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"En Plein Coeur", par un cardiologue

COVID LONG : les vraies séquelles sur votre coeur que personne ne vous dit, expliquées par un cardiologue

COVID LONG : les vraies séquelles sur votre coeur que personne ne vous dit, expliquées par un cardiologue

31min |13/11/2025|

252

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Description

🫀 Il pensait en avoir fini avec le COVID… mais 6 mois plus tard, chaque escalier le laisse à bout de souffle 😮‍💨, le cœur affolé 💓 Et s’il ne s’agissait pas d’un simple coup de fatigue ?


Bienvenue dans un épisode crucial 🎯 où l’on explore ensemble les séquelles cardiovasculaires du COVID long, en novembre 2025 📅.


👉 Palpitations, douleurs thoraciques, essoufflement, malaise, fatigue inexpliquée... Et si tout cela était lié au COVID long 🧟‍♂️ ?


Dans cet épisode clair et sans jargon 🧠, je vous décrypte ce que l’on sait aujourd’hui des effets du COVID-19 à long terme sur le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸.


Vous découvrirez :
🔴 Les symptômes cardiaques persistants : palpitations ❤️‍🔥, douleurs 💢, tachycardie ⚡, syndrome de POTS 🚨
📊 Les données chiffrées récentes (2024–2025) sur les complications post-COVID
⚠️ Les risques accrus : AVC 🧠, infarctus 💔, myocardite 🔥, embolie pulmonaire 🫁… même après une infection légère
🤖 Le syndrome de dysautonomie et le POTS : pourquoi le « pilote automatique » du corps se dérègle 🛞
👨‍⚕️ Comment les cardiologues accompagnent les patients COVID long au quotidien


📈 Basé sur les dernières publications scientifiques (Circulation, CIDRAP, BMJ…) 📚, cet épisode vulgarisé vous donne les clés 🗝️ pour comprendre les véritables conséquences du COVID long sur votre santé cardiovasculaire 🫀


🗣️ Un épisode riche, factuel, humain… pour toutes celles et ceux qui veulent comprendre, prévenir et mieux vivre avec ces séquelles 💡💬


🎥 ➡️ Abonnez-vous, likez 👍, partagez 🔁, et laissez un commentaire 💬 : Votre soutien est essentiel 🙏 pour faire connaître ces contenus au plus grand nombre 🌍 !


👇 Dites-moi en commentaire : Avez-vous eu des symptômes persistants après le COVID ? Palpitations 💓 ? Fatigue 💤 ? Essoufflement 😮‍💨 ? Je vous lis 📖 et je vous réponds dans la “minute réponse” du prochain épisode 🎧 !


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Cardiovascular outcomes in long COVID-19: systematic review & meta-analysis. Front Cardiovasc Med. 2025
2️⃣ Lee S et al. Burden of cardiovascular outcomes after SARS-CoV-2. Circulation. 2025
3️⃣ Xie Y. Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19. Nat Med. 2022
4️⃣ Zuin M. Post-acute CV manifestations: meta-analysis. Heart. 2022
5️⃣ Post-COVID conditions: info for providers. CDC. 2023
6️⃣ Soriano JB. WHO definition of post-COVID condition. WHO. 2021
7️⃣ Blitshteyn S. POTS & autonomic disorders post-COVID. Heart Rhythm. 2022
8️⃣ Nalbandian A. CV complications of long COVID. Eur Heart J. 2023
9️⃣ Davis HE. Long COVID symptoms & recovery. EClinicalMed (Lancet). 2021


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il pensait en avoir fini avec le Covid, mais six mois plus tard, monter un escalier lui coupe un corps le souffle et son cœur s'emballe. Le virus est parti, pourtant son cœur agit comme s'il était un corps malade. Des cas comme celui-ci, j'en vois régulièrement en consultation. Des patients officiellement guéris du Covid reviennent des semaines ou des mois. après épuiser le cœur en folie, se demandant si la maladie n'a pas laissé une cicatrice invisible sur leur système cardiovasculaire. On l'appelle le Covid long, ce fantôme de l'infection qui continue de hanter le corps bien après la phase aiguë. Et oui, beaucoup d'organes peuvent être touchés, mais le cœur et les vaisseaux font partie des cibles de ce Covid long. Douleur thoracique qui persiste, palpitations inexpliquées, essoufflement inhabituel, fatigue, malaise, la liste est longue. Mais alors, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection au SARS-CoV-2 ? Y a-t-il des séquelles cardiovasculaires à long terme et des symptômes persistants connus au jour où je vous parle ? C'est ce que nous allons explorer ensemble aujourd'hui. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cauchois, je suis cardiologue. A travers cette chaîne, je vous partage mon univers professionnel afin de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. Mon objectif, c'est de vous offrir des explications claires, des conseils pratiques, parfois des interviews de soignants ou des témoignages poignants de patients, tout cela pour vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi, les sujets que j'aborde ici s'appuient sur les données validées de la science, avec des sources à l'appui que vous pouvez retrouver dans le lien de l'épisode, dans le but aussi de vous aider à prendre soin de votre santé. Ces informations sont données à titre informatif et ne sauraient remplacer évidemment une consultation médicale. En cas de doute donc, parlez-en avec votre médecin. Et pour être tout à fait transparent... Je précise, n'avoir aucun conflit d'intérêt avec les propos tenus dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous aimez ce contenu et que vous ne voulez pas rater les prochains épisodes, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera grandir aussi notre communauté des curieux du cœur. N'hésitez pas non plus à laisser un pouce bleu ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée, c'est un petit geste pour vous. mais d'une grande aide pour moi. Et je vois d'ailleurs que vous êtes toujours aussi nombreux à écouter sans être abonné. Je vous donne donc quelques secondes pour le faire tout de suite. Voilà. Est-ce que c'est bon ? Oui ? Alors, je vous remercie beaucoup. Et pour commencer, place maintenant à la minute réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de... Eliaha Lijawana 8800 qui me dit en lien avec l'épisode dédié aux mesures non médicamenteuses pour faire baisser le cholestérol et que vous pouvez retrouver d'ailleurs dans le lien de la vidéo qui se trouve par ici. Elle me dit, merci pour cette vidéo très riche que je partagerai à toute ma famille. Pourriez-vous donner des exemples de fruits et ou légumes contenant du phytostérol s'il vous plaît ? Alors ? Les phytostérols, tout d'abord, pour le rappeler, ce sont des composés naturels que l'on trouve dans le monde végétal, c'est l'équivalent du cholestérol du monde animal. Et ces phytostérols ont un effet direct sur notre cholestérol LDL, que l'on appelle de manière un peu excessive certainement le mauvais cholestérol, mais vous l'avez compris pour avoir écouté beaucoup d'épisodes sur ce cholestérol justement. Les phytostérols vont entrer en compétition avec le cholestérol dans l'intestin et ils vont bloquer partiellement son absorption, ce qui va réduire la quantité de cholestérol qui passe donc dans le sang. Résultat, le foie va capter plus de cholestérol sanguin qui circule pour compenser et donc le taux de LDL diminue. Donc les phytostérols, si vous êtes intéressé par cela, vous pouvez en trouver surtout dans les oléagineux comme les amandes, les noix, les pistaches, les noisettes. Les huiles végétales comme l'huile de colza, de tournesol ou de maïs. Les graines également, sésame, lin, tournesol. Il y a également certains fruits comme l'avocat et aussi dans des légumineuses ou des céréales complètes. Mais attention, la quantité de naturel dans l'alimentation reste faible, aux alentours de 200 à 400 mg par jour. Et on sait que globalement, pour avoir un effet mesurable sur le cholestérol, il faut atteindre environ 2 g par jour. Ce qui est possible en tout cas avec certains produits enrichis en phytostérol comme dans des margarines ou des yaourts spécifiques. mais sans les promouvoir. En moyenne, une consommation régulière de 2 g par jour fera environ baisser le LDL cholestérol d'environ 8 à 10 %, sans effet notable sur le bon cholestérol HDL ni sur les triglycérides. C'est donc un bon complément hygiéno-diététique, mais pas un traitement médical. Les phytostérols ne vont pas remplacer les statines ou une alimentation équilibrée, en réalité ils s'y ajoutent. Et là encore, mieux vaut en parler avec votre médecin. N'hésitez pas à me poser d'autres questions en commentaire ou sur les réseaux. J'en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode. Alors, à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons commencer l'épisode dans la continuité de la saga Covid et cœur sur justement ce Covid long. Installez-vous confortablement parce que nous allons aborder un sujet passionnant et encore débattu pour nombre de soignants, mais les choses s'éclaircissent avec le temps. Je vais parler de la phase chronique de l'infection, c'est-à-dire le fameux Covid long, et ses conséquences sur le cœur. Autrement dit, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection initiale ? Est-ce qu'il y a des séquelles cardiovasculaires à long terme ? des symptômes persistants dont le cœur pourrait être responsable. Dans l'épisode précédent, et pareil, vous pouvez retrouver le lien de la vidéo par ici, si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, on en avait parlé, en tout cas, des complications aiguës du Covid sur le système cardiovasculaire, en les comparant à la grippe ou au VRS, ces deux virus qui sont assez fréquents, pour donner des pneumopathies. J'avais tout d'abord parlé de la façon dont le Covid nous contaminait en utilisant une protéine clé qui s'appelle ACE2. Et l'épisode se trouve par ici. Ensuite, je vous parlais des conséquences de cette baisse d'ACE2 sur le dérèglement du système rénine-angiotensine-aldostérone et des cascades inflammatoires que notre cœur et notamment nos vaisseaux sanguins subissaient. Pareil. Le lien se trouve par ici pour la vidéo. Aujourd'hui encore, je ne parlerai pas des vaccins ou des traitements, je les réserve pour un prochain épisode qui risque certainement de faire débat, donc ça sera pour plus tard. L'objectif du jour, c'est vraiment de comprendre ce que la science a découvert en cette fin 2025 sur les effets à long terme du Covid sur notre cœur et sur nos vaisseaux sanguins je vais commencer par vous donner les points clés que nous allons aborder dans l'épisode. Tout d'abord, nous verrons les symptômes cardiovasculaires qui peuvent persister après un Covid aigu avec des chiffres à l'appui, car oui, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet. Ensuite, nous parlerons des complications cardiovasculaires objectives qui peuvent survenir après un Covid. En clair, est-ce que le fait d'avoir eu le Covid... augmente votre risque d'avoir un infarctus, un AVC, une myocardite, de l'hypertension ou encore des troubles du rythme dans les mois qui suivent. Et on va quantifier tout cela de manière simple et compréhensible. On ne traitera pas donc des traitements du Covid long, ça n'est pas encore l'objet de l'épisode, je vous le réserve également pour plus tard, mais vous allez voir que c'est à la fois inquiétant et fascinant de constater qu'un virus respiratoire peut avoir des répercussions des mois après l'infection. Allez, c'est parti ! Commençons par un constat général. Oui, le Covid peut laisser des symptômes durables et certainement autour de vous, vous avez des personnes qui décrivent un corps, des sensations bizarres, de fatigue, de vertige, de douleur dans la poitrine, des palpitations, une impression de morale qui n'est pas là et... Vous constaterez certainement que le cœur fait souvent partie des organes concernés. Selon les estimations mondiales de l'OMS, 6% environ des personnes atteintes de la COVID-19 contracteraient une forme prolongée de la maladie. Mais selon certains registres, les chiffres montrent jusqu'à 20%. Cette forme prolongée du COVID, ce que l'on appelle le COVID long ou long COVID en anglais, parfois aussi nommé PACS pour ... post-acute covid syndrome, et bien ces symptômes qui sont nombreux peuvent toucher un peu tous les systèmes. Une fatigue intense, des troubles de la mémoire, le fameux brain fog que l'on appelle brouillard cérébral pour les anglo-saxons, l'anosmie, à savoir la perte de l'odorat et aussi du goût, qui vont traîner, et bien tout cela nous intéresse ici, mais on va se focaliser sur les manifestations cardiovasculaires, et là, vous allez voir que malheureusement, elles sont finalement assez fréquentes. Tout d'abord, on va définir ce que l'on entend par COVID long ou affection syndrome post-COVID. Le COVID long, tout d'abord, ce n'est pas une maladie imaginaire ou rare. Je l'entends souvent, c'est souvent décrié, même des fois par des soignants. Les gens entendent, c'est dans votre tête. En tout cas, on les sent réellement en difficulté. Et heureusement, en tout cas, l'OMS a défini ça de manière clinique et reconnue de manière claire, avec donc un impact important sur la qualité de vie des patients. L'Organisation mondiale de la santé l'a défini d'ailleurs comme un ensemble de symptômes qui ont les caractéristiques suivantes. Tout d'abord, ils apparaissent généralement trois mois après le début de l'infection. Les symptômes durent au moins depuis deux mois. Ils ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Ces symptômes peuvent être nouveaux après le rétablissement initial d'un épisode aigu de COVID ou persister depuis l'épisode initial. Aussi, les symptômes peuvent fluctuer ou réapparaître dans le temps et ils surviennent chez des personnes qui ont eu des antécédents d'infections probables ou confirmées par le SARS-CoV-2. En réalité, Plus de 200 symptômes différents ont été signalés par des personnes atteintes d'une infection post-Covid. Mais les symptômes les plus courants sont les suivants. Fatigue intense, douleur musculaire ou articulaire, essoufflement anormal et inhabituel, maux de tête, difficulté à réfléchir ou à se concentrer, altération du goût. On retrouve également des troubles du sommeil, des dépressions. de l'anxiété. Les symptômes peuvent être légers mais parfois très invalidants et empêcher la personne de travailler, même d'effectuer les actes de la vie quotidienne ou de faire de l'exercice physique. Qu'en est-il maintenant des manifestations cardiaques, plus particulièrement de ce Covid long ? De nombreux patients étiquetés Covid long se plaignent en fait de gênes cardiaques persistantes. Et typiquement, ils vont décrire des palpitations, à savoir qu'ils ressentent leur battement cardiaque avec un cœur qui va trop vite ou de façon irrégulière avec de l'arythmie comme des extrasystoles. Également, les patients ressentent des douleurs dans la poitrine qui vont et qui viennent ou ce que l'on appelle une intolérance à l'effort, c'est-à-dire un essoufflement anormal à l'effort avec des difficultés pour poursuivre cet effort. avec également un épuisement pour des activités qui étaient auparavant faciles pour les personnes. D'après une méta-analyse publiée en 2024, environ 22% des patients qui souffrent de Covid long ont des douleurs dans la poitrine persistantes, 18% ont des palpitations, et autour de 19% développent de l'hypertension artérielle qui n'était pas forcément là avant. Dit autrement, Pratiquement une personne sur cinq qui a un Covid long présente des symptômes cardiaques ou vasculaires notables, ça n'est pas rien. Et puis, il y a différents degrés de Covid long. Chez ceux qui ont uniquement quelques symptômes légers, le cœur n'est peut-être pas touché. Mais chez ceux qui ont un Covid long plus sévère, c'est-à-dire des symptômes très handicapants au quotidien, on observe fréquemment des problèmes de rythme cardiaque et de tension. Et dans certaines cohortes, la douleur thoracique est carrément le symptôme persistant numéro 1, suivi de près par l'hypertension et les palpitations donc. S'agissant des douleurs dans la poitrine, elles sont souvent diffuses. Parfois, ce sont des picotements. Parfois, ce sont des pointes au niveau du thorax, comme un coup de couteau, des brûlures ou des sensations d'étau et de compression. En fait, la douleur, c'est le symptôme qui amène le plus souvent aux urgences. Et c'est normal, car déjà, ça fait peur. Mais ça peut aussi être une autre urgence médicale, notamment cardiologique. Mais quand même, je vous rassure, Dans le cadre du Covid long, il s'agit le plus souvent de douleurs pariétales, c'est-à-dire musculaires ou articulaires entre les côtes et le sternum. Les brûlures reviennent aussi souvent avec une éventuelle part bronchique associée, mais le rôle du cardiologue, et ça va être une priorité absolue, c'est toujours d'éliminer une cause grave et urgente comme un infarctus du myocarde, une péricardite, une myocardite ou une embolie pulmonaire. Et fort heureusement, il y a des outils faciles pour faire la part des choses dans ces symptômes. Parlons d'un syndrome en particulier sur lequel je vais m'attarder un peu et c'est peut-être la marque de fabrique du Covid long. C'est ce que l'on appelle le POTS pour syndrome de tachycardie orthostatique posturale. Le nom est un peu barbare mais je vous explique tout de suite ce qu'il en est. chez un... très grand nombre de patients, la piste que les médecins explorent, c'est celle de la dysautonomie. Qu'est-ce que c'est que ce mot ? La dysautonomie, pour faire simple, pensez à votre corps comme à une voiture qui serait très sophistiquée. Vous avez le volant et les pédales, ce sont vos actions conscientes comme marcher ou parler. Et puis, vous avez tout l'ordinateur de bord, le fameux pilote automatique qui gère... tout le reste sans que vous ayez besoin d'y penser. Ça va être la température du moteur, l'injection du carburant, etc. Eh bien, dans notre corps, ce pilote automatique, c'est le système nerveux autonome. C'est lui qui gère votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle, votre température corporelle, votre transpiration, votre digestion et beaucoup d'autres choses. Et de ce fait, la dysautonomie, c'est quand... Le pilote automatique est déréglé. Il fait littéralement n'importe quoi. Et ça, ça explique parfaitement pourquoi les patients qui sont atteints de Covid long décrivent des symptômes si polymorphes, si variés et fluctuants dans le temps, qui semblent n'avoir aucun lien entre eux, et qui leur donnent littéralement l'impression d'être fous. Et ils le disent en ces termes alors que non, ils ne sont pas devenus cinglés pour reprendre leurs propos que j'entends souvent. Et donc, ça va être... Des vertiges ou une sensation de tête vide quand ils vont se lever, des sueurs nocturnes ou au contraire une absence de transpiration, des épisodes de cœur rapide, de la tachycardie ou de la bradycardie quand le cœur est trop lent, des nausées, une sensation d'estomac lourd, des troubles de la régulation de la température avec des sensations de frissons ou des bouffées de chaleur. Vous voyez, en fait, le pilote automatique est en panne. Et donc, cette forme très particulière de dysautonomie que nous voyons exploser en consultation depuis la pandémie et que les études de 2025 confirment, c'est justement ce fameux POTS. Une étude suédoise sur des patients qui souffraient d'un Covid long sévère, c'est-à-dire des gens suffisamment mal en point pour être en arrêt de travail prolongé, a révélé qu'environ un patient sur trois d'entre eux présentait ce fameux POTS. C'est un syndrome qui est assez rare en temps normal puisqu'il touchait en Suède moins de 1% de la population, avant la pandémie en tout cas, mais il apparaît chez un tiers des patients Covid long sévère dans cette étude. Et fait notable, la plupart de ces patients qui ont un POTS post-Covid sont des femmes d'âge moyen autour de 40 ans, auparavant en excellente santé. Ça n'est pas un hasard, on sait que les maladies auto-immunes et la dysautonomie touchent plus souvent les femmes et le Covid long semble s'inscrire dans cette tendance. Même sans aller jusqu'au diagnostic formel de POTS, beaucoup de long-haulers, qu'on appelle comme ça en anglo-saxon ceux qui souffrent de Covid long, décrivent cette sensation que le cœur s'emballe pour un rien. Par exemple, simplement passer de la position allongée à la position debout peut réellement provoquer des palpitations avec de la tachycardie et des vertiges. Signe que le système cardiovasculaire a du mal à s'adapter. Dans l'étude suédoise que je citais, 60% des patients Covid long sévère rapportaient des palpitations et 59% des oppressions thoraciques persistantes. Ce sont des proportions énormes pour resituer cette étude qui témoignent du retentissement cardiovasculaire donc de ce syndrome, même chez des personnes sans antécédent cardiaque. Et ces chiffres très élevés concernent des formes sévères de Covid long, mais ils illustrent... Ils illustrent bien le spectre de symptômes. Fatigue présente chez plus de 90% d'entre eux, essoufflement chez 70%, palpitations environ 60%, douleurs ou pressions au niveau du thorax dans 59%. Vous voyez le tableau, le corps est affaibli et il continue de tirer la sonnette d'alarme bien après la fin de l'infection initiale. C'est un phénomène qui est assez déroutant. Ces symptômes sont multiples et fluctuants. Ils sont souvent déclenchés par un effort physique ou intellectuel, parfois même minime. C'est ce que les patients appellent le crash post-effort. Après les symptômes subjectifs, parlons des conséquences objectivables sur le cœur et les vaisseaux après un Covid. En clair, au-delà des symptômes, est-ce que l'infection Covid augmente réellement le risque de faire un accident cardiovasculaire à moyen ou à long terme ? Pendant longtemps, nous n'avions pas de réponse claire, nous n'avions finalement pas assez de recul. Mais aujourd'hui, en tout cas en novembre 2025 à l'heure où je vous parle, nous avons déjà des réponses et la réponse est oui. Je vais être assez direct avec vous en me basant sur les faits. Aussi parce que j'entends trop souvent « Oh ça va, le Covid c'est pas si grave que ça, c'est une bonne grippe » et puis maintenant c'est devenu tellement banal. Eh bien, ne parlez pas si vite. Une étude massive publiée cette année dans une des plus grandes revues de cardiologie que j'appelle Circulation a suivi de près 9 millions de personnes en Corée du Sud et au Japon. C'est donc une étude colossale. Et que nous dit-elle ? Eh bien... Elle nous dit que les personnes qui ont eu le Covid ont un risque cardiovasculaire à long terme significativement accru par rapport à celles qui ne l'ont pas eu. Le chiffre global, ce que l'on appelle un hasard ratio, un rapport de risque, est de 1,62. Pour simplifier, c'est une augmentation du risque de base d'environ 62% par le fait d'avoir eu cette infection Covid. Le point le plus important de cette étude, c'est la durée. Ce risque, il n'est pas juste pendant l'infection, il atteint un pic entre 1 et 6 mois après l'infection, et cela persiste jusqu'à 18 mois au moins, sinon voire plus. Les études ultérieures nous le diront. Cela change toute notre perspective sur la vision du Covid sur le cœur, et donc les maladies cardiovasculaires. Ça veut dire que le Covid... pour notre système cardiovasculaire, ça n'est pas juste un sprint, un événement aigu et puis c'est fini. C'est vraiment le début d'un marathon de surveillance dont l'infection aiguë ne serait que la ligne de départ. Et là, j'ai une information capitale à vous donner. Et c'est peut-être le message clé de santé publique, en tout cas de l'épisode. On pourrait penser logiquement que ce sur-risque ne concerne que les personnes qui ont fait des formes graves. Celles qui auraient été hospitalisées, celles qui seraient passées en réanimation. C'est vrai que leur risque est énormément augmenté, et l'étude montre que ceux qui ont d'ailleurs eu besoin d'une ventilation mécanique ont un risque multiplié par plus de 10. Mais, et c'est là le piège, l'étude montre aussi, sans aucun doute, que même une infection légère, celle que vous avez peut-être eue chez vous, avec un peu de fièvre et du paracétamol, et bien cette infection là augmente aussi votre risque cardiovasculaire et le chiffre, donc le hasard de ratio est de 1,56 soit une augmentation de 56% d'avoir des complications cardiovasculaires dans le temps. C'est donc un piège parce que des millions de personnes ont eu une forme bénigne et pensent logiquement être hors de danger. Donc les données de 2025 nous disent que ça n'est pas si simple. Parlons aussi d'autres risques cardiovasculaires à distance d'une infection Covid. Là encore, la science a progressé. Une autre étude massive que l'on appelle une méta-analyse, c'est-à-dire une étude qui compile les résultats de nombreuses autres études qui portent sur près de 10 millions de personnes, nous a donné la liste des risques accrus en 2025 que vous pouvez d'ailleurs retrouver dans l'article qui est en lien avec l'épisode. Accrochez-vous, je vais vous donner les chiffres, et ça donne un peu le tournier quand même, je vais aussi vous les expliquer. En ce qui concerne le risque de caillot, que l'on appelle maladie thromboembolique, c'est peut-être le plus frappant, et on le sait que c'était une marque de fabrique de l'infection Covid. Dans les formes tardives d'infection Covid, le risque de faire une flébite, un caillot dans une veine au niveau d'une jambe en particulier, et où... plus grave une embolie pulmonaire, à savoir que le caillot va migrer dans les poumons, ce risque est multiplié par 3. En ce qui concerne le risque d'accident vasculaire cérébral, il est multiplié par 1,7. Le risque d'insuffisance cardiaque, c'est-à-dire un cœur qui se fatigue et qui a peine à faire son travail de pompée, le risque est multiplié par 1,7 également. Le risque de myocardite, donc d'inflammation du muscle du cœur. Là, le risque relatif est très élevé, il est multiplié par 6. Et même pour l'hypertension artérielle, le risque d'en développer une après une infection Covid est multiplié par 1,7. Alors, je vous vois blémir derrière votre écran, ces chiffres, ce que l'on appelle ces risques multipliés par, ce sont des risques relatifs. Évidemment, ils font peur quand on dit multiplié par 6, multiplié par 3, c'est énorme. Mais évidemment... remettons-les dans leur contexte et en perspective. Il faut regarder surtout le risque absolu. Reprenons l'étude Corée-Japon. Elle nous dit que le risque absolu de faire un AVC, par exemple, il passe de 0,13% chez les gens qui n'ont pas eu le Covid à 0,24% chez ceux qui l'ont eu. Donc, vous voyez, le risque double, c'est vrai, mais on n'est pas à 50% de risque de faire un AVC. Je préférais dire que c'est important pour resituer quand même l'ambiance et pour ne pas non plus dramatiser les choses. Ce que ces chiffres signifient, en tout cas pour les médecins, ce n'est pas qu'il faut paniquer, justement, c'est que notre vigilance doit être accrue. C'est donc que si vous avez eu une infection Covid, en tant que médecin, on va être plus attentif à votre pression artérielle, mais aussi à des symptômes comme un essoufflement qui s'installe, à des douleurs dans la poitrine, à un mollet qui gonfle. Donc, on ne va pas les banaliser d'autant plus. On sait que l'infection Covid a laissé une fragilité. À l'échelle individuelle, la probabilité de complications majeures post-Covid reste faible. Mais en tout cas, elle est plus élevée que si vous n'aviez pas eu l'infection Covid. Et donc, à l'échelle de la population, avec des millions de personnes infectées, cette hausse du risque se traduit par beaucoup de cas en plus. Et les cardiologues l'ont bien constaté dans les services. Dans l'année qui a suivi les vagues d'infections Covid, on a vu affluer plus de patients qu'attendus pour des problèmes cardiaques variés et nombreux d'entre eux avaient eu le Covid récemment. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode et revenons sur les messages clés. Le Covid long, c'est un syndrome aux multiples visages et le cœur. ainsi que les vaisseaux sanguins font clairement partie des victimes possibles de ce syndrome. Mais retenez deux messages clairs. Premièrement, que les symptômes comme les palpitations, l'essoufflement ou les vertiges qui persistent après une infection Covid sont réels. Ça n'est pas dans la tête. Il s'explique de plus en plus par des mécanismes précis comme le dérèglement du pilote automatique, la dysautonomie et le POTS en est justement l'étendard. Ils sont enfin reconnus par la science. Deuxièmement, oui, les données de 2025 sont formelles. Il existe un risque statistiquement plus élevé de faire un événement cardiovasculaire comme un accident vasculaire cérébral, une phlébite, une insuffisance cardiaque après une infection Covid. Ce risque persiste au moins 18 mois et il existe, je le répète, même après une infection légère. Le message que je veux vous laisser aujourd'hui, ce n'est surtout pas la peur, c'est plutôt le contraire, c'est justement la vigilance et la connaissance. Avoir eu le Covid, ça n'est pas anodin pour votre cœur, mais ce n'est plus, on le sait maintenant, un simple rhume. C'est une invitation à prendre davantage soin de vous, à écouter votre corps, et à ne pas banaliser un essoufflement qui s'installerait, des palpitations qui durent dans le temps, ... une pression artérielle qui se dérègle. Donc, parlez-en à votre médecin traitant et à votre cardiologue. C'est peut-être la meilleure façon de gérer cet écho de l'infection et surtout de garder le contrôle. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans 15 jours, je vous proposerai un nouvel épisode dans la continuité de cette saga Covid et cœur. On parlera cette fois des causes de ce Covid long connu, en tout cas en 2025, qui est le son les mécanismes connus ou suspectés qui expliquent que des patients développent des symptômes ou des complications cardiovasculaires à distance de cette infection aiguë, vous verrez, le sujet est passionnant. Rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

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🫀 Il pensait en avoir fini avec le COVID… mais 6 mois plus tard, chaque escalier le laisse à bout de souffle 😮‍💨, le cœur affolé 💓 Et s’il ne s’agissait pas d’un simple coup de fatigue ?


Bienvenue dans un épisode crucial 🎯 où l’on explore ensemble les séquelles cardiovasculaires du COVID long, en novembre 2025 📅.


👉 Palpitations, douleurs thoraciques, essoufflement, malaise, fatigue inexpliquée... Et si tout cela était lié au COVID long 🧟‍♂️ ?


Dans cet épisode clair et sans jargon 🧠, je vous décrypte ce que l’on sait aujourd’hui des effets du COVID-19 à long terme sur le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸.


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👨‍⚕️ Comment les cardiologues accompagnent les patients COVID long au quotidien


📈 Basé sur les dernières publications scientifiques (Circulation, CIDRAP, BMJ…) 📚, cet épisode vulgarisé vous donne les clés 🗝️ pour comprendre les véritables conséquences du COVID long sur votre santé cardiovasculaire 🫀


🗣️ Un épisode riche, factuel, humain… pour toutes celles et ceux qui veulent comprendre, prévenir et mieux vivre avec ces séquelles 💡💬


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Cardiovascular outcomes in long COVID-19: systematic review & meta-analysis. Front Cardiovasc Med. 2025
2️⃣ Lee S et al. Burden of cardiovascular outcomes after SARS-CoV-2. Circulation. 2025
3️⃣ Xie Y. Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19. Nat Med. 2022
4️⃣ Zuin M. Post-acute CV manifestations: meta-analysis. Heart. 2022
5️⃣ Post-COVID conditions: info for providers. CDC. 2023
6️⃣ Soriano JB. WHO definition of post-COVID condition. WHO. 2021
7️⃣ Blitshteyn S. POTS & autonomic disorders post-COVID. Heart Rhythm. 2022
8️⃣ Nalbandian A. CV complications of long COVID. Eur Heart J. 2023
9️⃣ Davis HE. Long COVID symptoms & recovery. EClinicalMed (Lancet). 2021


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il pensait en avoir fini avec le Covid, mais six mois plus tard, monter un escalier lui coupe un corps le souffle et son cœur s'emballe. Le virus est parti, pourtant son cœur agit comme s'il était un corps malade. Des cas comme celui-ci, j'en vois régulièrement en consultation. Des patients officiellement guéris du Covid reviennent des semaines ou des mois. après épuiser le cœur en folie, se demandant si la maladie n'a pas laissé une cicatrice invisible sur leur système cardiovasculaire. On l'appelle le Covid long, ce fantôme de l'infection qui continue de hanter le corps bien après la phase aiguë. Et oui, beaucoup d'organes peuvent être touchés, mais le cœur et les vaisseaux font partie des cibles de ce Covid long. Douleur thoracique qui persiste, palpitations inexpliquées, essoufflement inhabituel, fatigue, malaise, la liste est longue. Mais alors, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection au SARS-CoV-2 ? Y a-t-il des séquelles cardiovasculaires à long terme et des symptômes persistants connus au jour où je vous parle ? C'est ce que nous allons explorer ensemble aujourd'hui. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cauchois, je suis cardiologue. A travers cette chaîne, je vous partage mon univers professionnel afin de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. Mon objectif, c'est de vous offrir des explications claires, des conseils pratiques, parfois des interviews de soignants ou des témoignages poignants de patients, tout cela pour vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi, les sujets que j'aborde ici s'appuient sur les données validées de la science, avec des sources à l'appui que vous pouvez retrouver dans le lien de l'épisode, dans le but aussi de vous aider à prendre soin de votre santé. Ces informations sont données à titre informatif et ne sauraient remplacer évidemment une consultation médicale. En cas de doute donc, parlez-en avec votre médecin. Et pour être tout à fait transparent... Je précise, n'avoir aucun conflit d'intérêt avec les propos tenus dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous aimez ce contenu et que vous ne voulez pas rater les prochains épisodes, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera grandir aussi notre communauté des curieux du cœur. N'hésitez pas non plus à laisser un pouce bleu ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée, c'est un petit geste pour vous. mais d'une grande aide pour moi. Et je vois d'ailleurs que vous êtes toujours aussi nombreux à écouter sans être abonné. Je vous donne donc quelques secondes pour le faire tout de suite. Voilà. Est-ce que c'est bon ? Oui ? Alors, je vous remercie beaucoup. Et pour commencer, place maintenant à la minute réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de... Eliaha Lijawana 8800 qui me dit en lien avec l'épisode dédié aux mesures non médicamenteuses pour faire baisser le cholestérol et que vous pouvez retrouver d'ailleurs dans le lien de la vidéo qui se trouve par ici. Elle me dit, merci pour cette vidéo très riche que je partagerai à toute ma famille. Pourriez-vous donner des exemples de fruits et ou légumes contenant du phytostérol s'il vous plaît ? Alors ? Les phytostérols, tout d'abord, pour le rappeler, ce sont des composés naturels que l'on trouve dans le monde végétal, c'est l'équivalent du cholestérol du monde animal. Et ces phytostérols ont un effet direct sur notre cholestérol LDL, que l'on appelle de manière un peu excessive certainement le mauvais cholestérol, mais vous l'avez compris pour avoir écouté beaucoup d'épisodes sur ce cholestérol justement. Les phytostérols vont entrer en compétition avec le cholestérol dans l'intestin et ils vont bloquer partiellement son absorption, ce qui va réduire la quantité de cholestérol qui passe donc dans le sang. Résultat, le foie va capter plus de cholestérol sanguin qui circule pour compenser et donc le taux de LDL diminue. Donc les phytostérols, si vous êtes intéressé par cela, vous pouvez en trouver surtout dans les oléagineux comme les amandes, les noix, les pistaches, les noisettes. Les huiles végétales comme l'huile de colza, de tournesol ou de maïs. Les graines également, sésame, lin, tournesol. Il y a également certains fruits comme l'avocat et aussi dans des légumineuses ou des céréales complètes. Mais attention, la quantité de naturel dans l'alimentation reste faible, aux alentours de 200 à 400 mg par jour. Et on sait que globalement, pour avoir un effet mesurable sur le cholestérol, il faut atteindre environ 2 g par jour. Ce qui est possible en tout cas avec certains produits enrichis en phytostérol comme dans des margarines ou des yaourts spécifiques. mais sans les promouvoir. En moyenne, une consommation régulière de 2 g par jour fera environ baisser le LDL cholestérol d'environ 8 à 10 %, sans effet notable sur le bon cholestérol HDL ni sur les triglycérides. C'est donc un bon complément hygiéno-diététique, mais pas un traitement médical. Les phytostérols ne vont pas remplacer les statines ou une alimentation équilibrée, en réalité ils s'y ajoutent. Et là encore, mieux vaut en parler avec votre médecin. N'hésitez pas à me poser d'autres questions en commentaire ou sur les réseaux. J'en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode. Alors, à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons commencer l'épisode dans la continuité de la saga Covid et cœur sur justement ce Covid long. Installez-vous confortablement parce que nous allons aborder un sujet passionnant et encore débattu pour nombre de soignants, mais les choses s'éclaircissent avec le temps. Je vais parler de la phase chronique de l'infection, c'est-à-dire le fameux Covid long, et ses conséquences sur le cœur. Autrement dit, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection initiale ? Est-ce qu'il y a des séquelles cardiovasculaires à long terme ? des symptômes persistants dont le cœur pourrait être responsable. Dans l'épisode précédent, et pareil, vous pouvez retrouver le lien de la vidéo par ici, si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, on en avait parlé, en tout cas, des complications aiguës du Covid sur le système cardiovasculaire, en les comparant à la grippe ou au VRS, ces deux virus qui sont assez fréquents, pour donner des pneumopathies. J'avais tout d'abord parlé de la façon dont le Covid nous contaminait en utilisant une protéine clé qui s'appelle ACE2. Et l'épisode se trouve par ici. Ensuite, je vous parlais des conséquences de cette baisse d'ACE2 sur le dérèglement du système rénine-angiotensine-aldostérone et des cascades inflammatoires que notre cœur et notamment nos vaisseaux sanguins subissaient. Pareil. Le lien se trouve par ici pour la vidéo. Aujourd'hui encore, je ne parlerai pas des vaccins ou des traitements, je les réserve pour un prochain épisode qui risque certainement de faire débat, donc ça sera pour plus tard. L'objectif du jour, c'est vraiment de comprendre ce que la science a découvert en cette fin 2025 sur les effets à long terme du Covid sur notre cœur et sur nos vaisseaux sanguins je vais commencer par vous donner les points clés que nous allons aborder dans l'épisode. Tout d'abord, nous verrons les symptômes cardiovasculaires qui peuvent persister après un Covid aigu avec des chiffres à l'appui, car oui, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet. Ensuite, nous parlerons des complications cardiovasculaires objectives qui peuvent survenir après un Covid. En clair, est-ce que le fait d'avoir eu le Covid... augmente votre risque d'avoir un infarctus, un AVC, une myocardite, de l'hypertension ou encore des troubles du rythme dans les mois qui suivent. Et on va quantifier tout cela de manière simple et compréhensible. On ne traitera pas donc des traitements du Covid long, ça n'est pas encore l'objet de l'épisode, je vous le réserve également pour plus tard, mais vous allez voir que c'est à la fois inquiétant et fascinant de constater qu'un virus respiratoire peut avoir des répercussions des mois après l'infection. Allez, c'est parti ! Commençons par un constat général. Oui, le Covid peut laisser des symptômes durables et certainement autour de vous, vous avez des personnes qui décrivent un corps, des sensations bizarres, de fatigue, de vertige, de douleur dans la poitrine, des palpitations, une impression de morale qui n'est pas là et... Vous constaterez certainement que le cœur fait souvent partie des organes concernés. Selon les estimations mondiales de l'OMS, 6% environ des personnes atteintes de la COVID-19 contracteraient une forme prolongée de la maladie. Mais selon certains registres, les chiffres montrent jusqu'à 20%. Cette forme prolongée du COVID, ce que l'on appelle le COVID long ou long COVID en anglais, parfois aussi nommé PACS pour ... post-acute covid syndrome, et bien ces symptômes qui sont nombreux peuvent toucher un peu tous les systèmes. Une fatigue intense, des troubles de la mémoire, le fameux brain fog que l'on appelle brouillard cérébral pour les anglo-saxons, l'anosmie, à savoir la perte de l'odorat et aussi du goût, qui vont traîner, et bien tout cela nous intéresse ici, mais on va se focaliser sur les manifestations cardiovasculaires, et là, vous allez voir que malheureusement, elles sont finalement assez fréquentes. Tout d'abord, on va définir ce que l'on entend par COVID long ou affection syndrome post-COVID. Le COVID long, tout d'abord, ce n'est pas une maladie imaginaire ou rare. Je l'entends souvent, c'est souvent décrié, même des fois par des soignants. Les gens entendent, c'est dans votre tête. En tout cas, on les sent réellement en difficulté. Et heureusement, en tout cas, l'OMS a défini ça de manière clinique et reconnue de manière claire, avec donc un impact important sur la qualité de vie des patients. L'Organisation mondiale de la santé l'a défini d'ailleurs comme un ensemble de symptômes qui ont les caractéristiques suivantes. Tout d'abord, ils apparaissent généralement trois mois après le début de l'infection. Les symptômes durent au moins depuis deux mois. Ils ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Ces symptômes peuvent être nouveaux après le rétablissement initial d'un épisode aigu de COVID ou persister depuis l'épisode initial. Aussi, les symptômes peuvent fluctuer ou réapparaître dans le temps et ils surviennent chez des personnes qui ont eu des antécédents d'infections probables ou confirmées par le SARS-CoV-2. En réalité, Plus de 200 symptômes différents ont été signalés par des personnes atteintes d'une infection post-Covid. Mais les symptômes les plus courants sont les suivants. Fatigue intense, douleur musculaire ou articulaire, essoufflement anormal et inhabituel, maux de tête, difficulté à réfléchir ou à se concentrer, altération du goût. On retrouve également des troubles du sommeil, des dépressions. de l'anxiété. Les symptômes peuvent être légers mais parfois très invalidants et empêcher la personne de travailler, même d'effectuer les actes de la vie quotidienne ou de faire de l'exercice physique. Qu'en est-il maintenant des manifestations cardiaques, plus particulièrement de ce Covid long ? De nombreux patients étiquetés Covid long se plaignent en fait de gênes cardiaques persistantes. Et typiquement, ils vont décrire des palpitations, à savoir qu'ils ressentent leur battement cardiaque avec un cœur qui va trop vite ou de façon irrégulière avec de l'arythmie comme des extrasystoles. Également, les patients ressentent des douleurs dans la poitrine qui vont et qui viennent ou ce que l'on appelle une intolérance à l'effort, c'est-à-dire un essoufflement anormal à l'effort avec des difficultés pour poursuivre cet effort. avec également un épuisement pour des activités qui étaient auparavant faciles pour les personnes. D'après une méta-analyse publiée en 2024, environ 22% des patients qui souffrent de Covid long ont des douleurs dans la poitrine persistantes, 18% ont des palpitations, et autour de 19% développent de l'hypertension artérielle qui n'était pas forcément là avant. Dit autrement, Pratiquement une personne sur cinq qui a un Covid long présente des symptômes cardiaques ou vasculaires notables, ça n'est pas rien. Et puis, il y a différents degrés de Covid long. Chez ceux qui ont uniquement quelques symptômes légers, le cœur n'est peut-être pas touché. Mais chez ceux qui ont un Covid long plus sévère, c'est-à-dire des symptômes très handicapants au quotidien, on observe fréquemment des problèmes de rythme cardiaque et de tension. Et dans certaines cohortes, la douleur thoracique est carrément le symptôme persistant numéro 1, suivi de près par l'hypertension et les palpitations donc. S'agissant des douleurs dans la poitrine, elles sont souvent diffuses. Parfois, ce sont des picotements. Parfois, ce sont des pointes au niveau du thorax, comme un coup de couteau, des brûlures ou des sensations d'étau et de compression. En fait, la douleur, c'est le symptôme qui amène le plus souvent aux urgences. Et c'est normal, car déjà, ça fait peur. Mais ça peut aussi être une autre urgence médicale, notamment cardiologique. Mais quand même, je vous rassure, Dans le cadre du Covid long, il s'agit le plus souvent de douleurs pariétales, c'est-à-dire musculaires ou articulaires entre les côtes et le sternum. Les brûlures reviennent aussi souvent avec une éventuelle part bronchique associée, mais le rôle du cardiologue, et ça va être une priorité absolue, c'est toujours d'éliminer une cause grave et urgente comme un infarctus du myocarde, une péricardite, une myocardite ou une embolie pulmonaire. Et fort heureusement, il y a des outils faciles pour faire la part des choses dans ces symptômes. Parlons d'un syndrome en particulier sur lequel je vais m'attarder un peu et c'est peut-être la marque de fabrique du Covid long. C'est ce que l'on appelle le POTS pour syndrome de tachycardie orthostatique posturale. Le nom est un peu barbare mais je vous explique tout de suite ce qu'il en est. chez un... très grand nombre de patients, la piste que les médecins explorent, c'est celle de la dysautonomie. Qu'est-ce que c'est que ce mot ? La dysautonomie, pour faire simple, pensez à votre corps comme à une voiture qui serait très sophistiquée. Vous avez le volant et les pédales, ce sont vos actions conscientes comme marcher ou parler. Et puis, vous avez tout l'ordinateur de bord, le fameux pilote automatique qui gère... tout le reste sans que vous ayez besoin d'y penser. Ça va être la température du moteur, l'injection du carburant, etc. Eh bien, dans notre corps, ce pilote automatique, c'est le système nerveux autonome. C'est lui qui gère votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle, votre température corporelle, votre transpiration, votre digestion et beaucoup d'autres choses. Et de ce fait, la dysautonomie, c'est quand... Le pilote automatique est déréglé. Il fait littéralement n'importe quoi. Et ça, ça explique parfaitement pourquoi les patients qui sont atteints de Covid long décrivent des symptômes si polymorphes, si variés et fluctuants dans le temps, qui semblent n'avoir aucun lien entre eux, et qui leur donnent littéralement l'impression d'être fous. Et ils le disent en ces termes alors que non, ils ne sont pas devenus cinglés pour reprendre leurs propos que j'entends souvent. Et donc, ça va être... Des vertiges ou une sensation de tête vide quand ils vont se lever, des sueurs nocturnes ou au contraire une absence de transpiration, des épisodes de cœur rapide, de la tachycardie ou de la bradycardie quand le cœur est trop lent, des nausées, une sensation d'estomac lourd, des troubles de la régulation de la température avec des sensations de frissons ou des bouffées de chaleur. Vous voyez, en fait, le pilote automatique est en panne. Et donc, cette forme très particulière de dysautonomie que nous voyons exploser en consultation depuis la pandémie et que les études de 2025 confirment, c'est justement ce fameux POTS. Une étude suédoise sur des patients qui souffraient d'un Covid long sévère, c'est-à-dire des gens suffisamment mal en point pour être en arrêt de travail prolongé, a révélé qu'environ un patient sur trois d'entre eux présentait ce fameux POTS. C'est un syndrome qui est assez rare en temps normal puisqu'il touchait en Suède moins de 1% de la population, avant la pandémie en tout cas, mais il apparaît chez un tiers des patients Covid long sévère dans cette étude. Et fait notable, la plupart de ces patients qui ont un POTS post-Covid sont des femmes d'âge moyen autour de 40 ans, auparavant en excellente santé. Ça n'est pas un hasard, on sait que les maladies auto-immunes et la dysautonomie touchent plus souvent les femmes et le Covid long semble s'inscrire dans cette tendance. Même sans aller jusqu'au diagnostic formel de POTS, beaucoup de long-haulers, qu'on appelle comme ça en anglo-saxon ceux qui souffrent de Covid long, décrivent cette sensation que le cœur s'emballe pour un rien. Par exemple, simplement passer de la position allongée à la position debout peut réellement provoquer des palpitations avec de la tachycardie et des vertiges. Signe que le système cardiovasculaire a du mal à s'adapter. Dans l'étude suédoise que je citais, 60% des patients Covid long sévère rapportaient des palpitations et 59% des oppressions thoraciques persistantes. Ce sont des proportions énormes pour resituer cette étude qui témoignent du retentissement cardiovasculaire donc de ce syndrome, même chez des personnes sans antécédent cardiaque. Et ces chiffres très élevés concernent des formes sévères de Covid long, mais ils illustrent... Ils illustrent bien le spectre de symptômes. Fatigue présente chez plus de 90% d'entre eux, essoufflement chez 70%, palpitations environ 60%, douleurs ou pressions au niveau du thorax dans 59%. Vous voyez le tableau, le corps est affaibli et il continue de tirer la sonnette d'alarme bien après la fin de l'infection initiale. C'est un phénomène qui est assez déroutant. Ces symptômes sont multiples et fluctuants. Ils sont souvent déclenchés par un effort physique ou intellectuel, parfois même minime. C'est ce que les patients appellent le crash post-effort. Après les symptômes subjectifs, parlons des conséquences objectivables sur le cœur et les vaisseaux après un Covid. En clair, au-delà des symptômes, est-ce que l'infection Covid augmente réellement le risque de faire un accident cardiovasculaire à moyen ou à long terme ? Pendant longtemps, nous n'avions pas de réponse claire, nous n'avions finalement pas assez de recul. Mais aujourd'hui, en tout cas en novembre 2025 à l'heure où je vous parle, nous avons déjà des réponses et la réponse est oui. Je vais être assez direct avec vous en me basant sur les faits. Aussi parce que j'entends trop souvent « Oh ça va, le Covid c'est pas si grave que ça, c'est une bonne grippe » et puis maintenant c'est devenu tellement banal. Eh bien, ne parlez pas si vite. Une étude massive publiée cette année dans une des plus grandes revues de cardiologie que j'appelle Circulation a suivi de près 9 millions de personnes en Corée du Sud et au Japon. C'est donc une étude colossale. Et que nous dit-elle ? Eh bien... Elle nous dit que les personnes qui ont eu le Covid ont un risque cardiovasculaire à long terme significativement accru par rapport à celles qui ne l'ont pas eu. Le chiffre global, ce que l'on appelle un hasard ratio, un rapport de risque, est de 1,62. Pour simplifier, c'est une augmentation du risque de base d'environ 62% par le fait d'avoir eu cette infection Covid. Le point le plus important de cette étude, c'est la durée. Ce risque, il n'est pas juste pendant l'infection, il atteint un pic entre 1 et 6 mois après l'infection, et cela persiste jusqu'à 18 mois au moins, sinon voire plus. Les études ultérieures nous le diront. Cela change toute notre perspective sur la vision du Covid sur le cœur, et donc les maladies cardiovasculaires. Ça veut dire que le Covid... pour notre système cardiovasculaire, ça n'est pas juste un sprint, un événement aigu et puis c'est fini. C'est vraiment le début d'un marathon de surveillance dont l'infection aiguë ne serait que la ligne de départ. Et là, j'ai une information capitale à vous donner. Et c'est peut-être le message clé de santé publique, en tout cas de l'épisode. On pourrait penser logiquement que ce sur-risque ne concerne que les personnes qui ont fait des formes graves. Celles qui auraient été hospitalisées, celles qui seraient passées en réanimation. C'est vrai que leur risque est énormément augmenté, et l'étude montre que ceux qui ont d'ailleurs eu besoin d'une ventilation mécanique ont un risque multiplié par plus de 10. Mais, et c'est là le piège, l'étude montre aussi, sans aucun doute, que même une infection légère, celle que vous avez peut-être eue chez vous, avec un peu de fièvre et du paracétamol, et bien cette infection là augmente aussi votre risque cardiovasculaire et le chiffre, donc le hasard de ratio est de 1,56 soit une augmentation de 56% d'avoir des complications cardiovasculaires dans le temps. C'est donc un piège parce que des millions de personnes ont eu une forme bénigne et pensent logiquement être hors de danger. Donc les données de 2025 nous disent que ça n'est pas si simple. Parlons aussi d'autres risques cardiovasculaires à distance d'une infection Covid. Là encore, la science a progressé. Une autre étude massive que l'on appelle une méta-analyse, c'est-à-dire une étude qui compile les résultats de nombreuses autres études qui portent sur près de 10 millions de personnes, nous a donné la liste des risques accrus en 2025 que vous pouvez d'ailleurs retrouver dans l'article qui est en lien avec l'épisode. Accrochez-vous, je vais vous donner les chiffres, et ça donne un peu le tournier quand même, je vais aussi vous les expliquer. En ce qui concerne le risque de caillot, que l'on appelle maladie thromboembolique, c'est peut-être le plus frappant, et on le sait que c'était une marque de fabrique de l'infection Covid. Dans les formes tardives d'infection Covid, le risque de faire une flébite, un caillot dans une veine au niveau d'une jambe en particulier, et où... plus grave une embolie pulmonaire, à savoir que le caillot va migrer dans les poumons, ce risque est multiplié par 3. En ce qui concerne le risque d'accident vasculaire cérébral, il est multiplié par 1,7. Le risque d'insuffisance cardiaque, c'est-à-dire un cœur qui se fatigue et qui a peine à faire son travail de pompée, le risque est multiplié par 1,7 également. Le risque de myocardite, donc d'inflammation du muscle du cœur. Là, le risque relatif est très élevé, il est multiplié par 6. Et même pour l'hypertension artérielle, le risque d'en développer une après une infection Covid est multiplié par 1,7. Alors, je vous vois blémir derrière votre écran, ces chiffres, ce que l'on appelle ces risques multipliés par, ce sont des risques relatifs. Évidemment, ils font peur quand on dit multiplié par 6, multiplié par 3, c'est énorme. Mais évidemment... remettons-les dans leur contexte et en perspective. Il faut regarder surtout le risque absolu. Reprenons l'étude Corée-Japon. Elle nous dit que le risque absolu de faire un AVC, par exemple, il passe de 0,13% chez les gens qui n'ont pas eu le Covid à 0,24% chez ceux qui l'ont eu. Donc, vous voyez, le risque double, c'est vrai, mais on n'est pas à 50% de risque de faire un AVC. Je préférais dire que c'est important pour resituer quand même l'ambiance et pour ne pas non plus dramatiser les choses. Ce que ces chiffres signifient, en tout cas pour les médecins, ce n'est pas qu'il faut paniquer, justement, c'est que notre vigilance doit être accrue. C'est donc que si vous avez eu une infection Covid, en tant que médecin, on va être plus attentif à votre pression artérielle, mais aussi à des symptômes comme un essoufflement qui s'installe, à des douleurs dans la poitrine, à un mollet qui gonfle. Donc, on ne va pas les banaliser d'autant plus. On sait que l'infection Covid a laissé une fragilité. À l'échelle individuelle, la probabilité de complications majeures post-Covid reste faible. Mais en tout cas, elle est plus élevée que si vous n'aviez pas eu l'infection Covid. Et donc, à l'échelle de la population, avec des millions de personnes infectées, cette hausse du risque se traduit par beaucoup de cas en plus. Et les cardiologues l'ont bien constaté dans les services. Dans l'année qui a suivi les vagues d'infections Covid, on a vu affluer plus de patients qu'attendus pour des problèmes cardiaques variés et nombreux d'entre eux avaient eu le Covid récemment. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode et revenons sur les messages clés. Le Covid long, c'est un syndrome aux multiples visages et le cœur. ainsi que les vaisseaux sanguins font clairement partie des victimes possibles de ce syndrome. Mais retenez deux messages clairs. Premièrement, que les symptômes comme les palpitations, l'essoufflement ou les vertiges qui persistent après une infection Covid sont réels. Ça n'est pas dans la tête. Il s'explique de plus en plus par des mécanismes précis comme le dérèglement du pilote automatique, la dysautonomie et le POTS en est justement l'étendard. Ils sont enfin reconnus par la science. Deuxièmement, oui, les données de 2025 sont formelles. Il existe un risque statistiquement plus élevé de faire un événement cardiovasculaire comme un accident vasculaire cérébral, une phlébite, une insuffisance cardiaque après une infection Covid. Ce risque persiste au moins 18 mois et il existe, je le répète, même après une infection légère. Le message que je veux vous laisser aujourd'hui, ce n'est surtout pas la peur, c'est plutôt le contraire, c'est justement la vigilance et la connaissance. Avoir eu le Covid, ça n'est pas anodin pour votre cœur, mais ce n'est plus, on le sait maintenant, un simple rhume. C'est une invitation à prendre davantage soin de vous, à écouter votre corps, et à ne pas banaliser un essoufflement qui s'installerait, des palpitations qui durent dans le temps, ... une pression artérielle qui se dérègle. Donc, parlez-en à votre médecin traitant et à votre cardiologue. C'est peut-être la meilleure façon de gérer cet écho de l'infection et surtout de garder le contrôle. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans 15 jours, je vous proposerai un nouvel épisode dans la continuité de cette saga Covid et cœur. On parlera cette fois des causes de ce Covid long connu, en tout cas en 2025, qui est le son les mécanismes connus ou suspectés qui expliquent que des patients développent des symptômes ou des complications cardiovasculaires à distance de cette infection aiguë, vous verrez, le sujet est passionnant. Rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

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🫀 Il pensait en avoir fini avec le COVID… mais 6 mois plus tard, chaque escalier le laisse à bout de souffle 😮‍💨, le cœur affolé 💓 Et s’il ne s’agissait pas d’un simple coup de fatigue ?


Bienvenue dans un épisode crucial 🎯 où l’on explore ensemble les séquelles cardiovasculaires du COVID long, en novembre 2025 📅.


👉 Palpitations, douleurs thoraciques, essoufflement, malaise, fatigue inexpliquée... Et si tout cela était lié au COVID long 🧟‍♂️ ?


Dans cet épisode clair et sans jargon 🧠, je vous décrypte ce que l’on sait aujourd’hui des effets du COVID-19 à long terme sur le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸.


Vous découvrirez :
🔴 Les symptômes cardiaques persistants : palpitations ❤️‍🔥, douleurs 💢, tachycardie ⚡, syndrome de POTS 🚨
📊 Les données chiffrées récentes (2024–2025) sur les complications post-COVID
⚠️ Les risques accrus : AVC 🧠, infarctus 💔, myocardite 🔥, embolie pulmonaire 🫁… même après une infection légère
🤖 Le syndrome de dysautonomie et le POTS : pourquoi le « pilote automatique » du corps se dérègle 🛞
👨‍⚕️ Comment les cardiologues accompagnent les patients COVID long au quotidien


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    Il pensait en avoir fini avec le Covid, mais six mois plus tard, monter un escalier lui coupe un corps le souffle et son cœur s'emballe. Le virus est parti, pourtant son cœur agit comme s'il était un corps malade. Des cas comme celui-ci, j'en vois régulièrement en consultation. Des patients officiellement guéris du Covid reviennent des semaines ou des mois. après épuiser le cœur en folie, se demandant si la maladie n'a pas laissé une cicatrice invisible sur leur système cardiovasculaire. On l'appelle le Covid long, ce fantôme de l'infection qui continue de hanter le corps bien après la phase aiguë. Et oui, beaucoup d'organes peuvent être touchés, mais le cœur et les vaisseaux font partie des cibles de ce Covid long. Douleur thoracique qui persiste, palpitations inexpliquées, essoufflement inhabituel, fatigue, malaise, la liste est longue. Mais alors, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection au SARS-CoV-2 ? Y a-t-il des séquelles cardiovasculaires à long terme et des symptômes persistants connus au jour où je vous parle ? C'est ce que nous allons explorer ensemble aujourd'hui. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cauchois, je suis cardiologue. A travers cette chaîne, je vous partage mon univers professionnel afin de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. Mon objectif, c'est de vous offrir des explications claires, des conseils pratiques, parfois des interviews de soignants ou des témoignages poignants de patients, tout cela pour vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi, les sujets que j'aborde ici s'appuient sur les données validées de la science, avec des sources à l'appui que vous pouvez retrouver dans le lien de l'épisode, dans le but aussi de vous aider à prendre soin de votre santé. Ces informations sont données à titre informatif et ne sauraient remplacer évidemment une consultation médicale. En cas de doute donc, parlez-en avec votre médecin. Et pour être tout à fait transparent... Je précise, n'avoir aucun conflit d'intérêt avec les propos tenus dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous aimez ce contenu et que vous ne voulez pas rater les prochains épisodes, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera grandir aussi notre communauté des curieux du cœur. N'hésitez pas non plus à laisser un pouce bleu ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée, c'est un petit geste pour vous. mais d'une grande aide pour moi. Et je vois d'ailleurs que vous êtes toujours aussi nombreux à écouter sans être abonné. Je vous donne donc quelques secondes pour le faire tout de suite. Voilà. Est-ce que c'est bon ? Oui ? Alors, je vous remercie beaucoup. Et pour commencer, place maintenant à la minute réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de... Eliaha Lijawana 8800 qui me dit en lien avec l'épisode dédié aux mesures non médicamenteuses pour faire baisser le cholestérol et que vous pouvez retrouver d'ailleurs dans le lien de la vidéo qui se trouve par ici. Elle me dit, merci pour cette vidéo très riche que je partagerai à toute ma famille. Pourriez-vous donner des exemples de fruits et ou légumes contenant du phytostérol s'il vous plaît ? Alors ? Les phytostérols, tout d'abord, pour le rappeler, ce sont des composés naturels que l'on trouve dans le monde végétal, c'est l'équivalent du cholestérol du monde animal. Et ces phytostérols ont un effet direct sur notre cholestérol LDL, que l'on appelle de manière un peu excessive certainement le mauvais cholestérol, mais vous l'avez compris pour avoir écouté beaucoup d'épisodes sur ce cholestérol justement. Les phytostérols vont entrer en compétition avec le cholestérol dans l'intestin et ils vont bloquer partiellement son absorption, ce qui va réduire la quantité de cholestérol qui passe donc dans le sang. Résultat, le foie va capter plus de cholestérol sanguin qui circule pour compenser et donc le taux de LDL diminue. Donc les phytostérols, si vous êtes intéressé par cela, vous pouvez en trouver surtout dans les oléagineux comme les amandes, les noix, les pistaches, les noisettes. Les huiles végétales comme l'huile de colza, de tournesol ou de maïs. Les graines également, sésame, lin, tournesol. Il y a également certains fruits comme l'avocat et aussi dans des légumineuses ou des céréales complètes. Mais attention, la quantité de naturel dans l'alimentation reste faible, aux alentours de 200 à 400 mg par jour. Et on sait que globalement, pour avoir un effet mesurable sur le cholestérol, il faut atteindre environ 2 g par jour. Ce qui est possible en tout cas avec certains produits enrichis en phytostérol comme dans des margarines ou des yaourts spécifiques. mais sans les promouvoir. En moyenne, une consommation régulière de 2 g par jour fera environ baisser le LDL cholestérol d'environ 8 à 10 %, sans effet notable sur le bon cholestérol HDL ni sur les triglycérides. C'est donc un bon complément hygiéno-diététique, mais pas un traitement médical. Les phytostérols ne vont pas remplacer les statines ou une alimentation équilibrée, en réalité ils s'y ajoutent. Et là encore, mieux vaut en parler avec votre médecin. N'hésitez pas à me poser d'autres questions en commentaire ou sur les réseaux. J'en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode. Alors, à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons commencer l'épisode dans la continuité de la saga Covid et cœur sur justement ce Covid long. Installez-vous confortablement parce que nous allons aborder un sujet passionnant et encore débattu pour nombre de soignants, mais les choses s'éclaircissent avec le temps. Je vais parler de la phase chronique de l'infection, c'est-à-dire le fameux Covid long, et ses conséquences sur le cœur. Autrement dit, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection initiale ? Est-ce qu'il y a des séquelles cardiovasculaires à long terme ? des symptômes persistants dont le cœur pourrait être responsable. Dans l'épisode précédent, et pareil, vous pouvez retrouver le lien de la vidéo par ici, si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, on en avait parlé, en tout cas, des complications aiguës du Covid sur le système cardiovasculaire, en les comparant à la grippe ou au VRS, ces deux virus qui sont assez fréquents, pour donner des pneumopathies. J'avais tout d'abord parlé de la façon dont le Covid nous contaminait en utilisant une protéine clé qui s'appelle ACE2. Et l'épisode se trouve par ici. Ensuite, je vous parlais des conséquences de cette baisse d'ACE2 sur le dérèglement du système rénine-angiotensine-aldostérone et des cascades inflammatoires que notre cœur et notamment nos vaisseaux sanguins subissaient. Pareil. Le lien se trouve par ici pour la vidéo. Aujourd'hui encore, je ne parlerai pas des vaccins ou des traitements, je les réserve pour un prochain épisode qui risque certainement de faire débat, donc ça sera pour plus tard. L'objectif du jour, c'est vraiment de comprendre ce que la science a découvert en cette fin 2025 sur les effets à long terme du Covid sur notre cœur et sur nos vaisseaux sanguins je vais commencer par vous donner les points clés que nous allons aborder dans l'épisode. Tout d'abord, nous verrons les symptômes cardiovasculaires qui peuvent persister après un Covid aigu avec des chiffres à l'appui, car oui, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet. Ensuite, nous parlerons des complications cardiovasculaires objectives qui peuvent survenir après un Covid. En clair, est-ce que le fait d'avoir eu le Covid... augmente votre risque d'avoir un infarctus, un AVC, une myocardite, de l'hypertension ou encore des troubles du rythme dans les mois qui suivent. Et on va quantifier tout cela de manière simple et compréhensible. On ne traitera pas donc des traitements du Covid long, ça n'est pas encore l'objet de l'épisode, je vous le réserve également pour plus tard, mais vous allez voir que c'est à la fois inquiétant et fascinant de constater qu'un virus respiratoire peut avoir des répercussions des mois après l'infection. Allez, c'est parti ! Commençons par un constat général. Oui, le Covid peut laisser des symptômes durables et certainement autour de vous, vous avez des personnes qui décrivent un corps, des sensations bizarres, de fatigue, de vertige, de douleur dans la poitrine, des palpitations, une impression de morale qui n'est pas là et... Vous constaterez certainement que le cœur fait souvent partie des organes concernés. Selon les estimations mondiales de l'OMS, 6% environ des personnes atteintes de la COVID-19 contracteraient une forme prolongée de la maladie. Mais selon certains registres, les chiffres montrent jusqu'à 20%. Cette forme prolongée du COVID, ce que l'on appelle le COVID long ou long COVID en anglais, parfois aussi nommé PACS pour ... post-acute covid syndrome, et bien ces symptômes qui sont nombreux peuvent toucher un peu tous les systèmes. Une fatigue intense, des troubles de la mémoire, le fameux brain fog que l'on appelle brouillard cérébral pour les anglo-saxons, l'anosmie, à savoir la perte de l'odorat et aussi du goût, qui vont traîner, et bien tout cela nous intéresse ici, mais on va se focaliser sur les manifestations cardiovasculaires, et là, vous allez voir que malheureusement, elles sont finalement assez fréquentes. Tout d'abord, on va définir ce que l'on entend par COVID long ou affection syndrome post-COVID. Le COVID long, tout d'abord, ce n'est pas une maladie imaginaire ou rare. Je l'entends souvent, c'est souvent décrié, même des fois par des soignants. Les gens entendent, c'est dans votre tête. En tout cas, on les sent réellement en difficulté. Et heureusement, en tout cas, l'OMS a défini ça de manière clinique et reconnue de manière claire, avec donc un impact important sur la qualité de vie des patients. L'Organisation mondiale de la santé l'a défini d'ailleurs comme un ensemble de symptômes qui ont les caractéristiques suivantes. Tout d'abord, ils apparaissent généralement trois mois après le début de l'infection. Les symptômes durent au moins depuis deux mois. Ils ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Ces symptômes peuvent être nouveaux après le rétablissement initial d'un épisode aigu de COVID ou persister depuis l'épisode initial. Aussi, les symptômes peuvent fluctuer ou réapparaître dans le temps et ils surviennent chez des personnes qui ont eu des antécédents d'infections probables ou confirmées par le SARS-CoV-2. En réalité, Plus de 200 symptômes différents ont été signalés par des personnes atteintes d'une infection post-Covid. Mais les symptômes les plus courants sont les suivants. Fatigue intense, douleur musculaire ou articulaire, essoufflement anormal et inhabituel, maux de tête, difficulté à réfléchir ou à se concentrer, altération du goût. On retrouve également des troubles du sommeil, des dépressions. de l'anxiété. Les symptômes peuvent être légers mais parfois très invalidants et empêcher la personne de travailler, même d'effectuer les actes de la vie quotidienne ou de faire de l'exercice physique. Qu'en est-il maintenant des manifestations cardiaques, plus particulièrement de ce Covid long ? De nombreux patients étiquetés Covid long se plaignent en fait de gênes cardiaques persistantes. Et typiquement, ils vont décrire des palpitations, à savoir qu'ils ressentent leur battement cardiaque avec un cœur qui va trop vite ou de façon irrégulière avec de l'arythmie comme des extrasystoles. Également, les patients ressentent des douleurs dans la poitrine qui vont et qui viennent ou ce que l'on appelle une intolérance à l'effort, c'est-à-dire un essoufflement anormal à l'effort avec des difficultés pour poursuivre cet effort. avec également un épuisement pour des activités qui étaient auparavant faciles pour les personnes. D'après une méta-analyse publiée en 2024, environ 22% des patients qui souffrent de Covid long ont des douleurs dans la poitrine persistantes, 18% ont des palpitations, et autour de 19% développent de l'hypertension artérielle qui n'était pas forcément là avant. Dit autrement, Pratiquement une personne sur cinq qui a un Covid long présente des symptômes cardiaques ou vasculaires notables, ça n'est pas rien. Et puis, il y a différents degrés de Covid long. Chez ceux qui ont uniquement quelques symptômes légers, le cœur n'est peut-être pas touché. Mais chez ceux qui ont un Covid long plus sévère, c'est-à-dire des symptômes très handicapants au quotidien, on observe fréquemment des problèmes de rythme cardiaque et de tension. Et dans certaines cohortes, la douleur thoracique est carrément le symptôme persistant numéro 1, suivi de près par l'hypertension et les palpitations donc. S'agissant des douleurs dans la poitrine, elles sont souvent diffuses. Parfois, ce sont des picotements. Parfois, ce sont des pointes au niveau du thorax, comme un coup de couteau, des brûlures ou des sensations d'étau et de compression. En fait, la douleur, c'est le symptôme qui amène le plus souvent aux urgences. Et c'est normal, car déjà, ça fait peur. Mais ça peut aussi être une autre urgence médicale, notamment cardiologique. Mais quand même, je vous rassure, Dans le cadre du Covid long, il s'agit le plus souvent de douleurs pariétales, c'est-à-dire musculaires ou articulaires entre les côtes et le sternum. Les brûlures reviennent aussi souvent avec une éventuelle part bronchique associée, mais le rôle du cardiologue, et ça va être une priorité absolue, c'est toujours d'éliminer une cause grave et urgente comme un infarctus du myocarde, une péricardite, une myocardite ou une embolie pulmonaire. Et fort heureusement, il y a des outils faciles pour faire la part des choses dans ces symptômes. Parlons d'un syndrome en particulier sur lequel je vais m'attarder un peu et c'est peut-être la marque de fabrique du Covid long. C'est ce que l'on appelle le POTS pour syndrome de tachycardie orthostatique posturale. Le nom est un peu barbare mais je vous explique tout de suite ce qu'il en est. chez un... très grand nombre de patients, la piste que les médecins explorent, c'est celle de la dysautonomie. Qu'est-ce que c'est que ce mot ? La dysautonomie, pour faire simple, pensez à votre corps comme à une voiture qui serait très sophistiquée. Vous avez le volant et les pédales, ce sont vos actions conscientes comme marcher ou parler. Et puis, vous avez tout l'ordinateur de bord, le fameux pilote automatique qui gère... tout le reste sans que vous ayez besoin d'y penser. Ça va être la température du moteur, l'injection du carburant, etc. Eh bien, dans notre corps, ce pilote automatique, c'est le système nerveux autonome. C'est lui qui gère votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle, votre température corporelle, votre transpiration, votre digestion et beaucoup d'autres choses. Et de ce fait, la dysautonomie, c'est quand... Le pilote automatique est déréglé. Il fait littéralement n'importe quoi. Et ça, ça explique parfaitement pourquoi les patients qui sont atteints de Covid long décrivent des symptômes si polymorphes, si variés et fluctuants dans le temps, qui semblent n'avoir aucun lien entre eux, et qui leur donnent littéralement l'impression d'être fous. Et ils le disent en ces termes alors que non, ils ne sont pas devenus cinglés pour reprendre leurs propos que j'entends souvent. Et donc, ça va être... Des vertiges ou une sensation de tête vide quand ils vont se lever, des sueurs nocturnes ou au contraire une absence de transpiration, des épisodes de cœur rapide, de la tachycardie ou de la bradycardie quand le cœur est trop lent, des nausées, une sensation d'estomac lourd, des troubles de la régulation de la température avec des sensations de frissons ou des bouffées de chaleur. Vous voyez, en fait, le pilote automatique est en panne. Et donc, cette forme très particulière de dysautonomie que nous voyons exploser en consultation depuis la pandémie et que les études de 2025 confirment, c'est justement ce fameux POTS. Une étude suédoise sur des patients qui souffraient d'un Covid long sévère, c'est-à-dire des gens suffisamment mal en point pour être en arrêt de travail prolongé, a révélé qu'environ un patient sur trois d'entre eux présentait ce fameux POTS. C'est un syndrome qui est assez rare en temps normal puisqu'il touchait en Suède moins de 1% de la population, avant la pandémie en tout cas, mais il apparaît chez un tiers des patients Covid long sévère dans cette étude. Et fait notable, la plupart de ces patients qui ont un POTS post-Covid sont des femmes d'âge moyen autour de 40 ans, auparavant en excellente santé. Ça n'est pas un hasard, on sait que les maladies auto-immunes et la dysautonomie touchent plus souvent les femmes et le Covid long semble s'inscrire dans cette tendance. Même sans aller jusqu'au diagnostic formel de POTS, beaucoup de long-haulers, qu'on appelle comme ça en anglo-saxon ceux qui souffrent de Covid long, décrivent cette sensation que le cœur s'emballe pour un rien. Par exemple, simplement passer de la position allongée à la position debout peut réellement provoquer des palpitations avec de la tachycardie et des vertiges. Signe que le système cardiovasculaire a du mal à s'adapter. Dans l'étude suédoise que je citais, 60% des patients Covid long sévère rapportaient des palpitations et 59% des oppressions thoraciques persistantes. Ce sont des proportions énormes pour resituer cette étude qui témoignent du retentissement cardiovasculaire donc de ce syndrome, même chez des personnes sans antécédent cardiaque. Et ces chiffres très élevés concernent des formes sévères de Covid long, mais ils illustrent... Ils illustrent bien le spectre de symptômes. Fatigue présente chez plus de 90% d'entre eux, essoufflement chez 70%, palpitations environ 60%, douleurs ou pressions au niveau du thorax dans 59%. Vous voyez le tableau, le corps est affaibli et il continue de tirer la sonnette d'alarme bien après la fin de l'infection initiale. C'est un phénomène qui est assez déroutant. Ces symptômes sont multiples et fluctuants. Ils sont souvent déclenchés par un effort physique ou intellectuel, parfois même minime. C'est ce que les patients appellent le crash post-effort. Après les symptômes subjectifs, parlons des conséquences objectivables sur le cœur et les vaisseaux après un Covid. En clair, au-delà des symptômes, est-ce que l'infection Covid augmente réellement le risque de faire un accident cardiovasculaire à moyen ou à long terme ? Pendant longtemps, nous n'avions pas de réponse claire, nous n'avions finalement pas assez de recul. Mais aujourd'hui, en tout cas en novembre 2025 à l'heure où je vous parle, nous avons déjà des réponses et la réponse est oui. Je vais être assez direct avec vous en me basant sur les faits. Aussi parce que j'entends trop souvent « Oh ça va, le Covid c'est pas si grave que ça, c'est une bonne grippe » et puis maintenant c'est devenu tellement banal. Eh bien, ne parlez pas si vite. Une étude massive publiée cette année dans une des plus grandes revues de cardiologie que j'appelle Circulation a suivi de près 9 millions de personnes en Corée du Sud et au Japon. C'est donc une étude colossale. Et que nous dit-elle ? Eh bien... Elle nous dit que les personnes qui ont eu le Covid ont un risque cardiovasculaire à long terme significativement accru par rapport à celles qui ne l'ont pas eu. Le chiffre global, ce que l'on appelle un hasard ratio, un rapport de risque, est de 1,62. Pour simplifier, c'est une augmentation du risque de base d'environ 62% par le fait d'avoir eu cette infection Covid. Le point le plus important de cette étude, c'est la durée. Ce risque, il n'est pas juste pendant l'infection, il atteint un pic entre 1 et 6 mois après l'infection, et cela persiste jusqu'à 18 mois au moins, sinon voire plus. Les études ultérieures nous le diront. Cela change toute notre perspective sur la vision du Covid sur le cœur, et donc les maladies cardiovasculaires. Ça veut dire que le Covid... pour notre système cardiovasculaire, ça n'est pas juste un sprint, un événement aigu et puis c'est fini. C'est vraiment le début d'un marathon de surveillance dont l'infection aiguë ne serait que la ligne de départ. Et là, j'ai une information capitale à vous donner. Et c'est peut-être le message clé de santé publique, en tout cas de l'épisode. On pourrait penser logiquement que ce sur-risque ne concerne que les personnes qui ont fait des formes graves. Celles qui auraient été hospitalisées, celles qui seraient passées en réanimation. C'est vrai que leur risque est énormément augmenté, et l'étude montre que ceux qui ont d'ailleurs eu besoin d'une ventilation mécanique ont un risque multiplié par plus de 10. Mais, et c'est là le piège, l'étude montre aussi, sans aucun doute, que même une infection légère, celle que vous avez peut-être eue chez vous, avec un peu de fièvre et du paracétamol, et bien cette infection là augmente aussi votre risque cardiovasculaire et le chiffre, donc le hasard de ratio est de 1,56 soit une augmentation de 56% d'avoir des complications cardiovasculaires dans le temps. C'est donc un piège parce que des millions de personnes ont eu une forme bénigne et pensent logiquement être hors de danger. Donc les données de 2025 nous disent que ça n'est pas si simple. Parlons aussi d'autres risques cardiovasculaires à distance d'une infection Covid. Là encore, la science a progressé. Une autre étude massive que l'on appelle une méta-analyse, c'est-à-dire une étude qui compile les résultats de nombreuses autres études qui portent sur près de 10 millions de personnes, nous a donné la liste des risques accrus en 2025 que vous pouvez d'ailleurs retrouver dans l'article qui est en lien avec l'épisode. Accrochez-vous, je vais vous donner les chiffres, et ça donne un peu le tournier quand même, je vais aussi vous les expliquer. En ce qui concerne le risque de caillot, que l'on appelle maladie thromboembolique, c'est peut-être le plus frappant, et on le sait que c'était une marque de fabrique de l'infection Covid. Dans les formes tardives d'infection Covid, le risque de faire une flébite, un caillot dans une veine au niveau d'une jambe en particulier, et où... plus grave une embolie pulmonaire, à savoir que le caillot va migrer dans les poumons, ce risque est multiplié par 3. En ce qui concerne le risque d'accident vasculaire cérébral, il est multiplié par 1,7. Le risque d'insuffisance cardiaque, c'est-à-dire un cœur qui se fatigue et qui a peine à faire son travail de pompée, le risque est multiplié par 1,7 également. Le risque de myocardite, donc d'inflammation du muscle du cœur. Là, le risque relatif est très élevé, il est multiplié par 6. Et même pour l'hypertension artérielle, le risque d'en développer une après une infection Covid est multiplié par 1,7. Alors, je vous vois blémir derrière votre écran, ces chiffres, ce que l'on appelle ces risques multipliés par, ce sont des risques relatifs. Évidemment, ils font peur quand on dit multiplié par 6, multiplié par 3, c'est énorme. Mais évidemment... remettons-les dans leur contexte et en perspective. Il faut regarder surtout le risque absolu. Reprenons l'étude Corée-Japon. Elle nous dit que le risque absolu de faire un AVC, par exemple, il passe de 0,13% chez les gens qui n'ont pas eu le Covid à 0,24% chez ceux qui l'ont eu. Donc, vous voyez, le risque double, c'est vrai, mais on n'est pas à 50% de risque de faire un AVC. Je préférais dire que c'est important pour resituer quand même l'ambiance et pour ne pas non plus dramatiser les choses. Ce que ces chiffres signifient, en tout cas pour les médecins, ce n'est pas qu'il faut paniquer, justement, c'est que notre vigilance doit être accrue. C'est donc que si vous avez eu une infection Covid, en tant que médecin, on va être plus attentif à votre pression artérielle, mais aussi à des symptômes comme un essoufflement qui s'installe, à des douleurs dans la poitrine, à un mollet qui gonfle. Donc, on ne va pas les banaliser d'autant plus. On sait que l'infection Covid a laissé une fragilité. À l'échelle individuelle, la probabilité de complications majeures post-Covid reste faible. Mais en tout cas, elle est plus élevée que si vous n'aviez pas eu l'infection Covid. Et donc, à l'échelle de la population, avec des millions de personnes infectées, cette hausse du risque se traduit par beaucoup de cas en plus. Et les cardiologues l'ont bien constaté dans les services. Dans l'année qui a suivi les vagues d'infections Covid, on a vu affluer plus de patients qu'attendus pour des problèmes cardiaques variés et nombreux d'entre eux avaient eu le Covid récemment. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode et revenons sur les messages clés. Le Covid long, c'est un syndrome aux multiples visages et le cœur. ainsi que les vaisseaux sanguins font clairement partie des victimes possibles de ce syndrome. Mais retenez deux messages clairs. Premièrement, que les symptômes comme les palpitations, l'essoufflement ou les vertiges qui persistent après une infection Covid sont réels. Ça n'est pas dans la tête. Il s'explique de plus en plus par des mécanismes précis comme le dérèglement du pilote automatique, la dysautonomie et le POTS en est justement l'étendard. Ils sont enfin reconnus par la science. Deuxièmement, oui, les données de 2025 sont formelles. Il existe un risque statistiquement plus élevé de faire un événement cardiovasculaire comme un accident vasculaire cérébral, une phlébite, une insuffisance cardiaque après une infection Covid. Ce risque persiste au moins 18 mois et il existe, je le répète, même après une infection légère. Le message que je veux vous laisser aujourd'hui, ce n'est surtout pas la peur, c'est plutôt le contraire, c'est justement la vigilance et la connaissance. Avoir eu le Covid, ça n'est pas anodin pour votre cœur, mais ce n'est plus, on le sait maintenant, un simple rhume. C'est une invitation à prendre davantage soin de vous, à écouter votre corps, et à ne pas banaliser un essoufflement qui s'installerait, des palpitations qui durent dans le temps, ... une pression artérielle qui se dérègle. Donc, parlez-en à votre médecin traitant et à votre cardiologue. C'est peut-être la meilleure façon de gérer cet écho de l'infection et surtout de garder le contrôle. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans 15 jours, je vous proposerai un nouvel épisode dans la continuité de cette saga Covid et cœur. On parlera cette fois des causes de ce Covid long connu, en tout cas en 2025, qui est le son les mécanismes connus ou suspectés qui expliquent que des patients développent des symptômes ou des complications cardiovasculaires à distance de cette infection aiguë, vous verrez, le sujet est passionnant. Rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

Description

🫀 Il pensait en avoir fini avec le COVID… mais 6 mois plus tard, chaque escalier le laisse à bout de souffle 😮‍💨, le cœur affolé 💓 Et s’il ne s’agissait pas d’un simple coup de fatigue ?


Bienvenue dans un épisode crucial 🎯 où l’on explore ensemble les séquelles cardiovasculaires du COVID long, en novembre 2025 📅.


👉 Palpitations, douleurs thoraciques, essoufflement, malaise, fatigue inexpliquée... Et si tout cela était lié au COVID long 🧟‍♂️ ?


Dans cet épisode clair et sans jargon 🧠, je vous décrypte ce que l’on sait aujourd’hui des effets du COVID-19 à long terme sur le cœur ❤️ et les vaisseaux sanguins 🩸.


Vous découvrirez :
🔴 Les symptômes cardiaques persistants : palpitations ❤️‍🔥, douleurs 💢, tachycardie ⚡, syndrome de POTS 🚨
📊 Les données chiffrées récentes (2024–2025) sur les complications post-COVID
⚠️ Les risques accrus : AVC 🧠, infarctus 💔, myocardite 🔥, embolie pulmonaire 🫁… même après une infection légère
🤖 Le syndrome de dysautonomie et le POTS : pourquoi le « pilote automatique » du corps se dérègle 🛞
👨‍⚕️ Comment les cardiologues accompagnent les patients COVID long au quotidien


📈 Basé sur les dernières publications scientifiques (Circulation, CIDRAP, BMJ…) 📚, cet épisode vulgarisé vous donne les clés 🗝️ pour comprendre les véritables conséquences du COVID long sur votre santé cardiovasculaire 🫀


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🗓️ SOURCES MEDICALES


1️⃣ Cardiovascular outcomes in long COVID-19: systematic review & meta-analysis. Front Cardiovasc Med. 2025
2️⃣ Lee S et al. Burden of cardiovascular outcomes after SARS-CoV-2. Circulation. 2025
3️⃣ Xie Y. Long-term cardiovascular outcomes of COVID-19. Nat Med. 2022
4️⃣ Zuin M. Post-acute CV manifestations: meta-analysis. Heart. 2022
5️⃣ Post-COVID conditions: info for providers. CDC. 2023
6️⃣ Soriano JB. WHO definition of post-COVID condition. WHO. 2021
7️⃣ Blitshteyn S. POTS & autonomic disorders post-COVID. Heart Rhythm. 2022
8️⃣ Nalbandian A. CV complications of long COVID. Eur Heart J. 2023
9️⃣ Davis HE. Long COVID symptoms & recovery. EClinicalMed (Lancet). 2021


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    Il pensait en avoir fini avec le Covid, mais six mois plus tard, monter un escalier lui coupe un corps le souffle et son cœur s'emballe. Le virus est parti, pourtant son cœur agit comme s'il était un corps malade. Des cas comme celui-ci, j'en vois régulièrement en consultation. Des patients officiellement guéris du Covid reviennent des semaines ou des mois. après épuiser le cœur en folie, se demandant si la maladie n'a pas laissé une cicatrice invisible sur leur système cardiovasculaire. On l'appelle le Covid long, ce fantôme de l'infection qui continue de hanter le corps bien après la phase aiguë. Et oui, beaucoup d'organes peuvent être touchés, mais le cœur et les vaisseaux font partie des cibles de ce Covid long. Douleur thoracique qui persiste, palpitations inexpliquées, essoufflement inhabituel, fatigue, malaise, la liste est longue. Mais alors, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection au SARS-CoV-2 ? Y a-t-il des séquelles cardiovasculaires à long terme et des symptômes persistants connus au jour où je vous parle ? C'est ce que nous allons explorer ensemble aujourd'hui. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, je m'appelle Grégoire Cauchois, je suis cardiologue. A travers cette chaîne, je vous partage mon univers professionnel afin de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. Mon objectif, c'est de vous offrir des explications claires, des conseils pratiques, parfois des interviews de soignants ou des témoignages poignants de patients, tout cela pour vous toucher en plein cœur. Petit disclaimer aussi, les sujets que j'aborde ici s'appuient sur les données validées de la science, avec des sources à l'appui que vous pouvez retrouver dans le lien de l'épisode, dans le but aussi de vous aider à prendre soin de votre santé. Ces informations sont données à titre informatif et ne sauraient remplacer évidemment une consultation médicale. En cas de doute donc, parlez-en avec votre médecin. Et pour être tout à fait transparent... Je précise, n'avoir aucun conflit d'intérêt avec les propos tenus dans cet épisode. Mais avant de commencer, si vous aimez ce contenu et que vous ne voulez pas rater les prochains épisodes, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera grandir aussi notre communauté des curieux du cœur. N'hésitez pas non plus à laisser un pouce bleu ou 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée, c'est un petit geste pour vous. mais d'une grande aide pour moi. Et je vois d'ailleurs que vous êtes toujours aussi nombreux à écouter sans être abonné. Je vous donne donc quelques secondes pour le faire tout de suite. Voilà. Est-ce que c'est bon ? Oui ? Alors, je vous remercie beaucoup. Et pour commencer, place maintenant à la minute réponse à vos questions. Aujourd'hui, je réponds à la question de... Eliaha Lijawana 8800 qui me dit en lien avec l'épisode dédié aux mesures non médicamenteuses pour faire baisser le cholestérol et que vous pouvez retrouver d'ailleurs dans le lien de la vidéo qui se trouve par ici. Elle me dit, merci pour cette vidéo très riche que je partagerai à toute ma famille. Pourriez-vous donner des exemples de fruits et ou légumes contenant du phytostérol s'il vous plaît ? Alors ? Les phytostérols, tout d'abord, pour le rappeler, ce sont des composés naturels que l'on trouve dans le monde végétal, c'est l'équivalent du cholestérol du monde animal. Et ces phytostérols ont un effet direct sur notre cholestérol LDL, que l'on appelle de manière un peu excessive certainement le mauvais cholestérol, mais vous l'avez compris pour avoir écouté beaucoup d'épisodes sur ce cholestérol justement. Les phytostérols vont entrer en compétition avec le cholestérol dans l'intestin et ils vont bloquer partiellement son absorption, ce qui va réduire la quantité de cholestérol qui passe donc dans le sang. Résultat, le foie va capter plus de cholestérol sanguin qui circule pour compenser et donc le taux de LDL diminue. Donc les phytostérols, si vous êtes intéressé par cela, vous pouvez en trouver surtout dans les oléagineux comme les amandes, les noix, les pistaches, les noisettes. Les huiles végétales comme l'huile de colza, de tournesol ou de maïs. Les graines également, sésame, lin, tournesol. Il y a également certains fruits comme l'avocat et aussi dans des légumineuses ou des céréales complètes. Mais attention, la quantité de naturel dans l'alimentation reste faible, aux alentours de 200 à 400 mg par jour. Et on sait que globalement, pour avoir un effet mesurable sur le cholestérol, il faut atteindre environ 2 g par jour. Ce qui est possible en tout cas avec certains produits enrichis en phytostérol comme dans des margarines ou des yaourts spécifiques. mais sans les promouvoir. En moyenne, une consommation régulière de 2 g par jour fera environ baisser le LDL cholestérol d'environ 8 à 10 %, sans effet notable sur le bon cholestérol HDL ni sur les triglycérides. C'est donc un bon complément hygiéno-diététique, mais pas un traitement médical. Les phytostérols ne vont pas remplacer les statines ou une alimentation équilibrée, en réalité ils s'y ajoutent. Et là encore, mieux vaut en parler avec votre médecin. N'hésitez pas à me poser d'autres questions en commentaire ou sur les réseaux. J'en sélectionnerai une pour y répondre dans le prochain épisode. Alors, à vos claviers. Aujourd'hui, nous allons commencer l'épisode dans la continuité de la saga Covid et cœur sur justement ce Covid long. Installez-vous confortablement parce que nous allons aborder un sujet passionnant et encore débattu pour nombre de soignants, mais les choses s'éclaircissent avec le temps. Je vais parler de la phase chronique de l'infection, c'est-à-dire le fameux Covid long, et ses conséquences sur le cœur. Autrement dit, que se passe-t-il des semaines ou des mois après l'infection initiale ? Est-ce qu'il y a des séquelles cardiovasculaires à long terme ? des symptômes persistants dont le cœur pourrait être responsable. Dans l'épisode précédent, et pareil, vous pouvez retrouver le lien de la vidéo par ici, si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, on en avait parlé, en tout cas, des complications aiguës du Covid sur le système cardiovasculaire, en les comparant à la grippe ou au VRS, ces deux virus qui sont assez fréquents, pour donner des pneumopathies. J'avais tout d'abord parlé de la façon dont le Covid nous contaminait en utilisant une protéine clé qui s'appelle ACE2. Et l'épisode se trouve par ici. Ensuite, je vous parlais des conséquences de cette baisse d'ACE2 sur le dérèglement du système rénine-angiotensine-aldostérone et des cascades inflammatoires que notre cœur et notamment nos vaisseaux sanguins subissaient. Pareil. Le lien se trouve par ici pour la vidéo. Aujourd'hui encore, je ne parlerai pas des vaccins ou des traitements, je les réserve pour un prochain épisode qui risque certainement de faire débat, donc ça sera pour plus tard. L'objectif du jour, c'est vraiment de comprendre ce que la science a découvert en cette fin 2025 sur les effets à long terme du Covid sur notre cœur et sur nos vaisseaux sanguins je vais commencer par vous donner les points clés que nous allons aborder dans l'épisode. Tout d'abord, nous verrons les symptômes cardiovasculaires qui peuvent persister après un Covid aigu avec des chiffres à l'appui, car oui, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet. Ensuite, nous parlerons des complications cardiovasculaires objectives qui peuvent survenir après un Covid. En clair, est-ce que le fait d'avoir eu le Covid... augmente votre risque d'avoir un infarctus, un AVC, une myocardite, de l'hypertension ou encore des troubles du rythme dans les mois qui suivent. Et on va quantifier tout cela de manière simple et compréhensible. On ne traitera pas donc des traitements du Covid long, ça n'est pas encore l'objet de l'épisode, je vous le réserve également pour plus tard, mais vous allez voir que c'est à la fois inquiétant et fascinant de constater qu'un virus respiratoire peut avoir des répercussions des mois après l'infection. Allez, c'est parti ! Commençons par un constat général. Oui, le Covid peut laisser des symptômes durables et certainement autour de vous, vous avez des personnes qui décrivent un corps, des sensations bizarres, de fatigue, de vertige, de douleur dans la poitrine, des palpitations, une impression de morale qui n'est pas là et... Vous constaterez certainement que le cœur fait souvent partie des organes concernés. Selon les estimations mondiales de l'OMS, 6% environ des personnes atteintes de la COVID-19 contracteraient une forme prolongée de la maladie. Mais selon certains registres, les chiffres montrent jusqu'à 20%. Cette forme prolongée du COVID, ce que l'on appelle le COVID long ou long COVID en anglais, parfois aussi nommé PACS pour ... post-acute covid syndrome, et bien ces symptômes qui sont nombreux peuvent toucher un peu tous les systèmes. Une fatigue intense, des troubles de la mémoire, le fameux brain fog que l'on appelle brouillard cérébral pour les anglo-saxons, l'anosmie, à savoir la perte de l'odorat et aussi du goût, qui vont traîner, et bien tout cela nous intéresse ici, mais on va se focaliser sur les manifestations cardiovasculaires, et là, vous allez voir que malheureusement, elles sont finalement assez fréquentes. Tout d'abord, on va définir ce que l'on entend par COVID long ou affection syndrome post-COVID. Le COVID long, tout d'abord, ce n'est pas une maladie imaginaire ou rare. Je l'entends souvent, c'est souvent décrié, même des fois par des soignants. Les gens entendent, c'est dans votre tête. En tout cas, on les sent réellement en difficulté. Et heureusement, en tout cas, l'OMS a défini ça de manière clinique et reconnue de manière claire, avec donc un impact important sur la qualité de vie des patients. L'Organisation mondiale de la santé l'a défini d'ailleurs comme un ensemble de symptômes qui ont les caractéristiques suivantes. Tout d'abord, ils apparaissent généralement trois mois après le début de l'infection. Les symptômes durent au moins depuis deux mois. Ils ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Ces symptômes peuvent être nouveaux après le rétablissement initial d'un épisode aigu de COVID ou persister depuis l'épisode initial. Aussi, les symptômes peuvent fluctuer ou réapparaître dans le temps et ils surviennent chez des personnes qui ont eu des antécédents d'infections probables ou confirmées par le SARS-CoV-2. En réalité, Plus de 200 symptômes différents ont été signalés par des personnes atteintes d'une infection post-Covid. Mais les symptômes les plus courants sont les suivants. Fatigue intense, douleur musculaire ou articulaire, essoufflement anormal et inhabituel, maux de tête, difficulté à réfléchir ou à se concentrer, altération du goût. On retrouve également des troubles du sommeil, des dépressions. de l'anxiété. Les symptômes peuvent être légers mais parfois très invalidants et empêcher la personne de travailler, même d'effectuer les actes de la vie quotidienne ou de faire de l'exercice physique. Qu'en est-il maintenant des manifestations cardiaques, plus particulièrement de ce Covid long ? De nombreux patients étiquetés Covid long se plaignent en fait de gênes cardiaques persistantes. Et typiquement, ils vont décrire des palpitations, à savoir qu'ils ressentent leur battement cardiaque avec un cœur qui va trop vite ou de façon irrégulière avec de l'arythmie comme des extrasystoles. Également, les patients ressentent des douleurs dans la poitrine qui vont et qui viennent ou ce que l'on appelle une intolérance à l'effort, c'est-à-dire un essoufflement anormal à l'effort avec des difficultés pour poursuivre cet effort. avec également un épuisement pour des activités qui étaient auparavant faciles pour les personnes. D'après une méta-analyse publiée en 2024, environ 22% des patients qui souffrent de Covid long ont des douleurs dans la poitrine persistantes, 18% ont des palpitations, et autour de 19% développent de l'hypertension artérielle qui n'était pas forcément là avant. Dit autrement, Pratiquement une personne sur cinq qui a un Covid long présente des symptômes cardiaques ou vasculaires notables, ça n'est pas rien. Et puis, il y a différents degrés de Covid long. Chez ceux qui ont uniquement quelques symptômes légers, le cœur n'est peut-être pas touché. Mais chez ceux qui ont un Covid long plus sévère, c'est-à-dire des symptômes très handicapants au quotidien, on observe fréquemment des problèmes de rythme cardiaque et de tension. Et dans certaines cohortes, la douleur thoracique est carrément le symptôme persistant numéro 1, suivi de près par l'hypertension et les palpitations donc. S'agissant des douleurs dans la poitrine, elles sont souvent diffuses. Parfois, ce sont des picotements. Parfois, ce sont des pointes au niveau du thorax, comme un coup de couteau, des brûlures ou des sensations d'étau et de compression. En fait, la douleur, c'est le symptôme qui amène le plus souvent aux urgences. Et c'est normal, car déjà, ça fait peur. Mais ça peut aussi être une autre urgence médicale, notamment cardiologique. Mais quand même, je vous rassure, Dans le cadre du Covid long, il s'agit le plus souvent de douleurs pariétales, c'est-à-dire musculaires ou articulaires entre les côtes et le sternum. Les brûlures reviennent aussi souvent avec une éventuelle part bronchique associée, mais le rôle du cardiologue, et ça va être une priorité absolue, c'est toujours d'éliminer une cause grave et urgente comme un infarctus du myocarde, une péricardite, une myocardite ou une embolie pulmonaire. Et fort heureusement, il y a des outils faciles pour faire la part des choses dans ces symptômes. Parlons d'un syndrome en particulier sur lequel je vais m'attarder un peu et c'est peut-être la marque de fabrique du Covid long. C'est ce que l'on appelle le POTS pour syndrome de tachycardie orthostatique posturale. Le nom est un peu barbare mais je vous explique tout de suite ce qu'il en est. chez un... très grand nombre de patients, la piste que les médecins explorent, c'est celle de la dysautonomie. Qu'est-ce que c'est que ce mot ? La dysautonomie, pour faire simple, pensez à votre corps comme à une voiture qui serait très sophistiquée. Vous avez le volant et les pédales, ce sont vos actions conscientes comme marcher ou parler. Et puis, vous avez tout l'ordinateur de bord, le fameux pilote automatique qui gère... tout le reste sans que vous ayez besoin d'y penser. Ça va être la température du moteur, l'injection du carburant, etc. Eh bien, dans notre corps, ce pilote automatique, c'est le système nerveux autonome. C'est lui qui gère votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle, votre température corporelle, votre transpiration, votre digestion et beaucoup d'autres choses. Et de ce fait, la dysautonomie, c'est quand... Le pilote automatique est déréglé. Il fait littéralement n'importe quoi. Et ça, ça explique parfaitement pourquoi les patients qui sont atteints de Covid long décrivent des symptômes si polymorphes, si variés et fluctuants dans le temps, qui semblent n'avoir aucun lien entre eux, et qui leur donnent littéralement l'impression d'être fous. Et ils le disent en ces termes alors que non, ils ne sont pas devenus cinglés pour reprendre leurs propos que j'entends souvent. Et donc, ça va être... Des vertiges ou une sensation de tête vide quand ils vont se lever, des sueurs nocturnes ou au contraire une absence de transpiration, des épisodes de cœur rapide, de la tachycardie ou de la bradycardie quand le cœur est trop lent, des nausées, une sensation d'estomac lourd, des troubles de la régulation de la température avec des sensations de frissons ou des bouffées de chaleur. Vous voyez, en fait, le pilote automatique est en panne. Et donc, cette forme très particulière de dysautonomie que nous voyons exploser en consultation depuis la pandémie et que les études de 2025 confirment, c'est justement ce fameux POTS. Une étude suédoise sur des patients qui souffraient d'un Covid long sévère, c'est-à-dire des gens suffisamment mal en point pour être en arrêt de travail prolongé, a révélé qu'environ un patient sur trois d'entre eux présentait ce fameux POTS. C'est un syndrome qui est assez rare en temps normal puisqu'il touchait en Suède moins de 1% de la population, avant la pandémie en tout cas, mais il apparaît chez un tiers des patients Covid long sévère dans cette étude. Et fait notable, la plupart de ces patients qui ont un POTS post-Covid sont des femmes d'âge moyen autour de 40 ans, auparavant en excellente santé. Ça n'est pas un hasard, on sait que les maladies auto-immunes et la dysautonomie touchent plus souvent les femmes et le Covid long semble s'inscrire dans cette tendance. Même sans aller jusqu'au diagnostic formel de POTS, beaucoup de long-haulers, qu'on appelle comme ça en anglo-saxon ceux qui souffrent de Covid long, décrivent cette sensation que le cœur s'emballe pour un rien. Par exemple, simplement passer de la position allongée à la position debout peut réellement provoquer des palpitations avec de la tachycardie et des vertiges. Signe que le système cardiovasculaire a du mal à s'adapter. Dans l'étude suédoise que je citais, 60% des patients Covid long sévère rapportaient des palpitations et 59% des oppressions thoraciques persistantes. Ce sont des proportions énormes pour resituer cette étude qui témoignent du retentissement cardiovasculaire donc de ce syndrome, même chez des personnes sans antécédent cardiaque. Et ces chiffres très élevés concernent des formes sévères de Covid long, mais ils illustrent... Ils illustrent bien le spectre de symptômes. Fatigue présente chez plus de 90% d'entre eux, essoufflement chez 70%, palpitations environ 60%, douleurs ou pressions au niveau du thorax dans 59%. Vous voyez le tableau, le corps est affaibli et il continue de tirer la sonnette d'alarme bien après la fin de l'infection initiale. C'est un phénomène qui est assez déroutant. Ces symptômes sont multiples et fluctuants. Ils sont souvent déclenchés par un effort physique ou intellectuel, parfois même minime. C'est ce que les patients appellent le crash post-effort. Après les symptômes subjectifs, parlons des conséquences objectivables sur le cœur et les vaisseaux après un Covid. En clair, au-delà des symptômes, est-ce que l'infection Covid augmente réellement le risque de faire un accident cardiovasculaire à moyen ou à long terme ? Pendant longtemps, nous n'avions pas de réponse claire, nous n'avions finalement pas assez de recul. Mais aujourd'hui, en tout cas en novembre 2025 à l'heure où je vous parle, nous avons déjà des réponses et la réponse est oui. Je vais être assez direct avec vous en me basant sur les faits. Aussi parce que j'entends trop souvent « Oh ça va, le Covid c'est pas si grave que ça, c'est une bonne grippe » et puis maintenant c'est devenu tellement banal. Eh bien, ne parlez pas si vite. Une étude massive publiée cette année dans une des plus grandes revues de cardiologie que j'appelle Circulation a suivi de près 9 millions de personnes en Corée du Sud et au Japon. C'est donc une étude colossale. Et que nous dit-elle ? Eh bien... Elle nous dit que les personnes qui ont eu le Covid ont un risque cardiovasculaire à long terme significativement accru par rapport à celles qui ne l'ont pas eu. Le chiffre global, ce que l'on appelle un hasard ratio, un rapport de risque, est de 1,62. Pour simplifier, c'est une augmentation du risque de base d'environ 62% par le fait d'avoir eu cette infection Covid. Le point le plus important de cette étude, c'est la durée. Ce risque, il n'est pas juste pendant l'infection, il atteint un pic entre 1 et 6 mois après l'infection, et cela persiste jusqu'à 18 mois au moins, sinon voire plus. Les études ultérieures nous le diront. Cela change toute notre perspective sur la vision du Covid sur le cœur, et donc les maladies cardiovasculaires. Ça veut dire que le Covid... pour notre système cardiovasculaire, ça n'est pas juste un sprint, un événement aigu et puis c'est fini. C'est vraiment le début d'un marathon de surveillance dont l'infection aiguë ne serait que la ligne de départ. Et là, j'ai une information capitale à vous donner. Et c'est peut-être le message clé de santé publique, en tout cas de l'épisode. On pourrait penser logiquement que ce sur-risque ne concerne que les personnes qui ont fait des formes graves. Celles qui auraient été hospitalisées, celles qui seraient passées en réanimation. C'est vrai que leur risque est énormément augmenté, et l'étude montre que ceux qui ont d'ailleurs eu besoin d'une ventilation mécanique ont un risque multiplié par plus de 10. Mais, et c'est là le piège, l'étude montre aussi, sans aucun doute, que même une infection légère, celle que vous avez peut-être eue chez vous, avec un peu de fièvre et du paracétamol, et bien cette infection là augmente aussi votre risque cardiovasculaire et le chiffre, donc le hasard de ratio est de 1,56 soit une augmentation de 56% d'avoir des complications cardiovasculaires dans le temps. C'est donc un piège parce que des millions de personnes ont eu une forme bénigne et pensent logiquement être hors de danger. Donc les données de 2025 nous disent que ça n'est pas si simple. Parlons aussi d'autres risques cardiovasculaires à distance d'une infection Covid. Là encore, la science a progressé. Une autre étude massive que l'on appelle une méta-analyse, c'est-à-dire une étude qui compile les résultats de nombreuses autres études qui portent sur près de 10 millions de personnes, nous a donné la liste des risques accrus en 2025 que vous pouvez d'ailleurs retrouver dans l'article qui est en lien avec l'épisode. Accrochez-vous, je vais vous donner les chiffres, et ça donne un peu le tournier quand même, je vais aussi vous les expliquer. En ce qui concerne le risque de caillot, que l'on appelle maladie thromboembolique, c'est peut-être le plus frappant, et on le sait que c'était une marque de fabrique de l'infection Covid. Dans les formes tardives d'infection Covid, le risque de faire une flébite, un caillot dans une veine au niveau d'une jambe en particulier, et où... plus grave une embolie pulmonaire, à savoir que le caillot va migrer dans les poumons, ce risque est multiplié par 3. En ce qui concerne le risque d'accident vasculaire cérébral, il est multiplié par 1,7. Le risque d'insuffisance cardiaque, c'est-à-dire un cœur qui se fatigue et qui a peine à faire son travail de pompée, le risque est multiplié par 1,7 également. Le risque de myocardite, donc d'inflammation du muscle du cœur. Là, le risque relatif est très élevé, il est multiplié par 6. Et même pour l'hypertension artérielle, le risque d'en développer une après une infection Covid est multiplié par 1,7. Alors, je vous vois blémir derrière votre écran, ces chiffres, ce que l'on appelle ces risques multipliés par, ce sont des risques relatifs. Évidemment, ils font peur quand on dit multiplié par 6, multiplié par 3, c'est énorme. Mais évidemment... remettons-les dans leur contexte et en perspective. Il faut regarder surtout le risque absolu. Reprenons l'étude Corée-Japon. Elle nous dit que le risque absolu de faire un AVC, par exemple, il passe de 0,13% chez les gens qui n'ont pas eu le Covid à 0,24% chez ceux qui l'ont eu. Donc, vous voyez, le risque double, c'est vrai, mais on n'est pas à 50% de risque de faire un AVC. Je préférais dire que c'est important pour resituer quand même l'ambiance et pour ne pas non plus dramatiser les choses. Ce que ces chiffres signifient, en tout cas pour les médecins, ce n'est pas qu'il faut paniquer, justement, c'est que notre vigilance doit être accrue. C'est donc que si vous avez eu une infection Covid, en tant que médecin, on va être plus attentif à votre pression artérielle, mais aussi à des symptômes comme un essoufflement qui s'installe, à des douleurs dans la poitrine, à un mollet qui gonfle. Donc, on ne va pas les banaliser d'autant plus. On sait que l'infection Covid a laissé une fragilité. À l'échelle individuelle, la probabilité de complications majeures post-Covid reste faible. Mais en tout cas, elle est plus élevée que si vous n'aviez pas eu l'infection Covid. Et donc, à l'échelle de la population, avec des millions de personnes infectées, cette hausse du risque se traduit par beaucoup de cas en plus. Et les cardiologues l'ont bien constaté dans les services. Dans l'année qui a suivi les vagues d'infections Covid, on a vu affluer plus de patients qu'attendus pour des problèmes cardiaques variés et nombreux d'entre eux avaient eu le Covid récemment. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode et revenons sur les messages clés. Le Covid long, c'est un syndrome aux multiples visages et le cœur. ainsi que les vaisseaux sanguins font clairement partie des victimes possibles de ce syndrome. Mais retenez deux messages clairs. Premièrement, que les symptômes comme les palpitations, l'essoufflement ou les vertiges qui persistent après une infection Covid sont réels. Ça n'est pas dans la tête. Il s'explique de plus en plus par des mécanismes précis comme le dérèglement du pilote automatique, la dysautonomie et le POTS en est justement l'étendard. Ils sont enfin reconnus par la science. Deuxièmement, oui, les données de 2025 sont formelles. Il existe un risque statistiquement plus élevé de faire un événement cardiovasculaire comme un accident vasculaire cérébral, une phlébite, une insuffisance cardiaque après une infection Covid. Ce risque persiste au moins 18 mois et il existe, je le répète, même après une infection légère. Le message que je veux vous laisser aujourd'hui, ce n'est surtout pas la peur, c'est plutôt le contraire, c'est justement la vigilance et la connaissance. Avoir eu le Covid, ça n'est pas anodin pour votre cœur, mais ce n'est plus, on le sait maintenant, un simple rhume. C'est une invitation à prendre davantage soin de vous, à écouter votre corps, et à ne pas banaliser un essoufflement qui s'installerait, des palpitations qui durent dans le temps, ... une pression artérielle qui se dérègle. Donc, parlez-en à votre médecin traitant et à votre cardiologue. C'est peut-être la meilleure façon de gérer cet écho de l'infection et surtout de garder le contrôle. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, TikTok ou YouTube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans 15 jours, je vous proposerai un nouvel épisode dans la continuité de cette saga Covid et cœur. On parlera cette fois des causes de ce Covid long connu, en tout cas en 2025, qui est le son les mécanismes connus ou suspectés qui expliquent que des patients développent des symptômes ou des complications cardiovasculaires à distance de cette infection aiguë, vous verrez, le sujet est passionnant. Rappelez-vous, si les sujets sur la cardiologie vous intéressent, je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour continuer cette aventure ensemble. D'ici là, je vous souhaite une bonne semaine, prenez soin de votre cœur.

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