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Parler le même langage que votre cardiologue : la sémiologie cardiaque partie 3 - Auscultation et percussion en cardiologie cover
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"En Plein Coeur", par un cardiologue

Parler le même langage que votre cardiologue : la sémiologie cardiaque partie 3 - Auscultation et percussion en cardiologie

Parler le même langage que votre cardiologue : la sémiologie cardiaque partie 3 - Auscultation et percussion en cardiologie

16min |04/09/2024|

230

Play
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"En Plein Coeur", par un cardiologue

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16min |04/09/2024|

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Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans la 3ème et dernière partie de cette saga de l'été consacrée à la sémiologie cardiaque, autrement dit, l'art de savoir interroger et examiner un patient en cardiologie 👨‍⚕️🤝


Parler un même langage médical paraît difficile mais il est la base de la prise en charge en médecine. Alors si vous souhaitez en savoir plus sur les termes les plus couramment utilisé en cardiologie, c'est par ici que cela se passe 📍👂


On terminera avec ce dernier épisode de l'examen physique en abordant : l'auscultation et la percussion en cardiologie... 🩺🥁


Écoutez jusqu’au bout, vous allez être surpris ! 💓


Aussi, si vous aimez l'émission, partagez moi votre plus beau commentaire 🌟 et abonnez-vous pour ne pas rater les prochains épisodes ✅


Bonne écoute et prenez soin de votre coeur ❤️


---------------------------------------------------


🗓️ SOURCES MEDICALES


Personnelles


---------------------------------------------------


🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com)




---------------------------------------------------


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cauchois et je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits, des témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à la troisième et dernière partie de la sémiologie cardiaque. Aujourd'hui, on va terminer ensemble l'analyse des signes cliniques cardiologiques. Comme toute saga de l'été, nous avons parlé il y a un mois des symptômes et contexte général du patient qui l'amène à consulter. Il y a 15 jours, nous abordions l'inspection et la palpation en cardiologie. Place maintenant à l'auscultation et à la percussion en cardiologie. Vous allez finir par devenir de vrais experts et tout cela n'a bientôt plus de secret pour vous, mais pour cela, accrochez-vous, ce dernier épisode est riche d'informations. Alors c'est parti, remettez votre blouse de médecin et n'oubliez pas votre stéthosan. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Le médecin fait appel à ces cinq sens. Vous l'avez bien compris, la vue pour inspection, le toucher pour la palpation, l'audition pour l'auscultation, le toucher et l'audition pour la percussion. Passons en détail ces deux derniers éléments, auscultation et percussion. La percussion, je vais vous faire un quiz à choix multiple. La percussion en cardiologie c'est... Petit A, l'art de faire du beatbox à votre patient. Petit B, l'art d'écouter le bruit que fait le patient quand vous tapotez dessus. Petit C, l'art de faire aaaah en examinant la gorge de votre patient. Eh bien, sans trop de doute, c'est la réponse B. C'est bien le fait de taper sur le patient et pas de violence ici. Il s'agit bien d'utiliser ses mains et de frapper gentiment mais fermement sur certaines parties du corps pour voir ce que l'on ressent en tapant dessus et le bruit que cela renvoie. Est-ce que la tonalité et le timbre sont plutôt mat et liquidien ou bien tympanique et aérien ? Quelle sera la réaction du patient aussi en passant un outil comme un marteau réflexe sur les articulations du patient par exemple ? On peut donc faire la percussion avec la main ou avec certains outils comme un marteau réflexe qui est l'outil préféré du neurologue. En cardiologie, la percussion n'est malheureusement pas très développée car le cœur est un organe profond. Il y a beaucoup trop de structures qui s'interposent comme le poumon, les os, les muscles. etc. La percussion se fera surtout pour quelqu'un qui serait essoufflé et chez qui on suspecterait par exemple un pneumothorax, c'est-à-dire que l'air a pris la place du poumon au sein de la cage thoracique et c'est une urgence. Évidemment, quand vous tapez sur une caisse remplie d'eau, le son ne sera pas le même que si vous tapez sur une caisse remplie d'air. Eh bien, c'est le principe quand il s'agit d'air à la place du poumon dans le thorax. On pourra donc tout autant faire le diagnostic d'un épanchement liquidien dans le thorax, ce que l'on appellera par exemple une pleurésie, si c'est une inflammation qui va causer le développement de liquide autour du poumon, que du sang, ce qu'on appellera un hémothorax, ou bien de l'air, qui sera un pneumothorax. On pourra aussi le faire sur le ventre pour évaluer les bruits digestifs, mais encore une fois, on s'éloigne un peu de la cardiologie. Quand il y a trop d'air dans le ventre, les bruits seront très tympaniques à l'osculptation. A l'inverse, ils seront très mat et liquidiens. s'il y a beaucoup de matière ou de liquide en abondance. Vous l'avez compris, la percussion permet de préciser la nature d'un contenant et de son contenu, à savoir un organe, sa taille, sa densité, ses bordures internes. Fort heureusement, les échographies et les radiographies sont très pertinentes maintenant pour mieux préciser la nature des organes que l'on veut analyser. On va parler maintenant de l'auscultation. Et là, on touche certainement au signe physique préféré de votre cardiologue, tant il est subtil et fait la force de votre médecin. On s'attachera particulièrement à ce que l'on appelle les souffles cardiaques. Quand vous posez votre oreille sur le thorax, si vous vous êtes déjà amusé à le faire, vous entendez grossièrement un premier boum et un deuxième boum. Ce sont les bruits du cœur. Mais il peut y avoir des bruits plus fins, que sont les souffles cardiaques, qui vont s'intercaler entre ces deux battements, et il faudra alors amplifier le son que vos oreilles sont capables d'entendre. L'analyse peut être fine et orientée déjà vers des maladies parfois graves, comme tout à fait Benning. Cela peut se faire à l'oreille nue, mais comme je le disais, on n'entend pas très bien. Alors, on a développé les stéthoscopes. pour garder majoritairement les fréquences sonores qui nous intéressent le plus. Vous savez, c'est ces sortes de petits tubes qu'on met dans les oreilles et qui sont reliés à une membrane. En termes d'auscultation, ce que votre cardiologue va surtout écouter, ce sont les bruits du cœur normaux, les fameux boum boum que fait le cœur. Des fois, il y a des bruits surajoutés qui sont de trois ordres. Il peut y avoir des anomalies du bruit que font les valves quand elles s'ouvrent et se ferment. ces fameux boum boum. Il y a ensuite les souffles au cœur qui sont en fait des bruits entre les battements de cœur. Et pour terminer, les frottements cardiaques qui sont des bruits qui vont donner littéralement l'impression que l'on frotterait deux morceaux de papier de soie ou de cuir neuf entre eux. Ce sont les vrais termes utilisés en médecine et en sémiologie. J'avoue, on est assez imaginatif en médecine quand il s'agit de parler du bruit que fait deux feuilles de papier de soie. Je vais parler un peu plus des souffles cardiaques, mais j'aurai l'occasion de parler de cela dans une émission spécifiquement, tellement les patients ont des idées floues sur ce qu'est un souffle au cœur. Pour vous expliquer simplement, un souffle, c'est un bruit que fait votre cœur en plus des fameux boum-boum, comme si vous aviez un petit bruit de jet de vapeur, par exemple, entre chaque battement, entre chaque boum-boum. Le souffle n'a rien à voir avec les soufflements, c'est un faux ami, un souffle. C'est un bruit, c'est tout. Ce bruit s'entend quand votre médecin pose le stéthoscope sur votre thorax. Il va déplacer le stéthoscope à différents endroits du thorax et il y a majoritairement 4 endroits pour bien écouter le cœur. Le premier proche du bord droit du sternum, qui est le foyer aortique, qui va plus correspondre à la valve aortique. Un proche du bord gauche du sternum, qui va correspondre au foyer pulmonaire. comme son nom l'indique pour écouter plus précisément la valve pulmonaire, un foyer mitral pour la valve mitrale sous le sein gauche, et un dernier foyer tricuspide pour la valve tricuspide au niveau du creux de l'estomac. Il y a quatre foyers comme il y a quatre valves cardiaques. Je vais donc écouter attentivement le cœur et ses bruits à ces différents endroits avec mon stéthoscope, et en fonction de ce que j'entendrai, je pourrais arriver à la conclusion Souffle d'allure bénigne ou bien souffle organique, c'est-à-dire un souffle qui n'est pas inquiétant ou bien un souffle qui orienterait vers une maladie cardiaque qui peut elle-même être bénigne comme grave. La présence d'un souffle cardiaque à l'auscultation nécessite la plupart du temps de réaliser une échographie cardiaque. On pourra y revenir aussi dans d'autres épisodes. Un souffle isolé, positionnel. c'est-à-dire qui dépend de la position dans laquelle se trouve le patient. Par exemple, pourrait être modifié ce souffle si la personne est allongée, si elle est penchée en avant, sur le côté ou debout. S'il n'y a pas de maladie cardiaque associée, s'il n'y a pas d'antécédents familiaux de maladie cardiaque, qu'il n'y a pas de symptômes au repos ou à l'effort, tous ces éléments orientent plutôt vers un souffle bénin. Votre cardiologue... On pourra aussi écouter les vaisseaux au niveau du cou, que sont les carotides. l'aorte au niveau du ventre ou encore au niveau des artères fémorales pour savoir s'il y a un souffle qui traduit un rétrécissement d'une artère. Pour l'anecdote, quand votre médecin vous examine, il fait toutes ces choses-là. Il ne va pas juste vous ausculter comme je peux souvent l'entendre. Hier, quand je suis allé chez mon médecin, quand il m'a ausculé, il a vu mes jambes qui étaient gonflées. Non, s'il vous plaît. L'auscultation, c'est juste le fait d'écouter les bruits de l'intérieur. Ça n'englobe pas le reste, comme l'inspection, la palpation et la percussion. Voilà, maintenant vous avez compris de quoi il s'agit. Aucune raison de ne plus saisir ce que vous dit votre médecin quand vous le verrez. N'oublions pas que votre cardiologue prendra aussi votre pression artérielle avec un manomètre, c'est-à-dire une sorte de petit brassard qui est relié à une poire pour mesurer la pression artérielle. Ça se fait maintenant aussi avec des mesures automatiques, avec des appareils. Idem pour prendre le taux d'oxygène dans le sang avec un petit capteur que l'on appelle un saturomètre qui se met au doigt. Il vous fera également vous peser avec une balance. Et la plupart du temps quand même, le cardiologue réalisera un électrocardiogramme qui est l'examen de base pour faire un diagnostic en cardiologie. Voilà. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Qu'avons-nous vu ? Vous avez compris que votre médecin trouve ce qu'il cherche. Et comment le trouve-t-il ? En vous interrogeant d'abord avec précision et en vous examinant de manière professionnelle. Ensuite, il note tout cela dans le compte-rendu de sa consultation et en faisant une interprétation des signes cliniques grâce à la sémiologie médicale dont on a vu les trois épisodes précédents que c'était vraiment important à bien analyser. A partir de là, il essaie de faire matcher un ensemble de symptômes et d'anomalies à l'examen clinique qui ont été retrouvés, en l'intégrant dans ce que l'on appelle un syndrome clinique. Par exemple, un syndrome infectieux va associer de la fièvre, une altération de l'état général sous forme de fatigue, de perte d'appétit et d'amaigrissement éventuel. Il y a aussi souvent un abattement avec tachycardie. augmentation de la fréquence respiratoire que l'on appelle polypnée, vous l'avez compris, chaque symptôme pris isolément ne veut pas dire grand-chose quand on les met dans des cases. Même si, personnellement, je déteste ça, mettre des choses dans des cases dans la vraie vie, parce que vous savez qu'à force de vouloir rentrer dans un moule, on devient une tarte. Mais pour ce qui est des maladies, pas le choix. C'est bien nécessaire pour mieux comprendre leur fonctionnement. Et donc, à l'issue de l'analyse des symptômes, puis des syndromes, on arrive à une maladie, et donc à un traitement. Et c'est ça la médecine. Sur le papier, ça paraît facile, et comme j'aime le rappeler à mes patients, la médecine n'est justement pas une science fondamentale exacte, mais une science humaine, avec tout le lot d'inconnus que cela comporte. Une composante humaine essentielle dans notre travail, cela rend plus complexe la situation, mais aussi plus riche dans notre travail du quotidien. C'est ce qui rend finalement l'exercice de la médecine passionnant, autant qu'il peut être difficile et prenant. Je vais vous préciser de quoi je parle quand je dis que la médecine est une science humaine. Par exemple, quand on a une pression artérielle trop élevée, on va mettre un traitement quand l'hygiène de vie ne suffit pas. Par exemple, réduire la consommation de sel, d'alcool, perdre du poids, avoir une activité physique régulière. Mais... Des fois, les patients ont des hausses et des baisses de pression artérielle dans la même journée, et donc on devrait mettre un médicament. Sauf que la balance entre les avantages sur la santé de faire baisser la pression artérielle versus les inconvénients de majorer les baisses, pas toujours en faveur de prescrire ce médicament. Les gens ont alors plus de risque d'aller à l'hôpital par exemple à cause d'une chute qui serait secondaire à une baisse trop importante de pression artérielle qui serait liée au médicament. que d'une pression artérielle qui serait trop haute, même si ça comporte des risques pour le cœur et le cerveau en particulier. C'est le cas chez les personnes âgées, qui ont aussi une dysautonomie, c'est-à-dire une mauvaise régulation de la pression artérielle, avec des hausses et des baisses importantes. C'est donc une décision qui nécessite de prendre du temps et de se poser pour faire ce choix. C'est ça une science humaine. Prendre le temps, c'est tout ce dont les patients et les médecins ont besoin pour bien faire leur travail. Je rappellerai une situation de Sir William Osler, souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Le bon médecin traite la maladie. Le grand médecin traite le patient qui a la maladie. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Youtube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans deux semaines, j'aurai le plaisir de vous parler de la vitamine D et de ses effets sur le cœur et les vaisseaux. C'est encore l'été et donc on va prolonger les effets d'un soleil radieux qui réchauffe votre peau sur votre cœur. Oui. La vitamine D, on peut la produire nous-mêmes sous l'effet des rayons UV sur notre peau, mais est-ce bien suffisant pour en tirer tous les bénéfices sur la santé ? Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à me retrouver dans 15 jours pour un nouvel épisode passionnant. D'ici là, je vous souhaite un bel été, le plus ensoleillé possible, calme. La rentrée s'annonce chargée à beaucoup d'égards, alors jouons ensemble les prolongations dans un peu de rêverie et d'insouciance. Encore une fois, merci pour votre écoute et prenez soin de votre cœur.

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans la 3ème et dernière partie de cette saga de l'été consacrée à la sémiologie cardiaque, autrement dit, l'art de savoir interroger et examiner un patient en cardiologie 👨‍⚕️🤝


Parler un même langage médical paraît difficile mais il est la base de la prise en charge en médecine. Alors si vous souhaitez en savoir plus sur les termes les plus couramment utilisé en cardiologie, c'est par ici que cela se passe 📍👂


On terminera avec ce dernier épisode de l'examen physique en abordant : l'auscultation et la percussion en cardiologie... 🩺🥁


Écoutez jusqu’au bout, vous allez être surpris ! 💓


Aussi, si vous aimez l'émission, partagez moi votre plus beau commentaire 🌟 et abonnez-vous pour ne pas rater les prochains épisodes ✅


Bonne écoute et prenez soin de votre coeur ❤️


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🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com)




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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cauchois et je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits, des témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à la troisième et dernière partie de la sémiologie cardiaque. Aujourd'hui, on va terminer ensemble l'analyse des signes cliniques cardiologiques. Comme toute saga de l'été, nous avons parlé il y a un mois des symptômes et contexte général du patient qui l'amène à consulter. Il y a 15 jours, nous abordions l'inspection et la palpation en cardiologie. Place maintenant à l'auscultation et à la percussion en cardiologie. Vous allez finir par devenir de vrais experts et tout cela n'a bientôt plus de secret pour vous, mais pour cela, accrochez-vous, ce dernier épisode est riche d'informations. Alors c'est parti, remettez votre blouse de médecin et n'oubliez pas votre stéthosan. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Le médecin fait appel à ces cinq sens. Vous l'avez bien compris, la vue pour inspection, le toucher pour la palpation, l'audition pour l'auscultation, le toucher et l'audition pour la percussion. Passons en détail ces deux derniers éléments, auscultation et percussion. La percussion, je vais vous faire un quiz à choix multiple. La percussion en cardiologie c'est... Petit A, l'art de faire du beatbox à votre patient. Petit B, l'art d'écouter le bruit que fait le patient quand vous tapotez dessus. Petit C, l'art de faire aaaah en examinant la gorge de votre patient. Eh bien, sans trop de doute, c'est la réponse B. C'est bien le fait de taper sur le patient et pas de violence ici. Il s'agit bien d'utiliser ses mains et de frapper gentiment mais fermement sur certaines parties du corps pour voir ce que l'on ressent en tapant dessus et le bruit que cela renvoie. Est-ce que la tonalité et le timbre sont plutôt mat et liquidien ou bien tympanique et aérien ? Quelle sera la réaction du patient aussi en passant un outil comme un marteau réflexe sur les articulations du patient par exemple ? On peut donc faire la percussion avec la main ou avec certains outils comme un marteau réflexe qui est l'outil préféré du neurologue. En cardiologie, la percussion n'est malheureusement pas très développée car le cœur est un organe profond. Il y a beaucoup trop de structures qui s'interposent comme le poumon, les os, les muscles. etc. La percussion se fera surtout pour quelqu'un qui serait essoufflé et chez qui on suspecterait par exemple un pneumothorax, c'est-à-dire que l'air a pris la place du poumon au sein de la cage thoracique et c'est une urgence. Évidemment, quand vous tapez sur une caisse remplie d'eau, le son ne sera pas le même que si vous tapez sur une caisse remplie d'air. Eh bien, c'est le principe quand il s'agit d'air à la place du poumon dans le thorax. On pourra donc tout autant faire le diagnostic d'un épanchement liquidien dans le thorax, ce que l'on appellera par exemple une pleurésie, si c'est une inflammation qui va causer le développement de liquide autour du poumon, que du sang, ce qu'on appellera un hémothorax, ou bien de l'air, qui sera un pneumothorax. On pourra aussi le faire sur le ventre pour évaluer les bruits digestifs, mais encore une fois, on s'éloigne un peu de la cardiologie. Quand il y a trop d'air dans le ventre, les bruits seront très tympaniques à l'osculptation. A l'inverse, ils seront très mat et liquidiens. s'il y a beaucoup de matière ou de liquide en abondance. Vous l'avez compris, la percussion permet de préciser la nature d'un contenant et de son contenu, à savoir un organe, sa taille, sa densité, ses bordures internes. Fort heureusement, les échographies et les radiographies sont très pertinentes maintenant pour mieux préciser la nature des organes que l'on veut analyser. On va parler maintenant de l'auscultation. Et là, on touche certainement au signe physique préféré de votre cardiologue, tant il est subtil et fait la force de votre médecin. On s'attachera particulièrement à ce que l'on appelle les souffles cardiaques. Quand vous posez votre oreille sur le thorax, si vous vous êtes déjà amusé à le faire, vous entendez grossièrement un premier boum et un deuxième boum. Ce sont les bruits du cœur. Mais il peut y avoir des bruits plus fins, que sont les souffles cardiaques, qui vont s'intercaler entre ces deux battements, et il faudra alors amplifier le son que vos oreilles sont capables d'entendre. L'analyse peut être fine et orientée déjà vers des maladies parfois graves, comme tout à fait Benning. Cela peut se faire à l'oreille nue, mais comme je le disais, on n'entend pas très bien. Alors, on a développé les stéthoscopes. pour garder majoritairement les fréquences sonores qui nous intéressent le plus. Vous savez, c'est ces sortes de petits tubes qu'on met dans les oreilles et qui sont reliés à une membrane. En termes d'auscultation, ce que votre cardiologue va surtout écouter, ce sont les bruits du cœur normaux, les fameux boum boum que fait le cœur. Des fois, il y a des bruits surajoutés qui sont de trois ordres. Il peut y avoir des anomalies du bruit que font les valves quand elles s'ouvrent et se ferment. ces fameux boum boum. Il y a ensuite les souffles au cœur qui sont en fait des bruits entre les battements de cœur. Et pour terminer, les frottements cardiaques qui sont des bruits qui vont donner littéralement l'impression que l'on frotterait deux morceaux de papier de soie ou de cuir neuf entre eux. Ce sont les vrais termes utilisés en médecine et en sémiologie. J'avoue, on est assez imaginatif en médecine quand il s'agit de parler du bruit que fait deux feuilles de papier de soie. Je vais parler un peu plus des souffles cardiaques, mais j'aurai l'occasion de parler de cela dans une émission spécifiquement, tellement les patients ont des idées floues sur ce qu'est un souffle au cœur. Pour vous expliquer simplement, un souffle, c'est un bruit que fait votre cœur en plus des fameux boum-boum, comme si vous aviez un petit bruit de jet de vapeur, par exemple, entre chaque battement, entre chaque boum-boum. Le souffle n'a rien à voir avec les soufflements, c'est un faux ami, un souffle. C'est un bruit, c'est tout. Ce bruit s'entend quand votre médecin pose le stéthoscope sur votre thorax. Il va déplacer le stéthoscope à différents endroits du thorax et il y a majoritairement 4 endroits pour bien écouter le cœur. Le premier proche du bord droit du sternum, qui est le foyer aortique, qui va plus correspondre à la valve aortique. Un proche du bord gauche du sternum, qui va correspondre au foyer pulmonaire. comme son nom l'indique pour écouter plus précisément la valve pulmonaire, un foyer mitral pour la valve mitrale sous le sein gauche, et un dernier foyer tricuspide pour la valve tricuspide au niveau du creux de l'estomac. Il y a quatre foyers comme il y a quatre valves cardiaques. Je vais donc écouter attentivement le cœur et ses bruits à ces différents endroits avec mon stéthoscope, et en fonction de ce que j'entendrai, je pourrais arriver à la conclusion Souffle d'allure bénigne ou bien souffle organique, c'est-à-dire un souffle qui n'est pas inquiétant ou bien un souffle qui orienterait vers une maladie cardiaque qui peut elle-même être bénigne comme grave. La présence d'un souffle cardiaque à l'auscultation nécessite la plupart du temps de réaliser une échographie cardiaque. On pourra y revenir aussi dans d'autres épisodes. Un souffle isolé, positionnel. c'est-à-dire qui dépend de la position dans laquelle se trouve le patient. Par exemple, pourrait être modifié ce souffle si la personne est allongée, si elle est penchée en avant, sur le côté ou debout. S'il n'y a pas de maladie cardiaque associée, s'il n'y a pas d'antécédents familiaux de maladie cardiaque, qu'il n'y a pas de symptômes au repos ou à l'effort, tous ces éléments orientent plutôt vers un souffle bénin. Votre cardiologue... On pourra aussi écouter les vaisseaux au niveau du cou, que sont les carotides. l'aorte au niveau du ventre ou encore au niveau des artères fémorales pour savoir s'il y a un souffle qui traduit un rétrécissement d'une artère. Pour l'anecdote, quand votre médecin vous examine, il fait toutes ces choses-là. Il ne va pas juste vous ausculter comme je peux souvent l'entendre. Hier, quand je suis allé chez mon médecin, quand il m'a ausculé, il a vu mes jambes qui étaient gonflées. Non, s'il vous plaît. L'auscultation, c'est juste le fait d'écouter les bruits de l'intérieur. Ça n'englobe pas le reste, comme l'inspection, la palpation et la percussion. Voilà, maintenant vous avez compris de quoi il s'agit. Aucune raison de ne plus saisir ce que vous dit votre médecin quand vous le verrez. N'oublions pas que votre cardiologue prendra aussi votre pression artérielle avec un manomètre, c'est-à-dire une sorte de petit brassard qui est relié à une poire pour mesurer la pression artérielle. Ça se fait maintenant aussi avec des mesures automatiques, avec des appareils. Idem pour prendre le taux d'oxygène dans le sang avec un petit capteur que l'on appelle un saturomètre qui se met au doigt. Il vous fera également vous peser avec une balance. Et la plupart du temps quand même, le cardiologue réalisera un électrocardiogramme qui est l'examen de base pour faire un diagnostic en cardiologie. Voilà. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Qu'avons-nous vu ? Vous avez compris que votre médecin trouve ce qu'il cherche. Et comment le trouve-t-il ? En vous interrogeant d'abord avec précision et en vous examinant de manière professionnelle. Ensuite, il note tout cela dans le compte-rendu de sa consultation et en faisant une interprétation des signes cliniques grâce à la sémiologie médicale dont on a vu les trois épisodes précédents que c'était vraiment important à bien analyser. A partir de là, il essaie de faire matcher un ensemble de symptômes et d'anomalies à l'examen clinique qui ont été retrouvés, en l'intégrant dans ce que l'on appelle un syndrome clinique. Par exemple, un syndrome infectieux va associer de la fièvre, une altération de l'état général sous forme de fatigue, de perte d'appétit et d'amaigrissement éventuel. Il y a aussi souvent un abattement avec tachycardie. augmentation de la fréquence respiratoire que l'on appelle polypnée, vous l'avez compris, chaque symptôme pris isolément ne veut pas dire grand-chose quand on les met dans des cases. Même si, personnellement, je déteste ça, mettre des choses dans des cases dans la vraie vie, parce que vous savez qu'à force de vouloir rentrer dans un moule, on devient une tarte. Mais pour ce qui est des maladies, pas le choix. C'est bien nécessaire pour mieux comprendre leur fonctionnement. Et donc, à l'issue de l'analyse des symptômes, puis des syndromes, on arrive à une maladie, et donc à un traitement. Et c'est ça la médecine. Sur le papier, ça paraît facile, et comme j'aime le rappeler à mes patients, la médecine n'est justement pas une science fondamentale exacte, mais une science humaine, avec tout le lot d'inconnus que cela comporte. Une composante humaine essentielle dans notre travail, cela rend plus complexe la situation, mais aussi plus riche dans notre travail du quotidien. C'est ce qui rend finalement l'exercice de la médecine passionnant, autant qu'il peut être difficile et prenant. Je vais vous préciser de quoi je parle quand je dis que la médecine est une science humaine. Par exemple, quand on a une pression artérielle trop élevée, on va mettre un traitement quand l'hygiène de vie ne suffit pas. Par exemple, réduire la consommation de sel, d'alcool, perdre du poids, avoir une activité physique régulière. Mais... Des fois, les patients ont des hausses et des baisses de pression artérielle dans la même journée, et donc on devrait mettre un médicament. Sauf que la balance entre les avantages sur la santé de faire baisser la pression artérielle versus les inconvénients de majorer les baisses, pas toujours en faveur de prescrire ce médicament. Les gens ont alors plus de risque d'aller à l'hôpital par exemple à cause d'une chute qui serait secondaire à une baisse trop importante de pression artérielle qui serait liée au médicament. que d'une pression artérielle qui serait trop haute, même si ça comporte des risques pour le cœur et le cerveau en particulier. C'est le cas chez les personnes âgées, qui ont aussi une dysautonomie, c'est-à-dire une mauvaise régulation de la pression artérielle, avec des hausses et des baisses importantes. C'est donc une décision qui nécessite de prendre du temps et de se poser pour faire ce choix. C'est ça une science humaine. Prendre le temps, c'est tout ce dont les patients et les médecins ont besoin pour bien faire leur travail. Je rappellerai une situation de Sir William Osler, souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Le bon médecin traite la maladie. Le grand médecin traite le patient qui a la maladie. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Youtube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans deux semaines, j'aurai le plaisir de vous parler de la vitamine D et de ses effets sur le cœur et les vaisseaux. C'est encore l'été et donc on va prolonger les effets d'un soleil radieux qui réchauffe votre peau sur votre cœur. Oui. La vitamine D, on peut la produire nous-mêmes sous l'effet des rayons UV sur notre peau, mais est-ce bien suffisant pour en tirer tous les bénéfices sur la santé ? Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à me retrouver dans 15 jours pour un nouvel épisode passionnant. D'ici là, je vous souhaite un bel été, le plus ensoleillé possible, calme. La rentrée s'annonce chargée à beaucoup d'égards, alors jouons ensemble les prolongations dans un peu de rêverie et d'insouciance. Encore une fois, merci pour votre écoute et prenez soin de votre cœur.

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❤️ Bonjour,


Bienvenue dans la 3ème et dernière partie de cette saga de l'été consacrée à la sémiologie cardiaque, autrement dit, l'art de savoir interroger et examiner un patient en cardiologie 👨‍⚕️🤝


Parler un même langage médical paraît difficile mais il est la base de la prise en charge en médecine. Alors si vous souhaitez en savoir plus sur les termes les plus couramment utilisé en cardiologie, c'est par ici que cela se passe 📍👂


On terminera avec ce dernier épisode de l'examen physique en abordant : l'auscultation et la percussion en cardiologie... 🩺🥁


Écoutez jusqu’au bout, vous allez être surpris ! 💓


Aussi, si vous aimez l'émission, partagez moi votre plus beau commentaire 🌟 et abonnez-vous pour ne pas rater les prochains épisodes ✅


Bonne écoute et prenez soin de votre coeur ❤️


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🎶 MUSIQUES (https://www.auboutdufil.com)




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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cauchois et je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits, des témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à la troisième et dernière partie de la sémiologie cardiaque. Aujourd'hui, on va terminer ensemble l'analyse des signes cliniques cardiologiques. Comme toute saga de l'été, nous avons parlé il y a un mois des symptômes et contexte général du patient qui l'amène à consulter. Il y a 15 jours, nous abordions l'inspection et la palpation en cardiologie. Place maintenant à l'auscultation et à la percussion en cardiologie. Vous allez finir par devenir de vrais experts et tout cela n'a bientôt plus de secret pour vous, mais pour cela, accrochez-vous, ce dernier épisode est riche d'informations. Alors c'est parti, remettez votre blouse de médecin et n'oubliez pas votre stéthosan. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Le médecin fait appel à ces cinq sens. Vous l'avez bien compris, la vue pour inspection, le toucher pour la palpation, l'audition pour l'auscultation, le toucher et l'audition pour la percussion. Passons en détail ces deux derniers éléments, auscultation et percussion. La percussion, je vais vous faire un quiz à choix multiple. La percussion en cardiologie c'est... Petit A, l'art de faire du beatbox à votre patient. Petit B, l'art d'écouter le bruit que fait le patient quand vous tapotez dessus. Petit C, l'art de faire aaaah en examinant la gorge de votre patient. Eh bien, sans trop de doute, c'est la réponse B. C'est bien le fait de taper sur le patient et pas de violence ici. Il s'agit bien d'utiliser ses mains et de frapper gentiment mais fermement sur certaines parties du corps pour voir ce que l'on ressent en tapant dessus et le bruit que cela renvoie. Est-ce que la tonalité et le timbre sont plutôt mat et liquidien ou bien tympanique et aérien ? Quelle sera la réaction du patient aussi en passant un outil comme un marteau réflexe sur les articulations du patient par exemple ? On peut donc faire la percussion avec la main ou avec certains outils comme un marteau réflexe qui est l'outil préféré du neurologue. En cardiologie, la percussion n'est malheureusement pas très développée car le cœur est un organe profond. Il y a beaucoup trop de structures qui s'interposent comme le poumon, les os, les muscles. etc. La percussion se fera surtout pour quelqu'un qui serait essoufflé et chez qui on suspecterait par exemple un pneumothorax, c'est-à-dire que l'air a pris la place du poumon au sein de la cage thoracique et c'est une urgence. Évidemment, quand vous tapez sur une caisse remplie d'eau, le son ne sera pas le même que si vous tapez sur une caisse remplie d'air. Eh bien, c'est le principe quand il s'agit d'air à la place du poumon dans le thorax. On pourra donc tout autant faire le diagnostic d'un épanchement liquidien dans le thorax, ce que l'on appellera par exemple une pleurésie, si c'est une inflammation qui va causer le développement de liquide autour du poumon, que du sang, ce qu'on appellera un hémothorax, ou bien de l'air, qui sera un pneumothorax. On pourra aussi le faire sur le ventre pour évaluer les bruits digestifs, mais encore une fois, on s'éloigne un peu de la cardiologie. Quand il y a trop d'air dans le ventre, les bruits seront très tympaniques à l'osculptation. A l'inverse, ils seront très mat et liquidiens. s'il y a beaucoup de matière ou de liquide en abondance. Vous l'avez compris, la percussion permet de préciser la nature d'un contenant et de son contenu, à savoir un organe, sa taille, sa densité, ses bordures internes. Fort heureusement, les échographies et les radiographies sont très pertinentes maintenant pour mieux préciser la nature des organes que l'on veut analyser. On va parler maintenant de l'auscultation. Et là, on touche certainement au signe physique préféré de votre cardiologue, tant il est subtil et fait la force de votre médecin. On s'attachera particulièrement à ce que l'on appelle les souffles cardiaques. Quand vous posez votre oreille sur le thorax, si vous vous êtes déjà amusé à le faire, vous entendez grossièrement un premier boum et un deuxième boum. Ce sont les bruits du cœur. Mais il peut y avoir des bruits plus fins, que sont les souffles cardiaques, qui vont s'intercaler entre ces deux battements, et il faudra alors amplifier le son que vos oreilles sont capables d'entendre. L'analyse peut être fine et orientée déjà vers des maladies parfois graves, comme tout à fait Benning. Cela peut se faire à l'oreille nue, mais comme je le disais, on n'entend pas très bien. Alors, on a développé les stéthoscopes. pour garder majoritairement les fréquences sonores qui nous intéressent le plus. Vous savez, c'est ces sortes de petits tubes qu'on met dans les oreilles et qui sont reliés à une membrane. En termes d'auscultation, ce que votre cardiologue va surtout écouter, ce sont les bruits du cœur normaux, les fameux boum boum que fait le cœur. Des fois, il y a des bruits surajoutés qui sont de trois ordres. Il peut y avoir des anomalies du bruit que font les valves quand elles s'ouvrent et se ferment. ces fameux boum boum. Il y a ensuite les souffles au cœur qui sont en fait des bruits entre les battements de cœur. Et pour terminer, les frottements cardiaques qui sont des bruits qui vont donner littéralement l'impression que l'on frotterait deux morceaux de papier de soie ou de cuir neuf entre eux. Ce sont les vrais termes utilisés en médecine et en sémiologie. J'avoue, on est assez imaginatif en médecine quand il s'agit de parler du bruit que fait deux feuilles de papier de soie. Je vais parler un peu plus des souffles cardiaques, mais j'aurai l'occasion de parler de cela dans une émission spécifiquement, tellement les patients ont des idées floues sur ce qu'est un souffle au cœur. Pour vous expliquer simplement, un souffle, c'est un bruit que fait votre cœur en plus des fameux boum-boum, comme si vous aviez un petit bruit de jet de vapeur, par exemple, entre chaque battement, entre chaque boum-boum. Le souffle n'a rien à voir avec les soufflements, c'est un faux ami, un souffle. C'est un bruit, c'est tout. Ce bruit s'entend quand votre médecin pose le stéthoscope sur votre thorax. Il va déplacer le stéthoscope à différents endroits du thorax et il y a majoritairement 4 endroits pour bien écouter le cœur. Le premier proche du bord droit du sternum, qui est le foyer aortique, qui va plus correspondre à la valve aortique. Un proche du bord gauche du sternum, qui va correspondre au foyer pulmonaire. comme son nom l'indique pour écouter plus précisément la valve pulmonaire, un foyer mitral pour la valve mitrale sous le sein gauche, et un dernier foyer tricuspide pour la valve tricuspide au niveau du creux de l'estomac. Il y a quatre foyers comme il y a quatre valves cardiaques. Je vais donc écouter attentivement le cœur et ses bruits à ces différents endroits avec mon stéthoscope, et en fonction de ce que j'entendrai, je pourrais arriver à la conclusion Souffle d'allure bénigne ou bien souffle organique, c'est-à-dire un souffle qui n'est pas inquiétant ou bien un souffle qui orienterait vers une maladie cardiaque qui peut elle-même être bénigne comme grave. La présence d'un souffle cardiaque à l'auscultation nécessite la plupart du temps de réaliser une échographie cardiaque. On pourra y revenir aussi dans d'autres épisodes. Un souffle isolé, positionnel. c'est-à-dire qui dépend de la position dans laquelle se trouve le patient. Par exemple, pourrait être modifié ce souffle si la personne est allongée, si elle est penchée en avant, sur le côté ou debout. S'il n'y a pas de maladie cardiaque associée, s'il n'y a pas d'antécédents familiaux de maladie cardiaque, qu'il n'y a pas de symptômes au repos ou à l'effort, tous ces éléments orientent plutôt vers un souffle bénin. Votre cardiologue... On pourra aussi écouter les vaisseaux au niveau du cou, que sont les carotides. l'aorte au niveau du ventre ou encore au niveau des artères fémorales pour savoir s'il y a un souffle qui traduit un rétrécissement d'une artère. Pour l'anecdote, quand votre médecin vous examine, il fait toutes ces choses-là. Il ne va pas juste vous ausculter comme je peux souvent l'entendre. Hier, quand je suis allé chez mon médecin, quand il m'a ausculé, il a vu mes jambes qui étaient gonflées. Non, s'il vous plaît. L'auscultation, c'est juste le fait d'écouter les bruits de l'intérieur. Ça n'englobe pas le reste, comme l'inspection, la palpation et la percussion. Voilà, maintenant vous avez compris de quoi il s'agit. Aucune raison de ne plus saisir ce que vous dit votre médecin quand vous le verrez. N'oublions pas que votre cardiologue prendra aussi votre pression artérielle avec un manomètre, c'est-à-dire une sorte de petit brassard qui est relié à une poire pour mesurer la pression artérielle. Ça se fait maintenant aussi avec des mesures automatiques, avec des appareils. Idem pour prendre le taux d'oxygène dans le sang avec un petit capteur que l'on appelle un saturomètre qui se met au doigt. Il vous fera également vous peser avec une balance. Et la plupart du temps quand même, le cardiologue réalisera un électrocardiogramme qui est l'examen de base pour faire un diagnostic en cardiologie. Voilà. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Qu'avons-nous vu ? Vous avez compris que votre médecin trouve ce qu'il cherche. Et comment le trouve-t-il ? En vous interrogeant d'abord avec précision et en vous examinant de manière professionnelle. Ensuite, il note tout cela dans le compte-rendu de sa consultation et en faisant une interprétation des signes cliniques grâce à la sémiologie médicale dont on a vu les trois épisodes précédents que c'était vraiment important à bien analyser. A partir de là, il essaie de faire matcher un ensemble de symptômes et d'anomalies à l'examen clinique qui ont été retrouvés, en l'intégrant dans ce que l'on appelle un syndrome clinique. Par exemple, un syndrome infectieux va associer de la fièvre, une altération de l'état général sous forme de fatigue, de perte d'appétit et d'amaigrissement éventuel. Il y a aussi souvent un abattement avec tachycardie. augmentation de la fréquence respiratoire que l'on appelle polypnée, vous l'avez compris, chaque symptôme pris isolément ne veut pas dire grand-chose quand on les met dans des cases. Même si, personnellement, je déteste ça, mettre des choses dans des cases dans la vraie vie, parce que vous savez qu'à force de vouloir rentrer dans un moule, on devient une tarte. Mais pour ce qui est des maladies, pas le choix. C'est bien nécessaire pour mieux comprendre leur fonctionnement. Et donc, à l'issue de l'analyse des symptômes, puis des syndromes, on arrive à une maladie, et donc à un traitement. Et c'est ça la médecine. Sur le papier, ça paraît facile, et comme j'aime le rappeler à mes patients, la médecine n'est justement pas une science fondamentale exacte, mais une science humaine, avec tout le lot d'inconnus que cela comporte. Une composante humaine essentielle dans notre travail, cela rend plus complexe la situation, mais aussi plus riche dans notre travail du quotidien. C'est ce qui rend finalement l'exercice de la médecine passionnant, autant qu'il peut être difficile et prenant. Je vais vous préciser de quoi je parle quand je dis que la médecine est une science humaine. Par exemple, quand on a une pression artérielle trop élevée, on va mettre un traitement quand l'hygiène de vie ne suffit pas. Par exemple, réduire la consommation de sel, d'alcool, perdre du poids, avoir une activité physique régulière. Mais... Des fois, les patients ont des hausses et des baisses de pression artérielle dans la même journée, et donc on devrait mettre un médicament. Sauf que la balance entre les avantages sur la santé de faire baisser la pression artérielle versus les inconvénients de majorer les baisses, pas toujours en faveur de prescrire ce médicament. Les gens ont alors plus de risque d'aller à l'hôpital par exemple à cause d'une chute qui serait secondaire à une baisse trop importante de pression artérielle qui serait liée au médicament. que d'une pression artérielle qui serait trop haute, même si ça comporte des risques pour le cœur et le cerveau en particulier. C'est le cas chez les personnes âgées, qui ont aussi une dysautonomie, c'est-à-dire une mauvaise régulation de la pression artérielle, avec des hausses et des baisses importantes. C'est donc une décision qui nécessite de prendre du temps et de se poser pour faire ce choix. C'est ça une science humaine. Prendre le temps, c'est tout ce dont les patients et les médecins ont besoin pour bien faire leur travail. Je rappellerai une situation de Sir William Osler, souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Le bon médecin traite la maladie. Le grand médecin traite le patient qui a la maladie. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Youtube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans deux semaines, j'aurai le plaisir de vous parler de la vitamine D et de ses effets sur le cœur et les vaisseaux. C'est encore l'été et donc on va prolonger les effets d'un soleil radieux qui réchauffe votre peau sur votre cœur. Oui. La vitamine D, on peut la produire nous-mêmes sous l'effet des rayons UV sur notre peau, mais est-ce bien suffisant pour en tirer tous les bénéfices sur la santé ? Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à me retrouver dans 15 jours pour un nouvel épisode passionnant. D'ici là, je vous souhaite un bel été, le plus ensoleillé possible, calme. La rentrée s'annonce chargée à beaucoup d'égards, alors jouons ensemble les prolongations dans un peu de rêverie et d'insouciance. Encore une fois, merci pour votre écoute et prenez soin de votre cœur.

Description

❤️ Bonjour,


Bienvenue dans la 3ème et dernière partie de cette saga de l'été consacrée à la sémiologie cardiaque, autrement dit, l'art de savoir interroger et examiner un patient en cardiologie 👨‍⚕️🤝


Parler un même langage médical paraît difficile mais il est la base de la prise en charge en médecine. Alors si vous souhaitez en savoir plus sur les termes les plus couramment utilisé en cardiologie, c'est par ici que cela se passe 📍👂


On terminera avec ce dernier épisode de l'examen physique en abordant : l'auscultation et la percussion en cardiologie... 🩺🥁


Écoutez jusqu’au bout, vous allez être surpris ! 💓


Aussi, si vous aimez l'émission, partagez moi votre plus beau commentaire 🌟 et abonnez-vous pour ne pas rater les prochains épisodes ✅


Bonne écoute et prenez soin de votre coeur ❤️


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🗓️ SOURCES MEDICALES


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    Bonjour, je m'appelle Grégoire Cauchois et je suis cardiologue. Je vous propose à travers ces podcasts de vous partager mon univers professionnel et de vous faire découvrir une étonnante machine, votre cœur. À travers des conseils pratiques, des interviews de soignants ou des récits, des témoignages poignants de héros du quotidien, ce podcast a pour but de vous toucher en plein cœur. Bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à la troisième et dernière partie de la sémiologie cardiaque. Aujourd'hui, on va terminer ensemble l'analyse des signes cliniques cardiologiques. Comme toute saga de l'été, nous avons parlé il y a un mois des symptômes et contexte général du patient qui l'amène à consulter. Il y a 15 jours, nous abordions l'inspection et la palpation en cardiologie. Place maintenant à l'auscultation et à la percussion en cardiologie. Vous allez finir par devenir de vrais experts et tout cela n'a bientôt plus de secret pour vous, mais pour cela, accrochez-vous, ce dernier épisode est riche d'informations. Alors c'est parti, remettez votre blouse de médecin et n'oubliez pas votre stéthosan. Mais avant de commencer, si vous ne voulez pas rater un épisode et en recevoir une notification, je vous invite à vous abonner à l'émission, cela fera aussi grandir la communauté. Le médecin fait appel à ces cinq sens. Vous l'avez bien compris, la vue pour inspection, le toucher pour la palpation, l'audition pour l'auscultation, le toucher et l'audition pour la percussion. Passons en détail ces deux derniers éléments, auscultation et percussion. La percussion, je vais vous faire un quiz à choix multiple. La percussion en cardiologie c'est... Petit A, l'art de faire du beatbox à votre patient. Petit B, l'art d'écouter le bruit que fait le patient quand vous tapotez dessus. Petit C, l'art de faire aaaah en examinant la gorge de votre patient. Eh bien, sans trop de doute, c'est la réponse B. C'est bien le fait de taper sur le patient et pas de violence ici. Il s'agit bien d'utiliser ses mains et de frapper gentiment mais fermement sur certaines parties du corps pour voir ce que l'on ressent en tapant dessus et le bruit que cela renvoie. Est-ce que la tonalité et le timbre sont plutôt mat et liquidien ou bien tympanique et aérien ? Quelle sera la réaction du patient aussi en passant un outil comme un marteau réflexe sur les articulations du patient par exemple ? On peut donc faire la percussion avec la main ou avec certains outils comme un marteau réflexe qui est l'outil préféré du neurologue. En cardiologie, la percussion n'est malheureusement pas très développée car le cœur est un organe profond. Il y a beaucoup trop de structures qui s'interposent comme le poumon, les os, les muscles. etc. La percussion se fera surtout pour quelqu'un qui serait essoufflé et chez qui on suspecterait par exemple un pneumothorax, c'est-à-dire que l'air a pris la place du poumon au sein de la cage thoracique et c'est une urgence. Évidemment, quand vous tapez sur une caisse remplie d'eau, le son ne sera pas le même que si vous tapez sur une caisse remplie d'air. Eh bien, c'est le principe quand il s'agit d'air à la place du poumon dans le thorax. On pourra donc tout autant faire le diagnostic d'un épanchement liquidien dans le thorax, ce que l'on appellera par exemple une pleurésie, si c'est une inflammation qui va causer le développement de liquide autour du poumon, que du sang, ce qu'on appellera un hémothorax, ou bien de l'air, qui sera un pneumothorax. On pourra aussi le faire sur le ventre pour évaluer les bruits digestifs, mais encore une fois, on s'éloigne un peu de la cardiologie. Quand il y a trop d'air dans le ventre, les bruits seront très tympaniques à l'osculptation. A l'inverse, ils seront très mat et liquidiens. s'il y a beaucoup de matière ou de liquide en abondance. Vous l'avez compris, la percussion permet de préciser la nature d'un contenant et de son contenu, à savoir un organe, sa taille, sa densité, ses bordures internes. Fort heureusement, les échographies et les radiographies sont très pertinentes maintenant pour mieux préciser la nature des organes que l'on veut analyser. On va parler maintenant de l'auscultation. Et là, on touche certainement au signe physique préféré de votre cardiologue, tant il est subtil et fait la force de votre médecin. On s'attachera particulièrement à ce que l'on appelle les souffles cardiaques. Quand vous posez votre oreille sur le thorax, si vous vous êtes déjà amusé à le faire, vous entendez grossièrement un premier boum et un deuxième boum. Ce sont les bruits du cœur. Mais il peut y avoir des bruits plus fins, que sont les souffles cardiaques, qui vont s'intercaler entre ces deux battements, et il faudra alors amplifier le son que vos oreilles sont capables d'entendre. L'analyse peut être fine et orientée déjà vers des maladies parfois graves, comme tout à fait Benning. Cela peut se faire à l'oreille nue, mais comme je le disais, on n'entend pas très bien. Alors, on a développé les stéthoscopes. pour garder majoritairement les fréquences sonores qui nous intéressent le plus. Vous savez, c'est ces sortes de petits tubes qu'on met dans les oreilles et qui sont reliés à une membrane. En termes d'auscultation, ce que votre cardiologue va surtout écouter, ce sont les bruits du cœur normaux, les fameux boum boum que fait le cœur. Des fois, il y a des bruits surajoutés qui sont de trois ordres. Il peut y avoir des anomalies du bruit que font les valves quand elles s'ouvrent et se ferment. ces fameux boum boum. Il y a ensuite les souffles au cœur qui sont en fait des bruits entre les battements de cœur. Et pour terminer, les frottements cardiaques qui sont des bruits qui vont donner littéralement l'impression que l'on frotterait deux morceaux de papier de soie ou de cuir neuf entre eux. Ce sont les vrais termes utilisés en médecine et en sémiologie. J'avoue, on est assez imaginatif en médecine quand il s'agit de parler du bruit que fait deux feuilles de papier de soie. Je vais parler un peu plus des souffles cardiaques, mais j'aurai l'occasion de parler de cela dans une émission spécifiquement, tellement les patients ont des idées floues sur ce qu'est un souffle au cœur. Pour vous expliquer simplement, un souffle, c'est un bruit que fait votre cœur en plus des fameux boum-boum, comme si vous aviez un petit bruit de jet de vapeur, par exemple, entre chaque battement, entre chaque boum-boum. Le souffle n'a rien à voir avec les soufflements, c'est un faux ami, un souffle. C'est un bruit, c'est tout. Ce bruit s'entend quand votre médecin pose le stéthoscope sur votre thorax. Il va déplacer le stéthoscope à différents endroits du thorax et il y a majoritairement 4 endroits pour bien écouter le cœur. Le premier proche du bord droit du sternum, qui est le foyer aortique, qui va plus correspondre à la valve aortique. Un proche du bord gauche du sternum, qui va correspondre au foyer pulmonaire. comme son nom l'indique pour écouter plus précisément la valve pulmonaire, un foyer mitral pour la valve mitrale sous le sein gauche, et un dernier foyer tricuspide pour la valve tricuspide au niveau du creux de l'estomac. Il y a quatre foyers comme il y a quatre valves cardiaques. Je vais donc écouter attentivement le cœur et ses bruits à ces différents endroits avec mon stéthoscope, et en fonction de ce que j'entendrai, je pourrais arriver à la conclusion Souffle d'allure bénigne ou bien souffle organique, c'est-à-dire un souffle qui n'est pas inquiétant ou bien un souffle qui orienterait vers une maladie cardiaque qui peut elle-même être bénigne comme grave. La présence d'un souffle cardiaque à l'auscultation nécessite la plupart du temps de réaliser une échographie cardiaque. On pourra y revenir aussi dans d'autres épisodes. Un souffle isolé, positionnel. c'est-à-dire qui dépend de la position dans laquelle se trouve le patient. Par exemple, pourrait être modifié ce souffle si la personne est allongée, si elle est penchée en avant, sur le côté ou debout. S'il n'y a pas de maladie cardiaque associée, s'il n'y a pas d'antécédents familiaux de maladie cardiaque, qu'il n'y a pas de symptômes au repos ou à l'effort, tous ces éléments orientent plutôt vers un souffle bénin. Votre cardiologue... On pourra aussi écouter les vaisseaux au niveau du cou, que sont les carotides. l'aorte au niveau du ventre ou encore au niveau des artères fémorales pour savoir s'il y a un souffle qui traduit un rétrécissement d'une artère. Pour l'anecdote, quand votre médecin vous examine, il fait toutes ces choses-là. Il ne va pas juste vous ausculter comme je peux souvent l'entendre. Hier, quand je suis allé chez mon médecin, quand il m'a ausculé, il a vu mes jambes qui étaient gonflées. Non, s'il vous plaît. L'auscultation, c'est juste le fait d'écouter les bruits de l'intérieur. Ça n'englobe pas le reste, comme l'inspection, la palpation et la percussion. Voilà, maintenant vous avez compris de quoi il s'agit. Aucune raison de ne plus saisir ce que vous dit votre médecin quand vous le verrez. N'oublions pas que votre cardiologue prendra aussi votre pression artérielle avec un manomètre, c'est-à-dire une sorte de petit brassard qui est relié à une poire pour mesurer la pression artérielle. Ça se fait maintenant aussi avec des mesures automatiques, avec des appareils. Idem pour prendre le taux d'oxygène dans le sang avec un petit capteur que l'on appelle un saturomètre qui se met au doigt. Il vous fera également vous peser avec une balance. Et la plupart du temps quand même, le cardiologue réalisera un électrocardiogramme qui est l'examen de base pour faire un diagnostic en cardiologie. Voilà. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Qu'avons-nous vu ? Vous avez compris que votre médecin trouve ce qu'il cherche. Et comment le trouve-t-il ? En vous interrogeant d'abord avec précision et en vous examinant de manière professionnelle. Ensuite, il note tout cela dans le compte-rendu de sa consultation et en faisant une interprétation des signes cliniques grâce à la sémiologie médicale dont on a vu les trois épisodes précédents que c'était vraiment important à bien analyser. A partir de là, il essaie de faire matcher un ensemble de symptômes et d'anomalies à l'examen clinique qui ont été retrouvés, en l'intégrant dans ce que l'on appelle un syndrome clinique. Par exemple, un syndrome infectieux va associer de la fièvre, une altération de l'état général sous forme de fatigue, de perte d'appétit et d'amaigrissement éventuel. Il y a aussi souvent un abattement avec tachycardie. augmentation de la fréquence respiratoire que l'on appelle polypnée, vous l'avez compris, chaque symptôme pris isolément ne veut pas dire grand-chose quand on les met dans des cases. Même si, personnellement, je déteste ça, mettre des choses dans des cases dans la vraie vie, parce que vous savez qu'à force de vouloir rentrer dans un moule, on devient une tarte. Mais pour ce qui est des maladies, pas le choix. C'est bien nécessaire pour mieux comprendre leur fonctionnement. Et donc, à l'issue de l'analyse des symptômes, puis des syndromes, on arrive à une maladie, et donc à un traitement. Et c'est ça la médecine. Sur le papier, ça paraît facile, et comme j'aime le rappeler à mes patients, la médecine n'est justement pas une science fondamentale exacte, mais une science humaine, avec tout le lot d'inconnus que cela comporte. Une composante humaine essentielle dans notre travail, cela rend plus complexe la situation, mais aussi plus riche dans notre travail du quotidien. C'est ce qui rend finalement l'exercice de la médecine passionnant, autant qu'il peut être difficile et prenant. Je vais vous préciser de quoi je parle quand je dis que la médecine est une science humaine. Par exemple, quand on a une pression artérielle trop élevée, on va mettre un traitement quand l'hygiène de vie ne suffit pas. Par exemple, réduire la consommation de sel, d'alcool, perdre du poids, avoir une activité physique régulière. Mais... Des fois, les patients ont des hausses et des baisses de pression artérielle dans la même journée, et donc on devrait mettre un médicament. Sauf que la balance entre les avantages sur la santé de faire baisser la pression artérielle versus les inconvénients de majorer les baisses, pas toujours en faveur de prescrire ce médicament. Les gens ont alors plus de risque d'aller à l'hôpital par exemple à cause d'une chute qui serait secondaire à une baisse trop importante de pression artérielle qui serait liée au médicament. que d'une pression artérielle qui serait trop haute, même si ça comporte des risques pour le cœur et le cerveau en particulier. C'est le cas chez les personnes âgées, qui ont aussi une dysautonomie, c'est-à-dire une mauvaise régulation de la pression artérielle, avec des hausses et des baisses importantes. C'est donc une décision qui nécessite de prendre du temps et de se poser pour faire ce choix. C'est ça une science humaine. Prendre le temps, c'est tout ce dont les patients et les médecins ont besoin pour bien faire leur travail. Je rappellerai une situation de Sir William Osler, souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Le bon médecin traite la maladie. Le grand médecin traite le patient qui a la maladie. Voilà, c'est la fin de ce nouvel épisode. Merci à toutes et à tous d'avoir écouté en plein cœur. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Youtube. Et si vous avez aimé l'émission, likez, partagez cet épisode autour de vous. Laissez-moi aussi un commentaire pour me faire part des sujets que vous souhaiteriez que j'aborde, car c'est vous qui faites battre le cœur de ce podcast. Dans deux semaines, j'aurai le plaisir de vous parler de la vitamine D et de ses effets sur le cœur et les vaisseaux. C'est encore l'été et donc on va prolonger les effets d'un soleil radieux qui réchauffe votre peau sur votre cœur. Oui. La vitamine D, on peut la produire nous-mêmes sous l'effet des rayons UV sur notre peau, mais est-ce bien suffisant pour en tirer tous les bénéfices sur la santé ? Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à me retrouver dans 15 jours pour un nouvel épisode passionnant. D'ici là, je vous souhaite un bel été, le plus ensoleillé possible, calme. La rentrée s'annonce chargée à beaucoup d'égards, alors jouons ensemble les prolongations dans un peu de rêverie et d'insouciance. Encore une fois, merci pour votre écoute et prenez soin de votre cœur.

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