- Speaker #0
On ne peut pas toujours tout dire.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que là, du coup, le message est altéré par rapport à la peur de comment il va être perçu. Et c'est là aussi que dans le parler vrai, il y a aussi est-ce que nous, on est capable d'entendre vrai en face ? Parler vrai, c'est une chose, mais est-ce que nous, on est capable d'entendre le parler vrai de l'autre ? Et ça influence aussi sa propre volonté à parler vrai si effectivement on se dit qu'en face... on ne sera pas entendu dans notre vérité, forcément on va le twister un peu, exactement.
- Speaker #0
Bienvenue, vous écoutez bel et bien Éclats de voix, le podcast des prises de parole engagées, celle qui ouvre la voie, V-O-I-E, pour qu'à votre tour, vous osiez faire entendre et raisonner vos idées, vos convictions, vos projets. Parce que dire vaut toujours mieux que taire, je suis Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, rédactrice, modératrice, facilitatrice de ces prises de parole engagées. Et je vous embarre vers cette communication sincère, oserais-je dire qui vient davantage du cœur que du porte-monnaie ou des carcans marketing qui sont souvent très étroits et réducteurs. D'ailleurs, justement. Cet épisode casse les codes. Eh bien oui, pour clôturer 2025, Éclat de Voix se déploie autrement. Pas de studio silencieux, pas de conversation à deux, parfois trois, pas de monologue. Non, non, non, nous voici au Colibri, à Steinzel, au Luxembourg, entourés de vous, auditeurs, auditrices qui donnent vie à ce podcast depuis plus de deux ans. Parlez vrai, êtes authentiques. Bon, ces mots résonnent partout. On l'a déjà dit. Au fond, qu'est-ce qu'il reflète ? Qu'est-ce qu'il dissimule ? Qu'est-ce qu'il signifie vraiment ? Eh bien, nous sommes collectivement interrogés. Nous avons philosophé en direct lors de cette soirée du 11 décembre dernier. Quatre voix que vous connaissez déjà puisqu'elles ont été invitées au micro de ce podcast. Laurence Hahn, Solène Selyer, Sophie Jablonski et Delphine Declare. ont éclairé magnifiquement ces questions et elles ont osé ouvrir le bal des événements d'éclats de voix. Pour ça, pour leur confiance, pour leur générosité, un grand merci. Merci aussi à vous tous qui étiez présents, qui avez nourri vraiment ces échanges avec sincérité, avec qui vous étiez, qui avez fait vraiment de cette première une soirée merveilleuse. Merci aussi à vous tous, chers auditeurs, qui créez cette énergie si particulière autour des clades-voix. Vous êtes la raison pour laquelle ces conversations existent. Alors, installez-vous et venez avec nous. Ce que vous allez entendre n'est certainement pas parfait, mais je peux vous assurer que c'est très vivant. Donc, ce soir... Ensemble, l'idée, c'est de réfléchir à ces questions de parler vrai et d'authenticité. C'est des questions qu'on a évoquées partout. Partout, vous entendez dire qu'il faut être authentique dans sa communication. On vous dit de plus en plus que les entreprises veulent être authentiques. Le parler vrai, c'est une notion qui est apparue il y a déjà un certain temps et qui a d'abord été colportée par les politiciens dans les années 70. qui se sont vite rendus compte que c'était quelque chose de plutôt marketing et de ce qu'ils avaient appelé la langue de bois qui s'est transformée en langue de verre. Donc j'ai découvert ça pendant que je faisais mes recherches pour cet épisode. La langue de verre, contrairement à la langue de bois, c'est la langue de bois, on essaye de planquer ce qu'on veut dire et là la langue de verre c'est sous couvert de dire quelque chose de vrai, en fait de dire un truc qui n'est pas vrai ou je fais semblant d'être authentique et je ne le suis pas du tout. Et puis autour de ça, ça grèche toutes les notions de greenwashing, de tout ce qu'on veut bien nous dire aujourd'hui, où on nous affiche quelque chose et en fait quand on retourne, c'est pas du tout ça. En somme, ça pourrait ressembler à « je dis que je suis quelqu'un de très relax et en fait je suis hyper en stress constamment » ou bien « je suis quelqu'un de très assertif et pas du tout, mais j'affiche ça » . Donc c'est un peu autour de ces questions que je propose qu'on réponde. tous ensemble, après juste un lancement par chacune de vous. Ben oui, il faut bien vous lancer les filles. La première question, c'est simplement en deux mots de dire ce que vous avez envie de dire ce soir. Soit vous présenter, soit de lancer quelque chose. Je vous laisse la parole.
- Speaker #2
Alors moi, mon nom est d'abord Delphine de Clercq, je suis franco-belge et je suis fondamentalement une accompagnante. Pour moi, le métier d'accompagnante a multiples facettes et j'en ai trois. J'ai pris trois de ces facettes. La première, c'est une accompagnante professionnelle, c'est-à-dire dans d'autres termes être coach. La deuxième, c'est être accompagnante en relocation. c'est-à-dire accueillir des personnes qui s'installent au Luxembourg et qui ont besoin d'un logement, d'une école, etc. Et le troisième accompagnement que j'accompagne, c'est un accompagnement administratif, c'est-à-dire comment est-ce qu'on peut anticiper tout ce qu'il y a moyen, c'est-à-dire au niveau papier, au niveau code d'accès, au niveau assurance. Donc, c'est surtout clarifier ce qui est possible. Pourquoi ? Parce que quand même le plan, la meilleure préparation qu'on peut avoir, eh bien, il y aura un grain de sable. Donc, tout ce qui est préparé, on peut l'oublier et on peut se consacrer à ce qui n'est pas prévu. Voilà, ça c'est mon approche de l'accompagnement. Et je suis sûre que d'autres auront une autre approche.
- Speaker #3
Bonsoir à toutes et à tous. Moi c'est Solène Silière, donc je suis à la fois architecte et coach, mais ce qui m'intéresse particulièrement dans le sujet de ce soir, je dirais, et une des raisons je pense pour laquelle Anne-Claire m'a invitée, c'est mon super pouvoir d'introvertie, c'est l'écoute. Donc c'est vraiment ce côté-là, je pense, sur lequel je vais axer mes réponses ce soir et voir comment vous réagissez par rapport à ça.
- Speaker #4
Sophie Jablonski, j'ai fait une reconversion professionnelle il y a à peu près trois ans. Et je suis devenue coach et praticienne en psychologie positive. Je fais également des formations sur le sujet de la relation à l'argent avec une collaboratrice en Suisse, Mina. Et pour moi, l'idée de parler vrai ce soir, c'est vraiment de comment est-ce qu'on arrive à retrouver finalement notre voix intérieure que peut-être on a tue un petit peu, parfois par convention, parfois par... on va dire, ignorance, sans que ce soit quelque chose de nécessairement péjoratif, juste de ne pas savoir. Et donc, comment est-ce qu'on peut essayer de réapprendre à se connaître pour pouvoir, du coup, s'exprimer d'une manière qui sera, je dirais, naturellement plus vraie. Donc, on y reviendra probablement dans les diverses questions.
- Speaker #5
Laurence Anne, alors je suis thérapeute systémique, hypnothérapeute, je travaille aussi avec les mouvements oculaires. le MDR, qui est connu pour travailler sur les traumatismes. Au départ, j'ai une formation d'une école de commerce avec un grand intérêt pour les échanges nord-sud. Donc, mon premier grand voyage a été en Inde, ce qui a été assez décisif, notamment, et qui m'a amenée aussi à être professeure de yoga. Et en fait, ce qui m'intéresse aussi, c'est ce qu'il y a derrière les mots. Parfois, je me sens un peu une détective, c'est à dire que Quand un mot est prononcé, c'est aussi de voir quelle est la posture, quel est le non-verbal. Donc aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous cet aspect de la communication dans sa globalité. Parce que ne pas communiquer, c'est aussi communiquer. Donc voilà, d'élargir notre zone d'échange et d'observation au-delà des mots.
- Speaker #0
Merci pour cette introduction de chacune d'entre vous. Je propose de... Alors, sauf si quelqu'un a spontanément une question à poser. Sinon, je commence et je lance, je pioche dans mon petit panier. On va essayer d'être rapide, s'il vous plaît. Popcorn, alors.
- Speaker #3
Il y a des grains qui popent moins vite que d'autres.
- Speaker #0
C'est vrai. Alors, je ne vais pas prendre celui-là parce qu'il y avait écrit dernière question. Alors. Première question, parler vrai, c'est parler sans filtre ou avec le bon filtre ?
- Speaker #3
C'est une bonne question. On a une réponse spontanée.
- Speaker #2
Delphine ? Alors moi je pense que parler vrai, c'est parler avec un filtre, parce que je pense que chaque personne quand elle s'exprime, et Laurence l'a très bien soulevé, C'est pas seulement dans le verbal, mais ça peut être dans le non-verbal également. En fait, cette personne dévoile sa manière, sa perception du monde. Et la manière, le vocabulaire, le choix des mots, la syntaxe des phrases que nous formulons révèlent en fait un petit bout de nous-mêmes, un petit bout de notre perception. Donc la question est de dire, est-ce que c'est un filtre ou pas de filtre ? En fait, je pense que tous, toutes, et je vais même dire jusqu'au règne animal, on a tous notre manière de nous exprimer qui révèle ce que nous sommes. Et la manière dont on voit le vivant, ce qui nous entoure, et qui révèle aussi ce que nous éprouvons, donc nos émotions.
- Speaker #5
Ici, parler vrai, c'était parler avec son cœur. Être dans une authenticité par rapport à ce qui se vit à l'intérieur. Ça demande déjà de bien se connaître, d'accepter aussi sa part d'ombre et puis de l'exprimer simplement en termes de ressenti, de vision, de perception. Et je pense que si on parle avec le cœur, il n'y a plus besoin de filtre parce que ça vient d'un endroit où il y a une justesse. Et ce qui est dit est aussi bénéfique pour l'autre que pour soi.
- Speaker #0
Solène.
- Speaker #3
Je n'ai pas grand-chose à rajouter, mais de manière générale, je pense que pour un aspect très personnel, je communique beaucoup sans filtre, je dirais, parce que je ne sais pas mentir, tout simplement. De manière générale, je communique sans filtre, mais je trouve que ça fait beaucoup écho à ce que vous dites, les filles, dans le sens d'être droite dans mes bottes, être très fidèle à mes émotions, à ce que je ressens. Et j'inviterais, je dirais, tout le monde à essayer justement de communiquer sans filtre et pour justement retrouver un alignement dans ce qu'on dit en fait.
- Speaker #6
Bonsoir. Comme on est au Luxembourg, je pense qu'à table on a quatre types de francophones déjà et moi la quatrième, cinquième, je ne sais pas. Est-ce que vous ne croyez pas que parfois le filtre est donné du côté culturel ? Parce que qu'est-ce que c'est vrai ? Qu'est-ce que c'est un filtre pour un Français ? Ce n'est pas la même chose que pour un Belge. Si il est flamand, il faut encore ajouter quelque chose et ainsi de suite. Et luxembourgeois, on parle encore deux heures si on veut. Qu'est-ce que vous pensez ?
- Speaker #2
Delphine ? Effectivement, la personne qui s'exprimera dans sa langue maternelle, ou en tout cas sa langue du cœur, pour revenir sur ce que Laurence disait, ce sera peut-être plus spontané. Il y aura plus de justesse par rapport à l'expression, que ce soit de l'émotion ou juste l'opinion qu'il peut avoir. Effectivement.
- Speaker #7
Le filtre, ce n'est pas aussi un respect de l'autre, éviter de l'heurter, de lui faire mal. C'est aussi une question qu'on peut se poser. Parce que c'est bien. On est en colère, on s'exprime, on lâche tout, mais ça peut faire des dégâts aussi.
- Speaker #0
Laurence.
- Speaker #5
C'est pour ça que oui, ce qu'on appelle la communication bienveillante est importante. Donc de parler en jeu et de parler d'une émotion qui traverse sans culpabiliser ou blâmer l'autre. Sinon, on rentre dans des schémas dysfonctionnels de victimes, sauveurs, bourreaux. Donc effectivement, cette communication authentique, elle demande d'être à l'écoute de ce qui se passe à l'intérieur, de pouvoir le gérer. Les émotions sont des sensations dans le corps qui nous traversent. Ça demande d'être à l'écoute de ce corps, ça demande de décroiser les bras, de décroiser les jambes et d'avoir déjà l'habitude d'observer quelles sont les sensations qui se manifestent quand il y a telle émotion qui s'exprime, telle autre émotion. Et à ce moment-là, quand je suis en face de l'autre, parce que j'ai cet apprentissage, je vais pouvoir ressentir, tiens, c'est la tristesse, j'ai une boule dans la gorge. Ou tiens, j'ai une oppression au niveau de la poitrine, il y a de l'angoisse, et alors je peux verbaliser. Et quand je verbalise en disant il y a de l'angoisse ou il y a de la colère, je ne suis plus identifiée à l'émotion. Ça veut dire que j'ai une position déjà plus neutre, plus détachée, et je peux être avec mon interlocuteur, avec l'émotion, en étant aussi avec lui. Et donc on devient un partenaire de l'échange, parce que l'émotion est ce qui me traverse et j'en prends la responsabilité.
- Speaker #3
Je voudrais rebondir parce que je trouve que la question est très intéressante. Surtout quand je dis que je suis sans filtre, je trouve que ça fait partie des questions qui sont intéressantes à ce niveau-là, dans le sens où qu'est-ce qu'on met derrière le mot filtre, en fait ? Parce qu'évidemment, je ne vais pas, par exemple, communiquer, j'imagine que les gens, de manière générale, ne communiquent pas de la même façon avec un enfant qu'avec un adulte, qu'avec son collègue ou autre. Il y a des choses qu'on dit, qu'on ne dit pas. Donc, est-ce que c'est ça qu'on met derrière le filtre ? Est-ce que c'est un masque qu'on met en disant je suis une autre personne et qu'on se déconnecte du coup de sa réalité ? C'est assez propre à chacun, j'imagine. Donc, c'est plutôt s'inviter à se poser la question, je pense. Qu'est-ce que ça veut dire parler avec un filtre pour nous ? Est-ce que ça touche à notre façon de communiquer précisément, les mots qu'on emploie ? Ou est-ce que c'est se cacher derrière une autre personnalité de notre part ? Donc, ça dépend à mon avis vraiment de la personne en face.
- Speaker #7
Et c'est aussi une question de sincérité.
- Speaker #3
C'est ça, exactement.
- Speaker #1
Oui, ça rejoint un petit peu ce que vous avez toutes les deux dit. Mais en fait, l'impression que ça me laisse, c'est surtout que ce n'est pas une question de parler avec ou sans filtre, parce qu'on y met un peu une forme de jugement de valeur dans la notion de dire on met un filtre, ça veut dire qu'on se cache. C'est surtout qu'on s'exprime et tous, en réalité, tout le temps dans un cadre. Et c'est ce cadre-là qui va définir un set de règles en société, qui fait qu'on s'exprime différemment, comme tu le disais, Solène, avec un enfant, avec un adulte. Si on parle d'un sujet qui nous anime, on va en parler différemment avec des amis qu'avec des collègues. Et c'est juste un set de règles de société qui fait qu'on s'exprime différemment, qui ne vient pas forcément casser la spontanéité ou la sincérité du message qu'on porte.
- Speaker #8
Merci. Déjà, merci à toutes et à tous. Ma question est la suivante. J'entends souvent, ou du moins là où j'interviens en entreprise, des personnes qui me disent « Sophie, je ne peux pas être authentique. Je ne peux pas être vraie. » Qu'est-ce que vous aimeriez partager lorsqu'on dit ça ?
- Speaker #0
Delphine ?
- Speaker #2
Moi, je pense que... Être vrai, ça peut être communiqué à n'importe qui, mais peut-être pas de n'importe quelle manière et pas à n'importe quel moment. Je vais rebondir sur ce que monsieur disait, c'est qu'effectivement, à partir du moment où on est dans la colère, là, on doit au mieux se connaître pour faire le bouton off et de laisser tomber. retourner dans un état qui est plus raisonné. Et à ce moment-là, on peut tout communiquer. Mais il suffit de... Enfin, il suffit de... Il n'y a qu'à. Il n'y a qu'à, effectivement, choisir les mots et le moment par rapport à la personne qu'on a en face de soi. Laurence ?
- Speaker #5
Quand on dit... Cette personne dit, je ne peux pas communiquer. Est-ce qu'elle n'a pas l'autorisation ? ou parce qu'elle pense qu'elle est dans un milieu dans lequel elle va être jugée. Qu'est-ce qui se cache derrière ? Je ne peux pas communiquer. Chercher le sens derrière les mots. Alors, est-ce que j'ai été tellement conditionnée qu'être moi dans ma famille depuis la petite enfance n'était pas possible ? Et donc, je ne sais pas qui je suis parce que j'ai dû tellement mettre de masques en fonction des milieux dans lesquels je me trouvais. Et donc, à ce moment-là, il y a peut-être un travail de retour à soi. Et je ne peux pas, peut-être que c'est aussi une difficulté à s'affirmer, simplement. Donc là, ce serait intéressant de creuser avec la personne ce qu'il y a derrière les mots.
- Speaker #0
Mais attention, la question n'était pas je ne peux pas communiquer. La question était je ne peux pas être authentique. C'est différent.
- Speaker #5
Oui, c'est la même chose. Ma réponse est la même. Derrière le je ne peux pas, moi ce qui m'a interpellée, c'est le je ne peux pas. Je ne peux pas, qui dit qu'il ne peut pas ? Et c'est quoi derrière le je ne peux pas ? Et seulement à partir de ça, on peut travailler ensemble.
- Speaker #0
Sophie ?
- Speaker #4
Oui, c'est intéressant. Je ne peux pas, c'est un petit peu comme je dois. Il y a aussi beaucoup de gens qu'on voit qui disent je dois faire ci, je dois faire ça, je dois me comporter de cette manière. Donc oui, je pense que l'une des grandes questions, c'est en fait où est la réaction et où est l'intention ? Et en fait, on est quand même dans des systèmes parfois, donc ça peut être le cas dans certaines entreprises ou dans certains cadres. où on n'est pas forcément encouragé à véritablement avoir une intention et suivre notre intention. Donc c'est là où je dirais qu'il y a peut-être une vraie question de pourquoi la personne a l'impression que ce n'est pas possible, ou que ce n'est pas quelque chose qui est une option pour le moment. Mais moi j'aime à penser en tout cas qu'on a toujours le choix. de la façon dont on peut raisonner soi-même. Donc même dans des situations potentiellement dramatiques où il y a beaucoup de choses sur lesquelles on n'a pas le contrôle, ça peut être rassurant de réaliser qu'on a quand même le choix de la penser, qu'on va essayer de céder à choisir pour soi. Donc de reprendre un petit peu finalement le contrôle d'une certaine manière.
- Speaker #9
J'en ai un petit. J'en ai un petit. Je ne peux pas être authentique. Bon, déjà, pour les Belges et les Français, je ne peux pas, ça ne veut pas dire la même chose. Je ne vais pas revenir dessus. Donc, je vais répondre aux deux, à la Belge et à la Française. Est-ce que c'est je n'en ai pas la capacité ou est-ce qu'on m'interdit de le faire parce qu'on ne me donne pas la possibilité de le faire ? Ça, ça peut être une première réponse. Pour l'avoir vécu pendant de nombreuses années, les personnes qui, par exemple, se trouvent dans une situation commerciale, avec des chiffres à faire, des progressions à faire, des nouveaux clients à faire, sont dans une telle pression sur leurs épaules qu'ils auront tendance très facilement à dire « mais je ne peux pas être authentique » . Il faut que je trouve quelque chose à dire quand on va me demander demain mon évaluation, pourquoi tu n'as pas fait de nouveaux clients. Et toutes ces choses-là peuvent, à mon avis, intervenir. Puis après, il y a quand même aussi la partie éducation. On est nés de parents qui nous ont inculqués. Certains disent, il vaut mieux un petit morceau spilleux qu'une grosse bêtise, ou de dire n'importe quoi. Ça vous aide un peu à broder. Enfin, moi, je suis une brodeuse par excellence. Je peux dire ce que je veux, quand j'ai envie, pour que ça passe. Donc moi, si je dois dire, il y a une dame qui a failli s'écraser devant ma voiture, et j'étais voir, je me suis assurée qu'elle allait bien, que ce n'était pas trop grave. J'ai appelé le 118 ou je ne sais pas quoi. Bref, pour expliquer pourquoi je suis en retard au boulot, pas de problème. Donc, c'est quoi être authentique ? Je ne pense pas que je fais du tort à personne en disant, aujourd'hui, j'ai quelqu'un qui a failli passer en dessous de ma voiture. Plutôt que de dire, j'ai vraiment mal dormi, ou je me suis engueulée avec mon conjoint, ou j'ai un enfant, ceci, je n'ai pas su me lever, et voilà, je suis en retard. Ça, ça ne passe jamais bien. Mais l'héroïque qui aura soulevé quelqu'un, ça, ça passe bien. Donc, voilà. Je crois que c'est vrai. On ne peut pas toujours tout dire.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que là, du coup, le message, il est altéré par rapport à la peur de comment il va être perçu, en fait. Et c'est là aussi que dans le parler vrai, il y a aussi est-ce que nous, on est capable d'entendre vrai en face ? Parler vrai, c'est une chose, mais est-ce que nous, on est capable d'entendre le parler vrai de l'autre, en fait ? Et ça influence aussi sa propre volonté à parler vrai. Si effectivement, on se dit qu'en face, on ne sera pas entendu dans notre vérité, forcément, on va le... On va le twister un peu, quoi. Exactement.
- Speaker #7
Il y a eu un film très intéressant où l'acteur principal ne ment pas. Il dit tout ce qu'il pense et tout passe. C'est un film où on rit beaucoup.
- Speaker #10
C'est un film avec Jim Carrey.
- Speaker #0
On ira chercher ça. Liar, liar. Menteur, menteur.
- Speaker #11
À mon avis, pour revenir aussi au cadre professionnel, je pense que des fois, l'organisme qui emploie n'a pas la même conception des valeurs que les employés. Je donne un exemple concret. Par exemple, le transport aérien d'où je viens, pendant des années, avait pour objectif de transporter les passagers avec ponctualité et sécurité. Par la suite, il a fallu vendre le débarquement. Ce qui n'est pas dans le programme des gens qui ont commencé à travailler. Donc vendre du débarquement alors qu'on est censé transporter, ça ne passait pas. Donc pour vendre du débarquement, quand on est convaincu qu'on est plutôt obligé de transporter, on ne va pas être authentique à le vendre quelque part. Et donc ça a créé des problèmes. Je pense que c'est peut-être ça. Et pour revenir au filtre, les explications qu'il y a eu tout à l'heure. Est-ce que le filtre ne serait pas plutôt une forme de diplomatie pour ne pas, comment dire, gêner l'interlocuteur ? Et pour éviter la colère, est-ce que ce n'est pas tout simplement un contrôle de soi ?
- Speaker #0
Solène ?
- Speaker #3
Je pense que ça va rebondir un peu sur ça, mais aussi sur ce que disait Laure à propos de l'écoute, parce qu'il y a ce côté, est-ce qu'on est prêt, en effet, en étant authentique à entendre l'autre ? En fait, en écoutant... temps et en étant prêt justement à entendre de façon authentique la personne, c'est peut-être aussi un premier pas pour apprendre à communiquer. Parce que la communication ça va dans les deux sens. C'est ce que je dis mais ce que j'entends aussi. Et à quel point est-ce qu'on écoute les gens et on a l'ensemble du message. Il y a énormément de choses qui se passent dans un message entre ce qu'on dit, ce qu'on pense dire, ce qu'on dit vraiment, ce que l'autre entend, ce qu'il perçoit, comment est-ce qu'il l'interprète. Il y a énormément de facteurs qui font que. Mais c'est vrai que si on est authentique dans notre discours cours, dans notre façon de penser, j'imagine qu'on est d'autant plus authentique dans notre façon d'entendre les personnes et de percevoir leurs messages. Et donc, je pense qu'en effet, que ça rebondit sur ces deux sujets.
- Speaker #11
On juge les autres à l'aune de soi-même. Donc, le menteur ne va jamais croire ce qu'on lui dit, alors que la personne qui est sincère, quand on lui dit oui, c'est blanc, il va croire qu'il va dire oui, c'est blanc. Il ne va pas demander oui, jure-le, jure-le, est-ce que c'est vrai ? Alors que le menteur va toujours avoir un doute sur ce qu'on lui dit, donc c'est un peu ça là. la complexité à mon avis.
- Speaker #10
Est-ce qu'on n'est pas plus authentique avec les personnes qu'on aime ? Tu avais parlé du cœur tout à l'heure justement, Laurence, et je me pose la question, est-ce que quand on a un lien affectif, est-ce que du coup, on n'est pas plus authentique ? Je ne sais pas si ça te parle.
- Speaker #0
Laurence ?
- Speaker #5
Alors, effectivement, tout à l'heure, on a dit est-ce que la personne qu'on a en face de nous est prête à entendre notre authenticité ? Quand on est dans une relation, par exemple, de couple, on a une symétrie, une relation symétrique. Donc, à ce moment-là, c'est presque nécessaire d'être là-dedans pour avoir vraiment un rapport de cœur. Et après, la question à se poser, c'est est-ce que j'ai un enjeu et est-ce que je suis en sécurité dans le contexte dans lequel je veux m'exprimer de manière authentique ? Si la personne a peur ou si elle est dans une relation asymétrique avec un patron, elle se dit « si je dis ce que je pense, je perds mon job » . En fait, c'est tout ça derrière. Alors, il y a des personnes qui auront travaillé leur peur et qui vont pouvoir s'exprimer. Et donc, ça va être fluide. Et puis d'autres, chez qui, ça va être… C'est effectivement sans doute pas trop indiqué. Mais oui, le contexte est important, effectivement.
- Speaker #0
Beaucoup de réflexions. Est-ce qu'on peut parler vrai, justement, si la personne en face de nous ne nous écoute pas ?
- Speaker #1
On peut, mais on ne sera pas entendus. Rien ne nous empêche de parler vrai en soi. Mais par contre, est-ce que la personne en face est réceptive ? Et ça, on n'a pas de pouvoir dessus. On n'a d'impact que sur nous-mêmes, on n'a pas d'impact sur les autres à ce niveau-là. Donc, si elle n'est pas prête à écouter, elle n'entendra pas quoi qu'il arrive.
- Speaker #0
Mais alors justement, toi qui es une fan de l'écoute, est-ce que si on parlait tout à l'heure en rigolant de l'exemple qu'on peut donner, si toi tu te mets dans une posture, si nous nous mettons dans une posture d'écoute, est-ce que ça ne va pas inciter l'autre à s'installer aussi dedans, même si spontanément il ne le ferait pas ?
- Speaker #1
Ça, ça va dépendre du miroir et de la personne, mais comme dit... Je ne peux pas la forcer à faire quelque chose ou quoi que ce soit. Donc potentiellement, en effet, ma façon d'écouter, ma posture va peut-être générer un effet miroir chez la personne, mais sans garantie.
- Speaker #0
Delphine ?
- Speaker #2
Le fait aussi, c'est que quand la personne écoute, il y a une conversation. Donc on peut parler de communication, c'est un aller-retour, et ce n'est pas un monologue. Donc quand on parle de... communication, quand on parle de dialogue, quand on parle de conversation, c'est deux personnes au moins. C'est pas... On émet un message, aussi vrai qu'il puisse être.
- Speaker #0
Laurence ?
- Speaker #3
J'irais, c'est de l'énergie perdue, en fait, si l'autre n'est pas prêt à écouter et tout le monde n'est pas intéressé non plus par ça. Ce sont des choses à reconnaître.
- Speaker #0
Oui, c'est juste. Bon, Sophie, c'est quoi la phrase que tu n'oses jamais dire ? Deep, deep, deep. Il fallait que je relance.
- Speaker #4
Peut-être... Peut-être, je ne sais pas. Parce que l'une des autres questions était en rapport avec le masque qu'on prend souvent. Et donc, j'ai dû m'avouer à moi-même que je pense l'un des masques que je prends assez souvent, c'est celui un petit peu de l'intello. Du coup... Je pense qu'une phrase que je n'aime pas dire, que je n'ose peut-être pas dire, c'est « je ne sais pas » .
- Speaker #0
Voilà. Mais c'est intéressant de reconnaître aussi qu'on a des failles et que chacun d'entre nous a des limites dans les deux sens, en émettant et en recevant. Les autres, d'autres, une phrase que vous n'auriez jamais dit.
- Speaker #1
Je me permets juste de rebondir parce que le « je ne sais pas » , c'est quelque chose que moi, en tant qu'archi, on m'a beaucoup appris justement à oser dire sur un chantier ou autre « je ne sais pas » . Je vais me renseigner et je vais vous revenir avec des informations parce qu'en tant qu'archi, on est des généralistes. On n'est pas censé tout savoir, même si nos clients maîtres d'ouvrage s'attendent au contraire à ce qu'on soit hyper précis. Mais non, je ne suis pas poseuse de parquet, je ne fais pas la plomberie. Donc, je sais en gros tout ça. Mais par contre, là, à l'instant T, je n'ai pas l'information. Mais ça, c'est au moins une chose que m'a appris, pas les études,
- Speaker #4
mais la vie professionnelle.
- Speaker #0
Delphine, Laurence, une phrase que vous n'osez jamais dire. Une expérience.
- Speaker #4
Peut-être qu'elles ne vont pas la dire. Peut-être qu'elles ne vont pas la dire.
- Speaker #0
Tu as raison.
- Speaker #4
Rien ne veut.
- Speaker #3
Je ne sens pas qu'il y ait quelque chose que je n'ose pas dire.
- Speaker #0
Ça peut être une grossièreté, ça peut être que sais-je.
- Speaker #3
Je n'aime pas.
- Speaker #2
Non, en fait, j'ai du mal aussi à trouver une phrase que je... Alors, je pense qu'on peut tout exprimer. Mais ça dépend aussi quel code on va utiliser. Parce qu'il y a des phrases du style « il faut faire » et puis il y a du style « ce serait intéressant de se poser la question » . Ça veut dire la même chose, ou à peu près, et pourtant ça n'appelle pas du tout la même réponse. Solène ?
- Speaker #1
Moi, je suis, comme je vous l'ai dit, assez sans filtre. Mais par contre, une chose que je dis rarement, c'est pour moi-même, prendre du temps pour toi. Je suis très à l'écoute des gens et dans le dialogue et sans filtre pour les personnes. Mais par contre, m'écouter moi de temps en temps, c'est un peu plus compliqué. Des choses comme ça. Donc, prendre du temps pour moi, apprendre à écouter mon corps, mes besoins. Ça, c'est peut-être des choses que je n'ose pas me dire. Je trouve intéressant de se dire cette question, de dire aux autres, mais potentiellement se dire à soi ce qu'on a beaucoup. de dialogue interne. Donc il y a ce côté-là aussi de réflexion de comment est-ce que je processe toutes mes informations à l'intérieur.
- Speaker #0
Ce qui revient à ce que disait Laurence tout à l'heure, de mieux se connaître, d'être en accord avec soi, ça commence par là, je pense, la communication par les vrais avec une forme de pas les vrais ou d'authenticité qu'on n'atteindra jamais à 100%. Je ne sais pas, c'est un leurre. Mais c'est intéressant quand même de... réfléchir autour de ces notions. Est-ce qu'il y a eu un moment, tu viens de parler de quelque chose de Sophie quand tu as dit, ah oui, je me rends compte que finalement, je prends un peu une posture professorale ou un télo ou que sais-je. Est-ce qu'il y a eu des électrochocs dans vos vies aux uns et aux autres qui vous ont fait dire à un moment, bon stop là, j'arrête de me la jouer, j'arrête de me raconter des histoires et je passe un cap sur justement ce que je me raconte ou ce que je veux bien raconter aux autres. Laurence ?
- Speaker #3
Tout à l'heure Delphine m'a fait penser à ces mots-là quand tu as dit « il faut, je dois » . Moi c'est quelque chose que j'ai travaillé parce que je me rendais compte que le « il faut, je dois » venait d'une espèce de pression que je me mettais, que c'était lourd et que si je décortiquais, qui me demandait ça ? D'où ça venait ? Et je pense que c'était dans ma personnalité d'avoir un grand sens des responsabilités et finalement j'ai plutôt changé ma tournure de phrases en disant « je choisis, j'ai envie » . Et donc, ça me rend responsable de mes actes. Quand je dis il faut, je dois, c'est comme si quelqu'un me l'imposait et comme si j'étais quelque part un peu une victime. Et en disant je choisis, je reprends mon pouvoir.
- Speaker #0
Delphine ?
- Speaker #2
De la même manière, c'est venu il n'y a pas tellement longtemps, mais il y a beaucoup de personnes qui disent j'ai profité de mes vacances, j'ai profité de ce moment. Et en fait, moi ça me donne de l'urticaire, j'ai profité. Pour moi, j'ai savouré, j'ai bénéficié. Donc c'est tellement plus doux que profiter, profiter. À mes oreilles, c'est un côté invasif que je déteste.
- Speaker #5
Mais je pense qu'effectivement, c'est le poids des mots et le choix des mots. Parce que le « il faut » , c'est aussi impersonnel. Quand je dis « il faut faire ça » , ça ne veut pas dire que c'est moi qui dois le faire. Ça peut être aussi une injonction à quelqu'un d'autre. Et ça n'est pas toujours bien perçu du tout. Parce que j'ai souvent expérimenté ça. Vous avez la vaisselle. S'il n'y avait que ça. Mais effectivement, il faut essayer de personnaliser et d'être beaucoup plus précis. Parce qu'il faut, c'est totalement impersonnel. On ne sait pas à qui on s'adresse. Est-ce que c'est à soi-même ou est-ce que c'est à quelqu'un d'autre ? C'est quelque chose de très générique et je pense qu'il y a beaucoup d'expressions qui vont dans la même direction. Et le fait de pouvoir être plus précis, dire « j'aimerais que je souhaiterais, ne faut-il pas réfléchir à ceci ou cela » , c'est beaucoup plus précis et en plus beaucoup moins invasif. Ce n'est pas une injonction à quelqu'un. Et je crois que c'est très important de bien choisir ces mots. Parlez vrai.
- Speaker #6
Et justement, j'ai une question, mais je ne sais pas comment je vais la poser. Et je vais la dire comme ça. Au théâtre d'impro, il y a des années de cela, juste un jour, la toute première fois, la prof me dit, nous dit, juste, soyez. Et là, je n'ai pas compris. Alors ma question, c'est... Est-ce que c'est, j'entends du 100%, j'entends être vrai, c'est 100%. Est-ce que c'est, et c'est ma question, est-ce qu'être vrai, c'est juste, justement, être dans cette vulnérabilité, embrasser ce je ne sais pas, cette joie de ne pas savoir, et juste être, être là. C'est une question. Je ne sais pas d'ailleurs si elle est bien posée.
- Speaker #0
Sophie ?
- Speaker #1
Je ne sais pas non plus.
- Speaker #6
Génial.
- Speaker #0
Célène ?
- Speaker #1
Il y a la fois que j'ai envie de réagir sur plein de choses, parce qu'il y a eu plein de questions en enfilade qui sont très intéressantes, enfin toutes plus intéressantes les unes que les autres. J'ai l'impression que ça se répond un peu, donc je vais commencer par le commencement. Anne-Claire, tu avais demandé un peu à quel moment le choc. Moi, je suis une please people. Pendant très longtemps, je me suis oubliée au détriment de tout le monde, ce qui fait aussi... Comme dit, le fait que j'écoute beaucoup et autres, je pense que ça vient de là. Mais il y a ce côté, justement, j'étais tournée vers les autres. Et un espèce de ras-le-bol général, l'élément déclencheur, honnêtement, je ne saurais plus le citer exactement, mais ce démarrage de commencer à apprendre à me connaître, faire de la thérapie, me renseigner sur le coaching, me former en programmation linguistique, donc on rebondit sur le « il faut, je dois » . Qui dit ça ? Et commencer à interroger, ok, il faut, je dois, mais qui me le demande ? Est-ce que ça vient de moi ? Est-ce que c'est quelqu'un d'extérieur ? Et donc, la PNL, moi, ça m'a vraiment appris, justement, à choisir mes mots, à mieux les comprendre, mieux fonctionner là-dessus, mieux écouter. À nouveau, il y a vraiment ce langage du corps aussi qu'on analyse beaucoup en programmation neurolinguistique qui semble très intéressante. Et pour rebondir, du coup, sur ce que tu dis, Sophie, il y a ce côté... Donc oui, je pense travail. In process, pour moi c'est encore le cas et en fait je vais continuer d'apprendre à communiquer, apprendre à écouter et autres et à être moi-même au fur et à mesure, parce que j'apprends à me connaître un petit peu plus chaque jour. Donc il y a ce côté justement peut-être se lâcher un peu la grappe aussi, se dire bon ben voilà, les choses ne sont pas parfaites, mais on apprend au fur et à mesure et c'est en faisant des expériences, en faisant des erreurs qu'on apprend et accepter cette vulnérabilité, je pense que c'est un très bon mot.
- Speaker #4
Sophie ? Oui, lâchons-nous la grappe, c'est important. Par rapport à peut-être des moments particuliers dans la vie, c'est vrai que finalement sur cette phrase que je n'osais peut-être pas prononcer ou dire, il y en avait une que j'avais vraiment du mal à dire, c'était « je t'aime » . Et ce que j'ai réalisé en fait au fur et à mesure du temps, c'est que je pense que je n'arrivais pas à le dire vers l'extérieur. parce que je n'arrivais pas à me le dire à l'intérieur non plus. Et donc à partir du moment où, suite à une rupture, dans le sens d'un burn-out profond, j'ai réussi à me connaître davantage et arriver à me dire à moi-même que je m'aimais. Donc d'une certaine façon être assez vulnérable aussi parce que j'avais probablement assimilé au fur et à mesure du temps que c'était assez arrogant de dire ça, ou peut-être égoïste ou autre. Et ça m'a permis de dire je t'aime autour de moi beaucoup plus. Donc cette idée de vraiment revenir vers soi et ressortir vers l'extérieur était très transformateur. Voilà.
- Speaker #7
Dire une évidence n'est-il pas aussi une façon de ne pas dire la vérité ? Moi j'ai connu des gens, personne particulièrement, qui disaient aimer ses enfants. C'est des choses que généralement on ne dit pas. Est-ce que le fait... Je suis du genre à ne pas dire je t'aime ou autre, parce que c'est des choses qui sont évidentes. On aime son conjoint, on aime ses parents, on aime ses enfants, mais j'ai comme l'impression que parfois on sombre dans ce style américain, I love you, I love you, pour un oui, pour un non, I love you. Et donc même dans une communication téléphonique et tout ça, et au... au point que le mot aimer perd de sa valeur.
- Speaker #4
Oui, mais après c'est là où on commence à parler un peu d'extrême, c'est-à-dire entre ne jamais le dire et le dire à tout bout de champ, où ça n'a plus de sens. Je pense que chaque personne individuellement a son propre chemin à parcourir. Dans mon expérience à moi, c'était ça qui était important, je pense, et qui faisait que peut-être je n'osais jamais vraiment le dire. Après, pour d'autres personnes, ça peut être justement l'envie de se reconnecter avec qu'est-ce que ça veut dire. Si c'est trop prononcé, mais que ça n'a plus de signification, ce serait un autre... En fait, s'aimer,
- Speaker #7
c'est simplement avoir le respect de soi-même, quelque part.
- Speaker #0
Peut-être. Les hommes sont bavards ce soir, ils ont plein de questions.
- Speaker #5
C'est très intéressant tout ça, parce que ça s'élève à un point qui est aussi très important dans la communication. Parce que je peux dire quelque chose qui n'est pas compris nécessairement correctement par rapport à ce que je pense. Et parfois, il peut y avoir des quiproquos, il peut y avoir des mauvaises compréhensions. Et c'est important aussi, et ce n'est pas toujours facile de le faire, de veiller à ce que la compréhension réponde aux attentes du parler. Si je dis quelque chose, c'est pour être compris. Et ça arrive, on dit 36 000 fois « je t'aime » , mais la valeur de ce qu'on dit ne sera pas la même que si on le dit de temps en temps, avec peut-être plus de force et plus de sincérité. Ça peut jouer sur une compréhension différente, mais mêmement. Et même aussi, on peut dire des choses qui ne sont pas toujours bien comprises. Ça peut être masqué par le langage. le body language, l'attitude qu'on a peut modifier totalement la perception des choses. Et il y a des gens qui vont aussi mal comprendre tout ça.
- Speaker #4
Mais je pense que c'est une vraie question. Est-ce qu'on n'est véritablement jamais compris ?
- Speaker #5
Heureusement, ce n'est pas tout.
- Speaker #4
Quasiment, c'est-à-dire peut-être qu'on a effectivement une connexion avec quelque chose de spirituel qui fait qu'on est tous reliés. Et donc, quand on essaye de parler vrai, d'être authentique, on dit « Ok, j'essaye de me connecter avec cette humanité en moi qui, du coup, me relie à d'autres personnes. » Mais peut-être qu'on n'aura jamais la garantie que l'autre personne va exactement comprendre qu'est-ce qu'on essaye d'exprimer.
- Speaker #8
C'est vrai, mais il y a des trucs un peu pour ça. Et j'ai envie de vous raconter un truc. C'est que parfois on va chercher... On va dire quelque chose pour exprimer quelque chose dont on n'ose pas dire les vrais mots. Par exemple, j'étais pas toujours très bonne élève à la maison, à l'école, et quand c'était le moment de montrer le bulletin à mon papa, il sortait toujours la même phrase qui fait rire tout le monde, mais nous, enfants, ça ne nous faisait pas rire du tout, mais qui voulait vraiment bien dire, ben, t'as pas foutu grand-chose pour avoir un résultat pareil. Et lui, il ne trouvait rien de mieux que de dire qu'il n'y a pas de quoi se taper les fesses sur le trottoir en criant « Vive de Gaulle ! » . Je peux vous dire que même à 6 ans, vous comprenez. Vous vous rendez compte qu'il n'est pas très content. Mais il le disait à sa façon. Et donc, finalement, que ce soit le « je t'aime » , on peut dire à un petit gamin « je t'aime, je t'aime, je t'aime » , et puis dire à son conjoint dans les yeux des yeux « je t'aime » . Encore après autant de temps, on a un peu plus de mal. Il y a des choses qui sont plus difficiles que d'autres. Et il y a des petits raccourcis pour essayer de le montrer ou de le dire autrement. Ça, je crois.
- Speaker #9
C'est intéressant parce que ça rejoint un peu ce que je me disais tout à l'heure. Je bug un peu, personnellement, avec cette idée selon laquelle il y aurait une cadence qui soit la bonne pour se dire certaines choses ou ne pas se dire certaines choses. S'il y a des gens qui aiment se dire je t'aime régulièrement et d'autres qui n'aiment pas, qu'est-ce que ça change ? J'ai vraiment un problème avec cette idée selon laquelle il y aurait une bonne cadence ou une mauvaise cadence. Et je pense que ce n'est pas tant une question d'à quelle fréquence on dit les choses qu'avec quelle intention on les dit. S'il y a des gens qui se disent je t'aime avec tout leur cœur tous les jours, il ne faut pas être jaloux, c'est bien, tant mieux pour eux. Et je ne pense pas qu'il faille se dire, ah ben non, mais se le dire tous les jours, c'est trop. En fait, ça dépend vraiment du vécu et du ressenti de chacun. Et je pense que c'est important aussi, parce que ça rejoint un peu l'idée de se lâcher la grappe de tout à l'heure. On se lâche la grappe, mais quand même, il faut le dire, mais pas trop souvent. Mais on se lâche la grappe, hein ! Enfin, voilà.
- Speaker #10
Pardon. Désolée pour moi, je pensais mon français. Mais ça va avec l'authenticité de qui tu es. Parce que moi, je suis la personne que je dis tout le temps, tu es amazing, je t'aime, Il y a des gens qui ne le font pas, mais ça va avec moi. Et les personnes savent que je suis comme ça. Je ne changerai pas. Je me souviens, c'est une anecdote. Je suis mexicaine. Quand je suis arrivée à travailler aux États-Unis, je suis arrivée à mon travail, bonjour à tout le monde, embrasse, bisous. Et mon boss, ma supérieure, Elle m'a dit, est-ce que tu vas faire ça tous les jours ? Parce qu'ici, on ne fait pas ça. Je suis sortie de mon travail, j'ai appelé ma maman, parce que j'étais contente d'aller travailler aux États-Unis, mais en même temps, j'ai dit, je ne vais arriver à vivre ici pour longtemps. Ce n'est pas ma place. Et ma maman m'a dit, tu dois être comme tu es. Les personnes vont devenir, ils vont apprécier. Et si... ici Et s'ils ne l'ont pas, c'est sans problème. Je pense qu'après deux ou trois ans, ma patronne, mon boss, après me dit, tu ne me donneras pas visu aujourd'hui. Alors, je pense que oui, c'est la façon de vivre. C'est comme tu es. Ça devient naturel. Ça, c'est la partie authentique, je crois.
- Speaker #11
L'anecdote contraire. Mon premier boulot, j'avais 18 ans. Je suis arrivée et je croyais que pour être bien prise en compte, je devrais être sérieuse, pas sourire. Un collègue qui était près de la retraite m'a dit « tu ne vas pas nous faire cette tête tous les jours non plus » . C'est à partir de là que je me suis dit « oui » . Est-ce que je suis plus sérieuse si je ne souris pas ? Non. pas du tout, donc là je souris tout le temps et ça m'arrive au boulot quand je passe dans les couloirs, je souris à tout le monde même si je ne les connais pas mais il faut remarquer qu'il y a beaucoup de gens qui font une mine comme si c'était ouais, et tu te demandes mais pourquoi, qu'est-ce qui se passe, tu es à l'intérieur il ne pleut pas, tu vas avoir un salaire à la fin du mois tout va bien dans ta vie par rapport à je ne sais pas, la moitié de la population de la planète, tu ne peux pas ... Un petit sourire comme ça pour remercier la vie, remercier le fait que tu es là.
- Speaker #1
On a tous des canaux de communication très différents les uns des autres. Il y en a qui vont être très expressifs, d'autres qui vont être plus tactiles ou autres. Donc c'est apprendre à décoder ça, savoir comment on fonctionne, comment fonctionne la personne en face aussi potentiellement, sans dire de s'adapter, mais au moins de pouvoir jauger un peu ce qu'on dit, comment on le dit. C'est assez important justement de pouvoir. Dans cette communication-là, être au courant de quel type de langage la personne utilise ou autre. Et à ce moment-là, du coup, on s'adapte un peu plus ou au contraire, on est complètement fidèle à soi-même.
- Speaker #12
Moi, je pense que les jolis mots ne perdent pas de leur valeur parce qu'ils sont trop. La quantité, non, parce qu'on est d'un naturel à souvent râler pour tout et pour rien. Alors s'auto-censurer sur des jolis mots, je trouve que c'est un peu dommage. Enfin, moi avec mes enfants, je pense que cent mille fois je dois leur dire « tu vas bien ? » Tu vas bien, mais je le dis vraiment tout le temps ou alors le j'ai t'aime tout le temps. Donc, penser du fait que la quantité fait que ça perd de la valeur, je crois que c'est peut-être pour la personne qui le dit, parce qu'à mon avis, celui qui reçoit 100 fois c'est dit, 100 fois il est content. Donc, je pense qu'on pourrait rester sur égal si c'est trop, mais Autant que ça soit trop de jolis mots que moins en tout cas.
- Speaker #1
Solène ? Le corps sait pas mentir de manière générale, sachez-le. D'ailleurs, je pense que Laurence le dira mieux que moi, mais on sait lire le langage du corps et savoir justement si on a un discours authentique dans le sens aligné entre son ressenti et ses pensées et son corps. Et c'est ce qu'on cherche techniquement à faire, aligner le corps, le cœur et l'esprit. Et en effet, quelqu'un qui nous répète cent mille fois par jour « je t'aime » , « tu vas bien » , « tu es extraordinaire » ou autre, et que c'est sincère, on va forcément recevoir l'émotion et le discours avec la même sincérité. Quelqu'un qui nous dit « je t'aime » , on va bien comprendre que c'est du fake complet et on ne va pas le recevoir de la même façon. Donc, on sait décoder un minimum le langage corporel des gens en face et ça, ça donne aussi beaucoup d'indications.
- Speaker #7
Le langage corporel peut justement remplacer les paroles. Au lieu de dire je t'aime, il y a des gestes, il y a l'attention, il y a toutes ces choses-là qui remplacent. Et ça, ce qui nous ramène à ce qu'on disait tout à l'heure, à parler vrai, c'est que souvent quand on évoque des mots pour exprimer ce qui est une vérité quelque part, ça sonne faux. Je vais m'éloigner du mot aimer et je vais parler de la démocratie pour aller... On a parlé des politiciens qui sont de grands menteurs par définition. Tous les partis qui se disent démocratiques ne sont pas démocratiques. Tous les partis qui se disent socialistes ne sont pas socialistes. Ils font peut-être du sociétal, mais pas de socialisme. Donc c'est un mensonge. Donc on avance un mot pour faire tout à fait autre chose. Et donc parler vrai, c'est vraiment, à mon avis, par aussi l'action. En parlant de... d'expression corporelle, elle est vraiment sans les mots. Prendre la main de son conjoint ou caresser ses enfants ou autre est aussi une façon de dire je t'aime, sans le dire quelque part.
- Speaker #0
Laurence,
- Speaker #3
qu'y a-t-il derrière le je t'aime ? Est-ce que c'est un aime-moi, j'ai peur de te perdre, j'ai besoin de toi ? Donc en fait, ce sont des mots, mais qu'est-ce qu'il y a derrière les mots ? Il y a des je t'aime qui pèsent. qui sont de la distress. Et puis, le « je t'aime » qui est dans le fond du cœur, qui est épanoui, qui est juste… Je suis tellement remplie d'amour que ça déborde et que j'en ai pour toi. Voilà, c'est… Qu'est-ce qu'il y a derrière le « je t'aime » ?
- Speaker #0
Juste avant, une question.
- Speaker #13
Et après, on va se réveiller. Ah, d'accord. Oui, allez-y. Ça va. Justement, je me posais la question, parce qu'on a un débat avec beaucoup de mots, beaucoup de concepts, beaucoup de mental et de réflexion. Mais est-ce que l'authenticité, on ne la ressent pas justement de manière intuitive ou dans le ressenti ? Est-ce que finalement, ce n'est pas plus simple que ça de détecter quand quelqu'un est authentique ou pas ? C'est juste un message qu'on ressent à l'intérieur.
- Speaker #0
Delphine.
- Speaker #2
Oui, et je pense qu'effectivement... quand il y a de l'authenticité, du vrai dans le discours de quelqu'un, tout comme dans le geste vrai, il y a l'intention, alors on n'y croit pas, mais il y a de l'énergie qui passe. Et je pense que quand on est vrai, quand on est authentique et qu'on est ajusté tête, cœur et corps, et bien cette énergie-là, elle passe beaucoup plus. que si on dit je t'aime.
- Speaker #0
Le temps avance. J'aimerais qu'on puisse clôturer cet échange qui est très riche et qui pourrait durer encore toute la nuit parce qu'on va pouvoir jouer au ping-pong très longtemps. Pour le clôturer, mesdames, attention, attention, vous relevez le channel s'il vous plaît. En une phrase, qu'est-ce que vous auriez envie que chacun retienne ce soir ? Bip ! Biba, Biba, Biba. Laurence.
- Speaker #3
Comprendre l'autre, ce n'est pas seulement avec le mental, c'est pouvoir quitter ses chaussures, se mettre dans les chaussures de l'autre et se laisser traverser par son expérience.
- Speaker #0
C'est très beau. Merci Laurence. Il va falloir relever le défi avec joie. Avec joie. Vous pouvez dire, alors, si vous n'êtes pas inspirée par ma question de clôture, puisque je vois qu'elle n'inspire pas 3 sur 4 des invités ce soir, eh bien, vous pouvez simplement dire un mot de conclusion. Mais voilà, une conclusion qui ne dure pas de 5 minutes.
- Speaker #1
Delphine.
- Speaker #2
Moi, je dirais que ce qui est important dans le vrai, c'est l'intention. Et quand il y a l'intention, il y a l'énergie. Et en général, elle passe.
- Speaker #1
Je dirais qu'une chose à retenir de ce soir, c'est d'apprendre à se connaître pour mieux être au fait de comment est-ce qu'on est, comment est-ce qu'on réagit, pour pouvoir être plus ouvert dans l'écoute avec les autres personnes et pouvoir à terme sentir les vibrations et aller plus vers l'instinctif pour entendre et communiquer avec les personnes.
- Speaker #4
Et puis peut-être se reconnecter à son intuition, comme on a semblé le dire. vers la fin de la conversation. Donc, en même temps, on garde notre individualité d'une certaine manière, mais on est aussi tous connectés d'une certaine manière. Les deux en même temps, comme les arbres.
- Speaker #0
Mais oui, nous sommes tous interconnectés et pas que aux humains, rappelons-le. On est aussi connectés avec tout ce qui vit autour de nous. Je pense que ça, c'est important. de s'en souvenir. Merci beaucoup pour cette soirée passionnante, ces échanges vraiment enrichissants, je trouve. J'espère que chacun y a trouvé peut-être pas des réponses, mais d'autres questions à se poser pour avancer sur son chemin. En tout cas, c'était très chouette de vous avoir tous ce soir au Colibri pour philosopher ensemble autour de cette question du parler vrai et de l'authentique. Voilà, j'étais franchement très émue à l'issue de cette soirée parce que je vous sentais vraiment là pour de vrai, au cœur de ces conversations, de ces échanges qui ont fusé, rebondi. Et si cet épisode est particulier, c'est parce que c'est tout premier avec vous, ensemble, que la participation a été incroyable. alors puisque c'est évident, il a dû vous toucher, partagez-le, faites-le circuler et puis parlons ensemble de tous ces sujets qui vous préoccupent, que ce soit dans des messages, via les réseaux, pourquoi pas autour d'un café, comme Laure aime tant les prendre. Cette première soirée live m'a confirmé quelque chose, et bien il faut recommencer. D'autres éditions donc suivront et pour ne rien manquer, abonnez-vous à la newsletter via mon site anne-claire-delval.com et puis au podcast sur la plateforme d'écoute que vous préférez en lui mettant des étoiles, en y ajoutant des commentaires pour le faire vivre et le faire grandir. Un immense merci à Myriam du Colibri pour son accueil chaleureux et puis ses cakes savoureux qui ont enchanté la soirée. Si vous passez d'ailleurs à Steinzel, arrêtez-vous. C'est un endroit parfait pour écrire la suite de ses aventures autour d'un café ensemble. Ou d'un thé, peut-être. Oui, c'est bien le thé aussi. Merci aussi à Jean-Michel pour tout le support technique qui a rendu l'ensemble possible. Je vous souhaite une merveilleuse fin d'année avec des fêtes lumineuses. J'en profite pour vous souhaiter des discours, je ne sais pas, de Noël ou de Nouvel An, qui sonnent juste et vrais, qui vous ressemblent. Et puis, je vous donne rendez-vous en 2026 pour de nouveaux épisodes, de nouveaux événements, de nouvelles voix. qui vont oser. D'ici là, eh bien, que tout cela nous enchante, nous ravise. Rappelons-nous la joie d'être ensemble, d'être vivants et continuez surtout à faire résonner vos voix. D'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des éclats de voix éclatants !