- SG
Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des Entreprises pour le Climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalès, alumne de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du bassin lyonnais et des Alpes à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, j'ai un peu pédalé dans le froid pour revenir sur la place Bellecour, pour vous partager le témoignage de la directrice générale de l'Office du tourisme de la Métropole de Lyon, mieux connue sous le nom d'Only Lyon Tourisme et Congrès. Et cette dirigeante, c'est Virginie Carton, avec qui nous allons échanger sur son engagement vers l'économie dite régénérative. Virginie, bonjour.
- VC
Bonjour.
- SG
Ce que je te propose, c'est qu'on se tutoie.
- VC
Tout à fait.
- SG
Alors, on s'est connus avant, donc il faut se tutoyer.
- VC
On était sur les mêmes bancs de la promotion.
- SG
Voilà, exactement. Et puis dans la vie, on se croise aussi quand on est sur un territoire. Souvent, voilà. Donc en préparant moi cet entretien, je me suis replongé dans le projet Only Lyon pour bien me remettre les contours, les enjeux de cette marque qui est finalement une marque territoriale qui est créée en 2008 comme un outil stratégique au service de l'attractivité et de la transformation de Lyon et de son territoire. J'ai redécouvert d'ailleurs que moi-même j'étais ambassadeur, alors il y a 15000 ambassadeurs, j'avoue que j'avais dû être ambassadeur il y a un certain temps. Il y a une raison d'être qui est un peu globale, parce que Only Lyon on verra que c'est un peu plus large la marque, c'est agir ici, changer demain. Je me suis dit, ça serait intéressant de savoir ce que ça veut dire, comme toute raison d'être. Et puis, une vocation que vous affichez, vraiment, développer un tourisme plus responsable, respectuer de son territoire, de ses habitants, tout en garantissant une expérience de qualité pour les visiteurs. Et donc, évidemment, je me suis dit, je suis assez curieux, je me suis dit, tourisme international, tiens, comment on va intégrer le régénératif là-dedans ? Donc, c'est audacieux, c'est pas simple, même s'il y a déjà pas mal de choses que vous faites dans ce qu'on appelle le développement durable. Donc ce que je te propose, déjà, c'est de présenter Only Lyon Tourisme et Congrès.
- VC
Très bien. Donc effectivement, Only Lyon Tourisme et Congrès, c'est l'office du tourisme de la métropole de Lyon. C'est-à-dire qu'on est en compétence territoriale sur l'ensemble des 59 communes. On est associatif, ça c'est hyper important en termes d'ADN de la structure. C'est-à-dire qu'on est à la fois en contact avec la métropole de Lyon, on développe une stratégie de développement touristique, mais aussi avec nos 600 adhérents. Et donc, dans les adhérents, on va retrouver tous les sites d'accueil de manifestation, La Cité des congrès, Eurexpo, la Halle Tony Garnier, la plupart des hôtels à Lyon, les traiteurs des restaurants, les bus touristiques, des commerçants, tout ce qui fait, en fait, un séjour touristique. Et donc, ce qui est intéressant, c'est justement d'être ce lien entre le monde économique et puis une stratégie publique de développement. Voilà, donc on est aussi une petite structure de 80 personnes. Et donc à ce titre, on est dans cette démarche, dans la plupart de nos démarches, et donc forcément dans notre démarche de transition, on est à la fois en interne, sur notre propre structure de 80 salariés, mais aussi au titre d'animateur et de tête de pont de l'écosystème touristique avec nos 600 adhérents. Voilà, donc on est constamment sur les deux sphères en fait.
- SG
D'accord. Bon alors, et comment toi tu arrives alors ? Je sais que tu n'aime pas parler du sujet.
- VC
Alors, moi, j'ai plutôt une formation un peu classique, école de commerce, en l'occurrence plutôt sur le territoire, à Lyon. Et une formation, pareil, plutôt finance RH. Un petit passage en conseil, comme quelques-uns d'entre nous. Et puis, j'ai commencé à travailler dans du parapublic, ce qui n'était pas forcément les parcours type des écoles de commerce, dans un établissement public à caractère industriel et commercial. Donc, voir tout de suite, ben voilà. comment est-ce qu'on se place entre les enjeux privés, commerciaux et puis les enjeux publics. Je trouve que c'est là vraiment qu'on est au cœur de la cité et que c'est vraiment passionnant. Une petite expérience à l'étranger, puis un retour sur Lyon, où j'ai eu le plaisir de rentrer depuis déjà un moment à l'Office du tourisme, et plutôt sur des fonctions finance et RH. Et en fait, c'est sur cette fonction RH que moi je me suis intéressée à tous les enjeux de RSE. En gros, avant de parler de tourisme régénératif, parce que j'ai commencé à piloter des initiatives de ce côté-là dans mes fonctions de RH. Et puis ensuite, quand il y a deux ans et demi, j'ai pris la direction de l'office, j'ai pu déployer, pour le coup, d'autres dispositifs. D'accord.
- SG
Là, c'était le plus simple, finalement. Tu vois, te présenter, ce n'est pas si compliqué. Mais maintenant, on va parler régénératif. Alors toi, c'est quand tu as rencontre avec le régénératif ? Et puis, qu'est-ce que c'est finalement pour toi ?
- VC
Alors, c'est comme un... C'est un peu comme une espèce de comédie romantique américaine, mais ça ne s'est pas très bien passé la première fois en fait. Vous savez, comme ces deux personnes qui sortent du métro, qui se rendent dedans et qui se crient dessus, et puis finalement se tombent amoureuses, c'était à peu près ça. En fait, on avait déjà fait des bilans carbone au sein de l'office, donc on pensait être des bons élèves en fait, on pensait qu'on avait lancé pas mal de dispositifs intéressants, notamment un bilan carbone en 2019, qu'on on avait travaillé en interne avec des groupes de travail, des salariés, qu'est-ce qu'on peut mettre en place. C'est pas mal parce que ça permet déjà de se dire que le sujet c'est pas des gobelets en carton, mais c'est plutôt les éditions produites en office du tourisme et nos déplacements quand on va sur des salons, etc. Voilà, ça permettait de concentrer et de prioriser nos efforts. Et puis là, avec un consultant vraiment avec qui on a l'habitude de bosser, deux groupes de travail, au deuxième groupe de travail, il nous parle de régénératif. Et là, on sent bien que ça ne prend pas du tout. C'était vraiment, on sent qu'il y a des concepts, en fait, il ne faut pas les amener tout de suite. Et on a vraiment perdu tout le monde. Voilà, donc ma première rencontre avec le régénératif, c'était ça. Et heureusement qu'il y a eu la CEC derrière.
- SG
C'est quoi le déclic ?
- VC
Alors, le déclic, c'est une personne, en fait, parce que moi, là, je suis toute seule. Mais l'expérience, elle a vraiment été vécue à deux à la CEC, avec Catherine Romeyer, qui est notre directrice du tourisme responsable. Mais c'est surtout, alors à la CEC, on appelle ça des planet champions, mais nous, c'est le moteur de planète au sein de notre structure, qui est enthousiaste, exigeante, déterminée, qui pilote l'ensemble de nos actions. Et c'est elle qui m'a dit, il y a un truc quand même qui est vraiment intéressant, qui est en train de se passer sur le territoire, ça s'appelle la CEC, il faut vraiment qu'on en soit. Et je dois avouer modestement. que je ne savais pas où je mettais les pieds. Et a posteriori, j'ai honte de ne pas avoir su où je mettais les pieds tellement c'est une expérience transformatrice, incroyable, d'une qualité incroyable. J'ai eu beaucoup de chance de participer à cette expérience. Et donc, c'est grâce à Catherine. Ça a vraiment été le déclic. Ca a été de dire, on fait déjà des choses en interne, plutôt de l'ordre de la labellisation, de l'ISO. Mais là, il se passe quelque chose sur le territoire, il faut qu'on en soit. Et en fait, en tant qu'office du tourisme, le territoire, ça nous parle. On a l'habitude de travailler avec tout un tas de structures qui sont implantées sur l'ensemble du territoire. Donc voilà, on avait le commun, c'était forcément ça.
- SG
On va voir, la coopération, c'est vrai que c'est un mot fort. Et vous, vous êtes vraiment dans le coopératif. Toi, tu étais déjà engagée avant la CEC ?
- VC
En fait, on avait fait... C'est assez drôle parce que ce qui nous a... Si je raconte l'histoire, je vais raconter l'histoire de notre engagement au sein de l'office. En fait, dans les villes et dans le tourisme, on adore les classements. Et les titres. Et meilleur, meilleure ville, etc. Et en fait, en 2019, la Communauté Européenne crée un titre qui n'était pas... Vous connaissez la capitale européenne de la culture. Et là, ils créent la capitale... En anglais, c'est European Capital of Smart Tourism, donc du tourisme intelligent, avec quatre thématiques, dont une autour de la durabilité et de l'accessibilité. Et nous, on se dit, génial, il y a un titre. Donc, on se met à fond dessus et on gagne ce titre pour la première année avec Helsinki. Et en fait, l'effet positif, c'est qu'on était super contents. Et le deuxième effet, c'est quand même qu'on a eu l'opportunité de faire un inventaire de ce qui existait sur le territoire en termes justement de durabilité. Et il n'y avait en gros pas grand-chose quand même qui existait. La deuxième chose, deuxième titre, du côté des organisateurs de congrès, qui est une de nos cibles hyper importantes, on nous rapporte des congrès internationaux, on va les chercher, s'est mis en place un classement pareil des villes. On aime bien des classements. Et là, classement, c'était le... Classement des villes durables, pareil, un titre anglais, Global Destination Sustainability Index, GDS, qui classe les villes selon la durabilité de leur destination. Et on rentre dans ce classement, parce qu'en gros, on n'a pas le choix, comme on veut exister dans le domaine concurrentiel des congrès. Donc, on rentre dans ce classement en 2019 avec un index à un taux de 50% donc qui nous suit vraiment dans le milieu du tableau, très loin des villes nordiques, etc. Mais pareil, ça permet de... faire un inventaire de là où on en est. Parce qu'en fait, cet index, c'est à la fois des critères nationaux autour, voilà, l'indice de corruption du pays, du PIB, etc., voilà, mais aussi des indicateurs locaux sur les politiques publiques mises en place sur le territoire, autour du plan climat, le nombre de kilomètres de pistes cyclables, des indicateurs autour de la politique de l'Office du tourisme, qu'est-ce qu'on fait, voilà, dans ce sens-là, et des indicateurs aussi pour tout notre écosystème, le nombre d'hôtels écolabélisés, enfin voilà. Et donc là, ça permet, pareil, de faire un inventaire et un état des lieux. Et là, on se rend compte de là où on est. La marche qui a à franchir. On s'en empare parce qu'on a envie de progresser. Donc, en fait, il y a toujours un petit effet vertueux quand même dans ces classements. Arrive le Covid. Là, tout s'arrête dans notre domaine touristique. C'est clair qu'on a fait un stop and go assez incroyable. Plutôt un stop qu'un go, d'ailleurs. Et l'intérêt, c'est qu'on avait dans notre budget des ressources extrêmement importantes qui étaient mobilisées pour faire de la promotion, dont on n'a rien fait sur cette année 2020. Et on a choisi, avec la métropole, de les mettre de côté en se disant ça, ça va être l'enveloppe pour accompagner les professionnels dans leur transition. Et donc, on a mis de côté 300 000 euros, ce qui pour nous est une somme importante, en disant cette somme-là, elle va accompagner des hôtels dans les écolabellisations, on va faire des fresques, on va embarquer et engager tout notre écosystème On a créé une petite gouvernance au sein de notre conseil d'administration qu'on a appelé un green committee pour piloter toutes ces actions. Donc ça, ça a été vraiment une super opportunité. Et donc, ça a été vraiment le début. Donc on est embarqués, on a passé une norme ISO qui était indispensable, ISO 221 autour de l'événementiel. On s'est nous embarqués dans un label AFNOR engagé RSE pour nous, parce qu'on s'est dit, avant d'exiger nos partenaires qui soient dans des labels, il faut peut-être savoir ce que c'est. Et honnêtement, parfois, c'est un peu douloureux quand même, parce que nous, on est une petite structure faisante, mais de là à décrire ce qu'on fait et pourquoi, et quels sont les indicateurs, ça a quand même été... Il a fallu un peu tordre la structure. C'est génifique, mais il a fallu tordre la structure. Voilà, donc on a eu... Et donc, on est arrivés dans la CEC. Pour parler de tourisme régénératif, on se disait, bon, on n'est plutôt pas mauvais, quoi, en fait. Voilà, on a quand même notre bilan carbone, on a fait ISO 221, etc. On a déjà une directrice du tourisme responsable dans le Codire. Et là, en fait, de nouveau, on remet les basses. On a repris une grosse claque en se disant, on ne va pas assez loin. On se rend bien compte qu'on fait déjà des choses. Donc, on avait une grosse partie de l'équipe qui était quand même déjà embarquée. Donc ça, c'était précieux, je pense. Mais par contre, il fallait encore aller un cran au-delà.
- SG
D'accord. C'est la question, mais je la pose tout de suite, comment vous embarquez votre équipe ? Parce que c'est vrai que parfois, quand on n'a pas participé à la CEC, on peut regarder ça avec un oeil un petit peu douteux. Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
- VC
Alors moi, je m'aperçois à postériori qu'on a déjà une équipe déjà pré-embarquée et je valorise le fait, attention, qu'on ait une association. Je ne suis pas une PME, je ne suis pas une filiale de groupe. La logique économique n'est pas la même. On dépend à 60% d'une subvention de la métropole, qui elle-même dépend de la taxe de séjour qui est collectée. Donc on a quand même une logique économique, mais la pression n'est pas du tout la même. Et ça, je me rends compte que c'est un privilège et qu'il faut qu'on l'utilise d'ailleurs. Parce que justement, comme on n'a pas de pression... plus que tous les autres, il faut qu'on soit moteur de cette transition. Donc, on avait déjà une équipe qui était quand même bien embarquée. Donc, on a choisi pendant la CEC d'avoir quand même un temps où on a partagé le projet de feuille de route avec notre comité de direction. Voilà, on s'est fait une journée de partage. On a utilisé les compétences qu'il y avait au sein de la CEC pour nous accompagner. Et pour une journée, se faire un moment où on a pu partager notre feuille de route. Et ce qui nous a permis dans les sessions suivantes de faire des allers-retours. On était à la fois en session avec Catherine et en même temps, on était connectés avec notre podi en disant au fait, on est en train de raconter ça. Est-ce qu'on est à peu près aligné ? Voilà, on a pris le temps de ça et ça, c'était bien. On a continué aussi notre feuille de route. Elle alimente aussi nos réflexions stratégiques qu'on se donne sur des temps de séminaire, etc. Et puis forcément, ce qui a été précieux, c'est le dispositif qui a été mis en place sur le bassin lyonnais d'embarquement de deux jours. où on a pu embarquer les gens qui n'avaient pas pu participer avec nous. Même si on pensait qu'ils étaient déjà dedans, en fait, c'est quand même un moment précieux, le fameux cœur-tête. Enfin, voilà, un moment, je pense que cette expérience d'accès à des savoirs, à des qualités d'intervention qui sont l'ADN quand même de la CEC, c'est plus de l'intelligence collective. Voilà, donc même sur un temps de deux jours, c'est précieux pour pouvoir embarquer le reste de l'équipe. Bon, voilà. Après, notre enjeu, c'est d'embarquer les 80. C'est ça. Parfait.
- SG
Et du coup, si je te posais une colle, c'est quoi finalement le régénératif ? Si tu me le définissais comme ça.
- VC
Le régénératif, c'est vraiment de mettre le vivant au cœur de toute notre stratégie. C'est vraiment de se dire qu'on a un impact zéro. Et dans le tourisme, ce n'est pas simple du tout. Tout à fait. Voilà.
- SG
Alors justement, abordons la feuille de route. C'est quoi les grandes lignes de votre feuille de route ? Le grand cap, le grand fameux sursaut, les leviers.
- VC
Le cap, c'est vraiment... Bon, après, la question régénérative, elles sont toujours un peu longues. Ce n'est pas forcément très communiquant de parler des questions régénératives parce qu'on a pesé chaque mot pour être sûr qu'on était collé. Donc, je vais quand même la reprendre parce que ça me semble important. Et chaque mot, effectivement, a été soigneusement pesé par l'équipe. C'est comment on accompagne le développement et la transformation des activités et des initiatives touristiques en intégrant des pratiques de voyage décarbonées. Le voyage, il est au cœur de tout. en participant au bien-être commun des habitants et des visiteurs et en restant porteur de valeur économique pour toutes les parties prenantes de la destination et en contribuant à des actions régénératives pour le territoire. Donc là, je pense qu'on a à peu près tous nos enjeux. Après, c'est un peu so what comment on fait. Le Cap 2030, on veut être une association moteur et garante de la transition écologique des acteurs du tourisme de Lyon et de sa métropole. On veut être une destination reconnue et inspirante de touristes responsables, contributifs et régénératifs. Donc, on veut vraiment continuer à se mobiliser sur ces sujets au niveau local, mais aussi au niveau national et aussi au niveau international. Voilà, on trouve qu'il y a vraiment ces... Voilà, on veut être moteur et garante. C'est-à-dire qu'on veut, c'est ce que je disais tout à l'heure sur les enjeux de la belle, voilà, on veut promouvoir. Donc, par exemple, ça rejoint aussi les enjeux de la CEC, c'est-à-dire une de nos fiertés, mais on reviendra plus tard, je te laisserai faire le malin de montage. Mais ça a été d'embarquer un maximum d'adhérents sur la promotion 2024. C'est-à-dire, nous, notre... Notre richesse à nous, c'est nos 630 adhérents. La légitimité qu'on peut avoir dans le discours, de dire, faites-nous confiance, on y est allé. C'est vraiment génial, c'est là qu'il faut aller. Vous serez au bon endroit. Et de voir que ça a marché sur des acteurs, c'est pas facile quand c'est des groupes hôteliers indépendants, de pouvoir dédier du temps pendant une année, et de s'embarquer là-dedans. On a deux groupes hôteliers, on a un traiteur, on a le chocolatier voisin. C'est vraiment super, on est très fiers de ça. Il faut vraiment, je pense que cette dimension-là, d'être une association moteur sur toutes ces initiatives,
- SG
hyper important. Dans vos leviers, animer l'écosystème, c'est un des leviers forts de...
- VC
Exactement. Développer l'engagement des parties prenantes. Alors là, on parle de CEC, mais on a développé des fraises, des fraises que du tourisme, gratuites à destination de nos adhérents. On fait des webinaires sur des sujets très variés. On travaille sur l'héritage des grands événements. On a financé des audits d'événements grand public ou d'événements professionnels en disant, OK, on a un lieu d'accueil qui est ISO 221, on a un traiteur qui est labellisé, mais dans la réalité, qu'est-ce qui se passe sur l'événement ? Où est-ce que ça coince ? Voilà, donc on a... On essaie vraiment d'avoir pas mal d'initiatives, y compris pour des gens qui ne vont pas, pour des structures. Je vais prendre un exemple, par exemple, en France, pour tout ce qui est activités touristiques, musées, il y a une seule norme qui est très exigeante, qui est la norme AFNOR. En fait, il y a plein de structures qui n'y vont pas parce que ça coûte trop cher en temps, etc. Donc on s'est dit, OK, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour eux ? Donc on les a accompagnés avec du support et du financement pour la mise en place d'une politique RSE en créant un petit groupe. Un petit groupe de dix personnes, de structures variées, qui ensemble vont construire une politique. C'est déjà un premier pas, en fait, même s'ils ne peuvent pas s'engager tout de suite. On a vraiment pas mal d'actions du côté de l'engagement des parties prenantes, nos adhérents, les salariés, les visiteurs et les habitants. Dans les leviers, il y a forcément des enjeux de mesures d'impact, qui est vraiment pour comprendre si ce qu'on fait a un effet, avec des choses un peu... Notre empreinte carbone sur un scope 2, essayer de faire un bilan carbone de la destination plutôt sur un scope 3. Donc scope 2, c'est vraiment notre bilan carbone à nous, de l'Office du tourisme, ce qu'on a déjà fait. C'est-à-dire quand j'invite un journaliste, évidemment je prends son empreinte. Quand moi-même je vais à un workshop à l'étranger, je mesure l'empreinte. Mais par contre, l'empreinte de tous nos visiteurs au niveau de la destination, c'est un autre sujet, c'est d'ailleurs un sujet technique qui n'est pas très simple. à mettre en œuvre et à mesurer. Et donc, c'est un sujet qui ne va pas être résolu sur la première année.
- SG
Justement, concrètement, qu'est-ce que vous dites à un hôtelier pour qu'il puisse basculer ? Parce qu'il y a des choses qu'il ne peut plus faire, finalement. Comment vous l'accompagnez ? Un exemple, par exemple, concret.
- VC
Alors, d'abord, on ne parle pas de choses qu'on ne peut plus faire. Parce que je pense que les termes sont extrêmement importants. Donc, ce qu'on a choisi de faire, en fait, nous, on a choisi de mettre en avant, de façon plus importante, tous les adhérents qui sont engagés à nos côtés. Donc, de façon très précise, nous, on monte des accueils presse sur des journalistes qui sont intéressés parce que la destination a à dire sur un parcours décarboné ou un parcours responsable. Et nous, ça permet de mettre en avant les adhérents qui sont déjà embarqués dans des hôtels écolabélisés, etc., enfin, des pratiques vertueuses locales, etc. On va lancer, par exemple, on a un CityPass. Ce sont des outils qui existent à peu près sur toutes les destinations en un jour, deux jours, trois jours, quatre jours, qui comprend toute l'entrée des musées, les transports en commun, etc. On va lancer un CityPass décarboné qui sera moins cher pour les gens qui sont arrivés en mode doux. Donc, on essaie de mettre en place des outils.
- SG
Ça va être compliqué pour les Américains, mais on va bien en mettre doux.
- VC
Ça va être compliqué pour les Américains. On est bien d'accord. Là, on est sur des enjeux de marché, mais je vais y revenir. Et donc ? Pour revenir sur les adhérents, d'abord on les accompagne sur des dispositifs. On a une adhésion à l'office qui est moins chère si ce sont des adhérents écolabilisés ou éco-certifiés. Donc on essaie de faire en sorte qu'il y ait vraiment des avantages spécifiques à s'embarquer dans ces dispositifs. Dans nos stratégies de développement, on a clairement, je dirais, en discussion avec la métropole, parce que la métropole a mis en place un schéma de développement du tourisme responsable, elle a aussi réaffirmé... Le fait que le tourisme était une activité économique importante avec 40 000 emplois, parce qu'il y avait eu assez logiquement une inquiétude de la part des acteurs professionnels lors du changement de gouvernance, en se disant tout va s'arrêter, etc. Donc je pense que tout s'est arrêté, mais plutôt à cause du Covid en fait, ça c'est sûr. Et justement pendant le Covid, on s'est aperçu combien c'était important d'avoir des clients nationaux et des clients européens, et que finalement on avait de la chance d'être une destination qui ne dépendait pas tellement de clients internationaux. Voilà, parce que globalement, sur la destination, 75% de nos clients sont des Français. Sur les étrangers, 50% sont des Européens. Et le reste, c'est plutôt des Américains et des Canadiens. Voilà. Donc, pour le moment, nous, en ce moment, en termes de stratégie, on a vraiment développé toute la stratégie de mise en avant de Lyon comme destination de tourisme de loisirs. C'est-à-dire pour les gens qui vont passer un week-end ou plus, parce qu'on essaie de rallonger le séjour. On cible prioritairement les Français, les Européens. avec la mise en avant de tout ce qui est liaison ferroviaire. Et on a de la chance à Lyon, parce qu'il se trouve quand même qu'on est au centre d'un réseau et d'autres opérateurs que la SNCF. Par exemple, on fait des opérations avec la RENFE. La semaine prochaine, on est à Barcelone pour faire la promotion de Lyon en train avec la RENFE. On a fait la même chose avec Train Italia, on a fait la même chose avec SNVB sur Bruxelles. Donc clairement, nos opérations de promotion... On a d'ailleurs baptisé les Lyon-Comotives, elles sont axées sur le train et en mettant en avant des hôtels, des restaurants locaux, etc. On n'a pas totalement renoncé aux marchés internationaux. Les deux seuls marchés sur lesquels on travaille encore, c'est l'États-Unis et le Canada. Je pense que c'est aussi le fait que ça représente quand même en termes de retombées économiques des marchés relativement importants. Ça, c'est pour tout ce qui est tourisme de loisirs. Sur le tourisme d'affaires, nous, on va chercher des congrès internationaux. C'est pareil, on s'est reposé des questions, mais on considère quand même que des chercheurs qui voyagent pour participer à des congrès, échanger avec leur père, ça fait probablement partie. Demain, on devait prioriser des voyages en avion. Je pense que ça vaudrait le coup de prioriser ceux-ci. Surtout qu'on s'est aperçu que post-Covid, c'est des gens qui avaient quand même besoin de se rencontrer pour partager, en fait. C'est vraiment quelque chose qui subsiste. On a quand même besoin. C'est souvent des directeurs. des directeurs de labos, des directeurs d'hôpitaux qui sont souvent entre eux dans leur spécialité. C'est vraiment ce moment de partage, il est particulièrement précieux. Donc là, c'est pareil. On s'est posé des questions, mais on s'est dit non, ça fait partie des sujets prioritaires. En revanche, quand on va les chercher, quand on reçoit des demandes d'organisation, on a mis en place un guide d'organisation de l'événement responsable selon lequel on recense toutes les possibilités, les lieux, les solutions, les prestataires pour organiser son événement avec le moins d'impact. possible. Donc c'est quelque chose qu'on met à jour régulièrement et qu'on pousse systématiquement. On est en train de s'intéresser à des sujets d'héritage en se disant, ok, quitte à organiser cet événement à Lyon, qu'est-ce qui va rester pour le territoire ? Est-ce que c'est parce que vous invitez des étudiants de votre spécialité à votre congrès ? Est-ce qu'il va y avoir peut-être la création d'un lieu pour des patients dédiés ? On se rend compte qu'il y a plein de choses qui se passent en héritage d'événements. C'est intéressant de le valoriser, peut-être de l'organiser demain et de voir ce qui est aligné entre la stratégie de l'association internationale, la stratégie de la métropole et les besoins du territoire. C'est les sujets sur lesquels on s'intéresse. Et là, j'ai parlé de touristes, les visiteurs, les touristes qu'on connaît bien, les touristes d'affaires, les gens qui viennent pour des congrès, des salons. Et ensuite, les habitants. Parce qu'effectivement, aussi, on s'intéresse aux habitants à plus d'un titre. D'abord, parce que c'est des gens qui, bien sûr, s'intéressent à leur territoire. Souvent, on ne fait jamais une visite guidée en général. On a un taux de satisfaction, je fais un peu de promo, de 95% de nos visites guidées. Donc, ce n'est peut-être pas quelque chose qui est très connu, mais en fait, il y a plein de choses à découvrir sur le territoire. Et finalement, notre métier qui est énormément de valoriser tout ce qui se passe sur le territoire, on le fait désormais pour l'ensemble des habitants aussi. Parce que notre but, c'est vraiment de passer un week-end à Lyon, que ce soit aussi réjouissant que de le passer ailleurs. Et on est persuadés qu'il y a énormément de choses à faire sur le territoire. Et pas que, parce qu'aussi, on est en train de nouer des liens avec les territoires à côté, notamment le Beaujolais, en se disant, finalement, si on veut que les gens viennent à Lyon et restent un peu plus longtemps, il faut aussi qu'ils puissent rallonger leur séjour en se disant, je vais faire peut-être trois jours sur une ville qui a une proposition patrimoniale, je vais me faire un festival, des musées, etc. Et puis, je vais me faire une petite journée dans le Beaujolais. On est sur ces logiques-là. On a renoncé à certains marchés. On ne va plus du tout en Chine, au Japon, au Moyen-Orient. On ne fait plus du tout d'actions de promotion. Ça ne veut pas dire qu'on n'accueille pas.
- SG
C'est sûr.
- VC
d'un journaliste ou nos visiteurs qui viennent de ces pays-là, mais par contre, on n'est plus du tout en proactivité sur ces marchés.
- SG
Et ça, c'est quand même pensé autrement, quand même.
- VC
Oui. Alors après, on se rend compte aussi qu'on est assez alignés avec les grandes villes françaises.
- SG
D'accord.
- VC
Et ça aussi, je trouve que c'est un... Alors, on le voit dans la CEC, c'est qu'on est désormais beaucoup plus en coopération qu'en compétition. Donc, au début, c'est marrant parce que j'ai commencé sur les classements. Voilà. Mais finalement, on se rend compte que dans le fameux classement GDS dont je vous parlais, on a créé des groupes de travail avec Bordeaux, avec Toulouse, avec Marseille, avec Nice, avec Paris, où on se rend compte, on partage les bonnes pratiques, ce qui marche, ce qui ne marche pas, comment t'embarques toi les restaurateurs, qu'est-ce que t'as essayé, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas. Et on est vraiment persuadés que c'est pour le bien commun en fait, il faut que tout le monde s'embarque. Et à ce titre, les territoires sont bien plus innovants et dynamiques que certaines structures nationales pour tout un tas de raisons.
- SG
C'est sûr que tout seul, c'est difficile. Et quand on voit que tout le monde le fait, forcément, ça donne une vraie force. Toi, au niveau de ton engagement personnel, si on revient sur toi, est-ce que ça a changé des choses pour toi, la CEC, dans ton leadership, dans ta façon de faire ?
- VC
Alors forcément. D'abord, c'était quand même un moment bouleversant, vraiment, à plein de titres. D'abord, d'avoir accès à ce savoir incroyable. Je pense que c'était vraiment un moment privilégié. À titre personnel, c'est vraiment un moment d'enrichissement à plus d'un titre. D'abord parce que je suis toujours très sensible aux sciences et aux savoirs. Et là, on a des intervenants d'une qualité incroyable. Ça, c'est vraiment magique. Au niveau émotionnel aussi, de se permettre de se dire des choses et de fonctionner un peu différemment. Je pense que c'est aussi un enrichissement sur la façon d'être. Donc, ça a vraiment été un moment majeur pour moi. parcours personnel et professionnel. Et c'est aussi, d'ailleurs, quand on est allé chercher des adhérents en leur disant Engagez-vous sur l'année suivante moi, c'était aussi un message personnel au dirigeant, en disant C'est quand même un moment incroyable de se permettre ça, de se dire que c'est un moment où on peut être en toute transparence, à partager avec des pairs, sans qu'il y ait de jugement, de placement, de compétitivité, où on puisse clairement se dire ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et il y a très, très peu d'endroits comme ça, en fait. On ne soit pas dans une logique de rendre des comptes ou d'être en posture. On pouvait lâcher les postures. Et vraiment, ce qu'on s'est dit avec Catherine, c'était qu'on était au bon endroit. C'est vraiment, je pense, ça traduit bien la sensation qu'on a eue. Donc forcément, ça a eu des conséquences à titre personnel, bien sûr.
- SG
Justement, j'ai oublié une question sur la vision, parce que ça peut être remis aussi en question, pas l'avenir du tourisme, mais c'est quoi le tourisme à Lyon dans dix ans, par exemple ?
- VC
Oui, ça peut être remis en question. Je pense que le...
- SG
Le plaisir du voyage et de la découverte, il existe et il existera. Donc, je pense que c'est un plaisir qu'on ne peut pas nier. C'est aussi pour ça, d'ailleurs, que dans nos campagnes, on fait très attention. Il faut qu'il y ait du plaisir, en fait, dans les expériences. On ne vendra jamais un séjour décarboné séduisant. Il faut supprimer décarboné, en fait, déjà dans la phrase. Donc, on sait bien qu'il faut déjà que ce soit du plaisir. Maintenant, on est persuadé que... passer un moment dans le Beaujolais, sur Lyon, qu'on soit lyonnais ou qu'on soit milanais pendant trois, quatre jours. On peut découvrir au moins autant de choses que si on va à l'autre bout de la planète. Par contre, notre enjeu, c'est justement de travailler sur les récits et sur les imaginaires. D'ailleurs, après avoir fait... On pense qu'on peut quand même continuer à avoir... du plaisir, du loisir demain dans 10 ans, et je dirais plutôt dans 15 ou 20 ans, avec des contraintes de déplacement soit choisies, soit vraiment imposées, parce que tout devient trop cher, et avec quand même des belles expériences de découverte. Mais ça suppose quand même que dans l'imaginaire, passer un week-end ou des vacances, ce soit sortir des schémas classiques, qui est qu'on a, depuis qu'on a des imagiers de petits... qu'on donne aux gamins, en fait, c'est quoi les vacances ? C'est une petite île avec un palmier dessus, en fait.
- VC
On tape sur Internet, c'est une plage avec...
- SG
C'est exactement ça.
- VC
Avec un avion.
- SG
On a un vrai travail là-dessus. Et c'est aussi pour ça qu'on essaye aussi au max de ne pas du tout être donneur de leçons. Moi, j'ai beaucoup voyagé, découvert plein de pays. Jamais j'interdirais à qui que ce soit de rêver ou de voyager. Ce n'est pas possible, en fait. Il faut juste qu'on arrive à mettre en avant toutes nos destinations. Et là, pour le coup, on est aussi très alignés en France. toutes nos destinations pour montrer que voilà il y a d'autres voyages et d'autres loisirs qui sont possibles et puis je rejoins aussi il y a deux trois personnes dans le monde du tourisme qui portent des discours un peu alternatifs en disant arrêtons de taper sur le fameux tourisme dit de masse parce qu'en fait quelqu'un qui prend sa voiture pour aller camper dans un camping dans le sud de la france en fait il va pas avoir une empreinte si terrible que ça en fait ainsi son quatre dans la voiture Si en plus, on arrive à lui donner les moyens de voyager en train, si en plus, le camping est écolabilisé, certifié, qu'il est connecté, mais c'est juste un tourisme parfait. Notre enjeu, c'est plutôt les gens qui prennent l'avion pour aller passer un week-end en Grèce, ou plutôt qui passent dix fois l'avion dans l'année pour aller passer un week-end loisir. L'enjeu est vraiment ça, en fait. Donc voilà, notre enjeu, c'est vraiment ça, c'est de rendre désirable des... c'est ce que j'allais dire le désir et la joie c'est on revient lundi matin on est au café là au boulot on se dit t'as fait quoi ce week-end et quelqu'un qui se dit tu restes à Lyon j'ai passé un week-end génial et que ce soit logique et que ça te donne envie de se dire le week-end prochain je vais me faire un super week-end alors à Lyon mais je pourrais parler de Marseille j'ai pris le temps je vais me faire un super week-end à Marseille notre enjeu c'est là et on pense qu'on a un super territoire pour ça on a de la chance c'est vraiment génial
- VC
Tu vous embarques bien dans le récit C'est bon, je suis convaincu Ça marche On arrive bientôt à la fin de ce podcast Si tu avais quelques ingrédients sans donner de leçons, mais un dirigeant ou une structure qui a envie de se lancer dans une démarche régénérative tu lui dirais quoi ?
- SG
Il y a un peu la tarte à la crème, mais comme je suis un peu gourmande ça ne va pas être gênant, je pense qu'il faut être sincère dans la démarche, c'est vraiment il faut en avoir envie à titre personnel parce que sinon ça ne va pas tenir, ça demande du temps... l'énergie, l'énergie pour embarquer du monde. Donc, je pense que ça, c'est... Voilà. Pas négliger le temps, et notamment les enjeux de priorisation. Pour les équipes, il y a des vrais enjeux de formation, de sensibilisation, avant même de passer à l'action. Je vous ai reparlé de l'histoire de la dernière génération.
- VC
Tu me fous-voix, tu vois. C'est vrai.
- SG
C'est ça.
- VC
C'est pas grave.
- SG
Je pense que c'est à vous, collectif.
- VC
C'est ça.
- SG
Donc, il y a un vrai enjeu de formation, de sensibilisation de l'ensemble des équipes, parce que... Avant d'imaginer des actions, en fait, il faut que tout le monde comprenne parce que sinon, c'est hyper contre-productif. Donc, ça prend du temps. Voilà. Et surtout, je ne crois pas, enfin, j'ai toujours un petit souci avec le terme de leadership, mais ça, c'est peut-être mon côté féminin parce qu'on a tellement vu plus tôt des hommes leaders. Puis, leadership, ça fait un peu l'espèce de pointe avec quelqu'un en haut qui sait tout et qui embarque tout le monde. En fait, ça ne marche déjà pas tout le temps. Mais alors là, sur ce sujet-là, ça ne marche pas du tout. Donc, si on n'a pas une équipe, si on n'est pas en train de déployer un réseau de gens embarqués, motivés, sensibilisés, qui vont savoir décliner sur leur métier, dans leurs équipes, nos enjeux stratégiques, ça ne va pas fonctionner. Parce que finalement, la feuille de route, ce n'est pas très compliqué à faire. J'exagère, mais non.
- VC
Un peu comme c'est du jus de crâne, mais...
- SG
Oui, mais si on sait bien écrire, ça va. C'est vrai. Voilà. Par contre, la mettre en œuvre, là, c'est un vrai sujet. Et donc, nous, on prend toujours l'exemple de nos conseillers séjours au pavillon d'accueil. On va faire des stratégies. Parce que, dont je te parle, c'est super de rester à Lyon. Sauf que quand on a un visiteur italien qui arrive au pavillon d'accueil, conseiller séjour, qui veut se faire absolument les traboules du Vieux-Lyon le samedi après-midi, il faut qu'on ait des conseillers séjours qui soient équipés pour essayer de lui proposer autre chose. Et là, on aura gagné. Quand ils ont suffisamment d'outils, qu'ils sont suffisamment convaincus pour dire Non, mais allez voir, ne serait-ce qu'à la Croix-Rousse. à la Croix-Rousse ou à Montplaisir. Il y a d'autres quartiers, il y aura beaucoup moins de monde. En plus, vous allez découvrir la petite boutique locale qui est en train de travailler avec des artistes en loco. Il y a le côté mise en œuvre qui n'est pas simple. Et puis, là, pour le coup, je suis assez fière parce qu'on est passés, nous, on voyage énormément en train dans toutes nos opérations professionnelles. Et oui, ça prend du temps, ça prend de l'argent. Ça coûte plus cher, voilà. Mais pour une journée à Bordeaux, on a une journée avant et une journée après. Voilà. Et donc, qu'est-ce qu'on fait pendant ce temps de train ? On arrive sur le bateau seul, on prend le temps, on arrive à travailler. Il y a des sujets et je vois que dans l'équipe, c'est désormais plus beaucoup un sujet. Voilà, ça le fait exactement. Mais c'est vraiment, effectivement, c'est la mise en œuvre qui n'est pas simple. Donc, il faut bien former, sensibiliser. Plus que sur tout au-dessus.
- VC
OK. Alors, si on termine ce podcast par deux questions pour finir. Alors, si tu avais une baguette magique, toi, pour... changer les règles du jeu économique ?
- SG
Je vais revenir à ma formation initiale, parce que j'y crois profondément. Il faut changer la façon de compter. Ce n'est pas possible. Il faut que prendre un avion, ça te coûte aussi cher, parce que ça te coûte globalement en termes de bilan et d'impact. Donc, il faut qu'on intègre ça. Tant que ça ne fonctionnera pas comme ça, on n'y arrivera pas. J'ai envie de dire que ce n'est pas juste à un moment. Donc, il faut vraiment qu'on change la fonction de compter, mesurer ce qui passe vraiment. Je pense que c'est vraiment un vrai sujet.
- VC
OK. Et dernière question. Mais bon, ça, c'est une question qui paraît évidente pour les gens qui ont fait la CEC. Malgré tout, on connaît le mur, entre guillemets, mais on reste confiants. Qu'est-ce qui te rend, toi, confiant pour l'avenir ?
- SG
Alors, moi, c'est l'énergie des territoires. Vraiment, effectivement. Et quand je dis les territoires, ça peut être le quartier, tout ce qui se passe dans les quartiers, tout ce qui se passe au niveau des communes, tout ce qui se passe au niveau de la métropole, des gens engagés qui essaient de faire des choses. Voilà, j'ai presque envie de dire que les nouvelles les plus pessimistes, elles viennent vraiment au moins du niveau national. Et les nouvelles les plus positives, optimistes, elles viennent du niveau local. Et j'y crois vraiment parce qu'en plus, c'est vraiment ici, maintenant, qui offre la bonne réponse à... certaines angoisses sur le futur, c'est vraiment le ici-maintenant. C'est que la joie, elle est dans le chemin. Elle n'est pas au bout. Oui,
- VC
ça. On pourrait venir là-dessus. C'est joli.
- SG
C'est tellement vrai. C'est vrai. On arrive, après la fameuse première session de la CEC, là, on est bouleversé, et en fait, voilà, on reprend de l'énergie. Je crois beaucoup dans la logique du territoire.
- VC
D'accord. Écoute, en tout cas, merci Virginie. Il y a beaucoup de choses qu'on partage. Du coup, je vais terminer par une citation. comme toujours. Alors, je ne sais pas, c'était trop compliqué puisque c'est une citation d'Antoine de Saint-Exupéry comme il est juste là, derrière, à deux pas. Sa statue est là. Nous n'avons pas hérité de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants. Voilà. Eh bien, merci Virginie. Merci beaucoup. A bientôt. Merci.