Speaker #0Bienvenue dans ce podcast consacré à l'innovation dans la formation professionnelle du secteur du bâtiment à travers le regard du groupe d'experts BILT et de l'UNESCO UNEVOC. Le secteur du bâtiment occupe une place centrale dans l'économie mondiale, employant environ 220 millions de personnes, soit 7% de la population active. Il couvre une grande diversité de métiers, dont beaucoup sont occupés par une main-d'œuvre peu qualifiée et dans un cadre informel. Le marché mondial de la construction a atteint quasiment 16 000 milliards de dollars en 2024, avec une croissance portée par des pays comme la Chine, l'Inde, l'Arabie Saoudite et le Brésil. Dans les pays en développement, le secteur représente jusqu'à 9% du PIB et parfois bien plus dans certaines régions d'Afrique. En France, il pèse 6% du PIB et il emploie 1,6 million de salariés. dont la majorité dans de très petites entreprises, mais aussi deux leaders mondiaux du secteur. Face aux défis du changement climatique, des innovations technologiques et des évolutions démographiques, la formation professionnelle doit se réinventer. Selon l'Organisation internationale du travail, l'adaptation aux enjeux environnementaux, aux infrastructures durables et à la neutralité carbone sera déterminante pour l'avenir du secteur. À moyen terme, la diffusion de l'intelligence artificielle et de la robotique transformera aussi les métiers du bâtiment, à condition d'atteindre toutes les entreprises, y compris les PME. L'immigration, les déséquilibres démographiques et la reconnaissance des compétences au-delà des frontières sont autant de défis à relever. En 2024, L'UNESCO-UNEVOC a lancé une initiative internationale pour renforcer la pertinence de la formation professionnelle dans le bâtiment, avec le Céreq comme co-animateur. Ce groupe d'experts a organisé 11 réunions, 3 ateliers sur 3 continents et un webinaire Asie-Pacifique, tout en menant des enquêtes qualitatives pour identifier les tendances, les défis et partager des solutions concrètes. Leurs travaux alimentent une collection de pratiques innovantes et aboutiront à un rapport de synthèse attendu fin 2025. Le Céreq, membre du réseau UNEVOC depuis 2020, s'est investi dans ces groupes d'experts pour favoriser l'échange d'expérience et la formulation de recommandations utiles à tous les acteurs de la formation professionnelle, tout en enrichissant la réflexion française par la comparaison internationale. L'écologisation de la formation est un enjeu clé. Il s'agit de clarifier les définitions de métiers et compétences vertes, d'intégrer de nouvelles compétences dans les certifications et de privilégier une approche globale qui forme aussi des citoyens conscients des enjeux écologiques. Le dialogue entre formation et industrie sur la réglementation environnementale, la réduction des émissions et l'économie circulaire est essentiel pour réussir la transition écologique. La numérisation de la formation transforme les pratiques pédagogiques. Les outils comme la réalité augmentée, le BIM ou les jumeaux numériques offrent de nouvelles possibilités Mais leur adoption doit être évaluée selon une logique de complémentarité avec les méthodes traditionnelles et en tenant compte du retour sur investissement. L'impact du numérique va au-delà de la pédagogie. Il influence l'évolution des métiers, l'égalité d'accès à la formation, la productivité et la collaboration entre industrie et formation. Enfin, la migration et la mobilité des travailleurs sont au cœur des enjeux du secteur. Il est crucial de créer des canaux de migration sécurisés. et de développer des partenariats entre pays d'origine et de destination. La formation professionnelle joue un rôle clé dans la reconnaissance des compétences acquises à l'étranger, l'intégration culturelle et la lutte contre l'exclusion sociale. Plus de formation, c'est aussi plus de sécurité, moins de vulnérabilité et une meilleure intégration des travailleurs migrants. Pour conclure... L'innovation dans la formation professionnelle du bâtiment est un levier essentiel pour relever les défis économiques, écologiques, technologiques et sociaux du secteur. Grâce à la coopération internationale, à l'implication des acteurs et à l'adaptation continue des compétences, le secteur du bâtiment peut devenir un moteur de transition vers des sociétés plus durables, inclusives et résilientes.
