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En Bref.... Le podcast du Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications)

Contrat d'engagement jeune : 15 à 20 heures d'activités qui transforment la relation d'accompagnement

Contrat d'engagement jeune : 15 à 20 heures d'activités qui transforment la relation d'accompagnement

04min |25/11/2025
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04min |25/11/2025
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Description

🌎 La mise en œuvre du Contrat d’engagement jeune (CEJ) marque une évolution majeure des politiques d’insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation, en plaçant au centre du dispositif un quota d’activités hebdomadaires à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l’accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations, voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l’expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du Céreq s’appuie sur une enquête qualitative menée dans onze territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif, entre logique de contrôle, soutien individualisé et redéfinition des missions des conseillères.


🎙️Christian CAMPO, secrétaire de rédaction au Céreq, nous partage en quelques minutes les principaux résultats de cette analyse et ce qu'il faut en retenir.  


📘 La publication complète est à retrouver sur : https://www.cereq.fr/contrat-engagement-jeune-politique-jeunesse-rsa 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, en bref, le podcast du Céreq évoque le dispositif du contrat d'engagement jeune et comment sa mise en place a marqué un tournant dans les politiques d'insertion. La mise en place du contrat d'engagement jeune, ou CEJ, marque une évolution majeure des politiques d'insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation en plaçant au centre du dispositif un quota d'activité hebdomadaire à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l'accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l'expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du CEREC s'appuie sur une enquête qualitative menée dans 11 territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif entre logique de contrôle, soutien individualisé, et redéfinition des missions des conseillères. Le contrat d'engagement jeune est un dispositif innovant qui intègre un quota d'activité hebdomadaire. Initié en mars 2022, le CEJ concerne actuellement 300 000 jeunes de 16 à 25 ans, ni en emploi ni en formation, dont deux tiers sont suivis par des missions locales. En contrepartie d'une allocation pouvant atteindre 562 euros mensuels, Les bénéficiaires disposent d'un accompagnement par une conseillère dédiée et doivent réaliser chaque semaine entre 15 et 20 heures d'activité liées à leur projet professionnel sous peine de sanctions financières ou d'exclusion. Cette obligation horaire, qui ne repose sur aucune expérimentation préalable, constitue le cœur de l'innovation par rapport au dispositif garantie jeune qu'elle remplace. Comme l'évoquait l'un de ses concepteurs, rien n'a été fait au hasard. Le dispositif se voulait quelque chose d'intensif inspiré des politiques scandinaves. Sur le terrain, la mise en œuvre de cette obligation révèle une grande hétérogénéité, notamment en raison des contraintes territoriales et de l'offre de services des opérateurs du service public de l'emploi. Plus de la moitié des heures déclarées correspondent à des démarches personnelles des jeunes, comme des candidatures, des recherches de formation, le reste relevant des entretiens passés avec les conseillères, de la participation des ateliers, ou d'expérience professionnelle. Les conseillères d'émissions locales adoptent des postures variées face à cette exigence. Certaines s'en tiennent strictement aux activités orientées vers l'emploi immédiat, d'autres valorisent une gamme plus large d'actions, incluant la passation du permis, mais aussi parfois des rendez-vous médicaux ou l'accompagnement d'un proche. Cette latitude dans l'interprétation repose largement sur l'expertise et la subjectivité des professionnels. Cependant, la relation d'accompagnement s'est transformée. L'enquête met en évidence plusieurs effets structurels de cette obligation horaire. Un effet de sélection à l'entrée. La motivation et l'autonomie deviennent des prérequis, conduisant certains jeunes à renoncer au dispositif ou à l'interrompre rapidement. Deuxième effet, une charge administrative fortement inclue. La comptabilisation, la validation et la saisie informatique des heures détournent les conseillères de leur mission relationnelle première. Les conseillères peuvent aussi être évaluées sur leur capacité à bien enregistrer ces heures. Dans certains territoires, des tableaux de bord hebdomadaires affichent les portefeuilles par conseillère avec un code couleur selon l'atteinte du quota. Autre effet, la coproduction hebdomadaire de la preuve de l'activité concentre et régente les échanges. Certains jeunes perçoivent le suivi comme intrusif. Enfin, dernier effet, il y a un risque de démarche contre-productive. L'injonction à multiplier les candidatures peut s'avérer démoralisante. Un conseiller rapporte qu'essuyer 30 refus par semaine constitue une épreuve difficile pour les jeunes. En conclusion, le contrat d'engagement jeune, avec son obligation de justifier un quota d'heures, contribue à une moralisation implicite de ce que doit être une bonne recherche d'emploi. L'accompagnement oscille entre deux objectifs. Aider et rendre autonome d'un côté, appliquer les règles et contrôler de l'autre. Dans ce cadre, la règle des 15 à 20 heures fait l'objet d'ajustements constants de la part des conseillères. Les chercheurs estiment qu'une adaptation progressive du nombre d'heures pourrait mieux tenir compte des rythmes de vie des jeunes les plus éloignés de l'emploi pour un meilleur accompagnement. La mesure de l'intensification de l'accompagnement par rapport au dispositif antérieur, qui était la garantie jeune, sera produite dans des futurs travaux quantitatifs d'évaluation publiés par la DARES.

Description

🌎 La mise en œuvre du Contrat d’engagement jeune (CEJ) marque une évolution majeure des politiques d’insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation, en plaçant au centre du dispositif un quota d’activités hebdomadaires à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l’accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations, voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l’expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du Céreq s’appuie sur une enquête qualitative menée dans onze territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif, entre logique de contrôle, soutien individualisé et redéfinition des missions des conseillères.


🎙️Christian CAMPO, secrétaire de rédaction au Céreq, nous partage en quelques minutes les principaux résultats de cette analyse et ce qu'il faut en retenir.  


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    Aujourd'hui, en bref, le podcast du Céreq évoque le dispositif du contrat d'engagement jeune et comment sa mise en place a marqué un tournant dans les politiques d'insertion. La mise en place du contrat d'engagement jeune, ou CEJ, marque une évolution majeure des politiques d'insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation en plaçant au centre du dispositif un quota d'activité hebdomadaire à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l'accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l'expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du CEREC s'appuie sur une enquête qualitative menée dans 11 territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif entre logique de contrôle, soutien individualisé, et redéfinition des missions des conseillères. Le contrat d'engagement jeune est un dispositif innovant qui intègre un quota d'activité hebdomadaire. Initié en mars 2022, le CEJ concerne actuellement 300 000 jeunes de 16 à 25 ans, ni en emploi ni en formation, dont deux tiers sont suivis par des missions locales. En contrepartie d'une allocation pouvant atteindre 562 euros mensuels, Les bénéficiaires disposent d'un accompagnement par une conseillère dédiée et doivent réaliser chaque semaine entre 15 et 20 heures d'activité liées à leur projet professionnel sous peine de sanctions financières ou d'exclusion. Cette obligation horaire, qui ne repose sur aucune expérimentation préalable, constitue le cœur de l'innovation par rapport au dispositif garantie jeune qu'elle remplace. Comme l'évoquait l'un de ses concepteurs, rien n'a été fait au hasard. Le dispositif se voulait quelque chose d'intensif inspiré des politiques scandinaves. Sur le terrain, la mise en œuvre de cette obligation révèle une grande hétérogénéité, notamment en raison des contraintes territoriales et de l'offre de services des opérateurs du service public de l'emploi. Plus de la moitié des heures déclarées correspondent à des démarches personnelles des jeunes, comme des candidatures, des recherches de formation, le reste relevant des entretiens passés avec les conseillères, de la participation des ateliers, ou d'expérience professionnelle. Les conseillères d'émissions locales adoptent des postures variées face à cette exigence. Certaines s'en tiennent strictement aux activités orientées vers l'emploi immédiat, d'autres valorisent une gamme plus large d'actions, incluant la passation du permis, mais aussi parfois des rendez-vous médicaux ou l'accompagnement d'un proche. Cette latitude dans l'interprétation repose largement sur l'expertise et la subjectivité des professionnels. Cependant, la relation d'accompagnement s'est transformée. L'enquête met en évidence plusieurs effets structurels de cette obligation horaire. Un effet de sélection à l'entrée. La motivation et l'autonomie deviennent des prérequis, conduisant certains jeunes à renoncer au dispositif ou à l'interrompre rapidement. Deuxième effet, une charge administrative fortement inclue. La comptabilisation, la validation et la saisie informatique des heures détournent les conseillères de leur mission relationnelle première. Les conseillères peuvent aussi être évaluées sur leur capacité à bien enregistrer ces heures. Dans certains territoires, des tableaux de bord hebdomadaires affichent les portefeuilles par conseillère avec un code couleur selon l'atteinte du quota. Autre effet, la coproduction hebdomadaire de la preuve de l'activité concentre et régente les échanges. Certains jeunes perçoivent le suivi comme intrusif. Enfin, dernier effet, il y a un risque de démarche contre-productive. L'injonction à multiplier les candidatures peut s'avérer démoralisante. Un conseiller rapporte qu'essuyer 30 refus par semaine constitue une épreuve difficile pour les jeunes. En conclusion, le contrat d'engagement jeune, avec son obligation de justifier un quota d'heures, contribue à une moralisation implicite de ce que doit être une bonne recherche d'emploi. L'accompagnement oscille entre deux objectifs. Aider et rendre autonome d'un côté, appliquer les règles et contrôler de l'autre. Dans ce cadre, la règle des 15 à 20 heures fait l'objet d'ajustements constants de la part des conseillères. Les chercheurs estiment qu'une adaptation progressive du nombre d'heures pourrait mieux tenir compte des rythmes de vie des jeunes les plus éloignés de l'emploi pour un meilleur accompagnement. La mesure de l'intensification de l'accompagnement par rapport au dispositif antérieur, qui était la garantie jeune, sera produite dans des futurs travaux quantitatifs d'évaluation publiés par la DARES.

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🌎 La mise en œuvre du Contrat d’engagement jeune (CEJ) marque une évolution majeure des politiques d’insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation, en plaçant au centre du dispositif un quota d’activités hebdomadaires à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l’accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations, voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l’expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du Céreq s’appuie sur une enquête qualitative menée dans onze territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif, entre logique de contrôle, soutien individualisé et redéfinition des missions des conseillères.


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🌎 La mise en œuvre du Contrat d’engagement jeune (CEJ) marque une évolution majeure des politiques d’insertion des 16-25 ans sans emploi ni formation, en plaçant au centre du dispositif un quota d’activités hebdomadaires à réaliser. Si cette obligation vise à intensifier l’accompagnement et à responsabiliser les jeunes, elle génère sur le terrain des adaptations, voire des contournements, modifiant profondément les pratiques des conseillères et l’expérience vécue par les jeunes. Cette nouvelle étude du Céreq s’appuie sur une enquête qualitative menée dans onze territoires. Elle documente la genèse, les effets et les tensions du dispositif, entre logique de contrôle, soutien individualisé et redéfinition des missions des conseillères.


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