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Enfanter librement sans se faire accoucher

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55min |04/03/2024
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Description

Aujourd'hui j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles.


Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie, peuvent j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.


Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.


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Tu peux m’écrire par courriel à info@opaleo.com


Au plaisir de t’accompagner,


Annie Bhérer

Ta Doula Ostéo


SUJETS ABORDÉS

Accompagnante à la naissanc

Accouchement à domicile

Accouchement sans péridurale

Accouchement avec des sages-femmes

Bulle hormonale (endorphines)

Déchirure au périnée

Douleur (gestion de)

Dilatation du col

Doula

Gestion de la douleur

Importance de suivre notre intuition

Instinct

Michel Odent chirurgien et obstétricien français

Naissance physiologique

Poussée bloquée versus physiologique

Poussée réflexe

Rôle du/de la partenaire

Sensations de la poussée réflexe

Rupture spontanée des membranes

Sages-femmes


INTERVENTIONS PENDANT L'ACCOUCHEMENT

100% physiologique

Poussée bloquée


ASTUCES UTILSÉES

Acupuncture

Bain

Ballon

Instinct

Points de pression

Sons


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles. Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie. Peuvent, j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie. Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast de Annie Perreur. Passionnée de grossesse et d'accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l'international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leur désir. Voici !

  • Speaker #0

    de ces aventures-là. Tu as eu deux filles.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont aujourd'hui assez grandes. Oui. Mais c'est très facile, en fait, ces expériences-là. Il y a une portion qu'on oublie, mais il y a quand même une grande portion qu'on n'oubliera jamais, qui est très, très vive. On a juste à s'y replonger, puis ça redevient très présent.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui est intéressant aussi avec les années qui passent, c'est que le recul permet aussi L'expérience que tu as gagnée à travers les années qui ont passé permet aussi d'avoir un regard peut-être encore plus étoffé. Tu as eu la chance de vivre deux expériences physiologiques.

  • Speaker #2

    Oui, alors mes deux accouchements se sont passés à la maison avec Sage-Femme. Et la première fois, j'étais accompagnée d'une acupunctrice qui est venue pendant le travail à domicile chez moi. Et la deuxième fois, j'ai été accompagnée d'une excellente doula qui s'appelle Annie, je vous en reparlerai. La première fois, le choix d'accoucher à domicile s'est décidé autour de la 30e semaine, quand la sage-femme m'a dit... Toi, où est-ce que tu veux accoucher ? Je ne m'étais pas tellement posée la question, mais c'est vraiment parce que j'ai rencontré une autre maman qui m'a parlé d'accouchement à domicile et qui a un peu dédramatisé et vulgarisé l'expérience. Et je me suis dit Pourquoi pas ? Et en fait, j'avais l'impression que mon conjoint allait dire non. Et puis quand je lui en ai parlé, il me dit Ah, je n'ai jamais dit non, pourquoi pas ? Donc là, à ce moment-là, j'ai vraiment été obligée de me poser moi-même la question Est-ce que moi, je le sens ou pas ? Et donc, on a embarqué pour cette aventure-là. Et je m'étais énormément préparée pour la gestion de la douleur. Donc c'est beaucoup là-dessus que j'avais orienté ma préparation. Et le travail a commencé vers une heure du matin. J'ai été en travail toute la nuit en fait, mais ça s'est très bien fait. J'ai passé un moment sur un gros ballon, accoudé sur un sofa. Après ça, j'ai passé une portion du temps dans la baignoire. Après ça, à un moment donné, la sage-femme est venue me voir et elle m'a dit ben, t'es à 10 Et là, je me suis dit ben... Ok, mais moi, je fais quoi à ce moment-là ? Elle m'a dit Je te laisse un peu de temps, puis je reviens te voir. Donc j'ai été à 10 pendant quelques temps, probablement une demi-heure, trois quarts d'heure, quelque chose comme ça. Puis au bout de ce temps-là, elle est revenue me voir, elle m'a dit Écoute, il va falloir commencer à pousser. Parce que je pense qu'elle, elle se disait que je ne pourrais pas rester à 10 avec la force des contractions pendant très longtemps. Là, ça a été vraiment là où j'ai... Je suis rentrée dans mon mur personnel parce que la poussée, je pense que j'ai dû pousser pour une demi-heure, trois quarts d'heure à peu près, mais ça a été vraiment très très très difficile. Et probablement, en fait, ma fille est née avec un torticolis. Probablement que sa tête n'était pas très bien positionnée, que ça ne poussait pas exactement aux bons endroits pour déclencher l'aspect physiologique de la poussée. Donc ça, ça a vraiment été difficile. J'ai un peu déchiré, pas tant que ça. Et je ne m'étais pas du tout préparée à cet aspect-là de l'accouchement. Et je ne m'étais pas non plus préparée au fait qu'il y a eu un bébé à la fin. Je dis ça un peu en riant, mais c'est vrai que ma fille aînée, c'était probablement un baby, elle pleurait énormément. Elle est née avec des grands yeux et tout était déjà très, très intense pour elle. C'est encore très intense pour elle aujourd'hui, avec l'adolescence qui embarque. Donc ça, c'était mon expérience, mon premier accouchement. Et alors, quand je suis retombée enceinte pour ma deuxième, Je me suis dit, la gestion de la douleur, ça, ça va. Là, mon objectif personnel, c'est vraiment de dépasser ce défi-là de la poussée. Je voulais vraiment une poussée physiologique. Cet accouchement-là a commencé par la perte des os, alors que pour le premier, j'avais perdu les os pendant, je ne sais pas, je devais être à 7-8. Je m'excuse, je reviens en arrière, mais j'ai juste eu un seul toucher, celui qui m'a dit que j'étais à 10. Mais pour le deuxième, je n'ai eu aucun toucher vaginal, aucun, même pendant la période avant que l'accouchement commence.

  • Speaker #0

    Et si on vient un peu en arrière, là, tu es à 10, la sage-femme t'en informe, on attend un peu. Est-ce qu'il y a eu un moment donné où tu as eu envie de pousser ?

  • Speaker #2

    à aucun moment.

  • Speaker #0

    Je comprends. Donc, il y a une directive qui t'a été donnée de pousser à ce moment-là.

  • Speaker #2

    J'avais vraiment l'impression qu'il fallait que je revienne dans ma tête et que je donne des ordres à mon corps, alors que jusque-là, ce n'était pas du tout le cas. Je laissais faire ce qui se passait, mais il n'y avait pas de... Là, on me parlait, et moi, je donnais des ordres à mon corps, donc on n'était pas du tout dans quelque chose de physiologique. Elle est née à 11h le matin, donc pour un premier accouchement, 11h, ce n'est vraiment pas si mal. Et j'étais en bonne forme, mais je pense qu'elle, elle s'inquiétait que ça prenne trop de temps et que je ne puisse pas rester à 10 trop longtemps non plus.

  • Speaker #0

    Oui, puis il faut savoir que même chez les sages-femmes, encore aujourd'hui, il y a certaines croyances en lien avec la poussée. Donc, il y a encore des gens qui donnent des directives de tuer à 10, on attend un peu, puis après on va se mettre à pousser. Peut-être qu'il y avait des raisons cliniques qui ont fait qu'elle t'a donné cette indication-là, ou peut-être que ça faisait partie. de la pratique de cette personne-là, de dire on attend un peu, puis après s'il n'y a pas de poussée réflexe, on demande à la femme de faire une poussée bloquée.

  • Speaker #2

    Après j'ai été recousue, puis cette portion-là n'a pas été agréable parce que c'était une stagiaire qui me recousait, puis je m'occupe de stagiaire, enfin je ne m'occupe pas de stagiaire dans la vie, dans mon travail, et je trouvais que ce n'était pas si bienveillant pour la stagiaire, puis moi j'étais recousue. Je me souviens plus si c'était à froid ou pas, mais ce n'était pas particulièrement agréable. Moi, dans ma tête, je me disais, Hey, je viens déjà d'expulser un bébé. Est-ce qu'on peut, s'il vous plaît, laisser mon corps tranquille ?

  • Speaker #0

    Juste pour rassurer tout le monde qui écoute, c'est sûr que tu n'as pas été réparée à froid.

  • Speaker #2

    C'est parfait. Tu sais, on m'a poussé aussi sur le ventre pour expulser le placenta.

  • Speaker #0

    Pour la réparation au niveau du périnée, c'est certain qu'ils ont gelé la zone. Mais ce qui a fait que c'était inconfortable pour toi et ça l'est pour presque nous toutes, c'est que la zone au complet est héritée, évidemment, par la sortie du bébé. Quand on bouge les lèvres, quand on bouge les structures, évidemment, ça amène de l'inconfort, même si la zone précise où on fait la réparation est gelée. Et là, je voudrais juste revenir quand tu disais qu'il y avait comme un manque de bienveillance. Je n'ai pas compris, est-ce que c'était un manque de bienveillance de l'étudiante envers la stagiaire, mais de la part de la sage-femme ?

  • Speaker #2

    L'ambiance n'était pas tendue, mais un peu… Moi, j'étais dans mon lit, notre lit entre guillemets conjugal, et la manière dont on s'était orienté, il n'y avait pas énormément de place et pas énormément de lumière pour faire l'intervention, donc elle n'était pas très bien positionnée pour faire les points. Et je pense qu'elle rushait juste parce qu'il n'y avait pas assez de luminosité, pas assez d'espace. Elle aurait pu me demander de bouger, mais comme je venais d'accoucher, je pense qu'elle n'a pas voulu me demander ça. Donc, fast forward, plusieurs années plus tard, je suis enceinte de ma deuxième. Je perds les os, d'ailleurs un peu en avance, je n'étais pas tout à fait rendue à 40 semaines. Je perds les os, en plus, je perds une goutte à la fois. Je me suis dit, bon, ça doit être ça, je ne peux pas croire que c'est autre chose. Et il est 5h de l'après-midi, donc là on avait un plan de match pour la grande, donc je me dis, bon, on va s'occuper de la placer, parce que pour moi c'était important qu'elle ne soit pas présente, parce qu'elle était déjà intense, on se le rappelle. Et donc je t'ai appelée et tu m'as dit, allez vous faire un bon souper tous les deux, parce que ça se peut que vous n'ayez plus d'autres occasions dans les mois à venir pour avoir un souper tranquille tous les deux. Il y avait un petit resto de sushi, donc mon chum et moi, on est allés à ce resto-là, et on soupait, donc après avoir placé la grande. À 7h, les contractions commencent, et là, moi je me dis, bon, le bain, ça avait fonctionné, je me fais couler un bain, ça va m'aider, parce qu'on est partis pour plusieurs heures, donc je rentre dedans, c'était désagréable, j'avais pas envie, il faisait chaud, j'étais pas bien. Et alors là, il y a eu quand même rapidement, Ih, mais si ça, ça ne marche pas, qu'est-ce qui va marcher ? Parce que je me souvenais de mon premier accouchement et je me faisais des idées. Et je me suis juste retournée. Le gros ballon était dans la salle de bain, qui était petite aussi, cette salle de bain. Donc je me suis retournée, je me suis installée sur le ballon. Et déjà, quand est arrivé le rythme des contractions, c'était déjà quand même assez intense. Je pense qu'on était dans le noir, dans une petite salle de bain étouffante. Et puis... La sage-femme est arrivée pas longtemps après toi et je me souviens d'avoir crié maudit sushi à marde parce que j'avais des reflux de sushi que j'avais engloutis comme une heure avant ou une heure et demie avant. Ça aussi pendant le travail, donc elle est née en deux heures, mes contractions commençaient à 7h puis elle est née à 9h le soir. La sage-femme rentrait très discrètement une fois de temps en temps pour voir si on avait besoin de quelque chose. Toi, t'étais avec moi, puis je pense que tu me parlais pas tant que ça. T'avais peut-être une main sur mon dos, et puis c'est pas mal tout. Mon conjoint est rentré un moment dans la pièce, et je me souviens de lui avoir vraiment dit, en fait, même pas avec des mots, mais je lui ai envoyé la main en disant, non, toi, tu restes dehors. C'est un accouchement que j'ai vécu de manière vraiment très animale, très paléolithique. Et je n'ai pas réfléchi, je ne me suis pas demandé est-ce que c'était bien ou pas, est-ce que j'aurais dû, est-ce que peut-être. Je me souviens qu'à ce moment-là, ça allait bien comme c'était. En fait, j'avais besoin que la situation reste comme ça, c'est-à-dire toi derrière moi, moi sur un ballon. Je faisais beaucoup de sons à chaque contraction. Ça m'était venu assez spontanément. Je ne me souviens pas mon premier accouchement, si j'avais fait des sons ou pas, mais celui-là, oui. Et à un moment donné, je t'ai dit, OK, là, ça fait vraiment mal. Qu'est-ce que je fais ? Et je m'étais tournée vers toi, et toi, dans ta grande sagesse et ta grande... connaissance aussi, tu m'as dit toi Rebecca, qu'est-ce qui te ferait du bien ? et je pense que j'ai laissé passer une contraction parce que ça allait vite déjà le rythme des contractions j'ai répondu, on va réessayer le bain on va voir, donc j'ai laissé le gros ballon j'ai enjambé la baignoire parce que c'était une baignoire sur pattes et probablement qu'en enjambant le bain j'ai dû ouvrir ou débloquer quelque chose au niveau de la descente du bébé Et je me suis mise à quatre pattes dans le bain. Et il y a eu, en fait, la contraction suivante. J'ai fait une poussée. En fait, j'ai fait un son de poussée. Moi, je ne me souviens pas tant que ça, mais je pense que c'était ça. Et là, la sage-femme est arrivée quand même assez rapidement en disant Ouais, ça c'est un son qui indique un changement dans le cours de l'accouchement. Et je pense que la poussée suivante, Eden sortait sa tête. Elle a mis sa main pour accueillir le bébé parce que moi, j'étais à quatre pattes et je n'étais pas tellement consciente. Je pense que la tête était déjà sortie. Je pense que ça a pris deux poussées, donc j'ai pu profiter de la poussée physiologique à peu près cinq minutes. Mais ça a été ça.

  • Speaker #0

    Évite les si j'avais su en connaissant à l'avance toutes les étapes importantes jusqu'à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée et bien organisée. Oui, puis c'est drôle parce que c'est justement le fait que tu te mobilises et que tu changes de position qui a fait changer les choses. C'est comme si tu avais senti à l'intérieur de toi que tu avais besoin de faire ce changement-là, même si consciemment, c'était peut-être pas si clair.

  • Speaker #2

    Oui, le moment où je t'ai parlé, c'était vraiment un moment où je suis remontée dans ma tête très, très brièvement. Mais tout le reste de cet accouchement-là, je l'ai fait à partir de mon senti. Puis c'est drôle parce qu'hier, je faisais... Une activité de journal créatif. Et un message qui m'était venu hier, c'était qu'on allait répondre à l'intérieur. C'est juste qu'on est tellement habitués de demander aux gens de nous dire quoi faire. C'est tellement réconfortant aussi de se faire dire quoi faire, surtout dans des moments comme ça où on a très mal. Je me souviens de la douleur de mon premier accouchement, mais celui-là, c'est sûr que j'ai eu mal, mais je ne m'en souviens pas aujourd'hui. Je suis quelqu'un aussi qui doute énormément, donc j'aime bien avoir la confirmation de mes choix, surtout de l'extérieur. J'aime bien quand il y a quelqu'un qui me dit bah oui, c'est ça, c'est bien C'est peut-être aussi le type d'éducation un peu genrée que j'ai reçue. Je pense qu'une fois dans ma vie, je peux dire que c'est moi qui ai été au Rennes jusqu'au bout de cette affaire-là.

  • Speaker #0

    On n'a pas le même souvenir par rapport à ça, mais moi, je reste persuadée que pendant ta grossesse, c'est un sujet qu'on avait abordé. Le souvenir que j'ai, c'est que tu m'avais dit, la première fois, on m'a donné des consignes. Cette fois-ci, j'aimerais vraiment être complètement souveraine dans mon expérience. C'était vraiment un mandat que tu m'avais donné. En tout cas, que j'avais entendu.

  • Speaker #2

    C'est très possible, en fait, parce que c'est vrai que j'étais restée un peu avec cette expérience-là de maintenant, il faut que tu pousses. et je me suis dit, là, moi, j'aimerais ça sentir quand c'est bon pour moi de pousser, en fait. C'était quand même un élément important pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant l'accouchement, c'était quelque chose auquel tu avais pensé, le fait d'avoir ou non ton compagnon près de toi ? Est-ce que c'est quelque chose que tu avais réfléchi ?

  • Speaker #2

    Pas vraiment. Mon conjoint, c'est quelqu'un qui a de l'anxiété. Donc, dans les premiers jours avec ma plus grande, on avait eu des enjeux d'allaitement comme beaucoup. À ce moment-là, il y avait lui, je sentais beaucoup son inquiétude que notre fille... soit pas assez nourrie, et ça m'aidait pas du tout. Puis je comprends tout à fait son inquiétude de nouveau papa qui a peur pour son bébé, c'est un animal aussi, mais comme toi, t'étais présente à mes côtés, contrairement à la cuponctrice, la cuponctrice, elle venait me faire des traitements et elle repartait, donc t'es mon conjoint qui était là à mes côtés à ce moment-là, mais là, comme t'étais là, et comme tu me faisais des pressions dans le dos, comme tu savais comment être présente à côté d'une femme qui donne naissance, J'avais tout ce qu'il me fallait, en fait. Je n'avais pas besoin de plus et j'avais surtout l'impression que si on change cet équilibre fragile, ça va aller moins bien. J'avais une formule gagnante que je n'avais pas envie de modifier. Puis ça a été peut-être une heure de temps. Ça a été probablement comme de 8h à 9h le soir. L'autre chose aussi, j'étais allée à une conférence de Michel Audan et j'étais restée très marquée par ce qu'il avait raconté. Il racontait que lui, c'est un médecin, je pense, français, mais qui pratique en Angleterre. Et il racontait, moi, quand on m'appelle pour un accouchement, en fait, je laisse les femmes entre elles faire leur truc et moi, je suis là s'il y a besoin, mais sinon... Moi, mon rôle, c'est de soutenir le papa avec un café dans le salon. Ça m'avait vraiment marquée, cette histoire-là. Et lui, il disait avec une grande humilité, mais en fait, l'accouchement, ça a été une histoire de femme pendant des centaines et des milliers d'années. Donc, c'est très récent, en fait, que les hommes soient présents. Et aujourd'hui, dans les hôpitaux, ça ne se fait pas, en fait, que le papa ne soit pas là. C'est comme presque inacceptable, en fait. Il y a des papas qui ne sont pas bien là-dedans et qui ne veulent pas voir nécessairement, qui préfèrent être aux côtés de leur épouse ou de leur conjointe à la tête. On est passé d'une norme à une autre. La norme, elle est très, très lourde et elle est très puissante et il faut absolument faire comme s'il n'y avait pas comme ça. Mais en fait, ça date des années 60, donc au niveau de l'histoire, c'est extrêmement récent que les papas soient aussi présents et impliqués. Et puis... Pour une portion des papas, c'est tant mieux et c'est parfait. C'est génial qu'ils puissent avoir une place qui leur était complètement inaccessible avant. Sauf que moi, le one size fits all, je n'ai jamais trouvé que c'était si bonne idée dans aucun des domaines de la vie. Et donc, moi, dans mon cas, c'est sûr que je voulais qu'ils soient là, dans la maison. mais pas nécessairement à mes côtés. Donc, d'écouter le papa dans ses besoins, puis d'écouter la femme qui accouche aussi dans ses besoins. Je me souviens plus si on en a parlé tant que ça ou pas, mais je ne pense pas que lui était tellement fâché ou déçu de ne pas avoir été dans la salle de bain directement avec moi. Je pense qu'il est arrivé au moment où Eden était vraiment né. Mais sinon, il n'y a pas eu de... ça n'a pas été un enjeu pour lui et moi en fait je n'y ai pas pensé trop mais après ça quand on en a reparlé toi et moi ou quand je me suis souvenue du docteur Audan je me suis dit c'est vrai dans le fond c'est une norme qui est très lourde très Après, c'est devenu obligatoire.

  • Speaker #0

    C'est un peu un sujet un peu tabou de dire, tiens, moi, j'ai fait signe à mon chum,

  • Speaker #2

    mais on ne rentre pas. Oui, oui. Signe, je ne veux même pas parler. Je pense que c'était vraiment évident que je ne voulais pas qu'il soit là. Mais ce n'était pas tant du rejet que là, ce que j'ai, ça marche. ça va et je ne veux pas modifier cet équilibre pour le moment.

  • Speaker #0

    Oui. Et d'ailleurs, ça, Michel Audin, justement, dans ses conférences, en parle beaucoup, de dire que quand il y a un événement pendant un accouchement et que ça se passe bien, qu'on est dans une formule gagnante de surtout ne pas toucher à ça. Il fait beaucoup de parallèles avec la physiologie, en disant quand la physiologie est au rendez-vous, il faut éviter d'ajouter, de modifier et compagnie. Dans ses conférences, il raconte aussi beaucoup l'époque où les hommes ont commencé à rentrer dans les salles d'accouchement. Et il raconte qu'un soir, il était chez lui à la maison et qu'il y a une infirmière ou une sage-femme qui lui a téléphoné en lui disant, Écoute, j'ai un problème, je ne sais pas trop comment gérer ça. Il y a un homme qui veut rentrer dans la salle d'accouchement.

  • Speaker #2

    Et là,

  • Speaker #0

    donc, ils ont comme été confrontés aux premières personnes qui ont fait comme, Non, nous, on aimerait que les conjoints puissent rentrer. Et là, ça a été tout un changement de culture qui s'est amorcé. Effectivement, tu as raison, maintenant, on est dans quelque chose qui est à l'inverse, c'est-à-dire que les hommes ont beaucoup de pression pour être là, et c'est très mal vu si finalement, ils ne veulent pas y être.

  • Speaker #2

    C'est quand même très récent. Donc, quelque chose qui nous semble évident aujourd'hui et bien implanté, C'est beaucoup la question aussi de est-ce qu'on questionne nos pratiques ? Est-ce qu'il y a de la marge pour se poser des questions ? Pour remettre en question ? Pour évaluer est-ce que c'est bon pour moi ou pas ? Des choses qu'on fait, mais la présence du père, mais comme l'épisiotomie aussi. En France, l'épisiotomie, c'était de routine. Donc si, à partir du moment où on arrête de questionner, c'est là où on crée des modèles qui sont trop rigides et qui ne conviennent pas à tout le monde. L'épisiotomie, sûrement que ça a sauvé Des bébés, mais en même temps, pour tout le monde, non. Et c'est pareil, le papa...

  • Speaker #0

    L'enjeu, c'est vraiment est-ce que ça convient à l'un et à l'autre et à qui la priorité.

  • Speaker #1

    J'ai toujours considéré, Rebecca, que tu étais une personne féministe.

  • Speaker #0

    Oh oui ! Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu perçois l'univers de la naissance actuellement avec des yeux de personnes féministes ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je me dis féministe et en même temps je trouve que c'est tellement plus grand que moi. Moi je suis comme une bébé féministe. Je fais ce que je peux à mon niveau et de manière très petite. Je milite disons à un niveau très quotidien mais c'est un titre presque honorifique que j'aurais du mal à m'accoler mais je pense que mon chum actuel dirait que je suis féministe. Par rapport au monde de la naissance, pour moi c'est une occasion extraordinaire de vivre sa puissance de femme. et son autodétermination, et de vivre ses choix de manière vraiment profonde. Là, je m'embarque sur des terrains un peu plus vaseux, mais mon chum actuel est sociologue, et il me parle beaucoup d'essentialiser. Donc pour moi, l'allaitement, c'était super important, puis j'ai probablement eu des propos qui ont pu blesser certaines personnes, parce que l'allaitement, pour moi, c'est super important que le bébé y ait droit. Quel que soit le choix de sa maman, le bébé n'est pas responsable. En fait, il devrait pouvoir avoir accès à du lait maternel. Après, ça pose aussi la question du lien avec le droit à l'avortement. C'est sûr que le droit à l'avortement, pour moi, c'est super important. Et la femme devrait choisir le moment où elle met au monde un enfant. Par contre, une fois que le bébé est né, je trouve que le bébé, en tant que personne... a droit à ce qui est prévu pour lui par la nature. C'est une position qui peut aller à l'encontre de certaines positions féministes. J'ai eu la chance d'être accompagnée par des sages-femmes, j'ai eu la chance d'accoucher à la maison selon mon choix, donc je peux dire que j'ai eu la cadillac des expériences. J'ai vraiment été extrêmement chanceuse et extrêmement choyée de pouvoir aussi avoir des congés parentaux, des congés maternels et tout ça. Reste qu'il y a beaucoup de violences obstétriques. Ce que j'entends de la part de mes amis, c'est absolument abominable. Et je ne comprends pas que les papas ne se mobilisent pas plus. C'est beaucoup une histoire de femmes. C'est beaucoup aux femmes à aller défendre ça. Je me dis que si tu es un papa et que tu accueilles un enfant au monde, tu devrais vouloir que cet accueil-là se fasse dans de meilleures conditions. En même temps, ce n'est pas du tout au moment de l'accouchement où les papas devraient avoir à monter au barricade. Mais en tout cas, après ou avant. Je trouve que comme femme, on n'est pas assez soutenu là-dedans par les hommes. Déjà, ça ferait plus de voix, puis des fois, des voix d'hommes, ça s'entend peut-être encore un peu plus, même si ça ne devrait pas. Donc voilà, c'est peut-être quelques liens que je pourrais faire avec le féminisme. Mais ce n'est pas facile d'être en accord profond avec ce qu'on sent et ce qu'on vit, notamment par exemple par rapport à l'allaitement. Parce qu'une fois qu'on a dit ça, une femme qui ne peut pas parce que traumatisme ou parce que toutes sortes d'autres affaires. Quelque part, la femme qui dit je ne veux pas sûrement qu'elle est contaminée par toute l'éducation, toute la rhétorique autour des seins, tous les enjeux qui a coloré tout son parcours de vie jusque-là. Il faudrait que je réussisse à l'accepter, je travaille là-dessus. Mais une fois qu'on a dit ça, il faut des banques de lait, il faut normaliser le fait qu'un bébé reçoive du lait d'une autre femme, ce qui est hyper difficile encore aujourd'hui. Moi, j'ai produit du lait, je suis une maman de lait pour une autre petite fille qui est à l'âge d'Éden. Je tirais mon lait pour une autre femme qui, physiologiquement, ne pouvait pas allaiter assez. C'est quand même encore très tabou. Ça aussi, dans l'histoire, les nourrices qui allaient être les bébés des autres, ça ne posait pas de problème au XVIe, XVIIe siècle. Chez les animaux, j'imagine que ça se fait aussi quand même assez... assez fréquemment. Donc, oui, normaliser ça.

  • Speaker #1

    C'est encore très tabou. Là, je vais te raconter quelque chose que je n'ai jamais raconté. Quand mes enfants étaient petits, j'avais évidemment plein d'amis qui étaient, elles aussi, en train de fonder leur famille. Donc, le fait que je donne naissance n'excluait pas que des amis à moi donnaient naissance dans les mêmes périodes. Et quand mes bébés étaient petits, et que mes amis me demandaient de les accompagner, bien écoute, j'avais un tout petit bébé qui devait être allaité. Alors il y avait toujours une autre de nos amis qui allait passer la nuit chez moi. Et là, ça va me rendre émotive. Et donc, mon amie se couchait dans le lit avec son bébé d'un côté et mon bébé de l'autre côté. Et pendant toute la nuit, elle allaitait son bébé et le mien à tour de rôle pour que moi, je puisse être présente avec notre autre amie.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est quelque chose que je partage. Là,

  • Speaker #0

    je suis en train de dire ça dans un podcast.

  • Speaker #1

    Mais c'est le genre de choses que normalement tu partages pas parce que les gens vont juger ce genre de choix-là. Parce que c'est très tabou encore.

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est beaucoup... Là, je fais un lien avec l'actualité. C'est beaucoup ça, le problème. En fait, il y a eu une manif la semaine dernière contre l'éducation à la sexualité sur les aspects trans dans les écoles. Et je me disais, mais en fait, si ça ne te concerne pas, laisse faire. Laisse les autres vivre. Et puis, ça concerne tellement une minorité. En fait, je ne sais plus, je pense que c'est 0,5% des enfants qui se questionnent sur leur genre. Et c'est pareil, il y a peut-être 0,5% de mamans qui allaient d'autres bébés, mais laisser vivre, en fait, de ne pas... pour l'avortement, tu ne veux pas avorter, ben, avorte pas. Surtout si tu es un homme, tu sais, tu n'as qu'à pas avorter, puis laisser les autres avorter. C'est un choix qui est important pour elles et qui leur convient à elles.

  • Speaker #1

    Absolument. Et moi, j'ai toujours été fascinée du dégoût du lait maternel. On s'entend que presque 100% de la population boit du lait de vache. Comment on peut expliquer qu'on soit aussi dégoûté par du lait de femme alors qu'on boit du lait de d'autres mammifères ?

  • Speaker #0

    Parce que ça a été beaucoup caché dans les dernières décennies. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tant que ça. On ne voit pas le liquide comme tel. À part si tu tires ton lait, ça passe du sein directement à la bouche du bébé. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est visible tant que ça. Je n'avais pas de dégoût du lait maternel. Je ne l'ai pas perçu tant que ça autour de moi.

  • Speaker #1

    Rebecca, on l'a dit tantôt, tu as donné naissance à deux filles. Les choses évoluent au niveau des droits des femmes. Recul, évolue,

  • Speaker #0

    recul, recul,

  • Speaker #1

    évolue. Moi, je le vois beaucoup quand je fais référence, par exemple, quand j'ai eu mes bébés, j'avais beaucoup plus de droits. Je trouve beaucoup plus de liberté. que les femmes en ont aujourd'hui, ce qui est quand même assez inquiétant. Tu as deux filles qui vont grandir, qui vont bientôt, parce que le temps passe vite, bientôt peut-être vouloir fonder une famille. Quel est ton regard sur ça, qui s'en vient assez vite finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas si tu as eu plus de droits ou de liberté que moi. Je me considère quand même chanceuse. Je me compare à l'expérience que j'aurais eue si j'étais restée en France. qui est, je pense, vraiment, vraiment améliorée du fait que je suis ici. Puis je dis souvent que je ne voudrais pas vivre nulle part ailleurs sur la Terre parce que je trouve que c'est au Québec que le féminisme est le plus avancé. Donc il y a des acquis, je pense, le congé d'un an, je pense que ça c'est vraiment quelque chose qui ne reculera pas, qui est là pour rester et qui est super important pour l'accueil d'un enfant. Au niveau des sages-femmes, je sais qu'il y a des tensions, il y a des changements. D'une part, il faut que les sages-femmes gardent le pouvoir sur leurs pratiques, ça c'est super important. D'autre part, je pense qu'il faut qu'elles sachent résister à la pression de médicaliser à outrance leurs pratiques. Je pense qu'il y a comme une dérive qui est très possible, probable. La première sage-femme que j'ai eue, qui était d'ailleurs enseignante à l'UQTR, au programme sage-femme, c'est probablement la sage-femme la plus interventionniste que j'ai eue. au courant de mes deux suivis. Mais sinon, je pense qu'il faut savoir résister en tant que sage-femme. Puis je le dis en toute méconnaissance parce que j'ai aucune idée. La plupart font quand même un bon travail, mais ce risque-là n'est pas loin. Après ça, pour mes filles, je suis abonnée à des pages Facebook dont l'abattoir que je recommande à tout le monde qui s'intéresse à des questions de féminisme. Et la personne qui est en arrière de cette page décrypte l'actualité de manière vraiment remarquable, appuyée par des données. C'est super intéressant et c'est souvent très drôle et triste en même temps, mais il faut savoir rire des choses tristes. Mais ce que j'allais dire, c'est que c'est beaucoup d'apprendre à occuper l'espace public sans avoir l'impression qu'on emprunte à quelqu'un. D'occuper l'espace, pas parce qu'on est belle, pas parce qu'on plaît, mais parce qu'on existe en fait. Hier, ma grande-fille m'a texté en me disant Ah, maman, tu sais pas quoi, dans le métro, il y a une vieille dame qui m'a dit Mademoiselle, il faut que je vous dise, vous êtes vraiment magnifique, vous êtes très très belle. Et elle me texte ça. Et là, je lui dis Tu sais ce que la maman féministe va dire ? Elle dit Oh oui ! Que plaire, c'est un piège. C'est vraiment dangereux de plaire. Par exemple, pour Fonder Famille, moi, j'ai mis beaucoup de temps. J'ai mis probablement 40 ans. Pas 40 ans, parce que j'ai commencé à dater plus tard. à partir de 40 ans, je me suis dit non, ce n'est pas juste moi qui plais, moi aussi, j'ai le droit de choisir un conjoint qui me plaît à moi et pas juste d'être choisi en fait, pas juste de plaire à quelqu'un et d'être... c'est peut-être trivial et c'est peut-être petit pour d'autres personnes, mais pour moi ça a été central et je me suis... évidemment, toutes les princesses sont choisies comme personnes, moi, est-ce que j'ai envie d'être avec l'autre ? C'est sûr qu'on choisit un peu aussi, mais c'est devenu très central pour moi et la personne avec qui je suis maintenant, je l'ai totalement choisie et je la rechoisis pas mal tous les matins, tous les soirs aussi. Mais de faire attention, si physiquement on a des avantages physiques, si on est moindrement belle, c'est un piège vraiment, vraiment... grand. Ça donne un certain privilège, et puis je pense qu'il y a énormément de données de recherche qui le démontrent, mais on s'enferme là-dedans, et je dis ça, je veux pas mettre trop d'emphase là-dessus, mais ça peut enfermer, et ça peut donner l'impression qu'on a gagné notre place dans l'espace public que parce qu'on est belle. Pour mes filles, ça c'est un des messages vraiment central, et je leur répète. Vous avez le droit à votre place, quelle que soit votre apparence physique. Parce que ma 13 ans se maquille. Et ça aussi, comme féministe, c'est compliqué parce qu'elle m'a demandé est-ce qu'elle pouvait se maquiller, et puis je lui ai dit... ton apparence, c'est ta prérogative. Je lui ai pas dit le mot prérogative, mais je lui ai dit c'est ton choix en fait, c'est toi qui décide. En ce moment, en tout cas, elle se maquille de manière très discrète et très subtile, mais c'est le jour où elle décidait de mettre du noir. Je sais pas comment je réagirais, mais en même temps, comme féministe, il faudrait que j'accepte. Et en même temps, je me dis ben ok, elle est déjà tombée dans il faut que je plaise, il faut que j'améliore mon apparence parce qu'il faut que je plaise.

  • Speaker #1

    Il y a un parallèle vraiment intéressant à faire avec l'accouchement. parce que souvent, j'ai observé aux accouchements que les femmes ont ce besoin de plaire aux intervenants et surtout, veulent éviter de déplaire.

  • Speaker #0

    Oh oui, ben oui. Ben oui, l'un va avec l'autre. S'affirmer de risquer de fâcher l'autre personne, ça va avec. Si tu te positionnes comme Moi, je sais ce que je veux, puis c'est ça dont j'ai besoin. il faut accepter que l'autre n'est peut-être pas content et que ça ne lui convient peut-être pas, mais ça va être ça quand même parce que je suis en train d'accoucher et que c'est moi ici qui décide ce qui est bon pour moi.

  • Speaker #1

    Tu es très familière de par ton travail avec le concept de patient partenaire. Oui. Qu'est-ce que ça veut dire être un patient partenaire justement dans un moment où je désire quelque chose et que l'intervenant que j'ai face à moi n'est pas en accord avec ça ?

  • Speaker #0

    La notion de patient partenaire, c'est vraiment de faire équipe avec les gens, les professionnels qui sont là. Et il y a aussi la notion d'être au même niveau, donc il n'y a pas de hiérarchie. Moi, je fais partie de l'équipe au même titre que toi, au même titre que le médecin, au même titre que... Le problème de ça, c'est que nos soins de santé au Québec, ça change tranquillement. On travaille très fort pour enseigner ça aux étudiants des sciences de la santé, aux étudiants en médecine, tout ça. mais ils arrivent dans des milieux où ce n'est pas toujours ça qui est en place, donc ça change, mais pas assez vite. Le problème, c'est que ce n'est pas tant aux patients à prendre sa place, c'est à l'équipe de soins de faire de la place pour la personne, pour que la personne puisse réellement être partenaire. S'il n'y a pas de chaise autour de la table, c'est difficile de prendre sa place. Si l'équipe de soins n'est pas tant ouverte, ce n'est pas évident de prendre sa place. Puis on est vu comme la chiante, on est vu comme l'empêcheuse de tourner en rond, la fatigante. Dans les hôpitaux, ce ne sont pas toujours les mêmes équipes. On ne sait pas d'avance sur qui on va tomber, de ce que je comprends. Il faut prendre sa place, mais quand on accouche, on n'est pas nécessairement en position de le faire. Et dans le concept de patient-partenaire, les proches aidants, le conjoint ou la conjointe, sont aussi partenaires dans l'équipe. Donc, ça peut aussi être cette personne-là qui fait la démarche pour essayer d'avoir voix au chapitre.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est quelque chose qui se prépare à l'avance.

  • Speaker #0

    Oui, mais sans savoir qui va être sur place...

  • Speaker #1

    C'est la raison pour laquelle il faut être encore plus prêt.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce que si je savais qui va être là, et si je savais que je vais être avec une équipe qui va vraiment collaborer, arriver avec moins de préparation serait moins un problème.

  • Speaker #0

    Mais moi, je dis souvent, quand je raconte que j'ai accouché à domicile, les gens me disent Ah, wow, t'es vraiment forte ! Puis je suis comme Ah non, non, en fait, j'aurais été incapable d'accoucher Naturellement, dans un contexte hospitalier, en fait, j'aurais pas été capable, je pense, parce que mes hormones n'auraient pas travaillé aussi bien pour moi. Donc, en fait, moi, je dis que ça a été la solution de facilité, quelque part, d'accoucher à la maison. C'était le plus facile pour moi et c'était un choix, évidemment, très raisonné, très... quand même. suffisamment préparé, mais moi, je trouve qu'il faut être fait fort pour accoucher à l'hôpital. Si on est en région, que pour toutes sortes de raisons, c'est pas possible d'accoucher ailleurs qu'à l'hôpital, alors une formation comme la tienne, c'est primordial, c'est vraiment... Quel que soit son choix, en fait, même si on veut accoucher avec une épidurale, il faut absolument être informé. Puis l'information, ça c'est très féministe, mais être informé, c'est avoir du pouvoir. C'est être... Tu veux une hiérarchie avec moi, mais moi, si j'ai l'information, si j'ai la connaissance, on est au même niveau ou presque et tu ne peux pas me faire croire que j'ai besoin de ci ou que je dois faire ça alors que moi, je sais que ce n'est pas vrai. Donc, on est moins pris de court, je pense, si on est bien informé, si on s'est bien préparé. Pour ce qui est du partenariat patient, il y a une idée aussi en arrière de ce concept-là, c'est que les soins qu'on donne comme professionnels de la santé, le but c'est que la personne aille mieux ou que la personne soit guérie ou que la personne accouche. Le but c'est de faire la meilleure chose pour la personne. Donc si je prends un exemple de médication, si le médecin donne une médication qui est la bonne selon les papiers ou selon ses idées ou selon la littérature médicale, mais pour la personne, il y aurait une... une alternative qui serait plus ajustée selon son contexte. Donc si la personne ne prend pas la médication qui est idéale pour toutes sortes de raisons, parce qu'il a essayé dans le passé et ça lui donne des nausées, ou qu'il pense qu'il a des idées préconçues par rapport à cette médication-là, si en bout de ligne il ne la prend pas, ça a des coûts au niveau de la personne, elle ne guérit pas ou elle ne va pas mieux, ça a des coûts au niveau social parce qu'il y a de multiples consultations, et puis le médecin... En fait, c'est qu'il n'a pas vraiment eu les conditions pour bien faire son travail ou qu'il n'a pas pris le temps, ou en tout cas dans la relation, ça n'a pas été possible. Et si on ramène ça à l'accouchement, le but des services qui sont donnés ou des soins qui sont donnés, c'est que la femme soit dans les meilleures conditions pour accoucher. Bon, il y a tout l'aspect du contexte avec des locaux qui sont peut-être pas adaptés ou des lumières qui sont peut-être pas adaptées. Mais au niveau des interventions, le but ça devrait pas être de faciliter sa job de professionnelle. Moi je suis pas là pour que ma job à moi se fasse bien et soit facile. Moi comme professionnelle de la santé, je devrais être là au service de la personne qui accouche. Donc si on pousse cette réflexion-là un petit peu plus loin, ça n'a aucune allure en fait que les femmes accouchent sur le dos. Parce qu'accoucher sur le dos, c'est... faciliter la job du médecin, du professionnel de la santé qui est là, parce que lui, il veut être confortable, il veut être assis, je dis il, mais il ou elle, assis avec des bonnes conditions, que le vagin de la personne soit à bonne portée des yeux et à bonne portée des mains, mais c'est complètement l'inverse en fait. On devrait être là en soutien à la maman qui accouche et donner les soins et les services. de manière à ce qu'elle, elle soit dans les meilleures conditions. Donc ça, c'est un peu l'approche ou la philosophie, en tout cas, comment moi, je la comprends, d'être dans une forme de partenariat. Et c'est sûr que d'accoucher à la maison, on est chez soi. My home, my rules. Alors que si on est à l'hôpital, quelque part on est dans la maison des médecins, avec leurs règles, leur fonctionnement, leur culture. Donc c'est sûr que c'est plus difficile de renverser la vapeur, sauf que comme professionnelle de la santé, je pense qu'il y a vraiment une grosse réflexion à avoir sur la manière dont on offre les soins de santé. Il y a aussi beaucoup de réflexions sur la décolonisation et sur la manière d'offrir les services ou l'approche philosophique même en arrière. Donc ça, je pense que c'est en cours, c'est assez balbutiement et j'espère vraiment que ça va prendre plus d'ampleur. Mais tout devrait être mis en place avec les paramètres avec lesquels on peut jouer pour que la femme puisse être dans les meilleures conditions possibles et que le lien de confiance soit le plus fort possible. Il y a encore malheureusement beaucoup d'enjeux de pouvoir. qui sont présents, beaucoup d'égaux qui sont très présents. Et évidemment, ce n'est pas tout le monde et ce n'est pas 100%, mais c'est quand même encore très répandu, je trouve. J'en parlais tout à l'heure de remettre en question, donc se questionner, se remettre en question. Je trouve que ça manque un peu quand même dans les pratiques hospitalières. Il n'y a pas beaucoup de gens que j'entends. Je vais te remettre en question. Dans tes épisodes de podcast précédents, il y en a eu un peu, des mamans, j'entendais, racontaient des histoires de personnes qui acceptaient de changer des pratiques en fonction de ce que les mamans voulaient, ou les familles, mais il y a encore du chemin.

  • Speaker #1

    Oui, je pense sincèrement que les professionnels de la santé manquent eux aussi de modèles. Et ça, ça fait partie des avantages. Quand on est accompagnante de naissance, on va dans tous les milieux et on voit plein de professionnels à l'œuvre. Donc, ça se peut que je vois quelque chose qui est complètement impossible à avoir dans un autre hôpital, par exemple. Mais je sais que c'est possible. Et je sais que par certains autres professionnels, c'est considéré comme sécuritaire. La façon dont ça fonctionne, présentement, les pratiques sont cloisonnées. Les médecins travaillent tous ensemble dans un même milieu. ont des protocoles sur lesquels ils vont rouler pendant des années. Et comme ils ne vont pas ailleurs, comme ils ne font pas, par exemple, de stage avec des sages-femmes, ce qui pourrait être extraordinaire, ils ne sont pas amenés à changer leur mode de pratique.

  • Speaker #0

    Je travaille dans une faculté de médecine, donc on parle beaucoup de doctor bashing Les médecins sont fatigués, qu'on les critique. Je peux comprendre que les commentaires soient difficiles à prendre. Ceci dit, je sens... Pas un leadership en matière de féminisme et en matière de biais dans le monde de la périnatalité. Puis je pense que c'est encore un des domaines où il y a peut-être plus de chemin à faire parce que ça ne concerne que des femmes et parce que dans les domaines où les femmes sont considérées, il y a souvent encore beaucoup de biais. Même de la part de femmes gynécologues, en fait, ce n'est pas parce qu'on est une gynécologue de sexe féminin ou de genre féminin. qu'on est immunisé contre des pratiques qui sont irrespectueuses. Dans le partenariat patient, en fait, on fait émerger l'autonomie du patient. Le patient est amené à prendre conscience de tous les savoirs qu'il a lui-même développés. Et même si ce n'est pas des savoirs scientifiques, c'est des savoirs expérientiels, donc des savoirs qu'on développe à mesure qu'on vit la vie avec nos maladies ou à mesure qu'on vit la vie avec un handicap en particulier ou à mesure qu'on fait un accouchement. Donc on a des savoirs qui nous sont propres, des savoirs de patients, mais qui ont beaucoup de valeur. Et c'est sûr que de favoriser ces savoirs-là expérientiels, ça déplace un peu la hiérarchie, puis on n'est plus la personne qui sait tout et le patient qui sait rien. Mais toi, tu as des savoirs. Moi, j'ai d'autres types de savoirs qui sont complémentaires. En fait, on ne peut pas faire l'économie ni de l'un ni de l'autre. Donc tes savoirs de science, ils sont importants, mais mes savoirs de patient, ils sont aussi importants pour bien arrimer soit la solution médicamenteuse, soit la chirurgie qu'on va choisir par exemple. Parce que c'est moi qui vis avec, donc ta solution parfaite, c'est peut-être pas ma solution parfaite en tant que patient. Et peut-être que ta solution moins parfaite, ton deuxième choix, pour moi ça va être la solution qui va me convenir, à cause d'un contexte en particulier. ou une vie spécifique, ou des valeurs même qui sont les miennes. Puis en bout de ligne, c'est moi qui accouche. Toi, tu me donnes les outils et moi, je choisis qu'est-ce qui me convient et qu'est-ce qui fait du sens pour moi. Le concept de partenariat, si je le pousse, et là où je voulais m'en aller avec, c'est vraiment que les services et les soins de santé sont au service de la personne et pas l'inverse. Le patient n'est pas là pour faire en sorte que le médecin donne des soins comme lui l'avait entendu, lui ou elle, mais les soins sont là au service de la personne. Et pour être ajusté à la personne, il faut bien prendre le temps d'établir une relation de confiance avec la personne, bien comprendre qu'est-ce qui fait du sens pour elle, c'est quoi ses valeurs, à quoi elle est prête à renoncer, quel type de choix elle veut faire. Tout ça, c'est de l'autonomisation aussi.

  • Speaker #1

    C'est particulièrement important, je trouve. C'est important pour tout, mais pour l'accouchement, pour l'enfantement, c'est encore plus important parce qu'on n'est pas dans la pathologie, que ça fait encore plus de sens que les femmes puissent avoir leur mot à dire. Rebecca, tu as l'expérience, tu as donné naissance deux fois, les années ont passé. Qu'est-ce que tu dirais aux femmes qui nous écoutent, qui vont donner naissance dans les prochaines semaines, prochains mois ? Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ?

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai dit tout à l'heure, de s'en foutre de déplaire, de faire les choix pour soi et de prendre l'accouchement comme une énorme occasion d'assumer ses choix, de se questionner ce que j'ai envie de faire, comment j'ai envie de vivre cette expérience-là. comment je veux être accompagnée. C'est le travail d'une vie, mais de se défaire de ce que les autres voudraient, comment je vais faire pour leur faire plaisir, comment je vais faire pour pas les choquer, pas les déranger trop. La couche-pain, c'est une occasion unique d'aller travailler ce truc-là et de prendre sa place. Je ne rajouterais rien d'autre que ça. Ça va avec de s'en foutre de déplaire.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça qu'on n'a pas de regrets en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment. Je te remercie beaucoup, Rebecca.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Ce lien-là va te permettre d'avoir accès directement à la formation. Quand Rebecca m'a fait un coucou pour me dire ça y est, mon travail commence, viens me rejoindre j'étais au magasin avec mes quatre kids, imagine, en train d'acheter des chaussures, alors tranche de vie de doula, doula life ! C'est sûr qu'on ne peut pas rester toujours à la maison en attendant, parce qu'on ne sait pas trop quand est-ce que nos clientes vont donner naissance. Donc, on essaie d'avoir une vie plus ou moins normale pendant ce temps-là. Et quand on a un appel, bien évidemment, on se met vite en mode, bon, on s'organise. Surtout quand il s'agit d'un deuxième bébé. Puisque là, je dois dire que la vie de doula, c'est sûr que d'un point de vue extérieur, ça peut avoir l'air très romantique. Mais ça ne l'est pas toujours. Alors, tu peux m'imaginer dans le magasin avec mes quatre enfants en train de magasiner leurs chaussures. Et là, je suis ambivalente. Je me dis, est-ce que je prends le temps nécessaire pour terminer nos emplettes ou je remballe tout ce beau petit monde-là pour retourner rapidement à la maison ? Ce que finalement, j'ai choisi de faire. Et tant mieux, parce que comme tu l'as entendu, La naissance pour Rebecca, comme c'était un deuxième bébé, ça a été relativement rapide. J'ai envie aussi de revenir sur son histoire de ballon versus bain lorsqu'elle t'a raconté qu'elle m'avait demandé qu'est-ce qu'elle pourrait faire, qu'est-ce qu'elle devrait faire dans la situation dans laquelle elle était. Alors, le fait d'être une personne aux côtés d'une femme en travail, parfois c'est difficile de ne pas tomber dans le piège de donner des solutions. Parce que oui, il y a la femme qui, elle, doit faire ce travail-là, c'est-à-dire revenir vers ses solutions à elle, mais il y a aussi les gens autour d'elle qui ne doivent pas tomber dans ce piège-là. Et c'est vrai que ça peut être quelque chose qui est gratifiant de dire Ah oui ! J'ai proposé quelque chose, c'était la bonne solution, et là de me péter les bretelles avec ça, alors que notre rôle, ça devrait toujours être de ramener la merde vers ses solutions à elle. C'est pas toujours facile, mais je dois t'avouer que quand on réussit, ça goûte vraiment bon. C'est hyper intéressant comme histoire parce que quand Rebecca est assise sur le ballon, et qu'elle s'est retournée vers moi en me demandant qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour aider, on n'avait aucun indice qui nous permettait de croire que la naissance était aussi éminente. À ce moment-là, il n'y avait aucun réflexe de poussée, il n'y avait pas eu d'examen gynécologique, alors il n'y a personne qui savait où on en était et jamais j'aurais pu imaginer que la naissance était aussi imminente. Puis que là, vois-tu comment c'est intéressant ? Parce que... si moi j'avais analysé la situation avec les indices que j'avais, j'aurais pu dire toutes sortes de choses. J'en reste sur le ballon, par exemple. De toute façon, on a encore pas mal de travail à faire. J'aurais pu lui dire, bien écoute, lève-toi debout et danse, par exemple, pour pouvoir aider ton bébé à descendre. Et vois-tu comment ces indications-là dans la situation n'auraient vraiment pas été intéressantes ? Parce qu'aussitôt que Rebecca s'est reconnectée, à son instinct et qu'elle a eu cette montée-là, ce réflexe-là de dire tiens, moi, je retourne dans le bain bien écoute, on a tous été surpris, le fait qu'elle retourne dans le bain, ça a vite propulsé la poussée réflexe qui, comme elle te l'a raconté, n'a pas duré longtemps. Alors, vois-tu comment ça peut être un piège, un, de prendre le pouvoir sur la femme qui donne naissance en ayant l'impression que moi, je sais, je sais plus qu'elle parce que j'ai des connaissances, par exemple, qu'elle n'a pas, et comment ça peut être problématique, parce que j'aurais pu, dans cette situation-là, lui donner des directives qui auraient été complètement non idéales. Et concernant les fameux sushis, écoute, on en rit encore quand on se voit et qu'on y pense, à comment elle était comme fâchée après ses sushis, et je le comprends tout à fait. Si jamais tu es en début de travail et que tu as faim, que tu as envie de manger, Deux choses importantes, choisis bien des mets qui sont faciles à digérer. Donc, s'il n'y a que toi qui le sais, ce avec quoi c'est plus facile, ce avec quoi ça l'est moins. Et deuxième chose, il faut vraiment bien mâcher. C'est-à-dire que le plus possible tu vas bien mâcher ce que tu vas avoir en bouche, moins ton estomac va avoir du travail à faire. Et là, c'est vrai que pendant le travail, Ce ne sont pas tes organes digestifs qui sont les mieux alimentés en sang. Imagine ce que ton utérus a besoin comme alimentation sanguine. C'est sûr qu'à moins qu'il y ait un stress qui va dévier la circulation vers tes membres, pour te sauver, pour te défendre, donc à moins qu'il y ait un élément stresseur, un prédateur, ou en tout cas quelque chose que ton cerveau mammifère identifie comme tel, Le sang va être acheminé de façon prioritaire vers ton utérus. Donc, ce n'est pas le moment dans la vie où on digère le mieux pendant un accouchement. Donc oui, si tu as faim pendant ton travail, c'est une bonne idée de manger, à moins qu'il y ait une contre-indication médicale importante qu'on t'a partagée et que tu trouves qu'effectivement ça tient la route. Évidemment, à ce moment-là, on s'abstient. Sinon, manger, c'est une bonne idée, mais toujours bien mâcher et choisir des aliments. Voilà. que tu vas avoir de la facilité à digérer. J'avais aussi envie de revenir avec toi en lien avec le fait que Rebecca a mentionné que sa première fille avait un torticolis. Et ça se peut que tu te sois demandé c'était quoi le lien entre le torticolis et le déroulement de l'accouchement. Donc quand un bébé a un torticolis et qu'il n'est pas bien aligné dans son corps, dans son axe et que sa petite tête est un peu... tourner sur le côté et incliner sur le côté, effectivement, sa tête prend plus de place dans le bassin et ça peut créer des problématiques au niveau du travail. Un travail, par exemple, qui va être moins fluide et ça va aussi, malheureusement, faire des douleurs souvent supplémentaires pendant le travail et l'accouchement. Souvent, les gens disent, Ah, bien, écoute, leuf, arrête de nous tanner avec tes histoires de position de biais. B, avant, on ne se cassait pas la tête avec ça. C'est vrai qu'avant, on se cassait moins la tête avec ça, mais avant, on avait un mode de vie qui était différent. Et à cause de notre mode de vie actuel, il y a beaucoup plus de problématiques au niveau de la position des bébés pendant les accouchements. Et le souci, c'est que ces problématiques-là vont nous suivre par la suite. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Un bébé, par exemple, qui est positionné de façon moins idéale, va effectivement influencer le déroulement de l'accouchement. Mais en naissant, il ne sera pas tout à coup débarrassé de toutes ces tensions. Ces tensions vont persister. Et ces tensions-là vont demander un certain nombre de solutions à mettre en place en post-natal. Et Dieu sait qu'en post-natal, on n'a pas que ça à faire. En prénatal, quand tu prends soin le plus possible avec toutes sortes de choses que tu peux mettre en place de la position de ton bébé, et je t'en parle d'ailleurs en long et en large dans la méthode Opaleo, c'est quelque chose dont on prend soin ensemble avec plein d'astuces concrètes. Donc, quand tu mets en place des astuces pour pouvoir prendre soin de ce facteur-là, de la position de ton bébé, tu as une action concrète sur le déroulement de l'accouchement. Donc... Tu fais vraiment quelque chose qui va faciliter le processus pour toi et ton bébé et tu permets aussi à ton bébé de commencer sa vie avec un petit corps dans lequel il y a le minimum de tension. Bien évidemment, on ne contrôle pas tout, mais l'idée c'est toujours de faciliter le plus possible les choses, le déroulement. pour toi et pour ta petite merveille. Et d'ailleurs, en parlant de ton bébé, si tu as envie de découvrir les super pouvoirs d'un bébé déjà dans ses premiers jours de vie, je t'invite à l'atelier gratuit Les super pouvoirs de ton bébé. Si tu veux t'y inscrire, c'est facile. Tu as simplement à aller dans la description de l'épisode pour y trouver le lien. Je t'invite donc à faire connaître le podcast Enfanté librement sans se faire accoucher. Vous êtes nombreux, nombreuses à me dire à quel point vous aimez le podcast. Je vais te faire une confidence. C'est énormément de travail et quand je vois les étoiles, les cinq étoiles s'accumuler sur les plateformes d'écoute, quand je reçois vos témoignages, quand vous m'en parlez dans les rencontres qu'on a ensemble, dans la méthode au paléo, aussi dans le programme postnatal. Ça me fait du bien, ça me fait chaud au cœur et ça me motive pour continuer. Donc, n'hésite pas à prendre action pour me soutenir dans la continuité de ce projet-là qui, j'en suis certaine, change bien des vies et bien des perspectives aussi en lien avec la maternité, l'accouchement et la période post-natale. Je te souhaite une magnifique journée. Je ne sais pas exactement comment tu te sens actuellement, mais je te souhaite que la journée soit bonne pour toi. Je te souhaite que tu ressentes de la joie, de la puissance, de l'empuissancement et j'ai déjà hâte de te retrouver pour le prochain épisode.

Description

Aujourd'hui j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles.


Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie, peuvent j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.


Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.


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Au plaisir de t’accompagner,


Annie Bhérer

Ta Doula Ostéo


SUJETS ABORDÉS

Accompagnante à la naissanc

Accouchement à domicile

Accouchement sans péridurale

Accouchement avec des sages-femmes

Bulle hormonale (endorphines)

Déchirure au périnée

Douleur (gestion de)

Dilatation du col

Doula

Gestion de la douleur

Importance de suivre notre intuition

Instinct

Michel Odent chirurgien et obstétricien français

Naissance physiologique

Poussée bloquée versus physiologique

Poussée réflexe

Rôle du/de la partenaire

Sensations de la poussée réflexe

Rupture spontanée des membranes

Sages-femmes


INTERVENTIONS PENDANT L'ACCOUCHEMENT

100% physiologique

Poussée bloquée


ASTUCES UTILSÉES

Acupuncture

Bain

Ballon

Instinct

Points de pression

Sons


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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles. Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie. Peuvent, j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie. Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast de Annie Perreur. Passionnée de grossesse et d'accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l'international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leur désir. Voici !

  • Speaker #0

    de ces aventures-là. Tu as eu deux filles.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont aujourd'hui assez grandes. Oui. Mais c'est très facile, en fait, ces expériences-là. Il y a une portion qu'on oublie, mais il y a quand même une grande portion qu'on n'oubliera jamais, qui est très, très vive. On a juste à s'y replonger, puis ça redevient très présent.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui est intéressant aussi avec les années qui passent, c'est que le recul permet aussi L'expérience que tu as gagnée à travers les années qui ont passé permet aussi d'avoir un regard peut-être encore plus étoffé. Tu as eu la chance de vivre deux expériences physiologiques.

  • Speaker #2

    Oui, alors mes deux accouchements se sont passés à la maison avec Sage-Femme. Et la première fois, j'étais accompagnée d'une acupunctrice qui est venue pendant le travail à domicile chez moi. Et la deuxième fois, j'ai été accompagnée d'une excellente doula qui s'appelle Annie, je vous en reparlerai. La première fois, le choix d'accoucher à domicile s'est décidé autour de la 30e semaine, quand la sage-femme m'a dit... Toi, où est-ce que tu veux accoucher ? Je ne m'étais pas tellement posée la question, mais c'est vraiment parce que j'ai rencontré une autre maman qui m'a parlé d'accouchement à domicile et qui a un peu dédramatisé et vulgarisé l'expérience. Et je me suis dit Pourquoi pas ? Et en fait, j'avais l'impression que mon conjoint allait dire non. Et puis quand je lui en ai parlé, il me dit Ah, je n'ai jamais dit non, pourquoi pas ? Donc là, à ce moment-là, j'ai vraiment été obligée de me poser moi-même la question Est-ce que moi, je le sens ou pas ? Et donc, on a embarqué pour cette aventure-là. Et je m'étais énormément préparée pour la gestion de la douleur. Donc c'est beaucoup là-dessus que j'avais orienté ma préparation. Et le travail a commencé vers une heure du matin. J'ai été en travail toute la nuit en fait, mais ça s'est très bien fait. J'ai passé un moment sur un gros ballon, accoudé sur un sofa. Après ça, j'ai passé une portion du temps dans la baignoire. Après ça, à un moment donné, la sage-femme est venue me voir et elle m'a dit ben, t'es à 10 Et là, je me suis dit ben... Ok, mais moi, je fais quoi à ce moment-là ? Elle m'a dit Je te laisse un peu de temps, puis je reviens te voir. Donc j'ai été à 10 pendant quelques temps, probablement une demi-heure, trois quarts d'heure, quelque chose comme ça. Puis au bout de ce temps-là, elle est revenue me voir, elle m'a dit Écoute, il va falloir commencer à pousser. Parce que je pense qu'elle, elle se disait que je ne pourrais pas rester à 10 avec la force des contractions pendant très longtemps. Là, ça a été vraiment là où j'ai... Je suis rentrée dans mon mur personnel parce que la poussée, je pense que j'ai dû pousser pour une demi-heure, trois quarts d'heure à peu près, mais ça a été vraiment très très très difficile. Et probablement, en fait, ma fille est née avec un torticolis. Probablement que sa tête n'était pas très bien positionnée, que ça ne poussait pas exactement aux bons endroits pour déclencher l'aspect physiologique de la poussée. Donc ça, ça a vraiment été difficile. J'ai un peu déchiré, pas tant que ça. Et je ne m'étais pas du tout préparée à cet aspect-là de l'accouchement. Et je ne m'étais pas non plus préparée au fait qu'il y a eu un bébé à la fin. Je dis ça un peu en riant, mais c'est vrai que ma fille aînée, c'était probablement un baby, elle pleurait énormément. Elle est née avec des grands yeux et tout était déjà très, très intense pour elle. C'est encore très intense pour elle aujourd'hui, avec l'adolescence qui embarque. Donc ça, c'était mon expérience, mon premier accouchement. Et alors, quand je suis retombée enceinte pour ma deuxième, Je me suis dit, la gestion de la douleur, ça, ça va. Là, mon objectif personnel, c'est vraiment de dépasser ce défi-là de la poussée. Je voulais vraiment une poussée physiologique. Cet accouchement-là a commencé par la perte des os, alors que pour le premier, j'avais perdu les os pendant, je ne sais pas, je devais être à 7-8. Je m'excuse, je reviens en arrière, mais j'ai juste eu un seul toucher, celui qui m'a dit que j'étais à 10. Mais pour le deuxième, je n'ai eu aucun toucher vaginal, aucun, même pendant la période avant que l'accouchement commence.

  • Speaker #0

    Et si on vient un peu en arrière, là, tu es à 10, la sage-femme t'en informe, on attend un peu. Est-ce qu'il y a eu un moment donné où tu as eu envie de pousser ?

  • Speaker #2

    à aucun moment.

  • Speaker #0

    Je comprends. Donc, il y a une directive qui t'a été donnée de pousser à ce moment-là.

  • Speaker #2

    J'avais vraiment l'impression qu'il fallait que je revienne dans ma tête et que je donne des ordres à mon corps, alors que jusque-là, ce n'était pas du tout le cas. Je laissais faire ce qui se passait, mais il n'y avait pas de... Là, on me parlait, et moi, je donnais des ordres à mon corps, donc on n'était pas du tout dans quelque chose de physiologique. Elle est née à 11h le matin, donc pour un premier accouchement, 11h, ce n'est vraiment pas si mal. Et j'étais en bonne forme, mais je pense qu'elle, elle s'inquiétait que ça prenne trop de temps et que je ne puisse pas rester à 10 trop longtemps non plus.

  • Speaker #0

    Oui, puis il faut savoir que même chez les sages-femmes, encore aujourd'hui, il y a certaines croyances en lien avec la poussée. Donc, il y a encore des gens qui donnent des directives de tuer à 10, on attend un peu, puis après on va se mettre à pousser. Peut-être qu'il y avait des raisons cliniques qui ont fait qu'elle t'a donné cette indication-là, ou peut-être que ça faisait partie. de la pratique de cette personne-là, de dire on attend un peu, puis après s'il n'y a pas de poussée réflexe, on demande à la femme de faire une poussée bloquée.

  • Speaker #2

    Après j'ai été recousue, puis cette portion-là n'a pas été agréable parce que c'était une stagiaire qui me recousait, puis je m'occupe de stagiaire, enfin je ne m'occupe pas de stagiaire dans la vie, dans mon travail, et je trouvais que ce n'était pas si bienveillant pour la stagiaire, puis moi j'étais recousue. Je me souviens plus si c'était à froid ou pas, mais ce n'était pas particulièrement agréable. Moi, dans ma tête, je me disais, Hey, je viens déjà d'expulser un bébé. Est-ce qu'on peut, s'il vous plaît, laisser mon corps tranquille ?

  • Speaker #0

    Juste pour rassurer tout le monde qui écoute, c'est sûr que tu n'as pas été réparée à froid.

  • Speaker #2

    C'est parfait. Tu sais, on m'a poussé aussi sur le ventre pour expulser le placenta.

  • Speaker #0

    Pour la réparation au niveau du périnée, c'est certain qu'ils ont gelé la zone. Mais ce qui a fait que c'était inconfortable pour toi et ça l'est pour presque nous toutes, c'est que la zone au complet est héritée, évidemment, par la sortie du bébé. Quand on bouge les lèvres, quand on bouge les structures, évidemment, ça amène de l'inconfort, même si la zone précise où on fait la réparation est gelée. Et là, je voudrais juste revenir quand tu disais qu'il y avait comme un manque de bienveillance. Je n'ai pas compris, est-ce que c'était un manque de bienveillance de l'étudiante envers la stagiaire, mais de la part de la sage-femme ?

  • Speaker #2

    L'ambiance n'était pas tendue, mais un peu… Moi, j'étais dans mon lit, notre lit entre guillemets conjugal, et la manière dont on s'était orienté, il n'y avait pas énormément de place et pas énormément de lumière pour faire l'intervention, donc elle n'était pas très bien positionnée pour faire les points. Et je pense qu'elle rushait juste parce qu'il n'y avait pas assez de luminosité, pas assez d'espace. Elle aurait pu me demander de bouger, mais comme je venais d'accoucher, je pense qu'elle n'a pas voulu me demander ça. Donc, fast forward, plusieurs années plus tard, je suis enceinte de ma deuxième. Je perds les os, d'ailleurs un peu en avance, je n'étais pas tout à fait rendue à 40 semaines. Je perds les os, en plus, je perds une goutte à la fois. Je me suis dit, bon, ça doit être ça, je ne peux pas croire que c'est autre chose. Et il est 5h de l'après-midi, donc là on avait un plan de match pour la grande, donc je me dis, bon, on va s'occuper de la placer, parce que pour moi c'était important qu'elle ne soit pas présente, parce qu'elle était déjà intense, on se le rappelle. Et donc je t'ai appelée et tu m'as dit, allez vous faire un bon souper tous les deux, parce que ça se peut que vous n'ayez plus d'autres occasions dans les mois à venir pour avoir un souper tranquille tous les deux. Il y avait un petit resto de sushi, donc mon chum et moi, on est allés à ce resto-là, et on soupait, donc après avoir placé la grande. À 7h, les contractions commencent, et là, moi je me dis, bon, le bain, ça avait fonctionné, je me fais couler un bain, ça va m'aider, parce qu'on est partis pour plusieurs heures, donc je rentre dedans, c'était désagréable, j'avais pas envie, il faisait chaud, j'étais pas bien. Et alors là, il y a eu quand même rapidement, Ih, mais si ça, ça ne marche pas, qu'est-ce qui va marcher ? Parce que je me souvenais de mon premier accouchement et je me faisais des idées. Et je me suis juste retournée. Le gros ballon était dans la salle de bain, qui était petite aussi, cette salle de bain. Donc je me suis retournée, je me suis installée sur le ballon. Et déjà, quand est arrivé le rythme des contractions, c'était déjà quand même assez intense. Je pense qu'on était dans le noir, dans une petite salle de bain étouffante. Et puis... La sage-femme est arrivée pas longtemps après toi et je me souviens d'avoir crié maudit sushi à marde parce que j'avais des reflux de sushi que j'avais engloutis comme une heure avant ou une heure et demie avant. Ça aussi pendant le travail, donc elle est née en deux heures, mes contractions commençaient à 7h puis elle est née à 9h le soir. La sage-femme rentrait très discrètement une fois de temps en temps pour voir si on avait besoin de quelque chose. Toi, t'étais avec moi, puis je pense que tu me parlais pas tant que ça. T'avais peut-être une main sur mon dos, et puis c'est pas mal tout. Mon conjoint est rentré un moment dans la pièce, et je me souviens de lui avoir vraiment dit, en fait, même pas avec des mots, mais je lui ai envoyé la main en disant, non, toi, tu restes dehors. C'est un accouchement que j'ai vécu de manière vraiment très animale, très paléolithique. Et je n'ai pas réfléchi, je ne me suis pas demandé est-ce que c'était bien ou pas, est-ce que j'aurais dû, est-ce que peut-être. Je me souviens qu'à ce moment-là, ça allait bien comme c'était. En fait, j'avais besoin que la situation reste comme ça, c'est-à-dire toi derrière moi, moi sur un ballon. Je faisais beaucoup de sons à chaque contraction. Ça m'était venu assez spontanément. Je ne me souviens pas mon premier accouchement, si j'avais fait des sons ou pas, mais celui-là, oui. Et à un moment donné, je t'ai dit, OK, là, ça fait vraiment mal. Qu'est-ce que je fais ? Et je m'étais tournée vers toi, et toi, dans ta grande sagesse et ta grande... connaissance aussi, tu m'as dit toi Rebecca, qu'est-ce qui te ferait du bien ? et je pense que j'ai laissé passer une contraction parce que ça allait vite déjà le rythme des contractions j'ai répondu, on va réessayer le bain on va voir, donc j'ai laissé le gros ballon j'ai enjambé la baignoire parce que c'était une baignoire sur pattes et probablement qu'en enjambant le bain j'ai dû ouvrir ou débloquer quelque chose au niveau de la descente du bébé Et je me suis mise à quatre pattes dans le bain. Et il y a eu, en fait, la contraction suivante. J'ai fait une poussée. En fait, j'ai fait un son de poussée. Moi, je ne me souviens pas tant que ça, mais je pense que c'était ça. Et là, la sage-femme est arrivée quand même assez rapidement en disant Ouais, ça c'est un son qui indique un changement dans le cours de l'accouchement. Et je pense que la poussée suivante, Eden sortait sa tête. Elle a mis sa main pour accueillir le bébé parce que moi, j'étais à quatre pattes et je n'étais pas tellement consciente. Je pense que la tête était déjà sortie. Je pense que ça a pris deux poussées, donc j'ai pu profiter de la poussée physiologique à peu près cinq minutes. Mais ça a été ça.

  • Speaker #0

    Évite les si j'avais su en connaissant à l'avance toutes les étapes importantes jusqu'à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée et bien organisée. Oui, puis c'est drôle parce que c'est justement le fait que tu te mobilises et que tu changes de position qui a fait changer les choses. C'est comme si tu avais senti à l'intérieur de toi que tu avais besoin de faire ce changement-là, même si consciemment, c'était peut-être pas si clair.

  • Speaker #2

    Oui, le moment où je t'ai parlé, c'était vraiment un moment où je suis remontée dans ma tête très, très brièvement. Mais tout le reste de cet accouchement-là, je l'ai fait à partir de mon senti. Puis c'est drôle parce qu'hier, je faisais... Une activité de journal créatif. Et un message qui m'était venu hier, c'était qu'on allait répondre à l'intérieur. C'est juste qu'on est tellement habitués de demander aux gens de nous dire quoi faire. C'est tellement réconfortant aussi de se faire dire quoi faire, surtout dans des moments comme ça où on a très mal. Je me souviens de la douleur de mon premier accouchement, mais celui-là, c'est sûr que j'ai eu mal, mais je ne m'en souviens pas aujourd'hui. Je suis quelqu'un aussi qui doute énormément, donc j'aime bien avoir la confirmation de mes choix, surtout de l'extérieur. J'aime bien quand il y a quelqu'un qui me dit bah oui, c'est ça, c'est bien C'est peut-être aussi le type d'éducation un peu genrée que j'ai reçue. Je pense qu'une fois dans ma vie, je peux dire que c'est moi qui ai été au Rennes jusqu'au bout de cette affaire-là.

  • Speaker #0

    On n'a pas le même souvenir par rapport à ça, mais moi, je reste persuadée que pendant ta grossesse, c'est un sujet qu'on avait abordé. Le souvenir que j'ai, c'est que tu m'avais dit, la première fois, on m'a donné des consignes. Cette fois-ci, j'aimerais vraiment être complètement souveraine dans mon expérience. C'était vraiment un mandat que tu m'avais donné. En tout cas, que j'avais entendu.

  • Speaker #2

    C'est très possible, en fait, parce que c'est vrai que j'étais restée un peu avec cette expérience-là de maintenant, il faut que tu pousses. et je me suis dit, là, moi, j'aimerais ça sentir quand c'est bon pour moi de pousser, en fait. C'était quand même un élément important pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant l'accouchement, c'était quelque chose auquel tu avais pensé, le fait d'avoir ou non ton compagnon près de toi ? Est-ce que c'est quelque chose que tu avais réfléchi ?

  • Speaker #2

    Pas vraiment. Mon conjoint, c'est quelqu'un qui a de l'anxiété. Donc, dans les premiers jours avec ma plus grande, on avait eu des enjeux d'allaitement comme beaucoup. À ce moment-là, il y avait lui, je sentais beaucoup son inquiétude que notre fille... soit pas assez nourrie, et ça m'aidait pas du tout. Puis je comprends tout à fait son inquiétude de nouveau papa qui a peur pour son bébé, c'est un animal aussi, mais comme toi, t'étais présente à mes côtés, contrairement à la cuponctrice, la cuponctrice, elle venait me faire des traitements et elle repartait, donc t'es mon conjoint qui était là à mes côtés à ce moment-là, mais là, comme t'étais là, et comme tu me faisais des pressions dans le dos, comme tu savais comment être présente à côté d'une femme qui donne naissance, J'avais tout ce qu'il me fallait, en fait. Je n'avais pas besoin de plus et j'avais surtout l'impression que si on change cet équilibre fragile, ça va aller moins bien. J'avais une formule gagnante que je n'avais pas envie de modifier. Puis ça a été peut-être une heure de temps. Ça a été probablement comme de 8h à 9h le soir. L'autre chose aussi, j'étais allée à une conférence de Michel Audan et j'étais restée très marquée par ce qu'il avait raconté. Il racontait que lui, c'est un médecin, je pense, français, mais qui pratique en Angleterre. Et il racontait, moi, quand on m'appelle pour un accouchement, en fait, je laisse les femmes entre elles faire leur truc et moi, je suis là s'il y a besoin, mais sinon... Moi, mon rôle, c'est de soutenir le papa avec un café dans le salon. Ça m'avait vraiment marquée, cette histoire-là. Et lui, il disait avec une grande humilité, mais en fait, l'accouchement, ça a été une histoire de femme pendant des centaines et des milliers d'années. Donc, c'est très récent, en fait, que les hommes soient présents. Et aujourd'hui, dans les hôpitaux, ça ne se fait pas, en fait, que le papa ne soit pas là. C'est comme presque inacceptable, en fait. Il y a des papas qui ne sont pas bien là-dedans et qui ne veulent pas voir nécessairement, qui préfèrent être aux côtés de leur épouse ou de leur conjointe à la tête. On est passé d'une norme à une autre. La norme, elle est très, très lourde et elle est très puissante et il faut absolument faire comme s'il n'y avait pas comme ça. Mais en fait, ça date des années 60, donc au niveau de l'histoire, c'est extrêmement récent que les papas soient aussi présents et impliqués. Et puis... Pour une portion des papas, c'est tant mieux et c'est parfait. C'est génial qu'ils puissent avoir une place qui leur était complètement inaccessible avant. Sauf que moi, le one size fits all, je n'ai jamais trouvé que c'était si bonne idée dans aucun des domaines de la vie. Et donc, moi, dans mon cas, c'est sûr que je voulais qu'ils soient là, dans la maison. mais pas nécessairement à mes côtés. Donc, d'écouter le papa dans ses besoins, puis d'écouter la femme qui accouche aussi dans ses besoins. Je me souviens plus si on en a parlé tant que ça ou pas, mais je ne pense pas que lui était tellement fâché ou déçu de ne pas avoir été dans la salle de bain directement avec moi. Je pense qu'il est arrivé au moment où Eden était vraiment né. Mais sinon, il n'y a pas eu de... ça n'a pas été un enjeu pour lui et moi en fait je n'y ai pas pensé trop mais après ça quand on en a reparlé toi et moi ou quand je me suis souvenue du docteur Audan je me suis dit c'est vrai dans le fond c'est une norme qui est très lourde très Après, c'est devenu obligatoire.

  • Speaker #0

    C'est un peu un sujet un peu tabou de dire, tiens, moi, j'ai fait signe à mon chum,

  • Speaker #2

    mais on ne rentre pas. Oui, oui. Signe, je ne veux même pas parler. Je pense que c'était vraiment évident que je ne voulais pas qu'il soit là. Mais ce n'était pas tant du rejet que là, ce que j'ai, ça marche. ça va et je ne veux pas modifier cet équilibre pour le moment.

  • Speaker #0

    Oui. Et d'ailleurs, ça, Michel Audin, justement, dans ses conférences, en parle beaucoup, de dire que quand il y a un événement pendant un accouchement et que ça se passe bien, qu'on est dans une formule gagnante de surtout ne pas toucher à ça. Il fait beaucoup de parallèles avec la physiologie, en disant quand la physiologie est au rendez-vous, il faut éviter d'ajouter, de modifier et compagnie. Dans ses conférences, il raconte aussi beaucoup l'époque où les hommes ont commencé à rentrer dans les salles d'accouchement. Et il raconte qu'un soir, il était chez lui à la maison et qu'il y a une infirmière ou une sage-femme qui lui a téléphoné en lui disant, Écoute, j'ai un problème, je ne sais pas trop comment gérer ça. Il y a un homme qui veut rentrer dans la salle d'accouchement.

  • Speaker #2

    Et là,

  • Speaker #0

    donc, ils ont comme été confrontés aux premières personnes qui ont fait comme, Non, nous, on aimerait que les conjoints puissent rentrer. Et là, ça a été tout un changement de culture qui s'est amorcé. Effectivement, tu as raison, maintenant, on est dans quelque chose qui est à l'inverse, c'est-à-dire que les hommes ont beaucoup de pression pour être là, et c'est très mal vu si finalement, ils ne veulent pas y être.

  • Speaker #2

    C'est quand même très récent. Donc, quelque chose qui nous semble évident aujourd'hui et bien implanté, C'est beaucoup la question aussi de est-ce qu'on questionne nos pratiques ? Est-ce qu'il y a de la marge pour se poser des questions ? Pour remettre en question ? Pour évaluer est-ce que c'est bon pour moi ou pas ? Des choses qu'on fait, mais la présence du père, mais comme l'épisiotomie aussi. En France, l'épisiotomie, c'était de routine. Donc si, à partir du moment où on arrête de questionner, c'est là où on crée des modèles qui sont trop rigides et qui ne conviennent pas à tout le monde. L'épisiotomie, sûrement que ça a sauvé Des bébés, mais en même temps, pour tout le monde, non. Et c'est pareil, le papa...

  • Speaker #0

    L'enjeu, c'est vraiment est-ce que ça convient à l'un et à l'autre et à qui la priorité.

  • Speaker #1

    J'ai toujours considéré, Rebecca, que tu étais une personne féministe.

  • Speaker #0

    Oh oui ! Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu perçois l'univers de la naissance actuellement avec des yeux de personnes féministes ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je me dis féministe et en même temps je trouve que c'est tellement plus grand que moi. Moi je suis comme une bébé féministe. Je fais ce que je peux à mon niveau et de manière très petite. Je milite disons à un niveau très quotidien mais c'est un titre presque honorifique que j'aurais du mal à m'accoler mais je pense que mon chum actuel dirait que je suis féministe. Par rapport au monde de la naissance, pour moi c'est une occasion extraordinaire de vivre sa puissance de femme. et son autodétermination, et de vivre ses choix de manière vraiment profonde. Là, je m'embarque sur des terrains un peu plus vaseux, mais mon chum actuel est sociologue, et il me parle beaucoup d'essentialiser. Donc pour moi, l'allaitement, c'était super important, puis j'ai probablement eu des propos qui ont pu blesser certaines personnes, parce que l'allaitement, pour moi, c'est super important que le bébé y ait droit. Quel que soit le choix de sa maman, le bébé n'est pas responsable. En fait, il devrait pouvoir avoir accès à du lait maternel. Après, ça pose aussi la question du lien avec le droit à l'avortement. C'est sûr que le droit à l'avortement, pour moi, c'est super important. Et la femme devrait choisir le moment où elle met au monde un enfant. Par contre, une fois que le bébé est né, je trouve que le bébé, en tant que personne... a droit à ce qui est prévu pour lui par la nature. C'est une position qui peut aller à l'encontre de certaines positions féministes. J'ai eu la chance d'être accompagnée par des sages-femmes, j'ai eu la chance d'accoucher à la maison selon mon choix, donc je peux dire que j'ai eu la cadillac des expériences. J'ai vraiment été extrêmement chanceuse et extrêmement choyée de pouvoir aussi avoir des congés parentaux, des congés maternels et tout ça. Reste qu'il y a beaucoup de violences obstétriques. Ce que j'entends de la part de mes amis, c'est absolument abominable. Et je ne comprends pas que les papas ne se mobilisent pas plus. C'est beaucoup une histoire de femmes. C'est beaucoup aux femmes à aller défendre ça. Je me dis que si tu es un papa et que tu accueilles un enfant au monde, tu devrais vouloir que cet accueil-là se fasse dans de meilleures conditions. En même temps, ce n'est pas du tout au moment de l'accouchement où les papas devraient avoir à monter au barricade. Mais en tout cas, après ou avant. Je trouve que comme femme, on n'est pas assez soutenu là-dedans par les hommes. Déjà, ça ferait plus de voix, puis des fois, des voix d'hommes, ça s'entend peut-être encore un peu plus, même si ça ne devrait pas. Donc voilà, c'est peut-être quelques liens que je pourrais faire avec le féminisme. Mais ce n'est pas facile d'être en accord profond avec ce qu'on sent et ce qu'on vit, notamment par exemple par rapport à l'allaitement. Parce qu'une fois qu'on a dit ça, une femme qui ne peut pas parce que traumatisme ou parce que toutes sortes d'autres affaires. Quelque part, la femme qui dit je ne veux pas sûrement qu'elle est contaminée par toute l'éducation, toute la rhétorique autour des seins, tous les enjeux qui a coloré tout son parcours de vie jusque-là. Il faudrait que je réussisse à l'accepter, je travaille là-dessus. Mais une fois qu'on a dit ça, il faut des banques de lait, il faut normaliser le fait qu'un bébé reçoive du lait d'une autre femme, ce qui est hyper difficile encore aujourd'hui. Moi, j'ai produit du lait, je suis une maman de lait pour une autre petite fille qui est à l'âge d'Éden. Je tirais mon lait pour une autre femme qui, physiologiquement, ne pouvait pas allaiter assez. C'est quand même encore très tabou. Ça aussi, dans l'histoire, les nourrices qui allaient être les bébés des autres, ça ne posait pas de problème au XVIe, XVIIe siècle. Chez les animaux, j'imagine que ça se fait aussi quand même assez... assez fréquemment. Donc, oui, normaliser ça.

  • Speaker #1

    C'est encore très tabou. Là, je vais te raconter quelque chose que je n'ai jamais raconté. Quand mes enfants étaient petits, j'avais évidemment plein d'amis qui étaient, elles aussi, en train de fonder leur famille. Donc, le fait que je donne naissance n'excluait pas que des amis à moi donnaient naissance dans les mêmes périodes. Et quand mes bébés étaient petits, et que mes amis me demandaient de les accompagner, bien écoute, j'avais un tout petit bébé qui devait être allaité. Alors il y avait toujours une autre de nos amis qui allait passer la nuit chez moi. Et là, ça va me rendre émotive. Et donc, mon amie se couchait dans le lit avec son bébé d'un côté et mon bébé de l'autre côté. Et pendant toute la nuit, elle allaitait son bébé et le mien à tour de rôle pour que moi, je puisse être présente avec notre autre amie.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est quelque chose que je partage. Là,

  • Speaker #0

    je suis en train de dire ça dans un podcast.

  • Speaker #1

    Mais c'est le genre de choses que normalement tu partages pas parce que les gens vont juger ce genre de choix-là. Parce que c'est très tabou encore.

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est beaucoup... Là, je fais un lien avec l'actualité. C'est beaucoup ça, le problème. En fait, il y a eu une manif la semaine dernière contre l'éducation à la sexualité sur les aspects trans dans les écoles. Et je me disais, mais en fait, si ça ne te concerne pas, laisse faire. Laisse les autres vivre. Et puis, ça concerne tellement une minorité. En fait, je ne sais plus, je pense que c'est 0,5% des enfants qui se questionnent sur leur genre. Et c'est pareil, il y a peut-être 0,5% de mamans qui allaient d'autres bébés, mais laisser vivre, en fait, de ne pas... pour l'avortement, tu ne veux pas avorter, ben, avorte pas. Surtout si tu es un homme, tu sais, tu n'as qu'à pas avorter, puis laisser les autres avorter. C'est un choix qui est important pour elles et qui leur convient à elles.

  • Speaker #1

    Absolument. Et moi, j'ai toujours été fascinée du dégoût du lait maternel. On s'entend que presque 100% de la population boit du lait de vache. Comment on peut expliquer qu'on soit aussi dégoûté par du lait de femme alors qu'on boit du lait de d'autres mammifères ?

  • Speaker #0

    Parce que ça a été beaucoup caché dans les dernières décennies. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tant que ça. On ne voit pas le liquide comme tel. À part si tu tires ton lait, ça passe du sein directement à la bouche du bébé. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est visible tant que ça. Je n'avais pas de dégoût du lait maternel. Je ne l'ai pas perçu tant que ça autour de moi.

  • Speaker #1

    Rebecca, on l'a dit tantôt, tu as donné naissance à deux filles. Les choses évoluent au niveau des droits des femmes. Recul, évolue,

  • Speaker #0

    recul, recul,

  • Speaker #1

    évolue. Moi, je le vois beaucoup quand je fais référence, par exemple, quand j'ai eu mes bébés, j'avais beaucoup plus de droits. Je trouve beaucoup plus de liberté. que les femmes en ont aujourd'hui, ce qui est quand même assez inquiétant. Tu as deux filles qui vont grandir, qui vont bientôt, parce que le temps passe vite, bientôt peut-être vouloir fonder une famille. Quel est ton regard sur ça, qui s'en vient assez vite finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas si tu as eu plus de droits ou de liberté que moi. Je me considère quand même chanceuse. Je me compare à l'expérience que j'aurais eue si j'étais restée en France. qui est, je pense, vraiment, vraiment améliorée du fait que je suis ici. Puis je dis souvent que je ne voudrais pas vivre nulle part ailleurs sur la Terre parce que je trouve que c'est au Québec que le féminisme est le plus avancé. Donc il y a des acquis, je pense, le congé d'un an, je pense que ça c'est vraiment quelque chose qui ne reculera pas, qui est là pour rester et qui est super important pour l'accueil d'un enfant. Au niveau des sages-femmes, je sais qu'il y a des tensions, il y a des changements. D'une part, il faut que les sages-femmes gardent le pouvoir sur leurs pratiques, ça c'est super important. D'autre part, je pense qu'il faut qu'elles sachent résister à la pression de médicaliser à outrance leurs pratiques. Je pense qu'il y a comme une dérive qui est très possible, probable. La première sage-femme que j'ai eue, qui était d'ailleurs enseignante à l'UQTR, au programme sage-femme, c'est probablement la sage-femme la plus interventionniste que j'ai eue. au courant de mes deux suivis. Mais sinon, je pense qu'il faut savoir résister en tant que sage-femme. Puis je le dis en toute méconnaissance parce que j'ai aucune idée. La plupart font quand même un bon travail, mais ce risque-là n'est pas loin. Après ça, pour mes filles, je suis abonnée à des pages Facebook dont l'abattoir que je recommande à tout le monde qui s'intéresse à des questions de féminisme. Et la personne qui est en arrière de cette page décrypte l'actualité de manière vraiment remarquable, appuyée par des données. C'est super intéressant et c'est souvent très drôle et triste en même temps, mais il faut savoir rire des choses tristes. Mais ce que j'allais dire, c'est que c'est beaucoup d'apprendre à occuper l'espace public sans avoir l'impression qu'on emprunte à quelqu'un. D'occuper l'espace, pas parce qu'on est belle, pas parce qu'on plaît, mais parce qu'on existe en fait. Hier, ma grande-fille m'a texté en me disant Ah, maman, tu sais pas quoi, dans le métro, il y a une vieille dame qui m'a dit Mademoiselle, il faut que je vous dise, vous êtes vraiment magnifique, vous êtes très très belle. Et elle me texte ça. Et là, je lui dis Tu sais ce que la maman féministe va dire ? Elle dit Oh oui ! Que plaire, c'est un piège. C'est vraiment dangereux de plaire. Par exemple, pour Fonder Famille, moi, j'ai mis beaucoup de temps. J'ai mis probablement 40 ans. Pas 40 ans, parce que j'ai commencé à dater plus tard. à partir de 40 ans, je me suis dit non, ce n'est pas juste moi qui plais, moi aussi, j'ai le droit de choisir un conjoint qui me plaît à moi et pas juste d'être choisi en fait, pas juste de plaire à quelqu'un et d'être... c'est peut-être trivial et c'est peut-être petit pour d'autres personnes, mais pour moi ça a été central et je me suis... évidemment, toutes les princesses sont choisies comme personnes, moi, est-ce que j'ai envie d'être avec l'autre ? C'est sûr qu'on choisit un peu aussi, mais c'est devenu très central pour moi et la personne avec qui je suis maintenant, je l'ai totalement choisie et je la rechoisis pas mal tous les matins, tous les soirs aussi. Mais de faire attention, si physiquement on a des avantages physiques, si on est moindrement belle, c'est un piège vraiment, vraiment... grand. Ça donne un certain privilège, et puis je pense qu'il y a énormément de données de recherche qui le démontrent, mais on s'enferme là-dedans, et je dis ça, je veux pas mettre trop d'emphase là-dessus, mais ça peut enfermer, et ça peut donner l'impression qu'on a gagné notre place dans l'espace public que parce qu'on est belle. Pour mes filles, ça c'est un des messages vraiment central, et je leur répète. Vous avez le droit à votre place, quelle que soit votre apparence physique. Parce que ma 13 ans se maquille. Et ça aussi, comme féministe, c'est compliqué parce qu'elle m'a demandé est-ce qu'elle pouvait se maquiller, et puis je lui ai dit... ton apparence, c'est ta prérogative. Je lui ai pas dit le mot prérogative, mais je lui ai dit c'est ton choix en fait, c'est toi qui décide. En ce moment, en tout cas, elle se maquille de manière très discrète et très subtile, mais c'est le jour où elle décidait de mettre du noir. Je sais pas comment je réagirais, mais en même temps, comme féministe, il faudrait que j'accepte. Et en même temps, je me dis ben ok, elle est déjà tombée dans il faut que je plaise, il faut que j'améliore mon apparence parce qu'il faut que je plaise.

  • Speaker #1

    Il y a un parallèle vraiment intéressant à faire avec l'accouchement. parce que souvent, j'ai observé aux accouchements que les femmes ont ce besoin de plaire aux intervenants et surtout, veulent éviter de déplaire.

  • Speaker #0

    Oh oui, ben oui. Ben oui, l'un va avec l'autre. S'affirmer de risquer de fâcher l'autre personne, ça va avec. Si tu te positionnes comme Moi, je sais ce que je veux, puis c'est ça dont j'ai besoin. il faut accepter que l'autre n'est peut-être pas content et que ça ne lui convient peut-être pas, mais ça va être ça quand même parce que je suis en train d'accoucher et que c'est moi ici qui décide ce qui est bon pour moi.

  • Speaker #1

    Tu es très familière de par ton travail avec le concept de patient partenaire. Oui. Qu'est-ce que ça veut dire être un patient partenaire justement dans un moment où je désire quelque chose et que l'intervenant que j'ai face à moi n'est pas en accord avec ça ?

  • Speaker #0

    La notion de patient partenaire, c'est vraiment de faire équipe avec les gens, les professionnels qui sont là. Et il y a aussi la notion d'être au même niveau, donc il n'y a pas de hiérarchie. Moi, je fais partie de l'équipe au même titre que toi, au même titre que le médecin, au même titre que... Le problème de ça, c'est que nos soins de santé au Québec, ça change tranquillement. On travaille très fort pour enseigner ça aux étudiants des sciences de la santé, aux étudiants en médecine, tout ça. mais ils arrivent dans des milieux où ce n'est pas toujours ça qui est en place, donc ça change, mais pas assez vite. Le problème, c'est que ce n'est pas tant aux patients à prendre sa place, c'est à l'équipe de soins de faire de la place pour la personne, pour que la personne puisse réellement être partenaire. S'il n'y a pas de chaise autour de la table, c'est difficile de prendre sa place. Si l'équipe de soins n'est pas tant ouverte, ce n'est pas évident de prendre sa place. Puis on est vu comme la chiante, on est vu comme l'empêcheuse de tourner en rond, la fatigante. Dans les hôpitaux, ce ne sont pas toujours les mêmes équipes. On ne sait pas d'avance sur qui on va tomber, de ce que je comprends. Il faut prendre sa place, mais quand on accouche, on n'est pas nécessairement en position de le faire. Et dans le concept de patient-partenaire, les proches aidants, le conjoint ou la conjointe, sont aussi partenaires dans l'équipe. Donc, ça peut aussi être cette personne-là qui fait la démarche pour essayer d'avoir voix au chapitre.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est quelque chose qui se prépare à l'avance.

  • Speaker #0

    Oui, mais sans savoir qui va être sur place...

  • Speaker #1

    C'est la raison pour laquelle il faut être encore plus prêt.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce que si je savais qui va être là, et si je savais que je vais être avec une équipe qui va vraiment collaborer, arriver avec moins de préparation serait moins un problème.

  • Speaker #0

    Mais moi, je dis souvent, quand je raconte que j'ai accouché à domicile, les gens me disent Ah, wow, t'es vraiment forte ! Puis je suis comme Ah non, non, en fait, j'aurais été incapable d'accoucher Naturellement, dans un contexte hospitalier, en fait, j'aurais pas été capable, je pense, parce que mes hormones n'auraient pas travaillé aussi bien pour moi. Donc, en fait, moi, je dis que ça a été la solution de facilité, quelque part, d'accoucher à la maison. C'était le plus facile pour moi et c'était un choix, évidemment, très raisonné, très... quand même. suffisamment préparé, mais moi, je trouve qu'il faut être fait fort pour accoucher à l'hôpital. Si on est en région, que pour toutes sortes de raisons, c'est pas possible d'accoucher ailleurs qu'à l'hôpital, alors une formation comme la tienne, c'est primordial, c'est vraiment... Quel que soit son choix, en fait, même si on veut accoucher avec une épidurale, il faut absolument être informé. Puis l'information, ça c'est très féministe, mais être informé, c'est avoir du pouvoir. C'est être... Tu veux une hiérarchie avec moi, mais moi, si j'ai l'information, si j'ai la connaissance, on est au même niveau ou presque et tu ne peux pas me faire croire que j'ai besoin de ci ou que je dois faire ça alors que moi, je sais que ce n'est pas vrai. Donc, on est moins pris de court, je pense, si on est bien informé, si on s'est bien préparé. Pour ce qui est du partenariat patient, il y a une idée aussi en arrière de ce concept-là, c'est que les soins qu'on donne comme professionnels de la santé, le but c'est que la personne aille mieux ou que la personne soit guérie ou que la personne accouche. Le but c'est de faire la meilleure chose pour la personne. Donc si je prends un exemple de médication, si le médecin donne une médication qui est la bonne selon les papiers ou selon ses idées ou selon la littérature médicale, mais pour la personne, il y aurait une... une alternative qui serait plus ajustée selon son contexte. Donc si la personne ne prend pas la médication qui est idéale pour toutes sortes de raisons, parce qu'il a essayé dans le passé et ça lui donne des nausées, ou qu'il pense qu'il a des idées préconçues par rapport à cette médication-là, si en bout de ligne il ne la prend pas, ça a des coûts au niveau de la personne, elle ne guérit pas ou elle ne va pas mieux, ça a des coûts au niveau social parce qu'il y a de multiples consultations, et puis le médecin... En fait, c'est qu'il n'a pas vraiment eu les conditions pour bien faire son travail ou qu'il n'a pas pris le temps, ou en tout cas dans la relation, ça n'a pas été possible. Et si on ramène ça à l'accouchement, le but des services qui sont donnés ou des soins qui sont donnés, c'est que la femme soit dans les meilleures conditions pour accoucher. Bon, il y a tout l'aspect du contexte avec des locaux qui sont peut-être pas adaptés ou des lumières qui sont peut-être pas adaptées. Mais au niveau des interventions, le but ça devrait pas être de faciliter sa job de professionnelle. Moi je suis pas là pour que ma job à moi se fasse bien et soit facile. Moi comme professionnelle de la santé, je devrais être là au service de la personne qui accouche. Donc si on pousse cette réflexion-là un petit peu plus loin, ça n'a aucune allure en fait que les femmes accouchent sur le dos. Parce qu'accoucher sur le dos, c'est... faciliter la job du médecin, du professionnel de la santé qui est là, parce que lui, il veut être confortable, il veut être assis, je dis il, mais il ou elle, assis avec des bonnes conditions, que le vagin de la personne soit à bonne portée des yeux et à bonne portée des mains, mais c'est complètement l'inverse en fait. On devrait être là en soutien à la maman qui accouche et donner les soins et les services. de manière à ce qu'elle, elle soit dans les meilleures conditions. Donc ça, c'est un peu l'approche ou la philosophie, en tout cas, comment moi, je la comprends, d'être dans une forme de partenariat. Et c'est sûr que d'accoucher à la maison, on est chez soi. My home, my rules. Alors que si on est à l'hôpital, quelque part on est dans la maison des médecins, avec leurs règles, leur fonctionnement, leur culture. Donc c'est sûr que c'est plus difficile de renverser la vapeur, sauf que comme professionnelle de la santé, je pense qu'il y a vraiment une grosse réflexion à avoir sur la manière dont on offre les soins de santé. Il y a aussi beaucoup de réflexions sur la décolonisation et sur la manière d'offrir les services ou l'approche philosophique même en arrière. Donc ça, je pense que c'est en cours, c'est assez balbutiement et j'espère vraiment que ça va prendre plus d'ampleur. Mais tout devrait être mis en place avec les paramètres avec lesquels on peut jouer pour que la femme puisse être dans les meilleures conditions possibles et que le lien de confiance soit le plus fort possible. Il y a encore malheureusement beaucoup d'enjeux de pouvoir. qui sont présents, beaucoup d'égaux qui sont très présents. Et évidemment, ce n'est pas tout le monde et ce n'est pas 100%, mais c'est quand même encore très répandu, je trouve. J'en parlais tout à l'heure de remettre en question, donc se questionner, se remettre en question. Je trouve que ça manque un peu quand même dans les pratiques hospitalières. Il n'y a pas beaucoup de gens que j'entends. Je vais te remettre en question. Dans tes épisodes de podcast précédents, il y en a eu un peu, des mamans, j'entendais, racontaient des histoires de personnes qui acceptaient de changer des pratiques en fonction de ce que les mamans voulaient, ou les familles, mais il y a encore du chemin.

  • Speaker #1

    Oui, je pense sincèrement que les professionnels de la santé manquent eux aussi de modèles. Et ça, ça fait partie des avantages. Quand on est accompagnante de naissance, on va dans tous les milieux et on voit plein de professionnels à l'œuvre. Donc, ça se peut que je vois quelque chose qui est complètement impossible à avoir dans un autre hôpital, par exemple. Mais je sais que c'est possible. Et je sais que par certains autres professionnels, c'est considéré comme sécuritaire. La façon dont ça fonctionne, présentement, les pratiques sont cloisonnées. Les médecins travaillent tous ensemble dans un même milieu. ont des protocoles sur lesquels ils vont rouler pendant des années. Et comme ils ne vont pas ailleurs, comme ils ne font pas, par exemple, de stage avec des sages-femmes, ce qui pourrait être extraordinaire, ils ne sont pas amenés à changer leur mode de pratique.

  • Speaker #0

    Je travaille dans une faculté de médecine, donc on parle beaucoup de doctor bashing Les médecins sont fatigués, qu'on les critique. Je peux comprendre que les commentaires soient difficiles à prendre. Ceci dit, je sens... Pas un leadership en matière de féminisme et en matière de biais dans le monde de la périnatalité. Puis je pense que c'est encore un des domaines où il y a peut-être plus de chemin à faire parce que ça ne concerne que des femmes et parce que dans les domaines où les femmes sont considérées, il y a souvent encore beaucoup de biais. Même de la part de femmes gynécologues, en fait, ce n'est pas parce qu'on est une gynécologue de sexe féminin ou de genre féminin. qu'on est immunisé contre des pratiques qui sont irrespectueuses. Dans le partenariat patient, en fait, on fait émerger l'autonomie du patient. Le patient est amené à prendre conscience de tous les savoirs qu'il a lui-même développés. Et même si ce n'est pas des savoirs scientifiques, c'est des savoirs expérientiels, donc des savoirs qu'on développe à mesure qu'on vit la vie avec nos maladies ou à mesure qu'on vit la vie avec un handicap en particulier ou à mesure qu'on fait un accouchement. Donc on a des savoirs qui nous sont propres, des savoirs de patients, mais qui ont beaucoup de valeur. Et c'est sûr que de favoriser ces savoirs-là expérientiels, ça déplace un peu la hiérarchie, puis on n'est plus la personne qui sait tout et le patient qui sait rien. Mais toi, tu as des savoirs. Moi, j'ai d'autres types de savoirs qui sont complémentaires. En fait, on ne peut pas faire l'économie ni de l'un ni de l'autre. Donc tes savoirs de science, ils sont importants, mais mes savoirs de patient, ils sont aussi importants pour bien arrimer soit la solution médicamenteuse, soit la chirurgie qu'on va choisir par exemple. Parce que c'est moi qui vis avec, donc ta solution parfaite, c'est peut-être pas ma solution parfaite en tant que patient. Et peut-être que ta solution moins parfaite, ton deuxième choix, pour moi ça va être la solution qui va me convenir, à cause d'un contexte en particulier. ou une vie spécifique, ou des valeurs même qui sont les miennes. Puis en bout de ligne, c'est moi qui accouche. Toi, tu me donnes les outils et moi, je choisis qu'est-ce qui me convient et qu'est-ce qui fait du sens pour moi. Le concept de partenariat, si je le pousse, et là où je voulais m'en aller avec, c'est vraiment que les services et les soins de santé sont au service de la personne et pas l'inverse. Le patient n'est pas là pour faire en sorte que le médecin donne des soins comme lui l'avait entendu, lui ou elle, mais les soins sont là au service de la personne. Et pour être ajusté à la personne, il faut bien prendre le temps d'établir une relation de confiance avec la personne, bien comprendre qu'est-ce qui fait du sens pour elle, c'est quoi ses valeurs, à quoi elle est prête à renoncer, quel type de choix elle veut faire. Tout ça, c'est de l'autonomisation aussi.

  • Speaker #1

    C'est particulièrement important, je trouve. C'est important pour tout, mais pour l'accouchement, pour l'enfantement, c'est encore plus important parce qu'on n'est pas dans la pathologie, que ça fait encore plus de sens que les femmes puissent avoir leur mot à dire. Rebecca, tu as l'expérience, tu as donné naissance deux fois, les années ont passé. Qu'est-ce que tu dirais aux femmes qui nous écoutent, qui vont donner naissance dans les prochaines semaines, prochains mois ? Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ?

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai dit tout à l'heure, de s'en foutre de déplaire, de faire les choix pour soi et de prendre l'accouchement comme une énorme occasion d'assumer ses choix, de se questionner ce que j'ai envie de faire, comment j'ai envie de vivre cette expérience-là. comment je veux être accompagnée. C'est le travail d'une vie, mais de se défaire de ce que les autres voudraient, comment je vais faire pour leur faire plaisir, comment je vais faire pour pas les choquer, pas les déranger trop. La couche-pain, c'est une occasion unique d'aller travailler ce truc-là et de prendre sa place. Je ne rajouterais rien d'autre que ça. Ça va avec de s'en foutre de déplaire.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça qu'on n'a pas de regrets en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment. Je te remercie beaucoup, Rebecca.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Ce lien-là va te permettre d'avoir accès directement à la formation. Quand Rebecca m'a fait un coucou pour me dire ça y est, mon travail commence, viens me rejoindre j'étais au magasin avec mes quatre kids, imagine, en train d'acheter des chaussures, alors tranche de vie de doula, doula life ! C'est sûr qu'on ne peut pas rester toujours à la maison en attendant, parce qu'on ne sait pas trop quand est-ce que nos clientes vont donner naissance. Donc, on essaie d'avoir une vie plus ou moins normale pendant ce temps-là. Et quand on a un appel, bien évidemment, on se met vite en mode, bon, on s'organise. Surtout quand il s'agit d'un deuxième bébé. Puisque là, je dois dire que la vie de doula, c'est sûr que d'un point de vue extérieur, ça peut avoir l'air très romantique. Mais ça ne l'est pas toujours. Alors, tu peux m'imaginer dans le magasin avec mes quatre enfants en train de magasiner leurs chaussures. Et là, je suis ambivalente. Je me dis, est-ce que je prends le temps nécessaire pour terminer nos emplettes ou je remballe tout ce beau petit monde-là pour retourner rapidement à la maison ? Ce que finalement, j'ai choisi de faire. Et tant mieux, parce que comme tu l'as entendu, La naissance pour Rebecca, comme c'était un deuxième bébé, ça a été relativement rapide. J'ai envie aussi de revenir sur son histoire de ballon versus bain lorsqu'elle t'a raconté qu'elle m'avait demandé qu'est-ce qu'elle pourrait faire, qu'est-ce qu'elle devrait faire dans la situation dans laquelle elle était. Alors, le fait d'être une personne aux côtés d'une femme en travail, parfois c'est difficile de ne pas tomber dans le piège de donner des solutions. Parce que oui, il y a la femme qui, elle, doit faire ce travail-là, c'est-à-dire revenir vers ses solutions à elle, mais il y a aussi les gens autour d'elle qui ne doivent pas tomber dans ce piège-là. Et c'est vrai que ça peut être quelque chose qui est gratifiant de dire Ah oui ! J'ai proposé quelque chose, c'était la bonne solution, et là de me péter les bretelles avec ça, alors que notre rôle, ça devrait toujours être de ramener la merde vers ses solutions à elle. C'est pas toujours facile, mais je dois t'avouer que quand on réussit, ça goûte vraiment bon. C'est hyper intéressant comme histoire parce que quand Rebecca est assise sur le ballon, et qu'elle s'est retournée vers moi en me demandant qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour aider, on n'avait aucun indice qui nous permettait de croire que la naissance était aussi éminente. À ce moment-là, il n'y avait aucun réflexe de poussée, il n'y avait pas eu d'examen gynécologique, alors il n'y a personne qui savait où on en était et jamais j'aurais pu imaginer que la naissance était aussi imminente. Puis que là, vois-tu comment c'est intéressant ? Parce que... si moi j'avais analysé la situation avec les indices que j'avais, j'aurais pu dire toutes sortes de choses. J'en reste sur le ballon, par exemple. De toute façon, on a encore pas mal de travail à faire. J'aurais pu lui dire, bien écoute, lève-toi debout et danse, par exemple, pour pouvoir aider ton bébé à descendre. Et vois-tu comment ces indications-là dans la situation n'auraient vraiment pas été intéressantes ? Parce qu'aussitôt que Rebecca s'est reconnectée, à son instinct et qu'elle a eu cette montée-là, ce réflexe-là de dire tiens, moi, je retourne dans le bain bien écoute, on a tous été surpris, le fait qu'elle retourne dans le bain, ça a vite propulsé la poussée réflexe qui, comme elle te l'a raconté, n'a pas duré longtemps. Alors, vois-tu comment ça peut être un piège, un, de prendre le pouvoir sur la femme qui donne naissance en ayant l'impression que moi, je sais, je sais plus qu'elle parce que j'ai des connaissances, par exemple, qu'elle n'a pas, et comment ça peut être problématique, parce que j'aurais pu, dans cette situation-là, lui donner des directives qui auraient été complètement non idéales. Et concernant les fameux sushis, écoute, on en rit encore quand on se voit et qu'on y pense, à comment elle était comme fâchée après ses sushis, et je le comprends tout à fait. Si jamais tu es en début de travail et que tu as faim, que tu as envie de manger, Deux choses importantes, choisis bien des mets qui sont faciles à digérer. Donc, s'il n'y a que toi qui le sais, ce avec quoi c'est plus facile, ce avec quoi ça l'est moins. Et deuxième chose, il faut vraiment bien mâcher. C'est-à-dire que le plus possible tu vas bien mâcher ce que tu vas avoir en bouche, moins ton estomac va avoir du travail à faire. Et là, c'est vrai que pendant le travail, Ce ne sont pas tes organes digestifs qui sont les mieux alimentés en sang. Imagine ce que ton utérus a besoin comme alimentation sanguine. C'est sûr qu'à moins qu'il y ait un stress qui va dévier la circulation vers tes membres, pour te sauver, pour te défendre, donc à moins qu'il y ait un élément stresseur, un prédateur, ou en tout cas quelque chose que ton cerveau mammifère identifie comme tel, Le sang va être acheminé de façon prioritaire vers ton utérus. Donc, ce n'est pas le moment dans la vie où on digère le mieux pendant un accouchement. Donc oui, si tu as faim pendant ton travail, c'est une bonne idée de manger, à moins qu'il y ait une contre-indication médicale importante qu'on t'a partagée et que tu trouves qu'effectivement ça tient la route. Évidemment, à ce moment-là, on s'abstient. Sinon, manger, c'est une bonne idée, mais toujours bien mâcher et choisir des aliments. Voilà. que tu vas avoir de la facilité à digérer. J'avais aussi envie de revenir avec toi en lien avec le fait que Rebecca a mentionné que sa première fille avait un torticolis. Et ça se peut que tu te sois demandé c'était quoi le lien entre le torticolis et le déroulement de l'accouchement. Donc quand un bébé a un torticolis et qu'il n'est pas bien aligné dans son corps, dans son axe et que sa petite tête est un peu... tourner sur le côté et incliner sur le côté, effectivement, sa tête prend plus de place dans le bassin et ça peut créer des problématiques au niveau du travail. Un travail, par exemple, qui va être moins fluide et ça va aussi, malheureusement, faire des douleurs souvent supplémentaires pendant le travail et l'accouchement. Souvent, les gens disent, Ah, bien, écoute, leuf, arrête de nous tanner avec tes histoires de position de biais. B, avant, on ne se cassait pas la tête avec ça. C'est vrai qu'avant, on se cassait moins la tête avec ça, mais avant, on avait un mode de vie qui était différent. Et à cause de notre mode de vie actuel, il y a beaucoup plus de problématiques au niveau de la position des bébés pendant les accouchements. Et le souci, c'est que ces problématiques-là vont nous suivre par la suite. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Un bébé, par exemple, qui est positionné de façon moins idéale, va effectivement influencer le déroulement de l'accouchement. Mais en naissant, il ne sera pas tout à coup débarrassé de toutes ces tensions. Ces tensions vont persister. Et ces tensions-là vont demander un certain nombre de solutions à mettre en place en post-natal. Et Dieu sait qu'en post-natal, on n'a pas que ça à faire. En prénatal, quand tu prends soin le plus possible avec toutes sortes de choses que tu peux mettre en place de la position de ton bébé, et je t'en parle d'ailleurs en long et en large dans la méthode Opaleo, c'est quelque chose dont on prend soin ensemble avec plein d'astuces concrètes. Donc, quand tu mets en place des astuces pour pouvoir prendre soin de ce facteur-là, de la position de ton bébé, tu as une action concrète sur le déroulement de l'accouchement. Donc... Tu fais vraiment quelque chose qui va faciliter le processus pour toi et ton bébé et tu permets aussi à ton bébé de commencer sa vie avec un petit corps dans lequel il y a le minimum de tension. Bien évidemment, on ne contrôle pas tout, mais l'idée c'est toujours de faciliter le plus possible les choses, le déroulement. pour toi et pour ta petite merveille. Et d'ailleurs, en parlant de ton bébé, si tu as envie de découvrir les super pouvoirs d'un bébé déjà dans ses premiers jours de vie, je t'invite à l'atelier gratuit Les super pouvoirs de ton bébé. Si tu veux t'y inscrire, c'est facile. Tu as simplement à aller dans la description de l'épisode pour y trouver le lien. Je t'invite donc à faire connaître le podcast Enfanté librement sans se faire accoucher. Vous êtes nombreux, nombreuses à me dire à quel point vous aimez le podcast. Je vais te faire une confidence. C'est énormément de travail et quand je vois les étoiles, les cinq étoiles s'accumuler sur les plateformes d'écoute, quand je reçois vos témoignages, quand vous m'en parlez dans les rencontres qu'on a ensemble, dans la méthode au paléo, aussi dans le programme postnatal. Ça me fait du bien, ça me fait chaud au cœur et ça me motive pour continuer. Donc, n'hésite pas à prendre action pour me soutenir dans la continuité de ce projet-là qui, j'en suis certaine, change bien des vies et bien des perspectives aussi en lien avec la maternité, l'accouchement et la période post-natale. Je te souhaite une magnifique journée. Je ne sais pas exactement comment tu te sens actuellement, mais je te souhaite que la journée soit bonne pour toi. Je te souhaite que tu ressentes de la joie, de la puissance, de l'empuissancement et j'ai déjà hâte de te retrouver pour le prochain épisode.

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Description

Aujourd'hui j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles.


Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie, peuvent j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.


Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.


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INTERVENTIONS PENDANT L'ACCOUCHEMENT

100% physiologique

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ASTUCES UTILSÉES

Acupuncture

Bain

Ballon

Instinct

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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles. Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie. Peuvent, j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie. Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast de Annie Perreur. Passionnée de grossesse et d'accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l'international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leur désir. Voici !

  • Speaker #0

    de ces aventures-là. Tu as eu deux filles.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont aujourd'hui assez grandes. Oui. Mais c'est très facile, en fait, ces expériences-là. Il y a une portion qu'on oublie, mais il y a quand même une grande portion qu'on n'oubliera jamais, qui est très, très vive. On a juste à s'y replonger, puis ça redevient très présent.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui est intéressant aussi avec les années qui passent, c'est que le recul permet aussi L'expérience que tu as gagnée à travers les années qui ont passé permet aussi d'avoir un regard peut-être encore plus étoffé. Tu as eu la chance de vivre deux expériences physiologiques.

  • Speaker #2

    Oui, alors mes deux accouchements se sont passés à la maison avec Sage-Femme. Et la première fois, j'étais accompagnée d'une acupunctrice qui est venue pendant le travail à domicile chez moi. Et la deuxième fois, j'ai été accompagnée d'une excellente doula qui s'appelle Annie, je vous en reparlerai. La première fois, le choix d'accoucher à domicile s'est décidé autour de la 30e semaine, quand la sage-femme m'a dit... Toi, où est-ce que tu veux accoucher ? Je ne m'étais pas tellement posée la question, mais c'est vraiment parce que j'ai rencontré une autre maman qui m'a parlé d'accouchement à domicile et qui a un peu dédramatisé et vulgarisé l'expérience. Et je me suis dit Pourquoi pas ? Et en fait, j'avais l'impression que mon conjoint allait dire non. Et puis quand je lui en ai parlé, il me dit Ah, je n'ai jamais dit non, pourquoi pas ? Donc là, à ce moment-là, j'ai vraiment été obligée de me poser moi-même la question Est-ce que moi, je le sens ou pas ? Et donc, on a embarqué pour cette aventure-là. Et je m'étais énormément préparée pour la gestion de la douleur. Donc c'est beaucoup là-dessus que j'avais orienté ma préparation. Et le travail a commencé vers une heure du matin. J'ai été en travail toute la nuit en fait, mais ça s'est très bien fait. J'ai passé un moment sur un gros ballon, accoudé sur un sofa. Après ça, j'ai passé une portion du temps dans la baignoire. Après ça, à un moment donné, la sage-femme est venue me voir et elle m'a dit ben, t'es à 10 Et là, je me suis dit ben... Ok, mais moi, je fais quoi à ce moment-là ? Elle m'a dit Je te laisse un peu de temps, puis je reviens te voir. Donc j'ai été à 10 pendant quelques temps, probablement une demi-heure, trois quarts d'heure, quelque chose comme ça. Puis au bout de ce temps-là, elle est revenue me voir, elle m'a dit Écoute, il va falloir commencer à pousser. Parce que je pense qu'elle, elle se disait que je ne pourrais pas rester à 10 avec la force des contractions pendant très longtemps. Là, ça a été vraiment là où j'ai... Je suis rentrée dans mon mur personnel parce que la poussée, je pense que j'ai dû pousser pour une demi-heure, trois quarts d'heure à peu près, mais ça a été vraiment très très très difficile. Et probablement, en fait, ma fille est née avec un torticolis. Probablement que sa tête n'était pas très bien positionnée, que ça ne poussait pas exactement aux bons endroits pour déclencher l'aspect physiologique de la poussée. Donc ça, ça a vraiment été difficile. J'ai un peu déchiré, pas tant que ça. Et je ne m'étais pas du tout préparée à cet aspect-là de l'accouchement. Et je ne m'étais pas non plus préparée au fait qu'il y a eu un bébé à la fin. Je dis ça un peu en riant, mais c'est vrai que ma fille aînée, c'était probablement un baby, elle pleurait énormément. Elle est née avec des grands yeux et tout était déjà très, très intense pour elle. C'est encore très intense pour elle aujourd'hui, avec l'adolescence qui embarque. Donc ça, c'était mon expérience, mon premier accouchement. Et alors, quand je suis retombée enceinte pour ma deuxième, Je me suis dit, la gestion de la douleur, ça, ça va. Là, mon objectif personnel, c'est vraiment de dépasser ce défi-là de la poussée. Je voulais vraiment une poussée physiologique. Cet accouchement-là a commencé par la perte des os, alors que pour le premier, j'avais perdu les os pendant, je ne sais pas, je devais être à 7-8. Je m'excuse, je reviens en arrière, mais j'ai juste eu un seul toucher, celui qui m'a dit que j'étais à 10. Mais pour le deuxième, je n'ai eu aucun toucher vaginal, aucun, même pendant la période avant que l'accouchement commence.

  • Speaker #0

    Et si on vient un peu en arrière, là, tu es à 10, la sage-femme t'en informe, on attend un peu. Est-ce qu'il y a eu un moment donné où tu as eu envie de pousser ?

  • Speaker #2

    à aucun moment.

  • Speaker #0

    Je comprends. Donc, il y a une directive qui t'a été donnée de pousser à ce moment-là.

  • Speaker #2

    J'avais vraiment l'impression qu'il fallait que je revienne dans ma tête et que je donne des ordres à mon corps, alors que jusque-là, ce n'était pas du tout le cas. Je laissais faire ce qui se passait, mais il n'y avait pas de... Là, on me parlait, et moi, je donnais des ordres à mon corps, donc on n'était pas du tout dans quelque chose de physiologique. Elle est née à 11h le matin, donc pour un premier accouchement, 11h, ce n'est vraiment pas si mal. Et j'étais en bonne forme, mais je pense qu'elle, elle s'inquiétait que ça prenne trop de temps et que je ne puisse pas rester à 10 trop longtemps non plus.

  • Speaker #0

    Oui, puis il faut savoir que même chez les sages-femmes, encore aujourd'hui, il y a certaines croyances en lien avec la poussée. Donc, il y a encore des gens qui donnent des directives de tuer à 10, on attend un peu, puis après on va se mettre à pousser. Peut-être qu'il y avait des raisons cliniques qui ont fait qu'elle t'a donné cette indication-là, ou peut-être que ça faisait partie. de la pratique de cette personne-là, de dire on attend un peu, puis après s'il n'y a pas de poussée réflexe, on demande à la femme de faire une poussée bloquée.

  • Speaker #2

    Après j'ai été recousue, puis cette portion-là n'a pas été agréable parce que c'était une stagiaire qui me recousait, puis je m'occupe de stagiaire, enfin je ne m'occupe pas de stagiaire dans la vie, dans mon travail, et je trouvais que ce n'était pas si bienveillant pour la stagiaire, puis moi j'étais recousue. Je me souviens plus si c'était à froid ou pas, mais ce n'était pas particulièrement agréable. Moi, dans ma tête, je me disais, Hey, je viens déjà d'expulser un bébé. Est-ce qu'on peut, s'il vous plaît, laisser mon corps tranquille ?

  • Speaker #0

    Juste pour rassurer tout le monde qui écoute, c'est sûr que tu n'as pas été réparée à froid.

  • Speaker #2

    C'est parfait. Tu sais, on m'a poussé aussi sur le ventre pour expulser le placenta.

  • Speaker #0

    Pour la réparation au niveau du périnée, c'est certain qu'ils ont gelé la zone. Mais ce qui a fait que c'était inconfortable pour toi et ça l'est pour presque nous toutes, c'est que la zone au complet est héritée, évidemment, par la sortie du bébé. Quand on bouge les lèvres, quand on bouge les structures, évidemment, ça amène de l'inconfort, même si la zone précise où on fait la réparation est gelée. Et là, je voudrais juste revenir quand tu disais qu'il y avait comme un manque de bienveillance. Je n'ai pas compris, est-ce que c'était un manque de bienveillance de l'étudiante envers la stagiaire, mais de la part de la sage-femme ?

  • Speaker #2

    L'ambiance n'était pas tendue, mais un peu… Moi, j'étais dans mon lit, notre lit entre guillemets conjugal, et la manière dont on s'était orienté, il n'y avait pas énormément de place et pas énormément de lumière pour faire l'intervention, donc elle n'était pas très bien positionnée pour faire les points. Et je pense qu'elle rushait juste parce qu'il n'y avait pas assez de luminosité, pas assez d'espace. Elle aurait pu me demander de bouger, mais comme je venais d'accoucher, je pense qu'elle n'a pas voulu me demander ça. Donc, fast forward, plusieurs années plus tard, je suis enceinte de ma deuxième. Je perds les os, d'ailleurs un peu en avance, je n'étais pas tout à fait rendue à 40 semaines. Je perds les os, en plus, je perds une goutte à la fois. Je me suis dit, bon, ça doit être ça, je ne peux pas croire que c'est autre chose. Et il est 5h de l'après-midi, donc là on avait un plan de match pour la grande, donc je me dis, bon, on va s'occuper de la placer, parce que pour moi c'était important qu'elle ne soit pas présente, parce qu'elle était déjà intense, on se le rappelle. Et donc je t'ai appelée et tu m'as dit, allez vous faire un bon souper tous les deux, parce que ça se peut que vous n'ayez plus d'autres occasions dans les mois à venir pour avoir un souper tranquille tous les deux. Il y avait un petit resto de sushi, donc mon chum et moi, on est allés à ce resto-là, et on soupait, donc après avoir placé la grande. À 7h, les contractions commencent, et là, moi je me dis, bon, le bain, ça avait fonctionné, je me fais couler un bain, ça va m'aider, parce qu'on est partis pour plusieurs heures, donc je rentre dedans, c'était désagréable, j'avais pas envie, il faisait chaud, j'étais pas bien. Et alors là, il y a eu quand même rapidement, Ih, mais si ça, ça ne marche pas, qu'est-ce qui va marcher ? Parce que je me souvenais de mon premier accouchement et je me faisais des idées. Et je me suis juste retournée. Le gros ballon était dans la salle de bain, qui était petite aussi, cette salle de bain. Donc je me suis retournée, je me suis installée sur le ballon. Et déjà, quand est arrivé le rythme des contractions, c'était déjà quand même assez intense. Je pense qu'on était dans le noir, dans une petite salle de bain étouffante. Et puis... La sage-femme est arrivée pas longtemps après toi et je me souviens d'avoir crié maudit sushi à marde parce que j'avais des reflux de sushi que j'avais engloutis comme une heure avant ou une heure et demie avant. Ça aussi pendant le travail, donc elle est née en deux heures, mes contractions commençaient à 7h puis elle est née à 9h le soir. La sage-femme rentrait très discrètement une fois de temps en temps pour voir si on avait besoin de quelque chose. Toi, t'étais avec moi, puis je pense que tu me parlais pas tant que ça. T'avais peut-être une main sur mon dos, et puis c'est pas mal tout. Mon conjoint est rentré un moment dans la pièce, et je me souviens de lui avoir vraiment dit, en fait, même pas avec des mots, mais je lui ai envoyé la main en disant, non, toi, tu restes dehors. C'est un accouchement que j'ai vécu de manière vraiment très animale, très paléolithique. Et je n'ai pas réfléchi, je ne me suis pas demandé est-ce que c'était bien ou pas, est-ce que j'aurais dû, est-ce que peut-être. Je me souviens qu'à ce moment-là, ça allait bien comme c'était. En fait, j'avais besoin que la situation reste comme ça, c'est-à-dire toi derrière moi, moi sur un ballon. Je faisais beaucoup de sons à chaque contraction. Ça m'était venu assez spontanément. Je ne me souviens pas mon premier accouchement, si j'avais fait des sons ou pas, mais celui-là, oui. Et à un moment donné, je t'ai dit, OK, là, ça fait vraiment mal. Qu'est-ce que je fais ? Et je m'étais tournée vers toi, et toi, dans ta grande sagesse et ta grande... connaissance aussi, tu m'as dit toi Rebecca, qu'est-ce qui te ferait du bien ? et je pense que j'ai laissé passer une contraction parce que ça allait vite déjà le rythme des contractions j'ai répondu, on va réessayer le bain on va voir, donc j'ai laissé le gros ballon j'ai enjambé la baignoire parce que c'était une baignoire sur pattes et probablement qu'en enjambant le bain j'ai dû ouvrir ou débloquer quelque chose au niveau de la descente du bébé Et je me suis mise à quatre pattes dans le bain. Et il y a eu, en fait, la contraction suivante. J'ai fait une poussée. En fait, j'ai fait un son de poussée. Moi, je ne me souviens pas tant que ça, mais je pense que c'était ça. Et là, la sage-femme est arrivée quand même assez rapidement en disant Ouais, ça c'est un son qui indique un changement dans le cours de l'accouchement. Et je pense que la poussée suivante, Eden sortait sa tête. Elle a mis sa main pour accueillir le bébé parce que moi, j'étais à quatre pattes et je n'étais pas tellement consciente. Je pense que la tête était déjà sortie. Je pense que ça a pris deux poussées, donc j'ai pu profiter de la poussée physiologique à peu près cinq minutes. Mais ça a été ça.

  • Speaker #0

    Évite les si j'avais su en connaissant à l'avance toutes les étapes importantes jusqu'à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée et bien organisée. Oui, puis c'est drôle parce que c'est justement le fait que tu te mobilises et que tu changes de position qui a fait changer les choses. C'est comme si tu avais senti à l'intérieur de toi que tu avais besoin de faire ce changement-là, même si consciemment, c'était peut-être pas si clair.

  • Speaker #2

    Oui, le moment où je t'ai parlé, c'était vraiment un moment où je suis remontée dans ma tête très, très brièvement. Mais tout le reste de cet accouchement-là, je l'ai fait à partir de mon senti. Puis c'est drôle parce qu'hier, je faisais... Une activité de journal créatif. Et un message qui m'était venu hier, c'était qu'on allait répondre à l'intérieur. C'est juste qu'on est tellement habitués de demander aux gens de nous dire quoi faire. C'est tellement réconfortant aussi de se faire dire quoi faire, surtout dans des moments comme ça où on a très mal. Je me souviens de la douleur de mon premier accouchement, mais celui-là, c'est sûr que j'ai eu mal, mais je ne m'en souviens pas aujourd'hui. Je suis quelqu'un aussi qui doute énormément, donc j'aime bien avoir la confirmation de mes choix, surtout de l'extérieur. J'aime bien quand il y a quelqu'un qui me dit bah oui, c'est ça, c'est bien C'est peut-être aussi le type d'éducation un peu genrée que j'ai reçue. Je pense qu'une fois dans ma vie, je peux dire que c'est moi qui ai été au Rennes jusqu'au bout de cette affaire-là.

  • Speaker #0

    On n'a pas le même souvenir par rapport à ça, mais moi, je reste persuadée que pendant ta grossesse, c'est un sujet qu'on avait abordé. Le souvenir que j'ai, c'est que tu m'avais dit, la première fois, on m'a donné des consignes. Cette fois-ci, j'aimerais vraiment être complètement souveraine dans mon expérience. C'était vraiment un mandat que tu m'avais donné. En tout cas, que j'avais entendu.

  • Speaker #2

    C'est très possible, en fait, parce que c'est vrai que j'étais restée un peu avec cette expérience-là de maintenant, il faut que tu pousses. et je me suis dit, là, moi, j'aimerais ça sentir quand c'est bon pour moi de pousser, en fait. C'était quand même un élément important pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant l'accouchement, c'était quelque chose auquel tu avais pensé, le fait d'avoir ou non ton compagnon près de toi ? Est-ce que c'est quelque chose que tu avais réfléchi ?

  • Speaker #2

    Pas vraiment. Mon conjoint, c'est quelqu'un qui a de l'anxiété. Donc, dans les premiers jours avec ma plus grande, on avait eu des enjeux d'allaitement comme beaucoup. À ce moment-là, il y avait lui, je sentais beaucoup son inquiétude que notre fille... soit pas assez nourrie, et ça m'aidait pas du tout. Puis je comprends tout à fait son inquiétude de nouveau papa qui a peur pour son bébé, c'est un animal aussi, mais comme toi, t'étais présente à mes côtés, contrairement à la cuponctrice, la cuponctrice, elle venait me faire des traitements et elle repartait, donc t'es mon conjoint qui était là à mes côtés à ce moment-là, mais là, comme t'étais là, et comme tu me faisais des pressions dans le dos, comme tu savais comment être présente à côté d'une femme qui donne naissance, J'avais tout ce qu'il me fallait, en fait. Je n'avais pas besoin de plus et j'avais surtout l'impression que si on change cet équilibre fragile, ça va aller moins bien. J'avais une formule gagnante que je n'avais pas envie de modifier. Puis ça a été peut-être une heure de temps. Ça a été probablement comme de 8h à 9h le soir. L'autre chose aussi, j'étais allée à une conférence de Michel Audan et j'étais restée très marquée par ce qu'il avait raconté. Il racontait que lui, c'est un médecin, je pense, français, mais qui pratique en Angleterre. Et il racontait, moi, quand on m'appelle pour un accouchement, en fait, je laisse les femmes entre elles faire leur truc et moi, je suis là s'il y a besoin, mais sinon... Moi, mon rôle, c'est de soutenir le papa avec un café dans le salon. Ça m'avait vraiment marquée, cette histoire-là. Et lui, il disait avec une grande humilité, mais en fait, l'accouchement, ça a été une histoire de femme pendant des centaines et des milliers d'années. Donc, c'est très récent, en fait, que les hommes soient présents. Et aujourd'hui, dans les hôpitaux, ça ne se fait pas, en fait, que le papa ne soit pas là. C'est comme presque inacceptable, en fait. Il y a des papas qui ne sont pas bien là-dedans et qui ne veulent pas voir nécessairement, qui préfèrent être aux côtés de leur épouse ou de leur conjointe à la tête. On est passé d'une norme à une autre. La norme, elle est très, très lourde et elle est très puissante et il faut absolument faire comme s'il n'y avait pas comme ça. Mais en fait, ça date des années 60, donc au niveau de l'histoire, c'est extrêmement récent que les papas soient aussi présents et impliqués. Et puis... Pour une portion des papas, c'est tant mieux et c'est parfait. C'est génial qu'ils puissent avoir une place qui leur était complètement inaccessible avant. Sauf que moi, le one size fits all, je n'ai jamais trouvé que c'était si bonne idée dans aucun des domaines de la vie. Et donc, moi, dans mon cas, c'est sûr que je voulais qu'ils soient là, dans la maison. mais pas nécessairement à mes côtés. Donc, d'écouter le papa dans ses besoins, puis d'écouter la femme qui accouche aussi dans ses besoins. Je me souviens plus si on en a parlé tant que ça ou pas, mais je ne pense pas que lui était tellement fâché ou déçu de ne pas avoir été dans la salle de bain directement avec moi. Je pense qu'il est arrivé au moment où Eden était vraiment né. Mais sinon, il n'y a pas eu de... ça n'a pas été un enjeu pour lui et moi en fait je n'y ai pas pensé trop mais après ça quand on en a reparlé toi et moi ou quand je me suis souvenue du docteur Audan je me suis dit c'est vrai dans le fond c'est une norme qui est très lourde très Après, c'est devenu obligatoire.

  • Speaker #0

    C'est un peu un sujet un peu tabou de dire, tiens, moi, j'ai fait signe à mon chum,

  • Speaker #2

    mais on ne rentre pas. Oui, oui. Signe, je ne veux même pas parler. Je pense que c'était vraiment évident que je ne voulais pas qu'il soit là. Mais ce n'était pas tant du rejet que là, ce que j'ai, ça marche. ça va et je ne veux pas modifier cet équilibre pour le moment.

  • Speaker #0

    Oui. Et d'ailleurs, ça, Michel Audin, justement, dans ses conférences, en parle beaucoup, de dire que quand il y a un événement pendant un accouchement et que ça se passe bien, qu'on est dans une formule gagnante de surtout ne pas toucher à ça. Il fait beaucoup de parallèles avec la physiologie, en disant quand la physiologie est au rendez-vous, il faut éviter d'ajouter, de modifier et compagnie. Dans ses conférences, il raconte aussi beaucoup l'époque où les hommes ont commencé à rentrer dans les salles d'accouchement. Et il raconte qu'un soir, il était chez lui à la maison et qu'il y a une infirmière ou une sage-femme qui lui a téléphoné en lui disant, Écoute, j'ai un problème, je ne sais pas trop comment gérer ça. Il y a un homme qui veut rentrer dans la salle d'accouchement.

  • Speaker #2

    Et là,

  • Speaker #0

    donc, ils ont comme été confrontés aux premières personnes qui ont fait comme, Non, nous, on aimerait que les conjoints puissent rentrer. Et là, ça a été tout un changement de culture qui s'est amorcé. Effectivement, tu as raison, maintenant, on est dans quelque chose qui est à l'inverse, c'est-à-dire que les hommes ont beaucoup de pression pour être là, et c'est très mal vu si finalement, ils ne veulent pas y être.

  • Speaker #2

    C'est quand même très récent. Donc, quelque chose qui nous semble évident aujourd'hui et bien implanté, C'est beaucoup la question aussi de est-ce qu'on questionne nos pratiques ? Est-ce qu'il y a de la marge pour se poser des questions ? Pour remettre en question ? Pour évaluer est-ce que c'est bon pour moi ou pas ? Des choses qu'on fait, mais la présence du père, mais comme l'épisiotomie aussi. En France, l'épisiotomie, c'était de routine. Donc si, à partir du moment où on arrête de questionner, c'est là où on crée des modèles qui sont trop rigides et qui ne conviennent pas à tout le monde. L'épisiotomie, sûrement que ça a sauvé Des bébés, mais en même temps, pour tout le monde, non. Et c'est pareil, le papa...

  • Speaker #0

    L'enjeu, c'est vraiment est-ce que ça convient à l'un et à l'autre et à qui la priorité.

  • Speaker #1

    J'ai toujours considéré, Rebecca, que tu étais une personne féministe.

  • Speaker #0

    Oh oui ! Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu perçois l'univers de la naissance actuellement avec des yeux de personnes féministes ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je me dis féministe et en même temps je trouve que c'est tellement plus grand que moi. Moi je suis comme une bébé féministe. Je fais ce que je peux à mon niveau et de manière très petite. Je milite disons à un niveau très quotidien mais c'est un titre presque honorifique que j'aurais du mal à m'accoler mais je pense que mon chum actuel dirait que je suis féministe. Par rapport au monde de la naissance, pour moi c'est une occasion extraordinaire de vivre sa puissance de femme. et son autodétermination, et de vivre ses choix de manière vraiment profonde. Là, je m'embarque sur des terrains un peu plus vaseux, mais mon chum actuel est sociologue, et il me parle beaucoup d'essentialiser. Donc pour moi, l'allaitement, c'était super important, puis j'ai probablement eu des propos qui ont pu blesser certaines personnes, parce que l'allaitement, pour moi, c'est super important que le bébé y ait droit. Quel que soit le choix de sa maman, le bébé n'est pas responsable. En fait, il devrait pouvoir avoir accès à du lait maternel. Après, ça pose aussi la question du lien avec le droit à l'avortement. C'est sûr que le droit à l'avortement, pour moi, c'est super important. Et la femme devrait choisir le moment où elle met au monde un enfant. Par contre, une fois que le bébé est né, je trouve que le bébé, en tant que personne... a droit à ce qui est prévu pour lui par la nature. C'est une position qui peut aller à l'encontre de certaines positions féministes. J'ai eu la chance d'être accompagnée par des sages-femmes, j'ai eu la chance d'accoucher à la maison selon mon choix, donc je peux dire que j'ai eu la cadillac des expériences. J'ai vraiment été extrêmement chanceuse et extrêmement choyée de pouvoir aussi avoir des congés parentaux, des congés maternels et tout ça. Reste qu'il y a beaucoup de violences obstétriques. Ce que j'entends de la part de mes amis, c'est absolument abominable. Et je ne comprends pas que les papas ne se mobilisent pas plus. C'est beaucoup une histoire de femmes. C'est beaucoup aux femmes à aller défendre ça. Je me dis que si tu es un papa et que tu accueilles un enfant au monde, tu devrais vouloir que cet accueil-là se fasse dans de meilleures conditions. En même temps, ce n'est pas du tout au moment de l'accouchement où les papas devraient avoir à monter au barricade. Mais en tout cas, après ou avant. Je trouve que comme femme, on n'est pas assez soutenu là-dedans par les hommes. Déjà, ça ferait plus de voix, puis des fois, des voix d'hommes, ça s'entend peut-être encore un peu plus, même si ça ne devrait pas. Donc voilà, c'est peut-être quelques liens que je pourrais faire avec le féminisme. Mais ce n'est pas facile d'être en accord profond avec ce qu'on sent et ce qu'on vit, notamment par exemple par rapport à l'allaitement. Parce qu'une fois qu'on a dit ça, une femme qui ne peut pas parce que traumatisme ou parce que toutes sortes d'autres affaires. Quelque part, la femme qui dit je ne veux pas sûrement qu'elle est contaminée par toute l'éducation, toute la rhétorique autour des seins, tous les enjeux qui a coloré tout son parcours de vie jusque-là. Il faudrait que je réussisse à l'accepter, je travaille là-dessus. Mais une fois qu'on a dit ça, il faut des banques de lait, il faut normaliser le fait qu'un bébé reçoive du lait d'une autre femme, ce qui est hyper difficile encore aujourd'hui. Moi, j'ai produit du lait, je suis une maman de lait pour une autre petite fille qui est à l'âge d'Éden. Je tirais mon lait pour une autre femme qui, physiologiquement, ne pouvait pas allaiter assez. C'est quand même encore très tabou. Ça aussi, dans l'histoire, les nourrices qui allaient être les bébés des autres, ça ne posait pas de problème au XVIe, XVIIe siècle. Chez les animaux, j'imagine que ça se fait aussi quand même assez... assez fréquemment. Donc, oui, normaliser ça.

  • Speaker #1

    C'est encore très tabou. Là, je vais te raconter quelque chose que je n'ai jamais raconté. Quand mes enfants étaient petits, j'avais évidemment plein d'amis qui étaient, elles aussi, en train de fonder leur famille. Donc, le fait que je donne naissance n'excluait pas que des amis à moi donnaient naissance dans les mêmes périodes. Et quand mes bébés étaient petits, et que mes amis me demandaient de les accompagner, bien écoute, j'avais un tout petit bébé qui devait être allaité. Alors il y avait toujours une autre de nos amis qui allait passer la nuit chez moi. Et là, ça va me rendre émotive. Et donc, mon amie se couchait dans le lit avec son bébé d'un côté et mon bébé de l'autre côté. Et pendant toute la nuit, elle allaitait son bébé et le mien à tour de rôle pour que moi, je puisse être présente avec notre autre amie.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est quelque chose que je partage. Là,

  • Speaker #0

    je suis en train de dire ça dans un podcast.

  • Speaker #1

    Mais c'est le genre de choses que normalement tu partages pas parce que les gens vont juger ce genre de choix-là. Parce que c'est très tabou encore.

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est beaucoup... Là, je fais un lien avec l'actualité. C'est beaucoup ça, le problème. En fait, il y a eu une manif la semaine dernière contre l'éducation à la sexualité sur les aspects trans dans les écoles. Et je me disais, mais en fait, si ça ne te concerne pas, laisse faire. Laisse les autres vivre. Et puis, ça concerne tellement une minorité. En fait, je ne sais plus, je pense que c'est 0,5% des enfants qui se questionnent sur leur genre. Et c'est pareil, il y a peut-être 0,5% de mamans qui allaient d'autres bébés, mais laisser vivre, en fait, de ne pas... pour l'avortement, tu ne veux pas avorter, ben, avorte pas. Surtout si tu es un homme, tu sais, tu n'as qu'à pas avorter, puis laisser les autres avorter. C'est un choix qui est important pour elles et qui leur convient à elles.

  • Speaker #1

    Absolument. Et moi, j'ai toujours été fascinée du dégoût du lait maternel. On s'entend que presque 100% de la population boit du lait de vache. Comment on peut expliquer qu'on soit aussi dégoûté par du lait de femme alors qu'on boit du lait de d'autres mammifères ?

  • Speaker #0

    Parce que ça a été beaucoup caché dans les dernières décennies. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tant que ça. On ne voit pas le liquide comme tel. À part si tu tires ton lait, ça passe du sein directement à la bouche du bébé. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est visible tant que ça. Je n'avais pas de dégoût du lait maternel. Je ne l'ai pas perçu tant que ça autour de moi.

  • Speaker #1

    Rebecca, on l'a dit tantôt, tu as donné naissance à deux filles. Les choses évoluent au niveau des droits des femmes. Recul, évolue,

  • Speaker #0

    recul, recul,

  • Speaker #1

    évolue. Moi, je le vois beaucoup quand je fais référence, par exemple, quand j'ai eu mes bébés, j'avais beaucoup plus de droits. Je trouve beaucoup plus de liberté. que les femmes en ont aujourd'hui, ce qui est quand même assez inquiétant. Tu as deux filles qui vont grandir, qui vont bientôt, parce que le temps passe vite, bientôt peut-être vouloir fonder une famille. Quel est ton regard sur ça, qui s'en vient assez vite finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas si tu as eu plus de droits ou de liberté que moi. Je me considère quand même chanceuse. Je me compare à l'expérience que j'aurais eue si j'étais restée en France. qui est, je pense, vraiment, vraiment améliorée du fait que je suis ici. Puis je dis souvent que je ne voudrais pas vivre nulle part ailleurs sur la Terre parce que je trouve que c'est au Québec que le féminisme est le plus avancé. Donc il y a des acquis, je pense, le congé d'un an, je pense que ça c'est vraiment quelque chose qui ne reculera pas, qui est là pour rester et qui est super important pour l'accueil d'un enfant. Au niveau des sages-femmes, je sais qu'il y a des tensions, il y a des changements. D'une part, il faut que les sages-femmes gardent le pouvoir sur leurs pratiques, ça c'est super important. D'autre part, je pense qu'il faut qu'elles sachent résister à la pression de médicaliser à outrance leurs pratiques. Je pense qu'il y a comme une dérive qui est très possible, probable. La première sage-femme que j'ai eue, qui était d'ailleurs enseignante à l'UQTR, au programme sage-femme, c'est probablement la sage-femme la plus interventionniste que j'ai eue. au courant de mes deux suivis. Mais sinon, je pense qu'il faut savoir résister en tant que sage-femme. Puis je le dis en toute méconnaissance parce que j'ai aucune idée. La plupart font quand même un bon travail, mais ce risque-là n'est pas loin. Après ça, pour mes filles, je suis abonnée à des pages Facebook dont l'abattoir que je recommande à tout le monde qui s'intéresse à des questions de féminisme. Et la personne qui est en arrière de cette page décrypte l'actualité de manière vraiment remarquable, appuyée par des données. C'est super intéressant et c'est souvent très drôle et triste en même temps, mais il faut savoir rire des choses tristes. Mais ce que j'allais dire, c'est que c'est beaucoup d'apprendre à occuper l'espace public sans avoir l'impression qu'on emprunte à quelqu'un. D'occuper l'espace, pas parce qu'on est belle, pas parce qu'on plaît, mais parce qu'on existe en fait. Hier, ma grande-fille m'a texté en me disant Ah, maman, tu sais pas quoi, dans le métro, il y a une vieille dame qui m'a dit Mademoiselle, il faut que je vous dise, vous êtes vraiment magnifique, vous êtes très très belle. Et elle me texte ça. Et là, je lui dis Tu sais ce que la maman féministe va dire ? Elle dit Oh oui ! Que plaire, c'est un piège. C'est vraiment dangereux de plaire. Par exemple, pour Fonder Famille, moi, j'ai mis beaucoup de temps. J'ai mis probablement 40 ans. Pas 40 ans, parce que j'ai commencé à dater plus tard. à partir de 40 ans, je me suis dit non, ce n'est pas juste moi qui plais, moi aussi, j'ai le droit de choisir un conjoint qui me plaît à moi et pas juste d'être choisi en fait, pas juste de plaire à quelqu'un et d'être... c'est peut-être trivial et c'est peut-être petit pour d'autres personnes, mais pour moi ça a été central et je me suis... évidemment, toutes les princesses sont choisies comme personnes, moi, est-ce que j'ai envie d'être avec l'autre ? C'est sûr qu'on choisit un peu aussi, mais c'est devenu très central pour moi et la personne avec qui je suis maintenant, je l'ai totalement choisie et je la rechoisis pas mal tous les matins, tous les soirs aussi. Mais de faire attention, si physiquement on a des avantages physiques, si on est moindrement belle, c'est un piège vraiment, vraiment... grand. Ça donne un certain privilège, et puis je pense qu'il y a énormément de données de recherche qui le démontrent, mais on s'enferme là-dedans, et je dis ça, je veux pas mettre trop d'emphase là-dessus, mais ça peut enfermer, et ça peut donner l'impression qu'on a gagné notre place dans l'espace public que parce qu'on est belle. Pour mes filles, ça c'est un des messages vraiment central, et je leur répète. Vous avez le droit à votre place, quelle que soit votre apparence physique. Parce que ma 13 ans se maquille. Et ça aussi, comme féministe, c'est compliqué parce qu'elle m'a demandé est-ce qu'elle pouvait se maquiller, et puis je lui ai dit... ton apparence, c'est ta prérogative. Je lui ai pas dit le mot prérogative, mais je lui ai dit c'est ton choix en fait, c'est toi qui décide. En ce moment, en tout cas, elle se maquille de manière très discrète et très subtile, mais c'est le jour où elle décidait de mettre du noir. Je sais pas comment je réagirais, mais en même temps, comme féministe, il faudrait que j'accepte. Et en même temps, je me dis ben ok, elle est déjà tombée dans il faut que je plaise, il faut que j'améliore mon apparence parce qu'il faut que je plaise.

  • Speaker #1

    Il y a un parallèle vraiment intéressant à faire avec l'accouchement. parce que souvent, j'ai observé aux accouchements que les femmes ont ce besoin de plaire aux intervenants et surtout, veulent éviter de déplaire.

  • Speaker #0

    Oh oui, ben oui. Ben oui, l'un va avec l'autre. S'affirmer de risquer de fâcher l'autre personne, ça va avec. Si tu te positionnes comme Moi, je sais ce que je veux, puis c'est ça dont j'ai besoin. il faut accepter que l'autre n'est peut-être pas content et que ça ne lui convient peut-être pas, mais ça va être ça quand même parce que je suis en train d'accoucher et que c'est moi ici qui décide ce qui est bon pour moi.

  • Speaker #1

    Tu es très familière de par ton travail avec le concept de patient partenaire. Oui. Qu'est-ce que ça veut dire être un patient partenaire justement dans un moment où je désire quelque chose et que l'intervenant que j'ai face à moi n'est pas en accord avec ça ?

  • Speaker #0

    La notion de patient partenaire, c'est vraiment de faire équipe avec les gens, les professionnels qui sont là. Et il y a aussi la notion d'être au même niveau, donc il n'y a pas de hiérarchie. Moi, je fais partie de l'équipe au même titre que toi, au même titre que le médecin, au même titre que... Le problème de ça, c'est que nos soins de santé au Québec, ça change tranquillement. On travaille très fort pour enseigner ça aux étudiants des sciences de la santé, aux étudiants en médecine, tout ça. mais ils arrivent dans des milieux où ce n'est pas toujours ça qui est en place, donc ça change, mais pas assez vite. Le problème, c'est que ce n'est pas tant aux patients à prendre sa place, c'est à l'équipe de soins de faire de la place pour la personne, pour que la personne puisse réellement être partenaire. S'il n'y a pas de chaise autour de la table, c'est difficile de prendre sa place. Si l'équipe de soins n'est pas tant ouverte, ce n'est pas évident de prendre sa place. Puis on est vu comme la chiante, on est vu comme l'empêcheuse de tourner en rond, la fatigante. Dans les hôpitaux, ce ne sont pas toujours les mêmes équipes. On ne sait pas d'avance sur qui on va tomber, de ce que je comprends. Il faut prendre sa place, mais quand on accouche, on n'est pas nécessairement en position de le faire. Et dans le concept de patient-partenaire, les proches aidants, le conjoint ou la conjointe, sont aussi partenaires dans l'équipe. Donc, ça peut aussi être cette personne-là qui fait la démarche pour essayer d'avoir voix au chapitre.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est quelque chose qui se prépare à l'avance.

  • Speaker #0

    Oui, mais sans savoir qui va être sur place...

  • Speaker #1

    C'est la raison pour laquelle il faut être encore plus prêt.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce que si je savais qui va être là, et si je savais que je vais être avec une équipe qui va vraiment collaborer, arriver avec moins de préparation serait moins un problème.

  • Speaker #0

    Mais moi, je dis souvent, quand je raconte que j'ai accouché à domicile, les gens me disent Ah, wow, t'es vraiment forte ! Puis je suis comme Ah non, non, en fait, j'aurais été incapable d'accoucher Naturellement, dans un contexte hospitalier, en fait, j'aurais pas été capable, je pense, parce que mes hormones n'auraient pas travaillé aussi bien pour moi. Donc, en fait, moi, je dis que ça a été la solution de facilité, quelque part, d'accoucher à la maison. C'était le plus facile pour moi et c'était un choix, évidemment, très raisonné, très... quand même. suffisamment préparé, mais moi, je trouve qu'il faut être fait fort pour accoucher à l'hôpital. Si on est en région, que pour toutes sortes de raisons, c'est pas possible d'accoucher ailleurs qu'à l'hôpital, alors une formation comme la tienne, c'est primordial, c'est vraiment... Quel que soit son choix, en fait, même si on veut accoucher avec une épidurale, il faut absolument être informé. Puis l'information, ça c'est très féministe, mais être informé, c'est avoir du pouvoir. C'est être... Tu veux une hiérarchie avec moi, mais moi, si j'ai l'information, si j'ai la connaissance, on est au même niveau ou presque et tu ne peux pas me faire croire que j'ai besoin de ci ou que je dois faire ça alors que moi, je sais que ce n'est pas vrai. Donc, on est moins pris de court, je pense, si on est bien informé, si on s'est bien préparé. Pour ce qui est du partenariat patient, il y a une idée aussi en arrière de ce concept-là, c'est que les soins qu'on donne comme professionnels de la santé, le but c'est que la personne aille mieux ou que la personne soit guérie ou que la personne accouche. Le but c'est de faire la meilleure chose pour la personne. Donc si je prends un exemple de médication, si le médecin donne une médication qui est la bonne selon les papiers ou selon ses idées ou selon la littérature médicale, mais pour la personne, il y aurait une... une alternative qui serait plus ajustée selon son contexte. Donc si la personne ne prend pas la médication qui est idéale pour toutes sortes de raisons, parce qu'il a essayé dans le passé et ça lui donne des nausées, ou qu'il pense qu'il a des idées préconçues par rapport à cette médication-là, si en bout de ligne il ne la prend pas, ça a des coûts au niveau de la personne, elle ne guérit pas ou elle ne va pas mieux, ça a des coûts au niveau social parce qu'il y a de multiples consultations, et puis le médecin... En fait, c'est qu'il n'a pas vraiment eu les conditions pour bien faire son travail ou qu'il n'a pas pris le temps, ou en tout cas dans la relation, ça n'a pas été possible. Et si on ramène ça à l'accouchement, le but des services qui sont donnés ou des soins qui sont donnés, c'est que la femme soit dans les meilleures conditions pour accoucher. Bon, il y a tout l'aspect du contexte avec des locaux qui sont peut-être pas adaptés ou des lumières qui sont peut-être pas adaptées. Mais au niveau des interventions, le but ça devrait pas être de faciliter sa job de professionnelle. Moi je suis pas là pour que ma job à moi se fasse bien et soit facile. Moi comme professionnelle de la santé, je devrais être là au service de la personne qui accouche. Donc si on pousse cette réflexion-là un petit peu plus loin, ça n'a aucune allure en fait que les femmes accouchent sur le dos. Parce qu'accoucher sur le dos, c'est... faciliter la job du médecin, du professionnel de la santé qui est là, parce que lui, il veut être confortable, il veut être assis, je dis il, mais il ou elle, assis avec des bonnes conditions, que le vagin de la personne soit à bonne portée des yeux et à bonne portée des mains, mais c'est complètement l'inverse en fait. On devrait être là en soutien à la maman qui accouche et donner les soins et les services. de manière à ce qu'elle, elle soit dans les meilleures conditions. Donc ça, c'est un peu l'approche ou la philosophie, en tout cas, comment moi, je la comprends, d'être dans une forme de partenariat. Et c'est sûr que d'accoucher à la maison, on est chez soi. My home, my rules. Alors que si on est à l'hôpital, quelque part on est dans la maison des médecins, avec leurs règles, leur fonctionnement, leur culture. Donc c'est sûr que c'est plus difficile de renverser la vapeur, sauf que comme professionnelle de la santé, je pense qu'il y a vraiment une grosse réflexion à avoir sur la manière dont on offre les soins de santé. Il y a aussi beaucoup de réflexions sur la décolonisation et sur la manière d'offrir les services ou l'approche philosophique même en arrière. Donc ça, je pense que c'est en cours, c'est assez balbutiement et j'espère vraiment que ça va prendre plus d'ampleur. Mais tout devrait être mis en place avec les paramètres avec lesquels on peut jouer pour que la femme puisse être dans les meilleures conditions possibles et que le lien de confiance soit le plus fort possible. Il y a encore malheureusement beaucoup d'enjeux de pouvoir. qui sont présents, beaucoup d'égaux qui sont très présents. Et évidemment, ce n'est pas tout le monde et ce n'est pas 100%, mais c'est quand même encore très répandu, je trouve. J'en parlais tout à l'heure de remettre en question, donc se questionner, se remettre en question. Je trouve que ça manque un peu quand même dans les pratiques hospitalières. Il n'y a pas beaucoup de gens que j'entends. Je vais te remettre en question. Dans tes épisodes de podcast précédents, il y en a eu un peu, des mamans, j'entendais, racontaient des histoires de personnes qui acceptaient de changer des pratiques en fonction de ce que les mamans voulaient, ou les familles, mais il y a encore du chemin.

  • Speaker #1

    Oui, je pense sincèrement que les professionnels de la santé manquent eux aussi de modèles. Et ça, ça fait partie des avantages. Quand on est accompagnante de naissance, on va dans tous les milieux et on voit plein de professionnels à l'œuvre. Donc, ça se peut que je vois quelque chose qui est complètement impossible à avoir dans un autre hôpital, par exemple. Mais je sais que c'est possible. Et je sais que par certains autres professionnels, c'est considéré comme sécuritaire. La façon dont ça fonctionne, présentement, les pratiques sont cloisonnées. Les médecins travaillent tous ensemble dans un même milieu. ont des protocoles sur lesquels ils vont rouler pendant des années. Et comme ils ne vont pas ailleurs, comme ils ne font pas, par exemple, de stage avec des sages-femmes, ce qui pourrait être extraordinaire, ils ne sont pas amenés à changer leur mode de pratique.

  • Speaker #0

    Je travaille dans une faculté de médecine, donc on parle beaucoup de doctor bashing Les médecins sont fatigués, qu'on les critique. Je peux comprendre que les commentaires soient difficiles à prendre. Ceci dit, je sens... Pas un leadership en matière de féminisme et en matière de biais dans le monde de la périnatalité. Puis je pense que c'est encore un des domaines où il y a peut-être plus de chemin à faire parce que ça ne concerne que des femmes et parce que dans les domaines où les femmes sont considérées, il y a souvent encore beaucoup de biais. Même de la part de femmes gynécologues, en fait, ce n'est pas parce qu'on est une gynécologue de sexe féminin ou de genre féminin. qu'on est immunisé contre des pratiques qui sont irrespectueuses. Dans le partenariat patient, en fait, on fait émerger l'autonomie du patient. Le patient est amené à prendre conscience de tous les savoirs qu'il a lui-même développés. Et même si ce n'est pas des savoirs scientifiques, c'est des savoirs expérientiels, donc des savoirs qu'on développe à mesure qu'on vit la vie avec nos maladies ou à mesure qu'on vit la vie avec un handicap en particulier ou à mesure qu'on fait un accouchement. Donc on a des savoirs qui nous sont propres, des savoirs de patients, mais qui ont beaucoup de valeur. Et c'est sûr que de favoriser ces savoirs-là expérientiels, ça déplace un peu la hiérarchie, puis on n'est plus la personne qui sait tout et le patient qui sait rien. Mais toi, tu as des savoirs. Moi, j'ai d'autres types de savoirs qui sont complémentaires. En fait, on ne peut pas faire l'économie ni de l'un ni de l'autre. Donc tes savoirs de science, ils sont importants, mais mes savoirs de patient, ils sont aussi importants pour bien arrimer soit la solution médicamenteuse, soit la chirurgie qu'on va choisir par exemple. Parce que c'est moi qui vis avec, donc ta solution parfaite, c'est peut-être pas ma solution parfaite en tant que patient. Et peut-être que ta solution moins parfaite, ton deuxième choix, pour moi ça va être la solution qui va me convenir, à cause d'un contexte en particulier. ou une vie spécifique, ou des valeurs même qui sont les miennes. Puis en bout de ligne, c'est moi qui accouche. Toi, tu me donnes les outils et moi, je choisis qu'est-ce qui me convient et qu'est-ce qui fait du sens pour moi. Le concept de partenariat, si je le pousse, et là où je voulais m'en aller avec, c'est vraiment que les services et les soins de santé sont au service de la personne et pas l'inverse. Le patient n'est pas là pour faire en sorte que le médecin donne des soins comme lui l'avait entendu, lui ou elle, mais les soins sont là au service de la personne. Et pour être ajusté à la personne, il faut bien prendre le temps d'établir une relation de confiance avec la personne, bien comprendre qu'est-ce qui fait du sens pour elle, c'est quoi ses valeurs, à quoi elle est prête à renoncer, quel type de choix elle veut faire. Tout ça, c'est de l'autonomisation aussi.

  • Speaker #1

    C'est particulièrement important, je trouve. C'est important pour tout, mais pour l'accouchement, pour l'enfantement, c'est encore plus important parce qu'on n'est pas dans la pathologie, que ça fait encore plus de sens que les femmes puissent avoir leur mot à dire. Rebecca, tu as l'expérience, tu as donné naissance deux fois, les années ont passé. Qu'est-ce que tu dirais aux femmes qui nous écoutent, qui vont donner naissance dans les prochaines semaines, prochains mois ? Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ?

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai dit tout à l'heure, de s'en foutre de déplaire, de faire les choix pour soi et de prendre l'accouchement comme une énorme occasion d'assumer ses choix, de se questionner ce que j'ai envie de faire, comment j'ai envie de vivre cette expérience-là. comment je veux être accompagnée. C'est le travail d'une vie, mais de se défaire de ce que les autres voudraient, comment je vais faire pour leur faire plaisir, comment je vais faire pour pas les choquer, pas les déranger trop. La couche-pain, c'est une occasion unique d'aller travailler ce truc-là et de prendre sa place. Je ne rajouterais rien d'autre que ça. Ça va avec de s'en foutre de déplaire.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça qu'on n'a pas de regrets en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment. Je te remercie beaucoup, Rebecca.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Ce lien-là va te permettre d'avoir accès directement à la formation. Quand Rebecca m'a fait un coucou pour me dire ça y est, mon travail commence, viens me rejoindre j'étais au magasin avec mes quatre kids, imagine, en train d'acheter des chaussures, alors tranche de vie de doula, doula life ! C'est sûr qu'on ne peut pas rester toujours à la maison en attendant, parce qu'on ne sait pas trop quand est-ce que nos clientes vont donner naissance. Donc, on essaie d'avoir une vie plus ou moins normale pendant ce temps-là. Et quand on a un appel, bien évidemment, on se met vite en mode, bon, on s'organise. Surtout quand il s'agit d'un deuxième bébé. Puisque là, je dois dire que la vie de doula, c'est sûr que d'un point de vue extérieur, ça peut avoir l'air très romantique. Mais ça ne l'est pas toujours. Alors, tu peux m'imaginer dans le magasin avec mes quatre enfants en train de magasiner leurs chaussures. Et là, je suis ambivalente. Je me dis, est-ce que je prends le temps nécessaire pour terminer nos emplettes ou je remballe tout ce beau petit monde-là pour retourner rapidement à la maison ? Ce que finalement, j'ai choisi de faire. Et tant mieux, parce que comme tu l'as entendu, La naissance pour Rebecca, comme c'était un deuxième bébé, ça a été relativement rapide. J'ai envie aussi de revenir sur son histoire de ballon versus bain lorsqu'elle t'a raconté qu'elle m'avait demandé qu'est-ce qu'elle pourrait faire, qu'est-ce qu'elle devrait faire dans la situation dans laquelle elle était. Alors, le fait d'être une personne aux côtés d'une femme en travail, parfois c'est difficile de ne pas tomber dans le piège de donner des solutions. Parce que oui, il y a la femme qui, elle, doit faire ce travail-là, c'est-à-dire revenir vers ses solutions à elle, mais il y a aussi les gens autour d'elle qui ne doivent pas tomber dans ce piège-là. Et c'est vrai que ça peut être quelque chose qui est gratifiant de dire Ah oui ! J'ai proposé quelque chose, c'était la bonne solution, et là de me péter les bretelles avec ça, alors que notre rôle, ça devrait toujours être de ramener la merde vers ses solutions à elle. C'est pas toujours facile, mais je dois t'avouer que quand on réussit, ça goûte vraiment bon. C'est hyper intéressant comme histoire parce que quand Rebecca est assise sur le ballon, et qu'elle s'est retournée vers moi en me demandant qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour aider, on n'avait aucun indice qui nous permettait de croire que la naissance était aussi éminente. À ce moment-là, il n'y avait aucun réflexe de poussée, il n'y avait pas eu d'examen gynécologique, alors il n'y a personne qui savait où on en était et jamais j'aurais pu imaginer que la naissance était aussi imminente. Puis que là, vois-tu comment c'est intéressant ? Parce que... si moi j'avais analysé la situation avec les indices que j'avais, j'aurais pu dire toutes sortes de choses. J'en reste sur le ballon, par exemple. De toute façon, on a encore pas mal de travail à faire. J'aurais pu lui dire, bien écoute, lève-toi debout et danse, par exemple, pour pouvoir aider ton bébé à descendre. Et vois-tu comment ces indications-là dans la situation n'auraient vraiment pas été intéressantes ? Parce qu'aussitôt que Rebecca s'est reconnectée, à son instinct et qu'elle a eu cette montée-là, ce réflexe-là de dire tiens, moi, je retourne dans le bain bien écoute, on a tous été surpris, le fait qu'elle retourne dans le bain, ça a vite propulsé la poussée réflexe qui, comme elle te l'a raconté, n'a pas duré longtemps. Alors, vois-tu comment ça peut être un piège, un, de prendre le pouvoir sur la femme qui donne naissance en ayant l'impression que moi, je sais, je sais plus qu'elle parce que j'ai des connaissances, par exemple, qu'elle n'a pas, et comment ça peut être problématique, parce que j'aurais pu, dans cette situation-là, lui donner des directives qui auraient été complètement non idéales. Et concernant les fameux sushis, écoute, on en rit encore quand on se voit et qu'on y pense, à comment elle était comme fâchée après ses sushis, et je le comprends tout à fait. Si jamais tu es en début de travail et que tu as faim, que tu as envie de manger, Deux choses importantes, choisis bien des mets qui sont faciles à digérer. Donc, s'il n'y a que toi qui le sais, ce avec quoi c'est plus facile, ce avec quoi ça l'est moins. Et deuxième chose, il faut vraiment bien mâcher. C'est-à-dire que le plus possible tu vas bien mâcher ce que tu vas avoir en bouche, moins ton estomac va avoir du travail à faire. Et là, c'est vrai que pendant le travail, Ce ne sont pas tes organes digestifs qui sont les mieux alimentés en sang. Imagine ce que ton utérus a besoin comme alimentation sanguine. C'est sûr qu'à moins qu'il y ait un stress qui va dévier la circulation vers tes membres, pour te sauver, pour te défendre, donc à moins qu'il y ait un élément stresseur, un prédateur, ou en tout cas quelque chose que ton cerveau mammifère identifie comme tel, Le sang va être acheminé de façon prioritaire vers ton utérus. Donc, ce n'est pas le moment dans la vie où on digère le mieux pendant un accouchement. Donc oui, si tu as faim pendant ton travail, c'est une bonne idée de manger, à moins qu'il y ait une contre-indication médicale importante qu'on t'a partagée et que tu trouves qu'effectivement ça tient la route. Évidemment, à ce moment-là, on s'abstient. Sinon, manger, c'est une bonne idée, mais toujours bien mâcher et choisir des aliments. Voilà. que tu vas avoir de la facilité à digérer. J'avais aussi envie de revenir avec toi en lien avec le fait que Rebecca a mentionné que sa première fille avait un torticolis. Et ça se peut que tu te sois demandé c'était quoi le lien entre le torticolis et le déroulement de l'accouchement. Donc quand un bébé a un torticolis et qu'il n'est pas bien aligné dans son corps, dans son axe et que sa petite tête est un peu... tourner sur le côté et incliner sur le côté, effectivement, sa tête prend plus de place dans le bassin et ça peut créer des problématiques au niveau du travail. Un travail, par exemple, qui va être moins fluide et ça va aussi, malheureusement, faire des douleurs souvent supplémentaires pendant le travail et l'accouchement. Souvent, les gens disent, Ah, bien, écoute, leuf, arrête de nous tanner avec tes histoires de position de biais. B, avant, on ne se cassait pas la tête avec ça. C'est vrai qu'avant, on se cassait moins la tête avec ça, mais avant, on avait un mode de vie qui était différent. Et à cause de notre mode de vie actuel, il y a beaucoup plus de problématiques au niveau de la position des bébés pendant les accouchements. Et le souci, c'est que ces problématiques-là vont nous suivre par la suite. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Un bébé, par exemple, qui est positionné de façon moins idéale, va effectivement influencer le déroulement de l'accouchement. Mais en naissant, il ne sera pas tout à coup débarrassé de toutes ces tensions. Ces tensions vont persister. Et ces tensions-là vont demander un certain nombre de solutions à mettre en place en post-natal. Et Dieu sait qu'en post-natal, on n'a pas que ça à faire. En prénatal, quand tu prends soin le plus possible avec toutes sortes de choses que tu peux mettre en place de la position de ton bébé, et je t'en parle d'ailleurs en long et en large dans la méthode Opaleo, c'est quelque chose dont on prend soin ensemble avec plein d'astuces concrètes. Donc, quand tu mets en place des astuces pour pouvoir prendre soin de ce facteur-là, de la position de ton bébé, tu as une action concrète sur le déroulement de l'accouchement. Donc... Tu fais vraiment quelque chose qui va faciliter le processus pour toi et ton bébé et tu permets aussi à ton bébé de commencer sa vie avec un petit corps dans lequel il y a le minimum de tension. Bien évidemment, on ne contrôle pas tout, mais l'idée c'est toujours de faciliter le plus possible les choses, le déroulement. pour toi et pour ta petite merveille. Et d'ailleurs, en parlant de ton bébé, si tu as envie de découvrir les super pouvoirs d'un bébé déjà dans ses premiers jours de vie, je t'invite à l'atelier gratuit Les super pouvoirs de ton bébé. Si tu veux t'y inscrire, c'est facile. Tu as simplement à aller dans la description de l'épisode pour y trouver le lien. Je t'invite donc à faire connaître le podcast Enfanté librement sans se faire accoucher. Vous êtes nombreux, nombreuses à me dire à quel point vous aimez le podcast. Je vais te faire une confidence. C'est énormément de travail et quand je vois les étoiles, les cinq étoiles s'accumuler sur les plateformes d'écoute, quand je reçois vos témoignages, quand vous m'en parlez dans les rencontres qu'on a ensemble, dans la méthode au paléo, aussi dans le programme postnatal. Ça me fait du bien, ça me fait chaud au cœur et ça me motive pour continuer. Donc, n'hésite pas à prendre action pour me soutenir dans la continuité de ce projet-là qui, j'en suis certaine, change bien des vies et bien des perspectives aussi en lien avec la maternité, l'accouchement et la période post-natale. Je te souhaite une magnifique journée. Je ne sais pas exactement comment tu te sens actuellement, mais je te souhaite que la journée soit bonne pour toi. Je te souhaite que tu ressentes de la joie, de la puissance, de l'empuissancement et j'ai déjà hâte de te retrouver pour le prochain épisode.

Description

Aujourd'hui j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles.


Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie, peuvent j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.


Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.


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Au plaisir de t’accompagner,


Annie Bhérer

Ta Doula Ostéo


SUJETS ABORDÉS

Accompagnante à la naissanc

Accouchement à domicile

Accouchement sans péridurale

Accouchement avec des sages-femmes

Bulle hormonale (endorphines)

Déchirure au périnée

Douleur (gestion de)

Dilatation du col

Doula

Gestion de la douleur

Importance de suivre notre intuition

Instinct

Michel Odent chirurgien et obstétricien français

Naissance physiologique

Poussée bloquée versus physiologique

Poussée réflexe

Rôle du/de la partenaire

Sensations de la poussée réflexe

Rupture spontanée des membranes

Sages-femmes


INTERVENTIONS PENDANT L'ACCOUCHEMENT

100% physiologique

Poussée bloquée


ASTUCES UTILSÉES

Acupuncture

Bain

Ballon

Instinct

Points de pression

Sons


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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai invité une de mes précieuses amies pour qu'elle te raconte la naissance de ses filles. Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l'on retrouve dans les récits de personnes dont l'expérience est récente. On va se le dire, l'expérience de vie et le recul qu'ont les femmes plus âgées, dont je fais partie. Peuvent, j'en suis certaine, t'aider dans ta préparation à l'accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie. Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d'empuissancement.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast de Annie Perreur. Passionnée de grossesse et d'accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l'international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leur désir. Voici !

  • Speaker #0

    de ces aventures-là. Tu as eu deux filles.

  • Speaker #2

    Oui, qui sont aujourd'hui assez grandes. Oui. Mais c'est très facile, en fait, ces expériences-là. Il y a une portion qu'on oublie, mais il y a quand même une grande portion qu'on n'oubliera jamais, qui est très, très vive. On a juste à s'y replonger, puis ça redevient très présent.

  • Speaker #0

    Oui, et ce qui est intéressant aussi avec les années qui passent, c'est que le recul permet aussi L'expérience que tu as gagnée à travers les années qui ont passé permet aussi d'avoir un regard peut-être encore plus étoffé. Tu as eu la chance de vivre deux expériences physiologiques.

  • Speaker #2

    Oui, alors mes deux accouchements se sont passés à la maison avec Sage-Femme. Et la première fois, j'étais accompagnée d'une acupunctrice qui est venue pendant le travail à domicile chez moi. Et la deuxième fois, j'ai été accompagnée d'une excellente doula qui s'appelle Annie, je vous en reparlerai. La première fois, le choix d'accoucher à domicile s'est décidé autour de la 30e semaine, quand la sage-femme m'a dit... Toi, où est-ce que tu veux accoucher ? Je ne m'étais pas tellement posée la question, mais c'est vraiment parce que j'ai rencontré une autre maman qui m'a parlé d'accouchement à domicile et qui a un peu dédramatisé et vulgarisé l'expérience. Et je me suis dit Pourquoi pas ? Et en fait, j'avais l'impression que mon conjoint allait dire non. Et puis quand je lui en ai parlé, il me dit Ah, je n'ai jamais dit non, pourquoi pas ? Donc là, à ce moment-là, j'ai vraiment été obligée de me poser moi-même la question Est-ce que moi, je le sens ou pas ? Et donc, on a embarqué pour cette aventure-là. Et je m'étais énormément préparée pour la gestion de la douleur. Donc c'est beaucoup là-dessus que j'avais orienté ma préparation. Et le travail a commencé vers une heure du matin. J'ai été en travail toute la nuit en fait, mais ça s'est très bien fait. J'ai passé un moment sur un gros ballon, accoudé sur un sofa. Après ça, j'ai passé une portion du temps dans la baignoire. Après ça, à un moment donné, la sage-femme est venue me voir et elle m'a dit ben, t'es à 10 Et là, je me suis dit ben... Ok, mais moi, je fais quoi à ce moment-là ? Elle m'a dit Je te laisse un peu de temps, puis je reviens te voir. Donc j'ai été à 10 pendant quelques temps, probablement une demi-heure, trois quarts d'heure, quelque chose comme ça. Puis au bout de ce temps-là, elle est revenue me voir, elle m'a dit Écoute, il va falloir commencer à pousser. Parce que je pense qu'elle, elle se disait que je ne pourrais pas rester à 10 avec la force des contractions pendant très longtemps. Là, ça a été vraiment là où j'ai... Je suis rentrée dans mon mur personnel parce que la poussée, je pense que j'ai dû pousser pour une demi-heure, trois quarts d'heure à peu près, mais ça a été vraiment très très très difficile. Et probablement, en fait, ma fille est née avec un torticolis. Probablement que sa tête n'était pas très bien positionnée, que ça ne poussait pas exactement aux bons endroits pour déclencher l'aspect physiologique de la poussée. Donc ça, ça a vraiment été difficile. J'ai un peu déchiré, pas tant que ça. Et je ne m'étais pas du tout préparée à cet aspect-là de l'accouchement. Et je ne m'étais pas non plus préparée au fait qu'il y a eu un bébé à la fin. Je dis ça un peu en riant, mais c'est vrai que ma fille aînée, c'était probablement un baby, elle pleurait énormément. Elle est née avec des grands yeux et tout était déjà très, très intense pour elle. C'est encore très intense pour elle aujourd'hui, avec l'adolescence qui embarque. Donc ça, c'était mon expérience, mon premier accouchement. Et alors, quand je suis retombée enceinte pour ma deuxième, Je me suis dit, la gestion de la douleur, ça, ça va. Là, mon objectif personnel, c'est vraiment de dépasser ce défi-là de la poussée. Je voulais vraiment une poussée physiologique. Cet accouchement-là a commencé par la perte des os, alors que pour le premier, j'avais perdu les os pendant, je ne sais pas, je devais être à 7-8. Je m'excuse, je reviens en arrière, mais j'ai juste eu un seul toucher, celui qui m'a dit que j'étais à 10. Mais pour le deuxième, je n'ai eu aucun toucher vaginal, aucun, même pendant la période avant que l'accouchement commence.

  • Speaker #0

    Et si on vient un peu en arrière, là, tu es à 10, la sage-femme t'en informe, on attend un peu. Est-ce qu'il y a eu un moment donné où tu as eu envie de pousser ?

  • Speaker #2

    à aucun moment.

  • Speaker #0

    Je comprends. Donc, il y a une directive qui t'a été donnée de pousser à ce moment-là.

  • Speaker #2

    J'avais vraiment l'impression qu'il fallait que je revienne dans ma tête et que je donne des ordres à mon corps, alors que jusque-là, ce n'était pas du tout le cas. Je laissais faire ce qui se passait, mais il n'y avait pas de... Là, on me parlait, et moi, je donnais des ordres à mon corps, donc on n'était pas du tout dans quelque chose de physiologique. Elle est née à 11h le matin, donc pour un premier accouchement, 11h, ce n'est vraiment pas si mal. Et j'étais en bonne forme, mais je pense qu'elle, elle s'inquiétait que ça prenne trop de temps et que je ne puisse pas rester à 10 trop longtemps non plus.

  • Speaker #0

    Oui, puis il faut savoir que même chez les sages-femmes, encore aujourd'hui, il y a certaines croyances en lien avec la poussée. Donc, il y a encore des gens qui donnent des directives de tuer à 10, on attend un peu, puis après on va se mettre à pousser. Peut-être qu'il y avait des raisons cliniques qui ont fait qu'elle t'a donné cette indication-là, ou peut-être que ça faisait partie. de la pratique de cette personne-là, de dire on attend un peu, puis après s'il n'y a pas de poussée réflexe, on demande à la femme de faire une poussée bloquée.

  • Speaker #2

    Après j'ai été recousue, puis cette portion-là n'a pas été agréable parce que c'était une stagiaire qui me recousait, puis je m'occupe de stagiaire, enfin je ne m'occupe pas de stagiaire dans la vie, dans mon travail, et je trouvais que ce n'était pas si bienveillant pour la stagiaire, puis moi j'étais recousue. Je me souviens plus si c'était à froid ou pas, mais ce n'était pas particulièrement agréable. Moi, dans ma tête, je me disais, Hey, je viens déjà d'expulser un bébé. Est-ce qu'on peut, s'il vous plaît, laisser mon corps tranquille ?

  • Speaker #0

    Juste pour rassurer tout le monde qui écoute, c'est sûr que tu n'as pas été réparée à froid.

  • Speaker #2

    C'est parfait. Tu sais, on m'a poussé aussi sur le ventre pour expulser le placenta.

  • Speaker #0

    Pour la réparation au niveau du périnée, c'est certain qu'ils ont gelé la zone. Mais ce qui a fait que c'était inconfortable pour toi et ça l'est pour presque nous toutes, c'est que la zone au complet est héritée, évidemment, par la sortie du bébé. Quand on bouge les lèvres, quand on bouge les structures, évidemment, ça amène de l'inconfort, même si la zone précise où on fait la réparation est gelée. Et là, je voudrais juste revenir quand tu disais qu'il y avait comme un manque de bienveillance. Je n'ai pas compris, est-ce que c'était un manque de bienveillance de l'étudiante envers la stagiaire, mais de la part de la sage-femme ?

  • Speaker #2

    L'ambiance n'était pas tendue, mais un peu… Moi, j'étais dans mon lit, notre lit entre guillemets conjugal, et la manière dont on s'était orienté, il n'y avait pas énormément de place et pas énormément de lumière pour faire l'intervention, donc elle n'était pas très bien positionnée pour faire les points. Et je pense qu'elle rushait juste parce qu'il n'y avait pas assez de luminosité, pas assez d'espace. Elle aurait pu me demander de bouger, mais comme je venais d'accoucher, je pense qu'elle n'a pas voulu me demander ça. Donc, fast forward, plusieurs années plus tard, je suis enceinte de ma deuxième. Je perds les os, d'ailleurs un peu en avance, je n'étais pas tout à fait rendue à 40 semaines. Je perds les os, en plus, je perds une goutte à la fois. Je me suis dit, bon, ça doit être ça, je ne peux pas croire que c'est autre chose. Et il est 5h de l'après-midi, donc là on avait un plan de match pour la grande, donc je me dis, bon, on va s'occuper de la placer, parce que pour moi c'était important qu'elle ne soit pas présente, parce qu'elle était déjà intense, on se le rappelle. Et donc je t'ai appelée et tu m'as dit, allez vous faire un bon souper tous les deux, parce que ça se peut que vous n'ayez plus d'autres occasions dans les mois à venir pour avoir un souper tranquille tous les deux. Il y avait un petit resto de sushi, donc mon chum et moi, on est allés à ce resto-là, et on soupait, donc après avoir placé la grande. À 7h, les contractions commencent, et là, moi je me dis, bon, le bain, ça avait fonctionné, je me fais couler un bain, ça va m'aider, parce qu'on est partis pour plusieurs heures, donc je rentre dedans, c'était désagréable, j'avais pas envie, il faisait chaud, j'étais pas bien. Et alors là, il y a eu quand même rapidement, Ih, mais si ça, ça ne marche pas, qu'est-ce qui va marcher ? Parce que je me souvenais de mon premier accouchement et je me faisais des idées. Et je me suis juste retournée. Le gros ballon était dans la salle de bain, qui était petite aussi, cette salle de bain. Donc je me suis retournée, je me suis installée sur le ballon. Et déjà, quand est arrivé le rythme des contractions, c'était déjà quand même assez intense. Je pense qu'on était dans le noir, dans une petite salle de bain étouffante. Et puis... La sage-femme est arrivée pas longtemps après toi et je me souviens d'avoir crié maudit sushi à marde parce que j'avais des reflux de sushi que j'avais engloutis comme une heure avant ou une heure et demie avant. Ça aussi pendant le travail, donc elle est née en deux heures, mes contractions commençaient à 7h puis elle est née à 9h le soir. La sage-femme rentrait très discrètement une fois de temps en temps pour voir si on avait besoin de quelque chose. Toi, t'étais avec moi, puis je pense que tu me parlais pas tant que ça. T'avais peut-être une main sur mon dos, et puis c'est pas mal tout. Mon conjoint est rentré un moment dans la pièce, et je me souviens de lui avoir vraiment dit, en fait, même pas avec des mots, mais je lui ai envoyé la main en disant, non, toi, tu restes dehors. C'est un accouchement que j'ai vécu de manière vraiment très animale, très paléolithique. Et je n'ai pas réfléchi, je ne me suis pas demandé est-ce que c'était bien ou pas, est-ce que j'aurais dû, est-ce que peut-être. Je me souviens qu'à ce moment-là, ça allait bien comme c'était. En fait, j'avais besoin que la situation reste comme ça, c'est-à-dire toi derrière moi, moi sur un ballon. Je faisais beaucoup de sons à chaque contraction. Ça m'était venu assez spontanément. Je ne me souviens pas mon premier accouchement, si j'avais fait des sons ou pas, mais celui-là, oui. Et à un moment donné, je t'ai dit, OK, là, ça fait vraiment mal. Qu'est-ce que je fais ? Et je m'étais tournée vers toi, et toi, dans ta grande sagesse et ta grande... connaissance aussi, tu m'as dit toi Rebecca, qu'est-ce qui te ferait du bien ? et je pense que j'ai laissé passer une contraction parce que ça allait vite déjà le rythme des contractions j'ai répondu, on va réessayer le bain on va voir, donc j'ai laissé le gros ballon j'ai enjambé la baignoire parce que c'était une baignoire sur pattes et probablement qu'en enjambant le bain j'ai dû ouvrir ou débloquer quelque chose au niveau de la descente du bébé Et je me suis mise à quatre pattes dans le bain. Et il y a eu, en fait, la contraction suivante. J'ai fait une poussée. En fait, j'ai fait un son de poussée. Moi, je ne me souviens pas tant que ça, mais je pense que c'était ça. Et là, la sage-femme est arrivée quand même assez rapidement en disant Ouais, ça c'est un son qui indique un changement dans le cours de l'accouchement. Et je pense que la poussée suivante, Eden sortait sa tête. Elle a mis sa main pour accueillir le bébé parce que moi, j'étais à quatre pattes et je n'étais pas tellement consciente. Je pense que la tête était déjà sortie. Je pense que ça a pris deux poussées, donc j'ai pu profiter de la poussée physiologique à peu près cinq minutes. Mais ça a été ça.

  • Speaker #0

    Évite les si j'avais su en connaissant à l'avance toutes les étapes importantes jusqu'à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée et bien organisée. Oui, puis c'est drôle parce que c'est justement le fait que tu te mobilises et que tu changes de position qui a fait changer les choses. C'est comme si tu avais senti à l'intérieur de toi que tu avais besoin de faire ce changement-là, même si consciemment, c'était peut-être pas si clair.

  • Speaker #2

    Oui, le moment où je t'ai parlé, c'était vraiment un moment où je suis remontée dans ma tête très, très brièvement. Mais tout le reste de cet accouchement-là, je l'ai fait à partir de mon senti. Puis c'est drôle parce qu'hier, je faisais... Une activité de journal créatif. Et un message qui m'était venu hier, c'était qu'on allait répondre à l'intérieur. C'est juste qu'on est tellement habitués de demander aux gens de nous dire quoi faire. C'est tellement réconfortant aussi de se faire dire quoi faire, surtout dans des moments comme ça où on a très mal. Je me souviens de la douleur de mon premier accouchement, mais celui-là, c'est sûr que j'ai eu mal, mais je ne m'en souviens pas aujourd'hui. Je suis quelqu'un aussi qui doute énormément, donc j'aime bien avoir la confirmation de mes choix, surtout de l'extérieur. J'aime bien quand il y a quelqu'un qui me dit bah oui, c'est ça, c'est bien C'est peut-être aussi le type d'éducation un peu genrée que j'ai reçue. Je pense qu'une fois dans ma vie, je peux dire que c'est moi qui ai été au Rennes jusqu'au bout de cette affaire-là.

  • Speaker #0

    On n'a pas le même souvenir par rapport à ça, mais moi, je reste persuadée que pendant ta grossesse, c'est un sujet qu'on avait abordé. Le souvenir que j'ai, c'est que tu m'avais dit, la première fois, on m'a donné des consignes. Cette fois-ci, j'aimerais vraiment être complètement souveraine dans mon expérience. C'était vraiment un mandat que tu m'avais donné. En tout cas, que j'avais entendu.

  • Speaker #2

    C'est très possible, en fait, parce que c'est vrai que j'étais restée un peu avec cette expérience-là de maintenant, il faut que tu pousses. et je me suis dit, là, moi, j'aimerais ça sentir quand c'est bon pour moi de pousser, en fait. C'était quand même un élément important pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant l'accouchement, c'était quelque chose auquel tu avais pensé, le fait d'avoir ou non ton compagnon près de toi ? Est-ce que c'est quelque chose que tu avais réfléchi ?

  • Speaker #2

    Pas vraiment. Mon conjoint, c'est quelqu'un qui a de l'anxiété. Donc, dans les premiers jours avec ma plus grande, on avait eu des enjeux d'allaitement comme beaucoup. À ce moment-là, il y avait lui, je sentais beaucoup son inquiétude que notre fille... soit pas assez nourrie, et ça m'aidait pas du tout. Puis je comprends tout à fait son inquiétude de nouveau papa qui a peur pour son bébé, c'est un animal aussi, mais comme toi, t'étais présente à mes côtés, contrairement à la cuponctrice, la cuponctrice, elle venait me faire des traitements et elle repartait, donc t'es mon conjoint qui était là à mes côtés à ce moment-là, mais là, comme t'étais là, et comme tu me faisais des pressions dans le dos, comme tu savais comment être présente à côté d'une femme qui donne naissance, J'avais tout ce qu'il me fallait, en fait. Je n'avais pas besoin de plus et j'avais surtout l'impression que si on change cet équilibre fragile, ça va aller moins bien. J'avais une formule gagnante que je n'avais pas envie de modifier. Puis ça a été peut-être une heure de temps. Ça a été probablement comme de 8h à 9h le soir. L'autre chose aussi, j'étais allée à une conférence de Michel Audan et j'étais restée très marquée par ce qu'il avait raconté. Il racontait que lui, c'est un médecin, je pense, français, mais qui pratique en Angleterre. Et il racontait, moi, quand on m'appelle pour un accouchement, en fait, je laisse les femmes entre elles faire leur truc et moi, je suis là s'il y a besoin, mais sinon... Moi, mon rôle, c'est de soutenir le papa avec un café dans le salon. Ça m'avait vraiment marquée, cette histoire-là. Et lui, il disait avec une grande humilité, mais en fait, l'accouchement, ça a été une histoire de femme pendant des centaines et des milliers d'années. Donc, c'est très récent, en fait, que les hommes soient présents. Et aujourd'hui, dans les hôpitaux, ça ne se fait pas, en fait, que le papa ne soit pas là. C'est comme presque inacceptable, en fait. Il y a des papas qui ne sont pas bien là-dedans et qui ne veulent pas voir nécessairement, qui préfèrent être aux côtés de leur épouse ou de leur conjointe à la tête. On est passé d'une norme à une autre. La norme, elle est très, très lourde et elle est très puissante et il faut absolument faire comme s'il n'y avait pas comme ça. Mais en fait, ça date des années 60, donc au niveau de l'histoire, c'est extrêmement récent que les papas soient aussi présents et impliqués. Et puis... Pour une portion des papas, c'est tant mieux et c'est parfait. C'est génial qu'ils puissent avoir une place qui leur était complètement inaccessible avant. Sauf que moi, le one size fits all, je n'ai jamais trouvé que c'était si bonne idée dans aucun des domaines de la vie. Et donc, moi, dans mon cas, c'est sûr que je voulais qu'ils soient là, dans la maison. mais pas nécessairement à mes côtés. Donc, d'écouter le papa dans ses besoins, puis d'écouter la femme qui accouche aussi dans ses besoins. Je me souviens plus si on en a parlé tant que ça ou pas, mais je ne pense pas que lui était tellement fâché ou déçu de ne pas avoir été dans la salle de bain directement avec moi. Je pense qu'il est arrivé au moment où Eden était vraiment né. Mais sinon, il n'y a pas eu de... ça n'a pas été un enjeu pour lui et moi en fait je n'y ai pas pensé trop mais après ça quand on en a reparlé toi et moi ou quand je me suis souvenue du docteur Audan je me suis dit c'est vrai dans le fond c'est une norme qui est très lourde très Après, c'est devenu obligatoire.

  • Speaker #0

    C'est un peu un sujet un peu tabou de dire, tiens, moi, j'ai fait signe à mon chum,

  • Speaker #2

    mais on ne rentre pas. Oui, oui. Signe, je ne veux même pas parler. Je pense que c'était vraiment évident que je ne voulais pas qu'il soit là. Mais ce n'était pas tant du rejet que là, ce que j'ai, ça marche. ça va et je ne veux pas modifier cet équilibre pour le moment.

  • Speaker #0

    Oui. Et d'ailleurs, ça, Michel Audin, justement, dans ses conférences, en parle beaucoup, de dire que quand il y a un événement pendant un accouchement et que ça se passe bien, qu'on est dans une formule gagnante de surtout ne pas toucher à ça. Il fait beaucoup de parallèles avec la physiologie, en disant quand la physiologie est au rendez-vous, il faut éviter d'ajouter, de modifier et compagnie. Dans ses conférences, il raconte aussi beaucoup l'époque où les hommes ont commencé à rentrer dans les salles d'accouchement. Et il raconte qu'un soir, il était chez lui à la maison et qu'il y a une infirmière ou une sage-femme qui lui a téléphoné en lui disant, Écoute, j'ai un problème, je ne sais pas trop comment gérer ça. Il y a un homme qui veut rentrer dans la salle d'accouchement.

  • Speaker #2

    Et là,

  • Speaker #0

    donc, ils ont comme été confrontés aux premières personnes qui ont fait comme, Non, nous, on aimerait que les conjoints puissent rentrer. Et là, ça a été tout un changement de culture qui s'est amorcé. Effectivement, tu as raison, maintenant, on est dans quelque chose qui est à l'inverse, c'est-à-dire que les hommes ont beaucoup de pression pour être là, et c'est très mal vu si finalement, ils ne veulent pas y être.

  • Speaker #2

    C'est quand même très récent. Donc, quelque chose qui nous semble évident aujourd'hui et bien implanté, C'est beaucoup la question aussi de est-ce qu'on questionne nos pratiques ? Est-ce qu'il y a de la marge pour se poser des questions ? Pour remettre en question ? Pour évaluer est-ce que c'est bon pour moi ou pas ? Des choses qu'on fait, mais la présence du père, mais comme l'épisiotomie aussi. En France, l'épisiotomie, c'était de routine. Donc si, à partir du moment où on arrête de questionner, c'est là où on crée des modèles qui sont trop rigides et qui ne conviennent pas à tout le monde. L'épisiotomie, sûrement que ça a sauvé Des bébés, mais en même temps, pour tout le monde, non. Et c'est pareil, le papa...

  • Speaker #0

    L'enjeu, c'est vraiment est-ce que ça convient à l'un et à l'autre et à qui la priorité.

  • Speaker #1

    J'ai toujours considéré, Rebecca, que tu étais une personne féministe.

  • Speaker #0

    Oh oui ! Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu perçois l'univers de la naissance actuellement avec des yeux de personnes féministes ?

  • Speaker #0

    Vaste question. Je me dis féministe et en même temps je trouve que c'est tellement plus grand que moi. Moi je suis comme une bébé féministe. Je fais ce que je peux à mon niveau et de manière très petite. Je milite disons à un niveau très quotidien mais c'est un titre presque honorifique que j'aurais du mal à m'accoler mais je pense que mon chum actuel dirait que je suis féministe. Par rapport au monde de la naissance, pour moi c'est une occasion extraordinaire de vivre sa puissance de femme. et son autodétermination, et de vivre ses choix de manière vraiment profonde. Là, je m'embarque sur des terrains un peu plus vaseux, mais mon chum actuel est sociologue, et il me parle beaucoup d'essentialiser. Donc pour moi, l'allaitement, c'était super important, puis j'ai probablement eu des propos qui ont pu blesser certaines personnes, parce que l'allaitement, pour moi, c'est super important que le bébé y ait droit. Quel que soit le choix de sa maman, le bébé n'est pas responsable. En fait, il devrait pouvoir avoir accès à du lait maternel. Après, ça pose aussi la question du lien avec le droit à l'avortement. C'est sûr que le droit à l'avortement, pour moi, c'est super important. Et la femme devrait choisir le moment où elle met au monde un enfant. Par contre, une fois que le bébé est né, je trouve que le bébé, en tant que personne... a droit à ce qui est prévu pour lui par la nature. C'est une position qui peut aller à l'encontre de certaines positions féministes. J'ai eu la chance d'être accompagnée par des sages-femmes, j'ai eu la chance d'accoucher à la maison selon mon choix, donc je peux dire que j'ai eu la cadillac des expériences. J'ai vraiment été extrêmement chanceuse et extrêmement choyée de pouvoir aussi avoir des congés parentaux, des congés maternels et tout ça. Reste qu'il y a beaucoup de violences obstétriques. Ce que j'entends de la part de mes amis, c'est absolument abominable. Et je ne comprends pas que les papas ne se mobilisent pas plus. C'est beaucoup une histoire de femmes. C'est beaucoup aux femmes à aller défendre ça. Je me dis que si tu es un papa et que tu accueilles un enfant au monde, tu devrais vouloir que cet accueil-là se fasse dans de meilleures conditions. En même temps, ce n'est pas du tout au moment de l'accouchement où les papas devraient avoir à monter au barricade. Mais en tout cas, après ou avant. Je trouve que comme femme, on n'est pas assez soutenu là-dedans par les hommes. Déjà, ça ferait plus de voix, puis des fois, des voix d'hommes, ça s'entend peut-être encore un peu plus, même si ça ne devrait pas. Donc voilà, c'est peut-être quelques liens que je pourrais faire avec le féminisme. Mais ce n'est pas facile d'être en accord profond avec ce qu'on sent et ce qu'on vit, notamment par exemple par rapport à l'allaitement. Parce qu'une fois qu'on a dit ça, une femme qui ne peut pas parce que traumatisme ou parce que toutes sortes d'autres affaires. Quelque part, la femme qui dit je ne veux pas sûrement qu'elle est contaminée par toute l'éducation, toute la rhétorique autour des seins, tous les enjeux qui a coloré tout son parcours de vie jusque-là. Il faudrait que je réussisse à l'accepter, je travaille là-dessus. Mais une fois qu'on a dit ça, il faut des banques de lait, il faut normaliser le fait qu'un bébé reçoive du lait d'une autre femme, ce qui est hyper difficile encore aujourd'hui. Moi, j'ai produit du lait, je suis une maman de lait pour une autre petite fille qui est à l'âge d'Éden. Je tirais mon lait pour une autre femme qui, physiologiquement, ne pouvait pas allaiter assez. C'est quand même encore très tabou. Ça aussi, dans l'histoire, les nourrices qui allaient être les bébés des autres, ça ne posait pas de problème au XVIe, XVIIe siècle. Chez les animaux, j'imagine que ça se fait aussi quand même assez... assez fréquemment. Donc, oui, normaliser ça.

  • Speaker #1

    C'est encore très tabou. Là, je vais te raconter quelque chose que je n'ai jamais raconté. Quand mes enfants étaient petits, j'avais évidemment plein d'amis qui étaient, elles aussi, en train de fonder leur famille. Donc, le fait que je donne naissance n'excluait pas que des amis à moi donnaient naissance dans les mêmes périodes. Et quand mes bébés étaient petits, et que mes amis me demandaient de les accompagner, bien écoute, j'avais un tout petit bébé qui devait être allaité. Alors il y avait toujours une autre de nos amis qui allait passer la nuit chez moi. Et là, ça va me rendre émotive. Et donc, mon amie se couchait dans le lit avec son bébé d'un côté et mon bébé de l'autre côté. Et pendant toute la nuit, elle allaitait son bébé et le mien à tour de rôle pour que moi, je puisse être présente avec notre autre amie.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est quelque chose que je partage. Là,

  • Speaker #0

    je suis en train de dire ça dans un podcast.

  • Speaker #1

    Mais c'est le genre de choses que normalement tu partages pas parce que les gens vont juger ce genre de choix-là. Parce que c'est très tabou encore.

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est beaucoup... Là, je fais un lien avec l'actualité. C'est beaucoup ça, le problème. En fait, il y a eu une manif la semaine dernière contre l'éducation à la sexualité sur les aspects trans dans les écoles. Et je me disais, mais en fait, si ça ne te concerne pas, laisse faire. Laisse les autres vivre. Et puis, ça concerne tellement une minorité. En fait, je ne sais plus, je pense que c'est 0,5% des enfants qui se questionnent sur leur genre. Et c'est pareil, il y a peut-être 0,5% de mamans qui allaient d'autres bébés, mais laisser vivre, en fait, de ne pas... pour l'avortement, tu ne veux pas avorter, ben, avorte pas. Surtout si tu es un homme, tu sais, tu n'as qu'à pas avorter, puis laisser les autres avorter. C'est un choix qui est important pour elles et qui leur convient à elles.

  • Speaker #1

    Absolument. Et moi, j'ai toujours été fascinée du dégoût du lait maternel. On s'entend que presque 100% de la population boit du lait de vache. Comment on peut expliquer qu'on soit aussi dégoûté par du lait de femme alors qu'on boit du lait de d'autres mammifères ?

  • Speaker #0

    Parce que ça a été beaucoup caché dans les dernières décennies. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tant que ça. On ne voit pas le liquide comme tel. À part si tu tires ton lait, ça passe du sein directement à la bouche du bébé. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est visible tant que ça. Je n'avais pas de dégoût du lait maternel. Je ne l'ai pas perçu tant que ça autour de moi.

  • Speaker #1

    Rebecca, on l'a dit tantôt, tu as donné naissance à deux filles. Les choses évoluent au niveau des droits des femmes. Recul, évolue,

  • Speaker #0

    recul, recul,

  • Speaker #1

    évolue. Moi, je le vois beaucoup quand je fais référence, par exemple, quand j'ai eu mes bébés, j'avais beaucoup plus de droits. Je trouve beaucoup plus de liberté. que les femmes en ont aujourd'hui, ce qui est quand même assez inquiétant. Tu as deux filles qui vont grandir, qui vont bientôt, parce que le temps passe vite, bientôt peut-être vouloir fonder une famille. Quel est ton regard sur ça, qui s'en vient assez vite finalement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas si tu as eu plus de droits ou de liberté que moi. Je me considère quand même chanceuse. Je me compare à l'expérience que j'aurais eue si j'étais restée en France. qui est, je pense, vraiment, vraiment améliorée du fait que je suis ici. Puis je dis souvent que je ne voudrais pas vivre nulle part ailleurs sur la Terre parce que je trouve que c'est au Québec que le féminisme est le plus avancé. Donc il y a des acquis, je pense, le congé d'un an, je pense que ça c'est vraiment quelque chose qui ne reculera pas, qui est là pour rester et qui est super important pour l'accueil d'un enfant. Au niveau des sages-femmes, je sais qu'il y a des tensions, il y a des changements. D'une part, il faut que les sages-femmes gardent le pouvoir sur leurs pratiques, ça c'est super important. D'autre part, je pense qu'il faut qu'elles sachent résister à la pression de médicaliser à outrance leurs pratiques. Je pense qu'il y a comme une dérive qui est très possible, probable. La première sage-femme que j'ai eue, qui était d'ailleurs enseignante à l'UQTR, au programme sage-femme, c'est probablement la sage-femme la plus interventionniste que j'ai eue. au courant de mes deux suivis. Mais sinon, je pense qu'il faut savoir résister en tant que sage-femme. Puis je le dis en toute méconnaissance parce que j'ai aucune idée. La plupart font quand même un bon travail, mais ce risque-là n'est pas loin. Après ça, pour mes filles, je suis abonnée à des pages Facebook dont l'abattoir que je recommande à tout le monde qui s'intéresse à des questions de féminisme. Et la personne qui est en arrière de cette page décrypte l'actualité de manière vraiment remarquable, appuyée par des données. C'est super intéressant et c'est souvent très drôle et triste en même temps, mais il faut savoir rire des choses tristes. Mais ce que j'allais dire, c'est que c'est beaucoup d'apprendre à occuper l'espace public sans avoir l'impression qu'on emprunte à quelqu'un. D'occuper l'espace, pas parce qu'on est belle, pas parce qu'on plaît, mais parce qu'on existe en fait. Hier, ma grande-fille m'a texté en me disant Ah, maman, tu sais pas quoi, dans le métro, il y a une vieille dame qui m'a dit Mademoiselle, il faut que je vous dise, vous êtes vraiment magnifique, vous êtes très très belle. Et elle me texte ça. Et là, je lui dis Tu sais ce que la maman féministe va dire ? Elle dit Oh oui ! Que plaire, c'est un piège. C'est vraiment dangereux de plaire. Par exemple, pour Fonder Famille, moi, j'ai mis beaucoup de temps. J'ai mis probablement 40 ans. Pas 40 ans, parce que j'ai commencé à dater plus tard. à partir de 40 ans, je me suis dit non, ce n'est pas juste moi qui plais, moi aussi, j'ai le droit de choisir un conjoint qui me plaît à moi et pas juste d'être choisi en fait, pas juste de plaire à quelqu'un et d'être... c'est peut-être trivial et c'est peut-être petit pour d'autres personnes, mais pour moi ça a été central et je me suis... évidemment, toutes les princesses sont choisies comme personnes, moi, est-ce que j'ai envie d'être avec l'autre ? C'est sûr qu'on choisit un peu aussi, mais c'est devenu très central pour moi et la personne avec qui je suis maintenant, je l'ai totalement choisie et je la rechoisis pas mal tous les matins, tous les soirs aussi. Mais de faire attention, si physiquement on a des avantages physiques, si on est moindrement belle, c'est un piège vraiment, vraiment... grand. Ça donne un certain privilège, et puis je pense qu'il y a énormément de données de recherche qui le démontrent, mais on s'enferme là-dedans, et je dis ça, je veux pas mettre trop d'emphase là-dessus, mais ça peut enfermer, et ça peut donner l'impression qu'on a gagné notre place dans l'espace public que parce qu'on est belle. Pour mes filles, ça c'est un des messages vraiment central, et je leur répète. Vous avez le droit à votre place, quelle que soit votre apparence physique. Parce que ma 13 ans se maquille. Et ça aussi, comme féministe, c'est compliqué parce qu'elle m'a demandé est-ce qu'elle pouvait se maquiller, et puis je lui ai dit... ton apparence, c'est ta prérogative. Je lui ai pas dit le mot prérogative, mais je lui ai dit c'est ton choix en fait, c'est toi qui décide. En ce moment, en tout cas, elle se maquille de manière très discrète et très subtile, mais c'est le jour où elle décidait de mettre du noir. Je sais pas comment je réagirais, mais en même temps, comme féministe, il faudrait que j'accepte. Et en même temps, je me dis ben ok, elle est déjà tombée dans il faut que je plaise, il faut que j'améliore mon apparence parce qu'il faut que je plaise.

  • Speaker #1

    Il y a un parallèle vraiment intéressant à faire avec l'accouchement. parce que souvent, j'ai observé aux accouchements que les femmes ont ce besoin de plaire aux intervenants et surtout, veulent éviter de déplaire.

  • Speaker #0

    Oh oui, ben oui. Ben oui, l'un va avec l'autre. S'affirmer de risquer de fâcher l'autre personne, ça va avec. Si tu te positionnes comme Moi, je sais ce que je veux, puis c'est ça dont j'ai besoin. il faut accepter que l'autre n'est peut-être pas content et que ça ne lui convient peut-être pas, mais ça va être ça quand même parce que je suis en train d'accoucher et que c'est moi ici qui décide ce qui est bon pour moi.

  • Speaker #1

    Tu es très familière de par ton travail avec le concept de patient partenaire. Oui. Qu'est-ce que ça veut dire être un patient partenaire justement dans un moment où je désire quelque chose et que l'intervenant que j'ai face à moi n'est pas en accord avec ça ?

  • Speaker #0

    La notion de patient partenaire, c'est vraiment de faire équipe avec les gens, les professionnels qui sont là. Et il y a aussi la notion d'être au même niveau, donc il n'y a pas de hiérarchie. Moi, je fais partie de l'équipe au même titre que toi, au même titre que le médecin, au même titre que... Le problème de ça, c'est que nos soins de santé au Québec, ça change tranquillement. On travaille très fort pour enseigner ça aux étudiants des sciences de la santé, aux étudiants en médecine, tout ça. mais ils arrivent dans des milieux où ce n'est pas toujours ça qui est en place, donc ça change, mais pas assez vite. Le problème, c'est que ce n'est pas tant aux patients à prendre sa place, c'est à l'équipe de soins de faire de la place pour la personne, pour que la personne puisse réellement être partenaire. S'il n'y a pas de chaise autour de la table, c'est difficile de prendre sa place. Si l'équipe de soins n'est pas tant ouverte, ce n'est pas évident de prendre sa place. Puis on est vu comme la chiante, on est vu comme l'empêcheuse de tourner en rond, la fatigante. Dans les hôpitaux, ce ne sont pas toujours les mêmes équipes. On ne sait pas d'avance sur qui on va tomber, de ce que je comprends. Il faut prendre sa place, mais quand on accouche, on n'est pas nécessairement en position de le faire. Et dans le concept de patient-partenaire, les proches aidants, le conjoint ou la conjointe, sont aussi partenaires dans l'équipe. Donc, ça peut aussi être cette personne-là qui fait la démarche pour essayer d'avoir voix au chapitre.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est quelque chose qui se prépare à l'avance.

  • Speaker #0

    Oui, mais sans savoir qui va être sur place...

  • Speaker #1

    C'est la raison pour laquelle il faut être encore plus prêt.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce que si je savais qui va être là, et si je savais que je vais être avec une équipe qui va vraiment collaborer, arriver avec moins de préparation serait moins un problème.

  • Speaker #0

    Mais moi, je dis souvent, quand je raconte que j'ai accouché à domicile, les gens me disent Ah, wow, t'es vraiment forte ! Puis je suis comme Ah non, non, en fait, j'aurais été incapable d'accoucher Naturellement, dans un contexte hospitalier, en fait, j'aurais pas été capable, je pense, parce que mes hormones n'auraient pas travaillé aussi bien pour moi. Donc, en fait, moi, je dis que ça a été la solution de facilité, quelque part, d'accoucher à la maison. C'était le plus facile pour moi et c'était un choix, évidemment, très raisonné, très... quand même. suffisamment préparé, mais moi, je trouve qu'il faut être fait fort pour accoucher à l'hôpital. Si on est en région, que pour toutes sortes de raisons, c'est pas possible d'accoucher ailleurs qu'à l'hôpital, alors une formation comme la tienne, c'est primordial, c'est vraiment... Quel que soit son choix, en fait, même si on veut accoucher avec une épidurale, il faut absolument être informé. Puis l'information, ça c'est très féministe, mais être informé, c'est avoir du pouvoir. C'est être... Tu veux une hiérarchie avec moi, mais moi, si j'ai l'information, si j'ai la connaissance, on est au même niveau ou presque et tu ne peux pas me faire croire que j'ai besoin de ci ou que je dois faire ça alors que moi, je sais que ce n'est pas vrai. Donc, on est moins pris de court, je pense, si on est bien informé, si on s'est bien préparé. Pour ce qui est du partenariat patient, il y a une idée aussi en arrière de ce concept-là, c'est que les soins qu'on donne comme professionnels de la santé, le but c'est que la personne aille mieux ou que la personne soit guérie ou que la personne accouche. Le but c'est de faire la meilleure chose pour la personne. Donc si je prends un exemple de médication, si le médecin donne une médication qui est la bonne selon les papiers ou selon ses idées ou selon la littérature médicale, mais pour la personne, il y aurait une... une alternative qui serait plus ajustée selon son contexte. Donc si la personne ne prend pas la médication qui est idéale pour toutes sortes de raisons, parce qu'il a essayé dans le passé et ça lui donne des nausées, ou qu'il pense qu'il a des idées préconçues par rapport à cette médication-là, si en bout de ligne il ne la prend pas, ça a des coûts au niveau de la personne, elle ne guérit pas ou elle ne va pas mieux, ça a des coûts au niveau social parce qu'il y a de multiples consultations, et puis le médecin... En fait, c'est qu'il n'a pas vraiment eu les conditions pour bien faire son travail ou qu'il n'a pas pris le temps, ou en tout cas dans la relation, ça n'a pas été possible. Et si on ramène ça à l'accouchement, le but des services qui sont donnés ou des soins qui sont donnés, c'est que la femme soit dans les meilleures conditions pour accoucher. Bon, il y a tout l'aspect du contexte avec des locaux qui sont peut-être pas adaptés ou des lumières qui sont peut-être pas adaptées. Mais au niveau des interventions, le but ça devrait pas être de faciliter sa job de professionnelle. Moi je suis pas là pour que ma job à moi se fasse bien et soit facile. Moi comme professionnelle de la santé, je devrais être là au service de la personne qui accouche. Donc si on pousse cette réflexion-là un petit peu plus loin, ça n'a aucune allure en fait que les femmes accouchent sur le dos. Parce qu'accoucher sur le dos, c'est... faciliter la job du médecin, du professionnel de la santé qui est là, parce que lui, il veut être confortable, il veut être assis, je dis il, mais il ou elle, assis avec des bonnes conditions, que le vagin de la personne soit à bonne portée des yeux et à bonne portée des mains, mais c'est complètement l'inverse en fait. On devrait être là en soutien à la maman qui accouche et donner les soins et les services. de manière à ce qu'elle, elle soit dans les meilleures conditions. Donc ça, c'est un peu l'approche ou la philosophie, en tout cas, comment moi, je la comprends, d'être dans une forme de partenariat. Et c'est sûr que d'accoucher à la maison, on est chez soi. My home, my rules. Alors que si on est à l'hôpital, quelque part on est dans la maison des médecins, avec leurs règles, leur fonctionnement, leur culture. Donc c'est sûr que c'est plus difficile de renverser la vapeur, sauf que comme professionnelle de la santé, je pense qu'il y a vraiment une grosse réflexion à avoir sur la manière dont on offre les soins de santé. Il y a aussi beaucoup de réflexions sur la décolonisation et sur la manière d'offrir les services ou l'approche philosophique même en arrière. Donc ça, je pense que c'est en cours, c'est assez balbutiement et j'espère vraiment que ça va prendre plus d'ampleur. Mais tout devrait être mis en place avec les paramètres avec lesquels on peut jouer pour que la femme puisse être dans les meilleures conditions possibles et que le lien de confiance soit le plus fort possible. Il y a encore malheureusement beaucoup d'enjeux de pouvoir. qui sont présents, beaucoup d'égaux qui sont très présents. Et évidemment, ce n'est pas tout le monde et ce n'est pas 100%, mais c'est quand même encore très répandu, je trouve. J'en parlais tout à l'heure de remettre en question, donc se questionner, se remettre en question. Je trouve que ça manque un peu quand même dans les pratiques hospitalières. Il n'y a pas beaucoup de gens que j'entends. Je vais te remettre en question. Dans tes épisodes de podcast précédents, il y en a eu un peu, des mamans, j'entendais, racontaient des histoires de personnes qui acceptaient de changer des pratiques en fonction de ce que les mamans voulaient, ou les familles, mais il y a encore du chemin.

  • Speaker #1

    Oui, je pense sincèrement que les professionnels de la santé manquent eux aussi de modèles. Et ça, ça fait partie des avantages. Quand on est accompagnante de naissance, on va dans tous les milieux et on voit plein de professionnels à l'œuvre. Donc, ça se peut que je vois quelque chose qui est complètement impossible à avoir dans un autre hôpital, par exemple. Mais je sais que c'est possible. Et je sais que par certains autres professionnels, c'est considéré comme sécuritaire. La façon dont ça fonctionne, présentement, les pratiques sont cloisonnées. Les médecins travaillent tous ensemble dans un même milieu. ont des protocoles sur lesquels ils vont rouler pendant des années. Et comme ils ne vont pas ailleurs, comme ils ne font pas, par exemple, de stage avec des sages-femmes, ce qui pourrait être extraordinaire, ils ne sont pas amenés à changer leur mode de pratique.

  • Speaker #0

    Je travaille dans une faculté de médecine, donc on parle beaucoup de doctor bashing Les médecins sont fatigués, qu'on les critique. Je peux comprendre que les commentaires soient difficiles à prendre. Ceci dit, je sens... Pas un leadership en matière de féminisme et en matière de biais dans le monde de la périnatalité. Puis je pense que c'est encore un des domaines où il y a peut-être plus de chemin à faire parce que ça ne concerne que des femmes et parce que dans les domaines où les femmes sont considérées, il y a souvent encore beaucoup de biais. Même de la part de femmes gynécologues, en fait, ce n'est pas parce qu'on est une gynécologue de sexe féminin ou de genre féminin. qu'on est immunisé contre des pratiques qui sont irrespectueuses. Dans le partenariat patient, en fait, on fait émerger l'autonomie du patient. Le patient est amené à prendre conscience de tous les savoirs qu'il a lui-même développés. Et même si ce n'est pas des savoirs scientifiques, c'est des savoirs expérientiels, donc des savoirs qu'on développe à mesure qu'on vit la vie avec nos maladies ou à mesure qu'on vit la vie avec un handicap en particulier ou à mesure qu'on fait un accouchement. Donc on a des savoirs qui nous sont propres, des savoirs de patients, mais qui ont beaucoup de valeur. Et c'est sûr que de favoriser ces savoirs-là expérientiels, ça déplace un peu la hiérarchie, puis on n'est plus la personne qui sait tout et le patient qui sait rien. Mais toi, tu as des savoirs. Moi, j'ai d'autres types de savoirs qui sont complémentaires. En fait, on ne peut pas faire l'économie ni de l'un ni de l'autre. Donc tes savoirs de science, ils sont importants, mais mes savoirs de patient, ils sont aussi importants pour bien arrimer soit la solution médicamenteuse, soit la chirurgie qu'on va choisir par exemple. Parce que c'est moi qui vis avec, donc ta solution parfaite, c'est peut-être pas ma solution parfaite en tant que patient. Et peut-être que ta solution moins parfaite, ton deuxième choix, pour moi ça va être la solution qui va me convenir, à cause d'un contexte en particulier. ou une vie spécifique, ou des valeurs même qui sont les miennes. Puis en bout de ligne, c'est moi qui accouche. Toi, tu me donnes les outils et moi, je choisis qu'est-ce qui me convient et qu'est-ce qui fait du sens pour moi. Le concept de partenariat, si je le pousse, et là où je voulais m'en aller avec, c'est vraiment que les services et les soins de santé sont au service de la personne et pas l'inverse. Le patient n'est pas là pour faire en sorte que le médecin donne des soins comme lui l'avait entendu, lui ou elle, mais les soins sont là au service de la personne. Et pour être ajusté à la personne, il faut bien prendre le temps d'établir une relation de confiance avec la personne, bien comprendre qu'est-ce qui fait du sens pour elle, c'est quoi ses valeurs, à quoi elle est prête à renoncer, quel type de choix elle veut faire. Tout ça, c'est de l'autonomisation aussi.

  • Speaker #1

    C'est particulièrement important, je trouve. C'est important pour tout, mais pour l'accouchement, pour l'enfantement, c'est encore plus important parce qu'on n'est pas dans la pathologie, que ça fait encore plus de sens que les femmes puissent avoir leur mot à dire. Rebecca, tu as l'expérience, tu as donné naissance deux fois, les années ont passé. Qu'est-ce que tu dirais aux femmes qui nous écoutent, qui vont donner naissance dans les prochaines semaines, prochains mois ? Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ?

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que j'ai dit tout à l'heure, de s'en foutre de déplaire, de faire les choix pour soi et de prendre l'accouchement comme une énorme occasion d'assumer ses choix, de se questionner ce que j'ai envie de faire, comment j'ai envie de vivre cette expérience-là. comment je veux être accompagnée. C'est le travail d'une vie, mais de se défaire de ce que les autres voudraient, comment je vais faire pour leur faire plaisir, comment je vais faire pour pas les choquer, pas les déranger trop. La couche-pain, c'est une occasion unique d'aller travailler ce truc-là et de prendre sa place. Je ne rajouterais rien d'autre que ça. Ça va avec de s'en foutre de déplaire.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça qu'on n'a pas de regrets en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vraiment. Je te remercie beaucoup, Rebecca.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait très plaisir.

  • Speaker #1

    Ce lien-là va te permettre d'avoir accès directement à la formation. Quand Rebecca m'a fait un coucou pour me dire ça y est, mon travail commence, viens me rejoindre j'étais au magasin avec mes quatre kids, imagine, en train d'acheter des chaussures, alors tranche de vie de doula, doula life ! C'est sûr qu'on ne peut pas rester toujours à la maison en attendant, parce qu'on ne sait pas trop quand est-ce que nos clientes vont donner naissance. Donc, on essaie d'avoir une vie plus ou moins normale pendant ce temps-là. Et quand on a un appel, bien évidemment, on se met vite en mode, bon, on s'organise. Surtout quand il s'agit d'un deuxième bébé. Puisque là, je dois dire que la vie de doula, c'est sûr que d'un point de vue extérieur, ça peut avoir l'air très romantique. Mais ça ne l'est pas toujours. Alors, tu peux m'imaginer dans le magasin avec mes quatre enfants en train de magasiner leurs chaussures. Et là, je suis ambivalente. Je me dis, est-ce que je prends le temps nécessaire pour terminer nos emplettes ou je remballe tout ce beau petit monde-là pour retourner rapidement à la maison ? Ce que finalement, j'ai choisi de faire. Et tant mieux, parce que comme tu l'as entendu, La naissance pour Rebecca, comme c'était un deuxième bébé, ça a été relativement rapide. J'ai envie aussi de revenir sur son histoire de ballon versus bain lorsqu'elle t'a raconté qu'elle m'avait demandé qu'est-ce qu'elle pourrait faire, qu'est-ce qu'elle devrait faire dans la situation dans laquelle elle était. Alors, le fait d'être une personne aux côtés d'une femme en travail, parfois c'est difficile de ne pas tomber dans le piège de donner des solutions. Parce que oui, il y a la femme qui, elle, doit faire ce travail-là, c'est-à-dire revenir vers ses solutions à elle, mais il y a aussi les gens autour d'elle qui ne doivent pas tomber dans ce piège-là. Et c'est vrai que ça peut être quelque chose qui est gratifiant de dire Ah oui ! J'ai proposé quelque chose, c'était la bonne solution, et là de me péter les bretelles avec ça, alors que notre rôle, ça devrait toujours être de ramener la merde vers ses solutions à elle. C'est pas toujours facile, mais je dois t'avouer que quand on réussit, ça goûte vraiment bon. C'est hyper intéressant comme histoire parce que quand Rebecca est assise sur le ballon, et qu'elle s'est retournée vers moi en me demandant qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour aider, on n'avait aucun indice qui nous permettait de croire que la naissance était aussi éminente. À ce moment-là, il n'y avait aucun réflexe de poussée, il n'y avait pas eu d'examen gynécologique, alors il n'y a personne qui savait où on en était et jamais j'aurais pu imaginer que la naissance était aussi imminente. Puis que là, vois-tu comment c'est intéressant ? Parce que... si moi j'avais analysé la situation avec les indices que j'avais, j'aurais pu dire toutes sortes de choses. J'en reste sur le ballon, par exemple. De toute façon, on a encore pas mal de travail à faire. J'aurais pu lui dire, bien écoute, lève-toi debout et danse, par exemple, pour pouvoir aider ton bébé à descendre. Et vois-tu comment ces indications-là dans la situation n'auraient vraiment pas été intéressantes ? Parce qu'aussitôt que Rebecca s'est reconnectée, à son instinct et qu'elle a eu cette montée-là, ce réflexe-là de dire tiens, moi, je retourne dans le bain bien écoute, on a tous été surpris, le fait qu'elle retourne dans le bain, ça a vite propulsé la poussée réflexe qui, comme elle te l'a raconté, n'a pas duré longtemps. Alors, vois-tu comment ça peut être un piège, un, de prendre le pouvoir sur la femme qui donne naissance en ayant l'impression que moi, je sais, je sais plus qu'elle parce que j'ai des connaissances, par exemple, qu'elle n'a pas, et comment ça peut être problématique, parce que j'aurais pu, dans cette situation-là, lui donner des directives qui auraient été complètement non idéales. Et concernant les fameux sushis, écoute, on en rit encore quand on se voit et qu'on y pense, à comment elle était comme fâchée après ses sushis, et je le comprends tout à fait. Si jamais tu es en début de travail et que tu as faim, que tu as envie de manger, Deux choses importantes, choisis bien des mets qui sont faciles à digérer. Donc, s'il n'y a que toi qui le sais, ce avec quoi c'est plus facile, ce avec quoi ça l'est moins. Et deuxième chose, il faut vraiment bien mâcher. C'est-à-dire que le plus possible tu vas bien mâcher ce que tu vas avoir en bouche, moins ton estomac va avoir du travail à faire. Et là, c'est vrai que pendant le travail, Ce ne sont pas tes organes digestifs qui sont les mieux alimentés en sang. Imagine ce que ton utérus a besoin comme alimentation sanguine. C'est sûr qu'à moins qu'il y ait un stress qui va dévier la circulation vers tes membres, pour te sauver, pour te défendre, donc à moins qu'il y ait un élément stresseur, un prédateur, ou en tout cas quelque chose que ton cerveau mammifère identifie comme tel, Le sang va être acheminé de façon prioritaire vers ton utérus. Donc, ce n'est pas le moment dans la vie où on digère le mieux pendant un accouchement. Donc oui, si tu as faim pendant ton travail, c'est une bonne idée de manger, à moins qu'il y ait une contre-indication médicale importante qu'on t'a partagée et que tu trouves qu'effectivement ça tient la route. Évidemment, à ce moment-là, on s'abstient. Sinon, manger, c'est une bonne idée, mais toujours bien mâcher et choisir des aliments. Voilà. que tu vas avoir de la facilité à digérer. J'avais aussi envie de revenir avec toi en lien avec le fait que Rebecca a mentionné que sa première fille avait un torticolis. Et ça se peut que tu te sois demandé c'était quoi le lien entre le torticolis et le déroulement de l'accouchement. Donc quand un bébé a un torticolis et qu'il n'est pas bien aligné dans son corps, dans son axe et que sa petite tête est un peu... tourner sur le côté et incliner sur le côté, effectivement, sa tête prend plus de place dans le bassin et ça peut créer des problématiques au niveau du travail. Un travail, par exemple, qui va être moins fluide et ça va aussi, malheureusement, faire des douleurs souvent supplémentaires pendant le travail et l'accouchement. Souvent, les gens disent, Ah, bien, écoute, leuf, arrête de nous tanner avec tes histoires de position de biais. B, avant, on ne se cassait pas la tête avec ça. C'est vrai qu'avant, on se cassait moins la tête avec ça, mais avant, on avait un mode de vie qui était différent. Et à cause de notre mode de vie actuel, il y a beaucoup plus de problématiques au niveau de la position des bébés pendant les accouchements. Et le souci, c'est que ces problématiques-là vont nous suivre par la suite. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Un bébé, par exemple, qui est positionné de façon moins idéale, va effectivement influencer le déroulement de l'accouchement. Mais en naissant, il ne sera pas tout à coup débarrassé de toutes ces tensions. Ces tensions vont persister. Et ces tensions-là vont demander un certain nombre de solutions à mettre en place en post-natal. Et Dieu sait qu'en post-natal, on n'a pas que ça à faire. En prénatal, quand tu prends soin le plus possible avec toutes sortes de choses que tu peux mettre en place de la position de ton bébé, et je t'en parle d'ailleurs en long et en large dans la méthode Opaleo, c'est quelque chose dont on prend soin ensemble avec plein d'astuces concrètes. Donc, quand tu mets en place des astuces pour pouvoir prendre soin de ce facteur-là, de la position de ton bébé, tu as une action concrète sur le déroulement de l'accouchement. Donc... Tu fais vraiment quelque chose qui va faciliter le processus pour toi et ton bébé et tu permets aussi à ton bébé de commencer sa vie avec un petit corps dans lequel il y a le minimum de tension. Bien évidemment, on ne contrôle pas tout, mais l'idée c'est toujours de faciliter le plus possible les choses, le déroulement. pour toi et pour ta petite merveille. Et d'ailleurs, en parlant de ton bébé, si tu as envie de découvrir les super pouvoirs d'un bébé déjà dans ses premiers jours de vie, je t'invite à l'atelier gratuit Les super pouvoirs de ton bébé. Si tu veux t'y inscrire, c'est facile. Tu as simplement à aller dans la description de l'épisode pour y trouver le lien. Je t'invite donc à faire connaître le podcast Enfanté librement sans se faire accoucher. Vous êtes nombreux, nombreuses à me dire à quel point vous aimez le podcast. Je vais te faire une confidence. C'est énormément de travail et quand je vois les étoiles, les cinq étoiles s'accumuler sur les plateformes d'écoute, quand je reçois vos témoignages, quand vous m'en parlez dans les rencontres qu'on a ensemble, dans la méthode au paléo, aussi dans le programme postnatal. Ça me fait du bien, ça me fait chaud au cœur et ça me motive pour continuer. Donc, n'hésite pas à prendre action pour me soutenir dans la continuité de ce projet-là qui, j'en suis certaine, change bien des vies et bien des perspectives aussi en lien avec la maternité, l'accouchement et la période post-natale. Je te souhaite une magnifique journée. Je ne sais pas exactement comment tu te sens actuellement, mais je te souhaite que la journée soit bonne pour toi. Je te souhaite que tu ressentes de la joie, de la puissance, de l'empuissancement et j'ai déjà hâte de te retrouver pour le prochain épisode.

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