- Speaker #0
Aujourd'hui, je te présente Ève, qui a vécu, il y a seulement quelques jours, un enfantement libre et souverain. Dans cet épisode, elle nous partage ses meilleures astuces pour bien se préparer pour une naissance physiologique. Elle nous raconte comment elle a rompu elle-même ses membranes et comment mettre ses doigts dans son vagin l'a aidé à accompagner sa fille dans sa descente. Elle nous raconte également comment elle a réussi à libérer son cerveau mammifère et à endormir son cerveau intelligent. Ève a donné naissance entourée de ses sages-femmes, de son amoureux et de sa maman. Qui d'ailleurs nous parle de son expérience en fin d'épisode ? J'ai été touchée à plusieurs reprises pendant notre discussion et la maman d'Ève m'a donné le coup de grâce lors de son partage. Je te le dis tout de suite, je pleure à chaudes larmes à la fin de l'épisode. Alors, attache ta tuque avec de la broche, parce que la prochaine heure va t'insuffler une bonne dose d'inspiration et d'empuissancement.
- Speaker #1
Bienvenue dans le podcast de Annie Béreer. Passionnée de grossesse et d'accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l'international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leurs désirs. Voici. Ta douleur, c'est toi, Annie Perrin.
- Speaker #0
Je te souhaite la bienvenue, Ève. T'as accepté de venir nous voir malgré le fait que t'as pas beaucoup de sommeil en banque ?
- Speaker #2
Effectivement, j'ai une petite coquette de trois semaines qui est en pleine poussée de croissance. Mais j'adore ça. Je me sens à ma place dans ma maternité en ce moment, vraiment.
- Speaker #0
C'est vrai. Et juste pour nous donner une idée, combien d'heures t'as pu dormir la nuit passée ?
- Speaker #2
Ah, peut-être 3-4, entrecoupées par petits bouts de 1h30. C'est quoi comme ça ? Mais on dirait qu'on se sent comme une super héroïne. On n'a pas besoin de beaucoup d'heures de s'aimer. De plus, je me rattrape dans l'après-midi.
- Speaker #0
C'est une très bonne idée. C'est une très, très bonne stratégie. Je te remercie de prendre le temps de venir nous raconter la naissance parce qu'effectivement, tu as d'autres choses à faire présentement avec l'allaitement et tout qui s'installe.
- Speaker #2
Je suis vraiment contente d'être ici. Puis effectivement, même si je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment, je trouvais ça vraiment important parce que j'ai tellement eu une belle expérience que j'ai envie de le crier sous tous les toits. J'ai envie que les gens… Ils savent comment bien se préparer et voir les bénéfices que ça peut leur apporter. Parce que pour ma part, ça a été vraiment une belle expérience positive. Donc, comment ça a commencé ? En fait, notre petite cocotte est arrivée dans notre vie d'une manière un peu spontanée. Si je peux placer ça dans un contexte... Moi et mon conjoint, on n'essayait pas vraiment de concevoir un enfant, mais ça faisait plusieurs années que je ne prenais plus de contraception hormonale, donc exclusivement la méthode du calendrier. Puis ça fonctionnait bien, puis on s'était toujours dit que le jour où j'allais tomber enceinte, ça allait être le bon moment pour nous. Mais on avait de la misère à situer dans le temps une planification, vraiment dire Ah, est-ce qu'on fait un enfant maintenant ? Parce que... Lui, il travaille à l'extérieur en grande majorité de l'année, donc il quitte la semaine, il n'est là que les fins de semaine. En plus de ça, on fait des rénovations majeures dans notre maison, donc comment un enfant vient situé dans nos vies déjà chargées. Donc en fait, j'ai appris que j'étais enceinte début mai 2023, puis mon conjoint était parti à l'extérieur, et bien il travaillait en fait. J'ai décidé d'attendre qu'il revienne de travailler pour pouvoir lui annoncer parce que je n'étais pas capable de lui dire par téléphone. J'étais vraiment stressée parce qu'au fond de moi, ma première réaction, c'est que j'étais heureuse, mais j'avais très peur de sa réaction parce que c'était totalement une surprise. J'ai attendu qu'il revienne de travailler le vendredi, donc j'avais attendu deux jours. J'étais assez nerveuse. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, j'ai dit est-ce que tu es contente ? Puis il m'a répondu je voulais que ce soit une surprise, donc c'est bien réussi. Par la suite, on a calculé, OK, conception d'avril, je suis enceinte en mai, donc là, elle arriverait dans nos vies en janvier. Puis ça concorde exactement avec le même moment que mon conjoint est en congé, qui est dans son trou de travail saisonnier, en fait. Donc lui, il arrête en décembre, puis il recommence en mars. Donc ça nous laissait quelques mois. À la fin de ma grossesse, puis quelques mois après mon accouchement, donc là, moi j'ai vu ça comme un signe tout de suite. Je me suis dit wow, cette enfant-là, elle a vraiment choisi son moment Elle voulait être dans nos vies, elle nous a choisis comme parents, nous a choisis. Je me suis dit, bon, ils ne veulent pas planifier, mais moi, je vais leur rendre la vie facile, je vais trouver le bon moment pour eux. Ce que je me suis rendu compte aussi, c'est que ça faisait plus de deux ans que je faisais la méthode du calendrier, puis ça avait toujours été très efficace. Puis cette fois-là, j'avais ovulé cinq jours plus tôt qu'à mon habitude, ce qui n'est vraiment pas croyable parce qu'habituellement, je voulais pas mal tout le temps... C'est au milieu de mon cycle, donc là, j'étais comme wow, ok, elle nous a vraiment choisi Donc, pour ma part, je n'ai jamais vécu ce stress-là des douze premières semaines de est-ce que je vais perdre mon enfant ? Est-ce que je vais faire une pause couche ? Tu sais, il y a tout le temps un petit stress de on ne l'annonce pas parce qu'on ne sait pas si le bébé est bien accroché Moi, je n'ai jamais ressenti ce stress-là parce que j'avais vraiment confiance en mon bébé et j'avais vraiment la certitude qu'elle nous avait choisi, qu'elle avait choisi son moment. Elle avait vraiment le désir de faire partie de notre famille. Tout de suite, j'ai eu confiance en mon enfant, en mon bébé. J'ai senti un lien très fort avec elle dès le départ, même si on ne savait pas qu'elle était une petite fille. Je parlais beaucoup à mon bébé. Je lui disais ça va bien aller, on va faire ça ensemble La première chose que j'ai faite lorsque j'ai appris que j'étais enceinte, c'est que je me suis tout de suite inscrite à la maison de naissance. J'ai tout de suite fait ma demande. Même si je ne l'avais pas annoncé à mon conjoint, je savais que les places étaient très... Je savais que le jour où j'allais tomber enceinte, je voudrais un suivi sage-femme absolument. Parce que pour moi, l'hôpital, ce n'est pas un lieu réconfortant. Ce n'est pas un lieu que je me sens bien. Souvent, je me sens perdue un peu. Il y a beaucoup de personnel. Souvent, l'établissement est un peu comme un labyrinthe pour moi. Donc, ce n'est pas un lieu rassurant pour moi. Donc, j'avais vraiment ce désir-là de donner naissance en maison de naissance. Puis aussi... Le choix était logique pour moi de désirer un accouchement naturel parce que ce qui est spécial, c'est que dans ma famille, on a vraiment un historique de femmes qui accouchent très rapidement. Donc, la plupart d'entre elles n'avaient pas eu le temps d'avoir recours à de l'anesthésie. Ma grand-mère, mes tantes, ma mère avaient toutes donné naissance très rapidement, sans complications. Donc, pour moi, c'était... Le choix logique, parce que je me disais, si je m'attends à avoir la pique dural et que je ne l'ai pas, et que là, je ne suis pas capable de gérer, je vais me sentir, je vais perdre mes repères. Donc, je voulais vraiment me préparer comme il faut à un accouchement naturel. Pour moi, je le voyais vraiment comme me préparer à un marathon. Finalement, ça a été plus un sprint, mais oui, je le voyais vraiment comme ça, me préparer à une compétition sportive. On s'entraîne, on se prépare, il y a des préparations mentales. Donc, c'est vraiment comme ça que je le voyais. Puis, la manière que ça a commencé pour moi, c'est en écoutant beaucoup de récits de naissances positives. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai connu Opaleo. Moi, ça faisait partie de ma préparation, écouter des récits de naissances positives. Ça me permettait de savoir quel type de scénario peut arriver. Ça me permettait aussi de savoir quel type d'outils les gens utilisaient. Je souhaitais vraiment que mon conjoint soit très bien préparé, parce que lui, il ne savait pas du tout à quoi ça ressemble. Puis je savais que moi, à un certain moment, j'avais besoin d'étaler mon cerveau intelligent, de vraiment être capable de me laisser aller. Puis pour moi, ce qui me rassurait, c'est de savoir que mon conjoint était bien préparé. Donc en fait, j'ai décidé de faire la préparation au paléo, plus pour mon conjoint que pour moi. Mais finalement, ça a été utile pour moi aussi. Au final, c'est lui qui a utilisé les outils. Ce qui est important à mentionner, c'est que... J'avais deux accompagnants à mon enfantement. Il y avait ma mère et mon conjoint. Donc, ma mère aussi avait pu regarder quelques-uns des vidéos, notamment Jongler avec la douleur en équipe. Donc, ça, ça a été très utile parce que là, j'avais deux super accompagnants, super bien préparés. Ça a vraiment été très bénéfique.
- Speaker #0
Évite les si j'avais su en connaissant à l'avance toutes les étapes importantes jusqu'à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée et bien organisée. As-tu eu des doutes à un moment donné d'inviter ta maman à ton accouchement ? Y a-tu un moment donné où tu t'es dit, hé, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou c'était clair pour toi que c'était parfait comme team ?
- Speaker #2
C'était clair pour moi que c'était parfait comme team parce que ma maman, elle est infirmière de formation, donc là, en ce moment, elle est retraitée, mais ma maman, c'est comme ma meilleure amie, c'est vraiment la première personne que j'appelle quand il se passe quelque chose dans ma vie, c'est vraiment mon pilier. Donc, c'était très rassurant pour moi de l'avoir avec moi.
- Speaker #0
Dis-moi, il y a beaucoup de familles qui vivent énormément de pression de la part de leur famille lorsqu'ils décident de donner naissance avec des sages-femmes en maison de naissance. Là, ta maman étant infirmière, est-ce qu'il y a un moment donné où elle a essayé de te convaincre d'abandonner ton accouchement en maison de naissance ?
- Speaker #2
Pas du tout. Elle était super fière de moi. Elle était même un peu enviante parce qu'elle aurait aimé ça, le vivre elle-même. Comme je disais au départ, les femmes de ma famille, avec lui et ma mère, ont toutes accouché très rapidement. Donc, elle n'avait pas eu recours à la péridurale. Donc, elle aurait... vraiment souhaité accoucher en maison de naissance. Même si elle a été infirmière, elle a ce côté-là un peu spirituel, puis elle est confiante de l'accouchement physiologique, que notre corps est fait pour ça. Elle n'est pas interventionniste, comme on peut le penser, comme beaucoup de personnes dans le domaine médical, ce n'est pas son cas. C'est plus au niveau des autres personnes de mon entourage. Certains amis, peut-être, qui avaient vécu des accouchements un peu plus traumatiques. En milieu hospitalier, peut-être qu'ils comprenaient moins parce que, selon leur vécu, ils se sont fait dire que si le médecin n'avait pas intervenu, mon bébé serait mort. Pour eux, c'était plus difficile à comprendre. J'ai reçu certains commentaires comme Ah, mais là, tu sais pas à quoi t'attendre, tu vas voir, laisse-toi à la porte ouverte. C'était dans la bienveillance, mais je me sentais incomprise un peu. C'est pourquoi aussi, pendant ma grossesse, je me suis fermée un peu au niveau de mon entourage, puis je me suis plutôt rapprochée de ma famille. J'ai vraiment cherché à me créer cette bulle-là avec des gens qui me comprenaient, qui étaient dans la même... Vibration que moi, si je peux dire. Je pense que c'est quelque chose d'important aussi. En grossesse, on peut se sentir stressé rapidement parce qu'on se fait dire plein de choses pendant les suivis médicaux. Je voyais beaucoup de femmes de mon entourage qui étaient enceintes qui se faisaient examiner le col super rapidement durant la grossesse. Ça les inquiétait. Oh mon Dieu, mon col n'a pas travaillé ! Moi, je me suis fait examiner qu'une seule fois pendant toute ma grossesse, c'est à mon arrivée à la maison de naissance, quand j'étais en train d'accoucher. Juste pour vous donner une idée, du côté des sages-femmes, c'était vraiment pas interventionniste, c'était vraiment pas dans leur méthode de pensée de commencer à faire un million d'examens pour rien, pour te stresser. C'était vraiment dans la méthode de pensée de si t'en ressens le besoin... qu'on va t'examiner, mais sinon, on ne veut pas te stresser pour rien. Donc, j'ai vraiment apprécié ça de leur suivi, vraiment.
- Speaker #0
Et raconte-nous comment ça s'est passé, comment ça a démarré ton travail et compagnie.
- Speaker #2
En fait, j'ai eu beaucoup de braxtonics, des petites contractions, durant une bonne partie de ma grossesse. Je sentais beaucoup que mon corps travaillait, surtout la nuit, j'avais des crampes un peu qui ressemblaient à des crampes menstruelles. Donc, j'avais senti mon corps travailler plusieurs semaines avant l'accouchement, mais les quelques jours avant que ça commence vraiment. J'avais ressenti beaucoup de fatigue. Donc, j'avais une petite intuition qui me disait, peut-être que c'est mon corps qui me dit que c'est le temps de me reposer. Donc, je m'écoutais vraiment. J'y allais à mon rythme. Puis, la journée avant, j'avais eu beaucoup de crampes cette journée-là. Puis là, je me disais, tiens, tiens, est-ce que c'est la latence qui s'installe tranquillement ? J'avais écouté dans ta préparation. que ça pouvait durer des jours, voire des semaines. Donc, je gardais l'esprit ouvert. C'était pas douloureux. C'était vraiment comme une petite crampe. J'ai fait ma journée comme à mon habitude. Je me suis reposée. Puis, c'est vraiment rendu le soir, quand je suis allée me coucher, que j'ai été capable de dire, OK, il y a un début, puis il y a une fin. On dirait que durant la journée, c'était flou un peu. Je savais pas trop quand ça commençait, quand ça arrêtait. Mais c'est vraiment rendu le soir vers 10h30 que là, je sentais plus une vague, un début, une fin. OK. Environ une semaine avant que je commence mon travail, j'ai écouté beaucoup de vidéos de méditation. Puis il y en avait un en particulier. C'était comme une méditation guidée qui faisait visualiser les contractions comme des vagues qui venaient, puis se laisser traverser par la vague. À ce moment-là, je me suis tout de suite mise dans ce mode-là. Je visualisais les contractions comme des vagues. Je me disais, il faut que je me repose parce que je ne sais pas, ça va durer combien de temps, ça va arrêter. Je gardais vraiment cet esprit-là ouvert, je n'étais pas stressée, j'étais juste comme vraiment dans le moment présent. Donc, je me suis couchée. Entre les contractions, je somnolais. La seule manière que j'étais confortable, c'est en me mettant à quatre pattes puis en faisant des cercles avec mes hanches. Puis je faisais mes respirations. Ça se passait bien, même qu'à un moment donné, ça a arrêté pendant une heure. J'ai dormi. Mais là... Quand ça l'a repris, par contre, j'ai senti un degré d'intensité supérieur. Donc là, ça m'a sonné une cloche. Je me suis dit, Ixi, d'après moi, ça se passe aujourd'hui. Donc là, je suis allée me préparer pendant que j'en étais encore capable. Je me suis fait des tresses pour ne pas avoir les cheveux dans le visage. J'ai finalisé mon sac. Puis dès que j'étais debout, les contractions étaient beaucoup plus rapprochées et beaucoup plus courtes. Puis dès que je me couchais dans mon lit, que je prenais les contractions à quatre pattes, elles étaient un peu plus espacées. mais plus long Je voyais quand même un pattern. Donc, j'ai continué comme ça la nuit, à somnoler entre mes contractions. Puis, mon conjoint dormait dans une autre pièce parce que je renflais beaucoup à la fin de ma grossesse. Ça fait partie des symptômes.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #2
absolument. J'avais laissé mon conjoint dormir parce que je me disais, si ça se passe aujourd'hui, je veux qu'il soit à reposer. Par contre, à 4h30 du matin, il m'entend. Je trouve que je fais pas mal de bruit. Là, c'est lui qui ne dort plus parce que mes contractions commencent à être plus intenses. Je commence à rentrer dans mes sons en haut, mais toujours très dans le moment présent. Je visualise que je me laisse traverser par les contractions, puis je suis encore capable de gérer et de les calculer. Donc, à ce moment-là... J'étais hésitante, mais je décide d'appeler ma sage-femme qui est de garde, même si c'était 4h30 du matin, juste pour savoir qu'est-ce qu'elle me conseillait de faire pour la suite. Là, elle me dit qu'elle trouve que mes contractions ne sont pas assez régulières parce que lorsque je suis couchée, elles sont à une certaine distance, lorsque je suis debout. Elle dit que quand ce n'est pas assez régulier, même si c'est intense, ça peut être encore la latence. Elle dit que je préfère que... Tu te reposes encore. Je commençais à avoir des nausées à ce moment-là. On me dit, prends des cravoles, essaie de te reposer. Je fais ça, je l'écoute. Finalement, le cocktail de cravoles a fait que mes contractions se sont distancées un peu. Donc là, j'étais plus comme aux 10-15 minutes. Donc, j'arrivais vraiment à me rendormir lors de chaque contraction. Donc, j'ai pu vraiment me reposer. Par contre, c'est vers 7h30. Je me suis réveillée parce que là, l'intensité a vraiment grimpé d'un cran. Je n'arrivais plus à calculer mes contractions. Donc, j'appelle mon conjoint pour qu'il puisse les calculer à ma place, parce que là, je ne savais plus, j'étais rendue à combien de minutes. Je sentais qu'ils étaient rapprochés, puis je n'arrivais pas à les calculer. Ma sage-femme m'avait dit, Rappelle-moi lorsque tes contractions vont être aux cinq minutes, pendant une minute, depuis au moins une heure. Mais là, moi, j'avais dormi. Puis là, je me réveille, on monte d'intensité, mais là, je suis aux trois minutes. Dans ma tête, je me dis, je ne peux pas faire ça pendant une heure. Fait que j'ai besoin de solutions, j'ai besoin de bouger. Il faut qu'on embarque dans un autre mode. Donc là, elle me dit, écoute, si tu sens que c'est le moment, venez à la maison de naissance. Une petite mise en contexte, j'ai eu un accident d'auto une semaine avant mon accouchement, donc je n'avais plus de voiture. Donc là, on a dû prendre le pick-up à mon conjoint. Comme je l'ai mentionné, je prenais seulement mes contractions à quatre pattes. Impossible qu'on me force à m'asseoir avec une ceinture dans le véhicule. C'était inconcevable pour moi. Donc, j'ai demandé à mon conjoint qu'il relève les bancs en arrière du Pékin pour que je puisse m'installer à quatre pattes. Donc, c'était la seule option possible dans ma tête. Tu conduiras à la vitesse que tu veux, conduis super lentement si tu veux, mais moi, c'est impossible que je m'assoie. Même prendre des contractions sur le côté, ça ne fonctionnait pas du tout. J'arrivais seulement à aller prendre la capote. Pendant que mon conjoint arrange les véhicules, amène les bagages, moi, tant bien que mal, je sors de mon lit, je m'habille, on se prépare. Le trajet en auto a été, je ne veux pas dire épouvantable, mais wow, c'était très, très, très intense. À chaque petite bosse, à chaque tournant, à chaque... Frein de stop, la douleur était plus intense. Encore là, j'essayais vraiment de me mettre dans ma bûche, je faisais mes sons en haut, je faisais mes cercles avec mes hanches, c'est juste que j'étais un petit peu limitée sur la banquette arrière. Donc ça a été un autre défi, j'ai trouvé ça très très long le trajet, mais mon conjoint a vraiment été excellent parce qu'il a été très prudent. Il voulait sûr qu'on ne se fasse pas arrêter non plus parce que ce n'était pas très légal comment on était installé. Donc oui, j'ai trouvé le trajet très long. Toujours, j'avais les yeux fermés, j'étais dans ma bulle. On est arrivés à la maison de naissance à 8h30. Puis, petit fait cocasse, j'ai vraiment gardé mes yeux fermés le plus longtemps que je pouvais. Je pense que je les ai ouverts une fois pour embarquer dans le véhicule, une fois pour débarquer du véhicule, puis une autre fois pour enlever mes bottes dans la maison de naissance. Mais après ça, je pense que j'ai eu mes yeux fermés tout le long. Fait que quand on est ressortis plus tard, j'ai dit à mon conjoint, Par où on sort ? Puis il dit Tu te rappelles pas quand t'es entrée hier ? Je dis Non, j'avais les yeux fermés. Je savais pas où j'étais entrée. Donc là, ma sage-femme, évidemment, a m'examiné à mon arrivée. Puis je lui avais demandé de pas me dire de chiffres, mais que je souhaitais avoir des mots d'encouragement. me dire continue comme ça, tu fais bien ça ou il reste encore un petit peu de travail à faire Je voulais des mots d'encouragement en conséquence de où est-ce que j'étais rendue, mais je souhaitais que mon conjoint sache les chiffres. Je vais vous révéler le punch, j'étais à 7+. Donc, j'étais très avancée. Donc, quand je disais que les femmes de ma famille accouchent très vite, je ne m'attendais pas du tout à ça lorsque je l'ai su par après. Moi, je m'attendais à être 4-5, début de travail actif. J'étais vraiment avancée. Donc, pour une femme, c'est fait examiner le col qu'une seule fois. C'était assez exceptionnel que je sois à 7+, pour un premier accouchement.
- Speaker #0
Et là, elle ne t'a pas donné cette information-là, finalement, ou elle a changé d'idée en voyant que non ?
- Speaker #2
Non, elle m'a juste dit, c'est super beau, continue comme ça. Wow ! Elle m'a juste dit ça. Mais par contre, j'ai vu du coin de l'œil, quand elle a dit le chiffre à mon conjoint, j'ai vu dans sa face Oh my God Je savais que j'étais probablement plus avancée que je pensais. Étant donné qu'on avait fait la préparation, ils savaient ce que ça voulait dire. On a continué comme ça, on a appelé ma maman, elle est arrivée une heure plus tard. Puis on s'est vraiment installé dans notre but. La sage-femme, elle nous a donné beaucoup d'espace, elle voyait qu'on gérait bien. Étant donné que j'avais deux accompagnants, c'était super. J'en avais une qui faisait faire les points de pression du sacrum pendant que l'autre me faisait les points de pression de la main. Donc vraiment, je le conseille vraiment à vos deux accompagnants. C'était vraiment super. J'ai adoré les points de pression du sacrum et de la main. Juste une petite parenthèse, quand on avait pratiqué les points de pression de la main, mon conjoint pesait à peine, puis je trouvais ça très douloureux. Puis pendant mon travail, je lui disais plus fort, plus fort. J'étais comme, mais là, je pèse le plus fort que je peux avec mes deux mains. J'étais vraiment comme les endorphines. C'est fou le pouvoir que ça fait. Puis aussi, ce qui était particulier, c'est que j'utilisais beaucoup les sons en haut. Pour l'expiration, ça m'aidait beaucoup. Mais là, quand l'intensité augmentait, des fois, mon haut devenait un ah Mais là, ma maman, tout de suite, elle faisait ah Oh ! Puis là, ça me ramenait. Donc là, je faisais... Oh ! Donc, je retournais dans mon haut. Elle me « groundait » . C'était un petit peu cocasse, mais ça m'a beaucoup aidée qu'elle fasse ça. Elle me ramenait vraiment dans mes sons en haut. Ça me ramenait vraiment dans ma visualisation de vague. À un certain moment, ma sage-femme, elle me propose le bain. J'avais un petit peu peur du bain parce que j'étais tellement bien dans ma position à quatre pas que j'avais peur que je changeais de position ou me retrouvais un peu comme sur le dos dans le bain. Ça me faisait peur un peu. C'est comme ma zone de confort. Par contre, je commençais à avoir les bras morts un peu parce que j'avais quand même passé de la nuit à être à quatre pattes un peu. Donc, je commençais à me manquer de force. Ma sage-femme, elle me propose le bain. Elle me dit, regarde, si tu n'aimes pas ça, on s'enlève, c'est tout. J'avais des contractions jumelées, qu'on appelle. Donc, j'étais tout le temps un peu en contraction, dans le sens que c'est probablement pour ça que mon travail a avancé si vite. C'est que j'avais ma vague, la grosse contraction, mais quand ça arrêtait, j'avais encore une petite contraction. Donc, je n'avais pas vraiment de pause. Donc, c'est sûr que là, l'épuisement commençait à embarquer. Je suis rendue à ce stade-ci. Donc, c'est pour ça, probablement, que la sage-femme a proposé le bain pour essayer de faire bouger les choses parce que là, je n'avais pas de pause.
- Speaker #0
Comment tu nous décrirais cette douleur-là, Ève ? Parce que là, c'est proche de toi, tu viens de donner naissance. Qu'est-ce que tu nous donnerais comme information pour essayer de s'imaginer à quoi ça ressemble ?
- Speaker #2
C'est drôle parce que mon conjoint m'a posé la même question quelques jours après mon accouchement. C'est difficile à décrire. Moi, je le ressentais vraiment comme une douleur musculaire, comme une grosse crampe, mais qui est un peu diffuse. Je le ressentais dans mon ventre, dans mon bas de dos, dans mes cuisses aussi. C'était très diffus. C'est comme ça que je le décrirais, comme vraiment un gros spasme musculaire. Tu sais, des fois, tu as une crampe dans un mollet ou quelque chose comme ça. C'est juste qu'au lieu d'être vraiment localisé à un seul endroit, c'est plus diffus dans ton corps. Tu ressens un peu partout dans ton corps. Je ressentais autant dans mon ventre, dans mon bas de dos, puis dans mes cuisses aussi, je ressentais.
- Speaker #0
Et là, vous allez vers le bain. Comment tu t'installes dans le bain finalement ? Parce que là, tu ne pouvais plus vraiment être à quatre pattes.
- Speaker #2
Bien, en fait, j'ai réussi à me mettre à quatre pattes quand même. Ce qui arrivait, c'est qu'entre les contractions, j'étais couchée avec mon conjoint derrière moi qui me soutenait. Donc, le fait d'être collée contre lui, ça me faisait vraiment beaucoup de bien de ressentir sa présence.
- Speaker #0
son odeur, ça a vraiment libéré un beau cocktail de cytocine. Puis quand la contraction arrivait, je me penchais vers l'avant, puis j'avais un peigne dans ma main. que j'écrasais dans le fond du bain avec ma main. Et dans l'autre main, j'avais des points de pression. Puis dans mon bas de dos, j'avais les pressions du sacrum. Donc là, j'avais vraiment le cocktail parfait de gestion de la douleur. Ce qui est arrivé, en fait, c'est que mes contractions se sont espancées. Lorsque j'en avais une, elle était beaucoup plus intense, mais elle était plus espacée, donc j'ai pu me reposer un peu entre mes contractions et j'avais plus ces contractions jumelées-là. Donc, ça m'a vraiment fait beaucoup de bien. C'est sûr, les contractions étaient très intenses lorsque j'étais dans le bain, mais là, avec mon peigne, mon pression dans une main, l'impression du sacrum de l'autre côté, c'était vraiment super efficace. L'eau, ce qu'on a arrêté, c'est que j'ai ressenti une dévavie d'uriner. Je me rappelle que tu disais que c'était important d'aller vider, ça baissait régulièrement. Le massage-femme m'avait dit c'est pas grave si tu urines dans le bain J'ai essayé, ça ne fonctionnait pas, peut-être que c'était un blocage mental. Donc là, on va sortir du bain, on va aller à la toilette. Sortant du bain, surprise, j'avais mon bouchon muqué. Je suis dans mes petites culottes, donc évidemment, ça avait bien travaillé, ça voulait dire,
- Speaker #1
dans le bain. Tu avais gardé tes petites culottes pour aller dans le bain ?
- Speaker #0
Bien, moi, j'étais allée dans le bain toute habillée, en fait. OK, OK,
- Speaker #1
OK, OK, OK.
- Speaker #0
J'étais allée comme j'étais, là. J'avais pas pris le temps de me déshabiller. J'avais pas en tête de pousser dans le bain. Je me voyais pas accouchée dans l'eau. Je me sentais pognée, un peu restreinte physiquement. Donc, c'était pas dans mon idée, puis... Aussi, je rappelle, à ce moment-là, je n'ai aucune idée, je suis dilatée à combien. Donc, moi, je n'ai pas l'impression que je suis prête à pousser, mais pas du tout. Moi, c'est juste pour faire avancer le travail. C'est pour ça que je suis allée dans le bain habillée. J'étais vraiment dans un monde. Je ne me disais pas dans le bain, je suis allée dans le bain. Je n'ai pas pris le temps de me déshabiller.
- Speaker #1
C'est vraiment parfait parce que tu sais ce que ça veut dire. Ça veut dire que ton cerveau, même faire, était vraiment à pleine puissance. Ton cerveau intelligent, lui, était complètement hors service. C'est vraiment parfait.
- Speaker #0
Lorsque je suis sortie du bain, j'avais mon bouchon de queue. Donc là, c'était super, je savais que ça avançait.
- Speaker #1
Et là, est-ce que tu as réussi à aller faire pipi ?
- Speaker #0
Non, c'est ça qui est vraiment spécial, c'est que de tout mon accouchement, je n'ai jamais été capable d'uriner. Donc là, je sentais vraiment cette envie très forte d'uriner qui me gênait beaucoup. Mais j'étais vraiment pas capable. Probablement que la tête était passée d'une certaine manière qui faisait que ça faisait une pression, je sais pas, un blocage sur ma vessie. Mais j'ai jamais été capable, malheureusement. Mais j'ai essayé. Je suis restée un moment sur la toilette parce que je savais que ça pouvait faire aider à descendre le bébé. Mais j'étais très inconfortable. Mes contractions étaient très douloureuses lorsque j'étais assise. Donc, j'ai vite voulu retourner en position quatre pattes. Je n'ai pas voulu retourner dans le bain. Sauf que là, à la sortie du bain, comme je disais, j'avais des contractions jubilées lorsque j'étais en dehors de l'eau. Donc, à ce moment-là, j'ai comme vécu un petit moment, pas de désespérance, mais j'avais vraiment envie de savoir où est-ce que j'étais rendue dans mon travail. Parce que là, je me disais, ouf, c'est intense. J'aimerais ça savoir si je suis à la moitié ou aux trois quarts de mon marathon. Je voulais savoir où j'étais rendue dans ma course pour m'encourager. J'ai demandé qu'on m'examine, mais ma sage-femme n'était pas là à ce moment-là. J'étais juste avec ma maman et mon conjoint. Donc, ma maman me dit, écoute, mets les doigts dans ton vagin, voir si tu ne sentirais pas la tête. Peut-être que tu es complète, peut-être que la tête a commencé à s'engager. Donc, je suis très confortable avec mon corps, donc je m'exécute, je mets les doigts dans mon vagin. Je sens quelque chose de mou. Je vais dire, c'est peut-être une paroi de l'intérieur de ton vagin. Essaye de mettre tes doigts plus loin, un peu plus vers l'arrière. Peut-être que la tête, elle se trouve plus vers le col. Je fais ça, je mets mes doigts un petit peu plus loin. Là, je sens la tête, puis je sens qu'elle a des cheveux. Donc là, je dis Elle a des cheveux ! Puis au même moment,
- Speaker #2
Flouche !
- Speaker #0
Donc, le mou que je sentais, c'était ma poche des os. Donc, en mettant mes doigts plus loin, j'ai comme crevé ma poche des os. La sage-femme arrive au même moment. Ça va ici ? Ma mère a dit Ah, viens, tu as crevé sa poche des os. Ah, super ! Tout le monde était super content. C'était comme la fête dans la chambre. Donc, je sentais vraiment que c'était positif. Tu sais, j'avais demandé... de savoir où est-ce que j'étais rendue dans mon marathon. Donc, je savais ce que ça voulait dire. Je savais que la tête allait passer le col, puis que bébé amorçait sa descente. Le fait de tout savoir ça, ces étapes-là, ça m'aidait beaucoup à m'encourager à savoir, OK, je suis rendue là, donc ça va bien. Puis je ne m'attendais pas à être rendue là aussi rapidement, en fait. Donc, j'étais vraiment contente. Aussi, quelque chose qui était vraiment particulier, c'est que comme je n'étais pas sous aucune anesthésie, donc mon bébé non plus, c'est que je la sentais bouger dans mon vagin. Je sentais sa petite tête faire comme son chemin. Donc, je sentais vraiment qu'on travaillait ensemble. C'était ce moment-là de la descente, ça a vraiment été un moment spécial. À ce moment-là, je ne ressentais pas vraiment l'envie de pousser. Par contre, lorsque je poussais pendant la contraction, je sentais que ça allégeait un peu la douleur. Ça faisait du bien un peu. Donc, ma sage-femme m'avait dit, Si ça te fait du bien, écoute ton corps. C'est continu comme ça. On est resté comme ça un moment, puis on m'a redirigée vers la toilette pour aider un peu, parce que là, le bébé, il s'en va plus vers le rectum. Il faut pousser un petit peu plus dans les fesses à ce moment-là, donc ça aide d'être sur la toilette. pour un peu diriger, ça poussait. Aussi, qu'est-ce que je faisais ? Je poussais un peu avec les doigts dans mon vagin pour sentir où est-ce que je poussais et sentir la tête se rapprocher. Donc ça, ça m'encourageait. Je sentais un peu plus mon corps à ce moment-là. Donc, oui, c'était spécial, je n'avais jamais entendu ça, mais ça s'est fait de manière instinctive, je dirais. Quand le bébé s'est rapproché de l'entrée du périnée, là, à ce moment-là, je sens que ça pousse un peu plus dans les fesses. Donc, à ce moment-là, Là, ça fait mal. Parce que pendant ma préparation... J'avais fait des étirements du périnée avec mon conjoint, puis j'avais eu une consultation aussi avec une physiothérapeute périnéale. Puis on avait découvert ensemble que j'avais le périnée très tendu. Donc j'avais fait beaucoup d'exercices de relâchement du périnée, pas des exercices pour renforcer, vraiment des exercices de relâchement. Puis pour moi, ça me crée une sensation un peu quand on a un muscle tendu puis qu'on vient le masser. Tu sais, ça crée une douleur musculaire. Donc là, quand j'ai senti le bébé se rapprocher du périnée, j'ai senti vraiment ce douleur-là vivre, vraiment quand on a un muscle très tendu et qu'on vient le masser. Donc j'étais familière avec cette sensation-là, étant donné qu'on avait fait les massages avec mon conjoint. Donc je n'avais pas peur, mais je savais... Ce qui se passait, parce que j'avais eu connaissance de cette sensation-là avec les massages. Donc là, je n'ai pas ressenti l'anneau de feu. Moi, je l'ai vraiment ressenti comme une douleur musculaire. Le sentir mes muscles s'étirer, c'est vraiment plus ça que j'ai ressenti. J'ai poussé un moment comme ça sur la toilette. Comme je disais, je sentais la tête de mon bébé. Je la sentais travailler. Je sentais qu'elle faisait son chemin. J'ai vraiment senti le mouvement quand elle vient pivoter et elle est plus dans les fesses, si on peut dire, mais qu'elle semble vraiment plus vers l'entrée du vagin. Quand on était rendu là, on m'a dit peut-être que sur la toilette, ce n'est pas optimal pour donner naissance. Donc, si tu veux, on peut se rediriger vers le lit pour pousser à quatre pattes. Étant donné que c'était la position dans laquelle je me sentais le plus confortable, pas de problème, j'étais d'accord avec ça. Par contre, je me suis rendue au lit. Donc là, aussitôt levée de la toilette, j'ai fait Oh non, je ne bouge pas d'ici. Donc, je me suis installée à quatre têtes en plein milieu de la salle de bain. Je crois que j'avais... Mon conjoint près de moi, peut-être en arrière de moi, les sages-femmes se sont mis autour de moi. J'étais vraiment à cheval entre la salle de bain et la chambre. J'étais comme dans le cadre de porte, donc on était un peu pris. Mais jamais on m'a demandé de me placer autrement. Jamais on m'a dit Ah, on n'a pas assez de place ici, viens, on va aller là-bas. Non, moi, c'est là que j'étais bien. Les professionnels se sont adaptés à moi, se sont placés autour de moi vraiment. J'ai vraiment apprécié ça. de ne pas me sentir forcée, de me mettre dans une certaine position. On m'a vraiment laissé libre cours à mon intuition. Donc, si ça a donné que c'était en plein milieu de la salle de bain, c'est là que ça arrivait. Lorsque la tête était couronnée, si je peux dire, quand la tête arrivait à l'entrée du vagin, là, j'ai ressenti la fameuse poussée réflexe. Là, ce n'était plus moi qui poussait, c'était mon corps. J'ai eu un petit moment de panique, je dirais, parce que je voulais vraiment remettre le temps à mon périnée et à mes tissus d'essayer de tirer comme il faut, parce que j'avais très peur de déchirer. Mais là, rendu à ce moment-là, ce n'était plus moi qui poussait. Donc là, j'étais... J'ai fait d'autres sons complètement, je n'étais plus dans les hauts, j'étais vraiment plus dans les sons de... C'était animal, vraiment. Je ne sentais plus que je contrôlais mon corps, en fait. Ça me veut vraiment frapper. Je faisais juste une petite poussée, puis après ça, mon corps partait et faisait le reste. Donc, en fait, lorsque la tête est sortie, c'est même pas moi qui ai poussé, c'est mon corps qui a poussé tout seul. Donc, c'était vraiment... je me suis vraiment sentie dans un autre monde parce que j'étais plus en contrôle de mon corps. C'est vraiment un gros travail de lâcher prise. J'ai vraiment trouvé ça spécial, ce moment-là. Puis... l'on poussait la tête, le corps se suivit tout seul. Donc, c'était vraiment un moment incroyable. Vraiment. Ensuite, je me suis accroupie comme à genoux parce que j'étais à quatre pattes. On m'a mis mon bébé sur moi. Puis la première chose que j'ai dit, c'est Oh, elle tombe bien lourde ! Je pense qu'on se rappelle, j'avais passé toute la nuit à quatre pattes, donc j'avais vraiment les bras morts. Donc, elle n'était pas si lourde que ça, mais je ne la revenais pas. J'ai ressenti une grosse vague d'amour, vraiment. Je n'avais plus mal, j'avais le sourire fendu jusqu'au lèvre. Tu sais, des fois, on voit les mamans, elles pleurent lorsqu'elles voient leur bébé pour la première fois. Mais moi, je faisais juste la regarder et j'étais... J'étais juste là avec mes grands yeux, puis mon sourire fendu jusqu'aux oreilles. Je ne revenais pas, je la trouvais tellement belle. Elle a juste poussé un petit cri, elle n'a pas pleuré. Je l'ai mise sur moi, elle m'a regardée avec ses grands yeux. C'était vraiment un beau moment. C'est sûr qu'ensuite... Ça ne finit pas là, il y a la délivrance du placenta. On me redirige vers le lit. Moi encore là, je suis sur mon nuage, je suis complètement dans un autre monde. On me dit concentre-toi sur ton bébé Le placenta est sorti quelques minutes plus tard. Par contre, suite à la délivrance du placenta, j'ai fait une hémorragie vite. Les sages-femmes se sont mis en mode proactif. J'ai eu une piqure dans la cuisse tout de suite. On s'est mis à me masser le ventre. J'avais une sage-femme près de moi qui m'expliquait ce qui se passait, mais elle me disait, parce qu'elle avait besoin un peu de mon consentement pour faire les procédures, elle était très proactive dans le sens qu'il y était plusieurs à s'activer autour de moi. Puis elle me parlait, elle me disait concentre-toi sur ton bébé, visualise que tu arrêtes de saigner Puis moi, j'étais encore sur mon nuage, je n'avais pas vraiment conscience de ce qui se passait entre mes jambes. Je n'avais pas peur, j'ai visualisé. J'ai arrêté de saigner, donc j'ai vraiment évité de justesse un transfert à l'hôpital, parce que j'étais vraiment heureuse, parce qu'à ce moment-là, j'avais vraiment pas envie d'aller à l'hôpital. Donc c'est sûr, on a regardé mes signes vitaux, on m'a monitorée un peu plus rigoureusement, étant donné que j'avais perdu quand même beaucoup de sang, mais on était encore corrects dans leur procédure. J'avais pas super mal, je sentais que... J'étais enflée. Je sentais que je venais de donner naissance, mais je ne sentais pas que j'avais déchiré nécessairement. Je n'avais pas de douleur vive ou quoi que ce soit. Finalement, j'ai eu une petite déchirure de 1 degré. J'ai eu quelques points, donc quelque chose de très tolérable. Ça s'est bien passé. Par la suite, c'est sûr qu'il y a eu des petits points de suture, mais ça s'est passé assez rapidement encore. Vraiment, pour les gens qui hésitent à l'accouchement en maison de naissance, vraiment, le service est cinq étoiles à la minute que le placenta a été livré. On est arrivé avec un beau plateau de fruits frais, avec du fromage. Tiens, reprendre des forces, maman, instantanément après l'accouchement. Je me sentais tellement comme une guerrière. Je viens de faire ça. Je viens de réussir à faire ça. Pour moi, l'hémorragie, ça me passait 15 pieds par-dessus la tête. Je n'étais pas allée à l'hôpital. Mon bébé est en santé. Tout s'était bien passé. Je n'en revenais pas. Je ne savais même pas à quelle heure, je ne savais même pas à quelle journée. J'étais juste wow. Pour moi, je n'avais pas eu conscience du temps qui avait passé. Ça a duré au complet 6 heures environ. J'ai su par après que j'avais poussé pendant 45 minutes environ, ce qui est quand même rapide pour un premier bébé. Je me rappelle que quelques minutes après, j'avais mon bébé sur moi et j'ai regardé mon conjoint, toujours avec mon grand sourire et mes yeux pleins d'étoiles. Je me suis dit, je suis tellement fière de moi, je suis tellement fière d'elle. J'étais fière de mon bébé, qu'on aille faire ça ensemble. Je parlais au départ de la confiance que j'avais envers mon enfant. Je sentais vraiment que j'avais fait confiance dans cet enfantement-là et qu'on avait travaillé ensemble. C'est la seule fois que j'ai pleuré. Je me mets mes yeux pleins d'eau et je dis que je suis fière de moi. C'est un sentiment de fierté que j'ai senti. Je me sentais vraiment invincible. J'ai su par après que du côté de mon congé et de ma mère, ça avait été plus stressant que je pensais. Moi, j'étais vraiment dans ma bulle, mais eux, ils ont vu ça sous un autre œil. Donc, on dirait que quand le stress est retombé, mon congé est venu vraiment émotif et il s'est confié à moi en me disant qu'il avait eu peur quand j'avais fait mon hémorragie et qu'il avait eu peur qu'il y ait quelque chose qui se passe. Mais il m'a dit, tu étais tellement dans ta bulle, puis je voulais pas te contaminer avec mes peurs, donc je les ai gardées pour moi puis je suis vraiment reconnaissante de ça, mais j'ai vu par après que de son côté, ça avait été difficile, puis ça avait été stressant pour lui, puis après ça tout le stress, quand il est retombé il était très émotif les premiers heures, les premiers jours même, mais c'est comme tout le stress de la grossesse, de la préparation, de l'accouchement c'est comme tout est retombé ça a été plus difficile pour lui Je trouvais ça triste qu'il a gardé ça pour lui et qu'il ne l'a pas verbalisé. Je comprends de son côté que ça m'a aidée à préserver ma bulle, mais pour lui, ça avait été plus difficile. Au moins, il m'en a parlé par après. Je pense qu'il ne s'attendait pas à ça. Il ne s'attendait pas à cette intensité-là. C'est sûr que je faisais beaucoup de bruit et je n'avais aucune gêne. J'étais complètement dans mon monde. Lorsque j'étais en train d'accoucher, lorsque j'étais en travail actif, j'étais tellement dans ma bulle que... Je donnais des ordres. J'avais plus de mots, j'avais plus de vocabulaire. Donc, quand on me faisait des points de pression ou qu'on m'amenait de l'eau ou quelque chose, j'étais très directive, je donnais des ordres. Donc là, parfois, les deux me faisaient des points de pression en même temps. Puis là, je disais, vous ne pessez pas la même force. Je disais, plus fort, moins fort, vous ne pessez pas égal. où des fois, je disais, ma mère s'appelle Suzy, je disais, Suzy, massage ! Parce que la contraction commençait, donc je disais, Suzy, massage ! Ah oui, viens me masser le dos, tu sais. Mais je n'avais plus le vocabulaire, j'étais juste ultra directive.
- Speaker #1
C'est complètement signe que ton cerveau intelligent était à off, puis tu étais juste comme dans ton cerveau mammifère, tu n'étais plus dans, il faut que je sois poli, il faut que je sois une bonne personne.
- Speaker #0
Ah non, je n'étais plus là, je n'étais plus là, pas en tout. Ouais, ça fait qu'il y a eu un petit peu de changement, le petit côté. Eux autres, ils trouvaient ça drôle. Ils se regardaient et disaient, regarde là, elle qui nous donne des ordres. Je me rappelle à un certain moment, la sage-femme est arrivée pour montrer les pressions sur les hanches, parce qu'on faisait les pressions sur le sacrum. Donc, elle a voulu juste faire une démonstration pour voir si ça allait me soulager. Puis, j'ai juste tapé sa main et j'ai dit non. Elle a fait, ok, je vais partir.
- Speaker #1
Il ne faut pas être susceptible quand on aide une femme en travail parce que ce qui est important, c'est de trouver vraiment ce qui la soulage le plus.
- Speaker #0
Si je peux ajouter une petite quelque chose encore sur le suivi sage-femme, une chose que j'ai vraiment appréciée, c'est que, bon, c'est sûr, on est resté pour la nuit parce qu'on voulait me monitorer, étant donné que j'avais perdu beaucoup de sang, pour s'assurer que j'étais capable de me lever, aller à la toilette sans faire de chute de pression. Donc, on est restés pour la nuit, puis le lendemain à notre départ, la sage-femme a vraiment pris le temps de s'asseoir avec nous, puis revenir un peu sur l'événement, l'hémorragie. Elle est certaine que je ne les avais pas trouvées trop invasives, trop dans notre bulle. Elle nous a dit, avez-vous des questions, savoir pourquoi on a fait cette procédure-là, comprenez-vous pourquoi on a été proactifs comme ça, toi, François, mon conjoint. Comment tu t'es sentie dans cette situation-là ? Est-ce que tu as envie d'en parler ? Elle a vraiment pris le temps. J'ai trouvé que le côté santé mentale était très important pour eux, pour ne pas qu'on en ressorte de là avec des traumas. Ça, j'ai vraiment trouvé ça délicat de leur part. Peut-être que c'est un peu oublié dans les suivis médicaux, le côté santé mentale, je pense que c'est vraiment important. Quelque chose qui m'a vraiment aidée, c'est la préparation mentale. Quand je parlais à mon entourage que je désirais un accouchement physiologique, naturel, il y en a beaucoup qui disaient Moi, j'ai essayé, mais finalement, je l'ai pris. Ou des mamans enceintes qui disaient... Je vais essayer de ne pas la prendre, puis si jamais j'en ressens le besoin, je vais la prendre. J'ai un peu de doute à savoir si c'est possible de réussir un accouchement physiologique naturel en partant avec cette idée-là de on va voir Je pense que ça prend vraiment une préparation parce que... Moi, à aucun moment, j'ai pensé ou désiré avoir la péridurale ou désiré vouloir aller en milieu hospitalier pour être soulagée. J'étais tellement minded dans ma tête que, peu importe ce qui arrivait, j'allais gérer, que j'allais me laisser traverser par la douleur. Je me sentais vraiment comme un vaisseau. Je n'étais plus là. C'est mon corps qui vit ça. Je me laisse aller là-dedans. Je n'ai jamais eu la pensée de... Je ne suis plus capable de gérer, il faut que j'aille à l'hôpital. Mais j'étais tellement prête mentalement à me laisser traverser par ça. J'avais fait beaucoup de préparation mentale, comme la visualisation des vagues. Ça a été un outil vraiment primordial dans ma préparation. Ensuite, les outils de la gestion de la douleur, au final, c'est plus pour tes accompagnants que pour toi, parce que toi, tu n'es plus là.
- Speaker #1
Mise à part, je te dirais, comme toutes les étapes. Par exemple, tantôt, quand tu disais de connaître toutes les étapes. Je pense que ça c'est important de le savoir.
- Speaker #0
Vraiment parce que là, moi, je sais pas, si je passais à une autre étape, ben je savais, j'étais rendue où. J'avais pas besoin qu'on me le dise. Donc, ça m'encourageait.
- Speaker #1
C'est drôle parce que cette vidéo-là, dans ma préparation à l'accouchement, à la naissance, parfois il y a des femmes qui me disent Ah, je ne sais pas si je vais l'écouter parce que j'ai peur que ça me fasse peur de savoir à l'avance les étapes. Et c'est tout le contraire.
- Speaker #0
Oui, je suis totalement d'accord avec ça. Je pense que... En tout cas, pour ma part, plus j'en savais, plus je me sentais préparée, plus je me sentais en confiance. Des fois, il y a des femmes qui disent si j'en sais trop, ça va me stresser Pas en savoir assez, ça peut être stressant aussi parce que là, il t'arrive quelque chose et tu ne sais pas ce qui t'arrive. Tu es pris de panique. Moi, je suis plus dans la méthode de pensée que plus t'en sais, plus c'est rassurant.
- Speaker #1
Absolument. Surtout les choses qui sont dans la physiologie. Tu sais, peut-être pas trop vous casser la tête à tout savoir, toutes les complications, ça moins. Mais vraiment, ce qui est dans la physiologie, je pense que ça, sincèrement, ça fait une différence. Parce que quand tu nommais tantôt, par exemple, que ça poussait très fort dans tes fesses, quand on ne sait pas que c'est normal, on panique. parce qu'on se dit, ça y est, je vais être la première femme de l'humanité dont le bébé va sortir par là.
- Speaker #0
Exactement, mais moi je le savais parce que j'avais écouté tes vidéos, donc j'étais comme, wow, c'est super le fun que ça pose dans mes fesses, ça veut dire que je suis rendue là, tu sais. C'est super encourageant, sentir aussi ce qui se passe dans ton corps, c'est important, parce que là, imagine si tu es gelée, puis là tu ne sais pas c'est quoi qui se passe. Comment tu es censée pousser au bon endroit ? J'ai vraiment senti que je poussais différemment quand le bébé descendait vers les fesses et après ça, quand il était plus vers le périnée, je ne poussais pas de la même manière. Moi, je pensais que quand on enfantait, on faisait juste pousser. C'est plus tricky qu'on pense.
- Speaker #1
Oui, absolument. Il y a une direction et cette direction-là change.
- Speaker #0
Oui, j'ai vraiment senti le mouvement de la tête quand ça l'a shifté. Ça m'a impressionnée parce que je l'avais vue dans la vidéo. J'étais comme Ah oui, le bébé, il fait cette trajectoire-là Quand je l'ai senti dans mon corps, j'étais capable de visualiser le chemin qu'elle faisait. Ça, j'ai vraiment trouvé ça spécial. Je ne m'attendais pas à ça.
- Speaker #1
Magnifique. Merci beaucoup, Ève, d'avoir pris le temps de venir nous raconter toute ton expérience.
- Speaker #0
Ça fait plaisir. C'est sûr que je veux vraiment partager mon récit le plus possible parce qu'une des raisons de mon succès, ça a été la préparation. Merci. je trouve ça vraiment important.
- Speaker #1
Au moment qu'on est en train d'enregistrer, en fait, il y avait quelqu'un qui s'occupait du bébé à Ève, et c'est sa maman dont Ève venait de te parler finalement dans l'épisode. Alors, coucou Suzy, tu as accepté de venir nous parler ?
- Speaker #2
Ça me fait plaisir.
- Speaker #1
Alors là, je suis vraiment curieuse de savoir, voir ta fille traverser cette expérience-là dans sa puissance. Mon Dieu,
- Speaker #0
ça va avoir des motifs. Oui, mon Dieu, ça va avoir des gens émotifs.
- Speaker #1
Hey, quel privilège ! Comment tu t'es sentie de l'avoir traversé ce chemin-là avec autant de présence à elle, présence à son bébé, de présence à cette expérience-là ?
- Speaker #2
Énormément de fierté. J'étais honorée. Je suis très honorée d'avoir participé à cet événement. Je me sentais vraiment privilégiée aussi qu'Eve ait bien voulu que je sois présente. C'est un moment particulier, c'est l'intimité que tu vis avec... ton conjoint, et là que je sois là, participante, qu'elle accepte que je sois présente, c'était déjà pour moi tout un honneur, tout un privilège. Et là, moi, je ne savais pas trop comment j'étais pour réagir parce que j'ai eu à travailler dans le domaine de la maternité, donc j'ai assisté à quelques accouchements, pas beaucoup, mais quand même. Et là... de vivre ça avec ma fille. J'étais un peu dans l'inconnu, mais je me suis dit, je vais être là pour elle et je vais tenter du mieux que je peux de l'écouter. Parce que pour moi, elle, c'était... Excusez, je suis un peu émotive.
- Speaker #0
Moi aussi. Oui. Pour moi,
- Speaker #2
elle, c'était la maître d'œuvre. C'est elle qui était la chef d'orchestre. Puis moi, je me sentais comme une aide, comme son alliée avec François. Mais je ne voulais vraiment pas intervenir dans sa capacité ou sa façon d'être. Elle était tellement bien ancrée, tellement dans sa bulle. Je me disais, je vais vraiment entendre et écouter. Et puis, je vais me laisser guider par ses demandes. Fait que moi, j'ai vu ça comme ça. Je me suis sentie comme intégrée dans l'équipe, mais toujours en me laissant guider par ce que Ève me demandait ou ce que je comprenais qu'elle voulait. Je voulais vraiment que ce soit elle qui vive complètement l'expérience. C'est Ève qui est en connexion. Je disais qu'Ève, c'était la chef d'orchestre. Le patron, c'est Amélie. C'est elle qui dirigeait le tout. Dans le fond, elle était en connexion totale avec Amélie. Puis dans le fond, on ne faisait que nous transmettre ce qu'elle avait besoin pour aider Amélie. à naître.
- Speaker #1
Et tu as été vraiment inspirée quand tu lui as proposé de mettre ses doigts dans son vagin pour sentir son bébé. Est-ce que c'est quelque chose que tu avais prévu à l'avance ou tu as eu cette inspiration-là tout à coup ?
- Speaker #2
Oui, je ne sais pas. Moi, j'avais eu besoin, pendant mon accouchement, de sentir la tête de mon bébé. J'ai eu un accouchement, je pense, très rapide aussi, mais c'était en milieu hospitalier, puis à l'époque, on ne pouvait pas faire ce qu'on voulait. J'ai eu l'impression de me battre pour vivre mon accouchement naturel, et là, Ève, elle avait cette opportunité-là. Puis je m'étais rappelée de ça, le bonheur de pouvoir la sentir un peu, la réconforter aussi. Ça m'est venu comme ça, mais je ne savais pas si Ève...
- Speaker #0
C'était une proposition,
- Speaker #2
en fait. Mais je pense qu'elle l'a appréciée et ça a apporté fruit parce qu'elle a crevé ses os en même temps.
- Speaker #0
Oui, tout un timing.
- Speaker #1
Souvent, quand les mamans vont aux accouchements, elles ne sont pas toujours hyper motivées à se préparer. Quand Ève m'a dit pendant la grossesse que tu avais l'intention de regarder les vidéos, même si tu avais de l'expérience, parce que... T'es infirmière, t'aurais bien pu dire, ben moi, je sais comment ça marche. Mais non, tu t'es vraiment mise dans une posture de tout scier le plus possible. Est-ce que pour toi, c'est venu naturellement ?
- Speaker #2
Ben, c'était vraiment important, mais j'avais vraiment l'impression de ne pas être à jour. Il faut dire que ça fait 28 ans que je n'ai pas travaillé en maternité. Puis moi, à une certaine époque même, j'ai même donné des cours prénataux. Mais là, je me suis rendue compte que, oh mon Dieu, que je n'étais pas à jour. que j'aurais donc voulu avoir tes mots pour pouvoir transmettre à ces moments-là tout ce que toi, tu as pu m'apprendre à travers les cours que tu m'as transmis, en fait. C'était une révélation pour moi. Je me disais, hé, j'aurais aimé ça, savoir tout ça. Moi, j'ai fait beaucoup les choses par instinct quand j'ai accouché mes enfants, mais j'aurais donc aimé être plus outillée. Ma fille, elle a sept ans. Cette chance-là, c'était merveilleux. Et je la vois aussi poursuivre avec sa fille, toujours dans ce même instinct-là. Elle écoute Amélie, c'est incroyable. Et elle répond vraiment aux besoins de sa fille. Puis je pense que c'est d'abord et avant tout parce qu'elle a eu un accouchement extraordinaire, qu'elle a été guidée, accompagnée. Et je te remercie. Je remercie Annie.
- Speaker #1
Je m'excuse.
- Speaker #0
Je suis hyper touchée.
- Speaker #1
Je suis touchée pour...
- Speaker #0
Parce que tu me dis, et je suis aussi très touchée, parce que comme fille, je pense que toutes les filles de la Terre rêvent d'avoir un soutien conditionnel, un soutien d'amour, un soutien qui n'est pas dans la comparaison, pas dans la performance. et mon dieu ça me fait vraiment du bien de t'entendre raconter comment ta compagne ta fille, comment t'es disponible pour elles deux,
- Speaker #1
c'est extraordinaire vraiment je suis hyper touchée si je serais proche je te ferais un câlin je vais t'en faire un virtuel je te remercie vraiment beaucoup pour ton partage vraiment beaucoup merci à toi Oh là là, j'étais tellement touchée en fin d'épisode. C'est sûr qu'à plusieurs reprises pendant notre rencontre avec Ève, il y a des moments qui m'ont rendue émotive parce que je trouvais ça hyper beau, hyper touchant. Et là, voilà que Suzy arrive avec son partage. Écoute, j'étais inondée de larmes. Évidemment, tu ne me voyais pas, mais je pense que ça s'est bien entendu. J'ai été extrêmement touchée pour toi. plusieurs raisons. C'est certain que, bon, je dois t'avouer que ma relation avec le milieu hospitalier et avec les infirmières, entre autres, n'a pas toujours été facile. Je pense, entre autres, à la fois où une infirmière m'a engueulée comme du poisson pourri alors que je ne comprenais pas du tout ce qui était en train de se passer. D'ailleurs, cette anecdote-là, je te la raconte en long et en large dans le premier épisode du podcast si jamais ça t'intéresse. Donc, c'est sûr que pour moi, d'avoir la reconnaissance, d'avoir des mots de reconnaissance aussi forts que ceux que Suzy a prononcés, c'est sûr que pour moi, ça a été beaucoup, beaucoup d'amour de recevoir tout ça. Alors, c'est sûr que ça m'a énormément touchée de recevoir le partage de Suzy. Quand je me lève le matin, moi, mon objectif dans la vie, c'est de créer du contenu, c'est de bonifier mes préparations, mes accompagnements en prénatal, en post-natal, justement pour que ça puisse changer la vie des gens concrètement dans leur expérience. Alors, c'est ça. Écoute, ça m'a complètement bouleversée. Et l'autre raison pour laquelle j'ai été énormément touchée, c'est que... Je pense que toutes les filles de la Terre, et quand je te dis fille, je te parle d'une personne qui est la fille de quelqu'un, donc la fille d'une maman. Et peu importe son âge, je pense que même quand on est rendu adulte, on rêve d'être accompagné sur notre chemin, comme Suzy accompagne Ève dans sa route, comme nouvelle maman. Et je vous entends souvent dans mon bureau me parler d'à quel point pour vous c'est difficile. d'avoir une maman qui, malheureusement, pour toutes sortes de raisons, n'est pas capable de vous offrir cette qualité relationnelle-là dans le fait que vous êtes en train de porter, par exemple, un enfant, que vous êtes en train de donner naissance ou même en post-natal. Et ça aussi, ça m'a beaucoup touchée. Je pense que probablement que ça a été ton cas aussi. À quel point c'est inspirant et je t'invite vraiment à écouter et à réécouter ce partage-là de façon à pouvoir peut-être t'en inspirer dans quelques années quand toi aussi tu deviendras grand-maman parce que la roue tourne et beaucoup plus rapidement que ce à quoi on s'attend. J'avais envie aussi de revenir sur certains éléments du partage extraordinaire que Ève nous a offert. énormément de pépites encore dans cet épisode dans lequel elle nous a donné beaucoup d'astuces concrètes je voulais revenir avec toi sur le fait qu'elle n'arrivait pas à uriner pendant son accouchement donc c'est sûr qu'idéalement il faut aller souvent vidé notre vessie pendant qu'on donne naissance parce que la vessie est complètement complètement collé sur l'utérus et que lorsque la vessie se remplit automatiquement elle va prendre de l'espace qui ne sera pas disponible pour le bébé. Et ce n'est pas tout, parce que la vessie et l'utérus sont entre autres maintenus par des ligaments qui sont communs. Donc, c'est important parce que si ta vessie devient vraiment trop pleine et que ton bébé manque d'espace à cause de cela, ça va fragiliser les ligaments qui maintiennent les organes dans ton petit bassin. Et ça, on ne veut pas ça, parce qu'évidemment, ça pourrait créer des complications pour toi dans les prochaines semaines, voire même dans les prochaines années, avec, par exemple, plus de fragilité, par exemple, pour des descentes d'organes. Donc, si pendant l'année... À la naissance de ton bébé, tu n'arrives pas à uriner. C'est très important d'en parler à la personne qui est jumelée avec toi pour les soins. Donc, ça peut être ta sage-femme, ça peut aussi être ton infirmière. Dans certains cas, pour éviter que ta vessie se remplisse trop, ils vont utiliser un cathéter pour pouvoir t'aider à la vider complètement. Là, ça se peut que tu me dises, Annie, ouf, un cathéter, si je n'ai pas de péridural et que je suis en train de vivre une expérience complètement naturelle, physiologique, ça ne me tente pas trop. Je comprends tout à fait que ça ne te tente pas trop. Cela étant dit, dans certaines situations, c'est vraiment la meilleure option parce que ça peut créer des complications, même dans les heures qui vont suivre l'accouchement, si ta vessie est trop pleine. Et attention, méfie-toi encore plus si tu as un soluté. Parfois, les femmes me disent mais j'ai presque pas bu pendant mon accouchement, je ne comprends pas comment ma vessie a pu se remplir autant Alors, si tu as un soluté, bien entendu qu'il y a de l'abondance de liquide qui entre dans ton système, même si tu ne bois pas tant que ça. Donc, c'est vraiment un élément auquel il faut faire attention parce que les risques qui sont encourus en lien avec ça sont importants. Dans le cas de Ève, la naissance de sa fille a été relativement rapide. C'est sûr qu'elle a fait quand même un bon début de travail à la maison, mais ça n'a pas été excessivement long. Donc, imagine s'il fallait, par exemple, que dans ton cas, tu n'arrives pas à uriner et que ton travail est d'une longueur un petit peu plus moyenne. Bien, évidemment, ça pourrait être problématique encore plus. Et concernant la rupture de membrane avec ses doigts dans le vagin, wow, extraordinaire, vraiment. J'ai fait ça, moi, pour mon bébé numéro 3. J'avais mon amie qui m'avait examinée parce que j'avais une poussée réflexe qui était présente déjà depuis un bon moment et je n'avais pas l'impression de sentir mon bébé descendre malgré le fait que la poussée réflexe était très forte à ce moment-là. Et mon amie m'examine et elle me dit Mais Annie, ce n'est pas ton bébé qui présentement stimule ton périnée. Tu as vraiment une bonne bulle de liquide amniotique qui a pris de l'avance à l'intérieur de ton vagin. Et c'est cette bulle de liquide amniotique-là qui s'appuie présentement sur ton périnée et qui te donne cette sensation de poussée réflexe-là, qui était quand même assez désagréable quand on sait que finalement, ça ne donne pas grand-chose. Alors à ce moment-là, mon ami m'avait dit, Écoute, si tu veux rompre tes membranes, vas-y, mets tes doigts à l'intérieur de ton vagin, puis simplement écorche la membrane pour pouvoir la rompre toi-même. Expérience de fou, la gang ! C'est vraiment hot de sentir la membrane qui est gorgée de liquide amniotique et de pouvoir la rompre par nous-mêmes. Alors donc, si tu es dans une situation où ce genre d'expérience-là est possible pour toi et que ça te tente, mais sache que c'est possible. Maintenant, petit retour sur toutes les étapes, à savoir pourquoi c'est important de bien les connaître, les étapes de tout l'accouchement, mais surtout des sensations. À l'intérieur de ton corps, c'est hyper pertinent parce que ça va vraiment t'aider à mettre ton cerveau intelligent à off. Puis on le sait, le cerveau intelligent, c'est vraiment le casse-pied de service lors de l'accouchement. On a vraiment besoin qu'il se mette en mode silencieux de façon à pouvoir t'aider à libérer ton instinct. Et de connaître chacune des sensations que tu vas traverser va t'aider justement à lâcher prise 1. et deux, va t'encourager. Parce que plutôt que de sentir une sensation et de dire, Ah non, c'est quoi cette affaire-là encore, une nouvelle affaire, c'est donc bien pas le fun au contraire, ça va faire comme, Yes, je suis rendu là, voilà ce que ça donne c'est-à-dire que mon bébé, par exemple, est rendu plus bas, puisque j'ai des indices qui me permettent de savoir. que ça a bien progressé. Si tu as été inspiré par les vidéos de visualisation dont Ève nous a parlé, je t'ai mis les références dans la page de l'épisode. Si tu as envie donc de te familiariser avec toutes les étapes d'un bel accouchement physiologique, de bien visualiser le processus de façon à vivre l'expérience en pleine conscience, si tu as envie d'avoir toute l'information dont tu as besoin, des outils pour catalyser ton instinct, Un mode d'emploi pour bien libérer ton cerveau mammifère et évidemment, comme on le disait il y a quelques minutes, endormir ton casse-pied de cerveau intelligent qui ne nous rend pas très service lors de l'accouchement. Je te propose de venir me rejoindre dans mon programme La méthode au paléo. Si tu as envie de découvrir mon accompagnement en mode gratuit, je te rappelle que tu peux t'inscrire dès maintenant au 11 clés pour une naissance facilitée. Aussitôt que ton inscription sera faite, tu auras directement accès à la formation. Si tu as envie d'entendre parler de quatrième trimestre et de post-natal, je t'invite à te joindre à la formation gratuite Les super pouvoirs de ton bébé. Des astuces incontournables pour bien accompagner ton bébé dans ses premiers mois de vie. On parle ensemble du sommeil, de la plagiocéphalie, de la motricité libre, des réflexes archaïques et de bien d'autres sujets hyper pertinents. Donc, je t'invite à aller dans la description de l'épisode. Tu y trouveras le lien pour pouvoir t'y inscrire dès maintenant. Si tu aimes le podcast Enfanté librement sans se faire accoucher, je t'invite à aller sur ta plateforme d'écoute préférée. Pour mettre un beau 5 étoiles au podcast, je te souhaite une magnifique journée. J'espère que dans le ici et maintenant, elle est douce, elle est bonne pour toi, qu'elle est pleine de petits et de grands bonheurs. Et j'ai déjà hâte de te retrouver dans le prochain épisode.