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ENFANT DE LA SHOAH

Albert - dénoncé par le maire du village

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09min |02/11/2023
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ENFANT DE LA SHOAH

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Description

C'est à Istambul, en Turquie, que sa maman vit le jour, qu’elle y rencontra son papa, né, lui en Russie, à Gitemire, et c’est à Istambul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils, et une fille. 


Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 1930, pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. 


Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert, le 29 mars 1939 , avant de s’installer à Paris, dans le 9è arrondissement… 


Albert a aujourd'hui 84 ans 

Voici l’histoire d’Albert, 4 ans 1/2, enfant de la Shoah


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.

Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.

Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie

 --------

NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On n'a jamais évoqué cette période-là, entre nous. On n'a jamais posé de questions. Nous, on n'en parlait pas, c'est tout. C'était un sujet un peu tabou, finalement.

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France... Plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. C'est à Istanbul... en Turquie que sa maman vit le jour, qu'elle y rencontra son papa né lui en Russie à Jitomir et c'est à Istanbul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils et une fille. Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 30 pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert né le 29 mars 1939, avant de s'installer à Paris, dans le 9e arrondissement. Voici l'histoire d'Albert, 84 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Mon père travaillait dans un restaurant. dans le 9e arrondissement rue Lafayette, un restaurant qui s'appelait Les Diamantères, qui était maître d'hôtel. Mon père ayant travaillé donc aux Diamantères a voulu monter sa propre affaire dans une rue qui n'est pas très loin de la rue Lafayette, et ça s'appelait la rôtisserie orientale. Et c'est dans cette rôtisserie que le chef cuisinier de l'époque avait dénoncé mon père aux autorités allemandes. Plus grand la guerre, maman nous avait, mes deux frères et moi-même, nous avait envoyés dans une famille dans le Lourou-Béconnais, qui est à côté d'Angers. Ils avaient trouvé une famille qui pouvait nous héberger, moyenne en finances, naturellement. On est restés quelques temps chez cette famille, jusqu'au jour où l'armée allemande est venue nous chercher, mes deux frères et moi-même, pour nous emmener dans différentes prisons autour d'Angers. J'avais 4 ans et demi. On est parti avec Maurice et Léon. On nous a envoyés dans différentes prisons, mais ça a duré quelques jours quand même. Au bout d'un certain temps, on nous a envoyés directement à Drancy. Nous avions été dénoncés à l'époque par le maire du village, du groupe Éconet. Ça je suis certain. Parce que par la suite, après la guerre, il y a eu un procès... contre ce maire. Mais entre-temps, ma mère avait fait, enfin, maman avait fait des démarches auprès de différentes organisations, notamment à l'ambassade turque. L'ambassade turque a fait quelques recherches sans rien trouver précisément. Et maman est allée à l'ambassade allemande, à Paris, à la Gestapo, pour demander si elle savait où on pouvait être. Et la première question que l'officier allemand a demandé, si maman était juive, maman a dit non. Elle lui a montré son passeport. Maman était photographiée sur son passeport avec le voile, parce qu'elle avait un passeport turc à l'époque. et l'officier allemand a vu que le maman était voilée, il l'a reçue et cet officier a téléphoné dans différents endroits de Paris pour demander si éventuellement dans le camp il y avait des Beckermann il est tombé sur Drancy et la personne qui a répondu oui effectivement nous avons trois Beckermann Maurice, Léon et Albert L'officier qui était à Paris dit Relâchez-les immédiatement, ils ne sont pas juifs Et à la suite de ça, ils nous ont mis carrément dehors. Et on est parti donc du camp de Drancy le 29 mars 1944, étant rentré le 29 janvier 1944. Donc on est resté trois mois à Drancy. Mon frère Léon avait donc 9 ans et mon frère aîné devait avoir 15 ans. Moi j'avais à peine 5 ans. Il y avait très très souvent des convois qui partaient pour laisser la place à d'autres arrivants. Et d'après ce que m'a dit mon frère, une certaine, disons, amitié, je ne sais pas si on peut dire ça, entre un officier et moi-même a fait que notre départ a été retardé. Quand on nous a libérés de Drancy, nous avons pris un bus et comme à l'époque nous avions... pas d'argent sur nous. C'est une personne qui nous a aimablement donné des tickets pour rejoindre Paris. Et de Place de la Concorde, on est rentrés à pied. Maman était dans sa cuisine, après ce qu'on m'a raconté. Et on est rentrés donc à la maison, tous les trois. Et à la suite de ça, une fois qu'on est rentrés donc à Paris, maman nous a renvoyés chez cette personne chez qui on était, jusqu'à ce que la guerre se termine. Je crois que c'est après la guerre qu'il y a eu dans le village des gens qui ont appris que le maire n'était pas très net. Et c'est de là qu'on a appris que c'était bien lui qui nous avait dénoncé. Il y a eu un procès, mais ça s'est arrêté là. Il n'y a pas eu de suite particulière. Mon père avait déjà été ramassé en 1942. Il a fait partie des premiers convois du troisième convoi qui est parti pour Suisse. Et il a été aussitôt arrivé, aussitôt il a été gazé. Malheureusement, il a fait partie des premiers convois qui ont été exterminés par les Allemands. On a eu énormément de chance parce que d'après ce que j'ai appris par la suite, c'est quand on a été libérés en 44, fin mars, le 29 mars exactement, c'était toujours mon anniversaire, le lendemain, la plupart des gens ont été évacués en Pologne, dans les camps. Il s'en est fallu vraiment très très peu.

  • Speaker #1

    Et oui, il s'en est fallu de peu. Mais heureusement, vous êtes là. Comme d'autres petits-enfants juifs, vous êtes un miraculé. Merci Albert pour ce récit poignant, merci pour ce partage de vie et d'émotion. Après la guerre, c'est le frère aîné d'Albert qui endossera le rôle du père, disparu lui dans les camps, et qui subviendra aux besoins de la famille. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'Albert vous aura autant ému que moi. Si ce podcast vous plaît, alors abonnez-vous sur les plateformes d'écoute. sur Apple Podcast, Amazon Podcast, Spotify. Mettez-moi des commentaires et n'hésitez pas à me faire des retours. Je suis toujours très à l'écoute des retours, des critiques et des compliments évidemment. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

Description

C'est à Istambul, en Turquie, que sa maman vit le jour, qu’elle y rencontra son papa, né, lui en Russie, à Gitemire, et c’est à Istambul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils, et une fille. 


Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 1930, pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. 


Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert, le 29 mars 1939 , avant de s’installer à Paris, dans le 9è arrondissement… 


Albert a aujourd'hui 84 ans 

Voici l’histoire d’Albert, 4 ans 1/2, enfant de la Shoah


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.

Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.

Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie

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NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On n'a jamais évoqué cette période-là, entre nous. On n'a jamais posé de questions. Nous, on n'en parlait pas, c'est tout. C'était un sujet un peu tabou, finalement.

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France... Plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. C'est à Istanbul... en Turquie que sa maman vit le jour, qu'elle y rencontra son papa né lui en Russie à Jitomir et c'est à Istanbul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils et une fille. Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 30 pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert né le 29 mars 1939, avant de s'installer à Paris, dans le 9e arrondissement. Voici l'histoire d'Albert, 84 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Mon père travaillait dans un restaurant. dans le 9e arrondissement rue Lafayette, un restaurant qui s'appelait Les Diamantères, qui était maître d'hôtel. Mon père ayant travaillé donc aux Diamantères a voulu monter sa propre affaire dans une rue qui n'est pas très loin de la rue Lafayette, et ça s'appelait la rôtisserie orientale. Et c'est dans cette rôtisserie que le chef cuisinier de l'époque avait dénoncé mon père aux autorités allemandes. Plus grand la guerre, maman nous avait, mes deux frères et moi-même, nous avait envoyés dans une famille dans le Lourou-Béconnais, qui est à côté d'Angers. Ils avaient trouvé une famille qui pouvait nous héberger, moyenne en finances, naturellement. On est restés quelques temps chez cette famille, jusqu'au jour où l'armée allemande est venue nous chercher, mes deux frères et moi-même, pour nous emmener dans différentes prisons autour d'Angers. J'avais 4 ans et demi. On est parti avec Maurice et Léon. On nous a envoyés dans différentes prisons, mais ça a duré quelques jours quand même. Au bout d'un certain temps, on nous a envoyés directement à Drancy. Nous avions été dénoncés à l'époque par le maire du village, du groupe Éconet. Ça je suis certain. Parce que par la suite, après la guerre, il y a eu un procès... contre ce maire. Mais entre-temps, ma mère avait fait, enfin, maman avait fait des démarches auprès de différentes organisations, notamment à l'ambassade turque. L'ambassade turque a fait quelques recherches sans rien trouver précisément. Et maman est allée à l'ambassade allemande, à Paris, à la Gestapo, pour demander si elle savait où on pouvait être. Et la première question que l'officier allemand a demandé, si maman était juive, maman a dit non. Elle lui a montré son passeport. Maman était photographiée sur son passeport avec le voile, parce qu'elle avait un passeport turc à l'époque. et l'officier allemand a vu que le maman était voilée, il l'a reçue et cet officier a téléphoné dans différents endroits de Paris pour demander si éventuellement dans le camp il y avait des Beckermann il est tombé sur Drancy et la personne qui a répondu oui effectivement nous avons trois Beckermann Maurice, Léon et Albert L'officier qui était à Paris dit Relâchez-les immédiatement, ils ne sont pas juifs Et à la suite de ça, ils nous ont mis carrément dehors. Et on est parti donc du camp de Drancy le 29 mars 1944, étant rentré le 29 janvier 1944. Donc on est resté trois mois à Drancy. Mon frère Léon avait donc 9 ans et mon frère aîné devait avoir 15 ans. Moi j'avais à peine 5 ans. Il y avait très très souvent des convois qui partaient pour laisser la place à d'autres arrivants. Et d'après ce que m'a dit mon frère, une certaine, disons, amitié, je ne sais pas si on peut dire ça, entre un officier et moi-même a fait que notre départ a été retardé. Quand on nous a libérés de Drancy, nous avons pris un bus et comme à l'époque nous avions... pas d'argent sur nous. C'est une personne qui nous a aimablement donné des tickets pour rejoindre Paris. Et de Place de la Concorde, on est rentrés à pied. Maman était dans sa cuisine, après ce qu'on m'a raconté. Et on est rentrés donc à la maison, tous les trois. Et à la suite de ça, une fois qu'on est rentrés donc à Paris, maman nous a renvoyés chez cette personne chez qui on était, jusqu'à ce que la guerre se termine. Je crois que c'est après la guerre qu'il y a eu dans le village des gens qui ont appris que le maire n'était pas très net. Et c'est de là qu'on a appris que c'était bien lui qui nous avait dénoncé. Il y a eu un procès, mais ça s'est arrêté là. Il n'y a pas eu de suite particulière. Mon père avait déjà été ramassé en 1942. Il a fait partie des premiers convois du troisième convoi qui est parti pour Suisse. Et il a été aussitôt arrivé, aussitôt il a été gazé. Malheureusement, il a fait partie des premiers convois qui ont été exterminés par les Allemands. On a eu énormément de chance parce que d'après ce que j'ai appris par la suite, c'est quand on a été libérés en 44, fin mars, le 29 mars exactement, c'était toujours mon anniversaire, le lendemain, la plupart des gens ont été évacués en Pologne, dans les camps. Il s'en est fallu vraiment très très peu.

  • Speaker #1

    Et oui, il s'en est fallu de peu. Mais heureusement, vous êtes là. Comme d'autres petits-enfants juifs, vous êtes un miraculé. Merci Albert pour ce récit poignant, merci pour ce partage de vie et d'émotion. Après la guerre, c'est le frère aîné d'Albert qui endossera le rôle du père, disparu lui dans les camps, et qui subviendra aux besoins de la famille. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'Albert vous aura autant ému que moi. Si ce podcast vous plaît, alors abonnez-vous sur les plateformes d'écoute. sur Apple Podcast, Amazon Podcast, Spotify. Mettez-moi des commentaires et n'hésitez pas à me faire des retours. Je suis toujours très à l'écoute des retours, des critiques et des compliments évidemment. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

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Description

C'est à Istambul, en Turquie, que sa maman vit le jour, qu’elle y rencontra son papa, né, lui en Russie, à Gitemire, et c’est à Istambul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils, et une fille. 


Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 1930, pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. 


Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert, le 29 mars 1939 , avant de s’installer à Paris, dans le 9è arrondissement… 


Albert a aujourd'hui 84 ans 

Voici l’histoire d’Albert, 4 ans 1/2, enfant de la Shoah


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.

Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.

Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


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❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie

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Transcription

  • Speaker #0

    On n'a jamais évoqué cette période-là, entre nous. On n'a jamais posé de questions. Nous, on n'en parlait pas, c'est tout. C'était un sujet un peu tabou, finalement.

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France... Plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. C'est à Istanbul... en Turquie que sa maman vit le jour, qu'elle y rencontra son papa né lui en Russie à Jitomir et c'est à Istanbul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils et une fille. Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 30 pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert né le 29 mars 1939, avant de s'installer à Paris, dans le 9e arrondissement. Voici l'histoire d'Albert, 84 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Mon père travaillait dans un restaurant. dans le 9e arrondissement rue Lafayette, un restaurant qui s'appelait Les Diamantères, qui était maître d'hôtel. Mon père ayant travaillé donc aux Diamantères a voulu monter sa propre affaire dans une rue qui n'est pas très loin de la rue Lafayette, et ça s'appelait la rôtisserie orientale. Et c'est dans cette rôtisserie que le chef cuisinier de l'époque avait dénoncé mon père aux autorités allemandes. Plus grand la guerre, maman nous avait, mes deux frères et moi-même, nous avait envoyés dans une famille dans le Lourou-Béconnais, qui est à côté d'Angers. Ils avaient trouvé une famille qui pouvait nous héberger, moyenne en finances, naturellement. On est restés quelques temps chez cette famille, jusqu'au jour où l'armée allemande est venue nous chercher, mes deux frères et moi-même, pour nous emmener dans différentes prisons autour d'Angers. J'avais 4 ans et demi. On est parti avec Maurice et Léon. On nous a envoyés dans différentes prisons, mais ça a duré quelques jours quand même. Au bout d'un certain temps, on nous a envoyés directement à Drancy. Nous avions été dénoncés à l'époque par le maire du village, du groupe Éconet. Ça je suis certain. Parce que par la suite, après la guerre, il y a eu un procès... contre ce maire. Mais entre-temps, ma mère avait fait, enfin, maman avait fait des démarches auprès de différentes organisations, notamment à l'ambassade turque. L'ambassade turque a fait quelques recherches sans rien trouver précisément. Et maman est allée à l'ambassade allemande, à Paris, à la Gestapo, pour demander si elle savait où on pouvait être. Et la première question que l'officier allemand a demandé, si maman était juive, maman a dit non. Elle lui a montré son passeport. Maman était photographiée sur son passeport avec le voile, parce qu'elle avait un passeport turc à l'époque. et l'officier allemand a vu que le maman était voilée, il l'a reçue et cet officier a téléphoné dans différents endroits de Paris pour demander si éventuellement dans le camp il y avait des Beckermann il est tombé sur Drancy et la personne qui a répondu oui effectivement nous avons trois Beckermann Maurice, Léon et Albert L'officier qui était à Paris dit Relâchez-les immédiatement, ils ne sont pas juifs Et à la suite de ça, ils nous ont mis carrément dehors. Et on est parti donc du camp de Drancy le 29 mars 1944, étant rentré le 29 janvier 1944. Donc on est resté trois mois à Drancy. Mon frère Léon avait donc 9 ans et mon frère aîné devait avoir 15 ans. Moi j'avais à peine 5 ans. Il y avait très très souvent des convois qui partaient pour laisser la place à d'autres arrivants. Et d'après ce que m'a dit mon frère, une certaine, disons, amitié, je ne sais pas si on peut dire ça, entre un officier et moi-même a fait que notre départ a été retardé. Quand on nous a libérés de Drancy, nous avons pris un bus et comme à l'époque nous avions... pas d'argent sur nous. C'est une personne qui nous a aimablement donné des tickets pour rejoindre Paris. Et de Place de la Concorde, on est rentrés à pied. Maman était dans sa cuisine, après ce qu'on m'a raconté. Et on est rentrés donc à la maison, tous les trois. Et à la suite de ça, une fois qu'on est rentrés donc à Paris, maman nous a renvoyés chez cette personne chez qui on était, jusqu'à ce que la guerre se termine. Je crois que c'est après la guerre qu'il y a eu dans le village des gens qui ont appris que le maire n'était pas très net. Et c'est de là qu'on a appris que c'était bien lui qui nous avait dénoncé. Il y a eu un procès, mais ça s'est arrêté là. Il n'y a pas eu de suite particulière. Mon père avait déjà été ramassé en 1942. Il a fait partie des premiers convois du troisième convoi qui est parti pour Suisse. Et il a été aussitôt arrivé, aussitôt il a été gazé. Malheureusement, il a fait partie des premiers convois qui ont été exterminés par les Allemands. On a eu énormément de chance parce que d'après ce que j'ai appris par la suite, c'est quand on a été libérés en 44, fin mars, le 29 mars exactement, c'était toujours mon anniversaire, le lendemain, la plupart des gens ont été évacués en Pologne, dans les camps. Il s'en est fallu vraiment très très peu.

  • Speaker #1

    Et oui, il s'en est fallu de peu. Mais heureusement, vous êtes là. Comme d'autres petits-enfants juifs, vous êtes un miraculé. Merci Albert pour ce récit poignant, merci pour ce partage de vie et d'émotion. Après la guerre, c'est le frère aîné d'Albert qui endossera le rôle du père, disparu lui dans les camps, et qui subviendra aux besoins de la famille. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'Albert vous aura autant ému que moi. Si ce podcast vous plaît, alors abonnez-vous sur les plateformes d'écoute. sur Apple Podcast, Amazon Podcast, Spotify. Mettez-moi des commentaires et n'hésitez pas à me faire des retours. Je suis toujours très à l'écoute des retours, des critiques et des compliments évidemment. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

Description

C'est à Istambul, en Turquie, que sa maman vit le jour, qu’elle y rencontra son papa, né, lui en Russie, à Gitemire, et c’est à Istambul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils, et une fille. 


Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 1930, pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. 


Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert, le 29 mars 1939 , avant de s’installer à Paris, dans le 9è arrondissement… 


Albert a aujourd'hui 84 ans 

Voici l’histoire d’Albert, 4 ans 1/2, enfant de la Shoah


🙏 Un immense merci à la CLAIMS CONFERENCE et à la DILCRAH pour leur précieux soutien. Grâce à eux, ce travail de mémoire peut continuer d’exister et de toucher de nouveaux publics.

Ensemble, gardons vivantes ces voix, ces visages, ces vies, pour que jamais on n’oublie.

Merci de votre écoute… NE PERDONS PAS L'HISTOIRE, PARTAGEONS-LA…


----

❤️ Vous AUSSI, pouvez m’aider à préserver la mémoire des enfants cachés en faisant un don sur https://www.allodons.fr/enfantdelashoah

Chaque contribution permet de continuer ce travail essentiel. #Mémoire #Shoah #HistoireVraie

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    On n'a jamais évoqué cette période-là, entre nous. On n'a jamais posé de questions. Nous, on n'en parlait pas, c'est tout. C'était un sujet un peu tabou, finalement.

  • Speaker #1

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France... Plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire, affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi, ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. C'est à Istanbul... en Turquie que sa maman vit le jour, qu'elle y rencontra son papa né lui en Russie à Jitomir et c'est à Istanbul toujours que les deux se marièrent et eurent leurs deux premiers enfants, un fils et une fille. Les pogroms et autres manifestations violentes envers les juifs les encouragèrent à quitter la Turquie dans les années 30 pour se réfugier en France, à Villejuif en banlieue parisienne. Ils se marieront une deuxième fois, puis agrandiront la famille de deux nouveaux garçons, dont Albert né le 29 mars 1939, avant de s'installer à Paris, dans le 9e arrondissement. Voici l'histoire d'Albert, 84 ans, enfant de la Shoah.

  • Speaker #0

    Mon père travaillait dans un restaurant. dans le 9e arrondissement rue Lafayette, un restaurant qui s'appelait Les Diamantères, qui était maître d'hôtel. Mon père ayant travaillé donc aux Diamantères a voulu monter sa propre affaire dans une rue qui n'est pas très loin de la rue Lafayette, et ça s'appelait la rôtisserie orientale. Et c'est dans cette rôtisserie que le chef cuisinier de l'époque avait dénoncé mon père aux autorités allemandes. Plus grand la guerre, maman nous avait, mes deux frères et moi-même, nous avait envoyés dans une famille dans le Lourou-Béconnais, qui est à côté d'Angers. Ils avaient trouvé une famille qui pouvait nous héberger, moyenne en finances, naturellement. On est restés quelques temps chez cette famille, jusqu'au jour où l'armée allemande est venue nous chercher, mes deux frères et moi-même, pour nous emmener dans différentes prisons autour d'Angers. J'avais 4 ans et demi. On est parti avec Maurice et Léon. On nous a envoyés dans différentes prisons, mais ça a duré quelques jours quand même. Au bout d'un certain temps, on nous a envoyés directement à Drancy. Nous avions été dénoncés à l'époque par le maire du village, du groupe Éconet. Ça je suis certain. Parce que par la suite, après la guerre, il y a eu un procès... contre ce maire. Mais entre-temps, ma mère avait fait, enfin, maman avait fait des démarches auprès de différentes organisations, notamment à l'ambassade turque. L'ambassade turque a fait quelques recherches sans rien trouver précisément. Et maman est allée à l'ambassade allemande, à Paris, à la Gestapo, pour demander si elle savait où on pouvait être. Et la première question que l'officier allemand a demandé, si maman était juive, maman a dit non. Elle lui a montré son passeport. Maman était photographiée sur son passeport avec le voile, parce qu'elle avait un passeport turc à l'époque. et l'officier allemand a vu que le maman était voilée, il l'a reçue et cet officier a téléphoné dans différents endroits de Paris pour demander si éventuellement dans le camp il y avait des Beckermann il est tombé sur Drancy et la personne qui a répondu oui effectivement nous avons trois Beckermann Maurice, Léon et Albert L'officier qui était à Paris dit Relâchez-les immédiatement, ils ne sont pas juifs Et à la suite de ça, ils nous ont mis carrément dehors. Et on est parti donc du camp de Drancy le 29 mars 1944, étant rentré le 29 janvier 1944. Donc on est resté trois mois à Drancy. Mon frère Léon avait donc 9 ans et mon frère aîné devait avoir 15 ans. Moi j'avais à peine 5 ans. Il y avait très très souvent des convois qui partaient pour laisser la place à d'autres arrivants. Et d'après ce que m'a dit mon frère, une certaine, disons, amitié, je ne sais pas si on peut dire ça, entre un officier et moi-même a fait que notre départ a été retardé. Quand on nous a libérés de Drancy, nous avons pris un bus et comme à l'époque nous avions... pas d'argent sur nous. C'est une personne qui nous a aimablement donné des tickets pour rejoindre Paris. Et de Place de la Concorde, on est rentrés à pied. Maman était dans sa cuisine, après ce qu'on m'a raconté. Et on est rentrés donc à la maison, tous les trois. Et à la suite de ça, une fois qu'on est rentrés donc à Paris, maman nous a renvoyés chez cette personne chez qui on était, jusqu'à ce que la guerre se termine. Je crois que c'est après la guerre qu'il y a eu dans le village des gens qui ont appris que le maire n'était pas très net. Et c'est de là qu'on a appris que c'était bien lui qui nous avait dénoncé. Il y a eu un procès, mais ça s'est arrêté là. Il n'y a pas eu de suite particulière. Mon père avait déjà été ramassé en 1942. Il a fait partie des premiers convois du troisième convoi qui est parti pour Suisse. Et il a été aussitôt arrivé, aussitôt il a été gazé. Malheureusement, il a fait partie des premiers convois qui ont été exterminés par les Allemands. On a eu énormément de chance parce que d'après ce que j'ai appris par la suite, c'est quand on a été libérés en 44, fin mars, le 29 mars exactement, c'était toujours mon anniversaire, le lendemain, la plupart des gens ont été évacués en Pologne, dans les camps. Il s'en est fallu vraiment très très peu.

  • Speaker #1

    Et oui, il s'en est fallu de peu. Mais heureusement, vous êtes là. Comme d'autres petits-enfants juifs, vous êtes un miraculé. Merci Albert pour ce récit poignant, merci pour ce partage de vie et d'émotion. Après la guerre, c'est le frère aîné d'Albert qui endossera le rôle du père, disparu lui dans les camps, et qui subviendra aux besoins de la famille. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'Albert vous aura autant ému que moi. Si ce podcast vous plaît, alors abonnez-vous sur les plateformes d'écoute. sur Apple Podcast, Amazon Podcast, Spotify. Mettez-moi des commentaires et n'hésitez pas à me faire des retours. Je suis toujours très à l'écoute des retours, des critiques et des compliments évidemment. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

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