- Speaker #0
Bonjour à tous, vous êtes sur Etats dames. Aujourd'hui, je reçois avec un immense plaisir Élodie Crouïgneau, psychologue. Elle anime le compte Instagram et le podcast Take it zen. Son quotidien est d'accompagner les femmes à surmonter leur anxiété. Mais ce n'est pas tout. Elle co-anime également un programme d'accompagnement corps et esprit avec une praticienne en médecine chinoise. Avec pour thématique de mieux comprendre son fonctionnement physique et psychologique, se reconnecter à ses cycles naturels, mais aussi comment gérer son stress et ses émotions. Vous pouvez retrouver son podcast directement sur vos plateformes d'écoute préférées grâce au lien mis en description. Comment surmonter notre anxiété, c'est le sujet du jour. État d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry. Elodie, merci d'être là aujourd'hui.
- Speaker #1
Bonjour, merci beaucoup de me recevoir.
- Speaker #0
S'il y a des lycéens qui nous écoutent et qui doivent remplir leurs voeux sur... Parcoursup, j'en profite pour ceux qui s'intéressent à la psychologie pour te demander quelles sont les études que tu as faites pour devenir psychologue.
- Speaker #1
L'obligation, c'est d'avoir un master en faculté de psychologie. On s'inscrit en faculté de psychologie partout en France. On passe sa licence, puis deux années de master et là, on obtient le titre de psychologue. C'est ce que j'ai fait. Ensuite, il y a des écoles de psychothérapie qu'on peut faire en même temps qu'on travaille après notre master pour se spécialiser. Moi, c'est ce que j'ai fait à Bordeaux pour me spécialiser en thérapie cognitive et comportementale.
- Speaker #0
On va rentrer dans le vif du sujet. Peux-tu rappeler ce qu'est l'anxiété ?
- Speaker #1
Pour définir l'anxiété, on peut la différencier du stress et de l'angoisse. Le stress, c'est une réaction du corps face à une situation de danger ou d'exposition identifiée. Par exemple, on doit faire une présentation orale, mais ça peut même être un événement positif comme un mariage, un spectacle ou un examen. On parlait des étudiants. Donc là, il y a effectivement une réaction du corps face à ce stress et il peut être aigu, arriver très fortement d'une seule fois ou chronique quand il est répété, notamment dans des situations de harcèlement au travail, par exemple, ou des choses comme ça. Ensuite, l'angoisse. elle, la source, n'est pas identifiée. On ressent des symptômes d'angoisse dans le corps, mais on ne sait pas pourquoi elle n'arrive pas à identifier pourquoi. Et alors l'anxiété, elle, ça va être une anticipation d'un danger identifié mais qui n'est pas réellement là, en fait. On va anticiper quelque chose qui pourrait arriver. Par exemple, j'ai conscience que prendre le bus, aller faire ses courses, prendre sa voiture, ça ne représente pas un danger réel. Oui, il peut arriver quelque chose, mais statistiquement, on a plutôt intérêt à venir voir normalement plutôt que de s'empêcher de le faire de peur qu'il arrive quelque chose, avec des scénarios catastrophes souvent qu'on se crée du coup mentalement. Alors, on repère sept types ou blanque-cheux principaux. Il y a les phobies spécifiques, donc la peur d'un animal, des hauteurs, de rougir ou autre. La phobie sociale. la peur du jugement négatif des autres et de ne pas être à la hauteur dans des situations de performance. Le trouble panique, c'est le fait de faire une crise d'angoisse très intense et de manière très soudaine, d'avoir peur d'en refaire une. Donc on anticipe certains lieux, certains événements de peur de faire une crise d'angoisse ou une crise de panique. Et souvent, quand on fait ces crises-là, c'est associé à une peur de faire une crise cardiaque, de mourir ou de devenir folle. Et on dit le trouble panique... avec ou sans agoraphobie. L'agoraphobie, ça va être la peur des grands espaces. On dit souvent la peur de la foule, mais ce n'est pas exactement ça. Mais ça en fait partie, effectivement. Dans la foule, on a peur de ne pas pouvoir forcément sortir si jamais on fait une crise d'angoisse ou qu'il arrive quelque chose. Ensuite, on a le TOC, le trouble obsessionnel compulsif, l'apparition d'obsessions et rituels associés pour essayer de diminuer l'anxiété qui est liée à l'obsession. Il y a d'ailleurs... Un type dont on parle peu mais qui pourtant est assez fréquent, c'est la phobie d'impulsion qui peut être déclenchée après une grossesse ou après un accouchement. Et ça va être la peur de faire du mal, soit à soi, soit à son bébé, soit à quelqu'un de son entourage. Et par exemple, je suis dans la cuisine, j'ai un couteau dans les mains et j'ai peur de planter la personne en face de moi. Ou je suis sur un pont et j'ai l'impression que d'un coup, un peu de siffle, je vais pouvoir sauter. Ou dans la voiture aussi, parfois quand on est sur l'autoroute ou autre, on peut avoir l'impression... a une envie soudaine, mais une impulsion de tourner le volant d'un coup ou des choses comme ça. Ça peut arriver à tout un chacun et des fois, ça prend une proportion vraiment importante où là, on va parler de phobie d'impulsion et ça peut devenir très handicapant. Donc voilà, je voulais faire un petit aparté parce que souvent, forcément, c'est associé à la honte de pouvoir imaginer des choses comme ça, d'avoir de telles images, alors qu'en fait, c'est quelque chose de connu et ça pèse très bien. Et donc, les deux derniers, on va avoir le trouble de stress post-traumatique. Donc c'est des symptômes d'anxiété associés à un événement traumatique. Et donc on dit que pendant un mois, c'est normal d'avoir ces symptômes-là suite à un événement traumatique. Au-delà d'un mois, si on sent que l'anxiété, les symptômes s'installent, alors on peut peut-être demander de l'aide pour voir comment s'apaiser et traiter cet événement. Et puis enfin, il y a l'anxiété généralisée, un peu la merde. toutes ces troubles d'anxiété et qui est la tendance à se faire du souci pour tout par anticipation. Et alors, on devient intolérant à l'incertitude, on a besoin de contrôle, de planifier, parce que tout devient source d'anxiétude.
- Speaker #0
Si on se reconnaît un petit peu dans ces troubles que tu viens de citer, comment savoir si on est touché d'anxiété grave, de troubles anxieux généralisés ou encore d'anxiété chronique ?
- Speaker #1
Alors, on peut, pour savoir si on souffre d'une problématique anxieuse grave, on peut s'interroger sur trois aspects dans un premier temps qui peuvent nous aider à identifier ça. D'abord, les symptômes qu'on ressent au quotidien, à savoir s'il y a de l'agitation ou une sensation parfois d'avoir un regain d'énergie. Et puis ensuite, à l'insert, une fatigue intense où on arrive... plus à rien faire, donc un peu des up and down comme ça, très souvent et très intense. Une difficulté de se concentrer, de mémoire, on oublie beaucoup de choses, on a du mal à rester sur une tâche très longtemps. On peut ressentir de l'irritabilité avec ses proches, une tension musculaire, une crispation, des douleurs dans le corps. Et puis une perturbation, une variation du sommeil et de l'appétit aussi peuvent être des alertes. Donc, dans le sommeil, ça peut être une agitation, des réveils, une difficulté à s'endormir et l'alimentation, soit beaucoup de sucre d'un coup, avoir besoin de grisotter ou à l'inverse, plus du tout d'appétit. Donc, ça, ça va être des symptômes qui peuvent alerter sur, OK, là, il se passe quelque chose. Si c'est une semaine, deux semaines, OK, mais si ça commence à s'installer, il y a peut-être quelque chose derrière à interroger. Il peut y avoir aussi... un manque de libido, il y a d'autres symptômes associés. Quand il y a une variation de notre comportement qu'on a habituellement, on peut déjà s'interroger. Après, ça va être la conséquence sur notre vie de tous les jours. Encore une fois, si on a des symptômes comme ceci, mais que ça ne nous empêche pas de vivre, de sortir, de passer des bons moments, de voir nos proches, de travailler, dans ce cas-là, on peut se dire que c'est peut-être une passade et qu'il y a besoin de s'écouter un peu plus et puis ça va aller. Mais si petit à petit, à cause de ces symptômes, il y a des choses qu'on ne peut plus faire, qu'on aimait faire avant, ou qu'on s'empêche de faire par anxiété, alors là aussi, ça doit être une très forte alerte. Et enfin, la dernière, comme je le disais, c'est ce qui s'installe dans le temps. On peut avoir tous des périodes un peu plus anxieuses, où on est un peu plus fatigué ou autre, mais si ça va au-delà d'un mois, et alors au-delà de six mois, là, il faut absolument consulter.
- Speaker #0
Et tout à l'heure, tu disais par rapport au sucre, Je sais que certains peuvent avoir des pulsions et du coup ça en devient un peu financier. Par exemple d'acheter, je ne sais pas, ils passent à la boulangerie et puis ils ont cette envie d'absolument, il faut prendre même limite de pain au chocolat. Ou même la sensation d'être survolté dans un entretien d'embauche. Est-ce qu'il faut en parler à un professionnel pour savoir si on apprend à gérer ça et ne pas en parler à l'heure ?
- Speaker #1
Là, c'est pareil. Si c'est de temps en temps, parce qu'on l'a dit, il y a un événement stressant, parce qu'il se passe quelque chose. et que du coup, je vais réagir de cette manière-là, j'ai envie de sucre soudainement ou j'entends des symptômes, alors c'est identifié, on sait pourquoi, ça va se calmer ensuite et on trouve un équilibre. On a le droit aussi parfois d'avoir des compulsions et c'est OK. Si ça commence à s'installer dans le temps et que, encore une fois, ça a des conséquences sur notre quotidien, là, c'est important d'en parler. Est-ce que ça va être relié à un trouble alimentaire ? Est-ce que c'est qu'on n'écoute pas suffisamment nos besoins, donc on est dans une frustration, une culpabilité, et qu'on a un discours interne, un malveillant envers soi-même, et donc on compense avec d'autres choses ? Est-ce qu'il y a une anxiété, et du coup on a besoin de réaliser des activités ou des choses qui vont nous apaiser cette anxiété, ou nous faire oublier un peu nos pensées envahissantes ? Donc vraiment, si ça s'installe dans le temps, que c'est répétitif, et que ça a une incidence sur notre bien-être, c'est extrêmement important d'en parler. D'abord, pourquoi pas à un proche et ensuite à un professionnel.
- Speaker #0
Oui, donc tu préconises que si quelqu'un se reconnaît dans ces symptômes-là, du coup, d'en parler le plus rapidement possible.
- Speaker #1
Oui, parce que plus on tarde à en parler, plus les symptômes s'installent finalement et peuvent prendre de l'ampleur. Parce que dans ces moments-là, on entre dans un cercle vicieux, en fait. Plus on essaye de contrôler notre anxiété, plus on essaye d'y faire face. Parfois, plus elle prend de l'ampleur et elle grandit. Parce que nos premiers réflexes de chirurgie face à un stress, face à une anxiété, c'est de réagir des fois quand on se contrôle, on va exploser d'un coup. Et donc, on entretient en fuyant ou en n'ayant pas le comportement qu'on aimerait avoir, des choses comme ça, on entretient nos difficultés. Donc, plus on a un consulte... taux en professionnel, quel qu'il soit à partir du moment où il est formé sur la question, on va pouvoir beaucoup mieux identifier ce qui se passe et sortir du cercle logicieux pour apaiser tout de suite les symptômes. Et puis, en parler autour de soi fait partie déjà des premières étapes pour aller mieux aussi.
- Speaker #0
Et du coup, quel genre de consultation et avec quel professionnel de santé, ça peut être efficace de parler de tout ça ?
- Speaker #1
Alors aujourd'hui, un trouble anxieux se soigne très bien via la psychothérapie. Ce qu'on dit, c'est que si on a un trouble léger à modérer, la psychothérapie est très efficace. Donc soit avec un psychologue spécialisé de la question et formé à des outils qui vont aider, comme les thérapies cognitives et comportementales. l'hypnose, le MDR, la thérapie transactionnelle, etc. Donc là, c'est vraiment en tant qu'individu de se dire Ok, quel outil me parle le plus qu'un autre en se renseignant ? Et surtout, Quel thérapeute me parle le plus ? Ce qui est important dans une thérapie, au-delà de l'outil et tout ça, c'est le lien que je vais tisser avec le thérapeute, être en confiance, se sentir bien avec lui. Et pourquoi ? pouvoir se livrer et avancer pleinement. Donc, parfois, il faut tester plusieurs thérapeutes avant de vraiment se sentir bien. Donc, voilà, ça va être vraiment la base. Après, pour certains, ça va être de voir un sophrologue ou il peut y avoir aussi d'autres praticiens qui peuvent vraiment soulager les symptômes anxieux. Et si les troubles Les troubles sont sévères, on peut, ce n'est pas une obligation, mais on peut associer la thérapie à un traitement médicamenteux. Le temps déjà d'apaiser les symptômes pour pouvoir réaliser les exercices, la thérapie. Une fois que la thérapie a fait son effet, on diminue le traitement et la thérapie va permettre de ne pas récidiver. Parce que s'il y a le traitement seul, c'est le risque. Une fois qu'on arrête le traitement, on risque de retourner dans le trouble anxieux. Et parfois la thérapie seule n'est pas suffisante quand les troubles sont trop élevés. Donc ça, c'est quelque chose aussi à discuter avec son thérapeute. Et après, ça va être vraiment l'idée, en tout cas moi c'est la manière dont je travaille, de prendre les choses de manière globale. On a tendance à avoir un symptôme et à traiter le symptôme. Mais quand il y a un trouble anxieux ou une difficulté psychologique, eh bien, il va falloir aussi aller voir sur son hygiène de vie, son alimentation, son activité clinique, et puis compléter avec des techniques psychocorporelles. pour elle. Donc, c'est vraiment une alliance de Ok, je vais agir sur mon mental et sur mon corps aussi.
- Speaker #0
C'est quoi le MDR ?
- Speaker #1
Le MDR, c'est une qui consiste à Il y a un protocole associé à un mouvement oculaire pour un des yeux spécifiques, ou alors le typing, ce qu'on appelle, on tape sur soi dans un certain rythme et le thérapeute emmène dans un certain protocole et c'est un outil qui est réputé très efficace notamment dans le traitement des traumatismes. Quand il y a eu un choc émotionnel, on peut ressentir des flashs de cet événement qu'on n'arrive pas à digérer ou autre. c'est une thérapie qui va aider le cerveau à traiter ces informations et à digérer les veines traumatiques. Donc là aussi, c'est un outil qui peut être très puissant, mais il faut vraiment s'assurer que la personne est très bien formée et prend son temps. Parce que le souci, c'est que certaines personnes n'ont pas les formations de base au psychotraumatisme ou autre, vont tout de suite vouloir calmer les symptômes, alors que nos symptômes qu'on ressent, tous ceux que j'ai évoqués ne sont pas là par hasard. Ils sont là, c'est paradoxal, mais pour nous protéger, même s'ils nous ennuient. C'est le corps, c'est le mental qui réagit à quelque chose et qui a besoin de temps pour le digérer. Donc si on enlève tous les symptômes, on va se sentir mieux sur le moment, mais en fait, on risque de se couper de son corps et de son mental, et à long terme, ça fait plus de dégâts qu'autre chose. Donc il faut vraiment y aller avec des gens formés. en prenant son temps. C'est aussi pour ça que quand on ressent l'anxiété, il faut que ce soit pris en charge tôt parce que l'anxiété va épuiser. On est dans des ruminations constantes, dans une hyper-vigilance, un éventuel danger constamment. On disait qu'on peut avoir des troubles du sommeil, de l'appétit, donc une perte d'énergie. Et puis finalement, à côté, la vie continue. Donc, il faut faire face. On est tout le temps dans le passage en force un peu de ce qu'on doit faire, de se forcer à, etc. Et alors, au bout d'un moment, en fait, on a puisé toutes nos énergies et le corps lâche. Et alors, on va effectivement ressentir des symptômes liés à la dépression.
- Speaker #0
Et est-ce que tu peux expliquer un petit peu plus ce qu'est la dépression ?
- Speaker #1
Oui, alors la dépression... évidemment on a tous des hauts et des bas on peut ressentir de la tristesse de la fatigue, une espèce de motivation par moment, toucher les femmes par exemple en fonction de nos cycles aussi du mois on va ressentir plus ou moins de fatigue ou autre et c'est normal, c'est ok dans notre vie de tous les jours donc on parle de dépression lorsque déjà il y a au moins 5 des symptômes que je vais lister et qui sont présents depuis au moins une semaine même plus longtemps Mais donc, on va ressentir une humeur triste qui persiste, vraiment, un sentiment de vide, de désespoir, une perte d'intérêt ou de plaisir pour presque toutes les activités, et surtout des activités qui nous plaisaient avant, on n'y arrive plus ou on n'a plus d'intérêt pour celles-ci. Perte ou variation d'appétit et de poids involontaire, ou alors perte ou augmentation. Des insomnies ou au contraire... L'hypersomnie, on se met à dormir tout le temps, avoir envie de dormir tout le temps. On sent un ralentissement dans ses mouvements. À l'inverse, une forte agitation, comme on le disait tout à l'heure. Une fatigue, un manque d'énergie. Un discours intérieur très négatif. On se dévalorise, on culpabilise de manière excessive. La difficulté de concentration aussi revient. Ça peut aller jusqu'à des idées noires, voire des idées suicidaires. Donc, encore une fois, c'est pour ça que c'est vraiment important de consulter parce que c'est important que le professionnel fasse la différence entre la dépression ou le trouble anxieux. La dépression, souvent, va être à traiter en premier lieu avant le trouble anxieux. Donc, c'est important que le thérapeute puisse s'identifier à tout ça. Et ça, on a du mal, on voit qu'il y a des symptômes qu'on peut confondre avec l'un et l'autre. C'est important et puis surtout si effectivement ça va jusqu'à des idées noires ou autres, il y a notamment un numéro, le 3114, qui est gratuit, qui est ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, qu'on peut appeler, on tombe sur un spécialiste de la question. Et on peut déjà dans un premier temps se livrer de manière anonyme, parler de ce qui nous arrive, de ce qu'on ressent et voir ensuite éventuellement ce qui nous est conseillé. C'est important d'aller jeter tout de suite.
- Speaker #0
Parfois, c'est difficile en plus de se rendre compte qu'il y a des choses qui ne vont pas. On peut penser à certaines choses et puis sans forcément se dire Ah, mais en fait, il n'y a pas tout le monde qui pense comme ça, c'est peut-être qu'il y a un petit souci. Donc c'est vrai que c'est assez dur de s'en rendre compte. Et du coup, comment ces personnes-là, elles peuvent expliquer à leur entourage ce qu'elles ressentent ? Parce que parfois, elles peuvent se sentir complètement incomprises.
- Speaker #1
Oui, c'est souvent que l'entourage ne comprend pas. On va avoir une anxiété sociale. Les gens vont dire, mais c'est de la timidité, force-toi. Quand on a du mal à sortir de chez soi, il est. Quand on a des symptômes dépressifs, c'est bouge-toi, actionne et ça ira mieux. Alors que c'est plus complexe que ça. Donc là aussi, l'aide d'un professionnel peut aider déjà, soit à mieux comprendre ce qui nous arrive, donc à pouvoir en parler. plus clairement peut-être, d'avoir l'appui d'un professionnel qui va valider nos propos. Ça peut aider l'entourage à comprendre que c'est sérieux, il y a autre chose derrière. Parfois, moi, ça m'arrive de recevoir les proches aussi au cabinet, soit les parents d'un enfant, évidemment, ou le conjoint ou autre, pour expliquer ce qui se passe. Ça, déjà, ça peut être une première chose. Sinon, les podcasts comme ici ou YouTube parlent maintenant beaucoup de la question. Donc ça peut être aussi une idée de visionner ça avec ses proches. Et ensuite, dans la thérapie, c'est quelque chose qu'on va apprendre à identifier sur qui, quelles ressources j'ai, sur qui je peux compter, qui m'entoure. Et peut-être qu'il y a des personnes avec qui je peux communiquer et puis d'autres, là. Et donc c'est important d'identifier ça et d'en parler avec les personnes avec qui on a confiance et qui ont une bonne réaction. puisque d'autres peuvent peut-être accentuer la culpabilité qu'on ressent déjà, et là, c'est pas la peine.
- Speaker #0
Et sur l'association corps et esprit de la médecine chinoise dont tu pratiques avec une praticienne, est-ce que tu peux expliquer ?
- Speaker #1
Oui, alors moi dans tous mes accompagnements, j'associe trois aspects. Le corps, comme je disais tout à l'heure, avec le système nerveux, l'é et l'esprit. à savoir deux choses, le mental conscient, les pensées qu'on va avoir un peu au quotidien, et puis l'inconscient, je vais m'aborder souvent avec l'hypnose, et qui est une grande partie de ce qui influence notre bien-être, nos actions. Et donc, pour aller plus loin dans cette prise en charge globale, je me suis associée avec une amie et praticienne en médecine chinoise, donc Sophie, du compte Instagram Médecine Chinoise Occitanie. Parce qu'en fait, en discutant ensemble, tout simplement, on s'est rendu compte à quel point la médecine chinoise et la psychologie étaient extrêmement complémentaires. Parce qu'en fait, la médecine chinoise, c'est vraiment une pratique holistique. Elle va prendre en compte la personne dans sa globalité, donc à savoir l'environnement dans lequel elle vit, son hygiène de vie, son alimentation et ses émotions qui vont impacter son équilibre et sa santé. C'est vrai que c'est différent de la médecine traditionnelle que vous connaissez, qui va avoir tendance à prendre le symptôme en compte. Là, il y a vraiment une prise en charge globale, à la fois dans la médecine chinoise et moi, dans ma pratique qui est particulièrement dirigée envers les femmes. On avait tendance à oublier, à ne pas écouter la prise en charge de la psych. Les femmes qu'on prenait en charge ont tendance à ne pas écouter leur cycle, alors que ça a une importance considérable dans notre humain, notre énergie au quotidien. Ça va être nos cycles menstruels, cycles des saisons que la médecine chinoise prend vraiment en compte. Donc en fait, en fonction de l'hiver ou de l'été ou de la période du mois, on n'a pas tous les mêmes besoins, le même rythme, les mêmes envies. Et donc la médecine chinoise prend un compte sur le mois continuel. Chaque saison va être représentée par une couleur, une saveur. une intensité, qu'il est important de respecter pour potentialiser son énergie. Et donc, dans les programmes, moi, je m'accorde avec finalement ce mouvement et cette représentation. Et par exemple, l'automne, enfin, au printemps, on va davantage prendre en compte la colère, l'irritabilité. En hiver, là, pour le programme d'hiver, on a parlé du discours intérieur. On a tendance à être dur envers soi-même et donc des peurs, des anxiétés liées à tout ça. Voilà, donc on va vraiment associer la saison avec la prise en charge de son hygiène de vie, de son corps et de son mental et de ses émotions. Et le tout pour équilibrer son énergie et plutôt que d'avoir des hauts et des bas constants et un peu de se débattre avec tout ça. d'avoir vraiment quelque chose de plus stable et de plus apaisé tout au long de l'année. Évidemment, il n'est jamais trop tard pour consulter, absolument jamais. Moi, je me souviens, j'ai commencé mon activité professionnelle à l'hôpital. Donc, j'avais vraiment des enfants jusqu'aux personnes très, très âgées et on peut voir des bénéfices d'un accompagnement, même sur ces personnes-là. Donc, non, il n'est jamais trop tard à s'apaiser pour aller mieux. Bien au contraire. Et puis, par exemple, dans mes programmes au niveau de la médecine chinoise. C'est vraiment extrêmement accessible. Il n'y a absolument besoin d'avoir aucune notion de médecine chinoise pour comprendre ce qu'on va expliquer. On explique déjà les bases théoriques. Et ensuite, c'est vraiment de la pratique, d'automassage, une huile essentielle, des cures associées à son alimentation, des recettes, des exercices physiques très simples. En fait, notre idée, c'est vraiment de pouvoir mettre en place ces choses-là dans son quotidien. On ne va pas simplement dire qu'il vaut mieux dormir, faire du sport une heure par jour, des choses qui ne sont pas si simples et qu'on n'arrive pas à mettre en place. Non. L'idée est vraiment qu'au moins à cinq minutes, je peux déjà avoir des habitudes qui sont simples et qui vont vraiment m'aider à transformer les choses. Et ensuite, ça se passe à un niveau plus psychologique et façon de penser. L'idée, c'est encore une fois de trouver qui nous parle à nous en termes de pratique, de thérapeute. J'aime bien sa façon d'énergie, sa façon de parler. Je me sens bien, je me sens à confiance. Et ensuite, d'être curieux. Vraiment, de voir ça comme un chemin, une meilleure connaissance de soi, d'un meilleur équilibre à long terme, de tester, de découvrir des nouvelles choses. Parfois, ça ne marche pas du tout, ça ne nous parle pas. D'autres fois, ça nous parle. Et de voir ce qui nous... correspond à nous parce qu'on a tendance à vouloir appliquer des conseils tout faits comme il faut méditer, mais ça ne correspond pas forcément, c'est pas forcément notre besoin du moment. Donc c'est vraiment important de tester et de ne pas culpabiliser quand on n'y arrive pas, juste de se dire soit c'est pas pour moi, soit c'est pas le moment et je vais tester autre chose.
- Speaker #0
Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui se sentent très anxieuses et qui souffrent de ça au quotidien ?
- Speaker #1
Ne pas garder cela pour... soi et ensuite je dirais que c'est vraiment d'identifier le cercle vicieux dans lequel on est avec bienveillance. En fait, on a tendance à être dans nos comportements, par exemple quand on a de l'irritabilité ou de la fatigue et qu'on n'arrive pas à faire ce qu'on veut ou autre, et derrière d'avoir un discours où, mettons, il faut, dans la comparaison avec les autres, dans ce dialogue-là. Bon. Une fois qu'on s'est dit ça, à part s'enfoncer un peu plus, ça n'a pas beaucoup aidé. Donc, l'idée, j'ai ouvert un groupe Telegram qui est gratuit ou qui s'appelle Les Exploratrices. L'idée, c'est d'être vraiment en mode j'explore mon comportement, ma façon de réagir, mes émotions, mes pensées pour beaucoup mieux les identifier en partant du principe qu'on n'est pas un robot. Donc, ce n'est pas là par hasard. Il n'y a pas une notice avec il faudrait absolument réagir comme ça et c'est si je n'y arrive pas, je suis nulle C'est OK, en fonction de mon histoire, en fonction des situations que je rencontre, en fonction de plein de choses, je suis dans une certaine situation. Je vais dans ce groupe Telegram. Quand on y accède, j'ai fait un vocal par jour. En fait, c'est comme une forme de challenge. Avec chaque jour, on l'identifie. D'abord… les situations qui vont pouvoir me déclencher du stress, de l'anxiété ou autre, les pensées que j'ai dans ce cas-là, les émotions que je peux ressentir, le comportement que je vais avoir pour y répondre, et ce qui va permettre petit à petit de dessiner ce qu'on appelle mon analyse fonctionnelle, le fonctionnement que j'ai dans cette situation-là. Parce que par exemple, quelqu'un que l'on connaît nous passe devant sans nous voir, On va pouvoir se dire, tiens, il est dans la lune, il ne m'a pas vu. Une autre personne, oh là, elle doit avoir quelque chose contre moi, elle a fait semblant de ne pas me voir. Une autre, ouf, je me suis fait la plus petite possible parce que je ne voulais surtout pas qu'il me voit. Donc, on voit bien qu'en fonction de son schéma de pensée, de plein de choses, une même situation factuelle va engendrer tout un tas d'émotions et de comportements différents.
- Speaker #0
Je me cache, je suis en colère, ou rien, neutre, etc. Donc, c'est vraiment notre fonctionnement individuel qui va influencer notre bien-être, notre mal-être ou autre. Et encore une fois, on ne choisit pas cette carte mentale. Elle s'est construite dans notre enfance en fonction de ce qu'on a vécu. Donc, il n'y a pas besoin d'avoir vécu des événements. ultra traumatisant pour avoir une carte mentale qui nous affecte aujourd'hui à l'âge adulte. Bien souvent, en plus, on n'a pas conscience des différents événements douloureux qu'on a pu vivre et de leur impact. Donc c'est important, encore une fois, d'être dans cette curiosité, d'aller explorer son comportement sans jugement. Ok, là j'ai encore été irritable ou j'ai encore paniqué. Très bien, qu'est-ce qui l'a déclenché ? Qu'est-ce que j'ai ressenti ? Et ensuite, aller sur les différents outils qu'on a pu évoquer.
- Speaker #1
Et surtout aussi ne pas avoir peur, s'écouter soi-même et ne pas écouter les autres qui disent non mais t'as pas besoin de ça ou t'as pas besoin de médicaments qu'on t'a prescrit. Bah si parce que si un professionnel l'a prescrit c'est pour une certaine raison. Et je sais qu'il y en a qui ont peur de passer aux médicaments parce qu'ils entendent plein de choses dessus alors que souvent les médicaments c'est une béquille.
- Speaker #0
Oui complètement. En fait c'est là où c'est important d'être en confiance avec son thérapeute. Pour les médicaments ça va être un psychiatre, un médecin psychiatre. ou pour la thérapie à un psychologue. Ça se discute ensemble, en fait. Et là aussi, si les médicaments sont évitables, tout thérapeute ou grand médecin va éviter les médicaments. Si on sent que c'est nécessaire et que ça peut aider, là aussi, il va y avoir des tests pour trouver le traitement adapté qui n'impacte pas la vie de manière négative, qui n'a pas trop d'effets secondaires. Et effectivement, on le sait, dans un parcours de troubles vraiment trop important, ça a sauvé la vie d'un tas de personnes. Et puis c'est une béquille pour un temps, et ensuite d'éviter d'en prendre quand ça ira mieux, et puis de consolider ensuite les choses de manière naturelle. Parce qu'il y en a plein qui peuvent expliquer qu'on n'a pas vu à quel point on allait mal, ou on n'avait pas... l'énergie, l'investissement nécessaire à ce moment-là pour aller consulter ou pour tout un tas de raisons, c'est OK aussi. Et dans ce moment-là, on va se faire accompagner et on va discuter de ce qui est le mieux en fonction du moment. On n'est jamais obligés de rien, mais c'est intéressant aussi d'entendre qu'il y a des aides, elles ne sont pas là pour rien.
- Speaker #1
En tout cas, merci beaucoup Élodie d'être passée sur le podcast État d'âme et de nous avoir éclairé sur ces sujets de santé super importants. J'espère que cela permettra de donner ce petit déclic aux auditrices qui nous écoutent et de leur donner cette force de faire ce premier pas qui est déjà de sortir du silence. Vous écoutiez Etadam, un podcast de Stéphanie Jarry. A très vite pour un prochain épisode.
- Speaker #2
Etadam, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le... corps et l'esprit. Etat d'âme. Chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme. Un podcast de Stéphanie Jarry.