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ÉTATS DAMES

Au cœur du burn-out, de l’anxiété et de la sclérose en plaques

Au cœur du burn-out, de l’anxiété et de la sclérose en plaques

33min |10/09/2025|

12

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Au cœur du burn-out, de l’anxiété et de la sclérose en plaques

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Description

Lucile a traversé deux burn-out, un trouble anxieux généralisé, et vit aujourd’hui avec une sclérose en plaques.
Dans cet épisode, elle nous raconte son parcours : la fatigue invisible, la peur de s’effondrer à nouveau, mais aussi les prises de conscience, les ressources qu’elle a mises en place et sa reconstruction pas à pas.


À travers son témoignage, Lucile nous rappelle qu’il est possible de transformer les épreuves en nouveaux départs et de trouver une forme de lumière, même dans les moments les plus sombres.

✨ Pour aller plus loin et découvrir son travail :

🎧 Un épisode fort et inspirant, au cœur de la santé mentale et des maladies invisibles.

Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Stéphanie Jary


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, Lucille nous confie ce que c'est de s'effondrer, lentement, de continuer malgré tout, et de composer chaque jour avec une fatigue invisible, une maladie chronique et une anxiété persistante. Mais elle nous parle aussi de résilience, de ce qu'elle a compris d'elle-même, de la place qu'on s'accorde quand tout s'écroule, et de la lumière qu'on peut retrouver même par fragments. Lucille a choisi de parler, pour celles et ceux qui vivent l'épuisement, l'incompréhension, le silence autour des maladies invisibles. En 2016, Lucille traverse un premier burn-out accompagné d'une dépression, après des années à vivre uniquement pour le travail. Six mois plus tard, elle pense avoir surmonté l'épreuve. Mais en 2018, de nouveaux troubles apparaissent, anxiété, dépression. C'est à ce moment-là qu'elle comprend que sa première guérison était restée en surface, qu'un travail plus profond l'attendait. Pendant cinq ans, la vie semble reprendre son cours. Jusqu'en 2023, où une nouvelle crise professionnelle la pousse à l'arrêt. Et cette fois... Un diagnostic tombe, troubles anxieux généralisés,

  • Speaker #1

    puis,

  • Speaker #0

    quelques jours après avoir quitté son emploi, des troubles de la vision surviennent, l'hospitalisation, les examens, et enfin le diagnostic, sclérose en plaques. À travers son témoignage, Lucille nous parle de ce chemin sinueux, celui de l'anxiété, des tocs, de la peur de s'effondrer encore, mais aussi de sa transformation. Elle partage avec une rare sincérité comment sa maladie chronique a modifié en profondeur sa relation à elle-même à la santé mentale, à l'héritage de l'enfance et à la vie en général. Un épisode qui explore les nuances de la guérison, les rechutes, les prises de conscience tardives et cette fatigue invisible que l'on apprend à apprivoiser jour après jour. Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    J'ai fait un burn-out pour... première fois en 2016. J'étais étudiante en alternance, donc je travaillais dans une agence qui développait des applications et des sites web trois semaines et ensuite j'allais une semaine en cours. Et du coup, dans ce contexte aussi, j'avais des clients et donc mes clients en général, je continuais à échanger avec eux quand j'étais en cours. J'étais aussi à la tête d'une association étudiante qui organisait un événement qui s'appelle TEDx, donc où on a des conférences sur différents le sujet. une fois par an. Et en plus de ça, je faisais mon mémoire de fin d'études. Et donc, à un moment, toute ma vie, c'était travailler. Et ensuite, quand je ne travaillais pas, je m'enfermais pour dormir et regarder la télé tellement j'étais fatiguée. Et je ne me rendais pas compte, en fait, que c'était un problème. Et les premières alertes que j'ai eues mentales, c'était deux semaines avant l'organisation de mon événement. J'avais plus du tout envie de le faire. En fait, c'est un projet, je faisais déjà partie de la même association l'année dernière, l'année d'avant, je veux dire, et j'adorais ce projet. Et là, j'avais plus du tout envie, en fait, de le faire, quoi. Et le fait que je change d'être super excitée d'organiser ce projet à plus du tout avoir envie de le faire, ça, ça aurait dû être le premier signal en termes de mental, qu'est-ce qui s'est passé. Et ensuite, physiquement, en fait, il s'est passé, je pense... trois, quatre mois après ce moment-ci, donc après l'événement, où je n'étais toujours pas allée voir un médecin et je ne m'étais toujours pas rendue compte qu'il y avait un problème. Et en fait, là, il y a eu une alerte physique, c'est-à-dire que j'ai commencé à avoir tellement mal au ventre que je ne pouvais plus rien avaler. Et donc, un jour, je suis partie du travail parce que je me disais qu'il y avait un problème. Et en fait, en arrivant chez le médecin, elle m'a posé plein de questions et je me suis mise à pleurer. C'est là qu'elle m'a dit « Vous êtes en train de faire un burn-out » . J'avais 23 ans, donc c'était assez difficile. Je dirais que comment mon entourage a réagi, ils étaient très inquiets. Ils étaient très inquiets pour moi. Et du coup, c'était difficile d'être autour d'eux parce que je sentais vraiment cette inquiétude. Même si ça partait d'une bonne intention, ça me stressait encore plus. Et mon environnement professionnel, ils n'ont pas vraiment réagi. Ils ont considéré que c'était… C'était quelque chose qui était personnel. C'est vrai qu'il y avait une part de personnel, c'est-à-dire qu'il y avait une part où j'ai voulu prendre trop de choses et faire trop de choses et toute ma vie, c'était le travail. Et c'est sûr qu'il y avait une part de personnel, mais il y avait aussi certaines choses qui n'allaient pas dans mon entreprise. Il y avait un énorme turnover. Et ça, je trouve, ça n'a pas assez été pris en compte à ce moment-là. Du coup, j'ai fait deux burn-out. Maintenant, je suis capable de lire. J'en ai fait un en 2016, qui était dû à trop de choses, à mettre toute ma valeur dans le travail, etc. Et à la suite de ce burn-out, j'ai été mise sous antidépresseur, j'ai vu une psychologue, j'allais mieux. Un an et demi après, je me suis retrouvée pour des raisons totalement différentes qui n'avaient rien à voir avec le travail. à être traité pour de l'anxiété et de la dépression. Et c'est à ce moment-là, donc un an et demi après mon burn-out, que je me suis dit, il faut vraiment que quelque chose change. Donc là, j'ai réfléchi à faire une reconversion professionnelle, j'ai expérimenté avec certaines choses, et c'est là où je suis vraiment allée plus loin que juste c'est quelque chose qui vient de m'arriver et ça va soigner en six mois. Donc je me suis dit, il faut que quelque chose change. Et en fait, ensuite... en 2023. Oui, 2023. J'étais dans une entreprise où il y avait pas mal de soucis économiques. Donc, il y a eu des licenciements économiques. Et même si j'adorais mon travail, les choses, en fait, se sont dégradées. L'ambiance s'est dégradée dans l'entreprise. Et je ne m'entendais plus avec ma manager. J'ai commencé à avoir des soucis avec mes collègues. Et tout ça a fait que j'ai eu de nouveau énormément d'anxiété. Je n'ai pas voulu aller. Enfin, un matin, je n'ai pas réussi à aller. au travail et en fait mon médecin m'a soufflé un peu le mot burn-out mais je voulais absolument pas en entendre parler c'est à dire que pour moi un burn-out c'était forcément quand tu travaillais trop, ce que je sais que maintenant il y a plein de raisons pour les burn-out et là c'était plus un burn-out pour ce qu'elle m'expliquait émotionnel c'est à dire que l'ambiance de l'entreprise plus ma manager qui mettait beaucoup la pression parce qu'elle avait aussi beaucoup l'impression aussi mais bon c'est pas forcément une excuse ont fait que émotionnellement je me sentais pas bien et je me disais que c'était moi qui devais changer c'était moi qui devais m'améliorer dans cette situation plutôt que de me dire quitte le navire en fait cette entreprise ça va passer longtemps que ça qu'il y est, t'as pas énormément d'attache, de loyauté envers eux et puis ta santé mentale est plus importante si tu ne t'y retrouves pas, si tu as l'impression de ne pas être toi dans cette entreprise et que ça a un impact négatif sur ta santé mentale, part. Mais je n'ai pas réussi à me dire ça. Ce qui m'a permis de tenir, je pense, entre ces deux burn-out, c'est qu'il y a quand même eu des moments où je me sentis vraiment très bien et où je me suis considérée guérie. Et en fait, c'est quand je me suis retrouvée dans un environnement de nouveau difficile que je me suis rendue compte que je n'étais pas allée assez loin dans mon travail de fond, dans le sens où, entre mes deux burn-out, j'étais dans une entreprise. que j'adorais, ils étaient vraiment incroyables. Quand ça n'allait pas bien, je pouvais prendre du temps, personne ne me faisait culpabiliser. J'étais vachement... J'avais... Enfin, je sentais que j'avais de la valeur, que le travail qui avait... Je ne devrais pas dire que j'avais de la valeur, parce que ma valeur, elle ne vient pas de mon travail, mais c'était comme ça que je le vivais. Et je sentais qu'ils voyaient la valeur dans ce que je faisais, la valeur de mon travail, qui j'étais en tant que personne. Et du coup, ça se passait très bien. Et en fait, quand je me suis retrouvée dans un environnement nouveau challengeant, et en vrai, ça peut arriver, parce que même dans la meilleure des entreprises, il peut y avoir des moments difficiles où l'ambiance, l'atmosphère changent. Et donc, quand j'ai changé d'entreprise et que je me suis rendue, enfin, je me suis retrouvée dans un environnement challengeant, je me suis rendue compte, en fait, que je n'avais pas vraiment fait le travail de fond parce que je me suis laissée happée par cet environnement, happée par certaines choses qui devenaient toxiques, en fait. Et j'ai fait de nouveau un burn-out. Et ça, ça a été super difficile. Et ce qui m'a aidée à remonter la pente petit à petit, j'allais dire je pense, mais même j'en suis sûre, c'est d'être super bien entourée. Pour mon premier burn-out, je m'étais énormément isolée, je ne voyais plus personne. Mais quand j'ai fait mon burn-out, j'ai quand même eu courage de le dire à une ou deux personnes qui m'ont vraiment soutenue, entourée. Et là, la deuxième fois, j'ai eu la chance que mon conjoint était vraiment... très présents et que comme c'était la santé mentale, on en parlait beaucoup plus dans ma famille, j'ai pu plus le dire aux gens et être ouverte avec ça, en sachant que je ne me suis pas rendue compte tout de suite que je faisais un burn-out, donc j'ai eu de l'anxiété, j'ai été mise en arrêt deux mois. Je suis revenue deux semaines dans mon travail pour partir, en fait, et quand je suis partie, je suis revenue, ouais, deux semaines dans mon travail, c'est ça, et quand je suis partie, trois jours après que j'étais partie, j'ai été hospitalisée parce que je voyais double. Et donc, en fait, je n'ai pas réalisé tout de suite que j'avais fait un burn-out, que j'avais eu énormément de stress avant d'avoir des signaux physiques qui m'ont dit que j'étais allée trop loin. Et ces signaux physiques qui ont... vraiment eu un impact dans ma vie, puisque j'ai appris six mois après cette hospitalisation que j'avais la sclérose en plaques. Donc, la sclérose en plaques, aujourd'hui, on sait qu'il y a un lien avec le stress, mais on ne sait pas si le stress peut avoir un impact sur la sclérose en plaques ou si la sclérose en plaques a un impact sur le stress. Pour moi, c'était clair que, vu comme je me suis maltraitée mentalement, vu comme émotionnellement, vu comme j'ai été dure avec moi-même pendant des mois, C'était clair que le stress a déclenché la sclérose en plaques. En tout cas, moi, dans ma vision de ma maladie, ça, c'est très personnel. Et du coup, elle est entrée dans ma vie. Un jour, j'ai vu double. Après quelques jours, j'ai été hospitalisée parce qu'en fait, j'ai vu un médecin, je suis allée aux urgences. Mais comme la seule chose, c'était que je voyais double et on voyait quand on faisait les tests que je marchais un peu de biais à gauche au lieu de marcher droit. Mais c'était rien qui inquiétait. et puis au... Au bout de cinq jours, j'ai quand même été hospitalisée en neurologie. Et là, j'ai eu un peu peur parce qu'on m'a dit qu'il faut qu'on vérifie que ce ne soit pas un AVC, une tumeur, un cancer, etc. Donc, c'était assez stressant. Et en fait, je n'ai pas eu le diagnostic tout de suite puisque la sclérose en plaques, c'est une maladie neurologique auto-immune. C'est-à-dire que nos lymphocytes, nos propres globules blancs se retournent contre notre organisme. en fait, il... Ils pensent que certaines de nos cellules sont un virus et du coup, ils attaquent la myéline, les tissus nerveux qui se trouvent autour de la colonne vertébrale et ils attaquent aussi le cerveau. Et donc, en fait, moi, j'ai eu une lésion. Donc, une lésion, je ne sais pas comment l'expliquer puisque je ne suis pas vraiment médecin, mais sur les IRM, ce qu'on voit et ce qu'on m'a montré, c'est une tâche blanche. qui a créé ces problèmes de vision. Comment on fait le diagnostic d'une sclérose en plaques ? Déjà, c'est une clinique, mais ensuite, c'est aussi ce qu'on voit sur les IRM. Moi, j'avais une lésion. Et en fait, pour qu'il y ait un diagnostic de posée, il faut qu'il y ait au moins deux lésions à des endroits différents du cerveau et ou de la moelle épinière, ce qui n'était pas mon cas. Encore une fois, je ne saurais pas l'exprimer et l'expliquer en... terme d'un médecin. Voilà ce que j'en ai compris. J'ai fait beaucoup de recherches sur le sujet. Ensuite, on fait aussi une ponction lombaire. On regarde le liquide qu'il y a dans la moelle épinière. Dans mon cas, il y avait une présence de globules blancs. Ce qui n'est pas normal. Normalement, il n'y a pas de globules blancs. On avait plusieurs critères qui étaient cochés pour diagnostiquer la sclérose en plaques, mais il en manquait quand même un. On m'a dit « Rentrez chez vous. » et revenait dans six mois pour un contrôle. Et si on ne voit rien sur le contrôle, on refait un contrôle un an après et ensuite, on n'en parle plus. Pour ce qui est de ma vision double, au début, c'était vision double et ça tanguait pendant une semaine. Et donc, on m'avait dit, il faudra faire des corticoïdes. Ce n'était pas obligatoire, rien n'est obligatoire. Mais voilà, en général, dans ce cas-là, on fait des bolus de corticoïdes assez forts pour faire redescendre l'inflammation. Dans mon cas, en fait, au bout d'une semaine, ça ne tanguait plus. Donc j'avais toujours la vision double, mais vu que ça ne tanguait plus, ce qu'on s'est dit, c'est que ça veut dire que c'est déjà en train de s'améliorer et les corticoïdes ne vont pas avoir d'effet additionnel. Donc je suis rentrée chez moi et pendant un mois, je voyais double la journée. C'était pas... On va dire que le côté positif, s'il y en a un, c'est que ça m'a forcé à ralentir, mais sinon, il n'y en a pas d'autres, soyons honnêtes. Et encore un mois après, donc je voyais double... environ 10 à 20 minutes quand je me réveillais le matin. Donc ça, c'est apparemment dû à la température du corps, etc. Et ensuite, c'est complètement parti. Aujourd'hui, je n'ai plus de séquelles. Je suis allée revoir mon ophtalmo, etc. Tout va bien. Donc voilà, je n'ai pas été diagnostiquée tout de suite. Et en fait, quand j'ai été diagnostiquée six mois après, je n'avais pas de symptômes. Donc quand il y a des symptômes, c'est ce qu'on appelle une poussée. Donc je n'avais pas de symptômes. Et en fait, sur mes IRM, il y avait une deuxième lésion. posé le diagnostic, mais du coup je ne m'attendais absolument pas, en plus que dans mon cas, j'avais demandé au radiologue tellement j'étais stressée c'était avant un week-end de me dire s'il voyait quelque chose il avait dit non, du coup je suis arrivée chez le neurologue en me disant, tout va bien et ce n'était pas le cas mais c'est comme ça, ça arrive, sur le coup ça a été très difficile pour moi ma vie s'effondrait surtout que je ne connaissais absolument rien à la sclérose en plaques Merci. La seule chose à laquelle je pensais, c'était je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant. Et c'était très, très difficile pour moi. Depuis, j'ai appris. Beaucoup de choses, c'est-à-dire que j'ai un traitement aujourd'hui et je vais très bien depuis un an et demi, donc touchons du bois comme on dit pour que ça continue à bien se passer. Mais on va dire qu'en fait aujourd'hui avec les avancées de la médecine, etc., mes neurologues m'ont dit qu'on essaie de changer la vision que les gens ont de la sclérose en plaques parce qu'on peut bien vivre aujourd'hui avec la sclérose en plaques. Ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est individuel, il y a autant de sclérose en plaques que de patients. Donc surtout, si quelqu'un qui écoute à la sclérose en plaques ne se dit pas, elle est mignonne celle-là, parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Mais voilà, je me suis aussi rendue compte qu'il y a des gens qui vivent avec un traitement, qui ne sont pas du tout en fauteuil roulant, et ça je ne le savais pas du tout en fait, qui ont une maladie invisible à proprement parler. Cette maladie, est-ce qu'elle change dans mon quotidien ? Physiquement, on va dire que c'est surtout, j'ai la sensation d'avoir plus de fatigue. Est-ce que c'est le traitement ou la sclérose en plaques en soi ? Je ne sais pas. Mais du coup, je dois mieux gérer ma fatigue. J'ai la chance de vivre avec mon conjoint et de travailler à mon compte. Donc, c'est des choses que je peux gérer. Je pense que mentalement, après un an et demi, je n'ai plus la sensation d'avoir une épidermoclase au-dessus de la tête, qui était quand même le cas au début. Mais voilà, c'est sûr que j'ai un traitement que je prends deux fois par jour et je ne peux pas l'oublier. Et puis, une fois par an, j'ai mes examens de contrôle qui arrivent d'ailleurs. Donc voilà, il y a quand même un aspect mental en le sachant. qui fait que je fais plus attention et je protège plus mon énergie. C'est-à-dire que je ne vais pas avoir de scrupules à annuler quelque chose si je sens que je suis épuisée en préventif. Et ça, c'est hyper individuel. Il y a des gens qui n'ont rien changé dans leur vie. Moi, j'ai changé mon alimentation pour une alimentation anti-inflammatoire. Je gère beaucoup mieux mon stress. Je fais attention à mon énergie. Ça, c'est super individuel. Chacun ses choix. Voilà. Aujourd'hui, c'est le mien et je pense que c'est un truc que j'ai aussi vachement appris dans cette maladie et pour toutes les maladies invisibles et la vie en général. Respecter les choix des autres, chacun fait de son mieux, chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour soi et c'est important de respecter ça chez nos proches. Comment je fais pour cohabiter avec ma maladie ? Déjà, moi j'ai une vision, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui disent « je me bats contre la sclérose en plaques » , etc. Moi, c'est vrai que ce n'est pas ma vision. simplement parce que je considère que ce n'est pas une maladie extérieure, mais c'est un dérèglement de mon corps, je ne sais pas pourquoi, qui se retourne contre moi. C'est très dur, ça, à accepter au début. Mais donc moi, comment je le vois, c'est que je dois prendre soin de mon corps, soigner mon corps pour le guérir. Donc c'est comme ça que je cohabite en me disant que je n'ai pas l'impression que c'est une maladie, quelque chose d'externe, mais j'ai plutôt l'impression que c'est un dérèglement de mon corps. Et donc il faut que j'en prenne soin, et que je prenne soin de moi et de ma santé. Les ressources et pratiques, si j'y pense comme ça, celles qui m'ont le plus aidée, c'est la cohérence cardiaque. Quand on respire, sur cinq secondes on inspire, cinq secondes on expire pendant cinq minutes. Ça, je le fais plusieurs fois par jour quand j'en ressens le besoin. Tout ce qui est yoga, stretching, etc., tout ce qui me permet de me reconnecter à mon corps et tout ce qui me permet de me reconnecter dans le moment présent. La méditation, marcher, etc., me rendent compte que dans le moment présent, tout va bien et qu'il y a des choses. dont je peux profiter en le moment présent, super important. Et puis surtout, demander de l'aide, en parler et bien s'entourer, que ce soit par des professionnels de santé, mais aussi dans sa vie de tous les jours et trouver des gens qui ne vont pas nous juger et qui vont être là pour nous. Et moi, j'ai énormément de chance que ça a renforcé plusieurs de mes relations avec mon conjoint, avec ma maman. Et j'ai aussi laissé partir des amitiés après mon diagnostic. Mais ça a laissé l'espace pour de nouvelles amitiés où vraiment je me sens soutenue, comprise, écoutée. C'est génial. Bien sûr que si j'annule quelque chose, si je ne peux pas faire quelque chose, si je ne peux pas venir, mes proches vont être frustrés. Et je leur dis, il n'y a pas de souci que vous soyez frustrés. Ça montre que c'est quelque chose qui est important pour vous que je sois là. Moi aussi, je suis frustrée, donc je le comprends. Par contre, j'ai aussi mis des limites plus fortes. c'est-à-dire que me faire culpabiliser, non. Je veux dire, je fais le mieux avec un diagnostic qui est quand même important. Et donc ça, c'est important que les gens de mon entourage le respectent. Une fois que j'ai eu mon diagnostic, ça a fait énormément baisser mon anxiété. Donc il faut savoir qu'avant d'avoir ma vision double, j'étais en arrêt, j'étais en train de faire un burn-out, j'avais énormément d'anxiété. Et donc j'avais vu un psychiatre qui m'avait dit « Vous avez des troubles anxieux généralisés » . Je savais, j'ai toujours su que j'avais des troubles. troubles, enfin j'avais de l'anxiété plus élevée que la normale, plus élevée que beaucoup de personnes autour de moi, mais j'avais jamais eu un diagnostic, j'étais jamais allée chercher un diagnostic. Donc ça aussi, ça a été très dur et en fait quand j'ai eu mon diagnostic de la sclérose en plaques... Dans mon cerveau, il y a un truc qui s'est passé où je me suis dit, en fait, le pire truc qui pouvait t'arriver, t'est arrivé. Et maintenant, on fait quoi ? Et apparemment, ça arrive de temps en temps à des gens qui ont un diagnostic, une maladie, une nouvelle difficile. Et ça a été mon cas. Donc sur ça, ça a été positif parce que j'ai énormément moins d'anxiété au quotidien. Si j'en ai aujourd'hui, c'est quand je vais être très fatiguée ou j'ai trop de stress, etc. Et ça va s'exprimer à travers des tocs. Donc, par exemple, quand je pars de chez moi, je vais avoir des tocs du style de vérification. En fait, ce n'est même pas du style, ce sont des tocs de vérification. Je vais tout vérifier plusieurs fois. Je laisse mon chat chez moi, je ne vois rien qui lui arrive. Donc, je vais vérifier les plaques, je vais vérifier que la boule d'air soit débranchée, etc. C'est assez libérateur d'ailleurs d'en parler, parce que je pense que beaucoup de personnes ont de tocs, mais n'en parlent pas. Parce qu'on ne sait pas ce que c'est. Mais voilà, donc moi, c'est ça. Et les émotions et sensations dominantes, C'est qu'en fait, je me dis, si je ne fais pas quelque chose, il va y avoir un drame. Et pour moi, un drame, en général, dans mon esprit anxieux, c'est quelque chose qui est lié à ma propre mort ou la mort de quelqu'un que j'aime. Et donc voilà, moi, c'est autour de ça. Et tous mes talks de vérification, c'est justement pour éviter que quelque chose arrive. Je me dis, si je fais ça, ça n'arrivera pas. Comme aujourd'hui, je me sens vraiment mieux mentalement. à la suite de mon diagnostic, à la suite de pas mal de choses que j'ai mises en place aussi pour la gestion du stress, mais aussi j'ai changé mon alimentation, je fais du sport différemment, je prends certains compléments alimentaires et c'est toutes des choses, je sens, qui ont eu un impact sur mon internet général et aussi sur ma santé mentale. Donc vraiment pas sous-estimer quand on souffre au niveau de sa santé mentale, pas sous-estimer aussi le physique parce que vraiment, moi, je me suis rendue compte que tout est lié. Donc ça, déjà, ça a aidé. Et ensuite, aujourd'hui, mes stratégies, ça va être beaucoup la respiration, justement. Donc, il y a la cohérence cardiaque, mais il y a aussi la respiration 4-6-7, je crois que ça s'appelle, où en gros, on inspire moins qu'on expire. Et ça, ça aide aussi à évacuer le stress du corps. Et après, me parler, en fait, me dire, je sais que tu as énormément d'anxiété, mais... c'est ok quoi je sais pourquoi j'ai de l'anxiété je sais d'où ça vient je sais que c'est à la suite de choses difficiles que j'ai vécues donc je le comprends et je m'en veux pas, je culpabilise pas donc aussi me parler un peu, parler à mon enfant intérieur parler à en fait cet enfant qui a vécu certaines choses et qui font qu'aujourd'hui je sens ça ça m'aide énormément et je me sens est ce super entourée et comprise. Je crois que j'ai énormément de chance parce que mon conjoint a malheureusement aussi eu des soucis de santé mentale. Et du coup, je me sens hyper comprise. Je ne dis pas que des fois, il ne perd pas patience ou des choses comme ça, mais il y a vraiment toujours de la compréhension, du respect, de l'amour et de la communication. Et ça, c'est super important. C'est vraiment très, très important. Il faut comprendre que les gens, quand vous faites un burn-out, quand vous avez de l'anxiété, quand vous avez une sclérose en taque, ils ne comprendront jamais. Ils ne sont pas à votre place. À la limite, s'ils ont vécu la même chose, ils vont sûrement comprendre un peu mieux. Mais ils ne comprendront pas. Mais ne pas comprendre, ça ne veut pas dire ne pas respecter, ne pas entourer, ne pas soutenir, ne pas avoir de la compassion et de l'empathie. Souvent, les gens, on dirait qu'il faut qu'ils comprennent pour pouvoir vous exprimer tout ça. Non. Si vous aimez quelqu'un, vous n'avez pas besoin de comprendre. Vous voyez comment ils sont, vous les écoutez et vous êtes quand même capable de les soutenir. Donc ça, c'est... hyper important, je pense. Qu'est-ce que j'ai appris sur moi à travers ce parcours ? Ça m'emotive un peu rien que d'en parler. Donc là, quand j'enregistre, ça fait deux ans. J'ai eu ma... On est le 5 septembre. J'ai eu ma vision double le 4 septembre. Donc ça fait deux ans. Et je dirais que ce que j'ai appris, c'est que je suis beaucoup plus forte que ce que je pense et je suis capable de réaliser tout ce que j'ai envie dans la vie. Je veux dire, j'étais claustrophobe, je n'avais jamais, jamais, jamais fait d'IRM. Maintenant, je ne dis pas que c'est une expérience agréable, mais je sais que je suis capable de le faire et j'arrive même à me détendre des fois dans l'IRM. Oui, oui, c'est possible. Avec la musique, des fois, je rentre un peu dans un état méditatif. Je ne dis pas que c'est ce que je préfère, loin de là, mais c'est fou déjà d'arriver à le faire et à le faire comme ça. Je détestais les prises de sang. Là, j'en ai régulièrement. On s'habitue. On s'habitue à tout aussi, ça c'est autre chose. Alors, c'est pas forcément positif de s'habituer à tout quand on s'habitue à des choses négatives pour notre santé mentale ou physique, émotionnelle. Mais dans ce cas-ci, c'est quand même agréable de son compte ou de sa nature. à ces choses-là. Une autre chose qui est hyper importante pour moi, et je pense que c'est lié au message que j'ai envie de transmettre aux autres personnes qui vivent un burn-out, une maladie invisible ou qui ont une santé mentale fragile, c'est qu'on peut toujours s'en sortir. On va tomber, on va avoir des moments vraiment difficiles, mais c'est hyper important d'avoir cette croyance qu'à la fin de la journée, on va réussir à s'en sortir. C'est une croyance qui m'a vraiment poussée et qui est importante pour moi et aussi que la croyance que ce qui nous arrive, c'est ce qu'on en fait aussi. Et je ne dirais pas que c'est le cas pour tout. Je sais qu'il y a certaines choses. Je ne suis pas d'accord quand on dit que tout arrive pour une bonne raison parce qu'il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre. Après, par contre, je pense qu'on peut sortir du positif des choses qui nous arrivent. Et moi, ça a été mon cas. Et même si j'aurais aimé ne pas avoir la sclérose en plaques, ne pas avoir ce diagnostic. Je ne sais pas si j'aurais été capable de changer ma vie comme je l'ai fait, je veux dire à la suite du diagnostic. J'ai changé tellement de choses dans ma vie, je me sens tellement mieux dans mon corps, j'ai perdu 10 kilos, ce n'était pas mon but de perdre du poids. Mon but, c'était de me sentir mieux dans un corps en bonne santé et ça a été le cas. J'ai lancé mon entreprise, c'est un projet, j'avais l'idée depuis longtemps, j'avais déjà un peu coaché justement des personnes qui avaient fait des burn-out ou qui avaient eu un cancer du sein. à reprendre le chemin du travail, que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre, ou en faisant une reconversion. Et là, je me suis dit, en fait, j'ai envie de vivre ma vie à 100%. Je ne sais pas ce qui peut arriver demain. Donc, go, je lance ce projet. Et ma vie est tellement meilleure depuis que j'ai la sclérose en plaques parce que ce diagnostic a changé quelque chose de profond en moi. Avant ce diagnostic, je ne vivais pas, en fait. J'étais spectatrice de ma vie et ce diagnostic, ça m'a réveillée et donc d'une certaine manière, ça m'a sauvée. Et c'est super dur et je sais que des fois, quand je partage ça avec d'autres gens qui ont la sclérose en plaques, ils me disent « mais c'est une maladie tellement horrible, surtout les gens qui l'ont » . Et en fait, encore une fois, je dis que c'est individuel. C'est individuel. Et moi, c'est mon expérience aujourd'hui. J'espère que ce sera mon expérience pendant longtemps. J'espère que je vais avoir la chance de faire part de ces personnes qui ont une seule poussée dans leur vie parce que des fois, ça aussi, la sclérose en plaques plus rien après. Mais en attendant, je vais vivre ma vie à 100% parce qu'on ne sait pas de quoi demain est fait, en fait. Et du coup, oui, j'ai un accompagnement. Aujourd'hui, que j'ai créé à la suite de toutes mes expériences et du travail que j'avais déjà fait avec certains clients et clientes, qui s'appelle la Renaissance. Le but, c'est de complètement reconstruire sa vie professionnelle. Le but, c'est un accompagnement de 12 semaines. C'est de... pouvoir retrouver une relation sereine avec le travail et du coup, créer en fait son projet et le réaliser, son projet de vie professionnelle rêvée. Et donc, le but de ce programme, c'est non seulement, c'est pour les personnes en burn-out majoritairement, et le but, c'est de non seulement décider ce qu'on fait après son burn-out, est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change d'équipe, ou est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change, on aménage d'autres choses. Est-ce qu'on change d'entreprise ? Est-ce qu'on fait une reconversion ? Donc, c'est d'accompagner les personnes jusqu'au bout de ce travail, que ce soit la décision de la reconversion, le processus de chercher un nouvel emploi, passer des entretiens, etc. Mais c'est aussi et surtout poser des bases et acquérir des compétences qui font que, peu importe si demain, on se retrouve dans une entreprise et pour une raison x ou y, ça ne se passe pas bien, on a un nouveau manager, ça ne se passe pas bien, il y a des sentiments économiques, l'ambiance est plombée, etc. on est capable de s'affirmer, de poser ses limites et d'avoir confiance en soi pour savoir qu'on peut retrouver un travail, on peut retrouver et continuer à chercher une vie professionnelle épanouie. Donc, c'est vraiment avoir cette confiance que peu importe quel travail on fait plus tard, on arrivera à s'épanouir dans sa vie professionnelle. Donc, c'est super important pour moi. Et là, je lance aussi une communauté qui s'appelle l'éclosion et en fait le but de la communauté c'est justement il y a énormément de personnes qui n'ont pas forcément le budget de faire un coaching comme la Renaissance que ce soit coaching de groupe ou coaching individuel et donc j'ai aussi créé cette communauté où c'est 25 euros par mois, elle va se lancer là le 11 septembre et le but en fait c'est d'avoir une communauté où on peut se retrouver entre femmes qui sont en burn-out Merci. Donc on peut se retrouver en ligne, mais le but aussi c'est d'évoluer à ce qu'on puisse se retrouver en ligne

  • Speaker #0

    rencontrer en physique puisque par exemple si vous, vous faites un burn-out et vous êtes à Nantes et il y a une autre personne de la communauté qui dit ah moi j'habite à Nantes, le but c'est que vous puissiez aussi vous retrouver en physique, vous soutenir, etc. Après, le but c'est qu'il y ait un thème chaque mois justement pour pouvoir avancer sur les différentes étapes de sa reconversion. Donc, ce n'est pas aussi personnalisé et ce n'est pas aussi condensé que 12 semaines mais c'est vraiment quand même pour pouvoir avancer ensemble sur par exemple Merci. Je reviens de mon arrêt, comment est-ce que je négocie revenir de mon arrêt pour aménager mon poste, aménager mon temps de travail ? Qu'est-ce que je fais demain si je veux faire une reconversion ? Comment je fais ? Ah, j'ai besoin de trouver un autre travail, je ne sais pas où démarrer. Enfin, toutes ces questions. Puis aussi, il y a beaucoup de sujets sur comment est-ce qu'on gère ses collègues, comment on met des limites avec ses collègues, avec son manager, etc. Donc, c'est tous les sujets qu'on aborde. Et ensuite, la troisième chose, c'est faire intervenir des experts et des expertes dans leur domaine, par exemple, psychologue du travail, avocate spécialisée en droit du travail, etc., pour pouvoir poser ces questions une fois par mois à un ou une experte différente. Donc voilà, ça c'est un projet qui me tient à cœur aussi, parce que quand j'étais étudiante, je ne pouvais pas me payer un coaching, et je sais que c'est le cas de beaucoup de personnes, notamment celles qui sont en arrêt maladie. donc ça me tenait à coeur de faire quand même une communauté qui puisse être plus accessible financièrement et donc c'est cette communauté, l'éclosion à 25 euros par mois et pour moi c'est super important parce que c'est le fruit de tout ce qui m'est arrivé depuis 2016, c'était il y a 9 ans, la fin d'un cycle et c'est transformer ce qui m'est arrivé de négatif en quelque chose de positif et vraiment que les personnes puissent apprendre de mon expérience non seulement personnelle, mais aussi professionnelle puisque je me suis aussi formée en tant que coach, j'ai travaillé dans des entreprises sur ces sujets, etc. Donc c'est hyper important pour moi de pouvoir transmettre et que ça permette à d'autres personnes de aussi transformer leur vie après leur burn-out, vraiment en pérenniser leur guérison sur le long terme et s'épanouir dans leur travail. C'est super important pour moi. Donc j'espère que les personnes qui écoutent tout ça aujourd'hui en ressortant avec quelque chose et qu'elles se diront aussi si moi je suis pas là aujourd'hui, pourquoi je fais que pleurer, ça fait un an que j'ai un diagnostic et tout, c'est ok en fait comme je disais, c'est ok, chacun son rythme on se compare pas, chacun de ses étapes il y a des gens qui vont rebondir très vite, il y a des gens qui vont mettre du temps à rebondir, c'est pas grave, franchement c'est juste, c'est normal chacun son expérience et le plus important c'est de garder en tête que peut s'en sortir, peu importe le temps que ça prendra.

Description

Lucile a traversé deux burn-out, un trouble anxieux généralisé, et vit aujourd’hui avec une sclérose en plaques.
Dans cet épisode, elle nous raconte son parcours : la fatigue invisible, la peur de s’effondrer à nouveau, mais aussi les prises de conscience, les ressources qu’elle a mises en place et sa reconstruction pas à pas.


À travers son témoignage, Lucile nous rappelle qu’il est possible de transformer les épreuves en nouveaux départs et de trouver une forme de lumière, même dans les moments les plus sombres.

✨ Pour aller plus loin et découvrir son travail :

🎧 Un épisode fort et inspirant, au cœur de la santé mentale et des maladies invisibles.

Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Stéphanie Jary


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Transcription

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, Lucille nous confie ce que c'est de s'effondrer, lentement, de continuer malgré tout, et de composer chaque jour avec une fatigue invisible, une maladie chronique et une anxiété persistante. Mais elle nous parle aussi de résilience, de ce qu'elle a compris d'elle-même, de la place qu'on s'accorde quand tout s'écroule, et de la lumière qu'on peut retrouver même par fragments. Lucille a choisi de parler, pour celles et ceux qui vivent l'épuisement, l'incompréhension, le silence autour des maladies invisibles. En 2016, Lucille traverse un premier burn-out accompagné d'une dépression, après des années à vivre uniquement pour le travail. Six mois plus tard, elle pense avoir surmonté l'épreuve. Mais en 2018, de nouveaux troubles apparaissent, anxiété, dépression. C'est à ce moment-là qu'elle comprend que sa première guérison était restée en surface, qu'un travail plus profond l'attendait. Pendant cinq ans, la vie semble reprendre son cours. Jusqu'en 2023, où une nouvelle crise professionnelle la pousse à l'arrêt. Et cette fois... Un diagnostic tombe, troubles anxieux généralisés,

  • Speaker #1

    puis,

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    quelques jours après avoir quitté son emploi, des troubles de la vision surviennent, l'hospitalisation, les examens, et enfin le diagnostic, sclérose en plaques. À travers son témoignage, Lucille nous parle de ce chemin sinueux, celui de l'anxiété, des tocs, de la peur de s'effondrer encore, mais aussi de sa transformation. Elle partage avec une rare sincérité comment sa maladie chronique a modifié en profondeur sa relation à elle-même à la santé mentale, à l'héritage de l'enfance et à la vie en général. Un épisode qui explore les nuances de la guérison, les rechutes, les prises de conscience tardives et cette fatigue invisible que l'on apprend à apprivoiser jour après jour. Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    J'ai fait un burn-out pour... première fois en 2016. J'étais étudiante en alternance, donc je travaillais dans une agence qui développait des applications et des sites web trois semaines et ensuite j'allais une semaine en cours. Et du coup, dans ce contexte aussi, j'avais des clients et donc mes clients en général, je continuais à échanger avec eux quand j'étais en cours. J'étais aussi à la tête d'une association étudiante qui organisait un événement qui s'appelle TEDx, donc où on a des conférences sur différents le sujet. une fois par an. Et en plus de ça, je faisais mon mémoire de fin d'études. Et donc, à un moment, toute ma vie, c'était travailler. Et ensuite, quand je ne travaillais pas, je m'enfermais pour dormir et regarder la télé tellement j'étais fatiguée. Et je ne me rendais pas compte, en fait, que c'était un problème. Et les premières alertes que j'ai eues mentales, c'était deux semaines avant l'organisation de mon événement. J'avais plus du tout envie de le faire. En fait, c'est un projet, je faisais déjà partie de la même association l'année dernière, l'année d'avant, je veux dire, et j'adorais ce projet. Et là, j'avais plus du tout envie, en fait, de le faire, quoi. Et le fait que je change d'être super excitée d'organiser ce projet à plus du tout avoir envie de le faire, ça, ça aurait dû être le premier signal en termes de mental, qu'est-ce qui s'est passé. Et ensuite, physiquement, en fait, il s'est passé, je pense... trois, quatre mois après ce moment-ci, donc après l'événement, où je n'étais toujours pas allée voir un médecin et je ne m'étais toujours pas rendue compte qu'il y avait un problème. Et en fait, là, il y a eu une alerte physique, c'est-à-dire que j'ai commencé à avoir tellement mal au ventre que je ne pouvais plus rien avaler. Et donc, un jour, je suis partie du travail parce que je me disais qu'il y avait un problème. Et en fait, en arrivant chez le médecin, elle m'a posé plein de questions et je me suis mise à pleurer. C'est là qu'elle m'a dit « Vous êtes en train de faire un burn-out » . J'avais 23 ans, donc c'était assez difficile. Je dirais que comment mon entourage a réagi, ils étaient très inquiets. Ils étaient très inquiets pour moi. Et du coup, c'était difficile d'être autour d'eux parce que je sentais vraiment cette inquiétude. Même si ça partait d'une bonne intention, ça me stressait encore plus. Et mon environnement professionnel, ils n'ont pas vraiment réagi. Ils ont considéré que c'était… C'était quelque chose qui était personnel. C'est vrai qu'il y avait une part de personnel, c'est-à-dire qu'il y avait une part où j'ai voulu prendre trop de choses et faire trop de choses et toute ma vie, c'était le travail. Et c'est sûr qu'il y avait une part de personnel, mais il y avait aussi certaines choses qui n'allaient pas dans mon entreprise. Il y avait un énorme turnover. Et ça, je trouve, ça n'a pas assez été pris en compte à ce moment-là. Du coup, j'ai fait deux burn-out. Maintenant, je suis capable de lire. J'en ai fait un en 2016, qui était dû à trop de choses, à mettre toute ma valeur dans le travail, etc. Et à la suite de ce burn-out, j'ai été mise sous antidépresseur, j'ai vu une psychologue, j'allais mieux. Un an et demi après, je me suis retrouvée pour des raisons totalement différentes qui n'avaient rien à voir avec le travail. à être traité pour de l'anxiété et de la dépression. Et c'est à ce moment-là, donc un an et demi après mon burn-out, que je me suis dit, il faut vraiment que quelque chose change. Donc là, j'ai réfléchi à faire une reconversion professionnelle, j'ai expérimenté avec certaines choses, et c'est là où je suis vraiment allée plus loin que juste c'est quelque chose qui vient de m'arriver et ça va soigner en six mois. Donc je me suis dit, il faut que quelque chose change. Et en fait, ensuite... en 2023. Oui, 2023. J'étais dans une entreprise où il y avait pas mal de soucis économiques. Donc, il y a eu des licenciements économiques. Et même si j'adorais mon travail, les choses, en fait, se sont dégradées. L'ambiance s'est dégradée dans l'entreprise. Et je ne m'entendais plus avec ma manager. J'ai commencé à avoir des soucis avec mes collègues. Et tout ça a fait que j'ai eu de nouveau énormément d'anxiété. Je n'ai pas voulu aller. Enfin, un matin, je n'ai pas réussi à aller. au travail et en fait mon médecin m'a soufflé un peu le mot burn-out mais je voulais absolument pas en entendre parler c'est à dire que pour moi un burn-out c'était forcément quand tu travaillais trop, ce que je sais que maintenant il y a plein de raisons pour les burn-out et là c'était plus un burn-out pour ce qu'elle m'expliquait émotionnel c'est à dire que l'ambiance de l'entreprise plus ma manager qui mettait beaucoup la pression parce qu'elle avait aussi beaucoup l'impression aussi mais bon c'est pas forcément une excuse ont fait que émotionnellement je me sentais pas bien et je me disais que c'était moi qui devais changer c'était moi qui devais m'améliorer dans cette situation plutôt que de me dire quitte le navire en fait cette entreprise ça va passer longtemps que ça qu'il y est, t'as pas énormément d'attache, de loyauté envers eux et puis ta santé mentale est plus importante si tu ne t'y retrouves pas, si tu as l'impression de ne pas être toi dans cette entreprise et que ça a un impact négatif sur ta santé mentale, part. Mais je n'ai pas réussi à me dire ça. Ce qui m'a permis de tenir, je pense, entre ces deux burn-out, c'est qu'il y a quand même eu des moments où je me sentis vraiment très bien et où je me suis considérée guérie. Et en fait, c'est quand je me suis retrouvée dans un environnement de nouveau difficile que je me suis rendue compte que je n'étais pas allée assez loin dans mon travail de fond, dans le sens où, entre mes deux burn-out, j'étais dans une entreprise. que j'adorais, ils étaient vraiment incroyables. Quand ça n'allait pas bien, je pouvais prendre du temps, personne ne me faisait culpabiliser. J'étais vachement... J'avais... Enfin, je sentais que j'avais de la valeur, que le travail qui avait... Je ne devrais pas dire que j'avais de la valeur, parce que ma valeur, elle ne vient pas de mon travail, mais c'était comme ça que je le vivais. Et je sentais qu'ils voyaient la valeur dans ce que je faisais, la valeur de mon travail, qui j'étais en tant que personne. Et du coup, ça se passait très bien. Et en fait, quand je me suis retrouvée dans un environnement nouveau challengeant, et en vrai, ça peut arriver, parce que même dans la meilleure des entreprises, il peut y avoir des moments difficiles où l'ambiance, l'atmosphère changent. Et donc, quand j'ai changé d'entreprise et que je me suis rendue, enfin, je me suis retrouvée dans un environnement challengeant, je me suis rendue compte, en fait, que je n'avais pas vraiment fait le travail de fond parce que je me suis laissée happée par cet environnement, happée par certaines choses qui devenaient toxiques, en fait. Et j'ai fait de nouveau un burn-out. Et ça, ça a été super difficile. Et ce qui m'a aidée à remonter la pente petit à petit, j'allais dire je pense, mais même j'en suis sûre, c'est d'être super bien entourée. Pour mon premier burn-out, je m'étais énormément isolée, je ne voyais plus personne. Mais quand j'ai fait mon burn-out, j'ai quand même eu courage de le dire à une ou deux personnes qui m'ont vraiment soutenue, entourée. Et là, la deuxième fois, j'ai eu la chance que mon conjoint était vraiment... très présents et que comme c'était la santé mentale, on en parlait beaucoup plus dans ma famille, j'ai pu plus le dire aux gens et être ouverte avec ça, en sachant que je ne me suis pas rendue compte tout de suite que je faisais un burn-out, donc j'ai eu de l'anxiété, j'ai été mise en arrêt deux mois. Je suis revenue deux semaines dans mon travail pour partir, en fait, et quand je suis partie, je suis revenue, ouais, deux semaines dans mon travail, c'est ça, et quand je suis partie, trois jours après que j'étais partie, j'ai été hospitalisée parce que je voyais double. Et donc, en fait, je n'ai pas réalisé tout de suite que j'avais fait un burn-out, que j'avais eu énormément de stress avant d'avoir des signaux physiques qui m'ont dit que j'étais allée trop loin. Et ces signaux physiques qui ont... vraiment eu un impact dans ma vie, puisque j'ai appris six mois après cette hospitalisation que j'avais la sclérose en plaques. Donc, la sclérose en plaques, aujourd'hui, on sait qu'il y a un lien avec le stress, mais on ne sait pas si le stress peut avoir un impact sur la sclérose en plaques ou si la sclérose en plaques a un impact sur le stress. Pour moi, c'était clair que, vu comme je me suis maltraitée mentalement, vu comme émotionnellement, vu comme j'ai été dure avec moi-même pendant des mois, C'était clair que le stress a déclenché la sclérose en plaques. En tout cas, moi, dans ma vision de ma maladie, ça, c'est très personnel. Et du coup, elle est entrée dans ma vie. Un jour, j'ai vu double. Après quelques jours, j'ai été hospitalisée parce qu'en fait, j'ai vu un médecin, je suis allée aux urgences. Mais comme la seule chose, c'était que je voyais double et on voyait quand on faisait les tests que je marchais un peu de biais à gauche au lieu de marcher droit. Mais c'était rien qui inquiétait. et puis au... Au bout de cinq jours, j'ai quand même été hospitalisée en neurologie. Et là, j'ai eu un peu peur parce qu'on m'a dit qu'il faut qu'on vérifie que ce ne soit pas un AVC, une tumeur, un cancer, etc. Donc, c'était assez stressant. Et en fait, je n'ai pas eu le diagnostic tout de suite puisque la sclérose en plaques, c'est une maladie neurologique auto-immune. C'est-à-dire que nos lymphocytes, nos propres globules blancs se retournent contre notre organisme. en fait, il... Ils pensent que certaines de nos cellules sont un virus et du coup, ils attaquent la myéline, les tissus nerveux qui se trouvent autour de la colonne vertébrale et ils attaquent aussi le cerveau. Et donc, en fait, moi, j'ai eu une lésion. Donc, une lésion, je ne sais pas comment l'expliquer puisque je ne suis pas vraiment médecin, mais sur les IRM, ce qu'on voit et ce qu'on m'a montré, c'est une tâche blanche. qui a créé ces problèmes de vision. Comment on fait le diagnostic d'une sclérose en plaques ? Déjà, c'est une clinique, mais ensuite, c'est aussi ce qu'on voit sur les IRM. Moi, j'avais une lésion. Et en fait, pour qu'il y ait un diagnostic de posée, il faut qu'il y ait au moins deux lésions à des endroits différents du cerveau et ou de la moelle épinière, ce qui n'était pas mon cas. Encore une fois, je ne saurais pas l'exprimer et l'expliquer en... terme d'un médecin. Voilà ce que j'en ai compris. J'ai fait beaucoup de recherches sur le sujet. Ensuite, on fait aussi une ponction lombaire. On regarde le liquide qu'il y a dans la moelle épinière. Dans mon cas, il y avait une présence de globules blancs. Ce qui n'est pas normal. Normalement, il n'y a pas de globules blancs. On avait plusieurs critères qui étaient cochés pour diagnostiquer la sclérose en plaques, mais il en manquait quand même un. On m'a dit « Rentrez chez vous. » et revenait dans six mois pour un contrôle. Et si on ne voit rien sur le contrôle, on refait un contrôle un an après et ensuite, on n'en parle plus. Pour ce qui est de ma vision double, au début, c'était vision double et ça tanguait pendant une semaine. Et donc, on m'avait dit, il faudra faire des corticoïdes. Ce n'était pas obligatoire, rien n'est obligatoire. Mais voilà, en général, dans ce cas-là, on fait des bolus de corticoïdes assez forts pour faire redescendre l'inflammation. Dans mon cas, en fait, au bout d'une semaine, ça ne tanguait plus. Donc j'avais toujours la vision double, mais vu que ça ne tanguait plus, ce qu'on s'est dit, c'est que ça veut dire que c'est déjà en train de s'améliorer et les corticoïdes ne vont pas avoir d'effet additionnel. Donc je suis rentrée chez moi et pendant un mois, je voyais double la journée. C'était pas... On va dire que le côté positif, s'il y en a un, c'est que ça m'a forcé à ralentir, mais sinon, il n'y en a pas d'autres, soyons honnêtes. Et encore un mois après, donc je voyais double... environ 10 à 20 minutes quand je me réveillais le matin. Donc ça, c'est apparemment dû à la température du corps, etc. Et ensuite, c'est complètement parti. Aujourd'hui, je n'ai plus de séquelles. Je suis allée revoir mon ophtalmo, etc. Tout va bien. Donc voilà, je n'ai pas été diagnostiquée tout de suite. Et en fait, quand j'ai été diagnostiquée six mois après, je n'avais pas de symptômes. Donc quand il y a des symptômes, c'est ce qu'on appelle une poussée. Donc je n'avais pas de symptômes. Et en fait, sur mes IRM, il y avait une deuxième lésion. posé le diagnostic, mais du coup je ne m'attendais absolument pas, en plus que dans mon cas, j'avais demandé au radiologue tellement j'étais stressée c'était avant un week-end de me dire s'il voyait quelque chose il avait dit non, du coup je suis arrivée chez le neurologue en me disant, tout va bien et ce n'était pas le cas mais c'est comme ça, ça arrive, sur le coup ça a été très difficile pour moi ma vie s'effondrait surtout que je ne connaissais absolument rien à la sclérose en plaques Merci. La seule chose à laquelle je pensais, c'était je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant. Et c'était très, très difficile pour moi. Depuis, j'ai appris. Beaucoup de choses, c'est-à-dire que j'ai un traitement aujourd'hui et je vais très bien depuis un an et demi, donc touchons du bois comme on dit pour que ça continue à bien se passer. Mais on va dire qu'en fait aujourd'hui avec les avancées de la médecine, etc., mes neurologues m'ont dit qu'on essaie de changer la vision que les gens ont de la sclérose en plaques parce qu'on peut bien vivre aujourd'hui avec la sclérose en plaques. Ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est individuel, il y a autant de sclérose en plaques que de patients. Donc surtout, si quelqu'un qui écoute à la sclérose en plaques ne se dit pas, elle est mignonne celle-là, parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Mais voilà, je me suis aussi rendue compte qu'il y a des gens qui vivent avec un traitement, qui ne sont pas du tout en fauteuil roulant, et ça je ne le savais pas du tout en fait, qui ont une maladie invisible à proprement parler. Cette maladie, est-ce qu'elle change dans mon quotidien ? Physiquement, on va dire que c'est surtout, j'ai la sensation d'avoir plus de fatigue. Est-ce que c'est le traitement ou la sclérose en plaques en soi ? Je ne sais pas. Mais du coup, je dois mieux gérer ma fatigue. J'ai la chance de vivre avec mon conjoint et de travailler à mon compte. Donc, c'est des choses que je peux gérer. Je pense que mentalement, après un an et demi, je n'ai plus la sensation d'avoir une épidermoclase au-dessus de la tête, qui était quand même le cas au début. Mais voilà, c'est sûr que j'ai un traitement que je prends deux fois par jour et je ne peux pas l'oublier. Et puis, une fois par an, j'ai mes examens de contrôle qui arrivent d'ailleurs. Donc voilà, il y a quand même un aspect mental en le sachant. qui fait que je fais plus attention et je protège plus mon énergie. C'est-à-dire que je ne vais pas avoir de scrupules à annuler quelque chose si je sens que je suis épuisée en préventif. Et ça, c'est hyper individuel. Il y a des gens qui n'ont rien changé dans leur vie. Moi, j'ai changé mon alimentation pour une alimentation anti-inflammatoire. Je gère beaucoup mieux mon stress. Je fais attention à mon énergie. Ça, c'est super individuel. Chacun ses choix. Voilà. Aujourd'hui, c'est le mien et je pense que c'est un truc que j'ai aussi vachement appris dans cette maladie et pour toutes les maladies invisibles et la vie en général. Respecter les choix des autres, chacun fait de son mieux, chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour soi et c'est important de respecter ça chez nos proches. Comment je fais pour cohabiter avec ma maladie ? Déjà, moi j'ai une vision, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui disent « je me bats contre la sclérose en plaques » , etc. Moi, c'est vrai que ce n'est pas ma vision. simplement parce que je considère que ce n'est pas une maladie extérieure, mais c'est un dérèglement de mon corps, je ne sais pas pourquoi, qui se retourne contre moi. C'est très dur, ça, à accepter au début. Mais donc moi, comment je le vois, c'est que je dois prendre soin de mon corps, soigner mon corps pour le guérir. Donc c'est comme ça que je cohabite en me disant que je n'ai pas l'impression que c'est une maladie, quelque chose d'externe, mais j'ai plutôt l'impression que c'est un dérèglement de mon corps. Et donc il faut que j'en prenne soin, et que je prenne soin de moi et de ma santé. Les ressources et pratiques, si j'y pense comme ça, celles qui m'ont le plus aidée, c'est la cohérence cardiaque. Quand on respire, sur cinq secondes on inspire, cinq secondes on expire pendant cinq minutes. Ça, je le fais plusieurs fois par jour quand j'en ressens le besoin. Tout ce qui est yoga, stretching, etc., tout ce qui me permet de me reconnecter à mon corps et tout ce qui me permet de me reconnecter dans le moment présent. La méditation, marcher, etc., me rendent compte que dans le moment présent, tout va bien et qu'il y a des choses. dont je peux profiter en le moment présent, super important. Et puis surtout, demander de l'aide, en parler et bien s'entourer, que ce soit par des professionnels de santé, mais aussi dans sa vie de tous les jours et trouver des gens qui ne vont pas nous juger et qui vont être là pour nous. Et moi, j'ai énormément de chance que ça a renforcé plusieurs de mes relations avec mon conjoint, avec ma maman. Et j'ai aussi laissé partir des amitiés après mon diagnostic. Mais ça a laissé l'espace pour de nouvelles amitiés où vraiment je me sens soutenue, comprise, écoutée. C'est génial. Bien sûr que si j'annule quelque chose, si je ne peux pas faire quelque chose, si je ne peux pas venir, mes proches vont être frustrés. Et je leur dis, il n'y a pas de souci que vous soyez frustrés. Ça montre que c'est quelque chose qui est important pour vous que je sois là. Moi aussi, je suis frustrée, donc je le comprends. Par contre, j'ai aussi mis des limites plus fortes. c'est-à-dire que me faire culpabiliser, non. Je veux dire, je fais le mieux avec un diagnostic qui est quand même important. Et donc ça, c'est important que les gens de mon entourage le respectent. Une fois que j'ai eu mon diagnostic, ça a fait énormément baisser mon anxiété. Donc il faut savoir qu'avant d'avoir ma vision double, j'étais en arrêt, j'étais en train de faire un burn-out, j'avais énormément d'anxiété. Et donc j'avais vu un psychiatre qui m'avait dit « Vous avez des troubles anxieux généralisés » . Je savais, j'ai toujours su que j'avais des troubles. troubles, enfin j'avais de l'anxiété plus élevée que la normale, plus élevée que beaucoup de personnes autour de moi, mais j'avais jamais eu un diagnostic, j'étais jamais allée chercher un diagnostic. Donc ça aussi, ça a été très dur et en fait quand j'ai eu mon diagnostic de la sclérose en plaques... Dans mon cerveau, il y a un truc qui s'est passé où je me suis dit, en fait, le pire truc qui pouvait t'arriver, t'est arrivé. Et maintenant, on fait quoi ? Et apparemment, ça arrive de temps en temps à des gens qui ont un diagnostic, une maladie, une nouvelle difficile. Et ça a été mon cas. Donc sur ça, ça a été positif parce que j'ai énormément moins d'anxiété au quotidien. Si j'en ai aujourd'hui, c'est quand je vais être très fatiguée ou j'ai trop de stress, etc. Et ça va s'exprimer à travers des tocs. Donc, par exemple, quand je pars de chez moi, je vais avoir des tocs du style de vérification. En fait, ce n'est même pas du style, ce sont des tocs de vérification. Je vais tout vérifier plusieurs fois. Je laisse mon chat chez moi, je ne vois rien qui lui arrive. Donc, je vais vérifier les plaques, je vais vérifier que la boule d'air soit débranchée, etc. C'est assez libérateur d'ailleurs d'en parler, parce que je pense que beaucoup de personnes ont de tocs, mais n'en parlent pas. Parce qu'on ne sait pas ce que c'est. Mais voilà, donc moi, c'est ça. Et les émotions et sensations dominantes, C'est qu'en fait, je me dis, si je ne fais pas quelque chose, il va y avoir un drame. Et pour moi, un drame, en général, dans mon esprit anxieux, c'est quelque chose qui est lié à ma propre mort ou la mort de quelqu'un que j'aime. Et donc voilà, moi, c'est autour de ça. Et tous mes talks de vérification, c'est justement pour éviter que quelque chose arrive. Je me dis, si je fais ça, ça n'arrivera pas. Comme aujourd'hui, je me sens vraiment mieux mentalement. à la suite de mon diagnostic, à la suite de pas mal de choses que j'ai mises en place aussi pour la gestion du stress, mais aussi j'ai changé mon alimentation, je fais du sport différemment, je prends certains compléments alimentaires et c'est toutes des choses, je sens, qui ont eu un impact sur mon internet général et aussi sur ma santé mentale. Donc vraiment pas sous-estimer quand on souffre au niveau de sa santé mentale, pas sous-estimer aussi le physique parce que vraiment, moi, je me suis rendue compte que tout est lié. Donc ça, déjà, ça a aidé. Et ensuite, aujourd'hui, mes stratégies, ça va être beaucoup la respiration, justement. Donc, il y a la cohérence cardiaque, mais il y a aussi la respiration 4-6-7, je crois que ça s'appelle, où en gros, on inspire moins qu'on expire. Et ça, ça aide aussi à évacuer le stress du corps. Et après, me parler, en fait, me dire, je sais que tu as énormément d'anxiété, mais... c'est ok quoi je sais pourquoi j'ai de l'anxiété je sais d'où ça vient je sais que c'est à la suite de choses difficiles que j'ai vécues donc je le comprends et je m'en veux pas, je culpabilise pas donc aussi me parler un peu, parler à mon enfant intérieur parler à en fait cet enfant qui a vécu certaines choses et qui font qu'aujourd'hui je sens ça ça m'aide énormément et je me sens est ce super entourée et comprise. Je crois que j'ai énormément de chance parce que mon conjoint a malheureusement aussi eu des soucis de santé mentale. Et du coup, je me sens hyper comprise. Je ne dis pas que des fois, il ne perd pas patience ou des choses comme ça, mais il y a vraiment toujours de la compréhension, du respect, de l'amour et de la communication. Et ça, c'est super important. C'est vraiment très, très important. Il faut comprendre que les gens, quand vous faites un burn-out, quand vous avez de l'anxiété, quand vous avez une sclérose en taque, ils ne comprendront jamais. Ils ne sont pas à votre place. À la limite, s'ils ont vécu la même chose, ils vont sûrement comprendre un peu mieux. Mais ils ne comprendront pas. Mais ne pas comprendre, ça ne veut pas dire ne pas respecter, ne pas entourer, ne pas soutenir, ne pas avoir de la compassion et de l'empathie. Souvent, les gens, on dirait qu'il faut qu'ils comprennent pour pouvoir vous exprimer tout ça. Non. Si vous aimez quelqu'un, vous n'avez pas besoin de comprendre. Vous voyez comment ils sont, vous les écoutez et vous êtes quand même capable de les soutenir. Donc ça, c'est... hyper important, je pense. Qu'est-ce que j'ai appris sur moi à travers ce parcours ? Ça m'emotive un peu rien que d'en parler. Donc là, quand j'enregistre, ça fait deux ans. J'ai eu ma... On est le 5 septembre. J'ai eu ma vision double le 4 septembre. Donc ça fait deux ans. Et je dirais que ce que j'ai appris, c'est que je suis beaucoup plus forte que ce que je pense et je suis capable de réaliser tout ce que j'ai envie dans la vie. Je veux dire, j'étais claustrophobe, je n'avais jamais, jamais, jamais fait d'IRM. Maintenant, je ne dis pas que c'est une expérience agréable, mais je sais que je suis capable de le faire et j'arrive même à me détendre des fois dans l'IRM. Oui, oui, c'est possible. Avec la musique, des fois, je rentre un peu dans un état méditatif. Je ne dis pas que c'est ce que je préfère, loin de là, mais c'est fou déjà d'arriver à le faire et à le faire comme ça. Je détestais les prises de sang. Là, j'en ai régulièrement. On s'habitue. On s'habitue à tout aussi, ça c'est autre chose. Alors, c'est pas forcément positif de s'habituer à tout quand on s'habitue à des choses négatives pour notre santé mentale ou physique, émotionnelle. Mais dans ce cas-ci, c'est quand même agréable de son compte ou de sa nature. à ces choses-là. Une autre chose qui est hyper importante pour moi, et je pense que c'est lié au message que j'ai envie de transmettre aux autres personnes qui vivent un burn-out, une maladie invisible ou qui ont une santé mentale fragile, c'est qu'on peut toujours s'en sortir. On va tomber, on va avoir des moments vraiment difficiles, mais c'est hyper important d'avoir cette croyance qu'à la fin de la journée, on va réussir à s'en sortir. C'est une croyance qui m'a vraiment poussée et qui est importante pour moi et aussi que la croyance que ce qui nous arrive, c'est ce qu'on en fait aussi. Et je ne dirais pas que c'est le cas pour tout. Je sais qu'il y a certaines choses. Je ne suis pas d'accord quand on dit que tout arrive pour une bonne raison parce qu'il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre. Après, par contre, je pense qu'on peut sortir du positif des choses qui nous arrivent. Et moi, ça a été mon cas. Et même si j'aurais aimé ne pas avoir la sclérose en plaques, ne pas avoir ce diagnostic. Je ne sais pas si j'aurais été capable de changer ma vie comme je l'ai fait, je veux dire à la suite du diagnostic. J'ai changé tellement de choses dans ma vie, je me sens tellement mieux dans mon corps, j'ai perdu 10 kilos, ce n'était pas mon but de perdre du poids. Mon but, c'était de me sentir mieux dans un corps en bonne santé et ça a été le cas. J'ai lancé mon entreprise, c'est un projet, j'avais l'idée depuis longtemps, j'avais déjà un peu coaché justement des personnes qui avaient fait des burn-out ou qui avaient eu un cancer du sein. à reprendre le chemin du travail, que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre, ou en faisant une reconversion. Et là, je me suis dit, en fait, j'ai envie de vivre ma vie à 100%. Je ne sais pas ce qui peut arriver demain. Donc, go, je lance ce projet. Et ma vie est tellement meilleure depuis que j'ai la sclérose en plaques parce que ce diagnostic a changé quelque chose de profond en moi. Avant ce diagnostic, je ne vivais pas, en fait. J'étais spectatrice de ma vie et ce diagnostic, ça m'a réveillée et donc d'une certaine manière, ça m'a sauvée. Et c'est super dur et je sais que des fois, quand je partage ça avec d'autres gens qui ont la sclérose en plaques, ils me disent « mais c'est une maladie tellement horrible, surtout les gens qui l'ont » . Et en fait, encore une fois, je dis que c'est individuel. C'est individuel. Et moi, c'est mon expérience aujourd'hui. J'espère que ce sera mon expérience pendant longtemps. J'espère que je vais avoir la chance de faire part de ces personnes qui ont une seule poussée dans leur vie parce que des fois, ça aussi, la sclérose en plaques plus rien après. Mais en attendant, je vais vivre ma vie à 100% parce qu'on ne sait pas de quoi demain est fait, en fait. Et du coup, oui, j'ai un accompagnement. Aujourd'hui, que j'ai créé à la suite de toutes mes expériences et du travail que j'avais déjà fait avec certains clients et clientes, qui s'appelle la Renaissance. Le but, c'est de complètement reconstruire sa vie professionnelle. Le but, c'est un accompagnement de 12 semaines. C'est de... pouvoir retrouver une relation sereine avec le travail et du coup, créer en fait son projet et le réaliser, son projet de vie professionnelle rêvée. Et donc, le but de ce programme, c'est non seulement, c'est pour les personnes en burn-out majoritairement, et le but, c'est de non seulement décider ce qu'on fait après son burn-out, est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change d'équipe, ou est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change, on aménage d'autres choses. Est-ce qu'on change d'entreprise ? Est-ce qu'on fait une reconversion ? Donc, c'est d'accompagner les personnes jusqu'au bout de ce travail, que ce soit la décision de la reconversion, le processus de chercher un nouvel emploi, passer des entretiens, etc. Mais c'est aussi et surtout poser des bases et acquérir des compétences qui font que, peu importe si demain, on se retrouve dans une entreprise et pour une raison x ou y, ça ne se passe pas bien, on a un nouveau manager, ça ne se passe pas bien, il y a des sentiments économiques, l'ambiance est plombée, etc. on est capable de s'affirmer, de poser ses limites et d'avoir confiance en soi pour savoir qu'on peut retrouver un travail, on peut retrouver et continuer à chercher une vie professionnelle épanouie. Donc, c'est vraiment avoir cette confiance que peu importe quel travail on fait plus tard, on arrivera à s'épanouir dans sa vie professionnelle. Donc, c'est super important pour moi. Et là, je lance aussi une communauté qui s'appelle l'éclosion et en fait le but de la communauté c'est justement il y a énormément de personnes qui n'ont pas forcément le budget de faire un coaching comme la Renaissance que ce soit coaching de groupe ou coaching individuel et donc j'ai aussi créé cette communauté où c'est 25 euros par mois, elle va se lancer là le 11 septembre et le but en fait c'est d'avoir une communauté où on peut se retrouver entre femmes qui sont en burn-out Merci. Donc on peut se retrouver en ligne, mais le but aussi c'est d'évoluer à ce qu'on puisse se retrouver en ligne

  • Speaker #0

    rencontrer en physique puisque par exemple si vous, vous faites un burn-out et vous êtes à Nantes et il y a une autre personne de la communauté qui dit ah moi j'habite à Nantes, le but c'est que vous puissiez aussi vous retrouver en physique, vous soutenir, etc. Après, le but c'est qu'il y ait un thème chaque mois justement pour pouvoir avancer sur les différentes étapes de sa reconversion. Donc, ce n'est pas aussi personnalisé et ce n'est pas aussi condensé que 12 semaines mais c'est vraiment quand même pour pouvoir avancer ensemble sur par exemple Merci. Je reviens de mon arrêt, comment est-ce que je négocie revenir de mon arrêt pour aménager mon poste, aménager mon temps de travail ? Qu'est-ce que je fais demain si je veux faire une reconversion ? Comment je fais ? Ah, j'ai besoin de trouver un autre travail, je ne sais pas où démarrer. Enfin, toutes ces questions. Puis aussi, il y a beaucoup de sujets sur comment est-ce qu'on gère ses collègues, comment on met des limites avec ses collègues, avec son manager, etc. Donc, c'est tous les sujets qu'on aborde. Et ensuite, la troisième chose, c'est faire intervenir des experts et des expertes dans leur domaine, par exemple, psychologue du travail, avocate spécialisée en droit du travail, etc., pour pouvoir poser ces questions une fois par mois à un ou une experte différente. Donc voilà, ça c'est un projet qui me tient à cœur aussi, parce que quand j'étais étudiante, je ne pouvais pas me payer un coaching, et je sais que c'est le cas de beaucoup de personnes, notamment celles qui sont en arrêt maladie. donc ça me tenait à coeur de faire quand même une communauté qui puisse être plus accessible financièrement et donc c'est cette communauté, l'éclosion à 25 euros par mois et pour moi c'est super important parce que c'est le fruit de tout ce qui m'est arrivé depuis 2016, c'était il y a 9 ans, la fin d'un cycle et c'est transformer ce qui m'est arrivé de négatif en quelque chose de positif et vraiment que les personnes puissent apprendre de mon expérience non seulement personnelle, mais aussi professionnelle puisque je me suis aussi formée en tant que coach, j'ai travaillé dans des entreprises sur ces sujets, etc. Donc c'est hyper important pour moi de pouvoir transmettre et que ça permette à d'autres personnes de aussi transformer leur vie après leur burn-out, vraiment en pérenniser leur guérison sur le long terme et s'épanouir dans leur travail. C'est super important pour moi. Donc j'espère que les personnes qui écoutent tout ça aujourd'hui en ressortant avec quelque chose et qu'elles se diront aussi si moi je suis pas là aujourd'hui, pourquoi je fais que pleurer, ça fait un an que j'ai un diagnostic et tout, c'est ok en fait comme je disais, c'est ok, chacun son rythme on se compare pas, chacun de ses étapes il y a des gens qui vont rebondir très vite, il y a des gens qui vont mettre du temps à rebondir, c'est pas grave, franchement c'est juste, c'est normal chacun son expérience et le plus important c'est de garder en tête que peut s'en sortir, peu importe le temps que ça prendra.

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Description

Lucile a traversé deux burn-out, un trouble anxieux généralisé, et vit aujourd’hui avec une sclérose en plaques.
Dans cet épisode, elle nous raconte son parcours : la fatigue invisible, la peur de s’effondrer à nouveau, mais aussi les prises de conscience, les ressources qu’elle a mises en place et sa reconstruction pas à pas.


À travers son témoignage, Lucile nous rappelle qu’il est possible de transformer les épreuves en nouveaux départs et de trouver une forme de lumière, même dans les moments les plus sombres.

✨ Pour aller plus loin et découvrir son travail :

🎧 Un épisode fort et inspirant, au cœur de la santé mentale et des maladies invisibles.

Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Stéphanie Jary


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, Lucille nous confie ce que c'est de s'effondrer, lentement, de continuer malgré tout, et de composer chaque jour avec une fatigue invisible, une maladie chronique et une anxiété persistante. Mais elle nous parle aussi de résilience, de ce qu'elle a compris d'elle-même, de la place qu'on s'accorde quand tout s'écroule, et de la lumière qu'on peut retrouver même par fragments. Lucille a choisi de parler, pour celles et ceux qui vivent l'épuisement, l'incompréhension, le silence autour des maladies invisibles. En 2016, Lucille traverse un premier burn-out accompagné d'une dépression, après des années à vivre uniquement pour le travail. Six mois plus tard, elle pense avoir surmonté l'épreuve. Mais en 2018, de nouveaux troubles apparaissent, anxiété, dépression. C'est à ce moment-là qu'elle comprend que sa première guérison était restée en surface, qu'un travail plus profond l'attendait. Pendant cinq ans, la vie semble reprendre son cours. Jusqu'en 2023, où une nouvelle crise professionnelle la pousse à l'arrêt. Et cette fois... Un diagnostic tombe, troubles anxieux généralisés,

  • Speaker #1

    puis,

  • Speaker #0

    quelques jours après avoir quitté son emploi, des troubles de la vision surviennent, l'hospitalisation, les examens, et enfin le diagnostic, sclérose en plaques. À travers son témoignage, Lucille nous parle de ce chemin sinueux, celui de l'anxiété, des tocs, de la peur de s'effondrer encore, mais aussi de sa transformation. Elle partage avec une rare sincérité comment sa maladie chronique a modifié en profondeur sa relation à elle-même à la santé mentale, à l'héritage de l'enfance et à la vie en général. Un épisode qui explore les nuances de la guérison, les rechutes, les prises de conscience tardives et cette fatigue invisible que l'on apprend à apprivoiser jour après jour. Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    J'ai fait un burn-out pour... première fois en 2016. J'étais étudiante en alternance, donc je travaillais dans une agence qui développait des applications et des sites web trois semaines et ensuite j'allais une semaine en cours. Et du coup, dans ce contexte aussi, j'avais des clients et donc mes clients en général, je continuais à échanger avec eux quand j'étais en cours. J'étais aussi à la tête d'une association étudiante qui organisait un événement qui s'appelle TEDx, donc où on a des conférences sur différents le sujet. une fois par an. Et en plus de ça, je faisais mon mémoire de fin d'études. Et donc, à un moment, toute ma vie, c'était travailler. Et ensuite, quand je ne travaillais pas, je m'enfermais pour dormir et regarder la télé tellement j'étais fatiguée. Et je ne me rendais pas compte, en fait, que c'était un problème. Et les premières alertes que j'ai eues mentales, c'était deux semaines avant l'organisation de mon événement. J'avais plus du tout envie de le faire. En fait, c'est un projet, je faisais déjà partie de la même association l'année dernière, l'année d'avant, je veux dire, et j'adorais ce projet. Et là, j'avais plus du tout envie, en fait, de le faire, quoi. Et le fait que je change d'être super excitée d'organiser ce projet à plus du tout avoir envie de le faire, ça, ça aurait dû être le premier signal en termes de mental, qu'est-ce qui s'est passé. Et ensuite, physiquement, en fait, il s'est passé, je pense... trois, quatre mois après ce moment-ci, donc après l'événement, où je n'étais toujours pas allée voir un médecin et je ne m'étais toujours pas rendue compte qu'il y avait un problème. Et en fait, là, il y a eu une alerte physique, c'est-à-dire que j'ai commencé à avoir tellement mal au ventre que je ne pouvais plus rien avaler. Et donc, un jour, je suis partie du travail parce que je me disais qu'il y avait un problème. Et en fait, en arrivant chez le médecin, elle m'a posé plein de questions et je me suis mise à pleurer. C'est là qu'elle m'a dit « Vous êtes en train de faire un burn-out » . J'avais 23 ans, donc c'était assez difficile. Je dirais que comment mon entourage a réagi, ils étaient très inquiets. Ils étaient très inquiets pour moi. Et du coup, c'était difficile d'être autour d'eux parce que je sentais vraiment cette inquiétude. Même si ça partait d'une bonne intention, ça me stressait encore plus. Et mon environnement professionnel, ils n'ont pas vraiment réagi. Ils ont considéré que c'était… C'était quelque chose qui était personnel. C'est vrai qu'il y avait une part de personnel, c'est-à-dire qu'il y avait une part où j'ai voulu prendre trop de choses et faire trop de choses et toute ma vie, c'était le travail. Et c'est sûr qu'il y avait une part de personnel, mais il y avait aussi certaines choses qui n'allaient pas dans mon entreprise. Il y avait un énorme turnover. Et ça, je trouve, ça n'a pas assez été pris en compte à ce moment-là. Du coup, j'ai fait deux burn-out. Maintenant, je suis capable de lire. J'en ai fait un en 2016, qui était dû à trop de choses, à mettre toute ma valeur dans le travail, etc. Et à la suite de ce burn-out, j'ai été mise sous antidépresseur, j'ai vu une psychologue, j'allais mieux. Un an et demi après, je me suis retrouvée pour des raisons totalement différentes qui n'avaient rien à voir avec le travail. à être traité pour de l'anxiété et de la dépression. Et c'est à ce moment-là, donc un an et demi après mon burn-out, que je me suis dit, il faut vraiment que quelque chose change. Donc là, j'ai réfléchi à faire une reconversion professionnelle, j'ai expérimenté avec certaines choses, et c'est là où je suis vraiment allée plus loin que juste c'est quelque chose qui vient de m'arriver et ça va soigner en six mois. Donc je me suis dit, il faut que quelque chose change. Et en fait, ensuite... en 2023. Oui, 2023. J'étais dans une entreprise où il y avait pas mal de soucis économiques. Donc, il y a eu des licenciements économiques. Et même si j'adorais mon travail, les choses, en fait, se sont dégradées. L'ambiance s'est dégradée dans l'entreprise. Et je ne m'entendais plus avec ma manager. J'ai commencé à avoir des soucis avec mes collègues. Et tout ça a fait que j'ai eu de nouveau énormément d'anxiété. Je n'ai pas voulu aller. Enfin, un matin, je n'ai pas réussi à aller. au travail et en fait mon médecin m'a soufflé un peu le mot burn-out mais je voulais absolument pas en entendre parler c'est à dire que pour moi un burn-out c'était forcément quand tu travaillais trop, ce que je sais que maintenant il y a plein de raisons pour les burn-out et là c'était plus un burn-out pour ce qu'elle m'expliquait émotionnel c'est à dire que l'ambiance de l'entreprise plus ma manager qui mettait beaucoup la pression parce qu'elle avait aussi beaucoup l'impression aussi mais bon c'est pas forcément une excuse ont fait que émotionnellement je me sentais pas bien et je me disais que c'était moi qui devais changer c'était moi qui devais m'améliorer dans cette situation plutôt que de me dire quitte le navire en fait cette entreprise ça va passer longtemps que ça qu'il y est, t'as pas énormément d'attache, de loyauté envers eux et puis ta santé mentale est plus importante si tu ne t'y retrouves pas, si tu as l'impression de ne pas être toi dans cette entreprise et que ça a un impact négatif sur ta santé mentale, part. Mais je n'ai pas réussi à me dire ça. Ce qui m'a permis de tenir, je pense, entre ces deux burn-out, c'est qu'il y a quand même eu des moments où je me sentis vraiment très bien et où je me suis considérée guérie. Et en fait, c'est quand je me suis retrouvée dans un environnement de nouveau difficile que je me suis rendue compte que je n'étais pas allée assez loin dans mon travail de fond, dans le sens où, entre mes deux burn-out, j'étais dans une entreprise. que j'adorais, ils étaient vraiment incroyables. Quand ça n'allait pas bien, je pouvais prendre du temps, personne ne me faisait culpabiliser. J'étais vachement... J'avais... Enfin, je sentais que j'avais de la valeur, que le travail qui avait... Je ne devrais pas dire que j'avais de la valeur, parce que ma valeur, elle ne vient pas de mon travail, mais c'était comme ça que je le vivais. Et je sentais qu'ils voyaient la valeur dans ce que je faisais, la valeur de mon travail, qui j'étais en tant que personne. Et du coup, ça se passait très bien. Et en fait, quand je me suis retrouvée dans un environnement nouveau challengeant, et en vrai, ça peut arriver, parce que même dans la meilleure des entreprises, il peut y avoir des moments difficiles où l'ambiance, l'atmosphère changent. Et donc, quand j'ai changé d'entreprise et que je me suis rendue, enfin, je me suis retrouvée dans un environnement challengeant, je me suis rendue compte, en fait, que je n'avais pas vraiment fait le travail de fond parce que je me suis laissée happée par cet environnement, happée par certaines choses qui devenaient toxiques, en fait. Et j'ai fait de nouveau un burn-out. Et ça, ça a été super difficile. Et ce qui m'a aidée à remonter la pente petit à petit, j'allais dire je pense, mais même j'en suis sûre, c'est d'être super bien entourée. Pour mon premier burn-out, je m'étais énormément isolée, je ne voyais plus personne. Mais quand j'ai fait mon burn-out, j'ai quand même eu courage de le dire à une ou deux personnes qui m'ont vraiment soutenue, entourée. Et là, la deuxième fois, j'ai eu la chance que mon conjoint était vraiment... très présents et que comme c'était la santé mentale, on en parlait beaucoup plus dans ma famille, j'ai pu plus le dire aux gens et être ouverte avec ça, en sachant que je ne me suis pas rendue compte tout de suite que je faisais un burn-out, donc j'ai eu de l'anxiété, j'ai été mise en arrêt deux mois. Je suis revenue deux semaines dans mon travail pour partir, en fait, et quand je suis partie, je suis revenue, ouais, deux semaines dans mon travail, c'est ça, et quand je suis partie, trois jours après que j'étais partie, j'ai été hospitalisée parce que je voyais double. Et donc, en fait, je n'ai pas réalisé tout de suite que j'avais fait un burn-out, que j'avais eu énormément de stress avant d'avoir des signaux physiques qui m'ont dit que j'étais allée trop loin. Et ces signaux physiques qui ont... vraiment eu un impact dans ma vie, puisque j'ai appris six mois après cette hospitalisation que j'avais la sclérose en plaques. Donc, la sclérose en plaques, aujourd'hui, on sait qu'il y a un lien avec le stress, mais on ne sait pas si le stress peut avoir un impact sur la sclérose en plaques ou si la sclérose en plaques a un impact sur le stress. Pour moi, c'était clair que, vu comme je me suis maltraitée mentalement, vu comme émotionnellement, vu comme j'ai été dure avec moi-même pendant des mois, C'était clair que le stress a déclenché la sclérose en plaques. En tout cas, moi, dans ma vision de ma maladie, ça, c'est très personnel. Et du coup, elle est entrée dans ma vie. Un jour, j'ai vu double. Après quelques jours, j'ai été hospitalisée parce qu'en fait, j'ai vu un médecin, je suis allée aux urgences. Mais comme la seule chose, c'était que je voyais double et on voyait quand on faisait les tests que je marchais un peu de biais à gauche au lieu de marcher droit. Mais c'était rien qui inquiétait. et puis au... Au bout de cinq jours, j'ai quand même été hospitalisée en neurologie. Et là, j'ai eu un peu peur parce qu'on m'a dit qu'il faut qu'on vérifie que ce ne soit pas un AVC, une tumeur, un cancer, etc. Donc, c'était assez stressant. Et en fait, je n'ai pas eu le diagnostic tout de suite puisque la sclérose en plaques, c'est une maladie neurologique auto-immune. C'est-à-dire que nos lymphocytes, nos propres globules blancs se retournent contre notre organisme. en fait, il... Ils pensent que certaines de nos cellules sont un virus et du coup, ils attaquent la myéline, les tissus nerveux qui se trouvent autour de la colonne vertébrale et ils attaquent aussi le cerveau. Et donc, en fait, moi, j'ai eu une lésion. Donc, une lésion, je ne sais pas comment l'expliquer puisque je ne suis pas vraiment médecin, mais sur les IRM, ce qu'on voit et ce qu'on m'a montré, c'est une tâche blanche. qui a créé ces problèmes de vision. Comment on fait le diagnostic d'une sclérose en plaques ? Déjà, c'est une clinique, mais ensuite, c'est aussi ce qu'on voit sur les IRM. Moi, j'avais une lésion. Et en fait, pour qu'il y ait un diagnostic de posée, il faut qu'il y ait au moins deux lésions à des endroits différents du cerveau et ou de la moelle épinière, ce qui n'était pas mon cas. Encore une fois, je ne saurais pas l'exprimer et l'expliquer en... terme d'un médecin. Voilà ce que j'en ai compris. J'ai fait beaucoup de recherches sur le sujet. Ensuite, on fait aussi une ponction lombaire. On regarde le liquide qu'il y a dans la moelle épinière. Dans mon cas, il y avait une présence de globules blancs. Ce qui n'est pas normal. Normalement, il n'y a pas de globules blancs. On avait plusieurs critères qui étaient cochés pour diagnostiquer la sclérose en plaques, mais il en manquait quand même un. On m'a dit « Rentrez chez vous. » et revenait dans six mois pour un contrôle. Et si on ne voit rien sur le contrôle, on refait un contrôle un an après et ensuite, on n'en parle plus. Pour ce qui est de ma vision double, au début, c'était vision double et ça tanguait pendant une semaine. Et donc, on m'avait dit, il faudra faire des corticoïdes. Ce n'était pas obligatoire, rien n'est obligatoire. Mais voilà, en général, dans ce cas-là, on fait des bolus de corticoïdes assez forts pour faire redescendre l'inflammation. Dans mon cas, en fait, au bout d'une semaine, ça ne tanguait plus. Donc j'avais toujours la vision double, mais vu que ça ne tanguait plus, ce qu'on s'est dit, c'est que ça veut dire que c'est déjà en train de s'améliorer et les corticoïdes ne vont pas avoir d'effet additionnel. Donc je suis rentrée chez moi et pendant un mois, je voyais double la journée. C'était pas... On va dire que le côté positif, s'il y en a un, c'est que ça m'a forcé à ralentir, mais sinon, il n'y en a pas d'autres, soyons honnêtes. Et encore un mois après, donc je voyais double... environ 10 à 20 minutes quand je me réveillais le matin. Donc ça, c'est apparemment dû à la température du corps, etc. Et ensuite, c'est complètement parti. Aujourd'hui, je n'ai plus de séquelles. Je suis allée revoir mon ophtalmo, etc. Tout va bien. Donc voilà, je n'ai pas été diagnostiquée tout de suite. Et en fait, quand j'ai été diagnostiquée six mois après, je n'avais pas de symptômes. Donc quand il y a des symptômes, c'est ce qu'on appelle une poussée. Donc je n'avais pas de symptômes. Et en fait, sur mes IRM, il y avait une deuxième lésion. posé le diagnostic, mais du coup je ne m'attendais absolument pas, en plus que dans mon cas, j'avais demandé au radiologue tellement j'étais stressée c'était avant un week-end de me dire s'il voyait quelque chose il avait dit non, du coup je suis arrivée chez le neurologue en me disant, tout va bien et ce n'était pas le cas mais c'est comme ça, ça arrive, sur le coup ça a été très difficile pour moi ma vie s'effondrait surtout que je ne connaissais absolument rien à la sclérose en plaques Merci. La seule chose à laquelle je pensais, c'était je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant. Et c'était très, très difficile pour moi. Depuis, j'ai appris. Beaucoup de choses, c'est-à-dire que j'ai un traitement aujourd'hui et je vais très bien depuis un an et demi, donc touchons du bois comme on dit pour que ça continue à bien se passer. Mais on va dire qu'en fait aujourd'hui avec les avancées de la médecine, etc., mes neurologues m'ont dit qu'on essaie de changer la vision que les gens ont de la sclérose en plaques parce qu'on peut bien vivre aujourd'hui avec la sclérose en plaques. Ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est individuel, il y a autant de sclérose en plaques que de patients. Donc surtout, si quelqu'un qui écoute à la sclérose en plaques ne se dit pas, elle est mignonne celle-là, parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Mais voilà, je me suis aussi rendue compte qu'il y a des gens qui vivent avec un traitement, qui ne sont pas du tout en fauteuil roulant, et ça je ne le savais pas du tout en fait, qui ont une maladie invisible à proprement parler. Cette maladie, est-ce qu'elle change dans mon quotidien ? Physiquement, on va dire que c'est surtout, j'ai la sensation d'avoir plus de fatigue. Est-ce que c'est le traitement ou la sclérose en plaques en soi ? Je ne sais pas. Mais du coup, je dois mieux gérer ma fatigue. J'ai la chance de vivre avec mon conjoint et de travailler à mon compte. Donc, c'est des choses que je peux gérer. Je pense que mentalement, après un an et demi, je n'ai plus la sensation d'avoir une épidermoclase au-dessus de la tête, qui était quand même le cas au début. Mais voilà, c'est sûr que j'ai un traitement que je prends deux fois par jour et je ne peux pas l'oublier. Et puis, une fois par an, j'ai mes examens de contrôle qui arrivent d'ailleurs. Donc voilà, il y a quand même un aspect mental en le sachant. qui fait que je fais plus attention et je protège plus mon énergie. C'est-à-dire que je ne vais pas avoir de scrupules à annuler quelque chose si je sens que je suis épuisée en préventif. Et ça, c'est hyper individuel. Il y a des gens qui n'ont rien changé dans leur vie. Moi, j'ai changé mon alimentation pour une alimentation anti-inflammatoire. Je gère beaucoup mieux mon stress. Je fais attention à mon énergie. Ça, c'est super individuel. Chacun ses choix. Voilà. Aujourd'hui, c'est le mien et je pense que c'est un truc que j'ai aussi vachement appris dans cette maladie et pour toutes les maladies invisibles et la vie en général. Respecter les choix des autres, chacun fait de son mieux, chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour soi et c'est important de respecter ça chez nos proches. Comment je fais pour cohabiter avec ma maladie ? Déjà, moi j'ai une vision, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui disent « je me bats contre la sclérose en plaques » , etc. Moi, c'est vrai que ce n'est pas ma vision. simplement parce que je considère que ce n'est pas une maladie extérieure, mais c'est un dérèglement de mon corps, je ne sais pas pourquoi, qui se retourne contre moi. C'est très dur, ça, à accepter au début. Mais donc moi, comment je le vois, c'est que je dois prendre soin de mon corps, soigner mon corps pour le guérir. Donc c'est comme ça que je cohabite en me disant que je n'ai pas l'impression que c'est une maladie, quelque chose d'externe, mais j'ai plutôt l'impression que c'est un dérèglement de mon corps. Et donc il faut que j'en prenne soin, et que je prenne soin de moi et de ma santé. Les ressources et pratiques, si j'y pense comme ça, celles qui m'ont le plus aidée, c'est la cohérence cardiaque. Quand on respire, sur cinq secondes on inspire, cinq secondes on expire pendant cinq minutes. Ça, je le fais plusieurs fois par jour quand j'en ressens le besoin. Tout ce qui est yoga, stretching, etc., tout ce qui me permet de me reconnecter à mon corps et tout ce qui me permet de me reconnecter dans le moment présent. La méditation, marcher, etc., me rendent compte que dans le moment présent, tout va bien et qu'il y a des choses. dont je peux profiter en le moment présent, super important. Et puis surtout, demander de l'aide, en parler et bien s'entourer, que ce soit par des professionnels de santé, mais aussi dans sa vie de tous les jours et trouver des gens qui ne vont pas nous juger et qui vont être là pour nous. Et moi, j'ai énormément de chance que ça a renforcé plusieurs de mes relations avec mon conjoint, avec ma maman. Et j'ai aussi laissé partir des amitiés après mon diagnostic. Mais ça a laissé l'espace pour de nouvelles amitiés où vraiment je me sens soutenue, comprise, écoutée. C'est génial. Bien sûr que si j'annule quelque chose, si je ne peux pas faire quelque chose, si je ne peux pas venir, mes proches vont être frustrés. Et je leur dis, il n'y a pas de souci que vous soyez frustrés. Ça montre que c'est quelque chose qui est important pour vous que je sois là. Moi aussi, je suis frustrée, donc je le comprends. Par contre, j'ai aussi mis des limites plus fortes. c'est-à-dire que me faire culpabiliser, non. Je veux dire, je fais le mieux avec un diagnostic qui est quand même important. Et donc ça, c'est important que les gens de mon entourage le respectent. Une fois que j'ai eu mon diagnostic, ça a fait énormément baisser mon anxiété. Donc il faut savoir qu'avant d'avoir ma vision double, j'étais en arrêt, j'étais en train de faire un burn-out, j'avais énormément d'anxiété. Et donc j'avais vu un psychiatre qui m'avait dit « Vous avez des troubles anxieux généralisés » . Je savais, j'ai toujours su que j'avais des troubles. troubles, enfin j'avais de l'anxiété plus élevée que la normale, plus élevée que beaucoup de personnes autour de moi, mais j'avais jamais eu un diagnostic, j'étais jamais allée chercher un diagnostic. Donc ça aussi, ça a été très dur et en fait quand j'ai eu mon diagnostic de la sclérose en plaques... Dans mon cerveau, il y a un truc qui s'est passé où je me suis dit, en fait, le pire truc qui pouvait t'arriver, t'est arrivé. Et maintenant, on fait quoi ? Et apparemment, ça arrive de temps en temps à des gens qui ont un diagnostic, une maladie, une nouvelle difficile. Et ça a été mon cas. Donc sur ça, ça a été positif parce que j'ai énormément moins d'anxiété au quotidien. Si j'en ai aujourd'hui, c'est quand je vais être très fatiguée ou j'ai trop de stress, etc. Et ça va s'exprimer à travers des tocs. Donc, par exemple, quand je pars de chez moi, je vais avoir des tocs du style de vérification. En fait, ce n'est même pas du style, ce sont des tocs de vérification. Je vais tout vérifier plusieurs fois. Je laisse mon chat chez moi, je ne vois rien qui lui arrive. Donc, je vais vérifier les plaques, je vais vérifier que la boule d'air soit débranchée, etc. C'est assez libérateur d'ailleurs d'en parler, parce que je pense que beaucoup de personnes ont de tocs, mais n'en parlent pas. Parce qu'on ne sait pas ce que c'est. Mais voilà, donc moi, c'est ça. Et les émotions et sensations dominantes, C'est qu'en fait, je me dis, si je ne fais pas quelque chose, il va y avoir un drame. Et pour moi, un drame, en général, dans mon esprit anxieux, c'est quelque chose qui est lié à ma propre mort ou la mort de quelqu'un que j'aime. Et donc voilà, moi, c'est autour de ça. Et tous mes talks de vérification, c'est justement pour éviter que quelque chose arrive. Je me dis, si je fais ça, ça n'arrivera pas. Comme aujourd'hui, je me sens vraiment mieux mentalement. à la suite de mon diagnostic, à la suite de pas mal de choses que j'ai mises en place aussi pour la gestion du stress, mais aussi j'ai changé mon alimentation, je fais du sport différemment, je prends certains compléments alimentaires et c'est toutes des choses, je sens, qui ont eu un impact sur mon internet général et aussi sur ma santé mentale. Donc vraiment pas sous-estimer quand on souffre au niveau de sa santé mentale, pas sous-estimer aussi le physique parce que vraiment, moi, je me suis rendue compte que tout est lié. Donc ça, déjà, ça a aidé. Et ensuite, aujourd'hui, mes stratégies, ça va être beaucoup la respiration, justement. Donc, il y a la cohérence cardiaque, mais il y a aussi la respiration 4-6-7, je crois que ça s'appelle, où en gros, on inspire moins qu'on expire. Et ça, ça aide aussi à évacuer le stress du corps. Et après, me parler, en fait, me dire, je sais que tu as énormément d'anxiété, mais... c'est ok quoi je sais pourquoi j'ai de l'anxiété je sais d'où ça vient je sais que c'est à la suite de choses difficiles que j'ai vécues donc je le comprends et je m'en veux pas, je culpabilise pas donc aussi me parler un peu, parler à mon enfant intérieur parler à en fait cet enfant qui a vécu certaines choses et qui font qu'aujourd'hui je sens ça ça m'aide énormément et je me sens est ce super entourée et comprise. Je crois que j'ai énormément de chance parce que mon conjoint a malheureusement aussi eu des soucis de santé mentale. Et du coup, je me sens hyper comprise. Je ne dis pas que des fois, il ne perd pas patience ou des choses comme ça, mais il y a vraiment toujours de la compréhension, du respect, de l'amour et de la communication. Et ça, c'est super important. C'est vraiment très, très important. Il faut comprendre que les gens, quand vous faites un burn-out, quand vous avez de l'anxiété, quand vous avez une sclérose en taque, ils ne comprendront jamais. Ils ne sont pas à votre place. À la limite, s'ils ont vécu la même chose, ils vont sûrement comprendre un peu mieux. Mais ils ne comprendront pas. Mais ne pas comprendre, ça ne veut pas dire ne pas respecter, ne pas entourer, ne pas soutenir, ne pas avoir de la compassion et de l'empathie. Souvent, les gens, on dirait qu'il faut qu'ils comprennent pour pouvoir vous exprimer tout ça. Non. Si vous aimez quelqu'un, vous n'avez pas besoin de comprendre. Vous voyez comment ils sont, vous les écoutez et vous êtes quand même capable de les soutenir. Donc ça, c'est... hyper important, je pense. Qu'est-ce que j'ai appris sur moi à travers ce parcours ? Ça m'emotive un peu rien que d'en parler. Donc là, quand j'enregistre, ça fait deux ans. J'ai eu ma... On est le 5 septembre. J'ai eu ma vision double le 4 septembre. Donc ça fait deux ans. Et je dirais que ce que j'ai appris, c'est que je suis beaucoup plus forte que ce que je pense et je suis capable de réaliser tout ce que j'ai envie dans la vie. Je veux dire, j'étais claustrophobe, je n'avais jamais, jamais, jamais fait d'IRM. Maintenant, je ne dis pas que c'est une expérience agréable, mais je sais que je suis capable de le faire et j'arrive même à me détendre des fois dans l'IRM. Oui, oui, c'est possible. Avec la musique, des fois, je rentre un peu dans un état méditatif. Je ne dis pas que c'est ce que je préfère, loin de là, mais c'est fou déjà d'arriver à le faire et à le faire comme ça. Je détestais les prises de sang. Là, j'en ai régulièrement. On s'habitue. On s'habitue à tout aussi, ça c'est autre chose. Alors, c'est pas forcément positif de s'habituer à tout quand on s'habitue à des choses négatives pour notre santé mentale ou physique, émotionnelle. Mais dans ce cas-ci, c'est quand même agréable de son compte ou de sa nature. à ces choses-là. Une autre chose qui est hyper importante pour moi, et je pense que c'est lié au message que j'ai envie de transmettre aux autres personnes qui vivent un burn-out, une maladie invisible ou qui ont une santé mentale fragile, c'est qu'on peut toujours s'en sortir. On va tomber, on va avoir des moments vraiment difficiles, mais c'est hyper important d'avoir cette croyance qu'à la fin de la journée, on va réussir à s'en sortir. C'est une croyance qui m'a vraiment poussée et qui est importante pour moi et aussi que la croyance que ce qui nous arrive, c'est ce qu'on en fait aussi. Et je ne dirais pas que c'est le cas pour tout. Je sais qu'il y a certaines choses. Je ne suis pas d'accord quand on dit que tout arrive pour une bonne raison parce qu'il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre. Après, par contre, je pense qu'on peut sortir du positif des choses qui nous arrivent. Et moi, ça a été mon cas. Et même si j'aurais aimé ne pas avoir la sclérose en plaques, ne pas avoir ce diagnostic. Je ne sais pas si j'aurais été capable de changer ma vie comme je l'ai fait, je veux dire à la suite du diagnostic. J'ai changé tellement de choses dans ma vie, je me sens tellement mieux dans mon corps, j'ai perdu 10 kilos, ce n'était pas mon but de perdre du poids. Mon but, c'était de me sentir mieux dans un corps en bonne santé et ça a été le cas. J'ai lancé mon entreprise, c'est un projet, j'avais l'idée depuis longtemps, j'avais déjà un peu coaché justement des personnes qui avaient fait des burn-out ou qui avaient eu un cancer du sein. à reprendre le chemin du travail, que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre, ou en faisant une reconversion. Et là, je me suis dit, en fait, j'ai envie de vivre ma vie à 100%. Je ne sais pas ce qui peut arriver demain. Donc, go, je lance ce projet. Et ma vie est tellement meilleure depuis que j'ai la sclérose en plaques parce que ce diagnostic a changé quelque chose de profond en moi. Avant ce diagnostic, je ne vivais pas, en fait. J'étais spectatrice de ma vie et ce diagnostic, ça m'a réveillée et donc d'une certaine manière, ça m'a sauvée. Et c'est super dur et je sais que des fois, quand je partage ça avec d'autres gens qui ont la sclérose en plaques, ils me disent « mais c'est une maladie tellement horrible, surtout les gens qui l'ont » . Et en fait, encore une fois, je dis que c'est individuel. C'est individuel. Et moi, c'est mon expérience aujourd'hui. J'espère que ce sera mon expérience pendant longtemps. J'espère que je vais avoir la chance de faire part de ces personnes qui ont une seule poussée dans leur vie parce que des fois, ça aussi, la sclérose en plaques plus rien après. Mais en attendant, je vais vivre ma vie à 100% parce qu'on ne sait pas de quoi demain est fait, en fait. Et du coup, oui, j'ai un accompagnement. Aujourd'hui, que j'ai créé à la suite de toutes mes expériences et du travail que j'avais déjà fait avec certains clients et clientes, qui s'appelle la Renaissance. Le but, c'est de complètement reconstruire sa vie professionnelle. Le but, c'est un accompagnement de 12 semaines. C'est de... pouvoir retrouver une relation sereine avec le travail et du coup, créer en fait son projet et le réaliser, son projet de vie professionnelle rêvée. Et donc, le but de ce programme, c'est non seulement, c'est pour les personnes en burn-out majoritairement, et le but, c'est de non seulement décider ce qu'on fait après son burn-out, est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change d'équipe, ou est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change, on aménage d'autres choses. Est-ce qu'on change d'entreprise ? Est-ce qu'on fait une reconversion ? Donc, c'est d'accompagner les personnes jusqu'au bout de ce travail, que ce soit la décision de la reconversion, le processus de chercher un nouvel emploi, passer des entretiens, etc. Mais c'est aussi et surtout poser des bases et acquérir des compétences qui font que, peu importe si demain, on se retrouve dans une entreprise et pour une raison x ou y, ça ne se passe pas bien, on a un nouveau manager, ça ne se passe pas bien, il y a des sentiments économiques, l'ambiance est plombée, etc. on est capable de s'affirmer, de poser ses limites et d'avoir confiance en soi pour savoir qu'on peut retrouver un travail, on peut retrouver et continuer à chercher une vie professionnelle épanouie. Donc, c'est vraiment avoir cette confiance que peu importe quel travail on fait plus tard, on arrivera à s'épanouir dans sa vie professionnelle. Donc, c'est super important pour moi. Et là, je lance aussi une communauté qui s'appelle l'éclosion et en fait le but de la communauté c'est justement il y a énormément de personnes qui n'ont pas forcément le budget de faire un coaching comme la Renaissance que ce soit coaching de groupe ou coaching individuel et donc j'ai aussi créé cette communauté où c'est 25 euros par mois, elle va se lancer là le 11 septembre et le but en fait c'est d'avoir une communauté où on peut se retrouver entre femmes qui sont en burn-out Merci. Donc on peut se retrouver en ligne, mais le but aussi c'est d'évoluer à ce qu'on puisse se retrouver en ligne

  • Speaker #0

    rencontrer en physique puisque par exemple si vous, vous faites un burn-out et vous êtes à Nantes et il y a une autre personne de la communauté qui dit ah moi j'habite à Nantes, le but c'est que vous puissiez aussi vous retrouver en physique, vous soutenir, etc. Après, le but c'est qu'il y ait un thème chaque mois justement pour pouvoir avancer sur les différentes étapes de sa reconversion. Donc, ce n'est pas aussi personnalisé et ce n'est pas aussi condensé que 12 semaines mais c'est vraiment quand même pour pouvoir avancer ensemble sur par exemple Merci. Je reviens de mon arrêt, comment est-ce que je négocie revenir de mon arrêt pour aménager mon poste, aménager mon temps de travail ? Qu'est-ce que je fais demain si je veux faire une reconversion ? Comment je fais ? Ah, j'ai besoin de trouver un autre travail, je ne sais pas où démarrer. Enfin, toutes ces questions. Puis aussi, il y a beaucoup de sujets sur comment est-ce qu'on gère ses collègues, comment on met des limites avec ses collègues, avec son manager, etc. Donc, c'est tous les sujets qu'on aborde. Et ensuite, la troisième chose, c'est faire intervenir des experts et des expertes dans leur domaine, par exemple, psychologue du travail, avocate spécialisée en droit du travail, etc., pour pouvoir poser ces questions une fois par mois à un ou une experte différente. Donc voilà, ça c'est un projet qui me tient à cœur aussi, parce que quand j'étais étudiante, je ne pouvais pas me payer un coaching, et je sais que c'est le cas de beaucoup de personnes, notamment celles qui sont en arrêt maladie. donc ça me tenait à coeur de faire quand même une communauté qui puisse être plus accessible financièrement et donc c'est cette communauté, l'éclosion à 25 euros par mois et pour moi c'est super important parce que c'est le fruit de tout ce qui m'est arrivé depuis 2016, c'était il y a 9 ans, la fin d'un cycle et c'est transformer ce qui m'est arrivé de négatif en quelque chose de positif et vraiment que les personnes puissent apprendre de mon expérience non seulement personnelle, mais aussi professionnelle puisque je me suis aussi formée en tant que coach, j'ai travaillé dans des entreprises sur ces sujets, etc. Donc c'est hyper important pour moi de pouvoir transmettre et que ça permette à d'autres personnes de aussi transformer leur vie après leur burn-out, vraiment en pérenniser leur guérison sur le long terme et s'épanouir dans leur travail. C'est super important pour moi. Donc j'espère que les personnes qui écoutent tout ça aujourd'hui en ressortant avec quelque chose et qu'elles se diront aussi si moi je suis pas là aujourd'hui, pourquoi je fais que pleurer, ça fait un an que j'ai un diagnostic et tout, c'est ok en fait comme je disais, c'est ok, chacun son rythme on se compare pas, chacun de ses étapes il y a des gens qui vont rebondir très vite, il y a des gens qui vont mettre du temps à rebondir, c'est pas grave, franchement c'est juste, c'est normal chacun son expérience et le plus important c'est de garder en tête que peut s'en sortir, peu importe le temps que ça prendra.

Description

Lucile a traversé deux burn-out, un trouble anxieux généralisé, et vit aujourd’hui avec une sclérose en plaques.
Dans cet épisode, elle nous raconte son parcours : la fatigue invisible, la peur de s’effondrer à nouveau, mais aussi les prises de conscience, les ressources qu’elle a mises en place et sa reconstruction pas à pas.


À travers son témoignage, Lucile nous rappelle qu’il est possible de transformer les épreuves en nouveaux départs et de trouver une forme de lumière, même dans les moments les plus sombres.

✨ Pour aller plus loin et découvrir son travail :

🎧 Un épisode fort et inspirant, au cœur de la santé mentale et des maladies invisibles.

Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Stéphanie Jary


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Transcription

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, Lucille nous confie ce que c'est de s'effondrer, lentement, de continuer malgré tout, et de composer chaque jour avec une fatigue invisible, une maladie chronique et une anxiété persistante. Mais elle nous parle aussi de résilience, de ce qu'elle a compris d'elle-même, de la place qu'on s'accorde quand tout s'écroule, et de la lumière qu'on peut retrouver même par fragments. Lucille a choisi de parler, pour celles et ceux qui vivent l'épuisement, l'incompréhension, le silence autour des maladies invisibles. En 2016, Lucille traverse un premier burn-out accompagné d'une dépression, après des années à vivre uniquement pour le travail. Six mois plus tard, elle pense avoir surmonté l'épreuve. Mais en 2018, de nouveaux troubles apparaissent, anxiété, dépression. C'est à ce moment-là qu'elle comprend que sa première guérison était restée en surface, qu'un travail plus profond l'attendait. Pendant cinq ans, la vie semble reprendre son cours. Jusqu'en 2023, où une nouvelle crise professionnelle la pousse à l'arrêt. Et cette fois... Un diagnostic tombe, troubles anxieux généralisés,

  • Speaker #1

    puis,

  • Speaker #0

    quelques jours après avoir quitté son emploi, des troubles de la vision surviennent, l'hospitalisation, les examens, et enfin le diagnostic, sclérose en plaques. À travers son témoignage, Lucille nous parle de ce chemin sinueux, celui de l'anxiété, des tocs, de la peur de s'effondrer encore, mais aussi de sa transformation. Elle partage avec une rare sincérité comment sa maladie chronique a modifié en profondeur sa relation à elle-même à la santé mentale, à l'héritage de l'enfance et à la vie en général. Un épisode qui explore les nuances de la guérison, les rechutes, les prises de conscience tardives et cette fatigue invisible que l'on apprend à apprivoiser jour après jour. Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    J'ai fait un burn-out pour... première fois en 2016. J'étais étudiante en alternance, donc je travaillais dans une agence qui développait des applications et des sites web trois semaines et ensuite j'allais une semaine en cours. Et du coup, dans ce contexte aussi, j'avais des clients et donc mes clients en général, je continuais à échanger avec eux quand j'étais en cours. J'étais aussi à la tête d'une association étudiante qui organisait un événement qui s'appelle TEDx, donc où on a des conférences sur différents le sujet. une fois par an. Et en plus de ça, je faisais mon mémoire de fin d'études. Et donc, à un moment, toute ma vie, c'était travailler. Et ensuite, quand je ne travaillais pas, je m'enfermais pour dormir et regarder la télé tellement j'étais fatiguée. Et je ne me rendais pas compte, en fait, que c'était un problème. Et les premières alertes que j'ai eues mentales, c'était deux semaines avant l'organisation de mon événement. J'avais plus du tout envie de le faire. En fait, c'est un projet, je faisais déjà partie de la même association l'année dernière, l'année d'avant, je veux dire, et j'adorais ce projet. Et là, j'avais plus du tout envie, en fait, de le faire, quoi. Et le fait que je change d'être super excitée d'organiser ce projet à plus du tout avoir envie de le faire, ça, ça aurait dû être le premier signal en termes de mental, qu'est-ce qui s'est passé. Et ensuite, physiquement, en fait, il s'est passé, je pense... trois, quatre mois après ce moment-ci, donc après l'événement, où je n'étais toujours pas allée voir un médecin et je ne m'étais toujours pas rendue compte qu'il y avait un problème. Et en fait, là, il y a eu une alerte physique, c'est-à-dire que j'ai commencé à avoir tellement mal au ventre que je ne pouvais plus rien avaler. Et donc, un jour, je suis partie du travail parce que je me disais qu'il y avait un problème. Et en fait, en arrivant chez le médecin, elle m'a posé plein de questions et je me suis mise à pleurer. C'est là qu'elle m'a dit « Vous êtes en train de faire un burn-out » . J'avais 23 ans, donc c'était assez difficile. Je dirais que comment mon entourage a réagi, ils étaient très inquiets. Ils étaient très inquiets pour moi. Et du coup, c'était difficile d'être autour d'eux parce que je sentais vraiment cette inquiétude. Même si ça partait d'une bonne intention, ça me stressait encore plus. Et mon environnement professionnel, ils n'ont pas vraiment réagi. Ils ont considéré que c'était… C'était quelque chose qui était personnel. C'est vrai qu'il y avait une part de personnel, c'est-à-dire qu'il y avait une part où j'ai voulu prendre trop de choses et faire trop de choses et toute ma vie, c'était le travail. Et c'est sûr qu'il y avait une part de personnel, mais il y avait aussi certaines choses qui n'allaient pas dans mon entreprise. Il y avait un énorme turnover. Et ça, je trouve, ça n'a pas assez été pris en compte à ce moment-là. Du coup, j'ai fait deux burn-out. Maintenant, je suis capable de lire. J'en ai fait un en 2016, qui était dû à trop de choses, à mettre toute ma valeur dans le travail, etc. Et à la suite de ce burn-out, j'ai été mise sous antidépresseur, j'ai vu une psychologue, j'allais mieux. Un an et demi après, je me suis retrouvée pour des raisons totalement différentes qui n'avaient rien à voir avec le travail. à être traité pour de l'anxiété et de la dépression. Et c'est à ce moment-là, donc un an et demi après mon burn-out, que je me suis dit, il faut vraiment que quelque chose change. Donc là, j'ai réfléchi à faire une reconversion professionnelle, j'ai expérimenté avec certaines choses, et c'est là où je suis vraiment allée plus loin que juste c'est quelque chose qui vient de m'arriver et ça va soigner en six mois. Donc je me suis dit, il faut que quelque chose change. Et en fait, ensuite... en 2023. Oui, 2023. J'étais dans une entreprise où il y avait pas mal de soucis économiques. Donc, il y a eu des licenciements économiques. Et même si j'adorais mon travail, les choses, en fait, se sont dégradées. L'ambiance s'est dégradée dans l'entreprise. Et je ne m'entendais plus avec ma manager. J'ai commencé à avoir des soucis avec mes collègues. Et tout ça a fait que j'ai eu de nouveau énormément d'anxiété. Je n'ai pas voulu aller. Enfin, un matin, je n'ai pas réussi à aller. au travail et en fait mon médecin m'a soufflé un peu le mot burn-out mais je voulais absolument pas en entendre parler c'est à dire que pour moi un burn-out c'était forcément quand tu travaillais trop, ce que je sais que maintenant il y a plein de raisons pour les burn-out et là c'était plus un burn-out pour ce qu'elle m'expliquait émotionnel c'est à dire que l'ambiance de l'entreprise plus ma manager qui mettait beaucoup la pression parce qu'elle avait aussi beaucoup l'impression aussi mais bon c'est pas forcément une excuse ont fait que émotionnellement je me sentais pas bien et je me disais que c'était moi qui devais changer c'était moi qui devais m'améliorer dans cette situation plutôt que de me dire quitte le navire en fait cette entreprise ça va passer longtemps que ça qu'il y est, t'as pas énormément d'attache, de loyauté envers eux et puis ta santé mentale est plus importante si tu ne t'y retrouves pas, si tu as l'impression de ne pas être toi dans cette entreprise et que ça a un impact négatif sur ta santé mentale, part. Mais je n'ai pas réussi à me dire ça. Ce qui m'a permis de tenir, je pense, entre ces deux burn-out, c'est qu'il y a quand même eu des moments où je me sentis vraiment très bien et où je me suis considérée guérie. Et en fait, c'est quand je me suis retrouvée dans un environnement de nouveau difficile que je me suis rendue compte que je n'étais pas allée assez loin dans mon travail de fond, dans le sens où, entre mes deux burn-out, j'étais dans une entreprise. que j'adorais, ils étaient vraiment incroyables. Quand ça n'allait pas bien, je pouvais prendre du temps, personne ne me faisait culpabiliser. J'étais vachement... J'avais... Enfin, je sentais que j'avais de la valeur, que le travail qui avait... Je ne devrais pas dire que j'avais de la valeur, parce que ma valeur, elle ne vient pas de mon travail, mais c'était comme ça que je le vivais. Et je sentais qu'ils voyaient la valeur dans ce que je faisais, la valeur de mon travail, qui j'étais en tant que personne. Et du coup, ça se passait très bien. Et en fait, quand je me suis retrouvée dans un environnement nouveau challengeant, et en vrai, ça peut arriver, parce que même dans la meilleure des entreprises, il peut y avoir des moments difficiles où l'ambiance, l'atmosphère changent. Et donc, quand j'ai changé d'entreprise et que je me suis rendue, enfin, je me suis retrouvée dans un environnement challengeant, je me suis rendue compte, en fait, que je n'avais pas vraiment fait le travail de fond parce que je me suis laissée happée par cet environnement, happée par certaines choses qui devenaient toxiques, en fait. Et j'ai fait de nouveau un burn-out. Et ça, ça a été super difficile. Et ce qui m'a aidée à remonter la pente petit à petit, j'allais dire je pense, mais même j'en suis sûre, c'est d'être super bien entourée. Pour mon premier burn-out, je m'étais énormément isolée, je ne voyais plus personne. Mais quand j'ai fait mon burn-out, j'ai quand même eu courage de le dire à une ou deux personnes qui m'ont vraiment soutenue, entourée. Et là, la deuxième fois, j'ai eu la chance que mon conjoint était vraiment... très présents et que comme c'était la santé mentale, on en parlait beaucoup plus dans ma famille, j'ai pu plus le dire aux gens et être ouverte avec ça, en sachant que je ne me suis pas rendue compte tout de suite que je faisais un burn-out, donc j'ai eu de l'anxiété, j'ai été mise en arrêt deux mois. Je suis revenue deux semaines dans mon travail pour partir, en fait, et quand je suis partie, je suis revenue, ouais, deux semaines dans mon travail, c'est ça, et quand je suis partie, trois jours après que j'étais partie, j'ai été hospitalisée parce que je voyais double. Et donc, en fait, je n'ai pas réalisé tout de suite que j'avais fait un burn-out, que j'avais eu énormément de stress avant d'avoir des signaux physiques qui m'ont dit que j'étais allée trop loin. Et ces signaux physiques qui ont... vraiment eu un impact dans ma vie, puisque j'ai appris six mois après cette hospitalisation que j'avais la sclérose en plaques. Donc, la sclérose en plaques, aujourd'hui, on sait qu'il y a un lien avec le stress, mais on ne sait pas si le stress peut avoir un impact sur la sclérose en plaques ou si la sclérose en plaques a un impact sur le stress. Pour moi, c'était clair que, vu comme je me suis maltraitée mentalement, vu comme émotionnellement, vu comme j'ai été dure avec moi-même pendant des mois, C'était clair que le stress a déclenché la sclérose en plaques. En tout cas, moi, dans ma vision de ma maladie, ça, c'est très personnel. Et du coup, elle est entrée dans ma vie. Un jour, j'ai vu double. Après quelques jours, j'ai été hospitalisée parce qu'en fait, j'ai vu un médecin, je suis allée aux urgences. Mais comme la seule chose, c'était que je voyais double et on voyait quand on faisait les tests que je marchais un peu de biais à gauche au lieu de marcher droit. Mais c'était rien qui inquiétait. et puis au... Au bout de cinq jours, j'ai quand même été hospitalisée en neurologie. Et là, j'ai eu un peu peur parce qu'on m'a dit qu'il faut qu'on vérifie que ce ne soit pas un AVC, une tumeur, un cancer, etc. Donc, c'était assez stressant. Et en fait, je n'ai pas eu le diagnostic tout de suite puisque la sclérose en plaques, c'est une maladie neurologique auto-immune. C'est-à-dire que nos lymphocytes, nos propres globules blancs se retournent contre notre organisme. en fait, il... Ils pensent que certaines de nos cellules sont un virus et du coup, ils attaquent la myéline, les tissus nerveux qui se trouvent autour de la colonne vertébrale et ils attaquent aussi le cerveau. Et donc, en fait, moi, j'ai eu une lésion. Donc, une lésion, je ne sais pas comment l'expliquer puisque je ne suis pas vraiment médecin, mais sur les IRM, ce qu'on voit et ce qu'on m'a montré, c'est une tâche blanche. qui a créé ces problèmes de vision. Comment on fait le diagnostic d'une sclérose en plaques ? Déjà, c'est une clinique, mais ensuite, c'est aussi ce qu'on voit sur les IRM. Moi, j'avais une lésion. Et en fait, pour qu'il y ait un diagnostic de posée, il faut qu'il y ait au moins deux lésions à des endroits différents du cerveau et ou de la moelle épinière, ce qui n'était pas mon cas. Encore une fois, je ne saurais pas l'exprimer et l'expliquer en... terme d'un médecin. Voilà ce que j'en ai compris. J'ai fait beaucoup de recherches sur le sujet. Ensuite, on fait aussi une ponction lombaire. On regarde le liquide qu'il y a dans la moelle épinière. Dans mon cas, il y avait une présence de globules blancs. Ce qui n'est pas normal. Normalement, il n'y a pas de globules blancs. On avait plusieurs critères qui étaient cochés pour diagnostiquer la sclérose en plaques, mais il en manquait quand même un. On m'a dit « Rentrez chez vous. » et revenait dans six mois pour un contrôle. Et si on ne voit rien sur le contrôle, on refait un contrôle un an après et ensuite, on n'en parle plus. Pour ce qui est de ma vision double, au début, c'était vision double et ça tanguait pendant une semaine. Et donc, on m'avait dit, il faudra faire des corticoïdes. Ce n'était pas obligatoire, rien n'est obligatoire. Mais voilà, en général, dans ce cas-là, on fait des bolus de corticoïdes assez forts pour faire redescendre l'inflammation. Dans mon cas, en fait, au bout d'une semaine, ça ne tanguait plus. Donc j'avais toujours la vision double, mais vu que ça ne tanguait plus, ce qu'on s'est dit, c'est que ça veut dire que c'est déjà en train de s'améliorer et les corticoïdes ne vont pas avoir d'effet additionnel. Donc je suis rentrée chez moi et pendant un mois, je voyais double la journée. C'était pas... On va dire que le côté positif, s'il y en a un, c'est que ça m'a forcé à ralentir, mais sinon, il n'y en a pas d'autres, soyons honnêtes. Et encore un mois après, donc je voyais double... environ 10 à 20 minutes quand je me réveillais le matin. Donc ça, c'est apparemment dû à la température du corps, etc. Et ensuite, c'est complètement parti. Aujourd'hui, je n'ai plus de séquelles. Je suis allée revoir mon ophtalmo, etc. Tout va bien. Donc voilà, je n'ai pas été diagnostiquée tout de suite. Et en fait, quand j'ai été diagnostiquée six mois après, je n'avais pas de symptômes. Donc quand il y a des symptômes, c'est ce qu'on appelle une poussée. Donc je n'avais pas de symptômes. Et en fait, sur mes IRM, il y avait une deuxième lésion. posé le diagnostic, mais du coup je ne m'attendais absolument pas, en plus que dans mon cas, j'avais demandé au radiologue tellement j'étais stressée c'était avant un week-end de me dire s'il voyait quelque chose il avait dit non, du coup je suis arrivée chez le neurologue en me disant, tout va bien et ce n'était pas le cas mais c'est comme ça, ça arrive, sur le coup ça a été très difficile pour moi ma vie s'effondrait surtout que je ne connaissais absolument rien à la sclérose en plaques Merci. La seule chose à laquelle je pensais, c'était je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant. Et c'était très, très difficile pour moi. Depuis, j'ai appris. Beaucoup de choses, c'est-à-dire que j'ai un traitement aujourd'hui et je vais très bien depuis un an et demi, donc touchons du bois comme on dit pour que ça continue à bien se passer. Mais on va dire qu'en fait aujourd'hui avec les avancées de la médecine, etc., mes neurologues m'ont dit qu'on essaie de changer la vision que les gens ont de la sclérose en plaques parce qu'on peut bien vivre aujourd'hui avec la sclérose en plaques. Ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est individuel, il y a autant de sclérose en plaques que de patients. Donc surtout, si quelqu'un qui écoute à la sclérose en plaques ne se dit pas, elle est mignonne celle-là, parce que je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Mais voilà, je me suis aussi rendue compte qu'il y a des gens qui vivent avec un traitement, qui ne sont pas du tout en fauteuil roulant, et ça je ne le savais pas du tout en fait, qui ont une maladie invisible à proprement parler. Cette maladie, est-ce qu'elle change dans mon quotidien ? Physiquement, on va dire que c'est surtout, j'ai la sensation d'avoir plus de fatigue. Est-ce que c'est le traitement ou la sclérose en plaques en soi ? Je ne sais pas. Mais du coup, je dois mieux gérer ma fatigue. J'ai la chance de vivre avec mon conjoint et de travailler à mon compte. Donc, c'est des choses que je peux gérer. Je pense que mentalement, après un an et demi, je n'ai plus la sensation d'avoir une épidermoclase au-dessus de la tête, qui était quand même le cas au début. Mais voilà, c'est sûr que j'ai un traitement que je prends deux fois par jour et je ne peux pas l'oublier. Et puis, une fois par an, j'ai mes examens de contrôle qui arrivent d'ailleurs. Donc voilà, il y a quand même un aspect mental en le sachant. qui fait que je fais plus attention et je protège plus mon énergie. C'est-à-dire que je ne vais pas avoir de scrupules à annuler quelque chose si je sens que je suis épuisée en préventif. Et ça, c'est hyper individuel. Il y a des gens qui n'ont rien changé dans leur vie. Moi, j'ai changé mon alimentation pour une alimentation anti-inflammatoire. Je gère beaucoup mieux mon stress. Je fais attention à mon énergie. Ça, c'est super individuel. Chacun ses choix. Voilà. Aujourd'hui, c'est le mien et je pense que c'est un truc que j'ai aussi vachement appris dans cette maladie et pour toutes les maladies invisibles et la vie en général. Respecter les choix des autres, chacun fait de son mieux, chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour soi et c'est important de respecter ça chez nos proches. Comment je fais pour cohabiter avec ma maladie ? Déjà, moi j'ai une vision, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui disent « je me bats contre la sclérose en plaques » , etc. Moi, c'est vrai que ce n'est pas ma vision. simplement parce que je considère que ce n'est pas une maladie extérieure, mais c'est un dérèglement de mon corps, je ne sais pas pourquoi, qui se retourne contre moi. C'est très dur, ça, à accepter au début. Mais donc moi, comment je le vois, c'est que je dois prendre soin de mon corps, soigner mon corps pour le guérir. Donc c'est comme ça que je cohabite en me disant que je n'ai pas l'impression que c'est une maladie, quelque chose d'externe, mais j'ai plutôt l'impression que c'est un dérèglement de mon corps. Et donc il faut que j'en prenne soin, et que je prenne soin de moi et de ma santé. Les ressources et pratiques, si j'y pense comme ça, celles qui m'ont le plus aidée, c'est la cohérence cardiaque. Quand on respire, sur cinq secondes on inspire, cinq secondes on expire pendant cinq minutes. Ça, je le fais plusieurs fois par jour quand j'en ressens le besoin. Tout ce qui est yoga, stretching, etc., tout ce qui me permet de me reconnecter à mon corps et tout ce qui me permet de me reconnecter dans le moment présent. La méditation, marcher, etc., me rendent compte que dans le moment présent, tout va bien et qu'il y a des choses. dont je peux profiter en le moment présent, super important. Et puis surtout, demander de l'aide, en parler et bien s'entourer, que ce soit par des professionnels de santé, mais aussi dans sa vie de tous les jours et trouver des gens qui ne vont pas nous juger et qui vont être là pour nous. Et moi, j'ai énormément de chance que ça a renforcé plusieurs de mes relations avec mon conjoint, avec ma maman. Et j'ai aussi laissé partir des amitiés après mon diagnostic. Mais ça a laissé l'espace pour de nouvelles amitiés où vraiment je me sens soutenue, comprise, écoutée. C'est génial. Bien sûr que si j'annule quelque chose, si je ne peux pas faire quelque chose, si je ne peux pas venir, mes proches vont être frustrés. Et je leur dis, il n'y a pas de souci que vous soyez frustrés. Ça montre que c'est quelque chose qui est important pour vous que je sois là. Moi aussi, je suis frustrée, donc je le comprends. Par contre, j'ai aussi mis des limites plus fortes. c'est-à-dire que me faire culpabiliser, non. Je veux dire, je fais le mieux avec un diagnostic qui est quand même important. Et donc ça, c'est important que les gens de mon entourage le respectent. Une fois que j'ai eu mon diagnostic, ça a fait énormément baisser mon anxiété. Donc il faut savoir qu'avant d'avoir ma vision double, j'étais en arrêt, j'étais en train de faire un burn-out, j'avais énormément d'anxiété. Et donc j'avais vu un psychiatre qui m'avait dit « Vous avez des troubles anxieux généralisés » . Je savais, j'ai toujours su que j'avais des troubles. troubles, enfin j'avais de l'anxiété plus élevée que la normale, plus élevée que beaucoup de personnes autour de moi, mais j'avais jamais eu un diagnostic, j'étais jamais allée chercher un diagnostic. Donc ça aussi, ça a été très dur et en fait quand j'ai eu mon diagnostic de la sclérose en plaques... Dans mon cerveau, il y a un truc qui s'est passé où je me suis dit, en fait, le pire truc qui pouvait t'arriver, t'est arrivé. Et maintenant, on fait quoi ? Et apparemment, ça arrive de temps en temps à des gens qui ont un diagnostic, une maladie, une nouvelle difficile. Et ça a été mon cas. Donc sur ça, ça a été positif parce que j'ai énormément moins d'anxiété au quotidien. Si j'en ai aujourd'hui, c'est quand je vais être très fatiguée ou j'ai trop de stress, etc. Et ça va s'exprimer à travers des tocs. Donc, par exemple, quand je pars de chez moi, je vais avoir des tocs du style de vérification. En fait, ce n'est même pas du style, ce sont des tocs de vérification. Je vais tout vérifier plusieurs fois. Je laisse mon chat chez moi, je ne vois rien qui lui arrive. Donc, je vais vérifier les plaques, je vais vérifier que la boule d'air soit débranchée, etc. C'est assez libérateur d'ailleurs d'en parler, parce que je pense que beaucoup de personnes ont de tocs, mais n'en parlent pas. Parce qu'on ne sait pas ce que c'est. Mais voilà, donc moi, c'est ça. Et les émotions et sensations dominantes, C'est qu'en fait, je me dis, si je ne fais pas quelque chose, il va y avoir un drame. Et pour moi, un drame, en général, dans mon esprit anxieux, c'est quelque chose qui est lié à ma propre mort ou la mort de quelqu'un que j'aime. Et donc voilà, moi, c'est autour de ça. Et tous mes talks de vérification, c'est justement pour éviter que quelque chose arrive. Je me dis, si je fais ça, ça n'arrivera pas. Comme aujourd'hui, je me sens vraiment mieux mentalement. à la suite de mon diagnostic, à la suite de pas mal de choses que j'ai mises en place aussi pour la gestion du stress, mais aussi j'ai changé mon alimentation, je fais du sport différemment, je prends certains compléments alimentaires et c'est toutes des choses, je sens, qui ont eu un impact sur mon internet général et aussi sur ma santé mentale. Donc vraiment pas sous-estimer quand on souffre au niveau de sa santé mentale, pas sous-estimer aussi le physique parce que vraiment, moi, je me suis rendue compte que tout est lié. Donc ça, déjà, ça a aidé. Et ensuite, aujourd'hui, mes stratégies, ça va être beaucoup la respiration, justement. Donc, il y a la cohérence cardiaque, mais il y a aussi la respiration 4-6-7, je crois que ça s'appelle, où en gros, on inspire moins qu'on expire. Et ça, ça aide aussi à évacuer le stress du corps. Et après, me parler, en fait, me dire, je sais que tu as énormément d'anxiété, mais... c'est ok quoi je sais pourquoi j'ai de l'anxiété je sais d'où ça vient je sais que c'est à la suite de choses difficiles que j'ai vécues donc je le comprends et je m'en veux pas, je culpabilise pas donc aussi me parler un peu, parler à mon enfant intérieur parler à en fait cet enfant qui a vécu certaines choses et qui font qu'aujourd'hui je sens ça ça m'aide énormément et je me sens est ce super entourée et comprise. Je crois que j'ai énormément de chance parce que mon conjoint a malheureusement aussi eu des soucis de santé mentale. Et du coup, je me sens hyper comprise. Je ne dis pas que des fois, il ne perd pas patience ou des choses comme ça, mais il y a vraiment toujours de la compréhension, du respect, de l'amour et de la communication. Et ça, c'est super important. C'est vraiment très, très important. Il faut comprendre que les gens, quand vous faites un burn-out, quand vous avez de l'anxiété, quand vous avez une sclérose en taque, ils ne comprendront jamais. Ils ne sont pas à votre place. À la limite, s'ils ont vécu la même chose, ils vont sûrement comprendre un peu mieux. Mais ils ne comprendront pas. Mais ne pas comprendre, ça ne veut pas dire ne pas respecter, ne pas entourer, ne pas soutenir, ne pas avoir de la compassion et de l'empathie. Souvent, les gens, on dirait qu'il faut qu'ils comprennent pour pouvoir vous exprimer tout ça. Non. Si vous aimez quelqu'un, vous n'avez pas besoin de comprendre. Vous voyez comment ils sont, vous les écoutez et vous êtes quand même capable de les soutenir. Donc ça, c'est... hyper important, je pense. Qu'est-ce que j'ai appris sur moi à travers ce parcours ? Ça m'emotive un peu rien que d'en parler. Donc là, quand j'enregistre, ça fait deux ans. J'ai eu ma... On est le 5 septembre. J'ai eu ma vision double le 4 septembre. Donc ça fait deux ans. Et je dirais que ce que j'ai appris, c'est que je suis beaucoup plus forte que ce que je pense et je suis capable de réaliser tout ce que j'ai envie dans la vie. Je veux dire, j'étais claustrophobe, je n'avais jamais, jamais, jamais fait d'IRM. Maintenant, je ne dis pas que c'est une expérience agréable, mais je sais que je suis capable de le faire et j'arrive même à me détendre des fois dans l'IRM. Oui, oui, c'est possible. Avec la musique, des fois, je rentre un peu dans un état méditatif. Je ne dis pas que c'est ce que je préfère, loin de là, mais c'est fou déjà d'arriver à le faire et à le faire comme ça. Je détestais les prises de sang. Là, j'en ai régulièrement. On s'habitue. On s'habitue à tout aussi, ça c'est autre chose. Alors, c'est pas forcément positif de s'habituer à tout quand on s'habitue à des choses négatives pour notre santé mentale ou physique, émotionnelle. Mais dans ce cas-ci, c'est quand même agréable de son compte ou de sa nature. à ces choses-là. Une autre chose qui est hyper importante pour moi, et je pense que c'est lié au message que j'ai envie de transmettre aux autres personnes qui vivent un burn-out, une maladie invisible ou qui ont une santé mentale fragile, c'est qu'on peut toujours s'en sortir. On va tomber, on va avoir des moments vraiment difficiles, mais c'est hyper important d'avoir cette croyance qu'à la fin de la journée, on va réussir à s'en sortir. C'est une croyance qui m'a vraiment poussée et qui est importante pour moi et aussi que la croyance que ce qui nous arrive, c'est ce qu'on en fait aussi. Et je ne dirais pas que c'est le cas pour tout. Je sais qu'il y a certaines choses. Je ne suis pas d'accord quand on dit que tout arrive pour une bonne raison parce qu'il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre. Après, par contre, je pense qu'on peut sortir du positif des choses qui nous arrivent. Et moi, ça a été mon cas. Et même si j'aurais aimé ne pas avoir la sclérose en plaques, ne pas avoir ce diagnostic. Je ne sais pas si j'aurais été capable de changer ma vie comme je l'ai fait, je veux dire à la suite du diagnostic. J'ai changé tellement de choses dans ma vie, je me sens tellement mieux dans mon corps, j'ai perdu 10 kilos, ce n'était pas mon but de perdre du poids. Mon but, c'était de me sentir mieux dans un corps en bonne santé et ça a été le cas. J'ai lancé mon entreprise, c'est un projet, j'avais l'idée depuis longtemps, j'avais déjà un peu coaché justement des personnes qui avaient fait des burn-out ou qui avaient eu un cancer du sein. à reprendre le chemin du travail, que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre, ou en faisant une reconversion. Et là, je me suis dit, en fait, j'ai envie de vivre ma vie à 100%. Je ne sais pas ce qui peut arriver demain. Donc, go, je lance ce projet. Et ma vie est tellement meilleure depuis que j'ai la sclérose en plaques parce que ce diagnostic a changé quelque chose de profond en moi. Avant ce diagnostic, je ne vivais pas, en fait. J'étais spectatrice de ma vie et ce diagnostic, ça m'a réveillée et donc d'une certaine manière, ça m'a sauvée. Et c'est super dur et je sais que des fois, quand je partage ça avec d'autres gens qui ont la sclérose en plaques, ils me disent « mais c'est une maladie tellement horrible, surtout les gens qui l'ont » . Et en fait, encore une fois, je dis que c'est individuel. C'est individuel. Et moi, c'est mon expérience aujourd'hui. J'espère que ce sera mon expérience pendant longtemps. J'espère que je vais avoir la chance de faire part de ces personnes qui ont une seule poussée dans leur vie parce que des fois, ça aussi, la sclérose en plaques plus rien après. Mais en attendant, je vais vivre ma vie à 100% parce qu'on ne sait pas de quoi demain est fait, en fait. Et du coup, oui, j'ai un accompagnement. Aujourd'hui, que j'ai créé à la suite de toutes mes expériences et du travail que j'avais déjà fait avec certains clients et clientes, qui s'appelle la Renaissance. Le but, c'est de complètement reconstruire sa vie professionnelle. Le but, c'est un accompagnement de 12 semaines. C'est de... pouvoir retrouver une relation sereine avec le travail et du coup, créer en fait son projet et le réaliser, son projet de vie professionnelle rêvée. Et donc, le but de ce programme, c'est non seulement, c'est pour les personnes en burn-out majoritairement, et le but, c'est de non seulement décider ce qu'on fait après son burn-out, est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change d'équipe, ou est-ce qu'on reste dans son travail, mais on change, on aménage d'autres choses. Est-ce qu'on change d'entreprise ? Est-ce qu'on fait une reconversion ? Donc, c'est d'accompagner les personnes jusqu'au bout de ce travail, que ce soit la décision de la reconversion, le processus de chercher un nouvel emploi, passer des entretiens, etc. Mais c'est aussi et surtout poser des bases et acquérir des compétences qui font que, peu importe si demain, on se retrouve dans une entreprise et pour une raison x ou y, ça ne se passe pas bien, on a un nouveau manager, ça ne se passe pas bien, il y a des sentiments économiques, l'ambiance est plombée, etc. on est capable de s'affirmer, de poser ses limites et d'avoir confiance en soi pour savoir qu'on peut retrouver un travail, on peut retrouver et continuer à chercher une vie professionnelle épanouie. Donc, c'est vraiment avoir cette confiance que peu importe quel travail on fait plus tard, on arrivera à s'épanouir dans sa vie professionnelle. Donc, c'est super important pour moi. Et là, je lance aussi une communauté qui s'appelle l'éclosion et en fait le but de la communauté c'est justement il y a énormément de personnes qui n'ont pas forcément le budget de faire un coaching comme la Renaissance que ce soit coaching de groupe ou coaching individuel et donc j'ai aussi créé cette communauté où c'est 25 euros par mois, elle va se lancer là le 11 septembre et le but en fait c'est d'avoir une communauté où on peut se retrouver entre femmes qui sont en burn-out Merci. Donc on peut se retrouver en ligne, mais le but aussi c'est d'évoluer à ce qu'on puisse se retrouver en ligne

  • Speaker #0

    rencontrer en physique puisque par exemple si vous, vous faites un burn-out et vous êtes à Nantes et il y a une autre personne de la communauté qui dit ah moi j'habite à Nantes, le but c'est que vous puissiez aussi vous retrouver en physique, vous soutenir, etc. Après, le but c'est qu'il y ait un thème chaque mois justement pour pouvoir avancer sur les différentes étapes de sa reconversion. Donc, ce n'est pas aussi personnalisé et ce n'est pas aussi condensé que 12 semaines mais c'est vraiment quand même pour pouvoir avancer ensemble sur par exemple Merci. Je reviens de mon arrêt, comment est-ce que je négocie revenir de mon arrêt pour aménager mon poste, aménager mon temps de travail ? Qu'est-ce que je fais demain si je veux faire une reconversion ? Comment je fais ? Ah, j'ai besoin de trouver un autre travail, je ne sais pas où démarrer. Enfin, toutes ces questions. Puis aussi, il y a beaucoup de sujets sur comment est-ce qu'on gère ses collègues, comment on met des limites avec ses collègues, avec son manager, etc. Donc, c'est tous les sujets qu'on aborde. Et ensuite, la troisième chose, c'est faire intervenir des experts et des expertes dans leur domaine, par exemple, psychologue du travail, avocate spécialisée en droit du travail, etc., pour pouvoir poser ces questions une fois par mois à un ou une experte différente. Donc voilà, ça c'est un projet qui me tient à cœur aussi, parce que quand j'étais étudiante, je ne pouvais pas me payer un coaching, et je sais que c'est le cas de beaucoup de personnes, notamment celles qui sont en arrêt maladie. donc ça me tenait à coeur de faire quand même une communauté qui puisse être plus accessible financièrement et donc c'est cette communauté, l'éclosion à 25 euros par mois et pour moi c'est super important parce que c'est le fruit de tout ce qui m'est arrivé depuis 2016, c'était il y a 9 ans, la fin d'un cycle et c'est transformer ce qui m'est arrivé de négatif en quelque chose de positif et vraiment que les personnes puissent apprendre de mon expérience non seulement personnelle, mais aussi professionnelle puisque je me suis aussi formée en tant que coach, j'ai travaillé dans des entreprises sur ces sujets, etc. Donc c'est hyper important pour moi de pouvoir transmettre et que ça permette à d'autres personnes de aussi transformer leur vie après leur burn-out, vraiment en pérenniser leur guérison sur le long terme et s'épanouir dans leur travail. C'est super important pour moi. Donc j'espère que les personnes qui écoutent tout ça aujourd'hui en ressortant avec quelque chose et qu'elles se diront aussi si moi je suis pas là aujourd'hui, pourquoi je fais que pleurer, ça fait un an que j'ai un diagnostic et tout, c'est ok en fait comme je disais, c'est ok, chacun son rythme on se compare pas, chacun de ses étapes il y a des gens qui vont rebondir très vite, il y a des gens qui vont mettre du temps à rebondir, c'est pas grave, franchement c'est juste, c'est normal chacun son expérience et le plus important c'est de garder en tête que peut s'en sortir, peu importe le temps que ça prendra.

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