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ÉTATS DAMES

Au cœur de la mort imminente

Au cœur de la mort imminente

25min |18/01/2025|

121

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ÉTATS DAMES

Au cœur de la mort imminente

Au cœur de la mort imminente

25min |18/01/2025|

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Description

Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ?

Dans cet épisode d’États Dames, découvrez le récit poignant de Marie-Élisabeth, une femme de 45 ans dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie et la cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours empreint de défis personnels et professionnels, elle partage avec une sincérité désarmante son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience.

Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s’effondrer ? À travers ses combats et cette expérience transformatrice qu’est la mort imminente, Marie-Élisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l’adversité.


🎙 Trigger Warning : Cet épisode contient des descriptions détaillées d’un accident de voiture et d’une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Nous vous recommandons de l’écouter avec précaution, dans un environnement sécurisant.


Un témoignage d’une intensité rare qui vous emmènera véritablement au cœur de la mort imminente.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ? Aujourd'hui, je vous emmène dans un récit poignant, celui de Marie-Elisabeth, une femme de 45 ans, dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie-cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours emprunt de défis personnels et professionnels, elle partage avec nous son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience. Marie-Elisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l'adversité. Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s'effondrer ? Avec une sincérité désarmante, elle revient sur ses combats. Son besoin de rester debout malgré tout. Et cette expérience unique et transformatrice qu'est la mort imminente. Cet épisode contient des descriptions détaillées d'un accident de voiture et d'une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Je vous invite à l'écouter avec précaution dans un environnement sécurisant. Préparez-vous à plonger dans un témoignage d'une intensité rare. Un récit qui vous emmènera véritablement. au cœur de la mort imminente. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Le 30 août 2011,

  • Speaker #2

    donc en Espagne, à côté de Léon, Léon de Castille, on part jamais vers 4h du matin et ce jour-là, mon mari a décidé de partir à 7h là,

  • Speaker #1

    mais ce voyage, je le sentais pas comme d'habitude.

  • Speaker #2

    J'ai pas réussi à dormir, je me suis coulée les deux écoutes, 3h du matin, j'étais très fatiguée, j'avais discuté avec mon frère, pour une fois...

  • Speaker #1

    On n'avait jamais vraiment l'occasion de discuter avec mon frère et ce soir-là, j'avais aimé discuter avec lui et je me sentais bien. Mon mari s'était coupé et puis à 4h du matin,

  • Speaker #2

    il m'a dit allez, on y va, on part On avait chargé la voiture. Alors moi, ce jour-là, j'avais chargé la voiture, comme j'avais ma fille qui avait 4 ans, j'avais chargé la voiture de manière à ce qu'au milieu, elle ne puisse pas tomber. J'avais mis plein de trucs, des oreillers, des coussins,

  • Speaker #1

    des doudous. Dans la plage arrière,

  • Speaker #2

    j'avais mis des vêtements qui étaient sous plastique. Et je ne sais pas,

  • Speaker #1

    en fait,

  • Speaker #2

    c'est comme si j'avais tout calculé dès le départ pour que l'accident soit fait au mieux possible. Je vous explique pourquoi après.

  • Speaker #1

    J'avais un pressentiment que, je ne sais pas, je ne sentais pas du tout ce voyage. C'était bizarre. C'était un voyage pas comme d'habitude. Je n'ai même pas pleuré. D'habitude, je pleure toujours quand je quitte mes parents et tout ça. Et ce jour-là, je n'ai pas... pleurer, j'avais un sentiment, je sais pas, d'angoisse, d'un truc bizarre. Je pressentais quelque chose. L'accident est survenu, donc on était partis, il était 4h,

  • Speaker #2

    4h30 du matin et en fait, quand on est partis, donc on est partis et puis j'étais fatiguée vu que j'avais presque pas dormi de la nuit.

  • Speaker #1

    Donc je m'endormais et puis souvent je me réveillais pour dire à mon mari, ça va,

  • Speaker #2

    t'es bien, tu te sens bien,

  • Speaker #1

    t'as pas envie de dormir et tout ça. Et ce qui est marrant, c'est que

  • Speaker #2

    qu'on a eu l'accident, il devait être 9h, 9h30 du matin. On va dire allez, 5 minutes avant, je me réveille d'un coup, je dis ça va, tu te sens bien ? Il me fait mon mari, à ce moment-là, me dit oui, je vais m'arrêter dans 5 minutes pour prendre un café. Et là, du coup, je lui fais ok, d'accord. Et là, dans un geste, qu'est-ce qu'il fait ? Il me baisse le siège. Il ne le fait jamais, parce que je dors debout.

  • Speaker #1

    C'est le dernier moment que je dormais comme ça, debout. Et là, il joint son geste à la parole. Il fait, attends, allonge-toi, tu seras mieux.

  • Speaker #2

    Et là, il m'allonge le siège. Et heureusement, parce que cinq minutes après, on rentre en collision. Alors moi, je n'ai rien senti, je n'ai rien vu venir. Je n'ai rien, je dormais complètement. Donc voilà,

  • Speaker #1

    on s'est encastré,

  • Speaker #2

    surtout de mon côté,

  • Speaker #1

    contre l'arrière d'un camion.

  • Speaker #2

    Donc on était quand même à plus de 120 à l'heure. Et on s'encastre dans un camion qui était pareil, à vitesse assez rapide. Et là, la voiture s'encastre de mon côté à l'arrière du camion.

  • Speaker #1

    La voiture monte, c'est-à-dire que baisse tout mon côté. C'est-à-dire que si mon mari ne m'avait pas baissé le siège un minute avant, en fait, j'aurais été décapitée.

  • Speaker #2

    Et ma tête avait tapé contre le pare-brise. J'avais plein de bouts de verre dans les yeux, dans les dents, partout. En fait,

  • Speaker #1

    ça a tout me brûlé. Je ne chantais plus rien. En fait, quand mon mari me réveille, il me dit Élise, sors de la voiture. On a eu un accident. Sors de la voiture. Je reprends vite fait mes esprits. Là, je le vois. Je sais qu'il y a eu quelque chose de grave qui est arrivé. J'ai juste demandé où était ma fille. Il m'a dit Elle est là. Mais... J'ai juste dit je ne peux pas bouger. Et je me suis rendormie, j'ai perdu connaissance, je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que j'entendais un bruit comme dans les films, un bruit de... voilà. Enfin voilà, le bruit de... Comme si une bombe avait explosé en puissance 1000 et que j'entendais ce bruit-là strident dans mes oreilles. Je ne savais plus où j'étais. Tout ce que je sais, c'est que je savais qu'il y avait ma fille et je voulais juste savoir où elle était.

  • Speaker #2

    Je sais que mon mari a pété le côté avec son pied, a essayé de péter le siège de la voiture pour pouvoir me sortir parce que les portes ne s'ouvraient pas.

  • Speaker #1

    Il a pu me sortir par le siège arrière. Alors, je ne sais pas comment, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste reprendre connaissance. Je sais que quelqu'un m'avait pris par les pieds et les mains. On m'a mis par terre et qu'une dame me parlait en espagnol. Et j'ai juste ouvert les yeux et j'ai demandé où était ma fille. Et quand j'ai vu ma fille et qu'elle allait bien... J'ai vu que mon mari saignait un peu de la jambe, qu'il essayait d'appeler un peu tout le monde, dire qu'on avait eu un accident et tout ça. Et je sais que mon corps est parti,

  • Speaker #2

    je ne sais où, je n'en sais rien, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste de la voix de cette femme qui me parlait en espagnol, qui me disait oui,

  • Speaker #1

    Ausha Enfin voilà,

  • Speaker #2

    je comprenais quelques mots,

  • Speaker #1

    mais le fait d'avoir vu que ma fille allait bien, pour moi, c'était mon soulagement. Je me suis laissée aller et quand les pompiers sont arrivés, je ne sais pas, on me tapait le visage. Je sais que ça me brûlait énormément. On m'avait mis un produit, on m'avait nettoyé les yeux avec des espèces de trucs d'allumettes ou j'en sais rien. C'était très douloureux. Mais en même temps, c'était un sentiment, j'avais mal, je savais que j'étais en vie. Mais je pense que là où j'étais, j'étais tellement bien que je n'avais pas envie de revenir. Je ne sais pas où j'étais, vraiment. Du coup, je sais que je perds connaissance à plusieurs reprises. On essaye de me parler, on me tape sur le visage, sur les mains. Mais je sais que c'était grave,

  • Speaker #2

    que j'étais mal, que je n'étais pas manie à un collier autour du cou pour ne pas que mes cervicales ne bougent. Et voilà, je ne sais pas. Moi, tout ce que je voulais, c'était être en paix. En fait, je n'avais plus envie de souffrir. Je ne sais pas. Le fait de savoir que ma fille allait bien, je sais qu'après, on m'a fait des examens, on m'a passé dans un truc pour faire des IRM, etc. J'ai été hospitalisée plusieurs jours dans l'hôpital de Castille-de-Léon. Et en fait, figurez-vous... Comment j'ai su tout ça ? À ce moment-là, comme ma fille ne pouvait pas rester à côté de nous parce qu'elle a dormi toute la nuit sur nous, comme on était étrangers, on n'avait pas de famille, on n'avait rien, on était tout seul. Du coup, il y a mes parents qui sont arrivés avec mes beaux-parents, mon frère, et tout ça sont venus pour nous venir en secours, entre guillemets, et ils ont emmené ma fille. Justement pour ne pas qu'elle reste à l'hôpital, on avait pris cette décision-là, qu'elle ne reste pas avec nous, parce qu'elle avait 4 ans, la pauvre, elle ne comprenait rien. Elle n'arrêtait pas de m'appeler et moi je ne pouvais pas bouger, j'avais de l'oxygène, j'étais branchée de partout. J'avais dit à mes parents, on avait dit avec mon mari de prendre la petite, de l'emmener avec eux. Et en fait j'avais de la famille sur Bordeaux qui avait pris ma fille et je me suis dit qu'il faut qu'elle fasse la rentrée scolaire, donc elle rentrait au CP. Et elle va rentrer avec une amie à moi à l'école, pour pas qu'elle reste dans ce milieu hospitalier. Voilà, c'était très compliqué. Du coup, ma fille était partie avec mes parents, après avec mon oncle et ma tante qui sont parties jusqu'à Bordeaux.

  • Speaker #1

    De Bordeaux,

  • Speaker #2

    j'avais un cousin qui faisait à l'époque un stage, il voulait rentrer en gendarmerie. Il travaillait sur Versailles-Satori. Du coup,

  • Speaker #1

    il avait pris ma fille de Bordeaux en TGV jusqu'à Versailles-Satori. De Versailles-Satori, j'ai ma belle-sœur qui a récupéré ma fille. Donc, elle était avec ses cousins, ses cousins plutôt, parce que je n'ai pas de nièce. Et du coup, ma belle-sœur avait emmené ma fille jusqu'à une amie qui a fait... qui avait le même âge que ma fille et pour pas qu'elle fasse la rentrée scolaire toute seule, elle a fait cette rentrée scolaire là. Ça a été très très dur pour moi d'abandonner, enfin limite c'est comme si j'abandonnais ma fille donc et en même temps le fait de faire ça, j'ai l'impression que mon corps a guéri. J'avais une hémorragie interne, je devais être opérée. Comme j'avais la tension très basse, j'étais qu'à 6 de tension, et comme l'hémorragie n'était pas non plus si grave que ça, ils ont décidé d'attendre un peu. Et je pense que le fait que ma fille me soit limite enlevée,

  • Speaker #2

    c'est quelque part ça,

  • Speaker #1

    mais je pense que ça m'a fait guérir puissance 1000. Je sais qu'en deux, trois jours, j'ai récupéré, mais je vous dis,

  • Speaker #2

    ça a été comme un miracle. Je ne sais pas expliquer comment.

  • Speaker #1

    Même mon visage a cicatrisé.

  • Speaker #2

    J'avais un énorme trou. J'étais complètement défigurée. J'avais un trou au visage, un trou au niveau du crâne.

  • Speaker #1

    Mais je sais qu'à l'intérieur de mon corps,

  • Speaker #2

    il y a eu... quelque chose où j'ai guéri, je ne sais pas,

  • Speaker #1

    c'est comme si l'au-delà, une énergie de l'au-delà m'avait réparée.

  • Speaker #2

    Et c'est particulier.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer ça. Et en même temps, je me sentais d'une paisibilité. Je savais que c'était dur ce qu'on avait vécu, qu'on avait eu un grave accident. Et en même temps, j'avais l'impression d'être protégée. Je ne sais pas comment expliquer ça. Je sais que j'avais quelqu'un à côté, parce qu'on n'avait rien,

  • Speaker #2

    on n'avait pas de vêtements, on n'avait rien du tout. J'ai une dame à côté, une Espagnole,

  • Speaker #1

    qui m'avait prêté son sèche-cheveux, parce que je ne pouvais même pas me laver les cheveux,

  • Speaker #2

    rien. J'avais plein de bouts de verre partout, parce que même plusieurs mois après, j'avais des bouts de verre qui sortaient du visage. Ça a été vraiment une expérience très compliquée et difficile à vivre. Même la personne qui était à côté de moi, je sentais leur amour.

  • Speaker #1

    Ils nous avaient montré,

  • Speaker #2

    on était passé dans le journal, dans le journal et tout ça, qu'on était des miraculés. Et de toutes les façons, vous voyez la voiture, vous vous dites, ces personnes, elles sont mortes. Et finalement, non, ma fille n'a rien eu du tout. Ma fille a été prise en sandwich par les vêtements que j'avais mis dans le coffre. Comme c'était du plastique, ça l'a protégée de tout. Elle n'a rien eu.

  • Speaker #1

    pas un bleu,

  • Speaker #2

    pas un bout de vert. L'univers,

  • Speaker #1

    on était sous une bonne étoile.

  • Speaker #2

    Ça a été vraiment un miracle. Ma fille a été complètement protégée, elle n'a rien eu. Mon mari, oui, a eu une ouverture au niveau du genou, le pied dans le plat parce qu'il avait essayé de casser le siège pour pouvoir me sortir. Comment tout ça, en fait, quand je suis revenue en France, parce que ça a été dur de revenir en France, parce qu'il ne voulait pas que je prenne l'avion et tout ça, mais sur le...

  • Speaker #1

    plan psychologique,

  • Speaker #2

    ça a été un peu difficile. Surtout l'après, les douleurs, les séquelles. J'avais le bassin complètement déplacé. J'avais même à l'époque un stérilet. Ils ne me l'avaient pas enlevé. Elle m'a complètement tout déchiré à l'intérieur. On ne me l'a enlevé qu'après, plusieurs semaines après. Ça a été vraiment... horrible. Je ne souhaite ça à personne, même à mon pire ennemi, je crois. Je me souviens, en fait, quelques mois après, j'ai fait un rêve étrange. Alors, c'était plus qu'un rêve, parce que ça était vraiment comme une réalité, où j'ai vu un couloir tout noir avec plusieurs mains qui me touchaient. Et j'arrive au bout d'un tunnel où il y a énormément de lumière, une lumière tellement paisible. une lumière ou une sérénité, une paix. Mais vraiment, j'avais qu'une envie, c'était d'aller vers cette lumière et d'être là-bas et d'être bien.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #2

    je vois des gens de ma famille, mon arrière-grand-mère qui m'attendait, mon grand-père et même mon fils. Alors, j'ai perdu, j'ai dû avorter quelques mois. Je sais que j'ai avorté après.

  • Speaker #1

    après,

  • Speaker #2

    mais je savais que cet enfant, c'était le mien.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer,

  • Speaker #2

    c'était bizarre. Parce que je n'avais pas encore vécu d'avortement. Je l'ai vécu après, mais c'est comme si cet homme-là était déjà là. Enfin,

  • Speaker #1

    je ne sais pas comment expliquer tout ça,

  • Speaker #2

    ça a été bizarre. Je me sentais bien et j'entendais juste une voix en disant Tu ne peux pas rester ici, ce n'est pas le moment. Ok, mais moi, je voulais rester dans cet endroit. Je me sentais bien. Je me sentais vraiment un amour. je ne sais pas, indéfinissable,

  • Speaker #1

    une continuité d'énergie, je ne sais pas comment expliquer. Et quand je suis revenue,

  • Speaker #2

    parce que j'ai senti mon corps revenir à mon corps,

  • Speaker #1

    mais tout ça dans le rêve, mais c'était tellement réel.

  • Speaker #2

    Et en fait, quand je suis revenue à moi, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, c'est bizarre ce rêve que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et je sais qu'à partir... de ce rêve-là,

  • Speaker #2

    je me suis sentie transformée. Je me suis sentie modifiée, mais ça a été un rêve que j'ai effectué plusieurs mois. Je ne sais même plus si c'est des mois ou des années après, je ne sais plus. Je ne sais plus vraiment m'orienter dans le temps, je ne sais plus si tout ça,

  • Speaker #1

    je l'ai vécu. longtemps après ou pas. Je sais que j'ai fait ça,

  • Speaker #2

    mais je n'en avais jamais parlé à personne parce que j'avais trop peur qu'on me prenne pour une folle. Et en fait, c'est en rencontrant quelqu'un et en regardant un film sur les explorations de mort imminente, j'en ai parlé à quelqu'un qui m'a confirmé, il m'a dit, oui, tu as quand même vécu une exploration de mort imminente. Et là, c'est comme si tout, tous les puzzles s'étaient mis sur place. Comme si la boucle était bouclée. Ça a été... Voilà, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #1

    C'est comme si, une fois que j'avais vécu ça,

  • Speaker #2

    j'ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. Parce que j'ai eu plusieurs choses qui se sont aliénées à ça. On va dire qu'après, j'ai repris mon travail et tout ça, parce que ma seule envie, c'était de reprendre le travail, de reprendre une vie d'avant. Alors qu'au final, on est transformé à vie. Notre vie n'est plus jamais pareille. C'est faux, on a envie de redevenir la personne qu'on était. Mais voilà, je suis devenue handicapée. J'ai eu plein de soucis. J'ai eu énormément de mal à remonter la pente. de toute l'acceptation de ce qui s'était passé. Je n'étais plus la même. J'avais une canne. J'avais plein de trucs. J'ai obligé de la rééducation tout le temps. J'avais complètement diminué. Je n'étais plus pareille. J'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir. J'avais l'impression qu'au final, ma vie était finie. En fait, après, j'ai eu plein d'autres choses. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'à partir de là, j'ai été suivie toujours à l'hôpital d'Argentail pour ma narcolepsie cataplexie. Et là, ça faisait un moment que je ne prenais plus de traitement, parce qu'avec l'accident et tout, j'avais plein d'autres médicaments. Et je me suis dit, bon, trop de médicaments tuent des médicaments. Et j'avais arrêté de prendre. Et quand j'ai fait les examens, là, le docteur Renoir-Dier, elle me dit, écoutez, madame Villela, c'est bizarre, votre narcolepsie cataplexie a disparu. Il n'y a plus rien, vous ne faites plus de sommeil paradoxal. Et là, je lui ai dit, écoutez, j'ai eu un accident très grave de voiture il y a quelque temps et je ne prends plus le traitement. Et là, elle me dit, écoutez, le choc a dû être tellement fort.

  • Speaker #1

    Vous êtes le premier cas dans ma vie que je vois.

  • Speaker #2

    parce qu'en plus, elle partait à la retraite bientôt.

  • Speaker #1

    Vous avez dû avoir un choc au niveau du cerveau anormal que ça vous a enlevé cette pathologie-là.

  • Speaker #2

    OK, on est resté là-dessus.

  • Speaker #1

    Alors du coup,

  • Speaker #2

    avec le recul, je me dis, est-ce que c'est le MI qui a fait que ça m'a enlevé ça ou c'est l'impact fort au niveau du cerveau qui a fait que j'ai guéri, quoi ? C'était bizarre. L'étape la plus difficile dans ma vie, ça a été reprendre à vivre avec un handicap, m'accepter comme j'étais. Ça a été très long. M'occuper quand même de ma fille, gérer tout, la maison. Et au final,

  • Speaker #1

    grâce à cet accident-là,

  • Speaker #2

    je me suis rendue compte qu'en fait, mes priorités n'étaient plus là où elles devaient être. C'est-à-dire qu'après ça, je me suis rendue compte que ma priorité, c'était ma fille, ma vie de famille et moi. Et après tout ça, après cet accident-là, j'ai décidé, enfin, ma vie a complètement changé. Je me suis, alors pendant un moment, je me suis enfermée. J'ai connu un burn-out, j'ai connu plein de choses. J'avais l'impression que mon corps, enfin, j'avais l'impression que j'étais morte de l'intérieur. Mais après,

  • Speaker #1

    avec tout ça,

  • Speaker #2

    j'ai quand même réussi à... regagner confiance en moi. Je me suis achetée deux cannes, j'ai commencé à marcher. J'ai repris la marche, j'ai été voir plusieurs magnétiseurs, j'ai vu plein de choses. J'ai fait la rencontre de Pierre Jonas, justement, magnétiseur sur Paris, qui m'a énormément aidée. J'ai essayé plein de choses pour essayer de guérir. Et en fait, j'ai revu ma vie. J'ai changé tous mes traitements. Parce qu'en fait, tous les traitements me bousillaient. Je commençais à dépérir. En fait, j'avais pratiquement plus de reins. J'avais plus de foie. Je commençais à mourir de l'intérieur. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas donner cette vie à ma fille. Ma fille était devenue la priorité. Et du coup,

  • Speaker #1

    à partir de là,

  • Speaker #2

    je me suis dit, je change mes traitements.

  • Speaker #1

    J'ai pris des choses beaucoup plus naturelles. Des choses à base de plantes. du CBD, j'ai changé tout mon traitement et j'ai commencé à guérir.

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu foi en quelque chose, je prie beaucoup, je vais souvent à l'église.

  • Speaker #1

    Je suis croyante,

  • Speaker #2

    mais pas très pratiquante,

  • Speaker #1

    mais j'ai ma foi à moi.

  • Speaker #2

    Je sais que j'ai été dans plusieurs endroits, notamment à Lisieux, à Sainte-Thérèse, etc., où j'avais été avec une canne. Je suis revenue de là-bas, j'ai réussi à l'enlever. Il y a eu énormément de choses qui me sont arrivées et qui m'ont permis de me reconstruire. Cette expérience-là m'a appris qu'au final, le plus important de notre vie, c'est quoi ? L'argent, oui,

  • Speaker #1

    on peut gagner énormément d'argent, on peut avoir tout ce qu'on veut dans la vie,

  • Speaker #2

    mais... Est-ce que c'est vraiment ça qui nous fait avancer ? Oui, je sais que c'est important parce que sans argent, on ne peut pas se soigner, on ne peut pas se guérir. C'est vrai qu'heureusement que je gagnais bien ma vie, entre guillemets, on ne gagne jamais assez. Heureusement que j'avais ça. Mais le plus important, en fait, ce qui nous maintient, c'est l'amour, l'amour des uns des autres, l'amour de soi, l'amour que j'avais envers mon mari et ma fille. C'est ça qui m'a maintenu en vie. Parce que même au centre antidouleur où j'étais soignée et tout ça, ça m'enfermait là-dedans et je ne me sentais pas bien. J'ai dû sortir de là-bas. Alors, ça m'a aidée quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ça, en fait. Je pense que notre destin,

  • Speaker #2

    c'est aussi de savoir se tourner vers les autres, écouter les autres et se faire aider. En fait,

  • Speaker #1

    pour moi,

  • Speaker #2

    à l'époque, comme je ne pouvais compter que sur moi, Je n'arrivais pas à me faire aider par les autres, ni à accepter leur aide. Encore aujourd'hui, j'ai du mal. Mais je me suis rendue compte qu'au final, s'il faut accepter l'aide des autres, oui, il faut accepter l'amour des autres, parce que souvent, moi, j'étais fermée à ça, et accepter que les gens puissent nous aimer tels que nous sommes.

  • Speaker #1

    Ce qui nous arrive des fois, c'est pour nous mettre sur le bon chemin. Et j'ai compris qu'en fait, avec cet accident-là, je faisais fausse route. Je n'avais qu'une envie, c'était de réussir professionnellement. En fait, une évolution professionnelle. Mais ma vie n'était pas du tout dans le bon chemin. Et je pense que la vie a voulu me dire, stop Elisabeth, tu n'es pas dans le droit chemin. On te met ces épreuves-là pour que tu comprennes certaines choses. Et j'ai compris qu'aujourd'hui,

  • Speaker #2

    la vie est au final la plus importante. c'est les moments avec les gens qu'on aime, vivre l'instant présent, essayer d'envoyer du bien faits envers les autres et d'arrêter de critiquer, de voir ce que les autres font. Déjà si on arrive à voir nous-mêmes nos erreurs et le mal qu'on l'a fait, c'est déjà une grande chose. Le message que j'aimerais adresser aux personnes qui écouteront mon témoignage, c'est... L'amour, tout simplement. Et j'espère que mon histoire pourra rappeler que finalement, le plus important dans la vie, c'est la vie. Il faut aimer sa vie, aimer ce que l'on a déjà. Arrêter de vouloir trop et pas assez. Le fait d'avoir déjà un toit, de l'amour, avoir des gens sur qui on peut compter, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup, en fait. C'est ce que je voudrais dire aux gens. J'aimerais que les gens puissent se dire qu'on peut s'en sortir malgré les choses que l'on peut vivre difficiles. Je suis Elisabeth et voici mon histoire.

  • Speaker #3

    Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry.

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Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ?

Dans cet épisode d’États Dames, découvrez le récit poignant de Marie-Élisabeth, une femme de 45 ans dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie et la cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours empreint de défis personnels et professionnels, elle partage avec une sincérité désarmante son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience.

Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s’effondrer ? À travers ses combats et cette expérience transformatrice qu’est la mort imminente, Marie-Élisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l’adversité.


🎙 Trigger Warning : Cet épisode contient des descriptions détaillées d’un accident de voiture et d’une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Nous vous recommandons de l’écouter avec précaution, dans un environnement sécurisant.


Un témoignage d’une intensité rare qui vous emmènera véritablement au cœur de la mort imminente.


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Transcription

  • Speaker #0

    Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ? Aujourd'hui, je vous emmène dans un récit poignant, celui de Marie-Elisabeth, une femme de 45 ans, dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie-cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours emprunt de défis personnels et professionnels, elle partage avec nous son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience. Marie-Elisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l'adversité. Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s'effondrer ? Avec une sincérité désarmante, elle revient sur ses combats. Son besoin de rester debout malgré tout. Et cette expérience unique et transformatrice qu'est la mort imminente. Cet épisode contient des descriptions détaillées d'un accident de voiture et d'une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Je vous invite à l'écouter avec précaution dans un environnement sécurisant. Préparez-vous à plonger dans un témoignage d'une intensité rare. Un récit qui vous emmènera véritablement. au cœur de la mort imminente. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Le 30 août 2011,

  • Speaker #2

    donc en Espagne, à côté de Léon, Léon de Castille, on part jamais vers 4h du matin et ce jour-là, mon mari a décidé de partir à 7h là,

  • Speaker #1

    mais ce voyage, je le sentais pas comme d'habitude.

  • Speaker #2

    J'ai pas réussi à dormir, je me suis coulée les deux écoutes, 3h du matin, j'étais très fatiguée, j'avais discuté avec mon frère, pour une fois...

  • Speaker #1

    On n'avait jamais vraiment l'occasion de discuter avec mon frère et ce soir-là, j'avais aimé discuter avec lui et je me sentais bien. Mon mari s'était coupé et puis à 4h du matin,

  • Speaker #2

    il m'a dit allez, on y va, on part On avait chargé la voiture. Alors moi, ce jour-là, j'avais chargé la voiture, comme j'avais ma fille qui avait 4 ans, j'avais chargé la voiture de manière à ce qu'au milieu, elle ne puisse pas tomber. J'avais mis plein de trucs, des oreillers, des coussins,

  • Speaker #1

    des doudous. Dans la plage arrière,

  • Speaker #2

    j'avais mis des vêtements qui étaient sous plastique. Et je ne sais pas,

  • Speaker #1

    en fait,

  • Speaker #2

    c'est comme si j'avais tout calculé dès le départ pour que l'accident soit fait au mieux possible. Je vous explique pourquoi après.

  • Speaker #1

    J'avais un pressentiment que, je ne sais pas, je ne sentais pas du tout ce voyage. C'était bizarre. C'était un voyage pas comme d'habitude. Je n'ai même pas pleuré. D'habitude, je pleure toujours quand je quitte mes parents et tout ça. Et ce jour-là, je n'ai pas... pleurer, j'avais un sentiment, je sais pas, d'angoisse, d'un truc bizarre. Je pressentais quelque chose. L'accident est survenu, donc on était partis, il était 4h,

  • Speaker #2

    4h30 du matin et en fait, quand on est partis, donc on est partis et puis j'étais fatiguée vu que j'avais presque pas dormi de la nuit.

  • Speaker #1

    Donc je m'endormais et puis souvent je me réveillais pour dire à mon mari, ça va,

  • Speaker #2

    t'es bien, tu te sens bien,

  • Speaker #1

    t'as pas envie de dormir et tout ça. Et ce qui est marrant, c'est que

  • Speaker #2

    qu'on a eu l'accident, il devait être 9h, 9h30 du matin. On va dire allez, 5 minutes avant, je me réveille d'un coup, je dis ça va, tu te sens bien ? Il me fait mon mari, à ce moment-là, me dit oui, je vais m'arrêter dans 5 minutes pour prendre un café. Et là, du coup, je lui fais ok, d'accord. Et là, dans un geste, qu'est-ce qu'il fait ? Il me baisse le siège. Il ne le fait jamais, parce que je dors debout.

  • Speaker #1

    C'est le dernier moment que je dormais comme ça, debout. Et là, il joint son geste à la parole. Il fait, attends, allonge-toi, tu seras mieux.

  • Speaker #2

    Et là, il m'allonge le siège. Et heureusement, parce que cinq minutes après, on rentre en collision. Alors moi, je n'ai rien senti, je n'ai rien vu venir. Je n'ai rien, je dormais complètement. Donc voilà,

  • Speaker #1

    on s'est encastré,

  • Speaker #2

    surtout de mon côté,

  • Speaker #1

    contre l'arrière d'un camion.

  • Speaker #2

    Donc on était quand même à plus de 120 à l'heure. Et on s'encastre dans un camion qui était pareil, à vitesse assez rapide. Et là, la voiture s'encastre de mon côté à l'arrière du camion.

  • Speaker #1

    La voiture monte, c'est-à-dire que baisse tout mon côté. C'est-à-dire que si mon mari ne m'avait pas baissé le siège un minute avant, en fait, j'aurais été décapitée.

  • Speaker #2

    Et ma tête avait tapé contre le pare-brise. J'avais plein de bouts de verre dans les yeux, dans les dents, partout. En fait,

  • Speaker #1

    ça a tout me brûlé. Je ne chantais plus rien. En fait, quand mon mari me réveille, il me dit Élise, sors de la voiture. On a eu un accident. Sors de la voiture. Je reprends vite fait mes esprits. Là, je le vois. Je sais qu'il y a eu quelque chose de grave qui est arrivé. J'ai juste demandé où était ma fille. Il m'a dit Elle est là. Mais... J'ai juste dit je ne peux pas bouger. Et je me suis rendormie, j'ai perdu connaissance, je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que j'entendais un bruit comme dans les films, un bruit de... voilà. Enfin voilà, le bruit de... Comme si une bombe avait explosé en puissance 1000 et que j'entendais ce bruit-là strident dans mes oreilles. Je ne savais plus où j'étais. Tout ce que je sais, c'est que je savais qu'il y avait ma fille et je voulais juste savoir où elle était.

  • Speaker #2

    Je sais que mon mari a pété le côté avec son pied, a essayé de péter le siège de la voiture pour pouvoir me sortir parce que les portes ne s'ouvraient pas.

  • Speaker #1

    Il a pu me sortir par le siège arrière. Alors, je ne sais pas comment, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste reprendre connaissance. Je sais que quelqu'un m'avait pris par les pieds et les mains. On m'a mis par terre et qu'une dame me parlait en espagnol. Et j'ai juste ouvert les yeux et j'ai demandé où était ma fille. Et quand j'ai vu ma fille et qu'elle allait bien... J'ai vu que mon mari saignait un peu de la jambe, qu'il essayait d'appeler un peu tout le monde, dire qu'on avait eu un accident et tout ça. Et je sais que mon corps est parti,

  • Speaker #2

    je ne sais où, je n'en sais rien, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste de la voix de cette femme qui me parlait en espagnol, qui me disait oui,

  • Speaker #1

    Ausha Enfin voilà,

  • Speaker #2

    je comprenais quelques mots,

  • Speaker #1

    mais le fait d'avoir vu que ma fille allait bien, pour moi, c'était mon soulagement. Je me suis laissée aller et quand les pompiers sont arrivés, je ne sais pas, on me tapait le visage. Je sais que ça me brûlait énormément. On m'avait mis un produit, on m'avait nettoyé les yeux avec des espèces de trucs d'allumettes ou j'en sais rien. C'était très douloureux. Mais en même temps, c'était un sentiment, j'avais mal, je savais que j'étais en vie. Mais je pense que là où j'étais, j'étais tellement bien que je n'avais pas envie de revenir. Je ne sais pas où j'étais, vraiment. Du coup, je sais que je perds connaissance à plusieurs reprises. On essaye de me parler, on me tape sur le visage, sur les mains. Mais je sais que c'était grave,

  • Speaker #2

    que j'étais mal, que je n'étais pas manie à un collier autour du cou pour ne pas que mes cervicales ne bougent. Et voilà, je ne sais pas. Moi, tout ce que je voulais, c'était être en paix. En fait, je n'avais plus envie de souffrir. Je ne sais pas. Le fait de savoir que ma fille allait bien, je sais qu'après, on m'a fait des examens, on m'a passé dans un truc pour faire des IRM, etc. J'ai été hospitalisée plusieurs jours dans l'hôpital de Castille-de-Léon. Et en fait, figurez-vous... Comment j'ai su tout ça ? À ce moment-là, comme ma fille ne pouvait pas rester à côté de nous parce qu'elle a dormi toute la nuit sur nous, comme on était étrangers, on n'avait pas de famille, on n'avait rien, on était tout seul. Du coup, il y a mes parents qui sont arrivés avec mes beaux-parents, mon frère, et tout ça sont venus pour nous venir en secours, entre guillemets, et ils ont emmené ma fille. Justement pour ne pas qu'elle reste à l'hôpital, on avait pris cette décision-là, qu'elle ne reste pas avec nous, parce qu'elle avait 4 ans, la pauvre, elle ne comprenait rien. Elle n'arrêtait pas de m'appeler et moi je ne pouvais pas bouger, j'avais de l'oxygène, j'étais branchée de partout. J'avais dit à mes parents, on avait dit avec mon mari de prendre la petite, de l'emmener avec eux. Et en fait j'avais de la famille sur Bordeaux qui avait pris ma fille et je me suis dit qu'il faut qu'elle fasse la rentrée scolaire, donc elle rentrait au CP. Et elle va rentrer avec une amie à moi à l'école, pour pas qu'elle reste dans ce milieu hospitalier. Voilà, c'était très compliqué. Du coup, ma fille était partie avec mes parents, après avec mon oncle et ma tante qui sont parties jusqu'à Bordeaux.

  • Speaker #1

    De Bordeaux,

  • Speaker #2

    j'avais un cousin qui faisait à l'époque un stage, il voulait rentrer en gendarmerie. Il travaillait sur Versailles-Satori. Du coup,

  • Speaker #1

    il avait pris ma fille de Bordeaux en TGV jusqu'à Versailles-Satori. De Versailles-Satori, j'ai ma belle-sœur qui a récupéré ma fille. Donc, elle était avec ses cousins, ses cousins plutôt, parce que je n'ai pas de nièce. Et du coup, ma belle-sœur avait emmené ma fille jusqu'à une amie qui a fait... qui avait le même âge que ma fille et pour pas qu'elle fasse la rentrée scolaire toute seule, elle a fait cette rentrée scolaire là. Ça a été très très dur pour moi d'abandonner, enfin limite c'est comme si j'abandonnais ma fille donc et en même temps le fait de faire ça, j'ai l'impression que mon corps a guéri. J'avais une hémorragie interne, je devais être opérée. Comme j'avais la tension très basse, j'étais qu'à 6 de tension, et comme l'hémorragie n'était pas non plus si grave que ça, ils ont décidé d'attendre un peu. Et je pense que le fait que ma fille me soit limite enlevée,

  • Speaker #2

    c'est quelque part ça,

  • Speaker #1

    mais je pense que ça m'a fait guérir puissance 1000. Je sais qu'en deux, trois jours, j'ai récupéré, mais je vous dis,

  • Speaker #2

    ça a été comme un miracle. Je ne sais pas expliquer comment.

  • Speaker #1

    Même mon visage a cicatrisé.

  • Speaker #2

    J'avais un énorme trou. J'étais complètement défigurée. J'avais un trou au visage, un trou au niveau du crâne.

  • Speaker #1

    Mais je sais qu'à l'intérieur de mon corps,

  • Speaker #2

    il y a eu... quelque chose où j'ai guéri, je ne sais pas,

  • Speaker #1

    c'est comme si l'au-delà, une énergie de l'au-delà m'avait réparée.

  • Speaker #2

    Et c'est particulier.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer ça. Et en même temps, je me sentais d'une paisibilité. Je savais que c'était dur ce qu'on avait vécu, qu'on avait eu un grave accident. Et en même temps, j'avais l'impression d'être protégée. Je ne sais pas comment expliquer ça. Je sais que j'avais quelqu'un à côté, parce qu'on n'avait rien,

  • Speaker #2

    on n'avait pas de vêtements, on n'avait rien du tout. J'ai une dame à côté, une Espagnole,

  • Speaker #1

    qui m'avait prêté son sèche-cheveux, parce que je ne pouvais même pas me laver les cheveux,

  • Speaker #2

    rien. J'avais plein de bouts de verre partout, parce que même plusieurs mois après, j'avais des bouts de verre qui sortaient du visage. Ça a été vraiment une expérience très compliquée et difficile à vivre. Même la personne qui était à côté de moi, je sentais leur amour.

  • Speaker #1

    Ils nous avaient montré,

  • Speaker #2

    on était passé dans le journal, dans le journal et tout ça, qu'on était des miraculés. Et de toutes les façons, vous voyez la voiture, vous vous dites, ces personnes, elles sont mortes. Et finalement, non, ma fille n'a rien eu du tout. Ma fille a été prise en sandwich par les vêtements que j'avais mis dans le coffre. Comme c'était du plastique, ça l'a protégée de tout. Elle n'a rien eu.

  • Speaker #1

    pas un bleu,

  • Speaker #2

    pas un bout de vert. L'univers,

  • Speaker #1

    on était sous une bonne étoile.

  • Speaker #2

    Ça a été vraiment un miracle. Ma fille a été complètement protégée, elle n'a rien eu. Mon mari, oui, a eu une ouverture au niveau du genou, le pied dans le plat parce qu'il avait essayé de casser le siège pour pouvoir me sortir. Comment tout ça, en fait, quand je suis revenue en France, parce que ça a été dur de revenir en France, parce qu'il ne voulait pas que je prenne l'avion et tout ça, mais sur le...

  • Speaker #1

    plan psychologique,

  • Speaker #2

    ça a été un peu difficile. Surtout l'après, les douleurs, les séquelles. J'avais le bassin complètement déplacé. J'avais même à l'époque un stérilet. Ils ne me l'avaient pas enlevé. Elle m'a complètement tout déchiré à l'intérieur. On ne me l'a enlevé qu'après, plusieurs semaines après. Ça a été vraiment... horrible. Je ne souhaite ça à personne, même à mon pire ennemi, je crois. Je me souviens, en fait, quelques mois après, j'ai fait un rêve étrange. Alors, c'était plus qu'un rêve, parce que ça était vraiment comme une réalité, où j'ai vu un couloir tout noir avec plusieurs mains qui me touchaient. Et j'arrive au bout d'un tunnel où il y a énormément de lumière, une lumière tellement paisible. une lumière ou une sérénité, une paix. Mais vraiment, j'avais qu'une envie, c'était d'aller vers cette lumière et d'être là-bas et d'être bien.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #2

    je vois des gens de ma famille, mon arrière-grand-mère qui m'attendait, mon grand-père et même mon fils. Alors, j'ai perdu, j'ai dû avorter quelques mois. Je sais que j'ai avorté après.

  • Speaker #1

    après,

  • Speaker #2

    mais je savais que cet enfant, c'était le mien.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer,

  • Speaker #2

    c'était bizarre. Parce que je n'avais pas encore vécu d'avortement. Je l'ai vécu après, mais c'est comme si cet homme-là était déjà là. Enfin,

  • Speaker #1

    je ne sais pas comment expliquer tout ça,

  • Speaker #2

    ça a été bizarre. Je me sentais bien et j'entendais juste une voix en disant Tu ne peux pas rester ici, ce n'est pas le moment. Ok, mais moi, je voulais rester dans cet endroit. Je me sentais bien. Je me sentais vraiment un amour. je ne sais pas, indéfinissable,

  • Speaker #1

    une continuité d'énergie, je ne sais pas comment expliquer. Et quand je suis revenue,

  • Speaker #2

    parce que j'ai senti mon corps revenir à mon corps,

  • Speaker #1

    mais tout ça dans le rêve, mais c'était tellement réel.

  • Speaker #2

    Et en fait, quand je suis revenue à moi, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, c'est bizarre ce rêve que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et je sais qu'à partir... de ce rêve-là,

  • Speaker #2

    je me suis sentie transformée. Je me suis sentie modifiée, mais ça a été un rêve que j'ai effectué plusieurs mois. Je ne sais même plus si c'est des mois ou des années après, je ne sais plus. Je ne sais plus vraiment m'orienter dans le temps, je ne sais plus si tout ça,

  • Speaker #1

    je l'ai vécu. longtemps après ou pas. Je sais que j'ai fait ça,

  • Speaker #2

    mais je n'en avais jamais parlé à personne parce que j'avais trop peur qu'on me prenne pour une folle. Et en fait, c'est en rencontrant quelqu'un et en regardant un film sur les explorations de mort imminente, j'en ai parlé à quelqu'un qui m'a confirmé, il m'a dit, oui, tu as quand même vécu une exploration de mort imminente. Et là, c'est comme si tout, tous les puzzles s'étaient mis sur place. Comme si la boucle était bouclée. Ça a été... Voilà, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #1

    C'est comme si, une fois que j'avais vécu ça,

  • Speaker #2

    j'ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. Parce que j'ai eu plusieurs choses qui se sont aliénées à ça. On va dire qu'après, j'ai repris mon travail et tout ça, parce que ma seule envie, c'était de reprendre le travail, de reprendre une vie d'avant. Alors qu'au final, on est transformé à vie. Notre vie n'est plus jamais pareille. C'est faux, on a envie de redevenir la personne qu'on était. Mais voilà, je suis devenue handicapée. J'ai eu plein de soucis. J'ai eu énormément de mal à remonter la pente. de toute l'acceptation de ce qui s'était passé. Je n'étais plus la même. J'avais une canne. J'avais plein de trucs. J'ai obligé de la rééducation tout le temps. J'avais complètement diminué. Je n'étais plus pareille. J'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir. J'avais l'impression qu'au final, ma vie était finie. En fait, après, j'ai eu plein d'autres choses. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'à partir de là, j'ai été suivie toujours à l'hôpital d'Argentail pour ma narcolepsie cataplexie. Et là, ça faisait un moment que je ne prenais plus de traitement, parce qu'avec l'accident et tout, j'avais plein d'autres médicaments. Et je me suis dit, bon, trop de médicaments tuent des médicaments. Et j'avais arrêté de prendre. Et quand j'ai fait les examens, là, le docteur Renoir-Dier, elle me dit, écoutez, madame Villela, c'est bizarre, votre narcolepsie cataplexie a disparu. Il n'y a plus rien, vous ne faites plus de sommeil paradoxal. Et là, je lui ai dit, écoutez, j'ai eu un accident très grave de voiture il y a quelque temps et je ne prends plus le traitement. Et là, elle me dit, écoutez, le choc a dû être tellement fort.

  • Speaker #1

    Vous êtes le premier cas dans ma vie que je vois.

  • Speaker #2

    parce qu'en plus, elle partait à la retraite bientôt.

  • Speaker #1

    Vous avez dû avoir un choc au niveau du cerveau anormal que ça vous a enlevé cette pathologie-là.

  • Speaker #2

    OK, on est resté là-dessus.

  • Speaker #1

    Alors du coup,

  • Speaker #2

    avec le recul, je me dis, est-ce que c'est le MI qui a fait que ça m'a enlevé ça ou c'est l'impact fort au niveau du cerveau qui a fait que j'ai guéri, quoi ? C'était bizarre. L'étape la plus difficile dans ma vie, ça a été reprendre à vivre avec un handicap, m'accepter comme j'étais. Ça a été très long. M'occuper quand même de ma fille, gérer tout, la maison. Et au final,

  • Speaker #1

    grâce à cet accident-là,

  • Speaker #2

    je me suis rendue compte qu'en fait, mes priorités n'étaient plus là où elles devaient être. C'est-à-dire qu'après ça, je me suis rendue compte que ma priorité, c'était ma fille, ma vie de famille et moi. Et après tout ça, après cet accident-là, j'ai décidé, enfin, ma vie a complètement changé. Je me suis, alors pendant un moment, je me suis enfermée. J'ai connu un burn-out, j'ai connu plein de choses. J'avais l'impression que mon corps, enfin, j'avais l'impression que j'étais morte de l'intérieur. Mais après,

  • Speaker #1

    avec tout ça,

  • Speaker #2

    j'ai quand même réussi à... regagner confiance en moi. Je me suis achetée deux cannes, j'ai commencé à marcher. J'ai repris la marche, j'ai été voir plusieurs magnétiseurs, j'ai vu plein de choses. J'ai fait la rencontre de Pierre Jonas, justement, magnétiseur sur Paris, qui m'a énormément aidée. J'ai essayé plein de choses pour essayer de guérir. Et en fait, j'ai revu ma vie. J'ai changé tous mes traitements. Parce qu'en fait, tous les traitements me bousillaient. Je commençais à dépérir. En fait, j'avais pratiquement plus de reins. J'avais plus de foie. Je commençais à mourir de l'intérieur. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas donner cette vie à ma fille. Ma fille était devenue la priorité. Et du coup,

  • Speaker #1

    à partir de là,

  • Speaker #2

    je me suis dit, je change mes traitements.

  • Speaker #1

    J'ai pris des choses beaucoup plus naturelles. Des choses à base de plantes. du CBD, j'ai changé tout mon traitement et j'ai commencé à guérir.

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu foi en quelque chose, je prie beaucoup, je vais souvent à l'église.

  • Speaker #1

    Je suis croyante,

  • Speaker #2

    mais pas très pratiquante,

  • Speaker #1

    mais j'ai ma foi à moi.

  • Speaker #2

    Je sais que j'ai été dans plusieurs endroits, notamment à Lisieux, à Sainte-Thérèse, etc., où j'avais été avec une canne. Je suis revenue de là-bas, j'ai réussi à l'enlever. Il y a eu énormément de choses qui me sont arrivées et qui m'ont permis de me reconstruire. Cette expérience-là m'a appris qu'au final, le plus important de notre vie, c'est quoi ? L'argent, oui,

  • Speaker #1

    on peut gagner énormément d'argent, on peut avoir tout ce qu'on veut dans la vie,

  • Speaker #2

    mais... Est-ce que c'est vraiment ça qui nous fait avancer ? Oui, je sais que c'est important parce que sans argent, on ne peut pas se soigner, on ne peut pas se guérir. C'est vrai qu'heureusement que je gagnais bien ma vie, entre guillemets, on ne gagne jamais assez. Heureusement que j'avais ça. Mais le plus important, en fait, ce qui nous maintient, c'est l'amour, l'amour des uns des autres, l'amour de soi, l'amour que j'avais envers mon mari et ma fille. C'est ça qui m'a maintenu en vie. Parce que même au centre antidouleur où j'étais soignée et tout ça, ça m'enfermait là-dedans et je ne me sentais pas bien. J'ai dû sortir de là-bas. Alors, ça m'a aidée quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ça, en fait. Je pense que notre destin,

  • Speaker #2

    c'est aussi de savoir se tourner vers les autres, écouter les autres et se faire aider. En fait,

  • Speaker #1

    pour moi,

  • Speaker #2

    à l'époque, comme je ne pouvais compter que sur moi, Je n'arrivais pas à me faire aider par les autres, ni à accepter leur aide. Encore aujourd'hui, j'ai du mal. Mais je me suis rendue compte qu'au final, s'il faut accepter l'aide des autres, oui, il faut accepter l'amour des autres, parce que souvent, moi, j'étais fermée à ça, et accepter que les gens puissent nous aimer tels que nous sommes.

  • Speaker #1

    Ce qui nous arrive des fois, c'est pour nous mettre sur le bon chemin. Et j'ai compris qu'en fait, avec cet accident-là, je faisais fausse route. Je n'avais qu'une envie, c'était de réussir professionnellement. En fait, une évolution professionnelle. Mais ma vie n'était pas du tout dans le bon chemin. Et je pense que la vie a voulu me dire, stop Elisabeth, tu n'es pas dans le droit chemin. On te met ces épreuves-là pour que tu comprennes certaines choses. Et j'ai compris qu'aujourd'hui,

  • Speaker #2

    la vie est au final la plus importante. c'est les moments avec les gens qu'on aime, vivre l'instant présent, essayer d'envoyer du bien faits envers les autres et d'arrêter de critiquer, de voir ce que les autres font. Déjà si on arrive à voir nous-mêmes nos erreurs et le mal qu'on l'a fait, c'est déjà une grande chose. Le message que j'aimerais adresser aux personnes qui écouteront mon témoignage, c'est... L'amour, tout simplement. Et j'espère que mon histoire pourra rappeler que finalement, le plus important dans la vie, c'est la vie. Il faut aimer sa vie, aimer ce que l'on a déjà. Arrêter de vouloir trop et pas assez. Le fait d'avoir déjà un toit, de l'amour, avoir des gens sur qui on peut compter, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup, en fait. C'est ce que je voudrais dire aux gens. J'aimerais que les gens puissent se dire qu'on peut s'en sortir malgré les choses que l'on peut vivre difficiles. Je suis Elisabeth et voici mon histoire.

  • Speaker #3

    Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry.

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Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ?

Dans cet épisode d’États Dames, découvrez le récit poignant de Marie-Élisabeth, une femme de 45 ans dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie et la cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours empreint de défis personnels et professionnels, elle partage avec une sincérité désarmante son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience.

Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s’effondrer ? À travers ses combats et cette expérience transformatrice qu’est la mort imminente, Marie-Élisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l’adversité.


🎙 Trigger Warning : Cet épisode contient des descriptions détaillées d’un accident de voiture et d’une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Nous vous recommandons de l’écouter avec précaution, dans un environnement sécurisant.


Un témoignage d’une intensité rare qui vous emmènera véritablement au cœur de la mort imminente.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ? Aujourd'hui, je vous emmène dans un récit poignant, celui de Marie-Elisabeth, une femme de 45 ans, dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie-cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours emprunt de défis personnels et professionnels, elle partage avec nous son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience. Marie-Elisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l'adversité. Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s'effondrer ? Avec une sincérité désarmante, elle revient sur ses combats. Son besoin de rester debout malgré tout. Et cette expérience unique et transformatrice qu'est la mort imminente. Cet épisode contient des descriptions détaillées d'un accident de voiture et d'une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Je vous invite à l'écouter avec précaution dans un environnement sécurisant. Préparez-vous à plonger dans un témoignage d'une intensité rare. Un récit qui vous emmènera véritablement. au cœur de la mort imminente. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Le 30 août 2011,

  • Speaker #2

    donc en Espagne, à côté de Léon, Léon de Castille, on part jamais vers 4h du matin et ce jour-là, mon mari a décidé de partir à 7h là,

  • Speaker #1

    mais ce voyage, je le sentais pas comme d'habitude.

  • Speaker #2

    J'ai pas réussi à dormir, je me suis coulée les deux écoutes, 3h du matin, j'étais très fatiguée, j'avais discuté avec mon frère, pour une fois...

  • Speaker #1

    On n'avait jamais vraiment l'occasion de discuter avec mon frère et ce soir-là, j'avais aimé discuter avec lui et je me sentais bien. Mon mari s'était coupé et puis à 4h du matin,

  • Speaker #2

    il m'a dit allez, on y va, on part On avait chargé la voiture. Alors moi, ce jour-là, j'avais chargé la voiture, comme j'avais ma fille qui avait 4 ans, j'avais chargé la voiture de manière à ce qu'au milieu, elle ne puisse pas tomber. J'avais mis plein de trucs, des oreillers, des coussins,

  • Speaker #1

    des doudous. Dans la plage arrière,

  • Speaker #2

    j'avais mis des vêtements qui étaient sous plastique. Et je ne sais pas,

  • Speaker #1

    en fait,

  • Speaker #2

    c'est comme si j'avais tout calculé dès le départ pour que l'accident soit fait au mieux possible. Je vous explique pourquoi après.

  • Speaker #1

    J'avais un pressentiment que, je ne sais pas, je ne sentais pas du tout ce voyage. C'était bizarre. C'était un voyage pas comme d'habitude. Je n'ai même pas pleuré. D'habitude, je pleure toujours quand je quitte mes parents et tout ça. Et ce jour-là, je n'ai pas... pleurer, j'avais un sentiment, je sais pas, d'angoisse, d'un truc bizarre. Je pressentais quelque chose. L'accident est survenu, donc on était partis, il était 4h,

  • Speaker #2

    4h30 du matin et en fait, quand on est partis, donc on est partis et puis j'étais fatiguée vu que j'avais presque pas dormi de la nuit.

  • Speaker #1

    Donc je m'endormais et puis souvent je me réveillais pour dire à mon mari, ça va,

  • Speaker #2

    t'es bien, tu te sens bien,

  • Speaker #1

    t'as pas envie de dormir et tout ça. Et ce qui est marrant, c'est que

  • Speaker #2

    qu'on a eu l'accident, il devait être 9h, 9h30 du matin. On va dire allez, 5 minutes avant, je me réveille d'un coup, je dis ça va, tu te sens bien ? Il me fait mon mari, à ce moment-là, me dit oui, je vais m'arrêter dans 5 minutes pour prendre un café. Et là, du coup, je lui fais ok, d'accord. Et là, dans un geste, qu'est-ce qu'il fait ? Il me baisse le siège. Il ne le fait jamais, parce que je dors debout.

  • Speaker #1

    C'est le dernier moment que je dormais comme ça, debout. Et là, il joint son geste à la parole. Il fait, attends, allonge-toi, tu seras mieux.

  • Speaker #2

    Et là, il m'allonge le siège. Et heureusement, parce que cinq minutes après, on rentre en collision. Alors moi, je n'ai rien senti, je n'ai rien vu venir. Je n'ai rien, je dormais complètement. Donc voilà,

  • Speaker #1

    on s'est encastré,

  • Speaker #2

    surtout de mon côté,

  • Speaker #1

    contre l'arrière d'un camion.

  • Speaker #2

    Donc on était quand même à plus de 120 à l'heure. Et on s'encastre dans un camion qui était pareil, à vitesse assez rapide. Et là, la voiture s'encastre de mon côté à l'arrière du camion.

  • Speaker #1

    La voiture monte, c'est-à-dire que baisse tout mon côté. C'est-à-dire que si mon mari ne m'avait pas baissé le siège un minute avant, en fait, j'aurais été décapitée.

  • Speaker #2

    Et ma tête avait tapé contre le pare-brise. J'avais plein de bouts de verre dans les yeux, dans les dents, partout. En fait,

  • Speaker #1

    ça a tout me brûlé. Je ne chantais plus rien. En fait, quand mon mari me réveille, il me dit Élise, sors de la voiture. On a eu un accident. Sors de la voiture. Je reprends vite fait mes esprits. Là, je le vois. Je sais qu'il y a eu quelque chose de grave qui est arrivé. J'ai juste demandé où était ma fille. Il m'a dit Elle est là. Mais... J'ai juste dit je ne peux pas bouger. Et je me suis rendormie, j'ai perdu connaissance, je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que j'entendais un bruit comme dans les films, un bruit de... voilà. Enfin voilà, le bruit de... Comme si une bombe avait explosé en puissance 1000 et que j'entendais ce bruit-là strident dans mes oreilles. Je ne savais plus où j'étais. Tout ce que je sais, c'est que je savais qu'il y avait ma fille et je voulais juste savoir où elle était.

  • Speaker #2

    Je sais que mon mari a pété le côté avec son pied, a essayé de péter le siège de la voiture pour pouvoir me sortir parce que les portes ne s'ouvraient pas.

  • Speaker #1

    Il a pu me sortir par le siège arrière. Alors, je ne sais pas comment, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste reprendre connaissance. Je sais que quelqu'un m'avait pris par les pieds et les mains. On m'a mis par terre et qu'une dame me parlait en espagnol. Et j'ai juste ouvert les yeux et j'ai demandé où était ma fille. Et quand j'ai vu ma fille et qu'elle allait bien... J'ai vu que mon mari saignait un peu de la jambe, qu'il essayait d'appeler un peu tout le monde, dire qu'on avait eu un accident et tout ça. Et je sais que mon corps est parti,

  • Speaker #2

    je ne sais où, je n'en sais rien, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste de la voix de cette femme qui me parlait en espagnol, qui me disait oui,

  • Speaker #1

    Ausha Enfin voilà,

  • Speaker #2

    je comprenais quelques mots,

  • Speaker #1

    mais le fait d'avoir vu que ma fille allait bien, pour moi, c'était mon soulagement. Je me suis laissée aller et quand les pompiers sont arrivés, je ne sais pas, on me tapait le visage. Je sais que ça me brûlait énormément. On m'avait mis un produit, on m'avait nettoyé les yeux avec des espèces de trucs d'allumettes ou j'en sais rien. C'était très douloureux. Mais en même temps, c'était un sentiment, j'avais mal, je savais que j'étais en vie. Mais je pense que là où j'étais, j'étais tellement bien que je n'avais pas envie de revenir. Je ne sais pas où j'étais, vraiment. Du coup, je sais que je perds connaissance à plusieurs reprises. On essaye de me parler, on me tape sur le visage, sur les mains. Mais je sais que c'était grave,

  • Speaker #2

    que j'étais mal, que je n'étais pas manie à un collier autour du cou pour ne pas que mes cervicales ne bougent. Et voilà, je ne sais pas. Moi, tout ce que je voulais, c'était être en paix. En fait, je n'avais plus envie de souffrir. Je ne sais pas. Le fait de savoir que ma fille allait bien, je sais qu'après, on m'a fait des examens, on m'a passé dans un truc pour faire des IRM, etc. J'ai été hospitalisée plusieurs jours dans l'hôpital de Castille-de-Léon. Et en fait, figurez-vous... Comment j'ai su tout ça ? À ce moment-là, comme ma fille ne pouvait pas rester à côté de nous parce qu'elle a dormi toute la nuit sur nous, comme on était étrangers, on n'avait pas de famille, on n'avait rien, on était tout seul. Du coup, il y a mes parents qui sont arrivés avec mes beaux-parents, mon frère, et tout ça sont venus pour nous venir en secours, entre guillemets, et ils ont emmené ma fille. Justement pour ne pas qu'elle reste à l'hôpital, on avait pris cette décision-là, qu'elle ne reste pas avec nous, parce qu'elle avait 4 ans, la pauvre, elle ne comprenait rien. Elle n'arrêtait pas de m'appeler et moi je ne pouvais pas bouger, j'avais de l'oxygène, j'étais branchée de partout. J'avais dit à mes parents, on avait dit avec mon mari de prendre la petite, de l'emmener avec eux. Et en fait j'avais de la famille sur Bordeaux qui avait pris ma fille et je me suis dit qu'il faut qu'elle fasse la rentrée scolaire, donc elle rentrait au CP. Et elle va rentrer avec une amie à moi à l'école, pour pas qu'elle reste dans ce milieu hospitalier. Voilà, c'était très compliqué. Du coup, ma fille était partie avec mes parents, après avec mon oncle et ma tante qui sont parties jusqu'à Bordeaux.

  • Speaker #1

    De Bordeaux,

  • Speaker #2

    j'avais un cousin qui faisait à l'époque un stage, il voulait rentrer en gendarmerie. Il travaillait sur Versailles-Satori. Du coup,

  • Speaker #1

    il avait pris ma fille de Bordeaux en TGV jusqu'à Versailles-Satori. De Versailles-Satori, j'ai ma belle-sœur qui a récupéré ma fille. Donc, elle était avec ses cousins, ses cousins plutôt, parce que je n'ai pas de nièce. Et du coup, ma belle-sœur avait emmené ma fille jusqu'à une amie qui a fait... qui avait le même âge que ma fille et pour pas qu'elle fasse la rentrée scolaire toute seule, elle a fait cette rentrée scolaire là. Ça a été très très dur pour moi d'abandonner, enfin limite c'est comme si j'abandonnais ma fille donc et en même temps le fait de faire ça, j'ai l'impression que mon corps a guéri. J'avais une hémorragie interne, je devais être opérée. Comme j'avais la tension très basse, j'étais qu'à 6 de tension, et comme l'hémorragie n'était pas non plus si grave que ça, ils ont décidé d'attendre un peu. Et je pense que le fait que ma fille me soit limite enlevée,

  • Speaker #2

    c'est quelque part ça,

  • Speaker #1

    mais je pense que ça m'a fait guérir puissance 1000. Je sais qu'en deux, trois jours, j'ai récupéré, mais je vous dis,

  • Speaker #2

    ça a été comme un miracle. Je ne sais pas expliquer comment.

  • Speaker #1

    Même mon visage a cicatrisé.

  • Speaker #2

    J'avais un énorme trou. J'étais complètement défigurée. J'avais un trou au visage, un trou au niveau du crâne.

  • Speaker #1

    Mais je sais qu'à l'intérieur de mon corps,

  • Speaker #2

    il y a eu... quelque chose où j'ai guéri, je ne sais pas,

  • Speaker #1

    c'est comme si l'au-delà, une énergie de l'au-delà m'avait réparée.

  • Speaker #2

    Et c'est particulier.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer ça. Et en même temps, je me sentais d'une paisibilité. Je savais que c'était dur ce qu'on avait vécu, qu'on avait eu un grave accident. Et en même temps, j'avais l'impression d'être protégée. Je ne sais pas comment expliquer ça. Je sais que j'avais quelqu'un à côté, parce qu'on n'avait rien,

  • Speaker #2

    on n'avait pas de vêtements, on n'avait rien du tout. J'ai une dame à côté, une Espagnole,

  • Speaker #1

    qui m'avait prêté son sèche-cheveux, parce que je ne pouvais même pas me laver les cheveux,

  • Speaker #2

    rien. J'avais plein de bouts de verre partout, parce que même plusieurs mois après, j'avais des bouts de verre qui sortaient du visage. Ça a été vraiment une expérience très compliquée et difficile à vivre. Même la personne qui était à côté de moi, je sentais leur amour.

  • Speaker #1

    Ils nous avaient montré,

  • Speaker #2

    on était passé dans le journal, dans le journal et tout ça, qu'on était des miraculés. Et de toutes les façons, vous voyez la voiture, vous vous dites, ces personnes, elles sont mortes. Et finalement, non, ma fille n'a rien eu du tout. Ma fille a été prise en sandwich par les vêtements que j'avais mis dans le coffre. Comme c'était du plastique, ça l'a protégée de tout. Elle n'a rien eu.

  • Speaker #1

    pas un bleu,

  • Speaker #2

    pas un bout de vert. L'univers,

  • Speaker #1

    on était sous une bonne étoile.

  • Speaker #2

    Ça a été vraiment un miracle. Ma fille a été complètement protégée, elle n'a rien eu. Mon mari, oui, a eu une ouverture au niveau du genou, le pied dans le plat parce qu'il avait essayé de casser le siège pour pouvoir me sortir. Comment tout ça, en fait, quand je suis revenue en France, parce que ça a été dur de revenir en France, parce qu'il ne voulait pas que je prenne l'avion et tout ça, mais sur le...

  • Speaker #1

    plan psychologique,

  • Speaker #2

    ça a été un peu difficile. Surtout l'après, les douleurs, les séquelles. J'avais le bassin complètement déplacé. J'avais même à l'époque un stérilet. Ils ne me l'avaient pas enlevé. Elle m'a complètement tout déchiré à l'intérieur. On ne me l'a enlevé qu'après, plusieurs semaines après. Ça a été vraiment... horrible. Je ne souhaite ça à personne, même à mon pire ennemi, je crois. Je me souviens, en fait, quelques mois après, j'ai fait un rêve étrange. Alors, c'était plus qu'un rêve, parce que ça était vraiment comme une réalité, où j'ai vu un couloir tout noir avec plusieurs mains qui me touchaient. Et j'arrive au bout d'un tunnel où il y a énormément de lumière, une lumière tellement paisible. une lumière ou une sérénité, une paix. Mais vraiment, j'avais qu'une envie, c'était d'aller vers cette lumière et d'être là-bas et d'être bien.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #2

    je vois des gens de ma famille, mon arrière-grand-mère qui m'attendait, mon grand-père et même mon fils. Alors, j'ai perdu, j'ai dû avorter quelques mois. Je sais que j'ai avorté après.

  • Speaker #1

    après,

  • Speaker #2

    mais je savais que cet enfant, c'était le mien.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer,

  • Speaker #2

    c'était bizarre. Parce que je n'avais pas encore vécu d'avortement. Je l'ai vécu après, mais c'est comme si cet homme-là était déjà là. Enfin,

  • Speaker #1

    je ne sais pas comment expliquer tout ça,

  • Speaker #2

    ça a été bizarre. Je me sentais bien et j'entendais juste une voix en disant Tu ne peux pas rester ici, ce n'est pas le moment. Ok, mais moi, je voulais rester dans cet endroit. Je me sentais bien. Je me sentais vraiment un amour. je ne sais pas, indéfinissable,

  • Speaker #1

    une continuité d'énergie, je ne sais pas comment expliquer. Et quand je suis revenue,

  • Speaker #2

    parce que j'ai senti mon corps revenir à mon corps,

  • Speaker #1

    mais tout ça dans le rêve, mais c'était tellement réel.

  • Speaker #2

    Et en fait, quand je suis revenue à moi, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, c'est bizarre ce rêve que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et je sais qu'à partir... de ce rêve-là,

  • Speaker #2

    je me suis sentie transformée. Je me suis sentie modifiée, mais ça a été un rêve que j'ai effectué plusieurs mois. Je ne sais même plus si c'est des mois ou des années après, je ne sais plus. Je ne sais plus vraiment m'orienter dans le temps, je ne sais plus si tout ça,

  • Speaker #1

    je l'ai vécu. longtemps après ou pas. Je sais que j'ai fait ça,

  • Speaker #2

    mais je n'en avais jamais parlé à personne parce que j'avais trop peur qu'on me prenne pour une folle. Et en fait, c'est en rencontrant quelqu'un et en regardant un film sur les explorations de mort imminente, j'en ai parlé à quelqu'un qui m'a confirmé, il m'a dit, oui, tu as quand même vécu une exploration de mort imminente. Et là, c'est comme si tout, tous les puzzles s'étaient mis sur place. Comme si la boucle était bouclée. Ça a été... Voilà, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #1

    C'est comme si, une fois que j'avais vécu ça,

  • Speaker #2

    j'ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. Parce que j'ai eu plusieurs choses qui se sont aliénées à ça. On va dire qu'après, j'ai repris mon travail et tout ça, parce que ma seule envie, c'était de reprendre le travail, de reprendre une vie d'avant. Alors qu'au final, on est transformé à vie. Notre vie n'est plus jamais pareille. C'est faux, on a envie de redevenir la personne qu'on était. Mais voilà, je suis devenue handicapée. J'ai eu plein de soucis. J'ai eu énormément de mal à remonter la pente. de toute l'acceptation de ce qui s'était passé. Je n'étais plus la même. J'avais une canne. J'avais plein de trucs. J'ai obligé de la rééducation tout le temps. J'avais complètement diminué. Je n'étais plus pareille. J'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir. J'avais l'impression qu'au final, ma vie était finie. En fait, après, j'ai eu plein d'autres choses. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'à partir de là, j'ai été suivie toujours à l'hôpital d'Argentail pour ma narcolepsie cataplexie. Et là, ça faisait un moment que je ne prenais plus de traitement, parce qu'avec l'accident et tout, j'avais plein d'autres médicaments. Et je me suis dit, bon, trop de médicaments tuent des médicaments. Et j'avais arrêté de prendre. Et quand j'ai fait les examens, là, le docteur Renoir-Dier, elle me dit, écoutez, madame Villela, c'est bizarre, votre narcolepsie cataplexie a disparu. Il n'y a plus rien, vous ne faites plus de sommeil paradoxal. Et là, je lui ai dit, écoutez, j'ai eu un accident très grave de voiture il y a quelque temps et je ne prends plus le traitement. Et là, elle me dit, écoutez, le choc a dû être tellement fort.

  • Speaker #1

    Vous êtes le premier cas dans ma vie que je vois.

  • Speaker #2

    parce qu'en plus, elle partait à la retraite bientôt.

  • Speaker #1

    Vous avez dû avoir un choc au niveau du cerveau anormal que ça vous a enlevé cette pathologie-là.

  • Speaker #2

    OK, on est resté là-dessus.

  • Speaker #1

    Alors du coup,

  • Speaker #2

    avec le recul, je me dis, est-ce que c'est le MI qui a fait que ça m'a enlevé ça ou c'est l'impact fort au niveau du cerveau qui a fait que j'ai guéri, quoi ? C'était bizarre. L'étape la plus difficile dans ma vie, ça a été reprendre à vivre avec un handicap, m'accepter comme j'étais. Ça a été très long. M'occuper quand même de ma fille, gérer tout, la maison. Et au final,

  • Speaker #1

    grâce à cet accident-là,

  • Speaker #2

    je me suis rendue compte qu'en fait, mes priorités n'étaient plus là où elles devaient être. C'est-à-dire qu'après ça, je me suis rendue compte que ma priorité, c'était ma fille, ma vie de famille et moi. Et après tout ça, après cet accident-là, j'ai décidé, enfin, ma vie a complètement changé. Je me suis, alors pendant un moment, je me suis enfermée. J'ai connu un burn-out, j'ai connu plein de choses. J'avais l'impression que mon corps, enfin, j'avais l'impression que j'étais morte de l'intérieur. Mais après,

  • Speaker #1

    avec tout ça,

  • Speaker #2

    j'ai quand même réussi à... regagner confiance en moi. Je me suis achetée deux cannes, j'ai commencé à marcher. J'ai repris la marche, j'ai été voir plusieurs magnétiseurs, j'ai vu plein de choses. J'ai fait la rencontre de Pierre Jonas, justement, magnétiseur sur Paris, qui m'a énormément aidée. J'ai essayé plein de choses pour essayer de guérir. Et en fait, j'ai revu ma vie. J'ai changé tous mes traitements. Parce qu'en fait, tous les traitements me bousillaient. Je commençais à dépérir. En fait, j'avais pratiquement plus de reins. J'avais plus de foie. Je commençais à mourir de l'intérieur. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas donner cette vie à ma fille. Ma fille était devenue la priorité. Et du coup,

  • Speaker #1

    à partir de là,

  • Speaker #2

    je me suis dit, je change mes traitements.

  • Speaker #1

    J'ai pris des choses beaucoup plus naturelles. Des choses à base de plantes. du CBD, j'ai changé tout mon traitement et j'ai commencé à guérir.

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu foi en quelque chose, je prie beaucoup, je vais souvent à l'église.

  • Speaker #1

    Je suis croyante,

  • Speaker #2

    mais pas très pratiquante,

  • Speaker #1

    mais j'ai ma foi à moi.

  • Speaker #2

    Je sais que j'ai été dans plusieurs endroits, notamment à Lisieux, à Sainte-Thérèse, etc., où j'avais été avec une canne. Je suis revenue de là-bas, j'ai réussi à l'enlever. Il y a eu énormément de choses qui me sont arrivées et qui m'ont permis de me reconstruire. Cette expérience-là m'a appris qu'au final, le plus important de notre vie, c'est quoi ? L'argent, oui,

  • Speaker #1

    on peut gagner énormément d'argent, on peut avoir tout ce qu'on veut dans la vie,

  • Speaker #2

    mais... Est-ce que c'est vraiment ça qui nous fait avancer ? Oui, je sais que c'est important parce que sans argent, on ne peut pas se soigner, on ne peut pas se guérir. C'est vrai qu'heureusement que je gagnais bien ma vie, entre guillemets, on ne gagne jamais assez. Heureusement que j'avais ça. Mais le plus important, en fait, ce qui nous maintient, c'est l'amour, l'amour des uns des autres, l'amour de soi, l'amour que j'avais envers mon mari et ma fille. C'est ça qui m'a maintenu en vie. Parce que même au centre antidouleur où j'étais soignée et tout ça, ça m'enfermait là-dedans et je ne me sentais pas bien. J'ai dû sortir de là-bas. Alors, ça m'a aidée quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ça, en fait. Je pense que notre destin,

  • Speaker #2

    c'est aussi de savoir se tourner vers les autres, écouter les autres et se faire aider. En fait,

  • Speaker #1

    pour moi,

  • Speaker #2

    à l'époque, comme je ne pouvais compter que sur moi, Je n'arrivais pas à me faire aider par les autres, ni à accepter leur aide. Encore aujourd'hui, j'ai du mal. Mais je me suis rendue compte qu'au final, s'il faut accepter l'aide des autres, oui, il faut accepter l'amour des autres, parce que souvent, moi, j'étais fermée à ça, et accepter que les gens puissent nous aimer tels que nous sommes.

  • Speaker #1

    Ce qui nous arrive des fois, c'est pour nous mettre sur le bon chemin. Et j'ai compris qu'en fait, avec cet accident-là, je faisais fausse route. Je n'avais qu'une envie, c'était de réussir professionnellement. En fait, une évolution professionnelle. Mais ma vie n'était pas du tout dans le bon chemin. Et je pense que la vie a voulu me dire, stop Elisabeth, tu n'es pas dans le droit chemin. On te met ces épreuves-là pour que tu comprennes certaines choses. Et j'ai compris qu'aujourd'hui,

  • Speaker #2

    la vie est au final la plus importante. c'est les moments avec les gens qu'on aime, vivre l'instant présent, essayer d'envoyer du bien faits envers les autres et d'arrêter de critiquer, de voir ce que les autres font. Déjà si on arrive à voir nous-mêmes nos erreurs et le mal qu'on l'a fait, c'est déjà une grande chose. Le message que j'aimerais adresser aux personnes qui écouteront mon témoignage, c'est... L'amour, tout simplement. Et j'espère que mon histoire pourra rappeler que finalement, le plus important dans la vie, c'est la vie. Il faut aimer sa vie, aimer ce que l'on a déjà. Arrêter de vouloir trop et pas assez. Le fait d'avoir déjà un toit, de l'amour, avoir des gens sur qui on peut compter, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup, en fait. C'est ce que je voudrais dire aux gens. J'aimerais que les gens puissent se dire qu'on peut s'en sortir malgré les choses que l'on peut vivre difficiles. Je suis Elisabeth et voici mon histoire.

  • Speaker #3

    Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry.

Description

Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ?

Dans cet épisode d’États Dames, découvrez le récit poignant de Marie-Élisabeth, une femme de 45 ans dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie et la cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours empreint de défis personnels et professionnels, elle partage avec une sincérité désarmante son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience.

Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s’effondrer ? À travers ses combats et cette expérience transformatrice qu’est la mort imminente, Marie-Élisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l’adversité.


🎙 Trigger Warning : Cet épisode contient des descriptions détaillées d’un accident de voiture et d’une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Nous vous recommandons de l’écouter avec précaution, dans un environnement sécurisant.


Un témoignage d’une intensité rare qui vous emmènera véritablement au cœur de la mort imminente.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et si, en une fraction de seconde, votre vie basculait ? Aujourd'hui, je vous emmène dans un récit poignant, celui de Marie-Elisabeth, une femme de 45 ans, dont la vie a été marquée par des épreuves hors du commun. Entre une lutte quotidienne contre la narcolepsie-cataplexie, un accident de voiture qui a bouleversé son existence, et un parcours emprunt de défis personnels et professionnels, elle partage avec nous son cheminement, ses douleurs, mais aussi sa résilience. Marie-Elisabeth nous offre une véritable exploration de la vie face à l'adversité. Comment surmonter un accident traumatisant ? Comment continuer à avancer quand tout semble s'effondrer ? Avec une sincérité désarmante, elle revient sur ses combats. Son besoin de rester debout malgré tout. Et cette expérience unique et transformatrice qu'est la mort imminente. Cet épisode contient des descriptions détaillées d'un accident de voiture et d'une expérience de mort imminente. Ces récits peuvent raviver des souvenirs difficiles. Je vous invite à l'écouter avec précaution dans un environnement sécurisant. Préparez-vous à plonger dans un témoignage d'une intensité rare. Un récit qui vous emmènera véritablement. au cœur de la mort imminente. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Le 30 août 2011,

  • Speaker #2

    donc en Espagne, à côté de Léon, Léon de Castille, on part jamais vers 4h du matin et ce jour-là, mon mari a décidé de partir à 7h là,

  • Speaker #1

    mais ce voyage, je le sentais pas comme d'habitude.

  • Speaker #2

    J'ai pas réussi à dormir, je me suis coulée les deux écoutes, 3h du matin, j'étais très fatiguée, j'avais discuté avec mon frère, pour une fois...

  • Speaker #1

    On n'avait jamais vraiment l'occasion de discuter avec mon frère et ce soir-là, j'avais aimé discuter avec lui et je me sentais bien. Mon mari s'était coupé et puis à 4h du matin,

  • Speaker #2

    il m'a dit allez, on y va, on part On avait chargé la voiture. Alors moi, ce jour-là, j'avais chargé la voiture, comme j'avais ma fille qui avait 4 ans, j'avais chargé la voiture de manière à ce qu'au milieu, elle ne puisse pas tomber. J'avais mis plein de trucs, des oreillers, des coussins,

  • Speaker #1

    des doudous. Dans la plage arrière,

  • Speaker #2

    j'avais mis des vêtements qui étaient sous plastique. Et je ne sais pas,

  • Speaker #1

    en fait,

  • Speaker #2

    c'est comme si j'avais tout calculé dès le départ pour que l'accident soit fait au mieux possible. Je vous explique pourquoi après.

  • Speaker #1

    J'avais un pressentiment que, je ne sais pas, je ne sentais pas du tout ce voyage. C'était bizarre. C'était un voyage pas comme d'habitude. Je n'ai même pas pleuré. D'habitude, je pleure toujours quand je quitte mes parents et tout ça. Et ce jour-là, je n'ai pas... pleurer, j'avais un sentiment, je sais pas, d'angoisse, d'un truc bizarre. Je pressentais quelque chose. L'accident est survenu, donc on était partis, il était 4h,

  • Speaker #2

    4h30 du matin et en fait, quand on est partis, donc on est partis et puis j'étais fatiguée vu que j'avais presque pas dormi de la nuit.

  • Speaker #1

    Donc je m'endormais et puis souvent je me réveillais pour dire à mon mari, ça va,

  • Speaker #2

    t'es bien, tu te sens bien,

  • Speaker #1

    t'as pas envie de dormir et tout ça. Et ce qui est marrant, c'est que

  • Speaker #2

    qu'on a eu l'accident, il devait être 9h, 9h30 du matin. On va dire allez, 5 minutes avant, je me réveille d'un coup, je dis ça va, tu te sens bien ? Il me fait mon mari, à ce moment-là, me dit oui, je vais m'arrêter dans 5 minutes pour prendre un café. Et là, du coup, je lui fais ok, d'accord. Et là, dans un geste, qu'est-ce qu'il fait ? Il me baisse le siège. Il ne le fait jamais, parce que je dors debout.

  • Speaker #1

    C'est le dernier moment que je dormais comme ça, debout. Et là, il joint son geste à la parole. Il fait, attends, allonge-toi, tu seras mieux.

  • Speaker #2

    Et là, il m'allonge le siège. Et heureusement, parce que cinq minutes après, on rentre en collision. Alors moi, je n'ai rien senti, je n'ai rien vu venir. Je n'ai rien, je dormais complètement. Donc voilà,

  • Speaker #1

    on s'est encastré,

  • Speaker #2

    surtout de mon côté,

  • Speaker #1

    contre l'arrière d'un camion.

  • Speaker #2

    Donc on était quand même à plus de 120 à l'heure. Et on s'encastre dans un camion qui était pareil, à vitesse assez rapide. Et là, la voiture s'encastre de mon côté à l'arrière du camion.

  • Speaker #1

    La voiture monte, c'est-à-dire que baisse tout mon côté. C'est-à-dire que si mon mari ne m'avait pas baissé le siège un minute avant, en fait, j'aurais été décapitée.

  • Speaker #2

    Et ma tête avait tapé contre le pare-brise. J'avais plein de bouts de verre dans les yeux, dans les dents, partout. En fait,

  • Speaker #1

    ça a tout me brûlé. Je ne chantais plus rien. En fait, quand mon mari me réveille, il me dit Élise, sors de la voiture. On a eu un accident. Sors de la voiture. Je reprends vite fait mes esprits. Là, je le vois. Je sais qu'il y a eu quelque chose de grave qui est arrivé. J'ai juste demandé où était ma fille. Il m'a dit Elle est là. Mais... J'ai juste dit je ne peux pas bouger. Et je me suis rendormie, j'ai perdu connaissance, je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que j'entendais un bruit comme dans les films, un bruit de... voilà. Enfin voilà, le bruit de... Comme si une bombe avait explosé en puissance 1000 et que j'entendais ce bruit-là strident dans mes oreilles. Je ne savais plus où j'étais. Tout ce que je sais, c'est que je savais qu'il y avait ma fille et je voulais juste savoir où elle était.

  • Speaker #2

    Je sais que mon mari a pété le côté avec son pied, a essayé de péter le siège de la voiture pour pouvoir me sortir parce que les portes ne s'ouvraient pas.

  • Speaker #1

    Il a pu me sortir par le siège arrière. Alors, je ne sais pas comment, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste reprendre connaissance. Je sais que quelqu'un m'avait pris par les pieds et les mains. On m'a mis par terre et qu'une dame me parlait en espagnol. Et j'ai juste ouvert les yeux et j'ai demandé où était ma fille. Et quand j'ai vu ma fille et qu'elle allait bien... J'ai vu que mon mari saignait un peu de la jambe, qu'il essayait d'appeler un peu tout le monde, dire qu'on avait eu un accident et tout ça. Et je sais que mon corps est parti,

  • Speaker #2

    je ne sais où, je n'en sais rien, je ne sais pas, je ne me rappelle de rien. Je me rappelle juste de la voix de cette femme qui me parlait en espagnol, qui me disait oui,

  • Speaker #1

    Ausha Enfin voilà,

  • Speaker #2

    je comprenais quelques mots,

  • Speaker #1

    mais le fait d'avoir vu que ma fille allait bien, pour moi, c'était mon soulagement. Je me suis laissée aller et quand les pompiers sont arrivés, je ne sais pas, on me tapait le visage. Je sais que ça me brûlait énormément. On m'avait mis un produit, on m'avait nettoyé les yeux avec des espèces de trucs d'allumettes ou j'en sais rien. C'était très douloureux. Mais en même temps, c'était un sentiment, j'avais mal, je savais que j'étais en vie. Mais je pense que là où j'étais, j'étais tellement bien que je n'avais pas envie de revenir. Je ne sais pas où j'étais, vraiment. Du coup, je sais que je perds connaissance à plusieurs reprises. On essaye de me parler, on me tape sur le visage, sur les mains. Mais je sais que c'était grave,

  • Speaker #2

    que j'étais mal, que je n'étais pas manie à un collier autour du cou pour ne pas que mes cervicales ne bougent. Et voilà, je ne sais pas. Moi, tout ce que je voulais, c'était être en paix. En fait, je n'avais plus envie de souffrir. Je ne sais pas. Le fait de savoir que ma fille allait bien, je sais qu'après, on m'a fait des examens, on m'a passé dans un truc pour faire des IRM, etc. J'ai été hospitalisée plusieurs jours dans l'hôpital de Castille-de-Léon. Et en fait, figurez-vous... Comment j'ai su tout ça ? À ce moment-là, comme ma fille ne pouvait pas rester à côté de nous parce qu'elle a dormi toute la nuit sur nous, comme on était étrangers, on n'avait pas de famille, on n'avait rien, on était tout seul. Du coup, il y a mes parents qui sont arrivés avec mes beaux-parents, mon frère, et tout ça sont venus pour nous venir en secours, entre guillemets, et ils ont emmené ma fille. Justement pour ne pas qu'elle reste à l'hôpital, on avait pris cette décision-là, qu'elle ne reste pas avec nous, parce qu'elle avait 4 ans, la pauvre, elle ne comprenait rien. Elle n'arrêtait pas de m'appeler et moi je ne pouvais pas bouger, j'avais de l'oxygène, j'étais branchée de partout. J'avais dit à mes parents, on avait dit avec mon mari de prendre la petite, de l'emmener avec eux. Et en fait j'avais de la famille sur Bordeaux qui avait pris ma fille et je me suis dit qu'il faut qu'elle fasse la rentrée scolaire, donc elle rentrait au CP. Et elle va rentrer avec une amie à moi à l'école, pour pas qu'elle reste dans ce milieu hospitalier. Voilà, c'était très compliqué. Du coup, ma fille était partie avec mes parents, après avec mon oncle et ma tante qui sont parties jusqu'à Bordeaux.

  • Speaker #1

    De Bordeaux,

  • Speaker #2

    j'avais un cousin qui faisait à l'époque un stage, il voulait rentrer en gendarmerie. Il travaillait sur Versailles-Satori. Du coup,

  • Speaker #1

    il avait pris ma fille de Bordeaux en TGV jusqu'à Versailles-Satori. De Versailles-Satori, j'ai ma belle-sœur qui a récupéré ma fille. Donc, elle était avec ses cousins, ses cousins plutôt, parce que je n'ai pas de nièce. Et du coup, ma belle-sœur avait emmené ma fille jusqu'à une amie qui a fait... qui avait le même âge que ma fille et pour pas qu'elle fasse la rentrée scolaire toute seule, elle a fait cette rentrée scolaire là. Ça a été très très dur pour moi d'abandonner, enfin limite c'est comme si j'abandonnais ma fille donc et en même temps le fait de faire ça, j'ai l'impression que mon corps a guéri. J'avais une hémorragie interne, je devais être opérée. Comme j'avais la tension très basse, j'étais qu'à 6 de tension, et comme l'hémorragie n'était pas non plus si grave que ça, ils ont décidé d'attendre un peu. Et je pense que le fait que ma fille me soit limite enlevée,

  • Speaker #2

    c'est quelque part ça,

  • Speaker #1

    mais je pense que ça m'a fait guérir puissance 1000. Je sais qu'en deux, trois jours, j'ai récupéré, mais je vous dis,

  • Speaker #2

    ça a été comme un miracle. Je ne sais pas expliquer comment.

  • Speaker #1

    Même mon visage a cicatrisé.

  • Speaker #2

    J'avais un énorme trou. J'étais complètement défigurée. J'avais un trou au visage, un trou au niveau du crâne.

  • Speaker #1

    Mais je sais qu'à l'intérieur de mon corps,

  • Speaker #2

    il y a eu... quelque chose où j'ai guéri, je ne sais pas,

  • Speaker #1

    c'est comme si l'au-delà, une énergie de l'au-delà m'avait réparée.

  • Speaker #2

    Et c'est particulier.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer ça. Et en même temps, je me sentais d'une paisibilité. Je savais que c'était dur ce qu'on avait vécu, qu'on avait eu un grave accident. Et en même temps, j'avais l'impression d'être protégée. Je ne sais pas comment expliquer ça. Je sais que j'avais quelqu'un à côté, parce qu'on n'avait rien,

  • Speaker #2

    on n'avait pas de vêtements, on n'avait rien du tout. J'ai une dame à côté, une Espagnole,

  • Speaker #1

    qui m'avait prêté son sèche-cheveux, parce que je ne pouvais même pas me laver les cheveux,

  • Speaker #2

    rien. J'avais plein de bouts de verre partout, parce que même plusieurs mois après, j'avais des bouts de verre qui sortaient du visage. Ça a été vraiment une expérience très compliquée et difficile à vivre. Même la personne qui était à côté de moi, je sentais leur amour.

  • Speaker #1

    Ils nous avaient montré,

  • Speaker #2

    on était passé dans le journal, dans le journal et tout ça, qu'on était des miraculés. Et de toutes les façons, vous voyez la voiture, vous vous dites, ces personnes, elles sont mortes. Et finalement, non, ma fille n'a rien eu du tout. Ma fille a été prise en sandwich par les vêtements que j'avais mis dans le coffre. Comme c'était du plastique, ça l'a protégée de tout. Elle n'a rien eu.

  • Speaker #1

    pas un bleu,

  • Speaker #2

    pas un bout de vert. L'univers,

  • Speaker #1

    on était sous une bonne étoile.

  • Speaker #2

    Ça a été vraiment un miracle. Ma fille a été complètement protégée, elle n'a rien eu. Mon mari, oui, a eu une ouverture au niveau du genou, le pied dans le plat parce qu'il avait essayé de casser le siège pour pouvoir me sortir. Comment tout ça, en fait, quand je suis revenue en France, parce que ça a été dur de revenir en France, parce qu'il ne voulait pas que je prenne l'avion et tout ça, mais sur le...

  • Speaker #1

    plan psychologique,

  • Speaker #2

    ça a été un peu difficile. Surtout l'après, les douleurs, les séquelles. J'avais le bassin complètement déplacé. J'avais même à l'époque un stérilet. Ils ne me l'avaient pas enlevé. Elle m'a complètement tout déchiré à l'intérieur. On ne me l'a enlevé qu'après, plusieurs semaines après. Ça a été vraiment... horrible. Je ne souhaite ça à personne, même à mon pire ennemi, je crois. Je me souviens, en fait, quelques mois après, j'ai fait un rêve étrange. Alors, c'était plus qu'un rêve, parce que ça était vraiment comme une réalité, où j'ai vu un couloir tout noir avec plusieurs mains qui me touchaient. Et j'arrive au bout d'un tunnel où il y a énormément de lumière, une lumière tellement paisible. une lumière ou une sérénité, une paix. Mais vraiment, j'avais qu'une envie, c'était d'aller vers cette lumière et d'être là-bas et d'être bien.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #2

    je vois des gens de ma famille, mon arrière-grand-mère qui m'attendait, mon grand-père et même mon fils. Alors, j'ai perdu, j'ai dû avorter quelques mois. Je sais que j'ai avorté après.

  • Speaker #1

    après,

  • Speaker #2

    mais je savais que cet enfant, c'était le mien.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas comment expliquer,

  • Speaker #2

    c'était bizarre. Parce que je n'avais pas encore vécu d'avortement. Je l'ai vécu après, mais c'est comme si cet homme-là était déjà là. Enfin,

  • Speaker #1

    je ne sais pas comment expliquer tout ça,

  • Speaker #2

    ça a été bizarre. Je me sentais bien et j'entendais juste une voix en disant Tu ne peux pas rester ici, ce n'est pas le moment. Ok, mais moi, je voulais rester dans cet endroit. Je me sentais bien. Je me sentais vraiment un amour. je ne sais pas, indéfinissable,

  • Speaker #1

    une continuité d'énergie, je ne sais pas comment expliquer. Et quand je suis revenue,

  • Speaker #2

    parce que j'ai senti mon corps revenir à mon corps,

  • Speaker #1

    mais tout ça dans le rêve, mais c'était tellement réel.

  • Speaker #2

    Et en fait, quand je suis revenue à moi, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, c'est bizarre ce rêve que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et je sais qu'à partir... de ce rêve-là,

  • Speaker #2

    je me suis sentie transformée. Je me suis sentie modifiée, mais ça a été un rêve que j'ai effectué plusieurs mois. Je ne sais même plus si c'est des mois ou des années après, je ne sais plus. Je ne sais plus vraiment m'orienter dans le temps, je ne sais plus si tout ça,

  • Speaker #1

    je l'ai vécu. longtemps après ou pas. Je sais que j'ai fait ça,

  • Speaker #2

    mais je n'en avais jamais parlé à personne parce que j'avais trop peur qu'on me prenne pour une folle. Et en fait, c'est en rencontrant quelqu'un et en regardant un film sur les explorations de mort imminente, j'en ai parlé à quelqu'un qui m'a confirmé, il m'a dit, oui, tu as quand même vécu une exploration de mort imminente. Et là, c'est comme si tout, tous les puzzles s'étaient mis sur place. Comme si la boucle était bouclée. Ça a été... Voilà, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #1

    C'est comme si, une fois que j'avais vécu ça,

  • Speaker #2

    j'ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. Parce que j'ai eu plusieurs choses qui se sont aliénées à ça. On va dire qu'après, j'ai repris mon travail et tout ça, parce que ma seule envie, c'était de reprendre le travail, de reprendre une vie d'avant. Alors qu'au final, on est transformé à vie. Notre vie n'est plus jamais pareille. C'est faux, on a envie de redevenir la personne qu'on était. Mais voilà, je suis devenue handicapée. J'ai eu plein de soucis. J'ai eu énormément de mal à remonter la pente. de toute l'acceptation de ce qui s'était passé. Je n'étais plus la même. J'avais une canne. J'avais plein de trucs. J'ai obligé de la rééducation tout le temps. J'avais complètement diminué. Je n'étais plus pareille. J'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir. J'avais l'impression qu'au final, ma vie était finie. En fait, après, j'ai eu plein d'autres choses. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'à partir de là, j'ai été suivie toujours à l'hôpital d'Argentail pour ma narcolepsie cataplexie. Et là, ça faisait un moment que je ne prenais plus de traitement, parce qu'avec l'accident et tout, j'avais plein d'autres médicaments. Et je me suis dit, bon, trop de médicaments tuent des médicaments. Et j'avais arrêté de prendre. Et quand j'ai fait les examens, là, le docteur Renoir-Dier, elle me dit, écoutez, madame Villela, c'est bizarre, votre narcolepsie cataplexie a disparu. Il n'y a plus rien, vous ne faites plus de sommeil paradoxal. Et là, je lui ai dit, écoutez, j'ai eu un accident très grave de voiture il y a quelque temps et je ne prends plus le traitement. Et là, elle me dit, écoutez, le choc a dû être tellement fort.

  • Speaker #1

    Vous êtes le premier cas dans ma vie que je vois.

  • Speaker #2

    parce qu'en plus, elle partait à la retraite bientôt.

  • Speaker #1

    Vous avez dû avoir un choc au niveau du cerveau anormal que ça vous a enlevé cette pathologie-là.

  • Speaker #2

    OK, on est resté là-dessus.

  • Speaker #1

    Alors du coup,

  • Speaker #2

    avec le recul, je me dis, est-ce que c'est le MI qui a fait que ça m'a enlevé ça ou c'est l'impact fort au niveau du cerveau qui a fait que j'ai guéri, quoi ? C'était bizarre. L'étape la plus difficile dans ma vie, ça a été reprendre à vivre avec un handicap, m'accepter comme j'étais. Ça a été très long. M'occuper quand même de ma fille, gérer tout, la maison. Et au final,

  • Speaker #1

    grâce à cet accident-là,

  • Speaker #2

    je me suis rendue compte qu'en fait, mes priorités n'étaient plus là où elles devaient être. C'est-à-dire qu'après ça, je me suis rendue compte que ma priorité, c'était ma fille, ma vie de famille et moi. Et après tout ça, après cet accident-là, j'ai décidé, enfin, ma vie a complètement changé. Je me suis, alors pendant un moment, je me suis enfermée. J'ai connu un burn-out, j'ai connu plein de choses. J'avais l'impression que mon corps, enfin, j'avais l'impression que j'étais morte de l'intérieur. Mais après,

  • Speaker #1

    avec tout ça,

  • Speaker #2

    j'ai quand même réussi à... regagner confiance en moi. Je me suis achetée deux cannes, j'ai commencé à marcher. J'ai repris la marche, j'ai été voir plusieurs magnétiseurs, j'ai vu plein de choses. J'ai fait la rencontre de Pierre Jonas, justement, magnétiseur sur Paris, qui m'a énormément aidée. J'ai essayé plein de choses pour essayer de guérir. Et en fait, j'ai revu ma vie. J'ai changé tous mes traitements. Parce qu'en fait, tous les traitements me bousillaient. Je commençais à dépérir. En fait, j'avais pratiquement plus de reins. J'avais plus de foie. Je commençais à mourir de l'intérieur. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas donner cette vie à ma fille. Ma fille était devenue la priorité. Et du coup,

  • Speaker #1

    à partir de là,

  • Speaker #2

    je me suis dit, je change mes traitements.

  • Speaker #1

    J'ai pris des choses beaucoup plus naturelles. Des choses à base de plantes. du CBD, j'ai changé tout mon traitement et j'ai commencé à guérir.

  • Speaker #2

    J'ai toujours eu foi en quelque chose, je prie beaucoup, je vais souvent à l'église.

  • Speaker #1

    Je suis croyante,

  • Speaker #2

    mais pas très pratiquante,

  • Speaker #1

    mais j'ai ma foi à moi.

  • Speaker #2

    Je sais que j'ai été dans plusieurs endroits, notamment à Lisieux, à Sainte-Thérèse, etc., où j'avais été avec une canne. Je suis revenue de là-bas, j'ai réussi à l'enlever. Il y a eu énormément de choses qui me sont arrivées et qui m'ont permis de me reconstruire. Cette expérience-là m'a appris qu'au final, le plus important de notre vie, c'est quoi ? L'argent, oui,

  • Speaker #1

    on peut gagner énormément d'argent, on peut avoir tout ce qu'on veut dans la vie,

  • Speaker #2

    mais... Est-ce que c'est vraiment ça qui nous fait avancer ? Oui, je sais que c'est important parce que sans argent, on ne peut pas se soigner, on ne peut pas se guérir. C'est vrai qu'heureusement que je gagnais bien ma vie, entre guillemets, on ne gagne jamais assez. Heureusement que j'avais ça. Mais le plus important, en fait, ce qui nous maintient, c'est l'amour, l'amour des uns des autres, l'amour de soi, l'amour que j'avais envers mon mari et ma fille. C'est ça qui m'a maintenu en vie. Parce que même au centre antidouleur où j'étais soignée et tout ça, ça m'enfermait là-dedans et je ne me sentais pas bien. J'ai dû sortir de là-bas. Alors, ça m'a aidée quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ça, en fait. Je pense que notre destin,

  • Speaker #2

    c'est aussi de savoir se tourner vers les autres, écouter les autres et se faire aider. En fait,

  • Speaker #1

    pour moi,

  • Speaker #2

    à l'époque, comme je ne pouvais compter que sur moi, Je n'arrivais pas à me faire aider par les autres, ni à accepter leur aide. Encore aujourd'hui, j'ai du mal. Mais je me suis rendue compte qu'au final, s'il faut accepter l'aide des autres, oui, il faut accepter l'amour des autres, parce que souvent, moi, j'étais fermée à ça, et accepter que les gens puissent nous aimer tels que nous sommes.

  • Speaker #1

    Ce qui nous arrive des fois, c'est pour nous mettre sur le bon chemin. Et j'ai compris qu'en fait, avec cet accident-là, je faisais fausse route. Je n'avais qu'une envie, c'était de réussir professionnellement. En fait, une évolution professionnelle. Mais ma vie n'était pas du tout dans le bon chemin. Et je pense que la vie a voulu me dire, stop Elisabeth, tu n'es pas dans le droit chemin. On te met ces épreuves-là pour que tu comprennes certaines choses. Et j'ai compris qu'aujourd'hui,

  • Speaker #2

    la vie est au final la plus importante. c'est les moments avec les gens qu'on aime, vivre l'instant présent, essayer d'envoyer du bien faits envers les autres et d'arrêter de critiquer, de voir ce que les autres font. Déjà si on arrive à voir nous-mêmes nos erreurs et le mal qu'on l'a fait, c'est déjà une grande chose. Le message que j'aimerais adresser aux personnes qui écouteront mon témoignage, c'est... L'amour, tout simplement. Et j'espère que mon histoire pourra rappeler que finalement, le plus important dans la vie, c'est la vie. Il faut aimer sa vie, aimer ce que l'on a déjà. Arrêter de vouloir trop et pas assez. Le fait d'avoir déjà un toit, de l'amour, avoir des gens sur qui on peut compter, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup, en fait. C'est ce que je voudrais dire aux gens. J'aimerais que les gens puissent se dire qu'on peut s'en sortir malgré les choses que l'on peut vivre difficiles. Je suis Elisabeth et voici mon histoire.

  • Speaker #3

    Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry.

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