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ENFANT DE LA SHOAH

MARCEL - 9 ans - "Mon père a été fusillé au Mont Valérien"

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07min |19/10/2023
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Description

 Son père né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l’Amérique dans les années 1920, mais, manque de moyens financier, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. 

De son coté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l’âge de 16 ans, pour rejoindre l’un de ses frères installé en france.  


C’est donc à Paris que les deux se rencontrent.  Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union nait Marcel Le 16 aout 1932. 


Après avoir habité un temps dans le quartier du marais, la famille s’installe rue des Pyrénées dans le 20è en 1935. Le papa de marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mene une vie tranquille jusqu’à la guerre jusqu ‘à ce jour de 1941  … Marcel, 91 raconte


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Catherine Benmaor - podcast ENFANT DE LA SHOAH


Enfant de la shoah est série documentaire sonores sur la shoah, un podcast d'histoire orale de la seconde guerre mondiale. Cette mémoire de l'holocauste, via les souvenirs des survivants, anciens petits enfants juifs sous l'occupation, ces récits d'enfants cachés, emprisonnés, déportés, dénoncés, ces histoires familiales de survie, de résistance, d'évasions, de résilience, constituent notre patrimoine historique juif, notre culture. La transmission de cet héritage historique juif est un atout pour l'enseignement de l'holocauste aux enfants. elle participe à l'éducation sur la mémoire juive.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort. Et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire. Affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi. Ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Son père, né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l'Amérique dans les années 1920. Mais manque de moyens financiers, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. De son côté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l'âge de 16 ans. pour rejoindre l'un de ses frères installés en France. C'est donc à Paris que les deux se rencontrent. Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union naît Marcel le 16 août 1932. Après avoir habité un temps dans le quartier du Marais, la famille s'installe rue des Pyrénées, dans le XXe, en 1935. Le papa de Marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mène une vie tranquille. jusqu'à ce jour de 1941.

  • Speaker #1

    Un jour, on m'a opéré des végétations. Donc après l'opération, ma mère m'avait emmené me reposer à la campagne. Et c'était en 1941. Et en 1941, pendant que nous n'étions pas là, ma mère et moi, mon père a été arrêté dans l'épicerie et interné à Drancy. J'avais 9 ans. On n'était pas pratiquants, même pas croyants dans la famille. Pour nous, un juif, c'était quelqu'un qui parlait yiddish. On a survécu jusqu'à ce qu'il y ait un attentat sur des officiers allemands et leur vengeance aux nazis, c'était de prendre des otages adrencés et de les fusiller au Mont Valérien. Le 20 mai 1942, mon père a été fusillé à l'aube. D'abord, on a reçu une lettre de lui, manuscrite. Tous les condamnés écrivaient, ils écrivaient tous à peu près la même lettre.

  • Speaker #2

    Ma chère femme et enfant, lundi 18 mai, vers 4 heures, je fus emmenée du camp de Drancy, où j'étais depuis plus de huit mois. On m'a mis seule dans une cellule. Ce matin, les papiers sont arrivés et on m'a pris comme otage et nous serons fusillés. Il ne m'est pas permis de faire la moindre démarche ni protestation. L'ordonnance est signée du commandant du Grand Paris. Donc personne ne peut rien pour moi. Je comprends, ma chère, ta triste douleur, mais crois-moi, chérie, que ça ne peut changer en rien. Donc sois courageuse et élève bien notre enfant. Sois une bonne mère pour lui. Quoi qu'il t'arrive dans la vie, n'abandonne pas notre cher Marcel et parle-lui souvent de moi. Sois brave et forte, remonte de ton mieux le moral à maman chérie et aide-la de ton mieux comme ta propre maman. Jusqu'à la dernière minute, je tiendrai votre photo devant mes yeux.

  • Speaker #1

    Paul Ils ont écrit la lettre à la prison de Fresnes vers 6h du matin. Ils ont été transférés ensuite au Mont-Valérien où ils ont été fusillés à 8h. Fin 1944, c'était en hiver, on avait été invités à venir reconnaître les corps. C'était au cimetière de Bois-Colombe, où ils avaient déterré des corps de fusillés, etc. Et ils faisaient passer des familles devant des caisses. Alors c'était des caisses en bois, il y avait une planche comme ça, et à côté il y avait un blanc de la même largeur, enfin. Et là moi j'étais parti un peu en avant, et là je l'ai reconnu. J'ai reconnu son costume, ses chaussures, ses cheveux. J'ai reconnu, je suis retourné voir ma mère, j'ai dit papa il est là-bas. Maintenant tu t'imagines, effectivement c'était bien lui.

  • Speaker #2

    Comme Paul,

  • Speaker #0

    le papa de Marcel, 1 007 personnes seront fusillées pendant la guerre au Mont-Valérien. Dès le mois de mars 1941 en effet, Le fort militaire occupera une place centrale au sein de la machine de guerre nazie. Parmi ces fusillés, otages,

  • Speaker #2

    condamnés à mort,

  • Speaker #0

    communistes,

  • Speaker #2

    juifs, étrangers.

  • Speaker #0

    Grâce à la volonté du général de Gaulle et au travail acharné des associations des familles de fusillés, le Mont-Valérien deviendra le 18 juin 1960 le mémorial de la France combattante au lieu de mémoire nationale. Le papa de Marcel repose aujourd'hui dans un caveau de famille au cimetière de Pantin. Et Marcel vit heureux avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Merci Marcel de m'avoir accordé ce témoignage. Merci d'autant plus que je sais que c'était douloureux pour vous de replonger dans votre mémoire. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'Enfants de la Shoah. Alors si vous avez aimé, abonnez-vous. Le podcast est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de diffusion. Amazon Podcast, Spotify, Apple Podcast et tous les autres. Partagez également ces témoignages avec vos amis, votre famille. Faites-le écouter à vos enfants. Transmettons ensemble la mémoire de la Shoah. Merci encore d'avoir écouté. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

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 Son père né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l’Amérique dans les années 1920, mais, manque de moyens financier, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. 

De son coté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l’âge de 16 ans, pour rejoindre l’un de ses frères installé en france.  


C’est donc à Paris que les deux se rencontrent.  Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union nait Marcel Le 16 aout 1932. 


Après avoir habité un temps dans le quartier du marais, la famille s’installe rue des Pyrénées dans le 20è en 1935. Le papa de marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mene une vie tranquille jusqu’à la guerre jusqu ‘à ce jour de 1941  … Marcel, 91 raconte


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  • Speaker #0

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort. Et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire. Affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi. Ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Son père, né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l'Amérique dans les années 1920. Mais manque de moyens financiers, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. De son côté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l'âge de 16 ans. pour rejoindre l'un de ses frères installés en France. C'est donc à Paris que les deux se rencontrent. Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union naît Marcel le 16 août 1932. Après avoir habité un temps dans le quartier du Marais, la famille s'installe rue des Pyrénées, dans le XXe, en 1935. Le papa de Marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mène une vie tranquille. jusqu'à ce jour de 1941.

  • Speaker #1

    Un jour, on m'a opéré des végétations. Donc après l'opération, ma mère m'avait emmené me reposer à la campagne. Et c'était en 1941. Et en 1941, pendant que nous n'étions pas là, ma mère et moi, mon père a été arrêté dans l'épicerie et interné à Drancy. J'avais 9 ans. On n'était pas pratiquants, même pas croyants dans la famille. Pour nous, un juif, c'était quelqu'un qui parlait yiddish. On a survécu jusqu'à ce qu'il y ait un attentat sur des officiers allemands et leur vengeance aux nazis, c'était de prendre des otages adrencés et de les fusiller au Mont Valérien. Le 20 mai 1942, mon père a été fusillé à l'aube. D'abord, on a reçu une lettre de lui, manuscrite. Tous les condamnés écrivaient, ils écrivaient tous à peu près la même lettre.

  • Speaker #2

    Ma chère femme et enfant, lundi 18 mai, vers 4 heures, je fus emmenée du camp de Drancy, où j'étais depuis plus de huit mois. On m'a mis seule dans une cellule. Ce matin, les papiers sont arrivés et on m'a pris comme otage et nous serons fusillés. Il ne m'est pas permis de faire la moindre démarche ni protestation. L'ordonnance est signée du commandant du Grand Paris. Donc personne ne peut rien pour moi. Je comprends, ma chère, ta triste douleur, mais crois-moi, chérie, que ça ne peut changer en rien. Donc sois courageuse et élève bien notre enfant. Sois une bonne mère pour lui. Quoi qu'il t'arrive dans la vie, n'abandonne pas notre cher Marcel et parle-lui souvent de moi. Sois brave et forte, remonte de ton mieux le moral à maman chérie et aide-la de ton mieux comme ta propre maman. Jusqu'à la dernière minute, je tiendrai votre photo devant mes yeux.

  • Speaker #1

    Paul Ils ont écrit la lettre à la prison de Fresnes vers 6h du matin. Ils ont été transférés ensuite au Mont-Valérien où ils ont été fusillés à 8h. Fin 1944, c'était en hiver, on avait été invités à venir reconnaître les corps. C'était au cimetière de Bois-Colombe, où ils avaient déterré des corps de fusillés, etc. Et ils faisaient passer des familles devant des caisses. Alors c'était des caisses en bois, il y avait une planche comme ça, et à côté il y avait un blanc de la même largeur, enfin. Et là moi j'étais parti un peu en avant, et là je l'ai reconnu. J'ai reconnu son costume, ses chaussures, ses cheveux. J'ai reconnu, je suis retourné voir ma mère, j'ai dit papa il est là-bas. Maintenant tu t'imagines, effectivement c'était bien lui.

  • Speaker #2

    Comme Paul,

  • Speaker #0

    le papa de Marcel, 1 007 personnes seront fusillées pendant la guerre au Mont-Valérien. Dès le mois de mars 1941 en effet, Le fort militaire occupera une place centrale au sein de la machine de guerre nazie. Parmi ces fusillés, otages,

  • Speaker #2

    condamnés à mort,

  • Speaker #0

    communistes,

  • Speaker #2

    juifs, étrangers.

  • Speaker #0

    Grâce à la volonté du général de Gaulle et au travail acharné des associations des familles de fusillés, le Mont-Valérien deviendra le 18 juin 1960 le mémorial de la France combattante au lieu de mémoire nationale. Le papa de Marcel repose aujourd'hui dans un caveau de famille au cimetière de Pantin. Et Marcel vit heureux avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Merci Marcel de m'avoir accordé ce témoignage. Merci d'autant plus que je sais que c'était douloureux pour vous de replonger dans votre mémoire. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'Enfants de la Shoah. Alors si vous avez aimé, abonnez-vous. Le podcast est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de diffusion. Amazon Podcast, Spotify, Apple Podcast et tous les autres. Partagez également ces témoignages avec vos amis, votre famille. Faites-le écouter à vos enfants. Transmettons ensemble la mémoire de la Shoah. Merci encore d'avoir écouté. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

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 Son père né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l’Amérique dans les années 1920, mais, manque de moyens financier, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. 

De son coté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l’âge de 16 ans, pour rejoindre l’un de ses frères installé en france.  


C’est donc à Paris que les deux se rencontrent.  Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union nait Marcel Le 16 aout 1932. 


Après avoir habité un temps dans le quartier du marais, la famille s’installe rue des Pyrénées dans le 20è en 1935. Le papa de marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mene une vie tranquille jusqu’à la guerre jusqu ‘à ce jour de 1941  … Marcel, 91 raconte


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Transcription

  • Speaker #0

    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort. Et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire. Affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi. Ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Son père, né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l'Amérique dans les années 1920. Mais manque de moyens financiers, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. De son côté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l'âge de 16 ans. pour rejoindre l'un de ses frères installés en France. C'est donc à Paris que les deux se rencontrent. Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union naît Marcel le 16 août 1932. Après avoir habité un temps dans le quartier du Marais, la famille s'installe rue des Pyrénées, dans le XXe, en 1935. Le papa de Marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mène une vie tranquille. jusqu'à ce jour de 1941.

  • Speaker #1

    Un jour, on m'a opéré des végétations. Donc après l'opération, ma mère m'avait emmené me reposer à la campagne. Et c'était en 1941. Et en 1941, pendant que nous n'étions pas là, ma mère et moi, mon père a été arrêté dans l'épicerie et interné à Drancy. J'avais 9 ans. On n'était pas pratiquants, même pas croyants dans la famille. Pour nous, un juif, c'était quelqu'un qui parlait yiddish. On a survécu jusqu'à ce qu'il y ait un attentat sur des officiers allemands et leur vengeance aux nazis, c'était de prendre des otages adrencés et de les fusiller au Mont Valérien. Le 20 mai 1942, mon père a été fusillé à l'aube. D'abord, on a reçu une lettre de lui, manuscrite. Tous les condamnés écrivaient, ils écrivaient tous à peu près la même lettre.

  • Speaker #2

    Ma chère femme et enfant, lundi 18 mai, vers 4 heures, je fus emmenée du camp de Drancy, où j'étais depuis plus de huit mois. On m'a mis seule dans une cellule. Ce matin, les papiers sont arrivés et on m'a pris comme otage et nous serons fusillés. Il ne m'est pas permis de faire la moindre démarche ni protestation. L'ordonnance est signée du commandant du Grand Paris. Donc personne ne peut rien pour moi. Je comprends, ma chère, ta triste douleur, mais crois-moi, chérie, que ça ne peut changer en rien. Donc sois courageuse et élève bien notre enfant. Sois une bonne mère pour lui. Quoi qu'il t'arrive dans la vie, n'abandonne pas notre cher Marcel et parle-lui souvent de moi. Sois brave et forte, remonte de ton mieux le moral à maman chérie et aide-la de ton mieux comme ta propre maman. Jusqu'à la dernière minute, je tiendrai votre photo devant mes yeux.

  • Speaker #1

    Paul Ils ont écrit la lettre à la prison de Fresnes vers 6h du matin. Ils ont été transférés ensuite au Mont-Valérien où ils ont été fusillés à 8h. Fin 1944, c'était en hiver, on avait été invités à venir reconnaître les corps. C'était au cimetière de Bois-Colombe, où ils avaient déterré des corps de fusillés, etc. Et ils faisaient passer des familles devant des caisses. Alors c'était des caisses en bois, il y avait une planche comme ça, et à côté il y avait un blanc de la même largeur, enfin. Et là moi j'étais parti un peu en avant, et là je l'ai reconnu. J'ai reconnu son costume, ses chaussures, ses cheveux. J'ai reconnu, je suis retourné voir ma mère, j'ai dit papa il est là-bas. Maintenant tu t'imagines, effectivement c'était bien lui.

  • Speaker #2

    Comme Paul,

  • Speaker #0

    le papa de Marcel, 1 007 personnes seront fusillées pendant la guerre au Mont-Valérien. Dès le mois de mars 1941 en effet, Le fort militaire occupera une place centrale au sein de la machine de guerre nazie. Parmi ces fusillés, otages,

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    juifs, étrangers.

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    Grâce à la volonté du général de Gaulle et au travail acharné des associations des familles de fusillés, le Mont-Valérien deviendra le 18 juin 1960 le mémorial de la France combattante au lieu de mémoire nationale. Le papa de Marcel repose aujourd'hui dans un caveau de famille au cimetière de Pantin. Et Marcel vit heureux avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Merci Marcel de m'avoir accordé ce témoignage. Merci d'autant plus que je sais que c'était douloureux pour vous de replonger dans votre mémoire. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'Enfants de la Shoah. Alors si vous avez aimé, abonnez-vous. Le podcast est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de diffusion. Amazon Podcast, Spotify, Apple Podcast et tous les autres. Partagez également ces témoignages avec vos amis, votre famille. Faites-le écouter à vos enfants. Transmettons ensemble la mémoire de la Shoah. Merci encore d'avoir écouté. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

Description

 Son père né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l’Amérique dans les années 1920, mais, manque de moyens financier, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. 

De son coté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l’âge de 16 ans, pour rejoindre l’un de ses frères installé en france.  


C’est donc à Paris que les deux se rencontrent.  Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union nait Marcel Le 16 aout 1932. 


Après avoir habité un temps dans le quartier du marais, la famille s’installe rue des Pyrénées dans le 20è en 1935. Le papa de marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mene une vie tranquille jusqu’à la guerre jusqu ‘à ce jour de 1941  … Marcel, 91 raconte


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    La Shoah, mot hébreu qui signifie catastrophe, désigne la mise à mort de près de 6 millions de juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, plus de 25% de la population juive totale sera décimée. Les enfants ne seront pas épargnés. 11 000 d'entre eux ne reviendront pas des centres de mise à mort. Et des milliers d'autres, les plus chanceux, seront séparés de leurs parents, cachés à la campagne sous de fausses identités, mis à l'écart du monde extérieur, parfois même dénoncés et emprisonnés. Ne pas dire qu'ils sont juifs. Jamais. Se taire. Affronter la peur, la solitude, le danger. Oui, chanceux, car malgré tout, ces enfants survivront à cette période terrible. Ces enfants ont grandi. Ils ont 80, 90 ans et plus. Ils sont la mémoire de la guerre, ils sont les enfants de la Shoah. Ils replongent pour nous dans leurs souvenirs d'enfants. Son père, né à Varsovie, quitte avec ses parents la Pologne pour l'Amérique dans les années 1920. Mais manque de moyens financiers, ils font un stop en France, stop qui sera définitif. De son côté, sa mère, polonaise de Varsovie elle aussi, quitte seule sa famille nombreuse et pauvre à l'âge de 16 ans. pour rejoindre l'un de ses frères installés en France. C'est donc à Paris que les deux se rencontrent. Ils se marient en 1930 à Drancy. De cette union naît Marcel le 16 août 1932. Après avoir habité un temps dans le quartier du Marais, la famille s'installe rue des Pyrénées, dans le XXe, en 1935. Le papa de Marcel, casquetier, se reconvertit en épicier. La famille mène une vie tranquille. jusqu'à ce jour de 1941.

  • Speaker #1

    Un jour, on m'a opéré des végétations. Donc après l'opération, ma mère m'avait emmené me reposer à la campagne. Et c'était en 1941. Et en 1941, pendant que nous n'étions pas là, ma mère et moi, mon père a été arrêté dans l'épicerie et interné à Drancy. J'avais 9 ans. On n'était pas pratiquants, même pas croyants dans la famille. Pour nous, un juif, c'était quelqu'un qui parlait yiddish. On a survécu jusqu'à ce qu'il y ait un attentat sur des officiers allemands et leur vengeance aux nazis, c'était de prendre des otages adrencés et de les fusiller au Mont Valérien. Le 20 mai 1942, mon père a été fusillé à l'aube. D'abord, on a reçu une lettre de lui, manuscrite. Tous les condamnés écrivaient, ils écrivaient tous à peu près la même lettre.

  • Speaker #2

    Ma chère femme et enfant, lundi 18 mai, vers 4 heures, je fus emmenée du camp de Drancy, où j'étais depuis plus de huit mois. On m'a mis seule dans une cellule. Ce matin, les papiers sont arrivés et on m'a pris comme otage et nous serons fusillés. Il ne m'est pas permis de faire la moindre démarche ni protestation. L'ordonnance est signée du commandant du Grand Paris. Donc personne ne peut rien pour moi. Je comprends, ma chère, ta triste douleur, mais crois-moi, chérie, que ça ne peut changer en rien. Donc sois courageuse et élève bien notre enfant. Sois une bonne mère pour lui. Quoi qu'il t'arrive dans la vie, n'abandonne pas notre cher Marcel et parle-lui souvent de moi. Sois brave et forte, remonte de ton mieux le moral à maman chérie et aide-la de ton mieux comme ta propre maman. Jusqu'à la dernière minute, je tiendrai votre photo devant mes yeux.

  • Speaker #1

    Paul Ils ont écrit la lettre à la prison de Fresnes vers 6h du matin. Ils ont été transférés ensuite au Mont-Valérien où ils ont été fusillés à 8h. Fin 1944, c'était en hiver, on avait été invités à venir reconnaître les corps. C'était au cimetière de Bois-Colombe, où ils avaient déterré des corps de fusillés, etc. Et ils faisaient passer des familles devant des caisses. Alors c'était des caisses en bois, il y avait une planche comme ça, et à côté il y avait un blanc de la même largeur, enfin. Et là moi j'étais parti un peu en avant, et là je l'ai reconnu. J'ai reconnu son costume, ses chaussures, ses cheveux. J'ai reconnu, je suis retourné voir ma mère, j'ai dit papa il est là-bas. Maintenant tu t'imagines, effectivement c'était bien lui.

  • Speaker #2

    Comme Paul,

  • Speaker #0

    le papa de Marcel, 1 007 personnes seront fusillées pendant la guerre au Mont-Valérien. Dès le mois de mars 1941 en effet, Le fort militaire occupera une place centrale au sein de la machine de guerre nazie. Parmi ces fusillés, otages,

  • Speaker #2

    condamnés à mort,

  • Speaker #0

    communistes,

  • Speaker #2

    juifs, étrangers.

  • Speaker #0

    Grâce à la volonté du général de Gaulle et au travail acharné des associations des familles de fusillés, le Mont-Valérien deviendra le 18 juin 1960 le mémorial de la France combattante au lieu de mémoire nationale. Le papa de Marcel repose aujourd'hui dans un caveau de famille au cimetière de Pantin. Et Marcel vit heureux avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Merci Marcel de m'avoir accordé ce témoignage. Merci d'autant plus que je sais que c'était douloureux pour vous de replonger dans votre mémoire. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'Enfants de la Shoah. Alors si vous avez aimé, abonnez-vous. Le podcast est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de diffusion. Amazon Podcast, Spotify, Apple Podcast et tous les autres. Partagez également ces témoignages avec vos amis, votre famille. Faites-le écouter à vos enfants. Transmettons ensemble la mémoire de la Shoah. Merci encore d'avoir écouté. On se retrouve très vite pour un nouveau témoignage d'un enfant de la Shoah. Allez, salut

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