui fait notre bonheur, en fait. Et puis, basta, ça s'arrête là.

  • SG

    Bon, ok.

  • FC

    C'est ça, ma baguette magique. C'est radical.

  • SG

    C'est radical, mais comme d'hab, je ne suis pas étonné. Donc, on va finir quand même avec de la confiance. Qu'est-ce qui te rend confiant, quand même, dans l'avenir ?

  • FC

    La biodiversité me rend confiant. La terre, elle est géniale. Elle nous rend ce qu'on lui donne. Elle n'est pas rancunière. Et donc, quand on agit pour elle, quand on la protège, en quelques années seulement, on voit les effets de nos actions. Donc, la plupart des projets, des assauts qu'on soutient, en quelques années, on voit les effets. Ça vaut le coup de soutenir ces trucs-là. Donc, si tu prends les récifs de coraux, en une dizaine d'années, tu les vois renaître. tu prends un champ que tu arrêtes de saccager avec des produits chimiques, en quelques années aussi, il redevient vivant. Donc c'est super positif, ça.

  • SG

    C'est vrai que la biodiversité, ça revient vite, c'est vrai.

  • FC

    Ça revient vite à partir du moment où on lui fout la paix. Les aires marines protégées, si on les protège vraiment, on voit les poissons revenir, on voit une vraie faune marine revenir. Donc ça vaut le coup de s'intéresser à la planète. Parce qu'on fait beaucoup de choses autour du climat. mais ta voiture électrique, je ne sais pas si c'est une voiture électrique, on achète des voitures électriques, on met des panneaux solaires, on fait beaucoup de choses pour le climat parce qu'on comprend bien.

  • SG

    Tu manges plus de viande, tu vas mettre ton t-shirt bio, etc. Les effets prévus pour le climat...

  • FC

    Il faut le faire.

  • SG

    Il faut le faire. Ah mais il faut le faire, c'est essentiel. Il faut le faire, sinon ma fille va vraiment vouloir si demain... C'est pire que ce qui est prévu. Mais ces effets-là, tu ne les verras pas. On ne les verra pas. Nos enfants ne les verront pas. Nos petits-enfants peut-être verront le début du truc. Parce que l'échelle de temps du climat n'est pas du tout l'échelle de temps des hommes. Donc il faut agir et pour ne pas se décourager, c'est bien d'agir en parallèle pour des choses que l'on voit. Donc agir pour la planète, agir sur la biodiversité, agir pour le vivant, c'est essentiel. La terre, elle peut nous flinguer, elle n'aura pas de mal de nous balayer de la terre si on continue à lui faire du mal. Par contre, si on la protège, ça, elle peut nous rendre puissance 10 parce que, comme je l'ai dit, elle n'a pas de rancune. Alors agissons pour le vivant, c'est ça mon message positif.

  • FC

    Voilà, on finit sur une bonne note. Et comme d'habitude, c'était franc, c'était honnête, c'était 0-1, mais j'aime bien te caractériser comme ça. Et du coup, j'ai trouvé une citation du poète romantique Lamartine, qui je trouve aussi assez bien. On n'a pas deux cœurs, l'un pour les hommes, l'autre pour les animaux. On a du cœur ou on n'en a pas. Voilà. Encore merci, Franck.

  • SG

    Merci à toi.

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Description

Avant de créer le fonds de dotation Le Poids du Vivant, Franck Couturieux a fondé et dirigé le Groupe Elcia, éditeur de logiciels dans le secteur de la menuiserie. Très tôt sensibilisé aux enjeux écologiques, Franck constate qu'en seulement 50 ans, soit deux générations, l'homme a beaucoup détruit sur cette planète. Il garde l’espoir que l’on soit aujourd’hui capable de réparer des choses en 50 ans, les deux générations qui viennent. Après avoir commencé le parcours CEC, Franck s’est lancé à temps plein dans son fonds de dotation au service de la biodiversité pour rendre cette action possible.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des entreprises pour le climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, nous avons la chance de vous partager le témoignage du président d'un tout jeune fonds de dotation qui est déjà très actif : Le poids du vivant. Et ce président, mais aussi un entrepreneur de talent, soyons clairs, c'est Franck Couturieux, ex-dirigeant d'Elsia, ça me fait un peu bizarre de dire ça, mais avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Alors Franck, bonjour.

  • FC

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon Franck, je te propose qu'on se tutoie.

  • FC

    Oui, on va se tutoyer.

  • SG

    Voilà, bon, même si on se connaît depuis 20 ans, et que j'ai été en plus ton Planet champion sur la CEC.

  • FC

    C'est vrai, j'étais content de faire appel à toi à ce moment-là, j'étais un peu seul pour agir, on a fait tous les deux au moins, c'était chouette.

  • SG

    Et puis bon, on se connaît comme entrepreneur parce qu'on a sévi sur le territoire de la CCVG, donc la Commune de la Vallée du Garon, on a beaucoup travaillé sur des projets communs, dont une fameuse navette des entreprises qui à l'époque avait beaucoup bousculé l'ordre établi. Et aujourd'hui, ça me fait un peu bizarre, mais je suis heureux de te recevoir parce que, comme à ton habitude, enfin au moins pour ceux qui te connaissent, t'es passé de 0 à 1, tu me diras c'est logique. pour un informaticien, en pleine CEC, entre guillemets, tu m'as un peu planté, et tu es passé d'éditeur de logiciels en pleine croissance à président d'un fonds de dotation dédié à la sauvegarde de la biodiversité. C'est-à-dire que, adieu les portes, adieu les fenêtres, adieu les menuiseries industrielles, bonjour le J-Pay de Barbu, les tortues de Guyane, la restauration des mares, ou même la formation des agriculteurs à l'étude de leur sol. Et déjà, depuis peu, près d'un million d'euros investis sur 2024 avec une soixantaine de projets. Donc ce que je te propose, c'est vas-y, raconte-nous un peu l'aventure. C'est quoi déjà le poids du vivant et comment tu en arrives là ?

  • FC

    Eh bien écoute, le poids du vivant, c'est un fonds de dotation qui se situe entre le monde des entreprises et le monde de ceux qui y agissent au quotidien pour restaurer le vivant sur la planète. La planète n'a pas grand chose à nous vendre, donc ce monde-là c'est plutôt le monde des associations, ceux qui font du non lucratif en fait. Et donc le poids du vivant se situe en facilitateur pour les entreprises qui à la base ne savent pas comment agir, n'y comprennent pas grand chose sur le thème de la biodiversité, et on leur apporte justement des solutions.

  • SG

    D'accord. Bon moi ce que je te propose quand même c'est que tu nous racontes un peu ton aventure entrepreneuriale, parce qu'elle est quand même assez incroyable, parce que tu as révolutionné le monde de la menuiserie industrielle, et là en fait tu es parti encore sur quelque chose de nouveau pour toi.

  • FC

    Oui, alors, il y a quelques années, ma famille était dans le domaine des portes et fenêtres. Donc c'est dans ce domaine-là que j'ai démarré ma carrière, après avoir fait des études d'ingénieur. J'ai démarré dans ce domaine, dans l'industrie de la fenêtre. Il n'y avait pas d'informatique. ce métier-là. Et là, vu mon histoire, j'avais toutes les compétences pour le faire et l'envie surtout de le faire. Donc, j'ai créé le premier logiciel de chiffrage de porte et fenêtre à l'époque. Et il y a plus de 25 ans, j'ai créé une société autour de ce logiciel. Donc, j'étais tout seul. J'ai créé une société qui s'appelle... LCA, et qui a percuté puisque quand je l'ai quitté en juin de cette année, en 2024, on était 260 personnes toujours autour du même logiciel pour les portes et fenêtres.

  • SG

    Rappelons que l'histoire de départ, c'est que tu ne voyageais jamais avec tes parents et tu as monté une boîte en disant, il faut que les enfants puissent voir leurs parents.

  • FC

    C'est ça, quand on crée un logiciel dans un domaine comme celui-ci, c'est à la base avec de bonnes intentions. Et l'idée c'était effectivement, comme j'avais vécu moi-même, mais la priorité de mes parents c'était de faire des devis avant qu'on puisse avoir des loisirs et puis partir en week-end. Et les soirées c'était pareil. Et donc de pouvoir apporter une solution de chiffrage qui aide les menuisiers à gérer leur activité, à calculer rapidement et même à déléguer leur métier dans des mains de gens qui ne connaissaient rien à la fenêtre. Et permettre à ces mêmes personnes d'avoir plus de temps à consacrer à leur famille et de faire en sorte que les enfants des menuisiers puissent avoir du temps avec leurs parents, c'était la principale motivation quand j'ai créé le logiciel.

  • SG

    D'accord. Alors ce que je te propose, on va achambouler, parce qu'avec toi il faut disrupter, donc on va achambouler l'ordre de mes questions habituelles, mais lorsqu'on va parler de la CEC qui a été un accélérateur, mais globalement avant de rentrer dans la CEC, tu avais déjà une conscience environnementale qui était forte. C'est quoi ton histoire justement avec la biodiversité ?

  • FC

    Alors déjà à la base, il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'agis depuis assez longtemps. Mais c'est maintenant il y a 7 ans, j'ai fait ce qu'on appelle la bascule, où je me suis intéressé aux problèmes de la planète. Et quand tu commences à mettre le nez là-dedans, tu t'arrêtes pas. Tu commences à apprendre un sujet et vu que tout est lié, ça t'amène sur un autre sujet, qui t'amène sur un autre sujet et tu finis par apprendre beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Donc la bascule c'est ça, c'est s'intéresser à l'environnement et commencer à devenir acteur toi-même pour la planète. Ça c'était il y a 7 ans, donc chaque année j'ai passé beaucoup beaucoup de temps à apprendre, à découvrir. Là c'était avec mon... La casquette d'ingénieur que j'ai appris tout ça, avec un côté pragmatique aussi, il y a des problèmes. Pourquoi il y a ces problèmes ? Parce qu'à la base, souvent, il y a des bonnes raisons pour que les choses arrivent. Et puis, en cours de route, ça dégénère et ça devient des problèmes. Donc ça, ça m'a pris beaucoup de temps. J'étais très au point. On voulait faire évoluer la société, la société dans laquelle j'agissais, LCA en l'occurrence.

  • SG

    Moi, je te coupe juste parce que là, tu es déjà sur la fin de l'histoire, mais je me rappelle très bien d'un séminaire où tu as raconté... ton grand-père qui venait, bref, qui était à Limonègue. Tu nous as raconté pas mal de choses là-dessus. Ah,

  • FC

    tu veux parler de ton motif sur la biodiversité ? D'accord, ok. Bah écoute, la nature, c'est toute... Je suis amoureux de la nature, donc c'est toute ma passion. Quand j'étais gamin, je faisais des cabanes, j'habitais dans la campagne et on faisait plein de choses souhaites dans la campagne. Il y avait une rivière en bas de chez moi, il y avait une immense haie qui accompagnait cette rivière jusqu'à la rivière suivante. J'y passais, j'y passais tout mon temps. Et puis mes grands-parents étaient agriculteurs. Et j'adorais être chez eux, à être enfin paysan, un métier que j'aurais aimé faire. Donc la biodiversité, pour moi, elle coule de source, elle est autour de moi depuis toujours.

  • SG

    Et pourtant, tu nous as parlé du glyphosate, je me rappelle bien. Oui,

  • FC

    j'avais parlé du glyphosate. Ça se fait partie des... Quand je dis, j'ai l'impression d'avoir vécu deux époques différentes dans ma vie. Quand je suis né, quand j'explique ça aux jeunes, j'explique que j'ai vécu dans un monde où...

  • SG

    Bon, t'as 58 ans, t'es pas trop vieux.

  • FC

    Mais quand j'explique que j'ai vécu dans un monde où il n'y avait pas de bouteilles plastiques, où il n'y avait pas de produits chimiques pour traiter les sols, et où d'ailleurs les produits aussi, tout ce qu'on nous vendait, la caractéristique principale, c'est que ça soit éternel. Ce n'était pas fait pour en changer tous les 2-3 ans comme on le fait aujourd'hui. Les mêmes jeunes pensent que je suis un vieux fossile de 400 ans. Ce n'est pas possible. Ils ont toujours vécu avec ça. Non, ce n'est pas possible. Et pourtant, comme tu l'as dit, j'ai 58 ans. J'ai 58 ans. La bouteille plastique est arrivée sur Terre quand j'avais 3 ans. Le glyphosate... est arrivé quand j'avais 9-10 ans. Quand je raconte tout ça, là, effectivement, je passe pour un vieux, mais ce que je veux dire par là, je ne suis pas un vieux schnuck qui te raconte que c'était mieux avant, etc. Non, tout n'était pas mieux avant. Par contre, ce que je veux dire, c'est qu'en seulement 50 ans, deux générations, la mienne et celle de mes parents, l'homme a tout flingué sur cette planète. En seulement 50 ans, c'est rien du tout. Et si on a réussi à tout flinguer en si peu de temps, on doit être capable de réparer quand même pas mal de choses en 50 ans, les deux générations qui viennent.

  • SG

    Ce qui fait qu'avant la CEC, tu avais quand même investi dans des projets comme The SeaCleaner, par exemple, d'Yvan Bourgnon, qui était une rencontre plus finalement d'un homme.

  • FC

    Oui, à la base, effectivement. Alors, The SeaCleaner, l'intérêt, c'était d'accompagner Yvan. Yvan, moi, tout jeune, j'étais passionné de voile, de ce que faisait son frère Laurent et ce qu'a fait Yvan aussi. Et quand il a créé son assaut pour nettoyer les océans, c'était chouette. J'ai dit, comment je fais pour t'accompagner ? Et donc j'ai découvert à ce moment-là ce que c'était que le monde associatif, mais surtout l'association The Sea Cleaners publiait pas mal d'articles sur l'état de la planète. Et c'est un peu ça qui a déclenché mon envie de découvrir ce qui se passait. Parce que pour moi, à l'époque, encore une fois, personne n'est parfait, mais il y a sept ans, quand il fait son bateau pour ramasser les déchets, certes, les plages étaient dégueulasses et je comprenais qu'il y avait besoin de nettoyer ça, mais je n'étais pas au stade de comprendre à quel point les océans sont... tous pollués comme ils le sont aujourd'hui et comme il le publiait aussi, les pollutions viennent de terre. Et pourquoi elles viennent de terre ? Qu'est-ce qui fait que tous ces déchets créent toute cette pollution ? Qu'est-ce qui génère tout ça ? Et c'est vaste. On rentre dans un problème colossal qui affecte complètement notre planète, notre belle planète qui nous a donné la vie à toi et à moi et à tous et qu'aujourd'hui on est en train de détruire sans se rendre compte de quoi, et même des fois avec plaisir j'ai l'impression.

  • SG

    On a dit qu'on restait positif.

  • FC

    Ok, on reste positif. Mais écoute, tu sais que je parle cash. Quand je parle de choses qui me tiennent à cœur, je parle cash. Du coup,

  • SG

    finalement, cette aventure-là, tu l'as fait partager à tes collaborateurs, fraises du climat, bref. En fait, tu lances un mouvement dans l'entreprise. Bon, tu te rends compte que ce n'est pas si simple de faire bouger les lignes. Évidemment, penser autrement, c'est quand même assez compliqué. Et du coup, soyons clairs, c'est moi, c'est vrai, qui te dis, tiens, il y a un truc qui s'appelle la CEC. Et pourquoi finalement tu... Tu décides de faire la CEC parce qu'on peut imaginer que tu es déjà quand même assez bien avancé dans ta réflexion.

  • FC

    Ce n'était pas pour moi, effectivement. Mais c'était à l'époque, on souhaitait embarquer d'autres entreprises avec nous parce qu'on rencontrait pas mal de boîtes qui nous disaient ce que vous faites, c'est génial. On aimerait vraiment faire pareil que vous, mais on ne sait pas faire. Et effectivement, je pense que pas beaucoup de chefs d'entreprise avaient le temps à consacrer, que j'ai consacré moi à la découverte des problèmes de la planète. Et puis le deuxième problème qu'on avait, c'était d'embarquer tout le monde dans la société pour faire de LCA une société modèle pour l'environnement. Et ça, tout seul, je n'allais pas y arriver. Donc il fallait trouver les bons éléments, le bon discours pour embarquer tout le monde. Donc cette notion de collectif qu'est la CEC, avec les outils que ça allait nous apporter, j'ai trouvé ça... Très bien. D'autant plus que peu de temps avant, il y avait eu la Convention des citoyens pour le climat. L'idée que j'avais trouvée géniale, même si ça n'a pas débouché sur ce qu'on aurait pu espérer. Donc, l'idée était géniale et je me suis dit de faire la même chose avec les entreprises. L'impact sera beaucoup plus puissant. Donc, c'est chouette. Allons-y et on va évoluer dans notre démarche. Mais on n'y est pas allé, mon cher Planet Champion, puisqu'il était venu m'accompagner là-dedans. On n'y est pas allé pour apprendre, puisque, rappelle-toi, on s'est dit, bon, qu'est-ce qu'ils vont nous apprendre ? Et effectivement, c'est parce qu'on n'a pas appris grand-chose lors de la première session, qui a été pourtant la session percutante sur l'état de la planète, sur l'état des lieux. C'est l'électrochoc pour beaucoup de participants. Ils s'en pleurent. Ils disaient mais je ne savais pas, je ne savais pas, je ne savais pas Moi, j'en suis revenu content quand même, parce qu'on a vu des chouettes experts qui sont venus nous expliquer, nous faire une piqûre de rappel pour ce qui me concerne, de beaucoup de choses que je savais déjà. où on a toujours besoin d'apprendre parce qu'il y a des liens à faire entre tous les problèmes. Et là, c'est bien d'avoir ça en live. Et puis, il y a des sujets sur lesquels je n'étais pas trop au point, qu'on avait étudié un peu, mais on en était encore un petit peu loin, comme les limites planétaires, par exemple. Et puis, sur les glaciers aussi. Les glaciers, alors ça, on a beau être à côté des Alpes, je ne maîtrisais pas trop toutes les conséquences liées à la fonte des glaciers. Et là, on a eu une conférence exceptionnelle de la part de Heidi Sevestre. qui m'a appris énormément de choses avec des mots super bien choisis. Elle a un discours top qui fait que personne ne peut contester ce qu'elle nous raconte. Et malgré le fait que ce qu'elle nous raconte, c'est désastreux. Mais voilà, ça, ça a été très important dans le cadre de la première session de la CEC.

  • SG

    Oui, ça t'a permis d'approfondir. Après, je vais te provoquer un peu, il faut quand même. Je sais que tu aimes bien ça. Si quand même, souvent, je pose la question, le régénératif, en fait, c'était quoi pour toi le régénératif ?

  • FC

    C'était abordé ça lors de la session 3, c'était les mots compliqués. Depuis le début, de quoi ils veulent nous parler avec le régénératif ? Le régénératif, c'est quoi ? C'est des gros mots pour parler de quoi en fait ? Bon, session 3, on aborde effectivement le vivant, toutes les conséquences de nos actes sur la planète. Et en fait, le régénératif, c'est prendre conscience de tout ça, prendre conscience qu'il n'y a pas que le carbone dans... le carbone, le climat dans les problèmes. Il y a aussi tout ce qu'on fait comme dégâts à la biodiversité, à tout le vivant. Et donc, il s'agit aussi de prendre ça en compte dans notre économie, dans notre façon de faire du business, et aussi le plus possible d'essayer d'agir pour réparer les dégâts qu'on a pu faire, notamment les 50 dernières années. Et le régénératif, il est là.

  • SG

    Mais du coup, c'est un peu, moi, je pense que le régénératif, c'est cette session 3 qui te fait un peu basculer, en fait. C'est-à-dire que les autres dirigeants, ils te parlent... C'est comme ça que je le vis quand on y est. Il te parle des panneaux solaires, il te parle de la technologie, mais le vivant, et moi le premier, on a du mal à le raccrocher. On se dit, mais qu'est-ce que je peux faire, moi, pour le vivant, quand je suis un éditeur, par exemple, de logiciels ?

  • FC

    Ça a été compliqué pour LCA aussi, de savoir quoi faire. Tout le monde comprend assez bien les problèmes liés au climat, le carbone, etc. Et tout le monde comprend assez facilement qu'est-ce qu'il peut faire. Ceci pour une raison importante, c'est que toutes les solutions liées au climat, au carbone, c'est souvent de la techno. Donc, il y a des choses à vendre. Donc, il y a de la pub. Il y a plein de promotions pour nous vendre plein de choses qui vont nous permettre de devenir green. Un mot que je n'aime pas, mais...

  • SG

    La croissance verte.

  • FC

    La croissance verte, voilà. Donc ça, les gens comprennent bien et sont prêts à agir dans ce sens-là. Session 3. Il n'y a pas que le climat, il y a aussi les déchets, la pollution, etc. On comprend ça, on comprend qu'effectivement, notre impact, il est pourri et qu'on peut faire des choses mieux que ce qu'on fait. Donc ça, c'est ce qui est bien compris. Session 3, on aborde le vivant et puis restaurer, réparer la planète. Là, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne. Les chefs d'entreprise autour de moi, c'était, qu'est-ce que je fais ? Je trie déjà mes papiers, qu'est-ce que je peux faire de plus ?

  • SG

    T'exagères toujours.

  • FC

    J'exagère un peu. C'est pour caricaturer. Mais en gros, je ne vais pas aller planter des arbres, je ne vais pas aller moi-même récolter les œufs de tortue. Ce n'est pas mon boulot. Moi, je suis chef d'entreprise. Ma vie, c'est de faire tourner ma boîte, ce n'est pas de faire ces trucs-là. Et c'est là, effectivement, que ça m'a fait percuter sur le fait que le fonds de dotation que j'avais créé deux ans avant la CEC et que je n'avais pas encore vraiment mis en activité était une vraie réponse à ces questions-là. C'était... Parce que moi, le seul sujet qui m'intéressait avec le poids du vivant, c'était justement le vivant. C'est d'où le nom, le poids du vivant. Et j'avais la vraie réponse à apporter pour ça, pour les entreprises. On nous parle dans les sessions des limites planétaires. On nous parle notamment des objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans tout ça, il y a deux cases. Les deux cases qui contiennent le mot vie. vie aquatique et vie terrestre, les cases 14 et 15. Celle-ci, personne ne sait quoi faire dedans. Et c'est les deux cases qui m'intéressent, moi, avec le poids du vivant. C'est suite à ça que je me suis posé la question de est-ce que je continue avec la CEC ou pas ? Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que finalement, vu que j'ai probablement la bonne solution avec le poids du vivant, que ce que je voulais faire depuis le début, c'est ce qui est peut-être attendu par beaucoup d'entreprises, qu'est-ce que je fais ? Donc, j'ai laissé passer l'été, j'ai bien réfléchi. Et en septembre 2023, il y a un peu plus d'un an, j'ai annoncé déjà à ma société que je quittais LCA et à la CEC, que je quittais la CEC pour me consacrer justement à plein temps sur ce fonds, sur cette activité qui allait être un vrai intermédiaire sur des solutions qui sont nécessaires pour le vivant, une solution entre les entreprises. et le monde associatif qui agit pour le vivant le vivant si on n'en parle pas beaucoup façon dont on n'ayait pas de pub c'est pas de promotion du vivant c'est simplement que la terre elle nous donne tout y'a rien à vendre donc c'est pas des organismes profitables qui vont agir pour le vivant, c'est des organismes no profit, des organismes sans but lucratif. Et ça, j'en connais pas beaucoup, en dehors des associations. Et c'est pour ça que je suis allé creuser plus des associations, creuser le sujet et aller chercher un maximum d'assos pour...

  • SG

    Justement, c'est le sujet d'après, c'est de nous parler un peu plus du poids du vent, juste pour préciser que la CEC, elle s'y a continué à la faire, puisque c'est le responsable marketing et RSE, Fabrice Guérin. qui t'a remplacé. Du coup, on a pu terminer tous les deux. Ce qui s'est passé comme ça, c'est qu'on a pu faire une feuille de route quand même pour Elsia, en se disant on va chez Elsia aussi travailler sur notre écosystème et profiter finalement, entre guillemets, du fondateur qui monte son fonds de dotation pour connecter les deux. C'était un peu l'idée de... C'est ce que vous êtes d'ailleurs en train de faire. Du coup, tu bascules. Je l'ai fait courte, mais tu vends finalement ton bébé quelque part. Et tu te lances donc à fond dans le poids du vivant. Alors, dis-nous un peu plus sur le poids du vivant. Combien il y a d'associations ? Comment vous vous sélectionnez ? Comment ça marche en fait ?

  • FC

    Déjà, contrairement à ce qu'on pense des assos, les assos, c'est très professionnel. C'est des gens qui font ça déjà avec leurs tripes, qui se lancent là-dedans, non pas pour gagner de l'argent, ça ne gagne rien. Ça ne gagne rien, une asso. Ils font ça essentiellement pour défendre une cause qui leur tient à cœur. Et ça, c'est très louable. Très fréquemment, c'est des scientifiques. Ou alors, ils sont très proches de scientifiques avec lesquels ils travaillent pour évoluer sur leur cause pour la planète. Donc voilà, ça, c'est ce qu'on fait, ce qu'on recherche avec le Poids du Vivant. Ces assos professionnels, structurés, qui peuvent agir.

  • SG

    Que vous financez, que vous aidez dans le développement, dans l'organisation ?

  • FC

    Comment ça ? À la base, on les cherche afin de les financer et de pouvoir les proposer à d'autres entreprises. Donc on a un gros processus de sélection des associations. On décortique leur bilan, on décortique leur compte, on vérifie la gouvernance, on regarde qui les finance. On s'assure qu'elles collaborent avec d'autres associations parce que chacun ne peut pas faire son truc dans son coin. Il y a besoin d'échanger un maximum. Donc on a un vrai processus pour aller au bout. Et quand on est arrivé au bout... et qu'on a fait quelques rencontres, qu'on a échangé avec des différents experts qu'on peut côtoyer aussi pour s'assurer de la pertinence du projet, on décide ou pas de les financer. Mais en général, quand on arrive au bout, c'est qu'on va les financer. Donc nous, déjà, on apporte un financement. Et puis deux, on les met sur une plateforme qu'on a créée cette année qui va nous permettre de les proposer justement demain aux entreprises. Voilà, donc tout ce processus nous permet d'avoir un certain nombre d'associations. Depuis un an, on est à 60 sur notre plateforme. 60 assos, donc c'était très long à structurer, à organiser. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand j'ai quitté la CEC en septembre 2023, quand j'ai décidé aussi de quitter LCA, j'ai embauché quelqu'un dans le fonds de dotation, un directeur pour s'occuper de tout ça, qui connaît très bien le monde associatif et qui, lui, s'occupe justement de rencontrer les associations, de décortiquer, de faire tout le travail que je disais juste avant.

  • SG

    Du coup, tu vois, il pourrait y avoir un autre sujet, et je pense que ça peut intéresser tes dirigeants, c'est comment on monte un fonds de dotation. Ça ne sera pas le sujet du jour, mais ça peut être aussi intéressant, parce que beaucoup de gens se posent des questions, qu'est-ce que je pourrais faire ? Bon, toi, l'intérêt, justement, c'est que tu apportes une solution, finalement, clé en main, entre guillemets, en disant, moi, je peux vous proposer plein d'associations, elles sont éprouvées, allez-y. Justement, j'ai envie que tu me fasses l'article sur deux, trois associations dans lesquelles vous avez, que vous poussez aujourd'hui. Je ne sais pas, les deux, trois coups de cœur.

  • FC

    Trois coups de cœur ? Je ne sais pas. Notre vie vient essentiellement des océans, par exemple. Les océans, c'est ce qu'il y a de plus grand sur Terre, et pourtant c'est le domaine où il y a le moins d'associations, le moins de monde qui travaille dessus. Et donc j'ai un gros coup de cœur depuis le début sur Bloom, une association qui travaille sur la défense des océans, justement, et qui essaye de faire changer les lois pour protéger nos océans, qui sont aujourd'hui surexploités. Ne pas protéger, il y a vraiment des choses à faire sur les océans. Un autre coup de cœur, ça serait Sylvacte, par exemple, ça c'est lyonnais. Ils travaillent, eux, par exemple, sur la préservation des forêts et leur adaptation avec le changement climatique. Certains disent qu'il faut raser toutes les forêts parce qu'elles ne vont pas tenir le coup. Eux, ils sont plus là pour expliquer qu'il y a certains sujets, effectivement, à enlever, qu'on va faire regrossir certains arbres, qu'on va faire des replantations, qu'on va faire évoluer les forêts. qui appartiennent essentiellement à des privés. Et donc, ils accompagnent les privés pour gérer leurs forêts. Et même, ils leur trouvent des financements pour continuer à faire évoluer leurs forêts. C'est parce que ça, on parle de long terme dans ce cas-là. Et puis... une troisième... Pourquoi t'en veux trois, au fait ?

  • SG

    Pourquoi comme ça ? 1, 2, 3, 0 ?

  • FC

    Parce que j'ai pas tout mon entreprise. Moi, je les adore toutes, les assos qu'on a. Non, moi,

  • SG

    j'ai vu. Ça m'intéressait. J'ai vu, il y avait des mares, mais il y avait aussi des agriculteurs.

  • FC

    C'est que des coups de cœur, des rencontres. Tous ces gens engagés, tous ces gens qui veulent faire plein de choses pour nous, pour notre vivant, et qui souvent se font taper dessus. C'est incroyable. Défendre le vivant aujourd'hui, c'est peut-être plus criminel que n'importe quel terroriste, c'est n'importe quoi. Et voilà, donc il y a une autre assaut que j'ai adoré dès le début parce qu'elle est un peu militante, c'est Canopée. Canopée qui s'en prennent plein la gueule parce qu'ils veulent simplement expliquer à tout le monde qu'il faut changer notre comportement vis-à-vis des forêts, que le planter un milliard d'arbres proposé par le gouvernement, c'est une grosse...

  • SG

    Attention à ce que tu vas dire.

  • FC

    Faut que je fasse attention à ce que je vais dire. C'est pas bien.

  • SG

    C'est une grosse erreur.

  • FC

    Voilà, parce que pour planter ce milliard d'arbres, le seul moyen de trouver de la place pour planter des arbres, c'est de raser des forêts. C'est stupide. C'est stupide. On rase des forêts qui nous sont très utiles aujourd'hui pour mettre des brindilles de 20 cm de haut qui auront un effet, si elles ne meurent pas, dans 50 ans.

  • SG

    Du coup, on voit que c'est assez large. Donc, ça veut dire qu'une entreprise d'aujourd'hui, comment vous... Vous êtes capable de... Qu'est-ce que vous lui proposez ? Il y a une offre ? Je ne sais pas comment ça marche.

  • FC

    C'est vaste. Le chef d'entreprise qui souhaite agir pour la biodiversité, il va sur notre site. Toutes nos associations sont rangées en différentes catégories. On a créé cinq catégories. Mer et océan, l'eau douce, les forêts, l'agriculture, la faune sauvage et la flore sauvage. Donc, on a des figurantes catégories comme ça, qui sont rangées aussi par thématique. Il y a l'action de terrain, il y a le volet éducation. On a des associations qui agitent uniquement pour faire l'éducation de nos enfants à la biodiversité. C'est très important, ça. Quand on est gamin, comme je disais, moi, je faisais des cabanes quand j'étais petit. C'est mon souvenir d'aujourd'hui. C'est bien que les enfants, aujourd'hui, se fassent des souvenirs différents de ceux qu'ils découvrent sur leur tablette, sur leur télé. Donc, volet éducatif, volet scientifique, parce qu'on a toujours besoin d'apprendre des choses. Il y a beaucoup de sujets à creuser. Et puis, le plaidoyer aussi, qui nous intéresse aussi, parce que tu peux changer les choses localement, mais tu peux aussi les changer de façon plus importante en faisant voter des lois, par exemple. Et ça, tu ne l'obtiens que par du plaidoyer.

  • SG

    D'accord.

  • FC

    Donc, le chef d'entreprise, il veut agir, je ne sais pas, admettons qu'il soit un passionné de voile, il va aller sur notre plateforme. sélectionner le thème mer et océan et puis là-dedans il va découvrir 5, 6, je sais pas 10 je sais pas combien il y en a sur ce thème là découvrir ce qu'elles font parce qu'en général il les connait pas et puis il dit celle-ci c'est top je vais mettre 100, celle-ci c'est top je vais mettre 150 quand je dis 100, 150 ça peut être 150 000 d'accord et donc voilà c'est l'équivalent d'une boutique qu'on a créée qui fait son panier et à la fin euh Il fait son règlement. Le lendemain, il reçoit son reçu fiscal. Parce que oui, le truc que je n'ai pas dit, c'est que toutes nos assos sont agréées, ils ont un intérêt public. D'accord. Ce qui nous permet de délivrer un reçu fiscal qui permet de déduire une partie de son don de ses impôts.

  • SG

    Ok.

  • FC

    Donc le lendemain, il a ça. Et donc en gros, ce que je dis toujours, c'est en 10 minutes, il est passé de quelqu'un qui ne sait pas quoi faire à quelqu'un qui a agi sur des choses qui lui tiennent à cœur.

  • SG

    Tu vois là, la casquette du chef d'entreprise. vient d'être enfilée.

  • FC

    Elle n'est pas loin.

  • SG

    Elle n'est pas loin, mais justement, c'est ça aussi qui est intéressant, de structurer la démarche. C'est ça qui est intéressant. Alors, on a presque terminé. On est à la fin de ce podcast, que sinon, on pourrait rester une heure. Pour terminer, alors, je t'ai demandé déjà le régénératif, donc tu m'en as parlé, mais si tu avais trois mots, comme ça, sur l'économie régénérative.

  • FC

    C'est l'économie qui consiste à savoir les dégâts qu'on cause à la planète et qui fait en sorte de réduire son empreinte et en parallèle, parallèle et même ça devrait être en priorité agit pour restaurer ce qu'on a détruit pendant les 50 dernières années, c'est-à-dire réparer la planète.

  • SG

    Bon ça va.

  • FC

    C'est ça que je mets dans l'économie régénérative.

  • SG

    Bon et si tu avais une baguette magique là pour... Tu pouvais changer les règles du jeu, économie, tu changerais quoi ?

  • FC

    Oh, tu m'autorises à être un petit peu radical là. Ouais, allez,

  • SG

    vas-y, c'est ton plaisir. C'est...

  • FC

    Les inventions en général, c'est génial à la base, et puis il y a toujours quelqu'un pour les détourner de leur origine et leur faire quelque chose de mal. Et moi, je m'interroge depuis quelques temps sur un produit qu'on a tous entre les mains, qui est devenu essentiel aujourd'hui et qui contribue malheureusement à détruire beaucoup de choses, qui permet le développement accéléré des réseaux sociaux, qui amplifie la haine entre les gens, la persécution, qui va même générer l'abrutissement de notre jeunesse. Je passe beaucoup de temps devant cet objet qui finira peut-être par les rendre un jour... aveugle, voire même inculte, je ne sais pas. Évidemment, je parle du smartphone, cet objet génial qui a été inventé par un mec génial qui s'appelle Steve Jobs et comme j'ai dit, qui a complètement... qui est parti de ses origines. Et cet objet, aujourd'hui, il fait des dégâts dans la population et il fait aussi beaucoup de dégâts sur la planète parce qu'il a amené à la création de tout un tas de services radicalement inutiles, mais inutiles, on a tout un tas d'objets connectés qui sont complètement crétins, on ne s'en rend pas compte. parce qu'on les adopte, mais on ne se rend pas compte qu'ils sont idiots. Ils demandent que je te supprime ton smartphone, j'enlève tous ces trucs-là, tu vas réapprendre à vivre différemment, mais comme c'était avant, et ça va très très bien, et on arrêtera de dégrader à ce point-là la planète comme on le fait aujourd'hui. La biodiversité en prend un sacré coup à cause des smartphones. Et donc souvent je me demande ce qu'aurait fait Steve Jobs s'il était encore là aujourd'hui. Parce qu'à la base, j'ai moi-même créé un produit, j'ai moi-même créé un logiciel pour faire plaisir aux menuisiers, pour qu'ils retrouvent du temps avec leurs enfants. Ça part de bonnes intentions. Mais si un jour, mon logiciel avait été détourné de son usage initial et qu'il amenait les gens à se foutre la gueule sur les champs de pied, à ce que les enfants, les parents ne veulent plus se parler ou ne s'aiment plus ou je ne sais pas quoi, qu'est-ce que j'aurais fait ? D'une fierté à la base, ça devient une vraie honte. Je pense que j'aurais sabordé mon logiciel. Alors Steve Jobs, s'il était encore là, il aurait fait quoi ? Tu te rends compte des conséquences pour lui, peut-être, de tous les dégâts générés par ça ? Donc, si j'ai une baguette magique, je fais un reset sur tout ce qui s'est développé autour du smartphone. Je maintiens ton smartphone, ton usage initial. À la base, ça sert à quoi ? Ça sert à téléphoner. Ça sert aussi à faire des photos. Ça sert à trimballer sa musique avec soi. Tout ce qui fait notre bonheur, en fait. Et puis, basta, ça s'arrête là.

  • SG

    Bon, ok.

  • FC

    C'est ça, ma baguette magique. C'est radical.

  • SG

    C'est radical, mais comme d'hab, je ne suis pas étonné. Donc, on va finir quand même avec de la confiance. Qu'est-ce qui te rend confiant, quand même, dans l'avenir ?

  • FC

    La biodiversité me rend confiant. La terre, elle est géniale. Elle nous rend ce qu'on lui donne. Elle n'est pas rancunière. Et donc, quand on agit pour elle, quand on la protège, en quelques années seulement, on voit les effets de nos actions. Donc, la plupart des projets, des assauts qu'on soutient, en quelques années, on voit les effets. Ça vaut le coup de soutenir ces trucs-là. Donc, si tu prends les récifs de coraux, en une dizaine d'années, tu les vois renaître. tu prends un champ que tu arrêtes de saccager avec des produits chimiques, en quelques années aussi, il redevient vivant. Donc c'est super positif, ça.

  • SG

    C'est vrai que la biodiversité, ça revient vite, c'est vrai.

  • FC

    Ça revient vite à partir du moment où on lui fout la paix. Les aires marines protégées, si on les protège vraiment, on voit les poissons revenir, on voit une vraie faune marine revenir. Donc ça vaut le coup de s'intéresser à la planète. Parce qu'on fait beaucoup de choses autour du climat. mais ta voiture électrique, je ne sais pas si c'est une voiture électrique, on achète des voitures électriques, on met des panneaux solaires, on fait beaucoup de choses pour le climat parce qu'on comprend bien.

  • SG

    Tu manges plus de viande, tu vas mettre ton t-shirt bio, etc. Les effets prévus pour le climat...

  • FC

    Il faut le faire.

  • SG

    Il faut le faire. Ah mais il faut le faire, c'est essentiel. Il faut le faire, sinon ma fille va vraiment vouloir si demain... C'est pire que ce qui est prévu. Mais ces effets-là, tu ne les verras pas. On ne les verra pas. Nos enfants ne les verront pas. Nos petits-enfants peut-être verront le début du truc. Parce que l'échelle de temps du climat n'est pas du tout l'échelle de temps des hommes. Donc il faut agir et pour ne pas se décourager, c'est bien d'agir en parallèle pour des choses que l'on voit. Donc agir pour la planète, agir sur la biodiversité, agir pour le vivant, c'est essentiel. La terre, elle peut nous flinguer, elle n'aura pas de mal de nous balayer de la terre si on continue à lui faire du mal. Par contre, si on la protège, ça, elle peut nous rendre puissance 10 parce que, comme je l'ai dit, elle n'a pas de rancune. Alors agissons pour le vivant, c'est ça mon message positif.

  • FC

    Voilà, on finit sur une bonne note. Et comme d'habitude, c'était franc, c'était honnête, c'était 0-1, mais j'aime bien te caractériser comme ça. Et du coup, j'ai trouvé une citation du poète romantique Lamartine, qui je trouve aussi assez bien. On n'a pas deux cœurs, l'un pour les hommes, l'autre pour les animaux. On a du cœur ou on n'en a pas. Voilà. Encore merci, Franck.

  • SG

    Merci à toi.

Description

Avant de créer le fonds de dotation Le Poids du Vivant, Franck Couturieux a fondé et dirigé le Groupe Elcia, éditeur de logiciels dans le secteur de la menuiserie. Très tôt sensibilisé aux enjeux écologiques, Franck constate qu'en seulement 50 ans, soit deux générations, l'homme a beaucoup détruit sur cette planète. Il garde l’espoir que l’on soit aujourd’hui capable de réparer des choses en 50 ans, les deux générations qui viennent. Après avoir commencé le parcours CEC, Franck s’est lancé à temps plein dans son fonds de dotation au service de la biodiversité pour rendre cette action possible.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des entreprises pour le climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, nous avons la chance de vous partager le témoignage du président d'un tout jeune fonds de dotation qui est déjà très actif : Le poids du vivant. Et ce président, mais aussi un entrepreneur de talent, soyons clairs, c'est Franck Couturieux, ex-dirigeant d'Elsia, ça me fait un peu bizarre de dire ça, mais avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Alors Franck, bonjour.

  • FC

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon Franck, je te propose qu'on se tutoie.

  • FC

    Oui, on va se tutoyer.

  • SG

    Voilà, bon, même si on se connaît depuis 20 ans, et que j'ai été en plus ton Planet champion sur la CEC.

  • FC

    C'est vrai, j'étais content de faire appel à toi à ce moment-là, j'étais un peu seul pour agir, on a fait tous les deux au moins, c'était chouette.

  • SG

    Et puis bon, on se connaît comme entrepreneur parce qu'on a sévi sur le territoire de la CCVG, donc la Commune de la Vallée du Garon, on a beaucoup travaillé sur des projets communs, dont une fameuse navette des entreprises qui à l'époque avait beaucoup bousculé l'ordre établi. Et aujourd'hui, ça me fait un peu bizarre, mais je suis heureux de te recevoir parce que, comme à ton habitude, enfin au moins pour ceux qui te connaissent, t'es passé de 0 à 1, tu me diras c'est logique. pour un informaticien, en pleine CEC, entre guillemets, tu m'as un peu planté, et tu es passé d'éditeur de logiciels en pleine croissance à président d'un fonds de dotation dédié à la sauvegarde de la biodiversité. C'est-à-dire que, adieu les portes, adieu les fenêtres, adieu les menuiseries industrielles, bonjour le J-Pay de Barbu, les tortues de Guyane, la restauration des mares, ou même la formation des agriculteurs à l'étude de leur sol. Et déjà, depuis peu, près d'un million d'euros investis sur 2024 avec une soixantaine de projets. Donc ce que je te propose, c'est vas-y, raconte-nous un peu l'aventure. C'est quoi déjà le poids du vivant et comment tu en arrives là ?

  • FC

    Eh bien écoute, le poids du vivant, c'est un fonds de dotation qui se situe entre le monde des entreprises et le monde de ceux qui y agissent au quotidien pour restaurer le vivant sur la planète. La planète n'a pas grand chose à nous vendre, donc ce monde-là c'est plutôt le monde des associations, ceux qui font du non lucratif en fait. Et donc le poids du vivant se situe en facilitateur pour les entreprises qui à la base ne savent pas comment agir, n'y comprennent pas grand chose sur le thème de la biodiversité, et on leur apporte justement des solutions.

  • SG

    D'accord. Bon moi ce que je te propose quand même c'est que tu nous racontes un peu ton aventure entrepreneuriale, parce qu'elle est quand même assez incroyable, parce que tu as révolutionné le monde de la menuiserie industrielle, et là en fait tu es parti encore sur quelque chose de nouveau pour toi.

  • FC

    Oui, alors, il y a quelques années, ma famille était dans le domaine des portes et fenêtres. Donc c'est dans ce domaine-là que j'ai démarré ma carrière, après avoir fait des études d'ingénieur. J'ai démarré dans ce domaine, dans l'industrie de la fenêtre. Il n'y avait pas d'informatique. ce métier-là. Et là, vu mon histoire, j'avais toutes les compétences pour le faire et l'envie surtout de le faire. Donc, j'ai créé le premier logiciel de chiffrage de porte et fenêtre à l'époque. Et il y a plus de 25 ans, j'ai créé une société autour de ce logiciel. Donc, j'étais tout seul. J'ai créé une société qui s'appelle... LCA, et qui a percuté puisque quand je l'ai quitté en juin de cette année, en 2024, on était 260 personnes toujours autour du même logiciel pour les portes et fenêtres.

  • SG

    Rappelons que l'histoire de départ, c'est que tu ne voyageais jamais avec tes parents et tu as monté une boîte en disant, il faut que les enfants puissent voir leurs parents.

  • FC

    C'est ça, quand on crée un logiciel dans un domaine comme celui-ci, c'est à la base avec de bonnes intentions. Et l'idée c'était effectivement, comme j'avais vécu moi-même, mais la priorité de mes parents c'était de faire des devis avant qu'on puisse avoir des loisirs et puis partir en week-end. Et les soirées c'était pareil. Et donc de pouvoir apporter une solution de chiffrage qui aide les menuisiers à gérer leur activité, à calculer rapidement et même à déléguer leur métier dans des mains de gens qui ne connaissaient rien à la fenêtre. Et permettre à ces mêmes personnes d'avoir plus de temps à consacrer à leur famille et de faire en sorte que les enfants des menuisiers puissent avoir du temps avec leurs parents, c'était la principale motivation quand j'ai créé le logiciel.

  • SG

    D'accord. Alors ce que je te propose, on va achambouler, parce qu'avec toi il faut disrupter, donc on va achambouler l'ordre de mes questions habituelles, mais lorsqu'on va parler de la CEC qui a été un accélérateur, mais globalement avant de rentrer dans la CEC, tu avais déjà une conscience environnementale qui était forte. C'est quoi ton histoire justement avec la biodiversité ?

  • FC

    Alors déjà à la base, il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'agis depuis assez longtemps. Mais c'est maintenant il y a 7 ans, j'ai fait ce qu'on appelle la bascule, où je me suis intéressé aux problèmes de la planète. Et quand tu commences à mettre le nez là-dedans, tu t'arrêtes pas. Tu commences à apprendre un sujet et vu que tout est lié, ça t'amène sur un autre sujet, qui t'amène sur un autre sujet et tu finis par apprendre beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Donc la bascule c'est ça, c'est s'intéresser à l'environnement et commencer à devenir acteur toi-même pour la planète. Ça c'était il y a 7 ans, donc chaque année j'ai passé beaucoup beaucoup de temps à apprendre, à découvrir. Là c'était avec mon... La casquette d'ingénieur que j'ai appris tout ça, avec un côté pragmatique aussi, il y a des problèmes. Pourquoi il y a ces problèmes ? Parce qu'à la base, souvent, il y a des bonnes raisons pour que les choses arrivent. Et puis, en cours de route, ça dégénère et ça devient des problèmes. Donc ça, ça m'a pris beaucoup de temps. J'étais très au point. On voulait faire évoluer la société, la société dans laquelle j'agissais, LCA en l'occurrence.

  • SG

    Moi, je te coupe juste parce que là, tu es déjà sur la fin de l'histoire, mais je me rappelle très bien d'un séminaire où tu as raconté... ton grand-père qui venait, bref, qui était à Limonègue. Tu nous as raconté pas mal de choses là-dessus. Ah,

  • FC

    tu veux parler de ton motif sur la biodiversité ? D'accord, ok. Bah écoute, la nature, c'est toute... Je suis amoureux de la nature, donc c'est toute ma passion. Quand j'étais gamin, je faisais des cabanes, j'habitais dans la campagne et on faisait plein de choses souhaites dans la campagne. Il y avait une rivière en bas de chez moi, il y avait une immense haie qui accompagnait cette rivière jusqu'à la rivière suivante. J'y passais, j'y passais tout mon temps. Et puis mes grands-parents étaient agriculteurs. Et j'adorais être chez eux, à être enfin paysan, un métier que j'aurais aimé faire. Donc la biodiversité, pour moi, elle coule de source, elle est autour de moi depuis toujours.

  • SG

    Et pourtant, tu nous as parlé du glyphosate, je me rappelle bien. Oui,

  • FC

    j'avais parlé du glyphosate. Ça se fait partie des... Quand je dis, j'ai l'impression d'avoir vécu deux époques différentes dans ma vie. Quand je suis né, quand j'explique ça aux jeunes, j'explique que j'ai vécu dans un monde où...

  • SG

    Bon, t'as 58 ans, t'es pas trop vieux.

  • FC

    Mais quand j'explique que j'ai vécu dans un monde où il n'y avait pas de bouteilles plastiques, où il n'y avait pas de produits chimiques pour traiter les sols, et où d'ailleurs les produits aussi, tout ce qu'on nous vendait, la caractéristique principale, c'est que ça soit éternel. Ce n'était pas fait pour en changer tous les 2-3 ans comme on le fait aujourd'hui. Les mêmes jeunes pensent que je suis un vieux fossile de 400 ans. Ce n'est pas possible. Ils ont toujours vécu avec ça. Non, ce n'est pas possible. Et pourtant, comme tu l'as dit, j'ai 58 ans. J'ai 58 ans. La bouteille plastique est arrivée sur Terre quand j'avais 3 ans. Le glyphosate... est arrivé quand j'avais 9-10 ans. Quand je raconte tout ça, là, effectivement, je passe pour un vieux, mais ce que je veux dire par là, je ne suis pas un vieux schnuck qui te raconte que c'était mieux avant, etc. Non, tout n'était pas mieux avant. Par contre, ce que je veux dire, c'est qu'en seulement 50 ans, deux générations, la mienne et celle de mes parents, l'homme a tout flingué sur cette planète. En seulement 50 ans, c'est rien du tout. Et si on a réussi à tout flinguer en si peu de temps, on doit être capable de réparer quand même pas mal de choses en 50 ans, les deux générations qui viennent.

  • SG

    Ce qui fait qu'avant la CEC, tu avais quand même investi dans des projets comme The SeaCleaner, par exemple, d'Yvan Bourgnon, qui était une rencontre plus finalement d'un homme.

  • FC

    Oui, à la base, effectivement. Alors, The SeaCleaner, l'intérêt, c'était d'accompagner Yvan. Yvan, moi, tout jeune, j'étais passionné de voile, de ce que faisait son frère Laurent et ce qu'a fait Yvan aussi. Et quand il a créé son assaut pour nettoyer les océans, c'était chouette. J'ai dit, comment je fais pour t'accompagner ? Et donc j'ai découvert à ce moment-là ce que c'était que le monde associatif, mais surtout l'association The Sea Cleaners publiait pas mal d'articles sur l'état de la planète. Et c'est un peu ça qui a déclenché mon envie de découvrir ce qui se passait. Parce que pour moi, à l'époque, encore une fois, personne n'est parfait, mais il y a sept ans, quand il fait son bateau pour ramasser les déchets, certes, les plages étaient dégueulasses et je comprenais qu'il y avait besoin de nettoyer ça, mais je n'étais pas au stade de comprendre à quel point les océans sont... tous pollués comme ils le sont aujourd'hui et comme il le publiait aussi, les pollutions viennent de terre. Et pourquoi elles viennent de terre ? Qu'est-ce qui fait que tous ces déchets créent toute cette pollution ? Qu'est-ce qui génère tout ça ? Et c'est vaste. On rentre dans un problème colossal qui affecte complètement notre planète, notre belle planète qui nous a donné la vie à toi et à moi et à tous et qu'aujourd'hui on est en train de détruire sans se rendre compte de quoi, et même des fois avec plaisir j'ai l'impression.

  • SG

    On a dit qu'on restait positif.

  • FC

    Ok, on reste positif. Mais écoute, tu sais que je parle cash. Quand je parle de choses qui me tiennent à cœur, je parle cash. Du coup,

  • SG

    finalement, cette aventure-là, tu l'as fait partager à tes collaborateurs, fraises du climat, bref. En fait, tu lances un mouvement dans l'entreprise. Bon, tu te rends compte que ce n'est pas si simple de faire bouger les lignes. Évidemment, penser autrement, c'est quand même assez compliqué. Et du coup, soyons clairs, c'est moi, c'est vrai, qui te dis, tiens, il y a un truc qui s'appelle la CEC. Et pourquoi finalement tu... Tu décides de faire la CEC parce qu'on peut imaginer que tu es déjà quand même assez bien avancé dans ta réflexion.

  • FC

    Ce n'était pas pour moi, effectivement. Mais c'était à l'époque, on souhaitait embarquer d'autres entreprises avec nous parce qu'on rencontrait pas mal de boîtes qui nous disaient ce que vous faites, c'est génial. On aimerait vraiment faire pareil que vous, mais on ne sait pas faire. Et effectivement, je pense que pas beaucoup de chefs d'entreprise avaient le temps à consacrer, que j'ai consacré moi à la découverte des problèmes de la planète. Et puis le deuxième problème qu'on avait, c'était d'embarquer tout le monde dans la société pour faire de LCA une société modèle pour l'environnement. Et ça, tout seul, je n'allais pas y arriver. Donc il fallait trouver les bons éléments, le bon discours pour embarquer tout le monde. Donc cette notion de collectif qu'est la CEC, avec les outils que ça allait nous apporter, j'ai trouvé ça... Très bien. D'autant plus que peu de temps avant, il y avait eu la Convention des citoyens pour le climat. L'idée que j'avais trouvée géniale, même si ça n'a pas débouché sur ce qu'on aurait pu espérer. Donc, l'idée était géniale et je me suis dit de faire la même chose avec les entreprises. L'impact sera beaucoup plus puissant. Donc, c'est chouette. Allons-y et on va évoluer dans notre démarche. Mais on n'y est pas allé, mon cher Planet Champion, puisqu'il était venu m'accompagner là-dedans. On n'y est pas allé pour apprendre, puisque, rappelle-toi, on s'est dit, bon, qu'est-ce qu'ils vont nous apprendre ? Et effectivement, c'est parce qu'on n'a pas appris grand-chose lors de la première session, qui a été pourtant la session percutante sur l'état de la planète, sur l'état des lieux. C'est l'électrochoc pour beaucoup de participants. Ils s'en pleurent. Ils disaient mais je ne savais pas, je ne savais pas, je ne savais pas Moi, j'en suis revenu content quand même, parce qu'on a vu des chouettes experts qui sont venus nous expliquer, nous faire une piqûre de rappel pour ce qui me concerne, de beaucoup de choses que je savais déjà. où on a toujours besoin d'apprendre parce qu'il y a des liens à faire entre tous les problèmes. Et là, c'est bien d'avoir ça en live. Et puis, il y a des sujets sur lesquels je n'étais pas trop au point, qu'on avait étudié un peu, mais on en était encore un petit peu loin, comme les limites planétaires, par exemple. Et puis, sur les glaciers aussi. Les glaciers, alors ça, on a beau être à côté des Alpes, je ne maîtrisais pas trop toutes les conséquences liées à la fonte des glaciers. Et là, on a eu une conférence exceptionnelle de la part de Heidi Sevestre. qui m'a appris énormément de choses avec des mots super bien choisis. Elle a un discours top qui fait que personne ne peut contester ce qu'elle nous raconte. Et malgré le fait que ce qu'elle nous raconte, c'est désastreux. Mais voilà, ça, ça a été très important dans le cadre de la première session de la CEC.

  • SG

    Oui, ça t'a permis d'approfondir. Après, je vais te provoquer un peu, il faut quand même. Je sais que tu aimes bien ça. Si quand même, souvent, je pose la question, le régénératif, en fait, c'était quoi pour toi le régénératif ?

  • FC

    C'était abordé ça lors de la session 3, c'était les mots compliqués. Depuis le début, de quoi ils veulent nous parler avec le régénératif ? Le régénératif, c'est quoi ? C'est des gros mots pour parler de quoi en fait ? Bon, session 3, on aborde effectivement le vivant, toutes les conséquences de nos actes sur la planète. Et en fait, le régénératif, c'est prendre conscience de tout ça, prendre conscience qu'il n'y a pas que le carbone dans... le carbone, le climat dans les problèmes. Il y a aussi tout ce qu'on fait comme dégâts à la biodiversité, à tout le vivant. Et donc, il s'agit aussi de prendre ça en compte dans notre économie, dans notre façon de faire du business, et aussi le plus possible d'essayer d'agir pour réparer les dégâts qu'on a pu faire, notamment les 50 dernières années. Et le régénératif, il est là.

  • SG

    Mais du coup, c'est un peu, moi, je pense que le régénératif, c'est cette session 3 qui te fait un peu basculer, en fait. C'est-à-dire que les autres dirigeants, ils te parlent... C'est comme ça que je le vis quand on y est. Il te parle des panneaux solaires, il te parle de la technologie, mais le vivant, et moi le premier, on a du mal à le raccrocher. On se dit, mais qu'est-ce que je peux faire, moi, pour le vivant, quand je suis un éditeur, par exemple, de logiciels ?

  • FC

    Ça a été compliqué pour LCA aussi, de savoir quoi faire. Tout le monde comprend assez bien les problèmes liés au climat, le carbone, etc. Et tout le monde comprend assez facilement qu'est-ce qu'il peut faire. Ceci pour une raison importante, c'est que toutes les solutions liées au climat, au carbone, c'est souvent de la techno. Donc, il y a des choses à vendre. Donc, il y a de la pub. Il y a plein de promotions pour nous vendre plein de choses qui vont nous permettre de devenir green. Un mot que je n'aime pas, mais...

  • SG

    La croissance verte.

  • FC

    La croissance verte, voilà. Donc ça, les gens comprennent bien et sont prêts à agir dans ce sens-là. Session 3. Il n'y a pas que le climat, il y a aussi les déchets, la pollution, etc. On comprend ça, on comprend qu'effectivement, notre impact, il est pourri et qu'on peut faire des choses mieux que ce qu'on fait. Donc ça, c'est ce qui est bien compris. Session 3, on aborde le vivant et puis restaurer, réparer la planète. Là, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne. Les chefs d'entreprise autour de moi, c'était, qu'est-ce que je fais ? Je trie déjà mes papiers, qu'est-ce que je peux faire de plus ?

  • SG

    T'exagères toujours.

  • FC

    J'exagère un peu. C'est pour caricaturer. Mais en gros, je ne vais pas aller planter des arbres, je ne vais pas aller moi-même récolter les œufs de tortue. Ce n'est pas mon boulot. Moi, je suis chef d'entreprise. Ma vie, c'est de faire tourner ma boîte, ce n'est pas de faire ces trucs-là. Et c'est là, effectivement, que ça m'a fait percuter sur le fait que le fonds de dotation que j'avais créé deux ans avant la CEC et que je n'avais pas encore vraiment mis en activité était une vraie réponse à ces questions-là. C'était... Parce que moi, le seul sujet qui m'intéressait avec le poids du vivant, c'était justement le vivant. C'est d'où le nom, le poids du vivant. Et j'avais la vraie réponse à apporter pour ça, pour les entreprises. On nous parle dans les sessions des limites planétaires. On nous parle notamment des objectifs de développement durable des Nations Unies. Dans tout ça, il y a deux cases. Les deux cases qui contiennent le mot vie. vie aquatique et vie terrestre, les cases 14 et 15. Celle-ci, personne ne sait quoi faire dedans. Et c'est les deux cases qui m'intéressent, moi, avec le poids du vivant. C'est suite à ça que je me suis posé la question de est-ce que je continue avec la CEC ou pas ? Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que finalement, vu que j'ai probablement la bonne solution avec le poids du vivant, que ce que je voulais faire depuis le début, c'est ce qui est peut-être attendu par beaucoup d'entreprises, qu'est-ce que je fais ? Donc, j'ai laissé passer l'été, j'ai bien réfléchi. Et en septembre 2023, il y a un peu plus d'un an, j'ai annoncé déjà à ma société que je quittais LCA et à la CEC, que je quittais la CEC pour me consacrer justement à plein temps sur ce fonds, sur cette activité qui allait être un vrai intermédiaire sur des solutions qui sont nécessaires pour le vivant, une solution entre les entreprises. et le monde associatif qui agit pour le vivant le vivant si on n'en parle pas beaucoup façon dont on n'ayait pas de pub c'est pas de promotion du vivant c'est simplement que la terre elle nous donne tout y'a rien à vendre donc c'est pas des organismes profitables qui vont agir pour le vivant, c'est des organismes no profit, des organismes sans but lucratif. Et ça, j'en connais pas beaucoup, en dehors des associations. Et c'est pour ça que je suis allé creuser plus des associations, creuser le sujet et aller chercher un maximum d'assos pour...

  • SG

    Justement, c'est le sujet d'après, c'est de nous parler un peu plus du poids du vent, juste pour préciser que la CEC, elle s'y a continué à la faire, puisque c'est le responsable marketing et RSE, Fabrice Guérin. qui t'a remplacé. Du coup, on a pu terminer tous les deux. Ce qui s'est passé comme ça, c'est qu'on a pu faire une feuille de route quand même pour Elsia, en se disant on va chez Elsia aussi travailler sur notre écosystème et profiter finalement, entre guillemets, du fondateur qui monte son fonds de dotation pour connecter les deux. C'était un peu l'idée de... C'est ce que vous êtes d'ailleurs en train de faire. Du coup, tu bascules. Je l'ai fait courte, mais tu vends finalement ton bébé quelque part. Et tu te lances donc à fond dans le poids du vivant. Alors, dis-nous un peu plus sur le poids du vivant. Combien il y a d'associations ? Comment vous vous sélectionnez ? Comment ça marche en fait ?

  • FC

    Déjà, contrairement à ce qu'on pense des assos, les assos, c'est très professionnel. C'est des gens qui font ça déjà avec leurs tripes, qui se lancent là-dedans, non pas pour gagner de l'argent, ça ne gagne rien. Ça ne gagne rien, une asso. Ils font ça essentiellement pour défendre une cause qui leur tient à cœur. Et ça, c'est très louable. Très fréquemment, c'est des scientifiques. Ou alors, ils sont très proches de scientifiques avec lesquels ils travaillent pour évoluer sur leur cause pour la planète. Donc voilà, ça, c'est ce qu'on fait, ce qu'on recherche avec le Poids du Vivant. Ces assos professionnels, structurés, qui peuvent agir.

  • SG

    Que vous financez, que vous aidez dans le développement, dans l'organisation ?

  • FC

    Comment ça ? À la base, on les cherche afin de les financer et de pouvoir les proposer à d'autres entreprises. Donc on a un gros processus de sélection des associations. On décortique leur bilan, on décortique leur compte, on vérifie la gouvernance, on regarde qui les finance. On s'assure qu'elles collaborent avec d'autres associations parce que chacun ne peut pas faire son truc dans son coin. Il y a besoin d'échanger un maximum. Donc on a un vrai processus pour aller au bout. Et quand on est arrivé au bout... et qu'on a fait quelques rencontres, qu'on a échangé avec des différents experts qu'on peut côtoyer aussi pour s'assurer de la pertinence du projet, on décide ou pas de les financer. Mais en général, quand on arrive au bout, c'est qu'on va les financer. Donc nous, déjà, on apporte un financement. Et puis deux, on les met sur une plateforme qu'on a créée cette année qui va nous permettre de les proposer justement demain aux entreprises. Voilà, donc tout ce processus nous permet d'avoir un certain nombre d'associations. Depuis un an, on est à 60 sur notre plateforme. 60 assos, donc c'était très long à structurer, à organiser. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand j'ai quitté la CEC en septembre 2023, quand j'ai décidé aussi de quitter LCA, j'ai embauché quelqu'un dans le fonds de dotation, un directeur pour s'occuper de tout ça, qui connaît très bien le monde associatif et qui, lui, s'occupe justement de rencontrer les associations, de décortiquer, de faire tout le travail que je disais juste avant.

  • SG

    Du coup, tu vois, il pourrait y avoir un autre sujet, et je pense que ça peut intéresser tes dirigeants, c'est comment on monte un fonds de dotation. Ça ne sera pas le sujet du jour, mais ça peut être aussi intéressant, parce que beaucoup de gens se posent des questions, qu'est-ce que je pourrais faire ? Bon, toi, l'intérêt, justement, c'est que tu apportes une solution, finalement, clé en main, entre guillemets, en disant, moi, je peux vous proposer plein d'associations, elles sont éprouvées, allez-y. Justement, j'ai envie que tu me fasses l'article sur deux, trois associations dans lesquelles vous avez, que vous poussez aujourd'hui. Je ne sais pas, les deux, trois coups de cœur.

  • FC

    Trois coups de cœur ? Je ne sais pas. Notre vie vient essentiellement des océans, par exemple. Les océans, c'est ce qu'il y a de plus grand sur Terre, et pourtant c'est le domaine où il y a le moins d'associations, le moins de monde qui travaille dessus. Et donc j'ai un gros coup de cœur depuis le début sur Bloom, une association qui travaille sur la défense des océans, justement, et qui essaye de faire changer les lois pour protéger nos océans, qui sont aujourd'hui surexploités. Ne pas protéger, il y a vraiment des choses à faire sur les océans. Un autre coup de cœur, ça serait Sylvacte, par exemple, ça c'est lyonnais. Ils travaillent, eux, par exemple, sur la préservation des forêts et leur adaptation avec le changement climatique. Certains disent qu'il faut raser toutes les forêts parce qu'elles ne vont pas tenir le coup. Eux, ils sont plus là pour expliquer qu'il y a certains sujets, effectivement, à enlever, qu'on va faire regrossir certains arbres, qu'on va faire des replantations, qu'on va faire évoluer les forêts. qui appartiennent essentiellement à des privés. Et donc, ils accompagnent les privés pour gérer leurs forêts. Et même, ils leur trouvent des financements pour continuer à faire évoluer leurs forêts. C'est parce que ça, on parle de long terme dans ce cas-là. Et puis... une troisième... Pourquoi t'en veux trois, au fait ?

  • SG

    Pourquoi comme ça ? 1, 2, 3, 0 ?

  • FC

    Parce que j'ai pas tout mon entreprise. Moi, je les adore toutes, les assos qu'on a. Non, moi,

  • SG

    j'ai vu. Ça m'intéressait. J'ai vu, il y avait des mares, mais il y avait aussi des agriculteurs.

  • FC

    C'est que des coups de cœur, des rencontres. Tous ces gens engagés, tous ces gens qui veulent faire plein de choses pour nous, pour notre vivant, et qui souvent se font taper dessus. C'est incroyable. Défendre le vivant aujourd'hui, c'est peut-être plus criminel que n'importe quel terroriste, c'est n'importe quoi. Et voilà, donc il y a une autre assaut que j'ai adoré dès le début parce qu'elle est un peu militante, c'est Canopée. Canopée qui s'en prennent plein la gueule parce qu'ils veulent simplement expliquer à tout le monde qu'il faut changer notre comportement vis-à-vis des forêts, que le planter un milliard d'arbres proposé par le gouvernement, c'est une grosse...

  • SG

    Attention à ce que tu vas dire.

  • FC

    Faut que je fasse attention à ce que je vais dire. C'est pas bien.

  • SG

    C'est une grosse erreur.

  • FC

    Voilà, parce que pour planter ce milliard d'arbres, le seul moyen de trouver de la place pour planter des arbres, c'est de raser des forêts. C'est stupide. C'est stupide. On rase des forêts qui nous sont très utiles aujourd'hui pour mettre des brindilles de 20 cm de haut qui auront un effet, si elles ne meurent pas, dans 50 ans.

  • SG

    Du coup, on voit que c'est assez large. Donc, ça veut dire qu'une entreprise d'aujourd'hui, comment vous... Vous êtes capable de... Qu'est-ce que vous lui proposez ? Il y a une offre ? Je ne sais pas comment ça marche.

  • FC

    C'est vaste. Le chef d'entreprise qui souhaite agir pour la biodiversité, il va sur notre site. Toutes nos associations sont rangées en différentes catégories. On a créé cinq catégories. Mer et océan, l'eau douce, les forêts, l'agriculture, la faune sauvage et la flore sauvage. Donc, on a des figurantes catégories comme ça, qui sont rangées aussi par thématique. Il y a l'action de terrain, il y a le volet éducation. On a des associations qui agitent uniquement pour faire l'éducation de nos enfants à la biodiversité. C'est très important, ça. Quand on est gamin, comme je disais, moi, je faisais des cabanes quand j'étais petit. C'est mon souvenir d'aujourd'hui. C'est bien que les enfants, aujourd'hui, se fassent des souvenirs différents de ceux qu'ils découvrent sur leur tablette, sur leur télé. Donc, volet éducatif, volet scientifique, parce qu'on a toujours besoin d'apprendre des choses. Il y a beaucoup de sujets à creuser. Et puis, le plaidoyer aussi, qui nous intéresse aussi, parce que tu peux changer les choses localement, mais tu peux aussi les changer de façon plus importante en faisant voter des lois, par exemple. Et ça, tu ne l'obtiens que par du plaidoyer.

  • SG

    D'accord.

  • FC

    Donc, le chef d'entreprise, il veut agir, je ne sais pas, admettons qu'il soit un passionné de voile, il va aller sur notre plateforme. sélectionner le thème mer et océan et puis là-dedans il va découvrir 5, 6, je sais pas 10 je sais pas combien il y en a sur ce thème là découvrir ce qu'elles font parce qu'en général il les connait pas et puis il dit celle-ci c'est top je vais mettre 100, celle-ci c'est top je vais mettre 150 quand je dis 100, 150 ça peut être 150 000 d'accord et donc voilà c'est l'équivalent d'une boutique qu'on a créée qui fait son panier et à la fin euh Il fait son règlement. Le lendemain, il reçoit son reçu fiscal. Parce que oui, le truc que je n'ai pas dit, c'est que toutes nos assos sont agréées, ils ont un intérêt public. D'accord. Ce qui nous permet de délivrer un reçu fiscal qui permet de déduire une partie de son don de ses impôts.

  • SG

    Ok.

  • FC

    Donc le lendemain, il a ça. Et donc en gros, ce que je dis toujours, c'est en 10 minutes, il est passé de quelqu'un qui ne sait pas quoi faire à quelqu'un qui a agi sur des choses qui lui tiennent à cœur.

  • SG

    Tu vois là, la casquette du chef d'entreprise. vient d'être enfilée.

  • FC

    Elle n'est pas loin.

  • SG

    Elle n'est pas loin, mais justement, c'est ça aussi qui est intéressant, de structurer la démarche. C'est ça qui est intéressant. Alors, on a presque terminé. On est à la fin de ce podcast, que sinon, on pourrait rester une heure. Pour terminer, alors, je t'ai demandé déjà le régénératif, donc tu m'en as parlé, mais si tu avais trois mots, comme ça, sur l'économie régénérative.

  • FC

    C'est l'économie qui consiste à savoir les dégâts qu'on cause à la planète et qui fait en sorte de réduire son empreinte et en parallèle, parallèle et même ça devrait être en priorité agit pour restaurer ce qu'on a détruit pendant les 50 dernières années, c'est-à-dire réparer la planète.

  • SG

    Bon ça va.

  • FC

    C'est ça que je mets dans l'économie régénérative.

  • SG

    Bon et si tu avais une baguette magique là pour... Tu pouvais changer les règles du jeu, économie, tu changerais quoi ?

  • FC

    Oh, tu m'autorises à être un petit peu radical là. Ouais, allez,

  • SG

    vas-y, c'est ton plaisir. C'est...

  • FC

    Les inventions en général, c'est génial à la base, et puis il y a toujours quelqu'un pour les détourner de leur origine et leur faire quelque chose de mal. Et moi, je m'interroge depuis quelques temps sur un produit qu'on a tous entre les mains, qui est devenu essentiel aujourd'hui et qui contribue malheureusement à détruire beaucoup de choses, qui permet le développement accéléré des réseaux sociaux, qui amplifie la haine entre les gens, la persécution, qui va même générer l'abrutissement de notre jeunesse. Je passe beaucoup de temps devant cet objet qui finira peut-être par les rendre un jour... aveugle, voire même inculte, je ne sais pas. Évidemment, je parle du smartphone, cet objet génial qui a été inventé par un mec génial qui s'appelle Steve Jobs et comme j'ai dit, qui a complètement... qui est parti de ses origines. Et cet objet, aujourd'hui, il fait des dégâts dans la population et il fait aussi beaucoup de dégâts sur la planète parce qu'il a amené à la création de tout un tas de services radicalement inutiles, mais inutiles, on a tout un tas d'objets connectés qui sont complètement crétins, on ne s'en rend pas compte. parce qu'on les adopte, mais on ne se rend pas compte qu'ils sont idiots. Ils demandent que je te supprime ton smartphone, j'enlève tous ces trucs-là, tu vas réapprendre à vivre différemment, mais comme c'était avant, et ça va très très bien, et on arrêtera de dégrader à ce point-là la planète comme on le fait aujourd'hui. La biodiversité en prend un sacré coup à cause des smartphones. Et donc souvent je me demande ce qu'aurait fait Steve Jobs s'il était encore là aujourd'hui. Parce qu'à la base, j'ai moi-même créé un produit, j'ai moi-même créé un logiciel pour faire plaisir aux menuisiers, pour qu'ils retrouvent du temps avec leurs enfants. Ça part de bonnes intentions. Mais si un jour, mon logiciel avait été détourné de son usage initial et qu'il amenait les gens à se foutre la gueule sur les champs de pied, à ce que les enfants, les parents ne veulent plus se parler ou ne s'aiment plus ou je ne sais pas quoi, qu'est-ce que j'aurais fait ? D'une fierté à la base, ça devient une vraie honte. Je pense que j'aurais sabordé mon logiciel. Alors Steve Jobs, s'il était encore là, il aurait fait quoi ? Tu te rends compte des conséquences pour lui, peut-être, de tous les dégâts générés par ça ? Donc, si j'ai une baguette magique, je fais un reset sur tout ce qui s'est développé autour du smartphone. Je maintiens ton smartphone, ton usage initial. À la base, ça sert à quoi ? Ça sert à téléphoner. Ça sert aussi à faire des photos. Ça sert à trimballer sa musique avec soi. Tout ce qui fait notre bonheur, en fait. Et puis, basta, ça s'arrête là.

  • SG

    Bon, ok.

  • FC

    C'est ça, ma baguette magique. C'est radical.

  • SG

    C'est radical, mais comme d'hab, je ne suis pas étonné. Donc, on va finir quand même avec de la confiance. Qu'est-ce qui te rend confiant, quand même, dans l'avenir ?

  • FC

    La biodiversité me rend confiant. La terre, elle est géniale. Elle nous rend ce qu'on lui donne. Elle n'est pas rancunière. Et donc, quand on agit pour elle, quand on la protège, en quelques années seulement, on voit les effets de nos actions. Donc, la plupart des projets, des assauts qu'on soutient, en quelques années, on voit les effets. Ça vaut le coup de soutenir ces trucs-là. Donc, si tu prends les récifs de coraux, en une dizaine d'années, tu les vois renaître. tu prends un champ que tu arrêtes de saccager avec des produits chimiques, en quelques années aussi, il redevient vivant. Donc c'est super positif, ça.

  • SG

    C'est vrai que la biodiversité, ça revient vite, c'est vrai.

  • FC

    Ça revient vite à partir du moment où on lui fout la paix. Les aires marines protégées, si on les protège vraiment, on voit les poissons revenir, on voit une vraie faune marine revenir. Donc ça vaut le coup de s'intéresser à la planète. Parce qu'on fait beaucoup de choses autour du climat. mais ta voiture électrique, je ne sais pas si c'est une voiture électrique, on achète des voitures électriques, on met des panneaux solaires, on fait beaucoup de choses pour le climat parce qu'on comprend bien.

  • SG

    Tu manges plus de viande, tu vas mettre ton t-shirt bio, etc. Les effets prévus pour le climat...

  • FC

    Il faut le faire.

  • SG

    Il faut le faire. Ah mais il faut le faire, c'est essentiel. Il faut le faire, sinon ma fille va vraiment vouloir si demain... C'est pire que ce qui est prévu. Mais ces effets-là, tu ne les verras pas. On ne les verra pas. Nos enfants ne les verront pas. Nos petits-enfants peut-être verront le début du truc. Parce que l'échelle de temps du climat n'est pas du tout l'échelle de temps des hommes. Donc il faut agir et pour ne pas se décourager, c'est bien d'agir en parallèle pour des choses que l'on voit. Donc agir pour la planète, agir sur la biodiversité, agir pour le vivant, c'est essentiel. La terre, elle peut nous flinguer, elle n'aura pas de mal de nous balayer de la terre si on continue à lui faire du mal. Par contre, si on la protège, ça, elle peut nous rendre puissance 10 parce que, comme je l'ai dit, elle n'a pas de rancune. Alors agissons pour le vivant, c'est ça mon message positif.

  • FC

    Voilà, on finit sur une bonne note. Et comme d'habitude, c'était franc, c'était honnête, c'était 0-1, mais j'aime bien te caractériser comme ça. Et du coup, j'ai trouvé une citation du poète romantique Lamartine, qui je trouve aussi assez bien. On n'a pas deux cœurs, l'un pour les hommes, l'autre pour les animaux. On a du cœur ou on n'en a pas. Voilà. Encore merci, Franck.

  • SG

    Merci à toi.

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