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#18 - Coralie Sassolat - Eurofins Hydrologie France cover
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ECHOS de territoires, le podcast du cap régénératif dans les territoires

#18 - Coralie Sassolat - Eurofins Hydrologie France

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27min |18/04/2025|

45

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ECHOS de territoires, le podcast du cap régénératif dans les territoires

#18 - Coralie Sassolat - Eurofins Hydrologie France

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27min |18/04/2025|

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Description

Passionnée de sciences, au service de l’environnement et de la protection de la santé, Coralie a dès le départ cherché à fédérer son Codir autour de la CEC. Son leitmotiv : engager une démarche pour un avenir durable de l'eau, à travers une contribution proactive à la réflexion, à la discussion et à la connaissance de l’écosystème qui entoure l’eau, et la qualité de cette ressource. Autre engagement : contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays.

 

« Pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif ! »


#eau #biodiversite #sante


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des Entreprises pour le Climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du Bassin lyonnais et des Alpes, à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir une invitée engagée et inspirante, Coralie Sassolat, directrice générale d'Eurofins hydrologie pour la France. Coralie dirige un réseau de laboratoires spécialisés dans l'analyse de l'eau et le suivi de l'impact environnemental de leurs clients. Un métier au cœur des enjeux écologiques qui nous rappelle combien la qualité de l'eau est un indicateur essentiel de la santé de nos territoires. Coralie, bonjour.

  • CS

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon écoute, on se tutoie ?

  • CS

    Oui, bien sûr.

  • SG

    En préparant cet entretien, je me suis plongé dans l'univers du groupe Eurofins, dont la vision à long terme est claire, devenir le leader mondial de l'analyse au service de la vie. Puis, en me concentrant sur Eurofins Hydrologie, puisque c'est le sujet du jour, j'ai découvert un domaine centré sur la qualité de l'eau. Un sujet qui est à la fois très technique et qui est profondément connecté à nos vies. Alors des PFAS aux perturbateurs endocriniens, en passant par la qualité de ce que nous mangeons, et puis on va voir surtout de ce que nous buvons chaque jour. Et bien j'ai tout de suite senti en fait que cette conversation du vendredi matin allait résonner fort avec les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Ce que je te propose déjà, c'est de nous présenter Eurofins.

  • CS

    Ok, alors Eurofins Hydrologie, ça fait partie du réseau Eurofins de laboratoires, donc c'est des réseaux qui existent dans le monde entier, dans une soixantaine de pays, 950 laboratoires dans le monde. Et en fait, c'est un groupe qui est français, qui a été créé en 1987 à Nantes. Et moi, je représente une des branches, qui est la branche environnement, et plus particulièrement les analyses d'hydrologie, les analyses d'eau. Et donc je suis le directeur pour le réseau Eurofins Hydrologie pour la France.

  • SG

    D'accord. Et donc, tu te déplaces partout.

  • CS

    Exactement. On a neuf laboratoires en France qui produisent des analyses d'eau. Et mon job, en fait, c'est de créer de la cohérence entre eux, de les soutenir dans leurs actions et de faire qu'ils réalisent les meilleures analyses possibles. Et là, pour le coup, en se développant le maximum pour protéger l'environnement.

  • SG

    Alors, et ton parcours, ça nous intéresse ! Si on entre dans ce domaine-là, comment on tombe là-dedans ?

  • CS

    Eh bien, en fait, moi, je suis au départ, j'ai une formation d'ingénieur en chimie analytique et écosystèmes. Donc, c'est assez cohérent avec ce que je fais aujourd'hui, mais pas tellement avec ce que j'ai fait avant. Parce que j'ai des postes de direction depuis assez longtemps dans ma carrière et j'ai fait tout un tas de métiers assez orientés sur l'environnement malgré tout, j'ai travaillé dans le déchet, j'ai travaillé dans le transport, etc. Et donc, depuis cinq ans, chez Eurofins hydrologie. Et je dirais que c'est une chance parce que ma passion, c'est la science. Ça m'anime énormément. Et évidemment, la science au service de missions qui sont celles de la protection de l'environnement et de la santé, c'est une super opportunité de pouvoir s'engager dans ces domaines-là. Et en plus, avec des équipes chez Eurofins qui sont vraiment brillantes et très mobilisées. Donc, c'est un bonheur de travail pour cette entreprise.

  • SG

    Alors là, on a fait le plus simple quelque part. Maintenant, je vais quand même te poser la question du régénératif. Alors, est-ce que c'est un mot que tu connaissais ? C'est une démarche ?

  • CS

    Pas du tout. Bien sûr que non. Non, je ne connaissais pas. Et c'est un peu le fait du hasard. Alors, j'imagine, comme tout le monde que j'ai pris connaissance de la Convention des Entreprises pour le Climat. En réalité, moi, ce qui m'a motivée au départ, c'est que, comme notre domaine d'activité, il est complètement en lien avec l'environnement, les gens qui travaillent chez Eurofins, la plupart d'entre eux, voire tous, sont très engagés sur ces sujets-là. C'est quelque chose qui nous anime spontanément, je dirais. Et donc, j'ai beaucoup de patrons de laboratoire du réseau Hydrologie France qui sont très engagés depuis longtemps qui font plein de choses. Et ça m'a de plus en plus dérangée finalement de ne pas être en avant en fait moi je me sentais moins mobilisée qu'ils ne le sont et je ne sais pas, c'est la honte ! Normalement le dirigeant il doit être plutôt en avant qu'en arrière et je me sentais en arrière donc je cherchais un peu confusément ce que je pouvais faire du coup, et j'étais vraiment un peu peu à l'écoute, mais sans trop savoir ce que je voulais faire. Et il s'avère que j'ai vu un matin un post de quelqu'un que je connais professionnellement et qui j'ai travaillé par le passé, qui se réjouissait de participer à l'aventure CEC. Et je me suis dit mais c'est quoi ? Donc j'ai suivi le lien, etc. J'ai regardé et dans les cinq minutes, j'ai envoyé le mail pour dire je voudrais en faire partie.

  • SG

    On peut dire quand même que tu avais déjà une maturité. Est-ce que les premières journées t'impactent autant que...

  • CS

    En fait, on croit toujours, je pense, c'est le problème de l'être humain, l'orgueil, tu vois. On croit toujours qu'on sait des choses et on se rend compte qu'on ne sait rien. Et moi, c'est ça l'effet que ça m'a fait. C'est-à-dire qu'en théorie, je suis quand même censée avoir quelques infos sur les sujets environnementaux, etc. Bon, en pratique, je me suis dit mais c'est pas possible j'étais dans une grotte ou quoi ? Pourquoi je découvre des choses qui sont hyper connues tu as le rapport Meadows par exemple les années 70 je me suis dit mais c'est un délire en fait je le sais déjà je me rappelle qu'on m'a parlé de ça j'étais étudiante et tout ça. Et je ne sais pas, j'ai oublié.

  • SG

    C'est la grenouille que tu mets dans l'eau bouillante. C'est ça. Et alors, ce qui est marrant, c'est qu'on choisit un planète champion et toi, tu prends ta directrice ou ton directeur commercial.

  • CS

    Ma directrice commerciale, oui, exactement. D'abord, parce que c'est quelqu'un de génial, que j'étais sûre que ça allait l'intéresser, etc. Et ensuite, parce que je pense que, par exemple, pour moi, engager quelqu'un qui est directeur, directrice RSE, entre guillemets, dans mon opinion, ça ne sert à rien. C'est pas que c'est trop facile, c'est que c'est quelqu'un qui sait déjà et qui est déjà hyper actif sur ces sujets-là, donc ça sert à rien, en fait. Pour moi, c'est important d'engager quelqu'un qui, spontanément, pourrait sembler ne pas l'être. Alors, en fait, elle l'était déjà, mais... Et de se dire si demain... Enfin, j'ai une stratégie commerciale de développement, évidemment, et je veux que ce soit cohérent avec l'engagement plus global stratégique d'Eurofins Hydrologie France, et donc, c'est normal que la directrice commerciale soit engagée à mes côtés, ça me semble. semble logique.

  • SG

    Et surtout qu'on parle beaucoup modèle économique quand même. Donc forcément, c'est sûr que...

  • CS

    Exactement. Et en plus, alors je crois que c'était la première année, cette année, les équipes de la CEC ont proposé des sessions d'Embarquement, deux sessions, et on pouvait inscrire qui l'on souhaitait. Et donc, pour ma part, c'est l'ensemble du Codir Eurofins Hydrologie qui a fait partie de ces deux sessions. Et en réalité, l'objectif, c'était de les embarquer. C'est ça qui est la raison pour laquelle ça a été fait. Sauf que, pour moi, en fait, c'était pas une question d'embarquement, c'était une question de leur en faire le cadeau. Parce que j'ai essayé de leur partager ce qu'on faisait. Et bon, je voyais qu'ils étaient intéressés, mais en même temps, c'est dur de partager vraiment quand les gens ne le vivent pas eux-mêmes, je trouve. Et je me suis dit, bon, je vais leur faire le cadeau de les inscrire. Et honnêtement, c'est vraiment comme ça qu'ils l'ont reçu. Et ils m'ont dit, c'est tellement sympa. Mais merci, en fait, de nous avoir inscrits et tout ça. Donc, c'était chouette. Ça m'a vraiment fait plaisir. Et donc, tout mon codir a participé, plus ma responsable qualité nationale et mon contrôleur de gestion.

  • SG

    Parce que c'est vrai que...

  • CS

    C'est ma responsable Ingé Projet aussi.

  • SG

    On devance un peu, mais la grosse difficulté, c'est d'embarquer quand même les gens. C'est-à-dire quand on sort, les gens ont parfois l'impression qu'on est dans une secte.

  • CS

    Ouais, c'est vrai. C'est vrai, je l'ai déjà entendu par d'autres participants qui étaient dans mon sous-groupe. Alors oui et non. En vérité, quand tu travailles chez Eurofins, c'est Eurofins Hydrologie en particulier. Honnêtement, les gens, ça les fait vibrer l'environnement. Donc je ne peux pas du tout dire que c'est difficile d'embarquer dans mon domaine, dans mon entreprise. C'est pas vrai. Pas du tout. Par contre, de faire partager ce qu'on a vécu, ça c'est difficile, en fait, honnêtement. Vraiment, dès le départ, j'ai voulu qu'à chaque session, on fasse un feedback déjà à notre codir, ensuite à l'ensemble de nos directeurs de labo. Et j'ai senti qu'il y a des choses que je disais. Et comme c'est des gens qui sont plutôt bienveillants et polis, on m'a fait l'outrage de me dire, sérieusement, arrête. Mais je sentais bien que ça marchait pas des masses. Et en fait, c'est parce que c'est très émotionnel ou en tout cas très engageant à titre individuel. Et donc, c'est difficile à partager. Je pense que c'est un peu comme le tuning, tu vois.

  • SG

    Non, je ne vois pas, non !

  • CS

    Ceux que ça passionne, ben, ça les passionne. Sauf que quand ça ne te passionne pas et qu'ils t'en parlent, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Le tuning et la CEC ! Alors là, franchement, le grand écart. C'est pour donner l'image.

  • CS

    Quand tu es dans la passion de quelque chose, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Alors du coup, si maintenant on parle un peu de la feuille de route, parce que du coup, je ne vais pas te demander de me redonner ta question générative, mais quelque part, c'est quoi votre feuille de route ? Elle se repose sur quel levier, par exemple ?

  • CS

    Alors en fait, nous, notre vision, c'est de s'engager à travers cette feuille de route et cette démarche pour un avenir durable de l'eau. D'accord. Donc, qu'est-ce que ça veut dire un avenir durable de l'eau ? Le premier de nos leviers, c'est de dire qu'on veut devenir acteur de l'écosystème eau, alors que pour l'instant, on était un peu passif. En fait, on n'était pas très acteur, au sens où c'est un domaine d'activité qui est très réglementé. Et donc, très basiquement, on applique les réglementations. C'est assez élémentaire. Et en vérité, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse contribuer à travers les études que l'on fait, par exemple, à une meilleure connaissance de l'écosystème du système eau. Je donne un exemple : récemment, on a fait une étude sur la présence de molécules perfluorées dans les eaux potables en France. Et ça, en fait, c'est donner une représentation, en amont de toute réglementation, de la présence de certaines molécules, puisqu'on a cherché les 20 molécules qui sont prévues dans la réglementation, qui sera mise en œuvre à partir de l'année prochaine dans notre pays. Et on a aussi cherché des molécules qui ne sont pas dans la réglementation, et notamment des types de PFAS qui sont très petits, qu'on appelle des shortchains, dont l'acide trifluoroacétique, qui est le plus petit d'entre eux. Donc ce PFAS, il n'est pas réglementé. Et nous, ça nous intéressait de savoir si on en trouvait dans les eaux potables. Et la réalité, c'est qu'on le trouve dans toutes les eaux qu'on a analysées. Donc tu vois, c'est intéressant, en fait...

  • SG

    J'allais dire, je te coupe, c'est un peu engageant, c'est pas un peu dangereux ? Aller chercher si loin ?

  • CS

    En fait...

  • SG

    Je parle économiquement.

  • CS

    La question, ce n'est pas de se dire... En fait, on n'est pas du tout donneur de leçons. Pas du tout. En vrai, c'est juste qu'on se dit, nous, on a la capacité d'analyser certaines molécules. Et donc, cette capacité, on veut aussi la mettre au service de tous et donc faire des études qui permettent de donner un point de vue, de donner à voir quelque chose et d'ouvrir, ou en tout cas de contribuer, parce qu'on n'est bien sûr pas du tout les seuls à faire ces choses-là, mais de contribuer à la réflexion, à la discussion et à la connaissance surtout. Parce qu'en fait, souvent, ce qui nous interpelle quand on est scientifique, c'est de voir que les choses qui sont dites sur des sujets scientifiques sont très fausses, très exagérées parfois. Et en fait, ça me semble important. de contribuer avec une voix qu'on espère à la fois humble et puis très posée, de contribuer à la réflexion de tout le monde. En tout cas, c'est ça que nous, on peut faire en tant que laboratoire d'Anastélo. On ne peut pas faire tellement d'autres choses. Donc, c'est un premier de nos leviers, c'est celui-ci. Donner à connaître la qualité de la ressource en eau. Le deuxième levier, c'est de se dire, on veut, nous, contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays. Parce que dans notre pays, c'est hyper anecdotique, le réemploi des eaux usées traitées. c'est 1-2%. C'est vraiment très peu de l'eau qu'on utilise. Alors que d'autres pays, comme l'Espagne par exemple, font 20-25% de réemploi. D'autres pays, comme Israël, font 80%. Donc c'est possible, techniquement c'est possible. En termes de protection de la santé, c'est possible. Sauf que dans notre pays, on est un peu les enfants gâtés de l'eau jusqu'à présent en France. On a de l'eau qui est abondante, qui est de qualité.

  • SG

    J'allais te poser la question.

  • CS

    Considérons qu'elle est de qualité. et qui est peu cher, quoi qu'on en pense aujourd'hui. Et donc, en fait, ça n'incite pas à faire du réemploi parce que ce sera forcément techniquement plus complexe et plus cher. C'est pour ça que c'est peu fait dans notre pays. Après, la qualité de l'eau, en fait, ça ne veut rien dire. Parce qu'il y a 30 ans, par exemple, on cherchait beaucoup moins, voire pas, de pesticides dans les eaux, pas de métabolites de pesticides. Donc, l'eau était de qualité. On s'est mis à chercher des pesticides. Parfois, elle l'a été beaucoup moins. On ne cherchait pas forcément des médicaments. Donc, elle était de qualité. Si on se met à les chercher, elle l'est moins. On ne cherchait pas les perfluorées, elle était de qualité. On se met à aller chercher elle-même. Donc en fait, la qualité de l'eau, ça ne veut rien dire. C'est un instant T. Selon ce qu'on recherche dans l'eau, on le trouve ou on ne le trouve pas et ça induit une variation dans la qualité. Et notre dernier levier, en fait, nos deux derniers leviers, c'est des leviers peut-être plus communs à tous, qui sont ceux de réduire l'impact carbone de la production de nos analyses et de faire davantage de réemploi au sein de nos process de production. Voilà, c'est ça notre engagement et vraiment c'est s'engager encore une fois pour un avenir durable de l'eau.

  • SG

    D'accord. Alors, comment on partage cette feuille de route ? Je ne sais pas si vous l'avez déjà partagée, mais avec les équipes, si on sort du Codir.

  • CS

    Alors, en fait, on l'a construite avec nos directeurs de laboratoire, c'est-à-dire qu'on l'a fait par cercles concentriques. On était d'abord la Planet Champion et moi à la CEC. Ensuite, on a travaillé avec les gens qu'on a inscrits à l'embarquement, c'est-à-dire le Codir, responsable qualité, contrôleur de gestion, responsable des ingé-projets. Et ensuite, on l'a travaillée avec les directeurs de tous nos laboratoires. Donc, en fait, là, la feuille de route, on vient de l'achever. Tout le monde la connaît déjà puisqu'en fait, on a travaillé tous ensemble. Donc, il faut que là, j'organise une session, on va repartager : OK, donc maintenant, on en est arrivé à ce point. Mais ce n'est pas différent de ce qu'on a travaillé la dernière fois tous ensemble. C'est comme ça qu'on a procédé. Ensuite, peut-être ce qui est plus difficile, c'est de la rendre opérante pour l'ensemble des équipes de tous les laboratoires. Et en session 6, la dernière session de la CEC, on travaille sur un pitch. Voilà, tout le monde travaille sur un pitch. un pitch, et ce qu'on a convenu, c'est de se dire que ce pitch, on va en faire une petite vidéo interne pour la partager avec tous les gens qui vont être nouveaux entrants chez Eurofins Hydrologie France.

  • SG

    Oui, parce que souvent on parle RSE, mais on peut aussi parler marque employeur. Et pour vous, j'imagine que c'est un point aussi peut-être d'amélioration, entre guillemets. Du recrutement, d'attraction ?

  • CS

    En tout cas, c'est un point de cohérence. C'est-à-dire que pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif.

  • SG

    Et du coup, si on aborde le pitch, c'est quoi la vision ? Parce qu'il faut emmener les gens dans cette vision.

  • CS

    En fait, la vision, c'est de se dire, c'est un peu ce que tu disais tout à l'heure, l'eau, elle est omniprésente dans nos vies, en réalité, dans nos vies quotidiennes. Elle compose notre corps. Il y a des pays dans le monde où on n'a pas accès à l'eau. Et en fait, dès lors qu'on n'a pas accès à l'eau potable, alors, c'est vrai dans certains pays du monde, c'est vrai dans certaines parties de la France. Par exemple, récemment, Mayotte a été frappée par les événements météorologiques qu'on connaît. Ça veut dire qu'il y a une majorité de la population qui n'a plus accès à de l'eau potable. Et ça veut dire qu'il n'y a plus aucun problème de la vie quotidienne qui n'existe, quand on ne peut plus boire. C'est fondamental, en fait, l'eau. Et notre vision, c'est de dire que Eurofins Hydrologie, par la capacité analytique qui est la sienne, est capable... d'oeuvrer pour un avenir durable de l'eau. Un avenir durable de l'eau, ça veut dire l'avenir tout court, en fait. Parce que si demain, on n'a plus d'eau en quantité ou en qualité, toute vie va cesser. Donc, tout autre enjeu va complètement devenir accessoire.

  • SG

    Et si on prend sur le terrain, je vais un peu plus loin que concrètement, ça veut dire quoi, par exemple ?

  • CS

    Eh bien, par exemple, ça veut dire qu'on est en veille continue sur l'émergence de nouvelles pollutions, l'émergence de nouvelles molécules. Et on a une équipe de recherche et développement qui nous permet de développer en continu des méthodes pour détecter ces nouvelles pollutions, pour abaisser toujours plus bas la limite de quantification qu'on est capable d'atteindre pour analyser les molécules.

  • SG

    Ça veut dire que vous, vous aidez quand même l'industriel finalement à réfléchir à l'avenir. Et alors, si je te demandais des choses sur lesquelles vous avez eu un impact, ça m'intéresse.

  • CS

    Par exemple, il y a quelques années en arrière, on a contribué à une étude pour réhabiliter le lac Rose au Sénégal, qui était pollué sur certains types de polluants. Et donc ça, ça veut dire que, alors c'est pas dans notre pays, mais c'est quelque chose qui m'avait frappée parce que je connaissais ce lac. On a permis que l'écosystème du lac Rose, que les populations qui vivent autour, etc., puissent s'engager dans un projet d'amélioration de la qualité de l'eau. Et c'est hyper impactant, en fait, pour les gens qui vivent autour, l'économie qui se développe, et encore une fois pour la vie tout court. Et c'est ça, notre métier. Donc, je ne sais pas, quand on fait des analyses sur les rejets d'un industriel, on va l'aider, l'accompagner pour réduire son impact environnemental. Quand on fait des analyses dans un EHPAD, on va permettre que les personnes qui y vivent ne soient pas exposées au risque de légionellose. Quand on fait des analyses dans les eaux thermales, dans des thermes, on va permettre que les gens qui peuvent se soigner à travers les eaux qu'ils utilisent là, eh bien, voilà... puissent trouver le soin qu'il cherche, etc. En fait, c'est hyper impactant, le travail qu'on fait, on a de la chance.

  • SG

    Voilà, mais ça veut dire que derrière, il faut appliquer. Donc, c'était aussi une de mes questions, parce que souvent, les laboratoires, ils sont accrédités, mais on se dit, bon, voilà, l'industriel ou la commune, voilà, fait cette étude, mais dans quelle mesure il est légitime, ce laboratoire ? Tu vois, on peut se poser des questions.

  • CS

    Bien sûr, oui. Alors, pour le coup, dans notre pays, en tout cas, pour pouvoir faire des analyses d'eau, il faut être accrédité COFRAC. Le COFRAC, c'est l'organisme accréditeur dans notre pays. Et il est complètement indépendant d'Eurofins. Ça ne nous appartient pas, c'est un tiers indépendant. Et donc, le dispositif qualité, il est central dans notre activité. Ce n'est pas du tout quelque chose qu'on ajoute à posteriori, comme ça, etc. Non, non, c'est central. Si on n'est plus accrédité, on ne peut plus travailler. Donc, ce n'est pas du tout quelque chose d'anodin. C'est quelque chose qui est hyper fort. Et au sein du dispositif qualité qui est le nôtre, tu as tout un ensemble de règles qui nous permettent de définir une éthique professionnelle et notamment de définir qu'on va être impartial dans la production des analyses qu'on fait. Et un des moyens de l'être, impartial, c'est que les échantillons qui nous parviennent, c'est un peu comme quand on fait des analyses de sang, que tu as peut-être déjà fait dans un laboratoire.

  • SG

    Je ne sais pas.

  • CS

    Et en fait, quand tu fais des analyses de sang, on prélève ton sang on remplit des petits tubes et sur ces tubes, en fait, ce n'est pas ton nom qui est écrit en gros, c'est une étiquette avec un code-barre et ce code-barre donne deux informations. Elle donne l'information des analyses qu'il faut réaliser objectivement, est-ce qu'on cherche la glycémie, le diabète, que sais-je, et l'information de la personne pour laquelle l'analyse est réalisée. Dans un laboratoire d'hydrologie, c'est pareil. La première action qu'on fait quand on réceptionne les échantillons, les flacons d'eau, c'est qu'on les anonymise, on les encode. Et donc on met des codes-barres dessus. Et donc, les techniciens dans nos laboratoires qui ont, in fine, le flacon dans les mains pour réaliser l'analyse, ils ne savent pas de quel client ce flacon se rapporte. Ils savent uniquement ce qu'il faut qu'ils réalisent comme analyse dessus. Et donc, si tu veux, dans le même temps, on pourrait très bien avoir au sein du même laboratoire des flacons qui sont, je ne sais pas, d'un industriel et les flacons d'une collectivité qui est en conflit avec cet industriel sur des questions de rejet, par exemple. En même temps, on pourrait tout à fait avoir les deux flacons dans le laboratoire parce qu'ils sont anonymes. Donc, du point de vue de nos techniciens, ils font le même travail avec la même qualité, parce qu'ils ne savent pas pour qui ils le réalisent et ça n'a aucune importance.

  • SG

    Donc ça, c'est le côté, je dirais, business, entre guillemets, mais il y a une autre partie, vous faites, j'imagine, du recherche et développement, où là, vous le faites en toute conscience et liberté.

  • CS

    Exactement, tout à fait.

  • SG

    Ça, ça peut être aussi finalement...

  • CS

    De toute façon, nous, on est une société indépendante. On est une entreprise privée. On a de comptes à rendre à personne d'autre que nos actionnaires. Et donc, on n'est pas guidé par quelques lobbies que ce soit. De toutes les façons, notre réputation, c'est notre richesse. Donc, c'est extrêmement important pour nous d'être indépendant, impartial, de travailler dans un système qualité. C'est tout ça qu'on vient acheter quand on achète notre analyse.

  • SG

    OK. Alors, si on se projette dans 10 ans, c'est quoi le signe tangible de la réussite de la démarche ?

  • CS

    Alors la réussite, elle va passer par la réduction de l'impact carbone de la production de nos analyses, le fait d'avoir davantage de réemploi, et puis le fait de pouvoir avoir contribué à beaucoup de projets de réemploi des eaux usées dans notre pays, et le fait d'avoir produit beaucoup d'études pour permettre, encore une fois, d'avoir une meilleure connaissance de la qualité de l'eau, et donc peut-être de nouvelles réglementations, peut-être de nouvelles molécules recherchées, et surtout de donner la possibilité à des nouvelles industries, de créer des solutions de traitement. Parce que tant que tu ne connais pas une pollution, tu ne la traites pas, tu ne la légifères pas et on n'en tient pas compte.

  • SG

    Alors quand on parle régénératif, je vais t'emmener sur un sujet peut-être pas simple, la biodiversité. Parce que vous, finalement, l'eau, la biodiversité, tout ça est lié. C'est quoi le lien avec la biodiversité ?

  • CS

    En fait, c'est par exemple, tu vois, on connaît tous le fait des pollutions azotées dans certaines régions. Quand il y a une pollution azotée dans un cours d'eau, par exemple, il peut se produire ce qu'on appelle l'eutrophisation du cours d'eau, c'est-à-dire une multiplication excessive anarchique de certaines plantes d'eau, alors que ça parante un peu à des algues, mais ce n'est pas tout à fait ça. Et en fait, ce développement anarchique fait qu'elles vont consommer ces plantes l'oxygène présent dans l'eau, et donc en fait, elles vont complètement asphyxier le cours d'eau, et donc dans le cours d'eau, il va y avoir une chute totale de la biodiversité. Et quelque part, quand nous, laboratoire d'hydrologie, on analyse la présence d'azote dans l'eau, c'est pour que, justement, il n'y ait pas ce phénomène d'asphyxie. Et donc, indirectement, on travaille sur la biodiversité.

  • SG

    Coralie, t'es trop forte. Franchement, tu t'en aies bien sortie ! C'est bien. Du coup, alors, justement, maintenant... On a presque terminé. Ton engagement personnel, est-ce que tu as changé finalement dans ton leadership ou dans ta façon d'être de faire la CEC ?

  • CS

    En fait, je pense que ça m'a donné davantage à réfléchir en cohérence, justement, à être peut-être moins mauvaise, justement, là-dessus, à essayer de donner une vision plus claire. C'est vraiment pour ça que je souhaitais faire la CEC aussi, pour m'obliger en tant que leader, à construire la vision, à pouvoir la partager et à donner quelque chose à voir de cohérent à nos parties prenantes, à nos salariés d'aujourd'hui, à nos salariés de demain. C'est vraiment important. Et en fait, moi, évidemment, comme plein d'autres leaders au sein d'Eurofins, je participe par exemple au recrutement. C'est un recrutement, évidemment, et puis il y a un certain niveau dans le recrutement. Mais néanmoins, en fait, en général, j'arrive en deuxième, troisième personne qui rencontre le candidat. Et donc, ça veut dire qu'on m'a déjà parlé du candidat et que je suis là pour vérifier que ça matche ou pas avec les intentions. Et en général, quand je vois, et c'est assez rapide, que ça va matcher, que je confirme ce que les autres m'ont dit, je me mets à parler d'autres choses. Et donc, je vais parler de nos engagements en termes de diversité, d'inclusion en termes de climat, de RSE et donc je vais donner la vision qu'on a pu construire avec la CEC.

  • SG

    Ça t'apporte une légitimité finalement ? Donc tu n'es pas plus écolo qu'avant alors ?

  • CS

    Je le suis certainement, mais en fait il faut rester hyper humble. Je ne le serai jamais autant que demain.

  • SG

    C'est beau ça ! Tu vas me faire mon week-end avec ça !

  • CS

    Il faut faire gaffe parce que moi, je n'écoute pas tout ce que je dis. Donc, après, je ne me rappelle plus. On réécoutera !

  • SG

    OK, c'est bien. Alors, pas un conseil, mais si tu voulais inspirer, je ne sais pas, un dirigeant ou une dirigeante qui a envie de se lancer dans l'économie régénérative, tu lui dirais quoi ?

  • CS

    Alors, je lui dirais, purée, je ne suis personne pour t'inspirer. Je dirais en fait, il faut, si on en a envie en tant que personne, il faut le faire. Il ne faut pas trop se demander pourquoi faire. Parce qu'en réalité, si tout ce qu'on faisait avait un impact et un intérêt in fine, on ne ferait pas grand-chose. Il faut aussi se dire, peut-être c'est quelque chose. quelque chose en premier que je m'offre à moi. Je m'offre à moi du temps, de la réflexion, l'accès à des gens brillants au sein de la CEC, hyper inspirants, des choses qui vont me bousculer. À minima, peut-être que je serai un meilleur humain après, déjà c'est pas mal en vrai donc il faut juste se donner le droit d'oser d'accord,

  • SG

    C'est joli ; pour terminer là j'ai trois questions en général que je pose la première question un peu, c'est quoi les trois mots que tu pourrais donner pour caractériser ta démarche vers l'économie régénérative

  • CS

    Alors, je dirais engagement, c'est assez simple. Sincérité. Et cœur.

  • SG

    Aligné,

  • CS

    voilà.

  • SG

    Ok, très bien. Et une baguette magique, pour changer les règles du jeu économique. Attention, attention...!

  • CS

    Si j'avais une baguette magique, je changerais les règles, mais je changerais surtout les gens, non ? Parce que je pense qu'il y a un poil de boulot. C'est se dire que si tous, on a une raison de faire les choses qui nous dépassent un peu et dont on pourrait être fiers au soir de notre vie, ça, ce serait chouette.

  • SG

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui te rend confiante dans l'avenir ?

  • CS

    La jeune génération me rend confiante. En fait, je pense que les jeunes gens d'aujourd'hui, ils sont géniaux, ils sont inspirants. Ils font plein de choses que nous, on n'a pas fait avant eux. Et ça, c'est super. Et donc, j'ai confiance parce que c'est eux qui ont le monde de demain dans leurs mains. Et ce que je veux, c'est qu'ils puissent être fiers de nous, fiers de moi. Et c'est pour ça que j'essaye de faire le mieux que je peux à mon niveau.

  • SG

    C'est bien de les encourager, les jeunes, parce qu'on leur tape un peu trop souvent dessus.

  • CS

    On n'a pas raison, en fait. On leur tape dessus parce qu'on en est envieux, parce qu'ils font ce que nous, on n'a pas fait.

  • SG

    Écoute, Coralie, c'était sincère. Je te remercie parce que tu as l'habitude d'animer les podcasts. Tu es très à l'aise. Alors, je terminerai par une citation, et puis je te laisserai donner la tienne à la fin parce que franchement, elle va aller en... Très bien avec celle que je viens de donner. Moi, je suis un bon élève, alors j'ai été chercher les citations et j'en ai pris une de Rabelais qu'on a tous entendue : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » . Mais toi, il me semble que tu es quelque chose de mieux que moi.

  • CS

    En fait, moi, je ne cite pas le même penseur, je cite un penseur du Belge du XXe siècle, Jean-Claude Vandamme, qui dit « Si tu prends confiance en la confiance, alors tu deviens confiant » .

  • SG

    Merci Coralie

  • CS

    Avec plaisir. A bientôt.

Description

Passionnée de sciences, au service de l’environnement et de la protection de la santé, Coralie a dès le départ cherché à fédérer son Codir autour de la CEC. Son leitmotiv : engager une démarche pour un avenir durable de l'eau, à travers une contribution proactive à la réflexion, à la discussion et à la connaissance de l’écosystème qui entoure l’eau, et la qualité de cette ressource. Autre engagement : contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays.

 

« Pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif ! »


#eau #biodiversite #sante


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des Entreprises pour le Climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du Bassin lyonnais et des Alpes, à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir une invitée engagée et inspirante, Coralie Sassolat, directrice générale d'Eurofins hydrologie pour la France. Coralie dirige un réseau de laboratoires spécialisés dans l'analyse de l'eau et le suivi de l'impact environnemental de leurs clients. Un métier au cœur des enjeux écologiques qui nous rappelle combien la qualité de l'eau est un indicateur essentiel de la santé de nos territoires. Coralie, bonjour.

  • CS

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon écoute, on se tutoie ?

  • CS

    Oui, bien sûr.

  • SG

    En préparant cet entretien, je me suis plongé dans l'univers du groupe Eurofins, dont la vision à long terme est claire, devenir le leader mondial de l'analyse au service de la vie. Puis, en me concentrant sur Eurofins Hydrologie, puisque c'est le sujet du jour, j'ai découvert un domaine centré sur la qualité de l'eau. Un sujet qui est à la fois très technique et qui est profondément connecté à nos vies. Alors des PFAS aux perturbateurs endocriniens, en passant par la qualité de ce que nous mangeons, et puis on va voir surtout de ce que nous buvons chaque jour. Et bien j'ai tout de suite senti en fait que cette conversation du vendredi matin allait résonner fort avec les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Ce que je te propose déjà, c'est de nous présenter Eurofins.

  • CS

    Ok, alors Eurofins Hydrologie, ça fait partie du réseau Eurofins de laboratoires, donc c'est des réseaux qui existent dans le monde entier, dans une soixantaine de pays, 950 laboratoires dans le monde. Et en fait, c'est un groupe qui est français, qui a été créé en 1987 à Nantes. Et moi, je représente une des branches, qui est la branche environnement, et plus particulièrement les analyses d'hydrologie, les analyses d'eau. Et donc je suis le directeur pour le réseau Eurofins Hydrologie pour la France.

  • SG

    D'accord. Et donc, tu te déplaces partout.

  • CS

    Exactement. On a neuf laboratoires en France qui produisent des analyses d'eau. Et mon job, en fait, c'est de créer de la cohérence entre eux, de les soutenir dans leurs actions et de faire qu'ils réalisent les meilleures analyses possibles. Et là, pour le coup, en se développant le maximum pour protéger l'environnement.

  • SG

    Alors, et ton parcours, ça nous intéresse ! Si on entre dans ce domaine-là, comment on tombe là-dedans ?

  • CS

    Eh bien, en fait, moi, je suis au départ, j'ai une formation d'ingénieur en chimie analytique et écosystèmes. Donc, c'est assez cohérent avec ce que je fais aujourd'hui, mais pas tellement avec ce que j'ai fait avant. Parce que j'ai des postes de direction depuis assez longtemps dans ma carrière et j'ai fait tout un tas de métiers assez orientés sur l'environnement malgré tout, j'ai travaillé dans le déchet, j'ai travaillé dans le transport, etc. Et donc, depuis cinq ans, chez Eurofins hydrologie. Et je dirais que c'est une chance parce que ma passion, c'est la science. Ça m'anime énormément. Et évidemment, la science au service de missions qui sont celles de la protection de l'environnement et de la santé, c'est une super opportunité de pouvoir s'engager dans ces domaines-là. Et en plus, avec des équipes chez Eurofins qui sont vraiment brillantes et très mobilisées. Donc, c'est un bonheur de travail pour cette entreprise.

  • SG

    Alors là, on a fait le plus simple quelque part. Maintenant, je vais quand même te poser la question du régénératif. Alors, est-ce que c'est un mot que tu connaissais ? C'est une démarche ?

  • CS

    Pas du tout. Bien sûr que non. Non, je ne connaissais pas. Et c'est un peu le fait du hasard. Alors, j'imagine, comme tout le monde que j'ai pris connaissance de la Convention des Entreprises pour le Climat. En réalité, moi, ce qui m'a motivée au départ, c'est que, comme notre domaine d'activité, il est complètement en lien avec l'environnement, les gens qui travaillent chez Eurofins, la plupart d'entre eux, voire tous, sont très engagés sur ces sujets-là. C'est quelque chose qui nous anime spontanément, je dirais. Et donc, j'ai beaucoup de patrons de laboratoire du réseau Hydrologie France qui sont très engagés depuis longtemps qui font plein de choses. Et ça m'a de plus en plus dérangée finalement de ne pas être en avant en fait moi je me sentais moins mobilisée qu'ils ne le sont et je ne sais pas, c'est la honte ! Normalement le dirigeant il doit être plutôt en avant qu'en arrière et je me sentais en arrière donc je cherchais un peu confusément ce que je pouvais faire du coup, et j'étais vraiment un peu peu à l'écoute, mais sans trop savoir ce que je voulais faire. Et il s'avère que j'ai vu un matin un post de quelqu'un que je connais professionnellement et qui j'ai travaillé par le passé, qui se réjouissait de participer à l'aventure CEC. Et je me suis dit mais c'est quoi ? Donc j'ai suivi le lien, etc. J'ai regardé et dans les cinq minutes, j'ai envoyé le mail pour dire je voudrais en faire partie.

  • SG

    On peut dire quand même que tu avais déjà une maturité. Est-ce que les premières journées t'impactent autant que...

  • CS

    En fait, on croit toujours, je pense, c'est le problème de l'être humain, l'orgueil, tu vois. On croit toujours qu'on sait des choses et on se rend compte qu'on ne sait rien. Et moi, c'est ça l'effet que ça m'a fait. C'est-à-dire qu'en théorie, je suis quand même censée avoir quelques infos sur les sujets environnementaux, etc. Bon, en pratique, je me suis dit mais c'est pas possible j'étais dans une grotte ou quoi ? Pourquoi je découvre des choses qui sont hyper connues tu as le rapport Meadows par exemple les années 70 je me suis dit mais c'est un délire en fait je le sais déjà je me rappelle qu'on m'a parlé de ça j'étais étudiante et tout ça. Et je ne sais pas, j'ai oublié.

  • SG

    C'est la grenouille que tu mets dans l'eau bouillante. C'est ça. Et alors, ce qui est marrant, c'est qu'on choisit un planète champion et toi, tu prends ta directrice ou ton directeur commercial.

  • CS

    Ma directrice commerciale, oui, exactement. D'abord, parce que c'est quelqu'un de génial, que j'étais sûre que ça allait l'intéresser, etc. Et ensuite, parce que je pense que, par exemple, pour moi, engager quelqu'un qui est directeur, directrice RSE, entre guillemets, dans mon opinion, ça ne sert à rien. C'est pas que c'est trop facile, c'est que c'est quelqu'un qui sait déjà et qui est déjà hyper actif sur ces sujets-là, donc ça sert à rien, en fait. Pour moi, c'est important d'engager quelqu'un qui, spontanément, pourrait sembler ne pas l'être. Alors, en fait, elle l'était déjà, mais... Et de se dire si demain... Enfin, j'ai une stratégie commerciale de développement, évidemment, et je veux que ce soit cohérent avec l'engagement plus global stratégique d'Eurofins Hydrologie France, et donc, c'est normal que la directrice commerciale soit engagée à mes côtés, ça me semble. semble logique.

  • SG

    Et surtout qu'on parle beaucoup modèle économique quand même. Donc forcément, c'est sûr que...

  • CS

    Exactement. Et en plus, alors je crois que c'était la première année, cette année, les équipes de la CEC ont proposé des sessions d'Embarquement, deux sessions, et on pouvait inscrire qui l'on souhaitait. Et donc, pour ma part, c'est l'ensemble du Codir Eurofins Hydrologie qui a fait partie de ces deux sessions. Et en réalité, l'objectif, c'était de les embarquer. C'est ça qui est la raison pour laquelle ça a été fait. Sauf que, pour moi, en fait, c'était pas une question d'embarquement, c'était une question de leur en faire le cadeau. Parce que j'ai essayé de leur partager ce qu'on faisait. Et bon, je voyais qu'ils étaient intéressés, mais en même temps, c'est dur de partager vraiment quand les gens ne le vivent pas eux-mêmes, je trouve. Et je me suis dit, bon, je vais leur faire le cadeau de les inscrire. Et honnêtement, c'est vraiment comme ça qu'ils l'ont reçu. Et ils m'ont dit, c'est tellement sympa. Mais merci, en fait, de nous avoir inscrits et tout ça. Donc, c'était chouette. Ça m'a vraiment fait plaisir. Et donc, tout mon codir a participé, plus ma responsable qualité nationale et mon contrôleur de gestion.

  • SG

    Parce que c'est vrai que...

  • CS

    C'est ma responsable Ingé Projet aussi.

  • SG

    On devance un peu, mais la grosse difficulté, c'est d'embarquer quand même les gens. C'est-à-dire quand on sort, les gens ont parfois l'impression qu'on est dans une secte.

  • CS

    Ouais, c'est vrai. C'est vrai, je l'ai déjà entendu par d'autres participants qui étaient dans mon sous-groupe. Alors oui et non. En vérité, quand tu travailles chez Eurofins, c'est Eurofins Hydrologie en particulier. Honnêtement, les gens, ça les fait vibrer l'environnement. Donc je ne peux pas du tout dire que c'est difficile d'embarquer dans mon domaine, dans mon entreprise. C'est pas vrai. Pas du tout. Par contre, de faire partager ce qu'on a vécu, ça c'est difficile, en fait, honnêtement. Vraiment, dès le départ, j'ai voulu qu'à chaque session, on fasse un feedback déjà à notre codir, ensuite à l'ensemble de nos directeurs de labo. Et j'ai senti qu'il y a des choses que je disais. Et comme c'est des gens qui sont plutôt bienveillants et polis, on m'a fait l'outrage de me dire, sérieusement, arrête. Mais je sentais bien que ça marchait pas des masses. Et en fait, c'est parce que c'est très émotionnel ou en tout cas très engageant à titre individuel. Et donc, c'est difficile à partager. Je pense que c'est un peu comme le tuning, tu vois.

  • SG

    Non, je ne vois pas, non !

  • CS

    Ceux que ça passionne, ben, ça les passionne. Sauf que quand ça ne te passionne pas et qu'ils t'en parlent, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Le tuning et la CEC ! Alors là, franchement, le grand écart. C'est pour donner l'image.

  • CS

    Quand tu es dans la passion de quelque chose, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Alors du coup, si maintenant on parle un peu de la feuille de route, parce que du coup, je ne vais pas te demander de me redonner ta question générative, mais quelque part, c'est quoi votre feuille de route ? Elle se repose sur quel levier, par exemple ?

  • CS

    Alors en fait, nous, notre vision, c'est de s'engager à travers cette feuille de route et cette démarche pour un avenir durable de l'eau. D'accord. Donc, qu'est-ce que ça veut dire un avenir durable de l'eau ? Le premier de nos leviers, c'est de dire qu'on veut devenir acteur de l'écosystème eau, alors que pour l'instant, on était un peu passif. En fait, on n'était pas très acteur, au sens où c'est un domaine d'activité qui est très réglementé. Et donc, très basiquement, on applique les réglementations. C'est assez élémentaire. Et en vérité, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse contribuer à travers les études que l'on fait, par exemple, à une meilleure connaissance de l'écosystème du système eau. Je donne un exemple : récemment, on a fait une étude sur la présence de molécules perfluorées dans les eaux potables en France. Et ça, en fait, c'est donner une représentation, en amont de toute réglementation, de la présence de certaines molécules, puisqu'on a cherché les 20 molécules qui sont prévues dans la réglementation, qui sera mise en œuvre à partir de l'année prochaine dans notre pays. Et on a aussi cherché des molécules qui ne sont pas dans la réglementation, et notamment des types de PFAS qui sont très petits, qu'on appelle des shortchains, dont l'acide trifluoroacétique, qui est le plus petit d'entre eux. Donc ce PFAS, il n'est pas réglementé. Et nous, ça nous intéressait de savoir si on en trouvait dans les eaux potables. Et la réalité, c'est qu'on le trouve dans toutes les eaux qu'on a analysées. Donc tu vois, c'est intéressant, en fait...

  • SG

    J'allais dire, je te coupe, c'est un peu engageant, c'est pas un peu dangereux ? Aller chercher si loin ?

  • CS

    En fait...

  • SG

    Je parle économiquement.

  • CS

    La question, ce n'est pas de se dire... En fait, on n'est pas du tout donneur de leçons. Pas du tout. En vrai, c'est juste qu'on se dit, nous, on a la capacité d'analyser certaines molécules. Et donc, cette capacité, on veut aussi la mettre au service de tous et donc faire des études qui permettent de donner un point de vue, de donner à voir quelque chose et d'ouvrir, ou en tout cas de contribuer, parce qu'on n'est bien sûr pas du tout les seuls à faire ces choses-là, mais de contribuer à la réflexion, à la discussion et à la connaissance surtout. Parce qu'en fait, souvent, ce qui nous interpelle quand on est scientifique, c'est de voir que les choses qui sont dites sur des sujets scientifiques sont très fausses, très exagérées parfois. Et en fait, ça me semble important. de contribuer avec une voix qu'on espère à la fois humble et puis très posée, de contribuer à la réflexion de tout le monde. En tout cas, c'est ça que nous, on peut faire en tant que laboratoire d'Anastélo. On ne peut pas faire tellement d'autres choses. Donc, c'est un premier de nos leviers, c'est celui-ci. Donner à connaître la qualité de la ressource en eau. Le deuxième levier, c'est de se dire, on veut, nous, contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays. Parce que dans notre pays, c'est hyper anecdotique, le réemploi des eaux usées traitées. c'est 1-2%. C'est vraiment très peu de l'eau qu'on utilise. Alors que d'autres pays, comme l'Espagne par exemple, font 20-25% de réemploi. D'autres pays, comme Israël, font 80%. Donc c'est possible, techniquement c'est possible. En termes de protection de la santé, c'est possible. Sauf que dans notre pays, on est un peu les enfants gâtés de l'eau jusqu'à présent en France. On a de l'eau qui est abondante, qui est de qualité.

  • SG

    J'allais te poser la question.

  • CS

    Considérons qu'elle est de qualité. et qui est peu cher, quoi qu'on en pense aujourd'hui. Et donc, en fait, ça n'incite pas à faire du réemploi parce que ce sera forcément techniquement plus complexe et plus cher. C'est pour ça que c'est peu fait dans notre pays. Après, la qualité de l'eau, en fait, ça ne veut rien dire. Parce qu'il y a 30 ans, par exemple, on cherchait beaucoup moins, voire pas, de pesticides dans les eaux, pas de métabolites de pesticides. Donc, l'eau était de qualité. On s'est mis à chercher des pesticides. Parfois, elle l'a été beaucoup moins. On ne cherchait pas forcément des médicaments. Donc, elle était de qualité. Si on se met à les chercher, elle l'est moins. On ne cherchait pas les perfluorées, elle était de qualité. On se met à aller chercher elle-même. Donc en fait, la qualité de l'eau, ça ne veut rien dire. C'est un instant T. Selon ce qu'on recherche dans l'eau, on le trouve ou on ne le trouve pas et ça induit une variation dans la qualité. Et notre dernier levier, en fait, nos deux derniers leviers, c'est des leviers peut-être plus communs à tous, qui sont ceux de réduire l'impact carbone de la production de nos analyses et de faire davantage de réemploi au sein de nos process de production. Voilà, c'est ça notre engagement et vraiment c'est s'engager encore une fois pour un avenir durable de l'eau.

  • SG

    D'accord. Alors, comment on partage cette feuille de route ? Je ne sais pas si vous l'avez déjà partagée, mais avec les équipes, si on sort du Codir.

  • CS

    Alors, en fait, on l'a construite avec nos directeurs de laboratoire, c'est-à-dire qu'on l'a fait par cercles concentriques. On était d'abord la Planet Champion et moi à la CEC. Ensuite, on a travaillé avec les gens qu'on a inscrits à l'embarquement, c'est-à-dire le Codir, responsable qualité, contrôleur de gestion, responsable des ingé-projets. Et ensuite, on l'a travaillée avec les directeurs de tous nos laboratoires. Donc, en fait, là, la feuille de route, on vient de l'achever. Tout le monde la connaît déjà puisqu'en fait, on a travaillé tous ensemble. Donc, il faut que là, j'organise une session, on va repartager : OK, donc maintenant, on en est arrivé à ce point. Mais ce n'est pas différent de ce qu'on a travaillé la dernière fois tous ensemble. C'est comme ça qu'on a procédé. Ensuite, peut-être ce qui est plus difficile, c'est de la rendre opérante pour l'ensemble des équipes de tous les laboratoires. Et en session 6, la dernière session de la CEC, on travaille sur un pitch. Voilà, tout le monde travaille sur un pitch. un pitch, et ce qu'on a convenu, c'est de se dire que ce pitch, on va en faire une petite vidéo interne pour la partager avec tous les gens qui vont être nouveaux entrants chez Eurofins Hydrologie France.

  • SG

    Oui, parce que souvent on parle RSE, mais on peut aussi parler marque employeur. Et pour vous, j'imagine que c'est un point aussi peut-être d'amélioration, entre guillemets. Du recrutement, d'attraction ?

  • CS

    En tout cas, c'est un point de cohérence. C'est-à-dire que pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif.

  • SG

    Et du coup, si on aborde le pitch, c'est quoi la vision ? Parce qu'il faut emmener les gens dans cette vision.

  • CS

    En fait, la vision, c'est de se dire, c'est un peu ce que tu disais tout à l'heure, l'eau, elle est omniprésente dans nos vies, en réalité, dans nos vies quotidiennes. Elle compose notre corps. Il y a des pays dans le monde où on n'a pas accès à l'eau. Et en fait, dès lors qu'on n'a pas accès à l'eau potable, alors, c'est vrai dans certains pays du monde, c'est vrai dans certaines parties de la France. Par exemple, récemment, Mayotte a été frappée par les événements météorologiques qu'on connaît. Ça veut dire qu'il y a une majorité de la population qui n'a plus accès à de l'eau potable. Et ça veut dire qu'il n'y a plus aucun problème de la vie quotidienne qui n'existe, quand on ne peut plus boire. C'est fondamental, en fait, l'eau. Et notre vision, c'est de dire que Eurofins Hydrologie, par la capacité analytique qui est la sienne, est capable... d'oeuvrer pour un avenir durable de l'eau. Un avenir durable de l'eau, ça veut dire l'avenir tout court, en fait. Parce que si demain, on n'a plus d'eau en quantité ou en qualité, toute vie va cesser. Donc, tout autre enjeu va complètement devenir accessoire.

  • SG

    Et si on prend sur le terrain, je vais un peu plus loin que concrètement, ça veut dire quoi, par exemple ?

  • CS

    Eh bien, par exemple, ça veut dire qu'on est en veille continue sur l'émergence de nouvelles pollutions, l'émergence de nouvelles molécules. Et on a une équipe de recherche et développement qui nous permet de développer en continu des méthodes pour détecter ces nouvelles pollutions, pour abaisser toujours plus bas la limite de quantification qu'on est capable d'atteindre pour analyser les molécules.

  • SG

    Ça veut dire que vous, vous aidez quand même l'industriel finalement à réfléchir à l'avenir. Et alors, si je te demandais des choses sur lesquelles vous avez eu un impact, ça m'intéresse.

  • CS

    Par exemple, il y a quelques années en arrière, on a contribué à une étude pour réhabiliter le lac Rose au Sénégal, qui était pollué sur certains types de polluants. Et donc ça, ça veut dire que, alors c'est pas dans notre pays, mais c'est quelque chose qui m'avait frappée parce que je connaissais ce lac. On a permis que l'écosystème du lac Rose, que les populations qui vivent autour, etc., puissent s'engager dans un projet d'amélioration de la qualité de l'eau. Et c'est hyper impactant, en fait, pour les gens qui vivent autour, l'économie qui se développe, et encore une fois pour la vie tout court. Et c'est ça, notre métier. Donc, je ne sais pas, quand on fait des analyses sur les rejets d'un industriel, on va l'aider, l'accompagner pour réduire son impact environnemental. Quand on fait des analyses dans un EHPAD, on va permettre que les personnes qui y vivent ne soient pas exposées au risque de légionellose. Quand on fait des analyses dans les eaux thermales, dans des thermes, on va permettre que les gens qui peuvent se soigner à travers les eaux qu'ils utilisent là, eh bien, voilà... puissent trouver le soin qu'il cherche, etc. En fait, c'est hyper impactant, le travail qu'on fait, on a de la chance.

  • SG

    Voilà, mais ça veut dire que derrière, il faut appliquer. Donc, c'était aussi une de mes questions, parce que souvent, les laboratoires, ils sont accrédités, mais on se dit, bon, voilà, l'industriel ou la commune, voilà, fait cette étude, mais dans quelle mesure il est légitime, ce laboratoire ? Tu vois, on peut se poser des questions.

  • CS

    Bien sûr, oui. Alors, pour le coup, dans notre pays, en tout cas, pour pouvoir faire des analyses d'eau, il faut être accrédité COFRAC. Le COFRAC, c'est l'organisme accréditeur dans notre pays. Et il est complètement indépendant d'Eurofins. Ça ne nous appartient pas, c'est un tiers indépendant. Et donc, le dispositif qualité, il est central dans notre activité. Ce n'est pas du tout quelque chose qu'on ajoute à posteriori, comme ça, etc. Non, non, c'est central. Si on n'est plus accrédité, on ne peut plus travailler. Donc, ce n'est pas du tout quelque chose d'anodin. C'est quelque chose qui est hyper fort. Et au sein du dispositif qualité qui est le nôtre, tu as tout un ensemble de règles qui nous permettent de définir une éthique professionnelle et notamment de définir qu'on va être impartial dans la production des analyses qu'on fait. Et un des moyens de l'être, impartial, c'est que les échantillons qui nous parviennent, c'est un peu comme quand on fait des analyses de sang, que tu as peut-être déjà fait dans un laboratoire.

  • SG

    Je ne sais pas.

  • CS

    Et en fait, quand tu fais des analyses de sang, on prélève ton sang on remplit des petits tubes et sur ces tubes, en fait, ce n'est pas ton nom qui est écrit en gros, c'est une étiquette avec un code-barre et ce code-barre donne deux informations. Elle donne l'information des analyses qu'il faut réaliser objectivement, est-ce qu'on cherche la glycémie, le diabète, que sais-je, et l'information de la personne pour laquelle l'analyse est réalisée. Dans un laboratoire d'hydrologie, c'est pareil. La première action qu'on fait quand on réceptionne les échantillons, les flacons d'eau, c'est qu'on les anonymise, on les encode. Et donc on met des codes-barres dessus. Et donc, les techniciens dans nos laboratoires qui ont, in fine, le flacon dans les mains pour réaliser l'analyse, ils ne savent pas de quel client ce flacon se rapporte. Ils savent uniquement ce qu'il faut qu'ils réalisent comme analyse dessus. Et donc, si tu veux, dans le même temps, on pourrait très bien avoir au sein du même laboratoire des flacons qui sont, je ne sais pas, d'un industriel et les flacons d'une collectivité qui est en conflit avec cet industriel sur des questions de rejet, par exemple. En même temps, on pourrait tout à fait avoir les deux flacons dans le laboratoire parce qu'ils sont anonymes. Donc, du point de vue de nos techniciens, ils font le même travail avec la même qualité, parce qu'ils ne savent pas pour qui ils le réalisent et ça n'a aucune importance.

  • SG

    Donc ça, c'est le côté, je dirais, business, entre guillemets, mais il y a une autre partie, vous faites, j'imagine, du recherche et développement, où là, vous le faites en toute conscience et liberté.

  • CS

    Exactement, tout à fait.

  • SG

    Ça, ça peut être aussi finalement...

  • CS

    De toute façon, nous, on est une société indépendante. On est une entreprise privée. On a de comptes à rendre à personne d'autre que nos actionnaires. Et donc, on n'est pas guidé par quelques lobbies que ce soit. De toutes les façons, notre réputation, c'est notre richesse. Donc, c'est extrêmement important pour nous d'être indépendant, impartial, de travailler dans un système qualité. C'est tout ça qu'on vient acheter quand on achète notre analyse.

  • SG

    OK. Alors, si on se projette dans 10 ans, c'est quoi le signe tangible de la réussite de la démarche ?

  • CS

    Alors la réussite, elle va passer par la réduction de l'impact carbone de la production de nos analyses, le fait d'avoir davantage de réemploi, et puis le fait de pouvoir avoir contribué à beaucoup de projets de réemploi des eaux usées dans notre pays, et le fait d'avoir produit beaucoup d'études pour permettre, encore une fois, d'avoir une meilleure connaissance de la qualité de l'eau, et donc peut-être de nouvelles réglementations, peut-être de nouvelles molécules recherchées, et surtout de donner la possibilité à des nouvelles industries, de créer des solutions de traitement. Parce que tant que tu ne connais pas une pollution, tu ne la traites pas, tu ne la légifères pas et on n'en tient pas compte.

  • SG

    Alors quand on parle régénératif, je vais t'emmener sur un sujet peut-être pas simple, la biodiversité. Parce que vous, finalement, l'eau, la biodiversité, tout ça est lié. C'est quoi le lien avec la biodiversité ?

  • CS

    En fait, c'est par exemple, tu vois, on connaît tous le fait des pollutions azotées dans certaines régions. Quand il y a une pollution azotée dans un cours d'eau, par exemple, il peut se produire ce qu'on appelle l'eutrophisation du cours d'eau, c'est-à-dire une multiplication excessive anarchique de certaines plantes d'eau, alors que ça parante un peu à des algues, mais ce n'est pas tout à fait ça. Et en fait, ce développement anarchique fait qu'elles vont consommer ces plantes l'oxygène présent dans l'eau, et donc en fait, elles vont complètement asphyxier le cours d'eau, et donc dans le cours d'eau, il va y avoir une chute totale de la biodiversité. Et quelque part, quand nous, laboratoire d'hydrologie, on analyse la présence d'azote dans l'eau, c'est pour que, justement, il n'y ait pas ce phénomène d'asphyxie. Et donc, indirectement, on travaille sur la biodiversité.

  • SG

    Coralie, t'es trop forte. Franchement, tu t'en aies bien sortie ! C'est bien. Du coup, alors, justement, maintenant... On a presque terminé. Ton engagement personnel, est-ce que tu as changé finalement dans ton leadership ou dans ta façon d'être de faire la CEC ?

  • CS

    En fait, je pense que ça m'a donné davantage à réfléchir en cohérence, justement, à être peut-être moins mauvaise, justement, là-dessus, à essayer de donner une vision plus claire. C'est vraiment pour ça que je souhaitais faire la CEC aussi, pour m'obliger en tant que leader, à construire la vision, à pouvoir la partager et à donner quelque chose à voir de cohérent à nos parties prenantes, à nos salariés d'aujourd'hui, à nos salariés de demain. C'est vraiment important. Et en fait, moi, évidemment, comme plein d'autres leaders au sein d'Eurofins, je participe par exemple au recrutement. C'est un recrutement, évidemment, et puis il y a un certain niveau dans le recrutement. Mais néanmoins, en fait, en général, j'arrive en deuxième, troisième personne qui rencontre le candidat. Et donc, ça veut dire qu'on m'a déjà parlé du candidat et que je suis là pour vérifier que ça matche ou pas avec les intentions. Et en général, quand je vois, et c'est assez rapide, que ça va matcher, que je confirme ce que les autres m'ont dit, je me mets à parler d'autres choses. Et donc, je vais parler de nos engagements en termes de diversité, d'inclusion en termes de climat, de RSE et donc je vais donner la vision qu'on a pu construire avec la CEC.

  • SG

    Ça t'apporte une légitimité finalement ? Donc tu n'es pas plus écolo qu'avant alors ?

  • CS

    Je le suis certainement, mais en fait il faut rester hyper humble. Je ne le serai jamais autant que demain.

  • SG

    C'est beau ça ! Tu vas me faire mon week-end avec ça !

  • CS

    Il faut faire gaffe parce que moi, je n'écoute pas tout ce que je dis. Donc, après, je ne me rappelle plus. On réécoutera !

  • SG

    OK, c'est bien. Alors, pas un conseil, mais si tu voulais inspirer, je ne sais pas, un dirigeant ou une dirigeante qui a envie de se lancer dans l'économie régénérative, tu lui dirais quoi ?

  • CS

    Alors, je lui dirais, purée, je ne suis personne pour t'inspirer. Je dirais en fait, il faut, si on en a envie en tant que personne, il faut le faire. Il ne faut pas trop se demander pourquoi faire. Parce qu'en réalité, si tout ce qu'on faisait avait un impact et un intérêt in fine, on ne ferait pas grand-chose. Il faut aussi se dire, peut-être c'est quelque chose. quelque chose en premier que je m'offre à moi. Je m'offre à moi du temps, de la réflexion, l'accès à des gens brillants au sein de la CEC, hyper inspirants, des choses qui vont me bousculer. À minima, peut-être que je serai un meilleur humain après, déjà c'est pas mal en vrai donc il faut juste se donner le droit d'oser d'accord,

  • SG

    C'est joli ; pour terminer là j'ai trois questions en général que je pose la première question un peu, c'est quoi les trois mots que tu pourrais donner pour caractériser ta démarche vers l'économie régénérative

  • CS

    Alors, je dirais engagement, c'est assez simple. Sincérité. Et cœur.

  • SG

    Aligné,

  • CS

    voilà.

  • SG

    Ok, très bien. Et une baguette magique, pour changer les règles du jeu économique. Attention, attention...!

  • CS

    Si j'avais une baguette magique, je changerais les règles, mais je changerais surtout les gens, non ? Parce que je pense qu'il y a un poil de boulot. C'est se dire que si tous, on a une raison de faire les choses qui nous dépassent un peu et dont on pourrait être fiers au soir de notre vie, ça, ce serait chouette.

  • SG

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui te rend confiante dans l'avenir ?

  • CS

    La jeune génération me rend confiante. En fait, je pense que les jeunes gens d'aujourd'hui, ils sont géniaux, ils sont inspirants. Ils font plein de choses que nous, on n'a pas fait avant eux. Et ça, c'est super. Et donc, j'ai confiance parce que c'est eux qui ont le monde de demain dans leurs mains. Et ce que je veux, c'est qu'ils puissent être fiers de nous, fiers de moi. Et c'est pour ça que j'essaye de faire le mieux que je peux à mon niveau.

  • SG

    C'est bien de les encourager, les jeunes, parce qu'on leur tape un peu trop souvent dessus.

  • CS

    On n'a pas raison, en fait. On leur tape dessus parce qu'on en est envieux, parce qu'ils font ce que nous, on n'a pas fait.

  • SG

    Écoute, Coralie, c'était sincère. Je te remercie parce que tu as l'habitude d'animer les podcasts. Tu es très à l'aise. Alors, je terminerai par une citation, et puis je te laisserai donner la tienne à la fin parce que franchement, elle va aller en... Très bien avec celle que je viens de donner. Moi, je suis un bon élève, alors j'ai été chercher les citations et j'en ai pris une de Rabelais qu'on a tous entendue : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » . Mais toi, il me semble que tu es quelque chose de mieux que moi.

  • CS

    En fait, moi, je ne cite pas le même penseur, je cite un penseur du Belge du XXe siècle, Jean-Claude Vandamme, qui dit « Si tu prends confiance en la confiance, alors tu deviens confiant » .

  • SG

    Merci Coralie

  • CS

    Avec plaisir. A bientôt.

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Description

Passionnée de sciences, au service de l’environnement et de la protection de la santé, Coralie a dès le départ cherché à fédérer son Codir autour de la CEC. Son leitmotiv : engager une démarche pour un avenir durable de l'eau, à travers une contribution proactive à la réflexion, à la discussion et à la connaissance de l’écosystème qui entoure l’eau, et la qualité de cette ressource. Autre engagement : contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays.

 

« Pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif ! »


#eau #biodiversite #sante


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des Entreprises pour le Climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du Bassin lyonnais et des Alpes, à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir une invitée engagée et inspirante, Coralie Sassolat, directrice générale d'Eurofins hydrologie pour la France. Coralie dirige un réseau de laboratoires spécialisés dans l'analyse de l'eau et le suivi de l'impact environnemental de leurs clients. Un métier au cœur des enjeux écologiques qui nous rappelle combien la qualité de l'eau est un indicateur essentiel de la santé de nos territoires. Coralie, bonjour.

  • CS

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon écoute, on se tutoie ?

  • CS

    Oui, bien sûr.

  • SG

    En préparant cet entretien, je me suis plongé dans l'univers du groupe Eurofins, dont la vision à long terme est claire, devenir le leader mondial de l'analyse au service de la vie. Puis, en me concentrant sur Eurofins Hydrologie, puisque c'est le sujet du jour, j'ai découvert un domaine centré sur la qualité de l'eau. Un sujet qui est à la fois très technique et qui est profondément connecté à nos vies. Alors des PFAS aux perturbateurs endocriniens, en passant par la qualité de ce que nous mangeons, et puis on va voir surtout de ce que nous buvons chaque jour. Et bien j'ai tout de suite senti en fait que cette conversation du vendredi matin allait résonner fort avec les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Ce que je te propose déjà, c'est de nous présenter Eurofins.

  • CS

    Ok, alors Eurofins Hydrologie, ça fait partie du réseau Eurofins de laboratoires, donc c'est des réseaux qui existent dans le monde entier, dans une soixantaine de pays, 950 laboratoires dans le monde. Et en fait, c'est un groupe qui est français, qui a été créé en 1987 à Nantes. Et moi, je représente une des branches, qui est la branche environnement, et plus particulièrement les analyses d'hydrologie, les analyses d'eau. Et donc je suis le directeur pour le réseau Eurofins Hydrologie pour la France.

  • SG

    D'accord. Et donc, tu te déplaces partout.

  • CS

    Exactement. On a neuf laboratoires en France qui produisent des analyses d'eau. Et mon job, en fait, c'est de créer de la cohérence entre eux, de les soutenir dans leurs actions et de faire qu'ils réalisent les meilleures analyses possibles. Et là, pour le coup, en se développant le maximum pour protéger l'environnement.

  • SG

    Alors, et ton parcours, ça nous intéresse ! Si on entre dans ce domaine-là, comment on tombe là-dedans ?

  • CS

    Eh bien, en fait, moi, je suis au départ, j'ai une formation d'ingénieur en chimie analytique et écosystèmes. Donc, c'est assez cohérent avec ce que je fais aujourd'hui, mais pas tellement avec ce que j'ai fait avant. Parce que j'ai des postes de direction depuis assez longtemps dans ma carrière et j'ai fait tout un tas de métiers assez orientés sur l'environnement malgré tout, j'ai travaillé dans le déchet, j'ai travaillé dans le transport, etc. Et donc, depuis cinq ans, chez Eurofins hydrologie. Et je dirais que c'est une chance parce que ma passion, c'est la science. Ça m'anime énormément. Et évidemment, la science au service de missions qui sont celles de la protection de l'environnement et de la santé, c'est une super opportunité de pouvoir s'engager dans ces domaines-là. Et en plus, avec des équipes chez Eurofins qui sont vraiment brillantes et très mobilisées. Donc, c'est un bonheur de travail pour cette entreprise.

  • SG

    Alors là, on a fait le plus simple quelque part. Maintenant, je vais quand même te poser la question du régénératif. Alors, est-ce que c'est un mot que tu connaissais ? C'est une démarche ?

  • CS

    Pas du tout. Bien sûr que non. Non, je ne connaissais pas. Et c'est un peu le fait du hasard. Alors, j'imagine, comme tout le monde que j'ai pris connaissance de la Convention des Entreprises pour le Climat. En réalité, moi, ce qui m'a motivée au départ, c'est que, comme notre domaine d'activité, il est complètement en lien avec l'environnement, les gens qui travaillent chez Eurofins, la plupart d'entre eux, voire tous, sont très engagés sur ces sujets-là. C'est quelque chose qui nous anime spontanément, je dirais. Et donc, j'ai beaucoup de patrons de laboratoire du réseau Hydrologie France qui sont très engagés depuis longtemps qui font plein de choses. Et ça m'a de plus en plus dérangée finalement de ne pas être en avant en fait moi je me sentais moins mobilisée qu'ils ne le sont et je ne sais pas, c'est la honte ! Normalement le dirigeant il doit être plutôt en avant qu'en arrière et je me sentais en arrière donc je cherchais un peu confusément ce que je pouvais faire du coup, et j'étais vraiment un peu peu à l'écoute, mais sans trop savoir ce que je voulais faire. Et il s'avère que j'ai vu un matin un post de quelqu'un que je connais professionnellement et qui j'ai travaillé par le passé, qui se réjouissait de participer à l'aventure CEC. Et je me suis dit mais c'est quoi ? Donc j'ai suivi le lien, etc. J'ai regardé et dans les cinq minutes, j'ai envoyé le mail pour dire je voudrais en faire partie.

  • SG

    On peut dire quand même que tu avais déjà une maturité. Est-ce que les premières journées t'impactent autant que...

  • CS

    En fait, on croit toujours, je pense, c'est le problème de l'être humain, l'orgueil, tu vois. On croit toujours qu'on sait des choses et on se rend compte qu'on ne sait rien. Et moi, c'est ça l'effet que ça m'a fait. C'est-à-dire qu'en théorie, je suis quand même censée avoir quelques infos sur les sujets environnementaux, etc. Bon, en pratique, je me suis dit mais c'est pas possible j'étais dans une grotte ou quoi ? Pourquoi je découvre des choses qui sont hyper connues tu as le rapport Meadows par exemple les années 70 je me suis dit mais c'est un délire en fait je le sais déjà je me rappelle qu'on m'a parlé de ça j'étais étudiante et tout ça. Et je ne sais pas, j'ai oublié.

  • SG

    C'est la grenouille que tu mets dans l'eau bouillante. C'est ça. Et alors, ce qui est marrant, c'est qu'on choisit un planète champion et toi, tu prends ta directrice ou ton directeur commercial.

  • CS

    Ma directrice commerciale, oui, exactement. D'abord, parce que c'est quelqu'un de génial, que j'étais sûre que ça allait l'intéresser, etc. Et ensuite, parce que je pense que, par exemple, pour moi, engager quelqu'un qui est directeur, directrice RSE, entre guillemets, dans mon opinion, ça ne sert à rien. C'est pas que c'est trop facile, c'est que c'est quelqu'un qui sait déjà et qui est déjà hyper actif sur ces sujets-là, donc ça sert à rien, en fait. Pour moi, c'est important d'engager quelqu'un qui, spontanément, pourrait sembler ne pas l'être. Alors, en fait, elle l'était déjà, mais... Et de se dire si demain... Enfin, j'ai une stratégie commerciale de développement, évidemment, et je veux que ce soit cohérent avec l'engagement plus global stratégique d'Eurofins Hydrologie France, et donc, c'est normal que la directrice commerciale soit engagée à mes côtés, ça me semble. semble logique.

  • SG

    Et surtout qu'on parle beaucoup modèle économique quand même. Donc forcément, c'est sûr que...

  • CS

    Exactement. Et en plus, alors je crois que c'était la première année, cette année, les équipes de la CEC ont proposé des sessions d'Embarquement, deux sessions, et on pouvait inscrire qui l'on souhaitait. Et donc, pour ma part, c'est l'ensemble du Codir Eurofins Hydrologie qui a fait partie de ces deux sessions. Et en réalité, l'objectif, c'était de les embarquer. C'est ça qui est la raison pour laquelle ça a été fait. Sauf que, pour moi, en fait, c'était pas une question d'embarquement, c'était une question de leur en faire le cadeau. Parce que j'ai essayé de leur partager ce qu'on faisait. Et bon, je voyais qu'ils étaient intéressés, mais en même temps, c'est dur de partager vraiment quand les gens ne le vivent pas eux-mêmes, je trouve. Et je me suis dit, bon, je vais leur faire le cadeau de les inscrire. Et honnêtement, c'est vraiment comme ça qu'ils l'ont reçu. Et ils m'ont dit, c'est tellement sympa. Mais merci, en fait, de nous avoir inscrits et tout ça. Donc, c'était chouette. Ça m'a vraiment fait plaisir. Et donc, tout mon codir a participé, plus ma responsable qualité nationale et mon contrôleur de gestion.

  • SG

    Parce que c'est vrai que...

  • CS

    C'est ma responsable Ingé Projet aussi.

  • SG

    On devance un peu, mais la grosse difficulté, c'est d'embarquer quand même les gens. C'est-à-dire quand on sort, les gens ont parfois l'impression qu'on est dans une secte.

  • CS

    Ouais, c'est vrai. C'est vrai, je l'ai déjà entendu par d'autres participants qui étaient dans mon sous-groupe. Alors oui et non. En vérité, quand tu travailles chez Eurofins, c'est Eurofins Hydrologie en particulier. Honnêtement, les gens, ça les fait vibrer l'environnement. Donc je ne peux pas du tout dire que c'est difficile d'embarquer dans mon domaine, dans mon entreprise. C'est pas vrai. Pas du tout. Par contre, de faire partager ce qu'on a vécu, ça c'est difficile, en fait, honnêtement. Vraiment, dès le départ, j'ai voulu qu'à chaque session, on fasse un feedback déjà à notre codir, ensuite à l'ensemble de nos directeurs de labo. Et j'ai senti qu'il y a des choses que je disais. Et comme c'est des gens qui sont plutôt bienveillants et polis, on m'a fait l'outrage de me dire, sérieusement, arrête. Mais je sentais bien que ça marchait pas des masses. Et en fait, c'est parce que c'est très émotionnel ou en tout cas très engageant à titre individuel. Et donc, c'est difficile à partager. Je pense que c'est un peu comme le tuning, tu vois.

  • SG

    Non, je ne vois pas, non !

  • CS

    Ceux que ça passionne, ben, ça les passionne. Sauf que quand ça ne te passionne pas et qu'ils t'en parlent, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Le tuning et la CEC ! Alors là, franchement, le grand écart. C'est pour donner l'image.

  • CS

    Quand tu es dans la passion de quelque chose, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Alors du coup, si maintenant on parle un peu de la feuille de route, parce que du coup, je ne vais pas te demander de me redonner ta question générative, mais quelque part, c'est quoi votre feuille de route ? Elle se repose sur quel levier, par exemple ?

  • CS

    Alors en fait, nous, notre vision, c'est de s'engager à travers cette feuille de route et cette démarche pour un avenir durable de l'eau. D'accord. Donc, qu'est-ce que ça veut dire un avenir durable de l'eau ? Le premier de nos leviers, c'est de dire qu'on veut devenir acteur de l'écosystème eau, alors que pour l'instant, on était un peu passif. En fait, on n'était pas très acteur, au sens où c'est un domaine d'activité qui est très réglementé. Et donc, très basiquement, on applique les réglementations. C'est assez élémentaire. Et en vérité, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse contribuer à travers les études que l'on fait, par exemple, à une meilleure connaissance de l'écosystème du système eau. Je donne un exemple : récemment, on a fait une étude sur la présence de molécules perfluorées dans les eaux potables en France. Et ça, en fait, c'est donner une représentation, en amont de toute réglementation, de la présence de certaines molécules, puisqu'on a cherché les 20 molécules qui sont prévues dans la réglementation, qui sera mise en œuvre à partir de l'année prochaine dans notre pays. Et on a aussi cherché des molécules qui ne sont pas dans la réglementation, et notamment des types de PFAS qui sont très petits, qu'on appelle des shortchains, dont l'acide trifluoroacétique, qui est le plus petit d'entre eux. Donc ce PFAS, il n'est pas réglementé. Et nous, ça nous intéressait de savoir si on en trouvait dans les eaux potables. Et la réalité, c'est qu'on le trouve dans toutes les eaux qu'on a analysées. Donc tu vois, c'est intéressant, en fait...

  • SG

    J'allais dire, je te coupe, c'est un peu engageant, c'est pas un peu dangereux ? Aller chercher si loin ?

  • CS

    En fait...

  • SG

    Je parle économiquement.

  • CS

    La question, ce n'est pas de se dire... En fait, on n'est pas du tout donneur de leçons. Pas du tout. En vrai, c'est juste qu'on se dit, nous, on a la capacité d'analyser certaines molécules. Et donc, cette capacité, on veut aussi la mettre au service de tous et donc faire des études qui permettent de donner un point de vue, de donner à voir quelque chose et d'ouvrir, ou en tout cas de contribuer, parce qu'on n'est bien sûr pas du tout les seuls à faire ces choses-là, mais de contribuer à la réflexion, à la discussion et à la connaissance surtout. Parce qu'en fait, souvent, ce qui nous interpelle quand on est scientifique, c'est de voir que les choses qui sont dites sur des sujets scientifiques sont très fausses, très exagérées parfois. Et en fait, ça me semble important. de contribuer avec une voix qu'on espère à la fois humble et puis très posée, de contribuer à la réflexion de tout le monde. En tout cas, c'est ça que nous, on peut faire en tant que laboratoire d'Anastélo. On ne peut pas faire tellement d'autres choses. Donc, c'est un premier de nos leviers, c'est celui-ci. Donner à connaître la qualité de la ressource en eau. Le deuxième levier, c'est de se dire, on veut, nous, contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays. Parce que dans notre pays, c'est hyper anecdotique, le réemploi des eaux usées traitées. c'est 1-2%. C'est vraiment très peu de l'eau qu'on utilise. Alors que d'autres pays, comme l'Espagne par exemple, font 20-25% de réemploi. D'autres pays, comme Israël, font 80%. Donc c'est possible, techniquement c'est possible. En termes de protection de la santé, c'est possible. Sauf que dans notre pays, on est un peu les enfants gâtés de l'eau jusqu'à présent en France. On a de l'eau qui est abondante, qui est de qualité.

  • SG

    J'allais te poser la question.

  • CS

    Considérons qu'elle est de qualité. et qui est peu cher, quoi qu'on en pense aujourd'hui. Et donc, en fait, ça n'incite pas à faire du réemploi parce que ce sera forcément techniquement plus complexe et plus cher. C'est pour ça que c'est peu fait dans notre pays. Après, la qualité de l'eau, en fait, ça ne veut rien dire. Parce qu'il y a 30 ans, par exemple, on cherchait beaucoup moins, voire pas, de pesticides dans les eaux, pas de métabolites de pesticides. Donc, l'eau était de qualité. On s'est mis à chercher des pesticides. Parfois, elle l'a été beaucoup moins. On ne cherchait pas forcément des médicaments. Donc, elle était de qualité. Si on se met à les chercher, elle l'est moins. On ne cherchait pas les perfluorées, elle était de qualité. On se met à aller chercher elle-même. Donc en fait, la qualité de l'eau, ça ne veut rien dire. C'est un instant T. Selon ce qu'on recherche dans l'eau, on le trouve ou on ne le trouve pas et ça induit une variation dans la qualité. Et notre dernier levier, en fait, nos deux derniers leviers, c'est des leviers peut-être plus communs à tous, qui sont ceux de réduire l'impact carbone de la production de nos analyses et de faire davantage de réemploi au sein de nos process de production. Voilà, c'est ça notre engagement et vraiment c'est s'engager encore une fois pour un avenir durable de l'eau.

  • SG

    D'accord. Alors, comment on partage cette feuille de route ? Je ne sais pas si vous l'avez déjà partagée, mais avec les équipes, si on sort du Codir.

  • CS

    Alors, en fait, on l'a construite avec nos directeurs de laboratoire, c'est-à-dire qu'on l'a fait par cercles concentriques. On était d'abord la Planet Champion et moi à la CEC. Ensuite, on a travaillé avec les gens qu'on a inscrits à l'embarquement, c'est-à-dire le Codir, responsable qualité, contrôleur de gestion, responsable des ingé-projets. Et ensuite, on l'a travaillée avec les directeurs de tous nos laboratoires. Donc, en fait, là, la feuille de route, on vient de l'achever. Tout le monde la connaît déjà puisqu'en fait, on a travaillé tous ensemble. Donc, il faut que là, j'organise une session, on va repartager : OK, donc maintenant, on en est arrivé à ce point. Mais ce n'est pas différent de ce qu'on a travaillé la dernière fois tous ensemble. C'est comme ça qu'on a procédé. Ensuite, peut-être ce qui est plus difficile, c'est de la rendre opérante pour l'ensemble des équipes de tous les laboratoires. Et en session 6, la dernière session de la CEC, on travaille sur un pitch. Voilà, tout le monde travaille sur un pitch. un pitch, et ce qu'on a convenu, c'est de se dire que ce pitch, on va en faire une petite vidéo interne pour la partager avec tous les gens qui vont être nouveaux entrants chez Eurofins Hydrologie France.

  • SG

    Oui, parce que souvent on parle RSE, mais on peut aussi parler marque employeur. Et pour vous, j'imagine que c'est un point aussi peut-être d'amélioration, entre guillemets. Du recrutement, d'attraction ?

  • CS

    En tout cas, c'est un point de cohérence. C'est-à-dire que pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif.

  • SG

    Et du coup, si on aborde le pitch, c'est quoi la vision ? Parce qu'il faut emmener les gens dans cette vision.

  • CS

    En fait, la vision, c'est de se dire, c'est un peu ce que tu disais tout à l'heure, l'eau, elle est omniprésente dans nos vies, en réalité, dans nos vies quotidiennes. Elle compose notre corps. Il y a des pays dans le monde où on n'a pas accès à l'eau. Et en fait, dès lors qu'on n'a pas accès à l'eau potable, alors, c'est vrai dans certains pays du monde, c'est vrai dans certaines parties de la France. Par exemple, récemment, Mayotte a été frappée par les événements météorologiques qu'on connaît. Ça veut dire qu'il y a une majorité de la population qui n'a plus accès à de l'eau potable. Et ça veut dire qu'il n'y a plus aucun problème de la vie quotidienne qui n'existe, quand on ne peut plus boire. C'est fondamental, en fait, l'eau. Et notre vision, c'est de dire que Eurofins Hydrologie, par la capacité analytique qui est la sienne, est capable... d'oeuvrer pour un avenir durable de l'eau. Un avenir durable de l'eau, ça veut dire l'avenir tout court, en fait. Parce que si demain, on n'a plus d'eau en quantité ou en qualité, toute vie va cesser. Donc, tout autre enjeu va complètement devenir accessoire.

  • SG

    Et si on prend sur le terrain, je vais un peu plus loin que concrètement, ça veut dire quoi, par exemple ?

  • CS

    Eh bien, par exemple, ça veut dire qu'on est en veille continue sur l'émergence de nouvelles pollutions, l'émergence de nouvelles molécules. Et on a une équipe de recherche et développement qui nous permet de développer en continu des méthodes pour détecter ces nouvelles pollutions, pour abaisser toujours plus bas la limite de quantification qu'on est capable d'atteindre pour analyser les molécules.

  • SG

    Ça veut dire que vous, vous aidez quand même l'industriel finalement à réfléchir à l'avenir. Et alors, si je te demandais des choses sur lesquelles vous avez eu un impact, ça m'intéresse.

  • CS

    Par exemple, il y a quelques années en arrière, on a contribué à une étude pour réhabiliter le lac Rose au Sénégal, qui était pollué sur certains types de polluants. Et donc ça, ça veut dire que, alors c'est pas dans notre pays, mais c'est quelque chose qui m'avait frappée parce que je connaissais ce lac. On a permis que l'écosystème du lac Rose, que les populations qui vivent autour, etc., puissent s'engager dans un projet d'amélioration de la qualité de l'eau. Et c'est hyper impactant, en fait, pour les gens qui vivent autour, l'économie qui se développe, et encore une fois pour la vie tout court. Et c'est ça, notre métier. Donc, je ne sais pas, quand on fait des analyses sur les rejets d'un industriel, on va l'aider, l'accompagner pour réduire son impact environnemental. Quand on fait des analyses dans un EHPAD, on va permettre que les personnes qui y vivent ne soient pas exposées au risque de légionellose. Quand on fait des analyses dans les eaux thermales, dans des thermes, on va permettre que les gens qui peuvent se soigner à travers les eaux qu'ils utilisent là, eh bien, voilà... puissent trouver le soin qu'il cherche, etc. En fait, c'est hyper impactant, le travail qu'on fait, on a de la chance.

  • SG

    Voilà, mais ça veut dire que derrière, il faut appliquer. Donc, c'était aussi une de mes questions, parce que souvent, les laboratoires, ils sont accrédités, mais on se dit, bon, voilà, l'industriel ou la commune, voilà, fait cette étude, mais dans quelle mesure il est légitime, ce laboratoire ? Tu vois, on peut se poser des questions.

  • CS

    Bien sûr, oui. Alors, pour le coup, dans notre pays, en tout cas, pour pouvoir faire des analyses d'eau, il faut être accrédité COFRAC. Le COFRAC, c'est l'organisme accréditeur dans notre pays. Et il est complètement indépendant d'Eurofins. Ça ne nous appartient pas, c'est un tiers indépendant. Et donc, le dispositif qualité, il est central dans notre activité. Ce n'est pas du tout quelque chose qu'on ajoute à posteriori, comme ça, etc. Non, non, c'est central. Si on n'est plus accrédité, on ne peut plus travailler. Donc, ce n'est pas du tout quelque chose d'anodin. C'est quelque chose qui est hyper fort. Et au sein du dispositif qualité qui est le nôtre, tu as tout un ensemble de règles qui nous permettent de définir une éthique professionnelle et notamment de définir qu'on va être impartial dans la production des analyses qu'on fait. Et un des moyens de l'être, impartial, c'est que les échantillons qui nous parviennent, c'est un peu comme quand on fait des analyses de sang, que tu as peut-être déjà fait dans un laboratoire.

  • SG

    Je ne sais pas.

  • CS

    Et en fait, quand tu fais des analyses de sang, on prélève ton sang on remplit des petits tubes et sur ces tubes, en fait, ce n'est pas ton nom qui est écrit en gros, c'est une étiquette avec un code-barre et ce code-barre donne deux informations. Elle donne l'information des analyses qu'il faut réaliser objectivement, est-ce qu'on cherche la glycémie, le diabète, que sais-je, et l'information de la personne pour laquelle l'analyse est réalisée. Dans un laboratoire d'hydrologie, c'est pareil. La première action qu'on fait quand on réceptionne les échantillons, les flacons d'eau, c'est qu'on les anonymise, on les encode. Et donc on met des codes-barres dessus. Et donc, les techniciens dans nos laboratoires qui ont, in fine, le flacon dans les mains pour réaliser l'analyse, ils ne savent pas de quel client ce flacon se rapporte. Ils savent uniquement ce qu'il faut qu'ils réalisent comme analyse dessus. Et donc, si tu veux, dans le même temps, on pourrait très bien avoir au sein du même laboratoire des flacons qui sont, je ne sais pas, d'un industriel et les flacons d'une collectivité qui est en conflit avec cet industriel sur des questions de rejet, par exemple. En même temps, on pourrait tout à fait avoir les deux flacons dans le laboratoire parce qu'ils sont anonymes. Donc, du point de vue de nos techniciens, ils font le même travail avec la même qualité, parce qu'ils ne savent pas pour qui ils le réalisent et ça n'a aucune importance.

  • SG

    Donc ça, c'est le côté, je dirais, business, entre guillemets, mais il y a une autre partie, vous faites, j'imagine, du recherche et développement, où là, vous le faites en toute conscience et liberté.

  • CS

    Exactement, tout à fait.

  • SG

    Ça, ça peut être aussi finalement...

  • CS

    De toute façon, nous, on est une société indépendante. On est une entreprise privée. On a de comptes à rendre à personne d'autre que nos actionnaires. Et donc, on n'est pas guidé par quelques lobbies que ce soit. De toutes les façons, notre réputation, c'est notre richesse. Donc, c'est extrêmement important pour nous d'être indépendant, impartial, de travailler dans un système qualité. C'est tout ça qu'on vient acheter quand on achète notre analyse.

  • SG

    OK. Alors, si on se projette dans 10 ans, c'est quoi le signe tangible de la réussite de la démarche ?

  • CS

    Alors la réussite, elle va passer par la réduction de l'impact carbone de la production de nos analyses, le fait d'avoir davantage de réemploi, et puis le fait de pouvoir avoir contribué à beaucoup de projets de réemploi des eaux usées dans notre pays, et le fait d'avoir produit beaucoup d'études pour permettre, encore une fois, d'avoir une meilleure connaissance de la qualité de l'eau, et donc peut-être de nouvelles réglementations, peut-être de nouvelles molécules recherchées, et surtout de donner la possibilité à des nouvelles industries, de créer des solutions de traitement. Parce que tant que tu ne connais pas une pollution, tu ne la traites pas, tu ne la légifères pas et on n'en tient pas compte.

  • SG

    Alors quand on parle régénératif, je vais t'emmener sur un sujet peut-être pas simple, la biodiversité. Parce que vous, finalement, l'eau, la biodiversité, tout ça est lié. C'est quoi le lien avec la biodiversité ?

  • CS

    En fait, c'est par exemple, tu vois, on connaît tous le fait des pollutions azotées dans certaines régions. Quand il y a une pollution azotée dans un cours d'eau, par exemple, il peut se produire ce qu'on appelle l'eutrophisation du cours d'eau, c'est-à-dire une multiplication excessive anarchique de certaines plantes d'eau, alors que ça parante un peu à des algues, mais ce n'est pas tout à fait ça. Et en fait, ce développement anarchique fait qu'elles vont consommer ces plantes l'oxygène présent dans l'eau, et donc en fait, elles vont complètement asphyxier le cours d'eau, et donc dans le cours d'eau, il va y avoir une chute totale de la biodiversité. Et quelque part, quand nous, laboratoire d'hydrologie, on analyse la présence d'azote dans l'eau, c'est pour que, justement, il n'y ait pas ce phénomène d'asphyxie. Et donc, indirectement, on travaille sur la biodiversité.

  • SG

    Coralie, t'es trop forte. Franchement, tu t'en aies bien sortie ! C'est bien. Du coup, alors, justement, maintenant... On a presque terminé. Ton engagement personnel, est-ce que tu as changé finalement dans ton leadership ou dans ta façon d'être de faire la CEC ?

  • CS

    En fait, je pense que ça m'a donné davantage à réfléchir en cohérence, justement, à être peut-être moins mauvaise, justement, là-dessus, à essayer de donner une vision plus claire. C'est vraiment pour ça que je souhaitais faire la CEC aussi, pour m'obliger en tant que leader, à construire la vision, à pouvoir la partager et à donner quelque chose à voir de cohérent à nos parties prenantes, à nos salariés d'aujourd'hui, à nos salariés de demain. C'est vraiment important. Et en fait, moi, évidemment, comme plein d'autres leaders au sein d'Eurofins, je participe par exemple au recrutement. C'est un recrutement, évidemment, et puis il y a un certain niveau dans le recrutement. Mais néanmoins, en fait, en général, j'arrive en deuxième, troisième personne qui rencontre le candidat. Et donc, ça veut dire qu'on m'a déjà parlé du candidat et que je suis là pour vérifier que ça matche ou pas avec les intentions. Et en général, quand je vois, et c'est assez rapide, que ça va matcher, que je confirme ce que les autres m'ont dit, je me mets à parler d'autres choses. Et donc, je vais parler de nos engagements en termes de diversité, d'inclusion en termes de climat, de RSE et donc je vais donner la vision qu'on a pu construire avec la CEC.

  • SG

    Ça t'apporte une légitimité finalement ? Donc tu n'es pas plus écolo qu'avant alors ?

  • CS

    Je le suis certainement, mais en fait il faut rester hyper humble. Je ne le serai jamais autant que demain.

  • SG

    C'est beau ça ! Tu vas me faire mon week-end avec ça !

  • CS

    Il faut faire gaffe parce que moi, je n'écoute pas tout ce que je dis. Donc, après, je ne me rappelle plus. On réécoutera !

  • SG

    OK, c'est bien. Alors, pas un conseil, mais si tu voulais inspirer, je ne sais pas, un dirigeant ou une dirigeante qui a envie de se lancer dans l'économie régénérative, tu lui dirais quoi ?

  • CS

    Alors, je lui dirais, purée, je ne suis personne pour t'inspirer. Je dirais en fait, il faut, si on en a envie en tant que personne, il faut le faire. Il ne faut pas trop se demander pourquoi faire. Parce qu'en réalité, si tout ce qu'on faisait avait un impact et un intérêt in fine, on ne ferait pas grand-chose. Il faut aussi se dire, peut-être c'est quelque chose. quelque chose en premier que je m'offre à moi. Je m'offre à moi du temps, de la réflexion, l'accès à des gens brillants au sein de la CEC, hyper inspirants, des choses qui vont me bousculer. À minima, peut-être que je serai un meilleur humain après, déjà c'est pas mal en vrai donc il faut juste se donner le droit d'oser d'accord,

  • SG

    C'est joli ; pour terminer là j'ai trois questions en général que je pose la première question un peu, c'est quoi les trois mots que tu pourrais donner pour caractériser ta démarche vers l'économie régénérative

  • CS

    Alors, je dirais engagement, c'est assez simple. Sincérité. Et cœur.

  • SG

    Aligné,

  • CS

    voilà.

  • SG

    Ok, très bien. Et une baguette magique, pour changer les règles du jeu économique. Attention, attention...!

  • CS

    Si j'avais une baguette magique, je changerais les règles, mais je changerais surtout les gens, non ? Parce que je pense qu'il y a un poil de boulot. C'est se dire que si tous, on a une raison de faire les choses qui nous dépassent un peu et dont on pourrait être fiers au soir de notre vie, ça, ce serait chouette.

  • SG

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui te rend confiante dans l'avenir ?

  • CS

    La jeune génération me rend confiante. En fait, je pense que les jeunes gens d'aujourd'hui, ils sont géniaux, ils sont inspirants. Ils font plein de choses que nous, on n'a pas fait avant eux. Et ça, c'est super. Et donc, j'ai confiance parce que c'est eux qui ont le monde de demain dans leurs mains. Et ce que je veux, c'est qu'ils puissent être fiers de nous, fiers de moi. Et c'est pour ça que j'essaye de faire le mieux que je peux à mon niveau.

  • SG

    C'est bien de les encourager, les jeunes, parce qu'on leur tape un peu trop souvent dessus.

  • CS

    On n'a pas raison, en fait. On leur tape dessus parce qu'on en est envieux, parce qu'ils font ce que nous, on n'a pas fait.

  • SG

    Écoute, Coralie, c'était sincère. Je te remercie parce que tu as l'habitude d'animer les podcasts. Tu es très à l'aise. Alors, je terminerai par une citation, et puis je te laisserai donner la tienne à la fin parce que franchement, elle va aller en... Très bien avec celle que je viens de donner. Moi, je suis un bon élève, alors j'ai été chercher les citations et j'en ai pris une de Rabelais qu'on a tous entendue : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » . Mais toi, il me semble que tu es quelque chose de mieux que moi.

  • CS

    En fait, moi, je ne cite pas le même penseur, je cite un penseur du Belge du XXe siècle, Jean-Claude Vandamme, qui dit « Si tu prends confiance en la confiance, alors tu deviens confiant » .

  • SG

    Merci Coralie

  • CS

    Avec plaisir. A bientôt.

Description

Passionnée de sciences, au service de l’environnement et de la protection de la santé, Coralie a dès le départ cherché à fédérer son Codir autour de la CEC. Son leitmotiv : engager une démarche pour un avenir durable de l'eau, à travers une contribution proactive à la réflexion, à la discussion et à la connaissance de l’écosystème qui entoure l’eau, et la qualité de cette ressource. Autre engagement : contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays.

 

« Pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif ! »


#eau #biodiversite #sante


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • SG

    Bonjour, bienvenue sur Échos de Territoires, le podcast inspirant de la Convention des Entreprises pour le Climat, qui donne la parole aux acteurs engagés et passionnés qui construisent l'économie régénérative de demain. Je suis Stéphane Gonzalez, alumni de la promotion 2023, et je vous emmène sur les territoires du Bassin lyonnais et des Alpes, à la rencontre de dirigeantes et de dirigeants qui contribuent à dessiner les contours d'un avenir durable. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir une invitée engagée et inspirante, Coralie Sassolat, directrice générale d'Eurofins hydrologie pour la France. Coralie dirige un réseau de laboratoires spécialisés dans l'analyse de l'eau et le suivi de l'impact environnemental de leurs clients. Un métier au cœur des enjeux écologiques qui nous rappelle combien la qualité de l'eau est un indicateur essentiel de la santé de nos territoires. Coralie, bonjour.

  • CS

    Bonjour Stéphane.

  • SG

    Bon écoute, on se tutoie ?

  • CS

    Oui, bien sûr.

  • SG

    En préparant cet entretien, je me suis plongé dans l'univers du groupe Eurofins, dont la vision à long terme est claire, devenir le leader mondial de l'analyse au service de la vie. Puis, en me concentrant sur Eurofins Hydrologie, puisque c'est le sujet du jour, j'ai découvert un domaine centré sur la qualité de l'eau. Un sujet qui est à la fois très technique et qui est profondément connecté à nos vies. Alors des PFAS aux perturbateurs endocriniens, en passant par la qualité de ce que nous mangeons, et puis on va voir surtout de ce que nous buvons chaque jour. Et bien j'ai tout de suite senti en fait que cette conversation du vendredi matin allait résonner fort avec les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Ce que je te propose déjà, c'est de nous présenter Eurofins.

  • CS

    Ok, alors Eurofins Hydrologie, ça fait partie du réseau Eurofins de laboratoires, donc c'est des réseaux qui existent dans le monde entier, dans une soixantaine de pays, 950 laboratoires dans le monde. Et en fait, c'est un groupe qui est français, qui a été créé en 1987 à Nantes. Et moi, je représente une des branches, qui est la branche environnement, et plus particulièrement les analyses d'hydrologie, les analyses d'eau. Et donc je suis le directeur pour le réseau Eurofins Hydrologie pour la France.

  • SG

    D'accord. Et donc, tu te déplaces partout.

  • CS

    Exactement. On a neuf laboratoires en France qui produisent des analyses d'eau. Et mon job, en fait, c'est de créer de la cohérence entre eux, de les soutenir dans leurs actions et de faire qu'ils réalisent les meilleures analyses possibles. Et là, pour le coup, en se développant le maximum pour protéger l'environnement.

  • SG

    Alors, et ton parcours, ça nous intéresse ! Si on entre dans ce domaine-là, comment on tombe là-dedans ?

  • CS

    Eh bien, en fait, moi, je suis au départ, j'ai une formation d'ingénieur en chimie analytique et écosystèmes. Donc, c'est assez cohérent avec ce que je fais aujourd'hui, mais pas tellement avec ce que j'ai fait avant. Parce que j'ai des postes de direction depuis assez longtemps dans ma carrière et j'ai fait tout un tas de métiers assez orientés sur l'environnement malgré tout, j'ai travaillé dans le déchet, j'ai travaillé dans le transport, etc. Et donc, depuis cinq ans, chez Eurofins hydrologie. Et je dirais que c'est une chance parce que ma passion, c'est la science. Ça m'anime énormément. Et évidemment, la science au service de missions qui sont celles de la protection de l'environnement et de la santé, c'est une super opportunité de pouvoir s'engager dans ces domaines-là. Et en plus, avec des équipes chez Eurofins qui sont vraiment brillantes et très mobilisées. Donc, c'est un bonheur de travail pour cette entreprise.

  • SG

    Alors là, on a fait le plus simple quelque part. Maintenant, je vais quand même te poser la question du régénératif. Alors, est-ce que c'est un mot que tu connaissais ? C'est une démarche ?

  • CS

    Pas du tout. Bien sûr que non. Non, je ne connaissais pas. Et c'est un peu le fait du hasard. Alors, j'imagine, comme tout le monde que j'ai pris connaissance de la Convention des Entreprises pour le Climat. En réalité, moi, ce qui m'a motivée au départ, c'est que, comme notre domaine d'activité, il est complètement en lien avec l'environnement, les gens qui travaillent chez Eurofins, la plupart d'entre eux, voire tous, sont très engagés sur ces sujets-là. C'est quelque chose qui nous anime spontanément, je dirais. Et donc, j'ai beaucoup de patrons de laboratoire du réseau Hydrologie France qui sont très engagés depuis longtemps qui font plein de choses. Et ça m'a de plus en plus dérangée finalement de ne pas être en avant en fait moi je me sentais moins mobilisée qu'ils ne le sont et je ne sais pas, c'est la honte ! Normalement le dirigeant il doit être plutôt en avant qu'en arrière et je me sentais en arrière donc je cherchais un peu confusément ce que je pouvais faire du coup, et j'étais vraiment un peu peu à l'écoute, mais sans trop savoir ce que je voulais faire. Et il s'avère que j'ai vu un matin un post de quelqu'un que je connais professionnellement et qui j'ai travaillé par le passé, qui se réjouissait de participer à l'aventure CEC. Et je me suis dit mais c'est quoi ? Donc j'ai suivi le lien, etc. J'ai regardé et dans les cinq minutes, j'ai envoyé le mail pour dire je voudrais en faire partie.

  • SG

    On peut dire quand même que tu avais déjà une maturité. Est-ce que les premières journées t'impactent autant que...

  • CS

    En fait, on croit toujours, je pense, c'est le problème de l'être humain, l'orgueil, tu vois. On croit toujours qu'on sait des choses et on se rend compte qu'on ne sait rien. Et moi, c'est ça l'effet que ça m'a fait. C'est-à-dire qu'en théorie, je suis quand même censée avoir quelques infos sur les sujets environnementaux, etc. Bon, en pratique, je me suis dit mais c'est pas possible j'étais dans une grotte ou quoi ? Pourquoi je découvre des choses qui sont hyper connues tu as le rapport Meadows par exemple les années 70 je me suis dit mais c'est un délire en fait je le sais déjà je me rappelle qu'on m'a parlé de ça j'étais étudiante et tout ça. Et je ne sais pas, j'ai oublié.

  • SG

    C'est la grenouille que tu mets dans l'eau bouillante. C'est ça. Et alors, ce qui est marrant, c'est qu'on choisit un planète champion et toi, tu prends ta directrice ou ton directeur commercial.

  • CS

    Ma directrice commerciale, oui, exactement. D'abord, parce que c'est quelqu'un de génial, que j'étais sûre que ça allait l'intéresser, etc. Et ensuite, parce que je pense que, par exemple, pour moi, engager quelqu'un qui est directeur, directrice RSE, entre guillemets, dans mon opinion, ça ne sert à rien. C'est pas que c'est trop facile, c'est que c'est quelqu'un qui sait déjà et qui est déjà hyper actif sur ces sujets-là, donc ça sert à rien, en fait. Pour moi, c'est important d'engager quelqu'un qui, spontanément, pourrait sembler ne pas l'être. Alors, en fait, elle l'était déjà, mais... Et de se dire si demain... Enfin, j'ai une stratégie commerciale de développement, évidemment, et je veux que ce soit cohérent avec l'engagement plus global stratégique d'Eurofins Hydrologie France, et donc, c'est normal que la directrice commerciale soit engagée à mes côtés, ça me semble. semble logique.

  • SG

    Et surtout qu'on parle beaucoup modèle économique quand même. Donc forcément, c'est sûr que...

  • CS

    Exactement. Et en plus, alors je crois que c'était la première année, cette année, les équipes de la CEC ont proposé des sessions d'Embarquement, deux sessions, et on pouvait inscrire qui l'on souhaitait. Et donc, pour ma part, c'est l'ensemble du Codir Eurofins Hydrologie qui a fait partie de ces deux sessions. Et en réalité, l'objectif, c'était de les embarquer. C'est ça qui est la raison pour laquelle ça a été fait. Sauf que, pour moi, en fait, c'était pas une question d'embarquement, c'était une question de leur en faire le cadeau. Parce que j'ai essayé de leur partager ce qu'on faisait. Et bon, je voyais qu'ils étaient intéressés, mais en même temps, c'est dur de partager vraiment quand les gens ne le vivent pas eux-mêmes, je trouve. Et je me suis dit, bon, je vais leur faire le cadeau de les inscrire. Et honnêtement, c'est vraiment comme ça qu'ils l'ont reçu. Et ils m'ont dit, c'est tellement sympa. Mais merci, en fait, de nous avoir inscrits et tout ça. Donc, c'était chouette. Ça m'a vraiment fait plaisir. Et donc, tout mon codir a participé, plus ma responsable qualité nationale et mon contrôleur de gestion.

  • SG

    Parce que c'est vrai que...

  • CS

    C'est ma responsable Ingé Projet aussi.

  • SG

    On devance un peu, mais la grosse difficulté, c'est d'embarquer quand même les gens. C'est-à-dire quand on sort, les gens ont parfois l'impression qu'on est dans une secte.

  • CS

    Ouais, c'est vrai. C'est vrai, je l'ai déjà entendu par d'autres participants qui étaient dans mon sous-groupe. Alors oui et non. En vérité, quand tu travailles chez Eurofins, c'est Eurofins Hydrologie en particulier. Honnêtement, les gens, ça les fait vibrer l'environnement. Donc je ne peux pas du tout dire que c'est difficile d'embarquer dans mon domaine, dans mon entreprise. C'est pas vrai. Pas du tout. Par contre, de faire partager ce qu'on a vécu, ça c'est difficile, en fait, honnêtement. Vraiment, dès le départ, j'ai voulu qu'à chaque session, on fasse un feedback déjà à notre codir, ensuite à l'ensemble de nos directeurs de labo. Et j'ai senti qu'il y a des choses que je disais. Et comme c'est des gens qui sont plutôt bienveillants et polis, on m'a fait l'outrage de me dire, sérieusement, arrête. Mais je sentais bien que ça marchait pas des masses. Et en fait, c'est parce que c'est très émotionnel ou en tout cas très engageant à titre individuel. Et donc, c'est difficile à partager. Je pense que c'est un peu comme le tuning, tu vois.

  • SG

    Non, je ne vois pas, non !

  • CS

    Ceux que ça passionne, ben, ça les passionne. Sauf que quand ça ne te passionne pas et qu'ils t'en parlent, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Le tuning et la CEC ! Alors là, franchement, le grand écart. C'est pour donner l'image.

  • CS

    Quand tu es dans la passion de quelque chose, tu ne comprends pas, en fait.

  • SG

    Alors du coup, si maintenant on parle un peu de la feuille de route, parce que du coup, je ne vais pas te demander de me redonner ta question générative, mais quelque part, c'est quoi votre feuille de route ? Elle se repose sur quel levier, par exemple ?

  • CS

    Alors en fait, nous, notre vision, c'est de s'engager à travers cette feuille de route et cette démarche pour un avenir durable de l'eau. D'accord. Donc, qu'est-ce que ça veut dire un avenir durable de l'eau ? Le premier de nos leviers, c'est de dire qu'on veut devenir acteur de l'écosystème eau, alors que pour l'instant, on était un peu passif. En fait, on n'était pas très acteur, au sens où c'est un domaine d'activité qui est très réglementé. Et donc, très basiquement, on applique les réglementations. C'est assez élémentaire. Et en vérité, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse contribuer à travers les études que l'on fait, par exemple, à une meilleure connaissance de l'écosystème du système eau. Je donne un exemple : récemment, on a fait une étude sur la présence de molécules perfluorées dans les eaux potables en France. Et ça, en fait, c'est donner une représentation, en amont de toute réglementation, de la présence de certaines molécules, puisqu'on a cherché les 20 molécules qui sont prévues dans la réglementation, qui sera mise en œuvre à partir de l'année prochaine dans notre pays. Et on a aussi cherché des molécules qui ne sont pas dans la réglementation, et notamment des types de PFAS qui sont très petits, qu'on appelle des shortchains, dont l'acide trifluoroacétique, qui est le plus petit d'entre eux. Donc ce PFAS, il n'est pas réglementé. Et nous, ça nous intéressait de savoir si on en trouvait dans les eaux potables. Et la réalité, c'est qu'on le trouve dans toutes les eaux qu'on a analysées. Donc tu vois, c'est intéressant, en fait...

  • SG

    J'allais dire, je te coupe, c'est un peu engageant, c'est pas un peu dangereux ? Aller chercher si loin ?

  • CS

    En fait...

  • SG

    Je parle économiquement.

  • CS

    La question, ce n'est pas de se dire... En fait, on n'est pas du tout donneur de leçons. Pas du tout. En vrai, c'est juste qu'on se dit, nous, on a la capacité d'analyser certaines molécules. Et donc, cette capacité, on veut aussi la mettre au service de tous et donc faire des études qui permettent de donner un point de vue, de donner à voir quelque chose et d'ouvrir, ou en tout cas de contribuer, parce qu'on n'est bien sûr pas du tout les seuls à faire ces choses-là, mais de contribuer à la réflexion, à la discussion et à la connaissance surtout. Parce qu'en fait, souvent, ce qui nous interpelle quand on est scientifique, c'est de voir que les choses qui sont dites sur des sujets scientifiques sont très fausses, très exagérées parfois. Et en fait, ça me semble important. de contribuer avec une voix qu'on espère à la fois humble et puis très posée, de contribuer à la réflexion de tout le monde. En tout cas, c'est ça que nous, on peut faire en tant que laboratoire d'Anastélo. On ne peut pas faire tellement d'autres choses. Donc, c'est un premier de nos leviers, c'est celui-ci. Donner à connaître la qualité de la ressource en eau. Le deuxième levier, c'est de se dire, on veut, nous, contribuer au développement du réemploi des eaux usées dans notre pays. Parce que dans notre pays, c'est hyper anecdotique, le réemploi des eaux usées traitées. c'est 1-2%. C'est vraiment très peu de l'eau qu'on utilise. Alors que d'autres pays, comme l'Espagne par exemple, font 20-25% de réemploi. D'autres pays, comme Israël, font 80%. Donc c'est possible, techniquement c'est possible. En termes de protection de la santé, c'est possible. Sauf que dans notre pays, on est un peu les enfants gâtés de l'eau jusqu'à présent en France. On a de l'eau qui est abondante, qui est de qualité.

  • SG

    J'allais te poser la question.

  • CS

    Considérons qu'elle est de qualité. et qui est peu cher, quoi qu'on en pense aujourd'hui. Et donc, en fait, ça n'incite pas à faire du réemploi parce que ce sera forcément techniquement plus complexe et plus cher. C'est pour ça que c'est peu fait dans notre pays. Après, la qualité de l'eau, en fait, ça ne veut rien dire. Parce qu'il y a 30 ans, par exemple, on cherchait beaucoup moins, voire pas, de pesticides dans les eaux, pas de métabolites de pesticides. Donc, l'eau était de qualité. On s'est mis à chercher des pesticides. Parfois, elle l'a été beaucoup moins. On ne cherchait pas forcément des médicaments. Donc, elle était de qualité. Si on se met à les chercher, elle l'est moins. On ne cherchait pas les perfluorées, elle était de qualité. On se met à aller chercher elle-même. Donc en fait, la qualité de l'eau, ça ne veut rien dire. C'est un instant T. Selon ce qu'on recherche dans l'eau, on le trouve ou on ne le trouve pas et ça induit une variation dans la qualité. Et notre dernier levier, en fait, nos deux derniers leviers, c'est des leviers peut-être plus communs à tous, qui sont ceux de réduire l'impact carbone de la production de nos analyses et de faire davantage de réemploi au sein de nos process de production. Voilà, c'est ça notre engagement et vraiment c'est s'engager encore une fois pour un avenir durable de l'eau.

  • SG

    D'accord. Alors, comment on partage cette feuille de route ? Je ne sais pas si vous l'avez déjà partagée, mais avec les équipes, si on sort du Codir.

  • CS

    Alors, en fait, on l'a construite avec nos directeurs de laboratoire, c'est-à-dire qu'on l'a fait par cercles concentriques. On était d'abord la Planet Champion et moi à la CEC. Ensuite, on a travaillé avec les gens qu'on a inscrits à l'embarquement, c'est-à-dire le Codir, responsable qualité, contrôleur de gestion, responsable des ingé-projets. Et ensuite, on l'a travaillée avec les directeurs de tous nos laboratoires. Donc, en fait, là, la feuille de route, on vient de l'achever. Tout le monde la connaît déjà puisqu'en fait, on a travaillé tous ensemble. Donc, il faut que là, j'organise une session, on va repartager : OK, donc maintenant, on en est arrivé à ce point. Mais ce n'est pas différent de ce qu'on a travaillé la dernière fois tous ensemble. C'est comme ça qu'on a procédé. Ensuite, peut-être ce qui est plus difficile, c'est de la rendre opérante pour l'ensemble des équipes de tous les laboratoires. Et en session 6, la dernière session de la CEC, on travaille sur un pitch. Voilà, tout le monde travaille sur un pitch. un pitch, et ce qu'on a convenu, c'est de se dire que ce pitch, on va en faire une petite vidéo interne pour la partager avec tous les gens qui vont être nouveaux entrants chez Eurofins Hydrologie France.

  • SG

    Oui, parce que souvent on parle RSE, mais on peut aussi parler marque employeur. Et pour vous, j'imagine que c'est un point aussi peut-être d'amélioration, entre guillemets. Du recrutement, d'attraction ?

  • CS

    En tout cas, c'est un point de cohérence. C'est-à-dire que pour moi, faire la CEC, c'est donner du corps à un ensemble d'actions, donner de la cohérence à un engagement et puis donner envie à des partenaires, quels qu'ils soient, parties prenantes, salariés d'aujourd'hui, salariés de demain, leur donner envie d'en être. C'est ça notre objectif.

  • SG

    Et du coup, si on aborde le pitch, c'est quoi la vision ? Parce qu'il faut emmener les gens dans cette vision.

  • CS

    En fait, la vision, c'est de se dire, c'est un peu ce que tu disais tout à l'heure, l'eau, elle est omniprésente dans nos vies, en réalité, dans nos vies quotidiennes. Elle compose notre corps. Il y a des pays dans le monde où on n'a pas accès à l'eau. Et en fait, dès lors qu'on n'a pas accès à l'eau potable, alors, c'est vrai dans certains pays du monde, c'est vrai dans certaines parties de la France. Par exemple, récemment, Mayotte a été frappée par les événements météorologiques qu'on connaît. Ça veut dire qu'il y a une majorité de la population qui n'a plus accès à de l'eau potable. Et ça veut dire qu'il n'y a plus aucun problème de la vie quotidienne qui n'existe, quand on ne peut plus boire. C'est fondamental, en fait, l'eau. Et notre vision, c'est de dire que Eurofins Hydrologie, par la capacité analytique qui est la sienne, est capable... d'oeuvrer pour un avenir durable de l'eau. Un avenir durable de l'eau, ça veut dire l'avenir tout court, en fait. Parce que si demain, on n'a plus d'eau en quantité ou en qualité, toute vie va cesser. Donc, tout autre enjeu va complètement devenir accessoire.

  • SG

    Et si on prend sur le terrain, je vais un peu plus loin que concrètement, ça veut dire quoi, par exemple ?

  • CS

    Eh bien, par exemple, ça veut dire qu'on est en veille continue sur l'émergence de nouvelles pollutions, l'émergence de nouvelles molécules. Et on a une équipe de recherche et développement qui nous permet de développer en continu des méthodes pour détecter ces nouvelles pollutions, pour abaisser toujours plus bas la limite de quantification qu'on est capable d'atteindre pour analyser les molécules.

  • SG

    Ça veut dire que vous, vous aidez quand même l'industriel finalement à réfléchir à l'avenir. Et alors, si je te demandais des choses sur lesquelles vous avez eu un impact, ça m'intéresse.

  • CS

    Par exemple, il y a quelques années en arrière, on a contribué à une étude pour réhabiliter le lac Rose au Sénégal, qui était pollué sur certains types de polluants. Et donc ça, ça veut dire que, alors c'est pas dans notre pays, mais c'est quelque chose qui m'avait frappée parce que je connaissais ce lac. On a permis que l'écosystème du lac Rose, que les populations qui vivent autour, etc., puissent s'engager dans un projet d'amélioration de la qualité de l'eau. Et c'est hyper impactant, en fait, pour les gens qui vivent autour, l'économie qui se développe, et encore une fois pour la vie tout court. Et c'est ça, notre métier. Donc, je ne sais pas, quand on fait des analyses sur les rejets d'un industriel, on va l'aider, l'accompagner pour réduire son impact environnemental. Quand on fait des analyses dans un EHPAD, on va permettre que les personnes qui y vivent ne soient pas exposées au risque de légionellose. Quand on fait des analyses dans les eaux thermales, dans des thermes, on va permettre que les gens qui peuvent se soigner à travers les eaux qu'ils utilisent là, eh bien, voilà... puissent trouver le soin qu'il cherche, etc. En fait, c'est hyper impactant, le travail qu'on fait, on a de la chance.

  • SG

    Voilà, mais ça veut dire que derrière, il faut appliquer. Donc, c'était aussi une de mes questions, parce que souvent, les laboratoires, ils sont accrédités, mais on se dit, bon, voilà, l'industriel ou la commune, voilà, fait cette étude, mais dans quelle mesure il est légitime, ce laboratoire ? Tu vois, on peut se poser des questions.

  • CS

    Bien sûr, oui. Alors, pour le coup, dans notre pays, en tout cas, pour pouvoir faire des analyses d'eau, il faut être accrédité COFRAC. Le COFRAC, c'est l'organisme accréditeur dans notre pays. Et il est complètement indépendant d'Eurofins. Ça ne nous appartient pas, c'est un tiers indépendant. Et donc, le dispositif qualité, il est central dans notre activité. Ce n'est pas du tout quelque chose qu'on ajoute à posteriori, comme ça, etc. Non, non, c'est central. Si on n'est plus accrédité, on ne peut plus travailler. Donc, ce n'est pas du tout quelque chose d'anodin. C'est quelque chose qui est hyper fort. Et au sein du dispositif qualité qui est le nôtre, tu as tout un ensemble de règles qui nous permettent de définir une éthique professionnelle et notamment de définir qu'on va être impartial dans la production des analyses qu'on fait. Et un des moyens de l'être, impartial, c'est que les échantillons qui nous parviennent, c'est un peu comme quand on fait des analyses de sang, que tu as peut-être déjà fait dans un laboratoire.

  • SG

    Je ne sais pas.

  • CS

    Et en fait, quand tu fais des analyses de sang, on prélève ton sang on remplit des petits tubes et sur ces tubes, en fait, ce n'est pas ton nom qui est écrit en gros, c'est une étiquette avec un code-barre et ce code-barre donne deux informations. Elle donne l'information des analyses qu'il faut réaliser objectivement, est-ce qu'on cherche la glycémie, le diabète, que sais-je, et l'information de la personne pour laquelle l'analyse est réalisée. Dans un laboratoire d'hydrologie, c'est pareil. La première action qu'on fait quand on réceptionne les échantillons, les flacons d'eau, c'est qu'on les anonymise, on les encode. Et donc on met des codes-barres dessus. Et donc, les techniciens dans nos laboratoires qui ont, in fine, le flacon dans les mains pour réaliser l'analyse, ils ne savent pas de quel client ce flacon se rapporte. Ils savent uniquement ce qu'il faut qu'ils réalisent comme analyse dessus. Et donc, si tu veux, dans le même temps, on pourrait très bien avoir au sein du même laboratoire des flacons qui sont, je ne sais pas, d'un industriel et les flacons d'une collectivité qui est en conflit avec cet industriel sur des questions de rejet, par exemple. En même temps, on pourrait tout à fait avoir les deux flacons dans le laboratoire parce qu'ils sont anonymes. Donc, du point de vue de nos techniciens, ils font le même travail avec la même qualité, parce qu'ils ne savent pas pour qui ils le réalisent et ça n'a aucune importance.

  • SG

    Donc ça, c'est le côté, je dirais, business, entre guillemets, mais il y a une autre partie, vous faites, j'imagine, du recherche et développement, où là, vous le faites en toute conscience et liberté.

  • CS

    Exactement, tout à fait.

  • SG

    Ça, ça peut être aussi finalement...

  • CS

    De toute façon, nous, on est une société indépendante. On est une entreprise privée. On a de comptes à rendre à personne d'autre que nos actionnaires. Et donc, on n'est pas guidé par quelques lobbies que ce soit. De toutes les façons, notre réputation, c'est notre richesse. Donc, c'est extrêmement important pour nous d'être indépendant, impartial, de travailler dans un système qualité. C'est tout ça qu'on vient acheter quand on achète notre analyse.

  • SG

    OK. Alors, si on se projette dans 10 ans, c'est quoi le signe tangible de la réussite de la démarche ?

  • CS

    Alors la réussite, elle va passer par la réduction de l'impact carbone de la production de nos analyses, le fait d'avoir davantage de réemploi, et puis le fait de pouvoir avoir contribué à beaucoup de projets de réemploi des eaux usées dans notre pays, et le fait d'avoir produit beaucoup d'études pour permettre, encore une fois, d'avoir une meilleure connaissance de la qualité de l'eau, et donc peut-être de nouvelles réglementations, peut-être de nouvelles molécules recherchées, et surtout de donner la possibilité à des nouvelles industries, de créer des solutions de traitement. Parce que tant que tu ne connais pas une pollution, tu ne la traites pas, tu ne la légifères pas et on n'en tient pas compte.

  • SG

    Alors quand on parle régénératif, je vais t'emmener sur un sujet peut-être pas simple, la biodiversité. Parce que vous, finalement, l'eau, la biodiversité, tout ça est lié. C'est quoi le lien avec la biodiversité ?

  • CS

    En fait, c'est par exemple, tu vois, on connaît tous le fait des pollutions azotées dans certaines régions. Quand il y a une pollution azotée dans un cours d'eau, par exemple, il peut se produire ce qu'on appelle l'eutrophisation du cours d'eau, c'est-à-dire une multiplication excessive anarchique de certaines plantes d'eau, alors que ça parante un peu à des algues, mais ce n'est pas tout à fait ça. Et en fait, ce développement anarchique fait qu'elles vont consommer ces plantes l'oxygène présent dans l'eau, et donc en fait, elles vont complètement asphyxier le cours d'eau, et donc dans le cours d'eau, il va y avoir une chute totale de la biodiversité. Et quelque part, quand nous, laboratoire d'hydrologie, on analyse la présence d'azote dans l'eau, c'est pour que, justement, il n'y ait pas ce phénomène d'asphyxie. Et donc, indirectement, on travaille sur la biodiversité.

  • SG

    Coralie, t'es trop forte. Franchement, tu t'en aies bien sortie ! C'est bien. Du coup, alors, justement, maintenant... On a presque terminé. Ton engagement personnel, est-ce que tu as changé finalement dans ton leadership ou dans ta façon d'être de faire la CEC ?

  • CS

    En fait, je pense que ça m'a donné davantage à réfléchir en cohérence, justement, à être peut-être moins mauvaise, justement, là-dessus, à essayer de donner une vision plus claire. C'est vraiment pour ça que je souhaitais faire la CEC aussi, pour m'obliger en tant que leader, à construire la vision, à pouvoir la partager et à donner quelque chose à voir de cohérent à nos parties prenantes, à nos salariés d'aujourd'hui, à nos salariés de demain. C'est vraiment important. Et en fait, moi, évidemment, comme plein d'autres leaders au sein d'Eurofins, je participe par exemple au recrutement. C'est un recrutement, évidemment, et puis il y a un certain niveau dans le recrutement. Mais néanmoins, en fait, en général, j'arrive en deuxième, troisième personne qui rencontre le candidat. Et donc, ça veut dire qu'on m'a déjà parlé du candidat et que je suis là pour vérifier que ça matche ou pas avec les intentions. Et en général, quand je vois, et c'est assez rapide, que ça va matcher, que je confirme ce que les autres m'ont dit, je me mets à parler d'autres choses. Et donc, je vais parler de nos engagements en termes de diversité, d'inclusion en termes de climat, de RSE et donc je vais donner la vision qu'on a pu construire avec la CEC.

  • SG

    Ça t'apporte une légitimité finalement ? Donc tu n'es pas plus écolo qu'avant alors ?

  • CS

    Je le suis certainement, mais en fait il faut rester hyper humble. Je ne le serai jamais autant que demain.

  • SG

    C'est beau ça ! Tu vas me faire mon week-end avec ça !

  • CS

    Il faut faire gaffe parce que moi, je n'écoute pas tout ce que je dis. Donc, après, je ne me rappelle plus. On réécoutera !

  • SG

    OK, c'est bien. Alors, pas un conseil, mais si tu voulais inspirer, je ne sais pas, un dirigeant ou une dirigeante qui a envie de se lancer dans l'économie régénérative, tu lui dirais quoi ?

  • CS

    Alors, je lui dirais, purée, je ne suis personne pour t'inspirer. Je dirais en fait, il faut, si on en a envie en tant que personne, il faut le faire. Il ne faut pas trop se demander pourquoi faire. Parce qu'en réalité, si tout ce qu'on faisait avait un impact et un intérêt in fine, on ne ferait pas grand-chose. Il faut aussi se dire, peut-être c'est quelque chose. quelque chose en premier que je m'offre à moi. Je m'offre à moi du temps, de la réflexion, l'accès à des gens brillants au sein de la CEC, hyper inspirants, des choses qui vont me bousculer. À minima, peut-être que je serai un meilleur humain après, déjà c'est pas mal en vrai donc il faut juste se donner le droit d'oser d'accord,

  • SG

    C'est joli ; pour terminer là j'ai trois questions en général que je pose la première question un peu, c'est quoi les trois mots que tu pourrais donner pour caractériser ta démarche vers l'économie régénérative

  • CS

    Alors, je dirais engagement, c'est assez simple. Sincérité. Et cœur.

  • SG

    Aligné,

  • CS

    voilà.

  • SG

    Ok, très bien. Et une baguette magique, pour changer les règles du jeu économique. Attention, attention...!

  • CS

    Si j'avais une baguette magique, je changerais les règles, mais je changerais surtout les gens, non ? Parce que je pense qu'il y a un poil de boulot. C'est se dire que si tous, on a une raison de faire les choses qui nous dépassent un peu et dont on pourrait être fiers au soir de notre vie, ça, ce serait chouette.

  • SG

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui te rend confiante dans l'avenir ?

  • CS

    La jeune génération me rend confiante. En fait, je pense que les jeunes gens d'aujourd'hui, ils sont géniaux, ils sont inspirants. Ils font plein de choses que nous, on n'a pas fait avant eux. Et ça, c'est super. Et donc, j'ai confiance parce que c'est eux qui ont le monde de demain dans leurs mains. Et ce que je veux, c'est qu'ils puissent être fiers de nous, fiers de moi. Et c'est pour ça que j'essaye de faire le mieux que je peux à mon niveau.

  • SG

    C'est bien de les encourager, les jeunes, parce qu'on leur tape un peu trop souvent dessus.

  • CS

    On n'a pas raison, en fait. On leur tape dessus parce qu'on en est envieux, parce qu'ils font ce que nous, on n'a pas fait.

  • SG

    Écoute, Coralie, c'était sincère. Je te remercie parce que tu as l'habitude d'animer les podcasts. Tu es très à l'aise. Alors, je terminerai par une citation, et puis je te laisserai donner la tienne à la fin parce que franchement, elle va aller en... Très bien avec celle que je viens de donner. Moi, je suis un bon élève, alors j'ai été chercher les citations et j'en ai pris une de Rabelais qu'on a tous entendue : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » . Mais toi, il me semble que tu es quelque chose de mieux que moi.

  • CS

    En fait, moi, je ne cite pas le même penseur, je cite un penseur du Belge du XXe siècle, Jean-Claude Vandamme, qui dit « Si tu prends confiance en la confiance, alors tu deviens confiant » .

  • SG

    Merci Coralie

  • CS

    Avec plaisir. A bientôt.

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