Speaker #0Bonjour, je m'appelle Grégoire Cochois et je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits, des témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bienvenue dans cet épisode un peu particulier consacré aux animaux. On les aime, ils nous font rire, ils sont de vrais membres de notre famille et nous parlent avec le cœur. Mais saviez-vous que de nombreuses études s'étaient intéressées à évaluer le lien de leur présence sur les paramètres de santé, notamment cardiovasculaires ? Alors, écoutez jusqu'au bout, vous allez être surpris. Avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Ah, ces petites boules de poils ! Pourquoi éveillent-elles en nous autant de réconfort, de douceur et de tendresse ? Leur insouciance est troublante, leur naïveté déconcertante, mais leur attention, infinie. Alors vous, vous êtes plutôt team chat ou plutôt team chien ? Certains préféreront l'indépendance du chat au risque d'être nous humains leurs esclaves, et comme tout bon syndrome de Stockholm, nous devenons réellement dépendants d'eux. Le roi du canapé et de la sieste infinie contre le radiateur devient le grand gagnant de ce rapport de force. Pour notre plus grand bonheur, évidemment. Le chat nous possède, mais est-ce que ça n'est pas un petit peu ce que l'on aime, en fait, dans cette relation ? D'autres attendront une relation plus fusionnelle, dans laquelle vous n'êtes pas juste son maître, mais vous êtes toute sa vie. Le rapport de force est inversé, et je parle ici du chien. Foufou ou docile, il vous attendra toujours au pied de la porte quand vous rentrerez le soir. Il est un compagnon fidèle et particulièrement attentionné pour les meilleurs moments, comme les plus difficiles. Alors, je ne sais pas vous, mais j'ai un chat. Une femelle de bientôt dix ans, agile et gracieuse au sacré caractère. J'allais certainement pas tomber dans le grivois en vous disant que ma chatte est un petit peu humaine, mais oui. Et j'ai donc le plaisir de vous présenter Amoumou, une vraie panthère. Amoumou, tu dis bonjour ? T'es consciente Amoumou que tu passes dans l'émission ? On remerciera Amoumou pour son intervention remarquée. L'espérance de vie augmente, mais l'espérance de vie en bonne santé diminue, et pour quelle raison ? en grande partie à cause de la trop grande sédentarité. Et c'est quand même troublant, car lorsque les seigneurs sont interrogés sur le sujet, ils sont 61% à citer de manière spontanée l'activité physique comme moyen de prévention numéro 1 des maladies cardiovasculaires, alors qu'ils ne sont que 17% à bouger plus de 4 heures par semaine. Étrange, vous ne trouvez pas ? Alors on connaît des épidémies d'obésité, d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie, de diabète, de sédentarité. Les mesures médicamenteuses sont évidemment très mises en avant, mais peut-être que les règles hygiénodietétiques passent mieux quand elles sont partagées, accompagnées, et les animaux font cela très bien. Ça tombe bien, ils adorent le faire pour nous et nous aider à prendre davantage soin de nous. Alors je vous le disais, les animaux, on les aime, ils nous écoutent, ils sont nos amis, nos confidents, ils ne jugent jamais et nous partagent leurs états d'âme. Ils nous amusent comme ils peuvent nous fatiguer, mais ils ont un cœur immense. Ils ont ce sixième sens que nous n'avons pas et savent très bien sentir quand nous allons bien ou quand les choses ne vont pas. Et peut-être, vous ne vous rendiez pas compte à quel point leur pouvoir ne s'arrête pas là. Ce sont des êtres que l'on pourrait certainement qualifier de magiques tant ils sont dotés de super pouvoirs. A travers cet épisode, je souhaite vous emmener dans un univers bienveillant, vous murmurer à l'oreille un peu de douceur dans ce monde fracturé, et vous faire découvrir les bienfaits des animaux sur votre santé. Pour commencer, je voudrais faire un petit point un peu théorique sur la façon dont la médecine se construit. En médecine, on ne croit que ce qui se prouve, et ça s'appelle l'EBM pour Evidence Based Medicine, la médecine fondée sur les preuves, et heureusement. Mais il y a quand même beaucoup de zones grises en médecine. Ça n'est pas parce que l'on n'arrive pas à prouver quelque chose qu'il est forcément faux. On parle alors, pour se rassurer parfois, d'effets placebo. Et pour ce qui est des animaux, placebo ou pas, les résultats sur les effets de leur présence sur notre santé sont là. Et c'est l'objet, sans vouloir faire de jeu de mots, de ce podcast. Je m'appuie en tout cas sur une étude américaine qui collige beaucoup de données sur les liens entre santé cardiovasculaire et animaux issues d'une revue très reconnue qui est l'American Heart Association. Et je vous invite à la lire si vous souhaitez plus de détails sur ce que j'avance dans cette émission. Alors, dans les études sur lesquelles je m'appuie, il y a quand même beaucoup de biais méthodologiques sur la possession d'animaux de compagnie et les maladies cardiovasculaires, à savoir un nombre souvent modeste de sujets, des facteurs de confusion comme par exemple les données sociodémographiques, les différents problèmes de santé rencontrés, les différences non identifiées entre ceux qui choisissent d'avoir ou non des animaux de compagnie, Il n'est pas toujours facile d'annuler l'effet de ces facteurs de confusion dans les études. Pour les aficionados d'analyse statistique, on parle d'analyse multivariée. Il y a aussi l'analyse des populations d'animaux qui peut être variée. Chats, chiens, oiseaux, singes, etc. Des analyses aussi post hoc, c'est-à-dire des analyses qui sont faites à posteriori, ce qui rend moins fiables les données des études. et l'absence d'études d'intervention comme on peut le voir dans les essais thérapeutiques qui sont la référence dans le domaine médical. Toutefois, il existe des études méthodologiquement solides qui montrent que la possession d'animaux de compagnie est associée à une réduction des facteurs de risque cardiovasculaire et à une survie accrue chez les individus qui avaient des maladies cardiovasculaires établies. Les données sont particulièrement robustes pour la relation entre la possession d'un chien et la réduction des risques de maladies cardiovasculaires, surtout en raison de l'augmentation de l'activité physique. Alors, on ne sait pas si c'est juste dû au fait que les chiens sont les animaux les plus couramment possédés et étudiés, qu'ils augmentent probablement le plus l'activité physique de leurs propriétaires, ou à d'autres effets bénéfiques supplémentaires. Étant donné que la plupart des études ne sont pas forcément très puissantes sur le plan statistique, il est difficile de déterminer si la réduction des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires en lien avec la possession d'animaux est une simple corrélation ou un lien causal, bien qu'il existe des mécanismes psychologiques, sociologiques et physiologiques plausibles pour la causalité, notamment la possession de chiens et l'augmentation de l'activité physique. Sorti de ces éléments un peu statistiques, mais j'étais obligé de l'aborder, dans cet épisode, je vous parlerai donc avec le cœur, en vous ronronnant les bienfaits de ces petites boules de poils sur votre santé cardiovasculaire. Petits ou grands, chiens fous ou rusés comme un renard, nos amis les bêtes méritent bien leur galon de noblesse. Il est 6h du matin. Brante, une petite ville du sud de la France, se réveille. À l'horizon, pas un chat. Les vapeurs de l'aube se mélangent avec les promesses de la veille. Très comme un gardon, je me pose face au Mont Ventoux. Myope comme une taupe, j'entrevois ces gens dans les ruelles qui promènent leurs chiens, copains comme cochons, en restant muets comme des cars. Est-ce que vous aussi, vous sentez la Terre se réchauffer sous un soleil naissant ? Sans faire mine de faire la fine mouffe, j'ai plaisir à regarder les passants, et puis j'aperçois Marie-Christine avec Naga. Une petite boule de poil de 8 kilos, fière comme un coq, et c'est dire si c'est de poulet du chien. Naga est loin d'être un chien de faïence, tant elle s'est parfois gueulée comme un putois, au risque de vous rendre chèvre. Naga se laisse porter par ses cinq sens en oubliant le lien qui l'unit à Marie-Christine. Sans le savoir, Naga insufflera sa vitalité dans chaque pas que Marie-Christine fera. Naga, ce si petit corps, je la vois développer une énergie folle quand il s'agit de renifler le monde. Et je souriais en apercevant Marie-Christine se faire promener. Sans être le dindon de la farce, Marie-Christine allait sourire, et moi aussi, je ris intérieurement comme une baleine. Les animaux sont partout, et nous en sommes aussi. Des animaux sociaux qui interagissent, communiquent et vivent en communauté. Alors, nous analysons le monde à travers nos sens, mais les animaux en ont des plus développés, sinon d'autres que nous ne pouvons percevoir. Alors, créons une équipe gagnante avec eux, laissez-vous séduire, vous allez tomber sous le charme. Revenons à nos moutons. Je voulais vous révéler quelques secrets, féliciter les personnes qui ont un animal de compagnie, et tous ceux peut-être qui iront adopter un nouveau membre de leur famille les prochaines semaines après avoir écouté cet épisode. Si vous voulez donc connaître les bienfaits des animaux sur la santé cardiovasculaire, suivez-moi. Mais, plutôt que de vous livrer point par point les effets sur la santé d'avoir un animal, je vais plutôt vous dévoiler ce que vous pouvez espérer obtenir comme bienfait avec chaque animal à travers différents exemples inspirés de la vie réelle. Allez, on y va ! Vous le savez, les chiens ne font pas des chats. Et pour cause. Marie-Christine promène Naga l'été quand elle n'aura pas la chance de traîner dans les pattes de Benjamin et Elise dans le 13e arrondissement de Paris. Les chiens sont réputés être le meilleur ami de l'homme. Un chien a besoin de son maître pour vivre, mais il le lui rend bien dans la mesure où cela oblige le maître à sortir, à se promener, et magnifique, cela a été mesuré. Mais alors, quels effets Naga pourrait avoir sur la santé de Benjamin, Elise et Marie-Christine ? Selon une étude de l'American Heart Association, les propriétaires de chiens sont 54% plus susceptibles d'atteindre les niveaux recommandés d'activité physique que les non-propriétaires. En l'état, avoir un chien permettrait d'augmenter significativement les sorties de 1h à 5h par semaine comparativement à une personne qui n'aurait pas de chien pour un suivi de 97 adultes pendant 10 mois. Par ailleurs, le profil lipidique des patients qui avaient un chien était meilleur. Autrement dit, leur taux de cholestérol était plus bas, notamment sur les triglycérides. Peut-être est-ce un effet direct de l'activité physique et de la réduction du syndrome métabolique, nous en parlerons plus en détail dans d'autres épisodes. Les études suggèrent enfin que les propriétaires de chiens fumaient souvent moins et avaient moins de diabète. Mais paradoxalement, les études sont discordantes sur l'effet de la perte de poids entre les propriétaires de chiens ou de chats et les non-propriétaires en population adulte. La seule situation qui ressortait comme étant associée à une réduction du risque de développer un surpoids ou une obésité était chez l'enfant quand il y avait un chien dans la famille. Dans la même veine, les propriétaires de chiens qui ne sortaient pas les promener étaient plus susceptibles d'être en surpoids. Alors, il s'agit de remettre le pied à l'étrier. Je n'ai plus à vous prouver ici qu'avoir un chien est un vrai booster pour vous dynamiser dans le sens d'une meilleure santé cardiovasculaire. Je vais prendre aussi l'exemple d'un de mes patients, Maxime, un marathonien amateur qui a décidé d'adopter un chien. Depuis l'arrivée de son fidèle compagnon, Maxime a non seulement trouvé un partenaire de jogging, mais il a aussi amélioré ses performances. Il a à quelques occasions su d'ailleurs me raconter avec humour comment son chien plein d'énergie l'a obligé à sortir courir, même les jours où il aurait préféré rester sur le canap. Parlons d'un second point pour lequel avoir un animal de compagnie est bénéfique pour votre santé cardiovasculaire. Avoir un animal améliore votre réactivité au stress. Quelques études ont montré, de manière statistiquement significative, que les propriétaires d'animaux avaient une fréquence cardiaque et une pression artérielle plus basse au repos et en réponse au stress. Pour ceux qui ont un animal de compagnie, vous vous êtes déjà surpris à caresser pendant de longues minutes, sinon heures, et sans trop de raison votre animal, voire à lui parler dans un langage souvent enfantin, voire ridicule vu de l'extérieur, mais c'est ça qui est bon. Personnellement, j'ai même envie de vous dire que s'il y avait une caméra qui me filmait les jours où je tiens des conversations très profondes avec Amoumou, je peux vous assurer que j'aurais la palme du ridicule, mais j'adore ça, et en plus on dit que le ridicule ne tue pas. Alors, lâchez-vous, videz votre sac, je vous promets que votre animal n'ira pas capter un mot de ce que vous lui raconterez, tout en vous donnant raison face aux adversités de la vie. C'est un peu ce que l'on attendrait de notre meilleur ami d'une certaine façon. Caresser et parler à Amumu m'aide à gérer des journées stressantes, la connexion est instantanée et je me perds facilement dans cette bulle intemporelle avec un plaisir immense. Ce qui est vrai pour un chat, l'est tout aussi pour tout autre animal de compagnie. Et dans le prolongement du divan occupé à 90% par votre chat psychiatre, étude à l'appui, on peut dire que la récupération après des épisodes stressants sera plus rapide grâce à lui. On peut dire donc que la ronron thérapie a de beaux jours devant elle. L'étude américaine dont je vous parlais a pu étudier l'effet d'avoir un chien ou un chat sur la réponse du système nerveux autonome. Vous savez, je vous en parlais dans les épisodes précédents. Ce système nerveux qui est lié à notre état de stress et de bien-être. Eh bien, avoir un animal de compagnie de manière générale améliore notre réponse au stress, et cela a été étudié aussi avec le fait d'avoir un chimpanzé, une chèvre, un poisson, un serpent, j'en vois certains qui sonnaient, et même de voir un animal en vidéo. Il serait même amusant d'analyser les vieilles réminiscences de nos années Tamagotchi. Pour revenir aux bénéfices cardiovasculaires des animaux de compagnie, ils ne s'arrêtent pas là. Si on parle d'infarctus du myocarde, une étude a révélé que les propriétaires de chiens avaient une probabilité de survie 4 fois supérieure après un infarctus par rapport aux non-propriétaires. Ces statistiques sont impressionnantes et soulignent l'importance d'avoir un compagnon à 4 pattes. Malheureusement pour la team chat, les chats n'ont pas montré de réduction de la mortalité ou des réhospitalisations pour maladies cardiaques chez les patients qui auraient eu un infarctus. J'ai un patient qui a traversé une terrible dépression après un accident de vie. Et il me parle souvent de la façon dont son chien lui a sauvé la vie en lui apportant de la tendresse et une raison d'aller se promener tous les jours. Parce qu'un chien, qu'il pleuve ou qu'il fasse froid, il demandera toujours à sortir, et par la même occasion, vous aussi. Ce patient me plaisante souvent d'ailleurs en me disant que c'est son chien qui lui a sauvé la vie. J'ai quand même envie de vous parler d'une anecdote que j'ai rencontrée plusieurs fois à l'hôpital pendant mes gardes. Imaginez Pascal, 65 ans, il prévoit de prendre sa retraite dans 6 mois, et garde un rythme de travail effréné. Depuis quelques semaines, il a mal dans la poitrine, notamment quand il monte les escaliers, et parfois la douleur apparaît dès le réveil. Elle va fluctuer dans la journée au rythme de ses efforts, notamment quand il promène Cookie, son labrador à poils noirs magnifiques. Il sent que quelque chose ne va pas, et pourtant, il préfère ne pas trop y prêter attention. Il doit être un peu stressé, fatigué en ce moment, mais à 23h30, alors que son lit lui tend les bras, cette douleur ne passe pas. 20 minutes, 30 minutes, le temps s'étire, mais ne le soulage pas. Il décide de se rendre aux urgences de son propre chef. D'un point de vue médical, ça n'est peut-être pas la meilleure chose à faire, car il aurait certainement dû appeler Samu en composant le 15 en France ou le 112 en Europe. J'aurai le plaisir de vous parler de tout ça dans d'autres émissions. Mais les choses se passent ainsi et il est admis aux urgences. La douleur a disparu, il est fatigué, angoissé, et je lui rends visite parce que je suis de garde dans le service de cardiologie. Un examen rapide, un électrocardiogramme fait à l'accueil des urgences poseront le diagnostic. Il souffre d'angines de poitrine, les prémices parfois, si ça n'est pas traité, d'un infarctus du myocarde. Mais quelle chance, il l'a échappé belle, il est vivant, il est pris en charge rapidement. Quand je lui explique qu'il faudra rester hospitalisé, ça n'est évidemment pas dans ses plans. Tout un tas de pensées traversent l'esprit de Pascal, mais comment je vais faire, il y a mon travail demain, cette réunion en plus indispensable où je dois être présent, et en fait ce voyage aussi que j'attendais depuis tous ces longs mois, et puis Cookie, mon petit chien adoré, comment est-ce qu'il va faire si je rentre pas soir ? L'émotion peut faire prendre de mauvaises décisions, surtout quand la peur est là, mais la raison n'a que peu de poids quand les réactions sont instinctives. Fuir le danger, c'est ça qui est dans la tête de Pascal. L'hôpital devient l'ennemi et il faut partir vite, pourvu que tout redevienne comme avant, mais la vie n'est pas aussi simple qu'on le voudrait. J'ai noté combien les gens qui ont des animaux, surtout lorsqu'ils sont isolés, ont très souvent ce réflexe de vouloir protéger leur bête et c'est dire l'attachement que l'on peut avoir avec eux. Regardez d'ailleurs aussi comment les personnes en fin de vie retrouvent une étonnante vitalité quand on leur apporte leur petit chien. parfois tout ce qu'il leur reste est veillé à leur côté. La place des animaux dans les structures hospitalières n'est certainement pas assez mise en avant. Alors évidemment, il y a des questions d'hygiène, mais les animaux apaisent, les animaux rassurent. Sans parler, ils savent. Sans parler, ils ressentent. Pour revenir à Pascal, il ferait tout pour rentrer chez lui. Et puis, de toute façon, Cookie a besoin de lui. Cette dernière phrase, je l'ai rencontrée de nombreuses fois. Et en préparant cette émission, c'était évident qu'il fallait que je relate cette anecdote pour montrer la place que les animaux chéris peuvent avoir dans nos vies. La maladie, c'est évidemment très dur à vivre. L'urgence porte bien son nom. Mais si vous êtes confronté un jour, vous ou vos proches à cette situation, retenez qu'il vaut mieux vous savoir en pleine forme à l'issue d'un court passage à l'hôpital que partir en signant une décharge, comme j'ai pu le voir, parce que l'émotion vous aurait dépassé. Faites confiance à l'équipe soignante, il y aura toujours quelqu'un pour trouver une solution pour s'occuper de Cookie, et j'ai même vu une aide soignante un jour se démener pour qu'un voisin puisse assister à un petit chien le temps du passage à l'hôpital d'un patient. Bizarrement, c'est ce qui apaisera le plus Pascal. Pas même les médicaments auront cet effet de soulagement aussi fort sur les symptômes qu'il aura. Alors ne vous sacrifiez pas pour votre animal de compagnie. Il y aura toujours une solution, et dans cette relation fusionnelle, il aura justement besoin de vous pour vivre. On peut retenir de toute cette histoire que les animaux de compagnie sont de véritables membres de la famille, et ils ont aussi l'avantage de rompre l'isolement. Certains parlent même de situations de mort sociale lorsque l'isolement est extrême et qu'il a des conséquences sur la santé physique et mentale. La précarité affective augmente de 29% le risque de développer un infarctus du myocarde, car souvent cet isolement est lié à la consommation de tabac, d'alcool, du stress, de dépression, de mauvaise alimentation et de manque d'activité physique. Tout cela concourt évidemment aux maladies cardiovasculaires et les animaux sont les meilleurs amis des seniors. Le fait de posséder d'ailleurs un animal de compagnie permet de réduire jusqu'à 36% les risques de mortalité cardiovasculaire, particulièrement chez les personnes qui vivent seules. Cela leur permet de pratiquer une activité physique d'au moins 30 minutes par jour. Cela aide également à lutter contre le risque d'ostéoporose, à préserver la mémoire. En quelque sorte, avoir un animal de compagnie permet de bouger plus, de sortir de chez soi et de rencontrer du monde. J'ai parlé essentiellement des chiens et des chats, mais ils n'ont pas le monopole du cœur. Les poissons aussi, par exemple, à leur façon, savent nous assister. Ils apporteront à tous ceux qui savent se perdre dans le grand bleu une profonde sérénité. Allez dans un aquarium rempli de poissons tropicaux et regardez comme vous vous évadez. Votre esprit divague, et si j'étais celui-ci, comment les écailles font-elles pour envoyer toutes ces couleurs ? Votre stress baisse sans même vous en rendre compte, pour peu que cela éveille en vous quelque chose. J'aborderai un dernier point. Les animaux sont comme nous. Ce sont des êtres sociaux, ils connectent entre eux, et par leur intermédiaire, nous connectons entre nous. Vous ne trouvez pas curieux comme les maîtres de chiens prennent plaisir à voir leurs petits monstres aller renifler leurs congénères ? Nous concernant, il ne s'agit pas d'aller faire la même chose que votre chien avec le propriétaire en face, la gifle pourrait être sans appel. Mais à minima, regardez comme très vite une conversation s'entame, en partageant de petites anecdotes, en regardant ses quasi-progénitures se mordiller l'oreille, avec un sourire plutôt fier et tendre. Alors, si vous n'avez pas déjà un chien, imaginez-vous en train de promener votre prochain compagnon de vie, et peut-être que lors de votre prochaine sortie avec lui, qui sait, vous pourriez aussi faire une belle rencontre. Pour résumer dans cet épisode, nous avons vu qu'avoir un animal de compagnie permettait d'augmenter votre niveau d'activité physique, d'améliorer votre bilan lipidique, de baisser votre pression artérielle, d'améliorer le fonctionnement de votre système nerveux autonome, notamment face au stress, et d'améliorer la survie des personnes qui auraient eu un infarctus du myocarde. Et si vous êtes malade du cœur, avoir un chien sera un véritable allié pour améliorer votre survie. En fin de compte, que vous soyez fier comme un coq, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, je vous promets de ne pas vous aboyer dessus si après avoir écouté l'épisode, vous n'allez pas remercier au moins votre compagnon de vie préféré. et je ne parle pas de votre conjoint. Par contre, je pourrais vous opposer le fait de ne pas avoir l'idée ni l'envie d'adopter un animal de compagnie. Ils feront du bien à votre santé. Bien évidemment, ce n'est pas le simple fait d'avoir un animal de compagnie qui améliorera votre santé, mais bien les interactions que vous aurez avec eux. Et vous ne devriez d'ailleurs pas projeter d'avoir un animal de compagnie pour ses seules raisons de santé. C'est aussi important de le dire à l'approche de l'été où trop d'animaux sont encore abandonnés par leur maître. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Youtube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans 15 jours, j'aurai le plaisir de vous parler d'un sujet très pratique et qui devrait fortement vous intéresser pour l'avoir eu en de nombreuses demandes. Je vous parlerai des compléments alimentaires les plus usuels et de leurs effets prouvés sur la santé cardiovasculaire. On va débunker un peu le vrai du faux. Je vous dis donc à très bientôt pour ce nouvel épisode passionnant.