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#71 Non, il ne faut pas abattre l’ego ! Avec Valérie Veyer, psychothérapeute et auteure cover
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Entrelacs - le podcast de la transition écologique et sociétale

#71 Non, il ne faut pas abattre l’ego ! Avec Valérie Veyer, psychothérapeute et auteure

#71 Non, il ne faut pas abattre l’ego ! Avec Valérie Veyer, psychothérapeute et auteure

1h10 |02/02/2025
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Entrelacs - le podcast de la transition écologique et sociétale

#71 Non, il ne faut pas abattre l’ego ! Avec Valérie Veyer, psychothérapeute et auteure

#71 Non, il ne faut pas abattre l’ego ! Avec Valérie Veyer, psychothérapeute et auteure

1h10 |02/02/2025
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Description

Non, l’ego n’est pas la part de nous à abattre, nous explique en substance Valérie Veyer dans son livre Lorsque l’ego paraît publié aux éditions Le Hêtre Myriadis.
Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose une compréhension inédite de l’ego qui prend le contrepied de tout ce qu’on entend d’habitude dans la psychologie freudienne, dans les différentes religions et spiritualités, dans l’éducation.

Non, il ne faut pas réprimer l’ego, il s’agit de développer un ego sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond plutôt que d’apprendre à subir. Cet ego là, qui respecte la vie en soi et chez les autres, est sans doute la porte de l’écologie.

En effet, explicite Valérie Veyer : "'l’inconscience écologique, le non respect du vivant découlent directement de ces atteintes grave des egos". Pourquoi, comment ? Nous y répondons ici.

Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite un très bonne écoute !

 

Pour en savoir + sur Valerie Veyer

Son livre https://lehetremyriadis.fr/boutique/livres/psychologie-et-developpement-personnel/a-moi-lorsque-l-ego-parait/

 

Musique : Tella, Amel Brahim Djelloul, Yumi Arai, Misslim, Viva la Vida, Coldplay (choisis par Valérie Veyer)

 

Voici le passage des "Dialogues avec l'ange", entretien 9 du 20 août 1943 avec Gitta p 51, dont Valérie nous a parlé pendant cet épisode :

G. Comment chacun de mes actes peut-il devenir offrande ?

- Chacun de tes actes est offrande si tu ne le fais pas pour toi-même.

G. Comment pourrais-je me débarrasser de mon "petit moi" ? Je le déteste tellement !

- EN NE LE DÉTESTANT PAS.

G. Je ne pense pas à mon corps...

- Je sais bien à quoi tu penses. Pour moi, c'est clair. Écoute : tu le détestes parce que tu en as peur.

IL T'ENSEIGNE AUTANT QUE MOI. SI TU APPRENDS À AIMER LE "MAUDIT", TU SERAS À TA PLACE.

Le comprends-tu ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soyez toutes et tous les bienvenus sur Entre-Las, le podcast qui utilise les liens pour réconcilier les humains avec les vivants en eux, autour d'eux. Si les ressources terrestres sont limitées, il existe cependant des espaces sans limites, une immensité à portée de cœur et de main. L'infinie richesse est dans nos liens. C'est cette richesse-là, cette immensité-là que j'ai envie de révéler et de partager avec vous.

  • Speaker #1

    C'est là,

  • Speaker #0

    c'est là. Non, l'ego n'est pas la part de nous abattre. Voilà ce que nous explique en substance Valérie Veilleur dans son livre « Lorsque l'ego paraît » . Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose ce que nous explique en substance qui va le contre-pied de tout ce qu'on entend d'habitude par la psychologie, Freudienne et autres. Dans les différentes religions et spiritualités, dans l'éducation, etc. Non, il ne faut pas réprimer l'ego. Il s'agit de développer un égo sain. Un égo sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond, plutôt que d'apprendre passivement à subir et à accepter n'importe quoi. Cet Ausha qui respecte la vie en soi et dans les autres. Et sans doute la porte de l'écologie. Vous vous demandez pourquoi ? Voilà ce que nous dit Valérie Veilleur. L'inconscience écologique, le non-respect du vivant découle directement de ces atteintes graves des égaux. Pourquoi ? Comment ? Vous vous posez la question ? Nous y répondons ici. Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite une très bonne écoute. Cet épisode et ce podcast sont pour toi. Entre là ! Bonjour Valérie, je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui sur le pote l'Encontre-là. On va parler d'ego ensemble. Ça m'intéressait d'autant plus qu'en général, on voit l'ego comme quelque chose de mal. Il faudrait faire taire, qu'il ne faudrait pas écouter parce que ça nous rendrait trop orgueilleux ou je ne sais quoi encore. Et toi, tu as écrit un livre qui s'appelle Lorsque l'ego paraît. tu as une autre idée de l'ego et de sa construction saine. Donc, c'est ce qu'on va voir ensemble aujourd'hui. Est-ce qu'avant qu'on se lance dans ce sujet, tu veux te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Rapidement, je suis quelqu'un de très curieux et touche à tout. Je me suis intéressée à beaucoup de choses. Et quand j'apprends quelque chose, je vais... jusqu'au bout. Je n'aime pas survoler les choses en passant. Donc, quand j'ai eu des enfants, je me suis renseignée sur tout ce que je pouvais à propos de l'ego et j'avais la chance d'avoir été auparavant chez Bossé dans des cabinets de consulting, marketing. J'étais psychothérapeute, donc je me suis penchée sur la question et en ayant des enfants, j'ai envie de dire, on voit vraiment l'autre côté parce qu'en thérapie, on voit vraiment c'est vrai qu'on se penche souvent sur les souvenirs, l'enfance, notre histoire, en long, en large et en travers. Mais quand cette histoire est en train de se construire, je trouve qu'on a une grande chance d'aller plus loin et avec le recul de tout ce qui peut se passer après. On a peut-être envie que les choses n'aient pas forcément besoin d'être aussi compliquées que ce qu'on a pu croiser dans sa vie ou auprès d'autres gens. Donc l'ego, c'est quelque chose qui même chez les psychothérapeutes a très mauvaise réputation. Et moi, ce que j'ai vu, c'est des enfants, des jeunes enfants en train de grandir, en train d'avoir un ego et qui n'avaient pas l'air d'être conscients que c'était le mal absolu, en exagérant un peu. Ils avaient juste un ego à un certain moment, d'une certaine façon, des choses apparaissaient. Et j'ai trouvé ça tellement intéressant que je me suis dit non, ce n'est pas possible. Il y a besoin de réhabiliter quelque chose en nous. Et ça va peut-être même faire des économies pour mes enfants plus tard en psy. Bon, ce n'est pas forcément le cas, mais déjà, il y a des bases plus solides, je pense, qu'on peut construire pour chacun.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bigrement intéressant. Peut-être qu'on peut commencer par dire, c'est quoi l'ego ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est très compliqué de trouver quelque chose de satisfaisant. Alors, l'ego, le moi, la psyché. Alors, il y en a qui voient ça comme un complexe. Il n'y a pas vraiment de... définition satisfaisante ou sinon des définitions un peu académiques. Et de toute façon, ce n'est pas ça qui fait que les gens en ont une image intéressante pour eux, j'ai envie de dire. Moi, ce que j'ai vu en thérapie, c'est que l'ego, c'est quand même un élément unificateur, un élément central qui rassemble toutes les données de la personnalité. Et c'est un sentiment d'unité, principalement. Si je dis moi... Je pense à moi en tant que quantité entière. Alors après, cette unité, elle se construit comment ? C'est toute la question.

  • Speaker #0

    Donc quelqu'un qui n'aurait pas d'ego, en fait, n'aurait pas d'individualité propre. Il serait comme un morceau dans un tout collectif qui serait un peu flou.

  • Speaker #1

    Il a du mal à rassembler. Par exemple, dans certaines personnes sur le spectre autistique, le moi est quelque chose, comme un tout petit bébé, moi, lui, l'autre. C'est quelqu'un qui perçoit, qui ressent, qui peut agir, mais qui ne va pas situer ça par rapport à un centre qu'il appelle lui. Ou alors ce centre va être tellement variable, soit indéfini, indéterminé, flottant, c'est comme si la boucle ne s'était pas bouclée et qu'on n'avait pas pu dire « moi » . Et ce n'est pas forcément négatif non plus en soi, mais du coup, et c'est là qu'on voit que l'ego a quand même son utilité, c'est… c'est que ce sont des personnes qui restent très dépendantes de leur entourage et qui, si elles ne sont pas dans un contexte bienveillant, vont avoir beaucoup de difficultés. Déjà, nous aussi, bien sûr, mais quelqu'un qui n'a pas d'ego, j'ai envie de dire, il n'a pas non plus de défense. Pas de défense, pas d'autonomie, c'est un peu l'ego, historiquement, quand on l'a pensé, dans les sociétés où on l'a pensé, ici, c'est apparu vers le... 17e siècle, 18, ça a été un facteur d'autonomisation. C'est-à-dire que sans égo, on est juste une feuille balayée par le vent de la société et on n'a aucune possibilité de décider où on va atterrir. C'est vraiment quelque chose de très important et c'est bien pour ça qu'on en souffre parce qu'en thérapie, c'est un peu l'objet principal. du travail, c'est d'essayer de mettre fin à ses souffrances. C'est comme la question de Bouddha aussi, qui a médité sous un arbre pendant douze ans pour ça. Pendant douze ans, il s'est demandé ce que c'était la souffrance. Alors, le fait est que si on n'a pas d'ego, d'une certaine manière, on ne souffre pas puisqu'il n'y a pas moi qui dit « j'ai mal » . Mais est-ce que c'est vraiment la solution ? Et surtout, quand on décide que c'est l'ego qu'il faut éliminer… qui d'autre que l'ego décide qu'il doit s'éliminer lui-même. Et là, on rentre dans des chaînes de conflits et je pense que c'est le principal problème qu'on a tous, c'est de ne pas s'aimer soi-même finalement, parce que ce n'est pas la solution, à mon avis. Et ce n'est pas non plus la solution par rapport aux enfants, pour en revenir à eux, puisque c'est un peu le point de démarrage de toute cette réflexion, c'est que... Transmettre à nos enfants le fait de ne pas s'aimer, fondamentalement, je trouve que c'est très grave. Et on ne s'en rend pas compte en général, ça passe tout seul. C'est soi-même, on a des choses qu'on n'aime pas trop et nos enfants vont tout de suite capter que ça, ça passe, ça ne passe pas. Par exemple, l'ego est maître de nos émotions. Enfin, maître, il est balotté par nos émotions avant éventuellement de pouvoir en être maître. La plupart du temps, on a des registres plus ou moins autorisés. Par exemple, il y a des familles où on n'a pas le droit d'être triste, d'autres où on n'a pas le droit d'être en colère. Très peu de gens ont le droit d'avoir peur, parce que la peur fait peur. Donc, arrête de me faire peur avec ta peur. Et on va compartimenter comme ça, au lieu de profiter justement de cet état d'unité, d'entièreté, qui fait qu'on a beaucoup plus de potentiel et de force, de puissance, de pouvoir. que si on est des petits morceaux qui doivent être conformes selon les gens devant qui on se présente.

  • Speaker #0

    Et pour tout, on a voulu sacrifier cet égo, le faire taire ? Ça a toujours été un moyen de contrôle.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je constate, c'est que quand on dit aux petits-enfants « arrête de pleurer » au sens non pas « je te console, je te prends dans mes bras, tout va bien » où on trouverait des mots et des choses rassurantes pour... pour que les pleurs n'aient plus lieu d'être, on dit « tu n'as pas le droit de te montrer triste » et quelque part, ça me dérange. Alors, il y a tout simplement le fait d'être dérangé par ses pleurs. Et puis, au-delà de ça, il y a plein de choses qui font que on a tous du mal avec notre propre souffrance. C'est normal. C'est presque un réflexe de faire comme si elle n'était pas là ou d'essayer de la faire taire si celle de l'autre nous rappelle la nôtre. C'est vraiment une grande question, la souffrance. Et qu'est-ce qui fait qu'on en est là aujourd'hui ? À mon avis, ça sera une longue, longue histoire, à la fois d'habitude, de transmission, de gens qui sont… C'est peut-être là qu'on en arrive à l'amour inconditionnel, justement. Qu'est-ce qui fait que l'égo va bien ? C'est qu'on vit dans un enfant né, chacun de nous est né, dans un grand bain d'amour inconditionnel. Alors ça, après, c'est des questions métaphysiques, philosophiques. Est-ce qu'on perçoit ? Est-ce qu'on capte ça ? ou pas, c'est toute la question. Je pense que la plupart d'entre nous, on l'oublie. Pourquoi est-ce qu'on l'oublie ? Ça a l'air inévitable actuellement dans les conditions de notre expérience sur Terre, mais c'est en train de revenir. C'est vrai qu'on est à une période où il se passe tellement de choses, tellement de choses, que cet amour inconditionnel qui est la grande loi de la vie, de l'univers et du reste... Il n'a jamais été aussi perceptible. Malgré tout, personne n'est obligé de vivre selon ça. Et si on ne vit pas selon ça, l'ego ne va pas se développer de la façon la plus intéressante pour nous. Ça a beaucoup de conséquences et de ramifications qui font que c'est un peu le choix qu'on fait éventuellement dans la vie. la plupart des approches médicales, c'est quand on a mal quelque part, on élimine le symptôme, donc là c'est la souffrance psychologique de ne pas ressentir l'amour inconditionnel, plutôt que de se dire « mais comment je peux rétablir le contact ? Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » On ne prend pas le temps de se demander ce qui se passe, on coupe, on chinte, on anesthésie, on défait. Et à chaque fois, c'est un petit morceau d'ego qui est amputé. Et on se dit, ça y est, je suis à nouveau dans un sentiment d'unité. Sauf que c'est factice.

  • Speaker #0

    Quand tu dis, on baigne dans un bain d'amour inconditionnel, tu ne parles pas de ce que des bébés ont à leur naissance par leurs parents ? Ça, c'est ce qu'ils pourraient espérer, mais ce n'est quand même pas toujours le cas. Il est là de toute façon.

  • Speaker #1

    C'est comme un champ d'énergie. C'est comme l'oxygène. C'est comme le soleil. De toute façon, on est dedans. Les bébés le perçoivent. Et une des grandes détresses des bébés, c'est quand ils se rendent compte qu'eux, ils le perçoivent, mais que leurs parents, non.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je voudrais qu'on explique aux personnes qui nous écoutent. Qu'est-ce que c'est que ce bain d'amour inconditionnel ? Où est-ce qu'il est ? Est-ce que c'est lié à la nature, à la terre ? D'où est-ce que tu parles quand tu dis qu'on est dans un bain d'amour inconditionnel ? Et comment est-ce que tu en témoignes ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'expérience de chacun dans... quand on vit des moments de conscience, on va dire, qui n'est plus retenu par les limitations, des limitations ordinaires. C'est vrai que ça touche à des expériences mystiques, spirituelles ou métaphysiques, mais c'est aussi quelque chose qu'on peut connaître comme ça, tout simplement, quand on est juste très détendu, très bien. Ça va, ça passe, ou des moments de magie, ou justement, à la naissance d'un bébé, on tient son bébé dans les bras, et il y a des gens qui peuvent ressentir, qui peuvent vivre ça dans des moments un peu hors du temps et de l'espace, qui sont des constructions et des limitations habituelles, qui ne sont pas des réalités. Enfin, il y a un tas de physiciens qui disent un tas de choses très intéressantes sur tout ça. que l'univers justement est bien plus fait d'énergie, qui est bien plus transcriptible et théorisable en termes d'énergie, de fréquence, de vibration, et donc qu'on peut appeler amour, quand ça vibre très très haut, parce qu'on se sent réellement, physiquement, dans des états particulièrement gratifiants, et bon, c'est quelque chose qu'on ressent en fait, tout simplement, et quand on le ressent, on peut ressentir que l'autre le ressent. Pour les bébés, c'est d'une facilité déconcertante. Et même quelqu'un qu'on croise dans la rue, mais en général, on n'est pas dans un état... On n'est pas connecté à ça. C'est un peu en arrière-plan. On va le vivre ou pas. Et certaines personnes, par contre, vont ne même plus pouvoir y accéder comme ça parce qu'ils sont trop... trop fermés, trop crispés, trop repliés sur leur douleur, ça se ressent aussi physiquement. Je ne sais pas si ça t'apparaît, je pense que ça te parle forcément. Tu as facilement vécu des moments comme ça, où tout avait l'air simple, facile, beau. La joie est quelque chose qui nous rapproche de ça très facilement. C'est tous ces états qu'on décrit comme étant positifs. Alors, je n'aime pas trop positif, négatif, parce que dans des états de ce type, où... auxquels s'intéresse la psychologie transpersonnelle, donc il faut aller chercher là-dedans si on veut en savoir plus sur tout ça. Dans ces états-là, tout a un sens. On ne va pas chercher à exclure, à diviser, à dire ça oui, ça non. Il n'y a pas de jugement, il y a chaque être, circonstance, contexte, à lieu d'être. Et c'est pour ça que c'est de l'amour inconditionnel. Bon, alors oui, l'amour inconditionnel, mais ça non, parce que... Non, ça ne marche pas du tout de cette façon-là. Et c'est justement le fait de ressentir que tout a un sens, tout est juste, tout est à sa place, et que tout est possible aussi, que c'est tellement bon de vivre ça. Et les bébés naissent là-dedans, et on a tous ce potentiel-là.

  • Speaker #0

    Je vois bien ce que tu veux dire et je pense qu'effectivement, on a tous des moments qui sont des moments un peu magiques, des moments de symbiose avec la vie, avec la nature, avec quelqu'un. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Très important ce que tu dis à propos de la nature, parce que c'est vrai qu'il y a des environnements qui sont beaucoup plus propices que d'autres pour se connecter à ça. Alors la nature, c'est tout simplement magique, en toutes circonstances.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu proposes, c'est qu'un bébé, il a cette idée-là, même... Par exemple, l'idée d'un bébé qui n'est pas attendu, sa mère ne voulait pas être enceinte pour plein de raisons, il n'est pas franchement bien accueilli en arrivant au monde, malgré tout il a quand même cette idée ou ce ressenti d'amour inconditionnel quelque part.

  • Speaker #1

    Pour peu qu'il soit en sécurité, parce qu'il va être perturbé, un bébé qui vient au monde, il est perturbé si les conditions immédiates ne sont pas favorables, mais s'il est dans, par exemple, les expériences... qu'on a pu voir dans les orphelunas où justement des bébés ne sont vraiment pas dans des conditions idéales. Mais s'il y a une continuité dans les soins, dans les personnes qu'ils suivent, ça c'est très important, ils vont rester en contact avec ce bain, ils ne vont pas avoir de replis, de fermeture. On le sent, un bébé qui n'est pas bien, son corps devient tout raide, ce qui est assez terrible parce que c'est des êtres... qui ne sont tellement pas comme ça, ils ne sont pas faits pour être crispés ou tendus. Et en fait, les bébés iront relativement bien. Après, de toute façon, il y a tout ce qui nous structure et qui va se mettre en place, qu'on le veuille ou non, dont justement ce fameux égo. Bon, ça prend quand même quelques années, mais il va faire avec ce qu'il y a. va se construire avec tout ce qu'on vit, avec tout ce qu'on est. De toute façon, la boucle va se boucler. Et l'ego, il est censé faire l'intermédiaire entre ce monde d'unité qui est au-delà de la personne. C'est cet état totalement gratifiant d'amour inconditionnel ou de tout ce qui peut y être associé. Et notre vie sur Terre au quotidien, tous les jours. C'est pour ça qu'on a besoin d'un égo. C'est que sans ça, par exemple, quand on voit des grands méditants qui vont être plongés là-dedans, s'il n'y a pas quelqu'un autour d'eux qui s'en occupe, qui chasse les moustiques, ils peuvent rester des heures et des heures et des jours. ce n'est pas quelque chose qui est viable en soi. Un bébé, il est totalement dépendant. Et le grand drame, j'ai envie de dire, de l'histoire humaine, c'est que quand on devient capable de se débrouiller, on n'est plus… En général, on a oublié l'état d'amour inconditionnel. On est toujours… on a toujours conscience qu'il y a des choses qu'on aime, qu'on n'aime pas, des choses qui sont agréables, d'autres non, et des choses qui sont gratifiantes. Mais l'unité elle-même, cet état d'amour dans lequel tout est, tout repose, tout peut revenir et tout peut se percevoir à nouveau, parce que c'est un état dynamique, ce n'est pas un grand truc figé, et puis on ne bouge plus et tout va bien, on est au paradis. C'est vraiment quelque chose qui… modèlent notre perception d'une façon autre que notre perception habituelle et fermée, qui est beaucoup plus opérationnelle, en fait. Ça oui, ça non, mon compte en banque, mon numéro de carte bleue, mon boulot, mon machin, mon truc, tout ce qui est usage de technologies ou autre, bon, c'est tout ce qui demande de se concentrer et d'oublier tout le reste. Et c'est pour ça que, par exemple, moi, je me rappelle quand mon fils est né, j'avais ma... comptabilité à faire, ça a été un pur cauchemar. Parce que vivre dans cet état, dans ce bain, être dans... Oui,

  • Speaker #0

    parce que la mère, il y est aussi, en fait, c'est ça que tu dis, avec l'allaitement, quand tout se passe bien, c'est vrai que moi, j'ai ce souvenir-là de ressenti, même au moment de l'accouchement. C'est quelque chose de bien plus grand que moi et que nous qui étions en train de se dérouler. C'est cette sensation d'appartenance et de reliance.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est magnifique. Et on a envie d'être tout le temps là-dedans. Et je pense qu'une éducation qui se préoccuperait de ça, à la fois, effectivement, nous apprendrait sûrement à lire, écrire, compter, etc. Mais bon, ce n'est pas si compliqué. Par contre, se relier au-delà de toutes ces opérations mentales, là, on a tout le jeu du mental par rapport à l'ego. On pourrait dire que l'ego est le président et que le mental est son premier ministre. Et donc, tout ce jeu mental, tout ce que j'appelle calcul, parce que c'est fondamentalement des calculs, on a besoin d'apprendre à les lâcher pour revenir dans ce bain de jouvence qu'est l'amour inconditionnel. Idéalement, ça se fait tous les jours, quand on se réveille, surtout qu'on peut poser les choses au réveil, quand on va se coucher, quand on dort, on retourne dans ce grand bain, mais en général, on ne s'en souvient pas. Enfin, en général. On se souvient de bribes ou de choses. Après, on peut aussi faire des rêves lucides qui vont nous aider à retrouver des états beaucoup plus vastes et confiants. Et là où c'est important, en fait, de retrouver et d'avoir accès à ce bain d'amour inconditionnel, c'est que c'est quelque chose qui peut nous aider à prendre des décisions, justement, qui font qu'on ne va pas être dans ce qu'on appelle égoïste, le côté sombre de l'égo. Mais il n'existe pas que ça. L'ego, à la base, il est juste fait pour être performant, opérationnel, pour nous apprendre beaucoup de choses sur nous, la vie et les conditions de l'expérience humaine. Et si on le rejette, on s'enfonce dans les problèmes.

  • Speaker #0

    Alors, on est parti du bébé, de l'expérience du bébé qui arrive au monde, sur la planète Terre. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe, qui produit quoi dans ces premières années de la vie qui sont tellement importantes ? L'ego qui apparaît, comment il apparaît, et puis la séparation qu'on crée souvent par habitude, par dogmatisme, en suivant des préceptes qui sont ceux de la civilisation et de l'époque dans laquelle on est.

  • Speaker #1

    Oula, ça fait beaucoup tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, tu prends dans l'ordre que tu veux, et voilà, c'est juste de raconter un peu l'histoire.

  • Speaker #1

    L'histoire du bébé. C'est vrai que le livre est très, très, très... Il fait 300 pages, je crois. et encore on a raccourci parce qu'il se passe tellement de choses dans toutes ces premières années. En fait, tout ce que vit un bébé pose une première fois, et une fois que c'est une première fois, ça va servir, c'est comme en justice, c'est la jurisprudence, le mental. Il classifie l'information et l'ego, sa majesté l'ego, décide que c'est comme ça. Alors même si au départ l'ego n'est pas constitué, le bébé est justement de ce fait dans un espèce de présent où il va chercher à faire connaissance du contexte dans lequel il est. Et c'est en ça aussi que l'ego est un instrument absolument incroyable. C'est qu'une fois que l'ego aura un peu classifié, organisé tout ça, donc ça prend quelques années quand même, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Toutes ces informations vont être validées comme étant voilà comment marche le monde, voilà comment je marche moi, voilà comment marchent les autres. Donc le grand truc en fait qui va organiser sur... de l'intérieur tout ça, c'est l'apparition du langage, de la parole qui chez les humains, bon ça on l'a vu, revu et revu, est extrêmement structurante. C'est-à-dire que tant qu'on ne parle pas, qu'on est dans un espèce d'état de contemplation en fait, le mental a beaucoup moins d'emprise sur ce qu'on vit. Puis tout à coup on se met à parler, à se représenter les choses, à se raconter des histoires. Donc ça, c'est vraiment vers 3-4 ans, on le voit, c'est très très fort. Et du coup, l'histoire devient plus importante que nos perceptions directes dans lesquelles était le bébé au départ. Donc d'abord, on vit le monde, après on se le raconte, et pendant les 70 ou 80 années qui restent, est-ce qu'on va être prisonnier de ce qu'on se raconte ? Parce que souvent, en plus, ce n'est pas forcément très avantageux comme histoire. Bien que les enfants de 3-4 ans adorent les histoires dont ils sont le héros, mais en général, la vie n'est pas tendre, la bienveillance n'est pas quelque chose qui est consciemment un choix de chaque instant et de chaque jour, de chaque personne de notre entourage. Donc, on va en déduire des choses plus ou moins éloignées de l'amour inconditionnel. Et du tout, l'amour inconditionnel, il va tout simplement… disparaître derrière les conditions. Il ne sera plus donné comme ça d'emblée, ce n'est plus ce que nous sommes, ce n'est plus notre nature, ce n'est plus la vie. L'amour inconditionnel devient l'amour tout court et devient l'amour sous condition. Si j'ai des bonnes notes, si je me lave les mains, si je me brosse les dents, si papa et maman ne crient pas, si je range ma chambre, ça devient une succession interminable et inaccessible en fait, parce qu'il y aura toujours des conditions qu'on ne peut pas. qu'on n'atteindra que plus tard, mais jamais maintenant, qui font qu'on ne mérite pas l'amour de leur donner, de recevoir. Et l'amour devient cette espèce de marchandise. L'être humain devient une marchandise. C'est l'état de notre société dans lequel on est aujourd'hui. Le constat est fait par beaucoup de gens. Il n'y a plus d'échanges de dons et de vécus spontanés. de confiance en fait et de solidarité, il n'y a plus que des conditions. Si je veux ça, il faut ça et ça, de toute façon, je n'ai pas droit parce que je ne suis pas assez bien. Et là, on a vraiment le côté sombre de l'ego, mais ce n'est pas l'ego qui veut ça, c'est vraiment ce qu'on en a fait. Et la bonne nouvelle, ça c'est ce qu'on voit en thérapie, c'est qu'on peut quand même reprogrammer tout ça. Mais si on n'a pas confiance… que cette affaire, on va vivre de nos programmations, de nos histoires, en croyant fermement qu'il n'y a pas d'autre réalité, qu'il n'y a pas d'autre possibilité, et que l'amour inconditionnel, c'est bien gentil, mais c'est chez les bisounours, et puis voilà, ça va s'arrêter là. Et là, le bébé, il est très, très, très, très loin. On s'est coupé du bébé qu'on était, on se coupe de notre bébé quand on est là-dedans. et des bébés à venir, et en fin de compte, de toute humanité.

  • Speaker #0

    Dans l'égo, ce qu'on s'était dit en préparant cette interview, et puis ce que tu dis aussi un petit peu, enfin parmi les choses que tu dis en fond, c'est qu'il y a toute cette séparation, cette séparation qu'on crée. D'ailleurs, le mot séparation, je crois que l'idée du diable, c'est la séparation. L'idée de l'amour inconditionnel, c'est quand on est dans ce grand tout, dans ce grand bain d'amour inconditionnel comme un tout. comme un petit poisson dans l'immense océan, et donc quelque part se séparer, c'est séparer de cet amour inconditionnel. Qu'est-ce qui se passe si on prend l'angle de la séparation ? Pourquoi est-ce qu'on sépare et qu'est-ce que ça génère ?

  • Speaker #1

    Alors la séparation c'est aussi quelque chose, un sentiment qui vient naturellement presque dans la constitution de l'ego, puisque l'ego... se pensent comme un moi.

  • Speaker #0

    on va dire séparé, moi, l'autre. Mais est-ce que cette séparation est un enfermement, une coupure, une rupture ? Ou est-ce que c'est juste ? Est-ce que je peux me penser moi, reliée, mais reste en moi ? C'est-à-dire avec quand même un sentiment de mon être. et qui va s'identifier à un tas de choses, tout en ayant conscience que ces identités sont juste des conventions, quelque part. Des choix, des conventions, des choses qui me relient, mais que la réalité est au-delà de ces identités.

  • Speaker #1

    C'est plus vaste.

  • Speaker #0

    Voilà, il y a quelque chose de plus vaste, même si moi, Valérie, femme, habite en Saint-Denis, France, je parle français, mais... Je ne suis pas que ça, je le sais, mais est-ce que je le vis ? Et puis, même si je le sais, est-ce que j'en tiens compte ? Mais il y a beaucoup de gens pour qui, de toute façon, on n'est vraiment que ça. Leur esprit s'est réduit. C'est vraiment une réduction, en fait. C'est ça qui est fascinant dans, justement… C'est vrai que l'approche de la séparation, c'est extrêmement important parce que… Comment ça va être vécu, tout ça ? Et chez la plupart des gens, on considère que quand on grandit, tu es grand maintenant, donc tu n'es plus un bébé, donc tu ne dois pas faire ça, tu ne dois pas vivre ça, tu ne dois pas penser ça. On se sépare en fait, comme si grandir, c'était se séparer. Alors on va se séparer de ça, de ça, de ça, de ça. On va finir par se retrouver tout seul dans notre coin et ça y est, on est vraiment grand. Qu'est-ce que c'est que cette vie ? ce n'est pas forcément très intéressant. Mais la séparation, on manifeste une séparation à l'extérieur. Par exemple, je vais me séparer de mon doudou, ou de ma tétine, quand on est un petit enfant. On va le laisser dans la boîte. Mais en fait, la séparation, c'est avant tout un vécu intérieur. De quoi je me sépare à l'intérieur de moi ? Qu'est-ce que je crée comme division ? Même comme... conflit. Et en général, je vais me séparer de tout ce qui est moi sensible. Parce que finalement, c'est ce qui me fait souffrir. Si je ne suis pas sensible, tout va bien, en apparence. Donc la séparation, c'est quelque chose qui se vit de beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de façons. Et c'est vrai qu'on dit aux mères de se séparer de l'enfant. On va réussir une séparation parce qu'on va être indifférent au fait que notre enfant pleure toute la journée à la crèche ou à l'école. C'est absolument terrible de vivre les choses de cette façon. Mais c'est presque des passages… Moi, ça me fait vraiment penser, par exemple, à du bizutage, qui sont actuellement dans des grandes écoles de plus en plus cruels, humiliants, violents, mais comme ça, on est intégrés. Voilà. Le premier des bisutages, c'est « moi je suis un être libre, autonome et moderne, je vais pouvoir laisser mon bébé et ça ne va me poser aucun problème » . Et le bébé pleure, c'est normal, il pleure, c'est la séparation. Puis au bout d'un moment, il verra bien que ça ne sert à rien, donc ça y est, il ne pleure plus, la séparation est réussie. Et à chaque fois, on met en place, oui ça c'est vraiment important, quelque chose de l'ordre de ce que j'appelle la répression des émotions. C'est-à-dire que l'ego, qui se porte, selon moi, bien, on est capable de vivre nos émotions telles qu'elles se présentent, de les relier à quelque chose et éventuellement d'agir ou de décider, ou de faire appel, ou tout simplement de voir que ça a un sens, là encore, au lieu de décider que non, on n'a pas à vivre ces émotions et à les réprimer. Alors les tout jeunes enfants, on leur demande même de réprimer leurs émotions. Un bébé peut pleurer beaucoup. Le jeune enfant qui fait sa crise de colère, c'est un grand classique de l'enfant de 2 ou 3 ans, on va lui demander d'apprendre à réprimer ses émotions. Il ne peut pas y arriver d'emblée, ce n'est pas possible. Mais il va comprendre qu'il a intérêt à y arriver le plus vite possible. Alors ça prend du temps, ça prend du temps, ça prend du temps. Et puis au bout de quelques années, ça y est, il y arrive. Et puis quand un petit enfant arrive à l'école maternelle vers 4-5 ans, et que lui pleure, ceux qui ont appris à réprimer leurs émotions, ils font « oh le bébé, oh le bébé » . Voilà dans quel monde on vit. C'est un monde sans compassion. Et ça, ça prend très tôt. Donc l'absence de compassion, c'est encore une forme de séparation. C'est la séparation de notre sensibilité, de ce qu'on ressent, mais aussi de l'autre, de ce que l'autre ressent. Et tout ça, ça a des conséquences absolument dramatiques, parce que si on n'apprend pas à rétablir le contact avec tout ça, et c'est en ça que, pour moi, être psychothérapeute et donc faire aussi un travail sur moi avec toutes ces émotions m'a aidée en tant que maman, c'est que j'ai bien compris qu'on n'avait aucun intérêt à les nier ou à les empêcher. On a juste besoin d'accueillir et d'apprendre. Et c'est comme ça qu'on rétablit le contact avec l'amour incontournable. conditionnel, cette fois en tant qu'adulte, c'est-à-dire à chaque fois qu'il se passe quelque chose en nous, on passe le cap où on est censé le réprimer, le juger, le mettre de côté ou même le dénier, c'est assez compliqué. On a plein de mécanismes aussi qui cherchent à faire ça pour nous protéger de nous-mêmes, tout simplement, parce qu'on a appris qu'il fallait être comme ça. Mais en fait, ça ne nous sert pas, donc comme on peut revenir là-dessus. Donc, chaque fois qu'il se passe quelque chose, on peut l'accueillir et voir ce que ça dit, tout simplement. Et on sait qu'il y a le bain d'amour inconditionnel qui va aussi accueillir tout ça, comme nous, on peut l'accueillir. Et on n'a pas à se juger ou à se condamner d'aller mal ou de souffrir. Mais ça va très très loin, cette séparation. Alors, on peut rétablir l'unité ou au moins l'accueil, et puis après on verra bien où ça nous mène. Avec nous et avec nos enfants, je ne sais pas si tu as connu ça, juste tu prends ton enfant parce qu'il pleure, tu sais que tu ne peux rien faire parce que la cause des pleurs... Elle est là et c'est juste un moment qui va demander à être consolée. Mais on sait que c'est important d'être là, en fait, et pas de laisser l'enfant tout seul dans son coin pleurer en se disant que ça va passer. C'est des moments magiques qu'on vit. Ce n'est pas forcément que des choses magnifiques et sublimes, mais on sait que notre présence était... était juste, était bonne, et que c'était bien pour l'autre et pour soi aussi d'être là, juste d'être là. La présence et l'antidote à la séparation, l'antidote naturel, c'est quelque chose qu'on apprécie de vivre, on n'a pas forcément d'intention, le mental se calme un peu. Alors oui, on a besoin du mental pour justement faire notre comptabilité ou des choses comme ça, mais on n'en a certainement pas besoin pour être en... on contacte avec soi-même comme on est en contact avec l'autre. Parce qu'en fait, ce dont on se rend compte dans cet état d'unité et d'amour inconditionnel, c'est que ça nous concerne tous, y compris ceux qui n'en ont pas du tout conscience. Mais ils y sont aussi, et on est tous ensemble là-dedans. Donc c'est vraiment quelque chose qui nous relie à tout être, et pas seulement les humains. Les Ausha, ça marche très bien aussi, ils y sont très sensibles. Les Ausha, les plantes, effectivement la nature dont on parlait tout à l'heure, mais même tout ce qui est en fait. Et ce n'est pas parce que l'autre n'en est pas conscient que soi-même on doit s'interdire de l'être. Mais c'est ce que la plupart des enfants font, parce qu'ils veulent se mettre à niveau, j'ai envie de dire. C'est leur façon justement d'aimer et de se sentir appartenant à cette famille, à cet environnement. C'est un grand sacrifice qui n'a pas lieu d'être, qui arrive, voilà, tout simplement. Et puis, quand on se rend compte que finalement, ce n'est pas notre intérêt, et c'est là que l'ego est important. L'ego est le gardien de nos intérêts. L'ego, il sait ce qui est intéressant pour nous ou non. Et quand je reviens du coup... sur ta première question, enfin pas la première, mais une question au début où tu disais mais qu'est-ce qui fait qu'on en est là à faire cette mauvaise réputation à l'ego ? Les gens les plus avides, les gens qui ont les comportements les plus prédateurs, qui sont parmi les gens qui nous dirigent entre autres et qui prennent des décisions à notre place, sont des gens qui ne veulent absolument pas que nous ayons conscience de notre intérêt. Ils ont toujours fait croire que c'était eux. qui étaient les mieux placés pour diriger tout le monde et gérer les intérêts de tout le monde, mais c'est complètement faux. Je pense qu'aujourd'hui, on est quand même de plus en plus nombreux à s'en rendre compte. Mais sans égo, il n'y a pas de révolution, il n'y a même pas de prise de conscience de « non, on n'est pas d'accord » , il n'y a pas d'être souverain. C'est une notion qui est très connotée, et c'est un peu dommage parce que c'est super intéressant d'être souverain. Et tous les enfants se sentent souverains avant qu'on leur dise « Non, ce n'est pas toi qui décides, tu verras quand tu seras grand. » Tous, ils passent par une phase de « C'est moi le maître du monde, je veux ci, je veux ça. » C'est quelque chose que je me suis d'ailleurs beaucoup… On s'est beaucoup amusé avec ça quand mes enfants étaient petits et qu'ils avaient ces moments où l'ego surgit et tout à coup, ils veulent tout décider. Je leur ai dit « Bon, d'accord, vas-y, décide. Aujourd'hui, c'est toi qui fais tout. » Ils se rendent très vite compte que… Il y a des limites, il y a des choses, ils ne savent pas du tout ce qu'il y a à faire. Donc déjà, s'ils décident pour eux, c'est bien. Et décider pour les autres, finalement, ce n'est pas forcément… C'est une grosse responsabilité et c'est pénible. Mais il y a des gens pour qui décider pour les autres de ce que vous, vous devez faire de votre vie à leur service à eux, c'est normal. Alors, ces gens-là, on les traite effectivement d'égoïstes, mais ce n'est pas du tout l'égo le problème. Le problème, c'est que… c'est que c'est des égaux qui sont programmés comme des machines de guerre et qui éliminent toute notion d'amour inconditionnel de leur vie. L'égo n'est pas du tout obligé d'être ça, au contraire.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, je me dis qu'il y a une manière de construire son égo qui peut être saine, qui permette d'avoir justement une individualité, un sentiment d'unité en soi et une capacité à faire des choses. Même quand tu parles des révolutions qui se feraient, ce que je comprends aussi, c'est qu'on va ressentir de la colère. parce qu'on a un égo et parce qu'on peut ressentir que des choses ne sont pas bonnes pour nous et arriver à nos limites. Parce que si on baigne dans la mort inconditionnelle totalement, il n'y a plus rien qui gêne puisqu'on est juste pris dans ce combat et qu'on n'existe pas en tant que personne. Donc c'est le fait d'exister en tant que personne qui permet aussi d'avoir des émotions, de prendre des décisions, d'agir dans le monde.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Partant de là, dans quelles conditions on a intérêt à accompagner des enfants ou comment toi tu accompagnes des adultes d'ailleurs pour... que cet égo soit équilibré, nous permette de prendre notre place dans le monde sans écraser tout le monde ?

  • Speaker #0

    Il y a des signaux très très simples. On ressent quand les choses sont agréables ou quand elles ne le sont pas. Mais le plus difficile, c'est de reconnecter cette sensibilité. En général, quand quelque chose n'est pas agréable pour toi, Pour moi, ça ne l'est pas non plus pour l'autre, mais après, on peut vérifier, on peut valider. Oui, est-ce que toi, tu… Mais bon, si on n'a pas d'intérêt réel pour ça, si on est juste en train de chercher à exploiter, manipuler, utiliser l'autre, c'est clair que notre sensibilité, on a intérêt à la mettre de côté. Alors, par rapport à nos enfants, il y a quelque chose qui est très simple, c'est que si on accueille tout ce qui se passe en eux pour eux, ils vont apprendre à le faire aussi. Et à trouver qui peut les aider ou à le demander, ou on peut leur demander « est-ce que je peux faire quelque chose ? » L'important, c'est d'accueillir au départ, tout simplement. D'accueillir, accueillir ce qui se passe, accueillir ce qui se passe. Et jamais condamner et juger et penser qu'on n'a pas à vivre ce qu'on est en train de vivre. Si on est en train de le vivre, c'est qu'on a une raison de le vivre. Et cette raison, on va essayer de la trouver. Par exemple, quand mes enfants étaient petits et qu'ils allaient chez des amis, que les amis venaient, Il pouvait très souvent y avoir des escarmouches parce que l'autre, comme par hasard, s'intéresse toujours aux jouets que l'autre a dans la main. Donc, on va leur apprendre à… à régler ça. Et la solution, ce n'est pas « je t'arrache le truc des mains » . La solution, c'est à qui, qu'est-ce qu'on fait, comment. Par exemple, les enfants, quand ils sont chez eux et qu'ils accueillent d'autres enfants, ils sont très souvent insécurisés parce que les autres enfants, ils ont l'impression qu'ils ne vont pas respecter leur territoire ou leur jouet ou ce qui leur appartient. C'est un peu la même histoire que le petit frère ou la petite sœur, mais en moins pire, on va dire. Et donc, l'important, ce n'est pas que l'ego ne veut pas partager. L'ego adore vivre, échanger, partager et vivre des bons moments. Mais il a besoin d'être rassuré dans le fait que l'autre respecte son territoire, son intégrité, sa bulle, son jouet, sa chambre ou le fait qu'il soit là. Le problème du petit frère ou de la petite sœur, J'ai entendu mon fils, vers 4 ans, dire ça à un de ses copains un jour. « Oui, tu sais, son copain est 4 ans aussi, et leur maman était peut-être enceinte ou pas, on ne sait pas. » Il lui a dit « Oui, tu dis que tu veux un petit frère ou une petite sœur, mais mon fils, lui, il en avait une petite sœur. Et toi, tu dis que tu en veux un, mais quand tu fais ça ? » t'as plus de mère et voilà pour un enfant quand il y a un petit frère ou une petite soeur sa mère elle est complètement happée par justement ce grand bain d'amour ce bébé qui prend tout qui donne tout qui est là et qui a une présence absolument énorme et incroyable mais voilà il n'y a plus de mère et ça c'est vraiment un cri du cœur de l'ego que j'ai trouvé tellement tellement vrai tellement juste et quelque part c'est vrai En tant que maman de plusieurs, je pense que toutes peuvent reconnaître à quel point il y a des moments impossibles. On ne peut pas, c'est nos limites. Et ça aussi, on ne va pas dire qu'elle ne devrait pas être là. On ne va pas dire à notre enfant, mais ne t'inquiète pas, naninana. On va reconnaître la souffrance. C'est vrai, je ne peux pas assurer, je ne peux pas être là pour toi au four et au moulin. Et moi je trouve que c'est une tragédie de la famille nucléaire d'être que deux parents et d'être deux parents qui ne sont même pas là tout le temps. Pour même un enfant, ce n'est pas assez. Alors pour plusieurs, moi je rêve de construire ce village, le fameux proverbe africain, je pense que beaucoup de gens connaissent, qui dit qu'il faut un village pour éduquer un enfant. On n'est jamais trop à être proche des enfants, de nos enfants, mais si c'est des liens. qui ne sont pas choisis, qui ne sont pas conscients, qui ne sont pas bienveillants, est-ce qu'il vaut mieux être tout seul dans son coin et pas de village, ou on fait avec le village qu'on a, mais à quel prix ? On ne peut pas trancher là-dessus, évidemment, chacun fait ce qu'il peut, mais c'est des questions très compliquées, ce manque de bienveillance. Là,

  • Speaker #1

    on a parlé de ce qui se passait pour nos bébés, de ce qu'on pouvait faire avec eux en étant présents, et en évitant la réplique.

  • Speaker #0

    On accueille et on valide, on évite d'installer la répression. Évidemment, il y a des fois où on va être énervé, où on va être impatient et on ne voit pas être bien. Là aussi, on accueille et on valide, on avait des raisons de faire ça et on peut s'en excuser. Je sais qu'il y a des périodes de ma vie où je m'excusais 50 fois par jour parce que je n'en pouvais plus. C'est très compliqué d'être maman de jeunes enfants, toute seule. Il y a des moments où on est forcément toute seule. On doit faire face à un tas de choses. Et en fait, ce n'est juste pas possible. Alors, au lieu de se dire qu'on n'y arrive pas et qu'on est nul, on se rend compte que ce n'est pas possible, tout simplement. Et on peut le dire à nos enfants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire avec nos ados ? L'adolescence pose un peu d'autres sujets. Et puis, en plus, on peut avoir été un parent un peu, je ne voudrais pas dire dur parce que c'est un jugement, mais en tout cas, avoir fait peut-être plus de répression émotionnelle, ce qui fait que l'adolescence se passe peut-être un peu moins bien, quoique ça n'a peut-être même pas de rapport direct. Mais la relation peut être un peu plus tendue. Qu'est-ce qu'on peut faire pour rattraper, pour des personnes qui auraient été... Avec leurs enfants un peu conventionnels, au sens où ils auraient interdit de pleurer, ils n'auraient pas trop pris dans les bras, ils auraient laissé pleurer la nuit, etc. Quand les enfants sont un peu plus grands, qu'est-ce qu'ils peuvent faire encore pour rattraper tout ça ?

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure, vers 3-4 ans, de ce petit enfant qui commence à se construire son histoire et sa légende. Et les ados sont très friands de eux petits. C'est un moyen éventuellement de rétablir le contact ou le dialogue. Si on a des photos, des anecdotes ou des souvenirs ou des choses comme ça. Après, si le dialogue est rompu, c'est beaucoup plus compliqué, évidemment. Mais si on a des moyens d'échanger, ça me fait rire d'ailleurs parce que quand ils étaient un peu plus jeunes, il y a un de mes enfants qui ne supportait pas qu'on le prenne en photo. Et maintenant, il m'en demande des photos. Oui, mais bon, je n'en ai pas tellement, tu sais, c'était caché. Mais nos enfants sont, de toute façon, même si on a tous, après, cette construction qui fait que l'amour inconditionnel est beaucoup moins perceptible et présent, la vie est quand même là, et la vie nous tend les bras, et eux nous tendent des perches aussi. Donc déjà, on peut guetter les quelques petites perches et questions qui nous tendent. On peut revenir sur leur histoire et la nôtre, nos difficultés qui font que la leur, ce n'est pas non plus… construite de façon forcément très respectueuse, mais on peut leur présenter des excuses et savoir qu'on aurait aimé le faire autrement, on peut la réécrire cette histoire, ça c'est des choses que j'ai faites avec ma fille aînée, qui forcément arrivant au premier, a vécu des choses où j'étais beaucoup plus rigide et bloquée sur... ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas avec les enfants, au lieu de me rendre compte que ça n'a pas de sens. Et du coup, on a réécrit l'histoire ensemble. Mais c'est quelque chose que, de toute façon, on peut tous apprendre à faire, c'est réécrire l'histoire telle qu'on a envie de se la raconter.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, concrètement, que vous avez réécrit l'histoire ensemble ? Vous avez imaginé autre chose que ce qui s'est passé ? Ou alors, vous avez donné un sens à ce qui s'était passé ?

  • Speaker #0

    On peut faire les deux, tout est possible. Et d'ailleurs... Raconter des histoires, c'est quelque chose qui est toujours intéressant. On peut raconter un tas d'histoires, même si on sait que c'est de l'imagination, ça a un sens au niveau symbolique. Par exemple, mon aînée est née en hôpital, alors que les deux autres sont nées à la maison. Donc, on a refait une histoire où elle a voulu naître dans une clairière avec des loups au clair de lune. Bon, ok, mais après, on peut refaire les histoires autrement. Et puis, il y a des choses qu'on peut se répéter et se redire, ou même si on s'énerve et si on se fâche, on s'aime. On peut se le dire aussi des milliers de fois par jour. Et après, c'est selon la personnalité de notre enfant. On va essayer de voir par quel petit message. On peut lui signifier qu'on l'aime. Il y en a qui n'aiment pas trop qu'on leur dise, ils préfèrent qu'on fasse quelque chose. Il y en a qui ont juste besoin d'être là tranquille en silence. Il y en a qui aiment bien des activités. Des messages d'amour, on peut en envoyer tous les jours en fait. Et à partir de là, s'il y a des choses qui coincent, c'est des grosses, grosses choses, on verra ce qu'on peut faire. Soit qu'ils aillent en parler avec nous, avec quelqu'un. Ce n'est pas forcément avec nous que c'est le plus facile. Donc, ils peuvent voir avec d'autres personnes. S'il y a du passif, j'ai envie de dire, c'est important de ne pas le traîner. Et surtout, le problème de tout passif, de toute souffrance, c'est que non seulement on a mal, on a eu mal sur le moment, mais on va se juger d'avoir ça, d'avoir mal. C'est un peu la double peine à chaque fois. C'est le problème de se sentir victime pour le restant de ses jours de ce truc-là. Et ce n'est pas la réalité, encore une fois. Ce n'est pas quelque chose qui… C'est juste une trace qui nous retient, en fait. Comment est-ce qu'on passe à la suite ? Tout ce qui est un message d'amour, tout ce qui est un ressenti d'amour, tout ce qui est un rappel à l'amour, parce qu'on est quand même nés dedans, on va essayer de s'en souvenir. Donc, si ça revient, à un moment, ça peut revenir même. complètement et là, il y a beaucoup de traces qui n'auront plus lieu d'être. Donc, si on peut favoriser ces moments-là, on ne peut obliger personne à sortir de sa souffrance, mais on peut rappeler que c'est toujours possible.

  • Speaker #1

    Ton travail thérapeutique, il va consister à la fois à reprendre l'histoire, à se reconnecter à cet amour inconditionnel. Est-ce que c'est ça que tu opères ?

  • Speaker #0

    On pourrait dire ça comme ça. Il y a plein d'outils auxquels on peut accéder. Mais fondamentalement, cet amour inconditionnel, c'est aussi en ça que mon travail m'a aidée à avoir cette autre vision de l'ego. C'est que des maîtres du monde, des tout-puissants prédateurs qui veulent faire des autres leurs choses, leurs esclaves, je n'en ai pas rencontré dans ma vie. Il y en a quelques-uns qui existent dans le club des milliardaires ou autres qui asservissent un peu la planète. Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça non plus. Mais moi, ce que j'ai rencontré dans ma pratique, c'est que des gens, il n'y a vraiment aucune exception qui, d'une manière ou d'une autre, se jugeait, ne s'aimait pas. Et c'est ça qui les fait souffrir. C'est rien d'autre que ça, en fait.

  • Speaker #1

    Et qui les rend réactifs derrière, en étant éventuellement violents, en manquant d'amour envers les autres parce qu'ils en manquent déjà envers eux-mêmes, c'est ça que tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ou qui étaient tout simplement malheureux dans leur vie, qui avaient du mal à faire des choix parce qu'ils faisaient les choix de ce qu'ils croyaient devoir faire et pas de ce qu'ils ressentaient comme bon pour eux. Mais comme de toute façon, ils ne méritaient pas de vivre quelque chose de bon, ils étaient complètement perdus. Et la plupart des gens mènent leur vie plus ou moins comme ça. Ils ne font pas quelque chose qu'ils ont choisi. ou qu'ils ressentent comme bon pour eux et bon pour le reste du monde. Parce que ça aussi, c'est quand même l'énorme truc que les gens qui exploitent les autres adorent nous inculquer. C'est que si on fait ce qu'on veut, on va forcément faire quelque chose qui est bon que pour nous et pas bon pour le reste du monde. Mais en quoi c'est vrai, ça ? Les gens qui font vraiment des choses bien dans ce monde, et il y en a plein, ils font des choses qu'ils aiment faire. Donc d'où ? Le fait de devoir choisir ce qu'on fait, qui n'est pas forcément quelque chose qu'on aime, est une bonne idée. Et là, on a toute la tragédie de l'école et des choix d'orientation, et des choix de carrière, et des choix de poste dans les entreprises, et des activités dans les entreprises. Et ça, c'est quelque chose qu'on le veuille ou non. J'ai quand même un peu l'impression que c'est en train de changer parce que beaucoup d'employeurs se plaignent qu'ils n'arrivent pas à garder des jeunes. Mais ils en ont juste marre, les jeunes, ils n'ont pas envie. Il y a des nouvelles générations qui… Mine de rien, le niveau de bienveillance a quand même augmenté dans la société depuis des années, même si les modes de prédation sont devenus extrêmement puissants, violents, sophistiqués et destructeurs. En contrepoint, il y a tous ces parents plus ou moins à droit, maladroit, qui ont fait ce qu'ils pouvaient, mais qui ont quand même manifesté plus d'amour à leurs enfants et des enfants qui ont plus le droit d'être eux et qui donc ont plus le droit, même si pas encore complètement, de faire des choix qui leur conviennent à eux et qui sont bons pour eux et qui sont bons pour tout le monde. Et je pense que les choses évoluent de toute manière. Et ça, c'est vraiment chouette de le constater. Ça fait vraiment plaisir. Je l'ai vu, je croise pas mal de jeunes, amis de mes enfants, etc. Et je vois bien, ils en ont marre, ils ne restent pas. Ce n'est pas grave, ils trouvent autre chose. Pas le modèle sécuritaire d'après-guerre où on doit s'accrocher à ce qu'on a et ils ne risquent plus d'en avoir. Donc, attention.

  • Speaker #1

    Un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.

  • Speaker #0

    Il y a plein de moyens, en fait. Il y a une infinité de moyens. Et la vie ne demande que ça. Parce que... Plus on s'éloigne de cette nature d'amour inconditionnel, plus la vie nous invite à y revenir parce que ce n'est pas bon pour nous, tout simplement. Mais bon, on est libre de décider de rester en conflit et ça demande beaucoup de force et d'énergie de passer notre temps à se battre contre la nature de l'univers. Mais on y arrive. Donc, si on est aussi puissant que ça, on doit pouvoir aussi faire les choses autrement.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ton ensemble. Est-ce qu'il y a un sujet dont on n'a pas encore parlé ou quelque chose d'autre que tu voudrais ajouter ? mais tu n'as pas eu le temps d'évoquer.

  • Speaker #0

    Je voudrais juste peut-être terminer sur, je ne sais pas si tu connais ce livre qui s'appelle Dialogue avec l'ange de Guitemalaz. Oui. Qui est une expérience absolument incroyable. Et c'est un des rares livres où j'ai trouvé des choses sur l'ego qui n'étaient pas négatives. Ce livre, je l'ai lu il y a très très très longtemps. Donc, je crois que je l'ai… Voilà. Il y a une des personnes dans ce livre, je ne sais pas, on peut peut-être…

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'il faut qu'on raconte un tout petit peu le contexte, pour les gens qui ne connaissent pas.

  • Speaker #0

    Pour les gens qui ne connaissent pas, ça se passe en 1943 en Hongrie, il y a quatre jeunes gens, on est au bord de la guerre, donc ces quatre jeunes gens, Anna, Lily, Joseph et Gita, sont tout à coup… témoins d'une expérience où l'une d'entre elles dit « Attention, ce n'est plus moi qui parle. » Ils établissent un contact avec un être de cette dimension d'amour inconditionnel, qu'ils appellent un ange, on peut sûrement donner d'autres noms, mais c'est tout à coup une énergie, un être de vérité, d'amour, et même plusieurs, puisqu'ils sont quatre, et qu'apparemment quatre de ces êtres prennent contact avec eux. parler pendant cette période qui est quand même extrêmement terrifiante, puisqu'on vit des choses extrêmes, qu'il y a toutes les histoires de persécution des Juifs, il y en a certains d'entre eux qui vont partir en camp. Donc franchement, ce livre il est à lire parce que je trouve que ça raconte des choses qui sont tellement d'actualité sur comment on vit dans ces circonstances extrêmes. quand tout va bien, quand tout est facile et qu'on parle d'amour inconditionnel oui oui, on a l'impression qu'on comprend en fait je crois que les circonstances extrêmes comme ça sont beaucoup plus révélatrices finalement et c'est pas forcément une nécessité mais quand il y en a et que ça se présente ces circonstances sont là aussi accueillir, traverser et on a tous des choses à en tirer Donc, elle dit « Comment se débarrasser de mon petit moi ? Je le déteste tellement. » Elle a l'impression que c'est ça qui l'empêche d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite l'amour de Dieu, de son ange et d'évoluer. Et son ange n'est pas content du tout. Et il lui dit « En ne te détestant pas. » C'est-à-dire que la solution n'est pas de détester l'ego. Et l'ange dit, de mémoire, ce n'est pas exactement ça, il faudrait le retrouver, mais l'ange dit que... Le petit moi est aussi important que lui, qu'eux deux sont des sources d'enseignement pour la personne humaine. Et la personne humaine, elle est chargée de faire le lien entre tout ça, de faire le pont. Et je pense que c'est une notion qui est vraiment importante. Il n'y a rien à rejeter de ce qu'on est. Il y a juste à le comprendre en le reliant à ce qui est et à ce grand bain d'amour inconditionnel. qui est toujours là de toute façon, donc lui il a le temps.

  • Speaker #1

    Il a l'éternité.

  • Speaker #0

    Voilà, ça va, il n'y a pas d'urgence.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour tout ça Valérie.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie de me donner cette occasion de parler de tout ça, parce que c'est vrai que ça me tient à cœur. Je pense qu'on a tous intérêt vraiment à plonger là et à y aller, ensemble, le plus nombreux possible, et on va être bien.

  • Speaker #1

    Oui, d'arrêter cette détestation et cette violence qui commence par nous-mêmes en général.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment le départ. Et si on n'a aucune raison de se détester et qu'on est tous dans ce grand bain, on n'a aucune raison de détester l'autre non plus. Même s'il merde totalement, on ne peut pas du tout approuver ce qu'il fait, ce n'est pas la question. Mais on n'est pas obligé de porter un poids qui fait de nous des esclaves de tout ce qu'on s'interdit et qui nous coupe de toute possibilité d'aller au-delà de ça. Et je pense vraiment que... fréquenter et vivre avec de très jeunes enfants, des bébés, des ados, des plus grands, des moins grands, et être disponible pour eux et être présent, parce qu'eux, ils sont plus proches quand même de cette dynamique, de ce mouvement de vie qui demande qu'à grandir. La loi d'amour inconditionnel, oui, ça c'est quelque chose qu'on n'a pas dit, c'est une loi d'expansion. Donc on ne peut pas ne pas grandir, ne pas chercher à grandir, ne pas vouloir grandir. On ne peut pas rester statique comme on est et ça ronronne et voilà, c'est comme ça. Ça c'est la vision mécanique transhumaniste de notre développement, du fait qu'il n'y a qu'un gâteau qui est assez réduit et qu'il n'y en aura pas pour tout le monde, c'est faux. C'est complètement faux, il y a assez pour tout le monde, il y a même plus et on est créateur. Donc à partir de là, il n'y a vraiment aucune raison de se taper dessus. Et les jeunes le savent, je pense, d'une manière ou d'une autre. Et toute génération qui vient en sera de plus en plus consciente. Donc, petit à petit, on va se sortir de tout ça. Peut-être qu'il y aura des passages un peu brutaux, violents, mais qui vont faire les choses en accéléré aussi. Et on a tellement, tellement intérêt à retrouver cette croissance, cette expansion, cette énergie. Parce que c'est ça la réalité, ce n'est pas la crise permanente. Ça, c'est encore une belle histoire. pour nous rouler dans la farine. Les gens qui nous manipulent savent très bien manipuler les histoires aussi, mais eux, ils les manipulent dans un sens où ces histoires ne vont pas dans notre intérêt. Donc, tant qu'à faire à se leurrer et à se raconter des histoires, racontons des histoires qui vont dans le sens de notre propre intérêt et puis sentons-nous libres d'en changer dès qu'on en a une qui est encore mieux. Mon enfant adore les histoires, alors on peut leur en raconter autant qu'on veut. On s'est beaucoup, beaucoup, beaucoup amusé à inventer des histoires. quand ils étaient petits.

  • Speaker #1

    Oui, ça rejoint aussi toutes les questions du récit dont on a parlé aussi dans d'autres épisodes. Et oui, je retiens vraiment ce lien avec le grand tout d'amour qui nous entoure. Et je crois et j'espère que chacun, chacune, a vécu ça à un moment donné, ne serait-ce dans la nature, en montagne, ou avec parfois juste le sourire de quelqu'un dans la rue qui va nous marquer toute la journée, et parfois même toute la semaine, tout le mois, toute la vie.

  • Speaker #0

    Oui, on peut avoir des petits échanges spontanés, quotidiens, comme ça, avec un parfait inconnu. Et on sent que je sais, que tu sais, que je sais, on est tous dans ce grand bain, oui. Et souvent, d'ailleurs, ça peut être avec des bébés, justement. Je vois des fois, je croise des bébés, ils dévissent la tête, on se regarde, et il y a un truc qui monte, et waouh ! C'est génial, les bébés savent, ils savent. Alors, je leur dis, t'inquiète. Ton papa ou ta maman, il est un peu préoccupé là, mais tout va bien. On se parle de télépathie. La télépathie, ça marche, c'est quelque chose qu'on a intérêt à développer aussi. Il y a plein de choses comme ça. Ne pas se limiter, ne pas se contraindre. Et si on le fait, on a des raisons de le faire, ne pas se juger de le faire. Mais après, est-ce qu'on peut faire autrement ? Cette douceur, cette bienveillance avec soi, ça demande tellement de patience. Mais c'est aussi celle... qu'on peut développer avec nos enfants. Ça, c'est une tellement grande preuve d'amour, la patience. Voilà, toutes ces qualités, on peut les cultiver. Et puis, quand ça ne marche plus, des fois, on s'énerve quand même. C'est comme ça. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Si vous voulez en savoir davantage sur Valérie Veilleur, sur son travail, sur son livre, sur la maison d'édition dont est ici ce livre, vous trouverez comme d'habitude toutes les informations utiles dans la description de cet épisode. Ce podcast n'est pas seulement le mien, c'est aussi le vôtre, c'est le nôtre. Si vous voulez contribuer, intervenir, proposer, contactez-moi. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous, mettez des étoiles pour le noter et abonnez-vous pour ne pas manquer les prochains. A très bientôt !

  • Speaker #2

    Merci

Description

Non, l’ego n’est pas la part de nous à abattre, nous explique en substance Valérie Veyer dans son livre Lorsque l’ego paraît publié aux éditions Le Hêtre Myriadis.
Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose une compréhension inédite de l’ego qui prend le contrepied de tout ce qu’on entend d’habitude dans la psychologie freudienne, dans les différentes religions et spiritualités, dans l’éducation.

Non, il ne faut pas réprimer l’ego, il s’agit de développer un ego sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond plutôt que d’apprendre à subir. Cet ego là, qui respecte la vie en soi et chez les autres, est sans doute la porte de l’écologie.

En effet, explicite Valérie Veyer : "'l’inconscience écologique, le non respect du vivant découlent directement de ces atteintes grave des egos". Pourquoi, comment ? Nous y répondons ici.

Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite un très bonne écoute !

 

Pour en savoir + sur Valerie Veyer

Son livre https://lehetremyriadis.fr/boutique/livres/psychologie-et-developpement-personnel/a-moi-lorsque-l-ego-parait/

 

Musique : Tella, Amel Brahim Djelloul, Yumi Arai, Misslim, Viva la Vida, Coldplay (choisis par Valérie Veyer)

 

Voici le passage des "Dialogues avec l'ange", entretien 9 du 20 août 1943 avec Gitta p 51, dont Valérie nous a parlé pendant cet épisode :

G. Comment chacun de mes actes peut-il devenir offrande ?

- Chacun de tes actes est offrande si tu ne le fais pas pour toi-même.

G. Comment pourrais-je me débarrasser de mon "petit moi" ? Je le déteste tellement !

- EN NE LE DÉTESTANT PAS.

G. Je ne pense pas à mon corps...

- Je sais bien à quoi tu penses. Pour moi, c'est clair. Écoute : tu le détestes parce que tu en as peur.

IL T'ENSEIGNE AUTANT QUE MOI. SI TU APPRENDS À AIMER LE "MAUDIT", TU SERAS À TA PLACE.

Le comprends-tu ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soyez toutes et tous les bienvenus sur Entre-Las, le podcast qui utilise les liens pour réconcilier les humains avec les vivants en eux, autour d'eux. Si les ressources terrestres sont limitées, il existe cependant des espaces sans limites, une immensité à portée de cœur et de main. L'infinie richesse est dans nos liens. C'est cette richesse-là, cette immensité-là que j'ai envie de révéler et de partager avec vous.

  • Speaker #1

    C'est là,

  • Speaker #0

    c'est là. Non, l'ego n'est pas la part de nous abattre. Voilà ce que nous explique en substance Valérie Veilleur dans son livre « Lorsque l'ego paraît » . Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose ce que nous explique en substance qui va le contre-pied de tout ce qu'on entend d'habitude par la psychologie, Freudienne et autres. Dans les différentes religions et spiritualités, dans l'éducation, etc. Non, il ne faut pas réprimer l'ego. Il s'agit de développer un égo sain. Un égo sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond, plutôt que d'apprendre passivement à subir et à accepter n'importe quoi. Cet Ausha qui respecte la vie en soi et dans les autres. Et sans doute la porte de l'écologie. Vous vous demandez pourquoi ? Voilà ce que nous dit Valérie Veilleur. L'inconscience écologique, le non-respect du vivant découle directement de ces atteintes graves des égaux. Pourquoi ? Comment ? Vous vous posez la question ? Nous y répondons ici. Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite une très bonne écoute. Cet épisode et ce podcast sont pour toi. Entre là ! Bonjour Valérie, je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui sur le pote l'Encontre-là. On va parler d'ego ensemble. Ça m'intéressait d'autant plus qu'en général, on voit l'ego comme quelque chose de mal. Il faudrait faire taire, qu'il ne faudrait pas écouter parce que ça nous rendrait trop orgueilleux ou je ne sais quoi encore. Et toi, tu as écrit un livre qui s'appelle Lorsque l'ego paraît. tu as une autre idée de l'ego et de sa construction saine. Donc, c'est ce qu'on va voir ensemble aujourd'hui. Est-ce qu'avant qu'on se lance dans ce sujet, tu veux te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Rapidement, je suis quelqu'un de très curieux et touche à tout. Je me suis intéressée à beaucoup de choses. Et quand j'apprends quelque chose, je vais... jusqu'au bout. Je n'aime pas survoler les choses en passant. Donc, quand j'ai eu des enfants, je me suis renseignée sur tout ce que je pouvais à propos de l'ego et j'avais la chance d'avoir été auparavant chez Bossé dans des cabinets de consulting, marketing. J'étais psychothérapeute, donc je me suis penchée sur la question et en ayant des enfants, j'ai envie de dire, on voit vraiment l'autre côté parce qu'en thérapie, on voit vraiment c'est vrai qu'on se penche souvent sur les souvenirs, l'enfance, notre histoire, en long, en large et en travers. Mais quand cette histoire est en train de se construire, je trouve qu'on a une grande chance d'aller plus loin et avec le recul de tout ce qui peut se passer après. On a peut-être envie que les choses n'aient pas forcément besoin d'être aussi compliquées que ce qu'on a pu croiser dans sa vie ou auprès d'autres gens. Donc l'ego, c'est quelque chose qui même chez les psychothérapeutes a très mauvaise réputation. Et moi, ce que j'ai vu, c'est des enfants, des jeunes enfants en train de grandir, en train d'avoir un ego et qui n'avaient pas l'air d'être conscients que c'était le mal absolu, en exagérant un peu. Ils avaient juste un ego à un certain moment, d'une certaine façon, des choses apparaissaient. Et j'ai trouvé ça tellement intéressant que je me suis dit non, ce n'est pas possible. Il y a besoin de réhabiliter quelque chose en nous. Et ça va peut-être même faire des économies pour mes enfants plus tard en psy. Bon, ce n'est pas forcément le cas, mais déjà, il y a des bases plus solides, je pense, qu'on peut construire pour chacun.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bigrement intéressant. Peut-être qu'on peut commencer par dire, c'est quoi l'ego ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est très compliqué de trouver quelque chose de satisfaisant. Alors, l'ego, le moi, la psyché. Alors, il y en a qui voient ça comme un complexe. Il n'y a pas vraiment de... définition satisfaisante ou sinon des définitions un peu académiques. Et de toute façon, ce n'est pas ça qui fait que les gens en ont une image intéressante pour eux, j'ai envie de dire. Moi, ce que j'ai vu en thérapie, c'est que l'ego, c'est quand même un élément unificateur, un élément central qui rassemble toutes les données de la personnalité. Et c'est un sentiment d'unité, principalement. Si je dis moi... Je pense à moi en tant que quantité entière. Alors après, cette unité, elle se construit comment ? C'est toute la question.

  • Speaker #0

    Donc quelqu'un qui n'aurait pas d'ego, en fait, n'aurait pas d'individualité propre. Il serait comme un morceau dans un tout collectif qui serait un peu flou.

  • Speaker #1

    Il a du mal à rassembler. Par exemple, dans certaines personnes sur le spectre autistique, le moi est quelque chose, comme un tout petit bébé, moi, lui, l'autre. C'est quelqu'un qui perçoit, qui ressent, qui peut agir, mais qui ne va pas situer ça par rapport à un centre qu'il appelle lui. Ou alors ce centre va être tellement variable, soit indéfini, indéterminé, flottant, c'est comme si la boucle ne s'était pas bouclée et qu'on n'avait pas pu dire « moi » . Et ce n'est pas forcément négatif non plus en soi, mais du coup, et c'est là qu'on voit que l'ego a quand même son utilité, c'est… c'est que ce sont des personnes qui restent très dépendantes de leur entourage et qui, si elles ne sont pas dans un contexte bienveillant, vont avoir beaucoup de difficultés. Déjà, nous aussi, bien sûr, mais quelqu'un qui n'a pas d'ego, j'ai envie de dire, il n'a pas non plus de défense. Pas de défense, pas d'autonomie, c'est un peu l'ego, historiquement, quand on l'a pensé, dans les sociétés où on l'a pensé, ici, c'est apparu vers le... 17e siècle, 18, ça a été un facteur d'autonomisation. C'est-à-dire que sans égo, on est juste une feuille balayée par le vent de la société et on n'a aucune possibilité de décider où on va atterrir. C'est vraiment quelque chose de très important et c'est bien pour ça qu'on en souffre parce qu'en thérapie, c'est un peu l'objet principal. du travail, c'est d'essayer de mettre fin à ses souffrances. C'est comme la question de Bouddha aussi, qui a médité sous un arbre pendant douze ans pour ça. Pendant douze ans, il s'est demandé ce que c'était la souffrance. Alors, le fait est que si on n'a pas d'ego, d'une certaine manière, on ne souffre pas puisqu'il n'y a pas moi qui dit « j'ai mal » . Mais est-ce que c'est vraiment la solution ? Et surtout, quand on décide que c'est l'ego qu'il faut éliminer… qui d'autre que l'ego décide qu'il doit s'éliminer lui-même. Et là, on rentre dans des chaînes de conflits et je pense que c'est le principal problème qu'on a tous, c'est de ne pas s'aimer soi-même finalement, parce que ce n'est pas la solution, à mon avis. Et ce n'est pas non plus la solution par rapport aux enfants, pour en revenir à eux, puisque c'est un peu le point de démarrage de toute cette réflexion, c'est que... Transmettre à nos enfants le fait de ne pas s'aimer, fondamentalement, je trouve que c'est très grave. Et on ne s'en rend pas compte en général, ça passe tout seul. C'est soi-même, on a des choses qu'on n'aime pas trop et nos enfants vont tout de suite capter que ça, ça passe, ça ne passe pas. Par exemple, l'ego est maître de nos émotions. Enfin, maître, il est balotté par nos émotions avant éventuellement de pouvoir en être maître. La plupart du temps, on a des registres plus ou moins autorisés. Par exemple, il y a des familles où on n'a pas le droit d'être triste, d'autres où on n'a pas le droit d'être en colère. Très peu de gens ont le droit d'avoir peur, parce que la peur fait peur. Donc, arrête de me faire peur avec ta peur. Et on va compartimenter comme ça, au lieu de profiter justement de cet état d'unité, d'entièreté, qui fait qu'on a beaucoup plus de potentiel et de force, de puissance, de pouvoir. que si on est des petits morceaux qui doivent être conformes selon les gens devant qui on se présente.

  • Speaker #0

    Et pour tout, on a voulu sacrifier cet égo, le faire taire ? Ça a toujours été un moyen de contrôle.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je constate, c'est que quand on dit aux petits-enfants « arrête de pleurer » au sens non pas « je te console, je te prends dans mes bras, tout va bien » où on trouverait des mots et des choses rassurantes pour... pour que les pleurs n'aient plus lieu d'être, on dit « tu n'as pas le droit de te montrer triste » et quelque part, ça me dérange. Alors, il y a tout simplement le fait d'être dérangé par ses pleurs. Et puis, au-delà de ça, il y a plein de choses qui font que on a tous du mal avec notre propre souffrance. C'est normal. C'est presque un réflexe de faire comme si elle n'était pas là ou d'essayer de la faire taire si celle de l'autre nous rappelle la nôtre. C'est vraiment une grande question, la souffrance. Et qu'est-ce qui fait qu'on en est là aujourd'hui ? À mon avis, ça sera une longue, longue histoire, à la fois d'habitude, de transmission, de gens qui sont… C'est peut-être là qu'on en arrive à l'amour inconditionnel, justement. Qu'est-ce qui fait que l'égo va bien ? C'est qu'on vit dans un enfant né, chacun de nous est né, dans un grand bain d'amour inconditionnel. Alors ça, après, c'est des questions métaphysiques, philosophiques. Est-ce qu'on perçoit ? Est-ce qu'on capte ça ? ou pas, c'est toute la question. Je pense que la plupart d'entre nous, on l'oublie. Pourquoi est-ce qu'on l'oublie ? Ça a l'air inévitable actuellement dans les conditions de notre expérience sur Terre, mais c'est en train de revenir. C'est vrai qu'on est à une période où il se passe tellement de choses, tellement de choses, que cet amour inconditionnel qui est la grande loi de la vie, de l'univers et du reste... Il n'a jamais été aussi perceptible. Malgré tout, personne n'est obligé de vivre selon ça. Et si on ne vit pas selon ça, l'ego ne va pas se développer de la façon la plus intéressante pour nous. Ça a beaucoup de conséquences et de ramifications qui font que c'est un peu le choix qu'on fait éventuellement dans la vie. la plupart des approches médicales, c'est quand on a mal quelque part, on élimine le symptôme, donc là c'est la souffrance psychologique de ne pas ressentir l'amour inconditionnel, plutôt que de se dire « mais comment je peux rétablir le contact ? Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » On ne prend pas le temps de se demander ce qui se passe, on coupe, on chinte, on anesthésie, on défait. Et à chaque fois, c'est un petit morceau d'ego qui est amputé. Et on se dit, ça y est, je suis à nouveau dans un sentiment d'unité. Sauf que c'est factice.

  • Speaker #0

    Quand tu dis, on baigne dans un bain d'amour inconditionnel, tu ne parles pas de ce que des bébés ont à leur naissance par leurs parents ? Ça, c'est ce qu'ils pourraient espérer, mais ce n'est quand même pas toujours le cas. Il est là de toute façon.

  • Speaker #1

    C'est comme un champ d'énergie. C'est comme l'oxygène. C'est comme le soleil. De toute façon, on est dedans. Les bébés le perçoivent. Et une des grandes détresses des bébés, c'est quand ils se rendent compte qu'eux, ils le perçoivent, mais que leurs parents, non.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je voudrais qu'on explique aux personnes qui nous écoutent. Qu'est-ce que c'est que ce bain d'amour inconditionnel ? Où est-ce qu'il est ? Est-ce que c'est lié à la nature, à la terre ? D'où est-ce que tu parles quand tu dis qu'on est dans un bain d'amour inconditionnel ? Et comment est-ce que tu en témoignes ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'expérience de chacun dans... quand on vit des moments de conscience, on va dire, qui n'est plus retenu par les limitations, des limitations ordinaires. C'est vrai que ça touche à des expériences mystiques, spirituelles ou métaphysiques, mais c'est aussi quelque chose qu'on peut connaître comme ça, tout simplement, quand on est juste très détendu, très bien. Ça va, ça passe, ou des moments de magie, ou justement, à la naissance d'un bébé, on tient son bébé dans les bras, et il y a des gens qui peuvent ressentir, qui peuvent vivre ça dans des moments un peu hors du temps et de l'espace, qui sont des constructions et des limitations habituelles, qui ne sont pas des réalités. Enfin, il y a un tas de physiciens qui disent un tas de choses très intéressantes sur tout ça. que l'univers justement est bien plus fait d'énergie, qui est bien plus transcriptible et théorisable en termes d'énergie, de fréquence, de vibration, et donc qu'on peut appeler amour, quand ça vibre très très haut, parce qu'on se sent réellement, physiquement, dans des états particulièrement gratifiants, et bon, c'est quelque chose qu'on ressent en fait, tout simplement, et quand on le ressent, on peut ressentir que l'autre le ressent. Pour les bébés, c'est d'une facilité déconcertante. Et même quelqu'un qu'on croise dans la rue, mais en général, on n'est pas dans un état... On n'est pas connecté à ça. C'est un peu en arrière-plan. On va le vivre ou pas. Et certaines personnes, par contre, vont ne même plus pouvoir y accéder comme ça parce qu'ils sont trop... trop fermés, trop crispés, trop repliés sur leur douleur, ça se ressent aussi physiquement. Je ne sais pas si ça t'apparaît, je pense que ça te parle forcément. Tu as facilement vécu des moments comme ça, où tout avait l'air simple, facile, beau. La joie est quelque chose qui nous rapproche de ça très facilement. C'est tous ces états qu'on décrit comme étant positifs. Alors, je n'aime pas trop positif, négatif, parce que dans des états de ce type, où... auxquels s'intéresse la psychologie transpersonnelle, donc il faut aller chercher là-dedans si on veut en savoir plus sur tout ça. Dans ces états-là, tout a un sens. On ne va pas chercher à exclure, à diviser, à dire ça oui, ça non. Il n'y a pas de jugement, il y a chaque être, circonstance, contexte, à lieu d'être. Et c'est pour ça que c'est de l'amour inconditionnel. Bon, alors oui, l'amour inconditionnel, mais ça non, parce que... Non, ça ne marche pas du tout de cette façon-là. Et c'est justement le fait de ressentir que tout a un sens, tout est juste, tout est à sa place, et que tout est possible aussi, que c'est tellement bon de vivre ça. Et les bébés naissent là-dedans, et on a tous ce potentiel-là.

  • Speaker #0

    Je vois bien ce que tu veux dire et je pense qu'effectivement, on a tous des moments qui sont des moments un peu magiques, des moments de symbiose avec la vie, avec la nature, avec quelqu'un. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Très important ce que tu dis à propos de la nature, parce que c'est vrai qu'il y a des environnements qui sont beaucoup plus propices que d'autres pour se connecter à ça. Alors la nature, c'est tout simplement magique, en toutes circonstances.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu proposes, c'est qu'un bébé, il a cette idée-là, même... Par exemple, l'idée d'un bébé qui n'est pas attendu, sa mère ne voulait pas être enceinte pour plein de raisons, il n'est pas franchement bien accueilli en arrivant au monde, malgré tout il a quand même cette idée ou ce ressenti d'amour inconditionnel quelque part.

  • Speaker #1

    Pour peu qu'il soit en sécurité, parce qu'il va être perturbé, un bébé qui vient au monde, il est perturbé si les conditions immédiates ne sont pas favorables, mais s'il est dans, par exemple, les expériences... qu'on a pu voir dans les orphelunas où justement des bébés ne sont vraiment pas dans des conditions idéales. Mais s'il y a une continuité dans les soins, dans les personnes qu'ils suivent, ça c'est très important, ils vont rester en contact avec ce bain, ils ne vont pas avoir de replis, de fermeture. On le sent, un bébé qui n'est pas bien, son corps devient tout raide, ce qui est assez terrible parce que c'est des êtres... qui ne sont tellement pas comme ça, ils ne sont pas faits pour être crispés ou tendus. Et en fait, les bébés iront relativement bien. Après, de toute façon, il y a tout ce qui nous structure et qui va se mettre en place, qu'on le veuille ou non, dont justement ce fameux égo. Bon, ça prend quand même quelques années, mais il va faire avec ce qu'il y a. va se construire avec tout ce qu'on vit, avec tout ce qu'on est. De toute façon, la boucle va se boucler. Et l'ego, il est censé faire l'intermédiaire entre ce monde d'unité qui est au-delà de la personne. C'est cet état totalement gratifiant d'amour inconditionnel ou de tout ce qui peut y être associé. Et notre vie sur Terre au quotidien, tous les jours. C'est pour ça qu'on a besoin d'un égo. C'est que sans ça, par exemple, quand on voit des grands méditants qui vont être plongés là-dedans, s'il n'y a pas quelqu'un autour d'eux qui s'en occupe, qui chasse les moustiques, ils peuvent rester des heures et des heures et des jours. ce n'est pas quelque chose qui est viable en soi. Un bébé, il est totalement dépendant. Et le grand drame, j'ai envie de dire, de l'histoire humaine, c'est que quand on devient capable de se débrouiller, on n'est plus… En général, on a oublié l'état d'amour inconditionnel. On est toujours… on a toujours conscience qu'il y a des choses qu'on aime, qu'on n'aime pas, des choses qui sont agréables, d'autres non, et des choses qui sont gratifiantes. Mais l'unité elle-même, cet état d'amour dans lequel tout est, tout repose, tout peut revenir et tout peut se percevoir à nouveau, parce que c'est un état dynamique, ce n'est pas un grand truc figé, et puis on ne bouge plus et tout va bien, on est au paradis. C'est vraiment quelque chose qui… modèlent notre perception d'une façon autre que notre perception habituelle et fermée, qui est beaucoup plus opérationnelle, en fait. Ça oui, ça non, mon compte en banque, mon numéro de carte bleue, mon boulot, mon machin, mon truc, tout ce qui est usage de technologies ou autre, bon, c'est tout ce qui demande de se concentrer et d'oublier tout le reste. Et c'est pour ça que, par exemple, moi, je me rappelle quand mon fils est né, j'avais ma... comptabilité à faire, ça a été un pur cauchemar. Parce que vivre dans cet état, dans ce bain, être dans... Oui,

  • Speaker #0

    parce que la mère, il y est aussi, en fait, c'est ça que tu dis, avec l'allaitement, quand tout se passe bien, c'est vrai que moi, j'ai ce souvenir-là de ressenti, même au moment de l'accouchement. C'est quelque chose de bien plus grand que moi et que nous qui étions en train de se dérouler. C'est cette sensation d'appartenance et de reliance.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est magnifique. Et on a envie d'être tout le temps là-dedans. Et je pense qu'une éducation qui se préoccuperait de ça, à la fois, effectivement, nous apprendrait sûrement à lire, écrire, compter, etc. Mais bon, ce n'est pas si compliqué. Par contre, se relier au-delà de toutes ces opérations mentales, là, on a tout le jeu du mental par rapport à l'ego. On pourrait dire que l'ego est le président et que le mental est son premier ministre. Et donc, tout ce jeu mental, tout ce que j'appelle calcul, parce que c'est fondamentalement des calculs, on a besoin d'apprendre à les lâcher pour revenir dans ce bain de jouvence qu'est l'amour inconditionnel. Idéalement, ça se fait tous les jours, quand on se réveille, surtout qu'on peut poser les choses au réveil, quand on va se coucher, quand on dort, on retourne dans ce grand bain, mais en général, on ne s'en souvient pas. Enfin, en général. On se souvient de bribes ou de choses. Après, on peut aussi faire des rêves lucides qui vont nous aider à retrouver des états beaucoup plus vastes et confiants. Et là où c'est important, en fait, de retrouver et d'avoir accès à ce bain d'amour inconditionnel, c'est que c'est quelque chose qui peut nous aider à prendre des décisions, justement, qui font qu'on ne va pas être dans ce qu'on appelle égoïste, le côté sombre de l'égo. Mais il n'existe pas que ça. L'ego, à la base, il est juste fait pour être performant, opérationnel, pour nous apprendre beaucoup de choses sur nous, la vie et les conditions de l'expérience humaine. Et si on le rejette, on s'enfonce dans les problèmes.

  • Speaker #0

    Alors, on est parti du bébé, de l'expérience du bébé qui arrive au monde, sur la planète Terre. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe, qui produit quoi dans ces premières années de la vie qui sont tellement importantes ? L'ego qui apparaît, comment il apparaît, et puis la séparation qu'on crée souvent par habitude, par dogmatisme, en suivant des préceptes qui sont ceux de la civilisation et de l'époque dans laquelle on est.

  • Speaker #1

    Oula, ça fait beaucoup tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, tu prends dans l'ordre que tu veux, et voilà, c'est juste de raconter un peu l'histoire.

  • Speaker #1

    L'histoire du bébé. C'est vrai que le livre est très, très, très... Il fait 300 pages, je crois. et encore on a raccourci parce qu'il se passe tellement de choses dans toutes ces premières années. En fait, tout ce que vit un bébé pose une première fois, et une fois que c'est une première fois, ça va servir, c'est comme en justice, c'est la jurisprudence, le mental. Il classifie l'information et l'ego, sa majesté l'ego, décide que c'est comme ça. Alors même si au départ l'ego n'est pas constitué, le bébé est justement de ce fait dans un espèce de présent où il va chercher à faire connaissance du contexte dans lequel il est. Et c'est en ça aussi que l'ego est un instrument absolument incroyable. C'est qu'une fois que l'ego aura un peu classifié, organisé tout ça, donc ça prend quelques années quand même, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Toutes ces informations vont être validées comme étant voilà comment marche le monde, voilà comment je marche moi, voilà comment marchent les autres. Donc le grand truc en fait qui va organiser sur... de l'intérieur tout ça, c'est l'apparition du langage, de la parole qui chez les humains, bon ça on l'a vu, revu et revu, est extrêmement structurante. C'est-à-dire que tant qu'on ne parle pas, qu'on est dans un espèce d'état de contemplation en fait, le mental a beaucoup moins d'emprise sur ce qu'on vit. Puis tout à coup on se met à parler, à se représenter les choses, à se raconter des histoires. Donc ça, c'est vraiment vers 3-4 ans, on le voit, c'est très très fort. Et du coup, l'histoire devient plus importante que nos perceptions directes dans lesquelles était le bébé au départ. Donc d'abord, on vit le monde, après on se le raconte, et pendant les 70 ou 80 années qui restent, est-ce qu'on va être prisonnier de ce qu'on se raconte ? Parce que souvent, en plus, ce n'est pas forcément très avantageux comme histoire. Bien que les enfants de 3-4 ans adorent les histoires dont ils sont le héros, mais en général, la vie n'est pas tendre, la bienveillance n'est pas quelque chose qui est consciemment un choix de chaque instant et de chaque jour, de chaque personne de notre entourage. Donc, on va en déduire des choses plus ou moins éloignées de l'amour inconditionnel. Et du tout, l'amour inconditionnel, il va tout simplement… disparaître derrière les conditions. Il ne sera plus donné comme ça d'emblée, ce n'est plus ce que nous sommes, ce n'est plus notre nature, ce n'est plus la vie. L'amour inconditionnel devient l'amour tout court et devient l'amour sous condition. Si j'ai des bonnes notes, si je me lave les mains, si je me brosse les dents, si papa et maman ne crient pas, si je range ma chambre, ça devient une succession interminable et inaccessible en fait, parce qu'il y aura toujours des conditions qu'on ne peut pas. qu'on n'atteindra que plus tard, mais jamais maintenant, qui font qu'on ne mérite pas l'amour de leur donner, de recevoir. Et l'amour devient cette espèce de marchandise. L'être humain devient une marchandise. C'est l'état de notre société dans lequel on est aujourd'hui. Le constat est fait par beaucoup de gens. Il n'y a plus d'échanges de dons et de vécus spontanés. de confiance en fait et de solidarité, il n'y a plus que des conditions. Si je veux ça, il faut ça et ça, de toute façon, je n'ai pas droit parce que je ne suis pas assez bien. Et là, on a vraiment le côté sombre de l'ego, mais ce n'est pas l'ego qui veut ça, c'est vraiment ce qu'on en a fait. Et la bonne nouvelle, ça c'est ce qu'on voit en thérapie, c'est qu'on peut quand même reprogrammer tout ça. Mais si on n'a pas confiance… que cette affaire, on va vivre de nos programmations, de nos histoires, en croyant fermement qu'il n'y a pas d'autre réalité, qu'il n'y a pas d'autre possibilité, et que l'amour inconditionnel, c'est bien gentil, mais c'est chez les bisounours, et puis voilà, ça va s'arrêter là. Et là, le bébé, il est très, très, très, très loin. On s'est coupé du bébé qu'on était, on se coupe de notre bébé quand on est là-dedans. et des bébés à venir, et en fin de compte, de toute humanité.

  • Speaker #0

    Dans l'égo, ce qu'on s'était dit en préparant cette interview, et puis ce que tu dis aussi un petit peu, enfin parmi les choses que tu dis en fond, c'est qu'il y a toute cette séparation, cette séparation qu'on crée. D'ailleurs, le mot séparation, je crois que l'idée du diable, c'est la séparation. L'idée de l'amour inconditionnel, c'est quand on est dans ce grand tout, dans ce grand bain d'amour inconditionnel comme un tout. comme un petit poisson dans l'immense océan, et donc quelque part se séparer, c'est séparer de cet amour inconditionnel. Qu'est-ce qui se passe si on prend l'angle de la séparation ? Pourquoi est-ce qu'on sépare et qu'est-ce que ça génère ?

  • Speaker #1

    Alors la séparation c'est aussi quelque chose, un sentiment qui vient naturellement presque dans la constitution de l'ego, puisque l'ego... se pensent comme un moi.

  • Speaker #0

    on va dire séparé, moi, l'autre. Mais est-ce que cette séparation est un enfermement, une coupure, une rupture ? Ou est-ce que c'est juste ? Est-ce que je peux me penser moi, reliée, mais reste en moi ? C'est-à-dire avec quand même un sentiment de mon être. et qui va s'identifier à un tas de choses, tout en ayant conscience que ces identités sont juste des conventions, quelque part. Des choix, des conventions, des choses qui me relient, mais que la réalité est au-delà de ces identités.

  • Speaker #1

    C'est plus vaste.

  • Speaker #0

    Voilà, il y a quelque chose de plus vaste, même si moi, Valérie, femme, habite en Saint-Denis, France, je parle français, mais... Je ne suis pas que ça, je le sais, mais est-ce que je le vis ? Et puis, même si je le sais, est-ce que j'en tiens compte ? Mais il y a beaucoup de gens pour qui, de toute façon, on n'est vraiment que ça. Leur esprit s'est réduit. C'est vraiment une réduction, en fait. C'est ça qui est fascinant dans, justement… C'est vrai que l'approche de la séparation, c'est extrêmement important parce que… Comment ça va être vécu, tout ça ? Et chez la plupart des gens, on considère que quand on grandit, tu es grand maintenant, donc tu n'es plus un bébé, donc tu ne dois pas faire ça, tu ne dois pas vivre ça, tu ne dois pas penser ça. On se sépare en fait, comme si grandir, c'était se séparer. Alors on va se séparer de ça, de ça, de ça, de ça. On va finir par se retrouver tout seul dans notre coin et ça y est, on est vraiment grand. Qu'est-ce que c'est que cette vie ? ce n'est pas forcément très intéressant. Mais la séparation, on manifeste une séparation à l'extérieur. Par exemple, je vais me séparer de mon doudou, ou de ma tétine, quand on est un petit enfant. On va le laisser dans la boîte. Mais en fait, la séparation, c'est avant tout un vécu intérieur. De quoi je me sépare à l'intérieur de moi ? Qu'est-ce que je crée comme division ? Même comme... conflit. Et en général, je vais me séparer de tout ce qui est moi sensible. Parce que finalement, c'est ce qui me fait souffrir. Si je ne suis pas sensible, tout va bien, en apparence. Donc la séparation, c'est quelque chose qui se vit de beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de façons. Et c'est vrai qu'on dit aux mères de se séparer de l'enfant. On va réussir une séparation parce qu'on va être indifférent au fait que notre enfant pleure toute la journée à la crèche ou à l'école. C'est absolument terrible de vivre les choses de cette façon. Mais c'est presque des passages… Moi, ça me fait vraiment penser, par exemple, à du bizutage, qui sont actuellement dans des grandes écoles de plus en plus cruels, humiliants, violents, mais comme ça, on est intégrés. Voilà. Le premier des bisutages, c'est « moi je suis un être libre, autonome et moderne, je vais pouvoir laisser mon bébé et ça ne va me poser aucun problème » . Et le bébé pleure, c'est normal, il pleure, c'est la séparation. Puis au bout d'un moment, il verra bien que ça ne sert à rien, donc ça y est, il ne pleure plus, la séparation est réussie. Et à chaque fois, on met en place, oui ça c'est vraiment important, quelque chose de l'ordre de ce que j'appelle la répression des émotions. C'est-à-dire que l'ego, qui se porte, selon moi, bien, on est capable de vivre nos émotions telles qu'elles se présentent, de les relier à quelque chose et éventuellement d'agir ou de décider, ou de faire appel, ou tout simplement de voir que ça a un sens, là encore, au lieu de décider que non, on n'a pas à vivre ces émotions et à les réprimer. Alors les tout jeunes enfants, on leur demande même de réprimer leurs émotions. Un bébé peut pleurer beaucoup. Le jeune enfant qui fait sa crise de colère, c'est un grand classique de l'enfant de 2 ou 3 ans, on va lui demander d'apprendre à réprimer ses émotions. Il ne peut pas y arriver d'emblée, ce n'est pas possible. Mais il va comprendre qu'il a intérêt à y arriver le plus vite possible. Alors ça prend du temps, ça prend du temps, ça prend du temps. Et puis au bout de quelques années, ça y est, il y arrive. Et puis quand un petit enfant arrive à l'école maternelle vers 4-5 ans, et que lui pleure, ceux qui ont appris à réprimer leurs émotions, ils font « oh le bébé, oh le bébé » . Voilà dans quel monde on vit. C'est un monde sans compassion. Et ça, ça prend très tôt. Donc l'absence de compassion, c'est encore une forme de séparation. C'est la séparation de notre sensibilité, de ce qu'on ressent, mais aussi de l'autre, de ce que l'autre ressent. Et tout ça, ça a des conséquences absolument dramatiques, parce que si on n'apprend pas à rétablir le contact avec tout ça, et c'est en ça que, pour moi, être psychothérapeute et donc faire aussi un travail sur moi avec toutes ces émotions m'a aidée en tant que maman, c'est que j'ai bien compris qu'on n'avait aucun intérêt à les nier ou à les empêcher. On a juste besoin d'accueillir et d'apprendre. Et c'est comme ça qu'on rétablit le contact avec l'amour incontournable. conditionnel, cette fois en tant qu'adulte, c'est-à-dire à chaque fois qu'il se passe quelque chose en nous, on passe le cap où on est censé le réprimer, le juger, le mettre de côté ou même le dénier, c'est assez compliqué. On a plein de mécanismes aussi qui cherchent à faire ça pour nous protéger de nous-mêmes, tout simplement, parce qu'on a appris qu'il fallait être comme ça. Mais en fait, ça ne nous sert pas, donc comme on peut revenir là-dessus. Donc, chaque fois qu'il se passe quelque chose, on peut l'accueillir et voir ce que ça dit, tout simplement. Et on sait qu'il y a le bain d'amour inconditionnel qui va aussi accueillir tout ça, comme nous, on peut l'accueillir. Et on n'a pas à se juger ou à se condamner d'aller mal ou de souffrir. Mais ça va très très loin, cette séparation. Alors, on peut rétablir l'unité ou au moins l'accueil, et puis après on verra bien où ça nous mène. Avec nous et avec nos enfants, je ne sais pas si tu as connu ça, juste tu prends ton enfant parce qu'il pleure, tu sais que tu ne peux rien faire parce que la cause des pleurs... Elle est là et c'est juste un moment qui va demander à être consolée. Mais on sait que c'est important d'être là, en fait, et pas de laisser l'enfant tout seul dans son coin pleurer en se disant que ça va passer. C'est des moments magiques qu'on vit. Ce n'est pas forcément que des choses magnifiques et sublimes, mais on sait que notre présence était... était juste, était bonne, et que c'était bien pour l'autre et pour soi aussi d'être là, juste d'être là. La présence et l'antidote à la séparation, l'antidote naturel, c'est quelque chose qu'on apprécie de vivre, on n'a pas forcément d'intention, le mental se calme un peu. Alors oui, on a besoin du mental pour justement faire notre comptabilité ou des choses comme ça, mais on n'en a certainement pas besoin pour être en... on contacte avec soi-même comme on est en contact avec l'autre. Parce qu'en fait, ce dont on se rend compte dans cet état d'unité et d'amour inconditionnel, c'est que ça nous concerne tous, y compris ceux qui n'en ont pas du tout conscience. Mais ils y sont aussi, et on est tous ensemble là-dedans. Donc c'est vraiment quelque chose qui nous relie à tout être, et pas seulement les humains. Les Ausha, ça marche très bien aussi, ils y sont très sensibles. Les Ausha, les plantes, effectivement la nature dont on parlait tout à l'heure, mais même tout ce qui est en fait. Et ce n'est pas parce que l'autre n'en est pas conscient que soi-même on doit s'interdire de l'être. Mais c'est ce que la plupart des enfants font, parce qu'ils veulent se mettre à niveau, j'ai envie de dire. C'est leur façon justement d'aimer et de se sentir appartenant à cette famille, à cet environnement. C'est un grand sacrifice qui n'a pas lieu d'être, qui arrive, voilà, tout simplement. Et puis, quand on se rend compte que finalement, ce n'est pas notre intérêt, et c'est là que l'ego est important. L'ego est le gardien de nos intérêts. L'ego, il sait ce qui est intéressant pour nous ou non. Et quand je reviens du coup... sur ta première question, enfin pas la première, mais une question au début où tu disais mais qu'est-ce qui fait qu'on en est là à faire cette mauvaise réputation à l'ego ? Les gens les plus avides, les gens qui ont les comportements les plus prédateurs, qui sont parmi les gens qui nous dirigent entre autres et qui prennent des décisions à notre place, sont des gens qui ne veulent absolument pas que nous ayons conscience de notre intérêt. Ils ont toujours fait croire que c'était eux. qui étaient les mieux placés pour diriger tout le monde et gérer les intérêts de tout le monde, mais c'est complètement faux. Je pense qu'aujourd'hui, on est quand même de plus en plus nombreux à s'en rendre compte. Mais sans égo, il n'y a pas de révolution, il n'y a même pas de prise de conscience de « non, on n'est pas d'accord » , il n'y a pas d'être souverain. C'est une notion qui est très connotée, et c'est un peu dommage parce que c'est super intéressant d'être souverain. Et tous les enfants se sentent souverains avant qu'on leur dise « Non, ce n'est pas toi qui décides, tu verras quand tu seras grand. » Tous, ils passent par une phase de « C'est moi le maître du monde, je veux ci, je veux ça. » C'est quelque chose que je me suis d'ailleurs beaucoup… On s'est beaucoup amusé avec ça quand mes enfants étaient petits et qu'ils avaient ces moments où l'ego surgit et tout à coup, ils veulent tout décider. Je leur ai dit « Bon, d'accord, vas-y, décide. Aujourd'hui, c'est toi qui fais tout. » Ils se rendent très vite compte que… Il y a des limites, il y a des choses, ils ne savent pas du tout ce qu'il y a à faire. Donc déjà, s'ils décident pour eux, c'est bien. Et décider pour les autres, finalement, ce n'est pas forcément… C'est une grosse responsabilité et c'est pénible. Mais il y a des gens pour qui décider pour les autres de ce que vous, vous devez faire de votre vie à leur service à eux, c'est normal. Alors, ces gens-là, on les traite effectivement d'égoïstes, mais ce n'est pas du tout l'égo le problème. Le problème, c'est que… c'est que c'est des égaux qui sont programmés comme des machines de guerre et qui éliminent toute notion d'amour inconditionnel de leur vie. L'égo n'est pas du tout obligé d'être ça, au contraire.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, je me dis qu'il y a une manière de construire son égo qui peut être saine, qui permette d'avoir justement une individualité, un sentiment d'unité en soi et une capacité à faire des choses. Même quand tu parles des révolutions qui se feraient, ce que je comprends aussi, c'est qu'on va ressentir de la colère. parce qu'on a un égo et parce qu'on peut ressentir que des choses ne sont pas bonnes pour nous et arriver à nos limites. Parce que si on baigne dans la mort inconditionnelle totalement, il n'y a plus rien qui gêne puisqu'on est juste pris dans ce combat et qu'on n'existe pas en tant que personne. Donc c'est le fait d'exister en tant que personne qui permet aussi d'avoir des émotions, de prendre des décisions, d'agir dans le monde.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Partant de là, dans quelles conditions on a intérêt à accompagner des enfants ou comment toi tu accompagnes des adultes d'ailleurs pour... que cet égo soit équilibré, nous permette de prendre notre place dans le monde sans écraser tout le monde ?

  • Speaker #0

    Il y a des signaux très très simples. On ressent quand les choses sont agréables ou quand elles ne le sont pas. Mais le plus difficile, c'est de reconnecter cette sensibilité. En général, quand quelque chose n'est pas agréable pour toi, Pour moi, ça ne l'est pas non plus pour l'autre, mais après, on peut vérifier, on peut valider. Oui, est-ce que toi, tu… Mais bon, si on n'a pas d'intérêt réel pour ça, si on est juste en train de chercher à exploiter, manipuler, utiliser l'autre, c'est clair que notre sensibilité, on a intérêt à la mettre de côté. Alors, par rapport à nos enfants, il y a quelque chose qui est très simple, c'est que si on accueille tout ce qui se passe en eux pour eux, ils vont apprendre à le faire aussi. Et à trouver qui peut les aider ou à le demander, ou on peut leur demander « est-ce que je peux faire quelque chose ? » L'important, c'est d'accueillir au départ, tout simplement. D'accueillir, accueillir ce qui se passe, accueillir ce qui se passe. Et jamais condamner et juger et penser qu'on n'a pas à vivre ce qu'on est en train de vivre. Si on est en train de le vivre, c'est qu'on a une raison de le vivre. Et cette raison, on va essayer de la trouver. Par exemple, quand mes enfants étaient petits et qu'ils allaient chez des amis, que les amis venaient, Il pouvait très souvent y avoir des escarmouches parce que l'autre, comme par hasard, s'intéresse toujours aux jouets que l'autre a dans la main. Donc, on va leur apprendre à… à régler ça. Et la solution, ce n'est pas « je t'arrache le truc des mains » . La solution, c'est à qui, qu'est-ce qu'on fait, comment. Par exemple, les enfants, quand ils sont chez eux et qu'ils accueillent d'autres enfants, ils sont très souvent insécurisés parce que les autres enfants, ils ont l'impression qu'ils ne vont pas respecter leur territoire ou leur jouet ou ce qui leur appartient. C'est un peu la même histoire que le petit frère ou la petite sœur, mais en moins pire, on va dire. Et donc, l'important, ce n'est pas que l'ego ne veut pas partager. L'ego adore vivre, échanger, partager et vivre des bons moments. Mais il a besoin d'être rassuré dans le fait que l'autre respecte son territoire, son intégrité, sa bulle, son jouet, sa chambre ou le fait qu'il soit là. Le problème du petit frère ou de la petite sœur, J'ai entendu mon fils, vers 4 ans, dire ça à un de ses copains un jour. « Oui, tu sais, son copain est 4 ans aussi, et leur maman était peut-être enceinte ou pas, on ne sait pas. » Il lui a dit « Oui, tu dis que tu veux un petit frère ou une petite sœur, mais mon fils, lui, il en avait une petite sœur. Et toi, tu dis que tu en veux un, mais quand tu fais ça ? » t'as plus de mère et voilà pour un enfant quand il y a un petit frère ou une petite soeur sa mère elle est complètement happée par justement ce grand bain d'amour ce bébé qui prend tout qui donne tout qui est là et qui a une présence absolument énorme et incroyable mais voilà il n'y a plus de mère et ça c'est vraiment un cri du cœur de l'ego que j'ai trouvé tellement tellement vrai tellement juste et quelque part c'est vrai En tant que maman de plusieurs, je pense que toutes peuvent reconnaître à quel point il y a des moments impossibles. On ne peut pas, c'est nos limites. Et ça aussi, on ne va pas dire qu'elle ne devrait pas être là. On ne va pas dire à notre enfant, mais ne t'inquiète pas, naninana. On va reconnaître la souffrance. C'est vrai, je ne peux pas assurer, je ne peux pas être là pour toi au four et au moulin. Et moi je trouve que c'est une tragédie de la famille nucléaire d'être que deux parents et d'être deux parents qui ne sont même pas là tout le temps. Pour même un enfant, ce n'est pas assez. Alors pour plusieurs, moi je rêve de construire ce village, le fameux proverbe africain, je pense que beaucoup de gens connaissent, qui dit qu'il faut un village pour éduquer un enfant. On n'est jamais trop à être proche des enfants, de nos enfants, mais si c'est des liens. qui ne sont pas choisis, qui ne sont pas conscients, qui ne sont pas bienveillants, est-ce qu'il vaut mieux être tout seul dans son coin et pas de village, ou on fait avec le village qu'on a, mais à quel prix ? On ne peut pas trancher là-dessus, évidemment, chacun fait ce qu'il peut, mais c'est des questions très compliquées, ce manque de bienveillance. Là,

  • Speaker #1

    on a parlé de ce qui se passait pour nos bébés, de ce qu'on pouvait faire avec eux en étant présents, et en évitant la réplique.

  • Speaker #0

    On accueille et on valide, on évite d'installer la répression. Évidemment, il y a des fois où on va être énervé, où on va être impatient et on ne voit pas être bien. Là aussi, on accueille et on valide, on avait des raisons de faire ça et on peut s'en excuser. Je sais qu'il y a des périodes de ma vie où je m'excusais 50 fois par jour parce que je n'en pouvais plus. C'est très compliqué d'être maman de jeunes enfants, toute seule. Il y a des moments où on est forcément toute seule. On doit faire face à un tas de choses. Et en fait, ce n'est juste pas possible. Alors, au lieu de se dire qu'on n'y arrive pas et qu'on est nul, on se rend compte que ce n'est pas possible, tout simplement. Et on peut le dire à nos enfants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire avec nos ados ? L'adolescence pose un peu d'autres sujets. Et puis, en plus, on peut avoir été un parent un peu, je ne voudrais pas dire dur parce que c'est un jugement, mais en tout cas, avoir fait peut-être plus de répression émotionnelle, ce qui fait que l'adolescence se passe peut-être un peu moins bien, quoique ça n'a peut-être même pas de rapport direct. Mais la relation peut être un peu plus tendue. Qu'est-ce qu'on peut faire pour rattraper, pour des personnes qui auraient été... Avec leurs enfants un peu conventionnels, au sens où ils auraient interdit de pleurer, ils n'auraient pas trop pris dans les bras, ils auraient laissé pleurer la nuit, etc. Quand les enfants sont un peu plus grands, qu'est-ce qu'ils peuvent faire encore pour rattraper tout ça ?

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure, vers 3-4 ans, de ce petit enfant qui commence à se construire son histoire et sa légende. Et les ados sont très friands de eux petits. C'est un moyen éventuellement de rétablir le contact ou le dialogue. Si on a des photos, des anecdotes ou des souvenirs ou des choses comme ça. Après, si le dialogue est rompu, c'est beaucoup plus compliqué, évidemment. Mais si on a des moyens d'échanger, ça me fait rire d'ailleurs parce que quand ils étaient un peu plus jeunes, il y a un de mes enfants qui ne supportait pas qu'on le prenne en photo. Et maintenant, il m'en demande des photos. Oui, mais bon, je n'en ai pas tellement, tu sais, c'était caché. Mais nos enfants sont, de toute façon, même si on a tous, après, cette construction qui fait que l'amour inconditionnel est beaucoup moins perceptible et présent, la vie est quand même là, et la vie nous tend les bras, et eux nous tendent des perches aussi. Donc déjà, on peut guetter les quelques petites perches et questions qui nous tendent. On peut revenir sur leur histoire et la nôtre, nos difficultés qui font que la leur, ce n'est pas non plus… construite de façon forcément très respectueuse, mais on peut leur présenter des excuses et savoir qu'on aurait aimé le faire autrement, on peut la réécrire cette histoire, ça c'est des choses que j'ai faites avec ma fille aînée, qui forcément arrivant au premier, a vécu des choses où j'étais beaucoup plus rigide et bloquée sur... ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas avec les enfants, au lieu de me rendre compte que ça n'a pas de sens. Et du coup, on a réécrit l'histoire ensemble. Mais c'est quelque chose que, de toute façon, on peut tous apprendre à faire, c'est réécrire l'histoire telle qu'on a envie de se la raconter.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, concrètement, que vous avez réécrit l'histoire ensemble ? Vous avez imaginé autre chose que ce qui s'est passé ? Ou alors, vous avez donné un sens à ce qui s'était passé ?

  • Speaker #0

    On peut faire les deux, tout est possible. Et d'ailleurs... Raconter des histoires, c'est quelque chose qui est toujours intéressant. On peut raconter un tas d'histoires, même si on sait que c'est de l'imagination, ça a un sens au niveau symbolique. Par exemple, mon aînée est née en hôpital, alors que les deux autres sont nées à la maison. Donc, on a refait une histoire où elle a voulu naître dans une clairière avec des loups au clair de lune. Bon, ok, mais après, on peut refaire les histoires autrement. Et puis, il y a des choses qu'on peut se répéter et se redire, ou même si on s'énerve et si on se fâche, on s'aime. On peut se le dire aussi des milliers de fois par jour. Et après, c'est selon la personnalité de notre enfant. On va essayer de voir par quel petit message. On peut lui signifier qu'on l'aime. Il y en a qui n'aiment pas trop qu'on leur dise, ils préfèrent qu'on fasse quelque chose. Il y en a qui ont juste besoin d'être là tranquille en silence. Il y en a qui aiment bien des activités. Des messages d'amour, on peut en envoyer tous les jours en fait. Et à partir de là, s'il y a des choses qui coincent, c'est des grosses, grosses choses, on verra ce qu'on peut faire. Soit qu'ils aillent en parler avec nous, avec quelqu'un. Ce n'est pas forcément avec nous que c'est le plus facile. Donc, ils peuvent voir avec d'autres personnes. S'il y a du passif, j'ai envie de dire, c'est important de ne pas le traîner. Et surtout, le problème de tout passif, de toute souffrance, c'est que non seulement on a mal, on a eu mal sur le moment, mais on va se juger d'avoir ça, d'avoir mal. C'est un peu la double peine à chaque fois. C'est le problème de se sentir victime pour le restant de ses jours de ce truc-là. Et ce n'est pas la réalité, encore une fois. Ce n'est pas quelque chose qui… C'est juste une trace qui nous retient, en fait. Comment est-ce qu'on passe à la suite ? Tout ce qui est un message d'amour, tout ce qui est un ressenti d'amour, tout ce qui est un rappel à l'amour, parce qu'on est quand même nés dedans, on va essayer de s'en souvenir. Donc, si ça revient, à un moment, ça peut revenir même. complètement et là, il y a beaucoup de traces qui n'auront plus lieu d'être. Donc, si on peut favoriser ces moments-là, on ne peut obliger personne à sortir de sa souffrance, mais on peut rappeler que c'est toujours possible.

  • Speaker #1

    Ton travail thérapeutique, il va consister à la fois à reprendre l'histoire, à se reconnecter à cet amour inconditionnel. Est-ce que c'est ça que tu opères ?

  • Speaker #0

    On pourrait dire ça comme ça. Il y a plein d'outils auxquels on peut accéder. Mais fondamentalement, cet amour inconditionnel, c'est aussi en ça que mon travail m'a aidée à avoir cette autre vision de l'ego. C'est que des maîtres du monde, des tout-puissants prédateurs qui veulent faire des autres leurs choses, leurs esclaves, je n'en ai pas rencontré dans ma vie. Il y en a quelques-uns qui existent dans le club des milliardaires ou autres qui asservissent un peu la planète. Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça non plus. Mais moi, ce que j'ai rencontré dans ma pratique, c'est que des gens, il n'y a vraiment aucune exception qui, d'une manière ou d'une autre, se jugeait, ne s'aimait pas. Et c'est ça qui les fait souffrir. C'est rien d'autre que ça, en fait.

  • Speaker #1

    Et qui les rend réactifs derrière, en étant éventuellement violents, en manquant d'amour envers les autres parce qu'ils en manquent déjà envers eux-mêmes, c'est ça que tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ou qui étaient tout simplement malheureux dans leur vie, qui avaient du mal à faire des choix parce qu'ils faisaient les choix de ce qu'ils croyaient devoir faire et pas de ce qu'ils ressentaient comme bon pour eux. Mais comme de toute façon, ils ne méritaient pas de vivre quelque chose de bon, ils étaient complètement perdus. Et la plupart des gens mènent leur vie plus ou moins comme ça. Ils ne font pas quelque chose qu'ils ont choisi. ou qu'ils ressentent comme bon pour eux et bon pour le reste du monde. Parce que ça aussi, c'est quand même l'énorme truc que les gens qui exploitent les autres adorent nous inculquer. C'est que si on fait ce qu'on veut, on va forcément faire quelque chose qui est bon que pour nous et pas bon pour le reste du monde. Mais en quoi c'est vrai, ça ? Les gens qui font vraiment des choses bien dans ce monde, et il y en a plein, ils font des choses qu'ils aiment faire. Donc d'où ? Le fait de devoir choisir ce qu'on fait, qui n'est pas forcément quelque chose qu'on aime, est une bonne idée. Et là, on a toute la tragédie de l'école et des choix d'orientation, et des choix de carrière, et des choix de poste dans les entreprises, et des activités dans les entreprises. Et ça, c'est quelque chose qu'on le veuille ou non. J'ai quand même un peu l'impression que c'est en train de changer parce que beaucoup d'employeurs se plaignent qu'ils n'arrivent pas à garder des jeunes. Mais ils en ont juste marre, les jeunes, ils n'ont pas envie. Il y a des nouvelles générations qui… Mine de rien, le niveau de bienveillance a quand même augmenté dans la société depuis des années, même si les modes de prédation sont devenus extrêmement puissants, violents, sophistiqués et destructeurs. En contrepoint, il y a tous ces parents plus ou moins à droit, maladroit, qui ont fait ce qu'ils pouvaient, mais qui ont quand même manifesté plus d'amour à leurs enfants et des enfants qui ont plus le droit d'être eux et qui donc ont plus le droit, même si pas encore complètement, de faire des choix qui leur conviennent à eux et qui sont bons pour eux et qui sont bons pour tout le monde. Et je pense que les choses évoluent de toute manière. Et ça, c'est vraiment chouette de le constater. Ça fait vraiment plaisir. Je l'ai vu, je croise pas mal de jeunes, amis de mes enfants, etc. Et je vois bien, ils en ont marre, ils ne restent pas. Ce n'est pas grave, ils trouvent autre chose. Pas le modèle sécuritaire d'après-guerre où on doit s'accrocher à ce qu'on a et ils ne risquent plus d'en avoir. Donc, attention.

  • Speaker #1

    Un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.

  • Speaker #0

    Il y a plein de moyens, en fait. Il y a une infinité de moyens. Et la vie ne demande que ça. Parce que... Plus on s'éloigne de cette nature d'amour inconditionnel, plus la vie nous invite à y revenir parce que ce n'est pas bon pour nous, tout simplement. Mais bon, on est libre de décider de rester en conflit et ça demande beaucoup de force et d'énergie de passer notre temps à se battre contre la nature de l'univers. Mais on y arrive. Donc, si on est aussi puissant que ça, on doit pouvoir aussi faire les choses autrement.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ton ensemble. Est-ce qu'il y a un sujet dont on n'a pas encore parlé ou quelque chose d'autre que tu voudrais ajouter ? mais tu n'as pas eu le temps d'évoquer.

  • Speaker #0

    Je voudrais juste peut-être terminer sur, je ne sais pas si tu connais ce livre qui s'appelle Dialogue avec l'ange de Guitemalaz. Oui. Qui est une expérience absolument incroyable. Et c'est un des rares livres où j'ai trouvé des choses sur l'ego qui n'étaient pas négatives. Ce livre, je l'ai lu il y a très très très longtemps. Donc, je crois que je l'ai… Voilà. Il y a une des personnes dans ce livre, je ne sais pas, on peut peut-être…

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'il faut qu'on raconte un tout petit peu le contexte, pour les gens qui ne connaissent pas.

  • Speaker #0

    Pour les gens qui ne connaissent pas, ça se passe en 1943 en Hongrie, il y a quatre jeunes gens, on est au bord de la guerre, donc ces quatre jeunes gens, Anna, Lily, Joseph et Gita, sont tout à coup… témoins d'une expérience où l'une d'entre elles dit « Attention, ce n'est plus moi qui parle. » Ils établissent un contact avec un être de cette dimension d'amour inconditionnel, qu'ils appellent un ange, on peut sûrement donner d'autres noms, mais c'est tout à coup une énergie, un être de vérité, d'amour, et même plusieurs, puisqu'ils sont quatre, et qu'apparemment quatre de ces êtres prennent contact avec eux. parler pendant cette période qui est quand même extrêmement terrifiante, puisqu'on vit des choses extrêmes, qu'il y a toutes les histoires de persécution des Juifs, il y en a certains d'entre eux qui vont partir en camp. Donc franchement, ce livre il est à lire parce que je trouve que ça raconte des choses qui sont tellement d'actualité sur comment on vit dans ces circonstances extrêmes. quand tout va bien, quand tout est facile et qu'on parle d'amour inconditionnel oui oui, on a l'impression qu'on comprend en fait je crois que les circonstances extrêmes comme ça sont beaucoup plus révélatrices finalement et c'est pas forcément une nécessité mais quand il y en a et que ça se présente ces circonstances sont là aussi accueillir, traverser et on a tous des choses à en tirer Donc, elle dit « Comment se débarrasser de mon petit moi ? Je le déteste tellement. » Elle a l'impression que c'est ça qui l'empêche d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite l'amour de Dieu, de son ange et d'évoluer. Et son ange n'est pas content du tout. Et il lui dit « En ne te détestant pas. » C'est-à-dire que la solution n'est pas de détester l'ego. Et l'ange dit, de mémoire, ce n'est pas exactement ça, il faudrait le retrouver, mais l'ange dit que... Le petit moi est aussi important que lui, qu'eux deux sont des sources d'enseignement pour la personne humaine. Et la personne humaine, elle est chargée de faire le lien entre tout ça, de faire le pont. Et je pense que c'est une notion qui est vraiment importante. Il n'y a rien à rejeter de ce qu'on est. Il y a juste à le comprendre en le reliant à ce qui est et à ce grand bain d'amour inconditionnel. qui est toujours là de toute façon, donc lui il a le temps.

  • Speaker #1

    Il a l'éternité.

  • Speaker #0

    Voilà, ça va, il n'y a pas d'urgence.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour tout ça Valérie.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie de me donner cette occasion de parler de tout ça, parce que c'est vrai que ça me tient à cœur. Je pense qu'on a tous intérêt vraiment à plonger là et à y aller, ensemble, le plus nombreux possible, et on va être bien.

  • Speaker #1

    Oui, d'arrêter cette détestation et cette violence qui commence par nous-mêmes en général.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment le départ. Et si on n'a aucune raison de se détester et qu'on est tous dans ce grand bain, on n'a aucune raison de détester l'autre non plus. Même s'il merde totalement, on ne peut pas du tout approuver ce qu'il fait, ce n'est pas la question. Mais on n'est pas obligé de porter un poids qui fait de nous des esclaves de tout ce qu'on s'interdit et qui nous coupe de toute possibilité d'aller au-delà de ça. Et je pense vraiment que... fréquenter et vivre avec de très jeunes enfants, des bébés, des ados, des plus grands, des moins grands, et être disponible pour eux et être présent, parce qu'eux, ils sont plus proches quand même de cette dynamique, de ce mouvement de vie qui demande qu'à grandir. La loi d'amour inconditionnel, oui, ça c'est quelque chose qu'on n'a pas dit, c'est une loi d'expansion. Donc on ne peut pas ne pas grandir, ne pas chercher à grandir, ne pas vouloir grandir. On ne peut pas rester statique comme on est et ça ronronne et voilà, c'est comme ça. Ça c'est la vision mécanique transhumaniste de notre développement, du fait qu'il n'y a qu'un gâteau qui est assez réduit et qu'il n'y en aura pas pour tout le monde, c'est faux. C'est complètement faux, il y a assez pour tout le monde, il y a même plus et on est créateur. Donc à partir de là, il n'y a vraiment aucune raison de se taper dessus. Et les jeunes le savent, je pense, d'une manière ou d'une autre. Et toute génération qui vient en sera de plus en plus consciente. Donc, petit à petit, on va se sortir de tout ça. Peut-être qu'il y aura des passages un peu brutaux, violents, mais qui vont faire les choses en accéléré aussi. Et on a tellement, tellement intérêt à retrouver cette croissance, cette expansion, cette énergie. Parce que c'est ça la réalité, ce n'est pas la crise permanente. Ça, c'est encore une belle histoire. pour nous rouler dans la farine. Les gens qui nous manipulent savent très bien manipuler les histoires aussi, mais eux, ils les manipulent dans un sens où ces histoires ne vont pas dans notre intérêt. Donc, tant qu'à faire à se leurrer et à se raconter des histoires, racontons des histoires qui vont dans le sens de notre propre intérêt et puis sentons-nous libres d'en changer dès qu'on en a une qui est encore mieux. Mon enfant adore les histoires, alors on peut leur en raconter autant qu'on veut. On s'est beaucoup, beaucoup, beaucoup amusé à inventer des histoires. quand ils étaient petits.

  • Speaker #1

    Oui, ça rejoint aussi toutes les questions du récit dont on a parlé aussi dans d'autres épisodes. Et oui, je retiens vraiment ce lien avec le grand tout d'amour qui nous entoure. Et je crois et j'espère que chacun, chacune, a vécu ça à un moment donné, ne serait-ce dans la nature, en montagne, ou avec parfois juste le sourire de quelqu'un dans la rue qui va nous marquer toute la journée, et parfois même toute la semaine, tout le mois, toute la vie.

  • Speaker #0

    Oui, on peut avoir des petits échanges spontanés, quotidiens, comme ça, avec un parfait inconnu. Et on sent que je sais, que tu sais, que je sais, on est tous dans ce grand bain, oui. Et souvent, d'ailleurs, ça peut être avec des bébés, justement. Je vois des fois, je croise des bébés, ils dévissent la tête, on se regarde, et il y a un truc qui monte, et waouh ! C'est génial, les bébés savent, ils savent. Alors, je leur dis, t'inquiète. Ton papa ou ta maman, il est un peu préoccupé là, mais tout va bien. On se parle de télépathie. La télépathie, ça marche, c'est quelque chose qu'on a intérêt à développer aussi. Il y a plein de choses comme ça. Ne pas se limiter, ne pas se contraindre. Et si on le fait, on a des raisons de le faire, ne pas se juger de le faire. Mais après, est-ce qu'on peut faire autrement ? Cette douceur, cette bienveillance avec soi, ça demande tellement de patience. Mais c'est aussi celle... qu'on peut développer avec nos enfants. Ça, c'est une tellement grande preuve d'amour, la patience. Voilà, toutes ces qualités, on peut les cultiver. Et puis, quand ça ne marche plus, des fois, on s'énerve quand même. C'est comme ça. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Si vous voulez en savoir davantage sur Valérie Veilleur, sur son travail, sur son livre, sur la maison d'édition dont est ici ce livre, vous trouverez comme d'habitude toutes les informations utiles dans la description de cet épisode. Ce podcast n'est pas seulement le mien, c'est aussi le vôtre, c'est le nôtre. Si vous voulez contribuer, intervenir, proposer, contactez-moi. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous, mettez des étoiles pour le noter et abonnez-vous pour ne pas manquer les prochains. A très bientôt !

  • Speaker #2

    Merci

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Description

Non, l’ego n’est pas la part de nous à abattre, nous explique en substance Valérie Veyer dans son livre Lorsque l’ego paraît publié aux éditions Le Hêtre Myriadis.
Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose une compréhension inédite de l’ego qui prend le contrepied de tout ce qu’on entend d’habitude dans la psychologie freudienne, dans les différentes religions et spiritualités, dans l’éducation.

Non, il ne faut pas réprimer l’ego, il s’agit de développer un ego sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond plutôt que d’apprendre à subir. Cet ego là, qui respecte la vie en soi et chez les autres, est sans doute la porte de l’écologie.

En effet, explicite Valérie Veyer : "'l’inconscience écologique, le non respect du vivant découlent directement de ces atteintes grave des egos". Pourquoi, comment ? Nous y répondons ici.

Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite un très bonne écoute !

 

Pour en savoir + sur Valerie Veyer

Son livre https://lehetremyriadis.fr/boutique/livres/psychologie-et-developpement-personnel/a-moi-lorsque-l-ego-parait/

 

Musique : Tella, Amel Brahim Djelloul, Yumi Arai, Misslim, Viva la Vida, Coldplay (choisis par Valérie Veyer)

 

Voici le passage des "Dialogues avec l'ange", entretien 9 du 20 août 1943 avec Gitta p 51, dont Valérie nous a parlé pendant cet épisode :

G. Comment chacun de mes actes peut-il devenir offrande ?

- Chacun de tes actes est offrande si tu ne le fais pas pour toi-même.

G. Comment pourrais-je me débarrasser de mon "petit moi" ? Je le déteste tellement !

- EN NE LE DÉTESTANT PAS.

G. Je ne pense pas à mon corps...

- Je sais bien à quoi tu penses. Pour moi, c'est clair. Écoute : tu le détestes parce que tu en as peur.

IL T'ENSEIGNE AUTANT QUE MOI. SI TU APPRENDS À AIMER LE "MAUDIT", TU SERAS À TA PLACE.

Le comprends-tu ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soyez toutes et tous les bienvenus sur Entre-Las, le podcast qui utilise les liens pour réconcilier les humains avec les vivants en eux, autour d'eux. Si les ressources terrestres sont limitées, il existe cependant des espaces sans limites, une immensité à portée de cœur et de main. L'infinie richesse est dans nos liens. C'est cette richesse-là, cette immensité-là que j'ai envie de révéler et de partager avec vous.

  • Speaker #1

    C'est là,

  • Speaker #0

    c'est là. Non, l'ego n'est pas la part de nous abattre. Voilà ce que nous explique en substance Valérie Veilleur dans son livre « Lorsque l'ego paraît » . Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose ce que nous explique en substance qui va le contre-pied de tout ce qu'on entend d'habitude par la psychologie, Freudienne et autres. Dans les différentes religions et spiritualités, dans l'éducation, etc. Non, il ne faut pas réprimer l'ego. Il s'agit de développer un égo sain. Un égo sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond, plutôt que d'apprendre passivement à subir et à accepter n'importe quoi. Cet Ausha qui respecte la vie en soi et dans les autres. Et sans doute la porte de l'écologie. Vous vous demandez pourquoi ? Voilà ce que nous dit Valérie Veilleur. L'inconscience écologique, le non-respect du vivant découle directement de ces atteintes graves des égaux. Pourquoi ? Comment ? Vous vous posez la question ? Nous y répondons ici. Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite une très bonne écoute. Cet épisode et ce podcast sont pour toi. Entre là ! Bonjour Valérie, je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui sur le pote l'Encontre-là. On va parler d'ego ensemble. Ça m'intéressait d'autant plus qu'en général, on voit l'ego comme quelque chose de mal. Il faudrait faire taire, qu'il ne faudrait pas écouter parce que ça nous rendrait trop orgueilleux ou je ne sais quoi encore. Et toi, tu as écrit un livre qui s'appelle Lorsque l'ego paraît. tu as une autre idée de l'ego et de sa construction saine. Donc, c'est ce qu'on va voir ensemble aujourd'hui. Est-ce qu'avant qu'on se lance dans ce sujet, tu veux te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Rapidement, je suis quelqu'un de très curieux et touche à tout. Je me suis intéressée à beaucoup de choses. Et quand j'apprends quelque chose, je vais... jusqu'au bout. Je n'aime pas survoler les choses en passant. Donc, quand j'ai eu des enfants, je me suis renseignée sur tout ce que je pouvais à propos de l'ego et j'avais la chance d'avoir été auparavant chez Bossé dans des cabinets de consulting, marketing. J'étais psychothérapeute, donc je me suis penchée sur la question et en ayant des enfants, j'ai envie de dire, on voit vraiment l'autre côté parce qu'en thérapie, on voit vraiment c'est vrai qu'on se penche souvent sur les souvenirs, l'enfance, notre histoire, en long, en large et en travers. Mais quand cette histoire est en train de se construire, je trouve qu'on a une grande chance d'aller plus loin et avec le recul de tout ce qui peut se passer après. On a peut-être envie que les choses n'aient pas forcément besoin d'être aussi compliquées que ce qu'on a pu croiser dans sa vie ou auprès d'autres gens. Donc l'ego, c'est quelque chose qui même chez les psychothérapeutes a très mauvaise réputation. Et moi, ce que j'ai vu, c'est des enfants, des jeunes enfants en train de grandir, en train d'avoir un ego et qui n'avaient pas l'air d'être conscients que c'était le mal absolu, en exagérant un peu. Ils avaient juste un ego à un certain moment, d'une certaine façon, des choses apparaissaient. Et j'ai trouvé ça tellement intéressant que je me suis dit non, ce n'est pas possible. Il y a besoin de réhabiliter quelque chose en nous. Et ça va peut-être même faire des économies pour mes enfants plus tard en psy. Bon, ce n'est pas forcément le cas, mais déjà, il y a des bases plus solides, je pense, qu'on peut construire pour chacun.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bigrement intéressant. Peut-être qu'on peut commencer par dire, c'est quoi l'ego ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est très compliqué de trouver quelque chose de satisfaisant. Alors, l'ego, le moi, la psyché. Alors, il y en a qui voient ça comme un complexe. Il n'y a pas vraiment de... définition satisfaisante ou sinon des définitions un peu académiques. Et de toute façon, ce n'est pas ça qui fait que les gens en ont une image intéressante pour eux, j'ai envie de dire. Moi, ce que j'ai vu en thérapie, c'est que l'ego, c'est quand même un élément unificateur, un élément central qui rassemble toutes les données de la personnalité. Et c'est un sentiment d'unité, principalement. Si je dis moi... Je pense à moi en tant que quantité entière. Alors après, cette unité, elle se construit comment ? C'est toute la question.

  • Speaker #0

    Donc quelqu'un qui n'aurait pas d'ego, en fait, n'aurait pas d'individualité propre. Il serait comme un morceau dans un tout collectif qui serait un peu flou.

  • Speaker #1

    Il a du mal à rassembler. Par exemple, dans certaines personnes sur le spectre autistique, le moi est quelque chose, comme un tout petit bébé, moi, lui, l'autre. C'est quelqu'un qui perçoit, qui ressent, qui peut agir, mais qui ne va pas situer ça par rapport à un centre qu'il appelle lui. Ou alors ce centre va être tellement variable, soit indéfini, indéterminé, flottant, c'est comme si la boucle ne s'était pas bouclée et qu'on n'avait pas pu dire « moi » . Et ce n'est pas forcément négatif non plus en soi, mais du coup, et c'est là qu'on voit que l'ego a quand même son utilité, c'est… c'est que ce sont des personnes qui restent très dépendantes de leur entourage et qui, si elles ne sont pas dans un contexte bienveillant, vont avoir beaucoup de difficultés. Déjà, nous aussi, bien sûr, mais quelqu'un qui n'a pas d'ego, j'ai envie de dire, il n'a pas non plus de défense. Pas de défense, pas d'autonomie, c'est un peu l'ego, historiquement, quand on l'a pensé, dans les sociétés où on l'a pensé, ici, c'est apparu vers le... 17e siècle, 18, ça a été un facteur d'autonomisation. C'est-à-dire que sans égo, on est juste une feuille balayée par le vent de la société et on n'a aucune possibilité de décider où on va atterrir. C'est vraiment quelque chose de très important et c'est bien pour ça qu'on en souffre parce qu'en thérapie, c'est un peu l'objet principal. du travail, c'est d'essayer de mettre fin à ses souffrances. C'est comme la question de Bouddha aussi, qui a médité sous un arbre pendant douze ans pour ça. Pendant douze ans, il s'est demandé ce que c'était la souffrance. Alors, le fait est que si on n'a pas d'ego, d'une certaine manière, on ne souffre pas puisqu'il n'y a pas moi qui dit « j'ai mal » . Mais est-ce que c'est vraiment la solution ? Et surtout, quand on décide que c'est l'ego qu'il faut éliminer… qui d'autre que l'ego décide qu'il doit s'éliminer lui-même. Et là, on rentre dans des chaînes de conflits et je pense que c'est le principal problème qu'on a tous, c'est de ne pas s'aimer soi-même finalement, parce que ce n'est pas la solution, à mon avis. Et ce n'est pas non plus la solution par rapport aux enfants, pour en revenir à eux, puisque c'est un peu le point de démarrage de toute cette réflexion, c'est que... Transmettre à nos enfants le fait de ne pas s'aimer, fondamentalement, je trouve que c'est très grave. Et on ne s'en rend pas compte en général, ça passe tout seul. C'est soi-même, on a des choses qu'on n'aime pas trop et nos enfants vont tout de suite capter que ça, ça passe, ça ne passe pas. Par exemple, l'ego est maître de nos émotions. Enfin, maître, il est balotté par nos émotions avant éventuellement de pouvoir en être maître. La plupart du temps, on a des registres plus ou moins autorisés. Par exemple, il y a des familles où on n'a pas le droit d'être triste, d'autres où on n'a pas le droit d'être en colère. Très peu de gens ont le droit d'avoir peur, parce que la peur fait peur. Donc, arrête de me faire peur avec ta peur. Et on va compartimenter comme ça, au lieu de profiter justement de cet état d'unité, d'entièreté, qui fait qu'on a beaucoup plus de potentiel et de force, de puissance, de pouvoir. que si on est des petits morceaux qui doivent être conformes selon les gens devant qui on se présente.

  • Speaker #0

    Et pour tout, on a voulu sacrifier cet égo, le faire taire ? Ça a toujours été un moyen de contrôle.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je constate, c'est que quand on dit aux petits-enfants « arrête de pleurer » au sens non pas « je te console, je te prends dans mes bras, tout va bien » où on trouverait des mots et des choses rassurantes pour... pour que les pleurs n'aient plus lieu d'être, on dit « tu n'as pas le droit de te montrer triste » et quelque part, ça me dérange. Alors, il y a tout simplement le fait d'être dérangé par ses pleurs. Et puis, au-delà de ça, il y a plein de choses qui font que on a tous du mal avec notre propre souffrance. C'est normal. C'est presque un réflexe de faire comme si elle n'était pas là ou d'essayer de la faire taire si celle de l'autre nous rappelle la nôtre. C'est vraiment une grande question, la souffrance. Et qu'est-ce qui fait qu'on en est là aujourd'hui ? À mon avis, ça sera une longue, longue histoire, à la fois d'habitude, de transmission, de gens qui sont… C'est peut-être là qu'on en arrive à l'amour inconditionnel, justement. Qu'est-ce qui fait que l'égo va bien ? C'est qu'on vit dans un enfant né, chacun de nous est né, dans un grand bain d'amour inconditionnel. Alors ça, après, c'est des questions métaphysiques, philosophiques. Est-ce qu'on perçoit ? Est-ce qu'on capte ça ? ou pas, c'est toute la question. Je pense que la plupart d'entre nous, on l'oublie. Pourquoi est-ce qu'on l'oublie ? Ça a l'air inévitable actuellement dans les conditions de notre expérience sur Terre, mais c'est en train de revenir. C'est vrai qu'on est à une période où il se passe tellement de choses, tellement de choses, que cet amour inconditionnel qui est la grande loi de la vie, de l'univers et du reste... Il n'a jamais été aussi perceptible. Malgré tout, personne n'est obligé de vivre selon ça. Et si on ne vit pas selon ça, l'ego ne va pas se développer de la façon la plus intéressante pour nous. Ça a beaucoup de conséquences et de ramifications qui font que c'est un peu le choix qu'on fait éventuellement dans la vie. la plupart des approches médicales, c'est quand on a mal quelque part, on élimine le symptôme, donc là c'est la souffrance psychologique de ne pas ressentir l'amour inconditionnel, plutôt que de se dire « mais comment je peux rétablir le contact ? Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » On ne prend pas le temps de se demander ce qui se passe, on coupe, on chinte, on anesthésie, on défait. Et à chaque fois, c'est un petit morceau d'ego qui est amputé. Et on se dit, ça y est, je suis à nouveau dans un sentiment d'unité. Sauf que c'est factice.

  • Speaker #0

    Quand tu dis, on baigne dans un bain d'amour inconditionnel, tu ne parles pas de ce que des bébés ont à leur naissance par leurs parents ? Ça, c'est ce qu'ils pourraient espérer, mais ce n'est quand même pas toujours le cas. Il est là de toute façon.

  • Speaker #1

    C'est comme un champ d'énergie. C'est comme l'oxygène. C'est comme le soleil. De toute façon, on est dedans. Les bébés le perçoivent. Et une des grandes détresses des bébés, c'est quand ils se rendent compte qu'eux, ils le perçoivent, mais que leurs parents, non.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je voudrais qu'on explique aux personnes qui nous écoutent. Qu'est-ce que c'est que ce bain d'amour inconditionnel ? Où est-ce qu'il est ? Est-ce que c'est lié à la nature, à la terre ? D'où est-ce que tu parles quand tu dis qu'on est dans un bain d'amour inconditionnel ? Et comment est-ce que tu en témoignes ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'expérience de chacun dans... quand on vit des moments de conscience, on va dire, qui n'est plus retenu par les limitations, des limitations ordinaires. C'est vrai que ça touche à des expériences mystiques, spirituelles ou métaphysiques, mais c'est aussi quelque chose qu'on peut connaître comme ça, tout simplement, quand on est juste très détendu, très bien. Ça va, ça passe, ou des moments de magie, ou justement, à la naissance d'un bébé, on tient son bébé dans les bras, et il y a des gens qui peuvent ressentir, qui peuvent vivre ça dans des moments un peu hors du temps et de l'espace, qui sont des constructions et des limitations habituelles, qui ne sont pas des réalités. Enfin, il y a un tas de physiciens qui disent un tas de choses très intéressantes sur tout ça. que l'univers justement est bien plus fait d'énergie, qui est bien plus transcriptible et théorisable en termes d'énergie, de fréquence, de vibration, et donc qu'on peut appeler amour, quand ça vibre très très haut, parce qu'on se sent réellement, physiquement, dans des états particulièrement gratifiants, et bon, c'est quelque chose qu'on ressent en fait, tout simplement, et quand on le ressent, on peut ressentir que l'autre le ressent. Pour les bébés, c'est d'une facilité déconcertante. Et même quelqu'un qu'on croise dans la rue, mais en général, on n'est pas dans un état... On n'est pas connecté à ça. C'est un peu en arrière-plan. On va le vivre ou pas. Et certaines personnes, par contre, vont ne même plus pouvoir y accéder comme ça parce qu'ils sont trop... trop fermés, trop crispés, trop repliés sur leur douleur, ça se ressent aussi physiquement. Je ne sais pas si ça t'apparaît, je pense que ça te parle forcément. Tu as facilement vécu des moments comme ça, où tout avait l'air simple, facile, beau. La joie est quelque chose qui nous rapproche de ça très facilement. C'est tous ces états qu'on décrit comme étant positifs. Alors, je n'aime pas trop positif, négatif, parce que dans des états de ce type, où... auxquels s'intéresse la psychologie transpersonnelle, donc il faut aller chercher là-dedans si on veut en savoir plus sur tout ça. Dans ces états-là, tout a un sens. On ne va pas chercher à exclure, à diviser, à dire ça oui, ça non. Il n'y a pas de jugement, il y a chaque être, circonstance, contexte, à lieu d'être. Et c'est pour ça que c'est de l'amour inconditionnel. Bon, alors oui, l'amour inconditionnel, mais ça non, parce que... Non, ça ne marche pas du tout de cette façon-là. Et c'est justement le fait de ressentir que tout a un sens, tout est juste, tout est à sa place, et que tout est possible aussi, que c'est tellement bon de vivre ça. Et les bébés naissent là-dedans, et on a tous ce potentiel-là.

  • Speaker #0

    Je vois bien ce que tu veux dire et je pense qu'effectivement, on a tous des moments qui sont des moments un peu magiques, des moments de symbiose avec la vie, avec la nature, avec quelqu'un. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Très important ce que tu dis à propos de la nature, parce que c'est vrai qu'il y a des environnements qui sont beaucoup plus propices que d'autres pour se connecter à ça. Alors la nature, c'est tout simplement magique, en toutes circonstances.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu proposes, c'est qu'un bébé, il a cette idée-là, même... Par exemple, l'idée d'un bébé qui n'est pas attendu, sa mère ne voulait pas être enceinte pour plein de raisons, il n'est pas franchement bien accueilli en arrivant au monde, malgré tout il a quand même cette idée ou ce ressenti d'amour inconditionnel quelque part.

  • Speaker #1

    Pour peu qu'il soit en sécurité, parce qu'il va être perturbé, un bébé qui vient au monde, il est perturbé si les conditions immédiates ne sont pas favorables, mais s'il est dans, par exemple, les expériences... qu'on a pu voir dans les orphelunas où justement des bébés ne sont vraiment pas dans des conditions idéales. Mais s'il y a une continuité dans les soins, dans les personnes qu'ils suivent, ça c'est très important, ils vont rester en contact avec ce bain, ils ne vont pas avoir de replis, de fermeture. On le sent, un bébé qui n'est pas bien, son corps devient tout raide, ce qui est assez terrible parce que c'est des êtres... qui ne sont tellement pas comme ça, ils ne sont pas faits pour être crispés ou tendus. Et en fait, les bébés iront relativement bien. Après, de toute façon, il y a tout ce qui nous structure et qui va se mettre en place, qu'on le veuille ou non, dont justement ce fameux égo. Bon, ça prend quand même quelques années, mais il va faire avec ce qu'il y a. va se construire avec tout ce qu'on vit, avec tout ce qu'on est. De toute façon, la boucle va se boucler. Et l'ego, il est censé faire l'intermédiaire entre ce monde d'unité qui est au-delà de la personne. C'est cet état totalement gratifiant d'amour inconditionnel ou de tout ce qui peut y être associé. Et notre vie sur Terre au quotidien, tous les jours. C'est pour ça qu'on a besoin d'un égo. C'est que sans ça, par exemple, quand on voit des grands méditants qui vont être plongés là-dedans, s'il n'y a pas quelqu'un autour d'eux qui s'en occupe, qui chasse les moustiques, ils peuvent rester des heures et des heures et des jours. ce n'est pas quelque chose qui est viable en soi. Un bébé, il est totalement dépendant. Et le grand drame, j'ai envie de dire, de l'histoire humaine, c'est que quand on devient capable de se débrouiller, on n'est plus… En général, on a oublié l'état d'amour inconditionnel. On est toujours… on a toujours conscience qu'il y a des choses qu'on aime, qu'on n'aime pas, des choses qui sont agréables, d'autres non, et des choses qui sont gratifiantes. Mais l'unité elle-même, cet état d'amour dans lequel tout est, tout repose, tout peut revenir et tout peut se percevoir à nouveau, parce que c'est un état dynamique, ce n'est pas un grand truc figé, et puis on ne bouge plus et tout va bien, on est au paradis. C'est vraiment quelque chose qui… modèlent notre perception d'une façon autre que notre perception habituelle et fermée, qui est beaucoup plus opérationnelle, en fait. Ça oui, ça non, mon compte en banque, mon numéro de carte bleue, mon boulot, mon machin, mon truc, tout ce qui est usage de technologies ou autre, bon, c'est tout ce qui demande de se concentrer et d'oublier tout le reste. Et c'est pour ça que, par exemple, moi, je me rappelle quand mon fils est né, j'avais ma... comptabilité à faire, ça a été un pur cauchemar. Parce que vivre dans cet état, dans ce bain, être dans... Oui,

  • Speaker #0

    parce que la mère, il y est aussi, en fait, c'est ça que tu dis, avec l'allaitement, quand tout se passe bien, c'est vrai que moi, j'ai ce souvenir-là de ressenti, même au moment de l'accouchement. C'est quelque chose de bien plus grand que moi et que nous qui étions en train de se dérouler. C'est cette sensation d'appartenance et de reliance.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est magnifique. Et on a envie d'être tout le temps là-dedans. Et je pense qu'une éducation qui se préoccuperait de ça, à la fois, effectivement, nous apprendrait sûrement à lire, écrire, compter, etc. Mais bon, ce n'est pas si compliqué. Par contre, se relier au-delà de toutes ces opérations mentales, là, on a tout le jeu du mental par rapport à l'ego. On pourrait dire que l'ego est le président et que le mental est son premier ministre. Et donc, tout ce jeu mental, tout ce que j'appelle calcul, parce que c'est fondamentalement des calculs, on a besoin d'apprendre à les lâcher pour revenir dans ce bain de jouvence qu'est l'amour inconditionnel. Idéalement, ça se fait tous les jours, quand on se réveille, surtout qu'on peut poser les choses au réveil, quand on va se coucher, quand on dort, on retourne dans ce grand bain, mais en général, on ne s'en souvient pas. Enfin, en général. On se souvient de bribes ou de choses. Après, on peut aussi faire des rêves lucides qui vont nous aider à retrouver des états beaucoup plus vastes et confiants. Et là où c'est important, en fait, de retrouver et d'avoir accès à ce bain d'amour inconditionnel, c'est que c'est quelque chose qui peut nous aider à prendre des décisions, justement, qui font qu'on ne va pas être dans ce qu'on appelle égoïste, le côté sombre de l'égo. Mais il n'existe pas que ça. L'ego, à la base, il est juste fait pour être performant, opérationnel, pour nous apprendre beaucoup de choses sur nous, la vie et les conditions de l'expérience humaine. Et si on le rejette, on s'enfonce dans les problèmes.

  • Speaker #0

    Alors, on est parti du bébé, de l'expérience du bébé qui arrive au monde, sur la planète Terre. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe, qui produit quoi dans ces premières années de la vie qui sont tellement importantes ? L'ego qui apparaît, comment il apparaît, et puis la séparation qu'on crée souvent par habitude, par dogmatisme, en suivant des préceptes qui sont ceux de la civilisation et de l'époque dans laquelle on est.

  • Speaker #1

    Oula, ça fait beaucoup tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, tu prends dans l'ordre que tu veux, et voilà, c'est juste de raconter un peu l'histoire.

  • Speaker #1

    L'histoire du bébé. C'est vrai que le livre est très, très, très... Il fait 300 pages, je crois. et encore on a raccourci parce qu'il se passe tellement de choses dans toutes ces premières années. En fait, tout ce que vit un bébé pose une première fois, et une fois que c'est une première fois, ça va servir, c'est comme en justice, c'est la jurisprudence, le mental. Il classifie l'information et l'ego, sa majesté l'ego, décide que c'est comme ça. Alors même si au départ l'ego n'est pas constitué, le bébé est justement de ce fait dans un espèce de présent où il va chercher à faire connaissance du contexte dans lequel il est. Et c'est en ça aussi que l'ego est un instrument absolument incroyable. C'est qu'une fois que l'ego aura un peu classifié, organisé tout ça, donc ça prend quelques années quand même, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Toutes ces informations vont être validées comme étant voilà comment marche le monde, voilà comment je marche moi, voilà comment marchent les autres. Donc le grand truc en fait qui va organiser sur... de l'intérieur tout ça, c'est l'apparition du langage, de la parole qui chez les humains, bon ça on l'a vu, revu et revu, est extrêmement structurante. C'est-à-dire que tant qu'on ne parle pas, qu'on est dans un espèce d'état de contemplation en fait, le mental a beaucoup moins d'emprise sur ce qu'on vit. Puis tout à coup on se met à parler, à se représenter les choses, à se raconter des histoires. Donc ça, c'est vraiment vers 3-4 ans, on le voit, c'est très très fort. Et du coup, l'histoire devient plus importante que nos perceptions directes dans lesquelles était le bébé au départ. Donc d'abord, on vit le monde, après on se le raconte, et pendant les 70 ou 80 années qui restent, est-ce qu'on va être prisonnier de ce qu'on se raconte ? Parce que souvent, en plus, ce n'est pas forcément très avantageux comme histoire. Bien que les enfants de 3-4 ans adorent les histoires dont ils sont le héros, mais en général, la vie n'est pas tendre, la bienveillance n'est pas quelque chose qui est consciemment un choix de chaque instant et de chaque jour, de chaque personne de notre entourage. Donc, on va en déduire des choses plus ou moins éloignées de l'amour inconditionnel. Et du tout, l'amour inconditionnel, il va tout simplement… disparaître derrière les conditions. Il ne sera plus donné comme ça d'emblée, ce n'est plus ce que nous sommes, ce n'est plus notre nature, ce n'est plus la vie. L'amour inconditionnel devient l'amour tout court et devient l'amour sous condition. Si j'ai des bonnes notes, si je me lave les mains, si je me brosse les dents, si papa et maman ne crient pas, si je range ma chambre, ça devient une succession interminable et inaccessible en fait, parce qu'il y aura toujours des conditions qu'on ne peut pas. qu'on n'atteindra que plus tard, mais jamais maintenant, qui font qu'on ne mérite pas l'amour de leur donner, de recevoir. Et l'amour devient cette espèce de marchandise. L'être humain devient une marchandise. C'est l'état de notre société dans lequel on est aujourd'hui. Le constat est fait par beaucoup de gens. Il n'y a plus d'échanges de dons et de vécus spontanés. de confiance en fait et de solidarité, il n'y a plus que des conditions. Si je veux ça, il faut ça et ça, de toute façon, je n'ai pas droit parce que je ne suis pas assez bien. Et là, on a vraiment le côté sombre de l'ego, mais ce n'est pas l'ego qui veut ça, c'est vraiment ce qu'on en a fait. Et la bonne nouvelle, ça c'est ce qu'on voit en thérapie, c'est qu'on peut quand même reprogrammer tout ça. Mais si on n'a pas confiance… que cette affaire, on va vivre de nos programmations, de nos histoires, en croyant fermement qu'il n'y a pas d'autre réalité, qu'il n'y a pas d'autre possibilité, et que l'amour inconditionnel, c'est bien gentil, mais c'est chez les bisounours, et puis voilà, ça va s'arrêter là. Et là, le bébé, il est très, très, très, très loin. On s'est coupé du bébé qu'on était, on se coupe de notre bébé quand on est là-dedans. et des bébés à venir, et en fin de compte, de toute humanité.

  • Speaker #0

    Dans l'égo, ce qu'on s'était dit en préparant cette interview, et puis ce que tu dis aussi un petit peu, enfin parmi les choses que tu dis en fond, c'est qu'il y a toute cette séparation, cette séparation qu'on crée. D'ailleurs, le mot séparation, je crois que l'idée du diable, c'est la séparation. L'idée de l'amour inconditionnel, c'est quand on est dans ce grand tout, dans ce grand bain d'amour inconditionnel comme un tout. comme un petit poisson dans l'immense océan, et donc quelque part se séparer, c'est séparer de cet amour inconditionnel. Qu'est-ce qui se passe si on prend l'angle de la séparation ? Pourquoi est-ce qu'on sépare et qu'est-ce que ça génère ?

  • Speaker #1

    Alors la séparation c'est aussi quelque chose, un sentiment qui vient naturellement presque dans la constitution de l'ego, puisque l'ego... se pensent comme un moi.

  • Speaker #0

    on va dire séparé, moi, l'autre. Mais est-ce que cette séparation est un enfermement, une coupure, une rupture ? Ou est-ce que c'est juste ? Est-ce que je peux me penser moi, reliée, mais reste en moi ? C'est-à-dire avec quand même un sentiment de mon être. et qui va s'identifier à un tas de choses, tout en ayant conscience que ces identités sont juste des conventions, quelque part. Des choix, des conventions, des choses qui me relient, mais que la réalité est au-delà de ces identités.

  • Speaker #1

    C'est plus vaste.

  • Speaker #0

    Voilà, il y a quelque chose de plus vaste, même si moi, Valérie, femme, habite en Saint-Denis, France, je parle français, mais... Je ne suis pas que ça, je le sais, mais est-ce que je le vis ? Et puis, même si je le sais, est-ce que j'en tiens compte ? Mais il y a beaucoup de gens pour qui, de toute façon, on n'est vraiment que ça. Leur esprit s'est réduit. C'est vraiment une réduction, en fait. C'est ça qui est fascinant dans, justement… C'est vrai que l'approche de la séparation, c'est extrêmement important parce que… Comment ça va être vécu, tout ça ? Et chez la plupart des gens, on considère que quand on grandit, tu es grand maintenant, donc tu n'es plus un bébé, donc tu ne dois pas faire ça, tu ne dois pas vivre ça, tu ne dois pas penser ça. On se sépare en fait, comme si grandir, c'était se séparer. Alors on va se séparer de ça, de ça, de ça, de ça. On va finir par se retrouver tout seul dans notre coin et ça y est, on est vraiment grand. Qu'est-ce que c'est que cette vie ? ce n'est pas forcément très intéressant. Mais la séparation, on manifeste une séparation à l'extérieur. Par exemple, je vais me séparer de mon doudou, ou de ma tétine, quand on est un petit enfant. On va le laisser dans la boîte. Mais en fait, la séparation, c'est avant tout un vécu intérieur. De quoi je me sépare à l'intérieur de moi ? Qu'est-ce que je crée comme division ? Même comme... conflit. Et en général, je vais me séparer de tout ce qui est moi sensible. Parce que finalement, c'est ce qui me fait souffrir. Si je ne suis pas sensible, tout va bien, en apparence. Donc la séparation, c'est quelque chose qui se vit de beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de façons. Et c'est vrai qu'on dit aux mères de se séparer de l'enfant. On va réussir une séparation parce qu'on va être indifférent au fait que notre enfant pleure toute la journée à la crèche ou à l'école. C'est absolument terrible de vivre les choses de cette façon. Mais c'est presque des passages… Moi, ça me fait vraiment penser, par exemple, à du bizutage, qui sont actuellement dans des grandes écoles de plus en plus cruels, humiliants, violents, mais comme ça, on est intégrés. Voilà. Le premier des bisutages, c'est « moi je suis un être libre, autonome et moderne, je vais pouvoir laisser mon bébé et ça ne va me poser aucun problème » . Et le bébé pleure, c'est normal, il pleure, c'est la séparation. Puis au bout d'un moment, il verra bien que ça ne sert à rien, donc ça y est, il ne pleure plus, la séparation est réussie. Et à chaque fois, on met en place, oui ça c'est vraiment important, quelque chose de l'ordre de ce que j'appelle la répression des émotions. C'est-à-dire que l'ego, qui se porte, selon moi, bien, on est capable de vivre nos émotions telles qu'elles se présentent, de les relier à quelque chose et éventuellement d'agir ou de décider, ou de faire appel, ou tout simplement de voir que ça a un sens, là encore, au lieu de décider que non, on n'a pas à vivre ces émotions et à les réprimer. Alors les tout jeunes enfants, on leur demande même de réprimer leurs émotions. Un bébé peut pleurer beaucoup. Le jeune enfant qui fait sa crise de colère, c'est un grand classique de l'enfant de 2 ou 3 ans, on va lui demander d'apprendre à réprimer ses émotions. Il ne peut pas y arriver d'emblée, ce n'est pas possible. Mais il va comprendre qu'il a intérêt à y arriver le plus vite possible. Alors ça prend du temps, ça prend du temps, ça prend du temps. Et puis au bout de quelques années, ça y est, il y arrive. Et puis quand un petit enfant arrive à l'école maternelle vers 4-5 ans, et que lui pleure, ceux qui ont appris à réprimer leurs émotions, ils font « oh le bébé, oh le bébé » . Voilà dans quel monde on vit. C'est un monde sans compassion. Et ça, ça prend très tôt. Donc l'absence de compassion, c'est encore une forme de séparation. C'est la séparation de notre sensibilité, de ce qu'on ressent, mais aussi de l'autre, de ce que l'autre ressent. Et tout ça, ça a des conséquences absolument dramatiques, parce que si on n'apprend pas à rétablir le contact avec tout ça, et c'est en ça que, pour moi, être psychothérapeute et donc faire aussi un travail sur moi avec toutes ces émotions m'a aidée en tant que maman, c'est que j'ai bien compris qu'on n'avait aucun intérêt à les nier ou à les empêcher. On a juste besoin d'accueillir et d'apprendre. Et c'est comme ça qu'on rétablit le contact avec l'amour incontournable. conditionnel, cette fois en tant qu'adulte, c'est-à-dire à chaque fois qu'il se passe quelque chose en nous, on passe le cap où on est censé le réprimer, le juger, le mettre de côté ou même le dénier, c'est assez compliqué. On a plein de mécanismes aussi qui cherchent à faire ça pour nous protéger de nous-mêmes, tout simplement, parce qu'on a appris qu'il fallait être comme ça. Mais en fait, ça ne nous sert pas, donc comme on peut revenir là-dessus. Donc, chaque fois qu'il se passe quelque chose, on peut l'accueillir et voir ce que ça dit, tout simplement. Et on sait qu'il y a le bain d'amour inconditionnel qui va aussi accueillir tout ça, comme nous, on peut l'accueillir. Et on n'a pas à se juger ou à se condamner d'aller mal ou de souffrir. Mais ça va très très loin, cette séparation. Alors, on peut rétablir l'unité ou au moins l'accueil, et puis après on verra bien où ça nous mène. Avec nous et avec nos enfants, je ne sais pas si tu as connu ça, juste tu prends ton enfant parce qu'il pleure, tu sais que tu ne peux rien faire parce que la cause des pleurs... Elle est là et c'est juste un moment qui va demander à être consolée. Mais on sait que c'est important d'être là, en fait, et pas de laisser l'enfant tout seul dans son coin pleurer en se disant que ça va passer. C'est des moments magiques qu'on vit. Ce n'est pas forcément que des choses magnifiques et sublimes, mais on sait que notre présence était... était juste, était bonne, et que c'était bien pour l'autre et pour soi aussi d'être là, juste d'être là. La présence et l'antidote à la séparation, l'antidote naturel, c'est quelque chose qu'on apprécie de vivre, on n'a pas forcément d'intention, le mental se calme un peu. Alors oui, on a besoin du mental pour justement faire notre comptabilité ou des choses comme ça, mais on n'en a certainement pas besoin pour être en... on contacte avec soi-même comme on est en contact avec l'autre. Parce qu'en fait, ce dont on se rend compte dans cet état d'unité et d'amour inconditionnel, c'est que ça nous concerne tous, y compris ceux qui n'en ont pas du tout conscience. Mais ils y sont aussi, et on est tous ensemble là-dedans. Donc c'est vraiment quelque chose qui nous relie à tout être, et pas seulement les humains. Les Ausha, ça marche très bien aussi, ils y sont très sensibles. Les Ausha, les plantes, effectivement la nature dont on parlait tout à l'heure, mais même tout ce qui est en fait. Et ce n'est pas parce que l'autre n'en est pas conscient que soi-même on doit s'interdire de l'être. Mais c'est ce que la plupart des enfants font, parce qu'ils veulent se mettre à niveau, j'ai envie de dire. C'est leur façon justement d'aimer et de se sentir appartenant à cette famille, à cet environnement. C'est un grand sacrifice qui n'a pas lieu d'être, qui arrive, voilà, tout simplement. Et puis, quand on se rend compte que finalement, ce n'est pas notre intérêt, et c'est là que l'ego est important. L'ego est le gardien de nos intérêts. L'ego, il sait ce qui est intéressant pour nous ou non. Et quand je reviens du coup... sur ta première question, enfin pas la première, mais une question au début où tu disais mais qu'est-ce qui fait qu'on en est là à faire cette mauvaise réputation à l'ego ? Les gens les plus avides, les gens qui ont les comportements les plus prédateurs, qui sont parmi les gens qui nous dirigent entre autres et qui prennent des décisions à notre place, sont des gens qui ne veulent absolument pas que nous ayons conscience de notre intérêt. Ils ont toujours fait croire que c'était eux. qui étaient les mieux placés pour diriger tout le monde et gérer les intérêts de tout le monde, mais c'est complètement faux. Je pense qu'aujourd'hui, on est quand même de plus en plus nombreux à s'en rendre compte. Mais sans égo, il n'y a pas de révolution, il n'y a même pas de prise de conscience de « non, on n'est pas d'accord » , il n'y a pas d'être souverain. C'est une notion qui est très connotée, et c'est un peu dommage parce que c'est super intéressant d'être souverain. Et tous les enfants se sentent souverains avant qu'on leur dise « Non, ce n'est pas toi qui décides, tu verras quand tu seras grand. » Tous, ils passent par une phase de « C'est moi le maître du monde, je veux ci, je veux ça. » C'est quelque chose que je me suis d'ailleurs beaucoup… On s'est beaucoup amusé avec ça quand mes enfants étaient petits et qu'ils avaient ces moments où l'ego surgit et tout à coup, ils veulent tout décider. Je leur ai dit « Bon, d'accord, vas-y, décide. Aujourd'hui, c'est toi qui fais tout. » Ils se rendent très vite compte que… Il y a des limites, il y a des choses, ils ne savent pas du tout ce qu'il y a à faire. Donc déjà, s'ils décident pour eux, c'est bien. Et décider pour les autres, finalement, ce n'est pas forcément… C'est une grosse responsabilité et c'est pénible. Mais il y a des gens pour qui décider pour les autres de ce que vous, vous devez faire de votre vie à leur service à eux, c'est normal. Alors, ces gens-là, on les traite effectivement d'égoïstes, mais ce n'est pas du tout l'égo le problème. Le problème, c'est que… c'est que c'est des égaux qui sont programmés comme des machines de guerre et qui éliminent toute notion d'amour inconditionnel de leur vie. L'égo n'est pas du tout obligé d'être ça, au contraire.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, je me dis qu'il y a une manière de construire son égo qui peut être saine, qui permette d'avoir justement une individualité, un sentiment d'unité en soi et une capacité à faire des choses. Même quand tu parles des révolutions qui se feraient, ce que je comprends aussi, c'est qu'on va ressentir de la colère. parce qu'on a un égo et parce qu'on peut ressentir que des choses ne sont pas bonnes pour nous et arriver à nos limites. Parce que si on baigne dans la mort inconditionnelle totalement, il n'y a plus rien qui gêne puisqu'on est juste pris dans ce combat et qu'on n'existe pas en tant que personne. Donc c'est le fait d'exister en tant que personne qui permet aussi d'avoir des émotions, de prendre des décisions, d'agir dans le monde.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Partant de là, dans quelles conditions on a intérêt à accompagner des enfants ou comment toi tu accompagnes des adultes d'ailleurs pour... que cet égo soit équilibré, nous permette de prendre notre place dans le monde sans écraser tout le monde ?

  • Speaker #0

    Il y a des signaux très très simples. On ressent quand les choses sont agréables ou quand elles ne le sont pas. Mais le plus difficile, c'est de reconnecter cette sensibilité. En général, quand quelque chose n'est pas agréable pour toi, Pour moi, ça ne l'est pas non plus pour l'autre, mais après, on peut vérifier, on peut valider. Oui, est-ce que toi, tu… Mais bon, si on n'a pas d'intérêt réel pour ça, si on est juste en train de chercher à exploiter, manipuler, utiliser l'autre, c'est clair que notre sensibilité, on a intérêt à la mettre de côté. Alors, par rapport à nos enfants, il y a quelque chose qui est très simple, c'est que si on accueille tout ce qui se passe en eux pour eux, ils vont apprendre à le faire aussi. Et à trouver qui peut les aider ou à le demander, ou on peut leur demander « est-ce que je peux faire quelque chose ? » L'important, c'est d'accueillir au départ, tout simplement. D'accueillir, accueillir ce qui se passe, accueillir ce qui se passe. Et jamais condamner et juger et penser qu'on n'a pas à vivre ce qu'on est en train de vivre. Si on est en train de le vivre, c'est qu'on a une raison de le vivre. Et cette raison, on va essayer de la trouver. Par exemple, quand mes enfants étaient petits et qu'ils allaient chez des amis, que les amis venaient, Il pouvait très souvent y avoir des escarmouches parce que l'autre, comme par hasard, s'intéresse toujours aux jouets que l'autre a dans la main. Donc, on va leur apprendre à… à régler ça. Et la solution, ce n'est pas « je t'arrache le truc des mains » . La solution, c'est à qui, qu'est-ce qu'on fait, comment. Par exemple, les enfants, quand ils sont chez eux et qu'ils accueillent d'autres enfants, ils sont très souvent insécurisés parce que les autres enfants, ils ont l'impression qu'ils ne vont pas respecter leur territoire ou leur jouet ou ce qui leur appartient. C'est un peu la même histoire que le petit frère ou la petite sœur, mais en moins pire, on va dire. Et donc, l'important, ce n'est pas que l'ego ne veut pas partager. L'ego adore vivre, échanger, partager et vivre des bons moments. Mais il a besoin d'être rassuré dans le fait que l'autre respecte son territoire, son intégrité, sa bulle, son jouet, sa chambre ou le fait qu'il soit là. Le problème du petit frère ou de la petite sœur, J'ai entendu mon fils, vers 4 ans, dire ça à un de ses copains un jour. « Oui, tu sais, son copain est 4 ans aussi, et leur maman était peut-être enceinte ou pas, on ne sait pas. » Il lui a dit « Oui, tu dis que tu veux un petit frère ou une petite sœur, mais mon fils, lui, il en avait une petite sœur. Et toi, tu dis que tu en veux un, mais quand tu fais ça ? » t'as plus de mère et voilà pour un enfant quand il y a un petit frère ou une petite soeur sa mère elle est complètement happée par justement ce grand bain d'amour ce bébé qui prend tout qui donne tout qui est là et qui a une présence absolument énorme et incroyable mais voilà il n'y a plus de mère et ça c'est vraiment un cri du cœur de l'ego que j'ai trouvé tellement tellement vrai tellement juste et quelque part c'est vrai En tant que maman de plusieurs, je pense que toutes peuvent reconnaître à quel point il y a des moments impossibles. On ne peut pas, c'est nos limites. Et ça aussi, on ne va pas dire qu'elle ne devrait pas être là. On ne va pas dire à notre enfant, mais ne t'inquiète pas, naninana. On va reconnaître la souffrance. C'est vrai, je ne peux pas assurer, je ne peux pas être là pour toi au four et au moulin. Et moi je trouve que c'est une tragédie de la famille nucléaire d'être que deux parents et d'être deux parents qui ne sont même pas là tout le temps. Pour même un enfant, ce n'est pas assez. Alors pour plusieurs, moi je rêve de construire ce village, le fameux proverbe africain, je pense que beaucoup de gens connaissent, qui dit qu'il faut un village pour éduquer un enfant. On n'est jamais trop à être proche des enfants, de nos enfants, mais si c'est des liens. qui ne sont pas choisis, qui ne sont pas conscients, qui ne sont pas bienveillants, est-ce qu'il vaut mieux être tout seul dans son coin et pas de village, ou on fait avec le village qu'on a, mais à quel prix ? On ne peut pas trancher là-dessus, évidemment, chacun fait ce qu'il peut, mais c'est des questions très compliquées, ce manque de bienveillance. Là,

  • Speaker #1

    on a parlé de ce qui se passait pour nos bébés, de ce qu'on pouvait faire avec eux en étant présents, et en évitant la réplique.

  • Speaker #0

    On accueille et on valide, on évite d'installer la répression. Évidemment, il y a des fois où on va être énervé, où on va être impatient et on ne voit pas être bien. Là aussi, on accueille et on valide, on avait des raisons de faire ça et on peut s'en excuser. Je sais qu'il y a des périodes de ma vie où je m'excusais 50 fois par jour parce que je n'en pouvais plus. C'est très compliqué d'être maman de jeunes enfants, toute seule. Il y a des moments où on est forcément toute seule. On doit faire face à un tas de choses. Et en fait, ce n'est juste pas possible. Alors, au lieu de se dire qu'on n'y arrive pas et qu'on est nul, on se rend compte que ce n'est pas possible, tout simplement. Et on peut le dire à nos enfants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire avec nos ados ? L'adolescence pose un peu d'autres sujets. Et puis, en plus, on peut avoir été un parent un peu, je ne voudrais pas dire dur parce que c'est un jugement, mais en tout cas, avoir fait peut-être plus de répression émotionnelle, ce qui fait que l'adolescence se passe peut-être un peu moins bien, quoique ça n'a peut-être même pas de rapport direct. Mais la relation peut être un peu plus tendue. Qu'est-ce qu'on peut faire pour rattraper, pour des personnes qui auraient été... Avec leurs enfants un peu conventionnels, au sens où ils auraient interdit de pleurer, ils n'auraient pas trop pris dans les bras, ils auraient laissé pleurer la nuit, etc. Quand les enfants sont un peu plus grands, qu'est-ce qu'ils peuvent faire encore pour rattraper tout ça ?

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure, vers 3-4 ans, de ce petit enfant qui commence à se construire son histoire et sa légende. Et les ados sont très friands de eux petits. C'est un moyen éventuellement de rétablir le contact ou le dialogue. Si on a des photos, des anecdotes ou des souvenirs ou des choses comme ça. Après, si le dialogue est rompu, c'est beaucoup plus compliqué, évidemment. Mais si on a des moyens d'échanger, ça me fait rire d'ailleurs parce que quand ils étaient un peu plus jeunes, il y a un de mes enfants qui ne supportait pas qu'on le prenne en photo. Et maintenant, il m'en demande des photos. Oui, mais bon, je n'en ai pas tellement, tu sais, c'était caché. Mais nos enfants sont, de toute façon, même si on a tous, après, cette construction qui fait que l'amour inconditionnel est beaucoup moins perceptible et présent, la vie est quand même là, et la vie nous tend les bras, et eux nous tendent des perches aussi. Donc déjà, on peut guetter les quelques petites perches et questions qui nous tendent. On peut revenir sur leur histoire et la nôtre, nos difficultés qui font que la leur, ce n'est pas non plus… construite de façon forcément très respectueuse, mais on peut leur présenter des excuses et savoir qu'on aurait aimé le faire autrement, on peut la réécrire cette histoire, ça c'est des choses que j'ai faites avec ma fille aînée, qui forcément arrivant au premier, a vécu des choses où j'étais beaucoup plus rigide et bloquée sur... ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas avec les enfants, au lieu de me rendre compte que ça n'a pas de sens. Et du coup, on a réécrit l'histoire ensemble. Mais c'est quelque chose que, de toute façon, on peut tous apprendre à faire, c'est réécrire l'histoire telle qu'on a envie de se la raconter.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, concrètement, que vous avez réécrit l'histoire ensemble ? Vous avez imaginé autre chose que ce qui s'est passé ? Ou alors, vous avez donné un sens à ce qui s'était passé ?

  • Speaker #0

    On peut faire les deux, tout est possible. Et d'ailleurs... Raconter des histoires, c'est quelque chose qui est toujours intéressant. On peut raconter un tas d'histoires, même si on sait que c'est de l'imagination, ça a un sens au niveau symbolique. Par exemple, mon aînée est née en hôpital, alors que les deux autres sont nées à la maison. Donc, on a refait une histoire où elle a voulu naître dans une clairière avec des loups au clair de lune. Bon, ok, mais après, on peut refaire les histoires autrement. Et puis, il y a des choses qu'on peut se répéter et se redire, ou même si on s'énerve et si on se fâche, on s'aime. On peut se le dire aussi des milliers de fois par jour. Et après, c'est selon la personnalité de notre enfant. On va essayer de voir par quel petit message. On peut lui signifier qu'on l'aime. Il y en a qui n'aiment pas trop qu'on leur dise, ils préfèrent qu'on fasse quelque chose. Il y en a qui ont juste besoin d'être là tranquille en silence. Il y en a qui aiment bien des activités. Des messages d'amour, on peut en envoyer tous les jours en fait. Et à partir de là, s'il y a des choses qui coincent, c'est des grosses, grosses choses, on verra ce qu'on peut faire. Soit qu'ils aillent en parler avec nous, avec quelqu'un. Ce n'est pas forcément avec nous que c'est le plus facile. Donc, ils peuvent voir avec d'autres personnes. S'il y a du passif, j'ai envie de dire, c'est important de ne pas le traîner. Et surtout, le problème de tout passif, de toute souffrance, c'est que non seulement on a mal, on a eu mal sur le moment, mais on va se juger d'avoir ça, d'avoir mal. C'est un peu la double peine à chaque fois. C'est le problème de se sentir victime pour le restant de ses jours de ce truc-là. Et ce n'est pas la réalité, encore une fois. Ce n'est pas quelque chose qui… C'est juste une trace qui nous retient, en fait. Comment est-ce qu'on passe à la suite ? Tout ce qui est un message d'amour, tout ce qui est un ressenti d'amour, tout ce qui est un rappel à l'amour, parce qu'on est quand même nés dedans, on va essayer de s'en souvenir. Donc, si ça revient, à un moment, ça peut revenir même. complètement et là, il y a beaucoup de traces qui n'auront plus lieu d'être. Donc, si on peut favoriser ces moments-là, on ne peut obliger personne à sortir de sa souffrance, mais on peut rappeler que c'est toujours possible.

  • Speaker #1

    Ton travail thérapeutique, il va consister à la fois à reprendre l'histoire, à se reconnecter à cet amour inconditionnel. Est-ce que c'est ça que tu opères ?

  • Speaker #0

    On pourrait dire ça comme ça. Il y a plein d'outils auxquels on peut accéder. Mais fondamentalement, cet amour inconditionnel, c'est aussi en ça que mon travail m'a aidée à avoir cette autre vision de l'ego. C'est que des maîtres du monde, des tout-puissants prédateurs qui veulent faire des autres leurs choses, leurs esclaves, je n'en ai pas rencontré dans ma vie. Il y en a quelques-uns qui existent dans le club des milliardaires ou autres qui asservissent un peu la planète. Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça non plus. Mais moi, ce que j'ai rencontré dans ma pratique, c'est que des gens, il n'y a vraiment aucune exception qui, d'une manière ou d'une autre, se jugeait, ne s'aimait pas. Et c'est ça qui les fait souffrir. C'est rien d'autre que ça, en fait.

  • Speaker #1

    Et qui les rend réactifs derrière, en étant éventuellement violents, en manquant d'amour envers les autres parce qu'ils en manquent déjà envers eux-mêmes, c'est ça que tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ou qui étaient tout simplement malheureux dans leur vie, qui avaient du mal à faire des choix parce qu'ils faisaient les choix de ce qu'ils croyaient devoir faire et pas de ce qu'ils ressentaient comme bon pour eux. Mais comme de toute façon, ils ne méritaient pas de vivre quelque chose de bon, ils étaient complètement perdus. Et la plupart des gens mènent leur vie plus ou moins comme ça. Ils ne font pas quelque chose qu'ils ont choisi. ou qu'ils ressentent comme bon pour eux et bon pour le reste du monde. Parce que ça aussi, c'est quand même l'énorme truc que les gens qui exploitent les autres adorent nous inculquer. C'est que si on fait ce qu'on veut, on va forcément faire quelque chose qui est bon que pour nous et pas bon pour le reste du monde. Mais en quoi c'est vrai, ça ? Les gens qui font vraiment des choses bien dans ce monde, et il y en a plein, ils font des choses qu'ils aiment faire. Donc d'où ? Le fait de devoir choisir ce qu'on fait, qui n'est pas forcément quelque chose qu'on aime, est une bonne idée. Et là, on a toute la tragédie de l'école et des choix d'orientation, et des choix de carrière, et des choix de poste dans les entreprises, et des activités dans les entreprises. Et ça, c'est quelque chose qu'on le veuille ou non. J'ai quand même un peu l'impression que c'est en train de changer parce que beaucoup d'employeurs se plaignent qu'ils n'arrivent pas à garder des jeunes. Mais ils en ont juste marre, les jeunes, ils n'ont pas envie. Il y a des nouvelles générations qui… Mine de rien, le niveau de bienveillance a quand même augmenté dans la société depuis des années, même si les modes de prédation sont devenus extrêmement puissants, violents, sophistiqués et destructeurs. En contrepoint, il y a tous ces parents plus ou moins à droit, maladroit, qui ont fait ce qu'ils pouvaient, mais qui ont quand même manifesté plus d'amour à leurs enfants et des enfants qui ont plus le droit d'être eux et qui donc ont plus le droit, même si pas encore complètement, de faire des choix qui leur conviennent à eux et qui sont bons pour eux et qui sont bons pour tout le monde. Et je pense que les choses évoluent de toute manière. Et ça, c'est vraiment chouette de le constater. Ça fait vraiment plaisir. Je l'ai vu, je croise pas mal de jeunes, amis de mes enfants, etc. Et je vois bien, ils en ont marre, ils ne restent pas. Ce n'est pas grave, ils trouvent autre chose. Pas le modèle sécuritaire d'après-guerre où on doit s'accrocher à ce qu'on a et ils ne risquent plus d'en avoir. Donc, attention.

  • Speaker #1

    Un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.

  • Speaker #0

    Il y a plein de moyens, en fait. Il y a une infinité de moyens. Et la vie ne demande que ça. Parce que... Plus on s'éloigne de cette nature d'amour inconditionnel, plus la vie nous invite à y revenir parce que ce n'est pas bon pour nous, tout simplement. Mais bon, on est libre de décider de rester en conflit et ça demande beaucoup de force et d'énergie de passer notre temps à se battre contre la nature de l'univers. Mais on y arrive. Donc, si on est aussi puissant que ça, on doit pouvoir aussi faire les choses autrement.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ton ensemble. Est-ce qu'il y a un sujet dont on n'a pas encore parlé ou quelque chose d'autre que tu voudrais ajouter ? mais tu n'as pas eu le temps d'évoquer.

  • Speaker #0

    Je voudrais juste peut-être terminer sur, je ne sais pas si tu connais ce livre qui s'appelle Dialogue avec l'ange de Guitemalaz. Oui. Qui est une expérience absolument incroyable. Et c'est un des rares livres où j'ai trouvé des choses sur l'ego qui n'étaient pas négatives. Ce livre, je l'ai lu il y a très très très longtemps. Donc, je crois que je l'ai… Voilà. Il y a une des personnes dans ce livre, je ne sais pas, on peut peut-être…

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'il faut qu'on raconte un tout petit peu le contexte, pour les gens qui ne connaissent pas.

  • Speaker #0

    Pour les gens qui ne connaissent pas, ça se passe en 1943 en Hongrie, il y a quatre jeunes gens, on est au bord de la guerre, donc ces quatre jeunes gens, Anna, Lily, Joseph et Gita, sont tout à coup… témoins d'une expérience où l'une d'entre elles dit « Attention, ce n'est plus moi qui parle. » Ils établissent un contact avec un être de cette dimension d'amour inconditionnel, qu'ils appellent un ange, on peut sûrement donner d'autres noms, mais c'est tout à coup une énergie, un être de vérité, d'amour, et même plusieurs, puisqu'ils sont quatre, et qu'apparemment quatre de ces êtres prennent contact avec eux. parler pendant cette période qui est quand même extrêmement terrifiante, puisqu'on vit des choses extrêmes, qu'il y a toutes les histoires de persécution des Juifs, il y en a certains d'entre eux qui vont partir en camp. Donc franchement, ce livre il est à lire parce que je trouve que ça raconte des choses qui sont tellement d'actualité sur comment on vit dans ces circonstances extrêmes. quand tout va bien, quand tout est facile et qu'on parle d'amour inconditionnel oui oui, on a l'impression qu'on comprend en fait je crois que les circonstances extrêmes comme ça sont beaucoup plus révélatrices finalement et c'est pas forcément une nécessité mais quand il y en a et que ça se présente ces circonstances sont là aussi accueillir, traverser et on a tous des choses à en tirer Donc, elle dit « Comment se débarrasser de mon petit moi ? Je le déteste tellement. » Elle a l'impression que c'est ça qui l'empêche d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite l'amour de Dieu, de son ange et d'évoluer. Et son ange n'est pas content du tout. Et il lui dit « En ne te détestant pas. » C'est-à-dire que la solution n'est pas de détester l'ego. Et l'ange dit, de mémoire, ce n'est pas exactement ça, il faudrait le retrouver, mais l'ange dit que... Le petit moi est aussi important que lui, qu'eux deux sont des sources d'enseignement pour la personne humaine. Et la personne humaine, elle est chargée de faire le lien entre tout ça, de faire le pont. Et je pense que c'est une notion qui est vraiment importante. Il n'y a rien à rejeter de ce qu'on est. Il y a juste à le comprendre en le reliant à ce qui est et à ce grand bain d'amour inconditionnel. qui est toujours là de toute façon, donc lui il a le temps.

  • Speaker #1

    Il a l'éternité.

  • Speaker #0

    Voilà, ça va, il n'y a pas d'urgence.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour tout ça Valérie.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie de me donner cette occasion de parler de tout ça, parce que c'est vrai que ça me tient à cœur. Je pense qu'on a tous intérêt vraiment à plonger là et à y aller, ensemble, le plus nombreux possible, et on va être bien.

  • Speaker #1

    Oui, d'arrêter cette détestation et cette violence qui commence par nous-mêmes en général.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment le départ. Et si on n'a aucune raison de se détester et qu'on est tous dans ce grand bain, on n'a aucune raison de détester l'autre non plus. Même s'il merde totalement, on ne peut pas du tout approuver ce qu'il fait, ce n'est pas la question. Mais on n'est pas obligé de porter un poids qui fait de nous des esclaves de tout ce qu'on s'interdit et qui nous coupe de toute possibilité d'aller au-delà de ça. Et je pense vraiment que... fréquenter et vivre avec de très jeunes enfants, des bébés, des ados, des plus grands, des moins grands, et être disponible pour eux et être présent, parce qu'eux, ils sont plus proches quand même de cette dynamique, de ce mouvement de vie qui demande qu'à grandir. La loi d'amour inconditionnel, oui, ça c'est quelque chose qu'on n'a pas dit, c'est une loi d'expansion. Donc on ne peut pas ne pas grandir, ne pas chercher à grandir, ne pas vouloir grandir. On ne peut pas rester statique comme on est et ça ronronne et voilà, c'est comme ça. Ça c'est la vision mécanique transhumaniste de notre développement, du fait qu'il n'y a qu'un gâteau qui est assez réduit et qu'il n'y en aura pas pour tout le monde, c'est faux. C'est complètement faux, il y a assez pour tout le monde, il y a même plus et on est créateur. Donc à partir de là, il n'y a vraiment aucune raison de se taper dessus. Et les jeunes le savent, je pense, d'une manière ou d'une autre. Et toute génération qui vient en sera de plus en plus consciente. Donc, petit à petit, on va se sortir de tout ça. Peut-être qu'il y aura des passages un peu brutaux, violents, mais qui vont faire les choses en accéléré aussi. Et on a tellement, tellement intérêt à retrouver cette croissance, cette expansion, cette énergie. Parce que c'est ça la réalité, ce n'est pas la crise permanente. Ça, c'est encore une belle histoire. pour nous rouler dans la farine. Les gens qui nous manipulent savent très bien manipuler les histoires aussi, mais eux, ils les manipulent dans un sens où ces histoires ne vont pas dans notre intérêt. Donc, tant qu'à faire à se leurrer et à se raconter des histoires, racontons des histoires qui vont dans le sens de notre propre intérêt et puis sentons-nous libres d'en changer dès qu'on en a une qui est encore mieux. Mon enfant adore les histoires, alors on peut leur en raconter autant qu'on veut. On s'est beaucoup, beaucoup, beaucoup amusé à inventer des histoires. quand ils étaient petits.

  • Speaker #1

    Oui, ça rejoint aussi toutes les questions du récit dont on a parlé aussi dans d'autres épisodes. Et oui, je retiens vraiment ce lien avec le grand tout d'amour qui nous entoure. Et je crois et j'espère que chacun, chacune, a vécu ça à un moment donné, ne serait-ce dans la nature, en montagne, ou avec parfois juste le sourire de quelqu'un dans la rue qui va nous marquer toute la journée, et parfois même toute la semaine, tout le mois, toute la vie.

  • Speaker #0

    Oui, on peut avoir des petits échanges spontanés, quotidiens, comme ça, avec un parfait inconnu. Et on sent que je sais, que tu sais, que je sais, on est tous dans ce grand bain, oui. Et souvent, d'ailleurs, ça peut être avec des bébés, justement. Je vois des fois, je croise des bébés, ils dévissent la tête, on se regarde, et il y a un truc qui monte, et waouh ! C'est génial, les bébés savent, ils savent. Alors, je leur dis, t'inquiète. Ton papa ou ta maman, il est un peu préoccupé là, mais tout va bien. On se parle de télépathie. La télépathie, ça marche, c'est quelque chose qu'on a intérêt à développer aussi. Il y a plein de choses comme ça. Ne pas se limiter, ne pas se contraindre. Et si on le fait, on a des raisons de le faire, ne pas se juger de le faire. Mais après, est-ce qu'on peut faire autrement ? Cette douceur, cette bienveillance avec soi, ça demande tellement de patience. Mais c'est aussi celle... qu'on peut développer avec nos enfants. Ça, c'est une tellement grande preuve d'amour, la patience. Voilà, toutes ces qualités, on peut les cultiver. Et puis, quand ça ne marche plus, des fois, on s'énerve quand même. C'est comme ça. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Si vous voulez en savoir davantage sur Valérie Veilleur, sur son travail, sur son livre, sur la maison d'édition dont est ici ce livre, vous trouverez comme d'habitude toutes les informations utiles dans la description de cet épisode. Ce podcast n'est pas seulement le mien, c'est aussi le vôtre, c'est le nôtre. Si vous voulez contribuer, intervenir, proposer, contactez-moi. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous, mettez des étoiles pour le noter et abonnez-vous pour ne pas manquer les prochains. A très bientôt !

  • Speaker #2

    Merci

Description

Non, l’ego n’est pas la part de nous à abattre, nous explique en substance Valérie Veyer dans son livre Lorsque l’ego paraît publié aux éditions Le Hêtre Myriadis.
Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose une compréhension inédite de l’ego qui prend le contrepied de tout ce qu’on entend d’habitude dans la psychologie freudienne, dans les différentes religions et spiritualités, dans l’éducation.

Non, il ne faut pas réprimer l’ego, il s’agit de développer un ego sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond plutôt que d’apprendre à subir. Cet ego là, qui respecte la vie en soi et chez les autres, est sans doute la porte de l’écologie.

En effet, explicite Valérie Veyer : "'l’inconscience écologique, le non respect du vivant découlent directement de ces atteintes grave des egos". Pourquoi, comment ? Nous y répondons ici.

Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite un très bonne écoute !

 

Pour en savoir + sur Valerie Veyer

Son livre https://lehetremyriadis.fr/boutique/livres/psychologie-et-developpement-personnel/a-moi-lorsque-l-ego-parait/

 

Musique : Tella, Amel Brahim Djelloul, Yumi Arai, Misslim, Viva la Vida, Coldplay (choisis par Valérie Veyer)

 

Voici le passage des "Dialogues avec l'ange", entretien 9 du 20 août 1943 avec Gitta p 51, dont Valérie nous a parlé pendant cet épisode :

G. Comment chacun de mes actes peut-il devenir offrande ?

- Chacun de tes actes est offrande si tu ne le fais pas pour toi-même.

G. Comment pourrais-je me débarrasser de mon "petit moi" ? Je le déteste tellement !

- EN NE LE DÉTESTANT PAS.

G. Je ne pense pas à mon corps...

- Je sais bien à quoi tu penses. Pour moi, c'est clair. Écoute : tu le détestes parce que tu en as peur.

IL T'ENSEIGNE AUTANT QUE MOI. SI TU APPRENDS À AIMER LE "MAUDIT", TU SERAS À TA PLACE.

Le comprends-tu ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soyez toutes et tous les bienvenus sur Entre-Las, le podcast qui utilise les liens pour réconcilier les humains avec les vivants en eux, autour d'eux. Si les ressources terrestres sont limitées, il existe cependant des espaces sans limites, une immensité à portée de cœur et de main. L'infinie richesse est dans nos liens. C'est cette richesse-là, cette immensité-là que j'ai envie de révéler et de partager avec vous.

  • Speaker #1

    C'est là,

  • Speaker #0

    c'est là. Non, l'ego n'est pas la part de nous abattre. Voilà ce que nous explique en substance Valérie Veilleur dans son livre « Lorsque l'ego paraît » . Dans ce livre et dans cet épisode, Valérie nous propose ce que nous explique en substance qui va le contre-pied de tout ce qu'on entend d'habitude par la psychologie, Freudienne et autres. Dans les différentes religions et spiritualités, dans l'éducation, etc. Non, il ne faut pas réprimer l'ego. Il s'agit de développer un égo sain. Un égo sain qui nous permet de créer la vie qui nous correspond, plutôt que d'apprendre passivement à subir et à accepter n'importe quoi. Cet Ausha qui respecte la vie en soi et dans les autres. Et sans doute la porte de l'écologie. Vous vous demandez pourquoi ? Voilà ce que nous dit Valérie Veilleur. L'inconscience écologique, le non-respect du vivant découle directement de ces atteintes graves des égaux. Pourquoi ? Comment ? Vous vous posez la question ? Nous y répondons ici. Chère auditrice, cher auditeur, je te souhaite une très bonne écoute. Cet épisode et ce podcast sont pour toi. Entre là ! Bonjour Valérie, je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui sur le pote l'Encontre-là. On va parler d'ego ensemble. Ça m'intéressait d'autant plus qu'en général, on voit l'ego comme quelque chose de mal. Il faudrait faire taire, qu'il ne faudrait pas écouter parce que ça nous rendrait trop orgueilleux ou je ne sais quoi encore. Et toi, tu as écrit un livre qui s'appelle Lorsque l'ego paraît. tu as une autre idée de l'ego et de sa construction saine. Donc, c'est ce qu'on va voir ensemble aujourd'hui. Est-ce qu'avant qu'on se lance dans ce sujet, tu veux te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Rapidement, je suis quelqu'un de très curieux et touche à tout. Je me suis intéressée à beaucoup de choses. Et quand j'apprends quelque chose, je vais... jusqu'au bout. Je n'aime pas survoler les choses en passant. Donc, quand j'ai eu des enfants, je me suis renseignée sur tout ce que je pouvais à propos de l'ego et j'avais la chance d'avoir été auparavant chez Bossé dans des cabinets de consulting, marketing. J'étais psychothérapeute, donc je me suis penchée sur la question et en ayant des enfants, j'ai envie de dire, on voit vraiment l'autre côté parce qu'en thérapie, on voit vraiment c'est vrai qu'on se penche souvent sur les souvenirs, l'enfance, notre histoire, en long, en large et en travers. Mais quand cette histoire est en train de se construire, je trouve qu'on a une grande chance d'aller plus loin et avec le recul de tout ce qui peut se passer après. On a peut-être envie que les choses n'aient pas forcément besoin d'être aussi compliquées que ce qu'on a pu croiser dans sa vie ou auprès d'autres gens. Donc l'ego, c'est quelque chose qui même chez les psychothérapeutes a très mauvaise réputation. Et moi, ce que j'ai vu, c'est des enfants, des jeunes enfants en train de grandir, en train d'avoir un ego et qui n'avaient pas l'air d'être conscients que c'était le mal absolu, en exagérant un peu. Ils avaient juste un ego à un certain moment, d'une certaine façon, des choses apparaissaient. Et j'ai trouvé ça tellement intéressant que je me suis dit non, ce n'est pas possible. Il y a besoin de réhabiliter quelque chose en nous. Et ça va peut-être même faire des économies pour mes enfants plus tard en psy. Bon, ce n'est pas forcément le cas, mais déjà, il y a des bases plus solides, je pense, qu'on peut construire pour chacun.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bigrement intéressant. Peut-être qu'on peut commencer par dire, c'est quoi l'ego ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est très compliqué de trouver quelque chose de satisfaisant. Alors, l'ego, le moi, la psyché. Alors, il y en a qui voient ça comme un complexe. Il n'y a pas vraiment de... définition satisfaisante ou sinon des définitions un peu académiques. Et de toute façon, ce n'est pas ça qui fait que les gens en ont une image intéressante pour eux, j'ai envie de dire. Moi, ce que j'ai vu en thérapie, c'est que l'ego, c'est quand même un élément unificateur, un élément central qui rassemble toutes les données de la personnalité. Et c'est un sentiment d'unité, principalement. Si je dis moi... Je pense à moi en tant que quantité entière. Alors après, cette unité, elle se construit comment ? C'est toute la question.

  • Speaker #0

    Donc quelqu'un qui n'aurait pas d'ego, en fait, n'aurait pas d'individualité propre. Il serait comme un morceau dans un tout collectif qui serait un peu flou.

  • Speaker #1

    Il a du mal à rassembler. Par exemple, dans certaines personnes sur le spectre autistique, le moi est quelque chose, comme un tout petit bébé, moi, lui, l'autre. C'est quelqu'un qui perçoit, qui ressent, qui peut agir, mais qui ne va pas situer ça par rapport à un centre qu'il appelle lui. Ou alors ce centre va être tellement variable, soit indéfini, indéterminé, flottant, c'est comme si la boucle ne s'était pas bouclée et qu'on n'avait pas pu dire « moi » . Et ce n'est pas forcément négatif non plus en soi, mais du coup, et c'est là qu'on voit que l'ego a quand même son utilité, c'est… c'est que ce sont des personnes qui restent très dépendantes de leur entourage et qui, si elles ne sont pas dans un contexte bienveillant, vont avoir beaucoup de difficultés. Déjà, nous aussi, bien sûr, mais quelqu'un qui n'a pas d'ego, j'ai envie de dire, il n'a pas non plus de défense. Pas de défense, pas d'autonomie, c'est un peu l'ego, historiquement, quand on l'a pensé, dans les sociétés où on l'a pensé, ici, c'est apparu vers le... 17e siècle, 18, ça a été un facteur d'autonomisation. C'est-à-dire que sans égo, on est juste une feuille balayée par le vent de la société et on n'a aucune possibilité de décider où on va atterrir. C'est vraiment quelque chose de très important et c'est bien pour ça qu'on en souffre parce qu'en thérapie, c'est un peu l'objet principal. du travail, c'est d'essayer de mettre fin à ses souffrances. C'est comme la question de Bouddha aussi, qui a médité sous un arbre pendant douze ans pour ça. Pendant douze ans, il s'est demandé ce que c'était la souffrance. Alors, le fait est que si on n'a pas d'ego, d'une certaine manière, on ne souffre pas puisqu'il n'y a pas moi qui dit « j'ai mal » . Mais est-ce que c'est vraiment la solution ? Et surtout, quand on décide que c'est l'ego qu'il faut éliminer… qui d'autre que l'ego décide qu'il doit s'éliminer lui-même. Et là, on rentre dans des chaînes de conflits et je pense que c'est le principal problème qu'on a tous, c'est de ne pas s'aimer soi-même finalement, parce que ce n'est pas la solution, à mon avis. Et ce n'est pas non plus la solution par rapport aux enfants, pour en revenir à eux, puisque c'est un peu le point de démarrage de toute cette réflexion, c'est que... Transmettre à nos enfants le fait de ne pas s'aimer, fondamentalement, je trouve que c'est très grave. Et on ne s'en rend pas compte en général, ça passe tout seul. C'est soi-même, on a des choses qu'on n'aime pas trop et nos enfants vont tout de suite capter que ça, ça passe, ça ne passe pas. Par exemple, l'ego est maître de nos émotions. Enfin, maître, il est balotté par nos émotions avant éventuellement de pouvoir en être maître. La plupart du temps, on a des registres plus ou moins autorisés. Par exemple, il y a des familles où on n'a pas le droit d'être triste, d'autres où on n'a pas le droit d'être en colère. Très peu de gens ont le droit d'avoir peur, parce que la peur fait peur. Donc, arrête de me faire peur avec ta peur. Et on va compartimenter comme ça, au lieu de profiter justement de cet état d'unité, d'entièreté, qui fait qu'on a beaucoup plus de potentiel et de force, de puissance, de pouvoir. que si on est des petits morceaux qui doivent être conformes selon les gens devant qui on se présente.

  • Speaker #0

    Et pour tout, on a voulu sacrifier cet égo, le faire taire ? Ça a toujours été un moyen de contrôle.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je constate, c'est que quand on dit aux petits-enfants « arrête de pleurer » au sens non pas « je te console, je te prends dans mes bras, tout va bien » où on trouverait des mots et des choses rassurantes pour... pour que les pleurs n'aient plus lieu d'être, on dit « tu n'as pas le droit de te montrer triste » et quelque part, ça me dérange. Alors, il y a tout simplement le fait d'être dérangé par ses pleurs. Et puis, au-delà de ça, il y a plein de choses qui font que on a tous du mal avec notre propre souffrance. C'est normal. C'est presque un réflexe de faire comme si elle n'était pas là ou d'essayer de la faire taire si celle de l'autre nous rappelle la nôtre. C'est vraiment une grande question, la souffrance. Et qu'est-ce qui fait qu'on en est là aujourd'hui ? À mon avis, ça sera une longue, longue histoire, à la fois d'habitude, de transmission, de gens qui sont… C'est peut-être là qu'on en arrive à l'amour inconditionnel, justement. Qu'est-ce qui fait que l'égo va bien ? C'est qu'on vit dans un enfant né, chacun de nous est né, dans un grand bain d'amour inconditionnel. Alors ça, après, c'est des questions métaphysiques, philosophiques. Est-ce qu'on perçoit ? Est-ce qu'on capte ça ? ou pas, c'est toute la question. Je pense que la plupart d'entre nous, on l'oublie. Pourquoi est-ce qu'on l'oublie ? Ça a l'air inévitable actuellement dans les conditions de notre expérience sur Terre, mais c'est en train de revenir. C'est vrai qu'on est à une période où il se passe tellement de choses, tellement de choses, que cet amour inconditionnel qui est la grande loi de la vie, de l'univers et du reste... Il n'a jamais été aussi perceptible. Malgré tout, personne n'est obligé de vivre selon ça. Et si on ne vit pas selon ça, l'ego ne va pas se développer de la façon la plus intéressante pour nous. Ça a beaucoup de conséquences et de ramifications qui font que c'est un peu le choix qu'on fait éventuellement dans la vie. la plupart des approches médicales, c'est quand on a mal quelque part, on élimine le symptôme, donc là c'est la souffrance psychologique de ne pas ressentir l'amour inconditionnel, plutôt que de se dire « mais comment je peux rétablir le contact ? Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » On ne prend pas le temps de se demander ce qui se passe, on coupe, on chinte, on anesthésie, on défait. Et à chaque fois, c'est un petit morceau d'ego qui est amputé. Et on se dit, ça y est, je suis à nouveau dans un sentiment d'unité. Sauf que c'est factice.

  • Speaker #0

    Quand tu dis, on baigne dans un bain d'amour inconditionnel, tu ne parles pas de ce que des bébés ont à leur naissance par leurs parents ? Ça, c'est ce qu'ils pourraient espérer, mais ce n'est quand même pas toujours le cas. Il est là de toute façon.

  • Speaker #1

    C'est comme un champ d'énergie. C'est comme l'oxygène. C'est comme le soleil. De toute façon, on est dedans. Les bébés le perçoivent. Et une des grandes détresses des bébés, c'est quand ils se rendent compte qu'eux, ils le perçoivent, mais que leurs parents, non.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je voudrais qu'on explique aux personnes qui nous écoutent. Qu'est-ce que c'est que ce bain d'amour inconditionnel ? Où est-ce qu'il est ? Est-ce que c'est lié à la nature, à la terre ? D'où est-ce que tu parles quand tu dis qu'on est dans un bain d'amour inconditionnel ? Et comment est-ce que tu en témoignes ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'expérience de chacun dans... quand on vit des moments de conscience, on va dire, qui n'est plus retenu par les limitations, des limitations ordinaires. C'est vrai que ça touche à des expériences mystiques, spirituelles ou métaphysiques, mais c'est aussi quelque chose qu'on peut connaître comme ça, tout simplement, quand on est juste très détendu, très bien. Ça va, ça passe, ou des moments de magie, ou justement, à la naissance d'un bébé, on tient son bébé dans les bras, et il y a des gens qui peuvent ressentir, qui peuvent vivre ça dans des moments un peu hors du temps et de l'espace, qui sont des constructions et des limitations habituelles, qui ne sont pas des réalités. Enfin, il y a un tas de physiciens qui disent un tas de choses très intéressantes sur tout ça. que l'univers justement est bien plus fait d'énergie, qui est bien plus transcriptible et théorisable en termes d'énergie, de fréquence, de vibration, et donc qu'on peut appeler amour, quand ça vibre très très haut, parce qu'on se sent réellement, physiquement, dans des états particulièrement gratifiants, et bon, c'est quelque chose qu'on ressent en fait, tout simplement, et quand on le ressent, on peut ressentir que l'autre le ressent. Pour les bébés, c'est d'une facilité déconcertante. Et même quelqu'un qu'on croise dans la rue, mais en général, on n'est pas dans un état... On n'est pas connecté à ça. C'est un peu en arrière-plan. On va le vivre ou pas. Et certaines personnes, par contre, vont ne même plus pouvoir y accéder comme ça parce qu'ils sont trop... trop fermés, trop crispés, trop repliés sur leur douleur, ça se ressent aussi physiquement. Je ne sais pas si ça t'apparaît, je pense que ça te parle forcément. Tu as facilement vécu des moments comme ça, où tout avait l'air simple, facile, beau. La joie est quelque chose qui nous rapproche de ça très facilement. C'est tous ces états qu'on décrit comme étant positifs. Alors, je n'aime pas trop positif, négatif, parce que dans des états de ce type, où... auxquels s'intéresse la psychologie transpersonnelle, donc il faut aller chercher là-dedans si on veut en savoir plus sur tout ça. Dans ces états-là, tout a un sens. On ne va pas chercher à exclure, à diviser, à dire ça oui, ça non. Il n'y a pas de jugement, il y a chaque être, circonstance, contexte, à lieu d'être. Et c'est pour ça que c'est de l'amour inconditionnel. Bon, alors oui, l'amour inconditionnel, mais ça non, parce que... Non, ça ne marche pas du tout de cette façon-là. Et c'est justement le fait de ressentir que tout a un sens, tout est juste, tout est à sa place, et que tout est possible aussi, que c'est tellement bon de vivre ça. Et les bébés naissent là-dedans, et on a tous ce potentiel-là.

  • Speaker #0

    Je vois bien ce que tu veux dire et je pense qu'effectivement, on a tous des moments qui sont des moments un peu magiques, des moments de symbiose avec la vie, avec la nature, avec quelqu'un. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Très important ce que tu dis à propos de la nature, parce que c'est vrai qu'il y a des environnements qui sont beaucoup plus propices que d'autres pour se connecter à ça. Alors la nature, c'est tout simplement magique, en toutes circonstances.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu proposes, c'est qu'un bébé, il a cette idée-là, même... Par exemple, l'idée d'un bébé qui n'est pas attendu, sa mère ne voulait pas être enceinte pour plein de raisons, il n'est pas franchement bien accueilli en arrivant au monde, malgré tout il a quand même cette idée ou ce ressenti d'amour inconditionnel quelque part.

  • Speaker #1

    Pour peu qu'il soit en sécurité, parce qu'il va être perturbé, un bébé qui vient au monde, il est perturbé si les conditions immédiates ne sont pas favorables, mais s'il est dans, par exemple, les expériences... qu'on a pu voir dans les orphelunas où justement des bébés ne sont vraiment pas dans des conditions idéales. Mais s'il y a une continuité dans les soins, dans les personnes qu'ils suivent, ça c'est très important, ils vont rester en contact avec ce bain, ils ne vont pas avoir de replis, de fermeture. On le sent, un bébé qui n'est pas bien, son corps devient tout raide, ce qui est assez terrible parce que c'est des êtres... qui ne sont tellement pas comme ça, ils ne sont pas faits pour être crispés ou tendus. Et en fait, les bébés iront relativement bien. Après, de toute façon, il y a tout ce qui nous structure et qui va se mettre en place, qu'on le veuille ou non, dont justement ce fameux égo. Bon, ça prend quand même quelques années, mais il va faire avec ce qu'il y a. va se construire avec tout ce qu'on vit, avec tout ce qu'on est. De toute façon, la boucle va se boucler. Et l'ego, il est censé faire l'intermédiaire entre ce monde d'unité qui est au-delà de la personne. C'est cet état totalement gratifiant d'amour inconditionnel ou de tout ce qui peut y être associé. Et notre vie sur Terre au quotidien, tous les jours. C'est pour ça qu'on a besoin d'un égo. C'est que sans ça, par exemple, quand on voit des grands méditants qui vont être plongés là-dedans, s'il n'y a pas quelqu'un autour d'eux qui s'en occupe, qui chasse les moustiques, ils peuvent rester des heures et des heures et des jours. ce n'est pas quelque chose qui est viable en soi. Un bébé, il est totalement dépendant. Et le grand drame, j'ai envie de dire, de l'histoire humaine, c'est que quand on devient capable de se débrouiller, on n'est plus… En général, on a oublié l'état d'amour inconditionnel. On est toujours… on a toujours conscience qu'il y a des choses qu'on aime, qu'on n'aime pas, des choses qui sont agréables, d'autres non, et des choses qui sont gratifiantes. Mais l'unité elle-même, cet état d'amour dans lequel tout est, tout repose, tout peut revenir et tout peut se percevoir à nouveau, parce que c'est un état dynamique, ce n'est pas un grand truc figé, et puis on ne bouge plus et tout va bien, on est au paradis. C'est vraiment quelque chose qui… modèlent notre perception d'une façon autre que notre perception habituelle et fermée, qui est beaucoup plus opérationnelle, en fait. Ça oui, ça non, mon compte en banque, mon numéro de carte bleue, mon boulot, mon machin, mon truc, tout ce qui est usage de technologies ou autre, bon, c'est tout ce qui demande de se concentrer et d'oublier tout le reste. Et c'est pour ça que, par exemple, moi, je me rappelle quand mon fils est né, j'avais ma... comptabilité à faire, ça a été un pur cauchemar. Parce que vivre dans cet état, dans ce bain, être dans... Oui,

  • Speaker #0

    parce que la mère, il y est aussi, en fait, c'est ça que tu dis, avec l'allaitement, quand tout se passe bien, c'est vrai que moi, j'ai ce souvenir-là de ressenti, même au moment de l'accouchement. C'est quelque chose de bien plus grand que moi et que nous qui étions en train de se dérouler. C'est cette sensation d'appartenance et de reliance.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est magnifique. Et on a envie d'être tout le temps là-dedans. Et je pense qu'une éducation qui se préoccuperait de ça, à la fois, effectivement, nous apprendrait sûrement à lire, écrire, compter, etc. Mais bon, ce n'est pas si compliqué. Par contre, se relier au-delà de toutes ces opérations mentales, là, on a tout le jeu du mental par rapport à l'ego. On pourrait dire que l'ego est le président et que le mental est son premier ministre. Et donc, tout ce jeu mental, tout ce que j'appelle calcul, parce que c'est fondamentalement des calculs, on a besoin d'apprendre à les lâcher pour revenir dans ce bain de jouvence qu'est l'amour inconditionnel. Idéalement, ça se fait tous les jours, quand on se réveille, surtout qu'on peut poser les choses au réveil, quand on va se coucher, quand on dort, on retourne dans ce grand bain, mais en général, on ne s'en souvient pas. Enfin, en général. On se souvient de bribes ou de choses. Après, on peut aussi faire des rêves lucides qui vont nous aider à retrouver des états beaucoup plus vastes et confiants. Et là où c'est important, en fait, de retrouver et d'avoir accès à ce bain d'amour inconditionnel, c'est que c'est quelque chose qui peut nous aider à prendre des décisions, justement, qui font qu'on ne va pas être dans ce qu'on appelle égoïste, le côté sombre de l'égo. Mais il n'existe pas que ça. L'ego, à la base, il est juste fait pour être performant, opérationnel, pour nous apprendre beaucoup de choses sur nous, la vie et les conditions de l'expérience humaine. Et si on le rejette, on s'enfonce dans les problèmes.

  • Speaker #0

    Alors, on est parti du bébé, de l'expérience du bébé qui arrive au monde, sur la planète Terre. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe, qui produit quoi dans ces premières années de la vie qui sont tellement importantes ? L'ego qui apparaît, comment il apparaît, et puis la séparation qu'on crée souvent par habitude, par dogmatisme, en suivant des préceptes qui sont ceux de la civilisation et de l'époque dans laquelle on est.

  • Speaker #1

    Oula, ça fait beaucoup tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, tu prends dans l'ordre que tu veux, et voilà, c'est juste de raconter un peu l'histoire.

  • Speaker #1

    L'histoire du bébé. C'est vrai que le livre est très, très, très... Il fait 300 pages, je crois. et encore on a raccourci parce qu'il se passe tellement de choses dans toutes ces premières années. En fait, tout ce que vit un bébé pose une première fois, et une fois que c'est une première fois, ça va servir, c'est comme en justice, c'est la jurisprudence, le mental. Il classifie l'information et l'ego, sa majesté l'ego, décide que c'est comme ça. Alors même si au départ l'ego n'est pas constitué, le bébé est justement de ce fait dans un espèce de présent où il va chercher à faire connaissance du contexte dans lequel il est. Et c'est en ça aussi que l'ego est un instrument absolument incroyable. C'est qu'une fois que l'ego aura un peu classifié, organisé tout ça, donc ça prend quelques années quand même, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Toutes ces informations vont être validées comme étant voilà comment marche le monde, voilà comment je marche moi, voilà comment marchent les autres. Donc le grand truc en fait qui va organiser sur... de l'intérieur tout ça, c'est l'apparition du langage, de la parole qui chez les humains, bon ça on l'a vu, revu et revu, est extrêmement structurante. C'est-à-dire que tant qu'on ne parle pas, qu'on est dans un espèce d'état de contemplation en fait, le mental a beaucoup moins d'emprise sur ce qu'on vit. Puis tout à coup on se met à parler, à se représenter les choses, à se raconter des histoires. Donc ça, c'est vraiment vers 3-4 ans, on le voit, c'est très très fort. Et du coup, l'histoire devient plus importante que nos perceptions directes dans lesquelles était le bébé au départ. Donc d'abord, on vit le monde, après on se le raconte, et pendant les 70 ou 80 années qui restent, est-ce qu'on va être prisonnier de ce qu'on se raconte ? Parce que souvent, en plus, ce n'est pas forcément très avantageux comme histoire. Bien que les enfants de 3-4 ans adorent les histoires dont ils sont le héros, mais en général, la vie n'est pas tendre, la bienveillance n'est pas quelque chose qui est consciemment un choix de chaque instant et de chaque jour, de chaque personne de notre entourage. Donc, on va en déduire des choses plus ou moins éloignées de l'amour inconditionnel. Et du tout, l'amour inconditionnel, il va tout simplement… disparaître derrière les conditions. Il ne sera plus donné comme ça d'emblée, ce n'est plus ce que nous sommes, ce n'est plus notre nature, ce n'est plus la vie. L'amour inconditionnel devient l'amour tout court et devient l'amour sous condition. Si j'ai des bonnes notes, si je me lave les mains, si je me brosse les dents, si papa et maman ne crient pas, si je range ma chambre, ça devient une succession interminable et inaccessible en fait, parce qu'il y aura toujours des conditions qu'on ne peut pas. qu'on n'atteindra que plus tard, mais jamais maintenant, qui font qu'on ne mérite pas l'amour de leur donner, de recevoir. Et l'amour devient cette espèce de marchandise. L'être humain devient une marchandise. C'est l'état de notre société dans lequel on est aujourd'hui. Le constat est fait par beaucoup de gens. Il n'y a plus d'échanges de dons et de vécus spontanés. de confiance en fait et de solidarité, il n'y a plus que des conditions. Si je veux ça, il faut ça et ça, de toute façon, je n'ai pas droit parce que je ne suis pas assez bien. Et là, on a vraiment le côté sombre de l'ego, mais ce n'est pas l'ego qui veut ça, c'est vraiment ce qu'on en a fait. Et la bonne nouvelle, ça c'est ce qu'on voit en thérapie, c'est qu'on peut quand même reprogrammer tout ça. Mais si on n'a pas confiance… que cette affaire, on va vivre de nos programmations, de nos histoires, en croyant fermement qu'il n'y a pas d'autre réalité, qu'il n'y a pas d'autre possibilité, et que l'amour inconditionnel, c'est bien gentil, mais c'est chez les bisounours, et puis voilà, ça va s'arrêter là. Et là, le bébé, il est très, très, très, très loin. On s'est coupé du bébé qu'on était, on se coupe de notre bébé quand on est là-dedans. et des bébés à venir, et en fin de compte, de toute humanité.

  • Speaker #0

    Dans l'égo, ce qu'on s'était dit en préparant cette interview, et puis ce que tu dis aussi un petit peu, enfin parmi les choses que tu dis en fond, c'est qu'il y a toute cette séparation, cette séparation qu'on crée. D'ailleurs, le mot séparation, je crois que l'idée du diable, c'est la séparation. L'idée de l'amour inconditionnel, c'est quand on est dans ce grand tout, dans ce grand bain d'amour inconditionnel comme un tout. comme un petit poisson dans l'immense océan, et donc quelque part se séparer, c'est séparer de cet amour inconditionnel. Qu'est-ce qui se passe si on prend l'angle de la séparation ? Pourquoi est-ce qu'on sépare et qu'est-ce que ça génère ?

  • Speaker #1

    Alors la séparation c'est aussi quelque chose, un sentiment qui vient naturellement presque dans la constitution de l'ego, puisque l'ego... se pensent comme un moi.

  • Speaker #0

    on va dire séparé, moi, l'autre. Mais est-ce que cette séparation est un enfermement, une coupure, une rupture ? Ou est-ce que c'est juste ? Est-ce que je peux me penser moi, reliée, mais reste en moi ? C'est-à-dire avec quand même un sentiment de mon être. et qui va s'identifier à un tas de choses, tout en ayant conscience que ces identités sont juste des conventions, quelque part. Des choix, des conventions, des choses qui me relient, mais que la réalité est au-delà de ces identités.

  • Speaker #1

    C'est plus vaste.

  • Speaker #0

    Voilà, il y a quelque chose de plus vaste, même si moi, Valérie, femme, habite en Saint-Denis, France, je parle français, mais... Je ne suis pas que ça, je le sais, mais est-ce que je le vis ? Et puis, même si je le sais, est-ce que j'en tiens compte ? Mais il y a beaucoup de gens pour qui, de toute façon, on n'est vraiment que ça. Leur esprit s'est réduit. C'est vraiment une réduction, en fait. C'est ça qui est fascinant dans, justement… C'est vrai que l'approche de la séparation, c'est extrêmement important parce que… Comment ça va être vécu, tout ça ? Et chez la plupart des gens, on considère que quand on grandit, tu es grand maintenant, donc tu n'es plus un bébé, donc tu ne dois pas faire ça, tu ne dois pas vivre ça, tu ne dois pas penser ça. On se sépare en fait, comme si grandir, c'était se séparer. Alors on va se séparer de ça, de ça, de ça, de ça. On va finir par se retrouver tout seul dans notre coin et ça y est, on est vraiment grand. Qu'est-ce que c'est que cette vie ? ce n'est pas forcément très intéressant. Mais la séparation, on manifeste une séparation à l'extérieur. Par exemple, je vais me séparer de mon doudou, ou de ma tétine, quand on est un petit enfant. On va le laisser dans la boîte. Mais en fait, la séparation, c'est avant tout un vécu intérieur. De quoi je me sépare à l'intérieur de moi ? Qu'est-ce que je crée comme division ? Même comme... conflit. Et en général, je vais me séparer de tout ce qui est moi sensible. Parce que finalement, c'est ce qui me fait souffrir. Si je ne suis pas sensible, tout va bien, en apparence. Donc la séparation, c'est quelque chose qui se vit de beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de façons. Et c'est vrai qu'on dit aux mères de se séparer de l'enfant. On va réussir une séparation parce qu'on va être indifférent au fait que notre enfant pleure toute la journée à la crèche ou à l'école. C'est absolument terrible de vivre les choses de cette façon. Mais c'est presque des passages… Moi, ça me fait vraiment penser, par exemple, à du bizutage, qui sont actuellement dans des grandes écoles de plus en plus cruels, humiliants, violents, mais comme ça, on est intégrés. Voilà. Le premier des bisutages, c'est « moi je suis un être libre, autonome et moderne, je vais pouvoir laisser mon bébé et ça ne va me poser aucun problème » . Et le bébé pleure, c'est normal, il pleure, c'est la séparation. Puis au bout d'un moment, il verra bien que ça ne sert à rien, donc ça y est, il ne pleure plus, la séparation est réussie. Et à chaque fois, on met en place, oui ça c'est vraiment important, quelque chose de l'ordre de ce que j'appelle la répression des émotions. C'est-à-dire que l'ego, qui se porte, selon moi, bien, on est capable de vivre nos émotions telles qu'elles se présentent, de les relier à quelque chose et éventuellement d'agir ou de décider, ou de faire appel, ou tout simplement de voir que ça a un sens, là encore, au lieu de décider que non, on n'a pas à vivre ces émotions et à les réprimer. Alors les tout jeunes enfants, on leur demande même de réprimer leurs émotions. Un bébé peut pleurer beaucoup. Le jeune enfant qui fait sa crise de colère, c'est un grand classique de l'enfant de 2 ou 3 ans, on va lui demander d'apprendre à réprimer ses émotions. Il ne peut pas y arriver d'emblée, ce n'est pas possible. Mais il va comprendre qu'il a intérêt à y arriver le plus vite possible. Alors ça prend du temps, ça prend du temps, ça prend du temps. Et puis au bout de quelques années, ça y est, il y arrive. Et puis quand un petit enfant arrive à l'école maternelle vers 4-5 ans, et que lui pleure, ceux qui ont appris à réprimer leurs émotions, ils font « oh le bébé, oh le bébé » . Voilà dans quel monde on vit. C'est un monde sans compassion. Et ça, ça prend très tôt. Donc l'absence de compassion, c'est encore une forme de séparation. C'est la séparation de notre sensibilité, de ce qu'on ressent, mais aussi de l'autre, de ce que l'autre ressent. Et tout ça, ça a des conséquences absolument dramatiques, parce que si on n'apprend pas à rétablir le contact avec tout ça, et c'est en ça que, pour moi, être psychothérapeute et donc faire aussi un travail sur moi avec toutes ces émotions m'a aidée en tant que maman, c'est que j'ai bien compris qu'on n'avait aucun intérêt à les nier ou à les empêcher. On a juste besoin d'accueillir et d'apprendre. Et c'est comme ça qu'on rétablit le contact avec l'amour incontournable. conditionnel, cette fois en tant qu'adulte, c'est-à-dire à chaque fois qu'il se passe quelque chose en nous, on passe le cap où on est censé le réprimer, le juger, le mettre de côté ou même le dénier, c'est assez compliqué. On a plein de mécanismes aussi qui cherchent à faire ça pour nous protéger de nous-mêmes, tout simplement, parce qu'on a appris qu'il fallait être comme ça. Mais en fait, ça ne nous sert pas, donc comme on peut revenir là-dessus. Donc, chaque fois qu'il se passe quelque chose, on peut l'accueillir et voir ce que ça dit, tout simplement. Et on sait qu'il y a le bain d'amour inconditionnel qui va aussi accueillir tout ça, comme nous, on peut l'accueillir. Et on n'a pas à se juger ou à se condamner d'aller mal ou de souffrir. Mais ça va très très loin, cette séparation. Alors, on peut rétablir l'unité ou au moins l'accueil, et puis après on verra bien où ça nous mène. Avec nous et avec nos enfants, je ne sais pas si tu as connu ça, juste tu prends ton enfant parce qu'il pleure, tu sais que tu ne peux rien faire parce que la cause des pleurs... Elle est là et c'est juste un moment qui va demander à être consolée. Mais on sait que c'est important d'être là, en fait, et pas de laisser l'enfant tout seul dans son coin pleurer en se disant que ça va passer. C'est des moments magiques qu'on vit. Ce n'est pas forcément que des choses magnifiques et sublimes, mais on sait que notre présence était... était juste, était bonne, et que c'était bien pour l'autre et pour soi aussi d'être là, juste d'être là. La présence et l'antidote à la séparation, l'antidote naturel, c'est quelque chose qu'on apprécie de vivre, on n'a pas forcément d'intention, le mental se calme un peu. Alors oui, on a besoin du mental pour justement faire notre comptabilité ou des choses comme ça, mais on n'en a certainement pas besoin pour être en... on contacte avec soi-même comme on est en contact avec l'autre. Parce qu'en fait, ce dont on se rend compte dans cet état d'unité et d'amour inconditionnel, c'est que ça nous concerne tous, y compris ceux qui n'en ont pas du tout conscience. Mais ils y sont aussi, et on est tous ensemble là-dedans. Donc c'est vraiment quelque chose qui nous relie à tout être, et pas seulement les humains. Les Ausha, ça marche très bien aussi, ils y sont très sensibles. Les Ausha, les plantes, effectivement la nature dont on parlait tout à l'heure, mais même tout ce qui est en fait. Et ce n'est pas parce que l'autre n'en est pas conscient que soi-même on doit s'interdire de l'être. Mais c'est ce que la plupart des enfants font, parce qu'ils veulent se mettre à niveau, j'ai envie de dire. C'est leur façon justement d'aimer et de se sentir appartenant à cette famille, à cet environnement. C'est un grand sacrifice qui n'a pas lieu d'être, qui arrive, voilà, tout simplement. Et puis, quand on se rend compte que finalement, ce n'est pas notre intérêt, et c'est là que l'ego est important. L'ego est le gardien de nos intérêts. L'ego, il sait ce qui est intéressant pour nous ou non. Et quand je reviens du coup... sur ta première question, enfin pas la première, mais une question au début où tu disais mais qu'est-ce qui fait qu'on en est là à faire cette mauvaise réputation à l'ego ? Les gens les plus avides, les gens qui ont les comportements les plus prédateurs, qui sont parmi les gens qui nous dirigent entre autres et qui prennent des décisions à notre place, sont des gens qui ne veulent absolument pas que nous ayons conscience de notre intérêt. Ils ont toujours fait croire que c'était eux. qui étaient les mieux placés pour diriger tout le monde et gérer les intérêts de tout le monde, mais c'est complètement faux. Je pense qu'aujourd'hui, on est quand même de plus en plus nombreux à s'en rendre compte. Mais sans égo, il n'y a pas de révolution, il n'y a même pas de prise de conscience de « non, on n'est pas d'accord » , il n'y a pas d'être souverain. C'est une notion qui est très connotée, et c'est un peu dommage parce que c'est super intéressant d'être souverain. Et tous les enfants se sentent souverains avant qu'on leur dise « Non, ce n'est pas toi qui décides, tu verras quand tu seras grand. » Tous, ils passent par une phase de « C'est moi le maître du monde, je veux ci, je veux ça. » C'est quelque chose que je me suis d'ailleurs beaucoup… On s'est beaucoup amusé avec ça quand mes enfants étaient petits et qu'ils avaient ces moments où l'ego surgit et tout à coup, ils veulent tout décider. Je leur ai dit « Bon, d'accord, vas-y, décide. Aujourd'hui, c'est toi qui fais tout. » Ils se rendent très vite compte que… Il y a des limites, il y a des choses, ils ne savent pas du tout ce qu'il y a à faire. Donc déjà, s'ils décident pour eux, c'est bien. Et décider pour les autres, finalement, ce n'est pas forcément… C'est une grosse responsabilité et c'est pénible. Mais il y a des gens pour qui décider pour les autres de ce que vous, vous devez faire de votre vie à leur service à eux, c'est normal. Alors, ces gens-là, on les traite effectivement d'égoïstes, mais ce n'est pas du tout l'égo le problème. Le problème, c'est que… c'est que c'est des égaux qui sont programmés comme des machines de guerre et qui éliminent toute notion d'amour inconditionnel de leur vie. L'égo n'est pas du tout obligé d'être ça, au contraire.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, je me dis qu'il y a une manière de construire son égo qui peut être saine, qui permette d'avoir justement une individualité, un sentiment d'unité en soi et une capacité à faire des choses. Même quand tu parles des révolutions qui se feraient, ce que je comprends aussi, c'est qu'on va ressentir de la colère. parce qu'on a un égo et parce qu'on peut ressentir que des choses ne sont pas bonnes pour nous et arriver à nos limites. Parce que si on baigne dans la mort inconditionnelle totalement, il n'y a plus rien qui gêne puisqu'on est juste pris dans ce combat et qu'on n'existe pas en tant que personne. Donc c'est le fait d'exister en tant que personne qui permet aussi d'avoir des émotions, de prendre des décisions, d'agir dans le monde.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Partant de là, dans quelles conditions on a intérêt à accompagner des enfants ou comment toi tu accompagnes des adultes d'ailleurs pour... que cet égo soit équilibré, nous permette de prendre notre place dans le monde sans écraser tout le monde ?

  • Speaker #0

    Il y a des signaux très très simples. On ressent quand les choses sont agréables ou quand elles ne le sont pas. Mais le plus difficile, c'est de reconnecter cette sensibilité. En général, quand quelque chose n'est pas agréable pour toi, Pour moi, ça ne l'est pas non plus pour l'autre, mais après, on peut vérifier, on peut valider. Oui, est-ce que toi, tu… Mais bon, si on n'a pas d'intérêt réel pour ça, si on est juste en train de chercher à exploiter, manipuler, utiliser l'autre, c'est clair que notre sensibilité, on a intérêt à la mettre de côté. Alors, par rapport à nos enfants, il y a quelque chose qui est très simple, c'est que si on accueille tout ce qui se passe en eux pour eux, ils vont apprendre à le faire aussi. Et à trouver qui peut les aider ou à le demander, ou on peut leur demander « est-ce que je peux faire quelque chose ? » L'important, c'est d'accueillir au départ, tout simplement. D'accueillir, accueillir ce qui se passe, accueillir ce qui se passe. Et jamais condamner et juger et penser qu'on n'a pas à vivre ce qu'on est en train de vivre. Si on est en train de le vivre, c'est qu'on a une raison de le vivre. Et cette raison, on va essayer de la trouver. Par exemple, quand mes enfants étaient petits et qu'ils allaient chez des amis, que les amis venaient, Il pouvait très souvent y avoir des escarmouches parce que l'autre, comme par hasard, s'intéresse toujours aux jouets que l'autre a dans la main. Donc, on va leur apprendre à… à régler ça. Et la solution, ce n'est pas « je t'arrache le truc des mains » . La solution, c'est à qui, qu'est-ce qu'on fait, comment. Par exemple, les enfants, quand ils sont chez eux et qu'ils accueillent d'autres enfants, ils sont très souvent insécurisés parce que les autres enfants, ils ont l'impression qu'ils ne vont pas respecter leur territoire ou leur jouet ou ce qui leur appartient. C'est un peu la même histoire que le petit frère ou la petite sœur, mais en moins pire, on va dire. Et donc, l'important, ce n'est pas que l'ego ne veut pas partager. L'ego adore vivre, échanger, partager et vivre des bons moments. Mais il a besoin d'être rassuré dans le fait que l'autre respecte son territoire, son intégrité, sa bulle, son jouet, sa chambre ou le fait qu'il soit là. Le problème du petit frère ou de la petite sœur, J'ai entendu mon fils, vers 4 ans, dire ça à un de ses copains un jour. « Oui, tu sais, son copain est 4 ans aussi, et leur maman était peut-être enceinte ou pas, on ne sait pas. » Il lui a dit « Oui, tu dis que tu veux un petit frère ou une petite sœur, mais mon fils, lui, il en avait une petite sœur. Et toi, tu dis que tu en veux un, mais quand tu fais ça ? » t'as plus de mère et voilà pour un enfant quand il y a un petit frère ou une petite soeur sa mère elle est complètement happée par justement ce grand bain d'amour ce bébé qui prend tout qui donne tout qui est là et qui a une présence absolument énorme et incroyable mais voilà il n'y a plus de mère et ça c'est vraiment un cri du cœur de l'ego que j'ai trouvé tellement tellement vrai tellement juste et quelque part c'est vrai En tant que maman de plusieurs, je pense que toutes peuvent reconnaître à quel point il y a des moments impossibles. On ne peut pas, c'est nos limites. Et ça aussi, on ne va pas dire qu'elle ne devrait pas être là. On ne va pas dire à notre enfant, mais ne t'inquiète pas, naninana. On va reconnaître la souffrance. C'est vrai, je ne peux pas assurer, je ne peux pas être là pour toi au four et au moulin. Et moi je trouve que c'est une tragédie de la famille nucléaire d'être que deux parents et d'être deux parents qui ne sont même pas là tout le temps. Pour même un enfant, ce n'est pas assez. Alors pour plusieurs, moi je rêve de construire ce village, le fameux proverbe africain, je pense que beaucoup de gens connaissent, qui dit qu'il faut un village pour éduquer un enfant. On n'est jamais trop à être proche des enfants, de nos enfants, mais si c'est des liens. qui ne sont pas choisis, qui ne sont pas conscients, qui ne sont pas bienveillants, est-ce qu'il vaut mieux être tout seul dans son coin et pas de village, ou on fait avec le village qu'on a, mais à quel prix ? On ne peut pas trancher là-dessus, évidemment, chacun fait ce qu'il peut, mais c'est des questions très compliquées, ce manque de bienveillance. Là,

  • Speaker #1

    on a parlé de ce qui se passait pour nos bébés, de ce qu'on pouvait faire avec eux en étant présents, et en évitant la réplique.

  • Speaker #0

    On accueille et on valide, on évite d'installer la répression. Évidemment, il y a des fois où on va être énervé, où on va être impatient et on ne voit pas être bien. Là aussi, on accueille et on valide, on avait des raisons de faire ça et on peut s'en excuser. Je sais qu'il y a des périodes de ma vie où je m'excusais 50 fois par jour parce que je n'en pouvais plus. C'est très compliqué d'être maman de jeunes enfants, toute seule. Il y a des moments où on est forcément toute seule. On doit faire face à un tas de choses. Et en fait, ce n'est juste pas possible. Alors, au lieu de se dire qu'on n'y arrive pas et qu'on est nul, on se rend compte que ce n'est pas possible, tout simplement. Et on peut le dire à nos enfants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire avec nos ados ? L'adolescence pose un peu d'autres sujets. Et puis, en plus, on peut avoir été un parent un peu, je ne voudrais pas dire dur parce que c'est un jugement, mais en tout cas, avoir fait peut-être plus de répression émotionnelle, ce qui fait que l'adolescence se passe peut-être un peu moins bien, quoique ça n'a peut-être même pas de rapport direct. Mais la relation peut être un peu plus tendue. Qu'est-ce qu'on peut faire pour rattraper, pour des personnes qui auraient été... Avec leurs enfants un peu conventionnels, au sens où ils auraient interdit de pleurer, ils n'auraient pas trop pris dans les bras, ils auraient laissé pleurer la nuit, etc. Quand les enfants sont un peu plus grands, qu'est-ce qu'ils peuvent faire encore pour rattraper tout ça ?

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure, vers 3-4 ans, de ce petit enfant qui commence à se construire son histoire et sa légende. Et les ados sont très friands de eux petits. C'est un moyen éventuellement de rétablir le contact ou le dialogue. Si on a des photos, des anecdotes ou des souvenirs ou des choses comme ça. Après, si le dialogue est rompu, c'est beaucoup plus compliqué, évidemment. Mais si on a des moyens d'échanger, ça me fait rire d'ailleurs parce que quand ils étaient un peu plus jeunes, il y a un de mes enfants qui ne supportait pas qu'on le prenne en photo. Et maintenant, il m'en demande des photos. Oui, mais bon, je n'en ai pas tellement, tu sais, c'était caché. Mais nos enfants sont, de toute façon, même si on a tous, après, cette construction qui fait que l'amour inconditionnel est beaucoup moins perceptible et présent, la vie est quand même là, et la vie nous tend les bras, et eux nous tendent des perches aussi. Donc déjà, on peut guetter les quelques petites perches et questions qui nous tendent. On peut revenir sur leur histoire et la nôtre, nos difficultés qui font que la leur, ce n'est pas non plus… construite de façon forcément très respectueuse, mais on peut leur présenter des excuses et savoir qu'on aurait aimé le faire autrement, on peut la réécrire cette histoire, ça c'est des choses que j'ai faites avec ma fille aînée, qui forcément arrivant au premier, a vécu des choses où j'étais beaucoup plus rigide et bloquée sur... ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas avec les enfants, au lieu de me rendre compte que ça n'a pas de sens. Et du coup, on a réécrit l'histoire ensemble. Mais c'est quelque chose que, de toute façon, on peut tous apprendre à faire, c'est réécrire l'histoire telle qu'on a envie de se la raconter.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi, concrètement, que vous avez réécrit l'histoire ensemble ? Vous avez imaginé autre chose que ce qui s'est passé ? Ou alors, vous avez donné un sens à ce qui s'était passé ?

  • Speaker #0

    On peut faire les deux, tout est possible. Et d'ailleurs... Raconter des histoires, c'est quelque chose qui est toujours intéressant. On peut raconter un tas d'histoires, même si on sait que c'est de l'imagination, ça a un sens au niveau symbolique. Par exemple, mon aînée est née en hôpital, alors que les deux autres sont nées à la maison. Donc, on a refait une histoire où elle a voulu naître dans une clairière avec des loups au clair de lune. Bon, ok, mais après, on peut refaire les histoires autrement. Et puis, il y a des choses qu'on peut se répéter et se redire, ou même si on s'énerve et si on se fâche, on s'aime. On peut se le dire aussi des milliers de fois par jour. Et après, c'est selon la personnalité de notre enfant. On va essayer de voir par quel petit message. On peut lui signifier qu'on l'aime. Il y en a qui n'aiment pas trop qu'on leur dise, ils préfèrent qu'on fasse quelque chose. Il y en a qui ont juste besoin d'être là tranquille en silence. Il y en a qui aiment bien des activités. Des messages d'amour, on peut en envoyer tous les jours en fait. Et à partir de là, s'il y a des choses qui coincent, c'est des grosses, grosses choses, on verra ce qu'on peut faire. Soit qu'ils aillent en parler avec nous, avec quelqu'un. Ce n'est pas forcément avec nous que c'est le plus facile. Donc, ils peuvent voir avec d'autres personnes. S'il y a du passif, j'ai envie de dire, c'est important de ne pas le traîner. Et surtout, le problème de tout passif, de toute souffrance, c'est que non seulement on a mal, on a eu mal sur le moment, mais on va se juger d'avoir ça, d'avoir mal. C'est un peu la double peine à chaque fois. C'est le problème de se sentir victime pour le restant de ses jours de ce truc-là. Et ce n'est pas la réalité, encore une fois. Ce n'est pas quelque chose qui… C'est juste une trace qui nous retient, en fait. Comment est-ce qu'on passe à la suite ? Tout ce qui est un message d'amour, tout ce qui est un ressenti d'amour, tout ce qui est un rappel à l'amour, parce qu'on est quand même nés dedans, on va essayer de s'en souvenir. Donc, si ça revient, à un moment, ça peut revenir même. complètement et là, il y a beaucoup de traces qui n'auront plus lieu d'être. Donc, si on peut favoriser ces moments-là, on ne peut obliger personne à sortir de sa souffrance, mais on peut rappeler que c'est toujours possible.

  • Speaker #1

    Ton travail thérapeutique, il va consister à la fois à reprendre l'histoire, à se reconnecter à cet amour inconditionnel. Est-ce que c'est ça que tu opères ?

  • Speaker #0

    On pourrait dire ça comme ça. Il y a plein d'outils auxquels on peut accéder. Mais fondamentalement, cet amour inconditionnel, c'est aussi en ça que mon travail m'a aidée à avoir cette autre vision de l'ego. C'est que des maîtres du monde, des tout-puissants prédateurs qui veulent faire des autres leurs choses, leurs esclaves, je n'en ai pas rencontré dans ma vie. Il y en a quelques-uns qui existent dans le club des milliardaires ou autres qui asservissent un peu la planète. Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça non plus. Mais moi, ce que j'ai rencontré dans ma pratique, c'est que des gens, il n'y a vraiment aucune exception qui, d'une manière ou d'une autre, se jugeait, ne s'aimait pas. Et c'est ça qui les fait souffrir. C'est rien d'autre que ça, en fait.

  • Speaker #1

    Et qui les rend réactifs derrière, en étant éventuellement violents, en manquant d'amour envers les autres parce qu'ils en manquent déjà envers eux-mêmes, c'est ça que tu dis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ou qui étaient tout simplement malheureux dans leur vie, qui avaient du mal à faire des choix parce qu'ils faisaient les choix de ce qu'ils croyaient devoir faire et pas de ce qu'ils ressentaient comme bon pour eux. Mais comme de toute façon, ils ne méritaient pas de vivre quelque chose de bon, ils étaient complètement perdus. Et la plupart des gens mènent leur vie plus ou moins comme ça. Ils ne font pas quelque chose qu'ils ont choisi. ou qu'ils ressentent comme bon pour eux et bon pour le reste du monde. Parce que ça aussi, c'est quand même l'énorme truc que les gens qui exploitent les autres adorent nous inculquer. C'est que si on fait ce qu'on veut, on va forcément faire quelque chose qui est bon que pour nous et pas bon pour le reste du monde. Mais en quoi c'est vrai, ça ? Les gens qui font vraiment des choses bien dans ce monde, et il y en a plein, ils font des choses qu'ils aiment faire. Donc d'où ? Le fait de devoir choisir ce qu'on fait, qui n'est pas forcément quelque chose qu'on aime, est une bonne idée. Et là, on a toute la tragédie de l'école et des choix d'orientation, et des choix de carrière, et des choix de poste dans les entreprises, et des activités dans les entreprises. Et ça, c'est quelque chose qu'on le veuille ou non. J'ai quand même un peu l'impression que c'est en train de changer parce que beaucoup d'employeurs se plaignent qu'ils n'arrivent pas à garder des jeunes. Mais ils en ont juste marre, les jeunes, ils n'ont pas envie. Il y a des nouvelles générations qui… Mine de rien, le niveau de bienveillance a quand même augmenté dans la société depuis des années, même si les modes de prédation sont devenus extrêmement puissants, violents, sophistiqués et destructeurs. En contrepoint, il y a tous ces parents plus ou moins à droit, maladroit, qui ont fait ce qu'ils pouvaient, mais qui ont quand même manifesté plus d'amour à leurs enfants et des enfants qui ont plus le droit d'être eux et qui donc ont plus le droit, même si pas encore complètement, de faire des choix qui leur conviennent à eux et qui sont bons pour eux et qui sont bons pour tout le monde. Et je pense que les choses évoluent de toute manière. Et ça, c'est vraiment chouette de le constater. Ça fait vraiment plaisir. Je l'ai vu, je croise pas mal de jeunes, amis de mes enfants, etc. Et je vois bien, ils en ont marre, ils ne restent pas. Ce n'est pas grave, ils trouvent autre chose. Pas le modèle sécuritaire d'après-guerre où on doit s'accrocher à ce qu'on a et ils ne risquent plus d'en avoir. Donc, attention.

  • Speaker #1

    Un tiers vaut mieux que deux, tu l'auras.

  • Speaker #0

    Il y a plein de moyens, en fait. Il y a une infinité de moyens. Et la vie ne demande que ça. Parce que... Plus on s'éloigne de cette nature d'amour inconditionnel, plus la vie nous invite à y revenir parce que ce n'est pas bon pour nous, tout simplement. Mais bon, on est libre de décider de rester en conflit et ça demande beaucoup de force et d'énergie de passer notre temps à se battre contre la nature de l'univers. Mais on y arrive. Donc, si on est aussi puissant que ça, on doit pouvoir aussi faire les choses autrement.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ton ensemble. Est-ce qu'il y a un sujet dont on n'a pas encore parlé ou quelque chose d'autre que tu voudrais ajouter ? mais tu n'as pas eu le temps d'évoquer.

  • Speaker #0

    Je voudrais juste peut-être terminer sur, je ne sais pas si tu connais ce livre qui s'appelle Dialogue avec l'ange de Guitemalaz. Oui. Qui est une expérience absolument incroyable. Et c'est un des rares livres où j'ai trouvé des choses sur l'ego qui n'étaient pas négatives. Ce livre, je l'ai lu il y a très très très longtemps. Donc, je crois que je l'ai… Voilà. Il y a une des personnes dans ce livre, je ne sais pas, on peut peut-être…

  • Speaker #1

    Oui, peut-être qu'il faut qu'on raconte un tout petit peu le contexte, pour les gens qui ne connaissent pas.

  • Speaker #0

    Pour les gens qui ne connaissent pas, ça se passe en 1943 en Hongrie, il y a quatre jeunes gens, on est au bord de la guerre, donc ces quatre jeunes gens, Anna, Lily, Joseph et Gita, sont tout à coup… témoins d'une expérience où l'une d'entre elles dit « Attention, ce n'est plus moi qui parle. » Ils établissent un contact avec un être de cette dimension d'amour inconditionnel, qu'ils appellent un ange, on peut sûrement donner d'autres noms, mais c'est tout à coup une énergie, un être de vérité, d'amour, et même plusieurs, puisqu'ils sont quatre, et qu'apparemment quatre de ces êtres prennent contact avec eux. parler pendant cette période qui est quand même extrêmement terrifiante, puisqu'on vit des choses extrêmes, qu'il y a toutes les histoires de persécution des Juifs, il y en a certains d'entre eux qui vont partir en camp. Donc franchement, ce livre il est à lire parce que je trouve que ça raconte des choses qui sont tellement d'actualité sur comment on vit dans ces circonstances extrêmes. quand tout va bien, quand tout est facile et qu'on parle d'amour inconditionnel oui oui, on a l'impression qu'on comprend en fait je crois que les circonstances extrêmes comme ça sont beaucoup plus révélatrices finalement et c'est pas forcément une nécessité mais quand il y en a et que ça se présente ces circonstances sont là aussi accueillir, traverser et on a tous des choses à en tirer Donc, elle dit « Comment se débarrasser de mon petit moi ? Je le déteste tellement. » Elle a l'impression que c'est ça qui l'empêche d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite l'amour de Dieu, de son ange et d'évoluer. Et son ange n'est pas content du tout. Et il lui dit « En ne te détestant pas. » C'est-à-dire que la solution n'est pas de détester l'ego. Et l'ange dit, de mémoire, ce n'est pas exactement ça, il faudrait le retrouver, mais l'ange dit que... Le petit moi est aussi important que lui, qu'eux deux sont des sources d'enseignement pour la personne humaine. Et la personne humaine, elle est chargée de faire le lien entre tout ça, de faire le pont. Et je pense que c'est une notion qui est vraiment importante. Il n'y a rien à rejeter de ce qu'on est. Il y a juste à le comprendre en le reliant à ce qui est et à ce grand bain d'amour inconditionnel. qui est toujours là de toute façon, donc lui il a le temps.

  • Speaker #1

    Il a l'éternité.

  • Speaker #0

    Voilà, ça va, il n'y a pas d'urgence.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour tout ça Valérie.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie de me donner cette occasion de parler de tout ça, parce que c'est vrai que ça me tient à cœur. Je pense qu'on a tous intérêt vraiment à plonger là et à y aller, ensemble, le plus nombreux possible, et on va être bien.

  • Speaker #1

    Oui, d'arrêter cette détestation et cette violence qui commence par nous-mêmes en général.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment le départ. Et si on n'a aucune raison de se détester et qu'on est tous dans ce grand bain, on n'a aucune raison de détester l'autre non plus. Même s'il merde totalement, on ne peut pas du tout approuver ce qu'il fait, ce n'est pas la question. Mais on n'est pas obligé de porter un poids qui fait de nous des esclaves de tout ce qu'on s'interdit et qui nous coupe de toute possibilité d'aller au-delà de ça. Et je pense vraiment que... fréquenter et vivre avec de très jeunes enfants, des bébés, des ados, des plus grands, des moins grands, et être disponible pour eux et être présent, parce qu'eux, ils sont plus proches quand même de cette dynamique, de ce mouvement de vie qui demande qu'à grandir. La loi d'amour inconditionnel, oui, ça c'est quelque chose qu'on n'a pas dit, c'est une loi d'expansion. Donc on ne peut pas ne pas grandir, ne pas chercher à grandir, ne pas vouloir grandir. On ne peut pas rester statique comme on est et ça ronronne et voilà, c'est comme ça. Ça c'est la vision mécanique transhumaniste de notre développement, du fait qu'il n'y a qu'un gâteau qui est assez réduit et qu'il n'y en aura pas pour tout le monde, c'est faux. C'est complètement faux, il y a assez pour tout le monde, il y a même plus et on est créateur. Donc à partir de là, il n'y a vraiment aucune raison de se taper dessus. Et les jeunes le savent, je pense, d'une manière ou d'une autre. Et toute génération qui vient en sera de plus en plus consciente. Donc, petit à petit, on va se sortir de tout ça. Peut-être qu'il y aura des passages un peu brutaux, violents, mais qui vont faire les choses en accéléré aussi. Et on a tellement, tellement intérêt à retrouver cette croissance, cette expansion, cette énergie. Parce que c'est ça la réalité, ce n'est pas la crise permanente. Ça, c'est encore une belle histoire. pour nous rouler dans la farine. Les gens qui nous manipulent savent très bien manipuler les histoires aussi, mais eux, ils les manipulent dans un sens où ces histoires ne vont pas dans notre intérêt. Donc, tant qu'à faire à se leurrer et à se raconter des histoires, racontons des histoires qui vont dans le sens de notre propre intérêt et puis sentons-nous libres d'en changer dès qu'on en a une qui est encore mieux. Mon enfant adore les histoires, alors on peut leur en raconter autant qu'on veut. On s'est beaucoup, beaucoup, beaucoup amusé à inventer des histoires. quand ils étaient petits.

  • Speaker #1

    Oui, ça rejoint aussi toutes les questions du récit dont on a parlé aussi dans d'autres épisodes. Et oui, je retiens vraiment ce lien avec le grand tout d'amour qui nous entoure. Et je crois et j'espère que chacun, chacune, a vécu ça à un moment donné, ne serait-ce dans la nature, en montagne, ou avec parfois juste le sourire de quelqu'un dans la rue qui va nous marquer toute la journée, et parfois même toute la semaine, tout le mois, toute la vie.

  • Speaker #0

    Oui, on peut avoir des petits échanges spontanés, quotidiens, comme ça, avec un parfait inconnu. Et on sent que je sais, que tu sais, que je sais, on est tous dans ce grand bain, oui. Et souvent, d'ailleurs, ça peut être avec des bébés, justement. Je vois des fois, je croise des bébés, ils dévissent la tête, on se regarde, et il y a un truc qui monte, et waouh ! C'est génial, les bébés savent, ils savent. Alors, je leur dis, t'inquiète. Ton papa ou ta maman, il est un peu préoccupé là, mais tout va bien. On se parle de télépathie. La télépathie, ça marche, c'est quelque chose qu'on a intérêt à développer aussi. Il y a plein de choses comme ça. Ne pas se limiter, ne pas se contraindre. Et si on le fait, on a des raisons de le faire, ne pas se juger de le faire. Mais après, est-ce qu'on peut faire autrement ? Cette douceur, cette bienveillance avec soi, ça demande tellement de patience. Mais c'est aussi celle... qu'on peut développer avec nos enfants. Ça, c'est une tellement grande preuve d'amour, la patience. Voilà, toutes ces qualités, on peut les cultiver. Et puis, quand ça ne marche plus, des fois, on s'énerve quand même. C'est comme ça. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être avec nous.

  • Speaker #1

    Si vous voulez en savoir davantage sur Valérie Veilleur, sur son travail, sur son livre, sur la maison d'édition dont est ici ce livre, vous trouverez comme d'habitude toutes les informations utiles dans la description de cet épisode. Ce podcast n'est pas seulement le mien, c'est aussi le vôtre, c'est le nôtre. Si vous voulez contribuer, intervenir, proposer, contactez-moi. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous, mettez des étoiles pour le noter et abonnez-vous pour ne pas manquer les prochains. A très bientôt !

  • Speaker #2

    Merci

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