Speaker #0C'est quoi la condition pour que tu aimes tes proches, dis-moi ? Qu'est-ce qu'ils doivent faire pour mériter ton amour ? Ma question me dérange, elle t'embête, tu la trouves absurde, débile. Et pourtant toi, est-ce que tu ne crois pas que tu dois faire pour mériter l'amour de l'autre ? Faire plus, mieux, que c'est la condition pour être aimé ? Eh bien, cette idée bien ancrée, que tu dois faire toujours plus pour l'autre et pour être aimé, C'est ce qu'on va voir dans cet épisode ensemble toutes les deux. Bienvenue dans « Et si tu t'écoutais autrement, mon podcast » . Je suis Aude Jandrot, praticienne en mémoire du corps et en shiatsu. Tu sais, ce besoin, cette croyance que tu as d'être parfaite pour ton thème de ne jamais rien rater, ça te donne l'impression d'en faire trop ou pas assez. Tu doutes en permanence parce que tu dis que tu n'as pas fait comme il faut, que tu n'as pas répondu. correctement aux besoins de l'autre et que du coup il va moins t'aimer ou pas t'aimer. Ça t'amène aussi à dire oui alors que tu veux dire non. Parce que tu crois que si tu dis non à l'autre, il va te juger, moins t'aimer, moins t'accorder d'importance, parce que tu ne réponds pas à ses besoins. Tu peux aussi répondre au message, même quand tu es fatigué, même quand tu n'as pas envie, parce que tu te dis que si tu ne le fais pas, eh bien là encore, l'autre va te juger. va se dire que tu n'accordes pas d'importance à son message et que tu ne l'aimes pas parce que toi c'est ce que tu crois. Tu as un niveau d'exigence avec toi qui est hyper élevé. Tu crois que tu dois être parfaite pour être aimée. Cette perfection, elle peut prendre plein de formes. Tu peux croire que c'est ton apparence physique, qu'il faut peser 20 kilos de moins, qu'il faut avoir les cheveux longs, qu'il faut être en robe. Mais ça peut être aussi dans ton attitude. Tu crois que pour être aimée, tu dois répondre aux besoins de l'autre. Tout de suite, immédiatement, sans délai, que tu dois tout faire et même t'abandonner pour être aimé. Est-ce que tu te reconnais dans cette attention permanente à l'autre pour être aimé ? Et si tu ne faisais pas ou plus d'efforts, qu'est-ce qui te fait peur ? Qu'est-ce que tu crains ? Ça, c'est quelque chose que je retrouve vraiment très souvent en séance. C'est pour ça que j'ai choisi d'en faire un sujet d'épisode de podcast, parce que tu as le droit de t'aimer. Tu as le droit d'être aimée telle que tu es. Dans ton corps, en tout cas dans le corps des femmes que j'accompagne, on va souvent retrouver une respiration avec des apnées. Quand la situation devient difficile, quand elle s'oublie, quand elle s'abandonne dans les besoins de l'autre. Ou bien un ventre très tendu, une gorge serrée, parce qu'en fait elle retient ce qu'elle ressent, pour des miettes d'affection. Ou une affection qui n'en est pas réellement une ? Parce qu'est-ce que tu crois ? Que si tu fais tout pour répondre aux besoins de l'autre, pour être aimé, et que si tu arrêtes de répondre à ses besoins, il arrête de t'aimer. Est-ce que c'est toi en tant que personne qu'il aime ? Ou est-ce que c'est ce qu'il projette sur toi ? Et là, c'est plus la même chose. Est-ce qu'on aime quelqu'un parce qu'on attend quelque chose de lui ? Ou est-ce qu'on l'aime parce que cette personne est chouette et qu'on a envie de passer du temps avec elle. En tout cas... Ce qui se joue là pour toi, c'est vraiment un réflexe d'adaptation ancien. Cette croyance que tu as que si tu ne t'adaptes pas aux besoins de l'autre, tu ne seras pas vu, pas reconnu et pas aimé. Prends le temps de réfléchir depuis quand tu fonctionnes comme ça, en tout cas dans tes souvenirs. Où est-ce que ça te paraît normal de fonctionner comme ça ? Cette forme de perfection que tu mets en place dans... Ta façon de te comporter pour être aimé de l'autre, c'est une manière que tu as, une stratégie que tu as mise en place pour avoir une forme de sécurité relationnelle. Et pourquoi ? Pourquoi tu as cette peur de ne pas être aimé ? Pourquoi tu crois que si tu es toi-même, tu ne seras pas aimé ? Qu'est-ce qui te fait croire ça ? L'amour, ce n'est pas des efforts constants. Alors je sais qu'on peut rentrer dans des débats sur ce sujet, de couples qui te diront être en couple, c'est faire des efforts. Je ne sais pas si c'est faire des efforts, là je crois que c'est à chacun en fonction de sa vision d'y répondre. Moi je pense que l'amour c'est quelque chose de fluide. Donc tu peux à certains moments, parce que ton conjoint traverse une période particulière, être plus centré sur ses besoins. Mais déjà d'une, être plus centré, ça veut dire que tu accordes de l'importance à tes besoins à toi et que c'est temporaire. et à l'inverse si toi tu traverses une période difficile, là, le couple doit être un peu plus centré sur tes besoins. En fait, pour moi, c'est plus une question d'équilibre que d'effort. C'est des ajustements en fonction de ce que vivent chacun. On doit être chacun soi-même dans le couple pour former un couple sain. S'il y en a un qui s'oublie pour ne répondre qu'aux besoins de l'autre, ça ne marche pas. Et je prends l'exemple du couple, mais c'est la même chose dans les relations parents-enfants, frères-sœurs. S'il y en a un qui est oublié au détriment de l'autre et qui doit tout faire pour l'autre, est-ce que c'est encore de l'amour pour toi ? Moi, je ne crois pas. Je crois que quand quelqu'un tient à toi, Il tient à toi quel que soit ton poids, il tient à toi quelles que soient tes réussites ou tes échecs. Et que si tu échoues, celui qui t'aime il est là pour toi, pas pour te juger, mais pour t'aider à passer ce moment difficile. Sinon c'est pas de l'amour, donc si tu dois être parfaite pour être aimée, c'est pas de l'amour. Et en séance, souvent que ce soit au cabinet ou en visio, ce moment de prise de conscience, De ce qui bloque, de ce qui amène ma cliente à croire qu'elle doit tout faire pour être aimée, se traduit dans son corps, il y a un micro-relâchement. Les épaules qui se posent un peu plus sur la table ou sur le canapé si elle est chez elle. Le corps qui montre une détente, le visage qui change. Tu vois, c'est vraiment ce moment où tu commences à te foutre la paix et à comprendre que tu es très bien comme tu es. Que ce qui fait que tu es toi, c'est tes qualités et tes défauts, c'est pas tes qualités uniquement. D'ailleurs, en parlant de séance en visio, je me souviens de cette femme que j'avais accompagnée en visio. Elle était fatiguée, sans comprendre pourquoi. Sa charge de travail n'avait pas changé, sa charge familiale n'avait pas changé, et pourtant elle était beaucoup plus fatiguée que d'habitude. Elle pleurait à chaudes larmes avec cette impression de ne pas en faire assez. Jamais assez, c'était ses mots. Avec ce niveau d'exigence qu'elle se posait et qui, en lui seule, expliquait sa fatigue, sa tête a compris assez rapidement que pour être aimée, elle s'adapte tout le temps aux besoins de l'autre, qu'elle cherche tout le temps la perfection dans son attitude pour qu'on l'aime. Et ensemble, on a remonté le fil des mémoires du corps. Parce que même si elle avait compris avec sa tête, ça ne changeait pas, elle ne sortait pas de cette boucle-là. Et dans son corps, à un moment donné, il y a eu un déclic. Les mémoires se sont libérées. Elle a compris les racines de ce besoin de se rassurer qui remontait à son enfance, mais aussi à des transmissions transgénérationnelles. À des transmissions, en fait, où depuis des générations, les femmes de sa famille croyaient qu'être elle-même, ce n'était pas suffisant pour être aimée. Et ce moment où elle a eu ce déclic, ce moment où cette dissonance entre son corps et sa tête s'est arrêtée, Elle a senti que son corps se détendait, comme un poids qui s'est enlevé. Elle s'est sentie plus légère. Et tu sais, tout comme elle, tu peux, tu as le droit de fonctionner autrement. Elle a eu ce grand soupir. Les larmes se sont calmées et elle a dit « je me sens apaisée, enfin » . Elle a arrêté de chercher de manière illusoire à être assurée à tout prix par l'autre. En adaptant son comportement, elle a appris. à s'aimer elle-même et à comprendre qu'elle avait le droit de s'aimer et qu'elle était bien comme elle était. Ce moment où ton corps lâche les mémoires qu'il porte, ce moment où la tête et le corps se comprennent, c'est vraiment un moment que j'adore en séance. Quand je te vois en être là, je sais qu'on a bien travaillé et je sais qu'enfin tu vas être libre d'être toi et qu'être simplement toi, c'est magnifique en fait. Si ce que je partage te touche, réserve une séance. Pas pour changer et pour te retrouver, pour te libérer des blocages que tu as qui t'empêchent d'être toi et d'être bien avec toi. Tu sais, c'est comme si tu marchais depuis des années avec un sac à dos extrêmement lourd, parce que ça pèse lourd, les il faut, je dois. Eh bien, moi je te dis aujourd'hui que tu as le droit de poser ce sac. Tu as le droit de garder ce qui te va dans ta vie et de te libérer des injonctions, des loyautés familiales, des croyances que tu as, de devoir adopter, adapter par dans ton comportement. Tu n'as pas à être aimé sous condition, tu as juste à être toi. Parce que si on te dit je t'aime si tu es plus mince, je t'aime si tu travailles bien à l'école, je t'aime si tu es sage, c'est pas toi qu'on aime en fait. C'est ce qu'on projette sur toi, et c'est pas toi. Eh bien tu as le droit de changer ça, et de t'aimer toi, pour qui tu es. Et de choisir des gens qui t'aiment toi, pour qui tu es. Qu'est-ce que tu ressens là tout de suite dans ton corps quand tu m'écoutes ? Qu'est-ce que ça te fait ? Qui tu es si tu déposes ce sac à dos ? Qu'est-ce que ça te fait ? Tu n'as pas besoin d'être mieux, tu n'as pas besoin de faire plus, tu n'as pas besoin d'être parfaite pour qu'on t'aime. Parce que cette stratégie que tu as mise en place à un moment donné, elle te pollue. Il est temps pour toi de fonctionner autrement, de sortir de ces croyances, de ces mémoires qui t'empêchent d'être toi. Prends le temps de réécouter cet épisode, de répondre aux questions que je te pose si tu en ressens le besoin. Et puis si tu veux aller plus loin, réserve ton rendez-vous. En visio, je reste ouverte sur la période des fêtes, donc tu n'hésites pas, ce sera avec plaisir que je t'accompagne pour enfin être toi. Si tu te sens prête, je suis là. Et si tu penses à une amie... Tu reconnais son comportement quand tu m'écoutes ? Eh bien, partage-lui cet épisode. Fais-lui ce cadeau de lui permettre d'être elle-même. Je te souhaite une belle semaine. Écoute-toi vraiment. Respecte-toi. Et je te donne rendez-vous lundi prochain avec grand plaisir pour un nouvel épisode. À bientôt.