Speaker #0Les grands prix de l'innovation permettent de mettre en valeur les innovations des entreprises, ce qu'elles apportent aux réparateurs, ce qu'elles apportent à l'utilisateur et à l'automobiliste. Une formidable vitrine pour être mise en relation avec tout un tas d'acteurs. Pour nous, EQUIP AUTO a été vraiment le point de départ de l'activité en termes de développement par le biais des prix de l'innovation. C'est toujours étonnant de voir. que l'automobile se renouvelle. A chaque édition, on se dit, on a tout vu. Qu'est-ce qu'on pourrait voir de nouveau cette année ou cette édition ? Et en fait, on est toujours surpris par l'imagination que peuvent avoir les ingénieurs, les concepteurs et tous les gens qui sont dans l'automobile. Si le salon représente le pouls de l'activité, les Grands Prix sont véritablement un événement dans l'événement. C'est la vitrine de l'innovation. C'est la vitrine du savoir-faire. de toute une filière, à travers toutes les catégories qui sont représentées dans les Grands Prix. On ne peut pas faire de l'automobile sans faire de l'innovation, comme on ne peut pas vivre sans innover. Bonjour à vous. Et à travers ce podcast, EQUIP AUTO, 50 ans de passion, plongée dans l'histoire, l'évolution et la réalité d'EQUIP AUTO, le salon international des professionnels de l'automobile. Événement phare, EQUIP AUTO fêtera ses 50 ans du 14 au 18 octobre 2025 à la porte de Versailles de Paris. 50 ans. 50 ans d'événements, de rencontres, de business, d'innovation et de transmission. Voici l'épisode numéro 5 consacré aux Grands Prix internationaux de l'innovation automobile. Créés en 1985, ces prix sont devenus un événement majeur du Salon. Leur objectif ? Sélectionner et récompenser les concepts, produits et services les plus innovants des exposants du Salon, tout en valorisant les technologies émergentes de l'après-vente automobile. Cette année, à l'occasion des 40 ans des Grands Prix, Le jury, composé de journalistes français et internationaux issus de 25 pays, perpétue cette tradition en mettant l'innovation au cœur du salon. Dans cet épisode, je vous propose de rencontrer certains des acteurs de ces Grands Prix. Journalistes, représentants des marques primées, et de redécouvrir certaines de ces innovations qui ont marqué autant la filière de l'aftermarket automobile que la vie des automobilistes. Je vous invite à me suivre. Je suis Laurence Perrault, journaliste auto, créatrice de ce podcast et je serai votre guide à travers les 50 ans d'EQUIP AUTO. C'est un événement très attendu et à chaque édition on remet tout à plat. Aurélie Jouve, directrice du salon EQUIP AUTO. Les grands prix ont été créés à l'initiative d'un collectif de journalistes. C'est vraiment un prix co-construit entre l'organisateur du salon et les journalistes qui soutiennent et qui promeut EQUIP AUTO depuis de nombreuses années. 1985. 1985, année de création des Grands Prix, donc édition à anniversaire en 2025, puisqu'on fêtera les 40 ans des Grands Prix. Ces Grands Prix ont évolué, sont à chaque fois le reflet de l'offre exposant. On doit s'assurer que chacune des catégories qui sont représentées dans les Grands Prix puisse permettre à chacun de nos exposants de présenter leurs innovations et leurs nouveautés. Donc c'est un gros travail que l'on fait avec les journalistes membres du bureau des Grands Prix, puisqu'il y a un petit côté très statutaire et institutionnel, mais on y tient. C'est ce qui... On fait de ces grands prix un événement internationalement reconnu. On retravaille à chaque édition les catégories. On est en phase avec l'offre du salon, l'offre du secteur. On a de nouveaux journalistes qui rejoignent le bureau ou le jury pour sélectionner les innovations du marché. C'est un événement dans l'événement, vraiment. Je suis membre du jury depuis 1989. Et depuis le 4 septembre 2024, je suis le nouveau président du jury. des Grands Prix internationaux de l'innovation automobile pour 2025. Bertrand Guay, journaliste spécialisé, collaborant à de nombreux journaux professionnels automobiles. Les Grands Prix de l'innovation permettent de mettre en valeur les innovations des entreprises, ce qu'elles apportent au réparateur, à l'utilisateur et à l'automobiliste. Une centaine de membres du jury, monsieur le Président, qui sont ces membres ? Des journalistes de près d'une vingtaine de pays. Il y a eu un noyau. de journalistes français, qui est évidemment important, puisqu'on est consulté et presque partenaire de l'organisation du Salon depuis très longtemps. Mais le jury est également international et comprend des confrères journalistes européens, d'Europe centrale, des Américains, des Asiatiques. Ce panel international offre vraiment une vision complète de l'ensemble de l'innovation telle qu'elle est perçue dans les différents pays du monde. Combien de dossiers vous recevez ? Près de 200 à chaque édition d'EQUIP AUTO. Sur ces 200, il y a un process de sélection pour vérifier que ce qui nous est présenté est bien conforme à l'esprit et à la lettre du règlement des Grands Prix, c'est-à-dire des innovations récentes. Elles ne doivent pas avoir été présentées plus de deux ans avant l'édition du Salon en cours. On a d'abord un premier écrémage à partir de ces 200. Ensuite, le bureau et l'organisation des Grands Prix. On garde à peu près 150 ventilés dans 9 catégories. Est-ce que ça veut dire que chaque membre du jury va recevoir tous les dossiers qui vont être présélectionnés ? Chaque membre du jury va recevoir tous les dossiers présélectionnés, va les étudier et dire voilà, ça vaut le coup que l'on présélectionne cette innovation. À ce moment-là, on est au stade des lauréats. Après cette première étape vient le vote final du jury. Chaque jury peut travailler de façon différente ? Est-ce qu'il peut prendre rendez-vous avec la marque ? Est-ce qu'il peut découvrir en réel l'utilisation de cette innovation ? Est-ce qu'il peut se renseigner auprès de réparateurs, de garagistes, si c'est quelque chose qui pourrait les intéresser ? Ah oui, tout est possible. Y a-t-il eu des innovations primaires qui vous ont particulièrement marqué ? Je pense à l'ESP développée par Bosch pour réguler le contrôle de la trajectoire des automobiles. Une innovation majeure en termes de sécurité. Les premiers prototypes que j'ai pu essayer, c'était en 1994, pour une commercialisation en 1995. L'ESP, c'était une extension du système ABS qui était apparu un peu avant, qui permettait de faire évoluer des fonctionnalités de stabilité de véhicule. Eric Menuzet, formateur technique chez Bosch France. L'ESP, Electronic Stability Program, c'est un système qui va gérer les actions qu'on a sur les freins, sur l'accélérateur, pour maintenir la direction, un peu comme le faisait l'ABS, mais aussi le freinage et guider la voiture dans les cas d'urgence. On garde le contrôle de la dirigeabilité et on évite les blocages des roues. L'angle du volant qui est donné par le conducteur, c'est-à-dire l'endroit où il veut aller, est maintenu par un système électronique. Si le conducteur veut aller 5 ou 6 degrés à droite, pour éviter un obstacle, la voiture va tout faire en freinant les roues, en réaccélérant les roues, pour donner cette direction à la voiture. Est-ce qu'on peut dire que c'est un des premiers systèmes qui peut rendre la voiture un peu autonome ? C'est le début des systèmes actifs à la sécurité, bien sûr. C'est un boîtier qui va gérer à la fois l'acquisition des signaux électriques, donc qui viennent des roues principalement, mais aussi il y a des capteurs qui vont mesurer l'accélération de la voiture, c'est-à-dire les mouvements qu'elle est en train d'entamer, un peu comme les accéléromètres qu'il y a dans les iPhones qui permettent de suivre la course du coureur. À l'époque, c'était sur une Mercedes classe S que ça avait été monté pour la première fois. Il y a eu des tests de réaliser. Oui, c'était le test de l'élan, parce que dans les pays nordiques, il y a des élans qui se mettent à traverser les pistes de glace et quand on essaye de les éviter, c'est un peu compliqué. Donc ça s'appelle le test de l'élan, c'est un évitement à haute vitesse. Ça fait partie des tests d'homologation aujourd'hui. Une voiture ne sort pas si elle ne passe pas correctement ce test-là. C'est obligatoire maintenant, on ne peut pas sortir un véhicule sans qu'il ait l'ESP. C'est à travers certaines avancées que le salon EQUIP AUTO a primé depuis la création des Grands Prix internationaux de l'innovation en 1985. Quelques-unes sont très connues du grand public, d'autres, et c'est la majorité, sont connues et surtout utilisées par les professionnels. À travers cet épisode du podcast... « EQUIP AUTO, 50 ans de passion » , vous en redécouvrirez quelques-unes. Après l'innovation majeure qu'a été le SP de Bosch et qui a sauvé des milliers de vies depuis 1995, je vous propose de plonger dans d'autres innovations marquantes, grâce à ceux et celles dont les équipes en sont à l'origine, tout autant qu'avec certains journalistes, membres du jury. Si le salon représente le pouls de l'activité, les grands prix sont la vitrine de l'innovation, c'est la vitrine du savoir-faire. de toute une filière. Jérémy Morvan, journaliste spécialiste pour les réseaux de réparation et l'activité transport pour le magazine The Pro. Vous faites partie du jury depuis combien de temps ? Grosse dizaine d'années. Vous en avez été d'ailleurs le président ? Pour les éditions 2019, 2022 et puis édition de Lyon, 2023. Comment travaillez-vous lorsque vous étiez président du jury ? Être président du bureau des Grands Prix, c'est avant tout être membre du bureau, c'est-à-dire que j'ai pas... beaucoup plus de prérogatives. J'ai une voix, comme tout le monde, au sein du bureau et plus largement d'ailleurs au sein du jury. Je travaille en étroite collaboration avec le directeur technique des Grands Prix, indispensable lui aussi. Qui est ? Qui s'appelle Jean-Marc Felten. 2025, on va fêter les 40 ans de ces Grands Prix d'innovation. Quel regard vous portez sur ces 40 ans, Jérémy Morvan ? J'ose croire que pendant 40 ans, les journalistes impliqués à travers leur vote ont su trouver les matériels, les outils, les pièces qu'ils ont. réellement apporter de la plus-value à la chaîne avale de l'automobile. Y a-t-il une ou plusieurs innovations qui vous ont particulièrement marqué ? Oui, il y en a une qui date maintenant, puisque c'est le début des années 2000 de mémoire, où une petite boîte française qui s'appelle Sfertech présente à l'époque le premier analyseur 5 gaz qui avait été distingué dans le cadre des grands prix de l'innovation. Et bien en fait, il a donné naissance à l'éco-entretien. Et l'éco-entretien aujourd'hui est gravé dans le marbre de la loi. Je suis David de Brunet-Montbre, je suis directeur général de Sfertech, une entreprise qui crée des solutions de diagnostic pour les moteurs et aussi d'entretien. En 2007, vous recevez ce Grand Prix international de l'innovation. Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qui s'est passé en amont ? Alors, il s'agissait des prix spéciaux du jury. Alors, quelques fois, on a toujours l'impression qu'on ne va pas nous regarder. Et puis, en fait, non. Il se trouve que c'est l'organisation d'EQUIP AUTO qui est passée dans les différentes allées et qui nous a découvert. Tout le monde a la possibilité d'exister, y compris des sociétés plus petites. On avait créé un concept d'écomaintenance. On parlait déjà des polluants et des co-responsabilités des réseaux. On a constitué un dossier relativement rapidement, sous 2-3 jours d'audit pendant le salon. David de Rognocourt, parlez-moi un peu plus en détail de l'Isidiag qui a remporté ce prix. C'était une époque où la pollution n'était pas vraiment un sujet. On pressentait que ça devenait un enjeu pour la qualité de l'air et pour les co-responsabilités des ateliers. Il s'agissait un peu d'une sorte de prise de sang moteur, c'est-à-dire que la profession fait du diagnostic avec la fameuse valise électronique qu'on branchait sur une prise. Or, un moteur n'est pas un ordinateur, c'est une machine thermique avant tout. Et donc, on avait créé un peu la prise de sang des moteurs au travers de cet analyseur qui était intelligent et sur la base d'un protocole de deux minutes de faire une espèce de dépistage des maladies chroniques qui pouvaient coûter cher aux usagers, qui permettait aussi aux garagistes d'éviter des recherches de pannes fastidieuses non facturées, tout en ayant à la fin, en s'entendant grandi, d'un diagnostic écologique. Donc, on était très, très en avance et ça a intéressé toute la profession. Vous avez dû être surpris de recevoir ce prix en 2007 ? Oui, on était très surpris parce qu'on avait d'énormes sociétés mondialistes. Je savais que l'innovation était un facteur de patience, mais je ne pensais pas que l'organisation aurait pris comme ça au sérieux des sociétés plus petites. J'ai été audité par des collèges de techniciens, de journalistes qui passaient, qui nous ont harcelé de questions. La récompense fut belle, puisqu'au final, je vais peut-être un peu loin, mais on a été jusqu'à écrire une loi, la loi de transition. écologiques par le biais de cette innovation et si on n'avait pas reçu de prix à EQUIP AUTO, je pense que personne ne nous aurait connu sur ce sujet. Quels ont été, au-delà de cette loi dont vous venez de nous parler, David de Régnancourt, les retombées commerciales, business, grâce à ce prix ? Énorme, énorme parce que le syndicat de la distribution automobile, les différents syndicats qui représentent la profession, cherchait en fait un sujet à faire valoir auprès des ministères pour montrer que la filière était engagée et qu'entretenir une voiture, ça joue pour la qualité de l'air. C'est l'éco-maintenance. À l'époque, ça s'appelait éco-entretien. Je me suis retrouvé finalement à une table où tous les concurrents étaient réunis. On avait des Neuroto, des Feu Vert, des AD, des Allianz. Finalement, il y avait une vraie transversalité dans cette démarche. Et sans ce Grand Prix, je pense qu'on n'aurait pas existé de la même façon. Est-ce que vous pouvez même dire que ça a permis à la boîte de se développer ? Ah mais complètement. Non seulement il y avait des emplois directs puisqu'on a pu embaucher pour continuer à la R&D. Mais au-delà de ça, on a implémenté ce concept d'entretien écologique dans de nombreux réseaux qui, eux aussi, ont embauché des techniciens spécialement formés à l'éco-maintenance et à réaliser ces co-diagnostics. Donc il y a eu un effet boule de neige. C'est quelque chose qui a même été souligné auprès du ministère de l'Environnement à tel point que notre démarche a été reprise par le plan d'urgence pour la qualité de l'air puisque la France était condamnée à 100 millions d'euros d'amende pour, à l'époque, son immobilisme en matière de particules fines. Par le biais de cette démarche, le pays a pu s'en servir un peu comme d'un fer à voloir, en disant « regardez ce que la filière fait, regardez ce qui se fait en France » . Et tout ça ne se serait jamais fait sans EQUIP AUTO et sans cette remise de prix, jamais. Pour conclure, David de Regnecourt, que diriez-vous à ces entreprises qui peut-être hésitent encore à proposer leurs innovations ? Il faut le faire, ne pas croire que seuls les gros dossiers sont regardés. Bien au contraire, on a vraiment des équipes de passionnés au niveau des journalistes qui scrutent, qui cherchent vraiment les pépites et il faut vraiment y aller. En 2011, l'édition nationale de France 3 envoyait ses journalistes et ses caméras et relatait les innovations des équipementiers automobiles. Extrait du reportage réalisé et présenté par Jean-Christophe Bateria, diffusé le jeudi 13 octobre 2011 dans le JT de 19h. EQUIP AUTO lève le voile sur les innovations avec lesquelles les équipementiers espèrent nous séduire. Cette année, le prix de l'innovation a été décerné à un fabricant suédois d'accessoires loisirs. pour une chaîne à neige révolutionnaire. Trois opérations simples. Un, vous ouvrez le système. Deux, vous placez la chaîne sur la face cachée de la roue. Trois... Ouvrez la pédale et appuyez avec le pied. Vous pouvez monter la chaîne en 12 secondes, la retirer en 3. Ce sera sur le marché en 2012. Aujourd'hui, 75% des pièces d'une voiture sont produites chez les équipementiers. Ce salon de Paris, organisé tous les deux ans, est pour eux une vitrine internationale. On valorise énormément l'emprisonnement. Pour nous, c'est très important. C'est important vis-à-vis de nos pères, vis-à-vis de nos clients, parce que vis-à-vis de l'industrie, c'est très important, mais aussi en interne. Les équipes attachent énormément d'importance à ces prix, ça les motive à trouver de l'innovation et à être de plus en plus performants. Pierre-Emmanuel Strahl, responsable recherche, innovation et stratégie chez Valeo Light. 1991, vous décrochez le grand prix pour le projecteur SC2 à glace lisse. Un prix de l'innovation qui a marqué vraiment un tournant pour Valeo dans le cadre de l'éclairage et des projecteurs pour l'ensemble de l'industrie automobile. On est parti au départ de projecteurs, plus communément appelés des phares, avec une source lumineuse, en l'occurrence une ampoule. Et puis on avait un miroir et le faisceau lumineux, pour qu'il soit structuré et guidé, et que les rayons aillent bien sur la route au bon endroit, on avait des glaces qui étaient ce qu'on appelait striées. Et donc ça se voyait devant le véhicule, on voyait bien cet effet rectangulaire avec une glace triée. Et donc ce prix-là récompensait... Une avancée technologique était le fait de dire qu'on a une glace lisse. D'un point de vue optique, on est complètement neutre. Et donc, toute la partie structuration des rayons, elle se fait grâce à des réflecteurs qui sont derrière, qui viennent remplacer les miroirs. C'est vraiment une innovation majeure, un virage, on va dire. On a reçu l'innovation avec grand plaisir en 1934-1941 et qui a suivi derrière par des applications dans les années qui ont suivi, quatre, cinq ans après, environ des années 2000. Tout le monde a adopté ce type de technologie. Vos projecteurs se sont retrouvés sur toutes les voitures qui existaient à l'époque, cinq ans après. Le projecteur est devenu un standard de l'industrie. C'est là où on voit toute la puissance d'une telle innovation et aussi cette reconnaissance au travers du prix, puisqu'elle a permis derrière d'avoir une transversalisation de la technologie. La technologie était connue, a été appliquée. Elle a amené beaucoup de choses. Elle a amené notamment le fait de pouvoir intégrer beaucoup plus de performances, un style aussi beaucoup plus affirmé et l'intégration de fonctions. On a pu intégrer des clignotants et des autres fonctions au sein des projecteurs. 2001, on retrouve Valeo, primé par les Grands Prix Internationales d'Innovation, le jet Silencio Flat Blade. Le Flat Blade, donc un balai plat, il fait aussi partie de l'évolution de l'essuyage. Et donc, on est arrivé avec un balai d'essuie-glace qui n'a pas d'armature, en fait. On a plus cette armature métallique qui est très visible et on a quelque chose de très plat, qui est une lame en caoutchouc synthétique. Parfois, on a un support en acier à l'intérieur, mais on ne le voit pas. Et ça remplait cette armature, donc ça permet plusieurs choses. Ça permet d'une part d'avoir une pression qui est totalement uniforme sur le pare-brise. C'est beaucoup plus esthétique. Et puis la durabilité a été accrue, donc on n'est plus obligé de changer ses balais, comme c'était le cas avant, tous les ans. On a commencé à en parler en 1998. On a eu ce prix de l'innovation en 2001. On l'a introduit en après-vente en 2003. Et puis, c'est devenu un standard dans toute l'industrie automobile, un standard de qualité. Et puis, ça a fait des petits. Ces grands prix, ça permet de cibler un petit peu ces innovations qu'on va voir un peu partout sur le marché de l'automobile. Hervé Dekpers, journaliste, expert en après-vente et rechange, spécialisé sur les marchés de l'Afrique du Nord, Algérie, Maroc et Tunisie. J'ai bien vu, par exemple, les premières démonstrations de l'ESP en Nord du Nord, bien sûr, sur des lacs gelés. Comme j'ai vu aussi tout ce qui était les capteurs pour prévoir déjà quelque chose qui va traverser la route, enfin un obstacle pardon, ou comment descendre une pente et que c'est la voiture qui va le faire. Et tout ça je l'ai vu au travers des équipementiers première monte, puis je les ai vus après dans les équipementiers seconde monte, et les journalistes qui présentent les véhicules, eux, le découvraient avec des yeux émerveillés, alors que nous ça faisait déjà 5 ans, 6 ans, parce qu'il faut savoir que tous ces équipements, qui correspondent à peu près à 80% de ce qui constitue un véhicule, c'est fait en amont. Entre l'ESP justement, mais aussi la peinture à l'eau, mais aussi tout ce qui a facilité la vie des gens. Un essuie-glaces qui se met en route tout seul quand il y a de la pluie, des lampes qui se mettent en route, tout ça. Progressivement, ça devient des éléments de confort pour l'automobiliste qui après ne peut plus s'en passer. Toutes ces innovations dont vous venez de me parler ? Sont arrivés dans les grands prix d'innovation d'EQUIP AUTO qui vont fêter leurs 40 ans en 2025 ? La plupart des innovations ont été citées, soit dans leur application première montre, dans leur première présentation, soit dans leur application seconde montre, parce que ce qu'attendent aussi beaucoup de visiteurs d'EQUIP AUTO, c'est qu'on leur dise comment on va l'exploiter en rechange, comment les mécaniciens vont l'utiliser en maintenance ou en changement. Quels sont les critères les plus importants sur lesquels vous allez vous arrêter ? Pour moi c'est la sécurité, le premier critère. Après, il y a l'évolution environnementale. Vous êtes une centaine à être membre du jury d'EQUIP AUTO pour les Grands Prix d'innovation. Comment travaillez-vous ? Racontez-moi un petit peu les coulisses. Nous avons plusieurs manières d'aborder les Grands Prix. D'abord, l'organisation nous envoie tous les éléments, les dossiers, etc. pour qu'on puisse y travailler. Mais il faut savoir aussi que beaucoup d'équipementiers, beaucoup de fournisseurs nous envoient des éléments parallèlement. Donc on commence à regarder un petit peu ce qui se passe. Nous sommes aussi souvent sollicités pour aller découvrir des innovations sur site. Donc on y va également pour regarder ça et on continue à essayer de savoir. Et une fois qu'on a tous ces éléments-là, rien ne nous empêche de nous appeler les uns les autres pour dire qu'est-ce que tu en penses toi, est-ce que tu l'as déjà vu ? Parce qu'on a chacun nos précarés, nos petites spécialités, etc. Moi je suis très piéçard, entre guillemets. Sur la carrosserie peinture je suis nettement moins bon, ou sur l'électronique. Et donc là, moi je vais solliciter mes camarades que je connais. En discutant, j'arrive mieux à comprendre à quoi sert l'innovation, pourquoi elle est importante, et donc voter pour elle ou la laisser tomber. C'est un événement essentiel tant que fabricant et donc fournisseur de communication et de partage avec nos clients et nos partenaires. Florent Gumerie, directeur technique au sein de la division réparation automobile de 3M. En 2001... 3M remporte un des grands prix d'innovation avec 3M Préparation Peinture Simplifiée. C'est l'un des produits phares et assez iconiques que 3M a lancé au sein de ce marché de la réparation automobile. C'était une révolution parce que 3M n'était en plus pas dans le secteur de la préparation de peinture. Et tout vient de l'observation des peintres en l'occurrence, de comprendre leur métier, leurs problématiques. Et 3M était arrivé avec un système innovant de préparation de peinture qui a vraiment révolutionné. le marché de la carrosserie et de la réparation automobile, qui a été conçu pour remplacer les méthodes traditionnelles de préparation de peinture qu'ils utilisaient à l'époque. Quel était le concept novateur ? Pour préparer la peinture, on a plusieurs étapes. On doit mélanger des composants entre eux. Lorsque notre mélange est prêt, dans un godet, dans une poche, on doit la pulvériser. Il y a toujours des petits résidus qui peuvent apparaître et donc il faut qu'en même temps, elles soient filtrées. Donc, il y a un petit filtre, un petit tamis finalement, au moment de la pulvérisation. Tout ça représentait des étapes successives. On mélangeait dans un godet, on filtrait dans une deuxième étape, avec des pertes de peinture le long du godet, dans le filtre lui-même qui restait accroché. Ensuite, on pulvérisait. Et là également, on avait pas mal de pertes, puisque c'est très difficile de pulvériser un maximum de peinture lorsque celle-ci reste accrochée à ce godet qu'il fallait ensuite nettoyer. Donc beaucoup d'utilisation de solvants, ce qui était à la fois dommageable pour l'environnement, pour les peintres eux-mêmes. On pouvait souffrir de ces émanations de solvants. Et c'est là où vous intervenez avec votre innovation qui a été primée en 2001 ? Exactement. Le PPS, lui, intègre tous ces éléments. C'est un système fermé où le godet inclut le couvercle qui lui-même inclut le filtre. Donc, on fait tout dans le même godet. On mesure, on mélange, on ferme et on va pulvériser. Ce qui nous permet donc de réduire la perte de peinture. La peinture a un certain coût. Puis ensuite, en termes de nettoyage derrière... Un gain énorme de temps et de consommation de solvants. On estime qu'une carrosserie moyenne économise une tonne de solvants par an en utilisant le système 3M PPS. Que vous a apporté le prix EQUIP AUTO en 2001 ? De la légitimité, de la notoriété. C'est une vraie récompense. Ça a beaucoup favorisé l'implémentation du système et surtout la confiance que les utilisateurs pouvaient avoir lors du déploiement de ce système. Et donc le fait de recevoir ce prix, même en interne, prouvait qu'on avait vraiment une véritable pépite. Et encore une fois, l'avenir nous l'a montré. Donc oui, indéniablement, ça a été un booster incroyable, un catalyseur significatif. J'ai été intégré à ce cercle d'experts grâce au pneumatique, qui est un sujet plus récent à l'échelle d'EQUIP AUTO. J'y apporte bien sûr mon regard après-vente, mais j'y apporte surtout mon regard sur le pneumatique. Romain Bali, rédacteur en chef du journal du pneumatique. Les Grands Prix de l'Innovation, c'est déjà un moment où on peut se poser avec les candidatures qu'on nous soumet, pour étudier, prendre le temps de regarder ce qui se fait. C'est un moment où on peut vraiment aller un peu plus loin dans la réflexion. et finalement avoir un regard assez objectif sur celles et ceux que l'on va récompenser le jour J. Et voir le pneumatique intégré au Grand Prix, c'est une formidable nouvelle parce qu'on ne peut pas passer à côté de cette thématique forte. Romain Bali, quels sont pour vous les critères de sélection de celui que vous aimeriez voir recevoir le Grand Prix de l'Innovation ? Il y a quand même plus d'une centaine de participants pour les Grands Prix de l'Innovation. Je crois que décider et donner son avis, c'est très personnel. Ce qui nous anime à peu près tous, c'est qu'il y a ce caractère bien sûr innovant. Il faut que ça soit un produit, un service ou une initiative qui dénote. Il faut que ce soit quelque chose qui puisse s'inscrire aussi dans le temps. Il ne s'agit pas de récompenser quelque chose qui est de l'ordre du one-shot. Et la dernière chose, c'est qu'on aime bien aussi raconter, si possible, de belles histoires. Donc un prix qui s'inscrit dans un cadre plus global d'une entreprise ou d'une personnalité, c'est bien, ce n'est pas forcément le centre du sujet, mais c'est bien et ça peut aussi permettre d'aller un peu plus loin que la simple remise de prix finalement. Depuis trois ou quatre jurys auxquels vous participez, quels sont les prix qui vous ont le plus marqué ? On va fêter les 50 ans des Kipoto, les 40 ans des Grands Prix, mais c'est un souvenir très récent. C'est l'armée sur Kipoto Lyon en 2023 d'un prix à Michelin pour Optis. Je crois que lors de nos échanges avec les membres du bureau des Grands Prix, il y a eu une certaine unanimité là-dessus. Parfois, la candidature ou le produit s'impose à lui-même et c'était ça. Et voir... qu'un produit pneumatique fait l'unanimité, voire qu'il est récompensé sur un salon après-vente, pour moi c'est un moment marquant, puisque le pneumatique deviendra encore plus incontournable dans l'écosystème après-vente. Le gagnant est Michelin Optis. Et je vais demander à Stéphane Billet de me rejoindre. Stéphane Billet, expert produit, ce pneu Optis, c'est plus qu'une révolution. Oui, tout à fait. Dans un premier temps, je tiens à remercier au nom du groupe Michelin. Pour ce prix, ce lauréat, ça nous récompense. On est très très heureux d'avoir ce prix dans la catégorie Engineering. Et effectivement, ce pneu est innovant. C'est le premier pneu sans air qui est sur le marché. Il roule depuis 2020 aux Etats-Unis et en Malaisie. Et en France, vous pouvez le retrouver sur nos routes dans la région lilloise. On a fait un partenariat avec La Poste. Et l'avantage de ce pneumatique Michelin Optis, c'est vraiment d'avoir plus d'aléas, plus de crevaisons. Beaucoup moins d'entretien pour les flottes et toujours la bonne pression. Et du coup, beaucoup moins de mauvaises usures et de pneus jetés. Pour l'instant, vous visez les flottes professionnelles. À quand le développement pour le grand public ? On aimerait le lancer sur le marché pour 2025 et pour le grand public pour 2030. Pour nous, ça a été le démarrage de la grande aventure de Daisy Wheel, puisqu'elle a été mise à l'honneur en... En 2013, grâce au Trophée Or, j'étais présente ce jour-là. Ça a signé le début d'une petite révolution dans le domaine de la carrosserie. Élise Meunier, directrice marketing et technologie chez Fillon Technologies. Daisy Wheel, c'est une roue compacte qui va contenir toutes les teintes de base d'une ligne de peinture conditionnée en bouteille et qui va permettre de préserver la peinture et de la doser avec une précision. impossible à reproduire à la main. Élise Meunier, vous disiez que vous étiez présente lors de la remise du prix. Est-ce que vous vous souvenez de la façon dont ça s'est passé ? Oui, c'était en 2013. À l'époque, j'étais commerciale pour Fillon Technologies. Nous étions toute l'équipe. On entendait les prix égrenés et on n'entendait toujours pas notre nom. Est-ce qu'on était les suivants ou est-ce qu'on n'était pas du tout gagnants d'aucun trophée ? Quand on a entendu Fillon Technologies, je me souviens qu'on a crié, c'est levé de nos chaises, c'était une très grande joie et une très grande fierté. Dizzy Wheel est donc une vraie innovation, avec un vrai plus, dans le quotidien des peintres carrossiers ? Oui, absolument, il faut le voir comme un robot. Elle va aider les peintres à doser la peinture, à créer la formule parfaite. et à leur libérer du temps puisqu'on n'a pas besoin de rester devant Daisy Will pendant qu'elle travaille. Donc c'est un gros outil de productivité pour l'atelier et c'est beaucoup de confort aussi pour les peintres. La philosophie de Daisy Will, c'était de libérer du temps aux peintres pour faire ce sur quoi ils ont le plus de valeur ajoutée. peindre. Pourquoi ça s'appelle la Daisy Wheel ?